Michel Houellebecq : le voyant singulier…

On ne change pas un Michel Houellebecq (MH) qui gagne en un banal confiné.

Le covid-19 fait des dégâts, tue et nous fait comprendre que la France est mortelle mais MH ne bouge pas d’un pouce : dans l’abondance de poncifs qui nous accablent depuis au moins trois mois, il sauve sa mise et trouve le moyen de demeurer fidèle à sa perception décapante du monde, du mal et de la vie.

Non pour provoquer mais parce que mêlant, sans pouvoir s’en défaire jamais, intelligence et pessimisme, il accepte d’aller au bout de l’enseignement porté par un désastre dont beaucoup se consolent d’une certaine manière en affirmant qu’il est extra-ordinaire.

Alors que pour MH il est une continuation. Que ce qui nous attend ne sera pas le nouveau monde mais « le même, en un peu pire ».

Pour tous ceux qui considèrent que MH est le plus grand écrivain français et pour les nouveaux admirateurs que le confinement a pu lui apporter, une règle d’or : il convient d’abandonner toute illusion quand on se passionne, sombrement et en riant aussi, pour son univers. Une sorte de désespoir drôle.

Dans la lettre qu’il a écrite pour Augustin Trapenard et diffusée sur France Inter, il y a le MH ironique qui fait référence à ses confrères écrivains ayant quitté Paris : Catherine Millet, Frédéric Beigbeder, Emmanuel Carrère.

Et qui tranche en faveur de Frédéric Nietzsche contre Gustave Flaubert au sujet de la marche, qu’il préfère à la posture assise.

Mais, de sa part, il s’agit d’un badinage périphérique car sans avoir l’air de se prendre au sérieux, avec son ton inimitable qui ne rend jamais la gravité pesante, il aborde plusieurs thèmes qu’il traite en contredisant la doxa dominante.

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Au sujet de cette « épidémie(…)à la fois angoissante et ennuyeuse… Un virus banal(…)tantôt bénin tantôt mortel, même pas sexuellement transmissible ; en somme un virus sans qualités ».

Quelle plus lucide définition de ce fléau aux effets imprévisibles mais salement conventionnels !

MH ne croit pas « aux déclarations du genre « rien ne sera plus jamais comme avant »(…)Le déroulement de cette épidémie est même remarquablement normal. L’Occident n’est pas pour l’éternité, de droit divin, la zone la plus riche et la plus développée du monde ; c’est fini, tout ça ».

« Depuis pas mal d’années, l’ensemble des évolutions technologiques, qu’elles soient mineures (la vidéo à la demande, le paiement sans contact) ou majeures (le télétravail, les achats par Internet, les réseaux sociaux) ont eu pour principale conséquence (pour principal objectif ?) de diminuer les contacts matériels, et surtout humains. L’épidémie de coronavirus offre une magnifique raison d’être à cette tendance lourde : une certaine obsolescence qui semble frapper les relations humaines ».

« Il serait tout aussi faux d’affirmer que nous avons redécouvert le tragique, la mort, la finitude(…) jamais la mort n’aura été aussi discrète qu’en ces dernières semaines. Les gens meurent seuls dans leurs chambres d’hôpital ou d’EHPAD, on les enterre aussitôt (…), sans convier personne, en secret. Morts sans qu’on en ait le moindre témoignage, les victimes se résument à une unité dans la statistique des morts quotidiennes, et l’angoisse qui se répand dans la population à mesure que le total augmente a quelque chose d’étrangement abstrait ».

« Un autre chiffre aura pris beaucoup d’importance en ces semaines, celui de l’âge des malades. Jusqu’à quand convient-il de les réanimer et de les soigner ? 70, 75, 80 ans ? Cela dépend, apparemment, de la région du monde où l’on vit ; mais jamais en tout cas on n’avait exprimé avec une aussi tranquille impudeur le fait que la vie de tous n’a pas la même valeur ; qu’à partir d’un certain âge(…), c’est un peu comme si l’on était déjà mort. Toutes ces tendances(…) existaient déjà avant le coronavirus ; elles n’ont fait que se manifester avec une évidence nouvelle ».

Ainsi, de cette analyse laissée à l’opportunité de MH, se dégagent ces conclusions dont nous devrons nous accommoder. L’Occident est dépassé, le lien humain se délite, la mort est une solitude et certains ont moins le droit de vivre que d’autres. Ces apparentes banalités, ces authentiques vérités, il fallait un MH pour les chercher sous l’écorce.

Son génie est de faire surgir de la gangue illisible, douloureuse et complexe du réel des constats et des enseignements que personne n’avait encore nommés parce que MH a porté un regard froid, sec sur la réalité en même temps que sa sensibilité d’écrivain lui a permis de percevoir des continuités que nous étions incapables de remarquer. Nous étions trop éblouis par le caractère apparemment inédit, unique de ce virus. Il convenait au moins qu’il fût absolument singulier pour nous exonérer un peu et justifier notre riposte au jugé, dans un permanent ajustement, tel un pragmatisme toujours en retard.

Alors que MH, dans sa lettre, restitue avec une limpidité qui ne se paie pas de mots l’essentiel de ce qui existe aujourd’hui et qui n’est que le mouvement accentué de ce qui se trouvait déjà hier au coeur de la société et dans nos comportements humains.

Je songe à tous ces intellectuels patentés, par exemple Régis Debray (JDD) et d’autres avec lui, qui, questionnés avec respect comme s’ils allaient nous donner la clé de tout, n’atteindront jamais l’incandescence à la fois accessible et novatrice de Michel Houellebecq…

Celui-ci, sur les pas d’Arthur Rimbaud, est notre voyant singulier.

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Voir les Commentaires (66)
  1. Mais bien sûr le covid ne fait que révéler des tendances lourdes: regardez l’administration. On ne communique avec personne, on communique avec un ordinateur pour ses impôts et tant pis si l’ordinateur ne comprend pas… Le débonnaire gendarme est remplacé par des radars qu’on ne trompe pas au dixième de km/h. Même le diagnostic médical est déjà remplacé par un diagnostic par ordinateur. Reste pour quelque temps la justice et la politique où les orateurs se confronteront à des humains. La peur de l’autre est maintenant bien installée sous des raisons d’économie. Ce n’est bien sûr pas vrai, si on fait appel à l’intelligence alors le ridicule et le mensonge sont trop évidents.

  2. « Un virus banal, apparenté de manière peu prestigieuse à d’obscurs virus grippaux, aux conditions de survie mal connues, aux caractéristiques floues, tantôt bénin tantôt mortel, même pas sexuellement transmis­sible : en somme, un virus sans qualités. Cette épidémie avait beau faire quelques milliers de morts tous les jours dans le monde, elle n’en produisait pas moins la curieuse impression d’être un non-événement. » (Michel Houellebecq)
    Voici les chiffres de la pandémie pour arrêter de paniquer et d’alimenter l’angoisse : nous avons sacrifié nos jeunes générations et ça continue puisque le « déconfinement » (encore un terme barbare) n’est pas acté…
    https://www.lopinion.fr/edition/politique/coronavirus-tout-ca-vieux-blancs-chronique-d-eric-boucher-216859
    L’humour, la dérision et l’intelligence de Michel Houellebecq, on en redemande….

  3. Marc GHINSBERG

    Michel Houellebecq tel qu’en lui-même, spectateur passif, amusé, moqueur, caustique, cynique d’une civilisation qui irait à sa perte. De là à crier au génie…

  4. Chui pas Houellebecq mais j’avais vu avant lui ce qu’on peut voir encore aujourd’hui et qu’on verra encore demain et années suivantes : la dictature macronienne et sa propagande pire que celle qu’ont connue les régimes socialoviétiques, de gauchiste devenue islamogauchiste.
    Quels sont ces salopards collabos ?
    Ceux du « Monde » naturellement : journal de bobos écolo-parigots jusqu’à la caricature.
    Vigoureusement mondialistes, farouchement européistes et férocement immigrationnistes.
    Et défenseurs inconditionnels du confinement pour tous.
    Comme si ça ne suffisait pas, le gouvernement recense et encense depuis avril 2020 les journaux vassaux lèche-babouches qui approuvent servilement les décisions aberrantes ubuesques d’un président monarque totalitaire et de ses ministres c*ls en l’air qui pédalent dans la semoule, complètement dépassés par la crise sanitaire et sa Sibeth, une excellente porte-parole nord-coréenne.
    Les plus assujettis esclaves consentants sont ceux qui délivrent une information forcément « de qualité ».
    Parmi les Zheureux Zélus Zélés adoubés par Macron le maton, la presse merdia fayot : le Monde, Libé, 20 Minutes, l’AFP et France Info… les descendants du fameux PQ « Signal » des années 40.
    Du beau monde dans la lie de la fange de notre dictature new look.

  5. PR CALGUÈS

    Bonjour Philippe,
    Je pense que nous avons dans notre pays non pas un mais DEUX voyants singuliers: Michel Houellebecq et Jean Raspail.

  6. Monsieur Bilger, votre enthousiasme, m’a fait croire, un instant, que je trouverais du plaisir à lire cette lettre de MH, spes unica ! Hélas c’est désolant et triste d’avoir à vous dire ma déception…
    Il est vrai que ni vous ni MH n’avez comme principal objectif de me distraire, je trouve cela très dommage, et injuste, mais enfin, il existe tant de choses injustes que je veux bien m’accommoder d’être à ce point maltraitée.
    Je souhaiterais, si vous n’y voyez pas d’inconvénient, destiner ce commentaire à breizmabro, qui m’a hier reproché je ne sais plus quoi mais ce n’était pas très aimable, aussi et pour lui prouver qu’elle a tort, je me servirai de vous, de votre épouse, de votre blog et de MH, je trouve cela pertinent, puisque lui se sert des écrivains, du virus, et de la mort pour parler de lui.
    @ breizmabro
    Vous voyez, ma chère, que ce monde ne va ni plus mal, ni mieux que le monde passé.
    Mais aujourd’hui MH nous apporte ses lumières et nous dit des choses brillantes et vraies, comme par exemple « le même, en un peu pire »…
    Il faut avouer que ce niveau d’écriture est si puissant qu’il m’a fallu un peu de temps pour me ressaisir, oui ! Là, je sens que vous ne me croyez pas !
    Oui, oui, vous ne me croyez pas, et vous ricanez, alors que je pleurais à chaudes larmes, la vérité est toujours difficile à encaisser, et je suis délicate et sensible, ce que semblent ignorer MH et vous.
    Rendez-vous donc compte Bretonne têtue (et en ce domaine j’ai de l’expérience car si je ne suis pas bretonne, mon époux l’est…), que voulais-je dire déjà ?
    Ah oui ! Cela me revient : bornée Bretonne, ne riez plus, l’heure est grave, et la vérité est sortie du puits, « le même, en un peu pire », vous trouvez cela risible, et pourtant cela me fend le cœur (remarquez, ici, combien le climat et la région influent sur nos réactions…) !
    Comment est-ce que je pourrais vous dire sans offense qu’ici, dans le sud, le bon sud n’est-ce pas, celui que tout le monde nous envie, les gens ont du cœur, mais bien sûr, ils ont du cœur, comme MH a du discernement, il en a tant qu’il m’effraie, de la même façon que les Troyens ont été effrayés par, comme s’appelait-elle déjà, Hystérique (information à vérifier…), et donc ? Et donc ?
    Et donc, nous y voilà, Bretonne butée, ne riez pas, « le même, en un peu pire », prévenez les vieux de votre entourage, dites aux jeunes aussi ce qui les attend, dites-leur, sans quoi je vous tiendrai pour personnellement responsable de beaucoup de choses, à commencer du fait que mon masque de survie est vraiment, mais vraiment à bipbipbip, le tissu est trop épais, et laid !!
    Dites-leur aussi que les morts d’aujourd’hui, et les morts d’hier, comme d’ailleurs ceux de demain, meurent beaucoup parce que c’est la vie !
    Alors n’est-ce-pas, espérons un écrivain de bon aloi…
    P.-S.: avez-vous lu « Une journée d’Ivan Denissovitch » ?
    Il faut que je vous laisse, les fleurs de mon jardin sont des prières qui montent vers le ciel bleu azur, elles ont soif !

  7. Jusqu’à quand convient-il de les réanimer et de les soigner ? 70, 75, 80 ans ?
    Question que le gouvernement actuel a hypocritement laissé par décret le soin de trancher aux personnels soignants par une injection de Rivotril, en principe un sédatif mais présentant un risque vital s’il est administré à des patients présentant une déficience pulmonaire grave, comme par hasard…

  8. Denis Monod-Broca

    « …jamais en tout cas on n’avait exprimé avec une aussi tranquille impudeur le fait que la vie de tous n’a pas la même valeur ; qu’à partir d’un certain âge(…), c’est un peu comme si l’on était déjà mort. »
    Cette analyse me semble complètement erronée. C’est bien tout au contraire parce que nous avons estimé indispensable, évident, d’essayer de sauver tout le monde, en d’autres termes que nous nous sommes interdit tout tri délibéré, et qu’il fallait pour cela éviter aux hôpitaux la submersion, que nous avons arrêté l’économie.
    C’est parce que nous sacralisons la vie, que nous avons fait d’elle un tabou sacré, intouchable, in-questionnable, que nous nous sommes aveuglés sur les conséquences de notre décision de confinement général. Lequel, dont il est si difficile de sortir, risque de provoquer un nombre considérable de victimes en tous genres.
    Pour le salut de quelques-uns, nous avons pris le risque de sacrifier la vie de la collectivité, oubliant que la collectivité doit vivre pour que chacun vive.
    Le grand prêtre Caïphe affirma : « Il y a intérêt à ce qu’un homme meure pour le peuple ». Les pharisiens modernes, faisant l’erreur inverse, mais sans avoir sa lucidité, disent implicitement : « il y a intérêt à ce que le peuple meure, pour les individus ».
    Le sacrifice est irrationnel, mensonger, aveugle ; l’anti-sacrifice, consistant à sauver quoi qu’il en coûte, l’est tout autant.
    Houellebecq peut aller se rhabiller, sa vision des choses n’est ni bien originale ni bien lucide.

  9. Patrice Charoulet

    Cher Philippe,
    Grand merci d’avoir offert à l’infirme informatique que je suis un lien me permettant de lire les réflexions d’un auteur français contemporain très connu, Houellebecq. Jamais je n’aurais pu y accéder sans votre entremise.
    Très enthousiaste de nature, ayant cent admirations littéraires ou philosophiques au bas mot, comme ma page Facebook l’indique, j’ai beaucoup de compréhension pour tous les enthousiastes. Votre texte de ce jour montre que vous admirez fort cet écrivain. « Voyant », dites-vous, comme vous y allez ! La louange est forte.
    Dans les cent écrivains français que j’admire, l’homme dont vous parlez ne figure pas. Quant à ses idées sur notre situation, elle ne m’emballent pas. L’on meurt seul ? Belle découverte. L’âge importe ? Autre belle découverte.
    Il a aligné des banalités. La seule grâce qu’il nous a faite, cette fois, est de ne nous infliger ni sa tronche, ni sa voix.

  10. fredreves

    J’ai adoré la lecture de la chronique de Michel Houellebecq par Augustin Trapenard sur France Inter tout comme j’avais adoré « Plateforme » et « Soumission » de MH lus par « moi-même » ! Quand le contenu est bon qu’importe le lecteur, qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse.
    Le XXIe siècle sera (est) certainement asiatique, cet article tend à le démontrer = https://www.liberation.fr/debats/2020/03/22/le-sras-11-septembre-asiatique_1782458

  11. J’ai pratiquement lu tous les romans de Michel Houellebecq. Il fait partie des écrivains qui sont en tête du hit-parade des écrivains français les plus lus avec Guillaume Musso et Marc Lévy.
    A la différence toutefois qu’il apporte toujours dans ses ouvrages un thème de réflexion qui n’existe dans aucun de ceux figurant en bonne place dans les kiosques de quai de gare.
    Son approche sur l’après-coronavirus me paraît pertinente. Rien ne permet d’affirmer que lorsque la crise sanitaire sera passée, les comportements des citoyens changeront. Nous retournerons progressivement à nos vieilles habitudes et tout cela ne sera plus qu’un mauvais souvenir.
    Sur le plan économique et politique toutefois, je pense que la leçon aura été retenue et que les moyens seront mis en œuvre pour affronter la prochaine menace avec plus de discernement.
    Il faut bien reconnaître un cafouillage regrettable face à ce fléau que personne n’a vu venir.
    Les principaux responsables sont d’abord nos éminents « savants » qui n’ont cessé de se contredire sur les solutions à apporter, conduisant de ce fait les politiques à prendre des mesures pas toujours bien appropriées.
    Ensuite les médias ont, évidemment, apporté leur valeur ajoutée (si l’on peut dire) en montant en épingle toutes les contradictions des uns et des autres, semant une peur dans la population qui aujourd’hui confine à la psychose.
    Faut-il envoyer nos enfants à l’école, reprendre les transports en commun, retourner travailler ?
    Déjà certaines personnalités de l’opposition, des intellectuels moralisateurs attendent le moment propice pour intenter des procès aux responsables du gouvernement qui à leur yeux ont commis des fautes impardonnables.
    Cela promet un après-coronavirus particulièrement mouvementé. Espérons toutefois que les Français ne se laisseront pas emporter par ces querelles bassement politiciennes qui n’ont que trop duré.
    Il est temps de revenir à plus de sérénité !

  12. On peut aimer Houellebecq, lui trouver du génie, de l’incandescence, mais le mettre sur le même plan que Régis Debray, il fallait oser. MH aime marcher pour mieux écrire, nous dit-il ; il faudra qu’il marche longtemps pour accumuler l’expérience de Debray et sa profondeur de pensée. Entre l’incandescence et la profondeur, chacun peut choisir.

  13. hameau dans les nuages

    @ Denis Monod-Broca | 05 mai 2020 à 11:26
    « Pour le salut de quelques-uns, nous avons pris le risque de sacrifier la vie de la collectivité »
    Pour le salut de quelques-uns…
    Oui, enfin, certains ont le courage de préciser qui sont ces quelques-uns et notamment la couleur de leur peau.
    Comme l’éditorialiste Eric Le Boucher du journal L’Opinion:
    « Tout ça pour des vieux blancs malades »
    En voilà un qui porte bien son nom.
    https://www.lopinion.fr/edition/politique/coronavirus-tout-ca-vieux-blancs-chronique-d-eric-boucher-216859
    Sinon il faudra que je vous mette des photos de la plantation de mes pommes de terre… Très belles et alignées comme sur les Champs-Elysées un 14 juillet.
    Tiens ! Tiens ! Voilà des patates ! 🙂

  14. @ Paul
    « La peur de l’autre est maintenant bien installée sous des raisons d’économie. »
    Nous y sommes : Jacques Attali, l’illuminé, en rêvait…
    « Avancer par peur » de J. Attali, L’Express, 6 mai 2009
    https://www.lexpress.fr/actualite/societe/sante/avancer-par-peur_758721.html
    « La pandémie qui commence pourrait déclencher une de ces peurs structurantes(…) On devra, pour cela, mettre en place une police mondiale, un stockage mondial et donc une fiscalité mondiale. On en viendra alors, beaucoup plus vite que ne l’aurait permis la seule raison économique, à mettre en place les bases d’un véritable gouvernement mondial. C’est d’ailleurs par l’hôpital qu’a commencé en France, au XVIIe siècle, la mise en place d’un véritable Etat. »

  15. « Demain, mieux qu’aujourd’hui », slogan hideux de la modernité. Les hommes politiques promettaient des réformes (« le changement », jappaient-ils !), les croyants attendaient une vie éternelle, les laborantins de la Silicon Valley nous annonçaient un homme augmenté. En bref, il fallait patienter, les lendemains chanteraient. C’était la même rengaine : « Puisque ce monde est bousillé, ménageons nos issues de secours ! » Hommes de science, hommes politiques et hommes de foi se pressaient au portillon des espérances. En revanche, pour conserver ce qui nous avait été remis, il n’y avait pas grand monde.
    Ici un tribun de barricade appelait à la Révolution et ses troupes déferlaient avec la pioche au poing ; ici un prophète invoquait l’Au-delà et ses ouailles se prosternaient devant la promesse ; ici, un Folamour 2.0 fomentait la mutation posthumaine et ses clients s’entichaient de fétiches technologiques. Ces hommes vivaient sur des oursins. Ils ne supportaient pas leur condition, et de cette outre-vie ils attendaient les bienfaits mais ne connaissaient pas la forme. Il est plus difficile de vénérer ce dont on jouit déjà que de rêvasser à décrocher les lunes. »
    Sylvain TESSON, « la Panthère des neiges. »
    Pour rejoindre Michel Houellebecq, Roland Jaccard :
    « Lao-Tseu ne se faisait aucune illusion sur la portée de ses préceptes. Non sans humour, il arrivait à la conclusion que ses sentences sont certes très faciles à comprendre et à pratiquer, mais ajoutait-il, « nul ne peut les comprendre, ni les pratiquer. » Abandonnons donc les hommes à leur folie, surtout en cette période de psychose collective. Mais qui sait ? Certains trouveront peut-être dans la lecture du « Tao-tö king » et de Schopenhauer un soulagement au mal de vivre et un remède à leurs délires, notamment à celui répété ad nauseam, à savoir que plus rien ne sera comme avant après cette pandémie. »
    https://leblogderolandjaccard.com/2020/04/15/de-lutilite-du-taoisme/
    En période de confinement ad nauseam, autant lire quelques bons auteurs qui nous changent du discours officiel d’une platitude extrême…

  16. Quand je vois MH je pense irrémédiablement au personnage second rôle de San-Antonio, la Vieillasse, le mégot au coin des lèvres pour l’un lui calcinant petitement la moustache, la cigarette compulsive pour l’autre, et la pensée dans tout cela ?
    A tout prendre… MH a su plaire, le mystère de la réussite, pas de l’écriture, c’est indéniable, Frédéric Dard aussi, les personnages peuvent se rejoindre physiquement au moins à travers l’imagination.
    Je ne trancherai pas, mais je revois encore un copain de jeunesse me disant qu’il avait lu un bouquin extraordinaire « Fleur de nave vinaigrette », il excellait en latin et en grec, son père grand directeur d’un fournisseur d’énergies bien connues à l’époque lui corrigeait certaines approximations.
    C’était un autre temps où les joueurs de tarot étaient des intellectuels, et pour beaucoup d’entre eux des scientifiques qui s’ignoraient et dont la mémoire phénoménale leur faisait rappeler toutes les levées sans se tromper, MH sait-il jouer au tarot ? alors il aura peut-être mon admiration, je sais qu’il est ingénieur de formation, mais à mes yeux c’est insuffisant.
    Bon nombre des joueurs de tarot de cette époque travaillaient à l’usine industrielle du coin, j’ai admiré leur finesse de jeu, et leur connaissance infinie des probabilités qui feraient honte à tous ces experts de plateau TV ignares sans le savoir, et c*ns comme des manches de pioche disions-nous quand nous les rencontrions.

  17. Le monde d’après, un autre voyant singulier : Christian Saint-Etienne:
    « Il y a un phénomène étrange concernant le P.M. À 99 %, il ne parle que du risque sanitaire et semble ignorer celui bien réel de l’effondrement économique potentiellement cent fois plus grave à mesure que le temps passe.
    ????? » Christian Saint-Etienne sur Twitter.
    https://twitter.com/ChrisSaintEtien/status/1257424795400048640?ref_src=twsrc%5Egoogle%7Ctwcamp%5Eserp%7Ctwgr%5Etweet
    Un impression très désagréable que faire couler l’économie serait l’occasion de rebattre les cartes à leur guise… Piège ?!

  18. Quand Michel Houellebecq s’exprime, Frédéric Beigbeder n’est jamais loin. Cette fois-ci, celui-ci est au Pays basque tandis que Catherine Millet est dans le Roussillon.
    MH assume ses errances sur Internet au pays des chimpanzés et autres pseudos. MH serait-il resté dans les limbes germanopratines avec les oeuvres complètes de Lovecraft sur sa table de chevet ? Avec ce diable d’écrivain toutes les destinations sont possibles, comme une maison isolée dans la lande irlandaise ou un appartement dans un quartier chaud thaïlandais, même en période de confinement.
    MH est un réactionnaire de haute volée qui semble rétrograde mais qui a toujours une longueur d’avance sur ses contemporains, il a déjà anticipé le jour d’après la pandémie. Il n’est pas optimiste, en apparence, et tout en nuance.

  19. Mary Preud'homme "La liberté est héroïque, le troupeau ne connait pas la liberté" Berdaiev

    Le système technicien dans toute son horreur et son inhumanité.
    Sous couvert de vouloir nous sauver, le nouvel Emmanuel au nom prédestiné (en mauvaise part) et sa clique de suiveurs a réussi à nous enfermer dans un véritable carcan, bardé d’interdictions et de menaces. Jusqu’à priver les mourants de la présence de leurs très proches et d’obsèques dignes. Du jamais vu même en temps de guerre. Ah elle est belle l’intelligence artificielle et l’enfer d’indifférence et d’insensibilité qui vont avec !
    Une gouvernance tatillonne, brouillonne et sadique qui joue avec nos vies, nos nerfs et nos libertés les plus élémentaires ! Un coup je dis ça, un autre je me contredis. Et qui se bouche les oreilles et se pince le nez pour ne pas entendre, ne pas sentir. Un robot au ton monocorde qui cause, cause, cause et prend la pose !
    Silence on crie !
    Jusqu’à quel point le peuple docile va-t-il supporter tout ce cirque, ces prévisions apocalyptiques, ces directives de cours élémentaire, lavez-vous les mains etc. ses injonctions de gourou, ses interdictions imbéciles et contre-nature… Tout un arsenal de masques, gants, gel, gestes barrières, distance de sécurité sans se rebiffer ?
    « Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu’on enchaîne ? »

  20. @ Denis Monod-Broca | 05 mai 2020 à 11:26
    « Houellebecq peut aller se rhabiller, sa vision des choses n’est ni bien originale ni bien lucide ».
    Heureusement que nous avons MDB le philosoeuf maison aux analyses de cabinet médical pour rhabiller Houellebecq ; il devrait même s’asseoir plus souvent pour se masser les chevilles qu’il doit avoir bien enflées.
    MDB dans le rôle de guignol de jardin public. La reinette qui veut grossir comme le boeuf. MDR !

  21. Il fallait faire une lecture attentive du texte, bien sûr, cousu de vagues venant d’un passé récent ou plus lointain, ayant dépassé leur ampleur initiale pour s’affaler sur une plage d’observation. La querelle de Flaubert et Nietzsche se fond dans le voyage autour de ma chambre ou le voyage imaginaire d’Albert Speer de Spandau à Constantinople. Mais bien sûr, on peut dire qu’il n’y a aucun point commun.
    Néanmoins la couleur est absente chez Houellebecq parce que la lassitude remplace la mort, et elle envahit l’œuvre de Speer par la transposition de son effort in-fini par l’espérance du but à atteindre, et su d’avance comme abstrait.
    On s’enfonce dans les méandres de l’évolution, sans rien y pouvoir, se résignant aux enfants sans utérus à la vie des écrans presque au-delà des hommes, justifiant ainsi que les paysages traversés aient moins d’importance que le monde intérieur qu’on ne projette plus dans l’élan des cathédrales.
    La mort n’est plus alors qu’une formalité administrative, un gribouillage au pied d’une ordonnance de renoncement à la bataille.
    J’ai ressenti comme une presque mort, allant jusqu’à souhaiter ranimer des brasiers pour y brûler les êtres et les œuvres qui auraient alors du mal à s’assimiler à une formalité administrative.
    Il manque aussi la musique, faite de froide mathématique, mais soluble dans le son, cet accord augmenté qui donne toute sa puissance à la conclusion de l’œuvre.
    Peut-on pour autant réfuter la conclusion de la lettre de Michel Houellebecq ? L’expression « un peu pire », frôle le désespoir. Après cette épreuve, on eût espéré voir surgir une réaction, du genre « et la tendresse, bordel » ou « sous les pavés, la plage » ou plus improbable « allons, enfants de la patrie » ou, carrément utopique « pour Dieu et pour le Roi ». Il faudra se contenter des circulaires de Bercy, des piaillements sénégalais de la politique et de l’indifférence, tout cela indispensable à l’organisation de nos obsèques.

  22. Bonjour
    Autant j’ai aimé les histoires que racontait MH autant je ne l’ai jamais pris pour un « grand écrivain ».
    Je l’ai toujours lu quand j’allais mal, étrangement cela me réconfortait de lire ses histoires.
    MH est-il notre Tirésias ou notre Calchas ? je ne le crois pas.
    Mon avis est qu’il ne partagera pas plus le destin de Rimbaud.

  23. Houellebecq énonce des évidences pour qui observe avec un peu de lucidité. Sortons dans un supermarché quelconque. Qu’y voit-on ? Des personnes se bousculer, des regards chargés de reproches, de l’incivilité, une indifférence généralisée envers autrui, parfois de l’angoisse, et du stress. Qu’espèrent les gens si ce n’est revenir à leur vie d’avant ? On en entend quelques-uns qui parlent encore des maux qu’on inflige à la planète, du mondialisme destructeur et autres banalités du même ordre. Ce sont les mêmes qui prendront dès qu’ils le pourront un avion pour faire du tourisme dans quelques lieux éloignés, à la recherche de l’authenticité, de la simplicité, du culturel, et surtout des distractions. Ce sont encore les mêmes qui achèteront le prochain iPhone. Ce sont les mêmes qui placeront leurs vieux dans des mouroirs et s’en détourneront la plupart du temps. Ce sont les mêmes qui veulent plus d’égalité s’ils font partie des pauvres et qui ne se soucient que de préserver leurs avantages particuliers dès lors qu’ils en bénéficient. Ce sont toujours les mêmes qui veulent bien plus de justice sociale, d’écologie, tant que c’est avec l’argent des autres. Ce sont aussi et surtout les mêmes qui préfèrent sacrifier leur liberté à leur sécurité sur l’autel sacré de l’État-Providence. On pourrait de la sorte continuer à l’infini.
    Avant tout de quoi ont besoin toutes ces personnes ? d’une bonne dose de moraline et de bonne conscience et surtout de n’absolument toucher à rien afin que le même se perpétue. Ne sommes-nous pas au sommet de l’évolution anthropologique ? Ne sommes-nous pas les champions du monde ? Ne sommes-nous pas le peuple le plus intelligent ? Il est vrai, nous avons quelques salopards parmi nous. Mais pas d’inquiétude. Ce sont toujours les autres, ceux qui pensent mal.

  24. Claude Luçon

    « Nous ne nous réveillerons pas, après le confinement, dans un nouveau monde ; ce sera le même, en un peu pire. » (MH)
    Bien sûr que ce sera le même mais son texte est plutôt banal, somme toute MH regrette déjà un décevant passé, voyant le futur « un peu pire » !
    Quelle triste vie semble être la sienne !

  25. « Le voyant singulier » et si on voyait tout d’une façon totalement différente, en plaisantant enfin.
    PLAISANTER : un verbe à mettre au goût du jour. On pourrait peut-être essayer ?
    Exemple :
    Le Covid-19 sera peut-être l’occasion d’oublier toute forme de racisme. Comme nous parlons beaucoup de racisme sur ce blog.
    Histoire d’en rire !
    « Pourquoi deux médecins chinois sont-ils devenus noirs après avoir surmonté COVID-19 ? »
    https://www.breakingnews.fr/sante/pourquoi-deux-medecins-chinois-sont-ils-devenus-noirs-apres-avoir-surmonte-covid-19-efe-verifie-467017.html
    En parlant de noir et blanc, cette superbe vidéo d’Henri Salvador et de Shirley : « Shame on you » ou « J’aime tes genoux »… Vous vous souvenez !
    https://www.dailymotion.com/video/x4zk28
    On pourrait aussi proposer cette vidéo à l’affreux qui a craché sur E. Zemmour : « Shame on you », « Honte à toi ».
    On pourrait aussi proposer cette vidéo à l’actrice noire sans humour qui comptait les noirs lors de la cérémonie des César.
    On s’amusait beaucoup plus, il y a quelques années. On ne se comptait pas entre nous ! On se moquait éperdument de notre couleur de peau et de notre religion respective… On s’amusait et on plaisantait entre humains.

  26. Jean le Cauchois

    Un antidote à l’ambiance actuelle, et « pour éclairer un ciel trop gris », allez voir et écouter « Avalon Jazz Band – Bonjour sourire » mais aussi d’autres titres français bien classiques, chantés par Tatiana Eva-Marie, heureusement peu médiatisée.
    https://www.youtube.com/watch?v=BWiM3yYRa4s

  27. Bonjour M. Bilger,
    Je note dans vos propos et ceux de MH « Un autre chiffre aura pris beaucoup d’importance en ces semaines, celui de l’âge des malades. Jusqu’à quand convient-il de les réanimer et de les soigner ? 70, 75, 80 ans ? Cela dépend, apparemment, de la région du monde où l’on vit ; mais jamais en tout cas on n’avait exprimé avec une aussi tranquille impudeur le fait que la vie de tous n’a pas la même valeur ; qu’à partir d’un certain âge(…), c’est un peu comme si l’on était déjà mort. »
    Les critères d’admission en réanimation et les limitations de soins auxquels on peut ajouter la loi Leonetti ne datent pas de l’épidémie de Covid. Ils ne sont pas spécifiquement liés à l’âge mais plus aux co-morbidités, à l’autonomie avant la maladie et aux souhaits du malade ou de la personne chargée de porter ce qu’aurait pu être sa parole s’il avait été en mesure de l’exprimer. Ces critères sont destinés à limiter des souffrances inutiles chez les sujets dont le rapport Bénéfices/Risques du geste invasif envisagé est défavorable et de respecter la volonté du sujet. En bref ils participent au « non acharnement thérapeutique » que nos contemporains redoutent avec un fond d’ambiguïté qui n’échappe pas aux soignants confrontés à ce type de situation.
    Cordialement

  28. « Michel Houellebecq : le voyant singulier… »
    Singulier ? Vous croyez vraiment cher P. Bilger ?
    Lui-même écrit dans la lettre que vous nous incitez à lire :
    « L’Occident n’est pas, pour l’éternité, de droit divin, la zone la plus riche et la plus développée du monde; c’est fini tout ça, depuis quelque temps déjà, ça n’a rien d’un scoop. »
    Ce qu’il écrit n’a effectivement rien d’un scoop. De l’élégant badinage d’idées reçues et déjà largement exploitées un peu partout (voir Michel Onfray et d’autres…).
    Les temps sont devenus tellement médiocres que la moindre respiration de quelques noms à succès devient un événement.
    Enfin, en période de confinage (intellectuel ?), on sourit un peu. C’est déjà ça.
    Cordialement.

  29. @ Isabelle
    Il ne faut PAS de gouvernement mondial. S’il devenait tyrannique, on ne pourrait jamais le renverser.
    Jamais. Il ne faut pas croire en l’Homme, en Dieu et fadaises mais SAVOIR ce qu’est un rapport de force.
    Tout pouvoir dedans et pas de dehors ? Jamais un gouvernement mondial ne pourrait être renversé. Il faut être trop idéaliste pour comprendre le rapport de force ou trop apeuré pour penser pour vouloir ce genre d’aberration. Enfin, comprendre ? C’est beaucoup demander, les gens rejettent les réalités par trop insupportables étalées sous leurs yeux, alors leur demander de voir quelques possibles menaçants !
    J’ai mes limites, des domaines où je ne vaux rien, et dont il est bien malheureux que je ne puisse les contourner, c’est très inquiétant… Et puis, je suis lâche. Mais du moins, je ne prétends pas connaître ce que j’ignore et j’ai quand même le courage de voir les choses pour ce qu’elles sont. Les dominés sont les dominés, les dominants, les dominants : donnez tout pouvoir à des dominants par un gouvernement mondial, et les dominés, sauf extraordinaire vertu peu probable des des gouvernants, devraient finir esclaves. Peut-être pas tout de suite, mais avec le temps et l’habitude d’abuser toujours un peu plus en toute impunité. La culture devrait changer pour légitimer cela, mais comment ? Je me le demande encore. Bref, de même que des femmes, des paysans et d’autres encore ne veulent pas voir le passé, encore assez présent, de la domination pesant sur eux, d’autres refusent de voir la menace d’une domination encore pire menaçant tous les non-gouvernants pour les siècles des siècles.
    Attali affichait dans son blog que la lucidité est un luxe de puissant… Il faut croire. Même non menacés, bien des gens refusent de penser. Et d’autre part, il compte sur la peur pour plier les gens dans son sens.
    Quel manque d’originalité… Les écologistes font peur, espérant arracher un changement et terroriser les gens de sorte qu’on ne leur demande pas compte de leurs abus, soit des millions d’Hommes déplacés de force, réfugiés de la conservation, dans l’idée, d’ailleurs fausse, que cela sauvera les animaux. Les chrétiens se sont imposés face à la concurrence religieuse dans l’Empire romain, entre autre, en faisant peur avec leur enfer tout en vendant leur salade comme une religion d’amour. Ronsard veut sortir avec une fille en lui disant de se dépêcher avant de se faner, chère rose, on devait tous faire pareil : tu sors ? Sinon, pense à moi quand tu commenceras à avoir peur de tes premières rides.
    Bref…
    Mais là, Attali compte sur la peur pour installer un régime dont je ne sais s’il admet qu’il soit potentiellement tyrannique. En bon Français, trouve-t-il que la liberté, c’est bien relatif ? Est-il si sûr de son truc qu’il oublie les grains de sable comme les criminels de crimes voulus parfait dans les fictions ? Cela ne vaudrait la peine de le savoir que pour le convaincre de répudier une idée si destructrice.
    A sa folle présomption répond celle de ceux qui ne croient pas la chose possible car inédite. Eh bien si, il y a du nouveau sous le soleil ! Le monothéisme a presque évincé le polythéisme, et il est un désastre : tous le monde doit se disputer le même dieu et adopter une manière de penser totalisante donc glissant rapidement vers l’intolérance et préparant la venue du totalitarisme.
    Qu’un seul gouvernement remplace les gouvernements serait logique, encore un coup l’unique dévore le multiple, et cette fois-ci, d’une manière telle qu’on ne s’en relèverait JAMAIS.
    En philosophie, on débat de l’unique et du multiple et je n’entrerai pas là-dedans… Mais on peut dire qu’en politique, en religion, en science, art et j’imagine, tout, le multiple apporte la liberté et la vie tandis que l’unique nous met en danger quand il ne nous tue pas. Unique unique objet de mon ressentiment, pourrait-on dire, en somme, et non sans raison.
    Mais un gouvernent tyrannique serait un mal infini, l’enfer dans une version inédite. Quand même, on pourrait récupérer un truc à la brocante, provenant d’un autre enfer, pour prévenir :
    https://www.amazon.fr/World-Art-Reproduction-abandonnez-Impression/dp/B00R7WD6XM

  30. Denis Monod-Broca

    @ hameau dans les nuages
    Troublants les chiffres que donne Eric Le Boucher. Parmi les morts du Covid-19, les moins de 65 ans sans comorbidité ne sont que 2,5 % !…
    —————————————
    @ sylvain
    « Il devrait même s’asseoir plus souvent pour se masser les chevilles qu’il doit avoir bien enflées. »
    Comment faites-vous pour trouver à chaque fois des arguments aussi originaux et aussi percutants ?

  31. @ Achille
    Vous vous trompez quand vous reportez la responsabilité des décisions sur les conseillers. Les conseillers conseillent, le gouvernement gouverne.
    Vous vous trompez encore en accusant les médias. Les médias informent. Ce n’est pas leur fait si les décideurs sont erratiques.

  32. Mary Preud'homme

    @ Isabelle | 05 mai 2020 à 17:40
    « On s’amusait beaucoup plus, il y a quelques années. On ne se comptait pas entre nous ! On se moquait éperdument de notre couleur de peau et de notre religion respective… On s’amusait et on plaisantait entre humains »
    C’était où exactement, sur la planète rose ?

  33. Stéphane

    Bonjour,
    Si MH parle de la bourgeoisie citadine, il a raison, rien ne changera. L’histoire de France a largement démontré que la majorité desdits bourgeois a toujours opportunément viré casaque au gré de ses intérêts particuliers. Et là, ils n’ont aucune raison de bouger.
    Par contre, il sera intéressant de scruter le reste de la population, ceux qui ont tenu la France à flot durant cette crise, mais aussi le petit entreprenariat qui va payer très cher les multiples errements gouvernementaux.
    Je crois plus aux petits pas qu’au grand écart, et quand je discute autour de moi, les personnes avec qui je parle réalisent parfaitement que lorsqu’il faut protéger la nation face au danger, les mesures avancées (fermeture des frontières, souveraineté, relocalisation de l’industrie, etc.) ne semblent pas relever du programme et/ou de l’idéologie représentés par M. Macron.

  34. Narcisses

    « Toutes ces tendances, je l’ai dit, existaient déjà avant le coronavirus ; elles n’ont fait que se manifester avec une évidence nouvelle. Nous ne nous réveillerons pas, après le confinement, dans un nouveau monde ; ce sera le même, en un peu pire. » (MH)
    On ne saurait mieux dire !
    « Un autre chiffre aura pris beaucoup d’importance en ces semaines, celui de l’âge des malades » j’ai quelques interrogations à ce sujet, en effet de quel droit, au nom de quelle humanité, faudrait-il préserver ceux qui ont « fait leur vie » et mettre la société à plat, et ainsi prendre le risque d’en priver les autres.

  35. Toute l’époque est résumée dans ce « un peu pire », où celui qui est célébré n’accède pas à l’augmentation de l’accord « genaulien », celui qui saurait résoudre harmoniquement la pulsion de vie jusqu’au silence fécond de la mort, constat sinistre de l’homme moderne qui ne sait qu’organiser le rituel glorieux de sa fin plutôt que d’accéder à la joie complète du renoncement, être la simple fleur au jardin des suivants.

  36. Chemins de traverse

    @ boureau
    « Les temps sont devenus tellement médiocres que la moindre respiration de quelques noms à succès devient un évènement ».
    Quel talent !

  37. @ Jean | 06 mai 2020 à 00:09
    « Vous vous trompez quand vous reportez la responsabilité des décisions sur les conseillers. Les conseillers conseillent, le gouvernement gouverne.
    Vous vous trompez encore en accusant les médias. Les médias informent. Ce n’est pas leur fait si les décideurs sont erratiques. »
    1- Les conseillers sont censés disposer des connaissances permettant à ceux qui gouvernent de prendre des décisions appropriées à la situation. Or il est clair que ces scientifiques aux titres ronflants se sont lamentablement plantés, allant même jusqu’à dire le contraire de ce qu’ils affirmaient quelques semaines auparavant.
    C’est un peu le problème des sachants à la tête bien pleine et à l’ego hypertrophié, qui pensent tout savoir alors qu’en la circonstance il s’agissait d’une situation inédite qui faisait plus appel au bon sens qu’à l’expérience, à l’intelligence qu’au savoir.
    2- Informer consiste à relater les faits avec objectivité et discernement. Or en l’occurrence les médias ont surtout joué les exégètes, en interprétant les faits, déformant les propos des politiques et des scientifiques et surtout en instillant la panique dans une population complètement déboussolée par les atermoiements des uns et des autres.
    C’était déjà la même chose au cours des quinze mois de manifestation des Gilets jaunes. Les médias préféraient donner la parole aux « figures » du mouvement les plus décérébrées plutôt qu’aux manifestants qui faisaient part de revendications justifiées.
    D’ailleurs ces derniers ont tous été évacués du mouvement, rapidement phagocyté par les partis populistes, ainsi d’ailleurs que par quelques caciques de LR comme Laurent Wauquiez et Eric Ciotti, fiers de se pavaner devant les médias avec leur gilet jaune.
    Il faut écouter Morandini dans sa matinale nous décrire la situation avec un air visiblement jouissif. Poser des questions volontairement orientées et traumatisantes à des gens complètement déboussolés face aux difficultés provoquées par le confinement, qu’ils soient personnel soignant, enseignants, commerçants ou tout simplement parents d’élèves.
    Ceci étant si vous m’aviez dit que j’avais raison, j’aurais pensé que je m’étais mal exprimé.
    Je suis rassuré ! 🙂

  38. @ Isabelle | 05 mai 2020 à 17:40
    « Pourquoi deux médecins chinois sont-ils devenus noirs après avoir surmonté COVID-19 ? »
    C’est ballot ! Après avoir été traités toute leur vie de « faces de citron » ils vont maintenant se faire traiter de « sales nègres », juste un changement de racisme, pas la mer à boire.
    J’espère que ça ne m’arrivera pas sinon je vais me faire virer de mon parti d’extrême drouâââte raciste fasciste xéno etcétéro…

  39. @ Aliocha
    « Celui qui porte sa moralité comme son plus beau vêtement ferait mieux d’aller nu… » (Khalil Gibran)

  40. @ Achille | 06 mai 2020 à 07
    « Ceci étant si vous m’aviez dit que j’avais raison, j’aurais pensé que je m’étais mal exprimé.
    Je suis rassuré ! 🙂  »
    Je la garde Achille, je la mets au chaud avec les autres – dans la bouche de Clint Eastwood elle serait dans le ton. Pour la saison prochaine de rugby, on vous garde le 15, celui qui fut un des préférés des « populaires », international et je pense encore délégué de la FFR.

  41. Moralité, mes fesses, Tipaza.
    La vie et la mort, et basta, on y consent ou pas !
    Voilà longtemps que je suis cloué nu aux poteaux de couleur de vos hypocrisies.

  42. Patrice Charoulet

    BONNE NOUVELLE
    Les Académiciens Goncourt, par visioconférence, viennent de délibérer, afin d’annoncer le 5 mai les finalistes des Goncourt de printemps. Il y a plusieurs catégories.
    Parmi les 5 finalistes du Goncourt de la biographie…
    le fils de Philippe Bilger, agrégé de Lettres classiques, pour son livre « Chamfort* ou La subversion de la morale », éd. du Cerf.
    *Je précise, pour les lecteurs peu lettrés, qu’il ne s’agit pas du chanteur de variétés Alain Chamfort, mais de l’écrivain français du XVIIIe siècle, auteur de maximes, comme La Bruyère, La Rochefoucauld, Vauvenargues, Rivarol, Joubert et Cioran. C’est un auteur délicieux et plein d’esprit, dont la lecture est à recommander. Cent fois supérieur à… Houellebecq !

  43. « Les temps sont devenus tellement médiocres que la moindre respiration de quelques noms à succès devient un événement. »
    Rédigé par : boureau | 05 mai 2020 à 20:53
    On dirait du La Boétie !
    « Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux »
    Dites à votre médecin traitant qu’on vous a comparé à La Boétie… m’est avis que vous aurez un traitement de faveur, cher boureau.
    PS : « Ceci étant si vous m’aviez dit que j’avais raison, j’aurais pensé que je m’étais mal exprimé. »
    Je la garde Achille
    Rédigé par : Giuseppe | 06 mai 2020 à 09:47
    Variante : « Quand par hasard on le comprend, c’est qu’il s’est mal exprimé »
    On pense à quelques-uns, ici…

  44. « Pr François Amblard : « Après avoir vu la maîtrise coréenne contre l’épidémie j’ai assisté au désastre français »
    Propos recueillis par Damien Coulomb pour le Quotidien du Médecin
    Ingénieur, immunologiste à l’Institut national de sciences et de technologie d’Ulsan (Corée du Sud) et chercheur en physique statistique, le Pr François Amblard a analysé la stratégie sud-coréenne qui a mis en déroute l’épidémie de Covid-19.
    À la demande de l’Académie des sciences, il a rédigé un rapport complet dont il livre au « Quotidien », les principaux enseignements (voir le rapport en fin d’article). À la différence de la France, la Corée du Sud a confié la riposte à des scientifiques et des médecins indépendants du pouvoir politique. »
    https://www.lequotidiendumedecin.fr/specialites/infectiologie/pr-francois-amblard-apres-avoir-vu-la-maitrise-coreenne-contre-lepidemie-jai-assiste-au-desastre

  45. Chemins de traverse

    @ Aliocha
    « La vie et la mort, et basta !
    On y consent ou pas, voilà longtemps que je suis nu sur la croix de vos hypocrisies ».
    C’est « on y consent ou pas » qui m’interpelle… ça sent l’autolyse !
    Sinon, nous avons un voisin, enfin à quelques kilomètres, que nous connaissons bien parce qu’il est capable de créer son imaginaire avec des matériaux trouvés ici et là, et auquel j’attribuerai volontiers
    « voilà longtemps que je suis nu sur la croix de vos hypocrisies »…
    Comme il affirme « Je suis Dieu », voulez-vous être présenté Aliocha ?
    Réflexion faite non, trop de concurrence !

  46. Si rien ne va plus dans notre pays c’est que l’on a confondu pouvoir, corruption, Etat, indépendance, nation, frontières.
    Ne pas savoir gérer le présent n’autorise pas à vouloir définir l’avenir.
    Quand les Français se décideront à comprendre ce qui se passe chez eux et en eux, il faudra bien qu’ils choisissent d’autres modes de vie que celui qu’ils subissent actuellement et ils en déduiront qu’il leur est nécessaire d’effectuer une refonte totale de leur Constitution.

  47. Houellebecq a raison sur un point surtout : la mutation des contacts humains : accolades, embrassades, poignées de mains, tout ce catalogue d’attouchements corporels va être revu et corrigé.
    Et c’est tant mieux, serrer la main d’un gauchiste c’est une torture.
    Ce qui m’inquiète le plus c’est pour le rugby : comment vont se comporter les mêlées s’il faut respecter une distanciation pour éviter une deuxième vague ? Piliers, talonneurs, deuxièmes et troisièmes lignes à 1,50 m et les placages, faudra-t-il les simuler ? Et les rapports humains   sous les douches, lancers de savonnettes et autres mumuse-gueules que vont-ils devenir ? Faudra-t-il des attestations pour « officier » ?
    Sumos, catcheurs, lutteurs… tous au chomdu et nos Gay Pride, sachant que le cucuronavirus s’infiltre partout et qu’aucun orifice n’est épargné ?
    Tout fout l’camp, mère michu !

  48. @ sbriglia | 06 mai 2020 à 10:31
    « Variante : « Quand par hasard on le comprend, c’est qu’il s’est mal exprimé »
    On pense à quelques-uns, ici… »
    Pour me comprendre encore faut-il partager mes idées ou au moins les comprendre.
    Or sur ce blog, il faut bien avouer que cela relève parfois de la gageure.
    Mais je suis sûr, sbriglia, que vous me comprenez très bien, mais que vous faites semblant de ne pas comprendre. Déformation professionnelle sans doute…

  49. Michel Deluré

    Fidèle à son image, MH dresse, au travers que la crise que nous traversons et dont il ne prend en compte que les aspects qui servent sa démonstration, un constat qui le conduit à une vision pessimiste de notre monde.
    Si je ne crois pas comme lui que cette crise marque l’avènement d’un nouveau monde, je ne pense pas a contrario qu’elle soit l’aube d’un monde pire que celui que nous connaissons. Il continuera sa marche en avant, chaque génération affirmant certes, comme par le passé, que c’était mieux avant, mais oubliant tout aussi vite, toujours comme par le passé, les leçons de la crise. Car s’il est une leçon que nous pouvons retirer de l’Histoire, c’est bien que l’homme n’en retient justement pas les leçons !
    MH regrette le délitement du lien humain, ce qui n’est pas faux, mais il ne relève pas dans cette crise des preuves encourageantes et nombreuses qui vont à l’encontre de sa thèse. Il y a eu par exemple dans ce contexte particulier beaucoup plus de signes de civisme, de solidarité, d’empathie, de coopération que l’on aurait pu l’imaginer de la part de ce peuple de Gaulois que l’on dit réticents à tout. Dans une grande majorité, les citoyens se sont adaptés, se sont responsabilisés, ont fait preuve d’esprit d’initiative, compensant souvent les lacunes du pouvoir.
    Il y a donc des raisons d’espérer que le monde de demain, sans être nouveau et meilleur, ne soit pas pour autant pire que celui d’hier.

  50. @ Mary Preud’homme
    « C’était où exactement, sur la planète rose ? »
    Nous avions aussi Toulouse, la ville rose chantée par Nougaro. Les temps changent à la vitesse grand V. Seuls, les « bisounours » ne veulent pas le voir.
    A présent, nous avons Toulouse et ses attaques au couteau (silence radio dans les médias mainstream bien entendu).
    « Une bagarre entre personnes marginales est survenue dimanche, peu après 19h30, en plein cœur de Toulouse. Un homme a poignardé cinq individus avant d’être arrêté par la police municipale. Un différend qui a démarré sur fond de cigarette refusée. Et pour cause : selon l’avocate de la défense, c’est son client qui a été accosté et agressé en premier « car il ne fume pas ! ». Il vient pourtant d’être mis en examen et incarcéré pour trois tentatives de meurtre. »
    La routine, quoi !
    https://www.ladepeche.fr/2020/05/05/video-agression-au-couteau-a-toulouse-le-suspect-incarcere-pour-trois-tentatives-de-meurtre,8875099.php
    Que font tous ces fous furieux dans les rues de nos villes, en toute impunité ?

  51. sbriglia@Patrice Charoulet

    *Je précise, pour les lecteurs peu lettrés… »
    Rédigé par : Patrice Charoulet | 06 mai 2020 à 10:30
    Avoir une telle pensée sur ce blog frise le crime de lèse-majesté…
    C’est curieux ce besoin chez les professeurs de toujours penser en terme d’échec scolaire…

  52. @ Aliocha | 06 mai 2020 à 10:13
    « La vie et la mort, et basta, on y consent ou pas ! »
    Taratata, si c’était si simple, ce serait facile, mais voilà, ce n’est pas si simple.
    Abandonnez vos livres d’érudition factice et revenez aux fondamentaux de notre littérature et de notre poésie.
    Ce bon Monsieur de La Fontaine a résumé en une double fable toute la complexité du problème.
    http://www.la-fontaine-ch-thierry.net/morbuch.htm
    « Moralité, mes fesses, Tipaza. »
    Je vous rappelle que les règles sanitaires contre le Covid-19 imposent de se laver les mains souvent…
    Les fesses ne sont pas précisées dans la prescription.
    Mais je vous suggère de les suivre également dans ce cas.
    Vous remarquerez que je ne double pas le dernier mot de la phrase précédente 😉

  53. Mary Preud'homme

    @ Isabelle | 06 mai 2020 à 11:22
    Plutôt que botter en touche et nous relater un des innombrables faits divers sordides actuels, auriez mieux fait de vous abstenir de tout commentaire, ou avoir la simplicité de reconnaître votre bévue (cf votre post du 5 mai 17:40).

  54. @ sbriglia 06 mai 2020 10:31
    « On dirait du La Boétie »
    Diable ! Je prends !
    C’est vrai que nous sommes à genoux, le dos courbé et la tête basse !
    Malheureusement, comme vous le souhaiteriez, mon spécialiste syrien, mon spécialiste sénégalais, mon spécialiste libanais, et les autres qui m’ont en charge à l’hôpital ne tiendront pas compte de La Boétie ! Encore que ?
    Néanmoins, la semaine dernière, mon Libanais m’a annoncé que le protocole qui suivait la progression d’un de mes problèmes de santé va cesser.
    Les raisons, débitées à toute allure et sans me regarder : je suis trop vieux, je coûte trop cher pour l’hôpital, je refuse l’opération.
    Opération dont ils savent tous que je n’en ressortirai pas vivant.
    Comme quoi Houellebecq n’a rien inventé de spectaculaire : c’est ce qui se passe tous les jours à l’hôpital en France pour les seniors âgés.
    Je vais fouiller dans ma bibliothèque, je dois bien avoir quelques lignes de La Boétie qui me sortiront des microbes ambiants.
    Cordialement.

  55. @ Y.S. | 06 mai 2020 à 10:35
    Merci pour cet article court, explicite, et compréhensible même si l’on n’est pas de la partie. En Suède aussi, l’organisme qui gère les questions de santé est indépendant du pouvoir en place, ce qui lui ôte tout esprit partisan et permet à la population de lui faire confiance sans avoir à faire allégeance à un parti. Cette politisation extrême de la santé en France – comme de beaucoup d’autres choses, dont l’enseignement – est une plaie.
    Votre article, complété par celui-ci, explique à lui tout seul la mauvaise gestion de l’épidémie dans notre pays. On pourra certes se consoler en constatant qu’en Angleterre l’hécatombe est pire. Piètre consolation.
    Comment notre Etat s’est fait hara-kiri – Causeur
    https://www.causeur.fr/etat-sante-rgpp-covid-176378

  56. Mary Preud'homme qui fait le point d'exclamation !

    @ sbriglia (@Patrice Charoulet | 06 mai 2020 à 11:30)
    A noter qu’il parle des seuls lecteurs et non des contributeurs !
    Ouf ! On a évité le pire !

  57. Un peu d’érudition factice, rien que pour vous, Tipaza:
    « Victor Hugo dit : « Il faut que l’herbe pousse et que les enfants meurent. » Moi je dis que la loi cruelle de l’art est que les êtres meurent et que nous-mêmes mourions en épuisant toutes les souffrances pour que pousse l’herbe non de l’oubli mais de la vie éternelle, l’herbe drue des œuvres fécondes, sur laquelle les générations viendront faire gaiement sans souci de ceux qui dorment en dessous, leur « déjeuner sur l’herbe ». »
    https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Proust_-_Le_Temps_retrouv%C3%A9,_tome_2.djvu/252
    Eh oui, que voulez-vous, souffrir n’empêchera jamais de mourir !
    Quant aux règles sanitaires, je vous laisse à vos moralités de Peaux-rouges criards qui prennent pour cible les haleurs.
    Quant au chemin de traverse qui, à l’habitude, ne mène qu’au rien des revanches, il remarquera que notre hôtesse bien-aimée a bien voulu modifier croix en poteaux, la première étant trop d’honneur pour qualifier toutes ces tribales mondanités.

  58. Houellebecq, lui au moins, il est clair.
    J’ai entendu plusieurs responsables médicaux ou experts dire à la télévision:
    « Nous devons nous réjouir car il y a de moins en moins de tension, de pression sur le système hospitalier » !
    « Ouf on est sauvé » ont immédiatement traduit les journalistes avides de scoops.
    Mais pourquoi de nos jours les sachants s’expriment-ils presque tous de cette façon, dans des termes et des tournures si opaques ?
    J’aurais dit vulgairement :
    « Nous devons nous réjouir que les gens en faisant bien attention ne transportent presque plus le virus vers et sur les autres, donc que de moins en moins de contaminés entrent à l’hôpital, et que les 3 600 malades graves qui y sont encore (depuis des semaines ?) meurent en petite quantité chaque jour, ce qui fait qu’il y a de plus en plus de lits qui se libèrent pour de futurs malades « attendus » un jour ou l’autre après la pause virale.
    3 375 gravement malades moins 1 687 malades qui vont s’en sortir peut-être, cela fait 161 morts par jour encore pendant les dix jours à venir ce qui portera le nombre de morts du covid à 27 512 exactement .
    Réjouissance et soulagement totaux autour du 16 mai donc ! Qu’on se le dise. La vidange des vieux aura été faite.
    Le monde actuel, le français en tout cas, est cynique, sans pitié en réalité, mais en paroles, il dit tout pour paraître le contraire.
    Et l’on m’intime sournoisement du matin au soir d’être à la mode et de mépriser ces c*ns d’Américains, d’Anglais ou de Suédois, ces « primates néandertaliens » qui ne font pas et ne parlent pas comme nous ?

  59. anne-marie marson

    @ Y.S. | 06 mai 2020 à 10:35
    Parmi les Band of Brothers, il y a ceux qui viennent de Corée, comme dans la série « Descendants of the Sun » (2016, Netflix), drama qui parle aussi d’héroïsme et d’honneur, et qui a fait un tabac dans toute l’Asie.
    Le titre à lui seul est évocateur. Catherine Jacob pourrait nous faire un petit topo.
    Honneur de l’Armée, honneur de la Médecine. Héros qui risquent leur vie.
    La photo et les paysages sont magnifiques.
    Celle série nous plonge dans notre situation actuelle.
    Une équipe médicale de choc est envoyée en mission humanitaire dans une base militaire lointaine affronter de nombreux périls, dont une épidémie due à un méchant virus de type M3 (un peu mieux qu’Ebola, dixit la scénariste). 
    On y voit pendant deux épisodes médecins et militaires équipés de masques FFP3, de sur blouses, gants, charlottes et lunettes, affronter l’épidémie.
    Des tests sanguins massifs sont effectués sur tout le bataillon.
    Bref… tout ce qu’on n’a pas.
    Heureusement les vaccins arrivent vite, ainsi qu’un remède miracle type chloroquine préconisé par un médecin de la dream team.
    Bref…
    Après on ne se demande plus pourquoi la Corée s’en sort mieux.
    C’est pourquoi la Corée est immortelle.

  60. Savonarole

    Ah, ça recommence, on nous vante ici la Suède, qui compte plus de caribous que d’habitants. C’est donc un exemple à suivre ? Pompidou avait eu une phrase malheureuse, il voulait faire de la France « une Suède avec un peu plus de soleil ».
    Du coup, toute la presse nous englue depuis lors avec cette sphère hanséatique, toujours montrée sur stèle en exemple à suivre.
    Que ceux qui veulent vivre en Suède, au Danemark, au Groenland, en Norvège, lèvent le doigt, avant qu’il ne soit gelé !
    IKEA est leur dogme, un monde où une fois assis on n’a plus rien à se dire.

  61. En trois pages, Houellebecq traduit à merveille l’ambiance actuelle. À rebours des tartines indigestes des « penseurs » qui ne peuvent s’empêcher de nous narrer le « monde de demain » !
    Je suis à chaque fois que je le lis émerveillé par son style direct, sans fioritures et l’absence de verbiage qui est sa signature m’a toujours captivé.
    Sa prescience nous le rend précieux !

  62. Chemins de traverse

    Enfin des réalités aliocha !
    Dans ma tribu, il n’y a aucune des mondanités que vous supposez !
    Le monde nous est connu, parce que certaines d’entre nous ont dû s’y frotter ! Les codes de tant de milieux nous sont connus.
    Nous avons récupéré les restes humains de notre ancêtre parce que nos voies sont impénétrables par vos torticolis philosophiques.
    Honneur et gloire aux scientifiques qui nous ont accompagnés.
    Little Bighorn, hugh !
    Présentement, « l’hôtesse bien-aimée » sait où nous trouver et n’a pas besoin de facteur.

  63. @ Achille | 06 mai 2020 à 11:12
    Hier il est passé me voir, nous nous sommes parlés à travers les gestes barrière, il tourne un peu en rond m’a-t-il dit, lui qui avait été recruté par les deux frères, les légendes de tout un pays :
    https://i.goopics.net/QDwqr.png
    Il s’interroge, à quoi peuvent bien servir tous ces médias inutiles ? Il m’a parlé d’un certain magistrat « président de l’Institut de la parole », pour lui c’est du vide, de l’air, du vent… Institut de la parole… Pour lui qui a forgé sur l’enclume le fer, tout ce qui est dit est bien dérisoire, à quoi tous ces gens peuvent-ils bien servir ? alors qu’il vit confiné, la pire des punitions pour un dévoreur d’espace.
    Lui qui renversait des situations, alors que tous ces gens si brillants sont incapables de voir plus loin que le bout de leur nez, sont incapables de répondre à ses interrogations ; il est sûr que dans son âme de Compagnon tous ces gens le défrisent, des « merdias » comme dirait l’autre… Oui, lui « qui n’a pas fait d’études » ne comprenait pas, et il avait raison, ce défilé ininterrompu d’experts alors qu’il a côtoyé les meilleurs et ceux-ci qui sont sans solutions à part du blabla d’antenne et les autres, ceux qu’il avait côtoyés, en avaient en permanence, quelle que fut l’adversité.
    Il est reparti, tous les matins j’ai son portail magnifique sous les yeux depuis… Façonné indestructible, volutes forgées étirées, bagues en plomb, rosaces en fonte, des décennies… Une oeuvre d’art de la main et de l’esprit, pivot monté sur bille, debout et fier sans SAV pour recoller les lambeaux et les grincements…
    On a manqué de respirateurs, s’il avait su il les aurait faits à l’image de nos voisins, indestructibles et avec la vision suffisante de la vie qui dure, le souffle de la création, nos élites sont des ânes dont la vue ne voit pas plus loin que les lacets de leurs chaussures.

  64. Julien WEINZAEPFLEN

    Michel Houellebecq, résumant le confinement, est égal à lui-même. Il ne croit pas (et moi non plus) que de ce qui fut un vide plus qu’une retraite forcée, sortiront des œuvres majeures. Il ne croit pas (et moi non plus) qu’on a pris une conscience accrue de la mort confinée dans la solitude des chambres d’hôpitaux ou des EHPAD, la mort avec laquelle -on le sait depuis Philippe Ariès – on a pris une « distance sociale » au XXe siècle qui n’a fait que s’accroître.
    Il admire Catherine Millet d’avoir vu dans cette catastrophe artificielle quelque chose de l’inspiration de « La possibilité d’une île ». « L’extinction de l’humanité », il la voyait en effet comme « quelque chose d’assez morne. Des indi­vidus vivant isolés dans leurs cellules, sans contact physique avec leurs sembla­bles, juste quelques échanges par ordina­teur, allant décroissant. »
    Catherine Millet est plus fine mouche que moi. Il m’est arrivé d’apparenter dans ma tête ce confinement avec un passage d’un autre roman de Houellebecq: il s’agissait de « Soumission », au rebours de la thèse de ce roman à thèse, qui embrassait ce moment absurde où, sans autre raison qu’un cataclysme électoral mettant en présence au second tour de l’élection présidentielle Marine Le Pen et un candidat islamiste ayant le projet pour la France de restaurer l’Empire romain pour en faire un dar al-islam, l’anti-héros houellebecquien se lance dans un exode solitaire alors que personne d’autre n’est parti, mais tout est fermé, et que les villes où il se rend l’accueillent dans un silence de plomb et une ambiance de fin du monde. Opération ville morte, tel fut ce confinement dont nous sortons avec bonheur.

  65. @ Patrice Charoulet 06/05 à 11h30
    « Je précise pour les lecteurs peu lettrés… »
    Voilà bien de la morgue, chez le cher professeur…
    C’est vrai que, pour lui, il n’y a que deux sortes d’hommes : ceux qui ont un parcours universitaire (avec un plus pour les agrégés) et ceux qui n’ont qu’un ‘’travelling instructionnel’’, la plèbe, quoi…
    Dommage que Philippe Bouvard ne fasse pas partie de ses lecteurs, lui qui ne cesse de vanter sa carrière exempte de tout diplôme, sauf du certificat d’études, ce qui ne l’a pas empêché de devenir directeur du Figaro avant d’y rester rédacteur à vie.
    Comme quoi le talent n’a pas forcément besoin de parchemins.
    Et que l’on peut très bien citer Parménide tout en exhibant des CV avec la mention « sait lire et écrire ». À condition, bien sûr, de ne pas terminer avec des considérations sur Sainte-Beuve, cette grande sainte…

  66. « Parmi les 5 finalistes du Goncourt de la biographie…
    le fils de Philippe Bilger, agrégé de Lettres classiques, pour son livre « Chamfort* ou La subversion de la morale », éd. du Cerf. »
    Pas à dire, être fils de magistrat ça l’a mis tôt à l’épreuve…
    (Pour les happy few et en demandant l’indulgence de Marie S.
    et pour me racheter auprès de JBB, je m’empresse de commander le livre…)

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