De Gaulle-Pompidou : le parti de la France… Et Emmanuel Macron ?

À peine terminé le remarquable livre d’analyse historique et politique d’Arnaud Teyssier « L’Énigme Pompidou-de Gaulle », j’ai eu envie d’écrire ce billet tant j’ai été impressionné, au travers d’une comparaison passionnante entre ces deux personnalités d’exception dans un genre différent, par le caractère totalement novateur du projet du Général.

Par sa vision qui offre des enseignements pour aujourd’hui, notamment celui-ci qui est capital et que je résume à ma manière : la France est bien au-dessus des partis et de la politique. On ne peut véritablement être à son service que si on abandonne les partis.

Ce qui pour certains gaullistes inconditionnels peut apparaître comme la découverte d’une évidence m’a pourtant frappé par la cohérence d’un dessein qui sans cesse a conduit de Gaulle à faire partager par Georges Pompidou cette même conception de l’Histoire, le refus du politicien et de la médiocrité d’une démocratie qui ne serait que partisane, la certitude que la grandeur de notre pays ne pourrait demeurer que s’il échappait aux jeux pervers des ambitions, des compromis et de la petitesse morale.

L’émouvant est que Georges Pompidou, formidable tacticien comme Premier ministre, doué pour maîtriser les arcanes de la vie parlementaire, a retrouvé, à la fin de sa vie présidentielle, tellement prématurée pour tout ce que les Français attendaient de lui, la veine authentiquement gaulliste, ce souci superbe d’indépendance et la conscience que la France était destinée, malgré les moyens limités qui pouvaient être les siens, à éclairer et à donner l’exemple.

Je n’aurais pas à ce point aimé l’ouvrage d’Arnaud Teyssier qui naturellement sublime de Gaulle s’il ne m’avait pas, à chacune de ses pages, renvoyé au pouvoir actuel et à la manière dont les précédents, après le départ si républicain du général – encore un exemple non suivi – avaient négligé l’intérêt national, le rassemblement au profit de joutes fragmentaires et de considérations mettant la politique au premier plan. La politique qui clairement, pour de Gaulle, était le contraire de ce qu’on devait au peuple.

Unnamed

Pour lui, l’élection présidentielle au suffrage universel et la validation par le référendum de lien de confiance ou non avec la communauté nationale constituaient le socle à partir duquel se construisait une République honorable, digne de la hauteur à laquelle il plaçait le destin de son pays.

Aussi il m’a semblé que j’ai eu tort de moquer, pour la future échéance présidentielle, ceux qui affirmaient vouloir nouer un lien direct entre le pays et eux-mêmes au prétexte que des épigones ne seraient jamais aussi légitimes que le général de Gaulle pour le faire.

Alors que ce dernier, dans sa vision de l’avenir, a toujours mis en évidence qu’il s’agissait d’une démarche initiale fondamentale pour qui désirait échapper à la loi des partis.

J’ai bien conscience de la contradiction entre cette exigence et l’obligation par ailleurs de départager des candidats ayant la même ambition. On verra par exemple comment LR s’en arrangera entre Xavier Bertrand et en particulier Bruno Retailleau.

Pour demeurer dans la ligne de ce livre qui apprend beaucoup sur hier et aujourd’hui, il convient d’insister sur la certitude que l’essentiel de la politique ne tient pas à l’intelligence des candidats : aucun à droite ou au centre n’est limité sur ce plan. Mais à leur capacité de prouver qu’ils seront des personnalités non plus du verbe mais de l’action. Qu’ils auront le courage de celle-ci contre vents, marées et oppositions.

Qu’ils voudront, qu’ils sauront se délier de l’emprise délétère des partis et de la courte vue pour appréhender l’avenir dont on leur aura confié la charge.

Depuis des années, on est confronté à cet insupportable paradoxe d’une vie parlementaire exsangue, d’une monarchie apparemment républicaine et, en définitive, du triomphe de partis démonétisés pour la plupart, d’intérêts particuliers et d’une démocratie impuissante. Je le rappelle : pour de Gaulle, l’autorité de l’Etat était ce à partir de quoi tout pouvait devenir possible.

Un contre-exemple absolu : le pillage cynique et précipité, pour la sécurité et le régalien, par le président Macron, du capital d’une droite qui malheureusement se laisse faire quand elle ne tend pas le cou. La démagogie de la référence à l’affaire Sarah Halimi : il s’en était déjà mêlé lors de la visite de Benjamin Netanyahou, il n’hésite pas à jouer encore, alors qu’il devrait s’abstenir de toute immixtion, sur cette fibre communautariste à l’approche de 2022.

Emmanuel Macron ne cherche même pas à imiter de Gaulle !

Une belle pensée pour terminer, celle de Rainer Maria Rilke, évoquant de Gaulle et Pompidou : parvenir à la pureté absolue à travers l’impur !

On est si loin du pur, si proche de l’impur !

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Voir les Commentaires (89)
  1. Un contre-exemple absolu : le pillage cynique et précipité, pour la sécurité et le régalien, par le président Macron
    Monsieur Macron fait n’importe quoi, tout et son contraire, à seule fin de naviguer sur la mode et de faire parler de lui, sans se préoccuper des conséquences catastrophiques éventuelles que son agitation écervelée peut entraîner.

  2. J’ai eu vingt ans en 1969…
    Ma génération a connu Kennedy, le premier homme sur la Lune, Mai 68 et a été imbibée par ses pères de la guerre et de la reconstruction.
    La France de Pompidou ne reviendra jamais. La réponse de Pompidou sur l’affaire Russier nous fit redécouvrir Eluard…
    Un agrégé de lettres qui n’hésitait pas à cloper sec, à conduire des voitures de sport, à appeler son épouse Bibiche au milieu de tapis à la Vasarely n’était pas forcément un mauvais président.

  3. Denis Monod-Broca

    Il y a eu de Gaulle et Pompidou et puis plus rien.
    Dès Giscard a prévalu, en France, l’idée que la France ne comptait plus, qu’elle était trop petite, qu’elle avait encore une « identité » comme les cadavres de l’Identité judiciaire mais qu’elle n’était plus rien, que d’ailleurs, les événements obéissant au « sens de l’histoire », s’y opposer ne rimait à rien…
    Dès Giscard c’est-à-dire dès l’arrivée de « la gauche » au pouvoir, nos princes de la politique et des idées ont fui le réel, se bâtissant des théories qu’ils ont prises pour la réalité…
    Saurons-nous à nouveau un jour nous colleter avec la réalité, avec la vraie réalité, avec la réalité réelle ?
    Saurons-nous à nouveau un jour ce que penser, parler, agir veulent dire ?

  4. Deux mondes à la charnière (https://www.lemonde.fr/vous/article/2011/05/21/la-porsche-de-monsieur-pompidou_1525372_3238.html), Mongénéral était né au XIXe siècle, Pompidou incarnait le souffle des James Dean et de toute cette génération qui voulait rattraper le temps perdu, et puis vinrent ceux qui n’avaient plus de temps à perdre: Giulietta è una delle protagoniste dell’ultimo episodio della saga Fast & Furious.
    Le charme des Italiennes, Parfum de femme et tant d’autres, nous avons été gâtés, l’accès gratuit aux études supérieures pour toute une génération de « gitanos ».

  5. « Emmanuel Macron ne cherche même pas à imiter de Gaulle ! » (PB)
    C’est curieux cette manie de toujours vouloir comparer les présidents en exercice au Général.
    Personne aujourd’hui ne possède son aura de soldat, capitaine pendant la guerre 14-18, puis chef suprême de la Résistance entre 40 et 45, qui a dû batailler ferme pour défendre sa légitimité de chef de la France libre face à Churchill et surtout Roosevelt qui n’a cessé de lui mettre des bâtons dans les roues.
    Qu’aurait fait un autre président pour mettre un terme à la guerre d’Algérie qui lui a valu d’être victime d’un attentat auquel il a réchappé par miracle ?
    Une fois président il a réussi a rebâtir la France, mais déjà son étoile commençait à pâlir.
    Mai 68 l’a totalement décontenancé, au point qu’il est parti à Baden-Baden voir son ami le général Massu pour s’entretenir de la solution à opter afin de mettre fin à la « chienlit », laissant son Premier ministre avec le bébé sur les bras.
    La solution n’était certainement pas de faire intervenir les chars, mais tout simplement la dissolution de l’A.N., solution proposée par Georges Pompidou qui a su prendre en main une situation qui confinait à la guerre civile.
    Finalement désavoué par sa majorité, y compris ses plus proches collaborateurs (et notamment Giscard), il s’est résigné à démissionner en 1969 suite au Non au référendum sur la régionalisation et la réforme du Sénat.
    Emmanuel Macron ne cherche même pas à imiter de Gaulle, nous dit Philippe Bilger.
    Mais qui peut dire ce que ferait de Gaulle aujourd’hui, dans une société qui n’est absolument pas comparable à celle des années 60 ? Certainement pas ceux qui se réclament du gaullisme et qui ne sont que de pâles copies du fondateur de la Ve République.
    Certainement pas MLP, la fille de celui qui a combattu le Général tout le temps qu’il était au pouvoir.
    Certainement pas un des leaders de LR qui déjà commencent à se tirer dans les pattes à l’approche de l’élection présidentielle.
    Macron n’est pas de Gaulle. Il n’a pas son prestige de soldat formé au combat. Mais à ce jour, les sondages indiquent que personne n’est en mesure de prendre la relève dans l’opposition dont les gesticulations sont bien en peine de laisser entrevoir une victoire d’un de leurs prétendants que ce soit à droite et surtout à gauche où la situation tourne au burlesque.

  6. xavier b. masset

    Georges Pompidou, en bon grammairien romain, n’avait pas peur de la mediocritas, la sanction du juste milieu.
    Pas de dictature d’un je ne sais quel extrême-centrisme, une prime à la simplicité, à l’efficacité – mot du commerce duquel on nous a dépris.
    Un consolidateur né.
    Peut-être aussi un consolateur, sans trop de glisse sur les mots, une épaule, sur laquelle de Gaulle aimait laisser reposer, ou faire rouler selon les saisons, la grosse pierre de verre, taillée dans les larmes de la Troisième République, qui scellait le tombeau de la France.
    Londres, Uriage, le Vercors, les catacombes de Denfert-Rochereau, la montagne bourbonnaise, voiles et vapeurs claquées ou fusionnées en plein ciel, le disciple bien nommé, atténuateur des Pomp and Circumstances de la Ve République, discret ordonnateur des quinze glorieuses stations thermales de sa résurrection.
    Emmanuel Macron est toujours ce même banquier, mais dématérialisé, déterritorialisé, les hephthémimères des pieds de la métrique de sa présidence se jettent sur les adjectifs de son discours, comme des sauterelles d’une plaie d’Egypte ou du Liban, plutôt, sur un bout d’iambe sorti de la bouche d’une doléance de Pharaon.
    Plus rien n’est simple, car tout devint smart.
    Même le Middle-man, l’Homme moyen Joe Biden, complexifie son articulation de jour en jour, semble être sur le point de pouvoir parler bientôt, d’exprimer quelque chose.
    Avec l’avènement des monnaies cryptées, Coinbase centralement entre en bourse aujourd’hui à Wall Street, valeur et échange, comme des abeilles, voient se transformer leur maître.
    Le capital est encore là, les biens financiers comme culturels, au temps pompidolien, n’avaient pas peur de la transmission, sa démonétisation, celle que vous notez, plus seulement psychologique, mais bien physique, accomplie, aussi.
    Tout semble pris dans les glaces d’un hiver inattendu.
    Les smart contracts seraient l’avant-garde de nouveaux contrats sociaux qui, selon l’adage, resteraient les mêmes, plus ça mange, plus les plats et recettes sont identiques.
    Notre président est comme un Père-la-Victoire-de-la-Dette, attisant la jalousie des opposants de gauche qui rêvèrent d’incarner cet homme providentiel, nourrisseur au coeur de la pénurie, fournisseur de chaume à chaque toit, redistributeur des allumettes de l’ancien socialisme suédois, lare républicain pendu à la crémaillère de chaque foyer, exécuteur par provision, puisque l’Etat n’est en effet plus qu’un guichet.
    Le wokisme cherche de facto à changer de peuple, les politiciens en prennent bonne note, les partis, morts, ne servent même plus à mener et maintenir quelqu’un à la victoire électorale, tout peut se zadiser d’un jour à l’autre, un pirate ici, un corsaire là, chacun sa niche, qui a le plus gros nid remporte la mise, faites vos jeux.
    Video, vinco, sans se donner la peine, nouvelle jouissance, de venir, comprenne qui voudra.

  7. Patrice Charoulet

    Cher Philippe,
    J’imagine que le livre que vous venez de lire sur de Gaulle et Pompidou est plein d’intérêt. Vous lisez plus vite que moi. Je ne lis que dix pages par heure, la plume à la main et plusieurs dictionnaires à côté de moi.
    L’immense général de Gaulle fait maintenant l’unanimité : même Régis Debray, ancien guévariste, puis conseiller de Mitterrand, lui a consacré un livre élogieux.
    Curieusement, Pompidou a moins de laudateurs. C’est injuste. Quel esprit, quel orateur, quelle force, quel chef ! Ce n’est pas le fumeur ou l’automobiliste, cher sbriglia, qui mérite mon admiration. Le major de l’agrégation de lettres classiques était, vous le devinerez, à mes yeux, un assez bon présage. De Gaulle, quand Pompidou était inconnu de la plupart des Français, a su juger le niveau, les capacités, l’avenir de cet homme de l’ombre comme il convenait.
    On parle toujours de gaullisme. On a oublié une chose : Chirac et les siens étaient tous des bébés Pompidou. Chirac avait une vive admiration (justifiée) pour Pompidou.
    Je voudrais terminer par une considération que l’on trouvera sotte, mais j’y tiens. Faites une expérience : trouvez sur Google en cliquant « images » vingt photos de Pompidou (à vingt ans, trente ans, quarante ans).
    Et dites-moi si un homme avec cette tête-là pouvait être de gauche, au PS par exemple, ou écolo. Je sais qu’on ne choisit ni son nom, ni son pays, ni sa famille, ni sa tête. Mais je maintiens ma question. Il ne pouvait pas être de gauche. Et il ne le fut, heureusement, pas.

  8. Xavier NEBOUT

    De Gaulle a commencé à être digne d’éloges lorsque c’est Pompidou qui a gouverné.
    Avant, nous avons eu un chef militaire catastrophe qui, à la tête d’une division dont pas un seul membre ne l’a suivi à Londres, nous a fait perdre la dernière chance que nous avions de nous en sortir en 40.
    Une canaille qui a approuvé l’assassinat de Darlan, a limogé le Général Prioux, a provoqué la catastrophe de l’épuration en reniant Pétain au profit des communistes, un imbécile qui a provoqué la catastrophe en Indochine en y nommant d’Argenlieu, puis la catastrophe en Algérie au moment où Soustelle nous sortait du guêpier, jusqu’au paumé qui est arrivé un jour chez son copain Massu.
    Pendant que Pompidou, qui aura été le meilleur président que nous ayons eu, a magistralement fait le boulot.
    À ce jour, avec tout ce qui transpire de partout, la question se pose de savoir si MLP n’a rien de mieux à faire que se taire pour être élue au premier tour.
    P.-S.: on entend parler du Général de Villiers comme candidat, mais le pauvre est si pâle, que s’il sort son képi pour saluer, quelqu’un va lui filer un pièce dedans.

  9. « De Gaulle-Pompidou : le parti de la France… et Emmanuel Macron ? »
    Tout simplement celui « de l’étranger » cher P. Bilger.
    En d’autres termes, celui de la mondialisation !
    À visionner, l’interview donnée par Macron à CBS ! Édifiante.
    Comme me l’a dit un ami : »Ce type est à vomir bien que président ! »
    Cordialement.

  10. @ Achille
    « C’est curieux cette manie de toujours vouloir comparer les présidents en exercice au Général. »
    Exact.
    « Emmanuel Macron ne cherche même pas à imiter de Gaulle, nous dit Philippe Bilger. »
    Et je pense qu’il fait très bien de ne pas imiter de Gaulle. La personnalisation du pouvoir est une plaie. Un président doit présider. Pas gouverner. Ce sont les partis qui à mon sens sont coupables de tout faire pour ne jamais s’entendre sur des points d’action concrets.
    « …il [De Gaulle] s’est résigné à démissionner en 1969 suite au Non au référendum sur la régionalisation et la réforme du Sénat. »
    Référendum où les Français ont très mal voté.
    « Mais qui peut dire ce que ferait de Gaulle aujourd’hui, dans une société qui n’est absolument pas comparable à celle des années 60 ? »
    Il se battrait avec son compte Twitter. Ça le changerait de l’Office de Radiodiffusion Télévision Française, tiens…
    « Macron n’est pas de Gaulle. Il n’a pas son prestige de soldat formé au combat. Mais à ce jour, les sondages indiquent que personne n’est en mesure de prendre la relève dans l’opposition dont les gesticulations sont bien en peine de laisser entrevoir une victoire d’un de leurs prétendants que ce soit à droite et surtout à gauche où la situation tourne au burlesque. »
    J’attends justement que l’opposition cesse les gesticulations.
    37% de Français satisfaits à la date du 18 avril 2021, selon le Journal du Dimanche. (Qui, comme d’habitude, ne fournit pas de lien vers le document dudit sondage… faut toujours aller chercher toutes les données avec les dents… pour tomber sur un powerpoint immonde qui ne s’ouvre pas naturellement sur toutes les machines, comparativement à un joli PDF ou à des données proprement structurées en libre accès…)
    Il y a donc plus inquiétant pour la clique à Macron, comme sondage.

  11. Xavier NEBOUT

    @ Achille
    « chef suprême de la Résistance entre 40 et 45 »
    La vraie Résistance était celle que menait Pétain, à commencer par un armistice inespéré, une armée d’Afrique et de l’Empire en bon ordre d’attente, et qu’il fallait décapiter avec l’assassinat de Darlan.
    P.-S.: la guerre d’Indochine a commencé lorsque l’administration française a été désavouée par celle de la « Libération ».

  12. « Qu’ils voudront, qu’ils sauront se délier de l’emprise délétère des partis et de la courte vue pour appréhender l’avenir dont on leur aura confié la charge. » (PB)
    Une belle phrase qu’aurait pu signer le Général.
    C’est donc une phrase d’un autre temps, d’un passé révolu.
    Les partis n’existent plus sinon en représentation sur la scène médiatique.
    Quant à l’avenir, il y a déjà quelque temps que nos dirigeants successifs depuis Giscard, ont renoncé à le penser, pire même, à l’imaginer.
    L’avenir à appréhender est un lourd fardeau, c’est par la capacité à le porter qu’on fait la différence entre l’homme d’État et le vulgaire gestionnaire du quotidien.
    Nous n’avons plus d’homme d’État, et donc notre avenir a été sous-traité à une structure techno-politico-administrative nommée pompeusement l’Union européenne, dont on ne sait même plus qui est le chef ou la cheffe.
    Il faut conserver de De Gaulle, non pas la lettre de son action, mais ce qui l’a inspiré, la grandeur, la souveraineté, de la France. Il n’y a pas de grandeur sans souveraineté.
    Pour cela il faut se débarrasser des liens qui entravent cette souveraineté.
    Il n’y a plus de partis, mais il y a une multitude de Cours depuis le Conseil constitutionnel, le Conseil d’État, la Cour de cassation et autres Cours européennes qui sont encore pires que nos Cours, et d’une nuisance absolue.
    C’est de l’entrave de ces Cours qu’il faut se débarrasser.
    Le propre des Cours de justice quelles qu’elles soient est de dire le droit, de le dire justement ou faussement, à la limite peu importe.
    Leur mission n’est pas d’appréhender l’avenir, pas même de l’imaginer.
    Elles ont le nez sur le présent des traités et des lois, incapables qu’elles sont de sentir l’évolution historique des sociétés, figées qu’elles sont par l’idéologie individuelle des droits de l’Homme, et les lois d’un marché qui se veut universel.
    Elles sont incapables, ces Cours de justice toutes-puissantes de voir la contradiction fondamentale des concepts sur lesquels elles s’appuient.
    Et c’est ce présentisme, auquel elles adhèrent, qui conditionne notre avenir, c’est dire si le mur du tragique de l’Histoire s’approche rapidement.
    Je pense que c’est par là que l’Union européenne s’effondrera, ce dont je me réjouis, mais également la France, ce dont je ne me réjouis pas, mais dont j’espère un rebond.
    À moins que l’Islam conquérant ne la fasse disparaître pour une autre nation.
    De Gaulle avait conscience du danger du juridisme universaliste, lui qui traitait l’ONU de machin et qui s’est toujours méfié du pouvoir d’instances non nationales.
    Depuis Giscard c’est l’inverse qui se passe avec une soumission totale à toutes les instances internationales, et la vanité de vouloir sanctionner les pays comme la Russie ou la Chine qui ont encore cet esprit de Nation libre et souveraine.

  13. @ F68.10 | 19 avril 2021 à 16:02
    « Il y a donc plus inquiétant pour la clique à Macron, comme sondage. »
    On est bien d’accord sur ce point. D’autant que ses deux prédécesseurs n’ont jamais eu une cote aussi bonne à un an de la présidentielle : Sarkozy 28 % qui a été battu et Hollande 14 % qui a renoncé à se représenter…

  14. Marc Ghinsberg

    Dans ce billet vous écrivez : « Par sa vision qui offre des enseignements pour aujourd’hui, notamment celui-ci qui est capital et que je résume à ma manière : la France est bien au-dessus des partis et de la politique. On ne peut véritablement être à son service que si on abandonne les partis. » et plus loin : « Pour lui (De Gaulle), l’élection présidentielle au suffrage universel et la validation par le référendum de lien de confiance ou non avec la communauté nationale constituaient le socle à partir duquel se construisait une République honorable, digne de la hauteur à laquelle il plaçait le destin de son pays. »
    Pour éviter le régime des partis qui a paralysé la IVe République vous oubliez un troisième élément, en plus de l’élection du président de la République au suffrage universel et du référendum, le mode de scrutin.
    Dans ses Mémoires d’espoir, De Gaulle écrit à propos du mode de scrutin choisi en 1958 : « Afin d’avoir une majorité, il faut un scrutin majoritaire. C’est ce que décide mon gouvernement (…), rejetant la représentation proportionnelle, chère aux rivalités et aux exclusives des partis mais incompatible avec le soutien continu d’une politique, et adoptant tout bonnement le scrutin uninominal à deux tours ».
    Ce serait une inconséquence que de se réclamer du projet gaullien et de prôner le scrutin proportionnel.

  15. @ Xavier NEBOUT | 19 avril 2021 à 16:56
    On n’a manifestement pas appris la même Histoire de France.
    La vôtre provient sans doute de la bibliothèque privée du FN… 🙂

  16. Denis Monod-Broca

    @ Xavier NEBOUT
    On ne connaît le passé qu’à travers des récits et des témoignages. Il est donc légitime de chercher toujours à les ré-interroger, à les ré-interpréter. Mais tout de même… voir en Pétain un résistant, lui le collabo en chef, cela n’a pas plus de sens que d’appeler « paix » la guerre à la manière d’Orwell et de sa novlangue. À quoi et à qui a-t-il bien pu « résister » votre cher maréchal ?

  17. Robert Marchenoir

    Je commence à en avoir plein le dos de ces phrases ronflantes attribuées à saint de Gaulle. Qu’est-ce que c’est que cette histoire de la France au-dessus des partis ? Ce que veut dire cette formule en réalité, c’est que de Gaulle s’estimait au-dessus des partis. Et s’il s’estimait au-dessus des partis, c’est parce qu’il était un dictateur.
    Un chef d’État qui prétend se passer des partis, c’est un chef d’État qui fait l’économie de la démocratie. Je ne connais aucun pays libre dépourvu de partis politiques.
    Preuve en est l’emploi extraordinairement pervers que fait de Gaulle du référendum. Un référendum, ça sert à décider si l’on veut installer un tramway à Tartemolle-sous-Brouchizon. Ou bien si l’on veut autoriser des immigrés à s’installer en France. Ça ne sert pas de plébiscite superfétatoire à l’élection présidentielle : vous ne voulez vraiment pas construire des urinoirs publics devant la mairie ? vous êtes sûrs ? eh bien ! puisque c’est comme ça, je m’en vais, na ! débrouillez-vous sans Moi.
    Les « jeux pervers des ambitions, des compromis et de la petitesse morale », c’est exactement ce à quoi s’est employé le général de Gaulle tout au long de sa carrière. S’il s’en était abstenu entre 1940 et 1945, peut-être ne vivrions-nous pas, aujourd’hui, sous l’oppression d’un système proprement communiste. Peut-être ne se serait-il pas donné le ridicule de faire tout ce cinéma pour, finalement, prendre ses cliques et ses claques et se barrer dès 1946.
    Après avoir copieusement pris le chou à Roosevelt et Churchill tout au long de la guerre, ce dernier parlant, avec son homologue américain, de « notre cauchemar commun ». Et pourtant, c’est Churchill qui fut son plus grand défenseur, c’est dire !
    De Gaulle a constamment mis des bâtons dans les roues de la Résistance et de nos alliés, dans le seul but de se voir porter au pouvoir sans élections à la Libération. Il a passé son temps à magouiller dans le seul but de satisfaire ses ambitions personnelles. Et une fois celles-ci satisfaites, pfuîtt ! Je me barre ! C’est trop compliqué pour moi !
    Ce coup du « retenez-moi ou je m’en vais », il l’a fait cent fois au cours de sa vie. Particulièrement au cours de sa carrière de soi-disant résistant, précisément au moment où faire l’imbécile de cette manière était le plus malvenu. Et, à deux reprises au moins, en 1946 et en 1969, il a perdu à ce jeu de c…
    Puis-je savoir ce que nous devons au général de Gaulle, exactement ? La grandeur de la France ? Mais on s’en tape, de la grandeur de la France ! Ce slogan n’est qu’un cache-sexe pour l’ambition personnelle démesurée du personnage.
    La France n’a aucune grandeur. C’est un petit pays, une puissance moyenne, qui pourrait être un paradis si seulement elle ne pétait pas plus haut que son c…, avec sa « grandeur », justement. Les Allemands parlent-ils de la grandeur de l’Allemagne ? Les Anglais de la grandeur de l’Angleterre ?
    Non, ils se contentent de tenter de régler leurs problèmes. C’était déjà assez ridicule de parler de la grandeur de la France du temps du général de Gaulle, alors qu’il s’agissait de maquiller ce qui était manifeste aux yeux de tous : nous avons perdu la guerre par notre faute, et il a fallu les Anglais, les Américains et les Russes pour nous sauver.
    Après quoi, on aurait pu penser qu’un peu de modestie était à l’ordre du jour, mais non : grandeur ! de ! la ! Frônce !
    Maintenant que de Gaulle est mort (ça fait un demi-siècle, je le signale), les Français marchent toujours sur l’eau en psalmodiant sur la grandeur de la France. Tandis que les indicateurs de chômage, d’illettrisme, de croissance, de déficit, de dette publique, de délinquance, de malhonnêteté et de corruption nous rapprocheraient plutôt d’un pays du Tiers-monde.
    Il n’y a guère que la Russie qui se la pète autant avec un bilan aussi désastreux. Comme disent les Russes dans leurs moments de lucidité, leur pays, c’est le Botswana avec des armes nucléaires.
    Nous, on n’a même pas cette lucidité-là. Quand j’entends les vieux tromblons de la réaction (et aussi les jeunes) se féliciter que de Gaulle nous ait sauvé de l’AMGOT et de la monnaie d’occupation, je me dis que nous nous porterions infiniment mieux, aujourd’hui, si de Gaulle avait été mis aux arrêts par les Anglais, et si les Alliés avaient effectivement instauré un régime militaire d’occupation à la Libération.
    Au moins, les communistes ne seraient pas arrivés au gouvernement, et, après quelques années, nous aurions eu une chance de nous retrouver au niveau de l’Allemagne ou du Japon — lequel s’est pris deux bombes atomiques dans la figure, je le rappelle, pas simplement les tapis de bombes classiques sur les gares et les usines, dont des ingrats qui n’étaient même pas nés à l’époque osent se plaindre aujourd’hui.
    Au demeurant, si saint de Gaulle l’avait ramenée un peu moins durant la guerre, peut-être la stratégie de Churchill aurait-elle prévalu, et le débarquement aurait-il eu lieu par le sud de l’Europe et par les Balkans. Ce qui aurait eu à la fois, pour résultat, de limiter l’emprise soviétique en Europe au lendemain de la guerre, et d’éviter des bombardements alliés à la population française.
    Entendez-vous parler de la « grandeur du Japon » dans les cercles diplomatiques aujourd’hui ? Non, et cela n’empêche pas ce pays de nous avoir successivement humiliés avec ses appareils photo, puis ses automobiles, références mondiales en matière de robustesse et de qualité.
    Et la France du général de Gôl, elle a fait quoi ? Elle a inondé le monde de ses Concorde — ah non, zut, échec commercial spectaculaire autant que coûteux, et même, in fine, mortel. Elle a inondé le monde de son système de télévision en couleurs SECAM — ah non, zut, personne n’en a voulu, sauf les Soviétiques, tu parles d’une référence ! Elle a inondé le monde de ses ordinateurs — ah non, zut, échec spectaculaire autant que coûteux du Plan Calcul. Elle a ébloui le monde avec sa marine marchande — ah non, zut, le France a été lancé juste au moment où l’essor des liaisons aériennes signait l’arrêt de mort du paquebot commercial. Et ne parlons pas des efforts répétés, et couronnés de succès, de la CGT pour ruiner la marine marchande française.
    CGT dont la toute-puissance avait été garantie par… un certain de Gaulle, et son alliance avec Staline et les communistes.
    Donc il reste quoi, au juste ? Un siège au Conseil de sécurité. Quant à l’arme atomique et à la prépondérance de l’énergie nucléaire, que l’inconscient français attribue souvent au général de Gaulle, les décisions essentielles les concernant ont été prises alors qu’il n’était pas au pouvoir.
    On peut même soutenir que de Gaulle a été un obstacle à l’adoption de l’arme nucléaire, les communistes auxquels il avait ouvert la porte du gouvernement y étant opposés, par connivence avec l’URSS.
    On peut se demander à quoi nous a servi notre position éminente à l’ONU. Les Pays-Bas, le Danemark, l’Allemagne, la Suisse, le Japon, la République tchèque, la Nouvelle-Zélande et bien d’autres autres n’ont pas le fameux siège permanent au Conseil de sécurité, et pourtant, la vie y est infiniment plus plaisante qu’en France, selon des critères objectifs.
    Je passe sur la comédie algérienne. Si la décolonisation avait été menée différemment, non seulement nous ne porterions pas la tache éternelle du massacre des harkis, mais le rapport de force avec l’Algérie serait un peu plus équilibré aujourd’hui, et les maux de l’immigration moins prononcés.
    Mai 68 ? Le général de Gaulle s’est viandé. Il n’a rien compris. Il était dépassé, c’est Pompidou qui s’est cogné le dossier.
    De Gaulle, c’est comme Poutine : c’est le guignol qui, par vanité personnelle et aveuglement historique, bloque l’évolution de son pays et l’empêche de corriger ses erreurs. Le rôle du fantôme gaullien est, en tous cas, certainement celui-là aujourd’hui.
    La preuve : de l’extrême droite à l’extrême gauche, tout le monde est gaulliste, de nos jours ! C’est absurde : s’il n’y a pas quelque différence fondamentale entre les partis, alors à quoi servent-ils ? La défroque gaulliste est ce qui permet de remplacer l’action, éventuellement douloureuse, par le blablatage.
    Ce qui est extraordinaire avec de Gaulle, c’est que c’est un farceur, un Raoult. Il dit exactement le contraire de la vérité. Il prétend incarner la Résistance, mais il s’emploie à saboter les efforts de guerre des Alliés. Il prétend défendre les intérêts de la France, mais il ne cache pas son mépris pour les Français (les « veaux »).
    De Gaulle, c’est le comédien par excellence. Dans un documentaire hagiographique de Stéphane Bern, différentes éminences spécialistes du personnage évoquent cette qualité. Sans s’aviser que comédien, c’est synonyme de menteur. On ne peut pas, à la fois, vanter les qualités de comédien de de Gaulle, et le considérer comme un grand homme d’État… c’est l’un ou l’autre.
    Jean-Louis Debré, dans ce documentaire, parle du général avec des trémolos dans la voix. On dirait une gamine évoquant une idole de la chanson. A l’époque, il était président du Conseil constitutionnel.
    Le film se termine avec Stéphane Bern lançant quelques mots de conclusion, juché au milieu des airs, minuscule, sur la barre de la croix de Lorraine géante de Colombey-les-deux-Églises. Un drone en fait le tour. Profond malaise face à ce monument obscène, démesuré, guère différent d’un mémorial fasciste ou nazi.

  18. Denis Monod-Broca

    @ Robert Marchenoir
    « Mais on s’en tape, de la grandeur de la France ! » dites-vous. Vous devez vous régaler, vous, à l’heure qu’il est, de la petitesse de la France, de sa paralysie, de son impuissance. À moins que cela ne vous suffise pas encore. À moins que que vous la vouliez réduite à rien… Mais à quoi bon, alors, en écrire de telles tartines ? Mettriez-vous un point d’honneur à participer à son abaissement ?

  19. @ Robert Marchenoir
    « Je commence à en avoir plein le dos de ces phrases ronflantes attribuées à saint de Gaulle. »
    Je vous suggère de vous détendre avec des citations de Saint Couchepin.
    « Maintenant que de Gaulle est mort (ça fait un demi-siècle, je le signale), les Français marchent toujours sur l’eau en psalmodiant sur la grandeur de la France. Tandis que les indicateurs de chômage, d’illettrisme, de croissance, de déficit, de dette publique, de délinquance, de malhonnêteté et de corruption nous rapprocheraient plutôt d’un pays du Tiers-monde. »
    Mon opinion, exactement. Bien que le Tiers-Monde ne soit pas non plus ce qu’il était il y a 50 ans. Ce qu’on oublie systématiquement en France.
    « Il n’y a guère que la Russie qui se la pète autant avec un bilan aussi désastreux. Comme disent les Russes dans leurs moments de lucidité, leur pays, c’est le Botswana avec des armes nucléaires. »
    Vous êtes dur avec le Botswana. Il est nettement plus démocratique que la Russie. Et en terme de PIB par tête d’habitant, il n’a pas grand-chose à envier à la Russie. Une situation qu’il doit à Seretse Khama, qui a réussi à balayer les socialistes et les panafricanistes pour pousser une culture démocratique à l’anglo-saxonne. Un des rares pays africains vraiment noir où on peut parler de réussite sans trop chipoter. Le monde se développe très vite, et le capitalisme, ça marche. Comme à Gaborone.
    « La France n’a aucune grandeur. C’est un petit pays, une puissance moyenne, qui pourrait être un paradis si seulement elle ne pétait pas plus haut que son c…, avec sa « grandeur »… »
    Surtout qu’on ne fera pas le poids seul face à des acteurs comme la Chine. Petite donnée miniature qui pèse 1,4 milliard d’individus. Une broutille qu’on ignore en France, mais qui met quand même une petite épine dans le pied au discours souverainiste, qu’il soit de gauche ou de droite.
    ——————————————-
    @ Tipaza
    « …les pays comme la Russie ou la Chine qui ont encore cet esprit de Nation libre et souveraine. »
    Cela me fait de la peine de devoir vous le dire, mais c’est là une vue de l’esprit complète. Parlez-en aux Hongkongais de la « liberté », aux Taïwanais de la « souveraineté », et aux Australiens du rôle positif de la Chine dans les domaines géopolitiques et économiques. Sans même parler de l’Afrique orientale, où les délires chinois sur le barrage sur le Nil sont à deux doigts de faire rentrer l’Égypte en guerre… La Chine est un véritable danger. Et ce n’est en aucun cas un pays libre. Xi Jinping n’est pas Deng Xiaoping. Du tout.
    Vous voulez une seule bonne raison de mettre en place des cours supranationales ? Régler les différends sur la gestion des cours d’eau. Comme le Nil. Sans droit international, c’est un sujet qui peut déclencher des guerres. Quand des pays n’ont plus de flotte, ils prennent les armes.
    ——————————————————-
    @ Ninive
    « Cher F68.10 ne vous faites pas plaisir en décortiquant ce commentaire, merci. »
    À votre service.

  20. @ Denis Monod-Broca
    « voir en Pétain un résistant, lui le collabo en chef, cela n’a pas plus de sens que d’appeler « paix » la guerre à la manière d’Orwell et de sa novlangue. »
    Si nous nous en tenons aux définitions simplistes de « collabo » et de « résistant », vous avez raison, mais n’oubliez pas que comme l’avait rappelé François Mitterrand à Jacques Attali : « Il est impossible de comprendre cette époque si on ne l’a pas vécue. »
    Les hommes sont également complexes.
    Ainsi, d’après Jean-Marie Rouart : « Le maréchal est habité quant à lui par l’exemple de la Prusse défaite en 1806 par Napoléon à Iéna. Elle a signé un armistice avec son vainqueur pour se donner les moyens de prendre sa revanche. Moins de dix ans plus tard, ses uhlans ont occupé Paris aux côtés des Russes et des Autrichiens. Le maréchal a voulu l’armistice pour se donner le temps nécessaire à cette résurrection, et attendre, au moins, l’entrée en guerre des Américains. » (Ils voyagèrent vers des pays perdus)

  21. Xavier NEBOUT

    @ Achille
    @ Denis Monod-Broca
    L’histoire, donnez-vous la peine de la connaître autrement qu’en écoutant ou lisant les historiens « agréés » comme l’étaient les historiens soviétiques ou aujourd’hui les chinois.

  22. Il y a comme ça des jours où on se sent petit, petit.
    Aimer l’Anthologie de la poésie française ne fait pas oublier l’Art poétique de Pierre Boutang, un autre agrégé de philosophie au langage limpide, ni Jean Foyer et Edmond Michelet échangeant en Conseil des ministres des billets en vers grecs.
    Se sentir tout petit quand un président maghrébin avance, par porte-parole, que la France a liquidé après 1830 tous les Algériens qui savaient lire et écrire alors que le pays connaissait au moins cinq langues ou dialectes régionaux à la fin de la domination ottomane, fait comprendre que face à un érudit aussi brillant, on pèse peu.
    Je me demande également si un pharaon devait connaître la poésie grecque pour qu’un ïambe sortît de sa bouche, ce qui n’est pas invraisemblable, les Égyptiens ayant accepté la culture grecque comme la romaine, la chrétienne, la musulmane, la nassérienne, la soviétique etc. et malheureusement pas celle d’Anouar el-Sadate, mais je ne sais pas, malgré une longue fréquentation des distiques égyptiens.
    Alors, vous pensez, les foucades de M. Macron, normalien raté, on est totalement dépassé. Quand le primaire hésite, le secondaire vacille, le supérieur tangue, seules les écoles tiennent bon, quand elles sont grandes, quand l’ENA se transforme en suppositoire à la glycérine, comment voulez-vous que sorte autre chose en librairie sur de Gaulle qu’une eulogie ?

  23. Denis Monod-Broca

    @ Exilé
    Oui, les hommes sont complexes. Et il est facile de juger 80 ans après tranquillement assis devant son clavier. Mais il ne s’agit pas de juger, il s’agit de réfléchir à ce qui s’est passé, d’interpréter récits et témoignages…
    La bataille de France était perdue. L’armée aurait pu capituler. Les généraux n’ont pas voulu endosser cette responsabilité. Ils se sont cachés derrière le pouvoir politique qui a cédé à leur demande. Mais celui-ci aurait pu, par exemple, se réfugier en Afrique et continuer la guerre.
    Pourquoi Pétain et Laval ont-ils cédé ?
    Pourquoi ont-ils, dès octobre 40, sans attendre la demande des Allemands, édicté les lois anti-juives ?
    Pourquoi, si leur but secret était de battre l’Allemagne avec l’aide des Américains, n’ont-ils pas organisé le départ de la flotte française vers un port ami ?
    Etc. etc.
    Le départ de de Gaulle à Londres, tout seul, le 17 juin 40, ne fut pas qu’un coup de bluff insensé.
    Quand il dit le lendemain, « Mais le dernier mot est-il dit ? L’espérance doit-elle disparaître ? La défaite est-elle définitive ? Non ! », il dit vrai. Et comme il disait vrai, la suite lui donna raison.
    Avec une réserve cependant. Quand il dit « foudroyés aujourd’hui par la force mécanique, nous pourrons vaincre dans l’avenir par une force mécanique supérieure. Le destin du monde est là », il dit vrai aussi mais il dit tellement vrai que cette « force mécanique supérieure » est celle qui désormais domine le monde. Voulait-il cela ?

  24. Mary Preud'homme

    @ Exilé
    Pétain s’est bel et bien couché servilement devant l’envahisseur et pour lui complaire a été jusqu’à signer et annoter le statut des juifs, y compris concernant ceux de nationalité française, tout en mettant nos forces de l’ordre (gendarmes et policiers) à contribution (et en porte-à-faux) afin d’exécuter ses sales besognes !
    Ce qui a entraîné bon nombre de gens qui avaient confiance en lui, eu égard à ses antécédents de soldat, et censés obéir à des ordres (normaux) eu égard à leur statut (de fonctionnaire ou de militaire) au final à se déshonorer en apportant leur concours à des tâches indignes et honteuses. Ceux qui ont su résister et contrevenir au péril de leur vie à ces directives injustes et dégradantes étant d’autant plus méritants.

  25. @ Robert Marchenoir 19 :04 à 18h01
    Votre superbe commentaire ne mérite que des éloges.
    Charles de Gaulle s’est beaucoup plus battu contre les Français que contre les Allemands !
    Fait prisonnier en 1915, il a passé le reste de la guerre dans les geôles allemandes.
    En mai 40, on lui confie le commandement d’une division blindée reconstituée de bric et de broc avec mission de s’opposer à l’avance ultra-rapide des panzers. Avec bien des pertes, il retarde la progression allemande de quelques heures. On a appelé ce haut fait d’armes la victoire de Montcornet !
    Le 17 juin, soit six jours avant l’armistice, il fuit en Angleterre. L’appel du 18-Juin dévoile aux Français incrédules un « moi, général de Gaulle… » inconnu (certains ont même cru à un pseudo du type Vercingétorix).
    En juillet, il proteste mollement contre l’attaque anglaise qui détruit une partie de la flotte française à Mers el-Kébir (mort de 1 300 marins).
    En septembre, avec une flottille britannique, il entreprend l’expédition de Dakar pour essayer de s’emparer d’une partie du stock d’or de la Banque de France. Il est reçu à coups de canons. En 1941, il attaque les troupes françaises de Syrie, plusieurs milliers de morts et blessés.
    En décembre 1942, il couvre l’assassinat de l’amiral Darlan organisé par ses affidés.
    Plus tard, il couvrira les deux tentatives d’assassinat du général Giraud, co-président avec lui du Gouvernement provisoire, son principal concurrent.
    En 1944, Churchill et Roosevelt se gardent bien de l’informer du débarquement du 6 juin. Il ne sera pas invité à la conférence de Yalta. Mais, en octobre 44, il se précipite chez le camarade Staline pour discuter… du retour du chef du parti communiste français Maurice Thorez (déserteur en 1939 et condamné par un tribunal du Front populaire !). Staline en profite pour lui imposer la nomination de huit ministres communistes dans le futur gouvernement (Production industrielle, EDF-GDF, Presse, Education nationale, dockers etc.). Thorez est même nommé « ministre d’Etat » !
    Il laisse les communistes diriger une épuration sanglante et aveugle où les exécutions sans procès (ou procès bidon) feront des dizaines de milliers de victimes.
    Sa lutte contre l’AMGOT incite les industriels français à se précipiter en Allemagne pour récupérer les machines-outils qui ont échappé aux bombardements alliés. Je me souviens de ces délégations d’imprimeurs français qui se vantaient d’avoir été « impitoyables ». Oui, mais le plan Marshall fut très profitable aux Allemands qui touchèrent ainsi des machines toutes neuves alors que les Français n’avaient récupéré que les vieilles machines.
    Il démissionne en janvier 1946. L’année 1947 verra la CGT diriger les grèves insurrectionnelles (déraillements de trains, des dizaines de morts). Ce sera un ministre socialiste, Jules Moch, qui y mettra fin avec beaucoup de difficultés.
    Il revient en 1958. C’est le « je vous ai compris ! » d’Alger et sa précipitation à vouloir conclure une paix avec l’Algérie algérienne. Abandon criminel des harkis (français), création des barbouzes et du SAC (crapules) pour lutter contre une OAS efficace, CDG est toujours à la tête du combat entre Français.
    Mai 68 le désarçonne ; il se rend piteusement à Baden-Baden pour s’assurer de la fidélité des troupes de Massu, au cas où… Il démissionne encore un an plus tard après l’échec d’un référendum sur la réforme du Sénat.
    Personne ne peut dire ce qu’aurait fait CDG devant la Covid-19. On peut raisonnablement penser qu’il aurait attaché moins d’importance au nombre de morts qu’à l’effondrement de l’économie française qui va durablement effacer la France des grandes puissances mondiales.
    C’est vrai que « la grandeur de la France » fait sourire même les Belges qui sont plus fiers de leur Manneken-Pis que nous de notre Tour Eiffel !
    Macron devra répondre un jour aux questions d’un Nuremberg français. À sa place je ferais des réserves de tilleul.

  26. @ F68.10
    « Vous êtes dur avec le Botswana. Il est nettement plus démocratique que la Russie. Et en terme de PIB par tête d’habitant, il n’a pas grand-chose à envier à la Russie. »
    Oui, oui bien sûr, le Botswana a réussi à laisser à l’humanité des croûtes comme Tolstoï, Dostoïevski, Pouchkine en littérature et en musique des nains comme Stravinsky, Rachmaninov, Prokofiev et Chostakovitch, une façon de confirmer que le PIB est un indicateur d’une grande ineptie !!

  27. Pas la peine de causer de de Gaulle, Marchenoir ne l’a pas trop mal fait. Le culte qui lui est voué est ridicule.
    Parlons donc de Pompidou, l’homme qui a bétonné la France alors que le club de Rome venait d’exposer de façon lumineuse les limites de la croissance. L’homme qui a séché le ciment encore frais après la mort de de Gaulle de la Ve République qui réduit notre vie politique à la sélection d’un grand chef tous les cinq ans, a asphyxié le parlement et réduit les partis à des états-majors stratégiques, encourageant ainsi ce monarchisme autoritariste propre à notre pays.
    Vous vouliez du régalien, vous en aurez encore: Macron annonce des embauches de policiers et proclame son intention de lutter contre la drogue, continue à taxer les prolétaires fumeurs de tabac tout en flattant le lobby des producteurs de vin rouge. Je n’ai rien contre l’alcool, mais je n’aime pas l’incohérence.
    Quant à Retailleau, il n’y a plus que vous pour le mentionner, c’est très louable de votre part, finalement.

  28. Trop de gens sont infantiles : le but des citoyens ne devrait pas être que le pays soit « grand » mais libre. Ce qui n’a rien à voir : avec une vaste population et des richesses naturelles, il est possible d’atteindre à une certaine puissance nuisible pour tous, savoir liberticide pour les citoyens et impérialiste pour les peuples alentour.
    Il ne faut ni croire que la puissance est tout ni s’imaginer qu’elle n’est rien : sans puissance, il est tout à fait possible d’être anéanti ou si on n’est pas héroïque, asservi par plus puissant que soi.
    Une certaine puissance est une condition nécessaire mais non suffisante de liberté. Un désir de liberté est une condition nécessaire mais non suffisante de liberté.
    Bref, il faut œuvrer à une montée en puissance des qualités nous permettant d’être libre.
    Dans le même temps, il nous faut revendiquer les libertés à notre portée, comme celle d’expression. Riche ou failli, tout pays a le loisir de laisser ses citoyens s’exprimer.
    Cependant on voit la grandeur tant matérielle que morale des Etats-Unis en ce qu’ils exportent un Internet porteur d’une liberté d’expression supérieure à celle de la France.

  29. @ caroff
    « Oui, oui bien sûr, le Botswana a réussi à laisser à l’humanité des croûtes comme Tolstoï, Dostoïevski, Pouchkine en littérature et en musique des nains comme Stravinsky, Rachmaninov, Prokofiev et Chostakovitch, une façon de confirmer que le PIB est un indicateur d’une grande ineptie !! »
    Ne vous faites pas plus bête que vous ne l’êtes. (Et là, franchement, je peux affirmer que vous ne pouvez être que moins bête que vous ne le laissez transparaître, et ce sans que le moindre doute ne vienne perturber mon état de transe ataraxique.)
    Les premiers documents écrits sur le Botswana remontent au début du XIXe siècle. Le Botswana était un des pays les plus pauvres d’Afrique au moment de son indépendance. Et ce n’est pas peu dire.
    Ce qui ne change rien, zilch, nada, au fait que la croissance économique du Botswana fut spectaculaire (bien que trop minière), que cela s’est fait sur un mode libre-marché et démocratie libérale adaptée de la mode UK. Et que cela a fonctionné. Et que ce pays est donc maintenant le pays africain qui a eu la plus grande réussite en terme de développement et ce de manière pratiquement autonome. En étant intraitable avec la corruption.
    Et il a fallu pour cela battre politiquement les socialistes et les panafricanistes. Tout en gérant la relation avec le régime d’Afrique du Sud, à l’antiracisme bien connu.
    Le PIB mesure quand même un minimum la sortie de la pauvreté. Ne dites pas qu’il ne signifie rien.
    Il suffit de lire un bête graphique pour comprendre que le Botswana a fait les bons choix et que le Zimbabwe a fait les mauvais. Il n’y a aucun mystère. Les classements sur la liberté de la presse donnent l’Afrique du Sud en position 31, la France en position 34, et le Botswana en position 39. J’dis ça, j’dis rien.
    Et avec la sortie de la pauvreté viennent aussi des changements sociaux. Et l’apparition d’écrivains que vous encensez tant. J’ai lu de la littérature africaine quand j’étais gamin dans mon potentat africain préféré, mais je ne prétends pas tout connaître. Très loin de là. Mais à l’heure actuelle, Bessie Amelia Emery Head est l’écrivaine motswana d’adoption qui semble la plus connue. Il ne tient qu’à vous de vous laisser tenter, hein… Je vous suggère Quand les nuages de pluie s’amassent. Cela vous dépaysera un peu.
    ———————-
    @ Tomas
    Ravi de vous revoir. Je faisais un peu gauchiste de service en votre absence.

  30. Claude Luçon

    Pour mémoire Charles de Gaulle avait formé le Rassemblement du Peuple Français, RPF, c’était un parti politique.
    Il a su travailler avec les partis politiques, PCF compris, avant que reprenne leur décadence débutée dans les années trente !
    Ce que Philippe nous présente ici lu chez Arnaud Teyssier est un Charles de Gaulle pour qui « la France est bien au-dessus des partis et de la politique ».
    On pourrait y voir une suggestion de dictature ?
    Il est temps de remettre et laisser Charles de Gaulle à la place qu’il mérite largement dans l’Histoire de la France, dans son passé !
    Pétain se voulait le sauveur de la France, il se trompait, de Gaulle l’a été.
    La France d’aujourd’hui n’est plus la France de 1940, encore moins celle de 1945.
    Nos instituteurs, qui n’étaient pas encore des Professeurs des écoles, tout un symbole, nous enseignaient les droits et devoirs des citoyens, pas seulement les droits.
    Le nivellement social se faisait sous forme du service militaire dont le but était de former chaque année 500 000 citoyens préparés à défendre le pays et sa grandeur. Aujourd’hui les citoyens font la guerre aux policiers et aux gendarmes plus français qu’eux au titre du : il est interdit d’interdire.
    C’était sur cette base que Charles de Gaulle gouvernait mais avec un handicap quand Philippe Pétain a fait exploser ce qui unifiait cette ancienne France.
    En 1940 toute la France croyait en Pétain, « toute la France », même Charles de Gaulle, le détonateur a été le discours de Pétain du 17 juin 1940, après le virus était planté. Le pays n’était pas au mieux, un variant, nommé Cohn-Bendit, apparut en 1968 et compléta le processus de destruction.
    Le citoyen ne savait plus exactement ce qu’était la France.
    Les valeurs du passé avaient été ébranlées, elles ne pouvaient que s’écrouler !
    De Gaulle a voulu rendre à la France la dignité qui était la sienne, il l’a fait, mais sur du sable, sur de vieilles fondations dont l’armature de béton avait été corrodée.
    Peu à peu, ENA aidant, cette corrosion s’est transformée en consommation, le citoyen a suivi et est devenu un consommateur, les Gilets jaunes nous l’ont confirmé !
    Aujourd’hui la République se nomme Mélenchon, au moins d’après lui !
    Aujourd’hui on nous offre Zemmour pour président !
    C’est dans une autre France où nous vivons, pas celle de Charles de Gaulle !
    Il va falloir que les Américains nous offrent une « Statue du Moi » à placer au sommet de l’obélisque de la place de la Concorde pour nous dire ce que nous sommes devenus grâce à la « me » génération et nous remercier de leur laisser l’exclusivité de la liberté citoyenne qu’ils partageaient avec nous et qu’ils ont cherché à nous rendre en 1944 !
    « Emmanuel Macron ne cherche même pas à imiter de Gaulle ! »
    Pourquoi le ferait-il ?
    Pourquoi pas Bonaparte ou Louis XIV ?
    Nous sommes au XXIe siècle, le nouveau Christophe Colomb s’appelle Elon Musk et sa caravelle SpaceX.
    Le smartphone a remplacé le cerveau du citoyen et sa capacité à penser, à réfléchir.
    Nous pouvons et devons être fier de Charles de Gaulle, mais les temps ont changé !
    La colonisation s’est inversée ! Nous sommes en voie de colonisation et pas seulement par les Africains et Maghrébins ! Les Espagnols et Libanais réussissent plutôt bien, en attendant Erdogan !
    Nous sommes dans la France de Valls et Zemmour, pas mieux ! Ces deux-là ne savent même pas qui ils sont réellement, la confusion en exemple !
    En attendant Marine Le Pen !
    Il est grand temps que les Français se réveillent !

  31. Stupéfiant de lire certains commentaires affirmant sans vergogne que le Général était un dictateur, alors que c’est lui qui a instauré le suffrage universel pour l’élection du président de la République. Mode de scrutin qui est le fondement même d’une République démocratique dans la mesure où il évite les tripatouillages entre partis qui conduisaient à un changement de gouvernement tous les six mois sous la IVe République.
    Quand je pense que certains voudraient revenir à ce mode de gouvernance inepte, je ne sais plus si je dois en rire ou en pleurer.
    Ajoutons à cela qu’il a démissionné, avec une parfaite dignité, après avoir été désavoué suite à son référendum en 1969. Et pourtant la réforme du Sénat aurait été une excellente chose vu la valeur ajoutée de cette assemblée qui ressemble plus à un EHPAD pour parlementaires et anciens ministres en fin de course.
    Dictateur le Général ? Vous en connaissez beaucoup des dictateurs capables de faire cela ? N’hésitez pas à me donner les noms !

  32. @ Lodi | 19 avril 2021 à 23:31
    « Cependant on voit la grandeur tant matérielle que morale des Etats-Unis en ce qu’ils exportent un Internet porteur d’une liberté d’expression supérieure à celle de la France. »
    « La grandeur tant matérielle que morale (vous avez dit morale ?) des Etats-Unis » se traduit surtout par une liberté d’expression permissive avec l’influence de mouvements qui ont directement pour effet de provoquer la montée du communautarisme. À savoir le féminisme lesbien, l’indigénisme racialiste, l’écologie hystérique, l’anarchie à la mode Black Blocs, les groupements identitaires à la mode nazie, sans oublier la montée de l’islamisme radical qui enflamme nos banlieues.
    Bref tous les maux que nous connaissons actuellement en France ont pris naissance aux Etats-Unis.
    Sommes-nous rendus plus heureux par cet afflux de « liberté d’expression » qui présente tous les aspects d’une dictature ? On peut en douter !

  33. Xavier NEBOUT

    Ceux qui se décrètent historiens sans savoir sont fatigants, pour rester poli.
    Abbeville, ils n’en ont jamais entendu parler parce que c’est tenu sous le boisseau et il en est de même de toute l’histoire de France et tout particulièrement concernant de Gaulle.

  34. « @ Tomas
    Ravi de vous revoir. Je faisais un peu gauchiste de service en votre absence. »
    Rédigé par : F68.10 | 19 avril 2021 à 23:40
    Tout à fait d’accord avec vous, quelle joie de retrouver le meilleur islamogauchiste du blog, j’attends ses commentaires sur le verdict de Viry-Châtillon qu’il va trouver génial et même pas assez clément car les racailles n’ont fait que leur devoir de lutte sociale contre le fascisme policier et que les brûler dans une voiture était une mission divine dictée par Allah et son prophète qui ont eu des bouffées de chaleur.
    C’est une atteinte aux droits de l’homme que de condamner ces malheureux traumatisés par les années de colonisation de leurs parents et de voir que ces policiers refusent de s’agenouiller en repentance poing levé comme Griezmann ça les met en colère, faut refaire un troisième procès et disculper ces racailles définitivement, n’est-ce pas Tomas ??

  35. Marc Ghinsberg

    Philippe Bilger à propos d’Emmanuel Macron : « La démagogie de la référence à l’affaire Sarah Halimi : il s’en était déjà mêlé lors de la visite de Benjamin Netanyahou, il n’hésite pas à jouer encore, alors qu’il devrait s’abstenir de toute immixtion, sur cette fibre communautariste à l’approche de 2022. »
    Ce matin sur Europe 1, Xavier Bertrand sur l’affaire Sarah Halimi : « À partir du moment où vous consommez volontairement des médicaments, de l’alcool ou de la drogue, vous devez répondre de vos actes ».
    Qui pille qui ?

  36. Emmanuel Macron ne cherche même pas à imiter de Gaulle !
    À preuve une de ses dernières sorties:
    « Nous devons déconstruire notre propre histoire » (CBS, 18 avril 2021)
    Ce qui montre au passage qu’il est bien habité par une volonté de déconstruction de tout ce qui fait la France.

  37. @ F68.10
    « Les premiers documents écrits sur le Botswana remontent au début du XIXe siècle. Le Botswana était un des pays les plus pauvres d’Afrique au moment de son indépendance. Et ce n’est pas peu dire. »
    Je suis positivement ravi de ce que vous m’apprenez et suis content que mon intelligence toute relative me permette de saisir les impressionnantes réussites de ce magnifique pays…
    Mais attention à vos comparaisons !!

  38. Bonjour Philippe,
    J’ai toujours trouvé étrange cette « admiration » de la manière dont Mongénéral s’est trissé d’la présidence.
    Un référendum est une question posée, à laquelle on attend une réponse, afin de prendre une décision que l’on souhaite conforme aux aspirations de ceux que l’on interroge. Ce n’est pas une demande de plébiscite.
    En gros c’est : dites oui ou je me barre. Pourquoi poser la question ?
    Remarquez, y’en a des qui posent des questions et quand on répond non ils font quand même. Pourquoi poser la question ?
    Mongénéral n’acceptait pas le contradictoire.
    Tiens, comme le locataire du palais.
    Ôtez-moi d’un doute, c’est son fils caché ?
    On en revient toujours au même point. La vérité est une construction. Ceux qui pensent la détenir par don divin sont des totalitaires.
    Soit ils vous expliquent mal, soit vous êtes trop c*ns pour comprendre. C’est cette dernière qui est le fond de pensée réel de ce type de dirigeants. La première hypothèse n’est qu’un artifice de communication.
    Quant à se penser grand, rien que le fait de devoir le dire montre qu’on ne l’est pas. Et globalement on s’en tape.
    Regardez, les Britanniques n’ont pas ce souci. Aucune prétention à se dire grands… ils sont grands.

  39. Robert Marchenoir

    @ Achille | 20 avril 2021 à 08:10
    « Stupéfiant de lire certains commentaires affirmant sans vergogne que le Général était un dictateur, alors que c’est lui qui a instauré le suffrage universel pour l’élection du président de la République. »
    Vous voulez dire : il est stupéfiant de lire mon commentaire affirmant, blabla ?
    Vladimir Poutine est élu au suffrage universel. Le suffrage universel était en vigueur en URSS.
    « Mode de scrutin qui est le fondement même d’une République démocratique dans la mesure où il évite les tripatouillages entre partis qui conduisaient à un changement de gouvernement tous les six mois sous la IVe République. »
    On se demande comment font tous les autres pays démocratiques du monde qui n’élisent pas leur président au suffrage universel. On se demande comment ils font avec leurs partis pour ne pas changer de gouvernement tous les six mois.
    Une fois de plus, vous appuyez sur le bouton marche du magnétophone pour nous faire entendre des trucs pré-enregistrés qui vous tiennent lieu de sagesse. D’où vient cette fausse alternative entre président dictatorial et gouvernement changeant tous les six mois ?
    « Ajoutons à cela qu’il a démissionné, avec une parfaite dignité, après avoir été désavoué suite à son référendum en 1969. »
    Oui. C’est bien le problème. Pinochet aussi a démissionné après avoir été désavoué par le suffrage universel. C’est fascinant, cette aptitude qu’ont certains à se parler à eux-mêmes sans jamais écouter les arguments des autres. C’est précisément l’usage plébiscitaire fait par de Gaulle du référendum qui en fait un dictateur. Avez-vous seulement lu ce que j’ai écrit ?
    Aujourd’hui, nous avons même des imbéciles qui se plaignent, de façon préventive, qu’Emmanuel Macron n’ait pas l’intention de démissionner si les Français votent non à je ne sais quel référendum qu’il envisage (aéroport de Roissy, etc.). Voilà à quel point de Gaulle a vérolé la mentalité des Français. Ils réclament un dictateur. Ils disent leur soif d’être asservis.
    Et simultanément, bien sûr, ils se plaignent d’avoir un « Jupiter ».
    « Dictateur le Général ? »
    Oui, et c’est lui-même qui l’a affirmé. Du moins en ce qui concerne son action à la tête de la France libre entre 1940 et 1945.
    Pour le reste, vous pouvez lire la presse de l’époque, où cette accusation était courante de la part de ses adversaires.
    « Bref tous les maux que nous connaissons actuellement en France ont pris naissance aux États-Unis. »
    Ben voyons. Les 62 % de dépense publique dans le PIB, c’est la faute des États-Unis. Le statut de la fonction publique, c’est la faute des États-Unis. Le monopole de la Sécurité sociale, c’est Obama qui l’a ordonné. L’immigration de masse, c’est parce que Gerald Ford a menacé de bombarder l’Élysée si Giscard n’instaurait pas le regroupement familial.
    La dictature des minorités en vigueur aux États-Unis n’a rien à voir avec les idées accréditées par la nomenklatura gauchiste française, les Jean-Paul Sartre (*), Simone de Beauvoir et autres Michel Foucault. Personne n’a été « anti-raciste » en France avant d’en avoir reçu l’ordre de Washington.
    Les Français sont d’innocents petits angelots qui baigneraient dans la félicité, si seulement ces sales étrangers lui fichaient la paix. Un peu comme les Russes, finalement.
    « La ‘grandeur tant matérielle que morale’ (vous avez dit morale ?) des États-Unis se traduit surtout par une liberté d’expression permissive avec l’influence de mouvements qui ont directement pour effet de provoquer la montée du communautarisme.. »
    Ah oui voilà. Il y a trop de liberté d’expression aux États-Unis. C’est aux États-Unis qu’on a le droit de crier « Vive la fermeture des frontières ! » dans la rue, et c’est en France qu’on interdit Génération Identitaire qui réclame la fermeture des frontières.
    Mais à part ça, la « montée du communautarisme » est due à la liberté d’expression, pas l’inverse.
    Rôlàlà, qu’est-ce que la vie serait belle s’il n’y avait pas ces méchants Américains…
    ______
    (*) La préface des Damnés de la terre de Frantz Fanon, écrite par Jean-Paul Sartre en 1961, anticipe de façon saisissante la rhétorique des Black Lives Matter. « En le premier temps de la révolte, il faut tuer : abattre un Européen c’est faire d’une pierre deux coups, supprimer en même temps un oppresseur et un opprimé : restent un homme mort et un homme libre. » Mais il faut tout lire de cette indigeste et prétentieuse bouillie.

  40. @ Achille | 20 avril 2021 à 08:10
    Achille, vous avez la caution de l’Equipe, je vois que vous laissez traîner un peu la godasse, mais n’hésitez pas vous pouvez en ressemeler quelques-uns, crampons longs of course.
    De Gaulle nous a évité la soumission à un protectorat du type du Japon et des études supérieures gratuites.

  41. @ Mary Preud’homme 19/04 à 20h42
    @ Denis Monod-Broca19/0120h24
    La Wehrmacht attaque subitement le 10 mai 1940, un vendredi avant-veille de Pentecôte après huit mois de sommeil. L’armée française est « en permission » maximale.
    Au gouvernement, Paul Reynaud (président du Conseil) se dispute avec Daladier (ministre de la Guerre) au sujet du général Gamelin, pauvre type incapable de commander (même une bière !) mais Daladier veut le garder. Reynaud est démissionnaire mais le président de la République (Albert Lebrun) lui demande d’attendre quelques jours pour réfléchir.
    Le 15 mai (donc cinq jours après), l’armée hollandaise a capitulé, prisonnière tout entière avec son chef.
    Le front français craque de partout. Les généraux allemands Guderian, von Rundstedt, Rommel, von Reichenau, Kesselring font une course de vitesse ahurissante malgré une résistance courageuse des Français qui sont d’ailleurs en supériorité numérique. Mais les Allemands communiquent par radio (nous avec un téléphone de campagne déroulé par deux hommes et un caporal). Ils ont des canons anti-chars, une aviation puissante qui peut intervenir en quelques minutes (nous en cinq heures). Ce n’est pas encore la débâcle mais déjà la raclée.
    Gamelin est atterré par les rapports qui lui parviennent de tous les secteurs du front. De son GQG à Vincennes, il téléphone à 20h30 à Daladier pour l’informer de la gravité de la situation.
    Daladier est haletant. Devant la catastrophe annoncée il s’écrie :
    – Ce n’est pas possible ! Il faut attaquer aussitôt !
    – Attaquer ? avec quoi répond Gamelin, je n’ai plus assez de réserves. Entre Laon et Paris, je ne dispose pas d’un seul corps de troupes.
    – Alors, c’est la destruction de l’Armée française ?
    – Oui, c’est la destruction de l’Armée française.
    Le témoin de cette conversation était M. William Bullitt, ambassadeur des USA.
    L’Amérique se déclare impuissante à nous apporter le moindre secours.
    L’Angleterre amorce une rétractation et veut ménager ses forces.
    Paul Reynaud prononce pour la première fois le nom du Maréchal Pétain et délègue le général Pujo pour aller chercher le Maréchal à Madrid.
    Des millions de civils sont sur les routes poussant des charrettes avec vieillards et enfants. Ceux qui disposent d’une voiture sont en panne d’essence et abandonnent leur véhicule, s’en vont à pied par des sentiers couverts pour échapper aux mitraillages des Stukas, vers des destins inconnus. Cette fuite est un suicide vers le sud. Ils croisent des troupes françaises qui montent vers le nord ou sont stoppés par les Allemands qui vont plus vite qu’eux.
    Un ordre de repli général est donné, mais ordres et contre-ordres inconciliables se croisent et ajoutent de la confusion. Au Quai d’Orsay, le 16 mai, le secrétaire général Alexis Léger (futur Saint-John Perse) pris de panique, ordonne un autodafé radical de toutes les archives !
    Des conversations de plus en plus aigres s’établissent entre Churchill, Reynaud, le général Gort (chef des armées anglaises), Gamelin, Daladier.
    Pétain arrive le 18 mai, il est nommé vice-président du Conseil. Le général Weygand rappelé de Syrie remplace le général Gamelin.
    Le Gouvernement se rend en grande pompe à Notre-Dame où une cérémonie religieuse a été organisée afin de prier Dieu pour qu’il accorde la victoire à la France. Tous les grands laïcs militants, francs-maçons, socialistes, juifs viennent spontanément se mettre sous la protection du Sacré-Cœur. Certains, ne sachant quelle contenance prendre arboraient un gardénia à la boutonnière.
    Il serait trop long de rappeler ici tout ce qui s’est passé jusqu’à la signature de l’armistice.
    Rappelons seulement que près de deux millions de prisonniers furent dirigés vers l’Allemagne. Certains y restèrent cinq ans. À aucun moment de l‘histoire du monde il n’y eut autant de prisonniers en une aussi grande bataille. Ces prisonniers étaient autant d’otages que détenait Hitler qui ne s’est pas privé de faire pression pour obtenir ce qu’il voulait.
    Je ne jette pas la pierre à tous les fonctionnaires (police, armée, magistrats, préfets, financiers, communaux, etc.) qui, restés à leur poste, ne pouvaient pas démissionner tout simplement parce qu’il faut bien vivre ou chargés de famille.
    L’armistice ne fut pas une capitulation. Dans le désastre ce fut même une presque victoire grâce à la qualité des négociateurs qui surent mettre à profit l’admiration que Hitler avait pour le Maréchal Pétain avec qui il traitait de vainqueur à ancien vainqueur.
    Au procès du Maréchal, on a ignoré volontairement tout ce que Pétain a fait pour épargner le pire mais on a grossi les initiatives qu’il a prises qui sont souvent « la part du feu » que l’on est obligé de céder dans une stratégie générale. Faire la guerre c’est évidemment accepter les pertes. C’est douloureux, inhumain mais il ne peut en être autrement. Les générations actuelles refusent ce pacte et exigent le « zéro mort ». Utopie et hypocrisie. On déclare les chaussures comme « produits non essentiels » mais on autorise la vente du tabac et de l’alcool. Il est question d’honorer spécialement les morts du Covid, pourquoi pas ceux des accidents de la route, du ski ou de la fumette ?
    On estime généralement le nombre de Résistants actifs (pas ceux qui levaient leur verre à la réussite de de Gaulle) à 200 000, chiffre à peu près équivalent à celui des Kollaborateurs actifs (pas ceux qui chantaient Maréchal nous voilà !). Au total cela fait 400 000 qui ont pris parti. La France comptait à cette époque quarante millions d’habitants. Cela fait 1 %. Que faisaient donc les autres 99 % ?

  42. @ Robert Marchenoir | 20 avril 2021 à 12:14
    Je vous répondrais bien mais vous allez encore vous énerver. Or je ne viens pas sur ce blog pour me faire engueuler.

  43. @ caroff
    « Je suis positivement ravi de ce que vous m’apprenez et suis content que mon intelligence toute relative me permette de saisir les impressionnantes réussites de ce magnifique pays… Mais attention à vos comparaisons !! »
    Je n’ai aucun problème à comparer la liberté d’expression au Botswana avec celle en France. De comparer leur PIB à ceux d’autres pays. Mais à ma connaissance, la littérature n’est pas encore un art local consommé. Quand à la musique dans ce coin du monde, disons que je ne suis pas intégralement convaincu par le death metal au Botswana… Il y a quand même des effets négatifs de la colonisation. Ou de la mondialisation. C’est selon.

  44. @ Achille | 20 avril 2021 à 08:10
    La suppression des partis, c’est la suppression de l’opposition et du débat, et l’avènement à la longue d’un parti unique. Vous parlez d’une démocratie !
    D’autre part l’élection du président au suffrage universel n’est pas spécialement un signe de démocratie, encore moins si elle est suivie de 5 ans de pouvoir sans contrôle. Le Parlement est constitué d’élus au suffrage universel, il nous représente (ce serait mieux avec un peu plus de proportionnelle), et il a un rôle essentiel à jouer en démocratie.
    Je pense qu’il faut examiner la Constitution et l’équilibre des pouvoirs pour discuter de l’état de démocratie d’un pays, plutôt que sur la personnalité plus ou moins dictatoriale de l’élu en chef. Faire voter la Constitution par referendum est un leurre, car elle est affaire de spécialistes, et cela surtout si pour faire voter oui, on donne aux électeurs un os à ronger du genre « fin des partis politiques » ou « diminution du nombre des parlementaires », ou ‘suppression du Sénat ». Les électeurs se rendent-ils compte que ce qu’on retire aux contre-pouvoirs élargit le pouvoir d’un seul ? Rien n’est moins sûr. Ensuite il ne reste plus qu’à créer de temps à autre des petits comités de gens tirés au sort pour avoir l’air de donner la parole au peuple.
    En France, me direz-vous, le président de la République ne fait pas ce qu’il veut, et vous aurez raison, car il a un contre-pouvoir puissant, mais qui n’a rien de démocratique et qui paralyse à sa guise les réformes voulues par les élus, bravant ainsi la volonté du peuple pour défendre ses propres intérêts. Ce contre-pouvoir nous coûte incomparablement plus cher que nos députés : c’est la machine administrative. Pour ne pas compliquer la question, on évitera d’évoquer les problèmes dits de « millefeuilles », des organismes et des structures dont les attributions confuses se chevauchent et s’entremêlent, sans parler des milliers de gens qui s’y trouvent bien parce qu’ils y font leur nid.
    En fait il y a deux manières opposées de regarder les choses : 1) les règles de fonctionnement ne sont pas à établir à la loupe, c’est la personnalité de l’élu et ce qu’il en fait qui compte. Il les ajuste à ses besoins. 2) Ou à l’opposé, elles sont primordiales, elles conditionnent la gestion de l’État par les élus, de sorte que même médiocres – ce qui n’est pas toujours le cas – ils ne peuvent pas faire trop de ravages. C’est cette deuxième option qui est la mienne, mais je crains qu’elle soit minoritaire chez les électeurs dont peu semblent à mes yeux comprendre l’importance des conditions de bon fonctionnement de l’État et de sa gouvernance. Si on élit l’homme vraiment providentiel attendu comme le Messie, il saura s’accommoder d’une Constitution bien ficelée. Et s’il la réforme, ce ne sera pas de fond en comble au gré de ses besoins.

  45. Retailleau… tu parles d’un illustre inconnu !
    Qui a vécu bien au chaud douillet de la vie de sénateur, le calme et les prébendes qui étaient déposés sur l’édredon cossu de ses mandats.
    Dans le Sud-Ouest on pense qu’il est un coutelier ou un éleveur de foie gras.
    Au fait, que chacun me cite au moins le nom de douze sénateurs, comme les apôtres, les copies sont relevées dans deux heures.
    Ceux de sa propre région ne comptent pas.
    Il faut avoir la « gnare » pour gagner, avoir faim.
    L’Obèse du Sénat ne reflète en rien notre société.
    Il faut un chef dans toute démocratie, et la décision finale et brutale doit lui appartenir, sinon c’est de la mayonnaise que l’on touille pour toujours accoucher de souris.

  46. Denis Monod-Broca

    Beaucoup de choses ont été dites et écrites sur de Gaulle, énormément de choses même, par des partisans comme par des adversaires. Il suscite toujours les mêmes passions, de la part de ceux qui l’admirent comme de la part de ceux que le honnissent. Tout est connu de sa vie même si chacune de ses paroles, chacun de ses actes donnent lieu à interprétation et ré-interprétation, à jugement et contre-jugement. Pourquoi pas ? Mais il est tout de même curieux qu’on ne puisse pas s’entendre sur l’essentiel : en 40 la poursuite du combat contre l’Allemagne nazie, en 58 la reconstruction de la République et la fin de la guerre d’Algérie.

  47. Mary Preud'homme

    @ Achille 8:10
    Bien d’accord avec vous, de Gaulle n’avait vraiment rien d’un dictateur. Pas plus en réalité qu’en intention, ainsi qu’il l’avait lui-même rappelé lors d’une conférence de presse en 1958 dans une réplique cinglante à la question d’un journaliste soupçonneux :
    – « Est-ce que j’ai jamais attenté aux libertés publiques fondamentales ? Je les ai rétablies. Et y ai-je une seconde attenté jamais ? Pourquoi voulez-vous qu’à 67 ans, je commence une carrière de dictateur ? »
    Sans oublier qu’il fut aussi l’ordonnateur du droit de vote octroyé aux femmes en avril 1944, alors qu’il était chef du gouvernement provisoire.

  48. M. Bilger,
    Je suis très désolée de ne pas avoir à dire quelque chose d’éblouissant, j’ai pourtant réfléchi intensément, et tout ce qui m’est venu, c’est que le Général a de grandes oreilles, M. Pompidou a de grands sourcils, M. Macron a de beaux yeux, voilà !
    C’est peu, je sais, mais j’ai une excuse que je trouve excellente et qui est d’avoir passé ces derniers temps en compagnie exclusivement de femmes…
    Vous n’imaginez pas ce que j’ai enduré, c’était simplement atroce et détestable.
    Je suis, à l’heure qu’il est, proche du « nervous breakdown », je cherche partout un moyen de mettre fin à autant de souffrance.
    J’ai attrapé une conjonctive due au spectacle de ce trust de poules complètement décérébrées, j’ai aussi un acouphène dû au grincement de dents, conséquence directe d’une exposition à des sons aigus provenant de leurs gorges déployées, j’ai par-dessus le marché une poussée d’urticaire réaction à une exposition trop longue à des mouvements inopinés des bras au bout desquels une quantité considérable de prothèses d’ongles répugnants s’agitent sans fin…
    Oui, Monsieur, j’ai passé contre ma volonté plusieurs heures à écouter des conn*sses m’asséner des « effectivement », « pour autant », « au demeurant » et de la vacuité à tous les étages…
    J’ai dû contenir ma colère à tel point que j’en tremble encore.
    Il a fallu entendre des propos vide de sens :
    Vous avez raison, mais…
    Ah, mais je croyais que…
    Pourtant, Mme Trucmuche dit que…
    Vous êtes sûre que…
    La dernière fois, avec Mme Trucmuche…
    Non, je n’ai pas vérifié…
    C’est grave ?
    Est-ce qu’il faut recommencer ?
    Je pense comme vous…
    Oui, mais, si on le faisait plutôt la semaine prochaine…
    Oui, la semaine prochaine, Géraldine ne sera plus en arrêt…
    Non, Clémentine, n’est pas à son poste…
    Oui, Mme Patate est experte !
    Non, Mme Patate n’est pas l’épouse de M. Pattate, ça ne s’écrit pas pareil…
    Bien sûr que je sais où sont les documents…
    Je ne les trouve pas, Géraldine à dû les ranger ailleurs…
    Qui veut du thé ???
    Et, donc, comme je n’ai pas le droit de mettre de claques, ni de dire à une c*nne qu’elle est super c*nne, et pas plus, que mon rêve est d’être Monsieur le Général, je serais de la jaquette, et jamais ô grand jamais, je ne m’aventurerai en compagnie de cette engeance diaboliquement sotte !
    Où sont les HOMMES ??? Je veux des hommes PARTOUT !!

  49. Claude Luçon

    @ Achille | 20 avril 2021 à 08:42 @ Lodi
    Achille ! Ne sombrez pas dans l’anti-américanisme primaire, pas vous !
    1968, comme politique est née en France, aux USA ils protestaient contre la guerre du Vietnam et leur excessive chasteté !
    Nos babyboomers souffraient eux d’être trop choyés !
    Aux USA, jusque-là, quand un garçon rencontrait une fille et qu’il avait les mains baladeuses il était limité au « petting » ! En clair la partie inférieure de la jeune fille en dessous du niveau de la taille était « off limits », seule la partie supérieure était accessible auxdites mains baladeuses.
    Allez aux USA, l’immigration sauvage sud-américaine y est un tsunami humain ! Les Afro-Américains sont intégrés depuis un demi-siècle ! Allez y compter le nombre de députés, de gouverneurs, de maires, de shérifs, d’avocats, de policiers, d’agents de la FED… tous noirs. Et c’est sans compter les millionnaires du basket, football, boxe, chanteurs, acteurs et autres.
    Le problème chez eux n’est pas plus périlleux que le nôtre ! Il est américain tout simplement ! Chez eux la violence fait partie de l’histoire du pays !
    Chez nous c’est le bisounourcisme qui en fait partie.
    Ne tombez pas dans le piège de leur propagande médiatique se voulant gauchiste, la même que celle qui célèbre une Assa Traoré ou une Danièle Obono chez nous.
    Au moins là-bas les magistrats protègent les policiers alors qu’on libère chez nous ceux qui ont brûlé une jeune mère de famille qui hurlait à l’aide. S’ils ne l’ont pas fait eux-mêmes, ils y ont assisté et cela s’appelle « non assistance à personne en danger » et est répressible.
    Les trois juges ont dû oublier de le dire aux neuf jurés !
    Lodi a raison, ils sont bien plus libres que nous !
    Là-bas quand on donne un chèque à une caissière de supermarché elle ne se transforme pas en brigadier de gendarmerie faisant un contrôle d’identité !
    Ils ont depuis des lustres mis en place un système électronique qui vérifie automatiquement si le chèque est couvert. La caissière vous demande même si vous avez besoin de cash ou de timbres, avec le sourire en plus.
    Là-bas un pékin quelconque ne vous dit pas : Vous ne pouvez pas faire ça ! Ou « c’est interdit ! » Ou « c’est illégal » ! Ou « c’est impossible » !… en se mêlant de ce qui ne le regarde pas.
    En clair là-bas tout pékin qui se respecte n’est pas un flic qui s’ignore !
    Là-bas quand vous emménagez quelque part les voisins vous accueillent aimablement, vous aident, vous apportent de quoi manger pour vous éviter de cuisiner.
    Ici on vous ferme la porte au nez, on proteste contre le dérangement ou le bruit !
    Les vieilles courtoisie et galanterie masculine françaises ont émigré avec les GI’s quand ils sont retournés chez eux !
    L’insolence et l’agressivité ont pris la place !
    Là-bas une élection présidentielle est une élection citoyenne pas une sélection entre énarques !

  50. Qu’il est long le chemin pour arriver à Canossa…
    Entendre ou lire aujourd’hui Philippe Bilger louer de Gaulle et Pompidou, on imagine que le père de notre hôte doit se retourner dans sa tombe.
    « Il n’y a rien de pire qu’un passé » (Jean Anouilh, le Voyageur sans bagage)
    On ne s’en remet jamais.
    Envoyé de mon iPad

  51. @ Lucile | 20 avril 2021 à 13:30
    « suppression des partis, c’est la suppression de l’opposition et du débat, et l’avènement à la longue d’un parti unique. Vous parlez d’une démocratie ! »
    Qui a parlé de la suppression des partis ?
    Les partis existent en France et remplissent leur rôle tant dans la majorité que dans l’opposition.
    Le seul problème en France c’est qu’il y a trop de partis avec au bout du compte un émiettement des propositions citoyennes qui empêche toute décision constructive.
    Il suffit de regarder ce qui se passe en ce moment avec la gauche où LFI, EELV, le PS et maintenant le PCF (qui a enfin compris qu’il ne fallait surtout pas laisser la main à J-L Mélenchon) se disputent le leadership d’une gauche unie. C’est le vrai foutoir !
    Idem avec la droite avec Xavier Bertrand qui fait cavalier seul et où LR est incapable de savoir s’il va présenter Bruno Retailleau, Valérie Pécresse (de loin la meilleure candidate), Laurent Wauquiez, François Baroin, voire Rachida Dati qui trépigne d’impatience.
    La France est devenue le village gaulois d’Astérix. Il ne manque plus que les batailles de poissons. Mais avec les Gilets jaunes on a en déjà eu un aperçu. Ce mouvement qui a été incapable de désigner un leader crédible.
    Comment voulez-vous diriger un pays dans ces conditions ?
    Pour qu’une opposition soit crédible, il faut une unité stable avec pas plus de deux ou trois partis solidement constitués : une droite qui soit une vraie droite, une gauche unie, et éventuellement un centre qui serve de variable d’ajustement lors des élections, ainsi que cela était le cas il y a encore une vingtaine d’années
    Le problème qui se pose aujourd’hui c’est que le pays est éparpillé en une multitude de courants politiques qui sont incapables de se fédérer afin de permettre à la France de faire front aux ingérences des puissances étrangères qui n’attendent que l’occasion pour imposer leurs propres idéologies.
    Et c’est mortel pour notre démocratie.
    ————————————————————
    @ Mary Preud’homme | 20 avril 2021 à 14:29
    Exact !!

  52. @ Robert Marchenoir | 20 avril 2021 à 12:14
    Vous avez été le premier à sonner la charge contre de Gaulle, et vous sonnez l’hallali sur ce second commentaire.
    Je vais vous faire doublement plaisir:
    D’abord en disant que vous avez raison, ce qui vous plaira quoi que vous en disiez.
    Ensuite en disant que vous avez tort, ce qui vous donnera l’occasion de faire un commentaire de 6666 (plus que l’Apocalypse) mots pour répondre éventuellement.
    Vous avez raison:
    De Gaulle n’était pas un saint homme, c’était même le contraire. Mais quel est l’homme politique, et de Gaulle en fut un, avant d’être un militaire, qui pour arriver au pouvoir n’a pas joué et surjoué de trahisons plus ou moins ouvertes à l’égard de ceux qui avaient confiance en lui, et autres coups tordus. C’est le grand jeu de la politique, nul n’y échappe qui y participe.
    Pour toutes ces raisons j’ai été un farouche anti-gaulliste.
    Vous avez tort:
    Car le sujet du billet n’est pas l’homme politique, mais le symbole de Gaulle qu’il est devenu et la lecture du comportement de Macron à la lumière de ce symbole.
    Par nature tout symbole est ambivalent, et chacun en tire ce qui lui convient.
    Il se fait qu’à notre époque c’est le côté lumineux du symbole de Gaulle qui est en vigueur.
    Ce symbole est le signe de la souveraineté sourcilleuse, d’où le départ de l’OTAN entre autres, et la volonté d’une grandeur rejoignant les plus belles époques de notre histoire, d’où le nucléaire, le développement de la haute technologie, Concorde et le plan calcul entre autres également.
    Que ces développements aient en partie échoué pour des raisons qui sont complexes, est un autre sujet, Seul compte en ce moment le symbole lumineux.
    Voilà pourquoi je suis devenu beaucoup moins anti-gaulliste.
    Et lorsqu’on compare le symbole avec le comportement de Macron, on est atterré de la descente aux enfers qui est la nôtre.
    Dans sa dernière interview, cet individu parle comme un vulgaire philosophe irresponsable et déclare vouloir « déconstruire notre histoire », rien que ça.
    De même qu’il avait dit lors de la campagne de 2017 qu’il n’y avait pas de culture française.
    Vous comprendrez que pour certains, dont je suis, la comparaison des deux hommes n’est pas flatteuse pour le second, atteint d’un hubris dévastateur, voulant non seulement déconstruire la France dans son essence mais construire un Europe fédérale dont il serait le chef, du moins l’espère-t-il.
    Un psy italien avait fait un diagnostic sévère sur son état mental, qui m’avait bien amusé. Je l’avais repris à mon compte par opposition politique sans y accorder crédit, mais je me demande de plus en plus si ce psy n’avait pas raison.
    Bon, voilà les propos d’un anti-gaulliste passionné devenu un presque gaulliste raisonné, à défaut de raisonnable.

  53. @ Denis Monod-Broca
    « Mais il est tout de même curieux qu’on ne puisse pas s’entendre sur l’essentiel : en 40 la poursuite du combat contre l’Allemagne nazie, en 58 la reconstruction de la République et la fin de la guerre d’Algérie. »
    Parlons-en de la fin de la guerre d’Algérie :
    – Parjure : « Moi vivant, jamais le drapeau FLN flottera sur Alger ».
    – Transformation de la victoire militaire sur le terrain en défaite.
    – Livraison de l’Algérie au FLN.
    – Non dénonciation des accords d’Evan immédiatement violés par le FLN.
    – Trahison des Harkis et de ceux qui ont fait confiance à la France.
    – Bradage du Sahara (qui n’a rien d’algérien) et de son pétrole.
    – Coopération avec des éléments terroristes FLN contre ce qui restait d’Européens présents en Algérie après la proclamation de l’indépendance.
    – Mitraillage par l’aviation de la population pied-noir de Bab El Oued.
    – Mise en place d’une justice d’exception contre les militaires français fidèles à leur parole.
    – Accueil lamentable des rapatriés qui avaient tout perdu, traités comme des parias dès leur arrivée à Marseille.
    Il y a en effet de quoi pavoiser…
    ————————————————————-
    @ Mitsahne | 20 avril 2021 à 12:50
    Bon rappel synthétique de la situation en juin 1940.
    Je crois savoir que du fait de votre âge vous avez été témoin d’une partie de ces événements et probablement surtout de l’ambiance qui régnait alors, ce qui fait que votre avis est précieux.
    Concernant l’attitude à adopter alors face aux Allemands, il existe une école de pensée qui considère qu’une contre-offensive aurait été possible.
    Sans jouer aux grands stratèges, nous pouvons toutefois en douter au vu de la désorganisation générale qui régnait alors, sur des axes routiers encombrés interdisant toute manœuvre et avec par exemple des unités qui recevaient des dotations de munitions incompatibles avec les armes dont elles disposaient…

  54. « Alors que (de Gaulle), dans sa vision de l’avenir, a toujours mis en évidence qu’il s’agissait d’une démarche initiale fondamentale pour qui désirait échapper à la loi des partis. » (PB)
    Vous sous-estimez le pessimisme du Général sur l’avenir du régime. N’oubliez pas la dernière promenade à Colombey avec Malraux en 1970. Arrivé devant une clairière, il grogne : « Vous verrez, ils y mettront une grande croix de Lorraine pour inciter les lapins à la Résistance ». Et de fait…
    Dans le même genre, sous la Ve : « Il n’y a que Capitant qui est gaulliste, mais il est fou ».
    Et s’il a tellement voulu l’élection du Président au suffrage universel, c’est qu’il voulait donner un surcroît de légitimité à des gens, qui, forcément, ne seraient pas à la hauteur, voire à des « arsouilles » comme Mitterrand…
    Quant à Pompidou, il y voyait ce que Louis XIV voyait en Colbert. Un grand commis, mais un commis…

  55. Vous faites, Monsieur Bilger un simple constat en conclusion de votre billet:
    « Emmanuel Macron ne cherche même pas à imiter de Gaulle ».
    De fait, malgré son infatuation, il n’a pas chevillé au corps l’amour de la France et de son Histoire qu’il s’efforce de détricoter.
    Pour ce qui est du général de Gaulle comme de monsieur Pompidou, ils avaient en commun cette fameuse « certaine idée de la France » qui manque si cruellement à leur dernier avatar…
    Le pied-noir que je suis n’oubliera ni ne pardonnera jamais au Général la manière dont il a largué l’Algérie sur l’autel de ses projets pour la France. Si je puis comprendre son choix politique, encore qu’ils se soit opposé à la volonté de Roosevelt et ait défendu l’Empire français comme Churchill l’Empire britannique, son absence de sensibilité au sort des Français d’Algérie comme des Français musulmans fidèles à la France fait largement ombre à sa gloire.
    Cependant il reste la vision gaullienne de la France, au-delà de sa politique de grandeur trop souvent tournée en ridicule alors qu’il voulait pousser les Français à s’aimer en tant que tels et à se surpasser dans la compétition mondiale, car il était pénétré de son Histoire.
    C’est dans ce domaine que je le rejoins : anti-gaulliste, certes, mais gaullien quant à la volonté de faire perdurer cette anomalie qu’est la France que ses élites (y compris monsieur Chirac pourtant auteur du fameux appel de Cochin ultra-gaullien et oublié dès 1986 mais surtout en 1995 quand il a nommé Premier ministre Alain Juppé en lieu et place de Philippe Séguin cheville ouvrière de sa victoire) depuis plus de quarante ans ont décidé de faire disparaître en tant que telle.
    Avant 1940, nos dirigeants et nos élites se sont alignés sur la Grande-Bretagne de Chamberlain. Pendant la guerre 1940-44, ils se sont soumis à l’Allemagne avec la politique de collaboration de Pierre Laval et, depuis la présidence de monsieur Giscard d’Estaing, à la prééminence allemande qui contrôle l’Union européenne tant dans ses choix politiques que dans les rouages de son administration bruxelloise.
    Monsieur Macron n’est qu’une girouette qui, pour tenter de se faire réélire en 2022, tout à sa gloire de présider l’Union européenne lors de la prochaine élection présidentielle (ce qui ne manquera pas de piper les dés pour ses concurrents purement nationaux), est favorable à tout et son contraire. Il n’est qu’un homme de communication, un acteur de théâtre qui adapte son discours à la situation et à son public du moment. Le sort de la France (éternelle comme l’aurait dit de Gaulle) n’est aucunement sa préoccupation, lui qui est en réalité l’homme de la « tabula rasa » !
    Pour ne pas allonger mon commentaire, je conclurai en disant que je partage l’avis de Tipaza | 19 avril 2021 à 17:03.

  56. @ Mary Preud’homme
    « Sans oublier qu’il fut aussi l’ordonnateur du droit de vote octroyé aux femmes en avril 1944, alors qu’il était chef du gouvernement provisoire. »
    Il y a une légère confusion sur la notion de démocratie. On peut être démocrate et avoir des conceptualisations problématiques sur ces sujets. Et non-démocrate et avoir des conceptualisations très progressistes sur ces sujets. Ce ne sont donc pas les mêmes sujets.
    À titre d’exemple, je me permets de vous faire prendre connaissance des pratiques en la matière du canton d’Appenzell Rhodes-Intérieures.
    Plus démocratique, tu meurs: dans quel pays les gens votent-ils la loi à main levée en démocratie directe en place publique ? Vous voulez que vos sous financent un piscine avec ou sans sauna ? Il suffit de poser la question…
    Par contre, pour le droit de vote des femmes, c’était un peu plus compliqué…
    « Dans le canton d’Appenzell Rhodes-Intérieures, les électeurs refusent le suffrage féminin à une forte majorité lors des scrutins fédéraux de 1959 et 1971, à 95 % (105 oui et 2050 non) et 71 % (574 oui et 1411 non) respectivement, soit les taux de refus les plus élevés parmi tous les cantons suisses. Au niveau cantonal, la Landsgemeinde exclusivement masculine refuse ce droit en 1973, 1982 et le 28 avril 1990. Dans un arrêt du 27 novembre 1990 dans la cause Theresia Rohner et consorts contre Appenzell Rhodes-Intérieures, le Tribunal fédéral juge anticonstitutionnel le suffrage exclusivement masculin pratiqué dans le demi-canton d’Appenzell Rhodes-Intérieures ; le principe de l’égalité entre femmes et hommes garanti par la Constitution fédérale commande en effet d’interpréter la Constitution appenzelloise de telle sorte que le suffrage féminin soit également possible. » — Wikipedia
    Cela ne change rien au fait qu’il n’y a probablement nulle part au monde un coin qui soit plus démocratique qu’Appenzell Rhodes-Intérieures.

  57. De Gaulle dictateur entend-on parfois…
    Le 6 novembre 1945, au lendemain du référendum et de l’élection du 21 octobre, le général remet les pouvoirs entre les mains de l’Assemblée nationale constituante. Les limites d’un pouvoir sans contrôle avaient été fixées dans le « Manifeste de Brazzaville » du 27 octobre 1940 dans lequel il prend « l’engagement solennel de rendre compte de ses actes aux représentants du peuple français dès qu’il lui aura été possible d’en désigner librement ».
    Ensuite il faut insister sur la coloration guerre d’Algérie du régime constitutionnel de 1958 qui va en être altéré.
    Tous les partis, à l’exception du parti communiste, votent la loi d’habilitation du 4 février 1960 qui laisse le général de Gaulle affronter les derniers épisodes de la décolonisation. Le président de la République détermine alors la politique de la Nation car l’affaire algérienne met en cause la diplomatie, l’armée et la police. Lorsque, le 31 décembre 1960, le général de Gaulle utilise un nouveau terme pour qualifier sa situation juridique, celui de « guide », il ne fait que constater une évolution rendue inévitable par les événements.
    L’évolution constitutionnelle de 1962 introduit le suffrage universel direct pour l’élection du président.
    Le général de Gaulle, élu du peuple tout entier, estime être responsable devant celui qui détient la source de la légitimité démocratique. L’appel aux citoyens lors des référendums, l’appel aux électeurs lors des élections présidentielles et législatives, sont autant de procédés permettant au responsable de poser la question de confiance au titulaire de la souveraineté. Le désaveu entraîne la démission, tel a été le sens du départ le 28 avril 1969.
    Enfin, l’affaire algérienne montre sa probable duplicité pour gérer une situation devenue incontrôlable. Mais il était conscient depuis longtemps que l’indépendance était inéluctable, à la fois pour des raisons économiques, l’Algérie était un boulet notoire pour les finances publiques, et également pour des raisons diplomatiques : même les Américains ne soutenaient pas (euphémisme) la politique française dans cette colonie.
    Dans les mémoires de Robert Buron « Carnets politiques de la guerre d’Algérie », celui-ci parle des pressions gigantesques que les négociateurs d’Evian subissent de la part de l’Elysée qui les pressent de signer un accord fût-il insatisfaisant et se réfère au contexte des violences urbaines à Oran et à Alger avec, un certain jour de mars 1962, pas moins de 104 explosions de bombes !
    Reste en 1945, la question de la délégation aux communistes de l’Education nationale et du Travail, mais de Gaulle leur refuse les ministères régaliens que sont les Affaires étrangères, l’Armée et l’Intérieur. Deux mois plus tard, en janvier 1946, il démissionne.
    https://www.culture-tops.fr/critique-evenement/livresbdmangas/de-gaulle-et-les-communistes

  58. Denis Monod-Broca

    @ Mitsahne
    Oui, ce fut une pathétique raclée, une humiliante défaite.
    Non, Pétain n’a rien sauvé du tout, rien empêché du tout. Il a épargné à l’Allemagne d’avoir à mettre en place le personnel nécessaire à l’administration de la France occupée puisqu’il a mis à sa disposition l’administration française et qu’il est allé au-devant de ses demandes.
    La « part du feu » ? comme vous y allez !
    Les millions de prisonniers, la part du feu ? Les millions de travailleurs envoyés en Allemagne dans le cadre du STO, la part du feu ? La rafle du Vél d’Hiv, la part du feu ? La police parisienne au service de la Gestapo, la part du feu ? Les trains de déportés de la SNCF, la part du feu ? Etc.
    Nous n’y étions pas, c’est trop facile de juger après-coup, d’accord, ça n’interdit pas de dire ce qui s’est passé, de voir les choses telles qu’elles ont été.
    La République s’était sabordée le 10 juillet, Vichy n’était pas la France, il n’en reste pas moins que l’administration française a été complice de l’occupant nazi sur ordre d’un ersatz d’Etat qui se prenait pour la France.
    Ce que révèle en négatif d’ailleurs la condamnation de Papon : n’a-t-il pas été condamné pour complicité de crime contre l’humanité ? Or il n’était qu’un jeune fonctionnaire en bas de l’échelle, ses n+1, n+2, n+3, etc., dont certains étaient encore vivants à l’époque, n’ont pas été inquiétés le moins du monde. Cette condamnation, c’est l’administration et c’est le « gouvernement » de Vichy qui la méritaient. Il a payé pour elle tout entière et pour lui.
    Interroger l’histoire, oui, la déformer à plaisir, non !

  59. @ Robert
    « Le pied-noir que je suis n’oubliera ni ne pardonnera jamais au Général la manière dont il a largué l’Algérie sur l’autel de ses projets pour la France »
    Je sais par un membre de sa famille que de Gaulle non plus n’a jamais oublié et que toute sa vie il a eu des remords. Mais il n’avait pas le choix, il fallait quitter l’Algérie. S’il avait démissionné, alors un autre homme politique aurait pris sa place et aurait été contraint de finir de démanteler l’Empire au trois couleurs.

  60. Denis Monod-Broca

    @ Exilé
    « Il y a en effet de quoi pavoiser… »
    Qui parle de pavoiser ?
    Rétrospectivement, on se dit à la fois « quel dommage que la France et l’Algérie ne fassent pas un seul et magnifique pays ! » et « au point où les choses en étaient en 58 l’Algérie française n’était plus qu’un rêve ». Il fallait en sortir. Sans pavoiser le moins du monde assurément.

  61. Xavier NEBOUT

    @ Denis Monod-Broca
    Lisez au moins Henri Amouroux, il n’est pas taxé de parti pris, et arrêtez de déverser vos lieux communs et âneries.

  62. @ Claude Luçon | 20 avril 2021 à 16:15
    « Là-bas une élection présidentielle est une élection citoyenne pas une sélection entre énarques ! »
    Votre vision de l’Amérique où « tout le monde il est beau tout le monde il est gentil » a failli me tirer des larmes.
    C’est toutefois oublier quelques petites affaires qui sont beaucoup moins angéliques, comme par exemple l’affaire George Floyd dont Assa Traoré et sa tribu se sont emparés pour accuser nos propres policiers d’avoir tué son frère Adama.
    C’est aussi oublier que le Times en a fait une héroïne du combat contre les violences policières dans son édition de décembre dernier.
    Que dire aussi du New York Times qui prend fait et cause pour le syndicat étudiant UNEF dont la présidente Mélanie Luce se présente voilée lors des interviews des médias, ne laissant planer aucun doute sur ses orientations religieuses.
    Que dire encore de Steve Bannon, cet ex-conseiller de Donald Trump qui est venu ouvertement soutenir Marine Le Pen lors de l’élection présidentielle de 2017 ?
    Il serait fastidieux de citer les pays, notamment en Amérique du Sud, où des renversements de régime ont été « aidés » par les agents de la CIA.
    Alors les bons Américains, qu’ils s’occupent d’abord de leurs problèmes raciaux internes avant de vouloir s’immiscer dans la vie politique des autres pays et notamment ceux de la France !

  63. Robert Marchenoir

    @ Tipaza | 20 avril 2021 à 16:50
    « Ce qui vous donnera l’occasion de faire un commentaire de 6666 (plus que l’Apocalypse) mots pour répondre éventuellement. »
    Dans ces conditions, je ne vois pas pourquoi je me donnerais la peine de vous répondre, sinon pour vous dire que vous n’avez rien compris à mon propos. Il est de la dernière grossièreté de dicter aux gens la façon dont ils devraient vous répondre.
    Votre intervention n’est pas particulièrement courte.

  64. À lire certains commentaires et les charges haineuses contre de Gaulle, on découvre soudain le fond du chaudron où mijote la ratatouille recuite dans laquelle baigne ce blog.
    Ce que j’ai appelé un jour « les héros de la 7e compagnie ».
    Pauvres types qui ressassent leur bile. Bras cassés ineptes, qui jouissent aujourd’hui de tout ce que de Gaulle leur a apporté.
    Les soixante-huitards de juin 40.
    Une misère intellectuelle.

  65. @ Achille (@ Claude Luçon)
    « Votre vision de l’Amérique où « tout le monde il est beau tout le monde il est gentil » a failli me tirer des larmes. »
    Moi, quand j’entends le mot « bipartisan », effectivement, j’ai les larmes aux yeux. Comparativement à ce qu’on voit en France avec ce culte de la castagne.
    Sur vos autres points:
    1. La question des rapports raciaux et/ou du racisme ne se traite pas en mettant le couvercle sur la cocotte-minute. C’est justement la liberté d’expression qui permet de poser les problèmes sur la table, et la liberté d’expression qui permet d’expliquer aux idiots qu’ils sont des idiots. Et c’est la culture du débat qui a pour vocation de faire émerger des voix noires aux États-Unis qui soient à la fois respectables et raisonnables. Ces voix existent. Ce qui fait qu’au-delà des outrances, le débat existe, et que les problèmes ne sont pas excessivement mis sous le tapis. Comparativement, en France, on se paye de mots pour ne pas voir la réalité. On ne règle rien ainsi.
    2. Le fait que le New York Times prenne fait et cause pour l’UNEF signifie deux choses. Primo: qu’on est vraiment des bandes de glands quand on envoie le message au reste du monde, en interdisant les réunions non-mixtes, que « en France, les noirs n’ont pas le droit de parler entre eux ». C’est quand même gonflé. Certes, le rôle de l’UNEF doit être sévèrement critiqué, d’autant plus que les syndicats en France sont des associations imbriquées à nos institutions, ce qu’elles ne devraient pas être (auquel cas nous n’aurions pas notre mot à dire sur les réunions non-mixtes). Deuxio: que la liberté religieuse importe. Cette liberté est d’ailleurs une des conditions nécessaires pour que l’athéisme ou tout autre mouvement philosophico-religieux puisse exister. L’État, par contre, doit être neutre sur ses présupposés dogmatico-philosophico-religieux, ce qui ne signifie pas qu’il ait à rester coi face aux dérives ; notions à ne pas confondre.
    3. Steve Bannon intervient en France pour soutenir Le Pen ? C’est tout à fait son droit. Monsieur Bannon est un individu privé. Il a le droit de s’exprimer, et le droit d’influencer la politique dans des pays étrangers par ses propos. C’est justement ce que la liberté d’expression permet. Elle permet aussi de s’opposer à Monsieur Bannon. La liberté d’expression est un échiquier qui permet d’éviter l’autre échiquier pour la résolution des problèmes: la violence. Si nous sommes de mauvais joueurs d’échecs, c’est notre faute.
    4. Les États-Unis ont effectivement des actions sur le reste du monde. Certaines légales. D’autres illégales. Certaines responsables. D’autres irresponsables. Ce n’est pas parce que certaines activités sont illégales ou irresponsables qu’il convient de cracher sur celles qui sont responsables et légales. Et leur liberté d’expression est légale. Sur tous les sujets. Chine compris. Démocratie compris. Liberté religieuse comprise. Droits de l’homme compris. Parfois ils prêchent et sont insupportables. Mais, le jour où la France s’investira comme eux pour défendre la liberté religieuse en Algérie, là, nous aurons des leçons à leur donner. Pas avant.
    5. Les Américains s’occupent de leurs problèmes raciaux internes. Ils ont tout à fait le droit de s’occuper des problèmes raciaux partout dans le monde. Parfois, ils sont irresponsables sur ce sujet, mais c’est leur droit. Le New York Times, en particulier, participe à la critique de la situation française. C’est leur droit. Ce n’est pas en faisant disparaître le New York Times que les Américains auront un autre point de vue sur la situation française. Cela fait d’ailleurs longtemps que leurs rapports épinglent (gentiment, je trouve) la France sur les questions de liberté religieuse et de liberté d’expression. À raison. Et même s’ils ont un bien plus gros problème avec la Chine.
    6. Cela étant, je vous concède que les réseaux sociaux chamboulent la donne. Et que la question de la liberté d’expression est actuellement mouvante. Nous ne sommes malheureusement pas protégés par un premier amendement.

  66. @ F68.10 | 20 avril 2021 à 22:35
    « Les Américains s’occupent de leurs problèmes raciaux internes. Ils ont tout à fait le droit de s’occuper des problèmes raciaux partout dans le monde. Parfois, ils sont irresponsables sur ce sujet, mais c’est leur droit. »
    C’est leur droit d’être irresponsables sur le sujet ? J’ignorais qu’être irresponsable pouvait être un droit. De toute façon même si les Américains n’avaient pas ce droit ils le prendraient quand même.
    Car la morale de ce pays est relativement simple voire simpliste pour ne pas dire simplette: dans le monde il y a deux types de gens, les gentils et les méchants.
    Les Américains, vous l’avez devinez, ce sont les gentils ainsi que tous les pays qui se placent sous leur protection et donc cautionnent leur politique expansionniste, protectionniste et monopolistique.
    Les méchants ce sont les pays qui ne font rien qu’embêter les Américains. Cela a été longtemps les Russes, maintenant il semble que ce soient les Chinois les nouveaux méchants. Mais les Russes ne sont pas pour autant des gentils.
    Nous les Français nous ne sommes pas vraiment des méchants, sans être pour autant des gentils.
    Souvenez-vous comment la presse américaine a agoni d’injures Jacques Chirac quand il a refusé d’envoyer des troupes en Irak en 2003.
    En fait pour les Américains nous sommes des emm*rdeurs et ceci depuis le Général. Vous voyez, ce n’est pas nouveau…

  67. Claude Luçon

    @ F68.10 | 20 avril 2021 à 22:35
    @ Achille | 20 avril 2021 à 21:22 et 22.35, plus particulièrement
    Vous avez vécu combien d’années aux USA ?
    Moi, retraité, 15 ans entre Westport et New Canaan CT, Malibu puis Santa Monica CA de 1995 à 2010 !
    Vous avez travaillé combien d’années avec des Américains ?
    Moi 35 ans dans 12 pays différents !
    Vous avez été marié combien d’années avec une citoyenne américaine ?
    Moi 55 ans ! J’aimais les jolies femmes à 27 ans !
    Vous appartenez à combien d’associations d’ingénieurs aux USA ?
    Moi deux : SPE et SPWLA !
    (Holande m’avait impressionné avec son « Moi Président ! », pardon de le plagier)
    J’ai conduit sur la fameuse route 66 des tas de fois !
    Pétrolier, j’ai même été nommé Ambassadeur d’honneur du Texas en Ethiopie !
    Même les Texans ont le sens de l’humour qui manque tant en France !
    Ce qui me conduit à croire que je les connais plutôt bien ces Américains !
    J’ai refusé la nationalité américaine qui m’était offerte parce que, pour moi, un officier de réserve de la Royale ne pouvait pas servir sous deux drapeaux ! J’ai une idée très chauvine de la France !
    Faute de mieux ils m’ont donné une « Alien Permanent Resident Card » !
    Dès que j’aurai vos réponses nous pourrons débattre des Etats-Unis, entre-temps je continuerai, à tort peut-être mais continuerai quand même, à me prendre pour un expert sur le sujet et n’avoir aucune illusion sur eux tout en les aimant bien 🙂

  68. @ Claude Luçon
    « Vous avez vécu combien d’années aux USA ? »
    J’y ai mis les pieds une fois. Pour du travail à New York. Brookfield Place. Entre nous, j’ai pas trop aimé. La note d’hôtel (nondidjû !!), ainsi que son portier (noir) qui me trouvait trop sympathique et qui m’expliquait qu’à New York, c’est quand même mal vu d’être généreux avec les semi-clodos, cela m’a un peu refroidi.
    Entre choisir New York ou la campagne zougoise ou l’île Maurice, mon choix est vite fait. Et puis je n’ai rien à y faire, là-bas…
    Je ne suis pas habitué à l’ambiance. Pas accoutumé. Et j’ai aussi été refroidi par le look costard-baskets à Brookfield Place.
    Ce qui ne change rien au fait que ce pays est irremplaçable. Même la guerre en Irak où ils nous ont passablement enflés au conseil de sécurité des Nations unies, quand on y réfléchit, il y avait quand même des motifs sérieux. Mais aucune excuse pour avoir cru pouvoir gérer l’ingérable. Ce qui est fait est toutefois fait.
    ————————-
    @ Achille
    « Les méchants ce sont les pays qui ne font rien qu’embêter les Américains. Cela a été longtemps les Russes, maintenant il semble que ce soient les Chinois les nouveaux méchants. […] Souvenez-vous comment la presse américaine a agoni d’injures Jacques Chirac quand il a refusé d’envoyer des troupes en Irak en 2003. »
    Oui, je persiste: la Chine. Ce n’est pas (encore) un ennemi. Cela peut (très vite) le devenir. C’est simplement le pays qui deviendra numéro un, et personne ne peut y rien y faire. Sauf Jack D. Ripper dans Docteur Folamour. La seule chose qu’on peut faire, c’est conditionner son ascension à des règles de bon voisinage. Et quand on voit ce qu’en pense ledit voisinage… il y a bien un problème.
    Nous ne sommes plus en 1990. Des ennemis, il y en a. De différents types: Chine, Russie, Turquie, Pakistan pour n’en nommer que quelques-uns. Il convient d’accepter que les rapports de force sont devenus nécessaires, et que ce n’est pas aux États-Unis de faire tout le boulot. Les Français auront de toutes façons suffisamment de boulot avec le pourtour de l’Union européenne qu’il convient de se partager le boulot avec les États-Unis, qui jouent sur l’aile dame qu’est l’océan Pacifique pendant que nous vérifions que la structure de notre roque qu’est l’Union européenne n’est pas trop bancale. (Bon, on a aussi un zone économique exclusive qui fait qu’on n’est pas complètement négligeable sur l’aile dame, mais bon… ça fait pas tout.)
    « C’est leur droit d’être irresponsables sur le sujet ? J’ignorais qu’être irresponsable pouvait être un droit. De toute façon même si les Américains n’avaient pas ce droit ils le prendraient quand même. »
    Bien sûr qu’être irresponsable est un droit ! C’est juste qu’on a à en assumer les conséquences. Cela s’appelle la prise de risque. Nous avons eu Capitaine Chaos aux commandes dernièrement, qui n’avait pas que du mauvais. On retourne maintenant à des notions des responsabilité US plus conventionnelles mais néanmoins fermes. Mais c’est un choix, la responsabilité. Pas un devoir, et encore moins quelque chose qui nous serait dû.
    Cela étant, je fonds dès que Jen Psaki ouvre la bouche. La reine du passif agressif…

  69. @ Claude Luçon
    « Ce qui me conduit à croire que je les connais plutôt bien ces Américains !
    J’ai refusé la nationalité américaine qui m’était offerte parce que, pour moi, un officier de réserve de la Royale ne pouvait pas servir sous deux drapeaux ! J’ai une idée très chauvine de la France !
    Faute de mieux ils m’ont donné une « Alien Permanent Resident Card » ! »
    Formidable. À comparer avec des gens qui bavent sur les Etats-Unis et feraient tout pour y aller !
    Sinon, je pense qu’on peut admettre les forces et les faiblesses des Américains et du Général.
    Si ce dernier n’a pas été le sauveur qu’on a dit, ce qui est plutôt le cas des Alliés, il a su fédérer et symboliser la France, ce qui est très bien. Sans rediviser tout le monde, je me contenterai de dire que maintenant que nous sommes délivrés et que l’eau a coulé sous les ponts, il faudrait être adulte donc rejeter le culte de l’homme providentiel, notre Constitution avec faux équilibre des pouvoirs et notre faible liberté d’expression.

  70. @ Achille
    « C’est aussi oublier que le Times en a fait une héroïne du combat contre les violences policières dans son édition… »
    Quelle importance ? C’est l’effet papillon : une flatulence du Times aux States et nous avons des Traoré en France.
    Leurs merdias sont la fosse septique de la culture américaine.

  71. @ Claude Luçon | 21 avril 2021 à 00:39
    Même s’il m’est arrivé de travailler avec des Américains dans le cadre de mes activités professionnelles (participation à des groupes de travail sur les normes internationales en CEM), il est clair que je ne saurais m’aligner derrière votre vécu aux Etats-Unis.
    Votre réaction un peu irritée me fait penser à ces éminents immunologistes, épidémiologistes et autre virologues que l’on entend sur tous les plateaux télé et qui estiment que leurs titres et hautes distinctions suffisent à écarter toute critique à leurs affirmations péremptoires.
    Cela pourrait encore se concevoir s’ils étaient capables de donner des informations sur la Codiv-19 et ses variants qui ne soient pas contredites quelques semaines plus tard… parfois par eux-mêmes.
    Si l’on prend maintenant l’exemple de ceux qui vivent parmi les Français depuis toujours. Qui peut affirmer vraiment les connaître ? Nous ne les connaissons qu’au travers de notre niveau social, de nos relations professionnelles et privées, ce qui écarte beaucoup de monde.

  72. Robert Marchenoir

    @ Savonarole | 20 avril 2021 à 22:25
    La misère intellectuelle est de votre côté, le bras cassé c’est vous, et la ratatouille franchouille, c’est vous qui la touillez. Vous seriez plus crédible si vous nous expliquiez ce que de Gaulle « nous a apporté ».
    Curieusement, vous vous arrêtez juste avant. Comme tant d’autres, vous n’êtes qu’un adorateur d’une baderne galonnée. Ça vous fait jouir de vous avilir devant le premier aventurier venu, le premier escroc venu.
    Grand bien vous fasse, mais gardez pour vous vos goûts pervers. Ne prétendez pas les imposer à la France, et, surtout, n’excipez pas d’une supériorité morale parfaitement imaginaire à ce prétexte.
    Ça fait cinquante ans que ce traître à la nation est mort, nous ne sommes toujours pas capables de supprimer l’odieuse Sécurité sociale qu’il a créée, et il y a encore des fiers-à-bras de blog qui jouent les policiers politiques face à ceux qui rappellent que le roi est nu, que la Chine a racheté le Pirée, que la Russie fait exploser des dépôts de munitions en République tchèque, que les Français célèbrent le culte de la paresse grâce au statut de la fonction publique créé par le général de Gaulle, qu’ils délivrent des chèques-psychiatre à des étudiants incapables de calculer un pourcentage…
    Les autres, ceux qui ne se payent pas de mots, pourront toujours lire De Gaulle dictateur et De Gaulle et les communistes, pour comprendre la différence entre la légende et la réalité.

  73. @ Claude Luçon | 21 avril 2021 à 00:39
    « Vous avez été marié combien d’années avec une citoyenne américaine ? Moi 55 ans ! »
    Ah ! Si j’ai bonne mémoire, et je crois que j’ai bonne mémoire, je me souviens que vous nous aviez dit avoir épousé une Italienne enlevée de haute lutte contre un Américain. Le charme du french-lover ayant fait la différence.
    Remarquez, votre épouse avait sans doute la double nationalité, ceci expliquant cela.
    Ou alors vous avez été bigame.
    Sur le principe je ne suis pas contre, mais deux femmes dans un même foyer peuvent se liguer contre l’époux commun. Il vaut mieux un chiffre impair, trois me paraît le bon chiffre. Trois femmes s’entendront rarement, d’où la relative tranquillité de l’homme.
    Mais bon, c’est un peu tard pour changer le passé.
    Ou alors il faut faire comme Macron qui se dépêche d’inventer une politique sécuritaire qu’il avait oubliée.
    Mais se dépêcher à nos âges de réaliser une nouvelle politique familiale, communautaire, qui plus est, c’est vraiment risqué !

  74. Mary Preud'homme

    @ Savonarole, 20 avril 22:25
    Une fois de plus vous aviez visé juste et il était probable que la clique des mauvaises langues, le confondu Robert Marchenoir en tête, n’allait pas s’en remettre et vous chercher noise !
    Bingo !
    « Hazlo bien, tendrás envidia; hazlo mejor, los confundirás. »
    (Fais bien tu auras des envieux, fais mieux tu les confondras)

  75. @ Mary Preud’homme | 21 avril 2021 à 12:47
    « Une fois de plus vous aviez visé juste et il était probable que la clique des mauvaises langues, le confondu Robert Marchenoir en tête, n’allait pas s’en remettre et vous chercher noise ! Bingo ! »
    Bonsoir Mary,
    Ce n’est pas tant le grand pervers narcissique de ce blog que je visais, celui qui fait la joie des Bilger. Sa prose est une tombe. Je visais plutôt la smala de ces « tiedi », les tièdes qu’évoquait Jérôme Savonarole, comme par exemple Exilé (20 avril 2021 à 16:50), gentil garçon, extrême droite, qui ne ferait pas de mal à une mouche mais qui sursaute soudain à l’évocation du nom de de Gaulle, un décervelé qui sur son faux Louis XV se rappelle aujourd’hui de ses 22 mois passés à Tamanrasset, dont il est revenu sain et sauf, contrairement au frère de Breizmabro qui lui y est resté.
    Galerie de faux-culs, carrousel d’hypocrites.

  76. @ Mary Preud’homme
    « Une fois de plus vous aviez visé juste… »
    Ouais, ouais… Savonarole, c’est l’archer aveugle.
    ——————————————-
    @ Ninive
    « Le sujet est tellement vaste qu’il ne peut pas être débattu ici, je ne répondrai pas à vos éventuelles remarques. Cordialement. »
    Vous faites ce que bon vous semble. Et moi de même.
    « C’est votre vision du monde et ce n’est pas la mienne. J’ai une profonde sympathie pour les Russes et les Chinois et cela pour de multiples raisons. »
    Et aucune sympathie pour le Japon, Hong Kong, Taïwan, les Philippines, l’Australie, la Birmanie, le Tibet, l’Inde, les Ouïghours, la Mongolie, l’Ukraine, les pays baltes et la Pologne ? Aucun scrupule non plus à voir des pays comme le Pakistan, le Sri Lanka et divers pays africains tomber dans l’orbite chinoise au moyen de leur politique de la dette ?
    « En ce qui concerne la Chine, le Français de base l’imagine toujours à l’époque de Mao avec une tresse de cheveux dans le dos ; ce n’est plus le cas, ils sont presque les premiers dans tous les domaines… »
    J’ai bien précisé qu’ils étaient en passe de devenir numéro un. Parfois, c’est plus quantitatif que qualitatif, mais cela ne change rien à la réalité. Que je n’ai jamais niée. Ce qui ne change rien non plus au fait que la Chine exporte toute honte bue les technologies de surveillance de masse à base d’intelligence artificielle, et qu’il faut être vrillé de la tête pour imaginer que ce soit une bonne chose. Il faut avoir ce profond désir chevillé au corps et au fond de l’âme d’être un esclave pour encenser cela.
    Je vous confirme qu’ils sont bien en passe de devenir les numéro un. Y compris militairement. Taïwan en sait quelque chose. Mais peut-être que, pour vous, Taïwan, c’est la Chine ?
    Honnêtement, vous avez quand même quelques réajustement moraux à faire. Vous avez beau admirer les fiers-à-bras agressifs, le reste du monde existe. Vous le négligez.
    Quant à moi, je retourne étudier mes mathématiques chinoises. Parce que je n’ai jamais prétendu que les Chinois étaient une bande de demeurés. Et non, je ne pense pas que la Chine soit restée scotchée au temps de Mao. Je regrette simplement que l’ère de Deng Xiaoping soit révolue, et qu’on ait maintenant un grand barge à la tête de la Chine: Xi Jinping.
    Qu’on ne vienne pas me dire que je représente « le parti de l’étranger », dans ce contexte, hein…
    Juste une question pour vous: la Chine exécute-t-elle plus par tête d’habitant que l’Arabie Saoudite ne décapite par tête d’habitant ? (Et, après, on chouine sur l’euthanasie… le monde à l’envers…)

  77. Robert Marchenoir

    Soyons concrets. Que devraient faire les gaullistes, aujourd’hui, s’ils étaient fidèles au discours du général de Gaulle, par opposition à ses actions, qui allaient en général en sens inverse ? Soutenir la petite République tchèque, dans son bras de fer avec l’immense Russie.
    Curieusement, ils s’emploient surtout à étaler leur complaisance envers le régime mafieux de Vladimir Poutine, dans la droite ligne de la coupable complicité entretenue par de Gaulle avec l’URSS et les communistes.
    En effet, les gaullistes se recrutent essentiellement parmi la droite classique, le Rassemblement national, et cette partie de la gauche que l’on peut qualifier de populiste. Tous ces gens ne ratent pas une occasion de manifester leur soutien, quasi viscéral, au régime poutiniste.
    Rappelons le conflit crucial qui se joue à Prague en ce moment. Le gouvernement vient de révéler que la Russie a commis un acte de guerre envers la République tchèque, en 2014, en y faisant exploser deux dépôts de munitions. Le contre-espionnage tchèque possède la preuve qu’il ne s’agit pas d’un accident, comme on l’avait imaginé à l’époque, mais d’un acte de terrorisme d’État, commis par les mêmes espions du GRU qui ont tenté d’assassiner les Skripal au Novichok, en 2018, en Angleterre. C’est à dire des soldats, des agents de l’espionnage militaire russe.
    Il s’agissait d’empêcher un marchand d’armes bulgare de livrer ces munitions à l’Ukraine, en butte à l’invasion de l’armée russe. Marchand d’armes qui a, par la suite, été victime d’une tentative d’assassinat au Novichok par le même GRU.
    Le gouvernement tchèque a donc pris une décision spectaculaire : expulser 18 diplomates russes, soit la totalité des agents identifiés du GRU et du SVR (espionnage classique), agissant sous couvert de l’ambassade russe à Prague.
    Comme toujours en pareil cas, Moscou a répliqué avec une mesure similaire. Mais en expulsant 20 diplomates tchèques, et non 18.
    Cette décision risque de paralyser le travail de l’ambassade tchèque. En effet, il y a beaucoup plus de diplomates russes à Prague, que de diplomates tchèques à Moscou. L’ambassade russe est dotée d’un sureffectif grotesque : 136 agents accrédités, avant les récents événements.
    Pourquoi ? Tout simplement parce que les prétendus diplomates n’en sont pas. Selon les sources, 30 % à 50 % d’entre eux sont en réalité des espions, une proportion largement supérieure à celle pratiquée par les autres nations.
    La France est concernée au premier chef. Non seulement parce qu’il s’agit là de l’un de nos alliés de l’Union européenne et de l’OTAN, mais parce que les espions russes basés à Prague se promènent dans toute l’Europe pour se livrer à leurs activités. Afin de mener ses missions (assassinats, attentats, tentatives de coup d’État, menées subversives diverses…) le GRU a même utilisé une base située en Haute-Savoie.
    La réaction du gouvernement tchèque est extraordinaire : il a répondu aux contre-mesures russes en annonçant un nouveau train d’expulsions. Si les 20 diplomates tchèques ne sont pas autorisés à rester à leur poste, ce sont 60 membres supplémentaires de l’ambassade russe qui seront expulsés.
    Normalement, c’est Poutine qui procède ainsi à des mesures asymétriques. Aujourd’hui, c’est la petite Tchéquie qui a décidé de prendre Poutine à son propre jeu.
    Le but est clair : rétablir la parité diplomatique. Le think-tank tchèque European Values avait déjà émis cette préconisation en juillet dernier. Ce qu’il faut faire, disait-il, c’est expulser tous les diplomates russes, sauf l’ambassadeur et son chauffeur. Après quoi, les Russes réduiraient la représentation tchèque à zéro.
    C’est la Russie qui a tout à perdre dans cette affaire, à savoir son énorme réseau d’espionnage. Les exportations tchèques en Russie ne comptent que pour 2 % du total. Une fois la parité obtenue de force par la nullité, alors on discute, et on revient à une représentation équilibrée.
    Et le ministre des Affaires étrangères tchèque vient de le confirmer : c’est en effet le but.
    Bien entendu, la République tchèque a sollicité l’appui de l’OTAN dans cette affaire. Un autre monde est possible. La France peut, et doit, s’opposer aux menées impérialistes russes et au terrorisme d’État russe. Il suffit de le vouloir.
    Que vont faire les gaullistes français ? Soutenir à fond nos alliés tchèques, comme ce serait le cas s’ils étaient fidèles à leurs convictions proclamées de patriotisme et de défense de l’indépendance de la France ? Ou revenir à leur position par défaut, selon laquelle « il faut discuter avec Poutine », car la France est « asservie » par l’OTAN et devrait en sortir ?

  78. @ Ninive
    « Quant à la présence chinoise en Afrique, elle est discrète mais très efficace sur le plan des grandes réalisations, leur philosophie est donnant-donnant gagnant-gagnant… sympathique, non ? »
    Non. Absolument pas. Très inquiétante. Bien sûr, sur le terrain, les Chinois en question sont aimables, gentils et tout. Ce n’est pas le problème. Le problème, c’est qu’ils rétablissent une logique coloniale quand même dure, et qu’ils corrompent à tout-va.
    Regardez ce qu’il se passe sur le barrage de la Renaissance sur le Nil financé par… la Chine. La politique de la dette chinoise fait fi du droit des avaliers en matière de gestion des cours d’eau. Et comme il faut rembourser la Chine, l’Ethiopie veut remplir le barrage. Et ainsi assoiffer l’Egypte. Qui menace donc militairement l’Ethiopie à mots plus ou moins couverts en leur expliquant que c’est une mauvaise idée que d’assécher le Nil.
    Cela, c’est bien la politique de la dette chinoise. C’est suicidaire que de les laisser procéder ainsi. Le Pakistan est devenu un Etat fantoche (il l’était déjà) où les militaires pakistanais disent garantir aux Chinois le paiement de la dette si le gouvernement civil ne paye pas. La politique de la dette chinoise n’est pas un jeu.
    Les Africains les ont eus à la bonne un temps, quelque part contents que les jaunes ne soient pas des blancs. Ils vont déchanter. Et ce ne sont pas les classes politiques africaines qu’il faut croire sur l’idylle de leur pays avec la Chine. Ils aiment la Chine parce que la Chine corrompt. Les Européens aussi corrompent. Je ne dis pas le contraire. Mais la Chine, c’est quand même un cran au-dessus. Et ils menacent la souveraineté de ces pays de manière assez directe.
    Ce n’est absolument pas du gagnant-gagnant. Mais je vous concède que la surveillance de leur population par les méthodes chinoises d’intelligence artificielle et le contrôle d’Internet, c’est « gagnant-gagnant » pour les dirigeants africains. Pas pour la population.

  79. Denis Monod-Broca

    @ Robert Marchenoir
    « Curieusement, ils [les gaullistes] s’emploient surtout à étaler leur complaisance envers le régime mafieux de Vladimir Poutine, dans la droite ligne de la coupable complicité entretenue par de Gaulle avec l’URSS et les communistes. »
    Vous ne trouvez pas que vous généralisez un peu trop à propos des « gaullistes » ? Et n’y a-t-il pas trop de complaisance dans votre réduction de la Russie à Poutine et dans votre hostilité sans nuance à Poutine ?
    Si chacun se complaît dans une position extrême, la seule issue est la guerre. Est-ce cela que vous voulez ?

  80. Robert Marchenoir

    @ Denis Monod-Broca | 22 avril 2021 à 16:06
    « Vous ne trouvez pas que vous généralisez un peu trop à propos des ‘gaullistes’ ? »
    Non. Un synonyme de généraliser, c’est penser. Maintenant, si vous nous dites que vous êtes gaulliste et que vous ne vous reconnaissez pas dans ma description, vous êtes le bienvenu pour nous dire en quoi. Cela pourrait être une contribution constructive au débat.
    En revanche, pulvériser des clichés tels que « il ne faut pas généraliser », ça ne mène nulle part. Vous n’améliorez pas l’intelligence collective en disant cela.
    « N’y a-t-il pas trop de complaisance dans votre réduction de la Russie à Poutine ?… »
    Cela fait des années que j’explique par le menu, ici, en quoi ce sont les poutinistes qui réduisent la Russie à Poutine, et que je suis au contraire, face à eux, celui qui fait la distinction. Vous n’avez pas débarqué sur ce blog hier matin. Vous ne pouvez donc l’ignorer.
    Cela étant, je vous rappelle que Vladimir Poutine vient de se faire nommer président à vie de la Russie, et que concernant des affaires de politique étrangère telles que celles que je viens d’aborder, c’est lui qui décide. Ce n’est pas la babouchka qui vit sans eau courante au fin fond de la province, et qui perce les lacs gelés pour se laver.
    « …et dans votre hostilité sans nuance à Poutine ? »
    Question idiote. Excusez-moi, mais on ne peut guère en dire autre chose. Dites-nous ici quelles « nuances » il conviendrait d’apporter à l’hostilité envers Poutine, pourquoi il faudrait le poupougner de partout avec de la nuance, et alors on pourra commencer à discuter.
    Pour ma part, je viens de vous démontrer pourquoi il fallait lui en mettre plein la g…, et se torcher avec la « nuance ». Ne faites pas semblant de ne pas avoir entendu. Apportez vos propres raisons — si vous en avez.
    Enfin, complaisance envers qui ? Envers quoi ? Il me semble que ce dont je fais preuve ici, c’est au contraire une absence de complaisance. Et c’est justement ce que me reprochent les poutinolâtres dont vous prenez le parti. Il faudrait savoir.
    « Si chacun se complaît dans une position extrême, la seule issue est la guerre. Est-ce cela que vous voulez ? »
    Ta-ta-tam… Oui ! Je veux la guerre ! Je veux que l’on vitrifie la Russie sous un tapis de bombes nucléaires ! Content ?
    Arrêtez de répercuter la propagande russe comme un magnétophone. La gigantesque sottise que vous venez de sortir, c’est tout simplement ce que répètent du matin au soir les faux comptes Twitter de la Russie.
    Les États-voyous ne peuvent être contenus que par la force. Dites-nous à quel moment la faiblesse a payé, face à la Russie. Ou, plus généralement, en politique étrangère.
    Et puis tiens ! tant qu’à faire… dites-nous à quel moment la Russie a fait preuve de « nuance », dans sa politique étrangère. Les 100 000 soldats qu’elle a amassés ces derniers jours, à la frontière avec l’Ukraine, c’est « nuancé » ? Le blocage illégal de la mer d’Azov, c’est « modéré » ? Faire sauter des dépôts de munitions dans un pays étranger, c’est de la diplomatie en gants beurre frais ?
    Avez-vous lu le discours annuel de Poutine à la nation, prononcé hier ? Allez voir à la fin, quand il s’adresse à l’Occident… vous m’indiquerez où se trouvent la « nuance » et le « non-extrémisme »…
    Enfin, je constate que vous avez réussi à détourner la conversation. Que devrait faire la France, selon vous, face au conflit diplomatique entre la République tchèque et la Russie ? Lorsqu’il s’agit de vaporiser des mots cotonneux dans l’atmosphère, vous êtes partant. Quand il s’agit de prises de position concrètes, il n’y a plus personne.

  81. Denis Monod-Broca

    @ Robert Marchenoir
    « Arrêtez de répercuter la propagande russe comme un magnétophone. »
    Pourquoi ai-je pensé une seule seconde qu’il était possible de discuter avec vous ?
    Rassurez-vous, je coupe le magnétophone.

  82. Robert Marchenoir

    @ Denis Monod-Broca | 22 avril 2021 à 21:01
    « Pourquoi ai-je pensé une seule seconde qu’il était possible de discuter avec vous ? »
    Parce que vous n’avez jamais essayé de discuter avec moi. Pas plus qu’avec d’autres, d’ailleurs. Vous vous contentez d’appuyer sur le pschitt-pschitt à slogans.
    Et lorsqu’on ne manifeste pas immédiatement son accord avec vous, vous nous sortez cette perversité habituelle des gauchistes : « On ne peut pas discuter avec vous ».
    Je crois que vous ne comprenez pas le sens du mot discuter.
    Je vous ai pourtant gentiment indiqué comment vous y prendre. Dans le cas qui nous occupe, il vous suffirait de répondre à la question : quelle devrait être l’attitude de la France vis-à-vis de la République tchèque ? Ou bien : qu’est-ce que le gaullisme ?
    Vous voyez, ce n’est pas bien compliqué. À la place, vous nous fournissez un discours de bébé geignard. Ouin, le monsieur, il est pas gentil, il devrait être plus nuancé. Ouin, le monsieur, il veut pas discuter avec moi.
    Alors que c’est vous qui refusez le débat.
    Incidemment, voilà où nous ont conduits 70 années de « gaullisme ». Le gaullisme, et vous venez de nous le montrer ici, cela consiste à s’enivrer de mots et à refuser de considérer la réalité. Cela consiste à dire une chose (l’indépendance de la Frônce, gna-gna) et à faire le contraire (ramper devant Poutine, après avoir rampé devant Staline et Thorez).
    Cela consiste, pour le Maître lui-même, à prétendre être le chef de la Résistance, tout en incitant à la désertion les marins français arrivés à New York, en 1943, pour mettre le cuirassé Richelieu au service de l’effort de guerre américain contre les nazis.
    Moi j’appelle ça de la trahison en temps de guerre. Vous avez un autre qualificatif pour cela, Monsieur le débatteur ?
    Le gaulliste Henri de Kérillis, officier ayant mené l’une des dernières charges de cavalerie de l’armée française (charge victorieuse, contre… l’aviation allemande, pendant la Première Guerre mondiale), seul député de droite à avoir voté contre les accords de Munich, journaliste, inlassable dénonciateur du danger hitlérien au milieu d’une France des années 30 conforme à vos vœux, « nuancée », « non extrémiste » et « ne voulant pas la guerre », devenu anti-gaulliste après avoir constaté par lui-même que le général faisait passer ses intérêts personnels avant ceux de la nation :
    « A quel sentiment exact le général de Gaulle obéissait-il en donnant l’ordre de provoquer ces scandaleux incidents et ces désertions à bord du Richelieu ? On ne peut répondre à ces questions sans se reporter aux incidents et aux désertions analogues qu’il suscita dans l’armée d’Afrique pendant qu’elle combattait les Allemands […]. »
    « Dans le réquisitoire accablant que l’histoire dressera sans aucun doute contre lui, l’ensemble de ces faits formera le chef d’accusation le plus grave et le plus tragique. On ne peut les expliquer si l’on persiste dans l’illusion que le général de Gaulle a été l’animateur de la guerre à outrance contre les Allemands et qu’il poursuivait seulement le noble but de la libération de la France. »
    « Ils deviennent, au contraire, clairs et logiques si l’on reconnaît que le général de Gaulle pensait d’abord, et sans doute exclusivement, à édifier sa fortune politique. »

    Écrits par un témoin et acteur direct des événements, en 1945 (De Gaulle dictateur, éditions Perrin), ces mots ont été, hélas, démentis par l’histoire : le général de Gaulle a réussi a faire prévaloir sa légende personnelle sur la réalité des faits.
    Et c’est pour cela que le gaullisme est un crime politique. Au-delà même de la personne du général, de son action et de sa doctrine, les Français ont pris l’habitude de se livrer à des hommes qui disent une chose et font le contraire. Eux-mêmes, ils disent une chose et font le contraire.
    Ils prétendent faire la révolution pour faire baisser les impôts (les Gilets jaunes), et c’est pour finir par réclamer une augmentation des impôts (faire payer les riches, taxer le kérosène).
    Et tout est à l’avenant.
    Le communisme, aussi, disait une chose et faisait le contraire. Il continue, d’ailleurs.
    Raoult, aussi, dit une chose et fait le contraire. Poutine. Et bien d’autres blablateurs magnifiques qui ont les faveurs des Français…

  83. Aux plaisantins qui comparent de Gaulle à un dictateur, la réponse du général :
    « Alors parlons des libertés publiques. Où sont les libertés publiques que j’ai détruites ? C’est moi qui les aie rendues, je les ai rendues quand je suis rentré en France en 44, je les ai rendues, toutes, il n’y en avait plus. Pourquoi il n’y en avait plus ? Parce que les partis avaient capitulé dans les mains de Pétain et des Allemands à l’époque où il ne fallait pas. Enfin, moi, j’ai rendu la liberté publique. Je ne l’ai pas détruite pendant le temps que j’étais là. Et depuis sept ans que je suis là, je n’ai pas détruit les libertés publiques. La liberté de la presse, est-ce qu’elle n’existe pas ? Presque toute la presse m’est hostile. Je ne l’en empêche pas. Et la liberté syndicale, est-ce que je l’empêche ? Pas le moins du monde, bien au contraire. Je fais tout pour essayer d’associer les syndicats au développement commun de la France. Et quelles autres libertés ai-je détruites ? La liberté de vote ? Eh bien vous voyez bien ce qu’il se passe. Le 1er juin 1958, j’étais revenu. La veille, c’est la veille que j’avais reçu l’investiture, que j’étais devenu le Président du Conseil avant d’être le président de la République. J’ai rétabli la liberté de la presse que le régime des partis, les jours d’avant, parce qu’ils mouraient de peur, avait supprimée. J’ai supprimé la censure, je ne l’ai jamais rétablie. Voilà la réalité. Alors, il faudrait que les plaisanteries soient plus courtes parce que ce sont les meilleures qui sont les plus courtes, mais quand elles sont très longues, elles sont très mauvaises, les plaisanteries. »
    https://fresques.ina.fr/de-gaulle/liste/recherche/Michel%20Droit/s#sort/-pertinence-/direction/DESC/page/1/size/10

  84. @ Robert Marchenoir
    « Le gaulliste Henri de Kérillis… »
    Voilà… Exactement. L’auteur de I accuse de Gaulle, disponible sur archive.org. Je crois que c’est le même texte que « De Gaulle dictateur » que vous citez.
    Il est disponible gratuitement sur le net en anglais. Pas réussi à le trouver en français…

  85. Robert Marchenoir

    @ F68.10 | 23 avril 2021 à 23:38
    En effet : I Accuse de Gaulle est l’édition en anglais de De Gaulle dictateur. Publié pour la première fois en français à New York et à Montréal, en 1945, il a été traduit en anglais aux États-Unis l’année suivante.
    Henri de Kerillis a offert ses services à de Gaulle à Londres, en 1940. Le général l’a jugé pas suffisamment servile. Il est alors parti rejoindre les gaullistes de New York, avant de rompre avec eux. Resté aux États-Unis après la guerre, il est devenu un vrai « paysan » (pas un fonctionnaire agricole franchouille subventionné), exploitant une ferme où il élevait des vaches et cultivait des pommes de terre. Citation amusante :
    « Les Français introduisent dans tous les problèmes des opinions arrêtées, butées, hostiles, exaspérantes parce que primaires, fondées sur un manque complet de connaissances pratiques, politiques et historiques. »
    Le verdict est toujours valable aujourd’hui.

  86. @ Robert Marchenoir
    « En effet : I Accuse de Gaulle est l’édition en anglais de De Gaulle dictateur. Publié pour la première fois en français à New York et à Montréal, en 1945, il a été traduit en anglais aux États-Unis l’année suivante. »
    J’ai en effet lu ce texte il fut un temps. Il est extrêmement éclairant. Même si je ne bois pas chacune de ses paroles, je trouve que Henri de Kérillis fut simultanément lucide et courageux. Un combinaison assez souvent fatale.
    (Et je ne peux m’empêcher de remarquer que si on peste contre l’invasion culturelle de l’anglais, il serait temps de peupler des sites comme archive.org de ce genre de textes en français. Si on ne le fait, ce sont les bibliothèques indiennes et les bibliothèques américaines qui le feront. Il ne faudra pas venir se plaindre qu’il faille connaître l’anglais pour trouver des citations sur notre histoire qu’on trouverait autrement en français. Inertie, quand tu nous tiens…)
    Je ne suis pas du genre à morigéner de Gaulle à chaque occasion: il a quand même réussi à tenir un pays alors en piteux état. Ce n’est pas négligeable. Mais je ne peux que vous soutenir quand vous écrivez ce qui suit sur un autre fil de discussion:
    « Même si l’on soutient l’action du général de Gaulle, il convient de le réduire à ce qu’il fut : un personnage historique, mort maintenant, et non un dieu vivant dont il faudrait chercher la réincarnation je ne sais où. »

  87. De Gaulle ne jouait pas à être Président, il était un chef, il portait en lui la France, le peuple, ce qui n’est le cas d’aucun de nos hommes ou femmes politiques actuels.
    Le sommet est devenu une course à l’arrivisme, à l’opportunisme et certains usent du mot République sans être eux-mêmes respectables.
    Tout le monde et n’importe qui s’inscrit à la plus grande course au pouvoir mais ont-ils les capacités à diriger une politique étrangère, une politique intérieure et tous les autres domaines ? Non ! Ils pensent qu’ils vont s’entourer de conseillers et que cela suffira à combler leurs lacunes. Ça ne fonctionne pas comme ça, on n’a qu’à voir le résultat depuis quelques décennies.
    Un pays ça se porte en soi, c’est inné. Pas besoin de leçons, pas besoin de faire le yoyo entre les communautés, les clans. On a des convictions, des idées claires. On ne sert pas un coup l’un et un coup l’autre. On sert le peuple.
    Nous avons un pouvoir qui s’est affaibli au fur et à mesure des changements de gouvernement et rien ne présage que cela va s’améliorer.

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