Et Brigitte Bardot créa une certaine femme…

Jordan Bardella a eu raison de dénoncer le “mépris” et la “haine” dont ont fait preuve certains, ainsi qu’une partie de l’audiovisuel public, à l’égard de Brigitte Bardot (BB) après sa mort.

Cela a commencé avec Clément Guillou qui, dans Le Monde, a consacré l’intégralité de son article aux liens de BB avec l’extrême droite.
À rebours, mais selon une perversion symétrique, Aymeric Caron, que je n’ai pas l’habitude de défendre, se voit traité par la gauche radicale de suppôt de Marine Le Pen parce qu’il a salué le rôle décisif de Brigitte Bardot pour la cause animale !

On aurait pu espérer, a minima, une mise entre parenthèses de ces dénonciations, qu’il est difficile de faire passer pour de l’information, le jour même de la disparition d’une icône à 91 ans… Par simple décence, on aurait dû observer, durant un court laps de temps, un silence sur l’écume du siècle, pour ne songer qu’à l’hommage à rendre sans réserve à cette personnalité qui, sur bien des plans, a nourri les fantasmes et les songes.

En ce sens également, mais sur un registre exceptionnel, la disparition de BB et les réactions qu’elle a suscitées montrent qu’il n’existe plus ni délicatesse ni réserve, y compris lorsque celles-ci devraient être le signe d’une civilisation encore digne de ce nom.

Pourtant, à l’égard de BB, la diversité des sentiments, des idées, des émotions et des regards est non seulement possible, mais nécessaire. Parce qu’elle a été, dans son parcours d’actrice et de mythe, et plus tard dans ses engagements de citoyenne, successivement l’incarnation d’une modernité heureuse et réjouissante – malgré les dérives représentées dans son film préféré, Vie privée de Louis Malle – puis l’expression d’une indignation et d’une liberté la conduisant, sans fard, à fulminer contre son époque.

Parce qu’ayant tout gagné, elle n’avait plus rien à perdre, cette liberté a pris parfois la tonalité de propos réactionnaires qui, à mon sens, ont fait l’objet d’une judiciarisation excessive.

Elle était d’une beauté telle – à la fois harmonieuse et sensuelle – qu’on ose à peine, aujourd’hui, évoquer le miracle de cette esthétique parfaite, capable de susciter le désir des hommes en même temps que l’admiration désintéressée des femmes.

Qu’elle ait parfois mis cette beauté au service de films qu’elle-même ne surestimait guère, et qu’on ait pu discuter son talent ou sa voix dans la sphère artistique, importe finalement peu. Sa présence, le soufre qu’elle dégageait, l’irradiation de son image – non seulement magnifiée par une nudité ponctuelle, mais surtout par la grâce et l’allure avec lesquelles elle s’offrait aux multiples expressions de la sensibilité de son temps -, résistaient aisément aux déceptions que pouvaient susciter certains de ses films.

Elles dépassaient leur cadre étroit pour contraindre le spectateur à s’avouer : c’était bien, parce que c’était elle, et que plus rien ne comptait face à ces fulgurances d’un être fait pour la lumière et pour le cinéma.

J’ai toujours profondément admiré, lorsque la citoyenne Bardot a pris le relais de la star lassée, désormais sans illusion sur les sortilèges du septième art et sur ceux qu’elle-même avait pu engendrer, le courage et l’absolutisme avec lesquels à aucun moment elle ne s’est retournée en arrière, assumant pleinement tout ce que sa volonté, sa passion pour la cause animale et sa détestation du siècle lui inspiraient.

Pour les animaux, j’ai été comme certains Français qui ont pu juger excessives sa dilection, sa sollicitude envers les bêtes en souffrance. Mais j’ai changé d’avis lorsque j’ai constaté que les horreurs qu’elle dénonçait n’étaient que trop réelles, et surtout qu’elle ne se contentait ni de s’apitoyer ni de pleurer, mais qu’elle agissait sans relâche, avec une organisation et une efficacité indépassables.

Quant à la BB fulminante, jouissant de cet immense privilège – à intervalles imprévisibles et lorsqu’elle l’avait décidé – de faire entendre ce que l’époque, la modernité dévoyée et le sentiment d’une France en péril mortel lui inspiraient, je l’ai appréciée au-delà de tout. Elle jetait ses pavés dans la mare, et plus encore dans celle qui, rétrospectivement, suscitait sans doute chez elle la plus vive hostilité : ce marais artistique, porté à gauche comme on arbore le dernier vêtement à la mode.

Il est scandaleux de voir l’infinité des progressistes jamais en retard d’une mansuétude choquante envers les délinquants et les criminels, se repaître des condamnations infligées à BB pour des infractions relevant de la liberté d’expression – condamnations que je n’aurais, pour ma part, pas forcément requises. Une telle posture est tout simplement déshonorante.

BB a incarné une certaine idée de la femme : une splendide plénitude, née de la rencontre entre une beauté unanimement reconnue et un engagement décisif en faveur d’un humanisme profondément attaché à un double objectif. D’une part, regretter le délitement civilisationnel et identitaire de la France qu’elle aimait plus que tout ; d’autre part, apaiser le plus possible les souffrances des bêtes, dont l’innocence lui paraissait plus incontestable que celle de bien des humains.

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Le Pas-de-Calais fait la leçon à la France...

Voir les Commentaires (28)
  1. Brigitte Bardot est une écolo dont le culte est l’animal, et les victimes les indigènes chassant le phoque de façon traditionnelle.
    Figure de proue d’une vaste campagne de manipulation :

    https://journals.openedition.org/eccs/293

    Il faut bien que les écolos diabolisent les chasseurs et accessoirement les paysans et autres pêcheurs. Eux sont au contact de la terre et ont des traditions de survie remontant à loin, les faisant vivre quasiment en symbiose avec elle. Les écolos, gens des villes venant leur apporter leur « vérité » et les tyranniser, voire les expulser :

    https://www.courrierinternational.com/article/2007/02/22/les-tribus-victimes-de-l-ecologie

    On dirait le traitement des chrétiens envers les Juifs : je m’avise qu’il y aurait un Dieu le Père unique, ou une déesse mère unique, Gaïa, et je prends ta place.
    C’est vraiment une… sacrée tare de l’Occident, ce « pousse-toi de là que je m’y mette ». En plus, elle a fait des petits au Moyen-Orient avec l’islam, et cela nous revient au visage avec des musulmans qui s’en prennent à nous sur nos terres.

    On dit, on dit, on en dit des choses : que l’écologie est scientifique et que la religion est compatible avec la raison, mais on peut en douter. Par exemple, un dieu tout-puissant créateur qui ne serait pas responsable de tous les maux qui nous tombent dessus est une contradiction flagrante. Et il m’apparaît tout aussi clairement que les religions chrétienne, musulmane et écologiste sont de nature parasitaire.

    Il est à remarquer que ce sont les produits dérivés et parasitaires qui ont le vent en poupe, et non ce qui est originel, comme le judaïsme, ou ce qui a su se mêler en général harmonieusement à ce qui le précédait, comme le bouddhisme. Ce que cela indique sur nous est très mauvais : une affinité avec la violence et l’imposture.

    Je pense que l’une des raisons du développement scientifique en Occident est une réaction : la science est à tous et n’est pas la fille de la (mauvaise) foi. Elle sacrifie toutes ses hypothèses aux faits, quand la religion sacrifie la liberté et les mécréants, sans parler de son caractère absolument non cumulatif, produisant des châteaux d’hypothèses qui se veulent admirables et se dispersent à la moindre critique qu’il est impératif de faire taire.

    Et on n’est jamais tranquille avec cette sorte de croyants : quand les chrétiens se calment ici, on a les musulmans, dont les immigrés nous rendent le mal pour le bien — ce qui est nouveau pour des immigrés, mais normal pour des monothéistes face à la ou aux religions dont ils dérivent, gens qui sont moins gens du Livre que de l’ingratitude.

    Enfin ! N’oublions pas nos écolos, qui nous ennuient en diabolisant les chasseurs tandis qu’ils chassent les indigènes des contrées lointaines de leurs terres. Je pense que, si l’on aime tant se repentir de tel ou tel acte ancien, c’est pour se cacher la forêt derrière un arbre. Pour faire simple et dramatique : il y a une minorité musulmane qui nous menace mortellement. De même, une minorité encore issue de nous, les écolos, menacent mortellement les indigènes du monde entier. Mieux vaut incriminer la colonisation de papa que de stopper les abus du beau-frère : ça gâcherait les réveillons !

  2. Comme toujours, on est ici au sommet de la spiritualité…
    Qui songerait à prier pour le salut de l’âme d’une défunte ?
    Pri-er, qui sait encore ce que cela veut dire ?

  3. Jean sans terre

    @ Robert Marchenoir

    Les nostalgiques des années cinquante ou soixante idéalisent cette époque. Ils refusent de reconnaître que la France d’aujourd’hui était contenue en puissance dans celle d’alors et que le petit remplacement la préparait et en était la condition nécessaire. La dénégation protège la psyché collective de l’effondrement, tandis que la société demeure entièrement exposée aux maux qui la rongent.

    Vous avez raison d’affirmer que la raison ne s’oppose pas à la religion. Tout le Moyen Âge chrétien s’est efforcé de réunir la foi et la raison. Toutefois, dès le XVIIIe siècle, mais surtout au XIXe et jusqu’au début du XXe siècle, l’Église et les papes s’opposèrent irréductiblement aux Lumières, en qui ils virent leur plus implacable ennemi. Sans cesse, ils prévinrent contre leurs erreurs, sans jamais les confondre avec la droite raison.

    L’erreur des gens de la dissidence et des résistants d’isoloirs est de croire que les maux qui nous affligent seraient exogènes, alors que leurs principes sont exclusivement spirituels et ont compénétré les âmes et la société entière jusqu’à un tel point de déréliction que l’administration du remède leur serait fatale.

    Brigitte Bardot fut brièvement foudroyée par un éclair de lucidité : « Je n’ai pas élevé Nicolas parce que j’avais besoin de soutien, de repères. (…) Je ne pouvais pas être les racines de Nicolas parce que j’étais complètement déracinée, déséquilibrée, perdue dans ce monde fou. »

  4. Merci à monsieur Bilger et aux commentateurs de voir juste et d’avoir rendu un hommage respectueux à Brigitte Bardot, qui a vu clair bien avant tous nos politiques hypocrites.
    Quand on voit les boudins qu’il y a chez les féministes islamisées d’extrême gauche, on a presque envie de regretter qu’elles ne se cachent pas sous un tchador, façon ayatollah iranien.

  5. @ Achille le 29 décembre
    « À la mort du Général, Georges Pompidou avait dit : « La France est veuve ! ».
    Avec la mort de BB, je pense que l’on peut dire qu’elle l’est une seconde fois. »

    Vous avez raison, mais à la condition que vous parliez de la France des années 70, conquérante et fière de ses réussites, dont celle de BB, et non de celle d’aujourd’hui, multipliant les échecs et percluse de maux provoqués par des dirigeants politiques qui ont détruit ce que ces deux-là avaient accompli.

    Éric Ciotti a lancé une pétition pour qu’un hommage national — Invalides, Garde républicaine et tout le tralala — soit rendu à Brigitte Bardot. J’hésite à la signer. Elle donnerait l’occasion à Macron de se pavaner une fois de plus à deux pas du tombeau de Napoléon, de se draper dans une toge impériale dont il n’est pas digne, de pleurer une grande Française qui lui est cent fois supérieure. Qu’il se contente d’avoir panthéonisé l’abolitionniste Badinter…

    Le 7 janvier prochain, à l’occasion des obsèques de BB, osera-t-il se montrer disruptif — ça, il sait faire — et ordonner la mise en berne du drapeau tricolore ? J’en doute. Il faudrait qu’il prenne le risque de fâcher Faure… Olivier Faure, le puissant Faure, l’immense Faure… Vous vous rendez compte ! Pauvre France (d’aujourd’hui).

  6. Robert Marchenoir

    Une chose que je n’ai vue mentionnée nulle part, concernant Brigitte Bardot : sa vie montre que pour devenir une idole des foules, cela aide d’être fou. Bardot était clairement une détraquée. Il s’agit là d’une réalité objective, incontestable : elle a fait plusieurs tentatives de suicide.

    Au passage, je note que le général de Gaulle, lui aussi une idole des foules et lui aussi un admirateur de Brigitte Bardot, était également un détraqué : il a envisagé de se suicider après l’échec de l’attaque de Dakar en 1940 (un motif futile s’il en fut jamais : Hitler et les siens, au moins, se sont suicidés pour une bonne raison).

    Brigitte Bardot baignait dans l’irrationalité. Se réfugier dans l’amour des bêtes lorsqu’on est misanthrope (et dépourvue d’instinct maternel lorsqu’on est une femme) est une réaction tout à fait normale. Transformer sa maison en ménagerie à cochons et tortues ne l’est pas. Aimer les bêtes et castrer un âne que l’on garde pour un voisin est incohérent. Se croire en droit d’écrire à tous les présidents de la République successifs en exigeant d’être obéie témoigne d’un sérieux grain. Déclarer que l’enfant que l’on porte est une tumeur cancéreuse relève de la psychiatrie.

    Mais ses adorateurs eux aussi sont des barges complets. Brigitte Bardot est devenue l’égérie de l’extrême droite, de la vraie droite, des souverainistes, des identitaires, des gaullistes et patin-couffin. Les mêmes qui pleurnichent, à longueur de blog, sur les funestes « valeurs de Mai-68 » qui ont bousillé la société, ma bonne dame.

    Ces mêmes valeurs dont Brigitte Bardot s’est faite la militante éminente et la praticienne d’élite, en devenant le symbole de la libération sexuelle avant même l’irruption de Mai-68.

    La vraie droite hurle contre l’avortement, mais porte aux nues une femme qui a tenté de se faire avorter à coups de poings pour éliminer la « tumeur » qui était en elle.

    La vraie droite nous joue du violon sur les « valeurs familiales traditionnelles », mais se prosterne devant une femme qui n’a jamais fondé de famille et a dit de son unique enfant : j’aurais préféré accoucher d’un petit chien.

    Elle se gargarise des valeurs du terroir et des pratiques ancestrales, mais chante les vertus d’une vedette de cinéma qui traînait les chasseurs dans la boue.

    Elle fustige, à bon droit, les écolo-communistes qui veulent nous priver des plaisirs de la table, mais brandit l’étendard d’une femme qui a dit : « Les Français ne pensent qu’à bouffer. […] Qu’ils mangent moins ! ». Une femme qui est partie en guerre contre les boucheries chevalines et a promu le végétarisme, parce que l’élevage consommerait trop d’eau et produirait trop de gaza-effedsère.

    Bref, le bardotisme est un irrationalisme, une célébration de la bêtise, un carnaval autorisant à se torcher avec la vérité et la cohérence.

    Pas étonnant que les mêmes passent leur temps à fustiger « les Lumières », au motif (imbécile, évidemment) qu’elles nous auraient apporté la Raison, elle-même assassin du christianisme (ce qui est triplement fallacieux : la raison n’a pas été inventée par les Lumières, elle est une excellente chose et le christianisme la revendique vigoureusement).

  7. Patrice Charoulet

    Il n’est pas inutile de rappeler ce que furent les pensées de BB, qui la firent condamner.

    Florilège de ses horreurs ci-dessous.

    « (Les Réunionnais sont des) autochtones ayant gardé leurs gènes de sauvage », une « population dégénérée encore imprégnée des traditions barbares qui sont leur souche », ou encore des « réminiscences de cannibalisme des siècles passés ».

    « Voilà que mon pays, la France, ma patrie, ma terre, est de nouveau envahie, avec la bénédiction de nos gouvernements successifs, par une surpopulation étrangère, notamment musulmane, à laquelle nous faisons allégeance. De ce débordement islamique, nous devons subir, à nos corps défendant, toutes les traditions. D’année en année, nous voyons fleurir les mosquées un peu partout en France alors que nos clochers d’églises se taisent, faute de curés. […] Serai-je obligée de fuir mon pays, devenu terre sanglante, pour m’expatrier ? »

    « Il y en a marre d’être menés par le bout du nez par toute cette population qui nous détruit, détruit notre pays en imposant ses actes. »

    « Je suis contre l’islamisation de la France. Cette allégeance obligatoire et cette soumission forcée me dégoûtent. Me voici peut-être, encore, fragilisée par l’ombre d’un procès, mais il n’est pas né celui qui m’empêchera de m’exprimer. Nos aïeux, les anciens, nos grands-pères, nos pères, ont donné leurs vies depuis des siècles pour chasser de France tous les envahisseurs successifs, pour faire de notre pays une patrie libre qui n’ait à subir le joug d’aucun étranger. Or, depuis une vingtaine d’années, nous nous soumettons à une infiltration souterraine et dangereuse, non contrôlée, qui, non seulement ne se plie pas à nos lois et coutumes, mais encore, au fil des ans, tente de nous imposer les siennes. »

    « Alors que, chez les animaux, la race atteint des sommets de vigilance extrême, les bâtards étant considérés comme des résidus, bons à laisser pourrir dans les fourrières ou à crever sans compassion d’aucune sorte, nous voilà réduits à tirer une fierté politiquement correcte à nous mélanger, à brasser nos gènes, à faire allégeance de nos souches afin de laisser croiser à jamais nos descendances par des prédominances laïques ou religieuses, fanatiquement issues de nos antagonismes les plus viscéraux. C’est extrêmement dommage. »

    « On n’a plus le droit d’être scandalisés quand des clandestins, ou des gueux, profanent et prennent d’assaut nos églises pour les transformer en porcheries humaines, chiant derrière l’autel, pissant contre les colonnes, étalant leur odeur nauséabonde sous les voûtes sacrées du chœur […]. Les priorités sont accordées aux immigrés, pour lesquels les gouvernements débloquent des sommes considérables ; les Français, qui sont en grande détresse, ne perçoivent plus que les reliefs, que les restes. »

    « Certains homosexuels ont toujours eu un goût et un talent plus subtils, une classe, une envergure, une intelligence, un esprit, un esthétisme qui les différenciaient du commun des mortels, jusqu’à ce que tout cela dégénère en lopettes de bas étage, travelos de tout poil, phénomènes de foire, tristement stimulés dans cette décadence par la levée d’interdits qui endiguaient les débordements extrêmes. »

    « Et toutes ces femmes ministres du gouvernement, est-ce vraiment leur place ? […] Les femmes, si elles savent se servir de leurs atouts, auront toujours le pouvoir de faire plier les hommes à leurs moindres désirs. Point besoin de prendre les places qui ne sont pas les leurs pour arriver à leurs fins. »

    « (La dénonciation d’agressions sexuelles [NDLR : à propos de l’affaire Weinstein] est) “hypocrite, ridicule, sans intérêt. Cela prend la place de thèmes importants qui pourraient être discutés”. »

  8. BARDOT, GLORIEUSE, COMBATIVE, FRANCAISE
    Tout a été dit, et bien dit — ailleurs et ici — sur Bardot. « Bardot », parce qu’il me semble que « BB » la réduit à l’actrice, à n’être que l’égale de Marilyn. À l’éloge bienvenu de Philippe, j’ajouterais peut-être la dimension planétaire de la star, icône tant du cinéma que du monde animal. La vague d’émotion est à nulle autre pareille… et notre gauche en perdition, imbécile, ridicule, inaudible, a perdu une belle occasion de se taire.

    Sur les écrans, elle fut le symbole audacieux des Trente Glorieuses. Dans sa ferme, elle était la protectrice invincible des animaux de la Terre. Là où elle reposera, elle sera l’image inoubliable d’une France qui fut conquérante, mais qui, désormais, est au bord du gouffre. Le cimetière marin de Saint-Tropez est à la fois magnifique et fragile. Telle celle qui, aujourd’hui, nous menace, une tempête gigantesque pourrait le détruire, en faire une terre ravagée par la furie des eaux.

    Que de Gaulle ait dit ou non : « La France, c’est moi, Bardot et la Tour Eiffel », c’est là une vérité que l’immense hommage que le Général et celle dont il avait fait sa Marianne ont reçu à l’annonce de leur mort rend inébranlable. Il nous reste la Tour Eiffel… gardée, sécurisée, engrillagée, que la « France nouvelle » — horde d’assaillants que Mélenchon croit commander — veut abattre, comme l’ont été les Twin Towers. Aurions-nous la force de la reconstruire, d’en refaire le signe de notre volonté de poursuivre le chemin que nos ancêtres ont balisé ? Sans de Gaulle, sans Bardot… sans l’emprise de l’un et la détermination de l’autre ?

    Pour l’heure, en tout cas, nous pleurons Bardot sans toujours donner l’impression que nous ayons la même France qu’elle chevillée au corps.

    PS — Les réactions des dirigeants de gauche et les commentaires des titres « bien-pensants » sont en effet déplacés, inconvenants, lamentables… Mais il me semble que leur donner autant de visibilité que celle dont ils bénéficient dans les médias de droite depuis deux jours est une erreur. Moins la gauche disposera d’espace médiatique pour déverser sa haine, moins elle attirera d’indécis, plus proche sera sa défaite. Il serait peut-être temps que la droite passe à l’étape suivante : la présentation de ses projets, de sa vision de la France de demain. On ne gagne pas en se plaignant, mais en faisant rêver… avec juste ce qu’il faut de réalisme.

  9. Jean sans terre

    La belle et voluptueuse ingénue séduisit à peu près tous les hommes qu’elle croisa, subjugués par un désir rival et mimétique de posséder l’objet et de se l’approprier. Filtre d’amour captieux qui, sitôt après avoir enivré, se dissipe.

    Nombreux désirèrent l’enchaîner à leur lit. L’insaisissable, chaque fois, s’échappait. Fol et insensé est l’homme désarmé qui tombe en amour, pâmé, devant l’amante dont, amèrement, il déplorerait qu’elle fût ou la mère, ou la fille ou la femme.

    Napoléon adora Joséphine et Pâris, Hélène.
    Le nez de Cléopâtre, s’il avait été plus court…
    Voilà ce que c’est, mon vieux Joseph, que d’avoir pris la plus jolie…

  10. Comme tout a été dit sur BB, ne restent que l’idiotie et la malfaisance des commentaires des gaucho-progressistes, qui se plaignent de la lucidité de l’actrice iconique sur l’évolution funeste d’un pays fier de lui du temps de Pompidou et de De Gaulle.

    Sa sincérité ne pouvait en effet que troubler des faibles d’esprit habitués à verser dans le conformisme et l’aveuglement.

    De ce point de vue, on n’a pas été déçu par Le Monde, Libération et la PQR !

  11. La disparition de Brigitte Bardot referme un siècle d’images, de désirs et de combats, mais elle n’éteint rien : elle déplace la lumière. Il y eut en elle, dès l’origine, cette grâce immédiate qui ne demandait aucune justification, cette manière d’entrer dans le champ du regard et d’y demeurer comme une évidence. Bardot ne fut pas seulement une actrice ; elle fut une apparition, un choc esthétique et moral, une façon nouvelle d’habiter la féminité sans soumission ni calcul. À l’écran, elle incarnait la liberté heureuse ; hors champ, elle en paya le prix. Très tôt, elle comprit que la célébrité ne nourrit pas l’âme et que la beauté, si elle n’est pas offerte à une cause plus haute, se fane en vanité. Alors elle tourna le dos au cinéma, sans nostalgie, pour consacrer sa seconde vie à ce qui lui semblait plus pur que les hommes : la défense des animaux, menée avec une détermination inflexible, une efficacité concrète et une générosité entière.

    Sa vie privée fut plus heurtée. Mère trop tôt, femme trop exposée, elle entretint longtemps des relations douloureuses avec son fils Nicolas et avec son père, Jacques Charrier, relations marquées par l’incompréhension, la distance et le silence. Mais le temps, qui polit les aspérités sans les nier, permit un apaisement tardif, discret, sans effusion mais sans haine. Au soir de sa vie, Brigitte Bardot avait retrouvé cette paix fragile que seule la lucidité permet, et qui n’exige plus d’être jugée. Fidèle à ses convictions jusqu’au bout, elle choisit de léguer l’essentiel de ses biens à la Fondation qui porte son nom, afin que son combat pour les bêtes se prolonge après elle, faisant de son héritage non un partage, mais une continuité morale.

    C’est à Saint-Tropez, le lieu même où elle devint un mythe, qu’elle reposera désormais, au cimetière marin, face à la mer, là où le regard se perd et où le silence a valeur de prière. Le village gardera à jamais l’empreinte de celle qui l’a projeté dans l’imaginaire mondial, non comme une attraction figée, mais comme une présence intime, presque familière. Non loin de là, à Ramatuelle, repose Gérard Philipe, autre légende, fauchée trop tôt : deux étoiles désormais immobiles, veillant sur cette terre de lumière qui les a aimées et qu’ils ont transfigurée.

    Ainsi s’achève une vie sans tiédeur, sans compromis, sans retour en arrière. Brigitte Bardot laisse plus qu’un souvenir : elle laisse une exigence, une idée de la liberté, une fidélité à soi qui force le respect même chez ceux qu’elle dérangea. Le mythe demeure, mais surtout demeure l’élan : celui d’une femme qui, ayant tout connu, choisit de se donner entièrement à ce qui ne parlait pas, et dont le silence, aujourd’hui, résonne comme une leçon.

  12. Mary Preud'homme

    So long BB.
    Pas envie d’en rajouter, rien qu’à imaginer ta réaction cash (du genre « ah les cons ! ») si tu pouvais lire post mortem les innombrables commentaires agrémentés de superlatifs ; c’est à celui qui en rajoutera le plus dans l’excès de compliments sortis, pour la circonstance, de son chapeau !

    Sauf que tu fus une sacrée bonne femme et qu’à celles de ta génération, ainsi qu’à toutes celles qui ont suivi, tu as beaucoup plus apporté en matière de libération, et sans faire d’esbroufe, que toutes les féministes réunies actuelles qui, à l’image des mégères ennemies compulsives des hommes, desservent au contraire une cause qu’elles prétendent défendre.

    Quant à ton combat sans relâche pour la cause animale, bravo !
    Avec ton palmarès impressionnant sur le sujet, je te vois bien accueillie au paradis par saint François d’Assise en personne…
    Si, si !

    Allez, ne fais pas la modeste avec la célèbre moue de tes lèvres pulpeuses en prime, et repose en paix dans ton grand jardin, chère Brigitte !
    Tu l’as bien mérité !

  13. Je ne savais pas que vous étiez végétarien, cher sylvain. Après tout, les boeufs ne mangent que de l’herbe.

  14. Vous soulignez à juste raison, Monsieur Bilger, l’indécence des dénonciations de certaines attitudes ou propos de Brigitte Bardot le jour même de sa mort par une frange politique de gauche et d’extrême gauche.

    Il me souvient que, dans ma jeunesse, l’on nous avait appris à s’arrêter ou à enlever son chapeau au passage d’un corbillard… Uniquement par respect dû aux morts, inconnus en l’espèce. Mais c’était une époque où le respect de la vie, et donc des morts, était profondément ancré dans les consciences.

    Quant aux condamnations infligées à Brigitte Bardot, l’on en revient à ce que j’ai écrit dans mon commentaire du 28 décembre au billet « magistrats, policiers et gendarmes… », en posant la question : « La loi elle-même est-elle du bon côté ? »
    Exilé et Tipaza ont eux-mêmes fort bien commenté ce billet et je tiens à faire court.

    Quant à Brigitte Bardot : paix à son âme, et qu’elle repose en paix dans son si cher Saint-Tropez, dont elle est l’un des meilleurs symboles.

  15. Les médias encensent plus le mythe Bardot qu’ils ne rappellent sa proximité avec les Le Pen. Considérant Le Monde, vous vous focalisez sur l’article qui relate ce lien, mais oubliez de prendre en compte la pléthore d’articles que le journal consacre à ses différentes carrières et à son œuvre de défense des animaux, entretenant et prolongeant le mythe Bardot.

  16. « …des condamnations infligées à BB pour des infractions relevant de la liberté d’expression – condamnations que je n’aurais, pour ma part, pas forcément requises. » (PB)

    En effet, nous touchons ici du doigt la façon selon laquelle, en France, la liberté d’expression est actuellement malmenée, voire piétinée, par le biais d’artifices juridiques spécieux, alors que, par exemple, aux États-Unis — qui se méfient historiquement de la tyrannie — la parole est libre, et qu’il n’appartient surtout pas à l’État, tyran en puissance, de décréter ce que l’on peut penser ou dire.

    Brigitte Bardot, à la fois icône d’une époque et témoin de celle-ci, appliquait, peut-être sans le savoir, mais avec simplicité et ingénuité, la maxime suivante :
    « Il faut toujours dire ce que l’on voit ; surtout, il faut toujours — ce qui est plus difficile — voir ce que l’on voit. » (Charles Péguy)

    En quelque sorte, elle se comportait comme l’enfant du conte de Hans Christian Andersen qui s’exclamait que le roi était nu, simplement après avoir constaté un fait objectif.

    Mais, avec les dérives de la justice actuelle, on ne juge plus selon l’adéquation entre ce que l’on constate et ce que l’on dit, mais selon ce que l’on est arbitrairement supposé avoir voulu dire, en fonction de l’étiquette qui nous a été collée dans le dos, d’après des interprétations aussi tendancieuses que malveillantes, comme si la justice, se laissant guider uniquement par une armée de sycophantes, était capable de sonder les reins et les cœurs.
    Ce qui constitue un marqueur des démarches totalitaires.
    https://www.duperrin.com/2025/04/18/liberte-expression-europe-usa/

  17. Au-delà de sa beauté, de son charme évident, elle avait une qualité rare, très rare, toutes époques confondues.
    Elle était sincère, d’une sincérité tellement naturelle et spontanée qu’elle ne fut pas toujours comprise pour ce qu’elle était vraiment.
    Qu’une infinité de progressistes soient passés devant cette sincérité sans la comprendre, ou pire, en la rejetant, n’est pas surprenant : eux qui n’ont de sincérité qu’orwellienne.
    Le seul titre qui la décrive vraiment et qui convienne à sa biographie : « Une femme sincère ».

  18. Je crois que l’image de BB qui m’a le plus marquée est celle où, bottée jusqu’aux cuisses et cheveux au vent, elle est drapée dans un immense drapeau français qui ne cache que peu ce qu’on imagine être un buste nu et insolent. Un mélange improbable et pourtant réel de tradition et de provocation. Il fallait l’oser sans que cela ne soit vulgaire, elle l’a fait. Adieu chère Madame, au-delà de vos combats vous laisserez une trace indélébile dans l’imaginaire national.

  19. Je fais partie de la génération qui a pu suivre le parcours de Brigitte Bardot, depuis ses débuts au cinéma jusqu’au terme de sa vie, bien tourmentée.

    BB faisait partie de ces personnalités qui dégagent un magnétisme particulier, qui ne peut laisser personne indifférent (*).
    Pas seulement du fait de sa beauté ou de son talent : d’autres actrices n’avaient rien à lui envier sur ce plan-là. C’est surtout son côté spontané, naturel — que l’on retrouve notamment dans ses interviews — qui la caractérisait. Pas d’éléments de langage sophistiqués chez elle. Ce qu’elle disait, elle le pensait tout simplement, et elle le disait avec ses mots.

    Certes, parfois, ses propos sans nuances ont pu heurter les âmes sensibles, ce qui lui a valu des procès. Mais elle n’en avait cure.
    C’était une femme libérée, qui a fait beaucoup plus pour les femmes que les féministes d’aujourd’hui, lesquelles se bornent à faire de l’homme un dépravé sexuel.

    Ses actions humanitaires ont démontré qu’elle était profondément humaine. Notamment son intervention pour éviter que Joséphine Baker soit expulsée de son appartement avec les onze enfants qu’elle avait adoptés, en 1964.
    Et puis, n’oublions pas la fondation qui porte son nom pour la protection des animaux sauvages et domestiques, la Fondation Brigitte Bardot, créée en 1986 et reconnue d’utilité publique en 1992.

    Bref, la France a perdu une de ses icônes, adulée dans le monde entier.
    À la mort du Général, Georges Pompidou avait dit : « La France est veuve ! ».
    Avec la mort de BB, je pense que l’on peut dire qu’elle l’est une seconde fois.

    (*) Je pourrais citer également Johnny Hallyday, Alain Delon, et, dans un autre registre, le Général.

  20. Concernant la personnalité à laquelle vous rendez hommage et qui fut incontestablement un marqueur générationnel…
    À ma connaissance, au milieu des drames et des tragédies qui ont émaillé sa longue existence, trois personnes, et trois seulement, furent assez habiles — ou malchanceuses — pour faire franchir au général de Gaulle les bornes de la décence verbale que le mari de tante Yvonne se devait de respecter en toutes circonstances.
    Ces actions d’éclat eurent lieu le 11 juin 1942, le 10 février 1964 et le 5 décembre 1967.

    La première concernée exerçait les fonctions de belle-de-nuit à Londres. Croisant avec une amie le général de Gaulle et Maurice Schumann vers les onze heures du soir, elle s’empressa de tirer de son sac à main la photographie du Général pour que ce dernier la dédicace. Avant que son porte-parole puisse éviter cette inconvenance, de Gaulle avait déjà écrit :
    « À Ginette Dupont, qui a travaillé pour l’Entente cordiale. »

    Le second fut un ambassadeur de France en Union soviétique qui tomba au champ d’honneur dans une mansarde de Moscou, victime d’un guet-apens organisé par le KGB, en la personne d’une de ses « hirondelles ». Revenu tout penaud à Orly et convoqué à l’Palais de l’Élysée, il se vit adresser une seule question par le Général, que je préfère citer dans la version autorisée du Quai :
    « Alors, Dejean, on aime les femmes ? »

    Et la troisième, naturellement, ce fut Brigitte Bardot, à la soirée annuelle des Arts et des Lettres organisée à l’Élysée ; mais les réticences d’Yvonne de Gaulle, la tenue de l’actrice et la réflexion finale du chef de l’État sont trop connues pour que je les répète ici…

  21. Quelle belle femme ! Amoureuse des animaux qui plus est.
    Je sens chez vous, cher hôte, à l’évocation de BB, comme un retour de jouvence 😀

    1. Moi aussi, je suis amoureux de ces animaux en liberté qui gambadent dans les prés ; quoi de plus beau ?
      Mais comment résister à une bonne côte de bœuf, une blanquette de veau, un méchoui ?
      Je me souviens de ce passage du film La Vache et le Prisonnier, dans lequel Fernandel, traversant la sublime Forêt-Noire, pensait plus à un bon gigot aux flageolets qu’à ce paysage exceptionnel qui s’offrait devant lui.
      On peut se permettre de faire de la littérature quand le ventre est plein.

  22. Jean sans terre

    Qui comprend que la France de 2026 est la fille non désirée de Brigitte Bardot et d’Alain Delon, et l’arrière-petite-fille du général de Gaulle ?

  23. BB : Brigitte Bardot, une vraie femme française, belle, patriote, libre, de droite, qui a osé défier les inquisiteurs gauchiasses répugnants avec des vérités interdites à révéler, mais prouvées, chiffrées et bien visibles dans nos rues, tout comme Jean-Marie Le Pen l’avait fait et a été, lui aussi, condamné pour crimes de liberté d’expression de la vérité ; le peuple, le vrai, civique, patriote, citoyen, respectueux des vraies valeurs de la France, apporte son soutien à cette héroïne des temps modernes ; les faux-derches gauchiasses, racailles, merdias, ordures, déchets de la société s’acharnent sur elle de rage rouge : ça prouve et confirme les dires de BB.

    Une héroïne, une star, la beauté idéale, jalousée par les boudins écœurants gauchistes LFI, HamaSS, escrolos khmers verts, rongés par la haine et la jalousie, qui baignent dans leur fange putride.

    Aujourd’hui, avec le grand remplacement ethnique-sa-mèèèère nous en avons plein les rues, polluées par leurs laideurs repoussantes : ce sont nos nouvelles BB : Burqa-Babouches, un beau retour au Moyen Âge.
    Pouah, ça pue !

    1. Vous reprendrez bien un peu de nuances ???

      Dégager les êtres des oripeaux dans lesquels les enferment les cléricatures, voilà bien la difficulté.

      Brigitte Bardot a été lancée par de faux scandales totalement organisés pour émerger de la masse et accéder à la notabilité — comme tous ceux dont on voudrait que nous connaissions le nom — dans le milieu de la culture, et même de la politique, pour de basses raisons de marketing.

      Voulait-elle, et a-t-elle réussi à s’en défaire ? Ce ne sont ni ses thuriféraires, plutôt de droite, ni ses détracteurs, plutôt à gauche, qui nous en feront un portrait fidèle, ne servant que leurs maîtres…

      Comment acceptons-nous d’être conditionnés à ce point, au point de souscrire à ce schéma d’affrontement et de scission permettant aux mêmes de conserver le pouvoir ?

      Quant à la formule « retour au Moyen Âge », pourquoi pas ? Sur une durée de mille ans, il doit bien y avoir eu de très belles périodes 🙂

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