Aurélie Boullet a écrit un pamphlet sur son quotidien de haut fonctionnaire dans un conseil régional. Elle a été suspendue pour deux ans, sans traitement.
C'est sous le pseudonyme de Zoé Shepard qu'elle a lancé son pavé dans la mare bureaucratique, "Absolument dé-bor-dée !"
Puisqu'en définitive on a appris que le conseil régional d'Aquitaine était le "modèle", force est de constater que sous le scalpel de l'auteur, il n'est pas sorti vivant. Son analyse est, nous dit-on, totalement fondée sur la réalité qu'elle a pu observer, nombre d'épisodes encore plus criants de médiocrité ayant été éliminés par ses soins.
Les hauts fonctionnaires et les élus de la Région Aquitaine, dénonçant une violation de l'obligation de réserve, sont incapables de démontrer que ce pamphlet fait référence à quoi que ce soit de précis qui permettrait d'identifier leur institution.
Sur les sept membres du conseil de discipline, cinq ont reconnu ne pas avoir lu l'ouvrage et pourtant le conseil n'a pas été gêné pour suspendre deux ans, sans traitement, "sa" victime (Le Figaro Magazine, Marianne).
Il faut soutenir la cause de cette jeune femme pour plusieurs raisons.
Cela commence à "bien faire" que ce retour ici ou là d'une conception très élargie de l'obligation de réserve qui interdirait, dans la Fonction publique, de penser, d'écrire et de parler dès lors qu'un discours utile mais critique sortirait de cet exercice de liberté. Il convient de récuser vigoureusement ce paradoxe qui voudrait qu'au moment où les élites politiques, administratives et gouvernementales s'affranchissent de leur réserve, celle-ci ne soit plus imposée qu'aux fantassins et soutiers de la Fonction publique. Le silence serait pour eux et l'expression pour les autres qui ont déjà, en quelque sorte, le langage que leur autorise le Pouvoir sous toutes ses formes.
Apparemment Aurélie Boullet a mis en lumière, avec ses ridicules et son incurie, le fonctionnement d'un conseil régional socialiste. Mais que la gauche se rassure, il n'est pas un des traits et des dysfonctionnements que l'auteur révèle qui ne puisse s'appliquer aux conseils régionaux de droite et plus généralement à l'ensemble de l'administration française, à nos institutions de pouvoir et d'autorité, voire à nos services publics parfois si peu "au service" qu'on s'interroge sur le droit d'être "public". L'absence d'efficacité, les heures de travail sur lesquelles peu sont effectives, le droit d'accomplir une tâche en une semaine quand elle prendrait, avec intensité, deux heures, le refus viscéral de tout ce qui pourrait donner élan, impulsion et dynamisme, le fait que la mauvaise volonté et l'impolitesse acquises ne doivent surtout pas être déstabilisées – autant de tares qui ne relèvent pas d'une quelconque idéologie mais d'un tempérament collectif qui ne s'honore pas d'être au service des autres mais préfère son petit train-train à l'enthousiasme créateur et actif.
Les Palais de justice, en tout cas celui de Paris, tribunal et cour d'appel, sont de parfaits exemples (à rebours) de cette détérioration au quotidien d'une exigence à la fois technique et humaine. Parce qu'au fond tout le monde "s'en fiche". Ce sont de trop petites choses pour qu'on s'y intéresse alors qu'elles sont à mon sens capitales et à l'origine de tout ! Les chefs ont tant de missions importantes à assumer mais l'expérience démontre qu'ils ne réussiront pas davantage dans ces domaines qu'ils acceptent que dans les activités dérisoires qu'ils méprisent. Le talent, c'est de savoir d'abord traiter celles-ci pour être dignes des autres. Mais cette terrible vanité éloigne du bon sens, du plus proche qu'on peut résoudre au bénéfice du flou lointain qui demeurera virtuel.
Enfin, et c'est l'argument central en faveur d'Aurélie Boullet, si celle-ci n'avait pas existé ni écrit ni dénoncé, qui aurait fait connaître aux responsables la réalité de leur univers jusqu'aux plus petits détails, jusqu'aux infimes imperfections ? Personne. Pour qui connaît l'administration et ses méandres, les institutions et le cloisonnement qui les sépare en tranches autonomes et autarciques, personne jamais n'alerterait les chefs sur l'état catastrophique ou au moins déficient de ce qu'ils administrent, puisqu'eux-mêmes ne cherchent pas à s'en informer, ce qui serait pourtant la moindre des choses. Ainsi, la charge de connaître mais de demeurer ignorant se délègue et personne n'est à même, jamais, de dévoiler le vrai. Le vrai des choses et des comportements professionnels ne serait-il pas d'ailleurs un impressionnant réquisitoire contre ceux qui font semblant de maîtriser les situations ?
Mais quand une Aurélie Boullet a une vision globale et le courage de mettre l'indignation, la causticité et la vérité au premier rang, cela change. C'est une bienfaitrice publique. L'avoir suspendue est une honte. C'est aggraver un état qu'elle a permis de soulager.
Plutôt que de la combattre, ce conseil régional et toutes les structures qui pâtissent des mêmes vices feraient mieux de s'attaquer aux maux qui sont les leurs et qu'elle a heureusement nommés.
J’ai lu des extraits. C’est assez drôle, il faut le reconnaître.
D’un autre côté, si elle est tellement plus efficace que ses collègues qu’elle méprise ouvertement, elle n’aura aucun mal à trouver un boulot dans le privé payé le double, non ?
A moins que cela aussi soit un mythe: dans le privé, avec ses compétences, on ne trouve pas forcément un poste aussi intéressant et particulièrement plus payé. Et peut-elle continuer à travailler avec des gens qu’elle méprise ? Le licenciement pour incompatibilité d’humeur, ça existe.
En résumé, oui il faut souhaiter des livres comme celui d’Aurélie Boullet, mais j’en ai un peu assez de tous ces fonctionnaires (Burgaud et consorts) pour qui la perte d’un boulot serait la fin du monde.
Ils vivent sur une autre planète. Le reste du monde cherche du boulot tous les cinq ans, se remet en question.
Parfois il faut assumer, sortir avec panache, savoir changer de voie si on est déçu.
Comme dit le grand philosophe Renaud
Ça fait p’ t’ être mal au bide
Mais c’ est bon pour la gueule
« Le premier qui dit la vérité, il doit être exécuté ! »
Bonjour Philippe Bilger,
L’excellent Georges Courteline avait déjà écrit un pamphlet de la même teneur directement inspiré de son passage dans l’Administration des cultes. Lire « Messieurs les ronds-de-cuir » paru en 1893.
Apparemment rien n’a vraiment changé depuis plus d’un siècle dans le monde confiné de certaines administrations.
A noter que cette affaire tombe opportunément pour servir de pare-feu à la saga de l’été qui implique un ministre du gouvernement…
La condamnation de Zoé S est un scandale absolu, puisqu’elle n’avait laissé semble-t-il aucun élément d’identification ; son oeuvre est par ailleurs salutaire. Tous les fonctionnaires peuvent témoigner ; pour ma part, j’affirme que le déficit budgétaire serait rapidement comblé si nous pouvions faire notre travail efficacement, sans ordres, contrordres et commandes inutiles.
Mon soutien à Aurélie Boullet pour son courage, son indignation et cette vérité.
J’avais évoqué ce livre sur votre blog, il y a douze jours. Je partage totalement votre indignation et pense, comme vous, que cette mise à pied est un scandale.
C’est un peu comme Evra avec Anelka ou les attaques des politiciens contre la presse dans l’affaire Bettencourt : la vulgarité, l’irrespect, la corruption (présumée) et le conflit d’intérêt sont mis en lumière et on ne cherche pas à les éliminer – pas plus qu’on ne se scandalise de celles-ci… – mais, par un retournement étonnant, on se scandalise qu’elles soient révélées et on veut faire taire ceux par qui le scandale est révélé.
Là est le vrai scandale. La honte n’est pas forcément là où on la croit.
La palme du grotesque revient à mon avis à l’Inspection du Travail.
Comment l’administration a-t-elle pu inventer une telle force de contrôle, sur une matière que de toute évidence cette dernière ne pratique pas ?
« Les Inconnus » avaient l’avantage de pointer du doigt les défaillances de certains services publics.
Depuis, les fonctionnaires ont pris une telle importance électorale qu’on ne se permet même plus d’en rire.
Dans le même ordre d’idées, on peut citer les délégués du personnel et membre de comités d’entreprises des PME.
À croire que la noblesse de la mission qu’ils remplissent, augmentée de la protection dont ils jouissent, les dispense d’assurer le minimum de « rapport qualité-prix » qu’eux-mêmes attendent de tout produit ou de toute prestation.
L’être humain est physiologiquement économe en énergie.
Sans motivation, pas d’adrénaline, et sans adrénaline, il ira au plus simple et s’évitera tout effort.
Si en plus on le déculpabilise avec des formules du style « l’intérêt public n’a pas de prix », le gobelet qu’on touille pendant des heures prend nécessairement le pas sur la mission.
Récemment, une journaliste renommée a infiltré le monde du travail et dénoncé la condition des intérimaires.
De quoi décourager n’importe quelle personne prête à se retrousser les manches.
Je me rappelle m’être dit qu’elle aurait été bien inspirée à infiltrer aussi un service public.
C’est très bien que quelqu’un ait dénoncé le système de l’intérieur, cela complète l’action des médias pour lesquels un auditeur ne vaut pas moins qu’un électeur.
Aurélie Boullet a très bien souligné un principe très en vigueur dans la fonction publique, c’est le principe dit de « la Loi de Pareto » : 80% du travail est fait par 20% du personnel.
Cette affaire a un double impact, dénoncer ces 80% d’improductifs et mettre en évidence l’obligation de récompenser ces 20%.
Au lieu de ça on les laisse macérer dans un jus d’insatisfaction qu’entretiennent les syndicats dans la fonction publique. Le système de l’avancement est un vrai scandale. Heureusement c’est en train de changer un petit peu. Ce livre pourrait-il y aider ? espérons-le.
Oui, elle a eu raison de dire que 80% des fonctionnaires ne font que 35h/mois pour laisser le soin aux autres de compenser leur incurie.
Peut-être un jour verra-t-on une promotion de l’ENA porter le nom de « Aurélie Boullet ».
C’est du moins à souhaiter.
C’est valable partout me direz-vous ? oui, certes, mais dans le privé ces 20% sont payés en proportion de leur 80% produit.
Cordialement
Pierre-Antoine
M. Bilger,
Il serait intéressant de connaître la position des syndicats de fonctionnaires à ce sujet.
Ils se doivent, en effet, de défendre Aurélie Boullet mais en même temps comme ils sont en général opposés à toute réforme et à tout changement d’organisation, ils sont la première cause de l’inefficacité, des sureffectifs et de la mauvaise qualité des services publics.
Que dit cette dame sur les raisons de cette glandouille généralisée: fainéantise ou chômage technique?
Car enfin, dans la seconde hypothèse, ce livre aurait pu donner des pistes utiles au monarque pour le dégraissage de la fonction publique…mais non! c’est à l’école, dans la police, ou dans le secteur de la santé qu’on ne renouvelle plus la moitié des départs à la retraite.
Du Sarko, quoi!…
Merci et bravo pour la pertinence de votre analyse. Je la trouve particulièrement excellente car constructive au possible. On devrait plus raisonner comme ça en France plutôt que de toujours chercher à identifier, désigner un ou des coupables, opposer, diviser, punir… En substance,vous nous dites que l’ouvrage d’Aurélie pourrait constituer le début d’une forme d’audit de nos administrations, en vue de les améliorer, tout simplement. Un réflexe de pur bon sens qu’on perd bêtement dans des réactions aussi ridicules que disproportionnées. Espérons que ce texte pourra ramener l’employeur d’A. Boullet à la raison !
Quant à votre analyse du devoir de réserve, j’aurais bien aimé la connaître avant mes propres soucis…
Cette tendance naturelle de l’administration à se créer son propre travail n’est pas propre au service public.
Avant la crise financière, j’ai pu observer des services entiers de certaines banques anglaises ne rien faire de leur journée, ou bien des réunions entre responsables techniques pour choisir à quelle société de service confier… un travail qui aurait pris 30 minutes maximum à l’un des participants à la réunion, s’il avait eu un dixième de la compétence d’un ingénieur débutant.
La seule différence c’est que dans les milieux financiers anglo-saxons, les décisions sont tranchées. Si un projet est mis de côté par choix ou à cause de la crise, le lendemain tout s’arrête. Les bons et les mauvais sont congédiés sans distinction.
Cela évite la capitalisation du gras au fil des années.
Zoé Shepard
Zoé Shepard est une administratrice territoriale. Elle est sortie de lINET puis trouve un emploi dans un conseil régional.
Elle écrit un bouquin sur son quotidien ABSOLUMENT DÉ-BOR-DÉE ou le paradoxe du fonctionnaire, dans lequel elle nous …
On part en croisade sans même être sûr qu’elle dit la vérité…
En ce moment je lis « Un roman français » de Frédéric Beigbeder … C’est intéressant car comme il le dit lui-même dans ce livre avec justesse, reprenant une formule d’un auteur, «au-delà du livre proprement dit, c’est celui ou celle qui nous parle qui est important, intéressant…» Et ici, c’est Beigbeder et qui plus est semble dire avec sincérité des choses de Beigbeder. Près de refermer ce livre et au moment où je découvre votre appel à soutien à cette fonctionnaire anonyme Aurélie Boullet, je ne puis m’empêcher de sourire en entendant encore Beig… s’exclamer avec la plus grande fierté et aussi grande conviction au moment qu’il était salarié de Canal, Voici, Flammarion et autres, je cite: «On me paye très cher pour ne rien foutre et j’ai bien l’intention de continuer ainsi…» Tout est là : c’est la France, c’est ça aussi le roman français… Après, on aime ou on n’aime pas, c’est hors sujet, c’est autre chose… On peut s’indigner aussi, protester, ça aussi c’est autre chose. On peut refuser et fuir ; là encore, autre chose… On peut se suicider… On sait désormais que ceux qui se sont suicidés – et se suicident encore – au travail ou à cause du travail sont ceux-là même qui aimaient le plus leur travail, voulaient l’exercer au mieux possible… On les en empêchait ; ils en sont morts. Beig… est un philosophe en vérité mais qui s’ignore. Le roman français, c’est l’impératif houellebecquien du nom de cet autre philosophe : RESTER VIVANT ! Et c’est tout simple à mettre en oeuvre : FAIRE SEMBLANT… Mais ne pas le dire cependant sauf si comme Frédéric vous êtes né pour avoir besoin toujours de toutes les choses sans la nécessité jamais de travailler pour les avoir. Auquel cas, vous ne risquez rien de dire à la société son état comme il est et semble vouloir demeurer finalement… Cela peut même vous sauver quand on le dit sans plus la crainte en soi de quelconques représailles, au bord du gouffre en somme, dans un ultime espoir… Quoi de pire que de mourir d’ennui à son travail et de détestation lucide de soi car on n’a pas le courage ni l’envie d’être libre… Quoi de pire que se taire quand on voudrait dire… Ne pouvoir faire quand on voudrait faire… RESTER VIVANT ! ET VIVANTE ! la femme aussi, naturellement… Ou faire semblant, se taire et en secret en rire…
Aïssa.
Cette charmante Dame n’est pas la seule concernée par ces aberrations. Fonctionnaire de préfecture en Moselle, rémunéré 3800€ par mois, j’étais au placard quand le préfet a voulu défendre son ancienne collègue Mlle Malgorn. Il a saisi le Conseil de Discipline parce que j’avais envoyé au Grand Chancelier de la Légion d’honneur un jugement du TA condamnant l’ancien préfet pour des brimades à mon égard. Le conseil avec l’accord des syndicats, qui a siégé 4 heures, a proposé une sanction de mutation d’office. J’ai été muté dans les Ardennes ou j’ai retrouvé un autre placard. Le juge a annulé la sanction après deux ans, puis le ministre a fait appel, il a gagné, comme l’avocat « Aux Conseils » était obligatoire (3000€ minimum) j’ai renoncé et pris ma retraite.
Bernard VERITER
Bonjour,
Il faut aussi préciser que l’anonymat a été scrupuleusement respecté puisque, selon l’article du Figaro, il est impossible à la lecture du livre de savoir de quel Conseil Général il s’agit. Aurélie Boullet aurait été trahie par sa voix lors d’une interview radio, un de ses collègues l’aurait reconnue et dénoncée…
Que faire pour la soutenir ? Y a-t-il une pétition en cours ?
Une autre version, dans l’enseignement secondaire : (Réponse à « Chagrin d’école » de Daniel Pennac)
Je n’ai pas envie de ré-écrire l’Esquive, Entre les murs ou la Journée de la jupe.
On commence à être saturé de ce malaise, et beaucoup de gens connaissent les causes. Beaucoup moins veulent agir, et la nature même de la structure pyramidale les paralyse ou les décourage. Même s’il y a 80 ou 100 personnes dans un collège (c’est déjà rare, mais admettons) qui veulent vraiment travailler, qui ont le courage, la lucidité, l’endurance pour vraiment sortir les gamins de leur ornière, il suffit de deux ou trois crétins à la tête de la hiérarchie pour tout bloquer. Et comme par hasard, un prof qui ne tient pas le coup devant les élèves, en général se retrouve Chef. Ou alors en HP, ou en congé de longue maladie (près de 40 %, m’a-t-on dit).
Pour être Chef, il suffit de passer un concours de circonstances, c’est-à-dire de répéter en Pédagogol ce que les Grands chefs veulent entendre, puisqu’ils l’ont déjà dit. C’est le principe de Peter conjugué au Pyramidal. L’Education Nationale est la plus grosse entreprise publique du monde. Plus grosse que la CIA ou le KGB, pardon, le FSB. Ce n’est pas un mammouth à dégraisser. Il est paralysé par nature, comme un vieux chien dont les vertèbres se soudent. Il faut le piquer, et en faire naître d’autres, plus petits, plus agiles. Et surtout pas le cloner !
De plus, quand on supprime des postes, c’est toujours les bons qui partent. Ceux qui revendiquent, râlent, font grève, mais aussi proposent, travaillent, inventent. Ceux qui restent sont les lèche-culs, les approuve-hiérarchie, les oui-not’bon-maître, qui essayent de ramasser les miettes et les récompenses, ou la promotion. Ils sont prêts à n’importe quelle bassesse pour récupérer quelques heures supplémentaires, quitte à saboter le travail qu’un “contractuel’ ou un personnel extérieur pourrait faire bien mieux, même moins payé, et ils ont toujours la priorité. Sauf si le budget est externe, comme pour les “Médiateurs de la Réussite Scolaire”… Un demi-Smic, et si vous leurs proposez autre chose, ils croient qu’on vole leur gâteau. Un prof titulaire est à peu près impossible à licencier, quoi qu’il fasse, à moins qu’il n’ait violé trois élèves devant cinq témoins. Et encore… extérieurs. Sinon l’esprit de corps risque de jouer, et les “syndicats” aussi.
@ Alex Paulista
Pour répondre à votre argument, qui veut que quelqu’un d’efficace retrouve facilement du travail, une anecdote vécue : il y a 3 ans, j’ai accepté une mission « assimilé fonctionnaire territorial » pour lancer un réseau de covoiturage sur une communauté de communes. Ce programme était payé à 80% par des subventions européennes (« Leader + »), renouvelables un an après évaluation. Devant le manque de motivation des élus donneurs d’ordre, la date-limite approchant, je rédige en urgence le dossier de demande de prolongation de la subvention. La veille du rendu, je viens travailler à mon bureau à 6h du matin au lieu de 9h, le soir le dossier est prêt. Bilan : j’ai eu un blâme pour faute professionnelle grave, dénoncé par ma chef de service auprès de la DGS, pour être venu à mon bureau en dehors des heures légales.
Petite précision : il semblerait que la demoiselle en question ne soit pas encore fixée sur son sort et que la suspension de deux ans ne soit QUE la conclusion du conseil de discipline…
Reste au président de Région à se prononcer.
Quel déferlement de contre-critiques. J’ai même été tenté de rejoindre notre collègue qui a perdu devant le CE, car j’ai connu la même mésaventure bien que soutenu par la Chancellerie mais saqué par le CSM. Ca m’a coûté 3.700 €.
Maintenant, je m’en fiche, j’ai un emploi, à 71 ans, bien rémunéré, qui me fait connaître des gens intéressants. Le regret est ailleurs ; j’aimais le service de l’Etat, malgré tout et je songe au gâchis de tant de bonnes volontés détruites ou fondues dans une apathie mortelle.
Et le rebond va jusqu’aux hommes politiques ; comment osent-ils encore faire des moulinets triomphants alors qu’ils savent que nous nous enfonçons inexorablement dans le bourbier social-démocrate, teinté chez nous d’un marxisme venimeux ? On en viendrait à souhaiter un gouvernement ouvertement communisant pour que nous rejoignions les médiocres et les asservis.
Cher Jean-Yves Bouchicot
Je ne vous suis pas sur la critique des professeurs.
J’ai passé beaucoup de temps à l’école, comme nous tous. Un peu de privé catholique, beaucoup de public, à Paris, en banlieue parisienne, en province. Des dizaines (une centaine ?) de professeurs.
Globalement, ces personnes étaient compétentes et dévouées. L’absentéisme était inférieur à ce que je vois en entreprise, et le retard a toujours été rattrapé avant la fin de l’année.
Pourquoi ? Parce que les professeurs sont dans l’opérationnel, avec lequel on ne peut pas tricher. Les gamins sont devant eux, il faut faire une performance de plusieurs heures tous les jours, il y a un retour rapide sur le succès de l’apprentissage. Le contrat est moral, ce n’est pas comme devoir satisfaire la petite exigence inutile du chef de service.
Je crois que pour les infirmiers et infirmières c’est la même histoire. La confrontation à la réalité est épuisante.
Il faut juste veiller à mettre ces opérationnels dans des conditions normales de travail.
Alors que l’administration se construit elle-même ses règles, ses procédures, se nourrit de signes.
Vieille différence entre le Prolétaire et le Bourgeois: la réalité a la tête dure.
@Jean-Yves Bouchicot
« Bilan j’ai eu un blâme pour faute professionnelle grave, dénoncé par ma chef de service auprès de la DGS, pour être venu à mon bureau en dehors des heures légales. »
Bien fait pour vous, vous vous êtes affranchi de la voie hiérarchique en trois exemplaires, et pire, ce faisant vous avez osé faire ce que tout fonctionnaire cherchant la satisfaction de ses chefs et de ses collègues, n’oserait même pas imaginer : « s’affranchir des usages coutumiers ».
C’est encore plus grave qu’une faute professionnelle, c’est un crime de lèse fonctionnaire.
Non mais… quel mouche vous a piqué ce jour là ? J’espère que les syndicats vous sont tombés dessus et que la fonction publique même municipale vous est définitivement fermée.
Cordialement
Pierre-Antoine
Et le commandant Matelly, alors ?
Ils sont peu nombreux à avoir le courage de dire tout haut ce que tout le monde sait tout bas…
A un de mes « potes » (« soce-démocratouille » : j’ai des potes partout !) j’expliquais qu’on en vient peu à peu à laisser reposer la « droiture » et l’exercice du sens critique (comme d’une construction de l’amélioration) à nos retraités : eux n’ont plus rien à perdre.
Autre astuce à conseiller à Aurélie : c’est de « romancer »…
La création artistique n’est pas encore interdite en beau pays culturel !
Mais bon si je vais m’y employer dès la fin du mois, j’avoue qu’il faut aussi un brin d’imagination…
Faut-il sauver le soldat Ryan?
En reprenant le titre de cette discussion « Il faut défendre Aurélie Boullet » je me suis interrogé sur quelle était l’idée de fond qui devait être abordée :
1) Sauver effectivement une personne qui m’est totalement inconnue ?
2) Sauver la liberté d’expression et surtout pour les fonctionnaires qu’ils soient hauts ou… pas (bizarre pour moi j’aurais dis que bas s’opposait à haut et pourtant il ne me viendrait pas à l’idée de parler de « bas fonctionnaires ») puisqu’au fronton de nos édifices trône le fameux « Liberté, égalité, fraternité » ?
3) Mettre en exergue les coups (pardon les coûts) de bon nombre de structures étatiques, ou plus précisément leur efficience (rapport coût / performance ou utilité quand il s’agit de la chose publique) ?
Et la réponse m’est apparue clairement en écrivant ses lignes. Notre langue (la française, pas celle dont nous disposons pour plusieurs actes majeurs de l’existence comme manger, avaler et pour quelques mineurs comme parler) est un outil qui permet de traduire parfaitement notre pensée et nos modes de relation à la française. Nous adorons les périphrases, les paraboles, les « à-peu-près », les sous-entendus, les « j’te dis rien mais le mieux c’est que tu lui répètes, mais tu ne lui dis surtout pas que c’est moi qui te l’ai dit » (désolé ce n’est pas du Courteline, c’est du Coluche), les jeux de mots et les jeux sur les mots.
Et que font finalement les personnages de ce livre (dont je n’ai lu que des extraits je le reconnais), ils ne font que se complaire dans cet à peu près où le paraître est plus fort que l’être.
Mais ne voilà-t-il pas que j’adopte le mal que j’essaye de dénoncer en discourant plus que nécessaire. Soyons concis :
Réponses :
1) NON
2) OUI
3) OUI
Le jour où nous saurons répondre aux questions par OUI ou par NON, elles ne se poseront plus de la même façon.
Il ne faut pas sous-estimer le temps important que chaque fonctionnaire se doit de consacrer au clientélisme ascendant et descendant, c’est un vrai job à temps plein. Il faut préserver ses intérêts face à tous les malfaisants prêts à s’emparer en moins de quatre formulaires de votre repose-pied. Il faut écouter les doléances des subordonnés, lesquels doivent protéger leur caisson à roulettes des viles convoitises. Si vous croyez que c’est drôle d’arriver le matin au bureau, après une toute petite semaine d’arrêt maladie, et de devoir partir à la recherche de son agrafeuse. Une matinée de gâchée ! Passons sur les poissons rouges, régulièrement asphyxiés par la négligence de ceux dont c’est le tour de nettoyage du bocal, mais enfin, peut-on rester concentré sur ses dossiers lorsque la plante verte qui faisait la fierté de l’ancienne collègue retraitée est l’objet des bassesses de certains : feuilles arrachées, déplacements intempestifs en plein soleil. Si l’on ne compte qu’avec cela, il faut trouver le temps de se former pour obtenir une prime que la voisine a déjà obtenue parce qu’elle couche avec le chef, vous voilà à la fin de la journée vite fait.
Fort heureusement, l’élu veille à maintenir un nombre de postes élevé dans les services qui dépendent de lui : un bon général se reconnaît à ses troupes nombreuses et c’est un argument imparable que de s’opposer à une décision politique au motif que vos services ne pourraient pas suivre.
Ma femme travaille dans une grande collectivité territoriale. Le terme « travail » est à prendre avec toutes les réserves d’usage. Voici quatre ans qu’un extranet compliqué a été mis en place. Voici quatre ans que cet extranet ne sert qu’à échanger des blagounettes et le planning des pots d’anniversaires. Pendant ce temps, une armée d’inutiles classe et reclasse des archives, avec le même talent que ceux qui oeuvrent à la conservation des scellés au Palais de justice de Paris. Dans quel dossier Bettencourt ont été retrouvés les documents Boulin ?
Ni gauche ni droite là-dedans : juste des administrations qui consacrent l’essentiel de leur temps à se prolonger. Parfois un organisateur passe par là, il accouche d’un organigramme – oh, c’est bien beau un organigramme – couvert de flèches, la parfaite usine à gaz qui vaudra à son auteur une promotion brillante tandis que l’organigramme lui survivra une bonne semaine.
Je vois cela de loin. Je me dis que la République est bien bonne, grasse et bordélique.
« Sur les sept membres du conseil de discipline, cinq ont reconnu ne pas avoir lu l’ouvrage »
C’est un concours ? Une caméra cachée ? Il s’agissait de démontrer in vivo le bien-fondé du bouquin ?
Légion d’honneur pour Aurélie Boullet, en lieu et place de Mireille Mathieu et l’autre gérant de fortune poisseux, plus distribution d’un exemplaire du bouquin dans chaque administration.
A lire en dehors des heures de bureau !
« Les Palais de justice, en tout cas celui de Paris, tribunal et cour d’appel, sont de parfaits exemples (à rebours) de cette détérioration au quotidien d’une exigence à la fois technique et humaine. Parce qu’au fond tout le monde « s’en fiche ». Ce sont de trop petites choses pour qu’on s’y intéresse alors qu’elles sont à mon sens capitales et à l’origine de tout ! Les chefs ont tant de missions importantes à assumer mais l’expérience démontre qu’ils ne réussiront pas davantage dans ces domaines qu’ils acceptent que dans les activités dérisoires qu’ils méprisent. »
La généralisation est le premier des mensonges.
« Sur les sept membres du conseil de discipline, cinq ont reconnu ne pas avoir lu l’ouvrage »
C’est un concours ? Une caméra cachée ? Il s’agissait de démontrer in vivo le bien-fondé du bouquin ? » @Rédigé par : Jean-Dominique Reffait | 15 juillet 2010 à 18:55
Non, juste l’hypocrisie de ces messieurs qui tentent de nous faire croire, en prétendant n’avoir pas lu le livre, que leur décision ne porte pas sur la vérité/mensonge des faits révélés mais sur le seul devoir de réserve non observé par Aurélie…Boul(l) et de ces mêmes messieurs…
Alexandre, cela dépend de quelle administration qui «se construit elle-même ses règles, ses procédures, se nourrit de signes» … Les infirmières (je mets au féminin pour cause majorité écrasante) du service (quel mot sonnant si faux désormais) public hospitalier sont fonctionnaires d’une administration: l’hôpital public. De même très souvent les infirmières des EHPAD (fonction publique territoriale; département …) … Ceci dit, si la confrontation à la réalité est épuisante, comme vous le soulignez à juste titre, c’est certes de ce fait que vous avez plus haut nommé «contrat moral»; celui-ci étant gravement mis à mal par cette rationalisation des soins imposée à tout le monde hospitalier par la loi HPST (Hôpital-Patient-Santé et Territoire) que ce gouvernement a créée récemment. Dans les faits, l’épuisement voire la détestation de soi puis la démission ou la dépression du personnel soignant, depuis l’aide-soignante jusqu’au professeur et chef de service, viennent de ce que ces nouvelles conditions de travail induisent forcément de contradictoire, d’incohérent ainsi que d’insupportable puisqu’alors le sujet même de notre mission est et demeure l’humain et en sera toujours ainsi. Cette induction peut se résumer en quelques mots qu’on pourra à juste raison considérer comme brutaux mais qui reflètent absolument la réalité: plus le temps à une quelconque humanité; le travail (soins techniques) à la chaîne; rapidité d’exécution; tarification à l’acte; rentabilité voire profit.
Le malade (pris dans son acception la plus vaste; depuis la personne âgée en simple maison de retraite jusqu’au grand blessé en réanimation) est quasi objet sur lequel sont appliqués par des administratifs purs et durs toute une gamme de grilles comptables et autres … Le temps passé au chevet du malade pour discuter, rassurer, expliquer, accomplir le soin technique même, accompagner (fin de vie par exemple …) n’entre absolument pas dans ce schéma nouveau; il est écarté violemment. Tous ceux et celles qui s’écarteraient de cette nouvelle conception hospitalière sont interpellés souvent de façon violente et se voient à terme mal notés, réprimandés, culpabilisés voire poussés à la démission …
L’hôpital français se déshumanise au profit d’une meilleure gestion de ses ressources humaines, financières et matérielles … On (des gestionnaires sortis de toutes sortes d’écoles de management et installés là) a considéré que c’était la condition sine qua non à cette orientation nouvelle et son efficience ainsi que sa pérennité.
De nombreux médecins et professeurs de tous services, d’innombrables infirmières à leurs côtés, ont protesté et protestent chaque jour encore contre cette situation implacable qui met tous les soignants et les malades mal à l’aise voire dans l’impossibilité aux premiers d’exercer sans risque majeur pour le sujet hospitalisé … C’est un conflit constant, violent et actuel. Non moins nombreux sont les médecins et les infirmières qui renoncent et quittent cet hôpital-usine devenu …
Une autre raison est la quantité de souffrance humaine qu’on côtoie chaque jour et chaque nuit; ajouter à celle-ci tout ce que j’ai décrit ci-dessus qui est absolument incompatible en l’état avec la prise en charge humaniste de celle-ci …
La réforme (l’adaptation plutôt …) hospitalière est constamment et absolument nécessaire. Le seul fait de l’évolution des soins, leurs techniques, l’évolution des maladies et la survenue d’autres pathologies jusqu’alors inconnues, leur résistance aux thérapeutiques, le nombre grandissant des hospitalisations, celui non moins élevé des personnes âgées peu ou prou dépendantes, justifie à lui seul que l’hôpital soit sans cesse sur le qui-vive gestionnaire et administratif … Cependant, l’hôpital n’est pas un Conseil régional ou un Centre des Impôts qu’on peut réformer au bulldozer pour une meilleure efficacité publique. Un fonctionnaire seul d’une de ces administrations peut très bien faire et aussi bien plutôt qu’à trois ou à dix les photocopies de formulaires nécessaires au fonctionnement du service ou répondre au guichet aux sollicitations de cinquante administrés en lieu de trente auparavant même si pour cela il mettra deux jours plutôt qu’un … Un médecin, une infirmière ne peuvent faire aussi bien quand ils sont seuls aujourd’hui pour trente voire cinquante malades quand hier il étaient plus nombreux pour vingt voire vingt-cinq … Votre dossier aux Impôts traînant un peu ne vous tuera jamais; une infirmière déshumanisée de ce fait et stressée vous tuera dans un geste désordonné car pressé. Or c’est ce qui se passe et se fait et ce risque-là désormais est plus que présent …
C’est d’un choix capital de société dont il s’agit, ni plus ni moins … Aux citoyens d’en débattre et décider car c’est d’eux dont il s’agit et ce au premier chef, prioritairement à tout le reste. S’ils ne s’emparent pas de cette question dans un vaste débat démocratique au niveau de chaque ville, chaque canton, chaque village et préfèrent déléguer celle-ci à d’autres fussent-ils leurs propres représentants élus aux Assemblées d’Etat, alors nous aurons en totalité et brutalement cette violence hospitalière que nous commençons déjà d’avoir …
Aïssa.
Il semble évident que si les propos du livre étaient erronés, les réactions de l’administration n’auraient pas été si radicales… Suspension de deux ans sans traitement ! Quel meilleur moyen que de donner du poids aux arguments d’Aurélie Boullet… Mais peut-être est-ce un moyen d’éviter un démenti impossible…
Aïssa
Par « administration » je pensais plus à la nature du travail. Le soin aux personnes n’est pas une tâche administrative.
Votre analyse semble supposer que l’État aurait de l’argent en réserve à mettre. Je crois que les caisses sont négatives, nous nous endettons plus tous les ans pour payer le trou de la sécu.
Il faudrait donc faire payer un impôt supplémentaire. Difficile.
Et si on élimine les nombreux postes redondants ou inutiles de l’administration (comme en supprimant totalement les feuilles de soins papier), que va-t-on faire de ces fonctionnaires ?
Ils risquent de coûter encore plus cher à déprimer chez eux.
La solution est peut-être de les obliger à quitter les postes administratifs pour aller auprès des malades, dans une sorte de reconversion forcée s’ils veulent rester dans la fonction publique. En mettant une prime à tous ceux qui sont au contact des malades.
Même ménage à faire chez les ATOSS de l’Education nationale, dont certains se voient attribuer des logements de fonction quand les enseignants parcourent la France de poste en poste dans des classes en sureffectifs.
« Sur les sept membres du conseil de discipline, cinq ont reconnu ne pas avoir lu l’ouvrage et pourtant le conseil n’a pas été gêné pour suspendre deux ans, sans traitement, « sa » victime ».
En une phrase vous décrivez à votre tour fort justement ce que dénonce avec une fraîcheur décapante Aurélie Boullet dans son livre.
Sept personnes mobilisées dans un conseil de discipline pour apprécier un livre que cinq d’entre eux n’ont pas lu…
Ce Conseil de discipline est à l’image des fonctionnements de ces organisations, qu’elles soient de niveau national ou territorial.
Effectivement, plutôt que de s’efforcer de regarder en face l’ensemble des dysfonctionnements, les incompétences en cascade, les médiocrités professionnelles des pratiques que révèle « Absolument dé-bor-dée ! » , il y a aura mille et une commissions et réunions pour apprécier ce qu’aucun des membres ne maîtrise réellement. A savoir un rapport normal avec la notion de travail et celle de services à rendre à la population.
Le drame premier et majeur des fonctions publiques est le fait qu’elles ne savent pas concevoir le champ de leurs activités en termes de métiers et de professionnalisme.
Il y a quelques jours j’ai beaucoup apprécié dans le Monde.fr la sobriété d’un commentaire qui faisait suite à un article portant sur les indélicatesses crasses de certains ministres, l’utilisation et la gestion de l’argent public.
Ce commentateur disait : placez un chef d’entreprise, non pas une pointure supposée genre HEC ou contrôleur de gestion, mais un banal artisan à la tête de ces organisations, la solution à ce type de fonctionnements et de dysfonctionnements publics serait pour cet artisan d’une simplicité ahurissante à résoudre.
Un artisan pointerait très rapidement qu’un des principaux dysfonctionnements des structures publiques ou semi-publiques trouve son origine dans le fait que ces organisations sont plombées par des multitudes de chefs – petits, moyens, grands – et non des dirigeants, dont la toute première incompétence est une incapacité invraisemblable à savoir faire travailler.
L’acte gestionnaire et managérial prioritaire ne se réduisant qu’à… construire des plannings jamais pensés en fonction des volumes de travail, mais en fonction du seul critère de présence.
…Comme pour cette commission de discipline censée pouvoir juger de ce qui visiblement la dépasse de toutes parts.
@Alex Paulista
Ce que nous disons n’est pas contradictoire, je citais juste un extrait d’un récit que j’ai rédigé après un an d’expérience comme « médiateur de la réussite scolaire » dans un collège. J’ai enseigné pas mal moi aussi, du secondaire au supérieur, et suis fils d’enseignants. Je cite plein d’exemples mais ce blog n’est pas le lieu. Si cela vous intéresse, je vous ferai parvenir le récit par mail… C’est vrai que c’est très lié aux conditions de travail, mais les enseignants que j’ai côtoyés sont capables de faire grève pour 8,50 € par mois de différence, mais pas pour les vraies causes de leur malaise. Cordialement. J-Y B.
Bravo ! Simplement bravo !
Qu’il est appréciable de voir la liberté défendue !
Je vois qu’il est encore permis d’en rire !
Merci.
Une nouvelle fois je me sens en accord avec vous Monsieur l’avocat général !
http://www.kelblog.com/2010/07/laffaire-zoe-shepard-il-y-a-vraiment-quelque-chose-de-pourri-dans-ladministration-fran%C3%A7aise.html
« Sur les sept membres du conseil de discipline, cinq ont reconnu ne pas avoir lu l’ouvrage et pourtant le conseil n’a pas été gêné pour suspendre deux ans, sans traitement, « sa » victime »
Fabuleux !
Ils devaient être « absolument dé-bor-dés » !
Une fois de plus, M. Bilger, vous tapez dans le mille.
A quand un post sur :
« Lâchons les baskets de Catherine Jacob ».
Personne n’est obligé de lire ses commentaires mais personne ne devrait l’embarrasser en lui reprochant d’être « longue ».
Il me semble qu’elle n’est pas la seule certains jours.
Rien à ajouter aux nombreuses observations pertinentes faisant écho à l’énergique billet de Monsieur l’Avocat général Bilger.
Je dirai seulement que l’Administration est une machine qui est toujours prête à broyer tous ceux et toutes celles qui osent dénoncer ses manières d’être ou de faire.
En France, l’Administration n’est pas soumise à un contrôle indépendant. Les juridictions administratives, qui ont compétence pour trancher les litiges survenant entre les particuliers et l’Administration, ne sont pas indépendantes puisqu’elles sont animées par des gens qui sont des hauts fonctionnaires et, de ce fait, favorables à la position de l’Administration.
Il faut savoir que ceux qu’on appelle abusivement « juges » administratifs font, tout au long de leur carrière, des va-et-vient entre l’Administration active et la juridiction administrative. Cela explique que certains d’eux connaissent en tant que « juges » des affaires qu’ils ont eu à régler en tant qu’administrateurs. Le cas le plus fréquent, c’est le fait que ces fameux « juges » soient amenés à se prononcer sur des affaires traitées par leurs amis ou connaissances en tant administrateurs.
Le comportement injuste des fameux « juges » administratifs ne tient pas au fait qu’ils seraient hantés par l’intérêt général et qu’ils verraient partout celui-ci. Il s’explique par le fait qu’ils vivent en réseau, se rendent des services, se refusent à sanctionner un service ou un organisme à la tête duquel avait été placé antérieurement un de leurs collègues.
Tant que les fameux « juges » administratifs seront les alliés de l’Administration, les responsables des services et organismes administratifs se comporteront de façon dictatoriale. Ces responsables savent qu’ils pourront toujours compter sur des « juges » compréhensifs, en cas de recours contentieux contre leurs décisions.
Actuellement, un employeur de droit privé est obligé de faire attention, car une menace de condamnation par les prud’hommes pèse sur lui.
L’employeur de droit public, l’Administration, n’a rien à craindre, car il sait que les « juges » administratifs sont dans sa poche.
J’ai toujours revendiqué la suppression des juridictions administratives en France.
Les juridictions de l’ordre judiciaire défendent assez bien les droits et libertés des gens pour ne plus donner aucune responsabilité aux juridictions administratives à cet égard.
Qu’on ne vienne pas nous raconter que le dualisme juridictionnel est devenu le modèle dominant en Europe et que la France, qui doit toujours être attachée à son histoire, ne peut se permettre de se séparer du mouvement européen.
Ce que les défenseurs du système actuel évitent de dire, c’est que la France est le seul pays d’Europe où les personnes faisant office de « juges » administratifs ne se contentent pas de juger mais dirigent également, en fait, le pays. En effet, en France, on trouve actuellement les conseillers d’Etat et les maîtres de requêtes à tous les postes stratégiques du pays : présidence de la République, primature, administrations centrales ministérielles ou inter-ministérielles, préfectures, établissements publics importants, établissements d’enseignement supérieur, autorités de régulation, entreprises publiques, entreprises privées stratégiques pour la France, milieux sportifs, etc.
à lire cette interview du temps où elle était encore anonyme :
http://societe.fluctuat.net/zoe-shepard/interviews/9166-Entretien-avec-Zoe-Shepard.html
Edifiant ! Heureusement que le ridicule ne tue pas… dommage, en cette période de rigueur budgétaire, ça aiderait à dégraisser.
Il faudrait trouver un journaliste qui s’infiltrerait dans le milieu syndical public pour faire un ouvrage pareil.
Mais quel(le) journaliste oserait s’attaquer à un bastion inaccessible dans un château fort imprenable ?
Mais le gouvernement s’y attelle… enfin ?
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2010/07/15/04016-20100715ARTFIG00529-menage-en-vue-dans-les-aides-aux-syndicats-du-public.php
Cordialement
Pierre-Antoine
@mike | 16 juillet 2010 à 11:12
Merci Mike. Mais bon, c’est hélas ainsi, la réflexion des femmes doit être aussi courte que leurs jambes doivent être longues (cf. Faizant, les Parisiennes de Jours de France que je lisais dans la moiteur de l’été alors que j’étais censée faire sagement la sieste)…
@Catherine Jacob
Sans vos commentaires ce blog ne serait pas ce qu’il est.
Plus la caravane est longue, plus les chiens aboient longtemps…
Mais n’allez pas dire que je vous compare au chameau…
Je serai donc plus bref que vous : continuez !
Cordialement
Pierre-Antoine
Que lis-je ? Une pétition en faveur de Catherine Jacob ?
On pourrait également en faire une pour Aïssa Lacheb-Boukachache dont la longueur des textes n’a rien à envier à ceux de Catherine Jacob.
A eux deux ils doivent occuper 80% du contenu des commentaires consacrés au billet de PB.
Ceci étant, vu que généralement je me limite aux 10 premières lignes et aux 10 dernières de leurs circonlocutions, quelle que soit la longueur consacrée au sujet, cela me prend toujours le même temps pour les lire… mais parfois beaucoup plus pour arriver à comprendre où ils voulaient en venir.
Et puis quoi encore ?
Mademoiselle Boullet manifeste un tel mépris pour ses collègues et subordonnés, une telle arrogance quant à la haute idée qu’elle se fait d’elle-même, crache dans la soupe avec un tel toupet que la défendre ? Non merci. Faisant partie de ces cadres formés au néo-management qui a si bien fait ses preuves à France-Télécom et la Poste, systématiquement « défendue » par les franges les plus poujadistes de la France la plus rancie et la plus obtuse, mademoiselle Boullet avait un poste qui lui laissait au moins espérer une évolution professionnelle et un salaire décent pour patienter : on aimerait que les mêmes personnes qui hurlent à « l’injustice » dans son cas se mettent à déployer autant d’énergie devant les conditions de travail des caissières ou des infirmières ; mais celle-ci n’ont sans doute pas cette si haute opinion d’elle-même que cette pauvre jeune femme qui est déjà en train de se reconvertir dans le privé. Travaillant 50 heures et bien pressurée comme il faut, elle pourra assurément déployer toute l’étendue de ses à coup sûr immenses capacités.
Au fait, avez-vous lu récemment dans la presse française des articles sérieux analysant le fonctionnement de l’administration, centrale ou territoriale ?
Je pense que non.
Il est plus facile à nos bons journalistes de recopier les dépêches du Canard ou des Canard light, plutôt que de briser cette omerta.
On est vraiment mal informé en France sur l’état réel de cette administration, lourde, inopérante, coûteuse, sclérosée, à bout de souffle…
@Achille
Aïssa n’en a nul besoin. Il n’est ni veuve ni orphelin, donc indéfendable.
Catherine non plus ? ah bon… j’ai dû rater un épisode.
Alors disons pour faire court que c’est une femme, donc à défendre.
Z’avez lu ? même pas dix lignes 🙂
Cordialement
Pierre-Antoine
@csp
C’est vrai, quand on a un bon job peinard, pourquoi se révolter contre le gaspillage et la glandouille ? Autant fermer les yeux en attendant la retraite. Peut-être devriez-vous lire le livre pour le comprendre au lieu d’en parler sans l’avoir ouvert ?
Quant à votre post sur votre blog, il est hallucinant de mauvaise foi : pour avoir fait sciences po avec elle, celle que vous décrivez comme fifille à papa était l’une des rares à cumuler tous les petits boulots possibles et inimaginables pendant que nous révisions/glandions au soleil. Non, vraiment, vérifiez vos sources la prochaine fois car là, c’est l’aigreur et la jalousie qui vous guident.
C’est sous le pseudonyme de Zoé Shepard qu’elle a lancé son pavé dans la mare bureaucratique, « Absolument dé-bor-dée ! »
Renseignements pris relativement à ces métiers au service de la décentralisation (cf. notamment http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnDocument?base=LEX&nod=1DX9871098 ) «À la fin de la scolarité, l’administrateur est recruté par une collectivité ou un établissement public assimilé, en tant que stagiaire pour une durée de six mois.
Pour les stagiaires qui n’étaient pas fonctionnaires, la rémunération comprend le traitement de base auquel s’ajoute le régime indemnitaire. Celui-ci peut représenter jusqu’à un tiers du traitement de base. Le traitement de base correspond à un traitement brut annuel de 23 793 euros environ.
Pour ceux qui étaient fonctionnaires, il y a maintien du traitement perçu dans l’ancien emploi si ce dernier est supérieur à celui de l’administrateur stagiaire auquel s’ajoute le régime indemnitaire.
Au fur et à mesure de leur déroulement de carrière, les administrateurs ont vocation à passer progressivement du grade d’administrateur à celui d’administrateur hors-classe.
La rémunération progresse d’un traitement brut annuel d’environ 23 793 euros en début de carrière à un traitement brut annuel d’environ 55 485 € en fin de carrière, auquel s’ajoute le régime indemnitaire qui peut constituer une part importante de la rémunération.»
Deux ans de suspension sans solde ça revient à la taxer à son tout début de carrière (≦ cinq ans) d’une amende minimum de 47 586€ hors indemnités, donc moins que le maximum prévu dans le cas des écoutes illicites qui nous occupaient dernièrement.
Une avance sur ses droits d’auteur permettra-t-elle de compenser? Si c’est le cas, il y aura moindre mal mais reste la terrible sanction morale et la casserole à son dossier Ad vitam æternam qui la désignera probablement comme une occupante privilégiée du placard si elle persiste dans la voie des AATF.
On notera en premier lieu le rapport entre la sanction et l’objet du pamphlet. Mlle Boullet (dont le nom fleure bon de délicieux macarons, bien que dans une orthographe différente, mais qui entendu depuis le japonais 無礼 signifie Sans (無) cérémonie (礼) = qui ne prend pas de gants’ –ce qui est manifestement aussi mal vu ici que là-bas lorsqu’on est en bas de l’échelle… – ), se plaignait de ne point travailler assez, qu’à cela ne tienne elle ne travaillera plus du tout a décrété le conseil de discipline du conseil régional d’Aquitaine (dans un avis certes purement consultatif ), conseil dont les membres étaient, dit-on, trop occupés pour lire par eux-mêmes le texte objet de ce délit que nul texte cependant ne formalise véritablement comme tel, s’agissant du « code de Justice administrative », en dehors de l’art. L131-3 qui dit que : « Tout membre du Conseil d’État, en service au Conseil ou chargé de fonctions extérieures, doit s’abstenir de toute manifestation de nature politique incompatible avec la réserve que lui imposent ses fonctions. ».
Or, il ne s’agit pas ici d’une manifestation de nature politique.
On fera rapidement observer que « En dehors de textes particuliers, et de date assez récente, concernant les magistrats, les membres du Conseil d’État, les fonctionnaires honoraires, les policiers et les militaires, l’obligation de réserve a été définie par la jurisprudence. D’une façon générale, elle apporte des limites à la liberté d’opinion des fonctionnaires, dont le principe, conforme à notre droit constitutionnel, est cependant garanti actuellement par l’article 13 de l’ordonnance du 4 février 1959, portant statut général des fonctionnaires.
Que ce soit dans l’exercice de ses fonctions ou en dehors de celles-ci, un fonctionnaire ne doit jamais se départir de la réserve à laquelle il est tenu dans l’expression de ses opinions. Il ne doit rien dire ni faire qui soit de nature à gêner le fonctionnement du service. C’est ainsi que la réserve exclut les propos injurieux ou les critiques sévères contre l’administration ou le gouvernement. Un fonctionnaire ne saurait, par exemple, participer aux luttes électorales avec une violence par trop incompatible avec cette réserve. Il ne saurait non plus divulguer publiquement les difficultés internes du service, encore moins les dissensions graves qui concernent ce dernier. (Encyclopédie Universalis)
Dans tous les cas évoqués, il semble donc que, de façon purement jurisprudentielle, la réserve soit considérée comme enfreinte dès lors qu’un fonctionnaire adopte le comportement reproché, sous son nom et d’une façon permettant d’identifier des faits avec précisions qui en font en somme un témoin devant le tribunal de l’Opinion publique qu’il est susceptible de mettre en émoi et de lever contre une administration et/ou un service précis et en enrayer le fonctionnement. Tandis que nous avons affaire tout au contraire avec « Absolument dé-bor-dée ! » à un ouvrage donné comme écrit par une dénommée non pas Aurélie Boullet sortie d’une prépa ENA et fonctionnaire d’une collectivité locale (≠ d’état ) dont le service pourrait cependant voir son fonctionnement gêné (ce qui fait tout de même doucement rigoler lorsqu’on songe à la nature des critiques en cause, mais bon..), mais un dénommée Zoé Shepard, donc sous un pseudonyme.
Le poste occupé est toutefois identique. L’héroïne est sortie de l’INET (Institut National des Études territoriales. Il accueille les lauréats du concours d’administrateur territorial et les prépare à intégrer les équipes de direction des collectivités territoriales) puis a trouvé un emploi dans un conseil régional qui lui laisse le temps d’écrire un bouquin sur son quotidien: « ABSOLUMENT DÉ-BOR-DÉE ou le paradoxe du fonctionnaire », dans lequel elle raconte avec humour qu’elle réalise difficilement ses 35h dans le mois.
Enfin, elle prend soin de modifier tous les renseignements permettant d’identifier cette collectivité et un petit conseil régional du sud ouest devient une grande mairie d’Île de France. Des surnoms sont donnés à tous. Des personnages sont fusionnés (trois en un), etc.
Par voie de conséquence, le fonctionnement du service d’Aurélie Boullet ne pouvait en être gêné tant que personne n’avait identifié Bordeaux sous l’Île de France et ainsi de suite. Mais c’eût été sans compter sur la sottise d’un animateur radio doublée de l’envie de nuire d’un ex co stagiaire.
En effet : (c’est indiqué sur http://raphaels.blog.lemonde.fr/2010/07/15/zoe-shepard/ : ) :
« Acte 1 : le coup foireux d’un animateur de radio.
Une radio souhaite l’interviewer. Elle accepte sous réserve que l’on respecte son anonymat. Elle arrive à la station de radio avec une cagoule de ski et des lunettes de soleil. L’animateur s’était engagé à modifier sa voix. Anonymat parfait garanti.
Sauf que, durant l’interview, le “journaliste” voulait connaître le vrai nom de Zoé, la collectivité pour laquelle est travaillait, bref, lever l’anonymat. Ce qu’elle refuse. En échange, le gentil animateur n’a pas vraiment tenu parole : vexé de ne pas avoir eu son scoop, il décide de ne pas “héliumiser” la voix de Zoé.
Acte 2 : le petit monde des administrateurs.
Le monde des administrateurs territoriaux est tout petit. Étant donné que tous les anciens de l’INET ont dû écouter l’interview, la voix fut vite identifiée.
L’effet “réseau” fit le reste. »
Parmi les passages reproduits dans un quotidien que je n’ai plus sous la main et que donc je cite de mémoire, il y avait cette anecdote dans laquelle son chef lui remet un dossier en lui demande de lui rédiger une note. Il lui fixe une limite de temps en lui disant, « Si je vous donne une semaine, vous ne me prendrez pas pour un esclavagiste ». Or, il se trouve que ce genre de tâche correspond à la troisième épreuve du concours des administrateurs territoriaux qui en comporte cinq ( Cf. http://www.administrateurs-territoriaux.asso.fr/index.php?id=63 ) , laquelle épreuve consiste en la « Rédaction d’une note à partir d’un dossier soulevant un problème d’organisation ou de gestion rencontré par une collectivité territoriale. » Or, on a rarement vu une épreuve de concours durer une semaine (ou peut-être à l’agrégation de droit? Je ne sais pas.) De fait, il me semble que cela lui a pris une heure et demie.
«Plutôt que de la combattre, ce conseil régional et toutes les structures qui pâtissent des mêmes vices feraient mieux de s’attaquer aux maux qui sont les leurs et qu’elle a heureusement nommés.»
En effet, il leur était tout aussi simple de considérer le pamphlet comme une note dont la rédaction aurait pris en effet le temps habituellement alloué à la rédaction des notes objet de la 3ème épreuve du concours et dont le dossier un peu inhabituel aurait consisté en son expérience du terrain!
Reste bien évidemment la question de la déontologie du journalisme de radio ainsi que celle de la légèreté avec laquelle la paresse dénonce le courage!
Il existe en fait un autre opuscule aux éditions Michalon d’avr. 2004, intitulé « Bonjour paresse », sous titré : « De l’art et de la nécessité d’en faire le moins possible en entreprise » qui est Corinne Maier (économiste à temps partiel à l’EDF, se consacrant essentiellement à la psychanalyse et à l’écriture) et qui a vocation thérapeutique :
Extrait de la quatrième de couverture: « A présent les cadres moyens, petits boulons dans une machine grotesque, n’attendent qu’une chose : le solde à la fin du mois. Mais alors, que faire? Rien surtout! Affirme le livre. Soyons individualistes et inefficaces en attendant que ça s’effondre et qu’une nouvelle société advienne où chacun cultivera essentiellement son jardin et conservera un à côté accessoire dans une grande structure, en vue d’obtenir une petite feuille de paie indispensable à la survie. » Ex. peut-être bien via une extension de la transformation du lisier en électricité… qui sait!
Ce que, mutatis mutandi, la jeune Aurélie Boullet a cependant le tort de n’avoir pas compris, c’est que: «Le ‘jeune’, qui a le mérite de ne pas avoir de poignées d’amour autour des hanches et de porter le costume cravate sans bourrelets disgracieux, arrive dans le monde du travail le bec enfariné. Il croit que les mots « proactif » et « benchmarking » signifient quelque chose, pense que la sacro-sainte injonction « soyez autonome » est à prendre au pied de la lettre, espère voir ses mérites reconnus et attend… qu’on l’aime. Ah! Jeunesse, jeunesse! Le ‘jeune’ est d’autant plus précieux que la firme en attend tout et son contraire, qu’il se taise et qu’il conteste, qu’il apprenne et qu’il propose, qu’il rentre dans le rang et qu’il sorte du lot… »
Elle a fait le second choix et grâce à la sottise et à la vanité de petits m…..x, elle risque de la payer fort cher à moins qu’André Rousset, le président de la Région Aquitaine, se souvienne qu’il a d’abord été remarqué par sa capacité de…travail et ne cherche pas à faire payer à une prépa ENA ayant réussi, son propre échec à ce même concours!!
A toutes fins utiles :
JORF du 8 février 1959 page 1747 ORDONNANCE
—————
Ordonnance n°59-244 du 4 février 1959 RELATIVE AU STATUT GENERAL DES FONCTIONNAIRES
Art.13
« Le dossier individuel du fonctionnaire doit contenir toutes les pièces intéressant sa situation administrative. Celles-ci doivent être enregistrées, numérotées et classées sans discontinuité. Ne pourra figurer au dossier aucune mention faisant état des opinions politiques, philosophiques ou religieuse de l’intéressé.
Les décisions de sanctions disciplinaires sont versées au dossier individuel du fonctionnaire. Il en est de même des avis ou recommandations émis par les conseils de discipline ou le Conseil supérieur de la fonction publique et de toutes pièces et documents annexes.»
Fac-similé consultable au besoin ici : http://www.legifrance.gouv.fr/jopdf/common/jo_pdf.jsp?numJO=0&dateJO=19590208&numTexte=&pageDebut=01747&pageFin=
Il y a une chose qui me choque particulièrement dans cette affaire, c’est le silence radio total observé par les médias. Le site de P. Bilger ne serait pas dans mes favoris, j’ignorerais la sanction infligée à cette fonctionnaire. La liberté d’expression est-elle à ce point à géométrie variable pour la presse française ?
Pour ceux qui ne connaissent pas, je les invite à se rendre sur wikipédia au « principe de Peter ». Même si ce principe est dit être satirique, il est parfaitement représentatif de l’administration française et j’en sais quelque chose puisque je travaille dans une collectivité locale. J’y fais d’ailleurs l’objet de sanctions pernicieuses pour m’être opposé à un élu dont les principes étaient tout sauf républicains (vous savez: « liberté, égalité, fraternité »…) ainsi que pour avoir fait connaître ouvertement ce Principe de Peter par un affichage interne. Oui l’administration française est malade et ceux qui le disent doivent être exécutés pour que la majorité puisse continuer à paître paisiblement dans le pré du Panurgisme.
Chanoir,
Le principe de Peter n’a rien de satirique et devrait être connu et décortiqué dans tout système hiérarchisé, afin d’éviter à ceux qui progressent dans l’échelle sociale d’attraper la grosse tête en se demandant à chaque avancée s’ils ne viennent pas de franchir leur seuil de compétence.
@ Thierry Bruno
Je ne faisais que citer wikipédia.
« Le Principe de Peter, également appelé « syndrome de la promotion Focus » de Laurence J. Peter et Raymond Hull, est un principe satirique relatif à l’organisation hiérarchique… »
Evoluant au milieu de ce marasme administratif, je sais bien qu’il n’a rien de satirique !
Bonjour,
Signez et faites signer la pétition de défense d’Aurélie Boullet, alias Zoé Shepard :
http://le-cri-du-contribuable.pro-petition.fr/il-faut-defendre-aurelie-boullet
Merci,
Le Cri du Contribuable
PS : remerciement spécial à M. Bilger, qui nous a donné l’idée de cette pétition.
Bonjour,
Je vis un peu la même situation. J’ai osé critiquer les pratiques douteuses des équipes de PMI au sein du Conseil général des Alpes-Maritimes. Depuis plus de 3 ans je me bats pour faire reconnaître mes droits. Je ne peux pas travailler. Mais peut-on agir contre le Conseil général ? Le système est bien verrouillé. Y a-t-il un contre-pouvoir ?
Aurélie Boullet doit gagner car tout ce qu’elle décrit est vrai et l’opinion publique est avec elle.
Cordialement.
J’aimerais que ce livre d’intérêt général et d’utilité publique soit diffusé gratuitement par Zoé afin que les Français soient au courant de ce qui paralyse la productivité et les investissements pour le plus grand bonheur de cette caste de fonctionnaires qui se reproduisent entre eux et favorisent leurs enfants à suivre le même chemin de la glandouille et des privilèges d’un autre temps. Merci les socialos pour le budget le plus important en France les traitements et indemnités de nos chers fonctionnaires (300 milliards d’€ par an) et tout ça au détriment du privé qui crèvent sous les impôts et taxes car n’oublions pas que c’est nous qui payons ces fainéants qui ont pris le pouvoir au sein des institutions républicaines depuis 30 ans.
Je viens de prendre note du livre de Zoé/Aurélie et je pense me l’offrir trèèèès rapidement. Je travaille au sein d’un conseil régional, moi aussi. Et tout ce que j’ai pu lire sur ce livre me parle énormément. Le conseil dans lequel j’essaye de travailler est à l’image de celui d’Aquitaine. Soutenons Zoé/Aurélie. Et comme on dit, il n’y a que la vérité qui dérange !
Tout le monde sait apparemment qu’elle dit LA VERITE.
Bravo à tous vous êtes les plus forts.
C’est à croire que tous les gens qui laissent des messages ont travaillé dans la FPT.
Elle a du courage et du talent, c’est apparemment ce qui déplaît aux « nantis » de l’administration.
La vérité fait mal, mais elle est nécessaire.
Je ne connaissais pas le Principe de Peter et je viens de le lire sur Wikipédia.
Il n’y a aucune parcelle d’intelligence dans ce texte. C’est désolant que des êtres humains puissent arriver à pondre des théories pareilles.
J’ai vécu tout cela dans toutes les collectivités que j’ai pu étudier. Bien qu’ayant occupé toutes sortes de postes – attaché parlementaire, directeur, collaborateur de cabinet -, à 37 ans j’ai tout lâché et appris à faire tout dans le bâtiment du sol au plafond. C’est ce qui m’a sauvé de l’ensemble d’un système inféodé non à la compétence mais à la médiocrité, dont nos élus sont les pires représentants (je les ai fréquentés pendant quinze ans) ; et il faut espérer un jour qu’ils n’existent tout simplement plus pour respirer enfin… Mais je crains que cela n’arrive jamais, la soupe est trop grasse.
Cordialement
Le Conseil de discipline qui a jugé Aurélie Boullet n’est pas conforme à la Constitution.
Il faut faire appel devant la juridiction compétente et dénoncer cette irrégularité.
Il faut « dégager » toutes ces juridictions disciplinaires qui constituent autant de juridictions d’exception où sont rendues des décisions toutes plus scandaleuses les uns que les autres à l’issue de procédure dans lesquelles on se fait un plaisir de violer les droits de la défense et le contradictoire.
Je ne peux que soutenir Aurélie Boullet ! Fonctionnaire cadre A de l’Education nationale, j’ai avec d’autres collègues porté plainte pour harcèlement moral contre un supérieur hiérarchique INCOMPÉTENT ! J’ai longtemps songé à écrire un livre sur la bêtise administrative et j’ai toujours voulu le faire dans un style humoristique. D’ailleurs dans ma déposition j’ai dit à la police que si cette personne avait vraiment du boulot elle aurait moins de temps pour « emmerder » le monde !! C’est vrai il y en a marre du cache-misère appelé « droit de réserve ». Eh oui nous sommes « absolument dé-bor-dés », pour preuve ma hiérarchie a réglé mon problème en une heure : « mettez-vous en congé longue maladie », pas de problèmes, tout est aux frais du contribuable ! C’est cela qui a conforté ma décision de porter plainte et mes collègues ont suivi. Eh oui malheureusement il y a des zinzins qui arrivent à accéder à de hautes responsabilités et là comme ils s’ennuient leurs méchanceté et bêtise ont tout loisir pour se développer ! Dommage que je n’ai pas le talent de cette jeune femme car j’en aurais pas mal à raconter aussi ! Exemple : comment deux experts bloquent une machine pendant deux mois ! Comment ne pas reconnaître un nom dans la colonne nom ! Etc. etc. Mille fois bravo !!
Je soutiens à 100% cette jeune femme courageuse, c’est une triste réalité des collectivités territoriales. Et que dire du recrutement des agents, des annonces bidons où les postes sont déjà pourvus par le cousin ou le fils de…
Allez voir le site (malheureusement fermé) des reçus-collés de l’administration.
Je n’ai pas encore eu le temps de lire le
livre de cette personne.
Par contre, lorsqu’il arrive de raconter
l’une ou l’autre bourde de « flemingite administrative », il est fréquent de s’entendre rétorquer que les personnes à
problème c’est « nous ». Tout un monde qui
se dissocie tranquillement mais sûrement
de ce qu’il affiche en lettres sculptées
sur ses frontons.
Bravo pour le courage de cette personne qui a osé dévoiler les dysfonctionnements d’une administration.
C’est tout le conseil général d’Aquitaine qui devrait être mis à pied et Aurélie rester à son poste pour assurer l’intérim en attendant une fonction à au moins 5 voire 6 échelons au-dessus de l’actuel pour services exceptionnels rendus à la République.
Sanctionner quelqu’un sans avoir pris la peine de vérifier la justesse des reproches mérite un second opus.
Si tous les fonctionnaires se mettaient à écrire…
Il y a une vingtaine d’années, ou plutôt trente… un cadre fonctionnaire en Seine-et-Marne avait déclaré occuper un bureau depuis plusieurs mois sans qu’aucune tâche ne lui soit attribuée… Il avait été sanctionné…
Qui en a gardé le souvenir ? URSSAF, Sécu ???
Je découvre cette affaire par une information à la radio il y a quelques minutes, et par là même, que Zoé Shepard est en réalité Aurélie Boullet.
J’ai acheté et lu le livre il y a deux semaines.
A l’heure où la France est à la limite de la cessation de paiement, tous les gaspillages sont encore plus immoraux que dans les phases d’aisance financière.
On n’arrive plus à financer nos retraites, nos hôpitaux et l’assistance aux personnes âgées dépendantes.
De voir, face à ces réels problèmes, cette indifférence, ces égoïsmes et ce carriérisme exacerbé, si bien décrits dans ce livre témoignage, est scandaleux.
La Cour des Comptes ne dénonce pas grand-chose. Heureusement des citoyens à l’image d’Aurélie Boullet prennent un relais indispensable.
Ainsi elle doit être, non pas sanctionnée mais décorée de la médaille du Mérite. A l’inverse ce sont ses censeurs qui devraient être poursuivis.
@ Michel Gouy : cf le premier livre de Boris Vian, « Vercoquin et le Plancton », qui raconte ses débuts d’ingénieur à l’AFNOR, et dont s’est fortement inspiré Georges Perec pour « L’Augmentation »… C’est édifiant.
Il est très facile de désigner les fonctionnaires comme responsables des gaspillages de l’Etat ! Encore faut-il connaître les différentes fonctions publiques et leurs fonctionnements respectifs ! Je suis totalement en désaccord avec les propos de cet ouvrage caricatural, que j’ai bien sûr lu. Tous les fonctionnaires territoriaux ne sont pas identiques aux portraits que Melle « Zoé Shepard » dresse. Il existe des fonctionnaires qui travaillent encore plus de 40 h par semaine pour un salaire inférieur à celui qu’ils percevraient dans le privé !… La FPT ne regroupe pas que des CG, CR et de grosses collectivités ! Les mairies qui doivent avoir un SDM à temps partiel faute de moyens, les EPCI qui fonctionnent à effectif très réduit,… Les exemples ne manquent pas ! Je parle en connaissance de cause : je suis contractuelle dans la FPT depuis une dizaine d’années et j’ai travaillé dans plusieurs types de collectivités sur des postes variés. Généraliser la « flémingite aigüe » dont souffrent certains fonctionnaires est une grossière erreur ! Le rapport effectif/charge de travail varie d’une collectivité à l’autre. Par contre, faire l’amalgame entre les agents des Fonction Publique d’Etat, FPT et Fonction Publique Hospitalière est une aberration ! Les premiers ne croulant pas sous le travail et les derniers en étant totalement inondés !
Il est certain que l’auteure de ce livre n’a pas respecté ses obligations de fonctionnaire et il est tout à fait justifié qu’elle soit sanctionnée. La loi s’applique à tous, Melle Boulet y compris. Elle n’a pas respecté ses obligations, pourtant vu le niveau de cette jeune femme, je ne comprends pas pourquoi elle n’a pas pensé aux conséquences de cet ouvrage tel qu’il est paru…
@ ELFIKA
Rien que votre propension à accumuler les acronymes que personne ne connaît montre que vous avez décollé de la réalité. Le seul point du programme de Sarkozy que je garde, c’est le dégraissage du fonctionnariat qui plombe notre économie et notre fiscalité. Et je suis fils de fonctionnaires, qui furent consciencieux et travailleurs. Le problème, c’est que la droite va virer en priorité les plus gênants, les plus expérimentés, les plus compétents, pour ne garder que les esclaves et les assujettis sociaux. J’espère donc que vous pourrez exercer vos talents ailleurs que dans la fonction publique. Après, vous pourrez faire bénéficier vos collègues de votre expérience de la vie réelle. Courage ! 🙂
Au nom de la liberté d’expression il est possible d’écrire dans la presse nationale que le Président est le « voyou de la république » mais il est interdit d’écrire (d’une manière déguisée) un pamphlet sur l’administration qui permet de voir ce que l’on fait des impôts de chaque citoyen !
Rousset deviendra ministre de la Justice du prochain gouvernement de Martine Aubry…
Félicitations !!!
S’il n’y avait que les C.R… ; mais c’est aussi (ou ce fut, puisque privatisation « partielle » il y eut) le cas d’A.D.P. (Aéroports de Paris). On (la DRH de l’époque) estimait que 20% travaillaient « trop », que 60% « suivaient comme ils pouvaient » et que le reste ne faisait rien : « ce sont les bonnes oeuvres »… à l’égard des municipalités riveraines dont nous cassons les oreilles.
Mais, où le sujet vient conforter Aurélie BOULLET, c’est quand on sait qu’à travers des organismes comme Entreprises et Personnel, à l’époque, l’ensemble des représentants d’entreprises publiques faisaient le même constat. (A.F.; R.A.T.P.; E.D.F.; S.N.C.F.; Elf Aquitaine)
Les administrations cantonales (cantons : petits Etats suisses constituant ensemble la Confédération Helvétique) connaissent les mêmes fléaux. La frontière entre le politique et l’administratif n’existe pas. Mieux, l’administration instrumentalisée est le théâtre de tous les drames que se jouent les partis politiques entre eux, par les agents interposés et disposés comme de vulgaires fusibles qu’on remplace sans état d’âme.
J’ai fait connaître à nos magistrats, élus du peuple, le livre d’Aurélie et les ai invités à appuyer sa défense. Chez nous, les magistrats, quelle que soit leur appartenance politique, pratiquent tous le népotisme. Ils sont dévorés par leurs ambitions et leur appétit au gain. Les hauts fonctionnaires, extrêmement bien payés, d’abord les relais des polit-bureaux, travaillent pour leur propre compte, ensuite pour le compte de leur partis respectifs. Ils sont souvent incompétents et peu qualifiés.
Voilà pourquoi nos institutions sociales et culturelles sont des foyers réservés aux élites qui en découragent l’accès à celui qui n’y est pas autorisé ou non accompagné de notables. Nos administrations détestent la bonne organisation, la communication éthique et la transparence !
Bravo Aurélie, je suis moi-même dans l’administration et plus exactement à l’université de Nice Sophia Antipolis.
Ce que je vois tous les jours est affligeant. Que des bras cassés qui obtiennent des promotions. Quant à ceux et celles qui travaillent véritablement malheureusement pour eux, ils n’avancent guère dans leur carrière.
Cette médiocrité me donne la nausée et je partage vos idées.
Le Conseil Régional d’Aquitaine s’est reconnu dans ce livre alors qu’en aucun cas ils ne sont cités. Le livre parle d’une mairie. Donc s’ils se sont reconnus c’est que ce que dit Aurélie est vrai et bien vrai. Puisque c’est forcément vrai, on ne peut qu’en déduire que ce mode de fonctionnement est honteux. En conséquence le droit de réserve d’un fonctionnaire ne peut être mis en avance quand il s’agit de défendre l’intérêt général. Etre au service du public c’est agir comme l’a fait Aurélie, être dans l’attitude du CR Aquitaine c’est défendre le népotisme et l’incompétence et surtout aller à l’encontre de l’intérêt des citoyens.
Espérons que le CR va revoir sa copie et surtout se remettre en question car sinon nous serons dans l’obligation de penser que tous ces individus sont d’une bêtise extrême et ont une très haute image d’eux-mêmes. Vu leur réaction, je ne suis pas sûr qu’ils aient l’intelligence de méditer…
@fifi | 28 septembre 2010 à 17:55
« Donc s’ils se sont reconnus c’est que ce que dit Aurélie est vrai et bien vrai. »
Ça se discute.
On peut très se reconnaître non pas du fait de la vérité des faits allégués et dans cette dernière, mais tout bonnement par tout un certain nombre de détails qui vous renvoient à votre image, notamment de façon caricaturale, et qui vous donnent à entendre que c’est à vous que les faits allégués sont imputés ou encore qu’on vous reproche quelque chose que, par ex., vous pouvez savoir pour vous même parfaitement inexact, mais auxquels, dit de cette façon implicite par laquelle c’est dans l’image négative de vous-même qui vous est renvoyée, vous ne pouvez opposer de contredit explicite, à peine, précisément, de vous voir aussitôt renvoyer, par ex. : « Donc si vous vous êtes reconnus c’est que ce que ce que vous prétendez qu’on vous reproche ainsi hors langage, est vrai et bien vrai. », ce qui est à la fois d’une perversité et d’une violence extrêmes, parce que le corolaire en est: « Vous (il, elle) est fou(folle). »
Poussé un peu loin, le jeu, qui fondamentalement est par ailleurs fait pour cela, peut effectivement aboutir à déstabiliser complètement les personnalités peu solides et revient à bourrer de coups de poing invisibles qui font à l’âme des plaies sanguinolentes, les autres.
Jusqu’où certains services ont-ils, en France, carte blanche pour aller trop loin sur ce terrain, c’est ce qu’il serait fort intéressant à savoir.
Aurélie Boullet a-t-elle été manipulée à son insu dans un but inavouable, c’est ce qui serait tout aussi intéressant à déterminer!
Bonjour,
Plusieurs questions me taraudent dans cette affaire : ça concerne l’aspect légal des choses. J’espère que des juristes ici-présents pourront m’aider.
1- Quelles preuves la relient-elles au livre ? Sachant qu’elle a tout crypté jusqu’à son nom, comment a-t-elle été identifiée ? Une enquête a-t-elle été diligentée ? Par qui et sur quelle motivation ?
2-Quel poids accorder au témoignage de celles et ceux qui prétendent s’être reconnus ? Que dire de gens qui se présentent pour raconter s’être identifiés à tel personnage fictif de roman « travaillant » dans une administration fictive et décrit par un auteur sous pseudonyme comme un fainéant qui n’a pas inventé l’eau tiède ? Aucun amour-propre ? N’ont effectivement pas inventé l’eau tiède ? Ordres ? Pressions ?
Même si ce n’est qu’un conseil de discipline, je trouve que lancer une procédure sur de telles bases et obtenir une condamnation relève plus des pratiques de la justice soviétique des années 30 que de celles de la justice française d’aujourd’hui.
En tout cas, il me semble que ça montre que les méthodes de ces conseils de disciplines s’affranchissent du droit.
BRAVO Aurélie, encore bravo, car depuis presque trois ans de FPT j’avais l’impression chaque jour de vivre dans « la cinquième dimension ». Chaque matin je me motive pour me mettre à niveau c’est-à-dire « le nivellement par le bas ». Merci je me sens beaucoup moins seul.
Ne dit-on pas que seule la vérité dérange?
N’est-il pas également étonnant de voir qu’un conseil régional socialiste, parti défenseur de la sacro-sainte liberté d’expression s’il en est, tente d’y faire ainsi obstacle lorsque cette expression le dérange?
Oui, il faut soutenir Zoé Shepard. Parce que dans les moments que nous vivons, où chacun est obligé de faire de plus en plus attention, il est sain et salutaire de se demander si les finances publiques – qui n’ont d’autre origine que la somme des efforts de chacun – sont réellement utilisées dans l’intérêt collectif.
Si les faits révélés dans cet ouvrage sont exacts, alors ce n’est certes pas elle qu’il faut sanctionner. Bien au contraire il faut l’en féliciter, et demander des comptes à ceux qui en sont responsables, et devraient en être redevables envers la société.
Ce qui est franchement étonnant dans le texte de « Zoé Sheppard », ce n’est pas qu’il dénonce les dysfonctionnements de l’administration territoriale, c’est que moi qui ai fréquenté l’administration et le privé, j’y ai trouvé des ressemblances dans les deux cas.
J’ai bien connu des gens cooptés dans le privé, qui n’avaient d’autres mérites que d’être ce qu’on appelle des fils d’archevêques, des gens avec qui personne ne voulait travailler et qui faisaient systématiquement renvoyer ceux qui leur faisaient de l’ombre.
Qu’on ne s’y trompe pas, le népotisme, l’abus de biens sociaux, la « combinazione », je les ai croisés dans le privé et dans le public, et je dirai qu’ils font partie de ce que j’appelle le mal français du monde du travail…
Il faut vraiment aller au plus profond de l’hypocrisie ou de l’inconscience pour penser qu’Aurélie Boullet est de droite puisqu’elle montre comment dysfonctionne une institution tenue par la gauche. Chacun peut voir chez soi que c’est bien ainsi que ça se passe à droite comme à gauche. En France, comme on ne « vire » pas les personnels quand une collectivité locale change de bord, on fait du mille-feuilles, les copains du vaincu vont dans un placard plus ou moins doré et on ajoute les amis du gagnant à la pile.
Oui, il faut remercier Aurélie Boullet. Il faut suggérer à Albin Michel de faire une collection complète sur le sujet, en commençant par les ministères, les « cabinets » si bien nommés, les services interministériels et en terminant par les grandes mairies (par la taille de la ville, uniquement), en passant par les Conseils Régionaux, Départementaux, les communautés urbaines, mais aussi l’Université, le parapublique… On pourrait parler de tout ces secteurs. Bien sûr.
Mais surtout que l’on aille pas mettre en cause les personnels. S’ils ne sont pas à leur place, c’est qu’il ont été embauchés en dépit du bon sens, s’ils ne font rien, et que cela n’ait aucune conséquence, c’est que leurs responsables, comme leur nom l’indique, en sont responsables ou plutôt sont irresponsables. Le mal français, c’est bien cette absence de culture du management, parfaitement illustrée par Zoé-Aurélie Boullet. On ne sait pas, en France trouver quelqu’un capable de gérer un service de dix personnes simplement et efficacement.
Et quand on veut faire du management, « comme dans le privé », on n’en retient que les aspects les plus négatifs, les plus nocifs pour les personnels, comme à France Télécom ou ailleurs. Pitié pour les fonctionnaires, qu’ils soient territoriaux ou nationaux. Changez les formateurs des écoles de tout poil qui « préparent » ces gens-là à manager. Qui fera un bouquin sur ces établissements, la perversion de certain, l’érotomanie de quelques-uns, l’insuffisance suffisante de beaucoup ?
Bravo pour le courage d’une fonctionnaire qui ose critiquer certains de ses confrères. Cela donne l’espoir de voir peut-être un jour les fonctionnaires qui travaillent prendre le pas sur les autres.
Merci de redonner espoir aux citoyens qui subissent l’inertie des « glandeurs » de l’Etat.
Une lectrice reconnaissante
J’ai été personnellement révoqué du Conseil général du Nord (également PS) pour une histoire de cornecul suite à la haine tenace d’un supérieur hiérarchique.
Il m’a accusé d’avoir envoyé des tracts satiriques à partir de mon poste informatique de travail et d’avoir installé un fond d’écran pornographique sur le poste d’un collègue (dont je ne connaissais pas le mot de passe).
Or, le prestataire informatique du Département ayant mené l’enquête m’a reconnu un bénéfice du doute.
Ses découvertes ont été de plus faites sur des données brutes (ni date, ni heure) et les connexions impliquées n’ont pu être déterminées techniquement.
Ca n’a pas plu à la direction informatique qui m’a alors reconnu coupable de manière irréfutable car on ne se serait pas servi de console réseau pour accéder à mon poste.
Je n’ai jamais eu les preuves techniques de cet affirmation.
De plus, rien ne mettait de côté une intervention directe sur le poste, ni un acte de piratage.
Surtout que le Département a connu une sérieuse attaque virale l’année des faits (2009).
A ma demande, un officier de police spécialisé, ancien collaborateur d’INTERPOL et ayant effectué des expertises judiciaires en la matière a considéré que l’ensemble du dossier prenait partie en ma défaveur et qu’aucune règle de l’art liée à une enquête informatique n’était respectée. Il a d’autre part jugé l’enquête informatique menée par le Département du Nord très légère.
On m’a aussi accusé sans preuves d’un vol d’une fiche et de l’exploitation de ses données pour insulter la fille handicapée d’un collègue (alors que l’enquête du prestataire départemental tendait à m’innocenter de ces faits), de consulter des sites nazis (alors qu’il y avait un filtre informatique).
Le conseil de discipline a prononcé ma révocation sur cette base alors que la DRH demandait une suspension d’un mois. Par ailleurs, aucune jurisprudence antérieure ne pouvait conduire à prétendre faire prononcer une telle sanction.
Le Président du Conseil Général a suivi.
Ainsi que le TA de LILLE.
A noter aussi que malgré ces accusations graves, la police n’a jamais été saisie des faits, ni la justice pénale.
En conséquence, au regard d’une affaire loufoque où aucune mise en cause sérieuse n’a été établie, on peut se permettre de rayer d’un trait de plume 10 ans de carrière sans soucis et bien notée.
Nonobstant mon vécu personnel suite à cette triste mésaventure, en tant que juriste et innocent des faits, je suis particulièrement choqué d’être condamné sur de tels éléments.
Pour rappel, j’ai été condamné sur la foi d’une enquête privée alors que le prestataire qui m’accordait de plus un bénéfice du doute n’avait pas remporté un marché prévoyant la conduite de telles enquêtes.
Il n’y a pas eu de contradictoire, n’ayant pas été prévenu de l’enquête et un huissier de justice n’y ayant même pas assisté. La police ni la justice pénale n’ont été alertés alors que les faits s’y prêtaient.
Si une telle chose s’était passée devant une juridiction pénale, c’aurait été un tollé. Mais là, rien.
De surcroît, même si les faits présentent une certaine gravité, il est tout de même à rappeler que sous les auspices de la jurisprudence administrative, des agents publics ayant commis des faits relevant du droit commun notamment dans le domaine du trafic de stupéfiants n’ont jamais été révoqués mais exclus un ou deux ans.
Je peux vous apporter toutes les preuves de mes affirmations.
Cela fait peur et pose question sur la vision actuelle de la présomption d’innocence.
Le proverbe chinois le résume en disant :
« donne un cheval à celui qui dit vérité, il en aura besoin pour s’enfuir »…
Je soutiens Aurélie Boullet ! Fonctionnaire à la retraite par force due à un congé de longue maladie, j’ai été reconnue en inaptitude totale et définitive à toutes fonctions. J’ai moi-même déposé une plainte contre un premier adjoint au maire PS pour harcèlement sexuel, il a été condamné en appel. A mon retour j’ai été mise au placard sans travail dans un couloir à faire des photocopies de temps en temps, on me disait que je n’avais qu’à partir, on donne des responsabilités à des gens simplement parce qu’ils ont la carte PS et qu’ils distribuent des tracts, oui il y a des gens qui ne fichent rien, et poussée à bout j’ai fait une TA. J’ai porté l’affaire au tribunal administratif de Bordeaux, pour une reconnaissance accident de travail. Le maire ayant le pouvoir ne m’a pas reconnue en accident du travail et là j’ai été jugée avec des dossiers médicaux d’une autre personne travaillant dans le privé, le juge de Bordeaux a pris les dossiers de cette personne et j’ai perdu mon procès, aujourd’hui je suis en cassation depuis 21 mois, toujours sans réponse. Je regrette qu’il y ai des gens qui jettent les vies en l’air pour avoir des promotions, d’ailleurs ce juge a été muté où ? Et pourquoi ? Je n’ai pas le talent de cette jeune femme, moi aussi je pourrais en raconter de la promotion canapé et du reste, et je suis là à attendre une décision de justice qui n’arrive pas, je me dis que des gens sont en train de tout faire pour que je perde aussi ce procès et même si vous voulez raconter votre galère à des journalistes, ils vont vite rencontrer le maire pour avoir son avis. Confiance en qui ? Bravo Aurélie je pense à toi et je sais que pour toi ça ne doit pas être facile tous les jours j’y suis passée, tiens bon.
Je connais ce système car je travaille dans un Conseil Général, moi non plus je n’arrive pas à comprendre comment on peut se permettre de gaspiller l’argent public de cette façon, je n’arrive pas non plus à supporter de voir des gens n’avoir rien à faire des semaines entières et quand enfin ils ont un peu de travail on embauche des renforts car ils sont fatigués.
J’ai lu les livres d’Aurélie et lieu d’être sanctionnée, elle devrait avoir une médaille.
Je pense que les politiques devraient lire ses livres !
Si ça peut la rassurer moi aussi j’ai le gang des chiottards, coconne et tous les autres et mille fois je la soutiens.
Je me suis délecté de tout ces commentaires, j’ai lu « Absolument dé-bor-dée ! » il y a trois ans, c’est le programme de François Fillon qui m’y a fait replonger.
J’espère qu’il va s’attaquer à ce fléau d’incompétences, et dégraisser pour de bon le « Mammouth », de façon à redonner du pouvoir d’achat et à renforcer les effectifs de ceux qui croulent sous la surcharge de travail : les infirmières, les policiers et militaires, etc.
Si François Fillon était élu, il pourrait prendre Aurélie Boullet dans son gouvernement comme secrétaire d’Etat à
la réforme de la fonction publique…
@ jamin | 04 décembre 2016 à 19:23
Vous oubliez un problème de taille. Tous ces gens qui profitent de la manne à des degrés divers et mangent dans la même gamelle ne vont pas se dénoncer entre eux ! La corruption se répand de haut en bas et non l’inverse. Le quidam de base même s’il constate des comportements troubles et des faits qu’il réprouve, la boucle pour garder son job et non par malhonnêteté foncière. C’est donc à la tête de la pyramide qu’il faut s’attaquer en TOUT premier. Et le reste suivra…
@ Axelle D | 30 octobre 2024 à 19:30
Ce jour-là Robert Ménard a douché un Hervé Morin qui voulait faire pleurer dans les chaumières parce qu’on lui retirait un peu de mauvaise graisse. Le mammouth est gras mais personne ne veut le voir, les politiques en place s’en tamponnent le coquillard, c’est l’État qui régale… Enfin, qui vous savez.
Demain on peut retirer 30 % de dépenses de fonctionnement personne ne s’en apercevra, surtout pas les dirigeants de ces boutiques territoriales, à l’image de Morin qui n’a jamais planté une pointe de sa vie. Ils ne connaissent ni la frugalité ni la loi de Pareto dont ils se fichent éperdument, ils ne sortent pas leur portefeuille, jamais.