Le masochisme n’est pas mon fort mais j’avoue jouir par avance des commentaires qui viendront me reprocher de traiter de sujets dérisoires, trop people, indignes du sérieux attendu de ce blog.
En effet, sous ce titre facile, je vais m’attacher à Stéphane Plaza (SP) et tenter d’analyser pourquoi dans un sondage il a été désigné comme « l’animateur préféré des Français » (Le Figaro Magazine TV).
Pour tout dire j’avais choisi d’en parler le 17 juin dans l’émission de Sud Radio Les Vraies Voix, qui, voulue par Patrick Roger son directeur général, est irremplaçable avec des débats mêlant autant que possible gravité, profondeur, questionnement et drôlerie.
On m’aurait dit que parfois, moi qui ne raffole pas de la plaisanterie ininterrompue, je serais frustré parce que me manqueraient boutades et ces adorables bêtises qui, je l’espère, ne font pas rire que ceux qui les profèrent, j’aurais été très étonné ! La mort de Jean-Louis Trintignant ayant évidemment bouleversé le programme, j’ai reporté SP au lendemain et ce hasard dramatique a bien fait les choses : j’aurais craint d’apparaître trop léger aux yeux des chroniqueurs présents.
Pour avoir rencontré, écouté SP, pour l’avoir vu dans son rôle médiatique comme au naturel, je n’ai eu aucun mal à comprendre pourquoi il plaît autant aux Français. Ceux-ci – et je pourrai élargir mon propos à la politique – placent au plus haut les personnalités chez lesquelles il n’existe aucune frontière entre ce qu’ils montrent à tous et ce qu’ils sont. Cette exigence de sincérité est tellement prioritaire, ce refus de l’hypocrisie est si décisif, qu’on éprouve de l’indulgence pour qui ne vous porte pas forcément vers les sommets de la pensée.
Peu importe car ce qu’on demande à un SP est qu’il vous offre ce qu’il sait faire de mieux dans les diverses activités professionnelles, médiatiques et artistiques où il excelle en restant absolument lui-même. Rien ne serait pire que d’éprouver du mépris pour ces talentueux irradiant de sympathie, sans la moindre vanité, ne se poussant pas du col, résistant au besoin de donner un avis sur tout, surtout sur ce qu’ils ne connaissent pas, jouant aux engagés. Alors qu’au contraire on ne peut s’empêcher de songer en les côtoyant qu’ils pourraient faire de « bons copains ».
Si ma référence à SP peut sembler un peu limitée, je pourrais développer la même argumentation, mais sur un autre registre, pour Jean-Jacques Goldman (JJG) qui demeure dans le classement JDD en tête des personnalités préférées par les Français. Non pas seulement parce qu’il est devenu si rare qu’il est désiré plus que tout autre mais surtout grâce à cette intuition collective que cet homme n’a jamais menti, pas plus dans sa vie de lumière que dans son existence discrète, et qu’il a su rester fidèle à lui-même partout et en toutes circonstances.
Comme il n’y a pas un SP pour la scène ou pour la ville, il n’y a jamais eu un JJG fabriqué pour la multitude ou inventé pour le retrait. Cette authenticité fondamentale signifie qu’il y a de la classe chez des êtres à première vue si dissemblables.
Il faut aller plus loin sans faire de l’un ou de l’autre d’artificiels emblèmes. Le drame de la politique aujourd’hui, et depuis tant d’années malheureusement, est qu’elle travestit, dissimule par tactique, tient un double langage, celui des coulisses et celui public, qu’elle exprime le fond de sa pensée quand peu l’écoutent et s’égare dans des circonlocutions et des banalités, pour se cacher, quand au contraire elle devrait faire l’honneur à tous de la vérité.
Le plus désolant est qu’une telle sincérité serait infiniment plus « rentable » que la comédie que les politiques de droite, de gauche et des extrêmes nous jouent : les citoyens attendent désespérément un homme ou une femme qui, surtout au plus haut niveau, ne tomberait plus dans le mensonge, aussi démocratique qu’on le présente.
Je ne me fais aucune illusion. Ce n’est pas demain que cette révolution plus morale et intellectuelle que politicienne se fera. Peu me chaut.
Ce qui compte est que chacun, dans nos vies, modestement, nous soyons à la hauteur et que rien de ce qui concerne la vérité, sous toutes ses latitudes, ne nous soit étranger.
Pour ceux qui, comme moi, ne connaissent pas Stéphane Plaza, il joue ce soir dans une série policière de France 3, « Meurtres à Figeac ».
Critique de Télé 7Jours : « Stéphane Plaza surprend agréablement par son jeu tout en sincérité, loin de ses clowneries habituelles. (sic)
Une preuve de plus que l’on ne peut pas plaire à tout le monde. 🙂
« Le plus désolant est qu’une telle sincérité serait infiniment plus rentable que la comédie que les politiques de droite, de gauche et des extrêmes nous jouent » (PB)
Ceux qui s’y sont essayé ont été bannis des médias du « service public » et rejetés par leurs amis (cf ce qu’a raconté Christine Kelly sur la participation à son émission du Satan sur pattes qu’était Z).
Il existe encore un blog, celui-ci, qui permet de s’épancher en gardant heureusement l’anonymat et en s’abstenant de toute dérive, car tout indique que la chasse à la vérité qui a débuté lors des « événements » du Stade de France n’est pas près de prendre fin ! Et les résistants seront bientôt punis.
Je n’ai lu que le début du billet.
C’est ce genre de billet qu’on attend de vous.
Surprenez-nous, lâchez-vous, on aime.
« L’animateur préféré des Français » (Les médias)
J’aimerais bien savoir quels sont les gens qui se cachent derrière ces comités se permettant de sélectionner sur des critères connus d’eux seuls des personnages le plus souvent tirés du monde du show-biz ou du sport spectacle pour décréter que M. Tartempion – que je ne connais ni d’Eve ni d’Adam – est supposé bénéficier de mon admiration sans réserve, plutôt que M. Duchemolle chercheur de talent, qui pourrait être nobélisable s’il avait l’échine politiquement plus conformiste.
Cher Philippe,
Votre texte sur Plaza comporte quelques lignes sur Jean-Jacques Goldman, auquel vous aviez déjà consacré ici un texte.
Serai-je hors sujet en signalant sur Facebook un texte écrit ce jour à Alain Souchon par Denis Moreau, qui fut reçu premier à l’agrégation de philosophie et qui a la particularité d’être un catholique pratiquant ? J’invite les heureux habitués de Facebook à lire ce texte et ses commentaires, dont le mien.Je ne sais toujours pas, à 77 ans, mettre de lien.
Sur Plaza, je ne sais qu’une chose : dans une émission de radio que j’ai honte de dire, c’est le participant le plus inculte, le plus ignorant, le plus bête du lot. Le meneur de jeu se plaît à le souligner sempiternellement. Il le garde, car c’est « l’animateur préféré des Français ». Il garde de même l’ancienne compagne de Hollande pour cette raison, l’ancienne allumeuse de DSK pour cette raison, la femme de BHL parce qu’elle est la femme de BLH, et trois personnes absolument nulles parce qu’elles ont, de notoriété publique, les mêmes orientations sexuelles que lui. Drôle de casting !
La vérité, la sincérité; on sent bien le frémissement, la prévision de l’abstention demain dimanche, la fatigue devant l’anarchie de l’information que la population ne peut plus discriminer et la criminalisation de l’opinion face aux enjeux avoués des politiques qui les conduisent sans égard pour l’opinion mais en se fiant aux appuis des ONG, électoralement intéressantes, et idéologiquement très minoritaires ou des profits sidérants des entreprises majors.
Divorce, dois-je me féliciter d’avoir prôné l’abstention ? Non, car mes propos n’intéressent personne, pas même moi, qui ne fonctionne que sur le principe de Figaro et non pas du Figaro.
L’humanité marche à la mort, même s’il restera quelques survivants, contaminés ou simples rescapés géographiques. Elle a fait plus de mal que 150M années de dinosaures qui n’ont jamais franchi, à ce qu’on sait, le niveau de constitution de l’intelligence.
Alors, se pose une question. Si le réglage fin du cosmos se joue à la 122° décimale de la constante de Planck, comment justifier sérieusement que l’homme, par ses émissions de CO2, puisse modifier le cours de l’évolution cosmique alors que la découverte la plus importante de l’histoire est celle du rayonnement fossile qui nous fait savoir que tout s’est joué dans les équilibres initiaux. Que notre activité soit néfaste, nous le savons, mais nos excès les plus monstrueux n’affecteront en rien la marche expansionniste de l’univers et à la limite, Stephen Jay Gould « Les Pierres truquées de Marrakech » l’a affirmé il y a déjà longtemps, la planète ne risque rien, c’est l’humanité qui risque la disparition et ça, ce n’est pas très grave.
Elle réussira peut-être à sauver quelques spécimens, comme les poulets de Bresse descendent peut-être des Epidexipteryx ou des ptérosaures (là, je doute).
L’univers a commencé, il finira et toutes les espèces qui enfreignent les règles de l’évolution, volens nolens, entre temps, disparaissent ou se dégradent. Le stupide confinement nous a fait sentir le « ouf » de soulagement poussé un court instant par le milieu naturel.
Les grandes responsabilités ne sont pas quantifiables: Vlad l’empaleur et Staline sont sur le même niveau d’inutilité. Ils n’obéissent à aucune loi cosmique, seulement comme des T-rex à un besoin de sang et de nourriture pathologique. Chacun de nous aussi.
Le rapport avec M. Plaza ? Aucun, merci.
Désolé de dire peut-être des sottises.
Bonjour Monsieur Bilger,
Stéphane Plaza est probablement un bon professionnel, mais surtout, il fait rêver les gens.
Jérôme Fourquet le décrit très bien dans son dernier livre (La France sous nos yeux)
Une grande majorité de Français regarde vers le modèle SP : la maison avec son petit jardin où l’on peut inviter les amis autour d’un barbecue (et/ou d’une piscine).
La classe moyenne en est l’archétype, même si les écarts se creusent (je renvoie au livre, passionnant et, si je puis me permettre, J. Fourquet mériterait un entretien).
JJG ne s’est pas montré à la télé pour donner des leçons de morale aux gueux
Serait-ce une raison de sa popularité ?
Stéphane Plaza j’ai regardé son émission à ses débuts à la télé. J’aimais bien le relooking des biens, la réalisation était très cheap – on est in ou on est out – mais les idées de ses décoratrices d’intérieur étaient intéressantes.
SP faisait déjà le clown, pas le blanc, le futé, non l’autre, l’auguste et je n’aimais pas ça du tout. Il jouait le maladroit, faisait semblant de trébucher, se vantait d’avoir deux mains gauches, regardait un marteau et se demandait comment ça marchait, que pouvait-on bien faire avec un engin pareil. C’était surjoué.
Vous aurez remarqué ces gens qui sont fiers de dire qu’ils ne comprennent rien aux règles du football. Mais comment peut-on être fier de ne rien comprendre au football ? On devrait aller se cacher, ou au moins se taire. Insupportable. S’il s’agissait des règles du cricket passe encore, mais le foot et simplement pour comprendre ce qui se passe (moi je n’aime pas la tournure de plus en plus utilisée : ce qu’il se passe, je n’en vois pas l’utilité, mais ça se discute certainement), pas pour arbitrer.
SP c’est, pour l’instant, une belle réussite entrepreneuriale. Souhaitons pour lui que ça dure. À vrai dire avec le système de la franchise il encaisse les royalties et ce sont les autres qui bossent. Je ne le lui reproche pas. C’est l’abc du métier et la première condition pour s’enrichir sans se tuer.
Il y a bien longtemps que je ne l’ai pas regardé. Je l’ai entrevu en zappant, pas assez longtemps pour confirmer la fugace impression qu’il aurait pris de l’embonpoint. Je n’aimerais pas ça du tout : c’est le signe d’un laisser-aller.
JJG ? J’ai entendu un jour, par hasard une chanson, j’ai cru qu’elle était en langue étrangère, ça s’est arrêté là. Je n’ai malheureusement pas oublié les exploits de son demi-frère Pierre dans la décennie 1969-1979. Soixante-huitard très engagé, passé au banditisme, meurtrier et à son tour assassiné. Un grand scandale de l’après-Mai 68, et deux pharmaciennes du boulevard Richard-Lenoir au tapis.
« On m’aurait dit que parfois, moi qui ne raffole pas de la plaisanterie ininterrompue, je serais frustré parce que me manqueraient boutades et ces adorables bêtises qui, je l’espère, ne font pas rire que ceux qui les profèrent, j’aurais été très étonné ! »
Belle phrase pour l’épreuve d’analyse logique de l’examen d’entrée en sixième.
L’analyse logique ! Un exercice difficile et redouté auquel on nous initiait en CM1-CM2 en vue de l’examen et qui mobilisait alors que nous avions 10 ans des connaissances pointues en grammaire française.
Il consistait à disséquer une phrase, à isoler chaque proposition (il fallait bien sûr préalablement avoir compris ce qu’était un préposition) et la caractériser : proposition indépendante, principale, incise, subordonnée relative ou complétive, circonstancielle de temps, de cause, de but, de concession ou de condition etc. Vous la voyez l’incise dans la phrase de PB ? Y en a-t-il d’autres dans le billet du jour ? Il aime beaucoup. Il nous balade dans le labyrinthe de sa pensée, on court le risque de se paumer et de devoir tout recommencer, mais elles apportent des informations subsidiaires, pas indispensables mais complémentaires et on sent que ça l’amuse.
Il y avait aussi l’analyse grammaticale, c’était plus facile.
Analysez :
ils furent : verbe être passé simple de l’indicatif 3ème personne du pluriel,
dont le ? pour que ? même si ? aussi longtemps que ? quels que soient les ? quelques ? lentement ? tôt ? réfléchis ? ça eut payé ? ça eût payé ? mais ça paie plus ? nous eussions réussi ? etc. à 10 ans !
Beaucoup, beaucoup plus tard sont arrivées les maths modernes et en même la grammaire moderne, dite structurale et des rigolos ont dit que tout ça c’étaient des bêtises, voilà comment il faut réfléchir le problème et on a eu droit à un tas de termes nouveaux et ils étaient persuadés qu’avec ça l’humanité allait faire un grand bond en avant. On n’arrête pas le progrès
Trintignant, pour moi, viendrait nettement au-dessus dans le classement. Je l’aimais bien.
Toutes les femmes sont en deuil aujourd’hui. Le sourire de Trintignant, on n’en retrouvera pas un pareil. S’il avait eu de mauvaises intentions, ce qui n’était pas le cas, il aurait été un danger public pour les jeunes filles qui ne savent pas se défendre.
Ce qui est chouette c’est que ce sourire-là on peut facilement le retrouver, il nous l’a laissé avant de partir.
Ce soir je vais regarder une fois de plus Un homme et une femme (1966) et… et… Un homme et une femme – vingt ans déjà (1986).
Anouk Aimée et lui sont inoubliables. La Ford Mustang rouge aussi.
Il est prévu de faire un troisième épisode :
Un Homme est une femme – on n’arrête pas le progrès (2023)
« Le masochisme n’est pas mon fort mais j’avoue jouir par avance des commentaires qui viendront me reprocher de traiter de sujets dérisoires, trop people, indignes du sérieux attendu de ce blog. » (PB)
Bon, puisque vous le prenez ainsi, je vais vous faire plaisir.
Vous êtes acheteur ou vendeur d’un appartement ou d’une maison, et vous vous en remettez à Stéphane Plaza pour faire une bonne affaire ?
Croyez-moi, vous avez tort, les conseilleurs ne sont jamais les payeurs.
Sinon, la vérité humaine n’est jamais un sujet dérisoire, sauf qu’en politique, cette vérité consiste précisément à ne pas l’être… vraie.
Sauf pour quelques illuminés, comme l’immense Zemmour.
Immense par sa naïveté, s’imaginant qu’il suffisait de la dire, la vérité de la France pour entraîner les foules que seule la promesse d’une gâterie, ici et maintenant intéresse, parce qu’elles savent, ces foules, que l’avenir est à Dieu.
Elles ignorent simplement de quel Dieu il s’agira dans ce futur.
C’est qu’il existe différentes sincérités, qui ne se valent que si elles s’accordent entre elles.
La sincérité de la parole, la sincérité de l’action et la sincérité de l’action accordée à celle de la parole, la plus difficile des trois.
La transition du comportement de SP au comportement des politiques est hardie.
Car enfin, la sincérité de SP est une sincérité de la parole seule, et encore.
Dans sa présentation des biens à vendre il les présente sans fard, sans tricher, au moins jusqu’à un certain point puisqu’il ne parle pas de leur environnement, laissant aux éventuels acheteurs le soin de le découvrir, ce qui est une forme de sincérité, c’est vrai.
Mais d’action, point. Il n’affronte pas la réalité de l’achat et de ce qui s’ensuivra pour le meilleur et le pire.
Cette sincérité est facile, mais j’admets que ce n’est pas toujours le cas, et que le personnage y ajoute une certaine aura qu’on ne saurait définir, qui le rend sympathique.
La sincérité que l’on demande au politique est une sincérité de la parole suivie de la sincérité de l’action. Et c’est là qu’est l’os, hélas !
Il faut s’appeler Churchill pour oser, dans un discours demandant à la Chambre des communes de voter son investiture, dire :
« Je n’ai à offrir que du sang, du labeur, des larmes et de la sueur »
Et encore il avait déjà été élu député.
Pour ce qui est des larmes et du reste il a tenu parole. La sincérité de l’action avait suivi celle de la parole.
Quel homme politique, surtout dans cette période de décadence, où la facilité de l’instant l’emporte, est capable de tenir pareil langage et d’être élu ?
On l’a bien vu avec Zemmour.
Il y a une double insincérité chez le politique, celle de la parole d’abord.
Celle-là a pour finalité la présentation d’un projet idéologique que l’on sait difficile ou impossible à mettre en œuvre. Cette insincérité est la plus évidente, la plus lisible, et pourtant c’est celle qui fait le plus recette.
Le « demain on rase gratis » qui est devenu, le pouvoir d’achat augmenté pour tous et le départ à la retraite précédant l’entrée dans le monde du travail.
Une part de cette insincérité est le résultat de la démocratie et du suffrage universel.
Faut-il s’en plaindre au risque de remettre en cause la démocratie elle-même ?
L’autre insincérité est celle de l’action qui s’oppose aux promesses et dont l’excuse est le mur de la réalité que les politiques feignent de découvrir arrivées au pouvoir.
C’est une excuse inexcusable, car elle exprime l’incompétence à la fois dans l’action et dans l’anticipation des événements.
Il y a enfin l’insincérité absolue, celle consistant à dire qu’en démocratie la volonté populaire est première, pour la fouler aux pieds dans les grandes occasions référendaires ou les petites comme les augmentations d’impôts successives.
Que faire face à ces insincérités ?
La révolution ou la fuite dans la vie privée en se désintéressant de la vie publique : l’abstention, quoi.
Comme on le voit, le sympathique Plaza ne fera jamais carrière en politique, du moins c’est ce que je lui souhaite, car au fond je l’aime bien moi aussi. 😉
« La tranche 18-34 ans, interrogée dans notre sondage, a choisi un podium 100 % M6, avec Stéphane Plaza, Cyril Lignac et Philippe Etchebest. À l’exact opposé des plus de 65 ans, qui, de leur côté, préfèrent Laurent Delahousse, Élise Lucet et Stéphane Bern. » (Le Figaro)
En lisant l’article du Figaro sur les animateurs préférés des Français, je comprends mieux pourquoi il ne fait pas partie de mes favoris :
– D’abord je ne regarde jamais M6, pas plus que TF1 ou encore Gulli, ce qui explique pourquoi je ne le connaissais pas.
– Ensuite il est l’idole des jeunes de 18-34 ans. Tranche d’âge dont je ne fais plus partie depuis bien longtemps.
Mes animateurs préférés à moi sont :
1- Stéphane Bern (6e) dont je ne rate jamais l’émission « Secrets d’Histoire ».
2- Laurent Delahousse (10e). Son JT est toujours d’une présentation impeccable.
3- Christine Kelly qui ne figure même pas dans le classement. On peut se demander pourquoi car son émission est toujours intéressante et il règne une ambiance sympathique sur le plateau.
Je constate que Cyril Hanouna (50e) est encore une fois dernier comme il en a l’habitude depuis de nombreuses années. Pourtant ses émissions sont surtout regardées par les jeunes. Allez comprendre !
P.-S. : Julien Bugier (40e) c’est un peu sévère. Il vaut mieux que ça.
Sans vous je ne saurais même pas qu’il existe un dénommé Stéphane Plaza censé avoir été sacré « animateur préféré des Français ».
Or auxquels de mes compatriotes (catégorie, classe, genres etc.) doit-il sa consécration et son exhaussement dans l’univers médiatique ? Et depuis quand ?
Que de choses, hélas, se font et se disent sans que j’en sois informée !
Vous avez pratiqué Stéphane Plaza et JJG. Vous avez constaté ou cru constater qu’ils étaient authentiques (je crois pouvoir résumer par cet adjectif l’ensemble des qualités que vous leur prêtez pour expliquer leur succès auprès des Français).
Vous constatez qu’ils sont les préférés. Vous en déduisez que ce que les Français préfèrent, c’est l’authenticité.
Puis vous demandez aux Politiques d’être eux aussi authentiques pour que se rétablisse la confiance perdue entre eux et les citoyens.
Enfin vous demandez aux hommes d’être en toutes circonstances authentiques.
À supposer même que ce sondage et ce classement aient une quelconque valeur – ce dont je doute beaucoup – la constatation de l’authenticité est quelque chose de très fragile. Je ne suis absolument pas convaincu par cette argumentation.
Mais ce n’est pas grave car qu’il soit vrai ou faux que ces deux personnes soient authentiques, qu’elles soient vraiment ou pas les préférées des Français, pour cette raison ou pour une autre, n’a aucune importance dans cette affaire car il ne faut pas être authentique dans sa vie, et les Politiques ne doivent pas être authentiques.
Vous avez contre vous le discours de Philinte de l’acte I scène 1 et l’affaire du sonnet d’Oronte de la scène 2 où la sincérité maladive d’Alceste aura pour lui des conséquences désastreuses, voilà pour les hommes.
Et pour les Politiques vous avez contre vous l’illustre exemple de deux très grands Politiques, Richelieu et Mazarin, qui furent tout sauf authentiques, et sur le plan théorique vous avez l’oeuvre magistrale et définitive de Machiavel.
Machiavel doit être au coeur des commentaires et il devrait être au coeur de votre pensée sur ce sujet. Jamais alors vous n’auriez écrit cet éloge de l’authenticité.
Il est socialement et politiquement impossible, dangereux, contre-productif d’être sincère et authentique, dans ses sentiments personnels comme dans son action politique. Tout est théâtre et tout doit faire illusion.
@ Patrice Charoulet | 18 juin 2022 à 16:45
« Je ne sais toujours pas, à 77 ans, mettre de lien »
C’est une application de la fonction copier-coller.
Si vous avec un Mac, allez sur le site dont vous voulez envoyer l’adresse, et cliquez dans la case rectangulaire qui se trouve tout en haut et au milieu de la page ; de la sorte l’adresse du site apparaît, couverte de couleur bleue car « sélectionnée ». Copiez-là (commande C), et collez-la ensuite là où vous le souhaitez (commande V).
Exemple : ici, sur mon ordinateur, l’adresse de ce site est cryptée ; il y a simplement écrit en haut au milieu « philippebilger.com », précédé d’un petit cadenas. Quand je clique à côté de « philippebilger.com », dans la même case, l’adresse complète apparaît, couverte de couleur bleue : « https://www.philippebilger.com/blog/2022/06/de-la-place-pour-plaza-.html#comments ». La couleur bleue couvrant l’adresse signifie qu’elle est sélectionnée, cela indique à l’ordinateur ce qu’il doit copier. Il n’y a donc plus qu’à copier puis à coller. Petit miracle, non seulement l’adresse est collée, mais elle sert de lien, c’est à dire que vos lecteurs n’ont plus qu’à cliquer dessus pour se retrouver directement sur le site que vous leur indiquez.
Mais vous ne m’avez toujours pas dit si vous utilisez un Mac ou un PC ; le savoir serait plus facile pour vous aider. Sur un PC j’imagine que vous pouvez procéder de la même manière, à savoir : trouver l’adresse du site, la sélectionner, la copier, puis la coller.
Remarque 1 : exception sur certains Mac relativement récents concernant les adresses YouTube. Si vous avez un Mac, je vous indiquerai ce qu’il faut faire pour envoyer en lien une adresse YouTube (au lieu de coller, utilisez « coller et adapter », touches option-majuscule-commande-V).
Remarque 2 : je n’ai pas vérifié, mais il me semble que si vous tapez une adresse de site complète, elle se transforme automatiquement en lien, comme c’est le cas pour les adresses mail.
Remarque 3 : vous pouvez vous-même créer un lien – par exemple taper un mot comme « ici », et en faire un lien. Mais pour commencer, le mieux est d’apprendre à transférer un lien existant i.e. l’adresse d’un site.
« Le masochisme n’est pas mon fort mais j’avoue jouir par avance des commentaires qui viendront me reprocher de traiter de sujets dérisoires, trop people, indignes du sérieux attendu de ce blog. » (PB)
Au contraire, tout importe. Il y a des sujets parfois plus opportuns que d’autres, mais dans l’ordre des choses, même les petites choses importent. Qu’il s’agisse d’un atome ou d’une étoile, tous font partie du mouvement.
Mais j’avoue être complètement déconnecté du monde de la télé. J’ignorais même qui était Stéphane Plaza. Tout comme, pour reprendre le classement mentionné, j’ignore qui est Jean-Luc Reichmann, Cyril Lignac, Philippe Etchebest, Faustine Bollaert ou Laurence Boccolini…
J’en connais quelques autres, mais je constate que cela fait une éternité que je n’ai pas vu leurs têtes dans une boîte dotée d’un tube cathodique. De rares extraits sur le net, parfois…
Bref.
Je crois bien que j’attends la fin de la télé.
Mais non. Même les petits sujets importent. Ce sont sur ces sujets que se nouent les réflexions, les esthétisations ou les contre-exemples qui informent les plus sujets plus grands.
« Le drame de la politique aujourd’hui, et depuis tant d’années malheureusement, est qu’elle travestit, dissimule par tactique, tient un double langage, celui des coulisses et celui public, qu’elle exprime le fond de sa pensée quand peu l’écoutent et s’égare dans des circonlocutions et des banalités, pour se cacher, quand au contraire elle devrait faire l’honneur à tous de la vérité. »
Malheureusement, oui. Mais je n’y vois pas nécessairement de l’hypocrisie. J’y vois plutôt une forme de paralysie du naturel qui tient à la peur des faux pas. Et des logiques de partis que les modes de scrutin enkystent.
Journaliste de Mediapart: « »Macron, c’est oui ou non », ça veut dire que c’est un référendum pour ou contre Macron, dimanche ? »
Jérôme Guedj: « Ouais, ouais, c’est un référendum pour ou contre Macron, dimanche. »
Ce mode de scrutin favorise une personnalisation outrancière des scrutins et des jeux d’appareils derrière tout cela. Rajoutez la peur des faux pas, et vous aurez mécaniquement de la tactique, des doubles langages, des coulisses différents de ce qui se passe en public.
Moi, j’aimerais bien un renouvellement par tiers des députés. Une démocratie au long cours. Où les logiques des partis se soumettent à une logique de calendrier qu’ils ne pourraient pas manipuler par à-coups. Les évolutions des blocs politiques seraient plus souples. Là, on a LR et le PS qui quasi-disparaissent du jour au lendemain et un bloc NUPES qui émerge en mode éruptif. Avec un renouvellement par tiers, on aurait eu une évolution plus lente, plus digeste. Moins soumise à des impératifs spectaculaire que les calendriers actuels imposent.
J’aimerais bien tuer les logiques de parti.
Mais je suis certain d’être minoritaire en la matière.
Il faut croire que les Français aiment leur Ragnarök quinquennal. Moi, il me déplaît viscéralement. Il tue la spontanéité au profit du spectaculaire dans une ambiance de tétanie des faux pas ou de sincérité surjouée.
J’aime pas.
@ Axelle D | 18 juin 2022 à 20:14
Pour l’éducation des masses il est dangereux d’utiliser sans prévenir « exaucement » à la place d' »exhaussement ».
« Si vous avez un Mac… »
Rédigé par : Lucile | 18 juin 2022 à 22:14
Imaginer Charoulet avec un Mac c’est surprendre Jean-Louis Trintignant avec une Rolex au poignet…
Vous êtes délicieusement décalée, chère Lucile…
@ sbriglia
Souhaitons que votre propos à Lucile soit de l’humour. Mais même dans un tel cas, c’est un peu mépriser et se moquer des bonnes volontés, si rares de nos jours.
Merci à Lucile qui a toujours voulu voir le bon dans chaque situation et se rendre utile.
Que vous vous moquiez de Charoulet est redondant car lui-même y arrive pratiquement à chaque commentaire. Une personne que je ne citerai pas l’avait qualifié de calamité de ce blog.
Attendons ses procès pour ceux qui, en plus d’être anonymes, auront l’indécence de garder leur vote secret. Mais s’il n’y avait que ça…
@ Pierre Durand | 19 juin 2022 à 06:35
Si j’avais fait une erreur dans mon texte initial, Pascale Bilger, relectrice hors pair, aura eu la bonté de la corriger « discrètement ». Merci à elle !
@ Lucile
Chère Lucile,
Voilà quelques années, vous aviez eu la gentillesse de m’expliquer ici avec une limpidité de cristal comment faire un copier-coller. Comme j’étais parti de zéro et que j’avais quarante ans de retard, cela m’avait fait faire un bond. Je vous avais exprimé toute ma gratitude : elle n’est pas oubliée.
Pour un autre problème qui se pose à moi, vous avez l’obligeance de me donner par le menu toutes les explications souhaitables. Je vais tâcher de les suivre pas à pas avec une grande application. Grand merci.
@ sbriglia | 19 juin 2022 à 06:43
« Imaginer Charoulet avec un Mac c’est surprendre Jean-Louis Trintignant avec une Rolex au poignet… »
C’est surtout croire qu’il a remplacé Nathalie Baye dans La Balance (1982) 6,6/10 1200 avis
@ sbriglia | 19 juin 2022 à 06:43
Mon premier ordinateur était un Mac, acheté à la salle des ventes d’une grande ville du Nord. Henri, le second du commissaire-priseur et grand manitou de cette salle des ventes, était d’origine polonaise, il m’aimait bien à cause de mon nom, comme quoi ça peut servir d’être (slavo)rastaquouère, ou assimilée. Il m’a téléphoné à Paris où je travaillais trois jours par semaine : « Venez faire un tour, il y a des Macintosh ! ». Je suis allée voir les engins – il y en avait plusieurs, venant d’un cabinet d’architectes en faillite. Henri m’a présenté des jeunes connaisseurs qui musardaient autour des ordinateurs exposés, et je me suis entendue avec un électro-technicien au chômage, timide, sérieux, mais disert sur le sujet, pour qu’il m’apprenne à m’en servir, au cas où j’en emporterais un. Il a immédiatement commencé à me donner des conseils, sur le prix et sur les accessoires. Même d’occasion, un Mac coûtait alors très cher comparativement à maintenant. C’était plusieurs années avant le iMac.
J’ai emporté la vente de celui qui me plaisait, grâce à Henri car je travaillais ce jour-là. J’ai acquis en même temps et pour presque rien une imprimante laser. J’ai demandé au jeune homme timide de venir m’aider à tout installer. Il m’a expliqué comment démarrer la machine et comment l’éteindre, et comment ouvrir une application. Il a même branché un scanner poussif mais en état de marche qu’il a trouvé d’occasion, et il m’a montré comment m’en servir.
Je l’ai rétribué le plus honnêtement possible, malgré ses protestations. Et je l’ai aidé à faire son CV.
Il est revenu deux ou trois fois à plusieurs semaines d’intervalle, le temps que je fasse des essais et des erreurs, et dresse une liste de questions à lui poser. Investissement éminemment rentable et dont nous nous sommes félicités l’un comme l’autre. J’ai eu de la chance, c’était un bon enseignant, clair, calme, disponible, avec qui il était facile de bien s’entendre. L’ordinateur n’avait pas été effacé, comme il aurait dû l’être. Il était équipé de logiciels merveilleux. Un vrai bonheur. Et voilà comment j’ai pu m’équiper royalement dès le départ ! Pour la Rolex, c’est râpé, mais à quoi bon ? L’ordinateur me donne l’heure…
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@ stephane
Merci ! En effet, quelquefois une petite explication qui ne coûte rien peut rendre un grand service.
Cela dit j’apprécie beaucoup l’humour de sbriglia, qui n’a jamais été méchant à mon endroit, au contraire.
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@ Patrice Charoulet
My pleasure. Si mon explication ne suffit pas, interrogez Google : tapez par exemple « Comment envoyer un lien ? ». Parmi toutes les adresses de vidéos qui vous seront indiquées, vous en trouverez peut-être une qui répondra à votre question.
@ F68.10 | 19 juin 2022 à 00:46
« Moi, j’aimerais bien un renouvellement par tiers des députés ».
Oui, oui, oui. Même par moitié, ce serait déjà pas mal.
Si on lançait une pétition ?
@ PB
Je vous livre un élément de réflexion.
Comme tout le monde, quand je rédige un commentaire sur votre blog je le pense avec le vocabulaire, les expressions et la syntaxe qui me sont propres, qui sont ceux de mon authenticité. Et en même temps je l’écris avec ceux qui correspondent à la situation, à ce blog et à ses lecteurs.
C’est totalement contrefait, il n’y a pas un atome d’authenticité, je crée de l’illusion. J’y suis contraint car je ne peux pas le faire dans mon langage naturel dont je vous garantis qu’il n’est pas peuplé de « bêtises » et de « cela me laisse froid », ni d’ailleurs de « peu me chaut » mais pour ce dernier vous n’en doutiez pas, ce qui ne vous dispense pas de vous demander pourquoi ce serait si évident.
C’est une contorsion, qui ne m’est pas pénible car je l’ai pratiquée toute ma vie avec une facilité croissante, fruit de l’entraînement. Cela a commencé à la maison où je pratiquais ce double langage, celui de la maison dans ma bouche et celui du dehors dans ma tête. Je n’ai pas arrêté de le faire.
On a beaucoup glosé sur le mot de Buffon : « le style est l’homme même » prononcé le 25 août 1753, dans son discours de réception à l’Académie française.
On ne le comprend pas bien si on en ignore le contexte que voici :
Première idée qui annonce la conclusion :
« Les ouvrages bien écrits seront les seuls qui passeront à la postérité »
Deuxième idée : et non pas ceux emplis de contenu savant
« la quantité des connaissances, la singularité des faits, la nouveauté même des découvertes ne sont pas des sûrs garants de l’immortalité »
Troisième idée : Pourquoi pas ceux-ci mais ceux-là ?
« Ces choses sont hors de l’homme, le style est l’homme même »
Pour le spectateur, deux styles, deux hommes.
@ Patrice Charoulet | 19 juin 2022 à 12:51
Pour insérer une image ou une vidéo, il faut déjà maîtriser les rudiments du langage HTML.
Je vous avais donné quelques indications par mail voici déjà quelque temps mais manifestement mes explications n’ont pas été concluantes.
Un exemple vaut parfois mieux qu’une explication.
Aussi puisque vous maîtrisez désormais la fonction copier-coller, je vous invite à utiliser celle-ci en recopiant l’exemple suivant :
a href= »https://pbs.twimg.com/media/DxveSVCWoAA1_PD.jpg »> Gilet jaune (ou texte de votre choix) ) après le dernier « a » de l’exemple donné, sans oublier un petit texte ou mot d’accompagnement (ex. : Essai.)
Ainsi vous pourrez enfin faire apparaître votre lien.
Ensuite il vous suffira de réutiliser la syntaxe de l’exemple qui vous est donné. En principe ça devrait marcher !
Pardon à deux genoux: mon grand âge est la cause ; la constante de la 122° décimale est la constante cosmologique, invraisemblablement petite, la constante de Planck réglant le taux d’énergie des atomes, toujours et partout le même.
« Si ma référence à Stéphane Plaza peut sembler un peu limitée… » (PB)
Bref, un Plaza atténué… (en hommage à Oursivi et à Cactus)
P.-S.: j’attendais fiévreusement la fin du commentaire de Lucile : allait-elle, en cherchant un Mac, rencontrer l’homme de sa vie, le jeune homme timide spécialiste des balises et de l’HTML ?
Clavier à quatre mains… pas toujours réservé au piano…
@ genau | 19 juin 2022 à 17:36
« Pardon à deux genoux: mon grand âge est la cause »
Le pardon est accordé mais uniquement parce qu’il est demandé en alexandrin.
Il est une constante que tout le monde n’a pas les moyens de s’inquiéter des constantes.
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@ F68.10 | 19 juin 2022 à 00:46
« Moi, j’aimerais bien un renouvellement par tiers des députés ».
Moi, j’aimerais bien un renouvellement par Thiers des députés.
TROIS ERREURS
Les Parisiens sont tombés sur la tête. Sandrine Rousseau, Julien Bayou et Aymeric Caron sont élus députés. Battue d’un cheveu, on aurait pu ajouter à ce trio l’inénarrable Caroline Mecary.
@ Patrice Charoulet | 20 juin 2022 à 09:21
« Les Parisiens sont tombés sur la tête. »
Cela ne date pas d’hier, cela a commencé avec tous les délires municipaux et leurs corollaires : folies architecturales et culturelles, clientélisme, fausse écologie, dépenses somptuaires, immigration ingérable, insécurité, ravages de la population murine, saleté, culture de la grève, idéologie sectaire et dogmatique, dette explosive…
Les personnages que vous citez vont aussi contaminer un peu plus les choses à l’échelon national en s’inspirant en partie de ce modèle.
@ Patrice Charoulet
« les Parisiens sont tombés sur la tête »
Il fallait aller voter…
Langue française
Clore le débat, la séance… Et non pas clôturer.
« Conséquent » ne veut pas dire « important ».
« Contondant » ne veut pas dire « tranchant ».
Une décade ne veut pas dire « dix ans » mais « dix jours ».
« Errements » ne veut pas dire « erreurs ».
On n’appuie pas sur la gâchette, mais sur la détente.
Un impétrant n’est ni un candidat, ni un postulant.
« Ingambe » veut dire qui a les jambes lestes.
« Naguère » (Il n’y a guère) ne veut dire ni jadis ni autrefois.
Ne pas dire « nominé » mais « sélectionné ».
La grenouille coasse et le corbeau croasse.
L’ensemble des dents n’est pas la dentition, mais la denture.
« Somptuaire » ne veut pas dire « somptueux ».
Ne pas dire « petit nain ».
Ne pas dire « Puis ensuite ».
Ne pas dire « panacée universelle ».
Ne pas dire « secousse sismique ».
« Fruste » existe, mais « frustre » n’existe pas.
« Gageure » se prononce gajure.
« Suggestion » ne se prononce pas « sujétion ».
L’abréviation de « Monsieur » n’est pas « Mr », mais « M. » .
L’abréviation de « et caetera » n’est pas « etc… », mais « etc. ».
Cuisseau de veau, mais cuissot de sanglier.
Un martyr subit un martyre.
« Abasourdi » (qui ne vient pas de « sourd ») se prononce abazourdi.
« Handball » (qui vient de l’allemand) se prononce bal à la fin.
Un antidote*, un tentacule, un astérisque.
Une anagramme, une échappatoire, une interview.
Je ne dis pas cela à ceux qui le savaient.
*Ségolène a dit trois fois « une antidote » dans un discours avant la présidentielle où elle fut candidate. Elle sort de l’ENA.
Quel honneur !
Sur Facebook, où j’ai mis aussi « Langue française », l’un de mes 2 900 amis, l’illustre Robert Redeker, m’honore en commentant ainsi : « Je me permets d’en faire un copier-coller, tellement ces rappels me semblent utiles. »
Langue française (2)
Qui peut me dire pourquoi des milliers de crétins remplacent « au minimum » par « a minima » ?
Un prêté rendu : Oui. Un prêté pour un rendu : Non.
Un hindou n’est pas un habitant de l’Inde, mais un adepte de l’hindouisme.
Remplacer « être en capacité de » par « pouvoir ».
On ne travaille pas sur Paris, mais à Paris.
Le yogi pratique le yoga.
« Quasi » + trait d’union + nom, mais « Quasi » sans trait d’union + adjectif.
« Détritus » : le s final se fait entendre.
Un auteur de satire est un satirique, non pas un satiriste.
Les deux « l » dans « osciller » se prononcent « l ».
Pourquoi dire « possiblement » quand on peut dire « peut-être » ?
dû, dus, due, dues.
Anachorète : ermite. Cénobite : moine vivant en communauté .
Le f se fait entendre dans le mot « serf », mais pas dans le mot « cerf ».
« Pécunier » n’existe pas, « pécuniaire » existe.
Une suite de marches est un escalier, non pas des escaliers.
« Après que » n’est pas suivi du subjonctif.
Électorat volatil, et non pas volatile.
Je ne supporte pas les gens qui disent des « scenarii ». Le pluriel de scénario est scénarios.
Pallier un manque, et non pas à un manque.
Dans « oedème, Oedipe, oesophage » « oe » se prononce « é ».
Le « s » de « désuet » se prononce s.
Balade : promenade. Ballade : genre de poème.
Un autographe, et non une.
Dans « arguer » le u se prononce comme dans aiguille.
Préférer « mettre son veto » à « opposer son veto »
« Voilà » n’est pas un bouche-trou . Exemple fautif : « parce que voilà… ».*
Mener, amener, emmener quelqu’un. Porter, apporter, emporter quelque chose.
Le « l » de persil ne se fait pas entendre.
Ce soir, il bâille. Accent circonflexe sur le a.
*Epidémie de grande ampleur.
@ Patrice Charoulet | 28 juin 2022 à 14:30
En complément à votre inventaire :
Du coup ! 🙂
À propos de « satiriste » et « scenarii »
Sur le blog littéraire de Pierre Assouline, un commentateur sous pseudo s’en prend à moi et défend âprement « scenarii » et « satiriste ». Je lui réponds ceci :
UN SATIRIQUE
« II. Substantif
A. LITT. Auteur de satires. Le satirique latin Horace. Juvénal (…) doué d’un naturel ardent, d’une sensibilité profonde, a peint le vice avec indignation: véhément dans son éloquence, plein de chaleur et d’énergie, ce serait le modèle des Satiriques, s’il n’était pas déclamateur (DEM. 1802). Hogarth [dans le Départ des gardes] trahit à sa façon le ferrum est quod amant du satirique latin, et sa version ne manque ni de sel ni de gaieté (GAUTIER, Guide Louvre, 1872, p. 320). »
(TLF).
Mot « satiriste » inconnu du Littré.
Mais dans Littré, il y a ceci :
Substantivement. Nous autres satiriques, Propres à relever les sottises du temps, Nous sommes un peu nés pour être mécontents, Boileau, Épît. VIII.Pascal, le premier des satiriques français, car Despréaux ne fut que le second, était intimement lié avec ces illustres et dangereux solitaires [de Port-Royal], Voltaire, Louis XIV, 37.
J’ajoute que pendant trois siècles, tous les bons auteurs ont toujours écrit « un satirique ».
Pour votre « scenarii », je vous réponds ceci :
« Il y a des gens pour vous prononcer, le petit doigt en l’air, « des scenarii », en détachant bien les deux i, ce qui exige un certain double sursaut de la glotte assez peu compatible avec la phonie française. Je regrette : « un scénario », « des scénarios ». Ce rital est désormais bien de chez nous (Cavanna). »
« Au pluriel « scénarios » ; « scenarii » est abominable et ridicule. Pourquoi pas des « oratorii » pour des « oratorios ? » (André Thérive)
« Vers 1920, les bons écrivains (Colette, Aragon…) écrivaient des « scénarios ». « Scenarii » a été condamné dès sa naissance par les meilleurs linguistes, dont notre regretté collaborateur Dauzat. Hélas ! Ce barbarisme est très souvent employé et il existe, paraît-il, au Centre national du Cinéma une très officielle « Commission des scenarii » ! » (G. Sadoul, Les Lettres françaises, 4 avril 1963)
Ou sinon, on consulte la source originale:
https://www.academie-francaise.fr/la-langue-francaise-dire-ne-pas-dire/dire-ne-pas-dire
plutôt que jouer à l’érudit en répondant ici à un type qui écrit ailleurs (Rosita m’a écrit une lettre déchirante, j’ai donc envoyé à Germaine une réponse dont elle se souviendra).
@ Marcel P
Je ne joue pas à l’érudit, et parmi mes dictionnaires de langue française, figure la dernière édition du dictionnaire de l’Académie française que vous alléguez. Au besoin, j’ouvre mes dictionnaires, quand un problème de langue se pose à moi.
Je présume que vous êtes moins bien armé que moi de ce point de vue. Inutile d’être désagréable à mon égard.
@ Patrice Charoulet
J’ai un mot à soumettre à votre érudition : exhibitionnisme.
Dans son « Journal », en voyage avec un ami, Jules Renard s’étonne de voir une enseigne « Paul Cocu ». Nom un peu difficile à porter !
Or, ce matin, j’entends à la radio que l’on peut demander à changer de nom de famille. Qui porte ce patronyme devrait pouvoir obtenir ce changement. Encore faut-il le vouloir.
Je me pose la question : y a-t-il des gens en France qui s’appellent comme ça ? réponse sur le Net, dans « Annuaire pages blanches » je tape « Cocu » et ne mets aucun nom de ville. Apparaissent alors dans tous les coins du pays une flopée de « Cocu » : Daniel Cocu, Roland Cocu, Fernand Cocu, Christian Cocu, Alain Cocu, Robert Cocu… Je n’ai pas tout lu.
Manifestement tous ces gens ont supporté courageusement leur nom, même si, j’imagine, ils ont dû subir pas mal de blagues depuis leur enfance jusqu’à ce jour. Et, en se mariant, quand ils ont entendu le maire leur dire :« Monsieur Cocu voulez-vous prendre pour épouse… », il y a eu des sourires dans la salle de mairie.
Ancien prof, j’ai entendu, des années durant, les plaisanteries rituelles que l’on faisait sur la longueur de nos vacances de « privilégiés ».
Chaque année, invariablement, je suis toujours surpris d’entendre dans la bouche d’animateurs TV : « C’était la dernière émission de la saison. Je vous donne rendez-vous à la rentrée ». Certains nous disent cela fin juin. Pressés de partir, d’autres nous l’ont dit à la mi-juin. Certains reviendront début septembre, d’autres se donnent trois mois de vacances ou plus.
Il est aisé de trouver le salaire des profs, sans oublier les salaires de début de carrière : ils ne sont pas mirobolants. Il est plus difficile – mais en cherchant on les trouvera – de trouver le salaire des animateurs d’émissions de télé : parfois considérables, parfois vertigineux .
Cela ne les empêche pas de prendre des vacances proches des vacances de profs, ou plus longues. Pour des métiers agréables, sans correction de copies, sans élèves incultes, et sans parents d’élèves peu contents des notes données à leurs géniaux chérubins.
La pêche à la crevette
J’ai dans mon garage un large filet à crevettes (appelé dans ma région « pousseux »). Je n’y suis pas allé depuis des années. J’ai acquis un petit horaire des marées et j’avais décidé d’y aller début juillet à une certaine heure matinale. Voyant des crevettes grises vivantes, fort chères, chez mon marchand de poissons, je lui dis : « Je vais aller bientôt en pêcher ». Il me dit : « Faites attention, c’est interdit ces temps-ci, renseignez-vous ».
Incrédule, mais tout pouvant s’imaginer, je fais une recherche sur le Net et je mets « Juillet 2022
pêche à la crevette interdite » et je trouve un tableau détaillé relatif aux moules, aux bigorneaux, aux crabes et… aux crevettes. Certaines pêches sont en effet interdites dans certaines régions, pas dans la mienne.
Je vais donc pouvoir aller pêcher des crevettes. Mais, mais, mais… je lis avec stupeur que mes crevettes devront avoir au minimum trois centimètres de longueur ! Or, les gens qui ne connaissent, en la matière, que les énormes crevettes roses d’élevage (souvent importées) qu’on appelle aussi « bouquets » ne savent pas tout ce que je sais : dans les crevettes grises pêchées avec un pousseux, il n’y en a pas une sur cinq cents qui mesure plus de trois centimètres de long. Moi qui veux toujours respecter les lois et règlements, je risque fort de rentrer au logis après une heure et demie de pêche avec dans mon panier… une crevette grise (réglementaire) ou zéro. Quel âne a rédigé ce tableau ? Je ne le félicite pas.
H aspiré, h muet
En faisant autre chose, j’écoute assez distraitement la radio. C’est un député, dont j’ignore le nom et le parti, qui parle. Je crois entendre « une os » Cela me fait sursauter, car le mot « os » est, comme chacun le sait, un nom masculin. Je me concentre, j’écoute avec plus d’attention, et je comprends que le député avait voulu dire « une hausse », mais qu’il a dit « une os ». Quelle erreur a-t-il commise : il a attribué à « hausse » un « h » muet, au lieu d’un « h » aspiré. Il aurait dû dire :
u-ne // hausse.
Il y a quelques mois, avant la présidentielle, j’avais entendu Zemmour dire à la radio : « Les Anglais, ils zurlent, les Allemands, ils zurlent… » Même ignorance. Le verbe « hurler » commençant par un « h » aspiré, on ne peut pas dire « ils zurlent ».
Comment savoir quand un « h » est muet ou aspiré ? Tous les dictionnaires courants (le Petit Robert ou le Petit Larousse par exemple) indiquent pour chaque mot commençant par un « h » si ce « h » est muet ou aspiré. On peut toujours ouvrir son dictionnaire en cas de doute.
En tout cas, « hurler » et « hausse » commencent par un « h » aspiré. Ni ce député, ni Zemmour ne me liront. Pour Zemmour, il y a bien d’autres choses à lui reprocher, beaucoup plus graves, que cette petite ignorance. En passant, je tiens à dire que je n’ai voté ni pour lui à la présidentielle, ni pour son candidat aux législatives.
Florilège Jules Renard
Je suis le Loti cantonal.
À quoi bon voyager ? Il y a de la nature, de la vie et de l’histoire partout.
Le métier des Lettres est tout de même le seul où l’on puisse, sans ridicule, ne pas gagner d’argent.
Si l’argent ne fait pas le bonheur, rendez-le !
Que de gens dont il faut dire, après un quart d’heure de paroles : « Encore un qui sait tout ! », et qu’il faut fuir.
La prétention court les rues.
Je ne tiens pas plus à l’immortalité du nom qu’à celle de l’âme.
Je vois la vie en rosse.
Le singe : un homme qui n’a pas réussi.
Si tu crains la solitude, n’essaie pas d’être juste.
On ne me demande de mes nouvelles que pour avoir le droit de me raconter tous ses malheurs.
Libre-penseur. Penseur suffirait.
Willy ont beaucoup de talent.
Sûr de vivre quatre-vingts ans, je me ménage. (Jules Renard est mort à 46 ans)
Très peu d’hommes gagnent à être connus.
Nietzsche. Ce que j’en pense ? C’est qu’il y a bien des lettres inutiles dans son nom.
J’ai beau avoir mon âge et être maire : quand je vois un gendarme, je ne suis pas tranquille.
J’aurai connu longtemps le plaisir de m’éteindre.
Je n’aime que les discussions politiques ou religieuses. Les bavardages littéraires m’assomment.
On finit toujours par mépriser ceux qui sont trop souvent de notre avis.
Orthographe réformiste : « Une cais d’eu ».
Gagnez votre vie, mais ne la gagnez pas trop.
Je n’aime qu’à relire.
Vers 1985, professeur de lettres au titre de la coopération civile, dans un pays d’Afrique subsaharienne, je fus désigné, je ne sais pourquoi, délégué du RPR dans ce pays. Quelques mois plus tard, ma femme et moi avons été invités à un dîner chez le numéro trois de l’ambassade de France, que je ne connaissais pas. À ce dîner, deux autres invités : le responsable Air France du pays et sa femme. À chaque plat nouveau, ma femme fut servie la première par un domestique en gants blancs. Pourquoi diable avons-nous été traités ainsi ? J’ai fait des conjectures.
En 1907, Jules Renard est invité chez Léon Blum. Jaurès est aussi invité. Jules Renard fait de Jaurès le portrait suivant : « Il a des vêtements râpés. Il a les mains sales. Il ne semble pas s’être débarbouillé. Il mange deux fois de chaque plat. À chaque instant il se mouche bruyamment et crache dans son mouchoir ».
La Bruyère, un de mes auteurs préférés, était très admiré par Jules Renard.
Ce portrait le prouve : c’est du La Bruyère… de 1907.
Stéphane Plaza n’a jamais dit nulle part qu’il était homo, il a au contraire récemment affirmé son hétérosexualité, devant quelques demandes insistantes et peut-être aussi pour tenter d’éteindre la rumeur.
Cependant, il n’y a pas de fumée sans feu et cette rumeur est alimentée parce que des indices tendraient à emporter l’intime conviction du téléspectateur de ses émissions. Ma perception de ses prestations télévisuelles n’engage que moi sur le blog Justice au singulier.
Tout d’abord, c’est vrai qu’il est envahissant comme savent parfois l’être les homosexuels. La pièce de théâtre « La cage aux folles » en est un exemple parfait.
Ensuite, j’ai vraiment l’impression que SP se moque des hétérosexuels, les humilie et fait rire sous cape le petit bourgeois décadent ainsi que la féministe normalisée. C’est le même mécanisme qui a permis à Conchita Wurst de remporter le Grand Prix de l’Eurovision en propulsant sur scène un travesti non rasé.
L’Occident décadent n’a pas fini de nous dégoûter en traitant l’homosexualité de cette manière. Je préfère la méthode jadis employée par Bill Clinton qui conseillait de ne pas questionner et de ne pas en parler (don’t ask, don’t tell).
L’amour entre personnes du même sexe n’a pas besoin d’être affiché en revendiquant et exhibant. L’amour est un sentiment si beau, si tendre et complice à la fois. Que cela reste dans la sphère privée ! Les gens devraient avoir le droit d’aimer librement sans ostentation ! Et la décence, la pudeur, devraient être la norme.
Stéphane Plaza semble sincère jusqu’au bout de ses convictions, il plaît aux téléspectateurs avides de téléréalité. Il plaît aussi aux commanditaires du sondage visant à dévoiler le plus populaire des animateurs. Je n’ai aucune confiance envers ces instituts de sondage. Tout cela n’est pas en contradiction avec le fait que SP puisse garder une part d’ombre où il dissimule sa sphère privée à l’abri des indiscrétions.
Suis-je Français ?
Le tour de France ne m’intéresse pas du tout. Je n’aurais pas l’idée saugrenue de dépenser un centime pour aller voir un match de foot et même si on me payait, je n’irais pas.
Ni l’hiver, ni l’été, je n’ai aucune envie d’aller en vacances quelque part, soit en France, soit ailleurs.
Je ne consomme ni cannabis, ni cocaïne, ni héroïne. Je n’aime ni les cigares, ni les cigarettes. Je n’aime ni le whisky, ni le cognac, ni la vodka. Je n’aime aucune bière, aucun vin, pas même le champagne. Quand j’ai soif, je bois de l’eau, seule boisson qui ne semble supportable.
Je préfère mille fois manger chez moi qu’au restaurant.
Je dors huit heures par nuit, je m’endors en cinq minutes, je ne sais pas ce que c’est qu’un somnifère, une insomnie ou un tranquillisant. Je n’ai jamais eu mal à la tête de ma vie. Je ne suis pas en surpoids. Quand on me fait faire une analyse de sang, tous les chiffres sont normaux.
Je n’ai jamais eu une seule amende de ma vie, même pour une éventuelle infraction routière. J’ai tous mes points sur mon permis de conduire. Et je vote à toutes les élections.
Pour toutes ces raisons, je pense être ultra-minoritaire dans mon pays et bien des gens pourraient se demander si je suis totalement Français. Ma carte d’identité le dit pourtant. Et j’aime beaucoup la langue française, ce qui n’est pas une si mauvaise façon d’être Français.
@ Patrice Charoulet | 07 juillet 2022 à 20:42
« À chaque plat nouveau, ma femme fut servie la première par un domestique en gants blancs. Pourquoi diable avons-nous été traités ainsi ? J’ai fait des conjectures. »
C’est pourtant simple : ils voulaient savoir si le plat était empoisonné.
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@ vamonos | 09 juillet 2022 à 09:38
« Tout d’abord, c’est vrai qu’il est envahissant comme savent parfois l’être les homosexuels. »
Curieusement certains de ceux qui en ont ras le bol ne s’en plaignent pas.
« Je préfère la méthode jadis employée par Bill Clinton qui conseillait de ne pas questionner et de ne pas en parler (don’t ask, don’t tell). »
Avec Bill on sait ce qu’on risque si on ouvre la bouche.
« L’amour entre personnes du même sexe n’a pas besoin d’être affiché en revendiquant et exhibant. L’amour est un sentiment si beau, si tendre et complice à la fois. Que cela reste dans la sphère privée ! »
Le jour où ils se mettront à faire cela dans la sphère publique on en aura conjointement plein le dos.
« Tout cela n’est pas en contradiction avec le fait que SP puisse garder une part d’ombre où il dissimule sa sphère privée à l’abri des indiscrétions. »
Vous avez raison de lui recommander de dissimuler sa sphère privée. Je doute que beaucoup de téléspectateurs aient envie de la voir, surtout si elle a pris un coup de soleil.
@ vamonos
« Tout d’abord, c’est vrai qu’il est envahissant comme savent parfois l’être les homosexuels. »
Nombre d’homosexuels ne s’identifient pas nécessairement à la frange la plus criarde du mouvement des homosexuels.
Le problème est que, si la frange la plus criarde n’existait pas, les homosexuels continueraient à se faire enfermer en psychiatrie et l’inertie face au sida aurait été bien plus lourde, avec encore davantage de morts à la clé.
Donc, si on se plaint de la frange criarde du mouvement homosexuel, comme d’autres homosexuels d’ailleurs le font, car ils ne partagent pas cet agenda (je pense par exemple à Douglas Murray, conservateur homosexuel qui a plus de plomb dans la cervelle que nombre de personnalités politiques), il convient aussi de couper l’herbe sous le pied aux délires médicaux qu’on se fait sur les homosexuels.
Car, non, ces délires médicaux sur les homosexuels ne sont toujours pas morts. Ils sont certes politiquement incorrects dans le monde médical, mais vous verrez quand même pas mal de médecins affirmer sous cape que si le taux de suicide des homosexuels est sensiblement supérieur à la moyenne, c’est que, quand même, c’est bien un maladie.
Le problème n’est pas qu’on considère ou pas que cela soit une maladie. Le problème est ce qu’on se permet sur les homosexuels dès qu’on prétend que c’est une maladie, ce qui implicitement signifie que le corps médical a la responsabilité de prendre toutes les mesures possibles pour préserver leurs vies. Ce qui, jusqu’à pas si longtemps que cela, signifiait les enfermer en hôpitaux psychiatriques et les pousser ainsi au suicide. (Ce que les médecins nient farouchement: l’enfermement ne pousse jamais au suicide, pour eux.)
Moralité: si vous voulez voir disparaître la frange criarde du mouvement homosexuel, faites au moins l’effort de régler les délires médicaux qui, de par leur simple existence, confèrent une légitimité aux revendications des homosexuels.
Voilà. La balle est dans votre camp.
« L’Occident décadent n’a pas fini de nous dégoûter en traitant l’homosexualité de cette manière. Je préfère la méthode jadis employée par Bill Clinton qui conseillait de ne pas questionner et de ne pas en parler (don’t ask, don’t tell). »
« Don’t ask, don’t tell », cela a des limites: les considérations médicales sur ces gens, où, là, au contraire, il est vital qu’on n’entérine pas par la psychiatrie les idées malsaines de la société sur les homosexuels. Le mot d’ordre en ce cas d’espèce y est donc « Don’t, ask, but tell ».
L’Occident décadent est le seul endroit sur Terre où la liberté d’expression, du moins sur le papier, permet de traiter ce problème. C’est pour cela que l’Occident décadent, nonobstant Conchita Wurst, vaut mille fois mieux que le totalitarisme poutinien, l’obscurantisme saoudien ou les traditions centrafricaines.
« L’amour entre personnes du même sexe n’a pas besoin d’être affiché en revendiquant et exhibant. L’amour est un sentiment si beau, si tendre et complice à la fois. Que cela reste dans la sphère privée ! »
Les pratiques psychiatriques sur les homosexuels, tout comme sur les autistes, tout comme les questions de placement d’enfants par les services sociaux, ce sont des questions qui ne relèvent pas de la sphère privée, mais bien de la sphère publique. Et le fait que certains s’affirment homosexuels ou pas dans un contexte où tout le monde semble s’enquérir de ce type de questions personnelles dès qu’un soupçon survient, navré, cela légitime que la décision que l’homosexualité d’une personne relève de sa sphère privée ou qu’il décide de le rendre publique, eh bien c’est une décision qui ne regarde que l’homosexuel en question. Si la société veut ne pas voir les homosexuels, qu’elle arrête de se poser mille questions pour savoir si X ou Y est de la jaquette.
@ Patrice Charoulet
Il est très français de vouloir user de sa langue de la manière la plus pure possible et de ne pas avoir peur de s’affirmer à contre-courant, comme vous, en critiquant le vin, cette communion nationale.
Que chacun soit libre de ses goûts et de ses dégoûts, que ceux qui apprécient les mêmes produits du terroir célèbrent nos racines sans oublier les ailes.
Ce qui m’amène au fait que le professeur a un rôle bien délicat et me permet de parler d’arbres… Disons que je cède la parole à qui de droit :
https://www.lamed.fr/index.php?id=1&art=2024
À 9h, ce dimanche matin, au café avec deux amis. L’un d’eux me demande quel est mon mot préféré. Je reste muet. Et lui de déclarer : « Moi, le mot que je préfère, c’est « délice ». »
Très joli mot, en effet.
Mon silence s’explique ainsi : je m’occupe des mots du matin au soir. J’aime trop de mots pour en préférer un seul. Ce que je préfère ? la langue française.
POLYGRAPHE et TOUTOLOGUE
Il y a fort longtemps, quand j’étais étudiant en fac de lettres, j’ai admiré plusieurs profs. Un de nos voisins d’en face, libraire, avait un fils universitaire connu et spécialiste de Balzac. Je ne sais comment je fis pour venir lui parler. Il m’interrogea sur mes études. Je lui ai parlé notamment d’un prof de fac qui avait publié une vingtaine de livres sur des auteurs du XIXe et du XXe siècle.
Le grand balzacien me dit de mon prof admiré un mot que je ne connaissais pas et que je n’ai compris que bien plus tard, en y repensant et en ouvrant un dictionnaire : « C’est un polygraphe. » Ce mot, on le sait, signifie : « Auteur qui écrit sur de nombreux sujets sans être spécialiste. » Dans l’esprit de ce grand spécialiste de Balzac, et qui n’avait écrit que sur Balzac, « polygraphe » en parlant d’un collègue était une vacherie particulièrement féroce. Quelqu’un qui n’est pas un spécialiste ! Et donc digne de tous les mépris.
Mais, à l’oral, et notamment à la télé, on pourrait aussi distinguer parmi les gens qui participent à des débats sur LCI, BFM , France Info, CNews… ceux qui sont spécialistes et ceux qui parlent sur tous les sujets qu’on leur présente. Cette dernière catégorie que Philippe Meyer appelait il y a une dizaine d’années des « toutologues » (gens qui sont censés tout savoir sur tout) est ultra-majoritaire à la télé. Je suis de ceux qui le déplorent. Au vrai, pour les animateurs de débats, le toutologue a plusieurs avantages : on le connaît bien, on n’aura pas d’accident avc lui, il sera clair et facilement compris par le public pour la raison qu’il n’en sait pas beaucoup plus que lui.
@ Patrice Charoulet
« Le tour de France ne m’intéresse pas du tout. Je n’aurais pas l’idée saugrenue de dépenser un centime pour aller voir un match de foot et même si on me payait, je n’irais pas.
Ni l’hiver, ni l’été, je n’ai aucune envie d’aller en vacances quelque part, soit en France, soit ailleurs.
Je ne consomme ni cannabis, ni cocaïne, ni héroïne. Je n’aime ni les cigares, ni les cigarettes. Je n’aime ni le whisky, ni le cognac, ni la vodka. Je n’aime aucune bière, aucun vin, pas même le champagne. Quand j’ai soif, je bois de l’eau, seule boisson qui ne semble supportable.
Je préfère mille fois manger chez moi qu’au restaurant.
Je dors huit heures par nuit, je m’endors en cinq minutes, je ne sais pas ce que c’est qu’un somnifère, une insomnie ou un tranquillisant. Je n’ai jamais eu mal à la tête de ma vie. Je ne suis pas en surpoids. Quand on me fait faire une analyse de sang, tous les chiffres sont normaux. »
« L’un d’eux me demande quel est mon mot préféré. Je reste muet. Et lui de déclarer : « Moi, le mot que je préfère, c’est « délice ». »
Très joli mot, en effet. »
Pardon d’être taquin mais comment pouvez-vous apprécier la vie sans avoir goûté à ses délices ?
Florilège Jules Renard (3)
Métro : on entre dans la gueule populaire.
Dieu. Encore un qui se croit immortel !
Personne ne souffre d’être moins intelligent que le voisin.
Un homme qui aurait absolument nette la vision du néant se tuerait tout de suite.*
(*Remarque de ma part : c’est du Cioran avant l’heure.)
Je n’ai pas la foi, mais j’ai de petites fois qui me soutiennent.
Il faut écrire comme on parle, si on parle bien.
Les hommes naissent égaux. Dès le lendemain, ils ne le sont plus.
Chaque jour, je suis enfant, homme et vieillard.
Je ne suis pas de ceux qui ont besoin d’aller à Venise pour s’émouvoir.
C’est tout de même agréable d’entendre un avocat, même ordinaire. Cela parle bien. Un homme de
lettres devrait au moins savoir parler comme eux.
L’ironie doit faire court.
Zola immoral ? Mais il pue la morale !
Le Paradis, c’est un château en Espagne.
Dans ce coin du monde qu’est un village, il y a à peu près toute l’humanité.
La Bruyère, le seul dont dix lignes prises au hasard ne déçoivent jamais.
Qu’est-ce que Dieu ?
Vous m’en demandez trop.
Il y a des moments où tout réussit. Il ne faut pas s’effrayer : ça passe.
C’est surtout en amitié que l’hypocrisie peut durer longtemps.
Qu’est-ce que ça peut me faire que vous soyez patriotes, si vous êtes de malhonnêtes gens ?
(Après avoir entendu « Pelleas » de Debussy) Le bruit du vent. J’aime mieux le vent.
La littérature est un métier où il faut sans cesse recommencer la preuve qu’on a du talent pour des gens qui n’en ont aucun.
(Quelque temps avant de mourir) Renault prend la pression de mes artères et l’aiguille marque vingt. C’est trop.
(Jules Renard est mort à 46 ans)
@ caroff
Je m’empresse de répondre à la question que vous me posez.
Je pourrais faire aussi la liste des choses et des gens que j’aime, qui serait fort longue.
Sur Facebook, alors que bien des gens ont un secteur « Mentions J’aime » vide ou squelettique, vous pourrez noter que ce secteur pour moi est un des plus fournis qui soit. Comparez donc avec l’équivalent de tous vos amis Facebook.
@ Patrice Charoulet
« Comparez donc avec l’équivalent de tous vos amis Facebook. »
« Amis FB » ? Vous plaisantez « délicieusement » ou vous perdez la raison…
Thierry Leterre, auteur notamment de la meilleure biographie d’Alain qui soit, a écrit un compte rendu du livre de Pascal Engel sur Julien Benda. Le voici :
https://www.cairn.info/revue-philosophique-2013-3-page-401.htm
Je m’étais réjoui que l’émission de Régis Debray, sur France Culture, consacrée à « La Trahison des clercs » de Julien Benda, ait invité notamment le philosophe Pascal Engel, spécialiste de Benda. Un ami, philosophe, m’adresse le compte rendu qu’il avait fait de ce livre. Il intéressera les lettrés et les penseurs de ce blog de haut niveau.
« Pascal Engel, Les Lois de l’esprit. Julien Benda ou la raison, Paris, Ithaque, 2012, 374 p., 30 €
Vendredi 15 juillet de 20h30 à 21h30 une émission intitulée « Propagande, les nouveaux manipulateurs » a été diffusée sur LCP. Ont été analysées les techniques de manipulation du trio infernal Trump-Salvini-Bolsonaro. A suivi un débat animé par Jean-Pierre Gratien. Trois invités bien choisis : David Colon, agrégé d’histoire, auteur du livre « Propagande, la manipulation de masse dans le monde contemporain », Thomas Huchon, auteur du livre « Anti fake news » et Asma Mhalla, qui enseigne les enjeux politiques et géopolitiques de l’économie numérique à Sciences Po Paris et à Polytechnique.
https://lcp.fr/programmes/propagande-les-nouveaux-manipulateurs-109736
Il n’a jamais joué au flipper, jamais joué au baby-foot, et pour faire des économies, je crois même qu’il utilise des cure-dents d’occase.
Le sel à gauche, le poivre à droite.
Le bonheur, quoi…
@ Deviro
J’imagine que vous tentez de vous moquer de moi. J’ai le don de vous tirer de votre léthargie. Eh bien, je vous réponds.
J’ai joué au baby-foot et au flipper quand j’étais adolescent. J’ai maintenant 77 ans ; bientôt octogénaire. Je ne joue plus à ces deux jeux-là.
Pour le sel et le poivre, vous vous trompez : je ne mets de sel sur aucun de mes aliments, ni sur la viande, ni sur le poisson, ni sur les oeufs.
Quant au bonheur, c’est très simple : j’ai été heureux toute ma vie et partout.
Je vous laisse imaginer que le décès de ma très chère femme, il y a plus d’un an, n’a pas vraiment augmenté mon bonheur.
Mon meilleur ami étant parti en vacances avec sa famille, je n’ai pas pris un café avec lui comme chaque semaine, mais avec un de ses amis, que je connaissais beaucoup moins bien. Divers sujets.
Tout à coup, me parlant de son jeune fils, il explique sa conduite parce que ce fils serait de tel signe zodiacal, que j’ai oublié. Un peu interloqué, je n’ai pas voulu critiquer cette croyance, ce qui aurait plombé l’ambiance. Mais enfin, comment est-ce possible ?
Il y a quelques années, dans une cantine scolaire de mon collège, j’avais déjà entendu une conversation à la table d’à côté entre un principal adjoint et une collègue prof d’histoire qui parlaient avec un sérieux imperturbable d’astrologie. Je ne me suis pas mêlé à la conversation.
Il y a plus de quarante ans, avant mon mariage, l’amie d’une amie, institutrice classait ses élèves d’après les signes du Zodiaque, les petits béliers, les petits lions, les petits capricornes…
Ce classement me surprit.
La chanteuse Françoise Hardy a été invitée à la télé plusieurs fois et on l’écoutait comme un oracle pour parler d’astrologie. Sans rien objecter.
Mitterrand, dit-on, recevait une célèbre astrologue, pour converser de ces choses.
Tout récemment, j’eus le malheur d’ironiser, sur le blog littéraire de Pierre Assouline, sur les propos d’un commentateur qui affirmait avec aplomb sa croyance dans l’astrologie. Que n’avais-je pas fait là ! Je fus invectivé et le croyant m’infligea en guise d’argument la liste (puisée sur
Wikipédia ?) de tous les grands noms qui depuis des millénaires ont cru à l’astrologie.
Des radios et des journaux ont encore une rubrique astrologique.
Cela ne semble indigner personne.
Je peux mourir de n’importe quoi, d’un cancer, ou dès demain d’un infarctus, d’un AVC ou d’un accident de voiture. Je ne suis pas du tout en surpoids. Pas la moindre obésité.
Ai-je de la chance ? Pas vraiment. Friand de diététique et très informé dans ce domaine, je mange toute l’année de manière équilibrée et raisonnable.
Et je suis exaspéré par une des publicités qui sont assénées matin, midi et soir aux téléspectateurs
par une certaine marque, je vais la nommer, « Comme j’aime », qui explique aux gens qu’on leur fournira à domicile régulièrement dans des cartons tous leurs repas pour maigrir. Un célèbre joueur de tennis et un célèbre animateur télé, payés sans doute une fortune, vantent la chose. Je n’ai pas demandé les tarifs, mais je présume que cela coûte fort cher.
Inutile ! Il suffit à chacun de trouver les informations qui lui manquent pour ne plus avoir 130, 120 ou 110 kilos. C’est facile à trouver et à noter. Et l’on peut commencer à maigrir juste après cette recherche.
Quand le temps le permet, je vais à pied tout au bout de la jetée de Dieppe. Ces temps-ci une cinquantaine de pêcheurs espèrent une pêche miraculeuse. La plupart du temps, ils reviennent bredouilles. Le plus souvent, quand un banc de maquereaux passe près de la jetée, les pêcheurs pêchent un ou plusieurs maquereaux ; jamais une sole, jamais un turbot, jamais une lotte. Très rarement une dorade, un carrelet, un bar, un congre…
Aujourd’hui une rareté jamais vue : un pêcheur remonte… une grosse araignée de mer d’environ un kilo. Cette prise a fait s’enfuir en pleurant une fillette. Quand on n’en a jamais vu, il y a de quoi avoir peur. Et ce genre de crabe a été très bien nommé il y a quelques siècles pour la première fois qu’il a fallu lui donner un nom.
Il est vrai qu’il y a eu d’autres belles créations : les araignées proprement dites, les vipères, les scorpions, les crocodiles… Quelle inventivité ! Je ne citerai personne. Mais on aurait pu s’abstenir de nous infliger ça. Une autre fois, bien réfléchir avant de créer.
Je suis élitiste.
Autrement dit, je n’ai aucun mépris pour les élites françaises. L’énumération qui suit n’est pas un classement. Nos élites : les médecins, les chirurgiens, les magistrats, les avocats, les notaires, les pharmaciens, les architectes, les professeurs, les journalistes, les philosophes, les sociologues, les psychologues, les énarques, les diplômés de Sciences Po, les diplômés des écoles supérieures de commerce, les ingénieurs, les écrivains, les traducteurs, les correcteurs, les lexicographes, les cinéastes, les acteurs, les humoristes, les commissaires de police, les présidents de la République, les ministres, les commandants, les colonels, les généraux, les académiciens français, les libraires, les éditeurs… J’en oublie sûrement. Mais certains trouveront sans doute que j’en vois trop.
@ Patrice Charoulet | 24 juillet 2022 à 10:05
« Je suis élitiste. Autrement dit, je n’ai aucun mépris pour les élites françaises. »
Je souscris pleinement mais je ne cache pas qu’il y a chez moi une part de provocation dans cette attitude car je suis exaspéré de voir que des gens très ordinaires se permettent de cracher indistinctement sur nos élites : les politiciens, tous des…, les technocrates, tous des…, les ingénieurs, tous des…, tous ceux qui ont une parcelle de pouvoir dans ce pays, « tous des… ».
Le reste, c’est donc quoi ? Des gens qui n’ont aucun pouvoir, qui n’ont pas d’autre responsabilité qu’eux-mêmes ou leur petit cercle, qu’on ne peut pas juger parce que ce qu’ils font relève du privé. Mais ils nous fabriquent aussi du cancre, du délinquant, de l’alcoolique, du fumeur cancéreux, du consommateur de cannabis malade mental etc. que la société doit prendre en charge. Alors, parents de cancres, de délinquants, d’alcooliques, de fumeurs cancéreux, de consommateurs de cannabis malades mentaux etc., tous des… ?
C’est pour moi insupportable et que puis-je répondre d’autre que : ceux qui crachent sur les élites, tous des…
Il y a même des membres de l’élite qui le disent ! Je pense en particulier à Maxime Tandonnet qui est arrivé à un tel degré de détestation de Macron, à un tel degré de désespoir pour la France qu’il ne peut l’expliquer que par une c*nnerie généralisée des élites.
Cet intellectuel a une certaine audience, sans le vouloir il attire de ces gens dont je parle plus haut, et il les conforte dans leurs préjugés.
J’ai eu l’occasion de le lui dire à peu près dans ces termes.
Je note à son propos une très légère – trop légère – décrue dans le désespoir depuis que Macron n’a plus la majorité absolue. Dans son dernier billet il annonce l’apocalypse pour 2027 et pose la question désespérée : que faire ? On s’attend plutôt à ce qu’il donne la réponse au pékin que je suis, mais non. Si vous avez une réponse vous pouvez peut-être songer à la lui donner.
Le phénomène, qui ne date pas d’hier, s’est amplifié lors de la crise des Gilets jaunes puis plus encore avec la critique délirante des mesures anti-covid.
Je lance donc ainsi un cri d’indignation devant ce discrédit injuste jeté sur nos élites mais j’ai un profond respect pour n’importe quel ouvrier, artisan ou paysan qui fait bien un métier qu’il connaît bien.
Mais c’est sur nos élites plutôt que sur ces gens ordinaires que je compte pour résoudre les problèmes complexes de la France, exactement comme pour m’indiquer à quelle heure un train parti de Marseille… croisera un train parti de Paris…, mais en un peu plus difficile.
Sur son blog littéraire, Pierre Assouline écrit ceci :
https://larepubliquedeslivres.com/sylvie-germain-cible-de-la-haine-de-la-culture/
Pour apprendre cent choses sur Montherlant, vraies et peu connues
Peyrefitte, Propos secrets, Paris, Albin Michel, 1977, chapitre 4, pp. 47-81.
Secouant !