Donald Trump, faites libérer Boualem Sansal !

Les autorités françaises, à quelque niveau que ce soit, ne sont pas à la hauteur. Et Boualem Sansal va croupir en enfermement jusqu’à sa mort si une poigne politique ne s’en mêle pas !

Comment ne pas songer, en ces jours miraculeux, au président Donald Trump qui a réussi le tour de force, à la fois en soutenant Israël et en contraignant le Hamas, de faire libérer les trop rares otages encore vivants, avec tous les disparus – il n’y a plus une seule femme… – après ces 738 jours d’enfer ?

Cette immense allégresse collective, consensuelle et déchirante, qui a rassemblé dans une sombre joie les Israéliens, avec ce splendide hymne composé pour la libération des otages et leur « retour au pays », sera inoubliable et le 13 octobre un jour à jamais singulier, où les affrontements politiques, à peu près partout, ont cédé le pas à un bonheur intense.

Certes ce n’est que la première phase du plan de Donald Trump mais puis-je dire qu’elle se suffit pour l’instant à elle-même, dans l’attente de la deuxième – avec la menace d’un Hamas réglant ses comptes – et des suivantes qui promettent d’être encore plus délicates. Elles seront cependant dans les mains et l’énergie d’un homme qui accomplit ce qu’il annonce et n’a pas pour vocation de rompre devant les obstacles diplomatiques et une Histoire faite de crises paraissant insolubles…

Je n’oublie pas la Russie et l’Ukraine et j’ai bien conscience que, s’étant heurté à un dictateur cynique, sans foi ni loi, Vladimir Poutine, il s’est d’une certaine manière désengagé, en devenant pourtant plus équitable avec le président Zelensky, au profit de cet Himalaya concernant le conflit israélo-palestinien.

J’admets volontiers que le comportement du président Trump, lunatique, instable, fluctuant, contradictoire, m’a à plusieurs reprises inquiété et déplu mais que pèse ma modeste critique face à ce triomphe des vies sauvegardées et arrachées à leurs bourreaux ! Pour moi, Donald Trump restera pour toujours l’homme de ce salut auquel personne ne croyait. Sauf lui.

Je n’ai pas aimé, de notre piètre ministre des Affaires étrangères jusqu’à Valérie Hayer face à Robert Ménard (BFM TV), la réticence, voire le dédain, avec lesquels les autorités françaises ont cherché à se tailler une mince place dans une négociation et une pression américaines qui les ont dépassées…

Il est clair qu’on ne saurait attendre de la France, diminuée et affaiblie comme elle est sur le plan national, un rôle équivalent à celui de l’immense puissance américaine désireuse, en permanence, de se manifester et de permettre à son président atypique de faire mentir ses adversaires compulsifs… En revanche, de notre pays, il aurait été sain d’entendre des éloges sans aigreur et le fair play d’une « grenouille n’aspirant pas à se faire passer pour un boeuf »…

Boualem Sansal est en train de disparaître, de subir l’inaction coupable de nos dirigeants, même si cette personnalité extraordinaire et indomptable ne s’efface pas de nos mémoires. C’est pourquoi, aussi absurde que soit mon appel, aussi utopique qu’apparaisse, à ce point, l’immixtion de Donald Trump dans nos affaires, je me résous à adresser au président américain cette injonction admirative : Donald Trump, faites libérer Boualem Sansal !

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Voir les Commentaires (28)
  1. Eh oui, Donald Trump a encore changé d’avis.

    Voici encore quelques jours, il approuvait les propositions de Vladimir Poutine destinées à mettre fin au conflit russo-ukrainien. Mais quelques jours plus tard, il fait volteface et menace la Russie de sanctions.
    Le tunnel devant relier l’Alaska à la Russie semble être remis à plus tard…
    Mais il peut encore changer d’avis ! 😊

  2. Non seulement Donald Trump ne lèvera pas le petit doigt pour faire libérer Boualem Sansal dont il n’a que faire.
    Non seulement il n’a absolument pas réglé de conflit israélo-palestinien, Netanyahou continuant à poser des conditions et refusant obstinément la solution à deux États.
    Mais tout semble indiquer que les relations avec Vladimir Poutine sont plutôt cordiales. Ils envisagent même tous les deux la création d’un tunnel reliant l’Alaska à la Russie.
    Quant à Zelensky, il lui a opposé une fin de non-recevoir pour les Tomahawks qu’il demandait expressément, considérant que le mieux pour les deux pays serait qu’ils arrêtent les hostilités et se trouvent un arrangement pour mettre fin au conflit qui a déjà fait des centaines de milliers de morts dans les deux camps.

    En fait, plutôt que de se prendre pour le maître du monde qui se targue de pouvoir mettre fin à toutes les guerres de la planète, Donald Trump serait bien inspiré de s’occuper d’abord de son propre peuple qui commence à en avoir assez de son autoritarisme et de son narcissisme.
    Hier 7 millions d’Américains, de Los Angeles à New York, ont défilé dans les rues pour protester contre ses méthodes très controversées.

    C’est autre chose que les petites manifs de la CGT et de LFI entre la place de la Nation et la place de la République qui ne recueillent que quelques centaines de milliers de manifestants. 🙂

  3. « L’Algérie est un pays ennemi, c’est tout. »

    Eh oui, et cela n’a pas changé depuis l’époque où les Barbaresques écumaient la Méditerranée et ses côtes européennes…

    Mais cela, les « autorités françaises », dont l’intelligence et le courage ne sont pas les qualités premières, refusent mordicus de l’admettre en dépit des évidences et préfèrent pratiquer la politique de l’autruche dite aussi du « surtout pas de vagues ! » de rigueur désormais dans tous les corps du Régime en divers domaines.

  4. Mathilde Panot à la tribune de l’Assemblée nationale, pendant sa prise de parole après le discours de politique générale de Sébastien Lecornu : « Vous incarnez surtout, Monsieur le Premier ministre, la complicité de la France dans le génocide mené par Netanyahou contre le peuple palestinien. Vous avez menti en affirmant que la France ne livrait aucune arme à Israël. »

    Réponse du Premier ministre, qui, après avoir repoussé calmement les autres critiques de la présidente du groupe LFI, hausse le ton et s’énerve : « (…) Il est une chose que je ne peux vraiment pas accepter de vous entendre dire : c’est que la France a participé à un génocide à Gaza. (…) Aucune arme française n’a été livrée à Tsahal. Alors que je ne cesse de le répéter depuis trois ans, vous maintenez ce mensonge. »

    Vous ne remarquez rien ? Le Premier ministre de la France ne réfute pas l’emploi par la députée d’extrême gauche du terme « génocide » ! Bien sûr, cet « oubli », certains le mettront sur le compte de la tension qui régnait alors dans l’Hémicycle. Mais il démontre néanmoins l’état d’esprit de l’ancien ministre des Armées. Comme son maître, qui, un peu plus subtil, laisse aux « historiens le soin de juger » l’action d’Israël à Gaza, Sébastien Lecornu est convaincu que les Palestiniens ont subi un génocide, commis par les Israéliens. Tout juste combat-il l’affirmation que la France y a participé…

    Certes, l’un et l’autre ne contestent pas que le Hamas, le 7 octobre 2023, a perpétré un pogrom effroyable. Mais laisser passer le terme « génocide », employé par les antisémites pour qualifier le combat d’Israël contre les terroristes et ceux, très nombreux à Gaza, qui les soutiennent, est tout simplement honteux, abject, indigne de la France… et n’autorise plus celle-ci à se présenter comme un faiseur de la paix au Proche-Orient.
    Du moins jusqu’au moment où les Français se seront débarrassés du locataire actuel de l’Élysée. Il est en fin de bail… et il se dit que celui-ci pourrait être raccourci.

    1. hameau dans les nuages

      « Génocide » est une marque déposée ? Le plus d’un million de morts civils cambodgiens lors du régime de Pol Pot est un génocide ou pas ? C’est un exemple.

    1. hameau dans les nuages

      Il n’empêche qu’il aurait dû s’abstenir de sa grande envolée lyrique au Sénat contre les « antivax ». Avec le temps il doit s’apercevoir, et le reconnaître s’il a un peu de dignité, qu’il s’est complètement vautré. D’autant plus que les sénateurs ont eu leur pass sanitaire sans obligation vaccinale. Comme on dit dans le bas peuple dont je fais partie : quand on veut monter en haut de l’échelle il faut avoir le cul propre.

  5. Boualem Sansal a du souci à se faire quant à son improbable libération.
    Ce qu’il faut comprendre c’est que l’accusation qui l’a conduit en prison, une histoire de frontières, est un prétexte.
    La vraie raison est que BS est ce que l’on peut appeler un pont culturel, entre deux civilisations.
    Plus que bilingue, ce qui n’engage à rien, il est biculturel, en ce qu’il a assimilé les deux civilisations – occidentale et islamique – pour n’en faire qu’une.
    À ce titre il est dangereux pour tous ceux qui veulent en découdre avec l’Occident pour le détruire.

    Ceux qui ont connu les guerres révolutionnaires d’Indochine puis d’Algérie savent que le mouvement insurrectionnel a toujours commencé par assassiner, non pas ceux qui collaboraient avec l’État français, mais ceux qui s’étaient occidentalisés, sans toujours collaborer.
    La rupture culturelle a toujours été première dans l’insurrection, avant même la rupture militaire.
    C’est ce qui constituait le principe fondamental de la révolution, avec comme finalité une indépendance de rupture totale, et surtout culturelle, avec l’État colonisateur.

    Tout cela avait été théorisé après la guerre d’Indochine par un certain nombre de colonels, qui allaient devenir « les soldats perdus de la République », et en particulier par le colonel Argoud, dont les écrits et les notes de service allaient servir pour une grande part à la formation de contre-guérilla, des Bérets verts US, lorsque les USA prirent notre place.
    Le colonel Argoud, considéré comme le plus dangereux, intellectuellement, fut capturé en Allemagne par la Sécurité militaire, sur ordre de De Gaulle, contrairement aux lois internationales, et transféré en France pour y être jugé.
    Il fut l’un de ceux qui théorisèrent le mieux la guerre populaire psychologique et les méthodes de contre-guérilla.
    Si je fais référence à lui, c’est que ce mouvement de guerre culturelle continue ; le port du voile n’est pas autre chose que le premier geste de rupture culturelle par lequel se manifestent ceux qui veulent la fin de l’Occident.
    On revient aux fondamentaux que furent les débuts des guerres d’Indochine et d’Algérie.

    La vraie raison de l’emprisonnement de Boualem Sansal est là.
    Il ne participe pas à la rupture culturelle, fondement des révolutions d’indépendance, mais de plus il montre un syncrétisme parfait entre les deux cultures, occidentale et islamique, ce qui est proprement inacceptable pour ceux qui veulent la guerre totale, à commencer par la guerre culturelle.

    Ce biculturalisme, qu’il porte parfaitement, ne lui sera jamais pardonné par les extrémistes islamistes, d’autant plus qu’il ne renie pas son pays d’origine, puisque c’est en allant régulièrement le revoir, revoir sa famille et ses amis, qu’il a été arrêté.
    Enfin il est le représentant de ce que pourrait devenir une Algérie si la liberté de penser y régnait.
    Ce qu’il est vaut exemple, et par conséquent lui vaut tous ses malheurs.
    L’exemple de la liberté de penser est toujours dangereux pour certains régimes.
    Remarquons que Kamel Daoud est soumis aux mêmes pressions et au même danger d’arrestation, lui aussi étant un exemple de biculturalisme parfait.

    1. Je ne partage pas votre analyse. Si le prétexte d’imputer à Boualem Sansal son biculturalisme l’avait conduit en prison, plusieurs centaines de milliers d’Algériens seraient en taule !

      La raison principale, celle d’être devenu français, est annexe, c’est bien celle de sa déclaration sur l’ouest algérien anciennement marocain, chose impardonnable pour ces gens nourris à la mamelle du nationalisme.
      On peut ajouter comme deuxième raison ses déclarations sur la menace islamiste qu’il a dû subir pendant la décennie de guerre civile. Or la dictature algérienne a adopté une loi d’amnistie avec l’interdiction d’évoquer publiquement cette période et a pactisé avec les islamistes de façon à ce que la gérontocratie FLN au pouvoir garde la main.

      Boualem Sansal a été le chien dans le jeu de quilles et comme rien ne vaut que d’attiser la haine entre les deux rives de la Méditerranée, une question de survie pour Tebboune et son clan, l’écrivain français en a payé le prix.

      Quant à la diplomatie française, mieux vaut glisser rapidement mais je recommande aux citoyens français pris dans les ennuis à l’étranger de plutôt trouver refuge dans une ambassade UE que dans un poste français…

      1. Je fais la différence entre la binationalité, qui relève d’un statut administratif qui ne correspond pas toujours au ressenti de l’individu, et le biculturel, qui est une immersion fusionnelle volontaire dans les deux cultures.
        Il est certain que l’affaire des frontières ouest avec le Maroc a été un facteur aggravant, mais elle est un prétexte, comme le plagiat reproché à Kamel Daoud est un prétexte pour le faire taire lui aussi.
        Et là, il n’est pas question de frontières avec le Maroc.
        C’est tout le processus d’intégration et de francisation, ou d’occidentalisation, qui est en jeu.
        Mais dans ce genre de procédure façon bolchevique, tout est bon pour accabler l’inculpé, surtout s’il est innocent.

  6. « …Donald Trump, faites libérer Boualem Sansal ! » (PB)

    OK, mais ça va vous coûter 1 milliard de dollars : 500 millions à la commande et 500 millions à la livraison. Comme Boualem Sansal n’est pas des nôtres mais est de nationalité franco-algérienne, le prix est justifié. Il sera escorté par vos soins chez Emmanuel Macron. Le paiement se fera en cash avec facture de l’Élysée.

  7. À trop flagorner, on risque l’herpès de la langue et il serait bon d’éviter les pères fouettards si on tient encore à sa souveraineté.

    Là-bas encore plus qu’ailleurs, la route de la réconciliation sera longue qui mène de la paix par la force à la force toute-puissante des faiblesses de la paix.
    L’Amérique en est exactement là et devra bien suivre le chemin européen des renoncements à la domination, si elle tient encore à la démocratie.

    Le cessez-le-feu est à saluer mais le vrai travail commence qui saura, si les démocraties occidentales savent montrer l’exemple, calmer les relations des frères ennemis musulmans qui ne savent s’apaiser que contre Israël, devant en conséquence expulser les chrétiens.
    Le seul intérêt économique ne suffira pas, les hommes d’honneur devront, comme en Europe, se reconnaître au préalable persécuteurs, au risque sinon de voir à nouveau confondre le terrorisme avec la résistance, l’Islam ou la théologie de la libération avec le marxisme, et la démocratie avec le gourdin du papa vengeur qui œuvre pour la paix en rasant la cité ennemie, pour réclamer son Nobel de la haine revendiquée en politique intérieure.

    Il est des contradictions qui ne tiendront pas face aux opinions éclairées de tous les chercheurs de vérité qui se voient enfermés comme Boualem Sansal, n’occultant pourtant en rien le long chemin du réel dont ils témoignent à quel effort l’humanité est conviée si elle désire survivre.

    Ce qui se passe en France en est l’exemple éminent, si la victoire revendiquée d’une minorité en reste aux vengeances du ressentiment, aucun compromis ne verra sa conciliation aboutir à la réconciliation indispensable à l’établissement de la justice, et les corbeaux continueront à défendre Israël en niant l’enseignement supérieur du judaïsme, qui n’a d’autre ambition que l’émancipation des citoyens de la violence collective en les conviant à la responsabilité individuelle.

    Sinon, nous en resterons à ce que les frères ennemis refusent et cèderont aux démagogies simplistes qui ne savent formuler un choix qu’entre le Hamas ou Netanyahou, autant dire les retours en esclavage du peuple élu de sociétés incapables de s’émanciper de leur propre violence, englouties aux mers rouges définitivement refermées sur la haine et l’iniquité.

    C’est en France que le verbe égal au très haut est formulé, il n’est plus temps de dominer mais de s’apercevoir qu’à force de sacrifier au tout sauf Macron, les néopétainogaullistes font de la France un Colombey-les-deux-supermarchés, qu’il serait temps d’être à la hauteur des enseignements de notre histoire pour incarner l’exemple européen à même de sauver l’humanité enfin réconciliée.

    On peut sinon évidemment voter Bolloré.

  8. Ce que veut dire Philippe Bilger est simple : de l’autre côté de l’Atlantique, il existe un chef d’État qui se soucie davantage de son pays que du multilatéralisme et qui ne tolérerait pas longtemps qu’un citoyen américain soit pris en otage par un pays ennemi. Macron est son exact contraire et chacun en déduira ce que bon lui semble.

    Quant à Boualem Sansal, dont je recommande de savourer la prose de haut niveau, il expie un crime impardonnable en Algérie : avoir dit que l’ouest algérien était à l’origine marocain… ce qui est pourtant la stricte vérité.

    P.-S. À l’étranger, en cas d’ennui, un citoyen français a plutôt intérêt à éviter l’ambassade de France et à demander secours à une ambassade ou à un consulat d’un pays de l’UE : c’est plus efficace.

  9. « Donald Trump, faites libérer Boualem Sansal » (PB)

    Donald Trump se fiche complètement de l’écrivain français. Je pense même qu’il ignore jusqu’à son nom.
    Le président américain est tout sauf un humaniste, ce qui peut expliquer pourquoi il n’a pas eu le prix Nobel de la paix tant espéré.
    Rien de ce qu’il fait n’est désintéressé. Il faut toujours qu’il y ait une contrepartie substantielle en retour.
    Donc il faudra trouver quelqu’un d’autre pour obtenir la libération de Boualem Sansal.
    Le mieux serait encore que le président algérien Tebboune soit renversé et que l’Algérie connaisse enfin la démocratie, qu’elle n’a jamais connue depuis son indépendance.

  10. Xavier NEBOUT

    La conduite des Français en Algérie avant son indépendance, aussi détestable ait-elle été, ne justifie certes pas notre faiblesse face à l’esprit de vengeance entretenu par le pouvoir algérien, mais il y a un autre problème et qui est complètement occulté : c’est que cet esprit de vengeance est légitimé par le fait que l’Islam se trouve, dans notre pays, face au néant spirituel.
    Or, Boualem Sansal ne se contentait pas de taper à juste titre sur le pouvoir algérien. Il clamait son athéisme et se fait naturaliser Français juste avant de revenir en Algérie. Alors, ce qui aurait été étonnant, c’est qu’il ne se retrouve pas en taule.

  11. Cher hôte, parfois vos billets sont surréalistes. Trump n’y est que pour si peu. C’était le moment. Netanyahou mérite le tribunal international de La Haye. Un génocidaire. Un 7 octobre dont l’histoire nous dira, ou pas, comment il a été possible, compte tenu de la qualité si souvent vantée des services de renseignement israéliens.
    Des personnes détenues dans des conditions inhumaines à cause de ce misérable petit dictateur qui se moque fondamentalement de leur sort.
    Ce cinéma que Trump nous fait. Il n’a pas arrêté une guerre. Il n’y avait pas de guerre. Un massacre unilatéral.

  12. Après 1962, l’Algérie et la France ont eu un choix. Établir des relations conflictuelles en poursuivant la bagarre ou, après un temps d’apaisement, instaurer une entente cordiale tant du point de vue des rapports humains et de la civilisation que du point de vue économique et financier. Bien des arguments poussaient à la solution constructive. L’inimitié n’a qu’un temps comme l’ont prouvé la France et l’Allemagne en effaçant deux à trois siècles de bigorne sauvage. On aurait pu passer l’éponge au profit des deux peuples.

    Au lieu de cela, la France est désignée comme ennemi institutionnel dans l’hymne national algérien. C’est énorme et traduit un état d’esprit qui aurait dû sérieusement couper les relations Paris-Alger. Nous n’avons pas su agir. On a pris baffe sur baffe jusqu’à l’affaire Sansal. Le comble, c’est que le flot des arrivants ruineux continue et même augmente.

    Et le Capitaine Fracasse de s’exhiber dans les conférences internationales.

  13. Votre attente désespérée envers Donald Trump, censé résoudre miraculeusement l’ensemble des problèmes mondiaux, des plus graves aux plus insignifiants, m’évoque irrésistiblement cette bande dessinée d’Astérix intitulée « Le Devin ». Vous vous souvenez ? Un charlatan s’y arroge des pouvoirs prophétiques imaginaires en prédisant avec assurance qu’« après la pluie viendra le beau temps »…

    Nul besoin d’être devin, ni de posséder des facultés surhumaines, pour anticiper qu’après la catastrophe humanitaire et le génocide perpétré par Israël à Gaza – le plus grave de notre époque –, nous connaîtrions une accalmie relative. C’est une évidence arithmétique, presque mécanique.

    L’Histoire nous enseigne qu’il existe deux catégories de grandes figures : celles qui surgissent au moment opportun et qui, par leur action, ont véritablement créé ce moment décisif – le général de Gaulle en constitue l’archétype. Et puis il y a ces autres personnalités qui arrivent également au bon moment, mais à la manière d’inspecteurs des travaux finis, pour s’attribuer les lauriers d’une œuvre à laquelle ils n’ont guère contribué.

    Je salue néanmoins l’initiative du président Macron concernant la reconnaissance de l’État palestinien – démarche que ni Trump ni Netanyahou n’ont accomplie. Ce cessez-le-feu provisoire ne résout évidemment aucune des questions fondamentales du Moyen-Orient. Il n’apporte certainement pas la paix.

    Comment imaginer, en effet, que parmi les centaines de milliers de proches des victimes du génocide israélien – reconnu par la commission de l’ONU le 16 septembre 2025 –, certains puissent se dire : « Finalement, tout est pardonné, retournons à notre existence d’avant, retrouvons nos maisons détruites, et oublions tout cela » ? C’est évidemment une vue de l’esprit. Absolument rien n’est résolu.

    Après avoir frappé la population palestinienne pendant des années, Israël a simplement mal à la main qui tient le marteau et se repose un instant. Ne nous méprenons pas : il n’y a rien d’autre à voir dans cette phase que je me garderai bien de célébrer.

    Notons d’ailleurs que l’acteur clé, présent depuis le début, reste le Hamas. Israël n’a jamais réussi à l’éliminer, contrairement à ses affirmations, puisqu’il a dû négocier avec lui. Or, on ne négocie pas avec une entité qui n’existe plus, n’est-ce pas ? C’est bien la détention d’otages israéliens qui a fourni la clé du déblocage – certainement pas M. Netanyahou avec sa stratégie de destruction totale, qui n’a abouti qu’au génocide. Certainement pas les livraisons d’armes américaines à Israël, qui n’ont fait qu’alimenter ce massacre.

    Non, le déclencheur véritable fut la déclaration du président Macron, suivie par plusieurs autres grandes nations, sur la nécessité d’établir un État palestinien. Ce fut là le catalyseur, et M. Trump s’est laissé convaincre par cette initiative. La France peut légitimement s’en féliciter.

    Maintenant, si vous souhaitez que M. Trump résolve tous les problèmes mondiaux, interrogez-vous d’abord sur son intérêt personnel à le faire, car cet homme ne fonctionne que selon cette logique. Il ne réglera pas nos différends avec l’Algérie – il n’est pas question, à ma connaissance, d’y construire une Riviera. Il a tenté de s’approprier les ressources minérales ukrainiennes, mais les Ukrainiens, fins stratèges, ont déjoué cette manœuvre un peu grossière.

    Finalement, cette modeste trêve temporaire à Gaza ne représente qu’une brève éclaircie dans la longue série d’échecs présidentiels de M. Trump.

    Je ne peux que me réjouir humainement de la libération d’otages, qu’ils soient palestiniens ou israéliens. Particulièrement celle des prisonniers palestiniens détenus dans les geôles israéliennes qui, selon plusieurs organisations internationales et certaines israéliennes, subissent maltraitances et tortures sans procès, et ont enfin recouvré leur liberté.

    On ne peut se réjouir que de ces quelques destins individuels qui basculent, car tout le reste nous échappe complètement. Le problème de fond – la colonisation de la région par Israël – non seulement demeure irésolu, mais s’aggrave quotidiennement.

    Je ne vois donc absolument aucune raison de me réjouir de quoi que ce soit.

  14. « Comment ne pas songer, en ces jours miraculeux, au président Donald Trump qui a réussi le tour de force, à la fois en soutenant Israël et en contraignant le Hamas, de faire libérer les trop rares otages encore vivants, avec tous les disparus – il n’y a plus une seule femme… – après ces 738 jours d’enfer ? » (PB)

    Dans ce genre de transaction il n’y a pas de miracle, c’est juste une histoire de rapport de force et Donald Trump a su imposer la puissance militaire et économique de son pays.
    Mais c’est le résultat qui compte et le retour des otages dans leurs foyers est à saluer comme il se doit.
    À noter toutefois que lors de cette journée du 13 octobre, il n’a pas été question de la reconnaissance de deux États que proposait Emmanuel Macron ainsi que d’autres chefs d’État étrangers. Et pour cause, Netanyahou a bien précisé qu’il n’en voulait pas. Donc il valait mieux ne pas évoquer ce sujet.

    Ajoutons à cela que les vingt otages libérés le sont avec, en contrepartie, la libération de deux mille prisonniers palestiniens qui sont des terroristes en puissance. Ce qui laisse à penser que le Hamas ne manquera pas de les utiliser pour des actions meurtrières en Israël, aux États-Unis ou ailleurs.
    Attendons donc la suite des événements à venir avant d’en tirer trop vite des conclusions heureuses.

    Quant à la petite pique lancée par Donald Trump à l’attention d’Emmanuel Macron qui a fait le régal de Pascal Praud, d’Eliot Deval et leurs chroniqueurs, elle caractérise bien l’humour de ce président américain qui aime humilier ceux qui ne sont pas à sa botte.
    Arrogance typiquement américaine de celui qui se prend pour le maître du monde…

  15. Michel Deluré

    Comment voulez-vous, Philippe, qu’une France aussi affaiblie qu’elle l’est actuellement sur tous les fronts et qui, vue de l’extérieur, suscite même la risée, puisse inspirer à la fois respect et crainte ? Lorsque face à l’humiliation nous n’avons à opposer pour toute réponse que des mots dérisoires et impuissants, nous prenons alors crûment conscience de la grandeur perdue de notre pays. J’espère me tromper, mais je crains que Boualem Sansal croupisse malheureusement encore longtemps dans les geôles algériennes !

  16. Cher Philippe Bilger,

    Je me suis permis de transmettre par pneumatique spécial votre supplique à l’intéressé. Il en a pris bonne note et m’a promis en retour d’étudier le dossier dès que les multiples et complexes processus de paix en cours lui en laisseront le loisir.

    Il a, m’a-t-il assuré, compris depuis longtemps qu’il n’y avait rien à attendre du petit Emmanuel qui n’est qu’un Narcisse de mare aux canards.

    Le problème, a-t-il ajouté, c’est que ce Boualem est un inconnu sur la scène internationale, et que donc sa libération ne lui profiterait en rien. Mais il est néanmoins prêt à agir sans être récompensé. Pour le bien-être de l’humanité.

    Pour le reste, l’agitation pathétique et frénétique sur la scène internationale d’un Macron cruellement remis à sa juste place par le nouveau gendarme mondial fait penser à cette blague de maternelle : « t’as vu comme on l’a fait trembler, le pont », dit la mouche à l’éléphant.

    Concernant l’éléphant en question, c’est peut-être justement grâce à sa mégalomanie et à sa vanité qu’il arrive, pour le bien de l’humanité, à renverser des montagnes que l’on pensait à jamais immuables.

  17. « C’est pourquoi, aussi absurde que soit mon appel, aussi utopique qu’apparaisse, à ce point, l’immixtion de Donald Trump dans nos affaires, je me résous à adresser au président américain cette injonction admirative : Donald Trump, faites libérer Boualem Sansal ! » (PB)

    Et tant qu’il y est, puisque les USA ont une tradition plus que séculaire en matière de défense de la liberté, depuis 1805 quand ils ont combattu les Barbaresques (déjà…) puis divers régimes aux mains de tyranneaux voire dictateurs confirmés, peut-être pourrait-il en effet profiter de cette expérience acquise par son pays pour nous aider à remettre un peu d’ordre dans une fausse démocratie française de plus en plus tyrannique et liberticide aux mains d’aventuriers, d’oligarques, de factions et autres groupuscules plus ou moins occultes affublés d’oripeaux républicains mais spécialisés dans la nuisance et le chaos déconstructivistes…

  18. Xavier NEBOUT

    Que nous résistions à l’invasion africaine est une chose. Se voiler la face sur ce que fut la colonisation de l’Algérie en est une autre. On les appelait « les bougnouls », un postier français se la jouait grand seigneur avec bonne à son service payée avec une fronde.
    Darlan prévoyait de constituer un Commonwealth avec nos colonies ; on l’a assassiné avec l’aval de De Gaulle, et oublié.
    On les a fait se battre pour nous à Cassino, et au retour, c’était encore des rien du tout.
    Alors, ils disent traître un Algérien célèbre se faisant naturaliser français et revenant au pays pour la ramener.
    « Sans blague ».

    1. Il n’était peut-être pas utile de saloper tout un pays à partir de situations regrettables, mais qui requièrent un développement quantitatif et qualitatif. Argumenter reviendrait à récrire l’histoire de l’Algérie à partir de sa naissance française ; il y a des gens pour ça, de tous les bords.
      Peu importe ! Placer le postier pied-noir à égalité avec la triste histoire de Cassino dont l’exploration historique n’est pas encore terminée relève de la prouesse rhétorique. Rayer toute dialectique concernant M.Sansal par une saillie de clown célèbre est une opinion, à prendre en considération, mais sans égards, comme elle-même.
      À titre personnel, après beaucoup de lectures et d’expériences sur la francisation de l’Algérie, ses erreurs, ses manquements, ses bénéfices, ses rivalités peu honorables, il m’apparaît que le sujet, actuellement, ne présente plus aucun intérêt. L’Algérie est un pays ennemi, c’est tout. M. Sansal, personnage intéressant, en est une scorie, utilisée comme une pépite par des ouvriers ignares. Rien là-dedans ne mérite l’incendie d’une polémique. À la dissection, il faudra retrancher les éléments pathologiques, si faire se peut, de chaque côté de la Méditerranée mais avant, l’Algérie ferait peut-être bien, entre autres, de normaliser son administration glorieuse pour éviter de jouer au nécromant en escroquant la France des revenus de citoyens morts depuis longtemps, c’est du gagne-petit et la France, elle, ferait bien de fermer ses frontières aux Algériens. Au moins, l’état d’hostilité serait clair et éviterait la diffusion d’un fiel permanent qui donne, en pourrissant, une importance démesurée à un conflit mal engagé, mal terminé et sans paix visible. On pourrait parler aussi de l’Islam, qui n’est pas un corollaire, mais dont l’équivoque permanente nourrit en grande partie le socle politique de l’Algérie tout en masquant la finalité d’un État qui, volens nolens, l’abrite et aide à son entrisme chez nous.

    2. hameau dans les nuages

      C’est bizarre, je n’ai pas la même vision de l’Algérie.
      Ma belle-mère, pied-noir d’origine espagnole, a commencé à travailler dès l’âge de douze ans : elle faisait le ménage et la vaisselle chez un colon, montant sur un escabeau pour atteindre l’évier.
      Un jour, alors qu’elle voulait enlever son tablier pour accompagner sa patronne au marché, celle-ci lui ordonna de le garder. Elle lui a tenu tête et l’a enlevé quand même.

      Beaucoup de bêtises ont été dites sur la colonisation, et je vous assure que des chibanis regrettent le départ des Français.

      Ah oui, aussi, mon beau-père quitta l’Algérie une première fois. Ce fut pour la campagne d’Italie et notamment la bataille de Monte Cassino.

  19. Marc Ghinsberg

    Rendons un hommage appuyé et sans réserve à Donald Trump pour son rôle déterminant dans la libération des otages israéliens.

    Il n’est pas établi que la reconnaissance par la France d’un État palestinien a contribué à cet heureux dénouement. Toutefois, il convient de souligner que cette décision n’a, à l’évidence, pas entravé ce succès. Que ceux qui l’ont critiquée reconnaissent au moins cette réalité.

    Il n’est pas cohérent de célébrer ces journées qualifiées de « miraculeuses » tout en reprochant aux autorités françaises de n’avoir pas encore obtenu du gouvernement algérien la libération de Boualem Sansal.

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