Avec Philippe Courroye, à son initiative ou à son détriment, il se passe toujours quelque chose.
Ce procureur de la République au tribunal de grande instance de Nanterre a en effet adressé un courrier à la présidente de la juridiction pour se plaindre notamment des "commentaires à l'audience" de la présidente du tribunal correctionnel sur l'attitude du parquet.
Mme Prévost-Desprez, dont la sympathie pour Philippe Courroye ne semble pas être intense, avait émis des critiques sur la gestion d'un dossier dans lequel trois ex-fonctionnaires du conseil général des Hauts-de-Seine étaient poursuivis pour favoritisme dans la rénovation d'un collège. Mme Prévost-Desprez aurait relevé le caractère "limité" des investigations et se serait étonnée qu'Isabelle Balkany, vice-présidente chargée de l'enseignement, n'ait pas été entendue.
Philippe Courroye soulignait que "le parquet ne peut pas tolérer de tels commentaires sur ses orientations de poursuite" et dénonçait "des manquements graves" de la part de la présidente du tribunal correctionnel. Celle-ci était reçue le 15 décembre par Mme Chantal Arens, présidente du tribunal.
Qui a raison ou tort ? Je ne prétends pas me poser en arbitre des élégances judiciaires mais mon expérience de ministère public m'a parfois conduit à affronter des situations du même type. Je me souviens en particulier d'un président de cour d'assises qui n'aimait rien tant que proférer des acidités ironiques sur les carences du parquet et ses prétendues erreurs de qualification pénale. On sentait sa jouissance à paraître libre dans la conduite d'une audience puisqu'il se permettait de tourner en dérision l'autorité de poursuite. A la longue, cela devenait lassant. Ce l'était d'autant plus qu'il jouait sur du velours, se sachant protégé par son statut de président et à l'abri d'une riposte d'un ministère public soucieux de ne pas entretenir une querelle devant le jury. Pourtant, j'ai tout de même pris le parti de lui signifier qu'il n'avait aucune injonction à adresser au parquet et ça l'a calmé… Qu'en déduire pour le contentieux opposant ces deux magistrats à Nanterre ? Aussi détestables que m'apparaissent l'entregent et l'omniprésence du couple Balkany – je n'ose pas croire que le mari, déjà condamné, soit l'invité permanent du président de la République dans ses voyages internationaux ! -, la présidente Prévost-Desprez n'était en effet pas fondée à discuter, dans le cadre d'une audience, non pas le fond de la procédure dont elle était saisie mais la manière dont le parquet avait jugé bon de faire établir et de clôturer l'enquête. Cela revenait, par une remarque qui semblait de pur constat, à mettre en cause implicitement les modalités d'une poursuite et à signaler au parquet qu'il aurait dû procéder autrement.
Le ministère public présent à l'audience avait toute possibilité de protester, ce qu'apparemment il n'a pas fait ; en revanche il a avisé son procureur des propos de la présidente. Autrement dit, à partir du moment où les critiques formulées dans le débat correctionnel n'avaient pas été contredites, il me semble qu'un courrier les visant, mais hors audience et en méconnaissance de la liberté quasiment absolue des magistrats du siège et/ou du parquet durant le procès, était forcément inopérant. Et même dangereux. Réclamer une sanction disciplinaire dans ces conditions (si cette exigence se trouve dans le courrier de Philippe Courroye) porte atteinte à ce qui est un socle fondamental pour l'ensemble des magistrats : leur liberté à l'audience et l'obligation de n'affronter leurs éventuels débordements que dans ce lieu.
L'épisode n'est pas dérisoire. Je me demande si Philippe Courroye, dans ce tourbillon qui le met en vedette, à charge et/ou à décharge, ne se laisse pas aller à une sorte d'énervement institutionnel qui étonne de sa part, lui qui a supporté bien plus sans bouger judiciairement.
Le Premier président de la cour d'appel de Versailles que je ne connais pas, Alain Nuée, tenant compte sans doute de la version de Mme Prévost-Desprez, a fait preuve en l'occurrence d'une extrême sagesse en déclarant que "pour lui l'affaire est close… et qu'elle ne relève pas d'une procédure disciplinaire. Dans une audience, un mot ou deux peuvent être perçus comme critiques. C'est peut-être désagréable à entendre mais cela fait partie du débat contradictoire" (Le Monde sous les signatures de Pascale Robert-Diard et Alain Salles, Le Parisien et Le Canard enchaîné).
Tout est lucidement dit.
Vouloir exercer un métier de « Sage » est une chose, mais y être nommé sans que soit vérifiée au préalable ladite « Sagesse » …
Brrrrrrrrrrr !
« sa jouissance à paraître libre dans la conduite d’une audience puisqu’il se permettait de tourner en dérision l’autorité de poursuite » : merci pour ce témoignage sur
la fatuité hélas ordinaire de gens présumés
« sages » mais qui ne ratent pas une occasion
de démontrer suffisance et arrogance …
mais au fait présumer que la fonction de
magistrat français est « sage », ne serait-ce
point de la candeur, de « l’innocence » ? car
quand on est formé à la conflictualité,
toute la conflictualité, rien que la conflictualité … comment harmoniser « sagement » ?
Et ce rififi n’intervient pas à l’occasion d’une banale affaire de vol de vélo (je n’ose dire de scooter dans ce département)… Balkany pas touche, c’est l’identité nationale hongroise bien au-dessus de toutes les autres, il n’y a pas de débat dans les sous-préfectures là dessus, c’est sacré.
Il me semble toutefois qu’à l’audience le président n’est pas lié par les poursuites du parquet et il peut en relever les insuffisances qu’il pressent au même titre que celles de la défense. La fiction de l’impartialité du parquet dans ses poursuites a fini d’amuser le monde depuis longtemps, notamment lorsqu’il s’agit du politico-financier dans les Hauts-de-Seine, ce furoncle républicain.
Si le tribunal doit juger le fond, il apparaît évident qu’il doit apprécier la façon dont ce fond lui parvient et si, aux yeux du président, il paraît que des éléments convergent vers une personne qui ne figure pas dans la procédure, c’est son rôle de le souligner et d’entendre les explications du parquet.
Ca n’est jamais agréable de s’entendre dire que le travail a été volontairement ou non mal ficelé mais pour bien juger d’une affaire, un président doit s’interroger non seulement sur ce qui lui est livré mais également sur ce qui manque à ses yeux pour établir un jugement correct. Si demain le parquet requiert contre un quidam 1 an de prison pour excès de vitesse, le président peut s’étonner de ce que la mention de la vitesse excessive ne figure pas au dossier, non ?
La procédure de poursuite fait partie du fond d’une affaire.
Ah, les Balkany, la cour florentine de Concino Concini.
@PB
Qu’il doit être dur psychologiquement pour un magistrat un tant soit peu honnête, en charge de « la Justice » de se trouver en permanence entre les exigences de sa fonction et les exigences de ses relations…
Ce qui expliquerait qu’après avoir supporté bien plus sans bouger judiciairement certains expriment une sorte d’énervement institutionnel étonnant.
Mais en quoi est-ce étonnant psychologiquement parlant qu’un homme exprime la dichotomie dans laquelle il se trouve ?
On peut aussi appeler ça « avoir le cul entre deux sièges », l’un inamovible, l’autre éjectable.
Pour ma part, je prendrais presque le « coup de gueule » de PC comme un tir de semonce non pas envers une collègue, mais envers le pouvoir qui l’instrumentalise un peu trop.
Du style « n’allez pas trop loin, sinon on va manquer de réponses aux trop nombreuses questions que suscite notre relation ».
Cordialement
Pierre-Antoine
Ce que relate M. Bilger nous le vivons tous les jours en entreprise : petites vacheries, haines recuites, procéduriers paranoïaques, narcisses qui se prennent pour leur propre statue, etc.
Cela conduit parfois à déplorer 23 suicides… dans une entreprise où la moitié du logo est précisément « Comm »…
Mais, dès lors qu’il s’agit de la Justice cela nous effraie tous de savoir que nos têtes peuvent pâtir de tels dérapages.
De sorte que dès le premier instant de votre arrestation, il faut exiger que l’on vous remette « La Tête des Autres » de Marcel Aymé, ça aide.
Attention à tous ! Avec le concours de notre hôte, j’ai pris des nouvelles d’Aïssa et il lit tout ! Il recharge actuellement quelques batteries à plat, l’hiver et l’impécuniosité ne portent pas à la rigolade, mais ça va vous retomber dessus un de ces jours !
« Je me souviens en particulier d’un président de cour d’assises qui n’aimait rien tant que proférer des acidités ironiques sur les carences du parquet et ses prétendues erreurs de qualification pénale. On sentait sa jouissance à paraître libre dans la conduite d’une audience puisqu’il se permettait de tourner en dérision l’autorité de poursuite ».
Si vous remplacez « Président de Cour d’assises » par « Magistrat » et « Parquet » ou « autorité de poursuite » par « avocat », vous avez un tableau relativement fréquent des rapports d’audience entre le Juge, d’un côté, l’auxiliaire de Justice, de l’autre.
Certains magistrats se croient en effet toujours plus malins que tout le monde et ce sont souvent les plus mauvais.
La différence est qu’il est toujours délicat de prendre le parti, comme vous dites, de les remettre à leur place, sauf à risquer de nuire au client. Et les bougres le savent…
Comme ce sujet échappe à mes compétences, je préfère m’en tenir au titre :
« Du rififi à Nanterre », avec les Balkany’s, scénario et dialogues de Michel Audiard, cela va de soi.
Il faut reconnaître que notre ami Philippe sait faire preuve d’un esprit légèrement taquin et que la dignité de sa charge le frustrant de certains plaisirs, aussi je lui suggère de méditer quelques paroles bien senties de l’ineffable petit cycliste, comme le surnommait affectueusement J.Gabin :
« Dans la flatterie, aucune précaution à prendre,
aucune limite à respecter.
On ne va jamais trop loin. »
« On serait riches, on sera heureux.
Où est-ce que tu as appris que l’argent faisait le bonheur ? T’as été élevé chez les laïcs, toi ? »
« Monsieur Félix, vous allez foutre le camp ! Je n’peux pas supporter votre tronche !
Il ne faut pas se fier à l’apparence physique des gens !
Avec vous, si !… Vous avez la gueule de travers et la mentalité biscornue, vous êtes synchrone…
J.Gabin/J.Carrette »
Et pour ma défense M. l’avocat général, je conclurai par :
« je ne suis pas un voleur.
Bah alors, c’est quoi que vous faites ?
De la mendicité à main armée !
Bonne journée.
Il me semblait que l’adage : « la plume est serve ; la parole est libre » était la base même de l’audience… y compris pour le parquet.
En d’autres temps, il me semble que, dans une juridiction spéciale, alors que le ministère public avait reçu mission de réclamer la peine de mort, le magistrat, malgré les consignes reçues, s’était refusé à la demander, se référant à la liberté de parole. Et pourtant l’on était en pleine fin de la Guerre d’Algérie et il s’agissait du procès de l’un des principaux responsables de l’OAS. Le courage intellectuel de ce magistrat, au-delà de toute option politique, l’avait à mon sens particulièrement honoré par la manifestation publique de son indépendance. Et pourtant, les pressions à cette époque étaient particulièrement prégnantes…
De fait, l’incident d’audience rappelé par l’avocat général Ph.B n’aurait jamais dû être traité de la manière qui a été rapportée.
Il eût dû se traiter dans la discrétion du cabinet du président du tribunal. Point. Que par ailleurs, cela soit rapporté par la presse, singulièrement par le Canard enchaîné, voilà qui ne me paraît pas aller dans le sens de l’honneur et de la respectabilité des magistrats ! Où les options politiques s’immiscent dans le débat de l’audience ! Jusqu’où n’ira-t-on pas dans le déni si évident de l’indépendance des magistrats ?
Mes amitiés à Aïssa. Passez de bonnes fêtes de fin d’année, Aïssa. Je vous souhaite de retrouver du travail.
Bonsoir M. Bilger,
Je ne suis nullement qualifié pour discuter de cette polémique au sein du TGI de Nanterre. Simple citoyen et justiciable, mon avis ne présente guère d’intérêt.
Toutefois, il me semble que la Constitution garantit l’indépendance des magistrats du siège au contraire de ceux du parquet.
Je ne sais pas si Isabelle Prévost-Desprez a raison lorsqu’elle met en cause l’enquête diligentée par le parquet, mais sa parole étant libre à l’audience, je ne vois pas ce qui autorise Philippe Courroye à demander des sanctions disciplinaires à son encontre.
Autant que je sache, les passes d’armes entre siège et parquet sont monnaie courante, j’en ai vu moi-même, et un Procureur de la République, rectifiez-moi si je me trompe, n’a aucune autorité sur un magistrat du siège, il a déjà assez de moyens pour caporaliser son parquet sans en plus se mêler de ce qui ne relève que de la présidence du TGI.
Je peine à croire, encore une fois, que le procureur Courroye agisse autrement qu’en service commandé. Mme Prévost-Desprez s’est seulement étonnée que le parquet ait mené des « investigations limitées ».
Il est vrai que cette juge a par ailleurs décidé d’attendre la fin du mandat de Nicolas Sarkozy pour lui accorder des dommages et intérêts éventuels dans l’affaire de ses comptes bancaires piratés.
Je crois, et c’est mon droit, que Philippe Courroye commet là un abus de pouvoir, le grand magistrat instructeur qu’il fût s’est éclipsé dans une servilité inouïe.
Je finis par détester un homme que son courage m’avait fait admirer, et il n’est jamais plaisant d’être déçu.
Pour conclure, je reprendrai la formule de Christophe Régnard, président de l’USM : « après la reprise en main du parquet, la suppression annoncée du juge d’instruction, on intimide maintenant les présidents de chambre pour être sûr qu’il n’y aura plus d’enquêtes gênantes ».
Heureusement, il restera toujours des magistrats du siège, sourcilleux sur leur indépendance, comme Serge Portelli, pour refuser l’inacceptable.
« Mes amitiés à Aïssa. Passez de bonnes fêtes de fin d’année, Aïssa. Je vous souhaite de retrouver du travail.
Rédigé par: Florence | 18 décembre 2009 à 19:43 »
Je m’associe au message de Florence. Et surtout bon courage à vous.
@Aïssa,
Donnez-nous quelques informations, peut-être l’un d’entre nous pourrait-il avoir une opportunité…
Si on ne s’entraide pas dans la vie, la vie n’a pas grand sens.
A bientôt.
C’est quoi cette embrouille ? Je vais très très bien et que je m’absente et on me voit tout de suite à l’agonie… Je suis néanmoins sensible aux messages de soutien et d’inquiétude et je remercie… Saturation, c’est le mot, voilà, saturation… Burn-out social ! Du job soignant, je suis obligé d’en refuser tant la demande est grande et la pénurie de personnel non moins grande hélas… Mais il ne s’agit pas pour moi en tout cas d’accepter d’exercer ce taf dans des conditions et des moyens de cochon (ça c’est pour Bachelot mais elle ou un(e) autre, ce serait pareil; tout sanitaire en France part à vau-l’eau insane et c’est pas moi qui l’ai voulu ni décidé mais cependant si vous morflez dans la vie et que vous croupissez sur un lit dans un couloir ou une chambre d’hosto sans plus personne disponible et/ou motivé pour se pencher sur vous et vous soigner, vous appellerez bientôt et désormais les fonctionnaires bureaucrates du ministère nique la Santé (il n’y aura plus qu’eux) qui viendront peut-être vous soigner, eux…)… Tous les pontes médecine chirurgie et autres de l’AP-HP menacent de démissionner, la province va suivre, tout le monde craque dans ce merdier, les infirmières ne savent plus quand c’est du lard ou du cochon, si ces nazes de ce ministère continuent, minables gratte-papiers, ronds de cuir théoriseurs glandeurs et glandeuses qui s’imaginent sans rire, les austères technocrates bouffons, qu’ils ne seront jamais et ni malades et ni vieux, jamais, toujours bonne santé et les leurs aussi, de foutre en l’air tout le système à petit feu… C’est plus de l’économie, c’est du rationnement à la dur, les bat’ d’Af’ hospitaliers, bientôt nos cartes dûment visées, un soin par mois madame, vos blénnorragies à répétition vous les gardez pour vous s’il vous plaît ; une hospitalisation par an monsieur, pas davantage, vos ulcères, votre prostate et ta mère connard!, surtout pas davantage ou ou… Tiens je reste chez moi, on verra ça en janvier… D’ici là, je m’exploserai la gueule en famille à coups de poulardes et de chapons et je fais de la poésie aussi, je rumine, je corrige, j’envoie tout un tas de manuscrits, je fais de la littérature quoi…
Et puis, ça repose aussi ce cher PB, je pense… Ca ronronne et c’est pas plus mal, en roue libre mimile… Courroye ? Bah, il ira loin ce petit… Vous connaissez l’expression… A propos, mon cher PB, vous n’avez pas été sans remarquer hier que votre Parquet a émit un rappel à la loi à l’encontre du député-maire-conseiller régional et patin-couffin de l’Essonne Julien Dray… Vous avez bondi, je suppose, comme moi… Qu’il est beau, n’est-ce pas, notre pays ou un Parquet judiciaire (le vôtre, toujours le vôtre, celui de Paris, là, à côté votre bureau, ils en veulent, ma parole, ça se voit, ils ont de l’ambition vos collègues, des projets pour la Justice, une grande vision, c’est bonard, on est sauvé, pas comme à la Santé (la vraie, pas la prison…) …), qu’il est beau donc notre pays où un Parquet soucieux et pointilleux rappelle la loi à ceux qui l’ont créée et votée… Si c’est pas émouvant, ça !…
A bientôt peut-être… et bonne bourre… euh… bonne fêtes à tous…
Aïssa.
« Qui a raison ou tort ? Je ne prétends pas me poser en arbitre des élégances judiciaires »
Je ne connais rien aux élégances particulières au corps judiciaire, mais j’aurais tendance à penser a priori qu’il en va de l’élégance judiciaire comme de l’élégance en général, celle qui demande du tact et de la retenue, tout de même que ce que vous avez dit de l’autorité, autrement dit que « cela ne s’apprend pas »!
Ceci étant, je me pose la question d’une réelle compatibilité entre l’élégance et cette forme d’arène que je me figure être une audience de tribunal qui est faite pour que les choses soient dites en public; Ce public étant diversement composé de professionnels du domaine judiciaire, des parties ainsi que de simples citoyens à l’intention desquels la porte d’une salle audience qui ne se tient pas à huis-clos, se doit de demeurer ouverte jusqu’au dernier dossier, celui que parfois on se garde sous le coude pour la bonne bouche…!
« la présidente Prévost-Desprez n’était en effet pas fondée à discuter, dans le cadre d’une audience, non pas le fond de la procédure dont elle était saisie mais la manière dont le parquet avait jugé bon de faire établir et de clôturer l’enquête. »
Personnellement, mais c’est là un avis de béotienne, j’aurais tendance à penser que tout ce qui peut venir à l’idée d’un(e) président(e) dans le but de lui permettre d’apprécier le plus justement possible l’affaire à propos de laquelle il ou elle aura à se prononcer est nécessairement bienvenu dans l’intérêt d’une bonne justice, que l’incongruité ou l’impertinence, dans tous les sens du terme, de l’idée en cause, agrée ou non aux avocats de toute espèce. Et je me figure également, mais je me trompe peut-être, qu’il ou elle a tout pouvoir d’ordonner un complément d’enquête dans la mesure où la nécessité lui paraîtrait s’en faire sentir, quand bien même aucun avocat ne l’aurait sollicité(e) à ce propos.
Une décision quelle qu’elle soit a toujours des conséquences et, a priori toujours, je pense que le souci des conséquences doit motiver davantage un juge que le souci de ne pas paraître désagréable (ou selon le cas, agréable) tant aux parties qu’au ministère public.
Et, a priori toujours, on ne voit pas pourquoi les interventions du Tribunal devraient être motivées par autre chose que le souci de servir la justice dans le cadre (et les limites) de l’affaire dont il ou elle a à connaître.
« Le ministère public présent à l’audience avait toute possibilité de protester, ce qu’apparemment il n’a pas fait ; en revanche il a avisé son procureur des propos de la présidente. »
C’est là où je vous rejoins tout à fait en revanche, vu que aussi bien les manœuvres que les bruits de couloir sont éminemment détestables, « inopérants » comme vous le dites, à l’égard de l’affaire qui en est le contexte, et tout ce qu’il y a de plus inélégant ainsi que décrédibilisant eu égard à l’autorité dont la fonction convient que l’on jouisse ! Mais c’est pourtant là où une autre forme de jouissance, celle dont vous créditez le président qui jouait sur le velours de son statut, a le plus de chances de tendre à se satisfaire, malheureusement.
La Présidente Prévost-Desprez est en charge de juger des gens, équitablement. Il n’est donc que normal qu’elle renâcle à condamner uniquement des personnes qu’elle considère apparemment comme des lampistes.
C’est le problème d’une investigation à la seule diligence du Parquet…
La solution classique était le juge d’instruction, mais celui-ci s’est progressivement et pratiquement transformé en super procureur !
Donc, cela plaide pour l’adoption d’un régime accusatoire, plus égalitaire.
Cordialement
J'ai légèrement modifié mon billet parce que la présidente Prévost-Desprez m'a fait savoir qu'elle n'avait pas regretté l'absence d'audition d'Isabelle Balkany pour la simple raison que celle-ci avait été entendue dans la procédure. Sans doute la position sage du premier président Alain Nuée a-t-elle été dictée par les explications de ma collègue.
@Aïssa,
Au moins nous voici rassurés, votre plume trempée dans « le sang impur de vos indignations » mérite 20/20 sur la forme et le zéro pour ceux que vous visez si bien.
Toutefois, il faut dire que nous avons beaucoup de chance, les deux ministères, objets de vos courroux, sont dirigés par des femmes. « La femme étant l’avenir de l’homme » je vous laisse imaginer ce que serait l’état des lieux si c’étaient des « gaziers ».
Votre sainte colère est tout à fait justifiée.
Je n’ai jamais assez de mots pour remercier le personnel hospitalier. J’ai toujours rencontré des gens merveilleux, de fait, il va de soi que je partage totalement votre ressentiment.
Concernant le rappel à la loi, dont il faut bien dire qu’il est peu connu du grand public, il nous rassure sur l’état de la mémoire des gens du parquet, qui se sont souvenus de cette formule et qui ont réussi de ce fait à nous étonner une fois de plus.
A bientôt,
une poule cha pond
un chapon cha pond pas !
Proverbe auvergnat.
@Philippe Bilger
« J’ai légèrement modifié mon billet »
A cet endroit donc :
« Le Premier président de la cour d’appel de Versailles que je ne connais pas, Alain Nuée, tenant compte sans doute de la version de Mme Prévost-Desprez, »
Devons-nous conclure de l’épisode que vous relatez qu’il y a eu en somme ‘beaucoup de bruit pour rien’ sur fond d’une peut-être malheureuse otite d’un parquet n’ayant pu se faire remplacer à l’audience et cause d’une probable mauvaise audition…?
Salut Aïssa,
Ton absence momentanée aura en tout cas permis au franc-maçon de service de faire sa BA en toute discrétion.
Reviens-nous vite.
Voeux de rétablissement à Aïssa.
Merci à Aïssa pour les nouvelles sur sa santé bien sûr, mais aussi et surtout pour son billet d’humeur très revigorant dans le ronron autosatisfait de notre ministre de la Santé. Enfin un langage dénué de langue de bois et qui est « vrai » dans tous les sens du terme !
Au hasard des manipulations de la souris, j’ai constaté que le portrait de monsieur Bilger en marge de son ajout au billet du jour était cliquable, le clic aboutissant à ceci : « philippe.bilger’s followers »
C’est quoi exactement ? Parce qu’il y a beaucoup plus que 19 commentateurs différents sur ce blog ?
Voilà au moins un magistrat qui pose le problème de ces enquêtes préliminaires en matière financière.
A Paris elles finissent la plupart du temps en classement sans suite et c’est surtout un moyen efficace de bloquer des plaintes.
Courroye qui est pressenti pour devenir Procureur de la République de Paris en remplacement de Jean-Claude Marin semble innover avec des enquêtes bâclées mais qu’il ne classe pas.
Ce sera peut-être la nouvelle politique du Parquet à Paris s’il en devient Procureur de la République.
En tout cas notre Justice est malade, car remplacer des informations judiciaires qui ne se terminent jamais, avec des juges d’instruction sans aucune méthode de travail, par des parquetiers qui seront à la botte de la Chancellerie, cela n’augure rien de bon.
Après avoir réfléchi au fond de votre billet dans le cadre d’un pur cas général, j’ai eu la curiosité de rechercher qui était Mme Isabelle Prévost-Desprez et j’ai découvert sur Daily motion cette vidéo d’un passage chez Ruquier dans «On n’est pas couchés. » où en présence de Michel Polac, de Dany Brillant et de Samantha – dont, incidemment, je regrette la disparition des deux trois minutes de clowneries télévisuelles, elle était venue parler de son roman policier, « Le Secret d’Arcadia. Livre I – 1997 » dont on se demandait s’il aurait une suite, et qui l’a eue, manifestement sous le titre Le secret d’Arcadia Tome 2 : L’affaire Coobra.
On la trouvera cette vidéo au besoin ici : http://www.dailymotion.com/video/x6cg7h_zemmour-face-a-isabelle-prevostdesp_news
Je crois que Ruquier a eu raison de maintenir l’invitation en ce qui la concerne, vu que la personnalité de ce magistrat a pu très intéressante et m’a même donné envie de lire le roman, malgré la critique littéraire négative de Polac, ce qui rend d’autant plus regrettable qu’il ait en son temps, décommandé la vôtre. Mais, bon.
Ceci dit, j’aime énormément le genre polar et s’il se trouve des lecteurs pour lire tout BHL (dont par ailleurs le dernier ouvrage dont il a été question sur ce blog n‘est pas encore arrivé dans ma lointaine province et n‘y sera pas disponible avant la mi-janvier), j’ai, pour ma part lu tout SAN ANTONIO ainsi que nombre d’autres auteurs du genre, du temps où j’avais deux heures de trajet, aller et retour, pour aller travailler.
Je l’ai entendue commenter le fait qu’elle avait été, ainsi que sa famille, sous protection rapprochée pendant trois ans en disant : « On fait son métier jusqu’au bout, on ne discute pas, on ne négocie pas. » Ce qui de la part d’une femme qui a une famille avec des enfants, me paraît tout à fait admirable, et c’est amusant, mais avant que Zemmour n’évoque Eva Joly, j’avais eu cette même impression, bien que pas pour les mêmes raisons.
J‘ai également noté qu‘ « Un magistrat qui veut être aimable et qui se mire dans le regard des gens qu’il condamne n’est pas honorable. »
Ainsi que : « Ce qui se dit sur la Justice actuellement ne la fait pas rire du tout. » (propos de 2007) relativement à la question de l’indépendance des magistrats et de la police.
Et j’ai appris ainsi, officiellement en somme, qu’il existait pour de vrai une mafia française, et qu’elle entretenait de bonnes relations avec tout un certain nombre de personnages a priori insoupçonnables comme par ex. des magistrats. C’est manifestement une femme très courageuse et en plus elle a de l’humour, ce qui est une raison supplémentaire de vous féliciter d’avoir attiré l’attention de vos lecteurs sur son personnage par votre dernier billet.
On trouvera également un intéressant portrait de la dame dans Libération qui la qualifie de Justi_fière ( fière d’appartenir à la Justice, comme vous j’imagine) mais sans nuances et ayant « le mandat de dépôt «sans affect», l’ordonnance de renvoi cinglante et le goût du bras de fer avec le parquet étouffeur ou la défense dilatoire. » : http://www.liberation.fr/portrait/010198571-la-justifiere En revanche, je n’ai pas très bien compris à quoi ça pouvait bien servir de donner le code d’entrée de son immeuble ????
Ceci dit, lutter contre la mafia avec deux photocopieurs et un fax (qui peut-être fait aussi photocopie ce qui ferait trois ?) , je crois que Nicolas Sarkozy et son garde des Sceaux sont un peu légers sur ce coup là et c’est pas edvige qui remplacera un ordinateur fonctionnel comme il y en a à disposition de n’importe quel lycéen !!
Rédigé par Madame Catherine JACOB le 19 décembre 2009 à 13:13
« Au hasard des manipulations de la souris, j’ai constaté que le portrait de monsieur Bilger en marge de son ajout au billet du jour était cliquable, le clic aboutissant à ceci : « philippe.bilger’s followers »
C’est quoi exactement ? Parce qu’il y a beaucoup plus que 19 commentateurs différents sur ce blog ? »
A mon tour, parce que je suis curieuse, je viens de cliquer sur les « followers » ainsi que sur les avatars qui apparaissent et c’est etrange car ces gens ont a voir avec Typepad et sont ainsi lies… mais ont-ils tous un lien quelconque avec Monsieur Bilger… je ne le crois pas ! A mon avis, ce sont d’autres blogueurs qui utilisent un meme systeme. Est-ce normal ?
-Les boursicoteurs d’EADS sont innocents.
-Julien Dray est innocent.
D. de Villepin doit se frotter les mains.
Il serait pour le moins incongru que sur une si belle lancée, la Justice se refasse une santé sur Villepin.
@Catherine JACOB
C’est quoi, un homme en vie ?
C’est un homme qui comprend tout
et qui devine ce qu’il ignore.
C’est un homme qui transforme sa misère
en chanson de salle de garde
et qui se cache pour se gratter la peau de l’âme
comme si c’était celle de ses couilles.
Frédéric DARD.
J’espère que vous aimerez. Cordialement.
Tribunal de Grande Instance de Nanterre
Monsieur Philippe COURROYE
Procureur de la République
179/191 avenue Joliot Curie
92020 NANTERRE CEDEX
Asnières-sur-Seine, le 17 Décembre 2009
Monsieur le Procureur de la République,
Je prends connaissance d’un article du « Monde.fr » en date du 16 Décembre dernier dans lequel est rapporté le contenu d’une lettre que vous auriez adressée à la Présidente du Tribunal de Grande Instance de Nanterre.
Si les termes rapportés dans le « Monde.fr » sont bien ceux que vous avez écrits, je ne peux que démentir avec la plus grande fermeté les propos que vous me prêtez.
Le « Monde .fr » précise en effet que vous auriez expliqué dans cette lettre que : « lors d’une conversation téléphonique avec le Maire d’Asnières, celui-ci m’a indiqué que (la) citation (de Monsieur AESCHLIMANN) avait été suggérée aux conseils de la ville par la Présidente de la 15ème Chambre ».
Ces déclarations sont parfaitement fausses.
Vous m’avez en effet appelé pour me reprocher de ne pas vous avoir avisé d’avoir cité Monsieur AESCHLIMANN devant la 15ème Chambre du Tribunal de Grande Instance de Nanterre pour des faits de corruption passive à l’audience du 3 Décembre 2009 dans une affaire ou le parquet de Nanterre avait fait le choix de ne pas le poursuivre.
Je vous ai précisé que mon avocat avait avisé tant le parquet en lui adressant la citation que la Présidente de la 15ème Chambre, alors même que la décision en avait été prise après lecture des pièces pénales du dossier sans intervention de qui que ce soit.
Je vous avise que je rends publique la présente lettre et que je l’adresse au Directeur de la publication du « Monde.fr » en guise de démenti officiel.
Je vous prie de croire, Monsieur le Procureur de la République, à l’assurance de ma haute considération.
Sébastien Pietrasanta
NB : J’adresse copie de la présente lettre à Mesdames Prévost-Desprez et Arens.
____________________________________________
Communiqué du maire d’Asnières à la presse et au TGI de Nanterre
Du rififi sur mon Ile
Un Bon Noel a tous et a toutes.
Je croise les doigts parce que je dois quitter l’Angleterre pour quelques jours afin de rejoindre le Continent pour les Fetes.
Apres les Eurostars coinces en serie, les avions qui ne peuvent pas decoller de certains aeroports, la circulation automobile et ferrovaire est perturbee en raison d’enormes chutes de neige, de verglas…
Vivement 2010 !