La CJUE se moque-t-elle du monde ?

La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) est incorrigible.

Elle avait considéré déjà, par deux arrêts en 2011 et 2012, que le séjour irrégulier d’un étranger n’était plus « un délit ». Avec superbe et désinvolture elle avait ainsi mis à bas tout le système français « d’éloignement des étrangers » avant que par une loi du mois de décembre 2012, notre pays autorise « la retenue administrative » d’une durée de seize heures maximum.

CJUE

Elle a récidivé avec un arrêt du 21 décembre 2016 dont l’objet « était de restreindre les conditions d’accès aux données conservées par les opérateurs de téléphonie ou les fournisseurs d’accès à Internet. Cette limitation du stockage des données personnelles – sauf en cas de menace grave – aura évidemment pour conséquence, de l’avis unanime de la Justice, de la police et du monde du renseignement, non seulement de ruiner une partie des enquêtes mais de rendre le caractère opératoire de celles-ci beaucoup plus malaisé (Le Monde).

Comment ne pas questionner la validité d’un tel arbitrage qui, au nom du droit européen, a conduit la CJUE à privilégier, si l’on veut, la pureté des principes et l’abstraction des concepts sans tenir le moindre compte des réalités nationales et des tragédies subies et douloureusement assumées par plusieurs des Etats membres ?

Ce n’est pas la première fois que l’on remarque que cette instance européenne semble vivre aisément les malheurs des nations qui la composent en portant sur elles un regard froid et distancié : celui d’un droit qui ne s’embarrasse d’aucun pragmatisme, même le plus honorable, pour s’installer dans un ciel des idées, dans une rectitude désincarnée. Pour des vivants qui n’auront jamais à mourir, jamais pour des morts dont la mémoire devrait interdire qu’on facilite la tâche des tueurs.

Je ne parviens pas à attacher une valeur supérieure de principe à cette approche qui se flatte, au-dessus des nations, de négliger les intérêts de chacune dans un dépassement d’autant plus commode que tout ce qui est humain lui semble étranger. Pourquoi respecter davantage ce qu’une conception sectaire et dogmatique du droit imposerait plutôt qu’une synthèse en même temps lucide et responsable qui viendrait énoncer les droits prioritaires au regard des dangers gravissimes qui menacent nos pays et les rares nécessaires limites ?

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J’avoue que désarmer nos démocraties à cause des surprenantes analyses de la CJUE prenant un malin plaisir à entraver, à compliquer des processus jusque-là satisfaisants me semble la pire des mauvaises surprises. Le coup vient de là où au contraire la sauvegarde maximale devrait être prévue et assurée.

On ne peut qu’être lassé par ce détournement européen de débats qui structurent et divisent tous les pays. Liberté ou sécurité ? Ces déviations sont d’autant plus perverses que la CJUE n’a même pas pour ambition de tenir le moins mal possible les deux bouts de la chaîne mais au contraire d’en lâcher totalement un seul.

Cette décision de la CJUE ne va évidemment pas mobiliser la communauté nationale mais elle ne va pas favoriser, de la part de ceux qui s’intéressent à la justice européenne largement entendue, une appétence civique plus vive, plus intense pour l’Europe, ses absurdités, sa bureaucratie. Là où les nations se battent et affrontent, la CJUE, en surplomb, donne des leçons de surcroît hémiplégiques.

La CJUE se moque du monde qui n’est pas le sien, éthéré et tranquille dans la ouate du droit.

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Voir les Commentaires (67)
  1. Après ce dernier arrêté de la CJUE tous les inconditionnels de l’actuel UE, et ceux prônant son renforcement – dont notre nouveau Président – seront comme toujours béats d’admiration devant ses effets concrets. On fait voter par le Parlement de multiples mesures pour lutter contre le terrorisme, grand banditisme et déferlante migratoire, cela à grands renforts de poses martiales de nos Présidents et ministres successifs. Mais quasi automatiquement celles les plus utiles et pertinentes sont retoquées quelques années après par la CJUE émanation de l’UE !
    Mais seuls les affreux souverainistes symboles de la France recroquevillée sur elle-même, passéiste, rance et subissant l’influence délétère du FN, s’offusquent encore de cela. Tous les européistes des plus zélés ou de raison, ne veulent pas voir le « monstre » adulé. D’ailleurs comment oserait-on contester une institution des plus démocratiques, prière de ne pas sourire, et qui est chargée de dire le droit à tous les États membres ? En l’absence de cette CJUE où irions-nous ? Certainement vers des mesures propres à chaque État, et qui seraient immanquablement discriminatoires et faisant le lit du fascisme !

  2. Pierre Blanchard

    A la différence de PB et de bien d’autres sur ce blog, je ne suis pas juriste et me garderai donc bien de m’avancer sur ces sujets mais il me semble bien qu’une cour de justice, qu’elle soit nationale ou européenne, ne crée pas le droit qui en la matière relève de directives européennes, mais est là pour déterminer les limites d’application des textes adoptés par le Parlement européen.
    Alors, que Le Monde découvre cette décision du 21 décembre 2016 dans un article daté du 3 juin 2017 en précisant qu’elle est « passée inaperçue du grand public » me paraît plus que surprenant.
    A quoi servent les journalistes si ce n’est à alerter « le grand public » !
    Votre critique de la CJUE me paraît donc déplacée : si les textes sont « mauvais » changeons les textes, mais ne critiquons pas ceux qui sont chargés de les faire respecter.
    On ne reproche pas aux juges de ne pas prononcer de peines non prévues dans le code pénal.
    Et puis, cessons de faire porter tous les reproches aux instances européennes, cela ne participe pas d’une meilleure acceptation de l’Europe par le grand public
    http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX:62015CC0203
    Conclusions de l’avocat général M. H. Saugmandsgaard Øe, présentées le 19 juillet 2016
    ECLI:EU:C:2016:572
    http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/PDF/?uri=CELEX:62015CJ0203
    Arrêt de la Cour (grande chambre) du 21 décembre 2016
    ECLI:EU:C:2016:970
    https://www.legalis.net/jurisprudences/cour-de-justice-de-lunion-europeenne-grande-chambre-arret-du-21-decembre-2016/
    Cour de justice de l’Union européenne, grande chambre, arrêt du 21 décembre 2016
    Tele2 Sverige AB / Post- och telestyrelsen et Secretary of State for the Home Department / Messieurs X, Y, et Z
    DÉCISION
    1) L’article 15, paragraphe 1, de la directive 2002/58/CE du Parlement européen et du Conseil, du 12 juillet 2002, concernant le traitement des données à caractère personnel et la protection de la vie privée dans le secteur des communications électroniques (directive vie privée et communications électroniques), telle que modifiée par la directive 2009/136/CE du Parlement européen et du Conseil, du 25 novembre 2009, lu à la lumière des articles 7, 8 et 11 ainsi que de l’article 52, paragraphe 1, de la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne, doit être interprété en ce sens qu’il s’oppose à une réglementation nationale prévoyant, à des fins de lutte contre la criminalité, une conservation généralisée et indifférenciée de l’ensemble des données relatives au trafic et des données de localisation de tous les abonnés et utilisateurs inscrits concernant tous les moyens de communication électronique.
    2) L’article 15, paragraphe 1, de la directive 2002/58, telle que modifiée par la directive 2009/136, lu à la lumière des articles 7, 8 et 11 ainsi que de l’article 52, paragraphe 1, de la charte des droits fondamentaux, doit être interprété en ce sens qu’il s’oppose à une réglementation nationale régissant la protection et la sécurité des données relatives au trafic et des données de localisation, en particulier l’accès des autorités nationales compétentes aux données conservées, sans limiter, dans le cadre de la lutte contre la criminalité, cet accès aux seules fins de lutte contre la criminalité grave, sans soumettre ledit accès à un contrôle préalable par une juridiction ou une autorité administrative indépendante, et sans exiger que les données en cause soient conservées sur le territoire de l’Union.
    3) La seconde question posée par la Court of Appeal (England & Wales) (Civil Division) [Cour d’appel (Angleterre et pays de Galles) (division civile), Royaume-Uni] est irrecevable.

  3. @ Trekker
    Je suis de votre avis. Personnellement, je trouve que cela devient amusant et fatigant tout à la fois. En fait, nous avons déjà perdu la guerre sans avoir mené le moindre combat et pour l’exemple, Calais et Grande-Synthe ont été repris par nos migrants sans que cela n’inquiète nos « dirigeants ». Mais bien évidemment, comme on nous dit qu’il ne se passe rien, nous sommes priés de bien vouloir penser qu’il ne se passe rien et d’ailleurs, les résultats des élections successives en sont la preuve.

  4. On se calme.
    La CJCE n’est pas une institution s’étant placée au-dessus du droit des nations d’elle-même ou par la volonté des instances communautaires, mais qui a été créée et s’est vu confier ses compétences par les Etats dans des traités adoptés à l’unanimité. L’Europe dans toutes ses dimensions est ce que les Etats en ont fait.
    Ensuite, de toutes façons et comme il est dit dans l’article, la loi française impose la conservation des données du trafic téléphonique et Internet pendant un an, pas un de plus. L’arrêt de la CJCE n’est donc pas de nature à bouleverser fondamentalement la situation.
    Enfin et comme expressément spécifié à l’article 276 du Traité sur l’Union européenne (TUE), « la Cour de justice de l’Union européenne n’est pas compétente pour vérifier la validité ou la proportionnalité d’opérations menées par la police ou d’autres services répressifs dans un État membre, ni pour statuer sur l’exercice des responsabilités qui incombent aux États membres pour le maintien de l’ordre public et la sauvegarde de la sécurité intérieure ».
    Qu’il faille modifier les traités substantiellement me paraît une évidence, ne serait-ce que pour mettre à bas une bonne fois pour toutes ce dogme libéral qui est à la base de la construction européenne et a rendu petit à petit les Etats impuissants face aux grandes corporations internationales qui font désormais la pluie et le beau temps politique. Mais je ne vois pas très bien en quoi l’addition continue de mesures de contrôle de notre vie privée est de nature à nous faire gagner la « guerre du terrorisme ». Nous ne remporterons cette victoire qu’après une sérieuse remise en question sur l’organisation de nos sociétés et de notre politique étrangère, pas en soumettant la population à un contrôle policier permanent.

  5. Transireau

    Raison de plus pour prendre ses distances avec cette Europe à laquelle le peuple français a formellement refusé d’adhérer (2005) mais que nous imposent ceux qui prétendent justifier ce tour de force (fascisme ?) en traitant d' »ennemi de la démocratie » les Français qui, légitimement, ne l’acceptent pas. Le monde à l’envers.
    Mais tout cela aura une fin un jour. Espérons que ce ne soit pas celle que Byzance a connue en 1453 quand son opulente et arrogante population n’a pas voulu voir venir l’assaillant ottoman, et fut impitoyablement massacrée par lui. Comme si les barbares attaques manifestement synchronisées de Paris, Nice, Manchester, Londres et ailleurs n’étaient pas l’évident signe avant-coureur d’un pareil destin.

  6. Bonjour,
    J’ai le sentiment qu’à la CJUE, tout comme à la Commission européenne, des lobbys puissants agissent dans l’ombre pour imposer leur volonté.
    Tout s’achète vu que tout le monde a un prix, un commissaire comme un magistrat européen, et on connaît les moyens illimités dont disposent certains Etats du golfe Persique pour aider les djihadistes à répandre leur idéologie malsaine.
    Il convient donc que chaque pays membre de l’U.E. puisse conserver son libre arbitre quant aux décisions prises par la CJUE quand ce pays considère que les décisions de cette institution vont à l’encontre de la sécurité intérieure du pays.

  7. « Cette limitation du stockage des données personnelles – sauf en cas de menace grave – aura évidemment pour conséquence, de l’avis unanime de la Justice, de la police et du monde du renseignement, non seulement de ruiner une partie des enquêtes mais de rendre le caractère opératoire de celles-ci beaucoup plus malaisé »
    Sauf en cas de menace grave… On n’y est là et en plus nous sommes sous état d’urgence donc la décision n’a pas à s’appliquer dans les Etats subissant des attentats. Le problème c’est le dosage, comment ne pas provoquer encore plus d’attentats de la part de ceux que l’on n’arrive pas à contrôler ?

  8. Michel Deluré

    « Liberté ou sécurité ? »
    A cette question, je répondrai « sécurité au service de la liberté ». La liberté peut-elle se concevoir sans être sécurisée, garantie, par un ensemble de règles adaptées aux circonstances du moment ?
    Que valent les grands principes s’ils se montrent au final inadaptés, inefficaces, pour justement garantir cette liberté qui nous est si chère ?
    Par cette décision, une instance européenne démontre une nouvelle fois qu’elle est en complet décalage avec les réalités du moment. C’est le parfait exemple de ce qui justement discrédite les institutions européennes auprès de l’opinion.

  9. Merci cher monsieur Bilger de vous être lancé dans cette excellente philippique.
    Tout est dit.

  10. Frank THOMAS

    Merci, cher Philippe, pour ce billet d’une grande clarté.
    Comme vous je pense que ce sujet est trop technique et apparemment trop éloigné des préoccupations immédiates de nos concitoyens pour susciter leur inquiétude ou leur indignation.
    Force est de constater, cependant, qu’il va dans le sens de ceux qui pointent du doigt les faiblesses et les incohérences de l’Union européenne. Ce sujet mériterait sûrement une large médiatisation.

  11. D’où l’on constate que le pékin n’est pas pour l’Europe…
    D’où l’on déduit que le quidam a d’autres soucis…
    D’où l’on conclut que les particuliers qui dirigent vivent ailleurs…
    PS : M. Bilger je déplore l’usage de l’image pour nous convaincre de votre propos, est-ce bien utile ? Il me semble que l’on peut parfaitement vous comprendre sans y avoir recours.

  12. seraye yves

    Par Le Figaro.fr avec Reuters
    Mis à jour le 08/06/2017 à 18:26
    Publié le 08/06/2017 à 18:26
    « Emmanuel Macron a indiqué aujourd’hui, lors d’un entretien téléphonique avec son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika, qu’il se rendrait en Algérie dans les prochaines semaines, a-t-on appris dans l’entourage du chef de l’Etat français.
    Lors de cet entretien, le président a « souligné son attachement et sa volonté de construire un rapport d’amitié et de confiance avec l’Algérie, partenaire stratégique pour la France ».
    Les deux dirigeants ont également fait le point sur le dossier libyen et le dossier sahélo-saharien et rappelé l’importance de leur coopération dans la lutte contre le terrorisme, précise l’Elysée.
    La présidence a par ailleurs confirmé jeudi la visite officielle d’Emmanuel Macron les 14 et 15 juin prochain, au cours de laquelle le chef de l’Etat rencontrera le roi Mohammed VI. »
    Questions :
    Macron va-t-il remercier ses chefs de l’avoir fait élire Président ou va-t-il recevoir des ordres pour les temps futurs ?
    Ce qu’il reste de Français de souche en France aimerait savoir ce qui va se passer dans les prochaines années !

  13. Philippe Bilger, je comprends bien votre ire contre ce jugement, mais la CJUE ne rend des arrêts qu’une fois saisie par la Commission, des Etats ou des tribunaux nationaux, dans le cadre, pour ces derniers, de questions préjudicielles.
    La Cour délibère sur le respect des textes (directives, règlements ou décisions) votés par les Etats et le Parlement européen.
    Si les arrêts rendus vous paraissent ineptes c’est que les législations le sont…

  14. Merci Monsieur Bilger pour votre conclusion exprimée par un homme particulièrement versé dans ce domaine juridique délicat :
    « On ne peut qu’être lassé par ce détournement européen de débats qui structurent et divisent tous les pays. Liberté ou sécurité ? Ces déviations sont d’autant plus perverses que la CJUE n’a même pas pour ambition de tenir le moins mal possible les deux bouts de la chaîne mais au contraire d’en lâcher totalement un seul.
    […] La CJUE se moque du monde qui n’est pas le sien, éthéré et tranquille dans la ouate du droit. »
    Dans sa réaction, Tomas | 09 juin 2017 à 07:48 rappelle l’article 276 du Traité sur l’Union européenne (TUE) qui précise que « la Cour de justice de l’Union européenne n’est pas compétente pour vérifier la validité ou la proportionnalité d’opérations menées par la police ou d’autres services répressifs dans un État membre, ni pour statuer sur l’exercice des responsabilités qui incombent aux États membres pour le maintien de l’ordre public et la sauvegarde de la sécurité intérieure ».
    Certes, la CJUE ne s’immisce pas directement dans l’exécution des missions de police, voire militaires.
    Mais elle « dit le droit européen » et rend des décisions largement en amont de l’exécution des missions de ces services qui, comme le rappelle Monsieur Bilger sur un point particulier, tendent d’une manière générale à donner raison à de multiples recours et contestations de principe de manière telle que les conditions d’exécution de leurs missions par lesdits services en sont systématiquement plus contraintes. Avec à la clé et à terme la paralysie progressive desdits services et une tendance toujours plus accrue à leur inefficacité. Cela c’est la réalité que dénonce à juste raison Monsieur Bilger dans ce billet.
    Alors, Tomas, vous avez parfaitement raison d’écrire : « Qu’il faille modifier les traités substantiellement me paraît une évidence, ne serait-ce que pour mettre à bas une bonne fois pour toutes ce dogme libéral qui est à la base de la construction européenne et a rendu petit à petit les Etats impuissants face aux grandes corporations internationales qui font désormais la pluie et le beau temps politique ».
    Mais dans la phrase qui suit, vous n’allez pas au bout de votre logique car il vous échappe que l’Etat Islamique, que d’aucuns appellent Daech, fait une propagande particulièrement efficace par l’intermédiaire des réseaux Internet, que par ailleurs ces mêmes « grandes corporations internationales » se gardent bien de limiter, ne serait-ce que du fait du contenu explicite, pour le moins « inopportun » selon la terminologie anglo-saxonne : appels aux meurtres et assassinats, vidéos d’égorgements, etc., alors même que l’affichage d’un tableau ou d’une statue de nu entraîne de leur part un effacement du contenu des pages concernées, quand ce n’est pas la fermeture de l’accès du « contrevenant » à leurs règles en la matière. Cherchez l’erreur !

  15. Cher P. Bilger, à propos de la Cour de Justice de l’Union européenne, méditez donc la phrase de Bossuet toujours d’actualité :
    « Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes »
    Vous avez voulu l’Union européenne. La voilà ! Assumez !
    Cordialement.

  16. @ Pierre Blanchard
    Votre commentaire vous honore et soulève quantité d’observations, comme de juste en pareille matière.
    La jurisprudence est une autorité du droit, c’est le programme de première année, i.e. qu’elle fournit des matières à réflexion et fléchit le droit, sans le tordre, autant que possible, mais ça arrive, notamment en France où le domaine de la responsabilité civile est le résultat d’une trahison délibérée de l’article 1384 du CC dont personne ne se plaint.
    En ce qui concerne l’Europe, au discours sinueux et indigeste, la jurisprudence a un rôle créateur accru du fait même des différences entre les législations nationales qui doivent être synthétisées, d’une part, et dans un discours contradictoire, d’autre part, dont les opinions doivent être relatées.
    Changer un texte européen comme une directive relève d’un Annapurna juridique, sachant qu’il s’affranchit des réalités nationales. C’est donc bien la jurisprudence qui devient le modèle légal applicable, par explicitation.
    La relation au public est ambivalente. Recours très technique, la CJUE flirte en permanence avec la CEDH tant il est vrai que les législations nationales sont à cheval sur la législation européenne et sur l’obligation plus générale qu’elles ont de se référer aux droits de l’homme, mis en danger, dit-on, par la législation synthétique des directives, outre les mauvaises volontés des Etats-membres. Sans compter la perversité de la France, par exemple, qui adore complexifier les textes pour en faire des Moloch du comportement quotidien.
    Evidemment, ce paragraphe est abusivement synthétique…
    Dans le cas présent, sans doute, le peuple ne s’intéressera jamais à cette décision, sauf à ce qu’un massacre terrible vienne révéler les dangers de l’angélisme juridique. N’épiloguons pas sur ce sujet, il y a trop à dire.
    Il y a maintenant une possibilité perverse, mais, je crois, bien réelle.
    Nous avons un président europhile à tous crins, donc a priori bien disposé pour étouffer la législation nationale au bénéfice de celle européenne. Et nous sommes, dit-on, en guerre contre les assassins, dit M.Castaner qui n’a pas les yeux en face des trous. Donc, nous combattons un ectoplasme, insaisissable par définition.
    Je n’exclus pas que les juges européens, sentant venir le drame, ne forcent le trait pour faire prendre conscience aux gouvernements de l’urgence de prendre des mesures uniques, assorties d’un système de défense approprié. C’est un tir lointain.
    Nous avons connu cela en France, où la Cour de Cass a durci à l’absurde ses décisions sur la prestation compensatoire grâce à quoi les politiques ont fini par comprendre qu’il fallait réformer la loi. Mais que de drames, de pertes de vies, de désespoirs et de fraudes totalement dédaignés.
    En conclusion, on ne peut que souhaiter une aggravation cataclysmique de la situation, cf. J.Attali, avec une horreur généralisée pour qu’on se sépare de facto des contraintes excessives dont nous nous chargeons, à travers l’Europe, aux fins de survie physique.
    C’est tout à fait regrettable, mais les financiers qui gouvernent les gouvernements et qui peuplent les instances européennes, ne reculeront jamais dans leur délire omnipotent et préfèreront toujours détruire les peuples que renoncer à leur volonté de puissance, ce qui en fait les frères de l’Islam, comme l’a été Hitler. Le bien-être matériel effacé, leur vision se transformera, mais ne disparaîtra pas.
    Les premiers symptômes seront sans doute une restriction de la liberté de parole, rampante à ce jour. Nous nous retrouverons donc sans doute en correctionnelle.

  17. @ Robert
    Effectivement, on devrait davantage s’attaquer aux geants du numerique plutot qu’a nos libertes.
    Si un homme politique assez courageux ose proposer l’encadrement d’Internet, je le suivrai ! Nulle ironie dans mes propos.
    Mais encore une fois, la loi francaise n’impose pas la conservation des donnees durant plus d’une annee. Et il me parait tout de meme normal que l’acces aux donnees personnelles soit restreint par la loi. Sauf cas grave, et je pense qu’apres un attentat ayant fait 1, 20, 50 ou 100 morts, la justice considerera que c’est le cas.
    De toutes facons, ce n’est pas en permettant a la police d’aller fouiller en toute liberte dans nos ordinateurs qu’on supprimera le risque terroriste.

  18. seraye yves

    Nous vivons en Europe les prémices de la venue de l’antéchrist… nous allons disparaître et nous avons peur de nous révolter… alors les bourreaux se mettent en place… les échafauds s’érigent et commencent à décapiter avec la connivence de nos élus et de leur entourage.
    Mais chut ils n’auront pas notre haine (nouvelle rengaine de la décadence) !
    Quand un peuple arrive au stade où nous en sommes, il est normal qu’il disparaisse.

  19. @duvent
    M. Bilger je déplore l’usage de l’image pour nous convaincre de votre propos, est-ce bien utile ? Il me semble que l’on peut parfaitement vous comprendre sans y avoir recours.
    « Le poids des mots, le choc des photos », comme dirait l’autre…
    Philippe Bilger a choisi d’accompagner ses chroniques d’images, ce qui permet d’en renforcer l’impact ou bien de fixer l’attention et la mémoire du lecteur.
    Un petit croquis – ou bien une image parlante – vaut mieux qu’un long discours…
    L’image choisie permet de bien rappeler la dure réalité que l’abstraction juridique dévoyée cherche à gommer.

  20. Xavier Nebout

    C’est ainsi que les Anglais ont voté la sortie de l’Europe des francs-maçons antinationalistes.
    Aujourd’hui même, nous voyons se dérouler la désinformation immigrationniste à propos de l’association « Génération identitaire ». Cette dernière est implicitement et par là même hypocritement accusée de vouloir rejeter les immigrés à la mer alors qu’il s’agit de les sauver aussi, mais contrairement à ce que fait SOS Méditerranée qui les amène en Europe, de les ramener sur les côtes africaines.
    Alors la question se pose de savoir qui subventionne SOS Méditerranée avec son bateau qui coûte plus de 10 000 euros par jour, et surtout, pourquoi elle amène les immigrés en Europe au lieu de les ramener sur les côtes africaines. Cette magouille permet d’agir ainsi sans que les gouvernements soient officiellement impliqués.
    Il y a donc des forces occultes qui veulent détruire l’Europe par l’immigration africaine. Qui ? Pourquoi ? Voilà des questions qui ne sont pas à la portée des veaux.

  21. Franck Boizard

    Il faut bien comprendre, comme l’écrit Rémi Brague, que l’européisme est la religion de ceux qui ne croient plus à rien, la seule trace éternelle que croient laisser des gens qui sont persuadés que tout est éphémère, la seule chose plus grande qu’eux à laquelle se raccrochent des gens qui pensent que Dieu est mort.
    Nous sommes donc très loin de l’argumentation rationnelle.
    Si on retombe sur ce sujet au seul niveau qui vaut pour des gens qui ont encore une épaisseur, qui n’ont pas besoin d’une pseudo-religion de substitution, c’est-à-dire le niveau politique, l’européisme est une idée erronée parce qu’elle est basée implicitement sur deux fausses : l’union fait la force et big is beautiful.
    Il suffit de les expliciter pour en comprendre la fausseté : l’union fait la force ? Ca dépend avec qui et comment. Mieux vaut être seul que mal accompagné. Big is beautiful ? P’tête bin qu’oui, p’tête bin qu’non, Mieux vaut être agile qu’obèse…

  22. Pierre Blanchard

    @ genau | 09 juin 2017 à 12:48
    Vous terminez votre propos par :
    « Les premiers symptômes seront sans doute une restriction de la liberté de parole, rampante à ce jour. Nous nous retrouverons donc sans doute en correctionnelle. »
    Et c’est bien là qu’est toute la question, rien que la question… les libertés individuelles
    L’avocat général de la CJUE avait été plus balancé dans son propos que l’arrêt de cette même CJUE. En effet il terminait dans ses conclusions par un « oui mais » avec des garde-fous
    263. Eu égard à ce qui précède, je propose à la Cour de répondre comme suit aux questions préjudicielles du Kammarrätten i Stockholm (cour administrative d’appel de Stockholm, Suède) et de la Court of Appeal (England & Wales) (Civil Division) [Cour d’appel (Angleterre et pays de Galles) (division civile), Royaume Uni] :
    L’article 15, paragraphe 1, de la directive 2002/58/CE du Parlement européen et du Conseil, du 12 juillet 2002, concernant le traitement des données à caractère personnel et la protection de la vie privée dans le secteur des communications électroniques (directive « vie privée et communications électroniques »), telle que modifiée par la directive 2009/136/CE du Parlement européen et du Conseil, du 25 novembre 2009, ainsi que les articles 7, 8 et 52, paragraphe 1, de la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne doivent être interprétés en ce sens qu’ils ne s’opposent pas à ce qu’un État membre impose aux fournisseurs de services de communications électroniques une obligation de conserver l’ensemble des données relatives aux communications réalisées par les utilisateurs de leurs services lorsque toutes les conditions suivantes sont satisfaites, ce qu’il appartient aux juridictions de renvoi de vérifier à la lumière de toutes les caractéristiques pertinentes des régimes nationaux en cause dans les litiges au principal :
    – cette obligation et les garanties accompagnant celle-ci doivent être prévues par des mesures législatives ou réglementaires possédant les qualités d’accessibilité, de prévisibilité et de protection adéquate contre l’arbitraire ;
    – cette obligation et les garanties accompagnant celle-ci doivent respecter le contenu essentiel des droits reconnus par les articles 7 et 8 de la charte des droits fondamentaux ;
    – cette obligation doit être strictement nécessaire à la lutte contre les infractions graves, ce qui implique qu’aucune autre mesure ou combinaison de mesures ne pourrait être aussi efficace dans la lutte contre les infractions graves tout en étant moins attentatoire aux droits consacrés par la directive 2002/58 et par les articles 7 et 8 de la charte des droits fondamentaux ;
    – cette obligation doit être accompagnée de toutes les garanties énoncées par la Cour aux points 60 à 68 de l’arrêt du 8 avril 2014, Digital Rights Ireland e.a. (C 293/12 et C 594/12, EU:C:2014:238) concernant l’accès aux données, la durée de conservation ainsi que la protection et la sécurité des données, en vue de limiter au strict nécessaire l’atteinte aux droits consacrés par la directive 2002/58 et par les articles 7 et 8 de la charte des droits fondamentaux ;
    – cette obligation doit être proportionnée, dans une société démocratique, à l’objectif de lutte contre les infractions graves, ce qui implique que les graves risques engendrés par cette obligation dans une société démocratique ne doivent pas être démesurés par rapport aux avantages en découlant dans la lutte contre les infractions graves.

    Alors que l’arrêt de la CJUE, considérant sans doute que le nombre de conditions cumulatives était par trop important, termine dans son arrêt par un non, « s’oppose » »
    Enfin, en introduction de son propos, ce même avocat général cite James Madison.
    En 1788, James Madison, l’un des auteurs de la Constitution des États-Unis, écrivait : « If men were angels, no government would be necessary. If angels were to govern men, neither external nor internal controls on government would be necessary. In framing a government which is to be administered by men over men, the great difficulty lies in this : you must first enable the government to control the governed ; and in the next place oblige it to control itself »
    « Si les hommes étaient des anges, aucun gouvernement ne serait nécessaire. Si les anges gouvernaient les hommes, aucun contrôle externe ou interne sur le gouvernement ne serait nécessaire. Dans la délimitation d’un gouvernement des hommes sur les hommes, la grande difficulté est la suivante : il faut d’abord permettre au gouvernement de contrôler les gouvernés ; et il faut ensuite l’obliger à se contrôler lui-même » : Madison, J., « Federalist No. 51 », in Hamilton, A., Madison, J. et Jay, J., ed. Genovese, M. A., The Federalist Papers, Palsgrave Macmillan, New York, 2009, p. 120 (traduction libre). Madison fut l’un des principaux auteurs et l’un des 39 signataires de la Constitution des États-Unis (1787). Il devint ensuite le quatrième président des États-Unis (de 1809 à 1817).

  23. @ Franck Boizard
    D’un côté il y a ceux qui constatent que l’humanité est passée de la consanguinité chronique au grand mélange des gènes, de la horde au village, du village à la cité, de la cité au royaume, du royaume à l’Etat-nation, le tout sur fond de progrès technique à peu près ininterrompu. Ils voient dans l’Europe la suite logique de cette évolution, en attendant l’unification de la planète.
    De l’autre il y a ceux qui s’accrochent aux mythes (Clovis, Jeanne d’Arc, de Gaulle), qui se voient Français avant d’être homme, comme disait Charles Maurras, et qui voudraient voir leur pays figé pour l’éternité dans cette réalité aussi idéale que mythique.
    Je ne sais pas des deux qui a l’argumentation la plus rationnelle, franchement.
    @ Yves Seraye
    Si notre peuple a atteint le stade de la décadence, nous en sommes les seuls coupables. Rassurez-vous, vous vivez une époque formidable où on ne manque de rien, où on peut se soigner, et où on a tellement de temps libre qu’on vient débattre sur Internet avec des inconnus ! Elle est pas belle la vie quand on a éteint BFM et résilié son abonnement aux publications anxiogènes qui viennent vacher notre quotidien ?

  24. Xavier Nebout

    Je vois certains d’entre nous attribuer l’internationalisme, pour ne pas dire antinationalisme, aux lobbies financiers.
    Or, il n’y a pas besoin de ces fantomatiques lobbies pour faire valoir que la croissance est indispensable pour payer les dettes.
    La solution est ne ne plus avoir de dettes.
    Un chef d’entreprise sans dettes peut décider de réduire sa voilure et même son chiffre d’affaires pour faire davantage de bénéfices ou tout simplement vivre plus tranquillement.
    La France pourrait être plus heureuse en décroissance.

  25. Hors sujet quoique, les déclarations de notre nouvelle ministre des Armées lors du Talk stratégique du figaro.fr (http://www.lefigaro.fr/international/2017/06/08/01003-20170608ARTFIG00249-sylvie-goulard-invitee-exceptionnelle-du-talk-strategique.php?redirect_premium)
    Il est souhaitable que nous achetions ensemble des matériels, ce qui oblige de casser certaines routines, certaines facilités industrielles aussi. Je l’assume. Si nous voulons faire l’Europe de la défense, il va y avoir des restructurations à opérer, faire des choix de compatibilité et, à terme, des choix qui pourraient passer dans un premier temps pour aboutir à privilégier des consortiums dans lesquels les Français ne sont pas toujours leaders…
    Cela a au moins le mérite de la franchise, et n’a pu être dit sans l’aval de notre nouveau Président, tous les deux sont d’ailleurs des ultra européistes convaincus. Résultat, nous abandonnerons les quelques leaderships qui nous restent en matière d’industrie de défense, bien évidemment elle ne le dit pas ouvertement mais ce sera au profit de l’Allemagne de Merkel : au sein de l’U.E. c’est le seul pays ayant une industrie de défense qui compte.
    Nous lui apporterons les « briques », notamment en aéronautique et maritime (sous-marins entre autres), qui lui manquent pour être de fait en position de monopole. Il est plus qu’aisé d’imaginer quelles en seront les conséquences pour toutes nos industries travaillant pour la Défense, même partiellement, et ses conséquences sur l’emploi.
    Alors dans le cas où nous aurions des velléités d’intervention militaire dans des pays ou régions qui déplairaient à l’Allemagne, nous serons bien en peine de les mener. Fourniture des pièces détachées indispensables à la maintenance de nos matériels, ainsi que les missiles et munitions sans qui aucune guerre ne peut se mener, dépendront de son bon vouloir et surtout des décisions politiques. L’abandon en 2000 de seulement notre fabrication de munitions de 5,56 – pour nos fusils d’assaut – nous a coûté fort cher *, si bien que Le Drian ex-ministre de la Défense avait décidé d’en recréer une en fin 2016.
    * Obligation de les acheter par appel d’offre international, et souvent ils s’avéraient de médiocre qualité et provenaient de pays les moins-disants. Bien sûr on pouvait en acquérir « en urgence opération » – procédure dérogatoire et fort encadrée – entre autres auprès des USA et au prix fort !
    Vu le désintérêt de l’Allemagne pour les opérations militaires en Afrique et au Moyen-Orient, voire souvent son hostilité dans cette dernière région – pour elle le business prime sur toute autre considération, voir son accueil enthousiaste des réfugiés et ses arrangements en solo avec Erdogan -, nous nous heurterons à terme pour des opérations, notamment dans les pays évoqués ci-avant, au NIET allemand égoïste. Il pourra aisément se concrétiser par son refus de nous approvisionner en matière de maintenance, et aussi de missiles et munitions.
    Electeurs vous avez voulu Macron et son européisme, il ne vous reste plus qu’à boire le calice jusqu’à la lie !

  26. Patrice Charoulet

    Deux jours avant les législatives. Je lis que dans un coin de France, un candidat connu LR a mis sur son affiche : « La Droite ouverte pour réformer avec Macron ».
    J’ai dit que dans ma ville une candidate PS connue a mis un tout petit logo PS, presque invisible et en grosses lettres : « MAJORITE PRESIDENTIELLE ».
    Je découvre que l’affiche du candidat LREM de chez moi a été enrichie d’un grand bandeau jaune : « LE CANDIDAT OFFICIEL D’EMMANUEL MACRON ».
    C’est coup pour coup.

  27. @ Patrice Charoulet
    Si ça peut vous rassurer, c’est pareil dans ma circonscription où quatre candidats se prévalent du soutien présidentiel. Dans ces conditions je n’irai pas voter, ça ne sert à rien.
    Mais patientez un ou deux ans et vous retrouverez la gauche et la droite. Macron est un super-Giscard, mais ça ne va pas durer éternellement !

  28. Michelle D-LEROY

    @ Achille :
    « J’ai le sentiment qu’à la CJUE, tout comme à la Commission européenne, des lobbys puissants agissent dans l’ombre pour imposer leur volonté. »
    C’est évident et c’est très inquiétant.
    Ce qui inquiète c’est l’esprit moutonnier des dirigeants de l’U.E. et notre nouveau Président, européiste à souhait… au point de ne raisonner que par un fédéralisme qui déchargerait les Etats de leurs souveraineté.
    Soumission à l’U.E. mais aussi au communautarisme musulman, quand on voit que nos très féministes soixante-huitardes se voilent à la rencontre des musulmans pour récolter des voix.
    Que voulez-vous que les Français de la vraie vie puissent faire contre leurs dirigeants, leurs organisations européennes. Rien.

  29. Noblejoué

    @ Tomas
    « …en attendant l’unification de la planète. »
    Il ne faut pas.
    Tout gouvernement peut dégénérer en tyrannie, un gouvernement mondial, aussi. La différence ? Il serait impossible de renverser cette tyrannie. Pourquoi ? Parce que ! pourrais-je dire tant c’est évident.
    Mais répétons-nous. Un gouvernement tyrannique a tout pouvoir sur ses sujets… Disons : un gouvernement totalitaire. C’est une révolution qui a renversé le nazisme, le soviétisme ? Jamais, guerre chaude puis guerre froide. Le totalitarisme est si efficace dans le conditionnement… Dans l’extermination.
    Les techniques de pouvoir, surveillance, propagande, sont là. Les techniques d’extermination, aussi. Sont là ? Tout n’a cessé de se perfectionner, devenir moins cher et plus miniaturisé… Et plus il y aura de distance entre les maîtres et les esclaves, plus il y aura un vaste cheptel, moins les décisions d’abaissement et d’extermination des masses seront faciles à prendre. Comme ce gouvernement sera indéracinable, à mesure qu’il durera, il se renforcera dans sa tradition de mépris des autres. L’idée que les dirigeants voudraient se renverser ? On rêve. Aller contre ses intérêts, déjà dur, mais cela quand il n’y a pas d’exemple vivant d’un meilleur système à éviter ? Alors là, c’est pardonnable de sortir ça dans une fiction, si on veut abolir le truc, de même que la terre creuse (après l’improbable, plus qu’improbable psychologiquement, l’impossible en science : la terre n’est pas creuse et un gouvernement mondial aurait les moyens de sonder les moindres recoins pour déloger les improbables rebelles).
    Evidemment, il y a ceux qui croient que la Providence nous sauvera de tout, ceux qui attendent les petits hommes verts, ceux qui croient en l’Homme… Non, l’Homme ne supportera pas que… Si, l’Homme ne cesse de tout supporter.
    Bref, vu le risque absolu que constitue un gouvernement mondial, il faut empêcher sa survenue.
    Il faudrait absolument DECREDIBILISER ce piège absolu avant qu’il ne se referme.
    Je ne dis pas que le gouvernement mondial est pensé pour mal faire, ou que c’est bête, ou qu’il deviendra une dictature.
    Mais que si cela arrivait, ce serait irréversible.
    Alors, on referme… Comment secouer un peu, après avoir essayé de démontrer que l’eau est humide, exprimer le danger, secouer ?
    Alors on referme cette porte, il y en a d’autres mais passons, de l’enfer.
    Alors on comprend bien que s’il ne semble pas y avoir de Nous autres et autres 1984 là-dessus, ce n’en est pas moins une horreur suprême, et on ne se risque pas à cela en espérant le meilleur ou pour voir.
    On passe la main.
    Dans le doute, abstiens-toi.
    Plus le gouvernement sera lointain, plus les décisions de rabaissement seront faciles à prendre.

  30. Claude Luçon

    @ Trekker | 09 juin 2017 à 18:07
    Rien de nouveau.
    Nos alliés allemands qui haïssent la guerre, depuis 1945 seulement, et ne veulent plus la faire, construisaient pourtant des usines d’armement dès 1970 en Algérie, au Nigeria et en Afrique du Sud après avoir réactivé la société spécialisée en artillerie et armes légères, munitions comprises, Fritz Werner GmbH. Cette dernière faisait partie du groupe d’Etat DIAG, constitué après guerre faute de dirigeants, dont faisait aussi partie Didier aux fours tristement célèbres.
    La guerre c’est pour les autres ! La preuve, Cohn-Bendit est parti en Allemagne à 18 ans pour ne pas faire son service militaire en France, on ignore s’il est allé travailler chez Fritz Werner.

  31. @ Noblejoué
    L’idée d’un gouvernement mondial ne m’emballe pas plus que vous, mais c’est la tendance. Ceci dit il est peu probable que nous, ou même nos enfants soient là pour assister à son avènement. De même qu’il est peu probable que nous vivions ce jour où nos aurons tous un passeport européen.
    La solution est indiquée par Xavier Nebout et s’appelle la décroissance, mais vu notre pathologie consumériste il y a peu de chance que nous en choisissions le chemin nous-même !

  32. Michel Deluré

    @ Tomas 09/06 17:42
    Notre société française pourrait se schématiser selon vous ainsi : d’une part ceux qui aspirent à une « unification de la planète » et d’autre part ceux qui désirent ardemment que nous restions un « pays figé ».
    Il me semble qu’entre ces deux extrêmes il y a tout de même de la place pour une autre vision moins réductrice de notre société.
    Nombre d’individus, sans vouloir s’en tenir à l’immobilisme d’un pays figé, replié sur lui-même derrière une muraille protectrice et conscients qu’une telle situation ne les conduirait qu’à la sclérose, peuvent refuser à l’opposé de se fondre dans un modèle planétaire uniforme, sans goût et sans saveur pour prendre une comparaison culinaire.
    Je pense que le monde est et doit rester riche des différences de chacune de ses composantes que sont les nations. Ce n’est pas en gommant ces différences, ces spécificités, ce à quoi conduirait une uniformisation des différentes sociétés, que le monde de demain sera plus fort, plus humain. Et il en ira de même de la démarche inverse consistant à se refermer sur soi-même.
    Chaque nation ne donnera le meilleur d’elle-même que si elle se reconnaît dans ses racines, son identité, ses particularités et c’est en additionnant alors ses propres forces à celles des autres nations qu’il sera possible d’espérer un monde plus harmonieux, meilleur.

  33. Catherine JACOB

    @Patrice Charoulet | 09 juin 2017 à 18:31
    Je découvre que l’affiche du candidat LREM de chez moi a été enrichie d’un grand bandeau jaune : « LE CANDIDAT OFFICIEL D’EMMANUEL MACRON ».
    C’est coup pour coup.

    Emmanuel Macron est un parti maintenant ? J’aurais cru qu’il était déjà marié et à un bon parti qui plus est !!
    En tout cas, ce n’est pas le parti du Père Noël comme il l’a dit à l’une des 280 salariés de l’entreprise GM&S de La Souterraine (Creuse) qui sont menacés de perdre leur emploi et à la rencontre desquels il est allé hier.
    D’ailleurs la salariée aurait dû le savoir ! M’enfin, est-ce qu’il est venu en traîneau à clochettes d’abord ? Non, il est venu entouré de gros malabars comme jamais un président de la République français allant au contact des citoyens dont il prétendrait gérer les problèmes d’emploi !

    Ya donc clairement erreur sur la personne
    En tout cas, il faut que contrairement aux électeurs de la présidentielle, les électeurs des législatives aient bien conscience qu’en élisant un candidat officiel Macron, ils n’élisent pas un petit aide du Père Noël et pas non plus un marcheur ayant sa liberté de conscience propre mais un zombie dont seul l’index aura été activé aux fins de validation automatique des textes à propos desquels l’exécutif fera preuve de temps à autre d’une extrême bonté d’âme en consultant l’assemblée !
    C’est en tout cas l’effet que me fait cette exigence de majorité absolue à peine de descente aux Enfers du dialogue citoyen !
    Henri Gaino avait raison à propos de Macron mais il n’avait pas le charisme suffisant à être entendu des addicts de la Macronmania suscitée de main de maître qui tiennent de tout autres rênes que celles des rennes!

  34. Au moins aussi important que la décision suicidaire de la CJUE, le foulard porté par Élisabeth Guigou pour glaner de la pire des façons indignes les voix des musulmans traditionalistes.
    Le traditionalisme musulman est respectable pour Guigou, alors que le traditionalisme chrétien est déplorable et doit être combattu, ce qu’elle a fait comme féministe acharnée.
    Ce foulard est une grave défaite pour le féminisme, seuls quelques minables en quête d’élection peuvent l’ignorer, pour les autres c’est une amère revanche, une très désagréable et très mauvaise satisfaction de voir une idéologie perverse, et le féminisme exacerbé en est une, céder devant une religion qui pose en postulat l’infériorité de la femme.
    Dissolution d’une société, par un droit légaliste, si je puis dire, et suicidaire, et par une évolution des mœurs qui renonce à ce qui faisait sa noblesse, l’égalité entre les individus, y compris homme-femme.
    Nous vivons une époque passionnante à observer, la fin d’un monde.
    Le drame c’est qu’en plus de l’observer nous la vivons !!

  35. Ah, les fantasmes !
    Sans préjuger des errances de la CJUE qui, effectivement, doivent être recadrées, il s’agirait de ne pas tomber dans les délires anti-européistes ou mondialistes du sophisme généralisé des solutions d’exclusion illusoires. La situation l’impose avec le retrait des USA, si l’Europe ne défend pas les valeurs universelles qui fondent notre Droit, liberté individuelle encadrée par démocratie, droits de l’homme et protection sociale, la demokratur de Xi-Jing-Pin, Poutine ou Erdogan, nous ouvre les bras.
    Le reste n’est qu’onanisme intellectuel.

  36. Les législatives n’échappent pas à la règle, les candidats pour la plupart regardent leur peau avant la chemise.
    Ils ont une faculté incroyable à prendre le vent, ils vendraient père et mère pour un mandat – c’est une expression, mais elle veut bien dire ce qui s’écrit.

  37. @ Noblejoué | 09 juin 2017 à 20:33
    Votre réponse à Tomas me semble quasi parfaite. En effet, on peut renvoyer sans difficulté à l’auteur de la phrase célèbre « l’ennui naquit un jour de l’uniformité », Antoine Houdar de La Motte : http://roidesfous31over-blogcom.over-blog.com/2014/07/antoine-houdar-de-la-motte.html
    Voire à 1984 de George Orwell.
    Dans Le Figaro Magazine de ce jour est paru un excellent entretien de Patrick Buisson avec Alexandre Devecchio
    http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2017/06/09/31001-20170609ARTFIG00074-patrick-buisson-emmanuel-macron-ne-peut-pas-etre-en-meme-temps-jeanne-d-arc-et-steve-jobs.php
    L’unification par le « marché », imposée par l’imperium financier américain, rend tous les individus du monde entier simples consommateurs, incapables de s’opposer à sa généralisation et donc les conduit à renoncer à toute personnalité. De fait, il s’agit d’une « tyrannie soft », qui sous une apparence démocratique, est un régime profondément totalitaire auquel les moutons que collectivement nous devenons progressivement consentent de plus en plus… librement et avec allégresse !
    Au-delà de la CJUE, la CEDH est aussi l’instrument de cette uniformisation par une culture « droit-de-l’hommiste » de plus en plus délétère qui s’oppose au fondement de notre République : la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen. Car l’Homme, dans notre système, ne saurait être séparé de sa fonction de membre et de citoyen de la société et de la communauté nationale souveraine avec les devoirs qui y sont attachés.
    En ce sens, la CEDH diffuse une idéologie elle aussi mortifère, en prônant des principes qui contrebattent peu à peu certains principes fondamentaux de la France, comme la laïcité, notion sans laquelle la société n’est plus qu’opposition d’individus sur la base de leurs seules croyances. La Grande-Bretagne me semble en avoir atteint les limites et l’Allemagne devrait elle aussi être atteinte par les effets de ce même mal.

  38. Patrice Charoulet

    Avant le premier tour des législatives, saluons le courage de ces candidates et de ces candidats : Mmes Santhune, Führer et Lacroute, MM. Baratin, Perdu, Labitte, Bracquemart et Dufumier.
    Ah ! si les pseudos étaient permis… comme ici. A quand une candidature Savonarole, Sbriglia, Lucile, Achille ou Aliocha ?

  39. @ Michel Deluré
    Je suis d’accord avec vous, mais pourquoi la nation doit-elle être le cadre de référence ? La France et ses 550 000 km2 est déjà trop grande et trop diverse pour que je m’y retrouve. Mon idéal identitaire est le Heimat dont on connaît chaque kilomètre carré.
    Mais l’idéal est une chose et la réalité en est une autre. En 2017 nous vivons dans un monde dangereux où les Européens n’auront une chance d’influer sur leur destin qu’en s’unissant. Ce n’est pas être « européiste » que de dire ça, mais simplement réaliste.

  40. Catherine JACOB

    @Robert | 10 juin 2017 à 10:54
    « Dans Le Figaro Magazine de ce jour est paru un excellent entretien de Patrick Buisson avec Alexandre Devecchio »
    « Patrick BUISSON. – La fonction présidentielle est en crise depuis que ses derniers titulaires ont refusé d’incarner la place du sacré dans la société française. Sarkozy, au nom de la modernité, et Hollande, au nom de la «normalité», n’ont eu de cesse de vouloir dépouiller la fonction de son armature symbolique, protocolaire et rituelle. Emmanuel Macron a parfaitement analysé le vide émotionnel et imaginaire que la disparition de la figure du roi a creusé dans l’inconscient politique des Français. En France, pays de tradition chrétienne, le pouvoir ne s’exerce pas par délégation mais par incarnation. »
    Je pense qu’il a parfaitement raison. Cette symbolique toutefois a eu la tête coupée en 1789 et on ne cesse de la lui recouper depuis. Et pourtant, elle est le très nécessaire rempart contre les dictatures de tous ordres, en particulier celle des imitations de prédicateurs nord-américains.
    Macron n’est donc pas le Père Noël, imitation nord-américaine de Saint Nicolas apparue au milieu du XIXe. Aucun lutin donc ne l’aidera à préparer nul cadeau. S’il n’est pas le Père Noël est-il alors le Père Fouettard dit encore « Pierre le Noir » et le Hans Trapp en Alsace qui a beaucoup en commun avec les TSUINA (追儺) ou rite d’exorcisme des démons en Chine et au Japon où il se pratique depuis un millénaire, et sans doute ailleurs encore alentours de ces contrées.
    Voir un Hōsō-Shi = exorciste au sanctuaire de Heïan, à Kyōto, qui, à l’aide de ses petits assistants, une vingtaine de Ōtoneri (大舎人) font le tour du sanctuaire en exhortant les démons d’une voix tonitruante. ?
    Ces démons qui se sauvent alors épouvantés, bien sûr, et dont nous avons ici un croquis qui montre que leur arme (un trident) a été rendue inopérante, ce qui n’est pas sans rappeler d’autres coutumes comme celle qui veut que les offrandes d’armes brisées aux dieux et aux morts qui ont été rendues donc inutilisables pour d’autres qu’eux.

  41. @ Noblejoué | 09 juin 2017 à 20:33
    « Et plus il y aura de distance entre les maîtres et les esclaves, plus il y aura un vaste cheptel, **moins** les décisions d’abaissement et d’extermination des masses seront faciles à prendre. »
    « Plus le gouvernement sera lointain, plus les décisions de rabaissement seront faciles à prendre. »
    N’y aurait-il pas une contradiction entre ces deux phrases ?
    @ Patrice Charoulet | 10 juin 2017 à 11:02
    Merci pour ces deux secondes de rire !
    https://www.bing.com/videos/search?q=chanson+la+Marmite+youtube&view=detail&mid=CAF8E910E7F4433C9B83CAF8E910E7F4433C9B83&FORM=VIRE

  42. Catherine JACOB

    « La CJUE se moque-t-elle du monde ?
    La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) est incorrigible.
     »
    Mais bon, vous ne pouvez pas avoir l’Europe sans la CJUE !

  43. @ Claude Luçon | 09 juin 2017 à 20:39
    Merci pour cet éclairage fort peu connu, et qui concerne dès 70 les activités de fabrication d’armements en Afrique de nos amis allemands. Bien sûr et comme vous l’écrivez, depuis 1945 – fruit de la raclée qu’ils ont subie alors – ils sont vaccinés contre toutes les guerres, plus précisément pour y faire participer leurs hommes, mais a contrario ils ne lésinent pas sur la construction et la vente de matériels militaires.
    Les Allemands dans l’hypothèse d’une défense européenne, certes heureusement elle n’est qu’un utopie macronienne, n’hésiteront pas à sacrifier jusqu’au dernier soldat français pour la reconquête du Donbass, et des régions-pays qu’ils veulent intégrer dans leur nouvelle Mitteleuropa. Ils pousseront même l’abnégation jusqu’à leur fournir, moyennant monnaie évidemment, les armements qui leurs seront nécessaires !
    Notre a priori brillante et perspicace nouvelle ministre des forces armées ne doit pas savoir la catastrophe financière qu’est l’Airbus A400M, avant tout due aux Allemands : exigences irréalistes au niveau de ses performances, retard de cinq ans pour concevoir-fabriquer le FADEC régulant ses hélices, et ce dernier est loin d’être encore fiable à ce jour (un équipage décédé à cause de lui en Espagne), impossibilité à ce jour de procéder à des ravitaillements en vol d’hélicoptères, ainsi qu’à des parachutages par ses portes latérales.
    Il est certain qu’en donnant aux industriels allemands la maîtrise de nos technologies, et entre autres celles aéronautiques, on peut toujours espérer d’eux une reconnaissance. Elle sera du style : donne-moi ta montre, et je te dirai l’heure quand tu le souhaiteras.
    Plus sérieusement on ne peut réalistement espérer aux mieux, au sein de l’actuelle U.E., que des coopérations bilatérales et éventuellement trilatérales sur certains programmes militaires. Bien sûr il serait souhaitable d’arriver à terme à une alliance militaire entre les principaux pays de l’U.E., mais cela dépend de fait de l’accord de l’OTAN. Tout le reste et notamment cette chimère d’armée européenne dont on discute depuis plus de trente ans, n’est que bavardages stériles de politiciens et cela en l’absence de politique étrangère commune à toute l’U.E. Quant à cette dernière on n’en verra probablement l’ébauche qu’à la fin du XXIe siècle, et donc cela relève de la politique-fiction.

  44. revnonausujai

    @Tomas | 10 juin 2017 à 12:38
    Votre perspective peut se résumer en deux adages :
    – l’union fait la force ;
    – big is beautiful.
    L’union ne fait la force que si les aspirations et les intérêts sont convergents ; pour prendre une image musicale, si chacun joue la même partition, sinon c’est la cacophonie.
    Quant au second adage, le seul commentaire adéquat est « no comment » !

  45. Claude Luçon

    @ Noblejoué | 09 juin 2017 à 20:33
    « Bref, vu le risque absolu que constitue un gouvernement mondial, il faut empêcher sa survenue.
    Il faudrait absolument DECREDIBILISER ce piège absolu avant qu’il ne se referme. »
    Rassurez-vous le monde se divise de plus en plus.
    La GRANDE DIVISION a commencé en 1960 avec la décolonisation des empires britannique, français, portugais… puis elle a pris une autre forme avec la chute du soviétisme, ensuite vint la Yougoslavie, elle continue avec l’Ecosse, l’Ukraine, la Corse, la Padana, la Catalogne… en voie de division dans la seule Europe.
    Tôt ou tard en Afrique les frontières vont être redessinées et de nouvelles nations émergeront. La même chose pend au nez des Moyen-Orientaux.
    Le nombre de nations augmente constamment dans ce monde, il va bientôt falloir construire un second bâtiment à New York pour contenir l’ONU, ce machin qui en restera un.
    Et il n’aura suffi que des deux tiers de ma vie pour que j’assiste à tout cela bien que je n’y sois pour rien.
    Si seulement nous pouvions avoir une Europe unifiée des nations ce ne serait déjà pas mal.
    Pensez-y Anglais, Français, Italiens, Espagnols, Portugais, Belges, Hollandais, Suisse, Allemands, Polonais, Autrichiens, Roumains… nous sommes tous des mêmes souches et sommes incapables de nous unir.
    Regardez de près le reste du monde, prenez-le continent par continent, eux aussi se divisent, sans l’aide des plaques tectoniques, et vous verrez qu’un gouvernement mondial est une illusion, un mirage.
    La division règne !
    Il y a plus de chance que nous allions vers sept milliards de gouvernements plutôt qu’un seul.

  46. @ fugace
    J’ai commis une erreur, ça ne vous arrive jamais ?
    Je pointe un risque de servitude aussi absolu que définitif et tout ce que vous en retenez, c’est ça.

  47. @ Tomas
    « L’idée d’un gouvernement mondial ne m’emballe pas plus que vous, mais c’est la tendance. Ceci dit il est peu probable que nous, ou même nos enfants soient là pour assister à son avènement. »
    Et les enfants de vos enfants ? Ce n’est pas parce qu’on n’est pas concerné par un problème qu’il n’existe pas : des riches se soucient des pauvres, des hommes des femmes, des Blancs des Noirs et autres choses semblables.
    Et si la solution (la solution, je parle comme les maniaques de l’unique, dieu unique, solution unique, homme providentiel, gouvernement mondial, bref) était la longévité ?
    Les gens pollueraient moins, feraient moins d’expériences politiques bêtasses et autre si cela retombait sur leur tête et non celle de leurs descendants.
    Il y a ça, la solution Xavier Nebout, et aussi, comme j’essaie de le faire, alerter.
    Si seulement j’étais à la hauteur de ma quête…
    @ Robert
    Merci, vous me remontez le moral !

  48. @ Claude Luçon
    Le monde se divise, mais plus tard ? Les polythéistes, les malheureux, n’auraient jamais imaginé que le monothéisme envahirait notre pauvre monde. Une tendance vers la dispersion, plus tard peut-être l’inverse… Qui sait ?
    Comme la techtonique des plaques ?
    Je ne suis pas Attali, qui prétend lire l’avenir. Mais il disait qu’après un tas de guerres, les gens voudraient un gouvernement mondial. Ce serait possible, les gens vont de folie en folie, comme vous le savez… Et que je fais des guerres nationalistes, et que je torpille l’Union européenne, un beau projet à la base, mais plus tard…
    Plus tard, il se peut que par folie contraire, on unifie tout…
    Ou qu’un gouvernement mondial, aujourd’hui, se mette sournoisement en place derrière l’unification économique pour la contrôler, mais contrôle plutôt les citoyens.
    Parce que la force recule devant la force et écrase la faiblesse, parce que les puissants s’unissent plus que les faibles, comme vous les savez mieux que moi.
    Donc méfiance.
    Il y a certes d’autres dangers, parfois plus proches, parfois plus probables.
    Mais étant le plus liberticide, et irréversible, il ne saurait être négligé.

  49. Claude Luçon

    @ Noblejoué | 10 juin 2017 à 19:08
    « Je ne suis pas Attali »
    Non ! Vous n’en avez pas l’air. Dieu merci !
    La France avec trois Attali ? Je repars en Afrique !
    Même son frère jumeau ne se fait plus entendre, plus malin il suit un chemin plus doré et moins médiatique. Lui conseille des entreprises plutôt que des présidents, les résultats ne sont guère plus brillants mais la presse n’en parle plus depuis son lointain passage à Air France.

  50. @ revnonausujai
    L’union fait la force en effet, et les intérêts des Etats européens sont en gros les mêmes : préserver la paix et la prospérité que le monde entier nous envie. Les menaces pesant sur le Vieux Continent (réchauffement climatique et pollution, terrorisme, flux migratoires massifs et incontrôlables, menaces potentielles des puissances voisines) concernent tous les Etats-membres, évidemment à des degrés divers (la Hollande est davantage menacée par la montée des mers que la Hongrie, la Pologne craint davantage la Russie que l’Espagne, l’Italie est davantage touchée par les vagues migratoires massives du Sud que la Finlande).
    Big is beautiful non, dans mon esprit une Europe unie serait un gigantesque marché intérieur avec une armée et une diplomatie communes, éventuellement des réseaux de gazoducs, de chemins de fer et d’autoroutes, et nous en resterions là, chaque Etat, région ou commune conservant ses compétences. Comme la Suisse en somme, qui a une armée ou une diplomatie depuis le XIXe siècle, mais où chaque canton a gardé ses compétences. Ca ne fait guère que dix ans, par exemple, que les avocats de Genève peuvent aller plaider à Zurich, et le dernier canton à avoir accordé le droit de vote aux femmes l’a fait en 1972. Il est donc tout à fait possible de concilier économie d’échelle en matière de diplomatie et de défense et conservation des coutumes locales.

  51. Cher Philippe,
    Un texte assez difficile à comprendre et qui mériterait plus de temps pour apporter une réponse précise.
    Un principe est un principe. D’ailleurs c’est peut-être la seule colonne qui reste au droit. En principe, un principe est fait pour durer, pour être une base, un vecteur temporel.
    Il n’est pas là pour répondre aux situations politiques ou géopolitiques, et doit se distinguer des valeurs qui sont évolutives et différentes.
    Sur ce, et après une réflexion sur les conséquences des principes sur le long terme, les juristes de la CJUE ne pouvaient pas tomber dans le panneau et réagir aux situations présentes en donnant raison aux terrorismes. Cela aurait été un état de déstabilisation beaucoup plus important et irréversible.
    Chacun peut reculer pour quelques heures de ouate dans un monde de brutes mais il faut que quelques cerveaux anticipent l’avenir.
    Que peut-il arriver de pire dans une structure que la perte des principes ?
    Certaines institutions sont là pour faire barrage aux génocides industriels, pour défendre le droit d’asile, les libertés fondamentales.
    Il est plus facile de faire peser la responsabilité des tueries actuelles sur cette Cour de justice que d’améliorer nos systèmes de défense, de chasser nos défaillances ou incohérences. Et puis ce qu’il faudrait avant tout c’est être un peu moins naïf.
    Il nous a semblé qu’un parallèle pouvait se faire avec l’organisation des églises et permettait de comprendre ces décisions.
    Ainsi, il est possible de tordre les mots, les chiffres, mais celui qui osera marcher sur les principes ne sera que plus facilement piétiné.
    françoise et karell Semtob

  52. @ Noblejoué | 10 juin 2017 à 18:38
    C’est parce que je vous lis avec intérêt que j’ai relevé cette contradiction.
    Je ne m’attendais certainement pas à une telle susceptibilité de votre part ; bien au contraire, car mon objectif était bienveillant.
    « Ce qu’il y a de fantastique avec les chiens, c’est qu’ils vous pardonnent toujours et ne se vexent jamais. Cela les distingue des chats, et de presque toutes les femmes. » (N. Barreau)
    Cdt

  53. @ Tomas | 10 juin 2017 à 20:35
    « Dans mon esprit une Europe unie serait un gigantesque marché intérieur avec une armée et une diplomatie communes, éventuellement des réseaux de gazoducs, de chemins de fer et d’autoroutes, et nous en resterions là, chaque Etat, région ou commune conservant ses compétences. »
    Je crains fort que cela ne reste une utopie pendant les décennies à venir, l’actuelle Union européenne – monstre technocratique soumis à tous les grands lobbies – ne risque guère de s’orienter sur cette voie irénique. Hormis le grand marché intérieur qu’elle a bâti en son sein non sans générer d’importants dommages collatéraux, cela fait des décennies que quasiment tous les politiques nous promettent une armée et une diplomatie communes pour demain !
    Vous semblez oublier, dans votre vision de ce que devrait être l’Europe, qu’il y a la réalité de l’U.E., et cette dernière est conforme en tout point à ce que rêvait d’en faire son trio initiateur : Monnet, Schuman et Lagrange. Personnages au passé politique plus que trouble* et qui n’ont jamais caché préférer la technocratie et les desiderata du grand capitalisme aux instances démocratiques.
    * Lisez ou relisez ce que furent le parcours et les engagements de Monnet entre 1920 /45, et celui de Lagrange entre 40/44. Certes ce dernier, le moins connu du trio par le grand public, ne pouvait être que la référence en matière de droit européen : il avait rédigé de manière plus que détaillée le statut des juifs sous Vichy…
    Mais vous me direz que ce n’était qu’égarements de jeunesse véniels venant de ce trio, alors que MLP et le FN sont pour vous incontestablement les héritiers moraux de Vichy et du fascisme.
    Jacques Delors – quasi béatifié maintenant – et tous les centristes et soi-disant socialistes européistes invétérés, avaient d’excellents et dignes maîtres à penser.

  54. Catherine JACOB

    @Claude Luçon | 10 juin 2017 à 18:23
    « Si seulement nous pouvions avoir une Europe unifiée des nations ce ne serait déjà pas mal.
    Pensez-y Anglais, Français, Italiens, Espagnols, Portugais, Belges, Hollandais, Suisse, Allemands, Polonais, Autrichiens, Roumains… nous sommes tous des mêmes souches et sommes incapables de nous unir. Regardez de près le reste du monde, prenez-le continent par continent, eux aussi se divisent, sans l’aide des plaques tectoniques »
    Au fait, vous savez que Lucy (ou Dinqnesh : Australopithecus afarensis découverte en Afrique de l’Est – entre environ 4,1 et 3 millions d’années BP – befor present) ne serait pas notre grand-mère commune à tous ?
    Pas seulement parce que l’espèce est considérée comme éteinte, mais parce qu’aux dernières nouvelles le Jardin d’Eden n’est pas en Afrique de l’Est (200 000 ans, Ethiopie, Kenya, Tanzanie) mais au Maroc (300 000 ans). Ses occupants n’auraient donc taillé la route fissa pour découvrir le monde et remplacer le Néandertalien et toute autre espèce assimilée, qu’à la recherche de nouveaux pommiers qu’ils auraient trouvés sur leur route depuis la vallée du rift !
    « C’est ce qu’ont montré les travaux d’une équipe internationale dirigée par Jean-Jacques Hublin de l’Institut Max Planck d’Anthropologie Évolutionnaire de Leipzig (Allemagne), professeur au Collège de France, et par Abdelouahed Ben-Ncer de l’Institut national d’archéologie et du patrimoine de Rabat. Sur le site de Jebel Irhoud (ou Adrar Ighud pour les Berbères, découvert déjà en 1961), situé entre Marrakech et la côte Atlantique, les paléoanthropologues ont mis à jour les restes de 22 fossiles. Par la méthode de la thermoluminescence (Lucy oblige…) sur des silex brûlés issus du site, ils ont pu recalculer l’âge des individus, estimé avec certitude à 300 000 ans ! »
    « Une gazelle découpée et travaillée pour récupérer la moelle des os était localisée près des restes d’un feu. Des silex associés aux ossements, jetés et brûlés après leur utilisation sous des feux à proximité, ont livré une datation précise de 315 000 années, par mesure de thermoluminescence des électrons libres piégés dans le minéral, électrons d’abord libérés par le feu et par la suite réintégrés dans le minéral par absorption d’ions ambiants. Les outils sont réalisés selon une technique précédemment attribuée aux Néandertaliens. » En plus !
    Donc pas d’Adam et Eve et leur petite famille de 13 individus (en plus 13 !) baptisée « 1ère famille » mais une éclosion plurielle de la seule espèce anatomiquement moderne subsistante, se serait produite à divers endroits d’une vaste savane de la taille du continent africain, expliquent les nouveaux grands manitous de la paléoanthropologie, espèce dont les représentants les plus anciens sont désormais méditerranéens. Infos l’Express et spécialement pour Elluen qui après la médecine moléculaire, va pouvoir s’interroger sur l’Anthropologie Évolutionnaire: Wikipédia qui indique encore que des crânes ressemblant aux crânes marocains, ayant également été découverts en Afrique du Sud, ‘Omo omo sapiens’ ne serait pas seulement allé vers le nord mais descendu vers le sud environ 120 000 ans avant les propriétaires des crânes éthiopiens. Quelle histoire ! Ah là là, et Belkacem qui n’est plus ministre de l’école !
    @ fugace | 10 juin 2017 à 14:42
    Attention aux muscles zygomatiques ! C’est plus haut… anatomiquement.

  55. revnonausujai

    @ Tomas
    En dehors de généralités sur le climat, le terrorisme ou la lutte contre les maladies vénériennes dans les maisons de retraite, généralités qui concernent aussi bien la Papouasie septentrionale que la Patagonie insulaire, nos intérêts divergent plus qu’ils ne coïncident au sein de l’espace européen.
    Nous avons actuellement deux ennemis :
    – le fondamentalisme islamique qui, au-delà de sa métastase terroriste, menace notre cohésion et, par effet de miroir, nos libertés
    – l’Allemagne qui a renoué avec son rêve de domination continentale et nous détruit financièrement et industriellement, cherchant, comme aux joyeuses heures de 1940, à nous ramener à l’état de producteur agricole et de lupanar pour Fritz en goguette.
    Malheureusement, pour l’un comme pour l’autre, les collabos sont au pouvoir.

  56. @semtob
    Que peut-il arriver de pire dans une structure que la perte des principes ?
    Certaines institutions sont là pour faire barrage aux génocides industriels, pour défendre le droit d’asile, les libertés fondamentales.

    Dans le principe – c’est le cas de le dire – vous avez raison…
    Mais à votre avis, que faire face à des gens qui ne cherchent qu’à détruire ces principes, qui seront donc caducs une fois qu’ils seront parvenus à leurs fins ?
    Quand les droits de l’homme érigés en quasi religion aboutissent à la négation des droits des peuples au profit de quelques malfaiteurs qui s’en réclament pour nuire, n’est-ce pas le signe que quelque chose est vicié dans ce système poussé de façon perverse à son extrémité ?
    http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2016/06/17/31003-20160617ARTFIG00364-les-droits-de-l-homme-eriges-en-religion-detruisent-les-nations.php
    https://www.polemia.com/les-droits-de-lhomme-contre-le-peuple/

  57. @semtob 10 juin 2017 à 21:08
    Bravo. Il n’est pas donné à tout le monde d’expliquer comme vous l’avez fait pourquoi et comment un principe est un principe.
    J’aime particulièrement la coda :
    « Ainsi, il est possible de tordre les mots, les chiffres, mais celui qui osera marcher sur les principes ne sera que plus facilement piétiné. »

  58. En réalité, ce n’est pas la CJUE qui est coupable mais le manque de coordination entre pays européens, et si on veut trouver absolument un coupable c’est… l’Allemagne. Car elle a mis les autres devant le fait accompli, a prétendu accueillir les réfugiés mais leur a fermé la porte au nez, au mépris de sa parole et des voisins.
    Je dis pour ma part que si l’Allemagne a été impitoyable avec les Grecs, qui devraient rembourser quitte à en crever, il est juste de dire que les Allemands doivent dès lors, eux aussi, être pris au piège de leur parole et recevoir les réfugiés.
    Si on est impitoyable avec les Grecs, pourquoi pas avec les Allemands ? Ils ont voulu faire de l’humanitaire sans réfléchir puis contraindre les autres Européens ? Que les autres Européens contraignent les Allemands… Nous avons un Euro et une politique économique à l’avantage de l’Allemagne, un piétinement de la Grèce voulu par l’Allemagne. Personne ne veut des réfugiés, nous en avons assez de subir l’Allemagne ? Il faut résoudre chacun des problèmes par l’autre… L’Allemagne profite des faiblesses économiques des autres ? Il faut que les autres profitent de ses faiblesses politiques.
    Ne demandons pas aux magistrats de contourner des principes, ce n’est pas leur rôle de les abaisser, mais au contraire, c’est le leur de les faire respecter voire d’en trouver d’autres, genre responsabilité du fait des choses, si je me souviens bien.
    De formaliser des principes dans la réalité. D’être des arbitres et non des joueurs.
    Les joueurs, ce sont les politiques… A eux d’être créatifs, et il me semble que se débarrasser des réfugiés sur l’Allemagne, une chose que je ne demanderais pas si l’Allemagne n’avait pas abusé de sa puissance contre les Européens et ne s’était pas prise au piège de sa parole, est la voie.
    Je ne le demanderais pas non plus si les arabo-musulmans, pas tous mais suffisamment pour que ce soit dangereux, ne portaient pas atteinte à la paix civile et à la liberté.
    C’est l’amour de la liberté qui doit toujours nous mener.

  59. @ fugace
    Je suis en effet susceptible et vous en demande bien pardon. Vous me l’accorderez si vous êtes moins susceptible que moi !
    Ai-je une circonstance atténuante ? Je suis plus chat que chien.

  60. Non Monsieur Bilger !
    Vous savez bien que le juge, garant des libertés, a pour fonction même de limiter les excès de l’arsenal répressif.
    C’est grâce à la CJUE, ou plutôt la CJCE, que la France a été contrainte de moderniser sa procédure pénale archaïque.
    Dans sa jurisprudence, la CJUE commet évidemment des excès, mais cela ne suffit pas à la condamner.
    Vous regrettez que l’on privilégie « la pureté des principes et l’abstraction des concepts » sans tenir compte des réalités.
    Vous cédez là à la tentation populiste, car en qualifiant ces concepts (pureté, abstraction), vous les dégradez.
    Protestez donc contre les décisions qui vous paraissent critiquables, mais ne mettez pas en cause, ne dénigrez pas une juridiction en excitant à l’évidence les réflexes nationalistes.
    Pour le reste, j’adore vous lire.

  61. json formatter

    La CJUE se moque du monde qui n’est pas le sien, éthéré et tranquille dans la ouate du droit.

  62. @ Noblejoué | 11 juin 2017 à 23:38
    Bonjour
    Merci du retour, car j’étais contrit de ma maladresse (est-ce bien exprimé en français ?).
    Mon épouse me dit aussi très susceptible, alors je tente de me soigner par moi-même, en me répétant cette citation de S.Johnson : « Trop de susceptibilité nuit toujours au bonheur ». Mais chassez le naturel…..
    Alors je suis d’autant mieux placé pour vous comprendre… Pardon accordé sans réserve donc, en attendant vos prochains commentaires.
    Cdt.

  63. @ revnonausujai
    « Nos intérêts divergent plus qu’ils ne coïncident au sein de l’espace européen »
    Puis-je savoir en quoi ? Les deux « dangers » que vous citez, qui sont d’ailleurs l’un et l’autre aisement refutables, ne concernent que la France et non les autres Etats europeens. La palme a votre vision caricaturale de l’Allemagne qui a tout de meme beaucoup change en 80 ans, et ne nourrit plus aucun revanchisme territorial.
    La France qui sort de l’Europe c’est une recession economique d’ampleur assuree. Ca ne me derangera pas, mais vous ?!
    @ Trekker
    Je n’ai jamais dit que cela serait facile, mais si nous voulons rester un tant soit peu maitres de notre destin (et je pense qu’apres avoir domine le monde, les Europeens y tiennent plus que d’autres), c’est helas la seule chose a faire.
    Je connais le passe peu glorieux de certains « peres de l’Europe », et notamment celui de Lagrange. Mais combien de Lagrange la France de l’apres-guerre a-t-elle connus ? Ce n’est pas leur existence qui dedouane le FN de ses idees nauseabondes et mortiferes, au contraire !

  64. revnonausujai

    @Tomas
    « @ revnonausujai
    « Nos intérêts divergent plus qu’ils ne coïncident au sein de l’espace européen »
    Puis-je savoir en quoi ? Les deux « dangers » que vous citez, qui sont d’ailleurs l’un et l’autre aisement refutables, ne concernent que la France et non les autres Etats europeens. La palme a votre vision caricaturale de l’Allemagne qui a tout de meme beaucoup change en 80 ans, et ne nourrit plus aucun revanchisme territorial. »
    Il n’est pas certain que d’autres Etats européens ne soient pas concernés par l’islamisme ou l’imperium germanique (l’avis des Grecs ?) mais ce n’est pas mon propos ; je ne me soucie que des intérêts français et suis totalement indifférent à ceux des Moldo-Poldèves, pour ne vexer personne.
    Revanchisme territorial ? ce n’est pas non plus la question, il n’en est nul besoin pour asseoir sa domination.
    Après la prise en main et l’unification de facto puis de jure de l’Allemagne par la Prusse (Sadowa 1866), le Reich allemand a été notre ennemi constant pour la simple raison que le marigot n’est pas assez vaste pour héberger deux crocodiles ; l’écrasement de 1945 et la partition en deux entités antagonistes en ont fait un nain politique et nous ont procuré une trêve jusqu’à la funeste réunification de 1990, soit 45 et non 80 ans. Depuis, c’est retour aux fondamentaux.
    Le mot de Mauriac était prophétique : « J’aime tellement l’Allemagne que je préfère qu’il y en ait deux ».

  65. @ revnonausujai
    C’est très bien de ne se soucier que des intérêts français mais dans le monde des jets, d’Internet et des missiles balistiques intercontinentaux cela revient à peu près à se soucier du seul intérêt breton, ou provençal, ou toute région de votre choix, à l’époque de la révolution industrielle.
    Si la France décide de sortir de l’Europe (puisqu’en gros c’est cela que signifie une politique d’opposition à l’Allemagne), il se passera les choses suivantes :
    – nous perdrons nos marchés d’exportation sans être capables de fabriquer ou de produire nous-mêmes de ce que nous importons ;
    – notre monnaie retrouvée perdra inévitablement de la valeur dès sa création en raison de la dégradation de la situation économique et du départ des capitaux étrangers ;
    – on ne peut exclure que certaines régions à la forte identité et exportatrices (l’Alsace et la Bretagne par exemple) soient tentées par le séparatisme ;
    – la pauvreté fera montrer la criminalité à des degrés inimaginables et tout espoir d’intégration des populations immigrées pauvres sera perdu ;
    – notre armée n’aura plus le moindre sou vaillant, sauf à paupériser la population selon le scénario russe de puissance pauvre.
    Je ne suis pas sûr que tout cela soit dans l’intérêt national. L’Europe c’est comme la France : une construction imparfaite certes mais qui est allée trop loin pour qu’on puisse la défaire sans aboutir à la catastrophe économique, et donc ensuite politique.

  66. Très cher Monsieur Bilger,
    Cour de justice de l’Union européenne ; je vous rappelle qu’il n’y a aucun traité ou aucun accord qui indique que cette Cour, dans la hiérarchie du droit ou de la jurisprudence, prévaut sur le Conseil constitutionnel français, ou sur les Cours suprêmes des pays membres.
    Elle a fait un coup d’État et a pris le pouvoir en s’autoproclamant au-dessus.
    Dans l’histoire, plusieurs Cours ont fait la même chose :
    – le Conseil d’État en 1873 qui a décidé, tout seul comme un grand, qu’il avait le droit de condamner l’État ou ses agents, alors que le droit le lui interdisait.
    – la Cour suprême des USA qui a décidé que sa jurisprudence était supérieure au Président des USA.
    Comme personne n’a rien dit ni protesté, dans tous ces cas, c’est devenu par habitude des institutions auxquelles tout le monde se soumet.
    Ainsi la CJUE, quand elle s’appelait Cour de justice des Communautés européennes, a même décidé dans un arrêt 296 ou 294 que l’économie, le commerce devraient toujours avoir le dessus sur la déclaration des droits de l’homme, que ces derniers doivent s’effacer dans l’intérêt de l’économie.
    Elle tente systématiquement de faire disparaître la Cour européenne des droits de l’homme.
    Dans le traité établissant une Constitution pour l’Europe de 2004, auquel les électeurs français ont refusé la ratification en 2005, il y avait un protocole qui mettait un terme à la Cour européenne des droits de l’homme et mandatait la CJUE pour juger de la déclaration des droits de l’homme.
    Surprenant, le truc qui affirme que les droits de l’homme doivent s’effacer devant l’économie aurait eu la charge de se prononcer sur les droits de l’homme.
    Un peu comme demander à Émile Louis de s’occuper du secrétariat d’État aux handicapés.
    Sans compter que la CJUE se torche royalement avec le droit européen et les libertés fondamentales données aux citoyens.
    Une journaliste britannique s’est aperçue que la Banque Centrale Européenne aurait magouillé avec Goldman Sachs ce qui aurait entraîné la crise actuelle en Europe.
    En application du traité simplifié européen, de la loi d’accès aux documents administratifs, cette journaliste a demandé à la Banque Centrale Européenne les accords entre Goldman Sachs et cette dernière, la BCE a refusé.
    La journaliste a de fait saisi la CJUE.
    Eh bien, la CJUE a tout simplement décidé, de manière arbitraire, par un nouveau coup d’État, que le droit européen ne s’appliquait pas.
    Le juge français alors interrogé sur cette affaire par des journalistes de Arte, pour l’émission Vox Pop, a mis un terme à l’entretien et demandé aux journalistes de quitter les lieux.
    https://youtu.be/lLA3mypXWCc?t=262

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