Il y a parfois de bonnes nouvelles dans l’actualité et dans les analyses politiques.
Par exemple, quand je lis dans La Tribune Dimanche cet article de Ludovic Vigogne nous expliquant « pourquoi Bruno Retailleau va accélérer ».
Il me paraît évident que le président des Républicains n’a pas un arbitrage à opérer, mais un cumul à assumer, qui concerne à la fois le présent et l’avenir. Il a une mission fondamentale à remplir : redonner à la droite une image inventive, courageuse, libre, intègre et intelligente (voir mon billet du 18-11-2025 La révolution doit être à droite… ). Nul doute que cette entreprise pourrait déjà suffire à une personnalité ordinaire, mais j’ai la faiblesse de penser que Bruno Retailleau (BR), malgré sa volonté de ne jamais apparaître comme supérieur ou condescendant à l’égard de ses concitoyens, échappe à cette banalisation et qu’il est capable de se préoccuper aussi bien d’aujourd’hui que de demain.
Demain, ce sera l’élection présidentielle de 2027. Quel que soit le mode de désignation qui sera choisi par les adhérents de LR et la qualité de ceux qui participeront probablement à ce débat capital – je songe tout particulièrement à David Lisnard -, comme les plus proches conseillers de BR, je suis persuadé qu’il est urgent, pour lui, d’annoncer sa candidature aux Français.
J’imagine la richesse intellectuelle et politique qui naîtra d’un parti prêt à toutes les ruptures bienfaisantes qu’appellera un programme de véritable droite, et de sa reprise talentueuse et convaincante lors d’une campagne présidentielle où la sincérité, la constance et l’expérience feront la différence. Essayons d’imaginer en BR un François Fillon tel qu’il fut lors de sa primaire conquérante, mais qui ne serait pas disqualifié par les sautes de son caractère ni par une imprévisibilité trop solitaire pour la victoire à atteindre.

Il ne faut surtout pas que BR se sente obligé de choisir entre ses responsabilités créatrices de président de parti et son devoir de faire gagner la droite en 2027. Les premières irrigueront le second, et son ambition présidentielle, déclarée au sein du parti, apportera puissance, densité et crédibilité à la révolution qu’il entend mener en son sein.
Ce dessein mené sur un double front sera aussi un moyen d’éradiquer la lutte sournoise ou ostensible que Laurent Wauquiez (LW) mène contre lui, déplorable posture de mauvais perdant qui a permis à Sébastien Lecornu de déployer ses manœuvres et ses connivences occultes au détriment de l’intérêt du pays. LW, qui dirige le groupe parlementaire, n’a pas le moindre scrupule à faire obstacle, de manière obsessionnelle, au président du parti ; mais j’espère qu’il adoptera une autre attitude face à un BR candidat crédible et respecté à l’élection présidentielle. Rien n’est assuré, mais, sauf à considérer LW comme totalement irresponsable et cynique jusqu’à l’extrême, on peut encore croire à une embellie au bénéfice de 2027.
Cette annonce faite à la France, attendue par beaucoup, sera d’autant plus nécessaire qu’elle fera justice du reproche d’erreur tactique et de légèreté adressé à BR, alors même que le défaut de loyauté qu’il a imputé à Sébastien Lecornu révèle bien davantage son authenticité humaine que sa maladresse politique. Lui faire grief de n’avoir pas démissionné à cause de l’Algérie, c’est oublier qu’il n’a cessé de se battre pour durcir la pratique molle d’une diplomatie dite offensive, offensive surtout à proportion de l’absence de risque, mais frileuse lorsque l’adversaire est de taille et fait peur.
Jusqu’à aujourd’hui, BR a eu l’élégance de ne pas tirer toutes les conséquences de son éclatant triomphe face à LW pour la présidence du parti. On frémit à l’idée de ce qu’il aurait pu devenir sous cette autre égide !
Désormais, il doit sortir les griffes et ne plus accepter que l’on abuse de sa tolérance. Il ne s’agit pas seulement de lui, mais de la droite, de son avenir et du besoin qu’a le pays de sortir du macronisme, avec un homme véritablement de confiance.
À propos de Laurent Wauquiez, de Xavier Darcos et d’Edgar Faure : trois dix-huitiémistes égarés en politique, le dernier ayant été incontestablement le meilleur dans les deux domaines…
Il faut voir si tout ça nous permettra d’arrêter la fuite en avant des impôts et de l’immigration musulmane qui nous rend le mal pour le bien ! Sinon, à quoi bon, que m’importent les dossards ? Franchement…
À propos, si on veut non des espoirs mais des victoires pour notre pays, glissons :
https://www.dailymotion.com/video/x9vn696
« Bruno Retailleau, président de la République 2027 ».
Évidemment, je n’ai pas fait médecine, mais je trouve que ça commence à ressembler à une espèce de trouble obsessionnel compulsif. Quant à voir un sénateur accélérer…
Les Français en veulent beaucoup à LR (ex-UMP) de n’avoir pas su — ou pas voulu —, pendant ces dix-huit dernières années, faire le ménage dans leur propre famille politique ; d’avoir refusé d’écouter les Français sur l’immigration clandestine qu’ils refusaient ; d’avoir régularisé massivement des sans-papiers ; d’avoir laissé les islamistes étrangers se répandre partout sur notre territoire ; de n’avoir pas contrôlé les écoles islamiques hors contrat avec l’État, les services publics, les transports en commun ; d’avoir laissé faire les femmes couvertes de tchadors, vêtues tout de noir et au visage couvert ; d’avoir englouti des milliards dans des dépenses publiques inutiles ; d’avoir laissé les imams véreux prospérer ; d’avoir autorisé la construction de mosquées par dizaines ; d’avoir laissé les musulmans prier dans les rues de Paris, bloquant les commerçants et créant des embouteillages monstres ; de nous avoir déclaré que l’immigration est une chance pour la France et pour le « vivre-ensemble » ; d’avoir invité Kadhafi à Paris pendant six jours en le laissant planter ses tentes dans les jardins de l’Élysée ; d’avoir insulté le RN en le traitant de facho, d’antisémite et de nazi ; d’avoir radié Éric Ciotti du groupe LR lorsqu’il est parti rejoindre le RN ; de la trahison de certains LR ayant pactisé avec Emmanuel Macron pour rejoindre son gouvernement ; d’avoir choisi Valérie Pécresse comme candidate à la présidentielle de 2022, appelant à plusieurs reprises Nicolas Sarkozy à l’aide pour la soutenir, alors que celui-ci, visé par la justice dans plusieurs affaires, ne pouvait que garder le silence.
Le clou de l’affaire, c’est qu’à la sortie des urnes, LR s’est payé un score de 4,8 % et un prêt personnel de cinq millions d’euros à rembourser à la banque par Valérie Pécresse, en demandant aux adhérents LR de créer d’urgence une cagnotte.
Depuis, LR tente de remonter la pente, mais c’est très difficile, d’autant plus que le RN bat tous les records dans les sondages.
Les LR récupérés par Emmanuel Macron n’avaient qu’un seul objectif : la paie, les avantages et une future retraite dorée, tout en sachant que rien ne serait fait de concret.
Et maintenant, c’est Laurent Wauquiez — le perdant et le lèche-bottes — qui tire dans les pattes de Bruno Retailleau. Et ça continue… Comment ne pas être en colère ?
Est-ce toujours une famille ?
Avoir de la sympathie pour Bruno Retailleau n’exclut pas de s’interroger sur son rôle au gouvernement sous Bayrou : il semblait être l’otage du macronisme, qui se caractérise par l’absence de résultats dans tous les domaines, y compris ceux relevant du régalien.
Ainsi, on peut estimer qu’il aurait mieux fait de démissionner lorsque Macron et l’inénarrable Barrot lui ont conseillé de la boucler pour ne pas déplaire à la dictature algérienne.
L’homme est sympathique et urbain, mais il ne se fait pas respecter, non plus, par Wauquiez ou Pécresse dans sa fonction de chef de parti… Comment se ferait-il respecter par des Trump, des Poutine, ou même par Ursula, s’il venait à être Président ?
Et qu’a à proposer LR dans la substance politique ?
En quoi peut-il se démarquer des autres partis de droite (j’en exclus Horizons et le MoDem !), notamment sur la dépense publique et l’assistanat socialiste qui nous entraîne vers l’abîme ?
Est-ce que LR peut espérer mieux que de devenir le supplétif du RN et de Reconquête! ?
Ce parti, déchiré et mal dirigé par BR, a-t-il encore un avenir ?
Et si Ciotti avait eu raison depuis le début ?
Franchement, je crois que pour Bruno Retailleau, c’est plié : il n’a aucune chance, pas même celle d’être investi par son camp.
Il est surprenant de voir comment un homme peut se tirer une balle — et même une rafale — dans le pied en aussi peu de temps.
Son départ raté du gouvernement ;
Son impuissance face aux manœuvres lamentables, mais si politiques, de Laurent Wauquiez ;
Son incapacité à se faire obéir par les députés LR qui pactisent avec la macronie à l’agonie et, par ricochet, avec le PS, en acteurs de soins palliatifs.
Le tout fait de BR, qui avait pourtant suscité beaucoup d’espoir, un has-been, sans même avoir réellement été.
En un mot, il n’est plus rien avant même d’avoir été l’illusion de ceux qui espéraient enfin avoir quelqu’un capable de résoudre certains de nos problèmes.
En revanche, la situation est tout à fait différente au Chili.
L’ultraconservateur José Antonio Kast a été élu ce dimanche à la présidence du Chili avec 58,3 % des suffrages.
Il coche toutes les bonnes cases. Le Figaro le définit ainsi :
« Père de famille de neuf enfants, libéral, catholique, baigné dans la nostalgie des années Pinochet, Kast affichait l’assurance d’un homme convaincu que l’histoire pencherait de son côté. »
Et quand je dis toutes les cases, c’est y compris celle du renouveau de la natalité.
Comparé au nôtre — je veux dire à l’actuel — qui ne coche aucune, mais alors aucune bonne case, on en vient à rêver d’être Chilien.
(Toute allusion à la chilienne du Club Med serait déplacée !)
« Puis, une fois Retailleau parti, Boualem Sansal est libéré grâce à l’habileté diplomatique du ministre des Affaires étrangères, qui exploite astucieusement les excellentes relations de l’Allemagne avec les autorités algériennes » : Marc Ghinsberg… qui recueille à l’unanimité le prix de l’humour 2025 des commentateurs de JAS.
« Rien n’est assuré, mais, sauf à considérer LW comme totalement irresponsable et cynique jusqu’à l’extrême, on peut encore croire à une embellie au bénéfice de 2027. » (PB)
Laurent Wauquiez n’est certainement pas « totalement irresponsable et cynique jusqu’à l’extrême ». Il sait parfaitement ce qu’il fait. Il considère simplement qu’il est bien meilleur que Bruno Retailleau pour la conquête de l’Élysée, et sur ce point je ne saurais lui donner tort.
Bruno Retailleau a commis quelques maladresses lorsqu’il était au gouvernement, et son départ sur un coup de tête indique qu’il « n’a pas les nerfs » pour occuper les plus hautes fonctions de l’État.
Mais Laurent Wauquiez a toutefois un gros défaut : son arrogance, qui le rend détestable, y compris au sein de son propre parti.
Alors rien n’est joué à droite. À gauche non plus d’ailleurs, ce qui rend la prochaine élection présidentielle particulièrement imprévisible.
Sébastien Lecornu est en train de surprendre tout le monde par son talent à éviter tous les obstacles. Et si c’était lui qui remportait la mise en 2027 ?
Cher Philippe Bilger,
Sur le fond, vous avez parfaitement raison.
Il n’en reste pas moins que, au vu des trahisons passées de la droite classique, c’est aujourd’hui le RN qui a le vent en poupe. Et sur le plan central de l’immigration, c’est aussi le RN qui propose le programme le plus radical.
Contrairement à N. Sarkozy et à F. Fillon, Bruno Retailleau n’a eu que peu de temps pour se faire connaître et, du fait de l’immobilisme macronien, ne peut guère afficher de résultats concrets, si ce n’est celui de la détermination.
Sauf grosse surprise, il est aujourd’hui condamné au ministère de la parole, ce qui n’est pas suffisant pour arrêter la déferlante RN.
Il faudrait que J. Bardella soit empêché à son tour — ce à quoi les juges vont s’employer à plein temps d’ici 2027 — pour qu’il apparaisse comme un recours possible.
Aujourd’hui, je ne miserais pas un kopeck sur lui, mais d’ici 2027, bien des choses peuvent se passer.
Ce billet prend des allures de lettre ouverte, presque une mise en demeure : mais qu’attends-tu donc, Bruno, pour annoncer ta candidature à l’élection présidentielle ?
Car, en réalité, Bruno Retailleau traverse une passe difficile. Quoi qu’en disent ses partisans les plus fervents, sa sortie du gouvernement a été un fiasco : il a invoqué un prétexte bien léger, affirmant n’avoir pas été informé de la nomination de Bruno Le Maire au ministère de la Défense. Décidément, les Bruno sont susceptibles ! Voyant la réaction de Retailleau, Le Maire refuse à son tour ce portefeuille prestigieux, déclenchant une crise gouvernementale dès la publication des décrets de nomination. Bravo les Bruno !
Puis, une fois Retailleau parti, Boualem Sansal est libéré grâce à l’habileté diplomatique du ministre des Affaires étrangères, qui exploite astucieusement les excellentes relations de l’Allemagne avec les autorités algériennes.
Et voilà que le nouveau gouvernement parvient à faire adopter le budget de la Sécurité sociale, avec le soutien décisif de députés LR qui ignorent superbement les consignes de leur président, le susnommé Retailleau.
Nous attendons désormais la déclaration de candidature de Bruno Retailleau, qui nous expliquera sans doute qu’il faut à la France un président rassembleur, doté d’autorité, efficace et capable de prendre les bonnes décisions pour le pays.
Bonne chance, Bruno !