La ligne de fuite

Petit appendice à une querelle de fond qui n’était pas médiocre et qu’on s’acharne à banaliser au lieu de l’affronter et d’en tirer les conséquences.

Serait-ce typique du comportement présidentiel de François Hollande ?

En tout cas, le Premier ministre a bien appris de son maître avec sa réaction face à l’antagonisme sérieux entre Christiane Taubira et Manuel Valls.

Ce dernier conscient du fait qu’on ne lui demande surtout pas de révéler les problèmes – plus aucune excuse, alors, pour ne pas tenter de les résoudre ! – a usé, déjà, de l’argument classique sur la richesse du débat qui sera tranché en définitive par le Président et le Premier ministre. C’est un peu pauvre après le courrier si vivement pertinent adressé par le ministre au président de la République. A l’insu du garde des Sceaux.

François Hollande est, paraît-il, furieux d’avoir vu sa mobilité ostensible de la période estivale dégradée par ce couac entre deux ministres qui voudraient l’obliger à choisir l’un ou l’autre alors qu’il passe son temps à tenter des synthèses impossibles entre l’eau et le feu (Le Canard enchaîné).

Mais que dire de Jean-Marc Ayrault qui croit avoir apaisé un conflit alors qu’il n’a fait qu’ajouter à l’ambiguïté ?

En effet, il déclare à la fois qu’il n’y a qu’une ligne au gouvernement – alors que tout démontre, pour la sécurité et la Justice, qu’il y en a au moins deux – et qu’une « justice ferme et efficace » est en chantier (20 minutes).

Ou il n’a pas lu le projet de loi concocté par la ministre et ses services ou, à sa manière, il prend ouvertement parti pour Manuel Valls.

Tant la fermeté et l’efficacité d’une politique pénale – avec l’improbable peine de probation (Le Monde) – ne constituent pas la préoccupation fondamentale de Christiane Taubira.

Faut-il plus tristement conclure, au grand dam des citoyens de gauche comme de droite, que la seule ligne tangible et indiscutable de ce Pouvoir est la ligne de fuite ?

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  1. Bonjour Philippe Bilger,
    « Faut-il plus tristement conclure, au grand dam des citoyens de gauche comme de droite, que la seule ligne tangible et indiscutable de ce Pouvoir est la ligne de fuite ? »
    Notre président n’a décidément pas de chance.
    A peine était-il parti en vacances, laissant les rênes du pouvoir à son Premier ministre que ses deux ministres les plus hyperactifs, Christiane Taubira et Manuel Valls, demandaient son arbitrage pour un différend profond sur la politique pénale à mettre en place afin d’assurer la sécurité des citoyens.
    Heureusement Jean-Marc Ayrault, comme à son habitude, a su minimiser l’incident : simples petits états d’âme sans conséquence de deux ministres, peut-être un peu trop investis par la lourde tâche qui leur a été confiée, au point d’oublier qu’il ne faut surtout pas faire de vagues afin de ne pas inquiéter inutilement les citoyens qui sont aussi, et surtout, des électeurs.
    Bref, le message du PM est clair : « Dormez bien braves gens, tout cela sera réglé à la rentrée. »
    On se sent tout de suite rassuré par cette maîtrise des problèmes, c’est sûr !

  2. « Faut-il plus tristement conclure, au grand dam des citoyens de gauche comme de droite, que la seule ligne tangible et indiscutable de ce Pouvoir est la ligne de fuite ? »
    Malheureusement M. Bilger, les faits sont têtus ! La pratique du « P’têt ben qu’oui, p’têt ben qu’non ! » par notre président de la République n’a pas fini de nous surprendre…

  3. Marc Ghinsberg

    Un gouvernement qui augmente les impôts, qui fait « avaler » à sa majorité le rapport Gallois et l’accord sur le marché du travail, qui tient bon sur le mariage pour tous (on ne discute pas ici du bien-fondé de chacune des mesures, mais de savoir si ce gouvernement prend ses responsabilités) ne peut, selon moi, être accusé de n’avoir pour ligne que la ligne de fuite. Il ne suffit pas de faire un trait d’esprit pour toucher juste. Quant à la politique pénale un peu de patience. Le débat s’engage, il sera tranché… après avoir écouté comme dirait Montaigne !

  4. Jean-Marc Ayrault apaise…
    Que signifie ?
    La réponse de Churchill a déjà été rappelée ici il y a quelques semaines :
    « An appeaser is one who feeds a crocodile, hoping it will eat him last. »

  5. Arobase du Ban

    La fuite.
    Le site Atlantico, dans la « chronique du pot aux roses » de Serge Federbush, nous apprend que selon le site de classement « Topton World », notre « édredon » de Président serait le pire dans le classement actuel des chefs d’Etat.
    Monsieur Bilger, la fuite est consubstantielle au socialistes « solfériroses » depuis plusieurs décennies.
    Ils ont toujours traité les problèmes de cette façon.
    L’investiture de Pétain en 1940 (en dépit des 80 réfractaires qui n’étaient pas tous de gauche), l’Algérie, l’Europe (au grand bénéfice du marché-fric libéral).
    La lâcheté, comme le clamait à leurs oreilles Dominique de Villepin dans l’hémicycle de l’Assemblée.
    On ne fait pas des hommes d’Etat avec des apparatchiks de carrière.
    La crise de la représentation débouche en douce sur une crise de régime.

  6. Hollande se repose à la Lanterne. Deux ministres se chamaillent et Ayrault récite un conte qui anesthésie : « on est dans une phase normale d’échange préalable aux arbitrages ».
    Manifestement, Taubira n’est pas à la hauteur des enjeux. Est-ce que notre pays a besoin de laxisme ? Certainement pas et Valls est parfaitement en phase avec la préoccupation des Français.
    Mais que va décider la Lanterne : virer Taubira après Batho ? Quel mauvais effet ! Cela rappelle Juppé qui est passé de douze ministres femmes à quatre. Au surplus, Taubira est auréolée par l’adoption de la loi sur le mariage pour tous.
    Attendons la fin du repos de Hollande et espérons qu’il ne privilégiera pas la synthèse mais qu’il saura trancher en donnant la priorité à notre sécurité ou bien à l’angélisme.

  7. Hollande qui n’a toujours eu comme ligne de conduite apparente que le consensus est incapable de prendre une décision.
    Bref on retourne dans le marigot et rien ne sera fait.
    Comme avec les précédentes périodes de pouvoir des socialistes, je ne parle pas de Mitterrand qui était tout sauf socialiste, on va droit dans le mur.
    La droite reprendra le pouvoir et sera comme un retour de boomerang, excessive comme à chaque fois.
    Aurons-nous un jour des gens pragmatiques et non idéologues ?
    J’en doute fortement et tristement.

  8. C’est bien la fuite en avant sur l’air de tout ira bien demain puisque qu’on vous le dit ! Donc on ne touche à rien et surtout ce qui peut fâcher, on ne tranche pas car ça va se régler tout seul et il faut laisser du temps au temps comme disait son Maître. Quant au Premier ministre il agite ses grands bras et ses petites mains pour pallier son manque total de charisme et faut bien admettre que ça le fait pas.
    A part les gamins qui lui ont prêté leur tambour, ça n’a pas eu l’air de faire un tabac dans les médias.
    Quant aux réformes de structures, elle peuvent bien attendre car il n’y a pas le feu. Voilà l’heureux programme en attendant la rentrée ! Et pendant ce temps il n’y a pas que des aristos à la Lanterne.
    A propos, ont-ils changé le mobilier de jardin cette année ou ont-ils récupéré celui du Fort de Brégançon ?

  9. « A l’insu du garde des Sceaux », dites-vous Monsieur Bilger, j’ajoute et à l’insu du Premier ministre, s’affranchissant haut la main de la voie hiérarchique appelée là, le protocole. Il est vrai que cela aurait pu perturber le Premier ministre au cours des goûters champêtres qu’il organise pour les enfants démunis…

  10. Il me paraît vain de croire qu’un ministre ait une réelle influence sur la politique pénale en France.
    Sinon, comment expliquer que le record du nombre de personnes emprisonnées ait été atteint en juin 2013 sous Taubira Ier.
    Ce sont d’abord les juges qui chacun dans leur juridiction, décident au cas par cas.
    Et si le nombre de prisonniers augmente, c’est tout simplement que le nombre de délits est en forte progression. Il ne sert à rien de se voiler la face.
    Tout délit mérite une peine et tout détenu a le devoir d’essayer de s’amender.

  11. Cet avis n’engage que moi : j’aurais bien vu Eva Joly au ministère de la Justice et un petit garçon qui fait office de ministre de l’Intérieur, mouché…
    Je crois que ces responsabilités le dépassent totalement. Faire mine de maîtriser une situation reste insuffisant 🙂
    Eva connaît ce ministère et reste connue pour son intégrité.
    A chacun ses compétences et en dehors de la ligne de fuite, cela prêterait à sourire, si la situation française dans son ensemble, était meilleure.
    Je ne comprends toujours pas pourquoi on ne choisit pas quelqu’un en fonction des ses compétences.
    Je n’ai rien contre Madame Taubira et Monsieur Valls me fait bien sourire.
    Bon, c’est toujours mieux que ce que l’on a vécu ces dernières années mais il est vrai que l’on s’épargnerait ces batailles de polochons.
    Les médias, la Justice, restent des domaines très sensibles pour maintenir une démocratie.

  12. « la seule ligne tangible et indiscutable de ce Pouvoir est la ligne de fuite »
    Vous commencez seulement maintenant à comprendre…

  13. «La ligne de fuite […] Faut-il plus tristement conclure, au grand dam des citoyens de gauche comme de droite, que la seule ligne tangible et indiscutable de ce Pouvoir est la ligne de fuite ? »
    Je vois que vous avez aussi lu Deleuze, utilisant ainsi le concept de ligne de fuite qu’il a élaboré avec Félix Guattari et qui, telle la tripartition indo-européenne, fonctionne du cœur d’une pensée nomade dans une répartition tripartite。 coupure, fêlure, rupture, que le traducteur anglais redonne sous l’intitulé de line of flight .
    Votre utilisation du concept semble toutefois en faire ce qu’il n’est pas, une simple fuite et non une perspective.
    J’ai connu un élève du Deleuze des classes prépa qui voyait dans les allées telle par ex. l’allée des érables du Bishamon (=Vaiśravaṇa)_dô(毘沙門堂の散紅葉), une image des lignes de fuite deleuziennes que ne gouverne aucune intentionnalité.
    Les lignes de fuite ne définiraient pas un avenir mais un devenir. Quel devenir donc pour l’univers du dispositif de pouvoir actuellement en place ?

  14. « Ligne de fuite »
    Il est grand temps qu’il passe sa « ligne d’ombre », chère a Joseph Conrad, qui délimite le passage de l’enfance à l’âge adulte.
    Il y a encore chez Hollande une puérilité de jeune bourrin prêt à nier l’évidence des obstacles, à se moquer des conseils avisés de Bruxelles, à faire le jobard ricaneur lorsqu’il visite une usine avec sa meringue sur la tête et en blouse blanche. Quand on lit ici depuis un an (une éternité !) que François Hollande a redonné une « noblesse » à la fonction qu’il occupe, c’est à se taper sur les cuisses.
    Notre Président présente toutes les caractéristiques du menteur-dissimulateur et son physique n’arrange rien. Mais ce n’est pas un fourbe, il ment c’est tout, il ment sans cesse et avec bonhomie. Cela suinte des propos peu amènes de la mère de ses enfants, Ségolène a laissé échapper quelques flèches il y a près de deux ans, assez édifiantes.

  15. Tout de même, non, M.Hollande, pour déplaisant qu’il soit, n’est pas sot. J’imagine le scénario : la confiance a chu, l’économie va un peu se redresser pour compenser la carence de ces derniers mois mais pas suffisamment pour remplir les objectifs fiscaux : frilosité des vendeurs, des acheteurs, remontée en puissance du travail au noir, déception des classes moyennes et colère des ouvriers et employés frustrés de leur embellie sarkozienne, tout de même.
    Donc, nécessité d’augmenter les impôts. Grogne importante, déjà attisée par les contradictions intestines du gouvernement.
    Sondages en chute encore, désordres à l’Assemblée de députés craignant de retourner dans leurs circonscriptions. Ayrault a son exeat, on pressent Valls, Vallini à la Justice, Juppé à l’intérieur, personne n’est content.
    Décision Hollande, dissolution de l’Assemblée, élections, remportées par une vague coalition droito-nationalo-centriste outre quelques transfuges stipendiés.
    Le temps de se roder, de voter quelques mesures, virer quelques Roms, d’engendrer quelques grèves, le peuple est satisfait, tout le monde a retrouvé son éponge et son bidet, on est en 2016, trop tard pour entreprendre quoi que ce soit. Face à Juppé dont on prendra soin de rappeler qu’il est l’inspirateur de la CSG dévoratrice des forces de la nation, sans Sarkozy qui sent trop le soufre, Hollande est réélu avec 56 % des voix . Et ça, c’est le but.
    Pourquoi Hollande agirait-il en prenant des risques alors qu’il a un boulevard, tracé par ses coturnes. La France ? Les Français ? Il y a les fonctionnaires pour ça. Lui s’en moque, sinon, il n’aurait pas salarié Taubira qui n’est là que comme prétexte pour le mettre en valeur au moment opportun, l’homme qui écoute le peuple. Elle est revêtue de la tunique de Déjanire.

  16. Vous plaisantez ? Ce billet est au second degré ? Vous ne pouvez pas être sérieux !
    Où avez vous passé ces dix dernières années ? Vous n’avez pas vu François Hollande premier secrétaire du PS ? En campagne ? Au gouvernement ?
    Son surnom le plus approprié est « l’enfumeur ». Etes-vous le seul Français qui l’ignorait encore ?

  17. « La ligne de fuite »
    Superbe formule, qui demande tout de même quelques précisions biologiques.
    Henri Laborit, vous connaissez son livre : « Éloge de la fuite » ?
    En voici quelques extraits qui vous feront mieux comprendre le comportement de F. Hollande.
    « Lorsque l’on fuit, on libère de l’adrénaline qui provoque une vasodilatation au niveau des organes indispensables à l’action, c’est-à-dire les muscles, le cœur, les poumons et tout le système nerveux. Par contre, si l’on reste inhibé, l’organisme produit de la norépinephrine qui provoque une vasoconstriction généralisée. Sur le plan endocrinien, le fait de fuir ou de lutter entraîne la libération de la corticotrophéline, c’est-à-dire l’A.C.T.H. Cet A.C.T.H. abaisse le seuil d’excitabilité des centres du système nerveux. Mais elle provoque aussi dans le même temps, à la périphérie, la libération de glucocorticoïde, d’hydrocortisone. Or, l’hydrocortisone a sur les centres nerveux une action inhibitrice. Lorsque la fuite ou lutte ont été possibles, tout se passe pour le mieux : la libération secondaire d’hydrocortisone ramène l’excitabilité de l’ensemble du système nerveux à son niveau premier. Mais dans l’hypothèse contraire, l’hydrocortisone continue à être libérée, l’inhibition du système nerveux central entraîne la libération de norépinephrine, et l’organisme se maintient dans un état de vasoconstriction généralisée. C’est un cercle vicieux biologique…
    Quand je parle de fuite, il ne s’agit pas d’une évasion motrice. D’ailleurs l’homme moderne n’a plus la possibilité de se déplacer, de fuir ou de combattre dans son milieu. Il est défavorisé par rapport à l’homme du paléolithique qui pouvait tuer ou fuir l’ « autre », c’est-à-dire l’ours ou le rival qu’il rencontrait en sortant de sa caverne. Aujourd’hui, la fuite que j’évoque se déroule dans l’imaginaire. L’homme a une partie du cerveau, le néocortex, qui est beaucoup plus développée que chez les autres espèces animales. Grâce à la zone orbito-frontale du néocortex, il peut associer de façon différente les éléments mémorisés et ouvrir de nouveaux circuits entre les milliards de neurones qui restent inemployés dans notre cerveau ou qui sont branchés d’une manière fixe et stéréotypée. Il est ainsi capable de se créer, par l’intermédiaire du langage, un imaginaire. »
    Est-ce plus clair à présent ? 😉

  18. @ Jack
    « Hollande se repose à la Lanterne ».
    Preuve qu’il faut 224 ans à une lanterne de taille moyenne pour faire le trajet de Paris à Versailles. On s’ennuyait moins avec celle de Desmoulins, c’est certain… C’était encore mieux que le Méluche.
    Dans le même genre, je me demande ce qu’aurait donné le Hollande comme gouverneur de la Bastille… Il aurait certainement livré la poudre avant même qu’on pense à la lui demander. Puis inventé le consensus mou. Quel génie !
    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k40484r

  19. Rédigé par : Catherine JACOB@Valerie | 15 août 2013 à 19:52
    Pourquoi associer Nagui et « confiance », pour nous rappeler qu’il en tient une fameuse couche ?
    Philippe, arrêtez de faire l’ingénu. Vous savez très bien que le sympathoche Toumou excelle dans l’indécision synthétique comme nul autre. Vous n’allez pas le changer et votre blog comme nos petits coms à la gomme, vous pensez s’il s’en tamponne.
    L’actu est assez cheap, on sait, mais tout de même.
    AO

  20. Cher Philippe,
    Beaucoup trop terne pour la lanterne, il nous faudrait apporter nos lumières à ce pauvre homme de pouvoir qui voudrait nous faire prendre des vessies pour des lanternes.
    De cuite en cuite, de couac en couac, la « majorité » se retrouve face à l’épineuse question de trancher sur l’expression anglaise :
    Not know one’s arse from one’s elbow : Ne pas distinguer son cul et son coude.
    Ou encore l’expression italienne :
    Prendere lucciole per lanterne : Prendre des lucioles pour des lanternes.
    A moins que l’expression espagnole n’apporte un éclairage supplémentaire :
    Confundir el tocino con la velocidad : Confondre le lard avec la vitesse (se tromper dans ses appréciations).
    Le Premier ministre a tout simplement choisi de Confundir las churras con las merinas : Confondre les jarres avec les mérinos (deux sortes de brebis).
    La compétence ne descend pas du ciel, encore faut-il un peu de courage et aucun personnage illustré dans votre billet n’a montré les qualités demandées dans l’exercice de leur fonction, ce qui est navrant pour chacun d’entre nous.
    françoise et karell semtob

  21. Maître Jean DAMNED

    Supposons que je sois du même bord politique que M. Tipaza (le 15 à 19h53). Alors nous allons saluer la bonne mémoire pertinente qu’il propose de l’œuvre de Henri Laborit « Eloge de la fuite » malheureusement si oubliée ou mal comprise.
    Car il y a fuite et fuite, de même qu’il y a évasion et évasion.
    La trouvaille supposée « ligne de fuite » se voulait manifestement un clin d’œil à ce que les graphistes (dessinateurs, peintres) appliquent pour créer l’illusion de la perspective (du 3D perçu dans le 2D).
    Mais dans la micro-dissertation auto-intitulée « ligne de fuite » est assénée une assertion qui est tout sauf démontrée :
    « antagonisme sérieux » (Taubira vs Valls).
    Les décapantes remises en question proposées le 14 par SR et Solange Garcia n’ont hélas pas été intégrées.
    Un beau numéro de duettistes dans le Politic Hall ne manque pas d’avantages calculés. De la polyphonie non pas de Corse mais de Hollande, ce madré à la platitude paysanne feinte. Valls « martialise » sur les airs de la Garde républicaine tandis que la non-héritière de Gaston Monnerville se déhanche en chaloupant une biguine des Djeunz, sur les mélopées de Toto Bissainthe avec un chromo de Toussaint Louverture en fond de paillotte du 9-3.
    Voilà ce que j’aurais dit si je l’avais dit.
    Maintenant si j’appartenais à un certain « bord », j’agoniserais l’intervention de Tipaza coupable de renforcer la « dictature de la biologie », cette criminelle science « homophobe »…

  22. @Tipaza | 15 août 2013 à 19:53
    « Est-ce plus clair à présent ? 😉 »
    Je constate qu’il y presque autant de conception de la ligne de fuite que de formes d’esprit.
    Dans mon premier commentaire j’ai donné un exemple de point de fuite central ( https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/3/3f/Zentralperspektive.png ) en illustration du concept deleuzien de ligne de fuite. Il nous faut donc imaginer à propos de ce billet une ligne de fuite propre au juridique.
    Vous nous (en tout cas à moi-même) faites connaître une nouvelle aptitude de l’homme néolithique, la fuite hors de la caverne dans laquelle se sont ensuite retrouvés prisonniers ses descendants platoniciens.
    ———
    @ oursivi | 15 août 2013 à 22:13
    « Pourquoi associer Nagui et « confiance », pour nous rappeler qu’il en tient une fameuse couche ? »
    Vous ne l’avez jamais vu imiter, pour la plus grande joie des enfants, Triste Sire dans la scène dans laquelle il essaye d’hypnotiser le prince Jean (Robin des bois – studios Disney, 1973) qui est inspirée de celle où Kaa essaie d’hypnotiser Moogli la grenouille (Le livre de la Jungle) ?

  23. @ Catherine JACOB & Jean DAMNED
    Il y a effectivement plusieurs lectures de « la ligne de fuite ».
    J’ai choisi l’interprétation biologique en ce qu’elle est irréversible, et donc qu’elle aggrave le cas Hollande, en le rendant irrécupérable dans sa fuite devant les responsabilités que lui impose sa position.
    L’autre interprétation est l’interprétation architecturale, qui jouant sur l’illusion d’optique de la perspective, donne l’illusion du relief dans une représentation plane.
    Et là, Hollande apparaît comme ce qu’il est, un illusionniste.
    Mais comme il n’est pas le seul dans cette approche de la politique, je n’ai pas voulu lui donner l’esquisse de la moindre circonstance atténuante.

  24. Autant que je m’en souvienne, Laborit faisait l’éloge de la fuite comme technique de survie. L’idée générale qui m’en est restée, c’est que quand un danger impossible à affronter menace, il est pertinent de prendre la tangente, pour préserver sa peau et son système nerveux. Mais quand la fuite devient un mode de résolution presque systématique des problèmes, au détriment de l’action, non seulement ça manque de variété, mais ça ne joue plus en faveur de la survie.
    À mes yeux ça s’appelle plutôt du laisser-faire, et il semble que tous les paramètres orientant vers le choix de fuir ne soient pas toujours pris en compte, en l’occurrence l’intérêt général et la survie du groupe à long terme, sans parler du fait que c’est loin d’être une nécessité. J’ai remarqué comme dans ses discours électoraux, le futur lauréat en appelait sans cesse à « la cohérence ». Il aurait fallu se méfier de tant d’hommages véhéments. « The lady protesteth too much, methinks… » (« La dame proteste trop à mon avis ». Hamlet). Idem en ce qui concerne les coups de menton du ministre de l’Intérieur.

  25. Bon, bon, bon, c’est bien joli tout cela [dubitatif devant les commentaires]
    L’analyse « scientifique » de la ligne de fuite biologique est intéressante 🙂 Ce suffit-elle cependant ? Cela reste un mystère humain et je pense que 220 publications scientifiques sur le sujet ne suffiraient pas à résoudre cette équation biologique.
    Et si nous regardions la ligne d’horizon? N’ayez crainte, elle ne reculera pas sans cesse.
    Mais nous en avons au moins une, aussi faible soit-elle car nous avons réchappé au pire pour l’instant.
    N’oubliez pas les affaires enfin mises au grand jour. Les Légions d’honneur données aux copains serviles, etc. etc.
    @Valérie
    Oui gardons confiance avec relativité toutefois. Restons sur nos gardes.

  26. Rédigé par : Catherine JACOB@Tipaza&oursivi | 16 août 2013 à 08:48
    Des deux scènes – chef-d’oeuvériques – que mentionnez, aucune ne m’évoque le vilain bateleur.
    Cabu l’avait superbement saisi en publicité pour Camel au milieu des années 90, ce temps où je lisais Charlie et bedeau, ce dont je n’ai plus cure, même si les talents de crayon y abondent toujours.
    Siné doit être bien triste, il a perdu son pote Vergès.
    AO

  27. Rédigé par Dame JACOB@Valerie le 15 août 2013 à 19:52
    « Est-ce que vous ne regarderiez pas un peu souvent Nagui ? »
    Dans un registre plus serieux, en ce moment, le seul programme qui me passionne est « L’ombre d’un doute », sur France 3, presente par Monsieur Franck Ferrand. Un presentateur qui s’exprime clairement avec une elocution splendide et qui respecte les telespectateurs. J’adore son equipe composee de Mesdames Clementine Portier Kaltenbach, Stéphanie Coudurier et M. Christophe Bourseiller. Bravo a cette emission de qualite.
    Plus generalement, tout ce qui ressort d’une authentique enigme me sort de ma lethargie habituelle.
    Excellent week-end du 15 Aout a toutes et tous…

  28. Maître Jean DAMNED

    Le bon mot essayé de « ligne de fuite » a-t-il atteint son objectif ? Grâce aux récentes contributions on en doute de plus en plus.
    Remarquons qu’un brigueur professionnel de mandats électifs (une sorte de « briguant permanent »…) se défend toujours de fuir ses responsabilités (ce serait une apostasie !) même si l’accusation reste banale lancinante et « de bonne guerre ».
    La scène qui semble se tenir ressortirait plutôt de l’esquive par atermoiement avec polyphonie orchestrée pour tenir le spectateur en haleine.
    Car enfin depuis plus de dix ans – et on peut remonter jusqu’au happening-media exploité par un maire de Neuilly avec exécution sans jugement d’un dit « Human Bomb » – toutes les formations de briguants politiques ne peuvent qu’être obsédées par l’anxiolytique pénal à administrer à l’hyper émotion entretenue par les vendeurs éditoriaux à propos de la permanence des brigands. Comment imaginer un seul instant que les érigés de 2012 auraient omis de concocter une stratégie-média à propos de cet énorme marronnier des quatre-saisons ?
    Faire passer le madré pour un ballot qui se laisse ballotter, ça sent son Coué et le madré peut rigoler (« c’est un plaisir de gourmet que d’être pris… »).
    Le principal objectif du madré, avec ses matamoros, falots et phallos, ses madones et matrones, est atteint : ils ont occupé la scène du Politic Hall avec notamment Emmanuel Vaux (traduction catalan -> français) et la « gardienne de palais » Taubira en guest stars polyphoniques.
    Le spectateur de province ou de péri-urbain qui réclame un anxiolytique sera tenté d’y trouver son cachet au travers du numéro de jugulaire républicaine d’un des artistes.
    L’accroc à la drogue dure de la subversion permanente, présent tant en zones sensibles qu’en ghettos huppés, pourra se shooter en savourant les scansions viscérales de la Pasionaria ultramarine.
    Le mirage pour tous. C’est de saison.
    Et puis il faut sauver le soldat Gutenberg.

  29. ludo pretty

    Bonsoir M. Bilger,
    Me voilà de retour après deux ans d’interruption liées à un AVC. J’ai continué à vous lire bien qu’incapable de répondre. J’ai suffisamment récupéré pour reprendre aujourd’hui. J’admire votre éloge de Jacques Vergès, un homme dont je vénère l’exploit d’avoir défendu ceux qui étaient perdus d’avance. Je n’ignore pas les ombres de la vie de ce personnage, mais j’admire son charisme et sa détermination. Bon vent à lui, il restera un inimitable et un grandiose avocat.

  30. Maître Jean DAMNED

    Cher ludo pretty,
    félicitons votre avocat hospitalier qui aura su faire prospérer votre Droit au Cerveau.

  31. La fuite en avant :
    Deux journalistes du Monde ont vu des armes chimiques en Syrie, Hollande les croit dur comme fer, normal car Le Monde est son mégaphone. Israël qui voit des bombes nucléaires partout, sauf dans son arsenal, approuve Hollande, Kouchner veut envahir la Syrie, sera-t-il chef d’escadrille ? Obama est plus prudent, Bush nous a déjà fait le coup avec les bombes nucléaires de Saddam Hussein, David Cameron « déplore »… mais ne se mouille pas trop.
    Hollande va-t-il lancer la Légion Étrangère sur Assad pour faire plaisir à deux journalistes du Monde ?
    Une bonne guerre, rien de tel pour camoufler son incompétence.

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