Le hasard fait bien ou mal les choses, c'est selon.
Je pensais à un billet sur Ionesco quand j'ai lu dans Le Canard enchaîné qu'Henri Guaino percevait au total dans l'année, en arrondissant, 290 368 euros : 132 857 euros en qualité de conseiller maître à la Cour des comptes plus une indemnité, pour "sujétions particulières", de 157 512 euros. J'en conclus immédiatement qu'il a beaucoup de chance et que les servitudes paraît-il indiscutables du service de l'Etat sont très généreusement compensées. Cela aurait pu s'arrêter là. Il ne sera ni le premier ni le dernier dont cet hebdomadaire révélera le traitement et, s'il est peut-être une victime médiatique, il n'est tout de même pas un infortuné social ni un martyr de la politique (20 minutes.fr ).
Pourquoi donc, répondant à une question sur France Inter, a-t-il éprouvé le besoin de répliquer en dénonçant "une transparence totalitaire et mesquine" ? Il est évident que l'emploi de tels adjectifs jette de la polémique sur une information qui, connue, aurait pu sombrer dans l'indifférence ou agiter, sans davantage de conséquence, le for intérieur de beaucoup de citoyens.
Henri Guaino n'est pas n'importe qui. Il participe, comme invité principal, voire exclusif, à beaucoup d'émissions et débats. Il ne doute guère de lui en mettant volontiers en avant ses origines modestes et ses fibres républicaines pour emporter l'adhésion. Au point qu'à C politique, il y a quelques semaines, il a bien dû utiliser une trentaine de fois l'adjectif "républicain". La transparence, le besoin de clarté ne lui sont pas non plus complètement étrangers puisqu'ils lui servent souvent d'argumentation pour défendre ou promouvoir une mesure. Nous sommes donc en présence, avec lui, d'une personnalité qui vante volontiers la transparence et est sensible à la République. Elle nous autorise même, quand on l'écoute bien, à associer ces deux concepts.
Pourquoi, soudain, cette transparence est-elle vouée aux gémonies parce qu'elle serait d'abord, pour le montant de son traitement annuel, "totalitaire" ? Je ne vois pas en quoi s'intéresser à la vie professionnelle – et comment ne pas considérer que ce qui est annoncé en fait partie ? – d'un "conseiller spécial" du président de la République, ne faisant pas, par ailleurs, dans la discrétion, représente une démarche inadmissible, une emprise étouffante, dans une démocratie. Ce qui serait indécent au contraire, c'est qu'une République, dont les médias sont des acteurs essentiels (qu'on les loue ou non), se prive d'un tel contrôle et occulte ce type de données. Nous avons le droit d'être des empêcheurs de gagner en rond. Henri Guaino devrait être flatté de constater que ses invocations républicaines ne demeurent pas théoriques mais s'appliquent aussi à son statut d'homme public.
Cette transparence serait pire encore : mesquine de surcroît. Il faut donc que le problème soit sérieux et la cause grave pour que soit lâchée avec une telle facilité de langage cette appréciation péjorative qui donne des médias et de nous-mêmes en définitive une piètre image. Nous serions mesquins, incurablement mesquins. Avec nos modestes ou substantiels traitements, nous ferions preuve de petitesse en évoquant celui d'Henri Guaino. J'avoue que je ne comprends pas comment une intelligence parfois discutée mais réelle ose s'aventurer dans de telles contorsions pour dénier une évidence : il n'est pas mesquin mais normal d'attacher de l'intérêt à cette précision purement quantitative. Pour ma part, je ne m'offenserais pas de la "mesquinerie" de qui que ce soit si mon salaire venait à être divulgué et questionné, j'en donnerais volontiers le montant. Non pas pour m'en plaindre mais parce que faire le "coquet" à ce sujet montrerait que l'argent, en dépit du "républicanisme" affiché, demeure un secret, une faiblesse abordés sans tranquillité ni évidence. La vie privée n'a rien à voir dans ce questionnement. Elle doit être respectée mais encore convient-il qu'elle soit menacée. Elle n'a pas vocation à devenir un cache -démocratie.
Cette transparence, n'en déplaise à Henri Guaino, n'est ni totalitaire ni mesquine. Elle est républicaine et la refuser, en la dénigrant, renvoie à un comportement trop connu, cultivé à outrance par les puissants, les privilégiés, les titulaires de charges exceptionnelles. Cela signifie en substance qu'on veut bien les droits mais pas les obligations ni les devoirs. Ce dernier, aussi dérisoire soit-il, consiste à se justifier. Le beaucoup, voire le trop aujourd'hui a des comptes à rendre. Je préfère cette évolution à une société qui se satisferait de tout comme allant de soi. Que la contestation porte sur l'essentiel ou sur l'accessoire. Rien n'interdisait à Henri Guaino, qui aurait dû se comporter en l'espèce comme un citoyen heureusement ordinaire, de s'expliquer, de justifier notamment cette indemnité et d'offrir à son interlocuteur une image acceptable de l'élite républicaine. Une telle attitude aurait été d'autant plus de mise que, sans démagogie, une précarisation sensible de beaucoup la rendait encore plus humainement nécessaire. Henri Guaino a choisi le contraire, le pire, car comment ne pas percevoir que derrière cette accusation de "mesquinerie" et de "totalitarisme", il y a du mépris, du dédain – chacun à sa place ! – à l'égard de ces citoyens qui prétendent se mêler de ce qui les regarde ? Une confirmation, même laconique, aurait suffi. C'aurait été trop encore… Républicain certes, mais il ne faut pas en abuser !
Enfin, cette désinvolture qui se pique de morale quand au moins superficiellement (puisqu'il n'a pas daigné nous ouvrir les yeux) le traitement global semble offenser l'équité n'a en réalité pour conséquence ultime que de déconsidérer toute analyse de la relation entre ce qui est accompli et ce qui est perçu. Ce n'est pas une élucubration de ma part puisque Martin Hirsch n'hésite pas à déclarer son peu de goût pour les "hauts salaires" en visant notamment Henri Proglio (nouvelobs.com). Henri Guaino, en ce sens, avec sa réaction d'intouchable, en protège beaucoup d'autres. Contraindre les plus hauts agents de l'Etat – la vie de l'entreprise pourrait se soumettre aux mêmes exigences – et l'Etat lui-même à donner des clés aux citoyens pour qu'ils appréhendent mieux les raisons qui en favorisent certains au détriment d'autres, pourrait constituer un exercice utile. Mais quasiment suicidaire. La conscience d'inégalités impossibles à justifier mettrait la société en état de révolution permanente. Mais un peu de République ne nuirait pas dans ce domaine non plus.
Bêtement, je m'étais fait une idée simple, trop simple, d'elle : un espace où on a le droit de questionner le pouvoir sous ses diverses incarnations, officielle ou officieuse. Où répondre, pour lui, ne serait pas une corvée mais un honneur. La belle rançon d'une responsabilité exceptionnelle. Henri Guaino, à l'évidence, n'aspire pas à être un républicain à plein temps.
Républicain quand ça l'arrange.
« Il y a quelques semaines, il a bien dû utiliser une trentaine de fois l’adjectif « républicain » »
Au bas mot !
Cher Philippe Bilger, tout comme vous, j’ai été heurté par la teneur et la tonalité de la réponse de M. Guaino. Outre le constat que le montant évoqué de la rémunération de M. Guaino serait supérieur à la rémunération du Président de la République, il y a quelque chose de choquant dans le côté discrétionnaire du nombre de « conseillers spéciaux » attachés à la Présidence de la République, et de leur rémunération. On pourra me répéter aussi souvent que nécessaire que le talent a un prix, qu’il est normal par ailleurs de payer M. Proglio 2 millions d’euros par an, je me demande quelle logique peut conduire à valoriser un dirigeant d’entreprise à 160 smicards, ou un conseiller spécial à 1,5 Président de la République. La vie ne saurait, certes, se résumer à des calculs de quotients, mais un peu d’exemplarité dans les moeurs de nos dirigeants ne serait pas de trop.
Cher monsieur Bilger,
L’intéressant article que voilà ! Vivant à l’étranger depuis un an, le rapport qu’entretiennent les Français avec l’argent m’apparaît maintenant bien plus complexe et crispé qu’ailleurs, et je pense que cela explique pour beaucoup la réaction de M. Guaino (que je ne porte pas spécialement dans mon coeur).
Ici, à Moscou, on se demande régulièrement combien on gagne, combien coûte l’appartement dans lequel on vit, etc. Et plus c’est haut, plus les gens sont impressionnés, admiratifs. En France, il faut se justifier de gagner de l’argent, gagner trop, c’est suspect, avoir quelque chose qui coûte cher, c’est mal, c’est louche. C’est un premier point.
Ensuite, comme vous l’avez soulevé, il s’agit ici d’un haut fonctionnaire. Or, un haut fonctionnaire a un salaire élevé, au-dessus de la moyenne, c’est un peu le principe d’avoir autant de responsabilités. Le problème, c’est, comme vous dites, de l’assumer (avant même de le justifier, l’assumer c’est déjà pas mal). Mais comme je le disais au-dessus, afficher publiquement un chiffre, cela vous voue automatiquement aux gémonies. C’est hypocrite et paradoxal, car on sait qu’ils gagnent beaucoup, les hauts fonctionnaires, mais vous ne pourrez pas y échapper, il y aura toujours des gens pour affirmer que les travailleurs sociaux et les infirmiers servent plus à la société qu’un nébuleux conseiller, que c’est un scandale qu’ils gagnent ces salaires, etc. Un peu sur le même principe scandaleusement culpabilisateur et malhonnête de tata qui vous ressortait les petits Africains qui meurent de faim lorsque vous ne vouliez pas finir votre purée, finalement.
Et ça, à mon avis, M. Guaino, il avait pas envie de l’entendre, ça le fatiguait d’avance, toute cette mauvaise foi. Ce que je peux comprendre. Il aurait préféré s’y préparer un peu mieux plutôt qu’on balance son chiffre dans la cage aux lions sans son accord. C’est peut être ça, la « mesquinerie » qu’il évoquait, peut être désignait-elle les intentions de ceux qui ont révélé le montant de ses traitements, non ?
Tout ça pour dire que je pense qu’il a agi par lâcheté et surprise plutôt que par mépris.
Merci pour ce billet, et vive vous.
« Je pensais à un billet sur Ionesco quand j’ai lu dans Le Canard enchaîné que… »
Un billet sur l’auteur de Rhino_féroce par Bilger_c’est_rosse, je m’en lèche d’avance les babouines !
« Il ne doute guère de lui en mettant volontiers en avant ses origines modestes et ses fibres républicaines pour emporter l’adhésion. »
Il plus que suffisant, il est … de trop !
Drôle d’associer mesquin et totalitaire…
Avec tout ça on ne sait pas combien gagne effectivement M. Guaino, sinon qu’en pareille affaire il n’est pas absurde de faire confiance au Canard Enchaîné.
La rémunération annoncée est, c’est vrai, indécente.
Il n’y a pas si longtemps, une quarantaine d’années peut-être, on considérait que l’échelle des salaires dans une entreprise devait aller de 1 à 1O, du manoeuvre au PDG. Et on considérait aussi qu’être fonctionnaire, et même haut fonctionnaire, était une sorte de sacerdoce dont la rémunération comptait peu au regard de son utilité sociale.
Tout cela a été balayé et c’est bien dommage.
Etre conseiller du président de la République, pour un républicain convaincu, c’est une si belle fonction qu’on devrait être prêt à payer pour l’exercer (ou au moins prêt à ne pas ajouter une indemnité spéciale à un traitement payé, sans contrepartie, par une administration dont on est détaché…).
« La Société a le droit de demander compte à tout Agent public de son administration. »
Article 15 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 annexée à la constitution de la cinquième république.
Merci pour ce bon billet Monsieur Bilger ainsi que pour vos bons mots. En effet, le rapport que les Français entretiennent avec l’argent est… ambigu. Peut-être parce que la France est une nation extrêmement riche contrairement à l’immense majorité des autres.
« Henri Guaino, à l’évidence, n’aspire pas à être un républicain à plein temps.
Républicain quand ça l’arrange. »
Excellent !!!
Cher Monsieur,
Il est furax, « Guano », parce que tout d’un coup on s’aperçoit qu’il touche pas loin de 1,9 MF/an, dont 72 KF/mois d’indemnités non imposable…
(Excusez, j’en suis resté aux francs Pinay, pour avoir refusé de passer au dollar américain : maintenant que le « pacte européen » est « de droit positif », va falloir que je passe aux euros : promis, avant le début de l’année prochaine…)
La « norme fiscale », en principe (mais dans la fonction publique), c’est 10 % du salaire brut.
Lui, il triche donc et ça le rend furieux.
C’est tout, mais pas que ça !
Jouons de la transparence total, perso je suis chômeur radié non indemnisé depuis 1995 et je m’en porte bien.
Train de vie 30 K€/an (17 KF/mois un peu plus de 2 smic par mois, net pour net), dont 5 de BNC (abattement fiscal sévère mais je pourrais monter à 36 K€), 20 K€ de dividendes de ma boutique (abattement de 40 % normalement) qui sont dans mon PEA (exonération après 5 ans de détention), CA de la boutique généré 60 K/an à l’IS à 15 % (TVA 11 K€/an que mes clients récupèrent), 5 K€ de « vrais » remboursements de frais, 5 K€ de revenus fonciers….
Mais ça va augmenter : mes locataires tiennent absolument à payer leurs loyers en retard, je ne sais pas pourquoi…
De temps en temps je touche 1 à 2 K€ de salaires généreusement versés par la Fac de droit pour mes interventions en fiscalité appliquée et quelques peccadilles de-ci delà.
Mais c’est juste pour payer l’apéro.
Résultat, on me prélève mensuellement 39 € au titre de l’IR de janvier à août et on me les rembourse en septembre.
Enfin, cette année, on me les a remboursés deux fois, je ne sais pas pourquoi…
En bref, je suis à la fois dans le décile des plus pauvres parmi les pôvres du pays, mais je suis aussi dans le centile des plus riches qui devraient payer l’ISF (première tranche), s’il n’y avait pas l’antique plafonnement (même pas le bouclier fiscal actuel) de 85 % du revenu…
Puisque je ne suis pas imposable à l’IR en définitive.
Donc pas à l’ISf.
Bon, et puis le jour où je dépasserai « mes quotas », pensez bien que je mécénerai mes activités bénévoles (5.500 K€/an) qui n’en ont pas besoin, histoire de piquer du crédit d’impôt à 50 % : au moins on m’en remboursera un grand coup et que ça ira à des oeuvres sociales indispensables que je gère par ailleurs (totalement bénévolement, bien sûr ! Mais qu’est-ce que ça pompe comme temps et énergie…)
Une façon de restituer ce que j’ai reçu de la Nation bienveillante.
Ah ! Couverture sociale ?
Comme je suis « out » de tout en « Gauloisie sublime », je m’assure en Angleterre pour moins de 1 K€/an : c’est déjà compté dans mon train de vie…
Dedans y sont aussi mes cotisations sociales sur les alcools (c’est que je picole sévère pour mieux en rigoler), la TVA à 19,6 sur le pinard, celle à 5,5 sur la « mangeaison » (j’ai un bon coup de fourchette), qu’il va bien falloir que je trouve le moyen de les récupérer autrement qu’en allant tous les jours au restaurant, et mes impôts locaux exclusivement parisiens que je me tâte pour m’en exonérer à déclarer « my sweet-home » et les divers autres « abris anti-aérien » (la seule façon qu’il m’est donné d’y échapper légalement).
C’est que c’est cher, de vivre à Paris.
Surtout depuis qu’on l’a réélu Maire, « De-La-Nuée »…
Bref, « Guano », il est peut-être génial, mais finalement il ne devrait pas être « conseiller de quoi que ce soit », tellement il est nul à optimiser quoique ce soit !
Lui à 10 K€ près, s’il n’a que « Germaine au foyer », il est dans la tranche à 40 %, la plus élevée…
Et encore, sans compter la règle du non-cumul remboursement frais/déduction frais (qu’il aura bien un conseiller pour la lui expliquer « audacieusement », limite tricherie).
CQFD : Pas très doué pour un conseiller référendaire de la Cour des comptes, le chéri !
Voilà l’explication de sa soudaine saute d’humeur…
Précision, Monsieur le proc’,
La presse ne contrôle pas, elle informe.
C’est au seul juge de contrôler la bonne application de la loi quand il est saisi…
Mais vous le saviez, naturellement !
Cher Philippe
D’abord, vous avez de très mauvaises lectures (lire le volatile !) et par conséquence vous vous comportez en zélé colporteur de ragots.
Le magistrat que vous êtes peut exiger, en Suisse, une caution de 3 millions d’euros contre un artiste aussi innocent que démuni, cher au cœur de BHL.
Dix ans de salaire du pauvre M. Guaino !
« Albert Einstein à l’usage du commun des mortels » expliquant la théorie de la relativité.
La lecture vivifiante de votre billet me remémore le prix Busiris accordé à l’intéressé en juin dernier par mon confrère Eolas.
(http://www.maitre-eolas.fr/category/Prix-busiris)
Où quand, en plus, l’incompétence a pignon sur rue.
On reproche aux Français leur rapport difficile avec l’argent mais je suis attaché à ce côté secret, un peu gêné quand on aborde ce sujet. L’essentiel n’est pas dans la fiche de paye ni dans la superficie de l’appartement ! S’extasier sur tout ça a un côté bas de gamme.
Sinon, pour ce cher M. Guaino, encore une fois, je suis effaré : politique de rigueur, bla-bla mais POUR LES AUTRES.
Quand est-ce que tous les dirigeants seront enfin des Martin Hirsch ou des Louis Gallois (15.000 euros/mois à la SNCF paraît-il) ?
Idem pour Monsieur Proglio…
Quand replacerons-nous enfin l’Homme au centre de tout ?
La réaction véhémente de M. Guaino signale probablement un dépit ou un doute intime, liés à la fragilité de sa position actuelle. En fin de compte, peu de projets imputés à ce conseiller auront connu un aboutissement effectif. Par exemple, l’issue des réflexions autour des modalités du « Grand emprunt » a pris un sens inverse aux cadrages initiaux qui avaient été préconisés par le conseiller spécial. Sa légitimité semble de plus en plus chancelante, ou, à tout le moins, imprécise. D’autres conseillers « influents » paraissent avoir pris le dessus au sein du cabinet présidentiel. L’attitude irritée de M. Guaino suite à la question de sa rémunération masque sans doute sa difficulté à pouvoir démontrer l’importance réelle de ses fonctions dans le dispositif présidentiel. Lui-même paie certainement le prix d’une démarche paradoxale, visant à peser de l’intérieur sur le cours des choses pour faire progresser des options politiques correspondant à des convictions éminemment personnelles, qu’on lui connaît de longue date. Il est assurément l’homme qui a contribué à faire élire deux présidents, qui ont su tirer parti de ses inspirations. Il n’est peut-être rien de plus aujourd’hui.
De très nombreux footballeurs jouant en France perçoivent plus de 300 000 euros… par mois, et pourtant ils ont un QI digne d’une chèvre (animal que j’aime beaucoup par ailleurs) alors foutons la paix à Guaino, écrivain du célèbre discours de Dakar !!!
Cher M. Bilger
Effectivement, on comprend mal la réaction de ce Monsieur, et d’autant plus que cette rémunération est… faible, ridiculement faible à l’échelle des millionnaires. Le conseiller du prince doit être riche, ostensiblement riche, ou alors c’est louche, c’est un moine ou une sorte de sage qui vivrait à poil dans une caverne, ou quelque chose comme cela.
Ce Monsieur ne vit pas à poil quelque part, il n’est pas moine, serait-il louche ?
Mieux vaudrait, parce qu’autrement, si le conseiller du prince n’est pas ostensiblement riche, cela voudrait dire qu’il est nul et que le royaume va mal !
Et la monarchie élective nommée république n’y change rien !
Je note qu’un conseiller maître à la Cour des Comptes a une rémunération de 133 000 euros net probablement ce qui en brut comme en parle le commun fait 170 000 environ : pas mal mais vraiment pas scandaleux eu égard à la sélection et à la fonction.
Mais j’ai l’impression que la Cour considère que cette rémunération n’appelle aucune contrepartie d’activité.
Je ne veux pas parler du fait que si une filiale rémunère un salarié qui travaille à la Holding, vos collègues, cher Philippe, y verront un ABS, ainsi on comprend mieux qu’un Conseiller à la Cour comme Jacques Chirac n’ait pas vu de mal dans sa pratique à la Ville de Paris, l’exemple venait de son employeur dont tout le monde sait que par nature c’est la rigueur même : mais que fait donc Philippe Seguin !
Non je veux simplement souligner que le travail d’un Conseiller à la présidence ne peut valoir plus de deux fois plus que le même salarié à la Cour des Comptes puisque sa responsabilité reste de niveau proche, celle d’un conseiller, du moins si je prends au mot Pérol qui a bien souligné lors de sa prise de fonction à la Caisse d’Epargne que dans son activité à l’Elysée il n’avait aucune responsabilité.
« La conscience d’inégalités impossibles à justifier mettrait la société en état de révolution permanente. »
PB
Encore une de vos excellentes tournures concluant presque un encore très bon billet, mais parce que je ne suis pas un flagorneur, je trouve le plus souvent le choix de votre petite maxime de conclusion assez tarte, empesant un billet la plupart du temps remarquablement troussé, comme si vous déléguiez la dernière phrase à quelqu’un d’autre, comme on porte un enfant à hauteur pour qu’il puisse appuyer sur le bouton commandant la lumière ou tout autre mécanisme à lui magique…?
Etrange.
Bon, pas grave…
Sur le fond, suis tout à fait d’accord avec vous, le plus choquant n’est pas la somme (élevée, trop probablement, mais de toutes façons noyée dans une masse discrète – en ce que pas générale et continue, sinon serions tous riches – de situations bien pires) mais la volonté de se mettre au-dessus du pauvre peuple que sommes au point de ne lui devoir compte*, laisse en effet rêveur…
AO
*LUI, maître à la Cour des comptes arf arf arf
« Un peu sur le même principe scandaleusement culpabilisateur et malhonnête de tata qui vous ressortait les petits Africains qui meurent de faim lorsque vous ne vouliez pas finir votre purée, finalement. »
« Et ça, à mon avis, M. Guaino, il avait pas envie de l’entendre, ça le fatiguait d’avance, toute cette mauvaise foi. »
Rédigé par: Natoussia | 03 décembre 2009 à 08:12
Pouah, quels galimatias rangés dans un argumentaire pourtant fort proprement écrit !
Tata avait fort raison de nous inciter à ne pas gâcher la nourriture comme moi d’expliquer à certains que Gainsbourg n’a brûlé qu’un bout de papier, et qu’il eût été autrement plus scandaleux qu’il écrasât ne fut-ce qu’une patate d’un talon négligeant.
Natoussia, êtes contaminée par le nouveau credo des ex cocos, qui les retournent aussi vite que leur chapka.
Que produisent les Russes au juste, de quoi sont-ils capables, à part d’aller chercher eux-mêmes le gaz et le pétrole qui ont eu le bon goût de fermenter sous leurs pieds ? OK, au moins le font-ils seuls, contrairement aux émirats persiques et persiflés ?
Pas grand-chose, à part des jolies femmes et des génies aux échecs et en maths, ce qui est pourtant bien pour me plaire, et même beaucoup, mais c’est un peu léger.
Doivent être là-bas beaucoup de cette nouvelle clique de conseillers qui sont les sbires dont les nouveaux riches s’entourent pour se préserver des autres, les toujours pauvres. Ils ont à toute vitesse intégrer la transparence américaine quant aux rémunérations, et ont aussi bien que leurs ex adversaires devenus modèles détaché toute exigence morale de l’échelle des rétributions.
Les humains sont humains, c’est sans espoir.
Les peuples ont les évolutions qu’ils méritent, celle de l’ex URSS n’a pas fini de nous distraire.
AO qui connait assez bien celle-là pour avoir une compagne Ukrainienne (chercheuse et donc faiblement rémunérée comme lui, nulle intrigue matérielle là-dessous, je n’en ai pas les moyens, je ne conseille que les lecteurs de PB et c’est gratuit).
Qui croit encore au fond de lui-même que la France est une vraie démocratie ? (comme peuvent l’être les pays nordiques)
La noblesse existe toujours en nos latitudes, reconstituée. Hautaine et dédaigneuse.
A bas les têtes !
Je suggère que M. Guaino est furieux de voir rendu public non pas qu’il gagne cela, mais qu’il gagne si peu – lui qui passe pour le maire du palais. De fait, « c’est pas cher payé », comme dirait son maître qui possède l’art du raccourci.
Actuellement je ne travaille pas car le CHU de Reims «dégraisse» plutôt qu’il ne recrute; c’est la grosse merde là-dedans depuis des mois; les personnels soignants n’en peuvent plus d’être pressés tordus jusqu’à l’extrême, c’est des dépressions à gogo, des manifs, des accidents… L’EPSDM (Psychiatrie de la Marne) c’est une petite famille plutôt sectaire à la direction générale et même chacun chez soi dans son petit service; ils considèrent ces murs comme leurs murs et ils choisissent selon leur bon vouloir et donc ne veulent pas de moi sans plus de raison que j’aie comprise… Les maisons de retraite, j’en ai marre; non des vieux mais de travailler ainsi que mes collègues en gériatrie à l’arrache comme à l’usine mais en effectifs plus que minimum; considérer institutionnellement (c’est le système qui induit cela) les vieux quasi comme des choses et surtout soupçonné en permanence par tous les services de l’Etat et les familles de ces vieux et les médias et les directions de ces maisons et les cadres et tout le monde (sauf les vieux naturellement) des pires sévices et maltraitances; vol au-dessus d’un nid de coucou en gérontologie, non merci, je ne marche pas ni n’accepte en aucun cas d’être suspect de fait et le bouc émissaire d’un Etat défaillant en ces choses de l’humanité simple… Reste la Suisse où ils paient assez correctement (environ 3000 euros net mensuel hors fériés et sujétion et tous impôts déduits à la source) et respectent les soignants et leur travail mais je ne puis quitter Reims pour l’instant… Etc. Mais quand je travaille et négocie mon salaire dans le privé, je gagne à temps plein (35 heures/semaine) de 1600 à 1800 euros net mensuel primes et sujétion dimanche et fériés comprises. Dans le public, avec cinq années d’ancienneté dans la profession, c’est 1500-1600 euros net primes et sujétions comprises… C’est le salaire des infirmier/ères chez nous…
Et vous, cher PB, combien gagnez-vous ? Le net …
Aïssa.
Faut arrêter, ce n’est pas gigantesque du tout ce salaire.
Disons qu’après impôts et train de vie il mette 10 000 euros par mois de côté. S’il fait cela pendant 5 ans – déjà optimiste pour ce type de poste – il peut acheter environ un appartement à Paris de 80 mètres carrés de superficie.
Ce n’est pas scandaleux, ou alors c’est le prix de l’immobilier à Paris qui est scandaleux.
Prix qui fait qu’un simple descendant de vieux parisiens (même pas riches) commence dans la vie avec un capital d’un million d’euros. Certains optimisent ces revenus, leur imposition, et s’arrangent pour être ayant droit de la sécu (j’ai compris que l’iI avait la décence de s’en abstenir), par exemple en faisant travailler leur épouse à temps partiel.
Et tout le monde se scandalise sur le salaire d’un très très haut fonctionnaire mais pas du fait que travailler toute sa vie avec les plus hauts salaires ne compense pas en une génération de ne pas être né dans une famille ayant quelques appartements à Paris.
@ bruno
Vous avez raison pour les « footballeurs », mais c’est pareil dans le show-bizz et autres milieux artistiques, il y a des salaires qui relèvent de l’indécence mais ce n’est pas pour cela que ceux des grands commis de l’Etat doivent l’être.
Seulement nous devons mettre tout le monde sur un pied d’égalité dans la critique, on ne peut pas s’interroger sur les revenus de Monsieur Guaino et justifier ceux des « People » sous couvert qu’ils sont des idoles pour certains ; avec des QI de chèvre je vous l’accorde.
Le pauvret !
Faudrait pas qu’il soit victime d’un accident de travail en plus…
Rédigé par: Alex paulista | 04 décembre 2009 à 02:03
Cher Alex, ce que vous dites est à la fois vrai et incomplet, donc rapidement sans objet.
Posséder un appartement à Paris peut sembler une situation enviable au sens de l’augmentation de la cote immobilière parisienne, mais dès que l’on examine la dynamique de la chose, cela n’a aucun intérêt, ou presque, puisque ce genre de capital, à part chez ceux gagnant vraiment pas mal d’argent, et quoique en disiez, Guaino est déjà dans le 1/1000 des mieux payés*, n’est que le capital principal des foyers qui s’ils ne veulent décliner ne pourraient que l’échanger contre un bien similaire, si bien que la valeur d’échange de ces biens n’a aucun intérêt, est transparente, sans objet…
Que votre appartement ait valu 150.000 euros il y a dix ans et qu’il vaille 500.000 désormais, n’aura pour avantage que d’enrichir les agents immobiliers qui se seraient chargés de sa vente – si on est assez bête pour la leur confier – et fisc et notaires, leurs tarifs étant indexés sur le montant de la transaction.
Pour le propriétaire, l’intérêt est moins que nul, il est négatif : plus de frais.
Même le différentiel qui exista longtemps entre Paris et ses grandes équivalentes provinciales (Lyon, Marseille, Strasbourg..) tend à se combler à grande vitesse, comme les trains qui les ont rapprochées…
Donc, avoir la possibilité de s’acheter tous les cinq ans un nouvel appartement tel que le décriviez est autrement avantageux que d’en posséder un, ce qui est le moindre lot de beaucoup plus.
Ceux qui en possèdent un et ont un salaire modeste – commun – ne risquent pas de s’en acheter un autre sous cinq ans, et d’autant moins que le prix de leur bien et de tous les autres monte…
AO
* même si son salaire est une plaisanterie à côté de celui des footeux pro ou des membres des comités d’administration ; au fait, comment va notre Jeannot Sarko ?
Ces cheveux, cela repousse ?
@Alex paulista | 04 décembre 2009 à 02:03
« Et tout le monde se scandalise sur le salaire d’un très très haut fonctionnaire mais pas du fait que travailler toute sa vie avec les plus hauts salaires ne compense pas en une génération de ne pas être né dans une famille ayant quelques appartements à Paris. »
Et comment cela se passe pour ceux qui ont tout perdu dans le temps de la même génération, auxquels on a mis des bâtons dans les roues en sorte qu’ils se maintiennent le bec hors de l’eau mais sans plus, alors que sans empêchement ils auraient pu rendre dix mille fois plus de services à la collectivité que vos revanchards et de même leurs oeuvres sur liste noire, cent mille fois plus d’intérêt que leurs pâles copies sponsorisées en sorte de permettre à quelques petits culs plus ou moins gélatineux de se pavaner sur la place publique?
Vous me direz, tous les goûts sont dans la nature, y compris celui pour le ‘flan’!! Et s’agissant de cette dernière saveur et/ou consistance, on ne peut pas dire que nous ne soyons pas bien servis, si pas overdosés dans un certain nombre de domaines à tous les niveaux overbookés de la hiérarchie. Or donc, de quoi se plaindrait-on?!
Cher AO
Votre raisonnement ne tient pas plus que celui du paysan qui se lamente d’avoir 10 hectares dans l’île de Ré et de ne pas y cultiver ses patates. Il serait capable de faire pleurer, si on l’écoutait, le paysan des Hautes Pyrénées dont la terre pourtant meilleure est évaluée au prix agricole à quelques euros du mètre carré.
S’il est si triste, pas de problème on peut échanger hectare pour hectare. Ces gens qui se plaignent toujours alors que la chance est de leur côté, c’est aussi une chose qui ne me manque pas en France…
Comme si le monde devait s’adapter à eux, et que c’était un droit reconnu que de pouvoir ignorer les changements autour de soi. C’est un luxe d’imbécile, mais un luxe tout de même.
Je n’ai rien contre l’île de Ré, mais si l’État doit préserver un site, il le fera avec des lois d’aménagement du territoire, mais des cas particuliers ne doivent pas contraindre les règles générales de collecte des impôts auprès des riches.
Bref, cher Axel, votre raisonnement est « à vie constante » alors que les vrais gens, même les traders, sont obligés de suivre les opportunités qui se présentent. Il est donc partiel ou partial, bref je vous retourne votre remarque.
Chère CJ
Évidemment, ceux qui n´ont ni richesses de famille ni réussi à sortir du lot sont encore plus en difficulté. On peut toujours penser qu’il y a un complot des élites pour conserver un pouvoir. C’est parfois plus simple que d’être renvoyé à sa médiocrité (je parle en général bien sûr, n’y voyez pas d’offense).
Après, il y a ceux qui en plus perdent la santé, la liberté, un proche et tombent dans le crack. Tant qu’on n´en est pas là on peut sourire.
Remarquez que dans un gâteau le sucre est plus indispensable que la cerise confite en haut, qui pourtant est plus chère.
Henri Guaino, c´est le fruit confit…
C’est peu dire que je ne partage pas la même conception de la République que M. Guaino. Je ne sais pas quelle est sa république, ça n’est incontestablement pas la mienne.
Que dire de la « transparence totalitaire et mesquine » de la part de celui qui promeut une surveillance toujours plus accrue des citoyens, à coups de fichiers inflationnistes et de caméras à tous les coins de rue ?
La république ne lui est délicieuse que lorsqu’elle a le goût d’un fromage copieux dépecé en cachette.
J’attends Ionesco avec grande impatience, en songeant aux rhinocéros-guaino qui nous encombrent.
Cher Alex
« votre raisonnement est « à vie constante » alors que les vrais gens, même les traders, sont obligés de suivre les opportunités qui se présentent »
ma parole, vous êtes obnubilé par les traders, on va encore se faire tancer par JDR, en êtes un ou quoi ?
Je ne sais pas quel âge est le vôtre, mais quand on a des enfants et qu’on ne se meut pas souplement comme nos élites (arf arf arf) d’une fonction ou d’un pays l’autre, on a plutôt pour horizon éventuel de passer d’un arrondissement un autre, ou de Paris à Montreuil ou Boulogne, voire Neuilly si on vient du 8ème, et donc le « à vie constante » n’est pas un luxe mais une (triste ou médiocre) réalité. Posséder quelque chose n’est en soi rien ou bien peu, c’est jouir d’un niveau de vie certain qui est (éventuellement) enviable !
Que l’on m’apprenne que possède quelques millions d’hectares dans le Mato Grosso ou en Virginie ne changera rien à ma vie si ne peuvent me rapporter quoique ce soit qui ne soit échangeable, consommable, comme ce que se pressent d’exiger nos trouducs de traders (j’espère que n’en êtes pas un, perdriez un peu de ma sympathie et probablement de celle de quelques-uns de nos lecteurs et débatteurs).
Un appartement parisien de 80m² comme sommes quelques-uns à en occuper, est exactement ce que dédaigne ce type d’autosalariés, pouvant eux s’offrir bien mieux, et en cash et même en cinq ans, là où la moyenne déjà un peu haute ne peut espérer au mieux que l’acquérir sur 20 ou 25 ans, si elle consent à vivre modestement… les moins salariés n’en peuvent même rêver, et les déjà possesseurs n’en point sortir, d’autant plus que possède une valeur sans valeur qui n’est que prétexte, je l’écris à nouveau, à enrichir les intermédiaires.
Quant à un équivalent féminin de celui dont il était question ici, d’aucuns la qualifieraient peut-être de truie qu’on fît. De méprise sur le gaino.
Voilà un homme de valeur qui aura été privé de désert.
AO
« Comme si le monde devait s’adapter à eux, et que c’était un droit reconnu que de pouvoir ignorer les changements autour de soi. C’est un luxe d’imbécile, mais un luxe tout de même. »
Alex
C’est là où il devient difficile de vous lire sans bondir, puisque posséder quelque chose ne devrait en rien obliger à s’adapter à quoique ce soit, sauf à se retrouver près d’une ligne de transports bruyants et à changer ses fenêtres.
Il semble que vous conceptualisiez le monde comme un vaste Monopoly où il faudrait sans arrêt échanger, spéculer, commercer, à commencer par ce qui n’a aucune raison de l’être sauf – je le réécris – à enrichir ceux qui ne créant rien prospèrent de ce qu’on a créé pour eux et qui se payent dans les marges de ces échanges-là assez largement stériles (passer du XVIème au XIIIème, comme ce fut mon cas).
Je sens que ce brave paysan de l’Ile de Ré qui vécut jusqu’au milieu des années quatre-vingt-dix tranquille de son travail séculaire et de ce qu’il sentait être une adéquation plaisante entre lui et ce lieu, eh bien, cet homme rustre et faible lusinophone, ce riche juste potentiel, il vous agace, si, si, il vous semble dépassé, pas adapté, heureusement mortel, ce brave bougre, de sa non volonté de faire fructifier tout cela, de n’avoir vendu pour placer cela à la bourse de Sao Paulo, de ne savoir être moderne, adaptable, de ne savoir préférer les billets ou actions qu’on lui donnerait contre sa monnayable terre ancestrale.
Dommage.
AO
Voilà un avis bien tranché, que je partage pleinement, et qui… tranche avec d’autres notes plus « mi-figue, mi-raisin ».
@JDR
« La république ne lui est délicieuse que lorsqu’elle a le goût d’un fromage copieux dépecé en cachette. »
Dites-moi tout, vous dépecez le fromage ? J’espère que comme lorsque « le lion par ses ongles compta, Et dit : nous sommes quatre à partager la proie ; Puis en autant de parts le cerf il dépeça », vous disposez à cet effet d’un peu plus que les 80m² d’Oursivi !!
@Alex paulista | 04 décembre 2009 à 13:57
« C’est parfois plus simple que d’être renvoyé à sa médiocrité (je parle en général bien sûr, n’y voyez pas d’offense). »
Rassurez-vous,pour ma part, apocryphe ou pas apocryphe je suis assez du genre à suivre l’exemple du fameux : « E pur si muove » (Et pourtant elle tourne. » et renvoyer vos Elites à leur carré de navets!
Cher AO
Ne conceptualisez pas trop. C’est très simple: avoir un patrimoine de valeur vous procure beaucoup d’avantages. Déjà de ne pas être obligé de travailler, de pouvoir changer sa vie. Ensuite d’être à l’abri des coups durs. Enfin, de transformer cet avantage en argent. Par exemple en enlevant toutes les assurances inutiles de vos emprunts. Vous pouvez aussi zapper les assurances vie de l’emprunt en le contractant à travers une société. Pour simplifier, dans un système capitaliste, peser beaucoup d’argent en fait gagner. C’est pourquoi le Code des Impôts stipule que celui qui possède plus d’argent se doit de contribuer plus que les autres au pot collectif. Encore, je crois que celui qui utilise son bien comme outil de travail peut le retirer de sa base de l’ISF, donc le problème du paysan de l’île de Ré est en grande partie supprimé.
Quand, avec tous ces avantages et tout ce potentiel, cet heureux contribuable en vient quand même à geindre alors que tant de gens galèrent, je le trouve bien plus indécent que le salaire de Guaino.
Cher Alex,
D’accord avec vous sur le
« Pour simplifier, dans un système capitaliste, peser beaucoup d’argent en fait gagner. »
Bien évidemment.
Mais impossible de lire
« Déjà de ne pas être obligé de travailler, de pouvoir changer sa vie. »
Puisque partiez du fait que Guaino pourrait s’acheter cash un 80m² tous les 5 ans le mettant tout juste au même plan que ceux en ayant hérité, dont vous faites glisser la sémantique vers le fait qu’ils en hériteraient aussi la possibilité de ne plus travailler, ce qui est tout simplement n’importe quoi puisque que ces gens ne couchent fort heureusement pas encore sous les ponts, et que ce dont ils jouissent modestement ne leur fournit qu’un toit, pas une rente de 20.000 euros par mois.
Vous finirez bien par l’entendre ;o)
AO
Vous m’avez fait bien rire avec vos blagounettes contre les ex-cocos à chapka tout juste bons à produire des jolies femmes et des geeks joueurs d’échecs ! Vous auriez pu aussi ajouter un ou deux mafieux avec une coupe de cheveux des années 80 et un tueur à gages aux noires lunettes pour compléter le tableau. Et aussi un petit bonhomme qui fait « oï oï » en dansant le kazatchok en jetant son verre de vodka par-dessus son épaule.
Malgré cela, je persiste dans mon idée, ne vous en déplaise : les Français n’aiment pas trop les gens qui gagnent plus qu’eux, ils trouvent cela suspect. De cette gêne toute française découle une culpabilisation des riches, à qui j’ai l’impression que parfois, on fait un procès d’intention car être riche signifie nécessairement être capitaliste donc égoïste. Cette fine et discrète mesquinerie existe, et elle est inconnue en Russie, qui pourtant traîne son lot de casseroles dans ses rapports à l’argent, au libéralisme, à la société de consommation.
Quant à tata, bien sûr qu’elle avait raison de nous inciter à finir notre assiette, était-ce une raison pour utiliser un procédé si vil et mesquin qu’essayer de nous faire porter le chapeau de la famine de ces pauvres Africains, nous qui ne demandions rien d’autre que de quitter la table pour aller jouer à la game-boy ?
Laissez-moi vous dire que vos clichés sur la Russie me divertissent, et si vous avez encore d’autres idées reçues surtout communiquez-les moi !
(ps : pour votre gouverne, l’Ukraine et la Russie sont des pays distincts depuis 1991, ne l’oubliez pas sinon vous allez vous mettre votre amie chercheuse ukrainienne à dos !)
« les Français n’aiment pas trop les gens qui gagnent plus qu’eux, ils trouvent cela suspect. De cette gêne toute française découle une culpabilisation des riches, à qui j’ai l’impression que parfois, on fait un procès d’intention car être riche signifie nécessairement être capitaliste donc égoïste. »
Mademoiselle du froid (entre nous),
Les clichés que vous éculez plus que ne le sont déjà – plus besoin de vous faire photographier, vous, de vous tirer… le portrait en quelque sorte, vous, on vous a déjà mise sur papier (et glacé en sus) –
sont assez mignons de leur côté kitch nouveau riche, sans goût ni culture ni histoire, mais fiers d’eux, comme vous.
Vous avez la superbe foi du nouveau converti, donc pas encore le recul nécessaire, mais on va pas vous en vouloir pour cela, êtes jeune, vous bonifierez comme le vin si délicieux qu’exportent en si beau nombre les Russes.
Non ?
Au fait, j’attends vos précisions.
Vous exportez quoi au juste ?
Réfléchissons.
-Des voitures, des motos (comme les Européens, les Asiatiques), non.
-Des ordinateurs (comme les Asiatiques ou les Américains), non.
-Des avions (comme les Européens et les Américains), un peu, certes, si c’est du militaire.
-Des machines outils (comme les Allemands, les Asiat), non.
-Des bateaux (comme les Français, les Australiens, les Sud Coréens…), non.
-De la technologie de pointe, non.
-De la mode, du design (comme les Français ou les Italiens), non.
-Des fringues (comme un peu tout le monde) , non.
-De la musique que vous envie la terre entière (comme les Américains), non, à quelques exécutants virtuoses près.
-Du cinéma, de la littérature, (il se trouve que j’aime beaucoup V Kanevsky, n’en déplaise à vos clichés, accessoirement Tchekhov et Dostoïevski entre autres), mais c’est loin tout cela, hum, hum, donc, non, là aussi.
Euh, que pourrait-il vous rester, le vin la nourriture (comme l’Afrique et ses fruits), fine ou non ? Bah, l’Ukraine faisait un peu, mais la Russie pas grand-chose. Bah, donc, non, et encore non !
M…., m…., je ne vois pas, aidez-moi un peu, pas facile aussi de vous trouver une utilité…
« (ps : pour votre gouverne, l’Ukraine et la Russie sont des pays distincts depuis 1991, ne l’oubliez pas sinon vous allez vous mettre votre amie chercheuse ukrainienne à dos !) »
Non ?
Sans blague ?
Vous m’apprenez des trucs là, si, si, je vous assure, et le Christ, il est né en quelle année, côté positif ou négatif ?
Ahhhhh, je sens que n’avez pas fini de nous faire rigoler :o)))
Merci !
AO
PS : ou plutôt ex PC pour vous rafraîchir les idées, je n’ai rien contre ceux qui gagnent des fortunes parce que créent quelque chose, Bill Gates, Marcel Dassault, quelques autres ont toute mon admiration.
PC ‘ Ne craignez rien « Cette fine et discrète mesquinerie » ne vise que les captateurs sans raison d’être. Peu de chance que ne finissiez salie de mon estime.
Ah attention, cher Oursivi, si vous continuez vos bêtises, je vous coupe le gaz, ça vous calmera un peu !
Donc non, je sais bien, la Russie ne sert à rien, c’est un énorme boulet de 17 millions de km2 puisqu’elle ne produit pas de voiture ni de pinard (et vous, vous produisez quoi ? comment justifiez-vous votre existence sur cette Terre ?) et toute la fortune des Russes est fondée uniquement sur quelques sombres et incultes oligarques fiers d’eux (comme moi) qui s’approprient les maigres ressources du pays alors que des génies sous-payés (comme vous si vous étiez Russe) croupissent dans leur malheur. Et en plus ces espèces de pingres richissimes ont l’outrecuidance d’être fiers de leur fric puisqu’ils l’exhibent et l’étalent indécemment (comme moi) alors que lesdits génies sous-payés préfèrent se draper de leur mépris pour ces animaux, eux au moins ont l’intelligence de savoir quand est né Jesus-Christ.
De toute façon vous connaissez la Russie par coeur, je n’ai rien à vous apprendre puisque je suis jeune (j’en conclus que vous êtes vieux).
Bon, monsieur Oursivi, trêve de galéjade.
J’espère donc ne pas vous offenser dans votre grand âge, mais rien que pour cette phrase » les captateurs sans raison d’être » vous méritez la fessée au knout. Vous êtes qui pour vous ériger en juge suprême du droit au haut revenu, en grand magistrat moral du salaire mérité ? Vous confondez tout (l’âge, sans doute). Je vous parle de rapport à l’argent, vous me parlez de salaire mérité. Donc, monsieur Oursivi, oui, il y a en Russie des gens qui ont plein de sous et qui ne les méritent pas, tout comme en France. Mais ce n’est absolument pas de cela que je parle.
Encore une fois, ce que je dis, c’est que quand on a des sous et qu’on l’assume, qu’il soit mérité ou non, personne ne va vous le reprocher en Russie, sauf si vous êtes un notoire saligaud. En France, on va faire de vous un notoire saligaud par principe, parce que vous avez plein de sous, sauf si vous faites partie d’une liste d’élus comme celle que vous m’avez citée. Et c’est tout. Je n’ai même pas dit que l’un était bien et l’autre mal. En vous demandant combien vous gagnez, combien vous payez pour votre appartement, les Russes semblent vous juger, vous mettre dans une catégorie selon votre salaire. Les Français, à leur façon, le font aussi, mais dans l’autre sens, finalement. Ils ne vous demandent pas en face combien vous touchez, mais l’apprennent par des voies détournées, et n’en pensent pas moins. Je ne sais pas lequel est le mieux, les deux sont énervants, les Français parce qu’ils sont mesquins, culpabilisateurs et vous ont déjà condamnés en fonction du montant de votre salaire (à moins de vous appeler Dassault, vous êtes un « captateur sans raison d’être »), les Russes parce qu’ils sont très matérialistes et estiment votre réussite sociale en fonction de ce que vous gagnez. Mais je maintiens que cette méfiance vis-à-vis de l’argent existe en France, et qu’elle n’est pas toujours justifiée. Et que cet élément permet peut-être d’éclairer d’un jour différent la violente réaction de M. Guaino lorsque les montants de ses traitements ont été révélés publiquement (puisque c’est tout de même le sujet premier de mon post, ne nous égarons pas trop dans les plaines d’Ukraine voulez-vous)
D’ailleurs, Oursivi, ne le prenez pas mal, mais dans votre obstination à vouloir vous révolter contre les « nouveau riche, sans goût ni culture ni histoire », les « captateur sans raison d’être » que vous voyez partout, vous êtes un « cliché éculé » à vous tout seul, no offense.
Et au fait, vous n’avez pas ça, en France, le knout. Ca vous suffit comme symbole universel d’utilité de la Russie ?
Rédigé par: Natoussia@Oursivi | 06 décembre 2009 à 00:47
Je constate donc que ne faites toujours pas la différence entre gagner parce que créer et gagner parce que capter.
Avec les années, cela devrait s’arranger.
Quant à mon grand âge supposé, pas de souci, il n’est pas encore un obstacle à ce que ne plaise aux jolies Russes (entre autres) pour peu qu’on les ait aussi parées de cette beauté intérieure que leur charmant minois ne laisserait pas forcément deviner.
Mais il y a du talent partout, don’t worry, même chez les nouveaux riches.
AO
PC : pour le gaz, pouvez couper les 18% (Whaow !) qui nous approvisionnent
(http://www.developpement-durable.gouv.fr/energie/comprendre/q-r-gaz-eco.htm#q23)
PC’ : vous êtes pugnace, c’est bien, j’adore les filles de caractère.
Au fait, êtes venue nous enrichir de votre jolie langue (si n’avez appris le français qu’à partir de l’école, chapeau bas, le vôtre est excellent) en bus* ou en Airbus ?
AO
* à gazogène, bien entendu ;o)
@Natoussia@Oursivi | 06 décembre 2009 à 00:47
« Ils (les français) ne vous demandent pas en face combien vous touchez, mais l’apprennent par des voies détournées, et n’en pensent pas moins. »
C’est bien vrai que les Français ont une espèce de prédilection pour passer par derrière. Une survivance du temps où les fournisseurs passaient par la porte de l’office ou de la cuisine, je pense.
Ceci étant, si vous êtes invité(e) quelque part, nul besoin de demander quel est le salaire du maître de maison pour connaître son véritable standing, ou de faire comme les Japonais et de retourner la vaisselle pour regarder la signature, il suffit d’observer si la maîtresse de maison a (ou a fait) disposé ou non des porte-couteaux, pour éviter que la lame n’en salisse sa belle nappe. Dans le cas où il n’y a pas de porte-couteaux, c’est qu’elle n’en est pas une nappe près (et non pas à une tache près), tout comme dans le cas où vous autres Russes cassez les verres en cristal dans le plus total mépris de toute mesquinerie… et peut-être aussi dans le souci de faire travailler nos maîtres verriers comme nos brodeuses, qui peut savoir. Or, donc Vive l’année FRANCE-RUSSIE 2010, mais gardez tout de même quelques verres pour les vieux amis, comme les Japonais réparent les bols de céramique ébréchés avec de l’or ne leur en accordant que plus de prix vu leur destin tragique !
Cher Oursivi, chère Natoussia
La définition de la création de richesse est subtile. Produire à la chaîne des voitures qui polluent, avec des airbags et un vieux Cléon fonte dedans (comme les premières Twingos), est-ce vraiment plus créatif que de produire un service financier moins cher et plus performant à des activités technologiques en manque de financement, au risque de créer une bulle comme les télécoms ont connu ?
Cher Axel, vous devez être content, la bulle a explosé, on se replie sur les bons fondamentaux de l’industrie sans trop d’innovation et qui créent de la bonne pollution. On pourrait espérer que, l’âge aidant, vous preniez conscience de la vacuité de nos pauvres activités humaines qui ont pour principal mérite de nous occuper.
Sur vos clichés RRRRuski je ne résiste pas:
http://www.youtube.com/watch?v=2TuG686yPSw
Parmi les célèbres exports russes, comment oublier les produits financiers comme les bonds. On se souvient du célèbre emprunt russe. Heureusement l’État russe ne fait pas toujours défaut.
Et les logiciels, cher Axel : les Russes exportent beaucoup de logiciels, et pas que des antivirus. C’est pas de la captation, ça…
Ah, Novosibirsk, ses paysans qui cultivent autant les bonnes patates que les belles étudiantes en mathématiques… Certains de mes amis anciens camarades y sont allés en stage et en sont revenus avec une famille, qui ne cesse de grandir depuis…
L’Europe, avant la Turquie, c’est historiquement la Russie.
« la création de richesse est subtile »
Certes, cher Alex, mais je maintiens mon credo quant à l’absolu inutilité de la spéculation pour icelle. Que des sommes fructifient de l’aide qu’elles apportent à l’innovation ou à l’industrie, pourquoi pas, si ceux les plaçant font un examen rationnel et éclairant de la réalité économique réelle ; mais les produits dont vous vous – je crois – faites l’avocat, ne sont essentiellement basés que sur le tracé statistique de la dynamique de l’ensemble. On les débrancherait que l’ensemble ne s’en porterait pas plus mal, mais je me répète, répète, répète, répète, ce qui n’a aucun objet, chacun étant convaincu du bien fondé de sa propre thèse.
Quant aux Russes, ils ont produit de grands hommes, c’est sûr. Un des livres les plus magistraux qu’aie lu – du niveau du « Voyage Célinien » – est bien sûr le bouquin d’Agueev « Roman avec Cocaïne ».
Leurs scientifiques ont toujours été de première bourre, aussi, ils ont tout mon respect et le savent. Ce sont leur nouveaux capitalistes qui viennent nous en apprendre les qualités et les défauts alors que font joujou avec depuis trois minutes, qui me font rire de leur kitsch.
C’est cette arrogance de ces nouveaux riches des productions des autres (pas de vos produits papiers performants) qu’il m’importe de battre en brèche. Pas leurs Geeks, qu’ils oeuvrent dans l’informatique les maths ou les échecs, ceux-là sont de sympathoches cousins, si j’ose.
Que ce soit les rentiers du Golfe ou les oligarques, je continue d’en penser le même mal, ce dont ils se foutent pas mal, on s’en doute.
AO
Le McDo ayant détrôné le bifteck-frites, une des composantes essentielles de l’identité nationale a évidemment disparu.
Ne parlons pas de l’Histoire de France, enseignée dans les pires conditions.
Donc les hiérarques républicains proposent à la nation, pour tout potage, de s’en remettre au triptyque « Liberté Egalité Fraternité »
Grâces soient donc rendues à ce Monsieur Guaino de nous démontrer une fois de plus que la seule et unique valeur de la république est l’hypocrisie.
C’est bien ce qu’illustrait le comportement du (si encensé) secrétaire d’Etat aux colonies Victor Schoelcher qui, tout en proclamant « Nulle terre française ne doit porter d’esclaves » maintenait l’esclavage au Sénégal… qui, au moins, sous la Monarchie, envoyait des députés aux Etats-Généraux.