Justice au Singulier

Blog officiel de Philippe Bilger, Magistrat honoraire et Président de l'Institut de la Parole

Jamel Debbouze a-t-il eu tort ?

Nicolas Sarkozy n’est pas Joe Dalton car il est bien réel. Jamel Debbouze n’a pas eu totalement tort et si, en effet, il n’y avait pas de quoi, pour lui, à être « super fier », il peut au moins se targuer d’une lucidité pour hier et utile pour demain.

C’est Montebourg qui a raison !

Arnaud Montebourg, après avoir été « recadré », a soutenu pour la façade qu’il avait été mal compris mais en petit comité il aurait lâché : « Je m’en fous ». Je l’approuve parce qu’il a raison.

Fillon a une bonne droite

Tous ceux qui ont été des téléspectateurs attentifs de Des paroles et Des actes, partisans de Fillon, indécis ou adversaires, ont unanimement salué la mue qui s’était opérée sous nos yeux. François Fillon, solidaire mais pas enfermé, a pris ses distances avec Nicolas Sarkozy et s’est enfin découvert, détaché de la part dépendante et frileuse de lui-même. Le collaborateur se vengera.

Les doux de l’extrême gauche ?

J’avais l’intention de poursuivre ce billet par l’analyse d’un événement enfin positif pour la droite que beaucoup espèrent : l’intervention de François Fillon sur France 2. Puis, en cours de rédaction, j’ai compris que je devais garder ce projet sous l’esprit et ne pas le mêler à cette tragédie qui est la conséquence de la lutte permanente entre des factions violences et haineuses dont l’une, à cause de l’un de ses membres, est impliquée dans un crime.

Le court d’amour

Mais le déclic, quand le hasard vous confronte à l’inconnu et que sur un mode fulgurant tout s’écrit et que c’est doux ou amer, est ce qui ne cesse pas de m’agiter. Nos amitiés tiennent donc à si peu qu’elles sont d’abord dépendantes de nos subjectivités fragiles et de l’arbitraire de notre regard. Je comprends Gilles Simon qui s’est plaint d’avoir été moins encouragé et applaudi que Federer.

Drôle de genre à la Chancellerie

Ce « drôle de genre » à la Chancellerie est une catastrophe. On n’a pas mieux à penser, à réparer et à accomplir ?

BHL sur un autre front

J’aurais aimé que BHL soit interpellé sur cette tendance lourde de la création d’aujourd’hui, peinture, littérature, cinéma et musique, à laisser de plus en plus le beau rôle au passif d’hier : le témoin ébloui ou dégoûté est devenu aujourd’hui, souvent, l’artisan médiat d’un ordre qui se refuse et d’une cohérence répudiée. Il crée ce que le créateur initial a eu la faiblesse, la paresse de proposer sans apprêt. Son intelligence, ses yeux, ses oreilles et ses sentiments accomplissent le vrai travail. Ils reconstruisent.

Wauquiez et Romero : les deux sont ridicules

Romero en ne se poussant pas du col, et son intimité avec lui, et Wauquiez en n’étant pas effrayé de déclarer qu’il était hétérosexuel et heureux de l’être.

La justice, c’est maintenant

Pour parler franchement, je n’ai pas envie de voir revenir tous ces maîtres et /ou serviteurs en 2017. Ils ne me tentent pas, plus. La Justice, c’est maintenant ?

Tweeter est-il si grave ?

Le tweet devrait être perçu comme la suprême liberté d’un monde trop sérieux qui n’en a plus beaucoup, comme l’ultime élégance d’une société qui se perd à prendre tout, toujours, au premier degré. A force d’être pris pour plus qu’il n’est, le tweet va se moquer de nous.

L’Elysée en tranquillité

Le film de Patrick Rotman ne bouleverse pas le paysage politique – ce n’était pas son but – mais il offre des clés pour l’avenir. Au-delà des antagonismes puissants et virulents et de son déclin semblant inéluctable – pour la première fois cependant, François Hollande et son Premier ministre remontent dans les sondages -, on pressent que la personnalité du président, irrésistiblement sympathique, sera sans doute son meilleur atout pour faire oublier des engagements non tenus et des résultats lents à venir (nouvelobservateur.com)

Eric Woerth aurait-il dû couler ?

Je regrette de n’avoir plus le droit de faire l’impasse sur mon pessimisme d’hier, quand on percevait à quel point l’officiel de la justice était gangrené par l’officieux, la scène par les coulisses, le judiciaire par le partisan. Qu’aujourd’hui, quelques magistrats encore décalés ne profitent pas ce climat d’indépendance générale pour, dans leur coin, continuer « leur petite cuisine » et rendre encore plus coupable ma naïveté d’un billet.