Sous Dieudonné, la liberté ?

Patrick Cohen n’aurait jamais invité sur France Inter Dieudonné, contre la démarche prônée par Frédéric Taddéï pour son émission de débat, parce que l’humoriste est raciste et antisémite. Dieudonné a tenu et répété des propos antisémites à l’encontre de Patrick Cohen parce que ce dernier l’avait, selon lui, ostracisé.

On s’arrête quand ?

Bien au-delà du processus infernal que l’interdiction a mis en branle pour, à terme, une confusion et un désordre dont on n’avait pas besoin, quelle que soit l’issue des autres décisions administratives et des recours, la problématique posée par les représentations et la parole de Dieudonné nous confronte à un certain nombre d’interrogations et de difficultés qu’il n’est pas malséant, je l’espère, de formuler.

Je prends cette précaution parce que la liberté d’expression, pour être un thème et un principe qui me passionnent et sur lesquels donc je reviens inlassablement, est loin de favoriser des échanges consensuels, par exemple l’argumentation de gauche convenue d’un Laurent Joffrin et plus fine d’un Gérard Courtois, tous deux pour l’interdiction, en contradiction avec celle d’une rectitude indivisible et à mon sens bienvenue d’un Edwy Plenel.

Par exemple aussi, la honteuse couverture du Nouvel Observateur osant, sous ce titre choc : La haine, placer Eric Zemmour aux côtés de Dieudonné et Alain Soral. Comme s’ils avaient quoi que ce soit à voir entre eux sauf à faire passer l’intelligence critique de l’un pour les éructations racistes et antisémites intermittentes des autres.

Ce qui rend l’analyse aujourd’hui plus nourrie qu’hier tient au fait que nous disposons, pour appréhender les motivations et les convictions du public de Dieudonné, de deux remarquables articles où pour une fois les journalistes – deux à Libération, une au Monde – n’ont pas cherché à nous imposer leurs préjugés en les déguisant en enquête.

Ces spectateurs dans des salles pleines à des tarifs élevés – « jeunes, souvent de gauche, se défendant de tout antisémitisme et revendiquant de pouvoir rire de tout » – proposent, pour justifier leur engouement et expliquer, pour beaucoup, leur inconditionnalité, un certain nombre de pistes qui ne sont pas toutes dérisoires ou sans intérêt. En dehors de l’inévitable mauvaise foi qui doit conduire certains à dissimuler qu’obscurément, derrière la dénonciation du sionisme, ils sont heureux de voir « casser » du juif, les motivations avouées n’ont rien de déshonorant à partir du moment où d’une part les fans de Dieudonné ont une conception très élargie, voire absolue de la liberté d’expression et où d’autre part ils ne récusent pas obligatoirement l’action de la justice si celle-ci se doit d’intervenir.

Cet inventaire est riche d’enseignement qui met en exergue très banalement le fait que Dieudonné les fait rire – et pas seulement pour ses saillies de nature politique et confessionnelle – et qu’ils le considèrent comme le plus grand humoriste. A regarder et écouter un sketch comme par exemple « Le cancer », sans l’ombre d’une allusion douteuse, cette appréciation n’est pas infondée.

A bien les entendre, il y a aussi une forme de lassitude, de saturation. « La Shoah, on en a mangé jusqu’à la terminale. Le génocide rwandais, je n’en ai pas entendu parler ». D’une certaine manière, l’évocation sarcastique, voire cynique de sujets qui sont protégés la plupart du temps par une bienséance totale – et donc la Shoah, pour un Dieudonné, représente évidemment le comble de la transgression – répond au désir de faire disparaître par la moquerie et la dérision une tragédie que depuis tant d’années on rappelle sur tous les registres et dans tous les supports avec une tonalité dont la plénitude tragique, depuis 70 ans, nous est sans trêve rappelée. Comme si nous pouvions l’ignorer alors qu’au contraire le ressassement peut aboutir à la désinvolture forcée de l’occultation ou de l’indifférence.

Autre chemin capital que les admirateurs de Dieudonné parcourent volontiers et qui est celui « de la hiérarchisation de la souffrance des peuples et l’échelle mémorielle, et c’est sur ça qu’il dégueule ». Pourquoi si peu d’indignation pour les caricatures de Mahomet – j’ai moi-même soutenu Charlie Hebdo – et tant pour des propos sur la Shoah immédiatement taxés de scandaleux et d’indignes ?

Ce sentiment pour telle ou telle communauté de se sentir moins à l’abri est révélateur d’un double danger : en même temps que pour d’aucuns on en parle trop, on ne parle pas assez des autres ! Surabondance et inégalité mémorielles faciles à comprendre sinon à justifier.

La Shoah, génocide exceptionnel, unique, est là, en permanence, si longtemps après pourtant, comme l’affreuse incarnation de ce qui a été et comme l’angoisse jamais apaisée de ce qui pourrait être à nouveau. C’est ce que croit en tout cas une part importante de la communauté juive. A chaque fois donc qu’un propos critique est tenu qui dépasse la dénonciation de l’Etat religieux d’Israël ou qu’un humoriste s’autorise à aborder les souffrances et les morts de l’Holocauste, resurgit le spectre lancinant d’un avenir qui serait forcément conforme à ce passé si éloigné. Ce qui signifie que, au sujet de la communauté juive et pour ceux qui s’y risqueraient, entre le silence et l’infraction, il y a très peu d’espace pour la parole ou l’écrit, même les plus honorables. L’alternative se trouve être, le plus souvent, entre la prudence ou la provocation.

Il me semble cependant qu’il y a des attitudes possibles, qui ne seraient pas indécentes et qui ne nieraient pas le caractère monstrueusement unique de l’Holocauste – extermination industrielle de Juifs à cause de leur qualité d’humains – mais en acceptant que dans l’immense vivier du monde depuis des siècles, il y ait des épreuves et des monstruosités sur lesquelles on ait aussi le droit de compatir sans être blâmés.

Il y a enfin de la banalité chez Dieudonné dans le sens où il pousse au paroxysme les échappées délétères d’une société verrouillée – il y a probablement alors, chez quelques-uns de ses auditeurs, l’impression qu’ils sont eux-mêmes des aventuriers de l’audace et des « petits entrepreneurs » non pas de la haine mais de l’interdit et donc de l’inédit. Je suis sûr qu’on va aussi voir Dieudonné, profondément, pour soi.

Il représente le faîte d’un univers de comédie et de dérision cultivé par un certain nombre d’humoristes qui ne traitent, eux, que de sujets sans danger. La différence entre eux et lui, ce n’est pas la grossièreté et la vulgarité – qu’on écoute un Bigard ou un Baffie – mais l’envie d’appréhender, avec Dieudonné, justement autre chose. « Il ne fait pas des sketchs sur ce que tu as mangé, il le fait sur les communautés, sur les banlieues, et il incarne toujours des gros cons, des abrutis. C’est une manière de rire des crétins, il grossit le trait là où ça fait mal ». Qu’on le déplore ou non, l’aura ravageuse de Dieudonné est la conséquence inéluctable de la médiocrité du rire artistique et médiatique français.

Le tribunal administratif de Nantes a suspendu l’arrêté d’interdiction en adoptant une argumentation de bon sens juridiquement adaptée mais le Conseil d’Etat saisi d’urgence pour appel par le ministre de l’Intérieur l’a maintenu selon des modalités expéditives ne permettant même pas à l’avocat de Dieudonné d’être présent à Paris. L’axe central du raisonnement suivi par le juge des référés Bernard Stirn, en rupture par rapport à la jurisprudence classique, est extrêmement préoccupant pour les libertés publiques et les spectacles de toutes sortes puisque s’attachant au contenu présumé de la représentation, il valide ainsi, pour ce qu’il qualifie ici ou là d’atteintes à la dignité humaine, l’interdiction administrative en s’opposant frontalement à l’état de droit qui relève, qualifie et poursuit après. Régression « lourde de conséquences pour la liberté d’expression » selon la LDH. Soumission.

C’est un pouvoir de gauche qui, par son hystérie, a réussi à imposer ce triste revirement qui fait que demain, des pièces ou des spectacles contestés mais défendus au nom de la liberté d’expression pourront être interdits de la même manière pour peu qu’un gouvernement continue à se préoccuper de ce qui est récréatif ou non, public averti ou non, décence ou indignité, humour véritable ou haine à supprimer.

On ne m’enlèvera pas de l’idée que le pouvoir ne pouvait pas se permettre un Waterloo le 9 janvier, mais qu’il ne se réjouisse pas trop vite : son Austerlitz a un goût de défaite et de reniement (20 minutes). La République aurait gagné. Qui oserait dire qu’elle a été présente, telle une exigence, tous ces jours derniers ?

Je me trompe ou le président avait dit durant sa campagne qu’il voulait rassembler les Français ?

Seul bienfait : sous Dieudonné, la liberté et ses questions.

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  1. Bernard Stirn, arrière-petit-neveu d’Alfred Dreyfus… on lui pardonnera donc…
    …n’est-ce pas Savonarole ?

  2. Père Lustucru

    Quand je vous lis j’entends votre voix si caractéristique, ce qui n’est pas désagréable.
    Avez-vous pensé à proposer des enregistrements audio de vos billets ?

  3. La grande « pagnolade » qui s’est passée hier à Nantes restera à jamais gravée comme une victoire de la Haine Officielle contre la liberté d’expression et les Droits de l’Homme !

  4. C’est triste à dire, mais le Conseil d’Etat, en sa sagesse, aurait pu désigner un juge dont l’origine ne jette pas le soupçon sur ses motivations. Voudrait-on entretenir le délire d’un Dieudonné, et des plus louches de ses inconditionnels, qu’on ne s’y serait pas pris autrement…
    Sinon, félicitations pour ce billet si juste et nuancé, comme toujours.

  5. calamity jane

    Le quadrilatère a éclaté et les voici enfermés dans le cercle où ils se cognent la tête.
    Bon ! on va donc arrêter les commentaires afin d’éviter de dire ce que l’on pense.
    Dans les voisinages on roucoulera gentiment sur les variations de la température et de la météo. On apprendra à la fermer. La boulangère en fera les frais. Ouais Monsieur.
    La boulangère ch’pas ce qu’elle pense ; elle pourrait dénoncer ! écrire des lettres ! pour dire qui est allé voir le spectacle.
    Le toubib, la coiffeuse, la postière, l’employé de Mairie, celle de la superette ! et les entraîneurs des gamins : va falloir jouer serré.
    Et la mercière ? Dont le fils est FDO (force de l’ordre ou force d’ordre). Ch’ plus! elle a un accent. Du midi certes mais un accent quand même. Et les instits ? Ils vont enquêter aussi ? Poser des questions ? Enfin, surtout répondre aux questions des gamins.
    Pourquoi il veut pas faire le pestacle ?
    On le tient : c’est un surhomme. Mieux que le Jésus. Il peut renvoyer les foules dans leur foyer !
    Même qu’un type avait envoyé des casqués.
    Eux aussi sont rentrés calmement à la base du car des c’est ère esse esse.
    Qui voulait pas en appeler à Ponce ! Celui qui se lave les mains plusieurs fois par jour mais qui comprenait le droit et savait n’avoir pas à juger des bisbilles de territoires spirituels parce que cela finissait en tremblement de terre de crucispirite sanguinaire.
    Avé ces arts ! « de la médiocrité du rire artistique et médiatique français ».

  6. Trés bien de souligner le scandale constitué par la couverture du Nouvel Obs qui pratique un procédé de la propagande stalinienne bien connue : l’amalgame… Peut-être pour s’attirer les bonnes grâces des futurs propriétaires (Pigasse, Niel, Bergé) ? Et on voudrait que les journalistes (ici des gens ayant pignon sur rue comme Joffrin, Dély, etc.) ne soient pas au même niveau de discrédit que les politiques…!

  7. Valls a fait interdire a priori un spectacle de Dieudonné à Nantes parce qu’on connaît le contenu de son spectacle mais ne veut pas faire interdire les suivants.
    Tout cela est d’une logique imparable… pauvre France…

  8. Tout est dit : « l’aura ravageuse de Dieudonné est la conséquence inéluctable de la médiocrité du rire artistique et médiatique français ». Quel est le fond qui se cache derrière ce jugement sans appel ? Mais surtout, quelqu’un pourrait-il définir ce qu’est le « rire artistique et médiatique français », si tant est qu’un tel concept pût exister ?
    Monsieur Bilger peut bien verser des larmes sur le sort fait par le Nouvel Observateur à notre grand intellectuel national Eric Zemmour, je ne vois pas la différence entre un Dieudonné qui s’en prend aux juifs simplement parce qu’ils sont juifs et un Zemmour qui s’en prend aux arabes parce qu’ils sont arabes.
    Face aux éructations de Dieudonné dans le corps de ses spectacles, peu importent les motivations de ses adeptes : l’incitation à la haine raciale, quelles qu’en soient les motivations, est interdite en France.
    « C’est un pouvoir de gauche qui, par son hystérie, a réussi à imposer ce triste revirement », écrit Monsieur Bilger. De quel côté, sérieusement, mettez-vous l’hystérie ? Et qui vous a susurré que la justice s’était vue « imposer » cette décision ? S’il existe un complot, vite, Monsieur Bilger, dénoncez-le !
    Qu’une évolution du droit soit nécessaire face aux évènements que nous venons de vivre est une évidence.
    Mais si cette évolution nous épargne, d’où qu’ils viennent, les déferlements de haine raciale, j’en serai le premier supporter.

  9. calamity jane

    A l’attention de Monsieur Eric Zemmour : t’as saisi ? Faut pas l’aimer la France !
    Tu sais pas encore nager ? Ben, y a de très bons maîtres nageurs… Lance une souscription. :-).

  10. Garry Gaspary

    A force d’écouter n’importe qui raconter n’importe quoi, on perd bien vite le sens de la réalité…
    Non, dans les écoles françaises, on ne « mange » pas de la Shoah jusqu’en Terminale, mais cet événement ne constitue qu’un chapitre concernant la Seconde Guerre mondiale. Quelques heures sur un programme qui, du CP à la Terminale, en compte des milliers.
    Et non, la Shoah n’est plus depuis au moins une bonne trentaine d’années là en permanence, ni en termes de productions, ni en termes de mémoire. Seul reste par contre et en permanence l’antisémitisme. Aujourd’hui, ce ne sont plus les Juifs « médiatiques » (BHL, Finkielkraut, Zemmour, etc.) qui parlent tout le temps de la Shoah (comparez-les avec les Wiesel ou Lanzmann d’il y a 30-40 ans…) mais bien les Soral et les Dieudonné !
    La preuve que c’est bien la République qui a gagné hier, c’est que le discours dieudonnesque commence même par être repris par le républicain que vous êtes et il fallait, au nom de la République, que cela cesse !

  11. Phoenixlechat

    @Père Lustucru
    Il existe des podcasts sur RMC, où est passé ce matin M. Bilger. Dans quelques minutes le sien sera disponible.
    C’est vrai qu’il a une voix reconnaissable, mais surtout il dit les choses de si belle manière et tellement intelligemment. 🙂

  12. Olivier Ezquerra

    M. Bilger, pardonnez-moi tout d’abord, puisque je n’ai lu votre billet qu’en diagonale. Mais avant de le reprendre et de le lire avec approfondissement – et parce que j’ignore si j’aurai le temps de revenir écrire -, je souhaitais rebondir sur ce passage : « Pourquoi si peu d’indignation pour les caricatures de Mahomet – j’ai moi-même soutenu Charlie Hebdo – et tant pour des propos sur la Shoah immédiatement taxés de scandaleux et d’indignes ? »
    Sans doute me semble-t-il que la liberté d’expression, qui a certes ses limites (la diffamation, l’injure, le non-respect de la chose jugée), est largement entendue sur la question de la foi.
    Les caricatures de Mahomet de ne me choquent pas dès lors qu’elles portent sur un concept religieux : Mahomet ne peut être caricaturé pour les musulmans non pas parce qu’il est un homme, mais parce qu’il est un prophète.
    Or, la discussion et son pendant le plus affirmé, la moquerie, font partie de l’espace de la liberté d’expression.
    J’ai le droit de brocarder une croyance.
    En revanche, et c’est une différence fondamentale, me semble-t-il, entre les caricatures d’une part et Dieudonné d’autre part, je n’ai pas le droit de brocarder un homme parce qu’il est croyant.
    Dieudonné ne se moque pas de l’Ancien Testament – à ce titre, lorsqu’il indique qu’Abraham a inventé le racisme, et au-delà du bien-fondé pour le moins discutable, je ne l’en blâme pas pour cela : il se moque du juif qu’il accuse de complot et auquel il oppose les chambres à gaz.
    Tantôt pour les nier au travers de Faurisson, tantôt pour en regretter « l’efficacité » lorsqu’il s’agit de Patrick Cohen.
    Ne nous y trompons pas : ceci explique des réactions différenciées.

  13. Monsieur l’Avocat général pousse très bien le bouchon et nous le suivons presque les yeux fermés, jusqu’au moment où nous lisons ce qu’il écrit sur Eric Zemmour qui ne peut être, certes, comparé au triste Dieudonné ou autre Soral, mais tout de même Zemmour ça pue parfois beaucoup, tant sa bêtise critique vogue souvent et allègrement sur les stéréotypes les plus nauséabonds…

  14. Bonjour Philippe Bilger,
    « On ne m’enlèvera pas de l’idée que le pouvoir ne pouvait pas se permettre un Waterloo le 9 janvier, mais qu’il ne se réjouisse pas trop vite : son Austerlitz a un goût de défaite et de reniement. La République aurait gagné. Qui oserait dire qu’elle a été présente, telle une exigence, tous ces jours derniers ? »
    Manuel Valls a dit que le fait que le spectacle de Dieudonné ait été interdit par le Conseil d’Etat, après avoir été autorisé par le tribunal de Nantes, était une victoire pour la République. Pour ma part je pense que ce n’est pas une victoire pour la démocratie.
    Je fais partie de ces 69% des Français qui, si l’on en croit un sondage entendu ce matin sur France Inter, ont une mauvaise opinion de Dieudonné. Mais j’ai une opinion encore bien plus mauvaise de la méthode utilisée par le gouvernement pour museler ce polémiste car elle augure d’une restriction de la liberté d’expression qui n’a rien à envier à certains régimes totalitaires.
    Interdire les spectacles de Dieudonné est un emplâtre sur une jambe de bois. La grande majorité de ses sketches sont visionnés sur Internet (YouTube).
    On aurait aimé que le gouvernement, si prompt à museler un humoriste, certes sulfureux, soit aussi réactif pour juguler la dette, le chômage, relancer la croissance. Mais là il ne s’agit pas seulement de bomber le torse et de faire de l’intimidation.
    Quant à la haine que l’on attribue à Dieudonné, elle n’a rien à envier à celle de ses détracteurs qui, en la matière, sont bien mal placés pour donner des leçons de bien-pensance.
    Quand ce pouvoir comprendra-t-il que museler la parole, fût-elle factieuse, ne peut que conduire à la radicaliser davantage ? Sans doute après les résultats des élections municipales et européennes.
    Manuel Valls a dit qu’il avait remporté une victoire. Je la trouve personnellement bien fragile. En fait elle a tout d’une victoire à la Pyrrhus.

  15. @ Savonarole
    « Ah oui, ça la fiche mal, je ne savais pas, dans toutes les familles on trouve un tordu.»
    Et que dire d’Arno Klarsfeld, nommé tout récemment et dont la position ne laisse planer aucun doute ?

  16. N’étant pas spécialiste du droit, j’ai du mal à comprendre comment le Conseil d’Etat peut créer une jurisprudence restreignant la liberté d’expression, au nom d’un principe général et de la « tradition républicaine » alors que l’article 10 de la CEDH précise bien que de telles restrictions doivent être prévues par la loi.
    Car en mentionnant qu’il s’agit bien de propos répréhensibles (sanctionnables ?) c’est bien sur le terrain de la liberté d’expression que le Conseil d’Etat s’est placé, non ?
    De plus peut-on laisser aux préfets la prérogative d’apprécier ce qui relève d’un principe général ou d’une tradition (même si un recours est possible) ? Ne serait-ce pas plutôt à la justice en premier ressort de prononcer une restriction à la liberté d’expression ?

  17. Cette affaire, sur le plan judiciaire, était cousue de fil blanc. Le gouvernement avait à l’évidence préalablement consulté le Conseil d’Etat tant sur le projet de circulaire que pour avoir l’assurance que l’ordonnance du Tribunal administratif, dont le sens était aisément prévisible, serait très rapidement réformée par une ordonnance de référé audacieuse et à contre-courant de la jurisprudence. L’aplomb manifesté par le ministre de l’Intérieur pendant toute cette affaire s’explique donc. Mais cette ordonnance risque de n’être qu’une décision d’espèce, rendue dans le cadre de contingences politiques (politiciennes ?) par un magistrat dont il est pourtant interdit de soupçonner un quelconque manque d’impartialité ; laissons donc à M. Stirn le crédit d’une volonté d’innovation juridique qui risque pourtant de rester sans lendemain.

  18. Aux spectacles de Jamel Debbouze il n’y a plus que des blancs pour rire de ses blagues qui entretiennent les clichés sur les jeunes des cités, il peut faire le pitre, être irrévérencieux sur un plateau télé, son bras handicapé et ses origines le rendent sympathiques, alors que son fonctionnement est le même propre à tout comique prospère : placer sa thune, son magot dans des paradis fiscaux, prendre un avion privé pour ne pas supporter la plèbe. On peut gloser sur Gad Elmaleh, sur Arthur, Timsit qui retrouvent à Marrakech une vie de pacha le week-end, tout en entretenant les clichés sur la communauté juive. Et les franchouillards Bigard, Gerra, Leeb, Sébastien qui depuis des décennies érigent en normalité leur racisme ordinaire. Et le plus tordu Guy Bedos qui se réfugie derrière sa faconde pour infantiliser les noirs et les arabes. Dieudonné qu’on aime ou qu’on n’aime pas attire les foules sans aucun passage télé, sans subventions, sans achat de tickets par la commune pour ses administrés, au lieu de le stigmatiser, il eut été intelligent d’assister à un spectacle pour observer que le public est diversifié, à 45 euros la place beaucoup de catégories sociales supérieures, et un humour qui tape sur tout le monde, les africains, les juifs, les arabes, les bretons. Mettre sous le tapis une réalité est contre-productif. Patrick Cohen est un journaliste adulte qui aurait pu saisir la justice s’il s’était senti injurié et atteint dans sa dignité, l’exécutif en se saisissant de l’affaire a exprimé ce que dénoncent beaucoup de gens : la proximité des médias et des politiques, une consanguinité malsaine, en mobilisant tous les services de l’Etat pour mettre à terre un comique, même le plus désintéressé des citoyens ne peut qu’être choqué par cet acharnement.

  19. Le Sénat refuse la levée de l’immunité parlementaire de M.Dassault.
    M.Valls, avec la compréhension du seul juge Stirn, obtient l’interdiction du spectacle de Dieudonné en une heure trente.
    Le 15 septembre 2012 un rassemblement de musulmans sur les Champs-Elysées, avec prières sur la voie publique, appelle à égorger les juifs.
    Les Femen seins à l’air, une moustache à la Hitler et munies d’un sexe d’homme font le salut nazi, elles profanent nos églises et souillent la religion catholique.
    Laurent Gerra qui nous parlait de la femme de Benoît XVI en des termes des plus scabreux.
    Un jeune homme pour avoir dit « Hollande démission » se retrouve devant la justice.
    Que fait la LICRA ?
    Je ne reconnais plus mon pays !
    Les journalistes choisissent les sujets dont ils veulent parler en fonction de leurs orientations politiques.
    Nous sommes tombés bien bas !

  20. Bernard Stirn, président de la section du contentieux du Conseil d »Etat, était probablement tout désigné pour cette tâche.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Bernard_Stirn
    Professeur à l’ENA et à l’IEP, il est des personnages centraux de la justice administrative.
    Il est par ailleurs l’auteur d’un ouvrage intitulé… « Les libertés en question ».
    Alors même que le spectacle en cause était programmé depuis un certain temps et n’était que la reprise du même spectacle donné à Paris et qui appelait les mêmes objections, mais n’avait pas été l’objet d’une demande d’interdiction, il est étrange qu’une audience ait été programmée aussi vite en violation du principe du contradictoire, alors même que la décision d’interdiction du préfet aurait pu être prise beaucoup plus tôt.
    De fait, le Conseil d’Etat en agissant ainsi ne peut qu’entacher sa réputation et raviver la polémique quant à son indépendance, puisque, comme son nom l’indique, son rôle est aussi de conseiller l’État.
    Qui a envie d’être jugé par celui qui peut être amené à conseiller la partie adverse ?
    Le point vraiment inquiétant de cette décision est le refus d’accepter que le spectacle soit aménagé pour en supprimer les passages litigieux. C’est inquiétant et en même temps contraire à la jurisprudence des autres juridictions, puisqu’il est habituel, en matière de publication de livres, que le juge décide d’autoriser la publication en expurgeant les passages jugés contraires à la loi.
    Il convient par contre de relativiser cette décision qui intervient en référé et n’est donc pas une décision sur le fond, laquelle interviendra nécessairement par la suite.
    On peut espérer que le Conseil d’Etat retrouvera alors son équilibre et s’alignera sur la jurisprudence citée, ce qui constituera une sortie de crise honorable.
    Par ailleurs, au cours de l’émission « C’est dans l’air » d’hier, il a été émis l’hypothèse que l’action de M. Valls visait à surfer sur la tendance d’une partie de l’opinion à s’exprimer en dehors des partis et des votes, et donc en l’espèce d’une part à fixer sur Dieudonné une fraction des partisans du FN pour le priver d’une partie de ses votes et d’autre part à couper en deux le FN sur ce thème. Cette thèse vaut ce qu’elle vaut, mais elle a au moins la mérite d’expliquer le « timing  » de l’action du ministre à peu de temps d’échéance électorales pour le moins problématiques.

  21. Xavier NEBOUT

    Valls aura apporté au FN ce qui lui manquait pour le démarquer de ce dont la bien-pensance l’accusait. Je ne le crois pas assez intelligent pour l’avoir voulu.
    Nous voyons arriver une lame de fond de révolte contre le totalitarisme du politiquement correct, et maintenant une justice digne de Staline.
    Le problème principal du gavage de Shoah, c’est qu’il n’est pas légal de seulement pouvoir insinuer la moindre exagération ou inexactitude historique. Là aussi, nous en sommes à Staline.
    Alors certes, quelques semaines d’isolement dans un cachot permettraient sans doute à Dieudonné de réfléchir sur certains de ses propos, mais au conseiller Stirn, moi, je lui collerais bien cinq ans de prison pour forfaiture.
    PS : Si l’auteur de la décision du Conseil d’Etat, pour ne pas dire le conseiller d’Etat choisi pour rendre la décision qui convenait au pouvoir politique, si donc ce conseiller est notoirement juif, alors la question se pose de savoir si on ne veut pas délibérément créer en France un mouvement antisémite.
    Valls et ses acolytes sont devenus fous !

  22. « Gauche hystérique » !
    Très bien résumé ! Je rajouterai : paranoïaque, schizophrène, de bons clients mûrs pour l’asile psychiatrique !
    Ce gouvernement ne cesse de diviser et monter les gens les uns contre les autres en taxant ceux qui ne pensent pas comme il se doit de racistes, homophobes, antisémites, bientôt : léonardophobes ! La situation économique étant désastreuse, le nouvel écran de fumée au sujet de la jeune kosovare est en préparation.
    Gazage des manifestants antimariage, chasse à l’homme contre les LMPT qui se promenaient pacifiquement avec des tee-shirt roses et leur mise en garde à vue, poursuites de ceux qui font des quenelles (deux lycéens appréhendés par la police, gardés à vue puis exclus), fichage et flicage sur tous les forums du Net actuellement, ligues nauséabondes des médias à la botte du procureur Valls qui entament une campagne odieuse contre Dieudonné et tous ceux qui vont le voir et le soutiennent, la couverture ignoble « La haine » du Nouvel Obs…
    On peut affirmer que les socialistes emploient les mêmes méthodes que les collabos de Vichy : amalgames, caricatures, calomnies, attaques ad hominem, dénonciations, délations, procès d’intention, stigmatisations, bientôt les purges inévitables, le fascisme revisité sauce Valls !
    Le fachocialisme de ce gouvernement nous fait régresser à la vitesse de la lumière aux siècles obscurs de l’Inquisition !
    Pour moi les vrais « collabos » sont ceux qui soutiennent sans faille les méthodes vomissives de ce gouvernement !

  23. Bonjour M. Bilger
    Les socialistes, et plus particulièrement M. Valls – dont ils ne peuvent se désolidariser – ont ouvert la boîte de Pandore. Ceux qui crient victoire aujourd’hui en prétendant que la République a gagné, pleureront demain. Car je ne crois pas que la République ait gagné quoi que ce soit dans cette affaire. Je suis quant à moi convaincu qu’elle vient de mourir par cette décision infecte prise par le Conseil d’État. Que ce soit clair, je ne soutiens pas Dieudonné et ne lui donnerai jamais aucun argent. Je ne le « qualifie » même pas tellement je le trouve sans intérêt et si éloigné de mes préoccupations. Mais s’il y a une chose à laquelle je tiens par dessus tout, c’est ma liberté d’expression… le seul et unique droit qui nous reste quand nous n’en avons plus d’autre. Ce qui vient de se passer est grave, très grave. Et ce qui m’inquiète plus encore, c’est les réactions timorées des médias, et du peuple en général, devant une telle infamie. Si j’en avais les moyens, je quitterais ce pays sur-le-champ. La mort dans l’âme, mais je partirais.

  24. sbriglia, en cours de validation des acquis de l'expérience

    Cours magistral et conférences
    Libertés publiques et droits fondamentaux
    (Semestre : Printemps 2011-2012)
    Descriptif du cours
    Nombre de grands débats d’aujourd’hui concernent les droits fondamentaux auxquels la société porte une attention croissante et que les systèmes juridiques protègent davantage. Aspects juridiques et réflexions sur la société se mêlent pour aborder ces questions : équilibre entre sécurité et liberté, respect de la dignité de la personne, indépendance des juges et droit au procès équitable, progrès de la science et bioéthique, liberté de communication à l’heure d’internet, liberté religieuse et laïcité de l’Etat, accueil et intégration des étrangers.
    Enseignants :
    GUERIN, Didier (Conseiller à la Cour de cassation)
    STIRN, Bernard (Conseiller d’Etat, Président de la section du contentieux du Conseil d’Etat)
    Lectures principales demandées :
    Bernard Stirn, Les libertés en questions (Montchrestien, collection Clefs, 7ème édition, 2010)
    Xavier, vous venez avec moi ? les éditions Montchrestien, cela devrait vous rassurer, même si ce n’est pas Desclée de Brouwer…

  25. Catherine JACOB@Jean MORLAND

    @Jean MORLAND | 10 janvier 2014 à 08:35
    « C’est triste à dire, mais le Conseil d’Etat, en sa sagesse, aurait pu désigner un juge dont l’origine ne jette pas le soupçon sur ses motivations.  »
    Il semblerait que le recrutement au Conseil d’Etat soit une question de profil :
    Cf. Le Conseil d’État : quelle composition réelle ? Pouvoirs n°123 – Le Conseil d’État – novembre 2007 – p.89-104:
    « Outre une « photographie » des membres du Conseil d’État, cette étude se propose d’évaluer le poids des déterminismes sociaux dans l’intégration d’un grand corps et dans le choix de carrière de ses membres. Alors que le profil de ces derniers, largement prédéterminé, s’avère très homogène, leurs trajectoires professionnelles sont variées et sont rarement influencées par le mode de recrutement, la formation ou l’origine sociale. – English –  »
    Article L111-1
    Le Conseil d’État est la juridiction administrative suprême. Il statue souverainement sur les recours en cassation dirigés contre les décisions rendues en dernier ressort par les diverses juridictions administratives ainsi que sur ceux dont il est saisi en qualité de juge de premier ressort ou de juge d’appel.
    ——-C’est donc le cas.
    Article L122-1
    [….]
    Le président de la section du contentieux, les présidents adjoints de la section du contentieux et les présidents de sous-section peuvent, par ordonnance, régler les affaires dont la nature ne justifie pas l’intervention d’une formation collégiale.
    Article L311-5
    Le Conseil d’Etat est compétent en premier et dernier ressort pour connaître des recours dirigés contre les décisions des tribunaux administratifs visées à l’article L. 212-2.
    (concerne les contribuables)
    Chapitre II : Procédure
    Article L522-1 Modifié par Décret n°2009-14 du 7 janvier 2009 – art. 1
    Le juge des référés statue au terme d’une procédure contradictoire écrite ou orale.
    Lorsqu’il lui est demandé de prononcer les mesures visées aux articles L. 521-1 et L. 521-2, de les modifier ou d’y mettre fin, il informe sans délai les parties de la date et de l’heure de l’audience publique.
    Sauf renvoi à une formation collégiale, l’audience se déroule sans conclusions du rapporteur public.
    Et, vu l’Arrêté du 27 mai 2013 relatif à l’entrée en vigueur du décret relatif à la communication électronique devant le Conseil d’État, les cours administratives d’appel et les tribunaux administratifs NOR: JUSC1312187A
    Il n’est manifestement pas besoin que l’avocat de l’intimé soit présent. Mais même dans la procédure à représentation obligatoire, le particulier qui le souhaite peut être admis à présenter conjointement oralement ses observations, on ne peut le lui refuser et il ne peut être stoppé dans cet exposé que si le juge les estime confuses…
    Ceci étant,
    Article L521-2
    « Saisi d’une demande en ce sens justifiée par l’urgence, le juge des référés peut ordonner toutes mesures nécessaires à la sauvegarde d’une liberté fondamentale à laquelle une personne morale de droit public ou un organisme de droit privé chargé de la gestion d’un service public aurait porté, dans l’exercice d’un de ses pouvoirs, une atteinte grave et manifestement illégale. Le juge des référés se prononce dans un délai de quarante-huit heures. »
    La liberté d’expression est en effet une telle liberté fondamentale.
    Article R421-5
    Les délais de recours contre une décision administrative ne sont opposables qu’à la condition d’avoir été mentionnés, ainsi que les voies de recours, dans la notification de la décision.
    —————–
    Article L521-1 Créé par Loi n°2000-597 du 30 juin 2000 – art. 4 JORF 1er juillet 2000 en vigueur le 1er janvier 2001
    Quand une décision administrative, même de rejet, fait l’objet d’une requête en annulation ou en réformation, le juge des référés, saisi d’une demande en ce sens, peut ordonner la suspension de l’exécution de cette décision, ou de certains de ses effets, lorsque l’urgence le justifie et qu’il est fait état d’un moyen propre à créer, en l’état de l’instruction, un doute sérieux quant à la légalité de la décision.
    Lorsque la suspension est prononcée, il est statué sur la requête en annulation ou en réformation de la décision dans les meilleurs délais. La suspension prend fin au plus tard lorsqu’il est statué sur la requête en annulation ou en réformation de la décision.
    ——– C’est une telle suspension qui semble avoir été prononcée, mais cette suspension ne statue donc pas sur le fond.
    Le ministre de l’Intérieur a donc formé appel contre une décision à caractère provisoire et c’est sur ce point que le conseil d’Etat statuant en dernier ressort a statué. Toute la question reste la manière dont il a pu se saisir du fond, autrement dit dont la procédure dispose de ces points.
    ———-Ceci étant encore : Article R541-2 Créé par Décret n°2000-1115 du 22 novembre 2000 – art. 1 JORF 23 novembre 2000 en vigueur le 1er janvier 2001
    Notification de la requête présentée au juge des référés est immédiatement faite au défendeur éventuel, avec fixation d’un délai de réponse.
    ——–Quel a été le délai de réponse fixé ? Si ce délai est celui de l’heure de l’audience, la procédure paraît ne pouvoir qu’être orale et réclame donc la présence du défendeur. Ou alors ??
    En tout état de cause, le délai ne saurait courir qu’à compter de la réception de sa notification, sinon on est dans le cadre d’une saisine de la Convention européenne des Droits de l’homme
    ——— N’ayant pu trouver dans le code de Justice administrative aucun article correspondant à celui qui dispose dans le code de procédure ordinaire que le juge doit s’assurer que le défenseur, en l’espèce l’intimé, bénéficie des délais nécessaires pour exercer sa défense, en principe ou par écrit ou par oral, la procédure qui s’applique dans ce cas est nécessairement celle de l’art. 446-11 à 446-4
    Article 446-1 Créé par Décret n°2010-1165 du 1er octobre 2010 – art. 5
    […] Lorsqu’une disposition particulière le prévoit, les parties peuvent être autorisées à formuler leurs prétentions et leurs moyens par écrit sans se présenter à l’audience. Le jugement rendu dans ces conditions est contradictoire.
    ———-en matière administrative, cela semble être le cas. Donc tout revient à une question de délais et pour constituer avocat devant le Conseil d’Etat et pour présenter des conclusions.
    Article 752 du Code de procédure civile ordinaire:
    Outre les mentions prescrites à l’article 56, l’assignation contient à peine de nullité :
    1° La constitution de l’avocat du demandeur ;
    2° Le délai dans lequel le défendeur est tenu de constituer avocat.
    —————- En matière de Justice administrative, ces délais peuvent sans doute être fixés par le Greffe dans la convocation, y compris par voie électronique.
    Enfin, code de procédure civile Article 446-4 Créé par Décret n°2010-1165 du 1er octobre 2010 – art. 5
    La date des prétentions et des moyens d’une partie régulièrement présentés par écrit est celle de leur communication entre parties.
    ————————
    Ces délais ont-ils été fixés ? Comment ? Etaient-ils raisonnables, même compte tenu de l’urgence ? Aucune discussion utile ne me paraît pouvoir avoir lieu en dehors de ces informations capitales.
    Car si le conseil d’Etat statuant en formation de juge unique en appel sur une procédure de référé, est admis à le faire ainsi qu’à se saisir du fond en dehors de tout respect du principe du contradictoire dont tout juge est le garant, quel que soit le type de juridiction auquel il appartienne, je pense que notre Justice a un sérieux problème à l’égard duquel le lieu privé où le président a finalement rassemblé les Français et qui selon Closer n’est pas une salle d’audience, me paraît avoir autant d’importance qu’une roupie de sansonnet !

  26. Monsieur,
    Je ne comprends pas cette phrase : « …en acceptant qu’il y ait des épreuves et des monstruosités sur lesquelles on ait aussi le droit de compatir sans être blâmés. »
    Qui blâme le fait de compatir sur le Rwanda ? sur le génocide des indiens ? sur l’esclavage ?
    On a l’impression que vous reprenez la base même du discours de Dieudonné sur la hiérarchie des souffrances… vous ne pouvez écrire cela sans étayer votre discours d’un minimum d’éléments.
    Après, on pourrait discuter sereinement sur la nature du « mal » qui a engendré la Shoah, le Rwanda… et voir si les ressorts ayant conduit à ces événements sont ou non les mêmes.
    Vous le voyez, dans votre discours même, on trouve l’influence du discours de Dieudonné…

  27. Rédigé par : Christian C | 10 janvier 2014 à 08:53
    « Un Zemmour qui s’en prend aux arabes parce qu’ils sont arabes. »
    Si c’est ce que vous comprenez vous méritez votre abonnement au Nouvel Obs, si ce n’est déjà fait. Zemmour ne s’attaque pas aux arabes parce qu’ils sont arabes, il s’attaque aux arabes qui refusent de s’assimiler parce qu’ils refusent de s’assimiler.
    La couverture de Nouvel Obs est malhonnête parce qu’elle associe Zemmour à Dieudonné et Soral, eux-mêmes déjà associés, comme si par déduction il s’agissait d’un triumvirat.
    C’est vrai que pour être raciste il faut, selon R.Dély (membre de Terra Nova), avoir le bon profil puisque, comme il l’affirme sur Canal Plus, les musulmans ne sont pas antisémites. Les familles d’Ilan Halimi et des victimes de M. Merah seront ravies de l’apprendre.

  28. Par exemple aussi, la honteuse couverture du Nouvel Observateur osant, sous ce titre choc : La haine, placer Eric Zemmour aux côtés de Dieudonné et Alain Soral.
    J’aurais pu signer des deux mains cet excellent billet de Philippe Bilger (à quelques nuances près), si bien sûr j’avais eu son talent et ses compétences pour le rédiger, et je suis heureux de constater que je ne suis pas le seul à éprouver quelques craintes sur l’évolution actuelle de ce qui reste de liberté d’expression dans notre pays.
    En ce qui concerne le recours au mot « haine » sur la couverture d’un magazine, il ne surprend que ceux qui ignorent les procédés de manipulation sémantique et de désinformation consubstantiels à une certaine gauche, procédés auxquels s’ajoute bien entendu l’amalgame.
    En effet, ce terme « haine » appartient à la litanie des mots piégés, coquilles vides remplies d’une farce trafiquée ou dénaturée, afin de répandre des mensonges tout en maintenant une apparence de vérité.
    Ce recours aux mots piégés (parfois des néologismes non définis) que sont « haine », « racisme », « discrimination », « homophobie » etc. est principalement invoqué de façon à discréditer l’adversaire réel ou supposé à travers son discours, afin de placer le débat non pas sur le terrain de la raison et de l’argumentation mais sur celui de l’émotion et de l’invective.
    Quand le prétoire est le centre de ce genre de manipulation, notre droit issu du droit romain est tout simplement remplacé insidieusement par un droit de type kafkaïen.
    Nous n’allons pas lister ici par exemple les problèmes connus liés à une immigration massive non maîtrisée, mais nous ne pouvons que trop constater qu’à chaque fois que quelqu’un ose appeler un chat un chat – c’est même arrivé à Manuel Valls en personne lorsqu’il a dû évoquer les comportements de certains groupes étrangers arrivés récemment en France – il est tout de suite diabolisé de la façon la plus outrancière qui soit, ce qui interdit ou complique le traitement raisonné de certaines questions concrètes au risque d’envenimer encore plus une situation déjà difficile sur le terrain.
    Pour revenir à Zemmour, nous nous souvenons comment son propos anodin – une simple constatation – a été traité de façon polémique comme s’il était un affreux « raciste » animé des pires et noires intentions, par l’ajout artificiel de notions étrangères au propos initial (haine, racisme etc.) on finit par lui donner une connotation qu’il n’avait absolument pas au départ.
    Il y aura bien un moment où il faudra arrêter d’exagérer si nous voulons éviter que notre monde ne devienne invivable à force de schizophrénie généralisée.

  29. @JMG92
    Zemmour ça pue parfois beaucoup, tant sa bêtise critique vogue souvent et allègrement sur les stéréotypes les plus nauséabonds…
    Eh bien, si vous récusez le recours aux stéréotypes, je vous suggère de commencer par ne plus employer ces stéréotypes « olfactifs » forgés par des manipulateurs, ça commence par devenir lassant (et ridicule).

  30. @Achille
    Et que dire d’Arno Klarsfeld, nommé tout récemment et dont la position ne laisse planer aucun doute ?
    Effectivement, même si M. Klarsfeld n’a apparemment pas pris directement part au jugement prononcé par M. Stirn, il n’en demeure pas moins que sa présence au Conseil d’Etat, compte tenu de ses prises de positions virulentes concernant Dieudonné, pose tout de même la question du conflit d’intérêts.
    N’aurait-il pas dû démissionner ?

  31. Sur le fond, je rejoins les analyses d’Achille | 10 janvier 2014 à 09:49 et de Loge | 10 janvier 2014 à 10:34.
    De ce que j’ai pu comprendre, l’un des avocats de Dieudonné a assisté à l’audience de référé et surtout il n’a pas été tenu compte semble-t-il de la proposition de la défense de supprimer du spectacle les propos litigieux, donc à caractère antisémite selon l’accusation.
    Par ailleurs, on peut supposer qu’une réaction violente du public était sans doute espérée par certains, ce qui aurait conforté la thèse de trouble à l’ordre public. Or l’entourage de Dieudonné a parfaitement géré cette situation et les forces de l’ordre présentes en nombre hier soir à Nantes n’ont pas eu à intervenir.
    On ne peut qu’être surpris de le diligence inhabituelle du Conseil d’État, la décision d’un conseiller d’État, fût-il éminent, en référé avec si peu de délai entache la décision d’un doute légitime, d’autant qu’elle va à l’encontre de l’analyse et de la jurisprudence constate dudit Conseil d’État.
    On est donc là en présence d’une action politique menée de main de maître par le ministre de l’Intérieur et non dans le déroulé habituel d’une action de la justice administrative.
    En revanche, on ne peut que s’étonner du silence de Madame Taubira alors même que l’action de la justice pénale à l’encontre de Dieudonné n’a pas été suivie des effets qu’elle aurait dû produire par une rigoureuse administration, non plus que celle de Bercy qui n’a pas entamé les poursuites dont on aurait pu espérer qu’elle le soient bien plus tôt.
    Sans doute que la période électorale en cours, le charcutage des cantons imposé en province sans vraie concertation par exemple, ne sont pas pour rien dans cette offensive particulièrement médiatique. De l’art de dériver l’attention…
    Contrairement aux affirmations de Monsieur Valls, je considère que cette action de force par la voie exclusivement administrative et dans l’urgence absolue a porté atteinte à certains principes fondamentaux de la République française. Au fond, on joue Orwell et son 1984 !

  32. Coup de force juridique : tous les recours sont explorés dans l’après-midi même par la place Beauvau.
    Attentat contre la sérénité de la justice : convocation du Conseil d’Etat au pied levé. Il lui sera donné une heure trente pour rendre un avis.
    Coup d’Etat médiatique : omniprésence du ministre de l’Intérieur sur les chaînes d’information en continu pour le plus grand plaisir d’i-Télé et de BFMTV qui eurent du mal à cacher leur joie à l’annonce du jugement du Conseil d’Etat : le spectacle de l’humoriste Dieudonné, fils spirituel de Voltaire, sans doute le plus grand satiriste de langue française depuis Molière, sera interdit.
    Vorace et ambitieux – d’une ambition qui ne concerne que lui -, ce ministre à propos duquel on ne peut pas ne pas penser à la fable de La Fontaine dans laquelle il est question d’une grenouille et d’un boeuf, est manifestement un danger pour la liberté, l’égalité et la fraternité.
    En attendant, longue vie à l’état de droit, au Sénat et à Serge Dassault.

  33. Tout d’abord, une simple question impertinente : Bernard Stirn, arrière-petit-neveu d’Alfred Dreyfus, donc de famille juive et peut-être juif lui-même, était-il le mieux placé pour juger, en toute neutralité, dans cette affaire ?
    La très sinistre Shoah a fait 6 millions de pauvres victimes, soit entre 40 et 60 % des Juifs d’Europe. Mais faisons un sondage : combien de personnes connaissent le nom du second génocide nazi qui a exterminé, à peu près dans les mêmes proportions, toute une autre ethnie, je veux parler du Porajmos ?
    Question probablement pas très intéressante, puisqu’il s’agit de tziganes…

  34. @ Garry Gaspary | 10 janvier 2014 à 09:16
    « Non, dans les écoles françaises, on ne « mange » pas de la Shoah jusqu’en Terminale, mais cet événement ne constitue qu’un chapitre concernant la Seconde Guerre mondiale. »
    Vous avez parfaitement raison. En effet, la Shoah est abordée uniquement en classe de première, sous un thème intitulé « La guerre au XXe siècle » (16 ou 17 heures de cours), dans lequel il est aussi question de la Première Guerre mondiale et de la guerre froide (vaste programme). La partie dans laquelle on parle de la Shoah s’intitule « la Seconde Guerre mondiale : guerre d’anéantissement et génocide des Juifs et des Tziganes ». On ne peut donc pas prétendre que l’Education nationale en fasse trop sur ce sujet.
    http://eduscol.education.fr/cid56538/ressources-pour-classe-premiere.html
    « Aujourd’hui, ce ne sont plus les Juifs « médiatiques » (BHL, Finkielkraut, Zemmour, etc.) qui parlent tout le temps de la Shoah (comparez-les avec les Wiesel ou Lanzmann d’il y a 30-40 ans…) mais bien les Soral et les Dieudonné ! »
    Comme vous le soulignez, ce sont aujourd’hui les antisémites de tout poil qui parlent le plus de la Shoah, pour en minimiser l’importance (on jouant sur les chiffres, comme les révisionnistes), pour en nier certains aspects (l’existence des chambres à gaz, comme les négationnistes) ou pour la tourner en dérision (en considérant que les Juifs n’ont pas le monopole de la souffrance, comme Dieudonné).
    En fait, on n’entend plus guère les révisionnistes et les négationnistes. Peu de gens se souviennent encore de Robert Faurisson, de Bernard Lugan ou de La Vieille Taupe. Mais aujourd’hui certains jeunes sont sensibles aux idées diffusées par Soral et Dieudonné. Il suffit de visionner quelques-unes de leurs vidéos sur YouTube et de lire les commentaires (péremptoires, haineux et bourrés de fautes d’orthographe) de leurs fans pour s’en convaincre.
    Ces jeunes gens qui en ont assez d’entendre parler de la Shoah connaissent-ils seulement Elie Wiesel et Claude Lanzmann, sans parler de Léon Poliakov, Raul Hilberg, Primo Levi et Ian Kershaw ?

  35. J’ai oublié de préciser.
    Vous écrivez : « le Conseil d’Etat saisi d’urgence pour appel par le ministre de l’Intérieur l’a maintenu selon des modalités expéditives ne permettant même pas à l’avocat de Dieudonné d’être présent à Paris ».
    Deux commentaires :
    – Dieudonné était bien représenté à l’audience par deux avocats au Conseil (vous en connaissez beaucoup des requérants/défenseurs qui ont deux avocats au conseil ?)
    Me Rousseau, avocat au Conseil d’Etat et à la Cour de cassation, avocat de la société Les Productions de la Plume et M. Dieudonné M’Bala M’Bala
    Me Ricard, avocat au Conseil d’Etat et à la Cour de cassation, avocat de la société Les Productions de la Plume et M. Dieudonné M’Bala M’Bala
    – l’avocat de Dieudonné qui était absent (celui qui était à Nantes) n’aurait pu intervenir à l’audience dès lors qu’il n’est pas avocat au conseil…
    Compte tenu de ces éléments, allez-vous modifier votre texte ?
    M.Bilger, comment pouvez-vous reprendre aussi simplement les propos lus dans la presse ?

  36. Bien qu’appréciant par ailleurs les analyses mesurées et objectives de Monsieur Bilger, je suis surprise de ne voir mentionnée dans cet article aucune référence aux exactions commises depuis plusieurs mois (en particulier) contre les catholiques et leurs lieux de culte et, depuis plusieurs années (en général), par de pseudo-humoristes (tel Dieudonné) ou dessinateurs de presse et « artistes » autoproclamés.
    Il y a deux scandales dans cette affaire :
    – la restriction de la « liberté d’expression » qui n’existe pas de toute façon dès que l’on sort du discours imposé,
    – le deux poids/deux mesures qui s’applique systématiquement dès qu’il s’agit d’insultes faites aux Français, à leur histoire, à leurs racines et à leur religion.
    Le deuxième scandale mentionné ci-dessus est à mon sens le plus grand et le plus occulté.
    Je croirai en la sincérité de tout propos, de tout acte, d’où qu’ils viennent, le jour où l’on mettra dans la balance les attaques racistes anti-français, anti-cathos, anti-blancs, les propos orduriers et appels au meurtre des rappeurs, les démonstrations hystériques des Femen, les « spectacles » nauséeux insultant le Christ en toute impunité au nom de « l’Art » et « récompensés » (Rodrigo Garcia auteur du « Golgota Picnic » nommé par le ministre de la « Kulture », directeur du Théâtre de Montpellier), la souffrance des habitants des banlieues « ethniques » qui se font insulter tous les jours et ne peuvent s’échapper parce que trop pauvres pour déménager.
    Monsieur Valls a déclaré la main sur le coeur, le menton volontaire et les yeux sur la ligne bleue des Vosges « qu’il n’accepterait aucune insulte ou propos raciste, antisémite proférés à l’égard des juifs, des musulmans et de leurs religions ».
    Monsieur Valls feint de ne pas savoir qu’il a été accueilli sur un terre chrétienne au sein d’un peuple de tradition catholique et nous compte pour quantité négligeable.
    J’ai bien peur que le peuple « de souche » excédé finisse par vouloir lui faire rendre gorge.
    Oui ! deux poids deux mesures, mais un seul résultat… pendant ce temps-là, durant cette « agit-prop » honteuse, la France continue de dégringoler et est en voie de disparition.
    Souhaitons que ce marasme programmé entraîne dans sa chute tous ces malfaisants, mais je crains qu’ils aient, eux, les moyens de se mettre à l’abri sous des cieux plus cléments.
    Méfiez-vous messieurs les politiques et journaleux ! Les Français en ont plus qu’assez de vous.

  37. Bonjour,
    Une question m’interpelle depuis très longtemps…
    Si en novembre 1947 l’assemblée générale des Nations unies n’avait pas adopté la résolution 181 (partage de la Palestine), serions-nous en paix* avec le monde arabe ?
    *sous toutes ses formes
    Ami très proche de nombreux juifs par alliance (mon épouse), ils sont heureux de vivre en France et très éloignés de cette actualité dictée et amplifiée par la presse.

  38. Dieudonné n’a qu’à s’en prendre à lui-même, il est allé trop loin. Son spectacle est délictueux par l’incitation à la haine raciale condamnée par l’état de droit, ce qui fait des spectateurs ses complices. Le triste sire s’est lancé dans une surenchère verbale antisémite, une spirale ascendante sans fin à laquelle justement il convenait de mettre fin autrement que par des condamnations inefficaces dont il se moque.
    Son manque à gagner hier soir à Nantes se monterait à 210 000 euros, mais, s’il avait joué, aurait-il pour autant payé ses dettes civiques au lieu d’envoyer son argent au Cameroun ? Non. A 16 heures, fêtant une victoire prématurée, il a envoyé un tweet indigne et grossier à Valls, du style: « je t’ai bien eu ».
    S’adresse-t-on ainsi à un ministre, si l’on est sain d’esprit et pas mégalomane, se croyant au-dessus des lois ?
    Le tort de la justice est d’avoir attendu dix ans pour agir efficacement, pendant lesquels Dieudonné a fidélisé ses aficionados.
    La méthode Valls est celle de l’équilibriste sur un fil, et c’est très soucieux pour l’avenir, mais parler d’atteinte à la liberté d’expression ne correspond pas à la réalité.
    Autrefois, quand un enfant disait une grosse bêtise insultante, il se prenait une gifle, la question était réglée, personne n’aurait même en rêve pensé à prendre sa défense au nom de sa liberté d’expression.
    Autres temps, autres mœurs sans doute.

  39. Ce qui me gêne dans la décision du Conseil d’Etat c’est que le contradictoire n’a pas été respecté. Question aux juristes intervenant sur ce blog : cette décision du Conseil d’Etat peut-elle être remise en cause et si oui par quelle autorité ?
    En ce qui me concerne je reste convaincu que la contrainte par corps était le moyen le plus efficace pour que le provocateur patenté purge ses dettes fiscales mais qu’il aurait fallu diligenter la procédure bien avant que cette polémique s’enflamme au motif qu’une mise en détention aujourd’hui serait un risque pour l’ordre public.
    On sait toujours comment ça commence mais jamais comment ça peut finir .
    Finalement nos édiles s’y sont pris comme des manches et risquent de le payer cher politiquement !

  40. Il est intéressant de relever l’absence scandaleuse de motivation de la décision.
    Voici les deux $ censés en tenir lieu :
    5. Considérant que, pour interdire la représentation à Saint-Herblain du spectacle « Le Mur », précédemment interprété au théâtre de la Main d’Or à Paris, le préfet de la Loire-Atlantique a relevé que ce spectacle, tel qu’il est conçu, contient des propos de caractère antisémite, qui incitent à la haine raciale, et font, en méconnaissance de la dignité de la personne humaine, l’apologie des discriminations, persécutions et exterminations perpétrées au cours de la Seconde Guerre mondiale ; que l’arrêté contesté du préfet rappelle que M. Dieudonné M’Bala M’Bala a fait l’objet de neuf condamnations pénales, dont sept sont définitives, pour des propos de même nature ; qu’il indique enfin que les réactions à la tenue du spectacle du 9 janvier font apparaître, dans un climat de vive tension, des risques sérieux de troubles à l’ordre public qu’il serait très difficile aux forces de police de maîtriser ;
    6. Considérant que la réalité et la gravité des risques de troubles à l’ordre public mentionnés par l’arrêté litigieux sont établis tant par les pièces du dossier que par les échanges tenus au cours de l’audience publique ; qu’au regard du spectacle prévu, tel qu’il a été annoncé et programmé, les allégations selon lesquelles les propos pénalement répréhensibles et de nature à mettre en cause la cohésion nationale relevés lors des séances tenues à Paris ne seraient pas repris à Nantes ne suffisent pas pour écarter le risque sérieux que soient de nouveau portées de graves atteintes au respect des valeurs et principes, notamment de dignité de la personne humaine, consacrés par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen et par la $tradition républicaine ; qu’il appartient en outre à l’autorité administrative de prendre les mesures de nature à éviter que des infractions pénales soient commises ; qu’ainsi, en se fondant sur les risques que le spectacle projeté représentait pour l’ordre public et sur la méconnaissance des principes au respect desquels il incombe aux autorités de l’Etat de veiller, le préfet de la Loire-Atlantique n’a pas commis, dans l’exercice de ses pouvoirs de police administrative, d’illégalité grave et manifeste ;

    Une phrase telle que Considérant que la réalité et la gravité des risques de troubles à l’ordre public mentionnés par l’arrêté litigieux sont établis tant par les pièces du dossier que par les échanges tenus au cours de l’audience publique est « une phrase type » qui ne fait que donner l’opinion du juge et ne constitue en rien une motivation que l’on est en droit d’attendre de tout tribunal et surtout d’un juriste de ce niveau.
    Donc, on ne sait même pas sur quel fondement précis cette décision a été prise. Note:0/20
    Quant au passage le plus choquant:les allégations selon lesquelles les propos pénalement répréhensibles et de nature à mettre en cause la cohésion nationale relevés lors des séances tenues à Paris ne seraient pas repris à Nantes ne suffisent pas pour écarter le risque sérieux que soient de nouveau portées de graves atteintes au respect des valeurs et principes, notamment de dignité de la personne humaine, consacrés par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen et par la tradition républicaine , il ne propose aucune analyse des arguments échangés et n’est qu’une opinion « au doigt mouillé ». Note:0/20

  41. @ Parigoth | 10 janvier 2014 à 12:06
    « Pour revenir à Zemmour, nous nous souvenons comment son propos anodin – une simple constatation – a été traité de façon polémique comme s’il était un affreux « raciste » animé des pires et noires intentions, par l’ajout artificiel de notions étrangères au propos initial (haine, racisme etc.) on finit par lui donner une connotation qu’il n’avait absolument pas au départ. »
    Je me souviens qu’Éric Zemmour s’était étonné qu’il y ait autant d’Arabes dans les prisons françaises. Ça avait choqué les bien-pensants angéliques et les antiracistes niais. Il fallait pourtant être ignorant ou de mauvaise foi pour nier la réalité. Il suffisait de discuter avec un surveillant pénitentiaire pour savoir, à peu près, quel était le pourcentage d’Arabes (de nationalité française ou étrangère, peu importe) dans une maison d’arrêt de province.
    De plus, Éric Zemmour ne se bornait pas à constater que les Arabes représentaient, en gros, 30 % de la population carcérale, alors qu’ils ne constituent que 10 % à peine de la population globale, il se demandait pourquoi. Sont-ils plus nombreux que les autres à se livrer à la délinquance ? Sont-ils condamnés plus souvent ou plus lourdement ? Questions qui restent ouvertes et auxquelles Éric Zemmour n’a jamais prétendu apporter de réponse définitive.
    post scriptum : c’est toujours avec plaisir que je lis vos commentaires, même quand je ne suis pas d’accord avec toutes vos conclusions, car vos commentaires sont toujours écrits avec conviction, sans langue de bois et ils sont argumentés.

  42. @ Jabiru
    « cette décision du Conseil d’Etat peut-elle être remise en cause et si oui par quelle autorité ? »
    Sans être juriste je pense que l’avocat de Dieudonné peut porter réclamation auprès de la Cour Européenne des Droits de l’Homme qui a déjà statué dans des cas similaires d’atteinte à la liberté d’expression dans des pays étrangers et notamment en Hongrie.

  43. Avis à ceux qui ont un cerveau qui leur appartient encore !
    Poussé par une certaine curiosité fortement alimentée par le déchaînement politique et médiatique, nous avons décidé, avec mon épouse, de revisionner quelques vidéos de Dieudonné. N’ayant pas d’idée préconçue, mais simplement le besoin d’essayer de se faire une opinion personnelle.
    Surfant sur plusieurs de ses spectacles, nous avons regardé environ deux heures de vidéo………. et………. sincèrement : quelle rigolade, quelle finesse dans sa façon de cerner ses personnages, quel professionnalisme, ça vaut largement du Coluche et certainement un énorme travail derrière tout cela.
    Je ne tiens en aucun cas à polémiquer, cela n’a même pas lieu d’être pour moi mais simplement pour conclure, dire qu’il y a très très très longtemps que je n’avais pas eu l’envie de donner une bonne tape amicale dans le dos de mon voisin qu’il soit noir, blanc, gris, jaune ou vert en lui disant « P..tain mon pote ! Là il nous a bien eus »
    Merci à Dieudonné et aussi à Coluche.
    Honte aux Torquemada de Valls !
    ET VIVE LA LIBERTE !

  44. Alex paulista

    @ Camille
    Heureusement qu’on ne donne pas une gifle à chaque personne qui écrit une bêtise, sinon j’en connais des drôles qui auraient les joues rouges…

  45. Monsieur Bilger merci pour votre excellent billet, aussi pondéré qu’exhaustif sur le fond de cette affaire.
    Certes l’interdiction prononcée par le Conseil d’Etat n’est qu’un référé dans l’urgence, et on peut présumer de ce que sera le jugement sur le fond. Mais n’empêche que ce référé de par le contestable de son argumentation et en contradiction avec la position constante du Conseil d’Etat, ouvre une brèche dangereuse. Dans un futur proche certains (ministres et associations) ne manqueront pas d’arguer de ce référé pour tenter de faire interdire spectacles et réunions dont ils ne peuvent supporter la tonalité politique.
    Notre président de la République alors qu’il n’était que candidat, nous promettait péremptoirement une République irréprochable… mais avais omis de préciser qu’elle serait d’essence totalitaire.

  46. Quand on songe que tous ces censeurs revendiquent leur filiation avec Mai 68 (que votre titre évoque heureusement, Philippe) et le fameux :
    « Il est interdit d’interdire » !
    Le deux poids deux mesures que dénonce Dieudonné se trouve confirmé par l’acharnement politique et judiciaire contre lui (mais où est donc passée la séparation des pouvoirs ?).
    L’affaire Dieudonné ne fait que commencer.
    Avec celle du refus du Sénat de lever l’immunité de Dassault et les frasques du président trompant sa maîtresse avec une autre maîtresse, on devrait pouvoir passer le printemps sans trop parler de ce qui fâche.

  47. Je viens de lire la lettre ouverte fielleuse et hypocrite de Copé. Votre audience et votre liberté commencent à gêner singulièrement. Vous allez devoir, je le crains, affronter la meute.

  48. hameau dans les nuages

    Ayant habité Paris dans ma jeunesse je me souviens d’une armoirette que mes parents avaient disposée dans la salle à manger. Toujours ouverte, elle contenait le service de table susceptible d’être sorti pour d’hypothétiques invités que l’on ne voyait jamais ainsi que divers objets de famille sans grande valeur.
    Puis un jour ce meuble fut fermé à clef.
    Mon frère aîné fut intrigué et n’eut de cesse d’essayer de retrouver sa clef alors que moi gamin je continuais à pousser mes Dinky toys sur le tapis de l’entrée qui n’avait de persan que le nom. Qu’il eut été ouvert ou fermé ne me dérangeait pas dans mes jeux de covoiturage.
    Qu’y avait-il donc dorénavant dans ce meuble pour que l’on nous interdise son accès ?
    Bien évidemment dans ces occasions l’imaginaire arrive au pouvoir et les théories les plus extravagantes étaient échafaudées par l’aîné suivi de peu par le cadet à son tour émoustillé. La sœur, elle, était bien trop occupée à se contempler dans la glace, au point de l’user, avec sa première paire de bas et ses talons aiguilles.
    On ne le sut jamais. Il faut dire que de notre temps, monsieur, on ne posait pas trop de questions, la curiosité étant comme chacun sait un vilain défaut.
    Bien des années plus tard, rangé des voitures, je me demande si la loi Gayssot n’est pas là pour verrouiller l’histoire.
    Que peut-il donc être caché à nos yeux que l’on ne sache déjà ? A savoir ce que l’on nous a rabâché. Les décomptes macabres des autres génocides sont l’objet de discussions, les moyens de leur réalisation idem, les responsabilités itou mais pas pour celui-là.
    Quant aux spectacles de M’balah M’balah, j’y ai assisté une fois. Pardon. Je n’ai pas pour autant versé mon obole au stand de colifichets qui est la règle de tous ces spectacles. Comme le dit monsieur Bilger beaucoup de personnes sont là pour la transgression. Public extrêmement varié, du crâne rasé au fonctionnaire retraité. N’aimant pas la foule j’étais plutôt agacé par les rires gras parfois incongrus de mes voisins de fauteuil. Une critique tous azimuts des travers des différentes communautés sans aucun doute, dont la sienne, les Camerounais, en prenait aussi pour son grade.
    Alors ?
    Alors les réactions actuelles totalement démesurées m’incitent à chercher la clef.
    @ moncreiffe
    Voulez-vous vraiment parler d’Elie Wiesel ?

  49. L’axe central du raisonnement suivi par le juge des référés Bernard Stirn, en rupture par rapport à la jurisprudence classique (…)
    Citons cette jurisprudence, à savoir principalement « l’arrêt Benjamin » :
    Par la jurisprudence issue de l’arrêt Benjamin, le Conseil d’État a affirmé son rôle de gardien des libertés publiques et individuelles face aux éventuelles atteintes susceptibles de leur être portées à l’occasion de l’exercice du pouvoir de police administrative.
    http://lexinter.net/JPTXT2/arret_benjamin.htm
    Le Conseil d’État, « gardien des libertés publiques et individuelles », ne s’est-il pas déjugé ?

  50. On nous enfume !
    Cela fait un bon mois que Valérie Trierweiler essaye d’empêcher la diffusion du scoop de Closer.
    Valls a lancé toute cette opération Dieudonné pour organiser un contre-feu médiatique aux révélations de Closer.
    C’est un bide, car on parle autant de Dieudonné que de cette inconnue de Julie Gayet.
    Dieudonné survivra à toute cette mise en scène, mais Julie Gayet va devoir changer de métier, car plus personne ne pourra la voir au cinéma dans les bras d’un Alain Delon contemporain sans l’imaginer dans les bras de Hollande, le spectateur français n’est pas une huître, déjà qu’il fuit les films français il ne déboursera pas un kopeck pour voir Julie Gayet en Marquise des Anges…
    On apprend que Madame Trierweiler n’accompagnera pas son champion du scooter au Vatican pour voir le Pape. C’est la fin des haricots. Elle va faire ses valoches.
    Bref, deux chômeurs de plus : Gayet et Trierweiler.

  51. Alex paulista

    Je vous suggère de commencer par ne plus employer ces stéréotypes « olfactifs »
    Parigoth | 10 janvier 2014 à 12:12
    Néanmoins, JMG92 a raison de mettre le doigt sur le fond raciste d’Eric Zemmour.

  52. Bonjour M.Bilger,
    Je n’imaginais pas hier, après la suspension prononcée par le tribunal administratif de Nantes de l’arrêté préfectoral interdisant le spectacle de Saint-Herblain, que le Conseil d’Etat puisse se déjuger.
    J’avais en effet connaissance d’un arrêt du même Conseil d’Etat en date du 26 février 2010, annulant en appel un arrêté du maire d’Orvault interdisant pour les mêmes raisons qu’aujourd’hui un spectacle de Dieudonné dans sa commune. La haute juridiction du Palais-Royal avait alors confirmé, au nom de la liberté d’expression, une décision du même tribunal administratif de Nantes.
    Bien naïf que j’étais.
    Le commentateur « Loge » a raison lorsqu’il écrit: « Cette affaire, sur le plan judiciaire, était cousue de fil blanc. Le gouvernement avait à l’évidence préalablement consulté le Conseil d’Etat tant sur le projet de circulaire que pour avoir l’assurance que l’ordonnance du Tribunal administratif, dont le sens était aisément prévisible, serait très rapidement réformée par une ordonnance de référé audacieuse et à contre-courant de la jurisprudence. L’aplomb manifesté par le ministre de l’Intérieur pendant toute cette affaire s’explique donc. »
    Comment ne pas douter désormais que le Conseil d’Etat ait été consulté au préalable lors de la rédaction de la circulaire Valls ?
    On déplore habituellement la lenteur des juridictions administratives qui mettent souvent plusieurs années pour statuer en appel, on ne peut que s’étonner de la célérité avec laquelle cette affaire a été traitée, même s’agissant de référés.
    De nombreux juristes disent que cette situation est sans précédent.
    Comme vous le faites remarquer, Me Verdier assurant la défense de Dieudonné, n’a pas pu disposer du temps nécessaire pour effectuer le trajet Nantes-Paris et pouvoir présenter ses arguments devant le Conseil d’Etat.
    Je ne suis pas assez armé en matière juridique, mais n’y aurait-il pas là motif de nullité ?
    Certes un référé est une décision provisoire prise dans l’urgence, mais cette ordonnance va nécessairement « donner le la », pour paraphraser Dominique Verdeilhan, aux autres juridictions administratives appelées à statuer ces prochaines semaines.
    J’imagine bien que les défenseurs de Dieudonné useront de toutes les voies de recours, y compris jusqu’à la CEDH, mais le Conseil d’Etat statuant à juge unique vient de rendre une décision inquiétante et lourde de conséquences.
    Il n’est pas anodin que Pierre Tartakowsky, président de la Ligue des droits de l’homme, ait déploré que la décision du Conseil d’Etat instaure un «cadre juridique lourd de conséquences pour la liberté d’expression (…) Le juge n’a pas fait prévaloir la liberté d’expression sur l’interdit et c’est une décision qui est lourde de périls».
    Si le sort de Dieudonné m’importe peu, celui de la démocratie m’est au contraire essentiel, et je ne vois aujourd’hui que des raisons de m’inquiéter.

  53. Il ne faut pas avoir les lèvres gercées en ce moment, tant les sketchs hilarants du clown qui est censé nous gouverner tourbillonnent sans jamais se poser.
    Le feuilleton Dieudonné, beaucoup moins drôle, pour être honnête, que Dieudonné lui-même, va de rebondissements en rebondissements et promet encore de belles réjouissances. L’une de celles-ci est la tête à la fois indignée et contrite que les autres comiques et les défenseurs habituels de la liberté d’expression arborent pour faire comprendre en une seule mimique leur désapprobation des propos de l’inventeur de la « quenelle », et de la censure qui le frappe.
    Comediante tragediante !
    Mais les éclats de rire de Dieudo sont une tendre bluette au regard des frasques du Cupidon de l’Elysée, dont le surnom parlementaire de Guimauve Ier ne semble plus lui convenir, tant il est vrai que l’ablation de la prostate ne lui a rien retiré de sa mâle vigueur.
    Voici notre chevalier du sexe, casqué, monté sur son destrier pétaradant, qui se rend nuitamment au chevet de sa maîtresse pour tromper… son autre maîtresse !
    Strauss-Kahn est battu ! Quel homme ! Quelle capacité de travail !
    L’image de la France en sera un peu plus écornée parce qu’on ne sait plus très bien, dans la liste, qui est la « première dame » ?
    Rassurez-vous : la jurisprudence Dieudonné va sûrement permettre aux tribunaux de sanctionner ceux qui osent parler de ces sorties nocturnes purement privées.

  54. Xavier NEBOUT

    @sbriglia
    Des éditions Montchrestien, je connais toute la collection des Mazeaud – des années 70…
    Si Stirn est particulièrement compétent dans le domaine qui nous occupe aujourd’hui, il n’en est que plus coupable.
    Cet individu participe à la déstabilisation générale du droit, met en cause la rigueur intellectuelle sur laquelle doit être fondée l’étude du droit, déshonore la justice, et même notre pays.

  55. sbriglia@Tendance

    @Tendance
    Je ne partage pas votre opinion…
    Supposons que, condamné à plusieurs reprises pour conduite en état d’ivresse, faisant du prosélytisme pour une conduite dangereuse et alcoolisée, je veuille, bien qu’ayant toujours mon permis de conduire, louer une voiture chez un loueur professionnel et que ce dernier, informé de ma dangerosité avérée, me refuse la voiture : croyez-vous que le juge des référés, saisi par mes soins, va le condamner sous astreinte, au regard de la liberté du commerce et des prestations de service, à me livrer le véhicule à la location ? Je crains que non. Mutatis mutandis c’est ce qu’a jugé le Conseiller Stirn, ce qui ne me choque pas nécessairement…
    Vous aurez compris que j’amende quelque peu ma position d’origine : les petits pois chers à Savonarole savent parfois s’échapper de la boîte et rouler, seuls, hors des ornières de la légitimité…
    Seuls de mauvais esprits tels que moi peuvent penser qu’il est plus judicieux toutefois de sauver la peau de son Ministre que l’inverse et que pencher du côté du manche n’est pas nécessairement mauvais pour sa carrière, ses décorations voire l’avancement de sa belle-fille auditeur de deuxième classe bientôt chargée de mission place Beauvau…(c’est une image…)

  56. On nous enfume !
    La presse française se drape dans sa dignité et invoque le droit à la « vie privée du Président »… et en chef d’escadrille on trouve qui ? Le Figaro !
    Notre inoxydable quotidien serait-il en voie d’être racheté par Pierre Bergé ?
    Imagine-t-on la presse française commenter le scoop d’une liaison de Madame Merkel avec un vaillant Teuton de 20 ans son cadet ?
    Le ministre de l’intérieur allemand organiserait immédiatement une diversion comme celle de Manuel Valls : envahir la Pologne !

  57. « Je les accepterais, tout en m’inquiétant en mon for intérieur que de tels propos puissent surgir sous la plume d’un honnête homme du 21ème siècle, et tout en rejetant, je vous l’assure, le moindre soupçon d’un déterminisme familial »
    Extrait de la lettre de Copé à Bilger…(voir le site Causeur)
    Dégueulasse !
    Il y a a peu de chance que je reprenne ma carte de l’UMP.
    Triste sire, monsieur Copé !

  58. @Alex paulista
    le fond raciste d’Eric Zemmour.
    Il ne faudrait peut-être pas exagérer.
    A force de jouer sur les mots et à force de leur faire dire n’importe quoi on n’aboutit qu’à les dévaluer.

  59. Je suis de l’avis d’Edwy Plenel qui semble plus équilibré et plus sage. D’ailleurs c’est celui qui est le plus partagé par ceux qui soutiennent Dieudo. Le gouvernement doit respecter l’état de droit sinon où va-t-on ?
    Si Dieudo dépasse les limites de l’humour alors la justice doit passer.

  60. Jean-Michel RUDEAU

    Etre Juif, c’est appartenir à une communauté religieuse, c’est adhérer aux principes généraux d’une foi, il est insupportable à toute communauté de se trouver attaquée dans cette intimité-là.
    Le théatre du rond-point dirigé par Jean-Michel Ribes présentait en 2011 une pièce de Rodrigo Garcia « Golgota-Picnic » qui mettait en scène un Christ aspergé d’excréments au cours de la représentation.
    En programmant une telle « œuvre » subventionnée par fonds publics, monsieur Ribes, ivre d’une allégresse quasi orgasmique s’enorgueillit à l’époque d’avoir été courageux, visionnaire et créatif.
    La représentation provoquait la nausée et choquait une communauté tout aussi respectable : les Chrétiens.
    Malgré une indignation bien visible et affichée, une interdiction demandée par une communauté blessée, humiliée dans son intimité, on n’accéda pas à sa requête. Une armée de CRS postés avenue Franklin Roosevelt, vint même prêter main-forte à une évacuation complète du théâtre pour sécurisation avant la représentation et un contrôle poussé de chacun des spectateurs permettait ainsi le passage en force de « Golgota-Picnic » au nom de la liberté de création, concept inaliénable républicain et « citoyen » s’il en est.
    Le choix de cette programmation n’était pas innocent bien sûr, puisqu’il trouvait sa place dans une stratégie concertée de démolition instruite en bien d’autres instances.
    Outrée que l’on puisse mettre ainsi la création en danger, la Ligue des droits de l’homme, avec l’Observatoire de la liberté de création qui en émane, affirmait alors son intention de ne pas abandonner le terrain aux réactionnaires et de distribuer des tracts à chaque représentation. Elle appelait même à manifester avec la Ligue de l’enseignement et la Fédération CGT des syndicats du spectacle !
    Qu’aurait-on dit si Claude Guéant, alors ministre de l’intérieur, considérant que ce spectacle constituait une offense, une insulte à la foi, « une atteinte à la dignité humaine » suscitant la christianophobie, avait décidé de l’interdire selon le même protocole que celui mis en place hier contre Dieudonné ? C’eut été tout aussi légitime, une foi et sa sauvegarde n’en vaut-elle pas une autre ?
    Nous aurions entendu nos médias et intellos habituels drapés dans une belle indignation de circonstance crier au fascisme et aux tribunaux d’exception ! « Sarko ! facho ! le peuple aura ta peau ! »
    Deux poids, deux mesures, comme toujours, la construction du consentement n’omet jamais aucun détail.
    Etre Chrétien, c’est appartenir à une communauté religieuse, c’est adhérer aux principes généraux d’une foi, il est insupportable à toute communauté de se trouver attaquée dans cette intimité-là.

  61. La lettre de Jean François Copé à Philippe Bilger est déplaisante et truffée de méchancetés d’avocat en perdition à l’audience.
    Copé a mal à son judaïsme, lui qui se clame non pratiquant et qui a épousé une kabyle, se souvient tout à coup qu’il est juif et prend le tramway de Valls en courant derrière. Comme il a couru derrière Marine avec ses petits pains au chocolat, c’est un peu tard jeune homme…

  62. La Shoah, génocide exceptionnel, unique (…)
    Hélas, sans vouloir nier ou minimiser quoi que ce soit, force est de reconnaître que le XXe siècle a été le siècle des génocides, dont le génocide des Juifs revêt un caractère emblématique pour avoir été le plus médiatisé.
    N’oublions pas le génocide des Arméniens, celui des Cambodgiens, celui des Ukrainiens (comparable en nombre à celui des Juifs) :
    Enlevés aux producteurs, les céréales et les autres produits agricoles furent emmagasinés sous bonne garde en Ukraine, puis transportés en Russie, ou vendus en Europe. Différentes estimations évaluent le nombre de victimes entre quatre et dix millions de personnes. Le chiffre de 6,000,000 fourni par un haut fonctionnaire de Kharkiv au rédacteur d’un journal yiddish de New York, reste encore le plus fiable. Par sa nature et son ampleur, la Grande Famine ukrainienne appartient à la catégorie de crimes que, suite aux atrocités de la Seconde Guerre mondiale, la communauté internationale qualifia de « génocide » et condamna comme l’ultime crime contre l’humanité.
    http://www.quebec-ukraine.com/lib/holodomor/
    Et bien entendu, n’oublions pas la matrice des tous ces génocides des temps modernes que fut le génocide des Vendéens, pour lequel il n’a toujours pas été fait repentance…
    Pis encore, la loi d’extermination totale des habitants de la Vendée du 1er octobre 1793 n’a toujours pas été abrogée !

  63. Alex paulista

    « Pourquoi si peu d’indignation pour les caricatures de Mahomet – j’ai moi-même soutenu Charlie Hebdo – et tant pour des propos sur la Shoah immédiatement taxés de scandaleux et d’indignes ? »
    Parce que violer une règle religieuse de ne pas représenter le prophète est un peu moins grave que de s’en prendre au massacre de 6 millions de juifs en invitant un révisionniste à se produire dans le spectacle. Dans le premier cas c’est un blasphème, dans le second c’est nier la réalité d’un drame gigantesque.
    « en acceptant que dans l’immense vivier du monde depuis des siècles, il y ait des épreuves et des monstruosités sur lesquelles on ait aussi le droit de compatir sans être blâmés »
    Quelqu’un vous a blâmé alors que vous compatissiez « sur » une monstruosité ? (personnellement j’aurais préféré « auxquelles » à « sur lesquelles »)
    Comme vous le faisait déjà remarquer Pierre [10 janvier 2014 à 11:46]:
    Qui blâme le fait de compatir sur le Rwanda ? sur le génocide des indiens ? sur l’esclavage ?
    Bref, sur le fond je suis d’accord avec vous et pense que la liberté d’expression doit être respectée, mais par moment vous manquez un peu d’objectivité.
    @ Parigoth | 10 janvier 2014 à 15:07
    Vous avez raison j’ai exagéré pour faire un mauvais jeu de mots que vous avez eu la gentillesse de ne pas relever. Mais quand Zemmour dit que dans les cités il faut contrôler en priorité les noirs et les Arabes parce que la plupart des dealers seraient noirs ou Arabes, soit il a un fond raciste, soit il est un imbécile qui ne réalise pas que dans les cités ce sont tous les habitants qui sont plus « issus de la diversité » que dans le 16ème…
    Or je ne crois pas qu’il soit un imbécile. Mais vous avez raison, je peux me tromper.
    Sinon, à ceux qui disent que la Shoah n’est enseignée qu’en première, soit c’est faux soit ça a bien changé, parce que moi j’en ai mangé du Nuit et Brouillard. Au moins en 2nde et en 1ère – je me souviens des profs – puis en philo, puis encore après avec Finkie mais paradoxalement avec lui c’était plus fin. C’était il y a quelques années, avant qu’il prenne un virage communautariste.

  64. Nantes : le « Pearl Harbour » de la liberté
    Née en 1789, la liberté d’expression a été assassinée le 9 janvier 2014 par Manuel Valls.
    Date à jamais marquée du sceau de l’infamie socialiste !

  65. On peut aussi se poser la question de l’indépendance du juge Bernard Stirn, membre de la communauté juive et qui a un intérêt manifeste à faire condamner Dieudonné.
    Ah, non, ce n’est pas possible en France, pays des droits de l’homme. le Conseil d’Etat est indépendant 🙁

  66. @sbriglia
    Bernard Stirn est donc coupable d’être l’arrière-petit-neveu d’Alfred Dreyfus, au même titre que Philippe Bilger fut coupable d’être le fils de son père, ce qui lui valut la double épithète de « traître génétique » de la part de l’excellent Francis Szpiner ?
    Beau « raisonnement » ! Vous fûtes avocat, si je ne me trompe ?

  67. Catherine JACOB@ sbriglia@Tendance&@ hameau dans les nuages&@ Frank THOMAS

    @ sbriglia@Tendance | 10 janvier 2014 à 14:38
    « croyez-vous que le juge des référés, saisi par mes soins, va le condamner sous astreinte, au regard de la liberté du commerce et des prestations de service, à me livrer le véhicule à la location ? Je crains que non.  »
    Et pourquoi donc dirait sans doute Muriel Robin ! Le problème dont a à s’occuper le juge c’est d’empêcher la récidive d’une conduite au volant alcoolisée, ce n’est pas de mettre obstacle à l’engagement d’un chauffeur en mettant abusivement sous séquestre l’outil de travail de ce dernier ! De plus, l’alcool au guidon et l’alcool au volant obéissent au même principe, celui qui veut que les mêmes causes produisent les mêmes effets.
    «  voire l’avancement de sa belle-fille auditeur de deuxième classe bientôt chargée de mission place Beauvau…(c’est une image…) »
    L’image irait-elle jusqu’à autoriser un rapprochement entre le conseiller Stirn et l’ancien ministre de l’Outre-mer, Olivier Stirn?
    @hameau dans les nuages | 10 janvier 2014 à 14:13
    « Alors les réactions actuelles totalement démesurées m’incitent à chercher la clef. »
    Vous risquez d’être déçu(e). Je me souviens qu’enfants, il nous était interdit d’ouvrir la petite porte en fer qui fermait une cache dans le mur sur le côté du manteau de l’énorme cheminée de la cuisine où l’on eût pu facilement rôtir un bœuf. De façon à rendre cette interdiction encore plus vigoureuse, ma grand-mère avait réussi à faire accréditer la thèse d’une sorte de boîte de Pandore dont l’ouverture par un loquet sans serrure, d’où le problème dès lors qu’on aurait approché une chaise, grimpé de dessus et été déstabilisé en secouant ledit loquet. De ce fait, nous étions persuadés que le Diable était à l’intérieur. Et c’était presque le cas en effet, avec l’amadou, le briquet ainsi que les boîtes d’allumettes qui y étaient contenues.
    @Frank THOMAS | 10 janvier 2014 à 14:09
    « L’image de la France en sera un peu plus écornée »
    Parce que selon vous, la France a encore une image à sauver ?
    + +
    Quel Sense of world-being est celui du président français s’interroge la presse internationale qui collectionne ces images. Quand est-ce que les politiques comprendront qu’ils n’engagent pas que leur propre image !! Mais bon, d’un autre côté tout s’éclaire et j’ai l’impression de comprendre le sens du conseil humoristique du réalisateur américain Olivier Stone à la Miss Météo de Canal+ Doria Tillier, le 08 janvier : « épousez un président ! »

  68. Jean MORLAND, pourriez-vous, je vous prie, nous indiquer les précisions de votre arbre généalogique sur cinq générations, ainsi que votre CV complet, faute de quoi, pour suivre votre raisonnement, vos jugements et opinions seraient irrecevables.

  69. Laurent,
    Pardon de vous contredire.
    La couverture du Nouvel Observateur est centrée sur « la haine ».
    Elle n’associe en rien, sauf aux yeux des imbéciles, Alain Soral, Dieudonné M’Bala M’Bala et Eric Zemmour dans une assimilation d’aucune sorte. Elle présente trois personnages faisant profession de la haine ordinaire. Le premier se revendique apparemment comme national-socialiste ; le deuxième comme comique anti-sioniste ; le troisième comme réactionnaire et éditorialiste.
    Les trois ont en commun de délivrer de la haine contre des communautés différentes les unes des autres, qui ne méritent cette haine qu’en raison de leur origine.
    Votre dernière phrase est une brillante démonstration de votre analyse : M. Merah ayant été antisémite, nous devrions en déduire que tous les musulmans sont antisémites ?
    Relisez, Laurent, vos auteurs préférés.

  70. Le problème va au-delà de Dieudonné… Il est question ici de la remise en cause de nos libertés individuelles. La décision du Conseil d’Etat va à l’encontre des principes fondamentaux qui fondent une démocratie digne de ce nom. Surtout quand on sait que la décision du Conseil d’Etat n’a pas été collégiale. Elle émane d’un juge unique. On croit rêver. Le choix de ce dernier n’a sans doute pas été le fruit du hasard. Sans être halluciné, on peut imaginer les pressions exercées sur ce juge de la part de l’exécutif. Surtout que le Conseil d’Etat dépend si je ne m’abuse du Premier ministre. Il s’agissait surtout de ne pas désavouer le ministre de l’Intérieur. Si bien que la partie adverse n’a même pas pu être représentée, faute de temps. Une aubaine supplémentaire. C’est dramatique.
    Je lis beaucoup la presse belge, suisse et québécoise. Pour s’informer désormais, pour satisfaire notre quête de vérité, il faut aller voir ailleurs, la presse française manque d’objectivité, de discernement. C’est l’hystérie totale. Et que dire des médias. BFMTV passait encore en boucle les images du rassemblement devant le Zénith de Nantes à 23h00 alors qu’à 20h30, la majeure partie des gens n’étaient déjà plus sur place. Il faut ouvrir les yeux et ses oreilles et s’informer ailleurs. Sans quoi, il est facile de tomber dans une certaine pensée unique qui nous rend léthargique et incapable de prendre du recul sur les choses. Il ne faut jamais condamner à 100% quelqu’un, il faut toujours aller au-delà, savoir pourquoi quelqu’un fustige une communauté et qu’une importante frange de la population y adhère. Et ceux qui n’ont jamais vu ses spectacles devraient s’abstenir de tenir des avis définitifs sur la question. Je suis sûr que la plupart des politiques et ses journalistes n’ont jamais vu un seul de ses spectacles. Toujours s’élever au-dessus du simple fait divers, d’une simple petite phrase tirée de son contexte… Dieudonné est un épiphénomène… il y a tellement de problèmes en France que de voir les médias et les politiques s’acharner sur cet humoriste est vraiment pathétique. C’est l’arbre qui cache la forêt. Les entreprises ferment les unes après les autres et nous avons une classe politique entière qui monte au créneau pour interdire un spectacle.
    L’humour doit être transgressif, sans quoi il manque de saveur. Lorsqu’il est blessant et injurieux, c’est simple, on dépose une plainte et la justice tranche.
    Mais de grâce, que chacun de nous ne se mette pas à fixer des curseurs, et surtout pas l’exécutif en place, sans quoi, la démocratie est vraiment en danger.
    Je ne partage pas totalement les idées et les convictions de Dieudonné. J’ai toujours voté à gauche. Je n’en ai rien à faire à vrai dire de ce qu’il pense. Il n’a tué personne, il n’a pas de sang sur les mains. Il a le droit de penser ce qu’il veut, même si cela peut déplaire. Il est avant toute chose drôle, c’est le meilleur. Je prends personnellement ce qui me plaît et ce qui me fait rire. Pour le reste, je lui laisse la responsabilité de ses propos. Son public n’est pas antisémite. Il est tout simplement subjugué par son talent d’acteur exceptionnel et la vitesse à laquelle il sort ses nouveaux spectacles.
    Il paiera pour ses fautes fiscales et pour ses injures raciales si elles sont avérées. Il y a une justice pour ça. Mais si l’exécutif décide maintenant à la place de la justice, nous ne sommes plus en démocratie. C’est très alarmant.
    Un autre point que soulève le phénomène Dieudonné est le problème lié à la représentativité dans les hautes sphères du pouvoir (politique, médias, presse, économie…).
    Je ne suis pas étonné que bon nombre de personnes laissées pour compte et non représentées dans les arcanes du pouvoir se sentent proches de cet humoriste. A force de se moquer des gens, eh bien, il ne faut pas s’étonner de voir naître une certaine radicalité chez certains. Le cas Dassault n’en est qu’un exemple supplémentaire. Honteux.
    C’est la technique des vases communicants. On a une classe politique médiocre, tous partis confondus, il n’y a même plus de gauche en France, tous les organes de presse appartiennent à des industriels ou hommes d’affaires (sauf Médiapart), la télévision ne représente aucunement toutes les couches sociales de notre société. Les inégalités et les injustices croissent… on récolte alors ce que l’on sème. J’ai voté pour Hollande en 2012 mais en 2017, on ne m’y reprendra pas. De toute façon, voter Sarkozy ou Hollande en 2012 revenait finalement au même. La politique est la même. Bravo Monsieur le Président d’avoir tué la gauche, vous n’êtes qu’un imposteur. Ne venez pas vous plaindre si le FN fait un score important aux municipales et aux européennes, vous en serez le premier responsable !!

  71. J’ai entendu M. Philippe Tesson, journaliste renommé, parisianiste bien-pensant, s’énerver, frôlant l’hystérie haineuse à propos de Dieudonné. J’en ai eu les bras coupés (comme chantent les humoristes telllllement drôôôôles de Canal+ sur le génocide du Rwanda. Mais passons).
    Ce jour 10 janvier donc, lors d’une émission de débats télévisés que connaît bien M. Bilger, « Choisissez votre camp », Monsieur Tesson n’a pas craint de dire dans de grandes envolées gestuelles « je regrette qu’il n’existe plus de peine de mort pour ce genre de personnage » en parlant de Dieudonné, ajoutant pour faire bonne mesure « c’est vrai que ce n’est plus la mode ».
    Je ne sais pas pour vous, mais à moi ça m’a rappelé la saillie de Dieudonné contre Patrick Cohen (le coursier de France Inter) qui avait dit de lui que c’était un cerveau malade « quand je pense à Patrick Cohen je me dis les chambres à gaz… dommage » pour faire réplique à l’insulte de Cohen (en même temps c’est un comédien, la réplique est son métier).
    M. Tesson qui visiblement abhorre M. Dieudonné, et c’est son droit, ne se cache pas (à la télé c’est difficile) de vouloir la mort de M. Dieudonné
    Dans quel monde sommes-nous !!
    Naturellement, du moins j’ose le croire, M. Tesson qui n’est pas un saltimbanque, lui, puisqu’il est journaliste, ne réitérera pas ses propos dans un autre spectacle itinérant puisqu’il ne se produit qu’à Paris sur les plateaux de télés, et dans les meilleurs restaurants cela va de soi. En conséquence Monsieur Valls n’aura pas à sommer ses préfets de mettre fin par anticipation aux interventions télévisuelles de M. Tesson. Dommage !
    Bref, vous l’aurez compris, M. Valls armé de ses tisonniers (ses circulaires) a tellement « touillé » la braise qui couvait qu’après quelques étincelles et en soufflant bien dessus, le feu est en train de prendre. Sa femme doit être fière de lui.
    Espérons qu’il ne mettra pas le feu au château.
    Quoique ;-))

  72. Savonarole,
    Je rêve ? Depuis un mois, vous étiez au courant des turpitudes de notre président gnangnan, et vous n’avez pas saisi votre clavier, toutes affaires cessantes, pour informer la communauté bilgérienne des cornes ornant le front impudent de la fausse première dame ?
    C’eût été hors sujet, certes, mais ce n’est pas ce qui vous gêne habituellement.
    Non, vraiment, je suis déçu. Priver les citoyens d’une information de cette importance, quelle négligence.

  73. @ Alex paulista | 10 janvier 2014 à 15:38
    « Sinon, à ceux qui disent que la Shoah n’est enseignée qu’en première, soit c’est faux soit ça a bien changé, parce que moi j’en ai mangé du Nuit et Brouillard. »
    Effectivement, les programmes scolaires changent régulièrement. Mais avant d’écrire que « la Shoah est abordée uniquement en classe de première, sous un thème intitulé « La guerre au XXe siècle » (16 ou 17 heures de cours), dans lequel il est aussi question de la Première Guerre mondiale et de la guerre froide (vaste programme) », je me suis donné la peine de me renseigner, de vérifier et de citer mes sources : http://eduscol.education.fr/cid56538/ressources-pour-classe-premiere.html

  74. sbriglia@Christian C

    @Christian C
    J’ai écrit :
    « Bernard Stirn, arrière-petit-neveu d’Alfred Dreyfus… on lui pardonnera donc… »
    Ce qui, dans mon esprit, signifiait que la sensibilité particulière – mais tout à fait compréhensible et estimable – de Bernard Stirn à l’antisémitisme de Dieudonné, sensibilité peut-être accrue par l’effroyable injustice commise à l’encontre de son aïeul, entraînait sans doute chez lui une acuité plus grande à cette question et qu’on pouvait alors lui « pardonner » d’avoir éventuellement quelque peu bousculé une jurisprudence centenaire sur ce sujet.
    Où avez-vous trouvé le terme « coupable » ?
    En quoi ma prose est-elle assimilable à l’ignoble « traître génétique » de Szpiner et à la dérive de Copé ?
    Vos œillères sont préoccupantes !

  75. Laurent,
    Juste pour vous faire plaisir, ce lien, qui vous aidera à préciser votre analyse sur Eric Zemmour :
    http://www.youtube.com/watch?v=_sYDjPNpPY0
    à partir de 2’40 » environ.
    EZ y estime que les employeurs ont le droit de refuser des candidats à l’emploi au motif qu’ils sont arabes.
    Qu’est-ce qu’un candidat à l’emploi sinon une personne qui cherche à s’intégrer ?
    Si cela ne vous suffit pas, j’en ai d’autres…

  76. La réponse de JF Copé à Philippe n’est vraiment pas des plus intelligentes.
    En même temps Philippe l’a bien chargé et pas qu’une seule fois. Faudrait pas l’oublier non plus. Cela ne l’excuse pas bien entendu.
    M. Copé n’est pas l’UMP. Depuis longtemps.
    Sbriglia vous n’allez pas nous faire votre Philippe quand même ?
    La saga Dieudo continue comme je l’ai prédit hier. Ca va être de pire en pire.
    Ma feuille de chou – qui ne parle que très rarement de la France – en fait deux pages sur le sujet aujourd’hui. J’en étais sûr avant même d’ouvrir celle-ci.
    Le sentiment que la communauté juive est intouchable vu ses malheurs passés devient pour le coup très flagrant et donne raison sans le vouloir à Dieudo sur ce point précis.
    Avez-vous déjà eu à participer à une réunion composée seulement de membres de la communauté juive ? Moi oui – et pour un spectacle – ambiance plombée !
    Mais tout cela n’enlève rien aux horreurs que cette communauté a subies.
    Finalement je ne peux que m’incliner. Face aux victimes.
    Mais pas obligatoirement face à leurs descendants.

  77. @Achille
    Merci pour cette précision.
    Avec toute cette pub gratuite que reçoit l’homme de la quenelle, ce n’est pas Dieudonné mais « Dieu soit loué » qu’il doit bénir le matin en se rasant.

  78. @ hameau dans les nuages | 10 janvier 2014 à 14:13
    Non, je n’ai pas envie de parler d’Elie Wiesel ni de débattre de ce qu’il est désormais convenu d’appeler le « Shoah business », si c’est bien ce à quoi vous faites allusion. Je préférerais parler des travaux d’historiens de Léon Poliakov, de Raul Hilberg et de Ian Kershaw, ou du témoignage de Primo Levi.

  79. sbriglia,
    Puisque la réalité vous émeut, j’aimerais que vous attribuiez un qualificatif désignant celui que l’on pardonne: coupable ne vous semble-t-il pas approprié ?
    S’il doit y avoir pardon, ne serait-ce pas qu’il y a eu faute ? Ou atteinte à l’honneur ?
    Décidément, il me faut absolument votre éclairage.

  80. @Alex paulista
    Vous avez bien de la chance, moi c’est dès l’école primaire que j’ai été « enseigné » sur l’Holocauste à l’école, version vainqueurs si j’ose dire.
    Par contre il faut être sacrément de mauvaise foi pour affirmer qu’en France il n’y aurait aucune atrocité à laquelle on ne peut pas compatir sans être blâmé, pour ne pas dire mis à l’index…
    Les exactions de la Résistance, l’épuration post-libération, les bombardements des Alliés sur les populations civiles allemandes, la non reconnaissance du statut de crime de guerre et encore moins de crime contre l’humanité de Hiroshima et Nagasaki, les massacres pour ne pas dire génocide des Blancs en Haïti, au Zimbabwe, voire en Afrique du Sud, le génocide vendéen, la Terreur sous la révolution… bref ce n’est pas ce qui manque.
    Quant au danger impérieux de l’antisémitisme qu’il faudrait prévenir par tous les moyens, y compris des moyens autoritaires et arbitraires, je rappellerai juste qu’aux Etats-Unis (siège de l’ONU) la parole est totalement libre sur ce type de sujet, et qu’elle est même garantie légalement et constitutionnellement (1st Amendment), qu’en Europe dans des pays très proches, des partis ouvertement antisémites voire néonazis siègent légalement au parlement et pourtant la terre continue de tourner et les dix plaies d’Egypte ne sont pas en train de s’abattre sur l’humanité…
    Sur M. Copelovici, rien à dire, la bave d’un crapaud ne salira jamais la grandeur d’un Philippe, avec un grand P !

  81. On a souvent entendu dire dans la presse : « Dieudonné ne fait pas de l’humour mais tient des meeting politiques ».
    C’est un fait, il s’attaque directement aux points névralgiques qui ont été implantés dans l’inconscience/conscience des gens par les politiques. Le tabou majeur implanté en France et renforcé par la loi Fabius-Gayssot, qui nous rattache éternellement aux statuts du Tribunal de Nuremberg de 1945 dont les trois chefs d’accusations ont étés conçus spécifiquement pour l’Allemagne nazie en situation d’expansion accélérée, étant celui de la Shoah qui est la « clef de voûte » vacillante des politiques européistes initiées par les USA afin d’imposer leur modèle économique face à la montée de l’Asie. L’Europe a été certainement une application à grande échelle de la théorie du pompier pyromane.
    Oui, Dieudonné rit de la politique parce que la politique et ses segments de marché sont risibles et on rit de sa répartie aux attaques du gouvernement dont on voit bien que le discours et le champ lexical, réduit au consensus de trois mots accusateurs (antisémitisme, haine ?) qui sont eux-mêmes un défi à l’intelligence, valide totalement ses « saillies ».
    Qu’a fait Manuel Valls ?
    Il est monté au créneau pour défendre le thème majeur du PS ; c’est-à-dire l’antiracisme et l’antisémitisme qui est l’un des quatre piliers de sa raison d’être, afin de continuer à justifier la légitimité et le bien-fondé de ce gouvernement en crise actuellement.
    Cet antiracisme et cet antisémitisme jaloux dans lequel Dieudonné mordait à pleine dents, lui qui en a été l’un des instruments.
    Sans aborder la mortification qu’opère cette culpabilité pesante, et les autres, sur le roman national et l’estime de soi de toute un peuple que la politique et les médias lui assènent pour des raisons purement financières et géopolitiques et qu’explique très bien son ami, le révolutionnaire IKEA (qui a explicité récemment avec Naulleau la notion de crime d’arrière-pensée qui n’est pas loin du sujet de ce billet).
    Question : si Coluche a orienté les 12% de ses électeurs vers la gauche mitterrandienne, vers qui aurait orienté Dieudonné ses spectateurs ?
    L’intervention de Monsieur Valls n’est pas anodine sur le plan électoral.
    Il est certain que Dieudonné a glissé sa plus haute quenelle et a remué quelque chose de très profond dans ce système à double-« fion » ; une petite fleur printanière et aromatique naîtra sûrement sur ce terreau (?).
    On notera le sens de l’humour et de la mise en scène du journaliste du Point qui est allé au spectacle du théâtre de la main d’or :
    « Les admirateurs de Dieudonné sont de BONS PETITS SOLDATS… Des hommes AUX CRANES RASES vomissent… Un jeune homme A LA CHEVELURE BLONDE ET RAIE SUR LE COTE s’extasie… Une voisine raconte AVOIR CHASSE DE SA RUE CES SPECTATEURS INDESIRABLES A COUP DE TUYAU D’ARROSAGE. Dans un coin, un vigile baraqué FUSILLE DU REGARD CEUX QUI NE RIGOLERAIENT PAS ASSEZ FORT. Dieudonné SE SOUVIENT de Pétain ».
    C’est un bon début de sketch…

  82. breizmabro,
    Vous ne trouverez aucune source ou citation dans laquelle Patrick Cohen attribue, d’une façon ou d’une autre, les qualificatifs de « cerveau malade » associés au nom de Dieudonné M’Bala M’Bala.
    Mais, si vous en indiquez les références, je me ferai un plaisir de vous en donner acte.

  83. Tout est choquant dans cette histoire… Et dire que nos médias n’aime pas Poutine : Valls en est un autre même si c’est au petit pied !
    Les médias donc, avec ce soir l’émission de Taddéï où la majorité des invités se congratuleront sur le dos de Dieudonné et de ses spectacles qu’ils n’ont jamais vus.
    Je pensais qu’avec sa liberté d’esprit, Taddéï avait une chance unique de se démarquer de l’esprit BFMTV ou Canal Plus.
    Justement, hier soir, sur la chaine cryptée (mais hélas pas tout le temps), une meute de « journalistes » (le pire étant sans doute Renaud Dély avec ses oreilles de chauve-souris et ses raisonnements niais) s’est acharnée sur Eric Naulleau qui, figurez-vous, à eu l’impudence d’écrire un livre de dialogues « désaccordés » avec « l’ignoble Alain Soral » et de s’indigner publiquement de la une grotesque du Nouvel Obs qui mélange Zemmour, Dieudonné et Soral…
    Tout ça pue et fait très peur.

  84. calamity jane

    Sachez Monsieur Christian C que les cornes se portent chez les mâles et que pour répondre à SR les prétendus comiques-amuseurs ne s’attaquent plus aux femmes mais sont capables de justifier leur dénomination récurrente « salopes ».
    Celui qui trompe doit assumer et pas l’inverse.

  85. « Père gardez-vous à droite, père gardez-vous à gauche » comme dirait le fils d’un roi de France à la bataille de Poitiers.
    Après l’agacement de Christiane Taubira, voilà maintenant que vous devez faire face à l’indignation de Jean-François Copé, excusez du peu.
    Attention, comme c’est parti Manuel Valls va saisir le Conseil d’Etat en référé pour interdire votre blog.
    Eh oui, ça se passe comme ça chez nous depuis quelque temps. On applique le principe de précaution pour les sites subversifs comme pour la vache folle.
    Et que deviendra-t-on, nous vos fidèles contributeurs ? Bon il nous restera encore Twitter c’est vrai et le blog de Jean-Michel Aphatie pour quelques-uns.

  86. Dominique Merrien

    Bonjour M. Bilger
    Nous vivons une époque formidable sur le plan du droit. La décision du Conseil d’Etat d’hier va obliger nos institutions à revoir les livres de droit surtout en matière de libertés publiques, avec l’arrêt Benjamin renvoyé aux archives.
    Sans parler du personnage et du spectacle en lui-même, juste sur la forme, cette décision du CE ne pourrait-elle pas faire l’objet d’une QPC ?
    Si je ne m’abuse, la liberté d’expression est un des principes premier de notre constitution !

  87. Puisque Jean-François Copé fait l’honneur de lire ce blog, pourrait-il expliquer comment il peut se dire attaché à l’état de droit, après être resté à la tête de l’UMP en novembre 2012, élu avec 98 voix d’avance, tout en sachant pertinemment que les voix de Mayotte, de Wallis et Futuna, de Nouvelle-Calédonie n’avaient pas été comptabilisées et que le vrai vainqueur est François Fillon ?
    D’autre part, on peut se trouver en désaccord avec Philippe Bilger, et avancer des arguments, mais porter un coup bas comme le fait Jean-François Copé, c’est vraiment indigne.

  88. @Christian C
    « Non, vraiment, je suis déçu. Priver les citoyens d’une information de cette importance, quelle négligence. »
    Rédigé par : Christian C | 10 janvier 2014 à 16:34
    Décidément vous lisez de travers sbriglia et maintenant moi-même…
    Ce que j’ai dit est déjà dans la presse, il suffit de la lire, je me cogne même Le Figaro, je suis à 1200 kilomètres de Paris en Espagne, je lis donc ce qu’offre Google News.
    Christian, le calice vous le boirez jusqu’à la lie avec vos compagnons socialistes, nul besoin de passer vos nerfs sur nous.

  89. Il y a dans la décision du Conseil d’Etat une étonnante pirouette.
    En effet, je cite :
    6. Considérant que la réalité et la gravité des risques de troubles à l’ordre public mentionnés par l’arrêté litigieux sont établis tant par les pièces du dossier que par les échanges tenus au cours de l’audience publique ; qu’au regard du spectacle prévu, tel qu’il a été annoncé et programmé, les allégations selon lesquelles les propos pénalement répréhensibles et de nature à mettre en cause la cohésion nationale relevés lors des séances tenues à Paris ne seraient pas repris à Nantes ne suffisent pas pour écarter le risque sérieux que soient de nouveau portées de graves atteintes au respect des valeurs et principes, notamment de dignité de la personne humaine, consacrés par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen et par la tradition républicaine ; qu’il appartient en outre à l’autorité administrative de prendre les mesures de nature à éviter que des infractions pénales soient commises ; qu’ainsi, en se fondant sur les risques que le spectacle projeté représentait pour l’ordre public et sur la méconnaissance des principes au respect desquels il incombe aux autorités de l’Etat de veiller, le préfet de la Loire-Atlantique n’a pas commis, dans l’exercice de ses pouvoirs de police administrative, d’illégalité grave et manifeste ;
    Le point 6 de la décision vise uniquement l’absence d’illégalité de la décision du préfet. Or, la défense a fait valoir que les propos incriminés ne seraient pas repris à Nantes. Mais ce point ne pouvait pas faire partie de la décision du Préfet. Le seul motif de la décision sur ce point (les allégations selon lesquelles les propos pénalement répréhensibles et de nature à mettre en cause la cohésion nationale relevés lors des séances tenues à Paris ne seraient pas repris à Nantes ne suffisent pas pour écarter le risque sérieux que soient de nouveau portées de graves atteintes au respect des valeurs et principes, notamment de dignité de la personne humaine, consacrés par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen et par la tradition républicaine) est en dehors du périmètre de l’interdiction préfectorale et donc il n’y a pas de base légale pour ce nouveau moyen de droit soulevé par la défense.

  90. A la place de Hollande je me méfierais et protégerais mes c…..s… La gauche d’alors avait coupé la tête du Roi de France, on ne sait ce qui pourrait arriver aujourd’hui.

  91. Même Jack Lang se montre critique, c’est dire :
    L’ancien ministre Jack Lang (PS), professeur de droit, a estimé que la décision hier du Conseil d’Etat d’interdire le spectacle de Dieudonné « portait en germe de graves risques pour la liberté d’expression ».
    Soulignant sa « révulsion contre la haine raciale du sinistre Dieudonné », Jack Lang a fait valoir que « la décision du Conseil d’Etat mal fondée juridiquement, port(ait) en germe de graves risques pour la liberté d’expression ».
    http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2014/01/10/97001-20140110FILWWW00466-dieudonne-lang-craint-pour-la-liberte-d-expression.php

  92. calamity jane,
    Je ne pensais pas attenter à votre amour-propre en soulignant le statut d’éventuelle cocue signalé par Savonarole.
    Demandez à Ségolène si cela lui a fait mal en son temps.
    Et apprenez à lire le deuxième degré.

  93. @Christian C
    Que faites-vous ici si vous êtes contre Philippe ? Surtout si c’est pour l’insulter.
    Je propose que Philippe soit aussi tolérant à votre encontre que vous l’êtes : qu’il vous bannisse instamment.

  94. Arobase du Ban

    Ceux qui osent écrire que Eric Zemmour est raciste parce qu’il est « réactionnaire » (c’est infamant ?) ne sont pas des c…
    Ce sont des sales c…
    Parce qu’ils sont des soutiers, par l’exaspération que leur haine fait monter, de la guerre civile qui s’avance à grands pas.
    J’avais écrit sur ce blog du très courageux, fin et méritant Philippe Bilger, avant le scrutin présidentiel de 2012, que si la droite gagnait on aurait la guerre civile, et que si la gauche gagnait on aurait la guerre civile.
    Ils s’y attachent tous dans les partis, pleins de partisans et de parti pris, où le souci de la France (pas chacun sa France) a disparu du fait de l’orgueil de la génération qui tient les commandes et les partis, du fait de la « militance militanteuse » qu’ils ont formatée, éduquée à ne plus écouter pour ne plus comprendre, et à perdre tout sens critique. Orgueil qui génère l’intolérance et la violence mimétique.
    J’ai très mal à la France, et non pas à « ma France ».
    On est entré dans la nuit et le brouillard.

  95. Savonarole,
    Calmez-vous, il n’y a pas le feu. Je conçois que la lecture du Figaro vous donne des boutons. Mais, je l’avoue à ma courte honte, je ne lis pas plus Closer que Voici ou Le Figaro, ce qui fait que, comme nombre de mes concitoyens, ne vous en déplaise, j’étais dans l’ignorance des exploits amoureux de M. Hollande.
    J’exprimais gentiment ma déception que vous, porte-étendard de la science universelle, nous eussiez laissés dans l’ignorance.
    Laissez donc sbriglia défendre ses bêtises lui-même : c’est un avocat, que diable !

  96. Cher Philippe,
    Vos billets sont des intrigues et demandent de multiples lectures.
    Jusqu’où peut-on défendre la liberté d’expression ? Là est la véritable question.
    Jusqu’où peut-on laisser aller les rumeurs ?
    Un magazine people révèle des secrets d’alcôves présidentiels, déjà connus des lecteurs de la toile depuis l’été dernier. D’autres scoops feront suite, en particulier concernant Madame Hidalgo et son lien de couple avec la même personne.
    Et les journaux de demander à la Une si Hollande a reconnu la fille d’Hidalgo pendant que Ségolène Royal vivait le grand amour avec le maire de Nantes ?
    La liberté d’expression sur la toile est-elle infinie ?
    Nous avons pris connaissance de la lettre de Jean-François Copé à votre attention avec un grand intérêt et nous ne pouvons plus douter d’un futur avenir Copé/Bilger sonnant un réveil de la justice endormie. Oui, vous avez beaucoup de talent, cher Philippe, vous n’hésitez pas à exprimer publiquement l’objet de vos erreurs, vous êtes un individu profond qui sait affronter les difficultés et il faudrait que notre pays connaisse ce que vous pouvez apporter au service de la justice et de la France.
    françoise et karell semtob

  97. Garry Gaspary

    @Alex paulista
    Y a absolument rien à dire, d’un point de vue philosophique, sur la Shoah (on vous aura sûrement fait un cours sur le nazisme (ou le totalitarisme), mais le nazisme, cela ne se limite pas à la Shoah, et étant donné que les programmes d’histoire ne se chevauchent pas d’une année à l’autre, si vous avez connu un cours sur la Shoah deux années consécutives, c’est soit que vous êtes un redoublant, soit que vous êtes en pleine confusion.
    @moncreiffe
    On peut sans problème mettre sur le dos de la jeunesse ou de l’ignorance du public de Dieudonné tous ces abus, ces erreurs, ces contre-vérités de la pseudo-exploitation actuelle de la Shoah par les Juifs.
    Mais P. Bilger ne fait pas partie de ce public, n’est ni jeune, ni ignorant. Il a vécu cette période dont nous parlions où la Shoah était non seulement présente dans le discours de nombreux intellectuels juifs mais aussi sur les écrans de cinéma/TV (on se souvient des films sérialisés comme « Holocauste » ou « Au nom de tous les miens » diffusés et rediffusés), il ne peut être que conscient comme nous le sommes du changement manifeste qu’a subi l’exploitation de la Shoah, que seuls aujourd’hui les antisémites en font un marché et en tirent un profit tout en continuant à accuser les Juifs de le faire. Pourtant, son billet reprend en partie ce discours « soralien » et ce phénomène est assez intéressant parce que révélateur… Comment cela peut-il être possible ? Pour ma part, je pense que la réponse se situe dans le média qui véhicule ce discours : Internet.
    J’ai souvent entendu A. Finkielkraut accuser Internet de trop libérer la parole. En réalité, pour un gramme de liberté de parole gagnée, Internet a apporté des tonnes de censure supplémentaires.
    Soral/Dieudonné en appellent à la liberté d’expression ? Mais combien de messages par jour leurs propres sites censurent-ils pour éviter toute critique ? Comment peut-on prétendre être autant attaché à la liberté d’expression en censurant tout ce qui est contraire à sa propagande, propagande qui ne tiendrait pas la route une seule seconde si elle était soumise à la critique ?
    Mais le discours, lorsqu’il est répété continuellement, lorsqu’il n’est pas contredit, lorsque tous les commentaires qui l’accompagnent vont dans son sens, a quelque chose de performatif, et il arrive à convaincre autant les ignorants que les cultivés.

  98. sbriglia@l'exégète de la pensée

    Une dernière fois, Christian C.
    « On lui pardonnera » signifiait : « On mettra sur le compte de cette sensibilité particulière ses éventuels errements jurisprudentiels et on lui accordera la rémission de cette offense au droit ».
    Point de « coupable » : je reproche souvent à mon épouse de me servir des endives braisées… par oubli de mes détestations…pour autant je ne la juge pas coupable de crime ou de délit (consultez donc le dictionnaire avant de donner des leçons !), simplement de légèreté mémorielle… que je lui pardonne en maugréant.
    Est-ce clair où continuez-vous à faire l’âne pour avoir du foin ?

  99. Saint-Loup,
    votre maman vous a, semble-t-il, apporté une éducation rigoureuse, ce qui vous autorise évidemment à donner des leçons de savoir-vivre. Je suis moi-même avide d’apprendre: où, quand et comment ai-je insulté Philippe Bilger?
    Cette éducation ne va pas jusqu’à supporter la contradiction?
    J’aimerais être banni d’un blog qui défend la liberté de Dieudonné de répandre des thèses de haine raciste et antisémite.

  100. Merci M. Bilger.
    Votre billet est une oasis dans le si bruyant et stérile désert médiatique.
    Pour ma part, je n’ai vu que la LDH, Edwy Plenel et vous (et des milliers d’anonymes sur le net) qui ne balayent pas les questionnements légitimes sur la liberté d’expression d’un revers de main hautain et accusateur. Ainsi donc, il n’y aurait pas de débat public sur la liberté d’expression ? un homme politique, seul, s’arroge ce pouvoir exorbitant d’en fixer les limites pour satisfaire un dessein politique et tout le monde se tait ?
    Votre blog est connu. Que les éditorialistes viennent y prendre des leçons ! En attendant, j’ai fait une croix sur toute la presse, l’info mainstream. Je garde seulement un abonnement Mediapart et pour le reste je continuerai à consulter les blogs tels que le vôtre.

  101. Très bonne prestation monsieur Bilger sur France 5 chez Yves Calvi.
    Votre argumentation au millimètre et vos sourires éloquents m’ont enchanté.

  102. J’observe depuis mon pays (Sénégal) avec beaucoup d’inquiétude ce qui se passe en France. On m’a appris à la faculté de droit que le droit administratif était l’un des meilleurs produits d’exportation de la France. Sa jurisprudence libérale presque centenaire était citée en exemple partout. Et paf, par une contorsion juridique étonnante, une seule personne, plus préoccupée par ses réflexes communautaires que l’application de la loi, démolit cette excellente entreprise. Mais ce qui est plus grave, c’est cette impression de peur qui semble saisir les intellectuels et les magistrats du Conseil d’État. J’apprends à l’instant que le juge des référés de cette Haute juridiction a suivi le chemin tortueux emprunté par son collègue hier. Pouvait-il faire autrement, la question qui lui était posée n’était pas d’ordre juridique : êtes-vous avec nous, ou contre nous ? Il lui fallait beaucoup de courage pour appliquer le droit. Le droit administratif français a vécu. Dommage.

  103. @Christian C
    Excusez-moi de me mêler à votre débat avec Breizmaro, mais pour la formule « cerveaux malades » je vous suggère de consulter le lien suivant:
    http://www.youtube.com/watch?v=YeeeLO2UIuk
    Il s’agissait d’un extrait d’une émission de France 5 dans laquelle Frédéric Taddéï recadrait Patrick Cohen qui lui reprochait d’inviter dans son émission des « cerveaux malades » en ayant cité préalablement Dieudonné, Alain Soral et Marc-Edouard Nabe.

  104. J’ai lu l’article et j’ai écouté sur France 5 dans le débat de C dans l’air, de tous les intervenants, je trouve que vous avez la position la plus partiale et la plus mesurée, la décision du conseil d’Etat elle, est partisane, le magistrat qui l’a rendue est juge et partie, du fait de son appartenance à la communauté israélite de France, ça entache toutes les décisions à venir de cette haute chambre de notre justice, on vient d’enlever le bandeau à la justice ce qui est grave et dangereux.

  105. Mignon les lunettes:-)
    Content de vous revoir en pleine forme Philippe.
    Vous vous permettez même d’interrompre vos copains de débat. Quel changement.
    Sur le fond, je partage vos inquiétudes sur la suite… du spectacle.
    ——————————————-
    Attention, attention le commissaire du blog est de retour, je répète…

  106. @Christian C
    Reprendre textuellement l’insulte ignominieuse de Szpiner en le qualifiant d' »excellent », c’est quoi si ce n’est pas une injure ? Vous prenez les gens pour des jocrisses ?
    Puisque que vous êtes pour la censure acceptez qu’elle s’applique à votre endroit vous serez cohérent avec vous-même, « Christian » LOL

  107. ”La Shoah, génocide exceptionnel, unique”
    Je ne veux surtout pas sous une quelconque forme apporter la moindre caution aux propos antisémites de Dieudonné, et qui parfois-souvent flirtent avec le négationnisme. Mais j’ai deux désaccords avec la phrase de notre hôte : un d’ordre sémantique et l’autre historique.
    Shoah est un terme judaïque et donc religieux pour désigner le génocide des juifs par les nazis, et qui depuis environ une trentaine d’années s’est substitué à génocide dans quasi tous les articles et livres consacrés à cette horreur. Ce glissement sémantique s’est d’ailleurs fait en deux étapes, vers la fin des années 70 avec Holocauste, autre vocable religieux judaïque, souvent substitué à génocide qui jusqu’alors était utilisé usuellement. Génocide est un terme sans aucune connotation religieuse et employé depuis longtemps par les historiens pour qualifier les massacres de masse, planifiés et basés sur des critères précis : ethniques, religieux, sociaux, etc.
    Comme le fait souvent remarquer Rony Brauman et il n’est pas le seul, utiliser un terme propre au judaïsme (ici Shoah) pour désigner un drame aussi horrible soit-il, fait basculer de la dénomination historique à celle religieuse. Cette dernière et quelle que soit la religion, comporte immanquablement une dimension, et notamment relation au drame, quasi mystique. L’approche religieuse étant souvent différente, voire bien éloignée de celle historique. Que des pratiquants du judaïsme, descendants de ceux-ci ou / et imprégnés de la culture issue de cette religion, utilisent ce vocable religieux Shoah n’a rien d’anormal. Mais que ceux n’appartenant pas à cette communauté religieuse-culturelle, en viennent à n’utiliser que celui-ci en place de celui historique, cela pose un problème intellectuel : voir ci-avant ma remarque sur la difficile compatibilité entre religion et Histoire.
    Certes l’emploi systématique de Shoah permet de donner à ce génocide une dimension exceptionnelle et unique, qui de fait revient à relativiser tous les autres génocides avant et après lui. Hormis une spécificité d’une partie de ce génocide des juifs par les nazis, sur laquelle je reviens plus après, ce génocide en terme de pourcentage d’une population ou volume n’a hélas rien d’exceptionnel dans l’Histoire. Quelques exemples : quasi éradication des autochtones lors des colonisations britanniques en Australie-Tasmanie-Nouvelle-Zélande élimination de la majorité des Indiens aux USA lors de la conquête de l’Ouest, Ukrainiens lors de la famine organisée par les Staliniens au début des années 30 (environ quatre millions de morts), réduction d’au moins un tiers de la population cambodgienne par les Khmers rouges, inter-ethniques au Rwanda avec principalement celui des Tutsis, et environ quatre millions d’habitants du Kivu en RDC ces quinze dernières années (rapport ONU).
    Les Nazis ont massacré environ six millions de Juifs entre 1939-45 en Europe, soit les deux tiers de cette communauté. A peu près la moitié l’ont été de manière ”classique”, au sens avec les mêmes méthodes utilisées lors des génocides cités ci-avant : fusillades (paroxysme atteint avec les Einsatzgruppen), famines et mauvais traitements (cas entre autres dans les ghettos). Méthodes atteignant parfois un niveau de ”productivité” morbide supérieure à celles de génocideurs du passé, du fait de l’organisation et discipline de l’armée allemande. Hormis ces pics ponctuels de ”productivité”, cette composante du génocide des juifs n’avait rien de nouveau et spécifique. Bien sûr il y avait le critère de sélection des victimes, être juif : donc tué pour ce que l’on était, et non ce que l’on avait fait ou était susceptible de faire. Mais cela a toujours été une constante dans tous les génocides, seul le critère de sélection des victimes change selon le lieu et époque.
    La seule spécificité et donc caractère exceptionnel, est dans le génocide des autres trois millions de juifs. Là les nazis innovèrent en matière de méthodes avec pour corollaire une ”productivité” morbide atteignant des sommets, cela avec une organisation du génocide de manière industrielle : rafles méthodiques, transports planifiés des victimes, camps d’extermination et gazages systématiques dans des installations conçues pour cela : le sommet est atteint à Auschwitz-Birkenau avec l’emploi du Zyklon B (environ un million de mort), alors qu’ailleurs c’était avec du monoxyde de carbone moins performant mais qui généra quand même environ deux millions de morts. Les camps d’extermination tel l’ensemble Auschwitz-Birkenau, ce n’est qu’une variante des camps de concentration (ajout de chambres à gaz) et ces derniers ne sont pas une invention des Nazis, mais des Britanniques lors de la guerre des Boers au tournant des années 1900.
    Quasi systématiquement dans les médias et conférences, le génocide des juifs par les nazis est ramené au gazage dans les camps d’extermination et avant tout à Auschwitz-Birkenau. A contrario les massacres ”classiques” sur les lieux d’habitations sont présentés comme secondaires, alors que c’est a minima la moitié des morts du génocide. De là découle l’image d’un génocide exceptionnel et unique du fait de cette présentation réductrice, et qui est devenue au fil du temps une vérité non discutable. Certes camps d’extermination et gazages sont bien une spécificité des nazis, tant à l’égard des juifs que des tziganes, mais en faire celle de l’ensemble du génocide des juifs est une ineptie historique. On omet aussi et bien trop souvent que question génocide d’une ampleur proche, les Nazis en ont un autre à leur passif : les trois quarts des prisonniers de guerre soviétiques qu’ils firent périrent dans les camps de concentration, à savoir près de quatre millions de morts.
    Naturellement toutes ces mises au point n’enlèvent rien aux monstruosités criminogènes des Nazis, et entre autres à l’encontre des juifs. Mais ériger le génocide des juifs comme exceptionnel et unique dans l’Histoire, relève d’une construction intellectuelle fort contestable, et surtout ne fait que susciter et exacerber la concurrence des mémoires victimaires. Entre autres celles des descendants des victimes des traites négrières tant transatlantiques qu’arabes, certes phénomènes dont le but n’était pas génocidaire : seulement déportations d’humains pour les réduire en esclavage, et dans des conditions de travail et vie proches d’un bagne. Mais au final ces deux traites générèrent un volume de morts au moins égal à celui du génocide des juifs entre 1940 / 45, certes étalés sur une bien plus grande durée : plusieurs siècles pour celle transatlantique et un millénaire pour celle arabe.

  108. Sur votre conseil (ce soir sur « C dans l’air »), je suis allée sur YouTube écouter le sketch sur le cancer. Je l’avoue j’ai ri ; très fort ce sketch… jusqu’à la surprise finale où l’humoriste enchaîne sur une drôle de chanson à propos de la Shoah et des ananas et tout à coup je n’ai plus ri du tout et j’ai eu honte d’avoir regardé ce sketch. J’ajoute que je suis nièce et petite-nièce de déportés sans retour.

  109. Michelle D-LEROY

    @ Jean-Michel RUDEAU
    Le deux poids deux mesures existe bien et en particulier depuis 20 mois où nous voyons d’affaires en affaires Manuel Valls et son obsession de l’extrême droite mener tambour battant des choses assez insignifiantes et laisser courir la vraie délinquance plus difficile à gérer.
    Sans remettre en cause la terrible tragédie de la Shoah et les horreurs qui ont été perpétrées, on peut imaginer l’impossible oubli et la compréhensible blessure pour les juifs.
    Toutefois, les outrages, blasphèmes, moqueries et profanations contre la religion catholique n’en sont pas moins difficiles à supporter pour ces mêmes catholiques.
    Sans aller jusqu’à interdire des spectacles, des oeuvres d’art, des comiques, on aimerait de temps en temps entendre des voix qui s’élèvent pour condamner les profanations – au moins – par M. Valls en premier lieu, lui le Ministre des Cultes.
    Une candidate à la Mairie de Paris a comparé le soir de Noël la Vierge à une homo qui aurait bénéficié de la GPA : un humour douteux !
    Des églises sont saccagées dans l’indifférence générale. Pas une ligne dans les journaux télévisés.
    Et puis bien sûr, nous voyons régulièrement ces groupes d’activistes « Femen » sortis d’on ne sait où, soutenus financièrement par on ne sait qui de national ou d’international, qui, au prétexte de féminisme profanent nos églises les plus en vue en plein milieu d’offices religieux. Et ce sans indignation des autorités, sans relais dans les médias. Une majorité de Français n’est même pas au courant de ces affaires, il est tout simplement honteux que l’information soit aussi mal traitée et répercutée.
    Bref le catholicisme n’intéresse personne car il n’y a aucun lobby derrière… à la différence des autres religions.
    Ce qui intéresse la gauche et ses suiveurs de droite (un naufrage pour notre civilisation), ce sont des thèmes soutenus par des gens de l’ombre, qui tire les ficelles par anticléricalisme viscéral, à commencer par les puissantes loges de francs-maçons. Ces thèmes sont visiblement homosexualité, théorie du genre, immigration toute triomphante, féminisme, racisme.
    Le pouvoir actuel, qui a tous les pouvoirs transforme la France sous nos yeux sans que nous puissions réagir.
    Et le phénomène Dieudonné même si nous condamnons ses discours, nous démontre le danger ambiant : une liberté d’expression mise à mal, car lorsqu’un régime commence à interdire en supposant que quelqu’un pourrait penser, pourrait dire, cela sent très mauvais. C’est de la graine de petit dictateur. Il faut rester vigilant.

  110. Véronique Raffeneau

    « Pourquoi si peu d’indignation pour les caricatures de Mahomet – j’ai moi-même soutenu Charlie Hebdo – et tant pour des propos sur la Shoah immédiatement taxés de scandaleux et d’indignes ? »
    Pourquoi ?
    Quand Dieudonné regrette que les chambres à gaz aient épargné untel ou untel, son regret renvoie immédiatement à des images d’horreur et d’abominations capitales.
    Ces images que les témoignages des survivants des camps d’extermination nous ont transmis, inscrivent à jamais ces hommes, ces femmes, ces enfants, ces vieillards assassinés et abandonnés de tous dans un indicible du pire absolu.
    Voilà pourquoi.
    …/…
    J’approuve en totalité votre billet quand il conteste la façon ahurissante dont l’arrêt du Conseil d’Etat a été rendu hier.
    Oui, comme l’a très justement écrit un de vos commentateurs, quand l’exécutif rend la justice il y a danger pour la démocratie et l’Etat de droit.
    Et quoi qu’en dise le ministre de l’Intérieur, il y a danger pour la République.
    C’est aussi cet enseignement que nous a transmis l’histoire.

  111. calamity jane

    Christian C,
    Ah oui ! vous ignoriez que chaque matin j’ai le magnifique décor des Alpes et… derrière lequel le soleil fait sa lente ascension me réchauffant le cœur dans le matin clairet.
    Sinon, le second degré cela va.
    Merci pour votre aide avant d’envisager le troisième.

  112. marcel drapier

    Cher Monsieur,
    Il me souvient que vous n’aviez pas de mots assez durs envers le précédent gouvernement pour ce qu’il avait commis comme agissements ayant vocation, selon vous, à l’abaissement de la justice française.
    Ce qui s’est passé hier, qui touche au coeur même de nos libertés publiques, vous trouve étrangement serein et impavide. La mascarade judiciaire d’un appel du ministre, appel jugé quelques heures après la décision de première instance – vers un juge très probablement choisi et désigné par avance – ne semble pas vous émouvoir plus que ça.
    A vous lire rien que de très usuel et normal, n’est-ce pas ?? Il vous est arrivé, M. l’Avocat Général, très couramment de constater des accélérations de procédure de cette espèce ??
    Le discrédit de l’institution judiciaire, qui n’avait pas vraiment besoin de ce surcroît de validation, est pourtant porté à son comble.
    J’espérais mieux de la part d’un défenseur des libertés publiques que ce point de vue d’un commentateur des médias.

  113. Dieudonné et Alain Soral ne sont pas antijuifs.
    Je vous connais grâce à Soral qui ne vous a pas sali.
    Je vais lire vos billets, regarder vos entretiens et acheter vos bouquins (pas tous, classe moyenne oblige…) pour me faire une idée plus précise de quelqu’un qui m’a plu sur les plateaux de télévision MAIS svp faites de même avec eux. L’ensemble de leur boulot mérite mieux (l’ENSEMBLE, pas une phrase, une citation hors contexte, NON, tout leur travail).
    Ils peuvent dire quelques bêtises mais grattez bien et vous finirez par interviewer Alain Soral qui n’est en rien le monstre ainsi décrit par les médias ; tout comme Dieudo. O_O
    Merci d’avance.

  114. Nicolas Sarkozy a fait voter le traité de Lisbonne, qui n’est que la réécriture de la Constitution européenne refusée par 55 % des Français, il a trahi leur vote et ses engagements de campagne. Oui, mais c’est Sarkozy, à qui on pardonne tout…
    Qu’un ministre socialiste s’avise de mettre un coup d’arrêt aux délires lucratifs d’un antisémite haineux et fomenteur de troubles, et c’est un tollé pour défendre la liberté d’expression. Oui, mais Valls est un socialiste, normal, on le voue aux gémonies.
    La démocratie aura bonne mine, quand, se réfugiant derrière ses beaux principes moralisateurs et ses divisions politiques absurdes, elle sera battue en brèche par la barbarie.
    Cela s’est déjà vu, et à ce jeu, elle ne gagne jamais.

  115. Vous êtes mignon, M. Bilger, mais il serait temps de vous apercevoir que la pente naturelle de la gauche est liberticide, puisqu’elle vise rien moins qu’à nier la réalité et à changer l’homme, ce qui ne peut se faire que par la répression.

  116. Reprenons les faits de ce dossier dans l’ordre chronologique. Le ministre de l’Intérieur a adressé une circulaire aux préfets, qui l’ont transmise aux maires. Un tribunal administratif, saisi en référé a jugé que le spectacle devait avoir lieu. M. Valls a aussitôt saisi le Conseil d’Etat qui a infirmé dans la journée le jugement du tribunal administratif. Une telle célérité, un tel engrenage est une grande première en France me semble-t-il.
    La gauche se retrouve en face de ses contradictions du genre : « Il est interdit d’interdire ». Si on supprime un sens interdit au coin d’une rue, un accident est tout à fait envisageable. Si on laisse un présumé humoriste continuer à rire méchamment du mal qu’il fait aux juifs, on s’expose à banaliser les actes antisémites alors qu’ils sont pénalement répréhensibles.
    Il ne s’agit plus de divertissement, de spectacle humoristique ; Dieudonné a versé dans la méchanceté et l’escroquerie depuis longtemps. Pour rappel, Dieudonné, ça suffit.

  117. @ Trekker | 10 janvier 2014 à 19:46
    Excellente mise au point. Vous avez raison sur l’essentiel. Et votre commentaire sort du lot (une centaine, en dix heures, sur ce blog) par la qualité de son argumentation et par sa justesse. Permettez-moi toutefois d’apporter quelques légères corrections sur deux points.
    Les termes « Shoah » et « holocauste » ne sont effectivement pas neutres et ne s’appliquent qu’à l’extermination des Juifs d’Europe, durant la Seconde Guerre mondiale. « Shoah » (au sens de catastrophe) a fini par supplanter « holocauste » (au sens de sacrifice). Le terme « génocide », quant à lui, a été forgé en 1944 par Raphael Lemkin (juriste polonais, d’origine juive, pour qui j’éprouve la plus grande admiration) pour désigner la même chose. C’est seulement vers 1970 qu’on a commencé à l’utiliser pour désigner toutes les tentatives d’extermination planifiée d’un peuple et tous les massacres de masse organisés par un Etat. Il est d’ailleurs intéressant de remarquer que Raphael Lemkin avait en mémoire le massacre des Arméniens de 1915 (aujourd’hui bien connu) et le massacre des Chrétiens d’Irak de 1933 (malheureusement oublié), lorsqu’il a créé en 1944 ce néologisme (génocide).
    Ce ne sont pas les Britanniques qui ont inventé les camps de concentration durant la guerre du Transvaal (1899-1902), mais les Espagnols durant la guerre d’indépendance de Cuba (1895-1898). C’est d’ailleurs l’invention du fil de fer barbelé qui a rendu techniquement possible la création de vastes camps dans lesquels, à l’époque, on enfermait indistinctement hommes, femmes, enfants, vieillards et bétail.

  118. Merci pour ce post assez complet.
    Le caractère sacré de la Shoah est un phénomène spécifiquement français — il est frappant d’observer qu’aux États-Unis par exemple, des humoristes « mainstream » (Jon Stewart pour ne citer que lui) se moquent de la Shoah ou parodient Hitler sans provoquer là bas aucun émoi national. Pourquoi ?
    La Shoah participe du mythe fondateur de la France contemporaine.
    Le problème de la France contemporaine, c’est: comment continuer à croire qu’elle est un « grand pays » après la défaite, le désastre et « l’exode » de 1940 ?
    Une première solution à ce problème avait été trouvée par de Gaulle qui avait génialement réussi à faire croire (à un peuple consentant) que le désastre en tant que désastre, n’avait jamais eu lieu : la France a perdu une bataille mais pas la guerre, elle s’est libérée elle-même (Leclerc), elle est présente aux côtés des vainqueurs ; « l’État français » n’a jamais existé, la France était à Londres et n’a jamais failli, etc.
    Ce beau conte a duré jusqu’à Mitterrand (inclus), mais a commencé à prendre l’eau quand les enfants de 68 sont arrivés à l’âge adulte.
    Il a bien fallu reconnaître, cinquante ans après, que le désastre était une réalité, que l’exode était le ridicule de tout un peuple, et que si, bien sûr, les Français n’avaient pas tous été collabos, ils avaient encore moins tous été résistants. Ils étaient les vaincus.
    Comment l’expliquer et l’admettre ? Eh bien, en désignant l’ennemi d’alors non pas comme un ennemi ordinaire, mais comme le Mal Absolu. On n’a pas combattu les Allemands, mais le Diable en personne !
    Et quelle meilleure preuve que l’ennemi était le Diable, que la Shoah ? Contre des acharnés sanguinaires d’une telle inhumanité on ne pouvait pas gagner (et on a peut-être même bien fait de perdre, car qu’aurait-il fallu faire pour gagner ?).
    Cette construction explique par exemple que la déclaration de Le Pen selon laquelle l’occupation allemande n’aurait pas été spécialement inhumaine, ait tellement choqué et ait donné lieu à condamnation ; ou que la loi Gayssot date de 1990… et non pas de 1947.
    Ce qu’on reproche à Dieudonné, ce n’est pas de manquer de respect vis-à-vis des victimes de la Shoah, c’est de saper ce mythe fondateur.
    Dieudonné siffle la Marseillaise, et brûle le drapeau tricolore d’une façon bien plus agressive et subversive que ne l’ont jamais fait tous les supporters de foot de toutes les Afrique ; pour Valls, ses prédécesseurs et ses successeurs, ce rire-là restera toujours impardonnable.
    Pourtant, la provocation élevée à ce niveau devient une oeuvre d’art ; si Marcel Duchamp est « le plus grand artiste du XXe siècle » (Wikipédia), alors Dieudonné, c’est Léonard de Vinci.

  119. @Trekker
    C’est une rédaction sur table ou un exposé de votre enfant ? Il est en quelle classe de collège ?
    Si l’histoire se résumait à quelques pages dans des manuels scolaires, il y a bien longtemps qu’on n’aurait plus besoin d’historiens.
    L’histoire ce n’est pas ça, c’est une science avec des chercheurs qui émettent des thèses, des hypothèses, qui font des découvertes, des erreurs, des avancées, des reculées comme dans toute science ; ça n’a rien de figé dans le marbre, tout comme on a affirmé durant des dizaines d’années que l’homme Neandertal n’avait rien à voir avec notre espèce, et on s’est finalement aperçu qu’on avait tort… et peut-être que demain on se rendra compte qu’on s’est encore trompé et que c’était la première hypothèse qui était la bonne.
    Vous êtes sur un blog à tendance juridique vous savez donc comment se déroule un procès, en général chaque partie a Sa Vérité, son interprétation des faits et des événements et bien souvent la réalité est sur un troisième chemin entre les deux.
    Partant de là affirmer péremptoirement des choses en histoire, sans retenue, sans réserve, ne veut rien dire, et d’autant plus quand cela concerne un sujet aussi sensible, aussi tabou dont d’ailleurs il est interdit par la loi de débattre.
    Avec internet vous avez les moyens de creuser un peu, pas beaucoup, mais un peu tout de même, le sujet et vous verrez rapidement que les choses ne sont pas aussi simples et schématiques que vous le pensez. Comme on dit, il y aurait beaucoup à dire….
    Je ne dirai qu’une chose : d’après vos chiffres combien de chances Anne Frank, pour prendre un symbole, avait-elle d’être gazée, d’être exécutée par balle, d’être morte affamée ou battue à mort ?
    Comment est-elle morte ?

  120. Les ravages du contrôle de la pensée se voient maintenant : pendant des années, la sanctification du PC, objectivement agent de l’étranger et sectateur du plus grand massacre jamais perpétré sur la durée. En parallèle, notre culpabilisation pour les actions d’Hitler, ad nauseam. Je relis certaines plaintes déposées par les officines professionnelles, où très souvent, elles invoquent une potentialité d’antisémitisme, une idée selon laquelle, on pourrait penser que…. Insupportable, la mise en infantilisme de tout un peuple.
    Je vous ai regardé un moment ce soir, à la TV, vous avez été parfait, mais en même temps, dans l’émission de Taddéï, en béquille, le dialogue était inaudible, le député socialiste avait l’arrogance de ceux qui échouent, coupait systématiquement la parole, mais dans tout ça, l’opposition entre les doctrinaux du non absolu et ceux qui pensaient aux effets de l’attitude du gouvernement cornaquant le Conseil d’Etat, car je ne suis pas sûr de l’indépendance de Stirn dans ce coup-là, on avait le sentiment que la rupture était consommée.
    Personne ne s’est demandé comment on en était arrivé à présenter une France raciste et antisémite, tartinée à longueur de phrase en oubliant systématiquement de dire que ceux qui ont commis les crimes emblématiques sont des musulmans, islamistes ou non, pour lesquels on demande la même protection que pour les Juifs.
    C’est-à-dire qu’on ne cherchera jamais la cause de cet affolement politique et médiatique ailleurs que dans l’écrasement des français.
    Combien de fois faudra-t-il répéter que Mein Kampf est en vente libre, sur arrêt de la Cour de cassation et que la lecture en était recommandée par le Maréchal Lyautey, en envoi car c’est un phénomène d’histoire, comme les horreurs qui ont suivi.
    Si toute la France avait lu ce livre, Hitler ne serait pas arrivé à ses fins, et il y avait ce soir encore des gens pour louer qu’on ait interdit ce livre en France. Et on a encore eu droit à l’évocation de l’esclavage, sans jamais mentionner que les premiers responsables de la traite négrière sont les Arabes, ce qu’ignore aussi Dieudonné.
    Ce débat est sans intérêt, car il est faussé, biaisé, malhonnête et il ne peut en ressortir qu’un antiquelque chose de plus.
    C’est un magnifique gâchis où, encore une fois, l’histoire n’a pas sa place.

  121. J’approuve l’ensemble de votre article et m’étonne des reproches que vous fait marcel drapier, qui vous a apparemment mal lu, puisque dans son commentaire les critiques qu’il fait sur cette mascarade de l’appel au Conseil d’Etat sont pratiquement les mêmes que les vôtres.

  122. Tous ces commentaires sur la phrase de Dieudonné qui semble regretter que Patrick Cohen ait échappé aux chambres à gaz, c’est certainement condamnable mais pas très nouveau. Combien de députés à la « mentalité irréprochable » ont accablé Simone Veil des mêmes regrets lorsqu’elle défendait devant le parlement la loi dépénalisant l’avortement en ajoutant qu’elle était une tueuse de bébés. Et bien peu ont réagi, en toute discrétion !!

  123. M. Valls dit que Dieudonné ne fait plus rire personne
    Pourtant les spectacles de Dieudo sont pleins.
    Donc il ment.
    Est-il acceptable qu’un ministre d’Etat mente impunément ?
    Sommes-nous dans une République betteravière ?
    En République tous les hommes naissent libres et égaux en DROIT.
    Qu’est-ce qui autorise M. Valls à dénier à certaines personnes leur humanité ?
    Suffit-il d’être en accord avec les préceptes de M. Valls pour mériter d’être une personne ?
    En pareil cas et par respect de la fonction n’est-il pas mieux qu’il fasse amende honorable ?

  124. Monsieur Bilger, voyons voyons !
    Rappel : un dénommé Jean Robin (le diplômé en commerce qui gère Enquête et Débat sur le Net) a publié il y a quelques années un bouquin intitulé « La Judéomanie, Elle nuit aux Juifs, elle nuit à la République ».
    Pourquoi ce Jean Robin n’a-t-il pas été traîné en procès par la Licra alors que le vieux Edgar Morin y a été traîné ?
    Surprenante attitude des Finkielkraut et Élisabeth Lévy vis-à-vis de ce J. Robin (qui a par la suite interviewé Finkielkraut sans que celui-ci ne lui pose une seule question sur ce bouquin… très étrange…)
    Qui a protesté au nom de la liberté d’expression pour E. Morin ?
    Voilà le genre de mystères que l’on devrait élucider…
    Passons.
    Soral, Zemmour et J Robin (et le site Fdesouche) veulent toucher une audience sur le Net : celle des moins de 40 ans… avec des méthodes qui se ressemblent.
    Les vidéos de ces trois agitateurs sont à mes yeux souvent extrêmement drôles, dans le genre « comique involontaire »… en raison de leurs tics verbaux, du caractère ultra-répétitif de leurs discours (de la pure propagande) et de leur grotesque narcissisme. Il y a un point commun entre tous les trois : ce sont des enfants de la télévision et tous ont pour objectif la notoriété médiatique…
    Il y a eu de nombreux contacts, réguliers et récents entre Soral et Zemmour.
    On retrouve chez Soral et Zemmour la référence au catholicisme comme fondement de la culture française, une hostilité ouverte contre le « lobby gay », des moqueries incessantes contre les féministes, la dénonciation du projet européen et l’antiaméricanisme.
    Soral est obsédé par le complot judéo-maçonnique ce qui n’est évidemment pas le cas de Zemmour… c’est la seule différence, car sur tous les autres points, il y a convergence. En écoutant Soral et Zemmour, on se demande d’ailleurs s’ils ne sont pas des créatures télécommandées…
    Comment appelle-t-on ces personnages « entraînés » par les services de propagande ?
    Cela me reviendra plus tard.
    Autre point commun : Zemmour a dénoncé à maintes reprises la « sacralisation de la Shoah » et l’usage politique qui en est fait. Il attribue (évidemment) cet usage exclusivement à « la gauche », oubliant que l’un des derniers coups fumants des conseillers de Sarkozy a été cette proposition de faire adopter des petits enfants juifs morts par des petits français vivants (surtout bronzés et habitant en banlieue…).
    Rappelez-vous aussi de la réponse de Zemmour à Yann Moix chez Ruquier.
    Je lis ces gens et je les écoute attentivement depuis des années ; je lis aussi les échanges sur le site de Renaud Camus depuis sa création : certains valent leur pesant d’or. On constate qu’on peut y traiter de bonobos les Noirs (sauf Senghor et Fanon mais attention : un Fanon toujours très bien expurgé) de deux manières : à la vulgaire et à la snobinarde. Et que pour les uns et les autres, les femmes sont des pisseuses, sauf Lucie ou Charlotte.
    J’ai lu aussi Fdsouche pendant plusieurs années. Aujourd’hui, l’accès aux échanges de fdesouchistes n’est plus possible, dommage parce que c’était également très instructif.
    Ces convergences de vue entre tous ces gens qui, médiatiquement, ne sont pas censés se fréquenter sont vraiment curieuses.
    Il y a des éléments de langage qui ne trompent pas. On retrouve chez Soral, au FN-FdSouche, chez Renaud Camus l’usage systématique du mot « collabo » et le même terme dans les échanges sur le site de Causeur. Autre exemple : l’intérêt très soudain de tous ces gens pour un « historien » de l’Afrique inconnu au bataillon nommé Lugan…
    Il y a ces contacts de plus en plus assidus et intimes entre certains intellectuels médiatiques et les membres de ce qu’on appelait auparavant la Nouvelle droite…
    Bref, on peut en apprendre bien plus en se promenant sur ces sites qu’en lisant Le Figaro ou Le Monde sur ce qui se trame entre certains membres de l’Establishment et certains individus exclus officiellement des médias mais officieusement accueillis par de nombreux cercles …
    Tant de gens qui pètent au-dessus de leur c.. alors qu’ils ne savent plus où donner de la tête.
    Pathétique.

  125. Véronique Raffeneau

    « Qu’un ministre socialiste s’avise de mettre un coup d’arrêt aux délires lucratifs d’un antisémite haineux et fomenteur de troubles, et c’est un tollé pour défendre la liberté d’expression. »
    Est-ce si choquant, Camille, de défendre l’impérieuse nécessité d’un équilibre des pouvoirs entre l’exécutif et le judiciaire, n’est-ce pas là le fondement même de la République ?
    Quand Manuel Valls justifie le recours à une puissance publique devenue démesurée et excessive au prétexte de l’incapacité de la Justice judiciaire à faire exécuter des condamnations, n’est-ce pas là la traduction d’un renoncement politique, d’une défiance et d’une disqualification majeures de la Justice et de l’Etat devenus totalement impuissants, selon le ministre, à sanctionner et à protéger ?
    Vous mentionnez Nicolas Sarkozy : l’élève vient de dépasser le maître !

  126. Véronique Raffeneau

    En réaction à la tribune de Jean-François Copé dans Causeur citée par sbriglia, je veux dire que la lecture du blog de Philippe et les commentaires qu’ils m’inspirent m’ont appris la liberté d’expression : s’efforcer d’être au plus près et au plus exact de ce que je crois sincère, honnête, juste et fondamental à exprimer, à approuver ou à contester.
    Cet apprentissage difficile de la liberté de soi est unique.
    Ce sont la liberté et le courage intellectuels de Philippe qui permettent cela.
    Je ne suis pas d’accord avec Philippe quand il parle de communautarisme pour traduire la position de JF Copé au sujet de son soutien à la circulaire Valls.
    Je pense plus banalement que JF Copé a cédé aux facilités de la façon pathétiquement ordinaire de faire de la politique aujourd’hui.
    Et les mots de conclusion de JF Copé dans sa tribune visant à disqualifier Philippe en faisant référence à un déterminisme génétique sont clairement indignes du combat qu’il prétend mener quand il soutient dans l’improvisation et la précipitation – marques de fabrique de l’action politique aujourd’hui – le ministre de l’Intérieur.

  127. On peut traiter le problème Dieudonné de différentes façons : morale mémorielle, morale bien-pensante, en faire un parfait ilote ou un idiot utile à la cause gouvernementale en mal de résultats, il n’en reste pas moins que cette affaire dévoile le vide sidéral d’une réflexion du pouvoir sur la société.
    Quelle farce ce gouvernement !
    Un ministre qui joue les gros bras contre un mauvais humoriste, et qui s’en vante comme s’il venait de vaincre le Mal absolu.
    Un petit monsieur qui passe son temps à froncer les sourcils pour se donner l’air sérieux et important, alors qu’il est incapable de contrôler si peu que ce soit les banlieues et le grand banditisme.
    Un président qui passe son temps à courir… en scooter… le guilledou avec une actrice charmante au demeurant.
    Si on en croit le buzz, ses succès féminins (je précise féminins, manquant d’informations et ne voulant pas en savoir plus) sont nombreux, et Valérie ne serait que la partie émergée de l’iceberg des aventures d’un chaud-lapin.
    Enfin après avoir évité de peu l’original, nous avons une copie de DSK en un peu plus discret et plus sélectif dans ses pulsions, mais en beaucoup plus incompétent. Que voulez-vous on ne peut pas tout avoir. Il faut savoir choisir.
    Désolant, navrant pour le pays…
    Pauvre France !!
    De petits hommes menant de petits combats, se flattant de petits succès. Des Lilliputiens, et petit-boutiens de surcroît, le gros bout de l’œuf étant au-dessus de leurs forces.
    Dieudonné l’icône de la médiocrité socialiste, à la fois comme individu, et surtout comme porteur de la projection fantasmée d’une puissance parfaitement impuissante à traiter les problèmes du pays.
    Mais enfin comme elle est puissante ailleurs cela a l’air de lui suffire.
    L’autosatisfaction dérisoire de la plupart de nos ministres est grotesque.

  128. Jean-Jacques Bernardini

    @ minos 10 janvier 2014 à 19:17
    « …la décision du conseil d’Etat est partisane, le magistrat qui l’a rendue est juge et partie, du fait de son appartenance à la communauté israélite de France, ça entache toutes les décisions à venir de cette haute chambre de notre justice, on vient d’enlever le bandeau à la justice ce qui est grave et dangereux. »
    Je pense la même chose que vous mais en nuançant.
    La décision du Conseil d’Etat rendue en référé (à juge unique, donc, forme habituelle des référés), l’a été par ordonnance de M. Bernard Stirn, qui est président de la section du contentieux.
    Généralement, les décisions en référé sont confiées à des magistrats expérimentés ce qui « compense » l’absence de collégialité de la décision juridictionnelle. Que cette décision ait été rendue par le président de la section du contentieux du Conseil d’Etat n’a donc rien de choquant a priori.
    Mais même à supposer que M.Stirn soit un magistrat intègre (excusez ce pléonasme !), à sa place j’aurais désigné un autre magistrat pour examiner la requête du ministre de l’Intérieur.
    Il est inconcevable que M. Stirn n’ait pas eu ce scrupule.
    Ou alors l’occasion était trop belle pour lui et il ne s’est pas comporté en juge impartial.

  129. Lettre à mon beau-frère (de nationalité belge)
    Mon cher M. ,
    J’aimerais pouvoir te donner (ainsi que tu sembles m’y inviter) mon opinion personnelle concernant l’affaire Dieudonné… Mais ça n’est malheureusement pas possible : je souhaite en effet conserver mon emploi, un semblant de vie sociale, et puis j’ai un enfant en bas âge qui a encore besoin de moi quelques années…
    Je m’en tiendrai donc à la version officielle donnée jeudi par notre ministre de l’Intérieur Manuel Valls : à savoir que l’interdiction du spectacle de Dieudonné est « une victoire pour la République ». Je me réjouis, avec l’ensemble de la classe politique et l’unanimité des journalistes et de nos intellectuels (au premier rang desquels je place évidemment BHL) des autres victoires à venir pour la République que seront : l’interdiction de TOUS les spectacles de Dieudonné (et pas seulement « Le Mur »), son expulsion du théâtre de la Main d’Or, la fermeture de son site Internet, l’interdiction de ses vidéos sur YouTube, ses futures condamnations pour antisémitisme et incitation à la haine raciale certes, mais aussi pour fraude fiscale, blanchiment d’argent, adultère, exercice illégal de la quenelle, et naturellement ses futures peines de prison.
    La castration chimique est un projet qui mérite d’être étudié (il faut savoir que l’individu a déjà commis plusieurs enfants, susceptibles d’être porteurs du gène et donc de perpétuer l’espèce…) mais doit encore recevoir l’aval du Comité d’éthique (gageons que celui-ci n’ira pas à l’encontre de la circulaire de Manuel Valls).
    L’interdiction d’antenne télé et radio pour Dieudonné n’a pas à être évoquée ici. Il s’agit pour les Français d’un acquis social (depuis dix ans).
    En bon Français, je souhaite que tous les moyens, légaux ou non, soient mis en œuvre pour empêcher ce sinistre individu de glisser d’autres quenelles à qui que ce soit. Quenelle dont Manuel Valls (qui n’est pas un imbécile et ne peut donc pas avoir parlé à la légère), nous a signifié qu’il s’agissait d’un acte antisémite. Son conseiller personnel, Alain Jakubowicz (par ailleurs président de la LICRA) a même précisé qu’il s’agissait d’un « salut nazi inversé signifiant la sodomisation des victimes de la Shoah ». Les médias et les politiques ayant repris à l’unisson cette interprétation, on peut légitimement penser qu’il s’agit de la vérité.
    Je souhaite surtout que l’individu puisse être interpellé par les forces de police avant qu’il ne puisse quitter le territoire national, et éventuellement organiser une quelconque Résistance à nos « valeurs démocratiques » depuis l’étranger (ça s’est déjà vu par le passé !).
    Que ce message soit pour moi l’occasion de remercier François Hollande, notre président, Manuel Valls, notre ministre de l’Intérieur, et d’une façon générale le Parti Socialiste. Merci à eux de m’avoir ouvert les yeux sur ce que j’étais vraiment. Je souhaite faire ici mon autocritique et formuler de plates excuses si j’ai pu avoir, par le passé, des points de désaccord (minimes, il faut le dire) avec leur pensée clairvoyante. C’était avant que je ne prenne conscience (que le Parti Socialiste en soit remercié pendant mille ans) de l’infâme individu qui sommeillait en moi ; avant que je ne réalise que je flirtais dangereusement avec l’antisémitisme ; que j’étais un homophobe refoulé ; que j’étais complaisant envers le racisme, que j’étais en réalité le complice passif d’un « retour des heures les plus sombres de notre Histoire ».
    J’ai trop honte. Je redoute de découvrir dans les prochains mois (grâce au Parti Socialiste, que je souhaite cependant remercier par avance pour son oeuvre de salut public) d’autres penchants malsains tapis au fond de mon être : inclination à la pédophilie ?  Misogynie latente ? Désir refoulé de trahir la nation ? Nostalgie du nazisme ? Tendresse cachée pour le terrorisme ? Sympathie pour les thèses d’extrême droite ?
    Non cher M : je ne peux décemment pas te donner mon opinion concernant l’Affaire Dieudonné. J’ai trop honte. Il faudrait pour cela que je puisse prétendre au statut d’être humain digne d’avoir une opinion. Ce n’est hélas plus le cas. Je suis une infâme pourriture. Je baisse la tête en signe de soumission, en espérant l’indulgence de ceux qui sont en droit de me juger (dans mon propre intérêt ça va sans dire). Je rase les murs.
    Tout au plus puis-je te transmettre un lien vers un article de Philippe Bilger (haut magistrat français depuis peu à la retraite, et un peu plus libre que d’autres dans son expression publique) dont la position est assez proche de la mienne. C’est le maximum que je puisse m’autoriser (qui ne soit, je l’espère, ni pénalement ni moralement répréhensible…):
    https://www.philippebilger.com/blog/2014/01/sous-dieudonn%C3%A9-la-libert%C3%A9-.html
    A très bientôt,
    L.

  130. hameau dans les nuages

    Comme le dit mon épouse : « calme-toi ! »
    Le journal local de tendance socialiste avait signalé qu’une manifestation aurait lieu hier soir au coeur de la ville préfectorale pour demander l’interdiction du spectacle de Dieudonné en mars prochain.
    Ce matin, photo à l’appui, il en fait un compte rendu :
    « présence d’une trentaine de personnes »… débat houleux…
    suivi de : article fermé aux commentaires.
    Et nous sommes ici, c’est le moins qu’on puisse dire, dans une France beaucoup plus white que black et beur et hermétique au Front national.
    La gauche n’est plus au zénith et le coq s’en va chanter la nuit.

  131. Garry Gaspary

    @Saint-Loup
    Je ris encore de votre commentaire donnant des leçons d’histoire à Trekker en les étayant par le changement de catégorie de Neandertal qui est un résultat dont l’origine est non pas historique mais biologique.
    Balayons une fois pour toutes les tentations faurissonnes en ajoutant qu’étant donné que personne ne sait comment les pyramides égyptiennes antiques ont été construites, que même avec nos techniques actuelles, il n’est pas certain de réussir aussi bien un tel exploit, il n’y aura que l’ « historien » Faurisson pour conclure avec un aplomb ridicule que les pyramides égyptiennes sont impossibles et n’ont donc jamais existé.
    Bref, Saint-Loup, l’histoire, ce n’est pas non plus de la biologie, ni de la technique…
    @Trekker
    Je ne trouve pas pour ma part normal que des Juifs aient utilisé un terme religieux pour désigner un moment historique. Je trouve au contraire que le fait de confondre souvent religion et histoire (cela est vrai pour Shoah/extermination mais aussi pour Aliyah/immigration en Israël) est un réel problème typiquement juif pour le coup, et il faudra un jour que les Juifs se penchent dessus afin de le résoudre, pour le bien de tous…
    Mais de la même façon que je ne pense pas que ce soit à Caroline Fourest de résoudre les problèmes des musulmans de France, je ne pense pas que ce soit à Dieudonné ou à Soral de résoudre les problèmes des Juifs de France.

  132. Le succès de Dieudonné et le large spectre social de son public laissent voir que le vieux fond antisémite français a franchi les âges après la dépression provoquée par la révélation de l’Holocauste.
    C’est devenu un antisémitisme soft.
    Le temps efface tout, et la trame ressort.

  133. La France va être condamnée par l’Europe pour la liberté d’expression et entrave au travail.
    25 réunions à 300000 € plus les frais de location de salle : au moins 8 M€ à payer.
    On peut remercier l’Europe de nous sauvegarder de la dictature socialiste de notre Etat socialiste.

  134. Xavier NEBOUT

    Notre pays s’enfonce dans la peur.
    D’abord d’un déclin économique dans lequel nous entraîne une bande de voyous en col blanc qui, sous couvert d’idéologie humaniste, n’ont jamais eu d’autres soucis que d’être élus et réélus avec les multiples revenus et avantages dont les Français ignorent à peu près tout.
    Sur ce point N. Sarkozy n’est probablement pas le pire.
    Ensuite face à une décadence morale avec le mariage gay, et d’une manière générale, une destruction des bases de notre civilisation tout à fait cohérente avec la vraie nature de cette voyoucratie.
    Maintenant en prenant peu à peu conscience de ce que les tendances totalitaires de cette voyoucratie semblent inexorablement s’aligner sur les souhaits de l’état israélien.
    La lecture éclairée du mythe d’Abraham et les passages du Talmud relatifs aux chrétiens gagneraient à être connus.

  135. Je pense que bientôt cette gauche qui a revendiqué encore dernièrement à la TV être à l’origine de la révolution de 1789, va, au nom de sa moralité à géométrie variable, ressortir, à n’en pas douter, les lettres de cachet.
    L’interdiction administrative d’un spectacle est une atteinte fondamentale à la liberté d’expression et le début de la dictature.
    J’eusse aimé, dans cette affaire, que la justice pénale soit saisie en flagrance lors de la tenue des propos incriminés et non pas que cela passe par une cour administrative suite aux oukases d’un ministre de l’intérieur.

  136. Voltaire a dit « Pour savoir qui vous dirige vraiment il suffit de voir qui vous ne pouvez pas critiquer »
    Ben on voit !

  137. Et si Dieudonné finissait par rassembler les Français ? Métisse breton et camerounais il est parvenu en une semaine à réveiller les consciences des honorables professeurs de droit, la colère des jeunes, l’émoi des bourgeois, agiter les blogueurs, entraîner une gêne chez les sages du PS, et amener des spectateurs et spectatrices habituer aux frasques du comique à refuser d’être remboursés en soutien à la liberté d’expression.
    Diantre le président est amoureux, et nous rassure sur sa libido, depuis des années il est moqué aux Guignols comme un soumis à sa Valérie. La réalité est plus complexe. Par le président en scooter on saisit mieux les multiples visages d’une France attachée à la liberté. Qu’il exprime librement son amour, un objet si difficile à atteindre, et le rire laissé aux Français qui souhaitent assister aux spectacles de Dieudonné.
    Rire et aimer.

  138. @ Christian C | 10 janvier 2014 à 17:22
    Si, si, Monsieur Cohen a bien prononcé ces mots dans l’émission « C à vous » (du temps de Sublet) L’injure étant publique Dieudonné lui a donc répliqué, naturellement à sa façon. Il est regrettable que, à chaque fois que l’on cite la phrase de Dieudonné on ne cite pas POURQUOI il a dit cela.
    Quant à M. Tesson personne ne l’ayant traité de cerveau malade, je ne comprends pas bien son emportement sur son souhait de la réhabilitation de la peine de mort pour Dieudonné… Là je dois dire j’ai été choquée.
    J’aimais bien cette « mémoire » journalistique, je déteste ce Ropesbierre des plateaux télé.
    Dorénavant je le zapperai. Même s’il s’en fiche ;))

  139. Voltaire dit « Je ne suis pas d’accord avec ce que vous dites, mais je me battrai pour que vous ayez le droit de le dire. »
    En comparaison, notre censeur ministre de l’intérieur est un nain de la pensée.
    Dieudonné, est-ce donc l’urgence pour le ministre de l’intérieur ? Triste France.

  140. @V.Lopez
    « historien » de l’Afrique inconnu au bataillon nommé Lugan…
    Bernard Lugan est un universitaire, historien de l’Afrique sinon « Le » seul véritable historien actuel de l’Afrique qu’il connaît comme sa poche, contrairement à certains de ses collègues peut-être connus de vous et qui au passage ne se privent pas de le piller.
    Plusieurs de ses analyses ont été vérifiées par la suite par les faits.
    Mais comme il ne partage pas la doxa « droit de l’hommiste » chantée par ses collègues en y préférant les réalités du terrain, dans lesquelles le tribalisme joue un rôle primordial, il a été ostracisé.
    Il est toutefois connu et respecté à l’étranger, ce qui montre bien qu’il y a quelque chose qui cloche dans notre système universitaire, politique et médiatique.
    Il est aussi expert auprès du tribunal international chargé de juger les crimes de génocide au Rwanda.
    Quant à Jean Robin, le mieux est de le laisser s’exprimer :
    http://www.youtube.com/watch?v=eqTbH5-TgUE
    “Le pays devient vraiment insupportable à vivre pour des gens, qu’ils soient juifs ou pas, qui veulent éviter la guerre civile. Dieudonné (et Soral à un moindre niveau) sont en train de devenir de véritables porte-parole des banlieues, des déclassés, et des musulmans de ce pays, et leur succès ira grandissant plus ils seront attaqués en justice, l’arme du faible. Voilà pourquoi nous attaquons Soral sur le fond, les arguments et les faits. C’est imparable. Et malgré cela, nous savons bien que notre lutte se joue à armes inégales, mais nous la menons pour l’honneur de ce pays, qui ne peut laisser passer des énormités pareilles diffusées auprès d’autant de jeunes gens.
    http://www.enquete-debat.fr/archives/ce-que-nous-ecrivions-il-y-a-un-an-sur-dieudonne-et-soral-77518

  141. Le nombre de commentaires à ce billet de Philippe Bilger montre qu’il a abordé là, à travers l’évocation des menaces pesant sur la liberté d’expression, un sujet essentiel.
    Au passage, qu’il soit remercié de traiter ici cette question grave qui aurait dû susciter normalement un tollé dans le monde politique et principalement en provenance de « l’opposition », mais y a-t-il vraiment encore une opposition digne de ce nom en France ?
    La presse a-t-elle rempli son rôle théorique de contre-pouvoir ? Ce n’est pas sûr.
    Ces blogs, celui de Philippe Bilger et ceux qui lui sont proches en esprit, sont devenus les derniers défenseurs de nos libertés…
    Au-delà de l’anecdote et de l’agitation médiatique, plusieurs questions se posent à commencer par la mainmise du pouvoir politique sur le contrôle de l’expression, qu’elle soit à caractère « artistique » ou politique, sur les liens troubles susceptibles d’exister entre ce pouvoir politique et une partie de la justice qu’il semble considérer comme devant être à sa botte, sur la remise en cause à la fois des grands principes touchant à cette liberté d’expression mais aussi à la jurisprudence qui lui est attachée depuis des dizaines d’années, sur les dérives inquiétantes qui risquent d’en découler.
    Verrons-nous une « jurisprudence Dieudonné » remplacer la « jurisprudence Benjamin » ?
    Car ne nous y trompons pas : derrière l’agitation politico-médiatique conjoncturelle, c’est la défense de nos libertés en général qui est en cause, qu’elles soient individuelles ou collectives ou bien qu’elles sortent du cadre de la seule liberté d’expression.

  142. @Garry Gaspary
    Votre méthode insidieuse consistant à déformer mes propos, à les réinterpréter à votre manière après avoir coupé les cheveux en quatre, traduisant une inclination très levantine de votre part, n’encourage pas à vous répondre. Bref encore un « adepte de l’inversion accusatoire » demasked.
    Si l’homme de Cro-Magnon et de Néandertal n’ont pas trait à l’histoire alors nous avons une divergence sur la sémantique même du concept d’histoire.
    Je n’ai pas parlé ici de chimpanzés, de gorilles ou de babouins…
    Mais si vous voulez un autre exemple tout aussi médiatique on pourrait citer la découverte de l’Amérique que l’on a très longtemps attribuée à Christophe Colomb avant que les historiens ne découvrent que les vikings (dont vous êtes certainement un grand fan) s’y étaient établis plusieurs siècles auparavant, dès le premier millénaire.

  143. Ma parole, mais c’est la fête à Voltaire sur ce blog !
    Que de citations !
    C’est le philosophe préféré de tous ceux qui en ont un peu marre des juifs.
    Mais si, mais si…
    Où va se nicher la pseudo-culture dès qu’il s’agit d’enfoncer ces hérétiques ?
    Pour rafraîchir les mémoires voici ce que Voltaire écrivait :
    « C’est à regrets que je parle des Juifs : cette nation est, à bien des égards, la plus détestable qui ait jamais souillé la terre. […] Le peuple juif était, je l’avoue, un peuple bien barbare. Il égorgeait sans pitié tous les habitants d’un malheureux petit pays sur lequel il n’avait pas plus de droit qu’il n’en a sur Paris et sur Londres »…
    Le Dictionnaire philosophique (1769), Voltaire, éd. Moland, 1875, t. 20, chap. Article « Tolérance », p. 533.

  144. hameau dans les nuages

    @ SR | 11 janvier 2014 à 11:08
    Les professeurs de droit ?
    Je vous livre ici une explication de texte parue dans Le Monde. Peut être a-t-elle été déjà fournie ici et si c’est le cas, je vous prie de m’en excuser. Mais comme il est à la fac de droit de Pau et que par le plus grand des hasards d’une rencontre amoureuse, un lien amical d’un lien familial…
    http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/01/10/dieudonne-le-conseil-d-etat-apporte-une-reponse-adaptee-a-une-situation-extraordinaire_4346331_3224.html
    Long et intéressant développement tout à la gloire de cette ordonnance dont une phrase, je pense, résume le fond de pensée de l’auteur en contredisant le titre de l’article :
    “En outre, l’ordonnance rendue le 9 janvier est rédigée d’une manière telle qu’elle peut être assez facilement réutilisée dans sa motivation”
    Il y avait une fissure et une voie d’eau dans le barrage de la loi Gayssot et il fallait de toute urgence colmater la brèche. Cette ordonnance va essayer de pallier aux résurgences qui vont se faire immanquablement.
    Nous ne sommes pas loin du gouffre de la Pierre-Saint-Martin qui malgré de nombreuses explorations n’a pas encore livré tous ses secrets.

  145. La quenelle va bientôt battre le record des interventions sur ce blog. Le 150ème intervenant est bientôt en vue !
    Le nominé sera……..?

  146. calamity jane

    De deux surhommes choisissons le moindre !
    Celui qui renvoie ses fans dans leur foyer en initiant une pétition contre la LICRA, et celui qui initie la polygamie au sommet de l’Etat en faisant entretenir une officielle par les contribuables et passe ses nuits en enfilant son casque d’adolescent avec aide du garde du corps, pour visiter la sœur de ma sœur Anne !
    On est dans un vraie bonne nouvelle pour l’éridication de gencives sensibles…

  147. @Marc Cheifetz
    Vous vieillissez mal, Monsieur Bilger.
    Veuillez me pardonner, mais voilà un exemple de commentaire qui n’avance à rien, personne ne comprenant ce qui semble vous chagriner.
    Si vous êtes en désaccord avec Philippe Bilger, dites-le en argumentant, c’est pour cela qu’il nous offre le moyen de lui répondre.

  148. Bonjour,
    Pourquoi parler des 20 % de Mme Le Pen de ce pays ? Car il faut également ajouter 10 % de racistes avec Dieu sait quoi… donc 30 %.
    La faute à notre faiblesse, au chômage, à la crise, à notre certitude de tout savoir qui dans ce monde est balayée. Nous ne sommes plus personne, et vivons sur notre passé qui remonte à Louis XV, et pire nous régressons.
    Alors encore une tartine d’antisémitisme, puis dans quinze jours un crime raciste etc. Escalade ou pas ? montée /descente montée de ce phénomène ? dépend du business le politique bof aucun pouvoir ni moral ni rien.
    Voilà la France tel qu’elle est depuis la fin de l’Empire. Le 19ème un glissement vers le néant (relire le journal des frères Goncourt), le 20ème de Gaulle POINT. Le reste, le glissement vers le racisme, le rien.
    En même temps les musulmans français ou pas sont racistes envers les blancs, envers les juifs, envers les noirs surtout. Entre musulmans, exemple, conflit syrien.
    Et les juifs sont également racistes, envers à peu près tout le monde et les Arabes surtout. Tout le monde le sait quand même ! Donc, sans fin. Après nous sommes 15 à 20 % à voter Le Pen. A force de ne rien faire voilà le résultat.
    J’ai une pensée pour ce lion qui s’est suicidé dans sa cage dans le zoo prison à Surabaya, en Indonésie. Deux animaux meurent tous les jours dans le plus grand zoo d’Indonésie, de maltraitance ou de suicide. C’est horrible.
    Comme ici à notre SPA, pareil pareil.
    Je rentre d’Inde la misère, la vraie, celle de gens, de millions de gens qui survivent sans même pouvoir boire de l’eau.
    Et ici ces prétentieux sans coeur, là ces racistes fatigués, ces miséreux.
    Pensée pour l’excellent livre de Pierre Lemaitre.

  149. @ Catoneo | 11 janvier 2014 à 10:11
    ”Le succès de Dieudonné et le large spectre social de son public laissent voir que le vieux fond antisémite français a franchi les âges”
    Vous amalgamez sous le vocable antisémite des choses fort différentes, au sujet d’une partie du succès de Dieudonné. L’antisémitisme traditionnel d’une certaine droite catholique fort minoritaire depuis 1945, l’antisionisme et l’opposition aux pratiques de l’Etat d’Israël. Ces deux derniers positionnements relèvent du débat politique et non d’un rapport-hostilité à une religion et culture en découlant. Israël n’est que la concrétisation sous forme d’un Etat souverain d’une doctrine politique, le sionisme, élaborée à la fin du XIXe et marquée par les idées dominantes d’alors.
    En conséquence le sionisme et sa concrétisation, l’Etat d’Israël, ne relèvent pas d’une vérité révélée d’ordre religieux et, comme tout ce qui est politique, peuvent légitimement être critiqués voire condamnés. Certes l’Etat d’Israël se réfère au judaïsme et est peuplé en très grande majorité de juifs, mais la majorité des juifs (pratiquants ou issus de cette religion-culture) ne résident pas en Israël. En conséquence Israël et les associations sionistes qui le soutiennent, ne peuvent se prévaloir que tout juif est automatiquement attaché viscéralement à cet Etat et soutient sa politique, notamment celle expansionniste-colonisatrice.
    Hélas cet amalgame – hostilité à la politique israélienne, critique ou condamnation du sionisme = antisémitisme – est pratiqué par deux catégories de responsables : dirigeants israéliens et ceux d’associations juives non religieuses, tel le Crif en France et AIPAC aux USA. Cet amalgame n’a rien d’anodin car il est fort utile pour faire réduire voire taire toute critique un peu trop virulente à l’encontre de l’Etat d’Israël. D’ailleurs dans leur dévotion à l’égard des gouvernants israéliens et des politiques conduites, ces associations en arrivent même à stigmatiser les juifs non sionistes : cas de Rony Brauman, Edgar Morin, Stéphane Hessel, etc. en France.
    Il existe bel et bien une forte hostilité à Israël, notamment sa politique de colonisation et le traitement de ses citoyens palestiniens, et un antisionisme dans la population française issue de l’émigration venant d’AFN. Cela remonte à la création de l’Etat d’Israël en 1948, car il suscita une violente hostilité dans tout le monde musulman d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Avant cela dans les pays musulmans, il n’y avait généralement pas un antisémitisme virulent tel celui qu’a connu l’Europe catholique et orthodoxe pour des raisons principalement religieuses : juifs déicides. En pays musulmans tous les habitants ne pratiquant pas ce culte – chrétiens, juifs, animistes, etc. – sont des citoyens de seconde zone et selon les époques et lieux, leur condition peut et pouvait fortement varier. Une partie des juifs bien qu’appartenant à cette catégorie inférieure, jouissaient souvent d’une situation sociale élevée : riches négociants, conseillers politiques, etc. Cas type : les ”Juifs de cour” dont s’entouraient les Bey dans l’empire ottoman. Bien sûr il y eut selon les époques et lieux des périodes de répression à leur encontre, mais sur la longue durée les juifs eurent une situation bien supérieure à celles des autres non musulmans.
    Nos concitoyens d’origine immigrée venant d’Afrique du Nord sont marqués par cette hostilité à Israël et l’antisionisme : phénomène récent tel que je viens de l’expliquer. Mais ils ne sont pas imprégnés par l’antisémitisme de type européen et quand ils donnent dans celui-ci, il est superficiel et vient d’un amalgame résultant d’un faible niveau culturel. Ces jeunes issus de l’immigration arabo-musulmane constituent un des publics importants de Dieudonné, et ce qui les attire chez lui ce sont entre autres ses attaques sur Israël et le sionisme. Son antisémitisme à la sauce catholique d’ultradroite n’est au plus qu’accessoire.
    Les véritables antisémites sont en fait un petite minorité du public de Dieudonné : catholiques traditionalistes-intégristes et extrémistes de droite. Mais au sein de ces derniers il y a souvent une dualité : forte hostilité à l’encontre des juifs résidant en France, et admiration-soutien à l’Etat d’Israël (cas d’un Bruno Megret, Carl Lang et J-M Le Pen). Son militarisme flatte le leur, il est le meilleur ennemi des arabes qu’ils méprisent et une enclave occidentale dans ce monde arabo-musulman détesté. Intellectuellement ils sont dans une démarche assez proche des néo-conservateurs chrétiens américains.
    Tout cela Manuel Valls et François Hollande le savent fort bien, ce qui provoque leur focalisation sur Dieudonné est certainement bien moins son antisémitisme larvée que ses diatribes sur le sionisme et Israël. Se rappeler les propos de François Hollande au nouveau président du Crif, une quasi allégeance aux thèses de ce dernier, et sa position vis-à-vis de l’Iran aussi ultrabelliciste que celle de Netanyahu.

  150. La plus haute autorité de l’islam au Kirghizstan a démissionné suite à la mise en ligne de ses ébats.
    Un grand mufti qui démissionne à cause d’une vidéo le montrant au lit avec une jeune dame, ce n’est pas du meilleur effet. Rakhmatulla Hajji Egemberdiev a pourtant dû s’y résoudre mardi, après que diverses personnalités religieuses se sont dites «choquées» par cette affaire. (aujourd’hui dans Le Figaro).
    Dans le même temps, on annonçait l’idylle de notre président avec une charmante actrice de cinéma.
    Dans le langage populaire on appelle ça une coïncidence, un effet du hasard.
    Jung appelait ce genre de coïncidence une synchronicité, c’est-à-dire un hasard signifiant.
    Seuls ceux qui font l’objet de ce phénomène peuvent vraiment définir la signification de cette synchronicité.
    On peut les aider à trouver cette signification, en leur disant que pour vivre heureux il faut vivre caché, ce qu’ils n’ont pas su faire convenablement.
    Ou alors faire abstinence, ce qu’ils n’ont pas su faire non plus, mais cela qui le leur reprochera ?

  151. Bonjour cher monsieur,
    Dieudonné interdit, pourquoi ne pas interdire cet écrivain français qui a écrit Bagatelles pour un massacre, cet écrivain est lu sur scène depuis fort longtemps et n’a aucun problème à être diffusé par des vedettes du cinéma, c’était pourtant un antisémite des plus actifs à l’époque ; ou parce que ce sont des blancs qui le diffusent… Céline doit être interdit. Deux poids deux mesures !!

  152. Michelle D-LEROY

    Manuel Valls a eu tort de faire monter et d’exacerber les tensions face à Dieudonné, alors qu’il pouvait saisir les tribunaux et condamner l’humoriste. D’autant qu’une majorité écrasante de Français, selon les sondages, s’accorde à dire que le comique est un personnage odieux.
    Hormis les prises de positions pour ou contre l’interdiction de ses spectacles, les débats sont vifs et enflammés. Hier soir sur le plateau de « Ce soir (ou jamais !) », les esprits étaient échauffés et j’irai jusqu’à dire communautarisés. Une très désagréable impression qui s’ajoute au reste.
    En allant lire les commentaires ici et là, on voit les Français qui ne croient plus dans l’indépendance du Conseil d’Etat, qui pensent que la justice est à la botte du ministre de l’Intérieur. Cela renforce la défiance totale vis-à-vis des institutions et de la politique.
    Cette affaire qui tourne en boucle depuis des jours, échauffe tout le monde.
    Décidément, ce gouvernement divise les Français en renforçant les clivages comme jamais.
    Un fiasco qui permet aussi de dévoiler les vrais visages. Celui de JF Copé dont les propos ne sont pas corrects.
    Ou un F.Fillon, pourtant catholique avéré, qui n’a pas eu une parole pour déplorer les outrages et dégradations de nos églises.
    Entre paroles partisanes et couardise, la droite laisse un goût amer aussi.
    Un contexte glauque, un climat délétère auquel s’ajoute maintenant une histoire de f…es d’un Président qui veut ressembler à F.Mitterrand en oubliant que les moyens de communication sont plus développés que dans les années 80/90 et qu’immanquablement cela serait vite découvert. Même s’il a le droit à une vie privée, à ce niveau de notoriété, elle devient inévitablement affaire publique.
    Une claque de plus à la famille traditionnelle, puis pour le mariage pour tous, il refuse cette institution pour lui et que le voilà affublé de deux copines. Quelle panade.

  153. Le silence de Mary Preud’homme me surprend…
    Quoi que l’on puisse penser de tout ce barnum, il convient de reconnaître que Dieudonné est notre seul « nègre » à faire parler de lui.
    Et j’entends « nègre » au sens de Léopold Sédar Senghor…
    Car qu’a-t-on vu depuis l’hystérie française après l’élection d’Obama ?
    Des tocards : de Harry Roselmack à Harlem Désir, en passant par Thuram et Audrey Pulvar, Rokhaya Diallo, tous sont venus nous chanter les champs de coton de l’Alabama au siècle de l’esclavage où ils n’ont jamais mis les pieds, préférant passer leurs congés payés à Malibu Beach.
    Des tocards vous dis-je.
    Où est donc passé Patrick Lozès, le responsable du CRAN qui fustigeait Sarko dès qu’un noir se faisait serrer par la police ? On ne le voit plus chez Calvi…
    La communauté noire française est au-dessous de tout, il n’y en a pas un qui a bougé. Ça me le rend un peu sympathique ce Dieudonné.
    Nino Ferrer chantait « Je voudrais être un noir », ben à ce compte-là, pas moi merci mon Dieu…

  154. Copé, à propos du livre de Hirsch qui l’égratignait :
    « Ce qu’il fait n’est pas bien, nos deux familles ont été sauvées par des justes »
    Ce qui motive sa position en faveur de l’interdiction du spectacle de Dieudonné se résume-t-il seulement par « son souci du bien commun » et loin du « déterminisme familial » ?
    Tout comme Valls indique-t-il ?
    J’ai peine à croire que le ministre soit affranchi de toute influence communautaire quand il déclare : « par ma femme je suis lié de manière éternelle à la communauté juive et à Israël. »

  155. Depuis la spoliation de Dieudonné, Valls ne fait plus rire personne
    1 – Comment se fait-il qu’un humoriste « qui ne fait plus rire personne » attire 6000 spectateurs au Zénith de Nantes le jeudi 9 janvier 2013 ?
    (Parce que c’est un meeting politique antisémite… ?)
    2 – Comment se fait-il qu’un meeting politique antisémite soit composé de 6000 personnes dont plus de la moitié est d’origine sémite (de langue, ou de confession, on ne sait plus bien) ?
    (Parce qu’ils sont propalestiniens et se moquent du système politico-médiatique français qui défendrait les intérêt d’Israël… ? Dans ce cas il s’agit de géopolitique, pas d’antisémitisme, c’est à l’OTAN de décider)
    3 – Comment se fait-il que 5000 antisémites venus à des meeting politiques similaires pour « la haine pure » sortent hilares, détendus, et manifestant une certaine fraternité en déclarant avoir passé un agréable moment ?
    4 – Pourquoi la phrase suivante : « Moi, tu vois, quand je l’entends parler, Patrick Cohen, j’me dis, tu vois, les chambres à gaz… dommage » fait-elle dire à la classe politico-médiatique qu’il s’agit d’une Apologie de Crime contre l’Humanité, alors que cette phrase n’est absolument pas délictueuse mais que le délit se conçoit dans la tête de celui qui l’entend (pour peu qu’on l’y ait mis au préalable) ?
    5 – Comment se fait-il que la phrase suivante : “Moi, comme homme politique, j’aimais bien Pétain et ses petites moustaches à la Brassens. En plus il était pas con le mec ; il voyait où ça foirait” fait-elle dire à la classe politico-médiatique que “Dieudonné fait l’Apologie du Pétainisme” et que “Dieudonné se souvient de Pétain” alors que Pétain c’était hier, Brassens ensuite, Dieudonné après ?
    6 – Comment se fait-il que Dieudonné n’ait pas été interdit par le Conseil d’Etat pour les raisons suivantes :
    Antisémitisme,
    Incitation à la haine,
    Apologie de Crimes contre l’Humanité,
    Apologie du Négationnisme,
    Discrimination raciale,
    (tandis que les médias ne cessent d’en polluer l’atmosphère)
    Mais…
    pour Risques de troubles à l’ordre public selon une jurisprudence datant de 1995 où un spectacle de “Lancer de Nain” avait été interdit au motif d’Atteinte à la dignité humaine (alors que le nain était consentant et rétribué, par ailleurs) et que ce motif est devenu désormais un élément constitutif du Trouble à l’ordre public ?
    (Manuel Valls est bien consentant et rétribué par le citoyen n’est-ce pas ?)
    7 – Comment se fait-il que ce motif de Risque de trouble à l’ordre public ait été retenu, alors qu’il n’y a jamais eu de troubles à l’ordre public lors des spectacles de Dieudonné ?
    8 – Comment se fait-il que l’objectivité des journalistes du Point, venus assister au spectacle de la Main d’Or soit telle qu’ils affirment : “Dans un coin, un vigile baraqué fusille du regard ceux qui ne rigoleraient pas assez fort” ? (Alors que d’autre ont vu des journalistes fusiller du regard des vigiles baraqués qui ne rigolaient pas)
    9 – Quelle différence entre un humoriste populaire comme Coluche qui est parvenu à mobiliser contre lui la censure politico-médiatique sous le gouvernement de droite de Giscard d’Estaing et un humoriste populaire comme Dieudonné qui est parvenu à mobiliser contre lui la censure politico-médiatique du gouvernement de gauche de François Hollande ?
    10 – Pourquoi l’antisémitisme qui est le segment de marché majeur du PS ne serait-il pas partagé avec Dieudonné étant donné la vitesse où il se développe (selon une source sûre proche de l’enquête) ?
    11 – Aura-t-on désormais des “lâcher de salopes” à tous les meetings politiques ?

  156. @ Véronique Raffeneau
    Il n’y a plus d’affaire Dieudonné, dixit l’intéressé lui-même, qui enlève d’un nouveau spectacle programmé tout ce qui tombe sous le coup de loi.
    Comme vous, je déplore les dix années de faillite du judiciaire, pendant lesquelles l’humoriste a multiplié les pieds-de-nez à l’encontre de la loi, organisé à la fois sa fortune et son insolvabilité, et s’est surtout créé par internet une importante troupe de fidèles.
    Comme vous, j’eusse souhaité que le cours normal de la justice mette fin à la délinquance de ce personnage, mais celui-ci, retors, avait toujours une longueur d’avance.
    Manuel Valls était parfaitement dans son rôle, qui consiste à veiller à l’exécution des lois, à assurer la protection des personnes et des biens, à prévenir les troubles à l’ordre public et la tranquillité publique ainsi que la délinquance. Il a été suivi par le Conseil d’Etat, donc la justice ne sort pas tout à fait perdante de cette affaire.
    Il ne faut pas se tromper de combat, les vrais problèmes ne sont pas Valls et l’exécutif, quant à la liberté d’expression (celle de proférer des atrocités insultantes), elle s’en remettra puisque Dieudonné s’exprimera quand même, mais différemment.
    La vraie menace pour notre société, ce sont ces dizaines de milliers de personnes, toutes communautés confondues, élevées à la haine raciale, et dont l’esprit fermente. L’on espère que la justice viendra à bout de leurs exactions éventuelles, et pour cela il faut des moyens, de gros moyens, encore et toujours.

  157. @ Saint-Loup et @ Trekker
    Tout d’abord merci à Trekker pour son développement historique. Où je retrouve le même intérêt pour l’Histoire (et ses corollaires : la géographie et donc la géopolitique), matière qui a présent est particulièrement mal enseignée, trop souvent de manière partielle et partiale. Oserais-je dire : où sont nos Mallet et Isaac d’antan ?
    Je voudrais rappeler à Saint-Loup que dans son exposé, Trekker a principalement assis son analyse sur les faits historiques, qu’aucun historien, quelles que soient ses opinions, ne peut contester. Trekker n’a pas fait un plaidoyer pour une thèse, mais procédé à un exposé analytique sans faille, que d’ailleurs moncreiffe a utilement complété.
    Depuis que j’interviens sur ce blog, jamais effectivement je n’ai utilisé les termes d’Holocauste et de Shoah, termes éminemment religieux. Si je ne conteste aucunement aux personnes de confession juive l’utilisation de ces termes, je regrette que les historiens, ou ceux qui se prétendent tels singulièrement rédacteurs des manuels d’Histoire à l’usage de nos lycéens, les utilisent en lieu et place du terme de « génocide » qui est le seul exact et sans connotation pour exprimer la dimension de ce qu’auparavant on appelait massacres (cf. notre propre Saint-Barthélémy qui en matière d’efficacité n’a rien à envier à l’efficacité des nazis – quelque 30 000 morts en une journée…), voire extermination. Sans doute la lecture d’un magazine comme Guerres et Histoire est-elle de nature à retrouver les faits et les rapporter à leur contexte, tout en évitant l’illusion de l’idéologie dans cette matière.
    En dernier lieu, je considère que cette résurgence de l’antisémitisme est en partie due à cette phraséologie religieuse qui entraîne de facto la confusion entre Histoire et Mémoires et, du fait de la relation communautariste qu’elle entraîne, la concurrence mémorielle stérile et source de conflits entre les adeptes d’autres religions ou lointains descendants d’esclaves.
    J’ai suivi la rediffusion en soirée de l’émission C dans l’air dans laquelle j’ai apprécié la prestation de notre hôte faite de maîtrise et de mesure dans l’expression. J’ai cependant regretté une partie de l’intervention de Claude Weill, notamment lorsqu’il a abordé l’esclavage et la colonisation. En quoi les lointains descendants des esclaves victimes de la traite négrière ou des habitants des ex-colonies françaises, dès lors qu’ils sont Français par naissance ou par naturalisation, peuvent-ils réclamer des droits particuliers, contraires aux dispositions de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Car alors où placer le curseur historique ? Devrions-nous, en tant que Français, demander réparation à l’Italie pour les méfaits commis par les légions de César et la mise en esclavage ou à mort ignominieuse des combattants gaulois ? En quoi les Italiens actuels ne seraient-ils pas fondés à demander des réparations pour les campagnes d’Italie napoléoniennes ?
    Le problème réside principalement dans la concurrence mémorielle et non pas dans l’Histoire qui est la science (au sens de connaissance honnête et intellectuellement fructueuse) du passé dans la seule fin de ne pas la faire bégayer et d’éclairer l’avenir ?

  158. Quand on commence à censurer ceux qui ne sont pas d’accord avec nous, on continue par censurer ceux qui sont d’accord avec nous et qu’on n’aime pas et on finit par enfermer ceux qu’on aime et qui ne sont pas d’accord.

  159. « Le caractère sacré de la Shoah est un phénomène spécifiquement français – il est frappant d’observer qu’aux États-Unis par exemple, des humoristes « mainstream » (Jon Stewart pour ne citer que lui) se moquent de la Shoah ou parodient Hitler sans provoquer là bas aucun émoi national. »
    Non c’est inexact. La liberté de la presse est intouchable aux États-Unis, tandis que l’existence de la censure n’est jamais discutée en France alors qu’elle est pratiquée très couramment.
    La sacralisation occidentale a été graduelle et c’est un phénomène relativement récent… On trouve par exemple progressivement des photos de plus en plus nombreuses et tout à fait surprenantes de dirigeants occidentaux portant la kippa… Avez-vous jamais vu de Gaulle porter la kippa avec une telle ostentation ?
    La sacralisation de la Shoah est 1) un phénomène daté 2) occupe un rôle majeur dans le discours que l’Occident adresse au monde…
    Suffit de se demander pourquoi… Allez hop : au boulot !

  160. Pour moi, et même si cela peut paraître ringard, qui préfère des humoristes comme Fernand Reynaud ou Raymond Devos qui maniaient les mots et les situations avec finesse, Dieudonné a choisi la facilité. Je n’irai donc jamais voir ses représentations.
    Mais voici que depuis quelques jours, le droit à l’expression qui prévalait en France est recouvert d’une chape de plomb. La raison : « les propos haineux » transparaissant dans les sketches de Dieudonné. Ils sont inadmissibles c’est vrai.
    Mais la justice est là pour les sanctionner et les services mis à sa disposition sont aussi là pour faire appliquer les décisions prises par les juges et déjà énoncées contre lui.
    Au lieu de cela des décisions politiques sont mises en œuvre. Avec un tel choix, chacun demain peut se voir appliquer la censure, au mépris de la liberté d’expression.
    Comment des décideurs politiques citant en contre-exemple Philippe Pétain et les dictateurs passés ou présents en sont-ils arrivés là ?

  161. Tout magistrat, judiciaire ou administratif, doit s’observer en conscience. Il doit toujours se rappeler qu’il est impartial ou n’est pas un juge, mais un tyran et les termes que l’article 339 du code de procédure civile : « le juge qui suppose en sa personne une cause de récusation ou estime en conscience devoir s’abstenir se fait remplacer par un autre juge que désigne le président de la juridiction à laquelle il appartient (…) »
    Peu importe comment il s’y prend mais il ne doit pas juger, il doit se déporter d’une affaire dans laquelle il serait soupçonnable de partialité. Ne fût-ce qu’un léger soupçon, tellement l’exigence d’impartialité est forte, essentielle.
    Je lis sur la fiche wikipédia du magistrat Olivier Stirn qui a rendu la décision abominable que l’on sait qui fait honte à la France et nous consterne comme juristes : « arrière-petit-neveu d’Alfred Dreyfus » !!
    Et il semble en être très fier car il le met en première ligne. Quel scandale ! Il devait évidemment se déporter de cette affaire. Son arrêt doit être annulé toutes affaires cessantes. Je suis indigné.

  162. La mort de Sharon ne va pas arranger Dieudonné !
    Il a intérêt à faire profil bas.
    C’est que toute la presse va pleurer.
    Les Nobel se mordent les doigts, comment, on a oublié Sharon ?
    Obama est déjà à confesse.
    A peine Mandela enterré voilà qu’il va falloir se recogner un enterrement.
    Ruth Elkrief sur BFMTV doit être dans tous ses états, bouffées de chaleur, sueurs froides, contorsions, racontez-moi ça. J’imagine le cirque parisien du fin fond de ma Catalogne.

  163. Avec le retard dû au pays éloigné où je me trouve, j’ai été heureux de suivre votre prestation d’hier à « C dans l’air ».
    Vos interventions mesurées et argumentées tranchaient sur l’évidente mauvaise foi – assez malhabile ce qui ne lui est pas habituel – de Monsieur Weill du Nouvel Observateur et sur le discours raide et convenu de Monsieur Camus.
    Permettez-moi d’émettre une double réserve, cependant.
    Sacrifiant aux obligations de ce genre d’émission où l’on doit se soumettre à un code de correction politique pour être invité et surtout réinvité, vous vous êtes cru obligé de parler de « médiocre personnage » à propos de Dieudonné à qui, par ailleurs, vous avez honnêtement reconnu qu’il pouvait être pertinent et drôle ; on peut le détester, le trouver lourd et grossier, agressif et méchant, mais « médiocre », pas du tout.
    Je regrette aussi que pour la même raison vous n’ayez pu répondre que par un sourire à l’évidente tromperie de Claude Weill lorsqu’il s’est mis à défendre péniblement le scandaleux amalgame que constitue la couverture de son magazine de cette semaine.

  164. Merci pour l’article.
    Vous lancerez-vous dans une quenelle publique en soutien à la liberté d’expression ?

  165. Louis Calvero

    C’est étonnant mais à aucun moment vous ne semblez imaginer que le dessein de Dieudonné soit politique.
    Il s’est pourtant présenté à toutes les élections imaginables (municipales, européennes, présidentielle). Il se déclare membre de le mouvance antisioniste (ce qui n’est pas un mouvement artistique, je crois). Le Pen et Soral sont des proches affichés.
    Ce prisme change beaucoup la nature de ses propos et de son projet. Pourquoi l’occulter ? Cela affaiblit votre raisonnement en tout point.
    Cordialement

  166. Monsieur Bilger, merci. Cela fait du bien d’entendre une personnalité connue, dotée d’une expérience qui lui donne une légitimité sur ce sujet, qui refuse de se joindre à la meute qui vient d’inventer une chasse à courre – l’image me semble très appropriée – d’un genre nouveau.
    Sans vouloir vous injurier, votre classe d’âge est minoritaire dans le public de Dieudonné – certains ont remarqué que depuis le début de son lynchage médiatique, on voit beaucoup plus souvent son nom, M’bala M’bala ? Sûrement pas complètement innocent – , et par conséquent, avoir fait l’effort de visionner autre chose que les trois ou quatre extraits sulfureux que passent en boucle les médias pour nous laver le cerveau, est tout à votre honneur. Vous avez perçu le talent de l’artiste, compris qu’il ne se différenciait pas des autres comiques uniquement par quelques outrances, mais par des sujets différents, dont certains sont assez explosifs.
    Je ne partage pas complètement votre opinion sur « la médiocrité du rire artistique et médiatique français » : féru de prestations comiques en tout genre, « calé » sur la majorité ce qui est passé sur nos radio/télé/VHS/DVD depuis le milieu des années 70, les comiques qui passent chez Drucker et Arthur me font également rire, avec leurs sujets consensuels. Mais je vous rejoins, il y a une hiérarchie, et pour moi également, au sommet de celle-ci, il y a ce sauvage de M’bala M’bala. Et je revendique de pouvoir sourire, rire, pleurer de rire sur ses pitreries et provocations, sans avoir envie de remettre les juifs dans le train après m’être fait une injection de son oeuvre.
    Vous parlez d’un pouvoir de gauche hystérique. Oui. Cette hystérie, se révèle au terme de ce qui pourrait passer pour une véritable opération concertée (je n’y crois pas), avec, chronologiquement :
    – l’insulte « cerveau malade » d’un bien-pensant envers un sauvage
    – l’instrumentalisation de la quenelle par la LICRA et le Crif
    – le reportage partial de Complément d’Enquête, sur France 2 (lire à ce propos la version de Dieudonné sur son entretien avec Benoît Dusquesne, dans http://www.femmesdechambre.be/dieudonne-je-veux-aller-en-prison/)
    – le justicier Arno Klarsfeld, qui organise les conditions d’un trouble à l’ordre public, en prévoyant d’affréter des cars pour empêcher la barbarie nazie de s’exprimer
    – la séquence actuelle : les tribunaux, Bercy, les CRS devant son théâtre, bientôt les commandos autour de sa maison… A quand les mêmes moyens pour les patrons voyous, les exilés fiscaux, les politiques pris la main dans le sac ?
    Pouvoir hystérique, mais aussi manipulateur : reniant ses promesses de campagnes sur la justice fiscale, à la botte de la finance et du patronat, il organise une diversion des masses avec des sujets sociétaux qui n’intéresseraient pas la majorité de la population s’il ne les mettait pas en avant (mariage pour tous, Leonarda, Dieudonné).
    J’aurais encore beaucoup à dire, mais je veux pas être trop long, et termine par ceci : je suis également gourmand des saillies de Gaspard Proust. Cynisme, humour bien noir, arrosage de toutes les religions. Très prometteur.
    Un extrait simplifié de son spectacle « Gaspard Proust tapine », vers la 39ème minute : « l’Allemagne, ils exportent à tout va. Nous, on va exporter quoi en France, des quiches ? […] Mais je suis injuste. Nous, entre 1940 et 1945, on a exporté à tout va. Et encore, pas dans les meilleurs conditions commerciales : les meilleurs négociateurs étaient dans le train« .
    Tout comme le public, j’ai bien ri sur ce passage, en étant conscient que cela peut choquer certaines personnes. Il est évident que dans la bouche de Dieudonné, cela s’ajouterait à sa collection de sorties antisémites.
    D’où ma question : quand la LICRA et le CRIF vont-ils braquer leurs projecteurs sur ce talentueux humoriste ? Et une fois qu’on aura liquidé ces deux nazillons, à quels chantiers d’épuration humoristique s’attaque-t-on ? Ceux qui raillent l’église, les arabes, les homos, les handicapés, les banlieues, les femmes ? Qui décide de ce qui est une atteinte à la dignité humaine ?
    Puisse votre voix être entendue. Respect et merci.

  167. @ Christian C
    http://www.youtube.com/watch?v=oD4ty8Mmb08
    = ce lien permet d’entendre P. Cohen exprimer très clairement « qu’on a le droit de PENSER dans la limite de la loi (sic) ». C’est quand même assez incroyable si ce n’est très très grave.
    Beaucoup de commentaires saluent le billet de notre hôte, certains même voudraient qu’il s’engage plus avant pour sans tarder installer les barricades intellectuelles et intègres qui seront le contre-feu de faits de justice qui sont très graves. Il faudra que beaucoup d’autres, pour la sauvegarde de la République, lui emboîtent le pas et le soutiennent.
    Je fais partie de ceux de plus en plus nombreux qui ne manqueront pas de lui apporter leur grain de sable.
    Salutations respectueuses à Ph. B et F. Taddéï.

  168. Bonjour,
    @genau (les casques ?)
    Bien loin d’être un intellectuel, je vous lis souvent ici et avec grand intérêt, car comme avec notre hôte et nombre d’autres commentateurs bataillant avec leur plume, je viens tenter de me faire une opinion.
    C dans l’air fut vendredi 10 une émission de débats largement supérieure à la moyenne, et je l’ai donc écoutée et entendue jusqu’à son terme. Par contre en effet, j’ai dû fuir des les premières minutes l’émission de F. Taddéï en soirée.
    Voir ces gens encore et toujours s’empoigner pour dire leur vérité ou empêcher l’autre de s’exprimer, me désespère depuis des années. Je ne doute pas un instant que ce qui est regardé, peut-être vu, sans doute écouté, peut-être entendu dans la lucarne n’ait pas aussi une « immense » responsabilité sur l’état actuel de la société, des générations sacrifiées et de celles qui montent, quand on sait dans quel état (Etat) est aussi l’école depuis des décennies. Quel gâchis !
    @ Saint-Loup
    [….combien de chances Anne Frank, pour prendre un symbole, avait-elle d’être gazée, d’être exécutée par balle, d’être morte affamée ou battue à mort ? ]
    J’aurais écrit : combien de « risques » !

  169. Je pense que dans cette affaire Dieudonné il y a deux aspects : l’aspect politique et l’aspect juridique.
    Au plan politique, on a vu en direct l’élimination de quelqu’un qui commence à devenir gênant. Dieudonné est loin d’être un ennemi de la cause socialiste ; c’est un de leurs amis.
    Eric Zemmour a bien mis le doigt sur le fait que Dieudonné est un pur produit du système multiculturaliste dont le PS veut la victoire définitive dans la société française.
    Mais Dieudonné dérape ou plus exactement dit franchement ce qu’il pense. Comme il est ouvertement pro-palestinien et pro-arabe, il ne pense pas du bien des juifs, ce qui est assez logique sans être excusable.
    Mais les socialistes aussi sont très nettement pro-palestiniens et pro-arabes…Pour ne pas être accusés de fermer les yeux sur les dires d’un des leurs, ils ont été obligés d’agir sur les injonctions du Crif ; tout cela en prenant le risque de fâcher leur électorat black-blanc-beur.
    Ils ont donc non pas sanctionné Dieudonné, ils l’ont lâché. Au passage, cette opération a permis de faire aussi une opération de com’ et de diversion pour faire oublier les résultats désastreux en matière de sécurité.
    Sur le plan juridique, c’est également un désastre, en particulier pour le Conseil d’Etat qui vient de donner une très belle preuve de l’indépendance de la Justice dans notre pays.
    Cerise sur le gâteau, on choisit un magistrat juif et franc-maçon pour faire le boulot. On verra bien si notre merveilleux conseil d’Etat enterre la liberté d’expression moribonde en confirmant l’ordonnance de M. Stirn.
    Comme pour le voile islamique, on peut compter sur ces hauts magistrats pour nous concocter une décision bien confuse avec dedans tout et le contraire de tout.

  170. Véronique Raffeneau

    « Manuel Valls était parfaitement dans son rôle, qui consiste à veiller à l’exécution des lois, à assurer la protection des personnes et des biens, à prévenir les troubles à l’ordre public et la tranquillité publique ainsi que la délinquance. »
    Je ne suis pas d’accord avec vous, Camille.
    Manuel Valls, selon moi, est allé au-delà des prérogatives que vous exposez.
    Un ministre de l’Intérieur n’a pas pour mission, pour reprendre l’expression de Manuel Valls, de « pousser le débat », ni de se substituer au procureur de la République qui lui est en charge d’initier l’action et la puissance publiques.
    Il n’a pas non plus pour mission de se substituer au magistrat chargé de juger et de sanctionner, ni à celui qui est en charge de l’exécution des peines.
    Au passage, l’affaire Dieudonné sera terminée quand les peines prononcées depuis dix ans seront exécutées.
    Enfin, un ministre de l’Intérieur n’a pas vocation à inscrire dans la loi, en 1h30, via le Conseil d’Etat, ni préventivement, ni de façon exceptionnelle et expéditive, ce qui relève de l’infraction, du délit ou du crime. C’est aux parlementaires que revient cette charge.
    Quand ces prérogatives que je viens rapidement de lister sont confondues dans un seul ministère, qui plus est celui de l’Intérieur en charge, entre autres, du respect des libertés publiques, si je me fonde sur ce qui à mes yeux caractérise notre tradition de l’Etat de droit – un équilibre et un contrôle des pouvoirs entre eux : un pouvoir en modère un autre, sans cela c’est l’excès de pouvoir – cela s’appelle un naufrage républicain, une rupture dans la démocratie.
    « La vraie menace pour notre société, ce sont ces dizaines de milliers de personnes, toutes communautés confondues, élevées à la haine raciale, et dont l’esprit fermente »
    Comment voulez-vous, Camille, qu’une censure exercée à l’initiative du ministre de l’Intérieur vienne à bout des carences graves d’un Etat qui est incapable d’assurer à l’école une maîtrise minimum de l’écriture et de la lecture, pour ceux qui ont été enfermés et élevés en matière d’expression de soi dans le ricanement obligatoire au sujet de tout ?

  171. Dans la mesure où Dieudonné tient ses engagements, et renonce réellement à ses débordements, sa victoire est complète. Comme le disait l’autre soir un autre « cerveau malade », Valls a l’autorité, mais Dieudonné a le pouvoir, après avoir fait trébucher la République vers des temps de censure pré-républicain. La contamination de ses comportements limites a mis en lumière, a révélé l’incapacité des démocrates à savoir l’arrêter sans devenir eux-mêmes totalitaires, certains prônant la méthode chinoise pour contrôler internet, incapables qu’ils furent de s’en remettre avec sérénité à la seule puissance de la loi, démontrant par là leur manque de foi en elle, trop habitués qu’ils sont à s’arranger avec les grands principes quand leurs intérêts sont en jeu.

  172. Bonjour, bientôt l’hiver nous quittera, le printemps sera peut-être arabe et noir en France, attention humiliation, haine, horreur, enfin je ne l’espère pas.

  173. Quand Eric Zemmour met le doigt sur le fait que Dieudonné est un pur produit du système multiculturaliste dont le PS veut la victoire définitive dans la société française (merci Ribus), le bouffon noir lui répond par anticipation depuis le théâtre de la Main d’Or en se déclarant n’être que « le nègre marron échappé de la plantation« .
    En fait, disant cela, il répondait à Christiane Taubira qui l’invitait depuis la Guyane à rentrer dans le rang.
    Le bouffon leur a échappé. Qu’en faisait-on au Moyen Age ? Les oubliettes peut-être ou le donner à manger aux chiens.
    Aujourd’hui il y a un monde parallèle où survivre, voire croître et embellir, c’est Internet. Et M. Valls va se heurter au mur de verre du Web si Dieudonné s’y réfugie.

  174. Catherine JACOB@Louis Calvero

    @Louis Calvero | 12 janvier 2014 à 01:40
    «C’est étonnant mais à aucun moment vous ne semblez imaginer que le dessein de Dieudonné soit politique.»
    A quoi pensez-vous ? Au mur de Sharon ? Mais, même si c’était le cas, la France n’a pas besoin qu’on lui inflige l’importation de ces problèmes. Des murs de la honte, il y en a eu et il y en aura encore, mais ce n’est pas une façon utile de les combattre que d’attaquer ainsi les peuples. En ce qui concerne le mur israélien, son concepteur venant de décéder, paix à ses cendres.
    Ceci dit, ce n’est pas parce qu’on se pose en combattant de la vulgarité qu’on peut se permettre d’être inélégant. Dans mes codes personnels, on ne frappe pas un homme à terre. Or, Dieudonné s’étant couché, je pense que la merguez de Nicolas Bedos était largement superflue, sans compter qu’on pouvait la comprendre comme prenant le relais de la quenelle à l’inverse. Le concombre de Ruquier étant hors sujet et ne témoignant de rien d’autre que d’un ego surdimensionné ; à la limite un knacki…
    Maintenant, chose curieuse, m’étant assoupie un cours instant pendant l’émission de celui-ci, Nicolas Bedos est apparu dans mon rêve. Comme si cela ne suffisait pas du plateau télé. Bizarrement, il était assis dans un coin et il tentait de retenir des larmes.
    Me réveillant, l’image du rêve encore prégnante, j’ai pensé à Dieudonné et je me suis demandé si derrière les bouffonneries déplacées que le rôle de soupape sociale qui leur est aussi dévolu d’une façon générale ne justifie cependant en rien, il n’en allait pas de même quelque part pour cet humoriste.
    Du coup, je pense que la façon dont le Conseil d’Etat a exercé sa fonction et qui représente un danger pour tout le monde – d’où la nécessité de réagir vivement également, et fort heureusement on a Philippe Bilger dans le rôle de gardien de nos libertés fondamentales, ce dont on ne le remerciera jamais assez -, et qui plus est sans autre réelle efficacité que celle toute provisoire du bâton et/ou de la matraque, et c’est très regrettable car on ne sort pas du coup du jeu débile et tellement machiste, de qui a la plus grosse ou pisse le plus loin, débilité qui ne peut que ternir l’image de notre pays à l’international, autrement dit sur une scène où il deviendra encore plus difficile de donner des leçons à Poutine ou encore à Xi Jinping, prince rouge nouveau maître de la Chine depuis mars 2013. Un petit entre quatre yeux entre un ministre faisant preuve davantage d’intelligence politique et de vraie compassion pour la Shoah qui lui eût inspiré les mots qui eussent permis à l’humoriste de réaliser que blesser la mémoire n’était pas une façon de combattre, que de matraquage juridictionnel, eût sans doute été préférable.

  175. Xavier NEBOUT

    Trekker
    Il conviendrait d’apporter précisions et nuances à l’antisémitisme que vous prêtez aux catholiques traditionalistes.
    Dire qu’on doit prier pour la conversion des juifs n’est pas un message de haine ou de mépris. Selon Saint Paul, le mal est le judaïsme, pas les juifs. Le problème est que la conversion au nom du Père qui est aux cieux, se heurte au reniement du père terrestre de celui que l’on veut convertir, c’est en ce sens que Saint Luc aura dit que les juifs sont irrécupérables.
    C’est pourquoi le message de conversion doit être intime pour ne pas apporter le discrédit sur les chefs de famille. Il convient d’attirer et non d’imposer.

  176. « Dans mes codes personnels, on ne frappe pas un homme à terre », écrit Catherine Jacob.
    J’entends encore en frémissant cet affreux cri de ralliement : « tous contre Untel », que j’entendais parfois dans la cour de mon école d’Hydra, près d’Alger. Souvent « Untel » était un petit arabe.
    Comme vous, Madame, ce rejet panurgique me donne envie de voler au secours de celui qu’on accable.
    Il me semble qu’il n’y a pas solution de continuité entre les tricoteuses de la place de la Révolution, les cris de haine contre Dreyfus, les rigolades atroces devant les femmes rasées, les lettres anonymes de l’Occupation et ce qui est en train de se passer. Le personnage à terre n’est pas en cause. C’est l’acharnement des lâches qui fait dresser les cheveux sur la tête.

  177. Nordine 11 janvier 17.27
    Il en faut des siècles de civilisation, d’apprentissage de l’amour des autres et de la tolérance, pour juger en fonction d’un intérêt collectif qui dépasse la défense jalouse et tatillonne des particularismes de l’entourage immédiat !
    Voyez-vous, il se trouve que mes quatre grands-parents étaient des Français nés en France de parents français, tous de tradition catholique.
    Et je suis aussi douloureux et humilié qu’un juif quand des trublions les maltraitent ou profèrent de grossières accusations antisémites.
    Pourquoi ? parce que ces attaques infondées s’adressent à des groupe de personnes avec qui je vis en bonne intelligence depuis des décennies, et réciproquement, et qui rendent les meilleurs services au pays.
    Regardons les classements de concours des grandes écoles, les résultats de la recherche scientifique, l’identité des dirigeants d’entreprises qui marchent, les meilleurs artistes…Que la surreprésentation des juifs ne nous attriste pas; explorons plutôt les voies et moyens du progrès de tous, même s’il y faut plusieurs générations !
    Cessons de penser que chaque fois qu’un juif adopte une conduite, on ne peut la comprendre si on oublie qu’il est juif ; cessons de penser qu’on ne peut attendre d’un musulman qu’une opinion identique « corporatiste » sur telle ou telle question.

  178. Aliocha :
    « La contamination de ses comportements limites a mis en lumière, a révélé l’incapacité des démocrates à savoir l’arrêter sans devenir eux-mêmes totalitaires… »
    Mais il ne s’agit nullement des démocrates !
    La démocratie n’est pas la vertu des derniers pouvoirs français.
    Il s’agit seulement d’un pouvoir qui a entrepris une démarche qui Dieu seul sait où elle nous mènera.
    Mon point de vue est que dans cette affaire il y a une cible : Dieudonné (que j’avais oublié, j’ai dû aller sur YouTube pour voir une partie de l’un de ses spectacles et franchement il ne m’a pas plus enchanté que ceux que nous impose la télévision) mais cette cible n’intéresse qu’une petite partie de la population et que je sache aucun groupe extrémiste ou violent ne s’en réclame.
    – Il y a l’argument « l’antisémitisme » – je mets ce mot entre guillemets car (est-ce par ignorance ?) je le rejette ; je considère qu’il y a le mot racisme qui s’applique à tous. Le racisme existe, il a toujours existé et en démocratie, il appartient aux tribunaux de le combattre.
    – Il y a celui que j’appellerai l’initiateur. L’initiateur c’est le pouvoir et lorsque le pouvoir initie une telle entreprise, c’est qu’il y a anguille sous roche car personne ne me convaincra que cette opération bien réfléchie, organisée et lancée par le ministre de l’Intérieur, a été faite pour abattre un homme.
    Et c’est là qu’à mon humble avis il y a un gros problème pour notre démocratie.

  179. Véronique Raffeneau

    Kirios,
    Vous m’attribuez une phrase écrite par Aliocha, phrase au demeurant que je trouve juste et bien vue.
    Néanmoins, je veux bien essayer de répondre à votre post.
    « La contamination de ses comportements limites a mis en lumière, a révélé l’incapacité des démocrates à savoir l’arrêter sans devenir eux-mêmes totalitaires… »
    Si on considère les condamnations pénales dont a fait l’objet Dieudonné et qui n’ont pas été exécutées – l’exécution des peines étant à mon sens la seule traduction démocratique crédible d’une volonté politique à « arrêter » Dieudonné -, incapacité : clairement oui.
    Des démocrates comme Manuel Valls qui exerce des responsabilités gouvernementales ou Alain Juppé qui a exercé des responsabilités gouvernementales, à ma connaissance, n’ont même jamais dénoncé, par exemple, dans le débat public – jusqu’à il y a quelques jours seulement – le scandale de la non exécution des condamnations pénales prononcées.
    Et comme le souligne Aliocha, ce n’est qu’en malmenant et en tordant à toute allure l’Etat de droit par la mise en oeuvre d’une procédure administrative d’interdiction, d’exception et expéditive, que les démocrates que j’ai cités ont aujourd’hui le sentiment d’avoir « arrêté » Dieudonné.

  180. « …Ladite ordonnance mentionne dans les visas huit textes différents, dont la Constitution et certaines décisions du Conseil d’Etat – au passage il cite par erreur comme décision contentieuse ce qui n’est qu’un avis. Puis le juge unique construit un raisonnement articulé qu’il expose en trois pages pleines. Quel homme, rapide comme l’éclair et imparable comme la foudre ! On s’étonne des délais exorbitants que connaît le contentieux ordinaire. A moins que… à moins que la décision n’ait déjà été préparée, parce qu’en toute hypothèse l’appel était certain et la conviction préétablie. Ne faisons pas de procès d’intention, mais c’est tout de même à craindre. Auquel cas, à quoi a pu servir l’audience, simple formalité de procédure sans capacité d’influence ?… »
    Serge Sur
    Professeur émérite de droit public à l’Université Panthéon-Assas
    http://libertescheries.blogspot.fr/

  181. @Robert
    En quoi les lointains descendants des esclaves victimes de la traite négrière ou des habitants des ex-colonies françaises, dès lors qu’ils sont Français par naissance ou par naturalisation, peuvent-ils réclamer des droits particuliers, contraires aux dispositions de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen. Car alors où placer le curseur historique ?
    Rappelons que les premiers négriers furent les Africains eux-mêmes, du moins ceux qui vendaient aux trafiquants européens les prisonniers qu’ils ont pu faire sur les tribus adverses.
    Dans certains cas, ceux qui ont ainsi été transformés en esclaves ont échappé à une mise à mort immédiate…
    Bien entendu, ce n’est pas pour autant une justification de l’esclavage, pratique qui fut celle de quasiment tous les peuples de la terre depuis les origines de l’humanité, notre civilisation ayant été la première à l’avoir remise en cause.

  182. Bof rien de nouveau, Dieudo antisémite et Valls est dans son rôle même s’il a exagéré…
    Ariel Sharon était un grand humaniste, BHL est un grand penseur de notre temps et Max Boublil me fait rire.
    Mais si je dis : Ariel Sharon était un assassin à visée génocidaire, BHL est un minable escroc intellectuel et Max Boublil n’a aucun talent, suis-je antisémite ?
    Si oui je suis prêt à me soigner (pour ne pas aller en taule, eh oui faut aussi penser au gamin), quels médocs prendre ?

  183. En un lapsus absolument terrifiant Arno Klarsfeld vient de tout foutre par terre : Valls, Hollande et l’arrière-petit-fils du Capitaine Dreyfus !
    Il y a déjà eu près de 70.000 visiteurs sur YouTube.
    Il s’agit de son passage sur BFMTV, Dieudonné doit bien rigoler et le silence de Taubira laisse perplexe.
    On se souviendra de cette phrase assassine de Madame Fressoz sur Manuel Valls, dans un éditorial du Monde : « du haut de sa licence en Histoire, il se voit Président… »

  184. Ouais ouais !!
    Trop de gens passent trop de temps à se queneller…
    Heureusement, il y a la Justice !
    Dieudonné usera-t-il toujours longtemps de ce trop répandu privilège ?
    Ainsi va le sens en suspens !!

  185. Je cite l’auteur de ce texte : « Je suis sûr qu’on va aussi voir Dieudonné, profondément, pour soi ».
    Voilà, vous avez compris !
    Il y a beaucoup de cela en effet mais pas seulement, on aime Dieudo parce qu’il nous fait rire, tellement rire, de ce qui ne va pas, rire pour ne pas agir contrairement à ce qui se dit par certains. Dieudonné c’était la soupape de sécurité, en quelque sorte c’était pour beaucoup un espace de libre-pensée, mais ce n’était sûrement pas une incitation à la haine, sûrement pas ! Contrairement aux sites antimusulmans permis sur le web. Maintenant les débordements de Dieudonné sur des thèmes qui heurtent certains ont été limites c’est vrai, mais était-ce une raison pour couper le courant et nous laisser dans le noir alors qu’il y avait la justice pour punir ?
    L’histoire en jugera et jugera les censeurs le jour où ce sera trop tard.

  186. Le fou du roi français est métis et il vient de se faire taper sévèrement sur les doigts : Dieudonné. Le ministre de l’Intérieur d’ascendance catalane donne dans le franquisme de boulevard par son interdiction baroque. Aurait-il découpé en tranches ce provocateur de Dali si celui-ci avait été son contemporain ?
    Cette République passe dans le camp des pisse-froid, comme si les chiffres glaciaux des stats économiques et de popularité agissaient par capillarité. Je reviens sur le blog, une meilleure liaison internet me permettant de vous relire avec plaisir, collègues. Longueurs et pointes.
    Très en retard, bon vent arrière à toutes et tous en ce nouvel an 2014, sans oublier bien sûr Philippe et Pascale. J’ai entendu ce dernier sur RMC vendredi, piiiou quelle flamme, celle olympique de Sotchi ressemble à une simple bougie à côté.

  187. Yves,
    Quand on s’attaque aux juifs, je pense à l’un de mes amis que j’ai perdu, donc ça me touche. Quand dans la pièce « Sur le concept du visage du fils de Dieu » on piétine la foi des catholiques j’ai de la peine pour ma meilleure amie qui chaque dimanche assiste à la messe, alors je me sens attaqué. Quand « Charlie Hebdo » publie les caricatures du prophète Mohamed, je pense à mon père qui porte le même prénom et ça pique.
    Si j’avais du pouvoir et si je voulais contenter mes proches, il ne resterait plus grand-chose de la liberté d’expression.
    On ne peut pas demander aux uns de serrer les dents et donner satisfaction aux autres parce qu’ils ont davantage de pouvoir d’influence quitte à bafouer les principes élémentaires de l’état de droit.

  188. Ce qui est du plus haut comique, c’est de savoir que la majorité écrasante des commentateurs (éditorialistes, historiens, journalistes) nous jurent la main sur le coeur qu’ils ont toujours été contre la loi Gayssot… Mais parmi eux combien ont le courage de lutter contre ? Pleutrerie tout à fait remarquable.
    « Que rien ne change, comme ça nous resterons bien au chaud »…
    Voilà en fait la principale « conviction » des membres de l’Establishment (médiatique inclus) qu’il soit de gauche ou de droite.

  189. stephane taurel

    Enfin quelqu’un qui sait de quoi il parle. Peu importe si l’on est pour ou contre, l’essentiel dans un vrai débat c’est d’avoir analysé un maximum d’éléments afin de pouvoir échanger idées et points de vue.

  190. Excellent article de M. Bilger. Mais, et je ne parle pas seulement des commentaires de ce blog, on peut se demander si le ramdam des défenseurs de Dieudonné aurait été aussi nombreux et ardent si l’humoriste au lieu d’être Dieudonné s’était appelé Dupont, ou Leblanc.
    Justice ! justice ! ployables à tous vents d’idéologie, et de… communauté !

  191. Si Philippe Bilger lit les commentaires de ce billet, il doit être rassuré, les amis de Dieudonné sont là pour le soutenir.

  192. Philippe, vous oubliez de dire qu’à l’origine du propos incriminé de Dieudonné à propos de Patrick Cohen, celui-ci avait d’abord parlé de Dieudonné comme d’un « cerveau malade ». Quelque chose qui, pris au pied de la lettre, vous conduit en hôpital psychiatrique. Alors quoi, sa réponse est simplement lourde. Sinon, faites plus court dans vos propos : dites que nous sommes dirigés par des enc… et l’essentiel aura été dit.

  193. Le vice-président du Conseil d’Etat réduit à donner un entretien au Monde pour justifier la décision… C’est un aveu de faiblesse, et le démenti ne peut que renforcer le soupçon, fût-il infondé.
    Aucune de nos institutions n’échappe à la méfiance, pour ne pas dire au discrédit, signe inquiétant de la crise profonde de l’Etat français.
    Sur le fond, l’endogamie entre une juridiction et l’administration, que le Conseil d’Etat incarne depuis Napoléon est-elle encore de mise dans une société démocratique moderne ? Faut-il s’en remettre à la Cour européenne des droits de l’Homme de la protection de nos libertés ? Ce serait désolant.
    Jean-Marie Colombani reprend l’argumentaire du vice-président du Conseil d’Etat dans Slate. Endogamie de la justice et du pouvoir. Endogamie de la presse avec le même. Voilà encore de quoi alimenter le moulin anti-système de monsieur M’Bala M’Bala.
    Tout ça pour ça ! (qui pourrait être le commentaire sur les frasques sentimentales de notre Président)
    Comme disait le Général, en des circonstances plus tragiques, je sortais de chez le chef de l’Etat en regrettant qu’il n’y ait plus de chef, et qu’il n’y eût plus d’Etat.

  194. Monsieur Bilger, comme d’habitude, une vraie réflexion sur la liberté d’expression. Cela fait du bien de vous lire ou vous entendre à « C dans l’air », malheureusement bien seul, tant l’unanimisme médiatico-politique de ces derniers jours fait mal à l’intelligence, à l’honnêteté intellectuelle et a en définitive, pour conséquence, par l’absurde, de donner raison… à Dieudonné.

  195. Je ne connais pas les spectacles de Dieudonné mais selon Eric Zemmour, lorsque Dieudonné a voulu réaliser un film sur l’esclavage, toutes les portes se sont fermées et on lui aurait ri au nez ! Alors que pour un autre dont le film dura 9 heures, celui-ci avait obtenu toutes les aides nécessaires ! Il en avait déduit qu’il y avait bien deux poids, deux mesures !
    Cette affaire mérite t-elle les propos de Philippe Tesson ??
    « La mort de Dieudonné par un peloton d’exécution me réjouirait profondément. C’est pour moi une bête immonde, donc on le supprime ! » aurait-il déclaré sur Radio Classique !
    Ce qui est quand même grave !

  196. Je ne vois aucun inconvénient à ce que le marché de l’antiracisme soit partagé avec Dieudonné (lui qui en a été un militant) et qui grignote à belle dents ce pilier majeur du PS qui Valls avec l’UMP pour en faire de l’oseille (Gauche, Droite, Gauche, Droite… ça ne vous rappelle rien ?). Qu’un nègre malin et têtu pique le marché de la LICRA ça la coupe également. C’est la crise après tout ; tout se récupère, tout se vend. Il était urgent de le faire taire pour au moins ces deux raisons, la démystification et le discrédit qu’il « apportait » au système politico-médiatique.
    Dieudonné a perdu son meilleur partenaire ; Valls ne fait plus rire personne.
    Quel gâchis.
    On avait des têtes de nègre ; il n’y aura plus que des têtes de c…
    C’est la promesse 2014 du gouvernement.
    On n’aura désormais droit qu’à des « lâchers de salopes » dans les « meeting politiques ».
    Ca vous fait rire ?
    C’est le combat entre la haine de soi et la haine de l’autre ; va falloir se détendre et calmer les coupables. Une grande thérapie s’annonce.

  197. « Si la liberté d’expression ne servait qu’à protéger les propos consensuels et de bon goût, on n’aurait pas eu besoin de la garantir dans la Constitution.
    Et si l’on a un peu confiance en la raison humaine, sauf propos visant à déclencher la violence, la censure n’est pas la solution.
    C’est en fait un pitoyable aveu de faiblesse démocratique. »
    Yves Boisvert

  198. Jean-Jacques Bernardini

    @ Jean MORLAND
    Je vous approuve totalement. C’est un triste spectacle auquel s’est livré le vice-président du Conseil d’Etat après l’ordonnance rendue par M. Bernard Stirn, président de la section du contentieux.
    http://www.lemonde.fr/politique/article/2014/01/11/affaire-dieudonne-le-conseil-d-etat-replique-aux-critiques_4346462_823448.html
    Par délicatesse et par scrupule, ce magistrat aurait dû se récuser. Mais c’était sans doute trop exiger de lui. Je pense en écrivant cela à Paul Morand. S’il vivait encore il aurait étrillé le zèle des plus empressés de ce M. Stirn. Comme disait « l’homme pressé » avec sa cruelle lucidité et à propos de gens qu’il n’aimait guère: « Les P.D. c’est comme les juifs. Quand on en connaît un on les connaît tous… »
    Rédigé par : Jean MORLAND | 13 janvier 2014 à 11:02
    « …Sur le fond, l’endogamie entre une juridiction et l’administration, que le Conseil d’Etat incarne depuis Napoléon est-elle encore de mise dans une société démocratique moderne ? Faut-il s’en remettre à la Cour européenne des droits de l’Homme de la protection de nos libertés ? Ce serait désolant… »

  199. @ Marie | 13 janvier 2014 à 16:07
    Le 10 janvier, sur LCI, dans une émission intitulée « Choisissez votre camp », M. Tesson, une bave de haine à la bouche a dit « je regrette qu’on ne puisse remettre la peine de mort pour ce triste individu » en parlant de Dieudonné. Après les Oooooh offusqués de ses confrères, il ajoutera « c’est vrai que ce n’est plus la mode » (Dieudonné en a dit moins en réplique à un petit chroniqueur de France Inter qui l’avait traité de cerveau malade).
    Si j’ai bien compris Tesson a récidivé ?
    Mais que fait M. Valls ! Lui si prompt à réprimer les incitations à la haine ! Faut dire que Tesson (dit le fossile) fait parti des « culs et chemises » du Fouquet’s (tiens ?), en plus il n’est même pas noir. Résultat ? il ne risque rien.
    Définition de l’apartheid : on punit le nègre qui a insulté la religion de la femme blanche du ministre, et on rigole entre nous des excès de langage d’un pseudo intello. Blanc. Parisien.
    Tesson a raison, il faut remettre au goût du jour la peine de mort par pendaison ! 😀

  200. Dieudonné annonce un nouveau spectacle et hop, une heure après, le préfet l’interdit.
    Euh, attendez, il l’interdit au nom de quoi ?
    Risques de troubles à l’ordre public ?
    Jusqu’à présent, les seuls troubles à l’ordre public susceptibles de se produire venaient des appels à la manif de Klarsfeld.
    Risques d’atteinte à la dignité humaine ?
    Comment peut-on dire qu’il y aura certainement atteinte à la dignité humaine dans un spectacle dont on ne sait rien. Là, on ne peut pas dire : ”Oui, mais on connaît le contenu du spectacle puisqu’il le joue depuis des mois !”.
    Non, on ne peut pas.
    N’ayant eu aucun trouble à l’ordre public à part ceux provoqués par Valls et Klarsfeld et ne connaissant pas le contenu de ce nouveau spectacle, cette dernière interdiction montre que faire taire Dieudonné n’est plus une question d’ordre public ou de démocratie qui serait supposée être en danger ou d’antisémitisme, c’est devenu personnel pour Valls. Il veut montrer qu’il est actif au moment où ses résultats sur la délinquance sont mauvais. Dans son délire mégalomaniaque à la Sarkozy, il ne supporte pas que quelqu’un lui tienne tête. Il doit faire rendre gorge à Dieudonné, le détruire coûte que coûte. Même si la liberté d’expression, fondement de la démocratie, doit y passer pour cela.
    Si ce délire autocratique était le fait d’un seul homme fût-il ministre, il n’y aurait pas trop à s’inquiéter, un homme seul quel qu’il soit ne peut bouleverser les fondements de la démocratie, des garde-fous sont supposés être là. Le problème est que ce Napoléon des bacs à sable court-circuite la justice pour arriver à ses fins et est aveuglément suivi par une grande partie du système médiatico-politique dans son délire.
    La campagne de désinformation, de sophismes successifs sur les thèmes : ”Dieudonné est un antisémite, donc le faire taire n’attaque pas la liberté d’expression au contraire, ça la renforce” est proprement hallucinante. Surtout quand on considère qu’il aurait suffi de faire exécuter les lois en vigueur.
    Le plus hallucinant dans cette affaire est que la plupart de ceux qui criaient il y a un an pour les caricatures de Mahomet des choses comme ”La censure ne passera pas, la liberté d’expression est un fondement démocratique et n’est pas réductible, etc.” sont les mêmes qui cette fois-ci pour un comique douteux se transforment en inquisiteurs pour des motifs d’antisémitisme.
    Ils sont aussi subtils que ces révolutionnaires qui veulent inculquer l’idée de liberté au peuple, même s’ils doivent l’exterminer pour cela.
    Ce changement d’avis est pour le moins douteux ou en tout cas contre-productif. Il ne manque pas d’alimenter le deux poids deux mesures que tous les fans de Dieudonné ne manquent pas de rappeler à chaque fois qu’on leur demande leur sentiment et donc, renforce ce contre quoi tous ces “bien-pensants” se battent.
    Je le répète il y a des lois pour condamner cette forme de racisme. On ne devrait pas avoir à s’attaquer à la liberté d’expression pour les faire respecter.
    Ce matin encore, on a eu droit sur i-Télé à un raisonnement intellectuel qui laisse songeur de la part de cette “bien-pensance”.
    Claude Askolovitch a conclu son édito à peu près de cette manière. Puisqu’Eric Zemmour peut dire dans les médias que nous sommes envahis par les étrangers, la liberté d’expression se porte bien dans notre pays. Sous-entendu, on peut interdire Dieudonné. Raisonnement effectivement imparable… pour un sophiste.
    Hier, c’était Philippe Tesson sur LCI qui disait qu’il fallait supprimer Dieudonné, que les lois, ”on s’en fout”, que “c’est du formalisme”, que “nous sommes en guerre !”
    Comment peut-on un jour crier non à la censure et vouloir celle-ci un an après, cela reste pour moi un mystère. Surtout quand il y a des moyens légaux.
    Comment peut-on justifier la censure chez soi, parce que cette dernière interdiction en est un exemple criant, et venir donner des leçons de démocratie à la terre entière ?
    Si on choisit de censurer l’antisémitisme, je dit censurer, pas condamner. La censure, ça veut dire on interdit a priori. Il va falloir censurer toute forme d’atteinte à la dignité humaine. Et qui d’autres que ceux qui se sentent offensés peuvent dire qu’ils sont atteints dans leur dignité humaine ?
    Il faudra bien sûr prendre en compte toutes les revendications religieuses, toutes les offenses à tous les autres génocides, toutes les plaisanteries sur l’esclavage, tous les esclavages, pas seulement celui des blancs contre les noirs, celui aussi des arabes sur les noirs et celui des noirs sur les noirs, etc, etc. sous peine de deux poids deux mesures et division de la société. C’est la porte ouverte à une société complètement censurée.
    Tous les jours, des gens meurent pour la liberté d’expression que nous avons la chance de connaître.
    Quand on commence à vouloir censurer quelqu’un qui n’a pas les mêmes idées que soi, on continue généralement par censurer ceux qui ont les mêmes idées mais qu’on n’aime pas et on finit par enfermer ceux qu’on aime et qui ne sont pas d’accord.

  201. @Véronique Raffeneau
    Je vous prie de m’excuser, j’ai confondu éditeur et destinataire.
    Quoi qu’il en soit, il me semble (?) que nous exprimons la même idée : nous avons besoin que les élus relèvent du droit normal, sinon bientôt, en France, la démocratie ne sera plus qu’un rêve.
    Je vous renouvelle mes excuses.

  202. @wil 13.1.2014 à 20:23
    « Raisonnement contestable. Le recul grave pour la société et la dignité humaine, c’est de tolérer le négationnisme et l’antisémitisme sous le couvert de la liberté d’expression. Ce serait même une certaine forme de lâcheté. Car personne n’est dupe de la toxicité des propos prononcés depuis des années par Dieudonné. Et il les répétait à l’envi à chacun de ses meetings-spectacles et notamment dans le dernier, Le Mur. On en connaît précisément le contenu puisqu’il a été joué chaque jour ou presque depuis des mois. Il ne s’agit donc plus de prévention mais de sanction. Il n’y a pas de censure a priori, mais protection de la société. » Jean-Marie Colombani.

  203. J’observe que, sur cet article rédigé le 10 janvier 2014, les commentaires d’internautes les plus récents datent de près de quarante-huit heures. Faut-il en conclure que, une actualité chassant l’autre, ce sujet n’est plus de mise ? Ou la possibilité de s’exprimer est-elle désormais close ?
    Monsieur Philippe Bilger peut-il m’éclairer sur cette question, car je souhaiterais, durant ce week-end, ajouter à l’analyse qu’il a faite sur l' »affaire Dieudonné »… et j’ai évidemment quelque scrupule à rédiger un texte qui ne serait pas lu ! Il est possible, par commodité, de me répondre directement sur mon e-mail personnel.
    Avec mes remerciements.

  204. Mary Preud'homme

    Cent pour cent d’accord avec Manuel Valls, digne fils de sa Catalogne natale dont il a su garder la fermeté légendaire, « Catalanes de firmeza », ainsi que l’écrivait un poète célèbre dans « Vientos del pueblo me llevan ».
    Je suis d’autant plus à l’aise pour reconnaître les mérites de MV, seul contre tous, que je ne me suis jamais gênée pour le critiquer en tant que maire d’Evry.
    Rien à voir avec le culbuto girouette qui fait aujourd’hui office de président et auquel on fait trop d’honneur en s’intéressant à ses minables histoires de Q et à ses favorites successives d’occasion, mises sur le même plan que nos précédentes premières dames, elles toutes dûment mariées et sans autre ambition que de faire honneur à la haute fonction de leur mari.

  205. Alex paulista

    @ Mary
    C’est votre penchant naturel pour l’autorité qui parle.
    Méfiez-vous des ânes catalans, surtout avec deux Ls au derche.
    Hi han !

  206. Monsieur Bilger, avez-vous lu le papier de Michel Wieviorka du 27/03/2012 dans Libération : « Sarkozy, la République et les juifs » ? La question d’un « mono-communautarisme » est posée. Pierre Nora avait évoqué sur les ondes de France Inter la dérive de notre République chérie qui ne connaît que des citoyens tous égaux vers une démocratie identitaire à l’anglo-saxonne. Ce sont ces problèmes jamais évoqués qui sont le terreaux du ressentiment. Mitterrand et Chirac ne sont jamais allés au dîner du Crif, la dérive, elle commence là.

  207. Antoine Lacroix

    J’ai lu récemment un petit livre : « Les théories de la reconnaissance » de Haud Guéguen et Guillaume Malochet. Ces auteurs citent Axel Honneth, l’héritier de l’école de Francfort, qui place le besoin de reconnaissance comme le phénomène majeur dans nos sociétés ou bien encore Judith Butler, théoricienne du « genre » dans la lignée de la pensée post-moderne. Quand on adopte la grille de lecture de ces auteurs pour réfléchir au mode de communication de Dieudonné, certaines choses prennent un autre sens que ce qu’en disent tout un chacun, Valls ou les médias. Dieudonné a la peau noire, comme certains de nos compatriotes obligé d’anonymiser leur nom sur leur CV et de cacher leur photo pour trouver un job. Son registre de communication est la provocation, le mode de communication de ceux qui doivent l’ouvrir en grand pour se faire entendre. Dieudonné utilise l’audience donnée par son talent comique pour interroger notre société et le système politico-médiatique qu’il juge inauthentique. Une réponse doit bien lui être fournie sur le fond parce que si les minorités se reconnaissent en Dieudonné et viennent à ses spectacles, peut-être verrons-nous un peu moins d’expressions par la violence dans notre société, contrairement à ce que l’on pourrait d’abord penser.

  208. N’arrivant pas à vous adresser le texte que j’ai rédigé à propos de l’affaire Dieudonné (refus de transmission du service, au moment du « clic » final sur la case « envoi »), je teste la fiabilité technique du blog de Monsieur Bilger par le présent message (dénué de tout intérêt doctrinal !).

  209. OBSERVATIONS SUR L’AFFAIRE DIEUDONNÉ (première partie)
    L’« affaire Dieudonné », qui s’est soldée par l’interdiction du spectacle « Le Mur », a récemment défrayé la chronique politique et judiciaire. J’estime nécessaire d’apporter un éclairage personnel au traitement dont a fait l’objet ce sujet, m’autorisant, en toute immodestie, à évoquer certains aspects qui ont été omis ou qui me paraissent avoir été négligés.
    (Étant plutôt ignare en informatique, j’ai eu les plus grandes difficultés techniques pour réussir enfin à transmettre mon texte ; je prie les lecteurs assidus de ce blog de me pardonner cette tardiveté. Pour des raisons pratiques, je fractionnerai mes propos en plusieurs messages successifs, répartis sur une ou deux semaines.)
    1° Le Gouvernement a-t-il choisi la voie la meilleure pour s’opposer utilement aux excès de langage de M. Dieudonné M’Bala M’Bala ?
    Par une circulaire du 6 janvier 2014, le ministre de l’Intérieur a prescrit aux préfets d’intervenir auprès des maires concernés, en les incitant à interdire systématiquement, par arrêté, les spectacles de la tournée de Dieudonné. Il lui était certainement loisible de procéder ainsi, et le Conseil d’État a implicitement validé ce choix.
    Néanmoins, plutôt que de s’en remettre aux autorités locales (Code général des collectivités territoriales, articles L. 2212-1 et -2 pour les maires, L. 2215-1 pour les préfets), le Gouvernement, dès lors qu’il estimait que ces réunions contestées constituaient en elles-mêmes, où qu’elles aient lieu, un trouble grave à l’ordre public (nous aurons l’occasion d’y revenir), aurait été mieux avisé, me semble-t-il, de prendre une mesure générale d’interdiction des spectacles incriminés, au niveau national : la compétence en incombait au Premier ministre, agissant par décret, en vertu des pouvoirs de police administrative propres qui sont reconnus au chef de l’exécutif, depuis l’arrêt de principe du Conseil d’État « Labonne », du 8 août 1919. Une telle initiative est assurément possible lorsque, comme en l’espèce, la légalité des mesures de police ne saurait dépendre des « circonstances locales particulières ».
    2° Y a-t-il eu, dans cette affaire, connivence au niveau des pouvoirs publics, voire entre le Gouvernement et le Conseil d’État ?
    a) Sans doute la célérité extrême, réellement sans précédent (quatre heures en tout), avec laquelle la Haute juridiction, saisie aussitôt en appel par le ministre de l’Intérieur, a instruit et jugé le recours a-t-elle de quoi surprendre. Mais les circonstances « hors normes » justifiaient pleinement ce « traitement de faveur », qui n’a rien à voir avec une justice expéditive. Le référé-liberté est une procédure particulière, d’extrême urgence (le délai prévu est de quarante-huit heures), et statuer sur l’appel du ministre après la tenue du spectacle (je ne pense pas, pour ma part, qu’un non-lieu eût été prononcé dans ce cas) n’aurait présenté qu’un intérêt théorique et doctrinal. Il n’est pas anormal que le Gouvernement ait, sinon la maîtrise, du moins un certain droit de regard sur le calendrier des séances du Conseil d’État – tant que cela ne préjuge en rien de la décision qui sera rendue. Quant à soutenir que les droits de la défense auraient été malmenés, les faits le démentent : M. Dieudonné M’Bala M’Bala et sa société de production étaient représentés par deux avocats aux Conseils.
    La détermination de M. le ministre de l’Intérieur s’explique vraisemblablement par le fait que les hauts fonctionnaires publicistes qu’il avait consultés officieusement estimaient que leur raisonnement était à coup sûr fondé en droit. Mais ayons l’honnêteté de l’admettre : le Conseil d’État est une juridiction souveraine indépendante, et il n’y a rien que de très normal qu’il ait confirmé l’analyse du ministre exprimée dans la circulaire (jamais nommée toutefois, car juridiquement « transparente »), laquelle était inspirée par sa propre jurisprudence (voire soufflée par quelque conseiller d’État honoraire ?…).
    La position du tribunal administratif de Nantes, d’un classicisme rigoureux, était sans doute une issue envisageable, mais l’analyse du Conseil d’État, opérant la synthèse avec une jurisprudence innovante et récente (je m’attarderai sur ce point ultérieurement), est tout autant, sinon davantage, justifiée en droit. L’une des missions du Conseil d’État consiste à accompagner l’État et l’Administration dans leur gestion des affaires publiques ; aussi faut-il de sérieuses raisons pour ne pas approuver leur action lorsque deux solutions équivalentes paraissent possibles – quitte à s’aventurer sur le terrain de l’opportunité, qui (au contentieux) n’est pas le sien. (Cette analyse trouve un écho dans la présomption de légalité dont bénéficient les décisions de l’Administration.) Prendre alors position à l’encontre des pouvoirs publics me paraît constitutif d’un réel manquement (de ce point de vue, le célèbre arrêt « Canal », du 19 octobre 1962, est une anomalie, qui provoqua d’ailleurs la fureur du général de Gaulle).
    J’ajouterai deux considérations. La procédure d’urgence du référé-liberté ayant pour objet (et pour raison d’être) d’assurer la sauvegarde d’une liberté fondamentale à laquelle une autorité administrative porte gravement atteinte (cf. article L. 521-2 du Code de justice administrative, issu d’une loi du 30 juin 2000), du moment que le juge des référés du tribunal administratif avait suspendu les effets de l’arrêté préfectoral attaqué et que la procédure avait rempli son office, le ministre n’a-t-il pas mésusé de celle-ci en formant aussitôt un appel destiné uniquement à sauvegarder, à faire triompher une mesure de police administrative, quelque justifiée fût-elle ? Il est permis de s’interroger également sur la promptitude dont aurait fait preuve le Conseil d’État si l’appel du 9 janvier 2014 avait émané (en cas d’ordonnance de rejet) de Dieudonné lui-même (que l’instruction ait été conduite aussi rapidement pour ses appels formés les 10 et 11 janvier ne préjuge en rien de ce qu’aurait alors été l’attitude du juge des référés).
    b) Il apparaît en revanche incontestable que M. Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, a manœuvré et a réussi à faire en sorte d’occuper pleinement le devant de la scène (et pas seulement grâce à sa circulaire). Cette optique imposait que l’interdiction du premier spectacle de la tournée, en banlieue nantaise (celui sur lequel tout allait se jouer), émanât du préfet de la Loire-Atlantique, représentant de l’État, plutôt que du maire de Saint-Herblain ; ainsi, en cas de nécessité de faire appel d’une ordonnance de référé qui serait favorable à l’humoriste, c’est au ministre de l’Intérieur lui-même qu’il reviendrait d’agir (et non pas au maire, forcément moins réactif et moins bien armé).
    Or (hasard providentiel ?), le maire de Saint-Herblain est censé avoir refusé de prendre les mesures de police administrative qui s’imposaient, amenant le préfet du département, autorité de tutelle, à faire usage de son pouvoir de substitution d’action. Pourquoi ne pas le croire, a priori ? Sauf que c’est juridiquement à tort que M. le préfet a déclaré à la presse que la carence du maire avait été dictée par le souci de cet édile de préserver les finances communales, en cas de censure de son arrêté. Raisonnement farfelu : en effet, en se substituant au maire, le préfet agit néanmoins au nom et pour le compte de la commune (et c’est bien elle qui supportera, le cas échéant, la responsabilité financière des mesures qui auront été adoptées). Arrangement entre amis, donc, indéniablement, mais fait de bonne guerre, et pour la bonne cause ; stratégie permettant à M. Valls, et à lui seul, d’avoir la mainmise sur cette affaire politico-judiciaire très médiatisée…
    (À suivre prochainement !)
    Alain Meyet (Paris)

  210. Mais ou est donc passé le ministre de la Défense ?
    Monsieur Le Drian est un homme tout à fait remarquable, cela arrive chez les socialistes.
    Or, par deux fois, Monsieur Valls a cru bon s’exprimer sur des sujets qui n’étaient pas de sa compétence, mais des services de renseignements rattachés à la Défense :
    – Concernant de jeunes français partis pour le Djihâd, ce n’était pas à Valls de s’exprimer.
    -Concernant une bombe dans une église à Rome à l’arrivée de notre Président, il a encore trouvé le moyen de l’ouvrir depuis la Place Bauveau …
    Valls risque de devenir très rapidement un petit rigolo.

  211. Mary Preud'homme

    Savonarole | 24 janvier 2014 à 16:49
    ———
    Manifestement vous n’avez jamais entendu parler de la DCI (Direction de la coopération internationale de la Police nationale), en particulier de son rôle en matière de lutte contre le terrorisme hors de nos frontières etc.
    On ne voit donc pas à quel titre le ministre de la Défense française serait venu s’exprimer en lieu et place des responsables de la police italienne ou française.
    Idem pour l’affaire du djihad.

  212. Par un commentaire enregistré le 24 janvier, je me suis livré (dans une optique de vulgarisation juridique) à un début d’analyse de l’affaire Dieudonné. J’annonçais que d’autres développements suivraient, concernant divers aspects de ce sujet.
    Je constate que cette partie du site semble ne plus être lue, une actualité chassant sans doute l’autre ; en tout cas, mon texte n’a suscité aucune réaction écrite. Dans ces conditions, je me dispenserai de continuer cette étude, devenue inutile. Toutefois, si certains me demandent de poursuivre (il n’est pas encore interdit de rêver !), j’acquiescerai volontiers et me remettrai aussitôt au travail…
    Je pense finalement que je serais plus à l’aise, et surtout plus utile, sur un blog qui me serait personnel. N’étant pas doué pour l’informatique, je suis preneur si quelqu’un accepte de m’ouvrir (et de maintenir) un tel site à mon nom.
    Alain Meyet (Paris)

  213. anne-marie marson

    @Alain Meyet
    Personnellement, j’ai apprécié le premier article et j’attends la suite.
    L’affaire Dieudonné, comme l’ont dit certains sur ce blog, ne fait que commencer, comme on le voit avec l’actualité.
    Donc à bientôt.

  214. Bonjour M. Bilger
    J’entends dire « Le mal, c’est le socialisme ».
    À mon sens, pas plus que tuer un chat ne mérite la comparution immédiate… c’est un autre exemple de manipulation.
    Par exemple, il suffit de regarder « la Bête Noire » pour le rabbin orthodoxe qui s’y exprime à partir de la 25ème minute.
    https://www.youtube.com/watch?v=k5QgGI6cZJc&feature=youtube_gdata_player
    N’importe quel individu sensé après avoir entendu ce rabbin déclare : « JE SUIS JUIF ».
    Par contre, après avoir déclaré mon appartenance à la « juiverie » (sans connotation péjorative car je déclare être juif à l’audition de ce que dit ce rabbin…. qui doit savoir ce que c’est que d’être juif puisqu’il est rabbin ; comme je pourrais dire « papiste » si j’étais un fervent catholique, ou « parpaillot » si j’étais protestant c’est-à-dire me nommer ainsi pour le plaisir que cela me procure).
    Par contre j’en viens à me poser la question de savoir si d’autres le sont vraiment : tous ceux qui se déclarent l’être et qui nous conditionnent mais qui pourtant s’opposent dans leurs actes, dans leurs pensées, dans le fait même de se déclarer juif avec la définition inspirée (par l’esprit qui est en lui) qu’en donne ce rabbin !
    Mon Dieu ! m’exclamerai-je, ou plutôt Elie ! Serions-nous à ce point manipulés par les médias !
    Et en serait-il de même avec les Chinois ?
    Ce peuple effrayant… travailleur… docile… et toujours respectueux de ses racines.
    Ce peuple qui n’a jamais envahi personne…
    Mais là je vous laisse le soin d’introduire le sujet…

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