Bruno Retailleau n’est pas « détruit »…

Dans Le Canard enchaîné, on fait de l’esprit sur « une folle semaine où Macron s’est autodissous et Retailleau autodétruit ».

Je vais laisser de côté le président de la République et contester l’appréciation négative portée sur l’ancien ministre de l’Intérieur et le toujours président du parti Les Républicains.

Si j’insiste sur ce dernier plan, au sujet duquel sa victoire éclatante contre Laurent Wauquiez (LW) ne doit pas être oubliée, c’est qu’il m’a semblé que Bruno Retailleau (BR), face à la multitude des nuisances aigres et politiques que le vaincu n’a cessé de lui adresser, a paru, dans un premier temps, éprouver une sorte de timidité pour « cheffer », d’autant plus que sa charge de ministre l’occupait déjà pleinement.

Depuis qu’il a quitté le gouvernement, dans les conditions que l’on sait, je pourrais me féliciter du fait que le parti, entre ses mains, avec le projet qu’il porte, contrairement aux oiseaux de mauvais augure, aux adversaires compulsifs et aux médias à la limite de la condescendance, va enfin forger une identité claire et vigoureuse, tenir une ligne cohérente et courageuse, avec à sa tête une personnalité d’une intégrité absolue, jamais contestée par quiconque.

Je ne doute pas que, sorti des miasmes de ces derniers jours, BR va comprendre que rien n’a changé dans son rapport avec la majorité de l’opinion publique, et que le fait de n’être plus ministre ne va pas obérer son avenir, qu’il soit candidat ou au service d’un autre qu’il aura choisi.

Il me semble que sa liberté d’aujourd’hui va lui permettre de se consacrer à sa tâche capitale : créer, ou restaurer, une droite retrouvant l’estime publique non pas avec des promesses démesurées et démagogiques, mais avec la capacité de tenir les engagements plausibles et raisonnables qu’une pensée conservatrice se doit de cultiver.

Contre cette absurdité d’un président de parti qui n’a pas la main sur un groupe parlementaire dirigé par un brillant adversaire sans cesse rétif LW, BR a enfin résolu, devant l’attitude de ministres inconséquents et irresponsables, de les exclure des Républicains – et cette autorité doit être le premier signe d’une conscience collective qui n’a plus honte d’être elle-même – et de rappeler aux députés que la peur de l’élection ne sera jamais la meilleure solution parlementaire, ni une embellie démocratique.

Peut-on douter un seul instant de la validité du point de vue de BR, en désaccord avec la non-censure prônée par LW ? Il pourfend à juste titre l’aval de la suspension de la loi sur les retraites, avec les conséquences financières et calamiteuses qui pourtant en résulteront, validation en totale contradiction avec la vision de la droite républicaine, laquelle tenait à cette distinction capitale avec le Rassemblement national ?

Comment donner tort à BR qui, la France étant majoritairement à droite, constate – pour la déplorer – la défaite en rase campagne de Sébastien Lecornu qui, malgré une habileté apparente ayant cherché à faire croire que la crise était une opportunité, a offert aux socialistes ce qu’ils réclamaient haut et fort ?

Après des relations à la fois masquées et officielles avec Olivier Faure, le Premier ministre a livré, sans combattre, une victoire sur les retraites aux socialistes – sans qu’on soit assuré d’une issue favorable pour eux jusqu’au bout – et probablement ouvert la voie à d’autres avancées catastrophiques, comme la taxe Zucman…

Derrière cette divergence capitale entre BR (soutenu par les meilleurs de la droite, notamment David Lisnard et François-Xavier Bellamy) et Laurent Wauquiez et ses députés frileux, se cachent à la fois un conflit politique et une dispute morale.

Quand on est de droite, selon BR, on n’a plus le droit de se trahir ni de faire n’importe quoi. Contrairement à tant d’autres qui ont moqué sa naïveté sans voir que cette perte de confiance en Sébastien Lecornu relevait plus d’une incrédulité humaine que d’un dépit politique, BR est plus que jamais en position de continuer à incarner l’espérance forte qu’il a portée comme ministre hier et comme président des Républicains aujourd’hui.

Et demain, pas du tout « détruit », il sera un atout fabuleux pour la droite.

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Voir les Commentaires (33)
  1. Nicolas Sarkozy va aller en prison demain.
    C’est une triste nouvelle, quoi qu’on pense de Sarkozy et quoi qu’il ait fait ou pas.
    Des raisons d’espérer résident dans le soutien qui sera apporté par ceux à qui il a servi la soupe. C’est à leur honneur.
    On est loin de l’ingratitude d’Édouard Philippe envers Macron et Darmanin l’a bien compris.

  2. « Ils venaient tous gémir »… Du Bruno Le Maire tout craché, jamais le courage avec lui, toujours se défausser sur les autres. S’il en avait eu un peu, il leur aurait tendu une boîte de Kleenex, plutôt que de servir une tonne de dette. Sacré Bruno ! J’espère que l’on ne le reverra plus au gouvernement, les Suisses avaient fait à son encontre un tir de barrage devant sa nullité, je ne sais pas ce qu’il fiche aujourd’hui, je suppose qu’il a été recasé, notre pays est un pays de tiroirs pour ranger toutes ces chemises froissées qui devaient sauver le pays.

  3. Ce 17 octobre, Le Figaro rapporte le fait que l’ambassadeur de France en Algérie, qui n’a d’ailleurs toujours pas regagné son poste à Alger, a participé à Bezons à une cérémonie en souvenir des Algériens morts lors de la manifestation organisée par le FLN le 17 octobre 1961 en précisant : « Emmanuel Macron souhaitait envoyer deux messages à Alger : rappeler que «la France n’oublie pas ce jour sombre de son histoire », et souligner qu’il est désormais nécessaire de « dépasser la crise » qui paralyse les relations franco-algériennes. »

    L’article « Guerre d’Algérie : Emmanuel Macron tente de renouer le dialogue » paru sur le site L’Histoire en rafale ( https://lhistoireenrafale.lunion.fr/2025/10/17/guerre-dalgerie-emmanuel-macron-tente-de-renouer-le-dialogue/ ) complète ce point de vue. Il y est écrit notamment :
    « Le départ du ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau du gouvernement n’y est pas étranger. Le ministre incarnait au sein de l’exécutif une ligne de fermeté vis-à-vis d’Alger : sur les visas, les flux migratoires et la coopération sécuritaire. Son éviction a ouvert les verrous mis en place et qui étaient approuvés largement dans la population métropolitaine.
    Plusieurs signaux sont adressés à Alger depuis la mise en place du gouvernement Lecornu 2 pour une reprise du dialogue. Ce geste mémoriel en fait partie. »

    L’on peut constater ici que le débat entre monsieur Retailleau et monsieur Lecornu lors de l’élaboration de son premier gouvernement n’était pas superficiel mais bien de fond. La volonté de monsieur Macron de renouer avec l’Algérie passait par des choix opposés à ceux du ministre de l’Intérieur et que, si monsieur Retailleau s’était maintenu, il aurait dû avaler ce « boa »…

    Pour sa part l’ambassade d’Algérie à Paris (https://amb-algerie.fr/8203/la-commemoration-de-la-journee-nationale-de-lemigration-2023/) a rapporté les manifestations qui ont été organisées notamment au pont Saint-Michel en présence du « Préfet de Paris », à Colombes où une stèle commémorative a été inaugurée en présence du maire. L’ambassade ajoute qu’à « Bezons, M. l’Ambassadeur s’est recueilli, aux côtés du Maire de Bezons Mme Nessrine MENHAOURA, de parlementaires algériens en visite en France, des élus français et de citoyens algériens, à la mémoire des victimes des massacres du 17 octobre 1961. »
    Il est à remarquer qu’il n’est pas fait état de la présence de monsieur Romatet, ambassadeur de France en Algérie…

    Il reste cependant le point d’histoire sur lequel se fondent ces cérémonies : le nombre de morts qu’aurait entraînés la répression policière sous les ordres du préfet Papon.
    Il convient de rappeler que le nombre de 325 morts a été fourni par le journaliste d’extrême gauche Jean-Luc Einaudi à l’occasion du trentième anniversaire de ces événements. La commission Mandelkern en avait évalué le bilan à 7 morts, tandis que Bernard Lugan dans son excellent livre « Algérie, l’histoire à l’endroit » (https://bernardlugan.blogspot.com/2017/02/nouveau-livre-de-bernard-lugan-algerie.html), après une étude serrée, en a encore réduit le nombre.

    Au bilan l’on ne peut que regretter que Monsieur Macron soit adepte d’une Histoire falsifiée sur laquelle il fonde sa politique de relations avec l’Algérie. Et donc constater et conclure que monsieur Retailleau a agi avec honneur pour ne pas subir la honte d’une telle politique gouvernementale.

  4. « Ô jugement tu t’es réfugié chez les bêtes brutes, et les hommes ont perdu leur raison ! »

    https://fr.wikisource.org/wiki/Page:Shakespeare_-_%C5%92uvres_compl%C3%A8tes,_traduction_Mont%C3%A9gut,_Hachette,_1870,_tome_7.djvu/458
    Les hommes d’honneur aussi sont des persécuteurs et la droiture ne peut s’exonérer de cette réalité, puisque effectivement il s’agirait d’en vivre la vérité et jusqu’à la mort s’il le fallait, hélas, encore.

  5. Philippe Bilger soutient inlassablement, indéfectiblement, Bruno Retailleau. Il n’a pas tort. Il pourrait y avoir de sérieuses raisons.

    Il est des hommes qui ne se contentent pas de traverser l’histoire : ils la redressent. Non par le fracas des promesses ni par la démesure des slogans, mais par la cohérence tranquille d’une âme restée droite quand tout ploie autour. À l’heure où la République semble s’être perdue dans les brouillards d’un pouvoir sans boussole et d’une opposition sans repères, il est une silhouette qui se détache, à la fois austère et lumineuse, comme celle de ces statues qui défient le temps : un homme de province, d’expérience et de probité, façonné par la terre et par la fidélité — le seul peut-être à pouvoir rendre à la France la dignité qu’elle a laissé s’effriter.

    Car il n’est pas besoin d’un tribun, mais d’un bâtisseur ; non d’un bateleur médiatique, mais d’un esprit de gouvernement. Celui dont la voix s’élève sans démagogie, avec cette gravité apprise dans la lente fréquentation des territoires, dans la patience des élus qui connaissent leurs villages, leurs routes, leurs habitants, et qui savent que gouverner n’est pas séduire, mais servir. Ce serviteur-là, aux antipodes du cynisme ordinaire, possède la rare vertu des hommes d’État : la constance. Montaigne eût dit de lui qu’il a « l’âme assise ». Il ne cède ni aux vents ni aux flatteries, et c’est pourquoi l’on peut espérer qu’il portera haut, en 2027, la renaissance d’un pays qui ne demande plus qu’à être aimé honnêtement.

    Qu’est-ce que la droiture, sinon la fidélité à ce qu’on a cru juste, même lorsque le monde entier se met à en douter ? Chez lui, la droiture n’est pas un vernis moral ; c’est une structure intime, une ossature de pensée. Elle se traduit dans la manière de parler — claire, ferme, sans emphase — et surtout dans celle d’agir. Dans une époque qui confond sincérité et mise en scène, il incarne la simplicité nue du vrai : l’homme qui ne se dérobe pas, qui ne joue pas au chef, mais assume de l’être. « Être plutôt que paraître », disait Sénèque ; cette maxime stoïcienne pourrait être la devise de sa campagne et de sa vie.

    Car sa sincérité n’est pas faiblesse ; elle est courage. Il faut du courage, aujourd’hui, pour croire encore que la politique puisse être un art du bien commun et non un exercice de survie personnelle. Il faut du courage pour dire non aux compromissions, aux alliances sans honneur, aux renoncements que l’on habille de « réalisme ». Ce courage, il ne le tire pas d’un tempérament guerrier, mais d’une fidélité morale : celle qui pousse l’homme de devoir à ne jamais faire mentir sa parole. Chateaubriand l’avait écrit : « Il n’y a de grand homme que celui qui ne fléchit point. » L’histoire de cet homme-là est déjà celle d’une résistance tranquille à la corruption des âmes.

    Mais la vertu ne suffit pas à gouverner ; encore faut-il comprendre les hommes. Et lui les connaît. Non par statistiques ni par sondages, mais par les regards croisés sur les marchés, par la rugosité des mains serrées, par les colères qu’il écoute et qu’il apaise sans promettre l’impossible. Son enracinement n’est pas un mot : c’est une manière d’être au monde. Comme Péguy, il sait que « tout commence en mystique et finit en politique », mais il a compris aussi que la politique ne peut renaître qu’en retrouvant sa source mystique : la confiance. La confiance du peuple envers ceux qui le dirigent, cette denrée devenue plus rare que l’or.

    C’est pourquoi il ne cherche pas à plaire, mais à convaincre ; non à rassembler les contraires, mais à unir les volontés. Sa vision de la France n’est ni passéiste ni chimérique : elle repose sur l’idée simple, mais révolutionnaire dans sa sobriété, qu’il faut tenir ses engagements. Gouverner, disait Ricœur, c’est « tenir parole dans la durée ». Il y a dans sa conception du pouvoir une morale de la responsabilité : chaque loi doit être pesée, chaque réforme comprise, chaque décision assumée. Cette lenteur réfléchie, que d’autres prennent pour indécision, est en vérité la marque de la profondeur.

    Et si la France a tant besoin de lui, c’est qu’elle se meurt de ses mensonges. Les décennies d’improvisation technocratique, les promesses contradictoires, les renoncements camouflés sous le mot de « pragmatisme », ont conduit le pays au bord du désenchantement définitif. Il faudra un cœur solide, une main ferme et une conscience claire pour la sauver. Lui seul, peut-être, possède ces trois forces. Il a l’expérience des institutions, la mémoire des épreuves, et cette sagesse du réel qu’aucune école ne dispense : celle du terrain, de la ruralité, des petites villes, de la France qu’on n’écoute plus mais qui, silencieusement, espère encore.

    On le dit conservateur ; mais c’est qu’il conserve l’essentiel : la fidélité, la parole donnée, la hiérarchie des devoirs. Ce qu’il défend, c’est la possibilité d’une droite qui ne s’excuse pas d’exister, d’une nation qui n’a pas honte de ses valeurs, d’une société qui retrouve le sens du mérite, du travail et de la transmission. Ce n’est pas un retour en arrière ; c’est une remontée vers la source. Dans un monde saturé de promesses d’avenir, il rappelle que l’avenir se bâtit sur des fondations solides.

    Si d’aventure les Français, las de tant de théâtre, choisissaient de lui confier leur destin, il ne promettrait pas la lune ; il rétablirait la lumière. Son programme n’aurait pas le charme des mirages, mais la force tranquille des réformes possibles. Il y mettrait de la clarté dans les finances, de la cohérence dans les institutions, de la rigueur dans l’éducation, de la dignité dans la justice. Et surtout, il rendrait à la parole politique ce qu’elle a perdu : la valeur performative de la vérité. Car la vérité, disait Camus, est « la seule qui vaille qu’on meure pour elle ». Il ne s’agit plus, aujourd’hui, de mourir ; mais de vivre enfin selon elle.

    Alors, peut-être, la France retrouverait-elle ce que Malraux appelait « le sens du tragique et du sublime » : la conscience d’être à la fois vulnérable et éternelle. Il ne s’agit plus d’un simple redressement économique ou institutionnel, mais d’une réhabilitation morale. Dans ce monde où l’on se survit à soi-même, il incarne le retour du sens : le rappel que la politique, avant d’être une conquête, est une vocation.

    Et si, en 2027, la Providence devait accorder à la France un chef à sa mesure, qu’elle choisisse celui qui ne s’est jamais trahi, qui ne trahira jamais. Car ce serait déjà beaucoup : avoir à sa tête un homme pour qui le mot « service » n’est pas un artifice rhétorique mais un serment. Celui qui, au-delà des calculs, se souvient que gouverner, c’est veiller — et qu’à force de veiller, peut-être, on sauve.

    Ainsi renaîtrait la République : non dans la clameur des tribunes, mais dans la vérité silencieuse d’un homme intègre. Et dans cette France qu’il aime, il y aurait à nouveau, pour paraphraser Hugo, « quelqu’un debout quand tout le monde est couché ».

  6. Le gros des troupes de LR s’est barré au FN/RN, et toujours des imbéciles pour réclamer la taxe d’habitation… On peut alimenter toujours et encore un puits sans fond, ajouter plus d’impôts aux impôts, alors que nous sommes champions toutes catégories, rien n’y fera.

    L’hémorragie des finances publiques, les gaspillages, on ne sait pas où passe le pognon, les plafonds des taxes foncières ont été pulvérisés dans certaines communes et rien n’y fait.
    Je ne connais qu’un moyen, c’est le garrot, ou au choix un barrage, un beau barrage à cette gabegie, un pays qui ne sait pas où il place son argent est un pays du tiers-monde.

    Philippe Brun avait changé ses fenêtres sans doute chez lui, il expliquait que quatre guichets offraient des aides et il en a créé un cinquième pour coordonner les demandes de ses administrés. C’est ainsi que les trous s’agrandissent – là on sait faire -, au moins un heureux, le vendeur de pelleteuses qui va avoir le sourire aux lèvres. Nous sommes fous.

  7. hameau dans les nuages

    Déçu. Je suis resté toute la journée devant mon poste de télévision, espérant être nommé ministre ou bien au moins secrétaire d’État. Rien, nada.

  8. Jean sans terre

    Il y a quelques mois, M. Bilger s’interrogeait sur l’identité des ectoplasmes. Les péripéties politiques des dernières semaines les ont, sans conteste possible, pleinement révélés. Face à leur inconsistance, le président Macron aurait tort de ne pas les morigéner et de les humilier, tout comme le président Trump aurait tort de ne pas en faire autant avec les chefs d’État européens. Il devient urgent de faire l’économie de son mépris tant on risquerait très tôt d’en manquer.

  9. De ce billet, je retiens, Monsieur Bilger, principalement votre conclusion que je fais en grande partie mienne.

    Puisque vous êtes parti de ce qu’a écrit le Palmipède d’hier, effectivement, l’on pouvait être accroché par le titre en page 3 : « La folle semaine où Macron s’est dissous et Retailleau a sombré ». Mais deux autres petits articles en page 2 méritaient aussi d’être pris en considération :
    – « Retailleau humilié » : de fait si monsieur Lecornu était accompagné du nouveau ministre de l’Intérieur à L’Haÿ-les-Roses, monsieur Retailleau a logiquement et à juste raison organisé une petite cérémonie d’adieu à Beauvau ;
    – « Lavage de linge sale à l’Elysée » qui relate la réunion organisée par monsieur Macron hors la présence de LFI et du RN au cours de laquelle les propos étaient fort peu galants !

    Je rejoins aussi en grande part le commentaire de Serge HIREL du 16 octobre 2025.

    Je considère que monsieur Retailleau n’a pas, comme il est rapporté, voulu placer d’autres de ses « petits copains », ni cédé à une simple foucade.
    Le fait que monsieur Retailleau n’ait pas été informé de la désignation de Bruno Le Maire au ministère des Armées était certes inélégant et cela me paraît être un épiphénomène. En effet, monsieur Retailleau a pris conscience de ce que monsieur Lecornu, à l’inverse de messieurs Barnier et Bayrou, n’était pas l’acteur principal dans la composition du gouvernement, mais uniquement le prête-nom de monsieur Macron qui voulait toujours continuer à gouverner par la simple entremise du Premier ministre. Le refus de monsieur Lecornu de prendre ses appels téléphoniques était une indication claire de l’importance réduite qu’il lui accordait. Et cela est particulièrement devenu évident lorsque monsieur Lecornu est allé au Château présenter sa liste de nouveaux ministres.

    Dans ces conditions, et compte tenu des « entourloupes » qu’il a subies tant dans l’absence de durcissement de la relation avec le pouvoir algérien mise en oeuvre par le ministre des Affaires étrangères, fidèle exécutant des consignes présidentielles, comme auparavant la censure par le Conseil constitutionnel de la loi immigration dont il était le principal artisan au Sénat, il s’est refusé là à être le jouet de monsieur Macron. C’est en cela que sa sortie du gouvernement Lecornu I sauvait son honneur par le simple fait de refuser de subir l’humiliation d’une entrave constante à son action.

    Dans ses fonctions de président de LR, l’on peut observer que monsieur Retailleau subit, comme monsieur Ciotti il y a peu et monsieur Fillon en 2018, l’attitude de mépris de classe des caciques de son parti, les Copé, Wauquiez et consorts. Contrairement à ces hommes d’appareil principalement parisiens, il s’appuie sur la base des militants de LR qui devraient avoir compris qui sont leurs dirigeants de droite dans la ligne de monsieur Retailleau et non dans la ligne de ceux qui se couchent pour de basses considérations de maintien dans leurs fonctions de députés refusant de se confronter à leurs électeurs, enrobée dans l’alibi d’une volonté supposée de maintenir la stabilité institutionnelle de l’État…

    Monsieur Retailleau est donc à la croisée des chemins. Saura-t-il prendre les distances suffisantes pour asseoir son autorité sur ce qu’il restera de LR ? Reste aussi à savoir comment les adhérents de LR réagiront : rendre leurs cartes de LR pour rejoindre monsieur Ciotti ? Ou rester fidèles à la direction de monsieur Retailleau ?

    1.  » Reste aussi à savoir comment les adhérents de LR réagiront : rendre leurs cartes de LR pour rejoindre monsieur Ciotti ? Ou rester fidèles à la direction de monsieur Retailleau ? »

      La réponse est dans la question !

    2. « Dans ses fonctions de président de LR, l’on peut observer que monsieur Retailleau subit, comme monsieur Ciotti il y a peu et monsieur Fillon en 2018, l’attitude de mépris de classe des caciques de son parti, les Copé, Wauquiez et consorts. Contrairement à ces hommes d’appareil principalement parisiens, il s’appuie sur la base des militants de LR qui devraient avoir compris qui sont leurs dirigeants de droite dans la ligne de monsieur Retailleau et non dans la ligne de ceux qui se couchent pour de basses considérations de maintien dans leurs fonctions de députés refusant de se confronter à leurs électeurs, enrobée dans l’alibi d’une volonté supposée de maintenir la stabilité institutionnelle de l’État… »

      En effet, il faut comprendre que ces pitoyables « caciques » de plus en plus arrogants vis-à-vis des électeurs LR et des militants eux-mêmes sont de plus en plus mal vus par ces derniers et ne sont plus compétents pour représenter une droite digne de ce nom.

      Faire référence à ces « caciques » comme les représentants légitimes d’un parti politique de droite comme le font les médias et consorts relève de l’escroquerie intellectuelle.

  10. Laurent Wauquiez n’a plus vocation à être le candidat de LR à la présidentielle. Il a une fois de plus trahi sa propre personne et toute la droite.

  11. Le BR il a cramé la caisse du Vicomte tout d’même. Je ne parierais pas sur sa probité.
    Quant à ses idées, rien de très original.
    Pour le reste, un liberticide de plus qui pense qu’un dirigeant peut s’affranchir des lois. Qui pense que l’autorité administrative doit pouvoir se substituer à l’autorité judiciaire.
    Pas pressé de voir des gonzes pareils accéder au pouvoir.

  12. Patrice Charoulet

    Commençons par moi. Pouvant bénéficier d’une retraite à taux plein à 60 ans, j’ai dû travailler jusqu’à 65 ans… pour payer les études de mon fils dans une Business school. Tous les pays d’Europe, observant la démographie, ont augmenté l’âge de la retraite, parfois jusqu’à 67 ans.
    Je ne suis ni sur la ligne de LFI, ni sur la ligne du RN en la matière.

    Cela dit, quelle était la situation politique française ? Une dissolution amenait le RN au pouvoir.
    L’excellent Lecornu a fait ce qu’il a pu pour empêcher cette catastrophe absolue.
    Le reste est subalterne. Et Retailleau l’a mal vu.
    J’espère que le gouvernement Lecornu durera jusqu’à la présidentielle. J’ajoute qu’il a tellement de qualités que je voterai pour lui, s’il a la bonne idée d’être candidat. Il vaut cent Attal. Je ne renouvellerai pas ma carte au parti présidentiel, devenu le parti… attaliste. Non merci.

  13. On se rassure comme on peut. La France est soi-disant à droite et c’est le PS qui impose ses mains. Hidalgo aux présidentielles réalise un score anorexique, quant à la Grande Bourgeoise c’est squelettique.
    En résumé, moins on est bien élu et plus on a de pouvoir. Les électeurs font de drôles de choix.
    Wauquiez est un illustre inconnu chez nous, il n’imprime pas du tout, et en plus il fait comme s’il était seul au monde. LR c’est zéro pointé, ils tiennent le Sénat mais sans doute plus pour longtemps, le Dodu pourra aller prendre ses eaux et libérer un parti hémiplégique, sclérosé, vieux dans sa tête.
    La gamelle, la sainte gamelle pour ces types, PS compris, le maire de Béziers les a mis plus bas que terre – il les connaît bien ces comportements.
    Virez-les moi tous ! aurait dit Mongénéral, ces types qui ne pensent qu’à leur viager de mandats.
    Le FN/RN aurait voulu enfoncer le clou par une dissolution, ils auraient sans doute une belle majorité relative, nécessaire mais pas suffisante pour, comme le disent toutes les batouilles, « challenger » et imposer tout leur programme.

    J’en ai les oreilles qui saignent aussi de ces mots comme « intéressant, formater etc. ».
    Philippe Brun du PS a le sourire narquois pour l’instant, nous en reparlerons, quand il va s’agir d’aligner les chiffres, et comme disait Sibeth c’est le retour de la gauche qui dépense ce qu’elle n’a jamais gagné, la gauche des taxes et des impôts.
    C’est tout le PS que les électeurs détestent, ils ont eu les jetons d’aller aux urnes, LFI les aurait sans aucun doute laminés, quitte à voter tout sauf le PS. Et LR n’existe plus… Le gloubi-boulga dans toute sa splendeur. Aux suivants !

  14. Bruno Retailleau est un homme d’honneur, de courage et de conviction.
    Qualités de plus en plus rares de nos jours.
    Pas étonnant qu’il déplaise tant aux capitulards et soit décrié et vilipendé férocement par les adeptes de la facilité, du ralliement intéressé et de la trahison.
    Sachant que seule la résistance s’impose pour sauver la France de cette incommensurable chienlit, de l’abandon de nos valeurs et d’une vente à la découpe de nos richesses industrielles et patrimoniales ; il ne lui reste donc qu’à prendre le maquis avec quelques-uns des plus fidèles.
    Force est de reconnaître que tels les derniers hussards, « il en vaut plus d’un ».
    En espérant qu’il ne se reniera pas ni ne cédera aux sirènes médiatiques mensongères et trompeuses et sera rejoint par de plus en plus d’authentiques patriotes…
    Pour que vive la France !

  15. Taïaut ! Taïaut ! Taïaut ! Haro sur Retailleau ! Grand ami des chasseurs, Wauquiez se régale… mais, peut-être, en intimant l’ordre aux députés LR de ne pas voter la censure, a-t-il poussé l’avantage un peu trop loin… et commis une erreur de parcours bien plus grave, voire délétère pour ses ambitions, que celle reprochée au Vendéen.

    Au nom de la « stabilité », qui, dans l’état actuel du débat politique, est l’exact contraire du dégagisme souhaité par une majorité de Français, en unissant leurs voix à celles des socialistes version « 36 » et des plus ou moins encore macroniens (Renaissance, Horizons, MoDem), les voici devenus soutiens sans aucun pouvoir d’un gouvernement combattu par une très large majorité des militants de leur parti et des électeurs de celui-ci.

    Tout le monde a bien compris que Faure et sa bande ne se contenteront pas de cette première victoire face à la Macronie qui s’effondre. En le menaçant jour après jour de censure, ils vont maintenant tenter de faire avaler à Lecornu la tambouille amère qu’ils imposeraient à la France s’ils parvenaient à prendre Matignon. Jour après jour, les députés LR vont devoir subir cette avalanche de mesures, toutes contraires aux projets des conservateurs, dont ils sont censés être les représentants à l’Assemblée…

    Déjà, les sénateurs LR, qui, à nouveau, vont accueillir Bruno Retailleau dans leurs rangs, ont promis d’une seule voix de porter le fer contre toute tentative du gouvernement, désormais socialo-jupitérien, de faire adopter des budgets 2026 (État et Sécu) truffés de pièges gauchistes. Sénateurs LR contre députés LR ? Qui l’emportera au sein de l’électorat LR ? La question ne se pose déjà plus. Tous les sondages montrent qu’il est vent debout contre le moindre soutien à ce tandem infernal. L’erreur de carre de Wauquiez est déjà patente.
    Jusqu’à quel degré de compromission iront les députés LR ? Après l’abrogation déguisée en suspension de la réforme des retraites, accepteront-ils la taxe Zucman ? Puis le maintien de l’AME ? Puis le gel des pensions de retraite ? Puis d’autres foucades, qu’elles proviennent du Château ou du programme NFP ? À quel moment surviendra la prise de conscience qu’ils sont aujourd’hui les gardiens d’un temple qui n’est pas le leur ? Quand s’apercevront-ils qu’ils sont les dindons de la farce ?

    Tôt ou tard, parce que la charge deviendra insupportable, cet instant surviendra… Mais il sera trop tard pour sauver leurs sièges. L’électeur ne leur pardonnera pas. Le militant se fera rare. Alors, de dépit, ils se saisiront de leur mentor, le coifferont d’un bonnet d’âne, le couvriront de glu et l’affubleront de plumes… sous le regard imperturbable, mais néanmoins un rien satisfait, d’un Retailleau triomphant.
    Allez, Laurent ! de chasseur flamboyant, te voici devenu pitoyable gibier… L’Élysée ? Même plus en rêve !

  16. Pas détruit Retailleau ? Non, déconstruit comme dirait cette bonne Sandrine Rousseau !
    Les commentaires qui suivent votre billet, cher Philippe, sont assez unanimes pour constater que BR s’est tiré une balle, non pas dans le pied, ce qui serait moindre mal, mais bien plus haut !
    Cette histoire de Le Maire est cousue de gros fil. Lecornu avait proposé à BR le ministère de la Défense que ce dernier a refusé. Qu’est-ce qui empêchait alors BR de demander à Lecornu qui serait titulaire de ce maroquin ?

    J’appartiens au gouvernement Lecornu I mais je censure (je crois qu’il n’a quand même pas osé) Lecornu II. Quelle farce !

    Qui peut y voir clair dans ce parti masochiste qui me fait penser au navire des pirates d’Astérix qui préfère se saborder à la vue des Gaulois ?

    Ce parti qui autrefois cultivait la culture du chef mourra d’en avoir trop. Les LR n’ont pas besoin de Meluche pour les bordéliser, ils se débrouillent très bien tout seuls !

  17. Bruno Retailleau à la tête des LR, c’est un peu « cause toujours tu m’intéresses ».
    Cependant je trouve que son attitude suite à la nomination de Bruno Le Maire est tout à fait honorable tout comme son soutien sans faille à Fillon en 2017.
    Quel est le bilan de Bruno Le Maire ?
    Prime à l’incompétence.
    Il n’aurait pas fait long feu sur le Charles de Gaulle. Les tours en hélicoptère, ce sera pour une autre fois.
    Ce seul bilan aurait dû disqualifier Le Maire pour le futur et Retailleau n’a pas voulu être complice de la mascarade de ce retour. Ce côté Chevènement se faisait rare, il est à valider.

    Cette nomination de Le Maire ne peut pas être considérée comme un point de détail. Elle est inacceptable.
    Ce qui est surprenant c’est que l’attention se focalise sur BR.
    On s’interroge une fois de plus sur la lucidité de Macron qui prouve, s’il en était besoin, que Hollande fut un bon président, tant dans la maîtrise des dépenses publiques que pour la réforme des retraites.
    Ces réformes des retraites sont des pansements sur des jambes de bois.
    On est passé (à vue d’œil) de 2,5 enfants par couple tous les 25 ans à 1,5 enfant par couple tous les 35 ans. Comment voulez-vous que ça tienne ? On devient grand-parent à l’âge d’être arrière-grand-parent. Sauf pour les immigrés.

  18. Michel Deluré

    Si nous participions à une partie de bataille navale, alors nous dirions que Bruno Retailleau, s’il n’est peut-être pas encore coulé, est cependant fortement touché. Il me semble en effet qu’il sort de cette navrante séquence politique considérablement affaibli, tant auprès de l’opinion publique en général qu’à l’intérieur même de son propre parti LR en particulier.

    Face à la crise politique que traverse le pays et à ses conséquences néfastes, au cours de laquelle nombre de politiques font malheureusement assaut d’irresponsabilité, d’inconséquence, d’immaturité, nombre de citoyens ont en fait été surpris et ont eu du mal à saisir les motivations profondes du comportement de BR.

    Quant au parti qu’il préside, cette séquence apporte malheureusement la démonstration que BR n’a toujours pas aujourd’hui assis son autorité, loin s’en faut, sur LR, toujours tiraillé entre différents courants, les regards des uns et des autres portés vers des horizons divergents, où chacun est plus préoccupé de servir ses ambitions personnelles que de se mettre au service du parti et donc des idées et des valeurs qu’il porte.

  19. Eh oui, le parti historiquement gaulliste ce n’est plus LR. Les turbulences qui secouent ce parti semblent le confirmer.
    Désormais le gaullisme est incarné par le RN. C’est en tout cas Marine Le Pen qui l’affirme.
    Son pauvre père doit se retourner dans sa tombe, lui qui a toujours combattu le Général…
    Mais les temps changent et en politique ce qui était une chose acquise à une certaine époque ne l’est plus quelques années plus tard…

    1. Michel Deluré

      « Désormais, le gaullisme est incarné par le RN »

      Vous faites bien, Achille, de préciser que c’est MLP qui l’affirme ! Vous m’avez fait peur et je me suis demandé un moment par quel raisonnement tortueux vous en étiez arrivé à cette conclusion. Qu’elle croie, elle, en sa propre parole, à la rigueur passons, mais nul n’est heureusement obligé d’accepter pour vérité ce qu’elle affirme.

      1. Ce qui est remarquable chez Marine Le Pen, c’est sa faculté d’adaptation. Elle a bien remarqué que le gaullisme avait le vent en poupe à droite depuis quelque temps. Alors elle se l’approprie sans vergogne, allant même jusqu’à prétendre qu’elle n’est ni de gauche, ni de droite, comme le Général.
        C’est beau comme l’antique, mais la ficelle est un peu grosse.

  20. C’est toujours émouvant ce côté vieux grognard et dernier baroud pour « l’honneur ».
    « La garde meurt mais ne se rend pas »… On connaît la suite.
    Le RN a bien raison de ne pas chercher d’alliance avec ce parti « anguille ».

  21. Vous tentez désespérément de sauver un piètre homme politique, en coma avancé.

    J’ai adhéré à LR en raison de la présence de Monsieur Retailleau que j’estimais.

    Mais ce qui s’est passé lors de la formation du gouvernement Lecornu I, à savoir la « crise de nerfs » du ministre de l’Intérieur non averti, selon lui, de la présence au gouvernement de Monsieur Le Maire, est inacceptable de la part de quelqu’un qui brigue le plus haut poste. Cette volte-face irrationnelle a failli nous conduire à un Premier ministre de gauche et renvoie à ce que l’on croyait être du passé, à savoir la droite la plus bête du monde ! Il faut savoir avaler certaines couleuvres à ce niveau de responsabilité, pour le bien du pays. Et la couleuvre Le Maire était de très faible taille…

    Je quitte donc LR, sans remords et sans regrets, tant cette décision stupide démontre l’immaturité du Président de ce parti…

    Dans mon petit groupe d’amis, proches de mes idées, tous sont unanimes à considérer, a minima, incompréhensible la posture prise par Monsieur Retailleau et en tireront, chacun à des degrés divers, les conséquences lors des prochains votes…

  22. Xavier NEBOUT

    Pour le moment, toutes les mesures tendant à diminuer le nombre des gens payés à ne rien faire ou à faire semblant de faire quelque chose, se heurtent au fait qu’il n’y a rien pour les employer à faire quelque chose.

    Il faut d’abord créer des emplois.
    Pour cela une première mesure qui ne coûterait rien serait de réduire l’impact désastreux de notre droit du travail sur l’esprit d’entreprise. On ne va pas en effet créer un emploi qui coûte un bras en charges sociales et respect des conventions collectives, pour en plus risquer la ruine en indemnités de licenciement si on doit y mettre fin. On s’abstiendra ou on ira créer des emplois dans un autre pays.
    Nos politicards de tous bords le savent, mais dans notre République socialiste soviétique à la française, ils risqueraient leur planque à le dire.

  23. Le fait que six membres de LR aient accepté d’entrer dans le gouvernement Lecornu II, malgré la menace d’exclusion du parti par Bruno Retailleau, est la démonstration que celui-ci est en pleine déshérence.
    Ses membres les plus opportunistes commencent à chercher ailleurs, là où la gamelle est assurée.

    C’est souvent le cas dans les partis qui ont trop de chefs, chacun d’eux voulant imprimer sa marque et devenir le leader.
    Pensez donc :
    – Laurent Wauquiez, sans doute le plus brillant et qui le sait
    – Xavier Bertrand qui veut absolument sa revanche en 2027
    – F-X Bellamy, le plus honnête et un des rares qui reste fidèle à BR
    – David Lisnard qui commence à croire que c’est son tour et envisage même de quitter LR pour avoir les mains libres
    – J’aurais bien ajouté Éric Ciotti, mais celui-ci a déjà quitté LR pour créer son propre mouvement, qui est en fait une filiale du RN.

    Pour la motion de censure de cet après-midi, il y a les pros-Wauquiez qui ne la voteront pas et les pro-Lisnard qui la voteront malgré la consigne. Autant dire que c’est le foutoir le plus complet.

    À noter qu’au PS, c’est un peu la même chose puisque certains députés PS voteront la censure malgré la consigne de Boris Vallaud et d’Olivier Faure.

    On attend la suite…

  24. Marc Ghinsberg

    Philippe Bilger tente avec mérite de défendre son favori pour l’élection présidentielle. La réalité est que Bruno Retailleau a dilapidé, en l’espace d’une semaine, le capital de crédibilité qu’il avait patiemment construit au cours de la dernière année en tant que ministre de l’Intérieur, malgré l’absence de résultats concrets significatifs.

    Bruno Retailleau a fait preuve d’une fébrilité surprenante en réagissant de manière excessive à la nomination de Bruno Le Maire au ministère de la Défense. Au lieu de prendre le temps de la réflexion, il a refusé de répondre aux appels insistants de son collègue, qui cherchait à le joindre. Cette précipitation a révélé un manque de maîtrise dans la gestion de cette situation.

    Par ailleurs, en tentant d’affirmer son autorité sur les membres des Républicains restés au gouvernement et sur les députés, auxquels il a ordonné de voter la censure, Bruno Retailleau a démontré son incapacité à fédérer ses troupes. Cet épisode a mis en lumière son absence de leadership au sein de son propre camp.

    En une semaine, Bruno Retailleau a, selon moi, définitivement compromis ses chances de succès à l’élection présidentielle. À l’inverse, l’attitude de Gérald Darmanin apparaît bien plus mesurée et responsable. En mettant temporairement de côté ses engagements partisans pour se consacrer pleinement à sa mission au service de la nation, il a également pris la défense de Bruno Le Maire, renforçant ainsi son image de sérieux et de loyauté.

    Philippe Bilger devra désormais envisager un nouveau champion s’il souhaite toujours voir la droite triompher à la prochaine élection présidentielle.

    1. En fidèle homme de gauche, il est normal que vous souteniez le petit Darmanin qui s’est rallié sans honte afin de réserver toutes ses chances à la prochaine présidentielle, où il ne manquera pas d’être candidat malgré les injonctions de Lecornu tendant à faire gober que tous les membres de son gouvernement renonçaient par avance à se présenter ! Foutaises !

      À l’inverse d’un Retailleau qui a montré, lui, sa détermination et sa fidélité à l’essentiel. Faisant fi de l’opinion publique manipulée sans vergogne et jusqu’à l’absurde par les médias gauchistes.

      Et si pour vous les petites lâchetés, reniements et autres magouilles par seuls calculs intéressés pour eux-mêmes et non pour la France font figure de responsabilité, ce n’est pas mon avis.
      Il est vrai que j’appartiens à une époque gaullienne où une certaine idée de la France et de l’honneur avait encore tout son sens. Et ne suis manifestement pas la seule. Ce qui redonne confiance aux jeunes que je rencontre dans ma vie de tous les jours et qui représentent un potentiel de révolte et d’engagement qui couve sous la cendre et ne tardera pas à s’embraser tant notre pays bouillonne d’impatience et de rage rentrées.
      Un sursaut vital après avoir touché le fond !

  25. « capacité de tenir les engagements plausibles et raisonnables qu’une pensée conservatrice se doit de cultiver. » (PB)

    Que de difficultés !
    D’abord, la droite, la gauche et le reste…. Tenir ses engagements ? À notre époque, et depuis longtemps, dans notre pays, on aime plus s’écouter parler qu’agir voire soyons fous examiner les conséquences de ses actes.

    Je vais revenir à la peine de mort, qui est une question assez importante mais sans qu’aucune théorie économique soit à mobiliser.
    On la supprime, mais sans prison à vie. Et ceux qui ne sont pas contents songent rarement à demander la prison à vie, non, ils veulent la peine de mort.
    On voit bien que ce qui compte est la guerre idéologique, et pas les conséquences.
    Je pense que c’est parce que la France se comporte comme la fille aînée de l’Église. Pour moi, il ne s’agit évidemment pas d’un compliment.
    Donc, il y a des gens qui laïcisent la chose, et veulent d’une rédemption dans le siècle des condamnés. Qu’on les relâche, alors… Donc il y a des gens qui militent pour qu’on retourne à la rédemption après la mort.

    Tout cela masque l’essentiel, savoir la vengeance tant de la victime que de la société, c’est-à-dire rien moins que la justification de la Justice d’ailleurs parfois attaquée, surtout, à gauche, dans la police et à droite dans la Justice.
    Beaucoup de gens à droite se moquent que la peine de mort n’ait pas été dissuasive, beaucoup à gauche que relâcher les pires criminels, et d’ailleurs aussi admettre des immigrés musulmans, constitue une mise en danger de la vie d’autrui.

    « Tenir des engagements plausibles et raisonnables » (PB)

    Il faudrait que les Français soient capables de regarder le monde en face et d’être loyaux, eux qui face aux Américains ont toujours été des plus irréalistes, arrogants et des ingrats.
    De sorte que si on peut critiquer Trump humiliant le Président ukrainien, on peut penser que vu notre propre attitude envers les USA, la critique de la critique n’ait pas été difficile à faire. Si même on s’est penché sur notre cas.
    Je pense que personne ne peut supporter toute la réalité… Je dirais juste qu’il faudrait ne pas prétendre se mêler des domaines de ses lacunes.
    Qui prétend faire autre chose de la Justice que ce qu’est la Justice, savoir une vengeance publique, s’exclut par cela même de la question de la Justice. La Justice n’est pas un moyen de rédemption religieuse ou laïque du coupable, elle est châtiment, dissuasion et éventuelle annulation définitive du risque par la prison à vie.

    On exagère la responsabilité de la Justice en lui faisant devoir de réinsérer. De même, l’école ne devrait pas être dite éducation mais instruction. Si des gens ne se sentent pas capables d’éduquer des enfants, qu’ils n’en aient pas ! Il est quand même incroyable qu’on en vienne à avoir des parents qui se plaignent que l’école éduque mal leurs enfants !
    La prison n’est même pas capable d’empêcher que les détenus ne se violent, et on parle de réinsertion ? L’école apprend fort mal à écrire parler et compter sans parler d’empêcher les harcèlements, et on parle d’éducation ?
    L’enflure des discours et la nullité des réalisations reproduisent la dualité des religions traditionnelles puis politiques.

    La laïcité dégage l’espace public des miasmes religieux, parfois jusqu’à l’odieux et au ridicule quand des signes dans le paysage n’oppriment personne et sont un repère symbolique aux gens comme les bornes indiquant où on en est sur une route ponctuent le chemin.
    La laïcité extérieure est utile, mais il est encore mieux de se purger dans son cœur des tentations de faire peser sur quoi que ce soit ce qui ne relève pas de la religion, comme on l’a vu pour la Justice.
    Sans quoi on croupira toujours dans les mêmes impasses.

    En plus, plus que de s’amuser à Paul est tombé, saura-t-il se relever, il y a plus important… Aider Paul à ne pas tomber, déjà ! Pour cela, solliciter les sciences pour par exemple aider les pédophiles à ne pas passer à l’acte serait un plus. Et dans les cas où la science ne peut rien ? Je dirais bien quelque chose, et pas que pour ces malheureux, l’issue de tous les malheureux, coupables ou non ! Mais un optimisme obligatoire et des lois dérobant la sortie de secours aux pris au piège, m’obligent à conclure sur ces mots plus ou moins énigmatiques.

    Tiens, le site me demande de vérifier si je suis un humain sans me donner une mise à l’épreuve. Ce monde, encore un coup, me crache son absurdité à la figure.

  26. Cher Philippe Bilger,

    Même s’il ne faut jamais insulter l’avenir, force est de constater que Bruno Retailleau traverse une séquence politique dont il n’est pas sûr du tout qu’il en sorte grandi aux yeux de l’électeur.

    Sa stature d’homme d’État vient d’en prendre un sacré coup avec son refus de participer au 1er gouvernement Lecornu pour un motif qui relève de la cour de maternelle : son inimitié avec Bruno Le Maire. Pathétique et quasi rédhibitoire.

    Même s’il a exclu les ministres LR, son autorité de chef de parti est gravement remise en cause par les députés LR et leur chef qui cautionnent une politique qui va à l’encontre de leurs valeurs les plus profondes.

    Pour les électeurs qui, malgré les trahisons de Chirac et de Sarkozy, avaient décidé de faire à nouveau confiance à la droite classique, cette confusion totale risque de les en éloigner pour longtemps. Et notre Bruno risque bien d’être emporté avec l’eau du bain.

    Pas étonnant que le RN, fort de sa poussée, lui ferme désormais la porte.

    Tout comme le Z, il avait la main et il l’a perdue – et pour longtemps – par sa propre faute.

    Il faut donc avoir la foi du charbonnier pour croire que cette droite et son mentor vont pouvoir se relever de cette séquence calamiteuse. Mais avec la méthode Coué – ou Bilger – un miracle est toujours possible.

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