Le populisme est-il une maladie honteuse ?

Cela revient de plus en plus dans le débat public et sur le plan international.

Au point qu’on s’interroge gravement, comme il y a la montée du populisme en Europe, sur le fait de savoir si la France « est à l’abri » (Le Parisien).

L’excellent Dominique Reynié y voit « un risque d’effondrement de l’Europe » tandis que notre président de la République, paraît-il, s’espérant en dernier recours, prend ce mal pour un bien.

Pour ma part, j’éprouve un lancinant besoin de comprendre non plus seulement ces pulsions populistes mais cette volonté des peuples, qui se généralise à l’est comme à l’ouest. Furieux d’avoir été relégués, voire oubliés, ils révèlent des attentes insatisfaites et des frustrations considérables et ruent dans les brancards démocratiques pour manifester haut et fort qu’ils existent.

Le dégagisme, l’ampleur des extrémismes et l’indifférence à l’égard de la politique classique en sont des preuves éclatantes.

On ne peut plus se contenter de se moquer de ces exacerbations si peu conformes à nos visions équilibrées de l’exercice du pouvoir ou de les juger purement négatives sans chercher à mesurer ce qu’elles nous disent.

Il me semble que précisément une trompeuse harmonie politique, trop souvent accordée à une forme d’impuissance et à un dédain du réel, n’est plus tolérée. Les communautés nationales sont prêtes, dans leur majorité, à suivre des leaders qui nomment un chat un chat et n’ont pas peur de briser des conformismes, de susciter des scandales par rapport à ce que la démocratie a de décalé et de convenu pour apaiser les souffrances de la multitude des laissés-pour-compte.

Populisme-v3

Ce malaise qui dans la psychologie collective attise les envies de brutalité intellectuelle et de manichéisme sommaire, s’il doit être analysé et perçu comme il le mérite, ne démontre pas forcément la validité de la cause qu’il jette sans nuance au visage de toutes les rationalités trop paisibles. Il n’empêche qu’il n’est pas absurde de tirer cette conclusion d’un processus qui n’a cessé de faire sortir les peuples par la porte : ils sont revenus en force par la fenêtre, et avec une intensité, une vigueur, une outrance exceptionnelles, en s’étant mués en un populisme qui n’est plus prêt à faire des concessions.

Le populisme n’est plus seulement le nom dont la gauche affublait le peuple dès lors que celui-ci pensait et votait mal : en faveur de la droite et de l’extrême droite.

Il est aussi l’expression d’un peuple désespéré de n’avoir pas été entendu et qui en fait trop par compensation.

Rien ne serait pire que de continuer à cultiver une attitude de condescendance et de mépris à l’encontre de ces phénomènes politiques et sociologiques qui ne pourront être réduits qu’à condition de retrouver, sous le populisme, le peuple et la légitimité de ses aspirations.

Le populisme ne représente pas d’ailleurs que des comportements collectifs. Il imprègne, il irrigue malheureusement un certain nombre de réactions individuelles qui par exemple dénoncent avec grossièreté et accablent sans allure. Les polémiques liées à Bertrand Cantat ont fait surgir notamment – je pense en particulier à Instagram où Olivier Marchal s’est montré avec sa fille en publiant un texte d’une démagogie vulgaire, populiste – des points de vue, des oppositions et des crachats au propre et au figuré parfaitement indécents.

Le populisme n’est pas une maladie honteuse sur le plan politique, il ne domine pas en Europe pour rien et la France se trouve, avec Emmanuel Macron, dans un populisme singulier, de culture, d’autorité, de soie et de velours mais il convient de se garder de toute tentation de le laisser s’installer en nous et gangrener ce que nous avons le devoir d’être.

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Voir les Commentaires (127)
  1. Ahmed Berkani

    Le mot « populisme », comme de nombreux autres, a été détourné de son sens. C’est une opération intellectuelle que notre époque exécute en grand : aucun mot n’est à l’abri de cette furie sémantique. Or, le populisme qu’est-ce que c’est à l’origine ? C’est un terme didactique, nous dit le dictionnaire. On s’en servit pour désigner une école littéraire « qui cherchait dans les romans à dépeindre la vie des hommes du peuple ». Puis en art, en politique pour signifier qu’on veut traiter, en leur accordant une importance particulière — et qu’on a jugée jusque-là qu’elles ne méritaient pas — des couches dites populaires.
    Dans ce sens, qui est le vrai sens, Jean Vilar était populiste, c’était un populiste du théâtre, par exemple. Jean Richepin fut un écrivain populiste, et indiscutablement Jehan Rictus, le poète des pauvres, le fut admirablement. (Je pense aussi, écrivant ceci, à Charles-Louis Philippe, à Jules Renard et ses paysans ; en Russie il y eut Maxime Gorki et d’autres).
    Le TLF ajoute cette nuance supplémentaire d’un populisme qui serait un mouvement, quel qu’il soit, ou d’une doctrine qui donne la préférence au « peuple » en tant qu’entité indifférenciée.
    Mais loin des dictionnaires, qu’est-ce que le populisme ? On en peut donner autant de définitions qu’il y a de locuteurs qui emploient le mot. Mais la chose vaut pour beaucoup d’autres mots dénaturés — qu’il vaut mieux ne plus employer. Notre époque est par excellence celle de la confusion.

  2. Le populisme, en soi, cela ne veut rien dire, c’est devenu un mot fourre-tout, juste pour poser une injure.
    Les gens pensent qu’une injure, c’est « salopard, ordure » mais la définition est différente, c’est tout terme de mépris qui ne renferme aucun fait.
    Une injure, c’est donc un truc pour mépriser et le faire savoir.
    Aujourd’hui, on nous balance le mot populiste à toutes les sauces.
    Comme les cultureux qui vous balancent le mot démocratie de la même manière :
    – le téléphone portable, c’est démocratisé.
    – on est encore en démocratie, j’ai donc le droit de dire ce que je veux.
    Comme si le commerce, la consommation avaient un rapport avec la démocratie et la liberté d’expression elle aussi.
    Il peut y avoir une liberté d’expression sans démocratie, le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord avec la Chambre des Lords en est l’exemple même, tout comme le Canada et son Sénat, les sénateurs ne sont pas élus, ils sont nommés par le Premier ministre, sans compter les années de nomination, le Premier ministre donne ce qu’il veut, certains il les nomme 6 mois, d’autres 5 ans, il y en un 25 ans, etc.
    Là, se sont devenus des mots fourre-tout.
    Populisme, c’est un mot récent, qui date de 1912.
    http://www.cnrtl.fr/lexicographie/populisme
    Qu’est-ce que le populisme ?
    Dr en philosophie Christian Godin Université Blaise Pascal de Clermont-Ferrand
    https://www.cairn.info/revue-cites-2012-1-page-11.html
    Le populisme en science politique a plus à voir avec des personnes qui jouent sur l’émotion, l’émotivité et non la raison.
    Le populisme en science politique, c’est la téléréalité face à Arte !

  3. Julien WEINZAEPFLEN

    Le populisme est ou devrait être le nom de la démocratie. Les démocrates qui n’aiment pas le peuple (« la République des experts » versus « la République des imbéciles » – Jacques Attali) en ont fait un synonyme de la démagogie. On emploie « populisme » où « démagogie » existait pour désigner ce qu’on reproche au populisme.
    Un des pires ressorts de la démagogie est d’avoir fait assaut contre la « correctness » ou le « politiquement correct ». Un mot existait pour désigner ce qu’on entend par correctness : c’est la doxa, cette doxa qu’il s’agit toujours de redresser parce qu’elle ne connaît pas le paradoxe (ou l’opinion d’à côté, comme le répétait à plaisir mon maître Yves Baudelle, que je salue au passage s’il est un lecteur de ce blog). La doxa n’est pas fausse parce qu’elle est commune, la doxa est souvent fausse parce que c’est de la pensée facile. Mais induire a priori que la doxa est fausse parce qu’elle est « conformiste » ou « correcte » (la correction étant définie par la conformité aux règles) ou jeter le discrédit sur tout effort de correction, c’est suggérer qu’il ne faut plus essayer de penser droit. La politique deviendrait donc un concours du tordu par haine de la morale ou de la moraline. Or la politique doit s’efforcer d’être morale.
    Mépriser la correction en politique conduit encore à faire croire que la dissidence, c’est la haine. Les dissidents soviétiques doivent se retourner dans leur tombe. Comme les lois liberticides interdisent aux racistes et aux antisémites de déverser leur haine en en faisant des martyrs de la haine, les voici portés en héros et en champions de la liberté. C’est encore une fois la dérive d’une société morale ou de moraline, qui s’entretient dans l’illusion que le ton fait fond, que parler d’amour inocule l’amour ou que s’exprimer sous les apparences de la bienveillance garantit la bénignité de l’intention. La démocratie a le ton vif du populisme, car elle construit le consensus par le clivage.
    Quelles sont les caractéristiques de la vraie dissidence ? J’en vois deux : défendre la liberté (dont la liberté de haïr n’est qu’un avatar dans une société orwellienne) et « défendre les murs porteurs », puisque c’est Soljenitsyne qui le dit (cf. Ph. de Villiers : « Le Moment est venu de dire ce que j’ai vu »).
    Considérer qu’on doit a priori lutter contre les préjugés revient à substituer un stéréotype de la contestation au stéréotype de la doxa – ou de la bien-pensance. C’est une dérive de la tradition philosophique qui oppose trop systématiquement l’opinion philosophique à l’opinion commune. Pour faire un mot, l’opinion doxique n’est pas nécessairement toxique, et les préjugés ne sont pas faux par principe : il faut les peser, les vérifier, les « avérer », et ne lutter contre eux que s’ils s’avèrent faux…
    Les démagogues sont grandement coupables d’opposer le peuple aux élites. Mais peut-être que ce sont les mandarins et les sachants qui ont commencé dans l' »enseignement du mépris ». Celui-ci prend deux formes contradictoires : le refus de transmettre et l’antienne qu’il faut faire de la pédagogie en infantilisant le peuple, et en faisant littéralement du peuple un enfant démocratique, quelqu’un qui n’a pas la parole, qui ne sait pas parler alors que c’est de lui, c’est de l’organe qu’il est (la voix du peuple est un bel organe !) qu’est censée provenir la décision dans le régime démocratique qui a fait du peuple le centre du pouvoir. L’expertise est un service et non pas le siège d’une autorité.
    Dernière dérive du populisme que je n’aurai de cesse de dénoncer : la chouannerie buissonnienne qui fait du peuple un fondé de pouvoir ou un avoué de la bourgeoisie, laquelle a émigré loin de ses valeurs en demandant au peuple de les conserver pour mieux l’étouffer à son retour sous leur édredon. Le populisme conservateur est une chouannerie et une chiennerie qui vient de loin. La bourgeoisie qui promeut cette chouannerie est l' »anti-émancipation ligue ».

  4. Patrice Charoulet

    Vos réflexions sur le populisme sont très justes et peu contestables. Je ne puis qu’y ajouter une modeste remarque… linguistique.
    Les mots s’usent. Certains, qui ne sont certes pas synonymes, ont déjà beaucoup servi, comme fasciste ou facho, démagogique ou démago, poujadiste (années 50 et 60), extrémiste…
    « Populiste » semble encore, à beaucoup d’utilisateurs, un mot très… frais et d’un sémantisme encore assez flou pour ne pas embarrasser le locuteur qui a des manières et une exquise urbanité.

  5. « Ne les sifflez pas ! »
    L’écoute n’est pas cession aux réflexes, et trop d’intelligence ne saurait oublier que la France a su, en élisant ce jeune homme, n’y pas céder et suivre cet instinct salvateur qui est la base de la culture historique européenne, qu’elle est en ce sens un exemple d’intégration d’une pensée plus complexe qui intégrerait un temps plus long que l’immédiateté, geste indispensable au rétablissement éducatif des constructions de notre mémoire, seul à même d’enseigner aux peuples tentés par les pires recommencements, d’être à la hauteur de leur histoire.

  6. Bonjour,
    Le populisme ce sont les politiques qui en parlent le mieux, surtout lorsqu’ils sont dans l’opposition. Ils ont compris depuis longtemps qu’il était plus efficace de parler aux tripes des électeurs qu’à leur cerveau, enfin pour la grande majorité d’entre eux.
    Laurent Wauquiez emporté dans un rare élan de sincérité l’a d’ailleurs avoué avec une candeur qu’on ne lui connaissait pas. Devant micros et caméras il lance des « bullshit » et n’est vraiment sincère que dans ses apartés en « off ». MLP et J-L Mélenchon ont le mérite d’être plus francs du collier et lancent ouvertement devant les médias leurs petites flèches perfides à l’intention de leurs adversaires.
    Emmanuel fait-il lui aussi dans le populisme ? Ce n’est pas le terme que j’emploierai même s’il parle sans détour à ceux qui contestent sa politique.
    Il n’hésite pas à aller affronter les agriculteurs au salon de l’Agriculture. Dernièrement il a répondu sans détour aux retraités mécontents de voir leur pouvoir d’achat amputé au prétexte que les statistiques indiquent qu’ils ont un niveau de vie supérieur à la moyenne des actifs. Enfin il n’hésite pas à recadrer les journalistes qui lui posent des questions qui l’agacent.
    A noter qu’il n’est pas le seul à être irrité par les journalistes, MLP, J-L Mélenchon et LW ont montré qu’ils l’étaient également, ainsi d’ailleurs que la majorité des Français.
    EM ne fait pas vraiment dans le populisme, mais dans la spontanéité, même si parfois cela se traduit par quelques maladresses.
    EM a les défauts de ses qualités. Cela nous change des discours lénifiants auxquels ses prédécesseurs nous avaient habitués.
    Il refuse d’acheter la paix sociale en acceptant les revendications qui se traduisent inévitablement par une montée de la dette publique. Sa force ce sera son bilan à la fin de son mandat. Sa popularité il la gagnera par ses résultats et non par de belles paroles.
    L’expérience malheureuse de ses deux prédécesseurs, battus parce qu’ils avaient l’œil rivé sur les sondages de popularité, est là pour le conforter dans la voie qu’il s’est choisie.

  7. Ah, le populisme, le mot magique qui permet aux bien-pensants de clore un débat avant même de le commencer !
    Et pourtant il y a deux sortes de populisme, le populisme d’en haut et celui d’en bas.
    Le populisme d’en haut, c’est celui de Macron en campagne électorale promettant de tout changer, oubliant qu’une partie de l’existant était de sa responsabilité comme conseiller et ministre de Hollande.
    Ce populisme est très bien représenté par la photo illustrant le billet, c’est Macron hurlant et annonçant d’une voix éraillée le monde nouveau qu’il représenterait au seul motif qu’il est jeune, comme si la jeunesse, banal état transitoire de la nature, était en soi une garantie !
    Il y a dans ce populisme la vulgarité malsaine des recruteurs de l’Ancien Régime promettant monts et merveilles aux malheureux paysans qui signaient d’une croix leur recrutement, acte de décès par anticipation.
    Et il y a le populisme d’en bas, moins flamboyant parce que ne promettant rien, il attend beaucoup de ceux d’en haut.
    Je regrette qu’une deuxième photo n’ait pas accompagné le billet, elle aurait représenté le populisme d’en bas, c’est la photo du dialogue de sourds qui est passé en boucle sur les chaînes entre Macron et une brave dame retraitée qui aurait pu être sa grand-mère.
    Quand l’une dit, « vous nous avez pompés », parlant de la baisse de sa pension, l’autre répond par une grande théorie économique sur la retraite par répartition.
    Très intéressant débat entre la micro-économie, que cette brave dame développait sans le savoir, et la macro-économie défendue par Macron en le sachant.
    Du concept à la réalité du terrain, voilà comment on pourrait intituler cet entretien, en y ajoutant une remarque d’ordre psychologique, le manque d’empathie évident de Macron pour le sort d’une retraitée qui a perdu du pouvoir d’achat au nom d’intérêts supérieurs, décidés d’en haut, de bien haut puisqu’il s’agit des décisions de Bruxelles, que cette dame ne connaît pas.
    Il y a dans le comportement de Macron, dans son regard, une froideur de technocrate, considérant les êtres humains comme des données statistiques.
    Il doit le savoir, on le lui a dit probablement, car il essaie de compenser cette froideur naturelle par des attouchements qui ont dû hérisser cette brave dame, comme ils m’auraient hérissé.
    Dans la future loi sur le harcèlement on pourrait ajouter le délit de tactile d’un président.
    Enfin tout ça pour dire que le populisme est parfois, souvent, un appel au secours, matériel et psychologique, « des gens de rien » comme l’a dit Macron, à l’égard de ceux d’en haut.
    Une dernière remarque, sous forme de boutade, mais sincère.
    C’est la règle dans les écoles d’ingénieurs de demander aux élèves de première année de faire pendant l’été un stage ouvrier, les mains dans le cambouis, au propre comme au figuré, pour leur apprendre la vie d’un exécutant.
    Ce serait bien si on obligeait les politiques à faire un stage ouvrier pendant un an, avec obligation de vivre avec le salaire et seulement le salaire de ce stage, juste pour leur donner un peu, un tout petit peu, le sens du concret de la vie d’en bas.
    À méditer dans le cadre de la réforme de la Constitution, de la limitation des mandats etc.

  8. J’aime encore bien les films d’Olivier Marchal dans lesquels il nous fait profiter de son expérience d’ancien flic. Généralement c’est du brutal, l’affrontement entre flics et voyous. Thème maintes fois utilisé et qui, malgré tout, fait toujours recette.
    A la fin du film, le spectateur n’est pas encombré par de grandes réflexions métaphysiques, mais il a passé un bon moment et c’est cela l’essentiel.
    Aussi je suis déçu que ce réalisateur-acteur de talent se soit cru obligé de se joindre à la polémique lancée par des associations de féministes, dans laquelle il n’avait rien à faire. Je pense qu’il vaut mieux que ça. Dommage !

  9. Le mot « populisme » est avant tout un terme injurieux. Une injure à l’égard d’un Français sur trois, près de onze millions à la dernière élection présidentielle. Français qui ne sont toujours pratiquement pas représentés au Parlement et donc exclus de la vie politique à laquelle ils ont autant le droit que les autres de participer. En combattant politiquement ces Français par l’injure, parce qu’en fait ils sont à court d’argument et qu’ils n’ont plus que cela, les autres, les « bien-pensants », ne font que révéler leur faiblesse. Cela va faire mal quand ça va exploser.

  10. hameau dans les nuages

    Vous avez appelé un chat un chat.
    Je suis une pièce rapportée dans l’agriculture et j’ai donc encore quelques doigts de pied dans la ville et les autres tout entier dans les champs. Je suis maintenant à mon âge presque dans la posture d’un ancien du village. Etrange paradoxe pour un parigot de naissance les bottes au pied des Pyrénées. Et j’observe moi avec ma double étiquette et les autres véritables culs-terreux cette étrange danse du ventre parisianisme. Quelques remugles nous arrivent. Un fond sonore sourd martelé comme si nous avions sous nos pieds dans les entrailles de la terre une boîte de nuit.
    Et les plus anciens que moi ayant encore la mémoire de leurs anciens me disent que cela ne sent pas bon .Un signe dans le ciel bleu azur que la tempête arrive, les vautours qui tournoyaient en planant sans même battre des ailes à la recherche de pitance disparaissent d’un coup, l’air chaud n’étant plus porteur. C’est toujours à la fin du bal que les ennuis commencent. Mais ce sont des populistes.

  11. Béatrice Portinaro

    Olivier Marchal vit comme nous dans Le Pays de la Liberté d’Expression !
    Sans doute sait-il mieux que vous et moi pour en avoir fréquenté dans ses obligations d’emploi, l’étoffe du personnage qui prétend n’avoir droit qu’à des applaudissements.
    Le populisme ne concerne pas le peuple.
    Pour se faire élire, certains hommes politiques emploient des formules qui pourraient flatter le peuple ; cela n’est pas se préoccuper de son sort.
    Ces politiques font eux-mêmes partie du Peuple qui en France est soumis aux mêmes lois.

  12. @Julien WEINZAEPFLEN | 16 mars 2018 à 06:21
    Je vous ai lu et j’ai relu, je ne sais pas quoi penser, soit c’est très érudit et je n’ai pas la compétence, soit c’est de la bouillie pour chat parce que je ne comprends pas, mais là je renonce.
    Ne voyez là aucune agression c’est ce que je ressens, tout cela me semble bien compliqué pour un pas grand-chose que tout le monde appréhende. Notre hôte pose le débat en peu de lignes et une photo, cela me semble bien clair pour entendre et utiliser mon référentiel et là je sais de quoi on parle.
    Bon, mais je réagis avec la même modestie qu’un contributeur habituel alors je m’efface.

  13. @ Julien WEINZAEPFLEN
    « On emploie « populisme » où « démagogie » existait pour désigner ce qu’on reproche au populisme »
    Me tromperais-je 🙂 ou cette phrase ne veut rien dire ?

  14. Tout ce qui est qualifié de honteux aujourd’hui sera nécessaire et applaudi demain ; il nous faut d’urgence créer un Front Populiste, écouter enfin le peuple, le vrai, et virer d’urgence tous ces collabos qui nous gouvernent.
    Interpeller tous les migrants clandestins islamistes, bloquer les frontières à ces envahisseurs, couper les subventions aux associations gauchistes, appliquer les peines maximum à tous ces immigrés qui squattent illégalement le sol français ; créer des centres de rétention éloignés de la métropole dans nos nombreuses îles d’outre-mer avant de les réexpédier dans leurs pays d’origine, reconquérir les cités zones caïdats islamiques, couper les contrats de tous ces juges gauchistes du SM mur des cons, responsables de cette insécurité galopante, petits larbins de Badinter, père spirituel de Taubira, grand fondateur du laxisme judiciaire ; botter les vesses de Juncker, nous sommes chez nous et nous n’avons pas besoin de traîtres dans son genre…
    Ces quelques premières mesures redoreraient le blason de la France salie humiliée violée par cette gauchisserie répugnante, cheval de Troie de l’islamisme qui détruit toute idée de nation, de patriotisme, d’amour de son pays.
    La France est blanche, chrétienne, elle a besoin d’une vraie droite qui affirme haut et fort ces valeurs au monde entier et à tous ceux qui oseraient lever la main sur elle.
    Il faut faire vite avant que notre pays ne devienne une vaste favela géante incontrôlable, ce qui est déjà le cas dans de nombreux endroits de l’Hexagone.

  15. La mésange

    Populaires, populistes ? Oligarques, ploutocrates ?
    La fin de la République romaine fut marquée par la lutte entre deux partis, l’un représentant la plèbe, le parti populaire, l’autre le Sénat (les patriciens grands propriétaires).
    Commencée par l’assassinat successif des frères Gracques, Tiberius et Caius, tous deux tribuns de la Plèbe par le parti sénatorial, la guerre civile s’installa lorsque les généraux et les légions s’en mêlèrent, Marius (Plèbe), Sylla (Sénat), César (Plèbe), Pompée (Sénat), Brutus (Sénat), Octave César (Plèbe).
    La grande peur des bien-pensants et des oligarques aujourd’hui est que les partis populaires en France et en Europe soient suffisamment puissants pour faire capoter le grand projet en préparation, le traité transatlantique qui livrera l’Europe, ses Etats et ses peuples à la grande finance américaine et au libre échange dont elle aura elle-même fixé les règles.

  16. J’ai écouté votre interview de Guillaume Peltier dans votre émission La Voix de Bilger. Quel souffle, quelle emphase ! C’était beau comme un opéra de Verdi. Dommage que ce beau discours nous ne l’ayons déjà entendu des milliers de fois.
    Il y avait du Mélenchon dans son appel aux classes laborieuses, agriculteurs, ouvriers et même immigrés qui sont venus sur le sol français avec la volonté de respecter les valeurs de notre République.
    Il y avait du Le Pen dans son désir de donner à la France la place qui était la sienne naguère et qu’elle a perdue en suivant les orientations imposées par les Etats-Unis, grands maîtres du monde occidental.
    De belles intentions, maintes fois exprimées par ceux qui briguent le pouvoir et qui une fois celui-ci obtenu, n’ont jamais été en mesure de les mettre en pratique tout simplement parce que la France seule ne peut pas grand-chose face à des puissances comme les Etats-Unis, la Russie, La Chine et les émirats du golfe Persique. La France est devenue un nain au milieu des géants.
    Bref Guillaume Peltier a encore fait du vent. Le vent du populisme racoleur qui n’a plus de prise dans les esprits des Français. L’élection présidentielle de 2017 en est la meilleure démonstration.
    Il va falloir trouver autre chose pour convaincre les Français. Moins de blabla, des résultats comme ils disent chez MMA.

  17. jean-christophe

    « Historiquement, le populisme est un mouvement politique russe de la fin du XIXe siècle qui luttait contre le tsarisme en s’appuyant sur le peuple et en prônant la transformation des communautés agraires traditionnelles.
    En politique, le populisme désigne l’idéologie ou l’attitude de certains mouvements politiques qui se réfèrent au peuple pour l’opposer à l’élite des gouvernants, au grand capital, aux privilégiés ou à toute minorité ayant « accaparé » le pouvoir… accusés de trahir égoïstement les intérêts du plus grand nombre ». (source la Toupie)
    Je trouve cette définition agréablement exacte.
    D’un côté le peuple et de l’autre les fumistes, les capitalistes, les esclavagistes.
    D’un côté l’extrême droite et l’extrême gauche et de l’autre Sarkozy, Hollande et Macron.
    Alors ? Il faut que le populisme progresse, se révolutionne !
    Être populiste est un honneur !

  18. @ Giuseppe | 16 mars 2018 à 10:22
    « Je vous ai lu et j’ai relu, je ne sais pas quoi penser, soit c’est très érudit et je n’ai pas la compétence, soit c’est de la bouillie pour chat parce que je ne comprends pas, mais là je renonce. »
    Notre nouvel ami Julien WEINZAEPFLEN dont le nom est aussi compliqué à dire que ces textes le sont à lire, fait partie de la catégorie que j’ai appelé Erudit-prolixe. Il y en a une petite poignée comme lui sur ce blog. Ils sont incapables d’exprimer leurs idées sans nous en balancer des tartines. Quand on est parvenu à la fin d’une phrase, on ne se souvient plus de ce qu’il disait au début.
    Il faut donc se résoudre à lire plusieurs fois son commentaire pour parvenir à en retirer la « substantifique moelle ».
    Ceci étant, après une période d’adaptation il doit être possible de s’habituer à ce style alambiqué qui finalement ne manque pas de consistance.

  19. Xavier NEBOUT

    Nous pouvons nous entendre sur le sens de populisme en ce qu’il s’agit de flatter le peuple en le confortant dans l’idée que le bon sens permettrait de suppléer à la maîtrise des problèmes complexes.
    Il a commencé avec l’Eglise ; dans un premier temps en niant le surnaturel pour supplanter le druidisme et le chamanisme, et dans un deuxième temps parce que n’ayant pu faire face à l’explosion démographique du 12ème siècle, elle a dû nommer des prêtres ignorants.
    Cette bévue originelle s’est retournée contre elle avec l’humanisme prônant la force de la raison contre celle de la foi. Il ne faut plus croire pour comprendre, mais comprendre pour croire. Dieu est le dieu du peuple, et pour finir dans les couillonnades qui provoqueront la généralisation de l’athéisme.
    Populisme et athéisme sont de même essence.
    C’est alors que la mystique fait place à la mystification franc-maçonne ; d’abord sur une prétendue maîtrise du surnaturel avec l’ésotérisme, et finalement sur l’ésotérisme politico-économique.
    Mais voilà que le bon sens populaire commence à virer à l’intuition, et qu’avec Macron, les plus idiots commencent à comprendre, sans trop savoir au juste pourquoi, que c’est un escroc faute d’y voir un psychopathe.
    Un escroc de cette escroquerie qui a commencé avec l’humanisme, et qui plonge notre hôte dans une profonde méditation métaphysique.

  20. Patrice Charoulet

    @ Hope
    Vous relevez, dans le texte de Julien Weinzaepflen, une phrase qui vous étonne.
    Ce commentateur, qui signe de son vrai prénom et de son vrai nom, est un homme absolument exceptionnel pour lequel j’ai la plus grande estime. Faites donc des recherches sur lui : vous allez être étonné, Monsieur Hope.
    A qui cela n’est-il pas arrivé de faire des erreurs de manipulation sur un clavier d’ordi ? Cela m’est arrivé maintes fois, hélas.
    Quant à vous, Monsieur Hope (pseudo, j’imagine) nous brûlons de lire vos intelligentes réflexions sur ce sujet comme sur tous les sujets à venir. Et, s’il vous arrive de faire une erreur de manipulation, nous aurons pour vous toute la compréhension qui sied pour cette peccadille.

  21. Merci à Ahmed Berkani | 16 mars 2018 à 01:44 pour ses précisions sémantiques indispensables et préalables à tout débat.
    Je rejoins aussi Julien WEINZAEPFLEN | 16 mars 2018 à 06:21 quand il montre que nos dirigeants de droite comme de gauche qui veulent se défier du populisme confondent ce dernier avec la démagogie qu’ils ont pourtant mise en œuvre souvent pour se faire élire par ce peuple désespérant !
    Ces mêmes dirigeants qui crient constamment au populisme semblent ignorer que notre Constitution, à l’aune de leur définition, devrait être elle aussi taxée de populisme. En ont-ils seulement lu l’article 2 ? Il stipule :
    « La langue de la République est le français.
    L’emblème national est le drapeau tricolore, bleu, blanc, rouge.
    L’hymne national est « La Marseillaise ».
    La devise de la République est « Liberté, Égalité, Fraternité ».
    Son principe est : gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple. »
    Eh oui, le principe fondamental de la République française est bien le gouvernement DU peuple, PAR le peuple et POUR le peuple !
    Compte tenu des politiques poursuivies depuis cinq décennies tant par MM. Giscard d’Estaing, Mitterrand, Chirac, Sarkozy, Hollande que maintenant par Monsieur Macron, peut-on affirmer qu’ils ont gouverné, ou qu’il gouverne en ce qui concerne l’actuel président de la République, POUR le peuple, PAR le peuple, le GOUVERNEMENT DU PEUPLE qu’ils appellent POPULISME, idéologie politique honnie s’il en est ?
    Et si, au lieu de la dissolution de la souveraineté du peuple dans l’Union européenne, on en revenait enfin aux fondamentaux, comme l’on dit au rugby, ce que la majorité des peuples européens semble souhaiter si l’on en juge par l’abstention ou le choix de partis populistes (qualifiés d’extrême droite pour servir de repoussoir facile) ?

  22. Le populisme est-il une maladie honteuse ?
    Pour savoir si un mot est négatif, péjoratif, il faut l’écouter.
    Quand Marine Le Pen explique dans ses discours pourquoi elle assume le populisme, le ton est enthousiaste, positif : elle nous parle du bien du peuple.
    Quand ses ennemis l’accusent de cette maladie – facho étant usé depuis les quelques décennies où on ne voit plus de fusils en faisceau à Montretout – il y a dans la prononciation une charge de haine qui se suffit à elle-même.
    De même, à Latche, à l’ENA ou à Solférino, il y avait une telle componction dans la prononciation de François ou de François Mitterrand, comme s’il y avait, en plus, un accent sur le e, qu’on se savait à la cour du Bouddha.
    En revanche souvenez-vous de la façon de Georges Marchais : Mitran, craché dans une grimace de dégoût.
    Maladie ou panacée, il ne suffit pas de lire le mot ; l’expression est mieux comprise quand elle passe par le gueuloir.

  23. @ Tipaza | 16 mars 2018 à 09:21
    « aux bien-pensants »
    Vous rendez-vous compte de l’imbécillité de ce syntagme ?
    En quoi ‘bien penser’ serait une injure ?
    ‘Bien’ signifiant : de manière parfaite.
    Ainsi, les ‘bien-pensants’ seraient des personnes qui pensent de manière parfaite.
    Dès lors vous vous poseriez comme étant le contraire : un mal-pensant. Vous n’arrivez même pas à voir qu’employer ce syntagme, c’est vous que cela injurie et non ceux à qui vous l’opposez.

  24. Il est dommageable que vous acceptiez un constat très bancal, où l’on compare pommes et oranges, notamment en réduisant au mot « populisme » les gouvernements de pays variés qui n’ont rien en commun – pas même le fait d’être immodérés politiquement (d’aucun extrême) – sinon de rejeter les injonctions d’une Europe de Paris et Berlin.
    Ca arrange tout le monde de croire que l’horizon politique est transposable au reste du monde. Mais voir des Mélenchon et Le Pen partout dans le monde, c’est une autre manière de ne rien y voir. Il est vrai que ça imposerait une sérieuse remise en question, de voir l’Europe elle-même rediscutée par des courants politiques qui n’ont rien d’extrêmes dans leurs pays, par des leaders politiques qui ne sont pas des fous furieux sortis de nulle part et élus par accident, mais des leaders présents sur le temps long.

  25. @ Giuseppe 16 mars 2018 à 10:22
    Bien d’accord avec vous comme je l’ai déjà écrit mais Exilé m’a dit qu’il y avait une idée par paragraphe. Admettons, mais moi j’en suis resté à « ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mot pour le dire arrivent aisément », donc pas besoin de faire chauffer le clavier de l’ordi.
    Comme nous disions à nos profs de philo : thèse, antithèse et foutaise 😉
    En même temps si ça lui fait du bien à notre prof blogueur… personne n’est non plus obligé de lire sa logorrhée (verbosité intarissable).
    Pour moi, à ce sujet, la messe est dite.

  26. « Le populisme n’est plus seulement le nom dont la gauche affublait le peuple dès lors que celui-ci pensait et votait mal : en faveur de la droite et de l’extrême droite.
    Il est aussi l’expression d’un peuple désespéré de n’avoir pas été entendu et qui en fait trop par compensation. »
    Il me semble, en écoutant et en lisant les journalistes et commentateurs de tout poil que le « peuple » (sans doute bac moins 5) ne comprend pas qu’il est impératif d’aimer une Europe qui ne protège personne en attisant les concurrences entre Etats-membres (libre circulation…), qu’il ne voit pas l’intérêt d’héberger à grands frais des populations peu à même de s’intégrer, qu’il ne saisit pas toutes les subtilités du passage à l’euro, qu’il est écoeuré par l’accumulation de taxes et de punitions en tout genre (pas fumer, pas boire, pas rouler vite, pas boire de sodas)….
    Bref le « peuple » a compris qu’il était congédié puisqu’il n’était ni intelligent ni cultivé.
    La conséquence est qu’il ne se déplace plus pour voter : taux d’abstention aux législatives 2017 en France : 56,83%
    En revanche, en Italie l’expression populaire semble moins vilipendée puisque le taux d’abstention aux législatives de mars 2018 n’est que de 27% !!

  27. @ Elusen 13h04
    « Dès lors vous vous poseriez comme étant le contraire : un mal-pensant. Vous n’arrivez même pas à voir qu’employer ce syntagme, c’est vous que cela injurie et non ceux à qui vous l’opposez. »
    Par curiosité, quelle est votre langue maternelle ?
    Remarquez, j’ai ma petite idée…

  28. @ Elusen | 16 mars 2018 à 13:04
    Tiens donc, vous ne vous étiez jamais adressé à moi, voilà que ça vous prend à 13:04 en attendant que le thé à la menthe refroidisse pour le boire.
    Je bois le mien l’après-midi.
    Vous lire m’amuse parfois, vous êtes un blogueur besogneux cherchant dans des livres, qui vous sont des grimoires parce qu’ils vous dépassent, des réponses à tous, sur tout et n’importe quoi.
    Vous me donnez l’impression d’être un chibani qui s’ennuie et à qui on a confié la mission de venir sur le blog pour avoir la paix.
    Dans mon pays on laisse les chibanis tranquilles, alors je ne polémiquerai pas avec vous.

  29. M. Bilger,
    Votre titre est une question, à laquelle je crois pouvoir répondre :
    – maladie, je ne pense pas
    – honteuse, si c’est une maladie et seulement si, celle-ci serait horriblement honteuse…
    Par contre ce qui est à peu près certain, c’est que cette maladie possiblement honteuse est transportée non pas par les rats comme c’est le cas pour la peste, mais par des individus âpres au gain, fous de pouvoir, et ayant un manque de probité pathologique.
    Ce diagnostic est établi par moi qui ne connais de la médecine que les bienfaits de la sauge et autres simples…

  30. François Unger

    Combien de décennies avant que les données factuelles du communisme selon Lénine et Staline soit acceptées en tant que telles par les médias européens, en lieu et place des torrents idéologiques qui les confortaient dans leur rôle autoproclamé de sauveurs de la démocratie ?
    Même question pour le maoïsme. Même question pour les tyrans post-coloniaux.
    L’ostracisme médiatique à l’égard des expressions populistes en Europe répond de façon symétrique au même mal : le déni de la réalité au profit de l’idéologie de quelques intellectuels dont l’idéologie est solidaire des pires atrocités.
    Le déni des réalités nous emmène dans le mur. Et les populistes ne devront pas en être considérés comme les responsables.

  31. Le populisme est LE mot magique médiatique pour ne pas employer le mot « populaire » un peu vulgaire, un peu trop hugolien, afin de coller au mur (médiatique des cons) le peuple qui ne pense pas comme l’intelligentsia politique.
    En réalité tous les hommes/femmes politiques ont, depuis longtemps, caressé le poil du populisme pour devenir populaire dans le but de se faire élire.
    Ecoutez Macron durant sa campagne, y compris la création du mouvement appelé « En Marche » (ses initiales incluses), si ce n’est pas du populisme, qu’est-ce ?

  32. Mary Preud'homme

    @ breizmabro | 16 mars 2018 à 13:42
    Une idée par paragraphe, comment faire quand les idées se bousculent, voire s’enchevêtrent ? Exit la création, la fantaisie, les fulgurances, l’humour, restitués sans artifices…
    Et pourquoi pas une charte graphique pointilleuse et rigide (à 1mm près) comme dans l’administration ; s’obliger à respecter des normes convenues pondues par des technocrates poussiéreux, sous peine de voir un texte, au demeurant de bonne tenue sinon excellent, mis de côté pour crime de lèse-présentation et atteinte aux bonnes normes.
    Au secours !

  33. @ breizmabro | 16 mars 2018 à 13:42
    @ Achille | 16 mars 2018 à 11:54
    J’en étais à prendre mon noisette de l’après-midi et puis vous m’avez sorti de ma torpeur.
    Dans le fond soit je vous explique le moteur à explosion en deux temps et trois mouvements… Quatre temps quand même – je ferai l’effort -, donc admission, compression, explosion/détente, échappement et c’est fini.
    Soit je vous le fais en commençant par l’allumage des moteurs à explosion par bobine d’induction en 272 pages par A. Boury et A. -M Touvy édition 1934 et la suite jusqu’à nos jours.
    C’est vous qui voyez… Je reconnais que la « représentation mathématique des phénomènes lors de la fermeture du circuit primaire » peut paraître un tantinet indigeste, mais on peut y arriver et poursuivre bien entendu par les applications liées à la mise en place du béton.
    Allez comme dirait un des intervenants, lo siento mucho por la disturbia que causé.
    ——————————
    @ Ahmed Berkani | 16 mars 2018 à 01:44
    Voilà qui est clair.

  34. Mary Preud'homme

    Il existe un populisme de droite comme de gauche. A chacun d’en tirer conclusions ou enseignements selon ses convictions.
    De même qu’il existe un bon et un mauvais cholestérol. Sans vouloir préjuger de l’ordre des citations…
    Au final Dieu qui est ailleurs (et de toute éternité au-dessus des partis) reconnaîtra les siens !

  35. Marc GHINSBERG

    Un point commun à tous les populismes : opposer le « peuple » aux élites. Ce qui m’amuse c’est qu’en France, ce sont souvent les mêmes qui fustigent l’Education nationale au motif qu’elle pratiquerait l’égalitarisme…

  36. @ Julien WEINZAEPFLEN | 16 mars 2018 à 06:21
    « Le populisme conservateur est une chouannerie et une chiennerie qui vient de loin. »
    Voilà que nous avons à présent sur le blog un avatar de François-Joseph Westermann, général alsacien resté célèbre pour ses atrocités en Vendée, massacrant hommes, femmes et enfants.
    Je finirai par croire à la réincarnation, l’hydre à mille têtes des ennemis de la liberté est toujours présente.
    Pour ce qui est de Westermann il a eu la fin qu’il méritait, la justice immanente en quelque sorte sous la forme de guillotine.

  37. @ Patrice Charoulet
    Oui, peccadille naturellement, c’est la raison pour laquelle j’ai écrit un 🙂
    De toute façon, tout comme Giuseppe, je n’ai pas tout compris, loin de là d’ailleurs.
    PS : permettez-moi une suggestion, vous devriez vous détendre un peu…

  38. Inutile d’en ajouter, cher P. Bilger, excellent billet.
    Reste à définir ce que nous entendons – en 2018 et dans notre pays – par la notion « d’extrême droite » employée à longueur de médias ?
    « L’excellent Dominique Reynié » !
    Excellent, excellent ? Pas toujours ! Comme son copain Calvi ! Il s’est longtemps avancé masqué ! Cela diminue le poids de ses affirmations et prises de position.
    Cordialement.

  39. La montée du populisme doit être lue à la lumière du comportement des gouvernants et en particulier de celui de Macron.
    Celui-ci se flatte d’avoir un gouvernement composé pour une grande partie de membres issus de la société civile, dont l’expertise est peut-être à la hauteur des objectifs, mais dont l’expérience politique est faible ou nulle.
    Un gouvernement d’experts est idéal pour résoudre des problèmes techniques, mais la vie et la gouvernance d’un pays ne se limitent pas à des problèmes techniques rationnels et qui ont des solutions techniques.
    Il y a aussi et surtout les problèmes politiques, qui sont les besoins, les aspirations, les rêves des citoyens qui relèvent de l’irrationnel.
    Or actuellement il n’y a aucune réponse de la part des gouvernants à cette demande.
    Je reviens sur le mini-dialogue entre la retraitée et Macron, non pas pour ce qui a été dit, mais pour le non-dit.
    La retraitée posait son problème présent de la CSG, et Macron a embrayé sur le présent, et les règles passées qui ne peuvent être maintenues.
    C’est le langage classique des économistes, très forts pour expliquer le passé et parfois le présent à partir du passé, mais qui s’aventurent très prudemment sur l’avenir qu’ils ne contrôlent pas, et pour cause l’économie relève de l’humain qui est imprévisible quoi qu’en disent les statisticiens.
    Macron n’a pas parlé ou argumenté sérieusement en idéalisant un futur, il est resté sur le passé et le présent, c’est une erreur politique, et d’ailleurs la dame a conclu en disant « on a été pompé quand même ».
    Chaque fois qu’il a été spontané dans son langage, Macron a toujours tenu un langage d’économiste : les gens de rien, les Bretonnes illettrées (bonjour breizmabro), les gens du nord alcooliques.
    Il ne s’intéresse qu’à ceux qui peuvent être utiles économiquement.
    N’importe quel dictateur sait qu’il faut faire rêver le peuple pour susciter l’adhésion et durer, et c’est ce rêve qu’on appelle populisme.
    Quels rêves nous propose Macron, aucun.
    Pas un rêve de grandeur, la France ne serait qu’un élément d’une éventuelle fédération européenne, quant à l’économie, le seul respect des règles et diktats de Bruxelles est plutôt un cauchemar qu’un rêve.
    Chaque fois que Macron se propose d’agir, il explique qu’il doit le faire en concertation avec l’Allemagne, nous n’avons donc plus de liberté d’initiative, en plus d’être contraints par Bruxelles.
    Il réussira peut-être à remettre l’économie française sur pied, je ne suis pas sûr qu’il pourra durer politiquement, je dirais même qu’il échouera.
    L’Histoire montre que les peuples se soumettent quand la situation paraît désespérée, mais que dès que la situation s’améliore, ils ont besoin de respirer du rêve et se révoltent, ce qui n’améliore pas nécessairement leur situation, mais c’est un autre sujet.

  40. Robert Marchenoir

    Peut-être en effet le populisme en fait-il trop. Le problème, cependant, est surtout qu’il ne sait pas ce qu’il fait. Car ce terme recouvre des conceptions politiques parfaitement contradictoires.
    Je n’en veux pour preuve que le fait que la Russie soutient, en Europe comme aux Etats-Unis, des mouvements dits populistes qui sont pourtant de bords opposés. Moscou finance à la fois l’extrême droite et l’extrême gauche. Il soutient même des mouvements néo-nazis, alors que l’un des axes de sa propagande (évidemment mensongère) est la légitimité internationale que lui conférerait son propre anti-nazisme.
    La motivation du Kremlin pour ce faire est claire : il s’agit de semer la subversion et de dresser les Occidentaux les uns contre les autres, afin de les affaiblir.
    Indépendamment des objectifs de la kleptocratie mafieuse et fasciste de Russie, ce mariage de la carpe et du lapin doit nous faire réfléchir sur la nature réelle, et diverse, de ce qui se cache sous le terme de populisme.
    Il est normal que les populistes ne s’entendent pas entre eux : il ne sont même pas d’accord avec eux-mêmes. Ils ne savent même pas ce qu’ils veulent. Il suffit de constater les virages de bord du Front national en France, ou les incessants changements de dirigeants et de ligne politique réalisés par Trump aux Etats-Unis.
    Il n’y a là nulle condescendance de ma part. Il est normal que ces gens ne sachent pas où ils vont, puisque le monde est en train de changer de façon profonde, que nous sommes au milieu de ce bouleversement et que, donc, nous le comprenons mal. Personne n’est sûr de rien.
    C’est pourquoi il est plus important que jamais de s’attacher à rechercher la vérité, de ne pas se laisser berner par les mots et d’éviter de hurler avec les loups.
    Des étiquettes comme politiquement correct, fake news, Système, libéralisme, élites ou oligarchie sont couramment employées pour désigner des réalités complètement différentes. Beaucoup trop de gens imaginent se révolter à l’unisson, alors que leur inclinations sont à l’opposé les unes des autres. Il faut prendre garde à ce que l’ivresse de la protestation ne masque pas des intérêts et des philosophies divergents.
    La dernière chose à faire est d’être « tous ensemble, tous ensemble, ouais ! ouais ! », comme braient les ânes de gauche dans les manifs.

  41. @ La mésange
    C’était quand, la fin de la République romaine ? La fin de la période dite républicaine par l’historiographie ? Parce que pour les Romains, il y a toujours eu une res publica. Et elle n’a jamais été une démocratie. En tout cas pas au sens grec du terme – et comme le terme est grec, hum.
    Ce serait si commode s’il existait un mal absolu, un grand complot de livraison de l’Europe, etc. Il me semble que la réalité est plus une petite somme de médiocrités désorganisées.
    @ Elusen
    « Le populisme en science politique a plus à voir avec des personnes qui jouent sur l’émotion, l’émotivité et non la raison.
    Le populisme en science politique, c’est la téléréalité face à Arte ! »
    Impayable !
    Parce qu’Arte, c’est la raison ? Un documentaire par an pour nous alerter sur le grave phénomène de quelques dizaines de pécores néo-nazies organisant des concerts de mauvaise musique dans des coins paumés, tandis que tous les juifs de Seine-Saint-Denis sont obligés de quitter le département pour fuir l’antisémitisme quotidien, c’est la marque de la raison face à l’émotion ?

  42. Cher Philippe,
    Vous demandez de revisiter le terme de populisme et de savoir si cela serait pathologique de se dire populiste.
    Cela revient à interroger l’intérêt de l’élite et l’intérêt du peuple.
    Lorsque le peuple ne trouve plus d’intérêt dans les propositions de ses élites, ne trouve plus de sens et que ces propositions ne sont plus que manipulation et instrumentalisation, il existe une perte de confiance et l’installation progressive d’une confusion.
    Le peuple a des demandes : la sécurité, l’emploi, l’éducation, la justice, les possibilités de soins, le débat, la paix, la liberté, un environnement sain.
    L’intérêt de l’élite est d’assurer son pouvoir, de rendre le peuple docile, dépendant, ignorant.
    Le passage en force qui est proposé sans arrêt depuis Hollande est une méconnaissance des valeurs républicaines qui fragilise notre Cinquième République.
    Le système des ordonnances répétées est une marque de populisme, de rejet de débat, d’étouffement des représentants élus.
    Le courage de Macron serait de dissoudre l’Assemblée nationale pour connaître la haine réelle des Français contre son programme.
    Il a été élu contre le populisme et par l’absence de choix et il a oublié qu’il n’a aucune légitimité à diriger le pays.
    Quand on n’a aucune légitimité réelle, on s’écrase, on cherche des compromis.
    Macron n’a rien compris des problèmes des Français et c’est lui qui est devenu le problème.
    Il serait temps que Gérard Larcher prenne les manettes et que l’artiste freluquet du Touquet retourne à ses opérettes, ses saynètes du jeudi, écrive d’autres romans érotiques pour puceaux.
    En diabolisant la gauche et la droite, il a cassé l’alternance vitale et nécessaire à la vie de toute démocratie.
    Qu’il reparte avec son programme bidon Macron, ses idées populistes et sa détestation des anciens, des expérimentés, des gens de terrain.
    Un seul exemple : en affaiblissant le pouvoir d’achat des retraités, il empire le problème de la dépendance du quatrième âge.
    Macron est foutu les anciens sont dans la rue
    Macron est foutu les cheminots sont dans la rue
    Macron est foutu les lycéens sont dans la rue
    Macron est foutu les chercheurs sont dans la rue
    Macron est foutu les soignants sont dans la rue
    Macron est foutu les banlieues sont dans la rue
    Macron est foutu les policiers sont dans la rue
    Macron est foutu les magistrats sont dans la rue
    Macron est foutu les élus sont dans la rue
    Macron est foutu les ruraux sont dans la rue
    Qui l’eut cru, Macron est foutu, son programme ne marche plus.
    Il nous faut garder la SNCF, Air France et les savoirs français.
    Il nous faut garder nos terres noires agricoles, nos gares rurales, nos postes, nos hôpitaux de proximité, nos écoles, nos boulangers, nos cafés et nos mairies. Vouloir recentraliser, c’est oublier le vieillissement de la population et la nécessité d’offrir des services de proximité pour tous.
    Un programme de sabotage, de destruction, d’instabilité, de bétonnage c’est la marque Macron et cela ressemble au programme de la précarité pour tous.
    Un président qui méprise les anciens n’est plus un président.
    Sarkozy reviens, c’est notre rêve le plus clair.
    françoise et karell Semtob

  43. Je ne m’étonne plus des outrances de la gauche. Elle a remis à la mode ce vieux mot de populisme (bien qu’on ne le trouve pas dans le Littré qui, en revanche, admet populo) pour pouvoir mieux mépriser ceux qui, venant du peuple, ne pensent pas forcément à gauche, ne tiennent pas leurs conciliabules à Saint-Germain-des-Prés ou dans les troquets branchés du XIe arrondissement, mais aspirent quand même à plus de justice sans avoir lu Libé (ou Le Populaire !) et son pontifiant directeur.
    Eh oui, être traité de populiste est devenu plus méprisant que fasciste ou hitlérien qui sont usés à force d’être galvaudés à propos de n’importe quoi, comme raconter une blague juive par exemple, sauf si elle est dite par un rabbin.
    Dans le même ordre d’idées, je suis frappé par les injonctions beuglées par cette même presse de gauche d’avoir à jurer, cracher de ne jamais oser envisager (même en songe) le moindre accord avec le Front National, ne serait-ce que sur la modeste concession que la neige est blanche. Une personnalité de droite s’avance et prend des initiatives, elle est aussitôt mise en demeure de renoncer à Satan, à ses pompes et à ses œuvres, sous peine de blasphème, sacrilège et de bannissement éternel. Ce à quoi d’ailleurs se plient très volontiers quelques coqs majeurs et certaines dindes causeuses qui s’ébrouent bruyamment avec ces seuls trois mots NOS VALEURS REPUBLICAINES. Après avoir payé les deniers de la soumission (en arabe : islam) rassurante, ces dames distinguées peuvent aller présider leurs confortables sinécures socialo-politiques avec la conscience apaisée et cette légère paralysie cervicale qui les empêche de tourner la tête vers la droite par crainte d’être accusées… de populisme et de trahir leur serment. Comble de luminosité, une super-dinde déclare qu’elle préférera toujours perdre plutôt que de se compromettre à parler avec le FN. Les mots vont bientôt manquer dans la langue française pour qualifier une telle ânerie. Super-dinde va devenir célèbre pour sa contribution à l’enrichissement du merdisier public. Quand on appartient à la droite la plus bête du monde, il faut déjà une bonne dose de résignation pour survivre, mais là, elle va mériter une édition « spéciale carnaval » avec dédicace du Sapeur Camember qui va la transporter dans un état virginal inédit… Allo, le 22 à Charenton ? L’ultime étape sera-t-elle un match de catch dans la boue contre une invitée-surprise ? Je vous laisse deviner les candidates…

  44. @ Hope | 16 mars 2018 à 17:28
    Il faut savoir que pour être bien vu de Patrice Charoulet, il faut déposer son commentaire sous son vrai nom, ce qui lui permet d’aller fureter sur Internet pour connaître votre pedigree, si toutefois vous en avez un. Ce qui semble être le cas pour Julien WEINZAEPFLEN.
    Pour peu que vous vous disiez élève d’un professeur agrégé plus ou moins connu (ici Yves Baudelle) vous passez alors parmi les personnes respectables de ce blog.

  45. @ Giuseppe 16 mars 2018 à 16:15
    « ..explosion en deux temps et trois mouvements.. »
    …quelque part ça fait peur 😀
    Bon j’ai compris la mécanique… nique… nique, mais alors pourquoi ma voiture ne veut pas démarrer après explosion ?! 🙁
    abardaevezh mat Giuseppe 😉

  46. Michelle D-LEROY

    Le mot « populiste » a été détourné de sa définition originale qui était le soutien aux couches populaires, ainsi que le décrivent fort bien plusieurs intervenants de ce blog. Actuellement, il est clairement employé comme un anathème, un mépris envers ceux du peuple qui seraient vulgaires, grossiers, incultes et véhiculeraient des idées de rejet de l’autre, de xénophobie voire de racisme. De petits bourgeois conservateurs et des ploucs repliés sur eux-mêmes.
    Toute personne qui évoque les sujets interdits se retrouve donc dans le camp des populistes.
    Inversement, nous avons les élites avec leur cour et leurs suiveurs qui pensent bien, cultivées, distinguées, humanistes, libérales et tournées vers le modernisme et le multiculturalisme.
    Deux mondes que tout semble opposer.
    Pourtant ce n’est pas aussi simple, car on ne trouve pas les bons contre les méchants, les cultivés contre les ignares, les clivages sont bien plus perméables, bien plus subtils.
    D’autant que le camp desdits populistes augmente un peu partout en Europe non pas parce qu’il y a de plus en plus d’Européens égoïstes, mais parce que de plus en plus ils sont amenés à se poser des questions sur le devenir de la civilisation, sur l’avenir de leur travail, de leur famille, ne voulant pas reléguer 2000 ans de leur histoire aux oubliettes.
    Furieux d’avoir été relégués, voire oubliés, ils révèlent des attentes insatisfaites et des frustrations considérables et ruent dans les brancards démocratiques pour manifester haut et fort qu’ils existent.
    Oubliés, oui mais surtout méprisés par une intelligentsia hautaine qui de surcroît joue les humanistes avec leur argent. Car il est facile de prélever toujours plus d’impôts et de taxes et de redistribuer ensuite pour se montrer généreux. Oubliés et méprisés jusque dans leur traditions, leurs savoir-faire au profit de nations émergentes. Il semble donc bien naturel que ces populistes se posent de sérieuses questions.
    Aujourd’hui, le ministre de l’Intérieur allemand a dit : « Non. L’islam n’appartient pas à l’Allemagne. L’Allemagne est marquée par le christianisme. Le dimanche chômé, les jours fériés chrétiens et les rituels comme Pâques, la Pentecôte ou Noël en font partie », a lâché au quotidien Bild Horst Seehofer, patron de la très conservatrice CSU, alliée bavaroise de la CDU d’Angela Merkel. S’il estime que les musulmans vivant dans le pays y ont « évidemment » leur place, ceux-ci ne doivent pas vivre « à côté ou contre » les Allemands, précise-t-il. »
    Est-il populiste ou tout simplement réaliste ?
    Il faut bien avouer que la vieille Europe est perturbée par les bouleversements sociétaux de la famille à la religion, par un féminisme exacerbé, le tout aggravé par Internet et les réseaux sociaux. Il me semble bien naturel de se poser des questions au coeur de cette mondialisation. Ainsi ce sont ceux qui suivent sans se poser de questions qui apparaissent au contraire bien peu réfléchis.
    Ensuite je pense que nos belles âmes mélangent volontairement et à souhait, pour mieux se démarquer, « populistes » et extrémistes. C’est très dommageable car cela interdit tout débat. Un débat ? Mais pourquoi un débat, puisque nos politiques ont raison, raison sur tout. Un débat ne peut exister que si on reconnaît la pensée de l’autre comme acceptable. Or toute pensée qui n’est pas la leur est condamnable par avance et donc populiste. Même le simple fait d’être pessimiste par rapport à une situation devient suspect, suspect d’être réac, populiste, décliniste ou pire d’avoir des idées nauséabondes selon le terme consacré.
    Est-ce que Cassandre était populiste ou tout simplement visionnaire ?
    Et tout cela s’amplifie avec l’arrivée de jeunes loups en politique qui voudraient forcer le peuple à aller dans une direction où il ne veut pas aller. Election après élection, nous pouvons le constater une vraie fracture s’installe. Emmanuel Macron pense qu’il viendra à bout de ce problème : un optimisme qui n’a d’égal que la prétention.

  47. @ Hope | 16 mars 2018 à 17:28
    Me voilà rassuré !
    J’avais donc dressé deux colonnes, notre hôte ayant rajouté un point d’interrogation à sa phrase.
    J’ai modélisé le tout, j’ai créé un algorithme spécifique, bref je vous dirai au bout du compte si j’en suis sorti.
    Honteux, pas honteux ? Il fallait bien tout cela, équations et tutti quanti, à lire les définitions des uns et des autres, ma tête était toute bousculée, d’où ma transhumance vers les mathématiques.
    Pour être franc et n’étant pas tout à fait rassuré, vous m’avez apporté un soulagement, @Hope | 16 mars 2018 à 17:28, qui m’a fait me détendre et mon voisin de me dire « té petit, tu vois ce Hope il est plein de bon sens ! », ça ne s’invente pas…

  48. @ Samsara de 18:45
    « Monsieur le magistrat honoraire, toujours rien sur l’affaire Tariq Ramadan ?
    Et Mayotte ?
    Une histoire à se rouler par terre, voilà des noirs qui ne supportent plus d’autres noirs, et qui réclament des frontières, l’extraterritorialité de la maternité et l’abrogation du droit du sol, alors qu’hier ils étaient nés sous les mêmes palmiers.
    D’après l’excellent Hervouët de LCI, il paraît qu’on y entend localement des propos qui font le bonheur des Le Pen.
    Bob Denard doit bien s’amuser, là où il est…
    On pourrait y tourner une suite du film  » La vie est un long fleuve tranquille ».
    PS : le gouvernement devrait envoyer là-bas notre contributeur Tomas pour leur expliquer que « c’est inéluctable », avec pour tout bagage ses livres d’Hervé Le Bras.

  49. @ breizmabro | 16 mars 2018 à 15:54
    « Le populisme est LE mot magique médiatique pour ne pas employer le mot « populaire » un peu vulgaire, un peu trop hugolien, afin de coller au mur (médiatique des cons) le peuple qui ne pense pas comme l’intelligentsia politique. »
    Petit complément : depuis de nombreuses années, nos médias n’utilisent plus le mot « populaire » dans l’acception que vous évoquez.
    L’on entend à présent l’expression « quartiers populaires » pour désigner les quartiers ou banlieues principalement ou majoritairement habités par des immigrés. C’est le nouveau prolétariat cher aux marxistes, mais ce mot est à présent connoté et notre belle démocratie « libérale » ne saurait compter parmi ses rangs des « prolétaires ». Il devrait bien en exister en Russie, mais pas chez nous !!
    Par voie de conséquence, le « petit peuple » de France ne saurait plus bénéficier du qualificatif « populaire » ! CQFD… Le peuple de la France périphérique est donc rejeté dans sa périphérie et ne saurait être l’objet d’une quelconque attention. Les petits retraités en savent quelque chose avec la nouvelle taxation de la CSG appliquée aux revenus des foyers et non sur chacune des pensions de retraite avec un effet de seuil radical que Monsieur Macron s’est bien évité d’expliquer à la retraitée qui l’a apostrophé. Il était plus facile de la renvoyer dans ses buts avec une explication sur le principe des retraites par répartition…

  50. @ Tipaza | 16 mars 2018 à 15:20
    « Dans mon pays on laisse les chibanis tranquilles… »
    Ce qui est faux ! Dans votre pays, les vieux on les mange !
    Mais vous n’en restez pas moins celui qui s’est présenté à tous comme un mal-pensant, un imbécile.
    ———–
    @ caroff | 16 mars 2018 à 14:35
    « Par curiosité, quelle est votre langue maternelle ? »
    Je n’ai aucun complexe d’Œdipe à résoudre, je ne suis pas comme vous ou Emmanuel Macron, je n’ai pas besoin d’épouser ma mère, encore moins de jouer avec sa langue.

  51. Orange avec AFP, publié le vendredi 16 mars 2018 à 12h47
    Notre hôte a déclenché un véritable tsunami, dire ce qui suit aurait été populiste il y a peu – ici cela me va -, et pourtant toutes ces cachotteries bien enfouies, bien recouvertes, sont révélées, votre billet en aurait-il été la cause ou un simple fait du hasard ? Mystère et boule de gomme !
    Selon France Inter, la baisse de cette allocation devrait permettre de réaliser une économie de 400 000 euros.
    « Allocation assez peu connue : les députés bénéficient d’une allocation pouvant atteindre 18 255 euros pour leurs frais d’obsèques. Un montant également attribué en cas de décès de l’époux ou des enfants.
    Les députés pouvaient en bénéficier même après avoir quitté leur siège, indique France Inter vendredi 16 mars. »
    Le rempart de ce mot populisme servi à toutes les sauces était bien pratique, il perd de sa force car ce qui était l’exception devient banalité.
    J’espère que tous ces parlementaires vont passer à la toise, leur nombre superfétatoire et leurs émoluments grassement pourvus d’avantages satellites ont développé chez les électeurs un sentiment puissant de rejet et de frustration inégalitaire, à qui la faute ?
    Pendant que nous pouvions être ponctionnés de 1,85% de CSG de plus – on nous a bassiné avec 1,70%… brut -, durant notre dernière tranche de vie étriquée pour beaucoup, les députés avaient un coup d’avance ils pensaient aux avantages qu’ils pouvaient tirer de leur mort… C’est dire le cynisme de ces élus et la considération qu’ils avaient depuis des décennies pour nous roturiers de la société.
    Oui je me sens dans le populisme progressiste… Tiens, celui-ci je ne le connaissais pas.
    J’ai parfois cité Cynthia Fleury qui relevait que nos chers députés – très chers – pour un mandat effectué, bénéficiaient d’une retraite équivalente à celle d’un salarié qui avait cotisé quarante années.
    Elle était sans aucun doute lucide avant l’heure, populiste pour ceux qui passaient à la caisse.

  52. @ Robert Marchenoir | 16 mars 2018 à 18:59
    « Il est normal que les populistes ne s’entendent pas entre eux : il ne sont même pas d’accord avec eux-mêmes. »
    Une seule solution, la création d’un mouvement populiste international, avec pour slogan :
    « Xénophobes de tous pays, unissez-vous contre les étrangers ! »

  53. Le populisme ne représente pas d’ailleurs que des comportements collectifs. Il imprègne, il irrigue malheureusement un certain nombre de réactions individuelles qui par exemple dénoncent avec grossièreté et accablent sans allure. Les polémiques liées à Bertrand Cantat ont fait surgir notamment – je pense en particulier à Instagram où Olivier Marchal s’est montré avec sa fille en publiant un texte d’une démagogie vulgaire, populiste – des points de vue, des oppositions et des crachats au propre et au figuré parfaitement indécents.
    J’aime bien pondérer mes propos, mais là, franchement Philippe Bilger, vous écrivez n’importe quoi. Vous voyez une conséquence du populisme là où il n’y a qu’expression individuelle des valeurs familiales fondamentales (le populisme, en politique, c’est raconter sous n’importe quel prétexte des billevesées pourvu qu’elles plaisent, afin de ramasser un maximum de bulletins de vote en crachant au passage sur le système : quel est le rapport avec la saine réaction d’Olivier Marchal ?). Vous voyez derrière un langage cru une vulgarité d’essence « populiste », alors que vous êtes incapable de déceler la beauté de pensée du père de famille qui imagine l’horreur qui pourrait toucher son sang.

    Olivier Marchal est un ancien flic, devenu grand cinéaste. S’il pose avec sa fille, c’est qu’il a assimilé la souffrance des parents de la victime massacrée à coups de poing par une ‘horreur inhumaine’ qui a maintenant le culot de ramener sa fraise (désolé pour l’argot…) par le biais de son activité de chanteur. C’est une insulte à l’immense majorité des Français qui n’en peuvent plus de voir sa bobine en peinture (encore une expression crue…) et qui haïssent par-dessus tout ce qu’il représente. Si Bertrand Cantat avait deux doigts de dignité, il se cacherait dans un terrier et n’en sortirait plus. Pour le plus grand bien de tous. Le droit à la réinsertion pleine et entière pour ‘cette chose’ relève du risible extrême. C’était le message qu’avait voulu transmettre Olivier Marchal—avec pondération ne vous en déplaise…—et qu’à l’évidence vous n’avez pas compris. Il réclamait simplement qu’on n’entende plus parler régulièrement, à grands coups de trompes et de cornes de brume, du symbole abject des violences faites aux femmes.
    Vous aviez d’ailleurs écrit un billet défendant Bertrand Cantat et réclamant son droit au pardon. Vous êtes ici dans la droite ligne en prenant à partie injustement Olivier Marchal. Vous vous attachez aux détails (la parole ordurière…) sans voir la noblesse qui se cache derrière : le rejet de l’indicible et de tout ce qui est susceptible de réveiller l’insupportable mémoire qui fait mal.

  54. Xavier NEBOUT

    @ Tipaza
    Les généraux bleus avaient pris soin de se faire confirmer par écrit les ordres de massacrer en Vendée.
    Et ils les avaient reçus.
    Le génocide vendéen n’est donc pas le fait de militaires, mais bien des politiques, dont Macron est un digne héritier via Clemenceau et Frères.

  55. @ Savonarole 21h11
    « Et Mayotte ?
    Une histoire à se rouler par terre, voilà des noirs qui ne supportent plus d’autres noirs, et qui réclament des frontières, l’extraterritorialité de la maternité et l’abrogation du droit du sol, alors qu’hier ils étaient nés sous les mêmes palmiers. »
    Itou pour la Guyane !!
    La maternité de Saint-Laurent-du-Maroni c’est 1812 naissances en 2017 pour une population (recensée…) de 50 000 habitants !

  56. @ Achille | 16 mars 2018 à 20:01
    @ breizmabro | 16 mars 2018 à 20:03
    Achille, vous avez le chic pour réveiller de vieux souvenirs, il était venu faire une conférence, je venais d’avoir mon baccalauréat, je démarrais mon apprentissage de la vie…
    http://data.bnf.fr/13519607/jean-claude_maso/
    Je n’avais pas la bosse – ni le talent sans doute de la recherche – mais nous l’avions écouté de nos grandes oreilles.
    breizmabro, je vais vous étonner, vous soulevez le capot de la voiture, ma puissance d’investigation magnétique devrait faire le reste… votre moteur devrait être guéri.
    Bon, là j’arrête une digression qui ne me rajeunit pas mais tant pis.

  57. Philippe Dubois

    Bonjour Monsieur Bilger
    Proposition de définition
    Est populiste toute personne qui émet un désaccord avec Christophe Barbier, Alain Duhamel, Roland Cayrol ou Patrick Cohen.
    J’ai bon ?

  58. @ Robert Marchenoir
    « C’est pourquoi il est plus important que jamais de s’attacher à rechercher la vérité, de ne pas se laisser berner par les mots et d’éviter de hurler avec les loups. »
    En effet !

  59. Une nouvelle fois je vais l’écrire bien grassement, populiste progressiste ; où passe tout ce méchant argent que l’on nous ponctionne ?
    Je persiste à croire qu’il est mal employé, dilapidé par une énarchie de comportement loin de l’efficacité, sauf pour servir on le voit bien nos parlementaires grassement assis le c.l dans la graisse.
    Nos hôpitaux se meurent, il est sûr que la frugalité des élus ne suffirait pas à la perfusion, mais donner l’exemple, l’exemplarité donne des idées et quand la faim vous tenaille elle avive l’esprit.
    C’était la réplique préférée de Jacques Chaban-Delmas à des journalistes qui le taquinaient sur son âge et sa forme, « faites comme moi, sortez d’un repas en ayant faim vous verrez à quatre-vingts ans vous serez en pleine forme ! » – je rapporte ici le plus fidèlement possible.
    https://actu.orange.fr/france/serie-noire-a-l-hopital-les-urgences-a-l-agonie-CNT00000108FbL.html
    Mais que fait ce gouvernement qui devrait tailler dans le vif d’un millefeuille qui sclérose le moindre rouage de nos services régaliens, et l’on voudrait nous faire croire que nous avons le meilleur service de santé du monde. Le meilleur chirurgien ne fait pas le meilleur outil, pauvres de nous, pauvres énarques aux pauvres idées, mettons-les vite à la diète, souvent rois du pantouflage ils en ont définitivement perdu la notion de servir ce que faisait le résistant Jacques Chaban-Delmas à un âge très avancé.

  60. Il y a dans l’expression « faire du populisme » l’idée de monter une catégorie de personnes contre une autre en excitant leur ressentiment, et en le justifiant. On suggère à une catégorie qu’elle est victimisée par une autre, en s’appuyant sur un fait ou un chiffre bien choisi, mais utilisé de façon le plus souvent caricaturale et surtout binaire. C’est toujours un groupe contre l’autre : femmes versus hommes, jeunes contre vieux ou vice versa, employés contre patrons, sans-grade contre élites, province contre Paris, de couleur contre blancs, homos contre hétéros. Avec sous-entendues des notions d’oppression et d’injustice. Le populisme en politique éveille non plus chez l’individu, mais de façon collective, un sentiment de rébellion et d’animosité militante de la part de gens se pensant justes et innocents, contre d’autres gens représentés comme des tyrans unis dans l’oppression. C’est une sorte de revendication minoritaire étendue à la majorité quand il s’agit par exemple du peuple contre les élites.
    Le problème est que le populisme traite de catégories isolées artificiellement les unes contre les autres, car il réunit sous sa bannière des gens qui en réalité appartiennent toujours à la fois à toutes sortes de catégories : par exemple homme, chômeur, diplômé, banlieusard, Grand-Paris, handicapé, propriétaire. Comme le souligne Robert Marchenoir, il serait primordial dans chaque cas de savoir de quoi on parle exactement. Mais l’intérêt des gens qui exploitent les frustrations pour régner est justement de diviser, d’aveugler, et de court-circuiter la recherche de solutions civilisées en favorisant un climat de colère. La vérité, la paix et la justice sont écrabouillées dans le processus. Mais ce n’est pas le but.
    Le populisme n’est pas une maladie honteuse, c’est une façon de faire de la politique qui me semble régressive, et prompte à susciter des comportements vengeurs, au mépris des règles si besoin est. Le populisme attise la guerre civile. L’intérêt serait d’étudier comment on en arrive là dans de vieilles démocraties qui devraient pourtant connaître la chanson. « Demos » veut dire « peuple », mais la « démocratie » est le gouvernement du peuple tout entier, non divisé en catégories, et exempt d’esprit de vengeance.

  61. jean-christophe

    @ semtob | 16 mars 2018 à 19:51
    Si l’on retranche « Sarkozy reviens, c’est notre rêve le plus clair », votre texte sent déjà le printemps, le muguet, les pavés qui volent au-dessus des barrières. Ah, jeunesse pourquoi nous priverais-tu de cet espoir de revivre une France sans les pourris du PS et de LREM, une France libérée retrouvant ses frontières et débarrassée du poids des indésirables.

  62. @ Philippe Dubois 17 mars 2018 11:39
    « Est populiste toute personne qui émet un désaccord… »
    Vous avez tout bon !
    On peut ajouter Ruth Elkrief, Aphatie, Bourdin, Laurent Neumann, Nathalie Lévy, Frédéric Aziza… etc. etc.
    Et aussi les rédactions de France Inter, France Info, France Culture, France tutti quanti, Arte, BMFTV, France 2… etc. etc.
    Et aussi les rédactions du Monde, de Télérama, de Libération, des Inrockuptibles, de Marianne, de L’Express, du Point, de La Croix… etc. etc.
    Cordialement.

  63. @ Robert Marchenoir | 16 mars 2018 à 18:59
    Bob – je me permets – vous manquiez à ce blog où quelques poulets élevés au tout aliment et en batterie sévissent.

  64. @ boureau | 17 mars 2018 à 13:32
    Exact, sauf pour Le Point qui est à voile et à vapeur et qui n’a jamais su s’il était chasseur ou gibier.

  65. olivier seutet

    Le populisme d’en bas (suivant l’analyse de Tipaza) est la revanche de la démocratie sur des élites autoproclamées. L’autisme des journaleux et des apparatchiks gouvernementaux finit par irriter ceux qui les paient et les élisent. Et plus les discours des maîtres d’en haut se radicalisent en prétendant imposer des certitudes sociétales, comportementales, marquées du sceau de valeurs qu’ils prétendent non discutables, plus les peuples ne résistent plus à l’envie de leur botter le c… Ce que la démocratie est pénible pensent les Clinton, Renzi, et autres Cameron ; ce que les peuples sont vulgaires gémissent bobos déculturés et rurbains déracinés.

  66. @ Lucile | 17 mars 2018 à 12:52
    « Le populisme en politique… C’est une sorte de revendication minoritaire étendue à la majorité… »
    Si je vous disais que je suis resté coi, en lisant cet aphorisme !
    L’ésotérisme porté à ce niveau en politique !
    Vraiment vous m’avez impressionné, et je suis difficilement impressionnable.
    C’est beau, hyper beau !
    Après vous avoir lu et grâce à vous, « ce soir je regarderai le ciel étoilé, et je le trouverai petit » (pcc: Salvador Dali).
    C’est très gentiment que je vous « chambre », et « en même temps » je suis jaloux de ne pas avoir trouvé moi-même cette formule que je ne comprends pas, mais qu’importe, elle m’a fait réagir, et en politique c’est cela l’important !

  67. @ Savonarole
    Ah non, faire référence à Emmanuel Todd !! ça ne passe pas.
    Qui plus est son bureau exposé, un foutoir bien à l’image que l’on se fait du personnage quand on a la malchance de le croiser et l’entendre nous sortir ses éternelles palinodies.
    J’ajoute, avec son pote Piketty (les deux font Lapeyre)…
    Dernier point : la-M209, toujours en parfait état ?

  68. @ Giuseppe 17 mars 2018 à 10:49
    « Vous soulevez le capot de la voiture, ma puissance d’investigation magnétique devrait faire le reste »
    « devrait » ? genre conditionnel ou futur ? 😉
    Je ne veux pas faire dans le populisme mais je tiens à dire, ou à souligner (yen a qui « disent », d’autres qui « soulignent » (?)), que votre magnétisme a fonctionné puisque ma Rolls a démarré.
    En même temps, comme dit l’autre qui dit tout et son contraire, ce week-end je vais à Ouessant, du coup pour la Rolls… 🙁
    Adéo Giuseppe
    —————————–
    @ Tipaza 17 mars 2018 à 07:38
    « Une seule solution, la création d’un mouvement populiste international, avec pour slogan : Xénophobes de tous les pays, unissez-vous contre les étrangers !
    Moi qui vous pensais raisonnable, je découvre avec stupéfaction que pour vous être populiste c’est être xénophobe.
    Pourtant si je cite le Larousse qui dit à propos de populisme : « idéologie politique de certains mouvements de libération nationale visant à libérer le peuple sans recourir à la lutte des classes », Mister Larousse (qui n’est pas une blonde) ne définit visiblement pas le populisme comme un mouvement xénophobe.
    Expliquez-moi pourquoi, selon vous, le « popu » est xénophobe ? (en moins de dix paragraphes si possible ;))

  69. hameau dans les nuages

    @ Elusen | 17 mars 2018 à 13:37
    Vous allez nous manquer !
    « Stand by me ! »

  70. @ Lucile
    « C’est une sorte de revendication minoritaire étendue à la majorité quand il s’agit par exemple du peuple contre les élites. »
    Dû à quoi, imitation par la majorité de la revendication des minorités, ou société plus fragmentée où chacun ne peut se retrouver avec d’autres qu’en s’opposant à tous les autres, ou les deux, ça et/ou autre chose, et si oui, quoi ?

  71. @ Tipaza | 17 mars 2018 à 14:46
    C’est sûr, la phrase incriminée n’ajoutait rien à mon raisonnement ; ne pouvant m’étendre sur ce point, j’aurais dû le garder pour moi. Je vais tenter de la justifier avec un exemple :
    Minorité contre majorité ; « homos » versus « hétéros ».
    Majorité contre minorité : « peuple » contre « élites ». Les gouvernants sont beaucoup moins nombreux, mais le peuple, qui pourtant vote, est « opprimé » par ses élus.
    En fait, les mouvements protestataires commencent tous de façon minoritaire, mais ils peuvent devenir peu à peu majoritaires en nombre, tout en continuant à se comporter comme des minorités, parce qu’ils ne sont pas unis, ne s’entendent pas entre eux, et à part l’ennemi commun, n’ont rien qui les rassemble (point déjà développé par Robert Marchenoir et auquel je souscris). Et peut-être aussi parce que ça les arrange de se présenter comme des minorités ; le populisme a besoin de cette représentation pour crier à l’injustice.
    Je connais une américaine d’origine très très légèrement indienne, qui affirme régulièrement sans sourciller : « j’appartiens à trois minorités, je suis Native American, je suis vieille, je suis une femme ». Elle n’appartient que de très loin à la minorité ethnique qu’elle évoque, première approximation. Elle n’est pas très vieille, et les vieux ne sont pas spécialement maltraités aux USA, deuxième approximation. Les femmes seraient-elles une minorité ? Non, mais ça passe comme une lettre à la poste. Pourquoi ? Parce que les minorités sont sacrées. Là ce n’est pas moi qui suis ésotérique, c’est elle, convenez-en.
    Autre exemple : après l’élection présidentielle gagnée par Hollande et une écrasante majorité parlementaire socialiste, le PS continuait à se plaindre que la droite contestait la légitimité des socialistes, et à se représenter comme opprimé par les forces de droite, ce qui était hallucinant au regard de la réalité.
    Dans la réalité chacun d’entre nous se trouve au point d’intersection d’une quantité de catégories différentes, minoritaires et majoritaires, et jamais dans une seule à la fois. Et selon la catégorie, on se retrouve opprimé (ouf) ou oppresseur (l’ignominie). Si la politique d’un pays, au lieu de s’adresser à des citoyens, s’engouffre dans ce genre de segmentation par catégories et de chantage à la victimisation, le pays devenu ingouvernable, n’a pas d’avenir, me semble-t-il, et ses citoyens sont mal partis. Je crains d’ailleurs que Macron, après avoir tablé sur la détestation de la gauche et de la droite par le peuple, ne continue à jouer les femmes contre les hommes, les jeunes contre les vieux, les fainéants contre les travailleurs…
    Ce concept de populisme est en réalité complètement flou, ce qui est bien utile pour ceux qui s’en servent. Il faut se demander en revanche pourquoi les électeurs plébiscitent de plus en plus des mouvements dits populistes, ce que cela révèle, et vers quoi cela nous mène.

  72. @ Friedrich de 16:13
    « Dernier point : la-M209, toujours en parfait état ? »
    C’est une Mazda MX5 cabriolet, elle a onze ans, à l’époque c’était la moins chère du marché (18 000 euros). Aujourd’hui pour ce prix-là on a une Dacia Duster avec les freins en option…
    J’aime bien Emmanuel Todd, comme tous les cérébraux il est un peu fêlé, c’est le Docteur Folamour de Kubrick.

  73. @ Robert Marchenoir 16 mars 2018 18:59
    « La motivation du Kremlin pour ce faire est claire : il s’agit de semer la subversion et de dresser les Occidentaux les uns contre les autres, afin de les affaiblir »
    Pour atténuer vos fantasmes et supputations poutiniens, je vous invite à lire l’entretien consacré au pouvoir de Poutine par Hélène Carrère d’Encausse dans Le Figaro de ce jour. Entretien dont j’extrais la phrase suivante :
    « Il ne faut pas juger le pouvoir autoritaire de Poutine à l’aune de nos seuls critères. »
    Cordialement.

  74. @ Lucile | 17 mars 2018 à 16:59
    Merci de votre réponse argumentée et précise.
    J’aurais dû réfléchir un peu avant de vous interpeller, mais j’ai trouvé votre formule percutante, et j’aime les formules à l’emporte-pièce.
    Au fond c’était un compliment que je vous adressais, un compliment à ma façon, c’est-à-dire un compliment qui n’a pas l’air d’en être un… si… si !
    ———————
    @ breizmabro | 17 mars 2018 à 16:22
    « Moi qui vous pensais raisonnable, je découvre avec stupéfaction que pour vous être populiste c’est être xénophobe. »
    Raisonnable, ce n’est pas un compliment pour moi, depuis l’âge de quatre ans, j’essaie désespérément d’expliquer à mon entourage, parents, grands-parents, oncles et tantes, que je ne suis pas raisonnable, au point qu’il m’arrive de ne pas l’être pour ne pas être classé dans cette catégorie !
    Et c’est ce qui se passe aujourd’hui avec mon commentaire en forme d’oxymore, en réponse à celui de Robert Marchenoir.
    Les définitions du Larousse sont une chose, la doxa bien-pensante en est une autre. Elle traite, par un amalgame pervers, les électeurs de droite (FN entre autres) de xénophobes alors qu’ils sont simplement francophiles ; et de populistes voire de demeurés (les deux qualités sont souvent liées pour les bien-pensants) alors qu’ils souhaitent simplement que les dirigeants s’occupent d’eux avant de s’occuper des autres !
    Charité bien ordonnée commençant par soi-même, nous souhaitons – je me range dans cette catégorie de francophiles – que les pouvoirs s’attachent à résoudre nos problèmes à l’échelon individuel et collectif avant de faire un travail d’ONG avec des illégaux qu’on devrait renvoyer chez eux en toute humanité.
    En moins de quinze paragraphes 😉

  75. Michelle D-LEROY

    @ Lucile
    « Dans la réalité chacun d’entre nous se trouve au point d’intersection d’une quantité de catégories différentes, minoritaires et majoritaires, et jamais dans une seule à la fois. »
    Entièrement d’accord avec cela.
    Nos dirigeants politiques à force de laisser les minorités, quelles qu’elles soient, donner de la voix et en divisant les Français par des mesures discriminatoires, en instaurant des seuils pour taxer ou non, accentuent cette fracture où chacun se sent lésé ou classifié.
    Aujourd’hui, nous apprenons par exemple que nos députés bénéficiaient d’une prise en charge « obsèques » pour eux et leur famille. Comment alimenter le sentiment que l’élu est avantagé dans tous les domaines et donc le côté populiste des Français étouffés par les taxes…

  76. @ Savonarole
    « Le populisme s’explique par la crétinisation des élites. »
    Pas que.
    Ces fausses élites, souvent aussi inutiles que nuisibles quand elles ne trahissent pas leur pays, ne savent que se pavaner avec morgue en étalant un mépris insondable des gens qui ne font pas partie comme elles de la « Jet Set » ou du Système, sans que personne ne sache au juste à quoi elles servent vraiment.
    Comparaison n’est pas raison, mais nous nous trouvons un peu dans une situation similaire à celle de 1788-1789 où l’aristocratie faisait l’objet d’attaques en règle (souvent injustes) de prétendus défenseurs d’un peuple « populiste », sauf qu’à l’époque les membres de la noblesse, souvent très bien formés intellectuellement contrairement aux fausses élites de nos jours, s’attachaient généralement à remplir les devoirs de leur charge, autant au sommet de l’État que sur leurs terres et à payer l’impôt du sang quand il le fallait.
    Le populisme s’oppose en fait à des parvenus dangereux qui trahissent leur mission et leurs devoirs.

  77. Claude Luçon

    @ Michelle D-LEROY | 17 mars 2018 à 19:13
    Voyez la chose du bon côté !
    Nous avons appris que nos députés étaient mortels !
    A force de voir toujours les mêmes au Parlement on pouvait se poser la question.
    Il aura fallu l’élection de Macron pour le découvrir !
    Ce qui valait bien 1,7% de CSG en plus !

  78. Attentif au match des Bleus j’ai découvert en suivant le déferlement médiatique qui s’est abattu sur nos services d’urgence et le dénuement de ceux-ci, la misère sous la lumière la plus crue, celle de la maladie.
    A mon avis ce blog est épié, serait-il celui qui fait l’info ?
    Des conditions indignes, des lits qui s’empilent (à peine exagéré) dans les couloirs, à moi la peur, du coup la fièvre euphorique d’un match de rugby est vite retombée, c’est sûr nos parlementaires regardaient jusqu’à présent certainement ailleurs, mais bon sang que font-ils à 577 ? 577 plus le Sénat… Les images étaient insupportables, indigne vision de personnes très âgées semble-t-il, enfin tout un pays représenté, un professeur qui a parlé du manque de tout… Et l’on se gargarise d’être parmi les premières puissances du monde.
    A quoi bon le travail inutile d’un René Dosière qui dénonçait des dépenses quand sous ses yeux pendant 25 terribles années de sa rente de mandats successifs nous allions droit, pendant ce temps, dans le mur des hôpitaux.
    Et là, il ne voyait rien, il n’entendait rien, il ne se doutait de rien. Il n’était pas le seul sans aucun doute, heureusement que lui et beaucoup d’autres ont dégagé – il était temps -, en espérant que ceux en place seront meilleurs.
    Une assemblée qui ronronnait depuis des lustres, comment a-t-on pu en arriver là ? Certainement pas en un jour.
    Apparemment il faut aller vite j’imagine, j’y compte beaucoup, je vieillis aussi, je ne voudrais pas finir dans un local poubelle à attendre des soins, populisme quand tu nous tiens !

  79. @ Lucile | 17 mars 2018 à 16:59
    Majorité et minorité, en soi, lâché dans le débat, cela ne veut rien dire, car il leur faut toujours un point de référence.
    Car quoi qu’il en soit, nous sommes toujours la majorité de quelqu’un et la minorité d’un autre.
    À tort, vous opposez peuple et élite !
    L’honorable honoraire fait partie du peuple et pourtant, c’est une élite.
    Les gouvernants font partie du peuple.
    http://www.cnrtl.fr/lexicographie/peuple
    Vous opposez un groupe de personnes à un statut social, c’est absurde.
    Comme opposer peuple et médecin ou encore peuple et éboueur.
    Ce qui s’oppose à peuple, c’est individu.

  80. Robert Marchenoir

    @ Giuseppe | 17 mars 2018 à 13:45
    « Vous manquiez à ce blog. »
    C’est fort urbain de votre part. J’en conclus que je ne peux même plus sortir réparer quelques tuiles, sans que la foule irritée ne me rappelle à mes devoirs…
    @ boureau | 17 mars 2018 à 19:02
    « Pour atténuer vos fantasmes et supputations poutiniens, je vous invite à lire l’entretien consacré au pouvoir de Poutine par Hélène Carrère d’Encausse dans Le Figaro de ce jour. Entretien dont j’extrais la phrase suivante : ‘Il ne faut pas juger le pouvoir autoritaire de Poutine à l’aune de nos seuls critères.’  »
    Les fantasmes et les supputations sont de votre côté. Une attaque à l’arme neurotoxique contre l’Angleterre, pour la première fois en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale, c’est un « fantasme », pour vous ?
    Je n’ai pas lu l’article dont vous parlez, mais je connais son existence. En fait, je n’ai pas besoin de le lire : je pourrais vous l’écrire, là, tout de suite.
    Cela fait longtemps qu’Hélène Carrère d’Encausse a dépassé sa date de fraîcheur concernant ses compétences sur la Russie. En fait, s’il y a des gens qu’il ne faut surtout pas lire pour comprendre quelque chose à la Russie contemporaine, c’est bien Hélène Carrère d’Encausse, Vladimir Fédorovski et un certain nombre d’autres émigrés russes, de fait ou par hérédité, qui ont choisi de se faire les agents d’influence du régime criminel de Moscou.
    Parce que cela offre des dividendes médiatiques, sociaux quand ce n’est pas financiers faciles, sans se fatiguer, au nom d’une expertise parfaitement imaginaire. Et parce que la trahison a toujours été chic en France — voir le fil sur Nicolas Sarkozy à Abou Dabi.
    Les étagères des librairies françaises sont pleines de ces livres qui, sous prétexte de faire le « vrai portrait de Vladimir Poutine », sont des ouvrages de propagande et de complaisance destinés à excuser les agressions russes, en passant sous silence la réalité et les vrais enjeux du pays. L’espace médiatique est monopolisé par les mêmes faux experts.
    En fait, les médias français, que les poutinistes accusent d’être « russophobes », sont au contraire d’une servilité pro-Moscou ahurissante. Il n’est que de voir la couverture du Figaro, comme vous dites, qui, pour marquer la reconduction automatique du mandat de Poutine qui aura lieu demain, n’a rien trouvé de mieux que de nous offrir un « grand article » de son correspondant relatant la « révolution » poutinienne, qui aurait consisté pour le grand homme à transférer son bureau de Moscou à Sotchi ; ou bien, qui nous a produit une grande série de portraits des « candidats à l’élection présidentielle russe », alors qu’il n’y a pas davantage d’élections en Russie, aujourd’hui, qu’il n’y en avait en Union soviétique.
    Si vous voulez lire de vrais experts de la Russie en France, tournez-vous plutôt vers des gens comme Françoise Thom, Hélène Blanc ou Stéphane Courtois. Evidemment, ceux-là, ils n’occupent pas le devant de la scène médiatique, au contraire des perroquets endimanchés promus par les réseaux russes.
    D’ailleurs, même ces vrais experts ont une production plutôt étique, quand elle n’est pas approximative. Pour savoir ce qui se passe vraiment en Russie, il faut aller à l’étranger. Si, par exemple, vous voulez vraiment connaître « les secrets de Vladimir Poutine » (entre autres : c’est un enfant illégitime, et son fameux « père qui a subi le siège de Léningrad » n’est que son second beau-père), il faut lire la biographie que vient de lui consacrer la journaliste Kristina Kurchab-Redlikh. Seulement voilà, elle n’est disponible qu’en polonais…
    Nulle traduction prévue en français, bien sûr : le contenu jurerait par trop avec les contes de fées et le kitsch exotique dont nous abreuvent les Fédorovski et autres Carrère d’Encausse…
    Revenons-en à l’argument imbécile et criminel de cette dernière, que vous rapportez avec complaisance : « Il ne faut pas juger le pouvoir autoritaire de Poutine à l’aune de nos seuls critères. »
    OK. D’accord. Les Russes sont des sauvages, des barbares qui aiment bien être opprimés, torturés et massacrés par leur Chef. Grand bien leur fasse. Qu’ils appliquent leurs singuliers « critères » chez eux, tant qu’ils veulent.
    Mais bas les pattes chez nous. En Occident, chez les gens civilisés, ce sont nos critères qui s’appliquent. En Angleterre, en France, en Europe, aux Etats-Unis, en Estonie, en Ukraine, en Géorgie et dans tous les pays qui préfèrent « nos critères » (comme dit Madame Carrère d’Encausse en tordant le nez, alors que ce sont ces « critères » qui lui ont permis d’atteindre l’enviable rôle social qu’elle occupe), que les bandits klepto-fascistes de la junte militaire de Moscou rentrent dans leur terrier en demandant pardon — ainsi que tous leurs zélateurs occidentaux qui ne supporteraient pas, pour leur compte, le quart de la moitié de ces fameux « critères » qu’ils trouvent si pittoresques quand ils sont imposés à autrui.
    Hélène Carrère d’Encausse trouve beaucoup d’excuses aux envahisseurs de son pays d’origine, la Géorgie — mais je constate qu’elle est fort peu pressée de quitter la France, où elle est née, pour s’installer à Tbilissi, où elle serait probablement une inconnue, et où elle aurait, sans nul doute, une tout autre vision de son encombrant voisin.

  81. J’ai vu que Nadine Trintignant avait été invité dans l‘émission C l’hebdo sur France 5.
    A quel titre peut-elle s’exprimer sur une affaire jugée ? Pourquoi ne pas inviter Cantat pour qu’il s’explique lui aussi ?
    Les médias sont décidément prêts à tout pour faire de l’audience. C’est le retour des jeux du cirque comme au temps des Romains. Consternant !

  82. Patrice Charoulet

    J’ai entendu la vidéo où la philosophe Chantal Delsol réfléchit, d’une manière très approfondie et très indépendante, sur le populisme, quand elle a été diffusée. J’approuve ses réflexions.
    Chacun aurait profit à l’entendre, après avoir lu votre texte :
    https://www.youtube.com/watch?v=Wzuvc9C-G4w

  83. @ Robert Marchenoir | 17 mars 2018 à 22:33
    Trois réactions ahurissantes en faveur de Poutine qui nient son implication et qui font bondir.
    – Alexandre Adler, qui invoque un coup tordu de la diaspora des exilés russes pour nuire à Poutine (LCI/ Pujadas). Ce monsieur est conférencier sur des croisières de luxe sur la Volga et les beautés de Saint-Pétersbourg pour les benêts de la revue Valeurs actuelles.
    – Éric Denécé, « expert », directeur du centre sur le Renseignement et qui vend ses services aux grandes entreprises qui souhaitent s’implanter à l’étranger, y voit un coup tordu des services américains et anglais pour nuire à Poutine avant son élection (Canal Plus, émission de Calvi). Voir sa fiche Wikipédia.
    – JP Raffarin, qui soit le seul à peu près excusable au titre de sa bêtise incommensurable, trouve que Theresa May « y est allée un peu trop fort contre Poutine ».
    Quant à Vladimir Fédorovski, la taupe vibrionnante et colorful, cela fait des années qu’il est invité pour faire semblant de taper sur Poutine pour mieux l’encenser, la tactique du pâté d’alouette russe.
    Le tableau français est complet.
    Ici, ça va à peu près, manque Tomas, qui ne croyait pas que Poutine soit intervenu dans le boxon catalan.

  84. Illusion dominicale d’un parfum helvète ou inspiration de la tache qu’un hamster pulvérisé au parabellum a peint sur le mur, ruinant au passage une collection de BD digne des plus maniaques tintinophiles, mais il me semble qu’une certaine pondération inspire les commentaires du jour.
    Todd a raison quand il décrit le peuple qui sortit un certain onze janvier, les Français sont des catholiques zombis, le président l’a bien compris, il a lu Proust, lui :
    « Certes ils forment dans tous les pays une colonie orientale, cultivée, musicienne, médisante, qui a des qualités charmantes et d’insupportables défauts. On les verra d’une façon plus approfondie au cours des pages qui suivront ; mais on a voulu provisoirement prévenir l’erreur funeste qui consisterait, de même qu’on a encouragé un mouvement sioniste, à créer un mouvement sodomiste et à rebâtir Sodome. Or, à peine arrivés, les sodomistes quitteraient la ville pour ne pas avoir l’air d’en être, prendraient femme, entretiendraient des maîtresses dans d’autres cités, où ils trouveraient d’ailleurs toutes les distractions convenables. Ils n’iraient à Sodome que les jours de suprême nécessité, quand leur ville serait vide, par ces temps où la faim fait sortir le loup du bois, c’est-à-dire que tout se passerait en somme comme à Londres, à Berlin, à Rome, à Pétrograd ou à Paris. »
    Il a compris l’essence de nos comportements sociaux et la tentation de toute communauté minoritaire et discriminée qui, lorsqu’elle arrive au pouvoir, cède immanquablement au désir de vengeance, répétant à l’envi ce qui fonda sa cohésion, la lui faisant perdre.
    Se rappellera-t-il dimanche prochain que le Rabbi, monté sur le petit d’un âne, image pascalienne de la vérité fragile de la justice, refusera le leadership révolutionnaire que le peuple juif lui offrait sur les marches du temple, engageant la passion que ce même peuple réclamera à son oppresseur, jusqu’au dernier et plus fidèle de ses amis.
    Trois fois alors, le coq chanta, et l’humanité se vit éclairée en son vice par l’image du Dieu vivant devenant cet homme, mort, qui fondera la puissance de ceux qui humeront cette promesse d’immortalité et de possibilité de transmission éternelle donnée à l’homme, cet instant de la création où la nature se regarde, rendant possible de ne plus être victime de ce retournement du Temps.
    Il suffirait pour ce faire de ne pas oublier la trahison fondatrice, le premier geste de reconnaissance de sa propre lâcheté et, tel le maître sur les marches du temple, renoncer au pouvoir de reconstruire Sodome sur les fondations dissimulatrices, acceptant la lumière qui fonde toute notre culture jusqu’à nos textes de loi :
    …conscients des acquis communs et de leur devoir d’assumer leurs responsabilités envers les générations futures,

    Courage au président de savoir supporter le poids de ce manteau qu’il a choisi, j’espère en toute conscience, de porter, car c’est cette conscience qui abattit, abat, et abattra tous les désirs tyranniques.

  85. @ Elusen
    Bonjour cher Gaspary !
    « Vous opposez un groupe de personnes à un statut social, c’est absurde.
    Comme opposer peuple et médecin ou encore peuple et éboueur.
    Ce qui s’oppose à peuple, c’est individu. »
    Rédigé par : Elusen | 17 mars 2018 à 22:20
    Vous avez entièrement raison, il y en a même qui passent leur temps à pléonasmer sur les curés pédophiles c’est votre spécialité vous qui avez été reçu au brevet des sacristies et presbytères alors que tout le monde le sait, les curés sont des personnes, les pédophiles ont acquis un statut social, c’est absurde !
    Arrêtez de faire l’âne pour avoir du son ou le chien chien pour le nonosse, la pédophilie sera bientôt légalisée ou du moins très adoucie pénalement dans un premier temps, l’abaissement de l’âge du consentement des mineurs est un étape importante pour l’impunité, avant le grand soir de la pédophilie, décrétée orientation sexuelle comme toutes celles qui étaient diabolisées et interdites auparavant : homosexualité, monosexualité, transexualité, multisexualité, polysexualité, zoophilies*… On y travaille, des candidats sérieux s’occupent de créer des réseaux puissants afin d’influencer les institutions qui devront s’adapter à ces nouvelles mœurs avantgardistes modernistes tant plébiscitées par les intellos bobos de gôche.
    LPPT : La Pédophilie Pour Tous, bientôt dans vos rues et sur vos écrans ! Demandez le programme !
    Kss Kss nonosse ?
    *PS : j’inclus la zoophilie en compassion pour nos malheureux fermiers esseulés dans leurs fermes lointaines et qui attendent le feu vert des « Zotorités célestes » pour « officier » sans remords ni culpabilité.

  86. @ Tipaza 17 mars 2018 à 19:05
    J’étais certaine qu’en moins de quinze paragraphes ça pouvait le faire ! 😀
    OK, reçu 5/5, je suis d’accord avec vous, et ce n’est pas parce que vous avez raison que vous êtes raisonnable. Je le note 😉

  87. @ Robert Marchenoir | 17 mars 2018 à 22:33
    Vous écrivez à boureau :
    «  »Il ne faut pas juger le pouvoir autoritaire de Poutine à l’aune de nos seuls critères. »
    OK. D’accord. Les Russes sont des sauvages, des barbares… »
    Rassurez-vous j’ai bien compris qu’il s’agit d’une forme de dérision utile à votre argumentation, mais poursuivons un peu plus loin et sans dérision, pour le coup, ce raisonnement.
    Est-ce que les Russes sont des Européens ou des Asiatiques ?
    La question est peut-être stupide, mais la réponse est simple, ce sont des Eurasiens, et ce n’est pas une banalité.
    C’est un argument dont ils usent lorsqu’ils veulent prendre des distances avec l’Europe qui les contrarie ou les déçoit.
    C’est un poète russe qui a le mieux résumé ce point de vue. L’avantage des poètes c’est que leur hypersensibilité leur fait comprendre plus vite et mieux ce que les historiens ne comprennent pas toujours.
    C’est l’union de l’histoire et de la culture qui forme une civilisation, et la civilisation russe est légèrement différente de la nôtre, ce qu’exprime de façon partielle Hélène Carrère d’Encausse que j’ai connue plus pertinente dans ses analyses, mais peut-être est-elle fatiguée de répéter toujours les mêmes propos aux mêmes journalistes incultes.
    Voici ce qu’Alexandre Blok, un poète du début du XXe siècle, a écrit en 1918 dans un poème appelé « Les Scythes », dédié aux Européens refusant de considérer la Russie comme l’Europe :
    « Vous êtes des millions.
    Et nous sommes innombrables comme les nues ténébreuses.
    Essayez seulement de lutter avec nous !
    Oui, nous sommes des Scythes, des Asiatiques,
    Aux yeux de biais et insatiables ! »
    Intéressante cette remarque sur le yeux de biais, écrite bien avant Poutine, qui a ces yeux-là précisément, et beaucoup des dirigeants russes, que ce soit ceux de l’ex-URSS ou d’à présent, ont cette caractéristique physique.
    Nous avons face à nous des Eurasiens qu’il faut analyser et comprendre comme tels, ce qui ne veut pas dire être d’accord, mais ce qui veut dire les comprendre pour réagir en conscience.
    C’est Ernst Jünger, je crois, qui parlant des combats de Stalingrad, Léningrad et autres disait, je cite de mémoire :
    « Nous pensions avoir affaire à des Européens, mais nous avions en face de nous des Asiatiques aux capacités de souffrance inconnues pour nous ».
    ——————————-
    @ Savonarole (et Robert Marchenoir)
    Peu m’importe que vous soyez pour ou contre Poutine, je rappelle simplement que Sergeï Skripal n’est pas un espion comme le décrit une presse aux ordres pour le coup des anti-Poutine, ce n’est même pas un transfuge russe, c’est un traître qui a livré un réseau d’anciens collègues, et s’agissant de soldats de l’ombre on peut les appeler des camarades.
    Alors, que des responsables du service, avec ou sans l’accord de Poutine, et probablement avec, décide de l’éliminer, cela me paraît relever des lois élémentaires de la guerre subversive.
    La CIA et la NSA font la même chose et parfois à une échelle plus grande.
    Par exemple Allende n’est pas mort d’une grippe intestinale que je sache, et il fallait peut-être que ce fût ainsi pour sauver l’Amérique du Sud du communisme, ce qui est une bonne chose.
    Enfin une question, qui n’appelle pas de réponse ; vous trouvez normal que Georges Boudarel après avoir été responsable du camp 113 chez les Viets, et de la mort de quelque 300 soldats français, revienne en France et obtienne un poste au CNRS ?

  88. @ Giuseppe
    Hello ! C’est rempli d’angoisse fiévreuse que je reviens vers vous. Donc vous avez modélisé, créé un algorithme, transhumé vers les mathématiques tête toute bousculée… Mais pour quel résultat ? HEIN ? :-)))
    Je souhaite vous dire ma très grande satisfaction de vous avoir apporté un soulagement dans ce moment ô combien délicat qui consiste à ne pas comprendre un texte incompréhensible. Et aussi le plaisir réel (vraiment !) de lire ce que votre voisin a eu la gentillesse de dire à mon sujet.
    Un dernier mot : ne pas comprendre la prose du sieur WEINZAEPFLEN est pour moi, comment dire… rassurant ? comme une preuve de normalité. Alors, même si je n’en ai pas besoin, merci à lui ! Re :-))) Achille

  89. @ Robert Marchenoir 17 mars 2018 22:33
    « Fantasmes poutiniens »
    Vous vous complaisez dans une paranoïa russophobe qui, avec ses répétitifs, devient finalement rigolote bien que lassante : parce qu’elle est une insulte à votre intelligence. Je pense que cela se soigne, c’est pourquoi je vous invitais à lire comme début thérapeutique l’entretien du Figaro.
    « Une attaque à l’arme neurotoxique »
    Simple règlement de comptes entre barbouzes des services secrets de différents pays comme il en existe depuis des siècles. Sauf qu’en ce moment Theresa May empêtrée dans les suites du Brexit, essaie de détourner l’attention de l’opinion en montant maladroitement au créneau médiatique au quart de tour. Macron, qui ne manque pas une occasion de faire le beau, enchaîne !
    « Cela fait longtemps qu’Hélène Carrère d’Encausse a dépassé sa date de fraîcheur concernant ses compétences sur la Russie »
    Au-delà de la grossièreté du propos, cette spécialiste reconnue de la Russie – sauf pour vous – a toujours donné un éclairage relativement objectif de l’évolution de ce continent depuis quarante ans. Seriez-vous de ces belles âmes qui méprisent ceux qui ne sont pas de leur avis ?
    « Vrais experts : Thom, Blanc, Courtois ? »
    Experts ? Thom et Blanc ne sont pas spécialement connues pour leur objectivité. Courtois, que j’estime pour certaines de ses parutions, n’est pas systématiquement anti-Poutine ni anti-Russes que je sache. A un expert on ne demande pas d’être anti ou pour, on exige de lui une réflexion objective pesant le pour et le contre : c’est ce que fait Hélène Carrère d’Encausse.
    « Médias français d’une servilité Pro-Moscou ahurissante »
    Ce matin, en zappant sur toutes les chaînes d’infos de TV ou de radio, je n’ai écouté que des commentaires désagréables et subjectifs sur Poutine (comme d’habitude). Avec bien sûr, des interviews trottoirs en Russie, systématiquement aussi désagréables – sinon haineuses – pour le président russe. C’est ce que vous appelez sans doute, une servilité pro-Poutine.
    « Enfant illégitime d’une père qui n’est que le second beau-père »
    Je ne vois pas ce que ces considérations de bas étage apportent à la discussion !
    « critères… »
    Nier les pesanteurs sociologiques d’un pays ou de populations selon les événements qu’ils ont vécus depuis des siècles est là, vraiment, une insulte à l’intelligence. Les fameux « critères » sont ceux qui font la différence d’une civilisation à l’autre et d’un pays à l’autre. Reprenez-vous.
    « Hélène Carrère d’Encausse trouve beaucoup d’excuses aux envahisseurs de son pays d’origine, la Géorgie — mais je constate qu’elle est fort peu pressée de quitter la France, où elle est née, pour s’installer à Tbilissi… »
    Vous savez bien que sa famille a été chassée de l’URSS et que sa vie est en France. Assez mesquin, vous ne trouvez pas ?
    Allons, Marchenoir, reprenez de la hauteur, sinon votre moulin à paroles poutinophobe et russophobe vous conduit droit au pépé gâteux.
    Regardons avec sérénité ces élections russes qui verront sans doute la victoire de Poutine. L’analyse sérieuse viendra ensuite sur le degré d’adhésion ou de lassitude des électeurs russes par rapport au président sortant.
    Cordialement.

  90. @ Achille
    Merci pour ces informations qui semblent parfaitement exactes. Être bien vu par P. Charoulet n’est pas véritablement un objectif pour moi 🙂 et je dois humblement dire qu’aucun pedigree n’est visible me concernant.
    Alors je le porte à la connaissance de tous. Mes parents et grands-parents étaient des gens honnêtes, ayant connu tout au long de leur existence des hauts et des bas (le pire). Mes frère et soeur et moi avons eu la chance inestimable d’être élevés dans des valeurs aujourd’hui souvent oubliées mais pourtant plus indispensables que jamais je crois : le respect, la politesse et le travail. Je suis fier de mon pedigree 😊 (vive Twitter !)

  91. @ Giuseppe | 17 mars 2018 à 21:42
    « Apparemment il faut aller vite j’imagine, j’y compte beaucoup, je vieillis aussi, je ne voudrais pas finir dans un local poubelle à attendre des soins, populisme quand tu nous tiens ! »
    Vous vous inquiétez justement de ce qui devrait faire frémir chacun. Il est, en effet, intolérable de voir combien ce dysfonctionnement mobilise peu les médias occupés à amuser les gueux…
    Il est odieux de devoir constater ces dérives que tout le monde en bonne santé feint d’ignorer. Cependant, les dirigeants et ceux qui les servent n’ont pas de raisons suffisantes pour se pencher sur cette catastrophe. Pourtant, elle en dit long sur l’état financier des hôpitaux et le traitement immoral réservé aux malades.
    Il faut continuer de sourire à l’infirmière lors du changement de perfusion, qui n’estime pas utile de changer le pansement qui d’après elle n’est pas assez souillé. Il faut regarder ailleurs lorsque le femme de ménage passe son torchon sur le bassin puis sur la table. Il faut regarder le ciel gris lorsqu’on sait que le secours ne viendra pas, et que pendant que le corps est un objet, de grands progrès sont espérés.
    Car il y a aussi le crainte de représailles lorsqu’on ne sera pas là.
    Mais l’indifférence c’est ce poison mortel qui emportera tout et nous !
    Le local à poubelles n’est pas la pire des perspectives hélas… Mais parlons d’autre chose, de la Russie par exemple, alors je pense à Soljenitsyne et je me dis que la confiance nécessite un grand courage, puisque Pâques approche il n’est pas interdit de croire que les cloches iront encore à Rome…

  92. @ Patrice Charoulet
    J’ai écouté Chantal Delsol avec un grand intérêt. Je me suis aperçue que j’employais peut-être parfois le terme « populisme » en lieu et place de « démagogie » ; les deux mots contiennent le mot « peuple », l’un en latin, l’autre en grec. Le suffixe « isme » en fait une sorte de doctrine (politique) dans le mot « populisme », et l’emploi du verbe « ago, je tire, je mène », en fait plutôt une méthode (politique) dans le mot « démagogie », si l’on s’en tient aux racines.
    Pourtant Chantal Delsol évoque à plusieurs reprises, mais sans s’étendre là-dessus, un sentiment de colère pour le caractériser, et il me semble que le populisme joue en effet beaucoup sur cet affect ; en cela, il flatte lui aussi les bas instincts des foules. Donc, j’en conclus que « démagogie » et « populisme » se recoupent en partie malgré tout, même selon sa définition.
    Je diverge d’avec elle quand elle réduit le populisme à la droite ; il me semble en effet que Mélenchon par exemple entre dans la catégorie. Je ne suis pas d’accord en fait avec le lien exclusif qu’elle met entre enracinement et populisme. Il me semble que tout mouvement qui fait appel au ressentiment du peuple « contre » une autre catégorie sociale, et qui donne à cette colère une orientation militante, peut être qualifié de populiste. Une caractéristique du populisme selon ma définition est de voir l’État et le gouvernement comme prioritairement composé de justiciers sociaux, occupés à réparer jalousement les dommages causés au « peuple » par tout groupe nuisible « usurpant » richesse, pouvoir, savoir : élites intellectuelles (Mao), paysans contre ouvriers (URSS), nantis, notables, nomenklatura, grands propriétaires etc., toutes catégories à traquer et anéantir pour donner des gages à la foule en proie au ressentiment. Car si la colère anime le mouvement et justifie la prise de pouvoir, il s’ensuit qu’il devient nécessaire de l’entretenir, mais sans cesse aussi la rediriger contre le groupe adverse.
    Cette sacralisation de la colère me paraît pernicieuse. La colère a plusieurs caractéristiques, elle donne de l’énergie, des objectifs et des buts. Elle est enfantine, elle veut des résultats immédiats. Elle soulage et insensibilise à la douleur. Elle entretient un sentiment de toute-puissance. Loin de s’apaiser, elle a tendance à se nourrir d’elle-même jusqu’au paroxysme si on lui donne libre cours. Et elle est destructrice.
    Pour autant, je ne qualifierais pas un mouvement politique de populiste parce qu’il lutte contre l’usurpation du pouvoir par un petit nombre (oligarchie, méritocratie). C’est l’exploitation de la colère et contre le projet politique qui le condamne à mes yeux. Mais je reconnais que ce petit nombre prend de grosses responsabilités en attisant la colère du « peuple », en lui parlant avec mépris, en se gardant de le consulter, et en le traitant comme un enfant qui a besoin de la part de ses maîtres, de cette « pédagogie » que les journalistes politiques ayant pignon sur rue affectionnent.
    @ Noblejoué
    J’ai peut-être répondu, quoique tant bien que mal, à votre question en répondant à Tipaza, qui traite ma démonstration avec une indulgence dont je le remercie. Je suppose que chacun a sa définition du populisme. Mais comme on nous dit qu’il gagne en Europe à chaque élection, le terme mérite d’être creusé.

  93. @ Tipaza | 18 mars 2018 à 10:42
    Une fois n’est pas coutume, je suis d’accord avec vous. En temps de guerre la sanction pour un traître est douze balles dans la peau après être passé devant un tribunal sommaire.
    La période de paix n’existe pas vraiment, même si lors des réunions internationales les chefs d’Etat et de gouvernement se font de grandes risettes devant les photographes. La guerre continue, avec d’autres armes, à commencer par le renseignement. Cela a toujours été et existera toujours.
    Pour les espions qui sont passés de « l’autre côté » et ont conduit au démantèlement d’un réseau, la sanction est toujours la même : la mort ! Peu importe le moyen utilisé. Les traîtres qu’ils soient russes ou d’une autre nationalité savent à quoi ils s’engagent.
    Aussi dans cette affaire la perfide Albion fait-elle preuve d’une indignation particulièrement hypocrite. Il est vrai que les élections russes ont lieu ce week-end et cela explique bien des choses…

  94. @ Tipaza 18 mars 2018 10:42
    « Poutine, la Russie et… Marchenoir »
    Je crois qu’Alexandre Blok se permettait une licence littéraire quand il refusait de considérer la Russie comme faisant partie de l’Europe dans son poème Les Scythes. C’était tellement plus poétique !
    Depuis plus de huit siècles, la Russie est totalement européanisée. Le Tartare accourant des steppes de l’Asie centrale demeure un mythe – trop largement entretenu. Plus de 90% de la population russe vit en deçà de l’Oural et ce depuis la nuit des temps.
    Quant à Ernst Jünger, il fait une grossière erreur d’analyse quand il dit : « Nous pensions avoir affaire à des Européens… ».
    Les défenseurs de Stalingrad – d’après ce que j’en ai lu – se considéraient comme des hommes qui défendaient leur patrie, leur terre, leurs femmes, leurs enfants devant le péril nazi. Et ce en sacrifiant leur vie.
    Toutes valeurs qui nous semblent si loin de nos jours.
    Cordialement.

  95. @ sylvain | 18 mars 2018 à 09:44
    Bonjour cher Strauss-Kahn,
    ‘Pédophile’ n’est pas un statut social.
    C’est comme affirmer que violeur est un statut social.
    Dans votre syntagme, où vous affirmez que les curés sont pédophiles, il n’y a pas de comparaison, ni d’opposition, d’antonyme, car vous ne maîtrisez point le verbe et auxiliaire : être.
    Vous liez curé et pédophile par : être, de ce fait votre démonstration est absurde.
    Curé n’est pas l’antonyme de pédophile.
    ‘Élite’ n’est pas l’antonyme de Peuple.
    Les élites sont membres du Peuple, mais ne sont pas le Peuple.
    L’antonyme de ‘Élite’, c’est : lie.
    Savez-vous faire la différence entre un verbe, un auxiliaire et un antonyme ?

  96. @ Hope | 18 mars 2018 à 11:40
    Bon, voyons… J’étais parti comme l’avait fait Albert Jacquard pour un livre qui ressemblait à une longue équation, lui avait dit Bernard Pivot.
    Ainsi il avait revu sa copie pour rendre accessible sa pensée.
    Mon Bernard Pivot à moi est de temps à autre le défunt Cruchade que chacun porte en soi et qui vous incite à l’intelligence et au bon sens, comme peut l’être mon estimable voisin.
    Vous savez, au cours d’une carrière professionnelle dense, je reste toujours étonné de ce que l’on peut réaliser avec les trois opérateurs de base : l’addition, la multiplication, la division (nous n’aimions pas trop soustraire).
    Pour finir – je m’en suis ouvert ici -, après un premier jour de présentation et de formation sur « l’analyse de risques a priori », et donc chacun d’exposer dans son milieu les moyens mis en œuvre – tous plus alambiqués les uns que les autres à mes yeux… je ne venais pas de l’industrie – j’étais resté plus que dubitatif.
    Je me suis contenté de dire qu’aux actes lisibles par tous, de mise en œuvre, j’y adossais surtout le bon sens, constructif dans notre cas.
    Le dernier jour et pour parachever la formation, un des responsables français impliqué dans la sécurité des centrales nucléaires, à l’époque, avait conclu par « ne perdez jamais votre bon sens ! », il avait cité plusieurs exemples de catastrophes survenues de la multiplication de procédures.
    Alors ma foi, j’étais jeune à l’époque, j’en ai fait une règle de fonctionnement et je suis toujours méfiant des montages toujours très complexes : si vous saviez ce que l’on peut construire avec une équerre et le seul fil à plomb… Mais cela fera peut-être l’objet d’une autre visite de chantier en commun… avec mon voisin bien évidemment.

  97. Rien ne serait pire que de continuer à cultiver une attitude de condescendance et de mépris à l’encontre de ces phénomènes politiques et sociologiques qui ne pourront être réduits qu’à condition de retrouver, sous le populisme, le peuple et la légitimité de ses aspirations.
    Comment voulez-vous que par exemple de petits retraités qui se voient amputer leur maigre retraite par les conséquences de la seule promesse électorale tenue de M.Macron (une des pires) pour combler une partie de la gabegie étatique générale ne soient pas tentés de devenir populistes après avoir pris connaissance de ce qui suit ?
    http://www.bvoltaire.fr/matraquage-fiscal-subissent-retraites-cette-affaire-de-fraude-de-200-millions-aux-prestations-retraites-intolerable/

  98. @ Tipaza
    Enfin une question, qui n’appelle pas de réponse ; vous trouvez normal que Georges Boudarel après avoir été responsable du camp 113 chez les Viets, et de la mort de quelque 300 soldats français, revienne en France et obtienne un poste au CNRS ?
    Et de plus qu’il ait passé une retraite paisible aux frais du contribuable, complice malgré lui ?
    Mais qu’attendre de plus de ces magnifiques élites à la française ?

  99. @ duvent | 18 mars 2018 à 12:37
    Je ne parle même pas de ma quête désespérée, désespérante, destructrice jusqu’au bout, d’une aide qui n’est jamais venue parce qu’elle n’existe pas et les politiques de regarder ailleurs.
    On s’en remet sans oublier.
    Je me fiche des hochets que l’on peut proposer aux aidants, « le café des rencontres » et j’en passe… La vraie vie d’aide n’est pas là. J’ai peur parfois quand j’y pense.

  100. @ Giuseppe
    « Mais cela fera peut-être l’objet d’une autre visite de chantier en commun… avec mon voisin bien évidemment. »
    Oui oui oui ! Mes amitiés à votre voisin surtout. Je compte sur vous :-))

  101. Mary Preud'homme

    Mine de rien, on s’achemine vers un cinquantième anniversaire de Mai 68 très très chaud ! Avec la SNCF et ses 36 jours de grève perlée annoncées sur trois mois, plus Sud Rail qui se propose d’en remettre une couche afin de bloquer et ruiner définitivement un système déjà à bout de souffle ! Air France qui ne veut pas être en reste y va aussi de ses menaces, ainsi que la RATP et tout ce que le pays compte de transports « en commun ».
    Le tout concocté avec la jubilation syndicale marxiste que l’on sait pour gêner au maximum l’usager (autrement dit le prolo de plus en plus usagé) mais qui n’en peut mais et va se retrouver une fois de plus en galère pour, prétendument, sauver les privilèges d’une bande de bras cassés qui roulent pour nous, si si ! Juré, craché. Même que Besancenot et Méluche les soutiennent et toute la faune gauchiste les encourage à démolir notre belle France et s’asseoir sans vergogne sur ses traditions, ses symboles et son drapeau ! Des guignols qui n’ont manifestement jamais connu l’enfer des jours de grève, des journées à rallonge et des retours à la maison complétement lessivés !
    Il paraîtrait en outre qu’une députée LREM novice aurait trouvé ce projet de grève génial, dès lors qu’il permettrait à beaucoup de vieux glandus de « s’organiser », de prendre le bus (si cher à Macron), d’adopter le covoiturage bobo, voire de renouer avec le vélo et la marche à pied !
    Aaaah ! Comme ils sont loin les slogans qui nous vantaient les charmes du voyage en chemin de fer, style « faites-nous préférer le train, etc. »

  102. @ Giuseppe
    J’aimerais vous dire : non avete paura ! Mais de fait j’ai peur de vous induire en erreur…
    Pourtant, le privilège de vivre dans notre temps doit nous imposer de ne pas être aveugles et sourds, car tout part de nous y compris le nouveau monde. Enfin je crois, et même si c’est illusoire. C’est il me semble vous qui avez des montagnes en guise de paysage et bien je dirai que vous êtes un heureux homme de les regarder immuables et grandioses !

  103. Je suis toujours autant rasséréné devant certains commentaires et commentateurs de ce blog, je m’y suis arrêté parce que j’avais un peu de temps et que je n’avais pas eu l’occasion de regarder par-dessus mon épaule jusqu’à ce que je tombe dessus.
    Je l’ai déjà dit ce qui m’avait surpris – j’étais encore en activité, je pense – c’est que notre hôte avait relevé que dans les prétoires on retrouvait une majorité d’inculpés déracinés d’origine, je crois me souvenir, et là je me suis dit il va se faire hacher menu, se faire ressemeler par une presse à l’affût. Il fallait oser, puisque connu pour des procès très médiatisés…
    Au fait je me suis égaré, allez donc savoir pourquoi, peut-être parce que les montagnes éternelles sont ce soir enneigées et qu’il fait bon au chaud.
    https://youtu.be/1DjPw9GGwlw

  104. @ Giuseppe
    « Té petit, tu peux lui dire que c’est d’accord ! »
    MERCI ! Je suis en joie. Je vais donc sans doute vous rencontrer vous et votre voisin, tout cela grâce à la lecture d’un commentaire de ce blog auquel vous et moi avons compris queudale, queuquik (connaissez-vous l’orthographe de ces deux mots ? moi non) nichts, nada. Cloum (c’est de l’hébreu oui oui). C’est franchement d’la balle hein !?

  105. @ Mary Preud’homme | 19 mars 2018 à 19:35
    Mine de rien, il n’y a que des légendes urbaines sur le statut des cheminots, vendues par les internautes et les médias.
    En l’occurrence, ils n’ont pas de prime de charbon et encore moins un emploi à vie, ce n’est pas inscrit dans leur statut.
    Statut RH0001 – dit des cheminots.
    – Statut des relations collectives entre la SNCF et son personnel
    https://www.petit-fichier.fr/2018/03/20/rh00001v-fil/rh00001v-fil.pdf
    – Réglementation du travail
    https://www.petit-fichier.fr/2018/03/20/rh0077-reglementation-du-travail/rh0077-reglementation-du-travail.pdf
    Il y a un autre mensonge vendu par les médias, selon lequel il serait faux d’affirmer que les cheminots du fait de leur travail de nuit et décalé auraient une vie réduite.
    Problème, c’est que la vie réduite n’a jamais porté sur les cheminots en tant que tels, mais sur les personnes travaillant la nuit et en horaires décalés.
    Et là, les preuves sont innombrables, faites par des épidémiologues.
    Les personnes qui travaillent la nuit ou en horaire décalé meurent avant les autres !
    Cela vient du fait que le cerveau produit une hormone dès que la nuit apparaît pour forcer les gens à dormir, c’est pour cela que nous bâillons. Lutter contre cela provoque des problèmes médicaux.
    – Le cerveau vieillit plus vite. Une étude britannique et française l’indique dans la revue The British Medical Journal (BMJ)
    Chronic effects of shift work on cognition: findings from the VISAT longitudinal study
    https://frama.link/PwZYtchR
    – Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles, le confirme : https://frama.link/K2-WhDGJ
    – confirmé par une étude sur les infirmières aux USA, étude faite de 1988 à 2014 par des épidémiologues de l’université de Harvard American Journal of Preventive Medicine.
    Total and Cause-Specific Mortality of U.S. Nurses Working Rotating Night Shifts
    http://www.ajpmonline.org/article/S0749-3797%2814%2900623-0/fulltext
    – Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail et l’institut Gustave Roussy.
    * Travail de nuit et risques de cancer : https://frama.link/nEaksz9H
    * Rapport relatif à l’évaluation des risques sanitaires liés au travail de nuit
    https://frama.link/NGfeCDFn
    – Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques du ministère de la Santé, une édition de 2015 intitulée « L’état de santé de la population en France », l’indique aussi : https://frama.link/7sdV431f

  106. Et pourtant, honorable honoraire, vous avez vous-même été victime de populisme.
    Là où vous avez tenté de la raison, il vous a été opposé de l’émotion.
    D’habitude, c’est vous qui tentez le populisme, vous glissez dans l’opinion, le sentiment, j’aime, j’aime pas, mais votre attitude a tout de même été courageuse, vous n’avez pas pris parti pour les actes d’une personne, vous avez tenté d’expliquer et d’indiquer ce que le droit n’interdisait pas.
    En tentant de rester dans la raison devant un journaliste qui hurle et reste dans l’émotion, je trouve que vous avez été excellent.
    http://www.cnews.fr/magazines/lheure-des-pros/lheure-des-pros-1er-debat-du-14032018-186527

  107. Mary Preud'homme

    Encore une légende urbaine (selon Elusen)
    Je viens de lire cette information effarante émanant du site officiel de réservation de la SNCF, « Oui oui quelque chose » :
    « A compter de ce jour (20 mars 2018) la SNCF ne prend plus de réservations pour les trajets qui auront lieu durant les 12 jours de grève prévus en avril ». Et ce n’est qu’un début car ladite grève « perlée » s’il vous plaît, va durer jusqu’à fin juin et sera reconductible ensuite par tranches de 3 mois.
    Exit donc la loi sur l’obligation de service minimum, on progresse on progresse.
    Comme dirait ma concierge qui se prénomme Micheline, ça ne s’invente pas, y’a vraiment des coups de pied dans le train qui se perdent !

  108. @ Mary Preud’homme | 21 mars 2018 à 00:08
    Oh MP faisant une diffamation, puisqu’elle va jusqu’à affirmer que légende urbaine porte sur : grève et service minimum.
    Or, il a bien été écrit que la légende urbaine porte sur le statut des cheminots et sur le fait que la presse affirme que de mourir avant les autres pour les travailleurs de nuit et en horaire décalé, était faux.
    Sans compter l’incompétence juridique de la dame qui ne voit pas que la grève n’est pas le statut des cheminots, mais qu’elle relève de la Constitution française ; qu’elle n’a bien évidemment jamais lue et que le service minimum ne relève pas du statut des salariés, mais d’une loi sur les services publics.
    Je note que vous êtes incapable de démonter les preuves que j’ai apportées.
    1° le statut des cheminots ne comporte aucune prime charbon, ni d’emploi à vie, pas plus que des salaires mirobolants.
    2° les preuves scientifiques d’épidémiologie qui indiquent bien que les personnes travaillant en horaire décalé et de nuit, pour le bon plaisir de la donzelle, mourront avant elle.
    3° les personnes travaillant la nuit et en horaires décalés se sacrifient pour votre bon plaisir, elles mourront avant vous, donc qu’êtes-vous prête à leur accorder en échange ?
    – le servage. Mourir pour les consommateurs et le patronat.
    – une retraite anticipée.
    Ah, j’oubliais, pourquoi les pauvres veulent un service minimum ?
    – Parce qu’ils n’ont pas les moyens d’acheter une voiture.
    – Parce que le patronat les rend responsables des grèves et s’ils ne vont pas travailler, ils devront rembourser.
    Pour les pauvres le problème est pourtant simple à régler.
    Il suffit dans le Code du travail d’interdire au patronat, en cas de grèves dans les transports, de saisir le salaire des employés, de saisir les congés des employés, d’exiger des employés qu’ils remboursent les heures, quand une grève dans les transports les aura empêchés d’aller au travail.
    Pourquoi donc aucun gouvernement, parti politique, le MEDEF n’a jamais parlé de ça ?

  109. Julien WEINZAEPFLEN

    Difficile d’arriver si tard après la bataille, surtout quand on a été tellement… incompris.
    On emploie « populisme » où « démagogie » existait pour désigner ce qu’on reproche au populisme » Cela veut simplement dire que démagogie est un synonyme de populisme, avec les nuances que Lucile tirera de l’étymologie de ces deux mots et dont personnellement, je doute un peu, car il ne me semble pas que le « populisme » doive être nécessairement associé au pouvoir de la colère du peuple, de même que le « communisme » n’est devenu le pouvoir de la colère du « commun » incarné par le prolétariat, que parce que Marx et Engels ont fait précéder la démocratie de la lutte des classes. Or rien ne prédispose la démocratie, qui tend naturellement vers l’égalité des conditions, à être a priori précédée de la lutte des classes. Mais l’incroyable ruse des dialecticiens du marxisme est d’avoir enfoncé dans la conscience collective que ce qui n’était pas démocratie précédée de lutte des classes était fascisme. Or le peuple a souvent envie d’être protégé et de travailler dans l’intérêt d’un patron qui ne soit pas son exploiteur, mais avec qui il fasse cause commune. Cette alliance de l’étatisme avec les intérêts patronaux de la petite bourgeoisie est ce que l’éditeur récent d’une compilation de textes de Mussolini définit comme le fascisme sur la quatrième de couverture du livre qu’il a intitulé : « Qu’est-ce que le fascisme ? »
    Nous voilà bien. Pour peu que nous étendions le régalien au-delà de la justice, de la police et de l’armée, au social, au « cancer de l’assistanat » comme dirait Laurent Wauquiez, à ces hôpitaux dégradés qui soignent nos cancers comme dirait Giuseppe ou, qui sait ? au logement pour lequel nous réclamerions un droit opposable, nous participerions de l’étatisme fasciste, puisque nous réagirions avant tout comme des gens qui ont besoin d’être protégés et non pas comme des gens qui auraient l’intention de se battre. Bref, la vulgate marxiste nous a convaincus qu’un populisme pacifiste ne pourrait qu’être fasciste, contre quoi la socio-bourgeoisie a beau jeu de mépriser un populisme du refus de la colère qui n’entre pas en conflit avec elle.
    @ Robert Marchenoir
    Vous dites sous une autre forme que « les sociétés humaines comprennent rarement l’histoire qu’elles vivent. » La seule chose que je crois comprendre, c’est que nous sommes entrés dans le monde d’après-guerre. Les ressortissants de l’Union soviétique ont mis soixante-dix ans à sortir du communisme comme nous aurons mis soixante-dix ans à sortir de la Seconde Guerre mondiale. Trump et Poutine nous sont insupportables car ils sortent de nos cadres. Achille me pardonnera si je cite encore un vieux géographe rencontré en Sorbonne, qui se définissait comme spécialiste de l’Union soviétique et se moquait comme vous, Robert, d’Hélène Carrère d’Encausse, un peu avant que la perestroïka, conseillée par Vladimir Fedorovski, n’accouche d’Eltsine, ce « démocrate dans l’âme » à condition de compter parmi les oligarques, mais surtout que cette « modification » ne réalise la prédiction de « L’Empire éclaté » que Mme Carrère d’Encausse fut la seule à risquer, bientôt imitée par Emmanuel Todd, que certains admirent ici et qui croyait pouvoir l’étendre aux Etats-Unis et à leur prochain déclin, déclin qu’on attend toujours, malgré la montagne de dettes sur laquelle est assise leur économie, montagne de dettes dont la Chine, détentrice de leurs devises, n’aurait qu’à, croit-on, faire exploser l’amorce pour que l’économie mondiale puisse repartir sur des bases plus paritaires, mais là encore, on attend toujours, malgré les propositions de monnaie internationale que la Chine adresse régulièrement pour aller dans ce sens, la Chine qui n’est pas favorable aux monnaies privées comme le bitcoin.
    Mais loin des élucubrations toddiennes et à l’exception d’Alexandre Adler qui a peut-être connu une jeunesse tumultueuse et un peu complaisante, Vladimir Fedorovski fut un diplomate de la dissidence de l’intérieur, et Mme Carrère d’Encausse n’a jamais été vraiment prosoviétique, c’est le moins qu’on puisse dire. On les soupçonne aujourd’hui de poutinophilie et c’est à présent beaucoup dire. Mais leur poutinophilie supposée est à mettre en regard de leur antisoviétisme ou, pour ce qui est de Fedorovski, de la manière dont il a subverti l’Union soviétique de l’intérieur.
    Mais enfin je souhaitais surtout réagir à l’analyse de
    @ Xavier Nebout, car j’abonde dans le sens de Baudelaire pour dire qu’« il n’y a d’intéressant au monde que les religions. »
    Je cite notre commentateur : « Nous pouvons nous entendre sur le sens de populisme en ce qu’il s’agit de flatter le peuple en le confortant dans l’idée que le bon sens permettrait de suppléer à la maîtrise des problèmes complexes. » Vous êtes conséquent et n’êtes pas cartésien, vous ne souscrivez pas à l’idée que le bon sens serait la chose la mieux partagée.
    Vous poursuivez : « Il [le populisme] a commencé avec l’Eglise ; dans un premier temps en niant le surnaturel pour supplanter le druidisme et le chamanisme, et dans un deuxième temps parce que n’ayant pu faire face à l’explosion démographique du 12ème siècle, elle [l’Église] a dû nommer des prêtres ignorants. » C’en était donc fini des clercs qui confisquaient la clef de la connaissance et s’asseyaient sur le savoir de leur temps ! Mais revenons sur le premier point : selon vous, le peuple a perverti le surnaturel ? Le peuple n’était pas mystique à la manière dont Michelet a vu en Jeanne d’Arc, en une généalogie qu’il ne prouva jamais, celle qui se mettait le mieux à l’école de cette nouvelle dévotion que représentait en son temps L’IMITATION DE JESUS-CHRIST ? Allons plus loin ! Diriez-vous avec le pape François que le peuple n’est pas une catégorie mystique, mais mythique ? Et en ce sens, déplorez-vous que ce pape veuille transférer l’infaillibilité du Siège pétrinien au sensus fidei du Peuple de Dieu ?
    Mais ce transfert de l’infaillibilité pontificale n’a pas votre agrément, vous l’écrivez plus loin : « C’est alors que la mystique fait place à la mystification franc-maçonne ; d’abord sur une prétendue maîtrise du surnaturel avec l’ésotérisme, et finalement sur l’ésotérisme politico-économique », qui est un autre nom de la maîtrise de l’avenir, la prévision des actions de « la main invisible », prédite par les expert du : « Il n’y a pas d’alternative », expertise en forme d’escroquerie dont vous décernez la palme de l’illusionnisme à Macron, en saluant le bon sens populaire qui va bientôt se transformer en « intuition » et démasquer cette « [escroquerie] ».
    Mais revenons en arrière. Avant que la Grâce se perde dans l’ésotérisme positiviste, cette « bévue originelle » – ayant consisté pour l’Église à nommer des clercs « ignorants » – s’est retournée contre elle avec l’humanisme prônant la force de la raison contre celle de la foi. Il ne faut plus croire pour comprendre, mais comprendre pour croire. Doit-on vraiment assigner ce rôle à l’humanisme ? Ne serait-ce pas plutôt la scolastique qui est un hyper-rationalisme où l’observation de la nature reste certes ordonnée aux raisons de croire, mais en paraissant donner un primat à la philosophie, à la science, à l’empirisme et à l’observation ? Primat qui laissera pour un temps la théologie rester la reine des sciences, mais bientôt la philosophie que l’on a convoquée voudra reprendre ses droits. Le cartésianisme produira bien son espèce de DISCOURS DE LA METHODE inductive, mais il sera tellement moins rigoureux que l’analyse scolastique que sa prétention à trouver la vérité en remontant d’une première vérité trouvée au bout du doute paraîtra très aléatoire. Encore, le cartésianisme appartient-il à l’âge classique, vis-à-vis duquel l’humanisme, loin du rationalisme, paraît un miroir enchanté où chaque réalité terrestre a son double céleste, dans ce qu’il vous est loisible d’appeler un proto-ésotérisme, mais qui mène bien plus au « panthéisme » qu’à l’ « athéisme » comme vous le dites, à moins que vous prouviez que panthéisme et athéisme sont les deux faces du même refus de la divinité, ce que je vous accorderais pour le Dieu vertical et transcendant, mais l’horizontalité est la déclivité que le Dieu des chrétiens a prise en s’abaissant et fait partie intégrante de l’Incarnation.
    Mais je redescends du ciel au macronisme – dure est la chute. Et pour ne pas sortir du sujet du populisme, je hasarde l’hypothèse d’Alain Minc : « Et si le macronisme était un populisme mainstream », peut-être un populisme fabriqué par Alain Minc à partir des ressentiments, non du peuple opprimé que l’on voit se paupériser, mais de la classe moyenne, Macron jouant de l’opinion pour faire avancer ses réformes, comme le montre fort bien cet article de Mediapart :
    https://www.mediapart.fr/journal/france/100318/face-aux-oppositions-emmanuel-macron-joue-l-opinion
    Or face au peuple volontiers taxé de captation primaire, « les nôtres avant les autres », la classe moyenne sur laquelle on fait reposer la bonne santé de l’économie n’a le souci que d’elle-même, ne voit pas la quart-mondisation bientôt numériquement littérale du même chiffre de la population française, et veut rogner tout ce qui lui semble excéder une situation qu’elle traite comme un privilège auquel elle n’a pas part. La jalousie de la classe moyenne est à l’origine d’un populisme plus féroce que la plupart des passions populaires.

  110. @ Julien WEINZAEPFLEN | 22 mars 2018 à 09:18
    « Nous voilà bien. Pour peu que nous étendions le régalien au-delà de la justice, de la police et de l’armée, au social, au « cancer de l’assistanat » comme dirait Laurent Wauquiez, à ces hôpitaux dégradés qui soignent nos cancers comme dirait Giuseppe ou, qui sait ? au logement pour lequel nous réclamerions un droit opposable, nous participerions de l’étatisme fasciste, puisque nous réagirions avant tout comme des gens qui ont besoin d’être protégés et non pas comme des gens qui auraient l’intention de se battre. »
    Pas du tout !
    J’ai voulu tenter de vous lire mais j’abandonne là définitivement, vous avez une vieille pensée, une pensée surannée du monde qui vous entoure – me semble t-il – loin du présent qui évolue, vous en êtes resté à des poncifs d’une histoire passée.
    « …besoin d’être protégés »
    Pas du tout !
    Le contrat social, les syndicats, les impôts ont remplacé depuis longtemps les armes, les piques et les fourches, les citoyens payent pour un contrat passé avec l’Etat et de temps en temps ces derniers ruent dans les brancards quand ce n’est ni acceptable ni accepté.
    Le vote aussi est un élément de remplacement.
    Après on peut tout imaginer, tout modéliser, tout supputer.
    Bon, bon… j’ai essayé mais je n’y arrive pas.

  111. Robert Marchenoir

    @ Julien WEINZAEPFLEN | 22 mars 2018 à 09:18
    Tout d’abord, j’aimerais vous féliciter. Avec votre permission, je parraine votre candidature au Concours du Débat, qui doit s’ajouter au Concours de la Parole et à son formidable succès. (Il est d’ores et déjà prévu au business plan de la start-up Bilger Inc., mais Philippe Bilger n’est pas forcément au courant, le comité de développement stratégique ne s’étant pas encore réuni.)
    Depuis des années que je ferraille contre les poutinistes français, c’est la première fois que quelqu’un m’oppose une tentative de critique indépendante et raisonnée. Ce n’est pas faute, pour moi, d’avoir explicitement appelé à la contradiction, mais je n’ai jamais eu droit qu’à des insultes et à de pauvres resucées de la désinformation russe du moment — comme on peut aisément le constater sur ce fil.
    Pour répondre au fond de votre propos, il importe peu qu’Hélène Carrère d’Encausse et Vladimir Fédorovski se soient, ou non, opposés au régime soviétique en leur temps. Le fait d’avoir eu, éventuellement, des positions justes par le passé, n’excuse pas les positions erronées que l’on pourrait avoir aujourd’hui.
    Je sais qu’il s’agit là d’un tropisme très français : pourvu que vous ayez décroché le pompon social une fois il y a perpète (entrée à Polytechnique, sortie dans la botte de l’ENA, écriture du bouquin plébiscité il y a quarante ans par la caste intellectuello-médiatique), vous pouvez vous reposer pour le restant de vos jours : vous avez la Carte, vous faites partie de l’élite à vie, vous êtes le spécialiste du Zambékistan inférieur juqu’à ce que mort s’ensuive, sans avoir à bouger le petit doigt.
    De plus, dans le cas qui nous occupe, une grande partie des poutinistes français font mine, simultanément, d’être viscéralement anti-communistes et anti-soviétiques, sans s’aviser que le régime russe actuel a largement réhabilité le communisme et même le stalinisme, le léninisme et le bolchevisme. C’est le cas du blog Le Salon Beige, membre exemplaire du réseau de désinformation poutiniste en France, et, plus généralement, du poutinisme de droite.
    Contrairement à ce que raconte la propagande du régime, Poutine n’a ni « remédié au communisme », ni, encore moins, « mis fin aux insupportables dérives ultra-libérales de l’époque Eltsine organisées par les conseillers US ». (Le crypto-communiste maintenu se reconnaît au fait qu’il dit toujours « US », au lieu d’américain.)
    Non seulement Poutine a été imposé par Eltsine, auquel il a garanti l’immunité ; en sorte qu’il est aussi stupide de dire que Poutine représente l’anti-Eltsine, que de dire que les bretelles sont opposées au pantalon. Mais encore, Poutine est précisément l’un des acteurs majeurs (et le bénéficiaire principal) du pillage éhonté des richesses du peuple russe qui a été organisé dans les années où Eltsine était au pouvoir. Poutine était, déjà, affameur du peuple russe, trafiquant de drogue et voleur de pétrole Eltsine regnante.
    C’est bien Poutine qui a organisé le système des oligarques, c’est bien lui qui est, aujourd’hui, le premier des oligarques du pays, le capo dei capi.
    Mieux : c’est sous l’URSS qu’est né le système des oligarques, de la kleptocratie politico-militaro-mafieuse qui règne aujourd’hui sur la Russie, et qu’on appelle, aujourd’hui, le poutinisme. C’est alors que le PCUS était encore au pouvoir que les chefs du parti communiste et du KGB se sont partagés, clandestinement, la propriété personnelle et privée des grands combinats du pays, par contrats secrets — mais écrits. C’est ce système qui s’est prolongé dans les années Eltsine, sous la figure des « oligarques », et c’est ce même système qui perdure aujourd’hui sous la main de fer (et d’argent) de Poutine.
    En sorte que Poutine, et les poutinistes français, sont à peu près aussi honnêtes que ces actrices de cinéma porno qui se reconvertissent sur le tard en professeurs de morale sur les médias — et encore : ces dames ont cessé leurs activités de débauche, l’âge venant, contrairement au tchékiste revendiqué Vladimir Poutine.
    Voilà tout ce que les « grands spécialistes français » Hélène Carrère d’Encausse et Vladimir Fédorovski évitent soigneusement de vous dire, et commenceraient par vous dire s’ils étaient le quart de la moitié des experts qu’ils prétendent être.
    Non seulement ça, mais Hélène Carrère d’Encausse, contrairement à ce qui est son unique titre de gloire aujourd’hui, n’a pas prédit correctement l’effondrement de l’URSS, avec son fameux bouquin L’Empire éclaté de 1978. Elle y annonçait la chute de l’empire soviétique par sécession des républiques musulmanes.
    Or, la chute de l’URSS ne s’est pas produite par la sécession, mais par l’effondrement d’un régime que plus personne ne respectait, parce qu’il était allé au bout de son incurie ; pire encore, la sécession qui a matérialisé sa fin fut celle de l’Ukraine et de la Biélorussie, c’est-à-dire celle du coeur slave de la Russie, et non des pièces rapportées musulmanes d’Asie centrale !
    Et c’est bien d’ailleurs ce qui explique la rage de Poutine et des nationalistes russes vis-à-vis du virage occidental actuel de l’Ukraine : si Poutine a déclaré officiellement, une dizaine de fois au moins, que l’Ukraine n’était pas un pays mais un vulgaire « territoire » (sous-entendu : partie intégrante de la Russie, malgré le droit international), si sa haine de l’Ukraine est si grande, c’est que c’est l’Ukraine qui est le berceau de la Russie, et non la Poutinerie actuelle.
    La première forme politique de la Russie fut la Rus de Kiev, c’est-à-dire l’Ukraine d’aujourd’hui. C’est elle qui, longtemps avant que Moscou et la Moscovie elle-même n’existent, se convertit au christianisme par les Grecs. En sorte que si l’un a des droits sur l’autre, c’est bien l’Ukraine. Et, si l’on suivait la « jurisprudence de Crimée » de Monsieur Poutine, c’est l’Ukraine qui devrait annexer la Russie — et non l’inverse.
    Il est naturellement insupportable pour les suprématistes et les impérialistes russes actuellement au pouvoir à Moscou, ainsi que pour leur laquais français et occidentaux, que le berceau de la Russie et de la « Troisième Rome » soit précisément la nation qui a choisi l’Occident, l’Europe, la démocratie et le libéralisme.
    Voilà le sale petit secret historique dont ne vous parlent jamais ni le régime russe, ni les poutino-lécheurs occidentaux, ni même les super-experts françoués de la Russie éternelle, Carrère d’Encausse et Fédorovski.
    On pourrait m’objecter que la prévision n’est pas une science exacte, et que les républiques musulmanes, non slaves et non européennes de la Fédération de Russie présentent justement des velléités de sécession aujourd’hui même. En somme, Hélène Carrère d’Encausse aurait eu raison en gros, mais les détails ne lui auraient donné raison que sur le tard.
    A ceci près que ce n’est pas ce qu’elle dit aujourd’hui. Aujourd’hui, elle dit exactement le contraire. Il suffit, pour s’en convaincre, de lire son interview au Figaro que le sieur boureau (le bien nommé) a l’impudence de me citer en exemple.
    « On peut attribuer à Poutine le mérite d’avoir sauvé l’espace russe de la désagrégation en brisant la rébellion tchétchène, en rétablissant une certaine paix dans le Caucase du Nord et en remettant le contrôle de la région à Kadyrov. Il a restauré partout l’autorité de l’État après l’avoir reconstruit. Il a par ailleurs opéré une centralisation considérable de l’État. »
    Vous noterez que Madame le Secrétaire perpétuel d’un truc à Paris trouvait, hier, très bien que la dictature soviétique explose (et notamment par ses bouts musulmans). Aujourd’hui, elle trouve très bien que la dictature poutinienne n’explose pas (par les mêmes morceaux). Il faudra m’expliquer.
    Vous noterez également que la madame décorée de l’Ordre russe de l’Honneur par la présidence russe en 2009, soit en pleine dictature poutinienne, ment comme un arrracheur de dents.
    Elle prétend que Poutine a « rétabli une certaine paix dans le Caucase du nord », qu’il a « remis le contrôle de la région à Kadyrov », et qu’il a restauré partout l’autorité de l’Etat.
    Partout, peut-être, sauf dans la Tchétchénie du tortionnaire islamiste Kadyrov, justement, qui a pratiquement fait sécession, tout en tenant Poutine par une partie sensible de son anatomie, lequel lui fournit 80 % de son (plantureux) budget. Kadyrov déclare publiquement qu’il fera tirer sur la police russe si elle pénètre en Tchétchénie sans son autorisation, il dispose de sa propre armée privée, mais à part ça, Poutine « a restauré partout l’autorité de l’Etat ». Fais-moi rire, Madame l’experte.
    Quant au « brisement de la rébellion tchétchène », il s’est fait par des moyens qui n’ont pas l’air de déranger la sage du quai Conti, comme le viol systématique, le bombardement massif des civils, et naturellement les attentats contre les immeubles d’habitation russes attribués aux Tchétchènes, et commis en réalité par Poutine, pour se faire élire et justifier la guerre.
    Toutes choses dûment documentées par de vrais experts, eux, qui ont enquêté sur place au risque de leur vie, comme la journaliste russe Anna Politkovskaïa — et qui, d’ailleurs, a été assassinée par le régime, pour lui apprendre à penser comme une spécialiste estampillée issue de l’Académie française.
    L’interview de Carrère d’Encausse au Figaro n’est qu’une vaste enfilade des phrases toutes faites de la désinformation russe actuelle. Il n’y a pas un gramme de faits ou d’analyse personnelle. Vous remarquerez le recyclage de ce gros bobard jamais étayé — parce qu’injustifiable :
    « L’immensité de l’espace russe (17 millions de kilomètres carrés) fait que la préoccupation première du pouvoir russe est de s’imposer à la totalité de cet espace et d’une population multiethnique et multiculturelle difficile à rassembler. Pour accomplir ces tâches immenses, puis pour reconstruire l’ensemble russe et l’État et les maintenir ensuite, il fallait un pouvoir fort, autoritaire. »
    C’est l’une des chouineries les plus courantes des responsables russes : vous comprenez, on a un très grand pays, c’est très difficile à vivre, on est des pauvres victimes, vous devriez nous comprendre.
    A la même seconde, d’autres responsables russes nous disent : on a un très grand pays, vous êtes des sous-hommes avec vos nations-confettis, on vous écrase quand on veut.
    Evidemment, Madame Machin d’en Truc ne s’abaisse jamais à nous expliquer pourquoi le fait d’avoir un très grand pays exigerait un pouvoir « fort, autoritaire » et « une centralisation considérable ».
    La simple observation de l’histoire et du monde tend, au contraire, à prouver le contraire. Les très grands pays qui se portent bien sont — surprise, surprise — des démocraties fédérales, avec une forte délégation des pouvoirs : Canada, Etats-Unis, Australie.
    Même l’empire ottoman et l’empire britannique n’étaient certainement pas construits sur le modèle d’une « centralisation considérable » avec un pouvoir « fort et autoritaire ».
    Si Madame de la Virgule connaissait effectivement la Russie contemporaine, elle aurait remarqué, comme d’innombrables vrais experts qui ont le défaut d’être russes, et de n’avoir pas micro ouvert en France, qu’il y a effectivement de fortes tendances séparatistes en Russie en ce moment, et que l’avenir du pays, s’il en a un, est dans le fédéralisme, précisément en raison de son étendue, de son multiculturalisme et de la puissance de ses voisins ; et certainement pas dans la voie idiote que l’imbécile en chef Vladimir Poutine s’entête à imposer, à savoir l’abrogation des autonomies nationales que même l’URSS, dans une certaine mesure, reconnaissait.
    Carrère d’Encausse et Fédorovski ne sont nullement des experts de la Russie : ce sont des mondains, des émigrés ou des « issus de » qui profitent de leur origine pour jouer sur les deux tableaux. Moscou a toujours exploité de la sorte les Russes de l’étranger, profitant de la crédulité de ses ennemis. Rien de nouveau sous le soleil.

  112. @ Robert Marchenoir (s’adressant à Julien WEINZAEPFLEN)
    « Tout d’abord, j’aimerais vous féliciter. Avec votre permission, je parraine votre candidature au Concours du Débat, qui doit s’ajouter au Concours de la Parole et à son formidable succès. »
    Vous êtes trop modeste, il faudrait parler de Disputation, laquelle pouvait durer des jours entiers pendant des années entières.
    Passionnant, mais j’ai augmenté la vitesse de défilement de mon Trackpad, pour accélérer la visualisation de vos arguments respectifs.

  113. @ Julien W
    « La jalousie de la classe moyenne est à l’origine d’un populisme plus féroce que la plupart des passions populaires ».
    Où situez-vous exactement la classe moyenne ? La défense de ses intérêts peut-elle mériter le nom de populisme si cette classe s’oppose au peuple ? En quoi est-elle plus jalouse et plus féroce que les autres classes, à supposer que l’on réussisse à définir des classes constituées capables de défendre comme un seul homme leurs intérêts ?
    Est-ce que vous assimilez en fait la classe moyenne aux électeurs de Macron, qui lui, n’appartient plus du tout à la classe moyenne, mais est un produit de la méritocratie ? Méritocratie il est vrai parfois pleine de bonne conscience, souvent insensible aux difficultés de ceux qu’elle a surpassés par ses « mérites », et qu’elle dirige maintenant – à juste titre fait-elle valoir, puisqu’elle a gagné tous les concours, et puisqu’elle seule a l’expertise.
    Une anecdote : aux USA, peu avant la chute du communisme je crois, des experts politiques, économiques, historiens etc. ont été interrogés sur l’avenir proche du monde, ainsi que des gens qui n’étaient aucunement spécialistes de ces questions et pouvaient être classés comme « hommes de la rue ». Après-coup, on s’est aperçu que les experts s’étaient largement trompés, au contraire des gens ordinaires. Donc oui, le charcutier, l’aide-soignante et le plombier ont aussi leur mot à dire sur la politique et sur la justice.

  114. Julien WEINZAEPFLEN

    @ Robert Marchenoir
    Merci tout d’abord de votre nomination de ma modeste personne dans l’Ordre du Débat. Rien ne peut faire plus de plaisir à un démocrate direct, qui ne déplore pas comme Maurras « les vices de la discussion » (Savonarole me pardonnera de ne pas être prescriptible à sa police des arrière-pensées), mais croit au contraire que de la discussion jaillit la lumière.
    Nous allons pour commencer nous débarrasser des poutinistes du Salon beige. Ce blog de tartufes n’est pas mené ni modéré par des gens sérieux. Vous dites que c’est une farce de penser que Poutine ait « remédié au communisme ». Nous allons faire mal aux gens du Salon Beige en leur parlant un langage qu’ils comprennent. Poutine est, toutes choses égales par ailleurs, un orthodoxe russo-gallican et un conciliaire de l’Église orthodoxe de la transposition des accords de Metz dont parlait tant Jean Madiran, une Église « patriotique » inféodée au communisme et à son matérialisme, et à son athéisme pratiques. Le pape François, le patriarche Kyrill et les frères Castro étaient somme toute en assez bonne intelligence à Cuba.
    Poutine a-t-il organisé une oligarchie puissance 2 ou a-t-il préservé Eltsine et sa famille d’être inquiétés pour leurs prébendes, tout en se faisant faire une clef de la caisse noire pour blanchir, profiter et quelquefois thésauriser, dans l’intérêt du pays ou dans le sien ? Je vous adresse cette question-réponse le soir où notre hôte a comparé sans transition la figure d’un héros, le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame, et celle des politiques, qui ont la main trop près de la caisse pour que leurs affidés et clients leur pardonnent de ne pas y plonger. Un président de la République ressemble plus à des directeurs d’école, à des fermiers généraux et à des intendants (ou économes) du royaume qu’à des rois, mais leurs fonctions les obligent à fréquenter Cartouche plutôt que Saint Vincent de Paul, fonction que l’on dégrade quand on juge un président comme un prévenu de droit commun (Sarkozy et l’affaire libyenne). Macron lustre la fonction présidentielle française parce que c’est un cosmétique encaustiqué, mais gare à la causticité judiciaire ! Gare aux incorruptibles – Poutine n’est pas Robespierre ! Gare au dantonesque journalisme de l’anti-corruption médiapartienne et proche du « système », qui ne vit que d’être en cheville avec les corrompus, même si la parente de Fabrice Arfi n’était pas l’avocate de Ziad Takieddine, mais revenons à Poutine.
    Vous avez raison. Hélène Carrère d’Encausse et Vladimir Fédorovski ont un point commun qui est, contrairement à Françoise Thom, tributaire du vieil antisoviétisme de papa cher à Pierre de Villemarest, d’avoir fait muer l’anticommunisme en apologie de la Russie éternelle et de son modèle autoritaire. Poutine est pardonnable s’il perpétue moins Staline, accident de l’histoire rattrapé par sa fidélité au modèle tsariste et cruel, qu’allez, soyons gentils, non pas Ivan le Terrible, mais Pierre le Grand. Hélène Carrère d’Encausse et Vladimir Fédorovski ont tous les deux participé à cette transformation de la critique du soviétisme et de ses commissaires politiques en apologie des autocrates à la main ferme dans un gant de crin, expression de la Russie éternelle. Cela est compréhensible pour la Russe blanche (même si géorgienne d’origine) qu’est Hélène Carrère d’Encausse. Cela semble se dresser en contradiction avec le modèle qu’avait voulu proposer Gorbatchev à la Russie. Mais Gorbatchev n’est pas un gauchiste. Il ironise même contre une France qui serait le dernier pays d’extrême gauche du monde libre. Et pourquoi Gorbatchev le libérateur n’est-il pas populaire en Russie ? Gorbatchev ne fait pas le pont entre l’oligarchie et le tsarisme. Il est devenu un démocrate classique au sens occidental. Son impopularité ne s’expliquerait-elle pas par là ?
    Dès lors Hélène Carrère d’Encausse est conséquente. Elle faisait de l’Empire éclaté le châtiment du soviétisme. Elle préfère la centralisation désormais que le pouvoir est stable. Elle ne se remet pas de la sécession de l’Ukraine et de la Biélorussie. Elle ne peut cautionner le séparatisme du « berceau » et du « cœur slave » de la Russie. L’Ukraine, riche de l’épopée de saint Vladimir, a fait naître la troisième Rome qui serait Moscou. Donc Kiev doit s’effacer devant Moscou la blanche. Mme Carrère d’Encausse ne peut pas applaudir au repli autarcique de l’orthodoxie sur Kiev. Elle peut moins encore se féliciter du reniement des valeurs russes de l’orthodoxie du berceau pour épouser le poumon européen encrassé de goudron et de tabac qui tue matériellement, dans un consumérisme hédoniste et anti-religieux.
    Mme Carrère d’Encausse « n’a pas prédit correctement l’effondrement de l’URSS, avec son fameux bouquin L’Empire éclaté de 1978. Elle y annonçait la chute de l’empire soviétique par sécession des républiques musulmanes. » Le préjugé aristocratique d’Hélène Carrère d’Encausse goûte peu l’islam caucasien. Tout juste mérite-t-il la férule de Kadirov. Vous laissez entendre que cette créature de Poutine pourrait tout à fait s’affranchir du Pygmalion qui l’a mis au pouvoir comme un préposé aux latrines qui s’exprimerait volontiers dans un langage fleuri : « Gare à Poutine, celui qui m’a fait roi, moi, le fou, après avoir dit qu’il nous poursuivrait, nous, les Tchétchènes, jusque dans les chiottes ! Je tiens Poutine par les bourses. Je [ferai] tirer sur la police russe si elle pénètre en Tchétchénie sans [mon] autorisation. » Louis-Ferdinand Kadirov adopte la contre-rhétorique poutinienne folklorique de celui qui l’a installé comme son pantin de Grozny. Voilà qu’il veut se mettre les Tchétchènes dans la poche ! Ce folklore verbeux d’un drôle d’ayatollah à la voix éraillée a-t-il une importance quelconque ? Comment Kadirov pourrait-il faire chanter Poutine ? Le rapport de force n’est-il pas disproportionné ?

  115. Julien WEINZAEPFLEN

    @ Lucile
    « Où situez-vous exactement la classe moyenne ? »
    Très bonne question. Je pourrais vous envoyer le demander aux économistes qui nous expliquent à longueur de papiers que le bien-être de la classe moyenne est la mesure d’une économie saine. Mais pour une fois, Hollande va nous servir à quelque chose. Je vous propose de considérer avec lui qu’un couple qui gagne autour de 4000 euros fait partie de la classe moyenne. Vous voyez, je ne suis pas gourmand ni très inclusif. Mais si vous insistez, je peux relever le plafond.
    « La défense de ses intérêts peut-elle mériter le nom de populisme si cette classe s’oppose au peuple ? »
    Oui, parce qu’elle est majoritaire. Donc la défense de ses intérêts ne peut pas s’opposer aux intérêts du peuple. Ses intérêts sont ceux du peuple en tant qu’on le considère comme entité numérique majoritaire et non comme la plèbe – la plèbe n’a pas le monopole du peuple.
    Que la classe moyenne forme la majorité du peuple :
    – est un indice de développement économique
    – est capital en démocratie
    – mais fait de la démocratie une médiocratie. Notre démocratie est une médiocratie à au moins trois niveaux :
    – la classe moyenne en occupe le centre sociologique et politique ;
    – elle a besoin d’intermédiaires pour se faire une opinion. D’où le rôle central des médias que je laisse jouir de l’attraction sémantique vers le centre ou le milieu, je n’ai pas encore dit vers la médiocrité. Les médias sont le milieu naturel et banal de la pensée de la médiocratie.
    – elle tire la démocratie, non pas vers le bas, mais vers la banalité et donc vers la médiocrité. Cela se sent en matière d’intérêts : la médiocratie ne connaît pas l’intérêt général, elle est la championne des intérêts catégoriels. Mais la médiocratie est surtout à l’origine de la standardisation des intelligences et de l’orientation dans l’Éducation nationale : les élèves ne pensent jamais à s’orienter en fonction des besoins de la nation, sans même parler des débouchés. Le pays aurait besoin de médecins ou de manœuvres, mais les élèves veulent devenir psychologues ou fonctionnaires, sociologues, chanteurs ou cinéastes.
    La classe moyenne est plus « jalouse que les autres classes » parce qu’elle entraîne la société dans la banalité, qui est l’autre nom de la médiocrité – celle-ci étant aussi un nom du mal -, et la banalité peut très vite sombrer dans la banalité du mal.
    À mes yeux, le parcours de Macron ne s’inscrit pas du tout dans la méritocratie républicaine. Sa famille était bien installée dans la petite bourgeoisie amiénoise. Je ne suis pas sensible au story telling qui fait de sa grand-mère Manette une pauvre suffragette. Cet héritier a été élevé chez les jésuites. Je ne connais pas de bonne conscience méritocratique. Par contre, la bonne conscience bourgeoise est très connue. Et son mépris, disons sa condescendance vis-à-vis de « ceux qui ne sont rien » est banalement là aussi le fait d’un homme qui ne sait pas regarder. Marcher les yeux fixés sur ses chaussures n’est pas le top quand on veut diriger les hommes. Au moins Mitterrand, le Florentin qui avait arpenté « la France physique », connaissait-il l’assertion de Lorenzaccio qui disait connaître les hommes, et Musset soulignait par là que c’était une qualité indispensable pour se mettre à leur tête.

  116. @ Julien WEINZAEPFLEN | 24 mars 2018 à 04:03
    Un grand merci de votre réponse. Je partage vos réticences vis-à-vis de Macron, mais il ne réunit qu’un bon tiers des suffrages en France, alors que la classe moyenne est bien plus vaste, d’après vos propres critères. Et encore, beaucoup ont voté pour lui par défaut. Macron ne représente qu’une partie de la classe moyenne, celle qui croyait et espérait que tout aller continuer comme avant.
    J’admire comme vous l’homme d’état Gorbatchev, qui a sorti son pays du communisme sans que ne soit versée une goutte de sang, et alors qu’il avait cru longtemps au communisme. Bien qu’il ne soit pas l’ennemi de l’Occident, je ne suis pas certaine qu’il soit devenu un démocrate à l’occidentale. Quoi qu’il en soit, il ne joue plus aucun rôle, et il reste discret.
    @ Robert Marchenoir
    Je vote aussi pour le Concours du débat, excellente initiative.
    Si vous êtes aussi bon à l’oral qu’à l’écrit, quel régal.

  117. « Je ne sens pas de colère dans le pays » : notre président ne manque pas d’humour ! Cependant il faudrait veiller à ne pas trop se comporter comme Ubu roi. Le père Ubu était un grand clown !l s’était tellement éloigné de son peuple qu’il ne sentait plus sa colère…

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