Heureusement, il y a les Suisses.
Battre notre coulpe sur leur poitrine est commode. La honte dont on les accable nous comble d'une joie malsaine. On aurait tellement aimé être à leur place pour leur montrer – à eux, ces buses, ces obtus – la voie à suivre. Des minarets, nous, on en aurait voulu plein, c'est sûr, avec les appels des muezzins, pour qu'ils soient complets !
Comment ont-ils donc osé voter contre la construction de minarets dans leurs paysages, alors qu'ils n'en ont que quatre à contempler pour quelques centaines de mosquées et seulement 300 000 musulmans ! Certes, beaucoup de demandes de permis de construire des minarets étaient présentées, ce qui justifiait la démarche référendaire (nouvelobs.com, Le Parisien, Le Figaro, Marianne 2, Le Monde). Cessons de rêver : il est probable que si celle-ci avait été mise en oeuvre en France sur le même sujet ou un thème approchant, les résultats n'auraient guère été éloignés de ce "non" majoritaire qui suscite l'indignation de tous ceux dont l'espace n'était pas en voie d'être peuplé de minarets. D'autant plus que le débat sur l'identité nationale ne nous rend pas étranger apparemment aux préoccupations suisses !
En effet, j'avoue avoir été surpris, même pour la France qui se pique d'être parfaitement républicaine parce qu'elle abuse de cet adjectif, par les torrents de bonne conscience et de pieuses critiques sur l'attitude intolérable des Suisses qui n'ont rien compris aux leçons de l'évolution et de l'ouverture. Ce consensus si douillet, si facile à élaborer, qui fait si chaud au coeur collectif (le problème est ailleurs !) m'a tout de même frappé par son ampleur et son hypocrisie.
Le vote des Suisses démontre qu'il est impossible, chez eux comme chez nous, de prétendre fabriquer un peuple "sur mesure". Quand on lui donne la parole, il la prend, et il la prend comme il veut. Ce n'est pas la peine de porter atteinte au décret populaire clair et net en blâmant son inspiration qui viendrait d'un "parti populiste", l'UDC. Celui-ci n'avait pas placé un couteau sous la gorge de tous les opposants à la construction de nouveaux minarets dont je souligne qu'ils sont dissociables des mosquées. Le minaret fait passer en quelque sorte de la liberté religieuse à une révolution sociologique, à un décor superfétatoire.
Il était inévitable que tel ou tel journaliste compare absurdement les minarets aujourd'hui aux clochers d'hier et de notre histoire. Ce qui me semble plus sérieux, c'est la réflexion que doit susciter ce résultat sur un certain discours abstrait dont la pompe morale s'affirme jour après jour irrésistible. Je veux parler des propos lassants et convenus sur la diversité, les différences. Le singulier d'un pays serait fatalement enrichi par un pluriel multiculturel.
On ose à peine répondre à ces pétitions de principe qui sont aussi nécessaires à l'humanisme de salon que l'air et l'eau à notre monde. Pourtant, si elles s'affirment indiscutables dans leur intégrité éthique, ne méritent-elles pas d'être appréciées à l'épreuve des réalités ? Il n'est même pas obligatoire de faire référence à la perversion de l'islam modéré par l'islamisme conquérant, intolérant et parfois terroriste, par cet extrémisme d'une religion qui porte le fer au sein de nos familiarités les plus douces et les plus incontestables, notamment les rapports d'égalité et de fraternité entre les hommes et les femmes. Comme l'a dit Guy Carcassonne cité par Eric Raoult à C politique, chez nous on cache son sexe et on montre son visage. Occulter la lumière d'un regard relève d'une pratique qui pourrait déjà en elle-même faire frémir.
Mais les Suisses auraient-ils dû comme par magie succomber à ces concepts de diversité et de différences ? N'avaient-ils pas le droit de déserter ces formes vides, ces concepts creux ? Qui aurait eu assez de talent et de conviction pour les entraîner avec enthousiasme vers un pays nouveau avec beaucoup de minarets et un sentiment d'étrangeté au coeur de la plupart de ses habitants ? Qui se serait senti capable, preuves à l'appui, de démontrer que diversité, différences et multiculturalisme n'étaient pas que des oriflammes battant à un vent à la mode mais des valeurs à ancrer dans l'existence collective d'un Etat, parce qu'elles allaient l'enrichir, l'ennoblir et le faire progresser ? Personne évidemment, parce que le poncif rassure mais que la réalité, la plupart du temps, le dément.
Il y a les minarets en Suisse et il y a les réactions en France. Un exemple qui fera comprendre que les inquiétudes dépassent les frontières et qu'elles sont également ignorées. Combien d'articles a-t-on pu lire sur la réticence de voisins à accueillir tout près d'eux des communautés, des centres ou des foyers de drogués ou de personnes en état de précarité ? Ils craignent une dégradation de leur mode d'existence, des actes de délinquance, un voisinage perturbant. Ils devraient leur ouvrir les bras, le coeur ? Dans un monde idéal évidemment mais ici et maintenant ? Dans mon quartier, depuis plusieurs mois un sans domicile fixe, parfois délirant, rarement menaçant, souvent obscène en public et refusant d'être hébergé même la nuit "pourrit" littéralement la vie des habitants du secteur où il campe en permanence. Il occupe le trottoir et passer à côté de lui sans le toucher devient un tour de force. Un commerçant est sans cesse troublé dans son activité par la présence de cet homme devant lequel la municipalité, les services sociaux, la police, les bonnes âmes et même la justice, pour ses outrages publics à la pudeur, sont impuissants. Il est protégé par notre morale qui lèse ceux qu'il incommode et qui le valent bien.
Où est le vrai pour tous ces noeuds de la vie sociale, du destin d'un pays quand les élans du coeur et les rêves de tolérance se cognent contre l'insupportable réalité ? Est-il forcément indécent d'avoir du mal à supporter certaines situations ou à accepter un avenir quand on ne sait pas comment affronter les premières et qu'on a peur du second ? Quand on craint d'être noyé ? Est-il vraiment indigne de répondre non ?
Comme en Suisse.
Cher Philippe,
Dans mes déplacements, plusieurs fois, j’ai eu la sensation de déranger des espaces cultuels. A la faculté de Paris 8, un grand nombre d’étudiants effectuaient leur prière
dans un hall de passage. A la Pitié Salpêtrière également, plusieurs familles
avaient improvisé un espace de prière devant les ascenseurs pour l’un des leurs en souffrance un peu plus haut en réanimation. La liberté de culte s’installe fort heureusement. N’est-elle pas dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen ? Ne devrions-nous pas penser à des aménagements permettant la dignité de ces expressions ?
françoise et karell Semtob
Bien d’accord Philippe.
Débat faussé une nouvelle fois.
Je me dois ici de défendre mes amis suisses qui n’ont rien á voir avec le portrait que nos chers médias français ont martelé toute la journée.
Nous parlons bien de minarets pas de mosquées.
Les Suisses disent bien qu’ils n’ont aucun problème avec les quelques musulmans pratiquants résidant en Suisse.
Les Suisses parlent juste de ce petit bout de « clocher ».
En France idem. Mosquée : oui, évidemment.
Minaret : à voir localement.
Inutile que M. Hamon récupère le débat si généreusement lancé par la TV Française (que je supporte de moins en moins) qui après nous avoir matraqué avec ce sujet toute la journée, pose candidement sa vérité : « La votation suisse fait des vagues en France », « Le débat s’installe »…
Tu m’étonnes.
La Suisse et ailleurs…
Religions et constructions à l’éloge de la schizophrénie.
Dieu a dit ; mais a qui l’a-t-il dit ?
– Dr Philippe Rouby psychiatre en exercice: «Quand le ciel s’ouvre et que Dieu m´appelle par mon nom… c’est que la psychose a pris le dessus».
Folie et spiritualité, le couple inséparable :
Quelles différences faites-vous entre les relations dites «mystiques» venant de l’au-delà : contacts prophétiques, apparitions, voix intérieures d’avec les manifestations hallucinatoires psychotiques, qu’elles soient visuelles, auditives,
de sensations intérieures… ?
Ceux considérés comme « prophètes » étaient-ils schizophrènes ou bien sous l’emprise de drogues, certainement les deux permettant d’y ajouter des perceptions plus réelles que la réalité ce que l’on nomme «illumination».
La schizophrénie restera taboue tant qu’elle fera double emploi avec les religions.
La vie de nos enfants vaut mieux que ce monde illusoire.
Le plus urgent est de construire des lieux d’accueil et de vie pour nos malades dits ‘mentaux’.
L’essentiel : http://champion20.monsite.orange.fr
Quel grand écart ! Passer d’un minaret esthétique à un sans domicile fixe exubérant relève de la prouesse. Car enfin, les Suisses sont coutumiers des référendums, ils sont invités chaque jour à se prononcer sur une question qui va de l’horaire du ramassage des ordures ménagères à la hausse de la fiscalité des cantons. C’est un peuple donc habitué à trancher, dire oui ou non à une question, la dernière de nature nationale est contrariante dans la mesure où elle cible la représentation d’un culte. L’Islam embarrasse, il s’est installé dans le paysage occidental avec détermination. Alors que les autres religions périclitent voire disparaissent pour laisser la place aux sectes, aux prédicateurs enflammés, aux coachs et autres gourous manipulateurs. Il sera bien difficile de justifier aux Saoudiens, Koweitiens et autres richissimes clientèles arabes ce type de référendum. Concrètement les Etats-Unis depuis 2001 sont boudés par les moyens-orientaux au profit de Londres, la France est désertée par les Orientales en tchador mais grandes consommatrices de produits de luxe. La récente mise en liquidation de la Maison Christian Lacroix illustre bien la dépendance de la Haute-Couture envers les monarchies du Golfe. La télévision Al Jazira relate quotidiennement les affronts faits à la religion musulmane dans le monde délimitant les territoires hostiles. L’économie ne s’intéresse pas aux religions, les citoyens ne s’intéressent pas à l’économie, mais des gars comme Philippe Bilger sont convaincus que les minarets sont une atteinte à la dignité d’un paysage. Chaque matin je peste devant une sculpture monumentale représentant un cheval conquérant, c’est laid mais cet objet en bronze s’est imposé aux administrés par la volonté du maire qui a voulu satisfaire un artiste local ami de longue date. Bref.
Les minarets ne sont que la partie de l’iceberg qui dépasse. Derrière le minaret se cache la mosquée et derrière la mosquée l’Islam d’où la conclusion suisse : Minaret=Islam. Je ne pense pas que le vote helvétique soit en rapport avec l’architecture de ses édifices qui ne s’intégreraient pas dans leur paysage, que dire des éoliennes ? Je répondrais aux Suisses que si l’habit ne fait pas le moine, le minaret ne fait pas la mosquée. Une salle pudiquement baptisée « Salle de prières » peut faire une mosquée, c’est ainsi qu’entre les vaches, les champs de blé et le chant du coq trois mosquées dont une avec minaret ont été aménagées dans ma petite ville normande avec les bénédictions de nos élus locaux tous très laïques. Pourquoi trois mosquées ? Afin d’éviter que les différents courants musulmans ne soient confrontés à des problèmes communautaires et exégétiques ce dernier point s’étant déjà réglé à coups de fusil entre fidèles de la mosquée la plus « tolérante ».
Mais au-delà du fait religieux j’ai été stupéfié par les déclarations venant de nos très laïques élus. Que le ministre de l’Intérieur, lequel par définition est ministre des cultes s’exprime, c’est dans ses attributions, mais que certains osent dire haut et fort qu’en France il n’y a pas besoin de référendum sur le sujet car il n’y a pas de problème entre les mahométans et la France profonde c’est faire la preuve que l’élu est souvent loin de son électorat. Et si nous aussi, grands donneurs de leçons, nous faisions un référendum pour montrer aux Suisses notre attachement à la « polyculture ».
Non aux minarets, ont dit les Suisses. Mais ils continuent de dire oui aux émirs dont les valises pénètrent le territoire helvétique alourdies de dollars.Les autres pays européens auraient-ils voté de la même façon ? c’est probable.
Les peuples s’inquiètent et le font savoir. D’une façon peut-être pas très élégante, mais la peur et l’angoisse ont-ils le goût et le temps de faire des ronds-de-jambe ? L’émergence des intégrismes est inéluctable. D’un côté ou de l’autre.
Je ne crois pas à la culpabilité du « peuple ». Je crois simplement à l’expression brouillonne d’une réaction suscitée par des campagnes médiatiques incessantes en vue de générer la peur, de pouvoir ensuite canaliser l’opinion vers des pseudo-débats de type « l’identité nationale » et tirer les marrons électoraux du feu… Soyons-en certains, on ne peut indéfiniment et insidieusement suggérer de faire porter le chapeau de nos misères à l’étranger, à l’immigré. Exceptionnellement, je ne soutiendrais pas une minorité: celle des milliardaires, des brokers, des traders qui mettent le monde en grand péril. Davos, la grand-messe du fric, est en Suisse. Les usines Rolex aussi… encore un petit tour de bling-bling, Monsieur le Président ?
« Battre notre coulpe sur leur poitrine est commode. »
plus une histoire de pieuvres que de poulpe là , non , monsieur Bilger ? ( et ne me répondez pas que la coupe est déjà pleine ! )
bien à vous !
Enfin un discours modéré et intelligent, qui montre bien la dissociation du pouvoir politique inspiré de ses bien-pensants et de la population confrontée à la réalité. On peut faire le rapprochement avec le refus des Français par referendum de la Constitution européenne. Le gouvernement suisse osera-t-il contourner ce vote par une loi ?
Cher Philippe,
Vous ne parlez pas la langue de bois. Félicitations.
Je pense également que nous aurions le même résultat en France si on nous avait posé la question. Mais cette question, on ne nous la posera pas car il est désormais inscrit dans le marbre que « l’immigration est une chance pour la France ». Qui ne rigole pas sous cape quand il entend ce slogan ? Mais on rigole jaune car quand on nous assène ce slogan, nous prendrait-on encore une fois pour des imbéciles ? Pourquoi l’immigration serait-elle une chance pour notre pays ? L’immigration existe, avec ses avantages et ses inconvénients. C’est comme tout.
Depuis quelque temps, j’ai l’impression qu’une pseudo élite, de droite comme de gauche, s’éloigne dangereusement du peuple et des réalités. Attention au retour de bâton.
En France, le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, s’est déclaré lundi «un peu scandalisé» : «J’espère que les Suisses reviendront sur cette décision assez vite», a-t-il ajouté parlant d’une «expression d’intolérance». La construction de minarets «n’est pas grand-chose. Est-ce que c’est une offense dans un pays de montagnes qu’il y ait une construction un peu plus élevée ?», a aussi demandé le ministre.
On respire : il n’y aura pas de minarets en Beauce…
On soupire : il est réellement ministre des Affaires étrangères ?…
En réalité, j’aimerais poser la question différemment aux partisans du « non aux minarets. »
Pourquoi vous sentez-vous dérangés par la présence d’un minaret ?
A cette question, je n’ai aucune réponse, depuis que les médias se délectent de ce débat, à mon sens, guère intéressant.
Personne ne m’a répondu honnêtement sur le pourquoi de son rejet du minaret. Ni les Suisses, ni les Français, qui voteraient contre à coup sûr.
Je regrette sincèrement que le seul sujet de discussion qui intéresse les Français porte sur l’Islam.
D’un coup, il est devenu le centre du monde, le centre des conversations, le centre des maux (et des mots).
Sommes-nous réellement en danger ? J’en doute fortement. Et ce n’est pas de l’angélisme…
Plongeons donc de concert dans l’infamie.
Vous exprimez, malgré quelques divergences que je relèverais, le continuum de ma pensée sur cette affaire. Et je refuse que l’on vienne m’opposer l’hypocrisie de la tolérance multicouche à séchage rapide. Parce que, hors des principes généraux, je ne suis pas disposé à avoir un minaret sous ma fenêtre. Par minaret, je n’entends pas le bel objet architectural qu’imagine Bernard Kouchner, designer par Jean Nouvel ou Portzamparc, non. Par minaret, j’entends un vrai minaret, copie maladroite du minaret marocain ou turc, avec un joli toit en tôle verte et des moulures de restaurant couscous. Et ça, non merci, car laideur pour laideur, je préfère un nain de jardin bien de chez nous.
Je vais plus loin. Parce que je suis profondément progressiste et de gauche, je crois que la différenciation est une plaie, que l’assimilation culturelle est seule porteuse d’émancipation des populations migrantes, qu’une immigration réussie est une immigration qui laisse sa culture avec sa misère de l’autre côté de la mer. Parce que je suis favorable à une immigration libre et ouverte, je suis cohérent et souhaite que cette immigration soit française dans sa destinée, que le migrant ouvre de nouveaux yeux sur son nouveau pays. Et tant que l’islam demeurera une pratique religieuse étrangère, il n’aura pas sa place dans le paysage.
Rien n’est plus faux que d’asséner à longueur d’antenne que l’apport culturel de l’immigration est un enrichissement pour la France. Parce que la culture des migrants est une culture de pauvres, minimaliste et analphabète, elle ne saurait constituer un apport utile. L’islam de France est un islam de misère, de frustration, ses minarets ne sont que des tubes en stuc, islam de pacotille difficilement rehaussé par d’encore trop rares beaux esprits. Je ne conçois pas l’urgence de magnifier cet islam en plastique recyclé.
Un jour sans doute, l’islam de France deviendra une religion française qui sentira la sauce béarnaise et le gigot flageolet, alors ses minarets seront de jolis ornements français de nos villes. Eric Besson, horresco referens, a raison : c’est une question d’urbanisme. Un minaret savoyard, breton ou alsacien (à colombage, Philippe, avec un nid de cigogne sur la plate-forme), personne n’y trouvera à redire.
Là où je diverge de votre propos, c’est dans la justification morale de l’islam que vous mettez en rapport avec le minaret. Que l’islam soit rétrograde à nos yeux ne justifie pas l’interdiction des minarets. Le propos est plus culturel que moral : un océan de pagodes bouddhistes, d’architecture asiatique, me gênerait tout autant. Une synagogue française, avec son architecture néogothique, fait partie du paysage culturel sans que nous ayons à juger de ce qui s’y exprime à l’intérieur.
La deuxième divergence concerne le parallèle avec votre clochard. Il s’agit là d’une dérive individuelle, certainement comprise comme telle par le principal intéressé lorsqu’il est lucide. La passivité collective à son endroit ne réside pas dans la revendication de préserver sa singularité mais plutôt dans l’incapacité d’appréhender cette situation exceptionnelle.
Parce que je suis profondément de gauche, profondément hostile aux discriminations et aux apartheids dont ces minarets étrangers sont les flambeaux orgueilleux, j’aurais voté non avec les Suisses.
Non !
S’insurger contre le referendum suisse est ridicule. Tout comme vous, je donnerais cher pour connaître l’issue d’une votation populaire similaire en France.
L’hypocrisie tranquille à droite et la gêne à peine dissimulée de bon nombre de représentants de la gauche m’auraient certainement scié les nerfs.
Pour autant, je prône l’évolution constructive en matière de « vivre ensemble ». Et on ne pourra pas vivre ensemble sans concession, dialogue, tolérance.
En France, il existerait une dizaine de minarets. En Suisse, quatre : il n’y en aura pas d’autres à moins d’imaginer d’autres referenda. Où est le problème ? Qu’est-ce qui vous choque chers concitoyens ? Les cloches sonnent en France : je suis athée et pourtant, le son des cloches ne me dérange nullement. Je l’apprécie au contraire (même si certains dimanches matins, j’avoue que je me passerais volontiers du réveil matin institutionnalisé). Par ailleurs, petite précision destinée à Philippe Bilger : il n’y a pas de muezzin qui appelle à la prière en Suisse comme en France.
D’aucuns prétendront rebondir sur ce dernier point et clore le débat de manière définitive. En effet, « si l’objet de cet élément architectural est « nul et non avenu », autant ne pas construire de minarets »…
C’est un peu plus compliqué que cela dans un pays qui revendique son attachement aux droits de l’Homme, qui accueille des millions de musulmans dans le but – on y croit toujours – de les intégrer à sa population sans les asservir ne serait-ce qu’une seconde etc.
Alors, ma question est simple : qu’est-ce qui vous chiffonne tant que ça dans la construction des minarets, voire des mosquées (parce que, pour certains extrémistes, c’est « même combat » : contre l’islamisation rampante… Contre l’islamisme conquérant, parfois terroriste) ???
A l’instar du judaïsme ou du christianisme, l’islamisme a évidement intérêt à pratiquer le prosélytisme. Et alors… Il faudrait arrêter deux secondes de faire systématiquement du « 2poids2mesures » selon l’ethnie considérée. Ça devient intenable d’un point de vue politique, juridique, voire moral.
Quel article déplorable !
Allons au fond des choses. Si dans les pays musulmans on interdisait la construction d’église ou de clochers, ça ne devrait choquer personne non plus, ils auraient peur d’être submergés légitimement si on suit votre raisonnement. Or, si vous êtes honnête, vous verriez bien les cris d’orfraie que lanceraient toutes les bonnes consciences dont vous, si on vous posait la question. Les leçons de démocratie seraient alors dispensées à ces pays sur un ton docte par tous les politiques et les intellectuels.
D’ailleurs, dans les forums hier, ce sont des allusions de ce genre que j’ai lues. Certains avancent qu’il est impossible de construire une église en Arabie saoudite donc les Suisses appliquent la réciprocité. Sans aller chercher les éléments de faits (véracité de cette information, nombre de saoudines chrétiens 🙂 etc.) il est facile de battre en brèche cette argumentation en disant un fait clair et indiscutable qui est que l’Arabie saoudite n’est ni une république ni une démocratie. Ce que se targuent d’être les pays européens. S’ils se mettent à appliquer les mêmes principes que l’Arabie saoudite, alors il faut tout de suite arrêter de se prétendre démocrate et républicain et surtout arrêter les leçons assénées aux autres.
Je suis sénégalais. Le Sénégal compte 92% de musulmans. Serez-vous surpris de savoir que notre premier président de la République (de 1960 à 1981) était Léopold Sédar Senghor, un chrétien ? Il a été soutenu par les grands dignitaires religieux musulmans contre des concurrents pourtant musulmans. Jamais sa religion n’a été un obstacle dans un pays aussi massivement musulman que le Sénégal, jamais il n’y a eu débat sur ce point. Dans ce pays qu’est le Sénégal il y a des églises et des cathédrales comportant leurs clochers dans toutes les villes, de même qu’il y a des cimetières chrétiens, jamais non plus on n’a débattu de ce sujet. Que les chrétiens puissent s’adonner à leur religion n’a jamais dérangé personne, bien au contraire.
Sur le plan de l’acceptation des autres et de l’ouverture à des pratiques religieuses différentes des traditions historiques d’un Etat, je pense que certains pays européens ont à apprendre de certains pays qu’ils regardent de haut, engoncés dans leur certitudes.
@ Semtob
La déclaration des droits de l’homme et du citoyen fait référence au multiculturalisme et non au communautarisme.
J’imagine mal les chrétiens faire le Chemin de croix dans le hall d’une université laïque, pourquoi doit-on accepter que les musulmans fassent leurs prières dans le hall de celle-ci ? Pour ne pas qu’il y ait d’ambiguïté car c’est connu, seuls les racistes peuvent dénier aux musulmans le droit à la prière, j’ajouterais que ma pensée est valable pour toutes les religions sans exception.
Je continue en me disant scandalisé que le jour de la fête du mouton, 70% des élèves de la classe de 4ème dans laquelle est mon dernier fils – collège d’Etat – ne soient pas présents au nom de la religion ; mon humeur ne s’adresse pas aux musulmans mais au corps enseignant, lequel se gargarise du mot laïcité et condamnerait sur-le-champ en les signalant à l’inspection académique tous les élèves chrétiens qui auraient le mauvais goût de s’absenter pour un sacrement concernant leur religion. Là, la religion devient soudainement une culture qui justifie les absences.
Les avocats généraux, procureurs, conseils, jurés, devront-ils un jour arrêter leurs réquisitoires, plaidoiries où délibérés parce que c’est l’heure de la prière ? Si oui il ne nous restera plus qu’à remplacer l’avocat général Philippe Bilger par Bernard Gui.
Que nous battions notre coulpe sur leur poitrine : oui
Que vous nous posiez la question : voulez-vous être « e—–é » par un SDF : non ? Alors voter non au minaret me semble être une manière un peu bizarre de poser la question…
J’ai entendu l’appréciation que faisait un dirigeant RDC des résultats de la votation : la question des minarets est un faux nez, il s’agit de « bouter » les islamistes qui vivent en Suisse dehors.
Nous allons donc avoir une loi sur le voile. J’attends avec délice les définitions et les contournements (voir ce qui se passe en Iran de la part des femmes sur le voile et les milles et une manière d’en jouer) puis sur les minarets. Vive la créativité législative ! Puis après nous aurons les procès, la jurisprudence… voilà de quoi faire les titres des journaux télévisés pendant de nombreuses années.
Sur les minarets j’ai écouté M. Abdelwahab Meddeb, Culture d’Islam sur France Culture, qui indiquait qu’il faudrait certainement que les musulmans d’Europe recherchent une architecture propre. Je pense que c’est souhaitable mais on ne peut le faire à leur place.
@PB
à mon humble avis (je me suis un peu intéressé au sujet), la question de l’islam, minaret, mosquée, pratique du culte ne concerne pas le débat polycultuels (non je n’ai pas oublié le R).
En effet l’Islam n’est pas une religion à côté des autres. Dans sa substance même, son affirmation, son objectif, il est LA seule et unique religion que Dieu impose à l’homme.
L’homme doit s’y soumettre, d’où sont nom « musulman » qui signifie littéralement « soumis ».
Voilà le choc, voilà la peur, voila le véritable motif du « non » helvétique et également le « non » des occidentaux.
L’islam fait peur car il nous oblige à sortir la religion et la croyance en Dieu de la « sphère privée » dans laquelle l’Etat laïc l’a « enfermé ».
Quand nous avons un être cher atteint par une « grave » maladie, on va incognito brûler un cierge dans une église vide. Quand l’heure fatidique approche on fait appel à l’homme d’église (on sait jamais ce qu’il y a de l’autre côté…) en refermant la porte de la chambre d’hôpital sur l’extérieur. Pourquoi de l’hôpital ? Parce que l’on ne meurt plus chez soi entouré de l’affection des siens.…
Alors une « smala » de dos baissés dans la cage d’escalier ça interpelle et ça fait peur… Une communauté qui se mobilise en prière extramuros ça choque, c’est effrayant…
Que des hommes parlent à Dieu sans hiérarchie et intermédiaire humain, ça fait forcément révolution dans la liturgie et rend le commerce des sacrements un peu désuet.
Bien évidemment si l’Islam acceptait les autres religions comme le bouddhisme, s’il regardait d’un oeil compatissant, parfois condescendant, ceux qui ne partagent pas sa doctrine, s’il acceptait sans plus de conséquence que le drame familial, qu’un « soumis » change son minaret pour un clocher, cela ne poserait pas de problème.
Pour ma part, j’appréhende l’islam comme une chance pour la chrétienté enfermée dans sa sphère privée…. Il va nous envoyer une baffe qui je l’espère, (je le souhaite même) va nous réveiller.
Pour terminer (merci saint thèse), le christianisme ne se résume pas à l’Eglise Catholique Romaine. (heureusement pour moi), de même la foi salvatrice et pratique ne se résume pas à une relation mystico-schizophrénique (ouf, heureusement pour moi, ça va bien de ce côté… merci).
Quand à l’athéisme, je dirai qu’il est le véritable opium du peuple. Il nous endort avec ses médocs miracles pour calmer toutes nos angoisses et rendre nos nuits noires rose bonbon.
Cordialement
Pierre-Antoine
Qui a dit : « Vous croyez que le corps français peut absorber dix millions de musulmans, qui demain seront peut-être vingt millions et après-demain quarante. Si nous faisions l’intégration, si tous les arabes et les berbères d’Algérie étaient considérés comme français, comment les empêcherait-on de venir s’installer en métropole alors que le niveau de vie y est tellement plus élevé ? Mon village ne s’appellerait plus Colombey-les-deux-églises, mais Colombey-les-deux-mosquées »
Cinquante ans ont passé, l’intégration ne s’est pas faite ; ce n’est pas un minaret ni vingt qui gênent, ni les millions de musulmans installés en France, mais la crainte non avouée, réelle et devenue un enjeu politique irresponsable, de nous sentir devenir une minorité de laïques dans un pays musulman.
Guile ne se sent pas en danger. Mais beaucoup de Suisses, de Français et d’autres Européens le ressentent. Les Suisses l’expriment et c’est leur droit.
Charles Martel devant le TPI.
Enfin on va juger celui qui « arrêta les Arabes à Poitiers » et qui de ce fait leur rendit la vie impossible en Europe alors que les Européens envahissaient tout le bassin méditerranéen.
La comparution de Charles Martel risque de provoquer un nombre incalculable de réactions en chaîne. Le Vatican grand préconisateur des croisades, Saint Louis, dit la boussole ainsi que sa garce de mère, feraient l’objet d’une enquête préliminaire.
Bref (comme disait Papin quand il jouait à Marseille), ce qu’il nous faut ce sont des buteurs, de grands buteurs, issus de l’émigration et non des minarets, afin de rassembler le peuple de France et alentour devant la grande Mosquée à côté de laquelle est érigée la statue géante de Zizou, qui a plus fait pour l’honneur et la gloire de la patrie que les menhirs de Le Pen, qui, peut-être à cause de leur ressemblance phallique avec les minarets, n’ont jamais reçu l’assentiment de la majorité des Français.
Très bon « papier », PB.
Moi qui vomis l’hypocrisie, j’ai là plaisir à écrire qu’aurais voté non sans hésiter.
Un Etat laïc est un Etat où la liberté de conscience religieuse est intime donc respectée et inversement.
Que des lieux de culte divers existent, quoi de plus naturel, et même tant mieux.
Que ceux-là se montrent de manière ostentatoire n’est plus tout à fait de même ordre.
Il serait fallacieux de comparer le cas des minarets à celui des clochers ou des synagogues, puisque si une laïcité s’est justement établie tant en Suisse qu’en France et dans les autres pays européens, c’est sur cette seule base judéo-chrétienne, qui est notre âme.
Aucun pays musulman (la Turquie est probablement sur ce point « le moins pire » d’entre eux – Asie exclue – et pourtant on sent bien sans paranoïa la place que l’Islam y joue, notamment la façon dont il y trempe la politique) ne peut en dire autant. Le statut des dhimmis est là assez éclairant.
De plus, les églises préexistaient très largement à la loi de 1905, on a architecturalement laissé la situation essentiellement en l’état.
En occident, la religion s’est « culturalisée » avec ce recul intelligent qui est inaudible à la plupart des Musulmans.
On peut comprendre que sur certains points, les Musulmans puissent être fiers de leur héritage « culturalo-religieux ». Mais il s’est fait, développé, épanoui ailleurs qu’ici et quand tenta de s’y répandre – par la force – il en fut chassé pour aboutir à cette séparation géographique qui amena la situation contemporaine que l’on sait. Celle où des millions (dizaines de) millions de Musulmans en sont arrivés aux XX et XXIème siècles à venir demander – voire mendier – le droit de vivre au milieu de ceux s’étant fédérés autour d’autres valeurs – les judéo-chrétiennes – qui si ne sont celles qu’ils veulent intégrer à leur mode de vie sont bien celles que nous voulons maintenir absolument dominantes ici, sachant à quoi les ont conduits les leurs.
On peut – et doit à mon sens – affirmer sans peur le caractère judéochrétien de l’Europe, sans interdire aux autres la pratique de leur foi tant qu’elle reste dans un absolu non prosélytisme, ce qui ne serait plus le cas sous les minarets et les appels publiques à la prière.
Je suis sûr qu’ils seront même assez intelligents pour le comprendre.
AO
Votre conclusion semble un doute et résignée… Sur la forme du vote suisse, c’est une leçon de démocratie presque directe qu’ils nous donnent et notre pays serait grandi s’il s’en inspirait. Un référendum d’initiative populaire, un résultat, une Constitution immédiatement modifiée tenant compte de ce dernier, il n’y a rien à y redire… Le Suisse Jean-Jacques Rousseau est au Panthéon français ; nos détracteurs de la démocratie suisse feraient bien de ne pas l’oublier. Sur le fond, le vote et son résultat sont sans contredit ; parmi les réactions des électeurs interrogés, revenait souvent cette réponse de la non réciprocité religieuse en pays musulman et c’est un fait incontestable qui justifie qu’ils aient dit non. Certes en de nombreux pays arabo-musulmans et musulmans, il est aujourd’hui ici et là quelques édifices religieux (églises et synagogues essentiellement…) consacrés aux rares minorités religieuses qui ont pu y demeurer mais ceux-ci au mieux sont protégés policièrement voire militairement par les Etats en question ; la population, dans sa grande majorité – et c’est avec un regret infini que j’écris cela -, les rejette et ne souhaite que les détruire ou les transformer en mosquées… Les populations de ces pays, globalement et malgré les apparences, n’adhèrent pas, n’adhèrent plus à cette longue et ancienne vie en commun dans la diversité et le respect des croyances et ses manifestations de chacun. L’exemple des coptes d’Egypte ou des chrétiens de Syrie, des juifs d’Irak, etc., sont éloquents… Et c’est là le drame induit par une certaine attitude perverse de nombreux Etats arabo-musulmans qui, pour des raisons politiques peu ou prou dictatoriales, autocratiques, cultivent et d’une manière ou d’une autre entretiennent ces situations nauséabondes dans l’esprit de leurs peuples qu’ils ont depuis déjà affamés et rendus vulnérables même aux discours les plus insensés. Croyez-vous une seule seconde que ces musulmans de Suisse ou même de France sont en retour dans la même revendication quant à leurs pays d’origine respectifs, pays dont ils ont souvent aussi la nationalité voire l’unique nationalité, où ils se rendent régulièrement en vacances ; savoir y permettre la même liberté religieuse aux chrétiens, aux juifs, aux autres, qui s’y trouvent qu’ils soient Suisses ou non ou même autochtones ? Je vous dis que non et c’est pourquoi les glosateurs de tout poil, qu’ils soient musulmans ou non, seraient mieux avisés, plutôt que de tancer ces Suisses qui se sont exprimés, de s’estimer heureux que malgré ce non les Suisses permettent encore, au nom de la liberté religieuse, qu’il y ait ces mosquées et même ces minarets déjà construits et que les musulmans y puissent vivre leur culte sans être et ni interdits et ni harcelés… C’est le pire service qu’on puisse rendre aux musulmans que de les ménager, faire semblant de les comprendre et les défendre au nom d’une étrange susceptibilité ménagée. C’est, qu’on le veuille ou non, toujours vouloir les maintenir infantilisés et à la confrontation franche et respectueuse préférer l’absurde et l’hypocrisie. C’est les mépriser sous des apparences d’estime même quand ils sont français (je songe à ce qui se passe chez nous). C’est pourquoi je pense que ce vote est exemplaire en ce sens qu’il interpelle davantage les musulmans de Suisse sur leur rapport à leurs propres Etats d’origine plutôt qu’à celui où ils vivent. C’est peu et c’est beaucoup à la fois si on élargit cette interpellation à l’ensemble de l’Europe et même au monde ; ce qui ne manque pas d’être fait grâce à la médiatisation instantanée et mondiale. Mais cela peut n’être pas compris ainsi aussi ou dévoyé par l’interprétation que ne manquent pas déjà d’en faire certains autres détracteurs dont les intentions ne sont pas toujours avouées… C’est pourquoi il serait dangereux pour tous, en tout cas malsain si c’est choses de la réciprocité du respect de chaque religion en chaque endroit n’étaient pas enfin et clairement débattues d’Etat à Etat. Si les mosquées avec ou sans minaret (mais avec c’est plus joli) sont autorisées et respectées en Europe, les églises, les synagogues et plus généralement tous les lieux de cultes autorisés en cette même Europe doivent également l’être en pays musulmans ; ce n’est pas plus compliqué que ça. A se cacher politiquement derrière son doigt ces réalités qui blessent assurément, c’est la confiance qu’on assassine un peu plus chaque jour…
L’UDC suisse a initié constitutionnellement ce débat et ce référendum. Soit ! mais contrairement à ce que vous laissez croire, ce n’est pas anodin et les détracteurs ici ont raison. Vous omettez de dire que concomitamment à ce référendum, un autre eut lieu qui portait, lui, sur le tracé oui ou non d’une ligne de chemin de fer reliant Genève à Annemasse, ville frontalière française. Ce parti populiste qui a initié aussi ce vote dont j’ignore le résultat (si vous le connaissez, dites-le pour information) a longtemps en sa campagne stigmatisé les Français, qu’ils soient musulmans ou non, blancs ou autres, les accusant de piller le travail des Suisses comme on dit encore parfois ici des Arabes qu’ils bouffent le pain des Français… Ils ont même traité ces français frontaliers qui chaque jour vont travailler chez eux de «racailles», sic. Les choses ne sont pas simples ni secondaires, vous le voyez bien de même que la campagne d’affichage quant aux minarets ; ces minarets qui y ressemblaient singulièrement à des missiles noirs plantés en sol suisse ; le tout donnant comme une impression plus que dérangeante et mettant mal à l’aise d’image rappelant des couleurs et symboles nazis… La loi peut être gravement et durablement entachée et souillée dans son esprit selon qu’elle trouve sa source ici plutôt que là. C’est un principe qu’il ne faut jamais ignorer ni négliger…
Aïssa.
Les minarets versus l’identité nationale
Une nation est donc une grande solidarité, constituée par le sentiment des sacrifices qu’on a faits et de ceux qu’on est disposé à faire encore. Elle suppose un passé ; elle se résume pourtant dans le présent par un fait tangible : le consentement, le désir clairement exprimé de continuer la vie commune.
Du teste de la conférence « Qu’est-ce qu’une nation ? » par Ernest Renan
http://www.bmlisieux.com/archives/nation01.htm
Pour répondre à Guile qui s’interroge sur les raisons du «non aux minarets», je vais lui donner la mienne.
L’islam ne fait pas partie de notre culture.
Les musulmans doivent s’intégrer, ce qui veut dire renoncer à une part d’eux-mêmes. C’est douloureux, mais c’est ce qui fait la différence entre immigration et invasion.
Le minaret est trop ostensible, il dit «je suis un envahisseur». Une mosquée sans minaret, c’est dire «je fais profil bas, je suis un immigré».
« Comme l’a dit Guy Carcassonne cité par Eric Raoult à C politique, chez nous on cache son sexe et on montre son visage. Occulter la lumière d’un regard relève d’une pratique qui pourrait déjà en elle-même faire frémir. »
Que montrer, que cacher?
Tout dépend souvent des circonstances, ainsi les femmes musulmanes même de l’obédience la plus radicale ne voilent pas leur visage en famille. Pour autant, pour ce qui nous concerne, nous n’exhibons pas notre sexe en famille, et le voilement/dévoilement de ce dernier au partenaire sexuel potentiel ou reçu comme tel, participe de toute une rhétorique de la sexualité de laquelle est exclu bien évidemment tout membre de la famille à l’égard duquel un dévoilement est susceptible d’être reçu comme un attentat à la pudeur!
Les cas des nudistes est un cas particulier, et le nudisme n’est pas admis en dehors de certains lieux réservés dans l’enceinte desquels le voyeur habillé n’est en revanche pas admissible! Ce qui m’amène au cas du bain japonais, tant le « Furo » que le « Sentô », qui admet bien évidemment la nudité intégrale mais, dans le cas du « Sentô », n’admet pas la mixité, si pour sa part, le « Furo » familial ne l’exclut pas systématiquement.
A partir de là, on peut engager toute une problématique du regard, y compris le regard sur son propre corps que condamnait autrefois en France les pratiques qui voulaient que les jeunes filles prennent leur bain en chemise, ce qui a encore été le cas de ma mère au pensionnat. On peut à partir de là, imaginer l’épouvantable choc qu’à pu représenter son bizutage de première année de médecine sur lequel je ne m’étendrai cependant pas davantage bien qu’il soit malgré tout resté très en deçà de ce que les malheureuses premières années ont pu connaître par la suite.
Ma mère et ses condisciples prenaient non seulement leur bain en chemise sous la surveillance de la sœur préposée à cet office, mais encore étaient susceptibles d’être punies si l’une ou l’autre de leurs garde-chiourmes d’éducatrices en cornette les surprenaient à se promener en ville sans chapeau ou sans gants. Là-dessus, vient se greffer la problématique de la voilette qui distingue entre la rigueur d’une pensionnaire au visage dégagé et nu mais en gants et en chapeau, dont la jupe descend très en dessous des genoux, et le sex-appeal de l’extraordinaire silhouette de la Romy Schneider du Vieux Fusil (Clara Dandieu), lors de sa première rencontre avec Philippe Noiret (Julien Dandieu), silhouette en petite robe noire à la voilette qui pour moi représente un inimitable sommet de la grâce, de l’élégance et de l’érotisme, à la cheville de laquelle ne parviennent guère tous les jeux de l’éventail dont sont spécialistes les dames japonaises, au propre et au figuré. Cf. ( http://www.dailymotion.com/video/x23xcy_noiret-schneider_shortfilms ).
Cette voilette qui voile et dévoile simultanément tout en restant toujours en deçà de qui restera à deviner au travers d’une conversation d’une sublime banalité représente un modèle dont j’aurais aimé pouvoir me rapprocher n’eût été la mode de mon époque qui ne s’y prêtait guère, or de ce dernier phénomène on reste obligatoirement tributaire.
Par conséquent, la question primordiale à mon sens dans ce débat sur le montrer/cacher me paraît être, non pas tant ce que l’on montrer ou ce que l’on cache, mais ce qui se dit par là, et ce qui se dit par le port du voile islamique et autre burqa (de son nom en langue Pachtoune, dit-on), ne se résume manifestement pas à la simple observance d’une prescription religieuse particulièrement sourcilleuse sur le plan de la pudeur requise du paraître de la femme en public. La question se pose autrement dit, du ce qui est donné par là à voir, signifié donc, au moins autant que du ce qui est en effet caché par là.
La question du minaret se présente jusqu’à plus ample informé comme une question du même ordre que celle que pourrait poser l’organisation de cérémonies du thé autres que de pure démonstration, dans un autre cadre que leur cadre originel. Autrement dit encore, de ce qui est et n’est pas exportable, de ce qui est de l’ordre du concept et de ce qui est de l’ordre de l’ornement. Transposé par exemple au judo, j’ai envie de dire que le kimono ne fait pas le judoka s’il y contribue. Pour autant, il ne serait pas admis de parader en kimono de judo débordant ou non par-dessus la ceinture en cours de maths, si en revanche l’esprit de ce sport peut y apporter un plus intéressant!
Enfin, bien qu’elle donne une indication utile à un agresseur potentiel, ce n’est pas couleur de la ceinture qui fait la technique mais l’inverse.
Je rejoins AO dans son analyse.
Pour ma part, je suis né dans une Algérie, à l’époque française, par là-même multi-confessionnelle et multi-culturelle. Et donc, ayant fait ma scolarité primaire et une partie du secondaire avec beaucoup de « petits arabes », de juifs et de chrétiens, je ne suis guère gêné par cette question de cohabitation, de tolérance religieuse et de respect de l’autre et de ses croyances. En l’espèce, Albert Camus a su mieux exprimer ces sentiments que moi ici.
Depuis, l’Algérie est devenue algérienne et actuellement affirme son identité musulmane tout en interdisant à ses propres citoyens de choisir de devenir chrétiens. Et l’on est condamné et emprisonné si la police en trouve porteurs de la bible ou des évangiles…
Quant aux réactions de certaines autorités musulmanes d’Égypte, quelle valeur peuvent-elles avoir dès lors que les chrétiens coptes sont souvent sujets à « pogroms », considérés comme citoyens de seconde zone dans un pays où il serait impensable et inacceptable de voir construire une église avec son clocher !
Le système laïc français confine l’appartenance religieuse à la sphère privée. Par ailleurs, la loi de 1905 a totalement séparé les églises (et juridiquement, la religion musulmane est un culte ecclésial) et cela me semble parfait pour la paix civile.
Le prosélytisme musulman revendiquant les droits de l’Homme pour s’installer en Occident est donc plutôt malvenu d’y prétendre dans la mesure où cette religion, dès lors qu’elle appartient à un état confessionnel, dénie de fait tout droit d’expression d’autres religions, et encore moins à ceux qui n’en professent pas.
Enfin, les gens naissent et vivent dans un cadre géographique, architectural et culturel qui fait partie de leur héritage et il est évident que la majorité d’entre eux ne désirent pas voir changer ce cadre au point de se sentir devenir étrangers chez eux au prétexte d’expression multiculturaliste, multi-ethnique et autres fariboles à la mode.
Ce sentiment de se sentir chez soi et non pas étranger dans son propre pays ne saurait être illégitime, sauf pour une frange de population prête à tout accepter au prétexte d’une « tolérance » totalement dévoyée.
A l’heure du débat sur ce qu’est le sentiment national, voilà donc une forme de réponse sage que nous envoient nos voisins et amis suisses !
Moi je ne suis pas contre par principe.
La Mosquée de Paris est jolie aussi avec un minaret.
Le problème c’est que ce soit joli et qu’il n’y en ait pas trop, afin de respecter l’héritage culturel chrétien.
Si la religion musulmane est pratiquée par 10% de la population pendant plusieurs siècles, on y viendra doucement, joliment, de manière naturelle.
Mais il est idiot de décider de construire plein de minarets en béton brutalement, sur un modèle oriental. Il faut laisser le temps au temps, cela doit être en rapport avec la proportion de musulmans que multiplie le nombre d’années d’histoire de leur résidence.
Cette pondération temporelle prise en compte, il nous reste un peu d’avance…
Mais un non « de principe » n’est pas fondé, en Turquie certains clochers se sont transformés en minarets et inversement, au fil des siècles.
Et c’est très bien.
Il me semble que l’interdiction de construire des minarets constitue une atteinte à la liberté religieuse protégée par l’article 9 de la Convention européenne des droits de l’homme, qui implique le droit de « manifester sa religion… collectivement, en public ». Et la Suisse est membre du Conseil de l’Europe.
Et je ne vois pas quel autre droit serait atteint par la construction de ces minarets, et avec lequel il faudrait opérer une conciliation.
En revanche pour l’appel du muezzin, je crois que la jurisprudence sur les cloches, qu’un maire peut tout à fait faire interdire, s’appliquerait sans difficultés.
J’ai hâte de lire Aïssa sur le sujet ; je ne doute pas qu’il aura un point de vue intéressant.
« Je veux parler des propos lassants et convenus sur la diversité, les différences. » Effectivement je peux le comprendre mais alors pourquoi diable avez vous donc commis cet article ? Vous parlez également de la diversité et des différences même si c’est pour les rejeter.
Je souhaite que l’on revienne au droit. Il me semble que vous le connaissez bien mieux que moi et par conséquent vous pourriez nous expliquer quelles sont les bases juridiques qui permettent de brider spécifiquement les architectes des lieux de culte musulmans.
Il existe des règles d’urbanisme qui s’appliquent à la plupart des bâtiments et en particulier à tous les lieux de culte. Il convient de respecter ces règles comme toutes celles qui régissent la vie dans notre société… et basta. Je ne suis pas du tout convaincu par la nécessité de créer une catégorie de sous-citoyens qui disposeraient de moins de droits que les autres. Parce qu’il s’agit bien de cela. Et vous savez bien qu’une éventuelle loi suisse ne ferait pas de vieux os une fois la Cour Européenne des droits de l’Homme saisie.
Au moins vous ne nous avez pas ressorti l’argument de la réciprocité. Vous êtes trop cultivé pour ne pas savoir que précisément en Turquie ou en Indonésie la construction d’églises s’effectue non sans soucis mais bien plus facilement que celle des mosquées en France.
Par contre à la fin de votre article vous comparez les musulmans à des clochards ivres qui dérangent leur voisinage… Quelle classe ! Quelle finesse vraiment !
Cette loi spécifique qui restreint les droits d’une partie de la population est tout simplement inique. Historiquement les persécutions vis-à-vis d’un groupe de personnes en fonction de leur race ou de leur religion ont toujours commencé par ce type de loi qui crée un climat propice aux dérives.
Si j’habitais la Suisse (je précise que je ne suis pas exactement un clochard malgré ma foi non-catholique et que je suis plutôt bien fourni en diplômes divers) je partirais dans les six mois, sans attendre qu’un colleur d’affiches de l’UDC, se sentant menacé, ne me colle une balle dans le dos ou que mon épouse se fasse assassiner en plein tribunal de seize coups de couteau sans que personne n’intervienne (enfin si dans cette histoire un policier est intervenu : il a vu un type basané un peu agité et lui a donc collé une balle dans le pied pour lui apprendre à vivre… c’était le mari de la victime qui essayait de sauver son épouse !)
Un grand BRAVO pour les Suisses dont la démocratie est beaucoup plus enviable que la nôtre.
Chez nous, c’est le baissage de froc général de nos « »zélites » bien-pensantes envers l’islamisme.
Merci les Suisses de relever le niveau de cette Europe aplaventriste.
From The Times December 1, 2009
http://www.timesonline.co.uk/tol/comment/columnists/guest_contributors/article6938161.ece
Minarets are not an essential part of Islam
The Swiss vote does not infringe Muslim religious rights
Dr Taj Hargey is the chairman of the Muslim Educational Centre of Oxford and the imam of the Summertown Islamic Congregation in Oxford
Finalement pourquoi faire des referendum ?… Donner l’impression d’une democratie ? S’horrifier des reponses ?
C’est en Suisse, on verra pour la France… Je ne vois pas de minaret ou je vis. Peut-etre faudra-t-il s’habituer ? Comme pour le reste… Desabusee.
Merci infiniment, Philippe Bilger, pour ce billet. Double national franco-suisse, j’ai, après mûre réflexion, voté oui à l’initiative contre les minarets, exactement pour les raisons que vous exprimez si bien. C’est la première fois de ma vie que je vote en faveur d’une idée défendue par la droite extrême. J’ai été effaré de voir la réaction des « bien-pensants » helvétiques et français à ce sujet et davantage par le fossé d’incompréhension qui sépare une certaine élite politico-médiatique et les électeurs lambda. Cette triste affaire a au moins le mérite de réveiller un débat nécessaire.
« Il n’est même pas obligatoire de faire référence à la perversion de l’islam modéré (s’il peut exister) ».
Alors là, mon cher, cela me choque de votre part ! Aurais-je mal compris ?
@semtob :
Je suppose que vous étiez autant scandalisé quand les élèves juifs n’allaient pas en cours le samedi, et qu’ils ont demandé le report d’un examen, car il se déroulait ce même jour ?
Je précise que je suis libre-penseur au sens exact du terme.
Bonjour monsieur,
J’ai lu votre papier avec intérêt, puis avec un certain étonnement. Le grand saut que vous effectuez pour aboutir au SDF me paraît totalement irréfléchi, et sans aucun rapport avec le sujet initial.
Quant à la conclusion que cela amène, je ne vous cache pas que je la trouve de par le fait complètement faussée.
Vous dites que nous ne voulons pas voir notre petit confort et nos habitudes se faire bouleverser, je n’en disconviens pas, et comme vous je pense que le débat en France amènerait la même réponse. Par contre, est-ce pour autant « digne », je ne le pense pas.
Et je dois avouer pour être tout à fait honnête que le rapprochement que vous effectuez entre la présence d’un minaret et celle d’un SDF puant et agressif est tout à fait digne de la rhétorique lepéniste, ce qui nuit un peu à votre propos.
@Bernard-27400
« Je continue en me disant scandalisé que le jour de la fête du mouton, 70% des élèves de la classe de 4ème dans laquelle est mon dernier fils – collège d’Etat – ne soient pas présents au nom de la religion »
Que 100% des élèves soient absents pour les fêtes catholiques ? ça ne vous scandalise pas ?
La liberté religieuse implique aussi un égal respect de toutes les religions et des obligations qu’elles imposent à leur membres.
C’est ce côté de la liberté et de l’égalité que protège un état laïc.
Pour la fraternité on verra plus tard… Ne soyons pas trop exigeants !
Cordialement
Pierre-Antoine
Comme le rappelle Esse erre il faut méditer la conception démocratique de la remarque de Kouchner
«J’espère que les Suisses reviendront sur cette décision assez vite»,
Désormais notre droit n’a plus de durée, il est éphémère ou jetable et s’inscrit dans un mouvement orienté, espérons qu’il coïncide avec le Sens de l’Histoire. Les plus démocrates font revoter autant de fois qu’il faut, exemple les Irlandais, les moins démocrates font voter le Parlement quand le peuple a mal voté, cf la France, mais dans tous les cas le résultat à obtenir est connu d’avance et n’est pas négociable : notre liberté se limite juste à retarder le mouvement.
Démocratie terne : ce pouvoir de ralentir est-il mieux que rien ? Pour Kouchner manifestement oui, le pouvoir rend lucide.
A tous ceux qui font ce mauvais procès à PB – dont je ne suis pas le Mgr Fred Lefebvre – que d’avoir inclus dans un même commentaire minaret et SDF, faut-il préciser que l’idée communément interpelée dans les deux cas, est celle de tolérance idéalisée quand elle est abstraite et rapidement relativisée quand elle se matérialise.
Je trouverais acceptable, voire amusant si le quartier me plaît, d’aller vivre à côté d’une mosquée et préférerais même habiter près de celle du 5ème que dans mon treizième bien moins chic, en haut de mon minaret laïc, mais en rien ne voudrais que ne s’en construise une à côté de chez moi, pour ce que cela engagerait de modification de la fréquentation du quartier (déjà on ne peut difficilement plus bigarré, mais aussi sans dominante qui étoufferait ou occulterait les autres) ; étant là aussi conservateur que les Musulmans qui s’accrochent à leurs racines ce que je comprends d’autant mieux.
J’écoutais samedi F Weber – dont il fut question ici il y a peu – face aux deux Zérics. Il y fut plus défendable que ce à quoi m’attendais, m’a presque donné envie de lire son livre. Mais, quand il a cité C.Levi-Strauss pour aller dans le sens du politiquement correct où on l’attendait hélas à raison, il a glissé sur la peau de banane que me semblent être les options esthétiques et métaphysiques de ce grand disparu. Il me semble à l’avoir peu lu mais beaucoup écouté sur FCult, que ce qu’il défendait allait à l’encontre de ces mélanges culturels, cette diversité abâtardie que le tourisme et les migrations économiques ont partout répandus. Il me semblait bien plus attaché à ce temps où les peuples étaient encore éloignés tant géographiquement que culturellement cependant suffisamment matures et ouverts pour reconnaître chez toute autre civilisation un intérêt, une dignité bien propre à éveiller la curiosité et le désir d’étude, mais en rien le désir de faire de ces particularités savamment et longuement tressées, un grand mélange gris où les Indiens d’Amazonie auraient tous un portable et seraient tous branchés sur CNN comme n’importe quel Texan, et reviendraient d’un tour d’Europe en 5 jours, comme le font si mal les Asiatiques depuis déjà deux trois décennies, repartant pour une si excitante visite d’un des deux pôles, si délicieusement tendance depuis que des Saoudiens en auraient fait aménager quelques lieux avec palmier et plage de sable blanc, comme y sont déjà des pistes de ski dans le désert.
Bref, le respect dû à chaque peuple passerait peut-être par un certain isolement, une non contamination des identités, de toutes les identités, qui sont surtout belles de leur parcours historique singulier, y compris en leur entêtement à ce qui nous semble être se tromper (tant que l’on reste loin des meurtres viols et autres exactions qui de toutes façons sont à peu près traitées partout avec la même sévérité, aux exceptions près de cette règle).
AO
Rachida Dati avait inauguré il y a peu le centre d’éducation fermé de Sainte-Ménéhould dans la Marne… Auparavant, les habitants du coin même ceux demeurant assez loin ont fait des pieds et des mains pour « que ce centre voie le jour, oui mais pas chez nous… » La peur des honnêtes gens du délinquant juvénile, du criminel en puissance, de l’assassin en culotte courte… Certains parlaient de bagne, de Cayenne près de chez eux, ils frissonnaient… Les manifestations de protestation ne cessaient pas. Cela m’a rappelé une quinzaine d’année en arrière quand un autre ministre de la Justice décidait la construction d’un nouveau centre pénitentiaire (maison d’arrêt + centre de détention) dans la région… On hésitait : Sainte-Ménéhould ou Laon ? Je me souviens ces habitants de ces deux petites villes se disputant cette prison ; les uns arguant des avantages de l’Argonne, les autres du laonnois… C’était homérique ; chacun voulait la prison et toute l’économie qu’elle drainerait… La supérette de Laon exultait ; le tabac de Sainte-Ménéhould se frottait déjà les mains… Bref, une prison où ils sont bien enfermés et où on ne les voit pas, oui ; un centre où ils ne sont pas trop bien enfermés et d’où ils sortent pour se promener, non. L’histoire de «votre» sans domicile fixe «protégé par notre morale qui lèse ceux qu’il incommode et qui le valent bien» m’a fait songer à cela… Qu’il soit là ne vous dérange pas ; qu’il bouge, fasse du bruit, crie, hurle et circule, bref qu’il soit vivant malgré tout, vous ennuie et vous gêne… Mais vous le valez bien, vous l’avez dit…
Il est un peu délirant, écrivez-vous et au comportement désinhibé… Il est fort à craindre qu’il souffre d’une psychose aggravée s’il consomme de l’alcool et des drogues ainsi que par ses conditions de sous-vie… Je ne développerai pas car précisément je publie un long article (janvier-février prochains) dans les revues Infirmière-magazine, Pratiques et aussi peut-être Objectifs-soins où il y est précisément question de la responsabilité de la Psychiatrie dans cet état de fait qui voit plus que souvent ces malheureux livrés à eux-mêmes et à toutes les misères de la rue… Un jour peut-être il commettra un pire et alors assurément on l’incarcérera et d’aucuns psychiatres patentés et aux envies de célébrité notoires viendront encore récriminer à la télévision contre ces administrations judiciaires et pénitentiaires qui mettent en prison de pareils hères innocents… Or ce sont eux en grande partie les responsables de cette situation et ils serait temps qu’on le leur dise ; c’est ce que je fais dans cet article… «Est-il vraiment indigne de répondre non», vous posez cette question de cet homme, qui effectivement mérite d’être posée… Je vous réponds non mais qu’on la pose alors au bon endroit… Ce étant, je trouve malsain que vous associez dans votre démonstration le «problème» que représenterait le minaret en France (comme en Suisse) et le problème (pour lui comme pour les autres) que représente ce misérable au bas de votre immeuble… J’ai très bien perçu ce que vous avez voulu exprimer mais c’est d’une maladresse…
Aïssa.
Un constat qui n’est peut-être pas sans rapport avec l’actualité : dans un travail universitaire consacré à la construction des mosquées en France, l’étude de l’argumentaire justifiant la revendication de la construction de mosquées montre que l’argument venant en premier n’est pas la préoccupation de donner aux musulmans des lieux de culte décents, mais le souci d’affirmer la présence de l’Islam dans l’espace public.
@ Pierre-Antoine
Que 100 % des élèves catholiques soient absents me choquerait autant.
« les mosquées sont nos casernes, les minarets nos baïonnettes, les dômes nos casques et les croyants nos soldats »
Recep Tayyip Erdogan
Il y a quand même de quoi inquiéter les Suisses ainsi que toutes personnes ayant encore l’esprit à la réflexion.
@ JD Reffait
« Parce que je suis profondément de gauche, profondément hostile aux discriminations… »
Je ne sais pas pourquoi, mais vos proclamations gauchistes me font penser à ce vieux cantique :
« Je suis chrétien ! Voilà ma gloire, Mon espérance et mon soutien, Mon chant d’amour et de victoire: Je suis chrétien ! Je suis chrétien !… »
Bonsoir
Votre article est courageux et c’est bien.
Il y a deux problèmes à mon sens.
Le premier est l’exemple de la votation suisse en général, laquelle remet le peuple dans ses droits face aux classes politiques, médiatiques, bien-pensantes, etc.
Comment être en démocratie sans votation ?
Le second, pour ce qui est de l’islam dit envahisseur, c’est que l’on oublie dans le débat le poids historique de l’Empire français. Débattre de l’identité nationale en gommant un siècle de mappemonde avec du bleu partout, moins que le rouge des Anglais, mais pas mal de bleu tout de même… Et beaucoup de ce bleu était déjà terre d’islam. Sommes-nous vraiment confrontés à des étrangers ou est-ce les Français qui se veulent à présent des européens et rien de plus, et même pas des Français comme ils étaient avant ?
Cordialement
Dans certains commentaires publiés sur d’autres sites, les Suisses et ceux qui les défendent sont ni plus ni moins traités de racistes, en particulier par des musulmans. Je voudrais bien qu’un sondage concernant l’érection de clochers ait lieu dans les pays du Maghreb, en Egypte, en Libye, etc. Mais c’est un voeu pieux parce que ces pays pratiquent une telle liberté de religion qu’il n’est pas nécessaire de demander à leur population.
Bonsoir M. Bilger,
Votre billet me gêne aux entournures. Je n’ai encore lu aucun des 42 commentaires qui me précèdent, je le ferai plus tard.
Ce billet me gêne, mais n’y voyez pourtant pas de signe de désaccord.
Vous avez profondément raison.
Le problème ne tient évidemment pas à l’architecture, « les minarets ça fait joli » ai-je entendu de la bouche d’un imam. Le problème se situe ailleurs, il est celui de l’intégration et de la dérive de l’Islam vers l’extrémisme et le fanatisme en Europe et dans le monde.
On situe bien le hiatus depuis la revendication du port du voile à l’école jusqu’aux burkinis (je ne suis pas sûr de l’orthographe de ce néologisme) de cet été et nous ne pouvons accepter davantage de provocations et de repli communautaire car c’est bien de cela dont il s’agit aujourd’hui.
Alors oui, les Suisses ont raison.
Toutefois, il serait regrettable, sous couvert de lutter contre l’intégrisme, de qualifier l’Islam dans sa globalité comme un synonyme de l’extrémisme.
La formule « l’islam modéré (s’il peut exister) » est de trop dans votre billet. Fort heureusement il existe bien un Islam modéré, pratiqué par la majorité des musulmans de France, et pour vivre avec l’un d’entre eux, fils d’imam qui plus est, je crois en connaître quelque chose.
Nous devons apprendre les uns les autres à vivre ensemble, en toute sérénité et dans le respect des convictions religieuses dans leur diversité.
Ce n’est pas facile, certes, mais je me refuse à considérer l’Islam, comme toute autre religion, comme un danger pour l’Occident.
Que Dieu vous bénisse, comme dit ma grand mère ! Vous avez déjà fait tout le travail !
C’est un véritable minaret, ce blog de Philippe Bilger.
J’y ajoute tout de même mon mot même si ça se répète. Puisqu’il a été écrit « j’ai vu quelqu’un prier dans un train »… Tous mes respects ; mais faut-il créer un wagon PRIERES ?
Et nous les laïcs ? nous n’avons donc droit à rien ?
Et si nous construisions un minaret pour appeler tout le monde à devenir laïc et rejeter sa foi ?
Et pourquoi n’avons-nous pas notre dimanche « laïc », notre Shabbat, etc ??
La liberté de croyance est-elle réservée aux « religieux » ?
Tout le problème c’est la définition d’une religion.
Les Droits de l’homme exigent la RECIPROCITE !
On devrait introduire un avant-propos à cette convention.
Par exemple :
Cette convention n’est applicable qu’à ceux qui la reconnaissent.
De même pour la religion :
« la qualité substantielle d’une religion est son respect pour toute autre religion »
Car on ne va tout de même pas laisser au nom des droits de l’homme abolir ces droits ?
Guile je vous réponds :
Je n’ai pas envie d’entendre venant de tous les coins des appels à la prière ! ni crier alla akbar ou tout autre appel ! est-ce votre envie ? à vous lire je ne le pense pas.
En ce qui concerne la dehimmitude je recommande le site de Bat Yeor dont voici un petit extrait :
Tant que les droits humains du Peuple du Livre ne seront pas rétroactivement reconnus par un examen critique de la dhimmitude, il y aura deux systèmes de valeurs fondamentalement opposés: l’un, moderne, qui reconnaît l’égalité des hommes et l’inaliénabilité des droits humains, et l’autre, fondé sur l’inégalité des droits, ce qui implique, s’ils sont concédés, qu’ils peuvent être retirés unilatéralement par ceux qui les concèdent.
Ceci perpétue la séparation des êtres humains en deux groupes: ceux qui concèdent les droits et ceux qui bénéficient, dans la gratitude et la soumission, de ces droits concédés. Ces principes sont contraires à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.
DENONCER LA DHIMMITUDE
La dénonciation des politiques impérialistes et fanatiques de l’expansion islamique confortera les éléments rénovateurs musulmans et favorisera l’harmonisation de nos valeurs.
Ce changement des mentalités représente une énorme tâche.
Encore récemment, des Musulmans égyptiens furent emprisonnés parce que leurs livres furent jugés blasphématoires. Et tout le monde connaît l’Affaire Rushdie » (2).
Pour terminer une citation d’Eli Barnabi dans« les religions meurtrières ».
Pour séparer l’église de l’Etat il faut une Eglise et un Etat.
@Bernard-27400
« Que 100 % des élèves catholiques soient absents me choquerait autant. »
Alors vous devez être choqué quand 100% des élèves catholiques (entraînant avec eux les athées, musulmans, juifs, bouddhistes et etcoeteratistes) sont absents un lundi de Pâques, un jeudi de l’ascension, un lundi de Pentecôte et un Noël (celui-ci tombera un vendredi).
Ouf, le 15 août on est sur la plage…
Cordialement
Pierre-Antoine
La ligne Genève-Annemasse a été acceptée le même 29 novembre, lors des votations.
Si je veux voir des gratte-ciels, je vais aux Etats-Unis. Si je veux voir des pyramides, je vais en Egypte. Que ceux qui veulent voir des minarets aillent au proche et moyen-orient.
Il faut parvenir à admettre que la France et l’Europe ont un passé chrétien, d’où la présence des églises et cathédrales.
Gageons que les bâtiments de France préservent nos paysages.
Ce type d’opinion, qui fait très vite sortir du bois les défenseurs de l’islam, on y voit du racisme ou de la xénophobie. Or, je ne dis pas que l’islam n’a rien à faire en France. Je dis qu’il n’y a pas à y construire des minarets.
Cela ne fait pas obstacle à la pratique d’une religion.
Mais toutes les vérités ne sont pas toujours bonnes à dire.
@Duval Uzan
Avez-vous déjà entendu parler de la notion de tapage nocturne, de tapage diurne, de trouble de voisinage, de l’article R 111-2 du code de l’urbanisme ??? Sans doute non. Ce n’est pas un reproche…
Cependant, ces principes empêchent toute atteinte à la tranquillité publique, notamment par des bruits ou tout autre chose, nuisance sonore, etc. qui viendraient troubler le voisinage.
Il est évident que des appels à la prière ne peuvent avoir lieu, puisqu’ils viendraient, justement troubler l’ordre public, la tranquillité publique.
Du reste, les quelques minarets existant en France ne font pas d’appel à la prière.
Si vous en doutez renseignez-vous, la Grande Mosquée de Paris existe depuis 1926, dispose d’un minaret de 33 mètres, et aucun appel n’a jamais été lancé. Cela n’est pas près de changer… Fort heureusement.
Alors non, je ne trouve pas votre argument recevable, puisque la loi interdit déjà, sous une dénomination plus large certes, les appels à la prière du muezzin.
@Bernard 27400,
« Je continue en me disant scandalisé que le jour de la fête du mouton, 70% des élèves de la classe de 4ème dans laquelle est mon dernier fils – collège d’Etat – ne soient pas présents au nom de la religion ; mon humeur ne s’adresse pas aux musulmans mais au corps enseignant, lequel se gargarise du mot laïcité et condamnerait sur-le-champ en les signalant à l’inspection académique tous les élèves chrétiens qui auraient le mauvais goût de s’absenter pour un sacrement concernant leur religion. Là, la religion devient soudainement une culture qui justifie les absences ».
Cher monsieur, les fêtes religieuses musulmanes, juives, bouddhistes, sikhs, hindouistes et autres donnent lieu à autorisation d’absence légitime pour les élèves et les personnels de l’Education Nationale. Il ne s’agit pas d’absentéisme et chaque année une circulaire ministérielle, publiée au journal officiel et signée par le ministre, arrête la liste de ces dates. Les enseignants et les chefs d’établissement n’ont rien à voir dans cette affaire.
Que cela vous plaise ou pas importe peu, et je vous ferai observer que toutes les fêtes chrétiennes correspondent à des jours fériés en France.
Il en va de la liberté de culte que vous n’avez pas à remettre en cause.
Beaucoup de bonnes idées confrontées ici à la laïcité qui trouve aussi ses limites et ses faiblesses ! Je suggère donc à Dieu tout-puissant d’ouvrir son Blog, afin d’en discuter directement avec lui ! Et de nous tenir encore dans l’amour et l’espérance.
Idée de lecture pour les intolérants… (et les autres)
« Le Roi, le Sage et le Bouffon »
de Shafique Keshavjee, au Seuil (1998)
Recit passionnant oú un juif, un chrétien, un musulman, un hindou, un bouddhiste et un athée se rencontrent.
Bonne lecture
@ Pierre-Antoine & Ludovic
Nous savons que depuis plusieurs années l’enseignement passe au second plan donc rien d’étonnant que l’institution de la semaine des quatre jeudis cautionnée par les faits religieux fasse l’objet de circulaires.
Mais puisqu’il y a des « fêtes » pour tous les courants religieux,que chacun s’absente en fonction de sa religion.
Pour exemple, soudainement le lundi de Pentecôte tout le monde est catholique où se trouve une once de religion, même ceux qui appartiennent à la secte adhérant à l’idée que la religion est l’opium du peuple. Invitons donc tous ceux dont la religion ne se réfère pas au Christ en tant que principe spirituel à aller travailler le lundi de Pentecôte ou alors au nom du principe du « jour férié et d’égalité » donnons toutes les fêtes issues de circulaires à tout le monde.
@ Ludovic
« Que cela vous plaise ou pas importe peu, et je vous ferai observer que toutes les fêtes chrétiennes correspondent à des jours fériés en France. »
Vu la fréquentation des églises et la pensée religieuse du pays héritié de Clovis on peut être en droit de remettre en cause ces jours là. Gageons que si un jour cela arrivait, la CGT saura nous proposer un calendrier plus consistant en fêtes.
Pour finir, que nous soyons chrétiens, juifs ou musulmans nos religions ne sont que des ramifications de la croyance au dieu unique, que nous l’appelions « Le tout puissant », « Yahvé » ou « YHWH » alors faisons simple, instituons qu’une seule fête au nom de ce dieu unique et tout le monde y trouvera son compte.
In cha’ Allah ..ou Ite, missa est.
Je vous laisse le choix au nom de la pluralité.
La question posée à la population suisse relevait de la métonymie. Le problème de l’érection de minarets renvoyait à celui plus général de la visibilité de la religion islamique, pour ne pas dire à celui de son existence pure et simple en Helvétie. Et c’est cela que, je le crains fort, les Suisses ont refusé, bien au-delà de la simple incongruité paysagère que représente la présence d’un minaret au milieu des chalets alpestres.
A travers cette injonction à la discrétion urbanistique, les Suisses ont témoigné ouvertement leur hostilité à l’égard d’un culte nouveau venu dans leur pays.
Au risque de paraître un thuréfiaire de la bien-pensance gauchiste (ce que je ne suis pas mais que, par esprit de contradiction, j’aime à laisser croire sur ce blog), ce résultat m’a vraiment indigné. La Suisse est-elle à ce point atteinte de peste verte pour refuser aux musulmans, qui ne constituent qu’une très petite minorité, le droit de disposer d’édifices cultuels ?
Moi je suis très amusé par les réactions de nos grands hérauts de la Démocratie…
« C’est le danger des votations populaires » a dit Couche-naire… C’est bien connu, le peuple est affreux, sale et méchant, et la démocratie se porterait bien mieux sans le peuple.
On devrait cependant le savoir que la démocratie déplaît aux élites européennes, depuis que les Néerlandais, les Français et les Irlandais se sont vus imposer le traité de Lisbonne après avoir, pourtant clairement, dit non à ce traité. On se souviendra qu’à l’époque D.Cohn-Bendit avait traité les opposants au traité de « débiles mentaux »…
Hier, Libération.fr titrait: « La Suisse est elle trop démocratique? ». Bel aveu, qui me semble être le début de la chute des masques. La démocratie, c’est bien quand on réussit à contraindre le peuple à être conforme à ce que veut ce qui se croit être l’élite. Les Suisses, merci à eux, viennent de dire merde à ce système. Merde à la substitution de population qui n’enrichit que les patrons et qui détruit les peuples. Puissions-nous les suivre de près.
Mais ce sera plus dur chez nous, car nous ne sommes déjà plus dans une démocratie. Nous.
C’est un peu fatal qu’un tel débat verse dans l’excès et, sous le prétexte d’approuver et le billet de Philippe et la votation suisse, on ne se prive pas de vider sa bile au-delà du rationnel.
1. L’identité judéo-chrétienne de la France. Pour moi, c’est une imposture intellectuelle dans la mesure où je démontrerais avec une grande aisance que ce qui fonde la culture occidentale, sa science, sa littérature, son architecture ne doivent rien à la religion chrétienne, souvent le contraire. Même les arts religieux se sont construits à partir de libertés prises sur les préceptes religieux. La culture occidentale n’est donc pas judéo-chrétienne : le judéo-christianisme fait partie de cette culture, ce qui n’est pas la même chose, on le comprendra. C’est un élément – important – mais ça n’est ni le substrat ni l’enveloppe d’ensemble.
2. Le passé chrétien de la France serait la borne indépassable de son identité. Faux. Nos ancêtres ont déjà eu à assumer une invasion religieuse orientale, le christianisme, et il semble qu’ils s’en soient arrangés. Oh, il y eut bien sûr quelques héros de la tradition païenne, remisant les églises dans les caves et les chrétiens dans le ventre des lions, mais, au final, cette religion venue d’Orient s’est confortablement installée dans les rouages de l’Empire romain.
3. L’histoire n’est jamais finie. Il ne sert à rien de tenter de la devancer, comme ceux qui appellent mille minarets de leurs voeux, ni d’en retenir le flot avec les doigts, en coupant ces minarets que l’on ne saurait voir. Personne n’est aujourd’hui en mesure de dire la place qu’occupera l’islam dans nos pays dans un siècle mais une chose est certaine en revanche : pas plus que le christianisme n’est resté oriental en s’implantant en Europe, l’islam ne s’adaptera à la pensée européenne s’il doit s’y implanter profondément. Et cela justement parce que la religion n’est pas constitutive de la civilisation européenne et que cette civilisation – la seule peut-être – est capable d’intégrer le christianisme, le culte de Mithra, le judaïsme, le bouddhisme ou l’islam sans se corrompre elle-même. Les religions passent, Aristote demeure.
4. Minarets en France. Quand l’islam sera devenue une religion française, si cela advient, alors tout le monde revendiquera son petit minaret si typique au milieu du village. Forcer le destin est stupide, nier le destin l’est aussi. Aujourd’hui c’est non, parce que l’islam le plus modéré est encore une religion étrangère. Le temps dira sa place ultérieure. Dieu écrit droit, paraît-il, mais avec des lignes courbes…
@Ludovic
« Que cela vous plaise ou pas importe peu, et je vous ferai observer que toutes les fêtes chrétiennes correspondent à des jours fériés en France. »
Je dirai l’inverse que six jours fériés correspondent à des fêtes catholiques, et ce, malgré la séparation de l’église et de l’Etat.
Je rajouterai que de l’argent du contribuable sert à restaurer et entretenir des lieux de cultes catholiques, réservés à l’usgage exclusif, et ce, malgré la séparation de l’église et de l’Etat.
Et ce, au nom de la conservation d’un patrimoine où se rendent trois à quatre heures par mois (quand ce n’est pas par an) quelques brebis bien esseulées. A peine 10% de la population française.
L’hébergement occasionnel de la brebis catholique revient bien cher au contribuable à 90% non concerné.
J’exagère ?
Demandez donc aux maires devant restaurer leur patrimoine culturel, comparer le nombre de présents aux offices avec le nombre d’habitants…
S’il a la chance d’avoir son patrimoine culturel classé monument historique, c’est le département, la région et l’Etat qui mettront la main à la poche… via nos impôts locaux ! Tout ça pour l’usage exclusif de quelques rares brebis dominicales.
Et si une autre « religion » se réclamant du christianisme (autre que catholique) veut utiliser ce patrimoine, même occasionnellement, une fin de non recevoir lui est opposée. Surtout si les brebis de ces « religions » sont bien plus nombreuses aux offices…
Cordialement
Pierre-Antoine
Cher Philippe,
Vous parlez juste et courageusement : un régal !
On peut se reprendre à espérer ; encore quelques efforts de nous tous, quelques émules et la chape de bien-pensance que j’appelle par commodité Libé-Télérama pourra se fissurer… On retrouvera la liberté de ton qui existait du temps de Desproges.
Très justes aussi les remarques de Florence, Erre esse, Franck Boizard et Adeline. La faille entre ce que pense la majorité en silence et le bourrage de crâne de nos élites politiciennes et éditorialistes grandit gentiment depuis le référendum sur la constitution européenne.
Vous avez tellement raison, Philippe, de parler des réalités, alors que le débat est tout entier alimenté par les principes.
Puisque, tous le disent, les minarets d’Europe n’ont pas vocation à être utilisés pour l’appel à la prière (sage décision, si l’islam veut s’intégrer progressivement sans prendre à rebrousse-poil une partie de la population), pourquoi les construire, sinon comme marqueur? On met des pièces sur un échiquier? Des mosquées, des lieux de prière décents sont à construire d’urgence (de même que des églises en certains lieux). Se passer des minarets la où l’islam est minoritaire et objet de tant de débats et d’arrière-pensées, n’est-ce pas la raison?
Si je m’expatriais en terre d’Islam, j’aurais une bonne chance de ne pas avoir d’église. Si avec quelques autres je décidais d’en bâtir une et que (ce n’est pas certain) l’autorisation m’en soit donnée, rien ne serait plus bête que de la vouloir ostentatoire, avec un haut clocher et le christ de Corcovado en réplique sur la colline voisine. Est-elle si difficile à comprendre cette réalité incontestable des évolutions lentissimes de la culture que toute brusquerie transforme en choc des civilisations?
Il y a cinquante ans, les clochers des églises sonnaient les Angélus. L’action patiente et déterminée des laïcards est venue progressivement à bout de ces sonneries qui faisaient partie d’une certaine façon de vivre, de notre identité. Les clochers des églises, si la municipalité les a dotés d’un mécanisme électrique sonnent au mieux les heures républicaines ou sont muets, avec encore quelques exceptions. Dans mon quartier parisien, les cloches appellent encore à la grand-messe et célèbrent mariages et enterrements. Je suppose (sans votation!) que le consensus trouve ça « normal » en France. Ca choquerait au Soudan. Les partisans de la mosaïque multi-cultuelle pensent-ils sérieusement que la marche forcée est leur meilleure arme?
Il y a bien entendu du pernicieux dans ces évolutions presque imperceptibles bien plus efficaces que les votations entraînant des débats: la remise en cause en est encore plus difficile. Il y a quelques années, je me suis aperçu que sur nos chaînes de télévision publiques (à l’inverse des privées), nos miss météo ne terminaient plus leur numéro par le saint du jour. Devant un panneau où figure un prénom, elles ont dû trouver une formule du genre « et demain vous embrasserez les Colette! »). De la sorte, on fait maintenant un réveillon de la Sylvestre, un feu de la Jean et les amoureux s’embrassent pour la Valentin. Sublime progrès des adorateurs de Combes! S’il y avait eu votation, j’espère que comme moi, une majorité aurait préféré garder sur nos calendriers (les pompiers n’ont pas encore été atteints par le virus) le nom du Saint du jour.
Il est beaucoup plus utile et intéressant de considérer cette évolution à petits pas de notre cadre de vie et de notre identité que de faire des grands tournois principe contre principe.
@Duval Uzan
« La liberté de croyance est-elle réservée aux « religieux » ?
Tout le problème c’est la définition d’une religion.
Les Droits de l’homme exigent la RECIPROCITE ! »
Mais que je sache la RECIPROCITE est assurée, même favorisée. Vous pouvez faire ce que vous voulez de vos WE et jours fériés, de vos RTT et congés annuels.
On ne vous impose aucun rite, aucun lieu de réunion, on ne vous cantonne à aucune liturgie pour exprimer vos croyances.
Vous êtes libres !
Libres de vous habiller comme vous le voulez, choisir la sexualité qui vous convient, de penser ce que vous voulez sur les autres sans être repris par une conscience endoctrinée, voire manipulée…
Libre d’exposer ouvertement et ostensiblement vos opinions hors de la sphère privée.
Vous êtes même libre de prendre les autres pour des attardés mentaux ayant besoin de béquilles spirituelles pour vivre dans ce merveilleux siècle de bonheur scientifiquement acquis.
Je terminerai toutefois par cette citation de Montesquieu :
« La liberté n’est pas de faire ce que l’on veut, mais de vouloir ce que l’on fait ».
Il y a des RECIPROCITES que je ne voudrais pas qu’on m’impose.
Cordialement
Pierre-Antoine
J’ai lu rapidement votre article. Ce qui me gêne, c’est l’idée que les bien-pensants sont prêts à défendre les pauvres tant qu’ils se tiennent à l’écart. Mais alors, les quartiers genre banlieue où se mélangent des gens insérés et des gens en difficulté, c’est juste qu’ils n’ont pas le choix ? Donc, la réalité c’est que personne n’a de coeur ni de générosité. Sympa comme constat…
Je dois dire n’avoir jamais rencontré de fervent défenseur des minarets (non musulman) qui ne soit directement concerné – aucun n’habite dans un quartier où le culte musulman est manifestement majoritaire.
Dans l’émission d’Harry Roselmack à Villiers-le-Bel, un promoteur immobilier expliquait l’absence de français de culture chrétienne par la disparition progressive des commerces neutres ou traditionnels, notamment par le remplacement des boucheries par des boucheries hallal. Espere t-on rétablir de la mixité -ou bien de la diversité pour prendre le terme à la mode dans les milieux gouvernementaux- dans ces conditions ?
Fait cocasse, à Strasbourg, ville avant-gardiste concernant les conflits du port du voile islamique à l’école (et, dans un registre différent, en matière d’incendies volontaires de véhicules), l’actuel maire Roland Ries s’est exclamé récemment que la grande mosquée en construction se parerait évidemment d’un minaret pour « assurer la visibilité, dans la cité, de l’Islam » (http://www.mosquee-strasbourg.com/index.php/content/view/769/). Toutefois, il n’y est pas question de muezzin.
Bernard-27400,
Notons que la déclaration des droits de l’homme et du citoyen, l’originale, la vraie, ne fait référence à aucun multiculturalisme. Elle fait référence au civisme, source de droits et de devoirs.
Elle assure la liberté de culte tout comme elle assure la laïcité (« Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la Loi »).
@ Guile
Alors pourquoi ce gaspillage?
Vous savez combien ça coûte?
Est-ce un marquage, comme font les chevaux en urinant pour délimiter leur territoire?
Est-ce en attente d’un signal??
Pour moi la place de l’HOTE est sacrée. on doit avant tout respecter son hôte ne pas l’envahir!
Chacun a le droit de croire mais il doit le croire tout bas.
DIEU LIT DANS LES COEURS NE LUI EN DEMANDONS PAS PLUS, cela risque de le disqualifier.
Duval Uzan
Rédigé par: Gule | 02 décembre 2009 à 08:57
Ce que vous dites est sensé mais n’intègre pas le fait que les attentes sont en général proportionnelles à l’acquis.
Qu’il y ait une mosquée à Paris m’a toujours réjoui parce que quand j’ai découvert ce paysage elle était déjà là.
Là…
Et (1) pour satisfaire à la bonne pratique des Musulmans (alors bien moins nombreux ici que ne le sont devenus), et (2) parce que pensée dans le même esprit que les grandes expositions universelles, en ce qu’elles permettaient de connaitre, d’éclairer, à savoir l’existence des richesses (au sens de diversités) du monde dont il paraissait pertinent d’avoir une représentation – et même mieux grâce au point (1) – explicite, et ce au coeur d’une ville phare comme ce à quoi prétend Paris depuis des lustres et avec eux.
L’installation de minarets en quantité proportionnelle au nombre désormais élevé de la partie musulmane française (8-10%), ne sonnerait plus comme un fait culturel reconnu, mais comme les bases d’une colonisation d’un nouveau genre, pas brutale étatique et frontale, comme le Maghreb dut la subir entre le milieu du 19ème et le milieu du 20ème siècle, mais de façon individuelle et insidieuse, ce qui est le fond du malaise que personne ou peu osent exprimer clairement.
Que l’on laisse construire non quelques minarets culturels mais une proportion semblable à ce que l’histoire judéo-chrétienne a secrété au fil des siècles et qui est notre socle architectural et spirituel, conduirait à une situation où l’appel à la prière sera juste une nouvelle étape à franchir, une nouvelle chose à admettre, et dont on peut facilement anticiper l’irréversibilité, sauf à se lancer dans une guerre civile que d’ici quelques deux ou trois générations nos descendants ne seraient même sûrs de gagner, perspective qu’Israël s’est hâté d’empêcher, sachant très bien qu’ils perdraient « la guerre des ventres » comme l’avaient confessé maladroitement les femmes palestiniennes.
La construction de lieux de culte discrets et en plus grand nombre me paraît moins (quel adjectif trouver ?) « ennuyeuse », car confinés comme les consciences, ils auraient le bon goût de ne pas se revendiquer avec éclat et de ne pas être assimilables à ces petits drapeaux bien apparents dont les conquérants marquent une carte pour dire leur avancée.
AO
PS ce qui vaut pour les minarets, vaux aussi à mes yeux pour les McDo…
« Quel grand écart ! Passer d’un minaret esthétique à un sans domicile fixe exubérant relève de la prouesse »
a écrit SR.
…sauf à ce que Madame Jacob ne nous commette une digression freudienne sur le « phallus impudicus » de ce malheureux sans abri qui joue les muezzins hystériques et dont le minaret érectile a sans doute provoqué ce rapprochement inconscient chez notre hôte.
« S’il a la chance d’avoir son patrimoine culturel classé monument historique, c’est le département, la région et l’Etat qui mettront la main à la poche… via nos impôts locaux ! »
Rédigé par: Pierre-Antoine | 02 décembre 2009 à 11:41
Votre remarque est factuellement vraie mais un peu biaisée. Cet argent vient de la poche de contribuables français essentiellement pour y retourner en utilisant les savoir-faire d’artisans français (de toutes origines, surtout dans ces nobles corps de métier) entretenant un patrimoine culturel qui contribue à la popularité mondiale de notre offre – et donc secteur – touristique. C’est un investissement qui n’est pas des plus laids ni des moins productifs en terme de ce qu’il sort peu de moyens de France (le prix de ce qui doit être importé pour conduire ces restaurations, essence pour les véhicules, essentiellement) mais fait joliment oeuvrer et aide ou contribue à faire rentrer des touristes.
Pas si mal.
« sont prêts à défendre les pauvres tant qu’ils se tiennent à l’écart. »
Rédigé par: EtiLo | 02 décembre 2009 à 12:28
Ce n’est à l’évidence pas une question de tenue à l’écart mais de tenue tout court.
C’est l’agressivité de ce genre de personne qui dérange, pas la modestie de leur condition, qui à part quelques rares pervers ne réjouit personne.
Dans mon quartier un semblable hère emmerdait nombre de gens, un jour un type installé lui a collé une bonne droite et de ce jour le type l’a beaucoup moins ramené.
C’était d’ailleurs embarrassant ce début de plaisir que beaucoup comme moi ont dû prendre à lire la peur dans les yeux de ce malheureux qui se plaisait à tenter de la faire naître chez autrui.
Rédigé par: Jiel | 02 décembre 2009 à 11:55
Très bon post.
AO
@JD Reffait
« Parce que la culture des migrants est une culture de pauvres, minimaliste et analphabète, elle ne saurait constituer un apport utile »
Vous vous rendez compte à quel point vos propos sont insultants ?
Otez-moi d’un doute, nos amis suisses ne sont pas devenus de dangereux xénophobes ?
Non, car c’est pourtant là le message que tient à faire passer notre intelligentsia bien-pensante.
Car au fond, on pose une question simple à des gens et ils y répondent.
Certes les motivations sont diverses mais la réponse démocratique est là et permettez-moi de croire que tous les Suisses soient autant doués de raison que nous autres.
Un peuple souverain s’est exprimé, point à la ligne !
Qui sommes-nous pour les juger et les vouer aux gémonies ?
Certains ont le droit légitime de ne pas être d’accord avec le résultat de ce vote et de l’exprimer. C’est même en cela que l’on peut , entre autres choses, juger de la vigueur d’une démocratie.
D’autres peuvent au contraire s’en réjouir ou s’en moquer mais en aucun cas nous ne pouvons les juger.
Notre bon Dany veut faire revoter les Suisses. Rien que cela.
Bonjour l’interprétation toute personnelle de Dany le Rouge qui n’a jamais tant mérité son surnom qu’aujourd’hui.
Car au fond c’est quand même le libre choix des Suisses de préférer les clochers typiques aux minarets et le son des coucous à l’appel du muezzin.
Alors l’islam pose-t-il problème ? Car là est la question de fond.
Oui. Pour moi cela ne fait aucun doute.
C’est entre toutes les religions la plus obscurantiste, la plus hégémonique et la plus violente.
Même entre eux c’est une lutte à mort.
Nous avons mis 500 ans pour mettre les chrétiens et leur église au pas et leur faire comprendre que ce n’est pas à Rome de diriger la politique des pays laïcs.
Je comprends tout à fait les Suisses de ne pas vouloir introduire le ver dans le fruit.
Eux aussi ils ont des moyens de communication et ce qu’ils peuvent voir ou entendre sur ce qui se passe dans les pays occidentaux ou même dans les pays musulmans ne doit pas les inciter à promouvoir ce genre de philosophie comportementale archaïque où l’on prône la burqa et la lapidation.
Cette lèpre religieuse, car je la considère comme telle, qui s’insinue de plus en plus dans notre vie, m’est insupportable comme à de nombreux athées et gens de bon sens.
Au nom de la liberté de pensée et d’opinion, je reconnais bien évidemment à tous les croyants le droit de pratiquer leurs rites.
Cependant je ne suis pas près à ce qu’ils exhibent leurs symboles à tous les coins de rues.
J’aurais aimé être Suisse.
Puisqu’il n’y a pas et n’y aura pas d’appel à la prière en France et puisque le minaret n’a pour fonction que l’appel à la prière et qu’il n’a aucune autre raison d’être, notamment pour la pratique de la religion en tant que telle, il n’y a aucune raison de construire des minarets en France.
En effet, j’ai peur qu’un jour on nous impose l’appel à la prière depuis les minarets, puisqu’après tout, un minaret, c’est fait uniquement pour cela.
Dans ce débat, il y a quelque chose qui me rappelle le débat sur la burqa. On pousse volontairement le bouchon très, trop loin, pour nous faire accepter le voile généralisé dans un cas, la mosquée dans l’autre, avec un raisonnement du type « de deux maux, il faut choisir le moindre ». Et de fait, le port du voile, comme la construction de mosquées, passe comme une lettre à la poste.
Je ne sais pas qui est ce « on » ni même s’il existe, mais tout de même, j’ai l’impression de me faire avoir et que, finalement, « on » m’impose une avancée de l’Islam en France, sans me demander mon avis.
Ce qui serait sociologiquement intéressant de connaître, c’est le pourcentage de Suisses musulmans (pratiquants peu ou prou) qui ont participé à ce référendum et le pourcentage de ceux-là parmi eux qui ont dit non aux minarets … Mais je ne pense pas que ce vote ait été disséqué à ce point … Dans ce type de débat, on oublie trop souvent les nuances, je trouve, c’est dommage car on y perd en recul, en objectivité … Un peu comme l’on feint d’ignorer qu’il existe chez nous en France des milliers de Français d’origine arabe, noire africaine également, des de confession musulmane, d’autres juives, etc., qui se retrouvent très bien dans certains discours de Le Pen et c’est la raison pourquoi, secrètement ou plus ostensiblement, l’homme Le Pen (pas forcément son Parti ni les autres responsables politiques de celui-ci; non, l’homme lui-même …) y est plus populaire qu’on ne le croit… C’est une réalité qu’il convient de ne pas occulter et puisque cela existe en France, pourquoi ne serait-il pas aussi en Suisse?… Tous les possibles sont possibles quand les passions populaires s’en mêlent et c’est ça qui est formidable -et dangereux- dans une démocratie … En vérité, je crois que c’est comme un noeud gordien; il ne faut pas chercher à trancher, il faut patiemment, lentement, dénouer … Pas facile, je le sais. En attendant, pendant qu’on dénoue avec nos petites têtes et nos grosses mains, on ne s’entretue pas, c’est déjà ça …
Tiens lien … Un Français juif chantant en arabe le tube célèbre depuis devenu mais à l’origine quasi inconnu d’un musulman (Dahman El-Harrachi) à Paris … Ca a de la gueule, ça, moi j’aime absolument, ça me fout des frissons d’autant que je comprends et parle parfaitement l’arabe populaire … Manquent plus que les Chinois pour danser avec nous et taper dans les mains …
Aïssa.
@ Marcel Patoulatchi
Je vous remercie d’avoir recadré mon tir concernant la déclaration des droits de l’homme et du citoyen, la vraie comme vous l’écrivez. Mais cette pauvre déclaration est tellement cuisinée à toutes les sauces qu’on finit par oublier sa consistance originelle.
Présentement les religions semblent semer le trouble, même modéré, dans l’ordre public. La religion catholique n’est pas exclue du débat, souvenons-nous des malaises causés par Monseigneur Lefebvre d’un côté et Monseigneur Gaillot de l’autre. Dépendant du diocèse d’Evreux et étant parfois pratiquant, j’ai vu les tenants et opposants à Monseigneur Gaillot, ministres du culte compris, en venir presque aux mains pendant les offices, les noms d’oiseaux remplaçant les « Amen » et les « Sanctus ».
Les querelles de clochers et de minarets occultent les sectes, dont les témoins de Jehovah qui gagnent 1% d’adeptes par an, il ne faut pas non plus les oublier, les querelles des religions « officielles » amenant de l’eau au moulin de cette secte plus sophiste que chrétienne.
@ Pierre Antoine,
Vous avez dénaturé mes propos ou je me suis mal exprimé.
Par RECIPROCITE, je voulais dire que la convention des droits de l’homme n’est pas à sens unique. Il n’y aura jamais de place pour la Charia dans cette convention.
Celui qui ne veut pas être regardé n’a pas le droit de me regarder.
De même que l’on n’a pas le droit d’exprimer sa haine au nom de la liberté d’expression.
La dehimitude n’a pas de place dans la convention des droits de l’homme.
Duval Uzan
Votons nous aussi en France, et interdisons par la constitution la construction de mosquées en France…
J’ai mis ma pétition en lien
Citoyen Lambda, le citoyen Aïssa Lacheb-Boukachache vous interpelle et vous gueule dans les esgourdes que vous êtes un sacré comique, vous, un drôle, un rigolo de première… Un référendum d’initiative populaire, vous exigez mais sous l’anonymat le plus complet… Je viens de voir vos douze premiers signataires; que des anonymes et dissimulés pareils à vous… C’est du propre, tiens, votre foireux esprit démocratique… C’est pas le courage et la cohérence qui vous étoufferont, vous, sûr, vous vivrez longtemps…
Aïssa.
A toutes fins utiles, la citoyenne Lambda précise qu’elle n’a rien à voir avec le citoyen Lambda de ce jour (notamment : Citoyen Lambda | 02 décembre 2009 à 22:36 )
Elle a également tenté de publier un certain nombre de liens vers des clichés présentant l’architecture d’un habitat étranger incluant des édifices religieux dans le Japon du XIXème dans l’idée de nourrir la réflexion sur le sujet du billet sur le minaret en Europe et s’étonne de ne pas voir accepté le post de référence.
@ Citoyen Lambda
Nous n’avons rien à interdire.
Interdisons seulement à nos élus d’être moins démagogiques.
Je ne voudrais pas offenser Aïssa mais parfois, je m’interroge sur les discours de nos élus qui se gargarisent du « musulman » à toutes les sauces alors que leur vie quotidienne est du tout américain ou asiatique… Parce que les plus grosses réserves de pétrole sont sous le monde musulman ? Et si ces réserves avaient été sous des tribus anthropophages de Nouvelle-Guinée, nous auraient-ils prôné le tout cannibale ? Pour paraphraser le billet suivant « Pro musulman quand ça arrange »…
@Florence et @ceux qui choisissent entre deux mots…
Connaissez-vous la politique du homard ?
Il est plongé dans l’eau froide, il se sent à l’aise comme un gaulois en plein débat.
Puis, petit à petit, on monte la température, il a le choix entre rester dans son élément aquatique ou sortir, mais il est fait pour l’eau comme le gaulois est fait pour les débats de préférence vifs et animés dans lesquels il peut donner de la pince.
Quand l’eau est trop chaude, c’est trop tard…
Quand le débat sera bouillant, ce sera trop tard, les minarets seront érigés et l’appel à la prière obligatoire sous peine de goûter à la rigueur de la charia.
Et ce n’est pas de l’intolérance, juste une réaliste prospective… réaliste !
C’est la nature humaine face à l’intolérable, on le tolère de débats politiques en rencontres diplomatiques. C’est l’histoire qui nous apprend ça.
Pierre-Antoine
Moi, après tant de repli identitaire, j’aimerais revenir sur le SDF de Philippe, avec une anecdote qui n’a rien et tout à voir.
Étudiant, je travaillais en août comme animateur dans un club de vacances d’Ibiza. Un après-midi, je passais un peu plus de temps avec le seul groupe de Français. Une (fausse) blonde célibataire de 40 ans était un peu fofolle, parlait haut et passait du bon temps avec un Français ayant la trentaine (qui s’appelait Aïssa je crois). On parlait des groupes qui nous entouraient, de diverses nationalités.
Au bout d’un moment, cette femme m’avoua un peu gênée qu´en fait, elle était d’origine suisse. Je lui demandai pourquoi cette gêne, et pourquoi avoir « simplifié » pendant une heure en omettant ce détail alors que c’était un peu le sujet de discussion. Elle m’expliqua alors qu’elle avait connu une descente aux enfers dans sa jeunesse. Elle avait mendié et vécu dans la rue en Suisse. Au bout de quelques temps dans une galère terrible, avec personne qui ne l’aidait, elle avait suivi d´autres SDFs vers la France.
Là, les gens lui donnaient enfin, puis elle avait trouvé des associations et des particuliers pour lui tendre la main. Elle avait reconstruit sa vie après cinq ans de galère, à coups de petits boulots.
Elle ne voulait plus trop entendre parler de la Suisse, au moins pour y vivre.
@Esse erre | 02 décembre 2009 à 17:48
« …sauf à ce que Madame Jacob ne nous commette une digression freudienne sur le « phallus impudicus » de ce malheureux sans abri qui joue les muezzins hystériques et dont le minaret érectile a sans doute provoqué ce rapprochement inconscient chez notre hôte. »
Laissez donc les champignons et la psychanalyse sauvage érectile pour les amateurs !
« 1. L’identité judéo-chrétienne de la France. Pour moi, c’est une imposture intellectuelle dans la mesure où je démontrerais avec une grande aisance que ce qui fonde la culture occidentale, sa science, sa littérature, son architecture ne doivent rien à la religion chrétienne, souvent le contraire. »
JDR
Puisque je crois être le seul à avoir mentionné avec insistance la revendication de cet héritage, je vais donc assumer de répondre à votre thèse à laquelle je ne souscris point.
D’abord j’aurais aimé que prissiez le temps de nous faire étalage de cette aisance qui semble être restée au fond de la fosse.
Mais je galéje, je galéje, et Laurent Dingli quand aura fini de crépir son minaret et daignera venir nous le montrer va encore me le reprocher en disant que je me gratte le ventre (pas possible la Webcam est branchée quand on écrit chez PB ?) en postant, riant de mes propres blagues, ce qui n’est pas faux.
Aux faits, au fait, certes.
Bien, alors commençons par déminer quelques poncifs souverains que je vous épargnerai ainsi d’avoir à nous rappeler.
D’abord celui de citer la longue liste des esprits libres persécutés par la religion chrétienne (Giordano Brulot, pardon, Bruno, Copernic et des dizaines d’autres à ce niveau céleste).
Tous savons comment cette religion comme les autres renâcla à entendre puis intégrer dans son référentiel des vérités objectives, scientifiques, raisonnablement démontrables.
Certes.
Elle est cependant celle qui baigna les mentalités et les croyances au point de les faire s’échapper du cadre qu’elle avait instauré. Forcément, cette relativisation, elle l’inspira selon la considération spinoziste que la situation ayant tourné ainsi dans ce cadre, celui-là en était les bases d’un développement incontournable, puisque il advint.
De l’exercice puis l’examen de ses intolérances naquit « la renaissance » puis « les lumières » dont nous ne pouvons que constater que les autres religions ne les ont pas secrétées, ou en bien moindre et durable façon.
C’est une constatation, elle est irréfutable. Le flux des populations qui « viennent à nous » depuis que la chose est matériellement plus aisée (moyens de transport) et que la conscience des états comparés amenant à prendre cette décision plus facilement accessible (média), en est la mesure exacte.
Et elle est grande.
L’influence que les habitudes exégétiques de la culture hébraïque ont inséré – la Mishna pour ne parler brièvement que d’elle – est à mon sens la clef de voute de l’évolution intellectualo-spirituelle de l’Occident. Est ce qui a fini par tremper même les plus goys de nos ancêtres, pourvu qu’ils aient aussi eu ce goût de la liberté et de la spéculation, que les juifs avaient par tradition, déjà.
Quelque rigide – voire assassine – qu’ait été la religion chrétienne, elle a tout de même été ce moule propre à secréter ses propres ennemis et à ne pas les éradiquer avec tant de méthode qu’ils ne puissent lui survivre et triompher de la solidité de ses carcans, nous en sommes les vivantes et moqueuses preuves…
La séparation qui éloigne les Juifs et Chrétiens d’un côté et les Musulmans de l’autre – quelques réels meilleurs traitements que les Juifs reçurent à certaines époques des Musulmans face aux horreurs que les Chrétiens leur firent subir (voir le rôle de St Louis, comme celui paradoxal de St Bernard*, parmi des pelletés d’autres) – tient plutôt à mon inhumble avis, à ce que les chrétiens sont en un sens les enfants par extension de l’initiale tribu hébraïque qu’un de ses vrais – ataviques – fils (Paul de Tarse, devenu St Paul) a voulu étendre au sens le plus spirituel du terme, là où, si les ai bien lus, les Musulmans se réclament de l’autre fils d’Abraham qui eut la malchance de naitre fils de servante, qui plus est bientôt rejetée, ce qui créa – comme fait fondateur originel – des bases bien malsaines pour les siècles et les millénaires à venir.
C’est un peu – immensément – rapide comme survol, mais est tout de même capable de cerner quelques-uns des moteurs de pas mal des grosses structures historiques que connaissons tous.
Cette succincte thèse ne prétend pas expliquer les moindres recoins historiques qui la démentiraient aisément dans l’examen de beaucoup de leurs détails (même essentiels) mais elle structure grossièrement un des argumentaires qui pourraient prétendre donner corps à ce réflexe d’avancée du judéo-chrétien pour définir en bien des sens l’Europe, voire même l’Occident.
AO
* Will Durant, « Histoire de la civilisation »
Les lois d’urbanisme régleront le problème des minarets. L’état de droit dans les pays musulmans, la peur de l’islam. L’arrêt de la politique capitaliste ultra-libérale celle de l’immigration. Des 3, seule la première est applicable.
Cher Philippe
Vous écrivez : « Est-il forcément indécent d’avoir du mal à supporter certaines situations ou à accepter un avenir quand on ne sait pas comment affronter les premières et qu’on a peur du second ? Quand on craint d’être noyé ? Est-il vraiment indigne de répondre non ?
Comme en Suisse. »
Je vous répondrai, il n’est pas « indigne » de répondre non, il est tout simplement « stupide » de répondre non.
Cordialement
@Aux naïfs de ce blog,
Alors, depuis ce « dimanche noir » (selon les commentateurs habituels), qui a vu le corps électoral approuver très largement un référendum d’initiative populaire demandant l’interdiction de l’érection de minarets sur le territoire de la Confédération, c’est haro sur le baudet helvétique. L’animal était déjà fortement suspect depuis son empressement à embastiller Roman Polanski pour complaire à la justice des Etats-Unis, il est maintenant cloué au pilori comme champion du monde de l’islamophobie, de l’intolérance, de la beaufitude indécrottable, de la bêtise populiste à front de taureau.
La bronca est d’autant plus forte que personne ne s’attendait à voir triompher aussi nettement le « non aux minarets » dans une votation initiée par l’Union démocratique du centre, un parti bien mal nommé, qui incarne la version suisse de ce « populisme alpin » qui se décline sous diverses formes en Autriche et en Italie du Nord. La France alpine est relativement épargnée par ce phénomène : la Ligue savoisienne, qui nageait peu ou prou dans les mêmes eaux troubles lémaniques n’a été qu’un phénomène éphémère au début des années 1980. Alors, que s’est-il passé pour que cette provocation d’extrême droite recueille l’assentiment de tant de braves gens, qui, à l’instar de nos deux laboureurs, se méfient de tout ce qui se rapproche d’une intolérante radicalité ?
La séquence politique qui a précédé cette votation n’est pas étrangère à l’évolution de l’opinion vers ce coup de colère aussi brutal qu’inattendu. Depuis plus d’un an, en effet, le gouvernement de la Confédération Helvétique se fait mener en bateau par le grand leader de la Jamahiriya islamique et socialiste libyenne, j’ai nommé Mouammar Kadhafi. L’histoire a commencé il y a un peu plus d’un an, lorsque l’un des fils du raïs libyen, Hannibal Kadhafi, et son épouse furent arrêtés par la police genevoise dans le palace où ils étaient descendus avec leur suite. Motif : le personnel de l’hôtel avait signalé aux autorités les mauvais traitements qu’Hannibal et sa conjointe faisaient subir à leurs domestiques maghrébins, traités, semble-t-il, comme des esclaves razziés par une tribu bédouine.
Mouammar Kadhafi prend très mal la chose, et décide de faire passer la Suisse par toutes les humiliations que méritent cette atteinte intolérable à l’honneur de la tribu qui règne depuis quarante ans sur la Tripolitaine, la Cyrénaïque et le Fezzan. Il retire des banques suisses les milliards amassé par le dur labeur consistant à accaparer pour lui et ses proches l’essentiel de la rente pétrolière et gazière de son pays. Il place en état d’arrêt domiciliaire sine die deux hommes d’affaires suisses en dépit du fait que son fils et son épouse ait été autorisés à regagner la Libye à la suite du retrait de la plainte des malheureux domestiques. Ces derniers ont été fermement invités à accepter des dédommagements financiers pour s’écraser, et pour se faire mieux comprendre, les sbires de Kadhafi s’arrangent pour que le frère du valet passe de vie à trépas dans des conditions pour le moins bizarres.
Mais c’est mal connaître l’ombrageux Mouammar que de croire qu’il allait faire montre de sa proverbiale clémence en mettant fin à sa querelle avec Berne après ce petit arrangement. Il voulait voir le gouvernement suisse, ses diplomates et ses banquiers ramper vers lui face contre terre pour venir lui lécher les babouches en chemise et la corde au cou. Ce qui fut fait au mois de juillet 2009, lorsque le président en exercice de la Confédération, Heinz Rudolf Merz, se rend à Tripoli pour signer un protocole d’accord, qui commence par des excuses en bonne et due forme de Berne pour le traitement ignoble infligé au fiston. Après cette contrition publique exprimée à Tripoli, Merz accepte la mise en place d’une commission d’arbitrage dont la mission est d’établir les responsabilités individuelles dans la police et la justice genevoise, Berne s’engageant à sanctionner comme il se doit les fautifs. Ce brave Merz était venu dans ce Canossa oriental dans un avion du gouvernement suffisamment spacieux pour ramener, pensait-il, ses compatriotes arbitrairement retenus en otages. A peine l’encre du honteux protocole fut-elle sèche, que les Libyens firent savoir qu’il n’était pas question de libérer les Suisses avant que la commission d’arbitrage ait rendu ses conclusions, et que les fonctionnaires genevois aient reçu la fessée que les arbitres n’allaient pas manquer de leur infliger. Pour que les choses soient bien claires, Mouammar Kadhafi prononce alors un beau discours, dans lequel il ne demande rien moins que la dissolution de la Confédération helvétique, coupable de violations continues et répétées des droits de l’homme, en proposant que ses voisins allemands, français et italiens se partagent les dépouilles de la Suisse en fonction des régions linguistiques.
Micheline Calmy-Rey, la très gauchiste cheffe du département (ministre) des affaires étrangères, amie de l’ami intime de Kadhafi, l’ineffable Jean Ziegler, doit faire face à une discrète, mais très inhabituelle révolte de son administration qui commence à trouver saumâtre le rôle de carpette orientale qu’on lui fait jouer.
On en est là, et la Libye vient d’annoncer qu’elle allait faire passer en jugement les otages qu’elle a conservé par devers elle.
Bien sûr, dans le vote de dimanche, on ne peut exclure un fond d’islamophobie et de xénophobie instinctive dans une population qui a longtemps vécue dans un isolement montagnard peu propice à l’ouverture au grand large. Mais d’autres votations xénophobes initiées par l’UDC ces derniers temps, comme celle demandant le retrait de la Suisse de l’espace Schengen ont été repoussées.
L’affaire Kadhafi, et le comportement indigne d’une classe politique qui brade l’honneur national dans l’espoir d’hypothétiques contrats industriels, a été la goutte d’eau qui a fait déborder le lac, à défaut d’y mettre le feu. Rama Yade avait, à juste titre, dénoncé le statut de paillasson auquel Kadhafi avait ravalé la France lors de la visite de ce dernier dans notre pays en 2008. Les Suisses semblent l’avoir entendue, même si leur réponse n’est pas de celle que nos moralistes auraient aimé saluer de leur plume louangeuse. Et puis, on a sa fierté, vinzou !
http://www.causeur.fr/suisse-les-montagnards-sont-las,3374
Lorsque la Turquie sera intégrée à l’Europe, pour nécessités américaines, nous verrons… !
Bravo aux Suisses !
Guillaume Tell est une légende paraît-il !
à défaut de minarets , je vous offre un minerai , Marie !
dites moi » d’Or ! »
on y verra alors
votre reflet !
( un peu tiré par l’écheveau , je sais )
bien à vous!
Oursivi, débat sans fin sur l’identité culturelle occidentale, prémice à une prise de position sur la question musulmane en Europe.
Je ne nie évidemment pas que le christianisme soit un élément important de la culture occidentale, je l’ai écrit. Je conteste, sans difficulté, que ce christianisme soit le fondement de la civilisation européenne et ce, pour une raison qui saute aux yeux : l’identité européenne préexistait au christianisme. Nos références mentales sont d’origine gréco-latines, mâtinées de traditions sociales germaniques. Le christianisme, et c’est ma démonstration qui vaut tout autant pour l’islam, n’a pu s’imposer que lorsqu’il s’est aligné pile poil sur ce modèle pré-existant. C’est Aristote qui a fait le succès de l’Eglise en Europe.
Les Polonais ont tenté de nous imposer dans le texte constitutionnel européen les racines chrétiennes de l’Europe, ce qui ressort d’une erreur de paralaxe : tandis que pour l’Europe occidentale, les fondements sont gréco-latins jusqu’en Roumanie, pour la Pologne, l’intégration à l’Europe s’est faite par le christianisme. Les racines européennes de la Pologne sont bien chrétiennes, pas les nôtres.
Tout ce qui constitue la pensée occidentale est fondé sur des éléments antérieurs à la christianisation. Le rapport symbolique au monde est celte ou germanique (voir la persistance actuelle des traditions antiques incorporées dans les pratiques religieuses, voir comment Pâques et Noël se sont collés sur l’équinoxe et le solstice, etc.). Notre musique est le fruit d’une macération étrange de la musique gréco-latine (inaudible à nos oreilles modernes) avec les musiques orientales, dans le creuset de Byzance. Notre droit est un mélange de droit latin écrit et de droits coutumiers germaniques ou normands. Encore aujourd’hui, en survolant une banlieue en avion, vous décryptez l’organisation terrienne de l’antiquité, avec ces longues bandes de terres qui vous font des jardins tout en longueur derrière la maison. (C’est dans les banlieues, curieusement, qu’on retrouve davantage ces traces fixées, puisque dans les campagnes, les remembrements ont détruit cet héritage).
Mon propos ne vise pas à fustiger le christianisme pour ses crimes bien connus : du point de vue de l’historien, ces crimes ne relèvent d’aucun jugement, c’est une donnée des mentalités de l’époque. Cette donnée montre à quel point, d’un point de vue chrétien, il y avait opposition avec le vieux fonds européen de libre pensée et de recherche scientifique des causes finales. Lorsque le christianisme revêtit la toge, lorsque le Pape devint Souverain Pontife, titre païen, à Rome même, lorsque furent christianisées les fontaines sacrées des campagnes gauloises, à défaut de pouvoir en interdire le culte, lorsqu’Aristote devint le support exclusif de la rationalité chrétienne, lorsque la plus petite église de campagne fut construite selon le modèle de la basilique de Vitruve, alors le christianisme est devenu une composante de la civilisation européenne.
En prenant ce chemin, l’islam pourra y prétendre aussi. Ca n’est pas encore le cas aujourd’hui.
@JDR
« Mon propos ne vise pas à fustiger le christianisme pour ses crimes bien connus : du point de vue de l’historien, ces crimes ne relèvent d’aucun jugement, c’est une donnée des mentalités de l’époque. »
Permettez que j’apporte un éclairage différent :
Ce n’est pas le christianisme, mais des hommes (et des femmes) qui ont utilisé la doctrine chrétienne en la détournant de son véritable message au profit d’un pouvoir temporel qu’ils exerçaient à leur seul profit.
Ce qui vaut pour le christianisme vaut pour l’islam, pour le bouddhisme et toute autre doctrine spirituelle et/ou philosophique.
Aujourd’hui encore c’est l’exercice d’un pouvoir temporel sous couvert d’hégémonisme spirituel qui autorise les chefs politiques et religieux à exercer une véritable persécution sur d’autres communautés religieuses.
Que ce soit dans les républiques islamiques envers les chrétiens ou en terre hindoue envers les musulmans et les chrétiens.
Dans plus de 50 pays, y compris en Europe, qu’ils soient catholiques, protestants, évangéliques ou de tout autre communauté, les chrétiens sont pourchassés, privés de travail, emprisonnés, torturés, assassinés. Tous les moyens sont utilisés pour les contraindre à renier leur foi, y compris le viol rituel collectif, considéré dans certains États comme une sanction pénale.
Posséder une bible ou parler de sa foi est devenu un crime, et passible de la peine de mort si c’est le fait d’un musulman converti. En Iran, en Algérie, dans certains Etats de l’Inde et d’autres pays islamiques, il y a des lois anticonversion.
Quand je pense qu’en occident, sous couvert de tolérance et respect des différences culturelles on envisage, comme au Canada de permettre à la charia de prévaloir sur le droit du pays d’accueil…
Cordialement
Pierre-Antoine
JDR, je crois percevoir ce que défendez brillamment avec l’étoffe argumentaire historique nécessaire, mais peut-être n’est-il pas si exact que cela que le Christianisme ait pu décoller à partir du moment où se coula dans les pratiques et dogmes préexistants, puisque je ne crois pas en l’existence initiale et intrinsèque de la nature de celui-là. Et c’est là où ma critique légère à votre endroit s’amplifie de la phrase lue chez PAntoine
« Ce n’est pas le christianisme, mais des hommes (et des femmes) qui ont utilisé la doctrine chrétienne en la détournant de son véritable message au profit d’un pouvoir temporel qu’ils exerçaient à leur seul profit. »
Rédigé par: Pierre-Antoine | 04 décembre 2009 à 11:19
Au sens où le Christianisme n’est pas né comme « Le Capital » de Marx, ce n’est pas un pensum pondu par un seul homme, St Paul, ni le Christ n’ont laissé de road map qu’il eut été possible de suivre, ce fut un lent accouchement, capable, si le traçons bien, ce qui n’est même sûr, de fédérer et les paroles assez convergentes des Évangiles et les ex cultes locaux (dont je ne suis sûr qu’ils unifiaient tant l’Occident, comme l’avancez, mais il faut que je lise encore beaucoup pour éventuellement argumenter à l’inverse, ou, me ranger à votre avis), et finalement se mouler comme l’avez bien suggéré dans ce qui préexistait.
Mais, l’écrivant, je réalise que nous la conceptualisons mal, cette propagation d’un credo qui « prend chair » dans les consciences. Car je continue comme vous à mentionner une identité nette qui se ferait un chemin avec quelques aménagements dans un paysage spirituel là où se sont plutôt des croyances toutes un peu fragiles qui chercheraient plus ou moins consciemment à se fondre en une unificatrice qui rassure et fédère aux mieux, qu’il faudrait convoquer pour considérer l’émergence d’une religion majeure.
C’est peut-être ce qui fait le noeud du problème que ne pourra dénouer l’Islam en voulant s’implanter ici. A savoir qu’il arrive sur une terre ferme non d’une chrétienté indépassable, mais de ce qu’elle a secrété cette capacité des âmes occidentales à « culturaliser » le sacré, à le faire vivre à côté de la raison, désormais en plutôt bonne intelligence, où la mystique de l’Islam ne pourra pas se glisser, du moins si la science et l’économie ne deviennent pas complétement coupées d’un humanisme que cette religion pourrait alors être paradoxalement tentée de récupérer à son profit.
Mais je doute fort de la défection-chute radicale de la première, et sais les hommes friands de la loterie qu’est la seconde, et ce quelle que soit leur origine.
Il est ici trop tard pour cette religion qui dit sa foi dans un passé indépassable là où l’occident judéo-chrétien a réservé à l’avenir la plus radicale des attentes (le messianisme comme horizon inaccessible) pour la plus vieille de ses branches, et une attente à peine différente pour sa soeur cadette.
AO
Bonjour,
Il est faux de dire que « beaucoup de demandes de permis de construire des minarets étaient présentées ». D’ailleurs, je remarque que vous ne citez que des sources françaises à l’appui de vos dires concernant la Suisse, et elles ont certainement toutes repris la même erreur.
En tout, 3 projets de construction, dont deux présentés concrètement aux autorités communales, et un des deux d’ores et déjà refusé en vertu de dispositions du droit local des constructions.
On est loin d’une invasion…
Daniel (Suisse)
Bonjour Monsieur Aïssa Lacheb-Boukachache
a) Ce n’est pas l’UDC qui a lancé l’initiative dite anti-minarets, mais une section locale de parti scandalisée par une mosquée financée par les Loups Gris, un mouvement islamiste turc extrémiste.
Une lecture sensée désigne les délinquants de cette agglomération qui trouvent plus profitable d’écumer le centre-ville à Genève.
Les Annemassiens savent très bien qui était visé.
(on aurait aussi pu attaquer l’UDC pour avoir souillé le drapeau national…)
(Commentaires du niveau « Islam=Paix », alors qu’Islam signifie Soumission).
Ouvrons enfin le débat sur la construction de mosquées en France :
http://tinyurl.com/ykd3k8r
Si le ridicule devait tuer, les Suisses seraient morts et la démocratie avec eux… Bon débarras !
Plus sérieusement, une nation c’est le « vivre ensemble »… Un « vivre ensemble » qui, très évidemment, n’a rien de volontaire : une population donnée, composée de bric et de broc, est assemblée dans des limites géographiques considérées (momentanément!) comme intangibles.
Donc, la « volonté » de vivre ensemble, c’est du pipeau ! Elle est, à chaque instant à créer.
Dans les limites de ce que la géographie actuelle appelle « France » – et qui a beaucoup varié même récemment : voir l’Algérie – vivent 7 millions de musulmans ou de descendants de musulmans.
L’immigré « initial » avait choisi de vivre en France : pas ses descendants !
Ces « musulmans ou descendants de musulmans » seront majoritaires dans l’espace géographique « France » vers 2050 et dès 2030 majoritaires dans la population active (mais toujours très minoritaires dans la fonction publique compte tenu des évidents errements dans son recrutement) : ils paieront nos retraites!
Cette situation est explosive, alors qu’on ne voit pas comment, en France et dans le Monde, pourrait disparaître le sentiment de profonde injustice qui habite les musulmans.
Cela dicte notre politique : il faut abandonner les vains discours « républicains » sur l’intégration par l’école, le communautarisme, la laïcité, etc.
1 – Une grande partie du destin de la France se joue en Palestine : c’est l’oeil du cyclone intégriste. La condamnation d’Israël, un soutien décisif aux Palestiniens sont une clé nécessaire de la paix en France;
2 – L’Etat ne peut indéfiniment entretenir les cathédrales et les communes les églises sans intervenir en faveur des mosquées (avec minaret bien sûr); donc la collectivité doit intervenir pour construire ces mosquées, en leur conférant le caractère monumental qui rende leur fierté aux fidèles;
3 – Complémentairement, une faculté publique de théologie musulmane doit être créée en Alsace-Moselle (ou en Guyane !!) puisque dans ces départements l’église n’est pas séparée de l’Etat;
4 – Corrélativement l’axe fondamental de la personnalité historique de la France doit être réaffirmé en re-faisant du catholicisme la religion de l’Etat, ce qui ne prête guère à conséquence dans la vie des citoyens puisque la France serait totalement déchristianisée sans l’enseignement catholique propulsé par les insuffisances de l’enseignement public;
5 – Et bien sûr rétablir le symbole visible de l’unité nationale : le Roi !
Un Suisse fait de la résistance !
http://www.tdg.ch/bussigny-erige-minaret-toit-2009-12-10
C’est assez amusant.
« L’Identite Nationale » vue par une Anglaise (brillante) qui vit en France :
Divining Loyalties
by Anna Raccoon on December 14, 2009
http://www.annaraccoon.com/politics/divining-loyalties/#comments
Si cela peut interesser certains…
Aussi, j’ai lu hier un reportage interessant dans le Sunday Times Magazine ecrit par AA Gill :
From The Sunday Times December 13, 2009
Algeria: Cry the benighted country
A third of Algerians are under 15 – inheritors of a brutal legacy of ancient and modern hatreds. Their country has suffered through civil war, terrorism and Islamic extremism. Is this uneasy peace what post-fundamentalism looks like?
http://www.timesonline.co.uk/tol/news/world/africa/article6954016.ece
Les représentants de la mosquée de Botkyrka, dans la banlieue sud de Stockholm, ont demandé l’autorisation de lancer l’appel à la prière du vendredi depuis leur minaret. « La commune ne s’en vante pas trop, pour ne pas faire de vagues, mais nous sommes assez certains que nous obtiendrons l’autorisation », dit Ismail Okur, président de l’association musulmane à Botkyrka, où dominent les ressortissants d’origine turque qui, jusqu’à récemment, constituaient la majorité des musulmans du pays.
http://www.lemonde.fr/europe/article/2009/12/18/en-suede-les-responsables-d-une-mosquee-veulent-lancer-l-appel-a-la-priere_1282615_3214.html
Une ville d’Allemagne autorise l’appel du muezzin
SAPHIR NEWS : Malgré les vives protestations d’une partie de la population, la ville allemande de Rendsburg, au nord de l’Allemagne, a autorisé l’appel à la prière du muezzin lancé par haut-parleur depuis les minarets de la Grande Mosquée, inaugurée en automne 2009, a annoncé, mardi 2 février, le maire social-démocrate, Andreas Breitner. >>> La Rédaction | Mercredi 03 Février 2010
Labels: Allemagne, muezzin, Muezzin’s call to prayer
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Et si c’était une « solution » à la CRISE ??
30 novembre 2009
Minarets, mine de rien
Le jour où Schopenhauer, répondant à l’académie royale du Danemark, expliqua que la morale kantienne aurait par ses dires à trembler sur ses bases, car prétendant le contraire cette morale était quand même entièrement inspirée par les préceptes moraux patiemment advenus en théologie, il dit aussi qu’elle était sinon là établie, finalement là contenue.
Qu’il se puisse en morale kantienne quelques origines utiles aux religions judéo-chrétiennes, l’académie royale n’admit pas telles déductions, introduites pour prémices aux démonstrations suivantes dans l’ouvrage de Schopenhauer à l’occasion du concours philosophique proposé.
Kant ne pouvait être que plus loin que cela…
Dans la suite du même exercice, Schopenhauer déclara, une fois lavées toutes importations théologiques, donc problématiques, être les fondements de la morale dans la « pitié ».
Est-ce la première expression, ou la seconde qui fit raison pour l’Académie Royale du Danemark à réfuter les conclusions du philosophe, alors qu’il fut dans l’épreuve de leur questionnement le seul concurrent ?
Et s’il y avait ce jour une Académie Royale de la Suisse, se pourrait-il aujourd’hui que celle-ci rejette la raison du bon sens populaire, qui par référendum, entraîne rejet de quelque architecturale expression religieuse ?
Beaucoup de si et beaucoup d’entrées dans ce questionnement, bien trop !
Aujourd’hui, ni académie royale, ni dédit de laïcité, ni XIX° siècle, ni question posée à un philosophe… dans la plus vieille démocratie du monde.
Pourtant, le jugement étant à l’œuvre dans un référendum, la morale ne saurait ne pas être à l’œuvre !
On voit bien comment la question est pernicieuse, étant posée par référendum, pour savoir si l’érection de minarets vaut mieux que pas d’érection de minaret !
Pour autant que la morale exclut la religion, poser telle question à tout Suisse qui ne raisonne pas comme Schopenhauer, le conduit à jauger telle religion plutôt que telle autre, mais sortir du champ de la morale, sortir du plan du jugement, et donner une réponse kantienne, après tout…
Alors, si la morale n’a pas d’importance, et si dans le cas contraire elle ne revient pas par quelque fenêtre, comme la théologie est revenue par la fenêtre du côté de chez Kant, personne n’aura a comprendre quelque intérêt au résultat du référendum en Suisse… et même pourra en imaginer sa parfaite inutilité, alors même que la question a été posée, et que certains ont voulu y répondre !
Il se pourrait donc qu’il n’y ait de « pitié » qu’entre complices, et qu’échappe ainsi au champ de la morale tout jugement individuel, bien que celui-ci soit convoqué pour preuve et consolidation de la démocratie, et tant pis si cette sorte de complicité mine fortement la démocratie elle-même.
Entre amoraux, on se comprend !!!
Reste à voir si vraiment la raison de la « pitié » (donc autant de l’auto-pitié), comme cela pouvait encore s’entendre au XIX° siècle, mieux que la raison inversée du « lynchage », puisque celle-ci est basée sur une plus évidente partition des individus comme aujourd’hui, peut, sans revenir par quelque fenêtre, prétendre fonder effectivement la morale.
Posté par Zenblabla à 21:37 – Commentaires [0] – Rétroliens [0] – Permalien [#]
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