Le président : du socialisme à la gauche gnangnan

Le président de la République a quitté le socialisme et on peut dire aussi que le socialisme l’a quitté. Tant mieux.

J’admets que ses récents voeux n’ont pas constitué un tournant mais qu’ils ont amplifié sa vision social-démocrate en matière d’économie, de finance, de réduction des déficits et et de lutte contre les abus de la Sécurité sociale au point de combler d’aise tous ceux qui attendaient, espéraient de lui lucidité et pragmatisme. Il a si bien réussi son évolution que son discours a laissé sans réaction ses opposants classiques (Le Monde).

Mais il ne saura jamais totalement accomplir une mue qui le ferait ne plus se reconnaître. Il a besoin de gauche quelque part. Tant pis.

Sous le poids accablant de la réalité, il a déserté le socialisme pour cultiver chaque jour davantage son ersatz médiocre : la gauche gnangnan.

Il y a en effet une certaine manière d’évoquer en permanence les principes et les valeurs, qui révèle plus une impuissance qu’une force. Non plus une lumière qui inspire et éclaire l’action et la politique mais une sorte de substitut bâtard à leur insuffisance.

Quoi qu’on pense du mariage pour tous et même si cette loi résultait d’un engagement présidentiel, cela a commencé avec ce bouleversement. On a fait plaisir aux homosexuels qui tous ne le réclamaient pas. Le sentiment plus que la nécessité.

La pitoyable gestion de l’affaire Leonarda où le président, à cause de la maladresse d’une proximité démagogique, s’est et a été ridiculisé. Le coeur dévoyé.

Le discours exigeant obstinément intransigeance, inflexibilité et vigilance, non pas à l’encontre de la délinquance et de la criminalité ordinaires, immédiates et ostensibles mais dans la seule lutte contre le racisme et l’antisémitisme. On a pu constater à quel point ses instructions de fermeté aux préfets dans ce domaine ont déteint sur les gardes à vue au quotidien puisque deux lycéens, pour un montage avec le geste de la quenelle, sur plainte d’un professeur au nom de rien de moins qu’apologie de crime contre l’humanité !, se sont retrouvés peu de temps dans cette situation contraignante. Nous ne sommes plus dans l’état de droit mais dans l’état grotesque. Le totalitarisme de la bonne conscience.

Le soutien dangereux sans cesse octroyé à sa garde des Sceaux sans tenir compte de la substance infiniment mince de son bilan ministériel mais par égard pour une personnalité qui le fait tomber dans des abîmes de ravissement authentique ou feint. Qu’on se souvienne de leur équipée qui les a rendus si satisfaits d’eux-mêmes en Guyane. La sensibilité dénaturée.

L’indifférence à l’égard des provocations et outrages qui ne concernent pas le champ strict de ses indignations idéologiques. On peut laisser profaner les églises et uriner sur les autels par les Femen qui créent, elles, un si petit trouble, et sans doute tellement compréhensible ! L’émotion récusée.

Cela va continuer. Et de plus en plus. Nous allons payer chèrement, là, la rançon de sa sagesse ici. Il va nous enivrer de gauche gnangnan pour se consoler de l’éloignement du socialisme. Il ferait beau voir que le réel imposât sa loi partout !

Surtout, qu’on ne se méprenne pas. Personne ne l’oblige à faire preuve de ces dispositions moralisatrices, comme si le progressisme n’avait le choix qu’entre se trahir ou se caricaturer. Que je sache, un Pierre Joxe, avant qu’il devienne avocat, authentiquement socialiste, était aux antipodes de la gauche gnangnan. Ce qui pourrait distinguer une certaine rigueur de droite et de gauche est que précisément la rectitude affichée par cette dernière devrait résister aux facilités, ne pas tomber dans l’humanisme abstrait, confortable et verbal mais s’en prendre à tout ce qui déchire effectivement notre société. Il faut plus de courage pour tenir ferme l’état de droit – et moins de sensiblerie affectée.

Je crains que nous ne puissions, pour ceux qui l’ont fait élire, jamais totalement féliciter François Hollande. Certes, le socialisme n’est plus qu’une nostalgie pour lui. Mais la gauche gnangnan fait des dégâts. Rien de plus dévastateur qu’une sensibilité mal placée au sommet de l’Etat.

Le tournant à applaudir serait celui qui le conduirait encore un peu plus loin. Encore un effort, un abandon, et il pourrait devenir le président réaliste de tous les Français.

Article précédent

Les présents ont toujours tort !

Article suivant

Sous Dieudonné, la liberté ?

Ecrire un commentaire
  1. Marc Ghinsberg

    Reprocher à François Hollande de respecter ses engagements (mariage pour tous), invoquer « le totalitarisme de la bonne conscience », pas moins, vous ne faites pas dans la dentelle !
    S’il existe une « gauche gnangnan » comme vous dites avec un certain mépris, même si elle vous insupporte, reconnaissez-lui au moins le droit d’expression dont vous êtes un ardent défenseur par ailleurs.
    Je vous ai connu meilleur cher Philippe !

  2. En général, comme en particulier, vous avez tout exposé, tout dit, avec clarté, sans négliger les petits faits mal révélés, voire occultés. Il faut aussi regarder le rapport du général de gendarmerie devant la commission parlementaire, démoralisant.
    Que va-t-il se passer ? Vous êtes pessimiste, tout le monde l’est : il est, en effet, à craindre que les crétins de la République ne gagnent cette fois-ci encore, mille pardons, Mme Taubira avec son escorte d’intellectuels en prébende en tête. Le mal que cette femme fait à votre pays est immense, on le voit très bien de l’étranger. M. Hollande fait rire, c’est vrai, souvent à tort, mais l’important est que les journaux ont trouvé en lui une cible rigolote, tiens, si on se payait un peu la fiole du Français. Mes amis me plaignent, avec un petit sourire amusé. Mais ils ne savent pas ce que l’Europe nous réserve dans le gnangnan : l’interdiction de toute invective contre la religion musulmane. De ce fait, les musulmans vont devenir de vrais ennemis car on se demande comment l’Europe et surtout la France qui ne sait pas faire simple vont pouvoir faire le distinguo entre les invectives contre la religion musulmane en ce qu’elle a de politique et de violence sociale inacceptable et ce qu’elle a de transcendant, enfin, transcendant, ça fait un peu distingué.
    La mollesse intellectuelle de la France rencontre un allié précieux dans le mondialisme militant de l’Europe.

  3. « Il va nous enivrer de gauche gnangnan pour se consoler de l’éloignement du socialisme. »
    Ce sombre pronostic, hélas, a toutes chances de se réaliser – que dis-je ? – il commence à se réaliser.
    Il repose d’ailleurs sur l’observation d’un comportement tout à fait banal : les bourgeois singent l’aristocratie faute de pouvoir en être, les petits bourgeois s’échinent à imiter les grands de peur de tomber dans le prolétariat qui les effraie, les travestis sont plus féminins que les femmes, etc.
    S’agissant de Monsieur Hollande, le syndrome que vous décrivez, Philippe, accompagne inéluctablement les deux défauts qui auraient dû sauter aux yeux de tout le monde en mai 2012 : sa suffisance et son insuffisance.
    La gauche, privée du brillant Dominique Strauss-Kahn, s’est rabattue sur ce médiocre homme d’appareil, n’ayant jamais connu la réalité du travail et de la souffrance, se faisant une idée versaillaise du peuple, de ses attentes et de ses besoins, et s’époumonant, avec sa rhétorique poussivement scolaire, à imiter les grands élans socialistes, les grands ancêtres dont il n’est que le piètre succédané.
    Il voulait, disait-il « réenchanter le rêve français » ! Quel rêve ! Quel enchantement !
    La détestation largement orchestrée par la presse écrite et audiovisuelle a eu raison de Sarkozy qui, malgré ses compétences et son énergie audacieuse, par ses excès, ses revirements, ses contre-pieds incompréhensibles, a réussi à affoler tout le monde, à commencer par ceux qui auraient dû le soutenir.
    Mais la lucidité aurait pu éviter à certains – dont vous êtes – de trouver toutes les qualités à l’un sous couvert que l’autre aurait eu tous les défauts. Nous payons le prix de cette erreur de jugement.
    Votre constat, celui que vous faites dans cet excellent billet, vient malheureusement un peu trop tard.
    La politique n’est, pas plus que la météorologie, l’art d’expliquer ce qui se passe, mais d’anticiper ce qui risque de se passer.

  4. Le président de la République a quitté le socialisme et on peut dire aussi que le socialisme l’a quitté. Tant mieux.
    Pouvons-nous en être certains ?
    Une erreur commune est de ne considérer le socialisme que sous son seul aspect « économique » (ou anti-économique…), à sa manière d’aborder la « justice sociale » etc.
    Mais c’est faire l’impasse sur d’autres aperçus idéologiques à caractère quasi religieux en ce qui concerne la vision de l’homme et de sa nature vues uniquement sous un angle matérialiste et antimoral.
    Or les divers gouvernements socialistes nous ont habitués à compenser les concessions qu’ils accordaient aux théories libérales, sous la pression des réalités, par des mesures d’ordre dogmatique dures concernant des sujets « sociétaux » : fuite en avant dans ce qui concerne l’avortement, sexualité des mineurs, théorie du genre, éducation des enfants par l’État au détriment de leurs parents, promotion et banalisation de l’homosexualité, gestation artificielle, demain peut-être la banalisation de l’euthanasie, etc., bref de fausses « avancées » mais véritables régressions civilisationnelles touchant volontairement au caractère sacré de la nature humaine, généralement préservé au cours des siècles précédents sauf par les régimes totalitaires nazis et soviétiques.
    Donc, au vu de l’expérience, si les socialistes se « libéralisent » dans le domaine économique, nous pouvons craindre de leur part le pire en ce qui touche le respect de la vie et de la nature humaines.
    Nous risquons de nous enfoncer encore davantage dans le Meilleur des Mondes…

  5. calamity jane

    Un énergumène de la promotion Voltaire qui nous a déjà situés dans une vidéo, en déclarant « nous gens de droite » n’a jamais pu être socialiste ni de la gauche gnangnan !
    Pourquoi tant de précautions pour celui-ci qui est aux manettes avec des prétentions non assumées après élection, et lapidation pour un autre ou une autre qui savaient peser leur mots ?
    D’accord avec Frank THOMAS ! et il ne tient qu’au président de prouver le contraire…
    Bon, on va pouvoir dormir en paix.

  6. Ce qui est certain c’est que la gauche gnangnan n’est pas du goût des gendarmes.
    Auditionné par la commission parlementaire de sécurité, le n°3 de la Gendarmerie Nationale, général de corps d’armée, ce qui n’est pas rien, a tenu des propos chocs et courageux sur l’insécurité qui prospère dans notre pays. C’est une grande première de la part d’un militaire de très haut rang habituellement contraint par un devoir de réserve. Des propos clairs et étayés faisant état d’un certain angélisme des procureurs et des juges qui rend difficile le travail des forces de l’ordre et provoque beaucoup d’inquiétude au sein de l’institution gendarmesque. Une réponse pénale en décalage par rapport aux véritables mesures à appliquer face à cette criminalité qui profite du système. Pour un pavé dans la mare, c’en est un et de taille ! M.Valls dans la foulée déclare que l’incident est clos, autrement dit circulez, y a rien à voir !
    Je pense plutôt que cet « incident » doit être pris très au sérieux par le gouvernement au motif qu’il s’agit là d’un signal d’alerte de la part d’une institution garante de nos libertés républicaines qui a toujours prouvé sa fidélité quel que soit le régime.
    Je n’ai d’ailleurs jamais compris pourquoi les militaires de la gendarmerie qui dépendaient du ministre des armées avaient été rattachés au ministre de l’intérieur par la volonté de N.Sarkozy.
    Il est à souhaiter que le message courageux de ce général soit sérieusement pris en compte par nos édiles car le contraire serait du plus mauvais effet. Les politiques passent, les militaires de la gendarmerie restent nos garants en cas de coup dur.

  7. Si le chef Président était exceptionnel, il aurait déjà bétonné sa crédibilité en précisant et indiquant avec justesse non pas seulement à sa clientèle, mais à un spectre large de la société civile, l’explication claire du cap et de la méthode adoptée tout en l’accompagnant dès le début, et au minimum ne serait-ce que d’une seule mesure phare faisant « consensus fort » dont au choix :
    – le « non cumul des mandats », et leur limitation dans le temps.
    – la fin des régimes spéciaux par l’alignement des régimes de retraite public/privé/ dont celui des élus.
    – la baisse significative des gabegies administratives connues de TOUS, laquelle fait partie des têtes de gondole des innombrables mesures phare à sa disposition.
    Ce n’est pas sa garde rapprochée, ni ceux qui continuent de profiter grassement du système qui vont évidemment commencer à freiner des quatre pieds.
    La démocratie (de parodie) n’aurait-elle pas déjà été remplacée par ce qu’un Tocqueville prédisait : « Un pouvoir absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux », ce pouvoir qui couvre la surface d’un réseau de petites règles compliquées, minutieuses et uniformes. Il ne tyrannise point, il gêne, il comprime, il énerve, il éteint, il hébète, il endort ».
    Avec pas moins de 10 600 lois, 128 500 décrets, 400 000 normes, qui peut assurer qu’il connaît le droit ? Je devine maintenant qu’il y a des dictatures sans tyran, des oppressions sans Stasi, des inquisitions sans bûchers.
    Le moment est sans doute venu de tourner le dos à un système qui néglige les peuples, à cause de son talent, à cause de son esprit d’entreprise, parce que égalitariste, le socialisme reposerait sur l’envie.
    Mais comment s’y prendre ?

  8. @fugace
    Avec pas moins de 10 600 lois, 128 500 décrets, 400 000 normes, qui peut assurer qu’il connaît le droit ?
    Il faudra que Philippe Bilger commente un jour cet adage : « Nul n’est censé ignorer la loi », archétype de la « fiction juridique », car qui pourrait sérieusement prétendre, y compris ceux dont la loi est le cœur de métier, ne rien ignorer non seulement des textes eux-mêmes mais encore des interprétations que l’on peut être amené à en faire ?
    Il en va de même pour les normes.
    J’ai à une époque de ma vie professionnelle travaillé dans un secteur très normé, entouré de gens qui pour certains faisaient également partie des commissions chargées de rédiger ces normes : eux-mêmes n’étaient pas toujours d’accord entre eux sur l’interprétation des textes…
    L’inflation législative n’est-elle pas un des principaux maux de la société française ?
    Est-il normal que le Code du Travail français comporte plus de 2000 pages contre 117 pour l’équivalent suisse, alors que la Suisse n’est pourtant pas un enfer social ?
    Sans parler des zéro page du Code du Travail étasunien (que l’on me corrige si je me trompe)…
    Ce droit inextricable et illisible finit par nous rendre la vie impossible, sans pour autant nous protéger comme en principe il est censé le faire.

  9. De votre billet, Monsieur Bilger, j’extrais deux passages :
    « Nous ne sommes plus dans l’état de droit mais dans l’état grotesque. Le totalitarisme de la bonne conscience.
    …Ce qui pourrait distinguer une certaine rigueur de droite et de gauche est que précisément la rectitude affichée par cette dernière devrait résister aux facilités, ne pas tomber dans l’humanisme abstrait, confortable et verbal mais s’en prendre à tout ce qui déchire effectivement notre société. Il faut plus de courage pour tenir ferme l’état de droit – et moins de sensiblerie affectée. »
    L’essentiel me semble être dans ces deux phrases. Voilà donc plus de trente ans que le PS nous serine ce type de refrain, notamment celui du « droit à la différence », si bien développé dans les rapports sur l’intégration et à présent occultés car arrivés trop tôt pour les faire avaler par l’opinion publique : la couleuvre était encore un peu trop grosse.
    C’est sur ce constat que je rejoins Parigoth | 08 janvier 2014 à 13:16 que je ne souhaite pas paraphraser.
    Le problème est que, sous prétexte d’améliorer le « vivre-ensemble », on fait tout pour le délitement de la société française sur l’autel de la modernité de la mondialisation qui ne pouvait être qu' »heureuse ».
    Sans doute manque-t-il à beaucoup de nos dirigeants (et pas seulement du PS) une lecture approfondie de chacun des articles de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen et des articles relatifs à la laïcité républicaine, au-delà bien sûr des slogans.

  10. Michelle D-LEROY

    Notre Président, en présentant ses voeux aux Français, a semblé pragmatique et son discours a été réaliste, peut-on dire pour autant qu’il ait changé ? Les paroles, c’est très bien mais les actes restent à venir. Et je ne veux pas emboîter les pas des Minc, Attali et autres qui encensent déjà François Hollande alors qu’il n’a rien fait d’autre que parler. Une habitude déjà rodée par lui.
    Bon, admettons qu’enfin il change côté économique, et qu’il semble quitter le socialisme, côté sociétal et idées, il ne quitte ni le dogmatisme, ni le sectarisme de la gauche.
    L’overdose médiatique concernant Dieudonné et maintenant, comme vous le rappelez, la chasse à la « quenelle » deviennent grotesque et dangereuse pour la démocratie. Les régimes totalitaires envoyaient les gens dans les camps de redressement ou pire à cause d’un sourire qu’ils interprétaient comme le début d’un complot contre le régime… Lorsqu’on commence à arrêter des gens parce qu’ils font un geste déplacé, la méthode devient inquiétante.
    Pour en revenir à cette « quenelle », expliquer qu’il s’agit du salut nazi inversé, c’est déjà avoir beaucoup d’imagination. Certains en signe d’amour portent facilement la main sur leur coeur… seront-ils dénoncés, arrêtés ?… cela peut aller loin. D’autant que les vrais délinquants, eux, bénéficient souvent de la politique de l’excuse.
    Que le Président et les socialistes qui nous dirigent restent d’incorrigibles sectaires, cela peut se comprendre; c’est leur fonds de commerce. En tout cas cela ne me surprend pas mais, le pire c’est de voir le camp d’en face leur emboîter le pas comme des toutous pour se faire bien voir des intellectuels et des réseaux d’influence, cela est tout simplement désolant et même désespérant.
    Et ce n’est pas sur l’Europe qu’il faut compter, ce sont les mêmes taille XXL. Une gauche gnangnan en dehors de la vraie vie, en dehors des gens modestes, bien-pensante et naïve, subissant des lobbies internationaux dans l’ombre. C’est bien ce qui fait et va faire monter le FN.

  11. Le « tournant » de Monsieur Bilger ?
    Monsieur Bilger espère toujours de ce Président irrécupérable ? Non, il n’y a plus rien à faire avec lui et ses acolytes !
    On en a marre de leurs boniments, la France ne peut plus perdre de temps !… Mais avec qui ?…

  12. Bonjour Philippe Bilger,
    « Sous le poids accablant de la réalité, il a déserté le socialisme pour cultiver chaque jour davantage son ersatz médiocre : la gauche gnangnan. »
    Passer sans transition de la droite la plus bête du monde à la gauche gnangnan est quand même préoccupant. On en arrive même à se demander comment il est possible que la France soit encore la cinquième puissance mondiale.
    Le gros problème avec nos présidents c’est que leur campagne électorale ressemble à une mauvaise publicité pour produit d’entrée de gamme, plus destinée à attirer le chaland qu’à véritablement exposer un programme établi sur des données maîtrisées et une argumentation reposant sur des éléments factuels et non à partir de simulations effectuées sur ordinateur.
    Bilan des courses au bout de quelques mois, les citoyens observent un écart entre les propositions du candidat qui a été élu et les mesures mises en œuvre.
    Ainsi le « Moi président je » retombe comme un soufflé au fromage qui sort du four. Cela a été le cas avec Nicolas Sarkozy, et aujourd’hui avec François Hollande.
    Dès qu’une mesure à peu près intelligente est proposée, elle se voit confrontée aux considérations très personnelles des lobbys, des syndicats, des corporations diverses et variées, voire même des communautés religieuses et civiles.
    Diriger un pays comme la France où chacun ne considère que son cas personnel relève de la gageure.
    Tout laisse à penser que la Ve République n’est plus du tout adaptée pour répondre à la problématique du monde d’aujourd’hui.
    Il est grand temps de passer à la suivante.

  13. Ce commentaire est une variation de celui posté à propos de « Dieudonné, ça suffit ! », permettant de préciser le propos, et qui n’est pas sans rapport avec le sujet du jour.
    Qu’est la justice, si elle ne crée les conditions du pardon ?
    Ils nous promettaient une République apaisée ! Après que Sarkozy a radicalisé les musulmans, on nous a radicalisé les cathos intégristes, voilà maintenant que Valls et son orchestre offrent un mégaphone à Dieudonné. Tous emboîtent le pas, jusqu’à Juppé, et tombent dans le panneau. Il peut rigoler, le neg-marron, le voilà assuré d’un succès planétaire. Depuis son sketch sur le colon juif, on pouvait prévoir que la discrimination qui lui a été infligée lui ferait prendre la vague dangereuse de laquelle il ne peut plus descendre car devenue condition de sa survie médiatique et, de provocation en provocation, en arriver à l’inacceptable qui exige qu’il soit arrêté.
    Le problème est que l’Etat ne sait pas affirmer avec distance et impartialité la puissance de sa loi, que les politiques utilisent les mêmes méthodes transgressives du marketing clivant à des fins électorales, tout le monde finissant par se traiter de fasciste, légitimant ses propos par les excès de l’autre partie.
    Le problème est que plus personne ne fait confiance à la justice.
    Que va faire Valls, créer des brigades anti-quenelles ? Il faudra qu’il conseille aux Italiens de créer des bataillons anti-cornuto, des fois que !
    On en vient à penser que c’est de Dieudonné que pourrait venir la lumière, qu’il serait plus facile de le convaincre lui que cet Etat moribond qui ne sait plus comment créer des majorités sans surfer sur la haine, est victime de ses méthodes publicitaires pour mieux dissimuler ses cahuzaqueries et son mépris des lois.
    Que le provocateur serait plus à même d’entendre ce fait observable : prendre les armes de l’ennemi contamine, et l’on risque de se confondre avec celui que l’on condamne : à quenelle, quenelle et demie.
    Que la montée aux extrêmes opère son indifférenciation réciproque et qu’au final, n’existe plus que la lutte de deux totalitarismes, même si au départ les revendications des parties sont également légitimes.
    Que par contre, affirmer sereinement que l’égalité, qui en République ne se négocie pas et est seule garante de réconciliation, est un droit inaliénable. Que s’il pouvait intégrer ce principe démocratique et le diffuser, il rendrait grand service à la nation européenne, celle qui, et on a trop tendance à l’occulter pour satisfaire des désirs de vengeance particuliers, est un projet de réconciliation.
    Quand l’innocence de la victime est reconnue, la culpabilité du bourreau l’est aussi, et s’ouvre alors le chemin du pardon, pris comme un contraire de l’oubli car affirmation de cette innocence, que là se joue sans doute une éventuelle sortie de crise, laquelle des deux parties saura pardonner, non pas à l’autre, mais à cet Occident dominateur qui a tellement de comptes à rendre qu’il est en train de s’écrouler, après avoir censuré le grand Aimé Césaire quand il affirmait que le projet colonialiste portait Hitler en germe dans son sein.
    Le Talmud dit : « Qui ne pardonne pas l’offense faite aux hommes, offense son Dieu ». Nos amis ministres devraient se remettre aux écritures saintes afin de savoir affirmer avec distance et fermeté, par le respect des lois et des juges, l’impartialité de la République.
    Respect à tous les peuples martyrisés !

  14. Alex paulista

    « Des propos clairs et étayés faisant état d’un certain angélisme des procureurs et des juges »
    Rédigé par : Jabiru | 08 janvier 2014 à 14:08
    Ses propos font aussi état d’un manque de moyens : on relâche les délinquants faute de places dans les prisons. Il faut donc rénover/construire les prisons, et avant de critiquer particulièrement ce gouvernement il faudrait comparer le budget alloué aujourd’hui à la rénovation carcérale avec ce qui a été fait par le gouvernement précédent.
    Sinon la critique est un peu trop facile.

  15. @Alex paulista
    Sur l’insuffisance du budget de la justice, je partage votre point de vue.
    Merci pour votre attention.

  16. Toutes les composantes du mécontement de bien des gens ont été évoquées, vous avez cependant oublié l’épisode du mur des cons.
    Pour ce qui concerne les enfants mis en examen pour des quenelles, je rejoins vos inquiétudes. Dans la génération d’après-guerre les enfants pratiquaient le salut nazi en mimant les films qui racontaient l’occupation, ces enfants n’étaient aucunement des fascistes et s’ils avaient été arrêtés la démocratie aurait disparu. Je suis surtout inquiet de cette police ou gendarmerie dont les chefs autorisent des mises en examen à tout va sur des symboles ambigus (maillots de la manif pour tous, veilleurs, enfants des écoles en mémoire peut-être de leur participation au maintien de l’ordre sous Vichy).

  17. @Achille
    Le « management » du pays serait sans aucun doute plus aisé si l’on pouvait trouver des consensus intelligents en privilégiant l’intérêt général qui n’est ni de droite ni de gauche.

  18. carl+Larmonier

    Pour se redroitiser plutôt que se regauchiser gnangnan j’aurai une phrase de Romain Rolland : « Quand l’ordre est injustice, le désordre est déjà un commencement de justice ».
    Les temps troubles que nous vivons me font penser à des phrases d’une chanson d’un groupe de musique Udraya, le morceau « Les yeux univers » : Nous marchons debout, ou allons-nous.
    Pour que nous remarchions debout il faudrait percer un trou noir pour retrouver derrière des paradis perdus.

  19. Prendre un zigzag pour un tournant, voilà qui n’incite pas à monter en voiture avec Monsieur Hollande.
    La gauche est gnangnan depuis le 10 mai 1981. On se souvient du « tournant libéral » qui a éjecté par la portière à vive allure le brave Mauroy qui avait vidé les caisses de Raymond Barre (dernier budget en équilibre sous la Ve République). L’audace des 35 heures, véritable portrait de Dorian Gray, qui a fait prendre à la France un sacré coup de vieux, sans qu’elle s’en aperçoive. On comprend Mélenchon qui connaît ses ex-collègues mieux que personne : le mensonge vertueux, la posture de stèle en bronze, la quincaillerie des bons sentiments. Et puis cette presse indécrottable aux basques de la rue de Solférino. Ah ce qu’on voudrait que la presse française prenne elle aussi « un tournant libéral »…
    Hollande a deux maîtres à penser : Mitterrand pour l’ambiguïté et Chirac pour l’indépassable vocation à dire le contraire de ce qu’il a dit 24 heures après l’avoir dit.
    Hollande vise l’héritage Chirac, il fera certainement un très beau discours aux Invalides lors de son décès, les Français vont adorer. Et hop ! Hollande sera réélu en 2017. Les Français méritent un immense 42 fillette au train, ça leur fera du bien. Quand un peuple est lui-même ambigu et faux cul, il faut s’attendre à ce qu’il soit gouverné dans l’ambiguïté.

  20. @ Jabiru
    Le seul cas où l’intérêt général prend le pas sur l’intérêt particulier, indépendamment de toute appartenance politique, c’est en cas de guerre.

  21. Bonjour M. Bilger,
    Un billet dans la foulée du précédent.
    Un président jugé sympathique par une majorité de Français, mais on ne lui fait pas confiance et il bat tous les records d’impopularité depuis près d’un an.
    Un homme de conviction, proche des gens, courageux mais pas solide, sans charisme, et pas dynamique.
    Tel serait le portrait de François Hollande ressortant du sondage réalisé pour Le Parisien du 5 janvier.
    Que de contradictions chez nos compatriotes.
    Il semble que les traditionnels voeux présidentiels du 31 décembre aient été une tentative de sursaut, la volonté d’afficher une nouvelle image à l’aune de prévisions économiques moins austères. Il paraît que les années en 4, à en croire François Lenglet jouant les pythonisses, correspondent à des années de reprise de la croissance économique mondiale. Tant mieux.
    François Hollande s’engagerait donc dans une nouvelle politique social-libérale plus pragmatique et moins idéologique, Jean-François Copé, si prompt à soutenir Manuel Valls, n’a pourtant pas l’air convaincu évoquant un concept creux et exhortant Pierre Gattaz à ne pas renoncer « pour un plat de lentilles ».
    Je ne sais pas trop ce que veut dire le concept de « gauche gnangnan », mais j’admets bien volontiers que François Hollande aurait gagné à s’abstenir de toute intervention, tant dans l’affaire Leonarda que dans l’affaire Dieudonné.
    Pour ce qui est du mariage pour tous, il faut tout de même reconnaître qu’il s’agissait d’une promesse de campagne et que cette mesure figurait clairement dans le programme du candidat Hollande et que pour une fois il n’a pas cédé.
    Pour le reste, il est encore loin de la sagesse et de la distanciation nécessaire dont savait user un François Mitterrand qu’il cherche à imiter sans en avoir le talent.
    L’exemple que vous évoquez de deux lycéens placés en garde à vue pour « apologie de crime contre l’humanité » pour avoir effectué une quenelle début décembre (avant même la polémique) est une illustration de l’absurdité à laquelle une application par trop zélée des déclarations ministérielles peut conduire.
    Aurait-on tenu la main du parquet dans cette histoire ubuesque qui prêterait à rire si elle ne faisait pas peur ?

  22. anne-marie marson

    Monsieur Bilger, je suis indignée. Par la Une du Nouvel Obs, par le fait que le Nouvel Obs soit racheté comme Le Monde par Pierre Bergé, par le fait que Serge Dassault échappe encore à la justice. PS, Dély, Valls, Dassault… cela suffit ! Rien de gnangnan dans leur haine.

  23. deux lycéens, pour un montage avec le geste de la quenelle, sur plainte d’un professeur au nom de rien de moins qu’apologie de crime contre l’humanité !
    Cet exemple caricatural montre à quel point les liens arbitrairement tirés à partir d’une situation certes critiquable mais pas dramatique pour la relier artificiellement au summum de l’abomination selon les critères actuels au mépris de toute une échelle graduée de valeurs nous font tomber dans l’absurde et le n’importe quoi, au risque de discréditer la justesse de la cause initiale à défendre.
    Certes, il existe des lois.
    Mais doivent-elles pour autant être interprétées de façon aussi aveuglément et outrancièrement extrême ?
    Cela vaut bien entendu également pour ces procès en sorcellerie ayant affecté des hommes politiques, des industriels, des journalistes qui ont brutalement appris après avoir eu le malheur de tenir des propos anodins selon eux qu’ils étaient considérés par la justice française quasiment comme des avatars d’Adolf Eichmann lui-même, ni plus ni moins, et animés des mêmes noires intentions que lui…
    Ce qui est peut-être quelque peu excessif.

  24. @Savonarole
    « Hollande vise l’héritage Chirac, il fera certainement un très beau discours aux Invalides lors de son décès, les Français vont adorer. Et hop ! Hollande sera réélu en 2017 »
    Tiens vous aussi jouez les pythonisses, dites donc vous ne souhaitez pas longue vie à ce pauvre Jacques Chirac, certes il a 81 ans, mais vous l’enterrez bien vite.

  25. La famille de Leonarda veut revenir. Dieudonné occupe l’espace médiatique. Il est recommandé au Président gnangnan de rester au-dessus de la mêlée. Il a bien d’autres chantiers d’envergure en souffrance, à la dimension d’un président. On lui demande d’agir comme un vrai président, qui aurait de l’étoffe et non pas uniquement une sensiblerie de gauche généreuse avec les deniers des autres.

  26. Alex paulista

    C’est amusant cette histoire des deux lycéens.
    Ils ont été dénoncés par un élève à la prof, qui a directement porté plainte pour apologie de crime contre l’humanité parce qu’elle se sentait visée en particulier, ce qui est un peu contradictoire quand on accuse quelqu’un d’un crime d’opinion contre un peuple (même si j’imagine qu’elle est juive).
    Ainsi elle a cru bon de faire rentrer les gendarmes dans le lycée pour faire mettre ces deux ados en garde à vue.
    Connaissant un peu le monde de l’Éducation nationale qui n’aime pas du tout l’intrusion des forces de l’ordre, voilà quelqu’un qui va devoir raser les murs de la salle des profs.
    Un tel comportement de délation et d’accusation disproportionnée va mettre mal à l’aise beaucoup de gens, y compris des juifs.
    On voit le retournement des valeurs que cette hystérie engendre.
    Demain, si un ado rigole avec son voisin au bout de trois heures du énième visionnage de Nuit et Brouillard, le prof d’histoire appelle directement le Procureur ?

  27. @Parigoth
    « Nemo censetur legem ignorare »
    Et même si cet adage (non légal) est tiré d’Aristote : « Nul n’est censé ignorer la loi, surtout quand il est facile de la connaître » sous sa forme complète, il ne signifie évidemment pas que l’on doit connaître l’ensemble, ni en l’ignorance pour y échapper à la loi ; on peut vivement regretter Descartes (Discours de la Méthode) :
    « La multitude des lois fournit souvent des excuses aux vices, en sorte qu’un État est bien mieux réglé lorsque n’en ayant que fort peu, elles y sont fort étroitement observées »
    S’agissant des Normes (dont celle qui nous fut si précieuse : NF, et qui l’est encore) ou du fameux marquage CE, je pense qu’en effet nous pourrions épiloguer longtemps.
    Ainsi va le monde.
    @ Michelle D-LEROY
    Loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse / Article 23 – Modifié par Loi n°2004-575 du 21 juin 2004 – art. 2 JORF 22 juin 2004
    [ Seront punis comme complices d’une action qualifiée crime ou délit ceux qui, soit par des discours, cris ou menaces proférés dans des lieux ou réunions publics, soit par des écrits, imprimés, dessins, gravures, peintures, emblèmes, images ou tout autre support de l’écrit, de la parole ou de ****l’image **** vendus ou distribués, mis en vente ou exposés dans des lieux ou réunions publics, soit par des placards ou des affiches exposés au regard du public, soit par tout moyen de communication au public par voie électronique, auront directement provoqué l’auteur ou les auteurs à commettre ladite action, si la provocation a été suivie d’effet.]]]]
    Cette disposition sera également applicable lorsque la provocation n’aura été suivie que d’une tentative de crime prévue par l’article 2 du code pénal.
    =================
    Certes, il existe des lois.
    Mais doivent-elles pour autant être interprétées de façon aussi aveuglément et outrancièrement extrême ?
    Exemple :
    http://www.leparisien.fr/faits-divers/quenelle-une-vitrine-parisienne-d-une-boutique-diesel-fait-polemique-07-01-2014-3470585.php

  28. Véronique Raffeneau

    Ce que vous appelez gauche gnangnan n’est dans mon esprit que la traduction de la façon de faire de la politique et de gouverner depuis plus de trente ans.
    François Hollande est un pur produit de cette tradition politicienne qui n’est propre qu’à exacerber les antagonismes et les passions qui déchirent la société, et pour laquelle le coup médiatique tient lieu de méthode.
    François Hollande, par la part très active qu’il a prise dans l’activisme Valls a tout de même réussi l’exploit de rendre totalement inaudibles et inexistants ses vœux présidentiels !
    En miroir de ces méthodes du coup médiatique permanent un Etat impuissant et sans crédibilité, une Justice réduite à rien, par exemple, dans cette affaire Dieudonné, incapable en amont de garantir l’Etat de droit par l’exécution des peines prononcées à l’encontre de l’humoriste.

  29. « Le président : du socialisme à la gauche gnangnan »
    Vous avez des raccourcis saisissants.
    Oser faire le rapprochement entre F.Hollande et le curé de Cucugnan, je n’y avais pas pensé.
    Mais c’est vrai qu’en y réfléchissant un peu il y a des points communs. La rondeur physique, et surtout la capacité de mensonge, mais avec des finalités de mensonge différentes.
    Le curé de Cucugnan ment en racontant un rêve imaginaire. Mais c’est pour la bonne cause, la bonne religion. Il souhaite rassembler ses ouailles et les ramener sur le droit chemin de l’Église catholique.
    F. Hollande ment, ou disons qu’il a des sincérités successives. Il a menti en déclarant vouloir réenchanter le rêve français, tout aussi imaginaire que le rêve du brave curé de Cucugnan.
    Et il a menti se déclarant successivement président socialiste, puis virant social-démocrate, et même social-libéral aux dernières nouvelles, en attendant d’être social-patronal. Qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse, l’ivresse du pouvoir évidemment.
    On peut tout faire en France avec le préfixe social.
    F. Hollande prêche. Oh, non pas pour sa religion, la mauvaise, la socialiste, dont vous décrivez si bien les errements bien-pensants, non il prêche pour sa paroisse, c’est-à-dire pour lui-même.
    Et là, il est sincère, quelle meilleure cause défendre dans la vie, que la sienne.
    Ce fut sa règle d’action comme secrétaire du PS, louvoyant entre les motions, et ça reste la sienne louvoyant entre les vents contraires des sondages, et surtout de l’économie.
    Ah, il me semble que j’entends Alphonse Daudet se retourner dans sa tombe. F. Hollande ne peut pas se comparer au curé de Cucugnan.
    Avec son physique tout en rondeur, sa veste étriquée depuis qu’il a repris du poids, étranglant son dernier bouton, comme il étrangle son dernier contribuable, F. Hollande ressemblerait plutôt au bedeau du curé de Cucugnan.
    http://www.youtube.com/watch?v=yLcFEJZp6uo

  30. Pour museler la liberté d’expression le respect de la dignité de la personne humaine est avancé comme argument, or depuis plusieurs années déjà certaines marques pour faire du buzz invitent leurs clients à se dévêtir le premier jour des soldes pour se voir offrir une tenue. Les images sont d’une rare cruauté, des hommes et des femmes en culottes, slips, chaussettes se précipitent dès l’ouverture du magasin devant des dizaines de caméras. Une exhibition choquante qui a pour but de faire la promotion du magasin, alors même que des arrêtés préfectoraux interdisent toute exhibition de cette nature en temps normal. Mais sous l’ère marchand il est possible de courir sans dignité dans les allées d’un magasin pour acquérir gratuitement un tee-shirt made in China.

  31. Nous ne sommes plus dans l’état de droit mais dans l’état grotesque.
    (…)
    L’indifférence à l’égard des provocations et outrages qui ne concernent pas le champ strict de ses indignations idéologiques. On peut laisser profaner les églises et uriner sur les autels par les Femen qui créent, elles, un si petit trouble, et sans doute tellement compréhensible !

    Nous pouvons de même nous interroger, à la suite de ces étrangers qui voient de l’extérieur ce qui se passe chez nous avec une plus grande lucidité que la nôtre, sur la manière selon laquelle certains comportements définis comme criminels par la loi ne sont pas poursuivis comme ils le devraient normalement :

    « Face à la multiplication des séquestrations ces cinq dernières années, l’expert pointe du doigt l’inertie des pouvoirs publics. «Le ministère public considère que le rapport de forces fait partie de la culture sociale française et se montre permissif», poursuit Arnaud Tessier. Un laxisme qui surprend outre-Atlantique. Le patron de Titan, Maurice Taylor, candidat à la reprise de Goodyear Amiens-Nord, n’a pas hésité à parler de «kidnapping». «Les Américains ne comprennent pas pourquoi la loi française n’est pas appliquée alors que le droit est bien élaboré en la matière, déclare Arnaud Tissier. Pour eux, une séquestration est une atteinte au droit de propriété et à l’atteinte [intégrité ?] physique». »

    Séquestrations : la loi n’est pas appliquée
    Comment ne pas ressentir un malaise profond, face à de telles anomalies, alors que les donneurs de leçons nous rebattent les oreilles avec l’égalité ou bien encore alors qu’ils menacent un histrion, délinquant présumé selon eux, des foudres d’une loi qu’ils se gardent bien d’appliquer envers des criminels incendiaires ou d’autres qui violent les droits de l’homme en séquestrant des gens ?
    @Aliocha
    cet Occident dominateur qui a tellement de comptes à rendre
    Que vous a-t-il donc fait, cet « Occident dominateur » ?
    Concrètement que recouvre-t-il au juste selon vous ?
    Et au nom de quoi les gens que vous montrez ainsi du doigt devraient-ils « rendre des comptes », alors qu’au contraire dans bien des cas on devrait les remercier pour leur contribution au progrès de l’humanité ?

  32. Jean Dutourd écrivait en 1983 « le socialisme à tête de linotte », qu’il complétait en 1985 par « la gauche la plus bête du monde ». Tous ceux qui prennent le socialisme pour une voie d’avenir sont des oublieux de ce que le socialisme a laissé comme traces dans l’histoire. Ainsi, « contrairement à ce que les idéologues prétendent, les famines les plus meurtrières de notre époque se situent dans les pays communistes, et ne peuvent donc provenir du capitalisme. En fait, le grand affameur du XXe siècle, c’est le socialisme. » Puis, « tout socialiste avec qui vous discutez refuse en général de souscrire explicitement à quelque définition que ce soit du socialisme, et [il] récuse la validité de tous les exemples concrets de socialisme sur lesquels vous le priez de se prononcer. Le socialisme est toujours pour votre interlocuteur ce qui n’est pas, ce qui n’est « ni ceci ni cela ». Il n’est pas représenté par les divers régimes hélas! imparfaits qui s’en réclament, il n’est pas réductible à l’une ou l’autre des définitions qui figurent chez les bons auteurs, les innombrables programmes, et que vous soumettez à son approbation. Pourquoi cette dérobade, ou cette impuissance ? Elles tiennent à la contradiction intrinsèque dont s’avère porteuse toute définition du socialisme pour peu qu’on la précise un peu trop. L’idéal socialiste se fondant sur l’ambition de juxtaposer des avantages incompatibles, il ne survit intellectuellement que dans la confusion tolérée des contraires. (…) Les socialistes français ont soutenu, en 1981, que les nationalisations étaient bonnes parce qu’elles supprimaient le profit, puis en 1983 qu’elles étaient bonnes parce qu’elles permettaient le profit. (…) Dans la plupart des journaux écrits ou télévisés, la Birmanie cessa brusquement d’être socialiste, quand le peuple se souleva contre le pouvoir et quand on apprit, en août 1988, l’étendue de la catastrophe économique et de l’oppression politique dues au régime. On mentionna ce dernier comme une « dictature militaire » ou, ironiquement, la « voie birmane vers le socialisme », ce qui insinuait que ce n’était pas du « vrai » socialisme. » (JF Revel) Evidemment, on trouvera toujours des socialistes pour s’en offusquer, mais les faits, les indécrottables faits sont têtus.

  33. Michelle D-LEROY

    Le concert médiatique de ces derniers jours sur l’affaire Dieudonné nous a permis finalement de nous faire une idée de l’ambiance délétère du moment.
    D’un côté, un humoriste controversé à juste titre qui provoque et se permet des blagues outrancières, antisémites et odieuses sur un passé plus que douloureux.
    De l’autre un gouvernement qui veut imposer sa morale en désignant régulièrement des boucs émissaires, pour faire diversion, pour exister aux yeux des Français, pour donner l’apparence de gouverner tout simplement.
    Alors, apprendre que le Tribunal de Nantes annule l’arrêté préfectoral initié par M. Valls, cela rassure même si cet humoriste n’est pas notre tasse de thé. Le gouvernement n’a pas tous les pouvoirs, la justice respecte la liberté d’expression quitte à juger l’artiste pour différents délits, ultérieurement.
    Ouf.
    Car oui, ces opprobres lancés régulièrement par les bons Français contre ceux qui seraient les méchants, cela devient inquiétant. Depuis vingt longs mois, les affaires de ce type n’ont pas manqué, des arrestations et emprisonnement d’un « Manif pour tous », des affaires du Trocadéro à l’affaire Dieudonné dont le geste de la quenelle, les ficelles commencent à être trop grossières.
    Ainsi, ce matin un nouveau méchant, sénateur riche de droite est mis à l’index pendant qu’un riche de gauche affiche sa vie conquérante et « époustouflante » au cinéma. Les deux informations tournent en boucle sur toutes les chaînes avec ces parallèles : les bons à gauche, les méchants à droite. Là encore que la justice fasse son travail avant la condamnation par la meute socialiste et ses suiveurs.
    Et si le réel changement du Président c’était de s’occuper des vrais et multiples problèmes (économie, emplois, école, santé…) de la France, en laissant la police, la justice faire leur travail, comme dans une véritable démocratie ?

  34. Bonjour M. Bilger,
    Il fallait s’y attendre, le tribunal administratif de Nantes, saisi en référé, a suspendu l’arrêté préfectoral interdisant le spectacle de Dieudonné qui doit avoir lieu ce soir au Zénith de Saint-Herblain.
    Cette juridiction a considéré que le spectacle « ne peut être regardé comme ayant pour objet essentiel de porter atteinte à la dignité humaine » et que « le risque de troubles publics causés par cette manifestation pour lesquels il n’est pas établi que le préfet ne disposait pas des moyens nécessaires au maintien de l’ordre public ne pouvait fonder une mesure aussi radicale que l’interdiction de ce spectacle ».
    Manuel Valls, désavoué, n’entend pas perdre la face, et a saisi aussitôt le Conseil d’Etat qui doit se prononcer également en référé, ce jour à 17h00, toutes affaires cessantes.
    A moins que la plus haute instance administrative de France ne se déjuge de ses précédentes décisions concernant le même personnage, le « spectacle » devrait donc avoir lieu.
    Tant de battage médiatique et une circulaire rédigée dans l’urgence pour un tel résultat, on est bien dans l’illustration des errements de « la gauche grotesque ».
    Il va avoir l’air malin notre Lucky Luke de la place Beauvau après près de deux semaines de rodomontades.

  35. Ce gouvernement de la gauche gnangnan vient de se prendre une sacrée « quenelle » si vous me passez cette expression galvaudée (lol)…
    Une fois de plus la branche administrative a rendu un jugement courageux, épris d’indépendance et d’une qualité surprenante
    http://rue89.nouvelobs.com/2014/01/09/nantes-dieudonne-1-valls-0-248903
    très juste application de la jurisprudence Benjamin et de celle dite du lancer de nains.
    Il correspond parfaitement à mon analyse : il me semble complètement hasardeux pour ne pas dire fallacieux de vouloir faire une analogie entre un spectacle dont le titre, les affiches, le matériel, les « acteurs » et l’objet ne constituaient rien d’autre, et de manière irréfragable, qu’une pratique du lancer de nain humain. Et un one man show dont ni l’affiche, ni le titre, ni l’objet ne le prédispose à une diffamation systématique de la communauté juive.
    Par ailleurs spectacle vivant, donc qui peut de par sa nature même déroger dans ses textes aux représentations précédentes à tout moment.
    Bref, dur de requérir le trouble à l’ordre public sans tomber dans l’excès de pouvoir, quand il n’y a que deux ou trois vannes au milieu de tout un spectacle qui peuvent poser problème alors qu’elles peuvent de toutes façons être éludées par l’intéressé lors de sa représentation.
    Mais le plus déplorable dans tout cela c’est que le gouvernement se prend une énième banane en l’espace de quelques mois :
    Valls s’était déjà fait rembarrer par la commission d’expulsion lors de sa tentative d’expulsion du « néonazi » Varg Vikernes.
    Et le Conseil de l’Europe avait blâmé le gouvernement français pour sa répression disproportionnée envers les opposants au mariage homosexuel…
    Qu’une circulaire élaborée au plus haut niveau de l’Etat « ayant nécessité un travail interministériel de plusieurs jours » dixit JM Ayrault aboutisse aujourd’hui à de tels résultats a de quoi mettre gravement en question les compétences de ce gouvernement. Mais également sa légitimité.

  36. L’homme de la quenelle exulte et pavoise.
    Seule démarche pour calmer ses ardeurs, la contrainte judiciaire.
    En a-t-on la volonté et qu’en pense la garde des Sceaux ?

  37. Pas de bol pour Dieudonné, je viens d’apprendre que le Soviet suprême, heu, pardon, le Conseil « des tas » a interdit le spectacle de Dieudonné ; dans ce cas je me rallie à son mouvement contre ces forbans et leur dictature de la bien-pensée unique.
    Soutien total à Dieudonné !

  38. « Ce qui pourrait distinguer une certaine rigueur de droite et de gauche est que précisément la rectitude affichée par cette dernière devrait résister aux facilités, ne pas tomber dans l’humanisme abstrait, confortable et verbal mais s’en prendre à tout ce qui déchire effectivement notre société. Il faut plus de courage pour tenir ferme l’état de droit – et moins de sensiblerie affectée. »
    Une question me taraude. Et tant pis si je m’écarte un peu (pas tant que ça) du sujet de ce billet, pour revenir sur « l’affaire Dieudonné ». Pourquoi Manuel Valls s’est-il mis en tête de faire taire Dieudonné ? Pourquoi maintenant ? Et pourquoi s’y est-il aussi mal pris ? Car il devait bien se douter que faire interdire par arrêté préfectoral les spectacles de Dieudonné serait vu comme de la censure et que les tribunaux saisis invalideraient ces arrêtés, au risque de faire passer Dieudonné pour une victime de la pensée unique et moralisante.
    La seule réponse adaptée aux provocations de Dieudonné était la stricte application de la loi. Le comique pas drôle a déjà été condamné plusieurs fois pour des propos antisémites. Il doit à ce titre 65 000 euros d’amendes et 500 000 euros au fisc, pour une opération immobilière frauduleuse. Il ne s’est jamais acquitté de ses dettes, car il a habilement organisé son insolvabilité, avec la complicité active de sa femme, de sa mère et de son fils. N’étant pas salarié, il ne peut faire l’objet d’une saisie sur salaire, mais il pourrait encourir des peines de prison.
    Cette affaire a au moins l’intérêt de montrer le vrai visage de Dieudonné. Celui d’un homme d’affaires sans scrupules (disons-le clairement, un escroc). J’en viens même à me demander s’il est vraiment antisémite. La provocation est son fonds de commerce. Ses spectacles lui rapportent beaucoup d’argent. Il vend même des produits dérivés. Et il est suffisamment habile pour connaître les limites à ne pas franchir, en matière de liberté d’expression (enfin, pas toujours), et continuer à gagner beaucoup d’argent, sur le dos de ses fans (entre 38 et 50 euros la place !).
    Il se présente volontiers comme un esprit libre, un bouffon du roi, un contestataire de l’ordre établi, mais il ne doit pas faire illusion, car il profite à fond du système capitaliste qu’il prétend dénoncer. Malheureusement, je ne suis pas sûr que ses fans (majoritairement issus des banlieues et de la diversité, comme on dit, pudiquement ou hypocritement) comprennent un jour que Dieudonné est un escroc qui se moque d’eux et ne s’intéresse qu’à leur pognon.

  39. hameau dans les nuages

    @ moncreiffe | 09 janvier 2014 à 19:32
    Je crois que vous faites erreur. Il suffit de regarder la carte de France pour s’apercevoir que ses spectateurs sont largement hétéroclites.
    Quant aux détails que vous apportez, vous remplacez le nom de M’bala M’bala dit Dieudonné par beaucoup d’artistes ou d’hommes politiques pour obtenir le même résultat sauf en ce qui concerne les revenus des hommes politiques qui eux proviennent de nos impôts.
    Chacun est libre d’enrichir ou pas ce monsieur.
    Prix moyen d’une place au Zénith de Paris pour ce début d’année 2014:
    http://www.ticketnet.fr/fr/resultat?ipSearch=z%C3%A9nith+paris
    Monsieur Valls vient de faire une erreur titanesque alors qu’il vient d’attribuer la nationalité française à une « Femen » pourfendeuse de notre culture judéo-chrétienne avec des actes ignobles qui, commis dans une synagogue (ou une mosquée) auraient vu tous ces politicaillons de foire se lever comme un seul homme.
    La République vient de perdre.
    Les masques tombent.
    Je serais juif, j’aurais plus peur de monsieur Valls que de monsieur M’bala M’bala.

  40. Que je sache, un Pierre Joxe, avant qu’il devienne avocat, authentiquement socialiste, était aux antipodes de la gauche gnangnan. Fin de citation.
    On peut certes remarquer que Pierre Joxe a beaucoup évolué et dans le bon sens, mais rappelons toutefois qu’il a été un éphémère ministre de l’Industrie en 1981 pour avoir proféré la phrase historique « Je ne serre pas la main des patrons »*.
    Cette affirmation péremptoire n’était à coup sûr pas « gnangnan », mais j’ose espérer qu’elle n’était pas non plus « authentiquement socialiste ». Il reste cependant dans la gauche actuelle des relents antipatrons qui viennent de loin…
    * A moins qu’il ait voulu dire « Je ne sers pas la main des patrons. »

  41. C’est officiel, aujourd’hui la France a renoncé à un droit fondamental de l’homme, la liberté d’expression.
    Et c’est la gauche soi-disant humaniste avec l’aide des médias qui s’en sont chargés.
    Tous ceux qui se sont battus et qui sont morts pour que nous ayons cette liberté cracheraient à la face de ces idiots.
    Je suis content ce soir que mon grand-père résistant ne soit plus là pour voir ça.
    Ils me font honte d’être Français.

  42. Valls a saisi le Conseil d’Etat qui a annulé la décision du Tribunal administratif. A deux heures de son début, le spectacle est donc interdit.
    Ce résultat est présenté par Messieurs Valls et Ayrault (qui semblent considérer que cette affaire est plus urgente que toutes les autres) comme une grande victoire de la République. C’est, on s’en rendra compte bientôt, une victoire à la Pyrrhus.
    Mais les dégâts seront immenses. Les positions des uns et des autres vont se radicaliser. Le pays, qui n’en a certes pas besoin, va se diviser un peu plus au grand bénéfice des extrêmes. L’affaire Dieudonné ne fait hélas que commencer.
    Provisoirement le ministre se taille dans un tissu défraîchi un costume d’homme d’Etat. Il va très vite en payer le prix fort. Plus grave : nous aussi.

  43. « Je serais juif, j’aurais plus peur de monsieur Valls que de monsieur M’bala M’bala. »
    Rédigé par : hameau dans les nuages | 09 janvier 2014 à 19:59
    Allons allons, vous exagérez. Notre Catalan fait un complexe, les juifs d’Espagne étaient en sécurité sous Franco, qui a roulé Hitler de A jusqu’à Z.
    Une fois obtenu le bombardement de certaines villes (Guernica), il a renvoyé Hitler dans ses 22 mètres. Franco était lui-même juif par sa mère Maria del Pilar Bahamonde y Pardo de Andrade, du coup notre petit Catalan s’excite, se souvenant de ses racines, mais que ce soit Franco qui ait sauvé ses juifs il en fait une psychose.
    Il nous fait un complexe d’expatrié.

  44. Eh bien voilà, le Conseil d’État s’est prononcé : le fameux « trouble à l’ordre public » a été invoqué pour interdire le spectacle de Dieudonné.
    Si le concept passe-partout de « trouble à l’ordre public » n’existait pas il faudrait l’inventer : il permet d’interdire ce que l’on veut sans justification.
    On voudrait transformer Dieudonné en Robin des Bois face à l’affreux Shérif de Nottingham que l’on ne s’y prendrait pas autrement.
    Ce personnage semble concentrer d’innombrables sympathies sur son nom, en France mais aussi à l’étranger (il suffit d’aller voir les forums suisses par exemple), il se taille une image « antisystème ».
    Valls a remporté une victoire à la Pyrrhus.

  45. Xavier NEBOUT

    Eh oui ! On doit en prendre un sacré coup, lorsqu’après avoir voué une carrière à la justice, on s’aperçoit qu’on n’est pas dans un état de droit.
    N’insultez pas la justice de nos anciennes colonies en les disant de république bananière, disait un célèbre professeur de droit de Bordeaux à tous ses élèves, elle vaut souvent mieux que la nôtre.
    Triste journée pour notre pays.

  46. Hollande est gnangnan. Mais le ministre Valls a du cran, il assume, il combat. Le conseil d’Etat lui donne raison dans l’affaire M’bala M’bala. Il reste encore à secouer un peu Madame Taubira : que faites-vous pour accélérer l’exécution des peines ? Si elle rechigne, il conviendrait de lui donner le ministère de la Culture où elle pourrait pérorer sans qu’on attende des résultats.

  47. Je voulais savoir qui avait pris cette décision, qui a permis à la République de gagner une grande victoire (sic). Mais voilà que le site officiel du Conseil d’État est bloqué ce soir.
    Impossible d’y avoir accès.
    C’est « amusant ». Certainement une panne indépendante de la volonté… de la volonté de qui ?

  48. @Savonarole
    mais que ce soit Franco qui ait sauvé ses juifs il en fait une psychose.
    Le paradoxe est que cette Espagne franquiste réputée « antisémite » a sauvé plus de Juifs que d’autres pays qui auraient pu le faire ne l’ont fait.
    “Le peuple juif et l’État d’Israël se souviennent du comportement humanitaire qui fut celui de l’Espagne au cours des années du nazisme, lorsqu’elle accorda aide et protection à nombre de victimes du nazisme.” Golda Meir à la Knesset, le 10 février 1959.
    (…)
    “Les Juifs ne purent faire dévier la politique de Roosevelt envers les Juifs au cours de la Deuxième Guerre mondiale. L’Espagne fut le seul pays qui tendit véritablement la main aux Juifs, un pays où les Juifs n’avaient pas d’influence. L’Espagne sauva plus de Juifs que toutes les démocraties réunies. L’affaire est très compliquée.” Shlomo Ben Ami, ministre israélien des Affaires étrangères et premier ambassadeur d’Israël dans une entrevue à “Época” en 1991.  
    http://zakhor-online.com/?p=4552

  49. « …notre petit Catalan s’excite, se souvenant de ses racines… »
    Rédigé par : Savonarole | 09 janvier 2014 à 21:07
    Tant d’incitation à la haine est insupportable.
    Attention si vous continuez dans l’anticatalanisme et la négation de la souffrance catalane sous Franco, je vous dénonce à Valls, vous fais interdire de post et vous force à demander pardon devant l’Estelada en chantant Boulem Pam Boli.
    Vous êtes convoqué à Rivesaltes dans une heure.

  50. Bonsoir Monsieur Bilger. Merci pour ce billet d’un Sage (un vrai). Vous lire (ou vous entendre comme ce soir) est un réconfort pour moi, une manière de me dire que les choses peuvent encore reprendre du sens.
    Comme vous, je suis aussi surpris par la décision du Conseil d’Etat, qui a commis (de mon point de vue) deux erreurs ce soir. Croire que la Nation est en danger (comme en 1792) ce qui justifierait la restauration d’une forme de « loi des suspects » et interdire sans raison légitime réelle, un spectacle… Les siècles qui nous précèdent n’ayant (comme chacun sait) pas prouvé l’effet délétère de la censure ou de l’interdit !
    Discréditer des thèses par l’argumentation est pourtant plus louable que jouer à Saint-Just offrant à Danton un procès truqué.

  51. Camille @ wil

    @ wil 9.1 à 20:14
    Vous n’avez pas le monopole du grand-père ou père résistant, et je sais que le mien aurait été furieux devant ce personnage abject, qui a tourné la tête à ses fans et les sollicite financièrement sur internet en toute illégalité.
    « Quand la haine se déguise en humour, que le rire devient obscène, quand l’abjection se drape dans la liberté d’expression, nos sociétés démocratiques se révèlent fragiles ». Roger-Pol Droit. Les Echos.

  52. anne-marie marson

    Le Conseil d’Etat a pris une décision saumâtre et incompréhensible, justifiée a postériori par M.Valls et sa clique.
    Je suis cependant étonnée du nombre de grossiers personnages qu’on laisse s’exprimer sur les plateaux télé, comme ce soir sur i-Télé le représentant de « Valeurs actuelles ».
    Aujourd’hui était un jour de deuil et heureusement certains invités avaient la tête d’enterrement de circonstance.

  53. hameau dans les nuages

    @ Savonarole et Parigoth
    Merci pour cette page d’histoire que j’ignorais.Ce n’est pas la seule. Mais cela me conforte dans le caractère imprévisible, sanguin, voire dangereux de notre ministre de l’Intérieur ! Son visage dans la gare de Rennes au milieu des manifestants !…
    Et maintenant cela :
    http://www.lepoint.fr/politique/closer-revele-une-liaison-entre-francois-hollande-et-julie-gayet-09-01-2014-1778737_20.php
    Mais que se passe-t-il donc ?
    Les Français ont la scoumoune ? le mauvais oeil ? ou quoi ?
    Pitié ! qu’ils s’en aillent !…

  54. @Parigoth
    Merci pour ce lien, c’est une page peu connue de l’histoire du franquisme.
    Si ce thème vous intéresse, Carsten Wilke a écrit un petit livre, « Histoire des juifs portugais » où il raconte que la plus ancienne synagogue du Portugal fut restaurée et inaugurée par Salazar lui-même dans les années 30, dans la ville de Tomar, alors que tout un peuple braillait dans les fêtes de la bière à Munich…

  55. Les révélations de Closer confirment que l’histoire de la prostate de Hollande était un mauvais procès : notre Président va bien et nous le prouve.
    Sauter sur un scooter le soir et dès potron-minet le lendemain est fortement déconseillé aux prostatiques.
    Notre Président est donc en parfaite santé.

  56. Si Félix Faure avait sauté sur son scooter on n’aurait jamais fait une telle salade de cette histoire.

  57. @Camille
    1- Euh, où avez-vous vu que je disais que j’avais le monopole du grand-père résistant ?… N’importe quoi !
    2- Pensez-vous que votre grand-père aurait été plus choqué par les propos de Dieudonné, condamnables par la justice si elle fait correctement son travail, ou par le fait qu’on remette en cause un des fondements de la démocratie qu’est la liberté d’expression pour le faire taire ?…

  58. Camille @ wil

    @ wil 10.1 à 10:58
    Tout comme le père d’un autre blogueur ici, après s’être battu pour la liberté tout court, campagne d’Italie et le reste, mon père a terminé son parcours après-guerre en Allemagne occupée.
    Il a surtout vécu l’horreur de la guerre, ce qui ne l’a pas empêché de se porter volontaire ensuite sur d’autres champs d’opération pour défendre la liberté tout court.
    Quand on a traversé l’horreur pour défendre la liberté tout court, on ne peut défendre la liberté d’expression d’un minable trublion professionnel qui insulte la mémoire de victimes.
    Moi aussi je me suis battue pour la liberté d’expression, mais pas celle qui consiste à dire des choses abjectes, propagatrices de haine, pour faire rire.
    Le fossé entre les générations, entre vous et moi, ou avec les petits-bourgeois, c’est que beaucoup n’ont pas assez de vécu et d’expérience du réel pour comprendre en quoi les propos de Dieudonné sont atroces et indéfendables. Ils s’esclaffent. Eh bien non, stop.

  59. Merci Monsieur Bilger pour votre intervention dans « C dans l’air » qui tranchait avec l’unanimisme du lynchage dont est l’objet Dieudonné. Vous avez tenté en vain de poser la vraie question : pourquoi Dieudonné a-t-il autant de succès ? Vous avez rappelé qu’il avait tout simplement du talent et était drôle.
    Vous auriez pu ajouter qu’il y a un fond de vérité dans ce qu’il dit, ce que les autres invités ont implicitement reconnu non sans réticences et sans en tirer la moindre conclusion sérieuse. Surtout vous avez rappelé que les fans de Dieudonné ne sont pas les écervelés qu’on veut faire croire et qu’on ne leur inculquera pas qu’ils pensent mal, encore moins qu’ils rient mal.

  60. Ce que j’attends d’un président…
    Quand on décerne solennellement des médailles, quand on exprime les émotions au nom de la nation, quand on porte le deuil des soldats devant les veuves et les orphelins, quand on intime à la nation toute entière des valeurs de respect de loyauté et de dévouement, quand on parade pour les commémorations, quand on reçoit les chefs d’Etat et les délégations, quand on porte en tant que chef de l’Etat l’image de son pays à l’étranger… quand on fait toutes ces manières qui en imposent c’est qu’on accepte une certaine idée de l’image de l’on donne de soi, a-t-on alors le droit à une vie privée dissolue ?
    Et quand une proportion importante de la population se ronge d’angoisse, ce président pense à baisouiller et non content d’installer une non-légitime comme première Dame de France il s’en choisit une autre adultère !… pour oublier les tourments de sa charge avant que d’aller au Vatican pour s’attirer les bonnes grâces de l’électorat catholique !
    Quand on aborde la soixantaine on a depuis longtemps pacifié sa vie sexuelle car on a compris que c’est la cause de toutes les perturbations, alors a fortiori quand on a une charge de Président.
    Décidément de gauche comme de droite ils sont tous moralement immatures, comment dès lors accepter leurs décisions et faire confiance à leurs visions ?

  61. Alex paulista

    @ pibeste | 11 janvier 2014 à 11:03
    Vous voulez supprimer toutes les libertés d’un coup ?
    Si vous n’êtes plus sexuellement actif à 60 ans, pas de problème, mais laissez notre président sympathique profiter un peu de la vie ! Surtout que l’actrice est élégante, sexy, posée, bref chapeau l’artiste !
    Il paraît qu’on entend le rire de Ségolène depuis Paris. En plus, s’il vire sa mégère on fait tous des économies et il va pouvoir avoir des relations apaisées avec le Poitou-Charentes.

  62. Pauvre Chirac ! Je le revois encore dans ce petit reportage où cherchant appui sur tous ceux qui l’entouraient, il s’exclamait « Ben moi je vais voter Hollande ! »…
    Deux glands tombés du même chêne : l’ENA…

  63. @ Alex
    « Pacifier » ne veut pas nécessairement dire renoncer, pacifier veut dire « éviter les remous » et en matière de sexualité il y a toujours des remous.
    Il semblerait que seule la passade de François Hollande « simple citoyen » soit à l’ordre du jour. Or il semble que Julie Gayet était une femme heureuse en ménage avec deux enfants, qui a croisé le chemin d’un « président concupiscent » lorgnant sur le bonheur d’un autre ; mettant en vrac l’harmonie d’une famille. C’est ce que je retiens de la part de ce « président » dont je trouve l’attitude conforme à la version « soft » d’un polygame qui les enchaîne plutôt que de les consommer ensemble, laissant à l’avenir le soin d’introduire la « partouze » à l’Élysée !
    J’avais juste la naïveté de croire qu’être président de la République d’une nation aussi importante dans l’histoire de l’humanité conférait une maturité morale à la mesure de la fonction !
    Ceci expliquant cela… la dégringolade de la France dans tous les domaines qu’ils soient économiques, éducatifs, sociaux car la force d’une nation n’est en définitive pas différente de sa rectitude morale.

  64. anne-marie marson

    @journal Le Monde à propos de l’article de J.Birnbaum sur Monsieur Bilger, Accusateur public.
    Comme l’a dit JM LeGuen récemment, certaines personnes commencent, dangeureusement selon lui, » à relever la tête » en ce moment.
    Par exemple, P.Cohen sur France Inter a critiqué « le rire gras » de Laurent Ruquier, et le standard de France Inter, depuis qu’une auditrice a interpellé en direct P.Cohen sur son rôle dans l’affaire Dieudonné, est inaccessible.
    Alors c’est vrai, certaines personnes commencent à relever la tête, peut-être dans les lobbies catholiques et conservateurs, comme l’a montré le million de personnes qui ont défilé contre le mariage pour tous.
    Oui, Messieurs les censeurs du Monde, nous relevons la tête, et ce ne sera pas pour la baisser de nouveau devant la Doxa socialiste.

Laisser un Commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *