Les passions humaines contre les totalitarismes…
Au « nouveau » apporté par la Révolution qu’évoque Saint-Just, cette obsession de toute révolution qui prétend faire place nette, abolir toute trace du passé pour changer le présent et magnifier le futur, à une radicalité qui croit pouvoir procéder à une nouvelle création de l’humain façonnée par l’idéologie révolutionnaire, s’opposent la permanence des réflexes humains, la pesanteur des habitudes, les comportements qui au quotidien, depuis des siècles, battent en brèche le collectivisme, l’absence de propriété individuelle, le mépris du profit, la partage absolu et la caporalisation de la vie personnelle et familiale.
L’aspiration grandiose de Saint-Just est condamnée à se briser, après tant de massacres si on considère l’Histoire, sur l’implacable écueil d’une humanité qui reste, pour le meilleur ou pour le pire, elle-même, avec ses attentes, ses espoirs, son ambition, ses faiblesses, son incurable désir de liberté.