Soeur Bernadette – soeur franciscaine Oblate du Sacré-Coeur de Jésus – souffrait depuis la fin des années 60 d’une atteinte affectant la partie terminale de la moelle épinière qui l’empêchait pratiquement de marcher depuis 1987 (Le Figaro).
Le 11 juillet 2008, alors qu’elle était âgée de 69 ans, elle a subitement retrouvé l’intégralité de ses moyens et sa santé, juste après avoir accompli un pèlerinage à Lourdes.
Avant la guérison, elle est sous morphine parce qu’elle a subi quatre interventions chirurgicales qui n’ont jamais apaisé ses douleurs, elle est condamnée à porter un corset en permanence et une attelle au pied gauche (Le Parisien).
Dans une vidéo diffusée par le diocèse, elle raconte : »Je n’avais jamais été à Lourdes en tant que malade…Dans la grotte j’ai ressenti la présence mystérieuse de Marie et de la petite Bernadette…En aucun cas je n’ai demandé la guérison mais la conversion du coeur et la force de poursuivre mon chemin de malade ».
L’évêque de Beauvais a reconnu le « caractère prodigieux – miraculeux – de la guérison de Bernadette Moriau.
L’Eglise est d’une prudence extrême face à de tels événements et toutes les précautions sont prises pour aboutir à un constat médical sans équivoque : soeur Bernadette ne pouvait pas guérir en l’état de la science actuelle. Quelque chose s’est donc produit qui dépasse l’entendement et relève d’une irrationalité qui met mal à l’aise les esprits forts pour qui la seule vérité est que deux et deux font quatre.
On entendra, j’en suis sûr, les mêmes discours réduisant ce miracle à un choc nerveux et soutenant qu’un jour on trouvera des explications quand la connaissance aura progressé.
J’ose parler de « miracle » parce que je ne suis pas gêné par l’immixtion de l’incroyable dans la banalité et de l’exceptionnel dans l’ordinaire.
Il est frappant de relever que la passion pour la science-fiction, les oeuvres de « fantasy », ce qui déborde le réel – des thèmes dominants au cinéma – ne rend pas les esprits et les sensibilités familiers, dans la quotidienneté, la vraie vie, avec les surprises et les fulgurances imprévisibles du destin. Avec une transcendance ayant décidé d’intervenir dans notre monde trop humain.
On pourrait s’interroger sur le fait que cette bienveillance « miraculeuse » soit si rare mais, si elle était multipliée, que deviendrait notre liberté et le caractère discrétionnaire de la grâce octroyée, par des desseins impénétrables, à Soeur Bernadette plutôt qu’à tel autre malade ?
Pour les catholiques, parce qu’elle aura prié la Vierge Marie, elle a été guérie.
Pour d’autres, c’est une manipulation, une illusion collective, un « coup » de l’Eglise.
J’aime cependant, qu’on croie au Ciel ou non, que soeur Bernadette soit venue jeter un pavé dans la mare de nos certitudes limitées et frileuses. Les esprits forts lui en voudront mais peu importe.
Elle oblige chacun à se questionner sur un possible au-delà.
« J’aime cependant, qu’on croie au Ciel ou non, que sœur Bernadette soit venue jeter un pavé dans la mare de nos certitudes limitées et frileuses. Les esprits forts lui en voudront mais peu importe. »
Pourquoi ? Qu’elle ait été guérie par le Ciel ou, plus probablement, par la foi, elle ne lèse personne. Toute personne point trop malveillante ressent de la joie et non de la peine pour la guérison de quiconque.
Sinon, il me semble me rappeler que Jésus dit « ta foi t’a sauvé ». Mais « Dieu t’a sauvé » ? Il faudrait vérifier, mais flemme… Si c’est la foi, il n’est pas nécessaire que le Ciel intervienne ni même qu’il existe.
Ou alors, il est bien œcuménique, et tant mieux… Dans quelle religion, les ou la divinité ne guérit-elle pas, parfois, ses fidèles ?
Je pense même qu’un simple mortel, très populaire, sans se réclamer de tel ou tel courant religieux, pourrait guérir autour de lui si l’idolâtrie dont il bénéficie bouleversait ses fans au point de guérir les malades. Que faire si on guérit comme ça, dire je ne suis rien par humilité ? Enfin, pour certains, pour d’autres, par égoïsme pur et simple, cela prendrait du temps et pourrait être dangereux, avec les religieux intolérants, surtout les islamistes. On prendrait le risque de ne plus sauver personne.
Dire je suis un avatar de tel ou tel dieu, ou Dieu me parle ? Avec le risque d’alimenter la religion et ses divisions, donc de faire, in fine, plus de mal que de bien ? Je crois que le mieux c’est la citation « ta foi t’a sauvé », ça fait religieux, profond, et comme ça a bien le sens qu’on veut y mettre, cela n’engage à rien.
« Il est frappant de relever que la passion pour la science-fiction, les oeuvres de « fantasy », ce qui déborde le réel – des thèmes dominants au cinéma – ne rend pas les esprits et les sensibilités familiers, dans la quotidienneté, la vraie vie, avec les surprises et les fulgurances imprévisibles du destin. Avec une transcendance ayant décidé d’intervenir dans notre monde trop humain. »
Distinguons, distinguons si on n’est pas distingué !
La science-fiction c’est « et si les choses étaient autrement ». Donc, rien n’interdit de faire de la science-fiction théologique… Il y a ainsi la trilogie de Lewis. Les dogmes chrétiens sont respectés et illustrés dans une histoire où un philologue est le héros. Le premier tome, tout un programme, très beau titre, dans le tome 2 et 3, moins, mais les livres sont aussi réussis, dans le premier, le titre est « Le silence de la Terre ». Rien à voir avec « Le silence de la mer », faites les gros yeux au libraire s’il vous reprend comme un ignorant si, en l’occurrence, l’ignorant, c’est lui. Le silence de la terre, c’est que l’ange chargé de notre planète, méchant, s’est coupé de Dieu, et des autres anges des « cieux profonds ». Voilà notre monde remis dans un contexte cosmique, notre héros est enlevé par des méchants qui veulent le sacrifier pour se faire bien voir d’extraterrestres qu’ils iraient opprimer, mais happy end, il est le défenseur d’un interdit type pomme quand une autre fois le drame d’Adam et Ève se rejoue dans un autre monde avec un résultat différent. Si je n’apprécie pas la manière dont les non chrétiens sont présentés et diverses choses du même ordre, l’inventivité théologique, me semble-il fidèle aux dogmes, le souffle cosmique, la manière dont est menée l’histoire et un style qui pourrait être pire devraient plaire aux incroyants et surtout aux croyants.
Il me semble que cela n’a pas été adapté en film, et c’est dommage en ce sens que cela n’aide pas à la notoriété, bien en ce sens que l’on risque quelque peu le ridicule si ce n’est pas bien fait.
Bon, pourquoi parler de ça ? Parce que la science-fiction peut être théologique, que la théologie soit une science ou non, ce genre, mauvais genre pour un tas de gens, qui ne le méritent pas, s’ils le croient, est une science d’hypothèse pouvant traiter de tout. Conquête spatiale, mais pas seulement… Qu’est-ce qu’un robot chez Asimov, par les trois lois de la robotique, avec une casuistique géniale, qu’est-ce qu’être un Homme avec K. Dick, avec l’empathie ou son contraire, et un doute permanent sur la réalité.
Bien, la SF c’est « penser autrement », et je défie qu’on trouve un amateur de science-fiction, un vrai amateur et de la vraie SF, pas juste des batailles spatiales à coup de laser, de ne pas penser et si ?
La fantaisie, c’est plutôt, je dis plutôt car il y a évidemment des cas intermédiaires, comme en tout « sentir autrement ».
D’ailleurs un des fondateurs de genre le disait bien, William Morris, auteur de « La source du bout de monde » dans la fantaisie, on fait attention à ce qu’on ne regarde plus, d’habitude, la nature, le vent, les animaux. Je ne sais plus s’il l’a dit, mais on est en général dans un Moyen Âge de fantaisie, on sent autrement les rapports humains, moins de calcul, plus d’action, souvent, plus mythique, davantage de loyauté, en somme l’individu peut s’affirmer comme héros souvent dans une communauté, alors que le sens de l’héroïsme et la communauté n’est pas très fort de nos jours si le communautarisme se développe et pas forcément pour le meilleur.
Et donc, on peut penser et sentir autrement, ce qui n’est déjà pas mal, certes des spectateurs ne le font pas, mais tous ceux qui vont à l’étranger ne s’ouvrent pas forcément non plus aux cultures d’ailleurs.
Bien.
Tout cela n’a rien à voir avec une propédeutique de la foi, je lis K. Dick ou Lewis et je vais à la messe.
Avec la guerre des étoiles, ce sera encore plus coton ! Mais ce qui est vrai, c’est que cela peut aider à ne point considérer seulement la croyance par ses méfaits et par ses gains, coûts-avantages, par ses causes, à mon avis le sacrifice humain essentiellement, par son destin, l’histoire des religions, ou par le vécu des croyants, qui incarne ce que dit précédemment, mais aussi par une autre disposition du réel. Et si les choses étaient autrement qu’elles n’en ont l’air, y compris dans ce domaine ? L’esprit est adogmatique, ni théiste, ni athée, je ne sais pas, je ne crois pas, je pense et je rêve, ouverture absolue au monde.
Ajoutons qu’un croyant peut en faire autant, dans le sens inverse, il a sa croyance, mais il peut adhérer par le rêve à un monde des plus athées dans Asimov, surtout dans le cycle Fondation, où Fondation, une organisation, a prévu et décidé d’écourter les âges de décadence en se servant entre autres de la religion pour ce faire.
La SF ce n’est pas je tolère l’autre gros nul d’idiot de pervers qui ose ne pas penser comme moi, c’est nous pensons et rêvons à différents monde, jouissons de différents monde et ne méprisons celui de personne.
Même si quelques œuvres sont plus ou moins polémiques, l’amateur passe de l’une à l’autre et agrandit son regard.
Tiens, j’ai commis un éloge de la science-fiction, espérons qu’aucun amateur ne me tombera dessus parce qu’il aurait, bien naturel, une autre manière de voir, ça ferait désordre après ce que je viens d’écrire !
Ah, on est toujours coupable dans la vie, quand on fait, lit ceci, on ne lit pas cela, et je pense justement que je n’en ai pas lu depuis un certain temps… Et l’Exégèse de K. Dick, SF, vu l’auteur, gnose vu ce que j’en ai entendu dire ?
Il y a tant de monde possible, et comme dirait K. Dick, « Si ce monde ne vous plaît pas, vous devriez voir les autres ».
« On pourrait s’interroger sur le fait que cette bienveillance « miraculeuse » soit si rare mais, si elle était multipliée, que deviendrait notre liberté et le caractère discrétionnaire de la grâce octroyée, par des desseins impénétrables, à Soeur Bernadette plutôt qu’à tel autre malade ? »
Notre liberté… Nous souffrons et nous mourrons, notre intelligence est fort limitée mais nous sommes libres.
Nous ne faisons que subir mais nous sommes libres… Parce que nous sommes libres de ne pas avoir, plus important que vivre d’une vie véritable et non mortifiée, la foi.
La foi aurait donc plus de valeur que tout le reste, en somme, alors qu’elle n’en est que la consolation.
Du moins dans notre monde. Dans un monde où la mort et la souffrance seraient abolies, les morts retrouvés, ressuscités, les familles désunies par la faucheuse recomposées, la liberté et la paix advenues, la foi pourrait être la célébration du bonheur.
Je ne sais pas si j’ai un esprit fort ou faible, je préférerais, dans tous les domaines, avoir un esprit juste, mais si on met Bernadette contre les esprits forts et que des esprits forts répliquent dans le même registre, on perd le plus important.
La joie que, d’une manière ou d’une autre, le monde soit davantage ce qu’il doit être pour une personne guérie de ses maux. C’est peu pour le monde, beaucoup pour elle et ceux qui l’aiment.
Bonjour,
Ouh là là ! Philippe Bilger vous abordez là un sujet très sensible, voire clivant. Cela va mener à la confrontation des mystiques et des cartésiens du blog. Les premiers croyant dur comme Lucifer aux forces de l’au-delà, les seconds préférant se fier aux lois universelles qui régissent la Nature. Pour ces derniers (dont je suis), tout phénomène a forcément une explication, même si celle-ci ne nous apparaît pas dans l’état actuel de nos connaissances.
Il est à noter que les miracles sont devenus très rares de nos jours, alors qu’ils étaient coutumiers au temps de Jésus et ce jusqu’au Moyen Âge. Avec le siècle des Lumières, la perception des réalités de ce monde s’est affinée, chez les érudits d’abord, puis l’enseignement se démocratisant, elle s’est répandue à toute les classes sociales. Enfin presque car il y aura toujours quelques illuminés pour croire que l’humanité est sous l’emprise de forces surnaturelles.
Mais il est vrai que des miracles se produisent encore à notre époque, à Lourdes notamment. Ville où les marchands du Temple sont agglutinés devant l’entrée de la grotte miraculeuse pour vendre aux pèlerins leurs milliers de petits bibelots et autres babioles made in Taïwan.
Toutefois, ma scolarité passée dans un établissement religieux m’a amené à croire à cette force intérieure qu’est la foi. Je pense que le mental est capable d’agir sur le physique et parfois même d’œuvrer là où les traitements médicaux n’opèrent pas. C’est de cette force interne, exprimée par la prière, que sans doute provient l’explication de ces miracles qui rendent perplexe les scientifiques et même le Saint-Siège chargé de les « homologuer ».
Moi-même il m’est arrivé de prier, surtout dans ma jeunesse, beaucoup moins aujourd’hui, la vie m’ayant appris à devenir pragmatique et à compter plus sur moi-même que sur les forces de l’esprit. Mais je dois reconnaître que la prière m’a permis de trouver en moi la force mentale me permettant d’affronter des épreuves difficiles, comme nous en connaissons tous au cours de notre existence. Ça marche ! Pas toujours mais assez souvent finalement. La foi, dit-on, soulève les montagnes alors pourquoi ne pourrait-elle pas guérir ?
En fait suffit d’être du bon côté de la Force. Sinon il reste la solution de vendre son âme au diable. Il paraît que ça marche aussi, mais je ne m’y risquerai pas.
Sœur Bernadette
Inattendu et intéressant votre billet cher P. Bilger.
Effectivement un pavé dans la mare du relativisme ambiant. Le religieux n’est pas mort, contrairement aux souhaits des « esprits forts ». Certains disent même qu’il progresse dans ce siècle qui devait célébrer la mort de Dieu.
Mon épouse, en pèlerinage à Lourdes hier, m’informait qu’il n’y avait jamais eu autant de personnes en communion dans la foi.
Cordialement.
L’Eglise est d’une prudence extrême face à de tels événements et toutes les précautions sont prises pour aboutir à un constat médical sans équivoque : soeur Bernadette ne pouvait pas guérir en l’état de la science actuelle.
Exactement.
Il faut même dire qu’elle est tellement prudente que dans plusieurs cas elle ne reconnaît pas le caractère pourtant miraculeux de certaines guérisons inexplicables, par précaution.
Rappelons aussi que les guérisons attribuables à des miracles sont examinées par une commission médicale composée de médecins de diverses sensibilités, y compris des athées.
Alexis Carrel, médecin et prix Nobel, imprégné d’athéisme, s’est converti après avoir constaté le cas miraculeux de la guérison d’un cas médicalement désespéré.
« Elle oblige chacun à se questionner sur un possible au-delà. » (Ph. B)
Sujet délicat, la question appelant outre les réponses binaires, un au-delà ou pas, une infinité de nuances.
Carl Gustav Jung a donné une réponse qui peut aider dans une réflexion sur le sujet, je la livre ici.
On sait que Jung parle souvent de Dieu dans ses ouvrages, et on lui a souvent fait le reproche d’être un mystique.
Lors d’une émission de la BBC en 1959 (« Face à Face ») on lui demanda : « Croyez-vous en Dieu ? ». Jung répondit « Je n’ai pas besoin de croire en Dieu ; je sais. »
Devant l’afflux de lettres qu’il reçut après cette émission, il précisa sa pensée dans une lettre datée du 21 janvier 1960 qui fut publiée dans The Listener :
Voici cette lettre :
« J’ai reçu de nombreuses lettres dans lesquelles il était fait état de mes propos sur la « connaissance » (de Dieu). Ma façon de concevoir la « connaissance de Dieu » est peu conventionnelle et je comprendrais fort bien que l’on me reprochât de ne pas être un bon chrétien. Pourtant je me considère chrétien car je me fonde sur des concepts chrétiens. J’essaye seulement d’échapper à leurs contradictions internes en faisant intervenir une attitude plus modeste qui tienne compte des vastes ténèbres qui règnent dans l’âme humaine. L’évolution continue de l’idée chrétienne, comme celle du bouddhisme également, est une preuve de vitalité. Notre époque a certainement besoin de voir se développer un nouveau mode de pensée à ce sujet, car il n’est plus possible de continuer à penser à la façon des Anciens ou des chrétiens du Moyen Âge lorsque nous pénétrons dans le domaine de l’expérience religieuse.
Je n’ai pas dit, au cours de l’émission radiophonique en question : « Dieu existe ». J’ai dit : « Je ne crois pas en Dieu : je sais ». Ce qui ne veut pas dire que je connaisse un certain Dieu (Zeus, Jahvé, Allah, le Dieu de la Trinité, etc.) mais plutôt : je sais que je me trouve, de toute évidence, en face d’un facteur inconnu que j’appelle « Dieu » en consensu omnium (« quod semper, quod ubique, quod ab omnibus creditur »). Je me souviens de Lui, je L’évoque, chaque fois que je me sers de Son nom lorsque la colère ou la crainte m’envahit, chaque fois qu’involontairement je dis : « Oh Dieu ».
Ceci se passe chaque fois que je rencontre quelqu’un ou quelque chose de plus fort que moi. C’est une expression heureuse qui convient à toutes les émotions irrésistibles de mon propre système psychique, qui maîtrisent ma volonté consciente et s’emparent du contrôle que j’exerce sur moi-même. C’est le nom par lequel je désigne tout ce qui traverse mon chemin violemment et sans ménagement, tout ce qui bouleverse mes idées subjectives, mes plans et mes intentions et qui change le cours de ma vie pour le meilleur et pour le pire. D’accord avec la tradition, j’appelle « Dieu » la puissance du destin sous son aspect positif comme sous son aspect négatif et dans la mesure où son origine n’est pas vérifiable ; c’est un « dieu personnel » puisque mon destin signifie surtout moi-même, surtout lorsqu’il me parle sous la forme de la conscience comme une vox Dei avec laquelle je puis même m’entretenir et discuter. (Nous faisons et en même temps nous savons que nous faisons. Nous sommes sujet et objet à la fois.)
Et cependant, je considère qu’il serait intellectuellement immoral de se permettre de penser que le Dieu que je conçois est l’Être universel et métaphysique des confessions ou des « philosophies ». Je n’ai pas l’impertinence de postuler une hypostase, ni l’arrogance de décerner des attributs tels que : « Dieu ne peut être que bon ». Seule mon expérience personnelle peut être bonne ou mauvaise, mais je sais que la volonté supérieure repose sur une base qui transcende l’imagination humaine. Étant donné que je connais ma confrontation avec une volonté supérieure, je connais Dieu, et si, de façon illégitime, je tentais d’hypostasier ma représentation, je dirais que je connais un Dieu qui est au-delà du bien et du mal, qui règne en moi comme ailleurs : Deus est circulus cuius centrum est ubique, cuius circumferentia vero nusquam. »
Voilà bien le genre humain !
Après mille tours pendables, il prétend à un miracle de temps à autre…
Il est une condition sine qua non, le miracle doit être visible, et de préférence libérer un corps affecté, la Reine des neiges pour les grands.
Cela peut se comprendre, un miracle qui transformerait un esprit malade en esprit sain, c’est incroyable !!
Donnez-nous plutôt des lépreux et d’un baiser… Décidément, les hommes sont des enfants qu’il faut amuser, les éduquer relève de l’impossible miracle.
Bien d’autres ont prié la Vierge Marie. Tant mieux pour Soeur Bernadette. On peut cependant regretter que ‘le miracle’ soit si profondément injuste puisqu’une cohorte de malades à Lourdes ou ailleurs, nourrissent le même espoir sans être entendus. Pas d’explications…
Je ne suis pas mystique et ne pratique pas du tout un prosélytisme forcené comme ma soeur… Bernadette.
Mais il est des signes… Mais veut-on au moins les entendre, voire les écouter ? Il m’est déjà arrivé des événements étranges qu’une vie trépidante basée sur l’instantané m’aurait fait balayer. Et ce n’est pas parce que je suis proche de Lourdes.
Heureux les pauvres d’esprit…
Ci-joint l’avis de Raphaël Enthoven sur le miracle qui est le thème du billet. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il a un gros doute sur cette guérison miraculeuse…
https://twitter.com/Europe1/status/963318082952294400
@ Achille
« Ci-joint l’avis de Raphaël Enthoven sur le miracle qui est le thème du billet. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il a un gros doute sur cette guérison miraculeuse… »
https://twitter.com/Europe1/status/963318082952294400«
Le miracle, c’est que certains persistent à écouter Europe 1 !!
Votre texte sur l’événement que vous rapportez me porte à rappeler quelques avis antérieurs, glanés au cours d’une vie de lecture :
« Dieu se rendit sensible par de continuels miracles. (Bossuet)
*
Dieu ne fait pas tous les jours des miracles. (Fénelon)
*
Miracle est un terme équivoque. (Malebranche)
*
Toute la nature est pleine de miracles, mais de miracles de raison. (Leibniz,1692, lettre écrite en français)
*
Ce n’est jamais que par du miraculeux et du surprenant que les religions et les cultes ont pris faveur dans tous les temps et dans tous les pays. (Edmond Jean François Barbier, 1730)
*
Il est absurde de croire des miracles, c’est déshonorer en quelque sorte la Divinité. (Voltaire, 1764)
*
Les miracles sont les preuves des simples. (Rousseau)
*
En 1515, la bourgeoisie et le bas peuple croyaient fermement aux miracles : chaque village avait les siens. (Stendhal, 1827)
*
Aujourd’hui, les miracles s’usent. (Musset, 1837)
*
Un miracle public est devenu une chose assez rare, depuis que l’homme s’est avisé de regarder dans les manches du bon Dieu. (Nerval, 1851)
*
Pour les auditoires grossiers, le miracle prouve la doctrine, pour nous, la doctrine fait oublier le miracle. (Renan)
*
L’inexpliqué seul constitue le miracle. (Zola, 1894)
*
Quelque recherche qu’on ait faite, jamais un miracle ne s’est produit là où il pouvait être observé et constaté. (Littré)
*
La notion du miracle ne peut plus guère se soutenir dans son vieux sens théologique et précis, de violation des lois de la nature. (Jules Lachelier)
*
Le miracle, considéré à la loupe, risque d’être toujours contestable. (Alain)
*
Et, si l’on faisait des miracles quelque part, je n’irais pas y voir. (Alain)
*
Tout est miracle, sauf certains miracles. (Giono)
@ Achille | 13 février 2018 à 10:57
Un peu dans le prolongement de ce qui est dit… Il faut bien vivre, non ?
https://www.cremedelourdes.com/eau-de-source-de-la-grotte-de-lourdes.html
Selon certaines sources, il existe un fort pourcentage de crédules à la surface de la terre, c’est pour cela que les religions prolifèrent.
Dans peu de temps on canonisera Tapie et Macron « heureux bienfaiteurs du capital ».
@ hameau dans les nuages | 13 février 2018 à 10:29
Pourriez-vous développer ?
@ jack
« On peut cependant regretter que ‘le miracle’ soit si profondément injuste puisqu’une cohorte de malades à Lourdes ou ailleurs, nourrissent le même espoir sans être entendus. Pas d’explications… »
Peut-être que Dieu a horreur d’être considéré comme un distributeur automatique de miracles (à quand le droit aux miracles inscrit dans la Constitution ?) et qu’il aime se tourner vers ceux qui l’implorent avec une foi profonde…
On peut avoir une vision naïve, voire primaire de Marie… Ce qui est le cas de nombreux croyants et même de clercs qui la réduisent (hormis le jour de l’Assomption) à jouer les pots de fleurs dans les célébrations.
Et ceci bien qu’elle ait un rôle capital dans le christianisme, hélas depuis longtemps réduit à presque rien, d’abord par les protestants, puis, plus insidieusement par les catholiques, notamment ceux se réclamant du progressisme branché, hiérarchie en tête.
Alors que, Nouvelle Eve, la Vierge est par excellence le symbole de la femme, épouse et mère, élevée au rang suprême de Reine céleste.
Consolatrice des affligés, elle répare les cœurs blessés, elle est celle que l’on prie à l’heure de la mort…
Toujours la première en chemin, elle continue de nous entraîner et de nous guider sur les rudes sentiers de la vie, récapitulant en son ineffable personne la chaleur de l’amour, la lumière du foyer, l’écoute et l’indulgence inépuisables.
Elle est enfin celle qui intercède sans relâche auprès de Dieu, pour les justes comme pour les mécréants… Qui intercédait déjà pour le bon larron au pied de la Croix, les yeux levés vers son fils mourant qui venait de la désigner comme Mère de tous les Hommes.
Qui intercède mais ne décide pas du miracle, dont l’accomplissement revient à Dieu seul.
Mais serait-elle la seule à plaider la cause des humains en souffrance ou déshérence auprès de Notre Seigneur ? Qu’en est-il alors des innombrables saints du catholicisme et de tous ceux en puissance qui paraît-il sont en chacun de nous ?
Pour que cette eau qui ruisselle d’une source dans la grotte de Massabielle et que certains qualifient de miraculeuse soit délivrée aux pèlerins aux abords de la grotte, il est nécessaire qu’elle soit potable donc traitée en amont dans des réservoirs spécifiques avec le même protocole que l’eau desservie dans les réseaux de la ville.
Quant au miracle, je reste très sceptique sur les bienfaits attribués à cette eau on ne peut plus courante.
Par contre on peut imaginer que la foi d’un croyant soit susceptible de déclencher une réaction, ce qui reste à démontrer.
Le vrai miracle c’est bien la manne qui rentre dans les caisses des vendeurs du temple.
Un conseil, se méfier des pickpockets qui se fondent dans la masse des pèlerins pour soulager leurs bourses pendant la prière.
Le miracle de Lourdes se manifeste d’une autre façon !
En 1958, longtemps avant le TGV, mon épouse, accompagnatrice médicale volontaire des pèlerins de Catania (Sicile) à Lourdes par voie ferrée, considérait que, après un voyage de plusieurs jours pour un aller-retour total de 4 000 kilomètres, le vrai miracle était que leurs plusieurs centaines de pèlerins, dont la majorité était en pitoyable condition physique, beaucoup au seuil de la mort, n’avaient pas de miraculé mais étaient tous rentrés vivants en Sicile.
Ils n’avaient pas arrêté de chanter et prier à l’aller comme au retour.
Il faut avoir connu les trains de l’époque pour comprendre la validité de ce genre de miracle.
Ce que l’on ne parvient pas à expliquer ne s’appelle pas miracle mais ignorance. Le miracle existe bien sûr. Le miracle c’est que l’Église ait réussi à guérir 70 personnes sur 200 millions sans rire et sans trouver un peu curieux que la grâce divine ait superbement ignoré ces 200 millions de malheureux (paix à leurs âmes).
Mieux vaut en rire ! Avec tout le respect que je vous dois, Philippe Bilger, la « crétinté » sue la bêtise et l’ignorance et les efforts démesurés que vous déployez pour tenter de lui trouver une justification n’arrive pas à masquer votre embarras. Oubliez ces bêtises, vous n’en avez pas besoin ; un homme intelligent comme vous, se commettre avec les magiciens du temple…
J’ai du respect pour la religion, la vraie, celle qui manipule les consciences, qui exploite intelligemment l’ignorance, j’ai du respect pour celle-là comme on en a pour Machiavel, mais franchement, quand elle fait des tours de passe-passe… Quelle honte quand elle baisse sa culotte !
http://blog.patrickemin.com/leglise-baisse-sa-culotte-et-dans-mon-estime/
Admettons que Dieu (quel qu’il soit) fasse au gré de ses humeurs des miracles.
Ne pourrait-il intervenir à l’ONU pour que les avions israéliens cessent de bombarder la Syrie et que la France laisse les djihadistes qu’elle a envoyés là-bas, sous Hollande (avec l’accord de Le Drian), se débrouiller complétement seuls (et que Hollande indemnise tout seul les familles syriennes – comme Sarkozy devrait indemniser les familles libyennes).
Les Français en ont assez de supporter des présidents qui se prennent pour des dieux ; et que Dieu se manifeste une fois pour toutes !
« J’aime cependant, qu’on croie au Ciel ou non, que soeur Bernadette soit venue jeter un pavé dans la mare de nos certitudes limitées et frileuses. Les esprits forts lui en voudront mais peu importe.
Elle oblige chacun à se questionner sur un possible au-delà. »
Tout est dit dans cette conclusion. Il arrive que des athées convaincus se posent des questions. La guérison de sœur Bernadette Moriau peut faire douter ou sourire, elle fait partie de ces mystères inexplicables et troublants qui interrogent.
Par ailleurs, chaque découverte scientifique sur l’espace, l’univers ou l’apparition de l’homme sur terre devrait nous convaincre que tout est rationnel et cartésien, or après chaque découverte il reste une part d’inexpliqué.
Dans un autre domaine, j’ai lu récemment « La preuve du paradis ». C’est l’histoire d’un neurochirurgien non croyant à l’origine car pragmatique de par sa profession, mais, qui, tombé dans un coma dépassé (E.M.I.) pendant plusieurs jours, raconte ce qu’il a vu ou vécu, comme on veut. Cette expérience, vécue et racontée lors de leur retour à la vie réelle, de façon semblable par des centaines d’autres patients dont Philippe Labro, est censée apporter une preuve tangible d’un au-delà. Or, après avoir lu ce livre, on doute (enfin du moins moi) tout autant car on y voit surtout que le patient, encore vivant physiquement, malgré l’absence d’activité de son cerveau, rêve, tout simplement.
La croyance sinon en un Dieu qui interviendrait sur nos vies (et il y aurait tant de vies à satisfaire) reste elle-même un mystère. Elle varie et fluctue aussi au gré des événements heureux ou malheureux de notre vie.
Il reste néanmoins des faits inexpliqués, des transmissions de pensée, des personnes dont on n’a plus de nouvelles depuis longtemps à qui on pense subitement et qui nous appellent ou dont on apprend le décès justement de façon concomitante, des coïncidences fortuites mais troublantes, des coïncidences de dates, de faits, bref un tas de petits faits qui font s’interroger.
Et la guérison de sœur Bernadette, qui (peut-être) prédestinée de par son prénom, reste médicalement inexplicable et ébranle notre esprit logique et terre à terre.
Ce qui ennuie, dans cette affaire, certains esprits narcissiques tels Raphaël Enthoven, c’est que Dieu puisse leur voler la vedette… Bon je plaisante en partie.
Peut-être qu’en envoyant Salah Abdeslam à Lourdes plutôt que devant des juges nous pourrions obtenir un miracle.
Qu’il dise en revenant de Lourdes que tous les copains imaginaires se valent, que ce n’est pas utile de s’entre-tuer pour cela, que la guerre c’est pas bien, que les arabes et les juifs sont frères, que le coran est alternatif, que le burkini est juste fashion et que la burqa n’est qu’une invention de machos méditerranéens pour pas qu’on reluque leur femme.
Là, pour le coup j’y croirais au miracle.
A part ça, c’est non !
@ caroff | 13 février 2018 à 11:41
« Le miracle, c’est que certains persistent à écouter Europe 1 !! »
Et le miraculé Cohen 😉
@ Giuseppe | 13 février 2018 à 12:05
Si vous êtes déjà allé à Lourdes, vous aurez remarqué qu’il n’y a aucun commerce, ni grand, ni petit, dans l’enceinte du pèlerinage, sanctuaires, grotte de Massabielle etc. dès lors qu’ils y sont strictement interdits. Un service d’ordre veille d’ailleurs scrupuleusement à l’application de cette règle, de même qu’il éloigne tous les fauteurs de troubles durant les cérémonies et les processions. A part les cierges vous ne trouverez donc rien à acheter dans ladite enceinte, contrairement aux allégations de certains.
Ce qui se fait en dehors de ladite enceinte est une autre affaire et l’on ne peut pas empêcher les camelots et vendeurs en tout genre (y compris de nombreux musulmans) de profiter de la venue de millions de touristes et de pèlerins par an, pour fourguer leurs bondieuseries et autres grigris. Idem pour les hôtels et restaurants qui profitent de la manne !
Loi contre les « fake news »
Dorénavant il n’y aura que Macron et sa bande qui auront le droit à la divulgation de fausses nouvelles (ce qui ne changera rien).
Selon Edouard Philippe une grande réforme se prépare avec des hausses massives de l’AME et de la CSG.
Vers un service militaire d’un mois la fleur au fusil et le slip en bandoulière.
Macron me fait penser à Moïse personnage demi-dieu descendant une colline avec les tables de la loi ! Quel orgueil ! Nous allons vivre des moments passionnants.
La seule vérité tangible est que l’on se trouve devant une guérison immédiate que nos connaissances et la science dans son état actuel ne peuvent expliquer. Tout le reste n’est que conjecture et interprétation sans que quiconque puisse affirmer détenir la vérité.
Pour l’Église catholique, il s’agit d’un miracle attribué à la Vierge Marie et c’est son droit de le proclamer dans le cadre du culte marial.
A titre personnel, un frère cadet, alors âgé de six ans, a été entièrement baigné dans l’eau de Lourdes un été il y a déjà plus de soixante ans. A l’automne suivant il est décédé. L’intercession de la Vierge Marie a été sans nul effet sur lui. Paix à lui qui repose toujours en Algérie.
@ Achille
La dernière fois qu’Enthoven a parlé de religion (à propos de la nouvelle traduction du Notre Père), il a dit tellement d’idioties qu’il a été obligé de s’excuser publiquement.
http://www.ozap.com/actu/-notre-pere-islamophobe-raphael-enthoven-s-excuse-sur-europe-1/543132
Quand on ignore tout d’un sujet, on évite d’en parler.
——————
@ Patrick EMIN
« Ce qui reste de votre religion, c’est le minuscule espace que les progrès de la connaissance n’ont pas encore occupé. Cela s’appelle le néant… »
Je vous trouve bien présomptueux, M. Emin.
La science a encore de gros progrès à faire ; elle ne sait toujours pas guérir un rhume ou une migraine chronique.
Et d’ailleurs la plupart des vrais scientifiques vous diront que plus on cherche, plus on s’aperçoit que le reste à découvrir augmente. Un peu comme l’univers qui est en expansion.
Cher Philippe,
Celui qui pense tout expliquer par la matière est en perte de sens.
Regardons, par exemple l’accouchement d’un kangourou. Cette maternité qui permet à ce grand marsupial d’allaiter un ou plusieurs petits en surveillant celui qui vient de prendre son autonomie et qui peut bloquer le développement d’un autre plus embryonnaire jusqu’à la mort du ou des téteurs ou l’évasion de la poche.
La femelle lèche son ventre pour faire cheminer le petit individu à l’état larvaire jusqu’à sa poche et celui-ci s’agrippe malgré les sauts et courses de sa mère. Elle saura à quel moment déclencher le développement de l’embryon plus jeune et ce sans cours d’éducation prénatale, sans calendrier. La science explique que c’est la traduction de l’inné, mais nos scientifiques tardent à développer l’utérus artificiel.
Si l’on prend l’histoire de ce petit poisson qui peut circuler sur le sable après avoir rempli d’eau ses joues pour y trouver son apport en oxygène dissous, nous nous retrouvons dans la même situation qu’ayant gonflé nos poumons pour aller rendre visite au poisson.
Cependant la nature à trouvé depuis des millions d’années la façon de séparer l’oxygène et l’hydrogène, alors que nos scientifiques peinent à doter les véhicules de ce même hydrogène.
La nature a mis en place des milliers d’adaptations et nous ne prenons conscience de la finesse d’une main ou de la rapidité d’articulation de mots ou de pensées que lorsque ses cadeaux sont moins performants ou perdus.
Nous assistons à un engouement pour les neurosciences qui n’apportent pas plus que l’anatomie pathologique et ne reprécisent que les lieux des fonctions déjà connues.
Il faut redécouvrir à Singapour les bienfaits de la manipulation pour la compréhension des mathématiques parce que les bouliers, les bûchettes, les cubes, les cordes de mesure, les règles trigonométriques n’existaient pas avant dans notre enseignement.
Nous devons saluer l’apparition de la voiture électrique, la voiture électrique n’ayant jamais existé avant et ceux qui prétendent avoir joué au petit train électrique plus jeunes ont rêvé et affabulé.
Cette intelligence artificielle que l’on nous propose nous replonge à la période de la pensée de Descartes très mécaniste et à celle de Damasio qui continue à ignorer le rôle essentiel de l’affect dans le développement de l’individu animal ou humain.
Pourquoi ce petit singe rhésus passe-t-il plus de temps près de cette peluche que devant ce biberon métallique que les éthologues lui proposent ?
Pourquoi l’arrivée d’un médecin soulage son patient, avant la prise de médicaments ? Pourquoi l’effet placebo ? Pourquoi un match de foot permet la diminution de prise de morphine ?
Parce qu’une caractéristique de l’humain est de croire.
En la science, en la technologie, en la religion, en l’amour.
C’est la confiance en un médecin qui est fondamentale, mais la plupart du temps, il ne peut apporter que son empathie et de l’espoir.
Et ce temps essentiel n’est plus considéré, plus rentable et doit être contracté. Quelle stupidité des économistes !
A chacun son holding, son nursing, son patterning, son coaching, sa foi, son miracle.
Que l’on veuille vaincre une cible comme Martin Fourcade, vaincre des cellules, ou remobiliser des nerfs moteurs, ce qui nous porte n’est pas que matériel. Il s’agit d’autres forces que nos sociétés travestissent, oublient, réinventent.
françoise et karell Semtob
@ Noblejoué | 13 février 2018 à 13:16
Difficile de développer, un de mes enfants étant en cause. Nous ne savons pas encore comment une telle succession de hasards a été possible le concernant, ainsi que nous-mêmes et une tierce personne. Nous nous étions promis de lui donner (si c’était un garçon) un prénom composé en référence à quelqu’un ayant épousé la cause pied-noir et harki et s’étant sacrifié pour eux. Il doit subsister dans les archives du Quotidien de Paris un avis de naissance le concernant avec la mention « Pour l’honneur ». Là-dessus s’est enclenché sans que cela en soit la cause une succession de faits et de dates hautement improbables sur plusieurs années. Jusqu’à son mariage où l’officier d’état civil devant l’assistance écorcha son prénom dévoilant la véritable identité cachée.
« Le hasard, c’est peut-être le pseudonyme de Dieu quand il ne veut pas signer » Théophile Gautier.
Dans un autre registre on se moque souvent des gens en deuil allant voir un médium. J’ai accompagné une dame chez l’un d’entre eux (pas loin de Lourdes :)) J’étais assez sceptique mais voulait rendre service. Elle en est ressortie totalement bouleversée alors qu’elle n’avait amené qu’une photo du disparu. Je lui avais conseillé de ne dire mot afin qu’il déroule sa pensée sans être influencé… C’eut été trop facile. L’homme a raconté l’histoire pas ordinaire de son père décédé brutalement allant jusqu’à prendre ses mimiques.
Foutaises ? Je ne sais pas mais en tout cas le fait que cette femme seule très simple étrangère aux prises de tête philosophiques et métaphysiques puisse faire son deuil est un tout petit miracle qui lui permet d’avancer.
Quant à Raphaël Enthoven, lorsque l’on voit son CV personnel on peut sans se tromper dire qu’il a multiplié les rencontres. On a les miracles que l’on peut.
@ Mary Preud’homme
Vous rendez un bel hommage à la Vierge Marie.
Le pire que j’aie pu lire sur les réseaux sociaux et à plusieurs reprises, c’est qu’elle était le symbole de la GPA. On voit bien que la honte n’étouffe pas ceux qui se servent de ce symbole chrétien pour défendre leur conception de la famille. Il est vrai aussi que le blasphème quand il s’agit de la chrétienté n’est pas condamnable… et c’est tant mieux. Au moins une modernité pour cette religion qui n’est pas celle d’autres.
Par ailleurs, j’étais allée à Lourdes vers mes 15 ans avec mes parents, je n’y suis retournée qu’en avril 2017. Le changement est incroyable. Car si en 1963, les rues fourmillaient de touristes et de pèlerins, les boutiques (nombreuses) embellissaient les rues. Aujourd’hui, et pour corroborer ce que vous dites, elle sont tenues curieusement par des musulmans, cafés, restaurants et boutiques de souvenirs religieux aussi ringards ou mal entretenus les uns que les autres donnent l’image d’une petite ville triste comme on en trouve dans le 93. Un changement notable du visage de la France même dans un lieu saint.
« L’église est d’une prudence extrême devant de tels événements… »
Elle y a tout intérêt je pense, sinon le concept de miracle qui par définition est exceptionnel, en perdrait toute valeur.
Ceci dit notre bon dieu est quand même fort injuste, alors qu’il y a des dizaines de milliers de pauvres Bernadette qu’il pourrait sauver, dans sa grande mansuétude. Vous le dites fort bien avec vos mots cher Philippe Bilger.
Je crois que toutes les maladies ou presque relèvent du psychosomatique.
Dans le cas présent, mais je ne suis pas médecin, la rencontre de la malade avec Lourdes et sa vierge ont pu créer un « choc nerveux » ou en tout cas une prise de pouvoir éminemment intense du psy sur le somatique, sans intervention médicale.
Il est de bon aloi que l’Eglise récupère avec le plus grand soin ce phénomène, je pense naturel mais rarissime, pour son plus grand bénéfice.
@ breizmabro | 13 février 2018 à 17:11
En fait, avoir un ami imaginaire me semble une bonne idée si on ne le dit pas, pour ne pas avoir de problème menant à l’asile, et si on n’ennuie pas les gens avec, comme trop de croyants.
– Mais enfin, ton ami n’existe pas !
– Au moins, il est toujours avec moi et ne me trahira jamais !
Ouf… J’avais tellement peur de ne pas être bien avec mes amis, je me sens mieux, je crois que je vais rester à la hauteur, finalement.
Il n’empêche, on peut penser que si les gens avaient des amis imaginaires, ils se sentiraient moins seuls et développeraient leur imagination, libres et heureux.
Dieu soit loué, Bernadette a trouvé la voie de la guérison de manière inattendue et soudaine en allant à Lourdes. Puisse-t-il en être de même un jour prochain pour le vieux Jacques.
Arrivé de manière chaotique au Conseil constitutionnel, il en repartit au pas de gymnastique.
@ Mary Preud’homme
Consolatrice des affligés, elle répare les cœurs blessés, elle est celle que l’on prie à l’heure de la mort…
Votre message a tout dit.
@ Paul Duret
Et d’ailleurs la plupart des vrais scientifiques vous diront que plus on cherche, plus on s’aperçoit que le reste à découvrir augmente.
C’est parfaitement exact.
La science est avant tout une école d’humilité.
J’ai entendu, à propos d’un séisme ayant affecté ces jours-ci la Vendée, un spécialiste de ces phénomènes expliquer modestement que l’on ne savait pas expliquer ce mouvement soudain de la plaque armoricaine, supposée inerte depuis des centaines de millions d’années…
@ hameau dans les nuages
Je ne me moquerai jamais de gens allant voir des médiums pour parler à leurs morts ; qui n’aurait envie de se rassurer sur le sort de la personne qu’il chérissait, disparue, semble-t-il, anéantie, ou sinon, on peut l’espérer, heureuse… Mais qui sait ? Notre monde n’est pas juste, qui peut être sûr qu’un autre le soit ?
« Le hasard, c’est peut-être le pseudonyme de Dieu quand il ne veut pas signer » Théophile Gautier.
Belle citation. Votre histoire m’a touché mais je m’en voudrais de vous pousser à dévoiler ce qui doit rester caché.
Merci et courage.
@ Mary Preud’homme | 13 février 2018 à 17:30
Exact pour la description !
Les marchands du temple ont toujours prospéré autour d’enceintes où règne la foule, pèlerins ou supporters.
J’en profite au passage pour saluer un des plus dignes représentants de Lourdes
Les Anglais l’ont appelé Monsieur Rugby, venant de leur part le reconnaître est déjà un petit miracle.
L’équipe de France de rugby aurait bien besoin que son souffle se pose sur elle et que son esprit se penche à son chevet.
@ Noblejoué 13 février 2018 à 20:20
Tous les petits ‘nenfants’ ont des amis imaginaires, y compris dans leurs jeux virtuels, du coup devenus grands ils continuent leurs jeux virtuels, et ça déclenche des guerres.
Dommage MAIS no blème, Game over ailleurs 😉
« Quelque chose s’est donc produit qui dépasse l’entendement et relève d’une irrationalité qui met mal à l’aise les esprits forts pour qui la seule vérité est que deux et deux font quatre. »
Les esprits rationnels que vous fustigez de manière hautaine savent parfaitement deux choses. Un, le savoir est une construction progressive par élucidation de mystères un à un. Deux, il n’y a pas plus de guérisons inexpliquées à Lourdes que dans les hôpitaux comme l’a démontré l’étude faite par O’Regan et Hyrshberg.
Pour être hautain, on pourra demander à l’auteur ainsi qu’aux croyants pourquoi le nombre de guérisons miraculeuses à Lourdes a chuté depuis que des médecins sont consultés, tout comme on peut se demander pourquoi à Lourdes on n’a jamais vu d’amputés recouvrir le membre perdu.
@Raphael
« Arrivé de manière chaotique au Conseil constitutionnel, il en repartit au pas de gymnastique. »
Au vu des farces et attrapes, comme par exemple l’indemnisation des victimes civiles algériennes des événements d’Algérie, que nous joue ce conseil dont nous sommes parfois légitimement amenés à douter de l’état mental, c’est toute cette équipe qui devrait être plongée dans la piscine.
Cette affaire de guérison miraculeuse me rappelle une anecdote rapportée par un ancien cheminot conducteur de locomotive qui assurait la ligne Bordeaux-Lourdes. Avec sa verve du Sud-Ouest, il m’avait dit goguenard qu’au cours de sa carrière sur cette ligne il avait rencontré beaucoup plus de macchabées que de miraculés !
@ Paul Duret | 13 février 2018 à 18:53
Je trouve, pour ma part, le correctif et les excuses de Raphaël Enthoven concernant la modification d’une phrase du Notre Père qu’il a taxée un peu rapidement, je vous l’accorde, d’islamophobie, parfaitement acceptables.
Il a fait amende honorable ce qui est plutôt rare de la part des journalistes, philosophes et éditorialistes lorsqu’ils sortent une bourde. Preuve d’une ouverture d’esprit qui est plutôt à mettre à son actif. Nul ne peut prétendre détenir la vérité absolue, même pas les plus brillants philosophes et Raphaël Enthoven est brillant.
@ Lorong | 14 février 2018 à 05:14
C’est vous qui êtes hautain. En général les hautains le sont moins à l’article de la mort et demandent plus à voir un homme de foi qu’un médecin. La rationalité n’a pas encore résolu le mystère du Saint-Suaire et Dieu sait pourtant combien d’experts indépendants se sont penchés sur ce linceul.
Sinon vous avez les paradis artificiels qui vous font repousser les dents :
C’est toi François ?
https://www.youtube.com/watch?v=XIiXnGnPZNY
Honorable honoraire, je suis tombé sur une vidéo, qui circule sur Internet, où vous débattez de Les Tuches 3. En plus vous encensiez le film !
Mais qu’est-ce qui vous a pris de débattre de Les Tuches 3 ?!
Ho boy ?!
Tout autant la fausseté du journaliste qui vous interroge.
Selon lui le cinéma ne marche plus en France !
Avec plus de 200 millions d’entrées en France, il faudra qu’il s’explique là-dessus.
http://www.cnc.fr/web/fr/estimations-de-l-annee-2017
@ Exilé 14 février 2018 à 08:34
J’attire votre attention sur les surprises qui peuvent arriver en plongeant une équipe dans la piscine.
Un humoriste a raconté il y a quelques années qu’un paralytique avait été plongé dans la piscine avec sa voiturette.
Une fois le bain pris, on remonte le paralytique et à la grande surprise des témoins ils constatent que la voiturette avait des pneus neufs !
Comme quoi il faut toujours se méfier des miracles.
Désolé de décevoir M. Bilger d’une part, les théoriciens du complot catholique d’autre part.
Très jeune étudiant à l’époque, et tout rempli de mes certitudes moléculaires, je dois à ma défunte mère, médecin « clinicienne à l’ancienne », d’avoir pu examiner une patiente de la soixantaine, vissée à son fauteuil roulant depuis vingt ans, et ne présentant aucune, je dis bien aucune, lésion neurologique de quelqu’espèce que ce soit.
Charmante patiente, enseignante cultivée, mais paralysée des membres inférieurs depuis deux décennies.
Au final, hystérie majeure et « fossilisée » (incurable en clair…).
Avant d’en appeler aux miracles ou à une théorie du complot catholique, adressez-vous à toute la médecine, y compris celle de l’inconscient (celle de Freud et Breuer, pas celle d’Onfray !).
@ Elusen
Un informaticien vient de m’installer ce que vous m’avez donné. D’une pierre deux coups, l’informaticien a résolu quelques problèmes en passant. C’est un monde qui s’ouvre à moi grâce à vous…
MERCI !
@ Lorong
« On pourra demander à l’auteur ainsi qu’aux croyants pourquoi le nombre de guérisons miraculeuses à Lourdes a chuté depuis que des médecins sont consultés »
Si les guérisons reconnues comme miraculeuses sont éventuellement moins nombreuses, c’est aussi parce que l’Église elle-même se montre plus que prudente, afin d’éviter d’être victime d’une supercherie.
Il en va de même pour une multitude d’autres miracles éventuels qui se produisent un peu partout dans le monde mais au sujet desquels l’Église, qui travaille pour l’éternité, prend son temps avant de se prononcer, afin de discerner les vrais miracles des montages ou des artefacts humains voire de certains prodiges d’origine diabolique.
Quant aux esprits forts, ils feraient bien, avant de nier systématiquement en bloc ce qui ne relève en rien d’une démarche scientifique, de se renseigner et d’avoir au moins l’honnêteté de dire : « je n’ai pas d’explication rationnelle à donner » quand ils sont confrontés à une situation qui sort de leur formatage mental.
Non Non Sieur genau le 12 février 2018 à 14:31
Surtout ne changez rien a votre style elegant… Mes (modestes) references culturelles ne proviennent que d’ecrivains « de gauche » via l’ecole republicaine. Les ecrivains de droite etaient, a mon epoque, proscrits… Impensable meme de prononcer le nom de Monsieur Destouches !!
Par ailleurs, il m’arrive souvent de preferer la lecture de la forme des ecrits au detriment du fond…
Pour rester dans le droit fil du sujet ; est-il d’ailleurs si indispensable d’avoir la comprehension de tout ?!?!
Moi qui espere en les « forces de l’esprit », j’aime le mystere…
Rentrer dans le domaine de l’inconnaissable jusqu’à présent, reste un exercice de résistance de l’esprit aux sollicitations de l’immédiat. Les aphorismes cités par P.Charoulet en sont le témoin culturel.
Tout le monde espère le miracle, car, autrement, ce terme aurait disparu au profit d’une périphrase.
Le mot est en lui-même terriblement désespérant : il tient à la fois de la chose étonnante et de la quasi-divinité, réunies dans une surprise, i.e. d’une solution qu’on n’attendait pas, à la différence de la source grecque qui voit dans cette situation un reflet du « monumentum » latin, i.e. quelque chose qui avertit, qui signale.
Faisant partie des tenants de la mauvaise direction prise par les chrétiens en venant se fixer à Rome, je gage que la dérive du miracle vers le prodige en est la conséquence. Miraculum est « prodige » en latin.
Or, de tout temps, le prodige a été réservé aux crédules ou aux héros, les uns et les autres dépendant également d’une situation dominante qui les sollicite, les crédules pour les « entuber » les héros aussi mais en mode majeur.
Qu’on regarde Régulus général sacrifié par les vilains Carthaginois pour avoir respecté sa parole, légende tenace pendant des siècles, ou Horatius Coclès qui accomplit des « miracula » de bravoure, parfaitement controuvés, mais à rapprocher de ceux de Batman ou autre superhéros, et plus sérieusement de bien des héros de la geste scandinave, permet d’affirmer la nécessité du miracle.
En regard, la petite soeur Bernadette est bien attachante, discrète, assimilable à un chromo de la parfaite tatie-confiture d’Alsace, et c’est tant mieux.
Elle est celle qui ne vise à aucune gloire, qui a subi la douleur et l’infirmité, n’a plongé dans aucune bataille autre que celle de la patience qui, elle aussi, souvenons-nous, est issue de la douleur.
Alors, quelle que soit l’origine de sa réputée guérison, restons un peu enfants, regardons avec tendresse ce sursis donné à une personne sans relief de vivre l’illusion d’une éternité passagère comme récompense de sa discrétion et de son obscurité.
Le vrai prodige, c’est que cela intéresse encore et fasse gloser, fascination pour l’impossible et quête d’une éventualité qui pourrait concerner le monde entier en le réformant.
Au vrai, le prodige est aussi vieux que notre existence consciente. Le chamanisme nous a inspiré le désir de communiquer avec un autre monde. Nous ne l’avons pas abandonné, même si nos grottes s’appellent aujourd’hui l’espace-temps, la déformation de l’univers, peut-être sa multiplicité, dont la caresse a touché le plus petite d’entre nous. Mais il me semble avoir déjà lu ça quelque part.
Un esprit qu’il soit fort ou faible n’est pas capable de résoudre l’énigme de la guérison de Soeur Bernadette.
Mais il ne s’agit que d’une énigme parmi tant d’autres. Au bout de 2500 ans de philosophie et moins d’un siècle de relativité restreinte, on ne sait toujours pas expliquer pourquoi ni comment l’Humanité a surgi du néant. On n’arrivera pas à l’expliquer tout simplement parce que l’Homme est un observateur à l’intérieur du phénomène. Plus on cherche à le scruter pour l’expliquer et plus on le modifie. Le Big Bang ou le hasard est un drôle de nom pour définir l’incommensurable.
@ Lorong
@ hameau dans les nuages
« Quelque chose s’est donc produit qui dépasse l’entendement et relève d’une irrationalité qui met mal à l’aise les esprits forts pour qui la seule vérité est que deux et deux font quatre. » (PB)
Alors voilà la phrase qui fâche… Pour améliorer encore l’ambiance, je relèverai l’allusion de notre hôte à ce que disait Dom Juan dans la pièce de Molière. Voilà qui est aussi mystérieux que le mystère de la Justice de l’Ancien Régime, ce qui n’est pas peu dire.
Qu’est-ce qui est rationnel, qu’est-ce qui est irrationnel ? Les sentiments sont-ils rationnels, la foi est-elle un sentiment, qui selon certains serait donc irrationnelle, ou un calcul pascalien, je crois parce que j’y ai intérêt, je ne perdrais rien et gagnerais tout en croyant ?
Les questions que j’ai posées n’ont jamais été résolues, et je ne vais pas demander son avis à chacun, pas le courage, il faut tout synthétiser, rajouter un truc, et en plus, par rapport au festival Catherine JACOB, vu le sujet, il faudrait que je joue les modérateurs, pitié !
Je ne vais même pas me creuser pour avoir une opinion, ni me mouiller pour ça : à trop me mouiller, je finirais avec un rhume, c’est de saison.
Je vais dire qu’il y a différentes formes de rationalité, de religion et du reste, et que dans tout, ce qui me paraît mettre mal à l’aise est ce qui paraît menaçant.
Or quoi ? Quand on n’est pas croyant, le surnaturel est encore moins naturel qu’au croyant pour qui il existe dans une pièce à côté, même s’ils n’y ont pas, normalement, accès, tandis que pour l’incroyant, le surnaturel est une déchirure spatio-temporelle. De plus, le sens, la nature du monde de l’incroyant est infirmée, celle du croyant confirmé.
Cependant, le croyant devrait pouvoir en avoir une idée, encore qu’imparfaite, par un exemple. Mettons que des dieux égyptiens apparaissent sur Terre. Choc pour les monothéistes comme pour les hindouistes ! Mais choc moins extrême que pour qui est athée, de voir du divin surgir dans sa vie.
Cependant… S’il était prouvé que les Hommes, que notre monde ne soit qu’une simulation informatique fait par des gens plus ou moins comme nous, je pense que croyants et incroyants seraient également choqués.
Devons-nous attendre l’éventuelle découverte de notre faible degré de réalité pour comprendre les chocs métaphysiques des autres ?
« En général les hautains le sont moins à l’article de la mort et demandent plus à voir un homme de foi qu’un médecin. »
Je ne sais pas si je suis quelqu’un de hautain ou non, mais il est sûr qu’à moins d’épuisement ou de gâtisme, disons de pas la force de sentir ou le cerveau de penser, avoir conscience de basculer, probablement dans le néant, on devrait dire être en train de se dissoudre, ou s’éteindre comme un appareil qu’on débranche, me sentir mourir me serait atrocement difficile.
Peut-être tirer les couvertures sur sa tête pour avoir chaud aussi bien que se protéger de la lumière, si on peut se mettre en position fœtale et se laisser aller au sommeil quelle qu’en puisse être l’issue ?
Cela ne me semble possible que chez soi… Une pensée pour les mourants des hôpitaux.
Si des proches sont là… C’est un soutien, mais les scènes qui se présentent à moi sont trop sentimentales, ça me remue trop d’y penser, a fortiori d’écrire sur elles.
Alors non.
Le scandale – quelle folie de se diviser ! – ce n’est pas la croyance ou l’incroyance, c’est la souffrance et la mort, ce qui nous ronge jusqu’à l’os et au-delà.
L’expérience mystique intérieure est indicible pour au moins deux raisons.
La première est qu’elle pourrait perdre son caractère numineux si elle était dévoilée sans précaution.
Et la seconde est qu’elle incompréhensible pour celui qui ne l’a pas vécue, quelle que soit la qualité de la narration.
Saint Jean de la Croix, un des plus grands mystiques espagnols, a essayé avec une esthétique parfaite de transmettre cette expérience dans des recueils de poèmes qui sont considérés parmi les plus beaux de la langue espagnole, mais la vérité de l’émotion dépend trop du lecteur pour que ces poèmes puissent traduire complètement ce qu’il a ressenti.
Il en de même des écrits de Sainte Thérèse d’Avila.
L’un et l’autre sont étudiés dans les monastères espagnols et sont peut-être connus de la nonne espagnole qui parfois sévit sur le blog, et qui pourra donner son avis.
C’est finalement C.G. Jung qui a donné, de mon point de vue, la meilleure approche du problème, en faisant graver sur la tour qu’il avait fait construire, pour travailler dans une solitude quasi monacale, ceci :
« Invoqué ou non invoqué, Dieu est présent. »
Il répondait ainsi à toutes les objections, et elles ne manquaient pas, de la part de ceux qui contestaient la transcendance.
@ vamonos
« Au bout de 2500 ans de philosophie et moins d’un siècle de relativité restreinte, on ne sait toujours pas expliquer pourquoi ni comment l’Humanité a surgi du néant. On n’arrivera pas à l’expliquer tout simplement parce que l’Homme est un observateur à l’intérieur du phénomène. Plus on cherche à le scruter pour l’expliquer et plus on le modifie. Le Big Bang ou le hasard est un drôle de nom pour définir l’incommensurable. »
Là je m’interroge (et ne me réponds point) :
Comment quand à l’évidence « on ne sait pas », peut-on affirmer savoir pourquoi on ne sait pas ?
Pourquoi ne pas accepter simplement de ne pas savoir ?
@ genau | 14 février 2018 à 15:44
Excellent commentaire. La modestie doit être la première vertu dans l’approche de ce type de cas. Admettre qu’on ne sait pas, que les causes sont inconnues devant un fait avéré et parfaitement établi : c’est à mon sens la seule attitude possible.
La recherche des explications et des causes relève d’autres domaines. L’Église catholique y répond par la notion de miracle, tel que l’Évangile décrit ceux de Jésus-Christ : c’est dans la logique de ses dogmes, point final. Libre à chacun de l’accepter ou pas : ce n’est dès lors qu’affaire de croyance ou de foi et donc de liberté individuelle. A chacun de se déterminer dans sa propre conscience.
Noblejoué, vous a-t-on expliqué le petit problème avec l’encyclopédie Universalis ?
Vous a-t-on expliqué la petite astuce ?
Par contre, j’espère pour vous que vous n’utilisez pas Windows 10. Microsoft ne l’a pas rendu gratuit, c’est un mensonge.
Dans la guerre du Big Data, Microsoft Corp a décidé de voler les données personnelles des utilisateurs de Windows 10 pour les revendre. Le Big Data, c’est un marché de plusieurs milliards de dollars.
Il faut lire les conditions d’utilisation de Windows 10, ce logiciel recherche en permanence, tout seul, une connexion Internet pour envoyer toutes vos informations personnelles à Microsoft Corp.
La partie spécialisée dans les technologies du journal Le Figaro a découvert qu’il volait même l’intégralité de votre dossier : Mes Documents.
https://frama.link/m9tYAdEv
Le Big Data, voyez ce qu’Arte en disait, par exemple ceux qui donnent leur véritable identité sur Internet eh bien regardez ce reportage de 14 mn :
https://www.youtube.com/watch?v=ye-DsD_EHKk
Des hackers, gentils pirates informatiques qui empêchent les multinationales de nous voler nos données, sont aussi appelé Pirates au chapeau blanc (Hacker white hat) les dangereux sont appelés : Black hat, donc les Hackers white hat, ou Crackers, ont mis au point des petits logiciels pour bloquer le vol de données de Windows 10.
– Disable Windows 10 Tracking
https://github.com/10se1ucgo/DisableWinTracking/releases
– DoNotSpy10
https://pxc-coding.com/portfolio/donotspy10/
– Destroy-Windows-10-Spying ; il fonctionne avec Windows 7 et Windows 8, car Microsoft avec ses mises à jour tente de voler aussi des données sous ces deux systèmes d’exploitation.
https://github.com/Nummer/Destroy-Windows-10-Spying/releases
Pour votre sécurité informatique ayez un pare-feu, c’est la porte de votre domicile pour empêcher les gens d’entrer, il y en a des gratuits. Vous pouvez activer le pare-feu caché dans votre Box.
Sous votre Box, il y a une étiquette qui indique comment aller dans le microprogramme de la Box. Dans le microprogramme, il y a un contrôle parental et un pare-feu (Firewall).
N’utilisez pas Google, ni Gmail, ni Hotmail, Yahoomail, etc. Utilisez la Poste.net, ce sont des courriels de grosses multinationales et vous autorisez la lecture de tous vos courriels.
N’utilisez pas Internet Explorer, Chrome, Edge ce sont des navigateurs Internet qui volent vos données.
Pour la protection de la vie privée, contre le vol de données, vous avez d’autres navigateurs Internet, en plus européens, donc sous les lois de l’Union européenne.
– Vivaldi : https://vivaldi.com/?lang=fr_FR (islandais).
– Opera : http://www.opera.com/fr (norvégien)
– Iriduim browser : https://iridiumbrowser.de/ (RFA)
– Palemoon : https://www.palemoon.org/ (néerlandais)
– Firefox : https://www.mozilla.org/en-US/firefox/all/ (international).
Ils ont tous la possibilité d’ajouter des petites extensions (addons) pour retirer la publicité, le traçage sur Internet, et autres.
Pour les moteurs de recherches n’utilisez pas Google, ni Yahoo, Bing, ils vous espionnent, mais en plus ils ne paient pas leurs impôts, utilisez des moteurs européens.
– Qwant.fr (germano-français)
– Ixquick.eu (néerlandais)
– Unbubble.eu (européen)
@ Tipaza
La nonne espagnole vous remercie vraiment de penser à elle à propos de ces poèmes – appelés « canciones del alma » (chansons de l’âme) – que l’on n’ose même pas commenter tellement ils nous orientent vers le contraire de toute grandiloquence.
http://ciudadseva.com/texto/noche-oscura/
@ Lucile | 15 février 2018 à 18:26
Curieuse Lucile, je ne savais pas à qui je m’adressais, pardonnez mes outrances.
@ Lucile | 15 février 2018 à 18:26
Alors là, je suis bluffé, je vous devinais anglophone, et voilà que je découvre avec plaisir que vous êtes hispanophone et pas n’importe laquelle, une hispanophone qui fréquente San Juan de la Cruz.
Votre lien donne le plus beau de ses poèmes.
En poésie espagnole je suis plutôt Antonio Machado, ou Pablo Neruda, dont je connais par cœur une grande partie de son poème « Alturas de Macchu Picchu ».
https://www.youtube.com/watch?v=DDoZ3swiVhk
Bon je retire le titre de nonne, vous méritez celui de Mère supérieure, et puisque nous « hispanisons », vous connaissez peut-être ce délicieux roman de Palacio Valdés « La hermana San Sulpicio », l’histoire d’une nonne, mais celle-là ne bloguait pas !
@ Elusen
D’abord, je vous remercie encore pour Universalis.
Ensuite pour vos conseils mais tout va bien : je ne paie rien par Internet, je ne suis dans aucun réseau social, et l’informaticien conseillé par ma cousine, qui me débrouille mieux mes problèmes informatiques qu’aucun ne l’a jamais fait, s’occupe aussi mieux que ses prédécesseurs de ma sécurité, et en plus il est pédagogue et gentil.
Donc, grâce à ma cousine, j’ai la sécurité, grâce à vous, la meilleure des encyclopédies, et les techniques qui me conviennent pour éviter mal à la tête et diminuer les angoisses.
Alors les persiflages ! De toute manière, ce n’est pas grand-chose par rapport aux attaques que vous subissez souvent.
Merci donc pour l’encyclopédie, les conseils et l’exemple, et maintenant, je vais voir ce qui se passe sur le reste du blog.
@ hameau dans les nuages
Je doute que vous ayez la moindre statistique prouvant que les athées demandent à se confesser avant de mourir. Par contre je sais que les croyants préfèrent le bistouri du chirurgien aux prières.
Concernant le Saint-Suaire, on sait depuis 1988 qu’il est d’origine médiévale et est donc faux. Le Pape lui-même a admis la supercherie, il est donc plus rationnel que vous.
—————————-
@ Exilé
« Quant aux esprits forts, ils feraient bien, avant de nier systématiquement en bloc ce qui ne relève en rien d’une démarche scientifique, de se renseigner et d’avoir au moins l’honnêteté de dire : « je n’ai pas d’explication rationnelle à donner » quand ils sont confrontés à une situation qui sort de leur formatage mental. »
C’est exactement ce qu’ils font. Je suis curieux de vous voir parler de formatage mental, tant la croyance dans le Dieu chrétien ne peut s’expliquer que par le lavage de cerveau parental, tant la Bible est truffée d’absurdités historiques (Noé, Moïse, Jéricho…) et scientifiques (astronomie, Déluge…). En effet, qui peut faire preuve de rationalité et imaginer que le créateur de l’univers puisse être soit menteur soit ignorant du fonctionnement de sa propre création ?
@ Elusen
Laissons la politique et la religion. Nous n’avons pas d’atomes crochus.
Votre long texte, fourmillant de liens, adressé à Noblejoué sera peut-être utile à d’autres… En la matière, mon ignorance est grande.
Je ne puis que formuler une remarque à cet égard. Votre peur extrême d’être, je vous cite, « espionné », ne serait-elle pas un des traits classiques de paranoïa ? Vérifiez-le, je me trompe peut-être, dans votre Universalis. Ici, vous n’êtes pas le seul à présenter ce trait-là. Quant à moi, comme Philippe Bilger, je ne souffre absolument pas d’espionnite. M’espionnera qui voudra. Cela ne m’empêchera pas de dormir. Et je dors comme un loir.
@ Lorong et hameau dans les nuages
On remarque effectivement que plus de 80% des familles demandent des obsèques religieuses pour leur défunt, quand bien même ce dernier était agnostique, voire athée. Et il ne me semble pas (d’expérience) que ce soit contre les dernières volontés de ce dernier. Pour ceux qui en douteraient et réclament des statistiques, il suffit de se reporter aux avis d’obsèques recensés sur le Net par départements, lesquels récapitulent les noms des personnes décédées et les modes de célébration.
Concernant le prétendu Saint-Suaire, il est avéré que c’est un faux grossier. Comme d’ailleurs les innombrables morceaux de la « vraie croix », les clous, reliques en tout genre et autres grigris, qui ne témoignent que de superstitions et fétichisme ridicules et surannés n’ayant rien à voir avec la foi authentique.
@ Tipaza
Mon espagnol n’est pas fameux. Je faisais du latin et du grec au lycée. Et de l’anglais, mais comme on le parlait parfois à la maison, pas de problème. Nous sommes allés deux ans de suite en Espagne en vacances quand j’avais 9 et 10 ans, et mes parents nous avaient fait apprendre quelques rudiments de langue et d’histoire du pays avant de partir. Toute la matinée nous jouions sur la plage avec des enfants et nous avons très vite appris mes sœurs et moi à nous faire comprendre et à communiquer suffisamment pour y prendre beaucoup de plaisir. (Plus tard nous sommes allés en Autriche, mais ça n’a pas marché de la même façon). Arrivée en hypokhâgne, mon niveau en grec était insuffisant pour suivre, donc je me suis mise à l’espagnol de façon intensive dès l’été précédant la rentrée.
J’ai hésité parce qu’entre-temps, ma sœur jumelle avait appris le russe, et m’en avait appris plusieurs centaines de mots et de tournures pendant les longs trajets que nous faisions quatre fois par jour entre le lycée et la maison. Ça l’aidait à apprendre et ça me donnait une espèce de teinture non négligeable. Il suffit d’environ 500 mots dans n’importe quelle langue pour commencer à communiquer avec les autochtones. Elle était suffisamment calée en russe pour faire bonne figure dans les classes préparatoires à HEC du lycée Hoche. (Le lycée de jeunes filles de Versailles, n’avait pas de prof de russe). Nos profs en hypokhâgne étaient remarquables. La prof de latin nous a rendus presque capable de soutenir une conversation et de le lire dans le texte en nous faisant apprendre des listes complètes de vocabulaire par cœur, et en nous mettant des notes horribles en thème. En espagnol, la même chose. C’est là que j’ai découvert les poésies de Saint Jean de la Croix et les mémoires de Sainte Thérèse d’Avila.
Je révère trois génies de la Renaissance nés et morts presque en même temps : Montaigne, Cervantes et Shakespeare.
J’ai lu un article sur Shakespeare racontant qu’une petite fille d’origine jamaïcaine vivant en Grande-Bretagne avait cru que Shakespeare était noir, en lisant le sonnet 29*. On peut dire la même chose de Montaigne et de Cervantes, ils nous parlent de nous-mêmes.
Pour ce qui est de la religion, Dieu fait partie de ma structure psychologique, je crois naturellement en Dieu, comme un aveugle peut sentir une présence à ses côtés, au point que je dois m’empêcher de croire en Dieu pour être rationnelle, tant son évocation affole ma pensée. Le seul symbole, au sujet de Dieu, qui relierait mon intuition et mon intellect est le point d’interrogation, en majuscule. Je ne peux certainement pas réciter le credo, qui me paraît une fabrication de l’esprit.
Un poème comme « Noche Oscura » n’a rien qui me heurte intellectuellement, il ne prétend à rien, il n’invente rien, il n’oblige à rien. Il n’évoque pas le dieu des philosophes et des savants. Et c’est tellement bien dit. Avec Saint Jean de la Croix, je suis comme la petite Jamaïcaine devant le sonnet 29. Et ça correspond pour moi à un sentiment que Spinoza qualifierait de passion joyeuse.
Je vais essayer de lire le livre que vous me recommandez.
*Sonnet 29 : « When, in disgrace with fortune and men’s eyes, I all alone beweep my outcast state, And trouble deaf heaven with my bootless cries, And look upon myself, and curse my fate, Wishing me like to one more rich in hope, Featur’d like him, like him with friends possess’d, Desiring this man’s art and that man’s scope… »
(Lorsque je suis en disgrâce auprès de la fortune et aux yeux des hommes, tout seul je pleure sur mon état de proscrit, et j’importune le ciel sourd de mes cris infructueux, et je me regarde, et je maudis mon destin, et je me souhaiterais un sort pareil à celui d’un homme plus riche d’espoir, dont j’aurais les traits, comme lui entouré d’amis, désirant posséder les mêmes dons et les mêmes perspectives…)
@ Savonarole
Je ne suis pas en porcelaine. Mais j’apprécie de pouvoir communiquer avec vous autrement que sur un mode hostile, même si rétrospectivement c’était quelquefois assez drôle.
Tout est rationnel dans la mystique et les dits « miracles », mais cela relève d’une rationalité qui n’est pas à la portée des sceptiques.
Exemple : n’importe quel géobiologue radiesthésiste trouvera les réseaux telluriques aussi bien sur plan que sur place.
Comme disait Jésus, ne donne pas de perles aux pourceaux de peur qu’il ne les retourne contre toi.
Disons seulement, comme Augustin, qu’il faut croire pour comprendre…
Elle oblige chacun à se questionner sur un possible au-delà.
D’où viennent les ondes qui traversent l’au-delà ?
Après avoir lu ce post, j’ai écouté en replay l’interview de Pascal Dusapin, musicien (L’heure bleue, France Inter).
Pascal Dusapin raconte combien, enfant, il aimait le bruit du vent dans les roseaux qui bordaient une rivière, le vent qui dit-il, créait une « musique céleste ».
Comment Pascal Dusapin peut-il parler d’une « musique céleste », sans en voir l’expérience ? Il paraît que l’idée de Dieu préexiste dans le cerveau humain.
En Amérique, lors d’un épisode de sécheresse dramatique, les autorités ont demandé à une tribu d’Indiens d’exécuter leur danse de la pluie rituelle. Miracle, la pluie s’est mise à tomber.
Comment certaines personnes reçoivent-elles le message inconscient de la mort d’un de leurs proches, même à des milliers de km, message reçu par le cerveau, comme la maman de ce navigateur (fait divers d’il y a quelques années), qui a su à l’instant T la mort de son fils disparu en mer.
Les incrédules disent qu’il s’agit d’une coïncidence.
@ Patrice Charoulet | 16 février 2018 à 11:19
Vous ne me citez pas, c’est raté, je n’ai jamais écrit cela :
Quant au reste :
c’est un exercice illégal de la médecine, plus précisément de la psychiatrie. Remarquez, les beaufs usent et abusent de la médecine psychiatrique à souhait, comme un ado qui découvre que son pénis fonctionne et qui ne sait pas trop quoi faire avec.
Dans une même phrase, mettre sur le même plan : peur et paranoïa qui en psychiatrie se contredisent indique beaucoup sur votre maîtrise de certains concepts.
Cependant pour le blogue (selon le Journal officiel du 16/09/2014 : blogue et non blog) de l’honorable honoraire, il y a quelques 25 traqueurs juste sur cette page.
Dont Amazon ! Pourquoi l’honorable honoraire nous fait pister par Amazon, là ?!
Il y a également des traqueurs Fèces bouc, Twitter, Yahoo.
Toutefois, je suis amené à constater que ceux qui clament bien haut qu’ils n’auraient rien à cacher, pour le dire à la va-vite, je constate qu’ils ne donnent pas leurs adresses, leurs feuilles d’impôts, leurs relevés bancaires, des photographies nues d’eux ou encore ils ne s’exposent point allant aux toilettes, comme quoi tout le monde a quelque chose à cacher ; sauf les exhibitionnistes ; mais, là nous retournons dans la médecine psychiatrique et sur de la perversité.
Sans compter que sur Internet, presque rien n’est prouvable quant à une identité, ainsi, sauf à nous mettre une numérisation de votre CNI, Patrice Charoulet relève du pseudonyme.
Rien ne m’interdit de signer Eloïse Sarközy de Nagy-Bocsa, comment pouvez-vous prouver que je ne le suis pas ?
Le Plus, L’Express et le JDN victimes d’une intox à grande échelle
Fausses identités, photographies volées, faux diplômes, faux experts :
http://www.journaldunet.com/ebusiness/crm-marketing/les-pros-de-la-e-reputation-infiltrent-les-medias-web.shtml
A quoi peut bien servir le Big Data ?
En l’occurrence à vous manipuler personnellement par le conditionnement.
L’émission Vox Pop d’Arte a révélé qu’il y a des entreprises payées pour manipuler vos opinions politiques et vous forcer à aller dans des endroits où vous n’iriez pas.
Et ne me la jouez pas : moi jamais, je suis plus fort que tout le monde ; tout le monde est manipulable.
Ces entreprises sont appelées : Data Brokers
https://www.youtube.com/watch?v=m-MPtv06M7I
@ Lucile
Vous maîtrisez au moins trois cultures, la française, l’anglaise et l’espagnole, bravo, et en plus, avez l’art d’en nourrir votre réflexion sans l’étaler comme rien n’est de trop dans un jardin anglais.
Dans ces conditions, que pensez-vous de Gibraltar ?
http://geopolis.francetvinfo.fr/gibraltar-rocher-de-la-discorde-entre-londres-et-madrid-20623
Et plus généralement des rapports entre Londres et Madrid ?
@ Mary Preud’homme
« Concernant le prétendu Saint-Suaire, il est avéré que c’est un faux grossier. »
Vous en êtes resté à quelles expériences scientifiques ? Celles de 1998 ? Je ne vous parle pas des copies grossières.
Je comprends votre démarche. Les croyants n’ont pas besoin de preuves car chercher une preuve c’est douter. Et bien oui, je doute, le mysticisme exacerbé m’horripile.
Chez les soufis, les aspirations spirituelles sont symbolisés par les chameaux couleur fauve :
« …Les chameaux couleur fauve
Aspirent à leur terre natale.
Les sabots usés par la marche,
Ils geignent, tout altérés d’amour.
Après leur passage,
Ma vie n’est qu’extinction.
Que la paix protège
Ma vie et la patience ! »
@ Lucile | 16 février 2018 à 14:35
Anglais, espagnol, russe, et les classiques grec et latin, en maîtrisant toutes ces langues vous êtes riche, de la vraie richesse, celle que l’on ne peut pas vous prendre et comme en plus vous maîtrisez la culture de ces langues, alors Crésus est bien pauvre à côté.
Je serai plus modeste, sans toutefois me plaindre.
Ayant eu la chance ou la malchance de naître dans un pays où l’on parlait trois langues, le français, l’espagnol, et l’arabe, je ne suis riche que de ces langues, à des degrés divers. J’ai eu pendant longtemps des difficultés avec le français jusqu’à ce qu’un exceptionnel professeur en classe de troisième nous immerge dans Verlaine, Rimbaud et Chateaubriand, un vrai choc culturel pour moi où j’ai découvert la beauté de la langue et de la poésie. Le genre de choc dont on ne se remet jamais sans le regretter évidemment.
Pour l’arabe, je devrais dire les deux langues, l’arabe dialectal celui de la rue et l’arabe classique ou littéral (comme on disait) celui du lycée. Et là j’ai eu pendant ma scolarité le même professeur un peu bizarre qui considérait que les Mille et une nuits était l’alpha et l’oméga (si je puis dire, ce sont des lettres grecques) de la littérature arabe et donc pendant ma scolarité j’ai appris l’arabe sur ce livre, après j’ai laissé tomber l’arabe, je peux encore lire les titres des journaux et les articles les plus courts, s’ils sont simples.
Vous parlez de Montaigne, Cervantès et Shakespeare, je ne mettrais pas ces trois auteurs sur le même niveau.
Il y a chez Shakespeare et Cervantès une folie, un délire de la parole que j’adore et qui est la marque des plus grands. Chez Shakespeare cette folie du verbe s’accompagne d’une connaissance de l’âme humaine dans sa grandeur et ses petitesses qui en fait LE génie universel pas excellence, comme vous le dites.
Cervantès invente le délire en littérature et la forme moderne du récit, un grand, un très grand, mais difficile à lire, pas seulement par le vocabulaire parfois obsolète, mais aussi par le style, je ne sais pas si vous avez essayé de le lire, mais je vous assure que c’est une expédition intellectuellement éprouvante tout en étant attachante.
J’ai discuté il y a quelques semaines avec un vieux professeur espagnol qui me disait que plus aucun jeune en Espagne ne lit Cervantès ou alors dans des éditions expurgées.
Montaigne est un tiède, il énonce des vérités premières, il lui manque la chair, le feu, l’énergie, la folie de Cervantès et le génie de Shakespeare. Je n’aime pas les tièdes, je lui accorde toutefois la médaille de bronze en cette période de J.O.
Pour ce qui est de la religion, vaste sujet sur lequel je suis un chemin personnel. Sans rentrer dans des détails qui n’ont pas lieu d’être ici, connaissez-vous « L’Évangile de Marie » de Jean-Yves Leloup chez Albin Michel, il s’agit de la traduction de papyrus coptes découverts en 1945 de la bibliothèque de Nag Hammadi en Haute-Égypte. Cet évangile qui est antérieur aux évangiles canoniques, donne une vision originale sur la rôle de Marie-Madeleine, car c’est d’elle qu’il s’agit, un livre qui m’a intéressé et qui mérite qu’on s’y penche au même titre que les autres évangiles apocryphes si vous vous intéressez à ce genre de sujet.
Il y a quelques semaines je vous avais envoyé quelques vers de Francis Thompson sur l’unicité des choses de ce monde :
Toutes choses
Proches ou lointaines,
Secrètement
Sont reliées les unes aux autres,
Et vous ne pouvez toucher une fleur
Sans déranger une étoile.
Voici ce que dit cet évangile :
Tout ce qui est né, tout ce qui est créé,
Tous les éléments de la nature
Sont imbriqués et unis entre eux.
PS : J’ai oublié l’anglais, mais langue professionnelle elle n’a pas pour moi le même impact.
@ Noblejoué
Je suis vraiment bien loin de « maîtriser » ces trois cultures ! Je vous en prie ne croyez pas cela, ça m’épuiserait trop de devoir être à la hauteur d’une aussi fausse réputation. J’ai butiné toute ma vie. Je suis d’une paresse intellectuelle incommensurable, sauf pour ce qui me plaît. Consciencieuse quand il le faut, mais pas plus, j’aime la facilité. Je ne me considère pas comme cultivée, sans aucune fausse modestie, sauf dans des domaines particuliers, autres que littéraires, et que je ne tiens pas à préciser, où j’ai des connaissances approfondies et une réelle expertise. Je ne connais par exemple strictement rien à la littérature française actuelle. Ni aux philosophes espagnols qui pourtant valent la peine d’être connus etc. En grec j’étais mauvaise élève et il ne m’en reste rien, sinon des déclinaisons et des conjugaisons dont bizarrement je me souviens. J’aurais fait de l’espagnol à la place, j’aurais moins besoin du dictionnaire quand j’en lis. Mais c’était comme ça dans ma famille, intellectuellement un peu snob, il fallait faire A prime (latin, grec et maths).
Pour Gibraltar c’est une bizarrerie. Vu de loin, ce rocher devrait être espagnol, comme les îles anglo-normandes devraient être françaises. Mais ces dernières n’auraient peut-être pas le même charme si elles l’étaient. Je ne sais donc pas comment vous répondre.
Il paraît que Macron a perdu 6 points sur l’échelle de satisfaction. Les vieux commencent à comprendre leur douleur. Il leur en a fallu du temps.
@ Lucile | 18 février 2018 à 18:24
Je vous félicite pour vos compétences cachées et votre honnêteté intellectuelle ainsi que la manière optimale d’user de ce que votre curiosité vous aura fait découvrir.
@ Tipaza
Merci pour ce poème et pour cette idée que nous faisons tous partie d’un tout rendu vivant par les échanges qui s’opèrent en-dedans. Elle va contre l’idée que rien n’a de sens et que certains de nos gestes ou de nos élans apparemment inaboutis flottent dans le vide sans mener nulle part.
En ce sens, l’intérêt de ce blog est de mettre quelque chose en mouvement, qui nous dépasse. Cela justifie le soin soutenu et désintéressé avec lequel Philippe et Pascale Bilger le maintiennent vivant. Et cela donne à ce que nous y écrivons, balivernes, plaisanteries et invectives comprises, un sens. Je me laisse mener avec plaisir par ce que vous y écrivez, ce rappel de la Nuit Obscure, enfouie dans ma mémoire depuis longtemps, et votre goût de la poésie en général ouvre des portes à ceux qui vous lisent.
J’ai été très intéressée de savoir que vous comprenez l’arabe, y compris littéraire, qui paraît une langue très hermétique quand l’oreille n’y est pas habituée. Pour moi le thème initial des Mille et Une Nuits est une métaphore de notre composante hystérique !! Comme Shéherazade, nous ne restons vivants que dans la mesure où nous éveillons l’attention d’autrui, et où nous lui présentons une histoire qui maintienne son intérêt en le faisant rêver. Le pacte est rude. Mais quand l’attachement et l’amour s’en mêlent, l’implacable contrat est rompu.