Nous sommes entrés dans le temps des hommes ordinaires, selon l’historien Christian Delporte (Le Monde).
Il tire cette conclusion de la profusion récente des candidatures, qu’on n’a jamais connue à ce point, en effet, depuis les débuts de la Ve République.
Cette surabondance démontre aujourd’hui que n’importe quelle personnalité politique se croit légitime pour se présenter, par l’entremise d’une primaire, à l’échéance présidentielle ou qu’elle est prête en tout cas à la banaliser en prétendant participer à une compétition préalable sans la moindre chance, seulement pour se faire cadeau d’une intervention très médiatisée et donc très suivie.
Cette bousculade qui dépasse les bornes et fait tomber dans le ridicule un exercice démocratique très valable dans son principe, ne démontre pas forcément qu’il n’y aurait dans cette mêlée ou, encore plus, au sortir de celle-ci, que « des hommes ordinaires ».
Il me semble que c’est aller trop vite en besogne que d’étiqueter négativement comme « ordinaires » certains de nos politiques. Comme si d’abord ils l’étaient réellement, malgré leur histoire et leur être, et que surtout, dorénavant, il y aurait comme une fatalité qui les réduirait à l’ordinaire.
La difficulté de la charge suprême, dans notre République, est qu’elle exige la rareté pour la majesté et la proximité pour la relation avec les citoyens, qu’elle impose distance et chaleur, explication et vision, patience mais autorité. Qu’elle contraint au dedans et au dehors. Regarder de près et voir loin.
Quelles que soient les qualités de Nicolas Sarkozy et de François Hollande, hier comme aujourd’hui l’un et l’autre n’ont pas donné d’eux une impression éblouissante ; la société, à l’évidence, n’a pas constaté d’extraordinaires compétences et valeurs.
Il ne suffit pas d’être caractériel pour n’être pas ordinaire ou de maltraiter les journalistes pour sortir du lot. Pas davantage qu’une patience infinie à l’égard des médias révélerait un tempérament hors du commun ou, paradoxalement, une simplicité de tous les instants.
Sans prétendre les sauver d’un discrédit au demeurant dangereux en favorisant une dérision facile et un rejet irresponsable, ces politiques qu’on se plaît à dégrader sont-ils véritablement plus « ordinaires » qu’à telle ou telle époque ? ou bien n’est-ce pas plutôt la situation nationale et internationale qui depuis quelques années est devenue tellement complexe et insaisissable qu’elle interdit même aux esprits les mieux préparés et aux caractères les plus affirmés de démontrer ce qu’ils pourraient avoir d’exceptionnel, ce qu’ils valent vraiment ?
Quand un président de la République est condamné à écoper, à rapiécer, à combler les trous, à mettre en oeuvre, dans le meilleur des cas, un pragmatisme intelligent et inlassable, il ne peut pas s’abandonner à des échappées, à des fulgurances, à une invention de l’avenir, à une programmation réfléchie et profonde du futur de la société dont il a la charge.
Les hommes sont ordinaires par force parce qu’ils n’ont plus le choix et que se distinguer du commun des citoyens ne peut plus être leur souci ni leur ambition. Dans la nasse d’une quotidienneté qui a effacé toute distinction opératoire entre Président et Premier ministre, ils naviguent comme ils peuvent mais n’ont plus le loisir de s’installer en surplomb pour indiquer la voie à suivre. C’est le réel qui édicte sa loi, et de moins en moins la volonté qui croirait pouvoir le domestiquer ou le transcender.
Dans l’action politique, il y a une contagion inévitable de la prose ardue et décevante des tâches économiques, sociales, culturelles, nationales et internationales sur la qualité intrinsèque des êtres qui ont choisi d’administrer, de gouverner, de présider. Qui en ont eu le courage et qui en paient la rançon.
Aujourd’hui quelle personnalité saurait résister à la pression qui étouffe, à l’urgence qui précipite, au court terme qui ne laisse pas respirer ? Qui serait assez fort, assez détaché, pour extraire du maquis français, des orientations, des lumières et des évidences pour demain ou après-demain ?
Quand il faut sans cesse réparer, l’empirisme n’est plus qu’une contrainte et l’avenir une angoisse.
L’exemple du pape François que j’admire sans réserve – il est si bon de pouvoir admirer sans être naïf ou ignorant – illustre bien mon point de vue. Ce n’est pas un homme ordinaire et il serait soustrait, n’étant pas un politique, à la perception de Christian Delporte. Mais sa récente entreprise avec les familles de migrants l’a conduit à s’immiscer non plus dans l’affirmation abstraite, généreuse et intemporelle de certaines valeurs mais dans leur traduction concrète, difficile et contestée. Sortant, avec cette pratique, de son champ habituel, le pape s’est trouvé confronté à des avis, à des appréciations, à des critiques qui projetaient sur lui les éclaboussures d’une gestion très ordinaire. Ce n’est pas lui qui soudain est devenu ordinaire mais le réel qui l’a affecté par sa banalité et ses tensions plus du tout consensuelles.
De la même manière, mais sur un tout autre plan, nos présidents et ceux qui aspirent à le devenir, la plupart du temps, parviennent à tirer leur épingle du jeu quand des journalistes, des essayistes se penchent sur leur existence pour en révéler les ombres et les lumières, les failles et les réussites. Pousser jusqu’à l’extrême, mais avec bonne foi, tout ce qu’il peut y avoir d’ordinaire en eux non seulement ne les dégrade pas mais par contraste illustre, avec un éclat impressionnant, la part exceptionnelle de leur nature, qui précisément sera celle au service de l’homme public.
Quand on lit Lapins et merveilles de Gaël Tchakaloff sur Alain Juppé et les dix-huit mois qu’elle a passés avec lui, dans son entourage familial, dans son environnement politique – un essai qui ringardise les ouvrages du même type sur Nicolas Sarkozy ou sur François Hollande -, on comprend que ce n’est pas cet auteur brillant, à la fois totalement subjectif et vraiment fin, qui risquerait de rendre Alain Juppé « ordinaire ».
Pas davantage la fréquentation des médias par les hommes politiques.
Ce qui demain pourrait menacer Alain Juppé ou Emmanuel Macron s’il ne continue pas à exaspérer le pouvoir socialiste mais à le remplacer, ce n’est pas l’irruption de l’ordinaire en eux mais le combat perdu d’avance entre ce qu’ils sont et qui est pétri de qualités d’un côté et de l’autre la marée immense et multiforme de ce qui ne leur permettra jamais de quitter le guidon du nez, de lever la tête pour nous montrer du doigt et de la pensée notre destin collectif, notre avenir commun.
Les présidents ordinaires ne sont pas une fatalité. Mais, aujourd’hui, les meilleurs ne sont-ils pas voués à être plus des artisans consciencieux que des génies fulgurants ?
L’extraordinaire n’est plus à portée.
« C’est le réel qui édicte sa loi… »
Drôle de formule, M. Bilger, qui fait du réel une sorte de tout-puissant mauvais génie…
« Quand croît le péril, croît aussi ce qui sauve. »
Ce sont les circonstances qui font sortir les hommes de l’ordinaire.
S’il y a tant de candidats, c’est qu’il est de plus en plus général ce sentiment que nous allons au désastre et que nos dirigeants, poursuivant des chimères, prisonniers de fausses certitudes, ne dirigent plus rien.
Dans ces moments-là quelques mots peuvent suffire à désigner la bonne voie. Voir le « boutez les Anglais » de Jeanne d’Arc ou le « j’appelle tous les Français » de de Gaulle.
Quels mots aujourd’hui ?
Pas facile…
Je propose une question : « en quoi croyons-nous ? »
Il est à craindre que la médiocrité du quotidien n’élimine sournoisement les vrais hommes d’Etat pour installer des Présidents d’opérette qui ont pour seules vertus leur bagou et leur image. Ainsi, jadis, la France est passée à côté d’un Michel Rocard, à moins que ce ne soit l’inverse. Et demain, il peut en être de même avec Alain Juppé.
On s’en fiche : parler des personnalités, psychologiser, c’est un bon moyen de détourner l’attention de la politique.
Comme l’a dit dans une formule percutante Céline Pina, pourtant socialiste : « En France, il n’y a plus que les islamistes et le Front National qui font de la politique ».
Parlez politique et vous vous apercevrez que Juppé, Macron, Sarkozy, Hollande etc. sont tous totalement dénués du moindre intérêt : ils veulent tous poursuivre la politique qui échoue depuis trente ans.
Maintenant, si vous voulez continuer à vous prendre aux miroirs aux alouettes médiatiques, amusez-vous bien.
« La difficulté de la charge suprême, dans notre République, est qu’elle exige la rareté pour la majesté et la proximité pour la relation avec les citoyens, qu’elle impose distance et chaleur, explication et vision, patience mais autorité. Qu’elle contraint au dedans et au dehors. Regarder de près et voir loin », dites-vous.
A quoi sert-il de réduire le champ de ce propos à « notre république » ? Ne serait-ce pas parce que sans cela, c’est la définition d’un roi qui transparaîtrait ?
La république fait illusion lorsque des héros émergent de l’histoire.
Hors les bouleversements des aléas du temps, de la guerre que l’on provoque parfois dans ce but, à l’attentat terroriste que l’on monte en épingle pour se pavaner en tête de cortège, la démocratie athée condamne la république à la démagogie et par là même à l’inaction.
Nous dirons démocratie athée, car une démocratie athée – en fait la démocratie française car c’est pratiquement la seule qui le soit – est celle qui est dénuée de notion commune de transcendance, et pire, la négation de l’amour filial comme fondateur de l’humanité.
Alain Juppé a un point commun avec F Hollande : l’insignifiance qui rassemble les médiocres ; il diffère heureusement avec davantage de majesté et d’honnêteté, et cela d’autant qu’il n’y a pas fort à faire.
Cependant, dans le champ de bataille économique dans lequel évoluent les nations, cela ne suffit pas pour ramener la France d’une décadence inéluctable par l’aveuglement, vers les premiers rangs.
Pour tenter de mettre les yeux d’un socialiste en face des trous, la France n’est plus qu’au 39ème rang mondial en PIB par habitant après avoir été le 20ème en 2010, loin derrière des pays comme les Pays-Bas ou l’Autriche qui ne regorgent ni de pétrole ni de touristes ni de banques, et évidemment très loin de la Suisse, ce pays arriéré dont le Code du travail tient en quelques pages…
On y est bel et bien, dans la dégringolade, et on ne se bouscule pas pour nous le dire, n’est-ce pas, Marc Ghinsberg ?
En somme, les Français ont un grand besoin de baffes et de coup de pied dans l’arrière-train. Qui sera de taille à les leur donner ? Mariton, pas assez charismatique. Fillon, encore trop mou. Macron peut-être ?
Nous serions rentrés dans le temps des présidents ordinaires. Oui peut-être. Mais en fait nos anciens présidents étaient-ils si extraordinaires ? Ne parlons pas de ceux de la Quatrième République qui, pour estimables qu’ils aient pu être, n’ont pas laissé de souvenirs impérissables et dont le rôle était avant tout de représentation.
La Cinquième République est surplombée par son fondateur qui était déjà entré dans l’histoire en juin 1940, qui avait réussi cet incroyable exploit de placer son pays dans le camp des vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale, puis qui est apparu en 1958 comme le sauveur de la France au bord de la guerre civile, minée par la guerre d’Algérie. Rencontre d’événements exceptionnels et d’une personnalité hors du commun. Mais quoi de plus ordinaire, de plus triste que le de Gaulle du second mandat à partir de 1965, complètement dépassé par les événements de Mai 1968, renvoyé l’année suivante, suite à un référendum perdu, comme un simple valet.
Georges Pompidou rapidement diminué par la maladie fut un gestionnaire sans doute sous-estimé. Valéry Giscard d’Estaing, brillante intelligence, avait un problème : le peuple pour reprendre le mot du Général. François Mitterrand, personnage de roman pour utiliser un cliché approprié, fut par bien des aspects une personnalité exceptionnelle. Fut-il un président exceptionnel ? Son bilan est contrasté.
Que restera-t-il de Jacques Chirac en dehors de son humanisme, traité par son successeur de roi fainéant ?
Nicolas Sarkozy et François Hollande sont à leur manière paradoxalement des présidents exceptionnels. Personnalités différentes mais ordinaires, il leur a fallu des qualités et des défauts exceptionnels pour parvenir à la fonction suprême.
En fait c’est la fonction présidentielle qui est devenue moins exceptionnelle. Le rôle de l’Etat, notamment dans le domaine économique, s’est réduit partout avec le triomphe du libéralisme sur le socialisme et le dirigisme. La constitution d’entités supranationales dilue le pouvoir de chaque nation. L’instauration du quinquennat tend effectivement à faire du Président un super Premier ministre. Voilà pourquoi, selon moi, les présidents sont condamnés à paraître peut-être plus ordinaires que leurs prédécesseurs.
Mais après tout que demande-t-on à un président ? Un projet, une aptitude à rassembler, une capacité à faire face à l’imprévu. Qu’importe que ce soit un homme ordinaire.
« Mais, aujourd’hui, les meilleurs sont condamnés, au mieux, à être plus des artisans consciencieux que des génies fulgurants » (des Zidane de la politique en somme ;-))
Un artisan consciencieux me conviendrait mieux qu’un génie fulgurant (mais comme sœur Anne je n’en vois pas venir).
Un artisan consciencieux je sais ce que c’est :
Hâtez-vous lentement, et sans perdre courage,
Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage,
Polissez-le sans cesse, et le repolissez,
Ajoutez quelquefois, et souvent effacez (Boileau)
Mais un génie (fulgurant ou pas) je ne sais si ce sera le bon ou le mauvais qui sortira de l’urne…
Sera-t-il Socrate ou sera t-il Brutus ? Sera-t-il celui des affaires (génie civil) ou celui de la guerre (génie militaire) ?
N’est-ce pas le général Francis Autran qui a dit : « le Génie* est une caisse à outils ! » ?
Pourtant Hollande n’a pas fait ses classes dans cette école que je sache 😀
* Je plaisante naturellement, le général Autran parlait de son école 😉
Votre défense des politiques est irrecevable et inaudible dans la mesure où depuis au moins trente-cinq ans les politiques français de premier niveau étaient et sont parfaitement informés et conscients des réalités auxquelles le pays aurait dû et doit se confronter. Ils étaient et ils sont parfaitement informés et conscients de la transformation radicale de l’environnement mondial.
Des décennies de clientélisme et d’entre-soi leur ont fabriqué une sorte de monde parallèle et artificiel dans lequel ils évoluent entre chaque échéance électorale.
Ils ont fait le choix de cette gigantesque fiction qui ne tient que par des dénis en cascade.
L’empirisme, les navigations à vue et le court terme ne sont pas une fatalité qui les accablent ; ce sont depuis des décennies les marqueurs du très peu qui reste de leur caractère et de leur identité résiduels.
« Quelles que soient les qualités de Nicolas Sarkozy et de François Hollande, hier comme aujourd’hui l’un et l’autre n’ont pas donné d’eux une impression éblouissante ; la société, à l’évidence, n’a pas constaté d’extraordinaires compétences et valeurs. » (PB)
Vu le niveau de leur popularité en tant que confiance, l’état exsangue d’une France laissée à l’abandon, chômage, dette, reculs sociaux… vite qu’ils passent à autre chose.
Les citoyens n’en veulent plus, bernés et bercés d’illusions par des discours d’avant élection qui se jettent contre les murs quand la réalité les rattrape.
Chacun des deux fut un mirage, une étoile filante, que de temps perdu, un activiste et un normal en somme, où le talent malheureusement n’habite pas ces lieux.
Jamais la dégringolade n’a été si pathétique, le courage au service du citoyen, loin des intérêts particuliers, aucun des deux n’en a été le promoteur. Deux bateleurs, les mots et les attitudes n’ont jamais passé la rampe, par contre dix longues années d’épuisement perdues, c’est la durée effective qu’il faut pour reconstruire un outil industriel. Au final ils nous auront fait perdre vingt ans de progrès et d’essor, tristes présidents, triste avenir, le chemin est encore caillouteux, quel futur dirigeant saura chausser les bottes de montagne pour gravir notre Everest à nous.
Dirigeants associés qui se sont plus préoccupés d’escarpins vernis ou de carrés Hermès que de combats pour le progrès, subissant la mode plutôt que le développement et la recherche, il a manqué la vision et le talent des plus emblématiques passés, mais cela ne se trouve pas sous le sabot d’un cheval.
Après l’élection du président de la République, renforcée par l’élection dans la foulée des députés, nous sommes coincés pour cinq ans, quoi qu’il advienne. Si l’Assemblée nationale n’était pas élue en même temps, ce qui lui donnerait une composition moins « chambre introuvable », et si elle avait le pouvoir de s’opposer par exemple à l’entrée en guerre du pays et autres menues décisions politiques, ce serait moins grave. Mais dans un système comme le nôtre, il faut un surhomme, à la fois généraliste et expert, homme de terrain et homme de réflexion, leader charismatique mais sobre et digne, maîtrisant à fond les rouages de l’administration, mais pas trop technocrate, traité comme un prince mais près du peuple, branché sur l’international mais prenant matin et soir le pouls du pays, réformiste mais respectueux des traditions, bon amant mais nanti d’une première dame pas trop olé-olé quoique présentable, etc. La quadrature du cercle n’existe pas.
Il n’y a pas pour diriger la République l’équivalent d’un Conseil d’administration (un vrai, pas une bande de copains) qui puisse défendre, de manière plus ou moins contradictoire parfois, les intérêts du pays. C’est en Angleterre que l’on a vu l’éviction d’une femme Premier ministre en pleine gloire. Pas par des frondeurs qui sapent à longueur de temps la politique, comme une bande de passifs-agressifs geignards, mais une équipe relativement loyale jusqu’à ce que la coupe soit pleine, puis une destitution menée collectivement, tambour battant. Nous vivons, nous Français, comme dans une tragédie grecque : le désastre se déroule inexorablement jusqu’à son terme, commenté à l’arrière-plan par un chœur éploré qui psalmodie le malheur de la situation, douloureusement mais avec style, la comparaison avec le Titanic lui servant de refrain. On est d’ailleurs plus souvent dans la comédie que dans la tragédie.
À ce propos, François H devrait faire appel à Super Nanny, pour qu’elle lui apprenne à gérer l’enfant-roi qui le fait tourner en bourrique et qu’il a lui-même contribué à rendre insupportable. Pas la peine de dire son nom, je présume.
La fonction présidentielle a commencé à se dévaloriser à partir du premier quinquennat. Depuis de Gaulle, Pompidou, Mitterrand qui avaient une forte personnalité, leurs successeurs ont en quelque sorte banalisé la fonction en voulant se mettre, en apparence, au niveau de l’homme de la rue. Un président doit avoir du charisme, un cap, de la volonté et agir en visant en priorité l’intérêt général au motif qu’une fois élu son devoir est de se mettre au service de tous les Français quelles que soient leurs « chapelles ». Convaincre du bien-fondé de ses décisions et résister au pouvoir de la rue si celles-ci s’avèrent incontournables pour la santé du pays. Avons-nous cet homme « en stock », faisant fi des combines des partis et des intérêts particuliers, et capable de montrer l’exemple ? La tendance allant vers le rejet du tout-libéral et du tout-sectaire, une politique ni droite ni gauche devrait donner satisfaction à condition qu’elle soit juste et préserve les valeurs qui permettent de favoriser les conditions d’une démocratie comme on la souhaite.
La marge de manœuvre est délicate en fonction de ce qui reste de notre pouvoir national vis-à-vis de l’Europe, mais quelqu’un d’habile devrait pouvoir proposer un menu à la carte qui remette les fondamentaux en bonne ligne pour retrouver une croissance qui à elle seule peut nous sortir de l’ornière. C’est maintenant à nous de désigner le meilleur et surtout d’éliminer ceux que l’on a assez vus et qui ont déçu nos attentes.
« — Peu importe… Qu’on ne me parle plus d’espérance ! — Causons de tombeaux, de vers et d’épitaphes. — Faisons de la poussière notre papier, et avec la pluie de nos yeux — écrivons la douleur sur le sein de la terre. — Choisissons des exécuteurs testamentaires et disons nos dernières volontés… — Et pourtant, non ! Car, que pouvons-nous léguer, — hormis notre corps dégradé à la terre ? — Nos domaines, nos existences, tout est à Bolingbroke. — Et nous ne pouvons rien appeler nôtre, si ce n’est la mort, — et cette chétive maquette de terre stérile — qui empâte et couvre nos os ! — Au nom du ciel, asseyons-nous à terre, — et disons la triste histoire de la mort des rois : — les uns déposés, d’autres tués à la guerre, — d’autres hantés par les spectres de ceux qu’ils avaient détrônés, — d’autres empoisonnés par leurs femmes, d’autres égorgés en dormant, — tous assassinés ! Car dans le cercle -même de la couronne — qui entoure les tempes mortelles d’un roi – la mort tient sa cour, et là, la farceuse trône, — raillant l’autorité de ce roi, ricanant de sa pompe, — lui accordant un souffle, une petite scène — pour jouer au monarque, se faire craindre et tuer d’un regard, — lui inspirant l’égoïsme et la vanité avec l’idée — que cette chair qui sert de rempart à notre vie — est un impénétrable airain ! Puis, après s’être ainsi amusée, — elle en finit ; avec une petite épingle, — elle perce ce rempart, et… adieu le roi ! — Couvrez vos têtes, et n’offrez pas à ce qui n’est que chair et que sang — l’hommage d’une vénération dérisoire ; jetez de côté le respect, — la tradition, l’étiquette, et la déférence cérémonieuse ; — car vous vous êtes mépris sur moi jusqu’ici. — Comme vous, je vis de pain, je sens le besoin, j’éprouve la douleur, — et j’ai besoin d’amis. Ainsi asservi, — comment pouvez-vous me dire que je suis roi ? »
Shakespeare est-il hors du sujet du jour ?
Lucile a fait une réponse très éclairante. Véronique Raffeneau a posé la pierre angulaire qui soutient ou qui devrait soutenir toute appréciation portée sur les politiques : leur constance dans le dénigrement. En général, tous pointent le vide spirituel qui est la marque de nos récents présidents pour noter l’impertinence de Juppé ou le suivisme de Macron.
Alors, soyons cohérents : de notre fabrique de boîtes à idées ne peut rien sortir d’original, aucun candidat n’étant habité par une conviction qui permette de transcender l’impératif décevant qu’est la croissance. Tout est sacrifié sur cet autel, même le bon sens.
Qui nierait que dans une France de 100 millions d’habitants il en faudra 120 millions pour en payer les retraites, ainsi de suite.
Aucun homme ne peut sortir de cette spirale sans introduire une notion spirituelle, ce que tentent de faire ad nauseam les répétiteurs des « valeurs de la République », encore toutes couvertes du génocide vendéen et des viscères de la Princesse de Lamballe. Né sous un tel parrainage, le régime ne peut produire que des abstractions dispensées de toute justification et hostiles aux vérités historiques.
Je me permets de signaler à M. Bilger que nos dirigeants, je n’ai pas dit pilotes, sont généralement reconnus comme dépourvus de toute culture historique et littéraire et bien de ceux qui disent aujourd’hui « ce qu’ils ne pouvaient pas dire alors » ou « ce qu’ils ont vu », les présentent comme de sordides cancres.
Il est vrai que si nommer Sainte-Beuve comme un martyr du IIIe siècle ou répondre sous quelle arche d’un pont se situe la plus grande profondeur du Danube à Budapest fait se pâmer les admirateurs de l’esprit grande école, cela ne fait pas des administrateurs qui pédalent en tête du pays autre chose que des lampadaires allumés en plein jour.
Il n’y a pas de projet en cours, en dehors du bonheur marchand, les présidents, sans valeurs propres, n’en sont que les commis de boutique et nous, les chalands.
@aliocha
Shakespeare avait intuitivement compris ce que René Girard, s’inspirant de ses écrits et d’écrits d’autres auteurs, a systématiquement théorisé : le roi est une victime désignée en instance de sacrifice.
Le film The Queen, sorti il y a quelques années, en est une bonne illustration.
La question est de savoir si nous sommes capables de sortir de cette attitude sacrificielle et de voir le président de la République autrement que comme un monarque à l’ancienne, responsable de tout, coupable de tout. En d’autres termes sommes-nous capables d’être des citoyens responsables, libres c’est-à-dire responsables ?
Croyons-nous en ce que nous sommes, en nos institutions ?
« …la profusion récente des candidatures, qu’on n’a jamais connue à ce point, en effet, depuis les débuts de la Ve République. »
C’est inexact.
Depuis 1965 le nombre de candidats est élevé. En 1974 ils furent 10 à se présenter au premier tour et 26 de plus à essayer en vain de se présenter.
C’est justement cette quête éperdue de l’homme exceptionnel (« charismatique », disent ceux qui confondent la politique avec la religion) qui conduit la France à l’échec.
Dans les pays normaux qui marchent normalement, le chef de l’Etat est un homme ordinaire. Connaissez-vous le nom du président suisse ? Non, bien sûr, et d’ailleurs il change tous les ans.
https://twitter.com/rastrau/status/506917871629631488
La Suisse se porte-t-elle moins bien que la France ? Non, elle se porte mieux.
Si les Français entretiennent le fantasme du président doté de qualités surhumaines, c’est qu’ils attendent de celui-ci qu’il corrige les comportements malhonnêtes qu’ils tiennent à conserver, permis par des institutions perverses auxquelles ils tiennent comme à la prunelle de leurs yeux (le « service public à la française », le « modèle social que le monde entier nous envie », les pitis paysans qui produisent une viande fabuleuse et artisanale qui coûte les yeux de la tête — mais qui est accessible à tous — sans faire aucun profit — mais en étant très riches –, etc.).
C’est sûr qu’il faudrait un être divin doté de capacités miraculeuses pour faire régner paix et prospérité dans un pays où chacun tient à ses « avantages acquis pour lesquels ses ancêtres se sont battus », à ses quarante jours de congés-maladie frauduleux (en moyenne) en plus des congés légaux et des RTT à l’hôpital « public » de Manosque, etc., etc.
Désolé, mais ça va pas être possible. Dans un pays normal peuplé de gens honnêtes, la prospérité et l’ordre sont assurés par les citoyens eux-mêmes. Les dirigeants politiques ne sont que des comptables ternes et ennuyeux qui font tourner la boutique. Les Français veulent continuer à se comporter comme des bandits, et se faire blanchir de leurs péchés au moyen d’un simple bulletin de vote, grâce à un Christ-président.
Même dans l’Eglise, ça ne se passe pas comme ça. Alors en ce bas monde, vous pensez…
« Nicolas Sarkozy et François Hollande sont à leur manière paradoxalement des présidents exceptionnels. Personnalités différentes mais ordinaires, il leur a fallu des qualités et des défauts exceptionnels pour parvenir à la fonction suprême »
« On pouvait dire… oh ! Dieu !… bien des choses en somme… »*
Là, non. Vous avez bien résumé ce qu’est en France, dans notre siècle, un président de la République élu au suffrage universel.
(Savonarole avait raison lorsqu’il disait que la longueur du texte ne faisait pas forcément son intérêt)
* comme tout le monde sait sur ce blog que cette citation n’est pas de moi je fais l’économie de citer l’auteur 😉
Bonjour Monsieur Bilger
Permettez-moi de répondre à quelques-unes de vos réflexions…
« Sans prétendre les sauver d’un discrédit au demeurant dangereux en favorisant une dérision facile et un rejet irresponsable »
Le rejet d’une telle bande de clowns n’est pas irresponsable mais signe à mon avis le début d’une prise de conscience salutaire : le rejet ne serait pas si massif si ces pitres pouvaient montrer quelques débuts de réussite dans leurs entreprises.
« Quand un président de la République est condamné à écoper, à rapiécer, à combler les trous, à mettre en oeuvre, dans le meilleur des cas, un pragmatisme intelligent et inlassable »
Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes.
C’est le déni du réel qui leur revient en pleine figure.
Mais il faut du courage moral et politique pour admettre le réel et expliciter ses causes.
Or, « Pas de gonades, pas d’embrouilles » est l’alpha et l’oméga de nos poly-tocards actuels.
« L’exemple du pape François que j’admire sans réserve »
Ce pape est en train de me dégoûter de la religion catholique « officielle ».
« Ce qui demain pourrait menacer Alain Juppé ou Emmanuel Macron [c’est] le combat perdu d’avance entre ce qu’ils sont et qui est pétri de qualités d’un côté… »
Des qualités, chez Juppé ? Je pouffe aurait dit le regretté Desproges.
Juppé, à plat ventre devant les pires lubies écolos et le politiquement correct le plus gluant, changeant d’avis en fonction des sondages, beurk !
Macron, une pure créature médiatique.
Le point commun entre les deux, un ego totalement démesuré.
« L’extraordinaire n’est plus à portée. »
Bien sûr que si : il faut des hommes et femmes politiques avec de vraies convictions et le sens de l’intérêt général, qui aient le courage d’employer les vrais mots pour dire la réalité et de mettre en oeuvre les mesures adéquates.
Et comme dit Robert Marchenoir (24 avril 2016 à 15:31), nous n’avons pas besoins de héros ou autres Superman, simplement de « comptables ternes et ennuyeux » mais avec la notion d’intérêt général chevillée au corps et une abnégation sans bornes.
Mais simplement, il faut que ces comptables disent aux Français
– Voilà la réalité
– Voilà quelles sont ses causes
– Tels sont les remèdes que nous allons appliquer
Sous réserve bien sûr qu’ils aient le courage de dire la réalité et ses véritables causes.
@ aliocha | 24 avril 2016 à 13:27
En lisant
« Qu’on ne me parle plus d’espérance ! — Causons de tombeaux, de vers et d’épitaphes »
Je me dis quand même que pour un titre « Les présidents ordinaires, une fatalité ? » c’est cher payé ! 😀
« Dans le cercle -même de la couronne — qui entoure les tempes mortelles d’un roi – la mort tient sa cour »
Coup de pot que Sarko et Hollande n’aient pas été rois 🙁
Mais « Au nom du ciel, asseyons-nous à terre, — et disons la triste histoire de la mort des rois »
Là du coup je comprends que le « Grand Shakespeare » aurait pu participer aux Nuits des debout-assis… (give me five ! :-D))
« Comme vous, je vis de pain, je sens le besoin, j’éprouve la douleur, — et j’ai besoin d’amis »
Ouf ! nos présidents seraient donc des humains qui vivent de pain (pas que ;)) qui éprouvent de la douleur et qui ont besoin d’amis. P…! Je tiens un scoop !
« Ainsi asservi — comment pouvez-vous me dire que je suis roi ? »
Mais on le dit pas mon « Grand Shakespeare ». En France, au XXIe siècle il n’y a plus de roi, le dernier on l’a guillotiné en 1793 place de la révolution devenue deux ans plus tard la place de la « Concorde », c’est dire le chemin…
Du coup OUI votre pote Shakespeare est hors sujet.
Et vous aussi, of corse 😀
Bonjour,
« Les présidents ordinaires, une fatalité ? »
Il ne saurait y avoir de présidents ordinaires vu que la fonction, de par ses responsabilités, est exceptionnelle.
Pour réussir à atteindre le Saint Graal, il faut avoir remporté de nombreuses batailles, à l’intérieur de son propre camp d’abord, puis contre les camps d’en face ensuite.
Il faut aussi être parvenu à rassembler les partis alliés, même si dans les faits, ce sont des soutiens de circonstance. Mais dans ce genre de marché personne n’est dupe. Après tout, seule la victoire est belle.
Nicolas Sarkozy a été élu pour sa détermination, son dynamisme, son autorité qui avaient fait l’unité derrière lui en 2007. Mais chaque revers a sa médaille et sa détermination au fil de son mandat a fini par se transformer en entêtement, son dynamisme en excitation et son autorité en comportement caractériel. A la fin de son mandat, beaucoup de sarkozystes inconditionnels l’ont abandonné, lassés par ses excès.
La personnalité de François Hollande est tout en retenue. Jamais de propos agressifs. Quand il recadre un de ses ministres ou un(e) journaliste qui a tendance à prendre trop de liberté, c’est toujours tout en nuance, tout juste un petit tacle gentil.
L’inconvénient de cette placidité en toute circonstance, c’est qu’elle peut s’assimiler à de la faiblesse de caractère, les réflexions qui s’éternisent à un manque de confiance en soi. Or les Français veulent à la tête du pays un homme qui sait prendre des décisions, de préférence les bonnes, bien sûr.
Tous les sondages disent que les Français ne veulent pas de Nicolas Sarkozy ni de François Hollande en 2017.
A droite la primaire désignera celui ou celle qui les représentera. Sur la douzaine de candidats seuls quatre sont crédibles : Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, François Fillon et Bruno Le Maire. Les autres ne feront que de la figuration.
A gauche par contre, nous ne saurons pas avant décembre prochain si François Hollande se représentera. Personnellement je pense qu’il le fera, obligeant ainsi ses principaux rivaux potentiels, à savoir Manuel Valls et Emmanuel Macron, à ronger leur frein.
Il aura en plus le plaisir un peu sadique de voir ces deux adversaires et néanmoins amis s’autodétruire, tout en affichant l’un et l’autre une loyauté sans faille envers le président. Franchement il aurait bien tort de se priver de ce spectacle jouissif.
@ Denis Monod-Broca
« La question est de savoir si nous sommes capables de sortir de cette attitude sacrificielle et de voir le président de la République autrement que comme un monarque à l’ancienne, responsable de tout, coupable de tout. (…) Croyons-nous en ce que nous sommes, en nos institutions ? »
Mais justement, ce sont nos institutions qui nous encouragent à faire du Président un monarque à l’ancienne !
Monarque républicain mais de quelle République ? L’exécutif a beaucoup plus de pouvoir que le législatif, et le judiciaire n’est même pas un pouvoir. Là-dedans, le Président domine de haut le reste de l’exécutif… En forçant le trait mais à peine, on peut dire qu’il n’y a qu’un pouvoir institutionnel en France, lui.
Il n’y a donc qu’un pas pour qu’on rende le Président responsable de tout. Un pas de trop, mais bien tentant dans un pays où on attend toujours l’homme providentiel, ce père Noël pour adultes. Pire, ce père Noël peut favoriser la venue du père Fouettard.
Il faut donc avoir un équilibre des pouvoirs, un vrai, pas une constitution faite pour le Général.
Assez de ce re-jeu de la Révolution, de la Restauration, du Général et du reste… Respect aux morts, honneur aux héros, mais cessons de nous comporter comme leurs zombis.
Revenons, si nous les avons jamais connus, aux principes comme l’équilibre des pouvoirs, la politique comme projet et moindre mal et non abdication entre les mains d’un roi à sacrifier quand nous en avons assez de l’idolâtrer.
Au XXIe siècle, il n’y a plus de roi, mais l’on se retrouve, entre soi, pour bourgeoisement faire péter la boutanche autour d’autres cadavres. De régicide en génocide, la violence se métastase, jusqu’aux horreurs de Verdun, jusqu’à la Shoah, et aux prochains attentats.
L’homme qui saura nommer sa défaite à la France, saura lui insuffler la force vive nécessaire à l’Europe, indispensable exemple de réconciliation pour le monde, de renoncement à l’empire, de fondement du royaume. Michelet le pressentait, la révolution précipite l’avènement du christianisme qui, s’il n’est pas accompli et dans le cœur de chacun, laissera la violence tout détruire, même si sa vérité l’a pleinement confondue.
Le discours que je tiens n’est pas mystique, mais anthropologique, et on pourrait imaginer qu’un politique puisse le synthétiser, redéfinissant les termes, et jusqu’aux termes de croissance, d’économie, élevant sa parole à l’ordre de la charité, vecteur transcendant mais fondé sur cette description du réel historique. Il saurait alors éveiller la foi, celle qui déplace les montagnes, et sortir le grand nombre de son matérialisme lénifiant qui ramène le XXIe siècle aux archaïsmes pré-chrétiens, ou le gosse perdu qui a frappé ses frères en croyant sauver sa vie, voit autour de son cadavre danser de joie les sorcières dévergondées de l’Occident perdu.
« La difficulté de la charge suprême, dans notre République, est qu’elle exige la rareté pour la majesté… »
Au diable la majesté.
Helmut Kohl, Angela Merkel, une autre pointure que nos enflés de l’ego virevoltants ou méprisants (parfois les deux à la fois, hélas) !
Qu’ils fassent le travail. Qu’ils appliquent un programme réaliste sur lequel on (voeu pieux) les élirait.
Mais nous sommes un peuple qui montre de la médiocrité et peu de clairvoyance en ne s’intéressant qu’à ce que de médiocres media jettent en pâture : dès le président élu, le combat des chefs en vue de l’élection suivante, cinq ans plus tard tout de même ! Les concours de notoriété petitephrasesques, les analystes « politiques » qui nous droguent, crétins que nous sommes, de commentaires sur la forme, incapables qu’ils sont d’aborder le fond.
On a ce que l’on mérite.
Pour réussir, le prochain Président devra être assez rusé pour ne pas donner l’impression de passer en force et assez ferme sur le programme sur lequel il aura été élu. Et donc changer le maximum de choses dans les cent premiers jours. Si tout se passe bien, on sera en septembre et beaucoup de décrets ou de nouvelles lois auront été votés.
Mais ensuite, le plus difficile va arriver car la mise en œuvre des décrets et des lois va prendre beaucoup de temps :
– le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux s’étale sur les cinq ans
– le report à 63 ans de l’âge du départ à la retraite ne sera pas suivi d’effets immédiatement
– et que dire de la réforme administrative ou de celle de l’Education nationale. Ce sont des années d’efforts.
Bref au bout de six mois, on est ramené à la situation actuelle, faite de compromissions, de magouilles politiques et de navigation à vue.
Le seul espoir est que le peuple français se rende compte que la France va droit dans le mur, et qu’il faut donc en permanence réformer et s’adapter. Je crois plus à l’amélioration permanente qu’au grand soir.
@Xavier Nebout
« On y est bel et bien, dans la dégringolade, et on ne se bouscule pas pour nous le dire, n’est-ce pas, Marc Ghinsberg ? »
Je ne sais d’où vous tirez vos chiffres mon cher Xavier.
Voilà un classement qui fait apparaître la France au 21ème rang.
http://www.journaldunet.com/economie/magazine/1171985-classement-pib/
Il faut être très prudent sur les évolutions de ce type de classement, très dépendant des variations des taux de change par rapport au dollar.
C’est un paradoxe que de revendiquer une démocratie plus exemplaire, avec des pratiques plus nordiques et de magnifier en même temps le caractère extraordinaire de la personnalité ou de la fonction présidentielle. On se fait tout un monde de gouverner en France alors qu’il s’agit d’un job ordinaire ailleurs : les pompes royales, la majesté du pouvoir, l’air accablé de celui sur qui pèsent des millions de tonnes de responsabilités ont achevé de nous convaincre qu’il s’agissait d’une fonction colossale ne pouvant convenir qu’à un surhomme. En réalité, il n’en est rien et les qualités requises pour un président ne sont pas supérieures à celles que l’on attend d’un PDG de grand groupe. Les démocraties nordiques ou anglo-saxonnes sont moins exigeantes, il est vrai aussi que ces peuples se prennent aussi largement en main sans tout attendre des gouvernants comme c’est le cas dans les pays du sud.
Qu’aurait été Helmut Kohl sans la circonstance exceptionnelle de la chute du mur de Berlin ? Un chancelier ordinaire. Ce sont les circonstances qui l’ont rendu extraordinaire, seules les circonstances font le grand homme d’État.
Suivant une pente déjà connue en Amérique, la responsabilité politique n’attire plus les hommes d’exception et l’on rêve davantage d’être Bill Gates que Clinton. C’est bien normal dans un monde où le pouvoir réel s’est déplacé, avec Internet, vers les innovations de masse qui changent réellement la vie des gens. Pour celui ou celle qui veut agir concrètement sur la société humaine, il est préférable d’être Mark Zuckerberg qu’Obama. La politique a perdu de sa superbe, le pouvoir n’est plus qu’une ombre, l’action politique démontre sa faible emprise sur les événements, elle ne peut guère attirer que ceux qui ne savent pas faire autre chose.
Enfin, peut-on reprocher aux responsables politiques de nous apparaître aujourd’hui aussi ordinaires ? Louis XIV se faisait peindre par Rigaud, lequel fit sa fortune en multipliant industriellement les copies du majestueux portait. Aujourd’hui, ce sont les paparazzis de Closer qui alimentent nos représentations du Président circulant clandestinement en scooter dans les rues de Paris. Le Roi-Soleil n’était sans doute pas moins ridicule en rejoignant ses maîtresses dans les couloirs de Versailles, mais voilà : pas de paparazzis pour capturer la royale silhouette en robe de chambre.
Nous aurions tout à gagner à nous défaire, en France, de ce culte de la majesté présidentielle. Elle est inutile, stérile, elle contraint l’action politique, elle est devenue une entrave. Un pouvoir plus simple, plus ordinaire et plus efficace permettrait enfin de discerner les véritables talents sous les perruques et les rubans dorés.
Bravo à J.C. Cambadélis qui a osé : « Emmanuel Macron s’imaginait en Sully, il ne faudrait pas qu’il finisse en Brutus ».
Par cette double référence, mine de rien, il rend toute sa « majesté » au pauvre président Hollande tour à tour comparé à César et à Henri IV.
Juste une remarque : Brutus et ses complices, poussés par Cicéron, ont tenté de sauver la République en faisant disparaître le tyran qui voulait être roi ; quant à Henri IV il fut un excellent souverain encore cher au coeur des Français…
@JDR
« Nous aurions tout à gagner à nous défaire, en France, de ce culte de la majesté présidentielle. Elle est inutile, stérile, elle contraint l’action politique, elle est devenue une entrave. Un pouvoir plus simple, plus ordinaire et plus efficace permettrait enfin de discerner les véritables talents sous les perruques et les rubans dorés »
Oui, c’est aussi pourquoi FH a beaucoup déçu à gauche. Être digne de la fonction surélevée telle qu’elle est en France n’implique pas de se laisser séduire par les sunlights et surtout le goût du pouvoir.
C’est en cela que l’homme providentiel n’en est finalement pas un, car au bout du compte, il est – et ses « amis » également – trop normalement transformé par les ors de la République : lorsque les moineaux font les paons, tout le monde en pâtit. Qui oubliera les chaussures hors de prix de tel personnage public ? les 8000 euros de coiffeur mensuels ? la carte bleue chauffée à blanc de l’ex-épouse de l’ex-président de la République ? les primes exorbitantes que se versent les sénateurs et députés sans que personne, ni chef de l’État ni l’un des ministres ou secrétaires, n’exige d’eux qu’ils les justifient ? etc.
Emmanuel Macron nous a montré jusqu’à la caricature que faire de la politique c’est faire bosser gratuitement des foules pour le profit d’un seul et de ses propres amis et proches. Quand la politique ressemble au capitalisme égoïste, les égoïsmes prennent le dessus et les petits arrangements panaméens ou autres prennent le dessus. Mais qui est capable de résister à ces forces centrifuges ? est-ce possible seulement ?
Quand tout concourt à la réussite de quelques-uns (le ridicule mais farouche affolement des amis des puissants du seizième – arrondissement ou siècle comme on voudra – nous l’a montré dernièrement) et à la ruine du reste du monde on se retrouve avec des gens comme Hitler qui redistribuent pouvoir et privilèges à de nouveaux clans.
Les patrons des entreprises numériques (véritable révolution celle-là) reproduisent ces schémas de concentration du pouvoir et de l’argent. Et même si les nouvelles technologies ont changé la donne en termes de communication et d’information, les schémas archaïques de la domination sont restés inchangés.
PS : quel aveuglement chez ceux qui font une fixation obsessionnelle sur les fonctionnaires et oublient de parler des dividendes ! sans doute parce qu’ils en sont bénéficiaires ?
Comme tout ou presque a été dit suite au billet, perso cela
m’a fait penser au site de rencontres intitulé au choix : « rencontre au supermarché » – « adopte un mec »…
Vous parlez d’Alain Juppé ou Emmanuel Macron comme une conclusion pour rendre plausible l’arrivée des « ordinaires » qui garderont la tête dans le guidon… ne varietur.
@Lucile
« Si l’Assemblée nationale n’était pas élue en même temps, ce qui lui donnerait une composition moins « chambre introuvable », et si elle avait le pouvoir de s’opposer par exemple à l’entrée en guerre du pays et autres menues décisions politiques, ce serait moins grave. »
Oui il me semble qu’il y a là un point essentiel à remettre en question, un peu la pièce centrale d’un mécanisme qui finit par tourner tout seul mais sans plus aucun effet utile.
@Noblejoué
Autre point central à remettre sur l’établi : une Constitution faite à la main du Général et qui continue à ne plus être tout à fait adaptée aux exigences d’aujourd’hui.
Bonjour Philippe,
Bien d’accord avec vous, Jean-Dominique. La sacralisation de la fonction politique et particulièrement la présidentielle, relève de l’immaturité.
Ce gouvernement ignore que l’on ne résout jamais les problèmes avec ceux qui les ont créés ou encouragés… et c’est pourtant ce qui se passera ce soir, tous se convaincront de leur compétence etc. etc. et ce sera contre-productif, puisqu’en plus ils ont exclu le seul vrai réformateur, Macron… non seulement ce gouvernement est incompétent mais en plus il est sectaire… Ce gouvernement, comme beaucoup de Français, veut réformer mais surtout sans rien changer ni à leurs mauvaises habitudes, ni à leur confort… Réformer sans prendre de risque est impossible… Pour réformer il faut du courage, du charisme, mais surtout de la compétence, et surtout savoir où l’on veut aller. Un seul point positif ahaha… depuis le début du quinquennat Hollande une grande majorité du gouvernement a grossi… signe que la soupe est bonne ahaha… pour le reste tout est à jeter !
@aliocha
De régicide en génocide ou de déicide en génocide ?
C’est le génocide qui désormais remplace le déicide en tant que crime absolu et inexpiable, si absolu et si inexpiable qu’il justifie en retour la violence la plus extrême, la plus aveugle…
Il n’y a pas d’autre issue que l’amour du prochain – la fraternité en langage laïc et républicain – mais cette unique issue nous nous l’interdisons car elle est connotée « religieuse ».
Par un de ces retournements dont l’histoire a le secret, l’obscurantisme est du côté de la soi-disant lutte contre l’obscurantisme.
@ Noblejoué
N’accusons pas les institutions. C’est trop facile. Aussi imparfaites soient-elles. Il appartient à celui qui est leur garant, et au monde politique en général, de les respecter dans leur lettre comme dans leur esprit, au lieu de les fouler au pied continûment.
C’est amusant comme le choix des photos apporte un éclairage sur le commentaire qui suit.
Rien à dire sur la photo du pape François qui laisse bien apparaître le message de paix et d’humanité qu’il veut envoyer au monde.
Alain Juppé impeccable. Le visage serein du sage qui rassure.
Par contre la photo avec Nicolas Sarkozy et François Hollande côte à côte, montre bien tout ce qui les sépare.
Le premier sûr de lui, le sourire carnassier qui semble dire « toi en 2017, je vais te rendre la monnaie de ta pièce ».
Le second le cheveu au vent (son coiffeur à 8000€/mois semble avoir lésiné sur le gel fixateur), toujours la cravate de travers, le sourire candide, semble être dans un autre monde.
A noter que nos deux présidents semblent avoir le même tailleur.
@ Jean-Dominique Reffait | 25 avril 2016 à 00:50
Je suis assez d’accord avec votre commentaire.
« Un pouvoir plus simple, plus ordinaire et plus efficace permettrait enfin de discerner les véritables talents sous les perruques et les rubans dorés »
Certainement, mais il faudrait commencer par faire habiter le/la président(e) de la République dans un lieu moins « royal » (sans jeu de mot).
Un hôtel particulier avec jardin, adapté à l’administration du chef de l’Etat serait parfait. Pourquoi tant de dorures ? Pourquoi une cour pavée devant « LE perron » » de l’Elysée ?
Pourquoi un parc d’automobiles attribuées gratuitement, chauffeurs et carburant inclus, et sans limite kilométrique, à tant de « hauts » fonctionnaires ? Pourquoi des logements de fonction gratuits ?
Pour faire croire que nous sommes riches !
Pauvres de nous…
@ Denis Monod-Broca
« Il appartient à celui qui est leur garant, et au monde politique en général, de les respecter dans leur lettre comme dans leur esprit, au lieu de les fouler au pied continûment. »
N’attendons pas que le garant garantisse quelque chose, c’est un peu facile ! Ne tombons pas dans la psychologie des esclaves, « oh le maître est gentil, il est juste, ne me punis que quand je n’ai pas sué assez le bournous pour lui » !
Une Constitution qui nous met dans la main de son « garant » est une Constitution d’esclaves.
Non ! Une Constitution qui ne met dans la main de personne est seule digne, productrice de gens dignes. L’équilibre des pouvoirs, vous connaissez ? Il n’y a pas de « garant », pourquoi pas tuteur ? Nous ne sommes pas plus des enfants que des esclaves.
Il y a des pouvoirs dont chacun est le frein à l’autre, ce qui fait que tous sont les garants des libertés en même temps qu’une menace. Pouvoir et contre-pouvoir sont en harmonie quand ici c’est…
C’est indigne : notre Constitution encourage nos vices, et nos vices nos institutions.
Je fais ce que je peux pour encourager les gens à être responsables mais c’est comme vider un navire qui prend l’eau à la petite cuiller quand il faudrait le réparer.
Réparer le navire, c’est réformer la Constitution et sur quel plan ? L’équilibre des pouvoirs.
Il est faux d’affirmer que la Constitution française ne serait plus adaptée aux exigences d’aujourd’hui… la Constitution américaine en application depuis 1789 n’a jamais été modifiée, quant au Royaume-Uni il vit bien sans Constitution.
Nos maux sont les nôtres et non pas le fait de notre Constitution, tout comme nos maux ne sont pas la faute de l’Europe, il serait temps que nous nous recentrions sur ce que nous sommes, sur notre incapacité à accepter que le monde a changé, que nous ne pouvons plus vivre comme autrefois, nous vivons une révolution numérique, comparable à la révolution industrielle qu’aucun de nous, ici présents quel que soit son âge, n’a vécue… juste entendu parler et encore !!
Les propos de Girard décrivent clairement le caractère central du religieux dans la genèse de la culture.
« Dès que la Passion apprend aux hommes que les victimes sont innocentes, ils se battent…L’apocalypse n’est rien d’autre que l’incarnation du christianisme dans l’histoire, qui « sépare la mère du fils »… Le catholicisme vient de sortir de son enfance, il est devenu la dernière Internationale… Le pape ne peut que nous alerter sur les dangers de notre rationalisme étriqué, en affirmant que la lutte de la raison contre la foi nous expose à un retour plus inquiétant de la foi contre la raison. »
Eh oui, de nos jours, c’est du côté de l’église que se trouve la raison, la repentance de Jean-Paul II faisant de la papauté le représentant imprévisible de l’idée européenne, triomphant d’elle-même et acquérant une audience planétaire, permettant à Benoît XVI d’alerter sur la déshellénisation affaiblissant la raison occidentale qui, en disparaissant, laisse le champ libre à un irrationnel déchaîné :
« Le mépris du religieux par le rationalisme, non seulement érige la raison en religion, mais fait le lit du religieux dévoyé…Benoît XVI s’oppose aux pathologies de la religion et de la raison, à leurs pouvoirs déréglés par une séparation absolue. Il ne faut ni confondre les ordres, ni les séparer, mais les comprendre. »
On peut donc lire dans ce sens le discours de Ratisbonne, reçu dans le scandale pour mieux ne pas entendre ce que le pape avait à nous dire :
« …la foi chrétienne a toujours insisté sur le fait qu’entre Dieu et nous, entre son esprit créateur éternel et notre raison créée, il existe une réelle analogie, dans laquelle les dissimilitudes sont infiniment plus grandes que les similitudes, sans pour autant supprimer l’analogie et son langage, comme l’a établi le concile Latran IV en 1215. Dieu n’est pas plus divin lorsque nous l’éloignons dans un volontarisme pur et incompréhensible, mais le véritable Dieu est le Dieu qui s’est manifesté dans le Logos et qui, comme Logos, a agi et continue d’agir par amour envers nous. Il est vrai, l’amour « transcende » la connaissance et est de ce fait capable de prendre en considération davantage que la pensée par elle seule, comme l’a dit Saint Paul (cf. Eph 3, 19) mais il reste toutefois amour du Dieu-Logos. Par conséquent, le culte de Dieu chrétien est ‘logiké latreia’ – culte de Dieu en accord avec la Parole éternelle et avec notre raison (cf Rm 12, 1).
Cette rencontre intime entre la foi biblique et les interrogations de la philosophie grecque est un événement décisif non seulement du point de vue de l’histoire des religions, mais aussi pour celui de l’histoire mondiale, et nous concerne encore aujourd’hui. Quand on considère cette convergence, il n’est pas surprenant que le christianisme, malgré ses origines et ses développements significatifs en Orient, ait trouvé son caractère historique en Europe. Réciproquement, nous pouvons aussi affirmer que cette rencontre, à laquelle s’est ensuite ajouté l’héritage de Rome, a fait l’Europe et reste le fondement de ce qu’on appelle avec raison l’Europe. »
(http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20060918.OBS2371/le-discours-de-benoit-xvi-a-ratisbonne-texte-integral.html)
Voilà ce qu’un homme d’Etat héritier des Kojève, Schuman, Adenauer, De Gaulle, a le devoir d’incarner, intimant au peuple de France d’être à la hauteur de la vérité qui chemine dans son histoire et sa littérature, et de retrouver la formule héroïque de sa résistance : les armes ne serviront qu’à fortifier la justice, contre ceux qui justifient la force.
@breizmabro
« …pour faire croire que nous sommes riches ! »
Non, pour leur faire croire qu’ils sont compétents, importants, sans avoir jamais de comptes à rendre, qu’ils sont au-dessus du peuple, donc de nous, alors qu’ils sont tous, tous sans exception, nos obligés, autrement dit nos employés ! qu’ils sont à notre service, ils le répètent, ils le disent quelquefois, mais agissent trop souvent en l’oubliant !
@Achille
Le coiffeur à 8000 euros par mois, il lui fait quoi pour ce prix-là ?
J’espère que le mien ne va pas tomber sur cette info, lui qui ne me facture que 23 euros shampoing compris une fois par mois. Question infiniment subsidiaire : qui paie ?
@ Denis Monod-Broca
« N’accusons pas les institutions. C’est trop facile. Aussi imparfaites soient-elles. Il appartient à celui qui est leur garant, et au monde politique en général, de les respecter dans leur lettre comme dans leur esprit, au lieu de les fouler au pied continûment ».
Oui et non.
La nature humaine étant ce qu’elle est, et le pouvoir ayant une fâcheuse tendance à engendrer passe-droits, corruption et despotisme, c’est de la négligence que de laisser des « loopholes » (des échappatoires) autorisant toutes sortes de dérives, qui en s’accumulant nous entraînent vers le fond. Il faut des contre-pouvoirs. C’est là qu’il y a des failles. Comment se fait-il par exemple que des maires aient pu en toute connaissance de cause (Contrepoints) et en toute impunité souscrire à des emprunts dits toxiques, aux conséquences désastreuses pour leurs communes, tout ça pour donner à leurs administrés mal informés une mairie dernier cri ? Qui va payer pour la « canopée » pharaonique des Halles, sinon les contribuables ? Qui rend compte de tout l’argent déversé à des associations fumeuses ?
Dans les pays démocratiques habitués à une culture contractuelle, les contre-pouvoirs sont inclus, et les responsabilités sont clairement définies. Les Français ne sont pas pires que les autres, pas plus délinquants, capables de travailler en équipe efficacement dans les entreprises, économes dans leur gestion domestique. Ils sont seulement imbibés depuis leur enfance d’une culture révolutionnaire par l’Éducation nationale qui leur fait croire que sans la Révolution de 89, ce serait la disette en 2016 pour les pauvres, et personne pour leur apprendre à lire.
Le pouvoir étant autoritaire et inquisiteur, et encourageant une multitude de petits privilèges, la méfiance règne vis-à-vis de l’autorité. Seuls des moyens extrêmes comme la grève et la contestation de la rue – présentées comme des éléments glorieux de démocratie, héritage révolutionnaire oblige – contrecarrent vraiment le pouvoir, et le font céder dans la précipitation au profit d’intérêts sectoriels et au détriment de l’intérêt public.
C’est de cette impasse que nous devons sortir. Nous devons, par le truchement de nos élus, imposer des contrats à ceux qui nous gouvernent et les obliger à les respecter.
jlm | 25 avril 2016 à 07:18
PS : quel aveuglement chez ceux qui font une fixation obsessionnelle sur les fonctionnaires et oublient de parler des dividendes ! sans doute parce qu’ils en sont bénéficiaires ?
Fausse équivalence communiste.
Les dividendes sont un droit sacré car ils découlent du droit de propriété.
L’existence des fonctionnaires est un mal nécessaire lorsqu’ils représentent 1 % de la population active. Nous en sommes à 20 %, voire 25 % et même 50 % selon la façon dont on compte.
Le stade du communisme est largement dépassé. Le communisme, c’est le vol.
Mais comment ces présidents, tous issus du même sérail, quasiment interchangeables quelle que soit leur couleur politique, magouillant dans les mêmes cénacles restreints coupés des réalités, partageant les mêmes codes, baragouinant sans rire le même jargon convenu à coloration technocratique dès qu’il s’agit de traiter d’une futilité quelconque tout en évitant soigneusement d’évoquer les questions qui inquiètent les Français ne seraient-ils pas condamnés à être ordinaires ?
Philippe Bilger n’a pu s’empêcher de sortir du coffre à jouets son cher pantin-fétiche Juppé.
Un coup de brosse sur le costume sentant la naphtaline, dix tours de clé pour remonter le ressort et clang-clang c’est parti : les bras se lèvent, les mandibules s’articulent, craaac, il parle : « valeurrrs de la rrépublique… craac… extraime drrouâte… craac… je reste fondamentalement persuadé que… craac… la volonté farouche de sortir notre pays de la crise… craac… a pour conséquence obligatoire l’urgente nécessité… craac… de solutions rapides aux grands axes prioritaires… craac… ».
http://www.actufinance.fr/fun/langue-de-bois.html
Plus sérieusement, si nous accordons à Juppé sur la forme le crédit d’une moindre ridiculisation de la fonction présidentielle que par Sarközy et ses pitreries et que par Hollande et ses pantalonnades, que nous apporterait-il sur le fond ?
En quoi cet homme, qui continue d’avancer tel un automate sur une programmation remontant aux années soixante-dix pourrait-il demain se lancer dans un thatcherisme seul salvateur alors que depuis ces dernières années nous le voyons patauger dans le même conformisme consensuel à base de surtout pas de vagues, en navigant entre les Loges et les Mosquées ?
Son inaction à l’occasion de la grotesque et calamiteuse intervention libyenne a montré qu’il n’était pas capable de faire preuve de vision à long terme, sans être grand clerc il n’était pourtant pas très difficile de prévoir que cette affaire allait tourner en eau de boudin.
Il aurait pu se grandir en démissionnant pour protester : il a préféré sa gamelle de ministre.
Juppé n’est pas ordinaire, il est petit.
Et cet homme, que des coteries tentent de faire passer pour intelligent, n’a rien appris et n’a rien compris.
N’a-t-il pas osé récemment qualifier de fantasme l’inquiétude des Français devant une vague migratoire faisant qu’ils se voient de plus en plus encercler par des zones de non droit qu’ils sont obligés de fuir, parfois sous la menace ?
Que penser de ce maire qui se comporte avec une complaisance obséquieuse et intéressée envers l’islam à l’instar de ces élus-Molenbeek clientélistes qui versent des larmes de crocodile après chaque attentat causé par leurs petits protégés en prétendant qu’ils ne comprennent pas comment nous avons pu en arriver là, au milieu de ce merveilleux vivre ensemble obligatoire ?
Un apparatchik de plus, pour quoi faire, alors que l’horizon s’obscurcit de lourds nuages menaçants ?
Quand on voit des comportements tels que celui de J-L Debré donnant des leçons à tout le monde… Y. Moix lui a rappelé quelques épisodes douteux et douloureux de sa vie, qui plus est, récemment il a fait preuve d’un comportement digne des rois et indigne de son ancienne fonction.
Et FH de lui procurer une place bien au chaud… Pauvre démocratie, pauvres électeurs que nous sommes. Nous vivons dans la fonction la plus monarchique qui soit, quand donc allons-nous balayer toutes ces scories qui encombrent notre vie. Tous de grands bourgeois aux prébendes de repus, Mme Merkel doit bien sourire de notre monde de passéistes, à l’image de notre industrie.
@Giuseppe
D’accord avec vous, l’indiscrétion de J.L. Debré me dérange moi aussi. Cette langue de vipère répète bêtement ses anecdotes mesquines d’un plateau à l’autre, dans les mêmes mots. Il illustre parfaitement le mercantilisme, la sècheresse de cœur et la satisfaction de soi béate de certains rouages du pouvoir. Consternation.
Nous sommes entrés dans l’une de ces phases de crise aiguë dont la névrose française a le secret.
Deux sectes se distinguent : la secte de ceux qui attendent l’homme providentiel, le héros surgi tout armé de l’horizon flamboyant, bref le Président Exceptionnel.
Et la secte de ceux qui veulent réécrire la constitution en Mettant Tout à Plat, avec une Assemblée Constituante tirée au sort pour les plus atteints.
Dans les deux cas, la flèche manque son but. Comment peut-on croire que l’irruption d’un homme aux qualités exceptionnelles pourrait réussir là où 65 millions de Français ont échoué ? Et comment s’imaginer que la réécriture d’un papier magique (déjà réécrit cent fois) pourrait constituer le remède à nos tourments ?
Avant de rechercher un Saint Jean d’Arc ou un grimoire aux pouvoirs secrets, il conviendrait de faire un diagnostic. Pourquoi sommes-nous dans la panade ? Nous sommes dans la panade parce que la France est un pays communiste.
La première chose à faire est donc de décommuniser le pays. La marche à suivre est toute simple. Il suffit de :
1. Supprimer la Sécurité sociale.
La Sécurité sociale est l’outil par lequel Maurice Thorez (chef du PCF, traître à la nation, déserteur à l’ennemi en temps de guerre) et Ambroise Croizat (cadre de la CGT, emprisonné pour intelligence avec l’ennemi nazi) ont nationalisé la totalité des entreprises françaises en 1945. Nul besoin d’expropriation visible, bruyante et susceptible de soulever des oppositions ; il suffit d’écraser tous les producteurs de richesses sous la botte d’une organisation communiste, indépendante des gouvernements, disposant de son propre code de lois, de ses propres tribunaux et de sa propre police (l’URSSAF), et habilitée à extorquer ce que bon lui semble à tout un chacun « dans l’intérêt général ».
A défaut, et afin de se concilier les tièdes et les indécis, on peut se contenter de supprimer le monopole de la Sécurité sociale, ce qui reviendra au même : les assureurs privés offrent de bien meilleurs remboursements pour des cotisations bien moindres.
2. Supprimer le statut de la fonction publique, instauré par Maurice Thorez et ses trois ministres communistes en 1945.
Là encore, pour rallier les timorés, on peut conserver ce statut pour l’armée, la police et les juges.
3. Interdire la grève dans la fonction publique et assimilée (transports, électricité, etc.).
4. Supprimer tous les privilèges des syndicats (intervention obligatoire à tout propos, protection contre le licenciement, financement par l’Etat, statut spécial pour les syndicats communistes « issus de la Résistance »…).
5. Accessoirement, pour bien faire comprendre la signification de la réforme (mais les symboles sont importants), prendre exemple sur l’Ukraine libérée et démocratique, et débaptiser toutes les avenues, places, lycées… portant le nom de Lénine, Maurice Thorez ou autres personnalités communistes. Et interdire la propagande et les symboles communistes, au même titre que la propagande et les symboles nazis.
Voilà, c’est tout. Et ça suffit. Tout le reste découlera naturellement de ces mesures.
D’accord ? Pas d’accord ? Voilà un vrai sujet de discussion. Dont absolument personne ne parle, comme c’est curieux !
A la place, on nous entretient du noeud de cravate de François Hollande, de ses maîtresses, de la montre de Nicolas Sarkozy, de ses maîtresses, de la facture EDF du général de Gaulle (faute de maîtresses)…
Quand je dis que personne n’en parle, ce n’est pas tout à fait vrai. Les communistes en parlent, en creux. La fameuse campagne, lancée dans les années 90, en faveur du « programme du Conseil national de la Résistance », c’est cela.
Ce programme est un mythe, il n’existe pas — il suffit de le lire : le programme du CNR, rédigé sous l’Occupation, était un programme militaire, comme son nom l’indique. Parler du « programme du Conseil national de la Résistance », c’est renouveler l’escroquerie historique qui a constitué à assimiler le PCF à la Résistance, alors qu’il était le parti de la trahison.
Ce que la gauche entend par là, c’est évidemment le régime mis en place par le coup d’Etat silencieux perpétré par les ministres communistes du général de Gaulle en 1945… et dont je viens de citer les piliers.
C’est bien ce qui devrait nous alerter : c’est précisément dans la mesure où les communistes insistent autant sur la renaissance du « programme du Conseil national de la Résistance » que nous devons faire notre objectif prioritaire de sa destruction : nous devons abolir les conséquences du coup d’Etat communiste de 1945, et décommuniser le pays.
@ Jabiru | 25 avril 2016 à 12:48
A noter que finalement la teinture du président n’est pas si chère au regard de la protection sa « fiancée » qui, elle, coûte la modique somme de 400 000€/an. Il y a des vertus qui n’ont pas de prix.
Mais rassurons-nous, si le prochain président est Alain Juppé, vu le peu de cheveu qu’il a sur la tête, on peut espérer que le salaire du coiffeur de l’Elysée sera divisé par deux.
Quant à savoir qui paie, je pense que vous vous en doutez un peu…
@ eileen
« Il est faux d’affirmer que la Constitution française ne serait plus adaptée aux exigences d’aujourd’hui… la Constitution américaine en application depuis 1789 n’a jamais été modifiée, quant au Royaume-Uni il vit bien sans Constitution. »
Vous mélangez torchons et serviettes, torchon, notre Constitution sans équilibre des pouvoirs, et serviettes, avec les Constitutions anglo-saxonnes.
Notre Constitution n’a jamais été adaptée… Nous nous en flattons par nostalgie envers le Général.
Nos maux ? Ne même pas nous rendre compte que notre Constitution ne vaut rien, préférer la garder et grogner que la changer. Tant que notre Constitution ne vaudra pas le papier de mes toilettes, nous ne pourrons rien faire, et c’est ce qui plaît. Quand nous aurons ôté le caillou de la chaussure, nous n’aurons plus d’excuse pour ne pas marcher, de prétexte à notre immobilisme.
@ Noblejoué
« Une Constitution qui nous met dans la main de son « garant » est une Constitution d’esclaves. »
Cette phrase bizarre ne peut avoir qu’un seul sens : votre obsession de la « morale des esclaves » vous aveugle, elle vous conduit à écrire n’importe quoi.
Oui bien sûr nous vivons « une révolution numérique sans précédent » mais elle n’empêchera pas l’homme de se nourrir.
Alors qu’est-ce qui ira avec ?
Un peuple qui accepte de payer un coiffeur huit mille euros fût-il celui du président de la République semble près de la faillite !
Pour les cinq ans ? Pour l’année serait plus plausible à raison de vingt-trois euros par jour…
@ Lucile
Je ne crois pas à cette voie du contrat.
On ne fera pas l’économie de la morale, du respect par chacun de la morale.
Le contrat est implicite : celui qui est nommé ou élu à une fonction prévue et définie par les textes en vigueur se doit d’en respecter le contenu et les contours.
@Robert Marchenoir
Il faudrait aussi brûler le Code du Travail (en français : manuel pour générer infailliblement du chômage).
@aliocha
Je suis d’accord. Il n’y a pas de société humaine sans sa religion. Mais comment faire passer le message ? comment faire accepter ce discours ?
La religion la pire est celle qui s’ignore, elle est idolâtrie – ou idéologie, son pendant moderne.
On en revient à cette question : en quoi croyons-nous ?
Tous ces politiques qui s’épanchent sur leur fonction passée ne valent pas mieux que « Merci pour ce moment » de V. Trierweiler.
Cracher dans la soupe comme si eux-mêmes n’avaient pas participé à ces agapes est d’une impudeur délétère propre aux petits, aux mesquins, aux sans droiture.
A part pour l’instant l’attitude de notre Réjoui national, l’entourage est si faible qu’il a compris bien vite qu’il valait mieux touiller la soupe ou faire des escapades en scooter que de s’appuyer sur des bras cassés. En fait il joue au pied en permanence comme au rugby, gagner du temps pour participer aux prolongations.
Tout a été raté, de la transparence mesquine au cumul de mandats qui continuent plus fort que jamais. Toujours tout flou pour laisser une échappatoire à cette classe politique sans relief qui se tient par la barbichette, tout heureuse que le petit peuple ne sorte pas les tire-pierres.
D’arbitrages faussés en arbitres louches, de paradis fiscaux en ministre au regard fourbe, la France a perdu son âme, de présidents trop normaux on a fait peu à peu un pays de sables mouvants où chacun essaie de sauver sa peau politique.
Juppé qu’en sera-t-il ? On a beau nous le vendre dans les médias comme l’homme idoine qui a changé, alors que lui dit qu’il est toujours le même. Décidément l’attente va être longue car nous allons vivre sous perfusion de tout, juste pour faire durer un peu plus un pays exsangue de valeurs.
Le chirurgien quel sera-t-il ? Juppé est un lettré, son outil est la plume, le scalpel il ne saurait sans doute pas de quel côté il faut le tenir.
Exilé | 25 avril 2016 à 15:48
Il faudrait aussi brûler le Code du Travail (en français : manuel pour générer infailliblement du chômage).
Bien sûr, mais ça c’est une mesure de second rang. Pourquoi n’arrive-t-on pas à le réduire aujourd’hui ? Parce qu’il faut d’abord ôter les blocages.
Avant de fermer les mines, Margaret Thatcher s’est assurée d’avoir des stocks de charbon pour ne pas être vaincue par les grèves.
Si on en est réduits à critiquer Hollande sur la coupe de son costume et même sur le fait qu’il pleut quand il sort, c’est que le président et le gouvernement sont là pour faire de la figuration. Le vrai pouvoir est ailleurs.
Il faut donc d’abord que les Français comprennent qui dirige le pays, alors que le lobby fonctionnarial fait tout pour détourner l’attention de son rôle, et de son affinité avec l’idéologie communiste.
Ordinaires, vulgaires et grégaires.
En outre et comme un Premier ministre grec, le prochain Président, ordinaire ou non, sera contraint d’exécuter à la lettre les ordres donnés par le FMI, la BCE, la Commission européenne, l’Allemagne fédérale, la « Troïka d’experts », etc.
Pauvres de nous.
« Hé oh la gauche ! »
Si l’on avait voulu dire qu’on n’avait plus rien de sensé à nous dire, on n’aurait pas pu trouver mieux…
Comment faire passer le message évangélique ? Par l’exemple, seule pédagogie possible et qui manque cruellement à nos dirigeants, obsédés qu’ils sont par leur réélection, ravalant le discours à boniments de boutique à chalands, comme dit genau. Que la paix protège nos vies, dit Ibn’Arabi, et la patience… Chaque effort compte, dans le respect des lois et de la loi de l’amour, l’éducation qu’on offre à nos enfants, sachant bien que le chemin qu’on propose est escarpé, et que la rétribution n’est qu’espérance de réciprocité positive, mais sûr qu’il n’y a d’autre voie, quand on accède à la conscience, que celui-là, que le pari de Pascal est devenu un choix dont les termes sont clairement définis, ou croire ou ne plus croire à la violence.
« Le paradis est l’envers de la montée aux extrêmes : ce qui sauve au moment du péril. Le « dieu », disait Heidegger, apparaît dans l’effroi. Il nous faut avoir le courage de regarder l’archaïque en face, comme la papauté jadis affrontait l’empire. » (Girard)
« Dieu ne prend pas plaisir au sang », dit-il. « Et ne pas agir raisonnablement est contraire à la nature de Dieu. La foi naît de l’âme, pas du corps. Quiconque veut amener quelqu’un à la foi doit pouvoir user de la faculté de bien parler et de raisonner correctement, non de la violence ou de la menace… Pour convaincre une âme raisonnable, nul besoin d’un bras puissant ni d’arme d’aucune sorte, ni d’aucun moyen avec lequel menacer quelqu’un de mort… »(Manuel II Paléologue cité par Benoît XVI)
@ aliocha | 25 avril 2016 à 12:07 – aliocha | 25 avril 2016 à 17:36
Vous ne pourriez pas mettre vos prêches sur pause, pasque là, franchement… Pourtant j’ai passé cinq ans de ma vie en maison close. Oups ! Je voulais dire en pensionnat. Messes (petites et grandes, litanies ou chants grégoriens). Vêpres ou complies à 17h les dimanches.
Je frise l’overdose d’avoir trop entendu vos âneries.
@ eileen | 25 avril 2016 à 12:33
« …alors qu’ils sont tous, tous sans exception, nos obligés, autrement dit nos employés ! qu’ils sont à notre service »
Eh oui eileen, vous avez raison mais en même temps les employeurs que nous sommes avons du mal à licencier ces CDD pour fautes graves(issimes) !
Nous demeurerons les sujets de ces rois (dit « démocrates ») et de leur cour. Tant que nous serons lâches (RSA, RMI et indemnités chômage obligent), nos rois régneront. Et ils le savent, leurs communicants font le job.
La paix sociale a un coût, y compris pour les intermittents du spectacle qui, eux, pourraient justifier d’une montée sur la Bastille plutôt que d’envahir les plateaux télé 🙁
Ben non. En 2016 « on » occupe l’Odéon, « on » OCCUPE (sic) la place de la République à Paris (ailleurs « on » ne sait pas…) mais de vrais révolutionnaires, point. Même Mélenchon rêve de son entrée dans la marmite à confiture(s)…
On n’est pas sorti de l’auberge coupe-gorge, j’vous l’dis.. 😀
« Hé oh, hé oh on rentre du boulot » ? La gauche ?
Vous pensez qu’ils connaissent les classiques des dessins animés ?
Desseins animés… avec « Anne ma soeur Anne »… ?
Bonjour,
Hé oh la gauche ! : Slogan le plus idiot de la gauche depuis la Ve République. « Goochier ailleurs » collerait plus à leur image et à leurs comportements.
@Noblejoué 24.4.16 – 14.53
Quel talent que le vôtre : Guy Carcassonne n’est plus, aucun doute Anne Levade sera intéressée par votre analyse.
@ eileen
Il est plus facile de se moquer de moi que de remonter aux causes de nos problèmes politiques.
Mais sans s’attaquer aux causes, les conséquences perdureront. Il est vrai qu’on s’en accommode en critiquant tel ou tel politicien ou tel ou tel commentateur de blog.
@ Denis Monod-Broca
« »Une Constitution qui nous met dans la main de son garant est une Constitution d’esclaves. »
Cette phrase bizarre ne peut avoir qu’un seul sens : votre obsession de la morale des esclaves vous aveugle, elle vous conduit à écrire n’importe quoi. »
Je ne parle pas de morale des esclaves mais de RAPPORT DE FORCES. Comprendo ? Le rapport de force est une réalité essentielle, dominance et territoire. Ca vous parle ?
Si un chef d’Etat est de facto le dominant total des citoyens car aucun pouvoir ne le repousse VRAIMENT, les citoyens, sujets devrait-on dire, sont absolument sans défense face à lui.
Et donc, s’ils ne sont pas encore esclaves juridiquement et factuellement, c’est parce qu’il daigne ne pas le vouloir.
Comprendo ?
Je n’ai pas d’obsession pour une morale d’esclave non plus que d’autres maux mais de conservation voire d’augmentation de la liberté et la justice, mais vous ne pouvez pas comprendre, étant donné que vous ne saisissez même pas le rapport de force.
Cependant, s’opposer à moi quand je parle de RAPPORT DE FORCES, en me sortant ma prétendue obsession de la morale d’esclave me fait soupçonner que vous devez en être un adepte… Qui se sent morveux se mouche.
C’est assez méchant à dire, mais étant donné que vous m’avez attaqué absolument hors de propos, vous ne méritiez pas que je vous épargne cette triste vérité.
Ah Robert Marchenoir qui parle de communisme ! mais ce sont les premiers chrétiens qui ont inventé le communisme (voir les actes de apôtres) ! Moi je pensais plutôt à l’investissement industriel (plutôt que dividendes aux actionnaires) et à la redistribution (plutôt que fuite aux Panamas diverses et variés). Le bon sens plutôt que l’idéologisme, la raison plutôt que la folie, la mesure plutôt que la déraison.
@PR Calguès
En outre et comme un Premier ministre grec, le prochain Président, ordinaire ou non, sera contraint d’exécuter à la lettre les ordres donnés par le FMI, la BCE, la Commission européenne, l’Allemagne fédérale, la « Troïka d’experts », etc.
Exactement.
Et tous ceux qui croient que le Président sera investi d’autant d’autorité que de Gaulle voire Mitterrand se trompent lourdement.
L’élu de 2017 aura en réalité un statut intermédiaire entre celui de Gouverneur d’un état étasunien et celui de Gauleiter, selon la bienveillance des maîtres occultes du monde.
Ce qui explique en partie, indépendamment de sa personnalité, l’inaction voire l’indécision d’un Hollande privé de fait de pouvoir et contraint d’inaugurer les chrysanthèmes et d’enterrer des compatriotes qu’il est incapable de défendre bien que Chef des Armées ou de ce qu’il en reste.
@ Denis Monod-Broca
Quand je parle de contrat, je veux dire que nous ne leur donnons pas le pouvoir inconditionnellement en les élisant. Ça ne s’oppose pas à la morale, au contraire, ça va avec. Je pense par exemple que le gouvernement ne devrait pas être autorisé à dépasser son budget, que tout abus de bien social devrait être pénalisé aussi lourdement que dans le public, et que la contraction de dettes ne devrait pas être autorisée même à très haut niveau sans justification détaillée et plan de remboursement. Car les gouvernements passent, et la dette s’accumule, au détriment de la génération future. C’est immoral. Quant aux privilèges fiscaux, systèmes de retraite ou de sécurité sociale spéciaux, etc., ils montrent à quel point les élus ne veulent pas de ce qu’ils trouvent bon pour le Français moyen.
C’est insupportable ! F. Hollande a embauché pour sa maîtresse Julie Gayet une garde rapprochée personnelle : coût de l’opération payée par nos impôts 400 000 euros par an, sans compter les festivités et autres. Il est urgent que FH dégage.
@aliocha
La réaction de breizmabro illustre mon précédent commentaire. Dès que ce qu’on dit est qualifiable de « religieux » certains voient rouge. Dès que la vérité montre le bout de son nez, la peur, la peur de nous voir tels que nous sommes, l’emporte et fait fuir.
@ breizmabro
Voir ci-dessus
« Les présidents ordinaires, une fatalité ? » (PB)
Certainement pas, cela traduit surtout l’échec des citoyens à faire le ménage, et avoir la lucide compétence de la démocratie.
Arrêtons de nous réfugier derrière des appareils qui semblent ou peuvent être rassurants, la preuve est faite qu’il n’en est rien entre les affaires Bygmalion, ainsi que celui qui a la phobie administrative, un cireur de chaussures et tous ceux qui ont failli, nous sommes encore loin d’une démocratie adulte.
Celle de Mongénéral était certes directive mais à un moment donné la participation c’est de la tarte à la crème dont rien ne sort.
La vraie démocratie, celle d’airain, qui a fait ses preuves dans l’Antiquité est celle qui écoute et surtout qui décide avec talent.
Notre Réjoui avait pourtant prôné le dialogue tous azimuts, il a bien compris que parler n’est pas agir. Il a sans doute compris aussi mais un peu tard qu’on ne l’y reprendrait plus, alors il sourit, agite sa menotte, mais on sent bien que le cœur n’y est plus et les citoyens encore moins. Sa dernière intervention un fiasco, et le fameux « vous plaisantez » la corde des Bourgeois de Calais.
Que ces derniers mois vont être longs !
@jlm | 25 avril 2016 à 18:57
Moi je pensais à la redistribution.
C’est-à-dire au communisme.
Ce sont les premiers chrétiens qui ont inventé le communisme (voir les actes de apôtres) !
Oui, et fort heureusement, il n’y a aucune trace ni de communisme chrétien, ni de communisme tout court en dehors des Actes des apôtres, jusqu’à ce que les communistes éprouvent le besoin d’inventer le communisme dix-neuf siècles plus tard, et de massacrer les chrétiens tellement ces derniers étaient « communistes ».
Ce qui devrait vous inciter à une lecture un peu plus intelligente de la Bible.
Moi je pensais plutôt à l’investissement industriel (plutôt que dividendes aux actionnaires) et à la redistribution (plutôt que fuite aux Panamas diverses et variés).
Apparemment vous ne pensez pas beaucoup : cette phrase ne veut rien dire.
Je ne sais pas à quoi vous pensiez, mais je sais ce que vous avez écrit :
Quel aveuglement chez ceux qui font une fixation obsessionnelle sur les fonctionnaires et oublient de parler des dividendes ! sans doute parce qu’ils en sont bénéficiaires ?
Vous avez donc opposé la critique du poids des fonctionnaires dans l’économie aux dividendes des entreprises cotées en Bourse, présumés trop élevés. Vous avez suggéré que des dividendes élevés étaient une mauvaise chose, qu’un nombre de fonctionnaires élevé était une bonne chose qui pouvait compenser des dividendes que vous jugez trop élevés, et que c’était une mauvaise chose de recevoir des dividendes.
Quatre sottises abyssales, bien évidemment.
Vous n’avez pas dit un mot de l’investissement industriel.
Au demeurant, ce n’est pas à vous de faire l’arbitrage entre les dividendes et l’investissement, à moins que vous ne soyez le chef de l’entreprise en question ou que vous n’en déteniez des actions.
Sauf, bien sûr, si vous êtes communiste, et que vous estimez avoir un droit de regard sur la propriété d’autrui.
Au fait, puisque vous vous réclamez du christianisme, il réprouve le vol, et considère l’envie comme un péché capital. Et cela, c’est réellement appliqué par l’Eglise.
Le pape Pie XI a menacé d’excommunication les chrétiens qui seraient tentés par le communisme. Donc, vos salades sur le christianisme qui serait communiste…
Petite leçon d’économie au passage : l’investissement (industriel ou pas, ce n’est pas à vous de décider s’il faut favoriser l’industrie) est insuffisant en France, parce que des gens comme vous insistent pour avoir beaucoup de fonctionnaires. Ces fonctionnaires, il faut bien les payer, et la seule façon de les payer est d’extorquer l’impôt au secteur privé. En sorte qu’il ne reste plus de profits pour former du capital, et donc pour investir.
Il manque effectivement du capital en France, mais il ne manque pas d’anticapitalistes… ni de gens qui « n’aiment pas les riches »… ni de gens qui haïssent le profit. Les actes ont des conséquences.
On ne peut pas, à la fois, être anticapitaliste, puis chouiner que les entreprises n’investissent pas assez.
Cinq ans de maison close, c’est donc pour ça que vous riez couchée, Antoinette ! 😀
Désormais les ministres pro-Hollande vont passer les mois à venir à faire la promotion de leur président… et c’est une honte… nous ne les payons pas à faire la promotion de Hollande mais à travailler pour nous, à réformer, à mettre en place des mesures pour que le pays aille mieux, pour que le chômage baisse… Un bémol, il est plus facile de répéter des éléments de langage quotidiens que de véritablement travailler pour nous, ils ne savent pas faire et c’est bien ce que sous-entendent les propos de Macron « la gauche ne me satisfait pas »…
La séance de lundi soir et tout le mouvement imbécile Hé oh… (on rentre du boulot… sur un air enfantin d’une comptine bien connue) devraient être comptabilisés dans les comptes de campagne du candidat Hollande qui s’est « sournoisement » déclaré candidat en acceptant la tenue de cette séance et la mise en place de ce mouvement.
@jlm
« Le bon sens plutôt que l’idéologisme, la raison plutôt que la folie, la mesure plutôt que la déraison. »
Dans cette phrase, j’ai cherché un sens général, une sémantique, je ne les ai pas trouvés. En fait, c’est normal puisque cette phrase ne contient pas de verbe. L’adverbe plutôt, répété trois fois, ne remplace pas un verbe conjugué à un mode qui donne du rythme, de l’action.
Et puis, l’idéologisme ne remplace pas l’idéologie et ne peut pas être opposé au bon sens.
Le déclin de la grammaire n’est pas une fatalité, celui du pouvoir des présidents en revanche a été acté lorsque M. Sarkozy a fait ratifier le traité européen actuellement en vigueur alors qu’une majorité de nos concitoyens avait choisi de voter non. Le pouvoir du président français est amoindri par les exigences bruxelloises et américaines.
Au fait, Juppé désavoue le général Soubelet :
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2016/04/25/97001-20160425FILWWW00299-juppe-desavoue-le-general-soubelet.php
@ eileen | 26 avril 2016 à 06:26
« Désormais les ministres pro-Hollande vont passer les mois à venir à faire la promotion de leur président… et c’est une honte… nous ne les payons pas à faire la promotion de Hollande mais à travailler pour nous, à réformer, à mettre en place des mesures pour que le pays aille mieux, pour que le chômage baisse »
Euh, tout compte fait et vu leur nullitude abyssale, il est probablement préférable qu’ils se contentent d’essayer de faire la promo de Hollande, plutôt que de continuer à travailler et donc à commettre des dégâts de plus en plus lourds dès qu’ils « agissent » !
A. Juppé commence à montrer son vrai visage @ Exilé.
Vous auriez des révélations à nous faire @ breizmabro après ces cinq années de jeunesse en maison close ?
Je détale, je vais chez le coiffeur : crainte des augmentations !
@jlm
Moi je pensais plutôt à l’investissement industriel (plutôt que dividendes aux actionnaires) et à la redistribution (…)
Redistribution, redistribution…
De quel droit prendre ce que Pierre a gagné et a mérité pour le donner à Paul qui n’a rien fait ?
Qui définirait les critères – forcément arbitraires et injustes – de cette redistribution ?
Je rappelle – ce que tout le monde a oublié semble-t-il y compris les éternels donneurs de leçons démocratiques – que le droit de propriété est un des droits de l’homme, qui plus est le seul à être déclaré inviolable et sacré (alors que le droit à la vie n’est même pas mentionné)…
Et si, au lieu d’imposer une sinistre redistribution étatique et obligatoire avec ses dérives prévisibles, nous revenions sagement à l’esprit de charité dans la liberté de chacun ?
@PhD 26.4.16
Pas faux, et dans ce cas Hollande ne peut pas se présenter, le chômage ne baisse pas… et malgré ce qui se dit ce matin re la commande de l’Australie à la DNCS.
Pas faux, mais vous connaissez sans doute la blague re les énarques : « Quand un train déraille, n’importe qui freinerait sauf un énarque, lui accélère pour parvenir à la gare la plus proche » !
@Exilé
« De quel droit prendre ce que Pierre a gagné et a mérité pour le donner à Paul qui n’a rien fait ? »
D’abord parce que Paul qui soi-disant n’a rien fait paye des taxes et des impôts, ensuite parce que ces impôts permettent d’entretenir des infrastructures et des services dont les entreprises bénéficient et il est juste qu’en retour elles réinvestissent dans leurs propres entreprises. En caricaturant comme vous le faites vous ne voyez que ce qui vous importe et vous arrange.
Je savais bien que je finirais par prendre une volée de bois vert ! Mais évidemment dès que l’on esquisse l’idée de toucher aux privilèges, certains utilisent des argumentaires complètement emberlificotés pour justifier leur égoïsme. Mais voyez comment ceux qui ont préféré Hitler au bolchevisme ont entraîné l’Europe entière dans la guerre : on peut défendre ses privilèges sans pour autant avoir une cervelle d’oiseau et une mémoire d’huître.
Utile rappel : contrairement à ce que prétendent 98 % des politiciens français, l’impôt n’est pas fait pour « redistribuer ». L’impôt est fait pour financer les dépenses indispensables de l’Etat (et seulement celles-là). Relisez la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen (la seule, la vraie, celle de 1789).
Hélas, de nos jours, l’objectif « redistributif » de l’impôt fait figure d’évidence, de vérité qu’il n’est même plus nécessaire de justifier. Une preuve de plus que la France est un pays communiste.
Si vous tenez pour acquis que le but de l’impôt est de « redistribuer les richesses », évidemment que les dépenses publiques, le déficit et la dette vont exploser ! Qui ne voudrait pas profiter sans effort du travail d’autrui, grâce au vol de l’Etat, et de surcroît en ayant la bonne conscience de participer à une oeuvre de « justice sociale » (c’est-à-dire de socialisme) ?
Tout le monde est partant pour une arnaque pareille ! Même les « riches » ! Même les patrons ! Même les moyens-riches et les moyens-pauvres ! Même les « ultra-libéraux » !
Si vous faites la promotion du vice, ne vous étonnez pas de la disparition de la vertu…
@ calamity jane | 26 avril 2016 à 10:07
« Vous auriez des révélations à nous faire @ breizmabro après ces cinq années de jeunesse en maison close ? »
Ben ouiiii. Des trucs dont vous n’avez pas idée. Mais, pas de pot, ce blog ne s’y prête pas. Dôôômaaaage 😀
@ jlm | 26 avril 2016 à 14:32
« D’abord parce que Paul qui soi-disant n’a rien fait paye des taxes et des impôts »
Si Paul n’a rien fait il paye des taxes (TVA) OK, mais des impôts ça m’étonnerait…
@ jlm, Robert Marchenoir
Tout le monde s’accorde à ce qu’une partie des impôts soit redistribuée et serve à aider des gens dans la détresse, mais quand un pays a une dépense publique égale à 57% de son PIB, il n’a plus les leviers pour être économiquement performant.
C’est dix de plus que la moyenne du reste de l’Europe, c’est trop. Et on a tendance à augmenter quand tous les pays (Suède, Allemagne) qui s’améliorent économiquement ont tendance à contrôler ce ratio.
Dix points de plus que l’Allemagne, ça signifie que, lorsqu’on demande un effort au secteur marchand pour augmenter sa productivité, l’effort est soutenu par 43% au lieu de 53% de l’économie. En relatif, cela signifie 20% d’économie marchande en moins pour supporter une dépense publique 20% supérieure. Ça pèse. C’est pour ça que nos multinationales sont compétitives à l’étranger, elles s’entraînent avec une enclume en France !
Prenez par exemple notre TVA : la France réussit l’exploit d’avoir une des TVA les plus hautes qui handicapent la compétitivité, tout en ayant un taux effectif des plus bas puisque des secteurs entiers n’y sont pas soumis (santé, éducation, alimentation, retraite, assurance chômage, logement aidé, électricité monopolistique…).
C’est un levier en moins, on l’a vu avec le projet avorté de « TVA sociale » qui aurait dû faire grimper les prix pour fournir une recette significative.
Entendez bien que je trouve louable que certaines choses essentielles comme la santé et l’éducation soient garanties, et les fonctionnaires font pour la plupart du bon travail en France, mais il faut prendre conscience que ces secteurs qui ne sont soumis à aucune rétroaction vont voir leur dépense dériver comme tout système en boucle ouverte.
Ils vont être l’objet de manipulations électoralistes, de péréquations pour acheter la paix sociale, de dérives non compensées, le tout pas forcément à l’avantage des plus nécessiteux.
Aujourd’hui les notables de province sont les notaires et les pharmaciens, qui se nourrissent des impôts sur l’immobilier et sur la Sécu. Dans certains villages de 5000 âmes, vous avez trois pharmacies gigantesques sur l’avenue principale. Au moins les pharmaciens payent des impôts en France, mais derrière il y a surtout des labos qui se gavent, dont beaucoup sont suisses…
Trop de redistribution tue la redistribution en asséchant la source et diluant la recette, au détriment des plus nécessiteux.
Il faut concentrer la redistribution sur l’essentiel comme la santé, l’instruction, la lutte contre la grande misère, en soumettant autant que possible ces dépenses à la concurrence.
Justement pour reprendre la main.
Je recommence : notre Constitution ne vaut rien. A preuve, on ne m’a pas démontré le contraire. Rien. Le prêchi-prêcha comme quoi la dénoncer servirait à couvrir nos manques est de l’ironie facile.
Désert argumentatif.
Qu’est-ce qui vaut mieux qu’un humble instrument d’hygiène qui contribue à la propreté… et des institutions qui ne garantissent pas l’équilibre des pouvoirs et pire, flattent nos vices en hypertrophiant la présidence, nous faisant attendre un homme providentiel ?
Nous nous moquons parfois du respect des Américains pour leur Constitution. Ce sont nos lazzis qui sont moquables ! Leurs institutions, plus anciennes que les nôtres et pleines de poids et contrepoids, proclamant la liberté d’expression, méritent le respect.
La nôtre, non.
Nous ne la gardons que comme les vieilleries que nous conservons faute de trouver mieux. Un encombrement, une vache sacrée, une habitude, un prétexte à râleries et à ne pas agir. Mais si nous voulons repartir, il faut en changer.
Met-on du vin nouveau dans de vieilles outres ?
Alex paulista | 26 avril 2016 à 18:26
N’écrivez pas que « tout le monde s’accorde à ce qu’une partie des impôts soit redistribuée », alors que je viens de vous dire le contraire.
Je ne suis pas d’accord. Et je ne suis pas le seul.
Le problème est dans le mot redistribuer. L’emploi même de ce mot suppose que le but est de prendre aux riches pour donner aux pauvres : c’est bien ce qui constitue le fondement du communisme.
Les impôts ne sont pas faits pour ça. Les impôts sont faits pour payer les soldats, et aussi, dans une certaine mesure, pour assurer un filet de sécurité exceptionnel et transitoire à un petit nombre de personnes en marge qui ne peuvent pas s’en sortir autrement, mais ce n’est pas parce qu’elles sont pauvres et parce qu’à ce titre elles mériteraient qu’on prenne l’argent des riches pour le leur donner.
A partir du moment où vous employez le mot redistribution, vous justifiez l’idéologie socialiste et toutes les dérives qui s’ensuivent.
Quant à la TVA, je ne sais pas où vous êtes allé trouver que la nourriture ou l’électricité en étaient dispensées. Les taxes constituent, bien au contraire, une part spectaculaire de la facture d’électricité !
Il est encore plus aberrant de ranger l’assurance-chômage et la retraite dans les « secteurs » (?) qui seraient exemptés de TVA. Si vous voulez parler des allocations de chômage et des pensions de retraite, ce sont des revenus et non des achats, donc il est absurde de parler de TVA à leur sujet. Et si vous voulez parler des cotisations chômage et des cotisations retraite, encore heureux qu’elles ne soient pas, en plus, soumises à la TVA ! Elles sont déjà suffisamment énormes et disproportionnées par rapport aux prestations fournies : on ne va pas, en plus, payer de la TVA dessus !
« Les fonctionnaires font pour la plupart du bon travail en France. »
Arrêtez avec ce cliché communiste basé sur absolument rien. Qu’est-ce qui vous permet de dire une chose pareille ? Par exemple, les fonctionnaires des hôpitaux, qui se permettent de prendre en moyenne 23 jours de congés-maladie par an en plus de leurs vacances et de leurs RTT, c’est-à-dire évidemment 22,5 jours de congés-maladie frauduleux, illégaux et de complaisance, ils font du bon travail ?
Les fonctionnaires de l’hôpital de Manosque, en France, qui prennent, en moyenne, 40 jours de congés « maladie » illégaux par an (c’est-à-dire que certains en prennent 50, 60 ou 70), ils font du bon travail ?
Le fonctionnaire de la direction de l’hôpital corse, interrogé par le journaliste du Figaro sur cette situation, qui lui répond : « Bah, ici, c’est la Corse », il fait du bon boulot en France ?
Le fonctionnaire de la direction de l’hôpital alsacien, interrogé par le même journaliste, qui répond : « Bah, ici, c’est l’Alsace », il fait du bon boulot en France ?
Les fonctionnaires ont habitué les Français à se faire tondre la laine sur le dos du matin au soir, et ceux-ci ne s’en aperçoivent même plus.
Il est devenu obligatoire d’ouvrir le parapluie et de dire que « l’immense majorité des fonctionnaires font du bon boulot » avant d’émettre la moindre critique envers les fonctionnaires, de même qu’il est devenu obligatoire de dire que « l’immense majorité des musulmans ne pose aucun problème » avant de critiquer l’islam.
On voit où sont les classes protégées…
@Alex paulista
Je vous suis sur la question de la redistribution qui à travers la sécurité sociale finance les bénéfices des labos (étrangers) ; par exemple la prime de rentrée scolaire qui finance à la rentrée des entreprises étrangères – et notamment allemandes – lorsque vous regardez l’origine de l’offre de matériel scolaire proposée aux parents : disons au passage un grand merci à la grande distribution qui ne cesse de favoriser les entreprises étrangères (acheter de l’ail bio provenant d’Argentine quelle c…!). Il s’agit donc de contrôler l’emploi qui est fait de nos impôts et taxes et non du principe de la redistribution.
Absurde que les gouvernements successifs ne se soient pas donné les moyens de contrôler à qui bénéficient ces profits qui sortent droit de la poche des consommateurs. Mais cela ne remet pas en cause le principe du financement par l’impôt de l’économie : la France est réputée intéressante pour ses infrastructures, sa sécurité, et pour son goût pour la consommation, le tout fait, le tout prêt à consommer… Si l’on voyage un peu on se rend compte qu’en Argentine on fabrique son avion, au Canada on fabrique ses vêtements dans des proportions bien plus importantes qu’ici (problème de normes).
Que l’impôt soit mal redistribué oui et c’est un chantier à avoir en vue. Et qu’il soit mal prélevé oui encore : il faut donc restaurer l’égalité entre les entreprises : que les petites entreprises ne soient plus accablées par des impôts exorbitants quand les grandes trouvent les moyens de ne pas les payer et surtout quand elles pratiquent le dumping social.
@breizmabro
Que faites-vous de « Paul qui n’a rien fait » parce qu’il ronfle à l’Assemblée et emploie des assistants qui font son boulot pour une peccadille, ou fait relever ses loyers par une agence immo, etc. ? Celui-ci, aussi détestable qu’il fût, paye des impôts ce qui lui donne des droits…
On peut concourir si vous voulez breizmabro ! Dix années perso…
Et je n’ai jamais éprouvé la nécessité de raconter ce que j’ai pu voir si ce n’est entendre…
Et vous savez pourquoi ? Vous ne vous en doutez même pas…
La nature humaine se retrouve partout avec ses défauts. Mais aussi avec ses qualités et c’est prioritairement ce qui m’importait.
« Mettons du vin nouveau dans de vieilles outres » !
Ben alors, vous n’êtes pas viticulteur vous-même ?
@ Robert Marchenoir | 26 avril 2016 à 21:13
Si, au-delà de vos phobies lexicales vous êtes d’accord avec le concept de redistribution, puisque vous l’écrivez :
Les impôts sont faits pour payer les soldats, et aussi, dans une certaine mesure, pour assurer un filet de sécurité exceptionnel et transitoire à un petit nombre de personnes en marge qui ne peuvent pas s’en sortir autrement.
Il ne s’agit pas d’autre chose que de la solidarité… certes avec un curseur que vous positionnez sans doute un peu plus bas que moi.
La TVA sur les denrées alimentaires est à un taux réduit de 5,5%, et l’électricité en France est subventionnée : le coût principal est hors facture, pour payer les centrales.
Sur les cotisations chômage : imaginez que l’assurance chômage publique soit plafonnée, pour simplement assurer un « filet de sécurité exceptionnel et transitoire », et que vous souhaitiez contracter une assurance complémentaire dans le privé. La prime que vous payez serait soumise à la TVA, comme dans beaucoup de pays étrangers.
Pareil pour la santé.
C’est cela que je voulais dire.
Sur les hôpitaux de France : croyez-moi cela est bien pire dans beaucoup d’autres pays, et ce même dans le secteur privé. Au Brésil, même en payant un plan de santé particulier, vous tombez sur des incompétents et des planqués bien pires que dans le pire hôpital de Corse (ici, une infirmière a injecté de la soupe en intraveineuse !).
C’est dû à la taille de ces secteurs : même s’ils sont gérés par une économie privée, les institutions sont tellement grandes qu’il est facile de se planquer et difficile de favoriser les bons éléments plus que les mauvais.
Même dans les temples du libéralisme que sont les grandes banques, tant qu’elles font de l’argent elles nourrissent des étages entiers d’employés qui ne font rien de la journée, comme par exemple des centaines d’informaticiens alors que la banque utilise un software extérieur. Ils restent là « au cas où ».
Merci Alex paulista pour vos éclairages documentés qui permettent une réflexion de fond.