Si j'étais policier…
J'en aurais assez. Je serais fatigué. Lassé d'entendre sans cesse les mêmes accusations, les mêmes récriminations, les mêmes injustices.
Je n'en pourrais plus d'être écartelé chaque jour entre le besoin qu'on a de moi, de l'ordre et de l'autorité que je représente et l'hostilité qu'on éprouve à l'égard de la police et de la contrainte nécessaire qu'elle doit exercer. On me veut ou on me déteste ?
J'aurais envie de dire, à ceux qui m'obligent à frôler les murs dans le quartier où j'habite, aux professionnels de l'indignation et de la société théorique, à toutes les bonnes consciences heureuses d'avoir avec mes collègues et moi des boucs émissaires idéaux, qu'ils n'ont qu'à prendre ma place, mon service et mes responsabilités. Qu'ils fassent "mon boulot" et on verra si leur angélisme ne s'imprégnera pas alors d'un peu de réalisme !
Je ne supporterais plus d'être toujours et à tout coup traité de coupable. On dirait que la police patrouille, interpelle, se bat, est frappée et outragée par plaisir. Il n'y aurait que des pacifiques partout et nous aurions tort de nous mêler de ce que notre mission implique. Moi aussi, je voudrais pouvoir bénéficier de la présomption d'innocence et sentir, en ma faveur, la grande houle systématique des droits de l'homme, des syndicats, des avocats et des humanistes patentés. Mais coupable d'entrée de jeu, je devrais encore m'estimer chanceux si on ne me renvoie pas devant le tribunal correctionnel.
Je serais dégoûté d'être abandonné en rase République par ceux qui auraient dû être nos alliés naturels, les politiques, les juges, les citoyens honnêtes, les partisans d'une société à peu près vivable où l'ordre ne serait que le moyen de la justice. Les magistrats, toutes tendances confondues, qui se croient d'une essence supérieure à la nôtre. Nous aurions les mains sales et noires et eux auraient l'esprit et la morale propres. Forcément, puisque le réel passe à travers nous et ne les atteint qu'épuré et filtré. Les politiques fluctuent à notre égard au gré de l'imprévisibilité sociale. Poussant les feux quand l'opinion publique est scandalisée par un crime. Prétendant réguler et désarmer quand des avocats protestent, quand des journalistes sont placés en garde à vue et que la démagogie ordonne de suivre, alors qu'un Etat responsable choisit ses actions et ses abstentions et n'est pas mû par un réflexe de Pavlov.
Je me révolterais devant ces incidents, parfois ces tragédies qui naissent souvent parce qu'un jeune homme, dans des cités où on a à peine le droit d'entrer, a commis un délit ou un crime et que, poursuivi légitimement par la police, il va chuter, être blessé ou malheureusement parfois mourir. Immédiatement, on va oublier la cause pour ne s'attacher qu'à la conséquence dont la charge sera exclusivement imputée à la police. Les médias montreront la famille éplorée de la victime qui nous traînera dans la boue en direct. Il faudrait accepter cela sans réagir ? Comme si le drame occultait l'équité et même le bon sens ?
Je m'éloignerais de nos meilleurs ennemis : les journalistes. Qu'on leur parle ou non, peu importe. Il y a pour eux quelque chose de plus fondamental que la bonne foi policière : le fait que la police ne peut pas être de bonne foi. Ce n'est pas vrai seulement pour les publications de gauche, voire gauchistes qui ont besoin de "se faire" la police par une sorte d'hygiène à parfum anarchiste ou vaguement révolutionnaire. Ce l'est aussi pour les journaux conservateurs ou "apolitiques", tant avec une complaisance masochiste le petit monde médiatique éprouve le besoin de crier d'une seule voix, d'écrire d'une seule plume. Ces contempteurs au quotidien ne seront pas les derniers à nous fustiger lorsque nous interviendrons avec dix secondes de retard à la fin de manifestations où eux aussi auront été pris à partie par des voyous.
Je dénoncerais ces projets de réforme qui parlent du travail des policiers sans les solliciter le moins du monde, comme si ceux-ci n'étaient pas là disponibles, légitimes pour traiter de ce qu'ils connaissent au quotidien. C'est D'ABORD eux qu'il aurait fallu écouter, comprendre et consulter sur la garde à vue.
Je tournerais en dérision, si j'avais le courage d'en rire, ce débat qui a été imposé à l'Etat, qu'il n'a pas du tout initié et qui sous le feu conjugué de l'humanisme européen et de la formidable pression du barreau va sans doute aboutir à une cote mal taillée tant le fait d'ouvrir une porte, sans véritable nécessité, vous condamne à des acrobaties intellectuelles (Le Monde, Le Parisien, Le Figaro, nouvelobs.com). On aboutit à ce paradoxe que, par crainte de nos réactions, on nous rend hommage tout en affirmant – comme la garde des Sceaux - qu'on ne va toucher que "le cadre légal" qui en l'occurrence est tout. Jean-Marie Bockel, lui, sent bien la difficulté ! Autrement dit, on n'a rien à nous reprocher, on exige de nous des résultats, la garde à vue offre des garanties et est adaptée à la majorité des personnes interpellées mais il convient pourtant de la modifier. Des dysfonctionnements singuliers vont être le prétexte pour une agitation législative plurielle. Que l'avocat, puisque la garde à vue est souvent efficace, souhaite y imposer sa présence, rien de plus normal, mais que le pouvoir politique lui emboîte le pas sans s'interroger… Il y aura sans doute des manifestations de policiers, banderoles et slogans à l'appui mais le processus est enclenché. A tel point que notre défenseur Brice Hortefeux, vaillant et déterminé, a été obligé d'admettre qu'il n'était pas "hostile à une réforme" mais à certaines conditions (JDD.fr). Il y a tout de même aussi des magistrats, contrairement à ce qu'on veut faire croire, qui n'applaudissent pas cette évolution prétendue inéluctable. Celle-ci semble faire perdre le sens commun à certains juges qui dispensent de peine parce que la garde à vue aurait été "indigne". Où va-t-on ? En réalité, mais il y faudrait du courage politique et de la constance professionnelle, plutôt que de modifier les règles il faudrait un contrôle vigilant et impitoyable des gardes à vue et l'exclusion des fonctionnaires de police qui les déshonorent soit par paresse – combien d'actes négligés !- soit à cause d'une violence inadmissible. Mais une telle démarche serait infiniment plus ardue et éprouvante que de faire voter une nouvelle loi ! Nous serions nombreux à approuver une telle rigueur. Elle nous dispenserait du procès global qui nous est intenté à cause de quelques-uns. Ce qui est sûr pour les policiers, c'est que les moyens de la lutte contre l'insécurité vont subtilement être infléchis, atténués mais qu'on continuera pourtant à réclamer une police réactive partout et favorisant l'émergence d'un degré zéro de délinquance, ce qui est à la fois impossible et absurde. Travailler plus et mieux avec moins, comment faire ?
Je m'opposerais à tous les donneurs de leçons. Aux vertus qu'on exige de nous, connaîtrait-on beaucoup de politiques, de magistrats, d'avocats et de journalistes dignes d'être policiers ? Je sais que parmi nous il n'y a pas que des "aigles" et qu'il est dangereux de donner du pouvoir à des médiocres. Mais là aussi qu'attend-on ? Comme dans la magistrature qui a aussi ses incompréhensibles protections, nous avons nos "brebis galeuses". Il faut s'en débarrasser. Rien cependant n'autorise qui que ce soit à se poser en face de nous comme modèle éthique. La fonction de policier est une charge, un honneur, parfois une souffrance. Auxiliaire de tranquillité publique et de démocratie, comme les magistrats et les avocats sont auxiliaires de justice. Rien de plus, rien de moins.
Si j'étais policier…
J’attendais votre billet, devant tant de déferlement médiatique.
Je ne saurais vous dire combien il me surprend, et surtout, combien je vous remercie pour cette prise de position si rare, par ces jours, de nos « bien-pensants ». A croire qu’il n’y a qu’un monde d’humanistes contre un monde de médiocrité, d’empêcheur de tourner en rond que peut représenter la Police.
Je n’en dirai pas plus ; le texte se suffit à lui-même.
Merci M. Bilger.
Avec des si…
Simplement……Merci, Monsieur.
Un « Flic » de base….
Bonjour monsieur Bilger,
Il est exact que le métier de policier est difficile et surtout ingrat. Il l’est d’autant plus que la petite délinquance, celle qui est généralement attribuée aux mineurs, est en constante augmentation. En tout cas si l’on en croit les nombreuses interpellations de mineurs dont la presse se fait l’écho depuis quelque temps.
Je suppose que quand vous parlez de policier vous pensez d’abord à l’agent de police, celui (ou celle) qui est le premier intervenant dans une affaire de délinquance.
C’est-à-dire celui qui applique les consignes de sa hiérarchie sans qu’il ait vraiment la possibilité de les discuter.
Consignes qui d’ailleurs émanent généralement du ministère de l’Intérieur et dont nous savons, pour avoir entendu nombre de policiers s’en plaindre, que celles-ci consistent essentiellement à « faire du chiffre » et à respecter certains « quotas ».
Ce qui est particulièrement troublant en ce moment, c’est cette petite guéguerre que se livrent actuellement le ministre de l’Intérieur et la ministre de la Justice. On en arrive même à se demander, quand on est, comme moi un simple citoyen absolument pas versé dans le domaine du droit, mais qui ne s’en désintéresse pas pour autant, l’objectif de cette polémique.
Est-elle vraiment fondée, Mme Alliot-Marie voulant diminuer le nombre de gardes à vue en privilégiant une « audition libre » alors que M. Hortefeux, mais aussi J-M Bockel, si j’en crois l’article du Figaro de ce matin, voient dans cette mesure une menace pour le bon déroulement des enquêtes. Le tout contribuant à une dégradation des relations entre juges et avocats d’une part et policiers et gendarmes d’autre part.
D’une façon plus dépassionnée, je dirais que cette réforme de la garde à vue devrait tendre vers les dispositions mises en place par la Cour de Justice Européenne dont la finalité est, me semble-t-il, que la justice soit rendue de la même manière dans toute la communauté européenne.
On ne peut que regretter que des querelles purement politiciennes viennent s’immiscer dans la façon de rendre la justice au mieux de l’intérêt des citoyens. Mais je crains qu’il en soit toujours ainsi quel que soit le parti au pouvoir…
Très juste analyse à mon avis. Elle ratisse large et pointe les zones douloureuses même si ce sont pas des découvertes. Mais il est sans doute possible de dessiller certains yeux.
J’oserai simplement dire qu’elle arrive bien tard (mais c’est peut-être trop politiquement incorrect), « à la fumée des cierges » même, puisque vous semblez dire que la « messe est dite » et que la machine à co..eries est déjà en préchauffage pour un démarrage inéluctable.
Alors, si j’étais policier, je me procurerais une cargaison de Kleenex mais, en plus, je me préparerais à boire le calice… 🙁
Je n’interviens que très rarement sur votre blog, que je lis pourtant au quotidien.
Aussi, devant vos mots, me serais-je bien gardé de le faire, car tout a été dit cent fois.. mais pas beaucoup mieux que par moi…
J’en veux pour témoignage ceux de notre garde des Sceaux, qui me laissent pantois.
Là, la garde à vue sera pour les infractions prévues d’une peine d’emprisonnement…
N’est-ce pas déjà le cas ?
Ici, on entendra les gens quatre heures librement…
N’est-ce pas déjà le cas ? Et j’en passe…
Un peu comme la guerre qui serait trop sérieuse pour être confiée à des militaires, la garde à vue ne semble plus devoir être l’apanage du seul Officier de Police Judiciaire, un type généralement frustre, travaillant dans des endroits glauques, menteur et sadique.
Il partagera son vice avec l’avocat, garant vénal des libertés, supplantant le magistrat. Près du commercial de justice sera son client, le martyr d’aujourd’hui.
Puis de l’autre côté, la ou les victimes.
Et encore de l’autre côté du bureau, l’OPJ. Mais lui on s’en fout, son sort est déjà scellé.
Revenons à la victime. Cette autre partie.
Car après tout, c’est de sa faute à elle si on en est là !
900 000 gardes à vue en France. Si on enlève les délits routiers, sans victimes directes, les affaires de stupéfiants, sans victimes directes non plus, il doit en rester, dirais-je, 600 000, un peu moins, un peu plus… peu importe.
Cela fait 600 000 victimes ou plus en cas de pluralité dans un seul fait… autant que de gardes à vue… Je ne vous apprends rien.
Alors quand depuis des années, j’entends parler d’atteintes aux droits de l’homme, de traitements indignes et humiliants subis par des délinquants ou criminels dans les commissariats, de tabassages, de bavures, perpétrés par des nazillons, des flics vichyistes, impunis et encouragés, protégés par la loi et l’administration, je me demande de quel terme, de quelle formule, devrions-nous user pour commenter, définir et nommer l’atteinte portée à une victime.
La véritable atteinte aux droits de l’homme est là. Lorsqu’une femme, un homme, un enfant est victime, est atteint dans sa chair et/ou dans son âme.
Je ne suis pas pour le supplice de Tantale.
Je souhaiterais juste relever le statut de la victime et que cessent les inversions de rôle entre elles et leurs auteurs.
Je n’ai par ailleurs ni vu ni entendu d’avocats combattre pour assister la victime dès la garde à vue de son auteur. Y aurait il un souci de rentabilité ?
En tous les cas, il y aura des problèmes de place et de places assises dans les bureaux des OPJ…
Ah, si j’étais magistrat…
Bigre ! Si vous étiez policier… Pourquoi donc l’intervention de l’avocat en garde à vue suscite-t-elle tant de préventions ? Ce débat sera bientôt aussi anachronique que celui qui agitait les juges d’instruction en 1897 lorsqu’il s’agissait d’autoriser l’inculpé à être assisté d’un avocat, voire en 1993 lorsqu’il s’est agi de permettre à un avocat de visiter un gardé à vue. Que je sache, il y a eu depuis 1993 bien moins d’incidents liés à l’intervention d’un avocat en garde à vue que de ratages ou bavures survenus en garde à vue du fait des conditions de harcèlement moral et psychologique dans lesquelles cette mesure se déroule trop souvent. Regardez à nouveau « Garde à vue » de Claude Miller avec Michel Serrault et Lino Ventura… Si la garde à vue se déroule aussi paisiblement que vous le soutenez à demi-mot, il n’y a rien à cacher et surtout à permettre au gardé à vue d’être assisté effectivement par un conseil. Le problème est de savoir à compter de quel instant un justiciable a le droit de se défendre ? Faut-il maintenir cette zone de droits très réduits ou au contraire l’encadrer effectivement ? Combien de juges ou magistrats du Parquet n’avons-nous entendu regretter des procédures policières mal ficelées et à la lecture desquelles il existe une regrettable suspicion. Si besoin est, lisez ou relisez l’ouvrage de Matthieu Aron sur les GAV. Vous serez édifié par la réalité, ou plus exactement l’inexistence totale, du contrôle ab initio de l’opportunité du placement en GAV par les magistrats du Parquet de la section P12 au Parquet de Paris : envoi d’une télécopie placée dans une pile et lecture lorsqu’il s’agit soit de prolonger la GAV, soit d’y mettre un terme. Votre complainte « policière » sonne un peu comme les derniers jours de la monarchie tandis que les cris des révolutionnaires approchent à grands pas.
« Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse » dit la sagesse populaire ; à force de tirer sur la police elle pourrait se décourager. Mais je crois qu’elle ne le fera pas car elle est composée de gens honnêtes à défaut d’être tous des « aigles ».
Seuls les sots et les « salauds » n’aiment pas admettre qu’il faut une police.
Cher Philippe Bilger,
Votre billet, une fois n’est pas coutume, me gêne. Comme si l’expression de votre mauvaise humeur contre un excès d’opprobre vous conduisait à un contre-excès : la police serait donc ce corps parfaitement organisé, infaillible, exempt de toute faute et de tout reproche ? Je doute, Monsieur l’Avocat Général, je doute.
Que saurions-nous de ces gardes à vue abusives dénoncées ces derniers jours, et des conditions (révulsantes ?) de ces gardes à vue si des journalistes n’avaient braqué les feux sur ces abus ?
Comment ne pas s’interroger sur la pertinence de textes régissant le recours à la garde à vue quand des mineurs sont appréhendés à leur domicile et/ou menottés pour des « délits » dont la gravité n’est pas démontrée ?
Je n’ai pas eu l’opportunité d’éprouver, ni à titre personnel, ni à titre de père, les conditions de confort et de propreté des locaux de garde à vue. Je ne suis pas tenté par l’expérience.
Cela devrait-il m’interdire de m’interroger sur la nécessité impérieuse qu’il y aurait de placer des détenus dans des conditions inacceptables ? Sur l’obligation de les maintenir dans les locaux de police si leur détention n’apporte rien à la manifestation de la vérité ?
Si j’étais policier, cher Philippe, je partagerais certaines de vos révoltes. Mais je ne serais peut-être pas hostile à l’ouverture d’une réflexion, voire d’un débat, sur les conditions dans lesquelles je suis conduit à exercer mon métier.
En cette matière en effet, la transparence n’est pas la règle vis-à-vis de l’opinion publique.
Avez-vous vu ce reportage réalisé par la rédaction de France 2, il y a quelques jours, sur la méthode policière adoptée pour prendre en flagrant délit et appréhender les dealers d’une banlieue banale ? Des policiers, en tenue réglementaire, à pied, tentant vainement de courser quelques jeunes très organisés et surtout abondamment prévenus de l’arrivée de la police. Les policiers courent toujours… et je ne suis pas convaincu qu’ils aient eu le choix des moyens.
Les journalistes sont-ils responsables du caractère spectaculaire de certaines arrestations pratiquées à six heures du matin, sous l’œil de dizaines de caméras, dans des banlieues supposées emblématiques ? Cela ajoute-t-il à la gloire de la police ? Les charges des forces de l’ordre (casquées et lourdement caparaçonnées), fortement médiatisées (à l’initiative de qui ?) contre les sans-papiers de la jungle de Calais, ont-elles ajouté à la gloire des forces de police ?
Pourquoi des « zones de non-droit » (généralement dénoncées par ceux-là mêmes chargés de l’ordre public) existent-elles encore aujourd’hui ?
Qui peut croire en la bonne foi de statistiques sur la délinquance publiées sous le seul contrôle du ministre de l’Intérieur ?
Nous, citoyens, avons vu depuis 1998 s’empiler les lois relatives au renforcement des moyens de répression, pour quels résultats ?
J’ai bien conscience, en rédigeant ces questions, de me situer d’office dans cette catégorie des « donneurs de leçons » que vous dénoncez. Tant pis pour moi.
Il est un point, par ailleurs, sur lequel je suis en désaccord total avec vous. Vous écrivez en effet, à propos des « incidents » causés par des policiers : « Immédiatement, on va oublier la cause pour ne s’attacher qu’à la conséquence dont la charge sera exclusivement imputée à la police . Les médias montreront la famille éplorée de la victime qui nous traînera dans la boue en direct. Il faudrait accepter cela sans réagir ? Comme si le drame occultait l’équité et même le bon sens ». L’extrait suivant des propos de Me Mignard ( lemonde.fr du 8-2-2010), dans l’affaire des deux jeunes tués par un véhicule de police à Villiers-le-bel, est éclairant : « Nous n’omettons pas que les deux adolescents roulaient sur une mini-moto interdite de circulation dans les villes, qu’ils n’avaient pas de casque et roulaient très vite. J’ai même plusieurs fois évoqué l’hypothèse qui me semblerait équitable d’un partage de responsabilité. Mais de là à exonérer les fonctionnaires de toute responsabilité, le simple fait de ne pas leur poser de question, est totalement inacceptable ! C’est la loi du silence et ce n’est pas la loi de la République. »
Qu’une enquête soit diligentée dans de tels cas, c’est la moindre des choses ; si elle conclut, après un minimum d’investigations sérieuses, à l’absence de responsabilité des policiers, soit. Pour l’heure, lorsqu’un tel accident survient, nous avons droit, de la part du procureur en charge de l’affaire, et de la part des syndicats de policiers, aux déclarations faites devant les caméras de télévision : « circulez, y a rien à voir ». Pardon, cher Philippe, mais ces déclarations, survenant généralement dans les deux heures suivant l’accident, ne sont pas crédibles.
La « mise sous globe » systématique de toute bavure policière ne m’inspire aucune confiance, bien au contraire. Je suis, comme vous, convaincu que la quasi-totalité des membres de la police sont au-dessus de tout soupçon. Raison de plus pour dénoncer et sanctionner les auteurs de fautes quand ils en commettent.
Je n’ai cependant pas le sentiment de m’associer à ce « procès global » qui serait intenté à l’ensemble de la police.
Je ressens comme une bêtise la faiblesse des moyens alloués à la police et à la justice pour accomplir leurs missions. Tous les raisonnements de nos politiques conduisent à considérer en effet tous les budgets alloués à ces fonctions comme de simples dépenses. C’est faire abstraction des économies pour notre collectivité que permettent police et justice quand elles utilisent leurs forces à bon escient dans la réduction du nombre d’agressions, de vols, de dégradations, d’accidents.
Ce regard professionnel de Philippe Bilger est sincère et reflète la réalité. « Si j’étais flic »…
Etre fonctionnaire, aujourd’hui on est peut-être fou d’y être, mais en tout cas, notre existence est la sauvegarde des valeurs de la République !
Messieurs les Maires, soyez cohérents politiquement avec les besoins de votre ville ! Tout simplement.
Je ne peux m’empêcher de reproduire une partie des échanges vigoureux que j’ai eus avec Jean-Dominique Reffait à ce sujet, en réaction à votre article « La parole de l’Etat, un état de la parole ? » :
Rédigé par: Jean-Dominique Reffait | 14 août 2009 à 01:02 :
« Aïe, vous reprenez cette idée que des « progressistes » angéliques tiendraient encore et toujours des discours laxistes et anti-policiers. C’est tout bonnement erroné.
Dans les banlieues, la police, de par son recrutement et ses affectations, fait peur à tout le monde, et pas seulement à ceux qui ont quelque chose à se reprocher. Parce qu’on y met des cow-boys (les fameuses BAC) qui, sous le prétexte de terroriser les malfaiteurs, terrorisent sciemment tout le monde, de peur d’en louper un. C’est la « réalité populaire ». Et si les populations sont évidemment excédées par les voyous, elles n’en sont pas moins inquiètes quand la police pointe son museau. Ces policiers-voyous de la BAC, crânes rasés, qui circulent en civil, bousculent les braves gens qui ne se rangeraient pas sur le trottoir, s’expriment en racaille avec tutoiement systématique dès que le bronzage d’un quidam atteint la cote d’alerte, ces policiers ne constituent pas, loin s’en faut, un secours rassurant face à la violence de certains jeunes pour qui ils constituent de véritables compagnons de jeux dangereux (…) ».
Rédigé par: Laurent Dingli | 14 août 2009 à 10:48 :
Je vous suis sur l’essentiel, cher Philippe.
Je reconnais bien, dans le commentaire de Jean-Dominique Reffait, cette antienne gauchiste qui a fait tant de ravages par le passé : l’indifférenciation ou plutôt l’équivalence entre le représentant de l’autorité et celui qui la bafoue. Il nous explique ainsi que les policiers de la BAC sont en quelque sorte des voyous au même titre que les petits casseurs, les voleurs de motos, les dealers ou les braqueurs de banque avec lesquels ils jouent aux « cow-boys » ; il précise encore le plus sérieusement du monde que c’est la police républicaine qui sème la terreur en ville !!! Ce commentaire est un cas d’école : toujours le même stéréotype plaqué sur la réalité. A cela s’ajoute la tarte à la crème de la police raciste qui n’arrête que les basanés… On a pu mesurer le désastre engendré par ce genre de sottises dans les années 80. Mais Monsieur Reffait et ses amis semblent vaccinés contre le doute et l’expérience. Nous avons aujourd’hui Fadela Amara et Mohammed Abdi à la tête de la politique urbaine des quartiers, ils avaient Bernard Tapie et les criailleries de SOS Racisme… Et ce sont les mêmes aujourd’hui qui viennent nous parler d’esbroufe…
Merci pour votre soutien.
Rien à dire de plus, merci Monsieur Bilger.
Monsieur l’Avocat Général, il est assez rare, à notre époque du « politiquement correct », de lire le billet d’un haut magistrat prenant publiquement la défense des mes anciens collègues policiers ; suffisamment rare pour que l’ancien gendarme que je suis vous en remercie. Que les journalistes parlent des trains qui n’arrivent pas à l’heure, en l’occurrence les erreurs ou les négligences commises par les policiers, cela ne me gêne guère. Ce n’est, somme toute, qu’un élément de la transparence qu’exige la démocratie. Ce qui me dérange bien plus, c’est cette propension qu’ils ont à juger et à condamner, sans avoir tous les tenants et aboutissants des affaires qu’ils relatent. Leur manque de rigueur, cet art de « surfer » sur l’émotion publique, leur mauvaise foi parfois, font qu’ils en deviennent peu crédibles. Quant au personnel politique, à une époque où on gouverne en fonction de sondages, de l’émotion suscitée par tel ou tel crime, en gardant un oeil sur les prochaines élections, ils brillent surtout par leur médiocrité et leur méconnaissance du monde policier et judiciaire. Alors oui, moi aussi, je plains ces policiers dont le quotidien consiste de plus en plus à n’être qu’un conteneur où la société déverserait les éléments dont elle ne sait plus que faire, qu’elle ne veut plus voir, avant de reprocher avec véhémence aux mêmes policiers de se salir les mains. Oui, il y a des « médiocres » chez les policiers, oui certains commettent des erreurs ou des négligences ; cela justifie-t-il qu’on jette le discrédit sur toute une profession ? qu’on y déverse son mépris alors qu’on les appelle au moindre conflit de voisinage ? Pour ce qui est des garde à vue, je me demande si ces magistrats (du TGI de Bobigny, il me semble) ont réalisé ce qui pouvait sortir de la boîte de Pandore dont ils tentent de soulever le couvercle. Devra-t-on libérer tous les détenus qui ont été condamnés après avoir été gardés à vue dans le respect du CPP, mais en contradiction avec une directive européenne ? Sur un autre blog, un avocat se demande d’ailleurs comment ses collègues pourraient assumer une présence constante auprès des personnes interpellées, tout en assurant leurs autres obligations. Cependant, lorsque j’étais en activité, je n’ai guère vu des magistrats venir contrôler les GAV – peut-être la conjonction de deux faits : la confiance qu’ils avaient en l’enquêteur (?), mais plus sûrement, le manque de temps. Pourtant, il me semble que cela aurait été bien utile ; non pour jouer au « père fouettard », mais pour veiller à ce que la garde à vue se déroule dans de telles conditions qu’elle ne puisse jamais être mise en cause. En outre, ceci aurait permis d’éviter de possibles erreurs de procédure. Je terminerai sur le nombre de GAV, dont l’augmentation exponentielle est due, en partie du moins, aux instructions des procureurs, cette mesure leur permettant de donner une réponse judiciaire très rapidement : ce qu’on appelle le TTRPP.
Bonjour monsieur l’avocat général,
Pour ce qui est des rapports entre la police et les jeunes issus des populations transplantées de l’ancien empire, ils sont effectivement en première ligne d’une guerre civile larvée que nos politiques ont laissé s’installer et que la presse a encouragée.
A vrai dire, je me demande parfois si nous en sortirons un jour…
Maintenant, la police a aussi le droit de décider à travers ses rapports d’enquête, que votre magistrature suit comme une autoroute facile, qui est coupable ou pas quand il s’agit de population sans défense, c’est-à-dire trop bien éduquée pour se défendre violemment.
On a dit un jour que les fonctionnaires faisaient grève pour ceux du privé qui ne pouvaient le faire. Est-ce que les tirs de fusils de chasse sur vos compagnies d’hoplites ne sont pas aussi l’expression indirecte des innocents en détention provisoire, du chantage sur les compagnes de ceux que l’on veut faire avouer, des plaintes que l’on flanque au panier parce qu’émanant d’un simple citoyen, de l’obsession du chiffre qui fausse le comportement des fonctionnaires de police, des centaines de milliers de gardes à vue annuelles ?
Je suis ravi de lire, aujourd’hui, ce billet de Monsieur Bilger.
Bien évidemment qu’on ne peut être d’accord avec le tout répressif ou toutes les prises de position de la police au cours des dossiers (notez que je fais la différence entre les deux, ce que d’autres ne font pas).
Pour autant, il faut garder la raison, quand bien même il s’agit de la chose policière. Et c’est cela que la presse et tous les bien-pensants ont oublié.
Pas une seule personne n’est venue publiquement défendre le travail des policiers. Sauf MAM lorsqu’elle a vu que la grogne commençait à monter avec les syndicats.
J’ai l’impression d’être dans la position d’un artiste, chanteur ou comédien, qui préfère être, au moins officiellement, de gauche ; c’est mieux pour l’image.
Pour démontrer cette hypocrisie, il n’y a qu’à voir, récemment, au TGI de Paris, les voeux formulés par les magistrats. Et, pour certains d’entre eux de formuler un « soutien » aux policiers, notamment suite à la dernière affaire sortie dans les médias. Mais ce soutien restera entre quatre murs, puisque pas un, sauf vous, M. Bilger, n’a pris une position publique. Je vous le dis, il n’est pas bon être « pro » policier. Même si le terme est impropre, puisque l’on est tout simplement, d’une manière générale, tous, pour LA JUSTICE. Et la police fait partie de cette chaîne.
Dans le cas qui nous occupe, il ne fait pas bon soutenir la police. Mieux vaut être pourfendeur des libertés, et donc, de leur point de vue, forcément contre la police. C’est bien connu, les « flics » ne font que braver les droits de l’homme.
Et vous avez raison, Monsieur Bilger ; qu’il est difficile d’être policier de nos jours ! Et je ne parle pas uniquement des heures de travail. Même dans votre vie privée, comme vous magistrats, les gens ne peuvent pas vous parler d’autre chose que de l’actualité policière du moment. Cela peut paraître normal, mais en ce moment, l’image de la police n’est qu’à l’image de ce que la presse fait passer comme message. Et c’est un euphémisme que de vous dire que cette image n’est pas bonne.
Mais allez faire comprendre qu’il ne s’agit que d’une image, dénuée de toute réalité.
Mes respects Monsieur !
Ce sont là des termes qu’il m’arrive d’utiliser (souvent même), mais c’est bien la première fois que je les dis (ou écris) avec une telle sincérité.
Je suis policier par conviction, et parce que j’aime tout simplement l’humain. Je veux (ou voulais), à mon humble niveau, contribuer à ma façon et avec mes capacités, non pas avec la prétention à rendre le monde meilleur, mais peut-être moins pire.
Le « pouvoir » qui m’a été confié, je l’ai toujours « religieusement » respecté, et mis au profit des plus faibles (je n’ai que ma parole d’homme pour en témoigner). Et une très grande majorité de mes collègues vivent et agissent selon ces mêmes préceptes. Car comme vous le faites remarquer, il y a des brebis galeuses dans toutes les professions ; après tout, la police n’est-elle pas faite d’hommes et de femmes avec des qualités et des défauts.
Mais après plus de vingt ans d’activité, j’ai l’impression de m’être égaré au croisement d’un chemin. Où me suis-je trompé ? Car on (entendez par là nous, les policiers) me traite de « facho », de « nazi », de « bourreau », et d’autres noms tous aussi colorés. A tel point que j’ai parfois l’impression de vivre dans une réalité alternative. Me suis-je trompé d’époque ? de planète ? Les valeurs que m’ont enseignées mes parents, mes professeurs, sont-elles fausses ? Le bien, le mal, ou était-ce l’inverse ? Je ne sais plus !
La société actuelle, par la voie des médias, des politiques et d’autres personnes en charge et/ou à responsabilités, a fini par rendre (ou a déjà rendu) la police schizophrène. Et au train où ça va, nous serons bientôt mûrs pour la « camisole ».
Concernant la garde à vue, je me dois d’être sincère. Y a t-il des gardes à vue abusives ? Oui, bien sûr ! Mais que l’on ne nous jette pas tout de suite la pierre. Car ces mesures abusives sont le fruit des politiques successives, au gré des « lubies » de nos dirigeants, mais pas seulement. Elles sont également le fait de certains magistrats (par confort, paresse, et parfois même pour d’autres raisons inavouables). Elles sont également le fait des obligations imposées par la loi, notamment suite aux jurisprudences successives de ces dernières années. Et enfin, ces mesures « abusives » sont parfois prises, tout simplement, pour la protection pénale des policiers (dans le cas des personnes ivres ou sous l’empire de l’alcool, notamment). Dans tous ces cas là, elle ne sert pas, ou peu, aux nécessités de l’enquête.
Mais doit-on, pour autant, noyer le « bébé » et le jeter avec l’eau du bain ?
Enfin, en tant que policier, j’aurais aimé écrire ce que vous avez écrit – ça met du baume au coeur. Merci Monsieur.
Très respectueusement, un policier (OPJ), qui pense de plus en plus sérieusement à une île déserte.
Excellent billet où je partage votre avis et votre bon sens Monsieur Bilger. La tâche est difficile face aux démissionnaires de tous ordres. Il s’agit aussi du respect de soi-même, du respect des autres et du devenir de notre société !
Je tiens à vous exprimer toute ma sympathie pour ce texte.
Je suis fonctionnaire de police et OPJ… Je vois ce débat se dérouler dans la plus parfaite mauvaise foi.
On ose entendre à la tribune du Sénat un garde des Sceaux qui vient nous clamer que la garde à vue ne sera maintenant que pour les crimes et délits punis d’une peine de prison.
J’ai eu une sueur froide d’un coup, un bref moment je me suis senti bizarre… J’ai dit à ma femme : « Je crois que depuis quatre ans et demi, je suis un hors la loi… Je fais déjà ce que dit la Ministre… »
Eh oui je souffle je sais que c’est déjà mon cadre de travail… C’est l’article 53 pour le flagrant délit ; pour l’enquête préliminaire, nous pourrions mais nous ne le faisons quasiment jamais…
L’explosion de la GAV dénoncée par les avocats…
Ont-ils oublié, nos Tendres Ennemis, qu’ils ont voulu l’arrêt de 2003 nous imposant la garde à vue dès que notre action est coercitive afin de protéger leurs clients… je le crois…
Que nous devions accepter les avocats dès le début, oui mais qu’ils viennent… Mais dès le début, à minuit, treize heures, 7/7 24/24… Pas quand ils en ont fini… Pour tous aussi, quels que soient leurs affaires, leurs revenus, la position géographique de leurs GAV…
Ils essayent de nous faire croire qu’ils vont assurer ce service dans ces conditions.
Les personnes mises en GAV comprendront-elles qu’il faille rester quinze heures sans rien faire parce que leur avocat n’est pas là ou qu’ils ne sont pas assez nombreux pour assurer l’ensemble de la charge que représente cette procédure ?
Nos brebis galeuses doivent être recherchées et punies mais de la même façon, avec présomption d »innocence, pas de double peine (administrative avant la décision judiciaire).
En tout cas merci pour votre implication dans ce combat pour que les choses se fassent dans une transparence intellectuelle loin des combats partisans.
Si vous étiez policier (ou gendarme)…
Un billet très agréable à lire, surtout de la part d’un magistrat habitué à ne pas se laisser guider par la seule impression initiale, mais à décortiquer honnêtement et avec une intelligence aiguë les causes et les effets.
De fait, à quoi assiste-t-on ? A une campagne menée par des avocats appuyés par des magistrats pour modifier le régime de la garde à vue, en référence à des dispositions judiciaires d’un droit issu de Cours européennes, légitimées par les traités signés par notre pays. L’uniformité du Droit sur tout l’espace européen, quelles que soient les traditions propres à chaque pays… c’est devenu l’idéal absolu. Les pays étrangers font nécessairement mieux que la France qui, en tout, est nécessairement en dessous de tout.
Certes, l’avocat dès la première minute est également un idéal angélique et donc parfait. Sont-ils et seront-ils assez nombreux à pouvoir se rendre, de jour comme de nuit, dans tous les commissariats et toutes les brigades de gendarmerie de France pour chacune des gardes à vue prises, même si l’on en réduit leur nombre par un meilleur encadrement juridique ? Les gardes à vue devront-elles être prononcées au seuls jours et heures ouvrables ?
Ensuite, une erreur fondamentale est d’avoir institué le nombre de gardes à vue comme critère d’activité de la police et de la gendarmerie. D’où une prolifération automatique de leur nombre, décisions prises (en liaison d’ailleurs avec les Parquets… souvent demandeurs de ce type de placement) pour un certain nombre d’infractions qui auparavant se contentaient d’une simple rétention pour le temps d’une audition. Avec en corollaire des déshabillages qui se substituent à la simple fouille-palpation pour des personnes qui manifestement ne sont pas violentes ni ne présentent le moindre danger… Humiliations ressenties et induites par la nécessité de ne pas risquer un incident en garde à vue qui aurait un impact médiatique insoutenable.
Les forces de l’ordre ne font donc qu’appliquer des dispositions que leur confère la loi. Qui oriente la loi dans cette direction : les policiers et gendarmes ? Ou le législateur, dans le cadre d’orientations fixées par l’exécutif, sous l’influence de deux ministères majeurs en cette matière : le ministère de l’Intérieur et celui de la Justice ?
Enfin, la personne interpellée est médiatiquement et donc nécessairement un pur esprit au comportement parfaitement angélique. Notamment quand elle se fait arrêter pour une « petite » infraction au code de la route : son rapport avec le gendarme ou le policier au bord de la route est obligatoirement douce et gentille. Le contrevenant, c’est parfaitement connu, jamais ne se départit de son calme, tandis que « l’agent de la force publique » n’est qu’un goujat agrémenté d’un tortionnaire qui lui fait inutilement perdre son temps et ferait mieux de poursuivre les vrais délinquants…
Et les jeunes « ados » traumatisés par les policiers qui n’agissent qu’au faciès ? Dans un quotidien régional de ce dimanche, un titre accrocheur : d’après Marcel Rufo, psychologue provençal bien connu, on serait « ado de 10 à 30 ans »… Eux ne sont porteurs d’aucune violence en eux-mêmes. Seule la vue de l’uniforme policier ou gendarmesque provoque la gêne et la peur et des réactions légitimement agressives « de protection ». Seuls policiers et gendarmes insultent ces jeunes innocents. Sauf que les règlements de compte dans les établissements scolaires, milieu a priori protecteur, ou des actes de barbarie commis dans une affaire qu’a traitée l’hôte de ce blog ou encore ces tous derniers jours à l’encontre d’un cinquantenaire sont un témoignage d’une humanité parfaite de nos actuels ados…
Il serait donc temps que les démagogues de tout poil cessent de travestir la réalité pour des projets politiciens vils et de basses œuvres sous couvert de la vertu morale la plus parfaite.
Si j’étais policier je me méfierais d’avoir un jour à payer de ma poche les dédommagements qu’il faudra verser à tout gardé à vue qui n’aura pas ensuite fait l’objet d’une condamnation (sur la base de 150 € de l’heure de retenue)… Ainsi que les contraventions pour non port de la ceinture des gardés à vue transportés… Et j’en passe…
Si j’étais policier, je me souviendrais des époques où mes anciens collègues se sont toujours réfugiés derrière les politiques ou les magistrats pour justifier des actions contestables, voire criminelles, qu’on leur faisait faire sans qu’il s’élève chez eux une majorité de consciences. J’aurais en tête que partout dans le monde, des policiers, aussi bien intentionnés que moi, sont les exécuteurs des pires politiques. J’aurais conscience que ce métier peut très aisément devenir l’auxiliaire de l’arbitraire et qu’il est parfois si confortable de basculer dans l’abus lorsqu’on est armé. Et je ne me réfugierais plus aujourd’hui derrière cet alibi des directives ministérielles pour justifier la mise au cachot d’une proportion démesurée de citoyens.
Si j’étais policier, je ne me réfugierais plus derrière les remparts de l’autorité hiérarchique ou corporatiste, assiégé par les hordes hostiles d’une population suspecte. Je serais sans ambiguïté avec le citoyen inquiet. Je ne nierais pas les excès aberrants, je les rejetterais haut et fort. J’exigerais de mes syndicats qu’ils cessent de ramper devant le pouvoir politique et ses délires partisans pour qu’ils promeuvent une police amie des citoyens et non plus surveillante de ceux-ci.
Si j’étais policier, je ne me raserais plus le crâne, faisant de moi un avatar terroriste de je ne sais quel combattant de série B américaine. Je me présenterais à mes concitoyens avec le visage d’un homme normal, effectuant une tâche noble avec noblesse.
Si j’étais policier, je réfléchirais à cette inquiétude grandissante dans la population, au fait que n’importe qui peut se retrouver en garde à vue pour avoir exprimé un désaccord, je réfléchirais aux moyens qui sont les miens de me réconcilier avec mes concitoyens, de ne pas invoquer l’outrage à toute occasion pour espérer toucher 500 euros de dommages et intérêts.
Si j’étais policier, je me mettrais au service de ma population et non plus au service d’une politique. Je ne voudrais plus qu’on me craigne : quelle est cette vie de brute qu’on me propose quand je ne rencontre dans la rue que des yeux baissés ? Et je le ferais savoir.
Tout simplement merci pour votre prise de position à l’égard de notre profession, et n’oublions pas les victimes. Enfin une lecture qui fait du bien.
Un petit flic de permanence ce week-end…
Je suis policier… et je vous dis merci.
Dans ce système où nous ne pouvons nous exprimer librement de par notre statut, vous avez su écrire nos pensées.
Cela est rare.
Il n’y aurait pas de personne en garde à vue, si ces personnes ne commettaient pas de délits.
Il n’y aurait pas de polémiques, si les personnes coupables reconnaissaient leurs erreurs.
Il n’y aurait pas de malentendus, si les journalistes – impartiaux, n’est-ce pas ? – ne se faisaient pas les porte-parole d’une seule entité à tendances scandaleuses.
Je suis policier, je subis souvent cette haine, cette hargne injuste de gens qui ne respectent plus rien, de toutes les couches sociales, sans exception.
Je suis policier, alors j’agis contre cet incivisme quotidien envers moi, envers les autres surtout. Ces victimes désarmées et fragiles.
Ma récompense ? Leur sourire retrouvé après une agression, un merci sincère après la résolution de leur problème. Et surtout, ma conviction que d’aider ces personnes sans défense est la plus belle preuve que je suis utile.
Les détracteurs qui restent chez eux à critiquer mes actions, bien au chaud devant leur poste de télévision, sont-ils utiles eux à ces personnes victimes ?
Je suis policier… et j’en suis fière.
Je remercie Laurent Dingli de faire le commentaire de mon commentaire avant que celui-ci ne soit rédigé ! Je reconnais bien là le militant écologiste dans l’art du recyclage !
Permettez-moi de tirer un coup de revolver au milieu de ce concert.
J’adhère totalement au billet de P. Bilger et à l’intégralité des commentaires qu’il suscite.
Mais tout de même, comment ne pas reconnaître que depuis 20 ans nous assistons à une sacrée baisse de niveau dans la Police. Que ce soit dans le recrutement, la formation ou le suivi des carrières.
La suppression du Service Militaire en 1996 a écarté toute une frange de jeunes engagés qui formait l’encadrement de nos « bidasses ».
-L’Armée devenant « professionnelle » s’est mise à opérer une sélection beaucoup plus stricte qui a conduit les recalés à aller vers la Police.
-La Gendarmerie en a fait de même, et de plus, elle a toujours maintenu un certain « niveau » dans ses recrutements et concours.
N’avez-vous jamais été frappé, lors d’un contrôle ou autre cas de figure, par la différence de présentation, d’éloquence ou de comportement entre un policier et un gendarme ?
C’est bien la peine que l’Etat se ruine à entretenir des panthéons universitaires en « recherche psycho-socio » et autres « sciences sociales », pour ne pas avoir vu venir ce qui nous tombe aujourd’hui sur la tête.
Qu’on me pardonne de faire trois commentaires d’affilée, mais c’est pour faire bonne mesure à ce choeur de policiers éplorés qui, soudain, se précipitent sur leurs claviers sitôt qu’on parle d’eux.
Etes-vous, messieurs, en capacité de vous intéresser à autre chose qu’à votre petite cause ? Je suis impatient de vous lire sur d’autres sujets de société. Il est ici traité de thèmes divers, n’avez-vous donc rien à en dire ? N’êtes-vous donc plus des citoyens normaux et êtes-vous à ce point confinés dans vos uniformes qu’aucune pensée autre que policière ne sorte de votre casquette ?
N’avez-vous pas l’impression justement que cet autisme, qui menace tout corps social refermé sur lui-même, est ce qui vous éloigne de la réalité morale de la société ? Mais pensez, bon sang !, réagissez, débattez sans pleurnicheries syndicales, osez la confrontation sur tous les sujets de la société !
Mais non, je ne vous lis que sur votre petit sort, bien étroitement corporatiste – à un degré difficilement atteignable par d’autres corps – et implorant que l’on trouve normal que plus de 800.000 personnes aient été placées en garde à vue par vos soins. Parce que vous trouvez ça normal ? Merde alors !
M; Bilger,
Si j’étais policier, je serais des plus zélés a atteindre les objectifs définis par ma hiérarchie. Je dresserais tant de PV pour infraction routière, que mon dévouement serait grandement récompensé. Je serais un expert en manipulation d’armes létales, d’armes à impulsion électrique, de flash-ball, de matraque. Je suspecterais tant de visages aux couleurs non immaculées d’être des usurpateurs de l’identité nationale… Je ne chercherais pas en tous lieux des délits non rémunérateurs de primes. Je serais des plus humains à l’égard des fils et des filles des personnalités au pouvoir. Tous les jours, je laverais mon doigt sondeur.
Je serais sous le balcon de M. Hortefeux des nuits entières, troublant de mes sérénades son sommeil.
Mais quand le temps sera passé, lorsque mes yeux se creuseront, qu’un cerne noir viendra faner mes paupières, lorsqu’on verra apparaître mes cheveux blancs, et que M. Hortefeux me dira que je suis vieux, alors que ferai-je ?
Très bonne analyse M. Bilger.
Nos têtes bien-pensantes refusent de voir la réalité en face. Qu’elles continuent comme ça et nous connaîtrons encore des 21 avril 2002 !
Je souhaite bon courage à tous les policiers et gendarmes de France qui font dans la majorité un boulot formidable.
Si j’étais policier..
Je réfléchirais aux mécanismes intellectuels et psychologiques qui en moi empêchent de faire la différence entre un chauffeur qui a oublié ses papiers à la maison et un chauffard en état d’ivresse !
Entre un piéton pressé ou inattentif qui traverse hors des clous et un dealer qui s’enfuit devant le car de police !
Entre le scolaire qui voyage avec un ticket périmé et le délinquant au regard agressif envers les voyageurs !
Entre une frêle adolescente et un truand athlétique.
Je me poserais la question de savoir pourquoi, plutôt que reconnaître mon erreur, je préfère invoquer la rébellion à agent de la force publique !
Je me sonderais afin de comprendre pourquoi les aléas de ma vie de famille influencent à ce point mon comportement envers le citoyen !
Et pour terminer je chercherais à comprendre pourquoi on me met dans le même panier (à salades) que ceux que je suis chargé d’arrêter !
Et je poserais deux question à mes supérieurs :
la première étant de savoir pourquoi lorsque j’interpelle un(e) citoyen(ne), je suis obligé de le mettre en garde à vue pour qu’il/elle puisse appeler sa famille… après tout, n’étant pas en garde à vue, il est libre… libre d’appeler qui il veut.
La deuxième, pourquoi est-ce que je ne peux pas inviter une personne à répondre à mes questions sur une simple invitation courtoise, que tout citoyen respectueux de sa police accepterait simplement.
Mais comme je ne suis pas policier, je ne peux que leur dire… messieurs de la police, à force d’être au contact des voyous et des truands, ne croyez pas que ceux qui ont affaire à vous en sont tous !
Nous les citoyens ordinaires, qui représentons l’immense majorité des habitants de ce pays nous sommes satisfaits de votre travail, ingrat, mais ô combien nécessaire à notre sécurité et à la pérennité de l’ordre public.
Ne devenez donc pas un facteur de trouble à cet ordre public que nous et vous cherchons à préserver.
Mais n’oubliez pas que vous êtes payés par nos impôts et que nous sommes donc en quelque sorte vos employeurs !
Cordialement
Pierre-Antoine
« Si j’étais policier… »
« If I Were a Rich Man » disait déjà la célèbre chanson d’ « Un violon sur le toit » qui nous contait les misères d’un père de famille juif en Ukraine, doté de cinq filles à marier qui n’en veulent faire qu’à leur tête.
Les policiers sont-ils des gens comme tout le monde?
Font-ils un métier ordinaire?
Qu’est-ce qui les pousse à s’y engager?
Quelle différence effective entre les différents services de police?
Est-ce qu’on s’engage dans la police scientifique comme on s’engage en tant que gardien de la paix, ou encore comme on s’engage dans l’armée?
Quel degré de confiance le quidam lambda (tautologie) peut-il avoir dans sa police? Et d’abord est-elle sa police ou seulement « la Police », autrement dit un ensemble d’empêcheurs de tourner en rond qui sera défaillant quand on en aura soi-même besoin?
Quelle idée le policier se fait-il lui-même de sa mission?
Quelle différence entre la police de Vichy et la police du 21ème siècle?
Quelle idée l’Etat de droit se fait-il de la Police et dans quelles circonstances pense-t-il pouvoir s’autoriser à y déroger?
Je pense que l’image de la police est assez largement tributaire de toutes les séries policières ainsi que de l’écho médiatique des bavures des uns et des autres, et beaucoup moins de l’expérience personnelle que chacun peut avoir de sa fréquentation.
Personnellement, si j’étais policier, je ne me comporterais pas différemment avec mes amis et avec ma famille, et je serais d’abord à l’écoute de la personne qui vient se plaindre avant de décider qu’elle se plaint pour rien ou parce qu’elle n’a rien d’autre à faire que d’empêcher la police de tourner elle-même en rond.
Je saurais aussi faire la différence entre les manipulateurs et leurs victimes ce qui me demanderait une certaine capacité de réflexion.
Et surtout je ferais en sorte de ne pas rajouter au malheur d’autrui par mon propre comportement ; je me tiendrais donc éloignée des faux prophètes et je serais respectueuse de la personne, quelle qu’elle soit. Enfin, je me m’abaisserais à la torture morale, dans aucune circonstance, et je ferais la différence entre le pouvoir que je tiens de ma fonction et ma personne privée.
Mais je ne suis pas davantage policier que vous-même. Hors donc…!
« Que les journalistes parlent des trains qui n’arrivent pas à l’heure, en l’occurrence les erreurs ou les négligences commises par les policiers, cela ne me gêne guère. Ce n’est, somme toute, qu’un élément de la transparence qu’exige la démocratie. Ce qui me dérange bien plus, c’est cette propension qu’ils ont à juger et à condamner, sans avoir tous les tenants et aboutissants des affaires qu’ils relatent. »(François)
François, je vous conseille la lecture du livre « Les petits soldats du journalisme », qui traite de la formation des journalistes aux CFJ (Centre de formation des journalistes).
Voici un extrait d’un entretien avec l’auteur :
Dans un entretien, François Ruffin précise :
« Ce n’est pas au CFJ que je m’attaque, mais à un mode de production qui domine dans la presse. Par exemple, vous m’interrogez sur mon livre sans l’avoir lu. Ce n’est pas une critique personnelle : on vous demande de produire vite et beaucoup, de suivre l’actualité, sur des sujets « chauds », etc. Ces mécanismes qui dominent dans les rédactions, je les ai observés dès l’école. En radio, par exemple, une intervenante nous enseigna à chroniquer un film sans le voir, à critiquer un livre sans le lire. Elle devançait simplement les pratiques du métier. Peut-être s’agit-il de « portes ouvertes ». Mais au vu des réactions que suscite mon livre, les enfoncer ne semble jamais inutile. Surtout, ces évidences, les journalistes les admettent fréquemment en privé. Mais en public, ils refusent de se livrer à cette démystification. Je pointe deux impostures : le journaliste se présente comme un être libre, alors qu’il est fondamentalement soumis – à ses chefs, aux impératifs d’audience, etc. Ensuite, il se présente comme un intellectuel, alors que durant son travail il doit cesser de penser : les réflexes remplacent la réflexion afin de produire toujours plus vite et d’accepter des insignifiants mais rentables – sur les apéritifs préférés des Français, la mort de Bernard Loiseau, etc. […]
Vous revendiquez une formation qui fasse plus réfléchir, ne pensez-vous pas qu’elle tendrait alors vers un formatage politique ?
Le formatage idéologique existe déjà, au Centre, où les patrons de presse sont chez eux. Accepter le mode de production dominant, ne pas le critiquer, c’est déjà une idéologie. Quand on invite Robert Namias de TF1 ou Laurent Joffrin, ce n’est pas neutre. Alors, pourquoi ne pas inviter Serge Halimi, Daniel Mermet, Denis Robert, des hérétiques du journalisme. Ca, l’année prochaine, l’école le fera. Elle rétablira une petite bibliothèque. Elle mènera quelques réformes cosmétiques. Mais la question centrale, en revanche, ne sera pas résolue : le CFJ, à l’image de la presse, n’est plus porteur ni de valeurs ni d’espérances. Encore une fois, ce n’est pas à une école que je m’attaque : elle n’est que le miroir de rédactions où ne subsiste plus l’espoir. »
Vous pouvez trouver la totalité de l’entretien à:
http://www.acrimed.org/article960.html
Bonne journée
Merci de ce billet.
Connaissez-vous la théorie du kapo ? Elle fait référence aux détenus de droit commun que les seigneurs SS utilisaient pour maîtriser le peuple des déportés.
De même notre bien-pensance excuse, voire exalte (je me réfère à certains films), les voyous sous la forme des «jeunes», car cette police parallèle lui permet d’instiller chez le Français moyen, forcément facho et nauséabond, la peur de se révolter contre le conformisme (forme la plus radicale de ce chantage aux voyous : «Ne dites pas qu’il y a trop d’immigrés en France, sinon ils vont brûler des voitures»).
On comprend mieux alors pourquoi, pour ces gens, la vraie police devient une empêcheuse de museler, une empêcheuse de «kapoter», et donc une ennemie à abattre.
Cette démarche n’est pas consciente chez tous les critiques de la police, mais elle l’était très clairement chez ceux qui ont lancé ce mouvement, qui peuvent maintenant s’effacer, relayés qu’ils sont par les idiots utiles de la révolte sans risque et de la bonne conscience facile.
Merci bien. Un texte qui tente de dépeindre (un peu) la réalité et assez objectivement.
Un texte complètement noyé dans une masse de débats, commentaires (même ici), articles, déclarations, communiqués, etc… de la part de personnes qui ne connaissent absolument rien au sujet mais se croient obligées d’en parler comme le messie, et sur la base de quelques phrases lues ou entendues ci et là ou d’une affaire médiatisée par la défense pour alléger la peine de leur client(e) violent(e) et dont les détails sont inconnus, inventés ou déformés.
Un texte supplanté par les flots de discours partisans des politiques, médias, avocats ou associations qui ont un intérêt (souvent vénal) à entrer dans le débat.
Je n’ajouterai qu’une chose, à la détresse de ces policiers, on peut en opposer une plus grande encore: la détresse des victimes, complétement occultée, oubliée, ignorée, annihilée, pour se focaliser uniquement sur la défense du délinquant ou du criminel, comme toujours.
MERCI DE NOUS APPRECIER A NOTRE JUSTE VALEUR.
Bonjour,
Merci pour (enfin) cette analyse impartiale de la situation. Christian C a trouvé la solution, le mieux c’est de ne rien faire pour connaître la garde à vue, qu’il continue sur ce chemin !!!
Etant OPJ, je commence à penser que je devrais immédiatement placer en GAV les victimes qui entrent dans mon service. Ainsi elles seraient mieux traitées qu’elles ne le sont actuellement :
– écoutées immédiatement plutôt que devoir attendre que les droits de l’auteur du forfait soient satisfaits (avocat, médecin, avis à famille)
– bien prises en compte c’est le médecin qui viendrait à elles et non l’inverse, elles auraient droit à un repas et une boisson, un matelas pour récupérer de l’épreuve qu’elles traversent
– et elles auraient surtout droit à être représentées et défendues en justice par l’intervention d’un avocat
Personne ne pense à elles, mais bon, c’est tout de même de leur faute, si de pauvres délinquants sont placés en GAV, il me semble donc inévitable d’inverser les rôles.
Cher M.Bilger,
Merci une nouvelle fois pour cette précieuse tribune. Les interventions du week-end, la vôtre, mais aussi celle de Jean-Marie Bockel dans une excellente interview au Figaro, permettent de sortir de l’hystérie médiatique dans laquelle nous étions plongés. Réformer la garde à vue, c’est trouver un juste équilibre entre libertés individuelles et respect du travail d’enquête des policiers et gendarmes. Merci pour ces réflexions si courageuses.
Arthur West
Billet magistral,
Courage hors du commun,
Un grand merci et un grand coup de chapeau, cher Philippe.
Si j’étais policier… non pour moi !
J’avoue que même payé dix fois ce qu’ils perçoivent, je n’aurais jamais réussi à tenir toute une carrière dans la Police ou la Gendarmerie, pour toutes les raisons que vous exposez si brillamment.
Un grand merci et un grand coup de chapeau aux policiers et aux gendarmes.
P.S. Si vous pouviez faire publier ce billet exceptionnel dans un organe de presse à grande diffusion (ce dont je doute), ce serait un réconfort pour tous ceux qui désespèrent de voir la bien-pensance accaparer tous les leviers.
J-Reffait parle si bien de la police… on jurerait qu’il la connaît… de près ou de loin…
Pourquoi ce divorce entre police et citoyens ? Allez lire ceci, vous comprendrez :
http://www.rue89.com/2010/02/14/nouvelle-intervention-de-la-police-dans-une-salle-ugc-138404
Jean-Dominique Reffait,
Le recyclage induit une transformation. Je n’en constate aucune de votre part. Vous affirmez en outre dans votre dernier commentaire que les policiers sont autistes en les interpellant avec arrogance et suffisance. Vous affirmez qu’ils s’enferment dans le corporatisme, ne s’exprimant que sur leur métier. Vous n’en savez rien, en vérité. Car pensez-vous vraiment que chaque intervenant occasionnel de ce blog décline sa profession avant de donner son point de vue ? Seriez-vous une sorte de Mme Irma Reffait qui devinerait la profession de Pierre, Paulette ou Jacques ? Je suggère donc à tous les représentants de la profession de se présenter afin de vous rassurer sur leur santé mentale et leur aptitude à s’ouvrir à la société civile.
Si j’étais policier, j’exécrerais l’autoréflexivité et ce Jean-Dominique Reffait qui écrit des choses si justes. Si j’étais policier, je serais candidat aux élections régionales, et me ferais désigner tête de liste UMP en Seine-Saint-Denis. Si j’étais policier, j’aurais des amis partout, surtout dans des boîtes d’intelligence économique ou de détectives privés. Si j’étais policier, je servirais le carnet d’adresses de mes chefs avant de servir l’intérêt de mes concitoyens, qui est aussi, dit-on, l’intérêt général. Si j’étais chef policier, et sans compas dans l’oeil, je me ferais initier à la façon de gagner du temps dans l’escalade des grades, à la force de mes poignets et de ma Rolex. Si j’étais policier, je relirais Scott Fitzgerald pour qui l’écriture était la chance de pouvoir tout dire avant de mourir. Mais je ne suis plus vraiment policier alors je me « contente » de Montaigne.
La vie de Patoulacci, gardien de la paix !
Si j’étais policier, je me demanderais pourquoi les gendarmes, qui ont aussi leurs brebis galeuses, ne ressentent pas le mépris de leurs concitoyens quand ils croisent leur regard (oui, eux, ils le croisent).
Dans une France globalement antimilitariste et même dans les journaux « gauchistes », ils sont bien plus respectés.
À méditer.
Quelques indices : sur le fond, l’intitulé de leur mission est différent. Sur la forme, je vois rarement les gendarmes se garer en triple file pour verbaliser les voitures qui ont un pneu sur le passage piéton, tolérer que l’entreprise avec qui ils travaillent gare ses dépanneuses en ivrogne ou sur les places pour handicapés (Boulogne-Billancourt) ou mettre la sirène pour rien. Quand on est le garant du respect des règles, on se doit de les respecter ou au moins d’en respecter l’esprit. Ne pas le faire, ce n’est pas seulement violer la règle, c’est démontrer que la règle, c’est l’arbitraire du fonctionnaire avec son petit pouvoir de vous faire baisser la tête.
Bien content, Laurent Dingli, de vous avoir fourni un commentaire plus frais à vous mettre sous la dent et navré qu’il ait malgré tout le même goût.
Je constate : alors que les chiffres montrent une augmentation aberrante des GAV, je n’ai entendu qu’un type de réaction syndicale policière. Tout est de la faute des politiques et de la politique du chiffre. Nous aimerions connaître le sentiment des citoyens policiers sur cette politique. Rien.
Je constate : ce blog est visiblement lu par beaucoup de policiers mais ils ne se sentent invités aux commentaires que lorsqu’il s’agit de pleurnicher sur les vilains qui font rien qu’à les embêter. Nous en découvrons ici pour la première fois en primo-commentateurs.
Je constate : pas la plus petite lucidité sur les excès actuels. Non, tout est justifié, pas l’ombre d’une distance. On me rétorquera qu’une bonne police est une police qui ne se pose pas de question, le bras séculier de l’Etat quelle que soit la nature de cet Etat. Mais j’ai la faiblesse de croire qu’un homme libre réfléchit sur sa condition.
Je n’ai absolument aucune antipathie pour le flic de base : il y a certes une proportion importante de sales cons parmi eux mais il y a aussi des personnes très sympathiques. Ce n’est pas ma vocation et j’espère que cela ne sera pas celle de mes enfants mais je connais suffisamment de policiers – dont on dit, vous suggérera fielleusement Savonarole, qu’il y en a beaucoup en franc-maçonnerie – pour avoir longuement discuté avec. Et il y a toujours un point de rupture lorsqu’il est suggéré que l’action policière doit être soumise au droit des personnes. Ca ne passe pas.
Ontologiquement, la police ne traduit pas la plénitude de la démocratie mais sa limite. Là où la police intervient, c’est quand la démocratie a cessé. La délinquance est évidemment l’une des limites les plus criantes de la démocratie et la police est absolument indispensable. Mais à flirter avec la frontière en permanence, le risque du basculement dans l’arbitraire ou l’autoritarisme est grand, lorsqu’on ne se remet pas en cause. Ce n’est pas être anti-policier que de souhaiter cet examen moral continu.
Cher M. Bilger,
Après les auditeurs qui doutent, c’est le tour des policiers qui doutent…
« Je n’en pourrais plus d’être écartelé chaque jour entre le besoin qu’on a de moi, de l’ordre et de l’autorité que je représente et l’hostilité qu’on éprouve à l’égard de la police et de la contrainte nécessaire qu’elle doit exercer. On me veut ou on me déteste ? »
C’est un peu comme le jokari : il y a le plot, statique rigide représentant l’ordre, la balle qui représente la société. L’élastique est le policier, qui ne laisse pas la balle s’éloigner trop, qui maintient l’ordre et qui subit les pressions des deux côtés.
Eh oui, on vous veut et on vous déteste !
Beaucoup des contradictions de notre société tombent sur vous.
Vous êtes le bout de la chaîne de la fonction de maintien de l’ordre public. Quand la balle du jokari essaye d’aller trop loin, c’est vous qui devez l’empêcher. Vous représentez, naturellement, l’image de l’arrogance et de la répression. Il fallait que ça tombe sur quelqu’un, et c’est sur vous.
J’ai l’impression que beaucoup de gens ne comprennent pas que « l’élastique » a une longueur finie, c’est-à-dire qu’on ne peut pas tout faire. On vous critique parfois d’intervenir sans raison ou alors de ne pas intervenir quand il faut. Ou encore d’intervenir de façon trop « musclée ».
C’est vrai que des récentes tragédies, dont celle mentionnée par M. Bilger, m’étonnent un peu. Lorsqu’une de ces interventions tourne mal, on oublie rapidement que si l’élastique a cassé, c’est parce que, parfois, la balle a voulu aller trop loin.
Quand on entend à la radio (France Info) un de vos collègues dire qu’on vous impose parfois de faire du chiffre, je ne comprends pas. Votre objectif est le maintien de l’ordre public et je ne suis pas convaincu que le nombre de contraventions, de gardes à vue, a un rapport direct avec votre efficacité dans le maintien de l’ordre public.
L’image est importante, il est plus facile de la détruire que de la reconstruire. Beaucoup sont ceux qui ont déjà témoigné de situations pas forcément graves, mais probablement inadaptées d’un de vos collègues. Mais on a tous sûrement aussi témoigné de l’inverse. Les gens se souviennent plus facilement des mauvaises images que des bonnes. Il faut prendre soin de votre image.
Bref, je suis de ceux qui apprécient votre travail.
Si j’étais policier je ferais en sorte que mon pays soit fier de moi comme il l’est en ce moment de ses sportifs qui ont porté la France en tête des médaillés d’or à Vancouver.
Ça ne va pas durer mais pour l’instant on existe et ces trois premières médailles sont magnifiques !!!
« Travailler plus et mieux avec moins, comment faire ? »
Mais n’est-ce pas le cœur de la politique économique libérale qui justifie tous les licenciements, le stress au boulot et ses conséquences sur la santé des salariés au travail ; alors pourquoi la police y échapperait-elle ?
Ou bien on change de système économique !
Non, on continue !! Ah bon, excusez-moi.
Je pense que Stéphane Guillon partage votre avis sur la façon dont la police est déconsidérée.
Je vous invite à écouter sa chronique de mercredi dernier. Tout est dit.
http://sites.radiofrance.fr/franceinter/chro/lhumeurde/
Tout simplement une contre analyse qui fait du bien.
Bravo.
Un ex policier.
Si j’étais flic…
Je commencerais par appliquer la Loi, toute la Loi, rien que la Loi que je suis censé faire appliquer pour être « Force de l’Ordre » et de la Loi, puisque je suis à son service de mon propre fait.
Si j’étais fonctionnaire, je m’astreindrais exactement à la même discipline.
Mais je vois 800.000 gardes à vue pour 69.000 renvois devant le parquet.
Je vois, en matière fiscale (qui est « un peu » mon domaine) des milliers de redressements dont 90 % peuvent tomber devant le juge administratif déjà encombré.
Sur la forme et/ou sur le fond…
Une fois sur deux, on « laisse passer », tellement les représentants de la « Loi fiscale » sont « passés à côté », ou que leur « racket » est minable…
L’application de règles parfois inapplicables dans les faits est bien la source du « divorce » entre « Loi & Citoyen ».
Et c’est bien plus grave que n’importe quel « malaise », puisque la Loi est le fait du peuple, transfigurée par ses représentants eux-mêmes inspirés de leur « Très Grande Sagesse »…
Merci beaucoup pour ce billet. Il est si rare de trouver une telle prise de position face à la polémique convenue. Vous résumez plutôt bien l’état d’esprit dans lequel bon nombre d’entre nous se retrouve. Bravo ! Un flic de la base…
« Police : a toujours tort » (Flaubert, Dictionnaire des idées reçues)
Votre billet, monsieur, reflète dans sa quasi intégralité les questions que l’on se pose au quotidien quand on exerce ce métier.
Pourquoi continuer à l’exercer ? parce que l’on y rentre avec passion et avec des croyances fortes qui sont en vrac : l’aide aux victimes, l’ordre et la sécurité, la notion de service public.
Mais finalement, avec le temps, on côtoie tous les problèmes que la société tente de cacher à n’importe quel prix pour faire du politiquement correct.
Alors, on s’accroche à ce que l’on croit, ce pour quoi nous sommes maigrement payés, au prix de voir tomber des collègues au tapis dans l’indifférence générale.
Avec vos mots justes, j’ai une pensée pour nos dernières victimes : Reynald et Patrice qui ont payé le prix fort de cette justice inégale. Je pense aussi à ceux qui ont perdu la vie lors de missions classiques. Ils étaient déjà nombreux en 2009 et les chiffres 2010 sont déjà noirs.
Cette année, je m’évertue à comptabiliser les collègues blessés et décédés en service, parce que nos autorités ne le font pas et nous, on veut savoir la vérité sur notre sort.
Merci pour ces mots forts et intenses. Merci.
Une fliquette de base.
Bonjour à tous, Bonjour M.Bilger,
C’est en tant qu’ancien policier, donc dégagé du droit de réserve, que j’écris aujourd’hui et je viens vous remercier de ce petit mot qui nous touche beaucoup et qui reflète la vérité dans toutes ses longueurs.
Je suis ancien policier, je dis bien ancien car je suis parti à 50 ans dès que j’ai pu faire valoir mes droits ; j’ai quitté le bateau car je pensais que je n’avais plus assez de punch pour remplir ma mission, lassé pour toutes les raisons que vous invoquez dans votre billet.
J’ai fait et aimé ce métier, toujours sur le terrain, totalisant un nombre incroyable de blessures en service, d’arrestations parfois très mouvementées, de passages au tribunal, parfois aussi passages à la caisse IGS (dont je suis toujours sorti blanc comme neige), souvent également passage devant la hiérarchie que je contredisais souvent,
oui j’ai aimé ce métier, la France et mes concitoyens honnêtes mais je suis parti, lassé par cette France, ces citoyens qui n’ont pas compris que la vie en collectivité c’est à la fois un ensemble de droits mais aussi de devoirs.
Oui je suis parti presque comme un déserteur, quelqu’un qui a compris qu’il ne pouvait plus se battre contre une armée juste avec un petit canif.
Maintenant, quand je me retourne et que je vois mon parcours, je suis fier de penser que tout ce que j’ai fait, tous les risques que j’ai pris, ont permis de sauver ne serait-ce qu’une fois une vie, alors là oui, je suis fier,
maintenant je continue de m’occuper de mes collègues encore sur le terrain, mais seulement d’eux, avec mes petits moyens et quand je rencontre ou je lis quelqu’un comme vous, j’ai une étincelle qui brille dans les yeux, quand je vois une réaction comme la vôtre, surtout venant d’une sommité de notre nation, je sais qu’il y a encore un espoir,
Alors merci Monsieur Bilger, vous êtes un Grand Homme.
@Jean-Dominique Reffait
« Je n’ai absolument aucune antipathie pour le flic de base : il y a certes une proportion importante de sales cons parmi eux mais il y a aussi des personnes très sympathiques. »
Cher ami,
Je ne suis pas d’accord avec vous ! Non sur l’espèce, mais sur la proportion « importante » !
Quand j’étais militaire, ça me hérissait le poil quand on me disait qu’à l’armée on était tous des fainéants. Alors je répondais que c’était normal puisqu’on venait du civil et que lorsqu’on était trop fainéant on retournait dans le civil se fondre dans la masse.
Oui je sais c’est un raccourci, mais il avait le mérite de renvoyer la balle au centre.
Pareil pour les flics, s’il y a selon votre estimation « une proportion importante de sales cons », c’est qu’ils sont représentatifs de la population dont ils sont issus. Et s’ils sont trop « sales », on les renvoie se fondre dans la population.
Ce n’est pas le policier qui est « sale con », ce sont tous ceux qui réclament ce système.
J’en veux pour preuve tous ces mesquins qui se sentent « investis » d’une responsabilité quelconque (voisins, commerçants, prestataires de services, chauffeurs de bus, directeur de cinéma, etc.) qui appellent les flics pour des broutilles qui pourraient se régler en tête à tête civilement et cordialement. Alors qu’ils pourraient faire appel aux policiers seulement en tout dernier ressort.
Je ne parle pas bien sûr des victimes de crimes et délits.
Cordialement
Pierre-Antoine
Peut-être faudrait-il aussi revenir sur des fondamentaux comme, si mes souvenirs sont bons, une des devises de la Gendarmerie, « Bien moins la loi qui sévit que la loi qui protège ».
Merci Monsieur…
Je suis toujours surpris et heureux de vous lire…
Jean-Dominique Reffait,
Vous écrivez :
« Ontologiquement, la police ne traduit pas la plénitude de la démocratie mais sa limite. Là où la police intervient, c’est quand la démocratie a cessé ».
Non. Je vous invite à relire l’article 2 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen. La « sûreté » (on ne disait pas alors la « sécurité ») constitue l’un des droits naturels et imprescriptibles de l’homme. Là où il n’y a plus de sûreté, il n’y a plus de démocratie. La police républicaine est chargée de l’assurer, sous les contrôles des pouvoirs délégués par le peuple souverain. La sûreté ne se situe donc pas à la limite ou en marge de la démocratie, elle en constitue l’un des fondements. Pour le reste, la police nationale n’est pas une assemblée de libres penseurs appelée à donner constamment son opinion sur les lois et les décisions de justice ; sa mission est de les appliquer (non pas aveuglément, je vous l’accorde). Quant à l’examen de conscience que vous réclamez, connaissez-vous une corporation qui l’effectue spontanément ? Avez-vous lu, ici ou ailleurs, des magistrats, des enseignants, effectuer leur autocritique quand on traite de leur domaine d’intervention respectif et, pour la plupart, font-ils autre chose que de s’en prendre au pouvoir politique (parfois à juste titre) ? Vous exigez d’eux un « examen moral continu ». Je dirais plutôt que, comme tout citoyen d’une démocratie, ils doivent cultiver le sens de la responsabilité individuelle. Mais c’est bien le pouvoir politique qui donne le ton, en votant les lois et en les faisant exécuter, je dirai même que c’est le pouvoir politique, et plus particulièrement l’Exécutif, qui donne une certaine orientation à l’administration et induit l’atmosphère, parfois délétère, qui y règne, comme c’est le cas aujourd’hui en matière de nationalité et de droit des étrangers. Si la police nationale doit être en effet constituée de citoyens responsables, elle ne saurait être un contre-pouvoir à l’Exécutif. Dans le cas contraire, nous arriverions bien plus sûrement, par le biais de la confusion et du désordre, à l’autoritarisme que vous craignez.
Quant à la proportion importante de « sales cons » que renfermerait la police nationale, je trouve que ces insultes ne vous grandissent pas et qu’une profession dont beaucoup de membres risquent leur vie au service de la collectivité mériterait un peu plus d’égards.
Merci tout simplement…
Un gardien de la paix reconnaissant
Je tenais à vous remercier pour ce billet. Vous avez une vision très juste de ce que ressent un policier. Ça fait plaisir d’être compris.
Je suis rentré dans la police par conviction, pour servir mon pays et le défendre contre la délinquance. J’exerce mon métier dans le respect des lois et des hommes, avec un maximum de professionnalisme. Fidèle au code de déontologie. Mais je ne pensais pas qu’en devenant fonctionnaire de police, je serais devenu quelqu’un qu’on accuse de tous les maux de la société.
Cher monsieur Bilger,
Merci pour ce billet que je pense utile à tous.
J’ajouterais ce point à la réflexion que vous menez : comme vous dites, la police devrait savoir se débarrasser de ses brebis galeuses. Mais dans la mesure où c’est une corporation attaquée de toute part et mal aimée, n’a-t-elle pas tendance à se protéger en faisant bloc plutôt que de reconnaître les torts de quelques-uns ?
Si j’ai bien compris le système, on considère actuellement que les seuls à même de juger les policiers sont d’autres policiers, qui connaissent mieux la réalité du métier (sauf s’il s’agit de délits ou crimes, bien sûr), de la même façon qu’il y a un ordre des avocats, des médecins, etc., chargé de juger ses pairs.
Ce système n’a-t-il pas une certaine perversité ? Après tout, il est normal qu’un corps de métier cherche avant tout à défendre ses intérêts de corps, quitte parfois à étouffer des affaires plutôt que d’écorner encore plus une image déjà ternie. Qu’est-ce qui pourrait inciter un peu plus les corps de métier à la transparence ?
@Laurent Dingli,
La sûreté est la garantie apportée par le droit contre les abus de l’arbitraire. Arbitraire qui est marqué par l’abus, entre autres de ceux de la garde à vue par des policiers contraints à une politique du chiffre quelque peu crétine. Mais à laquelle il leur est visiblement difficile de se soustraire : les ordres sont les ordres ! D’après ce que j’ai compris.
Donc les politiques qui aujourd’hui exigent des modifications substantielles des procédures de garde à vue sont les mêmes qui fixaient il y a peu des objectifs quantitatifs hallucinants aux forces de l’ordre.
Le tout conduisant à la confusion ambiante : des policiers stigmatisés par la population, exaspérée de l’arbitraire résultant d’instructions idiotes provenant d’en haut, entraînant des menaces sur la sûreté sans aucune garantie d’avoir la sécurité promise.
Les policiers auront su se faire entendre pour que les politiques se lèvent tels un seul homme et envisagent des modifications substantielles des procédures de garde à vue et une nouvelle politique immobilière pour rénover des locaux infâmes.
Gouverner ainsi n’est pas de bonne politique.
Laurent Dingli,
Les raisons historiques d’être plus méfiant à l’égard des policiers que des menuisiers abondent. Notre pays a suffisamment connu d’événements tragiques dont la police, toute composée de braves gens qu’elle soit, fut la sinistre cheville ouvrière. Je voudrais être certain que les policiers d’aujourd’hui ne mettraient pas la main à une rafle du Vel d’Hiv ou aux massacres de 1961, mais j’ai un gros doute.
Un Etat a besoin d’une police. En démocratie ou en dictature, il faut une police. La France a une tradition d’Etat policier, tous régimes confondus, consécutive à sa Constitution centralisée et autoritaire. Il y a donc, en retour, une nécessité de vigilance accrue pour éviter la résurrection des vieux démons. Cette méfiance intrinsèque n’est pas dirigée exclusivement vers la police : la police est la partie visible de tout ce qu’un Etat même démocratique peut tordre dans la société. Le comportement de la police est un thermomètre.
La question de l’obéissance aveugle de la police à tous les ordres est évidemment problématique. Dernièrement, il fut procédé à l’évacuation d’un squat par -5 degrés à Bagnolet. La mairie communiste avait ordonné cette évacuation, le préfet fournit la logistique. Mais nous savons que les policiers ont le moyen d’être plus ou moins zélés dans l’exécution d’une tâche indigne. Ils disposent, au final, de la maîtrise du curseur dans l’action.
Je les espère comme le dernier rempart des libertés publiques et non, comme c’est trop souvent le cas, comme le premier obstacle à celles-ci.
Pardon pour les sales cons – j’ai quelques visages avinés en mémoire, mélangés de bêtise orgueilleuse. J’ai beaucoup de compassion pour les policiers qui sont victimes de leur devoir, je pense à leurs enfants souvent jeunes privés de leur père. Vous ne m’avez jamais lu dans la défense angélique de ceux qui, jouant aux cons dans une course poursuite avec la police, se tuent contre un mur.
Bonjour.
C’est drôle, le même jour j’écrivais ça :
http://police.etc.over-blog.net/article-menottages-fantaisistes-et-mes-autres-pratiques-policieres-douteuses-44956697.html
Bien à vous,
BD
Bien de redire que les policiers ne sont pas des malfaisants et qu’ils savent d’abord nous être utiles, notre pire ennemi étant parfois nul autre que nous-mêmes, ennemi à nous même comme à la part de nous même que devons voir à raison dans les autres.
PB a donc la saine raison pour lui, mais le JDR de 14 février 2010 à 13:21 l’a tout autant.
Ils défendent les mêmes idéaux républicains, l’un oublie les manquements que, parfois, ceux en charge d’un respect pointilleux de la loi laissent derrière eux, l’autre qu’il est infiniment difficile de faire respecter cette chose subtile qui est l’ordre et le pacte républicain à des gens toujours plus nombreux, différents, et pour pas mal des nouveaux impétrants, bien ignorants des sens et devoirs subtils que leur immersion dans une société libre impose.
Globalement, la tenue républicaine des forces de l’ordre s’est bien accrue ne fut-ce que depuis vingt-vingt cinq ans.
Rappeler deux faits à ce propos, la façon sauvage dont étaient encore réprimées les manifs étudiantes sous les glorieux Chirac-Pandraud-Pasqua et dans le même temps, l’absence de mort et de blessés graves du côté « d’opposants » pourtant autrement violents lors des émeutes de fin 2005.
Globalement, le comportement de la police s’est amélioré.
Cependant le simple citoyen peut s’interroger quant à la plus grande mansuétude policière comme juridique dont bénéficient parfois de vrais nuisibles et la dureté accrue que des actes insignifiants valent à des quidams pas responsable de grand-chose.
Sont des aspects qui ont un peu empoisonné la perception non hystérique de la réalité.
Le culte du résultat médiatique plus que du résultat concret, ce qu’on appelle la logique du chiffre, quelle que soit la pertinence de l’action qu’il quantifie… aussi l’espèce de sanctuarisation de la notion de prévention, qui fait que l’on va mettre en tôle un type qui n’a jamais provoqué le moindre accident mais est chopé deux fois de suite avec une alcoolémie conséquente, là où des gens ayant provoqué des accidents mortels avec des circonstances moins politiquement correctes, se verront bien mieux traités…?
Le potentiel devenant incompréhensiblement plus lourd que le réel !???
Un reportage avec débat donnant la parole à quelques témoins et acteurs d’accident avait montré il y a peu d’années, si ma mémoire ne me trahit pas, le cas d’un jeune type sous substance qui avait tué une ou deux personnes au petit matin, et qui à ce qu’en avais retenu n’avait pas dû connaître un sort carcéral conséquent, voire même minime, je ne sais plus, là où un navigateur célèbre certes probable danger public, avait lui sans avoir causé d’accident écopé d’un an ferme…?
Il y aurait peut-être d’autres moyens de priver de volant les alcoolos et autres dangers publics (durcissement de la législation permettant la saisie de véhicule, création d’un fichier efficace auquel les loueurs et vendeurs devraient se référer pour confier un véhicule à qui que ce soit, port d’un bracelet aisément visible dont la rupture entraînerait en dernier ressort une incarcération et qui faciliterait la démarche d’identification des éléments auxquels ne pas confier un volant…) que de les envoyer grossir les cellules de prisons déjà surpeuplées…!?
La police fait un boulot difficile, assurément. Un sale boulot pourtant éminemment utile.
Exiger qu’elle le fasse toujours mieux n’est pas être son ennemi, comme de lui reconnaître que la charge du respect de la loi est exercée par de simples hommes qui peuvent faillir sans malice, en avoir marre de la mauvaise foi, de la médiocrité de leurs contemporains, et auxquels on doit au moins la même mansuétude qu’à ceux qu’ils embarquent, le plus souvent pour l’intérêt du plus grand nombre.
AO
Si j’étais policier, je me poserais des questions face à ce genre d’ordres :
http://www.rue89.com/2010/02/14/nouvelle-intervention-de-la-police-dans-une-salle-ugc-138404
Et si vous commenciez par ne pas hurler avec ou contre les loups… Et je ne vise pas forcément la police en parlant de loups. Mais quand je croise des policiers – et j’en croise de plus en plus – je ne me sens pas spécialement rassuré. Je ne doute pas que la police soit constituée de braves gens, mais des braves gens sous le même uniforme, avec le droit et la matraque pour eux, ça peut vite dégénérer.
Sans doute que ce dernier commentaire ne manquera pas de vous rapporter quelques lecteurs supplémentaires. Mais d’où vous parlez, il me semble que vous devriez faire preuve de plus de retenue en proposant à vos lecteurs d’aller lire cet article, par exemple :
http://www.liberation.fr/societe/0101619335-la-mort-l-emeute-et-la-police-municipale-de-woippy-circulez-y-a-rien-a-voir
Comme le dit Achille57, le métier de policier est ingrat. Mais les bons policiers ne cherchent pas la gratitude ; la sensation d’avoir utilement apporté leur concours à la Justice (pas l’institution en propre, mais la notion) devrait suffire.
Merci à Monsieur Bilger d’apporter sa contribution éclairée à ce débat. On entend nombre de magistrats s’exprimer contre la garde à vue ; même s’ils oublient de dire qu’ils seraient les premiers à se scandaliser si une personne retenue n’était pas placée en garde à vue.
Par contre, je trouve inquiétant que certains pensent que « cette réforme de la garde à vue devrait tendre vers les dispositions mises en place par la Cour de Justice Européenne dont la finalité est, me semble-t-il, que la justice soit rendue de la même manière dans toute la communauté européenne ». En tant que citoyen français, je n’ai jamais consenti à déposséder le Parlement du monopole législatif. Si j’approuve que la Cour Européenne des Droits de l’Homme s’assure de l’application de la Convention Européenne de Sauvegarde des Droits de l’Homme, je ne consens pas à donner à cette cour le pouvoir arbitraire de légiférer hors de tout processus démocratique.
En ce sens, je trouve absurde qu’on tire argument de la CESDH pour sanctionner la garde à vue française sans se demander s’il cela était de son esprit lors de sa rédaction.
Quant au gouvernement, son silence est assourdissant. De quoi laisser penser que ce débat biaisé ne lui déplaît pas, lui qui connaît bien des proches qu’une garde à vue telle qu’elle se dessine aurait satisfait. Lorsqu’on est aisé et visé dans des procédures complexes (abus de biens sociaux, etc), l’intervention prompte d’un avocat très bien rémunéré avant toute audition n’est pas une perspective déplaisante.
Monsieur SAGARDOYTHO, comme à son habitude, nous fait part de son credo post-1789 sans nuance, sans bien réaliser que plusieurs siècles nous séparent de cette époque. On pourra lire tous les ouvrages de journalistes que l’on veut, notamment celui de ce Matthieu Aron, encore faudrait-il que ces ouvrages nous donnent un seul exemple de garde à vue qui serait abusive, c’est-à-dire non fondée en droit. Or, aucun cas présenté n’apparaît concluant. Tout ce qu’on y apprend, c’est ce que nul ne devrait ignorer, à savoir que les locaux de police fréquentés sont dans un état lamentable, que les examens médicaux sont très mal organisés (les policiers déplacent les gardés à vue au lieu d’avoir un pool conséquent de médecins qui se déplacent 7jours/7). Mais on n’y trouve aucun cas de personne placée en garde à vue pour des raisons autres que les nécessités de l’enquête en cours, on n’y trouve aucun cas de personne placée en garde à vue sans que ne pèsent sur elle des indices graves et concordants laissant penser qu’elle a commis un crime ou un délit.
Il n’y a donc pas lieu pour le moindre Parquet de mettre fin à ces gardes à vue qui sont parfaitement fondées en droit.
Franchement, ça déraille à nouveau.
Avec J-D Reffait on passe de Kant à Yann Moix.
Un naufrage intellectuel.
Evoquer la Police en termes de « sales cons », de « gueules avinées » et d’exécutants de la rafle du Vel d’Hiv, on sombre dans les abysses de la connerie beauf.
Monsieur Bilger,
Sans beaucoup m’avancer je ne peux que vous féliciter pour ce texte, au nom des 5000 inscrits du « Blog de Police », pour la plupart des policiers (nationaux ou municipaux) ou gendarmes, que j’administre.
Sa publication a provoqué de nombreuses réactions de soutien et de félicitations.
Légitime, donc, que je vous en fasse part.
En ces temps de bataille de clichés (parfois éculés, souvent faux, majoritairement d’idéologies primaires, qu’elles soient de droite ou de gauche d’ailleurs), un peu de hauteur et de réflexion ne peuvent faire de mal.
Merci donc pour cet article, qui loin des polémiques, ou plus exactement au milieu d’elles, fait preuve, simplement, d’objectivité factuelle.
Très cordialement à vous.
Savonarole,
« Avec J-D Reffait on passe de Kant à Yann Moix. »
Eclectique – et toc – toujours.
« Un naufrage intellectuel »
On me le dit souvent. Vous êtes perspicace.
« Sales cons… » : Laurent Dingli a su mieux que vous me faire sentir que cette expression était inélégante au regard des sacrifices que pouvaient consentir certains policiers. J’ai ainsi présenté mes excuses plus haut.
« gueules avinées » : Citez, fielleux ami, mais citez juste ! J’ai parlé de « quelques visages avinés », et je confirme.
« Rafle du Vel d’Hiv : je crains que cela ne soit exact.
« Les abysses de la connerie beauf » : Quand je serai au fond, je ne pourrai que remonter. Je vous ferai coucou en passant.
MERCI, tout simplement Merci !!!
Et je pense que vous comme nous, « POLICIERS », vous avez dû vous sentir seul à écrire cet article.
Le pire dans tout ça c’est que les policiers n’ont plus d’espoir et pensent pour la plupart que tout cela va empirer.
Merci encore pour votre article, cela nous encourage tout de même.
@Bénédicte Desforges
Merci de ce lien, je suis allé poster un commentaire sur votre blog.
Le voici ci-dessous pour montrer aux lecteurs de ce blog, surtout s’ils sont policiers, que le véritable problème n’est pas la garde à vue et les menottes, mais l’intelligence qu’ils mettent à faire leur travail.
Mais bien sûr par cet exemple personnel, je ne parle que de l’exception qui confirme la règle :
à savoir l’immense majorité des trains arrivent à l’heure… mais allez dire ça aux passagers d’aujourd’hui des deux trains belges !
**************
Bonjour,
J’ai parcouru cet article puisque vous nous y avez invité sur le blog « Justice au singulier ».
Je suis bien d’accord avec vous. Mais les menottes sont l’arbre qui cache la forêt et la garde à vue sert de faire-valoir.
Je m’explique :
En juin 2009, mon fils préparait son bac dans sa chambre avec un de ses amis de classe. Ils regardaient par la fenêtre ouverte (normal au mois de juin). A ce moment-là une voisine, jolie jeune femme enceinte, sortant de sa voiture à 30 mètres de la fenêtre, reçoit une bille plastique jaune de pistolet plastique qui lui fait un bleu sur le corps. Elle a précisé aux policiers qu’elle avait vu deux jeunes à la fenêtre, mais qu’elle ne les avait pas vu tirer.
Sans se déplacer, le policier me demande « par téléphone » si mon fils a un pistolet de ce genre. Honnêtement je réponds sans penser à la tournure que cela allait prendre. Comme il était mineur, 17 ans et 10 mois, nous sommes convoqués au commissariat d’un autre quartier que le nôtre.
Nous apportons le pistolet qui n’est vraiment pas du tout l’imitation d’une arme, il est tout petit avec un bout orange devant le canon et les projectiles, des billes vertes de 0,12g ne se projettent qu’à 5 mètres à peine et à une distance de deux mètres. La pression de projection indiquée par la notice est de 0,7 joules, inférieure aux 0,8 joules prévues par le décret n°99-240 paru au Journal Officiel du 24 mars 1999.
Les auditions, des deux séparément, se déroulent normalement et presque courtoisement si ce n’est une évidente mimique du policier exprimant « cause toujours je te crois pas ».
Mon fils n’est pas mis en garde à vue et pas menotté.
A la fin des auditions le policier nous demande d’attendre, il doit téléphoner au procureur, nous sommes confiants, tous les éléments en sa possession indiquent que le jouet ne peut être à l’origine du bleu sur le corps de cette personne.
Réponse : inculpation de violence avec arme. Et convocation devant le juge des enfants.
Je prends un avocat et fais des recherches dans le voisinage, les deux gardiennes de la cité, étonnées de ce qui arrive à mon fils, font deux attestations disant que c’est un enfant habitant deux étages plus haut qui « s’amuse » à tirer sur les locataires et que plusieurs « victimes » l’ont signalé. De plus, sur le trottoir de l’immeuble il y a de nombreuses billes jaunes et blanches de 0,20g.
Bilan : une relaxe faute de preuve et les frais d’avocat à ma charge. Heureusement qu’il était mineur, à deux mois près c’était la correctionnelle qui l’attendait.
Rassurez-vous il a eu son bac avec mention et a intégré une école de formation aux soins infirmiers.
Conclusion : si ce flic avait daigné sortir de son bureau et pris la peine d’aller interroger les gardiennes, et s’il avait fait marcher ses neurones il y aurait eu un citoyen satisfait de sa police.
Dommage collatéraux : après ses 18 ans mon fils voulait faire réserviste dans la gendarmerie ; en octobre son dossier a été refusé, probablement que les fichiers de la police ne sont pas à jour, la relaxe n’y figure certainement pas…
Et l’argent des honoraires manque pour l’achat des livres dont il a besoin pour son cursus universitaire, alors on les achète au compte-gouttes, mois par mois.
*********************
Cordialement
Pierre-Antoine.
Je suis une citoyenne lambda et j’aime ma police. A chaque fois que j’ai eu affaire à elle en tant que victime ou famille de victime, j’ai eu devant moi des hommes dignes de ce nom.
Quel beau billet Monsieur Bilger ! Bravo de votre non-conformisme.
Quel angélisme… avec les policiers ! Donner des leçons en appliquant celles qu’on dénonce, n’est-ce pas pour le moins paradoxal ?! Que je sache, la politique actuelle, celle du chiffre, celle du répressif et celle du flicage (fichier ADN, ethnique, garde à vue sans contrôle et parfois motif sérieux etc.) a toujours été applaudie par les flics et appelé de leurs voeux. C’est d’ailleurs pour ça qu’ils ont massivement élu ce gouvernement et qu’ils recommenceront demain. Que la populace les en blâme au regard des résultats minables et des contraintes collatérales que toutes ces mesures ont sur les honnêtes citoyens, comme vous dites, est la moindre des choses ! Trop facile de toujours placer l’angélisme du côté des contestataires ! Les victimes sont très rarement celles qui ont l’arme à la main. Et être assermenté pour en avoir une ne dispense pas de ce constat… et de cette menace.
Surpris et content pour ceux qui exercent ce difficile métier !
Rédigé par Monsieur Christophe le 14 février 2010 à 04:41
Moi non plus « Je n’en dirai pas plus ; le texte se suffit à lui-même. Merci Monsieur Bilger. »
Sur ce, je relis tous les commentaires une fois de plus… captivants !
Puis-je vous suggérer de vous imaginer, avec la même ardeur, avocat ?
Je suis certain que ceux-ci, dont on comprend à la lecture de vos billets que vous ne les appréciez guère (et je ne parle pas ici de mon confrère Szpiner dont je désapprouve totalement l’attitude dans l’affaire Fofana), trouveraient un peu de grâce à vos yeux.
La défense des libertés individuelles – fussent-elles celles de criminels avérés – n’est pas une « théorie », mais l’impérieuse nécessité « pratique » de toute société démocratique.
La police est bel et bien nécessaire, mais la sécurité ne saurait avoir pour prix la liberté.
Respectueusement,
Monsieur Bilger,
Policier actuellement en service, j’ai il y a quelques années préparé pendant un an le second concours de la magistrature. Les professeurs intervenants, souvent magistrats, avaient le plus souvent un discours de méfiance vis-à-vis des policiers. Votre soutien est le bienvenu en ces temps difficiles avec le débat sur la réforme de la garde à vue. Vous faites l’unanimité au sein de la police, du gardien de la paix au commissaire. Merci pour votre article qui est lu avec intérêt dans les services de police. Vous avez su écrire avec talent ce que ressentent tous les policiers.
Ah si j’étais devenu magistrat…
@ Nadeva
« Il n’y aurait pas de personnes en garde à vue si ces personnes ne commettaient pas de délits. »
Vous résumez si bien les choses.
Tout gardé à vue est donc un délinquant. Pas besoin de tribunal pour le juger, la police s’en charge.
Je ne sais pas si c’est cette vision du droit et de la justice que défend M. Bilger, mais elle risque de le conduire au chômage…
M. Bilger, que j’entends régulièrement sur France Culture, m’avait habitué à plus de pondération. Etait-ce de la retenue ?
Vous regrettez l’absence de faveurs de la ‘houle systématique (sic !) des droits de l’homme […] humanistes patentés. » Quelle charge, quel amalgame, quel mépris derrière ce propos. Mais est-ce si important finalement d’être aimé par ceux envers lesquels vous manifesteriez votre dégoût si vous étiez policier ?
Finalement, sans les pacifistes, les humanistes, les droits de l’hommistes, sans la bonne conscience et l’angélisme, tout irait tellement mieux n’est-ce pas ?
Votre billet n’apporte rien, même s’il réchauffe cette grande majorité de policiers qui fait correctement son métier et conforte les ‘brebis galeuses’.
Tout ce que je lis ici comme commentaires ne me paraît pas contradictoire et reflète une réalité très compliquée.
Mais je suis encore une fois surpris que tout cela soit ramené par les journalistes à des débats simplistes et caricaturaux.
Espérons que nous aurons des parlementaires de bon niveau qui ne céderont pas à la pression simplificatrice ambiante.
De plus, par souci d’objectivité et de transparence, j’aimerais bien que les journalistes m’informent sur un point : qu’on me dise quel lien il y a entre la famille de la jeune fille de 14 ans en survêtement qui a été placée en garde à vue et les journalistes.
Je trouve que cette famille a accédé à la presse nationale avec une facilité déconcertante pour une affaire, même si on peut discuter de la méthode, d’une portée nationale particulièrement limitée.
Rédigé par Monsieur Mussipont le 14 février 2010 à 18:23
« Pourquoi ce divorce entre police et citoyens ? Allez lire ceci, vous comprendrez :
http://www.rue89.com/2010/02/14/nouvelle-intervention-de-la-police-dans-une-salle-ugc-138404 »
Rédigé par Madame Julia le 15 février 2010 à 12:34
« Si j’étais policier, je me poserais des questions face à ce genre d’ordres :
http://www.rue89.com/2010/02/14/nouvelle-intervention-de-la-police-dans-une-salle-ugc-138404 »
J’ai lu et ne suis pas convaincue que tout soit relate objectivement. Lisez egalement les commentaires qui suivent et contribuent a situer ces interventions dans un contexte.
N’oubliez pas non plus que certains clients sont ingerables… que faire dans ce cas ?
La direction se doit de proteger son personnel des debordements mais egalement, sans aucun doute, « se couvrir ». Mise dans une situation delicate de ce type, j’agirais de meme.
@Pierre-Antoine@Jean-Dominique Reffait | 15 février 2010 à 14:12
Vous avez un fils vous ? Je vous croyais aumônier ?
« le véritable problème n’est pas la garde à vue et les menottes, mais l’intelligence qu’ils mettent à faire leur travail. »
Là, vous enfoncez des portes ouvertes. C’est le problème d’à peu près tout le monde, l’intelligence appliquée au travail rémunérateur, c’est celui des profs, de l’Education nationale, des caisses de sécurité sociale, du gouvernement lui-même etc. etc. La spécificité de la police c’est que quand son travail n’est pas intelligemment fait, la logistique judiciaire qui s’y surajoute multiplie le problème par n+1 !!
Quel succès ! L’angélisme des commentaires est « stupéfiant » et je finis par croire que les policiers ont raison. Avec 800 000 gardes à vue pour à peine 70 000 condamnations contre 60 000 gardes à vue en Allemagne, les Français sont les pires criminels que le terre ait portés.
Rendez-vous compte, 13 fois plus plus de gardés à vue que dans aucun autre pays européen !! Le record du monde des brigands !!!
Le Français dont il ne faut pas oublier que l’emblème est un coq – le seul animal qui chante les deux pieds dans la merde comme disent les Belges -, tout le monde sait qu’ils sont sales, vaniteux, mal élevés, cocardiers… mais on ne savait pas qu’il étaient les pires brigands de la terre.
Plus de gardes à vue qu’au Mexique !!! Vous vous rendez compte !!!
A l’étranger où je me suis expatrié, j’ai honte et ai du mal à répondre aux gens qui m’interrogent sur les paradoxes de la société française.
Entre la burqa, l’interdiction de l’islam (ce que comprennent les gens normaux chez qui je vis), le record du monde des gardes à vue et enfin le pays des droits de l’homme, il faut que le quai d’Orsay me donne un argumentaire qui sera très utile à tous les Français vivant à l’étranger…
Vous ne vous rendez pas compte de votre ridicule. Faites gaffe il va finir par vous déconsidérer s’il ne tue pas encore.
Bravo M. Bilger,
Si vous n’avez rien de spécial de prévu ces prochaines années, je vous inviterais bien à rejoindre la place Beauvau, où pour une fois, on aura quelqu’un de principes !
Si j’étais citoyen…
Je rêverais de ne pas me faire tutoyer lorsque je me fais contrôler,
Je rêverais de ne pas me faire contrôler trois fois par jour parce que je vis dans un quartier que je n’ai pas choisi, parce que je n’ai pas la bonne couleur,
Je rêverais ne de pas être placé en garde à vue pour un motif futile ou parce que je n’ai pas baissé les yeux, qu’on prélève mon ADN pour renforcer le contrôle du cheptel,
Je rêverais que l’on prenne ma plainte, non Monsieur l’agent de police judiciaire, je ne veux pas déposer une main courante, oui je veux déposer plainte, tant pis Monsieur, mon avocat contactera votre supérieur pour lever la difficulté, comment ça, non Monsieur je ne me prends pas pour ce que je ne suis pas, la preuve je ne vous tutoie pas, moi,
Je rêverais de ne pas avoir peur au moment où la BAC me toise depuis son véhicule banalisé, ne sachant si ce sont des voyous ou des policiers, ne sachant lesquels des deux m’inspirent le plus de crainte,
Si j’étais citoyen, je rêverais que les policiers ne laissent pas s’infiltrer des agitateurs violents dans une manifestation pacifique contre le débat sur l’identité nationale pour charger ensuite indifféremment après que les manifestants ont été blessés par ces petits fascistes,
Si j’étais citoyen, je rêverais que les policiers recherchent la vérité et le juste avant de rechercher la jouissance du pouvoir personnel,
Ah, las, je suis citoyen…
Il est étonnant de voir qu’une grande partie des propos pourraient être tenus aussi pour les enseignants… « Si j’étais enseignant… »
Achille57@ Marcel Enclume
Vous nous dites : « Il n’y a donc pas lieu pour le moindre Parquet de mettre fin à ces gardes à vue qui sont parfaitement fondées en droit »
Je vous invite à regarder l’intervention de Pierre Joxe dans l’émission « C à dire » de ce jour. Comme vous le savez sûrement, il est membre du Conseil constitutionnel. Il a indiqué que les conditions actuelles de garde à vue des enfants sont inconstitutionnelles et donc, me semble-t-il, pas du tout fondées en droit.
Ci-joint le lien
http://www.france5.fr/c-a-dire/
Bonjour M. Bilger,
A lire les commentaires on distingue globalement deux camps : les policiers et anciens policiers heureux d’être défendus, et la majorité des commentateurs « hors maison » qui semblent se méfier davantage de la police que des délinquants.
J’éviterai d’être manichéen sur le sujet. Nous avons indéniablement besoin de la police, les policiers exercent un métier dangereux et malheureusement déprécié par la population. Il m’est arrivé à titre personnel ou professionnel d’avoir à les solliciter et jamais je n’ai eu à m’en plaindre. J’ai même noué avec certains OPJ des relations amicales.
Toutefois, comme beaucoup, je suis d’une politesse mielleuse à l’occasion d’un contrôle routier car je sais aussi qu’il vaut mieux éviter tout ce qui pourrait être interprété comme un refus d’obtempérer ou une tentative de rébellion.
La politique du chiffre, les gardes à vue abusives, le délit d’outrage brandi trop facilement ne rassurent pas forcément les citoyens, et il est tout de même étonnant de constater que la police souffre d’une certaine mauvaise image qui n’est pas partagée avec la gendarmerie.
Peut-être le recrutement des gardiens de la paix est-il à revoir ? Ou alors la formation qui leur est dispensée, je ne sais.
Toujours est-il que les gardiens de la paix ne sont pas toujours d’une exquise politesse sur la voie publique, j’en ai fait l’expérience, sans vouloir vous ennuyer avec mes anecdotes.
Peut-être y a-t-il davantage de brebis galeuses chez les policiers de base que chez les gendarmes.
En tout cas, et cela n’engage que moi, les gendarmes m’inspirent confiance tandis que je suis plutôt méfiant et toujours très prudent avec les policiers.
Je ne voudrais cependant pas jeter l’anathème sur toute une profession, et les dérapages de quelques-uns ne doivent pas stigmatiser un corps de métier indispensable, rappelons-le tout de même, à la sécurité publique.
Nous avions affaire à Nancy depuis décembre dernier à des agressions nocturnes d’une sauvagerie et d’une violence inouïe pour soutirer téléphones portables, cartes bancaires et codes confidentiels, un homme est mort à la suite d’une de ces agressions ; les auteurs présumés ont été interpellés grâce au travail minutieux, efficace et remarquable de la police judiciaire, et la population a été rassurée de constater la multiplication des patrouilles et de policiers en nombre sur le terrain.
N’oublions pas l’essentiel, la police fait son travail, et ma méfiance naturelle ne me fait pas oublier que je préfère avoir affaire à la police plutôt qu’à des agresseurs.
@ realworld
Bien d’accord avec votre commentaire, au détail près que c’est la populace qui a cédé aux appels vers le pseudo tout sécuritaire. Ce ne sont pas les flics qui ont fait l’élection à eux seuls, même si c’est vrai que le FN est très représenté dans leurs rangs.
« Pseudo » sécuritaire car la sécurité n’a pas progressé d’un pouce. C’est juste qu’elle sert de justification pour faire sauter les contre-pouvoirs les uns après les autres.
Les magistrats aussi se font court-circuiter : regardez comment est traité le droit des étrangers, cela donne un aperçu de ce qui attend tous les citoyens.
Je rebondis aussi sur le commentaire qui veut nous faire pleurer sur les salaires de misère des flics de base. Il faut aussi penser aux autres fonctionnaires qui ont un niveau d’études bien supérieur et ne touchent quasiment pas 2000 euros avec les primes pour passer leurs nuits à buller dans un commissariat, une fois le quota d’EEA du jour atteint, en se planquant à la sortie du bar de nuit le plus proche.
Même si je souhaiterais que les flics soient moins nombreux, plus éduqués et mieux payés à faire des choses plus utiles.
Bon, je vous laisse, le Carnaval n’attend pas.
Jean-Dominique Reffait, votre angélisme feint
est indigne de votre niveau culturel et vos raccourcis, par exemple sur l’apparence physique des policiers et les sous-entendus de ce qu’ils impliquent sont navrants, ridicules et ne salissent que vous-même.
Faisons des brigades de « bisounours » pour materner la population et réprimander ces pauvres petits qui jouent aux caïds sur les plus faibles qu’eux en bande… Une armée de bisounours qui feront leurs enquêtes avec un panneau autour du cou « je vous aime » ou un serre-tête sur cheveux longs avec écrit « fraternité » ou « Je vous ai compris mais attention je vais être obligé de vous morigéner » !!!!
Plus sérieusement, merci Monsieur Bilger
pour ce texte. J’ai fait mes études de droit
et je croyais en l’action de la justice ; et je suis comme tout citoyen effaré de ce lynchage sur la police. Oserai-je dire que certains de vos collègues ont hélas contribué à discréditer ce corps sans lequel ils ne peuvent, eux, travailler… Curieux de toujours scier la branche sur laquelle on est assis.
Je suis fière de la gendarmerie et de la police et je leur dis ici merci et respect de tenir. Nous les citoyens sans importance, sans ego médiatique et politique nous vous faisons confiance et nous vous respectons.
@Pierre-Antoine
Si je vous comprends bien on peut être déféré devant un juge sans cellule infecte de garde à vue, ni menottes aux poignets !!!!! SURPRENANT !
Est-ce possible Monsieur Bilger ?
Alors il faut le dire aux policiers, voilà qui faciliterait les relations de ces pauvres bougres avec la population.
Si j’étais un rouage, je crois que je grincerais.
C’est ainsi que j’ai toujours refusé toute autorité qui ne va pas de soi.
L’autorité naturelle s’impose d’elle-même, celle des détenteurs, quels qu’ils soient, est malheureusement le plus souvent ceux qu’on a cru devoir remercier pour avoir atteint leur niveau d’incompétence maximum.
Les policiers, gens au demeurant indispensables et éminemment respectables sont particulièrement victimes de leur hiérarchie faite de petits trouillards emplis de servilité vis-à-vis des « supérieurs » .
Heureusement, d’autres, il en existe très peu, sont naturellement chefs, mais jamais supérieurs.
@Alex paulista
Vous écrivez : « Ce ne sont pas les flics qui ont fait l’élection à eux seuls, même si c’est vrai que le FN est très représenté dans leurs rangs. »
Ah oui, le FN est donc très représenté dans les rangs de la police ?
Si cela était vrai, nul doute que les policiers voteraient sans doute pour des syndicats proches de ce parti… ce qui est loin d’être le cas (ils sont plus qu’ultra minoritaires).
Au-delà de votre fantasme, quelles sont vos sources ? (fiables, autres que les légendes urbaines de clichés idéologiques voyant une pulsion d’extrême droite sous chaque uniforme…)
Une lecture passionnante pour Monsieur R, qui se reconnaitra… lorsqu’il sera remonte a la surface…
http://www.20minutes.fr/article/384638/France-Quand-les-gays-s-embrassent-les-cathos-s-embrasent.php
Sans nul doute, on me dira que je suis hors-sujet… sauf en GB ; se referer au LGBT.
Bon, j’espere que je ne risque pas une GAV.
Sur ce, une bonne soiree a tous.
Oh, j’allais oublier que je m’etais fait la meme reflexion a la premiere lecture du billet de Monsieur Bilger.
Rédigé par Madame Anne le 15 février 2010 à 17:59
Marc Louboutin
Vous lisez dans mon commentaire une animosité exagérée. J’aime bien les gendarmes qui, eux, ont un vrai uniforme et le respectent au propre comme au figuré.
Dans mon commentaire, je remettais justement la vérité à sa place: ce ne sont pas les policiers qui ont mis le pouvoir en place, mais les citoyens qui se sont laissé séduire par un discours répressif qui ne donne rien à part un recul des libertés et une scission profonde riches/pauvres, comme savent faire les champions du 92.
Pour autant, il est vrai la droite et l’extrême droite sont plus représentées dans les rangs de la police qu’ailleurs, en moyenne. L’existence de syndicats FN dans cette profession est déjà un signe (les syndicats sont en général plutôt de gauche…), et le fait que le chef du syndicat Alliance ait rejoint Sarkozy de droite est aussi peu commun.
Remarquez que cela n’est pas du tout choquant ni indigne. Après tout les gens qui épousent cette profession aiment l’ordre, on peut donc comprendre qu’ils aient globalement plus le cœur à droite. Et le contact avec les milieux socialement défavorisés peut inciter à une crainte des métissages. C’est bien humain.
Enfin, les gens ont bien le droit de voter FN, un vote est un vote.
Dans toute cette tourmente médiatique, il est bon de lire un point de vue tel que le vôtre.
Les OPJ respectent la loi ; ils passent un examen et ils sont pointilleux sur leurs chères procédures.
Le fait est que depuis les lois Guigou, ils passent plus de temps à gérer la bonne conformité des gardes à vue qu’à la gestion de l’enquête.
Absolument rien n’a été fait pour leur faciliter la tâche.
Le libre arbitre n’existe plus en matière de garde à vue. Les avocats relayés par les magistrats se sont dressés pour dire que toute audition devait être faite dans le cadre de la garde à vue pour préserver les droits du mis en cause. Tout gardé à vue peut aujourd’hui bénéficier d’un avocat mais le nombre des gardes à vue explose…
Voilà où nous en sommes aujourd’hui.
Trop de gardes à vue pour des délits où une simple audition pourrait faire l’affaire, avec un avis magistrat et une remise en liberté. La faute à qui ? Aux OPJ ?
C’est un peu court !
Laissez-moi vous raconter l’histoire du four à micro-ondes.
Un superbe micro-ondes avait été livré au commissariat.
Il devait servir uniquement à la préparation des repas des gardés à vue, les fonctionnaires de police n’avaient pas le droit de s’en servir. Quel mépris !
Avant, le système était simple : si le gardé à vue n’avait pas d’argent pour manger, c’est l’OPJ qui lui payait un sandwich, par humanité. Le législateur se reposait sur lui.
Je l’ai fait plusieurs fois.
Pour se faire rembourser, il fallait remplir un dossier avec ticket, RIB, rapport et formulaires en triple exemplaire. Aucun OPJ ne demandait de remboursement pour quatre ou cinq euros, par principe et par fierté. Et puis quelques personnalités sont passées dans nos geôles et les micro-ondes sont arrivés avec leurs plats chauds tandis que mes collègues continuaient de manger froid !
Les policiers ont fini par se cotiser pour se payer un micro-ondes au commissariat.
Un jour, celui de l’administration est tombé en panne…
Aucun crédit pour le remplacer.
Les plats ont alors été réchauffés dans celui des fonctionnaires de police.
Le législateur n’avait pas prévu de lignes budgétaires pour ça, ou le remplacement des matelas que certains gardés à vue déchiraient de rage.
Les fonctionnaires de police ont effectivement bien du courage.
Il est particulièrement démoralisant de se voir traités de tortionnaires alors que l’on gère un système qui devient de plus en plus ingérable.
Un nouveau statut fait son apparition dans la presse : celui du « policier mis en cause ».
Je vous remercie pour ce billet qui me va droit au cœur et me redonne un peu de motivation.
Alex, mon Brésilien que j’ai ;o) je vous trouve un peu gonflé.
Je ne connais pas le détail de leurs représentations politiques et syndicales, mais me reviennent les propos de Bertrand Tavernier – peu suspect de fascisme rampant – après le tournage de L627 (1992, certes), propos où il louait le sens républicain des policiers en se montrant heureusement surpris du peu de sympathisants d’extrême droite malgré les origines de la majorité de leurs « clients ».
Comment cela a-t-il évolué depuis ? Il serait louable qu’un des professionnels qui nous lit ici nous le dise (pourcentages, même grossiers).
Tout n’est peut-être pas si simple.
Vu, ou plutôt ouï, bien qu’il y avait beaucoup à voir dans un Casino du treizième près de chez moi, ce soir.
« Gwenaëlle, G-W-E-N-A-E-L-L-E » (répété trois fois, il devait manquer les trémas…) la demoiselle à l’accueil n’est pas paniquée mais stressée, normale, une demi-douzaine de types se cognent dans l’entrée, des gros en plus, les gnons volent bas, elle essaie de convaincre les flics de venir et il lui font répéter trois fois son prénom… des fois je vous jure, il faut se frotter les yeux ou les oreilles pour croire ce que nos sens laissent passer… Trois minutes après ils débarquent en force et embarquent proprement les quelques paumés clochardisés qui ont provoqué la rixe en tentant de sortir des choses pas payées en outrepassant le vigile. Propre, boulot de fin de bagarre que les gens du Casino ont déjà géré pour l’essentiel. La tension est retombée, leur arrivée en nombre a calmé les plus excités.
Étonnant comme alors tous ces gens peuvent se parler deux minutes après s’être complètement foutu sur la gueule. Seul un des paumés qui semble plus handicapé mental qu’ivre fait de la résistance, ils l’embarquent sans violence mais sous le nombre et la détermination nécessaires à l’inhibition de ses dernières velléités d’en découdre avec tout ce qui lui fait face.
Drôle de vie en effet.
Quant à celle des pauvres hères qui n’ont nul endroit, nul toit, même pas de quoi se payer une boutanche, rien, n’en parlons même pas.
AO
@Alex Paulista,
Z’avez de la chance d’être au Brésil mon bonhomme, M. Louboutin ne pourra pas vous envoyer au cabanon.
Non mais, z’avez vu le ton : « Au-delà de votre fantasme, quelles sont vos sources ? (fiables, autres que les légendes urbaines de clichés idéologiques voyant une pulsion d’extrême droite sous chaque uniforme…) »
Un vrai début d’interrogatoire.
Déformation professionnelle, sans doute.
Bon carnaval à vous.
Cher Philippe,
A première lecture, j’ai bien cru que vous aviez fait fort dans le second degré. A moins qu’il ne faille le lire au premier…
Vous n’avez donc jamais été envahi d’ambivalence dans l’observation de certaines pratiques ? Vous n’avez jamais rencontré de doutes quant à la nécessité de moderniser certaines pratiques ?
J’ai l’attitude qui est celle d’attendre ou de susciter le meilleur de l’autre.
françoise et karell Semtob
Philippe, votre statue Place Beauvau, vous la préférez en pied ou à cheval ? Juste prévoir un petit espace pour les cierges et les prosternations. On collera les ex-voto dans le bureau du ministre.
Cher Axel
C’est plutôt vous qui tombez dans des clichés simplistes : je sais qu’il est bien vu d’être désagréable gratuitement avec les électeurs du FN. Pourtant je suis persuadé que certains policiers qui votent FN peuvent être objectifs, respectueux de la loi et bien élevés dans leur métier, et que d’autres peuvent être des ordures et voter bien à gauche…
En fait, je me moque complètement de comment votent les policiers. Je suis persuadé qu’ils votent en moyenne moins à droite que les militaires, et je préfère quand même largement les gendarmes chez qui on trouve moi de cow-boys débiles.
Un exemple concret : c’est un officier de Marine électeur FN qui m’a convaincu un jour de porter sur moi une carte de donneur d’organes. Je me souviens lui avoir prédit que son cœur et son foie finiraient dans un arabe, ce à quoi il avait répondu avec un sourire.
Merci du fond du coeur, de la part d’un policier de la Drôme.
Merci… Il devient si difficile de continuer à aimer notre métier qui pour la plupart d’entre nous était une vocation. Tous ces gens qui jugent sans savoir ce que l’on vit au quotidien : les ordres, les contre-ordres, les réformes, et qu’advient-il ? La situation empire ! Défendons les victimes avant de penser aux délinquants !! Il semble que les journalistes, les politiques et tout le monde les oublient et pire : nous empêchent de prendre le temps de les traiter avec les égards qui leur sont dus.
Rédigé par: Alex paulista | 16 février 2010 à 05:27
Alex,
Il a répondu par le sourire du Kabyle ?
:o)))))
AO
Rédigé par: Jean-Dominique Reffait | 16 février 2010 à 02:04
Amusant.
Si PB a besoin d’un canasson, vous vous proposez ? Avez-vous le sang chaud idoine à cette attaque en moulinet ?
Un Breton peut-il être à la fois au Far et au Moulin ?
Est-ce les Bretons qui ont inventé le Far
où est-ce (pour rester dans l’équestre) ?
11h passées, vous finirez bien par vous mettre à table.
« J’ai l’attitude…. »
françoise et karell Semtob
Funny too, ce « je » qui signe en duo. Que voilà un couple fusionnel.
Ça nous change.
AO
Raoul m’a mis la puce à l’oreille. Comment la famille de cette jeune fille de 14 ans a-t-elle pu enclencher un tel battage médiatique ? La vraie réponse restera tue. On ne peut se livrer qu’à des conjectures. On était en pleine période de promotion d’un livre paru en janvier pour attaquer la garde à vue. Plan média chargé et accueil glouton des médias. On ne peut imaginer qu’il ait été combiné d’y ajouter un fait divers bien croustillant pour souffler sur la braise.
Mais qu’un titulaire de la carte de presse et croisé de la bien-pensance (ce qui est un pléonasme à 80%) ait eu toutes ses antennes en alerte pour apporter sa pierre à l’édifice, on peut le croire : il ne s’agit pas d’un fait divers mais d’une dénonciation indispensable des excès de la politique hyper-sécuritaire, emblématique des atteintes à la démocratie subies par notre pays « des libertés ».
Et le développement par tous les petits soldats des droits de l’homme a prospéré pendant plus de trois jours sur tous nos organes de presse : et je commente l’importance d’avoir le droit de dormir à 10h15 un jour de classe, et je ratiocine sur la différence entre un pyjama rose et un jogging rose faisant office de pyjama (là j’aurais peut-être pu placer l’ontologie du pyjama… ?), et je glose sur la finesse des poignets, et on n’en a pas terminé. Bien combiné.
Mais…une jeune fille de 14 ans, dans les jours qui ont suivi, l’actualité en a effleuré une autre : celle qui à Grenoble, avec deux copines, a torturé un quinquagénaire pour lui extorquer le code de sa carte bancaire.
Changement radical du traitement médiatique : un petit flash par ci par là, quelques images de la victime sur son lit d’hôpital, service minimum.
On n’a même pas su si elle avait été placée en garde à vue. Peut-être, après tout, que le battage en cours sur le premier cas a dissuadé les policiers grenoblois de recourir à cette pratique dégradante. Pas de lyrisme sur son jogging rose (il aurait sans doute fallu expliquer qu’il était taché du sang de la victime). Pas de gémissements sur la finesse de ses poignets ; ils avaient peut-être gonflé après avoir manipulé marteau et fourchette sur le corps du malheureux voisin. Bon et puis il n’est même pas mort, alors !
Vous savez (sauf si vous êtes sourd) qu’il y a 900 000 GAV par an en France, selon M. Aron. J’ai cherché sur Internet combien de cartes volées et combien de cas de violence ou de torture pour obtenir le code de la carte. Bernique ! Pas d’intérêt pour cette information.
Que l’information soit militante en toute clarté, cela me paraît tout à fait normal. Qu’elle soit biaisée pour aller dans le sens de ce qu’on veut démontrer (absence d’infos sur les sujets qui ne sont pas dans la bien-pensance) me gêne. Qu’elle soit manipulée me choque.
Un exemple !
Pour une information tenue par une obligation légale de pluralité, on se tourne vers le service public (on a encore le droit de rire ?). Sur notre sujet, nous avons donc M. Aron, rédacteur en chef à France Info, mais il y a sûrement un autre rédacteur en chef qui écrira un jour un livre allant dans un sens différent. Et puis nous écoutons France Inter samedi matin qui relaie encore une fois le sujet. Mais ce qui est bon coco, c’est de faire peur aux braves gens, avec cette GAV. C’est M. Chauvineau qui s’en charge : avec 700 000 ou 900 000 GAV, dit-il, c’est un Français sur 9 (sic) qui y passe tous les ans ! Statistiquement quelqu’un dans ce studio va en tâter !
Ce n’est qu’une dizaine de minutes plus tard que le chiffre a été rectifié : 1 sur 90… Bigre ! Vous remarquerez que M. Chauvineau qui « parle dans le poste » sans savoir compter s’est trompé dans le bon sens, celui qui effraie. Pas d’excuse, une joyeuse rigolade (tous les journaleux étaient du même avis) ; et le pauvre auditeur qui aura coupé entretemps de s’inquiéter…
C’est de la désinformation ! Même si M. Chauvineau avait été digne de tenir un micro en ayant préparé son émission correctement à l’avance, avec relecture par un rédacteur en chef moins inculte, son approche statistique est complètement biaisée. 900 000 GAV ne signifie sûrement pas 900 000 gardés à vue, et s’il n’a pas cette dernière info, qu’il se taise ! Personnellement, sur les cinquante personnes qui me sont les plus proches (famille, amis) pendant les cinquante dernières années, je ne connais personne qui ait été placé en garde à vue. Je pense qu’un nombre très grand de concitoyens est dans mon cas. En revanche, sur les deux dernières années, je connais 4 personnes qui se sont fait voler dans un lieu public leur carte bancaire, dont deux avec violence pour obtenir le code (qu’elles ont eu le bon goût de donner immédiatement). Donc, M. Chauvineau, que dois-je redouter le plus ?
Admettons que le comptage de M. Aron soit juste, 900 000 GAV ; il y a sans doute une partie de ce chiffre qui recouvre les GAV occasionnelles ou accidentelles de personnes qui n’iront qu’une fois dans leur vie en garde à vue, mais l’essentiel est vraisemblablement constitué par des habitués de la GAV (M. Aron donnez-nous des chiffres !). Les JLD et les JAP réalimentent la pompe… et le problème se pose alors bien différemment. Admettons que certaines personnes aient été placées chaque mois en garde à vue (une idée folle comme ça ! mais combien ?), ce serait très intéressant, pour l’analyse du fonctionnement police/justice de le savoir.
Les excès de GAV, quelles que soient leurs causes, sont un problème qui mérite attention.
Les vols avec violences et tortures, quelles que soient leurs causes, sont un problème qui mérite attention.
Mais pas comme ça ! Trop de journalistes font mal leur travail, trop de « commentaires » ne sont que de la propagande, il manque trop de données sérieuses et d’analyses factuelles, l’écart insupportable entre le tumulte fait autour des bonnes causes et le murmure à propos des sujets qui fâchent exaspère les meilleures volontés du monde.
Hier, j’allais réagir sur ce billet, j’ai même failli verser une larme sur vos comm’s qui sont largement compréhensifs. Hier, j’ai failli… puis…
http://www.rue89.com/2010/02/16/roue-de-coups-par-des-policiers-lors-dune-fete-chez-moi-138776
Puis rien ne change… Aujourd’hui, je dirai ça : quand on fait Flic, c’est comme Huissier, faut pas avoir peur du regard des gens. Faut assumer, quoi.
Par exemple, moi j’ai décidé très jeune de pas faire flic ni équarrisseur (j’aime pas la vue du sang) bah, devinez quoi ? J’ai fait ni l’un, ni l’autre.
Pour la soi-disant mission de service public, on repassera, il est mieux de se passer de vous de nos jours, surtout si on est jeune ou bronzé. C’est ça la réalité.
Alors un bon conseil : utilisez les arts martiaux pour vous défendre plutôt que la police. N’espérez rien d’eux sauf des emmerdes.
On m’y reprendra plus d’avoir de bons sentiments envers vous, j’ai failli me faire avoir. Et bonne journée.
PS: c’est sûr que les mamies vous préfèrent, elles ne se font ni taser, ni frapper, ni braquer etc. (comme les cow-boys l’an dernier vers Metz qui ont dégainé dans un resto pour « déconner » alors qu’ils n’étaient même pas en service)
PS 2: ils font passer des tests psychologiques avant d’entrer là-dedans ?
Ah, message spécial au policier qui rêve d’une île déserte : partez, démissionnez, vous avez l’air de quelqu’un qui réfléchit un tant soit peu et qui a la « vocation ». C’est dommage, ils devraient être tous comme vous, dommage vraiment, ils sont tous comme « eux » :p
PS: Oui, je généralise, on va pas perdre de temps avec des cas particuliers, quand ils auront changé de comportement avec leur « clientèle cible » (les bronzés et les jeunes, je me répète :p) on changera d’avis sur eux.
Je ne suis pas d’accord au moins sur un point : le fait qu’il aurait fallu consulter les policiers D’ABORD sur la garde à vue. Non, il aurait fallu les consulter AUSSI (ce qui n’a d’ailleurs pas été fait, ou pas suffisamment). Mais ils ne sont pas les seuls acteurs de la procédure, et je ne vois pas pourquoi ils devraient passer en premier. Mais vous avez raison quand vous sous-tendez qu’il n’y a aucune raison non plus pour qu’ils passent en dernier.
Après je n’ai pas non plus l’impression que le débat sur la GAV ait tourné au concours d’insulte anti-flics, comme, je vous l’accorde, cela arrive trop souvent. Il m’a semblé qu’on avait surtout mis en cause la « politique du chiffre » donc le ministère, politique dont d’ailleurs les syndicats se plaignent aussi (et à très juste titre). Il m’a semblé qu’on avait critiqué le CPP, dont la rédaction ne relève pas de la compétence policière.
En fait je trouve même que les policiers ont fait preuve là de bien peu de tolérance à une critique qui n’était pas dirigée contre eux, et qu’ils ont même eu une sacrée tendance à la victimisation, ce qui ne contrebalance pas dans mon esprit les admirables prises de position de leurs divers syndicats depuis quelques années, mais qui ne fait pas honneur à leur ligne « apolitique » traditionnelle.
@I like Cow-Boy on my TV
Et pendant ce temps d’autres policiers faisaient très correctement le travail pour lequel nous les payons avec nos impôts.
L’épisode que vous relatez n’est qu’un train en retard, un avion qui s’écrase…
Gardez espoir, il y a plein d’autres trains qui arrivent à l’heure et des millions de passagers qui atterrissent au bon aéroport !
Cela dit… si j’étais policier je demanderais à un magistrat ce qu’il pense de ces trains en retard. Et pas sûr que « j’ai pas connaissance de tous les dossiers » me satisfasse… ainsi que « les médias en rajoutent ». Pourtant je n’apprécie pas tant que ça une certaine presse.
Cordialement
Pierre-Antoine
Bonjour,
Sans remettre en cause le travail de la police et des policiers en France, il existe malheureusement bien des exemples d’abus, qui trop souvent sortent du fait de citoyens, et non pas des policiers impliqués ou témoins. J’ai pour mémoire le tabassage devant caméra l’année dernière d’une personne menottée dont la porte a été défoncée par des policiers en pleine nuit sans qu’aucun fonctionnaire de police n’intervienne. Heureusement un habitant de l’immeuble était membre d’une équipe de tournage et avait filmé la scène.
Je suis conscient que l’immense majorité des policiers est honnête, mais en fermant les yeux sur les comportements d’une minorité ils se coupent de la population.
J’estime honteux qu’aucun policier présent n’ait osé protester et dénoncer ses collègues. Si la police veut le respect, elle doit être respectable. Ces histoires d’impunité sont trop nombreuses et les citoyens sont au courant. Un policier doit avoir un comportement exemplaire.
J’ai 35 ans, je suis blanc, j’ai un travail, je gagne bien ma vie, je ne fais rien de vraiment illégal, j’ai peur quand je vois la police, est-ce normal dans une démocratie ? Non, et si la police ne fait pas elle-même le ménage, pas étonnant que la population n’ait plus confiance.
Je vous laisse lire ce témoignage effarant :
http://www.rue89.com/2010/02/16/roue-de-coups-par-des-policiers-a-une-fete-chez-moi-138776
Le jour où ces comportements honteux seront sanctionnés par la police et non pas par des citoyens, alors oui on pourra avoir confiance. Pas avant.
Et je sais que la majorité fait son travail et même plus, mais que voit-on, ces débordements, ces attitudes de voyous qui jettent l’opprobre sur toute une profession. Le corporatisme n’a pas lieu d’être pour les garants de la loi.
Si j’étais policier je réfléchirais au fait que l’homme soupçonné de l’attentat lors des JO d’ATLANTA a été interrogé en présence de son avocat puis laissé en liberté pour être finalement innocenté sans avoir fait un jour de détention provisoire. Ce qui démontre que l’on peut travailler utilement sans nos procédures d’un autre âge.
Si j’étais policier je comprendrais que le rôle d’un citoyen est de respecter l’autorité parce que c’est l’autorité et de mépriser l’autorité parce que c’est l’autorité.
En agissant sans retenue ni réflexion ni intelligence des situations, la police nationale creuse sa tombe. Les juges d’instruction les ont précédés et on voit le résultat.
Si j’étais policier je n’aurais pas honte de moi et je refuserais de travailler dans des conditions lamentables.
Merci Monsieur l’Avocat Général.
Bien souvent le citoyen nous oppose, alors qu’il est bien évident que la police et la justice sont complémentaires, entités auxquelles s’ajoutent, par incidence, l’Education nationale… et l’autorité parentale lorsqu’elle est exercée…
De la qualité de cet enseignement se construira l’enfant, ses orientations seront la conséquence de ses modèles, les parents généralement, voire les grands frères, les grandes soeurs… Les interdits seront ceux qui lui seront indiqués, expliqués, et lorsqu’il seront bravés, seront sanctionnés…
Aujourd’hui grand nombre de jeunes sont passés à côté de cet enseignement (pas forcément dispensé), basique et évident il n’y a pas si longtemps… C’est ainsi que les forces de l’ordre interviennent, la justice se prononce… et les moralistes de tous bords s’insurgent : « des mineurs ! menottés ! en garde à vue ! »…
Ces mêmes moralistes se gardent bien de réagir lorsque sont citées par ses amis médias les violences commises à l’intérieur ou aux abords d’établissements scolaires par des mineurs… la même semaine…
Je réagis donc au post de Christian rédigé le 14 février à 10h00 mentionnant :
« Que saurions-nous de ces gardes à vue abusives dénoncées ces derniers jours, et des conditions (révulsantes ?) de ces gardes à vue si des journalistes n’avaient braqué les feux sur ces abus ?
Comment ne pas s’interroger sur la pertinence de textes régissant le recours à la garde à vue quand des mineurs sont appréhendés à leur domicile et/ou menottés pour des « délits » dont la gravité n’est pas démontrée ? »
Qui est-il pour parler d’abus heureusement dénoncés par des journalistes, qui sont bien moins intéressés par les conditions de vie des victimes ? Des conditions de GAV révulsantes ? Honte à vous, monsieur Christian, de dénigrer un domaine que vous ne connaissez vraisemblablement qu’au travers de déclarations d’anciens gardés à vue, que vous prenez comptant… Avez-vous des connaissances ne serait-ce que sommaires des mineurs délinquants et de ce dont ils sont capables ? Un délit dont la gravité n’est pas démontrée ? Des violences en réunion commises aux abords d’un établissement scolaire et ayant occasionné une fracture du nez ne sont pas des faits graves ?
Les mineurs ne sont bien évidemment pas tous de dangereux psychopathes, mais pour nous, policiers et gendarmes, la difficulté est d’apprécier cette dangerosité (803 du CPP). Je défie quiconque de certifier formellement que tel mineur ou mineure ne présente pas de risque pour lui-même ou pour autrui. En l’état, que faire… le menottage, dans les conditions de trois jeunes filles transportées par deux policiers dans un même véhicule est inévitable…
Le menottage n’a rien de dégradant, c’est une mesure de sécurité évidente, qui à mon sens et pour éviter toute polémique devrait être généralisé sans conditions à toutes les interpellations.
A ceux qui me lisent et qui ont les neurones qui scandent « atteinte aux droits de l’homme, etc… », je les invite simplement à s’intéresser d’une part aux victimes plutôt qu’aux mis en cause, et d’autre part à ce qui se passe dans de nombreux autres pays (touristiques pour beaucoup), où l’on ne s’intéresse pas au bien-être des délinquants.
@fabrice
« A ceux qui me lisent et qui ont les neurones qui scandent « atteinte aux droits de l’homme, etc… », je les invite simplement à s’intéresser d’une part aux victimes plutôt qu’aux mis en cause, »
Mais c’est exactement ce que la plupart des commentateurs de cet article font :
ils s’intéressent aux victimes d’un abus d’autoritarisme (je ne parle pas d’autorité) et d’absence de discernement de la part de ceux qui devraient les protéger.
Et savez-vous à quoi me fait penser ce que vous dites ? A ce qu’on disait il n’y a pas si longtemps des femmes violées « elles l’ont provoqué par leur comportement ».
Ce serait donc le « comportement » dont la difficulté est d’apprécier cette dangerosité (803 du CPP) qui justifierait vos (ré)actions ?
Rassurez-vous, je suis d’accord avec vous. Comme les mineurs ne sont pas tous des délinquants, les hommes proches de la victime des violeurs, je vous accorde le même pourcentage de bavures que le pourcentage de violeurs… c’est-à-dire faible au regard des 15 à 20.000.000 d’hommes en capacité de violer (sans aller dans d’autres pays).
Mais reconnaissez que ça fait plus de dégâts quand c’est fait par quelqu’un en qui on devrait avoir confiance et censé protéger !
Cordialement
Pierre-Antoine
@ »Un passant »
« J’ai 35 ans, je suis blanc, j’ai un travail, je gagne bien ma vie, je ne fais rien de vraiment illégal, j’ai peur quand je vois la police, est-ce normal dans une démocratie ? »
Bien sûr que OUI !
1- Déjà vous êtes « blanc », c’est moins duraille à courser.
2- « J’ai un travail », c’est parfait, on vous retrouve facilement.
3- » Je gagne bien ma vie » : Ah ! Vous êtes donc solvable ! Vous aggravez votre cas !
Avec un tel pedigree vous ne trouverez jamais un avocat en 55 minutes après votre arrestation ! Votre compte est bon !
(Relire « Les poissons rouges » de Jean Anouilh, tout y est…)
Je serais policier, franchement, j’aurais surtout honte.
Si j’étais policier, je me désolidariserais des brebis galeuses qui nuisent à l’image de mon métier, au rapport police-citoyen et à la démocratie dans son ensemble.
http://www.rue89.com/2010/02/16/roue-de-coups-par-des-policiers-a-une-fete-chez-moi-138776
Bonjour,
Cela fait presque 10 ans que j’ai quitté la police mais je pense que c’est le meilleur article qu’il m’ait été donné de lire sur la police. J’ai été tellement écoeuré par l’appel du procureur Marin à l’encontre de M. de Villepin que je me suis engagé auprès de son association villepin.com
Monsieur tout le monde ne croit plus en sa police ni en sa justice. Je pense que comme les juges du siège, les Parquets doivent être complétement indépendants.
Puisque les OPJ sont sous les ordres du Parquet je me suis demandé bien souvent s’il
n’y aurait pas intérêt à ce que la P.J. soit rattachée au ministère de la Justice afin de gagner du temps.
Un grand merci de la part d’un simple flic.
MERCI MONSIEUR
Les policiers disposent du pouvoir exorbitant de faire condamner n’importe qui sur leur seule parole, via le délit d’outrage. Un commentaire là-dessus Monsieur Bilger ?
Merci.
Au nom de tous ceux qui croient en une police républicaine, au service de tous.
Au nom de tous ceux qui vont là où personne n’ose aller, avec les pauvres moyens qu’on leur donne, pour tenter de régler des problèmes depuis longtemps insolubles.
Au nom de tous ceux qui, en bons éboueurs de la société, vident chaque jour les poubelles de la haine et de la misère pour éviter qu’elles ne débordent et n’infestent tout le pays.
Au nom de tous ceux qui sont morts pour avoir cru que la justice et l’honneur d’une société c’est aussi la défense de la population contre ses propres prédateurs.
Au nom de tous ceux qui ne supportent plus d’être traînés dans la boue, insultés jour après jour en place médiatique.
Au nom de tous ceux qui se demandent en regardant leur uniforme s’il n’est finalement plus que le symbole d’un état policier, avant de l’enfiler comme on installe une cible dans un champ de tir.
Au nom de tous mes collègues qui n’osent pas s’exprimer, muselés par le devoir de réserve et les santions qui ne manqueraient pas de tomber s’ils venaient à y manquer.
Au nom de tous les anonymes, qu’on entend jamais eux car pas assez « médiagéniques », qui n’ont eu qu’à se féliciter de l’action des hommes et des femmes à qui ils ont fait appel pour les protéger ou leur venir en aide.
Je suis policier, vous l’aurez compris. Gardien de la Paix, au sens littéral du terme et fondamentalement républicain. Je crois au sens du mot « devoir », encore plus à celui de « sacrifice » pour avoir accompagné trop de mes collègues jusqu’à leur dernière demeure à la suite d’une intervention qu’ils ont menée jusqu’à en mourir.
Je suis policier et, trop habitué à écrire en style procédural, je n’ai pas le verbe aussi aisé que vous, alors merci.
Merci d’avoir trouvé les mots, d’avoir su résumer ce que chaque policier et gendarme de France ressent au plus profond de lui lorsque l’honneur d’une profession est mise au pilori.
Je suis policier, fier de mon métier et de mon uniforme. Fier d’enseigner à mes enfants que je fais partie des « gentils » alors même que je leur recommande de n’en parler à personne pour que les « méchants » ne s’en prennent pas à eux.
Je suis policier et habituellement peu enclin à abonder dans le sens des avocats, je le reconnais. Trop souvent en désaccord, nos points de vues respectifs n’étant sans doute pas fait pour se réconcilier. Alors merci.
Merci d’avoir pris notre défense, nous qui sommes habitués à subir la haine, à encaisser les insultes et les accusations gratuites.
Merci de vous être rappelé que dans une société civilisée personne, fusse-t-il policier, n’a le droit d’être injustement accusé sans pouvoir recourir à un avocat.
Merci, tout simplement.
Je ne suis qu’une citoyenne et vous dis merci. La police n’est pas le mal incarné, encore moins le bouc émissaire lorsqu’il y a un mort. Les médias oublient leur obligation d’informer, aussi bien sur le fond que sur les faits, pour s’intéresser au sensationnel.
Bien sûr, quand j’ai un PV (2 en 19 ans), je râle mais plus sur ma bêtise que sur le policier. Je suis bien contente d’en trouver un lorsque je suis perdue dans une ville inconnue, contente que je puisse les appeler en cas de conflits / problèmes ou pour surveiller ma maison lorsque je dois m’absenter plusieurs jours.
La police, comme la gendarmerie, a le rôle de faire respecter la Loi, pas d’être une assistante sociale ou le coupable d’office en faisant son travail pour nous, les citoyens qui voulons vivre en sécurité.
Je me demande souvent comment les policiers et les gendarmes arrivent à supporter leur quotidien.
N’ayez pas peur Madame, nous ne sommes pas de la police !… (Coluche)
Monsieur Bilger je dois vous dire toute ma considération pour ce magnifique billet.
J’ai volontairement attendu pour répondre afin de pouvoir lire à froid les commentaires et prendre ainsi du recul.
Je trouve rassurant et revigorant qu’une personne aussi éminente que vous du domaine de la justice puisse non pas prendre la défense de la police mais dire la considération et le respect qu’elle éprouve pour cette institution de l’Etat et ses représentants. Soyez-en vivement remercié.
Certes j’ai lu les critiques et je les partage également. S’il est une profession où les brebis galeuses sont insupportables, intolérables, c’est bien dans celle des métiers de la police. Cependant ces brebis ne doivent pas cacher l’immense majorité de cette profession qui paie le prix fort pour la défense du citoyen, et qu’on ne vienne pas me dire que ce sont les risques du métier.
Nul n’est payé pour se faire tuer, même les militaires.
J’ai lu qu’on demandait aux policiers plus de respect mais ils sont en droit eux aussi d’exiger le respect de leur personne, si ce n’est de leur fonction.
Je suis d’une génération où l’on a appris tout à la fois à se méfier des institutions de l’Etat, armée, police, justice…, mais aussi à en respecter les acteurs et les principes, ce qui n’est pas antinomique.
Le doute et la remise en cause n’est pas la négation.
Je citerai ici le philosophe Alain dans ses « Propos » :
« La liberté intellectuelle, ou Sagesse, c’est le doute. »
J’ai bien chanté les chansons de l’ami Georges où il vouait aux gémonies la maréchaussée sous toutes ses formes mais que je sache il n’a jamais agressé personne pour autant.
Je pense qu’on ne devrait pas demander à autrui, la police, la justice, ce qu’on ne serait pas capable de faire ou de s’appliquer à soi-même. Sinon cela relève à mon sens du refoulement le plus ordinaire.
Monsieur Bilger encore merci pour cette institution qu’est la Police Nationale.
Si j’étais un citoyen lambda…
je me demanderais pourquoi la presse ne s’intéresse pas à moi… et pourquoi elle s’est emparée tête baissée aussi rapidement d’une affaire somme toute assez anodine : l’interpellation d’une jeune fille de 13 ans en survêtement, chez elle à 10h.
J’ai un indice pour vous.
Cette jeune fille est la nièce d’un ponte de la CNIL.
Et ça, ce n’est pas un citoyen lambda, de Saint-Denis par exemple.
Mais le citoyen lambda du 93, ça intéresse moins la presse.
Bravo pour ce texte courageux et qui reflète la réalité. Vous avez tout mon soutien.
Un officier de l’armée française
Merci Monsieur.
Des provinces francophones comme celle du Québec, ont gardé des valeurs, dont celle du respect d’autrui (ce qui implique les forces de l’ordre…).
Une des sources qui font qu’aujourd’hui en France les gens (les jeunes, et les moins jeunes) ne respectent plus les forces de l’ordre, les profs, les institutions c’est que tout ces éléments représentent pour eux l’Etat.
Un peu de civisme et beaucoup de problèmes disparaîtront : un délit ou un crime, on compose le 17, on ne regarde pas ses chaussures !!! Un acte d’incivilité, on s’oppose au fauteur de trouble, on ne change pas de trottoir !!! Etc.
Merci de nous soutenir par cet article, mais l’éducation des gens commence avant l’apprentissage de la lecture…
Merci pour cet article.
Mon époux est dans la police et je le reconnais bien dans vos propos ainsi que la majorité de ses collègues.
Bonjour monsieur,
Je vous suis très reconnaissante pour vos propos ; enfin un juge courageux, un homme qui défend nos policiers, quelqu’un qui reconnaît ENFIN le difficile métier de policier ; maman de policier, épouse de policier, monsieur, je vous tire mon chapeau, et je souhaite que beaucoup de vos confrères adhèrent à vos opinions et surtout aient plus de rigueur dans leurs jugements rendus ! Peut-être que les politiques suivront aussi !
Cher monsieur, un grand merci. C’est la vérité que vous dites.
Toujours les mêmes accusations, toujours les mêmes critiques mais un seul mot, fier d’être policier !!!
Merci à vous pour votre soutien.
Je n’aurai qu’un seul mot avec dignité :
« MERCI »
Merci M. Bilger,
Je suis policier, et je commence à être fatigué d’entendre un tel acharnement sur la police en général. C’est vrai qu’il y a parfois des fonctionnaires pas honnêtes mais ne sommes-nous pas le reflet de la société ? Mais les malhonnêtes sont pourtant loin d’être majoritaires chez nous.
Je crois que le vrai problème c’est qu’entre la justice et nous (police/gendarmerie) il y a un manque de coopération. On ne se soutient pas assez les uns des autres. Alors merci M. Bilger pour votre soutien.
Un grand merci Monsieur Bilger.
Bonjour Monsieur Bilger, je tenais tout d’abord à vous remercier pour votre soutien. Je suis un simple gardien de la paix travaillant à Paris, je laisse ma femme et trois enfants en province lorsque je travaille, la séparation n’est pas facile à supporter. Lorsque je suis en région parisienne je suis logé dans un foyer car les loyers sont trop onéreux, pour quand un logement de fonction pour les policiers ? En ce qui concerne les gardes à vue, je suis outré d’entendre aux informations qu’on remet en question la parole d’un Officier de Police Judiciaire lorsqu’il a placé un jeune mineur de 14 ans en garde à vue. Je suis persuadé qu’il aura considéré que cette action était nécessaire pour la suite de l’enquête. Le profond problème de notre société est plutôt de se demander : est-il normal que des jeunes mineurs soient dans la rue à des heures tardives ? Je pense que c’est plus un problème d’éducation des parents.
Merci encore pour votre article, c’est très rare de trouver des personnes qui nous soutiennent. A bientôt j’espère.
Bonjour à tous
Que les gens qui nous gouvernent aujourd’hui redescendent un peu sur terre. Faire travailler plus la gendarmerie et la police avec moins d’effectifs, c’est futé. Les condamner parce qu’ils font leur travail, c’est encore plus futé. On envoie nos gendarmes en Afghanistan, en Irak et pendant ce temps-là, c’est la fête pour les délinquants. En terre de France, je ne dis plus la France. Les médias publient ce qu’ils veulent nous dire et nous montrer. Ne faisons pas d’étincelles surtout, ça enflammerait les banlieues. Moi je dis que police et gendarmerie sont là pour faire respecter la loi mais la même loi pour tout le monde. Pas de zones de non-droit.
Ouvrons les yeux, qui aujourd’hui fait la loi ? Des gens qui s’offrent des Boeing à 60 millions d’euros sur le dos des contribuables, M. Hortefeux des vacances à 150 000 euros le mois. Moi je dis bravo, honte de rien ces gens qui nous gouvernent ! Dites-moi combien gagne un policier en région parisienne, qui risque sa peau ? Les médias, on ne dit plus rien ?????
J’ai HONTE d’être française quand je vois ce qui se passe.
Bravo pour votre article, tellement représentatif de la réalité ! Pour moi force doit rester à la loi, même si je ne suis que simple citoyenne, je soutiens la justice, la vraie, celle de la loi, parce que c’est trop facile de se servir des gens quand on en a besoin pour ensuite les accuser de nos erreurs.
Marre de ces inadaptés sociaux qui pourrissent la vie des autres ! Et de ces médias menteurs et fabricants d’actualités !
Je soutiens le courage, l’engagement et la patience des policiers, je n’aurais jamais pu supporter autant d’impunités.
Merci monsieur, ça fait tellement de bien que quelqu’un nous soutienne !! Merci merci merci beaucoup !!
Un policier de Paris
M. Reffait, tout ce que je lis dans vos propos n’est qu’un amalgame… C’est avec des amalgames qu’est né le racisme, preuve du fait qu’il est très malsain de ne considérer les actes que d’une partie, vous faites une généralité d’une minorité de policiers.
Et à l’inverse de vous, je pense que la majorité est déjà au service de la population, même si cette dernière est remplie d’une part non négligeable d’ingrats.
Merci Monsieur, je ne peux dire que MERCI. La police, oui la police, heureusement qu’elle est là ! Que serait la France sans sa police, je vous le demande… Il faut donner à nos police nationale, gendarmerie, police municipale, douanes… les moyens de faire leur travail et aujourd’hui les contractuels et contractuelles de cette famille vont se retrouver au chômage après cinq ans de bon et loyaux services. Trouvez-vous cela juste ? Il faut défendre nos ADS, je vous le demande, que faire ???
Merci monsieur, cela me touche énormément. Raquél (06)
Merci, il y a tant de vérité.
Un « Flic » de base et fier de son métier
Bonjour Monsieur,
Je disais il y a peu de temps que mon uniforme avait perdu toute charge affective.
La lecture de votre texte m’a prouvé le contraire… Merci !
Un CRS désabusé et blasé
Merci !!!
Mes respects monsieur, je n’avais jamais lu ou entendu parler de nous comme ça. C’est ce qu’un flic écrirait.
Quel altruisme, merci.
Il est fort regrettable que des gens comme Sarkozy et Besson soient plus près des racailles que de notre police. Mais il faut absolument le dire : ceux qui comme nous n’ont pas droit de parole, ceux qui comme nous sont tenus au silence par les pouvoirs en place, nous grondons de plus en plus devant ce qui est inacceptable. Nous la majorité silencieuse sommes de tout coeur avec notre police. Que les policiers se rassurent, leur travail est admirable, malheureusement freiné volontairement par un pouvoir qui a décidé pour nous que la France devait être arabisée (sic) de gré ou de force.
Enfin une personne non policière qui comprend ce qui se passe dans nos têtes de flics. Non, nous ne sommes pas des brutes mais des hommes et des femmes qui font leur métier du mieux qu’ils peuvent avec les moyens qu’ils ont. Avec non pas une mais plusieurs épées au-dessus de nos têtes : médias, hiérarchie, associations en tous genres prêtes à défendre tous délinquants ou criminels pour exister…
Un grand merci à vous, Monsieur.
Monsieur Bilger,
Tout simplement, merci.
Un policier qui s’ est retrouvé dans votre écrit.
M.Reffait, vous représentez avec flamboyance la caste supérieure des gauchistes « éclairés » (à la bougie), qui voient leur monde idéal à travers le tube en carton d’un rouleau de papier essuie-tout : tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil, sauf les méchants policiers !
Les « bien-pensants » comme vous ne détiennent pas l’unique vérité, bien heureusement.
Un peu moins de suffisance de votre part, et un REEL recul quant à la VRAIE réalité du monde d’aujourd’hui, nous dispenseraient de vos analyses étriquées. Mais pas de panique M.Reffait, vous êtes encore de nombreux oiseaux de la même espèce dans votre volière. Je parle de l’espèce que M.Bilger fustige à juste titre, toutes professions confondues…
Bravo pour votre fine analyse M.Bilger.
« Si j’étais policier…
Je réfléchirais aux mécanismes intellectuels et psychologiques qui en moi empêchent de faire la différence entre un chauffeur qui a oublié ses papiers à la maison et un chauffard en état d’ivresse !
Entre un piéton pressé ou inattentif qui traverse hors des clous et un dealer qui s’enfuit devant le car de police !
Entre le scolaire qui voyage avec un ticket périmé et le délinquant au regard agressif envers les voyageurs !
Entre une frêle adolescente et un truand athlétique. »
Monsieur, je vais essayer de vous éclairer quant aux mécanismes intellectuels qui gouvernent nos actions.
Les policiers ne se fient qu’aux faits.
Si une frêle adolescente a commis un acte répréhensible par la loi, elle sera tout autant interpellée que le truand athlétique.
En effet, nous ne faisons pas les lois et n’avons aucun droit de les adapter à la personne que nous avons en face de nous.
Permettez-moi donc de vous dire que votre raisonnement nous montre très clairement que vous ne pourriez pas faire notre métier.
Il demande de l’intégrité, de l’impartialité, et l’absence d’a priori dont vous semblez dénué.
En effet, je ne me fie pas à l’aspect physique d’une personne, mais à l’infraction qu’elle commet.
La seule chose que j’adapte à la personne qui se trouve en face de moi est la courtoisie et la fermeté de mes propos, j’en suis seul juge.
« Ne devenez donc pas un facteur de trouble à cet ordre public que nous et vous cherchons à préserver. »
La Police, un facteur de trouble.
C’est une théorie.
Je n’y adhère pas.
Que faites-vous d’héroïque monsieur pour préserver l’ordre public ? Si ce n’est le 17 ?
Si vous avez une telle idée de votre Police, qui dans votre optique est facteur de trouble, je vous en prie… ne composez plus ce numéro qui a pour conséquence l’intervention de crétins démunis de tout sens commun, qui interpellent sans discernement les braves citoyens innocents, qui relèvent les outrages pour arrondir les fins de mois, qui frappent avant de parler, qui sont racistes, qui n’ont aucune expérience, aucun professionnalisme… et j’en passe.
Je vous en supplie, épargnez cette souffrance aux personnes agressées qui attendent de l’aide.
« Mais n’oubliez pas que vous êtes payés par nos impôts et que nous sommes donc en quelque sorte vos employeurs !
Cordialement
Pierre-Antoine »
J’ai un grave problème de conscience cher monsieur.
Je suis donc, selon votre raisonnement mon propre employeur étant donné que je paye, moi aussi, mes impôts !?
En tous cas, même si mes impôts servent à me payer, je ne me sens pas plus de droit vis-à-vis de moi-même.
Cordialement,
Aurélien.
Merci Monsieur, si tous les magistrats étaient comme vous, la France ne marcherait pas sur la tête comme aujourd’hui.
Juste merci…
Cher Raoul
C’est vrai, si une petite bourgeoise insolente nièce d’un juriste reconnu sait assez bien s’exprimer pour dénoncer les abus qu’elle subit, l’équité exige de la faire taire, au nom de tous les banlieusards qui ont un dossier moins vierge ou moins de connaissance(s), et doivent la fermer quand ils subissent des abus bien plus graves.
Cassez-lui les dents à coups de crosse, à cette arrogante qui ose relever les fautes (de frappe) des policiers. Pour qui se prend-elle ?
Et la CNIL ! Supprimez ces bouffons empêcheurs d’Edviger en rond…
Votre manière de raisonner, que j’aime beaucoup, me rappelle les discussions houleuses que j’ai eues à la sous-préfecture pour obtenir le renouvellement des récépissés pour la carte de résident de ma femme. Et de justifier les abus par la situation encore plus difficile des sans papiers.
En général, les policiers préfèrent aux bourgeois informés ceux sur qui ils ont tout pouvoir, comme les sans papiers ou bien d’autres muselés par leur situation ou leur manque d’éducation.
Ils adorent leurs informateurs.
Heureusement qu’il y a eu quelques bourgeois avisés dans l’Histoire de France.
Vous, vous avez un oncle bien placé dans la police ? Vous maîtrisez leur dialectique.
Je suis de ces personnes qui se contentent de s’informer sans jamais participer. Toutefois, en vous lisant, je ressens le besoin de vous remercier.
Je ne connais aucun policier, mais cela ne m’empêche pas d’être objective et de ressentir un malaise face au développement de ce que je nomme la désinformation.
Tapons sur la police et plaignons les délinquants : tellement plus simple pour éviter toute remise en question de notre société.
Encore merci pour ces mots qui enfin reflètent le bon sens…
Merci, je suis extrêmement touché par votre écrit…
J’en ai versé une larme, sincèrement car cela m’a renvoyé à un mode de penser que j’exclue afin de ne pas tomber dans les ténèbres.
GPX V.
J’avoue méconnaître une bonne partie du sujet, mais bon sang, qu’il est heureux de constater que certains manifestent leur soutien aux forces de l’ordre, que je ne supporte plus de voir décriées, vilipendées, traînées dans la boue à la moindre occasion.
Je n’ai pas assez de deux mains pour vous applaudir, monsieur l’Avocat Général.
Pour une fois, un professionnel de la Justice défend les policiers qui ne sont ici que pour faire appliquer les lois. Bravo !!
Jean-Dominique Reffait :
« Je n’ai absolument aucune antipathie pour le flic de base : il y a certes une proportion importante de sales cons parmi eux mais il y a aussi des personnes très sympathiques. »
Eh oui monsieur, le monde est ainsi fait.
Des cons, il y en a partout.
Tenez, je peux dire sans me tromper qu' »il y a une proportion importante de sales cons » qui postent sur ce blog.
J’ai envie de vous dire que vous en faites partie, mais rassurez-vous, je n’ai aucune antipathie contre vous.
Je suis très agréablement surpris.
Je prends vos écrits comme un véritable message de soutien, de solidarité, merci. Grâce à des personnes comme vous je garde espoir. « Soyons fiers du métier que nous avons choisi », pardonnez-moi cette expression mais putain que je suis fier d’être policier. Amicalement
Aux 5000 blogueurs policiers ainsi qu’á tous les « flics » de France, de Navarre et d’outre-mer, je vous présente mes respects et mes remerciements pour la mission que vous accomplissez tout les jours.
Quand j’ai eu affaire á vous, cela a toujours commencé par un « bonjour » de votre part et par un « merci » de la mienne. Quand on n’a rien á se reprocher…
Des billets comme celui de PB, il en faudrait jusqu’á plus soif, jusqu’à ce que les choses soient remises en ordre. Ensuite on pourrait lâcher un peu la bride… mais ce n’est pas l’heure !
Officiellement et á la mode très socialiste, je vous demande pardon pour les propos blessants de M. Reffait.
Aurélien Fayolle
Je reprends vos beaux principes :
« En effet, nous ne faisons pas les lois et n’avons aucun droit de les adapter à la personne que nous avons en face de nous. »
Ah bon ? C’est bizarre alors tous ces étrangers expulsés avant d’avoir pu consulter un juge. Ce n’est pas la loi.
Et la non attribution de plein droit de la carte de résident aux conjoints de Français, ni des cartes successives temporaires de 1 an. Le non-renouvellement de récépissés de titre de séjour au motif que les guichets seraient trop pleins, quand on en ferme.
Ce n’est pas la loi non plus.
Et la privation de liberté quand ce n’est pas strictement nécessaire, a fortiori pour une bousculade entre gamins non armés. Toujours pas la loi.
Puis
« La seule chose que j’adapte à la personne qui se trouve en face de moi est la courtoisie et la fermeté de mes propos, j’en suis seul juge. »
Pas vraiment. Votre uniforme nous représente tous (comme les impôts un peu tout le monde est concerné), et vous n’êtes pas seul juge de la courtoisie, que vous devez par principe à tout citoyen. Tout simplement parce que vous avez une arme et un pouvoir qui empêchent la personne de répondre et de vous remettre à votre place – vous savez ce que les policiers n’aiment pas de la part des journalistes qui ne se laissent pas tâter le rectum impunément…
Les tutoiements lors des contrôles d’identités par exemple, les menaces d’aller visiter le transfo du coin, voilà des méthodes dont vous n’êtes pas seul juge.
Vous voyez, je suis sûr que commence à naître en vous la volonté de m’insulter à demi-mot, après JDR.
Et cessez de vous réclamer « du terrain » par rapport aux « bobos ». La police des étrangers, j’ai pratiqué avant d’aller vivre dans le pays de ma femme.
Cordialement, depuis São Paulo où je n’ai pas d’inquiétude à regarder les policiers dans les yeux. Ils ont toujours été parfaits avec moi, pourtant ici c’est moi l’étranger.
Un simple merci, pour une fois vous vous intéressez à nous simples policiers sans nous juger coupable. On se demande qui a le plus de droit finalement ? Un délinquant a le droit de prévenir sa famille, de voir un médecin et un avocat pendant sa garde à vue. La victime ou le policier eux n’ont que leur dépôt de plainte et doivent se débrouiller pour leur défense.
On se demande qui la justice française protège ?
De tout façon pour les gens notre fonction est simple : soit on les ennuie en les contrôlant soit on n’est jamais là quand ils en ont besoin.
Bonjour Monsieur Bilger,
J’ai eu l’occasion de vous écouter à plusieurs reprises dans différentes émissions et j’ai toujours apprécié votre ton.
Etant policier, je ne peux qu’approuver votre billet bien évidemment.
Au-delà de ce que vous y écrivez, je l’apprécie aussi parce qu’il me permet de continuer à penser qu’il y a également des magistrats, journalistes et politiques dont les idées et pensées ne sont pas dictées par la mode et la démagogie, par les luttes d’influence.
Vous me permettez de penser encore que le monde judiciaire n’est pas coupé des réalités et que certains d’entre vous sont capables d’appréhender la difficulté de notre métier tout comme j’appréhende la difficulté du vôtre.
Nous recherchons tous la même chose, en principe, à savoir la manifestation de la vérité et la punition des auteurs d’infractions, la protection des victimes et le maintien de la paix dans ce pays.
La confiance que je porte dans notre système tant judiciaire que politique, journalistique ou policier est parfois soumise à rude épreuve au gré des demi-vérités médiatiques et prises de position injustes et injustifiées de certains de nos dirigeants qui sacrifient l’honneur et le respect sur l’autel du sensationnalisme et de la publicité personnelle.
Je vous remercie de cette publication empreinte de respect et d’honnêteté intellectuelle.
@Aurélien Fayolle
Vous dites :
« Il demande de l’intégrité, de l’impartialité, et l’absence d’a priori dont vous semblez dénué. »
Réponse :
Voilà bien ce que l’on vous reproche… sans connaître la personne vous émettez des jugements à l’emporte-pièce reposant uniquement sur un sentiment… Et le sentiment est aussi éloigné des faits que le jour de la nuit, le présumé innocent du coupable d’une infraction avant jugement par la justice et non la police.
Vous rajoutez :
« En effet, je ne me fie pas à l’aspect physique d’une personne, mais à l’infraction qu’elle commet. »
Je réponds :
Quelle infraction ai-je commise que cette diatribe sanctionne !
Je m’appuie sur des faits, comme relaté dans mon témoignage de l’inculpation de mon fils par un OPJ qui n’a pas daigné bouger son c… de son fauteuil pour constater les faits, les lieux et l’environnement… et qui s’est terminé par une relaxe faute de preuve devant le juge des enfants… à deux mois près c’était la correctionnelle pour violences avec armes envers une personne en état de faiblesse.
Voulez-vous que j’envoie le montant des honoraires que j’ai été obligé de payer pour la défense de mon fils à la caisse d’entraide de la police ? ça c’est un fait.
Mais comme je l’ai écrit dans mes commentaires sur ce billet, je respecte le travail de la majorité des policiers, je déplore simplement chez certains de vos collègues l’absence de discernement dont j’ai heureusement dû faire preuve pendant 26 ans dans l’accomplissement de missions opérationnelles et sans appeler le 17.
Rigueur, loyauté, confiance, abnégation… voilà le carré d’as que nous avions en main ! et vous ?
Je ne pense pas que vous pratiquiez votre métier en oubliant ce qui est de l’ordre de l’éthique. Aussi je ne retiens de votre réponse que le ras-le-bol qui vous motivera encore plus à bien appliquer les principes dont vous déplorez l’absence chez moi !
Si vous faites ainsi, et je le crois, vous ne deviendrez pas un « facteur de trouble à cet ordre public que nous et vous cherchons à préserver. »
Cordialement,
Pierre-Antoine
@ Alex Paulista
« Cordialement, depuis São Paulo où je n’ai pas d’inquiétude à regarder les policiers dans les yeux. Ils ont toujours été parfaits avec moi, pourtant ici c’est moi l’étranger. »
C’est vrai que la police est toujours mieux ailleurs et vous avez bien fait d’aller au Brésil.
De passage à Rio, juste à côté du port, j’ai vu un homme voler le sac à main d’une touriste. Le policier qui était à 10 mètres lui a tiré une balle dans la tête.
Pas d’inquiétude c’est sûr, du moment qu’on reste assis au bar…
« Vox populi… »
Merci monsieur Bilger !
Il est rare de voir un « civil » pénétrer à ce point la pensée des policiers…
D’autant plus appréciable quand il s’agit d’un magistrat…
Il est vrai qu’exerçant mon métier de policier en Seine-Saint-Denis je suis plus habitué à être considéré comme un fieffé menteur par vos confrères…
Merci encore.
Si j’étais magistrat…
Si j’étais magistrat j’aurais empêché le meurtre de Tanya par M. Doucouré.
Si j’étais magistrat je ne proposerais pas M. Burgaud à l’avancement.
Si j’étais magistrat j’aurais tout fait pour que M. Treiber ne se suicide pas et que la justice soit rendue.
Les 3 scandales lus dans les journaux des 3 derniers jours…
(Si j’étais magistrat je me poserais des questions sur mon ministère et ses fonctionnaires)
Si j’étais magistrat je me regarderais en face, et je me poserais des questions sur mon rendement, mon traitement et les impôts qui le nourrissent.
Shakespeare: « Il y a quelque chose de pourri dans ce royaume ».
Parfois, on peut critiquer tout le monde : les citoyens, les politiques, et défendre l’indéfendable mais il faut aussi balayer devant sa porte.
La situation actuelle que les policiers et magistrats dénoncent ne leur est pas étrangère. A force de protéger certaines brebis galeuses (que vous citez toutefois) et de se croire au-dessus des lois, il y a un retour de boomerang.
Ni la Justice ni la Police ne sont « carrées », aussi qu’elles ne demandent pas qu’on les considère comme intouchables et qu’elles se remettent largement en question.
Merci Monsieur, ça fait du bien tout simplement, juste du bien…
Rien à ajouter monsieur Philippe Bilger. Tout est dit et je vous en remercie.
« Le droit se définit comme la liberté qui se donne la force d’exister. Il exige donc un sujet à la mesure de son exercice et c’est l’Etat […] » Toutefois, « L’Etat actuel mélange les tâches de justice et de police. Il n’est pas bon de vouloir faire couvrir par la justice une tâche de police que l’Etat n’ose pas présenter comme telle. » dixit Bernard Bourgeois, membre de l’Institut – Extrait de la passionnante conférence « Hegel et le droit » écoutable sur http://www.canalacademie.com/Hegel-et-le-droit.html
Bonjour
Ceci est bien dit et fait avancer les choses. Car il faut savoir que ce point de vue commence à se retrouver dans les conversations. Ce qui aide à changer les comportements, les échanges avec les policiers.
La « Lettre ouverte aux policiers » du 14 février de Marylise Lebranchu, ex-garde des Sceaux (mediapart), rejoint ce souci de l’adresse à une profession, sous les coups d’un grand désordre de mesures, dénonciations… et remet comme vous de la cohérence pour penser et vivre ensuite cette question.
Eh bien que dire… cela fait du bien de lire votre billet !!!
Un grand merci à vous !
Signé : Un flic qui malgré tout est accro à son boulot
Bonjour, je suis un jeune policier (moins de dix ans en service) et je constate une chose : on s’inquiète beaucoup de l’auteur des faits, ses droits mais aucun devoir, son bien-être, s’il est bien l’auteur même si toutes les preuves possibles le désignent comme tel. Mais tout le monde se fiche de la victime, la vraie victime, celle qui a été touchée dans son intimité.
Je pense que la justice et les médias tournent à l’envers et pensent à l’auteur avant de penser à la victime.
Ceux que je plains le plus sont les citoyens français qui ne manifestent pas leur indignation.
@ Surcouf
Une balle dans la tête à dix mètres, sur une cible en fuite, ce n’est pas mal du tout ! Je me souviens de mes essais au MAC50 à l’armée, ce n’est pas si évident.
Votre expérience est extrême. Depuis 2 ans il m’est juste arrivé de croiser un ado maîtrisé par sa victime: il essayait de la braquer avec une arme factice. Tellement factice qu’elle avait fini détruite au sol à côté du jeune homme plaqué au sol. Il attendait la police sagement, sachant qu’il serait relâché sous peu car mineur. Il n’était pas terrorisé, comme en attente de ses bourreaux.
La conclusion de tout cela est que les voleurs de sac à main sont plus tranquilles en France, alors que les étrangers en règle et a fortiori conjoints de locaux sont plus respectés au Brésil.
Pour être juste avec les policiers français, il faut reconnaître que la pègre a bien plus réussi à imposer sa loi à Rio qu’à Paris… mais le problème à Rio est le manque de débouchés dans les quartiers pauvres, où pourtant 90% des gens sont très honnêtes. Les autres 10% font la loi. Et les favelas sont au centre de la ville.
À São Paulo, la police est bien différente de celle de Rio. Ici elle a encore le contrôle dans tous les quartiers, même et surtout cracôlandia.
Avec la chaleur de ces derniers jours, j’ai mal pour ces policiers sous leur épais gilet pare-balles.
Merci Monsieur.
Vos mots sont justes. Je fais ce travail depuis bientôt 17 ans, femme flic en service d’investigations judiciaires de nuit, femme de flic également j ai vu évoluer, au fil des années, mon métier, et la considération que l’on nous porte. A quel moment nos têtes pensantes comprendront-elles que des solutions peuvent être trouvées si elles s’adressent à la base. Nous leur laissons la gloire des résultats des statistiques nous voulons juste travailler et retrouver de la crédibilite et du respect. J’ajouterai que je ne fais pas ce métier « par hasard » et la chose dont je sûre c est qu’ils n’arriveront pas à me prendre mon âme. Pensez à toute cette pression que certains collègues subissent, pression qui contribue à un ras le bol et à un découragement total. Encore une fois merci Monsieur.
Monsieur Bilger bonsoir ou bonjour.
Je viens de lire votre « post » qui circule pas mal sur le web dans la communauté des « flics » (à laquelle j’appartiens).
Que dire…
Ca fait plaisir, sincèrement, du plus profond de mes entrailles de flic : MERCI.
Marre d’être traîné systématiquement dans la boue pour un « oui » ou pour un « non », marre du mépris, marre des conditions qui se dégradent tous les jours, marre de la suspicion, marre d’être montré du doigt, désigné comme un raciste,… la liste est longue… MARRE.
Je ne suis pas rentré dans « la boîte » par nécessité mais… par conviction.
J’ai 12 ans de Police, j’suis encore un jeune flic. Quand je suis rentré, je voulais « tout casser », faire mon travail correctement, payer de ma personne, me donner entièrement.
On m’a fait comprendre les choses avec le temps et les anciens qui m’ont expliqué la réalité des choses… « Petit, pas de vague ».
Malgré les avertissements des anciens, j’ai continué sans cesse… et là… les ennuis vous rattrapent. IGS, rapports, magistrats, etc.
Maintenant j’ai compris. On ne roule plus vite pour se rendre sur les lieux d’intervention car on risque de casser une voiture (donc ennuis), on a l’ordre de ne pas poursuivre les voleurs de voitures, scooters, etc., on relève la plaque si l’on peut et on laisse faire (sinon, ennuis).
Il nous arrive de recevoir des coups, on ne dépose pas plainte car les poursuites, si elles aboutissent, sont minimes pour « le pauvre auteur » ou alors finissent par se retourner contre vous (encore des ennuis).
(Sans parler de la tonne de paperasse, sorte de gangrène… administrative)
La hiérarchie, sauf dans certains cas assez rares, est « individualiste » et « carriériste », elle ne nous soutient pas. On a le « derrière » entre deux chaises comme on dit vulgairement. D’un côté la hiérarchie qui nous pousse sans soutien et de l’autre nos éternels « clients » (qui possèdent une carte de fidélité chez nous, on voit souvent les mêmes… mais la Justice… enfin, bref).
Je reste malgré tout fier de mon métier, aux yeux de ma fille, de ma femme, de mes amis et de ma famille mais aussi… de tous ceux qui, après une intervention délicate, nous regardent dans les yeux, timidement, et nous disent : merci Monsieur l’Agent. C’est rare, mais moi, ça, c’est mon « salaire », je bosse pour eux. Même s’ils sont de plus en plus rares, vu l’évolution de la société.
Cette évolution est présente aussi « chez nous », où l’esprit de corps a tendance à disparaître avec certaines évolutions voulues par le rouleau compresseur qu’est l’administration. Elle a tout compris. Nous représentions un force, une menace, elle a donc mis en place certaines dispositions administratives pour nous diviser… et ainsi mieux régner.
Toutes mes excuses, c’est brouillon, les mots me viennent ainsi, il y a tellement de choses à dire…
Un flic est discret et silencieux.
Les médias ne nous donnent pas la parole ou ceux qui l’ont ne mettent pas le doigt là où ça pourrait faire mal, aussi bien pour l’administration que les politiques…
Ces derniers « verrouillent » nos pseudo-représentants syndicaux en leur donnant des postes clefs et des grades… J’savais pas, ça s’achète un flic. Tout s’achète… suffit d’y mettre le prix.
J’ignore si ce post apparaîtra.
J’arrête là… il vaut mieux.
Cordialement
Un flic… fatigué.
(Et je crois qu’il y en a de plus en plus…)
Bonjour !
Je prends la discussion en cours donc je ne suis pas dans l’ambiance. Pour la police, je dirais qu’il faut tout simplement la respecter, la soutenir, l’aider aussi. Ceux qui n’ont rien à se reprocher n’ont rien à craindre. Il faudrait que les journaleux ne prennent pas fait et cause pour les malfrats des cités, instrumentalisant ainsi un malaise.
Sachez Monsieur que nous (la majorité des Français) soutenons la police pour ce qu’elle fait, pour ses problèmes aussi vis-à-vis de la magistrature gauchiste qui casse son travail.
Etienne
@François
« Tout s’achète… suffit d’y mettre le prix. »
Voilà un « flic » qui mérite le respect !
Il rejoint la cohorte des citoyens « discrets et silencieux » qui osent dire qu’ils sont fatigués de certaines situations dans lesquelles ils ne sont que des rouages.
Vos propos, Ludovic, sont plus vrais que ceux qui ne parlent que pour mieux cacher leur impuissance derrière des lieux communs.
Cordialement
Pierre-Antoine
Bonjour monsieur, je n’étais ni policier, ni magistrat, seulement un gardien de prison, mais comme nous avons les mêmes clients… et les mêmes problèmes… Je vous remercie d’avoir su trouver les mots pour parler de notre police… Dans notre société et grâce au pouvoir médiatique, on a fini par oublier qui sont les gentils et qui sont les méchants… A souhaiter qu’un jour tout cela change……..
Merci Monsieur Bilger, je viens d’avoir votre billet par le biais d’un groupe facebook dont je suis membre, POLICIER MORT DANS L’INDIFFERENCE « Stop aux infos Torchon », pour ne pas le citer.
Je tenais à à vous dire que je suis très content de voir que des gens comme vous osent dire ce qu’ils pensent et qu’ils se basent sur des faits et non pas sur des choses utopistes. Je suis d’accord sur ce que vous dites.
En ce qui me concerne, cette loi ne sert à rien, la seule chose à faire et vous avez très bien souligné ce point : un contrôle strict des gardes à vue, rien d’autres, la garde à vue est indispensable, sinon comment faire ?
L’impression que j’ai est que, de toute façon quoi que la police fasse ou pas, dès que les médias s’emparent d’un sujet qui fait du bruit, on fait une loi juste pour être complaisant avec le public, pour s’attirer les fameux sésames, les bulletins de votes. Le pouvoir fait faire bien des choses, mais au détriment des gens qui veulent essayer de faire que notre pays ne tombe pas dans l’anarchie.
Notre pays se transforme en mini-Amérique, l’Etat de désengage petit à petit du sécuritaire pour que ce soit à la charge des collectivités. Les médias font la loi (ont-ils des pressions ?), le show de la désinformation, il n’y a que ça, le sensationnel pour vendre au détriment de la vérité, combien de fois avons-nous entendu parler de policiers morts en service qui ont donné leur vie pour notre pays.
J’ai remarqué que depuis 10 ans, le comportement des gens a beaucoup changé à l’égard des forces de l’ordre, bien sûr dans le mauvais sens, et pourquoi ?
Eh bien d’abord, la politique et les médias jouent un rôle important dans cela, nous trouvons encore dans la population vieillissante un certain respect vis-à-vis de l’uniforme, mais la jeune population, bercée par l’ère médiatique et la violence gratuite, beaucoup moins.
Le fait de voir de la violence de quelque forme qu’elle soit et cela tous les jours (à moins de vivre au pôle nord) pousse vers des jours encore plus sombres. Il ne faut pas s’étonner que maintenant tuer un policier devienne aussi banal que boire un café. Un policier c’est quelqu’un de chair et de sang qui croit dans des valeurs, qui souhaite être soutenu quand il fait son travail légalement, qui a besoin de moyen pour travailler dans les meilleures conditions. Comment voulez-vous faire si on vous retire des moyens pour accomplir votre mission ? La réponse à l’heure actuelle est que l’on fait ce que l’on peut mais dans une certaine désillusion.
Donc pour conclure, aidez la police et la justice à travailler et arrêtez de la dépecer.
Liberté, égalité, fraternité.
François, tu dis les choses avec courage et humilité.
Tu dis juste la vérité.
Je suis tout à fait d’accord avec toi et dans le même état d’esprit.
Aurélien.
Alex paulista :
« Et la privation de liberté quand ce n’est pas strictement nécessaire, a fortiori pour une bousculade entre gamins non armés. Toujours pas la loi. »
Le cas dont vous parlez : « bousculade », c’est en fait une rixe entre adolescents.
La rixe sur la voie publique est interdite par la loi, qu’elle soit armée ou non.
L’actualité a tristement démontré qu’il fallait s’occuper du problème de violence de la jeunesse à l’école et aux abords. Il s’agit de la sécurité de nos enfants, de leur bien-être physique mais aussi moral.
De plus, si l’une des parties a déposé plainte, l’action de la police est en marche, conjointement et en accord avec la justice afin de déterminer les responsabilités et les fautes de chacun.
Une enquête est donc diligentée.
Si vous connaissiez votre sujet, vous ne diriez pas cela, sauf si le but est encore une fois de désinformer.
De plus, la « privation de liberté » comme vous la décrivez ne signifie pas grand-chose…
Pour la police, elle est prévue dans des cas bien précis.
Est-ce sur le lieu des faits, c’est-à-dire lors d’un contrôle d’identité où un agent de police peut retenir une personne sur les lieux d’une infraction le temps d’établir son identité par divers moyen et de définir son rôle par rapport à l’infraction ?
Est-ce sur réquisition du procureur de la République, qui peut demander que toute personne se trouvant dans un lieu précis en un temps précis soit contrôlée et donc, momentanément privée de sa liberté d’aller et venir ?
Ou bien, est-ce dans les locaux de police où une mesure de garde à vue est prise par un OPJ, conformément aux lois en vigueur ?
Ne balancez pas des informations tronquées ou inexactes pour faire le buzz sur internet, c’est malhonnête.
Alex paulista :
« Pas vraiment. Votre uniforme nous représente tous (comme les impôts, un peu tout le monde est concerné), et vous n’êtes pas seul juge de la courtoisie, que vous devez par principe à tout citoyen. »
Les impôts vous obsèdent.
Rassurez-vous, nous ne demandons pas aux gens que nous contrôlons leur dernier avis d’imposition.
Nous intervenons de la même façon pour tout le monde.
Concernant la courtoisie et la fermeté des propos que je peux employer :
Oui, ne vous en déplaise monsieur, je suis seul maître de mes paroles. Pour moi, la courtoisie doit aller dans les deux sens.
Je ne suis pas là pour me faire insulter par les personnes que j’ai en face de moi, sous couvert qu’elles payent des impôts et que de ce fait elles se sentent le droit de m’insulter ou de se servir de moi comme d’un « punching ball ».
Je ne leur manque pas de respect, je ne les insulte pas mais j’adapte ma courtoisie et la fermeté de mes actes et de mes paroles en fonction de la personne que j’ai en face de moi, de son comportement.
Alex paulista :
« Tout simplement parce que vous avez une arme et un pouvoir qui empêchent la personne de répondre et de vous remettre à votre place »
Je ne sais pas sur quelle planète vous vivez, mais je vous assure que les personnes à qui j’ai affaire ne s’empêchent pas de me parler et pas forcément pour me dire leurs amitiés.
Si elles restent dans la limite de la courtoisie et de la politesse, je n’y vois aucun inconvénient, bien au contraire. En cela que je peux, à ce moment là, leur répondre avec autant de courtoisie et de politesse afin de leur exprimer ma pensée. Ce que je n’hésite pas à faire, tout en respectant les limites qui me sont fixées par le code de déontologie.
Alors s’engage un dialogue franc mais poli et courtois.
Ces personnes ont-elles juste plus de caractère que celles qui s’y refusent ?
Alex paulista :
« Vous savez, ce que les policiers n’aiment pas de la part des journalistes qui ne se laissent pas tâter le rectum impunément… »
Voilà, encore de la désinformation.
Vous vous faites seulement l’écho d’un mensonge, une fois de plus.
La fouille anale n’existe pas, et ceux affirmant avoir été victime de ce type de chose mentent.
Dans quel but ? Je l’ignore, si ce n’est pour jeter le discrédit sur les hommes et femmes qui composent le personnel de la Police Nationale.
Si elles sont sûres de dire la vérité, je les invite vivement à aller déposer plainte contre les policiers qui auraient commis ces faits, cela s’appelle un viol.
Je suis dans le métier depuis assez de temps pour vous dire qu’il s’agit d’une ânerie, d’une légende urbaine qui perdure.
Je n’ai jamais vu cela dans la Police et j’ai assez d’ancienneté pour pouvoir m’exprimer en tant que connaisseur de la Police Nationale, moi.
D’ailleurs, elle n’existe pas dans les textes, ou plutôt, si. Elle existe.
La fouille anale ne peut être faite que par un médecin, sur la réquisition d’un OPJ, s’il y a de fortes raisons de penser que l’interpellé a dissimulé quelque chose dans son anus.
Cette situation peut exister dans le cas des « mules » transportant des produits stupéfiants, ou des dealers (certains dissimulant de la came à cet endroit).
Mais en aucun cas elle n’est pratiquée par un Gardien de la Paix dans une cellule d’un commissariat et à tous les gardés à vue, comme vous pouvez le laissez suggérer.
C’est honteux.
Alex paulista
« Les tutoiements lors des contrôles d’identités par exemple, les menaces d’aller visiter le transfo du coin, voilà des méthodes dont vous n’êtes pas seul juge. »
Vous avez raison.
Les tutoiements abusifs, les menaces (et je vois très bien l’exemple que vous donnez) sont inadmissibles.
Et cela je n’ai jamais dit le contraire, même si vous prenez un cas concernant un policier seul pour juger toute une profession.
Il n’y a rien de courtois dans le fait de menacer de mettre quelqu’un dans un transfo, et vous prenez un exemple qui n’a rien à voir avec l’adaptation de la courtoisie dont je parlais.
Cela est une menace, je condamne ces paroles mais je ne m’en sens pas responsable.
Alex paulista :
« Vous voyez, je suis sûr que commence à naître en vous la volonté de m’insulter à demi-mot, après JDR. »
Pas du tout !
Je trouve intéressant ce dialogue par posts interposés.
D’ailleurs, je prends le temps de vous répondre le plus précisément possible.
Je n’ai pas insulté Jean-Dominique Reffait… En tout cas pas plus qu’il n’a insulté la « grande majorité des flics de base » qui selon lui sont « des cons ».
Alex paulista :
« Et cessez de vous réclamer « du terrain » par rapport aux « bobos ». La police des étrangers, j’ai pratiqué avant d’aller vivre dans le pays de ma femme. »
Je n’ai jamais parlé de « bobos ». Vous mettez des guillemets comme pour me citer, sauf que je n’ai jamais utilisé ces mots. Encore de la désinformation.
Du terrain, je le suis, flic de base aussi.
Je ne me réclame de rien d’autre que ce que je suis.
Alex paulista :
« Cordialement, depuis São Paulo où je n’ai pas d’inquiétude à regarder les policiers dans les yeux. Ils ont toujours été parfaits avec moi, pourtant ici c’est moi l’étranger. »
Très bien, vous parlez donc d’une Police qui n’est pas la vôtre et avec laquelle vous n’avez aucun contact aujourd’hui.
Donc j’en conclus que vous parlez de quelque chose que vous ne connaissez pas (ou plus).
Cordialement, depuis… la France où je suis au coeur des problèmes et certainement bien placé pour en parler.
Aurélien.
Je suis agréablement surpris de lire un texte d’un magistrat qui ne dénigre pas la police et les policiers.
C’est très rare car un grand nombre de magistrat est anti-flics !
Je suis moi-même policier et il est vrai que c’est dur d’être méprisé par la population alors qu’elle a besoin de nous, d’être méprisé par les magistrats mais surtout d’être méprisé par ma propre hiérarchie !
Il faudrait plus de magistrats comme vous, monsieur Bilger !!!
Au plaisir de vous lire à nouveau…
Mille mercis pour votre soutien M. Bilger !!!
Merci Monsieur,
Cela fait un bien immense de se sentir humain car les débats qui nous entourent aujourd’hui semblent ne faire de nous que des machines incapables de s’exprimer !!
On parle de la police sans la consulter, sans savoir ce dont nous avons vraiment besoin !!!
La garde à vue n’est pas humaine, les locaux ne sont pas propres ? Pour y avoir travaillé ils sont nettoyés chaque jour par une femme de ménage j’ai moi-même dû les nettoyer en cour de vacation parce que tel ou telle personne avait jeté son repas !!!
On parle de nous mais pourquoi ne nous laisse t-on pas faire ce qu’on fait de mieux, notre métier ?
Chacun veut commenter, réformer mais personne ne veut faire !! Que ces bien-pensants viennent partager notre vie quelque temps mais pas la vie de commissariats épurés aux murs repeints fraîchement un jour avant la visite officielle !!
Qu’on vienne vivre avec nous, nos peurs, nos difficultés devant le pire car c’est ça la police, des gens nous ne voyons que le pire car quand tout va bien on n’a pas besoin de nous !!!
Qu’on nous laisse faire notre travail !!!
Pour ce qui est de la présence de l’avocat et pour répondre à un commentaire vu plus haut nous ne la refusons pas par crainte de la transparence, c’est pour une question pratique !!!
S’il faut attendre l’avocat avant de réaliser la première audition, dans bien des cas le mis en cause patientera de longues heures alors que si on fait sans, il sortira plus vite.
Je pourrais encore m’étendre mais chacun voit midi à sa porte et beaucoup parlent sans savoir qu’un policier ne traite pas une affaire mais une centaine à la fois, que les jolies cellules dédiées 24h/24 à telle ou telle affaire par les unités spécialisées ne sont pour nous que pur fantasme.
Sur ce merci encore Monsieur de nous voir comme des humains.
Un sujet lourd et pesant qui malheureusement n’intéresse que les personnes sensées car l’ensemble « le mouton français » s’en fiche royalement et adore se faire manipuler et dicter son avis entre un vieux jeu télévisé et une série policière, la fiction étant plus agréable que la banale réalité du métier !!!
On pourrait parler des heures sur le sujet mais si seulement nos syndicats étaient de vrais syndicats et non des vendus, si les enjeux politiques ne passaient pas avant le respect des valeurs de la République et des victimes tout irait mieux…
Enfin la pensée est encore libre et je ne me prive pas pour être d’accord avec ce papier et la plupart de ses nombreux commentaires mais la masse à raison et l’emporte, alors que faire…
Monsieur l’Avocat Général, vous avez le visage et le comportement d’un honnête homme – ce qui a vraisemblablement motivé votre prise de position. Mais à l’évidence la Société dans laquelle nous vivons compte de moins en moins de gens honnêtes. Il y a malheureusement beaucoup à faire pour améliorer cet état de fait. Cela doit passer par de la morale et de l’instruction civique dispensées en cours dès l’Ecole Maternelle. Ainsi il faut inculquer la notion de discipline et de punition en cas de manquements dès le plus jeune âge. Ca demandera du temps… mais ça pourrait contribuer à résoudre bien des polémiques et éviter en grande partie les abus constatés tous les jours en matière de délinquance. Il faut rendre à notre Police sa fonction respectable et respectée. J’espère, Monsieur l’Avocat Général, que votre prise de position aura un impact chez tous les intervenants.
Merci à vous.
Un policier retraité qui le regrette de moins en moins. Ce métier devient un vrai sacerdoce, d’ailleurs j’ai pris ma retraite par anticipation alors qu’on l’a dans la peau ce « putain de métier ».
Aurélien Fayolle
« Très bien, vous parlez donc d’une Police qui n’est pas la vôtre et avec laquelle vous n’avez aucun contact aujourd’hui.
Donc j’en conclus que vous parlez de quelque chose que vous ne connaissez pas (ou plus). »
Je suis parti en 2008. Ravi d’entendre que tout a changé radicalement depuis.
Je vois comment vous concluez hâtivement, c’est un peu effrayant.
Courage ! On a besoin de vous ! Votre tâche est difficile !… Mais sans vous, que ferions-nous ?… à part nous entretuer pour un oui ou pour un non ! Ce n’est pas évident pour tout le monde, que l’on soit boulanger, ou que l’on travaille à l’usine, ou enseignant, etc. etc. Mais moi, je n’aurais pas pu être policier ou gendarme, j’aurais craqué !! Courage, il y a des gens qui comme moi vous respectent !
Merci à M.Bilger, avocat général, pour son article « Si j’étais Policier », au sujet de la garde à vue.
Cette campagne menée par une caste d’avocats et certains magistrats adhérents au Syndicat de la Magistrature, relayée par des journalistes partiaux, est intolérable et scandaleuse.
Comment peut-on imaginer que des gens de ce niveau intellectuel puissent agir ainsi, dans le seul but de désorganiser les services de Police et de Gendarmerie en France. Ces fonctionnaires sont exemplaires, même s’il existe comme dans tous les corps de l’administration, Justice comprise, et dans les barreaux d’avocats également, quelques brebis galeuses… Il faut tout simplement les éliminer.
Quel est le but recherché par les avocats ? Contrôler si les droits de la défense ont bien été respectés, mais cela est du ressort du Procureur de la République ; assister aux différentes auditions simples ou contradictoires des mis en cause, mais dans quel but ? Si ce n’est celui de recommander aux mis en cause de ne pas répondre aux questions posées et se taire comme cela est prévu à l’article 63 -1 Al1 du C.P.P. Nous avons l’impression que la véritable démarche des avocats est de revendiquer les pouvoirs de contrôle de la garde à vue, exercés actuellement par le Procureur de la République ou ses substituts.
La mission principale de l’avocat est de bien étudier le dossier concernant la procédure établie par l’ O.P.J. à l’encontre de son client et y découvrir des éléments ou erreurs qu’il exploitera au cours de sa plaidoirie. Son intervention durant l’enquête, notamment par sa présence lors des auditions, ne peut que gêner l’officier de Police judiciaire qui ne pourra instaurer un dialogue franc et serein avec le mis en cause. D’ailleurs dans une affaire criminelle, traitée dans un service de Police, le procédurier est souvent seul face au mis en cause afin d’instaurer un climat de confiance, indispensable pour le bon déroulement de l’enquête, car il faut penser aussi à la victime.
Le véritable rôle de l’avocat c’est de plaider à la barre du tribunal, devant les juges, la cause de son client pour obtenir la relaxe ou la peine la plus clémente possible. Le contrôle des actes de l’officier de Police établis au cours de l’enquête est du ressort des magistrats du Parquet, ou du juge d’instruction dans le cadre de l’exécution d’une commission rogatoire.
Par ailleurs, il est consternant de découvrir que le Secrétaire Général du Syndicat de la Magistrature s’est rendu à Amiens pour manifester devant le tribunal de cette ville, avec des responsables de mouvements politiques, pour faire pression sur la justice afin d’obtenir la relaxe en appel des auteurs du saccage de la sous-préfecture de Compiègne. Finalement les auteurs des faits ont obtenu en partie satisfaction, puisque les peines de prison avec sursis qui semblaient pourtant méritées, ont été remplacées par des peines d’amendes, qui seront difficiles à recouvrir compte tenu de l’insolvabilité de certains prévenus… Aujourd’hui la justice n’est plus rendue sereinement, puisqu’elle est contestée en son sein par certains magistrats et avocats.
La Secrétaire générale du Syndicat des Commissaires de Police, dans un article transmis à l’AFP, a évoqué, la semaine dernière, les droits des victimes. Elle propose que celles-ci bénéficient aussi, gracieusement, d’un avocat dès le dépôt de la plainte jusqu’au procès pénal, et pour les affaires sensibles, d’un psychologue. Cette démarche me paraît très intéressante, elle permettrait d’équilibrer les droits des victimes avec ceux de la défense, qui sont actuellement disproportionnés. Malheureusement, les journalistes n’ont pas développé cet article, ce qui démontre bien leur manque d’impartialité.
Dans ce domaine, si aucune mesure n’est prise en faveur des victimes, il ne leur restera plus qu’à poursuivre les avocats pour discrimination…
Et enfin, j’ose penser, comme certainement une majorité de Français, que la ministre de la Justice, garde des Sceaux, ne se laissera pas « manipuler » par la fronde des avocats.
Pierre AUCO.
Merci M. Bilger. Cela fait toujours plaisir de lire l’avis d’un professionnel et surtout empreint du bon sens que perdent aujourd’hui « nos » décideurs (médias, politiques…). N’étant qu’un professionnel de la répression du crime, je ne commenterai pas celle des délits, mais 900.000 GAV par an est hallucinant ! Je n’ose même pas imaginer 900.000 présences d’avocat pour lire les dossiers policiers avant d’autoriser le gardé à vue à parler ! L’avocat viendra à toutes heures du jour et de la nuit pour toutes les affaires politico-financières et certaines affaires criminelles ! Après 5 ou 6 heures passées à lire la procédure policière, il conseillera au gardé à vue de se taire ! Rien de grave ! le silence apaise… ni plus ni moins.
Cordialement
Merci Monsieur Bilger pour ce moment de lecture dans ce monde d’hypocrisie où il est légalement plus confortable d’être délinquant que victime ou flic !! Et tant pis pour cet avocat du 64 qui apparemment n’a pas su saisir le sens de votre billet… et tant pis pour cet historien/philosophe, humaniste patenté et donneur de leçons…
Un médiocre (pour reprendre les termes du premier commentaire) légèrement désabusé.
Alex paulista :
« Je suis parti en 2008. Ravi d’entendre que tout a changé radicalement depuis.
Je vois comment vous concluez hâtivement, c’est un peu effrayant. »
Je suis désolé de vous avoir fait peur !
Je voulais juste vous expliquer certaines choses qui à mes yeux semblaient essentielles pour comprendre l’action de la Police.
Les choses n’ont peut-être pas tant changé même si depuis 2008 et la « crise », la tension s’est accrue.
Vous ne prenez pas en compte le facteur social dans votre vision des choses.
Vous dites que la Police n’est pas aimée par sa population (j’en doute !), je vous réponds que c’est l’utilisation qui est faite de la Police que les gens n’aiment pas (radars, timbres-amendes, chiffre…). Ce ne sont pas les personnes qui la composent, même si des exemples pris au hasard sur des thèmes bien précis pourraient faire croire le contraire.
Quand, en plus, les gens voient qu’au moment où la situation en France n’est pas au beau fixe, que le chômage monte en flèche, que les prix ont tendance eux aussi à augmenter, que les violences faites aux personnes explosent, l’action de la Police, décidée par nos responsables, est centrée sur le routier et donc, qu’elle tape directement au porte-monnaie des contrevenants…
Eh bien je comprends que certains d’eux en aient plus qu’assez de ce fonctionnement.
Concernant le manque de professionnalisme des policiers que vous pointez du doigt, je pense que vous pourriez (peut-être) me citer 10 ou 20 cas où, selon vous, les policiers se sont mal comportés. Combien de policiers ont été jugés et reconnus coupable par la justice de faits délictueux commis dans l’exercice de leur fonction ? Beaucoup moins.
Les policiers en France accomplissent des milliers de missions par jour, ce ne sont pas des « Robocop », des machines, et certains craquent sous le poids des responsabilités, des tensions que nous subissons.
Ils en viennent à commettre des erreurs plus ou moins graves.
Je n’excuse rien, mais je peux le comprendre parce que je le vis de l’intérieur.
C’est le message que je voulais essayer de
faire passer.
Nous ne sommes pas parfaits, mais la Police est un ensemble d’hommes et de femmes qui, au jour le jour et avec les moyens du bord, tente de faire de son mieux.
C’est ma vision des choses, je sais que vous ne la partagez pas mais je souhaitais, à vous et aux autres lecteurs, apporter le point de vue de quelqu’un de l’intérieur (sans jeu de mots).
En tant que retraité de la police, je n’aperçois dans tous ces discours que des paroles sans importance devant l’action ; il faut enfin en finir avec l’irresponsabilité collective, il est facile d’interdire, il est facile de pondre des lois et règlements, mais ne faudrait-il pas redonner à tous les individus composant notre société un peu de responsabilité (exemple : il est facile de remplacer un fonctionnaire par une machine sous prétexte d’efficacité, mais alors qui est responsable ?). Si dans notre société nous désirons garder un peu d’humanité, il est temps de redonner à l’homme la place qui lui revient, une place essentielle qui fera de lui à nouveau un responsable.
@ M. AUCO
« Il faut tout simplement les éliminer ». Vous avez raison.
Force est cependant de constater que cela est très rarement le cas, les syndicats de police étant muets et le soutien juridictionnel fréquent.
Un exemple : L’affaire de Villiers-le-Bel (deux morts circulant sur une mini moto)
– Côté non police : Des peines de prison ferme pour des blessures (http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2009/07/17/01016-20090717ARTFIG00379-villiers-le-bel-des-peines-de-un-a-trois-ans-de-prison-ferme-.php)
– Côté police : Non-lieu pour mensonge avéré et, incidemment, entrave à enquête (http://www.lemonde.fr/societe/article/2010/02/08/affaire-de-villiers-le-bel-plainte-deposee-pour-faux-temoignages_1302433_3224.html), mais il est vrai que l’affaire est en délibéré en appel (http://www.lemonde.fr/societe/article/2010/02/08/villiers-le-bel-il-faut-demander-aux-policiers-pourquoi-ils-n-ont-pas-dit-la-verite_1302880_3224.html).
Personnellement, je pense qu’un policier qui ment devrait encourir une sanction radicale et dissuasive. Aucun soutien ne devrait lui être apporté.
Les exemples sont fréquents (Clichy-sous-bois,…).
MERCI Monsieur Bilger, vous ne soupçonnez pas à quel point ce « billet » m’a fait du bien.
Un flic
Je suis de tout coeur avec vous, ces propos sont « politiquement incorrects » aujourd’hui. Félicitations Monsieur.
PS : N’oublions pas non plus la pénitentiaire, métier ingrat.
« L’affaire de Villiers-le-Bel (deux morts circulant sur une mini moto) »
Vu leur état, ils ne devaient pas rouler bien vite.
Aurélien Fayolle 5 – Paulista 0
Cessez de vous justifier M.Fayolle.
M.Paulista, de son joli Brésil aime donner des leçons á tout le monde et sur tous les sujets.
Il doit avoir de longs « farniente » pour débiter sa philosophie á trois balles á longueur de blog, pendant que vous prenez votre service.
Je répète ce que j’ai dit dans un billet un peu plus haut :
Je présente tous mes respects á votre corporation.
Bon courage. Nous avons besoin de vous.
C’est l’histoire du boeuf sacrifié pour faire traverser le reste du troupeau dans un fleuve rempli de piranhas. Eh bien la police de notre société française subit le même sort chaque jour. Pendant que l’on nous dévore de tout bord, nos gouvernants traversent tranquillement un fleuve en emportant avec eux le fruit de leur récolte. Sacrée récolte d’ailleurs.
Un Flic de Marseille qui vous remercie.
Bravo !
Je suis policier, j’en ai marre d’être montré du doigt parce que je fais mon travail… Des droits existent tout au long d’une procédure, mais que deviennent les DEVOIRS des présumés innocents ???
Le policier fait de son mieux comme il peut. Il essaye de responsabiliser, cela fonctionne avec ceux qui veulent entendre et reconnaître leurs erreurs.
L’assistanat ne pousse pas à se remettre en question. La réalité du métier de policier, ce n’est pas les beaux quartiers.
Il y a beaucoup à dire mais mon devoir de réserve m’oblige… Est-ce normal de respecter ce devoir quand d’autres « s’amusent » à cracher tous les jours sur nos lois qui permettent nos droits ????
Rédigé par Monsieur jpledun@GL le 24 février 2010 à 08:29
« L’affaire de Villiers-le-Bel (deux morts circulant sur une mini moto) »
« Vu leur état, ils ne devaient pas rouler bien vite. »
Excellent !
@ J.-P. LEDUN et Valérie
Vous n’avez même pas le respect dû aux morts !
Cela donne des leçons ou ça veut être respecté, mais vous, vous respectez quoi finalement, si vous ne respectez pas le minimum ?
@ Aurélien Fayolle
Je suis bien d’accord avec votre dernier commentaire: je suis persuadé que le non-respect des lois n’est pas dû à un manque de compétence, mais à une politique de l’exécutif.
Autrement dit, dans la plupart des cas que je connais (concernant le droit des étrangers) il s’agit de circulaires pour provoquer des délais abusifs, des expulsions abusives.
Quand la personne n’a pas de possibilité de recours ou que celui-ci n’est pas suspensif, les conséquences sont terribles.
Je trouve aussi que beaucoup de policiers ne suscitent pas le respect par leur comportement. Par exemple, le fait d’être intransigeant avec les plus petites fautes de conduite n’est pas compatible avec l’habitude de garer n’importe comment la voiture de police en double file ou d’utiliser la sirène quand rien ne le justifie.
Ce sont des petites choses qui, depuis plusieurs années, entretiennent un certain ressentiment.
Un autre exemple qui pèse beaucoup sur le ressenti: cette peur sécuritaire qui empêche beaucoup de Français nés à l’Étranger de renouveller leurs papiers.
Je vous renvoie au rapport du médiateur de la République, qui semble d’accord avec vous sur le fait que la tension sociale a augmenté en 2009.
La Police est la courroie de transmission de cette tension en partie sécuritaire, et risque de se prendre le retour de manivelle.
Rédigé par Madame/Monsieur GL le 24 février 2010 à 16:09
En l’espace d’un commentaire de deux phrases, on a droit a 1 « respect » et 3 conjugaisons du verbe « respecter », merci de revoir votre copie pour la prochaine fois.
Bien a vous.
Monsieur,
Suite à la lecture de « Si j’étais policier » sur votre blog, je tiens personnellement à vous remercier de vos lignes. Celles-ci cristallisent réellement la sensation qui est la mienne au sujet de mon métier. Nous avons mes collègues et moi une petite phrase dite tous les soirs au moment de notre fin de service « nous n’avons pas été mis en examen ce soir, ouf !!! »
Je vous réitère une fois de plus mes remerciements.
Un policier municipal.
@ Valérie
Le « respect » des personnes est effectivement ce qui manque le plus chez une grosse partie des policiers et non chez les gendarmes. Question de culture ou de formation, voire d’éducation.
Ceci explique pour l’essentiel la différence d’appréhension que beaucoup ressentent (cf. supra) dans leur rapports entre les premiers et les seconds.
Pour le reste, je vous laisse à vos remarques de simple forme et bien révélatrices d’un état d’esprit.
Je pense que si c’était vos enfants qui avaient été tués et quand bien même les intéressés étaient diversement eux-mêmes en infraction, vous auriez voulu savoir la Vérité, que celle-ci ne soit pas dissimulée par des autorités devant légalement être exemplaires et que vous n’auriez pas trouvé « excellent » le pitoyable propos de Ledun.
Eh monsieur l’anonyme GL,
Vous nous parlez de deux morts circulant sur une mini moto !
C’est cela que je relève comme drôle et non les deux jeunes qui se sont tués lors d’un accident de mini moto.
Le pitoyable c’est qui dans cette histoire ?
Rédigé par Madame/Monsieur GL le 25 février 2010 à 09:04
Je vous remercie de votre attention a mon egard et de votre commentaire personnalise mais je vais de ce pas vaquer a d’autres activites qui me reclament…
Quant a un rire de bon ou mauvais aloi, je comprends que le politiquement correct en fixe desormais les regles et des que je le pourrai, je me procurerai un petit manuel a ce sujet !
Quant a la « Verite » surtout qu’elle soit faite mais de grace qu’elle accommode ceux qui la reclament, sinon adaptons-la pour ne pas contrarier !
« Ledun », a ce que je sache, il a droit au « respect » comme tout un chacun et mentionner son prenom ou lui adjoindre son titre de « Monsieur » serait la moindre des politesses.
A vous lire sur un prochain billet,
Bonsoir Monsieur Bilger
Je vous remercie pour votre prise de position, vous reflétez une réalité qui dérange nos politiques.
Merci encore.
Merci 🙂
Merci car il est vrai que pour « nous » la presomption d innocence n existe pas, le flic est toujours coupable, surtout devant le magistrat qui sans nous ne serait qu un chomeur de plus. Pour ma part je pense qu il serait temps d appliquer les peines prevues par le code penal et d arreter de justifier des actes criminels par telles ou telles excuses. De nos jours il est plus facile d etre condamné et coupable que victime et innocent…
Rédigé par Monsieur jpledun@valerie le 26 février 2010 à 13:35
De rien ! 🙂
Et un week-end ensoleille pour tous.
Merci monsieur, il faudrait certainement plus de magistrats comme vous !
@ Valérie et J.-P.Ledun
Perso, j’avais bien tenté de placer le débat sur un sujet assez grave et dans le fil du billet de notre hôte : les faux avérés de certains policiers ainsi que les non-respects déjà dénoncés d’ailleurs par d’autres commentateurs.
En réponse, il n’a été fourni qu’un jeu de mots « à deux balles » et singulièrement déplacé ainsi qu’une invective ad hominem (cf. C’est qui le pitoyable ? En ce qui me concerne, je ne parlais que de propos).
Et ça donne des leçons ! Et ça glousse !
Quel beau tandem !
Ceci étant, si vous faites des petits, ne m’en gardez aucun !
🙂
@claude bac marseille | 27 février 2010 à 04:01
« Merci monsieur, il faudrait certainement plus de magistrats comme vous ! »
Peut-être mais dans ce cas là, il conviendrait sans doute de modifier l’intitulé du Blog. Pourquoi pas en, The Resiliency Justice, vu que notre hôte aime bien les Etats Unis.
Eh Monsieur l’anonyme GL,
Je n’ai fait aucun jeu de mot, je ne sais pas faire, j’ai juste repris une erreur de syntaxe de votre part.
Détendez-vous.
Rédigé par Madame/Monsieur GL le 27 février 2010 à 11:52
« @ Valérie et J.-P.Ledun »
Apres nous avoir associes par ce qui vous apparait comme etant le pire des crimes ; a savoir « un rire diabolique » que vous nous pretez, vous m’imaginez en « voleuse d’epoux » !
En guise de conclusion, je vous adresse cette chanson entrainante et incluante
http://www.paperblog.fr/975158/clip-de-gregoire-chanson-toi-moi-premier-artiste-produit-par-le-public/
Maintenant, je m’en vais lire les commentaires concernant le plus recent billet de Monsieur Bilger ; en effet l’ex-gendre du defunt co-fondateur du journal H-K. s’est exprime.
Merci Monsieur, pour ce post. Rien à ajouter, si ce n’est que cela fait plaisir de se sentir soutenu, à un moment où nous ne savons plus ce que nous allons devenir…
Un OPJ, passionné par la nature humaine mais tellement déçu par notre système pénal… Où va notre société ?
Respectueusement, Monsieur.
@Bp | 27 février 2010 à 23:21
« Un OPJ, passionné par la nature humaine mais tellement déçu par notre système pénal… »
Connaissez-vous le sort fait dans le monde, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Ouzbékistan, Pakistan, Palaos, Panama, Burundi, Tanzanie etc… à leurs propres ressortissants qui ont le simple ‘tort’ d’être albinos, et donc des « enfants du diable » dont les ossements porteraient paradoxalement bonheur ?
(Cf. http://www.unicef.fr/contenu/actualite-humanitaire-unicef/les-enfants-du-diable-2009-12-17 )
Ainsi qu’hier sur ARTE reportage le documentaire sur une jeune femme albinos agressée par ses voisins qui lui ont coupé un bras et abîmé l’autre au point qu’il a été nécessaire de l’amputer chirurgicalement pour la sauver, et qui a trouvé ensuite une ‘protectrice’ qui gère à son propre profit l’indemnité obtenue par la victime (l’équivalent de 8 000€ pour la perte de ses deux bras) ??
Pourtant ces mêmes populations qui craignent que le fait de tolérer les albinos ne leur attirent la colère des dieux, continuent de tenter de survivre sur le territoire propriété de la tribu en incantant simplement quand leur pirogues l’approchent, un Volcan parmi les plus actifs de la planète et qui a déjà anéanti à plusieurs reprises, leurs villages et leurs plantations ?
En quoi pensez vous que ces voisins là puissent être réellement différents des voisins des familles de résistants qui dans les Vosges sont venues farfouiller dans les cendres encore fumantes des habitations détruites par les miliciens sur leurs propres indications ?
Eh bien, ils le sont en effet, parce que les premiers eux, partagent tout entre tous, pour autant qu’il n’y ait pas, bien sûr… d’albinos, tandis que les seconds défilent pour le droit à la différence, la main droite ignorant la main gauche sur votre portefeuille…!
C’est ça l’humanité, monsieur l’OPJ. Ici, ce ramassis de pauvres hères capables des pires horreurs sur la base de craintes tout ce qu’il y a de plus infondées, comme du plus grand altruisme et de la plus grande générosité. Là, capables de dénoncer leurs voisins patriotes à l’ennemi, de se servir ensuite dans leurs ruines fumantes puis d’aller à la messer où ils échangeront un baiser de paix avant de commencer la célébration de l’Eucharistie, avec les enfants de leurs victimes !
L’humanité est bête, méchante, cruelle, imprévoyante, hypocrite, inconsciente, barbare, vandale, revendicatrice, égoïste, sauvage, paradoxale, criminelle, menteuse, dissimulatrice, voleuse, violente, acharnée et lâche, capable de vous exécuter simplement parce que vous portez des lunettes, signes d’une culture révisionniste, de pénétrer chez vous sans autorisation pour déposer des termites dans vos tiroirs et de la mérule sous votre tapis afin de jouir ensuite en silence d’une lente et invisible destruction de votre environnement. Mais aussi capable d’oubli de soi, de compassion, de dépassement, de curiosité, de réflexion, d’honnêteté, belle, généreuse et fiable.
Qu’on vote à droite ou à gauche, il y a de tout dans les deux camps dont les leaders sont l’un comme l’autre capables des pires injustices et des pires sottises, comme de surprenantes illuminations. Mais que voulez-vous y faire sinon l’abandonner lâchement à son sort pour, tel un Robinson Crusoé, aller vivre idéalement sur une île déserte où vous ne serez de toute façon plus désormais à l’abri de toute pollution et autres dommages imputables à ses inconséquences, ou rester fidèle au poste assigné par le sort tout en la surveillant du coin de l’œil, comme on surveille les risques d’avalanche et les tsunamis parce que l’humanité est telle une force naturelle qui tantôt vous tue et tantôt vous nourrit, elle est en effet ce volcan dont les pentes fournissent une terre parmi les plus riches et les plus fécondes qui soient.
Monsieur, j’ai connu plusieurs époques de notre joli métier de policier, j’ai assisté à des injustices flagrantes contre nos collègues, mais au jour d’aujourd’hui, j’ai hâte d’être à la retraite, et cela pour les raisons que vous relatez si bien dans votre billet.
Les policiers sont mis à rude épreuve tout au long de leur carrière, et pour peu qu’ils soient malades ou blessés, ils sont laissés pour compte par l’administration, aucune aide n’est apportée aux policiers qui souffrent dans leur chair, au contraire souvent ils se retrouvent dans un grand désarroi.
Merci à vous pour ce billet qui fait chaud au coeur.
Un jour nous avons discuté brièvement au Palais de Justice, Monsieur Bilger. Les rares propos échangés avaient déjà prouvé votre valeur. Je ne suis qu’un petit soldat de la République, mais je ne vous oublierai jamais.
Merci… merci de mettre au lu de tous ce que les policiers encaissent en silence. Merci de rappeler aux « penseurs » et critiques de tous poils que notre métier ne peut être décrit que par ceux qui l’exercent.
Un policier « de base ».
Tout simplement un grand MERCI, lire ce billet m’a ôté d’un poids que j’avais, et a atténué ce doute au fond de moi qui me submerge lorsque je cherche où est ma place… Merci Monsieur, vous lire m’a fait tellement de bien.
« Si j’étais policier… », malheureusement je le suis et de vous lire m’a fait un bien fou.
Alors MONSIEUR BILGER, MERCI, MERCI et encore MERCI, c’est tellement bon et encourageant de savoir qu’il existe encore des gens comme vous.
Comme c’est mignon tout plein de voir ces gros matous qui viennent ronronner ici, tout contents de se faire caresser dans le sens du poil.
Je suis ému aux larmes.
@ Mussipont
Eh bien, le NPA peut dormir tranquille avec vous ! Ça rassure de savoir qu’il reste un prototype de la pensée !
@ aux policiers qui font bien leur boulot.
Bien sûr qu’il y a des policiers honnêtes qui font bien leur travail et ils sont nombreux, la grosse majorité… heureusement !
Mais est-ce pour autant que cela exonère les autres ? Ceux qui ont un comportement en contradiction avec la majorité ? Et qui sont couvert par le silence corporatiste ?
Votre comportement exemplaire devrait au contraire vous inciter à faire le ménage devant votre porte et inciter vos collègues qui bafouent votre déontologie à changer soit de méthode, soit de métier.
Complicité passive, vous ne connaissez pas ?
Si vous gardez le silence, ne soyez pas étonnés qu’on vous mette dans le même sac.
Mais ceci dit, bravo pour votre courage et votre sens du service public. Persévérez, oui, mais le balai à la main…
Cordialement
Pierre-Antoine
M. Mussipont,
Je ne sais pas dans quel corps de métier vous exercez, mais je suis sûr que cela vous les « casserait » d’être jugé á longueur d’années pour les excès et bêtises d’un(e) collègue.
Ces « gros matous » méritent toute notre considération pour de multiples raisons.
Je ne suis pas flic, bien au contraire…
@jpledun : comme les « gros matous », je suis fonctionnaire (territorial pour tout vous dire). Alors, me faire traîner dans la boue, je sais ce que c’est !
@yves.bouant : je suis probablement aussi éloigné que vous du NPA, croyez-moi !
Sachez que j’ai moi aussi beaucoup de considération pour les policiers mais le présent concert de larmes et de lamentations a fini par me hérisser le poil, et comme moi je ne n’ai personne pour venir me caresser, même pas un tout petit substitut de province, alors je me suis exprimé…
@Mussipont,
« et comme moi je ne n’ai personne pour venir me caresser, même pas un tout petit substitut de province, alors je me suis exprimé… »
Heureusement, c’est vous qui l’écrivez !!!
@ Mussipont,
Une poussée de jalousie, notre saint procureur qui sourit et pardonne saura, j’en suis sûr, panser les injustices subies par le fonctionnaire territorial, à l’approche du printemps.
Venez ici que je vous cajole Mussipont, vous me faites fondre. Trop craquant.
Nous vous aimons Mussipont.
Nous vous respectons Mussipont.
Vraiment. Sans ironie.
Ca va mieux ?
Mais quelle gentillesse insoupçonnée chez les gros matous ! Ayè, je vais mieux, merci à tous.
MERCI DE SAVOIR QUE CERTAINS MAGISTRATS ONT ENCORE CETTE LUCIDITE DE LA SOCIETE ET QUE SE TROUVER ENTRE LE MARTEAU ET L’ENCLUME EST UNE POSITION INCONFORTABLE.
REMETTRE AU CENTRE DE LA SOCIETE L’INDIVIDU ET NON LES CHIFFRES DES STATISTIQUES PERMETTANT DE SERVIR AVANT TOUT L INTERET INDIVIDUEL,
REVENIR AU DROIT AU RESPECT DE LA FONCTION ET A CETTE FAMEUSE PRESOMPTION D’INNOCENCE SOUVENT MISE EN AVANT POUR LE QUIDAM MAIS JAMAIS POUR CEUX QUI SERVENT LA STABILITE SOCIALE.
Pourquoi crier si fort via tant de majuscules ?
@CJ & PB
Peut-être qu’il anticipe la grosse douleur que va ressentir dans quelques jours le policier qui a enquêté sur M. Viguier avec des méthodes dignes du plus noir des romans noirs…
En voilà un qui va ressentir ce que c’est que de se trouver entre la marteau et l’enclume…
Cela aura le mérite de faire réfléchir la majorité des « bons flics » sur les méthodes employées par certains de leurs collègues.
@PB
Cher Philippe, cela ne s’appelle-t-il pas au mieux « absence de déontologie » et au pire « pression sur témoin ».
Et que dire de la connaissance du dossier.
Cordialement
Pierre-Antoine
Merci ! Cela fait vraiment plaisir de voir que nous ne sommes pas « seuls »…
Tout est dit et très bien dit.
clap clap clap, Mme CJ, un beau cru !
AO
Merci de tout coeur, enfin quelqu’un qui prend
conscience de la dureté de notre métier. Un grand merci à vous.
Monsieur Bilger, votre article est étonnant. Il est étonnant, tout d’abord, car il est très (trop) rare de voire un magistrat se soucier des petites gens en uniforme qui travaillent pour eux, sous leurs ordres et sous leur responsabilité. Pour cela je vous dis bravo. Il est également étonnant car il est criant de réalisme, les policiers sont souvent pris dans un étau à plusieurs faces : la politique, les médias, la hiérarchie, l’opinion publique, qui, pour une majorité, prennent des jours dans un bureau aseptisé pour juger une seconde d’action dans un climat tendu. La justice et la police ne travaillent pas main dans la main. Un outrage à magistrat dans un tribunal sécurisé est souvent plus puni qu’un outrage à agent dans une cité sans renforts possibles. Je termine avec une petite plaisanterie… Le ministère de l’Intérieur vous intéresse ?
Est-il prévu dans la scolarité des magistrats une période de stage dans les services de police ? Je ne parle pas que de la P.J. (qui, ça se comprend, est le contact direct dans la future carrière des futurs magistrats) mais également de la police-secours de jour et de nuit, des BAC, des CRS, des UTEQ, de la formation en école de police etc. Ne serait-il pas normal qu’un futur procureur ou un futur juge soit baigné quelques semaines ou quelques mois dans le climat des futures affaires qu’il aura à juger ? De remplacer le papier et l’encre par des images réelles, des sensations qu’un policier peut voir ou ressentir dans l’exercice de sa mission ? La peur, la colère, le désarroi, le dialogue, la négociation… ne sont pas forcément bien transmis sur un morceau de papier. Cela lui permettrait d’éviter des questions inadéquates lorsque la police et la justice travaillent ensemble (pourquoi avez-vous contrôlé cet individu ? vous faites toujours des palpations ? n’y avait-il pas d’autres moyens de réagir ? et j’en passe)
Ceci permettrait aussi aux policiers de connaître et de rendre plus accessibles les gens qui hériteront de leurs procédures et de leurs affaires.
Ceci permettrait d’expliquer aux policiers certaines décisions de justices incomprises et jugée peu représentatives du travail qu’ils ont accompli ou des risques qu’ils ont pris…
La police va dans les tribunaux et voit comment la justice fonctionne en amenant des interpellés devant les procureurs et en surveillant l’individu en question pendant son procès. Un dialogue entre policiers et magistrats doit s’installer, cela devrait permettre de sortir de cette relation pseudo hiérarchique et à sens unique qui est la nôtre actuellement.
Bravo encore une fois pour votre lucidité et votre indépendance intellectuelle, notamment lors de votre intervention hier soir chez Morandini, pour défendre Monsieur Zemmour. Vive la liberté d’expression.
Que penser de cette commandante de police qui fait placer en garde à vue, avec humiliation, fouilles répétées, menottes, prélèvement ADN, etc., trois adolescents qui avaient eu l’outrecuidance d’insulter sa fille et de lui lancer un bouchon de liège ? Cette c…. a quand même mobilisé trois véhicules de police et 12 agents dont un commandant pour ce gigantesque coup de filet.
Devant un abus de pouvoir aussi caractérisé, cette violation des droits de l’homme et cette grave atteinte aux libertés individuelles, j’espère bien qu’elle sera révoquée. Je ne me fais pas trop d’illusions toutefois, la clique syndicale policière ne trouvant rien à redire à cette procédure.
Ce genre de pratiques policières, plus fréquentes qu’on veut bien le dire, me dégoûte et me révulse.
La plupart des gens ignorent hélas qu’un commissaire de police qui est arrivé à son poste par concours externe après le master et un an de prépa en IEJ, auxquels s’ajoutent, en cas de succès (taux de réussite 1,5 % vu le niveau du concours jugé l’un des plus sélectif de l’administration) deux ans d’études et de formation, ledit commissaire donc fait strictement les mêmes études qu’un magistrat ou qu’un avocat, sauf que l’avocat qui se permet trop souvent de le snober est souvent quelqu’un qui a raté le concours de l’ENM ou de l’ENSP et a dû se rabattre sur la profession d’avocat à la suite d’un examen qui n’a rien à voir avec le concours d’entrée à l’école nationale de la magistrature ou à l’école nationale supérieure de la police.
De nos jours les agents de France Telecom se suicident pour être soumis à un rythme de travail insoutenable et des déplacements imposés, les enseignants dépriment d’être confrontés à des enfants fort mal élevés voire délinquants, les agents des finances croulent sous les réformes, les suppressions d’effectifs et une image de marque également dévalorisée. Vous êtes amené à travailler en liaison avec les policiers et donc particulièrement sensibilisé à leurs problèmes c’est compréhensible. Il ne faut cependant pas confondre je pense problème sociétal et problème catégoriel. La société actuelle prend de moins en moins en considération la dimension humaine, c’est regrettable, mais c’est aux électeurs d’en tirer les conséquences.
Quant à la dévalorisation de la carrière, c’est purement et simplement un mythe : recruté au niveau Master, un commissaire de police qui poursuit « normalement » sa carrière (commissaire divisionnaire) termine hors échelle B, ce qui n’est quand même pas mal avec d’ailleurs une retraite à l’avenant… Rien donc là que de très conforme au reste de la fonction publique, voire même de plus avantageux, car à partir de l’an prochain les professeurs seront recrutés au même niveau et je ne sache pas qu’ils puissent terminer hors échelle. Quant à la préparation des concours, si on doit l’intégrer au niveau de recrutement, on en finit plus, ce n’est pas sérieux.
Ceci étant, sur le plan relationnel il est clair que si je dois choisir entre un commissaire de police et un juge, je préfèrerai l’homme de terrain dont la préoccupation essentielle n’est pas la préservation de son ego, comme vous le soulignez en parlant d’arrogance dans votre article sur la réforme du CSM dont la démocratie exige qu’elle puisse voir le jour au plus vite.
A D…
Contrairement à ce que vous affirmez, un commissaire n’est pas recruté au niveau master, mais il doit passer (et réussir) un concours parmi les plus sélectifs de l’administration après le master de droit en général ou un diplôme équivalent, plus un an de prépa en IEJ, ce qui n’est pas la même chose. Et ceci pour avoir une faible chance d’être admis (taux de réussite au concours externe de l’ordre de 1,5 à 2 % sur un contingent de candidats pour l’essentiel bien au-delà de bac + 5 en droit, criminologie etc.)
Le concours externe de commissaire, qui se prépare généralement en IEJ en même temps que l’ENM n’a donc rien à voir avec le Capes et d’autant moins si l’on en juge par le niveau moyen des candidats et les chances de réussite de ces différents concours.
Quant au plan de carrière d’un commissaire de la police nationale, il ne culmine normalement pas au grade de divisionnaire, du moins pour ceux qui sont issus du concours externe, mais à celui de contrôleur général, inspecteur général et directeur des services (et par conséquent hauts fonctionnaires). A noter aussi que depuis la réforme de 2005, le grade de commissaire principal a été supprimé et que celui de divisionnaire n’est plus automatique comme vous le mentionnez. A noter également que le nombre de commissaires se réduit d’années en années et partant de là, celui de hauts fonctionnaires, si bien qu’un commissaire va le plus souvent rester au grade de divisionnaire plus de 20 ans, ce qui est aberrant et conduit un certain nombre d’entre eux (notamment les plus brillants ou les plus motivés) à intégrer la préfectorale, la magistrature ou même le privé, plutôt que de pantoufler dans le même poste jusqu’en fin de carrière.
Quant au mythe du commissaire, homme de terrain, c’est justement un mythe, car le commissaire est davantage un homme orchestre qui dirige, conçoit une stratégie, planche sur des dossiers ou des affaires, distribue les rôles et communique avec les différentes autorités qu’un homme qui court après les voyous comme on le voit à la télé.
@ M.P
Un commissaire est bien recruté au niveau master plus évidemment un concours comme pour tous les fonctionnaires et un délai de préparation au concours, comme pour tous les fonctionnaires de catégorie A, concours qu’il faut effectivement préparer, cela me paraissait suffisamment évident pour ne pas être précisé. Le diplôme d’études supérieures (master) détermine le niveau de recrutement, le concours effectue la sélection. D’après vos dires la carrière est donc encore plus gratifiante que je ne le pensais…
Quant à ce que vous estimez être le « niveau » moyen des candidats, c’est un jugement parfaitement subjectif, ce qui est votre droit, mais que rien ne vient étayer et surtout pas le pourcentage de succès… D’ailleurs la préparation au concours, qui se fait en IUFM pour les professeurs, existe de la même façon, mais personne ne songerait à l’ajouter pour faire de ce niveau un bac+6 ou je ne sais quoi. C’est bien de revendiquer, mais point trop n’en faut, d’ailleurs le point de la carrière n’est à juste raison pas évoqué dans cet article, qui traite plutôt des conditions de travail.
Les commissaires de police ont donc sur le plan de la rémunération une carrière parfaitement gratifiante, qu’ils méritent d’ailleurs pleinement, mais ils n’ont pas à se plaindre – et ne le font d’ailleurs pas.
@ Desratés
De grâce, ne mettez pas sur le même plan les centaines de concours de catégorie A, ce qui risquerait d’induire en erreur beaucoup de personnes qui n’ont aucune idée de la sélectivité de certains concours. De même, ne comparez pas les IUFM qui formaient jusqu’à présent des dizaines de milliers d’enseignants, après la licence, avec l’ENSP (1) où ne sont admis qu’une poignée de candidats après le master et un concours externe (2) très sélectif (vu le nombre infime de postes ouverts chaque année) : une vingtaine l’année dernière pour les commissaires ce qui, rapporté au nombre de candidats présentés, environ 1100, ne laisse que très peu de chances de réussite.
Pour en revenir aux professeurs actuellement à bac + 3 suivis de 2 ans d’IUFM, la réforme en cours devrait certes les faire passer à bac + 5, les deux années après la licence et jusqu’au master spécial enseignement se substituant à la formation en IUFM, ce qui tout bien compté fera toujours 5 ans d’études après le bac, alors que les commissaires après le master et le concours font encore 2 ans d’études à l’ENSP.
Remarquez que je vous réponds sans le moindre désir de polémiquer, mais uniquement afin de rétablir les faits, sachant que de nombreuses personnes viennent consulter ce blog, y compris des parents et des jeunes qu’il convient d’informer honnêtement.
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(1) Ecole Nationale Supérieure de la Police – Grande Ecole située à St-Cyr au Mont d’Or qui forme les commissaires de la PN en 2 ans d’études et de stages suivis d’un mémoire.
(2) Comme dans toute l’administration, il existe d’autres modes de recrutement, concours interne, choix (parmi les commandants de police) etc…
@ Mary Preud’homme
Les deux années d’école ne sont pas décomptées dans le niveau de recrutement car les lauréats y sont payés, et que le concours appartient pour eux au passé (au fait quel pourcentage d’échec à l’issue de ces deux années de formation professionnelle ???), il en est de même de toutes les écoles de la fonction publique, qu’il s’agisse des impôts, du trésor etc…
Désolé d’insister mais le niveau de recrutement des commissaires de police est bien bac+5, d’ailleurs c’est ce qui est inscrit dans les textes.
Quant au nombre de lauréats, j’ai envie de dire qu’heureusement qu’il y a plus de profs que de commissaires :o)))
Merci M. Bilger, Merci Merci Merci…
Ca fait du bien.
« Vigilat ut quiescant » (orthographe douteuse, pardonnez-moi je n’ai pas fait de latin) : « Ils veillent pendant qu’ils dorment », voilà la vraie devise de la Police et qui résume tout finalement.
« Je me révolterais devant ces incidents, parfois ces tragédies qui naissent souvent parce qu’un jeune homme, dans des cités où on a à peine le droit d’entrer, a commis un délit ou un crime et que, poursuivi légitimement par la police, il va chuter, être blessé ou malheureusement parfois mourir. »
Parce que lorsque qu’un jeune (de banlieue bien entendu, puisque ceux de la campagne ne sont pas des délinquants, c’est bien connu) vole un vélo et que « malheureusement » il meurt, vous trouvez indécent que ceux qui restent protestent ???
Mettez-vous juste une seule fois à leur place juste pour voir l’effet que ça fait d’être tabassé par les flics juste pour un délit de sale gueule.
Tant que la police continuera à recruter des types qui ne savent même pas écrire leur nom sans faire de fautes, alors il ne faudra pas s’étonner de les voir se faire traîner dans la boue.
Combien de gens seraient capables de résister aux insolences, caillassages, coups et crachats comme le font nos forces de l’ordre. C’est bien de les critiquer mais ce n’est pas une minorité de ripoux qui peut entacher le travail des bons policiers. Pour répondre à Molipo Polimi il faut qu’il se mette bien en tête que dans les campagnes, nous ne connaissons pas cette violence. Des jeunes qui provoquent, volent, tuent pour trois fois rien doivent être sanctionnés et ceux qui restent n’avaient qu’à bien les élever. Une bonne éducation ne fabrique pas de truand moi je dis. Soutien, Courage, Honneur et Patrie à toutes nos forces de l’ordre.