Longtemps, j’ai rêvé de faire de la politique active, mais lorsque cela devenait envisageable, il me manquait cette disposition fondamentale : avoir l’âme d’un militant et me tenir perinde ac cadaver devant les chefs…
Je n’ai jamais pu ni su, pas plus dans ce domaine que sur le plan judiciaire – qui a pourtant concerné quarante ans de ma vie – ou dans le registre médiatique, où j’ai compris qu’on avait le droit d’être libre… mais pas trop.
Sur le tard, je n’en ai plus éprouvé l’envie, car tout en respectant la classe politique – dans sa majorité honorable, de droite comme de gauche -, je ne me faisais plus d’illusions sur ses possibilités d’action ni sur son importance réelle.
J’ai ressenti une impression différente le 11 décembre, lors de l’émission de trois heures au cours de laquelle Jordan Bardella (JB), sur BFM TV, questionné longuement par une pluralité de citoyens, s’est efforcé de leur répondre tant bien que mal.
La pertinence de ses répliques et de ses analyses pouvait évidemment être discutée ; mais ce qui m’a frappé – pour moi, c’était la première fois -, c’était l’extrême inconfort et le malaise de sa posture, ainsi que le caractère contraignant du comportement qu’on attendait de lui.

Je l’ai trouvé d’une patience infinie ; pourtant, il n’était pas toujours facile de conserver un air souriant et aimable face à la teneur de certaines interrogations, qui relevaient davantage de l’affirmation ou de la pétition de principe que de l’expression d’incertitudes et de doutes susceptibles de justifier les éclaircissements de JB.
Au-delà du ton péremptoire, parfois sommaire et presque condescendant de plusieurs interventions citoyennes, j’ai surtout admiré la résilience médiatique et politique de JB, fréquemment traité comme s’il en savait moins que quiconque par des interlocuteurs persuadés que leur présence sur le plateau légitimait un extrémisme de la forme, nourrissant l’illusion de leur supériorité face à un invité condamné à la retenue, toute réaction brutale pouvant aussitôt être interprétée comme un défaut d’écoute ou de tolérance disqualifiant.
J’ai songé – alors qu’en général j’avais plutôt tendance à envier le rôle de l’invité politique qui avait la chance de transmettre ses messages – combien il était presque douloureux d’être un politique aujourd’hui, même si nul ne les contraint à cette épreuve. Dans ces forums, le citoyen a tous les droits et il convient de le traiter avec délicatesse, même quand il est ignare. La démagogie est obligatoire : il faut dire à Dupont ou à Mohamed qu’il a en partie raison, même quand il a tout faux !
Je me suis dit, en considérant JB – pour ses successeurs ce sera la même chose, même si Jean-Luc Mélenchon, j’en suis persuadé, n’aurait pas cette résignation tranquille -, que la politique était vraiment devenue un sale métier, et qu’il fallait rendre grâce aux courageux qui continuaient à l’exercer.
Autre chose m’a intéressé dans le questionnement politique adressé à JB : la difficulté manifeste à s’habituer à sa loyauté — pourtant probable — à l’égard de Marine Le Pen. Médias comme citoyens aspirent à de la jalousie et de la concurrence. Il y aurait comme un saisissement indigné si ce duo ne rejouait pas la rivalité Balladur–Chirac, s’il rompait avec cette obligation tacite de trahison selon laquelle une double ambition ne saurait s’exprimer sans rupture ni déchirement.
À l’égard du couple — au sens plein du terme — formé par Éric Zemmour et Sarah Knafo, l’impatience fébrile est la même. Quand vont-ils se déchirer ? Quand la médiatisation talentueuse de l’une fera-t-elle de l’ombre à l’intelligence profonde et provocatrice de l’autre ? Quand nous feront-ils la grâce de s’abandonner au pire, c’est-à-dire à l’habituelle logique des compagnonnages politiques à l’approche de l’échéance présidentielle ? Quelle terrifiante déception ce serait s’ils avaient déjà tout programmé dans la tranquillité, si eux aussi refusaient de tomber dans le panneau de la rivalité aigre.
À ma passion pour la politique s’ajoute, sur le tard, une estime croissante pour l’ascèse et la patience dont doivent faire preuve les personnalités exposées à la lumière.
Je n’aurais pas su, je n’aurais pas pu.
@ Achille 13 décembre 2025
Jordy Biberon qui devrait gouverner le pays ? C’est une blague, un poisson d’avril, une galéjade. Stéphane Manigold, intervenant de chaînes d’infos, expliquait que, recevant un milliardaire français, ce dernier lui faisait la remarque suivante : comment un type qui n’a jamais planté un chou (c’est ma traduction) ou une pointe peut-il diriger un pays ?
Jordy Barboteuse à la tête du pays, qui devrait faire des choix alors qu’il ne sait même pas ce que c’est que de passer « au trapèze » dans une entreprise, y survivre et s’y imposer.
Chez nous, dans notre contrée de faiseurs montagnards, c’est la peau de l’ours qu’il faut savoir gérer, et surtout ne pas faire comme Perrette et son pot.
Jordy est un gamin, il ânonne des textes et, à l’écouter — tout cela transpire et suinte —, il n’a aucune puissance pour juger de la qualité de tous les Pieds Nickelés qui l’entoureront. Certains font la maille, trop peu nombreux, et tous ceux qui ont côtoyé des entreprises familiales savent bien le fonctionnement opaque et paternaliste qui entoure ces structures.
Dans tous les cas, il va couler de l’eau, beaucoup d’eau sous les ponts de l’Adour, et demain sera un autre jour.
Macron a eu le courage de supprimer la taxe d’habitation des résidences personnelles, il a mille fois bien fait. Le maire de Vallauris fait exploser la triste taxe foncière, mal utilisée et surtout inégalitaire, et trop, trop élevée, au pays où les impôts sont rois.
Le maire de Béziers, qu’on l’aime ou pas, a baissé chez lui les dépenses de 11 %, et comme à Vallauris, sans se mettre à mal, eh oui, c’est possible ! Seul le courage politique sera récompensé, et ce n’est pas le FN/RN, au projet économique identique à celui de LFI en apparence, qui nous sauvera de la nullité de tout le passé.
Et pour finir en beauté, et sur une note d’optimisme, le retour de Dupont à Glasgow, qui a réussi l’impensable : porter l’équipe de France à 7 jusqu’à la médaille d’or olympique.
Les politiques devraient s’en inspirer. Il s’est remis en question, il a eu le courage de sacrifier son confort à 15, et a tout repris depuis le début pour une victoire éternelle qui fuyait les Bleus. Le courage, l’abnégation, le travail, et la réussite au bout du chemin.
Jordy est un poulet élevé au tout-aliment : la chair est molle, en tirant la cuisse, tout suit jusqu’au croupion… Dupont Président, on n’en est pas là, mais lui est bien le capitaine du XV de France, qui cette fois sera la bonne pour la Coupe du monde. Quand je vois ces politiques, en majorité, cela donne envie de fuir et de pleurer ; la nullité de certains est à faire peur.
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Qu’il doit être dur, surtout, d’être le favori d’une présidentielle lorsque l’on prend réellement conscience de la lourdeur de la tâche qui vous attend et des responsabilités qui en découlent, et que l’on s’est trop illusionné sur ses propres capacités, ses propres compétences, pour les assumer.
Le Cid déclamait : « Je suis jeune, il est vrai, mais aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années », mais Jordan Bardella n’est pas le Cid et diriger un pays comme la France, dans le contexte où il se trouve, assumer le destin d’une nation telle que la nôtre, faire bien en fait notre société, exigent des qualités, des compétences, une expertise, une culture que le manque d’expérience de JB ne lui ont manifestement pas encore permis d’acquérir.
Croyez-moi, Monsieur Bilger, qu’il fallait en avoir quand, pour les législatives de 1988, mon épouse s’est présentée sans être encartée, au nom du Rassemblement national, alors que son score prévu était minable.
Être à une tribune, être prise en photo, bien cadrée, par un journaliste de gauche faisant sans doute son album, s’exprimer à une radio locale sans avoir de talent d’orateur.
Être visionnaire de ce qui allait se passer sous les moqueries continuelles ou les accusations de fascisme.
Et maintenant, il arrive ce qui devait arriver, mais comme avait dit Jean-Marie Le Pen peu avant son décès : « Trop tard ! ».
Hier soir et cette nuit, sur les barrages, on chantait la Marseillaise devant les cordons de gendarmes. Trop tard… Mektoub ! dirait-on en arabe, puisque c’est le destin de la France : sa disparition programmée.
Avant tout, je précise que je n’ai pas visionné l’émission en question. Mon commentaire portera donc sur l’attitude générale de Jordan Bardella face à des journalistes.
Comment ne pas faire le lien entre l’analyse de ce billet et le billet précédent portant sur la passion humaine qui pourrait polluer la politique en la rendant parfaitement irrationnelle.
Irrationalité que je considère comme naturelle, puisqu’elle repose sur des prémices, les fameuses convictions a priori du bien et du mal, qui déterminent l’engagement politique. Je m’en suis expliqué dans un commentaire sur le précédent billet.
Et c’est là que le comportement de JB est surprenant. L’homme semble parfaitement rationnel dans sa façon de répondre aux questions, conservant toujours un calme et, sinon une bienveillance, du moins une retenue à l’égard de ses contradicteurs.
Jamais un « pétage de plombs » à la Mélenchon ou à la Marchenoir — tiens, pourquoi je parle de Marchenoir ? — faudra que je consulte mon psy, mais c’est un autre sujet.
L’individu Bardella donne l’impression de manquer de ce feu intérieur, de cette énergie à soulever les montagnes, de cette ambition à dévorer la lune qui caractérisent les hommes politiques de tout âge.
Il est raisonnable, « il est maître de lui comme de l’univers », pour reprendre la célèbre réplique d’Auguste dans le Cinna de Corneille.
C’est bien dans le cadre de la dédiabolisation, mais voilà, lui n’a pas ou n’aurait pas besoin de se dédiaboliser, il ne s’appelle pas Le Pen.
Faudrait qu’il apprenne à bouger, à gesticuler, à se bouger. Être en mouvement quand on parle, c’est déjà être dans l’action en devenir.
En un mot, faut qu’il devienne une bête de spectacle, un homme politique avec ses travers, ses extraversions et aussi… ses mensonges… pourquoi pas !
J’ai vraiment peur d’un deuxième tour Bardella-Mélenchon dans lequel ce dernier ne ferait qu’une bouchée de Jordan, avec le risque d’avoir ledit Mélenchon élu !
Une dernière remarque pour le défendre tout de même, ce gentil, trop gentil Jordan.
On reproche au RN un projet économique incohérent… quand on veut noyer son chien… proverbe bien connu.
Mais quel est le projet économique de Sébastien Lecornu ?
Malgré mon grand âge et ma culture historique, qui est encore plus grande, si, si, je n’ai jamais, au grand jamais, vu ou entendu parler d’un gouvernement dont le budget aurait été élaboré par un parti d’opposition.
Et cela, même pas au nom de l’intérêt général, mais pour répondre au dur désir de durer du Premier ministre et du Président, qui croit le tenir en laisse, alors que la laisse est tenue par le parti d’opposition, qui lui est maître du jeu à défaut de l’être de l’univers.
« J’ai ressenti une impression différente le 11 décembre, lors de l’émission de trois heures au cours de laquelle Jordan Bardella, sur BFM TV, questionné longuement par une pluralité de citoyens, s’est efforcé de leur répondre tant bien que mal. » (PB)
Je n’ai pas regardé cette émission, ayant peu de goût pour ce genre de spectacle qui ressemble un peu à du tir aux pigeons. Mais j’ai pu en voir quelques extraits su « X » (anciennement Twitter). Elle a quand même fait un beau carton d’audience avec 4,7 millions de téléspectateurs en cumulé, bien plus que CNews qui se targue d’être la première chaîne d’info de France tous les quarts d’heure sur son antenne.
Comme il fallait s’y attendre, Jordan Bardella avait bien appris sa leçon. Il s’est plutôt bien débrouillé sur les thèmes portant sur la sécurité, mais beaucoup moins sur sa position concernant l’Ukraine, l’âge de départ à la retraite et tout ce qui porte sur l’économie, le point faible du RN.
La route est longue encore avant l’élection présidentielle de 2027. Arrivera-t-il à tenir la distance ? Je lui conseille des séances de taï-chi tous les matins. 😊
C’est sûr qu’on aurait préféré vous avoir, vous, de préférence à toute une série de branquignols que nous avons dû souffrir, quelle que soit leur étiquette. Mais le tempérament nécessaire pour une carrière politique ne s’invente pas. Cela étant, vous avez oeuvré au gouvernement de s’pays dans le rôle que vous avez choisi. On a besoin de hauts fonctionnaires autant qu’on a besoin d’hommes politiques… même si on voit moins leur trombine à la télé.
L’intérêt pour la politique ne m’est venu que sur le tard, en fait depuis que j’ai pris ma retraite. Je me suis alors trouvé soudain avec beaucoup de temps disponible devant moi.
À cette époque, les réseaux sociaux et les blogs faisaient leur apparition. J’ai commencé mes explorations sur Internet avec J.-M. Aphatie, qui avait son éditorial journalier sur RTL et avait ouvert un blog. J’y ai découvert des personnages intéressants, souvent très cultivés, aux commentaires décapants.
Lorsque J.-M. Aphatie a quitté RTL, il a supprimé son blog et je suis parti à la recherche d’un autre. C’est alors que j’ai découvert, un peu par hasard, le blog de Philippe Bilger et, depuis, je ne l’ai plus quitté.
En fait, en politique, ce qui m’intéresse, ce sont les débats des campagnes présidentielles, et notamment ceux de l’entre-deux-tours.
Ceux qui m’ont le plus marqué sont :
– les deux débats opposant VGE à François Mitterrand (1974 et 1981) ;
– le débat de 1988 entre François Mitterrand et Jacques Chirac.
Des débats de haute tenue, tout en subtilités. Ceux qui ont suivi ensuite étaient loin d’être du même niveau.
Mais je pense que les débats de la campagne présidentielle de 2027 vont être très intéressants, au vu de la situation nationale et internationale.
Encore seize mois à patienter, avec des sondages pour nous tenir en haleine…
Cher Philippe,
Votre billet tout en compassion envers Jordan Bardella souligne son stoïcisme face à un public manifestement condescendant, en insistant sur sa dignité personnelle.
Mais vous éludez totalement le fond : aucune analyse de ses propositions, de sa vision politique. Par ailleurs, vous n’avez pas jugé utile de consacrer le moindre billet à ses deux premiers livres.
Cette omission répétée laisse transparaître, me semble-t-il, un scepticisme profond, comme si vous ne croyiez pas une seconde que ce très jeune homme, malgré son talent médiatique, mais sans formation solide et sans expérience, soit capable de porter un projet politique sérieux.
Continuez votre introspection, cher hôte ; lisez par exemple Journal d’un prisonnier (que je suis persuadée que vous avez déjà lu, connaissant vos appétits en la matière…).
Vous ne pourrez, je pense — je l’espère — demeurer indifférent à l’analyse de l’auteur, certes subjective mais ô combien fondée, des dérives judiciaires et de l’hémiplégie de certains magistrats, qui ne voient le mal que lorsque la tête est à droite : curieuse forme, peu ragoûtante, du code de la route judiciaire de la « priorité à droite ».
Oui, en effet, il faut aujourd’hui beaucoup d’abnégation pour faire de la politique comme un sacerdoce, alors même que ceux qui sont les plus à même de vous juger font preuve d’un aveuglement corporatiste qui n’est pas à leur honneur… et j’y inclus les commentateurs de plateaux, prompts à défendre bec et ongles des décisions irrationnelles, tant leur haine du « présumé coupable » obscurcit leur jugement.
Eux que l’expérience, l’indépendance affichée et la sagesse des années devraient pourtant mettre à l’abri de tels errements…
Vous avez raison, cher hôte, la politique n’est pas une chose facile. Entre les crétins racistes qui voient des communistes partout, les gôôôchistes de gauche et de gôôôche qui voient des fascistes partout, les femmes et hommes politiques ne peuvent que se faire vilipender.
Il y a un mais. Que font-ils pour que ce ne soit pas le cas ? Affaires, conflits d’intérêts, barbouzeries, appropriation du bien public, blablatages insupportables, condescendance envers l’honnête citoyen, remises en cause des libertés…
Petite précision, cher Florestan68 : je crois que, sous des dehors qu’il aimait bien faire apparaître comme triviaux, Jacques Chirac était également un homme assez cultivé. Je n’en ai pas la certitude, mais c’est ce qui se raconte. Un type qui glissait un bouquin de poésie entre les pages de Playboy.
Cela n’en a pas fait un président hyperactif — enfin, sur les gonzesses… — mais au moins a-t-il laissé dans l’imaginaire une impression de franchouillardise et de considération pour son pays.
On ne peut pas en dire autant de ses successeurs, qui non seulement n’ont pas sa culture — peut-être à part Hollande — mais qui se contrefichent royalement de notre pays.
Vous avez en partie raison, car Chirac était un grand amateur d’Arts premiers, mais je doute qu’il ait eu une grande culture littéraire, ce qui était le cas pour les trois autres, culture qui leur permettait d’avoir une vision plus large et d’inscrire leur action dans une continuité historique.
On se souvient notamment de son propos scandaleux et suicidaire affirmant que les racines de l’Europe étaient autant musulmanes que chrétiennes. On voit le résultat aujourd’hui, avec la laïcité qui n’est plus que le cheval de Troie de l’islamisme.
Cher Philippe Bilger,
Je vais vous faire une confidence. J’ai, parmi mes connaissances, un petit jeune de 25 ans, engagé à droite et apparemment proche de Marine Le Pen, qui m’affirme qu’il se battra de toutes ses forces pour être président de la République. Il m’écrit régulièrement pour me dire à quel point la situation du pays est inquiétante et qu’il se sent poussé non par l’ambition personnelle, mais par le devoir de sauver ce pays. C’est une mission qui l’habite et qui lui donne la force et la patience d’aller jusqu’au bout, en étant prêt à tous les sacrifices nécessaires pour cela. Pour l’instant, il a décroché une place de suppléant du candidat RN qui a toutes les chances d’être élu dans ma circonscription.
C’est à l’aune de cet exemple que l’on peut comprendre pourquoi certains sont prêts à subir toutes les épreuves, toutes les avanies, toutes les calomnies pour accéder au pouvoir. C’est la certitude de pouvoir changer le cours de l’Histoire et d’améliorer la situation de leurs compatriotes qui leur donne la force, l’énergie, la volonté de surmonter tous les obstacles qui se dresseront inévitablement sur leur route.
Mais une volonté, même inébranlable, ne vous confère aucun talent. Et c’est la grande différence d’avec les générations passées. La connaissance de l’Histoire, la culture générale et littéraire étaient jadis indispensables pour prétendre diriger le pays. On pense à de Gaulle et son aura planétaire, à Pompidou (qui a écrit une anthologie de la poésie française qui fait référence), ou encore à Mitterrand qui était le dernier président vraiment cultivé.
La déculturation galopante, fruit amer de Mai-68, qui ravage ce pays depuis cinquante ans, a produit une classe politique d’un faible niveau culturel, bien incapable d’inscrire ce pays dans une continuité historique. Et la clique fangeuse et braillarde à Mélenchon n’est que le résultat ultime de cette évolution (instrumentalisée en cela par une génération d’immigrés dont ils sont les idiots utiles dans leur mission divine de conquérir le monde).
C’est pourquoi il serait salutaire que le prochain président soit à nouveau un homme de culture, capable de redonner à ce pays ses lettres de noblesse et surtout sa fierté. Même s’il lui faudra passer par la méthode Trump (avec rétroactivité sur 25 ans du droit du sol et remigration massive) pour que la France redevienne la France.