Etonnant comme on ne se moque plus d’eux comme après la votation sur les minarets.
La Confédération helvétique vient de refuser, à 50,3%, par une votation serrée, l’immigration de masse et d’instaurer la préférence nationale (Le Figaro, Nouvel Observateur, Le Monde).
Au-delà de l’inquiétude des Français sur leur sort en Suisse et celle des frontaliers affectés également, il me semble que plusieurs enseignements peuvent être tirés de ce résultat qui a surpris, paraît-il, les instances européennes.
D’abord, il n’est pas scandaleux ni irresponsable de consulter un pays sur un fait de société capital qui divise l’opinion publique. J’entends bien que la Suisse n’est pas la France et que ses votations, techniquement, ne sont pas soumises aux mêmes contraintes que nos referenda toujours désirés mais jamais concrétisés. En France, le peuple fait peur.
Ensuite, donner la parole aux citoyens fait surgir dans le débat politique et parfois politicien la dure réalité face à laquelle il ne convient plus de se payer de mots. Quand le leader du groupe socialiste au Parlement européen, Hannes Swoboda, déclare que « l’immigration n’est pas une menace mais un atout appréciable pour le développement économique », il formule un propos qui, irénique et optatif, n’a précisément plus la moindre influence sur l’immédiate et éprouvante quotidienneté des gens à tort ou à raison déstabilisés, voire pire, par un afflux d’immigrés, la Suisse ayant espéré en limiter le nombre mais vite dépassée sur ce plan.
Il y a un humanisme verbal et abstrait, un hommage formel à l’Europe et à ses bienfaits constatés ou prétendus qui n’ont plus la moindre chance d’entrer dans la tête non pas seulement des Suisses mais de beaucoup d’Européens dans les 28 états membres. Les discours changeront ou le raz-de-marée hostile à ce qui n’est plus un souffle, une espérance, un avenir mais une bureaucratie tatillonne se mêlant trop souvent de ce qui ne la regarde pas, s’amplifiera.
Enfin – et c’est sans doute le plus rassurant dans cette déconvenue – cette victoire de justesse est signifiante. Alors que la démagogie aurait pu entraîner les votants contre l’immigration de masse et en faveur de la préférence nationale, c’est au contraire sur le fil que cette cause l’a emporté. Cela démontre non seulement qu’il n’y a pas de débats inconcevables en démocratie mais qu’ils n’entraînent pas forcément de la bêtise simpliste ou la répudiation des nuances. Certes, les vainqueurs peuvent se réjouir mais les vaincus, d’une certaine manière, sont trop nombreux pour ne pas leur donner mauvaise conscience.
Qu’on ne prenne plus les Suisses de haut ! Il est manifeste que notre République serait bousculée dans sa façade et ses pétitions de principe officielles et affichées si la démocratie directe venait en France troubler le ronron de ce pouvoir satisfait de sa majorité parlementaire même frondeuse.
Il ne faut pas se le cacher.
Je ne suis pas favorable aux référendums pour au moins deux raisons. La première est que la plupart du temps les sujets qui y pourraient y être soumis ne peuvent se résumer en une seule question à laquelle on ne pourrait répondre que par oui ou par non.
La deuxième raison est la tentation pour beaucoup d’électeurs de ne pas répondre à la question posée, mais de renouveler ou non leur confiance à celui qui la pose. Le cas emblématique en Fance étant le référendum de de Gaulle en 1969.
Bonjour M. Bilger
À moins qu’il y ait une part de fins consultatives dans ce vote pour le débat sur l’adoption de la loi d’extraterritorialité du droit fiscal américain (FATCA), sous réserve de réciprocité stipulé par le gouvernement helvète et soumis à controverse (suite aux déclarations de Bill Posey), et actuellement sur la sellette jusqu’au 14 février aux fins d’abrogation.
Depuis le siècle des Lumières, la démocratie suisse a été une référence, un modèle pour les amoureux de la liberté et du progrès.
Certes, le rôle trouble joué par la finance helvétique durant la Seconde Guerre mondiale et après, a considérablement terni cette belle image et une sorte d’opprobre a été jetée sur ce pays libre et souverain, soupçonné d’être le réceptacle de toutes les fraudes voire de tous les crimes.
En même temps pourtant, le monde, et singulièrement la France, n’a cessé de tourner des yeux d’envie vers ce petit peuple respectueux des lois qu’il s’est lui-même données, fier et courageux.
Il est vrai que, comme on le disait déjà du temps de Rousseau, le système de démocratie directe à la suisse, les votations locales, cantonales et fédérales ne pouvaient être valides que dans une petite nation, et qu’il ne pouvait être question de construire un grand pays peuplé sur un tel modèle.
Cet argument a servi tout au long de l’histoire de notre République pour justifier que nos responsables politiques ne consultent le peuple que dans de très rares circonstances, et la peur au ventre.
Ils n’ont d’ailleurs politiquement pas tort, quand on observe que par manque de maturité et de bonne foi les électeurs transforment le plus souvent un référendum en plébiscite ou en condamnation du pouvoir en place, sans répondre à la question qu’on leur pose.
La démocratie suisse de ce point de vue est bien plus aboutie et fluide que la nôtre, comme si la France, au fond, profondément monarchiste, ne lui était pas encore ouverte.
Le culte du Roi, de l’Empereur, du chef, de l’homme providentiel procède d’une paresse et d’une lâcheté des citoyens plus enclins à s’en remettre au pouvoir – tout en l’agonisant d’injures – que de se prendre en mains.
Une fois encore la Suisse nous donne une belle leçon.
Il me semble, Philippe que votre analyse est on ne peut plus juste lorsque vous dites que l’extrême étroitesse de cette votation fédérale est un signe indubitable de maturité politique, et que la courte victoire des vainqueurs assure le respect des vaincus.
En France, le même résultat aurait au contraire rendu la question insoluble.
Voilà pourquoi chez nous aucune majorité, même si d’aventure elle comprenait ceux qui clament qu’ils veulent consulter le peuple sur les grandes questions de société, ne prendra un tel risque, par peur que les électeurs répondent à côté de la question.
Les Suisses viennent de prendre une décision de bon sens que le choeur des détenteurs patentés de la vertu française commencent déjà à vilipender, sans surprise.
Autrement dit jusqu’à quel point les Suisses acceptent-ils que les étrangers soumis à cette loi d’extraterritorialité qui les concerne et que, bien évidemment, ils souhaitent abroger, pourraient intervenir dans l’adoption des lois fédérales qui les concernent. Soit une preuve d’intégration à la hauteur des compensations financières.
Ils ne sont pas Suisses pour rien !
Un référendum n’a qu’une « votation » (destination), diviser pour régner !
@Marc Ghinsberg
Surtout qu’en France, référendum ou pas, c’est la dictature du pouvoir en place qui s’impose.
La démocratie directe en France n’est pas en mesure de troubler le ronron de ce pouvoir satisfait de sa majorité parlementaire même frondeuse.
Il n’est pas impensable qu’un tel recours à la « démocratie directe » en 1981 posant la question du maintien ou non de la peine de mort eût abouti à son maintien… A moins de considérer que sa suppression n’ait été l’effet que d’une démagogie à relents idéologiques, il est généralement admis que ce geste législatif mû par une conviction forte aura tout de même permis une avancée de la société.
Il serait également possible d’évoquer la loi Veil de 1975.
Ceci dit sans aucune volonté de me moquer de nos voisins Suisses.
« La deuxième raison est la tentation pour beaucoup d’électeurs de ne pas répondre à la question posée, mais de renouveler ou non leur confiance à celui qui la pose ».
Rédigé par : Marc Ghinsberg | 10 février 2014 à 12:25
J’adore la mauvaise foi dans la pertinence de la remarque, ou l’inverse.
Surtout, surtout ne pas donner la parole au peuple, il pourrait s’en servir.
Mais si précisément le peuple n’a plus confiance en celui qui pose la question ? Celle-ci n’a plus de sens, puisque est première la représentativité du chef.
Sans représentativité, plus de chef, et on passe au chef suivant et à la question fondamentale suivante, le nouveau est-il représentatif et pendant combien de temps.
Les Suisses ont résolu la question de façon élégante. Ils conservent les chefs, mais se réservent le droit de temps à autre de leur dire ce qu’ils souhaitent leur voir faire.
En France on utilise la Roche Tarpéienne qu’est la guillotine (autrefois), ou l’exil réel ou politique. On change de gouvernement, sans trop imposer des renouvellements de politique. La farce hollandaise qui reconduit, de façon brouillonne, la même politique en est un exemple.
La casuistique et pas seulement de la gauche, mais aussi de la droite, l’une et l’autre tenant à conserver les avantages que confère un pouvoir souvent mal employé, a toujours été de dire soit que le peuple ne répondait pas à la question comme vous le faites, soit qu’il n’y connaissait rien.
Étant bien entendu que le peuple est intelligent quand il renonce à son pouvoir et qu’il le transmet à des « élites », mais qu’il cesse de l’être quand lui vient l’idée saugrenue de demander des comptes, ou de faire des propositions.
« Qu’as-tu fait de ton talent ? » est-il écrit dans le Livre.
Qu’as-tu fait de ton mandat, a-t-on envie de répéter sans cesse à des représentants qui n’en sont pas toujours dignes.
La notion d’intérêt général devrait l’emporter en démocratie , cette notion n’étant ni de droite ni de gauche ni des extrêmes. La votation d’hier risque plutôt d’aller à l’encontre de ce principe.
Mais c’est un signe fort pour l’Europe qui ne doit pas prendre ce message à la légère parce qu’il révèle le fossé grandissant entre ceux qui pensent dans leurs tours d’ivoire et ceux qui subissent au quotidien.
Je suis en joie ce matin en apprenant la nouvelle !
VIVE LA SUISSE !
BRAVO LES SUISSES !
Un modèle à suivre sans une seconde d’hésitation !
Poser la question « Êtes-vous pour l’immigration de masse ? » c’est déjà y répondre, le qualificatif « de masse » étant largement péjoratif et sous-entendant uns absence totale de contrôle ni de mesure.
Ce genre de referendum, c’est du n’importe quoi.
En plus la Suisse est mal placée sur ce sujet: tous les SDFs suisses préfèrent venir galérer en France. Il faut croire que malgré leur préférence nationale il y a plus de place en Suisse pour les étrangers riches que pour les Suisses dans la misère.
La Suisse, un pays de justesse…
@Marc Ghinsberg
Je ne suis plus pour le vote en suivant votre raisonnement : 1) Répondre à une élection par un vote est bien trop simple pour un sujet si compliqué. On nous fait croire qu’un homme/une femme est en mesure d’assumer la fonction, mais résumer les charges écrasantes à leur candidat : trop simplet.
2) Bien sûr on ne répond pas à la question. Vous voulez dire, comme ceux dont on dit qu’ils sont fachos ou cocos mais qui ne répondent pas à la question ? A vrai dire, ne seriez-vous pas de ceux qui veulent dissoudre le peuple pour en élire un autre, puisque ce peuple pourrait trahir le régime comme l’écrivait Brecht. Vous découvrez que le gouvernement d’un peuple n’est pas chose facile, ce dont on ne s’aperçoit qu’avec des incapables. Mais ne mettez pas la faute sur le dos du peuple. Ou alors dites-le franchement, le vote vous ennuie et il faut abolir la démocratie, ou plutôt la mascarade qui lui sert de paravent.
Une satire de moins de deux minutes, révélatrice ? http://www.youtube.com/watch?v=prIZVZ3rl5g
« Y a-t-il trop de bougnoules et de négros en France ? » C’est sûr que ce genre de référendum perfectionnerait encore un peu plus notre douce et belle démocratie.
Ce qui aurait été plus intéressant dans ce billet c’est que son auteur se prononce. Alors Philippe Bilger, je vous soumets à la question : trop d’étrangers en France ?
Vous avez raison, Marc Ghinsberg, donner la parole au peuple est une cruelle faute politique.
Le petit peuple manque d’éducation politique et il n’est pas admissible que la voix du laveur de carreaux de Genève vaille celle du Directeur de l’UBS…
Bien plus, le crétin ne sait pas souvent répondre oui ou non à une question simple…
Et dire que certains se marient sous le rite anglican :
« Voulez-vous prendre cette femme pour votre épouse, et vivre avec elle, selon l’ordonnance de Dieu, dans le saint état du Mariage ? Voulez-vous l’aimer, la chérir, l’honorer, et la garder, dans la maladie et dans la santé ; et, renonçant à toute autre femme, voulez-vous vous attacher à elle seule tant que vous vivrez tous deux ? »
…On n’aurait pas fini d’attendre votre réponse !
Ensuite, donner la parole aux citoyens fait surgir dans le débat politique et parfois politicien la dure réalité face à laquelle il ne convient plus de se payer de mots. .
Et surtout, le fait de lui donner la parole de façon réelle fait voler en éclat la théorie selon laquelle ses élus sont censés le représenter.
Le cas d’école du référendum de 2005 sur la constitution européenne était révélateur : encensé par le microcosme politico-médiatique, il a été rejeté par le peuple, le vrai (qualifié dans ce cas de « populiste » parce que pensant mal).
Tout est rentré dans l’ordre grâce à un certain Sarkozy qui a permis aux gens bien élevés de la « caste » de s’asseoir sur la volonté populaire et de rétablir le ronron de l’entre-soi.
Non mais, si en démocratie il faut tenir compte des aspirations du peuple, où va-t-on ?
Merci pour ce billet de bon sens.
La radio Europe 1 annonce une « petite majorité » en faveur de l’arrêt de l’immigration massive en Suisse, ainsi on peut disqualifier une majorité en démocratie. Une « petite majorité » serait donc presque un échec. Et ils ont fait des écoles de journalisme… On croit rêver.
Le référendum est le cauchemar des démocraties car en effet, la consultation directe du peuple c’est la mort d’Alain Duhamel, Aphatie, Bourdin, Cotta, Ockrent, Attali, Minc, Demorand, c’est la ruine de tous ces « éditocrates », imposés sur la fortune, repus de pognon et de Légion d’honneur. La voix du peuple c’est l’horreur démocratique.
« Il y a un humanisme verbal et abstrait, un hommage formel à l’Europe et à ses bienfaits constatés ou prétendus qui n’ont plus la moindre chance d’entrer dans la tête… Les discours changeront ou le raz-de-marée hostile à ce qui n’est plus un souffle, une espérance, un avenir mais une bureaucratie tatillonne se mêlant trop souvent de ce qui ne la regarde pas s’amplifiera ».
Le problème en France est qu’il faudrait que tous adoptent le point de vue conforme à la doxa de l’Europe telle qu’elle se construit comme seule et unique manière de la penser et de la réaliser.
Le problème est que ses partisans nient à leurs opposants leur points de vue différents en les classant immédiatement comme anti-européens ou systématiquement dans l’extrême droite. Il en est de même quant aux avis émis sur l’euro. A cet égard, il suffit de lire l’article :
http://russeurope.hypotheses.org/1940
pour comprendre la méthode pratiquée pour rejeter toute idée non conforme.
Je crains que toutes ces visions technocratiques ne finissent par exaspérer les Français et à les placer de plus en plus dans une opposition qui ne pourra qu’être de plus en plus violente, par le fait même de la généralisation du sentiment que la classe politique est incapable de comprendre le peuple. Nier notre culture et notre histoire, nier nos modes de vie et de pensée pour imposer une vision de plus en plus libertaire trouvera nécessairement ses limites, éventuellement par une fronde violente si le choix des urnes se révèle sans inflexion des choix politiques.
Quant à la « bureaucratie tatillonne se mêlant trop souvent de ce qui ne la regarde pas », je pense, Monsieur Bilger, qu’il y a erreur d’appréciation sur la construction européenne : la technocratie bruxelloise est dans ses attributions par le simple fait que Monsieur Delors avait vanté il y a plus de vingt ans, lors du referendum sur le traité de Maastricht, le principe de subsidiarité, à savoir l’essentiel à Bruxelles, l’accessoire aux États, les nations et les peuples étant de plus en plus dépouillés de leurs prérogatives démocratiques, au prétexte de la nécessaire accélération de l’institution du fédéralisme européen…
Quelle ânerie ! Mais quelle ânerie ! La votation suisse ne concerne en aucune façon les hordes arabes et noires venues d’Afrique mais des Européens, des Français, Allemands, Italiens, Portugais et rien que ceux-là ! La Suisse a depuis longtemps mis des limitations à l’immigration extra-européenne, ce n’est pas celle-ci qui est en question ici mais bien l’immigration européenne, le principe de libre circulation au sein de l’espace européen. L’a-t-on bien compris en France ?
A-t-on bien compris que le parti UDC, à l’origine de ce vote, avait délibérément établi la confusion entre immigration et expatriation ? Les travailleurs européens, seuls concernés par ce vote, sont des expatriés qui n’ont pas vocation à s’installer définitivement en Suisse. L’immigration qui pose des problèmes d’intégration en raison des origines culturelles lointaines n’est pas concernée par ce referendum. Le parti UDC, en entretenant la confusion entre immigration et expatriation, a évidemment cajolé le sentiment habituellement xénophobe des Suisses, comme il l’avait fait lors de l’épisode des quatre minarets, lesquels, empressons-nous de le préciser, concernaient des communautés musulmanes turques et donc extra-européennes.
Le parti UDC a délibérément menti aux Suisses en leur faisant croire qu’il n’y aurait aucune conséquence pour la Suisse : l’accord de libre circulation entre l’UE et la Suisse faisait de cette dernière une sorte de membre de l’UE avec tous les avantages et sans toutes les contraintes bruxelloises. A compter d’aujourd’hui, les Suisses dont toutes les frontières sont avec l’UE, vont se retrouver isolés avec des barrières douanières, car la libre circulation s’entend pour les personnes comme pour les biens. Supprimer l’une c’est supprimer l’autre. La Suisse exporte 60% de sa production vers l’UE, ça va être compliqué.
Les habitants des zones urbaines où se concentrent les travailleurs européens ont bien compris le danger en votant contre ce projet. Les cantons les plus riches et les plus dotés en travailleurs étrangers ont voté non. Et c’est la Suisse rurale enclavée qui ne croise pas ou peu d’étrangers qui a voté pour. Comment prétendre dès lors que ce vote fut intelligent ?
D’aucuns à droite prétendent que si les Français devaient se prononcer sur le même texte, ils voteraient comme les Suisses : j’en doute fortement. Qui est assez stupide pour voter un texte qui préconise la fin de la libre circulation des travailleurs entre la France et l’Union européenne ? 160.000 Français résident et travaillent en Allemagne, 100.000 en Angleterre, 650.000 travailleurs français, sans compter leurs familles, sont expatriés en Union européenne auxquels il faut ajouter 180.000 Français travailleurs frontaliers. Ce sont donc près de un million de foyers français qui vivent de leur travail en Europe.
Cette libre circulation a des inconvénients : moins de 15.000 Roms, selon les estimations, sont installés en France avec les problèmes que nous connaissons tous. Qui est assez fou pour priver un million de Français de leur travail pour pouvoir interdire l’accès à quelques milliers de familles roms ?
Bonjour Philippe Bilger,
« Qu’on ne prenne plus les Suisses de haut ! Il est manifeste que notre République serait bousculée dans sa façade et ses pétitions de principe officielles et affichées si la démocratie directe venait en France troubler le ronron de ce pouvoir satisfait de sa majorité parlementaire même frondeuse. »
La première conséquence de cette « votation » sera de réduire l’arrivée massive d’une main d’œuvre étrangère sous-payée qui a surtout pour effet de faire chuter les salaires des travailleurs autochtones et donc indirectement de réduire les dividendes des actionnaires.
On comprend donc le désarroi des technocrates de Bruxelles et de quelques journalistes disciplinés qui sont depuis le début de la création de l’U.E. à la solde du « grand capital ». C’est donc surtout un coup dur pour les patrons, certainement pas pour les salariés.
Mais cette fameuse main d’œuvre taillable et corvéable à merci dispose malgré tout de la possibilité de se répandre dans les 27 pays de l’Union européenne si bien que le plombier polonais, la femme de ménage portugaise et le garçon de café espagnol auront toujours du travail assuré.
Ceci étant je rejoins le commentaire de Marc Ghinsberg sur le référendum. La complexité d’un projet qui ne peut se résumer à un simple Oui ou Non et surtout les électeurs ne répondront pas à la question. Leur première réaction sera de sanctionner le président en place qui avec ses 19% de cote de confiance se verra opposé un Non massif quelle que soit la question posée aux électeurs.
@ Marc Ghinsberg
Vos propos sont l’illustration parfaite de ce que dit Philippe Bilger dans cet article :
« En France, le peuple fait peur.
Ensuite, donner la parole aux citoyens fait surgir dans le débat politique et parfois politicien la dure réalité face à laquelle il ne convient plus de se payer de mots. »
La démocratie se perçoit différemment de part et d’autre du Col de la Faucille !
Bonjour M.Bilger,
Le peuple helvétique s’est exprimé, à une courte majorité certes, mais une majorité tout de même, et il serait inconvenant de contester le résultat de cette votation, manifestation de la démocratie directe telle qu’elle n’existe que dans ce pays.
Il n’est pas interdit toutefois d’en cerner le contexte, les enjeux et d’en mesurer les conséquences pour la Suisse, pour l’Union européenne et accessoirement pour la France.
Cette votation organisée à l’initiative d’un parti, l’UDC, qui représente l’opposition à l’actuelle majorité parlementaire suisse, se distingue très nettement d’un référendum national à la française qui ne peut émaner que du pouvoir (le président de la République sur proposition du gouvernement ou du Parlement).
Le Président de la Confédération suisse, M.Burkhalter, s’était prononcé contre, rappelant que son pays « a toujours été tributaire de la main d’oeuvre étrangère » et que « cette initiative ne résout aucun problème, en revanche elle en crée de nouveaux », le Conseil National (Parlement) était également contre cette votation par 140 voix (54 pour et 1 abstention).
Mais le peuple souverain en a décidé autrement. Le gouvernement dispose désormais de trois ans pour mettre en application ce ou plutôt ces nouveaux textes.
Sont concernés, les travailleurs étrangers vivant en Suisse, les réfugiés, les demandeurs d’asile, mais aussi les travailleurs frontaliers dont 145 000 Français.
A Genève, la main d’oeuvre française représente le quart de la population réellement active et curieusement les Genevois ont voté majoritairement contre cette proposition.
Le peuple suisse va devoir assumer dans les années à venir les conséquences de son choix.
40% des nouvelles entreprises en Suisse sont créées par des étrangers selon l’institut Orell Füssli Wirtschaftsinformationen, elles ont assuré 30 000 emplois nouveaux en 2013, et depuis 2008 le quart de la progression de la consommation des ménages est dû aux immigrés, dans un pays qui ne compte que 3% de chômeurs.
La Suisse avait signé entre 1999 et 2002 une série d’accords de libre circulation avec l’Union européenne, qui n’offrait pas que des inconvénients à ce pays : les entreprises helvétiques peuvent ainsi participer aux appels d’offre publics des pays de l’Union ce qui représente pour elles tout de même 1225 milliards d’euros par an.
La Suisse écoule 56% de ses exportations dans l’Union européenne.
Mais voilà, en revenant unilatéralement sur cette libre circulation, il va maintenant falloir réviser les accords européens comme l’a rappelé Laurent Fabius : « Il y a une clause dite de guillotine qui fait que si l’un des éléments est mis en cause, en l’occurrence là, la libre circulation des travailleurs, tout tombe. Donc ça veut dire qu’il va falloir renégocier ». Et là ça risque d’être moins drôle pour nos voisins.
Les réactions en France sont contrastées, bien entendu Marine Le Pen se réjouit : « Je pense que s’il y avait un référendum en France sur ce même sujet, les Français voteraient très largement pour l’arrêt de l’immigration de masse », elle a sans doute raison.
François Fillon rappelle qu’il « propose depuis des mois que la France et l’Europe adoptent le même système (…) qui consiste à décider chaque année combien d’étrangers peuvent être accueillis » tout en estimant que mettre une barrière à l’accès des milliers de frontaliers français qui vont travailler en Suisse serait « totalement incompréhensible ».
Ben voyons, des quotas oui mais pas pour nous.
François Fillon et Marine Le Pen savent très bien que la France ne peut pas seule, instaurer une politique de quotas et revenir sur la libre circulation. D’abord, il faudrait changer la Constitution de 1958, mais pourquoi pas. Ensuite, si l’Union européenne ne s’aligne pas sur le choix français, et elle ne le fera pas, il faudra que la France sorte de l’Union, avec toutes les conséquences que cela implique ; notre agriculture, première bénéficiaire des subventions de la PAC ne s’en relèverait pas, et nos régions devraient se passer des investissements du FEDER (23.3 milliards d’euros investis entre 2007 et 2013 soit l’équivalent du budget de la justice pour trois ans).
Ce ne sont que deux exemples simples.
Bien vu M. Bilger.
Je serai moins mesuré que vous. Les ennemis du peuple ne le sont pas.
Nos médias collabos de Bruxelles péjorent déjà sur les votants du non en Suisse, qui ont osé déposer un grain de sable dans la belle mécanique antipeuple euro-totalitaire des petits choux (de Bruxelles) du marché libre et non faussé. Encore une saleté « populiste ». Nous n’avons pas entendu VGE déclarer avec emphase, comme en 2005 en France « Il faut revoter ». Mais cela ne saurait tarder.
Car quand le peuple vote « mal », il doit recommencer sa copie. Comme à l’école.
En tout cas, une belle journée pour les Français lucides. Les Suisses nous indiquent qu’il n’y a pas de fatalité à l’esclavage volontaire.
Nous, les gens du Non, avions été insultés lors du traité de Maastricht (relire « le bêtisier de Maastricht » publié par J.P Chevènement, et les articles infects du Monde ou de Libération, la presse des muscadins anti-nationaux). Idem pour la ratification du traité de Lisbonne en 2005, qui a donné par la suite à la « députaille » française l’occasion de commettre une FORFAITURE (ratification dans le dos des électeurs et viol du suffrage universel) qu’elle va payer de plus en plus cher.
Ah ça ira, ça ira, ça ira, les « euro-pirates » à la lanterne…
Un million de personnes dans la rue contre le mariage pour tous n’a pas fait bouger d’un iota les cheveux teints de F.Hollande.
500 000 personnes contre la politique de la famille la dernière fois auraient fait reculer le gouvernement. Je ne le crois pas. C’est juste reculer pour mieux sauter.
Ce pouvoir est trop tacticien pour accepter la démocratie directe.
@ lefilsduciel
Si la votation sert à diviser, je crois qu’aujourd’hui les récentes décisions prises en force par le gouvernement divisent aussi gravement. Puisque d’après les sondages (il nous reste au moins cela pour nous situer) une majorité des Français seraient contre certaines d’entre elles, votées sans qu’ils aient leur mot à dire.
Grâce à notre système électoral majoritaire, la gauche s’est retrouvée avec tous les pouvoirs en mai 2012, aujourd’hui, le Président à 19 % d’opinions favorables décide avec ses ministres de ressortir le rapport sur l’intégration. Parallèlement, on peut se demander combien de députés socialistes élus en juin 2012 le seraient aujourd’hui ? et pourtant ce sont eux qui votent les grands projets de société. Les institutions de la Ve République si décriées par la gauche auparavant, lui plaisent on ne peut plus lorsqu’elle est au pouvoir, mais sans le recours au référendum.
Nous savons que les flux migratoires incessants qui arrivent dans un pays où le chômage grandit, avec un manque crucial de logements sociaux et des difficultés à financer le système social, est une aberration. A cela s’ajoute le côté identitaire et culturel, un problème évident.
Et pourtant, nous continuons d’entendre les vieux poncifs usés jusqu’à la corde : « chance pour la France, main d’oeuvre manquante, etc. » Les récalcitrants, malgré leur nombre grandissant, sont taxés de réacs, fachos, etc… un moyen de les faire taire.
Du coup la France est bel et bien divisée puisque d’un côté il y a les « sachants », sûrs d’eux et de la nécessité de faire avancer la société à leur idée et de l’autre le bon sens populaire qui n’en peut plus de payer et d’être méprisé.
Que le Parlement débatte et vote les lois, c’est son rôle, mais pour les grands changements de société, le peuple devrait donner son avis car c’est sa vie de tous les jours qui est concernée.
On nous donne des exemples : la Loi Veil ou prochainement sans doute celle sur la fin de vie. Ces lois existent ou existeront, elles ne sont imposées à personne, puisque chacun est ou sera libre de les « utiliser » en cas de besoin ou de les ignorer selon ses convictions.
Actuellement, ce qui gêne c’est la façon d’imposer les choses en changeant les règles jusque dans l’intime pour donner des droits aux minorités, parfois au détriment de la majorité. Un autoritarisme qui crée une grande tension dans la population, déjà inquiète avec la crise économique qui n’en finit pas.
Un référendum aurait du bon car cela donnerait aux gens le sentiment de prendre un peu leur destinée en main.
Et puis, nos dirigeants répètent : « valeurs républicaines, valeurs républicaines » à tout bout de champ, la première valeur n’est-elle pas la démocratie ?
Pour conforter l’analyse de Jean-Dominique Reffait | 10 février 2014 à 16:06 :
« Les habitants des zones urbaines où se concentrent les travailleurs européens ont bien compris le danger en votant contre ce projet. Les cantons les plus riches et les plus dotés en travailleurs étrangers ont voté non. Et c’est la Suisse rurale enclavée qui ne croise pas ou peu d’étrangers qui a voté pour. Comment prétendre dès lors que ce vote fut intelligent ? »
http://www.martingrandjean.ch/wp-content/uploads/2014/02/ImmigrationDeMasseVotation.jpg
Ah,les référen-da-da-da, les référen-niet niet-niet !
Référendums et ordonnances, voilà la solution en 2017 (ou avant suivant les humeurs populaires), après la douce révolution bourgeoise sarkoziste de 2007-2012 et la brutale « terreur » socialiste, robespierriste et bordélique depuis 2012.
Qui sera le nouveau Napoléon Bonaparte, le Poutine français ?
Da da da
Niet niet niet !
« D’aucuns à droite prétendent que si les Français devaient se prononcer sur le même texte, ils voteraient comme les Suisses : j’en doute fortement. » écrit JD Reffait
Votre doute est légitime, mais faux.
Vous croyez que dans « le peuple de gauche » personne ne pense cela ? Allons, avez-vous déjà écouté les conversations de comptoir en province et à Paris ?
Tous les sondages le montrent : si le peuple français était appelé à voter sur ce sujet, une écrasante majorité, bien plus nette qu’en Suisse, voterait comme les Suisses.
On a le droit de le regretter, mais il faut prendre le peuple comme il est et non comme on rêve qu’il soit.
La question du jour est de savoir si le billet de Philippe Bilger aurait été exactement de même facture si le résultat de la votation suisse avait été exactement inverse (50,3% de non et 49,7% de oui). Je n’en suis pas du tout sûr, pour ma part. Mais enfin, il n’y a pas lieu de soupçonner outre mesure une quelconque récupération idéologique antimigratoire pour heureux nantis anxiogènes, sous la plume de notre honorable hôte.
@ Ludovic
« Notre agriculture, première bénéficiaire des subventions de la PAC ne s’en relèverait pas »
Croyez-vous ?
Nicolas-Jean Brehon conseiller à la Commission des Affaires européennes du Sénat :
En 2013, elle recevra 9,5 milliards d’euros au titre de la PAC. Elle touchera aussi 1,7 milliard pour aménager ses équipements – routes, aéroports, rail – et pour aider ses entreprises, à travers les «fonds structurels» accordés aux régions. Au total, «l’Europe donnera en 2013 à la France 13,2 milliards d’euros. Mais la même année, l’Etat français lui versera 19 milliards d’euros, dont 18 milliards sont directement prélevés sur les impôts des Français, ce qui représente environ 300 euros par habitant».
« trop d’étrangers en France ? »
Rédigé par : Nordine | 10 février 2014 à 13:48
Nordine, vous qui voulez faire le malin avec une question censée déranger notre Philou, et si on vous en posait une autre ?
Pourquoi l’émigration qui pose plus problème que les autres – celle que nommez avec humour, « négros et bougnoules » – et qui venant du Maghreb et surtout de l’Afrique subsaharienne doit donc traverser le Maghreb, ne s’y arrête-t-elle pas ?
Loin des vilains que nous sommes ?
J’ai bien ma petite idée, mais j’aimerais entendre la vôtre.
Le piège que tendez à Philippe comme à tous ceux qui pourraient voter « oui » – dont peut-être moi selon l’humeur du moment – est d’une grossièreté suffisante pour ne pas passer inaperçu.
Si n’étaient, parmi ces émigrés-là, que des femmes et hommes parfaitement respectueux des valeurs de la République qu’ils viennent chercher ici, la réponse serait à l’évidence « non » à votre question sur le trop-plein de négros et de bougnoules, comme le dites.
Hélas, c’est loin d’être le cas.
Donc la réponse est « oui », mais pas pour les raisons stupides dont aimeriez paralyser votre interlocuteur, celui-là un peu embarrassé d’oublier de raisonner, saisi par la crainte d’être déjà jugé moralement et donc privé du sang-froid de l’argumentaire.
C’est raté, c’était hélas trop gros pour passer, il est vrai.
Mal essayé.
Mais cela n’attache en rien ceux qui viennent de là-bas et qui n’embêtent personne, en sont une majorité qui vivent parmi nous sans problème.
Ils continueront.
AO
PS : JDR, vous êtes un sophiste sophistiqué.
« Il est généralement admis que ce geste législatif mû par une conviction forte aura tout de même permis une avancée de la société. »
Gérard B 13h11
Ah oui ?
Par qui, pourquoi ?
Vous pouvez détailler ?
Suis tout ouïe.
AO
« Et puis, nos dirigeants répètent : « valeurs républicaines, valeurs républicaines » à tout bout de champ, la première valeur n’est-elle pas la démocratie ? »
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 10 février 2014 à 18:50
Mais évidemment !
On trouve dans l’Union européenne, que droite et gauche idolâtrent, des monarchies qui ne sont pas moins démocratiques que la France, et qui depuis 2012, le sont bien plus quoi qu’en dise une gauche qui radote sur ces valeurs républicaines.
D’ailleurs quelle est la République de référence, nous en sommes à la cinquième, et certains souhaitent passer à la sixième.
De la première à la cinquième, les valeurs mises en avant n’étaient pas les mêmes, sauf à ne retenir que des portions d’histoire.
De la méritocratie dans l’école de la IIIe, avec Jules Ferry, de la mission civilisatrice dans les colonies toujours avec Jules Ferry, du sentiment de la revanche après la défaite de 1870, de la valorisation de la France profonde que l’on trouve dans le célèbre ouvrage « Le tour de France de deux enfants », je ne vois rien de rien dans une gauche qui se gargarise des valeurs républicaines parce qu’inculte, elle n’a rien d’autre à dire qu’à réciter un catéchisme mélange de socialisme à la Proudhon, de marxisme-léninisme, de trotskisme mal digérés, sans parler des théories sociologiques fumeuses en provenance des USA qui étaient il y a peu son ennemi.
Mais cette gauche n’est pas à une contradiction près.
@Michelle D-LEROY
« Actuellement, ce qui gêne c’est la façon d’imposer les choses en changeant les règles jusque dans l’intime pour donner des droits aux minorités, parfois au détriment de la majorité »
Je n’étais pas contre l’idée d’un référendum sur la mariage pour tous, mais je ne vois pas bien en quoi donner des droits à une minorité se ferait au détriment d’une majorité.
Quel(s) droit(s) a ou ont été ôté(s) à cette majorité? Quel(s) préjudice(s) subi(s) par ladite majorité ?
Je ne comprends pas bien, ou alors je comprends trop bien.
@Clafoutis
Merci pour « l’intelligence » du monde rural enclavé. Il faut croiser combien d’étrangers pour que le vote oui émerge ?
Dans la même veine, je peux vous annoncer que les villes de Roubaix et Tourcoing auraient voté non. Ils faut dire que leurs habitants ne croisent pas beaucoup de blancos dixit monsieur Valls.
Notre référendum a lieu en juin.
Inutile de faire de grands discours. Les Suisses nous montrent que leur démocratie fonctionne et nous mettent en pleine figure que la nôtre ne fonctionne pas.
Des preuves ?
– Dernier référendum en 2008 soit il y a 7 ans et en plus détourné par un vote parlementaire félon.
– La pétition citoyenne au CESE, possible depuis 2010. Une seule pétition a pu atteindre le nombre requis et a été déclaré irrecevable.
– Le référendum d’initiative partagé : véritable escroquerie politique qui ne donnera aucune consultation, tout le monde le sait.
– La loi organique portant sur l’article 68 de la Constitution : la proposition a été déposée le 3 février dernier avec 56 ans de retard et elle a toutes les chances d’être rejetée.
Peu importe le sujet, avoir l’avis du peuple est une nécessité sur tout ce qui touche aux structures de la société.
Le souci chez nous, du moins je le pense, c’est que bien souvent les scrutins sont détournés pour en faire une épreuve de force contre le pouvoir en place.
Si au moins on ne votait que pour ce qui nous est demandé.
Les Helvètes sont justes, pragmatiques, précis. Avant d’embaucher un travailleur étranger, le chef d’entreprise doit prouver qu’il n’a pas réussi à pourvoir le poste par un membre de la confédération helvétique. Le referendum ne signifie pas que les frontières vont fermer. La fuite des cerveaux français va continuer car l’industrie pharmaceutique et pétrochimique a besoin de talentueux Français pour continuer à prospérer. Pour rappel, le secteur bancaire ne génère qu’une petite part du PIB suisse.
Les salaires sont plus élevés qu’en France (le double), la vie un peu plus chère et les impôts, toutes proportions gardées sont beaucoup plus bas qu’en France.
Avec la hausse des impôts et la hausse de la criminalité en France, il était temps que les Helvètes tentent de freiner l’immigration.
Avec Jean-Dominique Reffait, nous avons la sage analyse de la gauche des lumières :
Lorsque le peuple écoute la droite, c’est parce qu’il est trompé. Le peuple conscient ne peut que voter à gauche, tout au plus pour la fausse droite de gauche.
Alors il faudrait interdire la droite qui trompe le peuple, mais comme on est hypocrite, il s’agit plutôt de la discréditer, de « contextualiser » ses déclarations, conformer l’histoire aux « valeurs » de gauche, et ne jamais discuter de ses arguments car ce serait faire son lit.
Ce soir encore, la télévision d’Etat nous assène le énième documentaire stalinien sur la guerre 39/45 avec sa litanie d’ignominies et de mensonges.
Cher Philippe,
Mon commentaire a suscité à son tour quelques commentaires (largement dus, sans doute, au fait que j’ai été le premier à réagir). Je répondrais volontiers à chacun si je pouvais avoir une adresse où leur écrire. Aussi, une suggestion, faire suivre la signature de chaque commentateur de son adresse électronique.
@Jean-Dominique Reffait,
« D’aucuns à droite prétendent que si les Français devaient se prononcer sur le même texte, ils voteraient comme les Suisses : j’en doute fortement. Qui est assez stupide pour voter un texte qui préconise la fin de la libre circulation des travailleurs entre la France et l’Union européenne ? »
Je crains que vous ne soyez par trop optimiste.
Frank THOMAS, que j’estime beaucoup mais avec lequel je suis en désaccord sur la conclusion de son premier commentaire « Les Suisses viennent de prendre une décision de bon sens », a malheureusement raison lorsqu’il évoque l’issue probable d’un référendum similaire en France.
Sans vouloir jouer les sibylles, et même si je ne crois pas qu’une majorité de nos concitoyens soit xénophobe, le contexte de crise, un chômage à 11% quand il n’est que de 3% en Suisse, le sentiment communément partagé et entretenu de l’existence d’un lien entre immigration et insécurité, l’impopularité grandissante du gouvernement et du président, tous les ingrédients sont réunis pour redouter un score bien moins serré qu’en Suisse.
Pour le reste je partage votre analyse d’autant que j’ai écrit peu ou prou la même chose.
C’est beau la démocratie.
Mais ne nous plaignons pas : nous avons en France la chance d’avoir des politiques qui savent bien mieux que nous ce qui est bon pour nous et se résignent une fois tous les cinq ans à nous donner la parole. Conception étroite de la démocratie mais enfin c’est mieux que rien.
Mais dire que « l’immigration n’est pas une menace mais un atout appréciable pour le développement économique », je trouve cela un peu gonflé. A l’heure de la crise du chômage qui se conjugue avec celle du logement, sans même parler de l’identitaire, on devine bien la désinvolture, l’arrogance et le mépris et, pour tout dire, le je-m’en-foutisme de la classe politique élue ou non.
Les prochains scrutins pourront-ils corriger la donne ?
« Y a-t-il trop de bougnoules et de négros en France ?
…Ce qui aurait été plus intéressant dans ce billet c’est que son auteur se prononce. Alors Philippe Bilger, je vous soumets à la question : trop d’étrangers en France ? »
Rédigé par : Nordine | 10 février 2014 à 13:48 »
Votre interpellation de notre hôte me semble pour le moins tendancieuse et veut susciter des réactions excessives.
Trop d’étrangers d’origine non européenne ? En soi et dans l’absolu, la question ainsi posée n’a pas de sens.
Si l’on se limite à : « y a-t-il encore trop d’étrangers non intégrés ou non assimilés à la culture française ? », alors je réponds : oui. Je les pense minoritaires, mais encore trop nombreux.
Ce matin sur France Inter, j’entendais un entretien avec un djihadiste actuellement en Syrie réclamant l’instauration en France de la Charia et du Coran parole de Dieu, citant la laïcité comme ennemie de l’Islam. Et appelant à fomenter des attentats en France.
Encore quelqu’un qui n’a rien compris au concept de laïcité et dont l’esprit me paraît pour le moins obscurci par une interprétation fallacieuse des principes qui gouvernent l’intérêt général en France.
A titre de rappel, la laïcité c’est :
– le respect des opinions philosophiques et religieuses des citoyens ;
– le confinement de la religion à la sphère privée ;
– la séparation des religions (puisqu’on ne peut plus dire des églises) et de l’État, ce dernier en garantissant le libre exercice ;
– la primauté de la citoyenneté sur les opinions personnelles, ce qui interdit le communautarisme pour rester en cohérence avec le principe d’égalité en droits.
Pour les personnes qui sont dans cette logique républicaine, la nation ne peut qu’être accueillante. Pour les autres, elle ne peut que combattre ces ferments de désunion.
Quant aux procès d’intention faits à ceux qui comme moi restent des républicains convaincus et partisans d’une laïcité ferme et sans concession, lisez l’article dont je mets le lien ci-après :
http://www.mezetulle.net/article-finkielkraut-quelle-mauvaise-langue-122492956.html
Il est évident, pour qui a lu les fameux rapports sur « l’intégration inclusive », notion qui fait suite à la « laïcité inclusive », que le gouvernement ne va que semer la discorde nationale et ne fera que jouer encore avec le feu. Jusqu’à l’explosion ?
La pudeur des nations.
Les Suisses viennent de mettre en évidence que les frontières, c’est la pudeur des nations.
Les eurocrates n’ont jamais compris cela, car ils sont sans âme.
En Suisse, les étrangers (principalement des Européens des pays voisins) représentent 25 % de la population.
Pas de problème important de race, de religion ou de moeurs.
Mais l’être chez soi.
Ce n’est pas mesurable dans les équations euro-technocratiques.
La pudeur, c’est ce qui manque le plus à l’Europe de Bruxelles. Avec l’honneur et l’instinct social.
Bravo la Suisse !
Superbe article de Philippe Bilger dans Le Figaro-Vox sur l’inquisition médiatique. Je vais le faire encadrer pour mes enfants, ils en auront bien besoin car une inquisition ça dure longtemps.
Et si la même question était posée en France ?
De nombreux commentateurs se répandent en conjectures, et proposent des résultats tout aussi incertains les uns que les autres. Débat totalement stérile.
On peut seulement observer que les opinions, en Suisse, ne sont pas aussi tranchées que les médias le laissent croire.
Les Suisses, au contraire, sont très partagés sur le sujet : 0.3% d’écart, c’est bien peu pour affirmer que « les Suisses » sont défavorables à l’immigration.
Je m’étonne que l’on s’étonne !
En 73, juste diplômé dans les métiers de l’alimentation, je me suis vu refuser un emploi sur le territoire suisse au motif que le quota de travailleurs étrangers était, pour cette année-là, déjà atteint.
Je ne me suis pas formalisé pour autant. Le monde est grand.
Je me suis bien rattrapé par la suite… en travaillant pendant sept ans dans la confédération !
La Suisse dit qu’elle en a marre des Français et autres nationalités européennes. Et alors ? C’est son bon droit.
Il est amusant de lire les donneurs de leçons permanents, sur les sujets de démocratie et de société, retourner leur nez parce que leur cher « popolo », le peuple dont il prétendent améliorer le sort, ose prendre la parole qu’on lui propose !
Pour le coup, je suis mort de rire.
Cher Philippe,
Si le référendum est positif, c’est que les référents d’homme sont à ce jour regardés de près.
Quel est donc ce pays gouverné par des impudiques qui prônent l’exhibitionnisme dès la maternelle, encouragent les enfants à montrer toute leur anatomie sur les pages web ?
Le gouvernement français prépare le calendrier surprise de ministres tellement transparents qu’ils poseront nus. Les Suisses ne veulent pas de manifestations à poil. Les Français les inquiètent.
françoise et karell semtob
Amis du soir…
Mea maxima culpa… mais même si le recours par voie de pétition contre le FATCA est désormais impossible, comment le conseil fédéral va-t-il se positionner à l’égard de la libre circulation des données bancaires alors que la votation suppose la fin de la libre circulation des personnes ?
Il me semble que les Suisses mettent toujours un point d’honneur à se démarquer en prenant le contre-pied de la politique internationale afin de bien montrer leur identité !
@hameau dans les nuages
« Au total, l’Europe donnera en 2013 à la France 13,2 milliards d’euros. Mais la même année, l’Etat français lui versera 19 milliards d’euros. »
Les Helvètes semblent mieux savoir compter que les Français et préfèrent refuser le marché de dupes, rester à l’écart de l’Union européenne.
D’autres questions étaient soumises à la votation dont une restriction du droit à l’avortement qui a été rejetée et la
nécessité de revoir l’organisation des transports en commun qui sont excessivement chers dans la Confédération.
Concernant le seul sujet qui semble intéresser la France, certains cantons (Genève, Vaud) feront les frais du talon d’Achille de l’Helvétie polyglotte.
@Jean-Dominique Reffait
1° Selon vous, l’UDC a menti aux Suisses, et les Suisses sont idiots puisque ils ont cru ce mensonge qu’il était si élémentaire de découvrir.
Comme c’est plausible… Je crois plutôt que les Suisses, rompus à la pratique du référendum, ont voté en connaissance de cause. La majorité des votants s’est prononcée en faveur d’une immigration en provenance de l’Union européenne qui soit décidée et régulée, au lieu qu’elle soit illimitée. Cette décision est d’ailleurs probablement en partie le corollaire de l’intégration dans l’UE des pays ex-communistes.
2° Selon vous, c’est la fin du monde, ou du moins, celle de la Suisse…
Comme si l’UE avait intérêt à faire cesser le libre échange entre elle et la Suisse…
Hystérie et/ou terrorisme typiques des forcenés de l’immigration.
@Alex paulista a écrit : « Poser la question « Êtes-vous pour l’immigration de masse ? » c’est déjà y répondre, le qualificatif « de masse » étant largement péjoratif […] »
Vous aussi, vous pensez que les Suisses sont idiots… Vous noterez cependant que la question du référendum visant à mettre fin au remboursement de l’avortement était orientée aussi, puisque elle avait pour titre « l’avortement est une affaire privée », et que ça n’a pas empêché que cette initiative soit repoussée par 70% des votants.
Ajoutons que ces question orientées sont la règle, et que les référendums s’opposant à la majorité des partis au pouvoir sont presque toujours perdus.
Comme quoi votre explication ne tient pas…
Mais quand il s’agit de défendre la sainte cause, toute explication vous est bonne, quelque artificieuse qu’elle soit…
Cette construction européenne a été proposée par référendum :
– aux Espagnols qui ont dit oui
– aux Irlandais, qu’on a fait revoter sous la menace jusqu’à ce qu’ils disent oui
– au Français, qui ont répondu non, qui veut dire oui !
Dans les autres pays, deux cas :
– adoption par les parlements qui n’en ont pas référé à leurs peuples
– dans les pays où la constitution impose le référendum, ce dernier a été reporté sine die.
L’UE sous cet angle, n’a pas d’existence légale…
Une décision démocratique est tombée, c’est le but du vote référendaire qui ne s’exprime que par un oui ou un non sur le bulletin de vote.
Il n’empêche que les Suisses n’ont jamais été aussi divisés sur ce sujet : les Alémaniques et les Romands, et paradoxalement les villes qui refusent l’initiative et les campagnes qui l’acceptent. Savoir si les Suisses ont ou non du bon sens ne peut donc pas se lire dans ce vote (ni ailleurs).
Le populisme des initiants se montre en ce qu’ils n’ont à aucun moment expliqué comment il faudrait mettre en œuvre le texte constitutionnel proposé. Car s’ils l’avaient explicité, alors les sentiments protestataires se seraient relativisés. Et bientôt ils critiqueront vertement le gouvernement de ne pas l’appliquer correctement.
Posez la question aux bouffons de droite ou de gauche sur les modalités de mise en place de leurs politiques et vous aurez des réponses dilatoires du même genre.
C’est une faiblesse de notre système de référendum d’initiative populaire : certains textes s’avèrent parfois presque impossibles à appliquer, plusieurs exemples récents le montrent.
Dans quel camp le « déni de réel » se situe-t-il, M. Bilger ?
Il est bien établi que l’immigration actuellement vécue par la Suisse a bénéficié et continuait de bénéficier à son économie, et donc au portefeuille de ses citoyens.
L’UDC est le SEUL parti suisse à avoir soutenu cette votation, choisissant de faire passer l’idéologie avant l’économie, l’identité avant la prospérité.
L’économie suisse va payer directement les conséquences de ce référendum, mais les populistes xénophobes s’en contrefichent puisque leurs électeurs imbéciles continueront à imputer aux étrangers la responsabilité de leurs problèmes.
Informez-vous avant de chercher à « récupérer » au bénéfice de vos convictions ce type d’information…
La France n’est pas la Suisse, et vous êtes plus pertinent dans votre domaine de compétence, la Justice.
Ne vous en déplaise.
Cette façon qu’ont certains politiques comme Laurent Fabius, journalistes « éclairés » et intervenants de ce blog de dramatiser la situation me fait sourire.
Qu’on ne vienne pas me raconter que les frontaliers seront pénalisés par cette votation qui consiste à limiter le flux migratoire. Les relations salariés-employeurs ne changeront pas.
Si un salarié est compétent, qu’il donne satisfaction à son patron, ce dernier continuera à l’employer quel que soit son pays d’appartenance.
Toute cette affaire aura probablement une vertu pédagogique: le chômage étant actuellement au taux résiduel de 3.5% en Suisse, il a toutes les chances d’augmenter suite à la mise en place de quotas d’immigrés qui vont renchérir un coût du travail déjà élevé. Reste à voir dans quelles proportions.
En tout cas, la constatation que restreindre l’immigration peut faire monter le chômage peut en faire réfléchir certains.
Pour le reste, je rejoins les commentateurs qui observent que la question était mal posée. Les Suisses n’ont pas voté contre l’immigration, mais contre l’ensemble des accords qui les lient à l’Europe (donc le libre-échange, l’ouverture des marchés, leur propre facilité de circulation, la coopération scientifique, etc.), l’une n’allant pas sans les autres. Ce qui est bien sûr tout à fait leur droit, mais enfin il serait honnête de reconnaitre que les Suisses n’ont pas forcément mesuré toutes les conséquences de leur décision.
Bref, les Suisses auraient voulu nous refaire le sketch du douanier de Fernand Raynaud, qu’il ne s’y seraient pas pris autrement.
Michel Michmiche
L’économie suisse va payer directement les conséquences de ce référendum, mais les populistes xénophobes s’en contrefichent puisque leurs électeurs imbéciles continueront à imputer aux étrangers la responsabilité de leurs problèmes.
Encore une ritournelle simpliste ramenant tout à une question d’économie.
Les « problèmes » des Suisses sont pour la plupart – surtout en matière d’insécurité et de criminalité – une conséquence directe de leur politique d’asile et du contrôle réduit des frontières.
Savez-vous que des voyous de chez nous prennent chaque fin de semaine le TGV pour Genève afin de pouvoir élargir leur « terrain de jeu » ?
Pour ne pas parler des « Savoyards ».
Renseignez-vous avant d’émettre des jugements à l’emporte-pièce : le « politiquement conforme » n’est pas le reflet de la réalité.
Et les gens, qu’ils soient Suisses ou Français, ont-ils encore le droit de dénoncer les exactions qu’ils subissent ou de protester contre certains scandales sans se faire traiter de tous les noms par des gens qui ne savent pas de quoi ils parlent ?
@Ludovic
« Quel(s) droit(s) a ou ont été ôté(s) à cette majorité ? Quel(s) préjudice(s) subi(s) par ladite majorité ? »
Le droit de vivre dans un monde normal dans lequel on n’est pas obligé de marcher sur la tête et où on ne risque pas de se faire inquiéter si l’on ose appeler un chat un chat et une anomalie une anomalie, le tout sans avoir à faire attention tout le temps pour tout et n’importe quoi à l’interprétation malintentionnée de ses propos. Et aussi entre autres, le droit de préserver ses enfants de la vision d’un certain nombre de comportements ou spectacles révoltants.
… »une bureaucratie tatillonne se mêlant trop souvent de ce qui ne la regarde pas »
Quel fondement à cet argument ?
Pourquoi pas des référendums : oui mais en quantité afin que les votations concernent le sujet du référendum et non l’approbation ou désapprobation de la personne l’émettant.
Sinon j’aime la réponse de « Henri » et sa négation de la démocratie représentative comme tous ceux qui dénient à l’Europe la notion de démocratie alors que celle-ci est contrôlée par les gouvernements (a priori tous élus) et le Parlement (lui aussi élu).
@ Robert
=== »Il est évident, pour qui a lu les fameux rapports sur « l’intégration inclusive », notion qui fait suite à la « laïcité inclusive », que le gouvernement ne va que semer la discorde nationale et ne fera que jouer encore avec le feu. Jusqu’à l’explosion ?
A force de souffler sur les braises, oui un jour, pour un fait banal et anodin, cela va exploser, il faut vite arrêter ce crescendo de lois, de passages en force sur tout et n’importe quoi et forcément sur des sujets sensibles.
Hier soir, lors de l’émission « Mots Croisés », M. Besancenot a été clair, il va contre-manifester pour faire passer les projets gouvernementaux sur la famille… de quoi entretenir le feu. Nous avons vu samedi une manifestation à Rennes très musclée où étaient présents des sympathisants NPA. Au sujet de la famille, si le débat sur le mariage pour tous avait été engagé calmement en donnant la sensation d’écouter les réticents, en expliquant et ne rajoutant pas des exagérations jusqu’à l’école de la République, nous n’en serions pas là. C’est la provocation permanente.
Et dès que nous ne sommes pas d’accord avec les prises de positions gouvernementales, nous nous entendons traiter de vieux réacs, fachos, hystériques, cathos intégristes, etc. tout pour empoisonner le climat malsain et délétère, pour exaspérer les plus conservateurs et mêmes les plus mitigés.
Dans FigaroVox, Philippe Bilger écrit un excellent article, dont un extrait pose la question de la liberté intellectuelle aujourd’hui :
« Ce monde que la gauche morale est en train de nous fabriquer devient irrespirable. Faut-il accepter, en courbant l’échine, d’hypocrites mises en cause, de piètres suspicions et de médiocres insinuations de la part de Frédéric Haziza et de quelques autres parce que l’antisémitisme les a offensés mais qu’on n’y est pour rien ? Va-t-il bientôt falloir leur demander la permission de penser, d’écrire et de parler ? «
La montée en puissance de cette nouvelle forme d’inquisition fait vraiment peur… A nos ministres de calmer le jeu, mais le rapport sur l’intégration appelé feuille de route, risque bien d’en remettre une très grosse couche. Nous voyons qu’une simple votation, dans un pays qui n’est pas le nôtre, exacerbe les débats, cela nous promet encore de l’agitation. En espérant que cette agitation ne tourne pas mal.
D’abord, il n’est pas scandaleux ni irresponsable de consulter un pays sur un fait de société capital qui divise l’opinion publique.
Oui, un fait de société capital dont les conséquences pourraient s’avérer graves voire même dramatiques : il suffit de constater chez nous l’accumulation d’un certain nombre d’indices précurseurs pour s’en convaincre, comme des nuages noirs annoncent l’arrivée d’un orage.
Est-il normal qu’en une quarantaine d’années à peine un cinquième de la population de notre pays soit d’origine étrangère, dans la majorité des cas dans les mœurs, dans la mentalité, dans le mode de vie, parfois même de façon hostile à la civilisation d’accueil, profondément étrangère en dehors de toute question de « papiers » et tout cela sans que le peuple français n’ait eu à donner son accord ?
Et de quels droit les membres de la classe politico-médiatique qui ont œuvré pour en arriver à cet état de fait de façon plus ou moins sournoise se permettent-ils de morigéner les Français qui ont à subir dans leur vie quotidienne les conséquences de ce qu’il faut bien appeler leur impéritie voire parfois même leur trahison ?
Le Français pense tellement de mal de son voisin qu’il ne lui viendrait pas à l’esprit de lui demander sur quoi que ce soit son avis. La solidarité nationale n’y fonctionne que quand il faut la fermer…
@Parigoth
Je ne voudrais pas trop m’éloigner du sujet, mais pour vous répondre brièvement :
« Et aussi entre autres, le droit de préserver ses enfants de la vision d’un certain nombre de comportements ou spectacles révoltants. »
J’ai maintes fois eu l’occasion dans l’exercice de ma profession, d’avoir connaissance de comportements révoltants sur des enfants, d’effectuer des signalements pour maltraitance, d’obtenir des placements d’urgence en foyer d’accueil, pour des enfants victimes de leur propre entourage familial, de leurs parents.
Dans des cas moins graves, de proposer des mesures éducatives au sein des familles.
Dans tous les cas que j’ai eu à connaître, il s’agissait de familles tout à fait traditionnelles au sens où vous l’entendez, avec un papa et une maman à la maison, ou de familles recomposées.
Je suppose que vous savez par ailleurs, qu’en matière d’adoption, qui reste un parcours du combattant pour tous ceux en font la demande, les célibataires peuvent y prétendre (surtout si ce sont des femmes, pour un homme seul les chances sont quasi nulles), de même que les couples mariés (y compris de même sexe depuis moins d’un an). En revanche, les couples vivant en concubinage ou sous le régime du PACS n’en ont pas le droit (couples hétérosexuels bien entendu).
Quelle logique dans tout cela ?
Et si on écoutait les Suisses dire ce qu’ils pensent de l’immigration ? En lisant leurs journaux, en écoutant leurs radios et en regardant leurs télévisions. Une connexion Internet et un peu de curiosité suffisent.
On peut aussi consulter le rapport de l’Office fédéral de la statistique, intitulé « La population étrangère en Suisse » et publié en 2005, si on doute du caractère massif de la présence des étrangers, dans la société et dans l’économie suisses.
On peut aller plus loin en se demandant pourquoi l’UDC s’oppose à l’immigration de masse et pourquoi le patronat y est favorable. On découvrira entre choses que le nom allemand de l’Union démocratique du centre (UDC) est Schweizerische Volkspartei (SVP) et que l’UDC est l’héritière d’un parti agrarien fondé à Zurich en 1917, à une époque où le terme populisme n’était pas encore péjoratif.
Les Suisses sont effectivement divisés sur la question de l’immigration (46 % d’entre eux sont issus, partiellement, de l’immigration, principalement italienne, allemande et française). Certains d’entre eux s’inquiètent légitimement pour l’identité suisse, remise en cause par les immigrations récentes (yougoslave, africaine et asiatique).
Ils ont voté en connaissance de cause. Les partisans et les opposants ont fait valoir leurs arguments, au cours des deux dernières années. Le peuple suisse a tranché. Respectons sa décision souveraine. Et attendons de voir comment cette initiative sera mise en application avant de porter des jugements péremptoires.
Bonne nouvelle pour les Français, qui jusqu’en 2017, pourront prendre tout leur temps pour observer au jour le jour les conséquences directes et les nombreuses implications pour la Suisse de ce refus de l’immigration de masse, et de l’instauration de la préférence nationale.
Bien que les situations de deux pays ne soient jamais exactement comparables, cela fera du bien à ceux tentés de voter en France à l’extrême droite de voir grandeur nature les thèses chères au Front National mises en application chez nos voisins et confrontées au principe de réalité. Ce qui peut donner quelques soucis à Marine Le Pen.
Tout en respectant la légitimité du vote suisse, je pense qu’un rétropédalage ou un amendement de ces mesures aurait intérêt à les contrebalancer pour éviter une récession inévitable.
Robert,
Je suis peu lassé des atermoiements idéologiques de notre hôte. Alain Soral, Marion Maréchal Le Pen, le référendum suisse… Halte aux circonvolutions et qu’il y aille comme son ami Ménard !
Ménard, qui, pour « Vive Le Pen », nous chantait la liberté d’expression, sans rien avoir de commun avec le FN. Aujourd’hui c’est « votez Ménard, votez FN ». Au moins lui s’est assumé. Voilà ce qui explique le caractère « emporté » de mon commentaire.
Sur le fond de votre intervention, je ne partage pas votre diagnostic mais je vous rejoins sur sa conclusion. Pour moi on est dans le tous contre tous. Chaque camp ignorant la sensibilité de l’autre ce qui pousse à cette fuite en avant. Quand Mouloud et Mamadou voient Jean-Marie Le Pen au deuxième tour des présidentielles, comment peuvent-ils se reconnaître, se placer dans la communauté nationale ? Quand Marcel et Micheline voient La Marseillaise se faire siffler par Mouloud (un autre qui n’a rien à voir avec le premier), comment peuvent-ils l’accepter dans la communauté nationale ? Mouloud et Mamadou vont donc à la mosquée, là-bas on les aime. Marcel et Micheline vont adhérer au FN, là-bas on aime la France. « Ils ne veulent pas de nous » contre « ils ne sont pas comme nous ». A chacun ses ennemis intimes à éliminer. Continuons à jouer à ce petit jeu-là et on aide les camps à se radicaliser chaque jour un peu plus. Dans ce cercle vicieux, la radicalisation de l’un radicalise celui de l’autre et on tourne en rond jusqu’à l’explosion ou pire, jusqu’à l’affrontement.
@C59 a écrit : « Pourquoi pas des référendums : oui mais en quantité afin que les votations concernent le sujet du référendum et non l’approbation ou désapprobation de la personne l’émettant. »
Très juste. Les Suisses donnent l’exemple : on concentre les référendums le même jour (comme on pourrait concentrer les élections locales un même jour).
Il faudrait élargir le champ du référendum (actuellement limité aux traités, aux questions institutionnelles, et aux affaires économiques et sociales, ce dernier ensemble étant, je suppose, conçu pour empêcher les référendums sur la répression du crime).
Cela dit, un gouvernement modéré n’a pas tellement besoin de référendums, c’est pourquoi rares sont les pays qui en ont une pratique étendue, c’est un gouvernement « populiste » qui en aurait besoin, pour vaincre la résistance des « élites », y compris celle de ses propres députés – je veux dire un gouvernement Ump soutenu par le Fn, avec ou sans participation de celui-ci.
@ Savonarole | 10 février 2014 à 23:37
« Superbe article de Philippe Bilger dans le Figaro-Vox sur l’inquisition médiatique. »
Mis à jour le 11/02/2014 à 10:08
Publié le 10/02/2014 à 08:37
Chaque semaine Philippe Bilger prend la parole, en toute liberté, dans FigaroVox: http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2014/02/10/31003-20140210ARTFIG00040-philippe-bilger-le-monde-que-la-gauche-morale-nous-fabrique-devient-irrespirable.php
Je ne le savais pas, mais maintenant je le sais. Merci.
Autre débat fort intéressant sur le même média, celui du lendemain: « Genre et Sexe: la langue française coupable de discrimination ? »
Publié le 11/02/2014 à 15:36
J’en dirai peut-être un mot ici, si l’occasion s’en présente.
@ pibeste | 11 février 2014 à 02:32
Rassurez-vous, le FATCA va mettre « un certain temps » à être mis en œuvre.
Et comme chaque banque va devoir identifier les « clients FATCA », elle va d’abord les avertir de la situation afin qu’ils puissent trouver la solution adéquate.
@Ludovic
Quelle logique dans tout cela ?
Je faisais plutôt allusion au spectacle que certaines « paires » étaient susceptibles de donner aux enfants pour qui un couple c’est « un monsieur et une madame ».
Et vous connaissez les enfants : rien de bizarre ou d’anormal ne leur échappe et ils ont en stock plein de questions auxquelles il est très difficile de répondre…
« Et dès que nous ne sommes pas d’accord avec les prises de positions gouvernementales, nous nous entendons traiter de vieux réacs, fachos, hystériques, cathos intégristes, etc. »
Rédigé par : Michelle D-LEROY | 11 février 2014 à 11:34
Pas grave,
Avec le temps et la répétition, ces injures apparaissent comme des décorations gagnées au champ de bataille des idées.
C’est un grand classique dans ce genre de confrontation que des injures deviennent des titres de gloire.
Il suffit simplement d’une inversion des valeurs dominantes dans une partie de la population.
J’entends bien que la Suisse n’est pas la France et que ses votations, techniquement, ne sont pas soumises aux mêmes contraintes que nos referenda toujours désirés mais jamais concrétisés.
Je ne sais pas très bien où en est le projet concocté par l’ancienne majorité, censé faire appel à un nombre monstrueux de signature plus – tenez-vous bien – de l’aval d’un certain nombre de députés : une véritable usine à gaz inexploitable.
Cela signifie que les auteurs de ce projet n’ont rien compris au rôle du référendum d’initiative populaire qui est de rendre la parole au peuple quand elle a été confisquée par les gouvernements, par les parlementaires et par leurs satellites, comme c’est le cas chez nous depuis plusieurs années et qui explique certains types de votes « non conformistes ».
Oui, nous avons besoin d’air, assez de ces autosatisfactions de la part de ces fausses élites qui se gargarisent en disant « notre démocratie » alors qu’ils sont les premiers à la tenir en otage !
http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2014/02/10/31003-20140210ARTFIG00040-philippe-bilger-le-monde-que-la-gauche-morale-nous-fabrique-devient-irrespirable.php
Je suis allé voir ce lien : que du bonheur ! hélas je n’ai pas pu vous féliciter sur leur site pour cause de « blocage », aussi je viens le faire ici !
BRAVO ! ça fait du bien de vous lire !
@ Nordine répondant à Robert | 11 février 2014 à 14:38
« Sur le fond de votre intervention, je ne partage pas votre diagnostic mais je vous rejoins sur sa conclusion. Pour moi on est dans le tous contre tous. Chaque camp ignorant la sensibilité de l’autre ce qui pousse à cette fuite en avant. Quand Mouloud et Mamadou voient Jean-Marie Le Pen au deuxième tour des présidentielles, comment peuvent-ils se reconnaître, se placer dans la communauté nationale ? »
Qui se place dans le « tous contre tous » ? Vous parlez de camps opposés et évoquez l’élection présidentielle de 2002. Nous sommes en 2014 et il nous appartient de faire en sorte que la situation de 2002 ne se renouvelle pas en 2017. Mais notre classe politique, actuellement la « gauche de gouvernement », fait-elle le nécessaire pour l’éviter ? Je considère que la manipulation sociétale actuelle risque en effet d’aboutir à une telle situation. La faute à qui ? Aux électeurs français ou aux gouvernants qui les acculent à ce type de réaction manifestant un ras-le-bol absolu ?
La France est un régime démocratique et laïque. Dans mon diagnostic se trouve précisément évoquée la laïcité et vous ne partagez pas mon diagnostic. Dois-je en conclure que vous n’acceptez pas le principe de laïcité français ? Et donc la primauté du citoyen, qui fonde l’identité publique, sur les autres aspects, qui fondent l’identité personnelle, pour ne pas dire privée, dont les opinions philosophiques, politiques et religieuses ?
A partir de votre prénom, d’origine musulmane, je ne saurais inférer que vous êtes ou n’êtes pas musulman : dans notre relation par l’intermédiaire du blog de Ph. Bilger, cet aspect ne conditionne pas, en tout cas pour moi, la base de nos échanges d’idées et de points de vue.
En revanche, ceux qui voudraient organiser la société française sur le fondement de leurs options religieuses (catholique, juive ou musulmane notamment) s’opposent de facto aux principes fondamentaux de la République française. Et le citoyen que je suis n’a aucune envie de voir la France devenir un État confessionnel ou multi-confessionnel à la façon libanaise : l’on voit parfaitement où cette situation mène et je reste trop soucieux de l’unité de ma nation pour accepter sans réagir que nos gouvernants portent atteinte au principe de laïcité que je défendrai toujours.
La Suisse, pays démocratique, ne jette pas un voile pudique sur les statistiques de la criminalité : le Peuple a le droit de savoir qui lui fait du mal !
http://www.operationteafortwo.com/2011/08/17/suisse-statistiques-ethniques-de-la-criminalite/
En France, nous cassons le thermomètre…
Michel de Rougemont : « C’est une faiblesse de notre système de référendum d’initiative populaire […] »
Puisque votre façon de vous exprimer (« notre ») (et votre nom sans doute…) me montre que vous êtes Suisse, je me permets de vous poser trois questions (disparates) :
1° La question de l’immigration extra-européenne a-t-elle joué un rôle dans ce référendum et, si oui, comment ?
2° Comment le fait que l’Udc n’ait qu’un siège de conseiller fédéral est-il perçu comme justifié par les gens des autres sensibilités politiques ?
3° Si vous n’étiez pas Suisse (mais Français par exemple…), vous seriez partisan d’une évolution à la suisse (nombreux référendums d’initiative populaire, et son corollaire, gouvernement sans partis d’opposition), ou bien non ?
@ Alex paulista
Mon interrogation sur le FATCA ne concerne pas sa mise en application mais l’hégémonie que les États-Unis veulent instaurer coûte que coûte, au-delà de toute autre considération.
Et il n’y a plus que les Suisses qui soient en mesure de s’y opposer, comme si leur volonté de toujours se démarquer les forçaient à devenir la tête pensante de l’Europe, nichée en son centre.
Bonjour
J ai eu l honneur de recevoir ce message de Philippe Bilger: :
» Je vais disposer d’une chronique hebdomadaire dans Figarovox avec l’autorisation, si j’en ai envie, de reprendre le texte tel quel ou complété sur mon blog. C’est ce que je vais faire vendredi 14 à 8 heures en publiant avec des ajouts l’article publié lundi 10 sur le site du Figaro.
Il est vraisemblable que j’agirai de la sorte régulièrement. »
@Ludovic nous dit très justement :
[….notre agriculture, première bénéficiaire des subventions de la PAC ne s’en relèverait pas, et nos régions devraient se passer des investissements du FEDER (23.3 milliards d’euros investis entre 2007 et 2013 soit l’équivalent du budget de la justice pour trois ans).
Ce ne sont que deux exemples simples…..]
Mais il ne faudrait pas oublier en les cumulant de comparer les bénéfices aux contributions.
Exemple pour 2010 : c’est l’équilibre ?
Extrait de : http://www.performance-publique.budget.gouv.fr/les-enjeux-des-finances-publiques/le-financement-de-lunion-europeenne/lessentiel/le-budget-europeen-et-la-france.html
[ Les retours français au titre des politiques européennes
En 2010, la France a été le premier bénéficiaire des politiques européennes.
Elle a ainsi reçu 13,1 milliards d’euros, dont :
9,9 milliards d’euros au titre des aides agricoles ;
1,5 milliards d’euros au titre des fonds structurels (Fonds européen de développement régional (FEDER) et Fonds social européen (FSE)) ;
1,3 milliards d’euros au titre des politiques de recherche, de compétitivité et de transport.
Cependant, en 2009, la France n’était que le 19ème bénéficiaire de dépenses de l’UE (dépenses administratives incluses) si l’on prend en compte les retours par habitant (211 €/habitant) loin derrière le Luxembourg (2920 €/habitant). De même, la France n’est que le 5ème bénéficiaire de la politique agricole commune (PAC) par habitant (151 €/habitant) loin derrière la Grèce (255 €/habitant)…..]
Les gouvernants suisses, pour éviter les sanctions européennes, feront ce que les gouvernants français ont fait pour le référendum, ils truanderont leur peuple.
Ils fixeront des quotas si élevés que ce sera comme s’il n’y avait pas eu de votation.
Résultat : le sentiment anti-européen va grandir en Suisse avec le vote populiste.
Les « européistes » de tous les pays ne comprennent pas qu’ils sont en train de scier la branche sur laquelle ils sont assis.
Et quand tout ce « bordel européen » se sera écroulé et même si certains les avaient prévenus, par vanité ils rejetteront la faute sur les peuples qu’ils jugent trop stupides pour être consultés.
« Enfin – et c’est sans doute le plus rassurant dans cette déconvenue – cette victoire de justesse est signifiante. Alors que la démagogie aurait pu entraîner les votants contre l’immigration de masse et en faveur de la préférence nationale, c’est au contraire sur le fil que cette cause l’a emporté. »
Faut quand même pas tortiller dans tous les sens!
C’est quoi le fil?
S’il n’y a que l’exaspération, par la crise financière et par rien d’autre masqué avec le nationalisme qui fasse gage de sauve qui peut, reste une question redoutable:
Qui se sauve et qui par avance le pourrait-il, fût-ce par referendum?
Le résultat de ce vote est aussi consternant que les reculs des peuples à doter l’Europe d’une juste représentation démocratique pour faire cesser les trop graves différenciations.
« On va tout faire entre soi, et on verra ce que l’on verra! »
Quel rêve!!!
Faut quand même rêve-voter…
Mais à qui va-t-on faire croire que la division des populations d’Europe va sauver les populations pour autant que chacune se rendra autosuffisante?
Et tout ça en Suisse!
A qui vais-je vendre mon terrain, si je dois avec la vente pouvoir me nourrir?
Je vais demander à mon notaire si je peux privilégier un Tibétain, voire interdire un Brésilien…
Je fais dès à présent l’embargo sur tous produits de Suisse, même si j’adore ce pays.
J’ai fait cinq ans d’embargo sur les marchandises allemandes, mais bon, sans besoin de referendum les Allemands envisagent maintenant l’objectif minimal européen de solidarité…, et même si leurs immigrés n’en étaient pas, alors j’ai levé l’embargo.
Je ne sais pas combien de temps pour la Suisse je maintiendrai mon embargo, c’est un pays que j’aime tellement, ne serait-ce parce que y passant, les médias de ce pays décrivent la France bien mieux que les médias français.
J’espère que ces médias, qui sensiblement ne faisaient pas de promotion pour l’issue de la votation, ne disparaîtront pas à l’issue de cette votation.
La Suisse c’est quand même, avec la richesse, la promotion de conforts sociaux qui ne coûtent pas grand-chose…
Dommage qu’au fond la victoire des conforts qui n’impliqueraient que soi-même fasse foi… par référendum.
Être esclave de soi-même, cela serait-ce autant pérenne que la Suisse est pérenne, et autant que de se passer de l’esclavage des autres, et autant que cela soit suffisant?
Après tout, on peut voter en Suisse et continuer en toute hypocrisie à se demander à soi-même de prouver l’entre-soi bienheureux, autant que cela démangerait, et autant que cela cumulerait d’être soi-même par avance malheureux satisfait si s’entraînent à la cause le plus possible d’autres dans le malheur.
Les tendances suicidaires des peuples sont épouvantables.
C’est concours de légitimité à laisser pour compte, plutôt qu’éradiquer les laissés pour compte, et qu’importe la misère!
En suisse,
« Chacun chez soi et les vaches sont bien gardées »…,
c’est bien le thème du référendum?
Comment résoudre ce paradoxe du nationalisme?
Comment étant constamment chez les autres ailleurs, pourrait-on être chez soi sans les autres?
C’est quand même une configuration de la richesse qui ne peut se conforter aussi simplement que par referendum!!!
Vivement « l’humanisme verbal et abstrait »-facile- qui rapproche d’un « humanisme financé et réel »-difficile-, sans que passer par la case référendum aboutisse mieux qu’en un encore vague plaisir suicidaire.
Il ne faut pas, aussi facilement que vous le faites, augmenter la réactivité des peuples, diminuer pour autant la difficulté des représentations qui les engagent.
Je ne pense pas que de mauvaises représentations plient autant le réel que puisse un réferendum déplier les choses.
On finance n’importe qui, il faut financer n’importe quoi, parce que n’importe qui d’autre pourra se trouver par là financé, se trouvant ne pas avoir besoin d’agir envers et contre l’ostracisme, tandis que les dogmes de l’Europe comme elle est encore avec sa « concurrite chronique », jette par idéologie (une chose qui prend les peuples pour des imbéciles), autant d’immigrés, d’émigrés, de projets et autres lois à la poubelle que les dates de décision l’intiment.
C’est le rapport au temps qui compte, mais qui ne marcherait qu’avec l’argent par l’Europe.
Que cela n’aille pas bien aujourd’hui, pas besoin de referendum pour le dédire ou le dire, c’est bien certain…
Reste à savoir ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain, réfléchir plus que jamais à l’Europe comme nécessité.
Si le référendum en Suisse indique quelque chose, c’est au moins cela!
Vous avez une manière d’accompagnement du « peuple » à taper sur les élites, fussent-elles celles que vous dénoncez toujours précisément, qui, une fois fait le détour par la Suisse, détourne de votre propos bien mieux considérable pour moi, celui qui considère la singularité des âmes humaines…
Y aurait-il, brusquement, une âme suisse qui recollerait les âmes singulières, et tout cela par referendum?
Robert,
Non je ne suis pas musulman, malgré mon prénom. D’ailleurs peut-on qualifier un prénom à partir d’une origine religieuse ? Christophe, celui qui porte le Christ ? Quelle origine ? Catholique, grecque ? Avec le temps c’est devenu un prénom français. Nordine le deviendra peut-être aussi. En tout cas il signifie en arabe « lumière de la religion » donc je vous dispenserai d’un procès d’intention.
La laïcité est un principe qui préserve la cohésion nationale. J’y suis attaché. Je m’en méfie quand on la sacralise et quand on l’instrumentalise en ciblant toujours la même communauté. Là elle perd de son sens. Maintenant, qu’au fil des lois votées au nom de la laïcité, des groupes religieux s’y opposent estimant perdre des droits acquis, cela ne me pose pas de problème. Ils sont dans leur rôle. Ca deviendrait un problème si la République cédait (ça ne veut pas dire que j’approuve ces lois. Je crois qu’elles ont été contre-productives et ont encouragé un peu plus le repli communautaire. Un peu comme éteindre un incendie avec un lance-flamme. Sport national). Mais je ne vois pas de groupes religieux réclamer des droits supplémentaires sinon quelques extrémistes qui ne représentent qu’eux-mêmes et que l’on doit combattre. C’est un péril qui à mon avis est grandissant.
Je suis davantage préoccupé par le principe d’égalité qui est bafoué trop souvent aux dépens des mêmes. Egalité des chances, égalité des droits. Droit au travail, au logement etc. Saviez-vous que la discrimination à l’embauche s’exerçait davantage sur les enfants d’immigrés les plus diplômés ? On sanctionne plus fortement ceux qui ont cru et misé sur la promesse républicaine de la méritocratie. Et quand ils s’en plaignent, ils se voient taxer de paranoïaques, comme si le racisme n’existait pas. Alors comment s’étonner que certains se sentent exclus de la collectivité nationale et s’en détournent pour trouver refuge là où ils se sentent bien ?
Bref. Il y a bien d’autres facteurs qui s’entremêlent. C’est un sujet tellement complexe.
« Crash », un joli film américain qui raconte bien ce qu’on vit aujourd’hui. En français c’est « collision » il me semble.
http://www.youtube.com/watch?v=durNwe9pL0E&feature=share
L’AFFAIRE VINCENT LAMBERT, OU LA QUADRATURE DU CERCLE…
Monsieur Bilger n’ayant pas encore traité cette question, je me vois contraint de passer par la Suisse pour pouvoir l’évoquer. Qu’il veuille bien me pardonner ce « dépaysement » (pas au sens de la procédure pénale !…).
Comme il se doit, en tant que juriste spécialiste du droit public, j’ai tenu à assister ce matin à la séance de l’Assemblée du contentieux du Conseil d’État (statuant en qualité de juge des référés). Dossier éminemment délicat, assurément, qu’il est bien difficile d’appréhender en se détachant des considérations humaines qui l’imprègnent ; étrange affaire, où le protagoniste est absent de la procédure mais omniprésent dans le prétoire…
Le rapporteur public, M. Rémi Keller, après avoir démontré que la situation de M. Vincent Lambert, tétraplégique en état de conscience minimale depuis un accident survenu en 2008, s’inscrivait dans le cadre des prévisions de la loi du 22 avril 2005 (loi Leonetti), s’est interrogé sur l’existence de perspectives d’évolution de son état, liées à l’éventualité d’une activité émotionnelle : aussi, avant d’envisager qu’il soit mis fin au traitement (alimentation et hydratation artificielles) qui lui est prodigué, a-t-il préconisé une mesure complémentaire d’instruction, consistant à ordonner une nouvelle expertise collégiale. (Les principales dispositions en cause sont les articles L. 1110-5, L. 1111-4 et R. 4127-37 du Code de la santé publique.)
Une telle solution ne me paraît pas judicieuse, et je me permets d’apporter ci-après quelques éléments de réflexion.
1° L’office du juge en matière de référé-liberté, aux termes de l’article L. 521-2 du Code de justice administrative, est de sauvegarder une liberté fondamentale à laquelle est portée une atteinte « manifestement illégale ». Même si l’on accepte que cette notion puisse être fluctuante et qu’elle soit ainsi appréciée avec davantage de bienveillance lorsqu’est en cause une atteinte irrémédiable à la vie, il reste que le juge ne peut pour autant exercer un contrôle entier sur la mesure incriminée, et je me sépare sur ce point de l’opinion exprimée par le rapporteur public. En tout état de cause, il est probable que, même dans une instance au fond, le contrôle serait restreint, en accord avec la tendance jurisprudentielle relative aux domaines relevant de la technicité.
2° C’est au médecin en charge du patient que la loi remet la responsabilité, dans certains cas, de suspendre ou mettre fin aux actes médicaux ou au traitement entrepris à son égard. Après concertation avec l’équipe médicale et consultation de l’intéressé ou de ses proches, il lui revient de se prononcer, en observant la procédure prévue. Il n’appartient donc pas à la justice de se substituer au corps médical, sauf à dénaturer la loi, voire à en inverser le sens.
3° Dans ces conditions, réclamer une nouvelle expertise médicale de M. Lambert apparaît inutile et aurait pour effet d’alourdir considérablement le contrôle juridictionnel : l’équipe en place au CHU de Reims est pleinement légitime à se prononcer. Il y a suffisamment d’éléments au dossier de la procédure pour que le Conseil d’État puisse – et doive – statuer sans délai. C’est pourquoi je m’attends à ce que cette mesure préconisée par le rapporteur public ne soit pas retenue.
4° Si les juges doivent donc manifester une certaine réserve dans l’appréciation « in concreto » de la décision médicale en litige, il leur appartient, en revanche, de rechercher si celle-ci n’est pas entachée d’une erreur de qualification juridique des faits. Autrement dit, poursuivre l’alimentation par voie entérale et l’hydratation artificielle d’une personne en situation de dépendance extrême et en état de conscience minimale depuis plusieurs années traduit-il une « obstination déraisonnable » (nouvelle dénomination de l’acharnement thérapeutique) ? Telle est, à mon sens, la question autour de laquelle gravite ce litige, et qui dépasse le seul cas médical de Vincent Lambert.
5° Les pièces versées au dossier font état d’une certaine activité émotionnelle, sans doute délicate à interpréter, et l’évolution ultérieure de son état semble soumise à incertitude. Surtout, le traitement administré a pour objet direct de pallier la carence de certaines fonctions vitales chez un sujet certes très diminué, mais qui n’est pas en fin de vie ; il n’a pas pour effet de le maintenir artificiellement en vie, du seul point de vue biologique.
6° Dès lors que les actes prodigués n’apparaissent ni inutiles, ni disproportionnés au but recherché, et que le souhait de l’intéressé ne peut être déterminé, alors que ses proches sont divisés, la décision médicale de mettre fin au traitement de M. Vincent Lambert s’avère suffisamment inappropriée pour que sa légalité puisse être sérieusement mise en doute. Il me semble donc que ce pourrait être, sommairement esquissée au fil de ces lignes, l’analyse retenue par le Conseil d’État. La décision sera rendue publique ce vendredi 14 février, à 16 heures.
7° Au cas où la Haute juridiction administrative, soit présentement soit à l’issue d’une mesure d’instruction, validerait néanmoins le raisonnement de l’équipe médicale du CHU, il restera encore la possibilité de former un recours devant la Cour européenne des droits de l’homme, laquelle, saisie selon la procédure d’urgence, pourra édicter des mesures provisoires, sur le fondement de l’article 39 de son Règlement.
Voilà, très brièvement formulées, les quelques notations que je souhaitais exprimer sur ce blog de qualité, souvent très au fait de la défense des droits et libertés.
Alain Meyet (Paris)
Merci @Alain Meyet.
Revenez ici, encore s’il vous plaît.
Michel Drevet (Strasbourg).
@Alex paulista a écrit : « Poser la question « Êtes-vous pour l’immigration de masse ? » c’est déjà y répondre, le qualificatif « de masse » étant largement péjoratif […] »
Vous aussi, vous pensez que les Suisses sont idiots… (…) votre explication ne tient pas…
Rédigé par : Buridan | 11 février 2014 à 08:18
Si, je crois au contraire que je touche du doigt les limites du référendum. Même avec une formulation neutre, quand on pose une question on aborde souvent partiellement un problème.
L’autre limite est que la question a été proposée par un parti qui n’est pas de gouvernement et ne s’est pas forcément posé la question de l’application de ce choix.
Pour donner un exemple pertinent, si vous posez en France la question suivante:
– voulez-vous diviser par vingt le nombre de visas accordés aux étrangers ?
Vous aurez au moins 22% de oui, puisque c’est la mesure phare proposée par le FN. Et probablement plus, puisque la « droite forte » partage pas mal d' »idées » sur le sujet.
Mais si vous posez la question
– voulez-vous interdire de territoire la plupart des étrangers mariés à des Français ?
Vous aurez probablement une écrasante majorité de non, y compris au FN. Pourtant la seconde proposition est une conséquence directe de la première.
C’est pourquoi il y a un certain intérêt, en démocratie, à discuter sur la base de propositions raisonnables issues de partis qui ont déjà exercé des responsabilités de gouvernement.
Aujourd’hui ce qu’on observe c’est que malheureusement les partis dits « raisonnables » pratiquent la course à l’échalote avec les partis de contestation, se mettant au même niveau. Probablement parce qu’ils n’ont plus aucune marge de manœuvre, et que les propositions réalisables ne font rêver personne.