Je suis obligé de revenir à Jean d’Ormesson.
Parce qu’il est toujours là, heureusement, et qu’il ne se laisse pas oublier pour la littérature et la politique.
La Pléiade a consacré l’écrivain de son vivant, ce qui n’est pas un mince honneur.
Et l’analyste s’est livré, pour la télévision suisse, à quelques appréciations que je trouve très discutables mais dont je sais qu’elles ne choqueront personne, tant ce sémillant nonagénaire est protégé par son âge, son statut et son alacrité médiatique. Quel mal pourrait donc bien surgir de ses magnifiques yeux bleus !
J’avoue qu’il m’agace parfois avec son double registre, souriant et urbain d’un côté, acide et faussement naïf de l’autre.
Le velours. Avec quelle coquetterie il se félicite d’être l’ami, à la fois, de Nicolas Sarkozy et d’Alain Juppé et comme il jubile de se plaindre drôlement : « Malédiction, les présidents de gauche m’aiment » ! C’est une personnalité qui mourrait au figuré d’être rejetée, de ne pas séduire et de ne pas pouvoir se dire aimée par tous ceux qui comptent à Paris et, d’abord, le pouvoir et son cercle. La mondanité n’a pas d’odeur. Tout est bon à prendre qui vous flatte, verse de l’encens, s’émerveille de votre jeunisme et vous convainc à chaque seconde que vous êtes unique, irremplaçable.
Et Jean d’Ormesson sait que rien de grave ne peut lui arriver puisqu’il peut tout dire, tout se permettre et que son immunité est absolue. Son venin lui sera forcément pardonné puisqu’il y aura eu le velours avant ou pendant.
Pourtant il sait faire mal, mine de rien.
Nicolas Sarkozy « s’agite, comme toujours excessif ». C’est tellement consubstantiel au personnage que cela relève plus d’un constat que d’une critique.
En revanche, sur Alain Juppé, c’est plus mesquin, presque condescendant comme si Jean d’Ormesson était en service commandé.
Il « s’inquiète un peu de son éventuelle victoire » car il le voit comme « un Hollande de gauche allié à Bayrou », est persuadé « qu’il ne fera rien, qu’il sera quelque chose entre Chirac et Hollande à cause de son alliance avec le centre », tout en concédant qu’il est « remarquable et très intelligent, raisonnable et rassurant ».
Perfidie pour finir : « Il ne s’enthousiasme pas lui-même ».
Quelle importance pour Jean d’Ormesson que ces gracieusetés puisque je ne doute pas que s’il rencontre Alain Juppé, il fera mille grâces à celui-ci et qu’il l’ajoutera avec allégresse, s’il est élu, à son tableau de chasse des présidents de la République !
Cette désinvolture de la moquerie me choque parce qu’elle ne sera jamais contredite. L’absurdité de son jugement sera accueillie avec faveur puisqu’il va dans le sens de la dérision à l’encontre d’un homme qui oppose trop de tenue à la légèreté des temps.
Et qu’il sort de la bouche de Jean d’Ormesson, un ami qui ne vous veut pas que du bien !
J’aime beaucoup Jean d’O. comme le surnomment ses amis moqueurs. Il est intelligent, brillant, spirituel, léger, charmeur, mais aussi profond. Il peut être méchant et cruel mais toujours judicieux. Il est capable d’autodérision.
Son besoin de séduire, d’être admiré, d’être aimé cache selon moi une insatisfaction existentielle. Jean d’Ormesson connaît sa valeur, mais il sait aussi ses limites. Il aurait voulu être un génie, il est suffisamment lucide pour savoir qu’il n’a que du talent.
Jean d’Ormesson a bien saisi la vraie nature de Juppé :
http://www.lefigaro.fr/politique/2016/10/21/01002-20161021ARTFIG00378-jean-d-ormesson-juppe-sera-un-hollande-de-gauche.php
Personne ne pouvant sérieusement prétendre que Juppé soit un homme de droite – du moins d’après les valeurs classiques tirées du fond des âges entretenues par cette mouvance – il arrive que la perfidie corresponde à la clairvoyance.
Entre Hollande et Juppé, il n’y aura qu’une différence de style. Pour vous, ça compte parce que vous prenez la politique pour un dîner mondain. Permettez à ceux qui sont un plus sérieux d’être désespérés par l’absence d’alternative.
Bonjour,
Tant est que j’apprécie vos commentaires pour être abonné à votre blog, je trouve votre commentaire pertinent concernant Jean d’Ormesson. Par contre, je je pense que vous pourriez faire un billet sur tous ces saltimbanques et autres célébrités adulées par beaucoup qui livrent régulièrement des opinions qui n’ont que très rarement l’intelligence de celle de notre académicien. Et ce, sans faire d’amalgame !
Cordialement
Bonjour Monsieur Bilger
« L’absurdité de son jugement » écrivez-vous.
J’y verrais plutôt une clairvoyance certaine, devant un homme politique complètement autiste devant les maux dont souffre notre pays et qui a déjà montré qu’il savait se coucher devant ceux qui ont un certain pouvoir de nuisance.
Merci merci pour ce texte d’une justesse et d’une finesse d’analyse sans appel.
Quel bien cela fait de savoir partagé un sentiment fort devenu très agaçant, de le voir décrit avec le calme qui me manquerait pour qu’il soit bien entendu !
Bonjour,
J’aime encore bien le « venin » de Jean d’Ormesson. Il a la plume fluide et élégante, même si pour avoir lu quelques-uns de ses livres on a l’impression qu’il raconte toujours un peu la même chose. Une sorte de ritournelle philosophique, mais qui se lit plutôt bien.
A 91 ans révolus, il n’a plus rien à prouver et plus rien à perdre, vu qu’il a obtenu tous les honneurs : académicien, grand-croix de la Légion d’honneur, membre de la Pléiade (de son vivant). Ne lui manque plus que le prix Nobel de littérature et là il fera vraiment partie du Panthéon des écrivains célèbres
Chose assez rare dans le monde médiatico-politique, on lui pardonne tout, même quand parfois sa perfidie révèle un fond de méchanceté. L’avantage du grand âge sans doute.
Sa hantise serait de mourir pendant le quinquennat de François Hollande. La seule pensée que ce dernier puisse lui rendre un hommage posthume le terrifie, dit-il. Aussi s’il est capable de tenir jusqu’en mai prochain je pense qu’il n’aura plus de crainte à avoir de ce côté-là.
Toutefois je crains fort que le successeur de François Hollande ne lui convienne guère mieux, si l’on en croit ses propos sur Alain Juppé. Oui, je dis Alain Juppé vu que si l’on écoute les politologues confirmés, les sondages et les ragots qui circulent dans les bars, c’est lui qui sera notre prochain président de la République. C’est déjà coulé dans le bronze.
C’est un peu ce que je regrette dans le monde de l’information d’aujourd’hui où l’on nous abreuve de sondages, de statistiques, de simulations complexes entre candidats. Il n’est plus permis de rêver. Et comme dans un bon film à suspense, rien de plus frustrant que de connaître à l’avance la fin du film.
J’aurais bien aimé que Jean d’Ormesson fasse partie un jour des invités de votre chaîne YouTube, Philippe Bilger. Mais après avoir lu votre billet, je doute que ne soit pour tout de suite, et c’est bien dommage.
Malheureusement pour la France, je pense que Jean d’Ormesson a raison.
Mais Jean d’O a parfaitement raison : Juppé ne fera rien. Il me semble l’avoir écrit ici avant lui, et pourtant je ne suis pas publié dans La Pléiade.
Il semble que P. Bilger ait un problème : aurait-il peur de penser comme Jean d’Ormesson et tant d’autres dont moi-même ?
D’où un deuxième problème : si ce n’est pour Juppé, pour qui voter ?
Tout simplement pour celui qui mettra notre Code du Travail à la poubelle puisque c’est ce qui coule notre pays, comme tout le monde le sait.
Or, Juppé commence par saquer les chômeurs avant de leur donner du travail, alors que le travail mettra du droit de licencier selon la seule volonté de l’employeur en partant du principe, comme au Danemark, que c’est lui qui est le mieux placé pour savoir ce qu’il faut faire dans l’intérêt de l’entreprise.
Mais comme le politicard tremble à l’idée de ne pas plaire aux électeurs, il n’y a au mieux que des mesurettes sans effet à en attendre.
Alors ne reste plus sans doute, comme Jean d’Ormesson, qu’à regarder le cirque des veaux élisant leurs abatteurs à la télé.
@Achille
Je ne résiste pas à compléter votre billet par un jeu de mots en complétant « C’est déjà coulé dans le bronze… pour le bonze de Bordeaux ». En tout cas, si ce n’est pas encore gagné ça prend la bonne voie.
S’agissant de Jean d’O, que j’aime bien, je suis en train de lire son dernier bouquin « Dieu, les affaires et nous » ; je partage votre analyse et espère que notre hôte retienne votre proposition de l’inviter pour confesser l’auteur de cette « Chronique d’un demi-siècle ». Nul doute qu’ils se quitteront bons amis car Philippe Bilger et lui sont des gens de qualité.
Bonjour,
« J’endors mes çons » parce que tout m’est permis, mais « je ne dirai pas tout avant de partir », sauf quand la langue me brûle le palais avec l’envie de griller un ou deux candidats qui ne sont pas de mon bord. Il fallait que l’écho soit porté et entendu de tous.
Peut-être, mais les gens ne sont plus influençables, chacun est capable de penser par soi-même.
Que voulez-vous, on peut être un excellent écrivain, un brillant intellectuel et avoir l’esprit moderne, mais quant à avoir la qualité d’un pseudo-prophète en politique affirmée, j’en doute.
J’aime beaucoup l’académicien et écrivain Jean-Marie Rouart.
« Cette désinvolture de la moquerie » est une tradition bien française qui s’exprime à travers l’esprit de conversation, avec grâce, goût et gaîté (Mme de Staël qui l’oppose, il me semble, à la lourdeur de l’esprit d’un autre peuple qu’on évitera de nommer).
Mais il existe toutefois Le mot d’esprit et sa relation à l’inconscient qui est un ouvrage de Sigmund Freud publié en 1905 par lequel, à travers les rapports entre inconscient et langage, Freud expose une nouvelle théorie de la sexualité infantile dans le cadre de sa première topique et dont Lacan a fait un texte canonique.
D’où quelques interrogations sur l’esprit des salons littéraires ou des soupers aux chandelles…
J’ai regardé moi aussi ONPC hier soir et j’ai donc entendu ce cuistre de Yann Moix qui connaît manifestement son dictionnaire des citations faire du dernier livre de Jean d’Ormesson un pot-pourri de vieilles idées, évoquant notamment à propos du développement sur l’eau, le côté Terre des hommes :
« Eau, tu n’as ni goût, ni couleur, ni arôme, on ne peut pas te définir, on te goûte, sans te connaître. Tu n’es pas nécessaire à la vie tu es la vie. » Terre des hommes (1938) – Antoine de Saint-Exupéry, à propos du développement sur le Temps, un côté Saint Augustin etc.
Il a approuvé en revanche le développement de la page 53 – qu’on lui avait photocopiée… – qu’il trouve magnifique :
« On ne sait pas si on meurt de notre vivant ou si on vit de notre mourant. Est-ce que le fond d’écran c’est la mort et on est en vie par interstices, est-ce que le fond d’écran c’est la vie est on est en train de mourir tout le temps. C’est une très belle idée. » commente Yann Moix qui ignore manifestement le dialogue de Platon qu’est le Théétète 158b :
« La seule sensation ne me permet pas de savoir si je rêve ou si je suis éveillé », ou encore la parabole célèbre de Tchouang-tseu dans son Zhuangzi, chapitre II, « Discours sur l’identité des choses » :
« Zhuangzi rêva une fois qu’il était un papillon, un papillon qui voletait et voltigeait alentour, heureux de lui-même et faisant ce qui lui plaisait. Il ne savait pas qu’il était Zhuangzi. Soudain, il se réveilla, et il se tenait là, un Zhuangzi indiscutable et massif. Mais il ne savait pas s’il était Zhuangzi qui avait rêvé qu’il était un papillon, ou un papillon qui rêvait qu’il était Zhuangzi. Entre Zhuangzi et un papillon, il doit bien exister une différence ! C’est ce qu’on appelle la Transformation des choses. » etc.
Et ce mystificateur de la culture personnelle s’autorise au final à dire dans le dos de l’Académicien, que le livre de Sheila est meilleur que « Le Guide des égarés », qui n’avoue cependant à première vue d’autre ambition qu’une promenade dans des œuvres effectivement lues même si les références en sont oubliées ou l’érudition épargnée au lecteur moderne, par un auteur ayant manifestement entendu le mot de Nietzsche :
« N’est-ce pas une chose extrêmement plaisante que de voir les philosophes les plus sérieux, si sévères qu’ils soient le reste du temps avec toute certitude, en appeler sans cesse à des sentences de poètes pour assurer force et crédibilité à leur pensée ? » et supposant à son lecteur une culture minimale propre à lui permettre d’en apprécier l’écho qu’il en restitue et où se laisse sans doute désigner sa propre originalité.
D’où sans doute cette explication de son ouvrage donnée par l’auteur : « Ce livre n’est pas un traité de philosophie il n’en présente ni la rigueur ni le savoir ni la sévérité un peu triste. »
Qu’il relise cependant le Gai Savoir – titre original, Die fröhliche Wissenschaft, la gaya scienza – ouvrage de Friedrich Nietzsche, publié en 1882 et qui fait référence aux Grecs de l’Antiquité, « superficiels… par profondeur ! ». On y trouve des poèmes espiègles en amuse-gueule aux dissertations sur les souffrances morales.
D’où Le Guide des égarés dans cette vie, évoque encore sans doute les kleśa du bouddhisme dont le n° 5 qui est Abhinivesha : l’attachement à l’existence, la peur de la mort, deux super illusions au sens de la philosophie orientale…!
@ Xavier NEBOUT
Supposons que ce soit l’employeur qui soit le mieux placé pour licencier. Il ne peut alors être le mieux placé pour embaucher puisqu’un licenciement n’est rien d’autre que la reconnaissance d’une faute concernant une embauche dont il serait lui-même directement responsable.
Donc, si vous donnez à l’employeur le droit d’embaucher et de licencier, il est logique et rationnel que le premier licencié d’une entreprise soit l’employeur lui-même.
Conclusion : un système économique qui donne le droit à un employeur d’embaucher et de licencier tout en lui permettant de conserver sa place est totalement irrationnel puisqu’il déresponsabilise totalement le premier des responsables.
C’est pourtant dans un tel système que j’ose qualifier de christianisé – car le premier (responsable) devient le dernier (responsable) – que nous évoluons.
@ Robert Marchenoir
…et pourtant je ne suis pas publié dans La Pléiade.
Vu le nombre d’âneries que vous écrivez, cela ne devrait pas tarder…
In cauda venenum !!
Il est rassurant de constater que l’ancien directeur du Figaro a gardé toute sa pugnacité et sa claire voyance.
Il n’a pas à se faire pardonner d’avoir fait le mauvais choix en 2012 et donc pas besoin de se contorsionner en permanence pour digérer ce choix ridicule.
A l’époque le profil complexe de Hollande était connu, tout comme en 81 les amitiés de Mitterrand avec Bousquet.
Le seul moteur de Hollande : la haine de NS, tout cela pour finir avec Leonarda et la rue du Cirque.
Oublier le comportement de NS à la présidence de l’UE et son combat contre la crise pour ne retenir que le côté bling bling a conduit au mauvais choix.
Jean d’Ormesson parle d’or, mais il n’est pas le seul et nous sommes nombreux à avoir tenu les mêmes propos que lui.
Il y a sur ce blog une constellation d’étoiles qui valent bien celles de La Pléiade au moins politiquement, avec évidemment quelques trous noirs en petit nombre prêts à faire l’erreur fatale. Les trous noirs sont consubstantiels à l’univers.
Trois problèmes majeurs se posent : l’économie qui s’effondre, la souveraineté qui a disparu et le communautarisme qui guette, et fait plus que guetter la France puisqu’il est déjà installé dans les zones hors contrôle.
Dans le domaine économique, il est probable que nous aurons une amélioration transitoire pendant les deux premières années. Juppé n’aura qu’un faible mérite, il lui suffira de desserrer la pression fiscale qui matraque le pays depuis 2012. Pour la suite il faudra voir, car le problème est aussi et surtout celui d’une pression administrative typique de la social-démocratie de gauche ou de droite qui étouffe littéralement toute créativité et liberté d’entreprise. Il suffit d’en parler avec des patrons de petites entreprises d’une dizaine d’employés.
Juppé formaté par l’ENA, n’est pas à mon avis capable intellectuellement de réformer l’administration, c’est-à-dire de lui enlever le pouvoir absolu qu’elle a actuellement.
Dans le domaine de la souveraineté, Juppé est aussi conformiste que Hollande et peut-être pire. Nouveau venu dans le sérail des dirigeants européens, il voudra se faire remarquer par une servilité encore plus grande que celle de Hollande à l’égard de l’U.E. et des USA. Il fut un chaud partisan de l’intervention en Libye, sans avoir préparé ou même réfléchi à l’après-Kadhafi, ce qui en dit long sur ses capacités anticipatrices en politique étrangère. Poutine n’a qu’à bien se tenir, Juppé arrive, ceci dit en dérision.
Dans le domaine le plus urgent et le plus grave, celui de l’immigration et du communautarisme, je me demande s’il ne va pas nous faire regretter Hollande ou à tout le moins Valls.
Bon vous aurez compris que je fais partie des venins, qui hélas n’empoisonneront que peu Juppé, et je regrette ce peu, que je voudrais beaucoup !!
Comme c’est votre droit, Monsieur Bilger, vous avez opté pour Alain Juppé et vous êtes choqué de ce qui peut montrer une éventuelle erreur d’appréciation sur cet homme politique qu’à juste raison à mon sens vous préférez à Nicolas Sarkozy. D’où ce billet dénonçant la perfidie de notre écrivain national à l’esprit toujours aussi vif et aiguisé.
Pour ma part, je rejoins le commentaire d’Exilé | 23 octobre 2016 à 07:41. Ne s’agirait-il pas de clairvoyance plus que de perfidie ?
Le diagnostic de Jean d’Ormesson est également celui de millions de Français qui ne voteront pas pour Ali Juppé.
« La mondanité n’a pas d’odeur. Tout est bon à prendre qui vous flatte, verse de l’encens, s’émerveille de votre jeunisme et vous convainc à chaque seconde que vous êtes unique, irremplaçable »
Lorsque j’ai lu cette tirade j’ai cru que M. Bilger écrivait sur Ph. Bilger parce que si j’en crois un de ses derniers billets sur Valeurs actuelles, cette mondanité n’avait pas non plus qu’une bonne odeur. Mais passons.
Personnellement je trouve Jean d’Ormesson plus persifleur, satirique, que perfide.
Je pense également que le ralliement de Bayrou à Juppé (sans que ce dernier ne lui ait rien demandé) a été plutôt un cadeau empoisonné. Mais parfois il faut boire la coupe jusqu’à la lie, comme le fera Juppé. Bayrou a été un de ses ministres, je crois qu’il en rêve encore. Heureusement Juppé jure, publiquement, qu’il n’a rien promis à personne. Mais comment croire encore le complice de Super menteur…
« Cette désinvolture de la moquerie me choque parce qu’elle ne sera jamais contredite »
Il a été reçu par Mitterrand, dont on sait qu’il n’aimait ni son parcours, ni ses idées politiques. Il est est allé à ce rendez-vous. Il l’a trouvé charmant. Il l’a dit. Ils ont parlé littérature. Sans doute. Il s’est amusé respectueusement de cette entrevue et a eu la courtoisie de bon aloi de n’avoir pas écrit un livre « d’entretiens » sur cette rencontre.
Ce n’est peut-être pas un prix Nobel de littérature (quoique Dylan…) mais je lui décernerais volontiers celui de la bonne éducation, celle qui sait masquer la pudeur par la dérision.
Comment ne pas aimer Jean d’Ormesson ?
Ou plutôt comment ne pas avoir aimé Jean d’Ormesson car dernièrement il nous a tapé un peu sur les « cosiddetto » comme disent les Italiens.
Une très vieille et très noble famille française républicanisée, des textes d’un français à faire pâlir Philippe et Pascale d’envie, pour les anciens comme moi qui l’ont connu jeune et élégant, un beau mec à vous charmer même Anne Pingeot et cocufier Mitterrand, bref une gloire nationale, un peu notre statue de la Liberté à nous.
Même quand il écrit une vacherie on dirait du Ronsard, dont il vient de rejoindre La Pléiade.
Sur la fin toutefois il prend des attitudes royalistes dans ses jugements de nos présidents républicains et des serfs que nous devrions être.
En particulier dans ses dernières oeuvres, « Comme un chant d’espérance » par exemple, on a un peu l’impression qu’il a vidé ses fonds de tiroir où il avait accumulé un tas de petites notes sur ceci et sur cela au fil d’un siècle, enfin presque, et mis le tout bout à bout pour en faire un bouquin.
Il se voit déjà peut-être à la droite de Dieu, ou plutôt Dieu à sa droite ?
Déjà convaincu de voter François Fillon, Jean d’O vient de renforcer cette obligation en sortant Juppé, Sarkozy et Bayrou de la liste des possibles, en plus de toute la gauche qui le maltraite bien entendu.
D’Ormesson ? d’Ormesson… Oui je me souviens, nous avons fait Gergovie ensemble et nous y avions eu une longue discussion avec Gabriel ! Sacré gaillard que ce Gabriel !
@ Robert Marchenoir
Ne répondez pas à Garry Gaspary, c’est un malade mental et un sale type, un raté, un des nombreux abrutis que nous avons malheureusement, par charité chrétienne, accueillis en France !
Excusez-moi Jean mais les badinages ne sont pas des remparts à notre triste actualité :
Par Le Figaro.fr avec AFP
Mis à jour le 22/10/2016 à 22:13
Une manifestation interdite d’un collectif pour « le désarmement de la police et la démilitarisation des conflits »
s’est soldée par de nombreuses dégradations ce samedi après-midi à Saint-Etienne. Des abribus ont été brisés et des distributeurs de banque ainsi que des horodateurs ont été mis hors-service. Une vitrine d’une agence bancaire a été cassée et le local de la fédération départementale du PS saccagé, a indiqué le parquet.
Devant la Bourse du travail, plusieurs prises de parole ont d’abord eu lieu pour « dénoncer les répressions policières sous toutes leurs formes et la guerre coloniale menée par la France au Moyen-Orient ». Encadrés à distance par plusieurs centaines de policiers et de gendarmes mobiles, environ 200 manifestants – en majorité de la mouvance d’extrême gauche – ont ensuite battu bruyamment le pavé du centre-ville pendant plusieurs heures derrière une banderole visant le fabricant local de flash-balls et d’armes de chasse sur laquelle était écrit : « Verney-Carron dernière sommation ! ».
M. Bilger, très bon billet.
Le corbeau et le renard.
Qui est le corbeau ? nous ?
Qui est le renard ? Jean d’Or !!
@esope à 11:53
Je partage votre sentiment et ne suis pas la seule. Ce type, que j’appelle Gaspoury, n’est pas un vrai malade mental, c’est un gros rat à la courte queue et aux dents acérées récupéré des égouts par ses semblables radislamisés.
Je n’arrive jamais à finir un roman de Jean d’O, il m’ennuie… Alors que j’aime maintenant Modiano que j’ai découvert ici, allez donc savoir pourquoi.
Bonjour
J’ai souvenir d’un jugement très sévère de Raymond Aron dans ses « Mémoires » sur le sens politique de Jean d’O.
A l’occasion il faudrait s’en rappeler…
@ Xavier NEBOUT | 23 octobre 2016 à 10:40
« Il semble que P. Bilger ait un problème : aurait-il peur de penser comme Jean d’Ormesson et tant d’autres dont moi-même ?
D’où un deuxième problème : si ce n’est pour Juppé, pour qui voter ? »
Comment pour qui voter ?
Je torture mes doigts tordus par l’arthrite à taper sur mon clavier d’ordinateur en vous répétant à chaque opportunité : Votez Fillon… François Fillon, bien sûr !
D’accord il n’est pas joyeux, mais qui le serait en ces temps où nous n’avons plus besoin d’aller dans un bar pour y prendre un cocktail à la russe, il suffit de se balader dans quelques bas quartiers de nos villes, à pied ou en voiture, pour en prendre un gratis.
Ecoutez les conseils d’un ancien qui a connu, et subi, les présidents des 3ème, 4ème et 5ème République, plus l’Etat Français de Pétain entre la 3ème et la 4ème !
Trois générations de Républiques, c’est pire que l’arthrite.
Il est à parier que Jean d’O serait d’accord.
Un président idéal ça n’existe pas !
De Gaulle était l’anomalie qui confirme la règle.
Votez Fillon !
Je vous avoue, Philippe Bilger, que c’est avec beaucoup de délectation que je me laisse inoculer par Jean d’Ormesson son venin ! Le lire est un plaisir, l’écouter est jubilatoire.
On peut bien sûr ne pas être d’accord sur tout avec lui, ne pas partager ses analyses et ses opinions mais l’excellence du discours, qu’il soit écrit ou verbal, la courtoisie toujours présente dans l’expression, l’érudition qui sous-tend la pensée, ne peuvent que susciter le respect.
@ Xavier NEBOUT
Vous avancez que Juppé « commence à saquer les chômeurs avant de leur donner du travail ». Même si vous ne partagez pas les idées de ce candidat, ce qui est votre droit, je vous invite au moins, avant que d’affirmer certains faits, à lire l’ouvrage que celui-ci a consacré au problème du chômage, « Cinq ans pour l’emploi ».
Quel que soit le prochain locataire de l’Elysée, ce n’est malheureusement pas en claquant les doigts ou d’un coup de baguette magique qu’il va résoudre du jour au lendemain le problème du chômage. Donner comme vous dites du travail aux chômeurs exige tout d’abord que l’on prenne les mesures qui permettent à ceux qui créent l’emploi productif, c’est-à-dire les entreprises, d’embaucher.
L’analyse lucide et vipérine de Jean d’O sur Juppé déclenche chez notre hôte un léger mouvement d’humeur.
Pourtant ce qu’il dit semble frappé au coin du bon sens.
Elu au deuxième tour avec les voix de la gauche, Juppé concoctera un gouvernement où l’on a des chances de retrouver des gens qui ont contribué à dégrader l’image de la politique (Raffarin, Bayrou, Lagarde, Morin) en s’évertuant à ne rien faire et à proposer des programmes interchangeables.
Les Français ont toujours préféré voter pour ceux qui les conduisent à l’abattoir ou au déclin : Chirac, Hollande et bientôt donc AJ.
Tel est ton destin, petit Français !!
PS : Cela étant quand on voit le choix réservé aux Américains, notre sort n’est pas si désagréable ?
Jean d’Ormesson dans La Pléiade, c’est McDo qui aurait trois étoiles au Michelin.
C’est en plus une récompense donnée à un faiseur.
Je pense en particulier à un livre livre au titre ridiculement précieux, « C’est une chose étrange à la fin que le monde », qui est une suite de lieux communs rebattus, de citations, une sorte de compilation pénible qui se veut à la fois primesautière et profonde. N’est pas Montaigne ni Voltaire qui veut.
Livre médiocre et malhonnête par l’usage du plagiat.
A deux reprises, il s’y adonne dans cet opuscule prétentieux et prétendument modeste dont l’ineffable Franz-Olivier Giesbert, l’une des valeurs les plus sûres de la sous-culture télévisuelle, écrit en quatrième de couverture :
« Si la culture est ce qui reste quand on a tout oublié, alors il s’agit là d’un monument à sa gloire »
Excusez du peu ! « Passe-moi la rhubarbe, je te passerai le séné »…
Donc, comme ces élèves qui pompent leur dissertation sur Internet ou dans les livres, d’Ormesson plagie sans vergogne.
Il réfléchit à bâtons rompus sur les deux infinis, sur l’indifférence des forces de la nature à l’égard de la misérable condition humaine, sur la supériorité du grain de sable humain par rapport à la masse stupide de la matière et parvient à ce tour de force de ne pas citer le fragment 72 de la section II des Pensées de Pascal à qui il a tout emprunté !
Pire encore, il camoufle ses emprunts de la façon la plus rouée en paraphrasant Bossuet dans son Sermon sur la mort.
Je cite le passage de son livre :
« Les hommes ont peur de la mort et ils ensevelissent sa pensée comme ils ensevelissent leurs semblables »
Forte pensée, belle formule penseront ceux qui n’ont pas lu le grand texte de l’Aigle de Meaux.
Mais rusé et prudent, craignant probablement que quelque lecteur cultivé n’aille lui reprocher son emprunt grossier, Monsieur d’Ormesson donne le nom de Bossuet et illustre sa phrase de cette citation tirée du même texte, mais très décalée par rapport à elle :
« On n’entend dans les funérailles que des paroles d’étonnement de ce que ce mortel est mort. »
Bossuet est nommé ; il n’y a plus matière à plaider… La phrase reproduite ne porte pas ombrage à celle du grand académicien à la modestie ostentatoire. Le voici à l’abri du reproche de plagiat…
Il aurait pourtant suffi qu’il allât un peu plus loin dans le texte, oh ! pas très loin… juste une phrase et il aurait lu (mais il est clair qu’il l’a lu et occulté en pleine connaissance) :
« Et je puis dire, Messieurs que les mortels n’ont pas moins de soin d’ensevelir les pensées de la mort que d’enterrer les morts mêmes ! »
Oh que c’est vilain !
J’ai hâte de pouvoir lire les commentaires qui vont fleurir après les 100 premiers jours du règne Juppé.
Cher Monsieur,
Vos réflexions sur Jean d’Ormesson – publié vivant dans la collection prestigieuse de La Pléiade – sont des plus originales. Bien que je n’admire rien tant que les auteurs français du Grand Siècle, je me suis ruiné en Pléiade. Pour ne citer que les auteurs français du XXe, je me suis cru obligé d’acquérir, ne fumant pas, buvant de l’eau, n’allant pas au restaurant, ne voyageant pas : Alain, Anouilh, Apollinaire, Aragon, Bernanos, Camus, Céline, Char, Cioran, Claudel, Colette, Eluard, Gide, Giono, Giraudoux, Gracq, Larbaud, Malraux, Martin du Gard, Maupassant, Mauriac, Morand, Péguy, Ponge, Proust (justement vénéré par vous), Renard, Valéry, Yourcenar (entrée à l’Académie, grâce à l’action
de Jean d’O). Il en manque. Je n’ai pas eu envie des autres.
Agé et retraité, je n’achèterai plus aucun livre, et encore moins un Pléiade. J’ai de quoi lire pour deux mille ans. Le parcours finira un peu avant, je le crains fort.
Cordialement.
Sommes-nous politiquement connectés ?
Est-ce que la victoire d’Hillary Clinton favorisera Juppé ? Inversement, est-ce que la victoire de Trump défavorisera Juppé ? Est-ce que le Brexit influence les électeurs américains ? Les électeurs français ?
Je suis curieux de savoir. Difficile de constater une corrélation, encore moins une causation, sur si peu d’événements, mais j’observerai attentivement.
Autre point : un candidat réellement désireux de casser le Système refuserait les primaires et s’adresserait directement au peuple, fidèle en cela à l’esprit d’une élection à deux tours, qui rendent les primaires injustifiables.
Enfin : http://fboizard.blogspot.fr/2016/10/les-politiciens-anti-systeme-sont-ils.html
A propos de Sarkozy, qu’on a déjà vu à l’oeuvre en tant que président, il a effectivement raison ; ce candidat est agité et excessif. S’agissant de Juppé, il aurait au moins pu lui accorder le bénéfice du doute au lieu de se montrer si péremptoire. Je ne vois pas en quoi une alliance avec le centre est un handicap. Bien au contraire. Ce pays connaît trop de clivages et il n’est pas inutile de rassembler. Même Sarkozy lui-même s’est montré rassembleur bien au-delà du centre : Kouchner, Besson, Jouyet, Hirsch, Amara, Bockel… Alors Monsieur d’Ormesson, cela ne vous gênait pas ?
Pour me consoler du terne présent, je relis Les trois mousquetaires : de la fantaisie, de la jeunesse, de l’allant, ça pétille, ça jaillit. Tout le contraire de… Comment s’appelle-t-il déjà ?… Mais si, vous savez bien, le chauve cacochyme… le vieux cheval de retour qui sait tout et ne comprend rien… le technocrate qui veut se faire aimer… le vieux monsieur qui serait mieux à la retraite… Ah zut, son nom m’échappe.
@Claude Luçon
« Trois générations de Républiques, c’est pire que l’arthrite »
Nous avons beaucoup de chance d’avoir ici en votre personne un témoin ayant connu tant de visages de la vie politique, sur une période si riche en événements.
Cela possède l’avantage, que vous devriez exploiter, de permettre de corriger certaines erreurs d’appréciation formulées par certains de nos contemporains brillants mais ne s’alimentant que d’idées reçues.
Mais j’avoue être plutôt déçu de voir qu’un homme de votre expérience ne parvienne manifestement pas, en ayant fixé son dévolu sur un personnage aussi falot que François Fillon, à tirer les conclusions qui s’imposent d’elles-mêmes : et si c’était le système républicain qui, par construction, ou du moins tel qu’il est vu en France, était la cause première de toutes les catastrophes que notre pays a traversées, jusqu’à aujourd’hui ?
Pourquoi ne pas étudier la question sereinement, au lieu de s’obstiner à foncer tête baissée dans le mur ?
Lire L’Express du 16/10/2003, sur les comptes suisses de Jean d’Ormesson :
« Qui eût cru cela de notre plus flamboyant académicien ? Jean d’Ormesson, le romancier charmeur et amoureux des plaisirs de la vie, semblait survoler avec légèreté les basses contingences matérielles. Or, surprise, voici que l’écrivain est soupçonné d’avoir dissimulé 16 millions d’euros à l’administration française. Comme dans un mauvais polar, cette somme considérable a été repérée sur des comptes suisses, via un paradis fiscal »
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/justice/les-comptes-suisses-de-jean-d-ormesson_494957.html
@ GLW | 23 octobre 2016 à 16:19
J’espère qu’il n’aura que cent jours et après plouf !
Cher Philippe Bilger,
Jean d’Ormesson est un homme estimable et estimé, par son oeuvre, par sa personnalité attachante, par son caractère heureux et d’une certaine manière par la finesse de ses jugements sur les hommes. Ce qui me choque aujourd’hui face à la gravité du moment, mais c’est un trait qui touche bon nombre des analystes mondains et politiques, ce sont les raisons qui nous incitent à définir nos choix pour le vote à venir. Beaucoup d’hommes, ou de femmes, qui se présentent à cette élection ont les potentialités pour gouverner, et les équipes pour les seconder, qu’ils soient de gauche, du centre ou de droite, sans exclure les « extrêmes ». Mais face à la gravité du moment, une possible guerre civile et une possible guerre mondiale, on ne mesure pas assez à mon sens, que les qualités de l’homme ou de la femme qui seront l’objet de nos choix, devraient tenir avant tout autre critère à leur capacité à éviter ces deux risques majeurs pour notre Nation et pour le monde.
Personne ne voit donc que le candidat idéal, hormis ses capacités intrinsèques à gouverner, devra pouvoir s’inscrire dans la quadrature du cercle, en évitant le piège de l’OTAN, organisation destinée à faire la guerre, et en étant capable de rassembler autour de lui les forces vives de la Nation sur un programme acceptable et raisonnable, sans mettre le feu à la rue.
C’est ce genre d’analyse que nous sommes en droit d’attendre de la part de personnalités du niveau de Jean d’Ormesson et non de s’enfermer dans les mondanités élégantes, perfides ou enrobées dans le velours.
Eviter la guerre est le seul critère qui puisse éviter à nos enfants et à nos petits-enfants de connaître l’horreur, et devant l’urne chacun doit pouvoir se poser deux questions fondamentales : mon candidat (ma candidate) peut-il sortir de l’OTAN et redonner à la France son indépendance stratégique, mon candidat peut-il rassembler une majorité de Français derrière lui sans mettre la rue à feu et à sang ?
@ Exilé | 23 octobre 2016 à 18:36
C’est à cause des expériences passées que j’en suis arrivé à conclure que nous n’avions jamais essayé un bosseur, un travailleur de l’ombre, comme tous ceux qui font fonctionner ce pays, ingénieurs, artisans, infirmiers, cultivateurs, ouvriers, commerçants, médecins, pompiers, policiers, scientifiques… dont on ne parle jamais, seulement au moment d’augmenter leurs impôts.
Quelqu’un du terroir de la plus vieille et plus belle partie de la France : la Vallée de la Loire, un pur mélange de Franc et de Celte.
Je l’aurais préféré ingénieur plutôt qu’avocat, mais c’est un accro aux moteurs puissants et aux automobiles rapides, alors faute de mieux…
Nous en avions une, NKM, elle a tout pour plaire : femme, plutôt jolie, ingénieur X, ayant servi dans la Royale, mais elle n’en est encore qu’au stade ingénieur stagiaire ès politique, laissons-lui encore cinq ans de formation et après, si je suis encore en mesure d’écrire sur ce blog, j’y ferai campagne pour elle.
@ Patrice Charoulet | 23 octobre 2016 à 16:42
Battu, mon épouse en a 74 (livres de La Pléiade) mais ce n’est pas son âge… Elle adore d’Ormesson… mais c’est une autre histoire !
En ce qui me concerne je suis abonné à Tintin, Spirou, le Journal de Mickey et évidemment à la collection de Goscinny et Uderzo !
@jack | 23 octobre 2016 à 18:18
« Alors Monsieur d’Ormesson, cela ne vous gênait pas ? »
@Frank THOMAS | 23 octobre 2016 à 16:12
« Jean d’Ormesson dans La Pléiade, c’est McDo qui aurait trois étoiles au Michelin. C’est en plus une récompense donnée à un faiseur. »
Aïe ! vous dérangez, là…
Sa nécro est prête dans toutes les rédactions, ça se passera à la Madeleine à Paris, On y verra Catherine Deneuve avec de grosses lunettes noires « pour qu’on ne voie pas les larmes », et peut-être Cyril Hanouna.
En tout cas des Académiciens, non pas déguisés en petits pois, mais en cosses vert tendre de petits pois.
Ne dérangez pas, voyons, tout se passait bien, jusqu’ici, et pour paraphraser un titre très Jean d’O : « merci pour ce moment »
Je me suis trompé ? pardon !
@agecanonix | 23 octobre 2016 à 19:12
« En ce qui me concerne je suis abonné à Tintin, Spirou, le Journal de Mickey et évidemment à la collection de Goscinny et Uderzo ! »
Quittez ces crétins, suivez les choix de votre épouse.
D’Ormesson, le dernier dandy qu’il nous reste de cette fabuleuse météore qui va de Baudelaire, Proust, Boni de Castellane, Barbey d’Aurevilly, Paul Bourget, Villiers de l’Isle-Adam, et moi-même, sans oublier de Montesquiou-Fezensac, Montesquiou pour les plébéiens…
D’Ormesson, lui, n’a jamais zigzagué, il a toujours été de droite.
Et quand il sent le putois qui veut se faire élire par la gauche, il le dit.
@Laurent S
« …en étant capable de rassembler autour de lui les forces vives de la Nation sur un programme acceptable et raisonnable, sans mettre le feu à la rue. »
Ce que vous décrivez là ressemble aux effets du syndrome munichois.
En d’autres termes, comment faire pour retarder la guerre, encore un instant monsieur le bourreau, discutons avec le Chancelier Hitler et passons avec lui un accord acceptable et raisonnable.
Sauf que le Chancelier en question, qui n’avait que la conquête en tête, n’avait que faire de tout ce qui pouvait être acceptable et raisonnable.
De nos jours, ce Chancelier a été remplacé par un autre adversaire, qui rumine également des projets de conquête mondiale, mais depuis plus d’un millénaire, et dont les troupes sont formatées en ce sens chaque jour dès le chant du muezzin, partout et depuis un plus d’un millénaire aussi, y compris chez les modérés à titre provisoire.
La ligne de conduite affichée par notre nouveau Daladier : raisonnable et rassurant : « ne pas verser d’huile sur le feu », en « engageant le dialogue » avec une autorité par ailleurs inexistante.
« Ne pas jeter d’huile sur le feu c’est la formule qui préserve les conflits en posant un voile dessus. Celui qui ne veut pas jeter d’huile sur le feu c’est celui qui ne veut pas se salir les mains, celui qui a peur et qui a honte d’avoir peur donnant à sa peur les contours flatteurs de la pondération…».
http://www.lefigaro.fr/vox/politique/2016/10/20/31001-20161020ARTFIG00088-communautarisme-le-cri-d-alarme-d-un-maire.php
Courage, fuyons.
« Vous avez voulu éviter la guerre au prix du déshonneur. Vous avez le déshonneur et vous aurez la guerre. »
Winston Churchill
@Savonarole à 20:31
Si vous n’étiez pas sur ce blog qu’est-ce qu’on s’ennuierait.
Il y a toujours un petit truc pour exploser de rire.
« Et qu’il sort de la bouche de Jean d’Ormesson, un ami qui ne vous veut pas que du bien ! » (PB)
Et il n’est pas le seul sans doute.
A relire le billet, je vois que si notre hôte a les yeux moins bleus, il n’en a pas moins les yeux revolver.
@ Jabiru | 23 octobre 2016 à 11:21
« …et espère que notre hôte retienne votre proposition de l’inviter pour confesser l’auteur de cette « Chronique d’un demi-siècle ». Nul doute qu’ils se quitteront bons amis car Philippe Bilger et lui sont des gens de qualité. »
Je pense que ce serait un entretien très intéressant. Jean d’Ormesson manque dans la galerie des personnalités invitées par Philippe Bilger.
Grand admirateur de Chateaubriand, Jean d’Ormesson n’en a, hélas pour lui, ni le génie littéraire ni la pénétration politique. Il s’y essaye cependant et peut constater que, sur le tard, il peut faire illusion en rassemblant tout ce qui en lui provoque la nostalgie des vieux siècles disparus. Il aurait tort de ne pas en profiter.
Je ne suis pas admiratif devant l’écrivain dont l’écriture classique n’échappe pas à certaines lourdeurs ou platitudes. Ce n’est pas honteux mais on perçoit le mécanisme, on devine le procédé stylistique et c’est assez, à mes yeux, pour démolir l’enchantement d’un texte. Son édition dans La Pléiade relève davantage d’un acte de reconnaissance de la part de Gallimard pour le chiffre d’affaires réalisé que de la consécration d’une œuvre certes honnête mais qui aura bien du mal à survivre à son auteur. Qui peut dire qu’il a lu tout d’Ormesson et que sa vie en a été tant soit peu influencée ?
Le chroniqueur politique a été ces dernières années un soutien sans faille de N. Sarkozy, ce qui m’a toujours étonné de la part d’un homme bien élevé. Pour préserver l’assentiment général et les funérailles nationales qu’il escompte, il n’exprime sans doute pas aujourd’hui le dixième de ce qu’il pense. Il ne peut laisser deviner ses convictions que dans un discours en creux, tapant sur ce qu’il n’aime pas pour mieux désigner ce qu’il aime sans le dire.
@ Frank THOMAS | 23 octobre 2016 à 16:12
Je me sens moins seul maintenant.
» …Et qu’il sort de la bouche de Jean d’Ormesson, un ami qui ne vous veut pas que du bien ! » PB
Quand le microcosme parisien se dispute contre le microcosme parisien, le reste de la France tremble.
En sortant du plateau il a dit en saluant la donzelle accusatrice de service : « Je suis sourd. Je suis désolé mais je suis sourd ».
Ce n’est pas gentil de tirer sur un vieux de cette qualité-là.
Je l’ai lu et je me suis ennuyé (presque rien sur presque tout). So what ? Mais quel bonhomme ! Quelle classe ! Quelle tenue ! Quelle éducation !
Souffrez Philippe qu’il dise sa vérité sur votre favori du moment AJ.
AJ, lui président et c’est la moitié de la gauche qui se retrouve à la mangeoire.
Non merci.
Tout ce qu’il y a à retenir de M. d’Ormesson est qu’il a tenté de dissimuler une forte somme d’argent au fisc. Merci Paul Duret de l’information.
Ca le disqualifie d’emblée de donner des leçons de politique. Sans évasion fiscale la France n’aurait pas de problèmes. Peut-être que c’est pour ça d’ailleurs qu’on déteste tellement Hollande, pour ses efforts timides contre ce cancer qui ronge les finances publiques françaises après tout ?
Il faudrait que je le lise mais je ne supporte pas son cabotinage élégant et faussement sympathique, dans lequel on sent percer tout le mépris de l’aristocrate pour la plèbe, et puis Frank Thomas m’a dissuadé, je n’aime pas trop les plagiaires.
« Il « s’inquiète un peu de son éventuelle victoire » car il le voit comme « un Hollande de gauche allié à Bayrou »… »
Juste une petite observation. Je suppose que vous vouliez dire « comme un Hollande de droite » Philippe Bilger, sauf si vous considérez que François Hollande est de droite bien sûr.
Mais il est vrai qu’aujourd’hui la frontière est de plus en plus ténue entre la droite dite sociale et la gauche supposée progressiste.
Il faut rendre cette justice à Jean d’Ormesson : grâce à lui la nostalgie ne pue plus de la gueule… même si les tables basses des maisons de retraite sont couvertes de ses livres.
Il aura réjoui la sortie de Saint-Louis de Versailles, n’aura pas désespéré Billancourt, été d’une éternelle bonne humeur et apporté du bonheur de lecture aux christianisés que nous sommes.
Bien sûr qu’il y a beaucoup de lieux communs dans ses romans mais la petite musique est là, qui rassure avant d’aller sous la couette : que demande de plus la bonne société ?
Et qui sommes-nous pour le critiquer, pour juger que sa saillie sur Juppé, saillie frappée au coin du bon sens, serait venimeuse ?
@ esope
Mais quelle charité chrétienne ? Il n’y a pas plus bel oxymore que la charité chrétienne. La charité en religion, c’est le devoir de se tourner vers l’humain parce qu’il est humain, la plus grande charité qui soit étant ainsi l’accueil de celui qui vous est totalement étranger.
La charité chrétienne, c’est effectivement Robert Marchenoir qui l’a le mieux définie ici en proposant que c’est le droit de se détourner de l’étranger en l’humiliant pour le convaincre qu’il est un inférieur. Il n’y a pas plus contraire à la charité que la charité chrétienne dont vous nous bassinez les oreilles. C’est votre charité chrétienne envers les Juifs, les homosexuels, les musulmans, etc. qui fait que plus personne ne vous supporte en France…
Vous êtes bien trop abrutis pour comprendre que ce n’est pas moi mais bien l’antisémitisme assumé d’un Xavier Nebout et le racisme décomplexé d’un Robert Marchenoir qui sont en train de déchristianiser la France à une vitesse spectaculaire par la haine et le dégoût qu’ils engendrent.
Moi, j’ai juste un chronomètre à la main et je tente de mesurer à partir de leurs exploits communs dans combien de temps la charité chrétienne aura totalement disparu de France puis d’Europe. Et je peux déjà vous dire que je sais que cela se fera de mon vivant.
La Pléiade : la preuve de l’arriération culturelle de la France, par rapport à des pays civilisés comme l’Angleterre ou les Etats-Unis (mais aussi des pays beaucoup moins riches et moins puissants).
Le culte irrationnel dont fait l’objet cette collection en France (ou, plus exactement, parmi un cercle minuscule d’intellectuels) témoigne de la misère de l’édition française.
D’abord parce que c’est la seule dans son genre. Quelle est l’autre façon d’acheter les classiques de la littérature française et mondiale en édition reliée (et savante) ? Il n’y en a pas. Il faut se tourner vers le marché du livre ancien.
Ensuite, parce que La Pléiade est ridiculement surévaluée : il ne s’agit, après tout, que de livres de poche améliorés (couverture souple, petit format). Le papier bible dont se gargarisent ses amateurs est un défaut, et non une qualité : il se gondole sous l’humidité des doigts, ce qui est légèrement gênant pour un livre (qui est fait pour être lu et non mis derrière une vitrine, faut-il le rappeler ?) ; et il rend les pages difficiles à tourner. Quant au caractère savant de l’ensemble, on y trouve même, maintenant, des fautes d’orthographe.
Enfin parce que La Pléiade est parfaitement hors de prix, surtout si l’on considère qu’elle publie essentiellement des auteurs tombés dans le domaine public. Mais je suppose que c’est cohérent avec l’incohérence du gauchisme culturel profondément incrusté dans l’édition et le monde universitaire français, qui affectent l’amour du prolétariat tout en étant snob comme pas un.
D’où cette image symbolisant parfaitement notre époque, où l’on voit le « philosophe » idéal des bobos, Michel Onfray, l’air maussade, recevoir chez lui un journaliste pour une interview, devant une étagère intégralement remplie de Pléiade — comme si l’on était dans une librairie, ou chez un collectionneur de petits soldats de plomb. Les autres livres, les livres normaux, sont relégués en dehors de la vue du photographe et des invités. C’est le nouveau riche de la culture. Le type tellement étonné de se retrouver avec une bibliothèque chez lui, qu’il classe ses livres en fonction de leur prix.
http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2016/01/08/31003-20160108ARTFIG00073-michel-onfray-l-homme-qui-empeche-la-gauche-de-dormir.php
On remarquera d’ailleurs que La Pléiade confirme l’ahurissante arrogance française : quand un auteur « rentre dans la Pléiade » (je parle là de vrais écrivains qui le méritent, pas de Jean d’Ormesson dont tout le monde est d’accord pour dire qu’il s’agit d’une distinction de complaisance), le consensus du « monde de la culture » proclame urbi et orbi que cet écrivain est honoré par son entrée dans ce temple de l’édition, alors que de toute évidence c’est l’inverse qui est vrai.
@ Paul Duret | 23 octobre 2016 à 18:46
« Lire L’Express du 16/10/2003″
J’ai lu. Depuis ces treize dernières années que s’est-il passé après l' »évasion » de d’Ormesson ?
@ Frank THOMAS | 23 octobre 2016 à 16:12
Jean d’Ormesson a la facilité de ceux qui ont toutes les qualités, qui ont été favorisés par la naissance et qui ont su ensuite faire fructifier cet avantage dans la vie.
Brillant et léger, il lui manque la densité que donnent parfois la difficulté ou la souffrance.
C’est dans le verbe instantané, celui du débat politique, qu’il est le meilleur. Redoutable débatteur, je me souviens de ses joutes homériques avec Georges Marchais il y a bien longtemps.
Il aurait fait un excellent courtisan chez Louis XIV. Le terme de courtisan n’étant pas nécessairement péjoratif, mais signifiant qu’il fait partie de ces gens qui sont plus doués pour le paraître que pour l’être, sans nier ses qualités d’être. Ce sont celles de la légèreté de celui qui a triomphé ou qui sait qu’il est en mesure de triompher des difficultés.
Un personnage hors du commun, sans qu’il soit un grand écrivain.
J’ai bien aimé son « Histoire du Juif errant », deux de ses autres livres me sont tombés des mains comme on dit et je n’ai plus insisté côté littérature, mais je me régale toujours à suivre ses interventions télé ou radio. Il est brillantissime dans ces situations.
Bonjour
Un article et tant de commentaires pour un mauvais « bon » mot de salon.
Je mets entre guillemets bon car nous ne sommes plus hélas à l’époque de Voltaire où la verve littéraire était plus enlevée
« Un jour dans un vallon
un serpent piqua Villon
que pensez-vous qu’il arriva
c’est le serpent qui creva »
…tout en concédant qu’il est « remarquable et très intelligent, raisonnable et rassurant ».
Intelligent…
On le saura.
Mais un apparatchik intelligent reste un apparatchik, peut-être même avec un degré de nuisance supplémentaire par rapport à ses camarades de promotion moins brillants.
Et si un apparatchik intelligent, figé dans la morgue de son autisme, refuse de comprendre ce qui sort de sa grille de lecture mentale, il est ramené au niveau de stupidité des pauvres bœufs que nous sommes, mais qui eux ont l’avantage sur lui d’avoir compris un certain nombre de choses depuis longtemps…
@Claude Luçon 23/10 12 h 27
« Une très vieille et très noble famille française »
N’exagérons pas ; les Lefèvre d’Ormesson font partie de la noblesse de robe, et à ce titre ne peuvent être assimilés à la noblesse d’épée, bien qu’ayant donné depuis le seizième siècle à la France de l’Ancien Régime nombre d’éminents et intègres magistrats ; le premier, Olivier, fils d’un commis au greffe, fut ministre des Finances de Charles IX ; un autre, sous Louis XVI, essaya en vain de dissuader le roi de convoquer les états généraux, pressentant les sinistres conséquences. Un dernier d’Ormesson de la royauté fut bibliothécaire de Louis XVI et guillotiné en 1794.
Certes famille très vieille et infiniment respectable par les grands et dignes magistrats qu’elle a donnés à la France, mais non pas très noble au sens propre de ce mot.
Comme l’autre me traite d’antisémite, je précise que si un chrétien sachant pourquoi il l’est, est par là même contre le judaïsme, cela ne signifie pas qu’il haïsse les juifs en tant qu’individus, et encore moins qu’il soit antisémite, ce qui serait une absurdité sauf à prétendre que Jésus et les apôtres descendaient des Philistins ce qui se serait su.
Le même confond charité et compassion ou commisération. La charité chrétienne, c’est oeuvrer pour le salut de l’âme de son prochain. Certes, s’empiffrer en regardant les autres mourir de faim ne porte pas au salut de l’âme, et la faim n’oriente pas vers les expériences mystiques, mais il ne faut pas confondre le principal et l’accessoire même si l’accessoire est nécessaire.
Allez GG, une petite anisette pour libérer les neurones.
@ Claggart | 24 octobre 2016 à 10:45
Merci des précisions !
Donc en entrant à l’Académie Française il a rajouté l’épée et l’immortalité au nom de la famille ?
Impressionnant !
Comme quoi il n’est jamais trop tard pour rectifier les erreurs du passé.
@Robert Marchenoir | 24 octobre 2016 à 09:49
« La Pléiade : la preuve de l’arriération culturelle de la France, par rapport à des pays civilisés comme l’Angleterre ou les Etats-Unis (mais aussi des pays beaucoup moins riches et moins puissants). »
Vous commencez à nous prendre la tête avec vos critiques à deux balles sur la culture française et sur la soi-disant subtilité de la littérature anglo-saxonne.
Parce que vous croyez peut-être que les séries américaines, crétinisantes à souhait et d’un narcissisme affligeant, qui nous montrent les Américains en super héros terrassant les méchants, sont un fleuron de la culture du monde civilisé ?
Je vous renvoie à ce vieil adage chinois plein de sagesse : « Quand ce que l’on a à dire veut moins que le silence, on se tait ! ».
Remarquez, vos affirmations péremptoires, à force d’être excessives finissent par être drôles, à condition d’aimer le grotesque, bien sûr.
@Jean-Dominique Reffait
« …les funérailles nationales qu’il escompte… »
Il n’a même pas à « escompter ». Grand-croix de la Légion d’honneur il y a droit, statutairement !
Cher PB
Je vous avais reproché en son temps votre initiative d’illustrer vos textes de photos, à l’instar des magazines grand public. Vous m’aviez répondu personnellement que c’était devenu une nécessité et que cela apportait un plus à vos textes…
C’est pourquoi je me permets de vous dire aujourd’hui que vous commettez une injustice à votre égard.
En effet, quand je vois la photo de J d’O illustrant votre texte et surtout son titre, je trouve que votre propre photo permanente, en tout début de lecture – et surtout de relecture – en haut à droite, par comparaison, ne convient pas, ou ne convient plus. S’il vous plaît, mobilisez votre fan-club, ou seulement notre modératrice et cherchez une photo de vous pour illustrer « Philippe Bilger, le venin dans le velours ». Vous méritez, et nous aimerions !
Si je devais vivre éternellement, peut-être m’intéresserais-je à l’aimable bavardage de cet homme de plume disert et choyé par la critique. Mais comme je ne lui ai jamais rien trouvé de bien percutant dans les nombreuses émissions de télé qui lui donnent la parole, je m’abstiens de lire ses livres. Il y en a tant d’autres qui pourraient m’intéresser beaucoup plus. Sa dernière coquetterie est de demander pardon. Mais quand on creuse un peu, il demande pardon pour quelque chose dont il n’est nullement responsable, son appartenance à son milieu. Il brasse du vide. Même son venin a quelque chose d’éventé. Certains s’en délectent, mais ça a si peu de poids que c’est vite oublié.
@Robert Marchenoir
Votre description du « philosophe » Michel Onfray, l’air boudeur devant sa bibliothèque, est parfaite. À sa décharge ce sont peut-être les cameramen qui l’ont planté devant ce décor pour les besoins de l’émission. Un intellectuel, on l’installe devant une étagère de bouquins, un cadre de banque devant son ordinateur, un cuisinier devant ses fourneaux, Monsieur-tout-le-monde sur un trottoir, Madame-tout-le-monde à côté de sa télé, et le président de la République à son bureau Empire, le cartable contre les jambes.
Je crois que Michel Onfray a fait des études de lettres, il a, me semble-t-il, un diplôme universitaire de lettres modernes, mais la philosophie est un créneau plus porteur de nos jours, surtout quand elle est médiatique, et encore plus quand elle s’adresse à des non philosophes qui ne vont pas chipoter sur des détails à propos des auteurs, ou sur la conduite des démonstrations !!
@ Exilé | 24 octobre 2016 à 10:30
Moi aussi, cette légende tenace de l’intelligence de M. Juppé m’intrigue.
Il ne me semble pas l’avoir jamais entendu dire quoi que ce soit de particulièrement intelligent, sa spécialité est dans les banalités insipides et les généralités sans intérêt. Il dit pas mal de bêtises (bien sûr, à propos de l’islam, mais aussi de l’Europe, de la Syrie, etc.). Et son passage au Quai d’Orsay fut une catastrophe (Libye).
Bref, pour quelqu’un dont l’intelligence semble être ici considérée comme une évidence, on manque singulièrement de preuves. Par bien des côtés, un Jean-Luc Mélenchon, que je n’aime pas, me semble plus intelligent.
Cette intelligence juppéenne supposée doit beaucoup à sa calvitie et au besoin qu’ont tous les lâches et tous les mous qui en ont fait leur porte-étendard de justifier leur consentement au déclin.
« Le venin dans le velours »… au moins c’est déjà un signe d’intelligence et de talent de pouvoir manier les deux dans l’élégance.
Son charme, ses yeux bleus et sa malice sont pour moi autant de plaisir de l’écouter et de le voir. Par contre je dois avouer qu’à chaque fois que j’ai lu un de ses livres, j’ai abandonné avant la fin.
Toutefois, on peut contester son talent d’écrivain, celui d’académicien ou d’avoir été consacré par La Pléiade, qui plus est de son vivant, mais on ne peut nier son capital sympathie. Lorsqu’il arrive sur un plateau, il l’éclaire. C’est ainsi, certains personnages ont une certaine magie, c’est un fait indéniable. Ensuite que sa sympathie aille plus vers Nicolas Sarkozy que vers Alain Juppé, c’est son droit absolu… en quoi serait-il moins intelligent pour cela ? Cela prouve aussi qu’il sait rester loyal et de nos jours c’est une grande qualité, qui se perd.
Personnellement je ne voterai sans doute ni pour l’un ni pour l’autre. Nicolas Sarkozy parce qu’il faut savoir tourner une page. Bien que de le voir jeter aux chiens en permanence pourrait au dernier moment me conduire à le choisir. Car ce dénigrement, ces insultes et les accusations permanentes contre lui me font l’effet inverse de celui espéré par ses détracteurs.
Quant à Alain Juppé et son « identité heureuse », je trouve cela d’une naïveté suicidaire pour notre pays. Après trente ans et plus d’une immigration incontrôlée, l’éparpillement des migrants de Calais dans nos campagnes sera une goutte d’eau qui fera déborder le vase. Les provinciaux avec leur bon sens légendaire et en prise avec une agriculture moribonde, la désindustrialisation et la désertification des services publics, centres médicaux et autres, sont vent debout contre ces arrivées. Aujourd’hui trente par-ci, cent par-là mais demain trente de plus, cent de plus ? Il faut être naïf pour croire l’inverse.
S’il ne s’agissait que d’accueillir des pauvres dans un pays où l’emploi foisonne, où les habitants sont à l’aise financièrement, cela serait indolore. Ce n’est pas le cas, installer confortablement par bonté de coeur des gens alors que ceux du cru croulent sous les dettes et les restrictions, c’est un pied de nez à la population.
Et tous ceux qui ont un brin de jugeote le comprennent instantanément, voyant les problèmes culturels s’ajouter à tous ces problèmes économiques.
Alors ne pas voir cela de la part d’un éventuel futur Président de la République, c’est une faute par avance. Certes, Alain Juppé est intelligent et cultivé mais les Français ont besoin de subtilité et de courage, d’anticipation après un Président aussi balourd que couard.
Il n’existe pas un seul domaine où des réformes ne soient urgentes, les énormes problèmes sociétaux qui s’aggravent, risquent l’embrasement. La situation est explosive, ne pas le voir est irresponsable. Il nous faut de la fermeté et de la poigne, loin d’un Alain Juppé distant et admiratif du multiculturalisme heureux. Vu la situation où tout bouge chaque jour à grande vitesse, nous avons besoin d’un Président jeune et dynamique, car la situation politique dans une Europe divisée qui se cherche (Brexit, CETA, TAFTA, réfugiés…), mondiale et bien sûr française, cela demande une grande réactivité quotidienne. Ce qui était vrai hier, sera déjà obsolète demain.
Qu’il connaisse par coeur, par exemple tous les auteurs de La Pléiade (puisqu’on en parle), on s’en fiche complètement, nous avons besoin plus que jamais de réalisme et de pragmatisme. La situation est grave. Hélas j’ai beau regarder malgré tous les candidats, je suis comme soeur Anne.
A gauche, Manuel Valls semble faire campagne, lui aussi un faux dur, lui qui se voyait en Clemenceau, n’est en fait qu’un « tigre de papier ». Et Mme Royal ? avec François Hollande ministre de l’Ecologie ? de quoi rire.
@ charles | 24 octobre 2016 à 10:22
Il ne s’agit pas de Villon mais de Fréron.
Voltaire fit ce cruel bon mot mais, dans la polémique qui l’opposait à Fréron, il avait tort.
Rappelons que Fréron, journaliste, reprochait au groupe des « philosophes » voltairiens d’être sectaire et d’étouffer la liberté littéraire avec son dogmatisme et son animosité.
Fréron était dans le vrai : Voltaire était petit, mesquin, vindicatif, rancunier, cupide, jaloux, manipulateur, comploteur. L’admiration qu’on pouvait avoir pour l’écrivain n’avait vraiment aucune raison de passer à l’homme. Fréron voyait juste en écrivant : « sublime dans quelques-uns de ses écrits, rampant dans toutes ses actions ». Cela juge aussi le siècle qu’on y voua un tel culte à un homme comme Voltaire.
Mais les pédants français préfèrent le faux bon mot de Voltaire au vrai jugement de Fréron. « Avoir tort avec Sartre plutôt que raison avec Aron » ne date pas d’hier.
@Achille
Vous n’avez pas tort de fustiger la première phrase de Robert Marchenoir. Mais sur le reste il a raison : cette collection est difficilement lisible, le papier bible délicat à manier, hors de prix et ne servant souvent qu’à tenir lieu de décoration murale aux médecins et autres handicapés de la culture (Mondor est loin !), variante chic du dernier catalogue des impressionnistes sur la table basse…
Vous promèneriez-vous dans le métro, un exemplaire de La Pléiade sur vos genoux, entre Porte de la Villette et Barbès ?
J’en ai quelques exemplaires, soigneusement dissimulés derrière des Galligrasseuil : je n’ai jamais réussi à les feuilleter au-delà de quelques pages !… sauf les albums Rimbaud, Baudelaire et Camus… (agecanonix vous dirait que c’est à cause des images, ce qui n’est pas faux).
J’aime corner, écrire, surligner, péché mortel sur du papier bible !
@Tipaza
Lisez plutôt « l’Amant sans domicile fixe » de Fruttero et Lucentini ; ils ont tout dit du juif errant bien mieux et bien avant Jean d’O. !
@Franck Boizard
Voltaire était petit, mesquin, vindicatif, rancunier (…)
Voltaire, l’icône de la tolérance, le pourfendeur des lettres de cachet, ne se privait pas de la possibilité qu’il avait de recourir à ce moyen pour faire embastiller les gêneurs, dont le protestant La Beaumelle par deux fois…
Notre hôte me pardonnera ce hors sujet mais je ne résiste pas : par arrêt du 20 septembre la chambre criminelle de la Cour de cassation a estimé que des journalistes maîtres chanteurs à l’égard du roi du Maroc (ils demandaient plusieurs millions d’euros pour ne pas publier un livre à charge contre le monarque chérifien) qui avaient été enregistrés à leur insu au cours des « négociations » par l’avocat dudit monarque, lequel, ès qualités, avait porté plainte, étaient recevables et bien fondés à se plaindre d’une preuve obtenue de façon illicite ou déloyale par une partie privée, portant atteinte aux principes du procès équitable et de la loyauté des preuves…
Les deux «journaleux» ne seront donc jamais poursuivis…
Moralité : ayez votre carte de presse en poche lorsque vous faites chanter, impunité assurée…
Moralité bis : Sarkozy n’est pas journaliste.
@Exilé
En effet, j’ai les plus grands doutes concernant un homme qui, il y a quelques années, avait donné au livre qu’il sortait le titre suivant : « Je ne mangerai plus de cerises en hiver ».
L’intelligence de Juppé est pour moi un peu comme le génie économique de DSK, complétement surfait, fabriqué de toutes pièces.
Juppé est un homme du 20e siècle. Il n’a aucune vision pour le monde qui vient.
@tous
C’est curieux comme certains commentateurs se perdent dans des détails de la vie de Jean d’Ormesson, par exemple une supposée évasion fiscale, pour discréditer sa parole sur Juppé. Ils feraient mieux de nous expliquer ce que fera Juppé. Mais, curieusement, personne ne dit rien sur l’action mirobolante qu’aurait Juppé une fois élu. Vraiment curieux.
@Achille
Aurélie Filippetti ministre de la Culture, avait attribué comme proverbe arabe « Parle si tu as des mots plus forts que le silence, ou garde le silence ».
L’auteur est EURIPIDE qui n’est ni arabe ni chinois.
Achille | 24 octobre 2016 à 12:05
« Vous commencez à nous prendre la tête avec vos critiques à deux balles sur la culture française et sur la soi-disant subtilité de la littérature anglo-saxonne. »
Mais j’en suis ravi, mon brave. Enerver des cuistres de votre espèce est un plaisir de fin gourmet. La preuve :
« Parce que vous croyez peut-être que les séries américaines, crétinisantes à souhait et d’un narcissisme affligeant, qui nous montrent les Américains en super héros terrassant les méchants, sont un fleuron de la culture du monde civilisé ? »
Vous êtes stupide à ce point, ou vous faites semblant de ne pas comprendre ? Je crains que la première hypothèse ne soit la bonne.
Et il insiste, le bonhomme :
« Remarquez, vos affirmations péremptoires, à force d’être excessives finissent par être drôles, à condition d’aimer le grotesque, bien sûr. »
Bien sûr, affirmer que les séries américaines sont « crétinisantes à souhait et d’un narcissisme affligeant », ce n’est ni péremptoire, ni excessif… C’est d’ailleurs faux, si je me fie au jugement des nombreux Français qui les suivent avec passion.
Et surtout, ça n’a rien à voir. Je vous parle d’édition, et vous me répondez : télévision. La mauvaise foi du faux intellectuel franchouille dans toute sa splendeur.
Si vous voulez, on peut comparer ce qui est comparable : les « séries américaines », et les émissions de Morandini. Vous ne vous rendez même pas compte à quel point votre commentaire confirme mes observations. Le monde entier, étudiants et professeurs confondus (Français compris), frappe à la porte des universités américaines, tandis que fort peu d’Américains tentent d’entrer à l’université française ; mais ça ne fait rien, l’intello de gauche en revient toujours aux McDo et aux séries américaines. A croire qu’il ne se nourrit que de ça.
@ Florence
Bien difficile de dire ce que serait « l’action mirobolante » de Juppé une fois au pouvoir, comme d’ailleurs de tout autre candidat de quelque bord qu’il soit, puisque nous n’en sommes pour l’heure qu’au stade des programmes et donc des promesses et que nous savons par expérience ce que valent ces promesses ! N’avons-nous pas entendu des « Moi Président, je… » et nous pouvons juger aujourd’hui ce qu’il en a été.
Pour Juppé, le temps de l’action, s’il est élu, viendra donc ensuite et ce n’est qu’alors que nous pourrons vraiment la juger.
Vous pourrez peut-être me rétorquer que nous avons déjà pu juger de ce que Juppé a donné, sachant cependant qu’il n’était pas alors Président, mais il n’est pas le seul dans ce cas dans cette course à la présidentielle.
@sbriglia | 24 octobre 2016 à 14:29
Je n’ai aucun livre de la collection La Pléiade, ce qui ne m’empêche pas d’avoir des livres de grands écrivains, qu’ils soient poètes (Baudelaire, Verlaine, Rimbaud, Saint-John Perse, Hugo, etc.), philosophes (Spinoza, Kant, Alain, Pascal et quelques autres) ou de grands romanciers (Balzac, Maupassant, Zola, Céline, Saint-Exupéry, Houellebecq et j’en passe) ainsi que d’essayistes divers (Onfray, Attali, Minc et consort).
La plupart de mes livres je les ai achetés en collection Livre de poche, pour quelques euros, en particulier les auteurs anciens qu’il est facile de trouver dans ces collections bon marché, vu que généralement quand j’achète un bouquin c’est pour le lire dans les mois qui suivent et non pas pour qu’ils servent de décoration dans ma bibliothèque. Certes il m’arrive d’avoir quelques ouvrages des grandes maisons d’édition, celles qui se partagent les prix littéraires : Gallimard, Flammarion, Le Seuil, Plon et quelques autres) mais c’est quand je suis impatient de lire les œuvres qui font les unes des rubriques littéraires. Généralement j’évite les livres consacrés à une personnalité politique tel que le « torchon » consacré aux paroles malheureuses de François Hollande des deux journalistes du Monde, qui défraie la chronique en ce moment, ou encore les multiples ouvrages consacrés à Nicolas Sarkozy, Jacques Chirac, sauf peut-être les bibliographies sur Charles de Gaulle et François Mitterrand dont la vie est un véritable roman.
Je pense que dans le domaine littéraire et philosophique, le France n’a rien à envier au monde anglo-saxon. Ceci depuis bien avant le Siècle des Lumières jusqu’à aujourd’hui, même si quelques folliculaires ont tendance à se vautrer dans le sordide en écrivant des brûlots plus destinés à enrichir leur compte en banque qu’à laisser une trace indélébile dans la littérature contemporaine.
@Jean-Marc | 24 octobre 2016 à 15:08
Désolé, je n’ai pas pris le temps de chercher l’auteur de cette magnifique maxime sur le dictionnaire des citations que l’on peut trouver en quelques clics sur Internet.
Une chose est sûre, Euripide, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a bien raison.
Je viens de tomber, par hasard, sur la copie d’une lettre furibarde que j’avais envoyée à J. d’Ormesson en mars 1986 (!), suite à une soirée télévisée d’élections très chahutée où le parti de J.M. Le Pen avait remporté un succès inattendu. Ce soir-là, Jean d’O., invité, n’avait visiblement pas bu que de l’eau minérale et s’était déchaîné contre le Front National et son leader, en des termes très inhabituels que je lui reprochais avec véhémence, malgré la grande admiration que je lui portais et que je lui porte toujours.
Depuis, beaucoup d’éditoriaux ont été écrits par notre académicien dont une moitié environ concernent la politique et je suis bien obligé de constater que ce sont justement ceux-là qui montrent à quel point son talent peut être sujet à des variations de qualité. Nous autres, petits chroniqueurs d’occasion d’un blog élitiste, nous pouvons nous permettre de commenter, d’égratigner avec plus ou moins de pertinence tel ou tel écrit d’un personnage éminent, qui peut agacer certes, mais qui ne se départit jamais de l’élégance du style. Voilà pourquoi on l’aime, Jean d’Ormesson, parce que, quelle que soit l’orientation de ses affirmations ou la justesse supposée de ses opinions, il émane de lui un petit supplément de considération qui transforme ses propos en enchantement. Je parierais bien que c’est dû à son âge que l’on qualifie de grand, pas seulement par le nombre.
Merci à Michelle D-LEROY (à 13h34) et à Jean-Paul Ledun (00h.12) dont les propos nous changent agréablement de ceux des matamores-esbroufeurs d’estrade.
Je ne suis pas encore aussi déterminé que notre hôte quant au choix de mon candidat, mais ce que je sais, c’est qu’Ali Juppé entrera plus facilement dans la galéjade que dans La Pléiade.
@ sbriglia
Certains livres gagnent beaucoup à être lus dans leur édition de La Pléiade. Je pense par exemple aux Propos d’Alain : sans leur index thématique extrêmement bien fait à la fin de l’ouvrage, on ne s’y retrouve pas.
Les autres éditions qui me sont passées entre les mains ne le possédaient pas. L’autre solution étant le Ctrl+F depuis une retranscription canadienne (http://classiques.uqac.ca/classiques/Alain/Alain.html), les oeuvres étant tombées dans le domaine public au Canada.
Mais on n’y trouve pas tous les propos, c’est davantage une source complémentaire qu’un substitut.
@ Florence
« Juppé est un homme du 20ème siècle »
Tout à fait et c’est bien ce qui interpelle, car guidés par la presse qui en a déjà fait le futur Président, une partie des Français ne réalisent pas à quel point ce sera encore un quinquennat pour rien.
@ Florence | 24 octobre 2016 à 15:07
« …une supposée évasion fiscale »
En 2003 !! Je suis bien d’accord avec vous, quel intérêt de citer cet article treize ans plus tard !
@ sbriglia
« Lisez plutôt « l’Amant sans domicile fixe » de Fruttero et Lucentini »
Je l’ai lu il y a déjà quelque temps.
Plus enlevé, plus vivant que le livre de Jean d’Ormesson, dont le style est quand même meilleur, si ma mémoire est bonne.
Il faudra que je le relise.
@Franck Boizard
Merci de votre remarque
Je ne cherchais pas à avoir tort ou raison avec ou contre Elie Fréron mais seulement à comparer le style.
Bien à vous
@ Robert Marchenoir | 24 octobre 2016 à 15:47
Au cas où cela vous aurait échappé, la culture ne se limite pas à la littérature. Le cinéma, la télévision en sont également des supports fondamentaux.
Certaines séries américaines crétinisantes à succès sont appréciées par un certain public bien ciblé, le même d’ailleurs qui apprécie les émissions de téléréalité ou encore celles du genre TPMP, tout aussi infantilisantes.
Comme Jean Gabin le dit dans l’excellent film d’Henri Verneuil « Le Président », « il existe aussi des poissons volants, mais ils ne constituent pas la majorité du genre ». Et ce public un peu demeuré ne saurait représenter l’ensemble de la population française.
Au risque de vous décevoir, je ne suis pas un faux intellectuel, je ne suis pas un intellectuel du tout, ce qui ne me gêne nullement quand je lis ou entends ce que certains de nos brillants intellos autoproclamés peuvent sortir comme âneries. A noter que dans ce registre les intellos américains, bien que plus rares, ne sont pas non plus, loin de là, des phares de l’humanité.
Vous concernant je me garderais bien de vous classer dans cette caste de bobos autosatisfaits que sont les intellectuels. Votre langage ressemble étrangement à celui de Donald Trump dont la délicatesse et la courtoisie sont loin de constituer ses qualités premières. Mais il faut de tout pour faire un monde et celui que se préparent les Etats-Unis en ce moment n’est pas très rassurant.
Dans un de ses livres, Jean d’Ormesson raconte une petite histoire juive :
Fin fond de la Pologne. Une calèche. Un fameux rabbin est accablé de louanges par deux assistants.
– « Mais qu’ai-je donc fait ? je suis peu de choses aux yeux des hommes, rien aux yeux de Dieu »
Le premier assistant :
– » Ô rabbi, si toi tu n’es rien, je ne suis que l’ombre de rien ? »
Le deuxième assistant se lamente :
– » Si… si… alors moi je suis plus bas que la poussière de la terre »
Cri déchirant du cocher qui pleure :
– « Si le grand Rabbi n’est rien, si le premier assistant est moins que rien, si le deuxième assistant est au-dessous de moins que rien, qui suis-je donc, moi misérable cocher ? »
Du fond de la calèche, le Rabbi :
– « Non, mais pour qui se prend-il, celui-là ? »
@Mitsahne
« Voilà pourquoi on l’aime, Jean d’Ormesson, parce que, quelle que soit l’orientation de ses affirmations… il émane de lui un petit supplément de considération qui transforme ses propos en enchantement »
Votre remarque sur « Ali » Juppé ne vous honore pas et on est loin du petit supplément de considération qui vous enchante chez Jean d’O. C’est du pur racisme, malheureusement ordinaire, que vous colportez là.
Voltaire parlait d’une vieille coquette ; sûr que s’il avait connu Ormesson il aurait utilisé, pour son expression, le masculin. L’écrivain, hélas, devient une caricature de lui-même, un vieux « cabotineur » qui je l’avoue ne m’amuse plus depuis un certain temps tant il est sans surprise. Mais ce toujours « bon client » a l’avantage de donner à ceux qui l’invitent, l’écoutent, l’impression, un instant, d’être intelligents et spirituels. A peu de frais.
@Lucile
Madame,
« Michel Onfray a fait des études de lettres, il a, me semble-t-il, un diplôme universitaire de lettres modernes, mais la philosophie est un créneau plus porteur » écrivez-vous ici, commentant les propos de notre hôte… sur Jean d’Ormesson.
Sur Google, écrivez « Onfray-Jerphagnon ». Vous lirez l’hommage qu’il a rendu dans « Le Point » (22/09/2016) à son maître de philosophie vénéré.
Onfray est tout philosophe de la tête aux pieds. Il a enseigné quelques années dans un lycée technique privé, à Caen. Il a démissionné et écrit la foule de livres de philosophie que l’on sait.
Vous le confondez avec Finkielkraut. Lui, agrégé de Lettres modernes, n’est pas philosophe de formation. Quand il a été propulsé à Polytechnique, il n’a pas enseigné Kant, Platon, Aristote ou Descartes, pour donner à penser aux plus forts en maths de France. Une année il faisait découvrir l’œuvre de Camus, l’année d’après Péguy, etc.
Onfray et Finkielkraut me semblent infiniment estimables. C’est le jour et la nuit. Rappel : Philippe Bilger a dialogué, en profondeur, avec ces deux hommes remarquables. Vous pouvez écouter ces dialogues, en boucle. Il n’y a pas de contre-indication.
@ Robert Marchenoir et Achille
Les cultures américaines et françaises ont leur qualité et leurs défauts, point n’est besoin de dénigrer l’une pour apprécier l’autre.
Et des gens servent de pont entre les deux. René Girard, né français, a gardé sa nationalité mais est aussi devenu américain. Il n’aurait pas réussi en France.
Mais des auteurs américains ont été plus appréciés en France qu’aux Etats-Unis, dans le fantastique, Poe, Lovecraft. Poe, certes, est aussi polier, po-ête… Au fait, Marchenoir, Lovecraft vous plairait peut-être, il y a la peur de la dégénérescence. D’autres choses aussi, telles la non description, la suggestion… Une gageure pour notre époque, on ne parle pas d’argent, de sexe… Mais de la Nouvelle-Angleterre, d’architectures fantastiques. Houellebecq a écrit le seul livre que j’ai lu de lui sur Lovecraft, je ne sais plus ce qu’il en disait au juste, mais j’ai trouvé que c’était bien vu. Lovecraft est un… inspirateur de commentateurs mais aussi de romanciers, de créateurs de bande dessinées, de jeux de rôles : le lire c’est avoir une « clé d’argent » pour la culture fantastique de nos jours.
Et puis sortons de la rivalité bêtasse entre France et Etats-Unis ! Le monde est grand et dans cette vastitude, ne prenons que le meilleur… dont je ne mettrais pas ma main à couper que l’auteur analysé par notre hôte soit.
@Michelle D-LEROY
…une partie des Français ne réalise pas à quel point ce sera encore un quinquennat pour rien.
Hélas ! Trois fois hélas !
Et une fois de plus la même comédie nous sera jouée : après cinq ans de perdus, dans une inaction finement jouée afin de ne surtout pas « verser d’huile sur le feu » – et encore moins d’eau – la fausse politique de « droite » menée par M.Juppé ne fera qu’accentuer un désastre amorcé par ses prédécesseurs, ce qui dressera tout le monde contre lui et qui donnera à la vraie gauche en 2022 un succès triomphal alors que normalement elle aurait dû disparaître depuis longtemps des écrans radars…
Et le cycle vicieux continuera : vraie gauche, fausse droite etc.
Soit les Français ont la comprenette difficile, soit ils aiment être cocus.
@ Achille
Si vous connaissez des séries françaises du style de Seinfeld, The Good Wife, Les Soprano, The Black Adder, Sherlock Holmes (version BBC avec Benedict Cumberbatch), je suis preneuse.
@Achille | 24 octobre 2016 à 18:42
Je serai délicat et courtois avec vous quand vous le serez, tout d’abord avec la vérité, ensuite avec les Américains et finalement avec moi. Je m’adapte à mes interlocuteurs, figurez-vous.
Vous faites partie de la race des hypocrites qui passent leur temps à offenser l’honnêteté et la raison avec de délicieuses formules, et puis qui s’offusquent quand on leur frotte le nez dans les excréments intellectuels qu’ils viennent de produire.
Je vous parle de l’état lamentable de l’édition française, je vous dis qu’elle dément la ridicule auto-satisfaction dont fait preuve le demi-monde intellectuel français, je vous répète que l’édition américaine plane à mille lieues au-dessus de son homologue français, et vous avez le culot de me reprocher de « vous prendre la tête » avec « mes critiques à deux balles » alors que je ne vous ai nullement sonné, ce qui n’est ni délicat ni courtois de votre part. Mais cela ne vous empêche pas de donner des leçons de courtoisie et de délicatesse, pas vrai ?
Votre attitude est d’une parfaite mauvaise foi : vous vous permettez d’être insolent sans vous sentir obligé d’apporter le moindre contre-argument sur le sujet que j’ai abordé. Vous détournez la conversation en parlant d’autre chose, au prétexte que « le cinéma et la télévision, c’est aussi de la culture ».
Une supposée mauvaise qualité de la télévision américaine ne changerait rien, ni à la mauvaise qualité de l’édition française, ni à la bonne qualité de l’édition américaine.
Et vous osez encore, après cela, réclamer le bénéfice de la « courtoisie » et de la « délicatesse » ? Mais ce n’est pas un droit de l’homme, figurez-vous, de bénéficier de la courtoisie et de la délicatesse, lorsqu’on se conduit comme un cochon ! Vous avez trop gobé de fables socialistes, vous !
Vous voulez qu’on parle de la haute qualité culturelle de la télévision et du cinéma français ? Vous êtes sûr qu’ils ont intérêt à la comparaison avec leurs homologues américains ? Les séries télévisées américaines s’exportent dans le monde entier, tandis que le cinéma subventionné franchouille n’arrive même pas à remplir les salles parisiennes, avec ses problèmes de lesbiennes handicapées aidant des sans-papiers érythréens à lutter contre le racisme des Français !
Quant à la valeur culturelle des animateurs de la télévision française, qui invitent d’anciens premiers ministres pour leur demander si « sucer c’est tromper », ou s’ils préféreraient être surpris avec, sur leur table de nuit, Mein Kampf ou un godemiché, je ne suis pas sûr que vous ayez intérêt à amener la conversation sur ce terrain…
@ Florence
Pardon mais l’évasion fiscale cela m’énerve, c’est à cause de cela que l’Etat est désargenté et inefficace. La raison de l’évasion fiscale, qui est l’égoïsme des riches, m’énerve aussi. Et le « je ne m’intéresse pas à mon patrimoine » de quelques millions, c’est carrément grotesque. Comme le dit un de mes amis fils de banquier, « rester riche est beaucoup plus difficile qu’on ne le croit ».
Ceci dit je veux bien donner mon avis sur Juppé : il ne fera rien bien sûr. Je ne sais pas si sa conversion à l’écologie est sincère mais c’est bien imité, toujours est-il qu’elle se brisera rapidement sur les divers lobbies qui financent la droite. On aura effectivement du Hollande de droite, c’est-à-dire pire selon moi qui suis de gauche. Que les électeurs socialistes ne rêvent pas à l’union sacrée après le 7 mai, s’il est élu Juppé fera comme Chirac, il tentera de se concocter une majorité de droite pour faire une politique qui tondra encore plus les classes moyennes et fera en prime souffrir un peu plus les très pauvres. Confit de sa supériorité intellectuelle et par l’arrogance de son caractère, il commettra des erreurs, qu’on se rappelle que c’est quand il était Premier ministre que le pays a été bloqué par les grèves pendant trois mois.
Sauf s’il y a cohabitation mais vu le système c’est peu probable. Vive le septennat unique !
Fillon président sinon ? Vaste blague, sa vocation est de vendre des rillettes et les 24 heures du Mans à l’étranger, il s’en acquittera très bien une fois qu’il aura renoncé à ses rêves présidentiels.
@Lucile | 24 octobre 2016 à 20:45
Je connais des séries françaises qui n’ont rien à envier aux séries anglo-saxonnes. Je peux vous citer « Un village français » dont la saison 7 sera diffusée sur France 3 demain et que vous connaissez sûrement, « Les hommes de l’ombre » qui nous plonge dans le monde impitoyable de la politique avec un réalisme saisissant et dont la saison 3 est actuellement visible sur France 2 les vendredis. Je vous conseille également la série « Nina » dont la saison 2 est sur France 2 le mercredi et qui nous montre le travail remarquable des médecins et personnel soignant dans un hôpital.
Je pourrais vous citer encore bien d’autres séries françaises de grande qualité qui peuvent très avantageusement être regardées à la place de certaines séries américaines qui reposent pour l’essentiel toujours sur le même thème : la lutte du bien contre le mal, vision manichéiste qui est la pierre angulaire de tout feuilleton anglo-saxon avec le super héros américain triomphant. A la longue ça finit par lasser les plus tolérants.
@Patrice Charoulet | 24 octobre 2016 à 20:14
Il paraît difficile de savoir quelle est la formation exacte de Michel Onfray. Je le pensais titulaire d’un CAPES de lettres modernes, mais il semblerait finalement que non. Voici ce que je trouve à ce sujet en fouinant sur Google :
« En cherchant encore un peu, on s’aperçoit que M. Onfray est effectivement titulaire d’un ‘doctorat de troisième cycle’, à ne pas confondre avec le doctorat d’Etat : en effet, le doctorat de troisième cycle, qui n’existe plus, ne donnait pas droit au titre de ‘Docteur’. Il est donc étrange de lire sur le site de M. Onfray : « Michel Onfray, né le 1er janvier 1959, docteur en philosophie, a enseigné dans les classes terminales d’un lycée technique de Caen de 1983 à 2002… »
De plus, il n’est nulle part fait état de la réussite de M. Onfray au concours du CAPES de philosophie. On sait qu’il a raté l’agrégation, et on trouve sur le net cette information surprenante : il aurait été vacataire de l’enseignement privé sous contrat ! »
Source: http://blogs.mediapart.fr/blog/michel-rotfus/300410/la-guerre-fait-rage-dans-le-bocage
« Il prétend avoir alors pris des risques en abandonnant son statut de fonctionnaire et le salaire correspondant ; or professeur, il enseigna au Lycée Technique catholique Sainte-Ursule (école privée). Michel Onfray restera à ce poste de 1983 à 2002 ; probablement que ce choix s’explique par le fait qu’il n’avait pas les diplômes indispensables pour enseigner à l’Education nationale comme titulaire, ce que personne ne dit ! »
http://www.agoravox.tv/actualites/politique/article/titre-de-liberation-michel-onfray-50978« (Effectivement, on peut se demander pourquoi, athée et hédoniste, il a choisi d’enseigner dans un établissement catholique).
Ces précisions comme vous le voyez viennent d’intervenants plutôt hostiles, aussi je regrette que ses biographies sur Internet soient peu précises à ce sujet, car elles auraient pu leur apporter la contradiction. Cela dit, ses diplômes n’ont qu’un intérêt relatif. « Philosophe » n’est ni un diplôme ni une profession après tout. Il est sûr qu’il s’intéresse à la philosophie, et même à la contre-philosophie, car c’est indubitablement un polémiste ; il a le mérite d’alimenter le débat, et de passionner l’opinion publique.
@ Xavier NEBOUT
Les bonnes raisons d’être antisémite n’intéressant que les antisémites, tenter de vous justifier n’enlève rien à votre abrutissement. Par contre, oser prétendre que mettre des homos sur des bûchers ou des Juifs dans des fours crématoires sauve des âmes, cela peut intéresser votre homologue Marchenoir en manque d’argument pour justifier le port du flingue contre le Noir et l’Arabe…
Enfin, si je confondais la compassion et la charité, je n’aurais pas pris la peine de définir cette dernière comme un devoir.
Une autre image d’Alain Juppé est donnée par Philippe de Villiers dans son livre « Les cloches sonneront-elles encore demain ? », aux éditions Albin Michel, pp. 97 à 102 dans un chapitre intitulé : « Le pacte avec les musulmans ».
De fait il oppose le discours de l’ancien secrétaire général du RPR à Villepinte en mars 1990 au discours actuel du « nouveau Juppé », […] « qui a trouvé l’accord parfait avec son nouvel ami, Tareq Oubrou, l’imam de la future grande mosquée de Bordeaux, réputé proche des Frères musulmans ».
Monsieur Juppé est ainsi devenu l’homme des « accommodements raisonnables », « d’un pacte avec les musulmans », partisan du multiculturalisme.
On peut donc se poser la question de son choix pour présider ce qui est encore constitutionnellement notre République qui, dans les faits, l’est de moins en moins par les choix de notre élite politique dont fait partie Monsieur Juppé.
@Tomas
Je pense que le fait que Jean d’Ormesson dise que Juppé ne fera rien du quinquennat qui vient n’a rien à voir avec l’évasion fiscale à laquelle il se serait adonné dans le passé. Qu’il soit publié dans La Pléiade ou qu’il agace par son cabotinage ne change non plus rien à l’affaire.
Car la question qui se pose est bel et bien : que fera Juppé de son quinquennat ?
Je pense aussi depuis longtemps que Juppé ne fera rien. On le connaît depuis si longtemps ! Il a été aux affaires, il a été ministre plusieurs fois et même Premier ministre. Les jeunes ont l’excuse de ne pas avoir connu cette époque. Les moins jeunes devraient faire travailler leur mémoire.
Et puis, de la part d’un homme de cet âge et de cette « intelligence », dire que l’islam ne pose pas de problème à la République sans avoir jamais lu le Coran est particulièrement éclairant pour moi.
Quelle que soit l’opinion que l’on a sur ce sujet, on ne peut pas affirmer ce genre de phrase sans avoir creusé un minimum le sujet. En bref, Monsieur Juppé affirme haut et fort sans connaître.
Je ne me rappelle pas qu’il ait fait un ministre des Affaires étrangères bien extraordinaire.
Je me rappelle aussi les promesses faites aux Bordelais de ne s’occuper que de leur ville et que Monsieur Juppé s’est empressé d’oublier dès qu’il en a eu l’occasion.
Je me rappelle aussi qu’il a été condamné et que l’on ne vienne pas me dire que c’était à la place de Chirac ! Il était complice de Chirac, c’est incontestable.
Je me rappelle aussi comment son fils était logé par la mairie de Paris du temps où Chirac en était maire.
Je me rappelle aussi que du temps du RPR, Monsieur Juppé tenait un tout autre discours politique.
Il a même eu une période écologiste, quand c’était à la mode, c’était l’époque du « Je ne mangerai plus de cerises en hiver ». Au passage, je me demande qui peut bien manger des cerises en hiver ?!
Et les « Jupettes » ? Qui se souvient des « Jupettes » ? Dans le genre sacrifice à la communication, il était à la pointe !
Les convictions de Monsieur Juppé sont à géométrie variable.
Bref, le politicien dans toute son horreur.
Je ne sais pas trop ce que l’on peut mettre à son actif. La gestion de la ville de Bordeaux peut-être ? Je me rappelle aussi que Ayrault était également, d’après la rumeur, un excellent maire de Nantes.
On me rétorquera qu’il avait essayé de réformer en 1995 et qu’après les grandes grèves de décembre, Chirac avait laissé tomber. C’est vrai, mais que n’a-t-il pas démissionné ? Tout homme de conviction aurait démissionné.
Pour résumer, je n’ai aucune confiance en cet homme.
Jean d’Ormesson n’a pas toujours trempé son venin dans du velours. J’en veux pour preuve cette altercation qu’il a eue avec Roland Leroy le 3 juin 1983 dans l’émission d’Arlette Chabot « Vendredi soir ».
Attention ça chauffe !
https://www.youtube.com/watch?v=wdqD0rLBEVw
@ Florence
Moi non plus je n’ai aucune confiance en Alain Juppé, si c’est cela qui vous préoccupe, je ne voterai pas pour lui. Même contre Marine Le Pen au second tour, le coup du front républicain on nous l’a déjà fait en 2002.
Jean d’Ormesson, j’aime assez l’écrivain prolixe sinon génial sur bien des sujets, mais moins l’homme, notamment lorsqu’il parle des femmes sur le mode généraliste et critique sans nuance façon vieille France. Comme je l’ai entendu s’exprimer un jour – pour briller et faire tendance – à deux pas de moi.
@Achille | 25 octobre 2016 à 00:09
Merci.
Cher Philippe,
Lorsqu’il faut taper sur la table et appeler un chat, un chat eh bien Jean d’Ormesson est là.
Nous aurions aimé que vous, Philippe, vous ayez fait tout ce qui était en votre force pour dénoncer la politique de Dame Taubira et peut-être aurait-il fallu taper du poing sur la table pour faire taire les journalistes et faire mieux entendre votre avis.
Le dire feutré a tout son charme mais il faut aussi savoir dire non.
Nous ne serions pas dans cette décomposition d’Etat si chacun avait lutté contre le laxisme encouragé par Hollande !
françoise et karell Semtob
@ Florence
Et puis, de la part d’un homme de cet âge et de cette « intelligence », dire que l’islam ne pose pas de problème à la République sans avoir jamais lu le Coran est particulièrement éclairant pour moi.
Quoi ? Ce type est maire de Bordeaux depuis je ne sais même plus quand, travaille en étroite collaboration avec l’imam Oubrou, a réussi à faire de sa ville le lieu de résidence le plus attractif aux yeux des Français, et il ose prétendre que l’islam ne pose pas de problème à la République alors qu’il n’a jamais lu le Coran ?
Cette remarque nous éclaire effectivement !
Mais plus sur l' »intelligence » de ceux et celles qui la profèrent que sur celle d’A. Juppé.
@semtob
La « décomposition de la France ». Fichtre, comme vous y allez !
Garry Gaspary qui croit que les allées de Tourny à Bordeaux sont un haut lieu du soufisme…
Mon pauvre ami si vous croyez qu’aux Chartrons on est prêt à la mixité sociale que l’on prône pour la Benauge ou à la cité du Grand Lac…
@ hameau dans les nuages
Garry Gaspary pense surtout que la politique ne s’apprend pas dans les livres ou sur les sites complotistes d’extrême droite qui font votre délice.
Et Garry Gaspary pense au sujet de la mixité sociale que l’islam n’a absolument rien à voir avec le fait que certains refuseront toujours de côtoyer les bouseux dans votre genre.
@Garry Gaspary | 27 octobre 2016 à 07:37
Tout et son contraire. Vous savez bien qu’un bouseux digne de ce nom ne lit pas de livres. Mais je comprends que les babouches aux pieds vous ne puissiez pas nous fréquenter sur un terrain glissant sans que cela ne vous porte malheur. J’en suis fort aise. Continuez, cela nous fera des vacances.
@ Florence
Moi ça me rassure plutôt, que Juppé base son idée du vivre ensemble sur son expérience de maire plus que sur son exégèse du Coran.
La laïcité, c’est justement le contraire de la police du vêtement ou de l’analyse théologique confiée aux autorités.
En revanche il faut être très ferme sur l’application des principes républicains, par exemple la lutte contre les discriminations. Toutes les discriminations.
Mais pour le reste, je suis bien d’accord avec vous. Élire Juppé nous ferait perdre cinq ans, c’est un Fabius de droite.
Moi j’espère NKM, même si le fait qu’elle ait avalé tant de couleuvres quand elle était porte-parole de Sarkozy ne présage rien de bon.
« Jean d’Ormesson : le venin dans le velours… » (PB).
Et un peu dans le rire : en fouillant bien cette semaine dans le Palmipède, une petite tranche de rire.
@ hameau dans les nuages
Les bouseux dignes de ce nom sont comme les bourgeois dignes de ce nom : ils achètent beaucoup de livres aux éditions La Pléiade pour les exposer dans leur salon, en lisent très peu et ne comprennent quasiment rien à ce qu’ils lisent. Le peuple de droite, quoi…
@ Frère paulista
Il n’y a aucune raison de discriminer un musulman. Autrement dit, celui qui discrimine un musulman le fait sans raison. Et parce qu’il agit sans raison, il pourrait demain décider de vous discriminer.
Je discrimine tous ceux qui discriminent l’autre sans raison, non pas par altruisme, ni par égoïsme, non pas en étant un être moral, ni un être immoral mais bien un être politique qui agit pour la cité tout entière et qui a ainsi conscience qu’il pourrait très bien être demain ce citoyen discriminé aujourd’hui. Cela ne me met absolument pas au même niveau qu’eux. Cela m’évite par contre de me retrouver un jour dans un four appartenant à un camp de concentration anciennement nommé camp de détention provisoire et de me poser cette question en sentant les flammes commencer à lécher ma chair : « Bon sang, mais comment ai-je pu laisser les choses dégénérer jusque-là ? »
Ou pire : d’être dans l’obligation de vous mettre vous un jour dans un four parce que je ne suis même plus capable de me poser cette même question.
@ GG
« Les bouseux dignes de ce nom sont comme les bourgeois dignes de ce nom : ils achètent beaucoup de livres aux éditions La Pléiade pour les exposer dans leur salon, en lisent très peu et ne comprennent quasiment rien à ce qu’ils lisent. Le peuple de droite, quoi… »
C’est quoi La Pléiade ? Le fait d’en avoir beaucoup ? Parce que ma femme me dit souvent qu’il va falloir faire le ménage dans les Harlequin parce que l’on en a une pléiade.
Vous avez fini « le Coran pour les nuls » que l’Imam vous a prêté ?
A vous lire… je veux dire à vous déchiffrer.
@ Garry Gaspary | 28 octobre 2016 à 09:06
Tout d’abord je vous remercie, me voilà rassuré, vous évoquez l’hypothèse de me mettre dans un four comme étant pire que celle de vous y retrouver… C’est très chrétien de votre part.
Sur les discriminations vous pointez du doigt quelque chose de concret : au petit jeu des discriminations ordinaires chacun a tout à perdre.
Si certains musulmans ne savent pas faire la part des choses et adapter leur religion à la société française, ça se passera mal pour tout le monde et ils seront rejetés par les plus tolérants.La seule solution c’est ce que l’on appelle l’islam « modéré », même si ce terme n’est pas satisfaisant car il s’agit moins de modérer la religion que de la cantonner à l’ordre spirituel et non politique.
La plupart des musulmans ont compris qu’on ne coupera pas la main des voleurs, ne lapidera pas la femme adultère, ni ne mariera la victime à son violeur, n’empêchera personne de manger pendant le Ramadan, quoi que dise une quelconque interprétation de leur religion, aussi respectable qu’elle soit sur d’autres aspects.
C’est aussi la même idée appliquée à un niveau plus subtil : on se doit de considérer les femmes, les homosexuels, les gens de toutes origines et cultures qui respectent ces mêmes règles.
Ça s’applique à tout le monde (aux témoins de Jéhovah aussi) et ce n’est pas négociable.
@ Frère paulista
La christianisation est une dépolitisation. C’est bien parce que je suis totalement déchristianisé que je préfère, en tant qu’être politique, mourir dans un four en prenant finalement conscience de ma coupable inaction politique plutôt que de vous y mettre en continuant à vivre en beauf dans un monde où la politique n’aurait plus ou jamais eu aucun sens pour moi.
Etre déchristianisé, c’est réaliser que ceux qui ne savent pas faire la part des choses et adapter leur « religion » à la société française sont ceux qui défilent et luttent contre le mariage gay, contre l’avortement, contre les Juifs, contre les mosquées, contre les camps de réfugiés, contre les Arabes, les Noirs, etc.
A s’obstiner à voir de l’identité plutôt que de l’unité, du même plutôt que de l’harmonie, on passe à côté de soi et du monde, et on finit dans un four, ou pire, par collaborer avec ceux qui veulent y mettre les autres.
Vous avez un pied dans la beaufitude, Frère paulista, c’est à vous de voir si c’est un de trop ou un de pas assez.
Jean d’Ormesson sur France Musique, expliquant qu’il n’a jamais pu apprendre le piano dans son enfance : « Je suis un imbécile musical », puis se reprenant : « Je suis un imbécile, notamment musical ».
A 90 ans, dans la Pléiade, après une brillante carrière littéraire.
Voilà, c’est ça, l’élégance française, et ça n’a rien à voir avec le gaullo-communisme d’un Nicolas Dupont-Aignan, l’antisémitisme catholique d’un Jean-Frédéric Poisson, ou la servilité soviéto-mafieuse d’un Philippe de Villiers.