Albert Camus, reviens !

Il y a des villages tellement reliés à la personnalité exceptionnelle qui les a marqués qu’on s’y sent comme invités par elle.

Lourmarin renvoie à Albert Camus, qui y a séjourné durant deux ans avant sa mort. Sa fille Catherine réside encore dans la même maison, rue Albert Camus.

Ce n’est pas la première fois que je viens à Lourmarin mais jamais comme cette année je n’ai perçu l’emprise d’Albert Camus sur mes songes, mes élans, mes sentiments et mon admiration. Je ne sais pourquoi mais mon émotion était grande d’imaginer que je passais par les rues où il était passé, que je m’arrêtais là où peut-être il s’était arrêté, que tant d’années plus tard il était si facile, et presque évident, de le faire revivre. Comme un compagnon exemplaire surgissant du passé pour se mêler à mon présent.

Lourmarin n’a pas oublié Albert Camus.

Sa tombe naturelle, sauvage, belle, ornée d’une multitude de stylos comme autant d’hommages rendus à son génie, offre sa singularité et lui ressemble si on s’attache à lui comme à un écrivain et penseur libre et indépendant mais rendu consensuel par le temps.

Index

Quelle tristesse, alors qu’une exposition était consacrée à la violence politique et à des textes d’Albert Camus sur ce thème, d’avoir assisté à une séance de cinéma sur la place principale qui était censée honorer sa mémoire ! Le film choisi : « Avoir 20 ans dans les Aurès », réalisé en 1972 par René Vautier, communiste auxiliaire du FLN, évoque un bataillon disciplinaire en Algérie. Il est tout de haine de la France, de détestation de l’armée et des valeurs traditionnelles, donc aux antipodes de la position d’Albert Camus sur le drame algérien, imprégnée de vérité, de justice, d’équité et sans la moindre complaisance pour un terrorisme aveugle et ses nombreuses victimes civiles.

Ce film sectaire et idéologique constitue une offense à l’égard de ce pour quoi Albert Camus avait été peut-être le plus admiré : sa volonté de tenir avec courage et sincérité les deux bouts d’une chaîne. L’Histoire n’est pas forcément admirable quand elle broie de l’humain.

Camus rendu en effet consensuel par le temps. Plus que jamais dans ces périodes, dans notre époque où sa parole claire, son intelligence vigoureuse et rigoureuse font défaut, sa passion de la vérité et de la nuance manque. Où la terreur frappe et menace. Où l’innocence est massacrée. Où les repères se troublent et se brouillent.
Albert Camus nous a laissés orphelins.

Mais à Lourmarin on peut croire qu’il est présent.

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Voir les Commentaires (79)
  1. Cher Philippe,
    DE LA LEGITIME OFFENSE.
    Vous auriez aimé interroger Albert Camus sur l’état de notre justice et de paroles constructives ou interrogatives, il vous aurait ouvert des pistes de réflexion.
    Aurait-il su garder son immense patience ou aurait-il mis en question cette violence faite aux artistes contemporains par quelques juges?
    Nous pensions que vous alliez défendre la liberté d’expression de Booba et de Kaaris, qui apportent à notre littérature des vers aussi brillants que ceux de Rimbaud ou de Baudelaire, pour ceux qui ont la curiosité d’entendre.
    De nombreux clips visionnés plus de 20 millions de fois illustrent leur créativité et la presse se ratatine pour ne pas diffuser ces nouveaux Johnny.
    En deçà de la révolte et de la provocation qu’ils véhiculent, ils canalisent des révoltes et sont des vecteurs puissants de laïcité.
    Tristes que des juges fassent abus de pouvoir en les empêchant d’exprimer leur art en ne leur faisant pas confiance. Tristes de savoir ces artistes en les prisons de Fleury et de Fresnes qui n’ont de poésie que le nom.
    La justice n’a pas à étouffer l’art.
    Ce n’est pas une justice apaisante et pour faire monter la haine entre les fans de Booba et de Kaaris, il n’existait pas de décision plus stupide que celle qui a été prise. C’est le dessin de bastons terribles dans les cités, les cours de recréation, des salles de concert qui s’esquisse.
    Nous demandons à ce que des réflexions et des analyses soient entreprises pour éviter que cet embrasement sous forme de paris, de luttes de clans soit anticipé et modéré afin d’éviter un risque de tragédie.
    La justice n’a pas être un ring médiatique mais vecteur de médiation.
    françoise et karell Semtob

  2. Catherine JACOB

    « Lourmarin n’a pas oublié Albert Camus.
    Sa tombe naturelle, sauvage, belle, ornée d’une multitude de stylos comme autant d’hommages rendus à son génie… »
    La tombe de l’écrivain à Lourmarin : laurier rose, lavande, iris que cernent ces pierres tourmentées , aux formes étranges, qui me rappellent tant ma Provence, que je ne peux voir sans que monte un sanglot et qui sont sans doute à l’origine de mon goût pour les sors.
    On ne voit cependant pas les stylos.
    L’Algérie, sa guerre, le colonialisme, les revendications d’indépendance n’ont longtemps rien signifié d’autre pour moi qu’un paysage littéraire. Sans doute parce que j’avais à me débattre avec cette autre guerre, le Seconde Guerre dite « mondiale » (1er septembre 1939 → 2 septembre 1945) qui a donné à mon histoire familiale l’aspect de l’une de ces pierres ravinées par les eaux, et sans doute mon esprit avait-il du mal à intégrer qu’après toutes les horreurs qui remplissent plusieurs rayonnages de la bibliothèque que j’ai sous les yeux, mon pays se soit lancé dans la guerre dite « d’Indochine » (1946 → 1954) – je dis « se soit lancé », même si cette guerre a débuté par la guérilla Việt Minh née dans le contexte de la guerre du Pacifique (guerre dite au Japon « de Quinze Ans →十五年戦争→ Jūgonen Sensō→ 1931 à 1945 et ses deux bombardements nucléaires des 06/08 et 08/08 août 45) –, puis dans la guerre « d’Algérie » (1954 → 1962).
    L’un des frères de ma mère a été torturé à l’occasion du premier des conflits évoqués ci-dessus, l’autre est mort « à retardement » des conséquences des substances utilisées lors de la seconde et, je ne saurais en donner le point de départ précis, mais l’action sournoise du champignon nucléaire a été, depuis ma jeunesse, sans que je puisse l’identifier alors précisément, l’origine d’une sorte d’anxiété sourde et que j’exprimerais bien ainsi : « on peut avoir rencontré la mort sans visage et l’ignorer alors qu’est déjà entré en vous ce qui vous tuera ».
    Le cinéaste que vous évoquez a en effet été et aux côtés du Front de libération nationale (FLN) et torturé pendant quatre jours dit-on, par des membres de ce dernier.
    Je n’ai pas vu le film dont vous parlez, mais s’il pose la question de la torture, je conçois fort bien qu’il soit dérangeant. « J’ai vu des prisonniers jetés à coups de matraque d’un étage à l’autre et qui, hébétés par la torture et les coups, ne savaient plus que murmurer en arabe les premières paroles d’une ancienne prière. » — témoigne le journaliste Henri Alleg, in La Question, 1957.
    Mais ce qui me dérange encore davantage, c’est que la torture, cette ignominie dont la dénomination est dérivée du latin tortura (« action de tordre » et « souffrance ») et qu’illustre parfaitement donc l’une des versions de l’histoire d’Epictète, celle où un affranchi de Néron, Épaphrodite, avait enfermé le pied du philosophe stoïcien dans un brodequin d’acier et lui tordait la jambe afin de le faire crier. Épictète finit par dire paisiblement : « Tu vas me casser la jambe. »
    Épaphrodite ne tint aucun compte de l’avertissement, la jambe d’Épictète casse. Celui-ci constata alors simplement : « Je te l’avais bien dit : la voilà cassée. » Il en resta boiteux toute sa vie. Ce qui me dérange donc davantage que les éventuelles exagérations d’une production cinématographique, c’est que cette souffrance infligée délibérément à l’homme par l’homme tant sur le plan physique que sur le plan moral, connaisse encore de très beaux jours.
    La philosophie s’interroge. La torture, scandale moral et politique, défi pour la conscience humaine, serait-elle parfois légitime ou toujours diabolique ?
    « En novembre 1939, alors même que la guerre vient de se déclarer depuis un mois et demi à peine, Sartre, dans ses carnets de la drôle de guerre rapporte, sans plus de détail, ce mot de Jules Romains : « A la guerre, il n’y a pas de victimes innocentes. ». Trois ans après, dans la section « Liberté et responsabilité » de L’Être et le néant, la même phrase réapparaît sous la plume de Sartre, mais chargée d’un sens nouveau. Désormais, loin d’être une simple incise, elle vise à illustrer, à partir de l’être-en-situation de guerre, une des thèses fondamentales de sa philosophie morale, à savoir que « l’homme, étant condamné à être libre porte le poids du monde tout entier sur ses épaules : il est responsable du monde et de lui-même en tant que manière d’être. »
    Je m’interroge.
    Dans quelle situation de guerre non déclarée est la victime de nos jours d’actes de barbarie physique et morale dans notre pays et dont elle ne serait pas la victime innocente?
    – Dans quelle situation de guerre est par ex. l’enfant battu ?
    – Dans quelle situation de guerre est par ex. la personne victime de harcèlement, dans son entreprise, dans la rue, d’infiltration de sa famille ?
    – Dans quelle situation de guerre est par ex. la victime d’immixtion illicite, de cybercriminalité, d’ingérence perpétuelle dans ses affaires, d’incitation au suicide ou de tout autre action larvée ou déclarée, destinée à la conduire vers l’autodépréciation ou à la démotiver de tracer sa route ?
    – Dans quelle situation de guerre est par ex. et d’une façon générale la victime des imbéciles ?
    Est-elle coupable d’être née (l’enfant) ? coupable d’être en situation de concurrence (le travailleur) ? coupable d’ignorer ce dont elle est coupable (la tête de turc d’un service spécial) ? Coupable d’être intelligente ? Coupable de ne pas se laisser mettre à terre facilement et de se battre, telle la chèvre de monsieur Seguin qui a gagné à vouloir vivre libre d’être de succomber à l’appétit d’un loup ?
    C’est une vraie question. Et comme toute vraie question, elle appelle des réponses claires et non biaisées.

  3. calamity jane

    Henri Bosco, reviens à Lourmarin pour nous chanter la terre que tu y as foulée… Un monde le sépare d’Albert Camus et on se demande vraiment qui est le plus spirituel des deux.
    Demandons à pseudonyme Achille qui avait compris que « spirituel » signifiait « faire de l’esprit », billet très ancien ; sujet « le XXIe siècle sera spirituel ou ne sera pas ».

  4. Quelle tristesse, alors qu’une exposition était consacrée à la violence politique et à des textes d’Albert Camus sur ce thème, d’avoir assisté à une séance de cinéma sur la place principale qui était censée honorer sa mémoire ! Le film choisi : « Avoir 20 ans dans les Aurès », réalisé en 1972 par René Vautier, communiste auxiliaire du FLN (…)
    Cette manie qu’ont les collectivités de nous imposer sous des prétextes « culturels » des œuvres de propagande dignes du marxisme-léninisme le plus abject est vraiment insupportable.
    Le pire est que souvent ce sont aussi des municipalités dites abusivement « de droite » qui organisent hélas ce genre de mascarades (avec l’argent des taxes versées par les habitants), souvent organisées par les élus de gauche à qui la « culture » a été abandonnée de façon imprudente comme un os à ronger.
    Et voilà comment, alors que le mur de Berlin est tombé, que l ‘URSS s’est effondrée et que quelques responsables Khmers Rouges ont été jugés, notre pauvre pays reste le dernier pays soviétique…

  5. @ semtob
    Tristes de savoir ces artistes en les prisons de Fleury et de Fresnes qui n’ont de poésie que le nom.
    Une société qui secrète de tels artistes est décidément bien malade.

  6. Il n’est pas de bon moment pour partir et pour toujours. Toutefois, la mort est une fuite pour celui qui ne veut pas choisir. De ce point de vue, Albert Camus est mort « au bon moment » dans un accident de voiture en 1960 sur la route entre Lourmarin et Paris. Il repartait vers Meaux où il continuait son combat pour la paix, pour la quiétude de sa mère et pour son métier d’écrivain.
    Avec des si, on refairait le monde, on peut faire toutes sortes de suppositions. Confronté aux événements de 1961 et 1962, il aurait fait des choix. Aurait-il continué à financer des anarchistes ? Pour rappel, il avait offert une grosse somme d’argent à ceux-ci lors de l’obtention de son prix Nobel.
    Camus se serait obligatoirement exprimé au sujet de l’exode, des massacres de harkis et de chrétiens. Il aimait trop la danse et les frivolités pour se convertir, il n’aurait pas pu rester en Algérie et de toute façon, il vivait déjà en métropole. L’Armée et Camus n’étaient pas sur la même longueur d’ondes quant aux moyens à utiliser pour gérer une guerre aussi sale et tourmentée que celle qui a embrasé l’Algérie et dont les feux ne sont pas tous éteints encore aujourd’hui.

  7. Un très chaleureux merci, Monsieur Bilger, pour ce billet qui me touche au cœur, au plus profond de mes sentiments.
    Il y a très longtemps, nous avions échangé sur l’existentialisme comparé de Camus et de Sartre. Je suis et reste un « disciple » de Camus, y compris sur sa manière d’aborder la guerre d’Algérie.
    Merci d’avoir dénoncé cette mascarade de projection du film « Avoir vingt ans dans les Aurès » qui est une production de « porteurs de valises du FLN » et reste une infamie, notamment pour la mémoire de nos militaires, tout particulièrement de nos appelés du contingent.

  8. Antoine Marquet

    @ semtob
    Bonjour Mesdames,
    Si j’ai bien compris votre propos, les artistes auxquels vous faites allusion ont été enfermés à titre préventif par la justice parce qu’ils sont artistes… non parce qu’ils ont, avec leur bande respective, troublé gravement l’ordre public, provoqué d’importants dégâts dans une boutique, perturbé le vol de centaines de personnes, semé la panique dans un assez large périmètre et donné, encore une fois, de la France une détestable image aux yeux des nombreux étrangers qui se trouvaient sûrement à cet endroit ? Les artistes échapperaient donc au droit commun ? Vous me surprenez Mesdames.

  9. Marc GHINSBERG

    Voilà un écrivain, Albert Camus, dont l’oeuvre et la vie font indiscutablement chambre commune. Michel Onfray lui a consacré une biographie intitulée : « L’ordre libertaire. La vie philosophique d’Albert Camus. » L’oeuvre et la vie de Camus sont indissociables, elles ne forment qu’un.
    Camus rendu consensuel par le temps ? Peut-être en apparence, car il est vrai que Camus connaît les nuances, qu’il sait envisager plusieurs points de vue simultanément, ce qui fait qu’aujourd’hui, chacun peut trouver son Camus, comme hier tous pouvaient être contre Camus, à la fois le FNL et l’OAS. Mais si l’on creuse un peu, chacun veut imposer son Camus. On l’a bien vu à l’occasion du pataquès qu’a provoqué l’organisation de l’exposition qui célébra, en 2013, le centième anniversaire de sa naissance. Et encore maintenant, à l’occasion de cette exposition consacrée à la violence politique.
    Camus ou l’éternel malentendu ?

  10. HORS SUJET : Frédéric Taddéï
    « Frédéric Taddéï : une affinité médiatique et élective… »
    C’est le billet du 06 novembre 2017, assez élogieux sur FT.
    Robert Marchenoir ne se mouille pas trop
    @ fugace | 06 novembre 2017 à 14:52
    « Sa voix ressemble à celle de Fabrice Luchini ! »
    Ce n’est pas tant sa voix que sa diction. C’est en effet une déclamation de comédien : elle chevauche la phrase. On a l’impression qu’elle pourrait la conduire n’importe où, sans s’arrêter.
    Rédigé par : Robert Marchenoir | 07 novembre 2017 à 01:03

    Patrice Charoulet approuve
    J’approuve tous les éloges que vous faites de FT.
    Qui ne l’a pas encore fait peut saisir cette occasion pour écouter le dialogue que PB avait eu avec lui.

    Rédigé par : Patrice Charoulet | 06 novembre 2017 à 06:52

    Frédéric Taddéï vient d’être embauché le 18 juillet 2018 par Russia Today France. C’est un bobard ou non ?
    J’ai loupé le commentaire de Robert Marchenoir ?

  11. « L’Histoire n’est pas forcément admirable quand elle broie de l’humain. »
    L’histoire ne broie rien, elle rapporte de façon plus ou moins pervertie les faits des vainqueurs et des vaincus…
    Les deux Etats ne poursuivant pas les mêmes chimères, il s’ensuit des comptes rendus historiques sujets à caution, mais un jour finit par se lever où le voile se déchire et alors un message surprenant apparaît…
    En réalité, l’humain broie de l’humain, avec bonheur et bonne conscience, il suffit non pas de lire dans les entrailles des volailles, mais de brandir les parangons de vertus qui ont fait de l’humain un fonds de commerce.
    La mort n’est pas si regardante, elle traite tous et chacun avec indifférence, car tous et chacun sont coupables et si vous voulez savoir de quoi, il faudra vous pencher sur votre hybris !
    L’absurde est souvent cohérent ! Vae victis !

  12. Bonjour Philippe,
    Votre sens de la nuance masque souvent des avis tranchés, c’est une des choses qui fait votre charme, quand bien même je ne partage pas grand-chose de vos opinions.
    Que vous ayez un jugement aussi abrupt sur ce film, « Avoir vingt ans dans les Aurès », quelle que soit l’estime ou la mésestime que vous portiez à René Vautier, me surprend.
    Je vais prendre le risque de ne pas parler de l’amitié qui m’unit à des copains d’enfance, pieds-noirs, fils de pieds-noirs, tant maltraités par cette guerre, des deux côtés de la Méditerranée, afin que mes propos soient mieux compris.
    Je laisse les bas du Front ci-présents s’exciter tout seuls devant leur clavier sans mettre dans mes propos plus de nuances, quoique, vous en mettez dans cette appréciation qui, au-delà de la forme, finalement, vous ressemble tant.
    Ce film est plein de finesse, de bonté envers les jeunes appelés. Il ne fait que rappeler, en quelque sorte, ce que le général Aussaresses en son temps prit le risque de dire. D’une autre perspective.
    Que René Vautier ait été anticolonialiste, ait lutté pour ce qu’il croyait juste, devrait, au-delà des divergences de point de vue, engendrer du respect de la part de ceux qui se prétendent fiers combattants. Il en fallait du courage à cette époque pour oser exprimer comme il l’a fait ses opinions.

  13. D’abord sur Lourmarin que j’ai eu le bonheur de parcourir en 1967 alors que ce beau village provençal n’avait pas encore été infesté par les Germanopratins : l’âme de Camus y était encore plus présente qu’aujourd’hui, à mon humble avis…
    Ensuite à propos du film de René Vautier qui est le parfait contre-exemple de l’esprit camusien, il me revient à l’esprit que j’ai assisté en 1979 à Alger à la projection de la « Bataille d’Alger » de Gilles Pontecorvo, film qui retrace l’histoire de la reconquête de la casbah, mais pas que, du temps d’Ali la Pointe (1957) par la 10ème DP.
    Je me souviens encore des ricanements des jeunes Algérois lorsque les militaires français contrôlent les ruelles menant à la casbah et le silence de plomb dans la salle lorsque les parachutistes défilent sur la rue Michelet, les « Champs-Elysées » d’Alger, une fois l’insurrection matée…
    Un grand moment qui ne peut en gommer un autre : celui de la lecture des « Chroniques algériennes » écrites en juin 1939 avec le reportage fameux sur la misère en Kabylie. Camus s’était coltiné avec la réalité de son pays qu’il aimait tant et dont il détestait les inégalités.

  14. @ Antoine Marquet | 07 août 2018 à 13:10
    « …parce qu’ils ont, avec leurs bandes respectives, troublé gravement l’ordre public, provoqué d’importants dégâts dans une boutique, perturbé le vol de centaines de personnes, semé la panique dans un assez large périmètre et donné, encore une fois, de la France une détestable image aux yeux des nombreux étrangers qui se trouvaient sûrement à cet endroit ? Les artistes échapperaient donc au droit commun ? »
    Non, les artistes n’échappent pas au droit commun, ils ont donc droit comme tout le monde à voir leur innocence présumée. Donc, si le tribunal correctionnel a motivé la détention provisoire de l’ensemble de ces personnes pour les motifs que vous donnez (et aucun autre), alors, légalement, ils ne devraient pas être en prison avant leur jugement et la cour d’appel, qui a été saisie par au moins l’un d’eux, devra le remettre en liberté… Mais il est probable que la motivation de cette décision s’appuie plutôt sur les risques de concertation frauduleuse et de renouvellement de l’infraction.
    S’ils sont reconnus coupable des faits que vous décrivez alors là, oui, il pourront légitimement être condamnés à de la prison ferme en fonction des éléments de personnalité de chacun.
    Et vous devriez vous réjouir que, dans le strict respect du droit, on ne puisse enfermer qu’exceptionnellement une personne avant son jugement, et pleurer que le caractère exceptionnel de la détention provisoire ne soit plus qu’une incantation pour une justice pénale à bout de souffle qui tolère que plus de 20 000 personnes soient aujourd’hui enfermées avant tout jugement au fond. Est-il indispensable que les rappeurs en question soient du nombre ?

  15. @ Antoine Marquet | 07 août 2018 à 13:10
    J’ai eu la même réflexion !
    @ calamity jane | 07 août 2018 à 09:05
    J’ai failli lancer un appel de recherche !
    Réveil ! aurait lancé le sergent de ma batterie, je me faisais une gourmandise de lire les commentaires sur les deux derniers billets, une vision, un trait qui vous illumine, rien de nouveau sous le soleil, l’imagination en berne, l’esprit en vacances, la réflexion sous la canicule, moite sans fraîcheur.
    Réveil ! Notre hôte au four et au moulin, son abnégation, sa régularité, son enthousiasme et les commentateurs avaient le bras qui tremble.
    Réveil ! Le coup de Rangers au pied du lit pour nous élever, appelés du contingent sans âme, je me suis levé souvent à l’aube au son de la trompette (j’entends toujours la voix de ce sergent, son nom à consonance polonaise), j’ai troqué depuis un portable qui rappelait l’envie de se bouger, de régler des problèmes, d’avancer.
    Albert Camus pour vous secouer, la lucide volonté qui le pousse à ne pas transiger, lectures de lycée, « L’envers l’endroit », Camus inoubliable.
    D’accord avec notre hôte « Avoir 20 ans dans les Aurès » est une bêtise dans ce contexte, c’est se tromper sur Camus, un contresens absolu pour l’écrivain « sans la moindre complaisance pour un terrorisme aveugle et ses nombreuses victimes civiles. »

  16. Camus ne m’a jamais passionné, sauf pour l’Etranger.
    Philosophe du renoncement, des bons sentiments, ma maman avant toute chose, une quincaillerie de scout.
    Quand on songe que Sarkozy voulait absolument le faire entrer au Panthéon, on se demande ce qu’il aurait pu penser d’être aligné avec Claude Ambroise Régnier qui est connu pour avoir préparé pour Napoléon la circulaire du 8 janvier 1803 prohibant en France les mariages mixtes « entre des blancs et des négresses » et « entre des nègres et des blanches »…
    Au Panthéon on ne choisit pas ses voisins.

  17. Je partage l’indignation exprimée dans le billet, ainsi que le point de vue d’Exilé | 07 août 2018 à 09:10, il faut voir l’évolution de la société et la façon dont les idées et les mots qui les représentent se sont pervertis.
    L’humanisme de Camus est un humanisme vertical, qui a pour but de grandir l’homme, de le faire se tenir droit et de le pousser à atteindre ses limites, sans les franchir toutefois.
    Il y a chez lui en permanence la référence à ce que la philosophie et la mythologie grecques ont produit de plus noble et de plus beau, beauté et noblesse allant de conserve.
    Son humanisme est un humanisme de la révolte avec la volonté d’être ce que l’on est dans la lumière.
    Il l’exprime dans « Noces », visitant Florence où il dit : « Mais c’est qu’en ces heures ou en ces lieux, je n’avais pas assez de coeur à aimer, c’est-à-dire à ne pas renoncer. »
    Depuis, les concepts philosophiques ont bien évolué, ils se sont dénaturés au point d’aboutir à un humanisme horizontal, couché, rampant et ultime perversion, un humanisme repentant, un humanisme du renoncement dans l’ombre d’un passé que l’on noircit pour éviter d’assumer le présent et de le vivre pleinement. Le contraire de l’humanisme de Camus.
    À partir de là toutes les perversions intellectuelles de dénigrement et d’abaissement de soi sont permises et l’on voit même celui qui devrait être le « Bon Pasteur » du troupeau des fidèles, le pape François, ne pas avoir un seul mot d’espoir pour ses brebis, oubliant que si la charité qu’il réclame est une vertu théologique, l’espérance en est une autre, et où sont les messages d’espérance du Pape François ?
    En ce sens il y a une certaine continuité entre le billet précédent faisant référence à un instruction papale sur la peine de mort sans référence à la résurrection, comme il y a des instructions administratives, et la volonté de déstructuration d’une société et plus même d’une culture, d’une civilisation, au profit d’un néant dont on ne doute pas qu’ils sera vite rempli, la nature ayant horreur du vide.
    Ce film odieux n’est qu’un petit épisode vers le chemin du néant vers lequel nous nous acheminons.

  18. Ahmed Berkani

    On vient de me dire que mes joyeux coups de plume ont blessé quelques personnes ici. Je m’en excuse.
    Je me croyais innocent, et me voilà coupable.
    Evidemment que je suis un intrus, et à tout point de vue et partout. C’est même là la justification — je dirais même l’explication — de toute ma vie.
    Ceci étant, je me demande si les gens inquiets, ceux qui ne se trouvent pas à l’aise comme dit Renan, n’en viennent pas là de toute façon.
    Qui sait, peut-être êtes-vous un intrus vous-même mais que par un concours de circonstances particulièrement défavorable, cet état de fait n’est pas arrivé jusqu’à votre conscience.
    Sur Camus, nous avons eu quelques échanges intéressants ces derniers jours, ici (c’est l’autre blog où quelquefois je vais déposer un billet ou deux) :
    https://brumes.wordpress.com/la-bibliotheque-de-la-pleiade-publications-a-venir-reeditions-reimpressions/

  19. Patrice Charoulet

    Un de mes nombreux admirateurs, Deviro, le 7 août 13h43, qui a lu mes oeuvres(?) complètes ici (4 à 500 pauvretés), a déniché quelques mots d’éloge décernés à Taddéï, le novembre 2017 (!) après le dialogue (remarquable) de Philippe Bilger avec lui. J’avais oublié mes mots d’alors. Pas lui ! Il me les reproche.
    Je louais ses qualités d’homme de dialogue.
    Deviro m’apprend que Taddéï serait embauché par… une entreprise russe. Qu’y puis-je ? Pouvais-je le deviner ? Et s’il tue sa femme demain, serai-je considéré par Deviro comme complice ?
    Voilà un homme rancunier, qui attend patiemment son heure, embusqué dans son coin, pour frapper en passant. Et s’il commentait, un jour, les textes de Philippe Bilger ? Moins fastoche !

  20. Je me souviens que ce cri « Camus, reviens ! » était celui qu’était tenté de pousser Julien Gracq à l’annonce de la disparition soudaine du plus célèbre habitant de Lourmarin. Subitement, il se trouvait privé de la seule personne à qui il pouvait soumettre avec fruit, pensait-il, ses écrits. C’était sa principale inquiétude.
    Lourmarin que je n’ai jamais visité puisque, me trouvant un jour dans la région et ayant à choisir, j’avais préféré partir sur les traces de René Char — un voisin de Camus — puis me rendre à Uzès, pour André Gide.

  21. Ahmed Berkani

    Et quant à René Vautier, puisqu’il en a été question, comment dire… J’ai de la tendresse pour cette génération qui était sincère et qui s’est trompée. Le plus beau livre que je connaisse sur elle, c’est celui qu’a écrit Panaït Istrati, l’immense écrivain roumain, ami de Romain Rolland. Le titre de son livre — qui en réalité est un recueil rassemblant divers textes — dit déjà tout : Vers l’autre flamme.

  22. @ Deviro | 07 août 2018 à 13:44
    Taddéï chez Russia Today, c’est hélas le sort et le terminus des gloires fanées.
    Il faut bien payer son loyer dans le 6e arrondissement et l’Ecole alsacienne des enfants…
    Il n’est pas le seul à s’accrocher au radeau de la Méduse médiatique, voyez Pascale Clark, « la voix mythique de France Inter » , virée manu militari, voyez Anne Sinclair, qui donnait des leçons à la terre entière, voyez Daniel Mermet, le Pape d’extrême gauche de France Inter, voyez Patrick Cohen, ils sont tous à la ramasse. Virés.
    Didier Porte et Stéphane Guillon, qui passent ce soir à Pontarlier à la salle polyvalente Jean Jaurès, pour les comités d’entreprise locaux… Une décadence.
    Tels Icare, ils se sont brûlés les ailes à la lumière des spotlights.

  23. @ Ahmed Berkani | 07 août 2018 à 17:08
    Avez-vous lu « Je marcherai pieds nus sur les braises » de Yahan Schimilbruck ?
    Épatant, un sommet !

  24. @ Savonarole | 07 août 2018 à 15:16
    « …on se demande ce qu’il aurait pu penser d’être aligné avec Claude Ambroise Régnier qui est connu pour avoir préparé pour Napoléon la circulaire du 8 janvier 1803 prohibant en France les mariages mixtes « entre des blancs et des négresses » et « entre des nègres et des blanches »… Au Panthéon on ne choisit pas ses voisins. »
    L’essentiel en l’occurrence est de pouvoir choisir ses voisines !
    Sinon, je constate que avez lu Albert et moi Camus, à moins que ce ne soit l’inverse !
    Je ne sais plus qui a dit « l’œuvre d’art n’existe que par le regard qu’on lui porte », et découvrant vos goûts artistiques je vous soupçonne d’adorer Mona Lisa que je déteste.

  25. Robert Marchenoir

    @ Deviro | 07 août 2018 à 13:44
    « Frédéric Taddéï vient d’être embauché le 18 juillet 2018 par Russia Today France. C’est un bobard ou non ? J’ai loupé le commentaire de Robert Marchenoir ? »
    Hélas ! non, ce n’est pas un bobard.
    Cela étant, votre ironie à mon encontre est stupide et malveillante. Vous extrayez de son contexte une phrase que j’ai écrite à un tout autre sujet. De surcroît, elle date de novembre 2017, alors que Taddéï n’a annoncé son contrat avec RT que 8 mois plus tard. Enfin, où voulez-vous en venir ? Vous essayez d’insinuer que je ne dénonce pas suffisamment les collaborateurs français du régime russe ? Accusez-moi d’avoir brûlé Jeanne d’Arc, ce sera plus crédible !…
    Cette manie de reprocher aux gens non pas ce qu’ils disent, mais ce qu’ils ne disent pas, est fatigante. Quand on parle d’une chose, on ne peut pas parler d’autre chose en même temps. L’intelligence du copier-coller et de la recherche sur Internet a ses limites, au-delà desquelles on bascule dans la sottise.
    Concernant la collaboration de Taddéï avec RT, la liste est longue de ceux qui vont à la soupe, et qui n’ont aucun problème pour toucher l’argent des espions de Moscou — l’argent volé aux Russes, faut-il le préciser, puisqu’une bonne partie du peuple croupit dans la misère et meurt prématurément, pendant que la classe dirigeante pille, de façon obscène, son travail et les richesses du pays…
    Mais les mêmes qui n’ont pas de mots assez durs pour dénoncer « l’oligarchie » française, n’ont aucun problème avec l’oligarchie russe, autrement plus avide de richesses, plus despotique, plus cruelle… et plus anti-française, de surcroît.
    D’innombrables vedettes du monde politique et intellectuel, dans différents pays, acceptent, avec empressement, de fouler le tapis rouge qui leur est déroulé par RT. Tous, ils vous diront qu’ils sont « libres de dire ce qu’ils veulent ».
    C’est évidemment faux. J’attends, avec une curiosité qui peut durer longtemps, l’émission de Frédéric Taddéï, sur RT, où il analysera l’agression russe contre l’Ukraine, avec des invités comme Timothy Snyder, Mark Galeotti, Françoise Thom, Igor Girkin voire Mikhaïl Saakachvili.
    Je peux vous garantir que Taddéï ne fera jamais, sur RT, une émission consacrée à la complicité de Vladimir Poutine dans les attentats de 1999 attribués aux Tchétchènes, qui ont fait 300 morts et ont permis sa première élection (« nous irons buter les terroristes jusque dans les ch… »).
    Il dira, certes, ce qu’il voudra sur les sujets qui ne gênent pas les tyrans du Kremlin — et cela donnera la crédibilité nécessaire à RT, chaîne militaire (*) de désinformation implantée en pays ennemi, pour répandre ses mensonges et sa propagande lorsqu’elle l’estimera nécessaire.
    Mais le nombrilisme de tous ces messieurs, et la bêtise à front de taureau des poutino-énamourés locaux, ramène tout à la personnalité de Monsieur Taddéï et de ses homologues — qui n’a strictement aucune importance.
    Si ces gens pouvaient entendre ce que disent les dirigeants russes de Taddéï et de ses collègues dans la trahison, lorsqu’ils sont entre eux… Leur mépris ne connaît pas de bornes.
    ______
    (*) Ce caractère militaire du rôle de RT a été explicitement avoué par sa directrice elle-même… mais dans des propos non destinés aux Occidentaux, naturellement. L’état-major russe inclut explicitement les opérations de RT, et d’autres, dans sa doctrine d’attaque. Précisons qu’il ne s’agit nullement de « soft power ». Il s’agit bel et bien de préparer le terrain pour une invasion éventuelle. Tous ces propos et documents sont publics.
    ______
    @ Ahmed Berkani | 07 août 2018 à 15:59
    « Evidemment que je suis un intrus, et à tout point de vue et partout. »
    Arrêtez cinq minutes. Vous avez peut-être des raisons pour dire cela dans votre vie personnelle, sur laquelle je me garderai de m’aventurer. Mais vous savez très bien que vos interventions sont particulièrement appropriées à ce blog. Cela n’a rien à voir avec le fait que moi, ou d’autres, puissions à l’occasion contester tel ou tel de vos points de vue.
    ______
    @ Giuseppe | 07 août 2018 à 15:04
    Réveille.
    Avec la petite explication de texte qui va bien en préambule.
    ______
    @ semtob | 07 août 2018 à 02:50
    Votre doucereuse poésie de dames retraitées et délicates trouve ici ses limites. On comprend, à vous lire, la profondeur de l’arnaque gauchiste, qui dissimule sa soif de violence et de domination derrière la belle écriture et les bons sentiments de personnes telles que vous.

  26. Dans une réponse à un commentaire de Trekker dans le billet précédent, j’ai évoqué l’historien Jean Monneret. Il a écrit un livre sur « Camus et le terrorisme ».
    Il a accordé un entretien dont la vidéo se trouve ici : http://www.jean-monneret.com/camus-et-le-terrorisme/
    Il me semble que ses propos s’accordent parfaitement avec ceux de notre hôte dans le présent billet sur Camus.

  27. « Le film choisi : « Avoir 20 ans dans les Aurès », réalisé en 1972 par René Vautier, communiste auxiliaire du FLN, évoque un bataillon disciplinaire en Algérie. Il est tout de haine de la France, de détestation de l’armée et des valeurs traditionnelles, donc aux antipodes de la position d’Albert Camus sur le drame algérien »
    N’est-ce pas la mode depuis quelques décennies de cracher sur notre histoire, sur notre culture, de nous laisser envahir pour des motifs tous aussi avariés les uns que les autres et d’avoir à l’Elysée des présidents traîtres à la nation mis en place par des sectes qui veulent détruire l’Europe pour en devenir les propriétaires ?
    Les larmes et le sang seront la conséquence de ce nouvel eugénisme.

  28. @ semtob 07/08 à 02h50
    @ Gavot 07/08 à 14h52
    Que de complaisance pour deux ‘’artistes’’ (se disant tels) qui se comportent comme des malandrins, mettent une pagaille pas possible dans un aéroport en provoquant des dizaines de milliers d’euros de dégâts et des gênes considérables pour des centaines de voyageurs. Et ces voyous devraient être exemptés de prison au prétexte qu’ils se disent artistes ?
    Quand je lis le délire semtobien, je cite, « Booka et Kaaris qui apportent à notre littérature des vers aussi brillants que ceux de Rimbaud ou de Baudelaire…
    « triste que des juges fassent abus de pouvoir en les empêchant d’exprimer leur art », j’ai envie de crier au fou ! à l’asile ! à l’hystérie !
    D’abord, le rap n’est pas un art. C’est une mélopée de paroles obscènes dites sur une seule note (donc sans musique) au rythme d’une morne batterie. Provocations à la castagne, suggestions de tortures voire de meurtre sur tout ce qui représente l’autorité, grossièretés envers les femmes, actes sexuels évoqués façon porno, glorification du Glock (pistolet) qui servira à flinguer le prochain flic, ou de la Kalach qui pour Mesdames Semtob n’est sans doute qu’une distributrice de petits cailloux…
    Pendant des années, on a chanté JP Sartre pour avoir dit « tout anticommuniste est un chien » et il se trouve encore un professeur pour dire que tous les porteurs de pseudonymes sont des abrutis. Dans l’hyperbolisme catégorique, je me sens donc parfaitement en droit de dire que tous les rapeurs sont des voyous parce que je me retiens d’user d’un terme beaucoup plus expressif. Je crache en bloc et sans nuance sur les rapeurs, agents de haine sociale et sources de troubles violents, des minus, des cailleras, des ratés, des violents, des pousse-au-crime.
    Quant au fait qu’il y aurait 20 000 personnes en prison préventive, je peux vous affirmer qu’il y en a quatre fois plus qui, condamnés réellement, sont libres dans la nature faute de places dans les pénitenciers. C’est encore plus troublant.
    Je rassure mesdames Semtob quant à ‘’l’abus de pouvoir des juges qui les empêchent d’exercer leur art’’, pendant la taule, la vente continue ! et quelle formidable publicité !

  29. Alain Deloin

    Pourquoi ne parle-t-on jamais de Mme Camus ?
    Que pensait-elle des infidélités de son mari ?
    Les liaisons extra-conjugales de son mari, dit-on, ne seraient pas étrangères à sa dépression et à sa tentative de suicide lorsqu’elle se jeta d’un balcon.

  30. julien benda

    Camus… Je lis et relis, l’Été, Discours de Suède…
    Que n’ai-je de la mémoire, je les connaîtrais par cœur…
    Comment a-t-on pu accepter sans réagir que l’affreux Sartre jette l’opprobre sur Camus !
    Une phrase de Camus tellement actuelle et même prémonitoire : « Il n’y a pas de culture sans héritage et nous ne pouvons ni ne devons rien refuser du nôtre, celui de l’Occident. Quelles que soient les œuvres de l’avenir, elles seront toutes chargées du même secret, fait de courage et de liberté, nourri par l’audace de milliers d’artistes de tous les siècles et de toutes les nations. »
    Voilà ce qui devrait être enseigné par cœur dans nos écoles chaotiques.

  31. @ Robert Marchenoir | 07 août 2018 à 18:27
    Bob – je me permets -, si parfois vous êtes terrifiant, vous bousculez l’ordre des choses, le bruit et la fureur, le tsunami qui emporte tout sur son passage par l’écrit, charriant arbres, maisons, idées préconçues, difficile de ne pas être laminé à moins de grimper sur un arbre si on peut en trouver un, pour échapper à un ouragan, que dis-je, une tornade !
    Parfois on a envie de vous dire, que le diable l’emporte ! Mais ceci dit je ne connaissais pas ce chanteur, dans le fond vous avez l’âme du révolutionnaire, démocrate en creux à coup de tonnerre !
    Un mélange aussi de mauvaise foi pleine d’orage, j’ai failli écrire de rage… Bon je m’égare Bob – je me permets – mais quand l’orage gronde il faut se mettre à couvert et après la canicule vient toujours la pluie et c’est le cas.
    Herman K. trouverait à redire.
    Sur Camus je suis prêt à vous entendre, mais êtes-vous prêt à en parler ?

  32. Patrice Charoulet

    INTRUS ?
    Je signale à la personne qui vient de répondre à M. Berkani que ce n’est pas elle qui lui avait dit qu’il était ici un « intrus », mais Savonarole.
    J’avais indiqué quelques qualités de ce commentateur nouveau venu. Je m’étais indigné qu’un autre, présent ici depuis longtemps, puisse avoir eu la bassesse d’employer un tel mot.
    Or, M. Berkani, que je croyais connaître, vient de répondre, à ma grande surprise :
    « Evidemment que je suis un intrus, et à tout point de vue et partout. »
    Je suis obligé de poser la question à tous les autres commentateurs : lequel d’entre vous, placé dans la situation que vient de subir M. Berkani, aurait été aussi spirituel que M. Berkani en répondant de la sorte ? Personne, je pense. Admirable réponse ! On a là tout l’esprit français. C’est digne de Cioran. Qui aurait aimé converser avec un tel homme.

  33. @ Robert Marchenoir
    C’est bien Zachary et moi je dis : Metallica – Mozart !!
    https://www.youtube.com/watch?v=UBfsS1EGyWc
    @ Savonarole
    Moi, en tout cas, je l’ai lu et ce qui est le plus intéressant c’est de pouvoir lire ce texte incroyablement original de haut en bas et de bas en haut, ce qui rend le message particulièrement original !
    Je pense que comme moi vous avez trouvé extraordinaire le passage où il est question de la plante des pieds cuite mais pas tout à fait !
    Une merveille de poésie, c’est inoubliable. Je trouve excellent que vous recommandiez cet ouvrage. Savez-vous qu’il y a une suite ?
    Le titre est prometteur : j’ai remarché pieds nus sur les braises du bûcher de qui vous savez, et je peux dire que peu me chaut !
    Ce titre est un peu long, on pouvait avantageusement le remplacer par : Je me tamponne le coquillard des braises et des plantes des pieds sur lesquelles on ne lit pas l’avenir !

  34. Et sinon, vous vous amusez en vacances ?… Ah mais c’est vrai, vous êtes vieux. Je comprends.
    Désolé, c’était plus fort que moi, comme d’hab. 😉

  35. Robert Marchenoir

    Rap : pour mesurer les ravages de « l’anti-racisme », et plus généralement de l’idéologie de gauche, sur la société — y compris sur ses éléments noirs, il suffit de comparer la musique noire d’avant, avec celle d’aujourd’hui.
    Lorsque l’Amérique était « raciste », que des lois anti-Noirs y étaient factuellement en vigueur, et que les valeurs libérales-conservatrices y étaient dominantes, le sommet de la musique noire, c’était le blues et le rock’n’roll primitif (dont on peut soutenir que ce fut le meilleur) (*).
    Depuis que les lois « racistes » ont été abolies, que les valeurs « anti-racistes » règnent en maître, à tel point que les représentants de l’extrême droite accusés d’être des « suprématistes blancs » se défendent eux-mêmes du moindre « racisme », depuis que l’idéologie de gauche a envahi l’espace public au point que les universités les plus prestigieuses sont des bastions de la tyrannie communiste, eh bien le sommet de la musique noire aux États-Unis, c’est le rap.
    Excusez-moi, mais c’était mieux avant.
    Y compris pour les Noirs. Qui peut soutenir, sérieusement, que l’existence de modèles sociaux tels que les « chanteurs » de rap soit préférable, pour les Noirs eux-mêmes, à celle des chanteurs de blues qu’il ont remplacés ?
    L’idéologie de gauche est destructrice pour tous, mais plus encore pour les éléments les plus faibles de la société qu’elle prétend défendre.
    Les multi-millionnaires gauchistes, eux, se portent très bien, merci : Xavier Niel, feu Pierre Bergé, Mark Zuckerberg, Angelina Jolie… la liste est longue de ceux qui ne risquent pas d’être affectés par l’idéologie qu’ils professent, et qui leur semble indispensable pour faire excuser leur richesse.
    _____
    (*) Observez la tenue vestimentaire des spectateurs blancs de l’époque, comme celle des spectateurs noirs. Et celle des artistes, bien sûr. Maintenant, comparez avec leur équivalent contemporain

  36. Claude Luçon

    @ Mitsahne | 07 août 2018 à 18:50
    Type « vieux jeu », et pour cause, ayant connu l’ère Fela Kuti et sa tanière immonde près de l’aéroport de Lagos, écouté le genre d’ordure humaine qu’il était et ayant constaté stupéfait son succès en Europe, j’ai tendance à voir son héritage chez les rappeurs d’aujourd’hui.
    Je les ai donc évités.
    Je préfère garder en tête les vrais artistes africains, encore plus anciens que Fela, tels que Bobby Benson, nigérian, entièrement inconnu en France, et les Stargazers ghanéens, les vrais ancêtres de la musique moderne africaine : le Highlife.
    Suite à votre commentaire et celui des soeurs Semtob je suis allé piocher coté Wikipédia voir qui était ce nouveau célèbre poète et philosophe : Booba.
    Voici un extrait d’un article des Inrocks sur Booba :
    Ce qui frappe d’abord, c’est à quel point son écriture est imagée, comme le décrit justement Thomas Ravier en le qualifiant de “Démon Des Images”. Son écriture est hyper cinématographique, comme une suite de flash, ou des tableaux sonores.Il ne va pas dire “nique la police”, mais “j’ai roté mon poulet rôti et recraché deux îlotiers”. Ses textes sont pleins de petites vignettes, incongrues et visuelles qui vous explosent au visage. Il y a une multitude d’autres ingrédients plus subtils qui sont tout aussi importants que les punchlines. La rupture de l’espace temps où l’on passe d’un lieu, d’une époque à une autre, la stimulation sensorielle, les allers-retours entre précision chirurgicale de la plume aux dictons abstraits. Peu de thèmes précis, mais une absolue cohérence sur le discours et la conception de la vie, des images qui associées ensemble forment ce “puzzle de mots et de pensées”, si complexe.
    C’est du délire !
    Vous avez raison, pauvre Rimbaud, pauvre Baudelaire, mais aussi pauvre Prévert et même pauvre Brassens et sa haine des gendarmes !
    Je ne sais pas si comme on nous le prédit notre civilisation se meurt ?
    Si c’est le cas c’est clairement par pourriture interne, pas due à l’immigration ou à l’islamisme n’en déplaise à Eric Zemmour et Renaud Camus.
    La pollution n’affecte pas que la terre et ses océans, elle affecte aussi le cerveau de nos concitoyens sous forme de snobisme intellectuel.
    Il ne reste plus à qu’a entendre quelque intellectuel de génie voir en Booba, pour la poésie, ce que Picasso a été pour la peinture.

  37. Robert Marchenoir

    @ Giuseppe | 07 août 2018 à 21:21
    « Sur Camus je suis prêt à vous entendre, mais êtes-vous prêt à en parler ? »
    Non, car je ne le connais pas.
    « Mauvaise foi. »
    Il faudrait que vous étayiez. L’étayage, ne me dites pas que vous ne savez pas ce que c’est…
    ______
    @ Claude Luçon | 07 août 2018 à 23:54
    « Ayant connu l’ère Fela Kuti et sa tanière immonde près de l’aéroport de Lagos, écouté le genre d’ordure humaine qu’il était et ayant constaté stupéfait son succès en Europe, j’ai tendance à voir son héritage chez les rappeurs d’aujourd’hui. »
    Je serais intéressé d’en savoir un peu plus sur Fela Kuti et les motifs de votre jugement à son égard. (Nulle intention polémique dans cette requête, dois-je préciser : cela m’intéresse vivement, pour des raisons personnelles.)
    ______
    @ Patrice Charoulet | 07 août 2018 à 22:17
    « Je signale à la personne qui vient de répondre à M. Berkani que ce n’est pas elle qui lui avait dit qu’il était ici un ‘intrus’, mais Savonarole. »
    Hahaha, la personne qui vient de répondre… mais qu’il est sot, qu’il est sot… Vous n’avez pas honte, à votre âge, d’employer des trucs de chenapans mal élevés, qui n’impressionnent que les gamins de leur âge ?
    Charoulet qui me cirait les pompes avec ostentation, il n’y a pas si longtemps, et qui me donne maintenant du « la personne qui vient de répondre » à Ahmed Berkani… Le gars qui te fait du Kiddy Smile et ses Claudettes de façon éhontée pour avoir ton mail (tout en t’accusant d’être lâche et raciste), et qui, lorsqu’il y échoue, se retire en ses appartements en affectant de te faire le coup du mépris…
    En plus, ça en dit long sur votre mentalité, le fait que vous ayez cru que je ne répondais à Ahmed Berkani que parce que je me serais senti visé… comme si je n’avais pas compris à quel commentaire il réagissait, en parlant d’intrus… Vous devriez arrêter de prendre les gens pour des imbéciles, cela n’offre pas de vous une image très flatteuse. On finirait par se demander où vous prenez vos références.

  38. Cher Philippe,
    Pour les amateurs de foot.
    Qui a oublié la statue de Zinedine Zidane au centre Georges Pompidou et le fameux coup de boule qui avait bien fait rire Jacques Chirac ?
    Booba fait danser la France, la Belgique, le Canada, les Etats-Unis, le Sénégal, le Gabon, le Nigeria.
    Il est l’ambassadeur moderne de la francophonie, il a fait l’ouverture de la cérémonie de la Coupe d’Afrique des Nations de football en 2017. Son écriture a fait l’objet d’une thèse pour la création d’une nouvelle figure de style.
    Notre rêve serait de glorifier l’échange de boxe de l’aéroport d’Orly en invitant la ministre de la Culture à commander une statue monumentale en bronze, ce qui ferait rayonner l’aéroport d’Orly dans le monde entier.
    Dans un de ses clips, « Le bruit de mon âme », Kaaris porte le coq français en jouant au foot avec des enfants.
    Ce serait la plus belle issue que l’intelligence pourrait donner à ce qui ressemble à un combat de polochon.
    Les touristes aimeraient se faire photographier devant cette création de la justice humaine. Ces deux hommes sont respectueux des cultes, des femmes et de la justice à condition qu’elle ne soit pas à deux vitesses.
    françoise et karell Semtob

  39. @ Patrice Charoulet | 07 août 2018 à 22:17
    « Or, M. Berkani, que je croyais connaître, vient de répondre, à ma grande surprise :
    « Evidemment que je suis un intrus, et à tout point de vue et partout. »
    Je suis obligé de poser la question à tous les autres commentateurs : lequel d’entre vous, placé dans la situation que vient de subir M. Berkani, aurait été aussi spirituel que M. Berkani en répondant de la sorte ? Personne, je pense. »
    Ben si, moi !
    J’aurais répondu :
    « J’y suis, j’y reste », et j’aurais ajouté : « Que d’O, que d’O, que d’Ostracisme » !
    Toutes réflexions faites, il me semble que de pareils propos ont déjà été tenus par un certain Patrice. Vous connaissez ?
    Il y a une certaine ressemblance avec vous, je vous vois bien en Maréchal… des logis… du blog !

  40. République Française
    LIBERTE D’EXPRESSION
    Michel ZONZON
    Agent de Police PENSEE ET PROXIMITE
    Paris le 28 janvier,
    Cher ami,
    Merci pour la magnifique photo-souvenir de « quelques forces de désordre » réunies autour du couple présidentiel à l’occasion de la fête de la musique.
    Amicalement à vous
    PS. Soyez assuré mon cher PB que cette photo est en bonne place dans mon appartement de fonction pour faire plaisir à ma famille.

  41. Catherine JACOB

    @ Alain Deloin | 07 août 2018 à 21:02
    « Pourquoi ne parle-t-on jamais de Mme Camus ?
    Que pensait-elle des infidélités de son mari ?
    Les liaisons extra-conjugales de son mari, dit-on, ne seraient pas étrangères à sa dépression et à sa tentative de suicide lorsqu’elle se jeta d’un balcon. »
    La dépression est une maladie caractérisée comme trouble mental.
    « Les individus souffrant de dépression ont une espérance de vie raccourcie par rapport aux autres individus, en partie à cause d’une plus grande susceptibilité à d’autres maladies ainsi qu’au risque de suicide.[..] Il est suggéré que les facteurs biologiques, psychologiques et sociaux jouent un rôle causal dans la dépression. Il est encore suggéré que la dépression provenant d’une vulnérabilité préexistante, ou diathèse, survient lors d’événements stressants dans la vie d’un individu. »
    Donc peut-être en effet mais pas exclusivement, la connaissance d’une infidélité conjugale.
    « Cette vulnérabilité préexistante peut comprendre une influence génétique » et enfin « La dépression peut être causée directement par des lésions du cervelet, comme dans le cas du syndrome cognitivo-affectif cérébelleux. »
    On peut sans doute inférer de ces trois hypothèses que l’inconduite de l’un des conjoints ne saurait être considérée comme la cause de cette maladie chez l’autre, si en revanche on peut postuler l’état dépressif de l’un des conjoints comme sinon la cause, du moins le prétexte de l’infidélité de l’autre.
    Enfin, se fondant sur l’article de Catherine Camus, dans L’Obs du 20 novembre 2009, “Tu es triste, Papa ? – Non, je suis seul”, la fiche Camus de Wikipédia indique que selon Catherine Camus, ses parents se sont toujours aimés :
    « Je sais seulement qu’elle [Francine Faure] l’a toujours aimé. Et lui [Albert Camus], je pense, aussi. Il y a eu d’autres femmes, et d’autres amours. Mais il ne l’a jamais laissée. […] Elle, elle m’a dit qu’ils s’étaient toujours aimés, et que cela n’avait jamais été médiocre. »
    Catherine Camus rapporte également ceci : « Juste après la mort de Papa, elle (Francine Camus) m’a dit qu’il faudrait faire opérer Agathe, la chatte que Papa m’avait donnée quand j’étais petite. Je l’entends encore chantonner : «Agathe, ma chatte, qui a de belles pattes…» Elle avait toujours fait des petits à droite et à gauche – on était libre, chez nous, même les chats. »
    Donc, si on lit bien, la liberté du chat ne saurait avoir été une cause de dépression.
    Plus intéressante à investiguer que les ‘coucheries’ anecdotiques du mari de Mme Camus, me paraît l’hypothèse émise en 2011 par l’universitaire italien Giovanni Catelli, d’un attentat perpétré contre l’écrivain par le KGB au motif d’un article de l’écrivain français ayant déplu à un ministre soviétique.
    On peut en effet désigner une hypothèse semblable dans ce mot du spécialiste de la Chine, de Confucius et du Haïku japonais qu’était l’écrivain et universitaire René Étiemble : « J’ai longtemps enquêté et j’avais les preuves que cette Facel Vega était un cercueil. J’ai cherché en vain un journal qui veuille publier mon article… » Il faudrait suggérer à un Britannique d’enquêter.

  42. Et quand on songe avec quelle violence Sartre a combattu Camus pour justifier sa vision du monde ! Et quelle vision désastreuse, quelles idées pitoyables pour sanctifier un communisme d’opérette dont on voit aujourd’hui où il a mené.
    Ce qui est dramatique c’est que de nombreux médias continuent d’y croire.

  43. Bonjour,
    Certains peuvent trouver Marcel Proust ennuyeux, d’autres reprocheront à Céline ses propos antisémites.
    Mais franchement qui n’aime pas Albert Camus ? Personne !
    Il a su habilement passer entre les gouttes des événements de la guerre d’Algérie et s’en tirer sans une égratignure.
    Même pas Michel Onfray, pourtant si prompt à dézinguer d’éminentes personnalités y compris dans des domaines dont il est totalement ignorant (Freud par exemple) et qui ne s’y est pas hasardé pour Camus.
    En fait, son livre sur Camus est plus un brûlot contre Sartre qu’un hommage à l’auteur de l’Etranger.
    Il a surpolitisé les deux écrivains à l’aune de ses convictions libertaires, donnant une image très personnelle et donc très orientée de l’un et de l’autre.
    Mais il ne serait pas Onfray s’il n’était pas comme ça…

  44. @ Robert Marchenoir
    « L’idéologie de gauche est destructrice pour tous, mais plus encore pour les éléments les plus faibles de la société qu’elle prétend défendre. »
    Et les autres idéologies sont, elles, blablabla… Donc, nous sommes sur la bonne voie ! Dormez tranquilles braves gens, Marchenoir a découvert la supercherie et comme il n’a pas sa plume dans sa poche, tout va changer, puisqu’en bon petit père il va nous guider !
    En outre, étant un observateur hors pair, il a remarqué, ce grand homme, que c’était mieux avant !! Comme nous pouvons le voir dans ce lien, excellent !
    https://www.youtube.com/watch?v=2V7RI0aehXQ
    Dites donc, Marchenoir, auriez-vous l’amabilité, que dis-je, la bonté d’âme, de nous faire la même étude sur chaque catégorie qui compose la société, et puis quand vous aurez fini, nous donner votre avis sur la gastronomie d’antan, et enfin si cela n’est pas trop demander, d’ébaucher une étude sur la qualité de l’eau en milieu urbain en 1960 comparativement à la qualité de l’eau près de la centrale derrière chez moi, savez-vous quoi qui y a ?
    En effet, et comme vous avez réussi à insuffler en mon esprit branlant un doute substantiel quant à la réalité d’une vie béate mais brève et à laquelle j’ai droit, que par ailleurs, mon âge m’ayant privée du plaisir intense d’une contemporanéité avec vos modèles d’avant, je demande expressément à ce que tout ce qui était mieux avant soit remis à l’ordre du jour et obligatoire ! (Sauf pour le gratin de chicons et le rutabaga, ça a l’air moyennement savoureux…)
    Votre étude m’évitera de chercher bêtement à vivre dans mon temps, avec mes contemporains, et tout le reste qui est mortel !
    Grand merci ! Ô homme de grand talent, meilleur que tous les autres, et lucide comme personne, espoir inespéré… En, effet, c’était mieux avant !
    J’ai noté qu’avant et maintenant sont rarement réunis, et même ne cohabitent jamais, je ne connais pas la raison de ce dysfonctionnement lamentable, mais cette énigme n’échappera pas à votre perspicace sagacité… E=mc2 (le mot important est restreinte, relativité restreinte…)

  45. Claude Luçon

    @ Robert Marchenoir | 08 août 2018 à 00:24
    Pas de problème, vous devriez savoir que je passe verbalement de la diplomatie, et même de la cordialité, à la guérilla sans complexe.
    Les guéguerres verbales ne m’impressionnent pas, ayant connu des guerres bruyantes sans être verbales.
    Le sifflement des balles et des bombes m’a plus impressionné que les bombardements de mots.
    Pour moi, fayotage à part, l’important ici est le billet de Philippe et la remarquable sélection de sujets qu’il aborde ! Sa façon de vagabonder dans les événements, les hommes et son propre cerveau me fascine, c’est un cas unique.
    Au point que j’en envoie parfois copie par courriel à de vieux amis francophones à l’étranger.
    Nos commentaires sont ce qu’ils sont, entre informations intéressantes et délirantes, j’y fais mon choix.
    Comme disent nos amis américains « I happen to be a free citizen of a free country ! ». Encore qu’eux soient infiniment plus ‘free » que nous et, pour une fois je suis d’accord avec vous, que les administrés de Poutine.
    Fela Kuti sévissait dans les années de la fin 1988 à début 1990, pour vous qui parlez anglais sa boîte de nuit à Ikeja, grande banlieue de Lagos, était qualifiée de « den of inequity », on y consommait des drogues fortes ouvertement. Il maintenait un harem de femmes africaines et européennes de l’ordre d’une douzaine, plus ou moins belles, plus ou moins droguées et plus ou moins prostituées.
    A cette époque l’épouse du général-président Ibrahim Babangida, Maryam, était considérée comme la tête d’un cartel de drogues fortes importées d’Asie pour être acheminées vers l’Europe, Fela était impliqué dans cette magouille. En dépit de la gouvernance militaire, les journaux était libres au Nigeria, deux d’entre eux ont dénoncé ce trafic et ont eu droit à une bombe dans leurs bureaux par voie de conséquence. C’est pour beaucoup à cause de ce scandale que Babangida a été remplacé par le plus vertueux Sani Abacha, mais c’est une autre histoire.
    Fela était un provocateur en plus d’être un individu aux mœurs épouvantables.
    Africain, il a bien sûr été un grand succès chez nos bobos car il avait compris, il a surfé sur le libertinage issu de 1968. En plus c’était la grande époque de SOS Racisme.
    C’était dommage car il y avait derrière ce triste personnage un excellent musicien.
    Après les indépendances en l’Afrique était né le Highlife chez les anglophones, les Ashantis du Ghana en particulier.
    Le jour de l’indépendance du Nigeria le 1er octobre 1960, un immense concert a eu lieu au stade de football d’Ebute Metta, une autre banlieue de Lagos, où le groupe du Nigérian Bobby Benson alternait avec Louis Armstrong (de souche Yoruba du sud-Nigeria) et ses All Stars.
    Pour les amoureux du jazz dont je suis ce fut fabuleux, Benson jouait son style de Highlife, Satchmo jouait du Satchmo. Il était venu célébrer l’indépendance du Nigeria au nom de ses ancêtres capturés et partis esclaves aux colonies américaines britanniques alors pas encore USA.
    A la même époque se jouait en Afrique du Sud le Penny Whistle, autre musique originale et particulière.
    Fela aurait pu suivre dans cette lignée, il a au contraire joué sur le vice pour la plus grande joie de nos bobos. De mon point de vue il a fait bien du mal à une musique africaine moderne naissante et donné un style que l’on retrouve chez trop de musiciens africains modernes : provoquer, choquer les pseudo-intellectuels européens lesquels avalent le tout avec délice.
    Voilà pourquoi, pour moi, Booba and Co insultent notre passé littéraire et musical avec enthousiasme, ils se moquent de nous, de notre civilisation et ne s’en cachent même pas.
    Aucun des premiers musiciens africains post-indépendances n’éprouvait le besoin de se rouler dans le vice comme le fit Fela, ou l’insolence et la grossièreté comme le font les rappeurs d’aujourd’hui, y compris les blancs qui imitent les Africains.
    Il va falloir un jour enseigner aux jeunes Français, et aux moins jeunes, qu’ils ne sont en rien responsables de l’esclavage et de la colonisation et n’ont nullement besoin d’admirer les Booba et Kaaris pour se faire pardonner des péchés qu’ils n’ont pas commis.
    Leur enseigner que SOS Racisme n’est qu’un gadget pour prétendant politicien à la poursuite d’une vie doucereuse, faute d’être contemplative, aux frais de la République.

  46. Moi mon frère à fêté ses 20 ans en France en 1962. Appelé sous les drapeaux il est mort en Algérie cette année-là.
    Il y avait belle lurette que Camus « qui aimait tant son pays » était, lui, en France.
    On a de meilleurs souvenirs lorsqu’on est loin du danger.

  47. La liberté d’expression n’est pas de s’invectiver parce que des puissants échappent aux règles, ni d’être bête ou violent au point de tout seul s’annihiler. Le ciel est par-dessus le toit, si bleu, si calme, les tempêtes sous les crânes ne sont pas prêtes à s’apaiser. Quand les rappeurs se prennent à l’illusion des puissances, ils tombent au trou que leur verbe a creusé en réclamant légitimement justice, devant alors accepter au nom du deux poids deux mesures qu’ils revendiquent à raison d’éradiquer, d’à eux-mêmes s’appliquer cette juste exigence, à défaut de quoi, ils ne deviennent que les tyrans qu’ils dénoncent.

  48. Je reste fasciné par ce diamant de la pensée semtobienne (07/08 à 2h50) :
    « …Booba et Kaaris, qui apportent à notre littérature des vers aussi brillants que ceux de Rimbaud ou de Baudelaire. »
    Il y a bien une échelle de Richter pour mesurer l’intensité des séismes. Il y a désormais une échelle de Semtob pour mesurer la brillance des vers, rien à voir avec l’asticot luisant. Intégrer ces deux con…venus dans « notre littérature » et les comparer à Rimbaud et Baudelaire relève de l’inconscience et/ou de la provocation. Elles sont généralement plus inspirées, les 2S !
    Elles me font penser à ces inspecteurs des cuisines (les souleveuses de couvercles) qui, devenues anosmiques, ne peuvent plus distinguer l’odeur d’eau de Cologne de celle de la charogne.
    D’où leur frénésie à faire passer le rap pour de l’art. Les têtes de l’art.
    Sans me prendre pour Musset, je dédie aux deux délicats poètes en carton ces vers de pasticherie :
    ‘’Les chiants désespérés sont les chiants les plus sots
    Et j’en sais de mortels qui sont de purs salauds.’’

  49. Antoine Marquet

    @ Gavot
    « …Mais il est probable que la motivation de cette décision s’appuie plutôt sur les risques de concertation frauduleuse et de renouvellement de l’infraction. »
    C’est précisément de cela qu’il s’agit. N’étant pas juriste j’ai résumé mon commentaire sur l’action vue en vidéo. La présomption d’innocence, certes, mais parfois, souvent… lorsque cela arrange une partie. Bien qu’il n’y ait pas eu jugement au fond, les faits semblent clairement établis à moins de devoir changer de lunettes ! Selon votre raisonnement, qui est juridiquement impeccable, les tribunaux ont eu tort de confisquer de l’argent versé par l’Etat au RN, qui n’a pas été condamné dans l’affaire dite des emplois fictifs au Parlement européen ?

  50. ANNIVERSAIRE
    Il y a quelques jours nous avons appris qu’un de nos camarades était né le 8 août 1950 au Maghreb.
    Alors bon anniversaire aimable promeneur inconnu de moi, qui nous faites l’honneur d’arpenter les allées de ce lieu fictif où tant de beaux esprits se côtoient en se congratulant !
    Savoir de vous votre date et lieu approximatif de naissance c’est peu mais c’est déjà beaucoup. Curieux seulement de vos pensées et réflexions sur les « choses de ce monde », je trouve incongru et superfétatoire de connaître la moitié de votre numéro de SS. Même sous la torture voilà des renseignements qu’on ne m’extorquerait pas ; plutôt se défenestrer à la sauvette.
    1950, l’année sainte, tout le monde à Rome pour voir l’avant-dernier Pape se balader en palanquin, à dos d’homme, comme un roi d’Afrique ! Une bonne année ! En métropole les gens mangent à nouveau à leur faim, les derniers gravats des bombardements ont été déblayés, les boches n’ont pas encore récupéré leur rang de puissance dominante sur le continent, le Ricard coule à flot !
    Notre nouveau-né, que l’on fête ce jour, gazouille alors en son berceau. Au-dessus de lui deux images souriantes qui chantonnent – c’est important la musique – car il est le fruit d’un foyer. En ce temps-là les couples normaux n’étaient pas rares : un homme, une femme, agissant selon les lois naturelles pour procréer une descendance joyeuse, restant côte à côte pour le meilleur et pour le pire, comme on dit cérémonieusement, jusqu’à leurs ultimes jours. Des demeurés, quoi !
    En 1954 notre bambin a 4 ans. Forcément ! Il n’est pas en âge d’être marqué par l’actualité. Il échappe à l’agonie de Diên Biên Phu que l’on suit collé au poste RDF, une dramaturgie qui marque pour la vie. Il n’apprendra que plus tard, qu’à la Toussaint s’est déclenché un incident qui aura une influence non nulle sur son destin.
    En 58 notre garçonnet a déjà du « savoir ». Dans ses livres d’images il avait repéré un « grand homme grand », un militaire historique. Voici que cette légende sortait de la bibliothèque et envahissait l’actualité. Il n’y en avait plus que pour ce valeureux guerrier. Il avait le sentiment que la vie était une « légende dorée », que les héros étaient immortels, qu’ils étaient toujours là en toile de fond, qu’ils resurgissaient quand les dangers devenaient mortifères. Une enfance d’autrefois !
    En 62 rien ! Ses parents étaient rentrés en métropole depuis plusieurs années. Il y avait en lui de la nostalgie. Aïcha sa doudou, son Ahmed qui l’emmenait à l’école en déblayant le passage à coups de trique et qui lui racontait toutes ces histoires sur le désert, la saga des bédouins et des fiers Touaregs, aristos des sables. Les cigales qu’Omar allait puiser dans la mer, si délicieuses grillées, et les mérous, les fruits, ces raisins extraordinaires gonflés de soleil. Surtout, ce qui lui manquait, plus que les sensations odoriférantes, plus que tout, c’était la couleur du ciel incomparable, éclatante, enivrante. Il pensait que vivre sous cette voûte était une bénédiction du Dieu.
    62, ce fut l’année de son « braivet ». Son papa avait de l’entregent, le gamin avait sauté une classe. C’était un élève doué. Il promettait. Il fallait tirer vers le haut. Comme disait l’autre en tout enfant sommeille un Mozart !
    68. Ah ! 68. Il est bachelier. Sciences. La moindre des choses ! Il avait pensé médecine. Comme ça ! Son père était réticent, il aurait été le premier de la famille. On ne rentre pas abruptement dans cette corporation, on manque d’usage, d’appuis, de relations.
    Le gamin avait compris, à demi-mot. Il était entré en prépa, LLG ou Ginette, le must pour les grandes écoles scientifiques. Il sera ingénieur. ENA no future, il ne sera jamais président comme Bijou !
    Maintenant il est à la retraite. Probablement ! Il a eu une vie professionnelle bien remplie. Il a pris soin de se constituer un magot qui le met à l’abri du besoin. 68 balais, c’est encore jeune de nos jours. S’il ne fume pas, boit modérément et qu’il fait sa gonflette quotidienne il peut tenir des décennies. On ne sait rien de sa vie privée, encore heureux ! Mais on peut augurer qu’il a perpétué la tradition familiale, femme, enfants, petits-enfants comme d’antan.
    Comme il est, il est parti pour voir la réélection de Bijou en 2022, voire en 2027 et la suite, ou n’importe quoi d’autre ! Il a parfois le sentiment qu’il revient dans le pays de son enfance. Des accoutrements, des barbes, des voiles, des parfums, ces curieuses boutiques halal qui ressemblent à celles du souk où l’emmenait son mentor, ce vieux chibani d’Ahmed – il serait mort paraît-il à 125 ans cet antique tirailleur de l’armée d’Afrique, sa dernière veuve touche encore la pension de réversion.
    Dans les rues il remarque souvent, notamment le vendredi, des croyants accroupis sur l’asphalte, le derrière tourné vers l’Occident (!) qui prient pour l’amour, la tolérance et la paix. A certains moments de l’année les gens crachent dans la rue et dans certains quartiers on peut entendre, pour peu qu’on y prête l’oreille, le son gracieux du muezzin du douar local.
    Si Dieu le veut il verra peut-être un jour un gars de là-bas à l’Elysée, un congrès voter une Sixième République, islamique cette fois et la population vivre sous la charia.
    Ça le fait marrer d’y penser. Retrouver après tant d’années les émotions du pays des richesses enfantines.
    Le ciel en moins.
    Bon anniversaire camarade ! Que Dieu vous garde !

  51. @ Mitsahne | 07 août 2018 à 18:50
    Il semblerait que ce soit un coup monté entre les deux rappeurs à la notoriété déclinante pour démontrer à leurs ex-fans qu’ils ne se sont pas embourgeoisés. De la pub déguisée en téléréalité. Un match de catch parfaitement truqué. La justice d’habitude très tolérante à l’égard des bagarres entre bandes de voyous dans les lieux publics, y tient son rôle. Elle s’intéresse à l’affaire en fonction des media. Comme souvent. Et les media filtrent pour nous les actualités, puis s’accordent pour ne nous donner à voir que la partie du spectre correspondant à leurs intérêts. Tous de concert. Comme d’habitude. Un penseur appelle cela « la visite guidée » de l’information.
    Cela dit, les incarcérations préventives ne compensent pas le fait que les peines ne soient pas exécutées. Personnellement je les mets dans le même sac, et j’y mets aussi l’état des prisons, la délinquance et l’insécurité à l’intérieur des murs de la prison, et la politisation de l’appareil judiciaire.

  52. @ Tipaza | 08 août 2018 à 06:59
    « Je vous vois bien en Maréchal… des logis… du blog ! »
    Remarque :
    Le dictionnaire des citations. 152 000 citations célèbres, proverbes et dictons. Dicocitations est un partenaire du Monde. Chaque citation exprime les opinions de son auteur et ne saurait engager Dicocitations ou Le Monde.
    Conclusion :
    Ne cherchez plus c’est le Trissotin de ce blog.

  53. Moi je dis « JAURES, REVIENS, ILS SONT DEVENUS FOUS »
    Entre Delpuech, préfet de police jurant sous serment ne pas connaître Benalla tout en lui ayant adressé une lettre de félicitations (par courtoisie 😉 le 21 juin précédent 🙁
    De même qu’il a affirmé que les deux jeunes manifestants frappés par Benalla avaient menti sur leur identité à la fin de la manifestation, alors que deux fiches rédigées par un officier de police judiciaire après l’arrestation et transmises à la justice semblent prouver le contraire (Le Monde). La première écorche le nom du jeune Grec, inversant des lettres dans son patronyme et son prénom. La seconde retranscrit correctement son identité.
    Le jeune homme à l’origine de ce geste (*) a décliné dès son arrestation ses dates de naissance, nom et prénom. Il n’a donc en rien cherché à dissimuler son identité. La jeune femme quant à elle avait remis ses papiers au « surveillant » (sic) de M. Benalla
    (*) Sur la fiche d’interpellation, un « jet de projectiles (deux bouteilles de bière) » figure bel et bien, mais il est précisé que le CRS visé ne dépose pas plainte.
    Et pour compléter le tableau : Alexandre Benalla (ex-garde du corps d’Emmanuel Macron) a obtenu un passeport diplomatique qui lui a été délivré le 24 mai dernier, soit juste après sa mise à pied de quinze jours.
    Comme disait le meilleur ennemi de Ph. Bilger « tout cela finira en farce ».
    Je crois qu’on est en train de la prendre… en pleine farce.

  54. Pris au hasard.
    Paroles de la chanson À la folie par Booba :
    « Je n’arrive pas à m’attacher
    Je n’arrive pas à m’attacher
    C’est un problème
    C’est un gros, gros problème
    C’est un problème…  »
    Euh… J’ai essayé pour voir, enfin pour entendre, du « Brice de Nice » dans le texte ; je peux comprendre qu’on étudie ce phénomène musical, quand c’est des confettis je ne vais pas non plus les ramasser pour les remettre dans les poches.
    Ils ont un public il ne faut pas le nier, à chacun sa marque de lessive, il faut bien laver ses chaussettes.

  55. HISTOIRE LITTÉRAIRE
    Grincheux a encore frappé (le 7 août à 21 h 02). Grincheux, c’est ce chef de la meute qui s’abattit sur le blog suite aux difficultés éprouvées par Bijou pour une sordide histoire d’ancillaires besogneux !
    Il intervint en personne, pas moins de 9 fois entre le 28 et le 31 juillet, tout en dirigeant ses 6 frères, nains de jardin de compétition, pour la défense et l’illustration d’un président que le monde entier nous envie (ne pas rire, attendez la suite).
    Une étude exhaustive est en cours. Elle vous sera soumise au plus tôt !
    Grincheux n’est pas « que bon » en politique ! Il n’est pas mauvais non plus en histoire littéraire. Voici qu’il intervient au sujet de Camus.
    Son commentaire coupe le souffle ! Il vient de faire reculer la frontière de l’ignominie ! On peine à imaginer qu’une main, appariée à un cerveau humain, puisse écrire une telle ordure.
    Subitement Zonzon a un doute ! Qu’en est-il du rôle de la patrouille ? En vacances ? On se relâche ? On joue au drone sans avoir l’air d’y toucher ! On plane ? Ce n’est pas possible !
    La strass est responsable. Elle contrôle minutieusement à chaque heure de la journée. Alors what ?
    Une sueur froide me prend ! Et si, suprême habileté, elle laissait passer toutes les immondices, façon idoine de larguer les dingues et les salauds : qu’ils s’autosuppriment en public !
    Ce n’est pas plus bête que ça ! C’est vachard mais astucieux !
    Je vais commencer à faire gaffe ! Je ne vais plus écrire n’importe quoi ! A Rioufolnamo, j’avais pris une mauvaise habitude : chaque fois que je médisais sur Le Pen SA j’avais droit au classement vertical. Tchak !
    Je me laissais aller ! Forcément !
    C’est terminé, vous ne verrez plus Zonzon fouiller les poubelles. Même les historiques !

  56. Claude Luçon

    @ Zonzon | 08 août 2018 à 13:47
    Là vous faites dans le lyrique mais avez oublié de parler d’Alger la blanche, la couleur pas la femme !
    Il manque aussi 56 et l’expédition ultra courte pour la reconquête de Suez où son père aurait pu aller s’il était para ou marin ! La seule fois où nous avons battu les Israéliens au sprint sur la longueur d’une guerre.
    Mais que tout cela était bien dit ! Bravo !

  57. @ Zonzon | 08 août 2018 à 13:47
    « Le ciel en moins. »
    Vous oubliez l’élément essentiel, celui sans qui le ciel ne serait rien d’autre qu’un bête dispensateur de lumière.
    Que seraient les beaux et mauvais jours sans la mer, la grande bleue.
    Voici ce que dit Camus, restons dans le sujet 😉
    « Seuls aussi avec l’horizon. Les vagues viennent de l’Est invisible, une à une, patiemment ; elles arrivent jusqu’à nous et patiemment, repartent vers l’Ouest inconnu, une à une. Long cheminement jamais commencé, jamais achevé…La rivière et le fleuve passent, la mer passe et demeure. C’est ainsi qu’il faudrait aimer, fidèle et fugitif. J’épouse la mer. »

  58. Encore du Camus, du Camus… olivier ou figuier de l’été… de l’essoufflement médiatique.
    Décidément nos pseudo-intellectuels attardés et radoteurs sont toujours en panne d’intelligence humaine, visionnaire, introspective ou sociale.
    Camus ne fut qu’un embarqué dans la cohorte des intoxiqués par l’air de son temps… guerre froide, Mao, à bas le colonialisme, etc.
    Reconnaissons cependant son talent pour l’écriture… uniquement l’écriture comme savaient écrire les copistes de Confucius.
    Sa pensée ne passa son temps qu’à emprunter des chemins… inspirés par des idées généreuses simplistes sans jamais aller au bout.
    Camus s’est trompé sur tout pour sa pensée politique.
    Comme tous les gens dits de gauche il avait compris que pour jouir de tout il fallait rejoindre les plaines de la sécurité… la douce France… largement appuyé et inspiré par la gauche caviar qui savait qu’il faut toujours être du côté du peuple pour ne pas qu’il vous mange à la sauce Robespierre.
    N’en déplaise aux propriétaires de la pensée unique prédigérée, Camus s’est trompé sur tout et tout… les pieds-noirs… l’Algérie… les Algériens… la France et les Français… peuple trompé, gavé et déresponsabilisé qui écoute un tribun usé et avarié à la Méluche… autre pied-noir bien nanti.

  59. @ Zonzon | 08 août 2018 à 13:47
    Merci Zonzon, c’est gentil de votre part, je suis touché.
    L’ensemble est tout à fait cohérent, c’est bien ce que j’ai vécu, sauf que ma nounou s’appelait Tamou et le jardinier Djibril, tous deux de Rabat, comme moi.
    Vous ne pouviez pas le deviner…
    Mais pourquoi être né à Rabat ?
    Nous n’étions pas des pieds-noirs, mes deux grands-pères étaient des officiers du Génie (Saint-Cyr, Saint-Maixent), eux-mêmes issus d’une famille de militaires depuis 1895 et plus tard dans l’état-major de Lyautey. Exclusivement en Afrique du Nord, Tunisie, Algérie, puis Maroc, jusqu’en 1925.
    Après 14-18, et quelques blessures à Senlis et Château-Thierry, à la tête de leurs tirailleurs algériens et goumiers marocains, ils sont retournés au Maroc.
    Ils y sont morts et enterrés, ayant manifesté le souhait d’être inhumés dans la terre de leurs soldats, aux cris d’orfraie de leurs deux épouses qui auraient préféré du marbre blanc et les frondaisons du Père-Lachaise à Paris…
    Voilà quelques détails qui enrichiront mon dossier Charoulet…
    Amitiés

  60. Cher Philippe,
    L’ascenseur n’est pas fait pour la prison !
    Déjà 11 suicides en prison de Fleury en 2018.
    Le commentaire précédent s’adressait aux amoureux de foot, et pour les amoureux de la grammaire, il existe de nombreuses études sur la toile qui décortiquent la pluie de figures stylistiques que Booba utilise pour déhancher les mots, dominer les rythmes, les jouer.
    Baiser les mots est tout un art !
    Il est évident que cela défrise les socialistes puisque la réussite sociale n’est pas un objectif respectable.
    Nul n’a le droit de casser les rêves de la jeunesse et de la briser.
    Nous prétendons que Kaaris et Booba sont les meilleurs boosters émotionnels de ce début de siècle et qu’une bande de ministres au chevet de la jeunesse ne soufflerait pas autant d’espoir.
    Une citation du rappeur Booba a été le sujet d’un partiel à l’université Paris-Sud
    Par Le Figaro Etudiant • Publié le 16/01/2015 à 15:40 • Mis à jour le 21/01/2015 à 12:29
    « Surprise pour près de 250 étudiants de l’université Paris-Sud : leurs partiels portaient sur une citation de… Booba. L’enseignant à l’origine des sujets voit dans le hip-hop des exemples concrets de problématiques qui sont posées en cours de gestion et de management.
    Le 7 janvier dernier, les 250 étudiants de première année de droit de l’université Paris-Sud passaient leurs partiels d’«introduction à la gestion et aux sciences de l’organisation». Alors qu’ils s’asseoient calmement, les étudiants découvrent, avec surprise, les sujets : l’un plutôt classique («Peut-on vivre sans organisation(s)?»), l’un bien plus original puisqu’il leur est demandé de commenter une citation du rappeur Booba, interviewé par BFM Business («En France, il faut donner la parole et les rênes à la jeunesse»). A l’origine des intitulés, le docteur en sciences de gestion et professeur à Orsay (Essonne) Jean-Philippe Denis, explique que la carrière du rappeur, et plus généralement l’industrie du hip-hop, sont d’«excellents» exemples pour se saisir des problématiques posées en cours de gestion et de management. »
    http://etudiant.lefigaro.fr/les-news/actu/detail/article/une-citation-du-rappeur-booba-sujet-d-un-partiel-a-l-universite-paris-sud-10597/
    Booba étudié à Harvard aussi :
    « Une carrière très bien menée pour Booba, maintenant installé aux États-Unis et père de famille, il réussit une nouvelle fois à faire son arrivée là où personne ne l’attendait : l’école supérieure d’Harvard.
    Oui vous ne rêvez pas. Booba sera enseigné à certains étudiants d’Harvard, du moins sa carrière dans un livre intitulé « French Odyssey Supernovas », ou « Les réussites économiques à la française ». La carrière du rappeur y est interprétée et notamment ses stratégies marketing. La question qui se pose désormais : Booba : rappeur ou homme d’affaires ? »
    https://urbanactmag.wordpress.com/2015/08/23/booba-le-rappeur-francais-etudie-a-harvard/
    Que cela plaise ou non, des œuvres d’art n’ont pas à être coiffées par la justice car cela a déjà été fait au XXe siècle, sous les dictatures fascistes. Que des concerts soient annulés par décision de justice est le comble du disproportionné et du dysfonctionnement. Que des détenus meurent en prison n’est pas admissible !
    françoise et karell Semtob

  61. Robert Marchenoir

    @ semtob | 08 août 2018 à 17:00
    Au lieu d’observer que des professeurs d’université enseignent Booba, et d’en conclure que l’université est devenue une poubelle, vous en concluez que Booba est d’or fin.
    En plus, votre « sujet d’un partiel » est d’une nullité, indépendamment de la référence boubologique… « En France, il faut donner la parole et les rênes à la jeunesse ». Commenter cette assertion serait donc un travail universitaire, et le faire correctement montrerait que l’on est apte à gérer une entreprise…
    Quelle démagogie ! Quelle vacuité ! Quelle négation de la raison d’être de l’université, qui est précisément de faire sortir les étudiants de l’ignorance et de la sottise qui caractérisent la jeunesse… Le fait que ce soit un « docteur en sciences de gestion » qui ait pondu ce « sujet » montre, non pas que Booba et ses amis voyous soient des sages, mais qu’un doctorat, en France, ne vaut plus rien.
    Je serais curieux de connaître la note des étudiants qui auraient fait la réponse pertinente, à savoir que ce sujet montre la nullité de celui qui le propose, et celle de l’institution qui l’emploie ; que la signification réelle de cette phrase, dans la bouche de Booba, signifie : il faut donner le pouvoir aux Noirs et aux Arabes (car c’est cela que signifie le mot « jeunes » dans la bouche de ces gens, et vous le savez très bien) ; et que s’il y a une chose qu’il ne faut pas faire, « en France » mais aussi partout ailleurs, c’est de « donner la parole » et « les rênes » à la « jeunesse »… Quelle que soit l’acception que l’on donne à ce dernier mot, d’ailleurs.
    Ôtez-moi d’un doute : vous lisez Le Nouvel Observateur chaque semaine depuis la nuit des temps, c’est bien ça ?

  62. @ Marc GHINSBERG | 07 août 2018 à 13:16
    Totalement d’accord avec votre analyse, notamment sur l’indissociabilité de l’oeuvre et de l’homme Albert Camus. Vous citez la biographie que lui a consacrée Michel Onfray, c’est à mon sens l’ouvrage qui cerne au plus près l’homme et son oeuvre.
    « Mais si l’on creuse un peu, chacun veut imposer son Camus »
    C’est manifeste chez nombre d’intellectuels, qui pour ce faire citent les extraits de ses ouvrages et sa vie confortant leur idées. Ils se gardent bien de mettre en perspective ses diverses positions, notamment politiques, et ses écrits comme l’a fait Michel Onfray.
    Cela est patent aussi bien chez de nombreux intellectuels de gauche comme de droite, chacun d’eux est persuadé d’être le détenteur des pensées et des actes de Camus. Entre autres Jean Monneret, et ce n’est pas le seul hélas dans ce cas !

  63. @ semtob 17h00
    Au bac j’ai dû commenter un poème de Baudelaire « La chevelure » issu des « Fleurs du mal ».
    J’ai obtenu une excellente note tant la beauté de ce texte me transportait.
    Aurais-je eu une aussi bonne note pour le commentaire de cette oeuvre de Booba (Mon pays) ?
    « Même loin, j’crierai toujours « allez Paris »
    Cousin, j’y trouverai jamais Halle Berry
    Adieu Gorée, et le mépris
    À les détester je me détruis
    À coups de fusils je reconstruis
    J’veux me forger, décrocher le premier prix
    Les retours zombies de boîtes de nuit
    Perdu dans l’cul d’une Ghanéenne’zer de la Saint-Denis
    J’suis diamant Anvers t’es Swarowski
    Mon amour pour cette terre n’est pas plus grand que Sarkozy
    J’pars libre, je suis l’élite des sales négros
    Mets toi dans l’cul ton Vélib’, hasta luego »
    Devinez !!
    Par ailleurs ce que vous dites des sujets soumis à des étudiants de l’université française témoigne simplement de son extraordinaire dégradation (creusons, creusons toujours plus profond…)

  64. « Ôtez-moi d’un doute : vous lisez Le Nouvel Observateur chaque semaine depuis la nuit des temps, c’est bien ça ? »
    Rédigé par : Robert Marchenoir | 08 août 2018 à 18:14
    On ne dira jamais assez combien Jean Daniel aura été un destructeur du moral des Français depuis des décennies.
    Il aura toujours été contre la France, tel un poussah intellectuel, confortablement assis sur un tas d’or médiatique, loué par tous les médias, fringué comme Albert Camus, le célèbre imperméable trench-coat Burberry, la moue du dubitatif insolent.
    Une m… sur deux jambes.

  65. @ Claude Luçon 8 août à 15 h 48
    59 ! Une péripétie qu’il vaut mieux oublier !
    @ Tipaza 8 août à 16 h 03
    Oh ! que non je ne l’oublie pas. Qui suis-je sans lui, dirait Francesco di Lampedusa !
    Camus l’Algérois, comment ne serait-il pas lyrique en parlant de la mer ?
    @ Savonarole 8 août à 16 h 33
    Me croirez-vous si je vous dis que je n’avais pas la moindre idée de l’identité du modèle ?
    Ceci pour deux raisons. Je lis peu et quand je lis je ne comprends pas tout !
    Mais ce n’est pas plus mal que je sois tombé sur vous.
    A tous merci, cordialement à vous

  66. @ Trekker | 08 août 2018 à 18:17
    Comme vous je pense que personne ne saurait s’approprier Albert Camus et que le gros volume que lui a consacré Michel Onfray, sans doute excellente analyse mais trop axée sur l’aspect libertaire, est à lire car il donne de belles pistes de réflexion.
    Le livre de Jean Monneret est une autre approche avec ses défauts.
    Mais ici, Monsieur Bilger s’est limité à l’opposition viscérale de Camus au principe même du terrorisme, d’Etat ou pas, aucune cause ne justifiant à ses yeux, comme aux miens d’ailleurs, l’assassinat d’innocents.
    On ne saurait oublier qu’Albert Camus, souvent connu comme romancier, un peu moins comme essayiste, est avant tout un auteur de théâtre dont les pièces, dans le contexte actuel, ont conservé une rare actualité.
    Je pense notamment à Caligula ou Les Justes, voire L’Etat de siège. Il suffit de se remémorer que les critiques les plus radicales provenaient des tenants du parti communiste, à l’époque défenseur du système totalitaire soviétique, alors que Camus, après avoir un temps frayé avec ce parti, s’en est éloigné pour en avoir trop bien compris les rouages et pour dénoncer le totalitarisme, la peste n’étant pas que noire ou rouge, encore qu’actuellement elle soit du vert moyen-oriental.
    Tout système, y compris le libéralisme poussé à son extrême par absence de régulation des Etats-Nations et faute d’opposants, comporte une tendance naturelle au totalitarisme. Il suffit de voir comment les GAFAM en sont la version soft, entreprises plus puissantes que les Etats et qui au fond s’attaquent aux libertés individuelles et surtout à la vie privée avec le « consentement technique » des individus…

  67. @ caroff
    Donc vous parlez de cette m…
    https://www.youtube.com/watch?v=-F_GRymcmSY
    C’est toujours mieux de citer ses sources.
    Bon, sur la musique, il y aurait beaucoup à dire, c’est vraiment de la m**de, je l’ai déjà dit.
    Mais c’est le texte qui nous intéresse là, donc c’est nul mais j’ai vaguement (très vaguement) étudié à la fac un soi-disant philosophe/poète du XXe siècle, vous voyez, je l’ai tellement vaguement étudié que je ne me souviens même plus de son nom, qui faisait des poèmes incompréhensibles.
    C’était son truc de faire des poèmes sans règles littéraires pour transgresser, les spécialistes le reconnaîtront peut-être.
    Donc je vous assure qu’à côté Booba est plutôt clair.
    Enfin, je crois puisque ça fait 25 ans que je n’ai pas lu l’autre.
    Ce qui me fait le plus marrer c’est que même à l’époque du rock psychédélique des 60’s-70’s, les auteurs de paroles de chansons étaient d’un niveau littéraire largement supérieur au « temps de cerveau disponible » vivants que sont les rappeurs du XXIe siècle alors qu’ils étaient complètement défoncés à longueur de temps au LSD.
    https://www.youtube.com/watch?v=YfASumLhC2U
    https://www.youtube.com/watch?v=JUbMWtUyIIE
    On imagine donc le QI pitoyable de ces résidus de ch.. de rappeurs à la Booba ou l’autre.

  68. @ Claude Luçon
    Bonjour.
    Votre présentation de Fela Kuti est édifiante en ce sens qu’elle s’échappe de toute la rigueur que l’on est en droit d’attendre de la part du scientifique que vous êtes. Elle est factuellement fausse concernant les dates où Fela est censé sévir selon vos termes puisque sa carrière a débuté avec les années 70 et s’est poursuivie jusqu’à sa mort en 1997, avec une baisse de régime due à la maladie et divers excès.
    Oui Fela entretenait un harem et je vous rassure, vous pouvez multiplier au moins par deux le nombre de celles, toutes épousées du reste, que vous mentionnez. Oui Fela consommait herbe, cannabis et sans doute d’autres substances plus dures, comme nombre de musiciens (pas que) à cette (ces) époque(s). Prétendre qu’il était investi dans un trafic de drogues dures dont la femme du Président “était considérée” l’instigatrice, à la tête de cartels, frise la diffamation puisqu’une telle affirmation repose plus sur des ragots que des faits établis.
    Oui Fela était un provocateur, ses titres s’en prenaient au pouvoir politique corrompu, essentiellement par les firmes pétrolières installées au Nigeria dont les retombées emplissaient les poches de certains et très peu celles de la grande majorité (c’est un air connu, je vous l’accorde). Il semble que cet esprit provocateur n’ait pas été du goût des autorités, celles-ci ayant envoyé l’armée raser sa boîte de nuit, en fait son lieu de vie et accessoirement occire sa mère.
    Sa musique a été considérée extraordinaire (ce n’est pas, tant s’en faut, ma tasse de thé) pour le mélange d’influences réussi qui la caractérisait. Musique pour bobos si vous voulez, bien que cette appellation ne soit apparue que quelques décades plus tard. Il est vrai que les médias qui ont révélé Fela dans notre joli pays ont été Actuel, Radio Nova, Libé, Télérama, France Inter, médias qui n’ont pas fait le succès considérable dans nombre de pays. Vous me direz que Boboland ne connaït pas de frontières.
    Si l’immoralité de Fela vous amène à ne pas vous interesser au rap (je ne vois pas le lien mais c’est votre droit le plus strict), celle de Miles Davis (ce n’est qu’un exemple parmi les nombreux musiciens de jazz ayant commis tous les excès) vous détourne-t-elle du génie musical (au sens large) qu’il fut et des immenses talents qu’il contribua à révéler ?
    J’ai bien peur, enfin je me demande, que votre point de vue ne soit simplement celui alors en vogue dans les milieux des pouvoirs politiques, économiques et donc pétroliers que l’énergumène agaçait (euphémisme) considérablement.

  69. @ Robert | 08 août 2018 à 22:12
    Totalement d’accord avec vous, Michel Onfray n’est pas exempt de quelques partialités dans sa biographie d’Albert Camus. A mon sens il surévalue son engagement libertaire, mais reste néanmoins relativement objectif.
    « Camus, après avoir un temps frayé avec ce parti, s’en est éloigné pour en avoir trop bien compris les rouages et pour dénoncer le totalitarisme, la peste n’étant pas que noire ou rouge, encore qu’actuellement elle soit du vert moyen-oriental… »
    Vous faites bien de rappeler son intransigeance à l’encontre des totalitarismes, en premier vis-à-vis de feu le système soviétique et ses relais zélés notamment en France. Il fut le premier intellectuel de renom chez nous à avoir le courage de le dénoncer publiquement. Bien sûr d’autres l’avaient déjà fait antérieurement, Boris Souvarine et David Rousset notamment, mais leur audience était fort restreinte comparée à Camus.
    « Tout système, y compris le libéralisme poussé à son extrême par absence de régulation des Etats-Nations et faute d’opposants, comporte une tendance naturelle au totalitarisme. Il suffit de voir comment les GAFAM en sont la version soft. »
    Là encore je vous rejoins, il suffit de voir entre autres comment Facebook nous impose le puritanisme US : censure de classiques de la peinture européenne, d’un cliché de Mireille Darc fort connu, avec suppression du compte de l’auteur.
    Certes ces exemples peuvent paraître anecdotiques, mais sont le signe que ces GAFA veulent imposer à la terre entière leurs normes sociétales américaines. Tout cela ne pouvant déboucher à terme qu’à une forme de totalitarisme, certes soft, mais du soft au « hard » en ce domaine la frontière est ténue !

  70. yamamotokaderaté

    @ Wil | 09 août 2018 à 00:14
    « On imagine donc le QI pitoyable de ces résidus de ch.. de rappeurs à la Booba »
    …et de ses fans…

  71. Claude Luçon

    @ Gb | 09 août 2018 à 09:55
    Je ne conteste pas la qualité de sa musique, je regrette l’homme qu’il aurait pu être.
    Il venait pourtant d’une bonne et vieille famille d’Abeokuta, ville traditionnelle et pleine d’histoire s’il en est au Nigeria, eux aussi ont même eu leurs amazones.
    Je garde un excellent souvenir du Nigeria et des Nigérians dont l’intelligence et le sens de l’humour surprendrait Robert Marchenoir.
    J’y ai vécu de mi-1960 à mi-1961, puis six mois en 1964, enfin de fin 1979 à mi-95, à Lagos, Victoria Island plus précisément, mais couvrant tout le territoire professionnellement, opérant principalement dans le domaine de l’exploration/production du pétrole, mais pas seulement.
    L’industrie pétrolière, BP et Shell en particulier, opéraient au Nigeria bien des années avant l’indépendance en octobre 1960.
    Après l’indépendance, opérer dans le pétrole n’y était possible qu’à condition que les sociétés étrangères pétrolières ne possèdent que 40% du capital, les autres 60 % étant détenus par la société pétrolière d’Etat NNPC. Pour les para-pétrolières, ce qui était mon cas, les 60% devaient être détenus par des citoyens nigérians.
    Dans ce cadre il n’y avait pas de corruption dans le monde du pétrole, les Nigérians possédant 60% des revenus magouillaient entre eux.
    Bien au contraire, routes, cliniques, écoles étaient en général construites par les pétroliers pour leur personnels et leur villages dans les régions où ils opéraient.
    Tous les frais initiaux d’exploration étaient couverts par les pétroliers à 100% et amortis ensuite sur la production éventuelle.
    A ma connaissance les industriels français, Peugeot qui assemblait des 405 à Kaduna, Michelin qui avait planté des hévéas au Nigeria dont il tirait le latex pour fabriquer des pneumatiques à Port Harcourt, ne corrompaient personne.
    Je n’en dirai pas de même de nos banques et entreprises de génie civil, un domaine où, déjà, la SG se distinguait au point d’avoir envoyé un dirigeant ex-lieutenant para pour remettre de l’ordre dans la boutique.
    La corruption était le fait surtout du secteur génie civil pour les autoroutes, universités, bâtiments, ponts, barrages, hôpitaux… où des entrepreneurs libanais étaient les artistes dans le genre corruption.
    Dans les Etats formant la fédération nigériane, chaque gouverneur et ses ministres demandaient des commissions allant jusqu’à 20% de la valeur des projets.
    Mieux, la chose était parfaitement connue au point que, comme ces gens n’avaient pas les fonds nécessaires pour payer leurs grands projets, des crédits subventionnés et assurés par les organismes d’assurance tels que Coface (France), ECGD (GB), Hermes (RFA), Sace (Italie) et Eximbank (US) étaient généreusement accordés et où il était accepté d’augmenter le prix du projet de 10% pour « frais divers de consultants ».
    Nos gouvernements finançaient la corruption en d’autres termes.
    Entrepreneur dans le secteur parapétrolier (forages spécialisés en marais et lagune, et ingéniérie sous-marine y compris pour les constructeurs de barrages) j’avais sept associés nigérians, je n’ai jamais payé un sou de corruption.
    CCEF à la demande notre ambassade, j’ai visité plusieurs gouverneurs d’Etat pour des projets hors pétrole et là, oui, on me demandait des commissions, j’ai toujours refusé.
    Il faut que l’on s’arrête de voir les pétroliers comme les grands corrupteurs pour la simple raison que notre arrivée sur un nouveau territoire se faisait uniquement aux frais des entreprises qui payaient des licences d’exploration puis d’exploitation, et engageaient tous les investissements de recherche, exploration et exploitation.
    Pour les autochtones nous étions les bienvenus partout, nous apportions du travail à nos frais et un espoir de richesse dans des pays qui en avaient bien besoin et n’avaient pas la moindre idée de comment aller la chercher eux-mêmes, ce qu’ils savaient, et ce qui est toujours vrai même en Arabie Saoudite.
    Il n’y a qu’en France où l’on met une célébrité de la TV sans formation scientifique ministre pour gérer l’industrie pétrolière, une des industries qui utilise le plus de sciences et technologies connues.
    Je maintiens ce que j’ai dit à propos de Fela que j’ai connu, il aurait pu être un grand nom de la musique africaine, il n’est resté qu’une grande épave humaine.
    Il y a beaucoup de talents au Nigeria, un pays que même nos députés confondaient avec le Niger, une tradition de sculpture sur bois et sur terre cuite très vieille, la sculpture Nok par exemple, les bronzes du Benin (Etat du sud-Nigeria, pas l’ex-Dahomey) des peintres modernes de grand talent dont un peignait en trois dimensions en superposant des plaques de contreplaqué taillées en diverses formes et peintes. La plupart de nos experts en art africain ignorent l’art nigérian, le ghanéen aussi d’ailleurs, j’ai eu amplement l’occasion de le constater, ils ne connaissent que l’art de nos ex-colonies.
    J’ai présenté des boîtes de cola, des plats de divination très anciens à trois de nos experts qui en ignoraient totalement l’existence.
    J’ai déjà écrit ce qui suit ici, mais je le répète, et le répéterai encore : la plus grande corruption au Nigeria fut le fait de Bill Clinton et du Révérend Jesse Jackson qui ont détruit le pays au début des années 1990.
    L’un à la demande du Caucus noir dont les membres de la chambre basse US étaient financés par des hommes d’affaires nigérians corrompus vivant aux USA, et l’autre parce que Sani Abacha lui avait sabré un contrat de lobbying de 5 000 000 $/an au nom de sa Rainbow Coalition et en échange duquel Jesse ne faisait strictement rien depuis des ans.
    Clinton ne pouvait être réélu qu’en s’assurant le vote des Afro-Américains, avec l’aide de Jesse Jackson, Clinton se disant d’ailleurs être le premier président noir des USA.
    Pour ce faire il fallait éliminer le pouvoir militaire et rétablir un gouvernement dit démocratique.
    Le pire est que Major, Mitterrand, Kohl et le Premier ministre italien ont suivi Clinton lorsqu’il a imposé des sanctions financières au Nigeria et étranglé l’économie du pays. Le résultat fut que le Nigeria faute d’accès au FMI et à la BM s’est écroulé, les pétroliers ont dû arrêter l’exploration, au total 25 tours en activité, qu’ils finançaient seuls car la NNPC ne pouvait plus couvrir sa part de 60% des coûts de production qui devenaient à la seule charge des 40% de Shell et des autres, Chevron, Texaco, Agip, Elf et Mobil.
    Le développement économique du Nigeria s’est alors arrêté brutalement mettant des centaines de milliers de Nigérians au chômage, dont les 484 miens.
    Clinton et Jackson ne sévissaient pas uniquement chez les jeunes femmes.
    Aucun journaliste de nos démocraties n’a parlé des ces sanctions, des jeunes femmes si, Monica Lewinsky et Paula Jones en particulier!
    Nous étions 17 000 Français au Nigeria, en un an le nombre n’était plus que 1 200.
    Un ami, ex-militaire, colonel à la retraite, qui y créait une entreprise pour vendre des produits en aluminium s’est suicidé, il venait d’investir toutes ses économies et d’emprunter de l’argent qu’il savait ne plus pourvoir rembourser.
    Sans tirer un coup de feu, Clinton a détruit le Nigeria, avec Boko Haram au bout du compte. Le nouveau gouvernement civil ne payant plus ses soldats, trop occupé à remplir les comptes en banque des nouveaux ministres, les soldats ne voyaient pas pourquoi ils se battraient. Les généraux qui gouvernaient avant se remplissaient aussi les poches mais payaient leurs soldats et avaient contenu le prédécesseur de Boko Haram, Maitatsine, depuis des années.
    Tous les dirigeants d’entreprises, américains et européens résidant au Nigeria, ont officiellement protesté contre les sanctions auprès de leurs gouvernements respectifs, en expliquant pourquoi, dont nous auprès de Mitterrand, sans réponse.
    Un démocrate était au pouvoir, un saint donc !
    On a toujours cru en France que les Démocrates US étaient de gauche alors qu’ils sont, au mieux, à droite des LR, pour ne pas dire de MLP.
    Pire, Clinton a laissé Ben Laden détruire un de ses croiseurs à Aden, puis ses ambassades au Kenya et en Tanzanie, pouvait l’éliminer, la CIA voulait le faire, mais ne l’a pas fait et a passé le bébé à George W. Bush qui a été confronté au 11 Septembre 2001 neuf mois après son élection ce dont il peut remercier Clinton.
    Pourtant un autre démocrate, Jimmy Carter et les journalistes américains démocrates avaient détruit l’Iran du Shah en facilitant l’accès de Khomeini au pouvoir et déséquilibré ainsi le Moyen-Orient qui était resté stable jusqu’alors car Israël, la Turquie et l’Iran du Shah en garantissaient la stabilité.
    Moyennant quoi d’ailleurs, sans doute pour le remercier, Khomeini a ridiculisé Carter en prenant en otage ses diplomates, puis Carter s’est ensuite ridiculisé tout seul en montant une opération de sauvetage qui a tourné au désastre dans un coin perdu d’Iran quand deux hélicoptères de la « Rescue Force » se sont télescopés.
    Je vivais et travaillais à Téhéran de mi-1976 à mars 1979, inutile de vous dire pourquoi j’en suis parti précipitamment, j’étais pourtant très bien sur les hauteurs de Téhéran et projetais d’y rester longtemps.
    C’est pourquoi je me méfie comme de la peste des médias et surtout des experts qui comprennent un pays en 48 heures quand il faut au moins trois ans à n’importe quel professionnel digne de ce nom pour commencer à en percevoir les contours.
    Cordialement.

  72. @ M. Bilger
    « Ce film est tout de haine de la France, de détestation de l’armée et des valeurs traditionnelles »
    Je crois que vous faites erreur pour « la France ».
    Pour l’armée, à cette époque, entre l’Indochine, l’Algérie, la répression malgache en 1947… son image était à tout le moins peu reluisante.
    @ Trekker | 09 août 2018 à 14:47
    « …le premier intellectuel de renom chez nous à avoir le courage de le dénoncer publiquement »
    Premier de renom ? Il y eut Gide « Retour de l’U.R.S.S. » 1936 et « Retouches à mon « Retour de l’U.R.S.S. » en 1937.

  73. @ Claude Luçon | 10 août 2018 à 12:32
    « On a toujours cru en France que les Démocrates US étaient de gauche alors qu’ils sont, au mieux, à droite des LR, pour ne pas dire de MLP »
    Exact, les démocrates US ne sont de gauche, au sens français sur terme, que partiellement dans leur pays. En matière de politique à l’égard des autres pays, il sont similaires aux républicains : les intérêts économiques, financiers et politiques des USA priment avant tout, et ils sont aussi ignares en géopolitique que leurs homologues républicains.
    Exemple parmi d’autres : ce sont des gouvernements démocrates qui ont enclenché, et conduit à ses sommets, la guerre du Vietnam. Ce bourbier sanglant sera stoppé par un président républicain dénommé Richard Nixon. Bien sûr pas immédiatement, car il lui fallait tenir compte du contexte laissé par les démocrates !

  74. @ Savonarole | 08 août 2018 à 19:55
    Bonjour.
    Vous m’avez fortement incité à relire sa fiche Wiki.
    J’y relève ceci : « Il obtient surtout le parrainage retentissant d’Albert Camus dont il fait pour la première fois la connaissance et qui va devenir son protecteur… »
    « Fringué comme Albert Camus »
    Ceci expliquant donc cela.
    ►Jean Daniel est né en 1920 à Blida, une petite ville de garnison proche d’Alger.
    « Une m… sur deux jambes. »
    Là je ne fais pas le lien, car au vu de sa fiche Wiki ça semble un peu court.
    Cordialement.

  75. @ Claude Luçon 10 août 10 h 32
    Je rejoins Gb qui trouve votre critique de Fela Kuti un peu trop sévère ; il ne s’agit pas de juger la conduite morale de l’homme habitué de la drogue et du sexe (critiquerait-on Maupassant d’être mort de la syphilis ?) mais d’apprécier sa musique et surtout sa position contre le néocolonialisme (réécoutez International Thief Thief où il s’en prend violemment à ITT et merci pour votre rappel sur Jesse Jackson et Clinton) et contre la corruption ; n’oublions pas non plus que ses combats lui ont coûté la vie de sa mère, défenestrée par la police.
    Certes il n’est pas le seul ; vous avez sûrement écouté King Sunny Adé, pape de la juju music, Prince Nico Mbarga et son délicieux Sweet Mother, Sonny Okusun, et combien d’autres.
    Concernant votre vertueuse position sur la politique du bribe, je n’ai pas eu votre chance : durant mon séjour au Nigeria au début des années 90 j’ai été quotidiennement confronté à des demandes de dash.
    Mais enfin je vous rejoins sur les qualités de ce peuple avec lequel j’ai travaillé durant plus de deux ans, admiré son courage, sa tenue et sa dignité ; ils ne possèdent rien , mais partageront avec vous la noix de cola.
    Un ancien oyinbo du bush

  76. Robert Marchenoir

    @ Claude Luçon | 10 août 2018 à 12:32
    « Je garde un excellent souvenir du Nigéria et des Nigérians dont l’intelligence et le sens de l’humour surprendrait Robert Marchenoir. »
    Vous êtes fatigant à confondre des impressions personnelles avec des études scientifiques. Je vais finir par penser que vous n’êtes scientifique que lorsque cela vous arrange.
    La science vous a permis de mener une carrière intéressante, et de vous mettre à l’abri du besoin. Lorsque la science va à l’encontre du confort moral que vous tirez de cette carrière, et démontre certaines choses qui réfutent vos préjugés, alors là, votre esprit scientifique s’évapore comme une flaque d’eau au milieu du Sahara.
    En effet, les Nigérians ont suffisamment d’intelligence pour avoir développé, à une échelle quasi-industrielle, une arnaque qui leur est tellement propre qu’elle est nommée l’arnaque nigériane, y compris par les autorités du pays le plus « anti-raciste » du monde, qui ne craignent pas, sur ce coup-là, de pratiquer la « discrimination » et « l’amalgame ».
    Arnaque dont les victimes sont essentiellement des Blancs résidant en Occident — mais je suppose que nous devons nous y résoudre, en hommage à l’immense « intelligence » des Nigérians, et, qui sait, de leur fabuleux « sens de l’humour ». C’est vrai qu’il doit être positivement désopilant de voir des milliers d’Occidentaux crédules se voir escroqués de centaines de millions de dollars tous les ans, et, pour certains, assassinés après avoir fait le voyage dans ce pays si « intelligent » et si « drôle ».
    En plus, nous avons colonisé ces gens-là, et nous leur avons appris le droit et la littérature, au lieu de leur enseigner les sciences et les techniques. C’est donc bien fait pour nous.
    Vous reconnaissez que « pour les autochtones, nous étions les bienvenus partout, nous apportions du travail à nos frais et un espoir de richesse dans des pays qui en avaient bien besoin et n’avaient pas la moindre idée de comment aller la chercher eux-mêmes, ce qu’ils savaient, et ce qui est toujours vrai même en Arabie Saoudite. »
    Bien sûr, cela n’est en rien le signe d’une intelligence en moyenne inférieure de ces populations. Vous, vous les avez trouvées « intelligentes » et « drôles », il s’ensuit qu’elles le sont. (Quel rapport entre le sens de l’humour et l’intelligence ? Si l’on dit « faire l’imbécile », ce n’est pas un hasard.)
    Vous ne vous posez pas la question de savoir s’il n’y aurait pas un biais statistique à la racine même de votre jugement. En Afrique, vous étiez une grosse légume, vos fonctions vous conduisaient à avoir prioritairement des rapports avec des dirigeants politiques, des diplomates, des financiers — bref des gens qui, en moyenne, ont toutes les chances d’être moins abrutis que les autres.
    Vous nous ressortez cet inépuisable poncif de « l’anti-racisme » : « il y a beaucoup de talents au Nigeria ». C’est pratique, le mot « talents ». Ça recouvre n’importe quoi. C’est la même arnaque (bien blanchouille, celle-là), qui permet à nos autorités de truquer le système éducatif en faveur des « talents » et en défaveur des simples bons élèves, ceux qui se contentent d’être intelligents, d’avoir fait les efforts nécessaires pour acquérir les connaissances enseignées, et de savoir les exploiter.
    C’est ainsi que de nouvelles épreuves orales permettront de détecter les « talents », sous-entendu ceux dont « nos banlieues sont pleines » (suivant des statistiques inexistantes), et que notre épouvantable « racisme » contraint à échouer dans des examens objectifs, puisqu’écrits et anonymes.
    En revanche, quand le talentueux banlieusard ira faire le singe devant son examinateur, doté de ce légendaire « humour » en béton armé qui remplace tant de qualités autrement plus essentielles, et qui dissimule un chantage à peine voilé (« si tu reconnais pas mes talents, t’es un sale raciste, et tu sais ce que tes patrons pensent des racistes ? »), eh bien là, la note décernée par l’Éducation nazionale sera tout à fait objective, absolument dénuée de préjugés extra-académiques et donc parfaitement « anti-raciste ».
    De quels « talents » voulez-vous parler, au demeurant ?
    « Une tradition de sculpture sur bois et sur terre cuite très vieille, la sculpture Nok par exemple, les bronzes du Benin (État du sud-Nigeria, pas l’ex-Dahomey) des peintres modernes de grand talent dont un peignait en trois dimensions en superposant des plaques de contreplaqué taillées en diverses formes et peintes. »
    Oooooh ! quels talents, en effet… Ils ont des artistes contemporains, eux aussi ? ils réussissent à être aussi abrutis que nous dans ce domaine ? ils savent scier des plaques de contreplaqué et les coller l’une sur l’autre ? ils ont découvert la troisième dimension ? déjà ?
    Et ils ont une tradition de sculpture sur bois et sur terre cuite, ce que savent faire les peuples les plus arriérés ? D’ailleurs, un instant… de la sculpture sur terre cuite ?… vous êtes sûr ? ils sont imbéciles à ce point-là ?
    Et bien sûr, quand les Africains (ou les musulmans, ou les non-blancs) ont des mœurs tellement malfaisantes que le nier devient impossible, la solution se trouve dans le tiroir à réponses gauchistes prêtes à l’usage : c’est la faute des Blancs — et en tous cas des Occidentaux.
    « J’ai déjà écrit ce qui suit ici, mais je le répète, et le répéterai encore : la plus grande corruption au Nigeria fut le fait de Bill Clinton et du Révérend Jesse Jackson qui ont détruit le pays au début des années 1990. »
    Ces deux personnages ont peut-être d’immenses torts en la matière, mais ils viennent tout de même à point nommé pour faire oublier que le Nigeria est l’un des pays les plus corrompus du monde, classé 148e sur 180, ainsi que le révèle l’organisation de référence Transparency International et que le déplore le site d’information nigérian Vanguard.
    En 2017, Bill Clinton avait quitté le pouvoir depuis 17 ans, ou j’ai manqué un truc ?
    Curieusement, les pays les moins corrompus de la planète sont les pays blancs, européens, occidentaux — mais ça, cela ne dénote aucun mérite particulier de notre part, n’est-ce pas ? Sans doute que Bill Clinton (gauche américaine) et que le « révérend » Jesse Jackson (gauche américaine noire et anti-blanche) étaient trop occupés au Nigeria pour essayer de nous corrompre, nous ? (Au passage, on remarquera le classement pas particulièrement étincelant de la France, plus corrompue que les Émirats arabes unis…)
    De façon générale, il existe un paradoxal empressement de la droite à prendre la défense des Africains, et des intellectuels à dénigrer l’intelligence.
    La première inclination est illustrée par vos propos, mais aussi par la tendance du Front national (et de Jean-Marie Le Pen en particulier) à se déclarer solidaire des Algériens.
    Elle s’explique aisément : c’est le syndrome du vieux colonial. Ce dernier, qu’il fût « Algérie française » ou qu’il fît carrière en Afrique noire, se doit de montrer à l’occasion un « anti-racisme » aussi bienvenu qu’inattendu de sa part. L’Afrique, c’est sa vie. L’attaquer, c’est l’attaquer lui, d’une certaine manière.
    Bien sûr, sa réaction paradoxale est aussi une façon de se dédouaner de l’accusation de colonialisme, qui plane toujours au-dessus de lui. Je ne suis pas un sale colonialiste, puisque je suis « anti-raciste », et le premier à défendre les « talents », « l’intelligence », « l’humour » des Africains et je ne sais quoi de plus invraisemblable — leur musique, par exemple.
    Mais, s’il est faux que les Africains noirs sont en moyenne 30 % moins intelligents que les Blancs, alors cela élimine le soupçon que le vieux colonial ait pu devoir sa carrière au moins autant à la facilité avec laquelle il a été en mesure de manipuler des populations beaucoup moins intelligentes que lui, qu’à ses propres mérites.
    De même est inexplicable, à première vue, l’extraordinaire tabou qu’entretiennent les « intelligents » (professeurs, journalistes, politiciens… et même scientifiques !) à l’encontre de l’idée que l’intelligence aurait, en quoi que ce soit, une origine biologique. Ou, d’ailleurs, que quelque phénomène social que ce soit pourrait avoir une origine biologique.
    Cela conduit les « intellectuels » à d’étonnantes extrémités, par exemple à nier la réalité même de l’intelligence. Naaaan, l’intelligence ça n’existe pas vraiment, et puis il y a différentes sortes d’intelligence, et puis d’ailleurs à quoi vous servirait l’intelligence si vous étiez perdu au milieu de la jungle ? (réponse : c’est ce qui ferait la différence entre la vie et la mort).
    D’ailleurs, dites-vous, moi-même, j’ai subi deux tests de QI au cours de ma vie, et je peux vous le dire, contrairement à tous ces imbéciles de savants qui ont passé leur vie à pratiquer des tests de QI, le QI c’est de la daube. La preuve : on peut les truander (pour se faire passer pour moins intelligent qu’on ne l’est ?).
    Si quelqu’un devrait reconnaître la réalité de l’intelligence, affirmer son importance et discriminer sur ce critère, c’est bien un professeur, non ?
    Évidemment, la classe intellectuelle est massivement infectée par le mode de pensée gauchiste, et ce dernier a pour credo la page blanche, le culte de l’homme nouveau : nous autres socialistes, nous sommes en mesure de modeler l’homme à notre guise par l’éducation. Et par la « régulation » étatique. Nous allons extirper le mal de l’homme et vous préparer une société aux petits oignons, mais il y a une petite condition à cela : vous devez nous donner le pouvoir, et du pognon. Beaucoup de pognon.
    Si l’intellectuel devait reconnaître ce que tous les abrutis savent depuis la nuit des temps, à savoir que l’intelligence est une caractéristique prodigieusement importante de l’espèce humaine, qu’elle est très différente d’un individu à l’autre, qu’elle est largement immuable dès la petite enfance, et qu’elle est largement indépendante de toute action humaine, alors tous ces « professeurs » perdraient aussitôt une bonne partie de leur prestige social, et des avantages matériels qu’il leur apporte.
    C’est ainsi que s’explique l’extraordinaire cri du cœur de Patrice Charoulet, qui me reprochait, ici, il y a quelques mois, de ne pas me répandre en éloges et en remerciements à son égard, car, indubitablement, ce qu’il percevait comme mes qualités d’écriture était une dette dont j’étais redevable envers lui, en raison de sa qualité de Professeur de Lettres et de ses efforts de toute une vie.
    Mais surtout, ce qu’on ne dit jamais, c’est que tous ces « intellectuels », qui sont, donc, en moyenne, plus intelligents que le reste de leurs contemporains (ce qui ne les empêche pas, au détail, de sortir d’énormes sottises à l’occasion), ont intérêt à nier avec la dernière énergie le caractère génétique de l’intelligence.
    A défaut, ils devraient reconnaître que leur statut social enviable est dû, en bonne partie, aux hasards de la biologie, et non aux mérites qu’ils croient être les leurs. Reconnaître une telle réalité détruirait une bonne partie de leur confort moral. Et le confort moral est ce qui tranche la plupart des débats intellectuels ces temps-ci. Sans parler des débats politiques…

  77. hameau dans les nuages

    Je reviens sur le drame algérien et son divorce avec la France qui n’est pas encore digéré. C’est affreux.
    Un de mes fils connaît une charmante demoiselle kabyle, de Tizi Ouzou, son père tenant un bar dans l’est de la France. Je me suis amusé comme avec d’autres personnes à me plonger dans l’univers de leurs origines comme des voyages que je ne fais pas et que je ne ferai jamais. Google Maps fait partie ainsi des moyens de me transporter très écologiquement. Zoom sur Tizi Ouzou pour essayer de me fondre dans le dédale des rues et des ruelles et là surprise, en plein coeur un restaurant ayant pour nom « Le maquignon »… Etonnant, soixante années après alors que la Kabylie a été le berceau de la révolte anti-française comme contre tous les colonisateurs qui se sont succédé.
    https://tamurt.info/fr/presse-algerienne-se-dechaine-contre-lhumoriste-mohamed-fellag/
    Humour noir, très noir…
    https://www.dailymotion.com/video/xca7pf

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