La parole, la liberté d’expression, le silence, l’écoute, le doute, la contradiction, l’affirmation et l’hésitation, la généralité et les nuances : autant de phases et d’étapes pour l’intelligence et le caractère qui sont trop souvent considérées isolément comme si elles ne faisaient pas partie d’un processus qui par exemple impose le silence, l’écoute puis la contradiction, enfin la parole.
Ce n’est pas seulement propre à l’univers judiciaire où le barreau enjoint trop volontiers à la magistrature d’être attentive au doute au point d’ailleurs, si elle suivait cette pente, de devenir inapte à tout jugement. Comme si l’obligation intellectuelle du doute et l’honnêteté qu’elle postule étaient aux antipodes du devoir de trancher. Alors que ce dernier ne prend son sens et n’est assuré d’une validité que précédé par une démarche d’interrogation et de scrupule.
Ce que j’évoque est encore plus pertinent sur les plans politique et médiatique. On ne se tait pas, on n’écoute pas, on ne laisse pas parler, on anticipe la prochaine réponse en préparant sa prochaine question de sorte que dans le dialogue, chacun fait bande à part, feignant de s’intéresser à l’autre quand il ne songe qu’à soi.
Cette autarcie qui enferme chacun dans le pur désir d’un monologue que la convention contraint à déguiser en échange est sans doute la cause la plus profonde de la médiocrité, voire de la pauvreté des multiples séquences qui prétendent éclairer le citoyen quand au fond elles l’égarent ou l’étouffent par surabondance.
Il suffirait de tenter l’expérience : quelqu’un parle, on l’écoute, on se tait, on le questionne, il s’exprime, il ne convainc pas, on doute, il accepte les nuances et formule son opinion.
Je ne vois pas pourquoi une telle richesse, avec une sophistication aussi affinée, ne pourrait pas irriguer la quotidienneté politique et médiatique, les débats intellectuels. Pour que les décrets d’autorité, l’arrogance de l’ignorance et de la partialité, des joutes vulgaires et une forme grossière soient relégués au bénéfice d’une démocratie du verbe où on saura se taire pour mieux parler, écouter pour être plus convaincant, douter pour mieux affirmer, s’affirmer.
Tout à fait d’accord avec vous cher Philippe. Encore faut-il que la pratique suive la théorie. Combien de chroniqueurs sous la pression médiatique réagissent à l’événement sans être assurés de la réalité des faits, sans avoir pris le temps de la réflexion, et livrent leurs sentiments plutôt que leurs jugements de peur de ne pas faire partie des éclaireurs de l’avant-garde de la foule des commentateurs ?
Combien d’appréciations péremptoires, d’arrêts sans appels, de condamnations définitives ? Combien de détenteurs de la vérité vraie qui décrètent qu’untel a raison au seul motif qu’il est de leur avis ? Combien d’illuminés branchés sur l’au-delà qui détiennent la vérité révélée ? Combien qui confondent convictions et certitudes ? Combien qui confondent réel et apparence ? Comme dit Etienne Klein : « Le réel n’est pas exhibitionniste. »
Toujours se souvenir de Montaigne qui disait : « Je donne mon avis comme mien, non comme bon. »
Voilà cher Philippe ce que m’inspire votre billet. Ce n’est que mon opinion…
Très juste, la foi n’est que l’envers du doute, et le réel, dont nous n’avons conscience que par la trace qu’il laisse en nous, ne s’appréhende que dans la relation équilibrée, permettant par l’écoute et le dialogue d’en approcher sa plus exacte représentation, évitant la tyrannie d’une pure affirmation de soi-même et permettant l’affirmation du verbe démocrate, seul à même d’encadrer l’épanouissement de chacun.
Cela ne rejoindrait-il pas le questionnement sur la passion, désir d’accomplissement univoque au détriment d’un amour qui se définirait comme renoncement à celui-là, renoncement motivé par la nécessité de voir clair en nous-même pour mieux contempler l’autre comme médiateur de la réalité, nous permettant d’éviter de tomber dans les excès de la rivalité ?
Merci, notre hôte.
D’accord avec vous M. Bilger pour élever le débat. Vous écrivez « On ne se tait pas, on n’écoute pas, on ne laisse pas parler, on anticipe la prochaine réponse en préparant sa prochaine question de sorte que dans le dialogue, chacun fait bande à part, feignant de s’intéresser à l’autre quand il ne songe qu’à soi ».
Alors voyons ce qu’en dit Platon sur le même sujet. Voici un extrait de Protagoras qui devrait vous intéresser. C’est un homme qui pense comme vous, qui demande à Socrate et Protagoras de la discipline dans leur échange :
« Ce que je réclame de vous, et personnellement, Protagoras et Socrate, c’est que vous conveniez d’engager entre vous, sur les thèses en présence, une discussion, mais non pas une dispute : discuter, c’est en effet ce que font les amis avec leurs amis et amicalement; la dispute, d’autre part, est le fait de gens qui ont des dissentiments et même de l’hostilité les uns à l’égard des autres. C’est en outre de cette manière que notre réunion atteindrait la perfection. Car vous qui parlez, c’est de l’estime que vous trouverez chez nous qui vous écoutons, mais non pas des louanges ; car l’estime existe, sans tromperie, chez ceux qui ne font qu’écouter, tandis que la louange provient des paroles, menteuses et contraires à ce qu’ils pensent. Et d’un autre côté, nous, les auditeurs, nous en éprouverons de cette manière le contentement le plus vif, mais non point du plaisir ; car le contentement, il est possible de l’éprouver en s’instruisant et en participant à l’intellection, par la pensée toute seule ; tandis que le plaisir, on l’éprouve en mangeant ou à l’occasion de quelque autre émotion agréable, par le corps tout seul ». Ces paroles de Prodicos obtinrent l’approbation d’un grand nombre des assistants.
Pour les commentateurs qui seraient intéréssés par la totalité du discours ils le trouveront dans Protagoras au paragraphe 337.
L’idéal serait, bien entendu, “aimez-vous, respectez-vous les uns les autres” mais nous sommes en France, en 2018, Philippe Bilger ; l’époque où on avait encore le temps et la (fausse) politesse de dire “je vous remercie de m’avoir posé la question” est révolue, converser aujourd’hui à bâtons rompus est réservé à la sphère “en terrain connu” ; sur les plateaux, devant le micro, vous avez raison, plus personne ne se voit ni ne s’entend, on vient avec ses idées – sinon celles bien apprises d’un autre… lobby, chapelle, secte… – et il faut les assener vite, à coups de marteau s’il le faut car la minute de publicité approche…
Pour parvenir à un échange intéressant, enrichissant pour tous, un seul mot, ce joli mot français : “courtoisie” (qualité qu’on ne peut que vous reconnaître Monsieur Bilger) mais ce dont vous rêvez – question/réponse – c’est comme deux corps qui ne se toucheraient pas, “à distance respectueuse”, alors plutôt la joute, la spontanéité, le cri du coeur, non au bréviaire, non aux éléments de langage, non au politiquement correct… oui au dérapage, oui à Cambronne !
Bonjour,
Personnellement j’accorde plus d’importance à la qualité de l’écoute et à la solidité de l’argumentation qu’à l’éloquence ou à la qualité de la plume d’un débatteur.
C’est, à mon sens, la condition « sine qua non » (salut duvent) pour un débat constructif, ce qui n’empêche pas, bien sûr des échanges passionnés, mais courtois.
Sinon nous assistons très vite à une polémique stérile, comme il en existe, hélas, trop sur ce blog, où les intervenants s’arc-boutent sur leurs affirmations péremptoires qui très vite dégénèrent pour se terminer en insultes.
Il est possible de parvenir à des échanges apaisés lorsqu’on aborde des sujets comme la philosophie, l’art sous toutes ses formes, la science quelle que soit la matière. Mais il semble que ce soit pratiquement impossible dès lors que l’on touche à des thèmes portant sur la politique et la religion. La passion prend le pas sur l’intelligence et dénature le débat. Dommage !
« …chacun fait bande à part, feignant de s’intéresser à l’autre quand il ne songe qu’à soi. »
Cher monsieur Bilger, lisez-vous donc les commentaires de vos abonnés ?
Quand j’ai découvert votre blog, j’ai fait le constat que l’on citait Kant, Gandhi et bien d’autres, mais que constamment Pierre et Paul se tapaient violemment dessus, pour un oui ou pour un non, pour finalement retourner à leur place respective, celle de l’ignorance.
Je suis donc maintenant parfaitement rentré chez vous dans la danse.
Cher Philippe,
Après avoir lu vos réflexions de ce jour, souffrez que je mette sous vos yeux quelques réflexions antérieures aux vôtres, glanées en cinquante ans de lecture :
CONVERSATION
Le silence et la modestie sont qualités très commodes à la conversation. (Montaigne)
*
Il ne faut qu’un mauvais mot pour faire mépriser une personne dans une compagnie. (Vaugelas)
*
Mais qui parle beaucoup dit beaucoup de sottises. (Corneille, 1644)
*
Quelque plaisir que je prenne à la lecture, celui de la conversation me sera toujours le plus sensible. (Saint-Evremond)
*
Mon Dieu, quels amants sont-ce là ! Et quelle sécheresse de conversation ! (Molière)
*
Je soutiens qu’ il faut de tout aux entretiens. (La Fontaine)
*
Les petits esprits ont le don de beaucoup parler et de ne rien dire. (Richelet, 1680)
*
La conversation des dames l’a un peu civilisé. (Richelet, 1680)
*
Une heure de conversation vaut mieux que cinquante lettres. (Mme de Sévigné)
*
On redresse les esprits à force de causer et de faire entendre la raison. (Mme de Sévigné, 1684)
*
La confiance fournit plus à la conversation que l’esprit. (La Rochefoucauld)
*
Bien écouter et bien répondre, c’est une des grandes perfections qu on puisse avoir. (La Rochefoucauld)
*
Il n’est jamais plus difficile de bien parler que quand on a honte de se taire. (La Rochefoucauld)
*
Quand la vanité ne fait pas parler, on n’a pas envie de dire grand-chose. (La Rochefoucauld)
*
C’est peu d’être agréable et savant dans un livre, il faut savoir encore et converser et vivre. (Boileau)
*
Il est très malaisé de parler beaucoup sans dire quelque chose de trop. (Louis XIV)
*
C’est une grande misère que de n’avoir pas assez d’esprit pour bien parler, ni assez de jugement pour se taire. (La Bruyère)
*
Parler et offenser, pour de certaines gens, est précisément la même chose. (La Bruyère)
*
L’esprit de la conversation consiste bien moins à en montrer beaucoup qu’à en faire trouver aux autres. (La Bruyère)
*
Il y a des gens qui parlent un moment avant que d’avoir pensé. (La Bruyère)
*
J’aime beaucoup la conversation. Tout le monde m’écoute et je n’écoute personne. (Louis-Bénédicte de Bourbon, duchesse du Maine, 1705)
*
Pour finir une conversation, il n’y a rien de mieux que de la laisser. (Marivaux, 1724)
*
Moins on pense, plus on parle. (Montesquieu)
*
Le plaisir de parler est une des plus vives passions des femmes. (Lesage)
*
C’est une raison de parler beaucoup que de penser peu. (Vauvenargues)
*
Le grand caquet vient de la prétention à l’esprit. (Rousseau)
*
On ne gagne jamais rien à parler de soi. (Rousseau)
*
La conversation languissait, comme il arrive souvent quand on ne dit que du bien de son prochain. (Laclos)
*
Tous les jours j’accrois la liste des choses dont je ne parle plus. (Chamfort)
*
Quand on veut plaire dans le monde, il faut se résoudre à se laisser apprendre beaucoup de choses qu’on sait par des gens qui les ignorent. (Chamfort)
*
– Vous parliez beaucoup avec des gens bien ennuyeux.
– Je parlais de peur d’écouter. (Rivarol)
*
Parler est pour elle le bonheur suprême. (Joseph Fiévée, 1800, parlant de Mme de Staël)
*
On dirait des morts qui ont conservé l’habitude de parler. (Benjamin Constant)
*
Les véritables bons mots surprennent autant ceux qui les disent que ceux qui les écoutent. (Joubert)
*
(A propos de Rivarol) Je n’ai point connu de conversation littéraire plus débordante, plus vive, plus animée, plus pittoresque, plus fertile en heureuses citations. (Chênedollé, 1821)
*
Vivre sans conversation piquante, est-ce une vie heureuse ? (Stendhal)
*
Il parlent comme le journal de la veille. (Stendhal)
*
Je m’oppose à ce qu’on parle vingt minutes de la même chose. (Stendhal)
*
Une conversation amusante avait pour elle un attrait tout-puissant. (Stendhal)
*
En deux heures de conversation, on fait bien du chemin dans l’âme d’un homme. (Balzac)
*
Il y a des gens de génie, à Paris, qui passent leur vie à se parler, et qui se contentent d’une espèce de gloire de salon. Charmants eunuques ! (Balzac)
*
J’ai rencontré une mule qui avait plus de conversation que lui. (Delavigne,1835)
*
Ce caquetage ineffable qui, dans tous les pays, est, à ce qu’il semble, un besoin pour la plus belle portion de l’humanité. (Nerval, 1851)
*
Quelle chose rafraîchissante que le mal qu’on nous dit des autres ! (Hugo)
*
La conversation n’est bonne qu’à deux. (Vigny, 1862)
*
Ne jamais parler de soi aux autres et leur parler d’eux-mêmes, c’est tout l’art de la conversation. Chacun le sait et tout le monde l’oublie. (Goncourt)
*
La conversation est un art français. (Pierre Larousse,1866)
*
On ne discute pas avec les gorilles. (Laurent Tailhade, 1898)
*
Parler sans penser, c’est tirer sans viser. (Mallarmé)
*
Ne croyez pas vous en tirer avec une anecdote. (Donnay, 1897)
*
A Paris, dans la veulerie d’une certaine société, de la bonne société, on ne défend pas ses amis : il n’y aurait plus de conversation possible. (Donnay, 1898)
*
On pourrait généralement appliquer aux conversations des gens du monde le proverbe persan : J’entends le bruit de la meule, mais je ne vois pas la farine. (Mme Swetchine)
*
Il y a beaucoup de gens qui n’entendent pas ce qu’on leur dit à force d’écouter ce qu’ils vont dire. (Henri de Régnier)
*
Que de gens dont il faut dire, après un quart d’heure de paroles : « Encore un qui sait tout ! » et qu’il faut fuir. (Jules Renard, 1905)
*
La conversation est un jeu de sécateur où chacun taille la voix du voisin aussitôt qu’elle pousse. (Jules Renard, 1913)
*
Faire tous les frais de la conversation, c’est encore le meilleur moyen de ne pas s’apercevoir que les autres sont des imbéciles. (Jules Renard)
*
Si tout le monde savait ce que tout le monde dit de tout le monde, personne ne parlerait à personne. (Gabriel Hanotaux)
*
On fâche presque toujours les gens en leur disant qu’ils ressemblent à quelqu’un : ils se croient beaucoup mieux ! (André Siegfried, 1946)
*
Les imbéciles, au jugement desquels le comble de la distinction est de parler pour ne rien dire. (Bernanos, 1942)
*
Le fanatisme est la mort de la conversation. (Cioran)
*
Si vous croyez que ce n’est pas parler de soi que de donner son opinion sur autrui ! (Sacha Guitry)
*
– Je parle comme je pense !
– Oui, mais, hélas ! Beaucoup plus souvent. (Sacha Guitry)
*
Il y a des gens qui parlent, qui parlent jusqu’à ce qu’ils aient enfin trouvé quelque chose à dire. (Sacha Guitry)
*
Moins les gens ont d’idées à exprimer, plus ils parlent fort. (Mauriac)
*
Un homme bien élevé tient ses croyances en dehors de la conversation. (Maurois)
*
J’aime mieux tout que de ne pas parler. (Anna de Noailles)
*
On a toujours besoin d un plus petit que soi. Pour lui parler de sa taille. (Hervé Bazin, 1976)
*
Conversation avec Patrick Modiano :
– Comment allez-vous?
– Je, oui, je…
– Vous travaillez ?
– Oui, je, je…
– Ce livre, ça marche ?
– Je, je, oui…
Au bout d’un quart d’heure, il prononce des verbes.(Matthieu Galey,1970)
*
De certaines bouches sortent des crapauds, d’autres une architecture de nuages. (Nourissier, 2000)
*
On ne discute pas cuisine avec des anthropophages. (Jean-Pierre Vernant)
*
Il faut dire du bien de soi. Après, ça se répète et on ne sait pas d’où ça vient. (Achard)
*
Pour faire un mot drôle, je tuerais père et mère. Heureusement que je suis orphelin. (Achard, 1957)
*
Chez beaucoup d’hommes, la parole précède la pensée. Ils savent seulement ce qu ils pensent après avoir entendu ce qu’ils disent. (Gustave Le Bon)
*
La conversation, cet art suprême de la sociabilité… (Jacques Trémolet de Villers, 1997)
*
Je ne sais ce que je veux dire que lorsque je l’ai dit. (Jean Guitton, 1993)
*
Faute de vocabulaire, la conversation reste à un niveau enfantin. (Maurois)
*
Au lieu de vous écouter parler, écoutez ! (Francis Szpiner(1), 2007)
(1)Triste sire. Pour tout renseignement, me consulter par mail ou par téléphone.
*
Les paroles vont toujours toutes seules. (Alain, 1931)
*
(A un dîner de dirigeants politiques) Pasqua est l’un de ceux qui parlent le plus, mais plus il parle, moins il en dit. (Sarkozy, 1995)
*
Il faut parler haut pour qu’on vous entende, il faut parler bas pour qu’on vous écoute. (Claudel, 1943)
*
Tu parles fort : tu as tort. (Félix Leclerc)
*
Tu parles, donc je pense. (Finkielkraut, 1999)
Tout cela est bien dit, mais se heurte au fait que les médias vivant sous l’emprise des résultats publicitaires ou électoraux sont condamnés au populisme.
Il s’agit en effet de flatter le couillon qui va acheter une pigeot parce qu’il vu la pub non pas dans son intelligence, mais dans sa stupidité.
Dès lors, dans l’apparition d’un débatteur, ce qui compte ne tend pas à être ce qu’il dit, mais sa sincérité.
Alors nous avons affaire à des acteurs ou des abrutis reconnaissables par leur capacité à avoir les yeux exorbités, à bégayer, à ne pouvoir retenir leur indignation, à ne pas pouvoir laisser dire que, etc., en somme à la pègre intellectuelle.
Excellentes interrogations, Monsieur Bilger, mais qui sont à contre-courant de notre société plus apte aux affirmations péremptoires sur le seul fondement de la sensibilité et des impressions de chaque interlocuteur.
On reconnaît là l’exercice médiatique dans la splendeur de son ridicule. Encore faudrait-il qu’au-delà de diplômes censés définir un certain niveau de culture, politique notamment, nos journalistes et personnel politique disposassent de connaissances réelles, tant juridiques que scientifiques. Autant chercher une aiguille dans une botte de foin !!
De l’art de persuader. Mon vieil ami, depuis les sphères célestes, entends-tu ce que je lis et que notre naïveté d’adolescents un peu gourmés nous faisait considérer comme la première pierre de notre civilisation sociale ?
Ecouter et répondre, nous dévorions Pascal.
Que nous étions prétentieux, comparés à ce jour où une députée, pas très futée, hurle dans l’Assemblée, en un combat douteux, tant son hilarité méchante et bornée ruisselle sur sa figure.
Est-il concevable que 2 500 ans après Platon, on évoque encore la confusion des politiques, l’impossibilité d’échanger, alors que la politique elle-même se gargarise de vocables dont elle ne connaît pas le sens et parle de vivre-ensemble quand elle ne peut même pas parler ensemble, chacun à son tour.
Et la société la suit, dans ses religions, où la colère remplace l’argument, où la fureur égorge la contradiction, où l’impérieux néglige la demande pour mieux obtenir le silence de ceux qui n’ont que l’arme de l’indifférence et du mépris à opposer.
Votre état d’âme M. Bilger, perturbe le mien…
Je me demande si vous vous moquez ou si vous pensez ce que vous écrivez ??
« Il suffirait de tenter l’expérience : quelqu’un parle, on l’écoute, on se tait, on le questionne, il s’exprime, il ne convainc pas, on doute, il accepte les nuances et formule son opinion. »
Je voudrais vous soumettre une observation et celle-ci est ce qu’il y a de plus commun :
…quelqu’un parle, on interrompe, on objecte, on se révolte, on se scandalise, on confond, on s’effondre, on insinue, on soupçonne, on ment, on invente, on colporte, on s’emporte, on accuse et à la fin on se salue rempli de mépris et de colère…
Voilà une discussion rondement menée !!
Puis, s’ensuit une satisfaction intime d’avoir anéanti l’autre, de qui n’est attendu que la soumission sans laquelle ne pourra se renouveler l’expérience d’une « conversation »… Conversation mot féminin, qui vient de blablabla… Sinon il existe aussi EGO, ALTER étant superflu…
Parlons-en, voulez-vous ? Moderato cantabile !!
Bonjour
A l’ère de Twitter et des chaînes d’info en boucle, rêver d’un autre monde est toujours possible mais je ne sais si le « débat public » politique a jamais existé.
Quelqu’un a-t-il en mémoire un homme politique changeant d’avis publiquement pendant un débat ou s’arrêtant face à un argument pour indiquer qu’il allait revoir son projet ? C’est peut-être arrivé mais je n’en ai pas souvenir…
Merci Monsieur de cette analyse fine et si vraie. Que tous vous entendent, ne serait-ce qu’un peu.
La naïveté charmante qui fait le fond de ce billet m’étonne et m’émeut. Elle étonne chez un grand commis de l’État (s’il est permis de faire entrer dans cette catégorie prestigieuse les magistrats) qui connaît le cœur humain et a une expérience personnelle et intime des rouages de la machine sociale. Si à cela on ajoute que cet homme a lu les grands auteurs, connaît Dostoïevski et Proust, l’étonnement se change en incrédulité.
Le postulat sur lequel repose ce billet est romanesque : croire que le monde est bienveillant pour l’intelligence, que l’homme a le souci d’enrichir son semblable en favorisant partout le « débat d’idées ». Croire que les médias de masse ont pour but d’alimenter et d’entretenir ce débat. S’imaginer que le journaliste s’intéresse tant soit peu et sincèrement à l’interlocuteur qu’il a charge « d’interroger ».
N’est-ce pas que tout cela désarme la critique ?
Et n’est-il pas révélateur que le seul mot qu’on s’attendrait à trouver ici, le mot « spectacle », n’y soit pas ?
On est en droit d’exiger de celui qui prétend avoir des notions positives sur les choses, qu’il fasse toujours triompher son argumentation, s’il s’appuie sur des réalités et s’il sait s’expliquer. Mais ces gens me semblent, par malhabileté, se réfuter eux-mêmes dans les termes mêmes de leur argumentation. (HIPPOCRATE de Cos, De la nature de l’homme Chapitre 1)
Ce ne sont pas les richesses seules qui enflent l’homme, ce n’est pas seulement le faste dont il s’environne et qu’il se plaît à étaler, ni les tables somptueuses qu’il dresse, ni les habits magnifiques dont il se revêt, ni les maisons superbes qu’il construit et qu’il décore, ni le grand nombre de serviteurs qui l’accompagnent, ni la foule de flatteurs qu’il traîne à sa suite ; mais les places qui dépendent des suffrages et des caprices du peuple lui inspirent aussi une arrogance démesurée. Si le peuple lui confère une dignité, s’il le nomme à une des premières charges, il pense alors être au-dessus du genre humain ; il s’imagine qu’il marche sur les nues, qu’il foule aux pieds les autres hommes ; il s’élève contre ceux auxquels il doit son élévation, il traite insolemment ceux qui l’ont rendu ce qu’il est. L’insensé ! il ne voit pas que toute cette gloire dont il est revêtu est plus vaine qu’un songe ; que tout cet éclat dont il est environné est plus vain que les fantômes de la nuit ; que cette gloire et cet éclat sont formés et détruits par les caprices du peuple (Basile de Césarée, Sur l’humilité Chapitre 1)
« La parole, la liberté d’expression, le silence, l’écoute… »
Il y a une différence effectivement entre le silence et l’écoute.
Écouter l’autre c’est accepter de recevoir ses opinions, sa vision du monde, être capable d’argumenter, de discuter, de débattre en un mot.
Le silence nous fait sortir du débat purement verbal, pour découvrir l’âme de l’autre. C’est par le silence et l’observation que se révèle à nos yeux le non-dit de l’autre.
Un non-dit qu’il exprime non pas par des paroles, mais par sa gestuelle, son regard et sa posture.
Si l’écoute est rationnelle et permet d’échanger des arguments et des idées, le silence est irrationnel, il ouvre la voie à un échange plus subtil que celui de la parole construite, qui est l’échange des profondeurs, encore faut-il savoir faire silence en soi pour écouter le silence du non-dit de l’autre.
J’inverserais l’ordre des facteurs, l’écoute d’abord pour savoir ce que le conscient de l’autre veut dire, et le silence ensuite pour découvrir ce que son inconscient souhaite dire. Parfois ce sont les mêmes idées et d’autres fois c’est l’opposé.
C’est pourquoi la parole après le silence doit être mesurée et pesée soigneusement.
Et pour les amoureux de la nature, il y a le silence à Tipasa que décrit Camus :
« Et maintenant éveillé, je reconnaissais un à un les bruits imperceptibles dont était fait le silence : la basse continue des oiseaux, les soupirs légers et brefs de la mer au pied des rochers, la vibration des arbres, le chant aveugle des colonnes, les froissements des absinthes, les lézards furtifs. »
@ genau
Justicia et pax osculatae sunt.
Je vous lis et…
Non usitata nec tenui ferar… Ode 20 livre 2 Horace ou à écouter, l’Ensemble Huelgas.
Bonsoir Monsieur Bilger
Vous écrivez :
« Il suffirait de tenter l’expérience : quelqu’un parle, on l’écoute, on se tait, on le questionne, il s’exprime, il ne convainc pas, on doute, il accepte les nuances et formule son opinion. »
C’est l’idéal, sauf pour celui qui représente le camp du Bien, opposé à un interlocuteur qui n’est pas d’accord avec lui.
Cet autre est donc en désaccord avec le Bien
Il est donc le Mal.
On ne discute pas avec le Mal, on le combat et si possible on l’élimine par tous les moyens disponibles.
Voilà comment la gauche médiatique a tué le débat.
@ Hope
« Cette autarcie qui enferme chacun dans le pur désir d’un monologue que la convention contraint à déguiser en échange est sans doute la cause la plus profonde de la médiocrité, voire de la pauvreté des multiples séquences qui prétendent éclairer le citoyen quand au fond elles l’égarent ou l’étouffent par surabondance. » (PB).
Misère ! Nous vous avions oublié, il est vrai que de partout nous avons été inondés, abreuvés, noyés d’informations, au plus fort la guirlande, un encierro des grands jours pour savoir qui aurait la cocarde.
Bon aujourd’hui nous – mon voisin et moi – avons décidé de jouer les guides, n’hésitez pas, sous le plus beau panorama du monde, lui il est gratuit, par contre si vous avez quelques économies profitez-en.
Le repas ce sera pour nous, boissons comprises – on sait se tenir, tout de même ! -, nous prendrons le temps de vous entendre, vous verrez sans crier les mots portent très loin. Et vous d’écouter mon voisin il est passionnant.
http://picdumidi.com/
« Il suffirait de tenter l’expérience : quelqu’un parle, on l’écoute, on se tait, on le questionne, il s’exprime, il ne convainc pas, on doute, il accepte les nuances et formule son opinion. »
Sur le papier ça sonne bien mais dans la pratique ça serait invivable tellement ça serait chi**t.
OK, le gars il parle, on l’écoute avant de répondre. Pour peu qu’on tombe sur une troupe d’intellos égocentriques qui aiment s’écouter parler (« troupe d’intellos égocentriques qui aiment s’écouter parler », quasi énorme pléonasme) ça devient le « On achève bien les chevaux » de la discussion. Le dernier debout a gagné.
Sans intérêt.
Il y a un moment où il faut savoir dire stop. Gentiment d’abord et « Ta gu**le ! » ensuite. Pour la fin, c’est selon. Sinon on écoute n’importe qui racontant n’importe quoi comme par exemple n’importe quel délire d’alcoolique dont on connaît le début mais pas la fin et qui peut durer encore et encore…
Et puis si on ne peut plus s’engu**ler comment va-t-on se réconcilier ensuite sur l’oreiller ? Hein ?
Il en va quand même de la survie de l’humanité.
Non, non, non, M.Bilger, vive l’engueulade et vive la grossièreté, les insultes, le « coupage » de parole en plein discours hautement intellectuel, etc.
C’est pas la politesse qui nous différencie des autres animaux, les animaux restent toujours à la place où ils doivent être, c’est la grossièreté et la transgression qui font de nous des êtres humains.
@ genau
« Et la société la suit, dans ses religions, où la colère remplace l’argument, où la fureur égorge la contradiction, où l’impérieux néglige la demande pour mieux obtenir le silence de ceux qui n’ont que l’arme de l’indifférence et du mépris à opposer. »
Vous croyez que la France serait une République démocratique au XXIe siècle si en 1789 la colère n’avait remplacé l’argument et que la fureur n’avait pas quelques années plus tard égorgé la contradiction ?
Je vous rappelle qu’il y avait eu des états généraux et des doléances du peuple qui n’avaient pas été entendues.
Bref, il y a des moments où la discussion devient inutile et il faut passer aux actes.
Cher Philippe,
Deux valets ou trois rois, that’s the question.
Entre dispute et discussion, le choix est le plus souvent impossible.
Cependant les relations intelligentes et l’écoute portent plus de fruits et l’humour aussi.
Cette histoire de bisous à l’Assemblée montre que le plus petit rien peut devenir une rampe de lancement à la recherche de polémique et que la bêtise peut être fraternelle.
N’hésitez pas à nous adresser vos baisers citoyens, nos caractères sont aussi bien faits que nos fesses, n’en dérident certaines!
françoise et karell Semtob
@ Tipaza | 01 août 2018 à 18:39
Vrai et beau.
@ Ahmed Berkani
» La naïveté charmante qui fait le fond de ce billet m’étonne et m’émeut. Elle étonne chez un grand commis de l’État (s’il est permis de faire entrer dans cette catégorie prestigieuse les magistrats) qui connaît le cœur humain et a une expérience personnelle et intime des rouages de la machine sociale. Si à cela on ajoute que cet homme a lu les grands auteurs, connaît Dostoïevski et Proust, l’étonnement se change en incrédulité. »
Notre hôte a du cœur, je n’en disconviens pas, mais il faut aussi le replacer dans son contexte.
Celui d’une société de CONFIANCE. Et c’est pour moi un mystère, même si un peu levé par ce livre que je conseille :
https://journals.openedition.org/teth/419
Un livre qu’il faudrait que je RELISE. Oh le mot ! Robert Marchenoir se moquait de l’emploi de « relire ».
Mais je ne peux pas dire avoir lu tout ce qu’on « doit » lire, j’ai fait pas mal d’impasses. Tout ce qu’on s’autorise à ignorer vous laisse du cerveau disponible pour ce qui va vous permettre de le nourrir vraiment, le petit fauve.
Et donc, par les classiques et par l’Histoire, nous savons nous devoir méfier de l’Homme quand la modernité veut la confiance, nous devons ignorer ce que nous savons.
Je m’autorise à dire que c’est de la double pensée, démocratique mais double pensée.
Pour penser, il faut aller au bout, pour l’acceptabilité de son discours, c’est le contraire, voilà ce que je pense, et que chacun ayant sa langue, il faut se traduire dans une sorte de langue universelle qui ne soit pas de la langue de bois.
Retrouver la naïveté, la part de bonne volonté de chacun en exposant la sienne au risque de passer pour naïf est un moyen pour ce but :
« Le postulat sur lequel repose ce billet est romanesque : croire que le monde est bienveillant pour l’intelligence, que l’homme a le souci d’enrichir son semblable en favorisant partout le « débat d’idées ». Croire que les médias de masse ont pour but d’alimenter et d’entretenir ce débat. S’imaginer que le journaliste s’intéresse tant soit peu et sincèrement à l’interlocuteur qu’il a charge « d’interroger ».
N’est-ce pas que tout cela désarme la critique ? »
C’est le contraire d’une fraude pieuse, c’est exposer sa vérité pour obtenir la vérité et la paix.
@ yamamotokaderaté
« Cher monsieur Bilger, lisez-vous donc les commentaires de vos abonnés ?
Quand j’ai découvert votre blog, j’ai fait le constat que l’on citait Kant, Gandhi et bien d’autres, mais que constamment Pierre et Paul se tapaient violemment dessus, pour un oui ou pour un non, pour finalement retourner à leur place respective, celle de l’ignorance. »
A mon avis, notre hôte est subtil autant qu’indulgent. Il rappelle explicitement les médias à l’ordre.
Il en fait de même, implicitement, pour nous.
A la nouvelle année, il nous souhaite bonheur et réussite, et de mieux débattre, que peut-il faire de mieux ?
Et à quoi bon trop de sévérité ? Quelqu’un a ressorti Platon rappelant les règles du débat, c’est beau mais Platon n’en donne pas l’exemple. Il y a Socrate, et le reste, faire-valoir. N’oublions pas non plus que dans sa fameuse cité, Platon n’encourage pas le débat.
On me dira que je change de l’or en le produit de notre digestion, ou on le pensera puisqu’on me l’a craché à la figure, mais enfin, la réalité, c’est la réalité, Platon et d’autres du genre, ne sont pas précisément pour le débat.
Que demander, exiger des autres alors ?
Tas de vauriens, tenez-vous bien ? Cela veut dire qu’il y aurait des exemples, peut-être, mais pas Platon, et cela serait aller contre ce qu’on dit, en attaquant plutôt qu’en exposant. Bon, je ne dis pas que Platon soit divin, contrairement à ce qui a été prétendu. L’idée de Platon, si on veut. Mais pas lui.
La nature humaine… la prétention de connaître le vrai, le beau et le bien, attention, je ne nie pas cette trinité contrairement à celle des Indo-Européens et quelques autres… conduisent à l’intolérance donc la persécution, physique, et quand on n’a pas le pouvoir, seulement verbale.
Ce n’est pas que sur ce blog, mais presque partout et toujours. Vous n’êtes pas entré dans la danse ici mais en descendant des Grecs, c’est le revers de la médaille, l’ombre de la lumière.
« Ce que j’évoque est encore plus pertinent sur les plans politique et médiatique. On ne se tait pas, on n’écoute pas, on ne laisse pas parler, on anticipe la prochaine réponse en préparant sa prochaine question de sorte que dans le dialogue, chacun fait bande à part, feignant de s’intéresser à l’autre quand il ne songe qu’à soi. »
Ha, ha, ha. On vous croirait presque un habitué des conférences de philosophie, en particulier de celles dont le modérateur a ses têtes… !
@ Wil
« Vous croyez que la France serait une République démocratique au XXIe siècle si en 1789 la colère n’avait remplacé l’argument et que la fureur n’avait pas quelques années plus tard égorgé la contradiction ? »
Oui. Sûrement.
Travaux pratiques sur un sujet intéressant
Deux points, ouvrez les guillemets !
Une citation peut parfaitement bien illustrer un propos, une ribambelle de citations peut être très intéressante, cependant et afin de ne pas tomber dans l’inanité, la mesure et la pondération sont à retenir.
Dès lors, un professeur pourrait, afin de soutenir son idée, sélectionner plusieurs fois ses citations préférées et ne conserver que les plus percutantes.
Ayant été trop percutée il s’en est suivi le désintérêt…
Voici, ici démontrée, la capacité de l’écoute qui peut être espérée d’une personne prise au hasard et qui est moi…
Pour faire court, il est très convenable et recommandé de développer une habileté à entendre et accueillir la vision de l’autre, MAIS, cela ne doit pas excéder une certaine limite, laquelle limite est à définir.
Petite précision pas du tout inintéressante, la limite fluctue, comme c’est perturbant !
Il convient d’appliquer ici le fameux théorème d’Euclide ou celui de Pythagore à moins que ce ne soit celui de Thalès, et alors la solution viendra d’elle-même et le sucre fondra dans un liquide à une température définie et dans un temps défini !
En la matière, cher Philippe, il n’est pas toujours facile d’être son propre disciple…
Sans écoute, il n’est de dialogue que de sourds.
Le silence n’est pas tant « la basse continue des oiseaux » que la concentration de l’oreille et du cœur sur tout ce qui frémit.
Si le dialogue procède souvent du malentendu, il n’est pas de silence qui soit rien-entendu.
@ Noblejoué
Socrate disait pratiquer la maïeutique alors qu’il n’accouchait les esprits de ses faire-valoir que de sa propre pensée.
Le dialogue procède souvent d’un malentendu. Expérience personnelle : moi qui crois au dialogue, j’en ai proposé un à quelqu’un qui n’était pas de mes idées, en nous assignant cette règle de ne pas vouloir changer l’autre, mais d’approfondir nos propres positions et de nous pousser dans nos retranchements. Le dialogue s’est terminé en impasse parce que mon interlocuteur ne pouvait s’empêcher d’espérer me convertir. Je ne peux pas tout à fait lui donner tort s’il croyait en la force de ses arguments. Mais je crains qu’il ne soit arrivé au dialogue, comme nous le faisons tous, en croyant en la force de son talent oratoire, ou en croyant en lui-même plus qu’à ce qu’il disait.
@ Ahmed Berkani
Non seulement les journalistes ne s’intéressent pas à leurs interlocuteurs, mais il semble que la nouvelle charte de leur profession comporte l’impératif de ne pas les laisser aller au bout de leur raisonnement pour provoquer la petite phrase facile à décontextualiser, bref comporte d’interrompre au lieu d’interviewer en posant une question qui permette d’aller au bout de la réponse.
La démocratie s’est laissé gagner à l’idée que la liberté d’expression valait mieux que la liberté de parole. La parole est à l’expression ce que le dialogue est à la conversation. Le dialogue suppose au préalable le processus que décrit Philippe Bilger. La conversation est un dialogue improvisé d’où jaillit plus de lumière parce que le contrepoint en est la base, ou le fait de parler du même sujet à plusieurs voix en s’interrompant. Le contrepoint comme la conversation ne cherche pas l’harmonie de l’accord qui emporte la conviction, mais cherche à parler ensemble et en même temps d’un même sujet en le fuyant. La fugue fuit toujours le sujet qu’elle expose.
@ Patrice Charoulet
Pardonnez-moi cette vacherie avant de vous remercier d’avoir pris en privé de mes nouvelles. Ne craignez-vous pas que plus on cite et moins on pense ?
Pourtant votre citation de Madame de Sévigné retient mon attention : « Une heure de conversation vaut mieux que cent lettres. » Cette remarque étrillant la correspondance faite par une grande épistolière, ne devrait-elle pas nous interroger sur la répartition que nous faisons de l’oral et de l’écrit ? Longtemps nous avons cru que l’écrit se perdait avant de nous apercevoir que nous étions devenus graphomanes. Il me semble que nous écrivons moins bien, mais que nous avons gagné en conversation. Nos enfants sont plus au courant que nous du monde dans lequel ils vivent. S’ils le dysorthographient, ils le commentent avec beaucoup de justesse. Nos enfants sont devenus plus intelligents que nous. D’où le succès d’une séquence comme « La vérité sort de la bouche des enfants » qu’on entendait sur RTL le soir avant « On refait le monde ».
Le problème de ce genre de billets, comme fut celui sur l’amitié, est qu’il nous entraîne à tenir des propos édifiants sans que nos actes suivent notre parole. Témoin ma vachardise à l’encontre de @Patrice Charoulet.
@ Wil
Sans doute n’avez-vous pas lu mon propos dans son articulation, un peu hermétique dans son ellipse, j’en conviens.
J’ai parlé de religions. Ainsi, 1789 se justifie par votre propos, mais 93 non. Hitler est compréhensible par son séjour à Landsberg, pas dans la conférence de Wansee. Staline, en remportant le caftan de Lénine n’a jamais cédé à l’envie de persuader, il est le mal absolu, comme Mao. Jaurès est l’antithèse.
Or, ces événements se révèlent dans l’attention profonde portée à un sujet qui n’est pas susceptible d’emporter une adhésion autre que passionnelle.
Ainsi en va-t-il de l’Islam, incapable d’accommodement, la conférence de Sant’Egidio en est le révélateur. Aucune avancée depuis 30 ans.
En ce qui concerne la politique, nous savons tous, après d’innombrables ouvrages sur le sujet que c’est un mélange de comédie et de réflexion inaboutie, donc, la persuasion lui est préalable et l’arrangement consubstantiel. Elle est exempte de vérité autre que brandie et non ressentie. La démocratie en est l’exemple : des valeurs réputées intangibles et en déséquilibre permanent compensé par des contrepoids formels.
« La parole, la liberté d’expression, le silence, l’écoute… »
Eh oui, quelle vertu cardinale que celle du silence, on ne le répétera jamais assez. Pour nous être écriés à chaque bouchée des tomates de notre serre, particulièrement goûteuses cette année : « Huum ! qu’elles sont bonnes ! Ça c’est de la tomate avec un goût de tomate ! », en entrant tantôt dans la serre cueillir les tomates pour l’entrée de ce midi, ne voilà-t-il pas que la moitié des grosses grappes de tomates avait disparu !
Il faut vraiment être gonflé pour faire ainsi son marché dans les jardins, surtout dans celui des gens qui ont du mal à désherber au sortir de l’hiver, bêcher, planter, porter les arrosoirs !
Pourtant, on devrait le savoir qu’il faut se taire chez soi puisque ayant fait venir un ébéniste pour avoir un devis de réfection à l’ancienne d’un meuble du XVIIIe avec tiroir secret, POF ! dans la semaine le meuble avait été désossé pour, j’imagine, trouver le tiroir et ce qui pouvait bien y avoir été mis. Du coup, le meuble est irréparable…
Ou encore d’avoir demandé à tue-tête par la cage d’escalier : « C’est quoi cette clé qui était [à tel endroit] ! » – Réponse « C’est celle du coffre à la banque, remets-la où tu l’as prise ! » POF, la fois d’après plus de clé et il a fallu faire ouvrir le coffre avec une perceuse et en changer… !!
Und so weiter und so fort ! Les anciens Chinois avaient bien raison de déprécier leurs enfants à haute voix pour ne pas attirer de malédiction sur leur tête en rendant les dieux jaloux… 😉
No comment. Ecoutez en silence et comparez entre avant et maintenant…
http://www.ina.fr/video/I08014459
https://www.youtube.com/watch?v=iC8jGM3BLzo
Bonne détente…
« Il suffirait de tenter l’expérience : quelqu’un parle, on l’écoute, on se tait, on le questionne, il s’exprime, il ne convainc pas, on doute, il accepte les nuances et formule son opinion. » (PB)
Heureusement vous avez précisé qu’il faut tenter l’expérience et vous parlez d’un interlocuteur – en nombre semble-t-il -, je veux bien essayer.
A tous ceux qui se sont réunis pour bâtir un projet, bon courage si vous ne prenez pas la main un peu fermement pour faire avancer le Schmilblick.
Sans décideur final vous ne faites que monter de l’huile en mayonnaise à l’infini, la vis sans fin.
Jamais je ne pourrais adhérer à une association, pourtant j’ai essayé, mais c’est fou l’énergie dépensée pour le résultat obtenu ; étant un adepte du principe de Pareto, utilisé dans le bénévolat vous passerez pour un fou furieux, une fois sorti du contexte productif du travail.
Pour mes aigreurs d’estomac je ne m’en porte que mieux.
@ Julien WEINZAEPFLEN
Votre convention de dialogue était bien. Je vous plains qu’elle n’ait pas marché parce que je plains toujours les gens qui sont à plaindre et par pitié envers moi-même.
Un dialogue a tourné court parce que quand je m’intéresse à quelque chose, je vais au fond des choses. D’où la personne a cru que j’étais contre elle et ce dont nous parlions. Je l’admirais, plus maintenant avec son attitude – j’ai heureusement meilleur modèle – ce fut imputé à crime… De même, parce que je peux me représenter ce que quelqu’un vit, dans une certaine mesure, du moins, donc voyant cette personne dans une impasse dont elle se plaignait, je lui ai donné les conseils que j’aurais aimé recevoir à sa place. Pertinent ou pas, quand on se plaint, il n’est pas impossible que les autres s’intéressent et disent leur avis, pas j’aime, j’aime pas mais pour aider… Si on dit être dans le manque, c’est pour recevoir, j’imagine, enfin, il y a des gens qui ne savent pas ce qu’ils veulent, une plaie d’Egypte. Et si la foi sincère est celle qui agit, conseiller, surtout quand on ne pousse pas à la dépense, ne semble pas une attitude à tourner en ridicule. Si on a tort d’après l’autre, son opposition le renforce, si on a raison, c’est encore mieux, cela lui ouvre une voie.
Après ça et bien d’autres choses, ne voulais pas écouter ma confidente au début, je pensais qu’elle s’engagerait à quelque chose pour moi, mais comme les commerçants qui trichent ou les discuteurs qui s’écoutent parler, elle ne le ferait pas, tout simplement, autant s’épargner cette comédie… Mais c’est la personne la plus honnête que j’ai jamais rencontrée, et sans le dire, la personne de meilleur conseil aussi, et avec la joie contagieuse de qui aime vivre.
On prétend respecter la recherche de vérité. Non. On prétend encourager les sentiments positifs. Non. Qu’il faut faire ce qu’on voudrait qu’on vous fasse. Non.
Quand ma confidente me dit qu’il faut être positif, je pourrais lui répondre que je n’ai pas ça en magasin, c’est fondamentalement vrai, nous ne faisons que subir puisque souffrir et mourir, cela abstraction de toute relation sociale, type l’imputation qu’on change l’or en ce qui descend de nous un certain temps après les repas.
Mais mon guide de l’Everest est la personne la plus charmante que j’ai jamais connue, que pourriez-vous répondre alors ? Mais c’est la première personne a anticiper mes réactions, les autres, gentils et méchants sont vraiment à côté*, et sans que cela m’inquiète… Au contraire, je n’ai pas à jouer un rôle, ce qui aide à être soi et à son meilleur… La paix perpétuelle.
Qui apaise.
* Sauf en cas d’offense, c’est parfait, on se sent d’autant plus libre… Enfin, jusqu’à présent, avec ma confidente je me sens libre et paisible.
@ yamamotokaderaté
@ Noblejoué | 02 août 2018 à 03:51
Je n’ai pas pu résister mais avec ce pseudo et le pétaradant péremptoire de votre analyse – n’y voyez pas moquerie… un peu quand même -, nous nous proposions avec mon voisin de vous aider, nous sommes des spécialistes de la carburation.
Rassurez-vous, à l’ancienne, nous allons régler votre moto – les bougies n’ont plus de secret pour nous n’y voyez pas non plus malice nous en sommes bien incapables -, mais rien que le pseudo, et la machine à sourire s’est mise en marche.
Nous ne compterons pas ici les remarques plus ou moins pochardes mais tout de même, les combats de coqs ont toujours existé.
C’est le propre d’un blog : “Parce que le rire est le propre de l’homme” François Rabelais, prologue du Gargantua.
Si duvent m’entend, rassurez-vous je n’en remettrai pas une couche, c’est bien connu la culture chez certains c’est comme la confiture, « moins on a plus on l’étale »… Bon c’est sûr c’est pas terrible mais parfois l’esprit potache nous accompagne et la jeunesse est au bout.
Jupiter est en chute libre !
La surface qui lui reste de voilure va-t-elle lui éviter un atterrissage sans trop de casse ?
Il y aura toujours un peu de plâtre pour recoller les morceaux.
Quelques douleurs inévitables lui permettront peut-être de réévaluer son prochain plan de vol plus adapté sur la forme pour corriger les chiffres de sa popularité.
Quant au ministre d’Etat ministre de l’Intérieur qui ne se souvient même pas que Jésus était mort, il va nous déclarer qu’il ne savait pas non plus que son patron était un adepte du parachutisme.
Bonjour Philippe,
Une discussion se tient lorsque l’on a épuisé ses propres contradictions et que pour avancer dans la réflexion on vient puiser chez l’autre ce qui peut nous enrichir. Ca ne signifie pas que l’on fasse siens les arguments, les conclusions, les certitudes de celui avec lequel on discute, juste que la discussion n’est pas, ne devrait pas être un combat d’idées finies. Si tel est le cas c’est sans utilité et sans issue.
Michel Serres le résume très bien par un tableau de Goya, les deux hommes qui luttent à coups de bâtons dans un marécage. C’est à celui qui prouvera à l’autre sa supériorité. Mais à chaque coup de bâton les adversaires s’enfoncent un peu plus au fond du marécage dans lequel ils évoluent.
Ayant livré ici les citations que j’ai réunies, en cinquante ans, de lecture sur la conversation, un ami me fait observer que citer n’est pas penser. J’en conviens, mais je lui réponds par les citations que j’ai réunies en cinquante ans de lecture, sur les citations :
Une utile sentence, un beau trait sont toujours de saison. (Montaigne)
*
Rien n’est si désagréable qu’un homme qui se cite lui-même à tout propos.
(La Rochefoucauld)
*
Laissons à part les grands noms, et venons aux preuves : donnez-moi des idées claires, et non des citations d’auteurs qui ont pu se tromper. (Fénelon,1713)
*
Les auteurs de recueils de citations sont comme ces gens qui mangent des cerises, qui commencent par les meilleures et qui finissent par les manger toutes. (Chamfort)
*
Toutes les fois que j’ai lu Rabelais, il m a ennuyé. Toutes les fois que je l’ai entendu citer, il m’a plu. (Montesquieu)
*
De la haine de la jeunesse contre les citateurs. Le citateur est pour eux un ennemi. (Baudelaire)
*
(La citation) Elle est la moisissure des styles rances et l’argument des raisonnements illogiques. (Rémy de Gourmont, 1899)
*
Rien de plus propre à former le goût et le jugement que de copier un passage sublime, de noter une pensée profonde. (Maurois)
*
Ces grimauds qui vous éberluent de mille citations trop neuves en leur mémoire… (Jean Paulhan, 1942)
*
L’abus des citations m a toujours paru un procédé de polémique médiocrement recommandable. (Bernanos, 1945)
*
Le normalien Giraudoux (1) ne citait rien ; on le citait. Les citations sont les béquilles des écrivains infirmes. (Morand, 1968)
(1) Qui fut le professeur particulier du jeune Morand
*
Dans un ouvrage de psychiatrie, ne me retiennent que les propos des malades ; dans un ouvrage de critique, que les citations. (Cioran)
*
Se méfier des écrivains dont l’esprit ne fonctionne qu’à partir d’une citation. (Cioran)
*
Ce ne sont pas des citations, ce sont des excitations. (Sollers)
*
Tout texte se construit comme mosaïque de citations. (Julia Kristeva,1969)
*
Chez un écrivain, les citations, mauvais signe, mais être cité, bon signe.
(Morand, 1975)
*
(Jacques) Attali a les guillemets faciles. (François Mitterrand, ayant lu le livre “Verbatim”, en 3 tomes (fort instructif) écrit par Jacques Attali)
*
Citation n’est pas raison. (Dominique Bosseur, 1990)
*
Dans l’appartement de Céline, un mur couvert de citations transcrites à la main, principalement de Shakespeare. (Henri Godard (1), 2011)
(1) Le meilleur connaisseur et commentateur de Céline.
*
On est sur France Culture. On ne peut pas avoir honte de citer des auteurs.(Alain Finkielkraut, 2012)
*
Je cite par humilité. (Fabrice Luchini, 2014)
Incidemment, je me demande si Monsieur Robert Marchenoir est familier de l’œuvre de Bernanos, dont je lis en ce moment même un autre livre. Il y a dans la prose de ce distingué commentateur un genre de beauté épique qui fait penser parfois à la colère, à la rage élégante du grand écrivain catholique.
Mais comme l’eût fait un Jouhandeau, peut-être trouvera-t-il étonnant, incompréhensible même, déplacé, qu’un métèque, un Oriental ose émettre un jugement sur ce qu’il écrit et qu’on se trouve naturellement hors d’état de comprendre si l’on n’a pas l’heur d’être de la bonne race, d’avoir été, comme le dit Jouhandeau, « préparé par ses origines pour le comprendre ».
Je le mets néanmoins, qu’il le sache, largement au-dessus de quelques racistes un peu primaires d’ici (que je ne lis plus, moi qui lisais déjà si peu de commentaires).
@ Giuseppe | 02 août 2018 à 13:54
Vous avez déjà un Elusen à chambrer, cela ne vous suffit pas ?
Je ne savais pas qu’ici il fallait faire synthèse antithèse et foutaise en disant tous les deux minutes qu’on était modeste.
Je préfère être celui qui risque que le critique. Mais je rappelle au critique qu’écrire n’est jamais modeste, et que quand on n’a rien à gagner ou à perdre, on va droit au but, qu’on le manque ou non.
De toute façon, vous ne pourrez pas faire pire que dire que je change l’or en devinez quoi. Vous croyez que j’ai envie de faire des grâces pour des gens capables de sortir ce genre d’insanité ?
Jamais. Ne jamais attaquer le premier, être aussi aimable que possible, d’accord… Me rabaisser ou m’endormir sur mon clavier, non, on ne m’enterrera pas quand je respire encore sous du béton.
@ Patrice Charoulet
Et les poutres de la bibliothèque de Montaigne ? Quelle constance !
@ Ahmed Berkani
Pourquoi parler de métèque ? Puis de racisme ? Le métèque a une longue histoire, très variée et ne se sédimente qu’au XXe siècle ; hier.
Quant au racisme, ça commence à être usé jusqu’à la corde et insignifiant, destiné seulement à des ignorants. J’ai éprouvé, mais cela ne concerne que moi, un immense racisme dans des pays jamais colonisés, pourvus d’administrations solides, comme en Angleterre, où il se traduit par du mépris condescendant, mais cela ne concerne qu’une range de population. Nos jeunes contestataires se régalent d’invectives du genre « face de craie » qui n’ont guère de sens que si la race se mesure à la colorimétrie pigmentaire, les islamistes font preuve d’un racisme envers les non musulmans comme le firent jadis certains chrétiens catholiques et protestants, également par ignorance et le propageant impunément. J’ai vu dans les îles mélanésiennes un racisme anti-blanc que rien ne justifie d’autre que l’insularité jalouse. Les Chinois appellent « longs nez » les Occidentaux, alors, pourquoi rapprocher la lecture de ce phénomène aussi divers que négligeable pour un esprit comme le vôtre.
Navré de vous avoir interpellé, il fait chaud…………..
@ Patrice Charoulet
Citer c’est avoir pensé, en lisant. On ne citera jamais assez. Et quand on pense, on cite, par la force des choses — ne serait-ce que parce qu’on n’est pas le premier à penser ce qu’on pense. La citation est d’abord et avant tout une manifestation de l’admiration, une louange, mais aussi une marque d’humilité, de filiation avouée et proclamée, de reconnaissance.
@ Giuseppe
« Si duvent m’entend, rassurez-vous je n’en remettrai pas une couche, c’est bien connu la culture chez certains c’est comme la confiture, « moins on a plus on l’étale »… Bon c’est sûr c’est pas terrible mais parfois l’esprit potache nous accompagne et la jeunesse est au bout. »
Je ne vous entends pas, parce que vous êtes trop loin, mais je vous lis très bien pour la même raison…
Je suis POUR l’étalage de la confiture et de la culture et d’ailleurs je préconise de les tartiner à profusion, mais sans excès…
Il est facile de comprendre que le sel est délicieux mais il ne peut être considéré comme un ingrédient principal composant le plat.
En venant ici tout à l’heure pour insérer un commentaire, j’ai aperçu avec joie du coin de l’œil le nom de Julien Weinzaepflen dans la petite liste des derniers commentateurs du jour. Je suis bien content de l’y voir à nouveau et je salue ici son retour.
Je voudrais en profiter pour lui dire que je connais bien ses blogs personnels, qu’un ami m’a indiqués. Que non seulement je les lis régulièrement avec beaucoup d’intérêt, mais que de plus j’ai tenté plus d’une fois d’y publier un commentaire. Or il se trouve qu’à cause d’un problème technique quelconque, je n’y suis jamais parvenu. N’ayant aucun moyen pratique de le joindre, je n’ai par conséquent pas pu l’en informer.
« Comme si l’obligation intellectuelle du doute et l’honnêteté qu’elle postule étaient aux antipodes du devoir de trancher. Alors que ce dernier ne prend son sens et n’est assuré d’une validité que précédé par une démarche d’interrogation et de scrupule.
On peut comprendre que les juges dans leur ensemble, à force d’écouter et d’entendre des mensonges, des revirements, des histoires à dormir debout, des stupidités ou des absurdités puissent douter de tout.
Dans des domaines différents, nous doutons de plus en plus de ce qu’on nous dit et particulièrement en politique. Les médias écrivent des articles interchangeables, nous parlent en boucle d’affaires pendant des jours puis passent à autre chose sans se préoccuper des infos qui avaient l’air si importantes hier encore.
C’est ainsi qu’en écoutant ou lisant, puis en doutant et enfin par rapport à nos propres valeurs et nos convictions, nous nous forgeons une opinion. Difficile ensuite lors d’une discussion de changer d’avis, à moins qu’on démonte nos arguments et nos certitudes de manière indiscutable et probante. Par contre le plus agaçant ce sont les insultes (en particulier sur Twitter) ou, ce qui devient récurrent, de dire à son interlocuteur « ce que vous dites est faux car vous colportez une « fake news »… imparable pour mettre un terme à un débat.
L’honnêteté intellectuelle consiste à reconnaître ses erreurs de jugement mais ce n’est pas donné à tout le monde… civil ou politique.
@ Jabiru
« Jupiter est en chute libre ! »
Pas étonnant. Les Français sont déroutés par ce Président, entre ses boutades méprisantes et clivantes telles « gens de rien » en opposition aux « premiers de cordée », ses airs bravaches « qu’ils viennent me chercher », sa communication permanente un coup à gauche un coup à droite, ses réformes pour donner aux uns en retirant aux autres, et la cerise sur le gâteau : l’affaire Benalla.
Il lui faudra à la rentrée reprendre de la hauteur pour rassembler tous les Français et enclencher des réformes qui ne soient pas du pipeau. Il ne suffira plus d’une communication débordante, il va falloir des résultats.
Un exemple de ce jour : Mme Buzyn est allée visiter le SAMU social à Nîmes pendant la canicule. C’est bien mais il aurait mieux valu anticiper le manque de moyens (médecins, urgentistes, lits, brancards, matériel…) à l’hôpital, aux urgences et même en ville. Il y a un moment ou la communication n’est plus crédible face au vide.
Les réformes ne pourront éternellement passer par des suppressions de postes. On voit les résultats à la SNCF et les pannes successives, à la RATP avec des pannes dues à la chaleur, avec Air France où on manque de pilotes, de personnels au sol et même d’avions. Il y a un moment où les réformes doivent être globales et non superficielles. Il arrive un moment où ça casse.
Qu’on le veuille ou non il y aura un avant et un après cette triste affaire. De même il devra mettre un peu d’ordre dans le parti qu’il a créé car depuis quelque temps la société civile montre de manière aiguë ses limites en politique. Il y a tout de même un certain niveau, une certaine classe à respecter… puisqu’en même temps il déconsidère tant de Français qui n’ont pas réussi (selon ses critères).
Dur à suivre Jupiter… un dieu descendu de son piédestal.
« La parole, la liberté d’expression… » (PB).
J’ai la nette impression que l’on régresse, que des interdits, j’avais bien compris que le député de LFI faisait le même type de gestuelle que lors d’une conversation où l’on mime un violoniste ou un joueur de flûte pour signifier le « cause toujours tu m’intéresses ».
Cela est bien jeune, potache, enfin quoi de l’amusement…
Tout de suite c’est la catastrophe, le crime odieux, vous êtes porté au banc de la société, cela fait le tour des médias ; demain mais quelle tristesse ! Plus personne ne va oser dire qu’elle ou qu’il a de beaux yeux…
Les barbelés se déroulent peu à peu, la bêtise ne fait que fournir la main-d’œuvre et ce n’est pas fini.
@ Noblejoué
Il me souvient que vous nous avez déjà parlé de votre confidente et du septième ciel de compréhension où elle vous élève et qui vous en rend amoureux, sans que vous l’avouiez autrement que par litote, au cas où votre confidente jouerait ici un personnage complémentaire de l’énigme que vous nous proposez avec le vôtre, ce que j’énonce respectueusement, eu égard à la qualité de vos interventions, et souvent à leur originalité.
Je relève ce que vous dites du conseil.
Aux obsèques d’une grande amie auxquelles j’ai assisté récemment au cimetière du Père-Lachaise, sa nièce disait avec attendrissement qu’elle demandait souvent des conseils qu’elle était incapable de suivre, elle était beaucoup trop indépendante pour cela. Elle était d’une époque où une âme comme la sienne se devait d’avoir un directeur spirituel, toute artiste qu’elle fût. Comme je me reconnaissais dans cette profession d’indépendance, j’échangeais avec sa nièce sur ce trait de caractère. « Ne pas suivre un conseil que l’on a demandé n’a rien de répréhensible. Exposer le problème devant le conseilleur permet de débroussailler le terrain. Et bien médiocre est l’écoutant qui, sans avoir apporté la solution susceptible de nous convenir, n’a pas dégagé un horizon à nos yeux égarés par la situation labyrinthique. »
La direction spirituelle assoupit les consciences gouroutisées. Mais il n’y a pas de plus belle réalité que l’accompagnement. Accompagner fidèlement, sur la durée, quelqu’un à qui on ne demande pas de nous écouter, encore moins de nous obéir, l’accompagner dans l’épreuve, durer dans cet accompagnement, voilà qui est utile et de quoi nous pouvons être fiers si nous y persévérons. Seuls devraient s’autoriser à conseiller ceux qui savent ou au moins s’efforcent d’accompagner.
@ genau
J’ai rarement vu un style d’écriture aussi ampoulé jusqu’à l’absurde et donc autant prétentieux.
Franchement dans le genre vous faites fort.
Vous parlez comme ça à la caissière quand vous faites vos courses au supermarché du coin ? Pourquoi ne parlez-vous pas normalement ? Vous vous prenez pour un poète ? Vraiment ? Soyons sérieux.
En tant que musicien je vais vous donner un conseil amical. Dites ce que vous avez à dire simplement et ensuite quand vous aurez assez pratiqué la simplicité vous pourrez vous essayer à la poésie.
A moins que vous ne soyez un débutant dans la pratique de votre « instrument » et donc là, il est normal que vous en fassiez des tonnes pour cacher votre manque de maîtrise.
@ Ahmed Berkani
Merci pour votre appréciation sur mes blogs personnels. Pour ce problème de commentaires impostables dont la raison technique m’échappe, n’hésitez pas à prendre contact avec moi via mon adresse courriel que vous a communiquée Madame Bilger.
@ Ahmed Berkani | 02 août 2018 à 17:27
Vous avez fait un mastère en éloge empoisonné ? Toutes mes félicitations, vous méritez amplement votre diplôme.
Concernant Bernanos, je ne suis pas assez familier de son oeuvre, et je le regrette.
Maintenant, pour vos suppositions absurdes à base de divination de pensées, de fausse modestie et de racisme à rebours… Je les laisse là, la ficelle est vraiment trop grosse.
Cher genau, je suis content de vous relire ici. Et ne soyez pas navré de m’avoir interpellé, au contraire. Je partage bien évidemment votre avis sur cette question — même si je n’en ai pas l’air.
Je voudrais, puisque je suis sur le sujet, apporter une précision : le petit pamphlet de Marcel Jouhandeau que je visais, et où l’on peut voir l’élève Jouhandeau reprocher en substance au maître Brunschvicg de mêler à la « pure langue française » du frelaté israélite, ce livre a été renié par son auteur, et il serait malhonnête de le considérer comme faisant partie de l’œuvre de l’auteur des Chroniques maritales et de Chaminadour.
Son intérêt, son principal intérêt est qu’il exprime une opinion qui, sans être aujourd’hui largement partagée, existe et reste assez fréquente dans certains milieux.
@ Julien WEINZAEPFLEN
Quand j’étais enfant, je demandais des conseils à ma mère. Pas parce que j’en avais besoin, là, pour faire provision. Je n’avais jamais, jamais assez d’histoires non plus – comme de vitesse en voiture.
Je ne crois et n’espère pas aimer, en tout cas au sens habituel, non que je sois sans amis, mais parce que ce que j’ai vu de l’amour, en général, m’en a dégoûté pour moi si je ne veux pas déchoir les autres de ce qui fait sens et joie pour eux.
Quand je dis du bien de ma confidente, c’est très vrai, mais cela n’approche pas de ce que je ressens pour ma mère et l’amour, avec grands trémolos, m’a paru en général si cache-misère à tant de choses que je me suis promis de ne jamais aimer.
Je crois qu’on peut aimer d’autre manière, entre autre d’amitié ses amis. Mais on peut attraper froid sans le vouloir, sans s’en rendre compte, sans se l’avouer, tout est possible dans la vie. Après un choc, parce qu’on n’a jamais eu une amitié si belle, qu’on risque peut-être par là de gâcher ?
De toute façon, j’ai toute confiance en ma confidente, il en sera comme elle voudra, tout ce qu’elle fait est toujours dans l’intérêt de tous. Mais je ne crois pas avoir de chance, si on veut parler probabilités, elle avait sa vie avant de me connaître, et avec de telles qualités, je ne la vois pas aimer en vain même si avec sa modestie elle prétend que je l’idéalise. Dans ce dernier cas, j’éprouve de la reconnaissance pour sa franchise : et elle ne perd rien au change.
Quoi qu’il en soit, je lui fais confiance, quand tant de gens me surprennent encore par leur injustice, grossièreté et bêtise, tout ce qu’elle fait ressort du contraire avec beaucoup de style… J’ai, au fond, sans doute eu tort d’en parler, mais je me sens, sauf en état de concentration, si triste que l’évoquer me rend à la lumière.
Quant au mystère, oui, c’est, à mon avis ce qui permet la liberté, je n’ai pas pris de pseudonyme pour ne pas être libre, et puis je me permets un exercice de style qui de plus correspond à quelque chose d’assez profond en moi, si je ne peux en dire plus.
Ma confidente me donne des conseils pour un projet assez lointain dont je ne veux pas parler, mais comme elle fait les choses à fond, de psychologie, peut-être de direction spirituelle… Non au sens religieux, nous n’avons pas de religion, mais au sens de pardonner aux autres, montrer moins de méfiance, ne pas mépriser les méprisables.
Conseils pratiques, d’usage du monde, d’un peu tout, en fait, mais sans lourdeur, elle me fait rire par son humour, son esprit sans méchanceté, sa façon de tout deviner, sa grâce et son courage, qui déclenche chez moi cette espèce de rire approbateur dont j’ai entendu parler mais rarement pratiqué ou vu dans la vie car qu’est-ce qui pourrait bien l’inspirer ?
Bref, elle a une façon d’être qui fait tout passer, mais ce n’est pas une ruse mais une manière d’être. Elle est honnête, elle ne rehausse pas faussement ce qui ne doit pas l’être. Sans idée, je veux dire sans affiliation à une religion ou un dogme philosophique, elle n’est pas contre celle de refuser la mort ou d’augmenter ses capacités, en tout cas de ne pas jouer à qui perd gagne, que je lui présente…
En fait, elle ne supporte pas le radotage, enfin façon de parler, elle endure des gens et de ses amis en particulier, mais la recherche d’idées lui est très bienvenue si elle est tout aussi ouverte aux arts ou à la nature.
Elle m’aide pour mon estime de soi aussi, alors, il est en tout cas sûr que je l’admire comme je ne l’ai jamais fait de proche sauf ma mère et d’ailleurs de quiconque, que je ressens beaucoup de gratitude et une grande amitié, et que sans chercher plus douteux et qui me remette en question, cela me semble en soi déjà suffire à euphoriser.
Certains expriment du ressentiment, y compris moi, pourquoi pas la gratitude ? J’ai toujours pensé, l’expression n’est pas de moi, que le monde est plein de démons et de merveilles.
Entre deux démons à trucider, j’ai peut-être le droit d’évoquer les merveilles ? Mais en fait, peut-être vaut-il mieux pas… Déjà quelqu’un proposait de l’inviter ici comme si elle n’avait pas autre chose à faire et si cela ne risquait de l’exposer aux coups. Il y a les dénigreurs et les fouineurs compulsifs.
Quelle faune ! Et moi, je suis le tigre de Sibérie, plus rancunier qu’un chat, démesuré en ses ambitions, n’ayant jamais abdiqué face aux humains comme moi face à tout ce qui nous détruit, que ce soit ou non la faute d’un dieu… Rusé, oh, oui, rusé, et qui fait si peur en ses attaques que les gens ont l’impression de subir un tremblement de terre. Le chat, le tigre de Sibérie dont je conseille ardemment l’ouvrage éponyme de John Vaillant, et le corbeau sont mes trois animaux fétiches.
Pour conseiller, il faut, vous avez raison, accompagner, mais on n’est pas obligé de conseiller évidemment… J’avais besoin d’expertise dans un domaine bien précis, et j’ai le reste en prime, d’autant que ce serait plus ou moins lié. Mais moi, même si vous avez la grâce de dire que ce que j’écris n’est pas bête et si j’atteignais le niveau extrême que je vise, je ne me risquerais plus à tendre une main à qui se plaint de se noyer.
Qu’on me demande bien explicitement de le faire, et encore ! En plus, je dis tout de suite ne rien savoir et avoir d’idée sur rien, c’est plus sûr. Il n’y a aucune raison que les gens poussent la porte, mais en plus, sécurité, elle est fermée, close et bien close… J’espère que pour l’amour et pour le je me projette et offre ce que j’aurais aimé recevoir sans avoir à le demander vu que je déteste faire le premier pas, je m’en tiendrai à ma résolution… Prudence.
Il est dangereux d’être obligeant, comme quand on se demande si on doit se lever ou non pour une personne âgée, ne pas le faire est prolonger une sorte de torture physique pour le senior, mais céder une place à un vieux qui ne pense pas l’être un camouflet… Cela oblige à observer, mais la personne peut croire qu’on veut voler son sac comme quand je relevais quelqu’un de terre et pensais chercher son sac au lieu que l’y laisser quêter, ce qui risquait de provoquer un second écroulement. J’avais bien envie de demander à quelqu’un d’autre de s’en occuper, mais j’aurais pu penser être responsable en cas de mauvaise conduite du renfort.
J’espère que c’est moins fastidieux à lire qu’à vivre, mais cela me semble illustrer le propos.
Merci d’avoir dit être intéressée par les miens, cela me console des attaques que j’essuie.
J’ai d’abord parlé de moi, et toujours moi, moi… Cela montre ma franchise. Mais je m’intéresse à ce que vous dites, et notamment sur la direction spirituelle pour mieux comprendre certaines personnes.
Il m’intéresserait que vous développiez, mais n’y êtes, bien évidemment, absolument pas obligé.
@ Wil
Que ce soit au sujet de 1789 ou face à genau, vous vous prenez pour le peuple alors que vous n’êtes que la foule.
@ Wil | 02 août 2018 à 23:24
« La simplicité ne précède pas la complexité, elle la suit. »
Et ce n’est pas un philosophe qui l’a dit, mais un scientifique, Alan Jay Perlis, informaticien de son état. Il est vrai qu’à un certain niveau, science, poésie et musique font cause commune.
Quoi de plus simple, en apparence :
http://strangepaths.com/canon-1-a-2-2/2009/01/18/fr/
@ Ahmed Berkani 2 août 18h35
Vous écrivez :
« Citer c’est avoir pensé, en lisant. On ne citera jamais assez. Et quand on pense, on cite, par la force des choses — ne serait-ce que parce qu’on n’est pas le premier à penser ce qu’on pense. La citation est d’abord et avant tout une manifestation de l’admiration, une louange, mais aussi une marque d’humilité, de filiation avouée et proclamée, de reconnaissance. »
Il faut avoir beaucoup lu, beaucoup pensé, beaucoup compris, pour être à même d’écrire cela.
Je me réjouis de vos interventions sur le blog de Philippe Bilger. Noblesse, élévation, clairvoyance, vraie culture y sont les bienvenues.
@ Giuseppe
BONJOUR !
Je dois vous dire que je suis très souvent en harmonie avec vos propos. Profondément. C’est un vrai plaisir pour moi de vous lire. Vraiment. Mais j’interviens très peu – pour le moment pas du tout – même si l’envie ne manque pas. Je ne trouve pas intérêt à me mesurer à tant d’ego hypertrophiés. D’autres sont de tels intellectuels… leurs propos me dépassent de trois coudées (je blague !), je préfère les laisser dans leur propre mélasse, ils s’y trouvent tellement bien tout seuls. Mais vous et votre cher voisin possédez ce que j’appellerais une certaine sagesse (oui oui), vous détonnez un peu en fait (c’est un compliment, vous l’avez bien compris 🙂 Moi je reste silencieux (j’aime) et puis, il fait tellement chaud…
Merci beaucoup pour votre belle invitation. Je m’en vais de mon côté vers les collines de Toscane qui nous offrent un spectacle de toute beauté à chaque tournant. Quelle merveille ! Et les pâtes ! (et les tomates et les truffes qui viennent du jardin qui jouxte le petit restaurant de Volpaia). Je ne vous parle pas du Chianti Classico qui va avec, bien évidemment. Le tout avec toute la famille réunie, enfants et petits-enfants, le dernier a 5 semaines :-)))
Voilà cher Giuseppe.
Ah… un dernier mot concernant George Steiner objet du billet suivant de notre hôte. Dans son formidable livre « Errata » (lu plusieurs fois) il parle avec une modestie remarquable de quatre de ses élèves qui un jour « ont compté parmi mes maîtres. Qu’ils en soient remerciés » écrit-il. Quel bel exemple de modestie, d’humilité. D’aucuns devraient prendre exemple… je n’oserais pas préciser à qui je pense (ouh la la).
Portez-vous bien cher Giuseppe, et votre voisin aussi. N’oubliez pas de le saluer chaleureusement pour moi. j’y tiens beaucoup.
@ Michelle D-LEROY 02 août 2018 à 20:00
La crise de juillet a mis en évidence un gouvernement inapte pour affronter la tempête mais c’est d’abord au niveau de de la présidence de la République qu’il est urgent de remanier le dispositif.
Collomb, Castaner et Nyssen sont sur un siège éjectable et on ne voit pas bien à quoi sert Hulot qui reste bien taisant.
Quand une entreprise va mal on dégage l’équipe de direction.
C’est à Jupiter d’abord de se remettre en question et d’éliminer les maillons faibles s’il veut retrouver la confiance de ceux qui l’ont aidé à monter sur le trône.
@ Hope | 03 août 2018 à 09:46
J’adore l’Italie, partis pour le Tyrol nous avons posé nos valises à Turin et sommes rentrés par la côte et Vintimille.
Lors d’échanges musicaux – je n’y étais pas, je travaillais beaucoup à l’époque – nous avons reçu une hôte et ses pâtes carbonara à damner un saint. J’ai toujours aimé les pâtes.
Nous sortions avec les oreilles rouges des restaurants, et parfois très volubiles, l’Italie est magnifique. Nous devons y retourner, ils fabriquent les plus beaux accordéons de concert du monde, les plus beaux vélos aussi… que voulez-vous le plaisir parfois de se faire plaisir, la vie est belle surtout quand on a la santé.
Alors bon séjour, l’affaire Benalla j’espère ne troublera pas votre séjour, « hé petit, boire ou conduire il faut choisir, et manger pour le plaisir, té… ».
Belle journée.
@ Hope | 03 août 2018 à 09:46
« Quel bel exemple de modestie, d’humilité. D’aucuns devraient prendre exemple… je n’oserais pas préciser à qui je pense (ouh la la). »
Allez, ce sont les vacances laissons-nous aller.
Le PDG qui m’a embauché pour seul diplôme m’a demandé d’être curieux – la saine curiosité bien sûr.
Une quarantaine d’années plus loin, dans certaines réunions d’anciens, il était comme au premier jour de notre rencontre, il a suivi les évolutions des uns et des autres, nous avons été très fiers de ce qu’il nous avait appris et de ce qu’il nous avait apporté, il était lui aussi très curieux – une culture énorme – et pourtant il était à l’écoute de ceux qui lui avaient succédé.
Il n’était pas destiné au métier de PDG, il a pris la suite comme on dit, de roturiers il a fait des « seigneurs » avec tout ce que cela comporte d’humilité et de courage, c’est un grand mot mais il est un grand personnage.
Il connaissait la vie et les hommes plus que quiconque, toute la génération qu’il a embauchée, nous lui sommes restés fidèles par l’esprit.
J’ai eu un jeune bac S dans le même sillage il y a quelques années, je suis heureux de sa réussite – il se cherchait -, nous nous sommes revus il avait bien grandi, d’autres aussi dont nous nous sommes occupés, sa mère m’a remercié de ce que nous avions fait, forcément c’est plus marquant.
Euh… Je me suis égaré, « hypertrophiés », vous avez sans aucun doute raison, j’ai toujours adoré la réplique de Flambeau dans l’Aiglon d’Edmond Rostand, elle fait garder les pieds sur terre : « Nous qui marchions fourbus, blessés, crottés, malades, Sans espoir de duchés ni de dotations ».
Beaucoup devraient apprendre à marcher alors qu’ils ne savent pas courir.
Le Chianti comme a dit duvent, à profusion mais sans excès, mon voisin est très touché, nous sommes des gens simples.
@ Patrice Charoulet
@ Ahmed Berkani
Eh non, camarades ! Souffler n’est pas jouer et citer n’est pas penser. On est toujours le premier à penser ce que l’on pense de la manière dont on le pense. Si la citation est un exercice d' »admiration », de « louange » et d' »humilité », c’est un tombeau. La culture (non le patrimoine culturel, mais la culture de soi et de son jardin intérieur) est l’art des rapprochements. Lire n’est qu’accumuler du matériel susceptible de nous aider à penser si on sait le mettre en contexte, en rapport ou en diachronie, ce que vous n’avez pas fait, Patrice, dans le commentaire où vous avez déversé tout ce que vous aviez en magasin sur la conversation sans choisir les morceaux qui s’accordaient au billet de notre hôte, dont vous vouliez défendre l’esprit, qui était le silence de la vanité au bénéfice de l’écoute et du dialogue.
Je me rappellerai toujours ce premier cours de ma professeur de français de première. Elle prit notre classe à témoin : « Il y a certainement parmi vous des gens plus intelligents que moi, mais il n’y en a pas de plus instruits, car j’ai lu plus que vous tous. » Cette professeur nous humiliait de façon pédagogique en nous mettant le doigt sur la différence qu’il y a entre lire et comprendre, ou connaître les codes et passer du codage au langage, de la programmation à la programmation de sa pensée. J’ai souvent ressenti que je n’écrivais jamais si bien que quand je n’avais pas lu. La culture n’est qu’un arbitraire de contenu et de formes. Sollers a réalisé le canular d’envoyer Les Illuminations de Rimbaud à une vingtaine d’éditeurs qui les ont toutes refusées.
@ Noblejoué
Je serais bien en peine de vous parler de direction spirituelle, attendu que je ne suis pas plus capable que mon ami de confier mon âme à un directeur. On parle aujourd’hui d’accompagnateur et non plus de directeur spirituel. Je peux seulement exprimer les grands écarts suivants:
– L’Imitation de Jésus-Christ disait qu’il fallait obéir à ses supérieurs pour avoir sa conscience en paix, quand bien même leurs conseils viendraient la contrarier.
– L’histoire de l’Église a accordé l’infaillibilité au successeur de Pierre. Or le premier pape prononça devant le Sanhédrin où il comparaissait : « Il vaut mieux obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes ».
– L’homme a été laissé à son conseil. L’autre est un miroir devant les points aveugles de qui nous confrontons nos propres obscurités dans l’espoir que la raison, qui pourrait se définir comme la somme de nos points d’accord et de nos lumières convergentes, fasse le départ de nos égarements. « On » passe souvent pour le pronom imbécile, mais la raison n’est qu’un vaste « on ». Ce n’est pas dire que la raison soit imbécile. Mais pour que l’imbécillité diminue, il faut une intelligence collective, même si le génie est presque toujours individuel.
@ Robert Marchenoir
Décidément, Monsieur Marchenoir, vous m’intéressez beaucoup. Mais maintenant j’ai en effet peur de ne pas vous comprendre.
Il n’y aurait donc, à vous entendre, que deux camps entre lesquels se partagerait l’humanité : le camp des racistes d’un côté et celui des racistes à rebours de l’autre (comme dans l’électromagnétisme avec les inducteurs et les induits, qui deviennent eux-mêmes inducteurs, voire auto-inducteurs !) Ce qui, en passant, sous-entend que la destinée de celui qui est haï est de haïr à son tour (peut-être doublement), qu’il y a ainsi comme une fatalité d’enfermement dans la surenchère.
Il y a une vie en dehors de la haine, savez-vous ? La fraternité n’est pas un vain mot, l’intérêt pour son semblable peut être sincère. Sans aller jusqu’à citer la phrase de Saint-Exupéry que tout le monde cite — vous savez celle de la différence qui enrichit, etc. —, sans aller jusque-là il m’a toujours semblé qu’il y avait plus à gagner dans la bienveillance qu’à perdre. Je suis incapable de me défendre contre une certaine tendresse qui m’envahit malgré moi dès que mes regards tombent sur un semblable, sur un frère en humanité. Nous partageons tout de même la même condition, la même terrible précarité nous tient suspendus au-dessus du vide.
Si la religion ne mène pas toujours à cet état de disponibilité, d’accueil, c’est mon expérience qu’un peu de philosophie y conduit tôt ou tard. Pour peu que le dogmatisme politique (ou religieux d’ailleurs), disons quelques idées fixes, ne viennent pas inopportunément se mettre pas en travers du chemin (de l’âme).
Et Dieu sait si j’aime les idées fixes.
Et incidemment encore, avez-vous une explication « scientifique » à la composition raciale de la dernière fournée de médaillés Fileds de mathématiques (un Français, un Italien, un Iranien, un Indien) ? Ai-je besoin de rappeler ici la maîtrise et la créativité quasi artistique qui sont nécessitées ici, dans une discipline qui est toute abstraite et se flatte de n’avoir pas le moindre lien avec le monde physique que nous connaissons ?
L’illusion est romantique de croire que nous sommes des précurseurs, alors que nous ne sommes que la somme de nos influences, le reconnaître est accéder au romanesque, seul à même de révéler que notre désir n’est pas autonome mais imitation, et que le « on » de la raison est mis en lumière par les génies qui savent dégager ces fondements de l’intelligence collective.
Ravi de vous relire, Julien.
@ Julien WEINZAEPFLEN, 03 août 2018 à 16:19
Pédagogiquement la remarque en apparence blessante de votre professeur se tient : c’était un aiguillon pour vous faire lire voilà tout. Et, quoi qu’on dise, il faut lire.
Je crois que je ne pourrais pas me passer de toutes les admirations qui m’habitent, et pourtant je n’ai pas l’impression d’être mort — et si je le suis, je ne peux pas l’être plus que tous ces gens que je vois autour de moi — et qui ne lisent pas, qui n’ont pas de culture.
Quand je n’ai pas lu, tout ce que je puis écrire est insapide, et est détruit aussitôt. Quand j’ai lu, j’ai pendant la durée qui suit la lecture tout d’un coup l’impression euphorisante d’être intelligent. Mes doigts virevoltent sur le clavier et si c’est écrit de premier jet, les phrases qui se composent alors d’elles-mêmes me laissent en général une moindre impression d’insatisfaction.
Rien de plus agréable chez moi ni de plus fécond que d’écrire « sous influence », c’est-à-dire à l’ombre de quelque figure géante qui intimide.
@ Julien WEINZAEPFLEN
« Je serais bien en peine de vous parler de direction spirituelle, attendu que je ne suis pas plus capable que mon ami de confier mon âme à un directeur. »
Comme vous avez raison !
Je suis juste sensible à ce genre de problème, liberté, sens, religion et autre domaines liés.
Beaucoup moins par l’oeuvre sauve-t-elle l’homme, l’homme condamne-t-il l’oeuvre ? C’est une question de goût, certains ne mangent pas de poissons par peur des arêtes, d’autres si ; c’est la même sensibilité ou non au pur et à l’impur, qui peut aller loin, jusqu’à condamner le langage.
Or si je m’intéresse au sens comme un brahmane, je n’ai ni leur obsession du pur et de l’impur qu’on voit aussi dans les prescriptions du judaïsme, ni la fascination de l’ordure corporelle ou morale comme on le voit notamment dans Les fleurs du mal.
C’est l’injustice qui est impure.
Non seulement je ne dois pas être injuste, mais il me faut gravir l’Everest, misère ! Ma confidente a comme amis des gens qui se mettent la barre assez haut, d’après ce qu’elle semble dire, mais comme elle a le sens du devoir, on peut dire que qui se ressemble s’assemble. Et puis elle donne joie et courage, alors ces histoires de pur et d’impur semblent bizarre, comme se dire, je suis bien car je suis non contaminable par le mal, ou je suis bien car aux êtres purs, tout est pur.
Or ce n’est ni bien ni mal, c’est une question de tempérament… Et la société doit autant condamner les criminels que sauver leur oeuvre. L’un ne condamne pas l’autre, l’autre ne sauve pas son revers. Si je voulais prendre le langage des croyants, je dirais que le créateur a une âme, et l’oeuvre, une autre, comme le méditant et son tulpa, si on y croit.
@ Ahmed Berkani | 03 août 2018 à 17:07
« Il n’y aurait donc, à vous entendre, que deux camps entre lesquels se partagerait l’humanité : le camp des racistes d’un côté et celui des racistes à rebours de l’autre. »
Non. Ça, c’est vous qui le dites. Veuillez cesser de m’attribuer vos idées, ou de m’en inventer d’autres qui n’existent que dans votre imagination.
« Il y a une vie en dehors de la haine, savez-vous ? »
Assertion parfaitement déplacée. Non pertinente. N’ayant rien à voir avec la choucroute. Un peu comme si je disais, en réponse à votre commentaire : les oeufs durs, il faut les cuire cinq minutes.
Je crois bien n’avoir jamais pris la peine, jusqu’à présent, de répondre à vos accusations diffamatoires tournant autour du « racisme ». Je vais donc le faire, puisque vous insistez.
Mais pour commencer, puisque vous êtes un littéraire, vous devez connaître l’importance du mot juste. Je vais donc vous demander de me dire ce que vous entendez par « racisme ». Vous conviendrez sans peine qu’on ne peut pas discuter (ne parlons pas de « haïr » ou « d’aimer ») si l’on n’est pas d’accord sur le sens des mots.
« Et incidemment encore, avez-vous une explication ‘scientifique’ à la composition raciale de la dernière fournée de médaillés Fields de mathématiques (un Français, un Italien, un Iranien, un Indien) ? »
Votre question suppose que ce palmarès est absolument invraisemblable, qu’il ne peut pas exister à moins d’avoir été truqué.
A moi, donc, de vous poser une question : pourquoi donc auriez-vous besoin d’une explication scientifique au dernier palmarès de la médaille Fields ? Pourquoi n’admettez-vous pas simplement que ces nominations sont méritées, honnêtes et loyales ?
@ Robert Marchenoir, 03 août 2018 à 19:17
Alors nous sommes d’accord sur tout, nous pensons exactement la même chose sur cette question au moins, et nous tombons même d’accord sur la nécessité du mot juste. Ce qui confirme bien que je ne vous comprenais pas, et tendrait à accréditer la thèse exposée dans le pamphlet de Jouhandeau : je n’étais pas en position de vous entendre. L’incident est clos, si tant est qu’il y ait eu un incident.
@ Tipaza
Très intéressant ce lien sur Bach et la vidéo.
« Il est vrai qu’à un certain niveau, science, poésie et musique font cause commune. »
Au niveau du génie, on ne peut plus faire de différence entre technique et art parce qu’il deviennent un et indivisible.
Par exemple,Yngwie J. Malmsteen, « le Paganini de la guitare électrique », en 85 il avait 22 ans donc c’était un gamin et il a révolutionné la musique rock. Qu’on l’aime ou qu’on le déteste pour son « shredding » (façon de jouer très vite pour résumer), c’est souvent le cas à cause de sa technique hallucinante faisant de la plupart des autres de médiocres jaloux, il faut reconnaître un musicien génial. Après lui, plus rien n’a été pareil dans le rock.
Il fait partie des cinq plus grands guitaristes de l’histoire du rock.
https://www.youtube.com/watch?v=CvKqxNea9iA
Pourquoi je parle de lui ?
Yngwie J. Malmsteen est la preuve vivante que la virtuosité, quel que soit le domaine, après avoir ébahi les foules devient ennuyeuse à la longue si on ne redescend pas vers la simplicité. Il n’est toujours pas redescendu et continue même sa course vers le sommet de la vitesse si je puis dire. C’est dommage.
De toutes façons, même le plus grand des génies devient ch***t après un certain temps.
Regardez, moi 😉
CQFD
@ Ahmed Berkani
Je crois que vous comprendrez mieux mon point de vue si vous lisez ceci, que je viens de publier à votre intention sur mon blog :
La chair est gaie, non lasse, je n’ai lu aucun livre.
https://etudestorrentielles.blogspot.com/2018/08/par-manque-de-style.html
Si vous avez vraiment faim de lecture, j’y ajoute ceci :
etudestorrentielles.blogspot.com/2010/04/les-trois-fonctions-de-la-culture.html
Au-delà du courage qu’il faut pour lire ma prose qui n’est pas toujours des plus fluides, je vous souhaite d’y trouver de l’intérêt.
@ Robert Marchenoir | 03 août 2018 à 19:17
Bravo, imparable. Du Sun Tzu.
@ Ahmed Berkani | 03 août 2018 à 20:11
Vous me frustrez. Je vais jouer les jamais contents, mais vous clôturez le débat beaucoup trop tôt à mon goût. Non seulement parce que vous me privez d’un petit tour de chauffe polémique que j’ai largement mérité, reconnaissez-le, mais surtout parce que j’avais cru sentir, chez vous, du répondant.
Je ne m’aventurerais certainement pas, à ce stade, à dire que nous pensons la même chose, ainsi que vous le faites. Vous n’avez même pas répondu à ma question d’ouverture, celle précisement à laquelle tant « d’anti-racistes » évitent soigneusement de répondre : qu’entendez-vous, exactement, par racisme ?
@ Ahmed Berkani
« Pédagogiquement la remarque en apparence blessante de votre professeur se tient : c’était un aiguillon pour vous faire lire voilà tout. Et, quoi qu’on dise, il faut lire. »
Je connais quelqu’un qui lit le moins possible, étant plutôt chiffres que lettres, et peu de livres, plus foot, course à pied, marche et billard qui n’en a pas moins intelligence et courage voire, par la radio et les gens qu’il fréquente, pas mal d’informations, réfléchi et doté du sens de l’humour.
Et qui a été éloigné de la lecture par un milieu où on lui disait de lire comme si c’était une corvée voire dans ses études quelques livres dont l’intérêt ne lui était pas plus apparu qu’à moi.
Se moquer du client ou lui proposer un mauvais plat voire les deux peut couper l’appétit.
L’enseignement par le mépris est mauvais, il fait du professeur un obstacle, un scandale pour ses élèves comme d’ailleurs certaines méthodes type globale pour apprendre à lire ou certains parents avec leurs enfants qui n’aiment pas leur fils et filles, parfois en rivalisant avec eux, si certains qui les aiment commettent ce tort.
Il ne faut pas encourager le mal mais louer ceux qui n’auront pas su le surmonter et encourager les autres.
@ Robert Marchenoir | 04 août 2018 à 01:47
« qu’entendez-vous, exactement, par racisme ? »
M’sieur, M’sieur je peux répondre, bien que la question ne me soit pas posée.
Le racisme c’est aimer les autres moins que soi-même, alors qu’on devrait les aimer plus, beaucoup plus
Déjà la formule : »Aimez-vous les un les autres » c’est du racisme car elle ne dit pas qu’il faut aimer les autres, les non-blancs, ceux qui étaient loin et qui sont de plus en plus près, les aimer plus que les uns pâles et tellement blancs qu’ils cherchent à ne plus l’être pendant l’été, espérant être aimés autant que les autres.
Je me demande si j’ai été clair ?
@ Noblejoué | 02 août 2018 à 18:17
J’avais associé votre nom à celui de Yama… etc. sans aucune arrière-pensée – un peu le CC d’une messagerie, parce que vous lui répondiez me semble-t-il.
Je vois au passage que vous parlez le Julien W. ce dont je vous félicite, je n’ai jamais réussi à le traduire… En fait je m’égare je vous ai interrompu alors qu’il n’y avait pas matière.
« On ne m’enterrera pas quand je respire encore sous du béton. »
En l’occurrence vous pourrez intenter un procès au jeune petit bétonnier, car à ce niveau-là il y a toujours un os dans la formule, pour non conformité.
Allez, je vous laisse poursuivre, et navré de vous avoir coupé.
@ Giuseppe
J’ai pris le coup pour moi, mais d’un autre côté, on peut toujours se tromper.
Pour compenser.
1 Des vertus du béton :
https://architectona.wordpress.com/histoire-de-larchitecture/21-2/
2 Merci de me dire que je saisis le langage de quelqu’un, j’ai comme rêve de comprendre le langage de tous, à l’image de l’un de mes héros de bande dessinée favori, Mort Cinder :
https://www.hubertybreyne.com/fr/breccia-alberto/planche-originale/mort-cinder-la-tour-de-babel-planche-16
3 Pour reconnaître votre côté cool :
https://www.youtube.com/watch?v=_sI_Ps7JSEk
@ Noblejoué | 05 août 2018 à 01:54
A la bonne heure !
Une des plus belles merveilles du monde à mes yeux, est la Sagrada Familia à Barcelone, vous seriez surpris de savoir comment elle est construite. Je ne me lasserai jamais d’y aller et de la descendre par l’escalier hélicoïdal.
Un reportage est passé dernièrement à voir et revoir sans modération.
J’adore buller en écoutant Radio Swiss Jazz en ligne, ce sont des standards agréables loin du jazz parfois impénétrable des spécialistes, j’aime tout.
@ Giuseppe | 05 août 2018 à 22:23
J’ai essayé de voir la Sagrada familia en replay mais ça ne marchait pas, dit l’ordi, peut-être parce que trop de gens la regarderait : consolation !
Avant le 10 septembre, je n’écoutais pas de musique sur Internet, mais curieusement, depuis que je le fais, je n’avais pas pensé à l’option radio. J’ai donc mis votre fréquence dans mes favoris, ainsi que la radio que j’aurais dû y flanquer depuis un bon bout de temps, une celte !
Parce que toute choses égales par ailleurs et sans prétendre à une expertise, et d’ailleurs en rien, je serais plutôt celte.
Grâce à vous j’ai réparé cet oubli, avec une radio de jazz, en prime !
@ Noblejoué | 06 août 2018 à 16:51
Ici vous n’aurez que l’embarras du choix, toutes les radios, avec les programmes.
https://www.ecouter-en-direct.com
Pour les visites c’est par ici.
http://www.les-docus.com/tag/sagrada-familia/