Je ne suis pas Marine Tondelier et je me garderai bien de toute moquerie, de la moindre dérision à l’encontre de Nicolas Sarkozy et de la droite, comme elle le fait lourdement. Comme si la gauche et l’extrême gauche avaient des leçons de morale publique à donner !
Comme Nicolas Sarkozy a décidé d’interjeter appel du jugement de 400 pages rendu le 25 septembre, je ne me prononcerai pas sur le fond. Je vais seulement m’autoriser à contredire certaines affirmations de l’ancien président sur cette juridiction qui l’a très partiellement condamné.
Je relève qu’il évoque « une justice invraisemblable », ce qui est offensant, et qu’il ajoute, comble de l’outrance, « voilà jusqu’où peut mener la haine !
Il use d’un argument pauvre et très démagogique en dénonçant la durée de dix ans de cette affaire et en prétendant que des fonds ont été dilapidés qui auraient mérité un meilleur usage. Comme s’il n’était pas nécessaire, au regard de la justice et de la démocratie, de déterminer ce que valaient les présomptions d’avoir commis des délits gravissimes dans une relation avec la Libye.
Une haine ? Nicolas Sarkozy, lorsqu’il a été condamné, a usé de plusieurs argumentations polémiques pour décrédibiliser les décisions. Les juges rouges, le Syndicat de la magistrature, la partialité des magistrats à son encontre : il avait tout à fait le droit d’invoquer de telles explications pour justifier les insuccès des plaidoiries de ses avocats et de ses propres dénégations. Mais à la longue, cela perdait de sa vigueur pour convaincre !

Mais la haine ?
Nicolas Sarkozy a été relaxé pour trois chefs d’accusation importants : les délits de corruption passive, de détournement de fonds publics libyens et de financement illicite de campagne électorale.
Haine encore ?
Le tribunal a considéré comme probablement faux un document originel – validé pourtant à deux reprises par la Justice -, émanant de Moussa Koussa (haut personnage du pouvoir libyen), et base de l’affaire (Mediapart).
En retenant l’association de malfaiteurs et un pacte corruptif à l’encontre de Nicolas Sarkozy , entre 2005 et 2007, dans l’obligatoire connaissance qu’il avait des démarches troubles de Claude Guéant et de Brice Hortefeux en Libye, il me semble – mais ce sera discuté devant la juridiction d’appel – que le tribunal a répudié à juste titre l’invraisemblance d’actions engageant la France sur un mode délétère sans que Nicolas Sarkozy en ait été informé.
Pacte corruptif et non corruption puisque, élu président de la République, Nicolas Sarkozy n’a pas dérogé à la politique traditionnelle à l’égard de la Libye.
Ce jugement « n’humilie pas la France ni l’image de la France ». Il n’humilie personne, même si l’on peut à nouveau mettre en cause cette exécution provisoire pour le mandat de dépôt différé à organiser dans le délai d’un mois, avec le probable aménagement que son âge facilitera. On sait déjà qu’il est convoqué par le PNF le 13 octobre et qu’il sera incarcéré dans un délai relativement proche.
On ne parle pas de « haine » pour un jugement dont on relève immédiatement appel. Il ne faut surtout pas se moquer de ses protestations d’innocence : celles d’un innocent ou d’un homme, ancien président, qui ne se supporte pas coupable ?
La droite, avec Laurent Wauquiez, est démagogique ; avec Bruno Retailleau, heureusement minimaliste : « soutien et amitié ».
Vivement l’appel !
La récente condamnation de Nicolas Sarkozy à une peine de prison ferme pour association de malfaiteurs était assurément prévisible dans sa dimension judiciaire, tout comme l’était sa réaction immédiate. L’ancien président s’est naturellement élevé contre cette décision, ce qui relève de son droit le plus élémentaire. Cependant, l’homme aurait gagné en crédibilité en contestant le jugement sur le fond plutôt qu’en s’attaquant frontalement à l’institution judiciaire elle-même.
Cette posture révèle ce qui demeure profondément problématique dans l’attitude de l’ancien chef de l’État : cette propension à s’ériger en porte-parole d’une France entière qui devrait, selon lui, avoir honte de sa propre justice. Voilà bien une manifestation supplémentaire de cet ego surdimensionné qui caractérise si singulièrement Nicolas Sarkozy – ce réflexe victimaire classique de celui qui se présente comme le martyr d’une justice partiale.
Ce discours, nous l’entendons rituellement à chaque condamnation d’une personnalité politique. Cette récurrence elle-même constitue un indice révélateur : l’absence apparente d’autres arguments que cette victimisation systématique paraît bien dérisoire au regard de l’épaisseur du dossier – quelque quatre cents pages de procédure.
Du Sarkozy dans sa plus pure expression, parfaitement prévisible. Son intervention au sortir du tribunal aurait pu être rédigée depuis longtemps déjà, tant elle s’inscrit dans un schéma rhétorique éprouvé. Nulle surprise donc, seulement cette désillusion familière que nous éprouvons face à nos responsables politiques, lorsque nous les voyons ainsi vilipender les institutions qu’ils ont jadis représentées ou auxquelles ils ont aspiré par tous les moyens.
L’intégralité du jugement sera prochainement rendue publique. J’encourage vivement ceux qui ne se contenteront pas des quelques secondes d’intervention télévisée de l’ancien président à en prendre connaissance intégralement, ou du moins à en consulter une synthèse rigoureuse que l’intelligence artificielle permettra bientôt de produire.
Ainsi se dessine une nouvelle fois cette image affligeante de notre classe politique, incarnée par celui qui fut pourtant le président de tous les Français. Face aux arguments qui ont motivé sa condamnation, il n’a trouvé d’autre stratégie que de s’en prendre à ceux qui l’ont jugé. Malgré l’élégance formelle de son expression d’avocat, l’illusion n’a pas pris. De ces beaux parleurs, nous en avons suffisamment entendu.
Je n’ai jamais voté Sarkozy : il nous a trahis à plusieurs reprises (référendum 2005, OTAN, Kärcher, Libye…).
La bande des « petits pois » du SM et du PNF se venge avec l’aide des braves journalistes de Mediapart, grands investigateurs de fiches de police !
Faute d’avoir trouvé trace de l’argent, on sort « l’association de malfaiteurs », la bande à Sarko voulait braquer la banque de la villa Montmorency !
Dans un contexte dramatique pour le pays (dette abyssale, LFI prêt à la révolution, banlieues prêtes à se soulever, gouvernements pour le moins précaires) et fautes de preuves, juste des soupçons (que je partage !), ne fallait-il pas négocier dans l’intérêt du pays ? On vous relaxe (hélas…) au bénéfice du doute mais vous disparaissez de l’espace politico-médiatique*.
Certes, ce n’est pas du droit, mais peut-être une démarche salutaire pour l’image du pays, face à une décomposition en cours que ce jugement ne peut qu’accentuer.
* Et votre fils aussi… ( je n’ai pas pu m’en empêcher !)
Dur, dur d’être président. De nos jours c’est un métier à haut risque. Disons que Nicolas Sarkozy pensait que la gloire avait un coût, comme aux USA, et que, pour devenir la star de l’État, il fallait faire du très chic pour ne pas paraître plouc vis-à-vis des USA où les dons se comptent par centaines de millions, offerts par les milliardaires et supporteurs de leur favori. Oui, mais voilà, nous ne sommes pas au USA. Ceux qui s’en prennent aux juges dans cette affaire devraient se demander si les lois qui ont été votées par les députés ne devraient pas engager en premier lieu la responsabilité de ces derniers. Déjà, la gauche prépare un projet de loi visant à faire passer le plafond des dons en espèces et par personne de 150 € aujourd’hui à 50 €. C’est la diète générale.
Ce jugement « n’humilie pas la France ni l’image de la France » (PB)
Il ne la grandit pas non plus… C’est le deuxième ancien président qui se fait condamner, ça fait un peu tache ! Digne d’une république bananière…
Mais je ne verserai pas une larme sur Sarko, pas plus que M. Le Pen.
Dans ce type de dossier, qu’il s’agisse de Nicolas Sarkozy ou de Marine Le Pen, la question de l’exécution provisoire pose problème. Les motivations données par les juges qui y ont recouru dans ces deux cas me paraissent hautement discutables.
Bonsoir Monsieur l’avocat général,
Nicolas Sarkozy est un homme « sulfureux », en ce sens qu’il n’est jamais au bon endroit ni au bon moment dans des affaires à rebondissements. Moi qui suis un auditeur de CNews, je suis sidéré par le parti pris de cette chaîne en faveur de Sarkozy. Il est vrai qu’elle appartient à Vincent Bolloré, un proche de Sarkozy. Après sa victoire en 2007, n’avait-il pas été invité sur le yacht de l’homme d’affaires ? Ne sont-ils pas voisins à la villa Montmorency, dans le XVIe ? Je suis aussi choqué par les premiers micro-trottoirs choisis par la chaîne pour avoir l’avis des Français. Pas sûr, contrairement à ce qu’affirment d’une seule voix tous les journalistes de CNews, que les sondages corroborent les propos de la rue si bien ciblés par la rédaction.
Je pense que vous allez devoir ferrailler avec Pascal Praud et tous les invités à L’Heure des pros.
Cordialement.
Défense assez minable de Nicolas Sarkozy, en effet. Je n’ai pas l’intention de me lamenter sur son sort, quelle que soit l’évolution des événements judiciaires.
Humiliation de l’image de la France, non mais sans blague… il se prend pour Donald Trump, ou quoi ? Faut dégonfler le melon cinq minutes.
Il ferait mieux de conseiller à son fiston Louis de changer sa stratégie de communication, parce qu’en ce moment, tout le monde se paye sa fiole sur Twitter, tellement il se ridiculise sans s’en rendre compte.