Au mois d’avril 2023, dans son discours de Vendôme, le président de la République a déclaré : « On est dans une période où on refonde, on est en train de réinventer un modèle. C’est plus dur de le réinventer quand tout n’a pas été détruit. »
Cette citation est rapportée par Philippe de Villiers dans son dernier livre Populicide, dans un chapitre ainsi intitulé : « Au-dessus du peuple s’élève un pouvoir immense et tutélaire ».
La méthode de gouvernement d’Emmanuel Macron aurait donc été, pour pouvoir tout refaire de fond en comble, de laisser tout détruire.
J’entends bien qu’une part de provocation n’est pas étrangère à la pensée du président et qu’il ne faut sans doute pas prendre au pied de la lettre cette envie de table rase, de page blanche.
Il n’empêche que, derrière toute ambition globale, assurée d’elle-même et de son importance pour le pays, il y a probablement ce rêve inouï d’un bouleversement total, ne laissant plus la moindre trace du monde imparfait d’avant, de la France tellement en retard d’hier.
Qu’on se rappelle d’ailleurs le titre du livre qu’a écrit Emmanuel Macron et qui n’annonçait rien de moins qu’une Révolution !
Il est intéressant de constater, sans abuser de la comparaison, que cette aspiration totalitaire a été celle des régimes dictatoriaux — nazisme, communisme chinois, le Cambodge terrifiant — qui prétendaient à bien plus qu’à la politique : une nouvelle humanité débarrassée des péchés anciens.

L’amer paradoxe est que ce propos du président, en 2023, est demeuré lettre morte ; mais il s’en faut de peu pour que la société actuelle ne soit pas engagée dans un processus de lamentable destruction, dans plusieurs domaines capitaux tenant aussi bien à l’identité, au régalien, au vivre-ensemble, à la qualité de la démocratie, à l’économie qu’à notre rôle international. À tel point que personne n’aurait l’optimisme d’Emmanuel Macron quant à la résolution de restaurer après le désastre consommé, mais que tous sont persuadés de l’impossibilité d’une remise en ordre de tout ce qui va mal dans notre pays.
La destruction qui nous guette n’est pas de celle qui, organisée et créatrice, serait le terreau d’une renaissance — parce que même nos meilleurs politiques ne nous rassurent pas sur leur lucidité et leur courage. Mais, insinuante, progressive, quasiment irrésistible ici, irréversible là, décourageante à force de résistance aux efforts qui cherchent à la réduire, elle représente un poison qui, en 2027, nous tuera si personne ne sort du lot pour nous sauver.
Face à ce délitement sous toutes ses formes, je songe à Jacques Perret — j’ai abusé de la citation — qui se demandait pourquoi on attend d’être au fond du trou pour savoir comment on est arrivé au bord.
Je crains que nous n’ayons même pas besoin d’un effort pour tout détruire. Que le président Macron se rassure : les choses continuent à mal se passer…
C’est compliqué de laisser un commentaire de nos jours…
Quand reviendra l’ancienne présentation du blog ?
Rappel de EM :
Nous étions prévenus, c’est de la faute de ses anciens !
Voici ce que disait Emmanuel Macron à Sciences Po avant 2017 :
31 mars [il y a 7 ans] — Emmanuel Macron : « Je ne suis pas un héritier. »
À l’occasion de la campagne présidentielle, Émile replonge dans ses archives et vous fait (re)découvrir une interview d’Emmanuel Macron, alors ancien ministre des Finances et candidat à la présidentielle.
Interviewé en 2010 par la revue des Sciences Po, il se confiait après son ascension fulgurante au sein de la banque Rothschild.
Comment voyez-vous votre génération ? (Émile)
(EM) — Très contrainte dans ses choix. Nous commençons notre vie active dans un environnement surcontraint, où la dette publique va largement déterminer et réduire l’horizon de nos possibles. Les générations plus âgées, qui ont largement contribué à cette situation, voudraient aujourd’hui nous dicter les grilles de lecture de nos vingt ou trente prochaines années.
S’il reste une liberté à ma génération, c’est — compte tenu des contraintes qu’on lui a laissées — au moins celle de penser et de dessiner son propre avenir, et de ne pas accepter qu’on le lui dicte.
Bon… il faut en convenir… Dès 2016, il nous avait prévenus.
D’abord en intitulant son livre-programme Révolution.
Puis, en transe, à la Mutualité, à la porte de Versailles, à la Villette, en promettant de « refonder le pays ».
Plus tard, il fut question de « destruction créatrice »…
Parvenu à l’Élysée, fort de son pouvoir tout neuf, il ne nous a rien caché de son ambition de « renverser la table », de créer un nouveau modèle politique, le « en même temps »…
Cette volonté de rupture aurait dû nous alerter. Nous aurions dû prendre conscience qu’elle entraînerait nécessairement l’anéantissement de notre modèle historique de gouvernance. À l’époque, peu nombreux furent ceux qui comprirent que ce nouveau venu, en bousculant les codes, en les piétinant, risquait d’endommager la puissante Constitution de 1958, que, déjà, il conduisait la France vers le chaos d’aujourd’hui.
Reconnaissons-le : en huit ans, Macron a réussi la première partie de la mission qu’il s’était assignée : détruire.
Décrétée parce que tel était son bon plaisir, la dissolution de juin 2024 a parachevé l’œuvre.
En revanche, l’échec est total en ce qui concerne la seconde : reconstruire.
Aujourd’hui, la question n’est plus de savoir comment réparer les dégâts, mais d’évaluer d’abord si, oui ou non, ceux-ci sont tels que la France, sur le reculoir, ne peut plus se relever.
Hélas, comme notre hôte, je suis très pessimiste quant à son rétablissement en tous domaines, en tout cas tant que le corps médical qui l’entoure sera, directement ou en sous-main, dirigé par le locataire actuel de l’Élysée.
Il me semble même qu’accroché à son fauteuil jusqu’à la dernière seconde de son mandat, celui-ci parvient à aggraver la maladie de jour en jour. Qu’il accentue aussi quotidiennement, ici le désespoir, là la colère, ailleurs le renoncement des Français, par ailleurs en proie à l’individualisme.
Datant de 1968, cette affection sans remède ralentit la naissance d’un indispensable sursaut populaire.
La France peut-elle encore attendre dix-huit mois le remède de cheval que son état impose ? D’évidence, non.
Le monde d’aujourd’hui tourne cent fois plus vite que celui d’hier… Déjà à bout de souffle, économiquement larguée, copieusement moquée, financièrement exsangue, diplomatiquement oubliée, faute d’un dirigeant respecté par son peuple et à l’étranger — Europe comprise —, elle risque d’ici là d’être encore plus reléguée au deuxième rang, voire punie au fond de la classe si Bruxelles — plus exactement Berlin — décidait de lui faire subir le sort de la Grèce il y a dix ans.
Malheureusement, il ne fait aucun doute que l’ego démesuré du Prince ne permet pas de croire à son départ anticipé… Pour l’heure, il ne peut survenir que forcé — qu’il s’agisse d’une nouvelle dissolution, celle-là inévitable, tournant à coup sûr au fiasco pour lui, ou, beaucoup moins souhaitable, de l’embrasement de la rue.
Les prochaines semaines, peut-être même les prochains jours, seront déterminants.
Vous rappelez, Monsieur Bilger, « Révolution », le livre de campagne 2017 de monsieur Macron, ajoutant : « L’amer paradoxe est que ce propos du président, en 2023, est demeuré lettre morte ; mais il s’en faut de peu pour que la société actuelle ne soit pas engagée dans un processus de lamentable destruction, dans plusieurs domaines capitaux tenant aussi bien à l’identité, au régalien, au vivre-ensemble, à la qualité de la démocratie, à l’économie qu’à notre rôle international ».
Il ne faut pas oublier que monsieur Macron reste un fédéraliste échevelé en matière européenne. Comme ministre de l’Économie et des Finances, il a bradé une partie de notre industrie et pendant ses mandats présidentiels, il a poussé aux investissements de fonds de pension états-uniens dont l’objectif reste la récupération des actifs et brevets des sociétés françaises dont ils prennent le contrôle. Mais cela n’est pas nouveau. Et dans ce contexte il est impératif que la France ne soit plus une puissance dominante capable de se confronter à l’Allemagne et que madame von der Leyen ait été adoubée par monsieur Macron pour parachever l’ouvrage de sa destruction.
J’ai en effet retrouvé dans ma bibliothèque un livre de Daniel Rémy intitulé « Qui veut tuer la France ? – La stratégie américaine ». En quatrième de couverture on pouvait lire : « A travers ce livre, Daniel Rémy dresse le bilan implacable d’une Amérique affichant clairement ses ambitions en même temps qu’il démonte les mécanisme de sa stratégie. Puisse ce constat tirer de leur torpeur nos vieilles démocraties essoufflées et repues des batailles du passé. À moins qu’il ne soit trop tard ». Livre très actuel, notamment quand on voit la manière d’opérer de monsieur Trump.
Il convient pourtant de préciser que ce livre, dont le dépôt légal date d’octobre 1999, a été imprimé en septembre de la même année…
Ce m’est aussi l’occasion de citer un livre de Jean-Claude Barreau paru en janvier 1997 sous le titre « La France va-t-elle disparaître ? » où l’on peut lire en quatrième de couv : « Dans ce livre courageux et politiquement incorrect, Jean-Claude Barreau défend la France qui ignore les ethnies et apaise les religions, qui rayonne culturellement, inventive et ouverte aux autres. Mais il nous avertit : ce modèle brillant est menacé de toutes parts, de l’intérieur comme de l’extérieur. Quelles sont ces menaces ? Serait-ce la passion désincarnée de l’Europe ? La tentation du tout-économique ? L’immigration incontrôlée ? La crise démographique ? […] Dans ces pages qui n’épargnent personne, Jean-Claude Barreau nous dit sa vérité : sommes-nous encore capables de l’entendre ? »
Manifestement, vu l’état actuel de la France, l’on peut affirmer qu’il ne l’a pas été ! À titre indicatif, J-C Barreau avait été président de l’Institut national d’études démographiques et conseiller auprès du ministre de l’Intérieur pour les questions d’immigration et avait commis d’autres ouvrages comme : « De l’Islam en général et du monde moderne en particulier » en 1991 ou « De l’immigration en général et de la nation française en particulier » en 1992…
L’on peut donc considérer que, depuis trois décennies, la classe politique — droite et gauche confondues —, pour des raisons strictement idéologiques, a fait le lit de la destruction progressive de la France, qui me semble à présent quasiment morte, et que M. Macron, dernier président en date, n’en est plus que le fossoyeur.
Qui déteste le plus le président Macron ? Tout le monde ici, sauf Aliocha, Marc Ghinsberg et moi. Qui déteste le plus le président Macron ailleurs ? LFI, l’extrême droite, toute la bande à Bollo (avec, tour à tour, Zemmour, la Le Pen, Bardella, Villiers en vedette). Je préfère le président à toute cette engeance. J’aurais aimé un troisième quinquennat. M. Lecornu mérite tous les éloges. Homme admirable !
Construisons !
Comme dans la nuit du 4 août 1789, le plus tôt possible, il faudra changer radicalement le système fiscal actuel, car il est rejeté par tous les Français pour son injustice et son opacité mortelle. Le consentement à l’impôt doit renaître : il est la condition même de la poursuite de la France.
L’impôt doit être payé par tous, selon un même critère simple et clair.
Principe :
À chaque transaction, achat ou vente, chacun verse un pourcentage fixe à l’État, qu’il s’agisse d’une baguette de pain ou d’une action bancaire.
Pain : pour 1 euro, 1 centime à l’État de la part de l’acheteur, 1 centime de la part du boulanger.
Action bancaire : pour 100 euros, 1 euro à l’État de la part de l’acheteur, 1 euro de la part du vendeur.
Cette taxe unique s’appliquerait partout, y compris aux transactions à très haute fréquence.
Elle s’appliquerait également aux retraits en liquide :
pour 100 euros retirés, 1 euro à l’État de la part du client, 1 euro de la part de la banque (ensuite, le liquide circule librement).
Les transactions spéculatives et inutiles diminueraient naturellement, au profit de la véritable économie. Si l’assiette de l’impôt se rétrécit, on pourra ajuster le taux — 2 %, 3 %, selon les besoins de l’État.
À terme, seule cette taxe serait perçue par l’État : tous les impôts et taxes actuels seraient supprimés.
Ainsi :
Le plus modeste, gagnant 13 000 € par an, paierait environ 130 € d’impôt, au lieu des 1 950 € de TVA actuelle.
Le citoyen moyen, avec 25 000 € par an, paierait 250 €, au lieu des 8 000 € qu’il verse aujourd’hui.
Le riche à 1 000 000 € par an paierait 10 000 €.
Le très riche à 1 000 000 000 € paierait 10 000 000 €.
Les banques, les entreprises, tout le monde serait logé à la même enseigne.
Géré par les établissements bancaires eux-mêmes, ce système supprimerait la lourdeur bureaucratique fiscale.
Le taux unique — 1 %, 2 %, 5 %, 10 % — serait ajusté chaque année ou tous les deux ans ou trois selon les besoins de l’État, des collectivités et des institutions publiques.
Chacun contribuerait selon sa richesse réelle, c’est-à-dire selon ce qu’il achète ou vend. Plus de tricherie.
Et celui qui ne voudrait pas payer d’impôt n’achèterait et ne vendrait rien (liberté pour tous).
En somme, une TVA du XXIᵉ siècle.
Et pourquoi ne pas l’appliquer à toute l’Europe ?
Ainsi, la France et l’Europe éclaireraient à nouveau le monde.
Voici quelque temps, vous aviez déjà proposé cette même solution miracle.
En fait, elle débouche sur un cauchemar… et vous me fournissez vous-même le début de ma démonstration quand, en fin de texte, vous écrivez :
« Et celui qui ne voudrait pas payer d’impôt n’achèterait et ne vendrait rien. »
Poursuivons : si le vendeur n’a pas d’acheteur, il n’achètera pas lui-même au producteur un bien ou un service qu’il sait ne pas pouvoir revendre.
Trois conséquences : le producteur ne produira plus ce bien, puisqu’il sait qu’il ne le vendra pas…
Et il lui viendra assez naturellement à l’esprit que, s’il ne produit pas, il n’a plus besoin de personnel et le licenciera.
Puis il s’apercevra que, ne produisant pas, il ne vend pas et que, n’ayant plus de revenu, il ne pourra pas acheter le bien qu’il désire.
Le vendeur de celui-ci, sachant qu’il ne le vendra pas, ne l’achètera pas non plus…
La chaîne est sans fin — le dernier maillon étant la faillite du dernier producteur.
Question : tout le monde étant dès lors au chômage, comment l’État-providence se procurera-t-il l’argent nécessaire pour verser des indemnités à chacun ?
Votre solution est du même niveau que la taxe Zucman qui, si elle était adoptée, ferait fuir les riches et donc tarirait l’investissement en France.
Cher Philippe Bilger,
C’est trop d’honneur que vous faites à Emmanuel Macron, qui n’a fait que mettre ses pas attiléens dans ceux de ses prédécesseurs pour liquider l’héritage légué par deux millénaires de culture judéo-chrétienne, fondée entre autres sur le travail, la famille, la patrie, l’intérêt collectif, la solidarité, les valeurs morales, le respect de l’autorité, de la nature et de ses lois.
Un demi-siècle de pensée progressiste a réduit cela à quia, avec la complicité active d’un peuple peu à peu envoûté et décervelé par un Père Ubu prométhéen et européiste.
La gravité de cette situation commence peu à peu à faire son chemin dans les esprits, mais bien trop lentement eu égard au déclin général qui s’accélère.
Quand un Zemmour ne recueille que 7 % aux élections, cela signifie que l’on refuse de prendre en compte le caractère quasi irréversible de certains aspects de ce déclin, et en premier lieu le changement démographique et le suicidaire tapis rouge déroulé à l’islam par notre société.
Quand on pense qu’il y a trois ans à peine, le Grand Remplacement n’était considéré que comme une théorie et un fantasme d’extrême droite, on mesure la vitesse vertigineuse avec laquelle il se produit !
Mais les barrières juridiques mises en place pour favoriser ce Grand Remplacement contre l’avis des peuples rendent très difficile tout retour en arrière.
D’autre part, le massacre systématique de nos paysages par les éoliennes, même s’il n’a pas un caractère aussi irréversible, va bouleverser pour au moins toute une génération notre rapport à la nature, qui va perdre son pouvoir poétique et onirique pour devenir un simple site industriel. C’est la deuxième urgence pour sauver ce pays.
Qui alors pour entreprendre la résurrection, remettre ce pays sur les rails de la prospérité et lui redonner l’envie de vivre une nouvelle aventure collective et enthousiasmante ?
De par ses positions économiques, sociétales, spirituelles, de par son positionnement politique épousant celui de la majorité des Français, de par le courage et le dynamisme dont il a fait preuve au gouvernement, de par la notoriété qu’il a acquise place Beauvau, de par la jeunesse, l’inexpérience et la folie économique de Jordan Bardella, Bruno Retailleau, et je vous rejoins sur ce point, me semble le mieux à même d’incarner, dans la ligne d’un Fillon qui a manqué le coche, l’espoir d’une renaissance de ce pays.
Mais saura-t-il surmonter sa sortie manquée du gouvernement pour ressusciter l’espoir et les valeurs urgentissimes du RPR d’antan ? Il lui faudra d’abord et toutes affaires cessantes éliminer le Néron du Puy-en-Velay pour ensuite commencer à apparaître comme le Messie de la Reconquête et du Renouveau.
Un mot qui rime avec Retailleau.
Tipaza a raison lorsqu’il affirme, à propos d’Emmanuel Macron, que « ses partisans ne présentent jamais ses réalisations pour le défendre ». Je suis loin d’être un inconditionnel de l’actuel président, mais il m’est arrivé à plusieurs reprises, ici même, de prendre sa défense. Si je l’ai fait et si je continuerai à le faire, c’est en grande partie parce que je suis indigné par le dénigrement systématique dont sont victimes les présidents de la République depuis Nicolas Sarkozy. Non seulement leurs actions sont critiquées, ce qui est légitime, mais leur personnalité est attaquée dans ce qu’elle a de plus intime, à coups d’analyses psychologiques hasardeuses. Pire encore : chez certains, on perçoit une joie mauvaise à l’annonce de mauvaises nouvelles frappant notre pays, aussitôt imputées au chef de l’État, tenu pour responsable de tout. L’instrumentalisation du récent cambriolage au Louvre en est un exemple parfait.
Voici donc quelques exemples, loin d’être exhaustifs, de réalisations de l’actuel président. Inutile de me faire remarquer que je n’ai pas évoqué tel ou tel échec, ce n’est pas mon propos, d’autres s’en chargent abondamment dans les commentaires.
1. Économie et Emploi
– Réduction du chômage et création d’emplois : Le taux de chômage est passé de 9,4 % en 2017 à 7,3 % en 2024, avec plus de 2 millions d’emplois créés, dont 300 000 dans l’industrie (inversion d’une tendance de 40 ans de désindustrialisation). Plus d’usines ont été ouvertes que fermées.
– Réformes fiscales et pouvoir d’achat : Suppression de la taxe d’habitation (économie moyenne de 600 € par foyer), baisse de l’impôt sur les sociétés de 33,3 % à 25 %, et suppression de la redevance audiovisuelle. Primes exceptionnelles (Macron, pouvoir d’achat) et blocage des hausses d’impôts ont injecté 50 milliards d’euros aux ménages.
– Réindustrialisation et innovation : Plan France 2030 (54 milliards d’euros) pour relocaliser 300 projets industriels ; création de 7,75 millions d’entreprises (record de 1,1 million en 2024) ; essor des startups (France « start-up nation » avec des leaders comme Mistral AI et Doctolib).
2. Gestion des Crises (COVID-19 et Inflation)
– Soutien massif pendant la pandémie : Plan d’urgence de 240 milliards d’euros, chômage partiel pour 8 millions de salariés (sauvant des centaines de milliers d’emplois), et soutien à 840 000 entreprises.
– Maîtrise de l’inflation : Bouclier tarifaire limitant l’inflation à 4,9 % en 2023 (contre 8,6 % dans la zone euro), avec primes carburant et énergie pour protéger les ménages modestes.
3. Santé et Éducation
– Plan Ségur de la Santé : 19 milliards d’euros investis, hausse de 183 € nets mensuels pour les infirmiers, et recrutement de milliers d’aides-soignants. Réponse saluée à la crise COVID, avec vaccination massive.
– Éducation : Hausse des salaires des enseignants (100-230 € nets dès 2023), dédoublement des classes en REP/REP+, et apprentissage multiplié par 3 (de 300 000 à 1 million de jeunes formés en 2023).
4. Sécurité, Justice et Défense
– Renforcement des forces de l’ordre et de la justice : +10 000 policiers recrutés, budget de la justice doublé (+40 % depuis 2017), et loi de programmation militaire la plus ambitieuse (budget doublé de 32 à 59 milliards d’euros en 2025, atteignant 2 % du PIB).
– Lutte contre la délinquance : Caméras-piétons généralisées et police de sécurité du quotidien déployée.
5. Transition Écologique et Énergie
– Relance du nucléaire : 6 nouveaux EPR lancés, investissements massifs dans l’hydrogène (9 milliards d’euros) et les énergies renouvelables. Loi climat adoptée (malgré critiques sur son ambition).
– Engagements internationaux : Organisation du One Planet Summit (2017) et leadership dans le pacte financier mondial pour réconcilier climat et lutte contre la pauvreté.
6. Affaires Européennes et Internationales
– Leadership européen : Initiative pour un fonds européen de défense, renforcement de la « souveraineté européenne » (discours de la Sorbonne 2017 et 2024), et position proactive sur l’Ukraine (premier soutien militaire européen).
– Événements majeurs : Succès des JO 2024 (organisation exemplaire) et réouverture de Notre-Dame en 2025, symboles de rayonnement français.
Waouh ! Quel superbe bilan, on devine que ChatGPT a été mis à contribution, mais c’est la loi du genre.
Et on entend les applaudissements nourris du Bloc central, à l’exception d’Horizons, des partisans de Gabriel Attal, et du MoDem, qui souhaitent ouvertement ou qui demandent la démission du président, malgré ou à cause d’un tel bilan ?
Il ne reste plus grand-monde pour applaudir.
Remarquez, la forme du pluriel en français commence à deux, et deux qui applaudissent, cela fait quatre mains qui s’agitent, c’est déjà beaucoup.
En arabe, le pluriel commence à trois, à deux c’est la forme du duel.
Pourquoi je dis ça ?
C’est que dans ce bilan d’augmentation des salaires des uns, du nombre de recrutements des autres, etc., il manque l’augmentation du nombre d’immigrés réguliers (??) et irréguliers (???), l’augmentation de la dette (!!) et du déficit (!!!).
L’augmentation du sentiment d’insécurité et même du ressenti, si, si, pour ceux qui ont été tués ou blessés, par lesdits immigrés sous OQTF.
À l’évidence, ChatGPT n’est pas programmé complètement pour parler de la politique française et il fait des erreurs ou manifeste un humour surprenant.
Exemple :
« Budget de la justice doublé (+40 % depuis 2017) »
+40 % c’est une petite moitié, ce n’est pas le double d’après ma calculette iPhone.
« Lutte contre la délinquance : Caméras-piétons généralisées »
Ça c’est de l’humour ChatGPT.
Suivant la vieille blague : « Attention, souriez, vous êtes filmé en caméra pas cachée », et voilà que les voleurs du Louvre sourient à la caméra. On ne sait jamais pour un casting pour un futur film.
« Relance du nucléaire : 6 nouveaux EPR lancés »
De mémoire, je n’ai pas vérifié auprès de ChatGPT, seuls une centaine de millions d’euros ont été dépensés pour des études préliminaires. Rien, absolument rien n’a été fait, aucune première pierre posée en fanfare ou en catimini.
Et enfin cerise sur le gâteau, le summum de l’humour GPT :
« Leadership dans le pacte financier mondial pour réconcilier climat et lutte contre la pauvreté. »
Compte tenu de l’état de nos finances, ce pacte mondial sera vite mis en application : Tous pauvres du nord au sud, et les gens du nord connaîtront enfin la chaleur communicative (??) du sud.
Une précision mon cher Tipaza, ce n’est pas ChatGPT, c’est Grok. Mais peu importe, vous vous réfugiez dans la dérision, normal, sans aucun doute là où vous êtes le meilleur, je vous laisse seul sur ce terrain.
On peut être sérieux sans être grave, ou pire, triste.
La dérision n’est pas la désinvolture : elle est une mise en perspective des événements et des idées pour faire le tri entre le superflu et le fondamental.
J’ai l’impression d’avoir lu votre commentaire avec plus de concentration que vous ne l’avez lu vous-même.
Vous vous êtes présenté comme directeur de banque. Parfait. Donc vous êtes habitué à manipuler des colonnes de chiffres et des opérations arithmétiques élémentaires.
Comment avez-vous pu laisser passer cette phrase que j’ai épinglée gentiment :
« Budget de la justice doublé (+40 % depuis 2017) ».
Je dis gentiment parce que je ne vous ai pas mis en cause : j’ai compris qu’un logiciel d’IA était en cause.
Mais cela prouve que la concentration était du côté de la dérision.
Vous avez néanmoins raison sur un point : restez sur votre domaine, je resterai sur le mien.
Excellent bilan économique en effet ! Ce qu’il a donné, sans réflexion, en début de mandat, telle la suppression de la taxe d’habitation, se retrouve dans une dette magistrale aujourd’hui et pour compenser cela, son Premier Ministre, dont il tire les ficelles, est obligé de faire les poches des Français moyens, âgés surtout, pour combler a minima.
Quant à l’énergie il n’a fait que réparer en partie ce qu’il avait détruit pendant qu’il était ministre de l’Économie.
Bel exemple !
Je crains que Moody’s n’ait pas la même lecture que vous du bilan de Macron et que, ce soir, l’agence de notation se montre moins bienveillante que vous ne l’êtes…
À moins que ses experts ne se gavent, eux aussi, des données un tantinet tronquées fournies par ChatGPT.
« Encore un effort pour tout détruire » (PB)
Pendant que nos partis politiques se chamaillent sur le report de l’âge de la retraite, la taxe Zucman et autres fariboles, la menace est à la porte de l’Europe.
C’est en tout cas l’avis du chef d’Etat-Major des armées qui affirme que l’armée française doit être «prête à un choc dans trois, quatre ans» face à la Russie.
Quant au CMAT,
il est beaucoup plus pessimiste car il prétend que « dès ce matin, tout peut basculer ».
Vladimir Poutine est bien parti pour tout détruire – à commencer par nos illusions – et mettre tout ce beau monde d’accord…
Les va-t’en-guerre sont de sortie…
Il est vrai que le Parlement est en plein débat budgétaire et que, cette année encore, afin que les crédits prévus pour la Défense dans le projet de budget leur soient accordés, les armées ont tout intérêt à annoncer une guerre proche — « trois ou quatre ans » pour l’un, « dès aujourd’hui » pour l’autre…
On remarquera que, cet après-midi, en présentant son projet, Lecornu a d’abord évoqué le budget de la Défense (7 milliards d’euros de crédits supplémentaires)…
Lui aussi croit à la guerre… Il l’a dit… plus diplomatiquement, toutefois.
Tiens, il n’a pas parlé du budget de l’AME et, plus généralement, du coût de la lutte contre l’immigration clandestine. Mais cela ne peut être qu’un malencontreux oubli de sa part…
Macron n’est pas le responsable de la dégradation de l’autorité de l’État, il en est le symptôme.
La curée contre le président confirme les erreurs de diagnostic qui ont empêché la prise de conscience des raisons pour lesquelles il a été élu : l’incapacité du peuple français au compromis et son refus du sectarisme.
Chacun retourne dans son couloir démagogique pour tenter de refiler à un autre le mistigri de l’échec collectif, alors que les raisonnables sont tous d’accord sur le fait que travailler plus suffirait à sauver notre système social, pour qu’il cesse de coûter un pognon de dingue pour des résultats minables.
Si dire la vérité aux Français, ainsi qu’à leurs représentants, est la négation de la politique, comme le prétend Manuel Valls, alors l’ex-Premier ministre est un vrai politicien.
Il n’en reste pas moins qu’actuellement, si l’on veut un budget, c’est le « en même temps » ou la dinde qui vote pour Noël – à moins qu’on ne préfère lécher les bottes des mollahs, pour citer le centriste Malhuret.
Autant dire que l’échec de Macron n’est que la confirmation de ses propres prémonitions, à savoir que bientôt, tous les prétendants ne pourront se faire élire qu’en inventant la révolution qui permettrait au peuple révolutionnaire d’accéder enfin au sens du compromis, celui-là même qui constituerait la véritable identité d’un pays qui, sinon, ne saura que répéter ce qui a déjà provoqué son effondrement.
Peut-être un jour, quand il aura été évincé, les citoyens français regretteront-ils de n’avoir pas entendu la parole présidentielle :
https://www.elysee.fr/emmanuel-macron/2018/04/09/discours-du-president-de-la-republique-emmanuel-macron-a-la-conference-des-eveques-de-france-au-college-des-bernardins
Il se croyait, il se voulait schumpétérien.
Il ne fut bon à rien.
Il portait, en arrivant, l’espoir d’un monde nouveau, frappé, pour ceux qui savaient lire les mots, d’une tare incapacitante : celle du « en même temps », ignorant qu’« il y a un temps pour tout, un temps pour toute chose sous les cieux ».
Je n’aurai pas la cruauté de dresser la liste détaillée de tous ses échecs ; d’autres s’en chargeront.
Je constate simplement qu’à l’inverse du roi Midas, qui transformait tout ce qu’il touchait en or, Emmanuel Macron transforme en plomb symbolique — c’est-à-dire en échec — tout ce qu’il touche, dans tous les domaines : finances, politique étrangère, politique intérieure.
Albert Camus, dans son discours de réception du prix Nobel de littérature à Stockholm, le 10 décembre 1957, disait :
« Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde.
La mienne sait pourtant qu’elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande : elle consiste à empêcher que le monde se défasse. »
Très clairement, Emmanuel Macron appartient à une autre génération : celle qui défait. Celle dont le mot d’ordre est la déconstruction, sans se préoccuper d’une reconstruction devenue de plus en plus problématique.
De ce point de vue, Emmanuel Macron, sans le dire explicitement – encore qu’il ait nié la culture française -, sans être, ou en étant, parfaitement conscient, est un woke, et partage cette idéologie de la table rase du passé.
Avec, pire que tout, son obsession de dissoudre la France dans une Union européenne technocratique où l’expression et la volonté populaires sont ignorées, quand elles ne sont pas combattues.
Je constate, avec amusement et un certain dédain, que ses partisans ne présentent jamais ses réalisations pour le défendre — et pour cause —, mais qu’ils se contentent d’étiqueter ses opposants d’extrême droite.
Ou, de manière plus mondaine, ils évoquent « la sphère Bolloré », ce qui revient au même, mais dans un langage plus codé.
Ceci dit, comment défendre quelqu’un qui est prêt à défaire la seule mini-réforme qu’il ait portée à son actif — à la défaire, donc — pour exister encore une minute, monsieur le bourreau censeur ?
À l’heure du Jugement dernier, on pourra lui demander : « Qu’as-tu fait de ton talent que l’on disait si grand ? »
Je vais en surprendre plus d’un, mais il y a un point sur lequel je voudrais le défendre, à l’insu de son plein gré : il s’agit de la reconstruction de Notre-Dame, en l’état et dans le temps annoncé.
Voilà peut-être de quoi sauver ses deux quinquennats minables.
L’amusant — ou le merveilleux — est que ce qui peut les sauver est précisément la reconstruction à l’identique d’un passé dont il ne se revendique pas : celui de la culture française et de la religion qui a fait la France, et, au-delà, l’Occident.
Il y a là quelque chose de merveilleux, au sens qu’avait ce mot au Moyen Âge, c’est-à-dire d’une intervention divine, ou d’un au-delà inexprimable.
Le destin a de ces clins d’œil, pour peu qu’on sache les détecter 😉
Allons, Éric Zemmour a raison : la messe n’est pas dite.
Elle reste encore à être célébrée, le jour du renouveau, dans cette cathédrale refaite à neuf par quelqu’un qui ne croyait pas en sa symbolique.
Très bonne analyse, que je peux faire mienne.
Par contre, à peine M. Macron s’est-il senti fier devant la reconstruction (*) du joyau gothique de la France, Notre-Dame, que d’autres joyaux disparaissaient au Louvre, avec une facilité stupéfiante et visiblement par manque de sécurité suffisante. Mais la sécurité ? Ne voilà-t-il pas un mot vieillot et suranné ? Un mot utilisé à tour de bras par la sphère Bolloré ? Une suspicion envers d’éventuels malfaiteurs par des gens qui ne verraient que le mal partout ?
(*) Cinq ans de travail acharné, méticuleux et de professionnalisme artisanal. Des artisans pourtant régulièrement snobés par la macronie qui, d’un coup, a compris qu’ils étaient utiles.
« Il est intéressant de constater, sans abuser de la comparaison, que cette aspiration totalitaire a été celle des régimes dictatoriaux — nazisme, communisme chinois, le Cambodge terrifiant — qui prétendaient à bien plus qu’à la politique : une nouvelle humanité débarrassée des péchés anciens. » (PB)
Vous avez raison de ne pas abuser de la comparaison, Philippe Bilger, car je ne suis pas certain que CNews aurait eu la moindre chance d’exister sous un régime totalitaire du type de ceux que vous évoquez.
Il est vrai qu’Emmanuel Macron bouscule un peu les habitudes de ceux qui s’accrochent encore à leur passé, à leurs traditions ancestrales. Mais le monde change et refuser de suivre le mouvement ne peut que conduire notre pays à un isolement fatal.
– L’URSS s’est écroulée parce qu’elle ne voulait pas sortir du collectivisme qu’elle avait érigé en dogme incontournable.
– La Chine n’a plus rien à voir avec le communisme. C’est un pays qui cultive le productivisme à outrance, au point qu’elle menace le commerce international en cassant les prix de ses produits.
À noter qu’en Russie et en Chine l’islamisme militant n’existe pas, mais la démocratie que nous connaissons non plus. Il faut choisir le type de société que nous voulons.
L’élection présidentielle de 2027 nous en donnera l’occasion…
Le déclin de la France n’a pas commencé avec Macron, ne serait-ce que parce qu’il fallait déjà qu’elle soit sérieusement démolie pour élire un type marié à une femme de vingt-cinq ans son aînée, sans voir qu’il a forcément un pète au casque.
Cela n’a même pas commencé avec Mitterrand, ni même en 1789, mais à la fin du XIIᵉ siècle.
C’est en effet à la suite d’un réchauffement climatique, la démographie ayant alors explosé, que l’Église a commis l’erreur fatale d’y faire face en nommant des prêtres qui ne comprenaient rien à la spiritualité.
Ensuite, nous avons eu la fin de l’équilibre du pouvoir entre le spirituel et le temporel, l’humanisme et la franc-maçonnerie, des évêques qui se gobergeaient dans les dorures, et donc la Révolution, pour en arriver aujourd’hui à un degré d’ignorance tel que plus personne ne semble même s’en rendre compte, hormis quelques tradi et les moines, quasiment interdits de parole.
La spiritualité est tout simplement oubliée, et l’islam se trouve face à ce désert.
Éric Zemmour semble être le seul à réaliser que le mal profond est là et qui, pourtant juif, a le courage de dire qu’il faut rechristianiser la France.
« Le déclin de la France […] n’a même pas commencé avec Mitterrand, ni même en 1789, mais à la fin du XIIᵉ siècle. »
Excellent, excellent ! Il y a une espèce de course parmi les réactionnaires (dont je m’honore de faire partie) consistant à remonter le plus loin possible pour détecter le fameux point de bascule à partir duquel Tout Est Parti En Sucette.
Ce qui permet, commodément, d’identifier les gros c… sans lesquels rien de tout cela ne serait arrivé.
L’avènement de Macron est souvent dénoncé, mais il est commun de remonter à François Hollande. D’autres extra-lucides vont jusqu’à François Ier (je veux dire : Mitterrand). D’autres encore identifient en Giscard d’Estaing le salopard originel.
Beaucoup voient le basculement au moment de Mai-68, ce qui coïncide à peu près avec le retrait de saint de Gaulle ayant présidé au paradis terrestre (il faudrait en parler à ceux qui ont vécu l’époque). Naturellement, de nombreux historiens d’élite sont beaucoup plus audacieux et remontent jusqu’à la Révolution française, d’où est venu tout le mal.
Dans les dernières années, la course à celui qui sera le plus réactionnaire a atteint des sommets. Il est devenu malin d’affirmer que c’est la Renaissance qui a tout bousillé. La funeste Raison ayant montré le bout de son nez, notre Sainte Mère l’Église a dû faire ses valises pour toujours.
Si je comprends bien, certains préféreraient une France sans le Louvre (et ses joyaux), sans Versailles, sans les châteaux de la Loire – et je ne parle pas du camembert, ni du courant électrique, ni des fameux Hôpitaux (d’État) avec leurs saintes Infirmières (fonctionnaires).
Bref. Voilà que vous, vous pulvérisez ce record de la réaction en faisant remonter la décadence de la France au XIIe siècle. L’effort est prodigieux, sinon méritoire. Car on peut à bon droit soutenir qu’à l’époque, la France était à peine en train de naître. Le nom même du pays date de cette époque.
Écoutons l’historien Bertrand Lançon, auteur de Quand la France commence-t-elle ? :
« La France fait ses premiers pas entre le XIIIe et le XVe siècle, par agrégation de fiefs. […] Les Francs sont devenus des Français
quelque part entre le Xe et le XIIe siècle, puisque la Chanson de Roland parle des compagnons de Charlemagne comme de ‘Franceis’ habitant la ‘France dulce’ […]. Il y eut sans doute un temps où les termes de Francs et de Français furent employés de manière concomitante. »
Est-il bien nécessaire de souligner le caractère nihiliste et ratiocinateur d’une telle posture ? Si l’on déclare que la France est entrée en décadence à l’instant même où elle est apparue, non seulement on montre un rejet radical de la notion même d’histoire des civilisations, mais on s’interdit, bien évidemment, toute action politique consistant à améliorer le sort commun dans l’avenir.
Ce à quoi prétendent, pourtant, les décadentistes et les toutéfoutistes qui s’ingénient à nous expliquer à quel point nous sommes dans la m…, et à quel point la chute est ancienne. Pourquoi ne pas remonter à la faute originelle d’Adam et Ève, tant qu’à faire ?
Ce billet s’inscrit dans l’idéologie portée par les grands philosophes du Groupe Bolloré : Pascal Praud, Philippe de Villiers, Michel Onfray et Éric Zemmour. Tout part à vau-l’eau depuis au moins quarante ans, depuis l’accession des socialistes au pouvoir en 1981, voire depuis la chienlit de 1968. Les causes profondes, dont les racines plongent plus loin encore, tiennent à la perte d’identité de la France, à sa déchristianisation et à son islamisation rampante.
Philippe Bilger met plus précisément en cause la responsabilité d’Emmanuel Macron, le diable incarné dans la sphère Bolloré, qui ambitionnait de tout détruire pour tout refaire, comme en témoigne le titre de son livre « Révolution ».
« La destruction qui nous guette n’est pas de celle qui, organisée et créatrice, serait le terreau d’une renaissance parce que même nos meilleurs politiques ne nous rassurent pas sur leur lucidité et leur courage. Mais, insinuante, progressive, quasiment irrésistible ici, irréversible là, décourageante à force de résistance aux efforts qui cherchent à la réduire, elle représente un poison qui, en 2027, nous tuera si personne ne sort du lot pour nous sauver », écrit notre magistrat honoraire.
La stratégie du groupe Bolloré en la matière est la suivante : procéder à la rechristianisation de la France et au rassemblement des droites, trancher entre Sarah Knafo, Éric Zemmour, Jordan Bardella, Marine Le Pen et Bruno Retailleau pour porter les couleurs de la droite à la prochaine présidentielle.
Nous en reparlerons à l’occasion d’un probable prochain billet dédié à la recension du dernier livre d’Éric Zemmour, « La messe n’est pas dite. » Tout un programme…
Il n’y a pas que la « sphère Bolloré » qui se permet de critiquer Macron : il y a même Gabriel Attal et Édouard Philippe, sans compter tous les députés du bloc central qui renient leur ancien champion, le président du déclassement de notre pays.
J’aimerais, Marc Ghinsberg, que vous nous citiez des « philosophes » ayant, à gauche, actuellement, la même culture, la même dialectique, la même intelligence que les Onfray, Zemmour et autre Villiers ; pour ma part je n’en vois pas, mais peut-être suis-je aveugle…
J’écoutais hier Éric Zemmour à propos de son nouveau livre : il a été éblouissant, face à des interlocuteurs fascinés par ses paroles…
Quant au soutien indéfectible que vous manifestez de commentaire en commentaire au président Macron, il laisse apparaître, chez l’ancien banquier que vous avez été, un aveuglement certain et inquiétant sur la gestion économique de notre pays sous ses deux quinquennats…
Emmanuel Macron s’est toujours affirmé comme un président schumpétérien et a toujours filé la métaphore de la « destruction créatrice » — du moins au début de son premier quinquennat — pour qualifier son action, poussant le transformisme jusqu’à refuser que l’on emploie le mot « réforme » pour désigner ses mesurettes autrement que par le terme de « transformation ».
Emmanuel Macron a délaissé le réformisme pour le transformisme, en coiffant un bonnet phrygien acheté chez des modistes orléanistes ou vendéens, pour retoquer la crinière révolutionnaire d’un bandeau royaliste, en vénérant l’anneau de Jeanne d’Arc afin de passer pour un « gentil dauphin », faisant écumer Villiers d’avoir, une fois de plus, joué le rôle du « naïf ».
Pour ce président par effraction, il fallait toujours « se réinventer », si bien que, lorsque survint le Covid, des gens comme moi ont pensé que l’occasion était trop belle : en confinant les Français, en criblant la France de dettes et en poussant les entreprises à la faillite à retardement, il allait faire subir une cure schumpétérienne à l’économie et aux finances françaises — qui ne se relèveront pas de sitôt —, s’étant livré à une tête d’oiseau sous un masque de fer qui se prenait non seulement pour Prométhée, mais pour Jupiter, brûlant nos vaisseaux au feu rien moins que sacré de sa parole verbeuse, oiseuse, spécieuse et capiteuse, aux sautes tendancieuses, un brin déjantées, mais aussi dégénérées.
Depuis une vingtaine d’années, une lente destruction inconsciente et silencieuse avait précédé le président « disruptif » pour casser les jouets de la Reconstruction. Porté par la folie douce-amère qui emportait simultanément tous les dirigeants du monde, lui-même ne savait pas tout à fait ce qu’il faisait, mais croyait savoir ce qu’il voulait faire, et avait — excusez du peu — l’ambition mi-transhumaniste, mi-logorrhéique, de nous servir sur un plateau un « nouveau monde » qui, sans voyage de grandes découvertes à la Christophe Colomb, tiendrait à la fois de l’inversion et de l’union des contradictoires, vulgarisée par la locution adverbiale « en même temps » : un monde où l’on pouvait servir deux maîtres, puisque le roi, qui n’était pas encore nu mais montrait des tendances exhibitionnistes, assurait à la fois qu’il était philosophe et qu’il rêvait d’une jeunesse qui rêvât d’être milliardaire.
La philosophie sombra, et les rêves de la jeunesse, et la France, ensevelie sous une montagne de dettes à qui l’on fait encore crédit — on ne sait trop pourquoi ni pour combien de temps.