Jean-Jacques Goldman : un havre de paix…

Assez régulièrement, je résiste à la tentation d’écrire un nouveau billet sur Jean-Jacques Goldman (JJG), ses rares propos publics, ses actions caritatives discrètes, l’aura inaltérable qui le maintient au premier rang de l’affection populaire. Je me rends compte qu’un blog ne doit pas être seulement un moyen d’exprimer son enthousiasme personnel, mais aussi une occasion de le dépasser pour susciter une réflexion plus générale.

Cette belle opportunité m’a été offerte par le message manuscrit que JJG a adressé, au soir du 11 novembre, en sa qualité d’ambassadeur du Bleuet de France.

« Pas de paix sans gardien, ni de liberté sans soldat. Nous avons peut-être eu tendance à l’oublier, mais l’actualité nous le rappelle dramatiquement chaque jour. Il me semblait important de montrer notre reconnaissance envers nos armées, leurs blessés, et plus généralement envers toutes les forces de sécurité qui nous protègent au quotidien. »

Il se dit « heureux et fier » d’être l’ambassadeur de cette association, qui apporte son soutien aux anciens combattants, aux veuves de guerre, aux pupilles de la Nation, aux militaires blessés lors des missions de maintien de la paix, ainsi qu’aux victimes du terrorisme.

Dans un monde où la normalité et la décence prévaudraient, il ne serait même pas nécessaire de s’attarder sur ces évidences adressées à tous les Français. JJG serait sans doute le premier à juger excessive l’attention portée à son message de cœur, de solidarité et de reconnaissance envers tous ceux – et toutes les institutions – qui défendent notre société et veillent, autant que possible, à la tranquillité et à l’intégrité de nos existences.

Mais nous savons bien, pour le subir au quotidien, que le principe, dans le monde intellectuel, artistique et même sportif, est inverse, qui ne manque jamais une occasion de pourfendre ce que JJG honore.

Que ce soit à l’égard de nos armées ou de nos forces de l’ordre, on ne compte plus les dénonciations ineptes, injustes ou mensongères. J’ai encore en mémoire la sottise de Kylian Mbappé à la suite de la mort de Nahel, ainsi que les tribunes, pétitions et mises en demeure qui, presque toutes, poursuivent le même dessein : s’en prendre à nos organes de sauvegarde, qu’ils œuvrent à l’intérieur ou à l’extérieur. Et, malheureusement, je ne peux pas exclure de cette responsabilité collective le président de la République lui-même, qui, à plusieurs reprises, s’est cru autorisé à préjuger, toujours dans le même sens.

Dans ce climat où, dans tant de secteurs, le registre est devenu celui de la haine – au détriment de la courtoisie, qui devrait au moins, dans la forme, civiliser les contestations et les contradictions, même les plus vives – la sérénité et la rectitude que distille le message de JJG font du bien.

Elles constituent, en effet, un véritable havre de paix et ne font qu’amplifier mon admiration pour une personnalité qui, tout au long de sa carrière comme dans sa vie d’après, n’a jamais proféré la moindre stupidité ni cédé à la moindre facilité démagogique.

Nous n’aurons plus jamais, de sa part, d’autres retours que ceux que l’éthique démocratique lui prescrit, que la vérité et la justice lui dictent. Nous nous en contenterons.



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Heureux pour lui, fier de la Justice...

Voir les Commentaires (2)
  1. hameau dans les nuages

    Allons enfants de la Patrie ? Mais, Monsieur Bilger, il n’y a plus de patrie !
    Au village, les enfants de l’école ont chanté la Marseillaise devant le monument aux morts où il est gravé : « Ne pas subir ». Alors que l’on ne fait que ça.

    De derrière le portail de la demeure de mes défunts parents, je regardais la scène. De voir toutes ces jolies frimousses qui allaient peut-être devenir de futurs soldats pour une cause qui n’est plus celle de défendre notre pays, j’en étais malade.

  2. Marc Ghinsberg

    Philippe Bilger est plus inspiré par quelques lignes de Jean-Jacques Goldman que par les livres d’Éric Zemmour et de Jordan Bardella. Comme je le comprends.

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