Il est parfois réjouissant de lire ce quotidien que je ne manquerais pour rien au monde et qui en même temps m’intéresse et m’agace. On a compris que je faisais allusion au journal Le Monde.
On pouvait compter sur lui pour continuer à traiter les 89 députés du RN d’extrême droite – ils n’ont même pas droit à l’adjectif « radicale » comme l’extrême gauche de Mélenchon ! – et pour consacrer rien moins qu’une double page à ce problème capital, quoique dépassé et ayant perdu toute urgence : qui est responsable de cette arrivée impressionnante du RN à l’Assemblée nationale ?
Pour la Nupes, « les macronistes sont les accusés » et, pour Renaissance, la Nupes a une grosse part de responsabilité !
Ce jeu du « c’est pas moi, c’est l’autre » pourrait, avec sa puérilité partisane, prêter au comique si en réalité, derrière cette façade, ce double antagonisme n’occultait pas le fond du sujet et, sans forcer le trait, d’une certaine manière, la vérité du vote et l’état de la France.
J’entends bien qu’il est très commode pour ces deux groupes – l’un soutien inconditionnel du pouvoir, l’autre adversaire extrémiste – de raisonner comme si l’irruption du RN était un accident, quasiment fortuit, comme la conséquence d’une légère imprévoyance, alors qu’au fil des années le plafond de verre s’est ébréché. Le Front républicain est apparu de plus en plus comme une offense à une démocratie honnête et transparente, l’anti-macronisme l’ayant « liquidé » le 19 juin.
Est-il pourtant si difficile d’admettre que le groupe du RN n’est pas une sorte d’intrus à l’AN, qu’on ne peut pas discuter de lui comme s’il n’était pas partie prenante du futur politique agité qui nous attend ? Il a été peu à peu conduit, stimulé, imposé, en tout cas guidé vers la représentation officielle de son importance dans le pays réel par des programmes qui heurtaient une multitude attachée à une volonté d’ordre, d’autorité, d’équité et de justice : qu’on lui pardonne !
Nicolas Sarkozy, élu en 2007, avait très nettement fait baisser le FN pour une raison simple et honorable : on savait qu’il appliquerait certaines des mesures nécessaires proposées par ce parti ou, si l’on veut, celles qu’une droite ferme et le FN pouvaient désirer en commun parce qu’elles étaient évidentes.
A contrario, la forte avancée du RN sous le premier mandat et le début du second d’Emmanuel Macron ont été engendrés par la mollesse régalienne d’un pouvoir, l’ensauvagement de la France – ce terme ne me paraît pas outrancier si on veut bien considérer l’état de notre pays au quotidien, dans ses territoires (qui ne sont plus préservés) et ses grandes villes, dans ses cités « sensibles » (euphémisme alors qu’elles le sont si peu !) et ces zones qui ont clairement échappé à la loi nationale. Pour ne pas le constater, il faut refuser de le voir. Certaines belles âmes en seraient affectées dans leur humanisme, inaltérable parce qu’il ne touche pas la réalité…
Il faut ajouter à ces deux causes la manière infiniment maladroite, et par ailleurs totalement mensongère, dont le gouvernement a géré certaines crises, tout récemment le scandale du Stade de France. Pas de responsables, pas de coupables, sinon avec un bulletin dans l’isoloir et le fiasco en résultant pour le pouvoir.
Il est d’ailleurs proprement inqualifiable qu’après de telles incompétences et honteuses péripéties, que suite à de tels dissimulations et travestissements, rien de disciplinaire n’ait été mis en branle à tous niveaux et pour tous les services concernés. Ce n’est pas rien que d’avoir créé une image de la France moquée et dégradée en Europe !
Croit-on par ailleurs que tel ou tel délire de Jean-Luc Mélenchon sur la « police qui tue », l’empathie affichée pour les transgresseurs compulsifs de l’ordre et, plus globalement, le souci de désarmer à tous points de vue une démocratie qui avait déjà du mal à être combative, n’ont pas eu leur influence sur la montée décisive du RN ? Je relève que ce constat semble partagé puisque par exemple François Ruffin le rejoint au moins partiellement en assignant à la gauche l’obligation de n’être pas seulement celle des métropoles.
Sans tomber dans le paradoxe, il y a là deux indifférences, au moins, à l’égard des angoisses de beaucoup de citoyens sur le plan de leur sécurité, de leur tranquillité. Mélenchon se moque de la subversion du quotidien par le délit et le crime : ce peut être un terreau pour la révolution. Le président n’a que condescendance pour ce peuple qui ne comprend rien à ce qui constitue le sel élevé de l’existence et, pour être honnête, si Emmanuel Macron a fait progresser un tantinet sa conscience des dangers qui nous menacent, « ses » lois ont toujours été rendues partiellement inefficaces par la logique perverse du « en même temps » comme si le réel n’appelait pas une franche et simple action, riposte, réaction, lutte. Tout sauf la finesse d’un esprit en chambre.
Je ne suis pas loin de penser aussi qu’il y a des médias qui ont clairement fait progresser le RN. Le Monde et Libération en particulier, le premier ne plaçant jamais la sécurité et la justice au rang des exigences prioritaires et ne condescendant à les aborder que si par exemple un François Ruffin en parle ! Il y a clairement une complaisance de beaucoup de journalistes, par une hostilité unilatéralement orientée, à l’égard de ce qui s’oppose à une protection ferme et une sauvegarde efficace de la société. Tout ce qui ne relève pas du RN ne peut qu’être bon par principe !
Cette comédie du « c’est pas moi, c’est l’autre » risque d’interdire toute prise de conscience. Le pouvoir sera toujours innocent puisqu’il n’est responsable de rien. La Nupes irresponsable puisque son angélisme subversif est un cadeau qu’elle prétend nous faire !
Pendant ce temps le RN engrange. La réalité, qu’on refuse, qu’on récuse, est son alliée.
La montée du RN a de multiples causes. L’insuffisante prise en compte des sujets liés à la sécurité en est une.
Mais ceux qui au second tour de la présidentielle ont mis un signe d’équivalence entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron, en se réfugiant dans le ni-ni, portent leur part de responsabilité.
Ceux-là ne peuvent pas dire ce n’est pas moi.
« …il y a là deux indifférences, au moins, à l’égard des angoisses de beaucoup de citoyens sur le plan de leur sécurité, de leur tranquillité » (PB)
C’est plus que de l’indifférence, c’est du déni de réalité, quand celle-ci n’est pas simplement effacée, comme cela s’est produit avec les images des événements du stade de France. Tout un symbole de ce déni, de ce refus de voir la société telle qu’elle est devenue.
Alors, en faisant un peu de psychanalyse de bazar, le mot bazar étant pris dans son acception de foutoir, on peut dire que l’avènement du RN à l’Assemblée est le retour du refoulé.
Retour bien connu en psy : ce qui ne peut apparaître simplement à l’extérieur finit toujours par apparaître dans des circonstances incontrôlables, et souvent à la grande surprise et au désagrément du porteur du refoulé.
Avec un peu d’humour, de bazar là aussi, ou pourrait dire que le sigle RN signifie Refoulé National, car c’est bien de cela qu’il s’agit.
Tout le refoulé national vient de jaillir avec la force bien connue en psy, de ce qui était caché, occulté et qui se libère de sa prison psychologique.
Le danger du surgissement du refoulé est connu depuis « la nuit des temps » suivant la formule éculée.
Toutes les institutions qui ont eu à gérer les hommes, dans leur âme, le savent.
L’Église catholique, par exemple, a fait de la confession le lieu d’évasion du refoulé, un lieu contrôlé autant que faire se peut.
« La montée du RN a de multiples causes. L’insuffisante prise en compte des sujets liés à la sécurité en est une. »
Rédigé par : Marc Ghinsberg | 23 juin 2022 à 00:28
C’est un peu court, jeune homme : on sent bien que pour le bourgeois parisien germanopratin, le sentiment d’insécurité n’est que l’angoisse déplorablement vulgaire de la plèbe.
Il serait intéressant de développer les autres « multiples » causes… et de ne pas avoir, sur ces points, des pudeurs de chaisière de banquier retraité.
Le sentiment d’abandon dans les campagnes, la peur de l’avenir, le déclassement social, l’arrogance des gouvernants, leurs positions « hors sol », sont le terreau fertile de la montée du RN qui, par MLP, a fait une campagne mesurée, bien en deçà des outrances de JLM.
Et les médias ne se sont pas rendu compte que le RPR des années 70 renvoie aux chansonnettes pour enfants les prétendus retour de la « bête immonde », tant le RN s’est auto-castré et a viré sur babord.
Quant à notre hôte, continuer à lire Le Monde et Libé relève du port de la cilice et de la pratique sado-maso de la flagellation.
Le fait que Le Monde se choque de la présence du RN à l’Assemblée nationale en dit long sur sa conception de la démocratie.
Le fait qu’ils croient que l’avis de LFI sur le sujet puisse apporter des lueurs les situe bien.
Le Monde, c’était autrefois le journal de référence : un peu mou mais pondéré. Ce n’est plus le cas. Il reste mou mais est engagé. Ainsi, dans une émission sur France Culture, lorsque quelqu’un du Monde explique les choix de couleurs employées par le journal pour représenter les partis, cette personne explique que : la Nupes s’est retrouvée dans un violet dérivé du rouge et du vert, le parti de Macron dans un orange provenant du MoDem, le RN en marron par choix politique. Le choix politique n’est pas explicité, on peut juste en comprendre que le Monde colore l’information selon sa propre vision politique, représentant un parti par une couleur qu’il ne s’est jamais donnée.
« C’est pas moi, c’est l’autre ! »
Cela fait un peu penser à une chanson de Graeme Allwright
Qui a tué Davy Moore
L’erreur grossière qui a provoqué ce pataquès est le changement de calendrier décidé par Jacques Chirac et Lionel Jospin. Je ne sais pas qui des deux en a eu l’idée, mais l’autre a acquiescé, ce qui revient au même.
Six mois de campagne électorale (présidentielle puis, dans la foulée, législatives) c’est beaucoup trop.
Les esprits ne sont pas encore reposés. Des élections législatives à mi-mandat du président en exercice serait judicieux car cela permettrait une correction de trajectoire en cas de mauvais résultats du gouvernement de ce dernier.
C’était d’ailleurs le cas avant l’inversion du calendrier électoral. Mais il a fallu que l’on change un système qui marche.
Les 89 députés du RN étaient prévisibles. Les agressions aux abords du Stade de France, montées en épingle par certains médias, y sont pour quelque chose. Les propos de J-L Mélenchon sur « la police qui tue » ont également leur part de responsabilité. Les trois quarts des Français ont une bonne image de leur police et ont voulu le manifester par leur vote.
Reste maintenant à diriger le pays avec la nouvelle assemblée. Comme le disait Henri Queuille : « Il n’est pas de problème dont une absence de solution ne finisse par venir à bout ».
7 % à la Présidentielle, 4,2 % aux Législatives… les Français le voient mieux en Président qu’en député !
Donc, la faute est à lui, en conclusion, et le peuple est laissé à son innocence de sacrificateur que l’Institution lui offre de s’offrir ainsi à Poutine, puisque le président n’est que condescendance et mépris, a construit contre lui-même le tout sauf lui qui l’abat.
L’atavisme révolutionnaire est donc de la responsabilité des médias, de la justice, des étrangers, de tout sauf de soi-même.
Il est donc de l’ordre naturel des choses que la scansion démocratique officie son rituel décapitatoire, mène au pouvoir sa nouvelle cohorte de cooptés qui imposera jusqu’à la prochaine échéance ce qui l’abattra dans la même mesure, finissant comme les deux ex-partis de gouvernement à un score additionné inférieur à celui du plus petit trublion qui n’a su que nommer cet échec.
Fasse donc la République que ni Mme le Pen ni M. Mélenchon n’accèdent au pouvoir, ils ne sont l’un et l’autre que le symptôme de l’incapacité de chacun à ne savoir définir ce qui nous rassemble qu’en accusant un autre de notre incapacité à assumer notre destin national, mettant en exergue que la faiblesse politique du président, qui n’est pas nouvelle, est elle aussi le symptôme que nous en sommes encore aux temps barbares, ne savons faire corps qu’en s’inventant ennemi, la finance pour les uns, l’Arabe pour les autres, le religieux pour machin, l’homosexuel pour truc, l’Europe pour tartampion, ma tante pour mon chien, et Macron pour tout le monde.
Chacun est face à lui-même en cette entreprise, et a pour devoir absolu de maîtriser ses propres montures, comprenant que l’Institution de la Ve République est l’œuvre d’un génie français, le même qui en dotant la nation vaincue de l’arme atomique et d’un siège permanent au conseil de sécurité de l’ONU, excusez du peu, oblige chaque citoyen à assumer ce qui permet au président de parler au tyran du jour, qui n’a qu’un objectif, nous diviser, l’épouvantable séquence du Stade de France en témoigne, nous n’avons plus le sens de la responsabilité collective.
Nous n’avons d’autre divinité que cette réalité observable et dont le peuple français est le dépositaire, la patrie des droits de l’homme saura-t-elle enfin assumer son destin, tirer les enseignements de son histoire qui dessinent grâce aux lumières de la raison les fondements de la foi en l’humain, émancipée des oppressions ancestrales et des rituels sacrificiels de domination, à même alors d’inventer ce futur viable qui attend une humanité qui aurait su se réunir librement autrement qu’en admirant la force, en haïssant l’ennemi réel ou supposé, et en méprisant les malheureux.
Rien n’est à l’abri du sort, mais il est certain que ce qui se joue aujourd’hui ici détermine l’avenir de l’humanité, nous avons l’occasion de tirer les enseignements du passé, libre à nous, plutôt que d’assumer notre condition en prenant notre part de responsabilité, d’accuser le riche, l’Arabe ou le pédé, Poutine sera vainqueur, nous l’aurons bien mérité.
Vive la France.
@ Marc Ghinsberg | 23 juin 2022 à 00:28
« Mais ceux qui au second tour de la présidentielle ont mis un signe d’équivalence entre Marine Le Pen et Emmanuel Macron, en se réfugiant dans le ni-ni, portent leur part de responsabilité.
Ceux-là ne peuvent pas dire ce n’est pas moi. »
Je le pense aussi.
Ne pas vouloir voir la différence entre Ensemble (je dirais Ensemble, plutôt que Macron) et le RN, il faut le faire !
Idem d’ailleurs pour ceux qui ont appliqué tous les autres ni-ni dans ces élections. Le ni-ni n’est jamais une option.
@ Achille
Le problème c’est le délai entre la présidentielle et ces législatives.
Macron a joué la montre et il a mis un mois pour trouver une personne acceptant le poste de Premier ministre car à part Segolène Royal, ça ne faisait baver personne.
En gros le Premier ministre n’était même plus un collaborateur mais il était inexistant.
Une possibilité réside dans un nouveau référendum pour un septennat non renouvelable et des élections dans la foulée.
Le Parlement sera bloqué tant que LR n’aura pas le perchoir.
Qu’on apprécie ou pas Macron ça fait deux fois qu’il fait le coup. Déjà souvenons-nous du remplacement de Gérard Collomb par Castaner, remplacement attendu et qui ne venait pas.
Tel un enfant-roi, Macron a cru que c’était joué. Quel manque de lucidité quand à côté Marine Le Pen a évité le débat et a fait mentir tous les commentateurs politiques. Et puis reconnaissons-le, quel que soit leur bord, les Français en ont marre de la racaille dont Sarkozy devait nous débarrasser.
@ Achille | 23 juin 2022 à 08:18
« Les agressions aux abords du Stade de France, montées en épingle par certains médias, y sont pour quelque chose. »
Pourquoi, « montées en épingle » ?
Parce qu’en France les consignes médiatiques sont depuis plusieurs années de minimiser voire d’occulter ce genre de faits inacceptables quand ils risquent de contredire les merveilleuses théories vivre-ensemblistes et autres contes de fées, c’est cela ?
Veuillez vous reporter aux témoignages parus dans les presses britannique et espagnole, non impliquées dans la politique française, vous verrez ce qu’en pensent tous nos visiteurs qui ont cru pouvoir participer en France en toute sécurité à un événement à caractère festif alors qu’ils ont été livrés à la furie de centaines de bandits sans aucune protection de ce qui devrait en principe être des forces de l’ordre.
Ces fait ne sont que le reflet de l’état actuel d’une France dans laquelle une certaine pègre fait la loi, face à des autorités qui détournent le regard.
Et selon vous, il conviendrait de continuer à observer mordicus l’omerta, sans surtout évoquer les faits et leurs auteurs ?
@ stephane | 23 juin 2022 à 09:27
« Macron a joué la montre et il a mis un mois pour trouver une personne acceptant le poste de Premier ministre car à part Segolène Royal, ça ne faisait baver personne.
En gros le Premier ministre n’était même plus un collaborateur mais il était inexistant. »
Dans la mesure où Emmanuel Macron a été réélu, il n’avait nul besoin de se précipiter pour désigner un nouveau Premier ministre. Jean Castex et son gouvernement assuraient la continuité du service.
Il a d’ailleurs choisi une des ministres en place pour le poste de PM (bon choix d’ailleurs).
Ce n’est qu’après les élections législatives qu’il lui revient de remplacer la Première ministre actuelle au vu de la nouvelle Assemblée nationale.
Vu qu’il dispose de la majorité, même relative, cette désignation se fera en concertation avec ses alliés. Mais personnellement je pense qu’Élisabeth Borne est parfaitement à sa place à ce poste.
Catherine Vautrin semble toutefois faire partie des personnalités susceptibles de la remplacer afin de « faire plaisir » à LR et assurer une majorité quasi absolue à l’A.N.
Pas sûr que ce soit une bonne idée. Mais n’anticipons pas.
Extrême cette politique qui ouvre nos frontières à une immigration sans perspective d’intégration. Extrême cette politique qui désindustrialise et creuse un déficit commercial de quelque 85 milliards d’euros. Extrême cette politique où nos grands argentiers vivent dans l’opulence et nous chargent de quelque 3 000 milliards d’euros de dette publique. Extrême ce démantèlement larvé de nos systèmes éducatif et de santé. Extrême cette politique énergétique où nos élus oublièrent que gouverner c’est prévoir. Extrême nos relations avec les autres pays avec en point d’orgue la suppression de notre corps diplomatique.
Extrême que ce naufrage de notre beau pays… La vérité sort de la bouche de nos petits enfants lorsqu’ils font une bêtise : « C’est pas moi, c’est l’autre »…
@ Exilé | 23 juin 2022 à 09:54
« Ces fait ne sont que le reflet de l’état actuel d’une France dans laquelle une certaine pègre fait la loi, face à des autorités qui détournent le regard.
Et selon vous, il conviendrait de continuer à observer mordicus l’omerta, sans surtout évoquer les faits et leurs auteurs ? »
Il n’est pas dans mes intentions de nier les faits inadmissibles qui se sont déroulés au abords du Stade de France par des voyous de la cité voisine.
Mais il faut tenir compte d’éléments cumulés qui ont provoqué ce désordre.
– les faux billets de supporters, tous anglais, qui ont provoqué un bouchon au niveau des guichets.
– la grève de la SNCF qui a désorienté les supporters venus assister au match.
Peut-être aussi une sous-estimation des moyens nécessaires à mettre en œuvre pour ce genre de rencontre sensible de la part de la préfecture de police.
Ainsi qu’un manque de formation de certains policiers qui ont gazé un peu précipitamment certains supporters qui n’étaient pas des hooligans, mais de paisibles pères de famille.
Il n’en demeure pas moins qu’il n’y a pas eu de morts, ce qui est quand même à souligner.
J’ajouterai que depuis ces événements, deux autres matchs se sont déroulés au Stade de France sans incidents, ce qui prouve que des dispositions ont été prises afin que ces agressions ne se renouvellent pas.
L’extrême droite progresse en Europe.
Et avec elle, le souverainisme, l’UE comme bouc émissaire.
Il faut éviter un danger: le rapprochement de la droite classique avec l’extrême droite.
À défaut, la droite classique se fera dévorer par le populisme.
Pour cette raison, en France, LR a maintenant une lourde responsabilité en exerçant des choix non ambigus.
La montée en puissance des extrêmes, de quelque bord qu’elles se situent, était inscrite dans l’ordre des choses depuis 2017.
La stratégie d’EM visant en effet à la quasi-élimination sur l’échiquier politique des partis traditionnels dits de gouvernement, quelle solution s’offrait alors aux électeurs en désaccord avec la politique menée sinon celle de se réfugier d’une part dans l’abstention ou le ni-ni que certains condamnent sur ce blog trop facilement ou de céder d’autre part à la tentation des extrêmes ?
L’électeur ne se lasse-t-il pas à la longue de devoir voter non pas POUR un candidat ou un programme auquel il adhère mais bien plutôt CONTRE le candidat ou le programme adverse qu’il rejette ?
Si aujourd’hui les extrêmes, et il n’y a aucune raison de stigmatiser plus celle de droite que de celle de gauche, tiennent dans le paysage politique français la place qui est la leur, la responsabilité en incombe uniquement à EM, à la stratégie qu’il a menée depuis 2017 pour accéder au pouvoir et s’y maintenir, à sa pratique de l’exercice de ce pouvoir, à son implication dans les deux séquences électorales que nous venons de vivre.
« Je ne suis pas loin de penser aussi qu’il y a des médias qui ont clairement fait progresser le RN. Le Monde et Libération en particulier. » (PB)
Je ne pense pas que les électeurs du RN puissent être exaspérés par les deux torchons que vous citez, puisque leur lectorat est réduit aux classes sociales supérieures et non aux fans du parti de MLP.
Pour le reste, on peut être frappé par la continuation du rejet total de ce parti par l’ensemble des médias qui, une fois de plus restent déconnectés des souhaits des « populations » sur les sujets régaliens et se trompent dans leurs analyses en privilégiant le côté « valeurs » et « moral »…
Le RN en dehors de l' »arc républicain » ? Qui en décide ? Sur quels critères ? L’autre soir un « politologue » qui a son rond de serviette dans l’émission « C ce soir » (France 5) a asséné que le RN était d’extrême droite parce qu’il était en faveur de la préférence nationale.
En ce cas, le nombre de pays proto-fascistes sur notre planète dépasse l’entendement de ce monsieur tant sont nombreux les régimes qui préfèrent protéger et aider leurs populations plutôt que celles qui s’invitent chez eux sans y être expressément invités !
À signaler, une étude de Reuters qui pointe que les Français sont 29 % à faire confiance aux médias ! À l’opposé, les pays germaniques et ceux du Nord de l’Europe ont le plus confiance dans les médias: 69 % en Finlande, 58 % au Danemark, 50 % en Allemagne. Reuters constate qu’en France « les divisions portent davantage sur le revenu et l’éducation que sur l’allégeance à un parti. Pendant les manifestations des Gilets jaunes, par exemple, les médias ont souvent été perçus comme s’alignant sur les élites ».
https://reutersinstitute.politics.ox.ac.uk/digital-news-report/2022
Votre billet est d’une tragique simplicité. Les commentaires me paraissent, peu ou prou, convergents, même le « refoulé » de Tipaza, à la connotation un peu hautaine, mais réactive.
L’élection de Mme Keke qui a été le prétexte à des embrasements verbaux à partir d’un combustible mal défini, réaction chimique observable. Noire ? Enfin, Monerville… Sans expérience ? Mais non, ils sont nombreux dans ce cas, heureusement. Rappelez-vous les députés poujadistes, je me souviens d’un conseiller général communiste qui, en pleine séance, accusait le préfet de vouloir nous « enc*ler dans l’impasse » si, si. Dissimulée ? Déjà, pas sous un voile ; et l’inanité des reproches sans fondement s’est révélée à propos du port du boubou, inadéquat c’est vrai, mais c’est un péché véniel.
Son discours fut un peu ambigu: c’est vrai que, coincée entre Obono et Mélenchon, trotskisme aux commandes, elle est suspecte, jusqu’à plus ample informé. Suspecte, oui, car jamais rien de positif n’est sorti du trotskisme, sauf le piolet qui a interrompu trop tard la méchante vie de son éponyme.
Dans ses premières déclarations publiques, il est vrai qu’elle cantonne sa lutte aux grands mots d’ordre populaires, racisme LGBTisme, sexisme, inégalités, ce qui ne permet pas de jauger sa perspicacité, car ainsi que le disait Duverger à Léo Hamon: « Qui est contre la vieillesse heureuse ? ».
Cette dame a une tâche dont elle ne soupçonne pas l’ampleur: ne pas être une Obono bis, ne pas ressembler à Garrido, c’est déjà plus simple, et tempérer cette radicalité à l’égard de la droite dite extrême, qui a ruiné le régime présidentiel propre au Grand Charles.
Elle a, en regard, une chance: transcender, agir et travailler erga omnes. Car si nous laissons rentrer des Africains et les élisons, ce n’est pas pour qu’ils se montrent aussi niais que nos socialo-communo-trotskistes.
Bonne chance Madame et ne cédez pas aux offres de prêt des couturiers, ça n’a pas porté chance à certaine.
@ Achille
Rien n’obligeait Macron à rien et d’ailleurs il n’a rien fait, laissant dériver sa barque et on voit le résultat.
Maintenant certaines choses l’obligent à…
Personne ne voulait être à ce poste et Castex voulait fuir.
Vous n’allez pas vous non plus essayer de nous la faire à l’envers.
C’est un échec et il devra se cogner Bayrou et nous avec.
@ lucas | 23 juin 2022 à 11:03
Je crois que vous n’avez pas compris la situation. Le vulgum pecus dont je fais partie n’a que faire de ce genre de tractations politiciennes qui durent… qui durent… C’est quoi « le populisme » ? Où vivez-vous donc ?
Vous n’avez donc pas compris le message lancé par les électeurs.
Comme ce pépé par exemple:
https://www.ladepeche.fr/2022/06/21/tarn-apres-le-squat-de-sa-maison-les-ennuis-saccumulent-pour-raymond-retraite-de-82-ans-10387340.php
Là aussi:
https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/aveyron/rodez/tentative-de-meurtre-a-rodez-un-homme-de-35-ans-tente-de-penetrer-arme-dans-un-commissariat-et-poignarde-un-gerant-de-pizzeria-2568084.html
Quasiment rien n’est relayé par les médias nationaux et c’est tous les jours dans la France périphérique… qui vote de plus en plus RN…
Il ne faut quand même pas être grand clerc pour comprendre la situation de ces populaires devenant populistes à vos yeux. Et c’est, je suis désolé de le préciser, quasiment toujours le fait du même type de personnes.
Là, sur les contreforts des Pyrénées, bien à l’abri, le RN n’a pas explosé. Et si le centre social de l’Ousse-des-Bois a complètement cramé dernièrement avec des Tchéchènes mêlés aux bagarres qui ont suivi avec les forces de l’ordre, ne comptez pas sur monsieur Dartigolles pour vous le relater malgré le fait qu’il soit très précisément du coin .
https://www.larepubliquedespyrenees.fr/faits-divers/incivilites/pau-les-habitants-d-ousse-des-bois-degoutes-apres-l-incendie-du-centre-social-du-hameau-10590265.php
Sur ce bonne journée.
À ce qu’il paraît il existe des extrêmes…
Il faut que je vous dise, je n’ai jamais acheté ni lu, ni Libération ni Le Monde.
Comment cela se fait-il ? Ben, je n’en sais fichtre rien… Peut-être que je suis occupée à des choses… Oui, des choses importantes… des choses plus importantes. Je me demande bien lesquelles !??
Me connaissant, je ne vois rien d’important à l’horizon, ni derrière, ni devant.
Des fois, il m’arrive de me retourner sur l’horizon de derrière, et je le trouve aussi vide de sens que l’horizon de devant…
Bref ! Je fais un effort pour m’inquiéter avec vous de ce qui se déroule.
Mais revenons aux extrêmes… La platitude des affirmations des uns et des autres, la vacuité des propos, l’inanité des projets, la pauvreté de la pensée, la débilité d’un idéal bancal, me laissent perplexe.
L’extrémité devrait me faire réagir, mais non, elle me laisse impavide, ce qui me met hors de mes gonds, ce serait plutôt le contraire de l’extrémité, vous voyez ?
L’insuffisance, la mollesse, l’inertie, l’impéritie, et tout cela couronné par une âpreté au gain affichée.
Les fantoches bavards assomment les masses, les masses sont lasses, moi-même je me délasse en dansant sur des airs qui ignorent le drame qui se noue…
Mais rien n’est perdu, et pour vous en convaincre je vais vous faire une confidence, dont je ne suis pas fière mais qui dit une chose vraie, ce qui vous changera des lectures de la presse hâbleuse…
Cette confidence doit rester entre vous et moi, comme je vous le disais, je danse pour oublier, eh bien figurez-vous que je devrais cesser de danser car voici ce qui m’a été révélé par mon seigneur et maître, à la vue de mes contorsions rythmées :
« – Si tu cherches tes clés, elles sont dans ton chapeau de paille, que tu as laissé derrière le pot de verveine ! »
Bon, je ne vous cache pas que j’aurais pu atteindre des extrémités de violence s’il n’était parti, aussitôt, vaquer à ses grandes occupations mondialement connues et reconnues…
Je sais désormais que lorsque je danse et que je crois que je fais la danse des sept voiles, l’autre pense que je cherche mes clés… C’est extrêmement désobligeant pour l’art, dum scribo hora fugit !
Ne serait-ce pas plutôt la droite dite « classique » qui se serait amoindrie elle-même à force de reniements et d’alliances contre-nature avec la gauche ? Jusqu’à se saborder nombre de fois au nom d’un prétendu « pacte républicain » ?
Et MLP n’avait pas tort quand elle ironisait sur l’UMPS… dont Macron, essentiellement opportuniste et sans conviction politique bien ancrée, a dû largement s’inspirer pour bâtir un parti fantoche entièrement à sa botte.
Or que constatons-nous depuis 2012 après tant de tractations plus ou moins obscures, traquenards, poisons médiatiques et calculs de basse politique :
1) Une abstention massive
2) Une non prise en compte des votes blancs en augmentation à chaque élection
3) Un total mépris du citoyen qui lors des deux dernières élections (présidentielle et législatives) n’a même pas eu droit à une campagne présidentielle digne de ce nom !
4) Le traitement à part du RN (comme s’il s’agissait de parias ou d’infréquentables) alors que ce parti est désormais le premier parti d’opposition à l’AN
5) Tandis que les LR courtisés par la Macronie devraient se contenter de miettes du pouvoir et servir de supplétifs ou de porte-bidon au leader en perte de vitesse
Pas étonnant que dans ces conditions des électeurs de la droite « classique » se soient ralliés à un RN dédiabolisé ou aient choisi de voter blanc ou de s’abstenir.
@ lucas | 23 juin 2022 à 11:03
« L’extrême droite progresse en Europe. »
OK. C’est vous que le dites. Admettons.
« Et avec elle, le souverainisme, l’UE comme bouc émissaire. »
Le souverainisme majoritaire date au moins de 2005. Macron n’y est pour rien.
Je pense que c’est très bien le souverainisme. Pourquoi serait-il mieux d’aliéner sa souveraineté ? La réponse n’est pas évidente, d’ailleurs vous ne vous y risquez pas. Je suis partisan d’une Europe confédérale des nations.
« Il faut éviter un danger: le rapprochement de la droite classique avec l’extrême droite. »
Ah bon ? La droite doit rester toute seule ? Elle doit se rapprocher de Macron ? Vous ne le dites pas, c’est pour le suspense ?
« À défaut, la droite classique se fera dévorer par le populisme. »
LR + RN = 2RN ? C’est ce que vous voulez dire ? Et pourquoi pas = 2LR ? Les LR sont plus branques que les RN ou vous avez lu ça dans le marc de café ?
Non, vous savez pourquoi et vous ne le dites pas par modestie.
Ce qui rend l’alliance impossible c’est que le RN envisage une politique économique de type fasciste, la même que Mélenchon, et à cause de ce point essentiel il ne peut pas y avoir d’accord entre le RN et LR. Si le RN abandonnait cette politique économique pour une politique libérale (ce qu’on appelle en France ultra-libérale, et qui serait en réalité tout juste à peine libérale, mais serait tout de même un grand progrès sur l’existant), il perdrait la clientèle des ronds-points et des bistros et se retrouverait à nouveau à quelques %. Donc il ne le fera pas. L’obstacle est là, pas sur la politique de contrôle de l’immigration, LR a la même en version intelligente.
« Pour cette raison, en France, LR a maintenant une lourde responsabilité en exerçant des choix non ambigus. »
Vous connaissez les choix non ambigus qui seraient les choix victorieux ? Il faut le dire. Ne nous laissez pas languir.
Pas de réponse. Il n’y a personne au numéro que vous avez demandé. lucas est en RTT.
Si vous en cachez plus que vous en montrez vous n’avez aucune chance dans le métier.
Attention à ne pas trop se gargariser. 7/20 dont 2 pour le gobelet. 🙂
Ce qui est sûr c’est que nous ne devons pas avoir de gros soucis dans notre pays. Il suffit de voir le Président du Sénat… Bon, il paraît que le stress de haute intensité fait grossir, dans son cas je pense que la sauce grand veneur est son adrénaline à lui, sa mauvaise graisse.
On veut du lutteur, du qu’y y met la tête, qui gratte les ballons, qui envoie du jeu et des rucks… Nous n’avons que des gazelles et la plus belle des démocraties s’appuie sur un jeu ouvert et offensif comme le Stade.
Après le Covid, c’est l’Assemblée, un pays de gâtés nous sommes, on pinaille, on discute, on en remet une couche, l’Ukraine à l’envi, à vomir, et d’un coup plus rien. Nous avons toujours eu besoin des autres.
L’Ukraine du courage, oubliée, plus rien, comme d’habitude les lâches de l’info, médias des biftons et de la pub, pays de la débâcle sera toujours… Demain attaqués, des Bourgeois de Calais.
Je lis tout ce qui me passe sous les yeux (…presque, faut pas exagérer non plus), mais relire Céline c’est se redonner vie et pas mégoter pour des histoires de bonbons, et d’électrification de bagnole.
On pourrait penser l’espoir, mais au fond à part passer la serpillière on ne sait plus quoi faire.
Le pays n’a plus un rouble. Tout le reste est littérature.
@ Achille | 23 juin 2022 à 10:36
« les faux billets de supporters, tous anglais, qui ont provoqué un bouchon au niveau des guichets. »
Cette affaire de faux billets – qui étaient d’ailleurs loin de tous l’être – a pour le coup été montée en épingle par M. Darmanin et ses services pour masquer leur incompétence sous des problèmes d’organisation propres au monde du football pour faire diversion afin de ne surtout pas évoquer les événements graves de délinquance voire de quasi-criminalité qui se sont produits parfois loin du SDF jusque dans les transports en commun, avec toute une partie de la région parisienne abandonnée aux bandits.
Ce qui n’avait aucun rapport avec la nature des billets.
https://rmcsport.bfmtv.com/football/ligue-des-champions/chaos-au-stade-de-france-2-800-faux-billets-ont-ete-scannes-a-l-entree-du-stade-de-france_AV-202205310374.html
« Il fallait activer les billets électroniques, et il y a eu des pannes, des bugs informatiques au niveau des portiques qui ont fait que certains vrais billets ont été scannés comme faux. »
« Si je dis :
– l’Algérie aux Algériens, tout le monde dit bravo !!!
– la Tunisie aux Tunisiens, tout le monde dit bravo !!!
– la Turquie aux Turcs, tout le monde dit bravo !!!
– l’Afrique aux Africains, tout le monde dit bravo !!!
– la Palestine aux Palestiniens, tout le monde dit bravo !!!
Mais quand je dis « la France aux Français », on me traite de raciste ! »
Coluche (1944-1986)
À propos de Nupes et de leur photo de groupe sur les marches de l’Assemblée nationale, quelle remarquable image de la France ils ont transmise au monde ce jour-là : une bande de SDF débraillés, mal lavés, mal peignés, et pourtant personne ne les a critiqués !
On a hurlé au scandale sur l’histoire du Stade de France dont les coupables étaient les syndicats et les fans de Liverpool mais sur ce spectacle Nupes immonde, rien !
Du moins en France car j’ai reçu quelques emails de proches qui m’ont « félicité » pour cette « mostra » et « fashion-display » de l’élégance française !
Aucune critique côté foot car pour les Italiens et les Britanniques, qu’il y ait le chaos près et dans les stades de foot est un « non event » !
@ Exilé | 23 juin 2022 à 15:29
« Il fallait activer les billets électroniques, et il y a eu des pannes, des bugs informatiques au niveau des portiques qui ont fait que certains vrais billets ont été scannés comme faux. »
Ce n’est quand même pas au ministre de l’Intérieur et au préfet de police de Paris de s’occuper de ces problèmes d’intendance !
@ Achille | 23 juin 2022 à 18:46
« Ce n’est quand même pas au ministre de l’Intérieur et au préfet de police de Paris de s’occuper de ces problèmes d’intendance ! »
Bien sûr que non, c’était juste pour indiquer que l’affaire dite des faux billets est plus complexe que ce que M. Darmanin avait laissé entendre.
Cela a aussi expliqué une partie des blocages constatés aux entrées et divers cafouillages, y compris de la part des forces de l’ordre (gazages inappropriés par exemple).
Mais, encore une fois, le problème principal n’est pas là mais du côté des agressions des supporteurs par des racailles.
@ stephane | 23 juin 2022 à 12:47
« Personne ne voulait être à ce poste et Castex voulait fuir. »
Comment ça, personne ne voulait être Premier ministre ? J-L Mélenchon le voulait bien lui et même le revendiquait haut et fort !
Ne me dites pas que vous n’avez pas vu ses affiches placardées à tous les coins de rue, y compris sur les espaces non autorisés !
@ Achille | 23 juin 2022 à 18:46
Bien répondu Achille.
Les responsables de l’UEFA qui entendent tout contrôler à l’entrée et à l’intérieur des stades ne toléreraient d’ailleurs pas que la police vienne fourrer son nez (en amont) dans leurs petites affaires, les stadiers, seuls, étant chargés du service d’ordre notamment à Paris. Bien contents au contraire de l’appeler au secours quand leurs vigiles sont débordés ! Exception faite en province où quelques policiers appartenant à une nouvelle unité dénommée SIR sont chargés d’établir une synergie de l’intérieur du stade avec leurs collègues se tenant à l’intérieur afin de repérer les voyous et anticiper d’éventuels débordements.
La police et la gendarmerie nationale se tiennent donc pour l’essentiel en périphérie et ne peuvent intervenir sur le « territoire » affecté aux stadiers qu’en cas de grave dérive ou émeute, c’est-à-dire quand la pagaille est généralisée, devenue incontrôlable et qu’il faut (nécessairement) cogner ou balancer du lacrymo pour repousser les émeutiers et rétablir l’ordre !
C’est pourtant facile à comprendre !
Apparemment pas pour certains qui aveuglés par leurs préjugés et sans chercher plus loin que le bout de leur nez veulent absolument se faire la police en général et Darmanin en particulier…
@ Axelle D
« La police et la gendarmerie nationale se tiennent donc pour l’essentiel en périphérie et ne peuvent intervenir sur le « territoire » affecté aux stadiers qu’en cas de grave dérive ou émeute, c’est-à-dire quand la pagaille est généralisée, devenue incontrôlable et qu’il faut (nécessairement) cogner ou balancer du lacrymo pour repousser les émeutiers et rétablir l’ordre! C’est pourtant facile à comprendre ! »
Cela ne disculpe pas la police de ses méthodes qui sont d’un autre âge comparativement à ce qui se fait chez nos voisins. Cela ne disculpe pas le comportement de Didier Lallement qui a tout fait pour ignorer la question de cette comparaison avec nos voisins, qui lui a été posée lors de son audition au Sénat. L’art de répondre à la question sans y répondre, en se retranchant derrière son statut de haut fonctionnaire pour exiger du calme de la part des gens qui l’interrogent… c’est là qu’on voit la connivence vis-à-vis de la haute administration: incapable de les passer sur le gril dans une audition comme on le fait au pays du nazisme antipoutinien: les États-Unis.
Ces auditions au Sénat ne servent à rien si on empêche les gens de pousser Lallement jusque dans ses retranchements. Là, Lallement a monopolisé la parole. La tchatche, la tchatche, le lustrage des fonctionnaires sous ses ordres, les regrets, le blabla, etc. La logique, dans une telle audition, serait que les gens qui questionnent doivent parler au moins sinon plus que le bonhomme qui passe sur le gril. Là, c’est une opération de com’ publique. Quand Zuckerberg passe devant le Sénat aux States, il fait moins le mariole que Lallement…
Et tout cela ne change rien au fait que la police ne s’est pas comportée correctement.
Même s’il y avait eu des faux billets, et même si les stadiers jouent perso.
Et il n’y a pas d’excuses: si les autorités publiques jugent que la police a à intervenir, les stadiers ont à obtempérer. À ma connaissance, les stadiers n’ont pas cogné sur les policiers.
Un peu facile de rejeter la faute sur les stadiers.
Et c’est le politique qui a voulu cette finale à Paris plutôt qu’à Saint-Pétersbourg. Il faut assumer un peu, quand même.
Ce que Monsieur Lallement ne fait pas.
Faudrait envoyer nos sénateurs en stage aux États-Unis pour qu’on leur explique qu’un « exercice de contrôle » a le droit d’être un peu punchy…
Là, c’est de la guimauve. Du marshmallow. Aucun punch.
Là, c’est Lallement qui fait un cours magistral. Ce n’est nullement Lallement qui passe sur le gril. La logique d’un « exercice de contrôle » est ici donc inversée.
Avec le Chef Nupeste les jours de la Paulice sont comptés. Plus de flics, les passants dans la rue ne seront plus flingués. Plus de KGB, de Stasi, de Gestapo, de police politique, le marxisme c’est fini ni ni.
Infos Axelle D « Exception faite en province où quelques policiers appartenant à une nouvelle unité dénommée SIR sont chargés… » du niveau de ses infos sur les GIR.
« À l’occasion du match de championnat Lyon-Nice du 27 février 2010, la DDSP du Rhône a testé, pour la première fois en France, une unité spécifique qui permet de renforcer la sécurité dans les stades de football, en luttant notamment contre les fauteurs de troubles qui empoisonnent l’univers du ballon rond. Cette unité, la section d’intervention rapide […] La création de ces SIR s’inspire d’une expérience qui avait été menée en Seine-Saint-Denis […] L’expérience a duré dix ans ».
https://www.interieur.gouv.fr/Archives/Archives-des-actualites/2010-Actualites/SIR-dans-les-stades
En clair, le nouveau truc d’Axelle D. existe depuis 12 ans à l’échelle de la France et 22 ans à l’échelle de la Seine-Saint-Denis. Que des infos de qualité.
Petit rappel :
LR 61 voix
NUPES = LFI 73 + PS 28 + EELV 22 + PCF 12 + DVG 5 = 140 voix
Ensemble = Renaissance 171 + MoDem 48 + Horizon 27 = 246 voix.
On notera que le parti Renaissance à lui seul a plus de voix que le groupe NUPES.
Mais qu’importe ! Cela fait deux mois aujourd’hui qu’Emmanuel Macron a été réélu et un peu plus d’un mois qu’Élisabeth Borne a été nommée Première ministre et déjà certains ténors de l’opposition, (pas des plus fufutes, il est vrai) réclament leur démission.
– Pour les uns c’est le Président qui doit démissionner, invoquant en mots grandiloquents la démission du Général qui avait été désavoué en 1969.
En fait, ceux qui se plaignaient hier que le Président avait une majorité absolue lors de son premier mandat, considèrent qu’il n’a plus de légitimité vu qu’il n’a plus la majorité absolue. Faudrait savoir !
– Pour les autres la Première ministre doit démissionner au motif que c’est une tradition après les élections législatives. Ce qu’elle a fait, mais le Président l’a refusé.
Qu’à cela ne tienne, J-L Mélenchon et quelques autres considèrent qu’elle n’est plus représentative de la nouvelle Assemblée nationale et doit se soumettre à un « vote de confiance ».
Depuis quand ce sont les députés qui désignent le chef du gouvernement ?
Si l’opposition veut espérer disposer de la confiance des Français, la seule qui compte, il serait temps qu’elle change d’attitude. C’est le moins de ce que l’on soit en droit d’attendre de représentants du peuple.
Peut-être y aura-t-il alors moins d’abstentionnistes !
Comme l’a fait remarquer Patrick Cohen à Aurélien Pradié, dans l’émission C à vous : « Vous voulez imposer votre programme alors que le programme qui a obtenu la majorité par 4 tours de scrutin, c’est celui d’Emmanuel Macron ! Vous préférez l’intérêt du parti à l’intérêt du pays ! »
Tout est dit !
@ Claude Luçon
@ Marcel P
Les Cerfs-volants – Chapitre XIX
à propos de l’Allemand (Hans) :
« C’était toute la supériorité dédaigneuse, héréditaire comme la vérole, de ceux qui tenaient de naissance le privilège de mépriser. »
J’aime beaucoup. Ceci aussi :
« Tad, qui venait d’avoir dix-neuf ans et souffrait de se trouver à ce carrefour d’âge où la virilité aspire déjà à des accomplissements que l’adolescence interdit encore, évoquait la guerre perdue des républicains espagnols contre Franco, avec une passion dans la voix qui devait être celle des compagnons de Byron ou de Garibaldi. Mme Bronicka l’écoutait avec consternation, en triturant les miettes de pain sur la table. Que son fils se laissât aller à une pareille ferveur pour la mémoire d’une Catalogne où les anarchistes avaient dansé dans les rues avec les momies des religieuses déterrées, ne faisait que confirmer à ses yeux, ainsi qu’elle nous le répétait, l’influence néfaste exercée sur la jeunesse par Picasso, car il ne faisait pas de doute pour elle que toutes les horreurs qui avaient eu lieu en Espagne étaient plus ou moins directement son œuvre. Cela avait commencé, nous dit-elle, de cet air que Tad appelait « définitif », avec les surréalistes. »
Extra.
Autre chose : j’ignorais le nom de James Jones et par conséquent qu’il eût cette dimension.
Merci.
@ F68.10 | 24 juin 2022 à 01:07
La commission d’enquête parlementaire est une foutaise, un court-circuit pour dévier le mécontentement populaire. Calmez-vous, la commission parlementaire va tout nous dire !
J’ai suivi celle de Cahuzac et celle de Benalla (Kohler, quel exploit !).
Je n’ai pas perdu de temps à écouter Lallement (même sans casquette). À quelques mois de la retraite, il les méprise.
« Le Front républicain est apparu de plus en plus comme une offense à une démocratie honnête et transparente, l’anti-macronisme l’ayant « liquidé » le 19 juin. » (PB)
Il faut tout de même reconnaître que ce prétendu front républicain, ourdi par des officines pour museler une partie de l’électorat supposé mal voter, est un véritable scandale.
Ainsi, en France, alors que tous les donneurs de leçons de démocratie et toutes les ligues de vertu nous serinent l’air de la lutte contre l’exclusion à tout propos et souvent hors de propos, un ostracisme quasi généralisé a été imposé comme s’il allait de soi et nous en avons même parfois des retombées fétides dans certains commentaires sur ce blog.
Il serait temps que cette atteinte cynique à la liberté, à l’égalité et à la fraternité de la part de malfaisants qui s’abritent derrière ces notions pour les fouler aux pieds disparaisse une fois pour toutes, et pas seulement du paysage électoral.
@ Marcel P | 24 juin 2022 à 08:20
Je vous ai appris un truc et aussitôt vous pinaillez bêtement en sortant une info copiée-collée qui confirme exactement ce que j’avais écrit : à savoir que la SIR (unité de la PN affectée à la police des stades), « testée » (voir la définition) en 2010 dans une seule ville et qui s’est étendue par la suite (progressivement) à certaines grandes agglomérations, est effectivement d’apparition récente.
Quant à l’expérience en Seine-Saint-Denis, ce ne fut justement qu’une expérience.
@ Achille 24/06/22 08:55
« Vous voulez imposer votre programme alors que le programme qui a obtenu la majorité par 4 tours de scrutin, c’est celui d’EM ! » (Patrick Cohen).
On peut effectivement voir les choses sous cet angle et il est incontestable qu’il y a du vrai dans cette analyse, à l’exception près cependant, et qui n’est pas négligeable, du poids de cette majorité !
Certes, EM à titre personnel et le groupe Ensemble pour ses représentants à l’Assemblée, sont sortis gagnants des scrutins qu’ils affrontaient. Cela signifie donc qu’ils ont bien obtenu, l’un comme l’autre, une majorité mais vous admettrez cependant avec moi qu’une majorité ne vous confère pas les mêmes capacités d’action, les mêmes marges de manœuvre, selon qu’elle est forte, nette, sans ambiguïté ou au contraire étroite, fragile.
En revanche, les partis d’opposition ne sont pas mieux lotis, loin s’en faut, et n’ont donc à ce titre nullement à réclamer les têtes de quelque membre que ce soit de l’exécutif en place. Nous ne sommes plus à l’époque de la Révolution. Qu’ils montrent pour l’heure plus d’humilité et qu’ils réfléchissent plutôt, dans un esprit de responsabilité, à la manière d’éviter tout blocage de nos institutions dans le contexte actuel.
@ Achille | 24 juin 2022 à 08:55
Votre décompte est très révélateur de vos biais.
En reprenant vos nombre on arrive à un total de 447 député dont 246 de la majorité. De fait, sur cette base, Ensemble! est effectivement majoritaire.
Or, il me semble que l’Assemblée nationale comporte 577 députés et il est d’ailleurs assez surprenant de ne pas trouver sur son site Internet la composition des groupes.
En revanche, les résultats définitifs de la France entière figurent sur le site du ministère de l’Intérieur (https://www.resultats-elections.interieur.gouv.fr/legislatives-2022/FE.html). Sauf erreur de ma part, le ministère de l’Intérieur ne détaille pas encore le bilan par parti. Il accorde à :
– NUPES : 131
– Divers gauche : 22
– Régionalistes : 10
– Divers : 1
– Ensemble! : 245
– Divers centre et UDI : 7
– LR : 61
– Divers droite et droite souverainiste : 11
– Rassemblement national : 89
Il est difficile d’en tirer des plans sur la comète sauf à confirmer que monsieur Macron dispose de 245 députés contre 332, loin de la majorité absolue qui est fixée à 289. Il lui manque donc 44 députés pour atteindre cette majorité absolue perdue le 19 juin.
Vous avez par ailleurs l’art d’interpréter les commentaires de manière fort approximative, particulièrement les miens. Il est donc surprenant de lire sous votre plume : « Pour les uns c’est le Président qui doit démissionner, invoquant en mots grandiloquents la démission du Général qui avait été désavoué en 1969.
En fait, ceux qui se plaignaient hier que le Président avait une majorité absolue lors de son premier mandat, considèrent qu’il n’a plus de légitimité vu qu’il n’a plus la majorité absolue. Faudrait savoir ! »
Je vous rappelle simplement que monsieur Macron tire sa légitimité, non seulement des résultats de son élection qui sont juridiquement incontestables, mais aussi du respect de la lettre et de l’esprit de la Constitution qui fixent notamment les attributions du président de la République et celles du Gouvernement dirigé par le Premier ministre.
Par ailleurs, en matière de légitimité, je ne suis pas le seul à considérer que la légitimité des élus repose en outre sur la part de l’électorat qui a réellement voté pour eux. Cela vaut pour les maires, les députés ou le président de la République. Compte tenu des taux d’abstention très élevés que nous constatons, la plupart sont effectivement « mal élus » car souvent avec moins de 20 % des inscrits. Par voie de conséquence, une grande part de citoyens en arrive à contester sur ce fondement la manière dont ils sont gouvernés.
Enfin, je souligne seulement que monsieur Macron, du fait même qu’il ne dispose plus d’une majorité absolue, ne pourra plus gouverner comme il l’a fait pendant son premier mandat. Il devra accepter que ses projets législatifs soient soumis à l’obtention d’une majorité sur chacun d’entre eux. Et c’est là la fonction même du Premier ministre, chef de la majorité, que de négocier avec tous les partis politiques pour obtenir à chaque fois une majorité, par adhésion ou abstention d’un nombre suffisant de députés. Et il me semble que le retour aux pratiques de l’Assemblée précédente, à savoir le rejet systématique des amendements apportés par le Sénat pour en revenir strictement au projet gouvernemental, ne sera plus possible.
Au bilan, monsieur Macron devra intégrer la nouvelle donne et composer avec les partis n’appartenant pas à Ensemble!.
@ Michel Deluré | 24 juin 2022 à 11:37
Nous sommes bien d’accord sur ce point.
Je pense notamment à LR qui en avril dernier reprochait à Emmanuel Macron de piquer le programme de Valérie Pécresse et qui aujourd’hui, par la voix de Christian Jacob, joue les mijaurées en disant qu’il n’appliquerait pas son programme.
Il est vrai que ce dernier n’est pas le couteau le plus affûté du tiroir. 🙂
@ Achille 8h55
« Vous voulez imposer votre programme alors que le programme qui a obtenu la majorité par 4 tours de scrutin, c’est celui d’Emmanuel Macron ! Vous préférez l’intérêt du parti à l’intérêt du pays ! »
Sauf que les électeurs avaient toute latitude pour offrir à Macron la majorité absolue qu’il attendait sans avoir fait campagne…
Ils ne l’ont pas fait et si l’Elysée avait deux sous d’intérêt pour le vote populaire, il devrait s’interroger sur les raisons qui les ont conduits, soit à rester chez eux, soit à voter pour d’autres candidats.
En démocratie, on ne commence pas par proclamer que les projets de Macron (on n’ose dire les sous-fifres élus en son nom) sont d’intérêt général. La majorité en nombre de sièges doit concevoir des législations (le moins possible de mon point de vue) amendables au sein des commissions de l’AN.
Les frustrés du pouvoir ont pris leur revanche, ce qui est logique dans le jeu parlementaire, mais en France on n’a pas l’habitude…
@ Catoneo
« La commission d’enquête parlementaire est une foutaise, un court-circuit pour dévier le mécontentement populaire. Calmez-vous, la commission parlementaire va tout nous dire ! J’ai suivi celle de Cahuzac et celle de Benalla (Kohler, quel exploit !). Je n’ai pas perdu de temps à écouter Lallement (même sans casquette). À quelques mois de la retraite, il les méprise. »
Cela pourrait être différent.
J’aime bien suivre les auditions américaines. Je n’aime pas suivre les auditions françaises.
La différence tient au fait qu’ils ont le droit de cuisiner, aux States. En France, il faut rester poli et respectueux avec Monsieur Lallement et le laisser nous expliquer.
Je ne veux pas que Lallement m’explique. Je veux que Lallement réponde point à point, de manière courte et précise, à des barrages de questions.
Je vous remets du Cahuzac ?
« Je ne peux pas vous répondre. » — J. Cahuzac.
Ah ? OK…
« Ils inversent totalement les rôles. » — Manuel Bompard, LFI
Rappel:
Ensemble!: 245 sièges
NUPES: 131 sièges
Non. C’est Bompard qui cherche à inverser les rôles.
Pour que la NUPES forme une coalition, il faudrait qu’ils s’allient avec la droite (LR, 61 sièges) ou la droite anti-démocratique (RN, 89 sièges).
Monsieur Bompard a du mal avec le concept de l’addition.
Monsieur Bompard ne veut pas de gouvernabilité en France. Monsieur Bompard est anti-démocrate.
Il ne suffit pas d’ânonner qu’on est républicain quand on est anti-démocrate.
On veut nous vendre de la bagnole électrique, les politiques sont au bout, le monde est inondé de véhicules, et pourtant la bagnole électrique pollue autant que la voiture thermique.
Amis du jour conservez votre voiture essence 4 temps, demain sera un autre jour:
https://www.presse-citron.net/porsche-nouvel-investissement-de-taille-dans-lessence-synthetique/
Les politiques mentent, nous racontent des balivernes, sans tissu de transport adapté (et on en est loin), il faudra toujours Beau de Rochas pour nous déplacer.
Que la politique soit de droite ou de gauche rien n’y fait, il faut remplacer le parc automobile mondial quoi qu’il en coûte, comme dit mon voisin, faire et défaire c’est toujours travailler.
Que le moteur soit thermique ou électrique, le reste est de même conception, tout le reste, alors les politiques nous prennent pour des couillons.
Je suis favorable à la politique de la réhabilitation des immeubles, mais personne n’investira des dizaines de milliers d’euros pour un logement durement acquis, c’est le premier devoir à accomplir, plus qu’aider, financer l’immobilier parce que c’est pérenne.
Qu’on laisse faire le citoyen de la clope et du gasoil… Vous avez vu le prix d’un fer à repasser électrique sur quatre roues ?
Macron n’est pas un technicien, il ne connaît pas la culture scientifique, celle qui fait partir d’un terrain vierge et qui livre un ensemble de coronographie dernier cri, opérationnel en moins de temps qu’il ne faut pour le dire.
Ambulatoire privé, je suis resté scotché de l’organisation millimétrée, je comprends aujourd’hui que l’hôpital public est à l’agonie.
Pour la même durée d’intervention, pratiquement 4 heures séparent les deux avant d’être libéré. Je juge le technique, la compétence non, ils ont pourtant le même permis de conduire, le pilotage est différent… Pour m’étonner en matière de pilotage il en faut (pilotage de chantier est un métier aussi), mais là chapeau le service d’une clinique privée ou du moins le service concerné: conventionné secteur 1.
Nous avons affaire à des gazelles, il reste un boulot immense pour réformer l’hôpital public, année après année rien ne bouge, c’est déjà trop tard.
Winston avait une âme, rien n’est perdu ?
« Quand survient un malheur, il est tout à fait possible qu’il vous évite un malheur plus terrible encore. Et, quand vous commettez une erreur grave, elle peut vous être plus utile que la décision la mieux pesée. »
Macron ne savait pas la vie, c’est un scolaire, il va maintenant apprendre à la connaître c’est un moindre mal.
« …la droite anti-démocratique (RN, 89 sièges) »
Rédigé par : F68.10 | 24 juin 2022 à 14:03
Pouvez-vous développer, en quelques lignes, en quoi le RN est-il anti-démocratique ?
Programme, déclarations, faits concrets, votes, etc.
Merci.
Ainsi, Philippe Bilger avoue continuer de lire Le Monde…
Pour ma part, j’ai raréfié ma pratique après une petite expérience vécue in situ.
Quelques années après l’indépendance de l’Algérie, je dirigeais à Alger une entreprise française. Un beau jour, un chauffeur de la société, Algérien habituellement pondéré, est très en colère.
– Ah, les c*ns, « ils » ont nationalisé les cimenteries, résultat: les usines ne marchent plus, j’ai eu besoin d’un sac de ciment pour réparer un mur, je n’en ai trouvé nulle part, sauf un au marché noir que j’ai dû payer 1 500 francs !
Peu après, la Une du Monde annonce un grand reportage que l’envoyé spécial Machin vient de rapporter d’une visite de plusieurs semaines en Algérie. Ce qu’il a vu est si impressionnant que le quotidien en étalera la publication sur X numéros.
Et la première phrase du premier épisode de « Algérie, An N » ( 6 ou 7) nous prévient d’une phrase dont je me rappelle parfaitement la substance: « Il y a en Algérie une telle croissance économique, et si brutale, notamment dans le secteur du Bâtiment et des Travaux publics, que le ciment vient à manquer ».
L’Ambassade de France, désolée, nous explique que Machin s’est interdit tout contact avec des Français pour que ses constatations ne soient pas polluées par des esprits malveillants et qu’il a même boudé l’Ambassade. Il n’était accompagné durant son long périple que d’un fonctionnaire du ministère algérien de l’Information.
Macron se comporte bien mal avec Madame Borne. Ça n’étonnera personne : une ixette sous les ordres d’un nanarque, ça craint.
Lyudmyla Tautiyeva, il faut l’écouter, hier soir elle avait de gros accents de tristesse, elle alerte, elle se bat avec ses armes à elle. Elle a raison de ne pas lâcher un pouce de terrain, car demain ce sera nous, les pouvoirs autoritaires ne comprennent que la trique ou le knout.
« C’est pas moi, c’est l’autre ! », formule de ceux qui n’ont rien vu venir, des batouilles magnifiques. Universelle formule des cancres qui se défaussent.
@ caroff | 24 juin 2022 à 12:41
« Sauf que les électeurs avaient toute latitude pour offrir à Macron la majorité absolue qu’il attendait sans avoir fait campagne.. »
Ah oui et pourquoi l’auraient-ils fait ? Emmanuel Macron, ils s’en fichent, tout comme ils se fichent de J-L Mélenchon, Éric Zemmour, Yannick Jadot et les autres.
Plus de la moitié des électeurs ne vont pas voter car ils ne croient plus aux vertus de la politique. Ils ont vu la droite au pouvoir, ils ont vu la gauche. Ils ont vu aussi la droite et la gauche en cohabitation. Rien n’a vraiment changé dans leur quotidien. En tout cas pas grand-chose.
En clair ça fait cinquante ans qu’ils ont l’impression de se faire balader par les politiques de tous bords.
L’autre petite moitié, celle qui prend encore le temps d’aller voter, en particulier les seniors qui vont aux urnes par tradition, un peu comme des fidèles se rendent à la messe le dimanche, ne retrouve plus ses repères : Jaurès à gauche, de Gaulle à droite. (Je ne m’attarderai pas sur Mitterrand ou Chirac qui sur le plan historique ne représentent rien ou presque.)
Il n’y a plus de séparations suffisamment marquées entre la gauche, défenderesse des valeurs sociales et la droite, rempart des valeurs traditionnelles transmises par nos ainés.
Désormais ce sont les extrêmes qui mènent la danse : la dictature du prolétariat d’un côté, un nationalisme intransigeant voire xénophobe de l’autre.
On est mal. On est très mal !
@ Robert | 24 juin 2022 à 12:36
« Je vous rappelle simplement que monsieur Macron tire sa légitimité, non seulement des résultats de son élection qui sont juridiquement incontestables, mais aussi du respect de la lettre et de l’esprit de la Constitution qui fixent notamment les attributions du président de la République et celles du Gouvernement dirigé par le Premier ministre. »
Quand je lis cet article de la Constitution:
https://www.legifrance.gouv.fr/loda/article_lc/LEGIARTI000006527483
j’ai l’impression qu’il y a comme un empiètement de la part du Président dans les attributions du Gouvernement.
@ sbriglia
« Pouvez-vous développer, en quelques lignes, en quoi le RN est-il anti-démocratique ? Programme, déclarations, faits concrets, votes, etc. Merci. »
Mais bien sûr :
Article 11.
@ Achille 17h29
« Ah oui et pourquoi l’auraient-ils fait ? Emmanuel Macron, ils s’en fichent, tout comme ils se fichent de J-L Mélenchon, Éric Zemmour, Yannick Jadot et les autres. »
Vous ne m’avez pas compris: les électeurs français ont réparti leurs votes de telle manière que la majorité absolue a glissé des mains de Macron. Je ne parle pas du problème de l’abstention qui nécessite un décryptage particulier, mais il est avéré que les retraités trouillards et conservateurs ont eux votés pour Macron mais pas en assez grand nombre !
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@ Yves 16h25
« L’Ambassade de France, désolée, nous explique que Machin s’est interdit tout contact avec des Français pour que ses constatations ne soient pas polluées par des esprits malveillants et qu’il a même boudé l’Ambassade. »
Figurez-vous que le correspondant du Monde dans les années 1978-1892 avait écrit un article insultant sur les coopérants français sans jamais en avoir rencontré un.
Le précédent correspondant avait écrit dans un moment d’enthousiasme délirant à l’égard de Boumédiène que le développement économique de l’Algérie était tel que son PIB allait bientôt égaler celui de l’Espagne… ce qui était proprement invraisemblable !!
Mais celui-là, comme les autres, passait sa vie à lécher les babouches des colonels du FLN.
Quand on a des Arabes chez soi on ne se préoccupe pas du réchauffement des mers septentrionales, lequel va priver les Putin belliqueux de tous les temps du mythe récurrent de l’accès aux mers chaudes.
On se met à rêver ! Pour notre bonheur il eut été préférable que Homère naquît dans les steppes de l’Asie centrale.
Avec Alexandre on a laissé passer la deuxième chance.
On imagine un monde où les barbares auraient été parqués au pied des monts Altaï.
@ Robert | 24 juin 2022 à 12:36
Dans mon décompte je n’ai pas introduit le RN et quelques DVD dans la mesure où ces députés n’ont pas vraiment intérêt à demander la démission du Président ou la dissolution de l’Assemblée nationale, vu qu’ils sont visiblement très satisfaits du résultat des élections législatives. Refaire une nouvelle élection ne leur serait pas forcément profitable.
Tout simplement.
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@ caroff | 24 juin 2022 à 20:02
« …mais il est avéré que les retraités trouillards et conservateurs ont eux votés pour Macron mais pas en assez grand nombre ! »
Les vieux ont payé un lourd tribu avec la pandémie. Il est probable que le Covid-19 soit responsable de ce manque précieux de voix…
@ F68.10
« Article 11 »
Du règlement intérieur de la RATP ?
Du code civil ? Du code de la Santé publique ? Du code général des impôts ?
Vous êtes un aimable plaisantin… à moins que les cellules capitonnées n’aient affecté vos neurones… les deux hypothèses pouvant se cumuler en ce qui vous concerne.
@ sbriglia
« [Article 11] Du règlement intérieur de la RATP ? […] Vous êtes un aimable plaisantin… à moins que les cellules capitonnées n’aient affecté vos neurones… les deux hypothèses pouvant se cumuler en ce qui vous concerne. »
Je faisais court. Pour ne pas courir le risque que vous me preniez pour une « concierge bavasseuse ».
Le terme « article 11 » faisait référence à la volonté affichée de Mme Le Pen de court-circuiter la Constitution au moyen de l’article 11. De la Constitution. Le règlement intérieur de la RATP ne régit pas nos institutions. Les commentaires de ce blog s’en sont fait l’écho, de cet article 11 que Marine voulait utiliser dans un contexte que la Constitution et le Conseil constitutionnel n’autorisent pas.
C’était il n’y a pas si longtemps que cela, l’élection présidentielle, et ce genre de choses ne sont absolument pas des plaisanteries. Si je suis un plaisantin, vous avez, vous, manifestement, la mémoire courte par rapport au second tour. (De la présidentielle ; pas du second tour de rame de la journée du conducteur du métro de la RATP…) Et si vous vous enquérez de ma « santé mentale », je ne saurais que vous conseiller en retour de tenter un dépistage d’Alzheimer précoce. Car, le second tour, c’était le 24.04.2022. Il y a deux mois. C’est récent.
Donc, oui, quand on viole explicitement les mécanismes prévus par la Constitution ou qu’on parle à haute voix de les violer, on n’est pas un démocrate. Le RN n’est pas démocrate.
Ce qui est assez fascinant, c’est que je tapais, dans le commentaire auquel vous réagissiez, sur la NUPES comme non-démocrate au vu de leur approche du fonctionnement des institutions. Au vu des propos de Manuel Bompard. Et plutôt que de vous réjouir qu’on considère une partie de la gauche comme non-démocrate (ce qui est une plainte récurrente de la droite anti-démocratique à l’encontre des centristes, que de prétendre qu’ils considèrent la NUPES comme plus fréquentable que le RN), eh bien, non, vous ne vous en réjouissez pas. Vous continuez à vous plaindre qu’on ose appeler un chat un chat et un mouvement anti-démocrate un mouvement anti-démocrate. Qu’il s’agisse du RN ou de la NUPES.
Cette façon de tout prendre pour soi, comme vous avez tenté de m’y tenter avec la notion de « concierge bavasseuse », c’est assez psy, entre nous. Et c’est assez partagé dans les rangs de la droite très dure.
On continue de bavasser entre concierges ? Ou vous acceptez que violer la Constitution n’est pas une approche très démocrate. Parce que, sinon, je peux sortir des arguments un peu en dessous de la ceinture (politique) pour expliquer noir sur blanc, par A + B, en quoi le RN n’est pas démocrate ou, au minimum, ne donne aucun gage réel en la matière.
N.B.: Je n’ai jamais prétendu que le statut d’anti-démocratisme du RN ou de la NUPES légitimait leur éviction de la vie politique ou parlementaire par des mécanismes comme le scrutin majoritaire aux législatives. Le jour où je vous entendrai prendre position CONTRE le scrutin majoritaire aux législatives, je prendrai votre plainte d’anti-anti-démocratisme à géométrie variable à mon encontre un peu plus au sérieux. En attendant, j’enfonce les talons dans le sol.
Pour faire bref : les juristes sont divisés pour savoir si le recours à l’article 11 de la Constitution pour mettre en place un référendum de révision est ou non une violation de cette Constitution.
N’étant pas un spécialiste de droit public, quoique juriste, je n’aurai pas la prétention de dicter ma loi sur ce point.
Je note simplement que de Gaulle s’en est, par deux fois, prévalu.
Je relève simplement qu’en l’état de ces divergences et de ces précédents illustres, il n’est pour le moins pas fondé juridiquement et politiquement de déclarer ipso facto le RN de droite anti-démocratique.
Pour clore le débat, que l’on veuille avoir recours par le biais de l’article 11 de la Constitution au référendum de révision ne peut plus être taxé depuis longtemps de « forfaiture » ; laissez les cendres de Monnerville sombrer dans l’oubli.
Mais comme vous avez vocation au tout, l’immodestie de ne pas en prendre conscience et l’impudence de donner urbi et orbi des leçons dans tous les domaines y compris et surtout dans ceux où vous n’avez aucune qualification, je vous invite à méditer le « ne sutor ultra crepidam », ce que mon paysan du coin traduit par « faut pas pét*r plus haut que le c*l des vaches ».
Plus raffiné : l’humilité est l’antichambre de toutes les perfections.
P.-S. : j’avoue ne pas avoir songé à vous pour la concierge bavasseuse… mais puisque vous y tenez…
@ sbriglia
« Mais comme vous avez vocation au tout, l’immodestie de ne pas en prendre conscience et l’impudence de donner urbi et orbi des leçons dans tous les domaines y compris et surtout dans ceux où vous n’avez aucune qualification. »
J’ai effectivement appris que c’était un vilain défaut que de faire preuve de modestie à la demande des autres. Un très vilain défaut.
Pour la version courte.
Nous avons tous un cerveau: c’est cela notre « qualification ». Et vous avez le droit, si vous êtes plus qualifié que d’autres, de transmettre ce que vous savez aux autres plutôt que de vous en dispenser afin de bien faire comprendre qu’il y a des qualifiés et d’autres qui ne le sont pas. Et une fois que plus personne n’ose questionner, par « modestie », les charlatans ont la voie libre. Non merci.
Je maintiens que ces arguties juridiques sur l’article 11 sont un écran de fumée. Il y avait une voie permettant de modifier la Constitution avant l’utilisation de l’article 11 qui aurait mis tout le monde d’accord: l’article 89. Meuh non. Pas la peine de se mettre d’accord en France. Jamais.
Qu’on arrête de me faire passer le RN pour démocrate.
Je vous demande en quoi le RN est un parti de droite anti-démocratique et vous me répondez, comme un je m’en foutiste vautré sur son canapé : « art.11 » !
Je persiste (sottement, je vous l’accorde) à solliciter des explications et vous écrivez « mon cerveau c’est ma qualification… » ce qui est d’une rare crétinerie.
Ci-dessous ma réponse… tirée du site du Conseil constitutionnel.
Faites un break de tranquillisants et ne vous comportez plus comme un adolescent se regardant le nombril les yeux émerveillés…
« Extrait site CC:
Le recours controversé à l’article 11 de la Constitution:
Par deux fois, l’article 11 de la Constitution a été mobilisé pour réviser la Constitution.
Tout d’abord, en 1962, le général de Gaulle engage une révision constitutionnelle modifiant l’article 6 de la Constitution afin de prévoir l’élection du président de la République au suffrage universel direct (jusqu’alors le chef de l’État était élu par un collège électoral). Toutefois, devant l’hostilité parlementaire, notamment sénatoriale, le général de Gaulle décide de recourir à l’article 11 de la Constitution – et non à l’article 89 – qui permet au chef de l’État de « soumettre au référendum tout projet de loi portant sur l’organisation des pouvoirs publics ». Le 28 octobre 1962, le peuple français se prononce en faveur de cette révision constitutionnelle.
Ensuite, en 1969, le général de Gaulle décide de recourir de nouveau à l’article 11 de la Constitution pour soumettre au peuple français une révision constitutionnelle portant sur la régionalisation et la transformation du Sénat. Le 27 avril 1969, le peuple français rejette cette réforme et, le 28 avril 1969, le général de Gaulle décide de démissionner.
Fin de citation. »
La possibilité évoquée par MLP d’agir ainsi vous la ferait donc ranger dans la catégorie de la droite anti-démocratique ?
Limitez-vous à vos expériences médicales.
@ sbriglia
« Je persiste (sottement, je vous l’accorde) à solliciter des explications et vous écrivez « mon cerveau c’est ma qualification… » ce qui est d’une rare crétinerie. »
Non, Monsieur. Ce n’est pas une sotte crétinerie. C’est une réalité. Chacun est libre de penser avec son cerveau. C’est ainsi qu’on monte en compétence sur chaque sujet. Ce n’est pas un bout de papier, qu’on appelle un diplôme, titre, ou autre, qui vous confère autorité intellectuelle incontestable sur un quelconque sujet. Chaque idée valable et sensée est produite par un cerveau. C’est son utilisation qui permet d’évaluer les prétentions des gens qui se cachent derrière des titres ou des qualifications pour pérorer sur le vrai. C’est en utilisant son cerveau qu’on est capable (ce qu’on doit faire) de déterminer le charlatanisme, par exemple, d’un Raoult. Peu importe ses titres.
Ce n’est donc pas une sombre crétinerie. C’est ainsi qu’on procède pour évaluer les prétentions des uns et des autres: en utilisant son cerveau.
« Je persiste (sottement, je vous l’accorde) à solliciter des explications […] Faites un break de tranquillisants et ne vous comportez plus comme un adolescent se regardant le nombril les yeux émerveillés… »
Je n’utilise pas de tranquillisants. Que du café.
Par contre, non, tant que vous ne jugerez pas que mon cerveau est un outil pertinent pour évaluer vos prétentions, celles du Conseil constitutionnel ou celles de toute autre autorité incontestable que vous auriez l’ingénuité de me soumettre, je ne vois pas l’utilité d’entrer en matière avec vous sur ce sujet.
« Je vous demande en quoi le RN est un parti de droite anti-démocratique et vous me répondez, comme un je m’en foutiste vautré sur son canapé : « art.11 » ! »
Vous m’avez demandé de faire court. J’ai fait court. Et oui, j’évite désormais de pondre plus de deux commentaires par jour sur ce blog. Sauf quand on me cherche, en particulier sur la psychiatrie. J’ai donc fait une réplique courte. Vous vouliez du court. Vous avez eu du court. Vous vous plaignez de vos propres exigences en la matière.
« Ensuite, en 1969, le général de Gaulle décide […] La possibilité évoquée par MLP d’agir ainsi vous la ferait donc ranger dans la catégorie de la droite anti-démocratique ? »
Exact.
De Gaulle n’était pas non plus un démocrate. Seulement quelqu’un qui a eu l’art et la manière de sauver les meubles à répétition. Ce dont beaucoup de personnes lui sont, à juste titre, reconnaissantes. Mais ce n’était pas un démocrate.
Je n’idolâtre pas Momo. De Gaulle non plus.
« Limitez-vous à vos expériences médicales. »
C’est de mes expériences médicales que je tire la certitude que c’est avec un cerveau qu’on pense, et pas en se cachant derrière des diplômes ou des titres ou des autorités incontestables pour raconter n’importe quoi. Vous auriez dû le comprendre, depuis le temps.
@ F68.10 | 25 juin 2022 à 16:24
« Vous m’avez demandé de faire court. J’ai fait court. Et oui, j’évite désormais de pondre plus de deux commentaires par jour sur ce blog. Sauf quand on me cherche, en particulier sur la psychiatrie. J’ai donc fait une réplique courte. Vous vouliez du court. Vous avez eu du court. Vous vous plaignez de vos propres exigences en la matière. »
Je partage votre analyse et son expression, mais, vous ne l’ignorez pas, elle peut être parfois légèrement caricaturale, ce que je ne vous reproche pas. Le lecteur devrait être en mesure de faire la part des choses.
Je regrette personnellement que vous vous limitiez propio motu à une participation moindre sous une forme de pression que vous auriez cru devoir identifier. Je ne peux que vous inviter à user de votre liberté. Vous savez qui a ou n’a pas le pouvoir et le droit de décider ce qu’il est ou n’est pas opportun de publier.
La friction avec sbriglia remonte (au moins ?) à la réponse laconique qui m’a surpris aussi, mais que je comprends également car ce débat sur l’article 11 m’a bien occupé il y a quelque mois.
sbriglia est aussi, à mes yeux, un commentateur respectable. Il est en particulier juriste, ce qui est presque une condition pour limiter le nombre de sottises que l’on peut proférer sur ce sujet comme sur la plupart des autres, non pas à cause du contenu technique de cette formation mais par la configuration qu’elle imprime à l’esprit.
Mais il n’est ni politologue, ni historien, ni surtout constitutionnaliste, et les articles 11 et 89 de la Constitution ne sont pas son pain quotidien, sinon la réponse laconique ne l’aurait pas été pour lui.
J’ai en outre le sentiment qu’il a très bien compris ce que vous avez voulu lui dire par cette réponse laconique mais dont la forme choisie lui a paru cavalière, comme elle me l’aurait paru à moi-même bien que je juge possible d’en faire le choix.
Au sujet de l’usage gaullien de l’article 11 il n’est pas constitutionnel mais il est gaullien, c’est d’ailleurs pour cela qu’on l’aime ou qu’on le hait. Mitterrand faisait semblant de le haïr puisque son avenir dépendait du manque d’avenir du Général de Gaulle, moi c’est pour cette raison parmi d’autres que j’aime le Grand Charles.
Marine Le Pen n’est pas le Général de Gaulle et la direction fasciste du RN secondée par des troupes de même inspiration n’en ferait pas un usage tolérable si on lui en laissait la possibilité. Il ne faut pas ignorer cette menace, mais personne ne dit qu’elle a une consistance ni qu’elle est imparable. Simplement, le relooking du RN ne devrait abuser personne.
LFI est une menace beaucoup plus consistante, imminente et dangereuse.
Ce qui doit préoccuper dans l’immédiat immédiat c’est le tropisme poutinien de l’un et de l’autre et des rares spécimens de poutiniens qui sont parvenus à faire de l’entrisme dans d’autres groupes politiques.
Que de blondes sur la photo du groupe RN ! Et on avait dû leur donner la consigne, avec une veste blanche. La vraie France ? Je crois que c’est le message qu’on a voulu donner. Sur moi, ça ne marche absolument pas. Aucune pub n’a d’ailleurs jamais marché sur moi non plus.
@ Pierre Durand
« Je regrette personnellement que vous vous limitiez propio motu à une participation moindre sous une forme de pression que vous auriez cru devoir identifier. Je ne peux que vous inviter à user de votre liberté. Vous savez qui a ou n’a pas le pouvoir et le droit de décider ce qu’il est ou n’est pas opportun de publier. »
La « pression » en question a été parfaitement identifiée, et non pas vague, et je n’ai aucun problème avec le fait qu’on me suggère ou qu’on m’impose certaines règles en la matière. Avant votre venue sur ce blog, il y eu une phase où j’étais plus verbeux et plus punchy. La requête qui me fait maintenant commenter de manière restreinte était légitime.
« sbriglia est aussi, à mes yeux, un commentateur respectable. Il est en particulier juriste, […] Mais il n’est ni politologue, ni historien, ni surtout constitutionnaliste. »
sbriglia pourrait être prix Nobel, rédacteur de la Constitution, ou copain de chambrée en milieu médical fermé, ma réaction, sur le fond serait la même: j’admets la discussion et le débat si possible rationnel. Pas le chantage à la compétence établi via des papiers tamponnés. Je ne nie pas la pertinence de ces papiers dans l’organisation de la société: ils sont nécessaires. Je nie leur pertinence dans le cadre d’une discussion libre, et je nie que ces papiers tamponnés constituent une preuve d’autorité indiscutable. Ils constituent par contre une présomption d’argument « qualifié », qui mérite alors une analyse et discussion. Sauf si on part du principe que mon cerveau ne me « qualifie » pas dans la discussion, auquel cas je ne me sens que peu d’obligations en la matière.
Je pense effectivement que sbriglia a bien compris ce à quoi je faisais référence avec l’article 11. J’ai répondu laconiquement pour deux raisons: 1. le ton un peu trop doucereux de la question, qui me faisait penser à une technique que je ne tiens pas vraiment en odeur de sainteté (le « sea-lioning » et ses variantes) 2. je souhaitais effectivement limiter mes interventions sur ce blog (tout en répondant rapidement) afin de respecter cette règle des deux commentaires maximaux par jour.
« Au sujet de l’usage gaullien de l’article 11 il n’est pas constitutionnel mais il est gaullien, c’est d’ailleurs pour cela qu’on l’aime ou qu’on le hait. Mitterrand faisait semblant de le haïr puisque son avenir dépendait du manque d’avenir du Général de Gaulle, moi c’est pour cette raison parmi d’autres que j’aime le Grand Charles. »
Je ne tiens pas François Mitron en grande estime. Et je ne suis pas assez vieux pour avoir une vénération de Charles. Contrairement à l’une de mes grand-mères. Pas celle qui a toujours voté RN depuis qu’elle a plié bagages en Algérie. L’autre.
Je considère surtout qu’une Constitution doit avoir une interprétation restrictive et non pas élastique. Ce n’est qu’à ce prix qu’on peut prétendre bâtir un consensus pour la faire respecter. Si l’interprétation restrictive pose problème, que ce problème soit juridique, politique, métaphysique, ou une questions de goûts et couleurs, on passe par l’article prévu à cet effet pour réviser la Constitution. Si la Constitution ne dispose pas d’un tel article, elle est illégitime à mes yeux. Mais cet article existe bel et bien: le 89. Pas le 11.
Maintenant, oui, je désapprouve fortement l’immobilisme du Sénat en matière de révision de la Constitution. La démocratie ou la République, ce n’est pas nécessairement ânonner que le Parlement est la Nation (i.e. la France dans une continuité temporelle) et que le Peuple (je préfère l’expression « La Société », qui me poserait moins de problèmes) est une bande de bêtes sauvages (bien qu’il fasse des efforts substantiels pour y ressembler) à qui il faut nier une proportionnelle et des votations à la mode helvétique sous prétexte qu’il faut lui expliquer comment voter correctement avec un scrutin majoritaire aux législatives, tout en faisant semblant de croire que les votations, c’est kif-kif avec l’article 11 et le boulangisme. Ce qui est faux. Ce niveau d’hypocrisie m’écorche les yeux et me fait saigner des oreilles.
Mais ma puissante irritation en la matière ne m’autorise pas à réclamer l’utilisation d’un article 11 pour contourner le Sénat. Certes, le Sénat abuse de mon légitimisme en la matière. De manière éhontée. Mais c’est la règle du jeu: l’article 89 fait que nous sommes encore en démocratie, ce qui se caractérise entre autres par le fait que la Constitution est un cadre juridique suffisamment ouvert et révisable. Non seulement de jure mais de facto. Il convient alors simplement de martyriser un peu le Sénat et l’idéologie française en la matière, qui se gargarise de Grands Principes et de Grande Vision Universelle, pour le forcer à bouger, ce Sénat… Cette dernière élection législative y participe. Il est grand temps. Mais mieux vaut tard que jamais…
Pas certain, toutefois, que cela sera suffisant.
« Marine Le Pen n’est pas le Général de Gaulle et la direction fasciste du RN secondée par des troupes de même inspiration n’en ferait pas un usage tolérable si on lui en laissait la possibilité. Il ne faut pas ignorer cette menace, mais personne ne dit qu’elle a une consistance ni qu’elle est imparable. Simplement, le relooking du RN ne devrait abuser personne. »
Madame Le Pen a le droit d’être fasciste. Ou pas. Peu importe. Le minimum qu’on lui demande, c’est de ne pas maltraiter la Constitution tant qu’elle est révisable par le moyen approprié. Le jour où l’article 89 disparaît, il faudra violer cette Constitution illégitime par l’article 11 ou par l’article π/2 ou par un article qui n’existe pas. Nous n’y sommes pas: l’article 89 existe, et est en vigueur. Il convient de l’utiliser.
Le RN et la NUPES sont deux formes d’anti-démocratisme. Pas exactement les mêmes, toutefois.
Le RN a toujours cette tentation de renier la parole donnée quand on a donné la nationalité à X ou Y. Il a encore et toujours cette tentation d’exclure illégalement (je précise ce terme: illégalement) des gens du jeu politique sous prétexte de religion ou de races. Observation qui va bien plus loin qu’une simple question de racisme: elle touche à la question de la citoyenneté des juifs au 19e, où la discrimination en la matière n’avait pas besoin de théorie scientifique des races pour se légitimer par divers moyens.
LFI, quant à elle, n’a pas ce problème. Elle en a un autre: elle est une force de conflit systématique qui vise encore et encore à subvertir les institutions en jouant la carte du pourrissement, comme en ce moment. Consciemment ou pas. Maintenant, le fait qu’ils soient marxistes ou marxistoïdes ne fait pas, en soi, d’eux des anti-démocrates. Tant qu’ils respectent la liberté d’expression… Le hic, c’est qu’il n’est pas possible d’administrer une économie à la sauce marxistoïde dans un système avec une liberté d’expression. En URSS, il fallait cadenasser les photocopieuses. En France, un marxisme serait destructeur, mais ce serait là un choix démocratique. On a le droit de décider de marcher à sa mort en chantant l’Internationale. Le hic, c’est qu’ils n’y arriveront que s’ils empêchent les autres de l’ouvrir pour troubler leur rêve mortifère. C’est pour cela que le marxisme, même soft, n’est pas antidémocratique sur le papier mais qu’il l’est toujours dans la pratique.
Méluche a déjà affirmé dans le passé qu’il souhaitait que la presse soit cornaquée par « Le Peuple ». Pas par « L’Argent ». (Toujours les mots ronflants…) Il a donc déjà affirmé qu’il souhaitait s’attaquer à la liberté d’expression. Il est donc anti-démocrate de ce simple fait. Tout comme Marine est anti-démocrate du simple fait d’avoir fait des pieds et des mains avec son article 11.
« Jean-Luc Mélenchon a également développé une autre vision des médias. Il a dénoncé la possession de 90 % des médias par 9 milliardaires dans notre pays. Il a proposé d’interdire à un patron de presse de posséder plusieurs médias et a également égrainé des solutions pour démocratiser la presse en donnant du pouvoir aux abonnés et aux téléspectateurs, en augmentant la place des journalistes dans la prise de décision et en s’assurant de la tenue régulière de conférences de rédaction. » — Méluche, au festival du journalisme.
Ouais ouais… ben voyons… L’enrobage est séduisant. Et la mise en pratique ? Ils sont où, les détails du projet de loi ?? Ce sera mécaniquement une violation majeure de la liberté d’expression. De facto. Il est donc temps d’interdire constitutionnellement à l’État d’interférer dans l’expression publique de la société par la législation, ce que Méluche souhaite bel et bien faire… C’est là chose plus urgente que la constitutionnalisation du droit à l’avortement. (Une Constitution ne devrait pas servir à cela, dans l’idéal.)
« Ce qui doit préoccuper dans l’immédiat immédiat c’est le tropisme poutinien de l’un et de l’autre. »
Il n’y a pas qu’eux. J’ai acheté il n’y a pas si longtemps que cela un journal intitulé « Le 1 ». Article typique: « Ukraine, Taïwan… à quoi joue l’Amérique ? » J’y ai été très déçu de ce presque-pacifisme à coup de fausses équivalences morales sous des dehors bon chic bon genre tout ce qu’il y a de plus « intello respectable » en France. Et je vous avoue que j’ai de plus en plus de mal à respecter l’intellect de gens qui ont leurs ronds de serviette à la table de la pensée du « je suis de gauche et laïque mais j’ai l’habitude de tendre l’autre joue ». Du grand Edgar Morin, dans « Le 1 », intitulé « Pour la paix »…
Heureusement que les States ont décidé au G7 de tourner le thermostat du sauna d’un cran dans la guerre froide 2.0 dans laquelle nous sommes maintenant engagés. Ils viennent de décider de mettre en place un mécanisme d’investissement, politique, du monde libre vers les pays plus pauvres pour ne plus laisser la Chine jouer aux Nouvelles Routes de la Soie sans rival. Il était temps. Il était vraiment temps de donner du répondant à la Chine en matière d’implication géopolitique financière. J’espère que l’Europe suivra, et que nous lâcherons gras de blé pour construire un monde qui ne soit pas dictatorial.
@ F68.10 | 26 juin 2022 à 23:01
« Maintenant, oui, je désapprouve fortement l’immobilisme du Sénat en matière de révision de la Constitution. »
Je ne vois pas en quoi ce Sénat peut être accusé d’immobilisme dans ce domaine. Il demande à ce que l’on suive la procédure et les sénateurs votent pour ou contre la révision. Idem pour les députés.
Quand je vois que la députée Yaël Braun-Pivet qui a tout fait pour torpiller l’enquête parlementaire sur l’affaire Benalla à l’Assemblée nationale va être promue présidente de ladite assemblée je suis consterné et je me réjouis que l’excellent sénateur Philippe Bas nous ait offert une enquête d’une autre tenue. Je trouve le sénateur moyen très au-dessus du député moyen.
La réforme de la Constitution est encore une fois à l’ordre du jour puisqu’on dit que Macron pourrait souhaiter y inscrire l’interdiction de revenir sur le droit à l’avortement. J’ai déjà écrit ici hier combien je jugeais ce projet absurde, et que l’on ne croie pas que j’aie la moindre réticence sur ce droit. Les rares personnes très religieuses qui en ont m’apparaissent comme des zombies.
Comme vous le savez il y a deux voies pour le faire, la procédure de l’art. 89 de la Constitution (l’accord des 3/5 des suffrages exprimés dans chacune des deux Chambres) ou la majorité absolue à un référendum.
La première voie étant sans espoir pour Macron, il ne lui reste plus que le référendum. On verra comment cela finira. Le pays est, comme moi, très majoritairement pour le droit à l’avortement mais tout autant contre Macron, donc le résultat de ce référendum n’est pas prédictible pour l’instant.
« Le RN et la NUPES sont deux formes d’antidémocratisme. Pas exactement les mêmes, toutefois. »
…mais antidémocratiques.
Le compagnon de blog sbriglia vous a demandé ? prié ? enjoint ? de lui dire en quoi MLP et son parti n’étaient pas démocratiques.
Le premier problème est de déterminer quelle était l’intention de ce commentateur qui vous interpellait ainsi. Etait-il sincèrement curieux de connaître votre point de vue ? Cette idée me paraît toujours bizarre lorsque c’est à moi que l’on s’adresse dans la même intention.
Etait-ce sa façon de vous dire que pour lui le RN est un parti démocratique comme les autres, mais alors pourquoi ne pas détailler plutôt les raisons ?
Voulait-il dire que non seulement il n’est pas d’accord avec vous mais qu’il trouve en plus saugrenu que l’on ait la conviction opposée ? etc. etc.
Il y avait donc plusieurs réponses possibles selon l’idée que l’on se faisait des intentions.
Personnellement en fonction des différentes hypothèses j’aurais pu répondre :
si vous ne le savez pas je ne vois aucune raison de vous l’apprendre,
ou bien
puisque vous semblez vous intéresser aux raisons que j’ai je vous répondrai avec plaisir ceci :
c’est me faire un honneur que je ne mérite pas, et si vous ne le soupçonniez pas vous allez en avoir la preuve avec la pauvreté des arguments que je vais avancer ci-dessous.
Apparemment vous n’êtes pas convaincu de ce caractère antidémocratique. Vous n’êtes pas le seul parce que l’Etat lui-même n’a trouvé aucune bonne raison de l’interdire sur cette base.
Ceci ne devrait pas vous convaincre pour autant qu’il n’est pas antidémocratique.
Simple citoyen, qui ai le droit d’opiner ce que je veux, je n’ai pas la même obligation que l’Etat de fonder juridiquement une accusation. Je dis donc que ce parti au pouvoir (idem d’ailleurs pour LFI) serait un danger pour la démocratie et ma conviction repose sur la connaissance de ses cadres politiques, de ses militants, de ses origines historiques et de son passé. Le danger virtuel ne suffit pas à l’Etat mais à moi il me suffit amplement. Donc je le combats et je l’ostracise. C’est navrant pour ses nombreux électeurs qui ne méritent pas le même opprobre que les cadres et militants, mais je n’ai pas de considération particulière pour des électeurs qui ne voient pas les choses que je crois voir et dont le vote empêche ma candidate d’être Présidente.
Je n’ai pas du tout la même prévention contre Zemmour. La différence que je fais entre MLP-RN et Zemmour-Reconquête permet de mieux comprendre ma position.
Vous avez compris que je suis autant intéressé par la manière de conduire un débat que par le contenu de ce que l’on me raconte.
@ Pierre Durand | 27 juin 2022 à 10:05
J’apprécie vos analyses.
Il me semble que le tertius gaudens a beaucoup de difficultés, non à imposer aux autres sa logique, mais à accepter la logique de l’autre. Il aurait été un détestable débatteur dans un cadre judiciaire, où les magistrats, les adversaires voire les clients vous déstabilisent en permanence et où le calme des vieilles troupes est primordial…
À l’évidence vous êtes son contraire, privilège de l’âge, de l’expérience et, peut-être, des coups reçus.
Pour en revenir au fond, je suis toujours surpris de constater que les appels au peuple sont anti-démocratiques alors même que la volonté du peuple a été moult fois balayée (référendum sur le traité de Maastricht, ordonnances, 49-3, décrets d’application des lois aux oubliettes, etc.) par ceux-là même qui se revendiquent de la démocratie…
Et oser soutenir que de Gaulle, qui se retire en 1969 après le référendum perdu sur le Sénat, est un dictateur montre la faiblesse insigne de l’analyse politique de l’impétrant lequel, poussé aimablement dans ses retranchements, se perd dans le marécage de ses analyses infantiles.
J’ai eu tort d’engager la discussion avec un psychorigide dont l’orgueil et la vanité sont exclusifs de tout dialogue fécond.
J’aurais dû écouter Savonarole.
@ Pierre Durand
Je vais tenter de clore ce fil de discussion sur deux points:
1. Je comprends parfaitement l’irritation de sbriglia. Moi aussi, je trouve qu’en France, nous avons eu au fil des ans une démonisation abusive des électeurs de l’extrême droite. C’est une des raisons, bien que je considère le RN antidémocratique, qui fait que je m’oppose aux divers artifices que nous avons mis en place afin d’empêcher leur représentation. Je trouve par contre paradoxal que ce soient les mêmes qui trouvent que le RN est outrageusement morigéné qui défendent bec et ongles un modèle de gouvernance étatiste et vertical (tout en le dénonçant chez Macron et tout en comptant le renforcer avec Marine) qui se manifeste par une « prime à la stabilité » via le scrutin majoritaire aux législatives. Modèle qui, de facto, génère de l’instabilité majeure quand il s’agit de littéralement décapiter un roi ou quand il craque comme maintenant. Et cela fait longtemps que je voyais cela venir. Maintenant, l’accusation d’anti-démocratisme, c’est une faute morale lourde qui incombe au comportement du RN: une extrême droite n’est pas condamnée à l’antidémocratisme. Un Poutine, un Orban, un RN se condamnent tout seuls comme des grands à l’antidémocratisme. Un Pim Fortuyn, un Zemmour ou l’UDC en Suisse (nonobstant le « coup d’Etat » – selon les critères suisses en la matière, bien plus stricts que les critères français en la matière – tenté par Blocher à l’époque d’Eveline Widmer-Schlumpf) sont bien moins attaquables sur le plan de l’antidémocratisme. Le RN se refuse à admettre que, cette accusation d’antidémocratisme, c’est bel et bien sa faute. Rappelons que nous sommes bien plus le pays du coup d’Etat que le pays des droits de l’homme. « Coup d’Etat » est un terme français, même en anglais et à travers le monde, et ce n’est pas vraiment un hasard. Du tout. Il est temps que nous nous civilisions.
2. En ce qui concerne le Sénat… Oui, Monsieur Philippe Bas est une personne qui sait accomplir un travail de qualité, bien que je ne trouve pas que sa prestation dans l’affaire Benalla soit sa meilleure. (Oui, il y eut alors des réflexes claniques dans la Macronie, qui sont indéniables, mais bon… les autres auraient fait pareil…)
Cela étant dit, je préférais, dans l’absolu, effectivement, un bicaméralisme. Ce que je reproche, par contre, au Sénat, c’est que dans son rôle de passage quasi obligé pour réviser la Constitution, il ne soit pas le garant de la démocratie au sens large, mais d’une conception restreinte de la République qu’il exige, encore et encore, obsessionnellement, unitaire et surtout notabiliaire. Il n’arrive pas à se départir de cette logique, héritée en large partie de notre conception militaire de l’État (il suffit de jeter un coup d’œil à l’accoutrement ridicule des préfets pour s’en convaincre…). Ce qui fait que, oui, il refuse toute évolution démocratique qui ne soit pas conforme à ses Grands Principes. Et que, oui, il maquille ce parti pris en démonisant les votations comme relevant de dérives plébiscitaires à la mode de l’article 11 et du boulangisme. L’hôpital qui se moque de la charité, en somme… Tant que cela ne changera pas, aucune évolution ne sera réellement possible, et nous serons condamnés à rejouer éternellement les mêmes sketchs comme au sujet de l’article 11. Ou comme celui de 2005 au sujet du traité constitutionnel européen (que je soutenais sans pour autant cautionner le passage en force, légal, qui s’ensuivit). Donc, oui, il me semble plus important de changer la composition du Sénat que de changer de président ou d’Assemblée nationale. C’est donc, à mon sens, dans les municipales que se joue l’avenir constitutionnel de la France. Pas dans la présidentielle. Le fait que je n’ai à peu près aucun espoir en la matière ne m’autorise pas pour autant à tenter de court-circuiter l’article 89 avec l’article 11.
Madame Le Pen défend antidémocratiquement la culture du passage en force. Le Sénat cautionne démocratiquement une République du passage en force. Je souhaite forcer, démocratiquement, le Sénat à abandonner cette vision du passage en force comme consubstantiel à la République. Madame Le Pen et son article 11 n’en constituent pas la solution: les balles ne sont pas toutes en argent.
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@ sbriglia
Une petite citation de je m’en foutiste vautré dans mon canapé:
« Affirmer de ce qui est qu’il n’est pas, ou de ce qui n’est pas qu’il est, est faux, tandis qu’affirmer de ce qui est qu’il est ou de ce qui n’est pas qu’il n’est pas, est vrai. » — Aristote, Métaphysique.
« Et oser soutenir que de Gaulle, qui se retire en 1969 après le référendum perdu sur le Sénat, est un dictateur montre la faiblesse insigne de l’analyse politique de l’impétrant. »
N’importe quoi. Vous déformez mes propos, montrant ainsi que vous ne méritez pas le respect dans le cadre du débat que vous revendiquez.
Je n’ai jamais prétendu que De Gaulle était un dictateur. Mais qu’il n’a jamais, et je dis bien jamais, été un démocrate. Vous êtes incapable de faire cette nuance, et c’est en établissant de telles fausses dichotomies que vous vous imaginez « déstabiliser » les gens. C’est tout ce que je hais dans la pratique du débat à la française. Ces simplismes factices derrière lesquels on se cache pour refuser la réelle notion de débat. Cette culture de l’éloquence et du paraître qui tue l’idée et la raison. C’est contre cela que je me bats sans complexe. Cette culture qui légitime les cours-jus intellectuels et qui dissimule la persécution, volontaire et involontaire, derrière des idées toutes faites. Comme en psychiatrie. Comme vous le faites.
Vous vous donnez le beau rôle à peu de frais.
Eh oui, la persécution…
N’avions-nous pas dit connaissance anthropologique du phénomène religieux ?
Il serait temps de s’y mettre, et sérieusement.
Ce qui ne tue pas renforce, ça n’empêche pas de mourir quand même.
@ sbriglia | 27 juin 2022 à 16:58
« J’apprécie vos analyses. »
J’aimerais pouvoir les apprécier aussi quand je sors du laboratoire qui les fait. 🙂
À peine je viens de rassurer que j’inquiète : c’était un gag, elles sont encore potables pour l’instant.
Je ne veux pas dire qu’on peut les boire, mes analyses resteront imbuvables.
« Pour en revenir au fond, je suis toujours surpris de constater que les appels au peuple sont anti-démocratiques alors même que la volonté du peuple a été moult fois balayée (référendum sur le traité de Maastricht, ordonnances, 49-3, décrets d’application des lois aux oubliettes, etc.) par ceux-là même qui se revendiquent de la démocratie… »
Vous, moi, tous les démocrates nous admettons cette fiction que le Parlement est le moyen d’expression privilégié de la volonté nationale. Le référendum en est un autre, supérieur au Parlement, la manifestation de rue est l’expression d’une partie de la volonté nationale et très inférieure en autorité aux deux autres.
Je pense que recourir tactiquement au 49.3 n’est pas ignorer la volonté nationale. Le Parlement a la possibilité de renverser le Gouvernement en adoptant une motion de censure. S’il ne le fait pas il entérine.
Gouverner par ordonnances en particulier dans les conditions dramatiques prévues par l’article 16 de la Constitution ou en dehors de ces conditions n’est pas non plus ignorer la volonté nationale. Le Parlement doit autoriser le recours à cette tactique.
Repousser à un moment plus opportun l’application effective d’une loi en retardant la publication de décrets d’application indispensables peut être une bonne idée. Enterrer la loi en ne les publiant jamais ne le serait pas sauf si le Parlement entérine la décision en ne faisant pas le nécessaire pour que l’enterrement ne se produise pas.
Le traité de Lisbonne qui a réintroduit la plupart des dispositions du traité de Maastricht rejeté par référendum serait un exemple de non respect de la volonté populaire si Sarkozy n’avait pas annoncé la couleur et si le Parlement n’avait pas entériné. On aurait apprécié que le candidat Sarkozy le fasse plus clairement, mais il l’a suggéré – il n’est pas interdit de faire preuve d’une certaine habileté – et il a été élu.
C’est un peu comme Mitterrand et l’abolition de la peine de mort : le pays est majoritairement contre, Mitterrand dit qu’il l’abolira, le peuple choisit Mitterrand, la messe est dite. Mais Mitterrand avait été plus clair, et la question longuement débattue afin que nul n’en ignore.
« Et oser soutenir que de Gaulle, qui se retire en 1969 après le référendum perdu sur le Sénat, est un dictateur montre la faiblesse insigne de l’analyse politique… »
Faiblesse il y aurait si effectivement F68.10 l’avait dit, mais il ne l’a pas dit. Là une certaine passion vous a momentanément aveuglé.
Notre compagnon F68.10 a dit que le Général de Gaulle (CDG) n’était pas un démocrate, c’est très différent de ce que vous avez entendu par offuscation temporaire.
Il est possible de dire que CDG n’était pas démocrate en ce sens que sa famille, sa formation était monarchiste. Il lui en est probablement resté quelque chose.
De Gaulle n’était peut-être pas démocrate mais il a respecté autant que possible les principes fondamentaux de ce type de régime politique. Dire que CGD était un dictateur serait une contre-vérité que Mitterrand s’est permise dans le cadre de son action partisane mais cela n’allait pas au-delà.
Donc F68.10 a écrit quelque chose et vous avez lu autre chose, ce sont des choses qui arrivent. Qui plus est, il me semble que F68.10 a eu l’occasion de tenir exactement votre propos au sujet de la magnanime démission de CDG en 1969.
Un soufflé ça monte, monte, monte en partie pour des raisons mystérieuses et puis ça redescend et reste bon.
@ Pierre Durand (@ sbriglia)
« De Gaulle n’était peut-être pas démocrate mais il a respecté autant que possible les principes fondamentaux de ce type de régime politique. Dire que CGD était un dictateur serait une contre-vérité que Mitterrand s’est permise dans le cadre de son action partisane mais cela n’allait pas au-delà. »
C’est exactement cela. Au détail près que selon des critères britanniques, américains ou suisses, un comportement à la De Gaulle ne pourrait pas être qualifié autrement que d’antidémocrate. En France, de par la culture de la jacquerie qui nous fait légitimer des coups d’État (comme la Révolution française, soit dit en passant) comme l’expression de l’Aveugle Volonté du Peuple, nous avons une complaisance pour les coups d’État. Et la culture démocratique de la Troisième et de la Quatrième s’est étiolée, à tel point que nous concevons des comportements autoritaires, comme le 49.3, comme étant démocrates. Comme vous l’avez bien expliqué: le critère permettant de renverser le gouvernement fait que le 49.3 est autoritaire, mais reste démocrate. Et demeure une nécessité pour que les cohabitations puissent avoir lieu dans un pays enamouré de la culture du conflit, où il convient de cogner des CRS, montrer ses muscles, avant qu’une quelconque parodie de dialogue « social » ait jamais lieu.
« Donc F68.10 a écrit quelque chose et vous avez lu autre chose, ce sont des choses qui arrivent. Qui plus est, il me semble que F68.10 a eu l’occasion de tenir exactement votre propos au sujet de la magnanime démission de CDG en 1969. »
Je ne valorise pas la démission de de Gaulle en 1969. Ce n’est pas mon époque. Je n’ai pas d’affect à ce sujet. Ce que je constate, c’est que j’aurais été opposé, en 1969, à supprimer les pouvoirs d’obstruction du Sénat, et que j’aurais néanmoins soutenu la décentralisation proposée par de Gaulle. Mais que la démission de de Gaulle n’est pas pour moi une preuve d’esprit démocrate. Seulement un gage de non-dictatorialisme selon les critères français en la matière. Je lui concède cela volontiers.
De Gaulle a fait des coups d’État. Mai 1958 fut un coup d’État. Ce n’était pas un dictateur pour autant: le contexte jusqu’en 1962 était celui d’une quasi-guerre civile, dans un contexte où les communistes l’accusaient d’être un fasciste. Vieux et désormais ridicules réflexes desquels nous ne voulons, en tant que société, toujours pas sortir. Mais ce n’était pas un démocrate du seul fait de ne pas être un dictateur. Oui, il venait d’une tradition monarchiste, comme beaucoup de mes copains de Ginette à Versailles. Non, je ne les considère pas comme des monstres. Mais comme des gens à particules qui se plaignaient que le fait qu’ils votent Bayrou soit perçu comme une rébellion anarchiste de la part de leur entourage familial. Ou comme des antidémocrates parfois sympathiques, parfois non, comme les plus fondus des lefebvristes.
Il demeure que, affinités monarchistes ou pas, il existe des critères permettant de différencier ce qui est démocratique et ce qui ne l’est pas. Et des raisons de fond qui justifient la défense de fonctionnements démocratiques dans nos sociétés, qui se ramènent essentiellement au fait que développer une société civile et protéger ses droits et libertés, c’est le seul réel et véritable moyen de permettre à l’État de ne pas vivre en autarcie et de savoir corriger ses erreurs.
Démissionner après 1969, ce n’est pas suffisant pour permettre cette culture démocratique. C’est par contre suffisant pour donner crédit à de Gaulle de ne pas être rentrer dans la catégorie dictateur. Et il convient de reconnaître que de Gaulle fut le lieu de l’incarnation d’une culture du compromis qui eut bien lieu au sein de l’appareil d’État mais pas au sein de la société française au sujet de la situation algérienne.
De la même manière que Macron tenta d’être le lieu de l’incarnation d’une culture du compromis au sein d’une partie de l’élite politique qui se rattacha peu ou prou à son mouvement. Culture du compromis, qu’encore une fois, à son habitude, la société française rejette.
Ce n’était pas que de Gaulle qui n’était pas un démocrate. C’était toute son époque qui ne l’était pas vraiment, et cela se ressent dans nos institutions actuelles.
« On a créé la légitimité de la République gaulliste à partir d’une base a priori pas très favorable à l’interprétation légaliste qui aujourd’hui domine. […] De Gaulle n’était pas fasciste, ça ne fait aucun doute. Cette analyse, d’une partie de la gauche française, était erronée, quoiqu’elle fût fondée sur des raisons compréhensibles. Si le PCF s’est obstiné si longtemps à dire que de Gaulle était fasciste ou du moins un tremplin vers le fascisme, c’était au nom d’une idée de rassemblement et de défense républicaine qui a marché un temps ; mais en 1958, l’unité de la gauche avait été sévèrement compromise par la guerre froide et les conflits de décolonisation. » — Grey Anderson.
Je ne suis pas de cette époque. Je n’ai pas à être otage des querelles idéologiques d’alors, qui ne me concernent pas et qui ne nous concernent plus. Le fait que sbriglia personnalise la question de l’article 11 autour de l’image du général de Gaulle historicise une question constitutionnelle qui n’a plus à l’être. Et je ne supporte plus la sacralisation des personnages historiques. De Gaulle. Napoléon. Jeanne d’Arc. L’homme qui découvrit le feu. C’est une logique primaire de primates que d’idolâtrer le passé et les figures du passé. Une logique de sacralisation qui court-circuite la pensée et qui empêche de construire le futur en ressassant sans bornes le passé et en monopolisant ainsi l’esprit.
Quant à l’attitude de sbriglia, son but n’est pas de débattre. Mais de rabattre le caquet à une personne qu’il juge se croire sortie de la cuisse de Jupiter. Peu importe que son évaluation soit fausse: il y croit, c’est tout ce qui lui importe, et il vise donc l’humiliation. Je lui rends la pareille.
@ F68.10 | 28 juin 2022 à 16:20
On pourrait commenter chaque ligne de votre commentaire pour rétablir des faits et nuancer des jugements.
Pour moi ce sera seulement votre affirmation :
« De Gaulle a fait des coups d’État. Mai 1958 fut un coup d’État. »
C’est absolument faux.
La France une fois de plus était dans la panade avec des chefs militaires putschistes à Alger depuis le 13 mai 1958 à cause de la politique algérienne du gouvernement qui ne menait à rien, un ultimatum lancé le 24 et fixant au 28 la date limite pour trouver une solution à la question algérienne, avant que les parachutistes qui étaient déjà à Ajaccio ne déboulent sur Paris.
Le 28, le gouvernement Pierre Pfimlin démissionne, le Président René Coty, démocrate irréprochable, fait appel à de Gaulle en ces termes :
« Le plus illustre des Français […] celui qui, aux années les plus sombres de notre histoire, fut notre chef pour la reconquête de la liberté et qui, ayant réalisé autour de lui l’unanimité nationale, refusa la dictature pour rétablir la République. »
L’Assemblée nationale de gauche revote la confiance à Pfimlin (leader de la droite modérée). René Coty qui s’est rendu compte que Pfimlin ne résoudra rien, pas plus qu’un autre, met sa démission dans la balance. Débrouillez-vous, ce sera sans moi. L’AN n’a pas de solution.
De Gaulle accepte de former un gouvernement. Il est investi par l’AN le 1er juin (329 voix pour, de droite, du centre, de gauche sur 553 votants).
Je souligne comme très important l’avis de Pierre Mendès France rapporté par Wikipédia :
« Pierre Mendès France, parmi les plus virulents opposants au retour au pouvoir du général de Gaulle dans de telles conditions, déclare au sujet du vote d’investiture du 1er juin : « C’est parce que le Parlement s’est couché qu’il n’y a pas eu de coup d’État ! ». Les députés accordent, par la loi constitutionnelle du 3 juin 1958, la possibilité du nouveau président du Conseil de gouverner par ordonnances pour une durée de six mois, et l’autorisent à mener à bien la réforme constitutionnelle du pays. »
Vous, vous parlez de coup d’Etat alors que PMF reconnaît que le Parlement a considéré que de Gaulle était la seule solution pour la France. PMF dit que si le Parlement n’avait pas accepté il y aurait eu un coup d’Etat. Si ma tante en avait… mais bon, allons-y.
Oui, il y aurait eu un coup d’Etat, des généraux d’Alger, mais jamais du Général de Gaulle.
Que se serait-il passé avec les parachutistes à Paris ? Les généraux auraient demandé au seul qui pouvait, selon eux et à juste titre du fait de ses qualités et de son prestige, régler l’affaire algérienne i.e à de Gaulle ce que Coty lui a demandé. De Gaulle aurait répondu : niet si c’est vous qui le demandez, oui si c’est René Coty. Après vote d’investiture à l’AN etc.
De Gaulle leur a laissé entendre qu’il allait conserver l’Algérie française. Et sur ce sujet il faudrait encore quelques couplets pour parler sincérité, illusion, démographie, Colombey les deux mosquées etc. etc.
Heureusement on n’a pas (encore) parlé inutilement de ça ici, parce que tout est archi-documenté partout et celui qui veut savoir n’a qu’à chercher.
De Gaulle n’a pas fait de coup d’Etat en 1958 et il n’aurait pas accepté le pouvoir des généraux putschistes. CDG n’était pas en recherche d’emploi, c’est la France qui avait besoin de lui.
La légende du coup d’Etat c’est la propagande de Mitterrand et des antigaullistes divers, y compris les communistes et le FN qui s’y connaissent pourtant en coups d’Etat.
La suite c’est dix années de forte adhésion de l’électorat, lentement décroissante jusqu’à l’échec de 1969. Entre-temps on a eu droit à « Charlot, des sous ! », déjà le pouvoir d’achat, et « Dix ans ça suffit », là pourquoi pas, chacun son tour.
@ Pierre Durand
Je citais Mai 1958. Mais je pourrais citer l’utilisation de l’article 11. De Gaulle a eu des relations assez élastiques à l’ordre constitutionnel. C’est en cela que je parle de coup(s) d’État en un sens strict du terme, ce qui n’implique pas la qualité de dictateur.
Pour en revenir à Mai 1958. Il est évident qu’entre la menace des généraux putschistes en Algérie et l’attitude de de Gaulle, de Gaulle fut évidemment un moindre mal et qu’il a, à son habitude, sauvé les meubles. Je ne le critiquerai donc pas sur cela, et je mets la faute morale de manière carrée sur les généraux d’Alger. Même compte tenu des événements d’alors et du traumatisme vietnamien, ce type de comportement n’est pas acceptable. Que des militaires se mutinent quand leurs dirigeants militaires ou civils débloquent, je le conçois parfaitement. Après tout, Diên Biên Phu et l’OAS, c’est bien mon histoire familiale à 100 %. Mais désobéir aux ordres, ce n’est pas moralement équivalent à prendre le pouvoir ou faire un putsch. Que ce soit en 1958 ou dernièrement avec la tribune des militaires sous Macron, il y a des choses qui ne se font tout simplement pas.
Oui, de Gaulle a réussi à gérer cette situation. Et c’est une bonne chose, eu égard aux divisions politiques internes à la France d’alors. Quand je relis les détails de la crise de 1958, je vois quand même nombre d’actes qui me font penser a minima à un coup de force de de Gaulle si ce n’est un coup d’État. Contre un autre coup d’État. Je ne peux pas lui jeter complètement la pierre, même si je ne suis pas encore complètement convaincu de la parfaite légalitude du déroulement des événements. Il faudrait que je vérifie davantage et, dans l’attente de cela, je ne m’oppose pas à vos assertions et suspends mon jugement.
Je m’oppose par contre à l’idée qu’on projette sur le présent ces comportements du passé et de temps de crise. Ils ne peuvent définir l’attitude à adopter face à un ordre constitutionnel qu’on devrait concevoir de manière plus patinée et plus légaliste qu’en 58 ou 69. Nous ne pouvons perpétuer dans le 21e siècle les oppositions du 19e où être dans l’opposition se résumait peu ou prou à rejeter l’ordre constitutionnel. Ce n’est à mon sens plus acceptable.
Pour quelque peu nuancer mes propos initiaux sur le RN, que je considère bien comme antidémocratique, nous l’avons vu ces derniers temps déclarer formellement, du fait qu’il est en recherche de crédibilité, qu’il tenterait d’être une opposition constructive. Dont acte. De l’autre côté, nous avons une NUPES qui se cache derrière des grands mots de républicanisme pour mener une action parlementaire qui se rapproche de la guérilla. Si, sans avoir d’illusion sur l’antidémocratisme du RN, il se comporte mieux, de manière constructive, comparativement à la NUPES, il conviendra de le dire. Afin de mettre en évidence si le républicanisme de la NUPES, ses valeurs démocratiques revendiquées, sont ou ne sont pas du vent. Guère plus qu’un commode slogan.
Il va falloir jouer le RN contre la NUPES et la NUPES contre le RN pour les contraindre tout deux à évoluer dans leur compréhension de ce qu’est la démocratie. Faire abandonner au RN ses pulsions dynastiques et antilégalistes. Faire abandonner à la NUPES ses tactiques de guérilla parlementaire. Une législature n’est pas de trop, à cette fin.
« C’est pas moi, c’est l’autre ! »
Ne cherchons pas les coupables de la situation actuelle dans le pays : les coupables ce sont nous les boomers.
C’est en tout cas ce qu’affirme François de Closets dans son dernier livre « Les boomers ont dilapidé l’héritage »
« À la fin des années 1960, les Français ont adopté la liberté du « moi d’abord » et même, pardonnez-moi, du « rien à foutre ». »
Je crains qu’il n’ait raison…
@ F68.10 | 29 juin 2022 à 17:42
« Mais je pourrais citer l’utilisation de l’article 11. »
Vous connaissez le résultat de ce référendum de 1962 déclenché dans des conditions contestables : participation : 77 % ; oui : 62,25 %.
C’est peu de dire qu’il était souhaité par l’électorat.
La seconde fois fut en 1969 pour entre autres réformer le Sénat. Participation : 80 % ; oui : 47,49. Démission de CDG.
Dans les deux cas, à part les opposants à CDG, tout le monde était indifférent au caractère contestable du recours à l’art. 11. On était d’accord pour l’élection du Président au suffrage universel et on voulait ce référendum. On était contre l’opposition de Gaston Monnerville, qui pour nous incarnait la vieille politique antigaulliste, au Sénat.
Un putsch des militaires acceptable ? pour moi, jamais.
Ni en 1958, ni en 1961, ni celui de Bonaparte, ni la tentative du Général Boulanger. Jules César à la rigueur parce qu’il y a longtemps.
En 1958 je n’ai eu aucune inquiétude.
En 1961 davantage :
on était quasi unanimement contre le putsch des généraux et leur volonté de conserver l’Algérie française. On voulait que la guerre s’arrête.
On était suspendu à la radio. Il y a eu l’appel à l’obéissance du grand Charles que les plus de 450 000 troufions qui étaient en Algérie ont pu entendre grâce aux postes de radio à transistors que tout le monde possédait.
Nous, en métropole, vers minuit on a eu l’appel de Michel Debré, Premier ministre, à se mobiliser et à se tenir prêts pour aller sur les aéroports « à pied ou en voiture » pour « convaincre des soldats trompés, de leur lourde erreur » !
Quand tu entends ça aujourd’hui, tu rigoles, mais quand tu ne connais pas la fin de l’histoire, ça refroidit. La sirène n’a jamais retenti. Le putsch a fait pschitt parce que les 450 000 troufions n’ont pas suivi. Puis tout est rentré dans l’ordre.
@ Pierre Durand
« Un putsch des militaires acceptable ? pour moi, jamais. Ni en 1958, ni en 1961, ni celui de Bonaparte, ni la tentative du Général Boulanger. Jules César à la rigueur parce qu’il y a longtemps. »
On est d’accord sur l’essentiel…
« Nous, en métropole, vers minuit on a eu l’appel de Michel Debré, Premier ministre, à se mobiliser et à se tenir prêts pour aller sur les aéroports « à pied ou en voiture » pour « convaincre des soldats trompés, de leur lourde erreur » ! Quand tu entends ça aujourd’hui, tu rigoles, mais quand tu ne connais pas la fin de l’histoire, ça refroidit. »
Euh non. Je n’étais pas né, mais quand j’entends cela, même en connaissant la fin de l’histoire, je ne rigole pas du tout. En tant que troufion, entre mes chefs militaires et le pouvoir civil, je choisis toujours le pouvoir civil. Sauf s’il me prend vraiment pour une buse, hypothèse qui me rappelle invariablement le procès en cour martiale de la Vipère Noire jouée par Rowan Atkinson:
Juge: « Vous souhaitez citer le procureur en tant que témoin en faveur de la défense ?? »
Avocat: « Tout à fait !! »
Mais effectivement, je juge cette situation avec des lunettes de 2022. Avec ces lunettes de 2022, j’aurais refusé l’utilisation par de Gaulle de l’article 11 même dans l’hypothèse où j’aurais été gaulliste. Il m’est impossible de me projeter dans une époque qui n’est pas la mienne. En tout cas sur le plan de l’affect.
N.B.: à ma connaissance, Boulanger n’a pas tenté de coup d’État. On le juge posthumément pour quelque chose qu’il n’a même pas tenté. Je n’aime pas beaucoup cela.
@ F68.10 | 30 juin 2022 à 00:37
« …à ma connaissance, Boulanger n’a pas tenté de coup d’État. On le juge posthumément pour quelque chose qu’il n’a même pas tenté. Je n’aime pas beaucoup cela. »
L’opinion garde du général Boulanger l’idée d’un beau militaire (amusant, j’avais fait une faute de frappe et tapé « veau » au lieu de « beau », vous savez que le v et le b sont côte à côte sur le clavier !) qui plaisait aux femmes, qui fut brièvement très populaire, et qui a lâchement renoncé à ce coup d’Etat que certain(e)s attendaient de lui. Un personnage d’opérette.
Dans un coin de ma mémoire il me reste de lui l’image de femmes pleurant sur sa tombe. Comment est-il mort ? Suicide, je crois ? Pourquoi a-t-il renoncé ? Un coup d’Etat contre quoi ? Je ne me souviens plus du tout. Il va falloir rouvrir le Malet & Isaac où l’on apprenait tout cela. Cela fait plaisir de se souvenir un instant de ce temps de l’école.
S’il s’est suicidé, cela changerait la donne.
Quand j’aurai un moment j’irai aussi faire un tour sur sa fiche Wikipédia, ce que tout le monde qui est intéressé peut faire. Sans doute un personnage qui mérite mieux que l’image d’Epinal qu’on a gardée.
@ Achille
« »À la fin des années 1960, les Français ont adopté la liberté du « moi d’abord » et même, pardonnez-moi, du « rien à foutre ». » (François de Closets)
Je crains qu’il n’ait raison… »
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Marrant dans la bouche de quelqu’un qui a écrit ici même qu’il n’en avait rien à cirer des crimes de guerre et des déportations à l’Est, tant qu’on ne lui gâche pas sa retraite bien méritée.
@ Marcel P | 30 juin 2022 à 14:23
« Marrant dans la bouche de quelqu’un qui a écrit ici même qu’il n’en avait rien à cirer des crimes de guerre et des déportations à l’Est, tant qu’on ne lui gâche pas sa retraite bien méritée. »
1- Cette phrase n’est pas de moi mais de François de Closets lui-même.
2- J’ai effectivement dit que je souhaitais qu’on ne me gâche ma retraite, mais je n’ai jamais mentionné que je n’’en avais rien à cirer des crimes de guerre et des déportations à l’Est.
Si tel était le cas, merci d’indiquer le post où je l’aurais écrit.
C’est franchement pénible, ces gens qui viennent sur ce blog uniquement pour chercher la polémique.
Encore un qui s’accroche à mes basques tel un roquet hargneux. Fichez-moi la paix !
@ F68.10 et orbi
Voici le boulangisme tel que le racontent Malet & Isaac et les historiens qui ont prolongé leur oeuvre, qui ont contribué à façonner pour son plus grand bien l’esprit républicain du jeune lycéen français que j’étais.
Histoire de Malet & Isaac pour les classes de Première :
« Le boulangisme
Cette impuissance des républicains à gouverner mit en péril la République : la crise parlementaire se transforma en crise du régime. Tous les mécontents et tous les opposants se groupèrent en effet contre lui autour d’un général ambitieux, Boulanger. De là, le nom de boulangisme qui fut donné à la crise.
Beau parleur et politicien intrigant, Boulanger devint ministre de la Guerre en janvier 1886, grâce à la faveur de Clemenceau. Quelques déclarations habiles, quelques mesures en vue d’améliorer le bien-être du soldat, des refrains de café-concert célébrant le «brav’général» lui valurent en quelques mois une popularité inouïe.
Cette popularité grandit encore quand il adopta une attitude intransigeante au moment d’un incident de frontière entre la France et l’Allemagne (avril 1887) ; il devint aux yeux de l’opinion, le champion de la «Revanche». Inquiets de cette activité, les républicains modérés profitèrent, en mai 1887, d’un remaniement ministériel pour l’écarter du pouvoir, puis ils l’envoyèrent commander un corps d’armée à Clermont-Ferrand.
Mais cela même ne mit pas fin à ses intrigues et peu après, un scandale vint à point pour le servir : on découvrit en décembre 1887, que le gendre du président Grévy, Wilson, faisait un véritable trafic de décorations. Grévy fut contraint de donner sa démission et remplacé par Sadi Carnot, nom illustre, honnête homme, sans grande personnalité.
Au début de 1888, une vaste coalition se forma contre le régime. Boulanger devint le chef d’un parti hétéroclite où entraient des radicaux dissidents, d’anciens révolutionnaires, des patriotes exaltés, des bonapartistes : ce fut le parti révisionniste dont le programme se résuma en trois mots: «Dissolution, Révision, Constituante».
La France se divisa alors en deux camps, boulangistes et antiboulangistes. Boulanger eut pour lui la majeure partie des royalistes, résolus à faire brèche dans la République par n’importe quel moyen ; il eut contre lui presque tous les républicains unis pour défendre la République.
Mis à la retraite en mars 1888, Boulanger devenait éligible. Ses partisans organisèrent une sorte de plébiscite sur son nom en posant sa candidature partout où il y avait un député à élire. En cinq mois il fut élu six fois député. Une septième élection, à Paris (27 janvier 1889), fut triomphale et, le soir, on put craindre que Boulanger ne marchât sur l’Élysée, le palais de la Présidence. Ses amis l’y poussaient. Il n‘osa pas.
Les républicains, ayant mesuré la faiblesse de l’adversaire, réagirent avec vigueur. Pour enrayer la campagne boulangiste, ils votèrent l’interdiction des candidatures multiples ; Boulanger fut menacé d’être traduit devant la Haute Cour sous l’inculpation de complot contre la sûreté de l’État ; la police, pour le discréditer, favorisa sa fuite a Bruxelles (1er avril 1889).
Dès lors, la popularité du général déclina rapidement. Aux élections législatives de septembre, ses partisans n’enlevèrent que 45 sièges ; les monarchistes, 165 ; les républicains en conquéraient 360. »
PS: vous remarquerez qu’on nous expliquait ce qu’était l’Elysée, que l’on utilisait encore l’imparfait du subjonctif et qu’il n’y a pas un mot sur son succès auprès des femmes !
LANGUE POLITIQUE
Pour la énième fois, j’entends à la télé une journaliste politique, à propos de ce qui se passe en France, dire « la droite de la droite ». Comme cette suite de mots paraît pratique à beaucoup. Ils n’osent plus dire « l’extrême droite ». C’est étrange. « Extrême droite » ne veut dire ni « nazisme » ni « fascisme », « extrême droite » veut dire « extrême droite ». Je continuerai à dire cela en parlant par exemple du parti de Mme Le Pen et du parti de M. Zemmour, quitte à déplaire aux sympathisants de ces partis.