Thomas Piketty, en refusant la Légion d’honneur, a fait beaucoup jaser.
Et, parce que son geste pose un certain nombre de questions, je me mêle de ce débat à mon tour.
Ce qui me passionne en l’occurrence est la constatation d’une évidence : il n’est pas une démarche humaine qui ne soit pas équivoque, riche d’une pluralité d’explications possibles.
Il y a, en effet, ce que Thomas Piketty nous dit et ce que son abstention nous révèle peut-être à son insu. Tant de sens, explicites et implicites, sont sans doute enfermés dans son acte apparemment simple même s’il est singulier.
Thomas Piketty nous affirme qu’il n’a jamais demandé la Légion d’honneur et qu’il n’était pas informé de la délivrance de cette distinction. Je le crois d’autant plus que j’ai vécu la même expérience et que je peux témoigner de ma totale surprise en lisant mon nom dans Le Figaro du 14 juillet d’alors.
Il dénonce, par ailleurs, « une distinction complètement dépassée…une conception du rôle de l’Etat, du gouvernement, qui me semble totalement surannée… » et ajoute « je ne pense pas que ce soit le rôle d’un gouvernement de décider qui est honorable ».
J’apprécie que, malgré cette critique relativement neuve, Thomas Piketty ne parle pas, comme quelques imbéciles, de breloque au sujet de la Légion d’honneur alors que beaucoup l’ont méritée par un vrai courage et une action décisive au service de la France.
On peut bien sûr discuter, comme on le fait chaque année, la valeur des récipiendaires et se gausser de certains comme d’aucuns ont dû s’en donner à coeur joie à mon détriment. Le Grand Chancelier, mis à contribution depuis le refus de Piketty, affirme que les critères d’octroi de la Légion d’honneur sont sérieux et incontestables. Il faut le croire sur parole.
Pour ma part, je me rappelle avoir recommandé un ami dont le mérite était incontestable et dont le dossier a été rejeté. Pourquoi, je ne sais. Le général d’armée Georgelin n’a jamais donné suite à la demande d’entretien qu’il avait lui-même sollicitée.
Pour l’anecdote, je n’ai pu m’empêcher de sursauter quand j’ai lu que Pierre Bergé avait été élevé à la DIGNITE de Grand Officier, quand on a en mémoire certains de ses propos dont la violence et la grossièreté étaient aux antipodes de cette délicatesse de la personnalité (Le Figaro).
Sur le fond, à partir du moment où la distinction en elle-même n’est pas discutée, je vois mal à quelle autre instance qu’aux autorités publiques, en espérant leur impartialité et équité, on pourrait confier le soin de départager et d’honorer.
Il serait concevable, en revanche, d’imposer des conditions d’octroi plus drastiques, renvoyant à moins de futilité et de lumière médiatiques et artistiques mais à plus de dignité et de considération pour les vertus essentielles manifestées : courage, audace, exemplarité, solidarité, reconnaissance de la Nation.
Mais Thomas Piketty n’est-il pas dupe de lui-même ?
Quand le Secrétaire d’Etat Thierry Mandon déclare qu’on refuse en général la Légion d’honneur soit par humilité soit par politique et que Thomas Piketty, à son avis, relève de la seconde branche, il a raison.
Ce brillant économiste, cet auteur encensé n’a-t-il pas vitupéré « l’action catastrophique du gouvernement » en lui conseillant « de se consacrer à la relance de la croissance en France » ? Ne reproche-t-il pas à ce pouvoir de n’avoir pas élaboré et mis en oeuvre la grande politique fiscale qu’il pensait avoir inspirée ? La gauche elle-même ne s’est pas trompée qui a vu dans le rejet de Thomas Piketty un « mauvais coup » porté au pouvoir (Le Parisien, Le Monde, Libération).
Mais est-il concevable de tenter d’aller encore plus loin, plus profond ? Dans ces territoires où se forgent des refus ou des adhésions obscurs ?
Une envie de provocation narcissique malgré le fait que sa conscience de soi a dû être déjà surabondamment comblée par le succès inouï de son ouvrage ?
Un désir de se camper aux côtés de personnalités rares au caractère trempé ayant décliné l’honneur ?
Une vraie modestie pouvant apparaître subtilement comme le comble de l’orgueil ? Ne pas accepter ce qui est trop légèrement octroyé ?
A titre personnel, j’aurais préféré que très banalement Thomas Piketty acceptât cette Légion d’honneur. Avec simplicité. C’est en définitive donner, en la refusant, plus de prix que nécessaire à une distinction qui n’est pas déshonorante !
Derrière ces explications certaines, probables, plausibles, politiques et intimes, le soupçon, chez Thomas Piketty, d’une indifférence de privilégié, d’un dédain de riche, d’un mépris de courtisé ?
< d'un mépris de courtisé >
Je reconnais à Thomas Piketty cette liberté de garder ses distances avec François Hollande, qu’il doit bien connaître et estimer, pour avoir travaillé avec lui. Elle me rappelle une déclaration récente de Jean d’Ormesson, disant avec malice qu’il espérait bien ne pas mourir pendant le quinquennat de François Hollande, de peur que celui-ci ne prononce son éloge…
Sa position internationale et ses propositions de politiques économiques ne sont pas très compatibles avec toute tentative d’association avec un gouvernement. Il essaie de garder ses distances avec le gouvernement Hollande parce qu’il sait que ses détracteurs auront beau jeu de lui mettre sous le nez l’échec économique du gouvernement français.
C’est dans ce sens qu’il faut comprendre sa réaction. Le fait qu’il n’ait pas été prévenu a peut-être accentué son impression d’être récupéré par le gouvernement Hollande.
Pour quelqu’un qui s’est probablement senti lâché lors des rumeurs de déboires conjugaux, puis qui a vu son ancienne compagne glousser avec un collègue, puis les deux se faire éjecter, la réaction est compréhensible. Maintenant qu’il a construit son succès tout seul à l’autre bout du monde, les médiocres qui l’avaient évité voudraient récupérer ses lauriers ? Alors qu’ils n’appliquent pas du tout la politique qu’il préconise ?
Non, il a sa dignité. Il a raison de les envoyer paître et de préférer rester en bonne société.
L’inscription « à la DIGNITE de Grand Officier » du « veuf » Saint Laurent dit Pierre Bergé eût été un motif suffisant pour refuser à cet égard de devenir impétrant dans une telle liste.
La chancellerie du MBE constata un retour massif de breloques quand les 4 scarabées (beatles) de Liverpool devinrent récipiendaires.
Revoir « Le conformiste » de Bertolucci pour mieux appréhender ce qui se déroule ici et maintenant.
Christian Leclerc, maire de Champlan, est chevalier de la Légion d’honneur.
J’abhorre ce genre d’individus. Il refuse la LH, c’est très bien, mais pourquoi le « crier sur les toits » en prévenant l’AFP ? Il était ainsi certain de faire couler beaucoup d’encre et d’écrans télé. Cette fausse modestie démontre de sa part un orgueil démesuré ! Ancien compagnon d’A.Filippetti il a refusé la LH comme celui de Cécile Duflot a laissé sa place vide à la tribune officielle du défilé du 14 Juillet. Des tartuffes !
Pour ce qui est de la vôtre, Monsieur Bilger, on peut regretter que vous l’ayez appris « par les journaux » ; encore heureux que vous les lisiez ! Le bureau chancellerie de votre hiérarchie a dû rater quelque chose !
Quant à Pierre Bergé il ne faut pas que nous nous interrogions sur les « nouveaux mérites » (condition sine qua non) qui lui auraient valu l’élévation à la dignité de GO ! Le mariage pour tous ? Son vœu de voir exploser une bombe au milieu de la MPT ? Quelque financement opportun ?
Bonjour Philippe Bilger,
« Derrière ces explications certaines, probables, plausibles, politiques et intimes, le soupçon, chez Thomas Piketty, d’une indifférence de privilégié, d’un dédain de riche, d’un mépris de courtisé ? »
Beaucoup de gens, et en particulier ceux qui ont fait moult contorsions pour obtenir le précieux ruban rouge, se sont offusqués du refus de Thomas Piketty de recevoir la Légion d’honneur. Et, bien sûr, ils ont invoqué, avec un certain dépit, tout un tas de mauvaises raisons pour justifier son refus, à commencer par un coup de pub pour son dernier livre « Le capital au XXIe siècle » qui connaît un grand succès aux Etats-Unis et que d’ailleurs je suis en train de lire.
Certains ont même poussé la malveillance jusqu’à prétendre que Thomas Piketty serait à l’économie ce que les frères Bogdanov sont à la physique théorique, ce qui est évidemment faux. Il s’agit d’un économiste brillant dont les références dans ce domaine ne souffrent aucune contestation.
D’autres personnalités et pas des moindres avant lui, ont aussi décliné cette décoration. Ci-joint la liste des personnalités :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Cat%C3%A9gorie:Personnalit%C3%A9_ayant_refus%C3%A9_la_L%C3%A9gion_d'honneur
Refuser cette distinction n’est pas un geste anodin. Il consiste à marquer sa distance pour une distinction qui ne cesse d’être galvaudée au point de devenir une atteinte à l’honneur de ceux qui la méritent vraiment, comme par exemple les prix Nobel de littérature Patrick Modiano et d’économie Jean Tirole. Et on se demande bien ce que vient faire la gentille Mimie Mathy dans la liste des « distingués ». Est-ce son rôle d’ange gardien dans la série de TF1 ou sa participation régulière dans le spectacle des Enfoirés ? Celui qui a sollicité qu’elle fasse partie des heureux récipiendaires nous fournira peut-être une explication.
Concernant Thomas Piketty, il s’agit bien évidemment d’un geste politique. Il n’a jamais caché son désaccord avec la politique économique menée par le gouvernement actuel et ceci d’autant plus que François Hollande avait plus ou moins laissé entendre qu’il s’inspirerait des propositions de cet économiste une fois au pouvoir. Propositions qui, au demeurant, visaient à établir une meilleure répartition des richesses, ce qui est un fondement de la doctrine socialiste.
Il et clair que lui décerner la Légion d’honneur n’avait pour d’autre but que de le faire taire, voire même de l’inciter à émettre un avis favorable sur la politique menée par Bercy. Manifestement l’idée était mauvaise et a eu pour effet le magistral camouflet envoyé par l’économiste au président de la République qui n’en avait vraiment pas besoin.
Peut-on réellement accorder la Légion d’honneur à un homme dont on sait qu’il a frappé sa compagne, et qu’il désigne cela comme des broutilles ?
Il a bien fait de refuser car un tollé n’aurait pas manqué de survenir de la part des associations luttant contre les violences conjugales, ce qui lui aurait fait une assez mauvaise publicité, y compris à l’étranger.
Selon cet article il se serait excusé et cela aurait suffi à la Justice pour classer l’affaire… http://www.leparisien.fr/flash-actualite-politique/violences-conjugales-classement-sans-suite-de-l-enquete-visant-thomas-piketty-apres-une-plainte-d-aurelie-filippetti-24-09-2009-650687.php
Concernant cette distinction, la sagesse me semble résider dans le triptyque bien connu : ne pas la demander, ne pas la refuser, ne pas la porter.
Voici ce que j’ai retenu des données web de Thomas Piketty :
Cet ancien conseiller de Ségolène Royal (…!!) « naît à Clichy, dans la banlieue parisienne. Ses parents ont milité à Lutte ouvrière avant d’aller élever des chèvres dans l’Aude » – Languedoc-Roussillon, chef-lieu Carcassonne.
D’où cette année de la chèvre a-t-elle pu paraître particulièrement propice à caresser Lionel Jospin, ancien trotskyste, dans le sens du cachemire. Cette fibre animale provenant de la longue et soyeuse laine de chèvres dont la production et la fabrication serait limitée à la seule zone géographique d’origine des caprins, soit un territoire qui s’étend du nord du Cachemire indien à l’extrême est du Tibet chinois. Cette particularité d’appellation aurait donné naissance à l’expression populaire anglaise british cashmere, qui désigne un grossier mensonge ou un attrape-nigaud.
«Le philosophe libéral Philippe Nemo – professeur de philosophie politique et sociale à l’ESCP Europe, la doyenne mondiale des écoles de commerce, spécialiste de l’histoire intellectuelle du libéralisme – dénonce même, dans une tribune au Figaro, un « totalitarisme fiscal »»
Or, la Légion d’honneur récompense depuis ses origines les « mérites éminents » militaires ou civils rendus à la Nation. On ne voit pas en quoi le totalitarisme en quoi que ce soit représenterait un mérite éminent en dehors des régimes totalitaires, mais c’est un bon baromètre du hollandisme que d’observer qui lui paraît digne d’être honoré par quoi.
«Il a été le compagnon d’Aurélie Filippetti qui, en 2009, porte plainte contre lui pour violences conjugales mais sans en parler aux médias, puis retire sa plainte. L’enquête a été classée sans suite après qu’il se fut excusé, selon l’entourage de la députée socialiste.»
Le 1er janvier 2015, il refuse la Légion d’honneur proposée par le gouvernement français, déclarant : « Je refuse cette nomination car je ne pense pas que ce soit le rôle d’un gouvernement de décider qui est honorable.»
«Quand le Secrétaire d’État Thierry Mandon déclare qu’on refuse en général la Légion d’honneur soit par humilité soit par politique et que Thomas Piketty, à son avis, relève de la seconde branche, il a raison. »
Sans doute pense-t-il à Bonaparte qui l’ayant instituée en 1802 justifia cette institution en disant : «c’est avec des hochets que l’on mène les hommes».
Or qui dit «hochet» dit aussi quelque part «sceptre» et qui refuse un hochet a-t-il peut-être en vue un jour un sceptre. Ce spécialiste de l’étude des inégalités économiques n’a-t-il pas déclaré en effet : «il y a un degré d’improvisation dans la politique fiscale et la politique économique de François Hollande qui est assez consternant. » ?
Je me garderai bien de me lancer dans la psychologie de salon pour connaître les véritables motivations du refus de Thomas Piketty de recevoir la Légion d’honneur. C’est du reste le cadet de mes soucis.
En revanche je ne saurai trop recommander de prendre connaissance des thèses de T.Piketty, soit pour les plus courageux en lisant son livre assez austère, à déconseiller à ceux qui sont fâchés avec les chiffres, soit en écoutant la conférence qu’il a donnée au Collège de France dans le cadre du cours de Pierre Rosanvallon, dans laquelle il explique de façon lumineuse les contradictions internes du capitalisme : http://www.college-de-france.fr/site/pierre-rosanvallon/Cours_du_16_fevrier_2011_Qu__4.htm On comprendra mieux les raisons profondes de la crise que nous connaissons, non pas à travers une grille de lecture idéologique, mais à partir d’un raisonnement logique imparable assis sur une analyse des faits rigoureuse.
De l’anti-Zemmour en quelque sorte…
Moins de 10% des lecteurs du best-seller de Piketty sont arrivés à la dernière page, mais ça fait chic quand je reçois des amis et que je le laisse négligemment traîner sur le marbre de ma commode Louis XV. Paravent culturel.
Son refus de la LH a pour conséquence d’avoir plongé notre Prix Nobel d’économie dans l’oubli, on ne se souvient même plus de son nom.
Ce geste est inélégant mais c’est bien joué, car aujourd’hui il convient d’être de gauche, mais pas trop, comme tous ces saltimbankables du cinéma et de la variété qui se disaient de Gôche sous Sarko et qui aujourd’hui rasent les murs.
Sa carrière se fera à Berkeley ou au MIT de Cambridge ou on n’aurait pas manqué de pointer la contradiction entre ses théories économiques et une LH décernée par le plus nul des présidents français.
Enfin, « pas de quoi se mettre martel en tête », comme disait le brigadier-chef pendant la déposition de plainte d’Aurélie Filippetti.
@ Josiane Lacombe Minguell | 04 janvier 2015 à 07:09
Entre Thomas Piketty qui frappe sa compagne et Dominique Raimbourg qui prône la dépénalisation des attouchements dans le cadre familial 🙁
« Dominique Raimbourg précise ce qu’il a voulu dire lors de cette conférence de presse : j’ai cité trois exemples de délinquance. Le voleur à l’étalage, le marin qui embrasse une jeune fille sur la joue de force, et l’oncle qui a un geste déplacé envers sa nièce. J’ai simplement rappelé que ce n’était pas le même type de délinquance.
Au cours d’un repas de famille, un oncle alcoolisé qui a un geste déplacé envers une nièce, ce n’est pas un ancrage dans la délinquance. C’est grave, c’est une agression sexuelle. Mais ce n’est pas le même type de délinquance qu’un homme qui viole une femme dans la rue ».
A qui proposera t-on la légion d’HONNEUR (sic) la prochaine fois, à Jean-François Kahn qui a dit, à propos des turpitudes de son ami Strauss-Kahn à Manhattan « c’était juste un troussage de domestique » ?
J’aime bien les citations, le passé est garant de l’avenir, du moins pour certains hommes qui ont encore le sens de la dignité, et celui de l’honneur, valeurs désuètes et rétrogrades.
Et si tout simplement T. Piketty avait refusé la L.H parce qu’il a honte d’avoir été berné par le grand illusionniste élyséen, capable de sortir un lapin de son chapeau au lieu de la colombe promise ?
Voici quelques extraits de la déclaration signée par un certain nombre d’économistes, dont Piketty, en soutien à Hollande lors de la campagne électorale.
« …Un candidat se dégage à nos yeux, le plus apte à redresser la France et rassembler les Français. Ce candidat, c’est François Hollande…
…Une réorientation de la construction européenne est urgente, au service de la croissance et des citoyens européens, avec notamment la négociation d’un nouveau Pacte de responsabilité, de croissance et de gouvernance avec nos partenaires européens…
…En fixant une norme d’évolution des dépenses publiques strictement inférieure à celle du PIB, François Hollande montre qu’il veut un Etat efficace et soucieux des deniers publics. Mais il tourne le dos aussi à la politique menée depuis 2007 qui réduit la modernisation de l’Etat à une simple équation comptable… »
Je ne veux pas asséner la totalité du texte, voici le lien qui permettra de se faire une idée de la déception, pire de la désillusion, de T. Piketty qui aura eu l’impression d’avoir été berné, promené en pédalo, roulé dans la farine, et pire encore.
http://www.lemonde.fr/idees/article/2012/04/17/nous-economistes-soutenons-hollande_1686249_3232.html
Comme c’est dimanche, j’insiste sur les citations, voici quelques vers de la fameuse tirade de Cyrano, qu’on croirait écrite par Piketty lui-même ou pour lui :
« Dédier, comme tous ils le font,
Des vers aux financiers ? se changer en bouffon
Dans l’espoir vil de voir, aux lèvres d’un ministre,
Naître un sourire, enfin, qui ne soit pas sinistre ?
Non, merci ! »
Je ne partage pas la vision économique de Piketty, mais enfin voilà un homme qui met sa vie en accord avec ses convictions.
Oserais-je dire, même dans sa vie privée ?
Que les féministes me pardonnent, mais A. Filippetti ne donne pas l’impression d’être un ange de douceur.
Mais cela ne nous regarde pas.
C’était sa liberté à TP que de refuser cette distinction mais je crains fort que cette décision tant médiatisée, pour respectable qu’elle soit, ne relève d’un opportunisme démesuré. S’ériger en rebelle, être celui qui a su dire « non », voilà qui assurément donne du panache, accroît votre aura. Pour ma part, j’aurais apprécié plus de retenue, de modestie, de dignité de la part du récipiendaire dans ce refus.
Cette observation formulée, il faut bien cependant se résoudre à une évidence : depuis longtemps malheureusement, cette haute distinction est galvaudée. Chaque liste de récipiendaires nous réserve systématiquement son lot très fourni de surprises qui prêtent au mieux à sourire et dont on se demande quels éminents services ces bénéficiaires ont pu rendre à notre pays pour mériter un tel honneur. Voilà qui contribue à totalement dévaloriser cette distinction.
Pauvre Légion d’honneur !
Si les critères d’octroi de la Légion d’honneur sont sérieux et incontestables, je ne comprends pas bien pourquoi ce gouvernement ne tient aucun compte des travaux de cet économiste. C’est illogique. Il a eu raison de refuser car ce gouvernement se moque de lui : « Vous êtes l’un des meilleurs dans votre domaine c’est pourquoi nous souhaitons vous honorer mais concrètement on se fiche de vos travaux ».
Je suis un imbécile Philippe puisqu’il m’arrive de parler de breloque à propos de ce genre de distinction. Bien que le terme hochet serait probablement plus adapté. Cet économiste à la mode est paraît-il marri que les socialistes alors dans l’antichambre du pouvoir et dont il était proche n’aient pas davantage tenu compte de ses convictions souvent exprimées avec talent.
Son refus l’honore et il rejoint dans sa décision ces personnalités autrement prestigieuses : l’abbé Pierre, Brassens ou Albert Camus. Ce clientélisme pour VIP a été mis en place par Bonaparte que je déteste et qui ne connaissait que trop les méandres de l’âme humaine. La ministre qui a proposé Thomas Piketty espérait que celui-ci dûment flatté reviendrait manger dans la main du pouvoir socialiste. C’est raté et de surcroît cela va permettre à notre économiste de vendre quelques livres de plus grâce à ce mini buzz. Très bien !
Meilleurs vieux et meilleurs jeunes à vous tous pour un 2015 sur grand écran.
Mon cher La Rochefoucauld a su trouver les mots pour décrire ce genre de posture.
Maxime 33 : L’orgueil se dédommage toujours et ne perd rien lors même qu’il renonce à la vanité.
Maxime 149 : Le refus des louanges est un désir d’être loué deux fois.
Maxime 248 : La magnanimité méprise tout, pour avoir tout.
Je partage votre avis.
Après avoir moqué Philippe Bilger sur sa réaction épidermique au refus de la Légion d’honneur de Thomas Piketty, j’étais sûr que son clavier lui chatouillerait les doigts. Pari gagné.
La défense de la liberté d’expression se circonscrit de préférence, chez Philippe Bilger, aux contemporains de ce dernier qui partagent ses positions. Dans le cas contraire, l’invective est foudroyante.
Parmi les questions de « La Légion d’honneur en dix questions », sur le site de la Grande Chancellerie (http://www.legiondhonneur.fr/fr/page/la-legion-dhonneur-en-10-questions/108), les deux suivantes sont intéressantes.
6. Peut-on la refuser ?
Certaines personnes manifestent leur opposition de principe à la Légion d’honneur sans en avoir été décorées. On ne peut pas parler de refus à leur sujet.
Refuser la Légion d’honneur implique d’avoir été auparavant nommé dans cet ordre, par décret publié au Journal officiel. Dans ce cas très rare de refus, les personnes concernées choisissent de ne pas se faire remettre leur décoration.
La Chancellerie a donc explicitement prévu les refus.
3. Qui peut l’obtenir ?
Tout citoyen français sans casier judiciaire ayant fait preuve de mérites éminents au service de la nation, à titre militaire ou à titre civil. Il faut avoir au minimum vingt années d’activité pour être distingué dans la Légion d’honneur.
Thomas Piketty est-il autorisé à s’interroger sur la nature de ses mérites éminents au service de la nation ?
Pour ma part, la réponse est positive.
Quant à la « breloque » qui heurte tant la sensibilité de l’avocat général honoraire, elle est prévue par la Grande Chancellerie :
• Le port de l’insigne
Le droit de porter les insignes est le principal privilège que confère l’attribution d’une décoration française.
• L’insigne des deux ordres nationaux (Légion d’honneur et ordre national du Mérite) ne peut être porté qu’après la cérémonie de remise de décoration et la signature du procès-verbal de prise de rang.
Vous l’aurez deviné : je suis de ces imbéciles (ne me censurez pas pour cette fois, Madame Bilger) qui ont réagi auprès de Philippe Bilger pour lui indiquer que lui ne l’aurait pas refusée, la breloque. Terrible irrévérence !
La breloque est le nom que l’on utilise pour désigner une babiole, un bibelot, un bijou, une bricole, dont on se pare sans présenter les vertus qui s’attachent à la distinction.
Ne pas confondre l’honneur et l’insigne, puisque l’on est autorisé à recevoir la Légion d’honneur sans l’afficher à son plastron.
Plutôt que de s’interroger sur le refus de T. Piketty, les politiques feraient mieux de s’interroger sur le discrédit jeté sur la Chancellerie de la Légion d’honneur.
Dans cette République, la Légion d’honneur est accordée par un individu appartenant à la bande organisée qui a garanti quinze ans d’impunité à ce milliardaire, directeur de campagne de F. Mitterrand passé avec 30 Mf à travers le parquet de Paris… et aussi… et …
Et les comptes de campagne sont validés par un autre individu appartenant à cette même bande.
Sous les yeux de l’Assemblée bien informée au moment même de la création de la commission Outreau.
Voir SM, USM et Commissions des lois de l’Assemblée et du Sénat.
Bonjour.
Peu importent les raisons du refus même si l’on a quelque idée de leur nature.
Beaucoup plus amusant (ou navrant, au choix) est de constater l’extrême naïveté (ou suffisance, c’est selon) de la personne proposante qui ne s’enquiert même pas des bonnes ou mauvaises dispositions de l’intéressé vis-à-vis d’un honneur qu’à l’évidence elle ne conçoit absolument pas pouvoir être refusé.
J’ai toujours été surpris par certaines distributions de rubans rouges en me demandant les raisons pour lesquelles ils avaient été attribués.
Revenons aux fondamentaux. La Légion d’honneur a été créée pour récompenser des mérites éminents ou des carrières hors du commun.
Elle est attribuée d’office à certaines catégories et notamment des grands serviteurs de l’Etat. Pour revaloriser cette distinction il a été créé l’ordre du Mérite destiné a récompenser des mérites qualifiés de distingués. Il me semble que dans certains cas la frontière entre services éminents et services distingués a été franchie avec beaucoup de légèreté. Je connais quelques cas qui ne méritaient manifestement que la « bleue » et non la « rouge ». Petits arrangements de contingents entre amis sans doute ! Et comme l’a déclaré notre grand académicien d’Ormesson, la Légion d’honneur on ne la demande pas, on ne la refuse pas, on ne la porte pas.
Vous était-il nécessaire de parler de ce personnage insignifiant ? Dans l’obscurité, il était à la place qu’il mérite, pourquoi l’en sortir ?
Il faut d’abord considérer que Thomas Piketty, certes auteur du livre qui connaît un succès international, était le penseur du projet de prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu dès avant la dernière élection présidentielle. Mais son projet n’a pas été retenu par le président élu. Question : appartenait-il à l’écurie du candidat Hollande ou à une autre du PS ? Sans doute son esclandre s’explique-t-il par ce type de considérations.
Ses mérites n’ont donc pas été suffisamment (et suffisamment tôt) reconnus par François Hollande alors même que depuis il bénéficie d’une reconnaissance économique internationale. Cela seul suffirait à expliquer sa rancœur.
Néanmoins, samedi dernier un journaliste a posé cette excellente interrogation : puisqu’il refuse l’honneur d’appartenir à la cohorte des légionnaires français, aurait-il de la même manière, et par pure modestie, refusé le prix Nobel ?
Si ses principes étaient aussi honorables qu’il refuse aux instances dirigeantes de la France de distinguer ses citoyens, il eût pu le faire dans la plus grande discrétion auprès de la Chancellerie au lieu de faire son esclandre auprès de l’AFP, ce qui montre ainsi un ego que ses succès éditoriaux récents ont dû enfler démesurément comme une certaine grenouille…
Où les qualités humaines sont éloignées de celles, intellectuelles, reconnues. La dignité d’un homme se juge aussi sur le comportement tant privé que public. Et là Monsieur Piketty ressort comme un petit bonhomme strictement égo-centré et donc sans grand intérêt humain. Parfaitement regrettable.
Qui n’aurait pas envie de « frapper » Aurélie Filippetti ?
Manipulatrice en chef !
Certes, la perte de la précision du vocabulaire est naturelle à l’athéisme, mais il ne faudrait quand même pas confondre l’honneur et les honneurs. D’autant qu’ils ne font pas toujours bon ménage.
En tout état de cause, faire partie de la même légion que Pierre Bergé est un déshonneur.
Maurice Genevoix disait à ce propos lors d’un débat télévisé: « je me suis fait b… comme un enfant de choeur ».
Reprenant un reproche que je vous fais souvent, vous êtes vraiment un enfant de choeur, Monsieur Bilger.
Il est vrai aussi que c’est le costume indispensable à endosser pour pouvoir faire quelque chose…
@breizmabro
« A qui proposera t-on la légion d’HONNEUR (sic) la prochaine fois, à Jean-François Kahn qui a dit, à propos des turpitudes de son ami Strauss-Kahn à Manhattan « c’était juste un troussage de domestique » ?
Tout à fait d’accord avec vous ; j’ai pensé en écrivant ce matin que si l’on prenait en compte la réalité des violences conjugales, reconnues et non reconnues, un certain nombre (combien ?) d’hommes et quelques femmes n’auraient pas dû la recevoir ni l’accepter…
Mais je voulais juste donner mon avis sur l’une des motivations possibles du refus de TP qui risquait d’être quelque peu gêné aux entournures…
@ moutagnac | 04 janvier 2015 à 12:18
« Qui n’aurait pas envie de « frapper » Aurélie Filippetti ?
Manipulatrice en chef ! »
Sur le même ton :
« Qui n’aurait pas envie de tripoter sa nièce un dimanche de beuverie puisque le risque est juste un rappel à la loi, moins pire que « boire ou conduire t’as choisi » ?
L’inconscient machiste totalement débridé est… impénétrable 😀
@ Xavier NEBOUT | 04 janvier 2015 à 12:24
« faire partie de la même légion que Pierre Bergé est un déshonneur »
Que dire ? Pas mieux ;-))
La Légion d’honneur aurait dû disparaître après Waterloo, lors du dernier carré d’infanterie de la Garde.
La Légion d’honneur ne se mérite que sur les champs de bataille.
Hélas, nous fûmes submergés par une noblesse d’empire, une aristocratie de ploucs, des Villepin et autres Chodron de Courcelles, noblesse d’Empire… des métayers parvenus barons…
J’ai une demi-douzaine de LH dans mes tiroirs, toutes gagnées par le sang versé de Soissons en 1914 et en 1945 à la Libération, et il m’aura fallu questionner mes parents pour savoir pourquoi ils les avaient reçues.
Xavier Nebout ferait mieux de nous dire combien de LH son papa a eu en 1914 et surtout en 1945… Parlez-nous de votre papa, Xavier…
Et Christian C, hein, combien de LH pour papa ?…
Ces deux blaireaux moralisateurs nous pompent l’air, va-t-on se les cogner en 2015 ?…
Le Grand Chancelier, mis à contribution depuis le refus de Piketty, affirme que les critères d’octroi de la Légion d’honneur sont sérieux et incontestables. Il faut le croire sur parole.
Eh bien non justement, nous ne le croyons pas sur parole, au vu de la longue liste pas très reluisante de certains récipiendaires !
Est-il normal que des fouteux au Q.I d’huître recalée à l’examen de sortie du bouchot, des sportifs déjà récompensés par leur médaille olympique, ou des kultureux, de prétendus chanteurs, des artistes contestables y compris étrangers puissent recevoir cette décoration ?
Je crois savoir que l’ordre du Mérite avait été inventé pour cela, afin de ne pas trop dévaloriser la Légion d’honneur.
Nous arrivons parfois même à la bizarrerie suivante consistant à voir certains personnages arborer simultanément le ruban bleu et le ruban rouge.
Mais il paraît que ce serait aussi un signe de reconnaissance fraternel…
Pour 2015, je mets à l’honneur Mamie Loto !
Affectueusement surnommée Mamie Loto par ses centaines d’amis, Yvette Bert est morte à Noël quelques jours après avoir été condamnée à six mois de prison avec sursis et 123 000 euros d’amende : elle n’a pas compris l’acharnement judiciaire dont elle a été victime, ni supportée d’être si mal jugée, elle qui n’avait rien et ne pensait qu’aux autres.
Elle en est morte !
J’espère que la pègre du TP et ses juges rouges vont la mettre sur leur mur des cons et recevront une Légion d’horreur !
J’avoue que le reproche, facile, d’avoir frappé Aurélie Filippetti m’indispose. J’en use aussi parce que je n’aime pas ce monsieur mais c’est malhonnête.
En effet, en quoi cela disqualifie-t-il ses idées ?
Et puis, chaque époque a ses crimes suprêmes, ne soyons donc pas si prompts à suivre l’engouement des foules et relativisons.
Légion d’honneur :
1. Un emblème national
2. Les visages de la France
3. Le creuset républicain
4. le reflet de l’époque
5. Un ordre en mouvement
Tiré de « legiondhonneur.fr ».
J’ai tenu à me rassurer sur l’octroi à quelques-uns du bien-fondé.
Dans le point 2, la dernière ligne se termine par « La Légion d’honneur illustre l’esprit civique français, le sens de l’intérêt commun. »
Alors que tous ceux qui ont des comptes cachés à l’étranger lèvent le doigt et qui plus est s’ils ont reçu la Légion d’honneur. Que tous ceux qui ont émigré fiscalement, quoique légalement pour certains, soient radiés désormais, on ne s’arrange pas avec cette distinction, sinon elle ne vaut plus que pour une médaille en chocolat.
Dire que notre Jojo national a été décoré, alors qu’il ne sait lui-même s’il est résident en Suisse, aux USA ou ailleurs.
Ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres, mais c’est là que la bât blesse.
Mes souvenirs me rappellent que Pierre et Marie Curie ont refusé cette dernière, ils n’en voyaient pas « la nécessité », comme on peut les comprendre : ils devaient penser à ces dérives futures d’un monde qui se voulait à l’avenir marchand, la recherche ne se négocie pas, ils avaient raison.
Jojo et Pierre et Marie Curie dans la même reconnaissance…
Pour les sportifs il y a les JO et ses médailles, pour les artistes le festival de Cannes ou autres et j’en passe.
Alors laissons la Légion d’honneur aux « faits de guerre » semblait dire Marie Curie, une exception avait été ouverte par le Général de Gaulle qui l’avait attribuée à Jacques Anquetil, mais lui habitait sa Normandie et il avait conquis pour la France tant de victoires mondiales après-guerre qu’il ne pouvait en être autrement.
« Ils ne sont pas légion… »
Oui mais ils l’ont refusée et pas des moindres.
Je ne suis pas du tout sûr de l’argumentation avancée par Thomas Piketty, ni sur les propos qu’on lui prête d’être en désaccord avec la politique économique appliquée par ce gouvernement.
A-t-on déjà vu appliquer strictement un plan économique formulé par des experts ? Jamais, ou si peu. Le dernier c’est de Gaulle.
En fait ce sont les médias qui ont monté en épingle une décision qui se voulait simplement négative et sans ambages. Reprenez la presse.
T. Piketty, en fait n’en voyait pas « la nécessité » comme ses illustres prédécesseurs, et je reste persuadé que la plus belle de ses médailles c’est bien d’avoir suscité la curiosité et l’écoute « ailleurs ». Nul n’est prophète en son pays.
Alors une reconnaissance non préparée comme la vôtre M. Bilger a de quoi surprendre surtout lorsqu’elle se veut prestigieuse, j’imagine que tout le monde aime la reconnaissance officieuse préalable, c’est bien la moindre des courtoisies.
Thomas Piketty est certainement dans ce cas et dans un engagement politique à base d’économie, plus subjectif, dans la recherche en somme et donc on peut le comprendre. Et apparemment il assume.
La dévaluation des décorations n’est pas un phénomène récent : Je demandais à la fortune, autant qu’autre chose, l’ordre Saint-Michel, étant jeune ; car c’était lors l’extrême marque d’honneur de la noblesse française, et très rare. Elle me l’a plaisamment accordé. Au lieu de me monter et hausser de ma place pour y aveindre, elle m’a bien plus gracieusement traité, elle l’a ravalé et rabaissé jusques à mes épaules et au-dessous. Montaigne (Apologie de Raymond Sebond).
M. Bilger,
Je me retrouve à 100% dans votre conclusion.
Quant à savoir qui doit donner la liste des nommés, je pense qu’une Fondation serait plus impartiale, un peu comme pour les Nobel.
Mais quand je vois que Jean-Jacques Goldman, Omar Sy et Jean Dujardin, sont les personnalités préférées des Français, je me dis qu’il ne faut surtout pas confier cette mission au JDD.
Tout le monde se focalise sur le refus du sieur Piketty de recevoir la Légion d’honneur.
Mais la vraie question est : l’avait-il méritée ?
Ce n’est quand même qu’un économiste ; certes, un de ceux que le Monde nous envie (comme DSK) mais pas plus.
En général, les économistes arrivent à expliquer le passé mais se trompent régulièrement dans leurs prévisions.
Il a écrit un bouquin à succès comme Trierweiler ou Zemmour, et il a, en vain, essayé de conseiller François Hollande.
C’est finalement assez peu.
La Légion d’honneur fait partie de notre patrimoine et, comme son nom l’indique ce devrait être un honneur de la recevoir. Sauf que comme pour le bac, à force de l’octroyer à trop de monde pour des motifs parfois sans grand mérite, le but de cette décoration devient galvaudé, banal et sans intérêt… ce qui ne veut pas dire que tous les récipiendaires ne soient pas à la hauteur de leur distinction.
Le Général Georgelin nous explique dans le FigMag que chaque demande est assortie d’une sérieuse étude du dossier, mais nous savons bien que certains font des pieds et des mains pour recevoir cette décoration en faisant jouer leurs réseaux et qu’à tout casser ils ne devraient recevoir que l’ordre du Mérite, créé justement dans ce but par un Général qui savait ne pas tout mélanger et qui savait garder une échelle des valeurs.
En ce qui concerne M. Piketty, je le trouve courageux de la refuser, d’autant qu’avec son sens aiguisé d’appréhender les choses, il a bien compris que cela était dépassé parce que banalisé et que cela est aussi un moyen de passer de la pommade pour museler les plus rebelles.
M. Piketty est vraisemblablement un grand économiste très prometteur et visionnaire et justement, bien que la valeur n’attende point le nombre des années, il pourra toujours recevoir la rosette lorsqu’il sera au faîte de sa gloire et que les services rendus à la France seront plus probants….
car c’est bien le problème avec cette distinction depuis plusieurs années, c’est qu’elle soit attribuée sans action de haute importance mais plutôt en prévision d’actions à venir… ce qui reste tout de même discutable.
Par surcroît, le non-récipiendaire (son nom n’a pas été publié au JORF) dans sa déclaration a plagié Edmond Maire alors secrétaire général de la CFDT : « Ce n’est pas à l’État de décider ce qui est honorable ou pas ». Doublement Tartuffe.
@scoubab00
L’abbé Pierre ? Revoyez vos tablettes ou au moins quelques vidéos où l’on voit l’abbé porter sa LH « sur canapé » (commandeur).
On peut discuter sans fin de ce qu’est l’honneur, s’il est quelque chose…
On peut s’interroger sans fin sur la justification de ces hochets que la République traditionnellement distribue, si on en voit l’intérêt…
Mais l’affaire ici est plus simple : Piketty avait conseillé le candidat Hollande, une fois élu le président Hollande a mis au panier les conseils qui l’avaient aidé à se faire élire, on comprend que Piketty refuse ce lot de consolation.
On peut comprendre que Piketty voie en son livre, non pas seulement un succès de librairie, mais aussi et surtout un ouvrage ayant un sens, et un sens susceptible d’aider la France à se sortir des pattes de son ennemie la finance.
Tiens, et si on inventait une Légion du Sens ?!… On la remettrait aux gens ayant prononcé des paroles, ou écrit des textes, porteurs de sens…
On évoque surtout les promotions et attributions de ruban rouge mais on ne parle pratiquement jamais des révocations en cas de condamnation pénale infamante. J’ai cherché, mais en vain, sur le net pour avoir une idée précise du nombre de ceux qui auraient été privés de leur distinction mais je n’ai rien trouvé. Vu le nombre de scandales et de manquements qui fleurissent quotidiennement dans l’actualité et qui font état de personnes en vue, un certain pourcentage doit bien concerner quelques-uns. Je pense même que la privation du ruban serait pour certains plus difficile à avaler que la sanction pénale. Si quelqu’un peut trouver quelques chiffres, je suis preneur.
@ Franck Boizard | 04 janvier 2015 à 14:29
« Chaque époque a ses crimes suprêmes, ne soyons donc pas si prompts à suivre l’engouement des foules et relativisons »
Vous voulez dire : quand une femme se fait rouer de coups par son compagnon ou son mari elle devrait… relativiser, dire : ya pire dans le monde ?
Vous croyez que quand le tonton alcoolisé tripotera sa nièce de 8 ans (vous remarquerez que « chez ces gens-là » on ne tripote QUE les filles, on n’en est pas encore à « la pédophilie pour tous ») la petite fille pourra dire : c’est pas grave, c’est le frère de ma mère ça aurait pu être Dutroux ?
Vous avez raison, relativisons…
Le grand-père qui m’a élevée était chevalier de la Légion d’honneur. Militaire, il avait participé à la campagne de Chine puis à la guerre de 14 et avait terminé Commandant de gendarmerie, Chef d’escadron. Je conserve précieusement cette décoration mais je reconnais avoir du mal à comprendre son attribution à certaines ou certains.
Si M. Piketty ne s’est pas senti honoré par cette décoration, il a bien fait de la refuser. Il y a tant de médecins, d’infirmières, de personnel des associations, etc. qui la mériteraient tout autant sinon plus ! Là aussi, on pourrait peut-être fixer exactement les règles d’attribution !
@Savonarole
Les nobles de l’empire ont acquis leurs titres au combat dans le même esprit que ceux conquis sous la bannière de Godefroy de Bouillon, et c’est pourquoi ils ont souvent été bien considérés par l’ancienne noblesse.
Leurs origines valent même très largement celle d’un Lévis-Mirepoix, des noblesses de robe, la plupart de celles acquises sous Louis XIV, ou les particules obtenues à la libération par adjonction de noms de plus ou moins résistants.
Par ailleurs, les commentateurs anonymes devraient avoir la pudeur de s’abstenir lorsque le sujet touche à l’honneur.
Pour le reste, je tente d’élever l’esprit de ceux qui me lisent, ce qui n’est manifestement pas à la portée de tous.
@Michelle D-LEROY
M. Piketty est vraisemblablement un grand économiste très prometteur et visionnaire et justement, bien que la valeur n’attende point le nombre des années, il pourra toujours recevoir la rosette lorsqu’il sera au faîte de sa gloire et que les services rendus à la France seront plus probants…
Espérons que ce personnage sera jeté aux poubelles de l’Histoire avec son œuvre maléfique avant d’avoir pu mettre ses théories délétères en application.
Savez-vous qu’il avait proposé d’imposer les prétendus loyers fictifs, en oubliant au passage qu’il existe déjà ce qui s’appelle la taxe foncière ?
L’idée a surgi depuis longtemps, mais aujourd’hui, de Thomas Piketty au Conseil d’Analyse Économique, en passant le Haut Conseil du Financement de la Protection sociale du PS, tout le monde suggère au Premier ministre de mettre en place cet impôt révolutionnaire.
http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/20130918trib000785790/imposition-des-loyers-fictifs-mais-ou-va-t-on-.html
Avec ce système, des retraités qui auraient économisé pendant toute une vie de travail pour s’acheter un logement modeste pour leurs vieux jours et ayant souvent déjà des difficultés pour vivre avec ce qui leur reste se verraient demander en plus un lourd « loyer fictif » qu’ils ne pourraient pas acquitter.
C’est cela, la justice sociale à la sauce socialiste ?
@ breizmabro
Relativiser ne signifie pas laisser impuni. Tout n’est pas noir ou blanc.
@ Xavier Nebout
D’accord pour la similitude entre noblesse d’empire et d’épée d’Ancien Régime. D’accord pour dire que quand on use de pseudonyme comme moi on n’a pas à attaquer l’honneur de ceux qui exposent leur identité. C’est, comment dire ? Ne pas lutter à armes égales… Et de plus dans une lutte plutôt déshonorante : chercher, supposer une faille chez l’autre pour expier le crime de ne pas être d’accord avec vous. Un déshonneur dans le déshonneur, pourrait-on dire.
Pas d’accord sur l’idée qu’écrire anonymement interdise d’écrire sur l’honneur… En quel honneur, si j’ose dire ?
Qu’en dire pour ne pas entrer dans la discussion que pour défendre les utilisateurs de pseudo, comme moi ?
Que l’honneur est beau, en ce qu’il incite au dépassement.
Mais qu’il est plus beau encore d’agir sans aucun désir de récompense. Qu’ils soient en vue ou pas je crois que parfois les gens agissent par profit, parfois plus rarement par honneur, et encore plus rarement,certains, qui ont déjà tout, ou qui n’ont et n’auront jamais rien, par pur désintéressement.
Tiens, l’exemple d’un anonyme qui n’aura jamais accès a aucun honneur, ni à rien, apparemment sans ressentiment, ce qui est très méritoire dans sa situation.
http://colmardabord.hautetfort.com/archive/2014/01/08/le-sdf-anonyme-qui-merite-la-legion-d-honneur-5266039.html
Cher Philippe,
Sur la réflexion du loup au chien de Jean de La Fontaine et après la relecture philosophique de la Belle et le clochard, à la 59ème minute, pour être aussi précises qu’au foot, nous rapportons les faits suivants :
« Après un douloureux passage à la SPA, Lady est rentrée chez elle. Clochard lui apporte un os pour la consoler de sa mésaventure, mais Lady boude le clochard qui fait un flop avec son offrande. A ce sujet, après le changement de plan, l’os à moelle a disparu du cadre. On ne le reverra que plusieurs plans après, bien loin de là où il a été déposé. Mais il reprend sa place fort à propos lorsque Lady clame fièrement avant de le lui jeter à la figure : On ne m’achète pas avec un os ! »
Pour garder sa liberté de pensée et d’expression, il faut savoir dire non.
françoise et karell Semtob
« Tiens, et si on inventait une Légion du Sens ?!… On la remettrait aux gens ayant prononcé des paroles, ou écrit des textes, porteurs de sens… »
Rédigé par : Denis Monod-Broca | 04 janvier 2015 à 16:24
Aïe, l’horreur absolue !!
L’honneur on sait ce que c’est, enfin ceux qui ont lu le vieux Corneille le savent, et puis l’honneur ça ne sert qu’une fois, comme disait César (celui de Pagnol).
Mais le sens, vous vous rendez compte de ce que vous dites ??
D’abord il faudrait définir le sens, et des sens il y en a beaucoup, beaucoup trop d’ailleurs.
Il y a :
Le bon sens, que l’on dit populaire, il est très répandu, sauf en période électorale, où il est bon ou mauvais selon les résultats.
Le sens de l’histoire, qui change de direction, c’est bien connu. Après avoir été celui du communisme et du socialisme, il est devenu celui du libéralisme.
Et le double sens, vous y pensez ? Il faudrait une double décoration à porter de façon alternée selon l’humeur du puissant du jour.
Et il y a le sens pratique. Cette décoration exclurait d’office les politiques qui manquent. Vous comprenez bien que c’est impossible, puisque l’usage veut qu’ils soient les premiers récipiendaires.
Et je ne parle pas du sens interdit, que l’on pourra vous opposer facilement.
Il tombe sous le sens que votre proposition est un contresens.
Bonsoir Monsieur,
Thomas Piketty a eu raison de refuser le ruban de la Légion d’honneur. A force de se prendre des claques depuis deux ans et demi et avoir été trahi par le relooké Président dépourvu de tout sens moral et comptable à deux sous, nous rend tous très prudents. Moi, je n’ai pas voté en mai 2012, et c’est bien la première fois. J’ai vu arriver le moustique, chantant son usant refrain… Moi, Président, etc., etc. le changement c’est maintenant. Il a fini par nous piquer.
Respectueusement
C’est le L majuscule de légion qui me gêne aussi. Quand je vois ceux qui choisissent de porter le béret vert, renonçant à leur identité étrangère, leur passé. Le payant de leur sang parfois, bien plus anonyme que celui du soldat de l’Etoile . Alors qu’ici on parle plus de petits fours et de prébende que de mérite. Que risquent les récipiendaires à avoir leur truc à majuscule ? Pour la plupart, leur réputation est déjà établie voire lustrée.
Cela rassure, je l’admets, d’obtenir une petite récompense qui flatte bien quand on avance en âge. Ce doit être sympa de se retrouver dans un tiroir avec ruban. Comme ça la descendance n’a même pas besoin d’aller prendre froid sur le béton du cimetière pour se recueillir. Vanité de refuser ou faiblesse d’accepter, à chacun son attitude, question d’éducation, de cadre familial, d’estime de soi j’imagine.
… et Thomas Piketty proposé encore à 70 ans il fera quoi ? S’il se trouve dans quelque enclave fiscale en bermuda, il daignera ôter le havane de sa bouche pour sourire plus large. Cuba siempre.
NB : merci à Xavier d’élever notre esprit céans, même si l’âne le mieux intentionné ne sera jamais un pur-sang neboutien. Pour Robert qui évoque étrangement le prix Nobel, il s’agit d’une distinction d’un tout autre niveau, international de surcroît, soyons sérieux deux minutes !
@ breizmabro
Un hors-sujet…
Vous avez évoqué récemment le report de livraison des navires Mistral à la Russie. Le journal algérien francophone El Watan publie aujourd’hui un article, « Le Rafale menacé par le chasseur russe en Inde » (marché de 126 avions Rafale pour un contrat estimé à plus de 18 milliards d’euros) suite à un accord tout récent entre l’Inde et la Russie. Nous verrons si les médias français nous répercutent rapidement l’information, par exemple dès demain matin sur certaine radio ! Le sujet est pourtant important pour l’économie du pays, plus que les états d’âme d’un économiste mal courtisé.
@ Tipaza
Avez-vous si peur du sens ?
Pourquoi noyez-vous le poisson avec tous ces autres sens du mot sens qui n’ont rien à voir avec le sens de ce que nous disons ou écrivons ?
SI le mots, la parole, ne servent plus à exprimer des choses ayant un sens, nous sommes bien mal barrés !…
On peut l’entendre comme on voudra, en justifier l’approbation ou le refus, la Légion d’honneur est devenue un vaste mélange des genres, quand on a des contingents annuels de près de 700 récipiendaires c’est trop ou c’est trop peu.
Le parcours normal paraît équilibré, celui régalien me semble beaucoup plus clientéliste que justifié. Il en est ainsi, et c’est pourquoi au fil du temps et du nombre présenté, le prestige de la quintessence s’est dilué et sans nul doute appauvri.
Thierry Mandon, dans le registre « délicat » de rajouter et de dire que son programme était inapplicable, qu’en sait-il ? Il est certainement un grand économiste, lui ? Est-ce bien le but recherché pour un défricheur de territoire ?
Décidément il aurait mieux fait de tourner sa langue dans sa bouche notre ancien député et F. Mitterrand la lui aurait certainement coupée.
La vertu et le talent décidément ne sont pas du bon côté de ce gouvernement. T. Piketty le confirme, il n’a pas été prévenu, ni informé « même par sms », il aurait sans nul doute aimé être un peu plus cajolé. Je ne sais s’il aurait revu sa position, mais tout de même, on lui avait fait les yeux doux à la Maison Blanche, bien avant…
Il y a certainement des susceptibilités qui doivent se ménager, d’autres non, mais après tout quand on voit l’organisation d’un tel ordre, certains loupés sont impardonnables ; « suranné », dans le fond je trouve T. Piketty très bien élevé, et n’en fais pas toute une histoire.
Une décoration, ça ne se demande pas, ça ne se refuse pas et ça ne se porte pas dirait un adage…
Dans le cas de Piketty, l’économiste aux chiffres pipeautés et à l’anglais type « Maurice Chevalier » loué par Rifkin et Stiglitz aux USA (mais ce sont bien les seuls), le refus de la LH permet d’exposer une fois de plus ses thèses fiscalistes farfelues…
On dit aussi qu’accorder la LH est une façon, pour le pouvoir, de consoler celui que l’on n’a pas réussi à contenter par ailleurs : espérons que ce sera son cas !!
Bonjour,
Je n’ai pas lu le bouquin de T.P., tout au plus écouté avec attention la conférence (séminaire de 2011) traduite dans le lien qui suit (déjà proposé par Marc Ghinsberg 4 janvier 2015 à 9:00).
http://www.college-de-france.fr/site/pierre-rosanvallon/Cours_du_16_fevrier_2011_Qu__4.htm
T.P. avec un travail énorme, dans la perspective de produire un hologramme économique pouvant être plaqué sur une petite façade du réel, s’est tout simplement fabriqué une sorte de rétroviseur panoramique donnant une vue plus élargie de gauche à droite et de bas en haut (ou l’inverse d’ailleurs), ne fonctionnant que dans espace temps court : celui précédant l’accident mortel ou non d’ailleurs. Son outil a beau être équipé d’un pavé numérique ainsi que d’un « oscilloscope » traduisant des courbes à un instant « t » à l’échelle de l’Histoire. Les résultats réels ne pourront que varier grandement en fonction des longs cycles que justement le non décoré Thalès de Milet (celui du fameux théorème) avait déterminé il y a plus de 2 millénaires et demi. Ces longs cycles correspondant à la succession répétitive des régimes politiques [dictature – révolution – démocratie – oligarchie – re dictature ] demeurant dans une répétitivité inéluctable, affirmait-il !
D’accord avec T.P. sur nombre de points incontournables nourrissant les égalités sur le long terme, dont les patrimoines accumulés, les héritages, les régimes politiques, il aurait pu évoquer, la fabrication de la monnaie.
Mais à mon sens, Monsieur Piketty n’a absolument rien inventé de génial, ni fait de découverte extraordinaire qui aurait pu l’honorer. et au travers de sa personne, la France. Je ne vois en conséquence (comme lui d’ailleurs) aucune raison d’accepter de recevoir une distinction pour des travaux en cours certes très respectables, mais qui n’ont à l’évidence pas encore abouti ni à une équation, ni à un théorème révolutionnaire, pas plus pour la France que pour le monde.
M. Piketty a déclaré à l’AFP : « je ne pense pas que ce soit le rôle d’un gouvernement de décider qui est honorable ».
Vu de ma fenêtre, j’estime que M. Piketty pense trop, il a oublié les fondamentaux du Droit, quelques articles indispensables. Il les a oubliés en compilant des montagnes de chiffres au sein d’un pavé de mille pages qu’il présente et vend désormais dans le monde entier à grand renfort de plateaux télévisuels, de salons du livre et de réceptions mondaines. La Légion d’honneur a été créée sous l’Empire. Quand la République l’a remplacé, elle a hérité de l’actif et du passif. L’octroi de la distinction est désormais réalisé par le pouvoir exécutif. M. Piketty joue au rebelle, il pense qu’il est au-dessus des lois. Il aurait bâti un petit morceau de paradis fiscal que je n’en serais pas étonné outre mesure.
Deux ans avant l’échéance de l’élection présidentielle, le « peuple de gauche » s’entredéchire, tous ces gens se réconcilieront dans deux ans.
Je profite de la liberté qu’accorde ici Xavier Nebout aux commentatrices anonymes pour me joindre aux réflexions des dames qui sont intervenues sur le billet.
Mais je me dispense de donner un avis, il pourrait l’utiliser comme argument (:-
J’ai vu arriver le moustique,
Il aurait fallu utiliser une tapette à mouches, aussi appelée bulletin de vote, pour empêcher le moustique de nous piquer.
« Je vois mal à quelle autre instance qu’aux autorités publiques… »
Une suggestion : un jury populaire tiré au sort sur les listes électorales et qui statuerait sur des propositions du gouvernement (et autres instances à définir).
Cela ferait peut-être la part belle au show-business et aux sportifs, mais est-ce sûr ?
Le seul grand péché commis par T. Piketty c’ est d’avoir été reçu par le grand-frère américain avant de débouter l’exécutif français. Et cela, ces derniers ne s’y attendaient pas du tout, et leur reste un peu en travers de la gorge.
Le deuxième grand péché de T. Piketty est qu’un roturier de l’économie puisse susciter la curiosité de grands libéraux, et non celui qui était prédestiné, notre DSK national, chantre du relèvement économique, qui n’a rien relevé du tout, on s’en est rendu compte, et son titre de « plus grand économiste du monde » par les médias.
Et cela, pour ces grands barons d’Empire social, c’est insupportable. Dans le fond T. Piketty par ses idées, que je qualifierai de libérales encadrées, ne fait rien d’autre que recentrer l’économie sur la justice sociale. Son homologue DSK s’est fourvoyé dans des affaires pour le moins hétéroclites et bizarres. Quel camouflet pour cet entre-soi très feutré.
Les grandes études de ce dernier consistaient en un rapport pour la MNEF épinglé en son temps par le Canard. T. Piketty ne mange pas de ce pain-là. Les économistes adulés et reconnus ne sont pas dans la politique ! Je ne reviendrai pas sur l’oral de rattrapage de P. Moscovici, qui avait peur de son ombre, tétanisé par le fait de ne pouvoir exister autrement qu’à travers ce PS qui se délite peu à peu.
Le PS qui court derrière une économie à la ramasse, et un économiste qui pouvait lui apporter le second souffle.
T. Piketty ne voulait surtout pas cautionner ces gens qui au fond le méprisaient, il n’est pas du sérail, grand bien lui fasse, il pourra ainsi se sentir encore plus serein loin des récipiendaires de spectacles.
Lui, somme toute discret et éloigné de ces effets de Cour et courtisans dont il se moque, s’en est échappé par une pirouette qui doit le ravir intérieurement : il m’a semblé déceler lors d’une interview en anglais, un demi-sourire rentré qui semblait en dire plus long que tous les commentaires des médias.
Et avec l’accent de Maurice Chevalier, comble de l’impertinence… potache.
@ Savonarole
Les Légions d’honneur, certains les collectionnent dans les tiroirs, d’autres dans leur lit. D’ailleurs, si vos aïeux étaient criblés de rosettes, je connais peut-être des cousines à vous.
Relâchez-vous un peu avec ça, il faut en rire avant de choper son cancer.
Dans les granges de mes aïeux, on a plutôt retrouvé de vieilles armes, un stand pour faire ses balles, des explosifs, même une canne-épée (avec l’endroit pour le poison).
Chacun garde ce qu’il pense le plus utile, question d’expérience.
Pour finir, je voudrais remercier Philippe pour sa sollicitude et, bien que très réservé sur le bien-fondé de ces récompenses, je suis disposé à intercéder en faveur de notre hôte si celui-ci désire accéder à un des cinq échelons enrubannés de rouge.
Mes compétences en matière de Justice sont beaucoup trop limitées mais soyez persuadez, Madame, Monsieur que le coeur et le substrat y sont 🙂
Bonjour Monsieur Bilger, excellent billet, sauf l’avant-dernier paragraphe… Thomas Piketty a fait preuve de courage, il a eu raison de ne pas se soumettre à une distinction qu’il ne souhaite pas, à laquelle il n’adhére pas, c’est ainsi que l’on avance, que l’on évolue.
J’approuve la décision de Thomas Piketty, je regrette votre avant-dernier paragraphe dû sans doute à un coup de fatigue passagère LOL !
Etre loué « seulement » par Rifkin et Stiglitz ce n’est pas si mal, être top des ventes aux USA pas mal non plus…
En France il n’est pas parmi les meilleures ventes, les Français, eux, lui ont préféré le chef d’œuvre de 2014 « Merci pour ce moment »…
A chacun son choix de littérature, quant à ceux qui épinglent si allègrement le livre de Piketty, à lire certains commentaires, on peut se demander s’ils l’ont lu, ils l’ont peut-être acheté puis rangé en bonne place juste pour la galerie, reçu peut-être en cadeau de Noël (la poisse LOL)…au mieux ils ont lu les bonnes pages… certains prouvent qu’ils n’ont pas tout compris, une seconde lecture serait utile.
@breizmabro 4.1.15 16.26
Vous soulignez là un sujet sans fin, sans fin puisque les réponses viendront de ceux qui se gargarisent du célèbre adage, arabe je crois, puisque selon le Coran ce serait autorisé, peut-être recommandé LOL « Bats ta femme chaque matin, chaque soir, si tu ne sais pas pourquoi, dis toi qu’elle, elle le sait » LOL
Aurélie Filippetti aurait été frappée… frappée frappée = cognée, molestée LOL… ou frappée, c’est-à-dire atteinte par une sorte de professionnalisme, de bon sens… j’étais restée à son actualité palpitante LOL alors que c’était elle qui attaquait Paris Match LOL mais de quoi s’agit-il ? on me cache tout LOL
Bien plus instructif que le navet de l’économiste socialoviétique Piketty :
« La gauche au sommet de sa nocivité » par Gilles-William Goldnadel
http://www.je-suis-stupide-j-ai-vote-hollande.fr/blog/la-gauche-au-sommet-de-sa-nocivite/
L’andouille de Vire est de retour, LOL, ce soir je veux un boeuf mironton (avec des patates), et fissa !
MDR !
@eileen
LOL LOL LOL LOL LOL !!!!!
Il n’y a que vous que cela fait rire… (pubère sans doute ?).
@vamonos
Sa citation il l’a piquée à Edmond Maire, l’ancien patron de la CFDT.
Les vieux schtroumpfs (pléonasme) grognons ont atteint leur date de péremption, ils ne savent plus que vaticiner, radoter, ils sont bloqués sur leur seul centre d’intérêt, leur estomac de goret qu’ils remplissent pour maintenir un taux élevé de mauvais cholestérol LOL Attention à l’AVC qui vous guette et priverait ce site de vos fulgurances bas de gamme de caniveau ! LOL LOL
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Trop drôle tendance pathétique ceux ou celles qui « ont remarqué » LOL LOL que Thomas Piketty a un accent à la Maurice Chevalier quand il s’exprime en anglais LOL LOL son accent est celui de la quasi totalité des Français qui s’expriment en anglais… Ce n’est pas tant son accent qui est critiquable que son expression, son anglais est très très scolaire, autrement dit son anglais est mauvais… comme tous ceux qui – au mieux – ont séjourné quelques jours soit en Grande-Bretagne soit aux USA, ou ont résidé trois semaines dans le Lycée français du coin, et qui continuent de penser qu’il suffirait de mettre des mots anglais sur un texte français pour prétendre être bilingue ! Sacrés Français selon la formule de Ted Stanger !
« Le grand-père qui m’a élevée était chevalier de la Légion d’honneur. Militaire, il avait participé à la campagne de Chine puis à la guerre de 14 « ..
Rédigé par : Une femme parmi tant d’autres | 04 janvier 2015 à 17:52
J’espère que vous avez conservé quelques souvenirs. On imagine mal aujourd’hui le sort de ces générations encastrées entre deux boucheries internationales.
Je vous recommande « Les derniers jours de Pékin » de Pierre Loti.
Et si vous êtes parisienne, voyez en face de la Closerie des Lilas, la statue de Francis Garnier, officier de la Royale, il fut décapité par les Pavillons Noirs vers 1873 je crois, un brave consul de France a retrouvé ses restes en 1985, ses cendres ont été rapatriées en France sous le gouvernement de Jacques Chirac, et sont enchâssées dans la statue, privilège très rare.
Non monsieur !
Je regrette sincèrement que vous considériez la Légion d’honneur comme « pas particulièrement déshonorante ».
Il y a bien longtemps que des fouteux, des journaleux, des politiciens faillis, des pousseurs de chansonnettes, des bandits internationaux (Général Noriega), ou pire encore le gugus immonde et richissime que vous évoquez dans votre article, tous ces individus l’ont définitivement déshonorée. C’est à vomir !!
Et par là-même ils ont déshonoré ceux qui la méritaient réellement (soldats, haut techniciens… etc.).
Depuis longtemps ce hochet républicain représente pour moi « la légion du déshonneur » qui d’ailleurs symbolise la décrépitude de la France.
Vous qui êtes honorable comment pouvez-vous cousiner avec de pareils individus ?