Justice au Singulier

Blog officiel de Philippe Bilger, Magistrat honoraire et Président de l'Institut de la Parole

Pierre Arditi dit son texte

Olivier Py et Pierre Arditi : j’adore ces connivences, ces liens qui se tissent et font des heureux. On croit parler et écrire pour soi mais les autres ne sont jamais bien loin et en profitent !

La vraie croix gaulliste ?

Je sais qu’il est consolant, pour la classe politique, d’accoler au gaullisme des principes si larges et généraux qu’elle peut feindre d’en être, de les respecter. Mais Charles de Gaulle est mort et il est illusoire de prétendre faire renaître ce qui ne tenait qu’à lui. On a le droit de le rêver, pas de se l’approprier.

Ribéry plus

Cette polémique artificielle et ridicule sur le comportement des footballeurs dont tout le monde se désintéresse quand ils n’ont pas la balle au pied est le signe d’une société bouleversée et injuste : réserver l’intransigeance et l’éthique aux petits quand les grands ont le droit de jouer leur jeu comme ils l’entendent.

Jérôme Kerviel avant l’heure

Pourquoi pas une Société de droit qui rappellerait le bon tempo à Jérôme Kerviel en particulier, aux prévenus et aux accusés en général ?

La France a des malaises

La France a des malaises, dérangée comme une vieille personne qui n’a plus tout à fait sa tête.

Frédéric Mitterrand à l’usage

Il se dégage de ces échanges, dans Le Journal du Dimanche, une impression trouble et ambiguë. Tout semble être dans la main du ministre, à sa disposition. Les amis, les copains, les réseaux paraissent faire la loi. Le comble, c’est que Frédéric Mitterrand se vante de « parler vrai » quand au contraire, sur tous les plans, bon petit soldat chargé de rameuter un peu de droite vers une culture majoritairement à gauche, il enfourche les dénégations et les apologies comme il convient. Sans l’ombre d’une liberté politique. Inconditionnel comme tous les autres. Je sais pourquoi, d’emblée, il n’était pas mon genre.

Alain Finkielkraut peut être agaçant

Ce comportement général est d’autant plus surprenant que, pour louer « Répliques » et son esprit, il cite une magnifique pensée de Montaigne : « Quand on me contrarie, on éveille mon attention et non pas ma colère.Je m’avance vers celui qui me contredit, qui m’instruit. La cause de la vérité devrait être la cause commune à l’un et à l’autre ». Faites ce que je lis, pas ce que je fais ! J’aimerais être maltraité comme Alain Finkielkraut !

Derrière le drapeau

Il ne faudrait jamais oublier – j’aime que la vérité soit souvent poncif et non rupture – que derrière le drapeau, il y a la France et tous ceux morts pour elle. Et donc pour nous.

Jean-Claude Magendie, c’est quelqu’un !

Pas étonnant que Jean-Claude Magendie ait tiré sa révérence judiciaire en nous comblant de style et d’esprit. Il y a mille manières de s’en aller. La sienne était inimitable. Je le regrette déjà.

Les jetons de Bernadette

Sans doute suis-je ridicule, à propos de Bernadette Chirac, avec mon puritanisme de mauvais aloi. Il est toujours facile de prétendre être vertueux avec les sacrifices des autres ! En même temps, notre époque apparemment accole à un savoir-vivre parfois achevé une sorte de mauvais goût, comme une indécence délicate. Les bonnes manières n’excluent plus les mauvaises. Je suis persuadé que le culte de la surabondance, la frénésie de la richesse et l’arrogance des privilèges vont susciter, minoritaires mais pugnaces, des réactions fondées sur une éthique aussi rigoriste qu’est scandaleuse l’indifférence à la condition des gens, au coeur des gaspillages d’aujourd’hui.