Cela commence à faire beaucoup !
Au mois de janvier 1976, Patrick Henry (PH) enlève un petit garçon de 7 ans, Philippe Bertrand, pour obtenir une rançon. Il n’obtiendra pas cette dernière et tuera l’enfant qui aurait été susceptible de le reconnaître. Lors de l’enquête, avant d’être interpellé, il s’était montré en première ligne, et parmi les plus vindicatifs à l’encontre du meurtrier recherché.
A l’issue de son procès devant la cour d’assises de l’Aube au mois de janvier 1977, il avait été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité alors que l’avocat général avait requis la peine de mort. Patrick Henry était défendu par Me Robert Badinter.
Ailleurs qu’à Troyes, effrayé par avance d’être étiqueté sanguinaire, Patrick Henry n’aurait sans doute pas échappé à la peine de mort et pour ma part je me félicite de la mansuétude troyenne.
Sa première chance.
La promesse de substituer à la peine de mort, après son abolition en 1981, une perpétuité effective n’a jamais été tenue par le ministre Robert Badinter.
Patrick Henry s’est montré un détenu exemplaire, il a poursuivi des études et obtenu une licence de mathématiques et un DUT en informatique.
Au mois d’avril 2001, après de multiples demandes rejetées, la libération conditionnelle lui est accordée et il va travailler dans une imprimerie du Calvados.
Sa deuxième chance.
Au mois de juin 2002, il vole dans un magasin de bricolage des biens pour un montant de 76 euros.
Au mois d’octobre de cette même année, il est interpellé au volant d’un 4×4 en Espagne avec 10 kg de résine de cannabis.
Au mois de juillet 2003, il est condamné à quatre ans d’emprisonnement et, sa libération conditionnelle ayant été naturellement révoquée, il retombe sous le régime de la réclusion criminelle à perpétuité.
Son avocat est alors Me Thierry Lévy, immense avocat avec la plus belle langue qui soit. J’éprouve amitié et admiration à l’égard de cette personnalité dont la philosophie pénale est pourtant très éloignée de la mienne.
Patrick Henry recommence à être perçu comme un prisonnier irréprochable.
Martine Veys, une femme qui est devenue son amie après l’avoir visité comme bénévole il y a vingt ans, souligne : « Je sais qu’il a commis l’innommable. Lui en a également pleinement conscience et ne cherche en rien à se dédouaner ».
Le 7 janvier 2016, après plusieurs requêtes déçues, le tribunal de l’application des peines de Melun le fait bénéficier d’une nouvelle libération conditionnelle mais la procureure interjette un appel – suspensif – de cette décision en indiquant qu’elle y avait été hostile d’emblée à cause d’un « encadrement » insuffisant. La cour d’appel devra statuer dans un délai de deux mois (Le Parisien).
Sa nouvelle avocate depuis trois ans déclare que Patrick Henry est « un symbole qu’on juge » et qu' »il est temps qu’il sorte ».
En dehors d’elle, de Me Lévy, de Mme Veys et de Patrick Henry lui-même, qui peut franchement partager l’expression de cette impatience ?
Une troisième chance pour Patrick Henry, alors ?
En dépit d’une exécution des peines criminelles qui se fonde sur le principe de leur inexécution partielle, serait-ce faire preuve de sadisme civique que de n’être pas scandalisé par une éventuelle infirmation du jugement du 7 janvier ?
Il est probable que ce qui est advenu entre 2001 et 2003 au détriment de la société et d’une réinsertion réussie risque de se renouveler, la palette de PH étant passée du paroxysme criminel à un vol simple puis au trafic de stupéfiants. Pourquoi ne serait-elle pas tristement enrichie demain ?
Ce que PH invoquait en 2004 pour se justifier, et qui tenait à l’inévitable dérèglement social causé par une longue incarcération, ne sera-t-il pas encore plus d’actualité en 2016 ? Pourquoi les transgressions de 2002 ne seraient-elles pas encore plus à craindre quatorze années plus tard ? En 2001, lors de son unique libération conditionnelle pour l’instant, il n’est personne qui doutait du destin de Patrick Henry comme homme libre. Et pourtant ! Ne serait-il pas tout simplement l’un de ces hommes rares pour qui la société, son effervescence et ses tentations seraient criminogènes, à quelque âge que ce soit ?
Enfin, qu’y aurait-il même de choquant à voir Patrick Henry aller au bout de sa perpétuité pour ce crime en effet « innommable » ? Lui aurait droit à un enfermement à temps quand la mort et le chagrin ont enfermé une famille à perpétuité ?
Où serait la justice ?
PH a commis le crime le plus abject, le plus lâche. Alors qu’il n’a laissé aucune chance à cet enfant innocent et sans défense, la société, malgré toute l’horreur de son acte, lui a laissé, à lui, une nouvelle chance. Il n’a pas su la saisir. Alors, puisqu’il semble adopter un comportement plus exemplaire en prison qu’en liberté, eh bien qu’il reste enfermé. Cela semble au final beaucoup mieux et pour lui et pour la société.
Cher Monsieur Bilger, comment pouvez-vous dire, vous, « Lui aurait droit à un enfermement à temps quand la mort et le chagrin ont enfermé une famille à perpétuité ? Où serait la justice ? », comment pouvez-vous reprendre à votre compte ce pseudo-raisonnement qui n’est en fait qu’un slogan coupant court à toute réflexion sur ce qu’est la justice ?
A suivre ce slogan, tout assassin, tout meurtrier, tout auteur même d’homicide involontaire (puisque la mort et le chagrin perpétuel y frappent également les victimes) devrait être enfermé perpétuellement… on voit bien là l’absurdité des formules lapidaires qui assassinent la réflexion. Vous êtes habituellement d’une autre pointure.
Il est probable que la famille de cet enfant assassiné ait réussi à aller au-delà de son chagrin, alors que vous continuez à reprocher à Patrick Henry un crime dont il est censé avoir payé le prix en accomplissant sa peine dans les limites permises par la loi.
Il est probable que la prison ne fasse pas justice dans une société, ce qui ne vous empêche pas de vous contenter de traiter de laxistes tous ceux qui y sont opposés sans même tenter de les entendre alors que la réalité leur donne tous les jours raison.
Il est probable que dans une société christianisée qui confond justice et vengeance, pour qui le crime doit être damnation éternelle que rien ne peut absoudre, aucune justice ne soit vraiment possible.
@Garry Gaspary
« Il est probable que dans une société christianisée qui confond justice et vengeance, pour qui le crime doit être damnation éternelle que rien ne peut absoudre, aucune justice ne soit vraiment possible. »
Je préfère la solution déployée dans certains pays musulmans qui appliquent la charia : couper la main des voleurs, fouetter à mort les délinquants, ou les décapiter purement et simplement !!
C’est moins chrétien, mais beaucoup plus efficace !!
Patrick Henry est un criminel qui n’a pas payé sa dette à la société et qui pourtant a déjà coûté très cher à la République. Mais je préfère qu’il continue à être nourri logé et blanchi au frais du contribuable car il a prouvé plusieurs fois que son pouvoir de nuisance est remarquable et remarqué dans les media.
@ Gavot
« A suivre ce slogan, tout assassin, tout meurtrier, tout auteur même d’homicide involontaire (puisque la mort et le chagrin perpétuel y frappent également les victimes) devrait être enfermé perpétuellement… »
Vous vous rendez compte de l’énormité que vous proférez ?
Heureusement que ce « malheureux » Patrick Henry habite en France pays drouâââdelhommiste et qu’il a eu la chance d’être démagogiquement et politiquement sauvé par Badinter ; s’il eut été citoyen d’un pays du Maghreb et trucidé un enfant, il aurait fui en urgence et dû affronter en tant que migrant les périls en mer dans les barques islamistes pour venir s’échouer dans notre horrible civilisation fasciste raciste et xénophobe mais très prolifique en assistanat et pardons judiciaires, afin d’échapper à la décapitation ou autres joyeusetés.
@hameau dans les nuages
Non. Mais si vous voulez bien m’éclairer sans imprécation, je vous lirai sans doute.
Ce sale type ne mérite aucune faveur d’aménagement de peine.
Il ne méritait que la peine de mort pour son crime.
Oublions-le et pensons surtout à ce pauvre gamin assassiné et à ses parents dans la peine pour l’éternité.
Bonjour,
PH est manifestement un type intelligent, comme le fut Landru et le docteur Petiot. Mais son crime odieux démontre que c’est un monstre froid, incapable de ressentir le moindre sentiment.
Il a systématiquement gâché toutes les chances qui lui ont été accordées.
Son comportement exemplaire en prison pouvait laisser à penser qu’il pouvait se racheter et mener une vie normale malgré le poids qu’il a sur la conscience, mais dès qu’il est remis en liberté il recommence à se comporter en délinquant.
Un cas désespéré réfractaire à toute insertion sociale. Alors que faire de ce genre d’individu qui peut commettre à tout moment l’irréparable ?
La prison à vie est une solution qui paraît excessive car avec ses quarante ans de prison il a payé sa dette.
La liberté même surveillée est un risque de tous les instants. Alors que faire ? Un problème qui me paraît sans solution.
Comment ces assassins peuvent-ils se payer de tels avocats et comment lesdits avocats peuvent-ils dormir sereinement après avoir défendu ces assassins d’enfants ??
C’est Michel Deluré 14.1.16 – 9.22 qui a commis – à mon avis – la meilleure conclusion et que je partage :
« Puisqu’il semble adopter un comportement plus exemplaire en prison qu’en liberté, eh bien qu’il reste enfermé » !
A quelques reprises j’ai entendu Me Badinter dire qu’il n’avait pas défendu Patrick Henry, mais qu’il avait plaidé dans ce dossier pour l’abolition de la peine de mort… Il y a quelques formules choc utilisées dans sa plaidoirie au procès de PH et reprises dans son discours à l’Assemblée nationale en septembre 1981.
@caroff -14 janvier 2016 à 10:34
Bonjour,
Ce que vous dites dans votre commentaire est diabolique et absolument choquant ! Appliquer la charia en France – mais vous délirez ! J’espère que vous ne ferez jamais partie du jury populaire aux assises dans aucun des Tribunaux. Vous ne feriez pas justice mais un autre assassinat.
Tout meurtre prémédité mérite une sanction carcérale à perpétuité sans remise de peine conditionnelle. Après une certaine période de détention (10ou 15 ans) s’il a eu un comportement exemplaire, il suffirait de lui aménager en mieux le lieu carcéral pour lui permettre de finir ses jours jusqu’à la fin de sa peine requise.
@ Jabiru | 14 janvier 2016 à 11:11
« Ce sale type ne mérite aucune faveur d’aménagement de peine. Il ne méritait que la peine de mort pour son crime.
Oublions-le et pensons surtout à ce pauvre gamin assassiné et à ses parents dans la peine pour l’éternité. »
Houlala, mais vous êtes plus facho réac que moi ! Ah non, pas d’ça je suis très irrité ; bon ok va falloir mettre les bouchées doubles voire triple je ne tiens pas à me faire larguer du podium des meilleurs réacs.
Notre société est à cet égard bloquée par son refus de savoir ce que doivent être l’expiation, le pardon, le repentir et le salut de l’âme.
Nous n’en sommes même plus à regretter que les termes honnêteté et honneur ne fassent plus partie du vocabulaire, mais au droit à l’adultère et donc non seulement à la malhonnêteté, mais au renoncement de l’époux à s’en prévaloir, et donc à lui imposer le déshonneur pour lui-même et ses enfants.
Nous sommes au bout de l’athéisme de raison d’Etat, avec la négation de l’existence ou étance de l’âme, alors qu’elle est maintenant scientifiquement démontrée.
Athéisme qui voue en outre à être sans défense face à l’Islam.
Patrick Henry ne peut pas avoir expié son crime, il ne peut pas vivre en l’ayant oublié. Il est voué à la folie criminelle. Sa vie ne peut être qu’un calvaire psychologique, et mettre fin à sa vie relevait d’un acte de charité.
Jadis, on assortissait la mort des pires souffrances selon la nature de la faute pour donner une chance au criminel d’expier sa faute avant de comparaître devant le tribunal de Dieu pour le salut de son âme. Ne plus rien y comprendre, en se prévalant des pseudo-Lumières est le plus facile.
@ Gavot | 14 janvier 2016 à 10:56
« Non. Mais si vous voulez bien m’éclairer sans imprécation, je vous lirai sans doute. »
Eh bien c’est simple. Vous faites un amalgame inouï en prétendant que notre hôte mélangerait homicide involontaire et assassinat. Qui plus est d’une personne vulnérable.
J’espère pour vous qu’un membre de votre famille ne sera pas victime d’un tel monstre froid et calculateur.
Dans un tel cas je fais le 12. Je vais en taule en suivant en étant sûr de bénéficier de votre bienveillance.
Gavot et Gaspary même combat, l’un nous parlant avec mépris de slogan et de formule lapidaire quand il est question de la mort d’un enfant et l’autre s’imaginant que les parents ont surmonté leur chagrin et se devraient, après tout ce temps, d’avoir fait leur deuil et d’être compatissants et « justes ».
Quand on sait la douleur que constitue la perte d’un enfant, on imagine aisément ce que fut le long calvaire des parents de Philippe Bertrand de perdre leur fils de sept ans dans ces conditions atroces, leur révolte en 2001 quand l’assassin bourreau de leur enfant fut libéré et la torture qui doit être la leur en lisant tous ces radotages et provocations de la bien-pensance bobo gaucho abondamment relayés par les médias… Certains (réhabiliteurs compulsifs) se permettant même de stigmatiser le jugement équilibré et tout à son honneur de Philippe Bilger qui pour être ex-magistrat n’en est pas moins homme et ne fait pas l’impasse, lui, sur les victimes réelles ou potentielles de cette engeance de vipère, qui n’a jamais tenu parole – cf ce qu’il avait promis devant le jury de la CA de Troyes – et persiste dans sa nuisance à peine libéré.
@Irène 14.1.16 11.36
Ils le peuvent au nom d’un principe qui dit que tout homme quelle que soit la faute commise doit être défendu !
On est très loin de l’époque où rendre la justice était gratuit ! Ces accusés bénéficient de l’aide juridictionnelle, et peut-être que pour un Badinter hier et un Dupond-Moretti aujourd’hui c’est une sorte d’exposition pour défendre « la cause de leur vie »…
Je me souviens d’un ténor du barreau (Me Kiejman je crois) qui avait déclaré avec un réel cynisme que ses riches clients payaient pour les plus pauvres, selon une sorte de système de vases communicants ou de balancier !
Quant à leur sommeil, Me Badinter a souvent dit combien ce procès l’avait éprouvé, et que c’était Elisabeth, son épouse, qui l’avait soutenu dans ce qui avait été une épreuve… Le public fait souvent – à tort – un transfert (psy) sur l’avocat de l’accusé, du genre qui se ressemble s’assemble.
Au mois d’avril 2001, après de multiples demandes rejetées, la libération conditionnelle lui est accordée et il va travailler dans une imprimerie du Calvados.
N’ayant pas le pouvoir de sonder les reins et les cœurs, je ne puis me prononcer sur la sincérité du repentir de Patrick Henry.
Toutefois, de manière plus prosaïque, je pense à ces chefs d’entreprise estimables qui à un moment où à un autre acceptent de faire rentrer dans leur vie professionnelle qui n’est pas toujours un long fleuve tranquille des détenus ayant le profil délicat de Patrick Henry alors qu’ils ont aussi à faire face aux agents du Fisc, de l’URSSAF et de l’Inspection du Travail, pour ne pas oublier leur banquier…
Ce principe de la réinsertion repose sur la confiance.
Or quand Patrick Henry trahit la confiance qui lui a été accordée en rechutant, il nuit aux chances de ses homologues qui eux ont la ferme volonté de s’en sortir honnêtement, en inquiétant les employeurs qui seraient pourtant disposés à aider un détenu à se réinsérer.
Il convient donc dans ce cas d’appliquer le principe de précaution.
« …payé sa dette » ? Quelle dette ? Celle qu’il doit à la famille de l’enfant ?
@Irène | 14 janvier 2016 à 11:36
« Comment ces assassins peuvent-ils se payer de tels avocats ? »
Oui, comment ??
Dans le fond peu lui chaut, vite l’avis des psychiatres !
PH est un cas classique de structure perverse, donc exempt de pathologie mentale, parfaitement adaptable aux « codes de bonne conduite » qu’on attend de lui en prison, parfaitement à même de se conformer aux bonnes réponses aux tests de dangerosité ou de possibilité de réinsertion auxquels sont soumis ses semblables avant examen de leur cas par le juge d’application des peines.
Traits caractéristiques : récidive délinquante ou criminelle pratiquement assurée, et surtout goût du spectacle, du vedettariat et de la médiatisation.
Bénéficient d’une certaine fascination du névrosé moyen « normal » pour le pervers qui passe à l’acte.
Sans intérêt… et dangereux.
Mais que vous arrive-t-il en ce début d’année Philippe ? Si l’on applique votre dernière phrase à tous les meurtriers et assassins c’est donc la perpétuité qu’ils méritent car c’est vrai, la peine de perdre quelqu’un de cher dure toute une vie. Votre conception 2016 de la justice m’a fait tomber de ma chaise.
Alors pourquoi ne pas aller au bout de cette logique en rétablissant pour tout meurtrier et assassin la peine de mort ? Ils rejoindront ainsi leurs victimes.
Cette phrase et certains commentaires engendrés me terrifient.
Florilège (raisonné et sélectif) des stupidités entendues en quarante années de barreau :
« Comment pouvez-vous défendre des assassins ? »
« Comment pouvez-vous recevoir de l’argent des assassins en échange de leur défense ? »
« Comment pouvez-vous défendre gratuitement des assassins et faire payer les honnêtes gens ? »
« Pourquoi ne laisse-t-on pas pourrir en prison les assassins ? »
« Il faudrait rétablir la peine de mort pour les violeurs et les assassins d’enfants ! ».
Me permettra-t-on, sur le coup, de partager la remarque – pertinente – de Gavot et, pour une fois, le commentaire de Gaspary ? On ne paye jamais sa dette à la société mais vient un moment où, après quarante années passées en prison, ladite société peut donner une chance à quelqu’un même si, détruit par ces longues années de cellule, cet homme a commis des larcins sans commune mesure avec le crime d’origine…
Ce n’est pas du christianisme, Garry, c’est un peu d’humanisme, toute religion mise à part…
Son enfer, Patrick Henry continuera d’autant plus à le vivre au-dehors…
Que l’on m’épargne, par pitié, le sempiternel : « Et s’il lui arrivait de croiser la route des parents de sa victime ? »
« Enfin, qu’y aurait-il même de choquant à voir Patrick Henry aller au bout de sa perpétuité pour ce crime en effet « innommable » ? Lui aurait droit à un enfermement à temps quand la mort et le chagrin ont enfermé une famille à perpétuité ? Où serait la justice ? » écrivez-vous, Monsieur Bilger.
Ce que Jabiru reprend avec d’autres mots :
« Oublions-le et pensons surtout à ce pauvre gamin assassiné et à ses parents dans la peine pour l’éternité. »
Cet argument, si tant est que ce soit un argument, me semble d’une grande faiblesse.
Patrick Henry a passé 37 ans en prison. La révocation de sa libération conditionnelle à la suite de deux délits commis à sa sortie est légale, bien sûr. Mais il semble impossible de s’appuyer sur elle pour justifier qu’il soit enfermé à vie. Alors vous en venez à l’argument sentimental, celui de la souffrance des parents, qui en effet est perpétuelle.
C’est la loi du talion que vous voulez rétablir ? Et pourquoi pas la peine de mort ?
Si j’ai bien compris, vous venez de reconstituer ici une nouvelle cour d’assises…?
Pourquoi alors se limiter à Patrick Henry ? Il y a sans doute d’autres clients intéressants, et des commentaires pertinents comme ceux de sylvain ?
Une dette n’est jamais acquittée en matière de justice des hommes, on a apuré un péage fixé qui peut fluctuer au cours des années et des lois, mais jamais on n’est quitte car justement la peine pour un même délit peut être flottante, d’où le sentiment de pas assez ou trop.
Ce qui n’est pas du tout la même chose avec une dette financière où les compteurs seront remis à zéro.
Alors il y aura toujours toutes les nuances d’opinions puisque de fait la justice ne remet jamais les comptes à zéro, elle donne seulement un quitus provisoire en somme et bien sûr de susciter souvent des sentiments non seulement de frustration mais aussi d’impuissance.
Vaste débat aurait dit Mongénéral, par contre « Une troisième chance pour Patrick Henry ? » (PB) ne serait-elle pas la malchance de trop ?
Il faut quand même rester juste et prendre en compte les peines prononcées pour des crimes similaires.
Réenfermer quelqu’un à perpétuité parce qu’il a volé pour 76 euros ou transporté 10 kg de cannabis me semble excessif.
Mais qu’il revienne en prison quelques mois ne me choque pas.
Mais au fond, cet homme a-t-il vraiment peur de la prison ? Il donne l’impression de vouloir y retourner.
Peut-être faudrait-il réinstaurer les travaux forcés… Quelques mois à couper les herbes hautes le long des autoroutes ou à nettoyer des graffitis dans le métro seraient peut-être profitables.
Ce type doit rester en prison à vie. Comme le fait remarquer notre hôte, la prison à vie aurait dû se substituer, normalement, à la suppression de la peine de mort, due au talent de Badinter, que je ne cesse de maudire tous les jours où la presse me cite un cas de récidive mortelle par un « libéré préventif ».
La discussion sur la peine de mort n’a pas lieu de considérer la prétendue « humanité » due ou non à un être humain criminel. Elle ne doit porter que sur la sécurité due aux citoyens qui, dès qu’un condamné est libéré après n’avoir accompli que la moitié de sa peine, peuvent légitimement craindre une récidive à nouveau mortelle. Quand cette récidive a lieu – et c’est beaucoup plus fréquent qu’on ne le dit – il est évident que la faute en incombe entièrement à cette libération prématurée. A ceux qui l’ont promue, à ceux qui l’ont appliquée et qui continuent de s’en féliciter cyniquement.
Le problème n’est pas de savoir si le condamné PH a « payé sa dette », formule absurde à l’évidence, mais de s’assurer qu’il ne peut recommencer. La prison, malgré toutes ses imperfections, est encore le meilleur moyen de l’en empêcher.
@ Gavot
D’accord avec vous.
Il n’y a pas de symétrie entre le chagrin de la victime et le châtiment du coupable. Les comparer n’a pas de sens. Sauf à confondre justice et vengeance.
@Garry Gaspary
« Il est probable que dans une société christianisée qui confond justice et vengeance, pour qui le crime doit être damnation éternelle que rien ne peut absoudre, aucune justice ne soit vraiment possible »
Vous oubliez que c’est l’Eglise qui a fait évoluer la loi du talion (qui représentait déjà un progrès par rapport à la vengeance pure) vers la justice actuelle.
Jésus interpellé par Pierre : « Seigneur, quand mon frère commettra des fautes contre moi, combien de fois dois-je lui pardonner ? Jusqu’à sept fois ? » La réponse du Christ est au-delà de toute attente : « Je ne te dis pas jusqu’à sept fois, mais jusqu’à soixante-dix fois sept fois. » (Mt 18, 21-35)
C’est elle également qui a instauré la trêve de Dieu.
Je vous renvoie également à tous ce qu’a dit récemment le pape François sur les prisons et les prisonniers.
Mais je crains que vous restiez enfermé à jamais dans vos délires.
Une seule alternative :
– donner le dossier à Mme Taubira.
– application de la Loi.
Monsieur Bilger, à travers le cas de Patrick Henry, vous semblez vouloir soulever la question de la finalité de l’emprisonnement des meurtriers en France. Dans de nombreux pays du monde, elle est avant tout la punition au nom de la collectivité agressée. En France, depuis quelques décennies, il semble que l’on considère que tout individu, même coupable des crimes les plus odieux, soit susceptible de s’amender et de se réinsérer dans la société. Tout le monde en France sait à présent que les peines de « perpétuité » ne sont jamais appliquées dans les faits, que les pires criminels ne font jamais plus de trente ans de prison, et souvent plutôt vingt que trente. Par idéologie humanitaire, mais aussi pour acheter la paix sociale dans les prisons. On a même dû créer les « peines incompressibles », pour éviter que les prisonniers sortent presque tous pour « bonne conduite » après avoir effectué 60 % de leur temps de peine. Cette incapacité, ou absence de volonté de notre pays à mettre définitivement hors d’état de nuire ses pires criminels alimente la défiance de nos concitoyens vis-à-vis de leur justice et de leur classe politique, et fait le lit de l’extrême droite, qui ne manquera pas de rétablir la peine de mort (avec l’assentiment d’une majorité de Français) si elle arrive au pouvoir.
Je trouve bizarre cette espèce d’équivalence entre les années de prison et la « dette » à la société, comme une monnaie d’échange pour payer. Dans ces conditions la discussion porte sur la longueur de l’incarcération. Mais cent mille ans ne payeront pas une telle atrocité, commise pour de l’argent !
Les psychopathes ne sont pas torturés par le remords mais ils sont incommodés par la vie carcérale. Personnellement je m’en fiche. Je dis même tant mieux : il faut qu’ils apprennent qu’ils ne peuvent pas donner libre cours à leurs penchants sans subir une sanction rude surtout s’ils semblent incapables de vivre autrement que hors la loi. La privation de liberté est à peu près la seule prise qu’on ait sur eux, et la seule chose qui puisse les relier à une forme de socialisation. C’est aussi une manière honnête et simple de les reconnaître pour ce qu’ils sont.
Il est triste pour eux que le mélange de leurs gènes et de leur histoire personnelle en ait fait des assassins, peut-être n’y peuvent-ils rien, seul Dieu le sait. Mais c’est bien plus triste encore pour leurs victimes passées et potentielles. Je ne vois pas en quoi il serait juste que la société se culpabilise de maintenir incarcéré un tueur d’enfants, condamné à la perpétuité par un jugement en bonne et due forme. Sauf à être suicidaire, et à donner carte blanche à des psychopathes avérés. Entre deux maux, choisir le moindre.
La responsable des délits ayant suivi le meurtre serait une ‘longue incarcération’… on se moque du monde. Monsieur Henry est pleinement coupable puisque la ‘longue incarcération’ est la conséquence du meurtre de l’enfant par Monsieur Henry. Ce type devrait être satisfait d’avoir échappé à la peine capitale et il aurait dû se tenir à carreau. Il ne faut avoir aucune indulgence pour Monsieur Henry qui a tué le jeune garçon de huit ans. Ce jeune et sa famille ont-ils bénéficié qu’une quelconque mesure de clémence ? Qu’on arrête ce macabre feuilleton. Qu’Henry reste en prison. C’est le meilleur moyen de le neutraliser et de le faire taire.
@hameau dans les nuages
« Eh bien c’est simple. Vous faites un amalgame inouï en prétendant que notre hôte mélangerait homicide involontaire et assassinat. Qui plus est d’une personne vulnérable. »
Il ne s’agit pas d’un amalgame mais d’une démonstration, courte, mais démonstration quand même, mais si vous n’avez pas voulu comprendre je n’y peux rien.
« J’espère pour vous qu’un membre de votre famille ne sera pas victime d’un tel monstre froid et calculateur. »
Je vous avais demandé de ne pas proférer d’imprécation… vous n’avez pas pu vous en empêcher, même si c’est par antiphrase.
Comment pouvez-vous ne pas voir que la douleur de perdre un être aimé n’est sans doute pas plus immense lorsqu’il est victime d’un « monstre froid » plutôt que d’un chauffard alcoolisé. Or, c’est ce chagrin perpétuel que Monsieur Bilger met en balance avec l’enfermement perpétuel. Et ça n’a pas de sens.
@Mary Preud’homme
« Gavot et Gaspary même combat, l’un nous parlant avec mépris de slogan et de formule lapidaire quand il est question de la mort d’un enfant (…) »
Chère Madame, je ne sais pas où vous avez cru voir que je menais un combat, et, pire encore que j’avais pu faire preuve de mépris envers qui que ce soit. Je trouve en outre particulièrement déplacé que vous vous permettiez de suggérer que j’éprouve un tel mépris à l’égard d’un enfant assassiné, si votre avis avait quelque valeur à mes yeux j’en aurais été blessé.
Mais votre commentaire a ceci d’intéressant qu’il illustre parfaitement l’aveuglement de fureur que peut provoquer l’horreur d’un crime, nous empêchant alors de tenter de comprendre, expliquer et finalement juger sereinement.
« Patrick Henry s’est montré un détenu exemplaire, il a poursuivi des études et obtenu une licence de mathématiques et un DUT en informatique. »
Normal.
Comme les pédophiles, il est fort avec les faibles, l’enfant qu’il a tué, et faible avec les forts, l’administration pénitentiaire. Certes, on veut réinsérer, mais notre système avantage les criminels de cette sorte par rapport à, mettons, des braqueurs.
En l’absence de prison à vie, préparons-nous à voir des terroristes, « exemplaires » ou non, sortir dans quelques années.
@ Xavier Nebout
« Nous sommes au bout de l’athéisme de raison d’Etat, avec la négation de l’existence ou étance de l’âme, alors qu’elle est maintenant scientifiquement démontrée. »
Vraiment, comment ça ?
Si vous croyez à l’âme, je trouve bizarre votre refus que le criminel vive longtemps, après tout, ça lui laisse plus de temps pour se convertir. Son « calvaire psychologique », des remords, peuvent pousser en ce sens.
Merci au Sieur protagoras pour son commentaire du 14 janvier 2016 à 14:18 et sa reflexion pertinente et sans appel.
Merci egalement a ce/cette journaliste que je lis sur un forum d’affaires criminelles pour le rappel des faits :
http://www.denistouret.net/con […] Henry.html
« …dans le cadre de l’enquête préliminaire ouverte sur ses activités en France avant son interpellation, les policiers ont en effet retrouvé dans son ordinateur personnel une dizaine de photos pornographiques à caractère pédophile, dont le téléchargement et la détention sont passibles de deux années d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende.
L’examen du disque dur a aussi mis à jour plusieurs connexions suspectes vers des sites spécialisés d’achat d’armes ou encore de falsifications de documents, qui ne tombent toutefois pas sous le coup de la loi pénale. »
C’était en 2002. Je comprends que le parquet hésite à libérer cet homme, et je pense qu’il ne sortira pas de sitôt.
http://www.liberation.fr/franc […] ick-henry-je-suis-un-pauvre-type_4300 13
« Concernant les déclarations de son ancien employeur qui affirme avoir trouvé des photos à caractère pédophile sur son ordinateur, Patrick Henry affirme ne pas savoir « qui a entré ces photos » : « Je n’ai jamais stocké la moindre photo pédophile (…). Je considère que la pédophilie est une maladie. »
http://www.futurquantique.org/ […] eur-monde/
« Je suis un pauvre type » disait il de lui : PH se présente comme un anti-héros, mais c’est l’argent d’une famille « bourgeoise » (grand-père industriel à Troyes) qu’il convoitait. En prison, il ne fréquente pas les « pauvres » qui ne peuvent rien lui rapporter. Son comportement est antisocial, dénué de toute empathie et uniquement tourné vers lui-même, sans aucun respect du bien et du mal. Bref : qu’est-ce qu’on peut bien faire d’un psychopathe après 35 ans de prison ?
On a froid dans le dos a l’idee qu’un tel individu se retrouve dans la nature, livre a lui-meme et a ses pulsions incontrolees.
Tout ca ne donne pas envie d’etre un « gosse » aujourd’hui dans un monde de vieillards et de nevroses ou plus d’attention et de soin sont accordes aux animaux qu’aux enfants. CQFD
@ Antoine Duval
La justice n’est pas faite pour mettre les criminels hors d’état de nuire. Elle est faite pour que la lumière soit faite sur les crimes qu’ils ont commis, qu’un châtiment soit prononcé, qu’ils le subissent et qu’ensuite, « lavés de leurs crimes » ils puissent redevenir des citoyens comme les autres.
Personne n’est intrinsèquement criminel. Mais des crimes sont commis. Il faut faire avec. Au mieux. Au plus juste.
Penser que certains individus doivent être éliminés, que ce soit par la mort ou par la détention à vie, revient à nier le principe même d’une justice rationnelle, d’une justice conforme aux principes qui la fondent.
@ Alex paulista
« Réenfermer quelqu’un à perpétuité parce qu’il a volé pour 76 euros ou transporté 10 kg de cannabis me semble excessif. »
PH était sous liberté conditionnelle (qui a été annulée à la suite de son extradition pour trafic de drogue). Et c’est pour cette raison et non celles que vous alléguez que sa condamnation à perpétuité a été réactivée.
@Alex paulista 14 janvier 2016 à 15:48
« Il faut quand même rester juste et prendre en compte les peines prononcées pour des crimes similaires. Réenfermer quelqu’un à perpétuité parce qu’il a volé pour 76 euros ou transporté 10 kg de cannabis me semble excessif. Mais qu’il revienne en prison quelques mois ne me choque pas. »
Totalement d’accord avec vous, dans le cas de Patrick Henry j’ai l’impression qu’on tombe dans la vengeance. Bien d’autres criminels ayant commis des actes aussi atroces, certes ce n’était généralement pas des enfants mais il n’empêche, ont été libérés bien plus tôt que Patrick Henry. Je ne cautionne pas cela, mais c’est un fait.
Exemple : les membres de la sinistre équipe de feu le SAC, qui ont massacré toute une famille dans la région marseillaise, à Auriol, en juillet 1981. Le « suspect » recherché pour un règlement de compte politique étant absent, la bande assassine alors son épouse, son fils âgé de 7 ans, sa mère, son père et son beau-frère. Le « suspect », lui, sera exécuté quelques heures après la tuerie. Précision sordide, qui a son importance quand on évoque le crime de Patrick Henry, l’enfant sera tué à coups de tisonnier.
Eh bien dans le courant des années 2000, toute cette sinistre équipe était mise en liberté et sans que cela n’émeuve personne. Certes leur libération par étapes successives se fit dans la plus grande discrétion, résultat peut-être du motif « politique » argué par les assassins.
J’aurais bien aimé que notre hôte fasse le parallèle entre cette tuerie d’Auriol et le cas Patrick Henry. Certes leurs auteurs et notamment l’assassin de l’enfant, un instituteur père de deux enfants, n’ont après leur libération commis aucun délit.
Bien sûr Patrick Henry a récidivé mais pour des faits de délinquance qui ne sont punis que de quelques années de prison, même pour des récidivistes. Il a peut-être le tort d’avoir été un « assassin ordinaire » mû seulement par la cupidité, de ne pas avoir été membre d’une association criminelle et de ne pas avoir argué de motifs « politiques » fallacieux pour justifier son acte.
La promesse de substituer à la peine de mort, après son abolition en 1981, une perpétuité effective n’a jamais été tenue par le ministre Robert Badinter.
Si l’on veut être plus informatif à ce sujet, il faut se souvenir que, lors de l’abolition de la peine de mort à partir de laquelle la question de la perpétuité effective s’est posée avec acuité, parmi ses plus farouches opposants se trouvait une grande partie du personnel pénitentiaire. Celle-ci, outre pour certains d’entre elle des raisons morales qui les honorent, faisait valoir la grande difficulté et l’extrême danger de devoir s’occuper de prisonniers qui n’ont effectivement plus rien à espérer et par conséquent plus rien à perdre.
D’une certaine manière, on peut considérer que la peine de mort est plus facile à gérer, en dehors de toute considération morale, par la Justice et en particulier par l’Administration pénitentiaire, si l’on met de côté, comme quantités négligeables, l’impossibilité absolue de réparer les possibles erreurs judiciaires, et autres menues broutilles. Il ne faut pas perdre de vue que la première mission de la Justice est de protéger la société, pas d’exercer une quelconque vengeance.
Pour être bien clair, je précise que je ne trouverais pas scandaleux qu’au terme de la procédure d’appel du parquet Patrick Henry reste en prison.
@Noblejoué
Il y a maintenant eu suffisamment de témoignages et vérifications faites sur les EMI par des scientifiques, notamment des chefs de service des hôpitaux, pour qu’il n’y ait plus lieu de douter de l’existence de l’âme au sens de ce qui sort du corps. Les esprits bornés ne peuvent maintenant que se voiler la face.
Si on ne veut pas savoir, c’est que cela remettrait toute la philosophie dominante en cause depuis l’humanisme.
Et voilà comment des esprits brillants, de jeunes médecins, écoeurés par la malhonnêteté intellectuelle et la stupidité occidentale, rejoignent Daech.
La justice n’est pas la vengeance donc nous oublions votre dernière phrase. Je ne méprise pas la vengeance, je peux la comprendre et l’excuser mais ceci est affaire privée, ce n’est pas l’affaire des magistrats.
Plus sérieuse est l’inquiétude quant à l’attitude de P. Henry rendu à une liberté dont il ne sait pas user. Il a quand même flanché très vite lors de sa première libération.
Pour autant, doit-on le maintenir dans un régime carcéral ordinaire alors qu’on peut espérer que, s’agissant du criminel, il n’est plus en 2016 l’homme qu’il fut en 1976. Vous aviez brillamment exposé ce point de vue concernant François Besse. Il a volé et traficoté du cannabis, c’est mal mais on est loin du crime qui lui a valu la perpétuité.
Ne peut-on imaginer un lieu où le régime de contrôle soit effectif mais où les détenus de cette nature, heureusement rares, pourraient bénéficier d’une plus grande liberté de vie et de mouvement, avoir une vie privée, travailler pour rentrer le soir dans un endroit qui ne soit pas une cellule. Une sorte de résidence surveillée collective pour laquelle chacun acquitterait d’ailleurs un loyer en fonction de ses revenus. Cela ne serait pas coûteux puisque ces cas sont peu nombreux et résoudrait la question de l’inadaptation évidente d’un homme à une liberté qu’il ne sait plus maîtriser. Entre l’angélisme et la cruauté, il y a place pour autre chose.
« La majesté de la justice réside tout entière dans chaque sentence rendue par le juge au nom du peuple souverain » (Anatole France)
Quand la justice est rendue au nom du peuple (et non de quelque Dieu), alors le peuple a toutes les raisons de s’en réjouir et de s’en honorer. Patrick Henry a eu perpète, alors qu’il fasse son temps.
Je n’ai pour ma part aucune inquiétude, PH ne sortira pas prochainement ; présidentielles oblige.
C’est tout pain béni pour PH ; pour bien manoeuvrer l’opinion et la mettre à sa botte, il doit impérativement écrire un livre autobiographique qu’il dédicacera à la FNAC ou autre librairie gauchiste, trouver un bon producteur de cinéma pour en faire un film et se faire inviter chez Ruquier, Ardisson et Canal + pour venir gémir sur le cauchemar carcéral qu’il a subi ; il a un boulevard devant lui, les portes de la gloire lui sont grandes ouvertes ; évidemment, en bon Robin des bois de la pensée gauchiste, il trouvera facilement des intellos bobos gauchos lui assurant le rôle de victime de cette société Dupont la joie, fasciste, raciste, droitiste FNisée ; le gamin trucidé sera prié de se contenter du rôle d’accessoire à cette histoire ; et si en plus les juges rouges du SM inscrivent les noms des parents du petit Bertrand sur leur mur des cons, alléluia !
@ eileen | 14 janvier 2016 à 12:41
« Je me souviens d’un ténor du barreau (Me Kiejman je crois) »
Non c’est Dupond-Moretti qui a eu cette généreuse formule.
Rendons à César ce qui appartient à Dupond 😀
Une des missions de la justice consiste à protéger la société des « nuisibles », non ? PH est un comédien redoutable car il sait imiter l’agneau quand il est entre quatre murs, mais une fois dehors, ses inclinations naturelles refont surface. « Errare humanum est, perseverare diabolicum » !
« Patrick Henry s’est montré un détenu exemplaire, il a poursuivi des études et obtenu une licence de mathématiques et un DUT en informatique »
Il m’aurait plus rassuré s’il avait passé une thèse de philosophie, mais bon…
En même temps quelqu’un qui ramène de la « beu » par kilos depuis l’Espagne alors qu’il est sous contrôle judiciaire doit être plus enclin à connaître le bon fonctionnement de l’informatique. Dommage qu’en lieu et place de la licence de mathématiques il n’ait pas passé celle d’économie bancaire. Mais tant qu’il y a de la vie…
Personnellement je n’ai pas d’idée arrêtée sur la remise ou non en liberté d’un (ou une) condamné à perpétuité je m’en remets donc à l’avis du Parquet qui a fait appel de la décision car il doit avoir des informations, que je ne connais pas, sur ce personnage.
D’un autre côté des juges remettent en liberté quasi systématiquement des mères infanticides de plusieurs de leurs enfants, au motif du déni de grossesse…
Dans l’affaire Flactif (Grand-Bornand) un seul des auteurs de ce crime cupide, atroce, a été condamné à perpétuité, en 2006, avec 22 ans de sûreté.
Cet homme qui a tué des enfants à coup de batte de baseball, leurs parents par arme à feu, a brûlé leurs cadavres (aidé par des complices), tout cela pour récupérer un chalet, est-il plus ou moins criminel que Patrick Henry sur l’échelle de l’horreur ?
Pourtant s’il se tient « à carreau » il sera dehors en toute légalité, au plus tard, en 2028…
Oser évoquer la douleur des parents de la petite victime est ignoble, une bassesse indicible, ces parents qui ont été et restent d’une dignité exemplaire qui force le respect et surtout oblige au silence de tous les autres.
Tous et toutes avons l’obligation de respecter le silence/discrétion choisis par cette famille.
« Notre destin, à nous les parents, n’est pas de survivre à nos enfants », seuls ceux/celles qui ont connu cette tragédie peuvent/pourraient en parler, que les autres, les pipelettes, se taisent à jamais et pour l’éternité !
@Denis Monod-Broca
N’est-il pas trop facile de se dire détenteur du « principe même d’une justice rationnelle, d’une justice conforme aux principes qui la fondent » ? La Justice ne serait pas faite pour mettre les criminels hors d’état de nuire ? Et pourquoi pas ? Comment pouvez-vous justifier une peine privative de liberté si justement elle n’a pas pour objet de mettre hors d’état de nuire le criminel ? S’agirait-il juste de châtier comme vous le suggerez ? Pour le coup, c’est votre propos qui est un peu daté.
@Antoine Duval
Vous écrivez « Cette incapacité, ou absence de volonté de notre pays de mettre définitivement hors d’état de nuire ses pires criminels alimente la défiance de nos concitoyens vis-à-vis de leur justice ».
Sans même parler des citoyens, lorsqu’une peine n’est jamais effective, c’est la Justice qui se défie elle-même.
La peine prononcée ne se rapproche que très rarement de la peine encourue – sauf peut-être dans le cas des crimes les plus odieux. La peine exécutée ne se rapproche que très rarement de la peine prononcée – y compris pour les crimes plus odieux.
Dans les cours d’assises, les présidents apprennent aux jurés les calculs savants qui permettent de se faire une idée de la peine effective qu’ils vont prononcer.
C’est tout de même une farce.
C’est une farce d’avoir cru que la personnalisation d’une peine, dans un le cas où la culpabilité est certaine, justifie de donner au juge le pouvoir exorbitant de décider entre tout et rien.
De cette farce découle le fonctionnement d’une exécution des peines qui ne fait que défaire le sens des peines, où l’on apprend qu’une peine d’emprisonnement ferme n’en est pas une réellement sans dépasser un certain nombre de mois, qu’une remise de peine est automatique, etc.
« …se sentir de la fraternité pour les désastres intimes » Philippe Bilger (2016)
@ fugace | 15 janvier 2016 à 02:28
« Je n’ai pour ma part aucune inquiétude, PH ne sortira pas prochainement ; présidentielles oblige ».
Bémol, Hollande a tout intérêt à le libérer et ainsi faire monter le FN qui sera avec lui au deuxième tour ; un petit coup de clairon : « la République est en danger », stop à la bête immonde « heures sombres » et le deuxième tour sera joué : 90 % pour Hollande réélu haut les mains et les pieds par le troupeau crétin mené par le bout du groin.
Il est vain de tenter une sorte de hiérarchie de l’horreur.
Chaque horreur commise est une tragédie. Si l’on pouvait apprécier chaque horreur commise, il suffirait alors d’établir la liste correspondante d’évaluation, sous forme d’un catalogue : tel acte = telle peine, on pourrait aussi envisager l’informatisation totale de la justice ce qui désencombrerait les tribunaux ! Ce serait alors une justice rapide !
La Justice pourrait alors se consacrer entièrement à la prévention… comme si on pouvait prévenir tous les actes crapuleux, tous les crimes !
La justice me semble-t-il c’est autre chose de plus complexe, c’est punir un être humain qui a commis une horreur en tenant compte de tout son environnement, celui de la victime et celui de l’auteur, les circonstances, les facultés propres etc. etc.
C’est sans doute pour cela que beaucoup d’entre nous considérons comme injustes certains verdicts comparés à d’autres qui apparaissent semblables sous le prétexte que tuer un être humain quel qu’il soit c’est ôter la vie à un autre être humain, oubliant l’essentiel c’est que chaque cas est unique, chaque individu quel qu’il soit est unique, chaque procès est unique…
@ caroff
Pour paraphraser M. Foucault, je dirai que si l’on avait demandé à P. Henry de choisir entre la punition « musulmane » d’avoir la tête tranchée ou celle plus « chrétienne » de finir ses jours en prison, il aurait sûrement répondu qu’il préfèrerait ne pas être puni.
Et il aurait eu raison.
Mon propos n’est pas de trouver une bonne alternative à la prison. Mon propos est l’affirmation de l’inutilité de toute peine à l’encontre d’un criminel lorsqu’on laisse les causes de son crime perdurer dans la société.
La seule justice qui aurait pu être rendue à la famille Bertrand, c’est de faire en sorte que les circonstances qui ont amené P. Henry à assassiner leur enfant ne puissent plus se reproduire pour n’importe qui d’autre après lui. Et ceci ne peut être défini comme du laxisme qui est tolérance du crime sans rien changer à ce qui le produit.
Laissons de côté le cas le meurtre d’un enfant, trop complexe pour un simple exposé, et intéressons-nous à la deuxième infraction de P. Henry, un vol de biens pour 76 euros. Il semble évident que celui qui vole pour 76 euros n’a pas 76 euros à mettre dans des biens dont il a pourtant besoin. Pour éviter le vol, nous devrions donc construire une société où chacun puisse vivre selon ses besoins. Mais le problème, c’est que notre esprit est encore trop pourri par une christianisation qui vient nous dire que même si on vit en dessous de ses besoins, on peut ne pas voler, et donc on ne doit pas voler. Crever dans sa propre misère, cela, oui, la christianisation l’autorise voire le conseille fortement, mais surtout ne pas voler…
En vérité, je vous le dis : dans une société christianisée, le voleur est plus humain que l’honnête homme qui se laisse mourir dans sa misère au nom du Christ. Mais plus humain encore que ces deux-là est celui qui cherche à déchristianiser une société pour que toute misère humaine, qui n’est que le fonds de commerce du christianisme, puisse enfin disparaître.
@ Paul Duret
C’est vous qui oubliez que le judaïsme est une religion de l’immanence, que le peuple juif fait concrètement un avec son dieu, et que le Dieu d’Israël ayant pour nom Justice ne peut résider au sein d’une société où l’injustice ne fait que perdurer.
C’est donc uniquement à l’intérieur d’une société parfaitement juste que la loi du Talion est applicable, c’est donc dans une société qui n’offre plus aucune raison de voler ou de tuer que le voleur et l’assassin seront punis. Parce que l’origine du crime ne peut plus alors être définie comme sociale.
Mais, dans le christianisme transcendant, dans un monde christianisé où l’homme est nécessairement mauvais et sauvé du mal par sa mort, où aucune richesse humaine n’est concrètement reconnue, où l’humanité est à jamais condamnée pour ce qu’elle est et où l’on doit se réjouir de la voir punie, de la voir souffrir, de la voir agoniser, aucune justice n’est possible, seul le crime a toutes les raisons de perdurer.
Nous vivons dans une société qui cherche à rejeter à la mer l’homme qui devrait être pourtant reconnu comme la seule richesse sociale. Et pourquoi ? Parce que, malgré sa détresse, il croit encore à la vie, et que c’est cette croyance qui est insupportable pour le christianisé. Et c’est cette même christianisation qui a fait de la monnaie non pas un moyen pour profiter de la vie, mais une fin en soi.
Autrement dit, le rejet chrétien du monde ne peut mener concrètement qu’à un seul amour qui n’est ni l’amour de l’homme, ni l’amour de la vie, ni l’amour de la justice, mais l’amour de l’argent. Et ceci malgré tous les beaux discours idéalisés des chrétiens à ce sujet…
@sylvain
Restez zen, je vous laisse bien volontiers la place sur le podium.
Je ne suis ni réac ni facho mais je fais partie de ceux qui sont pour le rétablissement de la peine de mort pour certains cas et notamment le meurtre d’enfants et de policiers.
@ breizmabro | 15 janvier 2016 à 10:12
« Patrick Henry s’est montré un détenu exemplaire, il a poursuivi des études et obtenu une licence de mathématiques et un DUT en informatique »
La démonstration est donc faite que PH est un « excellent » calculateur.
Pour ma part je pense que PH n’est pas un assassin « comme » ceux que vous citez en exemple. Il est fort probable qu’un « bug » demeure présent dans son cerveau.
Je doute même qu’en faisant un « reset » pour réinitialiser ramener (son cerveau) tel que construit, ceci n’éliminerait même pas les risques de revoir réapparaître aléatoirement les effets que l’on sait.
Dans le doute donc, il doit donc rester séparé de la société qui n’en veut pas parmi elle. Elle a déjà tellement à faire avec les autres franges (avec un r) qui lui causent tant de soucis en cours et à venir.
Les droits de l’Homme sont une chose, les droits de l’Autre (ce n’est pas de moi) en sont une autre.
@ Mary Preud’homme | 14 janvier 2016 à 21:24
Certes.
Dans Les Misérables, votre héros devait s’appeler Javert.
@ Marcel Patoulatchi
J’exprime un principe et vous me reprochez de m’en croire le détenteur. C’est un peu fort, ça !
Vous me dites que « mon propos est un peu daté ». Et là, vous me faites un grand plaisir ! Même si le « un peu » est de trop…
Car enfin, s’il y a quelque chose qui devrait à tout prix échapper à la mode (à la mode idéologique du moment), c’est bien la justice.
Mon propos est daté, banal, rebattu… et si c’était là sa pertinence?
@Philippe Bilger
1 – J’ai parfaitement saisi que l’objet du billet était la libération conditionnelle de PH (la LC de PH : pour ou contre ?).
2 – J’ai cependant l’impression diffuse que les commentaires, les opinions, les avis des commentateurs de votre blog ressemblent fort à un délibéré post-audience de jurés d’une cour d’assises en train de débattre (intelligemment orientés par un président de cour…) sur un rejet – ou non – de cette LC.
– On mettra à part les éructations névrotiques amusantes de sylvain et l’aimable plaisanterie de Gary Gaspary sur la charia…
3 – J’ai fait lire votre billet et les commentaires par un ami qui a été requis comme juré, et pour lui, une délibération de jurés n’est rien d’autre qu’un forum de discussion à thème unique, in vivo et en temps réel… (pour faire plaisir à eileen, live et real-time…)
4 – Et c’est là que, à leur corps défendant, les commentateurs transforment, par un subtil glissement sémantique, un rejet de la LC – de par les arguments à charge contre PH – en une « condamnation ».
Nous ne sommes alors plus dans un blog ou un forum de discussion dont le menu à l’ordre du jour serait « libération conditionnelle pour PH, pour ou contre ? »
…mais bien dans un tribunal.
@ sylvain @ fugace | 15 janvier 2016 à 12:03
Non, il va plutôt le déchoir de sa nationalité.
Ça fera plaisir aux durs du groin.
Je me souviens, j’avais une vingtaine d’années quand PH a commis ce crime.
J’avais trouvé sa duplicité particulièrement ignoble…
Peu importe qu’il ait passé une licence ou réussi l’agrégation de lettres classiques, ce type est un monstre en ce sens qu’il est sorti de l’humanité, comme Fofana le meurtrier d’Ilan Halimi…
Et pour ceux qui auraient eu l’idée de le plaindre, sa récidive, certes légère en comparaison du meurtre, témoigne de sa dangerosité.
Donc, le boucler jusqu’à ce que mort s’ensuive ne m’affecte pas. Pire, je pense que la mort aurait été trop douce !
@Jabiru 15/1/16 13:46
– La peine de mort est indivisible, on est pour ou on est contre, on ne l’est donc pas avec des exceptions.
– Dans le cadre de l’UE la France est signataire de traités qui obligent ses membres à abolir la peine de mort, ce qu’a fait Mitterrand une fois élu. Si la peine de mort a été abolie en France c’est parce que l’UE l’exigeait et que Mitterrand avait près de lui l’un de ses plus prestigieux/fervents abolitionnistes, Robert Badinter. Mitterrand en conservera tout le mérite pour l’Histoire de France* : la peine de mort a été abolie sous sa présidence. C’est mon point de vue basé sur l’attitude de Mitterrand lorsqu’en Algérie il a refusé la grâce à au moins huit personnes, qui ont donc été guillotinées, bien sûr la France était en guerre, une guerre qui n’a jamais dit son nom.
– Seule l’arrivée du FN au pouvoir pourrait rétablir la peine de mort… mais là c’est une tout autre histoire, seule une Madame Soleil pourrait le prédire ahaha
*L’Histoire aura beaucoup « prêté » au Président Mitterrand, comme « donner le temps au temps » formule plus ancienne, celle de Cervantès, peut-être pour faire oublier Bousquet, la Francisque, l’Observatoire etc. pour les plus connus !
J’anticipe les futurs articles de Philippe :
En 2038 par exemple, pour notre symbole de l’acharnement judiciaire :
« Une quatrième chance pour Patrick Henry ? »
Ceux qui seront encore là, levez le doigt !
La vie n’est pas un roman Alex paulista et PH n’était pas un petit voleur de pommes. Et s’il avait eu quelque remord et un restant d’humanité il n’aurait eu de cesse de se faire oublier et non l’inverse – et d’en rajouter dans l’indécence et la manipulation. Point barre.
Gardez donc vos références « policières » stupides pour vous. Il était ici question d’une décision prise par le juge d’application des peines.
Mauvais joueur en plus !
@breizmabro le 15 janvier 2016 à 10:12
« …Dans l’affaire Flactif (Grand-Bornand) un seul des auteurs de ce crime cupide, atroce, a été condamné à perpétuité, en 2006, avec 22 ans de sûreté.Cet homme qui a tué des enfants à coup de batte de baseball, leurs parents par arme à feu, a brûlé leurs cadavres (aidé par des complices), tout cela pour récupérer un chalet, est-il plus ou moins criminel que Patrick Henry sur l’échelle de l’horreur ? »
J’avais oublié de mettre en parallèle cette affaire Flactif avec celle de la tuerie d’Auriol, qui la vaut question horreur et dont les motivations sont aussi basses (le terme est même en dessous de la réalité). Comme vous je doute qu’au plus tard en 2028 la libération de son assassin soit l’objet de polémiques, et elle ne sera probablement même pas évoqué par les médias… elle relèvera de la même discrétion que l’équipe des tueurs d’Auriol.
Je n’ai pas d’opinion tranchée sur la remise ou non en liberté de Patrick Henry, n’ayant comme tout un chacun ici sur ce blog aucun des éléments concernant son attitude en détention ni les avis d’experts sur lesquels se sont appuyés les magistrats. Mais je pense que Patrick Henry est surtout « victime » de la médiatisation de son crime, plus précisément du fait qu’il échappa à la peine de mort grâce à M° Badinter (il se battait contre celle-ci et non pas spécialement pour son client), et ceci intervient au moment où un crime semblable eut lieu (affaire Ranucci).
Comme quoi il est bien difficile pour la justice, quelles que soient les qualités des hommes, de faire abstraction de la pression médiatique – politique – publique dans une affaire de ce genre.
Bien sûr on peut gloser à loisir sur la justice, la peine de mort, la perpétuité (à laquelle sont profondément hostiles les fonctionnaires pénitentiaires), délais ou non au bout duquel on libère un condamné, etc. Ces débats sont récurrents depuis plus d’un siècle, ce sont toujours les mêmes arguments qui sont échangés et personne n’a trouvé (hormis en paroles ou écrits) la solution idoine. Certes certains rêvent d’une justice made in USA, avec entre autres ses exécutions de condamnés après dix, quinze ans voire plus de détention, ses pénitenciers dignes de Cayenne, etc. Mais son exemple est loin d’être probant en pratique, cela quand on constate seulement le taux de meurtres par habitants.
@Xavier NEBOUT le 14 janvier 2016 à 12:03
« Jadis, on assortissait la mort des pires souffrances selon la nature de la faute pour donner une chance au criminel d’expier sa faute avant de comparaître devant le tribunal de Dieu pour le salut de son âme. Ne plus rien y comprendre, en se prévalant des pseudo-Lumières est le plus facile… »
Votre propos transpire votre nostalgie de ces méthodes, une époque ou les jugements étaient rendus au nom de Dieu. Plus exactement une certaine conception de la foi proche de l’abbé de Cîteaux, certes la justice à cette époque bénie par vous avait peu de moyens pour confondre les criminels et délinquants, alors quand elle en tenait un elle se devait d’effrayer le bon peuple par des sentences barbares.
Vous devez certainement regretter le traitement fort humain (fusillés) infligés dans les années 45 / début 50 aux criminels patentés de la collaboration, tels Bonny-Lafont et consorts ?
@eileen
Vaste débat s’il en est !
Les assassins potentiels ou en puissance sont-ils prêts à abolir leur funeste geste sinon se l’appliquer en se faisant justice à eux-mêmes ?
La justice des hommes est ce qu’elle est, c’est pour cela qu’elle ne sera jamais parfaite.
@ Deviro | 15 janvier 2016 à 15:20
« Nous ne sommes alors plus dans un blog ou un forum de discussion dont le menu à l’ordre du jour serait « libération conditionnelle pour PH, pour ou contre ?
…mais bien dans un tribunal »
Vous n’avez pas dû assister beaucoup à des procès d’assises pour confondre des échanges sur un blog et sous pseudonyme, avec une cour d’assises…
@Deviro 15.1.16 – 15.20
N’en faites cependant pas une fixette, ça n’en vaut pas la peine, je vous le garantis, je m’efforce simplement de faire ce qui m’a été enseigné et qui m’est rappelé en permanence, rien de plus :
« Un peuple qui n’ose plus défendre sa langue est mûr pour l’esclavage » ainsi s’exprimait Rémy de Gourmont déjà au XIX siècle.
Et pour preuve de mon esprit non belliqueux :
« Aucune paix n’est éternelle mais toute journée qui prolonge la paix est une bénédiction acquise » c’est ce que prétendait Kaj Munk aussi au XIXe.
——————————————
…et pour les pro-peine capitale :
« La peine capitale n’a jamais détourné les hommes déterminés à outrager la société » selon Cesare Bonesana au XVIIIe siècle et toujours et malheureusement d’actualité comme le prouvent les études les plus récentes sur le sujet.
@sylvain 15.1.16 – 16.35
2038… bien sûr que nous serons tous encore là, mais dans quel état ahaha
@Garry Gaspary | 15 janvier 2016 à 13:03
Vous pensez les sociétés babylonienne ou juive antiques parfaitement justes ? Pourtant, la loi du talion s’y appliquait.
Elle s’applique là où il n’y a pas de pouvoir central fort capable de se substituer aux individus pour la répression des crimes et délits. Elle leur reconnaît le droit de faire eux-mêmes justice, mais à condition de ne pas excéder les limites au-delà desquelles cela deviendrait préjudiciable au corps social (si quelqu’un a tué une personne de votre famille, vous avez le droit de le tuer, mais vous devenez vous-même un criminel si vous tuez aussi un de ses proches). Travers dans lequel un juge impartial ne tombe, normalement, pas.
Cher Philippe,
Nous avons la chance de ne pas avoir l’obligation de répondre à cette question.
Nous avons écouté une émission sur France Culture avec Geoffroy de Lagasnerie dont le livre « Juger – l’Etat pénal face à la sociologie » veut démontrer que la justice pénale serait un outil pour renforcer un pouvoir de l’Etat qui n’existerait plus.
Où allons-nous ?
Vers une justice complice du criminel ?
Vers une justice politique ?
Vers une société hyper-judiciarisée ?
Vers une justice manipulable par des criminels ?
Une réforme en profondeur de cette institution en complète décomposition, en perte de repères, détachée de la réalité, s’avère nécessaire.
Une institution qui ne se remet pas en cause disparaît.
Qui va s’attaquer au problème pour de bon ?
Revoir la formation de A à Z.
Sortir de la justice spectacle.
Responsabiliser les acteurs de la justice.
Introduire la numérisation.
Faire un audit complet.
Il n’y a que 5% des dossiers qui suivent un cours normal et ces cinq pour cent sont des os pour la presse, des exemples.
Les premières années du métier de magistrat consistent à clore, à classer des dossiers. Les autres années à passer au suivant, les dernières années à attendre la retraite.
Plus le public observe la justice, plus il est possible de mesurer la médiocrité des moyens donnés aux personnels tant dans leur formation que dans leur pratique.
Il faut plus d’hommes dans la justice et rapidement parce que la justice en talons aiguille et en robes a terminé son temps.
Il faut plus d’intelligence, de l’anticipation, de la neutralité.
Arrêtons-là parce que depuis Hollande nous radotons.
Quelle différence entre Colbert et Taubira ?
Hollande et Louis XIV ?
Henri Guaino et d’Artagnan ?
Vive le Fouquet’s, Vive Nicolas et Vive les chouquettes !
Et Vive Jean d’Ormesson.
françoise et karell Semtob
@ Xavier NEBOUT
« Il y a maintenant eu suffisamment de témoignages et vérifications faites sur les EMI par des scientifiques »
Je ne sais pas. D’une part, je n’ai ni connaissance directe ni tellement livresque de ce phénomène, d’autre part le témoignage est chose fragile…
Tenez, même dans des cas où il n’existe pas d’enjeu idéologique, on ne veut pas croire tout ce qui sort de l’habituel, sans doute par réaction d’avoir cru n’importe quoi à une époque, je ne vais pas donner d’exemple, ce serait trop méchant… Ainsi, à l’inverse, on n’a longtemps pas cru aux vagues scélérates, des vagues énormes capables de renverser même des navires énormes et hypermodernes. Bon, mais on en a filmé, et on les étudie à présent vu de satellites. On n’a pas cru au sprite, sorte de foudre au-dessus de la foudre et, pardon j’ai la flemme de chercher le nom, à de l’électricité de forme sphérique un peu au-dessus du sol… Là aussi, tout cela a été filmé.
Et si on prend l’évolution, la théorie de Darwin, malgré d’innombrables preuves, n’est pas admise par bien des gens, parce qu’allant contre, paraît-il, la religion. Ce n’est pas mon avis mais si des religieux se tirent une balle dans le pied, ce n’est pas mon problème.
Pas le mien non plus si des humanistes n’ont rien trouvé de mieux à faire que de se construire contre la religion. En effet, si l’âme était prouvée, ce serait bien embêtant pour eux.
Tandis que Daech leur rend, c’est triste à dire, d’une certaine façon service en assassinant les gens pour cause de désaccord philosophique, montrant que décidément les gens religieux ne sont pas des gens bien. Méchants et plutôt dingues d’où le cas qu’on peut faire de leur témoignage. Les marins pas crus pour les vagues, les pilotes moqués pour les sprite, les simples passants moqués pour des éclairs ressemblant à ceux des Sept boules de cristal de Hergé n’ont pas disjoncté pour cela… Si encore on peut les créditer d’avoir des visées aussi élevées. Du ressentiment qui se pare de religion comme à une époque d’idéologie totalitaire, berk, moi je les pense plus malhonnêtes intellectuellement que la moyenne, qui n’est déjà pas très élevée.
Par contre, je crois que la science et sa diffusion avancent. Dommage, vraiment, que Benjamin Libet soit mort, il avait des idées d’expérience intéressantes pour les mourants et personnels soignants volontaires… Il a prouvé l’existence de l’inconscient, simple idée de romantique allemand assénée sans preuve par Freud, et montré assez bien dans quelle mesure nous sommes libres ou pas. Dommage, vraiment, mais d’une part quelqu’un reprendra peut-être ses recherches, d’autre part, il y a et il y aura peut-être d’autres gens de son niveau.
Lorsque ce crime horrible a eu lieu, j’étais jeune maman et la « vraie » perpétuité pour Patrick Henry, qui a échappé de peu, pour les raisons que l’on sait, à la peine de mort, me semblait totalement justifiée.
Sans vouloir minimiser ce crime horrible, car il faut rappeler aussi que Patrick Henry était un proche de la famille Bertrand, qu’il a mûri son projet d’enlèvement lors d’une fête de famille en regardant cet enfant rire, bouger, jouer sous ses yeux, ce qui ajoutait à l’horreur, il faut comparer la justice de 2016 et celle de l’époque.
Car, lorsqu’on voit aujourd’hui la politique pénale de Mme Taubira, les peines allégées qui sont appliquées aux petits délinquants et les peines infligées aux criminels, allant de fausses perpétuités à des condamnations qui permettent de sortir de prison seulement quelques années plus tard. (j’en veux pour preuve la plupart des terroristes de janvier ou de novembre sortis de prison seulement après quelques années d’emprisonnement pour des faits graves, du moins pour certains), l’affaire Patrick Henry qui est resté quarante ans en prison paraît presqu’injuste.
Toutefois des questions se posent. Lorsque ce prisonnier sortira, quels seront ses moyens de subsistance ? N’ayant jamais travaillé, il ne pourra à son âge être embauché où que ce soit, il vivra donc d’une indemnité minime pour un individu, qui visiblement a cherché les grands moyens : en 1976, il enlève cet enfant pour une belle rançon, en 2002, il commence par voler ou transporter du cannabis… toujours l’appât du gain facile. Le délit de 2002 est relativement minime ; quand on voit la société actuelle et la délinquance en augmentation, cela paraît dérisoire. Il n’a commis aucune violence envers quelqu’un.
Qu’il soit remis en liberté en lui donnant une chance ne me choque pas, mais sous surveillance bien entendu.
Bonsoir,
Qui dit que nous sommes sur ce blog comme au tribunal ? On essaie de comprendre.
Je viens d’avoir une idée, un petit + pour les identifier : Tout criminel d’enfant condamné à perpétuité pour viol et/ou assassinat devrait pouvoir être tatoué (c’est à la mode) à la flétrissure sur la fesse gauche à encre rouge indélébile. Qu’en pense Christiane Taubira ?
Violeur d’enfants : VE
Tueur d’enfants : TE
S’agissant de Patrick Henry, je pense qu’il ne sera pas condamné pour les 76 euros de bricolage volé et le fait d’avoir transporté de la drogue, mais pour avoir trahi la confiance des juges.
D’accord avec vous quant au dernier paragraphe. Plus haut, « ailleurs qu’à Troyes… » donc la plaidoirie de R. Badinter, unanimement saluée, n’y est pour rien !
A force de pierres dans son jardin, ce doit être maintenant une cour pavée.
Avec mon respect cordial.
Gigi
PS : Il y a plusieurs années, à la suite d’un commentaire similaire, vous m’aviez expliqué…
@ eileen | 15 janvier 2016 à 19:04
…et pour les pro-peine capitale :
« La peine capitale n’a jamais détourné les hommes déterminés à outrager la société »
Décidément vous êtes tous plus têtus que des mules ; on ne demande pas si la peine de mort dissuaderait mais ce qui est sûr c’est qu’une fois l’assassin raccourci, il ne recommencera plus, point barre.
Et ce qui est sûr c’est qu’on n’est même pas sûr que votre PH ne recommencera plus ; si on l’avait expédié ad patres à l’époque, on aurait fait beaucoup d’économies en études récentes toutes plus débiles les unes que les autres.
Capito ou faut un dessin ?
@sylvain
Effectivement, si on applique la peine de mort, on est sûr qu’il ne recommencera plus.
Si c’est votre principal argument pour la peine de mort, en toute cohérence vous êtes alors pour couper les mains des voleurs, parce qu’au moins vous serez sûr qu’ils ne recommenceront plus.
Veuillez m’excuser pour cette provocation mais vous avez l’âme d’un chef religieux saoudien.
@breizmabro | 15 janvier 2016 à 18:44
Vous n’avez pas dû assister beaucoup à des procès d’assises pour confondre des échanges sur un blog et sous pseudonyme, avec une cour d’assises…
Et vous, oui ?
Vous ne confondez pas un procès (public) avec un délibéré de jurés APRES l’audience (secret) ?
Pour mémoire, dans mon commentaire :
3 « J’ai fait lire votre billet et les commentaires par un ami qui a été requis comme juré, et pour lui, une délibération de jurés n’est rien d’autre qu’un forum de discussion à thème unique, in vivo et en temps réel… »
Et j’ajoute hardiment qu’un juré se fiche complètement du nom des autres jurés (mon ami juré dixit, après avoir lu votre remarque sur les pseudonymes)…
Une tentative de diagnostic :
– Vous mâchez trop peu, votre estomac digère mal.
– Vous lisez trop vite, votre cerveau digère mal aussi…
Un dessin ! un dessin !
@sylvain
Mais qu’est-ce qu’il vous arrive ? Vous me semblez en vouloir à tous ceux, ici, qui tentent d’émettre leur avis, leurs pensés, leurs façons de voir la justice autrement. Est-ce un mal que d’apporter quelques idées dans ce monde qui se cherche ? Permettez-moi une remarque : rabaisser certaines personnes, comme vous le faites, plus bas que terre ne s’appelle pas argumenter, partager ou débattre, mais insulter gratuitement juste pour vous défouler derrière votre écran. Mais où est la courtoisie ?
Bonne nuit
@ sylvain-pro-peine-capitale
Celui-ci est un tueur donc il est légitime de le tuer : c’est le raisonnement d’un chef de gang, ça, pas le raisonnement d’une justice digne de ce nom dans un pays qui se veut rationnel et civilisé.
@Noblejoué, Trekker
J’espère pour Trekker qu’il a conscience du caractère pour le moins sommaire de ce qu’il dit à ce sujet.
Il y a lieu d’être nostalgique de la justice des civilisations archaïques que nous avons connues avec les Indiens d’Amérique, où le sorcier lisant l’aura du justiciable éclairait le chef-juge sur les tourments de son âme.
Les ordalies sont significatives d’une dégénerescence de la justice archaïque.
L’Eglise a eu grand tort de couper le « surnaturel » du bon peuple pour asseoir son autorité, mais Saint Louis rendait justice au pied d’un chêne pour en puiser la puissance vibratoire (selon l’orientation) et ainsi mieux voir les auras.
L’humanisme et les francs-maçons ont par la suite eu beau jeu d’en nier l’existence même.
Le spectacle des suplices a probablement eu plus souvent pour objet de terrifier le criminel en puissance que le salut de son âme, mais le principe en demeure.
L’Inquisition a été extrêment scrupuleuse, et au Moyen Âge, la justice écclésiastique était plébiscitée.
Le procès de Jeanne d’Arc a été lui aussi scrupuleux, et elle n’a pas été condamnée pour sorcellerie mais pour avoir été relaps.
Tout cela serait simple si on voulait savoir, mais si on jugeait selon les auras, je ne donne pas cher de la plus grande partie de nos élites judiciaires, surtout lorsqu’elles sont passées devant la couverture grise du cabinet de réception sans que personne sache à quoi elle est censée servir…
Alors, que le bon peuple ignore, la pègre intellectuelle y veille.
Lors du débat chez Taddéï dont le sujet est « la culture de l’excuse » la position de M.Bilger est radicale : il n’y a pas de cause sociale, idéologique ou politique au djihadisme.
Il est dans son costume de procureur tel un prompteur tenant du discours de l’oligarchie menant la guerre de civilisation.
Il a donc beaucoup de souci à se faire…
Avec la mort lente du capitalisme financier rapace, l’explosion de la misère dans le monde et de son corollaire l’explosion démographique, et donc par voie de conséquence le recrutement aisé de nouveaux terroristes…
Un seul exemple. Le Nigeria désormais première économie de l’Afrique (entendez par là au service des multinationales occidentales) a une population de 180 millions d’habitants. Celle-ci aura doublé dans trente ans avec une majorité de moins de 20 ans dans la misère.
Boko Haram recrute actuellement d’autant plus allègrement que la prise en charge sociale est permanente.
Des centaines de cellules terroristes autonomes sont ainsi opérantes partout dans le monde.
Quid de la destruction de l’hydre Daech…
Il est plus que temps que M.Bilger révise ses classiques de l’intelligence et du simple bon sens humain.
A défaut, nos économies finiront dans deux générations paralysées, minées par un FLN interne à la France.
La misère du monde, celle que vous avez mis sous le tapis des décennies durant à atteint son point de rupture.
Les groupes terroristes savent donc où recruter.
Continuez à dissimuler les vraies causes au nom de l’oligarchie de l’argent pillarde du tiers monde et vous serez le premier à en subir les conséquences.
Ici, en France, des centaines de jeunes sont prêts à agir…
Imaginez ce qu’il en sera dans deux générations avec la ghétoisation croissante, la misère qui explose, les trafics d’armes et de drogue…
Toutes les banlieues de Marseille, en passant par Toulouse, Lyon et jusque Paris sont contaminées par les crimes de caïds et soumises aux pires violences.
Quand ce n’est pas la police qui n’ose même plus s’y rendre.
Bonne chance à vous car il va vous en falloir.
Exploitez les Algériens dans leur pays, pour exemple, vous les retrouverez chez vous ghettoïsés deux générations plus tard. Ainsi va le capitalisme exploiteur.
Comme disait si bien un communiste : ils nous vendront la corde avec laquelle nous les pendrons…
Vous y êtes …
@kalanchoe | 15 janvier 2016 à 22:45
« Veuillez m’excuser pour cette provocation mais vous avez l’âme d’un chef religieux saoudien. »
Chère kalanchoe juste un petit rectif : d’après mon entourage et la circonférence de mon béret, j’aurais plutôt l’air d’un prince basquo-béarnais saucisson pinard, mes dernières analyses de sang le confirment.
@ dria | 16 janvier 2016 à 00:27
Voilà, tout est dit, bien dit et analysé. Mais ça ne fera pas le poids face aux padamalgamistes bêlants qui, même sur l’échafaud islamiste, continueront à faire leur mea culpa repentiste ; vous méritez 20 / 20 .
@ Deviro | 15 janvier 2016 à 22:50
« Ya quelqu’un qui m’a dit… » 😀
sylvain
1- Cesare Bonesana est une sorte d’ancêtre de Monsieur Bilger, juriste, philosophe, écrivain de l’époque des Lumières, ne m’attribuez pas ses propos.
2- J’ai le droit de ne pas vouloir qu’en mon nom (au nom du peuple) un homme vivant soit tué quel qu’ait pu être sa faute, comme celle de l’homme objet du billet qui a commis l’horreur absolue.
3- Ellen suggère un tatouage sur la fesse, je suggère un tatouage (indélébile) sur le front ou sur la joue, mais visible !
4- Pourquoi une fois incarcéré, une fois condamné et reconnu coupable ne pas mettre à disposition tout ce qu’il faut pour que ces monstres terminent leur œuvre de destruction, en se supprimant.
5- Aux USA, les progrès permanents sur l’ADN ont montré que des individus avaient été condamnés, exécutés avant d’être reconnus innocents et d’autres condamnés, d’autres reconnus coupables, puis innocentés avant d’être libérés après des décennies d’incarcération. Certes ça se passe aux USA… mais là-bas ou ici les êtres humains malfaisants sont les mêmes.
6- Ce sont ces criminels en puissance qu’il faudrait pouvoir identifier – mais impossible – avant qu’ils commettent leur méfait. Malgré ce qui vous en coûte d’adhérer à cette ancienne et première argumentation – « la peine capitale n’a jamais détourné les hommes déterminés à outrager la société » !
7- Remember, remember (Deviro ahaha la formule exacte est « remember, remember last september »), le système que vous appelez de vos vœux peut un jour se retourner contre vous (générique et non de majesté) : ceux qui avaient imaginé/appliqué la mort collective de millions d’hommes, de femmes et d’enfants n’avaient sans doute jamais imaginé qu’ils seraient un jour condamnés et pendus !
Même contre la peine capitale, tous et toutes pensent – à chaud – sans aucun doute que seule la peine capitale pourrait effacer l’horreur commise, la peine capitale n’efface rien, pour s’en convaincre il faut écouter les avocats qui y ont assisté en parler, quant aux bourreaux ils se cachaient et vivaient en reclus !
Etre contre la peine de mort ne signifie pas être en empathie avec ces monstres, ou celui du billet de Monsieur Bilger !
Il y a des systèmes, des comportements à manipuler avec une extrême prudence, les fous, les malfaisants ne sont pas toujours les mêmes, la aussi la roue tourne.
Un autre intellectuel du siècle des Lumières Jeremy Bentham disait « Toute punition revêt de la méchanceté, toute punition en soi participe au mal ! »
@ dria
« Exploitez les Algériens dans leur pays, pour exemple, vous les retrouverez chez vous ghettoïsés deux générations plus tard. Ainsi va le capitalisme exploiteur. Comme disait si bien un communiste : ils nous vendront la corde avec laquelle nous les pendrons… »
Une Algérie soixante ans après son indépendance qui n’arrive même pas à une autosuffisance alimentaire, rongée par ses cadres ex-FLN plaçant l’argent du revenu gazier dans les paradis fiscaux…
Arrêtez avec votre culpabilisation !
Une foule immense était aux funérailles de Hocine Aït Ahmed, messsage indirect adressé aux autorités d’Alger qui va bientôt avoir des comptes à rendre à son peuple.
http://www.bvoltaire.fr/manuelgomez/hocine-ait-ahmed-temps-de-france-lalgerie-cetait-paradis,228197
@ xc
Je ne crois rien du tout, je mets juste en opposition deux morales dont l’une pose que le Bien est immanent au monde et à la société humaine, et l’autre pose qu’il transcende le monde et la société humaine. Et je dis que la première mène à une société juste alors que l’autre ne peut mener qu’à une société où la justice est impossible. Je dis que prendre l’habitude de s’émouvoir sur un Christ en croix, sur le châtiment d’un homme que l’on pense innocent, mène à la haine féroce du coupable, au plaisir pervers de le voir souffrir, au culte de la punition qui n’ont rien à voir avec la notion de justice. Je dis que le salut par la souffrance et la mort est une perversion à la fois du salut, de la souffrance et de la mort.
Sur le reste, le judaïsme n’est pas le code d’Hammourabi babylonien, et dès l’époque talmudique, l’application de la loi du Talion juive a été définie comme une compensation financière du préjudice.
Pour le judaïsme, l’argent a toujours été un moyen de vivre pour l’homme, jamais une fin en soi.
Tournée de nonosses et sussucres pour notre Gaspy :
« Pour le judaïsme, l’argent a toujours été un moyen de vivre pour l’homme, jamais une fin en soi. »
Rédigé par : Garry Gaspary | 16 janvier 2016 à 10:37
Je confirme : le judaïsme nous a quand même donné Rabbi Jacob, l´immense Popeck et ses caleçons molletonnés.
Commentaire revu et corrigé à la suite de la remarque de Philippe Bilger, que le JLD n’a rien à voir avec Patrick Henry.
Comment peut-on tirer profit d’un fait divers abominable ? Certains tentent de le faire, parfois pour des profits eux-mêmes minables. Et l’on peut se poser la question de l’utilité, ou même des motivations, des moralistes patentés.
L’abject crime originel s’est perpétré à Troyes. Je dis bien abject, Patrick Henry a gagné par cette monstruosité le droit, à perpétuité, de ne plus jamais être considéré comme s’il ne l’avait pas commise. Les décisions à son sujet relèvent de la juridiction compétente, pas d’un quelconque café du Commerce.
Quel était à l’époque le magistrat suprême de cette belle ville de Troyes ? Robert Galley, qui fut ministre de la Défense, un catholique convaincu. Ce qui relevait tout à fait de son libre arbitre et ne peut en aucun cas être retenu contre lui. Ses convictions le rendaient toutefois quelque peu vindicatif parfois dans sa manière de les exprimer. Entre autres actions d’éclat, il avait interrompu un spectacle public de Jacques Martin, scandalisé qu’il fut par des plaisanteries qu’il jugeait déplacées à l’encontre de Jésus Christ. Ceci est fort bénin et a le mérite de susciter le débat public directement au sein du public lui-même.
Quelles enseignes pouvions-nous admirer dans les rues de cette belle ville de Troyes, admirablement dirigée par un maire à la fibre morale irréprochable, à la fin des années soixante-dix ? Entre autres un magasin de vêtements, entre autres de chandails, dont l’enseigne proclamait fièrement à la fois la raison sociale de la boutique et le fait qu’elle ne se situait pas ailleurs qu’à Troyes, où avait eu lieu un événement retentissant. Cette enseigne était Kidnapp’ull. Je ne garantis pas la manière exacte dont c’était écrit, mais on ne pourra pas invoquer l’orthographe.
Une autre enseigne était au nom, si je me souviens bien, du Doux monstre, ou quelque chose d’approchant. Je ne vais pas disserter sur la fascination que suscite, hélas assez souvent, l’abjection, mais je suis frappé par le fait que de telles enseignes n’aient pas été interdites au nom de l’Ordre public, pour éviter la confusion mentale que ce genre de rapprochement entre une pauvre célébrité et le mercantilisme le plus trivial peut produire de manière insidieuse, particulièrement sur les esprits les plus faibles ; surtout avec un maire aux convictions morales si affirmées.
Ces informations sont tirées d’un reportage dessiné du regretté Cabu dans les pages de Charlie Hebdo, vers la fin des années soixante-dix.
@dria
L’exploitation des Algériens, enfin de ceux qui acceptent de bosser, est essentiellement le fait des résidus cacochymes du FLN !!
Je connais bien ce pays qui, 54 ans après son indépendance, n’offre à sa jeunesse que le spectacle médiocre de la corruption et de l’incompétence de ses dirigeants !
Alors oui nous allons en prendre de plus en plus chez nous, mais ce n’est pas parce que nous les exploitons mais parce que nous avons eu la funeste idée d’aller faire la police en 1830 à Alger !
@sylvain
Je me trompe peut-être mais il me semble que dria n’est pas de votre bord, à moins que vous n’ayez une lecture marxisante de l’histoire, puisqu’il voit l’exploitation de la misère du Tiers-Monde, le capitalisme rapace et une oligarchie de l’argent derrière le conflit qui nous oppose au Moyen-Orient. Il me semble que la culture des pays concernés a aussi sa place dans l’émergence et dans le déroulement d’un conflit.
L’Europe aussi a connu la misère, il y a eu des famines en Irlande et en Europe de l’Est jusqu’au 19ème siècle. Hitler a-t-il mis l’Europe à feu et à sang pour se défendre contre une exploitation ? Laquelle ? À ce compte-là, remontons aux causes des causes, pourquoi les Grecs ont-ils colonisé la Provence, les Romains occupé la Gaule, les Arabes envahi l’Espagne, les Turcs l’Autriche-Hongrie ?
Mais, à supposer que ce soit en effet la colonisation du Moyen-Orient, l’approvisionnement en pétrole « rapace » des énergies occidentales (et la création d’Israël, pourquoi pas) qui alimentent encore maintenant ce qui se passe, une fois qu’on a dit ça, que faire ? Car, dria, vous nous dépeignez un avenir apocalyptique inéluctable, qui nous reviendra en boomerang, en raison des fautes de nos ancêtres et des puissances de l’argent. Croyez-vous que la fin du capitalisme sonnera le glas de la guerre ? Si les investissements nécessaires à notre industrie sont publics au lieu d’être privés, dans nos économies, le Tiers-Monde deviendra-t-il moins pauvre, et Daech cessera-t-il de semer la terreur dans le monde arabe et en Europe ?
Ce conflit est aussi une guerre civile qui s’attaque violemment en priorité, dans un premier temps, au monde musulman modéré pour y faire triompher une idéologie totalitaire. Il est vrai qu’il prospère grâce à la pauvreté, à l’ignorance et au ressentiment. Mais aussi parce qu’il est alimenté par une culture nihiliste, misant sur le malheur, l’intimidation, les tueries, l’arbitraire et le mépris des autres. Il a des visées conquérantes et brutales. Quoi qu’il en soit, nous ne pouvons pas nous laisser terroriser par des tueurs, et si les solutions étaient purement économiques, ce serait une bonne nouvelle, mais c’est une illusion je le crains.
J’ai apprécié hier soir que Philippe Bilger pose l’impératif moral pour chaque individu comme premier. Ce n’était pas superflu. Par ailleurs, cette façon humaniste, honnête et généreuse, de ne pas chercher à coincer le Premier ministre avec ses propres mots m’a plu, c’est peut-être bête, mais il est tellement rare de trouver quelqu’un à la télévision qui cherche d’abord à comprendre plutôt que de s’embarquer en réunion dans un travail facile de sape. Et pourtant Valls n’est pas ma tasse de thé…
@Garry Gaspary
Merci pour cette pointe d’humour.
La vérité si je mens.
La prison n’a pas passé l’envie à Patrick Henry de recommencer ses bêtises… Il faut l’y laisser ou alors lui casser la figure à la sortie !
A moins qu’on ait peur qu’en prison il se radicalise façon Daech…
Je m’aperçois d’une horrible erreur de ma part dans la manière que j’ai de formuler que les décisions à son sujet [Patrick Henry] relèvent de la juridiction compétente, pas d’un quelconque café du Commerce.
Cela pourrait donner à penser que c’est ainsi que je qualifie ce blog, ou ce billet de ce blog. Ce n’est absolument pas mon intention. Certains commentaires m’avaient fait réagir, et je préfère ne pas revenir là-dessus. Le mieux quand on commet une telle bévue est de s’excuser et de se taire un certain temps.
Je prie M. Philippe Bilger d’accepter toutes mes excuses à ce sujet.
@Philip_Marlowe
Ne vous taisez pas trop longtemps, vos billets sont toujours intéressants !
@sylvain
C’est bien ce qu’il me semblait, les différences se situent à la marge : de la boisson, de la viande… et le couvre-chef.
Ce froid assassin a eu sa chance.
Il n’a pas su la saisir, qui plus est pour faire du trafic de drogue, tant pis pour lui.
Qu’il finisse sa vie hors la société qu’il a bafouée.
Qu’on l’oublie au fond de son trou.
@ Gavot
Vous demandez où serait la justice ?
Elle est dans les attendus du procès suite aux délibérations du jury.
@ J.Marques
« Vous demandez où serait la justice ? Elle est dans les attendus du procès suite aux délibérations du jury. »
Manifestement vous ne m’avez pas lu.
Quant aux « attendus du procès »… les arrêts de cour d’assises n’étaient pas motivés à l’époque.