Karl Marx aurait-il aimé le pape François ?

A la suite de son Exhortation apostolique du 26 novembre dans laquelle le Saint-Père avait fustigé le libéralisme « qui tue », une vague de protestations et d’accusations venues des Etats-Unis l’avait soupçonné d’être marxiste, notamment à cause de sa dénonciation de la théorie dite de la « rechute favorable » laissant croire que l’alliance des pouvoirs et du marché serait forcément bénéfique pour les classes modestes, pour les pauvres (Le Figaro).

Pour mettre fin à cette polémique, le pape a accordé une interview exclusive au quotidien italien La Stampa. Il a rappelé que ses positions économiques et sa méfiance de l’argent corrupteur quand il en est fait un mauvais usage ne dérogeaient pas à ce qui avait toujours été la doctrine sociale de l’Eglise.

Au-delà de cette controverse qui est infiniment signifiante parce qu’elle vise et touche de plein fouet une personnalité atypique, généralement respectée et qu’il lui est fait reproche de penser et de contester sous l’influence d’un immense esprit pour lequel la religion était « l’opium du peuple, le coeur d’un monde sans coeur », Karl Marx, ce dialogue marque bien les difficultés d’un discours libre et honnête, d’une vision progressiste du monde et des rapports humains quand ils sont immédiatement étiquetés de révolutionnaires, de marxistes et, plus banalement, de gauche par des contradicteurs qui eux-mêmes sont enfermés dans des convictions antagonistes.

La comparaison est profane mais il me semble qu’elle est stimulante.

Sur le plan politique, il y a des idées, des concepts, des valeurs dont j’ai la faiblesse de croire qu’ils appartiennent à tous dans une sorte d’immense vivier intellectuel et social où chacun a le droit de puiser sans que sa démarche l’encaserne forcément dans un camp.

La justice sociale, par exemple, a le droit d’être à ce titre une exigence conservatrice comme la volonté de sécurité et de justice, vigoureusement incarnée, ne devrait pas être étrangère au parti du mouvement historiquement ancré à gauche.

La France, la patrie, l’armée, les frontières, l’identité nationale : autant de communautés, de signes, de repères, de socles, d’institutions que personne ne peut revendiquer comme sa seule propriété parce qu’alors ils sortiraient de l’universel pour entrer dans le champ du partisan et du sectarisme. Si le FN est apparu ces dernières années comme le dépositaire de ces notions et de ces lignes de force, c’est d’abord parce qu’elles lui ont été abandonnées au point qu’ensuite, pour que d’autres familles politiques se les réapproprient, ç’a été, c’est un travail de Titan !

Quand le pape évoque misère, pauvreté, injustice et la faillite de telle ou telle doctrine qui avait pour vocation d’éradiquer le pire de notre univers, de nos sociétés, il ne fait rien d’autre qu’un constat et développe une analyse fondée avec beaucoup de scrupule et de vigilance sur les impératifs et les injonctions de la religion.

Ce n’est pas parce que forcément, dans ses interventions qui concernent souvent les drames et les infortunes, les solitudes démunies et les violences intolérables, le pape est amené à faire référence à tout ce qui nourrit habituellement les politiques de gauche et, je l’espère, de la droite quand elle est intelligente et sensible, qu’il se définit par une quelconque idéologie. Il n’est pas plus marxiste que libéral s’il lui plaisait, lors d’une autre exhortation, de mentionner les bienfaits du libéralisme comme Marx lui-même les a soulignés.

Si on veut bien s’attacher à cette distinction, on comprendra mieux le partage à établir, à dénoncer entre, d’une part, des religieux ayant clairement choisi une faction, un parti, une lutte, la révolution, un habillage sectaire pour des exigences de justice et d’égalité et, d’autre part, des personnalités conscientes des tragédies du monde mais refusant de s’inscrire si peu que ce soit dans le champ de l’opératoire et du pragmatique pour offrir une parole universelle et une lumière pure.

Le pape n’est pas marxiste.

Si de telles absurdités surgissaient à chaque fois qu’une liberté de conscience et d’intelligence, une obsession de vérité et d’équité s’acharne à se dépouiller du contingent pour appréhender le nécessaire, a l’audace de se situer juste à la frontière entre l’humain dans toutes ses manifestations et l’idéologique avec tous ses risques, plus rien ne serait à espérer. Il n’y aurait plus personne pour battre en brèche les accommodements, les compromis, les approximations. Plus personne pour déplorer, pour exalter.

Pour dire ce qui est et ce qui doit être dit.

Que les camps et les partisans en prennent possession après, c’est leur problème.

Le pape François n’est pas marxiste parce qu’il a effrayé quelques Américains. L’intolérable de Marx est la terreur communiste qui s’est recommandée de lui.

Le pape François n’est pas marxiste certes mais il n’est pas iconoclaste de supposer que Karl Marx, s’il l’avait connu, l’aurait aimé.

La religion, alors, pour lui : l’opium du pape.

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  1. Marc Ghinsberg

    « La justice sociale, par exemple, a le droit d’être à ce titre une exigence conservatrice »
    Bien sûr, mais toute la question que pose Marx est de savoir si le capitalisme (qui n’est pas assimilable au libéralisme) ne porte pas en lui des contradictions internes qui le rendent incompatible avec la justice sociale.
    Cf Penser avec Marx aujourd’hui de Lucien Sève (La Dispute)

  2. Bonjour Philippe Bilger,
    « Le pape François n’est pas marxiste parce qu’il a effrayé quelques Américains. L’intolérable de Marx est la terreur communiste qui a suivi.
    Le pape François n’est pas marxiste certes mais il n’est pas iconoclaste de supposer que Karl Marx, s’il l’avait connu, l’aurait aimé.
    La religion, alors, pour lui : l’opium du pape. »

    C’est un peu ce que j’essayais de dire dans un commentaire précédent. Le communisme a été dépouillé de sa signification originelle par des dictateurs mégalomaniaques qui ont vu dans cette idéologie le moyen d’asseoir leur pouvoir.
    Ils se sont identifiés au peuple des travailleurs et de ce fait quiconque osait contester leurs décisions s’opposait au peuple lui-même et donc méritait le châtiment suprême.
    Faut-il forcément être anticlérical pour adhérer aux valeurs du marxisme ? Absolument pas.
    Le pape François est issu d’un milieu modeste. Il s’est toujours intéressé aux gens de condition modeste voire aux miséreux et pourfendu les inégalités sociales. Il y a du Marx dans son attitude.
    Quant à Marx, c’est vrai qu’il était libéral car il voyait dans le libéralisme le moteur de l’autonomie du social face à la classe des possédants. Par contre il était furieusement contre le capitalisme qui s’est toujours efforcé de privilégier les actionnaires (valeur argent) au détriment des travailleurs (valeur travail).
    Le libéralisme a du bon quand il pousse à une compétitivité saine, permet de créer des emplois, booste la croissance, contrairement à l’ultralibéralisme qui s’appuie sur le dumping social, casse les prix du marché, génère l’esclavagisme moderne.
    Comme vous je pense que Karl Marx et le pape François se seraient compris et même appréciés.

  3. Donc le Pape François n’est pas marxiste. Dont acte.
    Le Pape François, un Jésuite qui devient Franciscain de cœur en choisissant son nom, au moment de son élection.
    Hum.
    On dit : « Trotskiste un jour, trotskiste toujours ».
    Pour les Jésuites c’est pareil : « Jésuite un jour, Jésuite toujours ».
    Tout le monde sait qu’il n’en est pas de même avec les marxistes. On a même défini un sous-ensemble de marxistes, appelé marxiste-léniniste pour le distinguer des autres.
    Marx lui-même disait à la fin de sa vie, pour clarifier la situation, qu’il n’était pas marxiste.
    Certains, dont je suis, auraient bien aimé que ce Pape se montre plus énergique contre tous les systèmes économiques oppressifs.
    Le communisme est une forme de système économique un peu plus oppressif que le libéralisme, si on en croit tous ceux qui étant captifs derrière le rideau de fer s’en étaient échappé.
    Alors pourquoi cette spécificité dans l’anathème ?
    Et puis nous connaissons tous un autre François qui avait déclaré : « la Finance voilà l’ennemi », et qu’a-t-il fait contre cet ennemi ? Pas même la séparation des banques de dépôt et d’affaires.
    Lui aussi se voulait dans l’humilité de la normalité, ce qui ne l’empêche pas de jouir des avantages matériels que son prédécesseur lui a légués, en matière de déplacement par exemple.
    Méfions-nous, derrière chaque François se cache… peut-être… un rêve de « camp de Drap d’Or ».

  4. Un pape faux cul démago qui, en politique, comme Hollande et sa clique de pieds nickelés, aurait fait un bon élu de gauche socialiste.
    La guerre ? c’est pas bien ! les riches ? c’est pas bien non plus ! l’argent ? houlala quel poison ! les pauvres ? victimes de la société ! solidaires ? oui, avec l’argent des autres ; pas touche à la cagnotte du Vatican !
    Le mensonge et l’hypocrisie sont les deux mamelles de la popularité.
    Amen !

  5. Carl+Larmonier

    Ceci dit je préférais l’ancien pape car je trouve qu’il avait une autre dimension spirituelle principale et il n’aurait sûrement pas plus à Karl Marx.
    Ce que je réprouve avec ce nouveau pape, c’est que j’ai l’impression qu’il y a eu la fabrication d’un nouveau prototype. Bien sûr, il est très proche du peuple ; on ne peut au contraire que lui reprocher une chose, c’est de l’être vraiment trop.
    On pourrait presque l’imaginer dans une concert rock en guise de liturgie et se jeter dans la foule en sautant comme une rock star.
    Chose importante, ce pape a interdit à la congrégation des religieux franciscains de l’immaculée de célébrer la messe selon le rite latin. Cela m’embête un petit peu ; c’est un peu comme si on demandait en mêmes temps à toutes les différentes liturgies orthodoxes, d’être, de même, traduites en français ou une autre langue ou faire un final gospel à la place des chants finals des vêpres. Le pape Benoît XVI était pour un rapprochement des deux types de messe pour qu’elles puissent s’apporter réciproquement.
    « Il est donc évident que l’on ne peut pas construire une authentique maison commune européenne sans tenir compte de l’identité propre des peuples » disait l’ancien pape ; j’ai peur que le nouveau aime faire un énorme melting pot style christique parade.

  6. En parlant d’argent corrupteur, voilà un discours vif et piquant d’un député européen, cinglant même puisque sa violente mise en cause l’est d’autant plus qu’il est court (1’23) : http://www.youtube.com/watch?v=6TLHPYBrZsg
    @ Achille
    Aucun système n’est parfait. Mais aucun n’a dépassé le seuil inqualifiable de 100 millions de morts, sauf le communisme. Persister dans la justification de ce système et parvenir à se regarder dans une glace, c’est avoir l’humanité d’un sociopathe (n.m. se dit de qui ne peut ressentir aucune peur ou crainte à la possibilité d’une quelconque souffrance).

  7. D’un côté de l’autel, un jésuite ayant fait notamment vœu de pauvreté, qui a vécu les ravages d’un libéralisme incontrôlé en Argentine et qui réfute une tendance marxiste qui lui est attribuée par certains. De l’autre côté, un philosophe qui affirme que le capitalisme est la principale cause de la paupérisation du prolétariat.
    Ces deux personnages, s’ils s’étaient rencontrés autour d’un calice de vin vieux, auraient eu tout loisir de dénoncer les effets nocifs que peut produire le système d’économie de marché qui n’est certes pas exempt de critiques mais qui est aujourd’hui le moins mauvais.
    L’essentiel étant d’en contrôler les dérives pour que la marmite n’explose pas d’où la mise en place d’une sorte de régulateur de Watt qui sert de sous… pape.
    L’union en quelque sorte de la faucille et du goupillon !

  8. Rien ne permettra jamais de nier les horreurs commises au nom de la richesse, rien ne permettra non plus de nier les merveilles accomplies par la richesse.
    Sans riches, aucune ambition possible, aucun art possible, sauf officiel, si vous aimez ça, aucune ascension sociale autre que dans la hiérarchie angélique : Trônes, Dominations, Vertus, Archanges et Séraphins qui ont bientôt les ailes dégoulinantes de sang comme aurait dit de Villiers.
    L’analyse ne se fait à partir du marxisme et de son contraire qu’à raison de la prévalence incontournable de ces deux termes. L’un et l’autre portent en eux les vices de leur contestation, le choix des pauvres par critique des riches est une constante de la religion catholique, moyennant quoi, elle n’a survécu que par l’argent et l’absence de toute autre référence sociale que la patience et la résignation. Sa doctrine sociale n’est pas critiquable, depuis Vincent de Paul et Léon XIII, mais elle a besoin de la richesse. Quand la liberté de penser a secoué le carcan, pendant au moins deux siècles, et sous-jacente avant, elle a enfanté ses propres monstres, dont, en France, 93. Aujourd’hui, la référence à la pauvreté n’est que le recopiage des erreurs des autres siècles, en plus grand, avec une diffusion illimitée. Ce pape-là ne fait que reproduire le passé avec plus de moyens. Pour l’instant, personne n’est prêt à adopter la voie de François d’Assise. Et d’ailleurs, qui oserait désigner cette direction ? Il mourrait sous les quolibets, les cris de haine et les couteaux des assassins.
    Le capitalisme a l’avantage de permettre le remplacement des élites par d’autres, venues de plus bas, sans trop grande effusion de sang inutile. L’aile communiste, socialiste, trotskiste, dérivée du marxisme a démontré la fantastique capacité de tuerie de ses tenants, soit par la voie directe, soit par l’engagement irréfléchi de conflits perdus d’avance ou par l’organisation de massacres planétaires. La droite n’est qu’une appellation topographique d’assemblée qui n’a jamais représenté autre chose qu’une vision édulcorée du capitalisme, car lorsqu’elle a eu un maître à penser, elle s’est empressée de le rejeter, voire de le tuer pour ne pas être dérangée dans ses petits calculs de dividendes. Lorsque, un jour, un politique sort de l’arène et qu’il se retourne, il peut mesurer que les artifices dont il a usé et abusé ont évité que la nature sauvage prenne le dessus, c’est la seule vertu de la politique. Nous devons nous contenter de vivre dans l’ignoble (in/nobilis) respectable.
    François d’Assise était une horrible puanteur de saleté, de vermine, il a, comme les autres, démontré que les sens uniques sont des impasses.

  9. Il y a assurément une grande urgence à parler de François Ier !
    Comme le Dalaï-lama, Jean-Jacques Goldman ou MacGyver il est le défenseur acharné des vraies valeurs humaines contre les forces obscures du fanatisme, de la violence et de l’argent-roi ; de l’amour contre la haine, de la douceur contre la violence, de la paix contre la guerre, de la santé contre la maladie, des victimes contre les bourreaux.
    Vous avez raison, Philippe, même Karl Marx aurait fléchi le genou.

  10. Bonjour M. Bilger,
    Excellent billet, d’une richesse exceptionnelle, qui donne matière à tant de commentaires.
    Le pape François, qui vient d’être désigné comme l’homme de l’année, et pour lequel j’ai un profond respect et une très grande admiration, n’est pas le premier souverain pontife à fustiger les excès du capitalisme.
    Pie XI fut je crois le premier, et presque tous ses successeurs ont par touche successive sans jamais le condamner, émis des réserves ou des doutes sur les bienfaits de ce système pour le bien-être de l’Humanité.
    Dans l’encyclique « Populorum progressio », Paul VI dénonçait le système financier comme « néfaste système » qui accompagne le capitalisme : « Ce libéralisme sans frein conduit à la dictature à bon droit dénoncée par Pie XI comme génératrice de ‘l’impérialisme de l’argent’. On ne saurait trop réprouver de tels abus, en rappelant encore une fois solennellement que l’économie est au service de l’homme. Mais s’il est vrai qu’un certain capitalisme a été la source de trop de souffrances, d’injustices et de luttes fratricides aux effets durables, c’est à tort qu’on attribuerait à l’industrialisation elle-même des maux qui sont dus au néfaste système qui l’accompagnait. Il faut au contraire en toute justice reconnaître l’apport irremplaçable de l’organisation du travail et du progrès industriel à l’oeuvre du développement.»
    Je ne me souviens pas que quiconque alors avait qualifié Paul VI de marxiste.
    Jean-Paul II, qu’on peut difficilement taxer de marxisme, affirmait dans « Centissimus annus » : « La solution marxiste a échoué, mais des phénomènes de marginalisation et d’exploitation demeurent dans le monde, spécialement dans le Tiers-Monde, de même que des phénomènes d’aliénation humaine, spécialement dans les pays les plus avancés, contre lesquels la voix de l’Église s’élève avec fermeté. Des foules importantes vivent encore dans des conditions de profonde misère matérielle et morale ».
    Pour répondre à Sylvain qui va vite en besogne en affirmant « solidaires ? oui, avec l’argent des autres ; pas touche à la cagnotte du Vatican ! », il faut rappeler que le pape François a lancé le 15 juin 2013 une commission d’enquête cardinalice pour réformer l’Institut pour les Oeuvres de Religion (IOR), communément appelé « banque du Vatican »; afin de poser le problème du rapport entre cette institution et la mission de l’Église. Souvenons-nous de la boutade pontificale du 11 juin dernier « Saint Pierre n’avait pas de compte en banque, non ? ».
    Laissons donc du temps au temps, comme disait un autre François, mais je suis persuadé de la réelle volonté du pape de réformer une institution qui ne s’est jusque-là illustrée que par son opacité et des liens douteux avec des organisations mafieuses.
    Jean-Paul Ier avait souhaité en son temps la même chose et il est mort dans des circonstances pour le moins suspectes, même si on ne peut affirmer qu’il ait été assassiné.
    Il n’est pas anodin d’observer que Nicola Gratteri, procureur de Reggio de Calabre et spécialiste de la ‘Ndrangheta (mafia calabraise), a lancé la mise en garde suivante dans le quotidien « Il Fatto » il y a moins d’un mois : « Le pape François gêne la mafia. Si les parrains en ont le pouvoir, ils tenteront de l’arrêter. Le souverain pontife est en danger (…)François veut nettoyer les institutions financières du Vatican. Les mafieux qui recyclent l’argent de la criminalité organisée grâce à des connivences avec l’Église s’inquiètent. J’ignore si les parrains ont les moyens de faire quelque chose contre le pape, mais je sais qu’ils y pensent. Le danger est réel. »
    Cela donne matière à réflexion, n’est-ce pas Sylvain ?

  11. Et Jean-Paul Sartre, aurait-il aimé Harlem Désir ?
    De Gaulle aurait-il aimé le Dalaï-lama ?
    Churchill aurait-il aimé Coluche ?
    Platon aurait-il aimé Hollande ?
    Aimer, qu’est-ce que ça veut dire exactement ?
    Est-ce qu’approuver les discours ou les idées de quelqu’un, c’est aimer sa personne, même si on ne le connaît pas ?
    En ce qui concerne les Américains et les Anglais, ils ne se sont pas fourvoyés dans l’aveuglement collectif des intellectuels français à l’égard du communisme, de Staline à Pol Pot et aux Khmers rouges.

  12. L’intolérable de Marx est la terreur communiste qui s’est recommandée de lui.
    C’est un peu vite dit…
    La terreur communiste est contenue en germe dans l’œuvre de Marx (elle-même inspirée en partie des méthodes mises au point par la révolution dite française qui a créé le virus initial), qui a commencé par dépouiller l’homme de sa condition globale pour le réduire à celle d’un « travailleur » devenu simple acteur économique dépouillé de toute attache transcendantale, et qui a poursuivi par la création de ce qu’il faut bien appeler un racisme de classe, les classes étant inéluctablement opposées selon lui par la violence, la classe représentée par le prolétariat étant supposée éradiquer les autres.
    Cette conception des rapports humains niant toute complémentarité (par exemple entre l’homme et la femme qu’il oppose), tout dialogue, tout arrangement, toute coexistence pacifique pour en faire une histoire de haines inextinguibles est absolument monstrueuse.

  13. Que le pape rappelle l’exigence de bonté : il est dans son rôle.
    Mais il dénonce non seulement la société de marché mais en fait, aussi, l’économie de marché (même s’il ne va pas jusque à employer le mot). Dire que la crise financière a pour origine la négation du primat de l’être humain est erroné : chercher à gagner de l’argent en vendant au peuple ce qu’il veut acheter, ce n’est pas nier le primat de l’être humain (les financiers ne vendent pas des biens, mais ils vendent de l’argent à ceux qui vendent des biens). Le pape, en fait condamne la recherche du profit effectuée dans le cadre des lois. Mais cette recherche respecte l’être humain et sa liberté (elle entraîne la production au moindre coût de biens que beaucoup désirent et que personne n’est obligé d’acheter).
    Oui, ce discours est de gauche (en France, c’est, me semble-t-il, à peu près celui de Hollande en campagne, ou celui du Nouvel Observateur).

  14. @Achille
    Le communisme a été dépouillé de sa signification originelle par des dictateurs mégalomaniaques qui ont vu dans cette idéologie le moyen d’asseoir leur pouvoir.
    Ritournelle éculée de la bonne excuse : la théorie est bonne, elle est seulement mal appliquée.
    Nous les gentils (les prochains dictateurs), fusillons donc ceux qui l’appliquent mal…
    Trêve de plaisanterie, le fait que le communisme pousse inéluctablement en tous temps et en tous lieux à l’émergence d’un « dictateur » (comme s’il n’y avait personne derrière lui et aucun système pour asseoir son pouvoir) n’est-il pas une des preuves qu’il est vicié dans son principe même ?

  15. @ Tipaza
    « Le communisme est une forme de système économique un peu plus oppressif que le libéralisme […] Alors pourquoi cette spécificité dans l’anathème ? »
    Bien évidemment car le communisme est mort et enterré, sauf à Cuba et en Corée du Nord, tandis que le libéralisme est bien vivant (même si en France on pourrait en douter…).
    Même Jean-Paul II, que nul n’aurait pu soupçonner de connivence avec le communisme, n’avait pas épargné ses critiques au capitalisme.

  16. Monsieur,
    Le pape François me fait penser à des souvenirs d’enfance. Il y avait, avant la Seconde Guerre mondiale, un auteur très apprécié de tout le monde en vacances (c’était au Pouliguen dans mon cas) : Clément Vautel, auteur de « Mon curé chez les riches » où il dénonçait les vices des fortunés. Il m’était interdit de le lire car il y avait des passages plutôt croustillants (on a fait mieux depuis). Bien entendu je m’arrangeais pour le subtiliser en cachette et le lire.
    Peu après parut du même auteur, bien oublié depuis, mais alors commercialement avisé, un « Mon curé chez les pauvres » où le romancier tentait de rétablir l’équilibre entre riches et pauvres. Les hasards de sa curiosité l’emmenèrent jusqu’à une cellule du parti communiste, située, si j’ai bonne mémoire, dans les parages du Sacré-Coeur. Il y fut introduit par une tierce personne, membre dudit parti et accueilli en « camarade ». Grande fut sa surprise de découvrir qu’au milieu trônaient, en bonne place, le portrait de Lénine et un crucifix, tel qu’apporté directement de chez un commerçant saint-sulpicien. Le mentor du prêtre lui expliqua qu’ainsi qu’il devait le savoir, le Christ avait été le premier communiste des temps modernes. Je ne me rappelle plus si le bouquin faisait état d’une image de Karl Marx, mais il n’aurait pas été déplacé dans cette petite pièce. La réunion durant laquelle le brave curé entendit peu de paroles charitables à l’égard de ce qui avait fait son livre précédent, mais dont il eût pu partager beaucoup d’affirmations concernant le monde sans amour, l’absence d’égalité, l’injustice foncière qui présidait aux ressources de par le monde, s’acheva par le chant de l’Internationale. Je me souviens pas du fait que le curé chanta et leva le poing avec ses « camarades ».
    Partagé entre l’horreur et l’adhésion, le pauvre curé s’en alla et peut-être est-il devenu archevêque de Buenos-Aires.
    Le pape François, qui horrifie à son tour les USA, n’ignore pas que ses prédécesseurs immédiats avaient condamné sans appel la « théologie de la révolution » n’est sans doute pas marxiste, comme vous le soulignez, Monsieur, mais il l’a seulement lu. Il l’a relu depuis peu, je le gagerais… Son épure de pasteur universel l’oblige à des contorsions qu’il peut être en droit d’affirmer dans le droit fil de l’enseignement christique. Le FN, chez nous, se contorsionne à rebours. Dans le droit fil de qui ? Vous avez tous la réponse.
    Au moment de Gorbatchev et de sa « perestroïka », j’avais dit à mon fils que c’était l’instant de relire Karl Marx et je pense même lui avoir offert, dans la « Pléiade », un tome de ce philosophe allemand… Je pense que le spectacle de notre planète devrait nous inciter à cette relecture.

  17. « La France, la patrie, l’armée, les frontières, l’identité nationale : autant de communautés, de signes, de repères, de socles, d’institutions que personne ne peut revendiquer comme sa seule propriété parce qu’alors ils sortiraient de l’universel pour entrer dans le champ du partisan et du sectarisme. Si le FN est apparu ces dernières années comme le dépositaire de ces notions et de ces lignes de force, c’est d’abord parce qu’elles lui ont été abandonnées au point qu’ensuite, pour que d’autres familles politiques se les réapproprient, ç’a été, c’est un travail de Titan ! »
    Vous avez clairement raison, je suis de gauche, et pourtant je suis agacé lorsque ces thèmes qui appartiennent aux valeurs républicaines sont presque systématiquement considérés comme des valeurs d’extrême droite.
    Pire encore les intellectuels ou les journalistes qui les revendiquent sont qualifiés de suppôts du FN quand on ne les taxe pas simplement de racistes.
    Vos entretiens du vendredi sur votre chaîne You Tube, sont souvent l’occasion de laisser s’expliquer avec courtoisie et rigueur ceux dont les propos sont caricaturés ou dénaturés pour en faire des faire-valoir de l’extrême droite, je pense entre autres à Alain Finkielkraut, Robert Ménard ou Eric Zemmour.
    Sur le terrain politique, que de reproches ont été adressés à Manuel Valls au sein de son propre camp ou du Front de Gauche quant il revendique ne serait-ce que partiellement ces valeurs.
    Pour en revenir au marxisme, il a clairement été dévoyé, pas seulement par le modèle communiste qui s’en est réclamé, mais du vivant même de Karl Marx. Ainsi, lorsqu’en 1882, Jules Guesde fonde le Parti Ouvrier Français (lointain ancêtre du PC) se revendiquant du marxisme, Marx dit alors à son gendre Paul Lafargue (membre co-fondateur de ce POF) : « Si c’est cela le marxisme, ce qui est sûr c’est que moi, je ne suis pas marxiste ».
    La notion de prolétariat qui désigne chez Marx tous ceux qui vivent de leur travail sans détenir les moyens de production, donc l’ensemble des salariés sans autre considération, a été dénaturée en prolétariat ouvrier.
    Dans le « Manifeste du Parti communiste » publié en 1848, il déclare : « Le communisme n’enlève à personne le pouvoir de s’approprier des produits sociaux ; il n’ôte que le pouvoir d’asservir à l’aide de cette appropriation le travail d’autrui. »
    On est bien loin de ce qu’en ont fait les régimes qui s’en sont revendiqués.
    Je ne sais pas si Karl Marx aurait aimé le pape François, sa détestation des religions était sans appel, mais il aurait sans doute eu de l’estime pour l’homme.

  18. Karl Marx et le pape François auraient certainement pu se retrouver autour d’un bon film et se rappeler que Jésus est le plus grand révolutionnaire de l’histoire.
    On dit que Savonarole l’aurait croisé à Cadaqués…

  19. Réjouissant de lire vos commentateurs les plus rabougris donner de l’abois contre celui-là qui n’a pas les modernités sèche de coeur ni rigoureuse de dogme qui seules alimentent leur raideur de notables.
    Ils sont toujours aussi réjouissants de bêtise, nul besoin de les nommer, ils se reconnaissent à leur intrépide concours du plus cynique et du plus intransigeant.
    Ils sont bien dignes d’entrer dans l’aile droite du parti républicain, de ceux capables de falsifier n’importe quel document comme leurs amis l’ont fait pour l’Irak, et de ne jamais rendre comptes de quoi que ce soit, et même de s’étonner qu’on s’en émeuve.
    Il est d’ailleurs irrésistible de lire en miroir l’abomination toute semblable qui meut Philippe à l’évocation de Sarko-one et de Tipaza qui nous tartine du François II quel que soit le sujet.
    Ils sont impayables.
    Philippe, vous devriez payer pour être secondé par de si beaux emplâtres.
    Sur le fond, le plus stupéfiant est qu’il nous faille constater que le pape se sent obligé de se justifier aux yeux de ces minables inqualifiables de l’aile droite plus ou moins libertarienne – elle qui n’a pas grand-chose à envier aux pires raclures fascisantes soviétiques – comme si la problématique était encore de lutter contre l’inepte communisme, là qu’elle est de moraliser le capitalisme pour ne pas le laisser devenir son pire ennemi.
    Votre analyse est ici des plus pertinentes, elle en est même cruelle pour vos risibles contradicteurs, Philippe.
    Ce pape est de la seule eau capable de redorer un blason dont le rigoureux et insignifiant Ratzinger allait faire oublier l’éclat qu’avait su lui redonner Wojtila.
    Le grand ennemi d’alors était le communisme, celui-là l’avait affronté et avec quel panache, le grand actuel est ce libéralisme sans foi ni complexe, les cardinaux l’ont-ils compris en choisissant un prélat issu d’une église sud-américaine marquée par la théologie de la libération, là qu’ils avaient choisi un évêque polonais ?
    Il est possible que l’église romaine ait plus de nez que ce que ses laudateurs traditionnels et contempteurs imaginent.
    AO

  20. La place importante des pauvres dans les évangiles fait que l’église est très proche des pauvres. A tel point que certains estiment que la religion est l’opium du peuple en justifiant leur pauvreté sur terre.
    Le pape François est traité de marxiste je suppose par des protestants qui vivent dans une société où l’argent est plus accepté que chez les catholiques.
    Le catholicisme estime que les riches ont des devoirs vis-à-vis des pauvres mais ne préconise pas la destruction des richesses bourgeoises, à l’opposé de Marx qui voit une solution à la pauvreté dans la lutte des classes.
    À ce titre les sociétés marxistes deviennent des sociétés totalitaires où l’individu doit se soumettre au collectif, en fait au chef issu de l’organisation ouvrière en place dans le pays. Je pense que Marx et le pape François ne se seraient pas entendus sur le rôle de l’individu dans la société, tout en étant d’accord tous les deux sur les excès du pouvoir de l’argent utilisé sans éthique. Les grands bourgeois du 19ème siècle ont laissé plus d’hôpitaux que les hedge funds contemporains.

  21. Carl+Larmonier

    « Contrairement à notre concept d’une maturité orientée vers l’avenir, les Romains pensaient que la maturité était orientée vers l’avenir »
    Extrait de La crise de la culture d’Hannah Arendt.
    Au-delà du fait que cet extrait est tout à fait d’actualité dans notre société marchant en quatrième vitesse de plus en plus vite, j’aurais peur d’un pape qui soit trop tourné vers nos jeunes et beaucoup trop peu vers nos ancêtres.

  22. @Parigoth
    « Trêve de plaisanterie, le fait que le communisme pousse inéluctablement en tous temps et en tous lieux à l’émergence d’un « dictateur » (comme s’il n’y avait personne derrière lui et aucun système pour asseoir son pouvoir) n’est-il pas une des preuves qu’il est vicié dans son principe même ? »
    Je sens bien que je n’arriverai pas à vous convaincre. Et je n’en ai même pas envie, ce serait trop de travail et les risques de rechute sont trop grands.
    Mais ce n’est pas grave. Peut-être arriverons-nous à avoir des points de convergence sur d’autres sujets. On ne sait jamais.

  23. @ Parigoth
    A vrai dire, votre bienveillance m’étonne… Vous n’avez pas encore proposé d’atomiser Trèves, la première tanière du monstre Marx. Après tout, c’est le berceau de l’abomination de la désolation, Sodome et Gomorrhe ont été anéanties pour beaucoup moins que cela. En vous lisant, je me sens déjà devenir statue de sel… et un peu chèvre aussi, logique !
    Mais ne vous inquiétez pas, j’ai l’habitude. Dans la docte institution dont je fus naguère, la seule lecture de Libération en cours vous valait une condamnation sans appel du maître. Des intégristes n’adressaient plus la parole à ceux de leurs amis qui avaient, par mégarde, assisté à un service protestant. Et bien peu auraient osé écrire un commentaire le 21 janvier, jour de recueillement. Je me souviens aussi d’une manif de la CGT : mes condisciples avaient ouvert toutes grandes les fenêtres pour crier : « Vive le roi, vive Louis XX ». Ah, les braves gens, les bonnes personnes !
    Je trouve que vous avez encore une belle marge de progression.

  24. Sans doute ne faut-il pas confondre le marxisme en tant qu’outil d’analyse et son application politique dont le marxisme-léninisme a été l’illustration : un système totalitaire.
    De même faut-il ne pas confondre le capitalisme industriel qui a atteint son apogée pendant les Trente Glorieuses avec celui, essentiellement financier et « financiariste », que l’on qualifie d’ultralibéralisme et qui a cours aujourd’hui.
    Il n’en reste pas moins que, tant que le capitalisme avait en concurrence le marxisme, il avait su garder « visage humain ». A présent que le système politico-économique du marxisme-léninisme s’est totalement effondré en ex-URSS, le système ultralibéral tend naturellement à devenir lui-même totalitaire, même s’il ne se traduit pas par des envois en camps de concentration et autres goulags. Ses modalités d’asservissement des peuples sont pour sûr bien plus « sophistiquées ». Il suffit pour s’en convaincre d’observer les purges imposées à nombre de pays (Grèce, Espagne, voire tiers-monde), purges que Molière lui-même avait si bien su mettre en scène dans son Médecin malgré lui : le patient meurt guéri…
    Pour qui observe sans parti pris l’évolution actuelle du monde, notamment dans l’ex-URSS mais aussi en Chine qui a parfaitement assimilé l’ultralibéralisme à son communisme maoïste, cette forme de capitalisme ultralibéral a de facto repris les travers que l’analyse de Marx avait si bien su souligner par une oppression d’une autre nature. Ce en quoi le message « christique » du pape François rejoint dans sa critique celle de Marx en son temps.
    En ce sens, au-delà de la religion opium du peuple que symbolise la fonction du pape, notre hôte me semble avoir parfaitement raison de penser que, sur cette dénonciation du veau d’or et de ses suppôts, Marx et François auraient bien pu se retrouver.

  25. « retrouver autour d’un bon film »
    Rédigé par : Alex paulista | 17 décembre 2013 à 18:16
    Voyons voir…
    Mon curé chez les marxistes (de nos jours à poil, forcément à poil) ?
    Et pourquoi pas JPII et Marx autour, ou plutôt dans, une bonne bière commune ?
    Ou montant avec la même fille pour voir si les voies du septième ciel sont si impénétrables que ce que la baisse tendancielle du taux de profit suggère.
    N’en demeure pas moins que ce pape me plaît, déjà pour faire dégorger leur venin aux nuisibles usuels.
    Par contre…
    Rédigé par : Ludovic | 17 décembre 2013 à 13:43
    Excellentissime commentaire, Monsieur Ludovic ! Et puis essayer d’y faire réfléchir sylvain est un peu comme tenter de faire sonner une cloche confite dans un pot de miel ou plutôt de fiel, le miel c’est moi.
    Un vrai miracle, comme de ne pas lire le mot « François H » sous les doigts de Tipaza, de trouver une once de lumière sur la prose de Parigoth et ne pas rire à l’histoire de paire de messe écartée puis rapprochée de Carl+Larmonier, comme des tourneries d’un tas d’autres clowns involontaires.
    Ah, ce blog devrait être remboursé par la sécu, voire être proposé au santo subito.
    Philippe, l’auréole vous va si bien, mais ne la portez pas à gauche, même au centre gauche, certains vont vous en faire une crise de foi.
    Avant Noël, on va croire qu’ils s’entraînent à qui vomira le plus loin.
    Très loin du sacré, les pieds bien posés dans la politicaillerie qui les occupe tant.
    Là qu’en fait, ce pape a dû simplement observer les communautés spirituelles comme humanistes, plus profondes qu’on ne le croit, qui unissent Don Camillo à Peppone, elle est là, la clef.
    Ce n’est pas le descendant de Saint Pierre pour rien.
    AO

  26. @Robert
    Votre post du 17 décembre 2013 à 23:06.
    Cher Robert, je ne vous connais pas très bien mais je tiens à vous féliciter pour votre brillant commentaire auquel j’adhère sans réserve. Je n’ai qu’un seul regret, celui de ne pas l’avoir moi-même rédigé.
    Bien à vous.

  27. @oursivi
    « Et puis essayer d’y faire réfléchir sylvain est un peu comme tenter de faire sonner une cloche confite dans un pot de miel ou plutôt de fiel, le miel c’est moi. »
    Je vous remercie Axel, mais j’essaie d’argumenter, le moins subjectivement possible, pour tenter de faire rentrer au bercail la brebis égarée (c’est ma B.A. du jour).
    Ce pauvre sylvain voit des gauchistes partout, surtout lorsqu’ils n’y sont pas, et omet que le message du Christ s’adresse avant tout aux plus humbles, ce que le pape François s’efforce de rappeler.
    J’espère qu’en ayant montré par le biais de quelques exemples que le Saint-Siège a souvent dénoncé, et bien avant François, les excès tant du marxisme (ou plutôt de l’application qu’on a faite du déterminisme historique de Marx) que des aspects purement financiers du capitalisme moderne, et qu’il s’efforce de distinguer une ligne médiane, celle de la charité.
    Je ne suis voyez-vous même pas un catholique pratiquant et pourtant j’ai confiance en celui qui conduit l’Eglise d’aujourd’hui. Ce pape est une bénédiction, de par sa personnalité, son histoire, et par les espoirs que des centaines de millions de gens portent en lui de par le monde.

  28. @ oursivi | 18 décembre 2013 à 00:38
    Pensez à un film célèbre d’un auteur sulfureux, homosexuel, très à gauche, condamné pour blasphème mais dont François connaît toutes les répliques par cœur.
    Si vous ne trouvez pas cliquez sur le lien.

  29. C’est le premier Pape qui examine les sondages d’opinion avant de nous pondre une bulle. Il doit probablement penser que la planète vire à gauche depuis la crise de 2008 et il prend la pause qui va avec. Je crains qu’un jour il ne s’invite au Grand Journal pour en discuter avec Antoine de Caunes et Jacques Attali.
    Son prédécesseur était un cérébral, nous avons un scout sympa de type « Castor Futé », qui nous fait braire.
    Qu’il relise tout Savonarole avant de sombrer dans la démagogie.
    On ne lui demande pas de s’inquiéter de nos fins de mois, mais de nous assurer une place au paradis.

  30. « Il est d’ailleurs irrésistible de lire en miroir l’abomination toute semblable qui meut Philippe à l’évocation de Sarko-one et de Tipaza qui nous tartine du François II quel que soit le sujet. »
    Rédigé par : oursivi | 17 décembre 2013 à 19:13, & OO :38
    Trop c’est trop, suis-je votre François ?
    Croyez-vous vraiment que je sois hors sujet en parlant de Hollande à propos de ce billet ?
    Lors du départ de Benoît XVI, « Monsieur Blagounette » avait eu le bon goût de déclarer urbi et orbi qu’il n’avait pas de candidat à sa succession. Plaisanterie indigne d’un président de la République.
    Si Hollande s’invite dans un débat où il n’est pas convié, pourquoi ne pas l’inviter dans un débat où il aurait son mot à dire, celui de la lutte contre… contre quoi d’ailleurs ?
    Le Capitalisme, le Libéralisme, la Finance, ce n’est pas la même chose, ou tout simplement l’Argent qui corrompt tout, comme le disait son maître. Mais l’argent, nerf de la guerre, que Hollande nous ponctionne sans cesser de dépenser.
    Vaste débat, que celui de la lutte de l’Église et des socialistes contre l’argent corrupteur. La Pape François n’est pas le premier pape à jeter l’anathème, et Hollande n’est pas le premier socialiste à nous déclarer les yeux dans les yeux qu’il est l’ennemi de la Finance.
    Il est toujours dangereux pour un responsable à ce niveau de déclarer une guerre perdue d’avance à l’hydre qui a toujours fait et défait les sociétés depuis qu’elles existent. En général, une fois brandi le sabre de bois, les responsables s’en accommodent fort bien, plus ou moins hypocritement.
    Si j’ai invité Hollande dans ce débat, c’est aussi parce que comme le Pape, il se veut dans une humilité de normalité. Pour Hollande c’est simple à comprendre, son humilité n’est que la traduction d’une médiocrité non maîtrisée.
    Sur le Pape, j’avoue que je suis plus dubitatif.
    Jean-Paul II avait franchi le miroir, je veux dire que j’ai le sentiment qu’il avait eu l’expérience directe de Dieu.
    Benoît XVI parfait intellectuel théologien avait ma sympathie d’intellectuel.
    François me laisse perplexe. La faiblesse de ses réactions face au drame que traversent les Chrétiens du Moyen-Orient ne plaide pas en sa faveur, de mon point de vue.
    Pour le reste soyez assez aimable pour ne pas me mettre en miroir du Maître de ces lieux.
    Fouquet a fini en forteresse, l’oncle de Kim Jong-un a fini avec une balle dans la nuque, je ne voudrais pas être banni de ce blog, où règne une liberté d’expression surprenante, puisque nous y sommes admis.

  31. Bonjour à vous tous !
    Enfin quelqu’un qui échappe à l’anesthésie générale :
    « Oui, ce discours est de gauche (en France, c’est, me semble-t-il, à peu près celui de Hollande en campagne, ou celui du Nouvel Observateur) »
    Rédigé par : buridan | 17 décembre 2013 à 16:29
    Attention M. buridan, les procureurs bien-pensants vont vous enduire de goudron et de plumes si vous dites des vérités non conformes au dogme socialiste ! Ce pape est un gourou qui entourloupe à tour de bras ses auditoires. Il a calqué la bonne méthode, celle de Hollande, pour être populaire, sur l’idéologie de gauche « les gentils », tout comme le font tous les gens de gauche, les intellos bobos, les showbiziens, bref cette frange (pas fange) de la population hypocrite roublarde démago qui réussit encore à anesthésier lobotomiser enfumer les foules moutons zombies consentantes prêtes à avaler toutes les couleuvres qu’on leur présente du moment qu’elles sont « de gauche ».
    Amen, turbine et orbite !

  32. Il est amusant de remarquer que ce sont des néo-conservateurs américains (parfois anciens trotskistes) qui accusent aujourd’hui le pape François de tenir des propos « communistes ». Comme si toute critique du capitalisme ou du libéralisme était forcément d’inspiration marxiste. L’Eglise catholique apostolique romaine n’a pourtant pas attendu Marx et Engels pour condamner l’usure et se préoccuper du sort des humbles.
    Malgré tout ce qui sépare Karl Heinrich Marx (issu d’une famille bourgeoise, allemande, juive convertie au luthéranisme, mais athée) et Jorge Mario Bergoglio (issu d’une famille modeste, italienne vivant en Argentine, et catholique), je crois qu’ils auraient pu se comprendre et même s’apprécier. Je retrouve chez eux la même attention au sort des humbles et la même méfiance à l’égard des idéologies produites par les classes dominantes.
    Ceux qui, ici même, dénigrent le pape François seraient-ils des néo-cons qui s’ignorent ? Je prie Pascale Bilger de ne pas censurer ou corriger cette phrase. Néo-cons est certes un barbarisme, mais c’est aussi la forme abrégée de néo-conservateurs.

  33. @oursivi
    trouver une once de lumière sur la prose de Parigoth
    Que voulez-vous, Parigoth reconnaît humblement de ne pas disposer du talent d’illusionniste lui permettant de faire passer une des idéologies les plus sombres de l’histoire de l’humanité (qui s’y connaît pourtant en horreurs), tant dans ses principes que dans leurs conséquences, pour une révélation d’une splendeur radieuse.

  34. Edward Snowden doit être entendu par le parlement européen et cela ne plaît pas aux Etats-Unis !
    François I fait une déclaration fustigeant le libéralisme et cela ne plaît pas aux Etats-Unis !
    L’humeur du gendarme qui ne maîtrise plus rien prendrait davantage de place alors que le trente-neuvième condamné à mort vient d’être exécuté chez les barbares des Etats-Unis ?

  35. Bien sûr que Marx et le pape François ont en commun une certaine vision de l’économie. Le communisme en Europe de l’ouest a fait ses meilleurs scores après-guerre dans des pays imprégnés de catholicisme, Espagne, Italie, France. Les pays protestants conçoivent plus difficilement que l’Etat soit propriétaire des moyens de production. Ils croient à la responsabilité individuelle, et la richesse ne constitue pas pour eux avant tout une source de péché. C’est l’enrichissement d’un pays qui permet à l’éducation, à la santé, au bien-être de chacun de se développer. Je précise que j’ai été élevée dans une famille catholique.
    On n’est pas obligé de se mettre dans l’impasse c’est-à-dire d’avoir à choisir entre marxisme et capitalisme. Des régulations sont possibles, mais il faut le savoir et le vouloir. On peut trouver autre chose. Nos hommes politiques reflètent le niveau général d’inculture économique du pays. Il y a là un cercle vicieux dont il nous faut sortir, car les répercussions des choix économiques des gouvernants poussent les votants au nihilisme ou à l’envie de révolution.

  36. « Néo-cons est certes un barbarisme, mais c’est aussi la forme abrégée de néo-conservateurs ».
    Rédigé par : moncreiffe | 18 décembre 2013 à 09:33
    Je me suis esbaudi à la lecture de votre remarque, et j’en ris encore. Je n’avais jamais fait le lien vous pensez bien… et je pense si mal !!
    Revenons à la fraternité uchronique entre Marx et François. Sans dénigrer l’un ou l’autre c’est cette fraternité virtuelle qui pose problème.
    L’un sociologue et philosophe promeut une philosophie qui s’affirme matérialiste. Celui-là s’est donné pour mission le bonheur pour tous ici et maintenant, et après ce sera trop tard. D’ailleurs il n’y a pas d’après. Peut être ne savait-il pas que l’Enfer est pavé de bonnes intentions. Il doit probablement le vérifier en ce moment.
    L’autre défenseur de la vraie foi, celle qui promet le bonheur pour tous (ou presque) après la vie, ailleurs dans un paradis chantant en boucle les louanges du Seigneur (si c’est du Bach, j’en suis, sinon…).
    Comment peut-on concilier un présent sans futur individuel, et un futur avec un présent a minima, puisqu’il n’est pas essentiel ?
    Que les hommes doivent vivre dignement, c’est une évidence éthique et religieuse, mais qu’un pape se lance sur le terrain glissant de la définition d’un modèle de société (j’exagère un peu à dessein), voilà le problème.
    Marx n’étant plus là pour se récuser, le rapprochement ne peut se faire que par une dérive de François du spirituel vers le temporel. Et là aussi l’Enfer est pavé de bonnes intentions. Sauf que pour François, l’Enfer n’est pas une utopie.
    Enfin ce que j’en dis.

  37. Excellent entretien avec Edwy Plenel. De loin pour moi le plus intéressant de ceux qui vous avez menés jusqu’à présent.
    Plenel est certes un peu dogmatique, mais sa conception de la démocratie est imparable. Ajoutons à cela une grande culture et un art consommé de la dialectique.
    On comprend que nombre de politiques toutes tendances confondues le redoutent. On peut lui reprocher son goût prononcé pour aller fouiner dans les poubelles, mais il lui arrive assez souvent d’en sortir de belles pépites.
    Plus qu’un journaliste il est un intellectuel au sens noble du terme.

  38. Carl+Larmonier

    Le pape François Ier est un pape passe-partout et un pape qui passe partout. Je ne sais si cette qualification particulière ne le desservira pas, à certains moments, tout le long de son pontificat. Il met sur un même point servir les pauvres et être pour la paix. Il est surtout à peine arrivé qu’il est déjà déclaré « Homme de l’année », il va peut-être rentrer bientôt au musée Grévin.
    « Jésus n’a pas besoin d’une armée pour les chasser les démons » ; on dirait une imprécation du temps de la chute de Rome ou encore un passage d’un dialogue des Possédés de Dostoïevski.

  39. Justice sociale
    Nous sommes en France aussi intoxiqués par le « social » que les alcooliques du célèbre tableau de Degas l’étaient par l’absinthe.
    Et l’expression « justice sociale » a-t-elle réellement un sens alors que partout nous sommes témoins de distributions délirantes d’allocations d’aide à des gens qui dans un pays normal ne devraient pas y avoir droit, ou bien de vrais nécessiteux laissés pour compte alors que les petits malins aidés et encouragés par de faux humanistes « sociaux » prospèrent ?
    Nous vivons dans un pays où les idéologues aiment tellement les pauvres qu’ils créent la misère pour pouvoir ensuite jouer les généreux et les justiciers de pacotille, de préférence avec l’argent ou le travail des autres.
    Cet argent, il est prélevé sur le travail, ce qui est une aberration économique, ce qui fragilise nos entreprises, réduit leur compétitivité, mène à leur disparition et au final crée le chômage donc la misère, la boucle est bouclée.
    Nous pourrions aussi parler de ces fausses bonnes idées « sociales » comme le sinistre « smic », cadeau fait par les gouvernements avec les fonds des entreprises, qui correspond en fait à une interdiction de travailler et qui est donc en pratique un facteur de chômage.
    Un pays prospère n’a aucunement besoin de « social » (sauf à la marge, bien entendu).
    Donc tout « socialisant » qui se respecte doit combattre ou saboter la prospérité pour conserver son fonds de commerce.
    Dans un pays comme les États-Unis, les « injustices sociales » (selon notre optique faussée) sont parfois criantes, les écarts de revenus entre un employé de base et son employeur pouvant atteindre un coefficient de plusieurs centaines ou plus, ce qui n’est pas pour scandaliser les Étasuniens, à la mentalité moins jalouse, aigrie et étriquée que les zombies de chez nous formatés par plus d’un siècle de propagande misérabiliste caricaturale de l’école à l’université, propagande relayée par les médias et d’autres rouages plus ou moins nuisibles.
    Toujours dans ce pays, les gens ont la liberté de ne pas s’assurer contre les risques de maladie, aucun carcan soviétoïde ne va les pressurer pour leur extorquer des sommes faramineuses dont ils ne recevront pas la contrepartie en cas de réel besoin, en revanche un système de fondations privées financées par de riches mécènes permet d’aider les plus pauvres.
    Ce système repose sur une relation directe « d’homme à homme », sans passer par un intermédiaire bureaucratique impersonnel qui joue au généreux redistributeur en se servant grassement au passage.
    En France, le plus grand voleur c’est l’État, et c’est bien pourquoi le schéma marxiste simpliste opposant de prétendus méchants « capitalistes » exploiteurs à de gentils « travailleurs » exploités ne tient pas.
    Eh oui, tout salarié sachant lire un bulletin de paye comprend immédiatement que le véritable exploiteur ce n’est pas son « patron » mais bel et bien l’État !
    Pour prendre une image, dans la mentalité française une dizaine de crève-la-faim seront réunis autour d’un gâteau unique, découpé de façon autoritaire par un fonctionnaire à l’apparence prospère qui se réservera la part du lion, le vrai responsable de la préparation du gâteau à qui tout le mérite devrait revenir n’en touchant lui que la proportion congrue.
    Aux États-Unis, la mentalité sera de faciliter la préparation de multiples gâteaux, voire même de ne voir aucune objection à ce que le plus dynamique des acteurs économiques dispose d’un gâteau tellement énorme et chargé en crème qu’il ne pourra même pas le manger en totalité, ce qui l’incitera à en distribuer de lui-même une partie importante…
    Oui, le « social » crée la misère…

  40. Rédigé par : Tipaza | 18 décembre 2013 à 06:50
    Ça y est, il nous fait une rechute.
    Ce que vous dites est fort juste, mais j’ai l’impression de l’avoir lu mille fois sous vos doigts comme il en va des critiques de Philippe envers N. Sarkozy.
    Le comique de répétition a ses limites.
    D’autre part, je n’adhère pas à votre enthousiasme concernant Ratzinger.
    On sait qu’il était un intellectuel brillant, tel le fut Paul VI, pour illustrer qu’il ne fut le premier ni ne sera le dernier.
    So what ?
    Il n’a pas été ce philosophe qui illuminerait sa religion d’une vision nouvelle propre à embraser l’universel, ce en quoi en avoir cette connaissance personnelle subtile dans la mécanique intellectuelle qui l’agite ne sert en rien celle-là, elle l’éloignerait même plutôt du peuple qu’elle est censée guider, à trop se perdre dans des notions auxquelles il ne pourra jamais atteindre.
    Un Jean XXIII a beaucoup plus fait pour son église qu’un Paul VI, un Jean-Paul II qu’un Benoît XVI, même s’il l’eut servi vingt ans, surtout s’il l’eut servi vingt ans…
    Une religion n’est pas la distraction spirituelle d’un cénacle d’intellectuels, pour cela s’offrent à nous assez de disciplines, de la philo aux maths, de l’histoire à la génétique, de la littérature à l’ethnologie, de la géopolitique à la musique…
    Certes, on peut se dispenser de mettre à cette place un sot, même charismatique, mais celui-là qui comme JPII sent d’instinct les aspirations des peuples compatibles avec le message chrétien, le portera bien mieux.
    « mais qu’un pape se lance sur le terrain glissant de la définition d’un modèle de société (j’exagère un peu à dessein), voilà le problème. »
    Tipaza
    Il ne dit pas ce qu’il faut faire, il dit ce qui n’est pas tolérable.
    La loi procède justement ainsi, elle ne vous dit pas ce que vous devez faire, mais ce qu’elle vous interdit.
    Une religion – surtout celles du Livre, les mystiques asiatiques sont plus subtiles – est une loi, La Loi.
    Ce pape est dans son rôle.
    Pleinement.
    … »mais de nous assurer une place au paradis… »
    Rédigé par : Savonarole | 18 décembre 2013 à 05:17
    Hélas Savo, pour vous, c’est fichu de chez fichu, irez rôtir chez les cyniques, mais on vous autorisera à y revoir vos potes de blog, aurez le droit à une marmite privative. Quoique cette communauté forcée sera la pire punition qui vous puisse être. Ad mortam aeternam.
    Alex, je n’ai rien lu qui le rapproche de Pasolini, pas plus que d’Olivier Py, mais je ne passe pas mon temps à décortiquer la vie de ce bon padre.
    Rédigé par : Ludovic | 18 décembre 2013 à 02:04
    Un vrai plaisir de vous lire, une intelligence tranquille – Robert les a bien recadrés, lui aussi – passe ici comme un vent d’air frais.
    Quand même foutrement signifiant que pas un n’ait réagi au fait que ces critiques venaient d’une des plus belles lies de l’humanité, cette – extrême – droite américaine qui n’a rien à envier aux pires ordures communisantes – elles défuntes depuis des lustres hors risible Corée mais qui continuent d’obséder ces attardés de l’histoire (voir mon commentaire sur M. Ronet).
    Pas un.
    P-a-s u-n.
    AO

  41. J’ai été le contemporain de Pie XII, Jean XXIII, Paul VI, Jean-Paul Ier, Jean-Paul II et Benoît XVI.
    D’où vient cette agaçante habitude de désigner leur successeur par son seul prénom ? Assurément elle n’est pas innocente et correspond à un plan de communication fondé sur la trinité : simplicité, proximité, modestie.
    Notre hôte y participe à sa manière, c’est regrettable.
    Ce monsieur en robe blanche est un souverain désigné par une assemblée de princes de l’Eglise, il porte des armes comme ses prédécesseurs, son pouvoir n’est ni limité par une assemblée élue ni par une opposition.
    Je ne vois aucune raison de lui réserver un traitement particulier, comme si l’on était son familier et que sa vertu présumée lui tenait lieu d’identité.

  42. sylvain à calamity jane

    @ calamity jane
    « Le trente-neuvième condamné à mort vient d’être exécuté chez les barbares des Etats-Unis »
    Juste une petite rectif : le barbare est celui qui a commencé en effectuant un acte de barbarie, donc le condamné ;
    les US ne font qu’un acte de salubrité publique en éradiquant un barbare, qui s’il n’avait pas commis d’acte de barbarie serait encore en vie ainsi que sa victime.
    Mais chez nous, populo lobotomisé au badintérisme droit de l’hommisme, le bien-pensé officiel bobo gaucho nous impose de patauger dans l’antiaméricanisme primate et pleurnicher sur les assassins tout en méprisant les victimes, donc je vous absous, vous êtes dans votre rôle.
    Quant aux Américains, ils n’en ont rien à cirer du pape socialiste mais les clichés et les slogans vous font plaisir, continuez vous êtes dans la bonne voie !

  43. @Frank THOMAS
    D’où vient cette agaçante habitude de désigner leur successeur par son seul prénom ?
    N’y voyez là aucun mal.
    Il se trouve que pour le premier prénom de la lignée (ici François) l’usage est de ne pas indiquer de numéro d’ordre et pour cause car nous ne savons même pas s’il y aura jamais un François II.

  44. Marx savait-il si bien dire en parlant d’opium du peuple ?
    La légende de la préhistoire nous conte que l’homme a cherché à retrouver sa capacité naturelle à l’extase, à revenir au temps où il était dieu en Dieu. Alors il a usé du soma, puis des drogues diverses.
    Mais comme toute chose donnant du plaisir, la drogue, si on en use au-delà d’une initiation devant éclairer la raison pour la vie, a le gros défaut de provoquer l’addiction. Si bien que le moment venu de rejoindre Dieu, on a besoin de la drogue alors que le corps manque pour l’assimiler.
    Alors est venue la voie spirituelle qu’on a appelée « religion », mais comme tout athée, Marx ne pouvait rien comprendre à rien.
    Quant au pape François et ses collègues évêques, s’ils pouvaient ne pas me laisser seul sur le blog de P. Bilger à faire leur boulot, l’Eglise et le monde se porteraient mieux.

  45. Rédigé par Monsieur oursivi le 18 décembre 2013 à 12:11
    « …Hélas Savo, pour vous, c’est fichu de chez fichu, irez rôtir chez les cyniques… »
    Non… Monsieur Savonarole ira plutot rotir chez les lucides parce qu’il avait bien anticipe sur l’avenir politique du syndicaliste !
    Bon, je vais reprendre mon tricot 🙂 afin de ne point encombrer mon esprit…

  46. @ Robert – 17 décembre 2013 à 23:06
    @ Ludovic – 17 décembre 2013 à 17:48
    Arrivant tardivement dans cet échange, je découvre que vous avez déjà écrit le commentaire que m’inspirait le billet de notre hôte. Au sujet du marxisme, au sens oeuvres de Marx et Engels, j’ajoute qu’on oublie souvent que le communisme (soviétique, maoïste, etc.) en tant que parti et système politique n’est pas l’unique courant politique qui en est issu. L’autre non négligeable est la social-démocratie, d’ailleurs son futur théoricien Karl Kautsky qui avait longuement collaboré avec Marx et Engels avait été désigné par ce dernier comme un de ses exécuteurs testamentaires.
    Certes on peut objecter qu’en 1959 lors du congrès de Bad Godesberg, le SPD allemand donna le « la » de rupture de la social-démocratie avec le marxisme : abandon de l’étatisation des moyens de production et lutte des classes. Mais le marxisme et plus exactement les analyses de Marx et Engels, ne se résument pas qu’à ces deux points. Il y a donc bien filiation entre marxisme et social-démocratie, cette dernière fut d’ailleurs toujours considérée par tous les partis communistes comme la pire hérésie et ses adeptes taxés de renégats.
    En caricaturant on peut dire que les communistes, en tant que partis et système politique, ont fait une OPA abusive sur le marxisme et que leur prétention a en être les seuls héritiers relève de l’imposture. D’ailleurs comme vous le soulignez fort justement Ludovic, cela avait déjà commencé avec Jules Guesde et son POF en 1882. Lénine et ses successeurs feront hélas bien pire, et pas qu’intellectuellement !… La Terreur et Robespierre imprégneront leur doctrine autant que le marxisme, dont il ne retiendront de ce dernier que ce qui confortait leurs dogmes.

  47. @calamity jane
    « Le trente-neuvième condamné à mort vient d’être exécuté chez les barbares des Etats-Unis »
    Certes nos amis américains sont un peu rustres, mais il plaît au bon peuple de cette lointaine contrée de zigouiller de temps en temps un salopard, ça édifie tous les autres. Et qu’un innocent parfois passe à la casserole, mon Dieu, cela prouve bien que la vie n’aurait pas de sel sans un peu d’arbitraire. L’Amérique ne peut se payer le luxe d’avoir des Badinter, on ne gouverne pas près de 350 millions d’Américains avec des intellectuels tout droit sortis de la Closerie des Lilas.
    On revanche je ne vous ai pas entendu sur les condamnations à mort en Chine, où les familles des condamnés sont invitées à payer la balle qui fracasse la tête du « coupable », serait-ce un oubli de votre part ?

  48. DSK qui « échappe aux assises »*, mais les couchées ne lui échapperont pas.
    AO
    * cf Le Monde
    PS je reconnais m’être trompé quand en 2011-12, écrivais en ces colonnes qu’il serait de retour aux affaires d’ici deux ans. Depuis, il sexe à Serbe en son désir de revenir.

  49. @sylvain à calamity jane | 18 décembre 2013 à 13:46
    Quand on ne comprend pas une évidence, inutile de dissimuler son incurie sous un chapelet de mots disparates et, par ailleurs, mal choisis. Vous paraîtrez d’abord moins sot. Évitez également de vous présenter vêtu de l’abjecte satisfaction de la mort d’un homme, vous en serez plus beau. L’exécution d’un homme démontre la défaite de l’esprit humain, et ne prouve en rien que justice a été rendue. Que ceux qui se réjouissent de la mort d’autrui aillent danser dans les cimetières, ils s’apercevront qu’ils sont bien seuls.

  50. Plus je vieillis et plus il m’est difficile de valider mes commentaires avec l’examen de hiéroglyphes qui nous est imposé par votre système. J’ai beau avoir une copie de la pierre de Rosette je m’y reprends quinze fois avant que mon commentaire soit validé.

  51. moncreiffe @ oursivi

    « Quand même foutrement signifiant que pas un n’ait réagi au fait que ces critiques venaient d’une des plus belles lies de l’humanité, cette – extrême – droite américaine qui n’a rien à envier aux pires ordures communisantes. »
    Rédigé par : oursivi | 18 décembre 2013 à 12:11
    Mon commentaire vous aura sans doute échappé. Il commençait ainsi :
    « Il est amusant de remarquer que ce sont des néo-conservateurs américains (parfois anciens trotskistes) qui accusent aujourd’hui le pape François de tenir des propos « communistes ». Comme si toute critique du capitalisme ou du libéralisme était forcément d’inspiration marxiste. »
    Il se terminait ainsi :
    « Ceux qui, ici même, dénigrent le pape François seraient-ils des néo-cons qui s’ignorent ? Je prie Pascale Bilger de ne pas censurer ou corriger cette phrase. Néo-cons est certes un barbarisme, mais c’est aussi la forme abrégée de néo-conservateurs. »
    Rédigé par : moncreiffe | 18 décembre 2013 à 09:33
    Si je n’ai pas parlé d’extrême droite, mais de néo-conservateurs, c’est parce que la « far right » américaine n’a pas grand-chose à voir avec l’extrême droite française et parce que les néo-conservateurs sont pour la plupart d’anciens libéraux (démocrates) devenus conservateurs (républicains).
    Sur le fond, je vous rejoins. Les « communisants » qui ont dévoyé les idées de Marx (Lénine, Staline, Mao et autres monstres) et les néo-conservateurs (à la fois conservateurs, libertariens et populistes) ont pour point commun une vision idéaliste et totalitaire de la société.
    Un des plus virulents détracteurs du pape François se nomme Rush Limbaugh, homme de radio bien connu aux Etats-Unis pour ses commentaires politiques conservateurs et ses liens étroits avec le « Tea Party ».
    J’ai moi aussi apprécié les mises au point de Ludovic et Robert.

  52. @Trekker
    Vos remarques sur l’appropriation de l’œuvre de Marx par les uns et par les autres sont pertinentes, toutefois il n’en demeure pas moins que le message de haine que cette œuvre véhicule pour qui sait lire a tout de même influencé de façon négative les deux branches ennemies qui se revendiquent d’elle, qu’il s’agisse de la branche « extrémiste » ou bien de la branche faussement respectable comme celle qui a le malheur de sévir chez nous, qui est aussi extrémiste sur bien des points.
    Même un certain chancelier s’est réclamé du marxisme.
    On juge un arbre à ses fruits.

  53. @ Parigoth
    Vous écrivez : « Il se trouve que pour le premier prénom de la lignée (ici François) l’usage est de ne pas indiquer de numéro d’ordre »
    Je n’ai pas vécu du temps de Pie Ier, de Benoît Ier, de Paul Ier, etc.
    En revanche je me rappelle fort bien ce pauvre « pape du sourire » qui ne régna que quelques jours de 1978.
    Vous vous souvenez sûrement – si vous en avez l’âge – qu’on le nommait bel et bien Jean-Paul Ier.
    Peut-être, après tout, faut-il chercher du côté des moeurs américaines : McDo, Coca, « cuisines US » ouvertes sur le salon, Halloween et « le pape François ».

  54. @Savonarole
    « Et qu’un innocent parfois passe à la casserole, mon Dieu, cela prouve bien que la vie n’aurait pas de sel sans un peu d’arbitraire. »
    Diriez-vous la même chose si cet innocent était vous-même ou l’un de vos proches ?
    On peut être partisan de la peine de mort, mais être cynique à ce point, c’est inquiétant.

  55. @ Frank THOMAS
    « Ce monsieur en robe blanche est un souverain désigné par une assemblée de princes de l’Eglise, il porte des armes comme ses prédécesseurs, son pouvoir n’est ni limité par une assemblée élue ni par une opposition.
    Je ne vois aucune raison de lui réserver un traitement particulier, comme si l’on était son familier et que sa vertu présumée lui tenait lieu d’identité »
    Monsieur, on ne met jamais de numéro dès lors qu’un souverain est le premier à porter le prénom, c’est l’usage, de même que l’on dit Sa Majesté Philippe, roi des Belges, et non pas Philippe Ier, roi des Belges.
    Par ailleurs, vous n’ignorez pas que les souverains en exercice signent de leur prénom, sans y adjoindre de numéro.
    Ainsi en est-il pour Elisabeth au Royaume-Uni comme ce fut le cas pour nos nombreux Louis.

  56. Savonarole,
    Vous trouvez qu’une dose d’arbitraire, s’agissant de peine de mort, n’est pas malvenue. Voilà un témoignage de votre humanité.
    Vous conseillez à François de lire Savonarole. Voilà une cuisante leçon de culture administrée au saint père.
    A vous lire depuis trop longtemps, je crains que vous n’ayez lu les écrits de votre emblématique héros-pseudo à l’envers : de droite à gauche.
    Dans tous les cas, en contresens.

  57. Ludovic | 18 décembre 2013 à 18:22
    Je ne suis pas Américain et je parlais de l’Amérique où chaque innocent exécuté est déjà un sacré salopard avec un casier bien chargé. Dieu reconnaîtra les siens…

  58. On observe ici un regain d’anti-américanisme dès qu’il s’agit de la peine de mort alors que le retour de Burger King en France vous condamne tous à mort. Curieux.

  59. @calamity jane
    Ma famille est à moitié américaine. Ils ont été un peu étonnés d’apprendre que mon père de 97 ans, en pleine forme jusqu’alors et vivant tout seul, est arrivé par ambulance à l’hôpital un dimanche soir vers vingt heures, en train de vomir, de se paralyser, avec des fourmis dans les mains d’un côté. Mes soeurs, nos maris et moi avons attendu des heures devant un panneau disant qu’il fallait se dépêcher en cas d’AVC. Vers trois heures du matin, l’urgentiste a déclaré à mon père qu’il voudrait bien avoir les mêmes résultats d’analyse que lui tellement ils étaient bons. Il l’a aussi félicité sur ses gènes parce qu’il trouvait que mes soeurs et moi avions l’air très jeune pour notre âge. Mon père lui a demandé pourquoi il était tout d’un coup paralysé d’un côté. La réponse de Raoul, prénom de l’urgentiste : « c’est une phobie de la marche (écrit texto sur le rapport, je le tiens à votre disposition) et comme vous êtes très grand votre phobie est plus importante parce que le sol est plus loin de vous. Les vieilles personnes, c’est comme ça, ça prend peur facilement ». Il a dit qu’il voudrait bien faire quelque chose pour nous, mais ce n’était pas possible, l’ambulance allait raccompagner mon père chez lui. Mais avant de nous lâcher, il nous a fait une longue dissertation sur les déambulateurs avec roulettes et sans roulettes. Il consentait à nous en prescrire un. A trois heures du matin, retour à l’appartement de mon père. Nous y sommes restées mes soeurs et moi. Il avait en plus attrapé mal au dos, se souillait, nous n’avions rien pour y parer, et quand nous changions ses draps il hurlait de douleur. Au matin, nous avons fait venir SOS médecins. Son élocution se dégradait, sa respiration empirait. Comme nous essayions de faire comprendre au médecin que jusqu’alors mon père était en parfait état et vivait seul, il nous a dit de nous dépêcher, qu’il n’avait pas que ça à faire, que si les analyses de l’hôpital étaient bonnes, c’est que mon père était en bonne santé. L’hôpital n’est pas fait pour des gens comme lui, a-t-il dit. Bien sûr ça ne s’est pas arrangé. Le médecin habituel de mon père était en vacances. Nous avons appelé en catastrophe une femme médecin dont nous avions le nom, en lui disant que notre père était en train de s’étouffer et qu’il souffrait beaucoup. Elle est accourue, il avait fait ce qu’on appelle une « fausse route » (avalé de travers), était déshydraté, et bien sûr paralysé à la suite de son AVC. En cinq minutes elle a fait venir les pompiers et a fait admettre mon père aux urgences du même hôpital. J’ai demandé au médecin-chef des urgences : « Excusez-moi de vous poser cette question, mais est-ce que c’est parce que mon père est âgé que vous n’avez pas voulu le soigner ? » Il a pris l’air peiné, m’a dit que non bien sûr. « Il est vrai, m’a-t-il dit rapidement, que nous sommes obligés de faire des choix ». Il est allé en pneumologie, où il a été bien soigné pendant un mois, mais où tous les deux jours on nous disait de trouver une solution pour lui, parce que le problème « c’est qu’il occupe un lit ». On nous prévenait que dans son état, aucune maison de convalescence ne voudrait de lui. Je vous passe les détails. Nous supposons que ça les embêtait qu’il meure dans leur service. Il l’ont sorti à temps, il a survécu deux jours dans la maison médicalisée. Il est mort, maintenant. Comme il avait de l’humour, il a souri de sa « phobie de la marche ». Voilà, en France on n’est pas racistes, on n’exécute pas les voyous, mais on fout à la porte des urgences en pleine nuit un homme de 97 ans en train de faire un AVC. Mon père a travaillé jusqu’à l’âge de 81 ans. Il a beaucoup payé pour la sécurité sociale, en a très peu profité. Juste un mois, moins deux jours, pour mourir, en insistant beaucoup. Personnellement, j’appelle ça de la barbarie.

  60. sylvain à Archibald

    Archibald n’a plus que le mépris à proposer pour masquer ses pannes d’arguments.
    La peine de mort existe bel et bien en France… Et elle est plus terrible que dans beaucoup de pays que nos intellos bobos de gauche se complaisent à montrer du doigt : USA , Chine…
    Ces grands moralistes se gargarisent d’avoir supprimé la peine de mort en citant toujours leur modèle : Badinter.
    La réalité est cruelle surtout pour les victimes passées et à venir ; depuis cette idéologie criminelle soixante-huitarde qui fait l’apologie des bourreaux et des délinquants de tous poils, la victime reléguée aux oubliettes de l’insignifiance n’a pas droit, elle, aux droits de l’homme de la bien-pensance.
    Oui, la peine de mort est exécutée contre de malheureux innocents par des assassins que notre système ubuesque relâche sous tous les prétextes divers et démentiels au vu des résultats accablants (bonne conduite, réinsertion, humanisme…) dictés par cette morale dogmatique, érigée en diktat et qui a produit des dérives sanguinaires dont les responsables de ce fiasco courent toujours.
    Tout le monde se demande si ce terrible scénario n’est pas engendré volontairement par des « docteur folamour… », mais en secret pour ne pas heurter l’opinion : les victimes ne sont-elles pas des « cobayes… » de ces expériences macabres ?
    Cruel constat, la France peut s’enorgueillir de provoquer des massacres d’innocents, en cela elle est loin devant la Chine et autres pays à qui elle donne des leçons.
    Paix aux victimes du pays de l’horreur judiciaire…

  61. @Savonarole
    il m’est difficile de valider mes commentaires avec l’examen de hiéroglyphes qui nous est imposé par votre système.
    Je suspecte Philippe Bilger d’avoir conclu un accord avec le département des antiquités égyptiennes du Musée du Louvre afin de nous faire travailler gratis pro Deo et à notre insu pour lui…

  62. @sylvain
    Oui, la peine de mort est exécutée contre de malheureux innocents par des assassins que notre système ubuesque relâche sous tous les prétextes divers et démentiels (…)
    Exactement.
    Peine de mort arbitraire.
    « Le criminel est un despote » (Cesare Beccaria)

  63. Savonarole,
    Y a eu un sujet sur les condamnations à mort en Chine ?
    S’agissant du dernier cas cité par Philippe Bilger, je prépare « le Moyen Age pour tous ».
    Allusion à des méthodes archaïques de faire un carton sur un être humain ! Peut-être ne m’avez-vous pas lue correctement ?
    Sylvain,
    Veuillez garder votre absolution !
    Et surtout ne pas vous mêler de mon rôle que vous laissez supposer « encarté » ici, là ou ailleurs.
    Oui, Lucile ! L’art de faire des choix notamment celui très grave qu’une vie vaudrait plus qu’une autre. J’ai bien écrit « une vie » dans un lieu conçu pour justement les sauver…!
    La solution que j’ai trouvée est celle que j’apprends aux enfants c’est-à-dire de ne jamais laisser une personne de leur connaissance ou voisinage seule s’ils savent qu’elle est hospitalisée.
    Les deux jeunes soldats décédés en Centrafrique me provoquent autant de dégoût que les barbaries sous couvert d’excuses de poil qui sert de canne.

  64. I have a dream… Ou plutôt un cauchemar ! Wallerand de Saint-Just gagne les prochaines municipales et demande à son chef de cabinet – bibi !! – de rebaptiser les stations de métro parisiennes portant des noms douteux. Et puis je me réveille… Ouf ! Mais j’ai toujours ma liste. Allez, chers amis de la droite décomplexée, le voici, ce Métronome à l’envers !
    PS. Mes excuses à Philippe Bilger pour le HS… que seule peut excuser la place occupée par Marx dans les derniers commentaires. Par ailleurs, je cite au moins un pape !
    Alexandre Dumas. Fils d’un sabreur jacobin, ami du misérable Hugo. Pourrait être remplacé par son fils, qui a montré du bon sens pendant la Commune.
    (Alma) Marceau. Massacreur des Vendéens. Remplacer par « Général Cathelineau ».
    Assemblée Nationale. On y trouve encore des communistes ! Remplacer par « Conseil du Roy ».
    Avenue Émile Zola. Ecrivain obscène, repris de justice, dernier espoir du Traître. Mettre « Du Paty de Clam ».
    Barbès (Rochechouart). Ami du terroriste Blanqui, lui-même anarchisant. Remplacer par « Mortemart ».
    Bastille. Souvenir affreux pour tous les braves gens. Remplacer par « Gouverneur De Launay ».
    Belleville. Sentine de tous les vices sous la Commune. Compléter par « Saint Jean Baptiste de… ».
    Bibliothèque François Mitterrand. A trahi sa classe en se liguant avec la canaille ! Remplacer par « Bibliothèque Mazarine ».
    Bolivar. Faux libérateur, vrai rebelle, admirait l’Usurpateur. Remplacer par « Général Perón ».
    Cardinal Lemoine. Tallien, le fléau des Chartrons, a acquis dans ce collège ses idées subversives. Remplacer par « Monseigneur Lefebvre ».
    (Champs-Élysées) Clemenceau. Traître à la Vendée, crypto-communard, tigre radical. Remplacer par « Paul Deschanel ».
    Charles de Gaulle (Étoile). Rebelle et maréchalicide. Remplacer par « Bastien-Thiry ».
    Charles Michels. Militant stalinien, a causé la mort de Pierre Pucheu. Remplacer par ce dernier.
    Charonne. Manifestation illégale justement réprimée. Transformer en « Boulevard Papon ».
    (Château) Rouge. Horreur ! Remplacer au plus tôt par « blanc fleurdelysé » ou « bleu roi ».
    La Fayette. L’idiot des deux mondes. Remplacer par « vicomte de Chateaubriand ».
    (Cluny) La Sorbonne. Ancienne faculté de théologie détournée par la Gueuse, qui en a fait un repaire de gauchistes, bien avant mai 68…
    Colonel Fabien. A donné son nom au Siège social de l’Armée du Crime. Remplacer par « colonel Argoud ».
    Concorde. Changer en « Place Louis XVI », entourer la plaque d’un liseré noir.
    Convention. Tanière de régicides hirsutes, tout droit sortis de l’Enfer de Dante.
    Corvisart. Premier médecin de l’Usurpateur. Remplacer par « Louis-Ferdinand Céline ».
    Denfert-Rochereau. A osé solliciter la grâce du traître Rossel. Remplacer par « Galliffet ».
    Edgar Quinet. Historien de la Révolution, dangereux extrémiste, pire que Michelet ! Remplacer par « Pierre Gaxotte ».
    Faidherbe Chaligny. Lieu exécrable où fut versé le premier sang de l’infernale Révolution. Remplacer par « Martyr Réveillon ».
    Félix Faure. Bourgeois prostitué à la Gueuse. Voulait être César, mourut Pompée.
    Franklin Roosevelt. Crypto-communiste notoire. Est tombé amoureux de l’Oncle Jo. Remplacer par « Sarah Palin ».
    Gambetta. Immigré italien, chef de brigades rouges, osa expulser l’Enfant du Miracle. Remplacer par « Mac Mahon ».
    Gare d’Austerlitz. Victoire de l’Usurpateur. Surfaite. Remplacer par « Siège de Béziers ».
    George V. A nommé un travailliste comme Premier ministre et soutenu des grévistes. Remplacer par « Edouard le Confesseur ».
    Jaurès. Dangereux imbécile, fondateur de l’Huma. Remplacer par « Raoul Villain ».
    (Lamarck) Caulaincourt. Homme de main de l’Usurpateur, quasi-régicide. Remplacer par « Duc d’Enghien ».
    Malesherbes. Ami de Diderot, l’aida à diffuser ses idées néfastes. Sa défense de Louis XVI fut probablement dictée par Robespierre.
    Marx Dormoy. Suppôt de Léon Blum. Persécuta des veilleurs cagoulards. Remplacer par « Nicolas Bernard-Buss ».
    Mirabeau. Sans ce vil débauché, les Rois très chrétiens régneraient encore sur la France. Tenta de séduire Marie-Antoinette. Remplacer par « Fersen ».
    Nation. Concept dangereux et superflu : ses intérêts sont ceux du Roi. Remplacer par « Place du Trône ».
    Pasteur. Négateur impie de la génération spontanée. Remplacer par « Pape du Syllabus ».
    Pont Neuf. Construit par un parpaillot relaps. Remplacer par « Pont Louis XX ».
    Quatre Septembre. Anniversaire de la proclamation de la Gueuse. Remplacer par « Vingt-et-un janvier ».
    Raspail. Anarcho-chimiste. Inventeur secret du Cocktail Molotov. Cité dans Karl Marx.
    République. Régime criminel, qui porte la responsabilité directe des crimes de Staline et de Mao ! Remplacer par « Monarchie » ou, à défaut, par « Etat français ».
    (Reuilly) Diderot. Infâme athée et libertin notoire. Se rendit à Leningrad pour convertir la tsarine au communisme primitif.
    St-Fargeau. Ignoble régicide, a reçu ce qu’il méritait.
    Stalingrad. Biffer et remplacer par Tsaritsyne, obliger les criminels du Front de Gauche à laver la station à l’eau bénite.
    Trinité d’Estienne d’Orves. Associé à la rose par un stalinien notoire.
    Tuileries. Ajouter en sous-titre : « Pillé par les Jacoquins, brûlé par les pétroleuses ».
    Victor Hugo. Le plus dangereux des crypto-marxistes. Assassin de Javert. Des Anars suivirent son enterrement.
    Voltaire. A péri d’une mort affreuse, comme tous les mécréants.

  65. @ Parigoth – 18 décembre 2013 à 18:00
    « le message de haine que cette œuvre véhicule pour qui sait lire a tout de même influencé de façon négative les deux branches ennemies qui se revendiquent d’elle »
    Parler de haine transpirant dans les écrits de Marx et Engels, à mon sens est excessif. Par contre leurs conclusions et préconisations, différentes de leurs analyses, sont souvent fort dogmatiques et péremptoires. D’ailleurs Proudhon outre ses divergences d’analyses, reprochait beaucoup cela à Marx et sa prétention à être le seul détenteur de la Vérité.
    Quant au dogmatisme et au sectarisme de nos pseudo-sociaux-démocrates français (Parti socialiste), ils ne sont guère visibles en matière économico-sociale mais patent en matière sociétale et historique (culte de la repentance). Là difficile de leur trouver une filiation marxiste : mariage gay, homoparentalité, théorie du genre et autres fumisteries n’ont jamais préoccupé Marx.
    Quant à la repentance sur notre imprescriptible péché de colonisateurs, notre « gôche » ferait bien de relire un texte d’Engels consacré à la colonisation de l’Algérie. Pour lui c’était un progrès apporté – certes imposé par une violence critiquable – aux populations, tel celui du capitalisme ayant succédé au féodalisme. Dans cet écrit il a d’ailleurs des mots acerbes sur les grands chefs de tribus Arabo-Turcs et leurs pratiques, pour lui la beauté de leurs coutumes n’était que folklore masquant un système reposant sur la rapine et l’esclavage.
    Pour conclure, hélas l’interprétation dogmatique-sectaire d’une oeuvre intellectuelle et se muant en haine de ceux qui ne pensent pas exactement selon les mêmes canons, n’est pas propre qu’à certains se référant à Marx ; dans un passé ancien on a trouvé de même chez des exégètes de la Bible : de l’abbé de Cîteaux à Ignace de Loyola, la liste est longue. Plus récemment de même avec les idéologues du nazisme, eux se référaient aux écrits de Nietzsche et se considéraient comme ses plus purs héritiers. Dans un registre moins sanguinaire, les actuels néo-conservateurs évangélistes US se réfèrent à la Bible et au message de la Réforme.

  66. @Boris
    Félicitations pour votre commentaire, aussi créatif que marrant.
    J’ajoute : renommer la rue Bonaparte rue du duc d’Enghien.

  67. oursivi@moncreiffe

    Rédigé par : moncreiffe @ oursivi | 18 décembre 2013 à 17:37
    Très juste moncreiffe, faites excuses, j’ai lu votre commentaire après avoir écrit le mien, ce que vous dites est pertinent, je l’ai apprécié à sa juste valeur.
    Plaisant de se savoir ainsi entouré de Ludovic, Robert, vous et quelques autres, sbriglia bien sûr.
    Pourtant nous ne sommes pas des socialistes bon teint, pas spécialement les « de gauche » bêlants qui égarent la raison de l’ami sylvain.
    Comme quoi, nos opposants manquent seuls de ce « penser contre soi-même » si cher à notre hôte.
    François, le Romain – le Parisien nous distrait et nous désole davantage – y reconnaîtra les siens.
    Savonarole, votre fuite en avant a quelque chose d’émouvant en son suicidaire cheminement ; si on y suppose autre chose que des provocations d’adolescent.
    Pas que je sois une vierge effarouchable moi non plus, la peine de mort imposée à quelques monstres absolus me réjouirait plutôt, mais à l’ultime condition de l’absolue certitude de culpabilité, et ces cas-là existent.
    Mais l’idée d’y envoyer un innocent est juste un nonsense, autant sponsoriser les tueurs en série alors…
    C’est vraiment écrire pour ne rien dire que de se glorifier de ce cynisme-là.
    Parfois me faites penser à ce que disions de Pasqua (ou de pendre haut, son alter et sot), « ce doit être un sous-marin du PS, à être si complaisamment repoussant ».
    Êtes un socialiste pervers en fait.
    AO

  68. @Trekker
    « Il y a donc bien filiation entre marxisme et social-démocratie »
    Bernstein et Kautsky étaient marxistes, mais le SPD n’a plus rien de marxiste. B. et K. avaient évolué par rapport à Marx, l’évolution a continué après eux, et maintenant le SPD a une filiation marxiste à peu près comme l’UMP a une filiation monarchiste : elle est la forme actuelle d’un courant politique qui a été monarchiste, elle n’est pas monarchiste. Les communistes et les trotskistes sont marxistes, le SPD est issu (et sorti) du marxisme, dont il n’est pas plus proche que ne l’est le Parti démocrate des Etats-Unis. Bref, le mot filiation, juste pour le SPD de la république de Weimar, me semble un peu trompeur pour le SPD actuel
    @Robert
    Vous dénoncez l’ultra-libéralisme régnant…
    Alors que, dans le monde développé, les dépenses publiques sont rarement en-dessous de 40% du PIB, que l’enseignement primaire et secondaire est partout gratuit, que les dépenses de santé sont largement couvertes par l’Etat, que l’impôt est essentiellement progressif et non proportionnel, encore moins une capitation…
    Si c’est ça, l’ultralibéralisme, qu’est-ce que le libéralisme ? 70% du PIB aux mains de l’Etat ? Et le socialisme, 90% ?

  69. @ Lucile | 18 décembre 2013 à 19:07
    J’ai moi aussi eu une expérience déplorable aux urgences de l’hôpital Saint-Joseph à Paris.
    Mais ça ne m’a pas fâché avec les médecins français… seulement avec les iraniens.

  70. Oui, tout à fait, Karl Marx aurait aimé le Souverain Pontife François avant de le détester quelques instants plus tard. Le théoricien du communisme et de la social-démocratie aurait apprécié François en constatant sa charité ; mais il aurait détesté que François l’appelle mon fils. Karl et François ne se seraient pas aimés au point de rédiger une oeuvre commune, au point d’apposer leurs signatures au bas d’un parchemin.
    Le Pape est le Premier ministre de Dieu sur terre. Le Pape a voué son âme à Dieu et au salut de toutes les âmes. Ses stratégies s’articulent autour de la Foi, de l’Espérance et de la Charité. Si tous les Hommes étaient comme lui, si la vie était universellement considérée comme sacrée, le mal serait éradiqué. Mais François va passer sa vie à tenter de ramener les brebis égarées dans le troupeau de ses ouailles. Il espère qu’il y arrivera ; je n’ai pas sa grandeur d’esprit, c’est lui le pape, je ne suis qu’un obscur scribouillard.
    Marx voyait le mal partout, il comparait la religion à un poison, une drogue. Marx voyait un coeur où il disait qu’il n’y en avait pas. Comprenne ses oxymores qui pourra, j’ai d’autres lectures vers lesquelles tendre mon âme.
    Marx aurait aimé et détesté le Pape ; mais celui-ci aurait aimé celui-là en lui pardonnant ses péchés.

  71. @ Boris
    Trop longue liste, impossible à faire rentrer dans une affiche, un tract, et pire elle ne passera jamais dans un texto !
    Il suffit de remplacer Paris par Lutèce et la place de la Concorde par la place Vae victis, et tout est dit.
    Boris, on voit bien que vous êtes de gauche, vous oubliez l’essentiel, nos ancêtres les Gaulois, blonds aux yeux bleus, qui n’avaient peur de rien, pas même que le ciel ne leur tombe sur la tête.

  72. @ Trekker
    Excellent commentaire. Il est agréable de lire, de temps en temps, les commentaires de personnes qui apportent des arguments objectifs.
    Cela nous change des propos excessifs de gens enfermés dans leurs certitudes et qui racontent n’importe quoi.

  73. A lire les commentaires, Marx ne se reconnaissait pas dans les sociétés communistes et on ne doit pas confondre les dictatures opérationnelles communistes et l’outil d’analyse qu’est l’œuvre de Marx.
    Je pense que l’on peut reprendre ces arguments pour des événements tels que le chef de file des Verts au Sénat qui a plus de 133 contraventions et au moins 18.000 euros de PV sûrement pour le bien de la collectivité, alors que moi je paye sans rien dire comme un « con », l’esprit de famille des Mitterrand avec les 300.000 euros que réclame la fille de Roger Hanin, au titre de la bonne gestion capitaliste et familiale. Pour ma part au vu des propos de l’acteur tout au long de sa vie, j’aurais aussi pensé à un don fait à son neveu, que diable.

  74. Alex paulista
    Raoul n’est pas français non plus ! Peu importe. Ce sont l’incompétence, le manque de professionnalisme qui me choquent avant tout. C’est aussi la toute-puissance de quelques-uns. Si l’on n’avait pas imposé il y a je crois me souvenir une quinzaine d’années aux hôpitaux de garder une trace écrite de toutes les prescriptions (sur le modèle américain, mais on avait pris le modèle canadien pour ne froisser personne), l’irresponsabilité serait encore totale pour les imbéciles qui prospèrent grâce au système. Ce n’est pas la majorité, mais c’est dommage pour ceux qui tombent sur eux. Je voulais simplement faire remarquer que les Américains ne sont pas plus barbares que nous, qui tolérons de tels diagnostics, et de tels manques d’éthique, car j’ai abrégé ma triste saga. Cela s’est produit il y a un mois. Tout le monde nous dit de « faire quelque chose », pour les futurs patients. Mais nous sommes pour l’instant las.

  75. @Boris
    J’oubliais : renommer la passerelle Simone de Beauvoir la passerelle des jeunes filles, et la place Léon Blum place du colonel de La Rocque – créer par contre une impasse Léon Blum.
    Dans la ville où le Fn a son siège national, il y a pas mal de pain sur la planche aussi : entre autres Salvador Allende, Pablo Neruda, Pablo Picasso, Lénine, Maurice Thorez, 17 Octobre 1961, Nelson Mandela…

  76. Alex paulista,
    Quand nous referez-vous une saga sur les immigrés et émigrés et leur difficulté à obtenir des papiers et pour laquelle vous n’en voulez pas à la France ?
    Sinon et pour le cas où vous estimeriez que d’aucunes écrivent sans savoir de quoi elles causent une équipe médicale avait décidé de faire une transplantation cardiaque sur un patient cinquantenaire qui suite à une grève aux urgences avait été laissé en voie de garage. S’apercevant de leur erreur il lui administrent un médicament qui provoque un coma et transport d’urgence dans un hôpital tout frais sorti des sables mais en France. Prévenant la famille de prendre ses dispositions car prévoyant une
    fin proche, celle-ci se pointe au lever du jour à l’hôpital où elle apprend que la solution était une transplantation du cœur.
    En plus du chagrin, elles durent se battre pour que l’on ramène les effets personnels du malade dans sa chambre et interdire une quelconque opération sans que le concerné
    ait pu laisser un papier l’autorisant et même eut pu à des moments calmes laisser penser qu’il pouvait être d’accord.
    Cette personne est toujours vivante. Son médecin traitant lui avait conseillé de porter l’affaire devant les Tribunaux et
    qu’il aurait gain de cause.
    Bien le bonjour.

  77. @oursivi
    « Savonarole, votre fuite en avant a quelque chose d’émouvant en son suicidaire cheminement ; si on y suppose autre chose que des provocations d’adolescent. »
    C’est vrai qu’il y a des fois où l’on a envie de se tirer une balle dans le pied sur ce blog tant les sujets dérivent comme des icebergs.
    La semaine dernière c’était les Peaux-Rouges, cette semaine Rudolf Hess et le Maréchal alors que PB n’en avait pas parlé, sans compter la cérémonie du thé au Japon par notre chère Catherine et le Lexomil tropical, Aimé Césaire, de notre chère Mary.
    Dès lors cher ami, moi aussi j’ai le droit de dire des âneries et je suis prêt à monter sur des barricades pour défendre mes droits.

  78. @ buridan | 19 décembre 2013 à 01:43
    Comme vous l’avez sans doute remarqué, j’interviens généralement en évitant toute polémique qui me semble stérile et ne réagis que rarement aux interpellations.
    Cependant, je vous répondrai qu’il faut regarder l’évolution de nos sociétés : l’économique l’a cédé au tout financier. La richesse mondiale est de plus en plus captée au profit d’un petit nombre et la grande masse des peuples s’appauvrit tout autant que les ressources naturelles sont gaspillées pour le profit financier immédiat.
    Notre monde ne connaît plus que le court-termisme et la seule stratégie pensée et mise en œuvre n’est plus que la stratégie financière. La Stratégie en tant que telle, celle qui se place dans une évolution du monde à moyen et long termes et concerne des domaines autres que financiers n’est pas la pensée de nos hauts-fonctionnaires de Bercy, ministres compris, ni même de nos gouvernants actuels, de gauche comme de droite.
    Enfin, sans doute vous échappe-t-il que le système actuel fait que les bénéfices (y compris des entreprises semi-étatiques) sont parfaitement privatisés au seul profit des actionnaires (pompeusement appelés « entrepreneurs »), tandis que les pertes sont étatisées par le biais des déficits publics et que les bénéfices ne sont que partiellement investis dans la recherche-développement des entreprises elles-mêmes. N’y aurait-il pas quelques parasitages dans le système qui ne brouillent pas seulement l’écoute…
    Nous avons affaire à des apprentis-sorciers, imbus de leurs fonctions et pouvoir, qui méprisent le peuple. Pour s’en convaincre il suffit d’analyser la manière dont a été traitée la politique d’intégration ces derniers jours. Et la fuite de leurs responsabilités de nos gouvernants actuels.
    Alors que cette affaire résulte des propositions de Terra Nova, l’inspirateur patenté de ceux qui nous gouvernent, que le conseiller d’État Tuot a établi un rapport sur la base d’une lettre de mission du Premier ministre, que ce dernier est photographié avec lui lors de la remise de son rapport, que les groupes de travail thématiques ont ensuite été créés dans la logique dudit rapport pour en approfondir les idées, que chacun des groupes a été dûment désigné et muni d’une lettre de mission très axée du Premier ministre, soudain, à la révélation du contenu, ce dernier se prétend à l’opposé des conclusions figurant dans les rapports des groupes pourtant bien dans la ligne des lettres de mission…

  79. @Trekker
    Là difficile de leur trouver une filiation marxiste : mariage gay, homoparentalité, théorie du genre et autres fumisteries n’ont jamais préoccupé Marx.
    Au pied de la lettre peut-être pas.
    Mais dans la mesure où Marx a inscrit son œuvre dans une optique révolutionnaire, prolongée depuis par d’autres théoriciens, ces « fumisteries » qui visent à déconstruire la société « bourgeoise » (comprendre traditionnelle) pour y substituer celle construite autour d’un « homme nouveau » s’inscrivent tout de même dans sa continuité.
    Parler de haine transpirant dans les écrits de Marx et Engels, à mon sens est excessif.
    En toute rigueur, nous pouvons l’admettre, j’ai peut-être eu tort de céder moi-même à cette facilité de langage actuelle consistant à vouloir voir à tout prix de la « haine » là où il n’y a qu’une « opinion » divergente ou à contre-courant.
    Mais reconnaissez tout de même que sa fixation sur les oppositions, les « luttes », les affrontements,
    sur ses objectifs impliquant que telle classe doive se débarrasser de telle autre ne laisse pas présager d’une vision particulièrement irénique, humaniste et bon enfant des choses…
    On ne peut nier que – faute de « haine » au sens fort – la violence verbale omniprésente chez lui traduise tout de même une mentalité quelque peu inquiétante.
    Le vocabulaire qu’il emploie est révélateur : « Il n’y a qu’une façon de tuer le capitalisme : des impôts, des impôts et toujours plus d’impôts. »
    « Tuer »…
    Ailleurs il parle de la « suppression de la religion ».
    Ils causent donc comme ça, les «zintellectuels » ?
    Et quand nous voyons comment cette théorie mise en application de façon littérale a engendré les conséquences les plus monstrueuses qui soient, quand nous voyons simplement selon quel esprit certains représentants syndicaux imprégnés de ce dogme se croient encore obligés de se comporter de nos jours, je persiste à dire que l’arbre ne vaut pas mieux que ses fruits.
    Enfin, puisque la pierre de touche de la « Nouvelle Morale Universelle » à la mode est « l’antiracisme », il est curieux que certains propos de Marx au sujet de Ferdinand Lassalle ou bien d’autres tenus par Engels sur le compte de Paul Lafargue n’aient pas suffi à condamner de façon définitive ces deux prosateurs et à les reléguer dans les profondeurs de l’enfer littéraire…
    Est-ce faire preuve de « sectarisme » que de ne pas applaudir béatement une telle littérature et ses auteurs ?

  80. @Boris
    Métronome à l’envers
    Très bien, votre nouvelle liste des stations de métropolitain, vraiment très bien.
    Ça me donnerait presque envie de renouer avec ce mode de transports de plus en plus ruineux où l’on n’a malheureusement pas toujours la chance de n’apercevoir que des gens comme Philippe Bilger dans le wagon…

  81. @Boris
    L’avenue Jean-Jaurès pourrait plutôt reprendre son nom antérieur : avenue d’Allemagne – à noter que même les nazis n’ont pas débaptisé la Pariser Platz, à l’endroit le plus prestigieux de Berlin (il est vrai que son nom commémore l’occupation de Paris en 1814).

  82. Robert Marchenoir

    La justice sociale est une très mauvaise chose. La justice sociale, c’est le socialisme.
    La seule justice qui vaille est celle qui n’a pas besoin d’adjectifs.

  83. @Boris
    Pour compléter votre liste de stations de métro :
    Guy Môquet. Distributeur de tracts pas vraiment résistant. A remplacer par Henri Fertet, vrai résistant fusillé à Besançon en 1943, auteur d’une lettre émouvante à ses parents.
    Bizarre, si plusieurs stations de métro portent des noms de gens disons -contestables- en voici un qui n’est pas de mon bord mais qui échappe à la règle :
    Gabriel Péri. Un des rares communistes résistants. A remplacer par son « camarade » de parti Edmond Foeglin qui l’a dénoncé.
    http://www.bvoltaire.fr/xavierraufer/gabriel-peri-le-pcf-et-le-devoir-de-memoire,44908
    (Je me borne à suivre votre logique sans pour autant l’approuver en totalité…)

  84. @ Parigoth – 19 décembre 2013 à 13:43
    « Marx a inscrit son œuvre dans une optique révolutionnaire, prolongée depuis par d’autres théoriciens, ces « fumisteries » qui visent à déconstruire la société « bourgeoise » (comprendre traditionnelle) »
    Exact mais tant chez Marx que chez Engels cette déconstruction ne concernait quasiment que les rapports économiques, d’ailleurs les deux, hormis une indifférence pour l’adultère, en matière de moeurs étaient relativement conservateurs.
    Cette déconstruction de la famille au sens large (mariage pour tous, homoparentalité, théorie du genre, etc.) est très présente chez nos actuels socialistes et surtout EELV, auquel le PCF en quête pathétique d’électeurs s’est rallié. Ses origines intellectuelles on les trouve dans l’idéologie libertaire de plusieurs mouvances anarchistes, les mêmes qui dans les années 1900 / 1920 niaient l’existence des réseaux proxénètes criminels dénommés alors « traite des blanches ». D’ailleurs les postulats sur lesquels repose cette actuelle déconstruction de la famille sont issus des théories élaborées par les mouvements ultraféministes US. Pays où le marxisme n’a toujours eu qu’une influence fort marginale, et cela dans tous les milieux sociaux : conséquence de l’imprégnation protestante de la société américaine.
    Ces ultraféministes US s’inscrivent avant tout dans une tradition-lignée anarchiste, et celle-ci fut toujours aux États-Unis autrement plus importante question influence dans les milieux intellectuels que le marxisme. Certes les promotrices de l’ultraféminisme en France souvent substituent à la lutte des classes marxiste (exploités / exploiteurs en économie), une variante : femmes / hommes dominant et exploitant les premières. Cette intégration d’une variante de la lutte des classes marxiste n’a rien de surprenant, la majorité de nos ultraféministes françaises sont issues ou gravitent dans les milieux gauchistes d’obédience trotskiste.
    « sa fixation sur les oppositions, les « luttes », les affrontements, sur ses objectifs impliquant que telle classe doive se débarrasser de telle autre ne laisse pas présager d’une vision particulièrement irénique, humaniste et bon enfant des choses… »
    Totalement d’accord avec vous : ce dogmatisme et la prégnance de la notion de lutte chez Marx ne pouvaient que générer chez ses disciples les plus encenseurs et sectaires de ses analyses, une mise en pratique brutale. Il est bien connu que les disciples les plus déïficateurs d’une pensée, sont d’une intransigeance et d’un sectarisme bien supérieurs à ceux de son auteur. D’ailleurs Proudhon ne fut pas le seul à critiquer vertement le dogmatisme de Marx et sa propension a détenir la seule vérité, ce fut le cas de tous les penseurs de ce que Marx dénommait avec condescendance le « socialisme utopique », de Pierre Leroux à Ferdinand Lassalle (bien qu’il ne se réclama pas officiellement de cette école de pensée) la liste est longue.
    « quand nous voyons comment cette théorie mise en application de façon littérale a engendré les conséquences les plus monstrueuses qui soient, quand nous voyons simplement selon quel esprit certains représentants syndicaux imprégnés de ce dogme se croient encore obligés de se comporter de nos jours »
    Là encore je suis en plein accord avec vous, la lecture littérale et souvent sélective * de Marx alliée à une fascination pour la période de la Terreur à la Robespierre a bel et bien généré ce que vous décrivez. Hélas ce socle totalitariste et sectaire est encore bien présent chez les cadres de certains de nos syndicats comme la CGT et SUD. Sur les ingrédients du marxisme ayant servi à bâtir cette monstruosité criminogène que fut le marxisme-léninisme et ses déclinaisons (maoïsme, castrisme et Khmers rouges), André Glucksmann a publié une fort pertinente analyse en 1975, « La cuisinière et le mangeur d’hommes ».
    * Exemple type le vocable « dictature du prolétariat », un des pivots du marxisme-léninisme et donc du communisme en tant que parti politique et système de pouvoir. Cette expression Marx ne l’a utilisée qu’une fois dans une correspondance, et quand on la replace dans le contexte de cette dernière son sens est bien différent de celui que Lénine et consorts lui ont donné.
    Pour conclure, Marx et Engels portent une responsabilité intellectuelle dans ces idéologies criminogènes se référant à leurs oeuvres. Non pas au niveau de leurs analyses de la société et économie capitaliste, mais dans les conclusions péremptoires qu’ils en tiraient et la violence de leurs propos. Lénine qui était intrinsèquement un cynique adepte de la plus grande violence y trouva de quoi nourrir la mise en pratique de cette dernière : mécanisme similaire à celui d’un Goebbels se référant à Nietzsche. On en revient au problème récurrent chez nombre de penseurs aux analyses d’une grande richesse et aux solutions n’en découlant souvent qu’esquissées, ils ne mesurent pas ce qu’en tireront et feront de futurs disciples dont l’étroitesse d’esprit le disputera au fanatisme.

  85. @ Parigoth
    A vrai dire, je me suis contenté de singer la logique d’une certaine droite. Il va sans dire que si j’avais eu le bonheur d’être membre de la Commune de Paris, j’en aurais adopté une toute contraire, s’agissant des noms de rues.
    Ceci étant, vous me voyez positivement enchanté de votre avis sur Gabriel Péri. Si vous devenez maire de Malakoff ou de Clichy-sous-Bois, vous êtes prié de vous en souvenir…

  86. « Cette expression Marx ne l’a utilisée qu’une fois dans une correspondance, et quand on la replace dans le contexte de cette dernière son sens est bien différent de celui que Lénine et consorts lui ont donné ».
    Ah, quand même. Merci de tout coeur, Trekker !!! Et continuez à faire l’éducation de certains blogueurs sur le marxisme, il faut que cela vienne de la droite pour être audible. L’essentiel est que cela soit dit.
    Il est quand même désagréable d’être traité de stalinien pour peu qu’on dise du bien d’Eugène Varlin ou de Nestor Burma. Désolé, mais la moustache et la pipe sont notoirement différentes…

  87. « La justice sociale, c’est le socialisme » (j’en ai avalé mon café de travers)
    Rédigé par : Robert Marchenoir | 19 décembre 2013 à 20:08
    …………………………………………………………………………….
    Très juste, le socialisme nous a apporté les bienfaits des bonheurs collectifs aux palmarès mortuaires prolifiques en ossuaires et en millions de morts partout où il a sévi ; chez nous encore, pays attardé et nostalgique de ces heures sombres épouvantables, nous prônons toujours la chasse aux riches, la stigmatisation des investisseurs, des créateurs, des financiers, des banquiers, de tous ceux qui réussissent grâce à leur labeur, leur génie, leur audace, les prises de risques ; le socialisme c’est la jalousie, la haine, la division, l’inquisition, la solidarité pour les autres, la liberté d’expression muselée censurée bafouée, la propagande, la dictature de la bien-pensance de gauche etc. etc. ad nauseam ; la justice sociale à sens unique revue et corrigée par le socialisme .
    Voilà, je peux enfin finir mon café !

  88. Carl+Larmonier

    Dans le supplément du Parisien je regarde la couverture du magazine et que vois-je ? Le pape François Ier se faire prendre en photo avec un smartphone ou un quelconque portable entouré de jeunes pour bien démontrer que c’est le pape super cool ; le pape.com comme est titré ce supplément.
    Encore mieux, dans les sous-titrages ont peut lire « Comment François change l’Eglise et séduit le monde ». Cela donne l’impression d’un pape altermondialiste, un pape qui nous inviterait à des JMJ (Journées mondiales pour la jeunesse) perpétuelles dans l’euphorie éternelle.
    Dans les différents articles on peut lire plus simple, que Jean-Paul II est moins « prof » que Benoît XVI ; eh bien je regrette la bonhomie bienfaisante et non calculée du premier et la mine de science, le côté professoral du second.
    Il revient à l’essentiel. Je ne lui demande pas de faire le tour du monde comme une rock star mais je suis impatient de lire un de ses livres ou une de ses encycliques à venir qui nous démontrera que ce n’est pas qu’un pape de contact mais aussi un pape de l’esprit.
    L’Eglise orthodoxe dit qu’elle est de ce monde ; en fait elle veut dire que spirituellement elle est de ce monde ; ce nouveau pape est partout dans le monde à la fois.

  89. @Trekker
    D’ailleurs les postulats sur lesquels repose cette actuelle déconstruction de la famille sont issus des théories élaborées par les mouvements ultraféministes US. Pays où le marxisme n’a toujours eu qu’une influence fort marginale, et cela dans tous les milieux sociaux : conséquence de l’imprégnation protestante de la société américaine.
    Merci pour l’ensemble de votre commentaire aussi pertinent qu’argumenté.
    Une petite remarque sur le féminisme étasunien.
    Il ne faut pas oublier que les disciples de Marx (Lénine, Gramsci, l’Ecole de Francfort, etc.) ont développé des techniques de subversion permettant de parvenir aux mêmes effets que par le recours à une révolution violente, et parfois même avec des résultats plus profonds et plus permanents.
    Gramsci avait théorisé le fait qu’il ne servait à rien de tenter de prendre le pouvoir par les armes si les esprits n’avaient été préparés antérieurement par une révolution d’ordre culturel, destinée à dissoudre les résistances naturelles de la cible.
    Pour schématiser, c’est ce que l’on a appelé le « marxisme culturel ».
    Aux États-Unis, cette entreprise a été relayée par des gens comme Marcuse et son école.
    Mais comme dans toute révolution, les vrais agitateurs sont relativement peu nombreux, ils se contentent de faire travailler à leur insu des « idiots utiles » dont les féministes ont été (ou sont encore) l’archétype.
    En France, les diverses mesures visant à désintégrer la famille et la nation peuvent être considérées comme rentrant dans ce genre de processus révolutionnaire.

  90. Ben ouais, d’accord avec sylvain !
    La première préoccupation des socialistes est en effet de traquer les tricheurs à ceci et ou cela mais uniquement les petits tricheurs bien plus accessibles, et, de préférence, ceux et celles dénoncés ! délationnés voulais-je dire…
    On ne va pas y regarder de trop près à cause de certains qui sont capables de tricher sur des centaines de milliers d’euros en affirmant qu’il s’agit d’une erreur…!
    Mais le comble de la rectitude socialiste c’est qu’ils sont capables d’affirmer que les petits tricheurs étant plus nombreux que les gros, ils compensent le manque à gagner !

  91. @ Parigoth – 20 décembre 2013 à 10:53
    Merci de rappeler la théorie et la méthode Gramsci, dissolution des défenses de l’adversaire et installation chez lui des fondements du marxisme via le culturel et ses élites. Cette technique est d’ailleurs toujours de mise en France au PCF et chez les néo-staliniens, notamment dans l’Université. Le cas type : Annie Lacroix-Ritz qui n’est plus membre du PCF depuis plus de vingt ans, cela lui permettant de se revendiquer comme une universitaire indépendante de tout parti politique. Mais qui se livre à un travail de sape relayant les thèses du PCF sur la période 1930 / 45 : complicité active de tout le patronat et élites de droite françaises avec les nazis, justification du pacifisme du PCF entre septembre 1939 et mai 1941, etc. Bien pire, elle se livre sous le couvert de son aura de professeur d’histoire en université, à une négation des crimes de masse du stalinisme : minoration outrancière de l’ampleur de la famine en Ukraine au début des années 30, et causée uniquement par les koulaks !… Je préfère arrêter la liste de ses manipulations.
    Mais cette méthode de Gramsci n’est pas restée l’apanage des communistes et de leurs compagnons de route. Elle a été reprise par des mouvances de droite ultra ou extrême, certes avec bien moins de succès : feu Dominique Venner l’a faite sienne dès la fin des années 60-début 70. Je profite de ce commentaire pour souligner que c’était un brillant intellectuel et ses analyses pouvaient être fort pertinentes, cela quand elles n’étaient pas parasitées-gâchées par son antigaullisme pulsionnel et sa déification des systèmes monarchiques-féodaux.
    Aux États-Unis Marcuse, bien oublié depuis au moins deux décennies, a certes exercé un magistère moral conséquent et notamment dans les années 60 et la première moitié des années 70. Il fut en quelque sorte le père de tous les mouvements contestataires non violents de cette période : flower power, féminisme, contre la guerre au Vietnam, etc. Dans sa pensée et ses analyses, il y avait bien une part de marxisme mais marié à d’autres courants et notamment libertaire-anarchiste. Ce mariage des contraires, tenté avant lui par Wilhelm Reich (marxisme avec psychanalyse), fut d’ailleurs la cause de l’impasse intellectuelle de sa pensée et du rapide désintérêt pour elle. Le socle des analyses de Marx et Engels étant économie, systèmes de production et mode d’organisations politiques qu’ils généraient, cela était et est difficilement transposable à la cellule familiale et aux moeurs.
    Certes les créatrices de l’ultraféminisme US, qui ne s’est réellement théorisé et formalisé qu’au début des années 90, furent influencées dans leur jeunesse étudiante par Marcuse et ses disciples. Mais elles n’ont guère retenu la composante marxiste de cette école de pensée, et notamment celle économique. Le pivot central de toutes les théories de ces ultraféministes, c’est le rapport hommes/femmes et celui à la sexualité. Les problématiques économiques quand elles sont abordées, ne le sont que dans cette optique. On est bien en peine de trouver dans leurs fatras de réflexions une quelconque critique cohérente et approfondie du capitalisme et même de l’ultra libéralisme : féminisme exacerbé et théorie du genre ne sont guère dérangeante pour ces derniers. Quant à la PMA pour les couples féminins et encore plus la GPA, choses promues-encensées par ces ultraféministes et faisant le bonheur financier des cliniques qui les pratiquent, là on est dans le stade le plus abouti de l’ultralibéralisme : tout est marchandise génératrice de flux financiers et bénéfices.
    Là où je suis totalement d’accord avec vous, cette désintégration de la famille et des valeurs en découlant se fait bien selon le processus théorisé par Gramsci mais sans une once de finalité marxiste. Il en est d’ailleurs de même en matière de promotion de l’immigration en France (accueil de tous les migrants, culte du multiculturalisme, etc.) et là encore cela n’est nullement dérangeant pour l’ultralibéralisme : voir la défense de ce supposé besoin d’une forte immigration par Laurence Parisot, quand elle présidait le MEDEF. Dans ces deux domaines, famille et immigration, il y a bel et bien comme vous l’écrivez un processus révolutionnaire porté par une partie de nos élites intellectuelles-culturelles. On peut aisément supposer que Gramsci qui était un marxiste « orthodoxe», donc voulant substituer au capitalisme un système d’essence communiste, serait horrifié par les finalités poursuivies par les usagers actuels de sa théorie. Tel que Nietzsche l’aurait été s’il avait été convié, au nom de son héritage intellectuel, à visiter un des plus parfaits aboutissements du nazisme : les camps de concentration et d’extermination. Désolé, mais là je viens de gagner un lot de points Godwin !…

  92. @Parigoth
    Vous dites que Gabriel Péri a été résistant.
    Il est entré dans la clandestinité pendant la Drôle de Guerre, époque du pacte de non-agression, du pacte d’amitié, et de la qualification par l’Ic de la guerre comme d’une guerre impérialiste, et a été de ce fait condamné comme traître, et qui niera que ce fut avec justice ?
    Il a été arrêté en mai 41, soit avant juin 41 et le changement de ligne du PC.
    Le fait qu’il ait exprimé non publiquement des réticences envers la ligne du parti ne constitue pas un acte de résistance, ni non plus le fait qu’il ait écrit une brochure « Non, le nazisme ce n’est pas le socialisme ».
    Bref : s’il est vrai que Gabriel Péri aurait pu échapper à la mort en désavouant les attentats individuels (ce point est discuté, si j’en crois Wikipédia) cela constituerait son seul acte de résistance (aussi héroïque que contestable : était-ce tellement juste, en particulier eu égard aux lois de la guerre, d’abattre des soldats allemands pas en service ?).

  93. C’est la grande mode parisienne. Se réclamer d’un héros du temps passé pour valider sa posture actuelle. Ben voyons…
    – Le FN se réclame du Général de Gaulle,
    – Mélenchon de Jaurès,
    – Ségolène de la « Liberté conduisant le peuple »,
    – Fillon se réclame de l’inepte du siècle : Philippe Séguin, plus triste tu meurs,
    – Hollande de Chirac, ça promet…
    – Bruno Le Maire de Clausewitz, qu’il a lu de travers.
    Bref, toute une bande de crétins qui n’ayant rien à proposer s’adossent à des mythes.
    « Sergent ! Foutez-moi tout ça dehors ! » (Joaquim Murat)

  94. @Robert
    Selon vous, à un bon ou à un plus ou moins bon capitalisme a succédé un capitalisme que vous décrivez comme financier, court-termiste, au seul service des actionnaires, appauvrissant pour la plus grande masse de la population.
    Je suis sceptique.
    Mais tout ce que je voulais vous faire remarquer, c’est que les traits que prêtez à ce capitalisme ne sont pas particulièrement libéraux, ni ultra-libéraux, et que vous (et ceux qui pensent comme vous) devriez trouvez un autre nom pour le qualifier : à 40% ou 50% du PIB en dépenses publiques, on n’est certainement pas dans le libéralisme.

  95. @Trekker
    Le pivot central de toutes les théories de ces ultraféministes, c’est le rapport hommes/femmes et celui à la sexualité.
    Mais n’oubliez pas qu’au-delà de sa cible en principe « économique » la dialectique marxiste a été généralisée à d’autres cas de figures dont justement les rapports hommes-femmes (ou autochtones-allogènes, ou riches-pauvres ou parents-enfants, etc.), le principe étant de vouloir à tout prix désigner un « oppresseur » d’un côté et un « opprimé » de l’autre (peut-être pourrions-nous aussi parfois nous demander si certains confrères de Philippe Bilger n’auraient pas tendance à tomber dans ce réductionnisme quand ils doivent aborder certaines affaires…).
    Cette façon récente de considérer les gens a priori non pas selon ce qu’ils ont fait mais selon la « classe » à laquelle ils sont supposés appartenir est une dérive grave de notre civilisation ou de notre culture juridique.
    D’une certaine manière, cette approche est voisine des comportements dits « racistes ».
    les camps de concentration et d’extermination
    En ce qui concerne cette question d’ordre historique, il faut rappeler que les socialistes nationaux allemands ont directement recopié le système concentrationnaire soviétique à l’époque où les deux systèmes totalitaires pactisaient.

  96. @ Trekker | 20 décembre 2013 à 15:07
    Je ne sais si vous avez gagné vos points Godwin, mais j’apprécie particulièrement vos analyses et commentaires. Leur longueur est rendue nécessaire pour que le développement de la pensée soit complet et non pas tronqué et qu’il ne puisse être sorti des éléments hors de leur contexte.
    En ce qui concerne la politique d’immigration, les concepts d’assimilation républicaine, puis d’intégration et à présent « d’inclusion » qui n’est que l’aboutissement du « différentialisme » prôné par une partie de la gauche depuis les années 1980, je partage les idées que vous avez ainsi développées :
    « Il en est d’ailleurs de même en matière de promotion de l’immigration en France (accueil de tous les migrants, culte du multiculturalisme, etc.) et là encore cela n’est nullement dérangeant pour l’ultralibéralisme : voir la défense de ce supposé besoin d’une forte immigration par Laurence Parisot, quand elle présidait le MEDEF. Dans ces deux domaines, famille et immigration, il y a bel et bien comme vous l’écrivez un processus révolutionnaire porté par une partie de nos élites intellectuelles-culturelles ».
    Un excellent article sur le sujet vient de paraître dans le dernier numéro de Marianne, sous la plume de Gérald Andrieu et Eric Conan sous le titre : « La gauche et l’intégration – Le nécessaire débat ».

  97. « à 40% ou 50% du PIB en dépenses publiques, on n’est certainement pas dans le libéralisme ».
    Rédigé par : buridan | 20 décembre 2013 à 15:38
    Très juste.
    On a dépassé les 50% depuis longtemps si on prend en compte ce qui dépend directement du public comme la médecine libérale, les pharmacies, etc.

  98. @ Parigoth
    Je viens d’acheter pour un vieux soixante-huitard, à l’occasion de la fête de la prétendue Nativité, la première édition du Journal Officiel de la Commune de Paris.
    Mais pour vous faire adhérer à la Cause prolétarienne, il faudrait au moins le manuscrit original, qui se trouve actuellement à la BHVP – j’ai eu la joie de le consulter l’année dernière, quelle émotion !
    Sa lecture vous serait un chemin de Damas, vous seriez plongée jusqu’au cou dans la grâce suffisante de Karl Marx.
    Mais pour obtenir ce résultat miraculeux, suis-je disposé à user de la reprise individuelle, voire de la propagande par le fait ?
    Hélas non ! Ce que l’amitié me dicte, le Code pénal me l’interdit..

  99. @ Parigoth – 20 décembre 2013 à 17:11
    « Mais n’oubliez pas qu’au-delà de sa cible en principe « économique » la dialectique marxiste a été généralisée à d’autres cas de figures »
    Je suis bien d’accord avec vous au sujet de ce que j’appellerai une transposition, et non une généralisation. La dialectique marxiste tire sa force et son intérêt du fait qu’elle découle d’une analyse rigoureuse de l’économique (systèmes de production et ceux politiques qu’ils génèrent). Ce qui fait que cette dialectique ne peut s’appliquer qu’à des phénomènes d’ordre économique et des politiques découlant des précédents, ou du moins quand ce socle ”économiciste” joue un rôle important. Mais aussi à condition que la société en question ait atteint un niveau de développement du capitalisme faisant de ce dernier un acteur important voire central. Dans ce dernier point réside entre autre l’erreur-faute intellectuelle de Lénine : calquer un schéma marxiste sur un pays fonctionnant avec une économie essentiellement agraire et empreinte de féodalisme, où le prolétariat était une petite minorité de par la faible part de l’industrie. Bis repetita avec Mao et sa révolution paysanne dans un pays encore plus agraire que la Russie de 1917, et plus récemment avec Brejnev en Afghanistan soutenant un pouvoir « communisant » dans un pays agraire à structure féodale.
    Dès les années 1900 Kautsky dénonçait chez Lénine cette erreur-faute intellectuelle, et anticipait les désillusions et drames qu’elle générerait immanquablement. Mais la transposition d’un système de pensée ou organisation politique valable ou concevable dans un certain contexte, à un autre qui est totalement différent, c’est hélas un travers intellectuel que l’on ne retrouve pas que chez certains lecteurs de Marx. Exemples : promouvoir en Afrique subsahélienne une démocratie jacobine à la française (lire ou relire Bernard Lugan), ou imposer en Irak une démocratie communautariste à l’américaine.
    En conséquence appliquer une dialectique marxiste et notamment une variante de sa lutte des classes, à des cas de figure où son socle ”économiciste” est difficilement discernable, ou au mieux facteur fort secondaire, cela relève a minima du sophisme et de l’indigence intellectuelle. Mais hélas ces deux dernières sont les mamelles nourrissant les élucubrations sociétales d’une bonne partie de nos élites intellectuelles-culturelles françaises.
    « Il faut rappeler que les socialistes nationaux allemands ont directement recopié le système concentrationnaire soviétique à l’époque où les deux systèmes totalitaires pactisaient »
    Exact les nazis ont dupliqué le système dit du Goulag, mais en le déclinant de manière industrielle : rationalisation de la collecte et transfert des déportés, organisation interne des camps, chambres à gaz et fours crématoires. En quelque sorte l’application au monde concentrationnaire, des compétences provenant de leur industrie manufacturière. Mais au sujet du Goulag et donc système concentrationnaire, il convient de rappeler que les communistes soviétiques n’en furent pas les inventeurs, et ne firent que l’appliquer de manière massive. Les premiers camps de concentration et entre autre choix de leurs occupants, furent conçus et mis en oeuvre par les Britanniques au tournant du XIX° et XX° siècle. Cela lors de la guerre des Boers en Afrique du Sud, plusieurs dizaines de milliers d’Afrikaners périrent dans ceux-ci et en grande majorité ce furent des civils, entre autres des femmes, enfants et vieillards. Certes vous pourrez me rétorquer que ce n’était que de l’artisanat laborieux et d’ampleur limitée, comparativement à ce que firent leurs copieurs soviétiques et nazis. Ces derniers question productivité du système, furent incontestablement les meilleurs !

  100. Trekker
    Faute de partir de vues générales pour entrer dans les détails ensuite, vous avez un problème de liaison entre des connaissances de niveau très inégal, si bien que lorsque vous bouchez les trous, vous dites souvent n’importe quoi.
    Le problème du cantonnement des migrations humaines ne date pas d’aujourd’hui.
    La mise à l’écart de populations dont le système moral ou religieux est incompatible avec les institutions locales, la déportation ou l’élimination de populations pour peupler ou dépeupler des lieux comme s’il s’agissait d’animaux, la mise à l’écart des insoumis à tort ou à raison, les bagnes, la confusion de tout cela aide bien à faire dire ce qu’on veut aux « camps » dont le monde a été et est parsemé, mais comme sur le sujet précédent, on est pas obligé de s’y affaler.

  101. @ Xavier NEBOUT – 21 décembre 2013 à 12:51
    Désolé mais vous amalgamez des phénomènes de nature bien différente – certes ils peuvent parfois se cumuler – et qu’on peut classer en trois catégories :
    A / Ségrégationniste : cantonnement des migrations humaines, mise à l’écart de populations aux systèmes moraux et religieux incompatibles avec ceux de celle majoritaire, et mise à l’écart d’insoumis. Quotas d’immigration à l’américaine, apartheid à la sud-africaine, ghettos juifs (du Moyen Age au IIIe Reich) et bagnes en sont les outils les plus usités.
    B / Substitution : déportation de populations voire éliminations de celles-ci pour pouvoir leur en substituer d’autres, et déportation de populations pour peupler un territoire. Les colonisations de peuplement en sont un des exemples type.
    C / Éliminatoire : réduction drastique et méthodique par la violence du volume de certaines catégories de populations. Celui-ci découle souvent du précédent, substitution, exemples types: colonisation de l’Australie, Tasmanie et USA, conquête britannique de l’Afrique du Sud, etc. Mais peut aussi venir de motivations non économiques : politiques dans le cas du génocide des Ukrainiens et déportations mortifères des opposants ou supposés tels (Goulag) par les Staliniens, raciales dans le cas des Nazis avec le génocide des juifs et tziganes ainsi que celui des prisonniers de guerre soviétiques (envoyés en camps de concentration : deux tiers y moururent).
    Ces éliminations programmées et systématiques ont souvent été réalisées avec des méthodes artisanales-traditionnelles dues à l’état des techniques du moment : éradication conséquente des aborigènes en Australie, réduction drastique des populations indiennes aux USA. Mais l’usage de ce genre de méthodes peut aussi résulter du contexte et inexistence d’un outil spécifique ne pouvant servir qu’à cela : einsatzgruppen et autres unités militaires des Nazis affectées au génocide sur place des Juifs sur le front de l’Est, génocide d’un tiers des Cambodgiens par les Khmers rouges, massacres mutuels des Tutsis et Hutus. Dans ces deux derniers cas cela s’est pratiqué de manière quasi archaïque : en grande majorité par usage d’outils agricoles.
    Mais avec les systèmes concentrationnaires modernes, britannique en Afrique du Sud, Goulag soviétique, et Nazis avec ses deux variantes (camps de concentration et d’extermination), on bascule dans une forme nouvelle et autrement plus efficace du massacre de masse et génocide : planification, outil dédié qu’à cela (camps), rationalisation générant un besoin limité de personnel et une forte «productivité». Là on est donc bien face à un système novateur et d’une redoutable efficacité, donc à une rupture technologique-organisationnelle similaire à celles qui se produisent en matière de production économique.
    En conséquence il y a bel et bien une spécificité du système concentrationnaire, notamment au regard des méthodes artisanales-traditionnelles utilisées avant. Même si cela dérange votre postulat d’une armée allemande nous ayant protégé du déferlement des hordes de l’Armée rouge, reconnaissez que les Nazis on porté ce système concentrationnaire à un niveau inégalé à ce jour. Celui-ci est bien une des pires spécificité du nazisme, notamment avec ses camps d’extermination des juifs et tziganes : transposition au génocide des méthodes d’organisation en usage dans l’industrie.

  102. @ Trekker | 21 décembre 2013 à 19:04
    Vos développements me semblent parfaitement sérieux, raisonnés et argumentés. Néanmoins je crains que vous ne perdiez votre temps à chercher à convaincre Xavier Nebout de la justesse de votre argumentation.
    De la même manière qu’il sera impossible de faire comprendre à un croyant que Dieu est avant tout ce que les mathématiciens appellent un postulat. Postulat à partir duquel s’édifient les théologies. D’autant que pour certains, ce qui est écrit dans les textes sacrés est La Parole de Dieu, l’homme n’en étant que le transcripteur.

  103. @ Robert – 21 décembre 2013 à 21:51
    « Je crains que vous ne perdiez votre temps à chercher à convaincre Xavier Nebout de la justesse de votre argumentation. De la même manière qu’il sera impossible de faire comprendre à un croyant que Dieu est avant tout ce que les mathématiciens appellent un postulat. Postulat à partir duquel s’édifient les théologies. »
    Hélas je crains fort que vous n’ayez raison, mais dans le sujet sur lequel j’ai échangé avec Xavier Nebout son Dieu doit plutôt être une réincarnation de Monseigneur de Mayol de Lupé (ce saint homme aumônier de la LVF). Pour ce qui est de ses références théologiques sur la période concernée, elles doivent surtout se situer chez Doriot, Déat et Henriot…
    Je présume que dans son bureau sont en bonne place les photos de deux de ses héros, qui nous préservèrent entre 43 et 45 des hordes de l’armée rouge : Henri Fenet (capitaine à la SS Charlemagne et un des derniers combattants à Berlin) et Edgar Puaud (commandant la LVF).

  104. @ Trekker. Je sais, car il a bien voulu l’écrire dans un commentaire, que notre Nébout national (oups, ma langue a fourché !) a derrière son bureau un grand portrait de Cathelineau, le chef de l’Armée catholique et royale, Saint de l’Anjou, martyr de la Foi, j’en passe et des meilleures.
    Avec musique en conséquence – là, j’en suis réduit aux suppositions…
    http://www.youtube.com/watch?v=jKatKQyGGQY
    Moi, je prendrais plutôt cette chanson pour accueillir mes visiteurs, mais bon, chacun ses goûts :
    http://www.youtube.com/watch?v=IjVmy5lzoKA
    Mayol de Lupé est effectivement tout près de la Chouannerie… Je suis beaucoup moins sûr pour Doriot et Déat, ce ne sont jamais que d’anciens gauchistes repentis. En plus, il leur arrivait de snober le divin Maréchal, qui-sauva-la-Patrie-une-seconde-fois, pas assez féroce à leur goût.
    Par ailleurs, il faut changer votre état-civil, Xavier ! Car, même s’il ne se prononce pas, vous portez dans votre prénom le R de l’odieuse Révolution.

  105. Robert,
    Doutez-vous que votre père soit bien le vôtre alors que seule une analyse génétique le prouverait ?
    Sans doute pas, et cela parce que la raison s’efface devant l’amour de celui que l’on tient pour son père naturel même s’il ne l’est pas.
    Alors vous êtes un croyant, un croyant « ordinaire » à qui, et comme à Kierkegaard, l’idée de l’amour paternel de Dieu s’impose comme seule donnée inébranlable de la vie.
    Quant aux postulats, ça, ce sont les dogmes.

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