Il faut faire son miel de tout !

J’aime lire le plus possible. Pas tout évidemment : ce serait inconcevable. J’adore butiner, vagabonder, récolter. Plus la pensée est apparemment éloignée de moi et de mes convictions profondes, plus j’éprouve de l’appétence pour elle. Comme s’il n’existait pas de véritable plaisir intellectuel sans masochisme choisi.

Il faut d’autant plus faire son miel de tout qu’on ne peut prétendre s’informer qu’en multipliant ses sources, presse écrite, audiovisuel et Internet, et en accomplissant soi-même le travail de tri et de synthèse.

Il convient d’autant plus de s’attacher à tout que les médias classiques, aussi contrastés qu’ils apparaissent, sont en profondeur univoques et ligotés : par les opinions qu’il est décent de cultiver et par une approche, sur les thèmes sensibles, plus morale que factuelle. Le réel, en quelque sorte, doit avoir forcément tort par rapport à l’humanisme de bon aloi dont il serait malséant de se dissocier.

C’est seulement ainsi, avec un pluralisme qu’on s’efforce d’instaurer soi-même et pour soi – effarant, par exemple, de constater que certains ne se tiennent au fait que par Twitter – qu’on peut tenter d’appréhender le moins mal possible la diversité de la France en toutes ses facettes et du monde dans tous ses registres.

Je raffole aussi, à partir du moment où aucune hiérarchie de principe n’est légitime en faveur des instances officielles, des rapprochements pouvant sembler incongrus mais qui éclairent et offrent des points de vue surprenants. Ils cassent les codes, les préjugés et les banalités forcément honorables.

Par exemple j’ai eu envie de relier Michel Houellebecq à Patrick Chesnais. Ils n’ont rien à voir l’un avec l’autre et ils ne parlent pas de la même chose. Leur seule similitude résulte de leur regard décapant qui ne s’accommode d’aucun poncif ni de la moindre pression.

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Le premier, dans un entretien du 13 décembre donné au magazine américain Harper’s, avec l’aura que son génie littéraire lui a apporté et qui enrichit le débat public, n’a pas hésité à déclarer, tout en dénonçant sa vulgarité, que « Donald Trump est un des meilleurs présidents américains que j’aie jamais vu ». Cet écrivain n’a peur de rien, a toutes les audaces. On peut évidemment contredire, voire détester son appréciation mais dans tous les cas sa liberté et sa dissidence par rapport à l’opprobre généralisé bat heureusement en brèche ce que l’univers des médias ressasse, préférant cultiver la sécurité que le bouleversement. Mieux vaut, pour lui, poursuivre le fil de ce qui existe et a déjà été dit qu’ouvrir des perspectives nouvelles.

Michel Houellebecq, grâce à sa démarche, a projeté un coup de jeune dans la pensée conventionnelle et on peut ainsi comprendre que faire son miel de son propos n’est pas iconoclaste mais ajoute à une information qui par ailleurs se nourrit des sources classiques. Une aspiration à la globalité est ainsi satisfaite.

On peut s’étonner de me voir embarquer Patrick Chesnais dans ce même processus visant à chercher partout ce dont la pensée a besoin. Pourtant il y a de la logique dans ma volonté de faire un sort aux réponses de cet acteur questionné notamment sur les sujets d’actualité.

J’approuve non seulement son « commenter c’est le nouveau truc démocratique » mais bien plus sa perception décapante du mouvement des Gilets jaunes. Sans minimiser les facteurs sociaux et économiques, il rappelle qu’il y a « des gens qui touchent 800 euros par mois et ne sont pas désespérés ». Il met surtout l’accent sur ce qu’on n’ose plus soutenir parce qu’on y verrait de l’indifférence alors qu’il s’agit seulement de lucidité.

Il a raison quand il souligne que « l’injustice des données humaines ne se calcule pas toujours en fonction de l’argent…il y a des gens riches qui ont des enfants handicapés, la vie est injuste… ». Certes ce n’est pas le même type d’inégalité que celui qui offense le mouvement des Gilets jaunes mais il est sans doute plus profond, il tient à l’existence même et à cette inéquitable répartition, par la destinée, des malheurs et des bonheurs, des souffrances et des joies. J’entends bien que l’argent n’est pas neutre dans les facilités qu’il donne mais il ne guérit pas tout.

Ce n’est pas forcer le trait que de faire aussi son miel de cette observation de Patrick Chesnais.

Parce qu’on a non seulement le droit mais le devoir de quérir partout ce qui vous manque avec l’obligation, ensuite, de distinguer le bon grain de l’ivraie. Je suis inquiet face à cette loi sur les « fake news » qui peu ou prou est animée par l’obsession de réduire le champ de l’information au lieu de le laisser se développer en confiant au seul esprit critique le soin d’y voir clair.

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  1. Bonjour,
    Michel Houellebecq, j’aime bien l’écrivain, mais j’ai du mal à cerner sa pensée pour le moins complexe.
    Faisait-il du seconde degré en disant « Donald Trump est un des meilleurs présidents américains que j’aie jamais vu ». J’aimerais bien le croire, mais rien n’est moins sûr.
    Il a toujours eu le goût de la provocation. Cela fait partie de son personnage. Une fois qu’on le sait on ne se formalise plus.
    J’aime bien Patrick Chesnais. Le comédien, mais aussi l’homme.
    Il fait partie des rares personnalités du monde du spectacle qui exprime une pensée saine sans le reflexe bobo qui veut qu’un bon artiste se doit d’épouser les causes perdues.
    Rien à voir avec le pauvre Franck Dubosc, humoriste de son état (qui d’ailleurs ne me fait pas vraiment rire) qui s’est empêtré dans sa défense des Gilets jaunes, les défendant dans un premier temps, puis retirant son soutien pour ensuite, à nouveau, revêtir le précieux gilet sous la pression de ces derniers. Tout cela est bien pathétique.
    https://www.lci.fr/people/video-gilets-jaunes-vs-franck-dubosc-a-besancon-un-feuilleton-plein-de-rebondissements-2107673.html
    Patrick Chesnais a raison quand il dit que « l’injustice des données humaines ne se calcule pas toujours en fonction de l’argent. »
    Il rejoint en cela Victor Hugo qui disait :
    « La grande erreur de notre temps, cela a été de pencher, je dis même de courber l’esprit des hommes vers la recherche du bien matériel.
    Il faut relever l’esprit de l’homme, le tourner vers la conscience, le beau, le juste et le vrai, le désintéressé et le grand. C’est là et seulement là, que vous trouverez la paix de l’homme avec lui-même et par conséquent avec la société. »
    C’était voici plus d’un siècle mais rien n’a changé. Il est grand temps de reconsidérer son référentiel de valeurs, si toutefois c’est possible…

  2. S’il y a des personnes qui touchent « huit cents euros par mois et qui ne sont pas désespérées », c’est formidable et un salaire de comédien et/ou acteur de ce montant devrait pouvoir lui suffire…
    Mais nous avons assez de générosité pour comprendre ce qu’il veut dire.
    Sans doute des personnes qui savent faire beaucoup de choses comme cuisiner, coudre, écrire, faire le parcours du combattant en allant faire ses courses pour essayer d’équilibrer son budget, ne pas exiger des fraises à Noël ou des cerises en janvier !
    Bref des héroïnes, des héros qui savent bricoler, comprennent leurs enfants.
    Nous n’avons pas la même conception du « penser contre soi ». Et nul besoin pour dire qu’avec huit cents euros par mois, les personnes sont tenues de rester en bonne santé, évidemment.

  3. Patrice Charoulet

    Cher Philippe,
    Vous avez raison : on ne saurait trop lire. En particulier les bons écrivains et les meilleurs penseurs.
    L’écrivain actuel dont vous parlez, que je considère comme un écrivain médiocre, émet une opinion sur Trump. Sans m’occuper de la presse française ou américaine, je pense exactement le contraire.
    C’est le pire président américain de l’histoire. Un dingo et une honte pour le plus grand pays du monde.
    Quant à l’opinion de l’acteur dont vous parlez, c’est une nouvelle mouture de : L’argent ne fait pas le bonheur. Demandez donc aux Gilets jaunes !
    A vrai dire, même si gagner le SMIC ne m’enthousiasmerait guère, je n’envie, je le jure, personne sur terre. Quand je vois une Porsche Cayenne ou une Rolls, ça ne me fait ni chaud ni froid. Je me dis : tant mieux pour lui, et non pas : c’est inadmissible. On aurait du mal à me qualifier de communiste, de gauchiste ou de socialiste !

  4. « J’entends bien que l’argent n’est pas neutre dans les facilités qu’il donne mais il ne guérit pas tout. »
    Cela est certain.
    Quand des parents doivent se rendre, tous les jours, auprès de leur enfant hospitalisé à 50 km de chez eux, avec parking de l’hôpital payant (un « privilège » quand même : si l’enfant est hospitalisé, par exemple pour une grave leucémie : un badge parking à 6,80 euros par jour),
    204 euros de parking par mois, plus le prix de l’essence pour se rendre auprès de son enfant gravement malade, cela ne complique pas trop la vie des parents riches.
    Pour les autres : c’est la double peine !
    Les hôpitaux font-ils leur « miel » sur la douleur des enfants malades ?

  5. L’argent : tout semble tourner autour de lui. Je me souviens des propos d’un Gilet jaune sur France Info, il y a quelques jours : « Ce qu’on veut, c’est du fric, du fric à la fin du mois ». Sans doute y a-t-il des Français en très grande difficulté, en détresse. Ne peut-on pas aussi voir avec pertinence que certaines familles vivent au-dessus de leurs moyens, qu’elles n’ont pas les priorités qu’elles devraient avoir – peut-être parce qu’elles cèdent trop volontiers aux diktats de la pub et aux critères de vie sociale imposés par les modèles présentés à la télévision ?
    Combien de pèlerins en route vers Compostelle ou ailleurs n’ont-ils pas fait remarquer qu’on pouvait vivre de peu, de très peu même parfois ? Ne faudrait-il pas s’interroger sur nos besoins réels, nos besoins fondamentaux, faire le tri entre l’essentiel et l’accessoire ? Peut-être faudrait-il en revenir, dans notre vie quotidienne, à des plaisirs simples, qui ne coûtent rien (marcher, lire un livre, parler avec un ami ou un proche) ? N’est-ce pas toute une façon de vivre, d’envisager l’existence, que l’on devrait remette en cause ? Et si les Gilets jaunes nous ouvraient les yeux ?

  6. Il convient d’autant plus de s’attacher à tout que les médias classiques, aussi contrastés qu’ils apparaissent, sont en profondeur univoques et ligotés : par les opinions qu’il est décent de cultiver et par une approche, sur les thèmes sensibles, plus morale que factuelle. Le réel, en quelque sorte, doit avoir forcément tort par rapport à l’humanisme de bon aloi dont il serait malséant de se dissocier.
    Parlons-en, de cette morale
    Prenons un exemple concret. Quand quelqu’un aborde la question de plus en plus cruciale de l’immigration, les visages se ferment, les mâchoires se raidissent, les yeux rapetissent et deviennent durs, les lèvres se pincent, quand des hurlements ou des cris d’orfraie ne retentissent pas.
    Au nom de quoi serait-il donc interdit d’évoquer cette question, dont le réel nous apprend qu’elle est source de dépenses ruineuses, d’accroissement considérable de tout ce qui touche à l’insécurité du fait de la hausse de la délinquance et la criminalité, sans oublier des manifestations de plus en plus violentes de haine anti-française à travers la perpétration d’attentats ignobles ?
    En quoi évoquer la réalité relèverait-il particulièrement d’une atteinte à une quelconque forme de « morale », complètement artificielle de plus ?
    Peut-être parce que cela remettrait en cause le dogme du tout-le-monde-il-est-beau-tout-le-monde-il-est-gentil, ou bien celui du « vivre ensemble », ou bien celui de « l’enrichissement culturel » etc. ?
    De nos jours, tous ceux qui se figent dans une attitude de déni obstiné sur ce sujet ressemblent à ces courtisans du conte célèbre qui complimentaient le roi sur ses superbes atours quand un enfant s’est exclamé : « mais le roi est nu ! ».

  7. Marc GHINSBERG

    Faire son miel et faire son beurre
    « « Donald Trump est un des meilleurs présidents américains que j’aie jamais vu ». Cet écrivain n’a peur de rien, a toutes les audaces », dites-vous à propos de la déclaration de Michel Houellebecq.
    Faut-il s’extasier que celui qui fait profession de choquer et de provoquer, avec un indéniable talent, émette un tel jugement ? Cela fait partie du personnage, aucune surprise. Michel Houellebecq est de mon point de vue un grand écrivain, cela ne l’empêche pas d’avoir le sens du marketing et de rechercher le buzz.
    Pendant que vous faites votre miel, il fait son beurre.

  8. Butinent les abeilles, s’envolent les bourdons, les romanciers adhèrent à la ligne grégaire du succès de leurs chroniques, la logique mercantile des promotions.
    Allo, cher ami, des nouvelles de la révolution ?
    A présent Houellebecq vote Trump, après avoir cédé à l’Islam, il y a des logiques de poilus à envoyer au front, un ordre à maintenir, le prix du sang et de la subvention.
    Connaissez-vous aujourd’hui le taux de mes actions ?
    Le miel, attendez, voyons, voyons, en baisse, malheureusement, on vous avait prévenus, mais vous êtes têtus, et vous obstinez à tout savoir, à compter sur l’esprit, malheureux, les riches aussi ont des problèmes, eux qui n’en savent pas plus, sauf se tenir dans un salon.
    Qu’importe alors que la lézarde annonce la fin de tout, le roi n’est pas tout seul à être nu, volent les gilets jaunes, s’abritent les bourgeois derrière les murs construits pour qu’ils s’écroulent dans les feux de la joie des inconsciences de la révolution, la glace des mensonges fond au soleil dévastateur de la révélation.

  9. Michel Deluré

    « Je suis inquiet face à cette loi sur les « fake news » qui peu ou prou est animée par l’obsession de réduire le champ de l’information au lieu de le laisser se développer en confiant au seul esprit critique le soin d’y voir clair ».
    S’agissant d’informations erronées, souvent sciemment divulguées dans un but malintentionné, c’est, me semble-t-il, placer une confiance exagérée, pour ne pas dire aveugle, dans la capacité de tout un chacun à faire preuve en ces cas précis d’esprit critique.
    Il convient à ce niveau de distinguer l’information simplement erronée de l’information volontairement mensongère en ne perdant pas de vue que l’homme normal, disons de bonne foi, qui lit l’information la plupart du temps, spontanément, croit ce qu’il lit, que cette information soit erronée ou qu’elle soit mensongère.
    Diffuser une « fake news », c’est volontairement trahir la bonne foi de celui qui prendra connaissance de cette information, c’est sciemment détruire notre rapport à la vérité.
    On peut se tromper de bonne foi, mais pas mentir et c’est en quoi l’erreur se distingue du mensonge.
    Vouloir écarter les « fake news », ô combien répréhensibles, du champ de l’information ne me paraît donc nullement conduire à la réduction de celui-ci mais permet au contraire à l’esprit critique de chacun de n’avoir à s’exercer que sur la masse déjà suffisamment abondante d’informations factuelles et sincères.
    Montaigne n’affirmait rien d’autre lorsqu’il présentait ainsi ses Essais : « C’est ici un livre de bonne foi… ». Il ne prétendait pas ne pas se tromper mais ne mentait ni à ses lecteurs ni à lui-même et laissait à chacun la faculté d’user de son esprit critique.

  10. Concernant les propos de Michel Houellebecq, je reste dubitatif.
    Mais je ne peux qu’approuver ceux de Patrick Chesnais.

  11. My tweet is rich !
    Ceci n’est pas une fake news, c’est du giletjaunisme pur et dur.
    « La France est administrée par des fiscauxpathes spécialisés dans la création et la mise en oeuvre d’usines à gaz fiscales.
    Un véritable cauchemar sans échappatoire pour les contribuables sur le dos desquels notre Etat, le plus mafieux au monde, fait son miel. »

  12. « Il y a des gens qui ont huit cents euros par mois et qui ne sont pas désespérés ».
    Je ne sais pas pourquoi mais cette phrase a allumé immédiatement toutes sortes de clignotants rouges dans ma tête. Elle est pleine de sous-entendus. Je doute de l’ingénuité de son auteur. Elle pourrait faire partie du répertoire controversé du chef de l’État. Ou alors me suis-je dit, ce Patrick Chesnais, qui me semble faire partie de l’establishment culturel français, ne serait-il pas un de ces militants du statu quo en matière de politique culturelle ? À savoir la manne de l’État sous forme de subventions sans parler des prestations sociales pour les intermittents du spectacle, et en même temps une rémunération ultra-hollywoodienne pour les cachets ? Grâce à cette gestion généreuse des deniers publics, le pays se tiers-mondise, et alors quoi, l’argent ne fait pas le bonheur. Et puis la culture, ça n’a pas de prix.
    Ce militant de la pauvreté, d’après Google, dit aussi :
    « Quand j’arrive à la gare Montparnasse après quelques jours sur l’île de Ré, j’ai du mal à respirer ». Aïe ! Moyennant quoi il est « pour l’interdiction du diesel ». Il se verrait bien ministre de Macron : (« Patrick Chesnais futur ministre ? »- Il pensait aux Transports, il est bourré d’idées. Juillet 2018). Encore quelques petits efforts, et il y arrivera.
    https://www.youtube.com/watch?v=Trj0Opg5ZKk
    Je lui signale à tout hasard qu’il y a une nette corrélation entre le niveau de vie d’un pays et la liberté dont y jouissent les citoyens. Mais la liberté, après tout, c’est un peu comme l’argent. Il y a des gens qui sont esclaves et qui ne sont pas désespérés. Et puis, avec un peu de culture, on peut imaginer Sisyphe heureux.

  13. A commencer par soi-même, et encore faut-il prendre le temps de méditer.
    L’humanisme ne semble pas avoir eu le même sens pour les scolastiques que pour Heidegger, mais être au monde implique de connaître l’être pour connaître le monde.
    Bref, il faut peut-être moins lire…
    Ceci dit, Reagan aura été le plus grand président que les USA aient eu, et Trump va peut-être le surpasser.
    Et nous, nous avons manu le minus.

  14. patriote mais presque

    Ils font en ce moment n’importe quoi, un jour c’est grenat le lendemain c’est violet ; ce n’est pas qu’ils sont fous mais enfin presque.
    Il faut en virer au moins un tout de suite et l’autre en 2019.
    On ne peut pas continuer comme cela avec deux zinzins à la tête du pays.
    Allez les retraités, il faut demander l’abolition de la CSG.

  15. Manu le minus, nous dit maxi Nebout, envoyant les fonctionnaires au génocide sur les bords de son Brahmapoutre. Aurait-il mal pris qu’un président, enfin ose dire la même vérité que lui ?
    Les Gaulois réfractaires aux changements continueront-ils donc à consentir à payer ce pognon de dingue pour un système caduque et corrompu ?
    Il serait temps d’arrêter de se livrer à ses propres pulsions, plutôt que de construire des murs, réparer les ponts, négligeant ces chroniqueurs publicitaires prétendus romanciers, tout ceux qui se soumettent à l’exigence de la glande du tréfonds et, pour obtenir les effets d’une dernière érection, s’enferment dans l’oubli des fondements de la nation :
    « La reine ne cessait de supplier le roi de reconnaître le vrai Dieu et d’abandonner les idoles ; mais rien ne put l’y décider, jusqu’à ce qu’une guerre s’étant engagée avec les Allemands, il fut forcé, par la nécessité, de confesser ce qu’il avait jusque-là voulu nier. Il arriva que les deux armées se battant avec un grand acharnement, celle de Clovis commençait à être taillée en pièces ; ce que voyant, Clovis éleva les mains vers le ciel, et le cœur touché et fondant en larmes, il dit : « Jésus-Christ, que Clotilde affirme être Fils du Dieu vivant, qui, dit-on, donne du secours à ceux qui sont en danger, et accorde la victoire à ceux qui espèrent en toi, j’invoque avec dévotion la gloire de ton secours : si tu m’accordes la victoire sur mes ennemis, et que je fasse l’épreuve de cette puissance dont le peuple, consacré à ton nom, dit avoir reçu tant de preuves, je croirai en toi, et me ferai baptiser en ton nom ; car j’ai invoqué mes dieux, et, comme je l’éprouve, ils se sont éloignés de mon secours ; ce qui me fait croire qu’ils ne possèdent aucun pouvoir, puisqu’ils ne secourent pas ceux qui les servent. » Je t’invoque donc, je désire croire en toi ; seulement que j’échappe à mes ennemis. Comme il disait ces paroles, les Allemands, tournant le dos, commencèrent à se mettre en déroute ; et voyant que leur roi était mort, ils se rendirent à Clovis, en lui disant : « Nous te supplions de ne pas faire périr notre peuple, car nous sommes à toi. » Clovis, ayant arrêté le carnage et soumis le peuple rentra en paix dans son royaume, et raconta à la reine comment il avait obtenu la victoire en invoquant le nom du Christ. »
    https://fr.wikisource.org/wiki/Histoires_(Gr%C3%A9goire_de_Tours)/2#lien_lxxxv

  16. Philippe Bilger a raison d’être inquiet devant la loi sur les fake news.
    Mais les optimistes scientistes nous remontent le moral. Ils essaient de nous convaincre que, de toute façon, la loi est dépassée.
    Pourquoi ? Le Graal est à notre portée : la vérification automatique des assertions, au moins pour ce qui touche au monde politique.
    « Aux États-Unis, la Tech & Check Cooperative de l’université de Duke met actuellement au point un logiciel qui permet de vérifier en temps réel et de manière automatisée les déclarations des responsables politiques. Aujourd’hui en phase de bêta-test, l’application FactStream a elle proposé une analyse en direct de ce que disait Donald Trump lors du dernier discours sur l’état de l’Union ».
    https://www.europe1.fr/politique/lutte-contre-les-fake-news-ce-qui-pose-probleme-dans-la-proposition-de-loi-3673886

  17. @ Michel Deluré
    « Diffuser une « fake news », c’est volontairement trahir la bonne foi de celui qui prendra connaissance de cette information, c’est sciemment détruire notre rapport à la vérité.
    On peut se tromper de bonne foi, mais pas mentir et c’est en quoi l’erreur se distingue du mensonge. »
    De nos jours, en exploitant les possibilités offertes par la technique, il est aussi possible de désinformer ou de manipuler l’opinion en agissant sur l’image télévisuelle.
    Il y a quelques années, un reportage avait fait croire qu’un tribun de gauche connu avait derrière lui de nombreux sympathisants au cours d’une manifestation alors qu’il ne s’agissait que des effets d’un habile cadrage…
    Grâce aux possibilités offertes par les équipements de montage vidéo, il est aisé de montrer au téléspectateur une image différente de la réalité :
    http://tvmag.lefigaro.fr/programme-tv/-gilets-jaunes-france-3-retouche-une-pancarte-anti-macron-puis-plaide-une-erreur-humaine-_d62e282c-01d3-11e9-8c1f-c646e1e6011e/
    Dans ce dernier exemple il s’agit en fait d’une manipulation de la part d’agents appartenant à une chaîne de télévision d’État du prétendu « service public » qui se comportent en propagandistes dignes de ceux qui en URSS faisaient disparaître des photographies officielles les personnages qui étaient tombés en disgrâce.
    Eh oui, avant d’accuser les réseaux sociaux, la Russie et autres de répandre des « fake news », ce régime ferait mieux de commencer par battre sa coulpe…

  18. J’adore les citations de Houellebecq :
    https://www.babelio.com/auteur/Michel-Houellebecq/2180/citations
    Par contre pour Patrick Chesnais, c’est loin d’être le cas ! Il aurait pu ajouter comme l’avait dit Coluche « l’argent ne fait ne fait pas le bonheur des pauvres ».
    Ce qui est sûr, c’est que ce bobo parisien est très éloigné des Gilets jaunes. Pour l’avoir croisé dans un magasin (de location de skis), son attitude arrogante et dédaigneuse vis-à-vis du personnel me l’a rendu définitivement antipathique. D’ailleurs il le porte bien sur son visage !

  19. Herman kerhost

    Non Lucile, il a raison. D’autant que si une personne ne doit vivre qu’avec 800 euros c’est qu’elle est sans emploi depuis longtemps, car ce chiffre correspond peu ou prou au RSA et l’allocation logement qui va avec. Quelqu’un qui gagne 800 en travaillant gagne en réalité plus que cela, au pif je dirais 1 100, et ne paie pas d’impôt sur le revenu.
    Alors, bien évidement que cela ne permet pas de faire le tour du monde en avion, mais à pied certainement.
    Et surtout cela permet de cultiver son jardin, et cela aussi apporte de la valeur…
    Quant à Trump, il n’y a que son comportement qui ne lui assurera pas une splendide postérité, même si pour ma part je n’ai rien à y redire. Je l’aime bien ce Trump, il a quelque chose d’attendrissant.
    Bref, je vous suis sur toute la ligne, sauf qu’en ce qui me concerne je faisais mienne ces deux pensées avant de les lire ce matin.
    Ces Gilets jaunes n’ont aucune fierté. Quelle honte de venir à la télé se plaindre que l’on ne gagne pas assez d’argent.
    L’autre jour, dans une vidéo YouTube je voyais une dame égrenant la liste de ses frais mensuel mentionner « judo pour mon fils ». Donc, cette dame n’avait pas assez d’argent pour vivre mais avait pensé que c’était une bonne idée que d’inscrire son fils au judo.
    Au chapitre des droits de l’homme nous pouvons désormais ajouter le droit de faire du judo…
    Vive la République, vive la France !

  20. Il faudra que l’on m’explique les méandres de l’intelligence complexe de Houellebecq lorsqu’il se félicite dans l’article cité « que les Etats-Unis aient cessé de répandre à l’étranger des valeurs selon lui contestables comme la démocratie ou la liberté de la presse ». Il est fort probable que cet auteur ne pourrait pas publier dans un pays où règne l’autocratie et où la presse est muselée.
    C’est bien parce que les USA sont un pays démocratique que Trump a pu être élu (certes en recueillant 3 millions de voix de moins que son adversaire). Le bipartisme n’est pas une tare. Préfère-t-il la Chine ou la Corée du Nord ?
    Je ne peux m’imaginer Houellebecq en laudateur d’un dictateur, d’un autocrate, d’un monarque…

  21. @ Curmudgeon
    « Le Graal est à notre portée : la vérification automatique des assertions, au moins pour ce qui touche au monde politique. »
    Effectivement, une telle « vérification automatique des assertions » ne pourra se faire que par référence à une base de données.
    Mais qui pourra alors nous garantir la crédibilité et la fiabilité d’une telle base ?
    Nous touchons donc du doigt la notion de vérité « officielle ».
    Le ministère de la Vérité, évoqué par Orwell et que madame Nyssen aurait probablement souhaité ressusciter sous une appellation quelconque, n’est pas loin.
    Rappelons aussi que cette même personne voulait tout simplement rééduquer les Français qui pensaient mal.
    Nous allons donc réinventer le Goulag et la boucle sera bouclée, démocratiquement, bien entendu…

  22. Michelle D-LEROY

    Il y a quelques années, j’avais lu le livre de Patrick Chesnais, un cri d’amour pour son fils Ferdinand décédé brutalement, le l’avais trouvé pudique et sympathique, bouleversant et puis, plus tard je l’ai vu lors d’une émission-jeu télé, je l’ai découvert si imbu de lui-même, si méprisant avec les autres qu’il m’a terriblement déçue.
    En réalité toutes ces vedettes, même issues d’un milieu modeste, habituées à être adulées, à vivre dans le luxe, deviennent insupportables de suffisance avec un ego surdimensionné. La plupart se croient obligés de donner leur opinion, mais en quoi auraient-ils plus raison sur tout que M. Toulemonde ?
    Quant à Michel Houellebecq que j’ai découvert avec son livre « Soumission », je le connais en fait assez peu. Lui semble aller à contre-courant de la pensée toute faite. Et cela ne lui vaut pas que des amitiés.
    Personnellement cela me rassure d’entendre des vérités autres que celles ressassées par une majorité d’intellectuels qui croient détenir la pensée universelle en démontrant qu’ils sont humanistes. Pourtant a contrario, lorsqu’on découvre des pans de leur vie personnelle, l’humanisme a du plomb dans l’aile.
    « Il y a « des gens qui touchent 800 euros par mois et ne sont pas désespérés ».
    Même si c’est un peu dédaigneux, surtout prononcé par un acteur à l’aise grâce a des cachets parfois démesurés, il a quand même raison. Car j’ai connu des personnes avec 200 € au-dessus du SMIC qui disaient être bien payées et à l’inverse d’autres avec 5 000 € pleurer misère et réclamer en permanence. Tout cela est très subjectif. Sauf qu’à mon sens la subjectivité s’arrête un peu lorsque chacun fait ses courses, devant les prix. Certains choisissent de se passer de beaucoup de choses avec philosophie, quand d’autres en sont très malheureux. Tout de même il reste un socle incontournable pour vivre dans un pays moderne où la pub agresse en permanence.
    Et, bien sûr, hormis l’aisance financière, il y a des blessures de la vie. Mais celles-ci ne sont pas liées à la situation personnelle, aisées ou pas le handicap ou la perte d’un être cher peuvent arriver dans chaque famille. Dans le cas du handicap, même s’il reste lourd moralement, il faut quand même souligner qu’une famille aisée peut surmonter plus facilement le quotidien lié à la charge d’un enfant handicapé, par exemple.

  23. hameau dans les nuages

    L’argent ne fait pas le bonheur et il y a des gens qui ont 800 euros par mois pour vivre qui ne sont pas désespérés. Une lapalissade. C’est notre cas.
    Et il y a des gens qui empruntent pour payer l’enterrement de leurs vieux pendant que la collectivité paye celui de première classe des sénateurs. 18 000 euros. C’est ça qui est désespérant.

  24. Faire court là-dessus. Anecdote: un de mes fils, en discussion sur le niveau de vie, avec d’autres: « J’ai eu une enfance heureuse, mes parents m’ont appris qu’on ne dépense que l’argent qu’on a. » Emotion.
    Morale à rendre obligatoire ? La liberté de s’endetter est supérieure. Mais cette liberté existe-t-elle ? Supérieure à la tentation scientifiquement induite ?
    Noël est une fête triste. Confrontée à tous les désirs matériels insatisfaits. A toutes les sollicitations de la boîte aux lettres. Tristesse obligatoire, pikettisme triomphant et mélenchonisme victorieux.
    Après Strasbourg, l’Eglise s’inquiète des conséquences sur les migrants. En Algérie, les amoureux n’ont droit qu’au furtif frauduleux, et croient.
    En Europe, les femmes larguent les amarres d’avec les hommes et en Amérique Vogue publie un vademecum de la sodomie.
    Sauf le premier paragraphe tout est issu de lectures de ces jours-ci, nécessaire ferment de la réflexion personnelle pour admettre que le fumier sert à faire pousser des fleurs. Banal, comme la tristesse de Noël.
    Plutôt que Spinoza, ce soir-là, Alphonse Daudet: « les Trois messes basses ».

  25. Le problème avec Patrick Chesnais c’est qu’on ne comprend rien à ce qu’il dit.
    A force de vouloir jouer l’école de l’Actors Studio de New York de Lee Strasberg, il excelle à jouer des lampadaires impassibles.
    J’ai voulu voir sa pièce Le Souper, confrontation entre Talleyrand et Fouché, à la fin du spectacle il pleuvait, une quinzaine de spectateurs se sont réfugiés sous des parapluies, tous se plaignaient de n’avoir pas entendu Patrick Chesnais. Inaudible.
    Mon ORL veut absolument me faire porter un appareil auditif, j’ai beau lui expliquer qu’il y a des gens que je ne veux plus entendre, il insiste.

  26. @ Marc GHINSBERG 19 décembre 2018 à 09:22
    « Pendant que vous faites votre miel, il fait son beurre »
    L’ancien banquier devrait féliciter ce client (Houellebecq) d’amener « du beurre » sur son compte bancaire à sa banque, non ? 😉
    Adéo Marc GHINSBERG

  27. Michel Deluré

    @ Exilé 19/12 11:35
    Comme dirait EM, l’excuse « d’erreur humaine » avancé par la présentatrice est plutôt « croquignolesque » !
    —————————————————
    @ Patrice Charoulet 19/12 08:30
    Comme vous, je ne suis nullement envieux.
    Si certains, par leur travail, par leur mérite, par leurs qualités ont réussi et pu s’enrichir au point d’acquérir certains des biens matériels que vous énumérez, tant mieux pour eux mais aussi pour notre économie lorsque cette dernière en tire profit.
    Ce qui en revanche ne me laisse pas indifférent, c’est lorsque je constate que ces mêmes personnes qui s’exhibent en rutilantes et onéreuses berlines sont parfois les mêmes qui se montrent avares de la bourse lorsqu’il s’agit de rémunérer leurs salariés qui contribuent pourtant à les enrichir.
    Alors, que l’on soit de gauche, du centre ou de droite, si l’on est simplement humain cela irrite.

  28. « Je suis inquiet face à cette loi sur les « fake news » qui peu ou prou est animée par l’obsession de réduire le champ de l’information  » (PB)
    Plutôt prou que peu !
    L’intention est effectivement de museler tout ce qui pourrait nuire au pouvoir des « bien-pensants ». La liberté de parole qu’ils revendiquent, ils la refusent à ceux qui ne pensent pas comme eux.
    Une liberté à sens unique, comme dans les vraies démocratures.
    Faut-il s’en inquiéter, certes oui, mais avec la sérénité et l’indifférence de ceux qui connaissent la nature humaine.
    L’affaire du collier de la reine, une fake news splendide inventée par les ennemis de la monarchie, n’a pas eu besoin d’Internet pour se propager et Marie-Antoinette qui n’en méritait pas tant, en a perdu la tête.
    La nouvelle loi ne fera qu’accentuer le soupçon à l’égard du pouvoir et développera le complotisme dans les esprits y compris les moins portés à la chose.
    Puisque le pouvoir a effacé ou empêché une fake news de se propager c’est DONC qu’il y avait une part de vérité qui pouvait le mettre en danger.
    Et voilà le genre de raisonnement qui s’imposera avec encore plus de force.
    On pourra peut-être contrôler les réseaux sociaux, mais on ne pourra pas contrôler les téléphones portables, ce nouveau téléphone arabe avec lequel on pourra parler d’immigration en toute tranquillité, si je puis dire.
    Merveille de la technologie qui transforme le proche bouche-à-oreille en un lien que la distance n’empêche pas et qui est mille fois silencieusement plus bruyant.
    Ceux qui comme moi, s’amusent de l’autisme des convives face à face dans les restaurants, chacun le regard plongé sur son téléphone, alors que parfois il y a des yeux verts et des décolletés qui mériteraient un détour visuel prolongé, ceux-là comprendront ce que je veux dire.

  29. Cher Philippe,
    Je vous écoute et vous lis très souvent.
    Je me permets ce petit mot afin de vous demander, vous qui êtes cultivé, souvent lucide, expérimenté, comment n’avez-vous pas décelé l’imposture Macron, cela dès le début ?
    Respectueusement.

  30. Mary Preud'homme

    « Certes ce n’est pas le même type d’inégalité que celui qui offense le mouvement des Gilets jaunes mais il est sans doute plus profond, il tient à l’existence même et à cette inéquitable répartition, par la destinée, des malheurs et des bonheurs, des souffrances et des joies. J’entends bien que l’argent n’est pas neutre dans les facilités qu’il donne mais il ne guérit pas tout. » (PB)
    Très juste.
    Il est vrai que rien ne peut atténuer certaines douleurs qui vous foudroient comme la mort d’un enfant…
    Une souffrance terrible que l’on échangerait sans hésitation contre tout ce que l’on possède, pour garder l’être cher ou le voir moins souffrir, s’agissant d’un proche lourdement handicapé.

  31. « J’aime lire le plus possible. Pas tout évidemment : ce serait inconcevable. J’adore butiner, vagabonder, récolter ». (P.B.)
    Philippe Bilger vante les vertus de la lecture. Qui lui tiendrait grief de son vagabondage littéraire ?
    • Cette conversation a été entendue le 30 novembre 2017, dans le centre ville de Reims :
    La buraliste s’adresse au client après qu’il lui a tendu des revues de presse pour les lui acheter : « il faut être riche, maintenant, pour pouvoir lire… »
    Le client lui réplique : « …oui, mais la lecture vous procure la richesse en retour ».
    • Jargon incompréhensible, manque de disponibilité ou d’empathie, manière abrupte d’annoncer les mauvaises nouvelles, les patients digèrent mal d’être confinés dans leur souffrance par certains médecins aux faibles valeurs humaines. Les Facultés ont donc introduit des ‘cursus d’humanités médicales’ pour contrebalancer l’hypertechnicité des études de médecine tendant à identifier les malades à de quelconques numéros de dossier ou à de banales rubriques d’organes d’atteints. Pour ce faire, les facultés préconisent la lecture et l’écriture. Elles organisent des séminaires de littérature et des ateliers d’écriture afin d’offrir aux futurs médecins des clés pour mieux communiquer avec les patients. Cette considération pour le patient dans sa singularité est une composante essentielle de la guérison.
    • L’homme ne lit pas assez vite. Compte tenu de l’abondance de l’offre littéraire incontournable, une vie humaine ne suffit pas à la parcourir. Peu importe : la machine se substitue maintenant à l’homme. Deux intelligences artificielles viennent de battre les êtres humains au test de lecture SQuAD (Stanford Question Answering Dataset). Il sera sans doute possible, à terme, pour les ordinateurs d’absorber des quantités phénoménales de textes, d’en faire un résumé et d’en extraire une information synthétique particulière désignée. Mais que deviendront alors le contact charnel du lecteur avec le texte source, l’engrenage de l’assimilation et la méditation issue de la décantation ?
    • L’édition du livre de poche a démocratisé la lecture. Il faut s’en réjouir au lieu de craindre pour une caste suffisante, élitiste, autoproclamée, garde du temple des grands écrits. Elle se lit partout et désacralisée, on craint moins en déplacement pour l’usure physique de son support.
    • Une étude indique que plusieurs heures de lecture par semaine amélioreraient l’espérance de vie. Les romans auraient davantage d’influence que les magazines. Question de divergence de clients cibles ?
    • Cela paraît évident, mais le New York Times précise que le meilleur moyen pour l’esprit de se préparer à la lecture tient en ce que : « comprehension depends on what you already know. The problem is not bad reading habits engendered by smartphones, but bad education habits engendered by a misunderstanding of how the mind reads ».
    Tout est là… en effet… dans la façon dont l’esprit lit.

  32. Franck Boizard

    @ Achille | 19 décembre 2018 à 07:16
    Je vous rassure, vous avez bien compris ce qu’a dit Houellebecq. Donald Trump est bien un des meilleurs présidents des Etats-Unis.

  33. Patrice Charoulet

    UN INCROYABLE TALENT ?
    Chez moi, il n’y a qu’un téléviseur. Quand ma femme regarde en début de soirée une émission qui ne me plaît pas, je ne lui impose pas une autre émission. Sur mon canapé, devant la télé, j’ouvre mon ordinateur, et j’écris, ou je lis, ou j’écoute avec des écouteurs ce qui me plaît.
    Hier soir, l’émission choisie par ma chère femme était la finale de « La France a un incroyable
    talent », sur M6. Assez distraitement, j’ai vu quelques performances, plusieurs m’ayant paru vraiment incroyables. Comme je me couche rarement tard, je n’ai pas su qui avait gagné. Précisons que c’est le public qui vote lors de cette finale.
    Ce matin, après avoir abordé divers sujets, je dis à ma femme : « Au fait, dans ton émission d’hier soir, qui a gagné ? ». Le gagnant a été un imitateur qui a chanté une chanson de Johnny. J’avais entendu la chanson, certain que ce n’était pas le plus incroyable talent de cette finale et qu’il ne pourrait donc pas gagner. Je me suis trompé parce que j’ai une mémoire de poisson rouge.
    J’ai déjà oublié que Johnny a pratiquement eu des funérailles nationales. Le candidat aurait imité
    Lama, Sardou ou n’importe qui d’autre, même à la perfection, il n’aurait pas gagné.
    Le public a voté Johnny, au détriment de vrais incroyables talents.

  34. « Il faut faire son miel de tout »
    Vous avez tout à fait raison cher P. Bilger.
    Voilà une décision dont chacun peut faire son miel :
    La garde des Sceaux vient de décider qu’il n’y aurait pas de sanctions contre le magistrat ayant fait libérer par erreur un djihadiste réputé dangereux. Pourtant, cette même garde des Sceaux avait évoqué, lors de la connaissance des faits, « un dysfonctionnement grave ».
    Cordialement.

  35. Au fond, il n’y a que la France qui vous intéresse.
    La France, ce malheureux timbre-poste sur une carte Vidal-Lablache de votre enfance.
    Il n’y a guère ici que Robert Marchenoir pour essayer de vous édifier sur ce qui se passe à l’étranger et les dangers qui nous menacent pour nous donner une vision mondiale du problème.
    En 44 à Londres, au Carlton Gardens, de Gaulle voyant ses officiers bigler sur des cartes avec des petits drapeaux US ou UK, « Messieurs, cessez ce jeu, prenez une mappemonde ! »

  36. « Il a raison (Chesnay) quand il souligne que « l’injustice des données humaines ne se calcule pas toujours en fonction de l’argent…il y a des gens riches qui ont des enfants handicapés, la vie est injuste… »
    Dire que la vie est injuste est une lapalissade. C’est bien une « réflexion » simpliste d’acteur crétin nanti.
    Bien sûr, les riches ont des enfants handicapés… pour l’instant, parce que bientôt grâce à la PMA-GPA et donc à l’eugénisme qui va suivre, logiquement les riches n’auront plus d’enfants handicapés puisqu’ils auront les moyens de choisir « leurs enfants » sur catalogue.
    Les pauvres eux, en auront toujours et ne sauront toujours pas quoi en faire mais c’est pas grave, après tout ils avaient qu’à avorter, c’est pas fait pour les clebs.
    On ne devrait jamais demander à des comédiens leur avis sur la politique ou sur des questions philosophiques et existentielles, ils sont souvent incapables de dépasser la mémorisation d’un texte pour atteindre la compréhension puisque ce n’est pas leur boulot.
    C’est d’ailleurs édifiant sur la médiocrité intellectuelle de notre époque qu’on ait besoin de demander à des « menteurs professionnels » leur avis d' »experts » sur l’Histoire du monde.
    Ils ont de la chance, il n’y a encore pas si longtemps, ils étaient la lie de la société justement parce qu’ils étaient des menteurs.
    C’est vrai que la vie est injuste. On devrait admirer des scientifiques qui sauvent des vies, des gens qui pensent au bien commun et on admire des menteurs professionnels.

  37. Marc GHINSBERG

    @ breizmabro
    Que Michel Houellebecq fasse son beurre en faisant le buzz ne me gêne pas particulièrement, simplement il ne faut pas être dupe. Son prochain livre « Sérotonine » sort le 4 janvier.

  38. @ Michelle D-LEROY | 19 décembre 2018 à 13:34
    Bien d’accord.
    Ce que je trouve choquant, c’est de lier la rémunération à la question du bonheur. On ne paye pas les gens pour les rendre heureux. Leur bonheur est leur affaire personnelle. Ils n’ont pas à pleurer misère, mais on n’a pas à leur faire la morale, ni à les soupçonner d’avoir un caractère malheureux quand on doit leur refuser une augmentation.
    Le salaire n’est pas une récompense, c’est le fruit d’un contrat entre adultes. Il devrait refléter la qualité du travail et son utilité. Il est aussi fonction des moyens de l’employeur. Si mon employeur me dit qu’il n’a pas les moyens de m’augmenter, je le comprends sans difficulté et je l’accepte, quitte à chercher ailleurs un emploi mieux rémunéré. Mais s »il me dit que je devrais être contente avec ce que je gagne, et que certains sont très heureux avec moins, je me dis qu’il se fiche de moi. Si on veut que les gens soient adultes et réalistes, on doit les traiter en adultes.

  39. Monsieur Bilger,
    J’aime butiner aussi. Les « fake news » constituent une redoutable arme de guerre. Nul besoin de lever une armée pour mettre à genoux un pays ou, tant qu’à faire, plusieurs, il suffit d’attendre que les citoyens le fassent eux-mêmes. A ce sujet, je viens de lire l’interview fort instructive accordée par M. Rasmussen, qui a été à la tête de l’OTAN et a présidé l’UE, dans le Midi Libre du jour.
    Je comprends parfaitement les enjeux qu’il désigne et me rallie pourtant à vous pour considérer que légiférer sur les « fakes news » est un échec, en ce sens qu’une démocratie saine et forte devrait être imperméable, par sa nature et la culture qui est développée en son sein, à ces offensives.
    Ce n’est pas le cas. Les « posts » générés, ici même, en témoignent.
    Mais un sursaut est toujours envisageable.
    Bien à vous.

  40. Quand il n’y a plus de miel, reste à en rêver.
    Après les promesses non tenues qui risquent de mettre le pays dans une inextricable pagaille, suit l’augmentation injustifiée des salaires des policiers au lieu de leur payer ce qu’on leur doit et de les équiper convenablement.
    Les autres revendications vont suivre.
    Macron a aggravé le système socialiste en voulant le faire prospérer dans un sens libéral comme Gorbatchev a voulu sortir du communisme avec la perestroika.
    Il s’est pris pour une génie alors que l’échec était dans le principe même de l’entreprise.
    Aujourd’hui, Gil et John font la loi.
    Les affaires vont aller mal, car le pire pour les affaires, c’est la peur.
    Qui peut dire en effet aujourd’hui où nous amène le psychopathe, ou plus exactement, quand rencontrerons-nous le mur dans lequel il nous a amenés ?
    Encore heureux que nous ayons l’Europe et les hauts fonctionnaires de Bercy comme garde-fous (ce n’est pas là que se trouvent tous les un million et demi de fonctionnaires en trop).

  41. @ calamity jane
    On peut vivre avec 800 euros si on n’a pas de crédit ni de loyer ni d’impôts sur le dos.
    On n’a pas non plus besoin de s’endetter en achetant un logement de 100 m² habitables avec piscine et une voiture neuve, ni mettre l’argent par la fenêtre en tabac et couillonnades diverses.
    Agent immobilier, je ne vois maintenant que des jeunes couples incapables de concevoir d’acheter une maison autrement que neuve ! On veut tout et ne rien avoir à faire, et cela même si on s’endette à 40%.
    Au bout de quelques années, on se sépare, et c’est à celui qui en remontrera le plus à l’autre.
    Pas question de vivre modestement !
    ——————-
    @ Wil
    Bienvenue chez les civilisés.

  42. Franck Boizard

    @ Savonarole | 19 décembre 2018 à 21:33
    Votre commentaire est une escroquerie.
    De Gaulle regardait une mappemonde pour mieux penser à la France. Vous, vous voulez regarder une mappemonde pour éviter de penser à la France.
    Je n’ai qu’un pays, c’est celui-ci. Je m’en voudrais de ne pas penser d’abord et avant tout à lui.
    Je laisse les grandes pensées mondiales aux grands penseurs dans votre genre, Marchenoir fait ça très bien, ça vous occupe. Moi, ça me préoccupe.

  43. Au fond cette loi contre les fake news, c’est la République en marche contre la Rumeur en marche.
    L’acronyme LREM face à lui-même dans le miroir, le dégagisme contre le nouveau dégagisme.
    Peut-on arrêter le vent quand il propage la nouvelle que le Roi Midas a des oreilles d’âne, et qu’il n’y a pas de fumée sans feu, surtout quand les ronds-points s’enflamment.

  44. hameau dans les nuages

    @ Xavier NEBOUT | 20 décembre 2018 à 08:00
    Je vous rejoins tout à fait.
    Une folie qui fait le bonheur des banques, des notaires, des avocats et des promoteurs immobiliers. Dorénavant « on » fait la maison et le gosse avant d’avoir vécu maritalement. Désastre annoncé pour beaucoup de couples qui n’ont même pas le plaisir de construire leur foyer au moins mentalement mais veulent l’avoir clef en mains. Devant les premières difficultés inévitables de la vie commune, on se sépare, la maison est mise en vente, on fait un prêt relais persuadé qu’une maison neuve se vendra rapidement et vient la saisie immobilière. Que ce soit mes parents, nous-mêmes et maintenant nos enfants, nous n’avons jamais fait construire mais retapé des maisons existantes.
    Le « way of life » de la société américaine a complètement pollué nos esprits. Notre corps de ferme étant sur la voie du Piémont, cette fin d’été est passée une New-Yorkaise ne parlant pas un mot de français et nous demandant son chemin, après moult gestes elle nous fit comprendre qu’elle avait un besoin pressant.
    Elle pénétra dans la cour fermée et d’un regard circulaire regarda les bâtiments. Ses yeux s’illuminèrent devant ce qui est un simple corps de ferme béarnais, elle joignit ses mains admirative d’un lieu où le temps n’avait pas eu de prise et aspirait au repos. Le puits, le fournil, l’auge à cochons, la cheminée…
    Et c’est ainsi que pour la première fois de ma vie je rencontrai non seulement une Américaine, mais une Américaine qui me prit dans ses bras pour me remercier.
    On peut apporter beaucoup de choses avec 800 euros. Mais des choses simples qui n’ont pas de prix.

  45. Les soutiens des Gilets jaunes qui tournaient en Jeep autour des ronds-points se réveillent dans la peur, craignant pour leur petites affaires tout à coup, expliquant que, si, si, on s’en sort bien avec 800 euros, l’essentiel étant de ne pas trop s’endetter, car, voyez-vous, on divorce après s’être marié !
    Je crains que ce ne soit le peuple français qu’il faille soigner, l’élite de ses classes moyennes notamment qui, subrepticement, s’aperçoit que son privilège de nanti n’est plus à l’abri de la niche, qu’il n’a jamais été qu’un chien sans collier.

  46. @ Franck Boizard | 20 décembre 2018 à 09:07
    Pourtant Savonarole et Robert Marchenoir ont raison !
    En ne pensant qu’à la France n’oubliez pas que nous avons besoin de clients dans le reste du monde afin de récupérer quelques dollars qui nous permettent d’acheter au moins du pétrole et surtout besoin de financiers pour nous prêter l’argent car nous dépensons plus que nous ne gagnons chez nous.
    Champagne, Rafale, Chanel n°5, Airbus, foie gras, TGV, carrés Hermès… nous avons besoin des autres pour les acheter. Oups ! J’oubliais Ariane.
    Sans compter ceux qui viennent investir leurs sous chez nous !
    Alors ce que les autres pensent de nous est important et ce que font les Gilets jaunes est une conception erronée de la publicité et décourage la clientèle.
    Bien sûr il y a la solution Onfray : le retour à la terre, redevenons tous cul-terreux comme nos ancêtres et laissons les énarques dans le rôle de la noblesse.
    Comme Cyrano : « Pas bien haut peut-être mais tout seul ! »
    Le problème est que le « pas bien haut » nous ramènerait « au plus bas ».

  47. @ Franck Boizard | 20 décembre 2018 à 09:07
    C’est bien mon petit bonhomme, continue à agiter ton drapeau bleu blanc rouge au rond-point de ton patelin.

  48. Jean le Cauchois

    @ Cher PB,
    Quand vous citez deux personnes, vous devriez appliquer le principe de la parité = un homme, une femme. Ainsi, nous aurions toute chance d’avoir un visage agréable à contempler – les dames sont toujours très bien rasées – ce qui nous éviterait le déplaisir causé par la contemplation obligée, même très brève, du visage de ce « pabo-pasympa ».

  49. @ Xavier NEBOUT 19 décembre 2018 à 10:24
    « nous, nous avons manu le minus »
    En même temps il a des excuses Manu car, comme nous dit petit Elusen « Vous vous souciez de ce que peut bien dire un type qui a épousé la femme qui l’aurait possiblement violé ou fait une débauche de mineur » ? (entre guillemets = citation)

  50. @ Daniel Ciccia
    « Une démocratie saine et forte devrait être imperméable, par sa nature et la culture qui est développée en son sein, à ces offensives. »
    En quoi consiste une « démocratie saine et forte » ?
    Un régime qui sous une couverture démocratique » endoctrinerait les gens encore plus qu’ils ne le sont actuellement à l’école, à l’université, puis par les médias, la publicité, le cinéma, les séries télévisées etc. et qui fixerait les modèles comportementaux à suivre obligatoirement, en diffusant divers mantras plus ou moins subliminaux afin qu’ils aient l’impression que ces consignes sont le produit de leur propre volonté ?
    Un régime qui réprimerait encore plus la liberté d’expression qu’elle ne l’est déjà si elle ne cadre pas avec la vérité « officielle » ?
    Un régime dans lequel les copains et les coquins, occupant des postes-clés, verrouilleraient encore plus qu’actuellement l’opinion et l’expression populaire entre deux élections quinquennales pour que le pouvoir en place ait le champ libre afin d’imposer aux Français des mesures qu’ils rejettent violemment ou bien qu’ils n’ont jamais demandées ?
    Peut-être que si nous essayions modestement d’instaurer en France une vraie démocratie, non dogmatique mais paisible, alignée sur le réel, un peu à la façon de la démocratie helvétique, nous n’aurions pas besoin de recourir à de telles extrémités de type totalitaire.
    Mais on ne résout pas les problèmes avec la mentalité des gens qui les ont générés.

  51. Franck Boizard

    @ Savonarole | 20 décembre 2018 à 16:29
    Aristote tenait le cosmopolitisme pour une variété de maladie mentale.
    Et ne me faites pas le sketch du gentil ouvert contre le méchant fermé. C’est éculé et, en matière de curiosité pour les cultures étrangères vous n’êtes pas sûr de gagner.
    @ Claude Luçon | 20 décembre 2018 à 11:44
    « En ne pensant qu’à la France n’oubliez pas que nous avons besoin de clients dans le reste du monde afin de récupérer quelques dollars qui nous permettent d’acheter au moins du pétrole et surtout besoin de financiers pour nous prêter l’argent car nous dépensons plus que nous ne gagnons chez nous.
    Champagne, Rafale, Chanel n°5, Airbus, foie gras, TGV, carrés Hermès… nous avons besoin des autres pour les acheter. Oups ! J’oubliais Ariane.
    Sans compter ceux qui viennent investir leurs sous chez nous !
    Alors ce que les autres pensent de nous est important et ce que font les Gilets jaunes est une conception erronée de la publicité et décourage la clientèle. »
    Mais nom de dieu, vous ne pensez qu’à ça, au commerce, au fric ?
    Ce n’est pas complètement négligeable, mais c’est tout de même très secondaire.
    La politique de la France ne doit pas se décider en fonction de la perception de l’acheteur étranger. C’est une perspective ridicule.
    Gérez-vous votre ménage en fonction de ce que vos clients vont en penser ? Pourquoi feriez-vous pour votre pays ce que vous ne faites pas pour votre maisonnée ?
    Que la France fasse ce qu’il faut pour retrouver son indépendance et sa souveraineté et vous verrez s’il ne s’ensuit pas un surcroît de prestige et, puisque cela vous préoccupe, de ventes.

  52. Encore un super machin animé par une grande bourgeoise qui ne connaît de la vie que les tentures soyeuses d’un Sénat où elle a pris racine.
    Ils n’ont toujours rien compris !
    Orange avec AFP, publié le jeudi 20 décembre 2018 à 14h00
    « Tout est prêt » pour donner le coup d’envoi de la concertation nationale, a assuré Chantal Jouanno, mandatée par le gouvernement pour mener à bien ce grand débat, dans un entretien au Parisien.

  53. Mary Preud'homme

    @ Jean le Cauchois
    @ Bibasse
    Personnellement, j’aime le visage buriné et tourmenté de Patrick Chesnais. On a envie de le prendre dans ses bras et de le serrer très fort, la meilleure façon de communiquer avec une personne dont on sent le vécu douloureux et la souffrance rentrée.
    Cela me fait penser à l’une de mes petites-filles qui me disait récemment après m’avoir contemplée intensément, comme seuls savent le faire les enfants :
    « Mamie, il y a beaucoup d’histoires dans tes rides, des histoires joyeuses, drôles ou tristes, des histoires de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Et plus tu en auras, plus je t’aimerai ! »

  54. @ hameau dans les nuages | 20 décembre 2018 à 09:59
    « Mais des choses simples qui n’ont pas de prix. »
    Surtout quand il s’agit d’un besoin pressant !
    Je vous découvre un talent d’humoriste que je ne soupçonnais pas.
    Vous avez raison, la biologie est le premier des principes de réalité qui s’imposent à nous.
    Parfois, je me demande si nos intelligences trop intelligentes qui nous gouvernent ont des réalités biologiques, à les voir agir je me pose la question.
    Ce sont peut-être des intelligences artificielles !

  55. @ Franck Boizard
    Pas besoin de sortir de Polytechnique pour bien rôder @ Savonarole !
    S’il y a bien quelqu’un qui sur cet espace n’a rien compris à la « culture » dans le sens d’ouverture au monde, c’est bien lui… qui n’est pas encore revenu de chez Vidal-Lablache parce qu’il a aperçu un vol de corbacs qui lui bouchait la vue.
    Posez-lui donc une question ? Son mépris est dans le silence du sapiens… mdr.
    Portez-vous bien Monsieur Boizard et à vous lire.

  56. @ Franck Boizard | 20 décembre 2018 à 18:35
    Non, je pensais d’abord aux fins de mois des Gilets jaunes !
    Je pensais aussi que nous sommes UN (1) % de la population mondiale et que nous devrions ne pas oublier les autres 99 % dont beaucoup songent à venir s’installer chez nous considérant qu’on y vit mieux que chez eux.
    Faire son miel est aussi une façon de se nourrir en pensant comment « réduire le champ de l’information au lieu de le laisser se développer en confiant au seul esprit critique le soin d’y voir clair ».

  57. Cher Philippe,
    Merci de piquer l’esprit des lecteurs.
    Dans le jeu Concept, l’objet qui vole de couleur jaune et noire en référence à l’un de vos titres précédents est l’adorable abeille.
    Mais chacun sait que cette espèce disparaît et que le verbe buter est plus à la mode que butiner.
    Il serait temps d’arracher la lettre u au mot buzz pour les entendre à nouveau fredonner et danser.
    Le président s’envase à Soissons, ce que toute ministre ou secrétaire d’Etat aurait pu aussi bien faire tandis que la guerre économique fait rage et que notre économie bat de l’aile.
    Il plane quand les Américains tirent sur Airbus, les Japonais sur Renault, que l’Italie botte en touche notre industrie navale et cherche à rayer nos ports des cartes internationales.
    La France crève de l’impuissance macronienne à se faire entendre et se défendre des frelons, des guêpes.
    Il faut dard dard répliquer au lieu de rêver à Pierre et le loup, se frotter aux géants pour redresser la barre et pouvoir faire en sorte d’apporter des conditions dignes à chacun, du beurre avant le miel, des bouquins, de l’oseille pour aller au théâtre.
    françoise et karell Semtob

  58. À propos des « fake news », si elles ne sont plus de mise, est-ce à dire qu’on ne pourra plus nous dire que la mondialisation est bonne à 100%, sans aucun effet négatif pour personne, que l’immigration est une chance pour la France, que le rapport entre l’Islam et le terrorisme est exactement de zéro ?

  59. @ Savonarole | 20 décembre 2018 à 22:11
    « Le Certificat d’Etudes Primaires devrait être obligatoire pour l’accès à ce blog. »
    C’était le bon temps, où ceux qui l’avaient obtenu étaient capables de réciter la liste des départements français avec les préfectures et les sous-préfectures, et ils maîtrisaient le calcul mental.
    Lequel de nos dirigeants si intelligents est capable de cette double performance ?
    Lequel est capable de faire la différence entre un rond-point à Vouziers et un autre à Pamiers ?
    Et pour le calcul mental, le tango fiscal fait d’annulation suivie d’annulation de l’annulation, en dit long sur leurs capacités calculatoires.
    Pour la prochaine réunion de rond-point à laquelle m’a invité Lucile, je proposerai ce tango en réponse au tango fiscal.
    https://www.youtube.com/watch?v=xZZmW59Ci5g

  60. Michel Deluré

    @ Franck Boizard 20/12 18:35
    En réponse à Claude Luçon et parlant « du commerce et du fric », vous écrivez que « ce n’est pas complètement négligeable, mais c’est tout de même très secondaire ».
    Déjà qu’il y aurait beaucoup à débattre sur le terme « secondaire », lui adjoindre le superlatif « très » me semble excessif et inadapté en la circonstance.
    Certes, tout ne doit pas être ramené dans la vie à de simples et uniques questions économiques, bassement matérielles, mais vous conviendrez cependant sans mal que ces sujets sont loin de n’avoir qu’une importance « secondaire », et a fortiori « très secondaire », dans le quotidien de tout un chacun et donc dans la perception qu’il a de son bonheur.
    Essayez de convaincre un individu qui n’a pas de quoi faire bouillir la marmite qu’il n’y a pas que « le commerce et le fric » qui comptent dans la vie et qu’il peut fort bien se satisfaire de vivre d’amour et d’eau fraîche et revenez ici nous dire si vous l’avez convaincu.
    Vous ajoutez encore : « Gérez-vous votre ménage en fonction de ce que vos clients vont en penser ?»
    Eh bien oui, il en très souvent ainsi, parce que l’on est dépendant de ses clients, parce que ce sont eux qui tout simplement nous font vivre, que ce sont eux qui nous permettent de remplir chaque jour notre gamelle.
    Oui, notre vie ne doit certes pas être régie uniquement par l’économie mais elle ne saurait non plus réduire cette dernière à un rôle simplement « très secondaire ».

  61. @ Michel Deluré 21 décembre 2018 09:31
    Vous avez tout à fait raison de défendre le point de vue de Claude Luçon.
    Le commerce, depuis la nuit des temps, est le lien fondamental de l’humanité. Mais je sais que le « commerce », en France, pour toute une classe intello est considéré comme d’un vulgaire ! D’ailleurs, qui dans la bbb (bonne bourgeoisie bobo) verrait d’un bon oeil ses enfants devenir directeur d’un magasin Carrefour ?
    Pourtant, ce monde existe et… il tourne ! Pour notre quiétude de tous les jours.
    Cordialement.

  62. hameau dans les nuages

    @ Tipaza | 20 décembre 2018 à 20:34
    Il est étonnant que vous ayez fait ce raccourci. Cela m’a un peu déçu et puis à la réflexion vous avez raison bien que la demande de cette belle Américaine d’un certain âge ait été secondaire par rapport à mon propos et si j’ose dire, introductive au fait qu’elle franchisse le pas de notre portail.
    Vous avez raison dans la mesure où sur le Chemin tout ce qui vous paraît superflu car évident et sans difficulté devient essentiel. Manger, boire, dormir et le reste…
    Et ma belle Américaine est repartie aussi avec deux tomates et un concombre. J’espère au moins que vous n’y verrez pas là une insinuation graveleuse, vous m’inquiéteriez… Je vous l’invite à le faire (le Chemin) et je vous ferai bon accueil.

  63. @ Claude Luçon et à ceux qui débattent du rôle du commerce
    Survivre si possible bien vivre est normal et pourquoi le commerce serait-il déshonorant ?
    Pour :
    « Vous ajoutez encore : « Gérez-vous votre ménage en fonction de ce que vos clients vont en penser ?»
    Eh bien oui, il en très souvent ainsi, parce que l’on est dépendant de ses clients, parce que ce sont eux qui tout simplement nous font vivre, que ce sont eux qui nous permettent de remplir chaque jour notre gamelle. »
    Eh bien, il y a deux choses très importantes, manger et la liberté, le rapport du couple aux autres et à soi.
    Je préconise donc la duplicité, faire ce qu’on veut et donner aux gens l’image qu’ils veulent, une telle hypocrisie est de la légitime défense. Les gens, en voulant vivre la vie des autres à leur place, la déséquilibrent, en faisant des autres une image, en décidant de ce dont ils ne voient que la surface, ne méritent qu’une fausse image.

  64. @ Lucile | 21 décembre 2018 à 14:21
    Superbe milonga !
    Vous êtes pleine d’énergie et de feu !
    En tauromachie, on dirait que vous faites une faena extraordinaire. L’estocade doit être terrible pour le partenaire !
    Je retire le qualificatif « raisonnable » que je vous appliquais en toute ignorance.
    À l’avenir il faudra écrire comme vous dansez et j’essaierai de suivre le rythme !

  65. Patrice Charoulet

    @ Lucile
    Grand merci, Madame, de cette milonga ! Moi qui voyage peu, ça me donne envie d’aller en Argentine !

  66. Robert Marchenoir

    @ Lucile | 20 décembre 2018 à 21:40
    « À propos des ‘fake news’, si elles ne sont plus de mise, est-ce à dire qu’on ne pourra plus nous dire que la mondialisation est bonne à 100%, sans aucun effet négatif pour personne, que l’immigration est une chance pour la France, que le rapport entre l’Islam et le terrorisme est exactement de zéro ? »
    Il faudrait tout de même qu’on se mette d’accord sur ce que signifie l’expression « fake news ». La droite a outrageusement détourné la signification de cette locution à la fois à son profit, et pour faire oublier sa signification.
    Une « fake news » n’est pas une opinion avec laquelle je ne suis pas d’accord, parce que ce sont les gros cochons d’en face qui la soutiennent et qu’ils sentent vraiment très fort des pieds. Ainsi, dire que la mondialisation est une bonne chose à 100%, ou que l’immigration est une chance pour la France, ce ne sont pas des « fake news ».
    Ce sont juste des sottises grosses comme les abrutis qui les profèrent, alors que nous, qui sommes des êtres raffinés et exquis à l’intellect supérieur, nous savons bien évidemment qu’il n’en est rien.
    Une « fake news » n’est pas non plus une assertion manifestement fausse, fausse de façon démontrable, indiscutable, sur la base de faits précis, comme l’assurance que le terrorisme n’aurait aucun rapport avec l’islam.
    Cela s’appelle un mensonge ou une erreur.
    Une « fake news » n’est pas non plus, il convient de le noter, quelque chose de vrai, publié dans les journaux, qui a le malheur d’indisposer Donald Trump.
    Une « fake news » n’est pas une idéologie largement répandue mais dépourvue de tout fondement sérieux, comme la religion réchauffiste.
    Une « fake news » n’est pas un truc exact mais qui présente l’inconvénient de discréditer la droite ou l’extrême droite, comme l’escroquerie aux fonds publics réalisée par Marine Le Pen via la surfacturation des kits de campagne de son parti. Ou la désinvolture de François Fillon et de son épouse dans l’emploi abusif de l’argent public ou privé.
    Une « fake news », pour commencer, c’est quelque chose de fabriqué par les Russes. Exclusivement. C’est de là que vient l’expression, et c’est pour faire oublier ce fait que tout le monde nous tartine de la « fake news » jusqu’à l’écœurement.
    Comme si la langue française ne comportait pas un vocabulaire infiniment précis et varié pour distinguer la rumeur, le mensonge, l’opinion légitime mais contestable, l’idéologie, le dogme politique nocif voire ayant fait la preuve de son caractère criminel, la propagande, la diffamation, la calomnie, la campagne d’intoxication menée dans un but politique ou financier, voire la simple erreur dans la relation d’un fait — la haine irrationnelle des gens envers les médias est devenue telle, que si un journaliste de BFM affirme que le général de Villiers portait des chaussettes anthracite alors qu’elles étaient bleu marine, la réacosphère réunie se met à hurler à la « fake news ».
    On pourrait admettre l’extension de l’expression « fake news » si les pratiquants allégués de la chose, chez nous, agissaient à l’instar des Russes, mais, justement, ils ne le font pas.
    La « fake news » à la sauce russe ne ressemble à rien d’autre. Les têtes pensantes de la droite de gauche sont priées, au moins, de rendre hommage au champion qu’elles prétendent défendre, et de reconnaître la spécificité et la maestria russes en cette matière.
    Russes, et communistes, bien sûr, puisque l’inventeur de la « fake news » est le KGB, et que les fabricants contemporains de la chose agissent exactement de même — et d’ailleurs, ce sont souvent les mêmes personnes. La Russie est largement dirigée par des gens qui faisaient déjà partie du KGB sous l’URSS, et pas seulement l’immense V… P… dont il convient de ne jamais écrire le nom, sous peine de provoquer la colère controuvée des clowns de la fausse droite.
    La seule différence entre la Russie de jadis et celle d’aujourd’hui, c’est que les tripoteurs du Kremlin ont Internet à leur disposition, ce qui équivaut à donner à un pédophile les clés de toutes les maternelles de France.
    La « fake news » consiste à lancer délibérément, avec succès, une fausse nouvelle dans l’espace public, de façon à ce qu’elle soit reprise et multipliée par d’innombrables personnes, voire sites d’information, jusqu’à ce que l’on ne sache plus d’où elle vienne.
    Fausse nouvelle qui soit propre à défendre les intérêts stratégiques de l’État qui l’a suscitée, ou encouragée. Et qui soit propre à semer la division, la suspicion, le désespoir, l’humiliation, la désorientation, le désordre et le chaos chez ses ennemis.
    Fausse nouvelle qui contient souvent un fond de vérité — c’est beaucoup plus efficace.
    Fausse nouvelle qui, bien sûr, dit aux gens ce qu’ils ont envie d’entendre : c’est la base de l’escroquerie et de la propagande.
    Une « fake news », par exemple, c’est ce bobard diffusé par les Russes, il y a quelques années, selon lequel un avion de chasse russe se serait livré à une manœuvre agressive en survolant, en rase-mottes, un navire de guerre américain en mer Noire (au large de l’Ukraine, donc), et serait parvenu à détruire tous les moyens électroniques d’attaque et de communication du navire ; suite à quoi une partie notable de l’équipage, dégoûtée, aurait remis sa démission de la marine.
    Cette « fake news », en son temps, a été dûment rapportée comme parole d’Évangile par tout ce que la France compte de sites de « réinformation » et de courageux blogueurs « anti-Système ».
    Elle était accompagnée d’un « lien » vers un site d’information de la Défense américaine, preuve irréfutable de l’incident allégué.
    Petit détail : le lien en question ne confirmait nullement cette fable abracadabrante. Il rapportait qu’effectivement, l’aviation russe s’était une fois de plus livrée à ses méthodes de voyou, en procédant, pour la énième fois, à cette manœuvre hostile et dangereuse envers un navire pacifique évoluant légalement dans les eaux internationales. Mais tout le reste (sabotage électronique, démission de l’équipage) était, bien sûr, inventé.
    On reconnaîtra la méthode de la vidéo trafiquée de Boris le Lay, diffusée ici par hameau dans les nuages. Boris le Lay propage un mensonge : un policier en civil infiltre une manifestation des Gilets jaunes un marteau à la main, pour se livrer à des déprédations. La preuve, regardez la vidéo. Or, la vidéo montre exactement le contraire…
    La « fake news » de la mer Noire comportait un autre fond de vérité : l’état-major américain est, effectivement, préoccupé par l’avance russe dans le domaine de la guerre électronique.
    Mais il ne s’ensuit pas que les Russes aient rendu impuissant un navire américain en désarmant ses moyens électroniques. Cela, ce sont les rêves érotiques de l’état-major russe — qui se trouvent coïncider avec ceux de pas mal d’anti-américains, en France, en Europe et même aux Etats-Unis.
    Mentionnons une autre « fake news » remarquable, qui constituait une agression spécifique contre la France. Elle est remarquable non seulement par son caractère parfaitement invraisemblable (quiconque n’est pas un abruti complet discerne immédiatement le bobard), mais aussi parce que c’est la seule, à ma connaissance, à avoir été introduite dans l’espace informationnel par un média « officiel », un « vrai journal », et pas n’importe lequel, en plus : Le Figaro.
    C’était lors de la fameuse affaire des Mistral, dont toute la réacaillerie nous assurait en chœur qu’il fallait absolument les « livrer à la Russie », faute de quoi « la parole de la France » serait discréditée à jamais et les hommes deviendraient impuissants.
    Filtra alors, dans la presse, le coût de gardiennage des Mistral restant à quai à Saint-Nazaire (opportunément calculé pour paraître considérable à un vain peuple).
    Puis, au beau milieu d’un article consacré à l’affaire, un journaliste du Figaro, un vrai, un « subventionné par le Système », lâcha « l’information » que certains hauts responsables français envisageaient l’hypothèse de couler, en pleine mer, ces Mistral dont on ne savait que faire, et dont la concierge portugaise nous coûtait si cher.
    « Fake news » dont le caractère manifestement mensonger n’empêcha pas la reprise par tout ce que l’Internet « souverainiste » compte de « réinformateurs » auto-proclamés.
    On sait ce qu’il advint : personne ne coula les Mistral, ils ne furent, fort heureusement, pas livrés à la Russie, et ils furent revendus à des gens fort contents de les avoir.
    Bien sûr, nul rectificatif, nulles excuses, ni dans Le Figaro, ni au sein de la fausse droite qui nous véhicule aujourd’hui les bobards de Boris Le Lay. Un mensonge chasse l’autre.
    « Fake news », de même, le bobard selon lequel c’est la CIA qui aurait assassiné John Kennedy. Nous savons tout de la façon dont cette « fake news » a été montée par le KGB, le nom des responsables, les circuits de financement, les supports éditoriaux et médiatiques — mais ça ne fait rien. Des décennies plus tard, de somptueux ânes recyclent encore ce mensonge communiste.
    Réalisé entièrement à la main, de façon artisanale, avec l’amour du travail bien fait qui caractérisait le KGB, à l’époque. Car c’était avant Internet.
    Bien sûr, il y a cette autre « fake news » de collection : celle qui nous a été resservie ici il y a peu, selon laquelle le 11-Septembre aurait été organisé par le gouvernement américain (détails et liens à l’appui).
    Il y a toutes les chances pour qu’on apprenne, d’ici dix ou cent ans, que cette fable a été concoctée, comme les autres, au sein des bureaux du KGB, ou plutôt de ses successeurs. Elle en porte toutes les marques.
    Ce qui est prouvé, en revanche, c’est qu’elle a été, au minimum, puissamment soutenue et encouragée par Thierry Meyssan, un homme qui a reconnu être un agent d’influence rémunéré par l’Iran, et dont tout montre à l’évidence qu’il fait aussi le boulot des Russes.

  67. @ Robert Marchenoir | 22 décembre 2018 à 08:39
    Je comprends bien votre raisonnement ; je fais la distinction entre les fabriques de fausses informations (« bogus news ») organisée par les services secrets russes pour déstabiliser les pays d’Europe et les USA, et la propagande ordinaire des idéologies dominantes, non sans me demander si on n’est pas en train de glisser tout doucement des contre-vérités factuelles à l’expression d’opinions jugées fausses ou même à l’expression de faits jugés vrais, mais pouvant donner lieu à des implications punies par la loi. Et à supposer que ce ne soit le cas que très modérément, une loi un peu floue réprimant les « fake news » pures et dures permettrait le cas échéant de lutter contre autre chose que la propagande russe.
    Il me semble que la légende selon laquelle le gouvernement américain serait à l’origine du 11 septembre n’a de prise que sur un pourcentage minime de personnes, déjà méfiantes vis-à-vis des services secrets américains. Cette légende n’a eu à mon avis aucune influence politique. Les gens qui la défendent passent pour des originaux anti-américains.
    Vous me dites que la propagande pour l’immigration n’est pas une « fake news », simplement « une sottise » ; pourtant elle est mêlée de justifications économiques qui, elles, sont exactes, nous ne faisons plus assez d’enfants, nous manquons de main-d’œuvre. Elle est mêlée aussi de justifications morales, et nous bombarde « d’instructions émotionnelles », dans un sens comme dans l’autre. Et elle nous est serinée par des personnalités politiques influentes. À partir de quel dosage d’opinion et de faits peut-on parler d’information mensongère ? Dans ce cas précis, les répercussions politiques à long terme me paraissent beaucoup plus lourdes que les spéculations sur l’effondrement des tours de Manhattan ou l’assassinat de J.F. K..
    Nous avons déjà des lois pour réprimer la diffamation. Des lois supplémentaires pour atteindre les services secrets russes me paraissent illusoires. Est-ce que ce n’est pas à la diplomatie de mener cette guerre de l’information ? Je juge de telles lois dangereuses dans la mesure où elles portent atteinte à la liberté de parole et d’opinion. Si elles doivent nous protéger de la mal-pensance, eh bien je suis d’avis qu’elles feront plus de mal que de bien. N’étant pas juriste, je m’en remets au jugement de Philippe Bilger qui n’a pas l’air trop convaincu. On n’empêchera pas les gens de croire ce qu’ils veulent. Ça me fait penser aux programmes de dé-radicalisation, très onéreux, et à côté de la plaque.
    Juste une petite remarque, les Américains n’opposent jamais les « fake news » aux « true news », mais aux « real news » (« vraies nouvelles » plutôt que « nouvelles vraies »), ou aux « straight news » (informations sur les faits, non accompagnées de commentaires) ou encore aux « hard news » (l’actualité).
    J’étais, pour vous répondre, sous l’influence de cette conférence sur « l’avenir des informations », à laquelle j’emprunte le plus gros de mon argumentation :
    https://www.youtube.com/watch?v=HOxmIjiRqTw
    Et aussi cette cassification des « fake news » par Eric Weinstein :
    https://www.youtube.com/watch?v=ofDXJsKsA30

  68. @ Lucile
    « Mais je suis fière d’être raisonnable. Je fais beaucoup d’efforts pour cela. »
    Vous êtes masochiste ?
    Laissez-vous donc aller à vos « pires » (les meilleurs en fait) fantasmes ma petite Lucile, c’est mignon ce petit prénom… Hmm, bref.
    Plongez au plus profond de votre âme et sortez-en le pire de vous-même qui est celui de tous les êtres humains et là peut-être que vous comprendrez ce que vivre veut dire.
    Désolé de vous le dire mais votre fierté au raisonnable est en fait assez pitoyable. Elle ne fait de vous qu’un mouton à qui on dit comment il faut penser et vivre.
    Je suis sûr que vous avez voté Macron.
    Le raisonnable c’est ennuyeux quand on ne vit qu’une fois.
    « Mieux vaut avoir vécu un jour comme un lion que cent ans comme un mouton », origine incertaine.

  69. Robert Marchenoir

    @ Lucile | 22 décembre 2018 à 12:52
    Je suis, naturellement, d’accord avec vous pour rejeter toute action législative destinée à contrôler la publication de « fake news », qui serait inévitablement exploitée pour faire taire les opposants.
    Cela ne veut pas dire que l’Etat doit rester inactif face à la guerre hybride par la désinformation que nous mènent les Russes. Cela veut dire que les moyens de riposte doivent être d’une nature différente. Diplomatiques, comme vous l’avez dit, me semble-t-il, mais aussi militaires et politiques.
    Militaires, c’est-à-dire par l’action des services secrets, qui ont toute une panoplie de mesures de rétorsion à leur disposition — sans aller jusqu’à tuer des civils : nous ne sommes pas des Russes, nous. Nous sommes des gens civilisés.
    Politiques, c’est-à-dire par exemple en trouvant n’importe quel prétexte (on ne va pas me dire qu’il y a pénurie de lois en France) pour fermer les sites de désinformation et de subversion RT « France » et Sputnik « France », lesquels sont des relais indispensables de la machine à « fake news » (et ne le seraient-ils pas, que leur fermeture s’imposerait au titre de représailles pures et simples).
    A tout le moins, nous pourrions imposer à ces sites des mesures vexatoires, à l’instar des Etats-Unis « de Trump » qui leur ont attribué le statut infamant d’agents de l’étranger.
    Et nous pourrions, naturellement, nous livrer à toute une série d’actions contre les intérêts russes en France — ce n’est pas ce qui manque. A commencer, peut-être, par des mesures de harcèlement contre les propriétés immobilières de la famille Poutine à Biarritz ?
    Encore faut-il en avoir la volonté politique. Encore faut-il faire passer la sûreté nationale avant les intérêts des notaires et des agents immobiliers (dans ce cas précis : mais dans d’autres, ce sera les intérêts de Total, d’Auchan et de toutes les grandes entreprises françaises implantées en Russie, que défendent, bizarrement, les néo-marxistes de l’extrême droite).
    L’autre méthode de lutte contre les « fake news », c’est le « débunking ». La réfutation, comme on est obligé de traduire en français, ce qui fait perdre la moitié du sens. C’est ce à quoi je m’emploie, ici, de temps à autre. Sans la moindre illusion quant au fait que la réfutation est sans effet sur un nombre significatif de propagateurs indigènes de « fake news », pour lesquels tout l’intérêt d’une « fake news », c’est justement de pouvoir diffuser des mensonges en toute connaissance de cause, et en toute impunité.
    Sans surprise, on constate que les Français sont extraordinairement mauvais en « débunking » de « fake news ». L’organe peut-être le plus connu en la matière, c’est la rubrique Les Décodeurs du Monde, qui est l’exemple de ce qu’il ne faut pas faire. Les Décodeurs réfutent correctement un certain nombre d’authentiques « fake news » qui méritent de l’être (j’espère que vous me suivez), mais ils entrelardent cette production d’authentiques morceaux de propagande, où la prétendue réfutation n’est que le prétexte à dénoncer des informations vraies, ou des opinions justes, qui ont le tort de ne pas cadrer avec le politiquement correct de gauche. Typiquement, tout ce qui concerne l’immigration, la race, l’Union européenne et ainsi de suite.
    Ce en quoi Le Monde fait pis que de ne rien faire : il sabote l’idée même de vérification scrupuleuse des informations, de saine méfiance vis-à-vis des rumeurs, d’approche rationnelle de la vérité, et surtout de séparation des faits et des opinions. Il confirme les pires préjugés des ânes poutinistes et « anti-système », qui ont beau jeu de dire : vous voyez bien que les médias nous racontent n’importe quoi, que la vérité n’existe pas et qu’on ne peut jamais la connaître. Donc autant affirmer ce qui nous sert, il n’y a que cela qui compte.
    La malhonnêteté de gauche, manifestée ici par Le Monde, n’est jamais que le reflet de la malhonnêteté de droite, manifestée par ceux qui font l’économie de la vérité au profit de la propagande et du sectarisme.
    Le site de « débunking » de l’Union européenne est un peu moins mauvais, un peu plus rigoureux. Il ne résiste pourtant pas à qualifier régulièrement de désinformation ce qui tend à s’opposer à l’immigration de masse. Fort heureusement, personne ne le consulte (à l’exception de quelques journalistes, qui de toutes façons lisent Le Monde).
    Pour trouver un vrai site de « débunking » (et par conséquent pour comprendre ce qu’est vraiment une « fake news »), il faut aller jusqu’en Ukraine, et s’intéresser à Stop Fake. Lorsque quatre millions des vôtres ont été assassinés par la faim par les bandits au pouvoir à Moscou, au prétexte du bonheur de l’humanité et de la justice sociale, croyez-moi que ça remet en place les idées sur ce qui est vrai et ce qui est faux.
    Surtout lorsque les héritiers spirituels de ces bandits envahissent votre pays tout en niant l’avoir fait. Surtout quand ils vous inondent à nouveau de calomnies et de mensonges, tout en vous massacrant à nouveau. (Sergueï Lavrov, ministre des Affaires étrangères de Russie, il y a quelques jours à peine : « Un régime nazi est au pouvoir en Ukraine ».)
    Aux fouille-chose habituels, je signale qu’avec un peu de chance, s’ils font quelques recherches (mais ils sont trop paresseux pour ça), ils pourraient bien découvrir que Stop Fake bénéficie de l’argent de George Soros. (Je n’en sais rien, je n’ai pas vérifié.)
    Auquel cas il faudrait en conclure que George Soros fait aussi de bonnes actions. Ce qui serait la déduction d’un homme normal, civilisé. Le poutiniste décérébré, le gilétiste mettra évidemment la vérité sur la tête, et dira que puisque George Soros est le mal incarné, alors il en découle que Stop Fake (ou n’importe lequel de ses projets) dit faux.
    Bien entendu, on trouve quantité de sites de chasse aux fausses nouvelles dignes de ce nom aux Etats-Unis. Un pays où, malgré l’effroyable emprise du politiquement correct, on sait encore faire la différence entre le vrai et le faux, et reconnaître le prix de cette distinction. A commencer par les sites de « débunking » des « médias du système », qui habitent une autre galaxie que leurs homologues français. Auxquels se joignent un éventail de sites spécialisés.
    Bellingcat , le site de « journalisme citoyen » connu pour avoir réfuté certaines des « fake news » russes les plus énormes au moyen d’enquêtes approfondies, a été fondé par un Britannique. Bellingcat, c’est ce site qui a prouvé que des amateurs, sans moyens particuliers, pouvaient faire mieux que leurs propres services secrets pour démasquer les méfaits des services secrets russes. Bellingcat ne s’appelle pas Clochette pour Chat, et ce n’est pas un hasard.
    Or, ce combat est crucial. L’action des « fake news » russes est beaucoup plus nocive que leur simple effet direct. Elle va bien au-delà de l’ingérence clandestine dans les élections, ou de la provocation à des désordres sociaux.
    Leur effet le plus délétère est de rendre les gens abrutis. De les convaincre que la vérité n’existe pas, et que même si elle existait, elle n’aurait aucune importance.
    C’est une subversion mentale, infiniment plus grave que la subversion qui consisterait, par exemple, à poser des bombes dans la rue. Quand des gens vous massacrent à la bombe, vous finissez par vous en apercevoir. La preuve par l’islam.
    Il fut un temps où il n’était rien permis de dire contre les musulmans. C’est fini. On ne se rend pas compte de l’évolution du discours à cet égard. Y compris au sein du « pouvoir », y compris dans « les médias du système ».
    Je ne sais plus quel responsable du gouvernement de Macron, ce gouvernement qui a « signé le pacte de Marrakech », a répondu, lorsqu’un « journaliste du système » lui a demandé quel serait le sort du dernier terroriste musulman en date, celui de Strasbourg, alors recherché par la police : « peu importe ». En d’autres termes : tout le monde s’en moque, si la police le bute ; tout ce qui compte, c’est qu’on l’attrape. Exprimant ainsi l’avis de la plupart des Français. Et effectivement, ils l’ont buté, et effectivement, personne ne s’en est plaint.
    Aucun responsable politique n’aurait osé s’exprimer ainsi il y a quelques années. Ils vous auraient tous sorti une formulation ampoulée du genre le respect de la justice bla bla, répondre de ses crimes devant un tribunal bla bla. Maintenant, même chez l’horrible gouvernement Macron vendu aux Arabes, c’est : peu importe.
    La Russie ne pose pas encore de bombes chez nous (du moins pas directement). Elle affaiblit nos défenses mentales et spirituelles par un bombardement incessant de « fake news », de calomnies et de ricanements. Elle promeut le cynisme et le mensonge.
    C’est infiniment pire, car c’est précisément cela qui encourage les Français à gober n’importe quelle « fake news » (au sens impropre du terme) propulsée par le gouvernement (l’arnaque écologique) ou par l’opposition (ça coûte rien, c’est l’Etat qui paye, et d’ailleurs il faut faire payer les riches).
    Rendre les gens imbéciles et immoraux est infiniment pire que de les tuer. On peut toujours tuer l’ennemi en représailles, et faire des enfants pour remplacer les morts. En revanche, la bêtise et le cynisme, c’est héréditaire.

  70. @ Wil | 23 décembre 2018 à 02:03
    « Je suis sûr que vous avez voté Macron ».
    Trompé. Au premier tour j’ai voté pour quelqu’un d’autre, et au deuxième, j’ai mis les deux bulletins déchirés dans l’enveloppe. Je l’ai dit sur ce blog à ce moment-là, et j’ai expliqué pourquoi. J’ai aussi exprimé alors ma crainte que Macron ne se comporte comme un technocrate pur et dur, et autres petites prédictions qui n’étaient pas si mauvaises. J’ai même pensé que nous ne devrions nous en prendre qu’à nous-mêmes une fois qu’il serait élu. Cela dit, maintenant qu’on l’a choisi, adulé, qu’on en a fait la référence absolue, et puis qu’on le couvre soudain de goudron et de plumes – ce qui n’arrange pas trop les choses -, il fait ce qu’il peut (toujours mon côté raisonnable).
    Merci de votre pitié mon grand Wil, et de vos conseils pour « comprendre ce que vivre veut dire ». Avec un mentor comme vous, c’est sûr que la lumière viendra. Ce qui est bizarre, c’est que vous me reprochez d’être un mouton à qui on dit comment il faut vivre, mais ça ne vous paraît pas contradictoire de me dicter ma conduite.
    Juste une petite remarque : à une époque vous ne parliez que d’intelligence et maintenant vous parlez de « comprendre » ce que vivre veut dire. En somme, vous prônez la déraison par l’intellectualisation. Mais au fond, c’est ce côté un peu cafouilleux et pas méchant qui vous rend plutôt sympa, malgré tout.

  71. @ Robert Marchenoir
    Je suis très pessimiste.
    Tant que les Français penseront dans leur majorité qu’ils doivent tout à la collectivité (incarnée par l’État et ses représentants) : leur santé, leurs pensions de retraite, leurs assurances, leur éducation, leur liberté de parole, leur essence, leur liberté d’aller et venir, jusqu’à l’argent qu’ils gagnent et aux biens qu’ils possèdent, ils ne résoudront pas leurs problèmes.
    Depuis des lustres nous sommes gouvernés par ce que nous croyons être le centre, avec plus ou moins des petits coups de barre à gauche et à droite. Vu de l’étranger, il n’y pas photo, nous sommes socialistes, comme l’Amérique latine et comme le pape qu’elle nous a donné, et comme Emmanuel Macron, dont le livre s’appelait « Révolution ».
    Je sors du sujet, mais je dois dire que ça me préoccupe davantage encore que la propagande russe, dont je pense que si elle entre chez nous comme dans du beurre, il y a bien une raison. Les Américains et les Britanniques sont viscéralement opposés à l’endoctrinement, alors que nous quémandons toujours plus de pédagogie de la part de ceux qui sont censés être nos représentants, et qu’au lieu de régler nos différends par le débat, nous étouffons les sujets qui fâchent, pour cause de civisme.

  72. @ Savonarole | 24 décembre 2018 à 13:16
    Oui j’avais vu l’interview. L’interviewer est nul, nul, nul. Et antipathique au possible. J’ai quand même été époustouflée par les revenus de J. Peterson. Il commence un peu à se répéter, mais il est encore intéressant et surtout il se bat vraiment bien contre le politiquement correct. Lui et ses copains sont minoritaires, mais ils finiront par gagner la partie aux USA, j’en suis certaine.
    Merci de vos vœux. Je n’ai pas de patients, entre parenthèses. Je vous fais une bise, mon cher Savonarole, et vous souhaite un joyeux Noël !
    Toute ma tendresse à Pascale Bilger. Hip, hip, hip, hourra pour elle et pour Philippe, et pour le blog, sans oublier les blogueurs. Joyeux Noël.

  73. Robert Marchenoir

    @ Lucile | 24 décembre 2018 à 11:03
    « Je suis très pessimiste. Tant que les Français penseront dans leur majorité qu’ils doivent tout à la collectivité […], ils ne résoudront pas leurs problèmes. »
    Je suis hélas en accord avec vous. C’est bien la question.
    « Vu de l’étranger, il n’y pas photo, nous sommes socialistes. »
    Naturellement.
    « Ça me préoccupe davantage encore que la propagande russe, dont je pense que si elle entre chez nous comme dans du beurre, il y a bien une raison. »
    Bien entendu. Les Russes sont très forts pour détecter les points faibles de leurs adversaires. Cela leur permet aussi de fausses réfutations : « Nous n’avons pas fait élire Trump ».
    Non, et ils n’ont pas non plus fait élire Marine Le Pen. Ce n’est pourtant pas faute de l’avoir soutenue, y compris financièrement. Les Américains n’ont pas élu Trump seulement parce que les Russes les y poussaient : ils avaient leurs propres raisons de le faire.
    Mais c’est un homme de paille. Personne n’accuse les Russes de cela. Les Russes ont activement et clandestinement comploté pour faire élire Trump, et il se trouve qu’il a été élu. Personne ne peut dire ce qui se serait passé en l’absence d’ingérence russe.
    D’ailleurs, les Russes ne croyaient pas à la victoire de Trump. Ils étaient persuadés, comme tout le monde, qu’Hillary Clinton aurait le dessus.
    Dans ce cas, ils restaient gagnants : grâce à leur ingérence, ils permettaient aux Américains de mettre en question la légitimité de l’élection. Aujourd’hui, un site de propagande russe peut titrer, après l’annonce du retrait des troupes américaines de Syrie : « Notre agent Donald ».
    L’excuse russe équivaut à dire : mais, monsieur le juge, j’ai seulement essayé de le tuer ! il s’en est sorti…
    Il y a une autre raison pour laquelle je suis pessimiste, c’est celle-ci :
    Tipaza | 21 décembre 2018 à 18:46
    « Je retire le qualificatif ‘raisonnable’ que je vous appliquais en toute ignorance. »
    Le raisonnable a un pouvoir de séduction limité, comme on le voit un peu partout en France. Le romantisme le supplantera toujours. Y compris lorsqu’il est suicidaire.
    J’ai une autre raison d’être pessimiste, c’est ce texte d’Alexander Boot, destiné à ses compatriotes restés en Russie. Il traite de l’histoire russe, mais il s’applique parfaitement à la France :
    « Pourquoi il n’y a aucun espoir pour la Russie »
    « Il y a 20 ans, je m’employais à doucher l’enthousiasme universel soulevé par les Gilets jaunes la glasnost, la perestroïka et ‘l’effondrement du communisme’. »
    « La France La Russie ne possède aucune tradition de nation civilisée. Le peu que nous avions a été détruit par 70 ans de bolchevisme. C’est pourquoi la croyance qu’une fois débarrassée du joug de Macron de Hollande du Système de Bruxelles du communisme, la France la Russie pourrait se transformer en société occidentale, ou quasi-occidentale, cette croyance était, pour le dire charitablement, naïve. »
    « Il n’y avait aucun groupe organisé pour prendre le relais du Parti communiste au pouvoir. Ou plutôt, il n’y en avait qu’un : le KGB […]. Maintenant, nous savons à quoi conduisaient les illusions des idiots utiles : à un transfert du pouvoir du Parti vers la fusion du KGB et du crime organisé. »
    « Nous avons eu la preuve, s’il en était besoin, qu’une économie de marché non soutenue par une longue tradition est synonyme de gangstérisme, et que toute tentative d’établir la démocratie là où il n’en existe ni le goût, ni les précédents historiques, ne peut aboutir qu’à un régime de type fascistoïde […]. »
    « Les Gilets jaunes Les bolchéviques […] n’avaient pas le moindre objectif constructif. Ils étaient mûs par une haine bestiale de tout ce qui n’était pas bolchévique […]. »
    « L’écart entre leurs inclinations et leurs slogans était immense, pour cette raison simple que leurs inclinations étaient inspirées par l’héritage socialiste de la France par l’héritage asiatique de la Russie, c’est à dire l’héritage mongol, tandis que leurs slogans mensongers étaient tirés de la démocratie directe à la suisse du mouvement des Lumières européen. »
    « Quand j’ai atteint l’âge adulte, dans les années 60, un grand nombre des Russes, et toute l’intelligentsia, détestaient le Système le communisme […]. Mais que voulions-nous, en dehors de la fin du communisme ? Lorsque l’un d’entre nous posait la question, un grand silence s’abattait sur la pièce. »
    « Aujourd’hui, la situation est la même. L’intelligentsia est pratiquement unanime à détester le régime klepto-fasciste de Poutine. C’est une bonne chose, car il est en effet détestable […]. »
    « Mais concrètement, Mesdames et Messieurs, quel est le type de régime que vous souhaiteriez voir en France en Russie ? Un régime démocratique à l’occidentale, rugit la foule en chœur ! Mais son ignorance de ce qu’est la démocratie l’Occident est aussi abyssale que l’était la nôtre à l’époque, bien que moins excusable. Après tout, contrairement à notre génération, ils peuvent facilement voyager à l’étranger en Occident et accéder à n’importe quelle information dont ils ont besoin. »
    ______
    @ Savonarole | 23 décembre 2018 à 21:02
    « Pour les fake news, nul besoin de courir à Moscou, il suffit de lire Der Spiegel à Berlin et les exploits de son journaliste Claas Relotius, décoré en décembre 2018 par CNN meilleur journaliste de l’année. Der Spiegel ne cesse depuis trois jours de se contorsionner en excuses. »
    https://en.m.wikipedia.org/wiki/Claas_Relotius
    Sauf que c’est juste le contraire d’une « fake news » à la russe, et que cela prouve la crédibilité, l’honnêteté et la rigueur infiniment supérieures des médias occidentaux, comparés aux « médias » russes et à la machine de désinformation russe. Comprenez-vous pourquoi ?

  74. @ Robert Marchenoir | 25 décembre 2018 à 02:24
    Bien sûr, je comprends bien la différence.
    Je conviens avec vous que le Fake News est devenu une vérole mondiale et à n’en pas douter les Russes sont les maîtres et cochers de ce cheval de Troie.
    Dans les quelques cas occidentaux retentissants de ce genre on trouve presque toujours un mythomane narcissique qui veut se construire une carrière, une vitrine.
    Le journaliste du Der Spiegel vient de reconnaître pour s’excuser qu’il était « malade et devait se faire soigner prochainement ».
    Ici, en Catalogne, les indépendantistes sont soutenus par Moscou, cela a été dénoncé et prouvé par quelques arrestations et expulsions d’agents d’influence entre 2012 et 2015.
    Déjà lors de la guerre civile espagnole et ses pseudo-« Brigades internationales » les Russes avaient semé un tel foin entre les républicains que Franco n’en fit qu’une bouchée et André Marty, « le boucher d’Albacete » dut plier bagage.
    Un seul et unique témoignage le relate : « Ma guerre d’Espagne » Brigades internationales : la fin d’un mythe, de Sygmunt Stein

  75. @ Robert Marchenoir
    Pour les Russes, ils sont charmants, mais c’est exactement ça. On en a dans notre immeuble, ils ne payent pas leurs charges, ils ont l’air de croire que c’est le syndic qui paye à leur place, et ils le feintent de toutes les façons possibles, alors qu’on cherche à leur faire comprendre que c’est nous qui payons pour eux.
    Par ailleurs, je pense qu’il y a un malentendu dans le sens qu’on donne à « raisonnable ». Je me suis amusée en sachant très bien que Tipaza et moi donnions des définitions différentes à ce mot.
    Opposer la raison aux sentiments me paraît aussi absurde que d’opposer les couleurs aux sons. Mais on peut opposer les rationalisations (justifications après-coup dans le vocabulaire psychanalytique, c’est-à-dire aveuglement), à la raison, recherche des causes et correction de l’erreur.
    La biologie et la neurologie démontrent que si la zone des émotions du cerveau est endommagée, la personne ne peut plus penser, même avec un cortex intact. Sauf les psychopathes. Il y a d’ailleurs un troisième intervenant dans l’affaire, c’est le sens moral qui a son rôle inhibiteur dans le fonctionnement du cerveau humain. Tout est lié, parce que les trois zones s’informent les unes les autres, mais elles ont des fonctions différentes. Les émotions et motivations interviennent en premier, elles nous préparent physiquement à l’action. Chez la femme, l’impact émotionnel est beaucoup plus long à s’éteindre que chez l’homme, moyennant quoi il est encore plus difficile pour moi d’être raisonnable que pour Tipaza. Les zones dévolues à la moralité sont plus lentes à se mettre en route que celles des émotions, surtout en cas de danger.
    Enfin, la recherche du vrai et du faux, des causes et des prévisions, de la cohérence, opère différemment, c’est le cortex qui s’en charge ; elle est à mettre au compte du principe de réalité. Être raisonnable, selon moi, c’est en gros chercher à penser juste, et à ne pas en rester au stade des émotions, c’est-à-dire entièrement sous leur emprise, sans les nier pour autant. Je ne sais pas à quel niveau la synthèse se fait, mais elle me paraît essentielle. Le principe de réalité fait intervenir le facteur temps ; il permet de différer une satisfaction immédiate et de tenir compte des nécessités du réel de façon à atteindre un résultat espéré, en se servant du principe selon lequel les mêmes causes produisent les mêmes effets. C’est ce qui a permis à l’espèce humaine, et en particulier à l’Occident, d’atteindre le niveau de développement qui est le sien. Je n’imagine pas qu’un seul intervenant de ce blog puisse vouloir y renoncer.
    Un petit détail, en observant mes petites-filles américaines, j’ai remarqué qu’on leur enseignait très tôt les rudiments de l’analyse et la synthèse en les habituant à classer selon des caractéristiques communes, puis à affiner par des sous-catégories, et à différencier par rapport à ces catégories. J’avais fait des petits gâteaux avec l’aînée. La plus jeune demande « des petits gâteaux comment ? » je m’apprêtais à décrire notre œuvre en partant des ingrédients. L’aînée répond : « pâte sablée » (« shortcake »), etc.

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