Rentrant de Bretagne le 14 au soir, j’achète Le Monde avec son Magazine et je découvre qu’à la page 26 de celui-ci, j’ai droit à un portrait, « Qui est vraiment Philippe Bilger ? », sous la signature de Franck Berteau.
Je ne connais pas ce dernier, je ne l’ai jamais rencontré dans mes vies professionnelles et je ne crois pas qu’il ait jamais suivi un procès d’assises où j’étais avocat général.
Alors, pourquoi ce portrait et, surtout, pourquoi par ce monsieur ?
Pourquoi, en effet, ce regard biaisé par un trou de serrure ?
Je songe à Beaumarchais : il fallait un calculateur, ce fut un danseur qui obtint le poste. Il fallait un journaliste de savoir, de compétence et de talent. J’ai eu Franck Berteau.
Celui-ci – né en 1986 – collabore comme pigiste à M, le magazine du Monde et a aussi écrit des articles pour Les Inrockuptibles et Le Parisien.
Mais je suis injuste avec lui. Nous avons tout de même un point commun qui sans doute était décisif pour mon portrait : il est spécialiste du foot et je suis un passionné de ce sport à la télé.
En général, on prend ce que les médias vous offrent et surtout on ne devrait pas faire « le fin esprit » devant ce cadeau d’une page du Magazine du Monde. Aussi pervers qu’il soit. Mais comme ce portrait suit un fil rouge clair et parfaitement identifiable dans son hostilité, je m’interroge sur les motivations qui ont conduit à confier une tâche pareille à un Franck Berteau à propos d’un « réactionnaire » aussi médiocre.
Ai-je manqué de révérence globale à l’égard du Monde ? Suis-je coupable d’apprécier Gérard Courtois, Franck Johannès, Pascale Robert-Diard, Renaud Machart, Arnaud Le Parmentier, Philippe Ridet, Judith Perrignon entre autres, mais pas tout le Monde ? Ai-je failli en dénonçant parfois les éditos à la fois sentencieux et péremptoires, surtout dans le domaine judiciaire ? N’aurais-je pas dû répliquer à l’exemplaire Jean Birnbaum qui m’a fustigé parce que, Marcel Proust étant un génie et Françoise Bourdin un écrivain à succès, j’avais osé en même temps célébrer, pour l’éternité, le premier et vanter aujourd’hui la seconde ? Quelle a été ma faute, ma très grande faute ? Sans le savoir, ai-je franchi cette impalpable frontière qui sépare la critique admissible et recevable de l’attaque indécente et indigne selon les critères de ce grand quotidien irremplaçable et agaçant ?
Toujours est-il que je suis contraint de formuler ces interrogations car à bien lire cette approximation délibérément fragmentaire, on devine aisément le ressort qui a inspiré cette triste pochade.
D’abord, une révélation et une erreur dont Berteau n’est pas responsable.
Une révélation : j’ai un cheveu sur la langue. A la longue je devrais me sentir flatté pour que d’Ardisson à Berteau, en passant par quelques autres, on s’attarde sur un élément aussi capital. C’est déjà sans doute reconnaître un peu l’importance de la langue.
Le 2 avril je publierai en effet un livre aux éditions de l’Archipel, « Contre la justice de gauche », qui sera consacré essentiellement à Christiane Taubira et à son action (?).
Ce sont des détails et l’essentiel est ailleurs.
Il est articulé sur Maxime Brunerie, Eric Zemmour, Alain Finkielkraut, Robert Ménard et toujours Christiane Taubira. Dans le vivier conséquent d’une carrière judiciaire et de ses suites depuis octobre 2011 – elles sont mentionnées mais comme s’il était honteux d’avoir désiré rajouter une corde à mon arc avec ces entretiens vidéo -, Franck Berteau va chercher, de manière infiniment partielle et tout à fait partiale, des épisodes qui, mêlant le judiciaire à ma passion de la liberté d’expression, ne visent qu’à donner de moi l’image d’un « facho » qui ne serait obsédé que par des personnages détestés par Le Monde, d’un compulsif du sulfureux et du provocant.
« Je devrais ma réputation à des réquisitoires inattendus… et mon style serait fait d’envolées grandiloquentes et d’un verbe à la fois dur et humain à l’encontre des accusés ». Je serais prêt à souscrire à cette appréciation qui me semble contradictoire, en tout cas mi-figue, mi-raisin, si Franck Berteau l’avait formulée au nom d’une expérience personnelle et d’une connaissance directe. A l’évidence, ce n’est pas le cas. Je ne parviens pas à déceler au nom de quoi il s’autorise cette analyse car manifestement la magie de la cour d’assises, le rôle de l’avocat général et les facettes multiples de la parole judiciaire n’ont que des secrets pour lui. Il serait pardonnable s’il ne s’en mêlait pas. Certes, il y a un grand avantage à ne pas savoir mais il ne faut pas en abuser !
Il aurait dû, s’il avait été un journaliste sérieux, compléter son information sommaire auprès de chroniqueurs judiciaires, d’avocats et d’experts. Les uns et les autres, sans éprouver forcément de la sympathie pour ma personne, lui auraient permis d’affiner son analyse. En vrac, Franck Johannès du Monde et auparavant à Libération, Pascale Robert-Diard et Patricia Jolly du Monde, Stéphane Durand-Souffland au Figaro, Patricia Tourancheau , Dominique Simonnot, Emmanuelle Maurel, Gilles Gaetner, Mathieu Aron, Laurent Doulsan, etc. Pour les avocats, notamment Jean-Louis Pelletier, Henri Leclerc, Thierry Lévy, Jean-Yves Le Borgne, Eric Dupond-Moretti, Franck Berton, Françoise Cotta…
J’ai bien conscience que ces références comptent peu au regard de la volonté de ce journaliste spécialiste en sport de s’aventurer sur un terrain qu’il feint de maîtriser mais il aurait été honnête, pour lui, de se former. Avant de portraiturer.
Brunerie. Dans la multitude des procès où j’ai soutenu l’accusation, il extrait celui de Brunerie, à cause de l’idéologie de ce dernier, et rappelle justement que j’ai été dépassé dans mes réquisitions. D’une part ce phénomène n’est pas honteux même si je l’ai rarement subi et d’autre part, pour cette affaire, Pascale Robert-Diard, qui a la faiblesse de connaître ce sur quoi elle écrit, m’a fait l’honneur de consacrer un compte rendu exclusivement à mes réquisitions parfaitement rapportées entre guillemets.
Eric Zemmour. En effet, j’ai défendu la liberté d’expression de celui-ci, comme celle d’autres qui étaient aux antipodes de moi, et j’en suis fier. Berteau, sur ce plan, rajoute son grain d’aigreur à la procédure disciplinaire engagée à ce sujet et à mon encontre par la déplorable Michèle Alliot-Marie garde des Sceaux alors. Je vais faire de la peine à Franck Berteau : elle a été classée sans suite au bout de trois jours, s’il sait ce que cela signifie.
Alain Finkielkraut et Robert Ménard. Avec ces entretiens vidéos qui me permettent enfin de ne plus donner de réponses mais de m’effacer avec volupté derrière de grands esprits et des intelligences courageuses, de droite, de gauche ou d’ailleurs, j’ai rencontré Alain Finkielkraut, et j’ai été ébloui, Robert Ménard, et j’ai été touché, mais aussi Edwy Plenel, Hervé Temime, Eric Zemmour, Michel Erman et bientôt, je l’espère, Michel Onfray, Henri Guaino, Régis Debray, Elisabeth Lévy et Audrey Tautou. Ségolène Royal aussi si elle a un jour la politesse élémentaire de répondre à mon message pour me dire oui. Ou même non. Et d’autres encore, au fil de mes empathies et de mes curiosités, avec un souci de pluralisme intellectuel, politique et culturel, que le portrait néglige délibérément.
Christiane Taubira. Je perçois que cela m’est imputé à charge par ce journal qui sans cesse, à deux ou trois lucidités près, a soutenu la ministre de la Justice pour toutes ses inactions et pour l’ensemble de son verbe. Je persiste : elle est depuis vingt mois un piètre garde des Sceaux, ce que les Français en large majorité confirment. La Justice méritait mieux et son intelligence magnifiée par une oralité, dans le milieu politique facilement remarquée, aurait gagné à être opératoire.
Il me paraît normal qu’un homme épris de la liberté d’expression et tentant de respecter le plus possible dans sa vie ce beau principe accepte en retour la rançon de ses élans et de ses parti pris, tout en n’ayant jamais dissimulé ce qu’ils étaient. Mais avec ce portrait on se trouve face à une opération de dénaturation et d’approximation. Le Monde et son Magazine, en général, ont toujours su habiller leurs préjugés et leur hostilité avec une apparence technique d’objectivité et de rigueur. Comment le rédacteur en chef du Magazine, Marie-Pierre Lannelongue, a-t-elle pu laisser passer cette méchante page et cette mauvaise action d’un journaliste sur commande ? Il ne manque, pour être complet dans l’indécent, que la condamnation de mon père et un éloge appuyé de Maître Szpiner !
On ne sait jamais vraiment qui on est.
Mais, pour Franck Berteau, on ne le sait que trop.
Vous êtes trop bien informé pour ne pas savoir qu’un journaliste écrit et parle, dans la majorité des cas, à tort et à travers. Dans la spécialité qui est la mienne, je ne parviens pas à m’intéresser aux platitudes dégurgitées par la presse écrite. Vous avez, vous, la chance de vous délecter des articles des chroniqueurs que vous mentionnez, même si leur nombre est faible.
Pour Le Monde, c’est sa méthode habituelle et filandreuse que d’avancer masqué pour se donner l’apparence de s’être lavé et poudré avant de sortir, alors qu’il dégage toujours les miasmes de la tromperie et de la vilenie. Et puis cette morale à trois sous qui dégouline du moindre de ses éditos : à pleurer.
J’ai donc décidé, comme d’autres, d’arrêter de dépenser deux euros par jour afin de m’éviter des hypertensions à sa lecture !
Mon kiosquier me l’a dit avant la publication des sondages qui indiquent une baisse significative de ses ventes : il lui reste de plus en plus d’invendus de ce « journal irremplaçable » chaque soir.
J’en suis fort aise!
Consolez-vous M.Bilger et prenez comme un honneur que cet article commandé vous fustige car vous approchez de plus en plus de la vérité !
Décidément Monsieur Bilger, Le Monde vous en veut.
Cela remonte à l’article de Jean Birnbaum dans Le Monde des livres, qui vous a « traité » de « Monsieur l’Inquisiteur Général ». C’était le seul but de son billet.
Mais comme disait Carlos à Sylvie Vartan, qui se plaignait d’être la cible des médias : « Si tu n’existais pas on ne parlerait pas de toi ».
Bonjour Philippe Bilger,
« …et bientôt, je l’espère, Michel Onfray, Henri Guaino, Régis Debray, Elisabeth Lévy et Audrey Tautou. Ségolène Royal aussi si elle a un jour la politesse élémentaire de répondre à mon message pour me dire oui. »
J’attends avec impatience les entretiens avec Michel Onfray dont j’apprécie particulièrement la liberté de pensée, la culture philosophique et la qualité de ses analyses, ainsi que Régis Debray à la pensée beaucoup plus abstraite, mais également Ségolène Royal pour qui j’ai de l’estime ne serait-ce que pour son courage politique. Elle a dû affronter des adversaires redoutables dont certains faisaient partie de sa propre famille politique.
Heureusement depuis que François Hollande « a mis fin à ses relations » avec sa (dernière) compagne l’horizon s’éclaircit pour elle et j’en suis ravi.
« C’est déjà sans doute reconnaître un peu l’importance de la langue. » PB
Bien qu’affleurant ici-même assez peu, je subodore chez vous un subtil humour pince-sans-rire, dont cet échantillon délicieux.
Pour le reste, la muflerie du rebelle en troupeau honore illico un esprit libre.
En tout cas merci d’avoir utilisé le verbe « fustiger » en lieu et place de l’horrible « bashing » que Birnbaum, pour ne citer que lui, a décidé d’installer définitivement dans notre langue.
La paille et la poutre
Cher Philippe,
F. Berteau, que je ne connais pas pas plus que vous, fait le portrait d’un homme de loi devenu polémiste, vous. Il décrit l’aspect aujourd’hui visible de votre personnalité telle qu’elle apparaît dans les médias que vous fréquentez assidûment avec un plaisir non dissimulé. Portrait partiel, partial, sans doute. Pour ma part, j’aurais aimé qu’il y soit davantage discuté des opinions que vous exprimez. Mais cher Philippe, ne reprochez-vous pas à ce journaliste ce que vous pratiquez vous-même ? La critique de personnes que vous ne connaissez, pour beaucoup, que superficiellement : personnages politiques, journalistes, sportifs, commentateurs sportifs, acteurs, auteurs, metteurs en scène, anciens confrères…! Bref personne n’échappe à votre jugement tranché, catégorique, sans appel. C’est votre subjectivité direz-vous et vous revendiquez le droit de l’exprimer. Soit ! Mais ne vous plaignez pas d’être à votre tour l’objet de commentaires, de jugements que vous estimez peu flatteurs. Relisez vos tweets, relisez l’Evangile de Luc 6,41.
J’espère que vous feignez la surprise.
La gauche française, politiques et électeurs, est sectaire et livre une guerre totale contre tout opposant.
Cette guerre est économique en imposant les autres et en détournant l’argent par les associations, les syndicats, les subventions, les emplois fictifs…
Cette extrême gauche reprend les mêmes techniques que celles de l’URSS, il n’y a aucune innovation, en communication, en économie, en détournement des moyens de l’État, en favorisant ses larbins qui font partie de la nomenklatura.
Le dénigrement des personnes, l’attaque personnelle est aussi la tradition avant la condamnation et l’exclusion.
Les profiteurs commencent à avoir peur de perdre leurs privilèges (il faut reprendre leur indignation lors de la fermeture du système d’information grecque), ils ont peur de perdre l’argent qu’ils détournent depuis longtemps.
On le voit aussi avec la Valsi qui interpelle lors de manifestations pacifiques et ne bouge pas lors de destructions des antifas, lors du sacre du PSG.
Se faire traiter de facho, de réactionnaire (la sémantique de Lénine) est plutôt rassurant sur leur niveau d’argumentation.
La tolérance qu’il y a eu pour Bayrou est un bel exemple.
Bonjour M. Bilger
Lecteur du Monde depuis 60 ans et abonné depuis 40 ans, grâce à vous je vais enfin me décider à arrêter mon abonnement et la lecture de cet ex-journal de référence, qui est maintenant un quasi torchon de révérence.
Où est le journal de Hubert Beuve-Méry ?
Merci et toujours bravo pour votre blog que je lis tous les jours
« Qui est vraiment Franck Berteau ? »
J’imagine bien votre agacement, Philippe Bilger, voilà un petit pigiste qui a recueilli ses infos sur Wikipédia et sans doute aussi dans les archives du journal qui l’emploie et qui s’attaque à votre personne avec l’acharnement d’un petit roquet hargneux.
Tout laisse à penser qu’il a agi en service commandé, ce qui explique que son rédacteur en chef, après avoir corrigé quelques fautes d’orthographe et de syntaxe a laissé passer son « papier ».
Si vous voulez mon avis vous lui faites beaucoup d’honneur en lui consacrant un billet. Mieux vaut réserver votre plume à des personnalités d’une autre pointure comme Jean-François Copé, Christiane Taubira, à la rigueur Jean Birnbaum. Mais laissez s’égosiller le menu fretin, il n’en vaut vraiment pas la peine.
« Mais courage Ronsard les plus doctes poètes, Les sybilles, devins, augures et prophètes
Hués, sifflés, moqués des peuples ont été
Mais toutefois Ronsard, ils disaient vérité »
Laissez tomber, Philippe Bilger, ce Franck Berteau est un fieffé crétin, pisse-copie de surcroît, et vous l’honorez en lui consacrant un billet, passez néanmoins un bon dimanche !!
Il est douteux que vous n’y ayez pas vu un avertissement mafieux, mais si jouer au naïf est de mise pour vous, il n’en est pas de même pour un inconnu tel que moi.
Votre liberté avait pour rempart votre aversion pour N. Sarkozy et votre vote pour Hollande. Cette protection abandonnée, vous devenez un personnage douteux, et qu’il conviendra d’abattre s’il persistait à faire preuve de talent à l’encontre de la bien-pensance.
Car la bien-pensance est une très lucrative entreprise mafieuse composée d’un nombre infini d’associations avec leurs permanents et indemnités de ceci et cela, gravitant autour de la Shoah, l’homosexualité, l’athéisme, le monde des médias avec ses 100 000 intermittents du spectacle, etc., avec pour ciment une « soi-disant pensée de gauche » et âme le G.O. .
Pour ce premier avertissement, on vous a en toute logique envoyé un second couteau, car vous n’êtes pas encore entré dans la cour des grands, et précisément pour que vous n’y entriez pas sans avoir fait allégeance.
A ce jeu, Robert Menard a le gros avantage de ne pas être un personnage brillant et d’avoir eu la sagesse de fait, de ne pas paraître dangereux avant d’avoir créé Bd Voltaire. Vous, vous auriez le tort de briller nu. Alors, comme on y a fait tomber Zemmour, et bien d’autres, vous êtes au bord du trou.
Lorsqu’on fait valoir le droit à l’encontre d’un élu local – n’ayant le plus souvent pas la moindre culture juridique – qui arrange une décision d’urbanisme à sa manière, il vous répond que le droit c’est lui au nom du peuple, et sachez que pour lui, celui qui fait valoir le droit contre un élu est un voyou (encore que les choses se soient bien arrangées à cet égard depuis une dizaine d’années).
Vous n’allez pas tarder à savoir si pour les bien-pensants, vous n’êtes pas qu’un voyou, et vous allez devoir jouer serré pour garder à la fois votre honneur et vous faire une place dans les médias.
Bel article ! Si votre prochain livre est essentiellement consacré à C.Taubira, l’indépendantiste garde des Sceaux, votre ouvrage risque fort de ne comporter que quelques pages, juste pour clamer son incompétence, son sectarisme et tout le mal qu’elle fait à la Justice.
« Comment le rédacteur en chef du Magazine, Marie-Pierre Lannelongue, a-t-elle pu laisser passer cette méchante page et cette mauvaise action d’un journaliste sur commande ? »
Au nom de la liberté d’expression que vous défendez sans failles, avez-vous vraiment le droit de poser cette question ?
Très lucidement, vous reconnaissez, Philippe, qu’on ne peut espérer être exposé aux feux de la rampe sans s’y griller des plumes.
Mais très curieusement, une phrase plus loin, vous stigmatisez « l’opération de dénaturation et d’approximation » dont vous êtes victime à travers cet article du Magazine du Monde.
Qui croira que vous ne vous y attendiez pas ?
Espériez-vous être attaqué, certes, mais de façon élégante et chevaleresque ? Rêvez-vous ou faites-vous semblant ?
Vous-même, parcourant à marche forcée une nouvelle carrière médiatique depuis que, retraité de la Justice, vous avez recouvré la liberté de la parole publique, avez pris le risque de venir troubler le jeu bien huilé de ces messieurs-dames propriétaires des lieux.
Ne nous dites pas que vous êtes surpris qu’ils se montrent injustes et violents.
Or, loin de courber le dos sous l’averse, voici que vous multipliez les prises de position hardies et que vous prenez la défense de personnages honnis par cette petite cour médiatique dont vous enfreignez les règles et troublez le jeu.
Cet article partial que vous fustigez – et auquel, en passant, vous faites une belle publicité – annonce sûrement une longue suite, sans doute pire encore, puisqu’il faut bien, pour maintenir l’intérêt du lecteur, que les écrivaillons montent un peu plus le ton à chaque fois.
Il me semble que vous connaissez parfaitement ce phénomène, ne serait-ce que pour le voir à l’oeuvre à l’encontre de ces hommes, Zemmour, Fienkelkraut, Ménard, etc. dont vous prenez régulièrement la défense.
Quelle apparence que le traitement qui leur est appliqué ne vous le soit pas aussi ?
Mais que dis-je ? En rédigeant ce billet, vous saviez que loin de parvenir à vous défendre aux yeux de ce journal, vous aggraviez votre cas.
Je ne puis m’empêcher de percevoir dans cette persévérance un secret espoir d’être encore battu.
« Levez-vous vite, orages désirés… »
Ni non plus de penser à cette belle maxime de La Rochefoucauld qui nous sied si bien à tous :
« Quand la vanité ne fait point parler, on n’a pas envie de dire grand-chose ».
Lecteur du « Monde » depuis 1958, quand chez les bons pères de l’école de la rue des Postes il était affiché avec « La Croix », « Le Figaro » et « Télérama » (celui de l’ancien temps) et permettait durant les récrés d’échapper au bagne de la taupe, j’ai toujours détesté sa propension à distiller, sous des revendications de « journal objectif », le mensonge et le parti pris.
Quelques années plus tard, servant à l’Armée du Rhin, j’ai dû répondre à un reportage sournois et mensonger du chroniqueur militaire de l’époque, un certain Isnard je crois me rappeler, sur la condition de nos appelés.
Un demi-siècle plus tard, Le Monde n’a pas changé et je le lis encore, mais avec des pincettes.
Mais, cher Philippe, je ne pense pas qu’un article aussi banal et sans intérêt que celui de Berteau méritait que vous lui répondiez.
En réponse à mon intervention, Philippe Bilger précise :
« La liberté d’expression n’est pas contradictoire avec le rôle d’un rédacteur en chef vigilant sur la qualité professionnelle et le degré d’information des journalistes de son équipe. »
Il semblerait qu’il soit né en 1986, rédige des articles sur des sujets allant des « selfies » à « l’adoption de mygales » et ose des formulations telle que « Auteur de Le Dictionnaire des Supporters » (sur son compteur twitter).
La lecture d’articles tel que http://leplus.nouvelobs.com/contribution/977236-football-violences-lors-de-nice-asse-la-strategie-du-tout-repressif-montre-ses-limites.html et http://www.lagrinta.fr/franck-berteau-en-france-les-supporters-ne-sont-pas-consideres-comme-des-acteurs-a-part-entiere-du-football&7245/ suffisent à se faire une idée précise sur l’état d’esprit du personnage et sa capacité de réflexion.
Profil type du supporter ultra de gauche, parlant syndicalisme, histoire, rôle associatif, quand la plupart du temps cela se résume à voler la bâche de l’équipe adverse ou à chercher l’affrontement avec des CRS ayant pour consigne de rester passifs, un portrait élogieux de sa part aurait probablement été tout aussi insultant.
Cet article que je n’ai pas lu me permettra au moins de redire ici, comme je l’ai dit souvent, que malgré nos différences et nos convictions parfois opposées j’apprécie infiniment votre curiosité sans borne, votre intelligence inouïe et votre liberté de pensée. Et c’est un grand honneur pour moi de vous compter, vous et votre épouse, dans mes amis…
Bien faire et laisser dire dit-on dans ma famille.
M. Bilger, vous allez sortir « Contre la justice de gauche ». Pourquoi ce titre en négatif ? Pourquoi pas « Pour une justice de classe » ? Faut assumer vos opinions fièrement et de manière positive.
Et re…
Est-il indispensable de faire son apologie personnelle quand d’autres sont prêts à faire votre éloge ?
Il y a là une forme d’autisme à distinguer de l’égoïsme naïf d’un Franck Berteau à vouloir se mettre en avant.
N’ayez pas trop de remords, vous n’êtes pas le seul !
À suivre…
Cher Philippe Bilger,
J’ai lu avec attention votre billet de ce jour, comme la plupart de vos billets, d’ailleurs… Bien que d’un bord politique fort différent du vôtre, je ne puis que reconnaître votre qualité d’écriture et d’analyse, ainsi qu’une certaine objectivité, je suis bien obligé d’en convenir, à mon corps défendant, d’ailleurs… Pour citer Lambda, le Monde est bien devenu un quasi torchon de révérence… Je me suis habitué aux exagérations partisanes du Figaro, mais je n’arrive pas à me faire à l’idée qu’il soit devenu l’exemple pour Le Monde. Je revoterais François Hollande s’il y avait un scrutin présidentiel, mais peut-être Le Monde cherche-t-il à convaincre du contraire !! Tant l’objectivité lui fait défaut.
« Le Monde et son Magazine, en général, ont toujours su habiller leurs préjugés et leur hostilité avec une apparence technique d’objectivité et de rigueur »
Avec cette seule phrase, Le Monde (aussi…) se retrouve « à poil ».
Bravo Monsieur Bilger !
Qui est Franck Berteau?
Moi pas connaître.
Comment, comment, vous renâclez ? Vous vous cabrez ? En protestant, en outre, de votre bonne attitude et de vos inflexions harmoniques ? Ne savez-vous pas, Ragueneau du pamphlet, que ce Monsieur Berteau, Mascarille, masque vénitien, est un auteur. Il publie un « excellent » dictionnaire des supporters de ce foot que vous aimez tant, c’est mon dernier regret. Déjà, le peuple s’agite, inonde les portiques, les sévirs courent chez le marbrier pour faire graver ce jour à jamais. Blondin regrette. Péguy fait dans le tweet et Léautaud change de chapeau. Berteau publie… comme d’autres vont aux Pays-Bas.
Tatatatatata M.Bilger vous le saviez, vous avez voulu enfermer M.Berteau dans la redoute de votre forteresse magistrale. Allons, dites-le, vous avez peur de Berteau. Berteau est au pinacle, vous, dans la barathre. Avant, de Berthault je ne connaissais que l’Epoisses, aujourd’hui, ce nom résonne dans l’airain ! gare ! (pardon, M.De Groodt).
Mais si, un jour, par aventure, vous rentriez en politique, il faudrait tripler ou plus le cuir qui vous servira alors de peau.
@Nordine
Pour vous la liberté d’expression est de dire qu’il fait jour, sous nos latitudes, à deux heures du matin et de vouloir en convaincre vos lecteurs ! Savez-vous ce qu’est un rédacteur en chef ?
Les journalistes du journal « Le Monde », qu’il l’admettent, le concèdent ou l’ignorent sont tous devenus des suppôts des actionnaires, eux-mêmes adeptes du Dieu « Argent » et de sa Loi démoniaque, la Loi de la Jungle.
Le Monde et Libération n’en finissent pas de perdre des lecteurs, même les vieilles recettes que les journalistes utilisent depuis des lustres ne marchent plus.
M caricaturé par M.
À la lecture de cette pleine page, d’un incroyable simplisme, qui vous est consacrée, on s’interroge. Est-ce au premier degré l’habituel dézingage d’un adversaire idéologique, un de plus, ou est-ce, au second degré, une féroce autocaricature de M le Monde par M le magazine ? Un peu des deux sans doute…
@ Nordine
La liberté d’expression n’empêche pas l’honnêteté intellectuelle, surtout quand on est journaliste et qu’on se doit de respecter une certaine déontologie.
« …tout journaliste digne de ce nom :
– Tient l’esprit critique, la véracité, l’exactitude, l’intégrité, l’impartialité, pour les piliers de l’action journalistique ; tient l’accusation sans preuve, l’intention de nuire, l’altération des documents, la déformation des faits, le détournement d’images, le mensonge, la manipulation, la censure et l’autocensure, la non vérification des faits, pour les plus graves dérives professionnelles. »
http://www.snj.fr/IMG/pdf/Charte2011-SNJ.pdf
Certains journalistes devraient se faire une piqûre de rappel quotidienne avec ce texte avant de commencer la journée.
Nous revoici dans un manichéisme de pacotille, qui gangrène l’expression publique depuis près d’un siècle.
Philippe Bilger écrit toutes les semaines dans FigaroVox, quotidien de droite ? En conséquence, Le Monde, qui se croit à gauche, tire sur lui à boulets rouges, au moyen d’une médiocre querelle et d’un procès d’intention qui n’élèvent pas le débat.
Quand donc les médias et politiques cesseront-ils enfin de penser et de s’exprimer à partir d’un l’étiquetage à courte vue, dont il serait souhaitable qu’il s’efface au profit de l’intérêt public ?
Le Bergé envoie ses chiens aboyer contre tout ce qui sort de la pensée unique.
Entreprise vouée par avance à l’échec.
Nous savons que vous ne vous ne tairez pas Philippe.
Quelle chance pour vos lecteurs de plus en plus nombreux.
@Varlin
« Contre la justice de gauche ». Pourquoi ce titre en négatif ? Pourquoi pas « Pour une justice de classe » ?
Probablement parce que la « justice de gauche » est déjà une justice de classe, c’est-à-dire qu’elle ne se prononce pas sur ce que les gens ont fait ou pas mais en fonction de leurs origines sociales, ethniques, politiques, raciales, nationales etc.
Je considère, Monsieur Bilger, que vous accordez beaucoup d’importance à ce journaliste et que vous vous abaissez à donner ce petit coup de patte sur sa méconnaissance des règles de l’institution judiciaire et du procès pénal. Le rappel de sa date de naissance n’apporte que peu à votre réaction.
Manifestement, aucune grande signature du Monde n’a voulu assumer le contenu de cet article dont la rédaction (mais pas la correction) a peut-être été laissée à un prête-nom. Il est ainsi censé se faire une « signature » dans cet ex-journal de référence qui m’a été fort utile du temps d’Hubert Beuve-Méry, mais que j’ai abandonné au lendemain de 1981 du fait de la transformation en journal d’investigation à l’américaine voulue par Edwy Plenel et de la ligne idéologique imprimée par Jean-Marie Colombani.
Toutefois vous vous êtes lancé dans l’arène médiatique et ne pouvez à présent jouer les offusqués du fait des crocs-en-jambe que vos propos et réactions, parfois d’une grande dureté mais très argumentés, ne peuvent que susciter en réaction.
C’est bien la règle de ce milieu journalistique qui tient les deux bouts du cordon, à savoir qu’il a le premier mot et gardera toujours le dernier pour finir de vous étrangler sur l’autel de la « médiacratie ». Cependant le courage intellectuel n’est pas la qualité première de ce milieu qui oublie trop souvent les contraintes de sa déontologie et s’autorise trop souvent à y déroger avec bonne conscience.
Ah ! Monsieur Bilger, vous êtes magnifique !
Vous êtes un des rares esprits libres de nos médias !
Vous l’étiez déjà, en activité, et je sais assez, par moi-même et ma propre expérience de fonctionnaire, combien il pouvait vous être difficile d’avoir, alors, cette liberté de parole et cette indépendance de jugement !
Je vous admire !
Justice de classe, je maintiens. Il n’y a pas de justice de gauche. La justice au quotidien fonctionne de la même manière quel que soit le gouvernement. Que je sache, la comparution immédiate existe toujours, et c’est une justice d’abattage qui concerne en premier lieu ceux qui n’ont pas les moyens d’assurer leur défense.
À l’autre bord des justiciables, un Tiberi a pu retarder pendant plus de quinze ans tout jugement définitif le concernant alors qu’il est avéré qu’il a triché aux élections. Un Gautier-Sauvagnac, ex-président du MEDEF, dans une affaire de corruption énorme a été condamné à un an de prison ferme. Je suis prêt à mettre ma main à couper qu’il ne fera pas un seul jour de détention, il aura sa peine aménagée.
Par contre, ce pauvre bougre qui a volé trois viennoiseries, a été condamné à un mois ferme et un mandat de dépôt aussitôt prononcé à son encontre :
http://www.rtl.fr/actualites/info/article/strasbourg-un-voleur-de-viennoiseries-condamne-a-un-mois-de-prison-ferme-7769733686
Des exemples de justice de classe, je peux vous en trouver des centaines !
Monsieur Bilger,
Lorsque vous étiez en activité vous étiez plus connu de vos pairs que du grand public, mais aujourd’hui vous écrivez dans plusieurs journaux et votre blog commence à compter, automatiquement vous dérangez le ronron médiatique bien-pensant puisque vous interrogez les bannis et les insoumis en allant parfois jusqu’à leur donner raison, même partiellement. Il fallait donc s’attendre à vous attirer l’opprobre des censeurs de gauche.
Je ne reviendrai pas sur le journal « Le Monde » qui fut longtemps une référence pour sa rigueur intellectuelle, sa déontologie et son sérieux et qui devient aujourd’hui grâce à l’influence de ses propriétaires une presse de gauche sectaire et propagandiste sur certains sujets de société. Des propriétaires donneurs de leçons contre tous ceux qui osent braver le microcosme parisiano-gaucho, ceux qui osent douter de leur parole.
Personnellement, à mon petit niveau, lorsque j’osais donner mon avis entre amis, je voyais souvent les têtes se baisser ou les plus téméraires me dire poliment que je devenais facho, réac ou catho intégriste, bref les étiquettes habituelles collées à ceux qui refusent de fermer les yeux sur le monde d’aujourd’hui. Pourtant, il se trouve que de plus en plus, avec les mêmes amis, les discussions fermées deviennent des débats intéressants, les langues se délient, et ces mêmes amis coulés dans le moule de la pensée conforme, qui trouvaient mes propos exagérés, viennent me demander mon avis sur tel ou tel sujet et en rajoutent, même. Ils ont ouvert les yeux !
Ce fut le cas hier soir et j’avoue qu’intérieurement, en voyant cette transformation, je jubile et me sens moins seule.
Car oui la société change et évolue. Depuis deux ans bientôt avec la marche forcée sur les sujets sociétaux, beaucoup d’intellectuels et de Français lambda ont ouvert les yeux sur les outrances de ce petit monde qui voudrait faire la loi pour tous et l’imposer, ils commencent à s’interroger… ce que vous-même, Monsieur Bilger, faites avec mesure, courage et lucidité dans vos billets. On ne peut pas dire que vous soyez un inconditionnel de la droite et encore moins de l’extrême droite. Mais vous êtes lucide et avec votre esprit d’analyse réaliste, vous essayez de décortiquer les utopies du paysage politique ambiant, de faire la part des choses. Sans pour cela devenir un horrible réactionnaire.
Récemment vous avez fustigé plusieurs journalistes inattaquables de l’entre-soi socialiste, vous avez donné votre avis sur des sujets sociétaux, il faut donc se dire que ce journaliste (F.Berteau) était en service commandé, une marionnette dont les ficelles étaient tirées par les donneurs de leçons, les mêmes qui traînent parfois, pourtant, de vieilles casseroles pas très morales.
Continuez à nous donner votre avis, qui n’est pas toujours le nôtre mais qui nous éclaire parfois ou nous rassure d’autres fois. La liberté d’expression et de pensée est une liberté fondamentale et les toutous de la meute médiatique des petits inquisiteurs ne doit pas détourner ceux qui, enfin, disent leur désaccord quand c’est nécessaire.
Rien que de très normal en démocratie.
Célébrités ou supposées telles : plus de 40.
Idées valant d’être retenues : zéro.
La « forme » l’emporte sur le fond par 40 à 0.
Le fond touche le fond.
Cher Monsieur Bilger,
Les lecteurs assidus de votre blog, ceux qui ne partagent pas tous vos points de vues, mais qui vous lisent et vous écoutent néanmoins avec attention lorsque vous participez à un débat télévisé, ceux-là qui ont lu cet article à charge, ont été surpris et irrités par les élucubrations de ce Franck Berteau.
Ce scribouillard ne mérite même pas que vous lui répondiez, car c’est lui faire trop d’honneur.
« Le Monde des idées » peut parfois servir de refuge à des pourvoyeurs « d’idées creuses ». Cela n’empêche pourtant pas ce quotidien de demeurer, hélas, une référence…
N’ayez aucune inquiétude… vous êtes votre propriétaire (Le Monde est la propriété du groupe Le Monde, détenu depuis 2010 par les hommes d’affaires « BNP » = Bergé, Niel, Pigasse), votre directeur de la rédaction (depuis le 18 janvier 2010, quatre directeurs de la rédaction se sont succédé au Monde) et votre pigiste préféré (à plein temps, contrairement au jeune Franck Berteau dont vous nous faites découvrir l’existence)… Le prochain article vous concernant paraîtra dans le Nouvel Obs du mois prochain !! Mais il y a bien plus grave pour nous : c’est le sondage BVA pour Le Parisien Dimanche d’aujourd’hui : « Les trois quarts des Français (75%) estiment que la justice en France fonctionne mal et plus de la moitié (59%) ont une mauvaise opinion de la ministre de la Justice »… Bien sûr ce n’est pas le sujet du week-end pour Le Monde ou son Magazine…
Pourquoi relever ce qui ne le mérite pas ?
Mieux vaut laisser braire. Vos fidèles contributeurs ne sont pas dupes et se félicitent de participer à vos réflexions qui ont le mérite de remettre en question l’actualité au sens large.
Alors ce monsieur, comment vous dites ? Bof.
@Varlin
Justice de classe, je maintiens.
Vous avez raison.
En voici une preuve :
(Extraits de la harangue d’Oswald Baudot, 1974)
La loi s’interprète. Elle dira ce que vous voulez qu’elle dise. Sans y changer un iota, on peut, avec les plus solides « attendus » du monde, donner raison à l’un ou à l’autre, acquitter ou condamner au maximum de la peine.
(…)
Soyez partiaux. Pour maintenir la balance entre le fort et le faible, le riche et le pauvre, qui ne pèsent pas d’un même poids, il faut que vous la fassiez un peu pencher d’un côté. C’est la tradition capétienne. Examinez toujours où sont le fort et le faible, qui ne se confondent pas nécessairement avec le délinquant et sa victime. Ayez un préjugé favorable pour la femme contre le mari, pour l’enfant contre le père, pour le débiteur contre le créancier, pour l’ouvrier contre le patron, pour l’écrasé contre la compagnie d’assurance de l’écraseur, pour le malade contre la sécurité sociale, pour le voleur contre la police, pour le plaideur contre la justice.
http://www.ldh-toulon.net/spip.php?article7.
Oh ben alors ! Une page de pub dans Le Monde avec le visuel du produit plein pot et quelques notations barbouillées sur les côtés, vous croyez que ça vaut combien Philippe ? Certes, la photo est passablement austère et fiche un peu la trouille et c’est là, je crois, le véritable vice de cette page : avoir sélectionné une photo qui, hors contexte, dramatise le portrait par ailleurs sans grand intérêt. Chacune des insignifiances écrites renvoie à cette image sévère. Parce que le texte en lui-même, allons, quelle mouche vous pique ? Le journaliste écrit ici pour ne rien dire, il fait de l’habillage dont on comprend vite qu’il s’agit d’une compilation vite expédiée de Wikipédia. Il s’agit de légender une photo avec des bribes d’informations éparses pour renvoyer toujours à l’austérité de l’image.
Pour autant je note que le titre de votre prochain livre a changé entre cette page et votre billet : nous sommes passés de la « justice laxiste » à la « justice de gauche ». J’en déduis que la justice de droite n’est pas laxiste, ah, c’est donc d’aujourd’hui que les peines prononcées ne sont pas exécutées, c’est donc désormais que les prisons auraient été vidées sans que nous le sachions. Bon à savoir.
Cela dit, une page entière pour annoncer la parution d’un livre, en excitant les curiosités par le caractère sulfureux de son auteur, ça ne se refuse pas. Ne vous fâchez pas ! Remerciez donc !
Cher Philippe,
En ce jour, ne sachant pas comment apaiser votre agacement nous vous décernons la médaille d’or des blogs. Ne prenez pas cette initiative comme une blague et nous avons toujours un plaisir intense à vous lire.
Prenez conscience que vous commencez à faire peur par le poids de vos mots.
Dans le titre de votre livre à paraître aux éditions de l’Archipel le 2 avril 2014, le mot contre dans son premier sens évoque la proximité.
Dans un second sens, contre marque l’opposition, dans la lutte avec.
La neutralité, l’impartialité sont les principes même du Droit.
Vous êtes l’Ambassadeur de la justice neutre et impartiale et devez être heureux de l’être.
françoise et karell Semtob
Vous êtes monté sur la barricade de la liberté d’expression et plus encore sur celle de la liberté de penser.
Vous êtes tout naturellement la cible des snipers qui veulent étouffer cette liberté.
Je partage le point de vue de Xavier NEBOUT | 16 février 2014 à 11:28, je ne paraphraserai donc pas.
Il va falloir vous habituer à être sali, et à entendre les sots médire, et calomnier. Mais c’est le privilège de tous ceux qui se battent pour la liberté.
La gauche est aux abois, tout est permis pour éviter sa chute aux enfers, y compris les attitudes les plus lamentables.
Un Président et un Premier ministre qui font du racolage auprès des dirigeants d’entreprises étrangères !
« Quand les bornes sont franchies il n’y a plus de limites », et j’ajouterai il n’y a plus de dignité.
Ce n’est pas à un Président de faire ce travail.
De petits hommes, avec de petits moyens, de petits cerveaux, mais de grandes ambitions personnelles et donc de grandes perversités, et une grande nuisance.
Vous connaissez le poème de R. Kipling « Si », je ne résiste pas au plaisir de vous livrer quelques vers, qui correspondent à la situation que vous vivez, et que vous vivrez :
Si tu peux supporter d’entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d’un mot ;
Etc.
Les petits inquisiteurs sont à l’oeuvre et, dans le climat de guerre civile froide qui s’instaure, ne supportent plus aucune voix discordante… De ce point de vue les articles de Birnbaum qui, semaine après semaine, dressent le palmarès des mal-pensants constituent une référence dont il sera bientôt difficile de se passer…!
Il est plus facile de porter des jugements à l’emporte-pièce comme le fait Philippe Bilger tous les jours sur Twitter que de tolérer le jugement de soi-même par autrui. Autre remarque il est quand même curieux que Ph. Bilger cite à chaque article, interview ou billet, Zemmour, Lévy, Ménard, M’bala, il n’est plus avocat général il est devenu l’avocat des réacs extrémistes.
Philippe Bilger, on parle de vous de plus en plus, comme de Finkielkraut par exemple, et c’est tant mieux. Des gens comme vous dérangent les réflexes intellectuels pavloviens des donneurs de leçons patentés et subventionnés du monde médiatique. Et vous dérangez peut-être aussi, ne serait-ce qu’un tout petit peu, leur position sociale, c’est ce qu’ils vous pardonnent le plus difficilement. Ils dépendent pour leur survie du bon vouloir de nos élus, qui leur distribuent généreusement l’argent qu’ils engloutissent jour après jour. Il n’est pas question qu’on fasse mine de toucher à leur statut, à leur droit de pontifier, de distribuer des anathèmes, à leur droit de dire qui a tort qui a raison, et qui mérite d’être coopté par eux dans l’équipe pédagogique des bien-pensants.
Ah, narcissisme… Et la chambre d’écho infinie qu’internet lui offre.
Tout cela est bon pour Moi ! Désormais, Je posterai Mes idées par tous les canaux que le monde met à Ma disposition pour que l’univers sache que Moi est primordial, que Ma sensibilité doit être respectée. Je parlerai où et quand bon Me semblera de ce que Je pense et les autres moi, simples malentendus de Ma perception s’effaceront devant Moi. Tout le monde devra tenir compte de Ma souffrance, et M’écouter parler de Mes idées, de Mon peuple, de Ma langue, de Ma maison, de Mon histoire, de Mon pays et de Ma façon de voir. Ma satisfaction sera garantie par Mon talent à faire profiter le monde de Ma personnalité et de Mes convictions. Seul, J’effacerai toute dissidence par la puissance de Mon verbe, et le simple effet de Ma volonté. Puis, repu de Ma satisfaction et de l’admiration que Je porte à Moi, Je pourrai jouir de la beauté de Mon Ego et oublier enfin tout ce qui n’est pas Moi. Tout convergera vers Moi, le monde sera ordonné selon Mon plaisir et Mon intérêt bien compris, vaste catalogue de joies à l’usage de Moi, et simple écho de Moi Moi Moi Moi Moi Moi Moi…
Bonjour M. Bilger
L’autisme est au solipsisme ce que la mort doit à la vie ; la certitude de n’exister que par les contenus de ses représentations auxquels la connaissance donne ses limites.
L’épochè et l’ataraxie, les deux mamelles de la sagesse apportent la dimension métaphysique de la connaissance, en libérant de toute pensée hâtive et sans nuance et conduit du dicible vers l’indicible.
Sustine et abstine « Supporte et abstiens-toi » ou mieux encore à l’aune de la sinologie 夫唯無以生爲者 « Ne pas vivre pour vivre ».
« Mon plaisir et Mon intérêt bien compris, vaste catalogue de joies à l’usage de Moi, et simple écho de Moi Moi Moi Moi Moi Moi Moi… »
Rédigé par : Vincent Orwell | 17 février 2014 à 09:52
Jacques Dutronc avait déjà dit la même chose, mais en musique, ce qui est quand même nettement mieux.
http://www.youtube.com/watch?v=GRaAghtPFRE&feature=kp
« Dire la vérité est utile à celui à qui on la dit, mais désavantageux à ceux qui la disent, parce qu’ils se font haïr. »
Blaise Pascal.
Pascal aurait été un formidable « follower » tellement il est exact dans ses propos et c’est ce qui vous rapproche de lui.
Bonjour monsieur Bilger,
Sachez que je vous lis, je regarde vos vidéos sur YouTube et que ma femme et moi avons résilié notre abonnement au Monde il y a six mois, car malheureusement nous n’y apprenions plus grand-chose.
Continuez votre travail de libre penseur avec mesure et respect des autres, comme vous savez le faire.
Bonjour M. Bilger,
Je découvre votre billet ce jour et avant d’y répondre j’ai recherché, non sans difficultés, l’article que Franck Berteau, dont je n’avais jamais entendu parler, vous a consacré le 14 février.
Cet article se divise en cinq rubriques :
le franc-tireur des tribunaux, le blogueur engagé, le polémiste multirécidiviste, le flingueur en ligne, enfin le précepteur en bonne parole.
Sa lecture m’a d’abord affligé par la grande pauvreté du contenu, du style, et par l’absence d’une véritable argumentation.
On ne peut pas vraiment parler d’un portrait au vitriol, mais d’indigence, d’une absence de véritable recherche documentaire, d’exemples précis. On cherche en vain la matière dans cet écrit médiocre, chaque rubrique ne faisant l’objet que de quelques lignes, qui plus est approximatives, le titre prêté à votre livre à paraître en avril est selon lui « Contre la justice laxiste » alors qu’il s’agit de « Contre la justice de gauche ».
Vous méritiez mieux que cela en effet, sans pour autant verser dans la complaisance.
Car complaisant, vous ne l’êtes guère dans vos billets, et il n’est pas illégitime de vous étriller.
J’aurais préféré une plume plus sérieuse et pourquoi pas plus incisive.
Je ne lis pas vos messages sur Twitter, je n’utilise jamais ce « média » car la concision qu’il impose ne permet pas la profondeur et encore moins l’analyse.
Je me contente de ce blog, des entretiens malheureusement trop rares mais toujours de grande qualité que vous réalisez sur YouTube, de vos articles hebdomadaires pour FigaroVox, et de quelques-uns de vos passages télévisés ou radiophoniques.
J’ai toutefois remarqué à plusieurs reprises que vous êtiez beaucoup plus modéré à la radio ou à la télévision que dans vos articles sur ce blog, comme si vous étiez plus soucieux de votre image auprès du grand public qu’auprès d’un lectorat plus restreint qui dans son immense majorité vous est tout acquis.
C’est tout à votre honneur de ne pas pratiquer de censure, puisque vous défendez la liberté d’expression.
Tout de même, bien peu d’entre nous sommes de sensibilité de gauche, et dès lors que l’on ose la moindre critique, je pense en particulier à Christian C, J.D. Reffait, Marc Ghinsberg, moi-même et quelques autres, nous subissons un véritable déferlement de remarques parfois haineuses, nous sommes forcément « sectaires », « commissaires du peuple », quand ce n’est pas totalitaires, staliniens ou dictateurs.
J’ai beau me défendre de n’être encarté à aucun parti, aucun syndicat, ni même aucune association, d’avoir quelquefois voté à droite, mais rien n’y fait.
Un certain Jean-Marc m’associe carrément au pouvoir en place, et je ne sais plus quel hurluberlu me mêlait à une liste de gens par la faute desquels de jeunes Français s’expatrient, non pour trouver du travail bien sûr, mais pour fuir la dictature de gôche.
Mais à côté de cela, on peut lire, sans la moindre réaction de quiconque « Lorsqu’on lira dans quelques siècles le degré de bêtise où les Français en sont aujourd’hui à diaboliser Hitler pour éviter de chercher à comprendre ce que fut le sens de l’histoire des 19 et 20ème siècle, on en rira » XN, 12 février, 18h59.
Je vous lis depuis de longues années et je sais votre honnêteté intellectuelle et votre humanisme, mais que voulez-vous, vous n’empêcherez pas certains journalistes, encore peu nombreux, de vous attaquer, et je n’en doute pas d’être beaucoup plus sévères que ce Berteau.
Bonjour Philippe Bilger,
Je vous ai rencontré lorsque j’ai été jurée et vous ai revu une fois lors d’un déjeuner.
Je lis votre blog avec grand plaisir et suis presque toujours d’accord avec vous.
Le monde s’est encore sali et ridiculisé et votre réponse est lumineuse.
Bravo.
@Vincent Orwell
Engagez-vous dans l’armée, d’autres vont penser pour vous et votre narcissisme en prendra un coup… c’est bien ce que vous souhaitez !
@Tipaza
« Jacques Dutronc avait déjà dit la même chose… »
Non.
« L’autisme est au solipsisme ce que la mort doit à la vie ;
L’épochè et l’ataraxie, les deux mamelles de la sagesse apportent la dimension métaphysique de la connaissance, …et conduit du dicible vers l’indicible.
Sustine et abstine …ou mieux encore à l’aune de la sinologie 夫唯無以生爲者. »
Rédigé par : pibeste | 17 février 2014 à 10:45
Lu et relu, mais je n’ai compris que la signature dont la modestie tranche avec l’érudition du texte.
Mais ça ne m’a pas gêné, au contraire.
J’aime bien les zones d’ombre, elles donnent du relief au paysage et elles l’embellissent.
Point trop n’en faut quand même. Sinon on sombre vite dans la nuit américaine la plus obscure.
Qui est vraiment François Hollande ?
http://gorce.typepad.fr/blog/2014/02/un-pr%C3%A9sident-habile-presque-trop.html#comments
C’est un sénateur socialiste qui l’a écrit.
Etonnant, non ?
Entièrement d’accord avec Philchau | 17 février 2014 à 14:35, je vous ai déjà écrit plusieurs fois pour vous dire combien j’appréciais vos publications sur votre blog ; vous m’aviez répondu la première fois que je devrais adresser mes commentaires sur votre page. Malheureusement, j’avais fini par avoir peur des commentateurs du Monde qui étaient très sévères avec moi et qui ne comprenaient pas ou ne prenaient pas la peine de comprendre ce que je voulais dire. Ces commentateurs des articles du Monde étaient d’ailleurs, pour une grande majorité d’entre eux, à s’envoyer des invectives. Ils ne réagissaient pas aux contenu des articles, mais aux réactions de certains d’entre nous qui envoyions des commentaires en rapport avec les articles en question.
Pour ces motifs et bien d’autres (articles truffés de fautes de syntaxe et d’orthographe par des journalistes peu soucieux de la forme de leurs articles ainsi que de la qualité du fond), j’ai donc résilié mon abonnement au Monde depuis août ou septembre 2011. Je ne me porte pas plus mal et comme je suis une handicapée physique, je suis redevenue zen. Je lis tous les jours vos superbes textes, mais hier, dimanche, j’avais beaucoup de dossiers à traiter et je n’ai pas pu me rendre sur internet. Je ne vous lis qu’aujourd’hui en revenant d’une consultation avec mon médecin avec qui, fait d’un hasard extraordinaire, j’ai discuté de la médiocrité ambiante actuelle en France, de la médiocrité de nombre d’entre eux, et je tombe sur le commentaire de Philchau qui dit en des termes identiques à ceux que j’aurais pu écrire, et donc je vous adresse pour la première fois mon commentaire, en direct, à propos de l’article de Franck Berteau.
J’ai tenté aujourd’hui de dépasser ma peur. Je me suis lancée, voilà !
En plus de ceux que vous avez cités, Gérard Courtois, Franck Johannès, Pascale Robert-Diard, Renaud Machart (le critique musical bien connu de France Musique), j’ajouterai Michel Noblecourt. Depuis quelque temps, Le Monde embauche certainement au rabais des personnes telles que Franck Berteau, sans nommer les autres pour ne pas être méchante avec eux. Le Monde est devenu, souvent, un réseau social où certains commentateurs se lancent des anathèmes les uns aux autres. C’est bien dommage la tournure qu’ont donnée les réseaux sociaux à tous les sujets – sans nuance et sans système de valeurs même sur des sujets sociétaux. C’est vraiment dommage que les Français – peuple comme politiques – en soient arrivés à de tels extrémités, à de telles bassesses ! Et ce sont ces exemples qui sont donnés aux jeunes qui ne font que reproduire les turpitudes de leurs aînés en têtes desquels surtout les politiciens.
M. Bilger, vous faites bien de ne rien laisser passer, surtout avec les médiocres et les aigris…
Je vous remercie de continuer tant que vous aurez de la santé et de la force. N’abandonnez surtout pas. À bientôt, à demain ou après.
Ah, ça…
Quand on veut devenir médiatique et célèbre, il faut accepter d’être appréhendé par n’importe qui pour n’importe quoi.
Bilger, vos papiers !
Ils les ont lus forcément.
Sale gauchiste de droite qui n’en fait qu’à sa sale tête de jamais content qui prend toujours le travers du vent médiatiquement dominant.
Si désirez être hors de portée des médiocres à parole largement diffusée, faites comme nous, simples soutiers.
Juste un petit tour sur le pont le temps d’un comment ne pas taire puis aussitôt de retour là où aucun crétin ni fâcheux ne pourrait nous reconnaître ni nous donner à voir.
Après la retraite, le retrait.
Des kiosques à journaux, déjà.
Voilà une peine à leur faire.
Reprenez du service en vous retirant.
AO
@ Tipaza
L’autisme est au solipsisme ce que la mort doit à la vie ; la certitude de n’exister que par les contenus de ses représentations auxquels la connaissance donne ses limites.
L’épochè et l’ataraxie, les deux mamelles de la sagesse apportent la dimension métaphysique de la connaissance, en libérant de toute pensée hâtive et sans nuance et conduit du dicible vers l’indicible.
Sustine et abstine « Supporte et abstiens-toi » ou mieux encore à l’aune de la sinologie 夫唯無以生爲者 « Ne pas vivre pour vivre ».
Commentaire :
« L’autisme est au solipsisme ce que la mort et à la vie », autrement dit l’autisme comme le solipsisme nient l’existence d’autrui ce qui est une forme de mort et les perceptions de l’autiste sont le seul contenu, le seul référentiel délimité par le champ de sa connaissance
Il y a dans l’autisme une incapacité à prendre en considération autre chose que lui-même.
« L’épochè et l’ataraxie » sont l’affranchissement de la pensée et le détachement contemplatif, reconnus comme constitutifs de la sapience qui seule apporte la connaissance des choses divines donc qui conduit du dicible (le monde de l’autiste) à l’indicible le monde des connexions supra-ordinaires.
En fait depuis toujours le fait d’adopter la place de celui qui subit (la place de la victime pourrait-on dire) est la meilleure façon d’accéder au mystère de l’existence.
Ou en termes chinois 夫唯無以生爲者 (là j’aurais pu faire mieux, je le concède) « Seul existe celui qui vit du Néant ».
Voilà ce que je propose comme explication sachant que certaines formes d’autisme n’empêchent pas l’acquisition de la sapience et à dire vrai peut placer l’autiste plus près de son acquisition qu’il n’y paraît.
J’espère vous avoir apporté l’éclairage que vous pouviez souhaiter pour dissiper les zones d’ombre que nous n’aimons guère.
M. Bilger, inspirez-vous de Dupont-Aignan qui vient de dire à un journaliste : « vous êtes une merde intégrale ! »
« Ségolène Royal aussi si elle a un jour la politesse élémentaire de répondre à mon message pour me dire oui. »
Bonjour Monsieur Bilger, c’est non.
Ségolène Royal
@ Savonarole | 17 février 2014 à 20:22
Merci pour cette information. Ça m’a donné l’occasion de visionner une vidéo hilarante. Vous avez toutefois omis de préciser que le journaliste en question était l’inénarrable Frédéric Haziza, bien connu pour son ouverture d’esprit.
http://www.20minutes.fr/politique/1300494-20140216-nicolas-dupont-aignan-traite-journaliste-frederic-haziza-merde-integrale
@ pibeste | 17 février 2014 à 10:45
Commentaire d’une pédanterie assez étourdissante et ce d’autant plus qu’on ne voit pas très bien le rapport avec le billet du jour.
Enfin comme disait Pierre Dac «Parler pour ne rien dire et ne rien dire pour parler sont les deux principes majeurs et rigoureux de tous ceux qui feraient mieux de la fermer avant de l’ouvrir ».
Expression certes prosaïque mais qui a le mérite de dire les choses sans détour.
Un bon coup de torchon s’imposerait au premier degré.
La Cour des comptes a publié les aides que verse l’Etat à chaque titre.
Le Monde est en tête !!??
Il faut donc admettre que bon gré mal gré la vente de torchons peut donc encore rapporter gros au travers nos impôts. Un paradoxe de plus !
Quelques chiffres source Cour des comptes :
[ Subventions reçues par les journaux en millions d’euros ]
LE MONDE 18,4 (*)
LE FIGARO 17,2
OUEST FRANCE 15,8
LE PARISIEN & AUJOURD’HUI EN FRANCE 13
LA CROIX 9,9
LIBERATION 9,9
TELERAMA 9,4
NOUVEL OBSERVATEUR 7,8
TELE 7 JOURS 7,3
L’HUMANITE 6,8
SUD OUEST 6,3
L’EXPRESS 6,2
NOUVELLE REPUBLIQUE DU CENTRE 5,6
VOIX DU NORD 5,4
PARIS MATCH 5,15
DEPECHE DU MIDI 5
LES ECHOS 4,5
LE POINT 4,5
DAUPHINE LIBERE 4,5
TELE STAR 4,45
TELE LOISIRS 4,4
DERNIERES NOUVELLES D’ALSACE 4
La Cour des comptes aussi a un classement selon la subvention ramenée à l’exemplaire imprimé (vendu ?). Selon ce critère, le journal le plus subventionné est L’Humanité (48 centimes d’euro par exemplaire), suivi de La Croix (32 centimes), Télérama (29 centimes), Le Nouvel Observateur (29 centimes), Libération (27 centimes), Le Pèlerin (24 centimes) et L’Express (23 centimes)…
Les autres indicateurs en chiffres :
– La quasi-totalité de la presse (8.799 publications) a droit à une TVA super réduite (2,1%) et à des tarifs postaux préférentiels.
(*) Enfin, il existe une aide au transport des journaux par la SNCF, qui représente 4,5 millions d’euros dans le budget 2013. Selon le rapport, Le Monde en est le principal bénéficiaire, avec 3,9 millions d’euros d’aide par an en moyenne.
Source : http://www.bfmtv.com/economie/sont-journaux-plus-subventionnes-607884.html
« Je devrais ma réputation à des réquisitoires inattendus…
et mon style serait fait d’envolées grandiloquentes et d’un verbe à la fois dur et humain à l’encontre des accusés ».
Quelle ignorance !
Hiver 1999, cour d’assises de Paris :
« Contre l’exciseuse, l’avocat général a requis sept ans de prison. Et contre les 27 parents poursuivis, eux, pour complicité, cinq années avec sursis. « J’ai le souci de faire le procès de l’excision au nom de cet universel humain qui rend insupportables les atteintes à l’intégrité de l’être humain, où qu’il soit », avait cadré d’emblée Philippe Bilger. »
(Libération – « L’excision devant les assises de Paris. «La violence indiscutable de l’emprise de la tradition». Sept ans de prison ont été requis contre l’exciseuse. – 13 février 1999)
Les avocats de la défense avaient plaidé la différence culturelle. Philippe Bilger, représentant le ministère public, avait répliqué qu’il y a dans les coutumes des pratiques qui sont honorables, d’autres qui ne le sont pas, et qu’il est inadmissible de porter atteinte à l’intégrité humaine, que l’on soit en France, au Mali ou en Gambie (Victoire sur l’excision – Hubert Prolongeau).
Pour la presse judiciaire et ceux qui s’intéressent à la justice, voilà le réquisitoire fondateur de l’avocat général Bilger.
Pour tout journaliste soucieux de réaliser un portrait informé et documenté de Philippe Bilger et de rendre compte de son parcours, le rappel de ce réquisitoire est tout simplement essentiel et incontournable.
…ou faire la réponse de Max Reger à un critique qui l’avait, une fois de plus, éreinté :
« Cher monsieur,
Je suis assis dans la plus petite pièce de la maison… j’ai votre article devant moi… dans un instant je l’aurai derrière… »
Cher M. Bilger,
Vous vous posez des questions et pourtant la réponse est toute simple. Vous avez heurté frontalement ceux qui pensaient que faire taire Dieudonné permettait tous les excès, alors que comme vous je me pose simplement la question : pourquoi la justice a-t-elle traîné les pieds pour remettre ce délinquant à sa juste place ? Surtout, nous avons cherché à quoi rimait tout ce cirque devant un problème aussi simple à résoudre.
Où était le ministre de la justice ? Que faisait le procureur de Paris ? Que faisaient les O.P.J. de Paris ?
Ils ne vous pardonneront pas d’avoir raison contre eux, M Bilger, ils ne supportent plus la moindre contradiction. pour ma part, je pense qu’ils deviennent fou.
Maintenant après avoir vu un journaliste du Monde se photographier dans le bureau ovale avec en arrière-plan les deux présidents, nous savons ce qu’est devenu ce quotidien et surtout nous avons compris que l’actualité et la vérité n’a plus aucun intérêt pour cette presse-là. Il n’y a d’intérêt que pour eux-mêmes.
Un homme raisonnable a-t-il trois sous à dépenser pour lire cette presse-là ? Voilà ma question. Voyez je n’ai pas vu l’article vous concernant et je ne le chercherai pas. Cette presse-là disparaît doucement, laissons-la mourir en paix et vive la liberté totale d’expression.
@Achille à 00:5
Encore un vieux pisse-froid qui vient renifler les effluves odorants des hautes lumières et dont les facultés amoindries ne peuvent restituer que l’amertume d’être un avorton au pays de l’intelligence et de la joie de vivre.
@sbriglia
« Cher monsieur,
Je suis assis dans la plus petite pièce de la maison… j’ai votre article devant moi… dans un instant je l’aurai derrière… »
Rédigé par : sbriglia@Savonarole | 18 février 2014 à 09:30
Ah oui ça c’est encore plus féroce. Tout l’humour fin de siècle. La vachardise de nos grand-pères était redoutable.
Jusqu’à Céline et sa lettre à Sartre « A l’agité du bocal »…
On pense également à cette anecdote : Maupassant demande des nouvelles de Flaubert à son ami Maxime Du Camp : « Hélas notre ami devient sourd, il n’entend plus parler de lui ! »…
C’est la pathologie qui guette Frédéric Haziza.
(cf « Une histoire des haines d’écrivains de Chateaubriand à Proust » de Anne Boquel et Etienne Kern – Éditeur Flammarion)
Rédigé par : sbriglia@Savonarole | 18 février 2014 à 09:30
Que voilà une réplique bien torchée !
Après les journaux à grand tirage qu’aiment tant les cheminées, nous avons la presse lunaire, à utiliser de la main gauche, elle porte bonheur.
AO
Toujours lu Philippe Bilger avec le même intérêt littéraire, souvent une référence du politiquement vrai, surtout quand il flingue Sarkozy, et tout le temps avec la passion de ceux qui aiment lire une langue pleine d’humour dont les élèves des lycées devraient avoir connaissance ainsi que le troupeau des hommes politiques incultes qui parcourent nos écrans de télévisions.
@pibeste
Mon texte ne visait pas tant monsieur Bilger, même si comme nous tous il est sujet aux blessures narcissiques, probablement avec un cuir plus épais que la moyenne étant donné son parcours, mais plutôt à la foule de commentateurs, journalistes, simples particuliers d’ici ou d’ailleurs qui semblent surestimer le pouvoir incantatoire et d’autopersuasion de la parole écrite ou youtubisée, si vous me passez le néologisme.
Par ailleurs, il me semble qu’il devrait être possible de trouver assez facilement un compromis entre la parole sentencieuse pleine d’elle-même qu’on entend et lit partout et les solutions autoritaires que vous évoquez. Mais je suis un incorrigible rêveur.
Une version ultra-condensée de ce même texte, citée par Umberto Eco et qui constitue la quasi totalité de mon répertoire italien : « Ma gavte la nata ».
« C’est un sénateur socialiste qui l’a écrit.
Etonnant, non ? »
Pas vraiment une surprise.
Gaëtan Gorce est une groupie de Ségo.
C’est un grand nostalgique qui n’a toujours pas digéré la défaite de celle-ci face à Sarko.
@pibeste | 18 février 2014 à 10:09
Inutile que je vous donne la réponse de Courteline lorsque celui-ci était pris pour un sot par quelqu’un qui l’était sans doute plus que lui. Vu votre érudition je pense que vous la connaissez. 🙂
@Vincent Orwell 16:52
Il n’y aucun malentendu, j’ai bien compris votre dénégation à cette frivolité de l’expression d’autrui qui semble vous indisposer et c’est bien cela qui est sentencieux de votre part ; car permettre à n’importe quel olibrius de s’exprimer est ce qui en définitive garantit et protège la liberté d’expression.
Donc même s’il peut m’être pénible d’avoir à écouter des ânes braire il ne tient qu’à moi de me boucher les oreilles.
Ici sur ce blog, ce n’est pas « Tournez manège » et le moins qu’on puisse faire est de se poser les bonnes questions.
À suivre…
mon répertoire italien : « Ma gavte la nata ».
Rédigé par : Vincent Orwell | 18 février 2014 à 16:52
Juste pour info, c’est pas de l’italien.
Ouh là !
Je vous reconnais bien là, dans le texte.
Pas besoin de recommandations, en effet !
J’espère bien que vous rencontrerez Michel Onfray, et qu’à la suite vous livrerez quelques « sentiments », tout ce qui précède les sortes d’attendue lapidation…, et que vous délivrerez vos impressions ici.
Merci beaucoup comme vous accompagnez.
Monsieur Bilger,
Un lien peut-il être établi entre le costard que vous a taillé Le Monde et votre billet interrogeant sur la mode vestimentaire du diable, et daté du 30 janvier 2014 ?
Vos interrogations civilisées sur l’auteur et vos piques de salon contre son éthique sont touchantes.
Dans le monde d’en bas, on s’est fait une opinion plus tranchante de ce journal dans son ensemble et des médias dans leur globalité. Le monde d’en bas peut être irrationnel, sans discernement et imprévisible.
Cette opinion est résumée par cette maxime : « un journaliste, c’est soit une p… , soit un chômeur ».
Merci pour vos billets, toujours intéressants.
@ Achille, le 18 février à 17:49
Décidément vous ne lâchez pas l’affaire !
Encore un obsédé du mot de la fin !
Non, je ne sais pas ce qu’a bien pu dire Courteline.
Je suis désolé, je n’ai pas fait d’études.
Repose en paix ?
.
@Alex paulista
Maintenant que vous le dites, cette phrase est effectivement présentée par Eco comme venant d’un dialecte piémontais, région d’origine de Belbo, son double romanesque. Me voilà encore plus dépourvu qu’avant en italien.
Une seule question : avez-vous dit à Fofana qu’il avait déshonoré l’antisémitisme ?