Vraiment désolé, la prison est occupée !

A nouveau, les ministres Taubira et Valls qui, paraît-il, s’entendent si bien jouent une partition dissonante. A propos de la remise en liberté de trois délinquants qui auraient dû être placés sous écrou à Chartres pour exécution de leur peine.

Le ministre de l’Intérieur s’est ému, « se déclarant très surpris de cette décision et inquiet de ses conséquences ». La garde des Sceaux, elle, enquête (Le Figaro, 20 minutes).

Un remarquable Directeur de l’Administration pénitentiaire, Henri Masse, que Christiane Taubira avait eu la sagesse de maintenir à son poste, vient de partir à la retraite. Il a été remplacé par une femme, Isabelle Gorce, qui semble parfaitement accordée à la ligne de mansuétude dogmatique prônée par la ministre et dont le titre de gloire essentiel tient au fait que Michèle Alliot-Marie l’a sanctionnée.

Un commandant de police, numéro deux du commissariat de Dreux, avait adressé à sa hiérarchie, le 1er août, un rapport protestant contre l’élargissement de ces trois condamnés au prétexte que la maison d’arrêt de Chartres était pleine et que, selon le substitut de permanence, « il ne fallait plus mettre en exécution le moindre écrou jusqu’au moins au 1er septembre ».

Il ne s’agissait pas seulement de différer l’exécution des sanctions mais de les « remettre tout simplement dehors ». Vraiment désolé, la prison est occupée !

Manuel Valls a appelé personnellement cet officier tandis que sa collègue, empruntant la voie la plus lente et la plus lourde, demandait au parquet général de Versailles ce qu’il en était alors qu’on aurait gagné un temps précieux en prenant langue directement avec le procureur de Chartres ou le magistrat faisant fonction.

Certes, il y a actuellement dans les prisons françaises 68 500 détenus pour 57 300 places. Mais cette surpopulation ne saurait justifier, alors que 100 000 peines de prison ferme sont non exécutées, qu’on relâche purement et simplement dans la nature des personnes qui ont été difficiles à retrouver et à interpeller et qui s’empresseront peut-être, à leur manière, de bénéficier de cette aubaine.

Comment ne pas approuver Patrice Ribeiro, Secrétaire Général de Synergie-Officiers, qui dénonce « ces décisions de justice dévastatrices localement » ?

Ce n’est pas parce que le pouvoir d’hier n’a pas brillé en matière d’exécution des peines – la déplorable loi Dati permettant d’aménager immédiatement toute sanction inférieure ou égale à deux ans, ce qui réduisait à rien la portée du jugement correctionnel ! – que l’opposition n’a pas le droit aujourd’hui de s’en prendre à cette aberration de Dreux et de craindre qu’il y en ait d’autres.

Ainsi, le Secrétaire National de l’UMP chargé de la sécurité, Bruno Beschizza, qui certes n’a jamais abusé de la nuance, est tout de même digne d’intérêt quand il fait référence aux policiers « qui confirment ce que nous dénonçons depuis des mois : l’impunité institutionnellement instaurée ». Christian Estrosi, député maire UMP de Nice, pas davantage porté à la modération, s’est affirmé « indigné et révolté » et a écrit au garde des Sceaux « pour lui demander des explications ».

Ce couac que j’ose à peine qualifier de pénitentiaire suscite d’autant plus d’interrogation que le parquet de Chartres n’a pas adopté une démarche de numerus clausus, du type de celle que le Syndicat de la magistrature réclame : un sortant de prison, un entrant ! En effet, les condamnés en comparution immédiate n’ont pas bénéficié du même laxisme.

Il faut donc admettre que l’application de la circulaire de politique pénale du 19 septembre 2012, avec ses vives recommandations pour l’aménagement des sanctions – « une priorité à décliner lors de l’audience, après le prononcé de la condamnation et lors de sa mise à exécution » – est responsable de ce grave incident qui manifeste à quel point les parquets ne savent plus comment se gouverner entre les devoirs de leur mission et les orientations peu structurantes et fiables qu’on leur enjoint d’observer.

Le député UMP Eric Ciotti peut conclure que « cette affaire n’est pas un fait isolé mais la conséquence inévitable de la politique pénale de Mme Taubira depuis maintenant plus d’un an ».

A considérer la réalité d’aujourd’hui, on ne peut manquer d’être frappé par, d’une part, l’idéologie molle et exclusivement compassionnelle qui nourrit les concepts et, d’autre part, les impuissances concrètes qui, laissant les choses en l’état, n’améliorent pas la condition pénitentiaire, ne luttent pas contre la surpopulation et n’osent pas la construction nécessaire de nouvelles prisons.

Le paradoxe est qu’on rêve d’une politique sans enfermement quand un enfermement digne et maîtrisé reste plus que jamais un outil fondamental que seuls des utopistes ou des naïfs mettent en cause.

Cette bévue signifiante de Dreux et de Chartres fait osciller entre le ridicule et la colère.

Qu’attend donc le président de la République pour, face à ce duo Valls-Taubira, choisir la fermeté républicaine, le discours cohérent, l’action efficace et, parlons net, pour promouvoir, en matière de sécurité et de justice, le premier et « remanier » la seconde ?

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  1. Marc Ghinsberg

    Hier C.Taubira s’est rendue à Chartres (voir communiqué Ministère de la Justice).
    Si j’ai bien entendu la Ministre hier au JT de France 2 la peine a simplement été différée.
    Toujours si j’ai bien compris les décisions prises sont conformes à la loi de novembre 2009.
    Tout cela n’est sans doute pas très glorieux, de là à en faire un pataquès…

  2. « Il ne s’agissait pas seulement de différer l’exécution des sanctions mais de les « remettre tout simplement dehors ». Vraiment désolé, la prison est occupée ! »
    Comment vous faites pour différer l’exécution des peines sans les remettre dehors ?

  3. calamity jane

    Les distances. Je garde plusieurs lieues de distance entre la fameuse affirmation qui prétend que ce gouvernement et le président laissent à la Justice son indépendance…
    Ils ne sélectionneraient pas les affaires pour la fameuse indépendance !

  4. Il ne s’agit pas, ici de nier les qualités intellectuelles, la grande culture, ni le talent oratoire de Mme Taubira.
    Mais quelle erreur de « casting », de la part de Hollande !!
    Alors que l’image de notre appareil judiciaire est fortement dégradée dans l’esprit des Français, ce n’est pas Madame Taubira qui contribuera à sa restauration…
    Ne serait-ce que parce qu’elle donne d’elle-même l’image d’un garde des Sceaux sectaire, imbibé d’idéologie partisane, et revancharde.
    Son passage à la tête du ministère de la Justice n’aura pas fait oublier qu’elle fut engagée dans le combat indépendantiste en Guyane, et qu’elle a un vieux compte à régler avec une certaine France qu’elle déteste.

  5. Je crois comprendre que M.Bilger voudrait bien que la droite crie plus fort : « Taubira dehors, Vallini oui oui, Phiphi aussi »…
    La grande manoeuvre hollandaise d’élimination douce de Taubira et de quelques autres continue, implacablement.
    Le remaniement arrive.
    Mais, Moi Pésident, tu vois bien, Christiane, que plus personne ne veut de toi, comment veux-tu que je te garde, même si je t’aime bien ?
    Toujours la même sauce hollandaise, sauce du Parti, ne pas décider soi-même, ne pas faire de peine.
    Mais que pourrais-tu faire d’autre, Christiane ?
    PS (j’ose) : mais le blog va s’arrêter alors ?

  6. Excellent billet, excellent titre (hélas), comme d’habitude…
    Au tribunal, on conseillera bientôt aux délinquants : « Dites que vous venez de la part de Taubira, le meilleur billet de sortie vous sera réservé… »
    Heureusement qu’on peut se consoler en revoyant une x-ième diffusion du « Pacha »…
    Si les places sont rares (et chères ?) dans les prisons françaises, on pourrait peut-être envoyer la racaille tourner en orbite ?…

  7. Ainsi que l’a déclaré Monsieur Christophe Régnard, président de l’USM, c’est bien le bal des faux-culs auquel nous assistons. Et la prestation télévisée de Madame Taubira, malgré ses dénégations haut et fort et assénant s’inscrire dans la logique des lois de la mandature précédente, ne peut convaincre que les crédules.
    C’est exactement de la même nature que la « sanctuarisation » du budget de la Défense ou des dispositions du Livre blanc qui maintiendraient la capacité d’intervention de la France ou celle de défendre le pays lui-même. Que peut en effet une armée de terre inférieure en nombre à celle de la Suisse sur un territoire notablement plus grand… Ne peuvent y croire que ceux qui sont convaincus d’avance et n’exercent aucune analyse critique et indépendante de l’option politique, quelle qu’elle soit.
    Quant à attendre la fermeté de Monsieur Hollande, mis à part celle exercée pour l’adoption du « mariage pour tous », elle ne sera au mieux que d’apparence, étant lui-même dans la logique Taubira qui ne peut agir en son domaine régalien qu’avec l’assentiment idéologique présidentiel dont elle ne saurait être que l’expression publique.

  8. Peut-être que M Hollande considère qu’il faut
    mieux avoir la furieuse Taubira avec lui que contre lui s’il s’avisait de la « remanier » .
    On peut imaginer sa colère dans cette hypothèse !

  9. Bonjour Philippe Bilger
    « Vraiment désolé, la prison est occupée ! »
    N’étant pas juriste de formation, j’avoue que la loi autorisant des personnes présentant de graves signes de dangerosité, à être relâchées dans la nature au motif qu’il n’y a plus de place en prison, me laisse perplexe.
    Certes la peine de prison n’est pas supprimée, elle est seulement « reportée », ce qui semble parfaitement normal à madame Taubira, mais pas vraiment à Manuel Valls qui a une autre vision de la sécurité des personnes que celle de sa collègue ministre de la Justice.
    Personnellement je propose que pour les « bons clients » des établissements pénitentiaires, à savoir les multi-récidivistes, il soit possible de procéder à des réservations de cellules afin de pouvoir les accueillir comme il se doit à tout moment.
    Aucune raison de les priver de ce droit républicain qui est le même pour tout citoyen ayant commis un crime ou un délit.

  10. C’est effectivement bien le bal des faux-culs ! Pas assez de place dans les prisons, qu’ils réouvrent des casernes désaffectées pour mettre à l’ombre les voyous. Il y a peu,des retraités de la Pénitentiaire avaient repris du service, notamment à Bordeaux pour assurer le filtrage et la fouille des visiteurs du Palais de Justice. Ils ont été remplacés par des personnels retraités de la police nationale. Alors une mesure simple et efficace, rappeler les retraités volontaires de la Pénitentiaire pour encadrer les condamnés dans ces casernes et les faire bosser pour leur apprendre à vivre.
    Et si on les envoyait en vacances à Cayenne pour réhabiliter les locaux d’un ex-bagne en friche en leur apprenant un métier ?
    En voilà une autre idée !

  11. Comme vous dites, on aurait pu comprendre que l’ordre d’incarcération ait été différé comme des milliers le sont chaque année. Mais qu’une fois ces trois-là bouclés (et sauf si les policiers les ont amenés de leur propre volonté à la prison sans ordre d’un magistrat ce dont je doute), quelle bizarrerie que de les relâcher…
    Cela dit je n’aime pas plus Taubira que la majorité des commentateurs (et à leur différence, j’ai des raisons pour cela ayant habité 25 ans en Guyane) mais je doute que ce soit sa Chancellerie qui ait ordonné au procureur de Chartes d’agir ainsi !
    PS. Amis lecteurs, si vous prenez au sérieux l’indépendantisme guyanais, vous vous couvrez de ridicule. Cette région est sans doute la plus jacobine de France et c’est ce qui agace les « auto ».

  12. Bonjour
    Je trouve que vous faites preuve de beaucoup de charité pour l’opposition actuelle qui sonne la charge contre une politique d’aménagement des peines voulue (l’a t-il comprise ?) par Nicolas Sarkozy. Certes, c’est son droit de condamner la persistance de l’esprit de lois qu’elle a votées, sans quoi elle se réduirait au silence, mais cela ne la dispense pas d’une autocritique. Il est assez heureux que les juges ne soient pas si indifférents au monde sensible qu’ils se laveraient les mains de ce dont ils ne sont pas responsables, à savoir la surpopulation carcérale et la privation de dignité insoutenable qu’elle engendre. La construction de nouvelles places de prisons, pour porter leur total à 80 000 places, était une voie raisonnable pour que notre Justice retrouve une certaine fermeté, ou plutôt qu’elle retienne moins son « bras ». Le gel actuel des nouvelles constructions est une décision prise pour l’avenir par la garde des Sceaux et sur laquelle le directeur de l’AP n’a pas de prise.
    Je pense, sans parler des peines qui ne seront jamais exécutées, qu’il est assez évident que l’aménagement systématique des peines affaiblit le principe de personnalisation des peines et participe d’un sentiment d’impunité. Enfin, il ne faut pas oublier que la construction de nouvelles places de prisons implique des dépenses relativement importantes.
    Ces dépenses ont pour principal inconvénient d’être immédiates tandis que leurs effets ne se feront ressentir qu’une mandature plus tard, autant dire une perpétuité à l’échelle politique.
    Au plaisir de vous lire

  13. Je suis ignorante sur l’exactitude de ces faits mais certains articles parlent de la situation explosive des prisons liée à la surpopulation carcérale, la situation étant plus difficile à gérer les mois d’été. La décision de relâcher ces personnes est peut-être liée à la volonté de ne pas aggraver cette situation, la surpopulation carcérale pouvant mettre en danger les gardiens de prison, en cas de mutinerie par exemple (dont le risque croît avec le nombre de prisonniers). Que diraient tous ceux qui tombent sur ce magistrat si une telle explosion avait lieu ? Ne reprocheraient-ils pas aux juges d’avoir risqué la vie de ceux qui y travaillent en les mettant dans une situation ingérable ?
    Il me semble que ce magistrat a simplement pris cette décision avec les moyens dont dispose la justice, c’est-à-dire avec les moyens du bord.
    Je me fais donc l’écho de la question de Baleine : quelle aurait été la bonne décision dans ce cas ? Les magistrats ont-ils d’autres moyens à leur disposition afin de ne pas relâcher purement et simplement les personnes condamnées ?

  14. Désolé, mais la position de Madame Taubira, que je n’aime pas, ne me semble pas si fausse. L’aménagement peut, intellectuellement, se comprendre qui diffère l’incarcération à un moment où, humainement, la chose est plus rémunératrice. Le supplice de la chaleur sans aération, et des grillages anti-évasion faisant office de radiateurs n’est pas indispensable.
    Qu’on se saisisse de cet incident mineur pour remonter à des reproches politiques de grande envergure, c’est de bonne guerre, mais n’aide pas le peuple à exercer sa faculté de discernement.
    Et c’est ça qui ne va pas. Le langage énarchique qui vise toujours à enrober le moindre fait de circonlocutions utiles à la réélection, au maintien du pouvoir dans la brume de la spécialité inabordable, est un grand tourment. Les discours ampoulés, gandiloquents, les affirmations sans fondement, les pétitions de principe, ne font que masquer la nudité du roi. C.Taubira pouvait très bien envoyer balader le petit mec de France 2 qui se posait en inquisiteur en lui rappelant à qui il s’adressait, d’une part, et en complétant de deuxième part que le procureur avait raison et que la France était un pays civilisé qui, face à des délinquants de xième zone, préférait les enfermer à une période plus décente. Mais voilà, elle aussi, engoncée dans son passé détestable et son présent haïssable, n’a même plus la force de ramener les choses à leur mesure.

  15. « Certes, c’est son droit de condamner la persistance de l’esprit de lois qu’elle a votées, sans quoi elle se réduirait au silence, mais cela ne la dispense pas d’une autocritique »
    Abdelmalik
    Ça y est le revoilà ! Avec sa logorrhée incompréhensible et insupportable il va nous faire la morale et nous expliquer comment faire.

  16. @Vangauguin
    « Si les places sont rares (et chères ?) dans les prisons françaises, on pourrait peut-être envoyer la racaille tourner en orbite…? »
    Moins coûteux :
    1° Les enfants d’étrangers ne reçoivent pas la nationalité française.
    2° Les étrangers condamnés purgent leur peine dans le pays de leur nationalité, et ne sont pas autorisés ensuite à rentrer en France.

  17. Je lis ça: « Et si on les envoyait en vacances à Cayenne pour réhabiliter les locaux d’un ex-bagne en friche en leur apprenant un métier ?
    En voilà une autre idée ! »
    *******************
    Et je réponds : ah non ! Cette ancienne colonie souffre encore d’avoir été pendant un siècle le réceptacle de tous les bannis de France, ce qui eut pour conséquence de bloquer tout esprit d’entreprise, et de pervertir le rapport des gens avec le travail manuel ou de la terre, considéré comme infamant.
    bagnedeguyane.fr pour plus de détails.
    Accessoirement, la surpopulation carcérale guyanaise doit être de 150%…

  18. Michelle D-LEROY

    Cette nouvelle polémique est connue depuis quatre ou cinq jours et j’ai vraiment eu peur que vous n’en parliez pas, M. Bilger.
    A midi, ChristianeTaubira, selon l’habitude du chef de l’Etat et des membres du gouvernement, a dit grosso modo : ce n’est pas de ma faute mais de celle de N.Sarkozy
    Après quinze mois de pouvoir absolu, il va falloir qu’ils trouvent réellement d’autres arguments pour être crédibles. Qu’a-t-il été fait depuis le 6 mai 2012 en matière de justice sinon supprimer les aménagements du mandat précédent ?
    Après des années de laxisme, de pleurnicheries sur le sort des « djeunes » : familles explosées, chômage, immigration (et donc leur rejet par la population), nous, les français lambda voyons la délinquance en pleine expansion. Et pas la peine de lire le livre de Laurent Obertone, il y a juste à ouvrir le journal chaque jour qui passe.
    Caillassage des pompiers ou policiers, vols à l’arraché, incivilités graves, violences en milieu scolaire, incendies de poubelles ou de voitures, piratages et détournements de cartes bleues, violences aux personnes à l’arme blanche, règlements de compte à la kalachnikov, dealers qui s’entretuent… et j’en passe. Ce n’est pas un casse de bijoux à Cannes qui gêne le quidam moyen, ce sont tous ces délits petits ou grands qui lui rendent la vie impossible.
    Et c’est ce français-là qui est excédé d’entendre Mme Taubira et M. Valls raconter des balivernes pour justifier l’injustifiable.
    A qui servent les multiples déplacements (inventés par Sarkozy qui, pour une fois, est copié à outrance), les discours creux jamais suivis d’actes et d’actions concrètes ? En quinze mois, ils auraient pu trouver des solutions alternatives à la prison… depuis le temps qu’il en est question.
    Lorsqu’ils se présentent si différents de leurs prédécesseurs, si merveilleux, si ouverts et humains, que n’entreprennent-ils pas des innovations ? où sont les chantiers ? où sont les actes ?
    Rien, le vide sidéral.
    A force de les défendre, de les comprendre, de ne pas les mettre en prison ni en TIG, il est évident que ces délinquants se rient de nous et se moquent des policiers envers lesquels ils ont toujours raison, de la justice laxiste, des gouvernements si permissifs et ils continuent à rendre la vie impossible aux citoyens courants.
    Que penser d’un gouvernement qui ne protège pas les citoyens pendant qu’il verbalise les baigneurs inconséquents ou les chauffeurs en léger dépassement de vitesse ?
    Et pendant ce temps-là, le Président, content de lui, promène son sourire niais et satisfait, content que tout s’arrange – du moins le pense-t-il – à la rencontre des Français. Pathétique et pitoyable.
    On ne peut trouver pire dirigeants : morgue, suffisance et inefficacité…

  19. Je vous cite Monsieur Bilger :
    « Qu’attend donc le président de la République pour, face à ce duo Valls-Taubira, choisir la fermeté républicaine, le discours cohérent, l’action efficace et, parlons net, pour promouvoir, en matière de sécurité et de justice, le premier et « remanier » la seconde ? »
    Mais il attend en bon énarque et technocrate qu’il est que la situation pourrisse encore plus ! Il est juste incapable, comme bon nombre de ces collègues, de prendre une décision ferme et cohérente. Il faut toujours tourner autour du pot ! Qu’attendre donc de ce type de personne ?
    RIEN, nada, nothing…
    On a eu beau décrier Sarkozy et sa soif du pouvoir mais là on voit des gens qui ne font rien et qui jouissent pleinement des ors de la République et des pouvoirs qui vont avec, et cela sans aucun scrupule. Les mêmes moeurs que ceux pratiqués par le gouvernement précédent sont actuellement d’actualité.
    Car hormis l’équipe gouvernementale, les mêmes individus sont au pouvoir.
    Copains comme cochons, de la même promo de l’Ena, de X ou des Mines.

  20. Michelle D-LEROY

    En fait ce que je vais évoquer n’a rien à voir avec nos trois condamnés laissés en liberté faute de place dans les prisons et le discours nullissime de la ministre de la Justice. (Quand je pense qu’on a viré Mme Batho et que Mme Taubira même avec ce couac n’est pas inquiétée : toujours le deux poids deux mesures du chef de l’Etat…)
    Mais tout de même des similitudes car partout les peuples s’indignent, n’en pouvant plus de leur dirigeants laxistes et de leur discours sans consistance, plein de légèreté, sans sens des responsabilités, et arrogants en plus. Des dirigeants qui gèrent les affaires en amateurs, ne pensant qu’à leur ego.
    Il s’agit du Maroc avec l’affaire du pédophile irako-espagnol relâché. Les manifestations démontrent l’exaspération des gens du peuple en voyant la grâce signée par le Roi envers un pédophile multirécidiviste. Comment peut-on signer n’importe quoi sans se préoccuper du droit de l’enfant à ce point ?
    Cela est si lamentable que tout le pays en est ébranlé, même le respect dû au Roi, si fort habituellement. D’autant qu’on peut tout supposer même l’implication de personnalités marocaines ou étrangères protégées dans des affaires de moeurs.
    Cela démontre en tout cas, entre autres, deux choses :
    – que les élites privilégient leurs avantages et leur confort, ne s’attaquant pas aux problèmes majeurs et se préoccupant au minimum de leurs peuples.
    – que les peuples ne supportent plus les mensonges, les faux semblants, le laxisme et le mépris avec lesquels ils sont traités. Internet y contribue fortement.
    Les dirigeants et les élites, y compris en France et même surtout en France, devraient en prendre note : se méfier d’une étincelle qui peut jaillir à tout moment, même s’ils ne sont pas responsables de tout… Les gens sont à cran, partout, devant tant de légèreté.

  21. Il n’y a pas de magie. Sans place en prison, on ne pourra pas y mettre tous les condamnés.
    On pourrait vouloir la construction de nouvelles prisons, mais c’est utopique au vu des finances catastrophiques de l’Etat.
    On pourrait par contre se demander s’il est bien normal que 25% des personnes détenues en prison le soient sans avoir été jugées, dans l’attente de leur procès. Est-il si indispensable pour la justice d’utiliser un quart des places disponibles pour emprisonner des présumés innocents ?
    Avec une politique plus soucieuse des libertés, on pourrait n’emprisonner que les personnes condamnées (ou presque) et libérer ainsi une place de prison sur quatre pour que les condamnés puissent vraiment purger leur peine.

  22. La matière dont vous parlez est la seule que je connaisse, (mais je ne demande qu’à m’instruire) où, quelle que soit la partie en cause, on ne semble s’honorer que de ses échecs.
    Si quelqu’un décidait de fabriquer des miroirs et que ceux-ci ne réfléchissaient pas la lumière, que la société créée pour les produire était bientôt en faillite, il devrait conclure assez vite qu’il s’est trompé de voie.
    Or, en matière d’infraction à la loi, cela semble tout le contraire. C’est le fait qui démontre que l’on n’est précisément pas doué pour la matière qui vous donne vos galons. Et souligner la longue liste des erreurs et des chutes n’y change rien, plus elle est longue, plus on est confirmé.
    Mais de l’autre côté, voudra-t-on nous faire croire que la marche de la société étant ce qu’elle est, il n’y a pas d’autres horizons que de prévoir la mise derrière les barreaux de 70 % de la population, le surplus étant tout occupé à des tâches de police, d’administration pénitentiaire et de justice ?
    L’échec dans toutes ses dimensions est bien présent dans les faits reprochés aux personnes qui n’ont pu être incarcérées : rébellion, insultes à agent, coups etc.
    Il est bien possible que ces derniers ne voient dans ce hasard qu’une preuve supplémentaire de leur supériorité, intellectuelle ou physique, les conduisant naturellement à s’affranchir de la Loi commune sans passer par la case « Grande Ecole ».
    Mais combien de peines ne sont elles pas exécutées dès le prononcé de la condamnation ? Seulement deux sur tout le territoire ?
    Et à part le scandale que certains voudront bien susciter et attiser, y a-t-il réellement l’acmé de toute une politique dans cette décision du parquet ?

  23. Il y a beaucoup trop de ministres dans ce gouvernement. Et le ministre de la Justice et de l’Intérieur – dont la mission est identique, protéger – devraient être une seule et même personne.
    Depuis que je suis gamin, j’entends que les prisons sont ici surpeuplées et vétustes. Pourquoi ne pas étendre les PPP (partenariats public-privé) afin d’accélérer les constructions moyennant un coût raisonnable ?
    Voeux pieux pour pieu et cafards.

  24. Monsieur Philippe Bilger, vu vos anciennes fonctions dans la justice et votre longue expérience, comment pouvez-vous écrire un tel billet !… Que dis-je un tel brûlot digne d’un boutefeu UMP ultrasécuritaire.
    Vous devriez lire la longue, très très longue intervention de Maître Eolas sur son blog. Ce dernier s’étonne d’une telle médiatisation, pour lui il n’y a aucun dysfonctionnement hormis certainement le zèle d’un officier de police à la solde d’Alliance. M° Eolas nous explique avec toute son habituelle habileté (je n’ose dire rouerie), que tout cela est parfaitement normal. Que seuls des ignares, ou individus de mauvaise foi imprégnés d’idéologie ultradroitière, peuvent s’étonner d’une telle décision aussi pertinente.
    http://www.maitre-eolas.fr/post/2013/08/04/Éclairons-nos-ministres-et-apaisons-nos-élus
    Pour expier ce billet si injuste à l’encontre de la bonne dame en charge de notre justice, M. Bilger chaque matin pendant une quinzaine vous devrez copier dix fois, et à la plume sergent-major, le commentaire de M° Eolas.

  25. « Qu’attend donc le président de la République pour, face à ce duo Valls-Taubira, choisir la fermeté républicaine, le discours cohérent, l’action efficace et, parlons net, pour promouvoir, en matière de sécurité et de justice, le premier et « remanier » la seconde ? »
    Bigre quelle conclusion !
    Je vois que « qui aime bien châtie bien. »
    Vous êtes dur avec Hollande. Voilà un homme qui pendant plus de dix ans, a vécu et même survécu en faisant des synthèses, au point d’être considéré comme un maître ès synthèse, et vous lui demandez de choisir !
    Mais choisir c’est renoncer, et une synthèse c’est le contraire d’un choix, et d’un renoncement.
    Thèse, antithèse, synthèse, le pont aux ânes des lycéens qui commencent la philo. Surtout ne pas faire de choix et trouver un moyen terme entre des positions philosophiques opposées. Voilà l’exercice dans lequel excelle ce président, de l’aveu général.
    On le voit d’ailleurs depuis un an, prenant des décisions qui s’annihilent entre elles. Un crédit d’impôts en même temps que les impôts sur les sociétés augmentent, etc.
    La synthèse c’est le contraire des convictions que l’on porte et que l’on met en application au pouvoir. Mais quand on a vécu sans convictions en mixant les convictions d’autrui, difficile brusquement de se définir par soi-même.
    Le drame pour lui et donc pour la France, c’est qu’il n’existe pas de synthèse dans l’action, qu’il ne peut pas y en avoir, ou alors ça s’appelle l’inaction.
    Alors, l’idéal serait qu’il se « remanie » lui-même. Mais pour cela il faudrait qu’il ait des convictions et qu’il les assume.
    Da capo…!!

  26. « Qu’attend donc le président de la République pour, face à ce duo Valls-Taubira, choisir la fermeté républicaine », vous demandez-vous, Philippe.
    La réponse est dans la question.
    On pourrait d’ailleurs l’élargir à la politique étrangère (affaire Snowden), aux choix énergétiques, à l’Ecole, etc.

  27. C’est insupportable de lire que la prison est, comme Eolas ose l’écrire, « remplie de gens surpris d’y être », lequel se sent même obligé d’insister : « OUI, remplies ». Heureusement dit-il, le parquet a « cinq ans » pour agir : ouf, ça rassure ! Trois points. Un, ma famille vit dans une banlieue dure, combien savent ce que coûte le quotidien dans ces endroits – sachez braves gens que les rondes de flics y ont cessé depuis un an, et ce ne sont pas de grandes idées sur la justice et l’incarcération qui animent les conversations, mais on se demande quand les vélomoteurs cesseront de tourner dans les cours la nuit, et quand les cages d’escalier cesseront à nouveau d’être occupées. Le caillassage de pompiers n’est que la partie visible de l’iceberg ; lisez donc les « Voyages en France » d’Eric Dupin. Deux, pendant un reportage dans une prison, suite à la publication de Véronique Vasseur, un détenu m’avait confié, « ici, tout le monde sait pourquoi il y est ». Trois, tous les blablas des forts en thème sur le chômage et l’emprisonnement me surprennent : ces gens-là savent comment résoudre une crise nationale ou internationale, mais pas beaucoup comment filer un coup de main à un type, juste un. Pour les béni-oui-oui qui se demandent encore si la privation de liberté est humaine, sensée, voire un moyen efficace de réparer un tort, sans trop affecter le pauvre mec qui, évidemment, ne doit son comportement délinquant qu’à la société, un rappel de 1931. Cette année-là, George Bernard Shaw, dans « Rationalization of Russia », disait qu’en Grande-Bretagne, un homme qui entrait en prison était un être humain, mais en ressortait en criminel typique, alors qu’en Russie, il y entrait « en criminel et en sortirait un homme comme les autres, s’il n’était difficile de le convaincre de sortir pour de bon. Autant que j’ai pu en juger, ils pouvaient y rester aussi longtemps qu’ils le désiraient ». Je m’excuse par avance de ce commentaire long qui confine au verbalisme, mais il est pénible de voir que les idéologues s’aveuglent encore malgré la double preuve du quotidien et d’un siècle de totalitarisme.

  28. Olivier Ezquerra

    Une fois n’est pas coutume, je suis largement en désaccord avec vous et ce avec d’autant plus de surprise que la matière nécessite un recul, une hauteur, dont vous êtes largement dépositaire en temps normal. La mauvaise impression que vous fait Christiane Taubira semble prendre le pas sur votre discernement, sur ce dont on peut lui tenir rigueur et sur ce dont elle ne peut être tenue pour responsable.
    Comme vous, le premier, j’ai aimé l’oratrice autant que contesté la ministre peu active, semblant se désintéresser du ministère qu’elle préside. Pour autant, j’ai une difficulté intellectuelle à en faire le symbole d’un laxisme judiciaire, intéressant d’un point de vue compassionnel mais désastreux en pratique.
    Vous saviez que la peine était différée mais non avortée. Prévenant, pour mieux appuyer votre propos, vous écrivez : « Il ne s’agissait pas seulement de différer l’exécution des sanctions mais de les « remettre tout simplement dehors ». Vraiment désolé, la prison est occupée ! » Sur quel élément pouvez-vous l’affirmer ? Dès lors que l’exécution n’est pas possible, le Parquet saisira le JAP ou différera la mesure d’écrou. Pourquoi penser qu’il ne s’agissait pas de différer l’exécution des sanctions ? Avez-vous eu des informations en ce sens ?
    On a monté en mayonnaise une mesure assez régulière, née peut-être d’une volonté de privilégier les peines alternatives, mais dans le cas précis née d’une impossibilité matérielle d’exécution. A l’origine un Syndicat de Police peu reconnu pour son sens de la mesure (il sait que l’opinion lui est acquise : le quidam étant plus prompt à attaquer un syndicat lorsqu’il est de magistrat !) ; à sa suite une conviction plus ou moins confuse de ce que Christiane Taubira serait pleine de bienveillance envers la délinquance et, enfin, la caisse de résonance médiatique qui reprend ce fait, révélateur en rien d’une politique pénale, sans analyse ni explication.
    Le problème de la surpopulation carcérale est un vrai problème dont il n’est pas faux de dire que la majorité se fiche, puisqu’il s’agit de délinquants. Je vous rejoins lorsque vous écrivez : « on ne peut manquer d’être frappé par […] les impuissances concrètes qui, laissant les choses en l’état, n’améliorent pas la condition pénitentiaire, ne luttent pas contre la surpopulation et n’osent pas la construction nécessaire de nouvelles prisons. » Nicolas Sarkozy avait certes osé un plan de 24 000 places, mais sans provision et pour un horizon de 2018 ; ou comment s’en défausser…
    En revanche, je ne vois pas cette « idéologie molle et exclusivement compassionnelle qui nourrit les concepts » dont vous avez fait état dans un billet précédent, mais que je n’ai pas eu le temps de commenter. Les peines de prison s’allongent. La population carcérale augmente. Cette idéologie que vous redoutez, pour l’heure, n’est pas suivie d’effet. J’en mesurerai les conséquences, s’il y a lieu, dans les années à venir.
    Lorsque le Parquet décide de différer la mesure d’écrou, la population s’inquiète de ce qui, jusqu’à alors, n’avait pas de répercussion concrète : mais il est tellement facile de taper sur l’Institution Judiciaire, dans l’ignorance totale de la matière de l’exécution des peines ! A cette inquiétude légitime, on aurait dû opposer pédagogie sur le circuit de l’application des peines (et naturellement donner des gages sur les moyens à mettre en œuvre) et expliquer que les faits ne sont pas ce qu’ils paraissent : on n’a pas définitivement épargné à des voyous l’exécution de leur sanction.
    Je regrette de ne pas avoir retrouvé ces explications dans votre billet.

  29. hameau dans les nuages

    @ Archibald | 07 août 2013 à 09:20
    Maître Eolas est insupportable à lire tout court.
    Sans remettre en cause ses qualités de juriste, le ton employé, dominateur, dédaigneux et médisant lors des réponses faites aux commentaires qui ne lui conviennent pas et celui flatté et flatteur aux commentaires obséquieux, m’indispose.
    Tous les avocats sont des menteurs. Il y a rajouté son sectarisme outrancier.
    Joli château de sable, mais à éviter quand même si on est sujet aux ulcères.

  30. Fabrice DOUAIS

    Tout a presque été dit sur C.Taubira et le méticuleux détricotage des lois précédentes…
    Ce gouvernement est une première : il ne construit rien. Il détruit, abroge, annule.
    J’en rajoute donc une petite louche, une cuillerée (à destination de M.Valls) juste pour le plaisir de vous informer : savez-vous que la procédure administrative R.I.F (recherches dans l’intérêt des familles) a été supprimée par une simple circulaire d’avril 2013 renvoyant tout demandeur potentiel à effectuer des recherches sur… Internet ?
    Alors, on n’a pas un gouvernement de vainqueurs ? Y’a rien là ? Il n’est pas beau le monde des Bisounours ?

  31. « Ça y est le revoilà ! Avec sa logorrhée incompréhensible et insupportable il va nous faire la morale et nous expliquer comment faire. »
    Rédigé par : Savonarole
    Certes, ce n’est pas forcément compréhensible et le style est plutôt lourd je vous le concède.
    J’essaie de comprendre votre délire : pourquoi me « revoilà » ? Sachant que je ne poste pas très souvent ici comme ailleurs.
    Qui est ce « nous » dont vous parlez ?
    La droite sarkozyste, la vraie France ?
    Votre grand chef lui-même a reconnu que la loi de 2009 était une erreur. Seriez-vous capable de penser contre le grand chef ? D’où la nécessité d’une autocritique avant de charger la gauche. C’est en cela, comme mon prénom ne vous l’a pas laissé deviner, que j’ai plaisir à lire Philippe Bilger : il est conservateur mais il n’épargne pas pour autant la droite quand elle trahit ses valeurs ou se montre indécente. Donc, mon cher Savonarole (sei Italiano ?) quand vous ne comprenez pas, ce n’est pas très grave : respirez un grand coup et passez au commentaire suivant…

  32. Il faut construire des prisons, c’est l’évidence puisque la demande excède l’offre (et pas que) et qu’en sus, si on veut que leurs pensionnaires n’en sortent pas avilis comme avilissants, il faut les y mettre à l’isolement, pas au centre d’une jungle où le fight for life devient la règle mais aussi l’entraînement pré élargissement (sans vilain jeu d’homo, quoique), plutôt l’occasion d’une mise au calme qui pourrait assainir quelques esprits égarés.
    Mais bon, cette évidence rappelée, concernant les trois pieds nickelés ici désignés, il n’y avait pas le feu au lac. Un type qui s’engueule avec les flics lors d’un contrôle au point d’échanger des baffes mérite sans doute un peu de trou mais dehors (cela est vrai si son taux d’alcoolémie était 0.8g/l ancienne valeur tolérée mais plus s’il était de 1.8, il va sans dire, tout est question de mesure) il a lui peu de chance de récidiver, plus nombreux et coercitifs, les flics ont quand même dû le mettre un peu minable, ce dont on ne les blâmera pas. Il doit s’en souvenir.
    Quant aux deux autres, l’agresseur armé – encore une fois tout dépend de quelle arme il s’agissait, un couteau ou un pétard, au trou, un morceau de bois ramassé au hasard de l’instant, bof, en a-t-il fait vilain usage ou non, auquel cas au trou ou bof, respectivement – et le feignant du TIG, était-il pressé de les mettre à pourrir auprès de pires qu’eux et en ces heures encore davantage échauffés par des températures rendant la promiscuité plus pathogène ou fallait-il plutôt les y mettre dans de plus édifiantes conditions, quitte à attendre un peu ?
    Sur le fond vous avez raison, construisons ce qui est nécessaire à rendre l’exécution des peines propre et utile, mais les cas examinés sont de peu d’intérêt.
    Beaucoup plus intéressant est ce fait divers,
    http://actu.voila.fr/actualites/france/2013/08/07/perpignan-benitez-deja-entendu-dans-une-affaire-de-disparition_14311750.html
    parce qu’il démontre que l’on peut se volatiliser sans que la justice s’intéresse vraiment à votre cas et qu’un Benitez peut récidiver quelques années plus loin dans le même délire absolument illisible à nos limiers – quand ils s’intéressent à l’affaire, cas hélas pas si générique que cela – puisque lui aussi était un candidat à la récidive… mais sur un terrain autrement dramatique.
    De Petiot à Treiber en passant par Fourniret, nombreux sont ceux qui ont fait bien plus de victimes que celles qu’on leur a imputées.
    Ceux-là sont d’autrement moins menus fretins, on est là servi à la carte et le type sous la toque est beaucoup plus magistralement toqué.
    Il faudra que j’aille un jour commenter Me Eolas.
    Le lis parfois mais il a un tel don pour embrouiller son lecteur à coup d’éclaircissements égarants quant à ses finalités réelles, homme « rouéissime » qu’il est, que les mots m’en tombent des doigts quand il s’agit de le contredire, partagé entre une folle envie de rire et le sentiment que rien ne servira à rien.
    AO

  33. @Abdelmalik
    Ne vous formalisez pas des commentaires de monsieur Savonarole. Comme vous ne venez pas souvent, sachez qu’il est un peu le papi acariâtre de cet espace de commentaires. Il est un vieux de la coloniale qui a fait toutes les guerres et traversé tous les ponts, un bidasse désormais branlant qui prend tout ce qui n’est pas lui pour de la bleusaille. Soyez compatissant et laissez-le nous divertir avant que l’infirmière lui serve la soupe.

  34. Alex paulista

    @ buridan | 06 août 2013 à 16:39
    La France n’a plus d’argent pour construire les prisons parce qu’elle est engluée dans la dépense publique (bientôt 60% de son économie). Tous les jours on crée une nouvelle administration, de nouvelles règles et des gens pour contrôler votre installation électrique, votre bilan thermique, la date limite de votre airbag, la présence d’une « boîte multimédia » déjà obsolète dans une nouvelle maison, alors qu’on a des millions de mal logés.
    Toujours pour une bonne raison, on fait que ce qui devrait coûter dix coûte cent et fasse vivre cinq personnes, en majorité fonctionnaires.
    Mais chut… c’est la faute aux estrangers !

  35. L’absence de construction de nouvelles prisons n’est pas due qu’à l’inertie de l’Etat. Dans ma petite ville de province, il est par exemple prévu depuis un temps certain de construire une nouvelle prison. Cette construction n’a pas encore reçu le début d’un commencement d’exécution, les différentes communes pressenties pour accueillir la prison s’opposant farouchement à son installation sur leur territoire, les administrés craignant notamment une perte de valeur de leurs biens immobiliers. L’équation posée, qui confine à l’insoluble, est donc la suivante : on veut que les condamnés soient enfermés mais on ne veut pas de prison près de chez nous. Comme solution ne reste alors plus que le rétablissement du bannissement en bonne et due forme, perspective d’avenir plutôt moyenâgeuse

  36. « Vraiment désolé, la prison est occupée ! »
    Comme la salle de bains, les toilettes et les places assises dans le train ?
    Rassurez-vous, avec la récente décision de la Cour de cassation, plusieurs milliers de places vont se libérer…!

  37. calamity jane

    Alex paulista,
    Les victimes ? Mais de qui parlez-vous ?
    Etes-vous au courant du marché des fausses plaques d’immatriculation de véhicules ?
    On vous parle des personnes victimes de ce genre particulier de délinquance pour dire leur parcours du combattant : prouver que ce n’était pas leur bagnole, qu’elles
    n’étaient pas à tel endroit ce jour-là, fournir toutes les preuves et pendant ce temps-là où se promène le voleur d’identité ?
    Et bien, lui n’aura rien à prouver !
    Alors ce système qui consiste à laisser les victimes, qui n’avaient rien demandé, se débrouiller seules en attendant que le malfrat ou malfrate se fasse convoquer, éventuellement juger et éventuellement encore fasse réparation de ces excès…
    Il court toujours et ne souffre pas de traumatisme lié à l’agression. Confondre quelqu’un en lui piquant l’immatriculation de son véhicule est une agression comme une autre.
    Voyez comme la Justice a oublié de s’adapter à son époque et continue avec les Codes du cheval-vapeur.

  38. Rédigé par : Alex paulista | 09 août 2013 à 15:41
    Tant que ne la plaquez pas… elle a le coup de pétoire facile en ce moment, c’est même son numéro favori.
    AO

  39. anne-marie marson

    Un de mes cousins, âgé d’une quarantaine d’années à l’époque (c’était pendant le premier mandat Chirac), a été condamné à six mois de prison ferme pour trafic d’alcool. Pour aider ses parents, il tenait le petit bar d’un restaurant dans Paris.
    Il n’était pas le seul dans la combine, mais ses amis étant pères de famille, il a pris la responsabilité de cette affaire.
    Ce séjour en prison l’a détruit ainsi que sa famille.
    Heureusement il avait une famille dévouée, qui allait régulièrement au parloir, lui apportait du linge propre.
    Il n’a jamais pu retravailler et il est décédé rapidement d’un abus d’alcool et de médicaments.
    Est-ce que dans son cas le maintien en prison était justifié ?
    Ce n’était pas un criminel, pas un assassin.
    Il avait un peu escroqué l’Etat. D’autres ont escroqué l’Etat beaucoup plus et sont devenus ministres.
    Je n’écris pas ce billet pour justifier l’attitude de Madame Taubira, qui m’inspire la plus grande indifférence.
    Une de nos voisines âgées a été agressée dans son pavillon de banlieue par un individu cagoulé, qui en voulait à sa carte bleue, l’a tabassée, ce qui l’a conduite à l’hôpital.
    Aucune nouvelle de l’agresseur.
    J’ai assisté au dernier Conseil de Quartier d’une Zone de Sécurité Prioritaire proche de la ville d’Evry chère à Monsieur Valls. Il s’agissait de présenter ce système. On s’attendait à un déploiement massif de policiers.
    Déception. Il s’agit pour le quartier d’un seul policier à la retraite, payé sur vacations six jours par mois pour faire le lien entre la police et la population.
    La présentation a tourné court quand quelqu’un lui a demandé ce qu’il pensait faire contre les moto cross qui font le tour du quartier pendant des heures en pétaradant. Il a dit qu’il ne pouvait rien faire, les policiers ne voulant pas créer d’émeutes.
    Ensuite une personne a dit que c’était de la délation, le grand mot étant lâché, tout le monde est parti.
    De qui se moque-t-on ?

  40. calamity jane

    Bonjour Monsieur Alex paulista,
    Une question : « désolé » est-il devenu votre nouveau mot de passe ? 🙂
    Ou bien pratiquez-vous trop les fameux (!) sitcoms étatsuniens où ce vocable est la principale source et le prétexte pour les mouvements des caméras ?
    Sinon, préférer le billet de Philippe Bilger « De quelques tics chics ».

  41. calamity jane

    @anne-marie marson
    Voulez-vous dire que l’Etat est beaucoup plus sévère avec ceux et celles qui l’arnaquent (un peu) qu’avec les délinquants qui portent préjudice à l’intégrité corporelle des citoyens dont lui-même à la charge et la responsabilité ?
    Voulez-vous dire qu’il ne sert à rien de demander à la commune de prévoir un terrain avec aménagements (autre qu’en revêtement de macadam) pour que les jeunes puissent y pratiquer certains sports au lieu de les brader à des lobbys d’offices HLM ou autre ?
    L’Etat contre les jeunes, les jeunes contre les anciens, les anciens contre tout ce qui bouge et ce qui bouge – un jour – contre l’Etat.

  42. « Qu’attend donc le président de la République pour, face à ce duo Valls-Taubira, choisir la fermeté républicaine, le discours cohérent, l’action efficace et, parlons net, pour promouvoir, en matière de sécurité et de justice, le premier et « remanier » la seconde ? »
    FH ne peut pas hésiter à remanier, il ne remaniera pas, pour la simple raison que la ministre de la Justice est « relativement positivement appréciée » dans les cités où FH a obtenu un pourcentage très élevé de votants à l’élection présidentielle.
    Le remaniement serait une mesure microscopique, qui ne résoudrait rien, n’apporterait que des monceaux de commentaires dans les media.
    Pour moi, en cas d’émeutes, il faudrait instaurer la loi martiale et envoyer les chars Leclerc qui ne servent à rien depuis vingt ans. Cette proposition n’est pas si farfelue, sous Mitterrand, une grève des routiers avait été brisée en faisant intervenir des chars de combat pour dégager des infrastructures routières bloquées par des camions.
    Si les prisons sont pleines et que le chômage augmente, nous avons une solution simple qui consisterait à embaucher des chômeurs pour construire des prisons modernes. Les prisons vétustes seraient ensuite fermées, cela réduirait les coûts d’exploitation.
    De plus, l’opinion publique ne serait pas réticente au rétablissement de la peine de mort pour châtier des monstres qui détruisent, violent et tuent par bravade et s’en vantent.

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