Encore un effort pour tout détruire …

Au mois d’avril 2023, dans son discours de Vendôme, le président de la République a déclaré : « On est dans une période où on refonde, on est en train de réinventer un modèle. C’est plus dur de le réinventer quand tout n’a pas été détruit. »

Cette citation est rapportée par Philippe de Villiers dans son dernier livre Populicide, dans un chapitre ainsi intitulé : « Au-dessus du peuple s’élève un pouvoir immense et tutélaire ».

La méthode de gouvernement d’Emmanuel Macron aurait donc été, pour pouvoir tout refaire de fond en comble, de laisser tout détruire.

J’entends bien qu’une part de provocation n’est pas étrangère à la pensée du président et qu’il ne faut sans doute pas prendre au pied de la lettre cette envie de table rase, de page blanche.

Il n’empêche que, derrière toute ambition globale, assurée d’elle-même et de son importance pour le pays, il y a probablement ce rêve inouï d’un bouleversement total, ne laissant plus la moindre trace du monde imparfait d’avant, de la France tellement en retard d’hier.

Qu’on se rappelle d’ailleurs le titre du livre qu’a écrit Emmanuel Macron et qui n’annonçait rien de moins qu’une Révolution !

Il est intéressant de constater, sans abuser de la comparaison, que cette aspiration totalitaire a été celle des régimes dictatoriaux — nazisme, communisme chinois, le Cambodge terrifiant — qui prétendaient à bien plus qu’à la politique : une nouvelle humanité débarrassée des péchés anciens.

L’amer paradoxe est que ce propos du président, en 2023, est demeuré lettre morte ; mais il s’en faut de peu pour que la société actuelle ne soit pas engagée dans un processus de lamentable destruction, dans plusieurs domaines capitaux tenant aussi bien à l’identité, au régalien, au vivre-ensemble, à la qualité de la démocratie, à l’économie qu’à notre rôle international. À tel point que personne n’aurait l’optimisme d’Emmanuel Macron quant à la résolution de restaurer après le désastre consommé, mais que tous sont persuadés de l’impossibilité d’une remise en ordre de tout ce qui va mal dans notre pays.

La destruction qui nous guette n’est pas de celle qui, organisée et créatrice, serait le terreau d’une renaissance — parce que même nos meilleurs politiques ne nous rassurent pas sur leur lucidité et leur courage. Mais, insinuante, progressive, quasiment irrésistible ici, irréversible là, décourageante à force de résistance aux efforts qui cherchent à la réduire, elle représente un poison qui, en 2027, nous tuera si personne ne sort du lot pour nous sauver.

Face à ce délitement sous toutes ses formes, je songe à Jacques Perret — j’ai abusé de la citation — qui se demandait pourquoi on attend d’être au fond du trou pour savoir comment on est arrivé au bord.

Je crains que nous n’ayons même pas besoin d’un effort pour tout détruire. Que le président Macron se rassure : les choses continuent à mal se passer…

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Voir les Commentaires (83)
  1. Les somnambules vont donc devoir cesser de confondre gène et culture s’ils veulent survivre, et enfin prendre conscience que la défaite totale de 1940 a produit le consensus entre les gaullistes et les communistes à la Libération, évitant ainsi la guerre civile.
    Il serait peut-être temps de se réveiller pour faire face à notre réalité.

    1. Habituellement, vous interprétez la Bible à votre guise. Vous voici lancé dans la réécriture de l’Histoire de France… Le « consensus » entre les cocos et Charles de Gaulle est une fable. Le PC (sans le F qui est une tromperie) n’est devenu « résistant » que lorsque Staline a été agressé par Hitler (création du Front national de la Résistance le 15 mai 1941, ordonnée par Moscou le 26 avril). Le PC n’a jamais admis l’autorité du Général sur ses réseaux, et sa présence au sein du CNR, puis du Gouvernement provisoire, ne reflète que la volonté de celui-ci de ne pas lui laisser le champ libre pour, à la Libération, imposer un régime communiste en France. Aussitôt le retour de la paix et, avec elle, l’installation de la IVe République (le 27 octobre 1946), le désaccord total entre l’Homme du 18-Juin et la gauche en général et le PC en particulier, était au grand jour (démission de De Gaulle de la présidence du Gouvernement d’union nationale le 20 janvier 1946).

      Quant au risque de guerre civile à la Libération, il aurait pu être réel si le PC avait eu les mains libres. Mais les accords de Yalta (11 février 1945) avaient placé la France hors du champ d’influence de Moscou et Staline avait décidé de les respecter, l’URSS étant alors exsangue. Le PC a obéi aux ordres… Votre histoire de « consensus » entre la bande à Thorez et le Général est un bel exemple de désinformation.

      1. Cela n’empêche pas qu’à l’origine de la sécu, il y a une volonté d’apaisement développée au sein du CNR, constitué par toutes les sensibilités politiques de la Résistance, du Parti communiste français à la Fédération républicaine (qui se réclamait d’une droite conservatrice et catholique).
        Que les choses se soient envenimées ne justifie en rien de ne pas tenir compte de cette réalité.

  2. Victoire centriste au Pays-Bas !
    Où l’on s’aperçoit que Macron est un précurseur, renvoyant les tentations bolloréennes à ce qu’elles sont : un archaïsme !
    Reste aux inquisiteurs de droite comme de gauche à faire leur aggiornamento et, plutôt que de s’associer aux vindictes sectaires des extrêmes, suivre ce qui était à l’origine un mouvement d’apaisement : non, ne le sifflez pas !
    La France ainsi saurait étayer ses prémonitions du sérieux nécessaire à leur réalisation, évitant d’user de sa liberté pour choisir de retourner en esclavage, laissant tous les Peter Thiel à leur délire qui ne savent, pour se garder de l’Antéchrist, que le mimer, victime sempiternelle du mensonge qui prétend protéger de la persécution, alors qu’il ne sait que s’y exposer pour justifier de s’y adonner.

    1. « Il ne faut jamais vendre la peau de l’ours avant qu’on l’ait mis à terre » (La Fontaine – « L’ours et les deux compagnons »). Le résultat définitif des élections néerlandaises n’est pas encore établi… et la composition du nouveau gouvernement est encore bien loin.

      « Comparaison n’est pas raison ». La fragmentation du Parlement néerlandais est structurelle (scrutin proportionnel et formation d’une coalition majoritaire). La coalition sortante était quadripartie. Celle à venir le sera aussi probablement.
      La fragmentation de l’Assemblée nationale française est conjoncturelle (étroitement liée à la tentative de création d’un pôle centriste, la Macronie, qui, aujourd’hui à l’agonie, ne veut pas se retirer). La prochaine présidentielle remettra les choses dans l’ordre : un président de la République soutenu par une majorité absolue. En France, le bipartisme a toujours survécu aux crises, plus ou moins longues, qui l’ont fragilisé. Le centrisme n’est pas dans nos gènes.

  3. @ Robert Marchenoir

    Excellente dénonciation de Trump. Pire qu’un président ne devrait pas dire ça, il est ce qu’un président ne devrait pas faire : s’ériger en bouffon-roi.
    La question est à présent de savoir si les États-Unis vont rester une démocratie ; sinon, les dégâts seraient incommensurables…

    À propos des paysans, Jean sans Terre, vous négligez un détail qui n’est pas petit : tout pays qui n’est pas autosuffisant pour se nourrir dépend de la paix du monde et de la bonne volonté de ses voisins. Des denrées non assurées, c’est le cas de le dire.

    Pour l’agriculture française versus l’ukrainienne, il m’apparaît que l’Ukraine, ayant subi un génocide par la faim, a été bien inspirée de moderniser à fond son agriculture.
    Pour la France, pays qui se pense comme paysan, il n’est pas mal non plus que des paysans puissent, selon leurs vœux, rester de petits exploitants, pour la double raison que tel est leur choix et que cela conforte l’identité d’un pays sur autre chose que l’usurpation de gloire, comme par exemple quand on s’imagine phare de la liberté.

    Après, en démocratie, il faudrait savoir si la majorité veut ou non des accords commerciaux faisant baisser les prix mais fermant de petites exploitations, ou bien l’inverse.
    Si l’on pense qu’il faut s’en remettre à notre avantage compétitif dans le vin en laissant tomber d’autres filières… Mais, comme même moi je ne peux me nourrir de vin, malgré la confiture de vin, cela pose problème.
    On s’est déjà mordu les doigts d’avoir négligé notre parc nucléaire ; il serait bête d’en faire autant avec cette autre ressource encore plus essentielle.

    Je suis bien triste que certains ne présentent pas la question paysanne sous l’angle de la survie des paysans — et d’un pays qui n’est jamais garanti de pouvoir perdurer sans ces incontournables — ni sous celui de la liberté.
    Prétendre forcer les gens à se conformer à des modèles enjolivés n’aide pas. Si les gens des campagnes avaient trouvé leur vie si passionnante que cela, ils n’auraient pas troqué l’asservissement du serf médiéval contre d’autres problèmes.

    Gens des campagnes et gens des villes, comme les ouvriers, servent hélas, sans que les joueurs le veuillent forcément, de pions symboliques dans des parties d’échecs idéologiques.

    Les discussions sur Internet, et notamment ici, tout comme les élections, déplaisent à certains parce qu’elles permettent à chacun de sortir de son rôle assigné — d’autant plus que l’on parle sous pseudonyme.

  4. Trump, le faiseur de paix qui défèque sur ses opposants, n’est pas la cause mais la conséquence de la faiblesse américaine, laquelle se retrouve comme l’empire britannique en 1938 — à ceci près que l’atelier des Anglais se tenait alors chez l’allié américain, quand celui de l’empire capitaliste a été implanté chez l’ennemi chinois.

    La domination n’a pas de borne fiable, et l’acharnement des trusts contre la tentative européenne de tenir compte de cette réalité historique n’a d’autre avenir, pour tenter de maintenir cette illusion, que de s’aligner sur la norme sociale des communistes, à qui ont été offerts les investissements destinés à garantir la voracité des profits à moindre coût social.
    À force de confondre le capitalisme avec la démocratie, on en vient à détruire la seconde pour garantir les profits du premier, tandis que le nihilisme de tous les Jean sans terre s’enferme dans leur égoïsme pour préserver leur singularité — coucou, Julien !

    L’accord du singulier avec le pluriel s’accommode mal des délires de Peter Thiel, qui voudrait justifier par l’Évangile les pires répétitions, lui qui ne sait que mimer l’Antéchrist en pensant s’en protéger.

    Il nous reste, en Européens, à reconnaître que l’autonomie est une illusion romantique : les singularités, si elles ne prennent pas conscience qu’elles sont en relation les unes avec les autres, s’autodétruisent en se mimant et deviennent la négation de leurs particularités, confondant races et cultures dans une montée aux extrêmes qui uniformise tout.

    Docteur Robert s’apercevra-t-il qu’il est l’exemple même de cette confusion, quand Mister Marchenoir ne cesse d’user des procédés qu’il dénonce ?

    Nous sommes au temps de la liberté. Jean a le droit de s’asseoir sur son tas d’or pétainiste, tant qu’il paye son impôt — de même que Marchenoir avec sa tronçonneuse trumpo-poutiniste libérale.
    Chacun a le droit d’user de sa liberté comme il l’entend, dans la mesure où il cesse de vouloir l’imposer à autrui et accède au compromis fraternel qui permet son égal exercice.

    Là réside l’actuelle réalité française, dans son effort européen vers la prise de conscience universelle de la fatalité des échecs impériaux : il n’y a dans la domination que la négation de la liberté, celle qui donne la possibilité du choix — choix dont les termes n’appartiennent pas à notre définition, mais invitent notre entendement à en reconnaître l’alternative : l’amour ou la destruction.

    Coucou, Jérôme, financier mozartien : une autre interprétation de la même partition.
    https://www.youtube.com/watch?v=aW-dqjwAbsM&list=RDzQuGUFXg034&index=7

  5. Il y a, chez les dirigeants actuels, la claire conscience que nous sommes trop sur terre. Le développement de la technologie ne nécessite plus autant de main-d’oeuvre. La destruction est une oeuvre volontaire de nos dirigeants. Celle de la société n’est que le cache-sexe de la volonté de destruction d’une partie de l’humanité. Les guerres existantes et en développement sont là. L’agression russe en est un bon exemple. Le monde occidental l’a souhaitée. Le dictateur a rempli son rôle avec l’entrain et l’assentiment du camp d’en face. L’habituel effet Mandrake. Regarde la main que j’agite, tu ne verras pas le doigt que je te mets.
    Trump est une marionnette. Bouffon et dangereux. Macron tout autant, qui se donne de la talonnette pour se hisser à hauteur de bouffonnerie et vulgarité. Des liberticides, des intolérants, des incompétents fascinés par leur ego, la violence qu’ils génèrent, les libertés qu’ils réduisent avec l’assentiment d’une population anesthésiée par les années de conditionnement dû à la déliquescence volontairement orchestrée de nos sociétés.
    Rendre les citoyens peureux est probablement la plus belle réussite de ces voyous. Une fois tremblotant, le petit homme accepte tout.
    La lecture de ce blog est, sur le sujet, instructive.

  6. Deux hommes, Emmanuel Macron et Javier Milei, deux stratégies.
    Pour le premier, le bulldozer de la table rase, lui qui déclara : « On est en train de réinventer un modèle. C’est plus dur de le réinventer quand tout n’a pas été détruit. »
    Pour le second, la tronçonneuse, qui élague avec le « ¡Afuera! », sans démolir, laissant l’avenir advenir pour les branches saines.

    Les résultats des élections qui viennent de se tenir en Argentine prouvent qu’on peut réformer et redresser une situation économique encore plus désastreuse que celle de la France.
    À sa façon, Javier Milei avait scandé : « De l’audace, encore de l’audace, toujours de l’audace » pour des réformes économiques et structurelles.
    Pari réussi — provisoirement, certes : on ne réforme pas un pays aussi profondément délabré en deux ans —, mais pari reconnu gagnant par le peuple argentin, qui vient de lui accorder 40 % des suffrages, à comparer avec les résultats des dernières élections et les sondages en France pour le camp macroniste.

    Comme quoi, quand il y a une volonté, il y a un chemin.
    Il faut aussi un homme qui en ait… des bellotas — pour employer la désignation ibérique —, et qui ne se dégonfle pas au moindre coup de tabac, en abandonnant la seule mini-réforme qu’il avait faite.

    Il faut aussi un peuple qui ne soit plus addict aux mensonges de l’État-providence, dans lequel les riches seraient une source fantasmée et inépuisable d’argent.
    La source de jouvence n’a jamais rajeuni qui que ce soit ; quant aux sources d’eau, on découvre ce que tout paysan sait : elles peuvent s’épuiser si on les exploite trop, ou si la pluie cesse de les alimenter.
    Et le bon peuple en sera bientôt réduit à des processions pour demander au ciel de faire tomber un argent salvateur — processions de la Bastille à la République, évidemment.

    Pour les hispanisants, il y avait une formule qu’il était de tradition de prononcer dans les banquets familiaux ou amicaux, lors des toasts. La voici :
    « Salud y pesetas, y tiempo para gastarlas », ce qui veut dire : « Santé et pesetas, et du temps pour les dépenser. »
    C’est exactement ce que demande la gauche française : de l’argent pour des retraites qui durent le plus longtemps possible en commençant le plus tôt possible.
    Et la macronie — président en tête ou président sans tête — accepte ce diktat, marchant calme et droit vers le mur des réalités pour s’y fracasser.

    Le peuple argentin serait-il plus raisonnable ou plus intelligent que le peuple français ?

    P.-S. : Je viens de découvrir dans Le Figaro un excellent article de Jean-Pierre Robin intitulé : « Qu’est-ce que Mozart a fait au bon Dieu pour que le financier Macron usurpe son nom ? »
    On se le demande effectivement, car Emmanuel Macron n’a rien d’un Mozart, pas même de la finance. La preuve ? C’est qu’il n’a pas eu la bonne idée de mourir à 35 ans, soit 4 ans et 5 mois avant son entrée en fonction de président.

    1. Michel Deluré

      « Le peuple argentin serait-il plus raisonnable ou plus intelligent que le peuple français ? »

      Le peuple argentin s’est surtout retrouvé dans une situation sans commune mesure avec celle du peuple français : il avait déjà tant perdu qu’il n’avait finalement plus grand-chose à perdre, et il estimait, dans ces conditions, ne plus prendre un grand risque à saisir une main qui lui promettait un changement radical.

      Il faut donc croire que le peuple français, lui qui n’a pas encore tout perdu, mais qui croit dur comme fer que ses désirs ne peuvent se fracasser contre le mur du réel, n’est pas encore tombé assez bas pour faire preuve des mêmes qualités de raison et d’intelligence que le peuple argentin : accepter le traitement qu’imposerait sa situation critique, et choisir de jouer collectif dans l’intérêt supérieur du pays, en ce moment où il est si tentant, pour beaucoup, de s’en abstraire.

  7. Michel Deluré

    Alors qu’il a déjà tant été détruit, nous aimerions être habités par l’espoir que ce qui est encore debout soit au moins épargné mais force est malheureusement de constater qu’il n’y a guère d’aide à attendre du côté de ces démolisseurs professionnels qui oeuvrent au sein de l’AN, et qui s’assimilent plus en fait à des fossoyeurs, pour nous permettre d’entretenir cet espoir. L’entreprise de démolition n’est donc pas encore achevée, le temps de la reconstruction attendra et celle-ci n’en sera que plus laborieuse, exigeante et douloureuse.

    Si elle n’était aussi sérieuse, la situation de la France en deviendrait presque comique lorsque l’on pense qu’en seulement une semaine elle a offert au monde le spectacle désolant d’un ex-président incarcéré, d’un casse rocambolesque au plus important musée du monde et d’un exécutif contraint, dans cette cour de récréation immature et indisciplinée qu’est l’AN, de céder au chantage des uns et des autres simplement pour tenter de durer ! Et pendant ce temps-là, nous continuons à ignorer le réel, nous nous laissons aveuglément glisser sur la pente du déclin, comme inexorablement aspirés vers le fond du gouffre.

    Grandeur de la France, où es-tu ?

  8. J’ai éclaté de rire à la lecture des chiffres donnés par notre banquier.
    Le chômage n’a baissé qu’en proportion de l’augmentation du nombre de pauvres. Cherchez l’erreur.

    Il n’y a jamais eu autant de faillites d’entreprises.
    Record d’entreprises créées : Uber, auto-entrepreneurs… des entreprises ? Non, du substitut au salariat.

    Le nucléaire ? Où sont nos turbines, notre savoir-faire… merci Kadyrov.

    La répression, tous azimuts, de tout ce qui dérange.

    Les malversations : Pfizer, Benalla, Kohler, le conseiller Solère aux treize inculpations, Ferrand à la tête du Conseil constitutionnel.

    Lecornu, un esclave de plus : menteur sur son CV, manipulateur et totalement méprisant — voyez ses attitudes à l’Assemblée…

    Macron, c’est Trump en beaucoup plus vulgaire.

    1. Vous qui citez Coluche à propos de la Marine écolo, devriez vous appliquer ses maximes :

      « On n’entendait plus, à la fin de la manif, ce qu’on disait au début, évidemment !
      Alors devant ils gueulaient : “À bas la répression des manœuvres policières !”
      Et à la fin ils disaient : “À bas les boutons-pression, vive les fermetures-éclair !” »

      Vous vous apercevriez, si vous remontiez la manifestation de la foule de votre ressentiment, que votre Poutou de derrière, a devant lui le visage de Poutine.
      Macron, comme Trump d’ailleurs — et il le reconnaît —, est le symptôme d’une pathologie qui frappe les tribus malades de l’opinion occidentale, reflet de leur extrême division.
      Vos positions, ainsi, ne représentent que leur indigence ; et, comme la Monique que vous citiez, si elles voulaient encore maigrir, il faudrait qu’elles perdent un os.

      1. Cher Aliocha,
        Votre aveuglement devant les « prouesses » de notre Clayderman de la finance n’a d’égal que l’obscure poésie de vos propos, qui me ravissent.

    2. « Macron, c’est Trump en beaucoup plus vulgaire. »

      Sauf que le Donald agit, certes de façon parfois impulsive, mais toujours dans l’intérêt de son pays, en prenant le taureau par les cornes et sans chercher de faux prétextes pour ne rien faire en laissant les choses s’aggraver, contrairement aux gens qui chez nous, en tant que puits sans fond d’inutilité, font semblant de gouverner.

      1. Cher Exilé,
        Si encore Macron ne faisait rien ! Le problème, c’est qu’il sert sciemment des intérêts privés — GE, Pfizer, Nokia… — au détriment du pays.

      2. Robert Marchenoir

        « Sauf que le Donald agit, certes de façon parfois impulsive, mais toujours dans l’intérêt de son pays. »

        Certainement pas. Ça, c’est ce qu’on peut conclure si l’on observe la politique comme un théâtre de Guignol, si l’on cherche chez les politiciens ce que l’on recherche chez une vedette du cinéma ou de la chanson.

        Si l’on regarde d’un peu plus près, on voit que Donald Trump est en train de détruire l’OTAN, qu’il se met à dos ses alliés les plus fidèles (Canada, Europe…), qu’il ruine sa base électorale avec sa guerre commerciale imbécile (pauvres, agriculteurs, petits entrepreneurs…), qu’il est profondément anti-américain par sa guerre systématique contre les piliers de la démocratie (séparation des pouvoirs, autonomie des États, refus de la corruption, contrôle de l’exécutif par le législatif et le judiciaire…), qu’il se met à dos les immigrés légaux, base de l’éthos américain, en les faisant harceler par sa police dictatoriale de l’immigration, qu’il sabote le prestige mondial des États-Unis en mettant fin à ses interventions humanitaires (suppression de l’USAID), en détruisant le droit international dont ils étaient le champion (velléités d’annexion du Canada et du Groenland, meurtre par l’armée de trafiquants de drogue présumés…), en se faisant le laquais de l’État-voyou et dictatorial russe, en ridiculisant les États-Unis par sa bêtise, sa vulgarité, son comportement narcissique et infantile.

        Les États-Unis ont été créés par des réfugiés européens qui fuyaient l’arbitraire monarchique, et qui se sont juré de ne plus jamais le tolérer. Le comportement dictatorial de Trump a récemment conduit près de 7 millions de personnes à manifester à travers le pays avec ce slogan éminemment américain, « No kings ». Pas de rois.

        Et qu’a trouvé de plus malin à faire Donald Trump, pour s’en moquer ? Il s’est mis en scène dans une vidéo créée par l’intelligence artificielle, une couronne sur la tête, en train de prendre les commandes d’un avion de chasse baptisé « Le roi Trump » et de larguer… des tonnes d’excréments sur les manifestants.

        Réfléchissez à ça. Trump se vante de littéralement ch… sur les Américains. En envoyant l’armée contre eux.

        Et vous trouvez qu’il a « Make America Great Again » ? Il a rendu l’Amérique toute petite, voire inexistante. Il l’a ridiculisée, il l’a sabotée dans ses fondements les plus importants.

        Il a pleinement joué son rôle d’agent d’influence russe recruté dans les années 1980 pour détruire les États-Unis de l’intérieur, à peu près au même moment où les Soviétiques s’employaient à détruire le parti Républicain de l’intérieur en y infiltrant, à très haut niveau, des agents russes comme Edward Lozansky ou Dimitri Simes.

        Le KGB s’était d’abord reposé sur les partis de gauche pour noyauter les pays occidentaux. Désormais, il allait s’appuyer sur les partis de droite, stratégie qui fut poursuivie lorsqu’il prit le pouvoir en mettant sa marionnette Vladimir Poutine à la présidence du pays.

        Pire, du point de vue de l’extrême droite européenne et internationale, celui que vous adoptez ici même si vous rejetez cette étiquette : il a discrédité pour longtemps les légitimes revendications des identitaires blancs, chrétiens, occidentaux.

        « Nous », les activistes de « notre camp », nous avons passé des décennies à sacrifier notre vie sociale, notre prospérité personnelle, notre santé et parfois notre vie pour accréditer ce que le bloc gauchiste tout-puissant voulait à tout prix dissimuler aux populations : le Grand remplacement, l’effet désastreux de l’immigration de masse, le plan totalitaire de l’islam pour détruire l’Occident, la nécessité vitale de préserver notre culture et notre race du génocide par submersion ethnique.

        Et au moment même où la « lépénisation des esprits » porte ses fruits, où les dirigeants européens les plus classiques et les plus centristes, comme Emmanuel Macron ou Rishi Sunak, reprennent à leur compte des positions qui auraient valu des condamnations pénales à leurs auteurs quelques années auparavant, ce gros bourrin de Donald Trump arrive et discrédite pour longtemps, à cause de ses dérives, la lutte contre l’immigration de masse, l’islamisation et la délinquance, ainsi que la cause du libéralisme, de la baisse des dépenses publiques et de l’État amaigri, recentré sur ses missions essentielles.

        C’est un sans-faute stratégique pour le KGB et ses successeurs, et une faute morale et politique pour les idiots utiles occidentaux qui l’ont soutenu dans cette entreprise.

        1. Patrice Charoulet

          Approuvant le réquisitoire, j’avais commenté par « Oui. »

          Je n’étais pas allé jusqu’au bout de ma lecture. J’aperçois soudain vers la fin « notre race » et « grand remplacement ». Cette fois, je dis « Non ! ».

        2. Robert Marchenoir

          @ Patrice Charoulet
          « Approuvant le réquisitoire, j’avais commenté par « Oui. » Je n’étais pas allé jusqu’au bout de ma lecture. J’aperçois soudain vers la fin « notre race » et « grand remplacement ». Cette fois, je dis « Non ! ». »

          Hahaha, vous êtes impayable, Charoulet. Prévisible à 100 %, et consternant au même taux. Aucun argument. Mot-clé = réaction. IF X, THEN Y. On pourrait vous remplacer par une intelligence artificielle, et encore : ChatGPT est infiniment plus nuancé et étayé que vous.

          Heureusement que vous avez ajouté ce commentaire correctif. À défaut, le dieu de « l’anti-racisme » et du gauchisme de droite serait venu vous tirer par les pieds dans votre sommeil. Vous l’avez échappé belle.

  9. Écoutez Florence Bergeaud-Blackler, docteur en sciences politiques, chargée de recherche au CNRS et auditionnée par la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les liens existants entre certains représentants de mouvements politiques français et des organisations ou réseaux islamiques soutenant l’action terroriste ou propageant l’idéologie islamiste dans notre pays.

    Elle donne ouvertement les noms des responsables politiques et députés de La France insoumise (la gauche radicale) mis en cause et en lien avec les milieux islamistes.
    Pas étonnant qu’il y ait eu 66 % de musulmans ayant voté pour LFI en 2024.

    Prenez votre temps et ne manquez pas cette information très importante.
    https://www.youtube.com/watch?v=XxE_BPtG4YQ

  10. Julien WEINZAEPFLEN

    @ Giuseppe
    « Dissoudre fut une bonne chose »

    Pour quoi faire ? Pour passer d’une majorité relative à une majorité encore plus relative ?
    Pour rendre la France ingouvernable, sous prétexte de “renouvellement des visages” — cette promesse macronienne de 2017 qui s’est muée en valse des Premiers ministres ?

    Je ne crois pas à la thèse selon laquelle Emmanuel Macron aurait dissous pour précipiter l’arrivée du RN au pouvoir, plus temporairement qu’il ne l’aurait fait en cas de victoire présidentielle.
    La justice, d’ailleurs, met déjà des bâtons dans les roues à cette hypothèse — n’en déplaise à ceux qui croient encore à son indépendance.

    Le RN ne l’emportera pas.
    Ce que l’on appelle “l’État profond” depuis Donald Trump — autrement dit, en France, les corps intermédiaires, l’administration et le Parlement réunis — s’y opposeront, comme en 2002, ou comme lors des dernières législatives.
    Ils empêcheront le Rassemblement national de gouverner, et ils auront probablement raison : ce parti, depuis cinquante ans, n’est qu’une baudruche qui se dégonfle périodiquement.
    Toujours prompt à changer d’idéologie comme de chemise — sauf en matière de xénophobie —, il se renie dès qu’on lui tend un plat de lentilles ou un brevet de respectabilité pour solder son passé.

    Et dissoudre “plus près de l’élection présidentielle” ?
    Là encore, pourquoi faire ?
    La prochaine présidentielle clarifiera la donne : les électeurs auront compris que la Ve République n’est pas faite pour trois blocs.
    Ils en auront soupé de cette tripartition.

    Le centrisme sera démonétisé, compte tenu du bilan du président sortant — trop individualiste, trop gouverné non par la raison mais par les pulsions et les revendications identitaires, comme je l’ai déjà souligné.

    Alors, à quoi bon dissoudre avant ?
    Si ce n’est pour prolonger le chaos, sans bénéfice pour personne ?

    1. Dissoudre pour ne plus parler derrière les arbres, maintenant on sait les différentes espèces qui composent cette forêt, et on sait aussi quelles coupes il faut faire pour la faire prospérer. J’y crois.

  11. Xavier NEBOUT

    @ Giuseppe

    Vous n’avez rien compris.
    En payant des fonctionnaires à créer et appliquer des lois, décrets, règlements, directives, observations, conseils, études etc. ou même à ne rien faire, ça fait des consommateurs, et plus ils seront payés, plus ça fera de la croissance. Dans ces conditions, il est normal que le bénéfice de cette croissance revienne à ceux qui l’ont créée. Nous devons avoir encore plus de fonctionnaires et mieux les payer.
    D’ailleurs, la France ne devrait-elle pas être la prestataire de service de la planète, et donc son économie ne fonctionner qu’avec de la fonction publique ? C’est-y pas keynésien, ça ?

    Notre hôte n’a rien compris non plus, car selon Schumpeter, la destruction engendre l’innovation et donc la croissance. Alors, on détruit la France, et à l’invitation de Mélenchon, les Africains nous feront l’honneur de la reconstruire (évoquer Keynes ou Schumpeter, ça en jette, et ça fait d’autant plus « Sciences Po » qu’ils sont tous deux bons comme cette dernière et la quasi-totalité desdits « économistes » à mettre à la poubelle de l’histoire. Si vous voulez un économiste, voyez Bernard Arnault).

    D’ailleurs, à propos de Mélenchon qui hait les Français de souche parce que son père était espagnol, la haute fonction publique, la magistrature, et les responsabilités politiques, ne devraient être accessibles qu’aux Français de souche remontant à au moins trois générations, et interdite aux binationaux ainsi qu’aux conjoints d’étrangers.
    Il fait quoi Mélenchon, si on est en conflit d’intérêts avec l’Espagne ? Il renie la France ou son père ? Cela est valable aussi pour Manuel Valls et Marion Maréchal qui est mariée à un Italien. Je ne parle évidemment pas des Franco-Israéliens, parce que là, Philippe Bilger se fait boucler son blog aussi sec.

    P.-S. : Marc Bloch est l’historien faux-cul par excellence qui avait juste oublié de dire que ce sont les socialistes qui n’ont pas voulu de l’armée blindée prônée par Pétain et en commissionnaire, de Gaulle. Il se gausse de l’armée des tranchées, mais aurait voulu qu’on en creuse le long de la Loire pour y mourir jusqu’au dernier, au lieu de signer un armistice très favorable. Mais comme il était juif, et que les veaux ont été traités à l’antipétainisme, il doit être adulé.

    1. Vous ne l’avez pas lu ! Alors vous racontez n’importe quoi. J’ai pas envie de m’épuiser devant ceux que l’on ne peut convaincre. Au pays des épéistes on rompt et c’est une arme redoutable.

  12. À en croire Grégoire de Tours, l’évêque de Reims, saint Rémi, aurait ainsi apostrophé le roi :
    « Courbe-toi, fier Sicambre. Adore ce que tu as brûlé, brûle ce que tu as adoré. »

    En tout cas, selon la traduction française habituelle.
    Car dans le texte original en latin, Depone colla, Sigamber signifie littéralement : « Dépose tes colliers, Sicambre. »
    Peu importe. L’une comme l’autre version n’ont sans doute jamais été prononcées, mais elles expriment l’autorité morale de l’évêque — et donc de l’Église romaine — sur le roi.

    Zut, j’aurais peut-être dû citer le site ? Tant pis.

    Clovis ne se serait pas courbé — tant mieux — mais l’essentiel n’est pas là :
    se convertir, c’est adorer ce qu’on a brûlé et brûler ce qu’on a adoré, en Occident.
    Cohabitation impossible entre les anciens dieux et Jésus !

    À l’inverse de ce qui se passe dans l’Orient extrême, moins extrémiste que nous : on n’est pas tenu de brûler les anciens dieux parce qu’on se convertit au bouddhisme.

    Et donc, en principe, il n’y a pas là-bas de tentation récurrente de la table rase.
    Chez eux, c’est rare ; chez nous, c’est normal — et cela retombe sur la figure des chrétiens qui l’ont initiée, soit que des courants millénaristes veuillent secouer le cocotier en attendant la fin du monde tant désirée, soit que la tentation de tabula rasa ne migre vers la politique.

    On pourrait, je pense, diviser les politiques entre les possédés par la tabula rasa et ceux qui comprennent qu’il vaut mieux s’appuyer sur le passé pour se projeter dans l’avenir, comme un arbre monte vers le ciel par ses branches tandis qu’il descend vers la terre par ses racines.

    Il y a, en plus, qu’en France on a tendance à être soit trop conservateurs, incapables de réformes, soit révolutionnaires.
    Le dialogue ? Connaît pas : on en parle, on ne le pratique pas.
    De même qu’on prétend aimer la liberté, mais qu’on est prêts à la lâcher comme le lest d’une montgolfière, avant de dire : « La liberté, pourquoi faire ? »

    Il y a aussi l’illusion, chez certains, qu’on peut expérimenter sur le corps social, et que, marche ou crève, on trouvera une solution — ou que les gens seront obligés de se réinventer quand on les aura privés de leurs cadres.
    Quelle honte !
    Les gouvernants sont là pour donner le plus de sécurité possible et le plus de liberté possible aux gouvernés ; or jouer à la tabula rasa va contre les deux.

    Pas étonnant que certains s’imaginent des complots, quand il n’y a que des sales gamins capables de démonter une montre, mais non de la remonter.
    Parce que :

    Même une montre à l’ancienne, peu de gens sont capables de la remonter.

    La société n’attend pas : tandis que vous la démontez, elle se remonte d’elle-même, ne vous laissant jamais une page blanche. Seulement, en ôtant ce qui est, on laisse un monde appauvri et chaotique.

    Bien sûr, les expérimentateurs ne sont pas tous contre la liberté.
    Mais soit ils la diminuent délibérément — et c’est mal —, soit ils croient l’imposer — et c’est raté.
    Si vous obligez des gens à sortir de leur zone de confort, ils y seront d’autant plus attachés, et l’aventure n’aura plus les reflets dorés d’une quête, mais sera de plus en plus vue, par de plus en plus de gens, comme un arrachement à ce qui deviendra dès lors un paradis perdu.

    Emprisonner les gens — que ce soit dans le passé ou dans l’avenir, dans l’habitude ou dans la remise en cause — est également mal.
    Cela les prive de leur choix.

    Le problème est que les gouvernants, et souvent même les gouvernés, ne peuvent s’empêcher de tendre à diminuer la liberté des autres ; et qu’on en vient à voter pour ce qui semble le moins impacter la sienne.

    C’est triste, bien triste.
    Et si les régimes d’assemblée ne permettent pas d’aller très vite, ils obligent à discuter — ce qui ralentit certes les décisions, mais, comme elles sont souvent possédées par le venin de la tabula rasa, est-ce si mal ?

    On est dans un pays où même des centristes parlent de tabula rasa.
    Pauvre pays…
    Le problème n’est pas tel ou tel, mais notre mode de pensée : soit paralysie, soit tabula rasa, par révolution de rue ou de palais.

    « Qu’ils viennent me chercher ! » disent les barricadés — sur les pavés ou dans les palais.

    Au lieu de se poser en modèle (mais de quoi donc ?), nous devrions imiter des démocraties si avancées qu’on n’en parle guère : les nordiques.

  13. Robert Marchenoir

    Le fantasme de la page blanche est en effet funeste à la France. Il n’est jamais question que d’États généraux, d’assemblée constituante, de tout rebâtir de zéro… C’est l’une des sources du constructivisme national, aussi appelé étatisme, ou communisme.

    L’ennui est qu’au point où nous en sommes, il faudrait en effet repartir de zéro. Ne serait-ce qu’au niveau économique. La dépense publique est insoutenable, et les mécanismes qui conduisent à la dette sont profondément ancrés, non seulement dans les institutions, mais dans les mentalités, du haut en bas de l’échelle sociale.

    Nous avons, enfin, atteint une étape souhaitable : tout le monde commence à avoir peur de la dette. Hélas, pour la conjurer, tout le monde s’en tient aux recettes qui l’ont créée, c’est à dire les recettes communistes : piquer l’argent du voisin par l’intermédiaire de l’État.

    Le véritable déboutonnage marxiste auquel nous assistons en ce moment, autour du budget, est proprement sidérant. Rémy Goubert, hiérarque du Parti socialiste (pas de l’extrême gauche !), propose carrément d’instaurer l’une des rares mesures du Manifeste du parti communiste qui ne sont pas encore appliquées (ou pas complètement) : l’abolition de l’héritage !

    Je ne vois pas d’autre moyen que la pédagogie inlassable menée par les rares personnalités un tant soit peu libérales (David Lisnard, Christelle Morançais, Sarah Knafo, Olivier Babeau…). Pas de poids lourds politiques, donc.

    Il faudrait aussi repartir de zéro en matière d’immigration et de délinquance. Là-dessus, la situation est un peu plus favorable, car une majorité de la population est en réalité « d’extrême droite » sur ces sujets… y compris à l’extrême gauche.

    L’ennui est que nous sommes tellement avancés dans le socialisme, que nous avons effectivement besoin d’immigrés. Les Français ayant décidé de ne pas en fiche une rame (et de ne pas faire d’enfants), il faut bien que quelqu’un fasse le travail à leur place. Il est, par exemple, incohérent pour le Rassemblement national de prétendre lutter contre l’immigration tout en refusant le recul de l’âge de la retraite.

    On le voit bien aux États-Unis, où les résultats effectivement favorables de Donald Trump en matière de lutte contre l’immigration ont conduit des entreprises à l’inactivité, par exemple dans le domaine agricole.

    L’immigration, comme le socialisme, est une drogue dure, et les deux marchent main dans la main.

    Ajoutons à cela les menaces stratégiques qui pèsent sur la France : guerre russe, impérialisme chinois, guerre commerciale menée par Trump…

    Ça fait beaucoup de choses pour un peuple habitué à se la couler douce depuis longtemps et qui s’imagine être soumis à « l’austérité ultra-libérale ».

    Il va être difficile de le persuader que la liberté et l’effort sont dans son intérêt, qu’ils sont seuls à même de lui apporter la prospérité qu’il réclame, et que la jalousie et le ressentiment sont les plus corrosifs des destructeurs sociaux.

    1. Jean sans terre

      Au moment du Brexit, il manqua soudainement au Royaume-Uni des chauffeurs de camion, qui auparavant provenaient d’Europe de l’Est. La source étant provisoirement tarie, des politiciens retors rappelèrent la nécessité d’une immigration de travail pour contrer les effets nuisibles de la fainéantise assistée des Anglais. Or les Anglais ne voulaient pas d’immigration. La difficulté fut levée autrement, en augmentant les salaires des chauffeurs routiers autochtones de 30 %. La pénurie, aussitôt, se dissipa sans recourir à l’immigration de travail.

      Le libéralisme économique, c’est bien sauf lorsque les détenteurs du pouvoir peuvent distordre le marché salarial par une augmentation artificielle de l’offre salariale dans l’intérêt et aux profits exclusifs des entrepreneurs. Dans ce cas-là, il s’agit ni plus ni moins que de capitalisme de connivence, qui en tout point s’oppose à la philosophie libérale authentique.

      Je suis sûr que vous l’avez remarqué !

      1. Robert Marchenoir

        Votre remarque part d’une constatation juste, mais se perd en route dans une confusion dommageable.

        Je ne sais pas si la pénurie de camionneurs polonais en Angleterre s’est résolue par une augmentation de 30 % des salaires. Mais admettons que ce soit le cas.

        Vous dites que « le libéralisme économique, c’est bien sauf lorsque les détenteurs du pouvoir peuvent distordre le marché salarial par une augmentation artificielle de l’offre salariale dans l’intérêt et aux profits exclusifs des entrepreneurs. » Autrement dit, par l’immigration.

        Mais vous auriez aussi bien pu écrire : « Le libéralisme économique, c’est bien sauf lorsque les détenteurs du pouvoir peuvent distordre le marché salarial par une augmentation artificielle des rémunérations dans l’intérêt et aux profits exclusifs des salariés. »

        Ces deux assertions partent du principe qu’il existe un levier secret peint en rouge, à l’Élysée ou à Buckingham Palace, qu’on pourrait basculer soit du côté « augmentation salariale de 30 % », soit du côté « baisse salariale de 30 % ». Et qu’il conviendrait, bien sûr, de le basculer du Bon Côté, le côté augmentation.

        Mais cela n’est que la resucée de l’éternelle lutte des classes. Si les entreprises de camionnage ont effectivement augmenté les salaires de 30 %, c’est, en supposant un marché libre, que l’optimum de l’efficacité économique s’est spontanément établi à ce niveau.

        Cela a-t-il été le cas partout ? J’en doute, car la Grande-Bretagne a, tout comme la France, un gros problème d’assistanat. Un nombre considérable de gens sont payés à ne rien faire par l’État, souvent de père en fils, et ils s’en trouvent fort bien. Il y a parmi eux, naturellement, des immigrés, mais aussi un nombre considérable de Britanniques de souche.

        Ce problème a éclaté au grand jour à la faveur du Covid, lorsque l’immigration a été interrompue non pas par le Brexit, mais par des mesures étatiques et justifiées tendant à préserver la santé des populations.

        Ce sont les agriculteurs, alors, qui ont révélé que malgré tous leurs efforts dirigés dans leur direction, il leur était impossible de convaincre les Britanniques de souche de venir travailler dans leurs champs.

        La constatation est la même dans l’Amérique de Trump (après coup d’arrêt à l’immigration) et dans la France de… tout le monde, depuis de nombreuses décennies (sans obstacle aucun à l’immigration).

        Or, le Rassemblement national, comme la plus grande partie de l’extrême droite, des soi-disant souverainistes, de la droite de gauche et vous-même, ici, ne mentionnent jamais cette autre « distorsion » de la concurrence que sont les allocations sociales et le salaire minimum.

        Le RN veut le socialisme dans un seul pays : pas d’immigration, mais les bonnes allocs pour nous autres. Ça ne va pas être possible.

        La seule façon de déterminer l’intérêt général en matière économique, c’est de laisser le marché libre de fixer le niveau des prix – celui des marchandises comme celui du travail. C’est la seule façon d’allouer les ressources nationales de façon optimale, et le travail en fait partie.

        L’opinion publique se gargarise de l’assertion selon laquelle « si les immigrés viennent faire le travail dont les Français ne veulent pas, c’est parce qu’il n’est pas payé assez cher », mais elle ne dit jamais que le salaire minimum est trop élevé en France, que son existence même constitue une distorsion de concurrence, qu’il conviendrait de réduire voire d’abolir de nombreuses allocations.

        Elle suppose qu’une rémunération doit toujours être plus élevée qu’elle ne l’est actuellement (sauf pour d’hypothétiques « riches », naturellement). Elle n’envisage jamais que certains salaires pourraient être trop élevés, y compris lorsqu’ils sont « bas », et que c’est précisément cela qui peut porter atteinte à la prospérité de tous.

        Par exemple, il est courant d’entendre vitupérer, à droite comme à l’extrême droite, contre « l’agriculture productiviste » et « l’agri-business ». Et simultanément, les mêmes nous disent : ben forcément que les Français veulent pas travailler aux champs, t’as vu la g… de la paye ?

        Donc on veut en même temps une agriculture peu productive (parce que ça rappelle Martine à la ferme), mais des salaires agricoles élevés. Ça va pas être possible.

        On prétend qu’on irait bien arracher les radis à la place des mimigrés, mais on exige l’augmentation du SMIC et le maintien des allocations sociales. Ça va pas être possible. L’eau sèche n’a toujours pas été inventée.

        Si la Nation, le Peuple et patin-couffin décident que l’immigration de masse est une mauvaise chose (et je suis de cet avis), alors toutes ces éminences souveraines doivent aussi convenir de se retrousser les manches pour remplacer le travail des esclaves de fait que sont les immigrés.

        Or, comme je l’ai écrit, les Français n’en fichent pas une rame. C’est dans les chiffres.

        Entrée tardive dans le monde du travail, départ précoce à la retraite (et plus encore pour les fonctionnaires), vacances scolaires et professionnelles interminables, faible durée du travail hebdomadaire, quantité ahurissante de congés-maladie frauduleux, nombre extraordinairement élevé de faux salariés dans la fonction publique travaillant beaucoup moins que l’horaire légal (déjà très bas), quantité énorme de fonctionnaires dissimulés « travaillant » (peu) dans des « associations » alors qu’ils sont payés par des fonds publics, quantité énorme de chômeurs (grotesquement désignés comme faisant partie de la « population active »), quantité tout aussi énorme de faux handicapés, physiques ou mentaux, payés à ne rien faire par l’État, effondrement de la natalité et plus encore de la natalité blanche (ce qui réduit d’autant la quantité de travail disponible), etc, etc.

        Ce problème est général à l’Occident, mais la France est sans conteste championne en la matière.

        Tout le monde se tord les mains lorsque les salaires des camionneurs sont « trop bas » de 30 %, mais personne ne s’inquiète de la disparition des entreprises de camionnage lorsqu’ils sont trop élevés de 30 % (pour cause d’entrave à la liberté du marché).

        Tout le monde voit les camionneurs qui gagnent moins, mais personne ne voit les camionneurs qui ne camionnent pas, parce qu’ils sont au chômage.

        Or, la prospérité collective ne peut être maximisée, pour tout le monde et pas seulement pour les prétendus riches, que lorsque l’allocation des ressources est optimale. Aucun politicien ou intellectuel ne peut déterminer de lui-même quel serait le « bon » salaire du camionneur, ou le « bon » nombre d’entreprises de camionnage. Seuls les prix librement déterminés par le jeu du marché sont en mesure de le faire.

        Et c’est la même chose pour les fameux « fleurons industriels » que je ne sais quels « traîtres » auraient « bradé » aux États-Unis ou ailleurs. S’ils ont été bradés, c’est que ce n’étaient pas des fleurons, et d’ailleurs rien n’est bradé : tout est vendu au juste prix. Prix trop bas, peut-être, mais prix dû au coût excessif de l’entrepreneuriat imposé par l’État (et les gauchistes de droite).

        Prix néanmoins trop élevé que les capitalistes français ne peuvent pas se payer, appauvris qu’ils sont par les communistes de droite du Rassemblement national et d’ailleurs, inexistants qu’ils sont puisque les Français font mine de « ne pas aimer les riches » et de refuser la retraite par capitalisation – sauf pour les fonctionnaires qui, eux, y ont déjà droit (donc, pas de fonds de pension français qui seraient capables de racheter nos « fleurons »).

        On ne peut pas se plaindre des conséquences de ce que l’on réclame.

        Il est urgent, urgent, urgent, que les Français, politiciens comme « bouseux » auto-proclamés, se mettent à apprendre l’économie, autre nom de ce qui s’appelle constatation de la réalité. Je vois mal comment on pourrait « augmenter le pouvoir d’achat », préoccupation soi-disant prioritaire des Français, sans partir des faits et non de je ne sais quels fantasmes forgés par des décennies de désinformation communiste.

        1. Julien WEINZAEPFLEN

          @ Robert Marchenoir

          Je souscris à deux de vos constats :
          « Il est incohérent pour le Rassemblement national de prétendre lutter contre l’immigration tout en refusant le recul de l’âge de la retraite. »
          Et :
          « Si la Nation, le Peuple et patin-couffin décident que l’immigration de masse est une mauvaise chose (et je suis de cet avis), alors toutes ces éminences souveraines doivent aussi convenir de se retrousser les manches pour remplacer le travail des esclaves de fait que sont les immigrés. Or, comme je l’ai écrit, les Français n’en fichent pas une rame. »

          Vous exagérez par cette conclusion. Néanmoins, à qui la faute ?
          Pour moi, la faute revient à l’école, qui ne forme plus ni médecins ni manœuvres, qui n’a jamais valorisé qu’une seule forme d’intelligence et n’a jamais revalorisé le travail manuel. Elle tenait, de mon temps, dans les défunts IUFM, des discours selon lesquels il fallait préserver nos chers petits le plus longtemps possible du travail chez un patron, prolonger la scolarité obligatoire et n’envisager l’apprentissage qu’avec des pincettes, et jamais sans école en alternance.
          En un mot, l’école considère que travailler, c’est se salir les mains, quel que soit le domaine d’excellence.

          Cela justifie-t-il à soi seul ce que Benoît Collombat et Damien Cuvillier ont appelé Le Choix du chômage ? Non, assurément. Car, en dehors de la paresse démographique qui fait perdre de la force de travail autochtone, il est permis de se demander s’il faut encore opposer ce cri humaniste : « Il n’est de richesse que d’hommes », devant l’avènement des machines et de l’automatisation, qui ont réduit à la portion congrue le besoin d’ouvriers dans le secteur secondaire, et devant l’émergence de l’intelligence artificielle, qui promet d’être la lessiveuse du secteur tertiaire, comme l’automatisation l’a été pour le secteur secondaire.

        2. Retraite précoce pour les fonctionnaires ? Vacances scolaires et professionnelles interminables ? Retraite par capitalisation ? Nous ne devons vraiment pas disposer des mêmes sources d’information. Vous parlez sans doute de la haute fonction publique…

        3. Jean sans terre

          Je ne suis pas radicalement opposé à vos observations. Toutefois, je n’y agrée pas complètement, en raison de leur simplification réductrice.
          L’immigration de travail a un coût. Reprenant votre exemple de l’ouvrier agricole immigré qui travaillerait à la place d’un Français et le nourrirait, considérez qu’avant qu’il ne commence à travailler, il faudra l’héberger, le nourrir, lui apprendre le français et les règles de vie en société, le former pendant plusieurs semaines.
          Considérez aussi que, pour un immigré qui travaille, il faudra financer ceux qui ne travaillent pas.
          Considérez encore que l’ouvrier agricole immigré ne peut vivre en France avec son seul faible revenu sans percevoir lui-même des aides sociales.
          Considérez enfin que l’immigré comprendra tôt le bénéfice d’être assisté comme le « fainéant » autochtone et qu’à ce moment, il faudra recourir, pour le même motif, à un nouvel immigré.
          L’ensemble de ces coûts considérables n’est pas payé directement par l’entrepreneur, mais par toute la société. Individualisation des gains, mutualisation des pertes !
          Et nous n’avons pas encore envisagé toutes les difficultés d’assimilation qui se présenteront à la deuxième ou à la troisième génération.
          Le résultat, les sciences démographiques le révèlent : à l’horizon 2050, la France sera peuplée pour moitié de populations d’origine extra-européenne, sans pour autant avoir étouffé les inextinguibles tensions sur le marché du travail !

          Pour l’exemple de l’ouvrier agricole, quels sont les avantages immédiats ?
          Les exploitations agricoles françaises survivront un peu plus longtemps face à la concurrence étrangère.
          À ce propos, par plaisanterie et en aparté, il faudra beaucoup d’immigrés extra-européens supplémentaires pour pouvoir concurrencer l’agriculture ukrainienne ou celle en provenance d’Amérique du Sud lorsqu’elles inonderont artificiellement nos marchés !
          Tout cela pour que Gisèle, qui vote RN, et Jean-Pierre, LFI, jouissent d’un plus grand pouvoir d’achat lorsqu’ils feront leur panier de courses à Cora, au détriment de Nicolas, qui a cru à la LREM et revient à droite !
          Sans oublier le détenteur des clés du Trésor, Klaus : « Il ne faut pas avoir peur ! », reprenant les paroles chrétiennes de Jean-Paul II pour rassurer.
          Le diable, s’il existe quelque part, doit mourir de rire.

          Ceux qui se présentent comme libéraux, autant que les autres, apprécient de distordre le marché par corruption de la puissance publique à leur avantage.
          Le déroulement logique de vos raisonnements théoriques appréhende la complexité du monde de façon pertinente, mais réductrice et biaisée.

          Il y aurait beaucoup d’autres choses à dire, mais cela nous mènerait à divaguer beaucoup trop loin.
          Jugez l’arbre à ses fruits : ils sont blets !
          Vous direz : la faute au socialisme.
          Je répondrai : socialisme et libéralisme sont les deux faces d’une même pièce, un matérialisme égocentrique — à la fois relativiste et nihiliste sur le plan spirituel, hédoniste et consumériste sur le plan matériel — censé conduire l’humanité au paradis sur terre.

          Enfin, plus important, l’art politique ne se réduit pas sans dommage à la science économique.

        4. Robert Marchenoir

          @ Jean sans terre – le 27 octobre 2025
          « Je ne suis pas radicalement opposé à vos observations. Toutefois, je n’y agrée pas complètement, en raison de leur simplification réductrice. »

          Mais si, vous y agréez… puisque, pour ma part, j’agrée vos propos :

          « L’immigration de travail a un coût […] il faudra l’héberger […] il faudra financer ceux qui ne travaillent pas. […] Considérez enfin que l’immigré comprendra tôt le bénéfice d’être assisté comme le « fainéant » autochtone et qu’à ce moment, il faudra recourir, pour le même motif, à un nouvel immigré. »

          Où ai-je dit le contraire ? J’ai « considéré » tout cela, et plus encore, depuis bien longtemps. C’est bien pour cela que je suis opposé à l’immigration de masse, et favorable à la remigration. Je l’ai dit mille fois ici ; cela m’a valu suffisamment d’insultes…

          Nous sommes parfaitement d’accord sur tout cela. En revanche, certains de vos propos sont erronés.

          « Il faudra beaucoup d’immigrés extra-européens supplémentaires pour pouvoir concurrencer l’agriculture ukrainienne ou celle en provenance d’Amérique du Sud lorsqu’elles inonderont artificiellement nos marchés ! »

          Pourquoi « artificiellement » ? L’inondation « artificielle » de nos marchés par les importations, cela me rappelle beaucoup la concurrence « déloyale » selon Marine Le Pen. En fait, selon ce courant de pensée, toute concurrence est déloyale. À partir du momement où c’est produit pour moins cher, c’est « déloyal ». Ben… c’est justement le but de la concurrence !

          Premier point : la concurrence de l’agriculture ukrainienne serait effectivement une raison de ne pas admettre ce pays dans l’Union européenne. Mais on peut aussi modifier les règles de l’Union. Ou constituer une alliance plus lâche.

          Deuxième point : la concurrence de l’Ukraine serait, par ailleurs, une excellente chose. Elle amènerait les agriculteurs français à se sortir les mains des poches, et les Français à abandonner leur ridicule amour pour la « pitite exploitation », le « pitit paysan », le « localisme » et autres fariboles.

          Lorsqu’on visitait les exploitations agricoles ukrainiennes avant la guerre, on n’était certes pas dans Martine à la ferme : on avait l’impression de rentrer dans une usine d’avant-garde. Une ferme ukrainienne, c’est un bureau plein d’écrans d’ordinateurs… pilotant des drones… qui surveillent des champs gigantesques à distance. C’était bien avant que ces mêmes drones ne soient employés à détruire les chars russes.

          Mais on n’a pas besoin d’aller aussi loin pour ridiculiser l’agriculture françouése. Aux Pays-Bas, en Allemagne, la technologie règne en maître dans les fermes et la productivité est un objectif, pas un gros mot.

          La réponse à l’arriération de l’agriculture française n’est pas l’importation de plus d’immigrés : elle est dans la robotisation, l’industrialisation et l’extension des surfaces cultivées.

          Troisième point : quand nos « paysans » à nous exportent, c’est « artificiel », aussi ? L’agriculture française est fortement exportatrice (moins aujourd’hui qu’hier). On ne peut pas, à la fois, se gargariser de nos exportations et réclamer le protectionnisme. C’est l’erreur de Trump.

          « Tout cela pour que Gisèle, qui vote RN, et Jean-Pierre, LFI, jouissent d’un plus grand pouvoir d’achat lorsqu’ils feront leur panier de courses à Cora, au détriment de Nicolas, qui a cru à la LREM et revient à droite ! »

          Je ne comprends pas cette phrase. C’est une excellente chose que Gisèle et Jean-Pierre jouissent d’un plus grand pouvoir d’achat. Vous voulez appauvrir les gens ? Vous êtes un communiste ?

          En quoi le fait pour Gisèle et Jean-Pierre de payer leurs courses moins cher serait au détriment de Nicolas ? Nicolas ne paye-t-il pas ses courses moins cher, lui aussi ? Il est contraint de faire la queue aux magasins soviétiques, tandis que Gisèle et Jean-Pierre ont le privilège de fréquenter les magasins réservés à la nomenklatura communiste ?

          « Ceux qui se présentent comme libéraux, autant que les autres, apprécient de distordre le marché par corruption de la puissance publique à leur avantage. »

          Alors ce sont de faux libéraux. Comme « Nicolas », qui est en réalité un homme dans la trentaine, gagnant bien sa vie dans une profession rémunératrice, spéculant sur les crypto-monnaies, mais exigeant de l’État qu’il prive ses propres parents, et les vieux en général, de leur retraite, pour qu’il puisse avoir encore plus à placer en Bourse.

          « Le déroulement logique de vos raisonnements théoriques appréhende la complexité du monde de façon pertinente, mais réductrice et biaisée. »

          Assertion péremptoire basée sur rien. On pourrait aussi bien vous traiter de « raciste ». Laissez tomber les adjectifs et argumentez. On ne peut pas être, à la fois, « pertinent » et « biaisé ».

          « Il y aurait beaucoup d’autres choses à dire, mais cela nous mènerait à divaguer beaucoup trop loin. »

          Trop facile. Taisez-vous ou parlez. Entre les deux, c’est de la triche.

          « L’art politique ne se réduit pas sans dommage à la science économique. »

          Personne n’a dit une chose pareille, et surtout pas les libéraux. Le libéralisme n’est justement pas qu’une théorie économique. C’est une philosophie politique et une sagesse de vie.

          Une fois de plus, on voit ici à l’oeuvre la rhétorique communiste : attribuer à l’adversaire des choses qu’il n’a jamais dites, pour les réfuter d’autant plus facilement.

          Un exemple parmi d’autres : la « théorie du ruissellement ». Il n’y a pas de théorie du ruissellement. Aucun libéral, jamais – en fait, aucun homme politique, aucun intellectuel – n’a jamais défendu une « théorie du ruissellement ». C’est un concept inventé par les socialistes pour diffamer leurs adversaires.

          « Socialisme et libéralisme sont les deux faces d’une même pièce, un matérialisme égocentrique — à la fois relativiste et nihiliste sur le plan spirituel, hédoniste et consumériste sur le plan matériel — censé conduire l’humanité au paradis sur terre. »

          Et voici le clicheton le plus navrant jamais émis par les ennemis du libéralisme.

          Dites-moi, cher ami, quels sont les ouvrages théoriques que vous avez lus où les grands penseurs du libéralisme auraient dit des choses pareilles ?

          De plus, si vous renvoyez dos à dos le socialisme et le libéralisme, quel est votre genre de beauté, à vous ? Le royalisme ? Mais vous ne nous avez jamais expliqué ni en quoi consisterait une monarchie, en France, en 2026, ni comment elle pourrait être instituée, ni comment elle serait différente de la monarchie politique la plus puissante du monde actuellement : la Couronne britannique.

          Le libéralisme n’a jamais prétendu « conduire l’humanité au paradis sur terre ». Ça, c’est la promesse des communistes. La mentalité communiste ayant profondément infecté les esprits, ceux-ci attribuent leur promesse inatteignable aux anti-communistes par excellence, les libéraux, et les accusent de ne l’avoir jamais réalisée. La perversion intellectuelle (et morale) est à couper le souffle.

          Le libéralisme dit explicitement le contraire : il recherche le compromis, la moins mauvaise des solutions. Il se prévaut explicitement de l’imperfection humaine (le péché originel, si vous voulez, en termes religieux) et affirme noir sur blanc que votre fameux « paradis sur terre » est inatteignable. La falsification ne saurait être plus grande.

          Le libéralisme n’est nullement un matérialisme. Il défend la liberté, qui ne se réduit nullement aux choses matérielles.

          Il n’est nullement égocentrique, puisqu’il recherche l’intérêt général, et parvient à l’obtenir, comme cela est inscrit dans les chiffres. Les pays les plus libéraux sont les plus prospères, et c’est aussi ceux vers lesquels les hommes du monde entier cherchent à émigrer. Personne ne frappe à la porte des dictatures.

          Il n’est nullement nihiliste sur le plan spirituel. La pratique religieuse est bien plus forte aux États-Unis qu’en France – ou en Russie. Les États-Unis ont précisément été fondés par des gens qui ont quitté l’Europe pour pouvoir pratiquer leur religion en toute liberté. En Angleterre, le chef de l’État est chef de l’Église. En Allemagne (pays plus libéral que la France, ce n’est pas difficile) les citoyens payent l’impôt religieux.

          Jésus était un libéral : il était cosmopolite, pour la liberté individuelle, pour la spéculation et pour le travail.

          Quant à « l’hédonisme » et au « consumérisme », ce sont des accusations qui se veulent infamantes, tout comme le « racisme », mais qui sont tout aussi injustes car improuvables, dépourvues de sens et essentiellement destinées, en réalité, à revendiquer la supériorité morale de celui qui les porte.

          Vous seriez donc plus vertueux que nous autres, n’étant ni « hédoniste » ni « consumériste ».

          Pour commencer, il faudrait que vous nous définissiez ces deux notions, ce que ne font jamais les anti-libéraux, pas plus que les « anti-racistes » ne définissent le racisme.

          Il faudrait que vous nous expliquiez en quoi ce serait mal d’être « hédoniste » et « consumériste ».

          Il faudrait, aussi, que vous nous expliquiez en quoi le libéralisme empêche quiconque d’être radicalement « anti-hédoniste » et « anti-consumériste ». Après tout, si vous voulez vous nourrir de pain sec et habiter dans une masure en lisant la Bible du matin au soir, qui vous en empêche ? Sûrement pas les libéraux. Même pas l’État français, avec l’imperceptible libéralisme qui est le sien et qui vous est sans doute insupportable.

          Êtes-vous en train de nous dire que la prospérité est une mauvaise chose ? Pourquoi ? À partir de quel point est-on prospère, à quel niveau se situe la pauvreté vertueuse à laquelle vous semblez vouloir contraindre autrui ?

          À part la volonté d’imposer votre manière de vivre aux autres, qu’est-ce qui peut bien motiver votre hostilité au libéralisme ?

          Il y a d’innombrables monastères en France. À quel moment les libéraux ont-ils réclamé leur fermeture ? Les communistes, eux, ne se sont pas contentés de vilipender les religieux : ils les ont massacrés.

        5. Ainsi, celui qui a reçu sans faire fructifier son talent sera jeté dans les ténèbres du dehors, où il y aura des pleurs et des grincements de dents.
          Il rejoindra alors de lui-même et par lui-même, de par sa peur et sa paresse, tous ceux qui, ayant a contrario fait fructifier leur talent, n’ont pas entendu la parole de justice du Fils de l’homme, assis au trône de sa gloire :
          « …
          Et le roi leur répondra: Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous avez fait ces choses à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous les avez faites.

          Et il leur répondra: Je vous le dis en vérité, toutes les fois que vous n’avez pas fait ces choses à l’un de ces plus petits, c’est à moi que vous ne les avez pas faites. 46Et ceux-ci iront au châtiment éternel, mais les justes à la vie éternelle. »
          https://saintebible.com/lsg/matthew/25.htm

          « Que signifie donc ce qui est écrit: La pierre qu’ont rejetée ceux qui bâtissaient est devenue la principale de l’angle ?
          18Quiconque tombera sur cette pierre s’y brisera, et celui sur qui elle tombera sera écrasé. »

        6. Jean sans terre

          @ Robert Marchenoir

          Vous devez être sacrément bigle pour ne pas voir la patte nuisible de la puissance publique dans l’ouverture des marchés agricoles sur le continent européen, via les accords du Mercosur ou via l’Ukraine, et il ne m’est pas possible de discuter plus avant avec vous dès lors que vous déniez la moindre évidence sous vos yeux.

          Vous me répondrez que Gisèle sera ravie de manger du poulet élevé en batterie et aux hormones, qui lui fera développer plus tard des maladies prises en compte non par ceux qui le lui auront vendu, mais par la collectivité. Elle économisera pour se payer son abonnement Netflix, s’acheter sa voiture électrique ou améliorer sa maison avec des panneaux photovoltaïques ; se faisant, elle se persuadera de faire du bien à la planète, prendra des vacances bas de gamme au Maghreb, commandera les derniers vêtements à la mode sur Amazon ou Shein, etc. Et comme tout cela la contentera fort mal, elle cherchera, pour compenser, du lien social sur les sites de rencontre, sur Facebook, Instagram ou X, et tournera obstinément les yeux vers son téléphone, cette prolongation technologique d’elle-même. Notez, pour l’anecdote, que cela lui coûtera bientôt plus cher, puisque le prix des abonnements téléphoniques va, dans les années à venir, exploser à la hausse. Devinez grâce à qui ? Je vous le donne en mille : la puissance publique, qui, de son propre chef omniscient, a décidé qu’il n’y aurait bientôt plus que trois opérateurs, avec des marges plus confortables. Bouygues, Niel, l’État sont les principaux bénéficiaires. Là encore, distorsion de la concurrence par l’intervention de la puissance publique au bénéfice des copains. Des entrepreneurs, des vrais, des créateurs, si je vous suis bien.

          Si, en plus, Gisèle est américaine et s’appelle Jane, elle pourra se faire une religion à la carte et croire n’importe quoi qui lui passe par la tête, qu’à force de rabattage relativiste on lui aura enfoncé dedans. Elle se persuadera de penser le plus librement du monde. Gisèle, quant à elle, n’a plus de foi. Comment aurait-il pu en être autrement, puisque s’il y a bien quelque chose qu’il a fallu détruire en France depuis deux ou trois siècles, c’est bien la religion catholique — peut-être parce qu’elle opposait aux deux matérialismes hégémoniques, socialisme et libéralisme, une autre forme d’universalisme, singulière. La règle de Gisèle est de profiter le plus possible de la vie, et elle angoisse à l’idée de n’y point assez parvenir avant de mourir. Elle fera beaucoup de choses sottes dans sa vie pour soulager cette terreur spirituelle des temps modernes.

          Il est tellement facile d’accuser le socialisme ou la fainéantise atavique du travailleur. Que faites-vous de la distorsion de la puissance publique sur les marchés de l’énergie ? Si les entreprises ferment ou se délocalisent, ce n’est pas seulement l’effet du coût du travail ; c’est aussi, et dans une large proportion, parce que le coût de l’électricité est artificiellement truqué, tout comme le coût du pétrole ou du gaz. Vous êtes, me semble-t-il, suffisamment perspicace pour entrevoir d’où cela vient et à qui cela profite : du capitalisme de connivence à l’échelle de la planète, fondé sur la corruption généralisée de la puissance publique au plus haut niveau des États — et, pour ce qui concerne l’Europe, de la Commission.

          Peut-être y trouvez-vous votre compte, en votre qualité de rentier et de consommateur ?

          La liberté, pour quoi faire ? Demandez au paysan dont vous fustigez l’incapacité à s’adapter aux évolutions de son marché. Sa liberté consistera, après que sa propriété, héritée le plus souvent de ses pères, objet de ses soins, de son labeur, de sa peine, de sa patience, de son amour surtout, aura été détruite ou remplacée, à s’acheter la corde pour aller se pendre !

          La France, dont il apparaît, dans presque tous vos propos, que viscéralement vous la détestez, c’était avant tout un visage. Dénaturez-le à outrance, avec vos destructions créatrices chimériques, et il n’en restera plus rien : que vos ersatz, vos produits de substitution. Civilisation et culture : tout aura soigneusement été détruit et remplacé. Il ne restera rien de ce qui fut tant vénéré et chéri.

          Vous n’avez pas assez médité Renaud Camus — non pas seulement le Grand Remplacement, mais aussi le Petit, qui le précède et le prépare. Je terminerai par les dernières paroles d’Antoine de Saint-Exupéry, écrites la veille de sa mort à un ami :

          « La termitière future m’épouvante. Et je hais leur vertu de robots. Moi, j’étais fait pour être jardinier. »

          Et encore, je ne crois pas qu’il ait entrevu la future société de surveillance et de contrôle généralisés.
          Brave new world.

          Quant à moi, j’ai suivi John Galt dans sa retraite, en ma forteresse intérieure, mais je n’ambitionne pas, comme lui, de reconquérir le monde : seulement de maintenir ce qui est cher à mon cœur et de résister. Je précise, en outre, n’avoir d’aucune façon besoin d’un revenu (assistance, pension ou soins de santé) provenant de l’État et qu’on aurait, d’une façon ou d’une autre, piqué dans la poche d’un autre. Je connais les vertus des intérêts composés et j’ai su habilement et très profitablement capitaliser avant même que l’on parle de retraite par capitalisation. Dès mon plus jeune âge, lorsque j’avais vingt ans, je savais avec certitude que la retraite par répartition était intenable et constituait un système à la Ponzi.

          C’est pourquoi, par sympathie et compassion, j’éprouve de la peine pour les malheureux qui paient pour les autres et n’auront en retour qu’une infime fraction de leurs cotisations. Je n’ai pas attendu que l’État se penche sur ma prospérité : j’ai pris les devants, par prudence et par pragmatisme. Les intérêts composés m’ont bien plus enrichi que l’addition totale de l’entièreté de mes revenus du travail. Peu sont capables de réaliser ce que moi-même suis parvenu à accomplir. Malheur à ceux qui, dans leur orgueil, s’en prennent à plus faible qu’eux. Sans chercher à vous offenser, je crois bien que cela fait de moi, dans la pratique, et non pas seulement dans les paroles, un libéral de bien pire engeance que vous. La théorie libérale est séduisante sous certains aspects ; certaines choses que disent les socialistes, aussi, ne sont pas dépourvues de justesse. Pascal, incomparablement, était plus profond.

          La liberté, pourquoi faire ? Un jardin de fleurs épanouies, où l’on puisse reconnaître et distinguer chacune, et les aimer pour la raison qu’elles sont — non pas sans visage et indifférenciées, mais uniques et précieuses, conçues à l’image de Dieu, et non façonnées sans art et à la truelle selon les élucubrations imaginaires de Prométhée, qui trop fit confiance au démon.

        7. Robert Marchenoir

          @ Jean sans terre – le 28 octobre 2025

          Tiens, tiens, tiens… Certains de vos textes avaient de la tenue, mais là vous vous déboutonnez, et comme chez bien d’autres anti-libéraux ce n’est pas très joli à voir. Je commence par la fin.

          « Je précise, en outre, n’avoir d’aucune façon besoin d’un revenu (assistance, pension ou soins de santé) provenant de l’État et qu’on aurait, d’une façon ou d’une autre, piqué dans la poche d’un autre. Je connais les vertus des intérêts composés et j’ai su habilement et très profitablement capitaliser avant même que l’on parle de retraite par capitalisation. »

          Pourquoi donc éprouvez-vous le besoin de nous dire cela, de même que le grand donneur de leçons Patrice Charoulet a tenu à nous révéler, jadis, le montant de sa retraite, que je ne répéterai pas pour ne pas lui faire honte, mais qui est nettement supérieur au salaire médian en France ?

          Quelle est cette étrange impudeur qui pousse certains à se vanter, sinon de leur richesse, du moins de leur aisance, alors qu’une grande partie des débats politiques tournent autour de la gêne financière qu’éprouve une grande partie de la population ?

          Je n’ai aucun moyen de savoir si ce que vous affirmez est exact. Vous ne seriez pas le premier à raconter des fariboles, mais admettons que ce soit vrai, faute de quoi le débat s’arrêterait net.

          Vous êtes donc plus malin que les autres. Vous êtes exceptionnellement intelligent (« J’ai su habilement et très profitablement capitaliser avant même que l’on parle de retraite par capitalisation ».)

          Je vous ferai remarquer, pour commencer, que votre vantardise est fort peu chrétienne. Vous passez votre temps à reprocher à tout le monde et sa mère d’avoir abandonné la religion catholique, mais votre orgueil et votre absence de charité sont ici éclatants.

          Vous êtes prospère, à l’abri du besoin, peut-être même sorti du monde du travail bien avant l’âge. En conséquence de quoi, riennafout’ des problèmes de la plupart des gens et de l’intérêt général, qui sont, après tout, l’objectif de la politique.

          Riennafout’ des solutions libérales qui, c’est prouvé à travers le monde, sont à même d’apporter à tous la sécurité financière que vous vous vantez d’avoir atteint par votre génie (et grâce aussi un peu à la chance, non ?).

          Vous êtes anti-libéral, et vous pouvez vous permettre de vivre sans travailler (dites-vous) grâce aux placements financiers, qui sont l’un des piliers d’une économie libérale.

          Vous prétendez être moralement supérieur à tout le monde en fustigeant « l’hédonisme » et le « consumérisme » de la société contemporaine, inspirée par le libéralisme, mais quoi de plus « hédoniste » que de pouvoir vivre sans travailler grâce à ses placements, et cela bien avant la vieillesse, puisqu’à vous en croire, vous ne touchez pas de retraite ?

          Vous êtes bien un « Nicolas », et « Nicolas » est bien comme je l’ai décrit : un hypocrite, un égoïste qui veut avant tout profiter au maximum tout en se proclamant plus vertueux que le reste du monde.

          Vous me rappelez ces innombrables gauchistes qui, dès qu’on leur démontre les dommages provoqués par telle ou telle politique socialiste, vous rétorquent : mais si l’on faisait comme vous dites, moi je subirais tel inconvénient. Moi, moi, moi.

          Alors que la seconde d’avant, ils avaient le coeur sur la main et vous expliquaient qu’eux seuls étaient généreux et solidaires, étant de gauche.

          Vous, vous avez tiré votre épingle du jeu grâce aux recettes libérales (initiative individuelle, prévoyance, utilisation des marchés financiers), mais à Dieu ne plaise que ces recettes ne bénéficient à l’ensemble de la population : le libéralisme, c’est mal et Dieu serait contre.

          Tant d’hypocrisie donne la nausée, et me coupe l’envie de réfuter l’amas de sottises contenu dans le reste de votre commentaire.

          Je vais fourrager quelques-unes d’entre elles, malgré tout, car on ne peut laisser dire n’importe quoi en permanence. Vous affirmez :

          « Vous devez être sacrément bigle pour ne pas voir la patte nuisible de la puissance publique dans l’ouverture des marchés agricoles sur le continent européen, via les accords du Mercosur ou via l’Ukraine. »

          Vous êtes prodigue en insultes mais avare en explications. Il vous appartient de démontrer que « les accords du Mercosur » (pourquoi ceux-là, plus particulièrement ?) et l’ouverture éventuelle de l’Union européenne aux exportations agricoles ukrainiennes seraient nocifs aux Français.

          Vous êtes muet quant aux arguments que j’ai présentés en faveur de la liberté du commerce international : prix en baisse pour les consommateurs, revenus accrus pour les exportateurs et stimulation, grâce à la concurrence, de la productivité des entreprises nationales (dont les entreprises agricoles).

          En lieu et place d’arguments rationnels, vous puisez à pleines mains dans le tiroir à clichetons socialistes :

          « Vous me répondrez que Gisèle sera ravie de manger du poulet élevé en batterie et aux hormones, qui lui fera développer plus tard des maladies. »

          Ce n’est évidemment pas ce que je répondrais, mais passons sur votre malhonnêteté.

          Premièrement, c’est quoi votre problème, avec « le poulet aux hormones » ? Qu’est-ce qui vous permet de dire qu’il donne des « maladies » ? Il vous appartient de le démontrer.

          Deuxièmement, qu’est-ce qui vous permet de dire que les « paysans » frônçés n’élèvent pas de « poulets en batterie » ? Le seul poulet élevé en France serait de l’AOC Label Rouge +++ à 20 euros le kilo ? Vous êtes sûr ? Vous auriez des sources ?

          Troisièmement, qu’est-ce qui vous permet de dire que « le Mercosur », ou « l’Ukraine », nous imposeraient de manger du poulet aux hormones élevé en batterie ? Ce produit se trouve-t-il bien dans les accords en question, réels ou supposés ? De plus, si Gisèle, comme vous dites avec un mépris non dissimulé, ne veut pas manger de poulet aux hormones ou élevé en batterie, qu’est-ce qui l’oblige à en acheter ?

          Quatrièmement, pourquoi passez-vous sous silence les avantages significatifs procurés par d’éventuels accords commerciaux (Mercosur, Ukraine) à d’innombrables Français ? L’intérêt général, ce n’est pas seulement celui de Gisèle-qui-mange-du-poulet (et ne fait rien d’autre dans sa vie). Il prend en compte l’ensemble des flux économiques affectant les Français. Une fois de plus, la France est un grand exportateur de produits agricoles, et l’accord avec le Mercosur (par exemple) avantagerait de nombreux « paysans » – et d’autres producteurs.

          Cinquièmement, pourquoi prétendez-vous qu’on ne pourrait pas exclure « le poulet aux hormones élevé en batterie » des accords du Mercosur ou avec l’Ukraine (en admettant qu’il s’y trouve) ? Un accord commercial, cela comporte des centaines de pages et touche des milliers de produits. C’est quoi cette obsession avec le poulet ? Y’a rien d’autre que le poulet, dans votre vie ?

          Pourquoi condamnez-vous le libéralisme dans son ensemble au motif du commerce international, en prenant prétexte d’un seul produit dans un seul accord commercial, lequel pourrait bien évidemment être négocié de mille façons différentes ?

          Vous ne débattez pas. Vous n’argumentez pas. Vous ne faites pas de politique. Vous sortez la sulfateuse à slogans. Vous dites aussi :

          « Gisèle […] prendra des vacances bas de gamme au Maghreb. »

          Prendre des vacances bas de gamme. Au Maghreb, en plus. Quelle horreur. Vous, vous ne prenez que des vacances haut de gamme, bien sûr. Dites-nous donc où il faut réserver pour ne pas mériter votre « mépris de classe », comme on dit à gauche : aux Seychelles ? à Dubaï ? au Ritz-Carlton de Vienne ?

          Ou alors, il convient de ne jamais partir en vacances, puisque vous, vous n’en prenez pas. Vous n’êtes ni « hédoniste », ni « consumériste ». Le mois d’août venu, vous vous contentez de relire Pascal avec un bon château margaux à portée de la main, dans votre hermitage modeste mais correct acquis grâce aux intérêts composés. Pourquoi cette grosse truie de Gisèle n’en fait-elle pas autant ?

          Il y a une catégorie de nouveaux traditionalistes catholiques qui sont les snobs les plus insupportables du monde. Il semble que vous en fassiez partie. Allez, une saleté de plus :

          « Peut-être y trouvez-vous votre compte, en votre qualité de rentier et de consommateur ? »

          Votre culot est assez prodigieux. Vous venez de vous vanter d’être un rentier précoce grâce à votre immense talent financier, et quelques lignes plus loin vous me reprochez (sans rien en savoir) d’être un rentier moi aussi ?

          Encore une dernière ignominie sous votre plume :

          « La France, dont il apparaît, dans presque tous vos propos, que viscéralement vous la détestez […] »

          Ben voyons… Le chantage affectif à la France, maintenant. Quand vous démontrez la nocivité de leur politique, les gauchistes vous accusent de ne pas aimer « la planète ». Dans les mêmes circonstances, une certaine extrême droite vous reproche de ne pas aimer la France.

          C’est ce que disaient de leurs opposants Staline, Hitler et quelques autres.

          Aimer la France, ça ne veut rien dire. S’il faut absolument adopter ce vocabulaire sentimental qui n’a rien à faire en politique, moi j’aime les Français alors que vous, vous les méprisez.

          Vous rejetez avec force les réformes libérales qui leur apporteraient la liberté et la prospérité. Celle que vous avez acquise et que vous leur refusez.

          Vous n’aimez pas la France : vous déversez votre mépris sur « Gisèle » et sur « Jean-Pierre », vous leur expliquez comment ils doivent vivre du haut de votre prétention et de votre ignorance. Vous adorez une France imaginaire, un doudou mental, un colifichet en forme de passé qui n’a jamais existé mais qui vous rassure.

          Et puis, il faut quand même le dire, vous procédez à un détournement honteux de la religion chrétienne. Ça va bien cinq minutes, les théocrates qui prétendent nous rééduquer à coups d’une Bible qu’ils tiennent à l’envers.

        8. Jean sans terre

          @ Robert Marchenoir

          Si vous me connaissiez, vous sauriez que je ne ressens pas le besoin de me vanter. J’ai pris mon propre exemple pour vous montrer que l’on peut, par les actes, être plus libéral que vous ne l’êtes — vous qui l’êtes surtout en paroles, et assez peu en pratique. Je ne ressens pas le besoin, à votre instar, de me coller une étiquette vertueuse pour me supporter.

          Discuter avec vous est pénible, non parce que vos arguments mettraient en difficulté vos contradicteurs, mais parce que vous procédez par omission de tout ce qui vous déplaît ou vous prend de court, et que vous rétorquez par un flot de paroles ininterrompu, destiné à noyer d’arguties vos contradicteurs.

          Ainsi de l’intervention de la puissance publique à peu près partout, que vous vous appliquez à systématiquement omettre.

          Vous vous revendiquez libéral, mais vous me paraissez être un beau spécimen de falsificateur.

          Qui, sinon vous, dénigre systématiquement la « Frônce », selon votre injurieuse onomatopée ? Avez-vous donc tant de détestation pour votre pays ? Si c’est le cas, pourquoi ne pas migrer aux États-Unis, puisque vous considérez que le monde libre se situe de ce côté de l’Atlantique ?

          Vous voyez des ingérences et du socialisme partout. C’est obsessionnel. Lorsque je vous écoute, j’ai l’impression d’avoir face à moi un fanatique, ou un étranger qui me parle une langue qui me déplaît parce que ses sonorités ne sont pas celles de ma sensibilité. Vous l’aurez compris : il me navre infiniment que mon pays soit à ce point défiguré pour avoir adopté tant des vices américains. Je vous prie, que cet aveu ne me vaille pas d’être taxé de russophilie. Si l’on en croit Jeanne d’Arc, Dieu aime les Américains et les Russes chez eux. Si vous avez du mal à le comprendre, songez à ce que vous ressentez envers les musulmans.

          Comprenez-vous mieux ? Bon sang, l’homme s’est entiché de vouloir sauver la diversité animale sans songer seulement à sauver la diversité humaine ! Le Grand Remplacement était déjà presque accompli lorsque la France a commencé à vouloir ressembler à l’Amérique, et ce bien avant la submersion migratoire. Elle en a perdu toute sa singulière beauté. Elle est défigurée. J’en suis affligé au-delà de ce que vous pouvez imaginer. Je dis cela pour vous agacer, bien que je le pense très sincèrement. Sans doute un défaut de mon exacerbation sentimentale ! J’appelle cela, ne vous en déplaise, le bon goût.

          Savez-vous où je me situe ? À un endroit qu’un républicain instruit par les Lumières épaisses et poisseuses n’a sans doute jamais entraperçu. Ni à droite, ni à gauche, encore moins au centre. Je suis en haut — là-bas, au loin, si loin.

  14. J’ai écouté Georges-Marc Benamou, qui a tiré à vue sur toutes ces batouilles qui nous gouvernent — ou plutôt sur la chaîne de commandement qui a « failli » lors du casse des bijoux du Louvre. Il en a fait un édito cruel mais lucide : ils ne méritent que ça, ces nuls d’entre les nuls.

    Pour toutes ces taouailles, les alarmes ont fonctionné, les gardiens ont appuyé sur les bons boutons, j’en passe et des meilleures… Le résultat des courses et de toutes ces compétences incomparables est que les joyaux de la couronne se sont barrés, ont pris la poudre d’escampette et courent toujours.

    Heureusement qu’une telle organisation et une telle efficacité étaient en place ; sinon — comme le dessin de la une de Charlie — ce serait la pyramide qui aurait disparu et qui aurait été escamotée. Sacrés farceurs, ces dirigeants : c’est à mourir de rire !
    Et la plus belle : celui qui a fait remplacer des vitrines blindées, épaisses, parce qu’elles gâchaient, paraît-il, la clarté des pierres.

    On est chez les fous ! En fait, une histoire digne des Pieds-Nickelés : il ne me manquait que celle-là pour que ma collection de Pellos et Montaubert soit complète.

    J’ai souvent cité ici le magnifique résistant Marc Bloch et son livre L’Étrange Défaite — il devrait rejoindre le Panthéon durant le dernier mandat de Macron. L’histoire de ce quinquennat retiendra, pour cette France de misère, un millefeuille de responsables jamais responsables, un bordel magnifique qui n’a pas changé, et toujours autant de nuls à des postes de responsabilité. Ils auraient dû prendre comme expert en sécurité un gardien pénitentiaire : il leur aurait déroulé sous les yeux tous les manquements. Ils ont tous à apprendre des plus humbles.

    C’est un gardien de prison qui, lors de la réception d’un centre pénitentiaire, a jeté un froid : « D’ici, je m’évaderais sans problème ! », nous avait raconté le directeur général, autour des petits fours de l’inauguration — les petits fours n’en menaient pas large.

    Marc Bloch serait sans doute triste, comme tous ceux qui l’ont lu : il était un visionnaire et pensait que, s’il écrivait ce livre à chaud, il serait entendu et que ce serait utile pour l’avenir et pour les générations suivantes. Cher Marc Bloch, que doit-il penser de cette gabegie politique ? De ces défaites qui accompagnent le pays jusqu’à aujourd’hui : misère, et toujours la même hémiplégie qui gouverne — la même défaite.

    J’ai eu la chance de lire ce livre jeune, conseillé par un champion des méthodes et de l’organisation dans le BTP ; je ne l’ai jamais oublié. L’armée, « la plus puissante du monde », la nôtre, fondait comme neige au soleil devant l’avancée de Guderian — il faut relire Jean Lacouture et sa trilogie.

    La débâcle est toujours là, dans toute sa splendeur. Les leçons de l’histoire ne sont jamais retenues. Des énarques, élevés en batterie et gavés au prêt-à-penser, nous gouvernent : pas besoin de les découper, il suffit de tirer sur un os pour que toute la chair se détache comme de la gélatine. « Virez-moi tout ça ! » aurait sans doute dit le général Motor.

  15. Il n’y a plus rien à détruire, c’est déjà fait. Il ne reste plus que les gravats : il nous faut les déblayer et passer le Kärcher.

  16. « Mais, insinuante, progressive, quasiment irrésistible ici, irréversible là, décourageante à force de résistance aux efforts qui cherchent à la réduire, elle représente un poison qui, en 2027, nous tuera si personne ne sort du lot pour nous sauver. » (PB)

    Mais ce qui est sûr, c’est que n’est pas en faisant de la réclame pour les gens ou les idées qui nous ont mis dans le pétrin depuis une cinquantaine d’années comme nous le voyons parfois aussi hélas sur ce blog, la plupart du temps en vue de faire élire de faux prophètes, des escrocs ou des aventuriers prétendument modérés, que nous aurons une chance d’en sortir.

  17. « Je crains que nous n’ayons même pas besoin d’un effort pour tout détruire. Que le président Macron se rassure : les choses continuent à mal se passer… » (PB)

    Il semblerait que J-P Chevènement ne partage pas votre opinion. Un homme politique que je tiens en grande estime. J’avais même voté pour lui au premier tour de l’élection présidentielle d’avril 2002… et donc pour Jacques Chirac au second tour. Ben oui, entre deux maux il faut choisir le moindre.

    Mais peut-être êtes-vous un peu trop influencé, vous aussi, par Serge Nedjar , l’éminence grise de CNews. Celui qui parle à l’oreille de Pascal Praud ! 😊

    1. Jean sans terre

      Il semblerait que le mot de J-P Chevènement que vous citez ne soit pas authentique ou que depuis, M. Chevènement se soit rétracté. Elle n’apparaît pas sur son compte X. À la place, en forme de reproche est épinglée à son mur cette citation percutante :
      « Les Français n’attendent pas du président de la République française qu’il défende d’abord les intérêts de l’Ukraine ou de quelque autre pays que ce soit ; ils attendent qu’il défende les intérêts de la France ».
      Cela ressemble à un désaveu.

  18. Jean sans terre

    S’il était possible d’immortaliser dans un unique tableau l’âme d’un peuple, celui contemporain des Français prendrait les traits de son chef, à la manière du portrait de Dorian Gray.

  19. Faut pas se la raconter, si le chômage a un peu baissé, c’est quand même qu’on achète les emplois avec 3 500 milliards de dette. C’est une folie, cela fait des années que l’on parle et que l’on se réunit pour régler le problème des retraites et toujours le même surplace.
    Le jour où le pays verra que nos élus seront des serviteurs comme les autres, qu’ils n’ont pas besoin de tout ce tralala de cantines privées en leur palais, qu’ils vivent comme dans les pays nordiques, alors là, le consentement aux réformes se fera avec souplesse.

    Nous sommes gouvernés par un PS qui a 69 députés et un LR qui n’est plus rien, ça ne peut pas le faire. Dissoudre fut une bonne chose, simplement pour une remise à plat et définir ainsi le vrai paysage politique. Sans doute aurait-il fallu le faire plus près de l’élection présidentielle, mais l’histoire ne se réécrit jamais.

    On est tellement sous emprise de biberonnage que l’on est incapable de trouver 20 milliards, incapables de dégager le tour des oreilles dirait ma leste coiffeuse.
    Un bilan positif quel qu’il soit est un trompe-l’oeil dans notre pays, quand on consomme autant de pognon pour la dette il ne peut être qu’artificiel et c’est se gargariser. Tous y sont passés depuis Giscard, ils ont plombé les comptes.

    On nous parle de PIB en légère progression, tu parles ! Avec cette perfusion d’argent en monnaie de singe, il ne manquerait plus qu’il recule. On dirait des canards sans tête à l’Assemblée.

    Nous sommes fous, le bateau est ivre, on écope les vagues avec un dé à coudre, et on nous fait croire que Lecornu va sauver l’année.
    « Nous sommes des épiciers », disait le patron de cette major aux 24 milliards de CA, le « droit à l’erreur » mais pas à la conner*e. N’importe quelle entreprise ne peut survivre à une telle gabegie, et je ne vois pas comment on pense passer de 5,7 % de déficit à 2,7 % en 2029.

    On verse du pognon à des clubs professionnels, et l’on nous raconte que cela fait connaître la région, derrière se cache surtout un clientélisme de suffrage, les citoyens ne sont pas couillons, ils parcourent le monde sur la toile et n’ont plus besoin d’agences de tourisme. Et des exemples de ce type sont à la pelle pour un déficit stratosphérique. Seul le résultat net compte tout le reste est balivernes et Cie, pour investir il faut gagner du pognon et malheureusement notre pays envisage que c’est quand on est au plus mal qu’il faut le faire. La Chine capitaliste est un exemple, ils investissent depuis des années, depuis qu’ils commercent avec le monde entier, ils produisent tous les ans l’équivalent de la flotte française en tonnage. Et plus ils engrangent plus ils investissent, et en plus ils détiennent une grande partie de la dette de tous les pays passoires. Nous leur vendons la corde avec laquelle ils vont nous pendre. Pour l’instant ils serrent juste ce qu’il faut le noeud coulant, il faut bien les alimenter, il suffit de voir les voitures électriques chinoises, elles envahissent tout et partout, les Allemands ont compris et ils ne lâcheront pas l’essence s’ils veulent continuer à vendre leurs jouets aux oligarques du monde entier. Un milliardaire veut être remarqué, et il veut faire joujou en faisant vroom-vroom, comme certains veulent sur la mer le bateau qui éblouit les lunettes de soleil de tous les people.

  20. Les défaitistes peuvent continuer à nier l’évidence, il n’est pas besoin d’IA pour s’apercevoir que le prochain président devra faire avec les divisions qu’il aura excitées pour se faire élire, avant de les apaiser pour gouverner.
    Ou alors, le peuple enfin souverain aura su tirer les conclusions de son effondrement passé pour prendre conscience qu’il n’est plus temps de dominer son ennemi fantasmé, de s’apercevoir qu’il est son semblable en iniquité.

    Comme Trump actuellement, il suivra alors le chemin pragmatique de la réconciliation européenne, quand la force enfin se soumet à la seule toute-puissance, les faiblesses de la paix.
    Père et fils enfin cesseront de s’accuser du mal qu’ils partagent, du vice qu’ils ne cessent d’imputer à autrui, pour accéder à la seule réalité viable, le pardon à l’ennemi, quand enfin, le fantasme évacué, on aura reconnu la persécution qu’on partage avec lui.

    Alors, et alors seulement, nous pourrons vivre librement en démocratie.
    On a le droit de choisir l’esclavage et d’encore préférer qu’un homme meure pour sauver la nation, on en restera aux infantilismes qui choisissent la destruction.
    Ce n’est plus un pari mais un choix raisonnable, l’amour ou la disparition.

    1. Julien WEINZAEPFLEN

      « Ce n’est plus un pari, mais un choix raisonnable, l’amour ou la disparition. » (Aliocha)

      Encore faudrait-il que nous soyons raisonnables et que nous préférions aimer à disparaître.
      J’aimerais le croire, mais je n’en suis pas sûr.

      « Le peuple enfin souverain aura su tirer les conclusions de son effondrement passé, pour prendre conscience qu’il n’est plus temps de dominer son ennemi fantasmé, et s’apercevoir qu’il est son semblable en iniquité. »

      Être le semblable en iniquité de tout un chacun, à quoi cela mène-t-il, sinon à la solidarité dans le mal ?
      Sauf s’il existe vraiment un Rédempteur devant qui disparaître, pour Le laisser vivre en nous et prendre notre place — à l’échelle du sacrifice comme à celle de notre destinée individuelle — où nous Lui laisserions délégation de guidance, au risque de ne plus avoir d’histoire.

      Or chacun de nous aspire à se singulariser et ne renonce pas facilement à avoir une destinée, même dramatique.

      1. Nous fonctionnons mentalement en imitant des modèles, la solidarité naît de la connaissance mutuelle de cette réalité, niée par le mal qui entraîne à l’escalade des singularités, les dissolvant en violence, mutuelle elle aussi.
        Comprendre cela est possible depuis la mort du Messie sur la croix, proposant le choix de son modèle à chaque singularité alors préservée de s’y associer.
        Benoît XVI le dit mieux que moi :

        https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/fr/homilies/2006/documents/hf_ben-xvi_hom_20060415_veglia-pasquale.html

        1. Julien WEINZAEPFLEN

          Mais choisir un modèle, fût-il le Messie, c’est perdre sa singularité.

        2. @ Julien WEINZAEPFLEN
          le 27 octobre 2025
          « Mais choisir un modèle, fût-il le Messie, c’est perdre sa singularité. »

          Mais non !
          C’est renoncer à la prééminence de sa singularité, évitant au contraire de la perdre en querelles destructrices.
          « C’est moi et ce n’est plus moi…
          Non, cette phrase exprime ce qui s’est passé au baptême. Mon propre moi m’est enlevé et il s’incorpore à un sujet nouveau, plus grand. Alors mon moi existe de nouveau, mais précisément transformé, renouvelé, ouvert par l’incorporation dans l’autre, dans lequel il acquiert son nouvel espace d’existence. « (Benoît XVI, Ibid)

          Cela rejoint le poème de la force de Weil :

          « La force, c’est ce qui fait de quiconque lui est soumis une chose. Quand elle s’exerce jusqu’au bout, elle fait de l’homme une chose au sens le plus littéral, car elle en fait un cadavre. »
          https://blogs.mediapart.fr/calaotok/blog/030420/liliade-ou-le-poeme-de-la-force-simone-weil

          « C’est moi, mais ce n’est plus moi : si nous vivons de cette manière, nous transformons le monde. C’est la formule qui contredit toutes les idéologies de la violence, et c’est le programme qui s’oppose à la corruption et à l’aspiration au pouvoir et à l’avoir. »

          C’est encore vous, Julien, mais ce n’est plus vous.
          Quelle émancipation pour votre singularité !

  21. Xavier NEBOUT

    @ Robert Marchenoir

    Votre besoin de contredire vos camarades sans les lire est très féminin.
    D’une part, la France a été appelée France dès qu’elle n’a plus été la Gaule, donc bien avant le XIIe siècle, et vous n’avez pas vu que le texte que vous citez se rapporte à une notion d’unité institutionnelle.
    D’autre part, mon propos se rapporte très explicitement au déclin sur le plan spirituel, de l’apogée du XIIe siècle au néant d’aujourd’hui, et sur rien d’autre.

  22. Claude Luçon

    C’est compliqué de laisser un commentaire de nos jours…
    Quand reviendra l’ancienne présentation du blog ?

    Rappel de EM :
    Nous étions prévenus, c’est de la faute de ses anciens !

    Voici ce que disait Emmanuel Macron à Sciences Po avant 2017 :

    31 mars [il y a 7 ans] — Emmanuel Macron : « Je ne suis pas un héritier. »

    À l’occasion de la campagne présidentielle, Émile replonge dans ses archives et vous fait (re)découvrir une interview d’Emmanuel Macron, alors ancien ministre des Finances et candidat à la présidentielle.
    Interviewé en 2010 par la revue des Sciences Po, il se confiait après son ascension fulgurante au sein de la banque Rothschild.

    Comment voyez-vous votre génération ? (Émile)
    (EM) — Très contrainte dans ses choix. Nous commençons notre vie active dans un environnement surcontraint, où la dette publique va largement déterminer et réduire l’horizon de nos possibles. Les générations plus âgées, qui ont largement contribué à cette situation, voudraient aujourd’hui nous dicter les grilles de lecture de nos vingt ou trente prochaines années.
    S’il reste une liberté à ma génération, c’est — compte tenu des contraintes qu’on lui a laissées — au moins celle de penser et de dessiner son propre avenir, et de ne pas accepter qu’on le lui dicte.

    1. D’abord, bienvenue ! Ensuite, Macron est puni par où il pèche : pour lui, tout est la faute des anciens, pour bien des gens, tout est la faute de Macron !

    2. hameau dans les nuages

      Ne soyez pas mauvaise langue ! Il faisait allusion discrètement à sa tendre épouse nous coûtant un bras.

  23. Bon… il faut en convenir… Dès 2016, il nous avait prévenus.
    D’abord en intitulant son livre-programme Révolution.
    Puis, en transe, à la Mutualité, à la porte de Versailles, à la Villette, en promettant de « refonder le pays ».
    Plus tard, il fut question de « destruction créatrice »…
    Parvenu à l’Élysée, fort de son pouvoir tout neuf, il ne nous a rien caché de son ambition de « renverser la table », de créer un nouveau modèle politique, le « en même temps »…

    Cette volonté de rupture aurait dû nous alerter. Nous aurions dû prendre conscience qu’elle entraînerait nécessairement l’anéantissement de notre modèle historique de gouvernance. À l’époque, peu nombreux furent ceux qui comprirent que ce nouveau venu, en bousculant les codes, en les piétinant, risquait d’endommager la puissante Constitution de 1958, que, déjà, il conduisait la France vers le chaos d’aujourd’hui.

    Reconnaissons-le : en huit ans, Macron a réussi la première partie de la mission qu’il s’était assignée : détruire.
    Décrétée parce que tel était son bon plaisir, la dissolution de juin 2024 a parachevé l’œuvre.
    En revanche, l’échec est total en ce qui concerne la seconde : reconstruire.
    Aujourd’hui, la question n’est plus de savoir comment réparer les dégâts, mais d’évaluer d’abord si, oui ou non, ceux-ci sont tels que la France, sur le reculoir, ne peut plus se relever.

    Hélas, comme notre hôte, je suis très pessimiste quant à son rétablissement en tous domaines, en tout cas tant que le corps médical qui l’entoure sera, directement ou en sous-main, dirigé par le locataire actuel de l’Élysée.
    Il me semble même qu’accroché à son fauteuil jusqu’à la dernière seconde de son mandat, celui-ci parvient à aggraver la maladie de jour en jour. Qu’il accentue aussi quotidiennement, ici le désespoir, là la colère, ailleurs le renoncement des Français, par ailleurs en proie à l’individualisme.
    Datant de 1968, cette affection sans remède ralentit la naissance d’un indispensable sursaut populaire.

    La France peut-elle encore attendre dix-huit mois le remède de cheval que son état impose ? D’évidence, non.
    Le monde d’aujourd’hui tourne cent fois plus vite que celui d’hier… Déjà à bout de souffle, économiquement larguée, copieusement moquée, financièrement exsangue, diplomatiquement oubliée, faute d’un dirigeant respecté par son peuple et à l’étranger — Europe comprise —, elle risque d’ici là d’être encore plus reléguée au deuxième rang, voire punie au fond de la classe si Bruxelles — plus exactement Berlin — décidait de lui faire subir le sort de la Grèce il y a dix ans.

    Malheureusement, il ne fait aucun doute que l’ego démesuré du Prince ne permet pas de croire à son départ anticipé… Pour l’heure, il ne peut survenir que forcé — qu’il s’agisse d’une nouvelle dissolution, celle-là inévitable, tournant à coup sûr au fiasco pour lui, ou, beaucoup moins souhaitable, de l’embrasement de la rue.
    Les prochaines semaines, peut-être même les prochains jours, seront déterminants.

  24. Vous rappelez, Monsieur Bilger, « Révolution », le livre de campagne 2017 de monsieur Macron, ajoutant : « L’amer paradoxe est que ce propos du président, en 2023, est demeuré lettre morte ; mais il s’en faut de peu pour que la société actuelle ne soit pas engagée dans un processus de lamentable destruction, dans plusieurs domaines capitaux tenant aussi bien à l’identité, au régalien, au vivre-ensemble, à la qualité de la démocratie, à l’économie qu’à notre rôle international ».

    Il ne faut pas oublier que monsieur Macron reste un fédéraliste échevelé en matière européenne. Comme ministre de l’Économie et des Finances, il a bradé une partie de notre industrie et pendant ses mandats présidentiels, il a poussé aux investissements de fonds de pension états-uniens dont l’objectif reste la récupération des actifs et brevets des sociétés françaises dont ils prennent le contrôle. Mais cela n’est pas nouveau. Et dans ce contexte il est impératif que la France ne soit plus une puissance dominante capable de se confronter à l’Allemagne et que madame von der Leyen ait été adoubée par monsieur Macron pour parachever l’ouvrage de sa destruction.

    J’ai en effet retrouvé dans ma bibliothèque un livre de Daniel Rémy intitulé « Qui veut tuer la France ? – La stratégie américaine ». En quatrième de couverture on pouvait lire : « A travers ce livre, Daniel Rémy dresse le bilan implacable d’une Amérique affichant clairement ses ambitions en même temps qu’il démonte les mécanisme de sa stratégie. Puisse ce constat tirer de leur torpeur nos vieilles démocraties essoufflées et repues des batailles du passé. À moins qu’il ne soit trop tard ». Livre très actuel, notamment quand on voit la manière d’opérer de monsieur Trump.
    Il convient pourtant de préciser que ce livre, dont le dépôt légal date d’octobre 1999, a été imprimé en septembre de la même année…

    Ce m’est aussi l’occasion de citer un livre de Jean-Claude Barreau paru en janvier 1997 sous le titre « La France va-t-elle disparaître ? » où l’on peut lire en quatrième de couv : « Dans ce livre courageux et politiquement incorrect, Jean-Claude Barreau défend la France qui ignore les ethnies et apaise les religions, qui rayonne culturellement, inventive et ouverte aux autres. Mais il nous avertit : ce modèle brillant est menacé de toutes parts, de l’intérieur comme de l’extérieur. Quelles sont ces menaces ? Serait-ce la passion désincarnée de l’Europe ? La tentation du tout-économique ? L’immigration incontrôlée ? La crise démographique ? […] Dans ces pages qui n’épargnent personne, Jean-Claude Barreau nous dit sa vérité : sommes-nous encore capables de l’entendre ? »

    Manifestement, vu l’état actuel de la France, l’on peut affirmer qu’il ne l’a pas été ! À titre indicatif, J-C Barreau avait été président de l’Institut national d’études démographiques et conseiller auprès du ministre de l’Intérieur pour les questions d’immigration et avait commis d’autres ouvrages comme : « De l’Islam en général et du monde moderne en particulier » en 1991 ou « De l’immigration en général et de la nation française en particulier » en 1992…

    L’on peut donc considérer que, depuis trois décennies, la classe politique — droite et gauche confondues —, pour des raisons strictement idéologiques, a fait le lit de la destruction progressive de la France, qui me semble à présent quasiment morte, et que M. Macron, dernier président en date, n’en est plus que le fossoyeur.

  25. Patrice Charoulet

    Qui déteste le plus le président Macron ? Tout le monde ici, sauf Aliocha, Marc Ghinsberg et moi. Qui déteste le plus le président Macron ailleurs ? LFI, l’extrême droite, toute la bande à Bollo (avec, tour à tour, Zemmour, la Le Pen, Bardella, Villiers en vedette). Je préfère le président à toute cette engeance. J’aurais aimé un troisième quinquennat. M. Lecornu mérite tous les éloges. Homme admirable !

  26. Construisons !
    Comme dans la nuit du 4 août 1789, le plus tôt possible, il faudra changer radicalement le système fiscal actuel, car il est rejeté par tous les Français pour son injustice et son opacité mortelle. Le consentement à l’impôt doit renaître : il est la condition même de la poursuite de la France.
    L’impôt doit être payé par tous, selon un même critère simple et clair.
    Principe :
    À chaque transaction, achat ou vente, chacun verse un pourcentage fixe à l’État, qu’il s’agisse d’une baguette de pain ou d’une action bancaire.
    Pain : pour 1 euro, 1 centime à l’État de la part de l’acheteur, 1 centime de la part du boulanger.
    Action bancaire : pour 100 euros, 1 euro à l’État de la part de l’acheteur, 1 euro de la part du vendeur.
    Cette taxe unique s’appliquerait partout, y compris aux transactions à très haute fréquence.
    Elle s’appliquerait également aux retraits en liquide :
    pour 100 euros retirés, 1 euro à l’État de la part du client, 1 euro de la part de la banque (ensuite, le liquide circule librement).
    Les transactions spéculatives et inutiles diminueraient naturellement, au profit de la véritable économie. Si l’assiette de l’impôt se rétrécit, on pourra ajuster le taux — 2 %, 3 %, selon les besoins de l’État.
    À terme, seule cette taxe serait perçue par l’État : tous les impôts et taxes actuels seraient supprimés.

    Ainsi :
    Le plus modeste, gagnant 13 000 € par an, paierait environ 130 € d’impôt, au lieu des 1 950 € de TVA actuelle.
    Le citoyen moyen, avec 25 000 € par an, paierait 250 €, au lieu des 8 000 € qu’il verse aujourd’hui.
    Le riche à 1 000 000 € par an paierait 10 000 €.
    Le très riche à 1 000 000 000 € paierait 10 000 000 €.
    Les banques, les entreprises, tout le monde serait logé à la même enseigne.
    Géré par les établissements bancaires eux-mêmes, ce système supprimerait la lourdeur bureaucratique fiscale.
    Le taux unique — 1 %, 2 %, 5 %, 10 % — serait ajusté chaque année ou tous les deux ans ou trois selon les besoins de l’État, des collectivités et des institutions publiques.
    Chacun contribuerait selon sa richesse réelle, c’est-à-dire selon ce qu’il achète ou vend. Plus de tricherie.
    Et celui qui ne voudrait pas payer d’impôt n’achèterait et ne vendrait rien (liberté pour tous).
    En somme, une TVA du XXIᵉ siècle.

    Et pourquoi ne pas l’appliquer à toute l’Europe ?
    Ainsi, la France et l’Europe éclaireraient à nouveau le monde.

    1. Voici quelque temps, vous aviez déjà proposé cette même solution miracle.
      En fait, elle débouche sur un cauchemar… et vous me fournissez vous-même le début de ma démonstration quand, en fin de texte, vous écrivez :
      « Et celui qui ne voudrait pas payer d’impôt n’achèterait et ne vendrait rien. »

      Poursuivons : si le vendeur n’a pas d’acheteur, il n’achètera pas lui-même au producteur un bien ou un service qu’il sait ne pas pouvoir revendre.
      Trois conséquences : le producteur ne produira plus ce bien, puisqu’il sait qu’il ne le vendra pas…
      Et il lui viendra assez naturellement à l’esprit que, s’il ne produit pas, il n’a plus besoin de personnel et le licenciera.
      Puis il s’apercevra que, ne produisant pas, il ne vend pas et que, n’ayant plus de revenu, il ne pourra pas acheter le bien qu’il désire.
      Le vendeur de celui-ci, sachant qu’il ne le vendra pas, ne l’achètera pas non plus…
      La chaîne est sans fin — le dernier maillon étant la faillite du dernier producteur.

      Question : tout le monde étant dès lors au chômage, comment l’État-providence se procurera-t-il l’argent nécessaire pour verser des indemnités à chacun ?

      Votre solution est du même niveau que la taxe Zucman qui, si elle était adoptée, ferait fuir les riches et donc tarirait l’investissement en France.

  27. Cher Philippe Bilger,

    C’est trop d’honneur que vous faites à Emmanuel Macron, qui n’a fait que mettre ses pas attiléens dans ceux de ses prédécesseurs pour liquider l’héritage légué par deux millénaires de culture judéo-chrétienne, fondée entre autres sur le travail, la famille, la patrie, l’intérêt collectif, la solidarité, les valeurs morales, le respect de l’autorité, de la nature et de ses lois.

    Un demi-siècle de pensée progressiste a réduit cela à quia, avec la complicité active d’un peuple peu à peu envoûté et décervelé par un Père Ubu prométhéen et européiste.

    La gravité de cette situation commence peu à peu à faire son chemin dans les esprits, mais bien trop lentement eu égard au déclin général qui s’accélère.

    Quand un Zemmour ne recueille que 7 % aux élections, cela signifie que l’on refuse de prendre en compte le caractère quasi irréversible de certains aspects de ce déclin, et en premier lieu le changement démographique et le suicidaire tapis rouge déroulé à l’islam par notre société.
    Quand on pense qu’il y a trois ans à peine, le Grand Remplacement n’était considéré que comme une théorie et un fantasme d’extrême droite, on mesure la vitesse vertigineuse avec laquelle il se produit !
    Mais les barrières juridiques mises en place pour favoriser ce Grand Remplacement contre l’avis des peuples rendent très difficile tout retour en arrière.

    D’autre part, le massacre systématique de nos paysages par les éoliennes, même s’il n’a pas un caractère aussi irréversible, va bouleverser pour au moins toute une génération notre rapport à la nature, qui va perdre son pouvoir poétique et onirique pour devenir un simple site industriel. C’est la deuxième urgence pour sauver ce pays.

    Qui alors pour entreprendre la résurrection, remettre ce pays sur les rails de la prospérité et lui redonner l’envie de vivre une nouvelle aventure collective et enthousiasmante ?

    De par ses positions économiques, sociétales, spirituelles, de par son positionnement politique épousant celui de la majorité des Français, de par le courage et le dynamisme dont il a fait preuve au gouvernement, de par la notoriété qu’il a acquise place Beauvau, de par la jeunesse, l’inexpérience et la folie économique de Jordan Bardella, Bruno Retailleau, et je vous rejoins sur ce point, me semble le mieux à même d’incarner, dans la ligne d’un Fillon qui a manqué le coche, l’espoir d’une renaissance de ce pays.

    Mais saura-t-il surmonter sa sortie manquée du gouvernement pour ressusciter l’espoir et les valeurs urgentissimes du RPR d’antan ? Il lui faudra d’abord et toutes affaires cessantes éliminer le Néron du Puy-en-Velay pour ensuite commencer à apparaître comme le Messie de la Reconquête et du Renouveau.

    Un mot qui rime avec Retailleau.

  28. Marc Ghinsberg

    Tipaza a raison lorsqu’il affirme, à propos d’Emmanuel Macron, que « ses partisans ne présentent jamais ses réalisations pour le défendre ». Je suis loin d’être un inconditionnel de l’actuel président, mais il m’est arrivé à plusieurs reprises, ici même, de prendre sa défense. Si je l’ai fait et si je continuerai à le faire, c’est en grande partie parce que je suis indigné par le dénigrement systématique dont sont victimes les présidents de la République depuis Nicolas Sarkozy. Non seulement leurs actions sont critiquées, ce qui est légitime, mais leur personnalité est attaquée dans ce qu’elle a de plus intime, à coups d’analyses psychologiques hasardeuses. Pire encore : chez certains, on perçoit une joie mauvaise à l’annonce de mauvaises nouvelles frappant notre pays, aussitôt imputées au chef de l’État, tenu pour responsable de tout. L’instrumentalisation du récent cambriolage au Louvre en est un exemple parfait.

    Voici donc quelques exemples, loin d’être exhaustifs, de réalisations de l’actuel président. Inutile de me faire remarquer que je n’ai pas évoqué tel ou tel échec, ce n’est pas mon propos, d’autres s’en chargent abondamment dans les commentaires.

    1. Économie et Emploi
    – Réduction du chômage et création d’emplois : Le taux de chômage est passé de 9,4 % en 2017 à 7,3 % en 2024, avec plus de 2 millions d’emplois créés, dont 300 000 dans l’industrie (inversion d’une tendance de 40 ans de désindustrialisation). Plus d’usines ont été ouvertes que fermées.
    – Réformes fiscales et pouvoir d’achat : Suppression de la taxe d’habitation (économie moyenne de 600 € par foyer), baisse de l’impôt sur les sociétés de 33,3 % à 25 %, et suppression de la redevance audiovisuelle. Primes exceptionnelles (Macron, pouvoir d’achat) et blocage des hausses d’impôts ont injecté 50 milliards d’euros aux ménages.
    – Réindustrialisation et innovation : Plan France 2030 (54 milliards d’euros) pour relocaliser 300 projets industriels ; création de 7,75 millions d’entreprises (record de 1,1 million en 2024) ; essor des startups (France « start-up nation » avec des leaders comme Mistral AI et Doctolib).

    2. Gestion des Crises (COVID-19 et Inflation)
    – Soutien massif pendant la pandémie : Plan d’urgence de 240 milliards d’euros, chômage partiel pour 8 millions de salariés (sauvant des centaines de milliers d’emplois), et soutien à 840 000 entreprises.
    – Maîtrise de l’inflation : Bouclier tarifaire limitant l’inflation à 4,9 % en 2023 (contre 8,6 % dans la zone euro), avec primes carburant et énergie pour protéger les ménages modestes.

    3. Santé et Éducation
    – Plan Ségur de la Santé : 19 milliards d’euros investis, hausse de 183 € nets mensuels pour les infirmiers, et recrutement de milliers d’aides-soignants. Réponse saluée à la crise COVID, avec vaccination massive.
    – Éducation : Hausse des salaires des enseignants (100-230 € nets dès 2023), dédoublement des classes en REP/REP+, et apprentissage multiplié par 3 (de 300 000 à 1 million de jeunes formés en 2023).

    4. Sécurité, Justice et Défense
    – Renforcement des forces de l’ordre et de la justice : +10 000 policiers recrutés, budget de la justice doublé (+40 % depuis 2017), et loi de programmation militaire la plus ambitieuse (budget doublé de 32 à 59 milliards d’euros en 2025, atteignant 2 % du PIB).
    – Lutte contre la délinquance : Caméras-piétons généralisées et police de sécurité du quotidien déployée.

    5. Transition Écologique et Énergie
    – Relance du nucléaire : 6 nouveaux EPR lancés, investissements massifs dans l’hydrogène (9 milliards d’euros) et les énergies renouvelables. Loi climat adoptée (malgré critiques sur son ambition).
    – Engagements internationaux : Organisation du One Planet Summit (2017) et leadership dans le pacte financier mondial pour réconcilier climat et lutte contre la pauvreté.

    6. Affaires Européennes et Internationales
    – Leadership européen : Initiative pour un fonds européen de défense, renforcement de la « souveraineté européenne » (discours de la Sorbonne 2017 et 2024), et position proactive sur l’Ukraine (premier soutien militaire européen).
    – Événements majeurs : Succès des JO 2024 (organisation exemplaire) et réouverture de Notre-Dame en 2025, symboles de rayonnement français.

    1. Waouh ! Quel superbe bilan, on devine que ChatGPT a été mis à contribution, mais c’est la loi du genre.
      Et on entend les applaudissements nourris du Bloc central, à l’exception d’Horizons, des partisans de Gabriel Attal, et du MoDem, qui souhaitent ouvertement ou qui demandent la démission du président, malgré ou à cause d’un tel bilan ?
      Il ne reste plus grand-monde pour applaudir.
      Remarquez, la forme du pluriel en français commence à deux, et deux qui applaudissent, cela fait quatre mains qui s’agitent, c’est déjà beaucoup.
      En arabe, le pluriel commence à trois, à deux c’est la forme du duel.
      Pourquoi je dis ça ?
      C’est que dans ce bilan d’augmentation des salaires des uns, du nombre de recrutements des autres, etc., il manque l’augmentation du nombre d’immigrés réguliers (??) et irréguliers (???), l’augmentation de la dette (!!) et du déficit (!!!).
      L’augmentation du sentiment d’insécurité et même du ressenti, si, si, pour ceux qui ont été tués ou blessés, par lesdits immigrés sous OQTF.
      À l’évidence, ChatGPT n’est pas programmé complètement pour parler de la politique française et il fait des erreurs ou manifeste un humour surprenant.
      Exemple :
      « Budget de la justice doublé (+40 % depuis 2017) »
      +40 % c’est une petite moitié, ce n’est pas le double d’après ma calculette iPhone.
      « Lutte contre la délinquance : Caméras-piétons généralisées »
      Ça c’est de l’humour ChatGPT.
      Suivant la vieille blague : « Attention, souriez, vous êtes filmé en caméra pas cachée », et voilà que les voleurs du Louvre sourient à la caméra. On ne sait jamais pour un casting pour un futur film.
      « Relance du nucléaire : 6 nouveaux EPR lancés »
      De mémoire, je n’ai pas vérifié auprès de ChatGPT, seuls une centaine de millions d’euros ont été dépensés pour des études préliminaires. Rien, absolument rien n’a été fait, aucune première pierre posée en fanfare ou en catimini.
      Et enfin cerise sur le gâteau, le summum de l’humour GPT :
      « Leadership dans le pacte financier mondial pour réconcilier climat et lutte contre la pauvreté. »
      Compte tenu de l’état de nos finances, ce pacte mondial sera vite mis en application : Tous pauvres du nord au sud, et les gens du nord connaîtront enfin la chaleur communicative (??) du sud.

      1. Marc Ghinsberg

        Une précision mon cher Tipaza, ce n’est pas ChatGPT, c’est Grok. Mais peu importe, vous vous réfugiez dans la dérision, normal, sans aucun doute là où vous êtes le meilleur, je vous laisse seul sur ce terrain.

        1. On peut être sérieux sans être grave, ou pire, triste.
          La dérision n’est pas la désinvolture : elle est une mise en perspective des événements et des idées pour faire le tri entre le superflu et le fondamental.

          J’ai l’impression d’avoir lu votre commentaire avec plus de concentration que vous ne l’avez lu vous-même.
          Vous vous êtes présenté comme directeur de banque. Parfait. Donc vous êtes habitué à manipuler des colonnes de chiffres et des opérations arithmétiques élémentaires.
          Comment avez-vous pu laisser passer cette phrase que j’ai épinglée gentiment :
          « Budget de la justice doublé (+40 % depuis 2017) ».

          Je dis gentiment parce que je ne vous ai pas mis en cause : j’ai compris qu’un logiciel d’IA était en cause.
          Mais cela prouve que la concentration était du côté de la dérision.

          Vous avez néanmoins raison sur un point : restez sur votre domaine, je resterai sur le mien.

    2. Michelle D-LEROY

      Excellent bilan économique en effet ! Ce qu’il a donné, sans réflexion, en début de mandat, telle la suppression de la taxe d’habitation, se retrouve dans une dette magistrale aujourd’hui et pour compenser cela, son Premier Ministre, dont il tire les ficelles, est obligé de faire les poches des Français moyens, âgés surtout, pour combler a minima.

      Quant à l’énergie il n’a fait que réparer en partie ce qu’il avait détruit pendant qu’il était ministre de l’Économie.

      Bel exemple !

    3. Je crains que Moody’s n’ait pas la même lecture que vous du bilan de Macron et que, ce soir, l’agence de notation se montre moins bienveillante que vous ne l’êtes…
      À moins que ses experts ne se gavent, eux aussi, des données un tantinet tronquées fournies par ChatGPT.

    4. Je suis assez d’accord avec le propos de Marc Ghinsberg.
      Mais alors pourquoi les Français n’ont-ils plus confiance ?
      Une réponse réside dans le fait que Macron est un m’as-tu vu. En ce sens, il a réussi à faire pire que Sarkozy. Il n’a pas réalisé que cela avait contribué à la non-réélection de ce dernier, pire, à être battu par Hollande.

      D’autres erreurs, à savoir parler un peu trop des Français à l’étranger. Faire de longues phrases pour dire qu’il ne commentera pas…
      Et puis sa grande erreur critique avec l’Algérie et la repentance d’avoir fait une colonisation et un crime contre l’humanité.
      Dès lors la racaille maghrébine s’est cru obligée d’accentuer l’invasion tant physique que culturelle de notre pays.
      Le pays s’est dégradé et ça c’est un réel problème.
      Macron rend-il le pays en meilleur état qu’il ne l’a récupéré ? De mon point de vue, si la réponse était oui avec Hollande, avec Macron c’est non.

  29. « Encore un effort pour tout détruire » (PB)

    Pendant que nos partis politiques se chamaillent sur le report de l’âge de la retraite, la taxe Zucman et autres fariboles, la menace est à la porte de l’Europe.
    C’est en tout cas l’avis du chef d’Etat-Major des armées qui affirme que l’armée française doit être «prête à un choc dans trois, quatre ans» face à la Russie.
    Quant au CMAT,
    il est beaucoup plus pessimiste car il prétend que « dès ce matin, tout peut basculer ».

    Vladimir Poutine est bien parti pour tout détruire – à commencer par nos illusions – et mettre tout ce beau monde d’accord…

    1. Les va-t’en-guerre sont de sortie…
      Il est vrai que le Parlement est en plein débat budgétaire et que, cette année encore, afin que les crédits prévus pour la Défense dans le projet de budget leur soient accordés, les armées ont tout intérêt à annoncer une guerre proche — « trois ou quatre ans » pour l’un, « dès aujourd’hui » pour l’autre…

      On remarquera que, cet après-midi, en présentant son projet, Lecornu a d’abord évoqué le budget de la Défense (7 milliards d’euros de crédits supplémentaires)…
      Lui aussi croit à la guerre… Il l’a dit… plus diplomatiquement, toutefois.

      Tiens, il n’a pas parlé du budget de l’AME et, plus généralement, du coût de la lutte contre l’immigration clandestine. Mais cela ne peut être qu’un malencontreux oubli de sa part…

  30. Macron n’est pas le responsable de la dégradation de l’autorité de l’État, il en est le symptôme.

    La curée contre le président confirme les erreurs de diagnostic qui ont empêché la prise de conscience des raisons pour lesquelles il a été élu : l’incapacité du peuple français au compromis et son refus du sectarisme.

    Chacun retourne dans son couloir démagogique pour tenter de refiler à un autre le mistigri de l’échec collectif, alors que les raisonnables sont tous d’accord sur le fait que travailler plus suffirait à sauver notre système social, pour qu’il cesse de coûter un pognon de dingue pour des résultats minables.

    Si dire la vérité aux Français, ainsi qu’à leurs représentants, est la négation de la politique, comme le prétend Manuel Valls, alors l’ex-Premier ministre est un vrai politicien.

    Il n’en reste pas moins qu’actuellement, si l’on veut un budget, c’est le « en même temps » ou la dinde qui vote pour Noël – à moins qu’on ne préfère lécher les bottes des mollahs, pour citer le centriste Malhuret.

    Autant dire que l’échec de Macron n’est que la confirmation de ses propres prémonitions, à savoir que bientôt, tous les prétendants ne pourront se faire élire qu’en inventant la révolution qui permettrait au peuple révolutionnaire d’accéder enfin au sens du compromis, celui-là même qui constituerait la véritable identité d’un pays qui, sinon, ne saura que répéter ce qui a déjà provoqué son effondrement.

    Peut-être un jour, quand il aura été évincé, les citoyens français regretteront-ils de n’avoir pas entendu la parole présidentielle :

    https://www.elysee.fr/emmanuel-macron/2018/04/09/discours-du-president-de-la-republique-emmanuel-macron-a-la-conference-des-eveques-de-france-au-college-des-bernardins

  31. Il se croyait, il se voulait schumpétérien.
    Il ne fut bon à rien.

    Il portait, en arrivant, l’espoir d’un monde nouveau, frappé, pour ceux qui savaient lire les mots, d’une tare incapacitante : celle du « en même temps », ignorant qu’« il y a un temps pour tout, un temps pour toute chose sous les cieux ».

    Je n’aurai pas la cruauté de dresser la liste détaillée de tous ses échecs ; d’autres s’en chargeront.
    Je constate simplement qu’à l’inverse du roi Midas, qui transformait tout ce qu’il touchait en or, Emmanuel Macron transforme en plomb symbolique — c’est-à-dire en échec — tout ce qu’il touche, dans tous les domaines : finances, politique étrangère, politique intérieure.

    Albert Camus, dans son discours de réception du prix Nobel de littérature à Stockholm, le 10 décembre 1957, disait :
    « Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde.
    La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande : elle consiste à empêcher que le monde se défasse. »

    Très clairement, Emmanuel Macron appartient à une autre génération : celle qui défait. Celle dont le mot d’ordre est la déconstruction, sans se préoccuper d’une reconstruction devenue de plus en plus problématique.

    De ce point de vue, Emmanuel Macron, sans le dire explicitement – encore qu’il ait nié la culture française -, sans être, ou en étant, parfaitement conscient, est un woke, et partage cette idéologie de la table rase du passé.
    Avec, pire que tout, son obsession de dissoudre la France dans une Union européenne technocratique où l’expression et la volonté populaires sont ignorées, quand elles ne sont pas combattues.

    Je constate, avec amusement et un certain dédain, que ses partisans ne présentent jamais ses réalisations pour le défendre — et pour cause —, mais qu’ils se contentent d’étiqueter ses opposants d’extrême droite.
    Ou, de manière plus mondaine, ils évoquent « la sphère Bolloré », ce qui revient au même, mais dans un langage plus codé.

    Ceci dit, comment défendre quelqu’un qui est prêt à défaire la seule mini-réforme qu’il ait portée à son actif — à la défaire, donc — pour exister encore une minute, monsieur le bourreau censeur ?

    À l’heure du Jugement dernier, on pourra lui demander : « Qu’as-tu fait de ton talent que l’on disait si grand ? »

    Je vais en surprendre plus d’un, mais il y a un point sur lequel je voudrais le défendre, à l’insu de son plein gré : il s’agit de la reconstruction de Notre-Dame, en l’état et dans le temps annoncé.
    Voilà peut-être de quoi sauver ses deux quinquennats minables.

    L’amusant — ou le merveilleux — est que ce qui peut les sauver est précisément la reconstruction à l’identique d’un passé dont il ne se revendique pas : celui de la culture française et de la religion qui a fait la France, et, au-delà, l’Occident.

    Il y a là quelque chose de merveilleux, au sens qu’avait ce mot au Moyen Âge, c’est-à-dire d’une intervention divine, ou d’un au-delà inexprimable.

    Le destin a de ces clins d’œil, pour peu qu’on sache les détecter 😉

    Allons, Éric Zemmour a raison : la messe n’est pas dite.
    Elle reste encore à être célébrée, le jour du renouveau, dans cette cathédrale refaite à neuf par quelqu’un qui ne croyait pas en sa symbolique.

    1. Michelle D-LEROY

      Très bonne analyse, que je peux faire mienne.
      Par contre, à peine M. Macron s’est-il senti fier devant la reconstruction (*) du joyau gothique de la France, Notre-Dame, que d’autres joyaux disparaissaient au Louvre, avec une facilité stupéfiante et visiblement par manque de sécurité suffisante. Mais la sécurité ? Ne voilà-t-il pas un mot vieillot et suranné ? Un mot utilisé à tour de bras par la sphère Bolloré ? Une suspicion envers d’éventuels malfaiteurs par des gens qui ne verraient que le mal partout ?

      (*) Cinq ans de travail acharné, méticuleux et de professionnalisme artisanal. Des artisans pourtant régulièrement snobés par la macronie qui, d’un coup, a compris qu’ils étaient utiles.

  32. « Il est intéressant de constater, sans abuser de la comparaison, que cette aspiration totalitaire a été celle des régimes dictatoriaux — nazisme, communisme chinois, le Cambodge terrifiant — qui prétendaient à bien plus qu’à la politique : une nouvelle humanité débarrassée des péchés anciens. » (PB)

    Vous avez raison de ne pas abuser de la comparaison, Philippe Bilger, car je ne suis pas certain que CNews aurait eu la moindre chance d’exister sous un régime totalitaire du type de ceux que vous évoquez.

    Il est vrai qu’Emmanuel Macron bouscule un peu les habitudes de ceux qui s’accrochent encore à leur passé, à leurs traditions ancestrales. Mais le monde change et refuser de suivre le mouvement ne peut que conduire notre pays à un isolement fatal.
    – L’URSS s’est écroulée parce qu’elle ne voulait pas sortir du collectivisme qu’elle avait érigé en dogme incontournable.
    – La Chine n’a plus rien à voir avec le communisme. C’est un pays qui cultive le productivisme à outrance, au point qu’elle menace le commerce international en cassant les prix de ses produits.

    À noter qu’en Russie et en Chine l’islamisme militant n’existe pas, mais la démocratie que nous connaissons non plus. Il faut choisir le type de société que nous voulons.
    L’élection présidentielle de 2027 nous en donnera l’occasion…

    1. Bah… Sur les quarante dernières années, on ne peut que constater le bond en avant de la Chine comme de la Russie. Et la France, qu’est-elle devenue pendant ce temps ?

      Quant à la « démocratie » dont vous parlez, profitez-en bien avant que ça passe de mode. Au train où s’amorce la surveillance généralisée en Europe (reconnaissance faciale pour notre bien, évidemment), l’Euro numérique (encore pour notre bien, n’est-ce pas ?), après le DSA (toujours pour notre bien) et avant « Chat Control » (cadeau de l’UE), nous serons bientôt au niveau de ces régimes dits autoritaires, sauf que l’UE ne sera pas qualifiée comme telle mais comme un espace de liberté que la Terre entière nous envie selon la rhétorique décrite par George Orwell (inversion des valeurs). Après cela, on peut toujours gloser sur Vladimir ou Xi, ça ne mange pas de pain et ça permet de détourner l’attention d’Ursula et de son association de malfaiteurs.

    2. Robert Marchenoir

      « La Chine n’a plus rien à voir avec le communisme. C’est un pays qui cultive le productivisme à outrance, au point qu’elle menace le commerce international en cassant les prix de ses produits. »

      Il faudrait savoir : qui est le plus qualifié pour dire si la Chine est communiste, Achille ou le gouvernement chinois ? Ce dernier se revendique très officiellement du marxisme. Sa Constitution le met explicitement sous la coupe du Parti communiste, parti unique. Qu’il s’agisse d’un marxisme « selon la voie chinoise » ne change rien à l’affaire. Tous les pays communistes ont revendiqué leur couleur locale.

      Quant au « productivisme à outrance », qui donc le symbolise mieux que le héros soviétique Stakhanov ? « Casser les prix de ses produits, c’est ce qu’a longtemps fait l’URSS avec le pétrole et le gaz livré aux Occidentaux, politique poursuivie par Poutine avec les conséquences que l’on sait.

      « À noter qu’en Russie et en Chine l’islamisme militant n’existe pas. »

      En Chine, je ne sais pas. Toujours est-il qu’un génocide des Ouïghours est en cours pour, entre autres choses, éradiquer l’islam.

      Quant à la Russie, vous plaisantez, j’imagine. La république de Tchétchénie est dirigée par le dictateur islamique Ramzan Kadyrov, qui applique la charia avec une poigne de fer, comprenant torture, emprisonnements arbitraires et exécutions sans jugement. Le fait qu’il balance perpétuellement entre l’allégeance bruyante à Poutine et le chantage à peine dissimulé à son égard ne change rien à l’affaire.

      Je vous conseille aussi de faire une petite recherche sur les attentats islamistes qui ont secoué la Russie. Il semble que vous ayez gobé toute crue la propagande poutinienne selon laquelle le nain du Kremlin aurait éradiqué l’islam jusque dans les lieux d’aisance.

      Cette propagande est à l’usage exclusif des Occidentaux (*). En Russie, Poutine baise le Coran en public, dit que la Russie est un pays musulman autant que chrétien (**), inaugure une mosquée géante à Moscou, tolère des prières de rue bien plus importantes que ce que l’on peut voir en France… et laisse dans le code russe des lois « anti-ouacistes » et « anti-islamophobes » aussi strictes que celles que nous connaissons dans notre belle contrée de Frônce.
      ______

      (*) Après avoir servi, en Russie, à sa première élection alors qu’il était un parfait inconnu.

      (**) Ce qui est vrai, contrairement à la France dont le peuplement musulman est beaucoup plus récent.

      En fait, la Russie doit son existence aux musulmans, autre petit secret historique que la propagande du Kremlin se garde bien de révéler. En effet, la principauté de Moscovie doit son essor, puis sa prééminence au protectorat que lui ont imposé les Mongols de la Horde d’Or.

      Lesquels se sont progressivement convertis à l’islam, pour des raisons avant tout diplomatiques et commerciales. Donnant ainsi naissance à cet islam, disons, tribal, modéré, d’Asie centrale.

      Que cet abruti terminal de Poutine a cru bon d’exciter avec sa seconde guerre sanguinaire contre la Tchétchénie, venant après la première déclenchée par Boris Eltsine. De même que les Soviétiques ont radicalisé l’islam afghan avec leur invasion imbécile de 1979. Donnant naissance, dans les deux cas, à un islam non seulement extrémiste et militant, mais terroriste. Celui dont vous assurez qu’il n’existe pas.

      1. @ Robert Marchenoir le 26 octobre 2025
        « Qu’il s’agisse d’un marxisme « selon la voie chinoise » ne change rien à l’affaire. Tous les pays communistes ont revendiqué leur couleur locale. »

        En somme, à chacun sa conception du marxisme, sa vision du communisme.
        De toute façon, cela n’a pas beaucoup d’importance puisque la finalité revient toujours à un parti unique qui veut le bonheur de son peuple… malgré lui.
        Bref, tout le contraire de la démocratie, qui, elle, privilégie la liberté d’expression — et donc celle des idées de chacun.

        « En Chine, je ne sais pas. Toujours est-il qu’un génocide des Ouïghours est en cours, pour, entre autres choses, éradiquer l’islam. »

        Au moins, avec la Chine, les choses sont claires : elle massacre « tranquillement » les Ouïghours, et le monde occidental regarde ailleurs.
        Il est vrai que l’on a déjà suffisamment de problèmes avec la Russie pour, en plus, se mettre la Chine à dos…

        « Il semble que vous ayez gobé toute crue la propagande poutinienne selon laquelle le nain du Kremlin aurait éradiqué l’islam jusque dans les lieux d’aisance. »

        Et pourtant, il l’a dit, et même il l’a fait !
        Mais depuis les attentats islamistes dans le métro de Moscou, les choses ont bien changé entre la Russie et la Tchétchénie.
        Il semble que le nouveau dirigeant de ce pays soit à la botte de Poutine — qui l’a installé au pouvoir.
        Et depuis, Poutine ne connaît plus aucun attentat islamiste dans son pays.

        Bon, c’est vrai que Poutine a d’autres problèmes en ce moment, notamment avec l’Ukraine et les pays occidentaux.
        Mais ceux-ci n’ont rien à craindre, puisque Donald Trump s’occupe de tout et veille à ce que les dirigeants européens ne viennent pas mettre leur grain de sel dans les négociations — et notamment Emmanuel Macron, un peu trop intrusif à son goût.
        Le problème, c’est que Donald Trump a tendance à aller dans tous les sens, changeant continuellement d’avis, sans que personne ne comprenne vraiment quelle est sa stratégie.
        C’est plutôt embêtant pour la suite des événements…

  33. Xavier NEBOUT

    Le déclin de la France n’a pas commencé avec Macron, ne serait-ce que parce qu’il fallait déjà qu’elle soit sérieusement démolie pour élire un type marié à une femme de vingt-cinq ans son aînée, sans voir qu’il a forcément un pète au casque.
    Cela n’a même pas commencé avec Mitterrand, ni même en 1789, mais à la fin du XIIᵉ siècle.
    C’est en effet à la suite d’un réchauffement climatique, la démographie ayant alors explosé, que l’Église a commis l’erreur fatale d’y faire face en nommant des prêtres qui ne comprenaient rien à la spiritualité.
    Ensuite, nous avons eu la fin de l’équilibre du pouvoir entre le spirituel et le temporel, l’humanisme et la franc-maçonnerie, des évêques qui se gobergeaient dans les dorures, et donc la Révolution, pour en arriver aujourd’hui à un degré d’ignorance tel que plus personne ne semble même s’en rendre compte, hormis quelques tradi et les moines, quasiment interdits de parole.
    La spiritualité est tout simplement oubliée, et l’islam se trouve face à ce désert.

    Éric Zemmour semble être le seul à réaliser que le mal profond est là et qui, pourtant juif, a le courage de dire qu’il faut rechristianiser la France.

    1. Robert Marchenoir

      « Le déclin de la France […] n’a même pas commencé avec Mitterrand, ni même en 1789, mais à la fin du XIIᵉ siècle. »

      Excellent, excellent ! Il y a une espèce de course parmi les réactionnaires (dont je m’honore de faire partie) consistant à remonter le plus loin possible pour détecter le fameux point de bascule à partir duquel Tout Est Parti En Sucette.

      Ce qui permet, commodément, d’identifier les gros c… sans lesquels rien de tout cela ne serait arrivé.

      L’avènement de Macron est souvent dénoncé, mais il est commun de remonter à François Hollande. D’autres extra-lucides vont jusqu’à François Ier (je veux dire : Mitterrand). D’autres encore identifient en Giscard d’Estaing le salopard originel.

      Beaucoup voient le basculement au moment de Mai-68, ce qui coïncide à peu près avec le retrait de saint de Gaulle ayant présidé au paradis terrestre (il faudrait en parler à ceux qui ont vécu l’époque). Naturellement, de nombreux historiens d’élite sont beaucoup plus audacieux et remontent jusqu’à la Révolution française, d’où est venu tout le mal.

      Dans les dernières années, la course à celui qui sera le plus réactionnaire a atteint des sommets. Il est devenu malin d’affirmer que c’est la Renaissance qui a tout bousillé. La funeste Raison ayant montré le bout de son nez, notre Sainte Mère l’Église a dû faire ses valises pour toujours.

      Si je comprends bien, certains préféreraient une France sans le Louvre (et ses joyaux), sans Versailles, sans les châteaux de la Loire – et je ne parle pas du camembert, ni du courant électrique, ni des fameux Hôpitaux (d’État) avec leurs saintes Infirmières (fonctionnaires).

      Bref. Voilà que vous, vous pulvérisez ce record de la réaction en faisant remonter la décadence de la France au XIIe siècle. L’effort est prodigieux, sinon méritoire. Car on peut à bon droit soutenir qu’à l’époque, la France était à peine en train de naître. Le nom même du pays date de cette époque.

      Écoutons l’historien Bertrand Lançon, auteur de Quand la France commence-t-elle ? :

      « La France fait ses premiers pas entre le XIIIe et le XVe siècle, par agrégation de fiefs. […] Les Francs sont devenus des Français
      quelque part entre le Xe et le XIIe siècle, puisque la Chanson de Roland parle des compagnons de Charlemagne comme de ‘Franceis’ habitant la ‘France dulce’ […]. Il y eut sans doute un temps où les termes de Francs et de Français furent employés de manière concomitante. »

      Est-il bien nécessaire de souligner le caractère nihiliste et ratiocinateur d’une telle posture ? Si l’on déclare que la France est entrée en décadence à l’instant même où elle est apparue, non seulement on montre un rejet radical de la notion même d’histoire des civilisations, mais on s’interdit, bien évidemment, toute action politique consistant à améliorer le sort commun dans l’avenir.

      Ce à quoi prétendent, pourtant, les décadentistes et les toutéfoutistes qui s’ingénient à nous expliquer à quel point nous sommes dans la m…, et à quel point la chute est ancienne. Pourquoi ne pas remonter à la faute originelle d’Adam et Ève, tant qu’à faire ?

  34. Marc Ghinsberg

    Ce billet s’inscrit dans l’idéologie portée par les grands philosophes du Groupe Bolloré : Pascal Praud, Philippe de Villiers, Michel Onfray et Éric Zemmour. Tout part à vau-l’eau depuis au moins quarante ans, depuis l’accession des socialistes au pouvoir en 1981, voire depuis la chienlit de 1968. Les causes profondes, dont les racines plongent plus loin encore, tiennent à la perte d’identité de la France, à sa déchristianisation et à son islamisation rampante.

    Philippe Bilger met plus précisément en cause la responsabilité d’Emmanuel Macron, le diable incarné dans la sphère Bolloré, qui ambitionnait de tout détruire pour tout refaire, comme en témoigne le titre de son livre « Révolution ».

    « La destruction qui nous guette n’est pas de celle qui, organisée et créatrice, serait le terreau d’une renaissance parce que même nos meilleurs politiques ne nous rassurent pas sur leur lucidité et leur courage. Mais, insinuante, progressive, quasiment irrésistible ici, irréversible là, décourageante à force de résistance aux efforts qui cherchent à la réduire, elle représente un poison qui, en 2027, nous tuera si personne ne sort du lot pour nous sauver », écrit notre magistrat honoraire.

    La stratégie du groupe Bolloré en la matière est la suivante : procéder à la rechristianisation de la France et au rassemblement des droites, trancher entre Sarah Knafo, Éric Zemmour, Jordan Bardella, Marine Le Pen et Bruno Retailleau pour porter les couleurs de la droite à la prochaine présidentielle.

    Nous en reparlerons à l’occasion d’un probable prochain billet dédié à la recension du dernier livre d’Éric Zemmour, « La messe n’est pas dite. » Tout un programme…

    1. Il n’y a pas que la « sphère Bolloré » qui se permet de critiquer Macron : il y a même Gabriel Attal et Édouard Philippe, sans compter tous les députés du bloc central qui renient leur ancien champion, le président du déclassement de notre pays.

    2. J’aimerais, Marc Ghinsberg, que vous nous citiez des « philosophes » ayant, à gauche, actuellement, la même culture, la même dialectique, la même intelligence que les Onfray, Zemmour et autre Villiers ; pour ma part je n’en vois pas, mais peut-être suis-je aveugle…
      J’écoutais hier Éric Zemmour à propos de son nouveau livre : il a été éblouissant, face à des interlocuteurs fascinés par ses paroles…
      Quant au soutien indéfectible que vous manifestez de commentaire en commentaire au président Macron, il laisse apparaître, chez l’ancien banquier que vous avez été, un aveuglement certain et inquiétant sur la gestion économique de notre pays sous ses deux quinquennats…

  35. Julien WEINZAEPFLEN

    Emmanuel Macron s’est toujours affirmé comme un président schumpétérien et a toujours filé la métaphore de la « destruction créatrice » — du moins au début de son premier quinquennat — pour qualifier son action, poussant le transformisme jusqu’à refuser que l’on emploie le mot « réforme » pour désigner ses mesurettes autrement que par le terme de « transformation ».

    Emmanuel Macron a délaissé le réformisme pour le transformisme, en coiffant un bonnet phrygien acheté chez des modistes orléanistes ou vendéens, pour retoquer la crinière révolutionnaire d’un bandeau royaliste, en vénérant l’anneau de Jeanne d’Arc afin de passer pour un « gentil dauphin », faisant écumer Villiers d’avoir, une fois de plus, joué le rôle du « naïf ».

    Pour ce président par effraction, il fallait toujours « se réinventer », si bien que, lorsque survint le Covid, des gens comme moi ont pensé que l’occasion était trop belle : en confinant les Français, en criblant la France de dettes et en poussant les entreprises à la faillite à retardement, il allait faire subir une cure schumpétérienne à l’économie et aux finances françaises — qui ne se relèveront pas de sitôt —, s’étant livré à une tête d’oiseau sous un masque de fer qui se prenait non seulement pour Prométhée, mais pour Jupiter, brûlant nos vaisseaux au feu rien moins que sacré de sa parole verbeuse, oiseuse, spécieuse et capiteuse, aux sautes tendancieuses, un brin déjantées, mais aussi dégénérées.

    Depuis une vingtaine d’années, une lente destruction inconsciente et silencieuse avait précédé le président « disruptif » pour casser les jouets de la Reconstruction. Porté par la folie douce-amère qui emportait simultanément tous les dirigeants du monde, lui-même ne savait pas tout à fait ce qu’il faisait, mais croyait savoir ce qu’il voulait faire, et avait — excusez du peu — l’ambition mi-transhumaniste, mi-logorrhéique, de nous servir sur un plateau un « nouveau monde » qui, sans voyage de grandes découvertes à la Christophe Colomb, tiendrait à la fois de l’inversion et de l’union des contradictoires, vulgarisée par la locution adverbiale « en même temps » : un monde où l’on pouvait servir deux maîtres, puisque le roi, qui n’était pas encore nu mais montrait des tendances exhibitionnistes, assurait à la fois qu’il était philosophe et qu’il rêvait d’une jeunesse qui rêvât d’être milliardaire.

    La philosophie sombra, et les rêves de la jeunesse, et la France, ensevelie sous une montagne de dettes à qui l’on fait encore crédit — on ne sait trop pourquoi ni pour combien de temps.

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