Justice au Singulier

Blog officiel de Philippe Bilger, Magistrat honoraire et Président de l'Institut de la Parole

La justice en sang

Cette réforme, évidemment, s’accompagnera de tous les traitements dont certains condamnés ont besoin et la rétention de sûreté pourvoira à l’inévitable dangerosité de quelques-uns pourtant déjà sanctionnés pour leur crime. Je devine vers quel type de société ces précautions fondamentales pourraient nous entraîner si nous n’y prenons pas garde. Etouffante à force de sûreté désirée. Mais il faut choisir. Une société qui se protège avec ses risques ou un monde qui s’indigne avec ses drames, toujours trop tard ? Pour ma part, je préfère la réalisation de ce bonheur peut-être oppressant à la justice en sang. Comme aujourd’hui.

Faut-il plaindre Roman Polanski ?

Faut-il plaindre Roman Polanski ? Peut-être. Pas parce qu’il est artiste. Parce que la justice, c’est aussi de savoir sagement s’arrêter à temps.

Qui va sauver le français ?

Que quelques intellectuels parlent et écrivent parfaitement le français ne me console pas. Le citoyen serait-il voué à l’ordinaire ? Je refuse un français à double vitesse. Ou une orthographe de classe.

C’est tout Giscard !

Grand fauve de la politique. Fidèle jamais lassé de la sensibilité amoureuse. Homme plus fort que les moqueries qui ne l’atteignent pas parce qu’à juste titre il les perçoit encore comme un hommage décalé. Qu’il ne change pas. Il manquerait.

Le Net n’est pas le diable

Pour être sincère, ce billet ne m’a pas seulement été inspiré par la controverse relative à la Toile et à son rôle prétendument négatif après le campus d’été des jeunes UMP à Seignosse mais aussi par le débat passionnant de Mots croisés sur le Net et les vidéos. Dominique Wolton, effrayé par le flot d’informations, enjoint aux journalistes et aux politiques de prendre garde à eux. Sa sinistrose -je l’espère- va constamment anticiper une réalité qui toujours la démentira. Il a été courtoisement mais vigoureusement contredit par David Abiker dont l’intelligence époustouflante en l’occurrence a offert la plus brillante des plaidoiries aux épris sans état d’âme de la Toile et, en même temps, des médias qu’elle ne tue pas mais stimule.