Robert Badinter a été panthéonisé. C’est la loi du genre : on n’a vanté que les lumières avec cette manie française de ne savoir osciller qu’entre adorations et détestations.
Mais je comprends bien que dans cette cérémonie tout entière consacrée à l’hyperbole et à l’hommage, il était difficile de laisser place à autre chose.
Pourtant, il y a une séquence destinée à célébrer et à émouvoir qui a fait surgir, en moi, des sentiments contradictoires.
Julien Clerc a chanté cette dénonciation de la peine de mort avec le texte de Jean-Loup Dabadie et la musique superbe de Julien Clerc lui-même.
Des avocats en robe ont défilé comme pour nous signifier que l’abolition de la peine de mort concernait plus le barreau que le peuple français. Alors que je crois que beaucoup, au sein de la communauté nationale, avaient approuvé la victoire parlementaire de Robert Badinter que le soutien de François Mitterrand, pourtant pas chiche à une certaine époque dans ses refus des grâces, avait largement permise.
Moi-même, absolument pas persuadé par les considérations morales contre la peine de mort – je me sentais capable de les réfuter, une à une, sans tomber dans la sauvagerie -, je ne l’aurais jamais requise dans ma vie judiciaire pour une double raison de nature très différente : même prévue par le code pénal, cette sanction était moins technique que métaphysique : elle ne relevait pas du pouvoir humain. Et cette peine absolue imposait une justice absolue, ce que même un contempteur comme moi des prétendues erreurs judiciaires à répétition n’allait pas jusqu’à admettre (voir mon billet du 5 novembre 2019 : « Un intellectuel pour la peine de mort »).

Face à cette sanctification laïque, à cet humanisme glorifié, j’ose à peine avouer le surgissement de démons, de cauchemars qui venaient troubler l’harmonie consensuelle et la sérénité des bonnes consciences. Je ne voyais plus seulement ces criminels, ces assassins auxquels l’abolition de la peine de mort avait sauvé la vie, mais la douloureuse, tragique et impressionnante multitude des victimes, totalement oubliées au Panthéon et dont les hurlements silencieux d’outre-tombe auraient au moins mérité d’être évoqués.
Il me semble que par compassion, par honnêteté, on aurait dû, aux côtés de ces malfaisants laissés heureusement vivants, rendre hommage à cette immense foule des victimes de cette malfaisance. Non seulement aux existences épargnées, mais aux destins massacrés.
Il y avait quelque chose de fondamental qui ainsi était occulté en ce jeudi solennel du 9 octobre. Il ne peut pas y avoir d’humanisme totalement heureux.
J’ai prouvé que tant l’histoire naturelle que l’Histoire me donnaient raison, la justice est la vengeance publique.
Elle n’a aucune autre raison d’être que la prévention des crimes et la punition des criminels ! Que des gens tentent de la faire dévier de sa mission serait une usurpation pure et simple, et en principe, punissable comme telle.
Je sais que de vulgaires Français et chrétiens auraient du mal à l’admettre, et pourquoi ? Français, on oublie que nous ne sommes pas les vainqueurs de la guerre contre les nazis, mais des gens délivrés par d’autres, rien de plus.
Halte aux passagers clandestins, parasites de la gloire des Américains que nous conspuons à la hauteur de ce que nous leur devons !
Les chrétiens oublient, quant à eux, qu’ils ont tenté de se substituer aux Juifs. Que les monothéistes sont nuls : pères d’ingrats ou ingrats, ils n’inspirent RIEN de bien.
Et donc, les gens de cette sorte sont incapables de voir les choses comme elles sont, et non leurs rêves.
La Justice est et doit être une vengeance publique. Pas la peine de prendre les corbeaux comme boucs émissaires ! Les choses sont ce qu’elles sont, et non leurs mensonges, usurpation et… irresponsabilité. Car relâcher des dangers publics rend responsable de leurs crimes. On a joué à la roulette avec la vie des innocents ? On a perdu, comme on doit toujours perdre quand on prétend agir en dépit du bon sens, je veux dire de la nature humaine.
Pas la peine de s’en prendre aux corbeaux ! La nature, ou dieu si on y croit, crée l’Évolution, mère et rectrice des comportements des êtres vivants.
Croâââ!
Les judéo-chrétiens n’ont qu’à bien se tenir, il n’y a que le mal pour répondre au mal.
Le bien attendra qu’on y croie.
La croyance est le nom que les vaniteux donnent à leur entêtement dans l’erreur, et le bien n’est, par définition, pas accessible à ceux qui font l’économie du vrai.
C’est vrai !
Il est donc temps de ne plus répondre au mal par le mal, et à l’erreur par l’erreur.
Remettons, par l’envoi d’un lien, au centre de la Justice, ce qu’elle est : une vengeance publique.
https://cours-de-droit.net/l-histoire-du-droit-penal-avant-le-nouveau-code-penal-a121604314/#:~:text=La%20justice%20priv%C3%A9e%20c%C3%A8de%20le,menace%20pour%20l'ordre%20public.
Mais on peut, si l’on veut, traiter les juristes de corbeaux rancuniers ! Serait-ce d’ailleurs un si mauvais compagnonnage que celui d’oiseaux considérés comme plus intelligents que les singes ?
Sinon, il y a aussi, dans le texte lié, l’évolution du droit, par exemple quand il n’est pas assez répressif, il ne dissuade guère. Les excès répressifs, aussi : le juste milieu est difficile à trouver.
Mais pour moi, il est clair que la suppression de la peine de mort sans prison à vie lèse grandement les innocents, sur lesquels on relâche des dangers publics. Tu parles d’une vengeance des victimes et d’une protection de la société ! Quelle société dont les dirigeants ou proclamés tels ne font pas ce qu’ils doivent : protéger les gens de dangers dont ils ne veulent pas, tels les dangers publics ? Cette mise en danger de la vie d’autrui fait la paire avec l’accueil d’immigrés musulmans inaugurant de nous rendre le mal pour le bien. Pas tous, et alors ? Comme il n’y a pas de droit à immigrer, la prohibition de ce groupe ne serait pas une peine mais une mesure de précaution absolument nécessaire, du moins si on ne veut pas jouer notre liberté aux dés après s’amuser de celle de la population par la libération des pires criminels.
Des corbeaux vengeurs ? Si seulement nos « protecteurs » l’étaient un peu plus, oui ! Enfin, pour de vrais crimes, on peut ici subir censure et peine pour une simple présentation trop pessimiste, mais à mon avis, simplement lucide, de la vie.
L’histoire du droit pénal avant le Code pénal nourrit la rancune des corbeaux.
Le sang païen revient, oblitérant la révélation évangélique déguisée en humanisme – celle qui s’est teintée de la promesse fut infidèle – quand la justice saurait enfin créer les conditions du pardon pour éviter de répondre aux transgressions par la transgression.
Cela ne signifie pas l’abandon de la sanction, mais de comprendre l’esprit dans lequel elle est appliquée, qui est de briser à tout jamais le cercle infernal des vengeances.
La justice ne se venge pas, elle protège la société de la contamination violente générée par la transgression, évitant à la victime de devenir transgresseur à son tour.
Je voudrais compléter mon commentaire du 11 octobre en citant, une fois encore, un excellent billet de Descartes sur le sujet.
Il y évoque notamment des paroles prononcées par M. Dupond-Moretti lors d’une matinale de France Inter consacrée à un hommage à M. Badinter.
C’est ici que l’on mesure combien la bien-pensance actuelle en arrive à inverser les principes les mieux établis, sans que personne, dans ce camp, n’en mesure la véritable portée.
https://descartes-blog.fr/2025/10/11/du-retour-du-sang-francais/
Aucune image, aucun son. J’ai pris garde de ne m’intéresser en rien au spectacle honteux de l’entrée au Panthéon, censé ne recevoir que des personnalités illustres – dans le sens premier du terme : qui est très connu du fait d’un mérite ou de qualités extraordinaires – d’un avocat certes brillant (il y en a beaucoup d’autres), mais aussi d’un homme politique dont le passage place Vendôme a conduit à la situation d’insécurité et de violence que les Français subissent aujourd’hui.
Si cet homme célèbre – ce terme lui convient mieux -, par conviction franc-maçonne, n’avait que réussi à faire abolir la peine de mort (en réalité sur ordre de Mitterrand), il devrait être salué, comme doivent l’être tous ceux qui font progresser notre civilisation, de quelque bord politique qu’il soit.
L’accueillir au Panthéon serait déjà un hommage allant au-delà de la puissance toute relative de son acte, un peu moins de la moitié des Français étant déjà convaincus à l’époque que la guillotine devait disparaître.
Mais Badinter, c’est aussi le garde des Sceaux qui, manquant à sa parole, n’a, volontairement, pas créé une peine de remplacement à la hauteur des crimes qui étaient punis par la Veuve.
Celle-ci, au-delà de la vengeance de la victime, protégeait à coup sûr la société d’une récidive de l’individu condamné. Une perpétuité réelle, jusqu’à ce que mort s’ensuive, ferait de même. Ce n’est pas le cas… et, malgré l’effroi provoqué par certains crimes, en particulier ceux des terroristes, il est plus difficile aujourd’hui de légiférer en ce sens qu’en 1981.
Parce que les temps ont changé, parce que l’ordre et la morale deviennent chaque jour un peu plus des vertus ringardes, parce que le gauchisme ambiant a transformé la belle valeur qu’était l’humanisme en une confusion aberrante entre l’assassin, devenu victime innocente de la société, et sa proie, qui, finalement, est responsable de son sort. Parce que Badinter, en apportant l’onction juridique aux élucubrations soixante-huitardes, a participé grandement à ce cul-par-dessus tête sociétal qui, aujourd’hui, est devenu la règle, bien trop mollement combattue par la droite.
Badinter, s’il a logiquement bataillé contre l’antisémitisme, c’est aussi celui qui, en signant l’article 25 de la Convention européenne des droits de l’homme, a placé la justice française, et donc la France, sous les fourches caudines d’une instance supranationale favorable aujourd’hui à l’immigration, y compris illégale. C’est aussi celui qui, en abrogeant toutes les lois sur les mœurs, est à l’origine de la chienlit entretenue par des communautés, certes ultra-minoritaires, mais très proactives. C’est aussi celui qui a pris position contre la rétention de sûreté, qui permet de protéger la société en l’éloignant d’elle un individu restant dangereux après avoir complètement purgé sa peine…
Bref, Badinter est bien loin de n’être que l’abolitionniste louangé par Macron et déifié par une gauche aux abois. Badinter est aussi l’un des fossoyeurs d’une France qui s’aimait, d’une France souveraine, d’une France admirée. Le Panthéon ne saurait être l’abri d’une telle personnalité sans perdre un peu de son aura.
Science et ce qui y est lié, comme le reflet à la lumière.
Il y a deux hérésies jumelles, si on peut emprunter le langage religieux sans nous confondre avec ses aberrations :
– Croire les humains tout à fait comme les autres animaux
– Totalement différents.
Les observations montrent que l’être humain est entre les deux. Quoi d’étonnant ? Tout cela n’est jamais que le résultat de l’Evolution.
Mais ces fous de croyants en Dieu unique abrahamiques ne voient pas les solutions de continuité, les croyants dans le nouveau monothéisme, celui de Gaia, ne veulent pas voir les différences !
C’est un échec total, de la part de tous ces gens.
Est-ce ma faute ? Assurément, non, mais j’en profite pour dire à chacun de se détacher de la foi en l’unique, qui ne fait jamais que masquer une part de la réalité.
N’accordez votre crédit qu’à ce qui est mille fois vérifié, savoir la science, cumulation de connaissances, matrice de théories éclairant et non occultant le réel !
Et si vous en avez assez de ce qui sollicite si peu votre imaginaire, tournez-vous vers l’art, les légendes et la contemplation des nuages, mères des rêveries.
Mais jetez, ô jetez, la fausse monnaie de la religion ! Qu’ils vivent dans leur monde, pourquoi non ? Les asservis à l’unique. Vive la liberté de tous ! Mais ne laissez pas polluer votre quête du vrai, du bien et du beau – sans parler du rêve !
Parole de corbeau rancunier, incapable de se reconnaître persécuteur, et continue donc à identifier la justice comme une vengeance, ce qu’elle n’est pas.
@ Aliocha
le 12 octobre 2025
« L’anthropomorphisme confond donc la défense du territoire avec la violence sacrificielle.
Voilà une belle occasion de rire. »
Ben moi, si je recevais un missile là où je pense, ça ne me ferait pas rire, ni mon proctologue d’ailleurs.
Merci Aliocha, nous avons besoin de votre humour sur ce blog un peu tristounet.
Mais de rien, cher comique, le rire chasse le diable.
SCIENCE
Acte II
Le bouc émissaire n’est pas le propre de l’homme.
Des exemples ?
https://www.podcastscience.fm/dossiers/2010/09/07/dossier-le-bonobo/
Cela a lieu aussi dans d’autres espèces, mais j’ai la flemme de chercher. Bref ! Reprenons :
Le rire n’est pas le propre de l’homme. Ni la vengeance. Ni le bouc émissaire.
L’homme n’a fait qu’accentuer tous ces traits. Comme, d’ailleurs, le fait de mentir — car je signale en passant que je n’avais pas parlé du bouc au départ, dont je ne fais pas une obsession.
Cela, l’outil, la guerre : tout est plus accentué chez lui. L’être humain est l’animal du paroxysme, dirais-je.
Ce n’est pas en l’isolant de son terreau qu’on rendra cette plante cannibale « meilleure », ni en la contraignant, ni à coups de fraudes pieuses, religieuses — même si l’on comprend que la religion étant du n’importe quoi, un peu plus, un peu moins… Ni surtout en salissant, en rabaissant la science au niveau de la religion par des fraudes pieuses !
Si donc on prétend faire ce qui est le mieux pour un être comme l’être humain, tant que la pauvre bête est souffrante, mourante, mimétique donc lyncheuse, il faut agir dans les limites de ses piètres capacités.
Fi de la vanité !
Il est, par contre, possible de lui rendre des marges de manœuvre si la science l’arrache aux déterminations dites plus haut.
Fi de ne pas essayer ! Fi de la sacralisation des chaînes !
Les croyants sont comme les gens de gauche, s’imaginant payer avec de la dette ou en faisant payer les autres : on augmente les taxes, ou bien on va faire croire que la nature humaine est autre qu’elle est — et à un dieu, en plus ! — et les gens, évoluant dans un monde irréel, agiront autrement.
Pour agir autrement, ils le font : leur comportement est pire, surtout quand ils s’adonnent au monothéisme.
Les croyants disent que le monde sera meilleur après la mort, en faisant une utopie et en s’opposant donc à la mort de la mort.
Cette utopie empêche la rédemption de notre nature, au double titre de justification improuvable de leur échec dans ce monde, et forme un obstacle à notre salut.
Le vrai…
Des êtres qui doivent mal se comporter, car ils souffrent et meurent, et sont mimétiques donc lyncheurs, sont condamnés à le rester tant que la science ne les tire pas de là.
Donner des objectifs impossibles à des prisonniers tout en maintenant les portes closes est horrible, et s’appuie sur des arguments faux, en morale comme en science.
Et moi, je dis qu’il faut faire tout ce qu’on peut pour permettre aux gens de changer de nature, passant de mortel stupide mené par l’agressivité à immortel intelligent porté par la recherche de l’excellence.
Mais tant qu’ils ne sont jamais que ce qu’ils sont, il est vain et vaniteux de préconiser ce qui n’est accessible qu’à meilleurs qu’eux.
Pour en revenir au débat : la prison à vie pour les pires transgresseurs protège à la fois la vie des citoyens et celle de l’enfermé.
Elle ne fait jamais que sacrifier la vanité de ceux qui croient pouvoir rédimer n’importe qui, en faisant courir le risque de sa rechute aux citoyens innocents dont la sauvegarde est prioritaire — ce qui sacrifie aussi la loyauté, le lien, la mission protectrice de la Justice.
Ou quand Lodi confond l’humanité avec le corbeau rancunier.
Oh, l’affreux scé-scé, oh, l’affreux lé-lé, oh, l’affreux rat-rat :
https://youtu.be/lW1RXwv5I1k?t=468
SCIENCE
Acte I
Le rire n’est pas le propre de l’Homme :
https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/animaux-betes-science-ces-animaux-rient-eviter-malentendus-87760/
Acte II
La vengeance n’est pas le propre de l’Homme :
https://podcasts.apple.com/fr/podcast/pourquoi-les-corbeaux-sont-ils-rancuniers/id1048372492?i=1000713240990
On n’est pas obligé de lire la suite de la pièce de théâtre : deux actes qui ne font que radoter des préjugés excusables en leur temps, mais plus depuis qu’ils ont été prouvés faux ! Pauvre Rabelais dont on recycle la tentative manquée, mais non sans mérite, de tenter de trouver un propre de l’Homme, bon courage. Le propre, en tout cas, de ce qui est bâti sur des fondations branlantes est de tomber, et comme précisément l’Homme n’est pas ce qu’on prétend, je soutiens que ce qu’on prétend obtenir de lui est encore plus faux que les bases erronées. Bref, cela ne vaut même pas le système de Ptolémée en astronomie, lequel avait du moins quelque apparence d’être réel.
L’anthropomorphisme confond donc la défense du territoire avec la violence sacrificielle.
Voilà une belle occasion de rire.
@ Exilé
« Erreur, dans le catholicisme la rédemption existe mais dans l’autre monde (voir l’exemple du Bon Larron), après avoir confessé et regretté ses péchés, et accepté les peines temporelles éventuelles qui s’en découlent. »
Je sais, mais la rédemption laïcisée dont je parle ne peut évidemment pas faire appel à des prêtres et à un arrière-monde ! Quant à l’idée de rédemption dans un autre monde, on peut douter que :
– Cet autre monde existe
– Qu’il y ait un ou des dieux
– Une rédemption
– Et qu’une Église ou une autre ait quelque chose à y voir.
Et j’en oublie sans doute.
Ce qu’on peut voir en ce monde est que les gens parlant de rédemption dans un sens religieux le fourrent prudemment dans un arrière-monde.
Ils font bien : entre le fait que les croyants ne se comportent pas mieux que les autres comme n’importe quel prophète de passage vous le dira, le monothéisme a aggravé la situation, et par lui-même avec ses folies propres telles que les guerres de religion et les Inquisitions, et par son exemple donnant au pire le totalitarisme, et au mieux la riche idée de relâcher les criminels dans la population.
Hypothèse : s’il y a un dieu unique, il s’est caché, prévoyant le désastre du monothéisme, reste à savoir si un ange un peu trop enthousiaste n’a pas vendu la mèche. Punition : s’occuper des croyants. Ne faut-il pas un tant soit peu réparer ses dégâts ?
@ Aliocha
le 12 octobre 2025
« Aucun animal ne rend la justice, ni ne se venge.
La violence est humaine. »
J’adore, c’est la meilleure de la matinée, il a raison Aliocha, ça fait des années qu’on tue, égorge, décapite, éventre des lapins et des poules dans notre ferme, et il n’y a aucune vengeance du reste des poulaillers et clapiers à notre encontre, preuve que les animaux sont plus humains que nous.
Pitète que les animaux sont gauchistes depuis Badinter, allez savoir.
Mort de rire ! Une autre, une autre ! Merci Aliocha, j’étais un peu bourru ce matin et grâce à vous je retrouve la bonne humeur qui me caractérise.
Y a des jours où ça vaut le coup d’être encore en vie LOOOOOOL
Le rire, comme la vengeance, est le propre de l’être humain.
Vous n’avez pas fini de rigoler à ainsi prôner comme repas du dimanche un rôti de gauchiste après la communion au corps du Christ, vous, blanc et chrétien, tellement ignorant des rites païens qui vous dominent à l’image des gauchistes qui bouffent du chrétien, vous mangez au même râtelier.
Vous avez là l’occasion de comprendre, c’est à dire de ne plus utiliser votre intelligence aux dépens de l’humanité, pourquoi Bergoglio nous demandait de prier pour lui à chacune de ses interventions, il se reconnaissait persécuteur.
Les humains ont une conscience, vous êtes invité à en user.
Il faut vraiment avoir un QI de bulot pour braire sans cesse comme des gronânes que la peine de mort n’a pas supprimé la criminalité !
La preuve est pourtant irréfutable que la peine de mort est efficace : un assassin qu’on aura « raccourci » ne pourra plus recommencer, alors qu’avec l’idéologie gauchiste de Badinter et ses juges ultragauchisés, notre justice le relâchera et il recommencera, c’est prouvé.
Donc, grâce à ce sinistre ministre gauchiste, les criminels ont de beaux jours devant eux, les records de crimes exploseront, les tueurs seront déclarés victimes de la société et les vraies victimes devront se soumettre aux injonctions gauchistes et à leur sinistre fable de la culture criminelle de l’excuse.
Les vrais assassins sont ceux qui ont supprimé la peine de mort ; la liste impressionnante de cadavres qui jonchent les rues depuis 81 le prouve. Je sais, c’est gênant pour nos gauchistes, désolé d’avoir soulevé le tapis.
La seule chaîne d’info qui en parle, c’est CNews, les autres se cachent lamentablement, tels des lâches trouillards collabos, en camouflant la vérité sur ordre d’omerta du pouvoir et de ses complices de gauche.
Quand on ne sait plus de quoi parler tellement le pays est en crise, on nous ressort Simone Veil.
Désormais, Badinter fera partie du tableau.
Mais cela ira bientôt plus loin : alors que Monsieur Veil est également au Panthéon, on nous ressortira, dans quelques années, qu’Élisabeth doit le rejoindre – ou plutôt qu’il faut procéder au transfert physique simultané.
Et pendant ce temps-là, le pays est envahi par la racaille interne et externe, et la dette s’accumule.
Mitterrand a utilisé la peine de mort pour se donner une posture d’humaniste : R. Badinter ne fut qu’un instrument.
Mitterrand le bon, le chrétien ; Giscard le mauvais. Les électeurs sont tombés dans le panneau : Mitterrand était un homme de conviction, lui…
Mais combien de morts suspectes en quatorze ans ?
Les Français aiment se faire avoir. D’ailleurs, Mitterrand est enterré à Jarnac… jusqu’à ce qu’un nouveau président le panthéonise.
Je m’interroge sur le sens des valeurs d’un pays qui tue et constitutionnalise l’assassinat programmé de victimes innocentes par l’avortement, et qui laisse vivre et prospérer les pires criminels.
Il y a quelque chose qui m’échappe dans la cohérence ; mais on ne peut pas le dire, ni même le penser : on est qualifié de complotiste et on risque d’être hors la loi.
Soit on défend la vie pour tous, soit on ne la défend pas.
Imaginons que nous transportions dans un minibus toute notre famille – père, mère, grands-parents, épouse, nos enfants – et que nous provoquions un accident dont nous serions le seul survivant.
Même celui qui ne croit pas au salut de l’âme ne dira-t-il pas : « Tuez-moi, que je les rejoigne, car je ne pourrai pas vivre avec cela » ?
À la justice laxiste, les assassins reconnaissants !
Voilà l’inscription que l’on pourrait ajouter sur le fronton du Panthéon.
Badinter ne fut pas seulement l’abolitionniste convaincu de la peine de mort, il fut également celui par qui la justice est devenue laxiste en se voulant compatissante à l’égard des déviants et autres criminels.
Dans sa plaidoirie contre la peine de mort, Badinter avançait deux arguments forts : l’horreur de la guillotine et la culpabilité implicite d’une société qui, selon lui, manquait d’humanité et de charité, des arguments qui se voulaient d’une fraternité républicaine, n’osant se dire chrétienne, reportant donc sur la société une part de la responsabilité du crime.
Pour ce qui concerne la guillotine, je partage avec lui cette horreur. La pendaison me paraît plus humaine.
Couper en deux un homme, ou pire, une femme – comme Marie-Antoinette – est effectivement la manifestation d’une inhumanité absolue.
Il n’en reste pas moins, pour le républicain qu’il fut, que la guillotine fut l’instrument par lequel la République est advenue et s’est imposée de la pire des façons.
Elle est et restera un symbole de la République, comme on l’a vu dans des manifestations gauchistes récentes où des copies menaçantes ont été exposées.
L’autre argument, d’une sensibilité exacerbée et d’un sentimentalisme dévoyé, consistant à rendre la société responsable des fautes commises par certains déviants, volontaires ou involontaires, est trop facile ; il est surtout un argument irresponsable, en ce qu’il nie la nature humaine dans sa diversité, bonne et mauvaise.
Il est des êtres qui sont des fauves, en ce que leur nature animale prend le dessus sur un comportement social non intégré.
Aucune société ne peut rendre un individu meilleur que la nature ne l’a fait, mais il est trop facile de dire qu’elle peut le rendre mauvais pour déresponsabiliser le déviant de sa faute.
Tout organisme a ses déchets qu’il convient d’éliminer pour qu’il puisse continuer à vivre sainement.
Badinter, niant le principe du mal comme faisant partie de la nature humaine, a joué un rôle néfaste dans l’évolution de la justice.
À ce titre, il porte une part de responsabilité dans les crimes commis par des récidivistes qui ne pouvaient pas être récupérés et qui le furent au nom de principes fallacieux proclamant que c’était la société qui était responsable du premier crime et qu’ils méritaient une seconde chance.
Les victimes de cette « seconde » chance n’ont pas eu de chance !
Aucun animal ne rend la justice, ni ne se venge.
La violence est humaine.
Heureusement que les islamistes sont là pour justifier ceux qui confondent encore la justice avec la vengeance, on peut alors continuer à s’agenouiller devant le faux dieu réificateur des admirateurs de la force, signe de toute faiblesse, écharde dans la chair, ange de Satan destiné au soufflet pour se prémunir de l’orgueil.
La loi, en effet, possède une ombre des biens à venir, et non l’exacte représentation des choses.
La vérité nue, qui n’agrée ni holocaustes ni sacrifices pour le péché, est apparue dans le rouleau du livre pour former le corps du temple de la foi véritable.
Il est impossible que le sang des taureaux et des boucs ôte les péchés de la multitude, fussent-ils désignés coupables.
S’ouvre ainsi la voie qui libère, oui, jusqu’aux forces du mal, pour permettre le choix alors possible de briser à tout jamais le mensonge quand, là où il y a pardon des péchés, il n’y a plus d’offrande pour le péché.
Soyons-en raisonnablement certains, celui qui a fait la promesse est fidèle.
Il ne nous reste, veillant sans cesse les uns sur les autres pour nous exciter à la charité et aux bonnes œuvres, sans abandonner notre assemblée, comme c’est la coutume de quelques-uns, qu’à nous exhorter réciproquement, certains de voir poindre le jour.
Sur les ailes, il n’y avait pas que des avocats en robe, mais aussi des magistrats de l’École de la magistrature, dont deux représentants ont prononcé un discours.
Il est tout de même drôle de voir que nous sommes de plus en plus désarmés. D’armes proprement dit, comme si on allait se défendre face aux agresseurs avec de la parlotte ! De la prison à vie, qui n’existe pas en France au nom du droit à la « rédemption » comique en pays laïc, et qui n’existait pas non plus quand la religion catholique était religion d’État… Nous, zombies, appliquons la morale des autres à leur place, et pour rien. Quand ces gens, par exception, tendent l’autre joue, ce n’est pas par générosité mais pour se payer le paradis, ce qui vaut bien ce crime contre leur dignité, de même que faire la queue contre sa patience pour avoir le droit de voir les plus belles œuvres.
Je signale que l’être complètement dégradé qui n’avait pas le droit de rétorsion était un esclave ! Tout ce qui nous rapproche un tant soit peu d’une telle abomination doit être repoussé, non de la main mais du pied, comme contaminant…. Ainsi le lâchage de tueurs ou violeurs d’habitude dans les rues.
Pour d’autres, je serais plus nuancé, imaginons Gérard, dont l’enfant a été abusé par Hervé et qui tue ce dernier. Soit la colère, soit le savoir que Gérard, non seulement vivra mais sortira de prison pour usurper une place parmi les libres, voire récidiver, peut amener le père à accepter de pourrir en prison. D’un autre côté, d’autres enfants n’interdisent-ils pas de les déserter ? Le devoir, contrairement à ce que croient certains, dépend certes des principes, mais aussi des cas. Il doit être idéalement arbitré par chacun pour le plus grand bien abstrait de la peur de la punition et du désir de récompense. Il y a assez de principes et de cas concrets pour en donner une idée. Ainsi, il est interdit de tuer, en tout cas en dehors des ordres étatiques. Même si c’est moins dit – tant nous avons dégénéré depuis les Grecs -, il reste hautement louable de se battre pour la cité et pour la liberté, ce qui se rejoint idéalement quand on assassine un tyran. Ce qui ne veut pas dire de le faire quand on sait qu’il sera remplacé par son clone ou pire.
D’autre part, et c’est heureux, protéger les enfants est devenu aussi méritoire que de le faire de la liberté des libres – donc pas celle de tout le monde : avant, il y avait les esclaves, et à présent, les intelligences artificielles, dont les performances de plus en plus humaines font que nous reconstituons une classe d’esclaves.
Si protéger les enfants est hautement méritoire, tuer leurs abuseurs ne devrait-il pas l’être autant que d’exécuter des tyrans ?
À mon avis, oui, sauf que l’espoir de changer les gens, qui vient trop tard (après l’abus), et le fait qu’on fasse peu pour soigner les pédophiles en amont, peut aveugler et pousser à la négative. Ah, il y a aussi l’idée que la prison protège la société ! Mais en relâchant les abuseurs, on contredit, par distraction ou mauvaise foi, cette théorie de substitution.
« au nom du droit à la « rédemption » comique en pays laïc, et qui n’existait pas non plus quand la religion catholique était religion d’État. »
Erreur, dans le catholicisme la rédemption existe mais dans l’autre monde (voir l’exemple du Bon Larron), après avoir confessé et regretté ses péchés, et accepté les peines temporelles éventuelles qui s’en découlent.
Voir aussi l’affaire Fesch, qui a d’ailleurs été très mal interprétée par les syndicats de fonctionnaires de police, qui ont prétendu y voir une absolution du crime.
Là où l’ignorance de la spiritualité relève de la raison d’État, on éprouve le besoin de procéder à de grandioses pantalonnades.
Et la foule de ceux qui ne croient pas à ce qu’ils ne savent quoi, et des indigents de l’intelligence qui ne se posent pas la question du salut – les couillons de la République, un autre a dit « les veaux » – de faire semblant de se recueillir devant le grand mystère de l’imbécillité humaine.
Les pompes du diable accompagnent, dans les honneurs, le déshonneur du reniement de Dieu, de son âme, de soi.
Nous sommes dimanche, le jour de la lumière.
Les sondages de l’époque révèlent une évolution : un soutien croissant à la peine de mort dans les années 1970, lié à des affaires criminelles médiatisées (comme l’affaire Patrick Henry en 1976), contrastant avec une opinion plus nuancée dans les années 60.
Ils indiquent une majorité stable autour de 60 % en faveur de la peine de mort entre 1972 et 1981, avec une opposition minoritaire (environ 30-40 %). L’abolition a donc été une décision « courageuse » face à l’opinion, comme l’a souligné Badinter dans ses mémoires.
La Justice n’est jamais qu’une vengeance publique. Sans peur de la vengeance, il est pour moi évident que bien des gens se permettraient tout contre les autres. La vengeance est un droit si fondamental que rien ne signe mieux l’infériorité totale d’individus que le fait d’être déclaré indigne de se venger. Ainsi, indignité totale qu’on peut traiter aussi mal qu’on le veut sans rétorsion, indignité partielle de la femme quand il y avait un droit de tromper pour l’homme, et un non-droit pour la femme.
À présent, si dans une société, les citoyens ont de moins en moins le droit de se défendre contre les transgresseurs, et que la Justice les punit de moins en moins, que conclure ? Que les citoyens sont la variable d’ajustement des criminels, soit ils cesseront leur nuisance, soit non, leur « droit » à une seconde chance écrase le droit à la sûreté de tous.
Je ne mets pas en doute les bonnes intentions de Robert Badinter. Mais dans un pays qui supprime la peine de mort sans garder les tueurs à l’ombre à vie, il est clair qu’on donne les citoyens en pâture aux criminels, comme les ruraux aux loups, dans les campagnes.
Au nom de l’écologie, ou de l’Homme, dans le premier cas, on fait un choix en faveur de la nature sacralisée contre l’Homme, qui rend assez comique les protestations d’un humanisme bien relativisé par cette nouvelle religion quand elle sert ailleurs, en faveur de gens dont on invente sans le dire de faux droits tels que de pouvoir à nouveau choisir de tuer ou non… De faux droits, il y en a un autre, lié : le « droit » à venir s’installer dans un pays qui ne veut pas de vous. Pourquoi parler des deux ensemble ? Parce que sauf à vouloir finir en vils soumis, il faut interdire l’immigration musulmane, en fait et en droit. Des gens dont certains inaugurent de rendre le mal pour le bien sont en soi une raison suffisante pour la prohibition de cette sorte « d’invités ». Mais il y a pire : des minorités maléfiques peuvent parfaitement prendre le pouvoir, les plus près de nous étant les totalitaires. Notre pays me semble le dernier à savoir fermer ses portes, par vanité pure et simple, on verra ce qu’on verra, on intégrera, et jamais des gens tels que nous ne peuvent être soumis.
Tu parles ! Notre liberté est à éclipses, et nous sommes si capables que nous venons d’inventer le comique budgétaire.
Cette idée ne m’a jamais effleuré l’esprit, ni durant cette cérémonie, ni depuis l’abolition de la peine de mort. Il me semble évident que l’abolition ou le maintien de la peine capitale ne change en rien la réalité des victimes. Qu’elle ait été supprimée ou non, les victimes demeurent, et leur condition tragique reste inaltérée. Je ne perçois donc aucun lien intrinsèque entre ces deux réalités.
En vérité, rendre hommage aux victimes et à leurs familles n’était tout simplement pas l’objet de cette cérémonie. Il s’agissait plutôt de célébrer la conviction d’un homme – conviction que je partage sans réserve, car elle correspondait à l’esprit du temps. Même si certains s’y opposaient alors, nous savions tous que cette décision historique était devenue inéluctable.
Ce qui se jouait là n’était pas une commémoration des drames individuels, mais bien la reconnaissance d’un tournant civilisationnel, porté par une figure dont le courage politique méritait d’être salué. Confondre ces deux registres – l’hommage aux victimes d’une part, la célébration d’une avancée humaniste de l’autre – reviendrait à mécomprendre profondément la nature et la portée de cet événement.
Que Robert Badinter ait été panthéonisé ne me choque pas. C’était un grand avocat, et il mérite pleinement cet honneur.
Le fait qu’il soit à l’origine de l’abolition de la peine de mort ne doit pas occulter son talent d’avocat, d’autant que le procédé de mise à mort par décapitation était particulièrement macabre : il convenait d’abandonner ce châtiment d’un autre temps.
Des études ont montré que la crainte de la peine de mort ne réduisait absolument pas le nombre de crimes. En revanche, il est clair que les criminels dangereux — dont le cas relève d’abord de la psychiatrie — doivent être mis hors d’état de nuire, ce qui ne semble pas être le cas actuellement.
Les exemples ne manquent pas de criminels récidivistes ayant été relâchés malgré les soins qui leur ont été prodigués.
Il convient donc que des mesures plus draconiennes soient prises contre ces individus, afin d’assurer la sécurité des citoyens.
Que Robert Badinter ait été un grand avocat, nul ne le conteste mais de grands avocats, la France en a connus par le passé, en connaît encore de nos jours et en comptera certainement beaucoup à l’avenir.
Que la mort par décapitation ait été une sanction barbare, d’un autre âge, tout le monde là aussi peut en convenir et j’ai été moi-même et suis toujours, pour de nombreuses raisons, opposé à la peine de mort.
Mais être à l’origine de l’abolition de cette peine capitale, qui ne touche par ailleurs qu’un nombre très infime de meurtriers qui, eux, n’ont pas reculé devant le barbare, le macabre, cela justifiait-il vraiment tant d’honneurs ?
« Des études ont montré que la crainte de la peine de mort ne réduisait absolument pas le nombre de crimes. »
J’ignore d’où vous nous sortez cela, mais aux États-Unis, pays dans lequel les États « abolitionnistes » peuvent avoir une frontière commune avec ceux qui ne le sont pas, il est connu que les criminels dangereux évitent d’exercer leurs talents du côté où la peine de mort est encore appliquée, en traversant la frontière au besoin.
Cela vaut toutes les prétendues études.
Cher Philippe Bilger,
Une remarque préliminaire qui s’adresse à l’esthète de la langue française. De même qu’un chef « étoilé » écorche mes oreilles, le verbe « panthéoniser » est une insulte à notre langue et à celui qui est honoré. On entre au Panthéon : voilà qui est autrement solennel.
Dans le cas qui nous occupe, on n’est pas loin d’une pantalonnade dans la mesure où, comme le dit fort justement le Z, la France profonde n’est en rien reconnaissante à l’action de Me Badinter. Elle pourrait légitimement, si elle se penchait avec attention sur son « œuvre », lui vouer une haine éternelle dans la mesure où il a été le bras armé d’un Mitterrand qui a instillé le poison du progressisme et du laxisme dans tous les interstices de la société, et en particulier de la justice. Si l’on ne pourra bientôt plus faire un pas dans la rue sans risquer un coup de couteau, on le doit autant à Badinter qu’à Macron.
La suppression de la peine de mort fait partie, au même titre que celle du service militaire, de la retraite à 60 ans, des 35 heures, de l’instauration du quinquennat, des grandes fautes politiques de ce demi-siècle écoulé, avec les conséquences désastreuses que l’on mesure chaque jour.
Concernant la peine de mort, les belles âmes salonardes aiment à se pousser du col en promouvant des « avancées de civilisation ».
Le jour où leur progéniture aura été violée, torturée, et finalement découpée en morceaux, on aura plaisir à leur demander leur avis sur la question. Les seuls à pouvoir juger, ce sont les familles des victimes : les belles âmes progressistes devraient être priées de se taire, par décence. Leur avis est nul et non avenu.
En outre, elle résout de façon définitive le problème de ces assassins compulsifs qui, une fois dehors après l’accomplissement de la peine de sûreté, recommenceront.
De toute manière, ayant importé à grands jets la barbarie dans ce pays, nous finirons tôt ou tard par revenir à la peine de mort, car c’est le seul langage qui parvienne aux oreilles des barbares. J’en prends le pari.
Pensons également aux familles des victimes de ces assassins qui sont en prison, bien vivants, ou même désormais en liberté. Tourner la page de leur deuil est un dû refusé à ces familles.
Récemment, le père de l’une des petites victimes belges de Dutroux ou de Fourniret déclarait que, tant que les coupables seraient vivants, rien ne pourrait apaiser sa souffrance, à part la mort des perpétrateurs — non par esprit de vengeance, mais parce que, psychologiquement, la plaie resterait ouverte.
Le combat de M. Badinter a placé le coupable au centre des préoccupations de la société, car nul homme, prétendait-il, ne peut se voir refuser la possibilité d’être réhabilité. Mais, ce faisant, la souffrance des victimes passe au second plan, et c’est moralement inacceptable.
Porter au Panthéon une personne humaine est le résultat d’une reconnaissance, comme l’indique son fronton souvent remanié, ou d’attribuer une suprême décoration, dans le sens littéral de decus, honneur. La plupart des titulaires sont issus de ces deux motifs, sans qu’il soit besoin de faire une partition.
Mais Me Badinter ?
L’homme ne paraît pas discutable, et le refus de séparer sa dépouille humaine de celle promise dans le futur à son épouse n’est pas à juger : c’est l’intimité des gens heureux de leur vie commune, un peu naïvement prolongée dans un au-delà inconnaissable et ressortissant à un scepticisme sur la part divine de notre état — une projection infondée d’un au-delà de l’existence terrestre dont il ne nous appartient pas de bavarder —, partagée qu’elle est par nombre de gens simples et sincères.
L’homme donc : que nous laisse-t-il ?
Un parcours professionnel, un parcours politique, disons plutôt un parcours d’État des plus respectables, marqué d’une réforme judiciaire cruellement irréversible. Il ne s’agit pas de plaider contre la suppression de la peine capitale, car elle n’a jamais eu, à l’encontre des assertions des naïfs, de vertu dissuasive. Tout étudiant en droit sait cela dès les cours de droit pénal entamés. Sa seule vertu est l’élimination.
Hélas, l’homme n’a jamais voulu admettre cette destination cynique et a toujours entouré le processus de rites et d’affabulations jusqu’à l’hystérie populaire. L’alternative, aujourd’hui, de la réclusion perpétuelle, réputée plus cruelle que la peine capitale, a été écartée par diverses procédures.
Au plan sociétal, le voyeurisme débridé (lire Villiers de l’Isle-Adam, se souvenir des tricoteuses de 93), comme l’expression d’une colère vengeresse (v. la Libération) ou exploitée, ont conduit à la restriction de la publicité de l’acte d’exécution, en France et ailleurs.
Dès lors, pour les partisans de l’abolition, la chose était entendue : on se cache pour tuer légalement, donc on a conscience de l’horreur de l’acte, et sa suppression s’impose.
Par contradiction, les grands pays tueurs comme la Corée du Nord n’engendrent qu’une réprobation polie (exécution au canon), mais nos propres commissions (v. partout en France qu’on n’ose même pas désigner) sont un héritage qu’il faut bien assumer.
Me Badinter, donc, a résolu de façon simple une question insoluble, un nœud gordien : il a obtenu, sur la volonté de Mitterrand, la disparition du supplice à une période de doute dans le pays, dans une Assemblée aux convictions discutables et à la représentativité évaporée, cela, à l’encontre de la majorité des citoyens, bien sûr jamais consultés.
C’est donc, à la fois, un accaparement de la morale par l’État (sic), une confirmation orgueilleuse de son magistère et un dédain pour l’entourage des victimes, ignoré au nom de doutes judiciaires venant en renfort de l’horreur de la chose elle-même. C’est Bitos qu’on sacrifie, sous la plume d’Anouilh.
Ainsi, honore-t-on Me Badinter pour son œuvre réputée d’élévation du niveau moral de la justice rétributive, la radiation d’un cérémonial dont la seule suppression évoquerait les cachots de la Loubianka, confrontée à l’autosatisfaction d’une classe politique jamais avare de ses damnatio memoriae quand il s’agit de préserver les artefacts de son pouvoir et de ses bénéfices.
À part cela, la carrière professionnelle, littéraire et universitaire de Me Badinter le place à l’égal de beaucoup. Il marque son époque, reste discutable, mais honorable en ce qu’il contrarie l’humanité en général, et plus particulièrement celle qui gangrène notre pays, bientôt nos institutions : en cela, il mérite d’être protégé.
Nous envisageons de débaptiser Noël et Pâques (essayez de disqualifier l’Aïd !), méprisons nos millénaires spirituels et donnons en pâture un homme confessionnel à des myriades de religieux sectaires et cruels, habitant chez nous, alors que nous sommes encore dans l’incertitude et le paradoxe — vis-à-vis de notre sœur latine, par exemple, mais aussi de notre propre définition ontologique.
Me Badinter, cadavre resté en terre juive, mériterait-il le risque du retrait en effigie de la cathédrale laïque ?
Voilà bien un humanisme qui, de mon point de vue, ne valait nullement une panthéonisation !
Il n’est point question ici de rouvrir le dossier de la peine de mort, ni de débattre pour savoir si cette sanction ultime est digne d’une société moderne et supposée civilisée, cohérente avec ses valeurs, compatible avec ses racines chrétiennes, nécessaire et utile à son bon fonctionnement.
Il s’agit simplement de s’interroger sur le fait de savoir si épargner la peine capitale à des individus qui, eux, ne se sont pas posé de problèmes de conscience et n’ont pas hésité à appliquer cette peine irrémédiable à leurs victimes, justifie, pour l’auteur de cette loi, la reconnaissance de la Nation ainsi que tous les honneurs et la pompe qui l’entourent.
Pour ma part, même si cette abolition constitue une avancée civilisationnelle, la réponse est négative, et c’est dévaloriser la panthéonisation que de l’avoir ordonnée en une telle circonstance.
Monsieur Bilger, vous soulignez l’incomplétude qu’accompagne ces cérémonials hagiographiques d’intronisation de saints laïques panthéonisés.
S’embarrasser de nuances, ce serait pour la pseudo-élite qui « canonise » quitter sa position en surplomb, depuis laquelle elle nous manœuvre, notamment en se mettant dans le sillage de ces personnages.
Pour revenir à l’exécution capitale, la nuance serait d’évoquer la charge de celui qui doit ôter le vie – après sentence -, celle du bourreau. Je dirai presque que c’est pour moi l’argument massue qui me fait opter contre la peine de mort, sachant que je ne saurais exercer moi-même cette fonction, je ne m’imagine pas la confier à d’autres, par réciprocité républicaine.
Moi, je juge presque toujours les gens sur la mine. Sébastien Lecornu avait non seulement bonne mine, mais il parlait bien, avec un ton mesuré, au JT de France 2 l’autre soir. On me dit que cela lui a donné onze points dans les sondages. Il m’a tellement enchanté que j’aimerais bien l’avoir comme président en 2027.
L’ennui, c’est qu’il a dit qu’il ne prendrait aucun candidat à la présidentielle, ce qui implique, en principe, qu’il ne sera pas, lui, candidat. Décision déchirante pour Lecornu, grand ami depuis toujours de Darmanin, qui fut le parrain d’un de ses enfants et témoin à son mariage.
À propos de mine, je vois Othman Nasrou faire une déclaration pour LR, après cinq heures de débats internes. C’est, avec François-Xavier Bellamy, le plus proche de Retailleau. J’ai un téléviseur de deux mètres de large : c’est cruellissime pour les visages terriblement grêlés (c’est le cas de Nasrou). La mine de FXB est meilleure. « Pour faire de la politique, il faut avoir une bonne gueule » (Chirac). Ben oui.
Cher Patrice, il n’y a que les crayons que l’on puisse juger sur la mine…
Ça, c’est du Patrice Charoulet. Ici, il n’y en a pas deux comme lui.
J’ai failli citer le même passage que celui évoqué par Exilé.
Comme lui, je souscris entièrement à ce billet. Je n’ai pas apprécié cette cérémonie dégoulinante de bons sentiments, de moraline, même si l’on doit reconnaître à monsieur Badinter de grandes qualités d’avocat, sans doute l’un des plus brillants de sa génération.
On ne saurait non plus ignorer l’ignominie de la dégradation de sa tombe d’autant que, sauf erreur de ma part, le cercueil mis dans la crypte du Panthéon était vide, son corps étant resté dans sa tombe qui n’est donc pas un cénotaphe, contrairement à la tombe de Jean Jaurès restée vide dans le cimetière d’Albi où il avait reposé jusqu’à son transfert au Panthéon.
« Il me semble que par compassion, par honnêteté, on aurait dû, aux côtés de ces malfaisants laissés heureusement vivants, rendre hommage à cette immense foule des victimes de cette malfaisance, du crime. Non seulement aux existences épargnées mais aux destins massacrés. » (PB)
Vous avez dit l’essentiel, cher monsieur Bilger.
L’humanisme glorifié pour les assassins, et un cauchemar pour les victimes innocentes assassinées, et à venir. Emmanuel Macron devrait se reconvertir en croque-mort et commencer à fleurir les tombes des malheureuses victimes.
L’histoire nous dira si Emmanuel Macron sera panthéonisé ou christianisé à la mosquée des Deux-Églises.