Valls hésitation

Manuel Valls est à la fois remarquable et décevant.

Bien avant la primaire socialiste pour l’élection présidentielle, on n’ignorait pas que grâce à lui on aurait l’avantage d’un socialisme de la vérité plutôt que de la vérité d’un socialisme avec tout ce qu’elle impliquerait d’idéalisme et de dogmatisme mêlés. Il y avait déjà, latente, invisible, l’opposition à venir entre lui et une Christiane Taubira.

Omniprésent et rigoureux lors de la campagne victorieuse de François Hollande, il était attendu, espéré comme ministre de l’Intérieur et, pour ma part, je continue à penser que, dans ses actions et ses propos, non seulement il n’a pas déçu mais qu’il est parvenu à porter haut et clair l’affirmation d’un réalisme non cynique et et d’un pragmatisme tentant au mieux de concilier efficacité et humanisme, le coeur et les mains si j’ose dire.

Le reproche qui lui a été souvent fait de « faire » du sarkozysme est absurde. D’une part le bilan de Nicolas Sarkozy comme ministre de l’Intérieur à deux reprises n’a pas été à ce point brillant qu’il puisse servir de modèle et constituer un terreau à partir duquel il aurait fallu forcément concevoir ses entreprises. D’autre part, la structure même du ministère de la Place Beauvau conduit son titulaire à multiplier les interventions, les déplacements et les prises de position.

L’essentiel n’est pas dans la forme de l’action mais dans le fond, dans le contenu de l’action elle-même et dans la substance des discours et des explications qui l’accompagnent, dans le climat qui l’entoure. Sur ce plan, rien à voir entre entre l’exacerbation agitée de Sarkozy et le volontarisme pugnace mais maîtrisé de Valls.

Puis-je soutenir que je suis rassuré quand j’entends ou je lis les contradictions que les adversaires de Manuel Valls prétendent lui opposer ?

Pour Razzy Hammadi, « Manuel Valls ne rend pas service à la gauche en mettant au centre de la rentrée les questions de l’immigration, du voile à l’université ou de la compatibilité de l’islam avec la démocratie » (Libération). Alors que c’est exactement l’inverse. C’est en les faisant entrer dans le débat socialiste, grâce à sa force d’argumentation et au nom de convictions déjà anciennes, que le ministre console ceux qui en ont assez du seul ciel idéal des principes pour compenser la dureté de situations sociales et transgressives, et pas seulement à Marseille. Manuel Valls oblige à un retour au réel pour mieux le transformer une fois qu’il est connu et analysé sans fard. Dur pour les éthérés de rejoindre la terre.

Cécile Duflot et les écologistes se vantent, par ailleurs, d’être très hostiles aux conceptions et à la politique de sécurité et de justice de Manuel Valls. Mais j’ai beau apprécier la première, je ne suis pas étonné que son ignorance de ces problèmes et son rousseauisme superficiel lui fassent prendre parti en faveur de Christiane Taubira. Les poncifs pénitentiaires qu’elle égrène quand elle se pique de se mêler de de ce qui n’est pas son champ de compétence sont navrants (Libération).

Je sais bien aussi qu’on dit le président de la République agacé par l’éclat médiatique et la surabondance ostensible de ce ministre. Mais François Hollande est trop fin pour ne pas vite recouvrer son calme. Il ne peut pas se permettre de perdre à nouveau un ministre brillant alors qu’il a déjà dû se séparer heureusement de Jérôme Cahuzac, malhonnête homme mais professionnel redoutable et avisé.

Le président de la République aurait d’autant moins de justification de s’en prendre, fût-ce du bout de son ironie ou de sa causticité, à Manuel Valls que ce dernier – c’est ce que je lui reproche fondamentalement – ne sort pas d’une Valls hésitation à la longue épuisante pour ceux qui rêvaient de lui voir non seulement une compétence et une excellence ministérielles – elles ont été démontrées – mais un caractère et un courage politiques – on les attend. Tout recadrage présidentiel est inutile puisque Manuel Valls anticipe et se replie.

On va taxer d’immature mon grief en me traitant de naïf ignorant des subtilités de la solidarité gouvernementale, des aléas de la politique politicienne et de la construction d’un destin présidentiel, le moment venu, qui impose des silences, des abstentions, des lâchetés et des rétractations.

Mais tout de même !

Alors qu’il a marqué au fer rouge l’antagonisme fondamental – une vraie fracture au sein de la gauche – entre Christiane Taubira et lui-même en prenant la peine de le formaliser dans un courrier au président de la République, à peine l’orage levé, au lieu de l’exploiter et d’en tirer profit pour son avenir et son identité, il rebrousse chemin, affiche une réconciliation ostensible avec le garde des Sceaux et rentre dans le rang avec une flatterie tactique à l’égard du gouvernement et du président qui trancheront. Je regrette que Manuel Valls propose des avancées, formule des provocations et proclame sa singularité puis qu’il nous contraigne à les tenir pour rien puisque chaque lendemain détruit les fulgurances nécessaires de la veille.

Il a jeté, paraît-il, « un froid polaire » lors du séminaire gouvernemental consacré à cet avenir consolant arrêté en 2025 en évoquant nettement et sans complaisance les risques futurs de l’islam, de l’immigration, si on laissait faire, et les limites du regroupement familial (Le Parisien). Quel bonheur de lire cela pour tous les adeptes, dans notre démocratie, d’une gauche plausible et opératoire, ne se cachant pas derrière ses valeurs qui ne s’usent jamais car trop rarement confrontées à la vie collective et à l’inventivité sociale avec ses effets déplorables.

Mais, à peine l’information dévoilée, Manuel Valls l’a occultée, en a amoindri les conséquences roboratives en déclarant n’avoir jamais parlé du regroupement familial lors de cette réunion gouvernementale. Son intelligence et son intégrité l’incitent à la vérité mais son sens politique, croit-il, lui impose le devoir de la dissimuler ou de l’atténuer. Ses avancées de lucidité sont altérées par ses reculs de manoeuvrier.

Pire que tout, les interventions de Manuel Valls, notamment devant les socialistes réunis pour juger de sa conformité à la ligne, ont viré au désastre parce que Christiane Taubira, infiniment plus fine que lui, a obtenu un accueil de star, délirant d’enthousiasme, en flattant les jeunes socialistes dans le sens du poil idéologique et irresponsable et en recueillant une embrassade de son amie Martine Aubry présente et silencieuse à la fois (JDD).

Ne cédant rien au ministre de l’Intérieur, elle a rétrospectivement rendu dérisoires et décalées les protestations de socialisme de ce dernier, son affirmation enflammée sur son appartenance à la gauche et quasiment sa rétractation sur ses propos lucides sur l’islam et l’immigration tenus quelques jours auparavant. Il poussait même le masochisme lors de cette séance de repentance jusqu’à rendre hommage au garde des Sceaux qui elle-même se gardait bien de lui rendre la pareille.

Christiane Taubira a peut-être commis une seule erreur résultant directement de sa certitude de se trouver en terrain conquis à La Rochelle, victorieuse sans avoir été obligée de livrer bataille, son adversaire apparent ayant jeté l’éponge par cette étrange manie, chez lui, de manquer d’audace et de ne jamais oser franchir à temps la ligne d’avantage.Trop préoccupé par la ligne socialiste. La ministre a annoncé ses projets comme si l’arbitrage prévu le 30 août avait déjà été rendu et qu’elle était assurée de l’avoir remporté. Certes, le Premier ministre a rectifié cette arrogance prématurée mais j’espère qu’il n’oubliera pas cette désinvolture si persuadée de son triomphe à venir.

Si Manuel Valls continue sur ce registre, il est clair qu’on ne pourra plus jamais compter sur lui pour opposer la réalité à sa collègue éprise d’elle-même et de ses fantasmes. Mon seul espoir réside en André Vallini qui, pour être à l’extérieur du gouvernement, développe librement une vision de la sécurité et de la justice dont notre garde des Sceaux aurait dû s’inspirer.

Je serais désolé si cette Valls hésitation, ces contritions systématiques, en définitive le réduisaient sur les deux plans, celui du socialisme de la vérité et celui de Manuel Valls espoir pour une autre gauche.

Demain.

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  1. Ici en Catalogne, des Valls il y en a plein les bars à tapas : ça braille, ça crie à l’indépendance, ça joue de la jugulaire menton en avant ; ils débaptisent des « Plaza de España » pour les rebaptiser de noms de héros catalans célèbres pour avoir inventé le fil à couper le beurre, puis vers les trois heures ils vont se coucher.
    Vous verrez, votre Valls se couchera.
    Valls c’est le nouveau Philippe Séguin de la gauche, des idées qui feront pschitt… et trente ans de gloire… dans les sondages.

  2. Je partage globalement votre point de vue.
    Mais en politique il faut savoir contourner les obstacles et rien de tel qu’un pas en arrière pour rebondir de trois pas en avant.
    En tout cas entre les utopies et la démagogie ambiante de ceux qui se rebiffent, je préfère l’action de Valls que l’immobilisme et/ou le pied sur le frein des autres. Il est nécessaire pour notre démocratie de poser le problème de l’immigration qui s’impose.
    Sachant que ceux qui préconisent les largesses le font avec le portefeuille du contribuable. Alors trop c’est trop !

  3. Un long billet que je me permets de résumer en trois définitions.
    Manuel Valls : un velléitaire.
    Cécile Duflot : une rousseauiste immature. Mais y a-t il des rousseauistes qui ne le soient pas ?
    Christiane Taubira : le seul homme de ce gouvernement. Quand la Guyane sera indépendante, elle éclipsera le souvenir de Chavez.

  4. Michelle D-LEROY

    M.Valls est et agit comme N.Sarkozy, son clone de gauche (même si je préfère l’original moins sectaire). Sympathisante du premier, on l’aura compris, je lui reproche exactement la même chose que vous reprochez au second. Une bi-polarité, les paroles sans les actes, des discours pour se montrer et pour « soigner » son futur politique et chaque groupe de français tour à tour. Un volontarisme lié uniquement à leur ambition personnelle, donc de façade.
    Si les discours de M.Valls étaient sincères, on peut s’étonner de l’avoir vu fêter la fin du ramadan. Ministre des cultes en même temps que ministre de l’Intérieur, certes, mais son rôle est de rester neutre puisqu’il répète à juste titre que nous sommes dans un état laïc. Ou bien il fête la fin du ramadan ou bien il fête d’autres fêtes catholiques, juives ou orthodoxes. Pourquoi flatter une religion en particulier ? lui qui est sans doute athée comme tout bon républicain espagnol qui se respecte.
    Lancer des idées parce qu’ils savent que ces idées vont être comprises et appréciées d’une majorité de français lassés de l’insécurité, de voir leur valeurs culturelles bafouées au profit de nouvelles revendications culturelles. Les vieux poncifs « c’est un enrichissement ou une chance pour la France », ne font plus recette.
    M. Valls est comme un nombre important de politiques, il sait parler et se montrer, se mettre en valeur quand cela l’arrange. Il souffle tour à tour le chaud et le froid sur le voile justement, sur l’Islam en particulier.
    Tout ce qui le dérange est taxé d’extrême droite, on l’a vu et revu lors des grandes manifestations pour tous. Les provocations faites aux familles venues manifester, aux jeunes veilleurs bien tranquilles, aux arrestations exagérées des opposants qui avaient tort de porter juste un tee-shirt avec le logo MPT ont été indignes d’une démocratie. Sa phobie de l’extrême droite l’a fait dire des idioties et affirmer des contre-vérités lors de la fête du PSG et ses graves débordements, juste pour excuser les petits voyous de banlieue. Double discours de sécurité et d’excuses : un discours de socialiste pur et dur.
    On l’a vu aussi donner raison à un Préfet de Police sectaire et dogmatique sans chercher à tempérer et enfin on l’a vu mobiliser des compagnies de CRS pour le protéger des MPT, frisant la phobie.
    On l’a vu dernièrement s’attaquer à un patron de presse qui osait dire du mal de lui. Il y a lieu de lui rappeler que nous sommes en démocratie et que ces méthodes sont limites et peu compatibles avec les valeurs de la Républiques dont il se gargarise en permanence. Il est vrai que les valeurs de la République sont une sorte de fourre-tout destiné à l’enfumage des plus malléables.
    En ce qui concerne F.Hollande, celui-ci ne le suivra pas sur le terrain immigration et islam, sachant que les banlieues sont un puits d’électeurs pour le PS.
    Difficile en tout cas de trouver la juste mesure entre ordre et démocratie, trop de lobbyismes associatifs, religieux, politiques sont en jeu. En tout état de cause on ne peut pas vouloir la volonté politique sans les actes qui en découlent. « Dieu se rit des hommes qui se plaignent des conséquences alors qu’ils en chérissent les causes. » Quatre siècles plus tard, cette phrase est toujours d’actualité et elle s’applique à tant de gens qu’on ne peut que la répéter… désespérément.

  5. Le titre de votre billet, Monsieur Bilger, est parfaitement traduit par ces deux extraits :
    « Je regrette que Manuel Valls propose des avancées, formule des provocations et proclame sa singularité puis qu’il nous contraigne à les tenir pour rien puisque chaque lendemain détruit les fulgurances nécessaires de la veille….
    Son intelligence et son intégrité l’incitent à la vérité mais son sens politique, croit-il, lui impose le devoir de la dissimuler ou de l’atténuer. Ses avancées de lucidité sont altérées par ses reculs de manœuvrier. »
    Les interprétations sur la sortie retardée du Monsieur Valls du conseil des ministres sont pour le moins prématurées quand elles évoquent un « remontage de bretelles » par le président de la République.
    Néanmoins, cette valse hésitation me semble plus liée à des ballons-sondes lancés pour savoir comment l’opinion réagit. Sans doute Monsieur Hollande se rangera-t-il plutôt aux propositions de Madame Taubira que le débat parlementaire modifiera sans doute : elles sont dans la ligne de pensée des caciques du PS et de ses soutiens.
    Si Monsieur Valls soulève de vraies questions, très liées notre tradition républicaine, n’en déplaise à certains, il les pose avec l’angle de vue de l’ordre public dont il a la charge comme ministre de l’intérieur. Le problème pour le PS est l’expression « ordre public » comporte un mot inacceptable : ordre…
    Par ailleurs Monsieur Valls se trouve dans l’obligation de soutenir l’action des forces de police et de gendarmerie, à un moment où un syndicat de police fait assaut d’interventions publiques musclées, pour ne pas dire volontairement outrancières.
    Enfin, quelles que soient ses qualités, Monsieur Valls ne peut jouer le vibrion du gouvernement sans que cela pose problème à la majorité. Tactiquement il doit revenir dans le rang. Aura-t-il des circonstances comme celles qui ont permis à Clemenceau d’imposer une politique rénovée de l’action des forces du ministère de l’intérieur ? Sans doute cela sera-t-il sa planche de salut au sein du gouvernement. D’ici là il ne peut qu’agir comme il le fait ou se démettre selon le mot de son assez lointain prédécesseur, Monsieur Chevènement.

  6. Arobase du Ban

    Valls est des nôtres.
    Manuel Valls nous vient de l’immigration.
    Il prouve que lorsqu’elle est contrôlée, que les nouveaux venus sont bien intégrés à la France et à sa culture, par l’école opérative et le civisme du réel et non des mots, l’immigration n’est pas que négative. Elle offre des forces neuves à la « vieille » France.
    Manuel Valls est de culture européenne, c’est-à-dire quoi qu’on dise judéo-chrétienne. Pas de danger de subversion de notre civilisation.
    M. Valls s’est donné la peine d’entrer. Bienvenue à la maison.
    On va même jusqu’à compter sur vous pour l’avenir
    Etudiez cependant l’appréciation de P. Bilger. Restez sur les sommets, que le PS est incapable de fréquenter.

  7. Mary Preud'homme

    Valls a juste compris cela :
    «Un ministre, ça ferme sa gueule. Si ça veut l’ouvrir, ça démissionne.»
    (Jean-Pierre Chevènement)

  8. Rousselot Jean-Paul

    Bonjour,
    Mon sentiment est que le ministre de l’Intérieur a l’autorisation de F. Hollande pour parler librement depuis des semaines et pour que l’opposition soit inaudible pendant les vacances. Mission accomplie.
    Les autres, pour exister un peu, Jean-Luc Mélenchon et sa vulgarité, les braillements de Razzy Hammadi, les Verts ce groupuscule Maîtres Chanteurs Arrivistes (anomalie politique en France) font du bruitage de comédiens pour café-théâtre. C’est sans intérêt.
    Par contre le danger pour FH c’est Christiane Taubira et son entourage. Le Président devrait rapidement faire disparaître ce nid de frelons.
    Les propos du ministre de l’Intérieur sont partagés par une grande majorité des Français concernant l’islam, le voile dans les universités, l’émigration, le regroupement familial et sans oublier les Roms. FH devra publiquement prendre parti pour M. Valls. Les municipales c’est pour bientôt.
    « Les reculades et les sourires de M.Valls indiquent qu’il n’est pas prêt pour Matignon ».

  9. (Je me permets de m’écarter un peu du sujet)
    « Le Monde » daté du 22 Août.
    . Editorial sur la criminalité à Marseille.
    Nulle part il n’est question des Arabes. Cela est su – voir par exemple Gerald Pandelon, Atlantico du 21 Août – cela est su, dis-je, mais doit être tu.
    Au passif du pouvoir, également l’urbanisme, lequel « a de longue date installé au coeur de la ville insécurité et criminalité, cantonnées dans les cités et banlieues dans les métropoles parisienne et lyonnaise. » Quand les Arabes sont dans les banlieues, elles sont dites criminogènes par nature et ils sont dits y être relégués, quand ils sont en centre ville ça n’a pas l’air d’aller très fort non plus… « […]on mesure facilement l’usage que l’extrême droite peut faire [de cette situation] [pourquoi diable, puisque cette criminalité n’a pas l’air d’être le fait des allogènes ? Ha, ha, c’était tu mais c’était su…]. Au-delà de toutes les autres, cette seule raison rend la situation marseillaise intolérable ». Pire que le crime, le vote FN…
    . Titre p9 : « Agriculteurs exaspérés et démunis face aux vols sur leurs exploitations ». Cela concerne notamment « fer et cuivre ». Tiens, tiens… « …deux Roumains pris sur le fait ». Tiens, tiens, tiens… Résultat : « le Front national grimpe ». Le mot « Rom » n’a pas été écrit.
    Il est su mais il est tu.
    Quant aux vrais Roumains qui vivent en France, ils doivent adorer…

  10. Plus on fera entrer dans le débat socialiste et national « les questions de l’immigration, du voile à l’université ou de la compatibilité de l’islam avec la démocratie » plus vous verrez des candidats indépendants fleurir aux prochaines élections. Ces candidats seront ouvertement communautaristes, voire islamistes et les musulmans n’auront pas d’autre choix que de voter pour eux car toute la classe politique (y compris Mélenchon) s’essuie les pieds sur les musulmans.
    On n’en veut plus de ces débats. Il suffit de regarder les millions de citoyens français de confession musulmane pour se convaincre de la parfaite compatibilité de l’islam avec la démocratie. M. Bilger, vous devriez vous demander si vous-même êtes compatible avec une France respectueuse envers les musulmans.

  11. Comment peut-on, sans rire, considérer Manuel Valls comme représentant l’aile droite du PS ? On peut être en désaccord avec sa vision des choses, mais pourquoi tomber dans la caricature outrancière ?
    Il se définit lui-même comme réformiste, réaliste et libéral. On peut le qualifier de social-libéral, si on veut, mais comme tous les socialistes depuis le fameux tournant de la rigueur de 1983.
    En tant que ministre de l’Intérieur, il fait ce qu’il peut, compte tenu des contraintes budgétaires. Son style ferme est plutôt séduisant. Nous jugerons les résultats concrets dans quelque temps quand nous disposerons des statistiques permettant de mesurer l’évolution de la délinquance.
    Quant à ses rapports difficiles avec Christiane Taubira, il doit faire preuve de prudence, d’abord parce que la police et la justice doivent travailler ensemble, et ensuite parce qu’il doit rester au gouvernement pour poursuivre son action et ménager son avenir politique. Pourquoi le lui reprocher ?

  12. Marc Ghinsberg

    « La ligne de fuite », « Valls hésitation ». On serait tenté, cher Philippe, de dire : quand la forme dicte le fond…

  13. Maître Jean DAMNED

    « Valls hésitation »… : n’est pas Calembourgeois qui veut, au risque d’être étrillé pour « fiente de l’esprit qui vole » (V. Hugo).
    Programmation : Valls des étiquettes en vue de sauver les élections démunies si pâles.
    Et d’ailleurs Valls a mis l’temps…
    Jeune lycéen dans la Generalitat de Catalunya, il aurait pu participer aux manifs de « djeunz » qui y scandaient
    PORROS SI, PORRAS NO
    (ou la version en catalan non en castillan)
    c’est-à-dire :
    des joints oui, des matraques non…
    Les CNT-FAI et autres POUM affichés libertaires ont souvent fantasmé d’un Etat policier à pelotons expéditifs… ce gamin catalan jamais achevé de sa personne arrive ici à vivre le fantasme de ses devanciers anarcho-policiers d’outre-Albères.
    Ne soyons pas les dormeurs du Valls, avec deux trous noirs en orbites, toute astrophysique mise à part…

  14. Bonjour Philippe Bilger,
    « Puis-je soutenir que je suis rassuré quand j’entends ou je lis les contradictions que les adversaires de Manuel Valls prétendent lui opposer ? »
    Un président du Conseil de la IIIe République dont j’ai oublié le nom a dit un jour un truc du genre : « Plus je suis vilipendé par mes adversaires, plus j’ai la conviction d’aller dans la bonne direction ».
    Les sondages le montrent clairement, plus Manuel Valls est critiqué, que ce soit par ses adversaires de droite ou de gauche, plus il est populaire. Peut-être est-ce lui finalement qui est le plus à l’écoute de la préoccupation des Français.
    Plus en tous cas que la dogmatique Christiane Taubira dont le goût pour l’indépendance va jusqu’à avouer ne pas supporter d’avoir un chef, plus que le condescendant Moscovici parfait technocrate coupé de la réalité, plus que l’angélique Cécile Duflot touchante de naïveté, plus que le brave J-M Ayrault qui essaie tant bien que mal de conserver à son frêle équipage une unité de façade, plus enfin que notre sympathique président, amateur de blagounettes et qui, contrairement à son prédécesseur, brille par sa discrétion.

  15. Et si l’activisme de Valls par rapport à l’apathie attentiste de Hollande ressemblait à l’activisme de Sarkozy par rapport à l’apathie immobiliste de Chirac… Avec les mêmes limites, les mêmes illusions ??

  16. Taubira et Duflot en villégiature à Marseille vont-elles rendre visite à la veuve du retraité lâchement abattu ?

  17. Dans un billet du 20 juin 2011, l’ancien député communiste André Gerin, à l’origine de la législation sur la Burqa, écrivait que « Non, l’immigration n’est pas une chance pour la France. C’est un mensonge entretenu depuis 30 ans. Oui c’est une chance pour le capitalisme financier, pour diviser, pour exploiter, pour généraliser l’insécurité sociale, exclure, ghettoïser des millions de familles et de jeunes français de la vie sociale et politique. Nous serions contraints d’accepter tous ceux qui viendraient dans notre maison France. » Il a écrit un bouquin après avoir annoncé sa retraite de la vie publique, « Les ghettos de la République », préfacé par Malek Boutih. Après trente ans de mandat, il dénonce une dérive qui risque de tourner très mal. Mais qu’a-t-il fait de ses mandats ? Le même usage que ceux qui lui ont succédé. Peau d’balle.
    La politique est la recherche du confort de ceux qui la pratiquent. Le Fouquet’s de Sarko, « Chez Laurent » de Pépère, sans compter tous leurs satellites qui s’alignent comme autant de morpions sur le poil français. Leur poison ne sera jamais dans un routier ou le bistro du coin. Dans une chronique du Figaro, Jean Guitton racontait: Je me souviens d’un entretien assez secret avec Mauriac qui me disait, en mettant la main sur la bouche, pour éviter d’être entendu: « Mon cœur est à gauche, mais j’aime le confort. Et, avouez-le, le confort n’est qu’à droite. Quand je vais à Lourdes, je ne peux me mortifier qu’au Hilton. » Ce que certains traduisaient en disant qu’être de gauche, c’est une façon agréable d’être de droite.
    Je retourne fumer ma Chacom.

  18. Voici quelques extraits du discours de Christiane Taubira aux Journées d’été de EELV à Marseille :
    « Jusqu’à quand allons-nous permettre de telles injustices et inégalités …/…
    Jusqu’à quand allons-nous permettre que les affamés ne puissent pas se nourrir ni nourrir leurs propres enfants ?
    Jusqu’à quand allons-nous permettre que des millions d’enfants continuent de mourir de maladies guérissables ? …/…
    Construisons un ordre économique et social plus juste et équitable. Éradiquons la pauvreté. Arrêtons tout de suite les hauts niveaux d’émission, freinons la dégradation de l’environnement et évitons la grande catastrophe du changement climatique. Intégrons-nous dans le noble objectif d’être tous plus libres et solidaires !
    Si le climat était une banque, les pays riches l’auraient déjà sauvé. »
    Non bien sûr elle n’a pas dit cela.
    Mais avouez que vous l’avez cru en le lisant.
    Il s’agit de propos de Hugo Chávez, le 18 décembre 2009, à la Conférence de Copenhague sur le climat.
    Un ministre de la Justice qui est un clone de Chavez, voilà où nous en sommes !!

  19. @Tipaza – Rappel d’une démonstration en une page de Jean-François Revel, faite dans « La connaissance inutile » et publiée en 1988.
    « Dans cette macabre comptabilité, l’extravagance des chiffres rivalise-t-elle avec la crédulité qui les accueille. A un « Club de la presse », Louis Mermaz, personnalité de premier plan du parti socialiste et président de l’Assemblée nationale de 1981 à 1986, ministre d’un gouvernement Rocard en 1988, adjure la presse de « dénoncer cette monstruosité du système capitaliste qu’est la faim dans le monde et qui fait 50 millions de morts chaque année dont 30 millions d’enfants. » En janvier 1982, Terre des hommes, organisation non gouvernementale et organisme de propagande internationale, diffuse sur et avec la station de télévision française Antenne 2 une suite d’émissions, étalées sur une semaine, dont le thème conducteur est : « 50 millions d’êtres humains meurent de faim chaque année ». En 1984, le Nouvel Observateur consacre à la faim dans le monde une vaste « enquête » qui s’ouvre sur la phrase suivante : « La dernière guerre mondiale a fait 45 millions de morts en cinq ans ; autant d’hommes, de femmes et d’enfants meurent aujourd’hui chaque année des suites de la faim. » J’emprunte ces chiffres aux médias français, mais j’ai entendu souvent des chiffres du même ordre dans des débats sur le tiers monde aux Etats-Unis, en Amérique du sud, en Scandinavie. Cette arithmétique sert même fréquemment d’armement dissuasif pour étrangler le débat sur d’autres sujets. Au cours d’une émission de télévision traitant de livres sur le SIDA et les épidémies (Apostrophes du 30 octobre 1987), comme les participants tentaient d’évaluer le nombre des malades atteints du SIDA, un médecin coupa brusquement la conversation en lançant : « De toute manière, ce n’est pas un bien gros chiffre, comparé à cet autre : songez que 40.000 personnes meurent de faim chaque jour dans le monde ! » Un historien français de grande valeur, qui commentait à l’émission un sien ouvrage sur les épidémies à travers les âges, Jean Delumeau, professeur au Collège de France, opina gravement du bonnet d’un air affligé (…). Le médecin en question se montrait, certes, moins gourmand que Mermaz ou Terre des hommes, car 40.000 par jour, cela ne donne déjà plus, si j’ose ainsi m’exprimer, que 14.600.000 morts de faim par an : une forte réduction.
    C’est gentil de sa part, mais malheureusement insuffisant. Comme tout démographe qualifié peut l’indiquer aux esprits curieux, il meurt chaque année, en tout, sur l’ensemble de la planète, environ 50 millions d’êtres humains. Tous ne peuvent pas mourir de la faim ni comporter 60% d’enfants, ni appartenir exclusivement au tiers monde. La population du globe s’élevait, à l’époque où ces déclarations furent dispensées au bon peuple, à environ 4 milliards 700 millions d’hommes (…). Dans ce total, les décès causés directement par la privation d’aliments oscillent, selon les années, entre 1 et 2 millions. Durant la décennie 1980-1990, à peu près toutes ces victimes se situent en Afrique et, plus particulièrement, dans les pays pourvus ou affligés d’un régime marxiste : Ethiopie, Madagascar, Angola, Mozambique, auxquels il faut ajouter le Soudan, qui n’est pas marxiste.
    Contrairement à ce que les idéologues prétendent, les famines les plus meurtrières de notre époque se situent dans les pays communistes, et ne peuvent donc provenir du capitalisme. En fait, le grand affameur du XXe siècle, c’est le socialisme. »

  20. Cette Valls hésitation ne rapporte rien à son auteur semble-t-il : il se fait recadrer, il se met une partie de la gauche à dos ainsi que les Verts. Puis, penaud, il retourne à la niche Hollande en débitant des copier-coller à la Ayrault.
    On l’imagine mal devenir Premier ministre dans le contexte actuel. Mais peut être a-t-il d’autres ambitions ?
    C’est dommage car il a acquis une perception du réel à Evry. Il connaît bien les problèmes. Par exemple, il sait ce qu’est le communautarisme. Il peut parler des galeries marchandes où on ne trouve plus que du halal et pas une tranche de jambon, les anciens commerçants ayant dû plier bagage.

  21. J’ai revu hier sur France 3, Le bon (Valls), la brute (Taubira) et le truand (Cahuzac).
    Un peu long mais instructif.

  22. calamity jane

    Entièrement d’accord avec ce billet.
    Primo, la comparaison avec sarkoTchev ne tient pas étant donné que celui-ci était déjà un routard de l’emploi politique ministériel et que M. Valls est un parfait débutant. Ce qui lui permet certaines bourdes qu’il saura rectifier au besoin.
    Lorsqu’à Brétigny-sur-Orge, nous avions pu voir débarquer M. Valls et le Président en personne, l’erreur était pour le Président pas pour le ministre de l’Intérieur.
    Secundo, attention aux recadrages en veux-tu en voilà ! C’est le propre des peu courageux. Et même si F. Hollande est très fin (intellectuellement parlant) il n’en reste pas moins un homme d’appareil.
    Il y a une grande marge entre homme d’appareil et homme de gouvernement élu par le peuple d’un pays… Ne l’oublions pas.
    Nous aurons le temps nécessaire pour consolider certaines intuitions sur les personnalités de ces personnages.

  23. Juste une remarque en passant sur les récentes critiques de Cécile Duflot à l’égard de Manuel Valls. Elle estime que la question du regroupement familial ne se pose pas. Elle invoque même l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme.
    L’argument est fallacieux. Il s’agit en fait de la « Convention européenne de sauvegarde des Droits de l’Homme et des Libertés fondamentales de 1950, telle qu’amendée par le Protocole n° 14, entrée en vigueur le 1er juin 2010 ». Je cite : « Toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale, de son domicile et de sa correspondance ». Nulle part il n’est fait mention du regroupement familial.
    Elle aurait mieux fait de se référer à la « Directive 2003/86/CE du Conseil du 22 septembre 2003 relative au droit au regroupement familial », parue au Journal officiel de l’Union européenne n° L 251 du 03/10/2003 p. 0012 – 0018. Le regroupement familial y est défini comme « l’entrée et le séjour dans un État membre des membres de la famille d’un ressortissant de pays tiers résidant légalement dans cet État membre afin de maintenir l’unité familiale, que les liens familiaux soient antérieurs ou postérieurs à l’entrée du regroupant ».
    En France, le regroupement familial fut autorisé par le Décret n°76-383 du 29 avril 1976, signé par Giscard, Chirac et Durafour. En voulant freiner l’immigration économique (qui ne profitait qu’aux entreprises à la recherche de main d’oeuvre bon marché et docile), ils ont développé l’immigration de peuplement (dont beaucoup de Français et d’étrangers souffrent), par le biais du regroupement familial (pour des raisons humanitaires).
    En conclusion, il est parfaitement légitime que Manuel Valls pose la question du regroupement familial. Si un étranger non-communautaire souhaite vivre en famille, pourquoi ne retournerait-il pas dans son pays d’origine, au lieu de faire venir sa famille en Europe ?
    Pardon d’avoir écrit un commentaire un peu trop long. Pour ceux qui verraient du racisme dans mes propos, je signale que je suis né au Canada, d’un père Français et d’une mère Écossaise, et que j’ai mis les pieds sur le territoire français, pour la première fois, à l’âge de douze ans.

  24. Nordine au camping

    La vérité est de droite, le rêve est de gauche. On peut faire plus cliché que ça ? On peut aussi s’exercer à la pratique du doute, mettre à l’envers toutes nos certitudes et s’émanciper de tous les kits à penser.

  25. Mme Cécile Duflot avec sa critique de la position de Manuel Valls sur le regroupement familial, soit est dans la démagogie politicienne, soit démontre son ignorance de notre situation économique-budgétaire ; ou pire, elle cumule des deux.
    J’aimerais bien qu’elle nous explique comment on va financer les conséquences de ces nouveaux regroupements familiaux : logements à construire alors qu’il y déjà grave pénurie en ce domaine, allocations familiales, autres aides sociales (CMU), nouvelles écoles et enseignants y afférent, travailleurs sociaux, etc. Vu notre niveau de chômage, et souvent le nombre d’enfants de ces épouses, celles-ci ne risquent guère de contribuer à l’accroissement du PIB français.
    Certes notre Président et notre Premier ministre ont vu arriver la reprise économique au deuxième trimestre, et celle-ci ne pourra que « croître inexorablement ». Même si tout cela ne s’avère qu’illusion distillée sciemment, le gouvernement pourra toujours procéder à quelques augmentations mineures de la fiscalité : IRPP, mais surtout impôts indirects et taxes diverses qui touchent la très grande majorité de nos concitoyens. Au point ou nous en sommes fiscalement, tout cela ne sera que broutilles !
    De plus Mme Duflot dans son rousseauisme béat, doit probablement considérer un accroissement de la fiscalité des ménages comme une acte de solidarité. Que dis-je, un devoir de solidarité de tous les Français vis-à-vis de ces populations du tiers-monde, que nous avons dans le passé colonisé pour une partie d’entre elles (péché par nature imprescriptible), dont nous avons exploité éhontément toutes les ressources naturelles depuis leur indépendance, où nous avons installé dans leurs pays les pires dictatures, etc.
    Toutes ces infamies de notre fait, uniques responsables de la misère des pays d’émigration, tous les citoyens français sont collectivement responsables soit par action pour une minorité, ou inaction-indifférence pour la majorité.
    Mme Duflot c’est bien en ces termes qu’on doit écrire tout cela, en langage vert-bobo-gaucho ?

  26. @moncreiffe
    Pas toujours facile de comprendre une directive, et sa portée…
    Le point le plus contraignant de celle-ci me semble être le suivant : « Les États membres peuvent exiger que le regroupant ait séjourné légalement sur leur territoire pendant une période qui ne peut pas dépasser deux ans » [par dérogation, dans le cas de certains pays européens, trois ans].
    La discrimination sur la race, la religion et le handicap est interdite, mais rien n’est dit quant à la nationalité, à la profession, et à la connaissance de la langue et de la culture du pays d’accueil.
    Ce qu’on peut surtout objecter à Cécile Duflot est que, jusqu’à nouvel ordre, l’Union Européenne est un espace démocratique : ce n’est pas parce qu’il existe une décision européenne sur quoi que ce soit que la population européenne n’a pas le droit de changer cette décision. Existe aussi la possibilité pour un Etat de demander d’être exempté d’une règle commune.
    Le Danemark n’est pas lié par cette directive. La loi danoise prévoit que le lien du couple avec le Danemark doit être plus fort qu’avec le pays d’origine (ce qui est suffisamment flou pour laisser toute liberté d’interprétation, je suppose…), à moins qu’un des époux ait vécu VINGT-HUIT ans au Danemark… En d’autres termes, il me semble que le Danemark s’est doté d’une législation lui permettant de rejeter qui il veut. Ca me paraît plus discret et aussi efficace qu’une législation qui dit : on accepte facilement les Néo-Zélandais, mais sauf exception on refuse, par exemple, les Congolais ou les Libyens.

  27. @ Trekker
    « De plus Mme Duflot dans son rousseauisme béat, doit probablement considérer un accroissement de la fiscalité des ménages comme une acte de solidarité. »
    Hélas je crains fort que tel monsieur Jourdain qui faisait de la prose sans le savoir, notre ministre fasse du rousseauisme sans avoir lu une seule ligne de cet auteur.
    Auteur qui par ailleurs, n’a pas hésité à abandonner sa femme et ses cinq enfants qui furent confiés à l’Assistance publique. Comme quoi on peut donner des leçons sur l’éducation et se garder de les appliquer.
    Mais le dites pas à Cécile Duflot, elle serait très déçue ! 🙂

  28. Michelle D-LEROY

    @ Trekker
    J’adhère à la première partie de votre message.
    Effectivement la France n’a plus les moyens d’être une terre d’accueil sans discernement comme elle l’a toujours été, le monde a trop changé et selon la formule prêtée à M.Rocard, elle ne peut accueillir toute la misère du monde.
    D’autant que financièrement nous n’en n’avons plus les moyens mais culturellement et même géographiquement non plus.
    La France ne pourra jamais entasser tous les pauvres du monde à moins de considérer la surpopulation, la misère et le chômage comme normaux et transposer le tiers-monde en Europe. En ce qui concerne le côté culturel, il faut bien reconnaître qu’arrivés à un certain point si la population nouvelle dépasse l’ancienne en nombre, il y a obligatoirement un risque de voir les nouveaux us et coutumes supplanter les anciens… qui s’apparente à une néo-colonisation.
    Quant à la culpabilité de la France et des Français d’avoir colonisé ces pays autrefois, je ne me sens, personnellement, aucunement responsable, d’autant qu’à ma connaissance dans ma famille aussi loin que je puisse remonter, je n’ai trouvé personne qui soit allé conquérir ces territoires. Il faut quand même, un jour, arrêter avec la repentance perpétuelle. D’autant que nous ne sommes pour rien dans le fait d’une surpopulation nuisible à leur évolution mais impossible à juguler en raison de leurs habitudes culturelles et religieuses.
    La seule et unique chose que je trouve regrettable c’est de voir aujourd’hui les produits et matières premières (cacao, huile, bois, etc.) en provenance de ces pays, sous-payés. Ces pays à qui nous avons laissé, quoi qu’on en pense, des infrastructures et une organisation, doivent pouvoir vivre décemment de leurs productions.
    Humains sans aucun doute mais fermes nous devons rester.

  29. @ buridan
    Vous avez raison, les directives européennes ne sont pas toujours faciles à comprendre. La Directive 2003/86/CE commence toutefois par poser 18 principes simples (notamment la « protection des droits des ressortissants de pays tiers », et « l’obligation de protection de la famille et de respect de la vie familiale »), avant d’entrer dans le détail des dispositions au long de huit chapitres dont la lecture peut paraître fastidieuse, mais qui sont essentiels pour la mise en application. Ne dit-on pas que la vérité se cache dans les détails ?
    On cherchera en vain dans cette directive le mot nationalité. Je cite : « Les États membres devraient mettre en oeuvre les dispositions de la présente directive sans faire de discrimination fondée notamment sur le sexe, la race, la couleur, les origines ethniques ou sociales, les caractéristiques génétiques, la langue, la religion ou les convictions, les opinions politiques ou toute autre opinion, l’appartenance à une minorité nationale, la fortune, la naissance, un handicap, l’âge ou l’orientation sexuelle ». Toutefois l’expression « ressortissant de pays tiers » qui revient plusieurs fois indique qu’il s’agit de personnes ayant une nationalité autre que celle d’un des pays membres de l’Union européenne.
    Le cas du Danemark est intéressant. En effet, ce pays « ne participe pas à l’adoption de la présente directive et n’est pas lié par elle ni soumis à son application », et conserve ainsi la possibilité de fixer ses propres règles, à condition toutefois de respecter les règles minimales fixées par l’Union européenne. Je dis bien minimales, car les États membres conservent le droit de proposer des conditions plus favorables.
    Vous soulignez à juste titre l’hypocrisie qui consiste à accepter volontiers le séjour permanent d’étrangers, pourvu qu’ils soient Européens (ou d’origine européenne), tout en posant des conditions restrictives pour (entre autres) les Africains (d’origine maghrébine ou subsaharienne), pour dire les choses clairement, sans se réfugier derrière les textes de loi. Je terminerai par une question. Les États (souverains) peuvent-ils légitimement accepter ou refuser qui ils veulent sur leur territoire ? Il me semble que l’Union européenne adopte souvent une position modérée (en vertu du principe de subsidiarité).
    Voici le lien qui permet de prendre soi-même connaissance du texte de la Directive 2003/86/CE.
    http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=CELEX:32003L0086:FR:HTML

  30. Valls n’est pas crédible, il a passé l’été à faire la tournée des mosquées pour rompre le jeûne du ramadan avec les musulmans, il parle de « blasphème » au moindre graffiti sur un lieu de culte islamique, voilà un terme qu’un ministre d’une république laïque ne devrait pas employer !
    Beaucoup hélas se laissent duper par ce démagogue et croient qu’il s’oppose à l’islamisation du pays en ne voulant retenir que son interrogation sur la compatibilité de l’islam avec la démocratie.
    Reprenez la plupart de ses actes et de ses déclarations, vous constaterez sa complaisance envers l’islam (pour ne pas dire plus) le site « Riposte Laïque » le traite de lèche-babouches, et ma foi si on Y réfléchit bien ce n’est guère exagéré.
    Il n’est en cela pas différent des autres membres de ce gouvernement (ni d’ailleurs du gouvernement précédent) le terme d’UMPS reflète la réalité, avec ces politiciens les mosquées poussent comme des champignons et le halal se généralise, il faut être aveugle pour ne pas voir que sans réaction immédiate nous allons vers un changement de civilisation.

  31. @Michelle D-LEROY
    « La seule et unique chose que je trouve regrettable c’est de voir aujourd’hui les produits et matières premières (cacao, huile, bois, etc.) en provenance de ces pays, sous-payés. »
    « La baisse du prix des matières premières » est une antienne tiersmondiste qu’on entend depuis la décolonisation.
    Les produits bruts exportés par les pays du tiers-monde sont variés, mais ces derniers temps, en général, du fait de la forte croissance de la demande mondiale, en particulier chinoise, au contraire ils se vendent à d’excellents prix.

  32. Au congrès du PS, je lis ces mots de Valls :
    « Je suis de gauche et j’en suis fier ».
    Pourquoi cette obsession chez les gens de gauche de se dire de gauche ?
    Est-ce en soi une qualité ?
    De quelle gauche s’agit-il ?
    Y aurait-il sur terre deux sortes d’individus, ceux de gauche et les autres ?
    Ce manichéisme, ce simplisme fait peur.
    A contrario, les gens de droite ne le disent pas assez mais pourquoi en avoir honte ?
    On peut être de droite et avoir de bonnes solutions à proposer sans singer la gauche et ses travers idéologiques.

  33. @ Michelle D-LEROY
    « Quant à la culpabilité de la France et des Français d’avoir colonisé ces pays autrefois, je ne me sens, personnellement, aucunement responsable…  »
    Ma phrase à laquelle vous faites allusion, ce n’était qu’un trait d’humour ou je caricaturais (quoique pas tant que cela) certains discours culpabilisateurs, tenus fréquemment par les amis politiques de Mme Duflot.
    « La seule et unique chose que je trouve regrettable c’est de voir aujourd’hui les produits et matières premières (cacao, huile, bois, etc.) en provenance de ces pays, sous-payés. »
    Je suis totalement d’accord avec vous. Même si la France en profite et n’est guère en pointe pour faire changer cela, hélas nos gouvernements successifs n’ont guère de pouvoir pour modifier cette situation. Les prix de tous ces produits résultent des cours mondiaux, et des pays autrement plus puissants que nous sont totalement opposés à une quelconque régulation de ceux-ci : dogme du marché libre et sans entrave, censé être le meilleur arbitre et agent de la prospérité pour tous.
    Vu que l’instance en charge de la « régulation » des marchés mondiaux, l’OMC est totalement acquise au dogme précité et sous la quasi tutelle de quelques grands pays, cette situation ne risque guère de changer à moyen terme.

  34. @moncreiffe
    « Je terminerai par une question. Les États (souverains) peuvent-ils légitimement accepter ou refuser qui ils veulent sur leur territoire ? »
    Question un peu aberrante : tous les Etats du monde sont d’accord sur ce point. Il est même en principe parfaitement respectable de sélectionner sur une origine raciale (=ethnique) : c’est ce que fait Israël et aussi l’Allemagne (avec les Allemands de Roumanie et d’ex-Union Soviétique).

  35. @Michelle D-LEROY
    « Quant à la culpabilité de la France et des Français d’avoir colonisé ces pays autrefois, je ne me sens, personnellement, aucunement responsable, d’autant qu’à ma connaissance dans ma famille aussi loin que je puisse remonter, je n’ai trouvé personne qui soit allé conquérir ces territoires. »
    Pas un très bon argument, à mon avis : et tout le monde comprend qu’un Allemand, personnellement parfaitement innocent du nazisme, est héritier de l’histoire allemande, y compris nazie. Il n’est certes pas « personnellement » (et juridiquement) responsable mais, en tant que l’Allemagne comme nation est responsable du nazisme (à quoi évidemment son histoire d’ailleurs ne se réduit pas), et qu’il est partie prenante de l’Allemagne, il ne peut pas s’en exonérer purement et simplement. Willy Brandt, militant et émigré antinazi, s’est agenouillé comme chancelier allemand.
    Une meilleure réponse à mon avis : la France n’a pas à se sentir coupable de la colonisation parce que la colonisation, notamment française, fut, globalement, en son temps, une oeuvre de civilisation et de progrès, une oeuvre utile, une assez grande oeuvre – et que la France a su d’ailleurs décoloniser quand le mouvement de l’histoire a rendu la colonisation dépassée et que les peuples colonisés ont dû être laissés libres de régresser en direction de leur barbarie ou arriération antérieure.
    Cette régression (globale) conduit la population de ces territoires à accuser la colonisation au lieu de s’en prendre à elle-même et à son peu glorieux passé pré-colonial ; par ailleurs, pour la gauche bien-pensante, plus les immigrés en provenance du monde ex-colonisé échouent, plus la France présente et passée est coupable…
    Dans un pays ex-colonisé, quand on voit quelque chose de bien se faire, cela doit être pensé en général comme le prolongement de l’impulsion coloniale, quand on voit le contraire, c’est plutôt à imputer à la barbarie ou au retard natifs : et par exemple si l’Etat sénégalais fonctionne à peu près, c’est plutôt dû à la colonisation ; s’il ne fonctionne pas si bien que ça, c’est plutôt dû à tout sauf à la colonisation. Ben Ali le « développeur » ressemble à un résident général, Ben Ali qui s’en est mis plein les poches ressemble à un Arabe.

  36. @Polochon
    « Au congrès du PS, je lis ces mots de Valls :
    « Je suis de gauche et j’en suis fier ». »
    Je ne suis que partiellement d’accord avec vous. Je dirais quant à moi : Valls a, à mon avis, tort d’être de gauche, mais, étant de gauche, il a raison d’être fier d’être de gauche, et son attitude est saine.
    Ceux qui sont malsains, ce sont les gens de droite qui ne sont pas fiers d’être de droite. Si l’on pense qu’il n’y a pas de quoi être fier d’être de droite, alors il faut être de gauche (ou du centre).
    C’est, à droite, partiellement un héritage d’un trait pénible du gaullisme : le refus d’être d’ « un parti » (comme s’il pouvait y avoir démocratie sans partis), et en particulier le refus d’assumer le fait d’être de droite. C’est aussi que, si la gauche se perçoit comme de gauche (et clivante), la droite se perçoit et se veut plutôt naturelle, et, éventuellement, conciliatrice, rassembleuse, nationale : la gauche c’est la gauche et la droite la non-gauche.
    Mais pousser trop loin cette posture, c’est capituler idéologiquement.
    La droite peut être fière d’être le camp qui s’est opposé à la majorité de la Constituante, de la Législative, de la Convention et du Directoire, à Robespierre, à l’ultraparlementarisme des IIIe et IVe Républiques, aux laïcards persécuteurs de la religion de la grande majorité du peuple français, aux socialistes Jaurès, Blum et Mitterrand – démagogues et collectivistes -, aux communistes – démagogues, totalitaires et traîtres -, et fière d’être le camp du duc de Richelieu (je parle du duc, pas du cardinal), de Louis-Philippe, de Poincaré, etc.

  37. Les médias ne se rendent plus même compte de ce qu’ils nous fourguent avec La Rochelle : « Ségolène ovationnée, Taubira ovationnée, Valls en sueur et chemise blanche a des accents de Jaurès », et on en passe.
    Alors qu’un petit journal de province publie un sondage titanesque sur le PS. « Titanesque » au sens maritime du terme…
    En Allemagne tout a commencé dans les brasseries, en France c’est dans les salles de rédaction. Un mur de parpaings s’impose entre les médias et nous.

  38. @ Buridan – 25 août 2013 à 06:25
    Vous amalgamez en une seule droite, plusieurs droites ayant chacune leur socle politique et historique. Je me permets un conseil : lisez ou relisez René Rémond.
    Buridan – 25 août 2013 à 05:25
    Votre raisonnement comme quoi une nation, même soixante ou soixante-dix ans après les crimes commis en son nom par le pouvoir alors en place, en reste responsable et ne peut s’en exonérer : une nation ce n’est une abstraction théorique, mais à la base une communauté de citoyens dont elle est l’émanation administrative-politique. Votre propos revient donc à faire porter à ses actuels citoyens une culpabilité, cela pour des crimes dont ils ne sont nullement responsables.
    Là vous êtes dans la logique de la loi Taubira sur l’esclavage, et de tous les discoureurs en repentance coloniale. A ce compte les actuels Algériens (vivant en Algérie et aussi en France) et Egyptiens portent le poids des mille ans de traite négrière réalisée par leurs aïeux ; et les Scandinaves, ceux des raids vikings dévastateurs en France, dans le premier tiers du dernier millénaire.
    A contrario je partage votre analyse sur la colonisation française, certes reposant sur un postulat fort contestable : apporter aux pays en retard politiquement-culturellement-socialement les bienfaits de notre civilisation fille des Lumières et de la Révolution de 1789. Cette colonisation à la française qui n’hésita par à recourir à la force armée, hors cas bien particulier de l’Algérie, ne fut pas une colonisation de peuplement et sa finalité était loin d’être économique. Voir sur ce sujet les travaux de Jacques Marseille et Daniel Lefeuvre : sur la longue durée nos colonies ont bien plus coûté au budget de l’État qu’elles ne lui ont rapporté, seule une petite minorité d’individus et entreprises en ont tiré des profits.
    La colonisation à la française et Jules Ferry en fut l’archétype, fut bien différente de la britannique qui n’avait aucune prétention civilisatrice, mais poursuivait deux buts lucratifs : exploitation économique la plus rentable possible, avec souvent opérations de peuplement pour arriver à la première et son corollaire, la quasi extermination systématique des indigènes. Exemples pour ce dernier point : Australie, Tasmanie, Nouvelle-Zélande et à un degré moindre en Rhodésie. D’ailleurs on retrouve les mêmes buts et méthodes lors de la colonisation de l’ouest des USA. Certes ce n’est pas le fait des Britanniques en tant qu’État, mais de leurs descendants devenus indépendants. Au XIXe siècle il y a donc bien eu deux types de colonisation antinomiques : la française et l’anglo-saxonne.

  39. Lu sur ce blog :
    « la (colonisation) britannique qui n’avait aucune prétention civilisatrice, mais poursuivait deux buts lucratifs : exploitation économique la plus rentable possible, avec souvent opérations de peuplement pour arriver à la première et son corollaire, la quasi extermination systématique des indigènes. Exemples pour ce dernier point : Australie, Tasmanie, Nouvelle-Zélande et à un degré moindre en Rhodésie. » (Trekker)
    On peut continuer avec :
    *Les Espagnols (conquistadores, extermination et esclavage d’Incas)
    *Les Portugais (Brésil, esclavage, fincas, manufactures)
    *Les Allemands exterminateurs d’Herreros et autres peuples de Namibie (1904 : soulèvement des autochtones héréros et répression allemande sous le commandement du général Lothar von Trotha. Des camps de concentration sont créés à l’instar de ceux faits par les Britanniques en Afrique du Sud lors de la seconde guerre des Boers)
    * sans oublier les Belges (Congo, extermination des tribus résistantes, esclavage, enrichissement PERSONNEL du roi des Belges, mines, etc.). La liste est longue avec d’autres territoires.
    *La France s’est certes un peu mieux comportée mais n’oublions pas l’usurpation, très tôt, des terres des autochtones en Algérie, réduits ensuite souvent à des conditions misérables et de mendicité dans les villes.
    « l’œuvre civilisatrice et des bienfaits de la colonisation » ? Elle arrivera, oui, mais très très tard, hélas, avec de Gaulle. On connaît la suite.
    Buridan dit :
    « Cette régression (globale) conduit la population de ces territoires à accuser la colonisation au lieu de s’en prendre à elle-même et à son peu glorieux passé pré-colonial »
    Peu glorieux pour qui ? Qu’en savez-vous ? Vous y étiez ? Pour ceux qui jugent dans leur fauteuil en s’arrogeant la supériorité de « l’homme blanc civilisateur ». Et si ces peuples étaient chez eux ? sans rien demander à personne, avant que n’arrivent les puissances colonisatrices, avides de richesses, ressources et pouvoir, pour leur seul bénéfice ?
    Vous prétextez du progrès technique, scientifique, civilisationnel censé être apporté à ces peuples.
    Ce « progrès » n’a bien sûr, profité qu’aux nations colonisatrices.
    Vous êtes-vous, une seconde, posé la question ? Je ne le crois pas, ou, mieux, voulez l’ignorer.
    Raisonnez à l’inverse. Mettez-vous à la place de ceux qui voient arriver « l’œuvre civilisatrice »… pour leur bien… bien sûr. Vous voyez, tout est relatif !

  40. @ Trekker | 25 août 2013 à 18:21
    @ Buridan | 25 août 2013 à 06:25
    Ça me rappelle le vieux débat entre assimilation à la française et intégration à l’anglaise (certains préfèrent curieusement parler dans le second cas de ségrégation). Dans le cas français, il s’agit de transformer des populations colonisées radicalement étrangères (par la langue, la culture et la religion) en bons Français (comme en Algérie), en prétendant les civiliser et en leur inculquant les bienfaits de la culture française (la philosophie des Lumières et l’héritage de la Révolution de 1789). Dans le cas anglais, il s’agit d’exploiter (de façon pragmatique) les ressources matérielles, commerciales et humaines des pays colonisés, sans vouloir transformer leurs habitants (les Indiens par exemple) en bons petits Anglais, en les laissant parler leurs langues et pratiquer leurs religions.
    Faut-il le préciser, je préfère l’attitude pragmatique anglaise à l’attitude idéologique française. J’en parle d’autant plus librement que je suis franco-écossais. Et si ma langue maternelle n’est ni le français, ni l’anglais, mais le scots, c’est parce que les Anglais se contentaient sagement (depuis des siècles) de la domination réelle (et pragmatique) sur les hommes (autonomie des autorités locales), au lieu de chercher une vaine et illusoire domination symbolique (et culturelle) sur les esprits (centralisme jacobin). D’ailleurs, la décolonisation fut plus précoce et plus rapide du côté anglais que du côté français (1947 pour l’Inde, 1962 pour l’Algérie).
    @ Nath | 25 août 2013 à 22:35
    Non, les peuples colonisés n’étaient pas de « bons sauvages » rousseauistes vivant en paix entre eux et en harmonie avec la nature. Les traites négrières, transatlantique (européenne) et orientale (arabo-musulmane), n’auraient tout simplement pas été possibles sans l’existence ancienne de la traite négrière interne. Si la colonisation du continent africain fut relativement facile (à partir de 1885), c’est parce que les soldats français, anglais et allemands n’ont trouvé en face d’eux que des tribus en conflit perpétuel, incapables de passer des alliances pour résister à leurs ennemis communs. Des historiens européens, américains et africains ont travaillé sur la question et sont arrivés aux mêmes conclusions.
    Comment peut-on encore, 63 ans après l’indépendance de la plupart des États africains, accuser le colonialisme de tous les maux dont souffrent les Africains ? Ils se débrouillent très bien eux-mêmes pour porter au pouvoir des dirigeants corrompus qui pillent leurs richesses. Je n’insisterai pas sur les aspects positifs de la colonisation (écoles, hôpitaux, routes, etc.), ça risque de vous faire bondir. J’évoquerai seulement la mémoire d’un de mes arrière-grands-pères (français) qui a participé (modestement) à la colonisation de l’Afrique, en tant que simple soldat (cinq ans de service militaire, parce qu’il avait tiré un mauvais numéro). Il n’en a tiré aucun bénéfice. Il a contracté le paludisme et est mort prématurément.
    Alors non, en tant qu’Européen à la peau blanche, je ne me sens aucunement responsable des aspects négatifs de la colonisation, d’autant plus que ni moi, ni mes ancêtres n’en ont profité. Pour s’en tenir au seul plan financier, les colonies ont coûté bien plus qu’elles n’ont rapporté (collectivement) aux nations européennes (sauf pour une poignée de négociants cupides aidés par des politiciens qui eux rêvaient d’Empire, de grandeur et de civilisation). Je me permets de vous conseiller la lecture d’un long et excellent article écrit par Gilbert Meynier et Pierre Vidal-Naquet (historiens) : http://etudescoloniales.canalblog.com/archives/2006/05/10/2311101.html

  41. Nath | 25 août 2013 à 22:35
    Tout à fait d’accord Nath.
    Je suis né à l’ombre d’une mosquée et rien n’est plus émouvant que le chant du muezzin à la tombée du jour, sous les jacarandas en fleurs, à l’heure du gin-tonic.

  42. Le socialisme est une maladie mentale incurable. Aucune séance prolongée d’exposition à la réalité ne pourra guérir un cerveau imprégné d’une idéologie aussi fumeuse.
    Malgré quelques signes (réflexes ?) de rémission, Valls est, et restera, un grand malade. Mais le pire est que cette affection est indolore pour les sujets contaminés. Ceux qui souffrent en général, c’est les autres, c’est moi.

  43. Maître Jean DAMNED

    Deux intervenants, « Dalnère » et « erdoit », ont ici fait de la promotion pour l’aventurier Alain Soral.
    Si d’aventure vous ouvrez sa page princeps, vous y constaterez un « dossier » consacré à Albert Einstein dont les contenus peuvent être résumés ainsi :
    Einstein aurait été un plagiaire qui aurait usurpé à Henri Poincaré la paternité de la relativité.
    Il s’agit d’un énième (et haine-ième) retour d’une vieille rumeur qui a déjà couru dans les fourrés de l’antisémitisme.
    Les physiciens et les historiens spécialisés ont depuis longtemps expliqué que le mathématicien Poincaré avait élaboré des outils mathématiques mais restés sans « fécondité appliquée » puisqu’il n’était que matheux pur.
    A l’extrême il a été dit que Poincaré, s’il n’ignorait pas la grave crise qui existait en physique à cause du comportement cinématique inexpliqué de la vitesse de la lumière, était trop « académiquement lié » pour pouvoir oser une telle subversion scientifique, celle que l’ingénieur au bureau des brevets de Berne a introduite dans un de ses fameux mémoires publiés en 1909.
    Einstein fut également redevable à un certain Minkowski pour un outil d’espace vectoriel spécifique.
    La ratiocination de tels antisémites, une fois étendue aux non-juifs, ne laisserait plus qu’une poignée d’auteurs qui auraient créé sans la moindre référence préalable.
    Ces antisémites compulsifs se gardent bien d’analyser la différence entre relativité dite restreinte et relativité générale venue bien plus tard, l’écart montrant l’inanité de leur accusation.
    Ils se gardent bien de rappeler que la même année 1909 dans un autre mémoire Einstein proposait une explication valide pour un autre phénomène énigmatique depuis plus de vingt ans, l’effet dit « photo-électrique », posant l’hypothèse d’un « quantum » discontinu de la lumière (appelé plus tard photon) pour décrire le comportement observé dans l’interaction lumière -> surface matérielle. Un tout autre domaine !
    Alors tous les fondateurs de la physique quantique, notamment « l’école de Copenhague », seraient-ils à leur tour des faussaires plagiaires d’un Juif ?
    Et que dire du français Louis de Broglie qui par raisonnement théorique d’une sorte d’assimilation entre onde et corpuscule a posé le principe d’une dualité de comportement valable aussi pour des grains ayant masse comme les électrons (idée totalement validée aussi car ayant répondu au critère absolu en sciences : être une idée féconde) ?
    Cette mise au point tardive sera peu lue mais au moins M. et Mme Bilger auront été mis en garde s’il en était besoin.
    Alain Soral est coutumier de ce fait : envoyer ses adeptes en VRP pour tenter désespérément de dé-marginaliser sa zone de chalandise.

  44. @ Maître Jean DAMNED
    Entièrement d’accord avec vous. Alain Soral représente la droite la plus extrême, le nationalisme le plus radical, l’idéologie la plus funeste qui ont fait le lit du nazisme dans les années sombres.
    A fuir comme la peste « brune » !

  45. @ Maître Jean DAMNED | 27 août 2013 à 02:32
    Votre commentaire aura trouvé au moins deux lecteurs, Philippe Bilger, bien sûr, et moi-même. Vous auriez pu être beaucoup plus sévère avec Alain Bonnet de Soral. Votre mansuétude vous honore. Permettez-moi de retracer brièvement son parcours. Ancien dragueur impénitent et ancien militant communiste, il flirte aujourd’hui avec le Front National et il donne des cours de boxe pour gagner sa vie, illustrant ainsi à merveille la formule attribuée à Pierre Bourdieu (« la sociologie est un sport de combat »). Après s’être essayé en autodidacte au journalisme, à l’édition, à la sociologie, à la télévision et à la littérature, il fonde Egalité et Réconciliation en 2007 et se présente volontiers comme un penseur libre (à ne pas confondre avec un libre-penseur), opposé aux vérités dites officielles. Il critique ainsi le féminisme, le sionisme, le communautarisme, le mondialisme (j’en passe et des meilleures). Ses positions ne sont pas sans fondements et méritent qu’on en discute, mais il va souvent trop loin.
    Tout comme son ami Dieudonné M’bala M’bala, ancien humoriste reconverti dans la provocation stérile (il a récemment été témoin au mariage de deux détenus condamnés à de lourdes peines, à la maison centrale de Poissy ; le soufflé n’a pas eu le temps de retomber, il n’a même pas eu le temps de prendre) et l’antisémitisme (et accessoirement la fraude fiscale). Il est tellement fier d’être Noir qu’il en oublie apparemment que sa mère (d’origine bretonne) est blanche. Il suffit d’aller faire un tour sur YouTube pour se rendre compte que les fans de Soral et Dieudo sont les mêmes, et qu’ils croient volontiers aux théories du complot. J’arrête là. Il y aurait trop à dire sur l’absurdité des thèses conspirationnistes qui ne résistent pas un seul instant à l’examen critique rationnel, mais prospèrent chez ceux qui ont besoin de réponses simples à des questions complexes.

  46. M. Moncreiffe,
    Donc, votre argument, ou celui de ceux qui envahissent ou colonisent des pays (je le résume) est : « Puisque ces peuples ou tribus ne s’entendent pas, ou se font la guerre, ou sont « incultes », allons leur apporter la « paix »… et par là même, la « civilisation ».
    Super votre morale ! Ridicule non ?
    Comprenez-moi bien : il n’est pas question de vous sentir (ni que je vous tienne) PERSONNELLEMENT responsable en tant que « blanc européen » de ces faits historiques. La couleur de peau n’y est pour rien. Tous les peuples ou Etats blancs, noirs, jaunes, rouges… ont au moins une fois franchi leurs frontières pour aller voir si l’herbe était plus verte ailleurs. Il n’y a qu’à feuilleter l’Histoire.
    Je connais cette fameuse traite négrière « entre noirs »… D’ailleurs la traite ou l’esclavage existent depuis la Haute Antiquité (Egypte des Pharaons, Rome, Perse…). Mais est-ce un argument en faveur de l’Homme ?
    Votre autre argument : « cela » a coûté bien plus que « cela » a rapporté… démontre bien la stupidité et le mauvais calcul de ces nations. Mais vous ne me ferez pas croire que ces mêmes nations n’ont quand même pas « profité » de cette colonisation (pétrole, ELF, bois, mines d’or, diamants, etc.).
    Merci de me rappeler l’existence de ces deux historiens… que je connais.
    Bien à vous
    PS : Lisez ce que j’ai écrit il y a quelques jours sur la « bonne » colonisation (si je puis dire) de l’Algérie… mais arrivée trop tard.

  47. Savonarole,
    Des Jacarandas ? au tropique Nord (Maroc, Algérie) ou Sud (style Afrique du Sud, Namibie) ?
    Bizarre, vous avez dit bizarre ?

  48. hameau dans les nuages

    @ Maître Jean DAMNED
    Heureusement qu’il y a des électrons libres.
    On voit actuellement ce qu’il en est de la version « officielle  » concernant la Syrie et sur la reconnaissance officielle cette fois que le fait que le gaz sarin employé par Saddam Hussein dans sa guerre contre l’Iran avait été fourni… par les USA.
    Mais je complote… je complote… et Achille est persuadé d’appartenir à l’axe du Bien.
    Cela ne mange pas de pain.
    Par contre je lui conseille de faire comme moi. D’ouvrir un compte PEBC (Compte d’Epargne Boîtes de Conserves).

  49. @Montcreffe
    J’ai parcouru ce long exposé de Vidal-Naquet et Meynier. Le premier surfant sur sa notoriété « proverbiale ». Il ressemble plus à un règlement de comptes avec l’auteur du livre (Olivier Le Cour Grandmaison). Cet ouvrage insulte même parfois l’intelligence de cet historien et évoque d’autres faits ou événements historiques pour faire diversion…, noyant le poisson en convoquant les termes de nationalisme, colonialisme, capitalisme, et même racisme… à sa propre sauce.
    Notez enfin que je ne suis nullement « fan » de ce dernier.

  50. Maître Jean DAMNED

    Ai-je rêvé ?
    Ce soir il est tard comme d’habitude et mes références à « Dalnère » et « erdoit » ont tout bonnement disparu !
    Et un autre texte vantant Soral, signé ‘klinnor’, « vient de s’inviter » (la prosopopée, forme stylistique si amusante).
    Allons-nous devoir accumuler les captures d’écrans pour ne pas douter des yeux ?
    Je suis ébahi d’avoir suscité tant de mobilisations électroniques aussi tardives, au-delà de M. et Mme Bilger.
    Faisons semblant de chercher à prolonger cette sorte d' »avantage acquis » non voulu.
    Sans vouloir négliger l’acquiescement d’Achille, cet effort porte à identifier deux « livraisons » antagonistes quoique nuancées, de ‘moncreiffe’ (1°) puis de ‘hameau dans les nuages’ (2°) ce cher Résident en Nébulosités.
    Primo mon propos ne se voulait nullement chasse à l’homme de ce frère de comédienne rangée. L’homme connut une certaine reconnaissance non usurpée pour un brûlot édité par une maison d’éditions érotiques (Blanche) : « Vers la féminisation ? ». Jusque-là son expérience vécue dans le milieu de la mode vestimentaire et comportementale, malgré le style atypique de son écriture, méritait de l’attention.
    Un certain nombre des thèmes rhétoriques de Soral ramassent aisément des bons points quand il s’agit de déchirer des paravents publics qui minent la confiance publique. Entre nombreux exemples, sa fixation contre Richard Descoings a connu a posteriori et post mortem la justification des circonstances plus qu’interlopes d’un décès évoquant largement celui de Pasolini… la presse française s’est auto-bâillonnée à la différence des Anglo-Saxons… Soral semble mal gérer ses choix et ses intensités, il est fier de sa couillostérone et a trouvé une mâle clientèle de « Djeunz » qui a besoin de s’épancher via sa procuration tribunicienne. La critique en « trop loin » n’est pas impertinente mais de mon point de vue je dénonce son « trop ailleurs » par opportunisme somme toute mercantile : Soral n’est probablement pas un « Antisémite Génétique », plus probablement un bon avocat perdu sans Barreau…
    Secundo je conseillerais plutôt la métaphore du « poil-à-gratter » car le cliché des « électrons libres » provient d’une pédanterie de journalistes bien en peine de discourir sur les électrons puisqu’à 99%
    ils ont été excrétés avec un bac à Lettres… Cela étant dit, personne n’a besoin d’un Soral commercialement antisémite (ce que n’est pas le régime syrien Assad, laïc également respectueux des chrétiens syriens parmi lesquels… des protestants !) pour subodorer une plausible manœuvre d’intoxication cognitive des consciences. C’est l’enfance de l’art de la guerre depuis Sun-Tsu.
    La Seconde Guerre mondiale a peut-être été gagnée d’abord grâce au « cassage » de la machine à chiffres allemande Enigma et la ruse des alliés à n’en rien laisser deviner au Reich (ils laissèrent délibérément Coventry se faire sacrifier sous les bombes pour ne pas éveiller les soupçons…). Dans le champ polémologique (du regretté Gaston Bouthoul), la guerre psychologique gagne en importance avec le respect consensuel envers les barbaques des combattants. A cet égard la neurologie devra constater une équivalence entre toxico-chimie et toxico-rhétorique.

  51. @ Nath | 25 août 2013 à 22:35
    @ Nath | 27 août 2013 à 12:01
    @ Nath | 27 août 2013 à 13:16
    Mon intention n’était pas de justifier la colonisation, mais seulement d’évoquer une des conditions qui l’ont rendue possible. Si des États européens (principalement l’Angleterre, la France et l’Allemagne) ont pu se partager à l’avance (conférence de Berlin) et conquérir rapidement la plus grande partie de l’Afrique, c’est entre autres raisons (supériorité militaire, ressources financières, etc.) parce qu’ils n’ont trouvé en face d’eux que des peuples profondément divisés et incapables de s’unir. Un peu comme dans la conquête des Gaules (des dizaines de tribus gauloises dont certaines ont pourtant contracté des alliances temporaires pour lutter contre les légions romaines et dont d’autres ont préféré servir d’auxiliaires de l’armée romaine). Un peu comme au Mexique, en 1519. Les puissances coloniales ont objectivement (et habilement) profité de ces divisions internes. La pacification et la civilisation sont surtout des rationalisations a posteriori, même si certains ont cru sincèrement œuvrer en faveur du progrès matériel et spirituel des peuples colonisés.
    Je ne porte aucun jugement moral sur la colonisation, j’essaie seulement de comprendre, à la fois la vision des vainqueurs (celle qui fournit le plus de documents) et la vision des vaincus (comme l’a fait Nathan Wachtel, en 1971, à propos des Indiens du Pérou).
    Que les puissances coloniales aient fait un « mauvais calcul » en colonisant l’Afrique, ça ne fait guère de doute. Nos gouvernants n’ont jamais été aussi compétents ou intelligents qu’on veut bien le croire. Que les nations européennes aient profité des ressources matérielles de l’Afrique, là non plus ça ne fait guère de doute. Mais à quel prix ? Des accords commerciaux entre États souverains auraient peut-être été moins coûteux (financièrement et humainement).
    Que vous connaissiez les travaux de Pierre Vidal-Naquet, ça me fait plaisir, sans aucun doute. On peut difficilement le suspecter de complaisance à l’égard du colonialisme. C’est surtout un grand historien, un peu dans la lignée de Marc Bloch, que vous connaissez certainement.
    Quant à Olivier Le Cour Grandmaison, il ne s’agit pas d’un règlement de comptes personnel, mais plutôt d’une mise au point par des historiens sérieux à l’égard d’un livre écrit par un historien dilettante (et mû par ses convictions, plus que par la recherche de la vérité).
    Pour terminer sur une note légère, je viens de m’apercevoir que j’use et j’abuse des parenthèses. Serait-ce un de ces « tics chics » que Philippe Bilger dénonçait il y a peu ?

  52. Maître Jean DAMNED | 28 août 2013 à 00:47
    « Enigma » avait un ancêtre, voir l’épisode du fameux « télégramme Zimmermann », ministre des Affaires étrangères allemand, qui proposait en 1917 au Mexique d’ouvrir un front aux fesses des Américains pour les immobiliser et de ce fait ne pas intervenir en France. Ce télégramme fut intercepté par les Anglais.

  53. Je ne connais pas ce Monsieur Soral et ses acolytes, j’habite trop loin, mais il me semble qu’ils ne représentent que 1% de la population française.
    Hier je lisais dans Le Monde que finalement le fameux mariage « gay », dont on nous a beurré les oreilles, pour ne pas être grossier, n’avait rameuté que 1% des mariages célébrés en France depuis trois mois.
    On nous pompe l’air avec les abonnés à 1%, il faut cesser de donner des heures d’antenne à des gens qui sont « peanuts », rien, nada, zéro, et si on pouvait commencer par Noël Mamère et François Bayrou, je serais prêt à rentrer en France.

  54. @ Nath – 27 août 2013 à 13:16
    Le livre fort partisan de Olivier Le Cour Grandmaison n’a pas été seulement sévèrement critiqué par Vidal-Naquet et Meynier mais également, pour sa partie économique, par Daniel Lefeuvre, historien spécialisé dans les aspects économiques de la colonisation ; lire entre autres ses livres « Chère Algérie » et « Pour en finir avec la repentance coloniale ».
    @ Nath – 25 août 2013 à 22:35
    Je n’ai évoqué que les colonisations génocidaires anglo-saxonnes, car elles sont un archétype en la matière. De plus dès leur début, il y avait une volonté politique d’éradiquer les populations indigènes considérées comme improductives et non insérables dans le système économique prévu par le colonisateur.
    Bien sûr les Espagnols avec les Incas procédèrent eux aussi à un génocide similaire. Mais avec une variante, n’étaient exterminés que les Incas refusant d’être mis en esclavage ou non aptes à cela : vieillards, femmes et enfants.
    Quant aux Allemands en Namibie, aux Belges au Congo et aux Britanniques en Rhodésie, ils pratiquèrent bien des massacres de masse proches du génocide. Non pour éradiquer la totalité des indigènes, mais pour éliminer « seulement » tous ceux s’opposant ou se révoltant de l’accaparation de leurs terres. A moindre échelle il en sera de même en Algérie, lors de sa conquête par les généraux Bugeaud et Saint-Arnaud.
    Je souligne ces hiérarchies dans les génocides et massacres, car il y a bien une spécificité anglo-saxonne dans le génocide visant à éradiquer la totalité de populations indigènes : Australie, Tasmanie, Nouvelle-Zélande et Indiens aux USA.
    En Inde notamment ce ne fut pas le cas ; les populations et systèmes de pouvoir existants étant considérés par le colonisateur britannique comme parfaitement insérables dans son système colonial. Une occupation militaire limitée en nombre, une tutelle administrative et la formation d’un petit nombre de cadres indigènes suffisaient pour exploiter au mieux le pays.
    Autre notable différence entre la colonisation pragmatique à la britannique, et intégratrice à la française. La première fut autant source de recettes pour le budget étatique britannique que pour les entreprises privées de ce pays. Alors que la française n’enrichit qu’une poignée de grandes entreprises et banques, quelques milliers d’importants colons, mais ne rapporta rien au budget de l’Etat. Au contraire ce fut un fardeau financier fort préjudiciable à nombre d’investissements publics en métropole.
    « La France s’est certes un peu mieux comportée mais n’oublions pas l’usurpation, très tôt, des terres des autochtones en Algérie »
    Effectivement il y eut bien accaparement de terres au détriment des indigènes, mais il convient de préciser que pour au moins un tiers cela ne fut guère préjudiciable aux populations : terres inexploitées alors, ou de manière épisodique sous forme de pastoralisme peu dense.
    Le cas type c’est la Mitidja : lors de la colonisation ce n’était que des marécages inexploités, et même le général Bugeaud était farouchement opposé à toute tentative de leur mise en valeur à cause de l’insalubrité incompatible avec une quelconque présence humaine permanente. Ce n’est qu’après 1870 avec l’arrivée des réfugiés Alsaciens-Lorrains et des communards déportés, que ces marais furent asséchés et mis en valeur par les personnes précitées. Lors de l’indépendance en 1962 de l’Algérie, la Mitidja était une des plus grandes réussites agricoles dans ce pays.
    Aparté : que par la suite le pouvoir FLN n’ait pas su profiter de ce bel atout économique qu’étaient les fermes de la Mitidja, et pire les laissa en quasi déshérence, c’est son problème et non le nôtre.

  55. @ Trekker
    Bien sûr les Espagnols avec les Incas procédèrent eux aussi à un génocide similaire. Mais avec une variante, n’étaient exterminés que les Incas refusant d’être mis en esclavage ou non aptes à cela : vieillards, femmes et enfants.
    Ah bon, rien que ça ? Vous m’avez fichu une sacré frousse, cher camarade.

  56. @ scoubab00 – 29 août 2013 à 18:15
    « Ah bon, rien que ça ? Vous m’avez fichu une sacré frousse, cher camarade. »
    Cher camarade, serait-ce que votre âge et sexe (oh pardon votre « genre » *) auraient fait de vous un esclave, lors des agaceries que firent subir aux Incas ces pieux conquistadors Espagnols ?
    * Rectification pour ne pas subir le fouet que ne manquerait pas de m’infliger dame Najat Vallaud-Belkacem

  57. oursivi@MJD

    Rédigé par : Maître Jean DAMNED | 27 août 2013 à 02:32
    1905 pas 1909, espèce de Soral Sokal à Sots qu’êtes.
    AO

  58. oursivi@Trèscare

    « Rectification pour ne pas subir le fouet que ne manquerait pas de m’infliger dame Najat Vallaud-Belkacem »
    Rédigé par : Trekker | 29 août 2013 à 21:57
    Ahh, la dame Najat, on lui passerait volontiers le fouet si elle nous passait le reste…
    Soupirs.
    AO

  59. @Trekker
    Bien pris note de vos remarques intéressantes. Mes posts ne visaient (sans distinguer les types de colonisation) qu’à simplement décrire le fait colonial, et surtout l’amertume et l’impuissance de ces peuples face à des Etats ou sociétés (compagnies) privées encouragées ou protégées par ces dits Etats, bénéficiant d’un arsenal technologique, scientifique et financier considérable.
    Un combat inégal… et inhumain.

  60. @ Trekker
    Ah, que voulez-vous, ce que Pape veut – Clément VII à l’époque, le vrai, pas le pape éponyme d’Avignon – Dieu le veut. A moins qu’il y ait un peu de friture sur la ligne…
    Soyons romanesque, j’aurais peut-être fait partie des renégats, des évadés… ou alors on m’aurait planté une flèche dans le ventre direct, n’étant pas un perdreau de l’année ?

  61. Cessons de critiquer Valls : en moins d’une heure l’agresseur des deux fils de sa Majesté le Roi d’Arabie a été arrêté, à Paris dans le VIIIe arrondissement, après qu’il leur a volé une montre d’une valeur de 10.000 euros.
    (Le Parisien-AFP)
    Comme pour l’épisode du fils de Sarkozy et son scooter, on attend les commentaires de Marianne, Libération, L’Humanité.

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