Entretien avec Éric Dupond-Moretti

 

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Voir les Commentaires (119)
  1. Je ne sais pas si je vais regarder, n’ai pas dû visionner plus d’un ou deux de vos entretiens. De même, ne vous lis plus que de loin en loin, non que ce soit médiocre mais par trop attendu.
    Encore de même, pour EDM, est-il nécessaire d’espérer en savoir plus puisque savons déjà tout de la malsaine étrangeté qu’il est.
    Malsaine car fondant sa pratique sur une obsession qui relève de la psychiatrie lourde. Une manière de complexe du faux coupable qui aurait enfermé sa vie dans l’éternelle contemplation du film du grand Alfred dont les entretiens avec Truffaut auront éclairé pourquoi le maître faisait le même film depuis toujours. Celui décrivant un être injustement condamné ou le plus souvent soupçonné et qui aura entre 75 et 90 minutes pour convaincre, en général pas le spectateur mais ses contemporains, de la pureté de ses actes ou au moins de ses intentions.
    Tout cela parce que son père mena le jeune Alfred ou ne fit rien pour empêcher qu’il y fût mené, ce petit garçon de 10 ans, au commissariat pour de mauvaises raisons…
    Quant à EDM qui vendrait père et mère pour faire élargir n’importe qui, qu’il fût coupable ou innocent, parce que cela relève chez lui d’une semblable névrose pathologique, peut-être en donne-t-il les clefs face à votre regard coupablement indulgent, il me faudrait voir, ouïr si est là dit ce qui justifie la monstruosité du personnage.
    Mais reposter ici m’en coûte déjà assez alors je vais me contenter de remercier EDM pour les rares cas où il aura fait libérer des innocents et essayerai de ne pas rire si un jour un de ceux qu’il aura rendu à la liberté d’agir sans le moindre examen de leur dangerosité, raie de la carte un de ceux qui doivent lui être chers.
    Doivent bien en être, celui-là n’a pas toutes les plus vilaines pathologies chevillées à l’âme, non ?
    Rassurez-moi.
    —————–
    EDM, c’est le Grégory-Coupez-Pas de la défense.
    Un gros poison pris dans ses propres filets.
    Un film Tony truand à regarder avec une pince à linge bien placée.
    Et ce regard profond… propre à faire fondre une moule sous la pression de ses élucubrations.
    Une de ces envies de me faire criminel pour le choisir comme avocat et tout avouer au procès !
    Et juste après sa plaidoirie !!
    Quand on laisse le dernier mot à l’accusé… et là lâcher,
    « bah bien sûr que c’est moi, bande de gl…, j’ai pas choisi l’enfumeur par hasard, bande de harengs ! »
    AO

  2. C’est un roc cet homme, un avocat hyper passionné, humble et intègre. Il a su se faire connaître et reconnaître de tous.
    Quand l’interviewer est de qualité et pose de bonnes questions (sans couper, à préciser), on a forcément des réponses de qualité et un plaisir d’écouter pour mieux comprendre.

  3. À mon sens, interview décevante ! Pourtant, tout y était : vous l’adversaire acharné des avocats, lui le pourfendeur des juges. Vous n’avez (tous deux) qu’effleuré l’écume des problèmes de la justice. Sans vouloir « du pain et des jeux », vous êtes restés sur le « politiquement correct », sans véritablement aborder de front les vrais problèmes. Deux exemples : que penser de la condamnation du juge Burgaud ? Une simple réprimande ! Connaissez-vous beaucoup de professions où la mort d’homme vous condamne à un simple avertissement, sans que vous ayez manifesté le moindre remords ? Combien de procès en révision de la justice française ? Il n’y a que 11 erreurs judiciaires dans l’histoire de la justice en France ?

  4. Quel talent…
    Quelle intelligence
    Qu’il fasse attention à sa santé
    Afin d’avoir le plaisir de l’écouter…
    Beaucoup trop peu de personnes comme lui
    J’en ai en tête :6/7 trop trop peu
    Douce nuit. 😴
    👏🏻👏🏻👏🏻👏🏻👏🏻👏🏻👏🏻

  5. @Savonarole -11 mai 2015 à 19:01
    Vous êtes très marrant. Certaines fois j’éclate de rire en lisant vos commentaires tournés, si savamment, avec dérision.

  6. breizmabro

    @ François | 11 mai 2015 à 21:04
    Je suis plutôt d’accord avec vous. Une interview conformiste entre gens du même monde, une espèce d’entre-soi judiciaire en somme, un salon ou l’on cause de la misère des autres…
    J’ai assisté à une audience ou Dupond-Moretti était l’avocat de la partie civile (c’est rare). Il a été d’une férocité, d’une agressivité envers la coupable présumée, d’une violence verbale telle que l’on se demande comment le lendemain, dans un procès en défense, il peut faire « pleurer misère » sur un coupable semblable à celui/celle qu’il a martyrisé aux assises la semaine ou le mois précédent.
    Cette dichotomie professionnelle me pose question. L’argent peut-être lorsqu’il est du côté de la partie civile ?

  7. Un lobby passionnel hélant sous le couvert de « Innocence en danger », sic !, a extorqué le renvoi, seize ans après son accession à la majorité civile, de l’ex-mineur Dany Legrand (fils) par-devant une cour d’assises des mineurs, là dans le Pas-de-Calais aux Gueules Noires…
    C’est pour bientôt…
    Il faut bien que Basoche exulte…
    Dixit la maman et veuve de deux « Cons » (comme on dit au syndicat Sado-Maso) : « avec la justice on sait jamais, on peut s’attendre à tout ».
    En effet : QUI menace l’innocence ?
    Et voilà pourquoi ça plane pour la Marine…

  8. Cher Philippe,
    A vous écouter tous deux, on aurait presque l’envie d’écrire une pièce de théâtre.
    Le « comportement de la magistrature », ce « manque de remise en cause », cette « soumission », cette absence de gourmandise du contradictoire, cette passion « dévorante », ces « propriétaires de la parole judiciaire ».
    Comment défendre l’homme, incarner la « faiblesse » en faisant « rempart » à la « force institutionnelle ».
    Il nous reste à démontrer qu’il faut « supprimer l’école de la magistrature », cette fabrique d’êtres soumis ivres de leur pouvoir, qui malgré quelques exceptions dont vous faites nombre, cultivent l’esprit de l’entre-soi, de glas politiques, de syndicalisme corporatif et attendent le la ou le tocsin de leur promotion.
    Non, les magistrats ne sont plus des héros. Ils doivent se remettre en cause et redevenir responsables devant les hommes de leurs décisions. Les nouveaux magistrats ont vidé la justice de son sens et de sa confiance et leurs aînés n’attendent plus qu’une promotion ou que l’heure de la retraite sonne.
    La justice attend un réveil de ses principes et de ses valeurs protectrices.
    Un magistrat doit être un homme juste et courageux. Merci à chacun de vous de cet échange sincère.
    françoise et karell Semtob

  9. Véronique Raffeneau

    J’aime beaucoup EDM.
    Je partage sa philosophie de la défense, qu’il a exposée dans son livre il y a quelque temps. Mais impression de relire « Bête noire » publié en 2012.
    Et surtout, impression désagréable qu’au fond, l’enjeu de cet entretien entre PB et EDM est le micro-monde judiciaire et médiatique, le conflit, sur le mode feutré et convenu, la rivalité – banale – juge/avocat.
    Depuis l’affaire d’Outreau, EDM est une grande figure populaire – au sens haut – de la défense: sans lui, le justiciable du quotidien peut craindre de devenir au hasard d’une affaire qui le dépasse, le jeu d’une Institution judiciaire devenue délirante.
    Comme EDM le dit à la fin de l’entretien, l’avocat de la défense, en dépit de tout, est le dernier rempart contre l’arbitraire et les mécanismes d’une procédure, parfois folle, qui brûle ses sauvegardes et ses garde-fous.
    Je n’ai pas retrouvé dans cet entretien la puissance du rempart.

  10. Véronique Raffeneau

    @ breizmabro
    « Cette dichotomie professionnelle (avocat partie civile – avocat de la défense) me pose question. »
    D’autant plus que EDM n’est pas convaincant quand il parle de cette question dans l’entretien.
    Je ne pense pas que le rôle d’un avocat de la partie civile soit de susciter de la compréhension chez son client pour le criminel qui a ravagé sa vie.
    EDM aurait été plus inspiré, sur cette question de la partie civile, de plaider pour un système accusatoire, qu’il défend par ailleurs, où c’est le ministère public, à l’audience, qui défend et qui porte la voix de la victime et qui demande réparation et sanction au nom de tous.

  11. EDM est comme le commun des mortels avec ses qualités et ses défauts, mais il restera à jamais l’homme qui a arrêté la machine infernale d’Outreau, dont les différents pilotes n’avaient ni le permis de diriger les débats ni la connaissance du code de la route. D’ailleurs on pourrait se demander ce qu’ils sont devenus aujourd’hui ?
    Pour l’anecdote, il avait gentiment renvoyé dans les cordes Chantal Jouanno, la sénatrice qui voulait créer une loi, encore une, alors que tout l’arsenal judiciaire existait. Petit moment savoureux qui l’avait placée en situation de légère incompétence dévoilée.
    Un personnage que l’on aime écouter et qui est d’une pugnacité extrême sous des dehors de nounours. Toujours intéressant même pour un profane.

  12. breizmabro

    @Véronique Raffeneau | 12 mai 2015 à 08:59
    « EDM aurait été plus inspiré, sur cette question de la partie civile, de plaider pour un système accusatoire, qu’il défend par ailleurs, où c’est le ministère public, à l’audience, qui défend et qui porte la voix de la victime et qui demande réparation et sanction au nom de tous. »
    Je suis d’accord avec vous mais malheureusement en France ce sont encore les « parties civiles » qui doivent payer (quand elles le peuvent) un avocat pour faire valoir leurs droits de victimes.
    Ne nous (vous) leurrons pas ce n’est pas demain qu’un procureur plaide pour demander réparation et sanction, au nom du peuple dont la (les) victime fait partie.
    En France il existe UN accusateur public représentant la société, UN défenseur du coupable et ? sauf payant pour défendre le/la/les victimes du délit ou du crime.
    @ Giuseppe | 12 mai 2015 à 11:20
    « Il y restera à jamais l’homme qui a arrêté la machine infernale d’Outreau »
    « Il » n’était pas le seul avocat dans la tristement célèbre affaire d’Outreau, Giuseppe, Frank Berton par exemple, et d’autres, se sont battus et eux aussi ont porté le fer, fortement, contre Burgaud, mais seul Dupond-Moretti a su exploiter cette opportunité pour sortir du rang et se faire un nom associé à cette affaire. La preuve.

  13. breizmabro

    Pour EDM qui a voué aux gémonies, à l’enfer, monsieur Menard, je lui dédie les faits suivants :
    « La requête de la Coordination contre le racisme et l’islamophobie (CRI) a été rejetée. Il n’y a pas plus de « fiches » à la mairie de Béziers que de poux sur la tête d’un chauve.
    Le juge des référés de Montpellier a constaté qu’il n’existait pas de fichiers spécifiques, dématérialisés ou non, fondés sur l’appartenance religieuse, réelle ou supposée, des élèves inscrits dans les écoles de la ville, et confirmation a été donnée que l’accès aux listes des élèves par le maire est légal »
    Je suppose que EDM ne sera pas entendu (Canal+ ou autres supports médiatiques ;-)) sur la décision du juge des référés de Montpellier car seule l’accusation est excitante… et médiatique.

  14. Véronique Raffeneau

    @ breizmabro
    « …mais seul Dupond-Moretti a su exploiter cette opportunité pour sortir du rang et se faire un nom associé à cette affaire. La preuve. »
    Pas exactement.
    Frank Berton est également reconnu par la grand public depuis l’affaire d’Outreau.
    Frank Berton et Eric Dupond-Moretti ont en commun d’avoir été formés en marge du monde judiciaire auquel l’un et l’autre, socialement, n’étaient pas destinés. Pour aller vite : ils n’étaient pas des héritiers.
    Je pense que c’est pour cette raison que l’un et l’autre ont su remonter et s’opposer avec brio au courant dominant, militant et institutionnel de l’affaire d’Outreau.
    En un mot : une colère s’est exprimée face à un fonctionnement ordinaire de la justice pénale.
    S’ils avaient été issus du sérail, je pense que leur détermination aurait été moindre.

  15. breizmabro

    @ Véronique Raffeneau | 12 mai 2015 à 20:02
    Oui Frank Berton a été aussi reconnu pour son talent mais, convenez-en, il a moins surfé sur la publicité faite à l’affaire d’Outreau. Même depuis l’affaire Cassez, pour laquelle il s’est bien battu, nous ne le voyons jamais sur nos divers écrans prêcher la bonne parole, encore moins interviewé par notre hôte…

  16. Véronique Raffeneau

    @ breizmabro
    « …mais, convenez-en, il a moins surfé sur la publicité faite à l’affaire d’Outreau. »
    J’en conviens.
    Cependant, la visibilité d’EDM ne commence pas avec Outreau. A son actif, avant, quelques affaires où il remonte avec force le courant d’une culpabilité, si j’ose dire, gagnée d’avance par l’accusation, genre les mains dans les poches.
    Après Outreau, idem, des affaires surmédiatisées où avant l’audience, dans l’esprit de l’accusation et des commentateurs, le résultat est pour ainsi dire dans la poche, exemple Jacques Viguier.
    Néanmoins, EDM parvient à inverser cette sorte d’unanimité pré-audience.
    EDM ne prouve pas l’innocence.
    Il parvient à convaincre le jury populaire de juger avec, présent, rivé à l’esprit, cet autre grand principe et fondamental de notre droit pénal : c’est à l’accusation que revient la charge de la preuve.
    Les succès judiciaires et médiatiques d’EDM reposent d’abord sur une faiblesse et une trop grande confiance – une surestimation – de l’accusation dans son dossier. J’ai presque envie d’écrire paresseuse.
    Il faut être très solide dans sa tête pour oser affronter cette surestimation de soi de l’accusation et de l’Institution, cette sorte d’orgueil et/ou de vanité institutionnels.
    Et dans ce cas de figure, dans une ambiance surchauffée par des médias pré-acquis à l’accusation, quelque part, ce n’est plus le prévenu qui est jugé ; ce qui en jeu est le combat d’un seul (EDM) contre tous.

  17. Alex paulista

    On perçoit ici que, sans enjeu, les fortes paroles sonnent comme des bavardages, et que les grandes voix des assises sont des drogués addicts à l’adrénaline des drames des autres.

  18. breizmabro

    @ Véronique Raffeneau | 13 mai 2015 à 06:12
    Globalement je vous suis mais TOUS les grands pénalistes depuis, allez je vais dire de René Floriot à aujourd’hui, se sont battus et se battent encore pour dénoncer la faiblesse (paresseuse ;)) de l’accusation.
    Ceci étant si je fais un procès d’intention à EDM (!) c’est parce que devenu médiatique beaucoup grâce à Outreau, et c’est vrai à ses succès de prétoire, il m’agace toujours, comme Michel Onfray d’ailleurs, à faire référence à ses origines modestes dès qu’il est sur un plateau TV.
    Henri Guaino, qui lui aussi a des origines modestes, ne se présente pas, à chaque fois qu’il est interviewé, en communiquant ses origines. Il est vrai que lui est de droite et que l' »ascenseur » social n’est « reconnaissable » que pour les gens de gauche. Ou supposés tels…

  19. Véronique Raffeneau

    @ breizmabro
    « …mais TOUS les grands pénalistes depuis, allez je vais dire de René Floriot à aujourd’hui, se sont battus et se battent encore pour dénoncer la faiblesse (paresseuse ;)) de l’accusation. »
    Oui et non.
    En gros, les « grands » pénalistes type Floriot étaient à leur top au moment de la plaidoirie finale… l’âge d’or de l’éloquence.
    Dupond-Moretti explose audience après audience les éléments du dossier : les analyses siamoises des experts, les témoins-auxiliaires de police, les solidarités experts-accusation, les copier-coller en cascade du dossier, etc.
    Il sait également transgresser les connivences, le formel et l’informel de bon aloi, les civilités entre l’accusation et la défense.

  20. Denis Monod-Broca

    J’apprécie la façon dont Me Dupond-Moretti évoque ce cas où il a été partie civile, affirmant qu’aucune punition du coupable, aussi sévère fût-elle, ne saurait atténuer la douleur de la victime et de ses proches.
    Et aussi la façon dont il rappelle, même si c’est en d’autres termes, qu’il vaut mieux un coupable en liberté qu’un innocent en prison.
    Dommage qu’il ne développe pas plus, au moins dans cette vidéo, sa conception de la justice. Qui n’est pas vengeance mais remède contre la tentation de la vengeance.

  21. Excellent !
    Un remarquable interrogatoire et un échange qui sent – respire – la franchise.
    Un émotif-actif-primaire qui accepte de se dévoiler ainsi, émouvant !
    P.S. Une suggestion : améliorer le son de l’interrogateur, le mettre au niveau de celui de l’interrogé, merci.

  22. breizmabro

    @ Denis Monod-Broca | 13 mai 2015 à 13:54
    Je crains que vous n’ayez jamais assisté à une audience où Dupond-Moretti était avocat de la partie civile, sinon vous sauriez la violence (verbale je vous rassure) dont il est capable à l’encontre du présumé coupable.
    « Il rappelle, même si c’est en d’autres termes, qu’il vaut mieux un coupable en liberté qu’un innocent en prison »
    Comme dirait Taubira ?
    Heureusement cette formule n’est pas QUE de lui mais de TOUS les avocats pénalistes « of corse » 😉

  23. breizmabro

    @ Véronique Raffeneau | 13 mai 2015 à 11:20
    « Dupond-Moretti explose audience après audience les éléments du dossier »
    Parfait. Que ne le fait-il pas (comme l’a fait F. Berton pour Cassez) pour sauver Serge Atlaoui, lui, l' »Acquittator » ?
    Non il reste au chaud devant les tribunaux bien français. Il arrive, drapé de sa médiatisation, et il fait son show de prétoire durant 45 minutes en direct live pour le petit peuple sur les bancs, et pour les médias.
    Etre de gauche, avoir le César des « professionnels de la profession » pour être nommé Acquittator et ne pas voler au secours d’un Français prisonnier en Indonésie (quoi qu’il ait fait)… Franchement…
    Berton a fait option : je suis un avocat, Français, pour les Français/Françaises, dans le monde.
    Dupond-Moretti a fait option : je suis un avocat français, pour les résidents sur le territoire français, et j’applique « à la maison » ce que je sais faire de mieux : défendre, faire mon show et aller sur les plateaux télé dire à qui veut l’entendre que je suis un enfant de pauvres.
    L’enfant de pauvres qu’il était, comme Onfray ou Guaino, a-t-il souffert de l’école laïque qui lui a permis de devenir ce qu’il est ? Faisait-il partie d’une élite (comme dirait Madame Vallaud) ?

  24. @Denis Monod-Broca le 13 mai 2015 à 13:54
    L’interview dure 55 minutes environ. Pas assez de temps pour poser toutes les questions. Allez sur la page Facebook de Me Eric Dupond-Moretti, ses commentaires postés le 8 mai dernier témoignent de sa liberté de penser et ce qu’il ressent.

  25. Bonjour Philippe,
    J’ai appris en écoutant l’entretien avec EDM que celui-ci avait joué des rôles dans certains films, rôle d’avocat bien sûr, encore que celui d’avocat général eut été amusant…
    Avec ses airs à la Orson Welles des années 50, je suis persuadé qu’il aurait pu faire un acteur de premier plan, du même calibre que Gérard Depardieu. Dommage pour le cinéma français.

  26. Véronique Raffeneau

    @ breizmabro
    « Parfait. Que ne le fait-il pas (comme l’a fait F. Berton pour Cassez) pour sauver Serge Atlaoui, lui, l' »Acquittator » ? »
    Encore faudrait-il que S. Atlaoui ait fait appel et fasse appel à EDM – pour le volet français de sa défense.
    Car voyez-vous, breizmabro, un avocat ne désigne jamais de lui-même, ni de sa propre initiative.
    « …j’applique « à la maison » ce que je sais faire de mieux »
    Très sage position. D’abord ne pas nuire, tel est selon moi le principe premier, comme pour le médecin, de la déontologie de la défense.
    On ne s’improvise pas défenseur en Indonésie et nulle part ailleurs.
    Enfin, chère breizmabro, mon propos n’est pas de vous dire qu’EDM est un formidable avocat parce qu’il est issu d’un milieu social modeste.
    Mon propos est de vous dire que le fait de ne pas être un héritier lui a sans doute permis, selon moi, de transgresser les règles tacites – les conventions – qui comme partout ordonnent un monde professionnel.

  27. @ Savonarole 11.05.2015
    Je n’avais pas eu le temps de parcourir, chez nous on dit « faire le repas de l’âne ». Pour les durs de la comprenette, faire une rencontre sans mettre au centre une bonne bouteille de vin, à consommer bien évidemment avec parcimonie.

  28. breizmabro

    @Véronique Raffeneau | 14 mai 2015 à 09:02
    Si, un avocat peut demander à la famille de s’occuper de leur dossier, à une seule condition, qu’il ne demande pas d’honoraires.
    Mais ça c’est une autre histoire… Pour le reste vous avez peut-être raison, peut-être que la transgression a été un réflexe utile face à l’Institution avec un grand « I », lorsqu’il a démarré.

  29. Excellente prestation. Connu, reconnu et passionné, ce ténor du barreau enrage de convaincre, n’est pas pétri de certitudes et c’est cela qui renforce son grand humanisme, sous sa façade de violence contenue.
    Dommage que la sono soit quelque peu déficiente.

  30. L’exhibition trop visible de la performance avocassière en commentaires dans cette page – que nous archivons – ne va pas faciliter l’accès de M. Bilger aux clés de la Place Vendôme en 2017 après élection rêvée de Alain-François Juppé-Bayrou…

  31. Alex paulista

    « Je suis persuadé qu’il aurait pu faire un acteur de premier plan, du même calibre que Gérard Depardieu. Dommage pour le cinéma français. »
    Rédigé par : Achille | 14 mai 2015 à 08:52
    Pas d’accord. Ce qui fait la grandeur de Depardieu, c’est moins sa gueule que sa sensibilité.

  32. Savonarole

    Un entretien avec l’avocat de Charlie Hebdo, Richard Malka, nous ravirait.
    Voilà un Monsieur qui ricanait à tout bout de champ avant le 7 janvier, puis le 11 janvier il nous a fait pleurer sur toutes les chaînes TV que compte la France, puis à l’ouverture de la succession chez le notaire il s’est fait très discret, et aujourd’hui, pschittt !, il a disparu !

  33. Véronique Raffeneau

    @ Cirsedal
    « Remarquable Stéphane Durand-Souffland »
    Oui.
    J’encourage moi aussi les lecteurs du blog à lire les comptes rendus d’audience de S. Durand-Souffland.
    Dans un autre billet, je parlais de mélancolie, de chagrin et de souffrance démocratiques.
    Il y a dans les articles de SDS consacrés à l’épilogue rennais, ubuesque – sens cauchemar sans fin -, de cette faillite de la justice pénale ordinaire symbolisée par l’affaire d’Outreau une pondération, un calme et un sang-froid exemplaires.
    Et aussi cette phrase du président des assises rapportée par S. Durand-Souffland hier :
    « En clair, le président des assises fait remarquer, dans un langage de président d’assises, qu’on ne sait pas pour quels faits il comparaît. « Comment se défendre contre des accusations non marquées dans le temps ? », insiste-t-il. »
    A sa façon, le président des assises de Rennes renoue ainsi un lien perdu entre « les juges » et la société.

  34. @Véronique Raffeneau
    Ubuesque, oui, tant c’est loufoque et ridicule, mais kafkaïen, tant c’est glaçant. Au moins avec Ubu, on savait qui était le monstre, ce n’était pas une organisation anonyme chargée de dire la justice. Là, on ne sait même pas à qui s’en prendre. Encore moins comment en sortir.
    Faudra-t-il, pour chaque nouvelle affaire, prier au cas par cas pour que les victimes tombent sur un Dupond-Moretti capable de démonter patiemment tous les engrenages défectueux et de remettre ensuite les éléments dans leur ensemble en les proportionnant – mais à ce moment-là, pourquoi pas un système à l’anglo-saxonne qui délimite clairement les rôles – ou y aurait-il moyen d’éviter de tels dégâts humains en améliorant le système ou son fonctionnement ?
    La justice elle-même veut-elle le faire ? En est-elle capable ?

  35. Cirsedal de Rennes-Outreau (6)

    Merci dame Véronique (Raffeneau… c’est bien de Poitou-Aunis-Saintonge, n’est-ce pas ?) de tenir compagnie textuelle.
    http://www.dailymotion.com/video/x2r3loh_proces-outreau-3-les-reactions-a-la-deposition-du-juge-burgaud_news
    « Loth transformé en statue de sel » : bravo SDS !
    (qui a pertinemment relevé le « ces gens-là » dégoulinant de mépris, dans la bouche du ‘petty’ natif niortais de fin 71)
    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/05/22/01016-20150522ARTFIG00445-proces-outreau-fabrice-burgaud-face-aux-défaillances-de-son-instruction.php

  36. Véronique Raffeneau

    « …ou y aurait-il moyen d’éviter de tels dégâts humains en améliorant le système ou son fonctionnement ? »
    Chère Lucile, le désastre de cette affaire tient dans la prise de pouvoir par ce trio infernal : politique, justice, médias.
    Et pour l’opinion en général, la prise de conscience que la folie de ce trio diabolique peut exploser n’importe quel justiciable.
    Jusqu’au premier procès d’assises à Saint-Omer, personne – acteurs judiciaires, politiques et journalistes – au fond ne s’était réellement interrogé sur le fonctionnement de la justice.
    Et pour cause : on peut vouer aux gémonies le juge Burgaud mais bon, somme toute, il s’est calé dans le fonctionnement NORMAL, ordinaire de la justice pénale d’alors ET dans les dysfonctionnements habituels de ce qui aurait dû jouer comme garde-fous et sauvegardes au moment de l’instruction.
    Ce qui avait été mis en évidence par les travaux de la commission parlementaire étaient les solidarités de vue de l’ensemble des échelons administratifs et judiciaires.
    Concernant le procès de Rennes, ce qui se joue est sans doute en premier la revanche d’une institution malmenée par la politique et les médias.
    En réalité, les enfants victimes et l’accusé-acquitté ne sont qu’une sorte de prétexte : si je m’appuie sur les comptes rendus de S. Durand-Souffland, il faut également considérer les désastres post-procès des quinze ans qui ont passé, les destins explosés, abandonnés et saccagés de ces principaux protagonistes.
    Ce sont aussi, depuis quinze ans, les conséquences humaines terribles de la faillite de cette affaire.

  37. Cirsedal suit Rennes-Outreau (7) et désarchive

    Karine Duchochois, non incarcérée par un juge ad hoc car (?) caissière d’hyper, devenue journaliste notamment pour « le Droit d’info » sur France-Info, évoque son fils brisé, victime collatérale par le biais du système des « tatas »… :
    http://www.bfmtv.com/mediaplayer/video/affaire-outreau-ce-cauchemar-ne-va-jamais-s-arreter-estime-karine-duchochois-534673.html
    Le 5 mars 1997, Le Canard enchaîné avait publié cet entrefilet sous ce titre balancé :
    Un Juge Bien Jugé
    « Sans vouloir diminuer les mérites du tribunal (*) de Poitiers qui a relaxé une mère de famille accusée d’avoir volé pour nourrir ses enfants, il serait injuste de ne pas rendre hommage à ceux qui ont montré la voie. En 1994, un magistrat de La Roche-sur-Yon avait été, à deux reprises, surpris à la sortie de grandes surfaces de la région « porteur d’articles impayés », comme on dit pudiquement.
    L’humanité et la compassion n’étant pas de vains mots, le juge n’avait pas été poursuivi. Et pour l’éloigner de certains de ses collègues hargneux qui refusaient de siéger à ses côtés aux audiences correctionnelles où étaient jugés des vols à l’étalage, ce magistrat a été nommé à Fort-de-France.
    Preuve supplémentaires que la justice est capable de faire preuve d’une infinie bonté, le juge chapardeur vient d’être proposé pour l’inscription au tableau d’avancement. Si tout va bien, il pourra bientôt présider une chambre correctionnelle … »
    (*) (note rajoutée par nous) il s’agissait de l’application de l’argument dit de « l’état de nécessité », porté par une juge dont une ordonnance civile en 1992 à Rochefort-sur-mer fit date (sans appel), et à la ville épouse d’un juge à particule qui pour sa part avait pratiqué de l’incarcération patronale…
    En 2006 durant les travaux de la commission parlementaire dite d’Outreau, et après forte sollicitation transitée via la Belgique, Le Canard enchaîné fit référence à l’article transcrit supra, et pour dévoiler le nom du juge chapardeur.
    Dans un cadre titrant « Outreau, derniers attentats à la pudeur », Le Canard consacrait un paragraphe « Homme d’expérience » à ce héros, avec cette chute :
    « L’affaire s’est arrangée, sans poursuites ni pénales ni même disciplinaires. Et après cinq ans passés à la Martinique, le magistrat étourdi est revenu comme vice-président à ZZZZZZZZZZZ, où il a pu donner la pleine mesure de son talent. »
    Karine Duchochois aurait peut-être pu appartenir à un réseau syndical de caissières de grandes surfaces, on n’est jamais trop prudent, alors…

  38. Savonarole

    Le juge Burgaud a des excuses.
    À à peine 30 ans il s’est retrouvé dans la situation d’Yves Montand dans le film « Un soir, un train » de Delvaux.
    La brochette de crétins demeurés était incompréhensible, il a nagé la brasse dans un monde de « Ch’tis » avant qu’un film du même nom ne devienne un succès phénoménal.
    Il n’y a qu’à écouter le dernier, Daniel Legrand, pour s’en apercevoir et l’oeil inquiet de Frank Berton chaque fois que son client prend la parole.
    Avec quelques notions de latin et de grec tout ceci ne serait pas arrivé, ils auraient pu s’expliquer correctement, il faut supprimer le chinois dès la maternelle.
    Mme Vallaud-Belkacem devrait s’inspirer de cette tragédie…

  39. Cirsedal salue le visiteur Savonarole

    Votre participation à cette page faussement obsolète nous touche.
    Cela nous rappelle quand on faisait le guet (g,u,e,t) devant des affiches fraîchement encollées…
    Vous aviez bien compris que « Un juge bien jugé » ne visait pas M. Burgaud mais un de ses collègues du « cru » après péripéties…
    Parmi les crétins, vous rangez un huissier de justice, un taximan éduqué, un clergyman apostolique et romain, une future journaliste à France-Info, etc.
    Du moins votre passage plein d’humour aura trompé notre solitude : merci.
    S’agissant de Daniel Legrand fils, épinglé parce que comme son père il était le plus proche gibier s’apparentant à « le grand Dany », il ne lira pas votre épigramme peu flatteur, tant mieux car cela aggraverait son état de santé. En effet ce jeune déjà vieilli homme bafouille, fait piètre figure… Ff pas très « rock and roll »… Considérons toutefois qu’il est « sous » médications hypnotiques susceptibles de le « légumiser » au bout de quelques années.
    Vous ne risquez rien non plus de la part de EDM car en bon avocat si par extraordinaire il zyeutait de temps en temps cette page à lui consacrée, de toute évidence il ne relèverait pas le gant à la face de son client, toujours pour lui épargner une cruelle et pathogène avanie supplémentaire.
    Vous avez certainement de l’esprit, nul besoin d’être féroce et malséant pour en rapporter la preuve, surtout sur le dos d’un petit Daniel Legrand.

  40. Compte tenu de l’entreprise de démolition prolongée administrée à Daniel Legrand au nom du peuple français, je trouve qu’il s’en tire étonnamment bien devant les caméras, peut-être parce qu’on le sent soutenu par des avocats décidés à faire le maximum pour le protéger de leur mieux. Il a du bon sens, une sobriété d’expression, une conviction communicative et une densité qui rendent sa figure inoubliable. J’ai le cœur serré quand je pense à son sort, mais il force le respect, par le courage dont il fait preuve pour tenir bon.

  41. Véronique Raffeneau

    @ Savonarole
    « …Avec quelques notions de latin et de grec tout ceci ne serait pas arrivé, ils auraient pu s’expliquer correctement… »
    Et pourtant, tout cela est arrivé.
    Quelques notions de latin et de grec devaient sans doute animer l’esprit de tous ceux qui, à un titre ou à un autre, sont intervenus dans le dossier ; ces quelques notions auraient dû normalement les conduire à une maîtrise du pouvoir sur autrui : douter, nuancer, complexifier, mettre à distance.
    Pour exemple, vous observerez la richesse de vocabulaire, sa diversité, la singularité et la valeur ajoutée de ces expressions :
    (extrait du rapport de la commission parlementaire : il y en a des comme ça à presque chaque page).
    « Attendu, enfin, que les faits en cause sont à l’origine d’un trouble à l’ordre public particulièrement exceptionnel et persistant, encore aggravé par l’important déballage médiatique autour de cette affaire » (ordonnance de rejet de demande de mise en liberté de M. … prise par le JLD le 4 juin 2002) ;
    « le maintien en détention d’… s’impose :
    « en raison du trouble exceptionnel à l’ordre public causé par les faits qui ont fait l’objet d’une diffusion dans la presse nationale, l’information mettant à jour un réseau de prostitution enfantine organisé _…_ » (réquisitions du substitut du procureur général devant la chambre de l’instruction en date du 7 juin 2002) ;
    « Attendu enfin que les faits reprochés à l’intéressé sont à l’origine d’un trouble à l’ordre public particulièrement exceptionnel encore accentué par l’important déballage médiatique qui s’est instauré autour de cette affaire » (ordonnance de saisine du JLD pour prolongation de la détention provisoire de M. … prise par le juge d’instruction le 18 février 2003).
    etc., etc.
    « Vous avez certainement de l’esprit, nul besoin d’être féroce et malséant pour en rapporter la preuve, surtout sur le dos d’un petit Daniel Legrand. »
    Je suis d’accord avec l’appréciation de Cirsedal.
    Comment se défendre, même avec une agrégation de grec et et de latin, face à un tel bloc ainsi solidarisé.

  42. Cirsedal du jour de Rennes-Outreau (9)

    Exhibition ajournée, d’une obscénité inégalée, du benjamin des enfants martyrisés : les déesses Procédure et Procuration réclament leurs arrivages rituels… on peut relire tant François Rabelais que René Girard.
    http://www.itele.fr/justice/video/proces-doutreau-dimitri-delay-nest-pas-en-etat-de-temoigner-125395
    (La deuxième semaine du procès Daniel Legrand devait commencer avec l’audition du plus jeune des frères Delay ce mardi. Une audition très attendue car les témoignages de Jonathan et de Chérif, ses deux frères, n’avaient pas été jugés assez solides. Mais ce moment clé du procès devra être rapporté car son avocat affirme qu’il n’est pas en état d’affronter la cour.)
    Le père aux actes innommables est sorti de son aphasie provoquée par sa honte :
    ayant commencé à purger, il recouvre une partie de sa dignité de sujet.
    http://www.ouest-france.fr/thierry-delay-ne-connaissait-pas-daniel-legrand-3429112
    (Toujours incarcéré, Thierry Delay témoigne en visioconférence de sa prison. Pour lui, seule sa femme Myriam Badaoui et ses voisins David Delplanque et Aurélie Grenon, tous les trois condamnés, étaient présents.)
    Qualité continuée du travail de SDS.
    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/05/26/01016-20150526ARTFIG00390-outreau-thierry-delay-face-aux-questions-de-ses-fils-quatorze-ans-apres-les-viols.php
    « Et mercredi matin, c’est Myriam Badaoui qui vient », dixit :
    http://www.lavoixdunord.fr/region/outreau-le-poignant-face-a-face-de-thierry-delay-et-ses-ia0b0n2849145
    Merci à dame Véronique pour ces extraits si caractéristiques d’un langage amphigourique qualifiable de « parler-basoche » avec ce martèlement incantatoire à l’ordre public. Quand le réel défaille, dans les neurologies des passionnels en-robés et même emmurés dans un défi hypersthénique (avec hypertrophies de leurs ‘Moi’) contre les gens ordinaires épinglés sur leurs « Murailles des Cons »…

  43. Véronique Raffeneau

    @ Cirsedal
    « …avec ce martèlement incantatoire à l’ordre public. »
    Juste un mot.
    L’honnêteté intellectuelle me conduit à ajouter que la suspicion, au tout début de l’année 2002, de l’assassinat d’une petite fille, selon les dires du jeune D. Legrand, a effectivement entraîné un emballement médiatique.
    Je conviens qu’il était alors très difficile pour les juges chargés de statuer à ce moment-là sur des remises en liberté d’accéder positivement à ces demandes.
    Mais l’ordre public – notion fondamentale, essentielle – n’est pas l’ordre médiatique, par nature séquentiel, éphémère, volatil, émotionnel, chaotique.
    Le délire médiatique – une affaire Dutroux française – n’a été l’affaire que de quelques petites semaines, voire de quelques jours. Les policiers notamment ont très rapidement douté de l’existence d’un cadavre d’enfant enterré.
    Et à partir de février 2002 il n’y a plus un seul média « national » à Outreau. Au reste, il n’y en aura plus un seul jusqu’au premier procès à Saint-Omer au printemps 2004.
    Le trouble exceptionnel à l’ordre public, comme critère de prolongation des détentions provisoires, sera néanmoins mécaniquement invoqué jusqu’au procès en 2004.

  44. @ Véronique Raffeneau
    Bien lu vos remarques qui conviennent.
    Toutefois ne faut-il pas nuancer sur la disparition des médias après février 2002 ? Il semble que c’est un groupe de journalistes, dont une ancienne otage, qui alertés par leurs collègues belges, ont mené une contre-enquête et fini par fissurer le bloc de croyance sacrée.
    A cet égard il faut se souvenir que c’est précisément Daniel Legrand fils qui, prenant au mot le délire d’un « le grand Dany » belge, aura introduit une énormité pour confondre l’Accusatrice Sacrée (Badaoui) de l’Instruction Rédemptrice. En somme Daniel Legrand fils a manié un test logique remarquablement intelligent, quelque chose comme « à délirants, délirant et demi ».
    Soubirous eut une vision de « la Vierge pour tous », Badaoui avait commencé à imposer à l’Instruction Rédemptrice un récit de « le Satyre chez chacun ». Il semble que le diablotin Legrand fils déclencha la contradiction décisive : c’est peut-être pour cela que beaucoup veulent encore lui faire payer quelque chose…
    Vous n’avez pas abordé la psychologie particulière de la magistrature dans ces années-là vis-à-vis de la pédoclastie (terme plus catégorique que pédophilie), mais nous y reviendrons, éléments à l’appui.
    Complément sur la notion d’intérêt, QUI en 2015 a intérêt à QUOI :
    http://www.lavoixdunord.fr/region/troisieme-proces-d-outreau-quel-est-donc-ia0b0n2848395
    (Mais tout cela n’ébranle pas les certitudes de Mme Gratton. Tout cela ne l’empêche pas d’aller jusqu’à l’insulte, envers des avocats, des journalistes qu’elle cite nommément, ni de l’assumer à la barre. Quel intérêt à tout cela ? Le bien des enfants Delay ? On le voit mal. Un petit bout de notoriété pour des gens en mal d’existence ? On n’ose le croire)

  45. Cirsedal en matinée à Rennes-Outreau (10)
  46. Véronique Raffeneau

    @ Cirsedal
    « Toutefois ne faut-il pas nuancer sur la disparition des médias après février 2002 ? »
    Je ne pense pas.
    Entre l’épisode suspicion d’un meurtre d’enfant et le procès, à ma connaissance, aucune rédaction nationale, aucune rédaction tout court, hormis un reportage de la télévision belge, qui n’a eu aucun écho dans les rédactions françaises, n’a jugé opportun ni utile de mener l’enquête et/ou la contre-enquête.
    Les journalistes ont fait du suivisme à l’égard de leurs « sources judiciaires bien informées ».
    En ce qui concerne les personnes mises en cause et acquittées, les journalistes ont docilement attendu le procès qui, dans leur esprit, conforterait à coup sûr la thèse de l’accusation et leur communauté de vue.
    Témoignage de Florence Aubenas – FA n’a rendu compte de l’affaire qu’au moment du procès -, dans une conférence, cité dans le mémoire : « Le traitement médiatique de l’affaire Outreau » (Sciences Po – Toulouse) :
    « Plus le procès se déroulait, plus on se rendait compte qu’il n’y avait rien. Et là, qu’est ce qui se passe quand on est journaliste ? Moi j’ai eu la chance, entre guillemets, de ne pas avoir couvert ce fait divers, ça donne quand on est journaliste une sorte de latitude (…) c’est plus facile de garder la tête froide.
    Un de mes confrères, Stéphane Durand-Souffland qui est un journaliste du Figaro, de mon point de vue un des meilleurs chroniqueurs judiciaires de France, c’est un type qui est très talentueux et qui a une plume merveilleuse, il écrit merveilleusement bien, avait commencé à couvrir ce procès avec sa plume merveilleuse et comme tout le monde il se disait, l’enquête est bien faite, il n’y a pas de raison d’en douter et donc il avait mis son merveilleux talent d’écriture au service de l’accusation (…)
    Et puis au fur et à mesure, il se rendait compte que rien ne collait, et au milieu de l’audience, il appelle le matin, il dit à son journal voilà aujourd’hui comparaît telle personne, je vais vous envoyer mon papier d’aujourd’hui qui va faire cinq feuillets et qui va raconter combien le curé est coupable. Et l’audience se passe et c’était tellement criant que le curé en question ne pouvait pas être coupable que Stéphane rappelle le journal en disant « voilà, en fait mon papier ça va être combien le curé est innocent » et c’est très compliqué, très compliqué même pour soi parce que vous avez écrit l’inverse pendant des jours et des jours, parce que toute votre rédaction vous charrie(…) »

  47. Cirsedal en soirée à Rennes-Outreau (10 bis)

    On devrait serrer les f… dans un bureau de la Cassation… oui mais voilà : « on » est juridiquement ir-res-pon-sable… l’article 11 du statut est un foetus mort-né, et l’article L 781-1 de l’organisation judiciaire ne punit que les contribuables…
    http://www.lavoixdunord.fr/region/troisieme-proces-d-outreau-la-nouvelle-myriam-badaoui-ia0b0n2849608
    (Et puis, il y a bien une explication : « C’est le juge Burgaud qui m’a dit que Dimitri en a parlé ». Le juge qui a juré ses grands dieux, la semaine dernière, qu’il ne lui a jamais donné de telles indications au moment de l’instruction. « Il m’a montré des photos », maintient-elle. Problème : elle ne peut pas avoir deviné les noms, tout de même. Sauf, évidemment, si le juge Burgaud les lui a donnés également.
    Le président est ennuyé par cette affaire-là. C’est grave, tout de même, si le juge Burgaud est allé jusqu’à dicter ses réponses à Myriam Badaoui)
    (Il y a là un mystère. Myriam Badaoui voudrait-elle encore protéger le juge, dont elle dit : « Enfin, un homme m’écoutait, enfin, je me sentais importante » ?… Pas sûr.
    Au bout d’un long moment d’insistance, elle craque : « Dès que je parle de Burgaud, vous n’êtes pas content ! Pourquoi, parce que c’est un juge ? Si j’avais eu un avocat compétent, ça ne serait pas arrivé. Il m’a bouffé ma vie »)
    C’est Florence Aubenas, ex-otage, qui lança une contre-enquête grâce à des journalistes belges, lesquels étaient effarés par le délire collectif en France « outréenne »…
    http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2015/05/27/thierry-delay-le-personnage-mysterieux-du-proces-outreau_4641133_1653578.html
    (article signé F. Aubenas)

  48. Véronique Raffeneau

    @ Cirsedal
    « C’est Florence Aubenas, ex-otage, qui lança une contre-enquête grâce à des journalistes belges, lesquels étaient effarés par le délire collectif en France « outréenne »… »
    Non. Florence Aubenas dit elle-même qu’elle n’a pas couvert ce fait divers. Elle arrive à Saint-Omer pour le procès, selon son expression, neuve.
    A l’appui de mes précédents commentaires où j’écris qu’entre le tout début de l’année 2002 – suspicion de meurtre d’une petite fille – et le premier procès à Saint-Omer au printemps 2004, dans cet intervalle, aucune rédaction nationale ne juge opportun de diligenter une enquête et/ou une contre-enquête journalistique clairement critique et désolidarisée vis-à-vis de l’accusation.
    Il y aura la diffusion sur France 3 d’un numéro du magazine Pièces à conviction en avril 2002. Cependant, en dépit des reportages mettant à jour des failles de l’accusation, la rédactrice en chef Elise Lucet présentera ainsi le magazine :
    « Un immeuble, des enfants violés, des parents proxénètes, des clients qui ressemblent à monsieur Tout-le-monde, des voisins qui se taisent, des services sociaux aveugles et la rumeur sur fond de misère. »
    Et ses invités seront des­ victimes de pédophiles, un policier spécialiste des réseaux ­accréditant la thèse du vaste complot pédophile incluant notables et voisins.
    (Libération – « En 2002, France 3 révélait les failles » – 13 mars 2006)
    Dans le lien que je vous propose, à 12’20, Florence Aubenas précise également que les représentations médiatiques, jusqu’à l’ouverture du procès, étaient figées une fois pour toutes dans l’esprit des journalistes.
    De la même façon, F. Aubenas confirme le suivisme intégral des rédactions tout au long de l’instruction à l’égard des sources judiciaires.
    Dans sa déposition à Rennes, le juge Burgaud parle de pression médiatique. A mon sens, jusqu’au procès, il y a eu une totale fusion et solidarité entre l’ordre judiciaire et l’ordre médiatique.
    Pour conclure, Cirsedal, je ne cherche pas à avoir absolument raison. A mes yeux, c’est juste important d’être précis.
    http://www.dailymotion.com/video/x14fw2d_l-affaire-d-outreau-les-medias-entre-lynchage-et-quatrieme-pouvoir-conference-1-5_

  49. Cirsedal prépare réponse à V. Raffeneau

    De puissantes sonnettes d’alarme ont été actionnées par des journalistes belges, le point de vue officiel reconstitué de la classe médiatique franco-française ne dit pas tout.
    J’aimerais développer cela avec du temps, revisiter mes archives papier délocalisées, merci de patienter.
    Le mot « contre-enquête » est beaucoup trop fort, je le retire. Que F. Aubenas ait écrit quelque part se sentir redevable d’alertes belges, je dois retrouver où, a priori je ne suis pas du genre à pratiquer les fantasmes. En revanche au sud du Quiévrain il y avait empire d’un fantasme « Dutroux-like », les Belges eux en étaient sortis ce qui en faisait des détrompeurs parfaits, d’autant que le contre-délire délibérément choisi par Daniel Legrand fils jouait précisément à fond sur ce bain fantasmatique français.
    Et réfléchissez aux hantises du corps de la magistrature autour de la pédoclastie, cherchez de la documentation à cet égard : c’est bien du Réel et il y avait de quoi…

  50. Cirsedal de service à Rennes-Outreau (12)

    Les « sachants » se défendent en s’attaquant…
    http://www.lavoixdunord.fr/region/troisieme-proces-d-outreau-plusieurs-avis-d-experts-ia0b0n2854020
    (« Dans cette histoire, ma consœur était bien plus convaincue que moi », dit Jean-Luc Viaux, autre expert psychologue qui avait cosigné une série d’expertises avec Mme Gryson-Dejehansart)
    SDS garde son calme :
    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/05/29/01016-20150529ARTFIG00351-outreau-daniel-legrand-crie-son-innocence.php
    (En raison d’un souci technique – le diktat d’une visioconférence -, les questions à l’accusé ne seront posées que mardi. Nul doute que ce jour-là, la partie civile, seule à soutenir l’accusation, tentera d’offrir à la cour une belle séance de cinéma)

  51. Cirsedal sabbatique à Rennes-Outreau (13)

    Pour Véronique Raffeneau entre autres : « Le 4 janvier, il écrit une lettre au juge racontant le meurtre d’une petite fille belge par Thierry Delay. « Avec des détails horribles », dit le président. « Oui, mais c’était pour faire craquer Myriam Badaoui. Je ne pensais pas qu’elle allait confirmer ! » Mais Myriam confirme.
    http://www.lavoixdunord.fr/region/troisieme-proces-d-outreau-daniel-legrand-l-homme-ia0b0n2855379
    (« Le président sourit mais dit que « c’est un peu exagéré, ça ». Cela rappelle l’avocat fils-de-drôle qui répliquait ainsi à l’évocation de l’oeuvre juridique du doyen Gérard Cornu : « c’est vieux, ça »)
    Outreau en « camp des saints » du Nord/Pas-de-Calais .. urgence psy !
    http://www.lavoixdunord.fr/region/l-histoire-exhumee-de-la-petite-fille-resurgit-au-ia31b49068n2853783
    (Le policier n’en revient pas. Lui qui croyait que cette histoire était éclaircie depuis longtemps pour tout le monde ! Dans son box, Daniel Legrand, lui, est plus stupéfait que jamais. Il n’aurait pas imaginé qu’on mêle un jour le drame des migrants à celui de sa vie)
    A la recherche du sacrificiel perdu : les migrants à la rescousse pour en finir avec le mauvais, forcément mauvais, « souchien » Legrand…

  52. Cirsedal dominical non loin de Rennes-Outreau (14)

    Et si le procureur de Bonneville (!) s’intéressait à son collègue président de chambre (!) qui escaladait les cloisons dans les vestiaires de piscine pour faire des propositions à de jeunes garçons ?
    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/05/29/01016-20150529ARTFIG00080-un-educateur-de-haute-savoie-filmait-de-jeunes-footballeurs-sous-la-douche.php
    En outre, «comme il intervient en tant que bénévole, aucune disposition légale ne prévoit des contrôles sur sa moralité ou ses antécédents», a indiqué Pierre-Yves Michau. Le procureur de Bonneville se rendra à Thyez vendredi soir pour répondre aux questions des familles des victimes en présence du maire de la commune.
    Et pour son collègue Francis C., photomateur dans son tribunal des Alpes d’une petite collégienne (en stage « découverte du monde du travail »), une simple mutation à Sarreguemines (et non serre-gamines !) sans réexamen de capacité professionnelle : cela va bien à monsieur le procureur ?
    http://www.bfmtv.com/mediaplayer/video/jeunes-footballeurs-filmes-sous-la-douche-on-devrait-pouvoir-demander-le-casier-judiciaire-540769.html

  53. Cirsedal du matin à Rennes-Outreau (15)

    (Florence Aubenas)
    http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2015/05/30/outreau-on-va-arreter-les-sous-entendus_4644014_1653578.html
    « Aux assises de Rennes, c’est la première fois qu’une digue se rompt vraiment. Dans leurs flots invisibles et furieux, quelques sites Internet, un livre, des blogs se sont remis à charrier des rumeurs autour d’une quarantaine de noms dans l’affaire Outreau. »
    « Menacé d’être dénoncé comme pédophile s’il se rebelle » : un juge d’instruction aujourd’hui retraité avait publiquement, fin 1998, estimé qu’il y avait (à cette époque déjà) de très nombreux innocents accusés voire incarcérés du chef de telles accusations. Cette déclaration, il la fit pour contrer l’intervention hystérique d’un activiste dans la salle (d’un groupe de pression voyant des pédo partout et dont la déraison sociale comportait les mots Justice et Parole).
    http://www.ouest-france.fr/lex-compagne-dun-homme-battu-condamnee-18-mois-3434382
    « Privé de ses papiers et cartes de crédit, il est également dépouillé de ses économies et menacé d’être dénoncé comme pédophile s’il se rebelle. »
    L’avocate de la condamnée a un joli prénom : Houria (liberté).
    Le parquet avait requis cinq ans, mais une mère c’est un peu comme un magistrat, il y a une sorte de statut coutumier qui échappe au prétendu Etat de droit…
    http://www.ouest-france.fr/dix-acquittes-la-barre-lundi-et-mardi-rennes-3445313
    …Karine Duchochois… lundi après-midi.
    Mardi ce sont les cinq autres acquittés, Alain Marécaux, son ex-femme Odile Polveche, Dominique Wiel, Pierre Martel et Roselyne Godard, qui doivent à leur tour venir.

  54. Suis-je la seule a ne pas comprendre les messages cryptes du Sieur Cirsedal ?
    N’y aurait-il point une affaire dans l’Affaire… « Bicarbonate de soude » ???

  55. Valerie,
    Je ne comprends pas tout, car je ne suis pas du milieu, et Cirsedal évoque discrètement des affaires plus ou moins étouffées semble-t-il (la personne kleptomane par exemple). Mais je lis chacune de ses interventions avec passion, en particulier quand il dialogue avec Véronique Raffeneau dont j’apprécie particulièrement le ton. J’ai une grande confiance dans leur jugement, et je les remercie d’apporter leur éclairage à cette terrible affaire, dont on a peine à croire qu’elle se passe au début de XXIe siècle. Ma crainte, c’est l’indifférence. Même si Daniel Legrand est acquitté – ce qu’on peut espérer -, ce n’est pas qu’une simple formalité, ce n’est pas rien de lui infliger encore cela ; et si c’est un simulacre de jugement, pour satisfaire on ne sait qui, c’est impensable. La tenue du procès n’a pas l’air d’étonner grand-monde, je n’en reviens pas.

  56. Sieur Cirsedal disposé à décrypter la chimie pour Dame Valerie

    Le bicarbonate de soude a pour formule NaHCO3, soit l’hydrogénocarbonate de sodium (et non de Sodome !) en nomenclature normalisée et en français.
    Mais sa qualification en « bi » ne manque pas de sel (!) car l’ion HCO3- a un comportement dit amphotère en regard de la théorie acido-basique de Brönstedt pour les solutions aqueuses. En d’autres termes l’ion HCO3- mis en présence d’un acide comme le chlorhydrique du suc gastrique se comportera comme un composé basique captant un proton H+, et l’éphémère molécule H2CO3 libérera une molécule CO2 quiballonnera le bidon ou les flatulences après s’être délestée d’un véhicule H2O. Mais ce « bi » est en effet ambivalent : mis en présence d’une base, par exemple l’hydroxyde OH- qui est la moitié de la Javel active (avec l’hypochlorite ClO-), le voici qui vire sa cuti et alors cède un proton H+ neutralisateur d’hydroxyde ce qui forme le carbonate non hydrogéné CO3– … lequel en eau calcaire chargée en Ca++ risque de faire dépôt incrustant sur parois (sous conditions).
    Vers les années 1770, un ecclésiastique savant dédia au Roy son dictionnaire de physique dans l’état de l’art de l’époque, et au chapitre des acides (versus les alcalis comme on disait alors), c’est la métaphore mâle/femelle qui prospérait pour « expliquer » la dichotomie acide/alcali : (en substance) « est acide un corps pointu, acéré, tranchant et propre à pénétrer un corps poreux, spongieux appelé alcali… on dit que l’acide fermé dans un alcali est comme une épée dans son fourreau »…
    D’où come-back bien involontaire à l’obsession érotique et à Outreau !

  57. Alex paulista

    @ Cirsedal salue le visiteur Savonarole | 25 mai 2015 à 21:07
    N’empêche que Savonarole a un peu raison. Ok le juge Burgaud n’a pas été très bon, mais faut se mettre à sa place. Des enfants sodomisés, des gars qui s’accusent de meurtres, les Delay qui appellent les voisins de palier pour sodomiser leurs propres enfants, un médecin qui voit un enfant couvert de bleus qui ne signale rien, le tout avec des gens incapables d’aligner sujet, verbe, complément, qui s’accusent des pires choses et qui le confirment entre eux…
    On en est au troisième procès et tout n’est pas encore très clair dans la pseudo « vérité judiciaire » : on ne sait pas si David Delplanque et Aurélie Grenon ont fait participer les enfants de David Delplanque, on ne sait pas trop quoi penser des autres voisins les Lavier, qui ont paradé avec le ministre comme des victimes mais qui, quelques années plus tard, font des vidéos à poil en train de mimer des actes sexuels devant leurs enfants…
    À ce niveau il y a un problème culturel. Aujourd’hui cette Aurélie Grenon se présente elle-même en victime. Je suis désolé, même à 18 ans, même avec un homme de 25, une femme qui a l’âge de voter doit comprendre qu’il y a un problème à violer les petits enfants des voisins…
    Le pauvre Burgaud venait d’une famille normale, et n’a pas pu faire la différence entre Les Cent Vingt Journées de Sodome et la tradition locale. Faut dire que la nuance est ténue.
    Non, franchement, même si les conséquences des erreurs de Burgaud font peur, c’est l’existence même de lieux comme cette cité à Outreau qui doivent avant tout nous effrayer.
    C’est d’abord contre cette misère qu’il faut lutter.

  58. Cirsedal réchauffé par la réactivation du brasier pauliste

    Vous êtes « un peu » (…) en réseau avec Signore Savonarole ?

  59. Cirsedal intimidé par la "passion" de Lucile

    On ne se refait pas : l’éloge en candeur sincère doit faire rougir.
    Moins légèrement : oui il y a du « lourd institutionnel » sous-jacent.
    S’agissant de la réalité du « kleptomane » évoqué par Lucile, voici les deux sources jamais condamnées pour diffamation :
    http://www.fichier-pdf.fr/2015/06/01/jugebienjuge/jugebienjuge.pdf
    http://www.fichier-pdf.fr/2015/06/01/outrecanard/outrecanard.pdf
    Seul Le Canard Enchaîné (du moins vers 97 à 2006) était assuré d’échapper à la « psychiatrie punitive » ou encore à un « suicide à la gendarme Jambert »…
    Merci d’avance à M. Bilger de bien vouloir résister avec nous…

  60. Cirsedal du soir à Rennes-Outreau (15 bis))

    http://www.lavoixdunord.fr/region/a-samer-en-2001-la-rumeur-venue-d-outreau-faisait-tant-ia31b49068n2860289
    « Un couple accusé par les enfants Delay, et un temps suspecté par le juge Burgaud, est venu raconter ce lundi matin le traumatisme qui subsiste quand on a le sentiment, dix ans après, d’être passé tout près du drame.
    Ils sont arrivés à Samer à la rentrée de 1998. Elle infirmière, lui médecin, tous deux prenant leurs postes au centre hospitalier de Boulogne. Ils venaient d’Haubourdin, dans la métropole lilloise…
    Julien Delarue, l’un des avocats de Daniel Legrand, dit doucement à cette dame encore troublée : « Vous avez eu une chance extraordinaire d’avoir un alibi solide. »
    Les paroles de Dimitri résonnent encore dans le prétoire quand elle répond doucement : « Oui, je crois. »
    (F. Aubenas)
    http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2015/06/01/outreau-une-premiere-ligne-de-fracture-entre-les-quatre-freres-delay_4645073_1653578.html
    Férocité ad nominem et non ad hominem :
    La beauté cachée Delay Delay
    demande du délai délai…
    (Merci quand même à Gainsbourg malgré son Lemon incest d’alcoolo putassier)
    (SDS)
    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/06/01/01016-20150601ARTFIG00251-outreau-pour-la-premiere-fois-un-des-enfants-delay-reconnait-avoir-accuse-a-tort.php
    Dimitri, l’enfant qui, en 2001-2002, multipliait les dénonciations – n’a-t-il pas, entre autres, mis en cause des policiers du commissariat de Boulogne-sur-Mer ? -, est tout à fait limpide : selon lui, Daniel Legrand l’a violé. Le président énumère la litanie de noms qu’il avait couchés sur le papier ou livrés à ses interlocuteurs de l’époque :
    Dimitri Delay en a oublié les trois quarts mais, sur les protagonistes du dossier, il est inflexible : tous coupables.
    Reste un blème mahousse poil-poil : la «  » »justice » » » a reconnu une petite tripotée d’enfants non-Delay victimes… oui mais alors DE QUI ??? Gilles de Rais / de Retz ?
    Le fils caché d’Adolf Hitler à la barbe bleue ?
    Relire Alfred Sauvy : « De la rumeur à l’Histoire ».
    En aval, le système des « tatas sociales » est odieusement épargné par les critiques, parce qu’il participe du même fantasme délétère que « l’arche de Zoé » : la déconstruction de la légitimité naturelle de la filiation au profit d’un nouveau marché, en cohérence avec le mariage anti-sexuel, la dite GPA et à l’horizon le techno-utérus des labos.
    http://www.ouest-france.fr/des-acquittes-en-colere-nos-enfants-sont-detruits-3445614
    Intervenant également par vidéoconférence, Sandrine Lavier, 38 ans, une autre des acquittés, a comparé, en larmes, son implication dans l’affaire à « une descente aux enfers ». Une de ses filles placées n’est jamais revenue dans sa famille après son acquittement.
    Mon fils « a 19 ans aujourd’hui : il y a 11 ans, il témoignait au tribunal de Saint-Omer, mon fils est détruit… Il a pas de travail, pas de diplôme, tout arrêté », a expliqué en pleurant Karine Duchochois, 37 ans.
    Juste un mot : Duchochois est dans la Place en tant que journaliste… « ça peut toujours servir » comme disait Eddie Constantine…

  61. @Alex paulista
    Qu’il faille combattre la misère, oui, mais pourquoi « d’abord » ? Pourquoi reléguer à plus tard, c’est-à-dire à jamais, le combat de cette autre cause de misère qu’est l’arbitraire de juges trop zélés s’employant à saccager des vies, au nom du peuple français, sur simple dénonciation d’une mythomane, avec un mélange de cynisme, de négligence et de partialité terrifiant, compte tenu de leur pouvoir ? Je refuse que de telles choses s’accomplissent en mon nom, moi qui fais partie du peuple français. Par ailleurs, ce n’est pas parce que deux pervers et leurs deux voisins pervers ont agi ainsi qu’il faut croire que c’est une question de milieu ou de région géographique. La misère n’engendre pas nécessairement la perversion. Il s’agissait d’exploitation sexuelle des enfants pour le plaisir et non pour l’argent. Je me demande d’ailleurs si dans cette affaire, le juge n’a pas inconsciemment cru qu’il avait affaire à des miséreux, des tarés, à l’accent chtimi prononcé, tous à mettre dans le même sac, tous demeurés et tous un peu pervers. Il y a même à gauche des gens qui ont des idées toutes faites sur les sans-dents.
    Ce qui est le plus insupportable à mes yeux, c’est que puisque d’après la justice, tout le monde a normalement fait son boulot dans l’affaire d’Outreau, et que cette tragédie est donc la faute à pas-de-chance, la justice peut continuer imperturbablement à signer des lettres de cachet, à priver de liberté pour une durée indéterminée des gens sur simple dénonciation, à arracher des petis enfants à leur famille, à lancer des campagnes contre des mis en examen par presse interposée.

  62. Savonarole

    @Cirsedal
    « Juste un mot : Duchochois est dans la Place en tant que journaliste… « ça peut toujours servir » comme disait Eddie Constantine… »
    La presse fait état de son licenciement de France Info.

  63. Cirsedal sur licenciement de K. Duchochois

    Merci à Savonarole pour l’info.
    On peut se demander si c’est une rétorsion ou non, la dame ayant eu l’incorrection de rappeler que sa réalité humaine de vraie mère biologique a été piétinée, ce qui déplaît aux passionnels du mariage anti-sexuel soit 95% de la profession de journaliste.

  64. Savonarole

    « La détresse de la mère de Mathis face à l’insoutenable silence de Sylvain Jouanneau »
    Dans un tout autre domaine, mais concernant toujours l’enfant, j’ai une solution :
    – Administrer une paire de claques à ce crétin.
    – Lui couper son catogan queue de cheval et le raser de près.
    – Lui dire que BFMTV n’est pas dans la salle d’audience et qu’il cesse de la ramener.
    – Lui remettre deux grandes claques et un coup de bottin téléphonique (le département 91 s’impose, c’est le meilleur).
    Et vous verrez qu’on retrouvera Mathis.

  65. Alex paulista

    @ Lucile | 02 juin 2015 à 00:48
    Mon « d’abord » ne signifie pas qu’il ne faille rien faire contre les erreurs judiciaires.
    Il signifie que notre compréhension doit aussi et d’abord aller vers ce jeune juge.
    Il faut se mettre à la place de Burgaud devant ces dégénérés affublés de trognes patibulaires et éructant des borborygmes, s’accusant mutuellement, se confirmant, se rétractant, en ayant comme seule certitude que certains enfants se sont fait violer dans tous les sens par plusieurs personnes.
    Si vous deviez confier votre chéquier et vos enfants pour une nuit à quelqu’un, vous choisiriez Burgaud ou Legrand ?
    Ou les Lavier ?

  66. Cirsedal in situ à Outreau-sur-Vilaine (16)

    Hubert Delarue était dans le couloir avec Alain Marécaux en position focale pour les caméras.
    Des hurlements visio-conférés déterminèrent Hubert Delarue à aller jeter brièvement un œil et tendre une oreille.
    Que l’infirmière scolaire mutée et dépendante du rectorat de Rennes fasse attention : même si FO n’existe pas dans le mammouth « éducatif », une procédure de psychiatrie punitive est toujours envisageable…
    Le groupuscule provocateur « Wanted Pédos », expulsé récemment de la nef principale, s’affiche sur des sweat-shirts portés par leurs troupes juvéniles de sections d’assaut. Le WANTED est floqué devant côté gauche verticalement et lisible en penchant la tête à droite. Amené à parler, un des troupiers ne pense qu’au film de Serge Garde quand on lui évoque le film de 2011 « Présumé coupable » issu du récit du martyr Marécaux…
    Ces quelques enrôlés nous évoquent cette sous-pègre pseudo-estudiantine qui a notamment empoisonné la vie de l’université Rennes-2, truffé les grouillances marginales dites ZAD et qui somme toute sont néofascistes.
    Une menue co-auteure Laurence B… traînait de-ci de-là comme espérant l’incident… qu’un des malheureux fils victimes, celui qui se vit comme la diva du #3, a simulé un malaise sur les marches, faisant appeler un pompier de service…
    Non bis in idem ? Sed paedojudex is est quem video demonstrat !
    Ci-dessous en annexe l’efflorescente médiatique afférente.
    http://www.lavoixdunord.fr/region/troisieme-proces-d-outreau-le-rendez-vous-manque-de-ia0b0n2861582
    http://www.dailymotion.com/video/x2sewlb_outreau-3-daniel-legrand-pense-avoir-marque-des-points_news
    (la surcharge médicamenteuse empâte manifestement la diction)
    http://www.lavoixdunord.fr/region/troisieme-proces-d-outreau-un-homme-qui-ne-saura-ia31b49068n2862525
    « Il faut être allé chez Jean-Marc et Jeanine pour savoir que le jeune homme ne peut pas monter seul deux marches. Qu’en guise de parole, il n’émet que quelques grognements. Mais Me Reviron n’est jamais allé à Outreau. Et quand il entend qu’un policier a croisé un autre policier qui aurait dit que Couvelard est monté au troisième étage du commissariat sans problème… Il triomphe. « Ah ! M. Couvelard n’est pas le handicapé qu’on nous dit, alors. » Il voit là une faille dans l’affaire d’Outreau. Le début du commencement de l’ombre du réseau, peut-être. »
    http://www.ouest-france.fr/les-acquittes-font-bloc-autour-de-daniel-legrand-3446518
    http://www.dailymotion.com/video/x2sf2wi_proces-outreau-3-l-abbe-dominique-wiel-a-la-barre_news
    « y’a rien, y’a que des PAROLES »… et c’est un Homme de Dieu qui le dit !
    http://www.ouest-france.fr/les-temoignages-poignants-des-acquittes-3446674
    http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2015/06/02/outreau-la-justice-face-a-la-parole-des-enfants-victimes_4645609_1653578.html
    (Le Monde tente de « sauver » quelques vieux routiers judiciaires et associés)
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2015/06/02/outreau-les-acquittes-entre-colere-et-compassion_4645968_3224.html
    (pas d’Aubenas)
    (SDS)
    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/06/02/01016-20150602ARTFIG00155-proces-d-outreau-dans-la-tete-de-daniel-legrand.php
    « Incarcéré en novembre 2001, Daniel Legrand fils s’est, pendant trois mois environ, accusé d’avoir participé aux orgies pédophiles de la Tour du Renard, croyant être ainsi remis en liberté. Début 2002, il a même écrit au juge pour révéler qu’une petite fille belge avait été battue à mort sous ses yeux, chez les Delay. Les fonctionnaires du SRPJ de Lille n’ont jamais vraiment cru à ce récit. Leurs investigations les ont conduits à démontrer que le meurtre n’avait pas eu lieu. «On se disait : si la piste belge tombe à l’eau, il n’y a pas d’affaire d’Outreau», a relaté à la barre le commandant Boulard. »
    « M. Legrand affirme que, parfois, le magistrat mettait le doigt sur la photo d’un suspect et lui demandait ce qu’il avait fait. Si, comme il le martèle depuis ses rétractations de mars 2002, l’accusé est innocent, il faut tenter de capter la logique tordue de la partie de loto perdant-perdant qu’il croit malin de jouer avec Fabrice Burgaud. Tantôt il «reconnaît» un visage et donne des détails. Tantôt il en innocente un autre. Parfois cela tombe juste – l’échantillon n’est pas si grand. Tantôt cela ne correspond à rien. Le juge garde ce qui tombe juste. Myriam Badaoui et ses deux fades comparses Grenon et Delplanque se chargent de valider. «Je faisais en sorte de bien mentir», explique l’accusé aux jurés de Rennes. »
    Pas mal pour un crétin chti, n’est-ce pas Savonarole (réincarné) du 25 mai… Harponné dans un scénario analogue qu’est-ce que vous le lettré auriez fait ?
    Requête à SDS toutefois : qu’il arrête d’embarquer l’astrophysique dans le vaisseau sidéral-sidérant de Me Reviron lequel est tout sauf un rationaliste ou même un raisonnable.
    http://www.bfmtv.com/mediaplayer/video/proces-d-outreau-daniel-legrand-fils-accuse-le-juge-burgaud-544534.html
    http://www.bfmtv.com/mediaplayer/video/proces-d-outreau-daniel-legrand-a-ete-mon-compagnon-d-infortune-declare-un-acquitte-544354.html
    http://www.bfmtv.com/mediaplayer/video/proces-outreau-tout-cela-a-ete-bati-sur-un-mensonge-plaide-l-avocat-de-daniel-legrand-543514.html

  67. Véronique Raffeneau

    @ Alex
    « Il faut se mettre à la place de Burgaud devant ces dégénérés affublés de trognes patibulaires et éructant des borborygmes, s’accusant mutuellement, se confirmant, se rétractant, en ayant comme seule certitude que certains enfants se sont fait violer dans tous les sens par plusieurs personnes. »
    Il faut surtout éviter qu’une juridiction pense plausible que l’inexpérience, l’isolement et l’autarcie intellectuelle d’un jeune juge soient en mesure de faire face, professionnellement et émotionnellement, à ce type d’affaires (celle-ci a été exposée aux médias par la Parquet de l’époque comme l’affaire du siècle) qui ouvrent sur des abîmes d’horreurs et de malheurs.
    Chacun mesure l’effroi du juge face aux crimes infligés à ces enfants par leurs parents et deux de leurs voisins.
    Cependant l’effroi, le dégoût absolu, l’émotion à son incandescence, quand ils ne sont pas maîtrisés, prennent le pouvoir. Ils peuvent alors très rapidement se transformer en un arbitraire et une passion justicière institutionnalisés.
    Alex, quels que soient les livres, études, rapports qui ont été publiés à la suite de ce gouffre judiciaire d’Outreau, toutes ces publications affirment que la maîtrise a cruellement manqué partout, que l’ensemble des garde-fous normalement destinés à contenir et à équilibrer les émotions légitimes du juge et des juges, TOUTES les sauvegardes ont explosé et ont failli les unes après les autres.
    Il est alors tout autant légitime que Lucile et/ou n’importe quel citoyen exprime sa peur et son désarroi face à une telle incurie qui va bien au-delà du seul judiciaire.

  68. Alex paulista

    @ Savonarole | 02 juin 2015 à 13:55
    Si c’est un taré qui a massacré son fils et qui est parti dans un délire qui nie cette réalité, vous pourrez lui arracher la mâchoire à coups de bottin que rien n’en sortira.
    Or c’est l’hypothèse la plus probable.
    Faudrait l’avoir à l’usure avec chaque semaine un codétenu pire que le précédent…

  69. Cirsedal pas à Caen

    Où est le rapport du procès de Rennes avec celui de Caen ?
    Où est le rapport d’Eric Dupond-Moretti avec l’affaire Jouanneau/Barré ?
    Où y a-t-il dysfonctionnement du service public de justice dans l’affaire de Caen ?
    Simplement une nouvelle opportunité pour faire des moulinets de justicier vengeur Chevalier Blanc avec son clavier ?

  70. Alex,
    « Si vous deviez confier votre chéquier et vos enfants pour une nuit à quelqu’un, vous choisiriez Burgaud ou Legrand ? »
    Si vous essayez de me faire reconnaître que le juge n’est ni pédophile ni voleur, je veux bien le reconnaître, mais je n’ai pas à le comparer aux affreux dont il traitait le cas, car leurs rôles sont inverses. D’accord, les vrais coupables sont plus méchants que lui. Encore heureux tout de même. Ca ne l’a pas empêché de provoquer un désastre, lui et ceux qui étaient chargés d’entériner ses décisions.
    À mon tour. Si vous deviez remettre le destin de votre fils entre les mains de quelqu’un, à supposer que ce jeune homme soit accusé par une passante poivrote bien imbibée et à moitié aveugle d’avoir tabassé une vieille à la sortie du bureau de poste pour lui piquer ses économies, alors qu’il regardait un match de foot à la télé à côté de son père, vous choisiriez : – Burgaud ou le prêtre ? – Burgaud ou Daniel Legrand ? – Burgaud ou la boulangère ? – Burgaud ou Marécaux ? – Burgaud ou l’infirmière ? – N’importe lequel sauf Burgaud ?
    Quand on évoque l’idée que les innocents y étaient malgré tout pour quelque chose, j’ai peur que l’opinion ne comprenne pas le mal qui leur a été fait, ni les ressorts du scandale. Je refuse carrément de me demander si le juge qui leur a infligé tant de désespoir et d’humiliations pouvait le faire à cause de la trogne, des éructations et de la laideur générale des criminels. S’il est contaminé par leur perversion (au sens de raisonnement tordu), s’il entre dans leur jeu, il a peut-être des excuses, mais ce n’est pas le problème. Qu’il fasse autre chose.
    Par mon travail, il m’est arrivé de côtoyer un certain nombre de personnes gravement perturbées psychiquement, que m’envoyait un psychiatre, pour que j’essaye de les orienter en vue de les recaser professionnellement. Le b.a.- ba, c’est de ne pas devenir fou en même temps qu’eux ; on doit donc se dissocer de soi-même : entrer dans leur maladie et dans leur souffrance le temps de les comprendre, et en fin de compte s’appuyer sur la partie saine de soi-même pour ne pas délirer avec eux – ce qu’inconsciemment les malheureux essayent de vous faire faire dès qu’ils s’adressent à vous, c’est même à cela qu’on reconnaît qu’ils sont vraiment atteints, telle Myriam Badaoui. On sait cela d’emblée, on sait aussi qu’ils ne peuvent pas faire autrement, on le sait, sinon on ne fait pas ce travail, de peur de se lier soi-même à la cause de tous leurs problèmes. Burgaud était sans doute trop fragile psychologiquement, insuffisamment formé, et pas assez sûr de lui pour douter, mais l’institution tout entière me semble réticente à sortir de cet état de confusion nocif, j’espère me tromper.
    J’aime bien vous répondre Alex parce que vous m’obligez à développer mes raisonnements !
    Dame Véronique voit juste, j’ai peur que le système sécrète d’autres affaires du même type, et je me dis qu’une société qui a si peu confiance en la justice ne tient qu’à un fil. Merci Sieur Cirsedal de continuer à suivre l’affaire de très près et de nous en faire part.

  71. Cirsedal béat d'admiration comme rarement

    Lumineuse Lucile,
    En tout cas performance logique avec un humour certain qui n’efface pas le fond humainement tragique des considérations.
    On en redemande !

  72. Alex paulista

    @ Lucile | 03 juin 2015 à 11:16
    J’aimerais avoir vos certitudes mais face à tant d’horreurs je ne suis pas sûr que je n’aurais pas fait les même erreurs que ce juge. Et, pour répondre à votre question : oui, Burgaud, et en tout cas n’importe lequel sauf Legrand, voleur de chèques et trafiquant d’héroïne condamné.
    Que vous puissiez poser la question montre à quel point la compassion a altéré votre jugement, ce qui indique que vous ne seriez pas forcément meilleure que Burgaud !
    Votre Legrand, à peine relâché, traversait la frontière avec de l’héroïne dans le slip. Les Lavier, eux, faisaient des vidéos en famille avec les oncles, avec les enfants au milieu de gens bourrés mimant l’acte sexuel, avec sur la porte du salon la super blague « qui rentre ici doit sucer le patron » ou quelque chose comme ça. Et accessoirement cognaient leurs enfants qui se sont enfuis pour retrouver les assistantes maternelles. Ces gamins ont peut-être découvert pendant la détention des parents qu’il n’était pas normal de se faire cogner tous les jours.
    Non, franchement, juger avec discernement des gens comme ça, ça doit pas être facile.

  73. Savonarole

    « Non, franchement, juger avec discernement des gens comme ça, ça doit pas être facile. »
    Rédigé par : Alex paulista | 03 juin 2015 à 17:53
    Tout à fait d’accord, je repense à cette fameuse banderole lors d’un match de foot, elle disait tout.
    Innocents, certes, mais Dieu qu’ils sont cons !

  74. Savonarole

    Toute cette affaire me rappelle un mot d’Émile Zola lors du procès du capitaine Dreyfus.
    Zola était agacé par la nullité totale de Dreyfus à se défendre, « j’ai confiance dans la justice mon pays », ce genre de truc…
    En sortant du Palais de justice, Zola aurait déploré « c’est à vous dégoûter d’être innocent ! »…

  75. Cirsedal pour qui apprécie (17)

    Le fan-club burgaudesque bien tardif et partant si peu spontané n’est pas obligé de lire…
    http://www.lavoixdunord.fr/region/troisieme-proces-d-outreau-le-magistrat-qui-assume-et-ia0b0n2862947
    L’ancien procureur général de Douai est venu témoigner hier, expliquant qu’il avait affiché une « intention » de s’abstenir quant à un audiencement de ce reliquat procédurier incongru. En revanche son successeur en poste, lui, a décliné l’invitation à venir à Rennes, et a même coupé son téléphone…
    http://www.lavoixdunord.fr/region/les-larmes-des-acquittes-d-outreau-n-ont-pas-atteint-ia0b0n2862941
    Les larmes des accusés n’ont pas atteint les obsédés du complot.
    http://www.lavoixdunord.fr/region/troisieme-proces-d-outreau-daniel-legrand-immature-ia0b0n2863554
    …immature et plein de bon sens.
    Pas assez « subtil » pour un récent échappé de cette école bordelaise « au discret parfum de secte » (Jean-François Lacan, « Ces magistrats qui tuent la justice », Albin Michel éd.).
    (Aubenas)
    http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2015/06/03/outreau-les-faits-vous-en-avez-trouve-alors_4646237_1653578.html
    « A voir passer les acquittés l’un après l’autre, c’est le dossier en accéléré qui commence par défiler. « Nous allons parler des faits », annonce le président à Dominique Wiel, prêtre-ouvrier à la retraite. Et lui lève son sourcil de vieil emmerdeur :
    « Les faits, Monsieur le Président ? Vous en avez finalement trouvé alors ? » »
    En effet l’habitude est désastreuse de parler de ‘faits’ comme si des preuves suffisantes les avaient établis dans le Réel, normalement il y a le mot ‘allégations’ pour cela.
    « Martel ne comprend pas, ses mêmes déclarations ont déjà été faites et débattues pendant des heures à Saint-Omer, puis à Paris. « Je l’avais confondu avec un autre, mais je m’en suis rendu compte qu’une fois revenu à la geôle. » Comme un funambule sur le vide du dossier, Me Forster continue : « Ils ont menti donc ? »
    Alors, Pierre Martel se met à pleurer. »
    Martel devrait faire condamner cet Etat décadent pour traitement inhumain et dégradant, on peut supposer que Dupond-Moretti, Berton et les Delarue père et fils y ont déjà pensé…
    http://www.ouest-france.fr/la-demi-soeur-des-fils-delay-dement-etre-une-victime-3449575
    La première épouse Delay avait dû assez vite évaluer la dangerosité libidinale de l’engin et faire le bon choix pour la petite Emeline.
    http://www.lavoixdunord.fr/region/troisieme-proces-d-outreau-la-demi-soeur-que-les-fils-ia31b49068n2863997
    …de Maman Badaoui n’ont fait que croiser.
    Contrairement à la propaganda démolitionniste et imposée par la grouillance merdiatique, les prétendues « familles recomposées » ne sont que de hasardeux (et en anglais ‘hazardous’=dangereux) patchworks bien lâches…
    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/06/03/01016-20150603ARTFIG00116–outreau-est-le-catalogue-des-mauvaises-habitudes-d-une-justice-ordinaire.php
    http://www.ouest-france.fr/affaire-doutreau-les-avocats-des-fils-delay-ouvrent-les-plaidoiries-3449790

  76. @Alex paulista
    En somme l’innocent accusé n’a qu’à bien se défendre, et s’il a ce qu’un homme plus élevé dans la hiérarchie sociale considère comme une trogne de dégénéré, s’il éructe au lieu de parler clairement, ou s’il ne sait pas se défendre comme ce crétin de Dreyfus, eh bien après tout, il faut comprendre le juge de l’envoyer en prison pendant des mois sans jugement, même si l’accusation ne repose sur aucune preuve matérielle.
    Je ne vous dis pas à quel point votre sollicitude à l’égard de ce pauvre juge bien propre mais tout décontenancé d’avoir à démêler une histoire aussi dégoûtante me semble ô combien plus irrationnelle que ce que vous appelez ma « compassion » pour des gens dont les droits ont été foulés au pied.
    Les avocats ont du boulot, qui ont à combattre de tels préjugés. J’admire ceux qui y réussissent. Moi je jette l’éponge.

  77. Lucile confuse et enchantée par de tels compliments

    @Lord Cirsedal
    La bienveillance de vos commentaires m’a incitée à exprimer sans ambages ma pensée.

  78. Savonarole

    La chronique de Lord Durandal est épatante, et merci à Philippe Bilger de le laisser s’exprimer.
    Lucile a raison de l’avoir anobli et ainsi de le faire devenir « Lord », bonne trouvaille Lucile !

  79. Cirsedal du matin ch'ti-breton (18)

    http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2015/06/04/vers-l-epilogue-du-proces-d-outreau_4646832_1653578.html
    « Verdict final : douze enfants sont reconnus victimes et quatre des dix-sept mis en examen sont condamnés – Myriam Badaoui et Thierry Delay, parents de quatre victimes, ainsi qu’un couple de voisins, Aurélie Grenon et David Delplanque. En face, treize personnes deviennent « les acquittés d’Outreau », symbole d’un fiasco judiciaire qui ne s’arrête pas là pour l’un d’entre eux. »
    Personne ne veut voir que ces DOUZE victimes font problème alors que les deux couples infernaux n’en avaient pas autant à consommer incestueusement entre-soi !
    Il est assez curieux que les avocats de cette contre-attaque à grand retardement, prétextée par une finasserie procédurière comme seuls les juristes en ont le secret, n’aient pas développé cette approche arithmétique : si d’un côté tant d’enfants ont été victimes et pas seulement dans la tour du renard, ALORS il faut bien découvrir
    d’autres adultes qui auraient facilité la venue de ces victimes outre-Délayer… puisque Delay-Badaoui-Delplanque-Grenon n’ont pas kidnappé de force dans la rue ou ailleurs…
    Mais le silence sur cet aspect trouve une explication gênante pour la doxa quasi religieuse de la Parole d’Airain de l’Enfant : si on creuse cette curiosité arithmétique alors on est amené à douter fortement des évaluations psycholo-parolières (et non pas issues d’examens corporels) qui ont étiqueté victimes certains enfants hors-tour.
    En d’autres termes ce procès-ter apparemment ne vise qu’à ré-imputer par la bande à un des acquittés, mais il aurait dû être une occasion féconde (pour l’avenir de la justice) de réévaluer la composition du panel d’enfants victimes.
    Si l’institution a fait l’effort – surhumain pour elle – de reconnaître ses erreurs sur le volet de l’imputabilité à auteurs arbitrairement sélectionnés, pourquoi a-t-elle failli à disséquer complètement ses errements ? Là aussi il vient une réponse qui dérangerait trop les lobbies constitués et grassement subventionnés : le crible de classement en enfant victime serait d’une légèreté fallacieuse avec un tamis beaucoup trop permissif à l’élection dans la colonne « plus ».
    La méthodologie critérielle reste à revoir. Les deux procès de Saint-Omer puis Paris ont démontré des « faux-positifs » nombreux quant aux auteurs criminels, mais cela n’a pas été fait en cohérence quant aux « faux-positifs » parmi les enfants. Le biais vient de l’acharnement obsessionnel et passionnel des activistes comme « Wanted pédos » qui
    martèlent inlassablement qu’il n’y a jamais de « faux-positifs » et plutôt souvent des « faux-négatifs » (individus évalués innocents à tort).
    Karine Duchochois, avec ses mots, le formulait très bien au moment de la sortie du film révisionniste :
    https://www.youtube.com/watch?v=Der7Taau6GU&feature=player_embedded
    (« c’est un film malhonnête et peu courageux »)
    Dommage que la magistrature, une fois de plus, ménage le camp de l’émotionnel et de l’irrationnel. Et ce n’est pas avec son recrutement actuel qu’on peut espérer la voir accéder à une compétence à la hauteur des pratiques manipulatrices si banalisées à notre époque.
    Un commentaire de lecteur du Monde :
    «  »La justice, c’est comme la viande, c’est trop cher pour les pauvres » Eugène Sue »
    http://www.lavoixdunord.fr/region/troisieme-proces-d-outreau-sa-part-faite-daniel-ia0b0n2864627
    …Legrand attend, la tête haute.
    http://www.ouest-france.fr/affaire-doutreau-derniere-ligne-droite-pour-le-proces-3452816
    « L’avocate d’Enfance Majuscule, la seule association partie civile au procès, Me Guérin, devrait également plaider.
    Une autre association, Innocence en danger, qui avait rappelé au parquet général de Douai en 2013 ces accusations non jugées, entraînant la tenue de ce nouveau procès, n’est en revanche pas partie civile à ce procès, même si ses dirigeants et plusieurs adhérents sont présents. »
    Il y a les révisionnistes-en-chef Serge G… (film sorti en 2013) et Laurence B…, et leurs nervillons à sweat-shirts WANTED… présence de force physique intimidante mais lâcheté juridique…
    Et le « syndicat » FO-magistrature ? Ce serait trop désopilant, des magistrats pratiquement tout-puissants qui se théâtralisent en « ouvriers » ?

  80. Cirsedal d'après-midi ch'ti-breton (18 bis)

    Abracadabrantesque :
    http://www.lavoixdunord.fr/region/troisieme-proces-d-outreau-les-prudentes-certitudes-ia0b0n2865540
    …des avocats de J. Delay
    Attendu :
    http://www.lavoixdunord.fr/region/outreau-je-veux-qu-il-apparaisse-clairement-qu-il-ia0b0n2865906
    …est innocent.
    L’avocat (« général ») de l’Ordre et de la Chose Publiques a tenu à dé-« marquer » son Corps, comme en 2005 en opposition avec l’idée de dédouanement poursuivie par l’instruction et le parquet originels.
    Prévisible :
    http://www.ouest-france.fr/affaire-doutreau-la-defense-de-daniel-legrand-renonce-plaider-3452965
    Comme en 2005. Les révisionnistes extorqueront-ils un #4 via on ne sait quelle finasserie captieuse ?

  81. Alex paulista

    @ Lucile | 04 juin 2015 à 01:28
    C’est un dialogue de sourds. Je vous explique que votre approche a posteriori ne rend pas justice à Burgaud, et vous me rétorquez qu’il serait indigne de penser de la sorte au nom des acquittés « dont les droits ont été foulés au pied ».
    Je suis désolé. Avant de cracher sur Burgaud, j’essaie de me mettre dans sa situation quand il découvre le dossier.
    D’ailleurs Cirsedal rappelle bien que le nombre de victimes n’est pas compatible avec le nombre de coupables. La vérité judiciaire est encore bien grise.
    Mon impression est que certains de ces enfants étaient très troublés par la vie « normale » de leur milieu. Regardez la famille Lavier… Mettez-vous à la place de la pédopsychiatre qui doit faire la différence entre un enfant violé et un autre qui voit ses oncles et ses tantes se filmer bourrés en train de faire la chenille à poil, et n’ayant que « sucer le patron » comme blague à la bouche.
    Mais bon, a posteriori c’est une horreur d’enfermer des innocents alors réchauffons-nous le cœur en traitant ce jeune juge et ces experts comme la lie de l’humanité…

  82. Véronique Raffeneau

    « Les avocats ont du boulot, qui ont à combattre de tels préjugés. J’admire ceux qui y réussissent. Moi je jette l’éponge. »
    Mais non, chère Lucile, ne jetez pas l’éponge.
    L’avocat général, celui de tous, à Rennes n’a pas jeté l’éponge ; il a refusé les poisons et les maléfices des préjugés et du doute :
    « A la question de la culpabilité, vous devrez faire au moins ça, répondre non : parce qu’il y a un doute. Mais moi je vous demande de répondre non parce que Daniel Legrand est innocent. C’est ça que je requière. Je veux que dans votre décision, dans votre motif, il apparaisse clairement que Daniel Legrand n’a rien fait, qu’il est un innocent… » (réquisitoire)

  83. @Alex paulista
    Je ne m’intéresse pas vraiment à la personnalité du juge, je n’ai pas envie de le juger, mais je ne conteste pas qu’il exerce un métier particulièrement difficile, comme vous le faites remarquer.
    Je m’intéresse au fonctionnement du système, et à la probabilité des erreurs qu’il peut générer. Un mauvais départ, un accusé maladroit, l’instruction qui bâtit des hypothèses à charge sans les vérifier, et tout un engrenage cauchemardesque se met en route. La journaliste du Figaro affirme qu’il y a des petits Outreau tous les jours (référence de Ciserdal, ce matin).
    Un autre point qui me fait réagir : on dirait que parce qu’ils ont eu le malheur d’être pris là-dedans, les accusés continuent, même une fois disculpés, de faire naître le soupçon et de se faire traiter avec condescendance, un peu comme des parias, sans doute parce que leur histoire est trop dérangeante pour qu’on ne lui cherche pas des explications logiques, qui les incriminent eux plutôt que de mettre en doute l’infaillibilité des autorités.
    Chère Véronique,
    Je me réjouis avec vous des paroles de l’avocat général ! J’entends à l’instant sur i-Télé Dupond-Moretti, qui dit que tout a été décortiqué longuement, il ne reste rien, et il insiste bien lui aussi, sur le fait que l’avocat général a demandé l’acquittement de Dany Legrand non pas au bénéfice du doute, mais parce qu’il est innocent. Tout le reste, les bruits de complot, tout ça c’est des « salades », dit-il.
    Finalement, ce dernier procès aura peut-être été utile. La justice a montré un autre visage.

  84. Cirsedal nuitamment (18 ter)

    Aussi bien qu’Aubenas ou peut-être mieux :
    http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2015/06/04/outreau-3-acquittement-requis-pour-daniel-legrand_4647724_1653578.html
    « Même l’avocat général, dans son réquisitoire, n’a pu s’empêcher de faire un long détour par ces « faux procès ». Parce que tout de même, il a des critiques à faire dans ce « drame de la bonne foi » qu’est Outreau. En tête : les « expertises caricaturales » des psychologues et les errements du juge d’instruction. » Fabrice Burgaud, encore.
    Et pourquoi donc ces errements, notamment dus à la relation très particulière entre le corps de la magistrature et les pratiques dites pédophiliques ? On attendra encore.
    Au passage M. Burgaud est gratifié implicitement du bénéfice de la bonne foi, sens corporatiste oblige ?
    Alors à quoi aura objectivement servi cette réactivation accablante :
    – à saigner un peu plus les finances publiques
    – à relancer la promotion agitatrice de groupuscules passionnels et borderline
    – à refaire souffrir un peu plus tous les protagonistes y compris les fils sodomisés
    – à jeter encore dans l’opinion des bribes d’explications orientées à la diversion vis-à-vis de comportements sous-jacents que la collusion idéologique dominante protège comme des objets sacrés.
    Nous ne pouvons être plus explicites puisque notre liberté d’expression est atrophiée notamment par une loi dite « Gayssot » (membre d’un parti français « frère » d’un des totalitarismes les plus meurtriers).

  85. @Cirsedal
    Hail to thee noble lord !
    Dommage que vous ne puissiez en dire davantage, mais même sans éclairage interne, l’affaire en elle-même telle qu’on l’a vue se dérouler publiquement, devrait poser suffisamment problème pour alerter des citoyens ordinaires. Pour l’instant, les causes de dysfonctionnement paraissent encore très difficiles à aborder, on s’en remet par conséquent au rafistolage après-coup, quand on ne peut vraiment pas cacher la poussière sous le tapis.
    D’après ce que ce dernier procès a mis en lumière, l’acquittement de Dany Legrand n’empêchera pas les diverses associations en quête de boucs émissaires de rôder avidement dans les prétoires, ni la foule aiguillonnée par les media de prendre les faits divers pour des mythes simplificateurs, ni certains juges de bousiller l’instruction en faisant prévaloir un corpus de raisons implicites qui nous échappent, ni les braves gens de se ranger du côté du plus fort. Personnellement, j’ai aussi découvert à l’occasion l’existence de ces lobbies victimaires redresseurs de torts.
    Au moins, avec cet acquittement, la justice sera rendue, quoique par la méthode ravageuse et aléatoire des essais et des erreurs. Je n’oublie pas le rôle décisif qu’a joué Dupond-Moretti dans la résolution la moins mauvaise possible de l’affaire.

  86. Cirsedal to midday-Lucile

    @ Lucile
    Please I’m just a straight gent, do « unlord » me.
    Je prépare une courte série de désarchivages.
    Au fait avez-vous bien pris connaissance et téléchargé les deux fichiers chez http://www.fichier-pdf.fr signalés ici le 01 juin 2015 à 23:18 ?

  87. Merci a Dame Lucile et au Sieur Cirsedal ; j’ai bien lu. Je ne partage pas vos certitudes absolues. En permanence, je doute de tout et tout le temps et ce genre de « m..dier » etale sur la place publique n’arrange pas les choses !!
    Existe-t-il des interets a detruire la France et ses institutions ? on est en droit de se poser la question.
    Parce que « c’est ‘Dredi » ; moi aussi, j’ai des references culturelles comme le Monsieur-Intellectuel-de-Gauche… non mais 😉
    http://www.dailymotion.com/video/x3ifuh_tonton-pourquoi-tu-tousses_news
    Bon week-end a tous

  88. Valérie
    J’ai bien ri en regardant « pourquoi tu tousses ? »
    Early evening Cirsedal
    Good job. Thanks.
    Merci aussi à Véronique.

  89. Cirsedal à Valerie sans accent

    @ Valerie | 05 juin 2015 à 14:42
    Mais où DIANTRE avez-vous vu des « certitudes absolues » ??

  90. Cirsedal inquiet pour Daniel Legrand (19)

    http://www.ouest-france.fr/affaire-doutreau-videos-tension-et-insultes-apres-le-verdict-de-rennes-3456260
    http://www.dailymotion.com/video/x2ssvrk_outreau-les-reactions-de-la-defense-apres-l-acquittement-de-daniel-legrand_news
    http://www.dailymotion.com/video/x2ssz9v_outreau-les-reactions-des-parties-civiles-apres-l-acquittement-de-daniel-legrand_news
    http://www.bfmtv.com/mediaplayer/video/outreau-nouvel-acquittement-de-daniel-legrand-547944.html
    http://www.bfmtv.com/mediaplayer/video/outreau-daniel-legrand-applaudi-mais-aussi-insulte-apres-son-nouvel-acquittement-547934.html
    http://www.itele.fr/justice/video/proces-outreau-daniel-legrand-acquitte-126670
    Les nervis passionnels acharnés à saigner un bouc deviennent dangereux :
    Daniel Legrand (et d’autres ?) devrait être placé sous protection policière.
    Daniel Legrand devrait redouter qu’on ne lui place un sachet de drogue dans sa voiture…
    Quant à « Jo », une carrière de ‘people’ à ‘gueule’ kinégénique n’est pas à exclure…
    Pour la Justice-Trombi chère à Savonarole : Jo 1 – Legrand 0
    Il n’y a QUE SUR LE BLOG de M. BILGER que vous avez pu lire que la phalange obsessionnelle arborait des sweat-shirts floqués WANTED : manifestement les médias sous enseigne avaient reçu des consignes (on pouvait craindre un contre-afflux de citoyens choqués par ce groupuscule néo-paganiste).
    http://video.lefigaro.fr/figaro/video/pour-l-avocat-de-daniel-legrand-tout-le-monde-doit-accepter-cette-verite-judiciaire/4277968123001/
    http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2015/06/05/01016-20150605ARTFIG00296-philippe-houillon-on-a-joue-a-nouveau-avec-des-vies.php
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2015/06/05/outreau-trois-semaines-dans-l-ombre-des-revisionnistes_4648609_3224.html

  91. Véronique Raffeneau

    Chère Lucile,
    Je suis touchée par votre merci.
    Cependant, je n’ai aucun mérite si ce n’est celui d’avoir essayé me tenir informée au moins mal du procès de Rennes par presse interposée.
    J’ai lu les chroniques de S. Durand-Souffland dans Le Figaro, celles de F. Aubenas dans Le Monde, et en différé le reportage twitter remarquable de précision de Charlotte Piret de France Inter.
    Vous écriviez hier :
    « Finalement, ce dernier procès aura peut-être été utile. »
    Je pense que ce procès a été peut-être utile dans le sens où l’institution judiciaire, par la voix de l’avocat général, a pris acte de l’erreur judiciaire qu’elle a commise à l’encontre de 13 personnes. Dans son réquisitoire, sur ce point, il me semble que l’avocat général est allé au-delà du réquisitoire de Paris en 2005.
    « La justice a montré un autre visage »
    La justice a su mettre le mot FIN à une affaire qui avait considérablement abîmé la confiance naturelle, cette sorte de confiance spontanée, grand public dans la justice, confiance sans doute naïve – comprendre: celle qui fait pouffer de rire les cyniques.
    Quant aux protagonistes de premier plan de ce troisième procès, seule la littérature au sens le plus haut pourra peut-être un jour dire la nuit, le malheur et la tragédie qu’ils ont traversés, et, je l’espère, dépassés.

  92. anne-marie marson

    En écoutant un débat sur BFM ou i-Télé il y a quelques semaines, j’ai été étonnée d’entendre de la part d’une des intervenantes que le but de ce troisième procès d’Outreau n’était pas, d’après ce que j’ai compris, de rendre un jugement, mais parce qu’il ne fallait pas laisser s’éteindre la procédure sous peine de sanctions financières contre le gouvernement et les magistrats.
    D.Legrand non seulement est innocent, mais il a dû subir un deuxième procès en tant que bouc émissaire de la justice.
    Rien que pour cela, j’espère que ses avocats vont demander une lourde réparation.

  93. @Valérie
    Quand vous parlez de l’étalage de turpitudes, s’il s’agit de celles des parents incestueux, ce sont les personnes pas très claires qui ont poussé les enfants à participer à un nouveau procès qui en sont responsables. Elles leur ont bourré le crâne en leur disant qu’ils se sentiraient mieux après. Et eux de s’auto-persuader, manipulés qu’ils sont depuis leur enfance. Avec ce déballage, impossible d’empêcher les résurgences de voyeurisme que des détails aussi concrets et des mœurs aussi choquantes ne peuvent manquer d’éveiller chez tout un chacun, si étranger soit-il à ce genre de pratiques. D’après ce que j’ai lu et entendu, les journalistes ne se sont pas vautrés dedans, et tout le monde a limité les dégâts au maximum. Il y avait aussi un côté Ku Klux Klan qui faisait froid dans le dos, dans les cris et les injures sur les marches du Palais de Justice.
    S’il s’agit des faiblesses de l’appareil judiciaire, en ce qui concerne sa perspicacité pour démêler le vrai du faux, la régularité des procédures et le respect des droits des justiciables, je ne pense pas qu’en enfermant le squelette dans le placard, on ait une chance d’améliorer le fonctionnement de la justice ni de la rendre plus respectable. Tous les groupes, quand leur fonctionnement est opaque, et quand ils opèrent en circuit fermé, ont tendance à recourir à des pratiques commodes, pas forcément très orthodoxes. Il me semble que quand la justice déraille, c’est une catastrophe qui va encore plus loin que l’injustice faite aux individus. On doit pouvoir lui faire une relative confiance, c’est le fondement de la paix sociale et de la démocratie, dans un Etat où chacun a des droits et des devoirs.
    Les pays que j’admire et où je pourrais aller vivre en dehors de la France, sont ceux qui appliquent autant que faire se peut l’adage selon lequel : « Honesty is the best policy » (La meilleure des règles en politique, c’est l’honnêteté, Benjamin Franklin). Dans ces pays-là chaque pouvoir est constitutionnellement assorti d’un contre-pouvoir. Il s’y passe comme ailleurs des choses très dérangeantes, mais ça finit toujours par faire l’objet d’un débat public ; les citoyens ont un sentiment très fort de responsabilité, et d’appartenance, parce que les règles sont clairement posées, et parce qu’ils savent que leurs droits valent un peu plus qu’ailleurs contre l’incompétence, l’arbitraire ou la raison d’Etat. La justice est ce que nous voulons qu’elle soit, collectivement. On la respecte à attendre beaucoup d’elle, mais sans naïveté. Selon moi, quand le camouflage et la ruse deviennent des principes de gouvernance, méfiance.
    Voilà comment je vois les choses, sans pour autant être bourrée de certitudes. Mais face à l’injustice, si l’on se demande comme Ponce Pilate « qu’est-ce que la vérité ? », c’est comme de la non-assistance à personne en danger.

  94. Véronique Raffeneau

    Lucile, juste une précision en rapport avec mon commentaire de ce matin.
    Naturellement, on ne peut pas parler d’erreur judiciaire en ce qui concerne cette affaire puisque les trois procès d’assises ont permis de corriger les égarements et les déraisons de l’instruction.
    Néanmoins, on peut parler de l’erreur de l’institution judiciaire. C’est ce qu’a dit l’avocat général dans son réquisitoire.
    « Charlotte Piret ‏@ChPiret 4 juin
    #Outreau #Réquisitoire
    C’est l’erreur de l’institution judiciaire dans son ensemble parce qu’elle sait le jeune juge tout seul. »

  95. @Véronique
    Je ne sais pas si la détention provisoire abusive est une erreur ou une faute. Elle entre dans les deux catégories car même si elle résultait d’une erreur d’appréciation, après-coup on s’aperçoit de ce qu’elle a de scandaleux ; et rien ne peut l’effacer. Ce n’est pas seulement la privation de liberté et le désespoir, c’est je pense une suite de réactions en chaîne avec ses répercussions sur l’entourage et sur toute la vie future des incarcérés, sans parler de la perte de confiance de la société dans ses institutions.
    Est-ce qu’on apprend au moins au juges à être respectueux des droits et de la dignité d’autrui, je me le demande. D’après ce que dit Dupond-Moretti, qui est aux premières loges, le juge Burgaud ne serait pas le seul au comportement éloigné de ce que l’on attend de ces magistrats.
    Personne n’a rectifié le tir quand il a perdu tout sens critique face à son informatrice et à lui-même. Mais pour avoir corrigé des copies en double correction, je sais que ça ne marche qu’en aveugle, avec arbitrage s’il y a trop de différence. Si des collègues se concertent, il y en aura toujours un pour céder à l’autre, au nom de la bonne entente. Dire non, c’est toujours des enquiquinements en prévision, et des rancunes. Le réel contre-pouvoir ne peut venir que de parties adverses et indépendantes.

  96. Véronique Raffeneau

    @Lucile
    « Je ne sais pas si la détention provisoire abusive est une erreur ou une faute. »
    Difficile de dire que c’est une faute dans la mesure où les procédures suivies étaient parfaitement légales, conformes au droit, etc., etc.
    Mais une fois qu’on a dit ça on n’a rien dit puisqu’à l’évidence, si nous considérons le rapport publié par la commission d’enquête parlementaire, le maintien en détention provisoire a été utilisé comme un moyen de pression pour obtenir des aveux.
    Par ailleurs, il me semble que dans l’esprit de l’institution, d’un point de vue d’ambiance générale, l’objectif étant d’obtenir des condamnations, il était nettement préférable de faire comparaître les accusés au procès détenus plutôt que libres.
    « Le réel contre-pouvoir ne peut venir que de parties adverses et indépendantes »
    Dans cette affaire, le seul contre-pouvoir qui a été efficient fut celui de l’audience et de l’oralité des débats, c’est-à-dire le moment où la justice a cessé de produire et de reproduire dans l’entre-soi, la solidarité de vue et le mimétisme, du dossier papier à la tonne et au kilomètre pour enfin le soumettre au débat public et contradictoire.

  97. Cirsedal : réponse promise à Véronique Raffeneau

    Réponse promise à Véronique Raffeneau le 28 mai 2015 à 14:26.
    Revenons sur la question de savoir si F. Aubenas aurait relayé particulièrement la « sagesse » de journalistes belges, ce que je croyais avoir retenu.
    Au vu de désarchivages (forcément incomplets), il semble que non, d’autant que sa libération d’Irak n’est intervenue que peu avant le procès de 2004.
    Or la réflexion portait sur l’importance peut-être décisive de l’invention tactique du jeune Daniel Legrand, formulée au tout début de 2002, et qui se rétracta devant le juge dès le 19 février ce qui ne servit à rien contre tout espoir…
    Contre tout espoir : en effet le stratagème fort intelligent du sous-diplômé Legrand, s’il n’a pas ébranlé ce juge que l’on sait, en revanche avait quand même porté auprès de certains journalistes (mais pas Aubenas à ce moment).
    Voici un extrait, page 61, du livre publié c/o Albin Michel en sept. 2007 par Philippe Houillon et Elisabeth Fleury (« Au coeur du délire judiciaire ») :
    « Les journalistes, perplexes, commencent à se demander si on ne les a pas menés en bateau. Une équipe de télévision de France 3 se lance dans un travail de contre-enquête qui montre rapidement l’inanité de toute l’affaire. Leur travail, hélas, passe inaperçu. En Belgique, le journaliste de la RTBF Raphaël Huercano-Hidalgo effectue une démarche similaire. Lui aussi, au moins au début, se heurte à une relative indifférence. Les magistrats, quant à eux, n’en tirent aucune conséquence pour les personnes mises en cause.
    Fabrice Burgaud, qui devine que cette histoire rocambolesque peut nuire à son affaire, décide alors de disjoindre le dossier de la fillette. Désormais, cette affaire fera l’objet d’une procédure à part.(…)  »
    Nous n’avons pas formellement retrouvé de déclarations particulières de F. Aubenas, mais il semble que notre amalgame mémoriel (dissipé ici) proviendrait d’un passage réel où cette journaliste aurait souligné – comme le fait très bien le député Houillon – que le « coup » opéré par Daniel Legrand junior aurait dû faire la peau à la chimère chérie de M. Burgaud, dès 2002. Relisons bien : « au moins au début, se heurte à une relative indifférence », soulignons « au début ».
    C’est occasion encore de saluer la pertinence de Philippe Houillon quand il consacre une page (234-5) au délire #3 auquel nous venons d’assister (« L’épée de Damoclès – même théorique – au-dessus de sa tête, le regard bleu de Daniel Legrand, pendant ce temps, s’embue de plus en plus »).
    Summum jus, summa injuria (au plus fort droit, la plus grande injustice).
    Un Bambi s’improvise généralissime Le Quesnoy pour voir des Groseille partout : jusque-là c’est de la littérature enfantine ou quichottesque. S’il exerce une certaine profession, c’est une autre « affaire »…

  98. Véronique Raffeneau

    Cirsedal, deux observations.
    « Le « coup » opéré par Daniel Legrand junior aurait dû faire la peau à la chimère chérie de M. Burgaud, dès 2002. »
    Sans doute, mais bon, après-coup tout est toujours plus simple ; la lucidité rétrospective est à la portée de tous.
    Et c’est sans compter que le temps judiciaire s’est confondu avec le temps médiatique. Les policiers ne trouvent aucun cadavre d’enfant. Il en est alors fini des direct live filmés en nuit américaine avec hélicoptère, pelleteuses, riverains confinés aux fenêtres, bref, il en est fini des accélérations-ivresses-incandescences de l’actu-info qui « subliment » le quotidien morne des rédactions et celui désespérant des juridictions du bas, les provinciales.
    Et c’est sans compter que le juge d’instruction, à partir du printemps 2002, peut raisonnablement fantasmer sur son rêve parisien, alpha et oméga de la carrière, ici traversée en express, qui hante et obsède l’imaginaire de tout fonctionnaire.
    Selon le rapport de la commission parlementaire : « Arrivé en septembre 2000, le juge Fabrice Burgaud a su, dès le mois d’avril 2002, qu’il allait être nommé substitut du procureur au TGI de Paris. »
    Dès lors, l’objectif est de finaliser au plus vite l’instruction. Dès lors, dans la perspective du procès d’assises, il s’agit pour l’Institution de faire tenir le dossier validant comme un seul homme « la thèse du vaste complot pédophile incluant notables et voisins ; « S’agissant des demandes d’actes, force est également de constater qu’elles sont toutes rejetées à partir de la mi-juin 2002. » (Rapport de la commission parlementaire)
    PS1: contrairement à ce qu’écrit Philippe Houillon, le magazine Pièces à conviction diffusé sur France 3 au printemps 2002, dans sa ligne de force éditoriale, en dépit des reportages diffusés, accréditait « la thèse du vaste complot pédophile incluant notables et voisins » : (http://www.liberation.fr/tribune/2006/03/13/en-2002-france-3-revelait-les-failles_32832). Bref, tous comptes faits, un magazine TV en osmose avec la thèse défendue par l’institution.
    PS2 : le sujet est inépuisable pour qui s’y intéresse de près. Mais je pense qu’à notre tour, il faut savoir mettre le mot FIN.
    J’encourage de mon côté à lire l’ouvrage de D. Salas et d’A. Garapon publié en 2006 : « Les nouvelles sorcières de Salem : leçons d’Outreau ». Au fond, l’essentiel de ma vision de cette affaire se rapporte à la lecture de ce livre.
    Merci à ceux et celles qui ont animé cette discussion qui pour ma part était ma façon d’exprimer ma reconnaissance à l’égard d’Eric Dupond-Moretti que je ne connaissais pas avant cette affaire.

  99. Cirsedal lecteur perplexe de V. Raffeneau

    S’il faut se taire de peur de faire de la lucidité rétrospective « à la portée de tous », soit d’un médiocre comme moi, alors…
    Ensuite un ramdam média ne doit rien dicter à un juge, pas plus que des sifflements dans une tribune n’obligent un referee.
    Ensuite février 2002 (aveu de Legrand de sa manip à FB) est antérieur à avril 2002 : votre argument ne tient pas.
    Ensuite France 3 « révélait les failles » comme le reconnaît Libération dans l’URL ! D’ailleurs Alain Marécaux (« Chronique… » Flammarion 2004), certainement assisté par Me Delarue, note en annexe page 375 l’avis d’un juge d’instruction honoraire, Hugues Laporte Many, lequel écrit « Ce dérapage progressif, qui a été remarqué très tôt par un certain nombre de médias… ».
    Enfin de quelle « autorité » prétendez-vous imposer le mot FIN avec cette manière de remercier la cantonade pour clore tout échange ?

  100. Bien lu Dame Lucile et Sieur Cirsedal. La Justice a ete rendue et les differents protagonistes de cette affaire devraient desormais retrouver l’anonymat. C’est ce qu’on peut leur souhaiter de mieux. Logiquement, on ne devrait plus entendre parler d’aucun d’entre eux.
    @Dame Raffeneau le 09 juin 2015 à 09:12
    … »ma façon d’exprimer ma reconnaissance à l’égard d’Eric Dupond-Moretti que je ne connaissais pas avant cette affaire. »
    Pas certaine que le garagiste assassine lui aurait voue autant de reconnaissance CQFD
    http://www.courrier-picard.fr/region/oise-affaire-mannechez-on-ne-parlera-plus-d-inceste-heureux-ia0b0n448968
    Quant a l’admiration, je la reserve plutot a ceux qui sont du cote des victimes privees de parole a tout jamais. Merci, par exemple, a l’emission de Monsieur Morandini qui a donne la parole a des familles tragiquement endeuillees hier soir. Longue vie a toutes les mediatisations qui contribueront a ce que des « sa..pards cessent de dormir en paix apres avoir inflige tant de malheur autour d’eux.
    Je continue ma lecture et suis maintenant les autres sujets : affaire classee.
    Bon appetit

  101. Cirsedal pour Lucile "mais pas que"

    Pour Lucile « mais pas que » : promesse du 05 juin 2015 à 13:54,
    « Je prépare une courte série de désarchivages. »
    Merci d’avance aux personnes à expression négative de s’abstenir.
    Il n’y a pas de raison de faillir à un engagement oblatif.
    Il n’y a pas non plus de raison de réserver deux documentations révélatrices et impactantes à seulement Mes Dupond-Moretti, Berton et Delarue père et fils, qui les ont touchées mardi dernier 2 juin à « Rennoutreau ».
    Un moyen de procéder serait de recueillir les noms des personnes intéressées positives en réponses ici, puis de confier à Pascale et Philippe Bilger le soin très constructif de bien vouloir transférer une sorte de communication semi-privée : qu’en pensez-vous ?
    Pour allèchement, voici les intitulés des 3 envois successifs A, B, C prévus :
    A – Un quasi secret d’Etat / 2e semestre de 1997 (un document-bombe)
    B – Le traitement médiatico-idéologique de l’affaire Dutroux et de la Marche Blanche / fin 1996 et début 1997
    C – L’idéologie pro-pédophilie du vivant de Foucault / notamment 1977-78
    (avec un document-bombe)
    Merci pour vous.

  102. Lucile, puzzled

    @Cirsedal
    J’avais un TGV à prendre et j’ai réuni mes deux messages juste avant de partir, pressée par le temps. De plus, il me semble que cette rubrique est plus confidentielle que celle sur l’Opium du Peuple, maintenant que le procès d’Outreau est terminé. Par conséquent je récuse fermement ce « en catimini » qui ne me paraît pas approprié, et je vous propose, pour rester dans les locutions étrangères : « subito presto » (accent italien), « bistro » (accent russe) ou « tersely » (accent british). Mea culpa (accent latin) if I hurt your feelings (accent américain).

  103. Cirsedal à Lucile dé-puzzlée (...)

    Lucile, puzzled | 12 juin 2015 à 23:17
    Vos talents de polyglotte sont impressionnants.
    Et en plus, dans le TGV, dans ce nomadisme et ce bougisme si sexys …
    Prenons bonne note que vous renoncez implicitement à recevoir des data spécifiques, et je vous comprends : vous avez compris que votre profil n’en ferait guère usage… dommage pour Madame Pascale !

  104. Cirsedal désarchive POUR TOUS un papier accablant

    Le Figaro des 7 et 8 juin 2003
    *** la date est importante qui se situe entre novembre 2001 et le « procès » de Saint-Omer ***
    DOUAI
    Assermentés à la cour d’appel.
    DEUX EXPERTS PSYCHOLOGUES EN EXAMEN POUR PEDOPHILIE ET VIOL
    Lille : Jean Valbay
    Le rédacteur commence par rapporter factuellement avec sobriété.
    L’expert accusé de viol l’est par une jeune femme majeure ancienne stagiaire, et il a été écroué.
    L’expert déjà accusé en 98 sorti d’affaire par un non-lieu se retrouve rattrapé par un nouvel enfant accusateur, il est resté libre avec interdiction de « psychologiser » des mineurs.
    Jean Valbay livre ensuite une rédaction de telle qualité qu’elle mérite l’effort transcriptif :
    « Survenant à peu de temps d’intervalle, ces deux affaires soulèvent bien des questions et mettent dans l’embarras les juridictions. Chacun connaît, en effet, le rôle important des experts dans une cour d’assises d’appel. Les dossiers qui leur sont confiés sont de plus en plus nombreux, en raison de la forte progression des cas de pédophilie ou d’agressions sexuelles. Il arrive d’ailleurs même souvent que, dans ces affaires, les tribunaux, faute de preuves matérielles, s’appuient sur les assertions de ces experts psychologues assermentés pour rendre leur verdict.
    Or les psychologues en question se voyaient confier par l’institution judiciaire des dizaines de dossiers, tant d’accusés que de victimes. Aujourd’hui, on s’interroge sur leurs conclusions, celles émises dans des procès antérieurs mais aussi celles qui figurent dans des dossiers en cours de jugement.
    Comment faire confiance, en effet, à des hommes susceptibles d’avoir succombé aux mêmes tentations que les accusés dont ils doivent analyser, en toute objectivité et en tant que spécialistes, les comportements ? Ne projettent-ils pas alors sur l’autre leur propre « moi » ou leur « contre-moi » ? Dans un cas comme dans l’autre, leur analyse risque fort d’être faussée à la base.
    Bien sûr, les deux experts demeurent présumés innocents. Il n’empêche que leur mise en examen, doublée d’une incarcération pour l’un, provoque quelques remous et crée une atmosphère particulière dans les couloirs des palais de justice de Lille et de Douai. Dans un premier temps, plusieurs affaires à caractère sexuel vont devoir être ajournées puisque leurs expertises en forment souvent le dossier essentiel, sinon unique. Cela s’est déjà produit la semaine dernière à la cour d’assises de Douai.
    D’autre part, les magistrats qui préféraient ne pas avoir à juger des agressions sexuelles à partir des expertises des psychologues dont ils se méfiaient quelque peu, sont unanimes pour dire que « ces deux affaires permettront peut-être de revenir à l’essentiel, c’est-à-dire aux règles traditionnelles de la preuve ». »
    Remarques a minima :
    1- Nous n’avons pas d’information sur les suites spécifiques / innocence vs culpabilité
    2- Déjà dans le cas du viol évoqué sur majeure, les particularités psychologiques connues des jeunes femmes adonnées au psychologisme devaient appeler à la plus grande prudence
    3- Dans le cas des enfants (un frère et une soeur puis plus tard un autre) probablement sous autorité de PJJ avec empires de tatas dites d’accueil, peut-être était-ce là une occasion de découvrir les affres possibles de la manipulation ultra-émotionnelle de ladite Parole de l’Enfant, comme si instituée par un Institut de la Parole…
    4- Jean Valbay pointe remarquablement bien l’enjeu explosif qui apparaît : la crédibilité de décisions impétrées sous sceau d’Autorité de la Chose Jugée
    5- Mais Jean Valbay curieusement (pour nous rétrospectivement) ne fait pas allusion explicite à l’affaire dite d’Outreau, comme si celle-ci ne posait aucun problème à l’époque (ce qui va dans le sens de ceux qui veulent nier l’existence d’alertes médiatiques sérieuses dès 2002)
    6- Jean Valbay rapporte, c’est courageux, l’analyse d’un dernier carré de magistrats rationalistes qui veulent résister contre l’emprise mercantile des intérêts de la nébuleuse dite « touche-psy-psy »
    7- Avec un peu de recul tout se passe comme si Boulogne et Saint-Omer se situaient aux antipodes de Douai et Lille en cette année 2003, du moins sur le plan de la prise de conscience de l’existence de monstrueuses impasses parmi les pratiques
    Sur demande de plusieurs, nous rendrons possible téléchargement de l’image de l’article chez fichier-pdf.fr

  105. Cirsedal donne le plan de la partie A

    A – Un quasi secret d’Etat / 2e semestre de 1997
    A.1 – Un contenu intrinsèquement explosif
    A.2 – A posteriori très peu de citations en publications classiques
    A.3 – Sa diffusion au début de décembre 1997 à l’ENM à Bordeaux et donc à M. Burgaud alors étudiant
    A.4 – Autres diffusions associatives conséquentes à Toulouse, Paris, etc.
    A.5 – Hypothèse plausible d’une hantise dans le corps judiciaire
    Merci aux personnes intéressées de se signaler ici même : l’envoi ne sera effectué qu’avec au moins 5 demandeur/demanderesses.

  106. Cirsedal donne le plan de la partie A | 23 juin 2015 à 19:11
    Donnez-moi les coordonnées de votre psychiatre, j’ai deux mots à lui dire.

  107. Cirsedal actualise

    Un fils de drôle ressuscite la vieille argutie du suicide :
    « Le rapporteur Dominique Raimbourg (PS) tout comme l’oratrice du groupe socialiste Colette Capdevielle se sont inquiétés des conséquences d’une mise en cause injustifiée, particulièrement pour quelqu’un employé dans le secteur privé et qui se ferait certainement licencier dès que l’employeur serait informé de sa mise en cause.
    « Si nous avons des suicides, nous regretterons d’avoir été aussi précautionneux », a averti M. Raimbourg.
    Reconnaissant qu’on marchait sur « une ligne de crête » au niveau de l’enquête entre protection des enfants et le risque de mise en cause injustifiée, la ministre de la Justice Christiane Taubira a jugé qu’il valait « mieux une information donnée un petit peu trop tôt au cours de la procédure que trop tard ». Mais elle s’est dit prête à retravailler le texte avec les parlementaires d’ici la commission mixte paritaire qui va réunir la semaine prochaine députés et sénateurs.
    Pour les infractions moins graves, le procureur ne pourra pas transmettre l’information à l’autorité administrative pendant l’enquête mais il en aura la possibilité au stade des poursuites ou après la condamnation. »
    « La loi prévoit deux cas de figures : les infractions sensibles et les autres. Les infractions « sensibles » regroupent les meurtres, assassinats, viols, tortures, violences ou proxénétisme de mineurs, l’exhibition et le harcèlement sexuel et l’offre de stupéfiants à des mineurs. »
    Le recel d’images et vidéos d’atrocités pédo-satyriques n’est pas une infraction « sensible »… tout va bien pour les impunis du coup de filet dit ADO 71, dont nous pourrions parler dans notre partie A s’il y a suffisamment de demandes.

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