Triste France. Triste culture.
Qu’on ne me soupçonne pas de me régaler en catimini de ce que ce billet va dénoncer mais il fallait que je voie Love, le dernier film de Gaspar Noé, pour avoir le droit d’en parler, en dérogeant ainsi à la démarche de la plupart de nos critiques.
Je craignais le pire et il est survenu. Dire que c’est au sujet d’une telle oeuvre que depuis quelques jours une polémique est née et s’enfle pour déterminer à quels mineurs il faudrait permettre d’y accéder !
Je voudrais inscrire ma réflexion sous l’égide du scénariste et réalisateur qui, avec hauteur et mépris pour les malheureux qui s’émeuvent, déclare « qu’il n’y a rien de choquant… qu’il s’agit d’un anachronisme absolu, celui des réacs comme, dans d’autres contextes, celui de l’Etat islamique… »
L’accusation d’être « réac » aujourd’hui, c’est comme le poumon de Molière. Pour ma part je m’en vante mais pour tous ceux qui en usent comme d’une insulte, tout est dit et il n’est même plus nécessaire de défendre et d’argumenter. Le jour du progressisme et la nuit de l’obscurantisme !
Le film est épouvantablement long et les dialogues, comme les monologues intérieurs, sont affligeants de banalité, voire de bêtise.
Ce n’est pas grave puisque je suis « réac ».
L’acteur masculin est totalement inexpressif et s’il se dépense beaucoup par corps et par gestes, il n’est manifestement pas un comédien susceptible d’éclairer la matière lourde et épaisse dans laquelle il est plongé. A la fois pompeuse et insignifiante. Si sa principale partenaire féminine est belle, on l’a condamnée à briller exclusivement par sa grâce corporelle, ses formes longilignes et son dynamisme amoureux.
Mais il est vrai que nous sommes « réacs ».
Une succession lassante et répétitive de scènes « physiques » parfaitement inutiles au développement de l’action psychologique si on veut bien qualifier de telle la médiocrité des séquences ne concernant pas les ébats des corps. Avec, pour saupoudrer ces monotonies, la musique d’Erik Satie qui ne parvient pas à suppléer la pesanteur ampoulée du fond.
Mais malheur aux « réacs ».
Plusieurs audaces franchement pornographiques, notamment une très longue masturbation en ouverture, qui n’ont pour finalité – c’est la définition de la pornographie – que de « provoquer l’excitation sexuelle du public » puisque rien, rigoureusement rien, sinon la roublardise cynique et vulgairement provocatrice du réalisateur, ne les rendait nécessaires et légitimes. Le titre anglais « Love » cherche à instiller un parfum chic et élégant. Pour compenser ?
Mais qu’importe puisque n’être pas dupe, c’est être « réac »!
Deux heures vingt minutes sans intérêt, sans élévation d’aucune sorte (quoique !), en même temps puériles et pleines d’enflure, cherchant à se faire prendre pour de l’art quand profondément il n’y a que du cochon et une pitoyable exploitation du snobisme des uns et de la curiosité des autres, amplifiée par des médias entremetteurs. Heureusement, alors, que l’association « Promouvoir », avec le souci de porter les valeurs judéo-chrétiennes dans tous les domaines de la vie sociale, est intervenue et le fait que son avocat ait travaillé avec Bruno Mégret, il y a des années, n’en fait pas un incompétent ni un pestiféré !
Mais, de grâce, qu’ils se taisent puisqu’ils sont « réacs » !
La commission de classification des oeuvres du Conseil national du cinéma a recommandé à deux reprises une interdiction de Love aux moins de 16 ans. Pour elle qui ne s’effarouche de rien de peur de manquer le train de la bienfaisante libération artistique des moeurs, une telle rigueur est quasiment une censure !
Le tribunal administratif de Paris, auquel il faut rendre hommage, a visé « la répétition et l’importance des scènes de sexe non simulées de nature à heurter la sensibilité des mineurs » pour prescrire l’interdiction aux mineurs de 18 ans. C’était du droit, du bon sens, absolument pas un cataclysme, mais pourtant c’était intolérable pour la ministre de la Culture et ses services !
Mais l’avis des « réacs » ne compte pas.
Fleur Pellerin, toutes affaires cessantes, deux jours après la décision du tribunal administratif – a formé un recours devant le Conseil d’Etat au motif, selon son entourage, « de faire lever l’interdiction du film aux mineurs de 18 ans ». J’avoue que naïvement je supposais que l’obligation impérieuse d’un ministre de la Culture était au contraire de préserver, autant que possible, tous les mineurs de l’absence de culture et de la vulgarité intéressée de salacités offensantes. Mais je me suis trompé. Le progrès, paraît-il, n’est pas de détourner des sources impures mais de permettre à tous de s’y abreuver.
Mais j’admets que mes détracteurs ont raison de me traiter de « réac ».
Jack Lang, qui a déjà été mieux inspiré, ainsi que le producteur du film Vincent Maraval soutiennent la démarche de la ministre. Vincent Maraval, évidemment parfaitement objectif, encense Fleur Pellerin qui « va au carton. voilà comment j’aime l’action politique ».
Pas moi. Mais on sait bien que les « réacs » sont étrangers à la culture, la vraie, celle de Love.
De l’art ou du cochon ?
Du cochon, indéniablement.
Nous sommes, me semble-t-il, en pleine période du « veau d’or ».
Au bord du gouffre planétaire, qui peut nous en préserver ?
Au fait, un réac serait-il fiché comme terroriste, au vu de la position de notre ministre de la Culture ?
Merci pour ce billet dont la dureté est à apprécier à l’aune du sujet qu’il évoque !!
Je m’interroge sur cette sorte de renouveau du porno sur le grand écran quarante ans après la marque d’infamie du X voulue par Giscard alors qu’il suffit de naviguer sur internet pour s’en mettre plein les yeux…
Je m’interroge sur les prises de position de la ministre de la Culture, comme si ce nanar avait quelque chose à voir avec la chose publique…
J’espère qu’aux prochaines érections pestilentielles les électeurs se remémoreront que ce film a obtenu une aide du CNC pour les effets en 3D !!
…et M. Bilger vous me donnez aimablement une autre illustration pour l’exposé que je citais avant-hier de Soljenitsyne et dont le titre était « Le déclin du courage ». Mais qu’êtes-vous allé faire dans cette galère ?
Du moment qu’il s’agit de cochon, les musulmans n’iront pas voir le film, ce qui est déjà une satisfaction en termes de diffusion décadente.
Il faut dix films par an comme celui-là, pour mettre le cœur au bord des lèvres, l’âme de Mme Pellerin si elle en a une, sur un bateau migrateur, ivre autant que possible du souvenir d’une justice qui condamna Baudelaire, aussi stupidement qu’elle-même défend Maraval.
Il est indispensable que M.Hollande soit réélu en 2017, je ne voudrais pas manquer le bouquet final du territoire France.
M. Bilger, merci de nous avoir évité d’aller voir ce film.
Quant à Mme Pellerin, elle fait ce qu’elle peut pour exister.
Philippe Bilger,
Je n’ai pas vu ce film et n’irai pas le voir. C’est votre posture de « réac » fier de l’être qui m’incite à poster ce bref commentaire.
Le qualificatif de réac employé par les supposés non-réacs ne l’est pas au hasard, tout au moins en ce qui me concerne, et je crois que c’est le cas de nombreux anti-réacs.
Vous le revendiquez, c’est bien votre droit, mais c’est aussi ce qui justifie qu’on l’utilise dans une acception désagréable, négative.
Personne n’est fabriqué de manière univoque ; vous réagissez au film de Gaspar Noé, et je ne suis pas sûr que je ne réagirais pas comme vous le faites. Serais-je en cela réac ? Je n’en suis pas convaincu.
C’est la systématisation, la prise en otage de la réaction par des caricatures comme Zemmour, Rioufol, Finkielkraut, et d’autres comme vous qui s’en revendiquent, qui est pénible. La réaction n’est pas une philosophie, une vision de la société, mais une sorte de réflexe identitaire qui provoque des démangeaisons chez ses tenants.
La définition historique (Petit Littré) de la « réaction » dans son sens politique est la suivante : « le parti conservateur considéré comme s’opposant à l’action de la révolution ». Aujourd’hui, le sens le plus rencontré pour définir un réactionnaire est : « Opposé au changement ou qui cherche à restaurer le passé ».
Au risque de vous surprendre, je ne vous crois pas assez bête pour être opposé à toute évolution, tout progrès, tout changement. Comme tout le monde j’imagine, vous réagissez d’instinct négativement à toute forme de changement, puis vous réfléchissez ; là, pesant les avantages, les inconvénients, vous formez avec sagesse votre opinion.
Le réactionnaire que je déteste est celui qui critique tout changement, tout progrès, toute évolution par une forme d’autoprotection. Parce qu’on a toujours fait autrement, il est con(tre).
Réactionnaire est dans ce sens, pour moi, associé à l’immobilisme forcené, en gros à la bêtise. Si vous aimez ça, ne vous en privez pas.
Et voilà ! Le porno acquiert maintenant la possibilité d’être considéré, notamment par la grâce de notre ministre prétendument de la Culture, comme du cinéma standard. Pour être sans doute bientôt considéré comme le pinacle de l’art moderne… On est passé progressivement du baiser furtif au « french kiss » pour terminer par un film consacré au sexe dans sa simple crudité, en « temps réel ».
Mais les quelques critiques entendues ou lues ici ou là m’avaient bien éclairé sur le contenu de ce film pour me dissuader d’aller le voir. Le « voir » est effectivement le bon mot puisque assister à ce spectacle ne peut obéir qu’au plus simple instinct du voyeurisme, le trou de serrure étant ici élargi à la taille de l’écran, donc à une vision élargie. Pour « mieux voir » ?
Rester en salle pendant plus de deux heures témoigne d’une patience d’ange ! Sûrement d’ange déchu…
Nous sommes gavés par les scènes de sexe porno à deux balles, y compris à la télé sur certains chaînes. Des scènes répétitives avec toujours les mêmes bruitages frisant le ridicule à force de ressasser les mêmes clichés, les mêmes fantasmes à connotations bestiales. Des scènes pour queutards misogynes et femelles en chaleur simulant l’extase sur fond de musiques geignardes et stéréotypées qui loin d’exciter provoquent ennui et dégoût.
En tout cas, merci pour cette brillante critique, précise, argumentée, sans complaisance ni langue de bois. C’est ainsi que l’on vous aime le plus. Nombreux sont ceux qui n’iront pas voir ce film injurieux pour l’authentique culture cinématographique, sinon sortiront avant la fin. En ce qui me concerne, après votre réquisitoire, j’aurai une raison de plus de ne pas y aller. Et, avec les quelques euros économisés, j’irai brûler un gros cierge en l’honneur de saint Amour dont c’est la fête demain.
Le temps des voyeurs.
Qui va pouvoir m’expliquer le pourquoi du : comment se fait-il que la chose la plus naturelle au monde cad le partage du sentiment amoureux ait à ce point besoin d’être montrée ?
En amour, dans le partage idéal de la satisfaction réciproque il n’y a aucun interdit.
C’est dire comment certaines (le masculin est compris) sont coincés pour souhaiter montrer « le cochon » en action…
Mais j’y pense Monsieur Bilger, peut-être n’avons-nous pas compris votre billet : Un homme, une femme et un futur bébé, s’agissant du « droit à l’image » ?
Pour la prépuberté républicaine il nous manquerait également les images ?
Et, « Il n’y a plus d’enfants » dans l’art ? Ben non ma brave dame, c’est du cochon.
Laissez-les vivre leurs expériences en temps voulu et c’est presque un viol institutionnalisé que de s’aventurer à vouloir imposer des images qui au fur et à mesure emporteront la sensibilité à l’égard de l’autre.
Sinon, je n’ai pas entendu Monsieur Maraval s’exprimer sur les milliers d’hommes, enfants, femmes qui disparaissent dans les eaux de la Méditerranée et qui ne pourront plus partager des moments d’intimité pour rendre hommage à
la vie !
Tout ceci n’est que l’appropriation par les cinéastes de la vague dite du porno chic chère aux publicitaires, ils ne font qu’y adjoindre du charnel non simulé et cela dure 2h30, au lieu de trente secondes à une minute pour un spot. Le résultat est quasi le même, l’esthétisme de mise en scène ne fait que masquer l’insignifiance des dialogues, mais le but est le même : faire de l’argent. Les publicitaires en faisant vendre des objets dont on est en mal de trouver le rapport avec le sexualité féminine, et Gaspar Noé en faisant le buzz pour faire un maximum d’entrées.
Bien évidemment les critiques et autres journaleux sont quasi en transe, on est monté d’un cran dans la transgression et ce ne peut être que génial !…
PS : Savonarole quand vous aviez 17 ans et étiez un scout voyeur – de plage -, quel dommage, ce genre de film n’existait pas 🙂 🙂
Quoi ? Une longue scène de masturbation en ouverture du film? Quel génie !
Des acteurs qui rentrent pour de vrai dans leur rôle ? Ça c’est du cinéma !
Le monde entier doit nous envier l’imagination sans borne de nos créateurs !
Toutefois, une oeuvre conseillée seulement à ceux qui ne rêvent déjà plus…
En art comme ailleurs, mais particulièrement dans le domaine artistique, le faux transgresse, le vrai transcende.
En l’absence de fond et d’idées à creuser, on surdimensionne la forme, on exploite un filon qui consiste généralement à faire parler à défaut d’avoir véritablement quelque chose à dire.
« L’homme – artiste ou pas – s’empêche » ; le mufle se lâche, et l’avant-gardiste institutionnel vole par (dé)nature à son secours. On notera à ce propos le choix du mot titre, Love, dont on espère peut-être pouvoir dénaturer et reformuler la sémantique en le gonflant telle une baudruche d’attributs qu’il n’a pas. Mais, heureusement, telle une baudruche…
De cochon, indéniablement, et de lard.
Encore un film qui va recevoir moult récompenses et faire un minimum d’entrées. Heureusement l’Exception Culturelle Française aura fait en sorte que, tous ou presque, nous aurons participé à son financement. Quelle joie de financer tous ces navets qui font vibrer l’élite ! Ces pépites cinématographiques imbuvables qui passent directement de la palme à l’oubli.
Pour rester dans le monde du cinéma, une actualité « survolée à haute altitude » par les médias de poids, le départ outre-Atlantique de Besson a fait moins de bruit que celui de Depardieu. Il faut dire que Besson a fait tourner un acteur condamné plusieurs fois à de lourdes peines de réhabilitation et ça entre sûrement en ligne de compte.
« Réactionnaire » est devenu un gros mot, l’insulte suprême pour celui qui voit que le mur ou le gouffre s’approche à grand pas. Je suis réactionnaire et j’en suis fier.
Bonjour Monsieur Bilger,
J’ai dû rater un épisode car, si ma mémoire est bonne, Fleur Pellerin, fin juin, avait demandé l’interdiction aux moins de 18 ans de Love et le réalisateur de ce film l’avait brocardée pour son initiative.
Elle a donc changé d’avis, mais pour quel motif ? Elle est ministre ou aux ordres de je ne sais qui ?
Etre traité de réac va devenir un must, rien que voir l’oeil mauvais de ces petits prétentieux qui pensent vous injurier me remplit de joie. Et à mon âge, je n’imaginais pas en arriver là, mais je constate qu’entrant dans la catégorie de vieille réac, je serais aussi affublée de lunettes frontistes.
Quelle pauvreté d’arguments, mais quand on n’en a pas, on espère vous clouer le bec avec ce pauvre mot de réac.
Je n’irai certainement pas voir ce film. Deux heures et demie de porno, Monsieur Bilger je vous plains.
Et à propos de ces films soi-disant érotiques ou d’oeuvres d’art sulfureuses à Versailles ou place Vendôme, je me demande pourquoi ces gens en 2015 ont tant l’air obsédés par le sexe. Tout de même, 1968 est très loin et la transgression a eu lieu. Au milieu de quel gué sont-ils restés ?
Ou alors l’hystérie théâtrale dont la plupart des psychanalystes se demande où elle serait passée, s’est-elle réfugiée dans ces pauvres oeuvres, encore que pour certains, ils en seraient restés au stade caca-boudin.
Quant aux commentaires de Jack Lang…………
« Mais qu’importe puisque n’être pas dupe, c’est être « réac »! Mais, de grâce, qu’ils se taisent puisqu’ils sont « réacs » ! Mais l’avis des « réacs » ne compte pas. »
Bonne définition du réac vu par les anti-réacs.
Mais est-il besoin de vulgarité pour paraître moderne et progressiste ? L’empressement de nos ministres et particulièrement nos femmes-ministres à vouloir paraître évolués nous confirme que plus rien n’a d’importance pour elles à part montrer qu’elles existent. Et je ne donne pas cher d’une société où tout se vaut.
Une société où on prône les bons sentiments à longueur de temps tandis qu’on voudrait montrer aux jeunes, déjà en manque de repères, que le sentiment amoureux est dépassé, que seul le plaisir sans limite est heureux.
Merci pour le tuyau, voilà un film que je n’irai pas voir.
Normes mâles, Philippe, vous êtes comme moi un Humoureux Amoureux pas un spermatozoïde en 3D… Ce Gaspard trop noué n’arrive pas au dénouement, nous ment, entre à l’eau et Allo c’est Nabilla les gros nichons sur son arbre perché… Triste inculture, non ? Cancannes était fait pour lui, ce Gaspard-là… Gaz parti on a froid… notre époque c’est tout… Je retourne déshabiller ma Belle moi le Bête, en prenant mon temps qui refuse de tuer le taon puisque moi cigale à Saint-Rémy-de-Provence, refusant de descendre au village en débattre avec pharisiens voire Lyonniais… Bien à vous et à votre Dame qui, comme la mienne, est comblée et pas qu’au quotidien… Bien à vous ! Sissi !
Les principaux facteurs de dissolution de notre société sont ses gouvernants. Le poisson pourrit par la tête.
Bravo M. Bilger pour votre texte que je me délecte à lire et relire étant donné qu’il doit provoquer de l’urticaire et des acidités gastriques à vos détracteurs ; que du bonheur ! Face à leur idéologie nauséabonde, vos paroles embaument délicieusement cette atmosphère putride sociale et sociétale dans laquelle ils semblent s’ébattre.
Vous êtes réac ? Moi aussi et je suis fier d’être des vôtres ; mais je ne suis pas sûr que vous soyez plus réac que moi ; pour une fois je me permets de vous surpasser ; encore bravo !
@Franck Boizard
« Les principaux facteurs de dissolution de notre société sont ses gouvernants. Le poisson pourrit par la tête. »
Ce n’est pas vrai pour tous, certains sont comme les champignons, c’est par la queue qu’ils pourrissent.
« Pour elle qui ne s’effarouche de rien de peur de manquer le train de la bienfaisante libération artistique des moeurs, une telle rigueur est quasiment une censure ! » écrivez-vous, Philippe, à propos de la Commission de classification.
Etant membre de cette Commission, et par conséquent astreint au devoir de réserve, je ne peux violer le secret des débats.
Mais a priori, vous ne pouvez évoquer la Commission comme s’il s’agissait d’une personne « qui ne s’effarouche de rien », etc. Vous avez le droit d’approuver André Bonnet et son mouvement « réac » Promouvoir, mais ne reproduisez pas ses accusations obsessionnelles car elles sont grotesques.
La Commission se compose de 28 membres qui ont chacun deux suppléants. Toutes les tendances y sont représentées et tous les jugements peuvent s’y exprimer au sein de débats parfaitement et démocratiquement menés. Ceux qui ont des doutes en font part et peuvent être (ou non) convaincus par leurs collègues. Il s’ensuit un vote A BULLETIN SECRET. Le verdict de l’urne peut se jouer à deux ou trois voix près. En l’occurrence, la Commission était partagée entre le -16 et le -18. Par deux fois (Fleur Pellerin ayant demandé un deuxième examen en espérant peut-être un changement de cap), la Commission a voté pour le -16.
Que vous accusiez cette Commission, qui a fait son travail avec sérieux, de ne pas vouloir manquer tel ou tel train, relève de la méconnaissance de son activité et de son fonctionnement. J’espère vous avoir quelque peu éclairé…
Autre point : vous estimez que le rôle du ministre (et donc de la Commission qui oeuvre pour le conseiller) est « de préserver, autant que possible, tous les mineurs de l’absence de culture et de la vulgarité intéressée de salacités offensantes. » Mais ce n’est pas le cas ! Combien de fois, en Commission, soupirons-nous de ne pouvoir interdire tel ou tel film pour sa bêtise. Souvent, ressort la légende de ce film qui, dans les années 40, fut « interdit pour cause d’imbécillité ». Notre seul devoir est de protéger la jeunesse, selon des tranches d’âge précises, contre un certain nombre d’images qui peuvent être troublantes ou traumatisantes. L’inculture et la vulgarité n’entrent pas vraiment dans cette catégorie. J’entends que vous le déploriez, mais nous appliquons la loi sans extrapoler…
Enfin, quelque chose me dit, lorsque vous jugez « Love » comme n’importe quel film « bassement » porno, que vous n’êtes plus très familier de ceux-ci. Si c’était le cas, vous auriez vu la différence, car elle saute aux yeux. Gaspar Noé a signé un film qu’on peut apprécier ou non, qu’on peut estimer longuet, ennuyeux, prétentieux, que sais-je ! Mais il n’a rien d’un film porno.
@Joséphyne
Quant aux commentaires de Jack Lang…….
Vos points de suspension mettent en haleine et en disent certainement long sur le personnage !
Les mêmes qui traitent leurs contradicteurs de bobos, de biens-pensants, d’humanistes naïfs, s’offusquent de se faire traiter de « réacs » . Disputes de niveau de cour de récréation de maternelle. En fait, mon cher Philippe, contrairement à ce que vous disiez dans votre dernier billet, il y a beaucoup d’enfants… surtout parmi les adultes (je me mets évidemment dans le lot).
Pour en venir au billet du jour consacré au cul(turel), je pense que le débat entre une interdiction au moins de 16 ans et au moins de 18 ans est assez vain. Sur le plan de la protection de l’enfance, puisque nous sommes d’accord pour dire qu’il n’y a plus d’enfants sauf chez les adultes, le sujet est sans objet.
Plus sérieusement je ne pense pas que les mineurs iront voir ce film qui a l’air fort ennuyeux, trouvant tout ce qu’ils peuvent chercher sur internet. S’agissant de pornographie je vous trouve plus puritain que dans votre denier livre « Ordre et désordres », chapitre « Sexe » où vous me paraissiez nettement plus ouvert sur cette question.
Je ne vois effectivement pas l’intérêt de se revendiquer réac par esprit de système et une forme d’effronterie ostentatoire face aux anti-réacs et consorts de tous poils, quand on peut détester le film – que vous nous avez convaincus de fuir, ce dont nous vous remercions – sans supporter cette qualité terrible et ringarde, synonyme assassin d’ankylose de la pensée.
Par contre, il faudrait vous décerner une médaille pour fait de bravoure au champ d’honneur devant l’ennemi :
– aller assister à un spectacle, un film en l’occurrence, dont on pouvait pressentir, avant même l’amorce de la bobine, qu’il serait tranché dans le lard et le cochon
– ne pas être sorti de salle avant le terme ultime du supplice
Cet acte de courage et d’abnégation indubitable a été effectué non dans une démarche masochiste, mais dans l’esprit d’aller porter le fer là où il faut et comme il faut, en étant légitime car argumentant en connaissance de cause. Vous avez infligé l’estocade à une baudruche de vulgarité et d’insignifiance, du moins si l’on se réfère à votre verdict sentencieux et sans ambiguïté.
Quant aux goûts de Fleur Pellerin – à géométrie variable – sur ce film, chacun imagine sans difficulté qu’ils ne relèvent pas du soi mais du diktat imposé par la teinte rattachée à la fonction.
Quand on fuit l’art, on sait à quoi on s’expose potentiellement.
Cher Philippe,
Les parties fines n’ont pas de lien avec l’innovation. Elles existent depuis la nuit des temps.
Si le CNC a participé au financement d’un film à l’aide des impôts, c’est son choix.
De jeunes personnes se retrouvent avec des dermatoses incurables pour avoir pratiqué des fellations avec des partenaires qui s’essayent à des pratiques nécrophiles pour innover.
Nous ne savons pas si le film pornographique 3D permet à l’acteur de gicler le matériel de sa masturbation sur les visages des spectateurs, mais qu’attend le cinéma pour placer des perches dans les toilettes pour que personne ne perde une miette des retombées économiques. Ces selfies ont de l’avenir.
A quand la projection en 3D de compétition de sodomie au masculin et au féminin ? C’est sans doute ce projet de sculpture géante de l’Hôtel de ville prévu pour les fêtes de fin d’année après le plug enchanteur.
A quand la création d’un ministère du Cul ?
La priorité de ce gouvernement serait-il la création d’école de massage de la prostate ou des sages des states ?
Au cinéma, ce qui est suggéré est beaucoup plus excitant. C’est l’aliment du fantasme.
françoise et karell Semtob
@ Franck Boizard | 08 août 2015 à 16:47
Les principaux facteurs de dissolution de notre société sont ses gouvernants. Le poisson pourrit par la tête.
Encore une belle illusion. C’est tellement confortable, de se dire que si seulement on pouvait se débarrasser de nos gouvernants, alors tout irait tellement mieux ! D’où viennent les gouvernants, sinon de la société ? Soixante millions de Français vertueux n’attendraient que d’être libérés de quelques milliers de personnes, pour qu’enfin les maux collectifs disparaissent ? Cette fable n’est destinée qu’à protéger notre confort moral.
C’est le mythe du Chef Providentiel, mais à l’envers. Un vice bien français, comme chacun sait… Lorsqu’on attend la venue du Messie, personne n’est contraint de prendre ses responsabilités.
Incidemment, c’est le même vice qui ravage la Russie. Les défenseurs français du régime rejoignent ses opposants pour tout ramener à « Poutine ». Mais ce n’est pas Poutine, le problème. Ce sont les Russes. Ce sont eux qui créent leur propre malheur, en cultivant et en défendant les mêmes moeurs qui se pratiquent au sommet. Ce n’est pas qu’une question de sondages, à la crédibilité toujours douteuse en régime autocratique à propagande d’Etat. C’est une question de comportement et de philosophie de vie.
Pas étonnant que la poutinophilie rentre comme dans du beurre en France. Entre vicieux, on se comprend.
Bonjour M. Bilger,
Il faut regarder la réalité. La société est devenue obsédée de sexe, et l’amour ne se conçoit plus en dehors du plaisir immédiat, qui est placé au-dessus de tout. Noé ne fait que suivre l’idée moderne et totalement usurpée de transgression, qui enjoint de choquer et de déconstruire pour se penser dans le sens de l’Histoire.
Il y ajoute juste une prétentieuse touche esthétique pour que les critiques boboïsés puissent s’exciter tout en se (nous) convainquant qu’il s’agit là d’une création proprement subversive : pas assez pour la plupart cependant… Les critiques, loin d’être choqués, se déclarent déçus. Mme Pellerin, se faisant sans doute leur porte-parole, réagit par-là compulsivement et mécaniquement en libertaire progressiste qui ne s’en laisse pas conter par une association de cathos intégristes nécessairement poussiéreux (que disent les évêques de France ?) et qui servent merveilleusement la cause des humanistes autoproclamés.
Nous sommes clairement entrés dans l’ère de l’amoralité, c’est un simple constat. Le relativisme a eu raison de la conscience ; dès lors tout est permis, et au nom de quoi fixer des limites ? Car il en sera demandé toujours plus. Beaucoup plus.
Et, plus gravement, un grand film d’amour au souffle poétique et puissant, dont Love est l’obscène négation, ne doit pas avoir besoin de cette génitalité oppressante et régressive. Qui croit libérer l’homme de ses déterminismes alors qu’elle l’enferme dans une convoitise et une appétence insatiables, tout en s’alarmant par ailleurs de la préoccupante montée des agressions sexuelles. « Dieu s’attriste que les hommes déplorent des effets dont ils chérissent les causes » (Bossuet).
Ces fiers progressistes transgresseurs n’ont pas encore compris qu’ils ne transgressaient plus rien, que leur progrès était du surplace…
Quand il y a censure il y a possible transgression.
Mais il n’y a plus de censure et quand il n’y a plus de censure, quand chacun peut faire, filmer, montrer… ce qu’il veut, il n’y a plus ni transgression, ni nouveauté. Mais seulement stérile et répétitive surenchère.
À quoi bon se choquer ?!… Il n’y a que ça qui les intéresse…
Il restera toujours l’amour.
Pas le sexe, pas la possession, l’amour.
Pas l’amour pour son propre bénéfice, l’amour véritable, l’amour pour le bien de celui ou de celle qu’on aime.
« Lève-toi vers toi-même, ma compagne, ma belle, et va vers toi-même ! » Ct 2.
France has become a giant self-pitying museum
Quand la police française appelle l’armée britannique à son secours… les politiciens français feraient bien de se méfier. Après tout, seule la police les protège. Ils n’ont pas le droit de porter une arme, et le prendraient-ils, qu’ils ne sauraient pas s’en servir.
A noter qu’il s’agit de la police qui protège nos frontières. Autrement dit, non seulement la police se déclare impuissante, mais elle met en évidence l’impuissance de l’armée française à remplir sa mission essentielle : défendre le territoire.
Nous revenons donc à 1940. Comme à l’époque, nous sommes contraints d’appeler les Britanniques à l’aide pour sauver notre peau. A ceci près que depuis, une propagande vicieuse s’est emparée des esprits pour convaincre tout le monde, de l’extrême gauche à l’extrême droite, que les « Anglo-Saxons » sont à la source de tous nos maux… ce qui n’était pas le cas en 1940, ou pas à ce point.
L’éditorial co-signé par les ministres français et britannique de l’Intérieur, dans la presse anglaise, pour affirmer leur résolution conjointe de lutter contre l’immigration illégale à Calais, était fort martial et brassait beaucoup d’air, mais il se contentait d’appeler à l’aide, de façon extrêmement vague… les autres pays d’Europe. C’est toujours la faute des autres, comme d’habitude.
Dans ce texte, pas un seul mot pour annoncer la seule mesure qui serait efficace : donner pour mission à la marine d’interdire l’accès de nos côtes aux immigrés clandestins.
Si nous allions (dans un état d’ennui avancé) voir le film et par honnêteté pour pouvoir ensuite écrire un commentaire consistant, et que par un hasard regrettable nous sortions de la salle après cinq minutes, pourrions-nous
demander le remboursement du billet ?
D’ici j’entends la caissière dire : on ne peut pas le faire, il n’y a pas les sept jours de réflexion… et de rétorquer : quoi, les types qui votent à bulletin secret ne les ont pas eus non plus ?
J’rigole ! et kanivo !
C‘est LOVE. Cela aurait pu être viol au-dessus d’un nid de concombres, poney express ou ma chatte sur un doigt brûlant, ce sont tous les mêmes. On en a vu un, on les a tous vus. Les réalisateurs ou forçats amateurs de ce genre de nanars du cul finissent bouffés par une blennorragie après qu’ils ont, avec leurs dents, fait le même sort à leurs ongles sans avoir jamais aimé d’amour. J’en ai connu un, tuberculeux, crachant le sang, coursant quand même les infirmières du sanatorium. Aimant toutes les femmes sans en aimer une seule. Le mot fin du film de sa vie est apparu à l’écran lorsqu’il s’est tiré une cartouche de 12 lui arrachant la moitié de la tête. Un malheureux. Mais pour lui l’anormalité était notre couple.
Bonjour Philippe
Le tribunal administratif de Paris, auquel il faut rendre hommage, a visé « la répétition et l’importance des scènes de sexe non simulées de nature à heurter la sensibilité des mineurs » pour prescrire l’interdiction aux mineurs de 18 ans. C’était du droit, du bon sens, absolument pas un cataclysme, mais pourtant c’était intolérable pour la ministre de la Culture et ses services !
Je ne pense pas qu’une interdiction de ce film aux mineurs de moins de 18 ans soit d’une grande efficacité pour préserver la moralité de nos ados, ceci pour plusieurs raisons.
La première est que les billetteries électroniques, pas plus que la personne chargée de vendre les billets au guichet des cinémas ne demandent les cartes d’identité.
La deuxième est que les mineurs de moins de 18 ans ont depuis longtemps vu des films pornographiques sur Internet dont les scènes sont sans doute bien plus hard que celles de ce film et ce n’est pas la protection parentale proposée sur les ordinateurs qui peut les en empêcher.
Pour finir, comme tous les films qui font le buzz, ce dernier ne tardera pas à circuler « sous le manteau » en copies DVD dans les collèges et lycées.
En fait, ce qui interpelle le plus dans cette affaire c’est que la ministre de la Culture ait cru bon d’y mettre son grain de sel.
Pousser la culture jusqu’à ce point témoigne d’une vision assez limitée de sa fonction.
Il est vrai qu’en matière de maladresses elle n’en est pas à son coup d’essai. Il serait temps qu’elle prenne vraiment les dimensions de son poste, celles qui relèvent vraiment de sa « compétence ».
Gérard Lenne | 08 août 2015 à 17:59
Ah, ça c’est formidable, c’est un petit bijou de collection.
Nous avons donc, ici, un membre de la commission de censure des films qui intervient es-qualités – on va lui faire crédit de son identité. (Merci de ne pas m’objecter que ce n’est pas le nom officiel de cet organisme, tout le monde aura compris ; c’est ce qui compte, il me semble)
Bien sûr, il nous affirme, la main sur le coeur :
La Commission se compose de 28 membres qui ont chacun deux suppléants. Toutes les tendances y sont représentées et tous les jugements peuvent s’y exprimer au sein de débats parfaitement et démocratiquement menés.
Mais ce n’est qu’après avoir soigneusement délimité le terrain :
Vous avez le droit d’approuver André Bonnet et son mouvement « réac » Promouvoir, mais ne reproduisez pas ses accusations obsessionnelles car elles sont grotesques.
Voilà. C’est la démocratie de gauche. Toutes les tendances sont représentées et tous les jugements peuvent s’exprimer – une fois que l’on a éliminé les tendances et les jugements qui ne collent pas avec le politiquement correct.
http://jaffrenou.free.fr/tintin2.jpg
Ceux-là, non seulement on les qualifiera d’obsessionnels et de grotesques (il va de soi que le combat acharné pour porter les obsessions sexuelles à l’écran n’a rien, lui, d’obsessionnel), mais on déniera à autrui, qui ne fait pas partie de cette Commission (avec un grand C, ça fait plus noble), le droit de les défendre.
Il a le droit « d’approuver André Bonnet et son mouvement réac », mais à condition de « ne pas reproduire ses accusations ».
Ces messieurs de la gauche sont bien bons : ils consentent à ce que l’opposition s’oppose, mais à condition que ce soit en silence.
Bien entendu, Monsieur le Gauchiste de Gouvernement ne se sent nullement tenu, lui, d’expliquer pourquoi « les accusations d’André Bonnet » seraient « obsessionnelles et grotesques ».
Monsieur le Gauchiste a dit. Cela suffit. Rompez.
@Robert Marchenoir | 08 août 2015 à 22:57
Seulement de rapides observations, car on n’en finirait pas à commenter les commentaires…
* Je n’interviens pas du tout ici ès-qualité, je n’ai aucune mission en ce sens, j’interviens à titre purement personnel, et mes propos n’engagent que moi.
* Si vous savez que la Commission de classification n’est plus une commission de censure, pourquoi l’appeler ainsi, d’autant que vous déplorez manifestement qu’elle ne le soit plus ?
* Pour la majuscule à Commission, j’ai suivi l’usage en cours, mais faites comme vous l’entendez.
* Pourquoi vouloir à tout prix politiser cette affaire ? Parce que le mouvement « Promouvoir » est notoirement d’extrême droite ? Je n’ai fait qu’expliquer le fonctionnement de notre Commission, dont les membres sont nommés en fonction de leur (supposée) compétence, mais certainement pas selon des critères politiques.
* Très amusante, votre citation de « Tintin chez les Soviets », après quoi vous me qualifiez de « gauchiste », un terme et un concept inventés par Lénine qui les condamnait au nom du bolchevisme.
* Il faudrait une analyse réellement sérieuse des recours déposés par M.Bonnet et Promouvoir pour bien montrer en quoi, sous une apparence « raisonnable », ils sont obsessionnels et grotesques. Cela prendrait du temps et de l’espace, et ce blog n’en est pas le lieu idéal – d’autant que je pressens qu’une telle étude n’a aucune chance de vous convaincre.
Dans les années 30, les Polonais ramenaient tout à la question polonaise au point qu’on disait que si on leur demandait d’écrire un rapport sur la protection des éléphants, les Polonais écriraient « L’éléphant et la question polonaise ».
Robert Marchenoir, lui, écrirait « L’éléphant et Poutine ».
Les obsédés ne sont pas dangereux, il suffit de ne pas les prendre au sérieux.
Au fait, oui, je crois qu’il y a dans le peuple français des réserves de décence qu’il n’y a plus à sa tête. Mais quand on passe son temps à critiquer le pays qui vous accueille et ses habitants, on ne peut pas le comprendre.
Rédigé par : Gérard Lenne | 08 août 2015 à 17:59
Vous fatiguez pas M. Lenne. On a compris que Philippe avec sa façon de dire la vérité sans mâcher ses mots vous faisait très très peur et surtout effrayait les membres (virils je présume) de la grosse commission (mer.. alors) qui vous aurait envoyé (lâchement) au contact pour promouvoir ce film bestial… lape suce… (je voulais dire génial).
Question : combien de femmes parmi les 28 membres de votre si distinguée commission ?
@ Robert Marchenoir | 08 août 2015 à 19:18
« Incidemment, c’est le même vice qui ravage la Russie. Les défenseurs français du régime rejoignent ses opposants pour tout ramener à « Poutine ». Mais ce n’est pas Poutine, le problème… »
Tout est prétexte, même un très médiocre film français version hard du porno chic, pour que vous nous ressassiez vos obsessions russophobes et anti-Poutine. Avant de vous glisser sous votre couette, vous devez certainement vérifier sous votre lit que deux agents du FSB n’y sont pas cachés ! 🙂 🙂
@ Gérard Lenne | 09 août 2015 à 00:19
« Très amusante, votre citation de « Tintin chez les Soviets », après quoi vous me qualifiez de « gauchiste », un terme et un concept inventés par Lénine qui les condamnait au nom du bolchevisme. »
Ne vous inquiétez pas si vous avez été traité de gauchiste par « Bob » (oui, ici on l’appelle Bob). Nous y avons tous eu droit même si à l’exception de Christian C et de Marc Ghinsberg qui sont effectivement des « gauchistes avérés » (et moi-même mais à un degré moindre), la grande majorité des habitués de ce blog sont tous résolument à droite et même un peu plus pour certains irréductibles.
Quant à la fixette de ce bon « Bob » envers Poutine, quelle que soit la nature du billet, et qui se traduit par des commentaires interminables bourrés de liens que tout le monde ici a renoncé à aller voir, elle est devenue l’objet de joyeux quolibets.
Alors pas de panique, vous êtes un gauchiste, comme tout le monde ici ! 🙂
Si, comme l’écrit Gérard Lenne, Philippe Bilger ne semble pas familier des films pornographiques, que cela ne l’empêche pas d’émettre des jugements précieux au sujet de la vulgarité et de l’inculture actuelles. Pour ma part, je veux bien à mon tour être réac quand je vois par exemple le numéro d’été du magazine les Inrocks Sexe 2015. On peut, sans être bégueule, juger de la vulgarité qui accompagne aujourd’hui la mise en scène de la sexualité. Dans ce domaine, le cinéma, de plus en plus indigent intellectuellement, est largement complice. On aimerait bien en savoir plus sur les pseudo-arguments de cette grosse commission (d’experts ?).
Je vais défendre Bob sur deux points :
> ceux qu’ils traitent de gauchistes sont effectivement des gauchistes. Et c’est à juste raison une insulte.
> la licence généralisée (pornographie, sexualité désordonnée, etc.) est un facteur de dissolution de la société (ceux qui en furent les théoriciens il y a un siècle étaient moins hypocrites que leurs héritiers actuels, ils ne cachaient pas leur but destructeur) et les gauchistes sont bien les porteurs de ce nihilisme politique.
@ mariane | 09 août 2015 à 09:31
De tout temps le sexe a inspiré les arts, voir à ce sujet les magnifiques statues grecques de l’Antiquité montrant des dieux en pleine érection, ou encore les peintures de femmes nues de l’époque romantique, sans oublier la littérature coquine très appréciée au siècle des Lumières.
Le cinéma, il est vrai, apporte une dimension particulière avec le mouvement et l’acte sexuel qui apparaît dans beaucoup de bons films ne nuit en rien à leur qualité. Nombre d’entre eux ont reçu des distinctions prestigieuses : Palme d’or du Festival de Cannes et autres oscars hollywoodiens.
Mais il est vrai qu’il est loin désormais le temps des grands films d’amour, genre « Autant en emporte le vent » avec un ténébreux Clark Gable tout en délicatesse et une Vivien Leigh en sainte-nitouche.
Le temps où le vaillant héros et la frêle héroïne s’embrassaient juste avant que n’apparaisse « The end » en fond d’écran, c’est terminé. Que de temps perdu en préliminaires. Aujourd’hui on rentre tout de suite dans le vif du sujet (si j’ose dire).
Autre époque, autres mœurs. Ceci étant il est clair que je n’irai pas voir Love et l’avis de Philippe Bilger n’y est strictement pour rien.
Je préfère les vieux films romantiques et pudibonds des années 50. On ne se refait pas.
Je ne comprends pas la mobilisation de la ministre de la Culture, peut-être son aventure aux Molières, où elle fut interpellée par un intermittent nu, l’a-t-elle inspirée ? Elle ferait mieux de mobiliser son énergie dans la recherche de solutions efficaces afin de ne pas laisser l’accès au porno quasiment libre aux enfants et ados sur internet. Puisqu’elle est capable d’utiliser la Justice française pour défendre un film – dont le message n’est pas particulièrement intéressant si j’ai bien compris – pourquoi n’attaque-t-elle pas les diffuseurs qui facilitent l’accès à ces films abrutissants et réduisant la gent féminine à un tas de viande ?
On ne le répétera jamais assez : il n’y a pas de valeurs judéo-chrétiennes.
D’abord, parce que le christianisme s’est historiquement posé comme l’antithèse du judaïsme. Ensuite, parce qu’une valeur est toujours une notion humaine positive alors que le christianisme est une négation complète de ce qui peut valoir humainement.
Que ce film vous semble culturellement pauvre, je peux facilement l’entendre.
Que vous ayez besoin de déterrer Bruno Mégret pour appuyer votre opinion, voilà ce qui, pour moi, relève du mystère chrétien.
Dit autrement, les seuls réacs qui auront à jamais mauvaise presse seront toujours ceux qui critiquent au nom du christianisme sans jamais s’être donné la peine de critiquer le christianisme.
La foi chrétienne reste donc essentiellement de la mauvaise foi.
« On aimerait bien en savoir plus sur les pseudo-arguments de cette grosse commission (d’experts ?) »
Rédigé par : mariane | 09 août 2015 à 09:31
C’est clair, il suffit de parcourir la biographie de cet expert en BTP ( b…, turlutte et pénis).
Pour lui au début était la fellation… S’ils sont tous du même acabit je reconnais que je ne mangerai plus jamais de la même façon un éclair au chocolat.
Un peu d’air marin de la côte basque chassant les esprits embrumés… Le fils attendant le retour de son père parti à la pêche…
http://www.deezer.com/track/12967972?utm_source=deezer&utm_content=track-12967972&utm_term=17530908_1439109411&utm_medium=web
@Mary Preud’homme
Composition de la CNC
http://www.cnc.fr/c/document_library/get_file?uuid=987a69a0-f7d8-4412-a001-85cc561b37e4&groupId=18
Une fois de plus, la démonstration se fait toute seule, je n’ai même pas besoin de pousser : la mauvaise foi se porte à merveille à droite comme à gauche.
Lorsqu’on n’aime pas les opinions d’autrui mais qu’on est trop fatigué, ou trop malhonnête, pour tenter de les réfuter, on les traite d’obsessions.
C’est ainsi que critiquer Poutine est une obsession, mais prendre sa défense est la marque d’un esprit profond et indépendant.
Esprit profond et indépendant : Franck Boizard, qui écrit des billets lucides et cultivés sur son blog pour déplorer la non-livraison des Mistral à la Russie.
Esprit malade et obsessionnel : votre serviteur, qui se félicite que la France ait refusé de céder aux intimidations russes dans cette affaire.
Cela venant, non seulement de la gauche qui ne nous a pas habitués à mieux, mais de l’extrême droite qui passe son temps à se plaindre, à juste titre, d’être la victime de tels procédés d’origine marxiste.
Des gens qui se disent exaspérés d’être traités de racistes parce qu’ils s’opposent à l’immigration de masse traitent d’obsédés ceux qui ont le front de critiquer la Russie de Poutine.
Des gens qui se plaignent de vivre sous la botte du politiquement correct de gauche (qui fait régner le terrorisme intellectuel contre quiconque parle de délinquance ou de races) s’emploient à faire régner le politiquement correct de droite (qui tente de faire passer pour un déséquilibré mental quiconque ne chante pas à l’unisson du choeur poutinophile).
Des gens qui prétendent être plus patriotes que tout le monde affectent d’être scandalisés que l’on défende l’indépendance de la France contre les menées impérialistes russes.
Je ne pensais pas recueillir une confirmation aussi rapide de mon analyse : oui, décidément, les Russes et les Français se ressemblent, et pas en bien. J’ai mentionné la propension à l’irresponsabilité. Le goût du mensonge est un autre trait qui les rapproche. Une certaine grandiloquence basée sur une opinion très surévaluée de soi-même en est un autre.
Ce n’est pas un hasard si Depardieu a pris la nationalité russe. C’était un petit voyou durant son adolescence. Devenu vieux, il a réalisé son rêve : devenir l’ami d’un vrai voyou, faire allégeance à un chef mafieux qui en impose au monde entier.
On m’excusera d’ambitionner un autre destin pour mon pays.
@ Garry Gaspary
Qousque tandem, Garrius Gasparius, abutere patientia nostra.
Mais à la fin il nous les casse avec ces rabâchages ennuyeux anti-chrétiens !
A ce stade il s’agit sûrement d’une pathologie grave.
Un tel film n’aurait jamais vu le jour en Russie, notre immense Poutine ne l’aurait jamais toléré.
Doux démocrate, notre bien-aimé Poutine n’aurait jamais accepté de faire payer aux contribuables russes un tel étron.
La France est le dernier pays à produire des films crades et dégoûtants, « kitchen sink cinema », « cinéma d’évier de cuisine », pour ceux qui causent pas anglais ici.
Porno ou pas, ce qui choque c’est la bassesse du scénario, le profil du réalisateur sur son Wiki est consternant, sa tronche de même, de bi.. en bi.. il a construit une carrière, grâce à une France, exception culturelle, qui aime l’andouillette et son odeur.
Ciel ! Heureusement que ce blog est « modéré », car que serait-ce s’il ne l’était pas !
Je voudrais répondre à Mary Preud’homme, qui pense que j’ai peur de Philippe Bilger. Je le connais assez pour savoir qu’il a souri, autant que moi, d’une telle hypothèse. Combien de femmes, donc, dans la CCF ? Je n’avais jamais eu la curiosité de compter, je viens de le faire : 12 sur 28. Vous aimeriez sans doute une « parité » plus exigeante ? Soyez rassurée : il y en a autant, sinon plus, parmi les 56 suppléants, si bien que d’une manière générale, par le jeu des remplacements, je peux en attester, il y a souvent davantage de femmes que d’hommes présents en séance. J’espère que vous en êtes satisfaite.
On me demande par ailleurs sur un ton comminatoire quels sont les « arguments » de la CCF. Le terme n’est pas approprié. Le rôle de la Commission est de classer. En l’occurrence, dire si LOVE peut être vu à partir de 16 ans ou s’il faut attendre d’en avoir 18. Elle en juge selon un certain nombre de critères. Par exemple, elle se demande si les jeunes de cette tranche d’âge ont le droit de voir sur un écran ce que la plupart fait déjà dans la vie. Ou bien ce que quasiment tous ont déjà pu observer sur l’Internet, d’un point de vue beaucoup plus cru et violent. Ensuite, nous en jugeons en conscience. La plupart d’entre nous ont ou ont eu des enfants, croyez bien que nous les imaginons découvrant les images qu’on nous propose.
Mais je comprends bien que ce sont là des subtilités pour la majorité des lecteurs de ce blog, qui seraient sans doute ravis d’en revenir à une censure pure et dure. Par exemple, à une interdiction totale d’un film comme LOVE.
Malheureusement pour eux, nous sommes (encore) en démocratie. Mais pourquoi s’attarder autant sur un film plutôt gentillet ? Pourquoi tant de contributeurs s’acharnent-ils sur un film qu’ils n’ont pas vu (voire qu’ils refusent de voir, ce qui est leur droit mais leur ôte la faculté d’en parler clairement), ou bien sur des livres qu’ils n’ont pas lus (j’ai vu que l’un des miens était cité pour, sans doute, me diaboliser). Pour une raison bien simple, c’est qu’il s’agit de sexe, et qu’on sent planer dans ces contributions une immense peur de la sexualité.
Une peur mêlée de dégoût et d’indignation, qui émerge au fil de clichés éculés (la femme qui serait « un morceau de viande », etc.). Le représentant de Promouvoir (M.Bonnet) en est un exemple parfait, qui colporte des légendes grotesques (vous me demandiez pourquoi « grotesques » !) sur un supposé complot trotskiste visant à la « dissolution sociale » par le biais de la pornographie ! Quand on connaît les différentes branches du trotskisme en France aujourd’hui, on sait pourtant qu’elles sont aussi puritaines et « coincées » sur la question que le PCF !
Ce qui vous choque, vous perturbe et vous empêche de dormir, militants et sympathisants de « Promouvoir », ce n’est pas que LOVE soit le ramassis d’horreurs, de perversités et d’atrocités que vous imaginez, c’est que le sexe y soit si simple, si naturel, si déculpabilisé, bref qu’il fasse partie de la vie.
@Marc GHINSBERG | 09 août 2015 à 11:43
Merci. C’est bien ce que je pensais, rien que parmi les professionnels titulaires je constate 8 hommes pour 1 femme et pour l’ensemble (suppléants compris) 21 contre 6.
Ou quand l’éternel féminin est réduit à un sexe béant et à une bouche monstrueuse… par des maniaques du sexe qui à l’égal des souteneurs font leur beurre avec de pauvres filles dépravées qui font honte à la gent féminine.
Quant à ceux qui cautionnent ce genre décadent et obscène, ils sont encore plus méprisables !
D’abord réac je ne sais pas ce que cela veut dire pour la cuisine. Ensuite le film a le droit d’exister, chacun y verra ce qu’il voudra y voir, il est sûr qu’ avec un scénario indigent et des images dont la surprise peut émaner seulement d’intellectuels à la bouche en cul-de-poule, et de nous expliquer que c’est nouveau, conceptuel et tout, et tout, donc jusque-là rien de nouveau.
Par contre pour ce type de film mille fois recuit, les ingrédients sont réunis pour cuisiner une daube, ni plus ni moins. Que du réchauffé, le cuistot s’est assoupi sur une marmite que lui seul pensait extraordinaire. Je pense qu’il devrait revisiter les cinémathèques, et de fait, en courant, il fuirait un style qu’il ne maîtrise pas du tout, encore moins que la cuisson de la daube qu’il a laissé cramer.
Allez, passons à autre chose, beaucoup de sauce pour un plat qui ne casse pas trois pattes à un canard. Alors, aller chercher à tout prix une corrélation politique à un repas où les invités ne peuvent goûter que la saveur du brûlé, représente un grand écart que je ne me risquerai pas de tenter sous peine de déchirure et là ce serait plutôt grotesque, pour moi.
@ Gérard Lenne
Que je fasse rire ou sourire Philippe Bilger avec mes réactions spontanées et parfois décalées, c’est possible, et tant mieux ! Comme il m’arrive sans doute, hélas, de l’agacer…
Néanmoins, sur ce sujet précis, il semblerait que nous soyons assez proches, contrairement à vous qui cherchez à le rallier à votre cause par des manœuvres pas très ragoutantes.
Par ailleurs, point n’est besoin d’avoir vu ce film sachant que l’on peut être rebuté d’emblée par les premières images – bande-annonce et affichages – visibles sur internet, notamment celle représentant deux bouches offertes devant un sexe masculin dégoulinant de sperme. Excusez-moi, mais ça donne envie de vomir et je ne suis pas du genre maso !
Chose fort plaisante, les producteurs de films X, et les plus hard, sont depuis des décennies en grande majorité des sympathisants voire des suppôts de l’extrême droite. Une seule exception historique : José Bénazéraf le précurseur du genre dans les années 60, qui se revendiquait communiste.
A contrario les cinéastes actuels et reconnus comme tels par la critique, qui produisent des films style « Love », appartiennent tous à la gauche bobo. La seule différence entre leurs productions et celles du X, c’est un plus grand esthétisme et leur habillage par un médiocre scénario à prétention intellectuelle. Tout cela ne résultant guère d’un talent supérieur aux producteurs de X, mais dû aux moyens financiers importants dont ils disposent.
@ Robert Marchenoir | 09 août 2015 à 12:00
Certes au bout d’un certain nombre de commentaires sur un billet de notre hôte, on dérive souvent peu ou prou du sujet initial qu’il traitait. Mais vous, quasi systématiquement, vous en venez à la politique de Poutine, aux Russes et au communisme. Désolé de vous le redire, ce thème tourne chez vous à l’obsession, et vous me rappelez fâcheusement dans son inverse la presse communiste française des années 50 à 70.
Pour cette dernière, quel que soit le sujet traité, même culturel ou / et bien éloigné de toute connotation politique, elle en revenait immanquablement à sa doxa lénino-stalinienne teintée d’un marxisme fort superficiel. Un exemple parmi des milliers : le film « The Rose » fortement inspiré de la vie de la chanteuse pop Janis Joplin et à mon sens excellent, fut démoli par ladite presse. Il était pour elle le symbole le plus achevé de la décadence générée par le capitalisme !…
Les défroqués ayant toujours été les plus grands contempteurs de leurs religions ou idéologies originelles, les exemples en la matière sont légion. Je me demande fortement si vous n’êtes pas un de ces défroqués du parti communiste, qui tente de manière caricaturale d’expier son péché originel * au travers de ses multiples et récurrents posts anti-Poutine.
* Il est bien connu que l’adhésion quasi mystique au communisme était presque du même ordre que celle relevant de la foi religieuse la plus intransigeante. Lire ou relire Philippe Robrieux sur ce sujet, au début des années 80 son parallèle avec la foi catholique fit un immense tollé chez les « camarades » et leurs compagnons de route : il portait à la connaissance du grand public le secret du « tabernacle ». En plus ancien les propos de Clemenceau sur le communisme : une nouvelle église certes athée, mais avec sa bible (Marx et Lénine), sa hiérarchie similaire, son Rome (Moscou) et son pape (Lénine). Le « Tigre » avait bien vu dès les années 20 la véritable nature du communisme, cela était probablement dû à sa méfiance à l’encontre de toute idéologie et religion.
Bon, le sexe fait partie de la vie, mais ça, on le sait depuis longtemps et comme le persifle Luchini « Qui n’a jamais tiré sur la tige ? »
Que sa représentation soit obligatoirement ambiguë, on le sait aussi. Le caméra vers la fenêtre ouverte disait assez bien dans le cinéma puritain des années 50 que les partenaires allaient vers le septième ciel.
En quoi la vue de la « charcuterie » du sexe est-elle utile autrement que dans la pornographie, à cela dédiée ?
Un être humain nu, s’il est beau, est une vision agréable, le secret féminin est un délicieux mystère, de Praxitèle à Klimt personne n’en a jamais douté.
Maurois a écrit : « la position est ridicule et le plaisir est fugitif » ce qui ne le rattache pas aux rangs des hardeurs (individu qui porte des hardes en permanence) mais dénote un humour cynique, à la façon de Diogène qui se masturbait en public.
Tout a été vu, tout a été dit, on est bien d’accord, c’est comme ça que ça se passe, simplement. M. Lenne a raison.
En revanche, si la simplicité est le gage de la démonstration, pourquoi les gouvernements s’acharnent-ils à masquer ou minimiser des faits qui reflètent la simplicité de certaines opinions ? Le départ de Besson, par exemple, juste un entrefilet, bon, allez, on passe. L’ignorance de tout ce qui n’est pas conforme à la pensée unique, pourtant, le peuple, simplement aime qu’on lui raconte des histoires simples, reflétant la vie. Sans doute, la CCF n’y trouverait rien à redire, mais le pouvoir, qui en est l’observateur, sait où appuyer pour faire disparaître certains spectacles. On change de domaine, mais on travaille sur la même matière. Je pense que M. Lenne est conscient de cette distorsion du traitement des idées et des modes de démonstration. Paraisse un film sur la gloire algérienne et l’ignominie française, diffusion majeure, louanges partout, comme pour le film de Pontecorvo, audience nulle, mais tant pis, on loue en haut lieu, mais je peux vous dire que la bataille d’Alger le FLN l’a perdue, perdue et reperdue. Opinion réac donc indémontrable puisque réac, peu important qu’elle soit le reflet de la réalité. L’opinion de Larminat sur Vichy, aux oubliettes, bien qu’elle ait été entérinée par l’attitude de Mitterrand, au trou d’oubli.
Et c’est tout de même plus important pour la sérénité des Français qu’une démonstration onaniste, Zola ayant conclu cela d’un trait de plume (La Terre).
« …ce n’est pas que LOVE soit le ramassis d’horreurs, de perversités et d’atrocités que vous imaginez, c’est que le sexe y soit si simple, si naturel, si déculpabilisé, bref qu’il fasse partie de la vie.
Rédigé par : Gérard Lenne | 09 août 2015 à 13:35 »
—
Dites-nous pourquoi dans ce cas intituler LOVE (en majuscules s’il vous plaît) un film qui ne parle que de sexe sinon pour abuser, tromper et travestir ? Là est toute la question…
Vous êtes un comique monsieur Lenne : vous osez dire que le sexe est naturel, simple, déculpabilisé. Vous devriez relire vos classiques ; je parle de littérature bien entendu. Aucun naturel, aucune simplicité, et la culpabilité, compagne de toujours, que vous croyez pouvoir chasser en deux mouvements de caméra.
@ Gérard Lenne
« Ce qui vous choque, vous perturbe et vous empêche de dormir, militants et sympathisants de « Promouvoir », ce n’est pas que LOVE soit le ramassis d’horreurs, de perversités et d’atrocités que vous imaginez, c’est que le sexe y soit si simple, si naturel, si déculpabilisé, bref qu’il fasse partie de la vie. »
Imaginez-vous seulement une minute que vous vous adressez à des internautes aux opinions très contrastées, et c’est ce qui fait la richesse de ce blog, et non à une secte qui voudrait pourfendre la pornographie !
Que le sexe « fasse partie de la vie » comme vous dites est pour le moins nouveau (!!) et cela mérite certainement une subvention substantielle de 350 000 € de la part du CNC, ce qui peut interroger sur ses priorités !!
@Gérard Lenne
« …des livres qu’ils n’ont pas lus (j’ai vu que l’un des miens était cité pour, sans doute, me diaboliser). Pour une raison bien simple, c’est qu’il s’agit de sexe, et qu’on sent planer dans ces contributions une immense peur de la sexualité. »
Ah l’argument choc que voilà !
Figurez-vous que les ânonnements sur commande et sur grand écran m’ont toujours amusé quand j’étais adolescent. Je me faisais rabrouer dans les salles obscures par des types le plus souvent seuls, ruisselants, pas de peur mais de sueur, les yeux exorbités poignassant leur paquet de pop-corn éventré dont les derniers grains sautillaient sous le coup de chaud. Pragmatique j’imaginais le preneur de son avec sa perche, le caméraman, l’éclairagiste, le metteur en scène tous l’œil rivé sur le pieu. Je ne regardais même plus le film mais les spectateurs. Et assister à leur sortie devant la caissière indifférente et faisant les comptes était un délice.
Je vais vous dire. J’ai toujours vu planer chez les accros du sexe que j’ai connus, une peur immense aussi, mais de la mort. Avoir le cerveau qui baigne dans le liquide séminal comme dans du formol pour arrêter le temps. Prouver à tout moment que cela va bien, que les termites n’ont pas attaqué la poutre maîtresse quitte à l’astiquer comme la lampe d’Aladin et la montrer fièrement à plus jeune que soi, of course : « J’suis pas foutu ! Tu m’aimes ? Hein ? »
Et quand elle baisse pavillon, rendant les armes malgré toutes sortes d’artifices, c’est la désolation, le désert des Tartares.
Ultime champ du cygne, il paraît que les pendus bandent encore.
Deux citations de Gaspar Noé :
« Par la magie de Photoshop, tu découpes la bite du hardeur et tu la colles dans l’entrejambe de l’acteur, qui, lui, ne bande pas. Ce qui est inédit, c’est que tu peux coller la bite en érection de quelqu’un d’autre sur le corps de ton acteur ; ce qui me paraît totalement schizo », chez Chaos Reigns !
« Dans le film, d’ailleurs, je donnais au personnage principal des vêtements qui m’appartenaient, c’était une façon de faire de lui quelqu’un qui m’était familier, d’avancer en territoire inconnu », chez Gala.
Courage fuyons !
Mais en fait la fameuse commission, qui fait polémique-éclats de rire sur cet espace, a dû réflechir pour décider à partir de quel âge l’on peut conseiller la schizo aux ados pour vivre leur sexualité.
Il fait donc mieux que ce qu’ils peuvent voir éventuellement sur le net, et s’en vante.
Monsieur Bilger,
Pour une fois, je vous surprends en flagrant délit d’omission : ce film a été hué par les professionnels du cinéma à Cannes. C’est dire qu’il doit être vraiment très, très, très mauvais !
@genau
L’excellent film de Pontecorvo « La bataille d’Alger » montre de façon assez objective les horreurs de la guerre de « libération ». La question de la torture est présentée sans jugement moral, simplement factuellement et l’un des leaders du FLN, Ali la Pointe est montré sous deux jours différents : un petit maquereau de la Casbah mais aussi un homme courageux qui préfère mourir plutôt que d’être capturé.
J’ai vu ce film à Alger en 1978 et je me souviens du silence dans la salle remplie de yaouleds lorsque les bombes du FLN tuent des femmes et des enfants…
En revanche je vous suis lorsque vous évoquez le film récent, je pense qu’il s’agit de « Hors la loi » avec Jamel Debbouze, manichéen et peu crédible. Il a d’ailleurs fait un vide malgré l’encensement dont il a été l’objet par la presse bien-pensante, c’est-à-dire toute la presse !!
« Dites-nous pourquoi dans ce cas intituler LOVE (en majuscules s’il vous plaît) un film qui ne parle que de sexe sinon pour abuser, tromper et travestir ? Là est toute la question… »
Rédigé par : Mary Preud’homme | 09 août 2015 à 18:23
« Un film qui ne parle que de sexe ? » C’est bien entendu complètement faux. Mais pour le savoir, il faudrait que vous alliez voir le film, ce que vous refusez, préférant vous fier à quelques images glanées sur le Net. Que voulez-vous que je vous dise !
@ Gérard Lenne
Alors là vous êtes très fort ! Le sexe une « chose si simple », ouais, ouais, alors pourquoi la compliquer par un film, le besoin d’expliciter, les gens sont trop bêtes sans doute.
Racoleur, le titre en majuscule et en anglais s’il vous plaît ! Un pur hasard bien sûr, vous parlez de simplicité, alors pourquoi ne pas l’intituler Amour – ce n’est forcément pas très glamour sans doute ?
Pour le reste rien de nouveau sous le soleil. Bon, modeste cinéphile à mes heures, il faut bien être de l’intelligentsia-émue-de-circonstance pour revendiquer, non pas une liberté d’expression, mais un objet culturel en celui-ci, décidément ce sont toujours les mêmes de s’extasier, il suffit de changer l’étiquette et vous pouvez faire passer n’importe quel breuvage pour un élixir – à des gogos toujours en mal de reconnaissance.
Je pense à un ancien ministre de la Culture qui ne savait pas comment se placer auprès de François Mitterrand lors de l’ascension de la roche de Solutré, pour que l’on voie enfin qu’il était là sur la photo.
Une daube – je l’ai déjà écrit – de plus, un film à vendre de plus. Par contre comme pour la viande ou le poisson, un vieux journal défraîchi fera bien l’affaire pour l’envelopper.
De l’amour, de l’art, ou du cochon.
Une référence à HF Thiéfaine ?
@caroff | 09 août 2015 à 19:43
« …L’excellent film de Pontecorvo « La bataille d’Alger »… »
Opinion sur ce film partagée par feu le général Aussaresses, un des acteurs clés et impitoyable de cette bataille, et qu’il exprima sans aucune réserve dans le début des années 2000, lors de ses diverses interviews après le scandale fait par ses révélations et son livre.
Beaucoup moins connu est le dialogue fort courtois et n’éludant rien, notamment la torture, entre le colonel Trinquier (patron direct d’Aussaresses en 1957) et Yacef Saadi ex-chef FLN d’Alger à la même époque et responsable des campagnes d’attentats aveugles. Cela se passait à la télévision française en 1970 !…
http://ultimaratio-blog.org/fr/archives/1061
@Gérard Lenne
« Ce qui vous choque, vous perturbe et vous empêche de dormir, militants et sympathisants de « Promouvoir », ce n’est pas que LOVE soit le ramassis d’horreurs, de perversités et d’atrocités que vous imaginez, c’est que le sexe y soit si simple, si naturel, si déculpabilisé, bref qu’il fasse partie de la vie. »
Toutes les tares du monde cinématographique français résumées dans cette assertion : dans la vraie vie c’est comme ça, et le cinéma doit nous montrer la vraie vie. Et l’on se retrouve devant des films ennuyeux, niais, pauvres, comme peut parfois l’être notre vie.
Payer pour ça est un supplice, non merci !
Allé, une petite à la fraîche !
Le voisin : irez-vous voir la nouvelle oeuvre de l’esprit pardon de fiction dont « toute ressemblance avec des personnages… » ?
Moi : les corbeaux m’ont prévenue qu’ils ne pouvaient livrer car LOVE, EVOL a perdu le « N » qui suit le « E » !
Quel talent, très chère ! Mais que faites-vous de VELO ?
Vé l’O ! comme Histoires d’O ? J’rigole et kanivo.
@ Robert Marchenoir | 09 août 2015 à 12:00
Oui, Poutine tourne véritablement chez vous à l’obsession. Mais c’est cohérent avec ce que vous pensez de lui : qu’il est un véritable danger. On a le droit d’être obsédé par un danger qu’on juge terrible.
Mais, comme je ne partage pas votre opinion, je vous prie de ne pas caricaturer la mienne. Je n’ai jamais « défendu Poutine », il se défend d’ailleurs très bien tout seul. Je défends une politique française d’alliance de long terme avec la Russie, il y a là plus qu’une nuance, mais je doute que dans l’état d’excitation anti-poutinienne où vous êtes, vous puissiez le comprendre.
Enfin, votre vision manichéenne « russe = mauvais », comme de traiter Gérard Depardieu de voyou sous prétexte qu’il fut un peu loubard il y a cinquante ans et qu’il est aujourd’hui ami des Russes, ridiculise vos propos, c’est dommage.
« le sexe simple, naturel et déculpabilisé » ? Ecrit par un naïf adolescent de quinze ans, on pourrait à peine y croire, alors par quelqu’un qui se prétend un adulte !
« le sexe simple naturel et déculpabilisé » ? Comme chez le marquis de Sade ? Sade était très simple, naturel et déculpabilisé. Si déculpabilisé d’ailleurs, qu’il n’a eu aucune retenue à torturer des filles de la rue.
« le sexe simple naturel et déculpabilisé » ? On se demande bien alors pourquoi des milliers d’imbéciles écrivent depuis des milliers d’années sur un sujet aussi simple, naturel et déculpabilisé. Mais M. Lenne est sans doute plus simple, naturel et déculpabilisé et donc plus intelligent, qu’Ovide, Boccace, Rabelais, Montaigne, Stendhal, etc.
« le sexe simple naturel et déculpabilisé » ? C’est une forme subtile du sexe compliqué, artificiel et culpabilisé.
@ Gérard Lenne
« Ce n’est pas que LOVE soit le ramassis d’horreurs, de perversités et d’atrocités que vous imaginez, c’est que le sexe y soit si simple, si naturel, si déculpabilisé, bref qu’il fasse partie de la vie. »
Et c’est pour ça que vous aimez citer le film « Manon des sources », Manon se lavant nue étant pour vous l’objet de tous les phantasmes ? Vous « aimiez » déjà la petite Manon par procuration ? Ce n’était plus Manon des sources mais Manon, femme fontaine ?
En fait je vous assure c’est vous qui avez un réel problème avec le sexe naturel que vous transformez en parcours du combattant ou de saut d’obstacles si possible devant une tribune et un jury.
Et les sentiments, bordel ?
J’ai l’impression qu’en « LOVE », en amour, vous commencez par la fin. Vous avez loupé beaucoup de choses.
@ herman | 10 août 2015 à 06:15
Je pense exactement comme vous. Quand on fait l’amour, ou qu’on s’embras(s)e, il est souvent délicieux de fermer les yeux. Ce genre de films fait comme le supplice d’Orange mécanique quand Alex est forcé à maintenir ses yeux ouverts.
Je ne veux pas d’un tel désenchantement, je n’ai pas besoin de fausse sublimation artistique pour b…
Après, récupérer la nullité d’un genre pour faire l’apologie de la réaction… On s’ennuyait déjà devant Hiroshima mon amour…
@Gérard Lenne
Je n’ai pas vu le film donc ne peux pas en parler, mais je sursaute un peu tout de même quand vous parlez de sexe « si simple », « si naturel », « si déculpabilisé », au point qu’il fasse partie « de la vraie vie », en pensant par-dessus le marché que c’est cela qui choque les réacs.
C’est vous qui pensez que le sexe est quelque chose de simple, de déculpabilisé, et ce n’est pas parce que vous le dites que c’est vrai. Ne savez-vous pas à quels règles, tabous et interdits il donne lieu dans toutes les civilisations ? Il engendre la pudeur. Et le représenter dans toute sa complexité me paraît aussi « naturel », sinon plus, et rendant compte de « la vraie vie », que le représenter comme une chose simple et déculpabilisée. Ce sont les grands singes qui font l’amour quand ils en ont envie, avec qui ils en ont envie, même si c’est le père, la mère, le frère ou la sœur. Mais même chez eux, cela passe par toute une hiérarchie, pas si simple que cela d’ailleurs, les dominants se satisfaisant avant les dominés. Chez les humains, ce n’est par exemple qu’au prix d’une absorption quotidienne d’hormones fabriquées par des laboratoires pharmaceutiques que les femmes en âge de procréer peuvent pratiquer « naturellement » le « love » décomplexé que vous prônez, comme si ça équivalait pour elle à prendre une tasse de thé.
Vous dites que les gens qui n’aiment pas le film sont déçus de ne pas y trouver de perversité, mais peut-être justement en trouvent-ils dans la représentation si faussement « naturelle » et lénifiante que le film semble donner, d’après ce que vous-même en dites. Chacun sa notion de la perversité.
Quant au naturel, si c’était si naturel et si décomplexé que vous le dites, vous ne pourriez pas en faire un film dont on parle autant. Voir une femme se masturber longuement devant une caméra n’éveillerait aucune curiosité. Ce qui n’est peut-être pas dans le film, même s’il tente d’imiter ce que vous appelez la vraie vie, c’est que cette séance intime a été filmée devant des gens qui n’apparaîtront pas dans le film, et que cette scène a pour unique objet d’être vue par des milliers d’yeux. Mais à bas la complexité, la vie, la vraie, est si simple, si déculpabilisée…
@ caroff
Je ne nie pas et n’ai pas nié les qualités du film de Pontecorvo, vous avez raison à cet égard, c’était l’exploitation politique qui en a été faite qui a provoqué mon humeur.
Quant à ce malheureux M.Lenne, je crois qu’il a eu tort de venir ici. Et qu’il a donné une image plus noire de ce film qu’il ne l’est peut-être, peut-être dis-je, car beaucoup n’iront pas le voir qui n’ont pas non plus de temps à consacrer au sommeil.
Il y a visiblement sur ce blog un grand nombre de coincés du c…
J’en profite pour rendre hommage à la ténacité, la patience, la tolérance de Gérard Lenne, qui patiemment, gentiment, essaye de défendre un point de vue malgré les tombereaux d’insultes qui lui pleuvent dessus comme à Gravelotte.
Dans le concert de cris effarouchés poussés par les réacs, une petite préférence pour un fantasme : Mary. Preud’homme et hameau dans les nuages. Le Kâmâsutra, à côté des pirouettes que j’imagine entre les deux, c’est Claudine à l’école.
Oui, je sais, ça rend sourd, mais bon, on ne vit qu’une fois.
Dieu sait si je suis réac.
J’appartiens à la même génération que la vôtre, mais vous me permettrez de penser, et sans vouloir vous offenser, que vos commentaires soient ceux d’un « vieux » réac !
Le texte que vous proposez repose principalement sur votre appréciation du film qui est mauvaise, ce qui est votre droit le plus strict. En simplifiant (à outrance ? ) : puisque le film est mauvais, tant mieux s’il est interdit aux moins de 18 ans, il faut protéger notre belle jeunesse des errements pseudo-artistiques fondés sur le sexe.
Même si le film est aussi mauvais que vous l’affirmez, je crois fermement que l’interdiction est abusive et qu’il convient, pour être parfaitement honnête, de dissocier l’appréciation artistique des mesures administratives.
Pour ma modeste part, je pense absolument que ces critères de classement, de nos jours, sont parfaitement obsolètes et techniquement totalement inopérants.
De plus, cela fait une publicité gratuite au film, qui en a bien besoin vu le faible nombre d’entrées enregistrées, sans même parler du renfort apporté à des associations du style « Promouvoir » qui prônent le retour à un puritanisme moyenâgeux.
(Première mesure d’un prochain président de la République => limiter drastiquement le droit à agir pour tout et rien des innombrables associations qui ne souffrent d’aucun préjudice réel !)
L’argument du sexe ultra-présent, outrancier ou triste est purement subjectif et vouloir protéger notre belle jeunesse de cette vision une pure rigolade alors qu’une immense majorité de préadolescents et adolescents a un téléphone mobile connecté en permanence à internet, donnant accès, entre autres, à toute la pornographie, sous toutes ses formes, même la plus bestiale.
D’autre part, le film est d’ores et déjà présent sur les plates-formes de téléchargement comme l’indique Google https://goo.gl/DpWMev et, dès 13-14 ans maximum, la manipulation des torrents et VPN n’a plus de secrets pour ces jeunes gens.
A quoi sert alors ce type d’interdiction ?
Nous sommes en 2015, la technique est ce qu’elle est, et l’interdiction aux moins de 16 ou 18 ans, c’est la ligne Maginot de 1939, que cela soit bien ou mal, critiquable et regrettable ou pas, moralement inadmissible, il faut utiliser les armes (si l’on peut dire) de son époque, pas cette commission, lointain héritage du COIC si je ne me trompe pas, qu’il est temps – à tout le moins – de réformer en profondeur. Même si, comme vous l’indiquez, le TA, en droit, ne pouvait pas écrire autre chose, le concept de « sensibilité des mineurs » s’il est dans les textes, devrait être reconsidéré et requalifié à l’aune de l’époque où l’on vit.
Enfin, sur le plan artistique, et sans prendre parti pour ou contre « Love », il ne vous aura pas échappé que « La vie d’Adèle » (interdit aux moins de 12 ans), pendant lesbien de « Love » si l’on peut dire, qui dure encore plus longtemps (3 heures et 7 minutes) et où les scènes de sexe explicite abondent, a remporté la Palme d’or à Cannes en 2013 puis été vu en salle par 1 017 270 spectateurs (source AlloCiné) sans compter les passages sur Canal Plus et la VOD. « Nymphomaniac » (interdit aux moins de 12 ans pour la partie 1 et de 18 ans pour la partie 2) quant à lui a exploré la thématique du sexe interracial, il a certes enregistré moins d’entrées et la version de réalisateur, heureusement modérée par les distributeurs, était de 5 heures et 25 minutes. Ce film a d’ailleurs conduit Yvan Attal à s’interroger publiquement sur la difficulté pour expliquer à ses enfants la pertinence de l’affiche française du film…
En quoi le sexe lesbien ou interracial serait-il plus « honorable » que le sexe hétérosexuel ?
PS : Je suis très cinéphile, je vois 5/6 films par semaine en salle ou à la télévision, je n’ai été séduit ni par « Nymphomaniac », ni par « La vie d’Adèle », ni par « Love ».
Merci à Christian C qui a bien voulu remarquer que je gardais mon calme sous la tempête quelque peu dérisoire des insultes et des contre-vérités. J’ai été enseignant dans une autre vie, je sais qu’il faut rester impavide. Comme le chantait Joe Cocker dans une célèbre chanson,
« Sticks and stones may break my bones
But words don’t bother me ».
Ceci étant, il est toujours consternant de se heurter aux « non-comprenants » comme disait Desproges. Mais aussi à ceux qui, non seulement parlent du film qu’ils n’ont pas vu, mais répondent à mon texte sans l’avoir lu, ou mal, ou incomplètement, et qui déforment à plaisir mes propos, ajoutent un mot qui n’est pas de moi, ou se lancent dans des développements complètement baroques et hors sujet.
J’y ai passé beaucoup (trop) de temps depuis hier, permettez-moi de me retirer sur la pointe des pieds. Il faut savoir terminer une polémique, surtout celles qui s’achèvent « en eau de boudin ».
On n’arrête pas le progrès sur soi-même et le mot qui m’est venu en lisant votre commentaire Christian C est prépotence.
Qui ne vous concerne qu’indirectement puisque, pour défendre votre droit à avoir compris le Kâmasûtra ainsi que le « prépotent » du fameux film, objet du billet, vous attaquez nommément un commentateur et une commentatrice.
Puis-je vous conseiller de revoir vos classiques populaires : c’est dans les vieilles casseroles que l’on fait les meilleures soupes !
Il vous reste peut-être encore quelques années pour les doubler ! ou bien sait-on jamais : les croiser seulement !
De toute manière qu’est-ce qu’on se marre avec ce billet de Monsieur Bilger.
Tout ce tohu-bohu me rappelle une interview de Maria Schneider des années après le tournage du film qui fit scandale, racontant combien elle avait regretté de l’avoir fait, s’étant sentie violée par Brando
http://www.dailymail.co.uk/tvshowbiz/article-469646/I-felt-raped-Brando.html
Plusieurs personnes ont commenté le fait que faire croire que la sexualité est quelque chose de simple et naturel était une supercherie. Et en effet, si les choses étaient aussi simples, ce film n’existerait pas si son but était justement de faire la démonstration de cette simplicité.
@genau | 10 août 2015 à 09:56
« Je ne nie pas et n’ai pas nié les qualités du film de Pontecorvo, vous avez raison à cet égard, c’était l’exploitation politique qui en a été faite qui a provoqué mon humeur. »
Je comprends très bien votre réaction d’humeur vis-à-vis de ce film, moi-même ayant eu la même à sa sortie, il est devenu l’étendard de tout ce que la France comptait d’antimilitaristes pulsionnels, de déificateurs du FLN, d’anti « Algérie française » sans nuances, etc. But qui n’était pas recherché par son metteur en scène et son réalisateur, cela a naturellement provoqué une réaction inverse et aussi passionnelle dans le camp adverse qui en grande majorité n’a jamais vu ce film.
Mais a contrario et je l’ai souligné dans mon précédent commentaire, deux des acteurs clés (colonel Trinquier et général Aussaresses) de cette phase de ladite « Bataille d’Alger » ont reconnu sans réserve la qualité et l’objectivité de ce film. Cela alors que le rôle de ces deux officiers était représenté clairement ainsi que leurs méthodes.
Certes le colonel Trinquier fort courageusement et honnêtement, dès 1970 à reconnu sans ambiguïté l’usage systématique de la torture et des exécutions sommaires lors de ladite « bataille d’Alger », et le général Aussaresses fit de même aux début des années 2000, avec une grande précision dénuée de toute passion. Contrairement à nombre de leurs pairs ayant fait de même, ceux-ci se turent et pire certains d’entre eux les couvrirent d’injures et diffamations. Et nombre de responsables politiques qui avaient 20 ans et plus lors des faits, fort hypocritement et démagogiquement firent pareil.
La journaliste du « Monde » Florence Baugé fut parmi tous ses confrères des médias, la seule à traiter avec objectivité et même sympathie, le général Aussaresses.
Quel que soit le jugement qu’on peut porter sur leurs actions dans cette « bataille », on ne peut que rendre hommage à ces deux officiers, qui n’ont pas cherché après-coup à se réfugier dans l’hypocrisie voire les mensonges. Situation qui aurait été autrement plus confortable !….
@Christian C | 10 août 2015 à 10:21
Le coincé du c.. est le pendant de l’obsédé. Tous les deux sont des angoissés. L’un devant la vie, l’autre devant la mort.
Si j’osais utiliser une métaphore, je parlerais de la chèvre se faisant défoncer par le bouc pendant le rut. Lui passant à la suivante en bavant et tirant la langue et tapant du sabot sur le sol. Ne mangeant plus, maigrissant. Jusqu’à l’épuisement. Il peut ainsi « satisfaire » une dizaine de conquêtes par jour.
Chaque année le scénario dure ainsi trois semaines aux jours décroissants. J’ose encore penser que l’humain est un animal évolué et que vous vous attachez à respecter les préliminaires lors de vos conquêtes qui doivent être fort nombreuses, je n’en doute pas. A moins que… grand diseux, petit faiseux…
J’aurais pu faire une autre comparaison avec votre réflexion mais je m’arrête là par décence. Allez donc dans un SAMU. L’interne de garde vous parlera des vrais coincés du c.. qu’il voit arriver aux urgences…
Suite à une information communiquée par Marc Ghinsberg, j’avais écrit ceci (chiffres à l’appui) au sujet des professionnels siégeant dans ladite commission :
« C’est bien ce que je pensais, rien que parmi les professionnels titulaires je constate 8 hommes pour 1 femme et pour l’ensemble (suppléants compris) 21 contre 6. » (Mary, 9 août 11:43)
Un jour Clemenceau a dit : « Le meilleur moment de l’amour, c’est quand on monte l’escalier. »
Ce n’est pas tout à fait faux.
Finalement, Philippe Bilger, vous êtes peut-être « réac » en tant que spectateur de films érotiques, mais certainement pas comme débatteur. Vous ne jouez jamais au prof (« impavide » ou pas) face à des élèves. Quand on n’est pas d’accord avec vous, vous n’employez pas le mot « dérisoire », et vous ne traitez pas notre argumentation de « tempête » de « contre-vérités », vous ne prenez pas nos arguments pour des insultes. Pour vous, nous ne sommes pas des « non-comprenants », et vous ne nous dites pas : « bye bye, j’ai passé trop de temps avec vous ».
@Trekker
Rien à ajouter. D’accord sur toute la ligne. J’ai lu aussi Aussaresses et plains cette haridelle de Jospin.
Rédigé par : Trekker | 10 août 2015 à 00:17
Pour une fois que je suis en phase avec l’analyse de Trekker, je ne vais pas manquer l’occasion de le dire. Tout en soulignant le rôle non négligeable dans cette affaire d’Ali la Pointe, un prince de la pègre (avec quelques autres) sans lesquels le susnommé Yacef Saadi, modeste fils de coiffeur, ne serait certes pas passé à la postérité en qualité de terroriste en chef.
Excellent billet de M. Bilger, je vous remercie.
Je suis en retard, j’arrive après que la bagarre a fait rage, n’étant pas fonctionnaire à la retraite (pléonasme et clin d’oeil), je dois gagner l’argent du ménage et naviguer dans les transports. Donc, ça c’est fait.
J’ai lu tous les commentaires avant de parler du film au titre en anglais. J’espère que je vais parvenir à trouver quelque chose qui n’a pas été dit. Mais avant toute chose, je veux que vous sachiez que je me régale à chaque nouveau billet et que je ne remercierai jamais assez tous les contributeurs.
@Lady calamity jane
A chaque fois, j’ai l’impression qu’il faudrait que je sache tirer le Yi Qing et les Tarots de Marseille pour tout comprendre. A défaut, je relis deux fois (cela fait trois lectures), la table des 1 est à ma portée.
@Semtob Sisters
Avez-vous signé comme moi la pétition au sujet de la Dogue enterrée vivante et sauvée in extremis ?
@Trekker
La bataille d’Alger a été militairement gagnée en (grande) partie grâce à une méthode antiterroriste connu sous le nom de bleuite.
@Robert Marchenoir
Votre répulsion pour Vodzimir devient préoccupante, surveillez-vous votre tension ? J’ai l’antidote qu’il vous faut. Je suggère que vous écoutiez un morceau de Tchaïkovsky en regardant danser la prima ballerine Irina Kolesnikova. De plus faites donc glisser derrière la glotte une rasade de vodka sortie du congélateur pour anesthésier une douzaine d’oeufs d’esturgeon avant qu’ils n’atteignent l’estomac.
Vu de ma fenêtre, Poutine est avant tout celui qui est sorti de l’ombre en faisant une campagne électorale éclair, brève et intense. Il est arrivé du ciel en pilotant un avion de chasse, il a déclaré qu’avec lui ce serait dur et que le peuple russe n’avait pas le choix. Les élections ont eu lieu. « Vodzimir a violé la Russie », il a pris le pouvoir, quinze années ont passé et il ne l’a pas encore lâché.
J’ai lu deux biographies sur M. Poutine, l’une rédigée par une dissidente russe en exil et une autre biographie écrite par un Français en exil du paysage audiovisuel français. C’est très intéressant de comparer le traitement différencié d’un même fait. J’ai autant ri qu’à la lecture des plaidoiries composées par Fiodor Dostoïevski dans les « Frères Karamazov ».
Et puis, je préfère la virilité de M. Poutine prouvée par ces actes à celle des commentateurs de football mal rasés.
@Gérard Lenne
Sur un blog où les contributeurs habitués se connaissent tous, vous avez fait les frais d’un bizutage en règle, ils vous regrettent déjà.
C’est tout à fait normal car vous avez tenu l’auditoire, vous êtes une bête d’estrade, je suis sûr que vous ne laissiez pas vos élèves indifférents.
Vous avez créé l’événement lorsque vous avez terminé par ces mots :
« Gaspar Noé a signé un film qu’on peut apprécier ou non, qu’on peut estimer longuet, ennuyeux, prétentieux, que sais-je ! Mais il n’a rien d’un film porno. »
Le tribunal administratif de Paris, quant à lui, a visé « la répétition et l’importance des scènes de sexe non simulées de nature à heurter la sensibilité des mineurs ».
Quelle que soit la forme utilisée par l’auteur de « Love », quelle que soit la mode actuelle de la provocation par la nudité, vous ne pouvez pas occulter les scènes de sexe non simulées qui vont faire frissonner les ballasts des « Redoutables » des spectateurs et effondrer les ovaires des spectatrices. Vu de ma fenêtre, sans aller voir le film, sans avoir l’intention de le télécharger, il s’agit de pornographie et puis c’est tout. Nous ne sommes pas d’accord, cela n’a pas d’importance.
Il me semble que la Loi Toubon n’a pas été abrogée et que le film devrait s’appeler « Amour » tout simplement. Le producteur d’un film qui a coûté 230 millions d’euros pourrait faire un effort pour traduire l’affiche du film dans les différents pays. Mais peut-être fait-il exprès pour minimiser les coûts et maximiser le résultat net. On ne pense pas assez au portefeuille vide des pauvres producteurs (clin d’oeil).
Que Dieu soit avec vous.
Vaya con dios.
@Alex
Vous avez raison ! La vision du monde ne procèderait-elle pas de la mathématique sexuelle ?
Je veux dire, les yeux fermés sont-ils une poésie pour ceux qui passent systématiquement par derrière ?
@genau | 10 août 2015 à 17:47
« D’accord sur toute la ligne. J’ai lu aussi Aussaresses et plains cette haridelle de Jospin »
Dans cette affaire Aussaresses de début 2000, mon mépris va en premier à Chirac qui lui a retiré sa Légion d’honneur gagnée au combat, et qui eut même le culot de dire être horrifié par la lecture de son livre ! Comme si le s/lt Chirac n’avait pas servi en Algérie entre 1956 et 1957, et n’avait jamais entendu parler de certaines « méthodes », même s’il ne les avait pas pratiquées.
@ Mary Preud’homme | 10 août 2015 à 18:38
Merci pour votre appréciation sur mes propos.
« …le susnommé Yacef Saadi, modeste fils de coiffeur, ne serait certes pas passé à la postérité en qualité de terroriste en chef… »
Vous ne devez pas être sans connaître une rumeur insistante et récurrente courant sur Yacef Saadi, notamment côté algérien mais aussi chez certains ex-paras ayant participé à la Bataille d’Alger. Il serait une balance ayant dénoncé tout son réseau dès sa capture et sans être torturé *, pour avoir la vie sauve et ce fut le cas. Intox suscitée par des rancoeurs ou vérité ?
* Il ne le risquait guère, car les opérations avaient été reprises en main par le colonel Godard opposé à cela.
@vamonos | 10 août 2015 à 23:04
« La bataille d’Alger a été militairement gagnée en (grande) partie grâce à une méthode antiterroriste connu sous le nom de bleuite »
En partie exact mais cela concerne sa deuxième phase conduite par le tandem colonel Godard et capitaine Léger, qui préférait à la torture des méthodes bien plus subtiles : le premier avait commandé le 11e choc et le second était un ancien Jedburgh, ce qui expliquait leur penchant marqué pour les manipulations et coups tordus.
En fait la Bataille d’Alger comporta deux phases, une première basée sur la torture systématique, les rafles massives et les exécutions sommaires. Elle fut conduite en pratique par le colonel Trinquier et le commandant Aussaresses, sous la tutelle relativement lointaine de Massu qui souhaitait ne savoir que le minimum des détails afférents à toutes les « opérations ». La deuxième citée ci-dessus lui succéda, avec le tandem Godard/Léger. Il semble que le général Massu anticipant un lâchage par les politiques (la torture systématique commençait à trop se savoir en métropole), décida de se séparer des premiers au profit des seconds dont les méthodes plus discrètes risquaient bien moins de lui attirer des problèmes.
Cela, contrairement à ce qu’il a dit sur la fin de sa vie, il le fit surtout par opportunisme et habileté politique : son épouse fort bien introduite dans la haute société parisienne avait contribué à le mettre en garde, ces histoires de tortures massives risquaient de mettre en péril sa carrière de général !…
vamonos bonjour !
ah ! mais je vous y prends : Yi Qing et Tarot de Marseille ne se manient pas selon la même technique et vous me perçates le flanc de compassion humaine vous obligeant à vous y initier. Suis-je claire ?
Bonne journée à vous.
@ Trekker | 11 août 2015 à 02:54
Je ne vois pas trop le rapport entre Love et la Bataille d’Alger. Le premier film parle d’amour (charnel certes, mais amour quand même) alors que le second exprime toute la violence et la haine qui a opposé deux communautés à une certaine époque, dont les traces sont encore bien visibles aujourd’hui.
Mais c’est un peu le charme de ce blog que de prendre le chemin des écoliers quand le sujet n’inspire pas vraiment les commentateurs.
Il est vrai que le film LOVE n’appelle pas à de grandes réflexions intellectuelles, sauf peut-être pour ceux qui situent le centre l’intelligence au niveau du sexe, et il y en a.
…Et attendez de voir « La face cachée de Margo » à l’affiche dans toutes les gares de France et de Navarre… Je crois que ça promet aussi !
Il n’y avait pas que la violence Achille. Je peux en témoigner. A l’évidence nombreux sont ceux qui méconnaissent l’action des ASSRA, EMSI, SAS, SFJA en Algérie (1)
« S’agissant des femmes et des familles, l’opération Pilote du printemps 1957 dans l’Ouest algérois a montré la nécessité de leur venir en aide et de les faire évoluer. 45 personnels féminins de l’armée, renforcés en fin d’année par le Corps des Assistantes sanitaires et sociales rurales auxiliaires (ASSRA), forment alors des Équipes médico-sociales itinérantes (EMSI). Au nombre de 340, elles coopèrent avec les 200 attachées féminines des SAS, avec les Sections féminines du SFJA et avec les Cercles féminins de Mme Massu. Constituées d’une Européenne et d’une musulmane, les équipes vont d’un village à l’autre pour apporter des soins, sous la responsabilité de 500 médecins militaires. Elles donnent des leçons de couture et de puériculture dans les mechtas, et encouragent la scolarisation des filles. La méfiance de l’accueil initial fait place à l’enthousiasme et à l’amitié…
« Les jeunes femmes, écrit Georgette Brethes, responsable EMSI dans le Titteri, aspiraient à une vie meilleure, à l’européenne, nous disaient-elles. Elles comptaient sur nous pour les aider à faire comprendre à leur mère qu’elles ne voulaient pas être mariées à un vieillard… Nous intervenions aussi auprès des hommes, pour les mariages, etc.
« Pour la pacification, disait un officier, une EMSI vaut un bataillon. »
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(1) Voir aussi CEMJA de Nantes et Issoire qui avaient pour mission de former des moniteurs de la jeunesse en Algérie
@ Achille | 11 août 2015 à 11:21
« Je ne vois pas trop le rapport entre Love et la Bataille d’Alger… »
J’ai commis ce hors sujet suite aux commentaires de genau le 09 août 2015 à 18:00, Caroff le 09 août 2015 à 19:43 et genau le 10 août 2015 à 09:56. Cela car je connais relativement bien le sujet de la guerre d’Algérie et donc la Bataille d’Alger. Sujets sur lesquels priment encore souvent le passionnel ou le partisan, au détriment d’une approche historique tendant à l’objectivité.
@ Mary Preud’homme
Pour poursuivre ce hors sujet sur la guerre d’Algérie, oui, vous avez raison d’insister sur le succès de ces missions de pacification, mais il était déjà trop tard en 1957 !
Tout s’est joué à Sétif en mai 1945 et dans la tête de de Gaulle…
Celui-ci pensait que l’Algérie coûtait fort cher à la France et que l’opinion internationale (manipulée ou non) était vent debout contre le maintien de la colonisation dans ce si beau pays…
Et puis tout s’est joué anthropologiquement aussi : deux populations trop différentes et un rapport de force déséquilibré avec les musulmans…
@ Franck Boizard | 10 août 2015 à 08:55
Vous confirmez une fois de plus qu’incapable de défendre votre position sur la base de ses propres mérites, vous préférez avoir recours à ce vieux procédé, marxiste et malhonnête, qui consiste à discréditer la personnalité des interlocuteurs qui suggèrent que, peut-être, vos opinions ne sont pas aussi immensément justes que vous vous l’imaginez.
Jusqu’à présent je n’étais qu’un « obsédé », maintenant je suis « dans un état d’excitation anti-poutinien ».
J’attends la « vipère lubrique », les « menées anti-soviétiques » et le « tout anticommuniste est un chien ». Heureusement que c’est moi qui suis « manichéen » !
Si vos analyses étaient fondées sur les faits et la raison, vous n’éprouveriez pas le besoin de diffamer ceux qui ne les partagent pas.
Cela étant, il y une certaine cohérence dans votre attitude : le régime russe s’illustre, lui aussi, par l’irrationnel, le sectarisme, le ressentiment, l’esprit de clan et la vindicte personnelle envers les opposants.
Trekker | 09 août 2015 à 17:53
Quasi systématiquement, vous en venez à la politique de Poutine, aux Russes et au communisme. Désolé de vous le redire, ce thème tourne chez vous à l’obsession.
Tandis que vos tirades incessantes sur la guerre d’Algérie, elles, ne relèvent pas du tout de l’obsession.
Vous avez simplement la bonté de nous faire partager votre légitime intérêt pour la question, ainsi que vos analyses informées et pénétrantes sur ce douloureux épisode de l’histoire de France.
Pour en revenir au sujet de ce billet, la pornographie est donc bien l’érotisme des autres…
@ Mary Preud’homme | 11 août 2015 à 15:40
Je partage totalement l’opinion de caroff du 11 août 2015 à 19:44, concernant le judicieux de votre commentaire sur les actions des ASSRA, EMSI, SAS et SFJA pendant la guerre d’Algérie. Hélas leurs actions sont en majorité inconnues du grand public, et pire, parfois taxées de paternalisme et pro-colonialisme.
Certes caroff considère qu’il était trop tard, moi je pense que cela arrivait seulement bien tard et de plus, à partir de 1961, pour de Gaulle l’Algérie n’était qu’un problème à solutionner au plus vite : pression internationale dont les USA, coût financier de cette guerre et d’une intégration plus ou moins partielle de l’Algérie à la France, jouer dans la « cour des grands » via la bombe atomique et une future force de frappe, le coût cumulé de ces deux derniers obérant le développement industriel de notre pays, et l’incompatibilité anthropologique entre les deux populations pour le maurassien qu’était le général.
Les actions médico-sociales des ASSRA, EMSI, SAS et SFJA que vous citez, il faut bien noter qu’elles découlaient en majorité d’initiatives militaires. L’administration civile de l’Algérie ne s’était guère souciée de cela et notamment vis-à-vis des populations rurales, même après Sétif en 1945. Tout alors était encore possible et jusqu’en 1947, mais le torpillage de ce statut par l’administration et les députés liés au grand colonat et aux riches négociants (qui ne représentaient qu’une infime minorité de la population d’origine européenne), sonna le glas de cet espoir.
A noter une exception au sein de l’administration, certes bien tardive, c’est l’Education nationale. Elle avait conçu en 1955 et rien que pour l’Algérie un fort ambitieux plan de construction d’écoles primaires, cela avant tout dans les zones rurales : en cinq ans il était censé assurer un maillage similaire à la métropole. Mais très vite il échoua à cause du FLN, celui-ci détruisant systématiquement les nouvelles écoles publiques et même celles existantes. Assurer à la fois la sécurité de ces écoles et de leurs enseignants dans le bled, c’était mission impossible pour l’armée qui n’arrivait même pas à assurer celle des autres civils !…
A la décharge des gouvernements successifs entre 1945 et 54, au niveau financier ils avaient à assumer la reconstruction de la France : tous les centres industriels, voies de communication et habitats des grandes villes avaient beaucoup souffert de la guerre qui venait de s’achever.
@ Robert Marchenoir | 11 août 2015 à 20:07
« …tandis que vos tirades incessantes sur la guerre d’Algérie, elles, ne relèvent pas du tout de l’obsession… »
J’ai déjà répondu à cette question, voir mon commentaire du 11 août 2015 à 16:14 : je n’avais fait que rebondir sur les commentaires concernant cette guerre fait par deux autres intervenants que je citais. Libre à vous de voir une obsession de ma part sur cette guerre, mais si on comptabilise mes commentaires sur la guerre d’Algérie et les vôtres sur Poutine, le communisme et les Russes, vous me battez allègrement !…
Par ailleurs vous délirez toujours sur ce sujet, alors que celui-ci n’a dans l’immense majorité des cas pas été abordé par les autres intervenants. Alors de grâce ne me prêtez pas votre phobie ou névrose !….
Le commentaire de vamonos du 10 août 2015 à 23:04 sur votre sujet de prédilection et Poutine, lui, est fort pertinent. Mais pour vous vamonos doit certainement être un stipendié de votre diable, à savoir Poutine.
Gérard Lenne est venu ici nous expliquer le fonctionnement – donc en toute neutralité concernant la valeur cinématographique du film « LOVE » – de la commission dont il est membre, puis finit tout de même, mais sans en avoir l’air, par nous distiller quelques éléments nous permettant de situer très nettement son opinion sur ce film dont il nous assure que sa défense n’est pas l’objet des débats au sein de ladite Commission. Sous-entendu que n’est en rien déterminant dans le fait de voter l’âge légal pour visionner ce film, le fait d’être ou non dérangé par les images pornographiques de ce produit culturel « made in France »… Quelle rigolade !
Mais monsieur Lenne le dit lui-même, il perd son temps à discuter avec les abrutis (les non-comprenant) de spectateurs potentiels – qui ne le seront plus (abrutis) que lorsqu’ils auront acheté leur ticket pour ses acrobaties sans filet…
Le titre du film est banal, ils auraient mieux fait de l’intituler « L’amour chez les gastéropodes » !
@ Bob M.
«Si vos analyses étaient fondées sur les faits et la raison, vous n’éprouveriez pas le besoin de diffamer ceux qui ne les partagent pas.»
Je vous diffame, rien que ça !
Tandis que vous, bien entendu, vous êtes parfaitement mesuré et juste.
Vous m’amusez. Je ne pense pas que cela soit l’effet que vous recherchez, mais c’est celui que vous obtenez.
@Robert Marchenoir
Contrairement à vous je trouve intéressant l’apport de Trekker mais aussi des autres intervenants sur la guerre d’Algérie car l’ignare que je suis sur ces questions y trouve des éléments de compréhension tout à fait intéressants.
J’étais parti, on me rappelle, on me demande de répondre à Madame Preud’homme et je le fais parce que c’est une simple question de chiffres et de totale confusion de sa part. J’avais expliqué que dans la CCF il y a 12 femmes sur 28. Elle me répond ceci :
Suite à une information communiquée par Marc Ghinsberg, j’avais écrit ceci (chiffres à l’appui) au sujet des professionnels siégeant dans ladite commission :
« C’est bien ce que je pensais, rien que parmi les professionnels titulaires je constate 8 hommes pour 1 femme et pour l’ensemble (suppléants compris) 21 contre 6. » (Mary, 9 août 11:43)
Son observation ne concerne donc que les collèges de professionnels (réalisateurs, producteurs, distributeurs, exploitants, critiques…). Pourquoi seulement une femme titulaire sur 9 ? Il faut le demander aux associations qui les envoient, le ministre nommant les membres de la CCF sur leurs propositions. Ensuite, on peut toujours se demander pourquoi les femmes sont moins cinéphiles que les hommes, par exemple. Pourquoi il y a nettement moins de critiques femmes (c’est en train d’évoluer, mais lentement…). En tout cas, le Syndicat de la critique que je représente avec Caroline Vié-Toussaint a donc réussi une parité parfaite 50/50. Je ne peux pas parler au nom des autres associations…
Et pour l’ensemble de la Commission, je confirme que nous en sommes bien à 12 sur 28.
La Russie, les « faits », tout ça, tout ça.
Je fais un effort pour répondre à notre ami Bob, parce que j’ai tout de même de la sympathie pour lui, malgré ses excès.
Il m’accuse de ne pas répondre aux « faits » qu’il aligne à longueur de commentaires par d’autres « faits ». Ce disant, il m’accuse implicitement de lâcheté ou d’imbécillité. M’accuser de paresse serait d’ailleurs beaucoup plus juste.
Je mets « faits » entre guillemets non parce que je crois faux les « faits » dont Bob nous fait part mais parce que je les trouve dénués de tout intérêt. C’est la manière des « fact-checkers » : j’accumule les « faits » tous prétendus objectifs mais choisis de manière à justifier mon point de vue préconçu.
Je refuse d’entrer dans cette logique. Il me suffirait de faire des copier-coller de « faits » expliquant que les problèmes de la Russie sont dus aux Etats-Unis, il y en a plein internet. Mais je m’en fiche.
Ma question est la vision d’ensemble :
1) Nous avons un intérêt géographique, économique et stratégique à nous entendre avec la Russie (dois-je mentionner que nous sommes sur le même continent et le volume de nos échanges commerciaux pour établir des « faits » ?).
2) Cette entente avec la Russie poutinienne est-elle possible ? Je pense que oui parce que l’expansionnsime russe, qui est réel, me paraît un expansionnisme impérial à l’ancienne et non une croisade idéologique ayant vocation à sortir de son espace naturel (espace naturel, qui, à mes yeux, s’arrête aux frontières historiques : Pologne, Etats Baltes, c’est pourquoi je proposais de stationner quelques Rafale nucléaires dans ces pays pour marquer le coup). C’est là le point le plus délicat, j’ai des doutes. Mais je prends aussi en compte le fait que les moyens russes sont tout de même assez limités et les problèmes internes de la Russie immenses.
3) Les Etats-Unis se voient dans une confrontation avec la Chine et traitent la Russie comme l’ami de leur ennemi potentiel. La France a-t-elle intérêt à entrer dans ce schéma ? Je ne le crois pas. Ce n’est, en tout cas, pas notre tradition.
Pour me contredire, il faudrait donc me donner des éléments indiquant que les Russes ont l’intention de chasser l’OTAN de tout le continent et d’établir une domination, militaire ou autre, sur l’Europe occidentale.
Bref, jusqu’à preuve du contraire, je suis d’accord avec Jean-Pierre Chevènement (c’est rarissime) : nous ennemis sont au sud, pas à l’est.
Maintenant, si on me montre que M. Poutine a l’intention de faire défiler ses chars sous l’Arc de Triomphe ou de débarquer à Bruxelles pour dicter aux Européens ce qu’ils doivent faire, je suis prêt à réviser mon jugement.
« Le titre du film est banal… » !
Rédigé par : vu de sirius | 12 août 2015 à 09:25
Banal vous n’avez pas tort, sauf que je retirerais le b !
@ Franck Boizard | 12 août 2015 à 17:49
« …Ma question est la vision d’ensemble :
1) Nous avons un intérêt géographique, économique et stratégique à nous entendre avec la Russie…..
2) Cette entente avec la Russie poutinienne est-elle possible ? Je pense que oui…….
3) Les Etats-Unis se voient…….
Pour me contredire, il faudrait donc me donner des éléments indiquant que les Russes ont l’intention de chasser l’OTAN de tout le continent et d’établir une domination, militaire ou autre, sur l’Europe occidentale.Bref, jusqu’à preuve du contraire, je suis d’accord avec Jean-Pierre Chevènement (c’est rarissime) : nous ennemis sont au sud, pas à l’est. »
Totalement d’accord avec votre analyse, vous avez tout dit et je n’ai rien à rajouter. Ah si, il n’y a pas que Jean-Pierre Chevènement qui pense ainsi, Jean-Bernard Pinatel, grand expert en intelligence économique et auparavant général ayant exercé d’importantes fonctions, propose la même chose depuis au moins quinze ans.
Encore un nouveau film de brouteuses de gazon : « La belle saison », avec Cécile de France (avec un nom pareil, dis donc, bientôt ce sera « Les bûchers érotiques » avec Jeanne d’Arc…).