Nicolas Sarkozy : un compte de Noël…

Pendant la période de Noël, tout est possible : des rêves se réalisent, des miracles se produisent et des élans soudains de générosité se manifestent.

J’ose à peine dire comment j’en suis arrivé, pour ce billet, à évoquer la situation de Nicolas Sarkozy sur un mode, j’espère qu’on me le concédera, tranquille et serein. En réalité, tout est parti d’une excellente analyse parue dans Le Parisien Week-End, consacrée au couple « So Royal » : Sir David et Lady Beckham.

Le premier, footballeur de génie, a connu, à une période de sa carrière sportive, un état de disgrâce totale : détesté par une majorité d’Anglais, il a fait l’objet de moqueries, de caricatures et d’insultes. Avec des conséquences éprouvantes, non seulement pour lui-même, mais aussi pour son couple.

Il a su remonter le courant et regagner l’estime de ses compatriotes. Son attitude après la mort d’Elizabeth II a consacré, de manière éclatante, une réhabilitation déjà bien amorcée. Alors qu’il aurait pu, en tant que VIP, entrer sans attendre pour honorer sa dépouille, David Beckham a choisi de faire la queue comme tout un chacun, durant treize heures. Ce geste, sans doute mûrement réfléchi, a profondément modifié la perception qu’avaient de lui ses concitoyens. Ce qu’il avait perdu, il l’a regagné au centuple.

Lisant cela, j’ai immédiatement songé à Nicolas Sarkozy, qui compte autant d’admirateurs inconditionnels que d’adversaires compulsifs. Il est aujourd’hui plus que jamais impliqué dans un processus judiciaire : non seulement en appel pour l’affaire libyenne, mais également, avec son épouse et d’autres protagonistes, à la suite de la rétractation de Ziad Takieddine (aujourd’hui décédé), ayant donné lieu à des réquisitions de renvoi devant le tribunal correctionnel.

Je ne doute pas que, comme d’habitude, l’ancien président, privé de son formidable avocat Me Thierry Herzog, qui s’était dévoué corps et âme pour lui avec talent, contestera – si les juges suivent le Parquet – les infractions qui lui sont reprochées. Il n’en demeure pas moins que ce n’est pas faire injure à la présomption d’innocence que de souligner que, sur le plan judiciaire, le climat est loin d’être confortable et s’avère même particulièrement chargé. Son image n’est plus virginale – si tant est qu’elle l’ait jamais été – et une danse ne suffira pas pour l’effacer !

Dans des conditions relevant d’un tour de force éditorial, Nicolas Sarkozy a publié, une semaine seulement après sa sortie de prison, Le Journal d’un prisonnier, qui connaît un succès fulgurant, dépassant les cent mille lecteurs. Ce succès s’explique à la fois par le fait que les ouvrages de Nicolas Sarkozy ont souvent été passionnants à lire – et parce que, dans son cas, le soufre pénitentiaire a encore amplifié la curiosité du public.

Certains ont été choqués par la publication d’un tel livre, mais une multitude de lecteurs s’est ruée sur lui, et les analyses politiques de Nicolas Sarkozy ont suscité un débat qu’il a eu raison d’engager, et dans le sens qu’il a choisi.

Lorsque j’avais écrit un billet, le 23 novembre 2025, intitulé Entre Sarkozy et Sansal, il n’y a pas photo !, j’y avais glissé le paragraphe suivant :
« Nicolas Sarkozy a très vite annoncé qu’il publierait un livre, Le Journal d’un prisonnier, le 10 décembre, aux éditions Fayard. Sauf à verser dans l’indécence, il me paraît évident que l’ancien président reversera à des causes — l’administration pénitentiaire, par exemple — les droits et revenus qu’il percevra. »

Je ne crois pas que Nicolas Sarkozy ait décidé de faire preuve de cette générosité, qui me semblerait pourtant évidente compte tenu à la fois des revenus considérables du couple Sarkozy–Bruni et du caractère très particulier de ce dernier livre, dont on imagine aisément comment les ventes pourraient servir des causes humanistes, pénitentiaires, judiciaires ou policières.

Mon rapprochement avec David Beckham se justifie alors pleinement. Si Nicolas Sarkozy mesurait l’opportunité unique qui s’offre à lui de purifier toute cette entreprise par l’abandon enthousiaste de ses gains substantiels, combien serait-il applaudi ! Non seulement par ses multiples partisans, qui n’ont jamais douté de son altruisme, mais aussi par ses adversaires, qui salueraient un tel geste, et par les indifférents à la politique, dont le regard sur la moralité publique s’en trouverait transformé.

Je suis convaincu que cela relèverait du même coup de génie que celui qui a sauvé David Beckham : Nicolas Sarkozy deviendrait un exemple de classe et de décence.

Pourquoi serait-ce impossible ? C’est Noël dans peu de jours.

Je crois au compte de Noël, au conte de Noël.

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