Avec le Cinquantenaire de la mort de de Gaulle, on a eu tout ce qu’on espérait, on n’a pas été déçu !
Il n’est personne qui ne soit pas gaulliste. Tous les partis veulent leur part de ce qui est devenu impossible, inconcevable. On peut aisément s’approprier les virtualités d’un rêve.
Entre sanctification et image d’Epinal, épopée et naïveté, grandeur et mièvrerie, rien ne nous aura été épargné. Et c’est normal puisque la France a tellement été sevrée d’immenses personnalités au XXe siècle qu’elle ne pouvait que s’attacher à celle d’un de Gaulle qui a profité de l’Histoire pour la faire.
On aura noté que je ne m’interroge pas sur le point de savoir qui aurait pu être de Gaulle aujourd’hui. Le problème est réglé sur ce plan. Personne, absolument personne.
C’est à cause de la conscience du caractère incomparable de cette destinée que même les meilleurs livres – je songe notamment à celui d’Henri Guaino et aux extraits éblouissants comparant de Gaulle et François Mitterrand par Michel Onfray (Figaro Magazine) – sont incapables de nous donner les clés de ce que serait une action gaulliste aujourd’hui et pour demain. Ils nous décrivent plus un caractère qu’ils ne nous exposent une politique.
Comment ne pas les comprendre ?
On peut invoquer tant qu’on veut les magnifiques concepts de souveraineté, d’indépendance et de grandeur de la nation, ce ressassement commode ne saurait donner à nos dirigeants ou à leurs opposants des recettes que les uns ou les autres n’auraient à appliquer que comme une leçon bien apprise. On sait bien que les valeurs du gaullisme sont d’autant plus théorisées qu’elles ne sont susceptibles d’éclairer valablement aucune pratique.
Parce que de Gaulle, c’est d’abord un pragmatisme absolu, puis une attitude, enfin une intégrité.
Ce n’est pas rien et au moins les deux dernières qualités expliquent pourquoi une nostalgie ne cesse pas de sourdre dans le peuple français, désespérément à la recherche, depuis la disparition de cet atypique géant, d’une esthétique de la politique avant même la substance d’un programme.
Personne, je le répète, ne pourrait être de Gaulle, vision et personnalité appréhendées ensemble.
Personne n’oserait se prétendre dans la même lignée de caractère, de tempérament et d’intelligence d’un de Gaulle parce qu’on a décidé de le considérer, de son vivant dans une légende déjà installée, depuis sa disparition dans une mythologie n’exaltant que des vertus.
Et pourtant ?
En acceptant d’observer ce destin exceptionnel, pour le meilleur comme pour le pire, et tout ce qu’il a dû endurer, assumer, imposer, en tentant de se glisser dans cet humain, avec ses ombres et ses lumières, ses faiblesses rares, ses forces ostensibles, serait-il iconoclaste d’affirmer que personne, rigoureusement personne ne voudrait être de Gaulle ?
Non pas seulement parce qu’il y aurait là l’affirmation d’une insupportable prétention mais à cause de la rançon que de Gaulle n’a pas cessé de payer pour se camper dans son existence comme s’il la voulait à chaque instant pétrie d’éternité, dans une série de comportements, de choix, de décisions, de rigueur, de condamnations et d’injustices. Qui accepterait, pour être de Gaulle, de se charger d’un tel fardeau humain et historique, qui consentirait de nos jours à se priver, dans la mousse politique et médiatique, de tout ce que sa nature récuserait s’il demeurait encore parmi nous, même avec l’empirisme dont il ferait preuve comme lorsqu’il a brillé par sa liberté et sa causticité au second tour de 1965 face au journaliste Michel Droit, François Mitterrand l’ayant mis en ballotage au premier ?
En effet, rien n’est plus grotesque que se figurer un de Gaulle comme une figure de vitrail.
Une faculté inventive d’anticipation qui le faisait moquer dans les sphères officielles.
Une solitude londonienne allant jusqu’à le faire prendre pour un exalté, un fou.
Héraut et héros d’une résistance dont il s’affirmait, contre toutes les évidences initiales et l’ironie des alliés, comme la grandiose incarnation.
Un immense orgueil qui était vilipendé telle une vulgaire vanité.
Une passion, un amour de la France allant jusqu’à une totale absence d’illusion sur les Français.
Une roideur, une rigueur pouvant susciter l’antipathie, un maintien qui tenait à distance.
Un sens et une raison de l’Etat allant, sans trouble, jusqu’à la peine de mort et aux exécutions capitales. Il a fait fusiller notamment Robert Brasillach, Pierre Pucheu en l’assurant de toute son estime et Bastien-Thiry.
Un réalisme capable de se pousser jusqu’au cynisme pour peu que les situations l’exigent et le souci de sa propre gloire. Par exemple, le mensonge sur l’Algérie française et le sort des harkis. Et sa relation finale avec Georges Pompidou dont il n’a jamais accepté la maîtrise et le coup de génie en 1968 avec la dissolution et les élections législatives triomphales – celles de la « peur » selon le Général.
Les fulgurances d’une intelligence stratégique hors de pair avec pour conséquence l’oubli de la quotidienneté nationale.
Une moralité conjugale et familiale admirables avec une délicatesse infinie pour sa petite Anne.
Une conscience de soi, un refus de la démagogie tournant à de la distance,
Une majesté présidentielle qui a suscité l’admiration, le respect des citoyens puis leur lassitude.
Un pessimisme se dégradant en mépris comme si rien de ce qui n’était pas de Gaulle ne trouvait grâce à ses yeux.
Une superbe confiance accordée aux Français : ils le voulaient ou ils ne voulaient plus de lui, il partait alors.
De Gaulle, un géant dans un monde qu’il jugeait étriqué.
Une culture, des humanités, de l’Histoire, de la profondeur, c’était lui mais qui aurait voulu être lui ?
Un homme de consensus aujourd’hui mais ayant longtemps engendré des inimitiés absolues et des inconditionnalités sans nuance.
Parce qu’être un de Gaulle, ça se paie !
De Gaulle… Comment devenir un être comme lui… C’est un esprit… un pragmatique.
Aimer son pays la France.
S’engager dans la vie pour défendre un mode de vie. Réaliser sa vie en respectant les institutions.
Être libre dans sa pensée.
Combattre l’injustice, avoir de la dignité, ne jamais plier contre l’adversité. Être toujours dans l’instinct, l’efficacité.
Charles de Gaulle avait ce que Michel Laval disait, lors de son interview ici même, que nos dirigeants n’avaient pas : du courage !
Un courage au-delà même de sa personne !
Car ce n’est pas Pétain qui en juin 1940 a fait don de sa personne à la France comme il le prétendait, c’était Charles de Gaulle !
Derrière l’éloge convenu, une subtile critique de cette personnalité hors du commun. Du grand art, cher Philippe.
P.-S.: j’espère que vous reviendrez sur le livre de Michel Onfray après l’avoir lu, beaucoup à en dire.
N’en déplaise à certains qui se reconnaîtront, la série en six épisodes « De Gaulle : l’éclat et le secret » qui est passée hier et lundi dernier sur France 2 donne un excellent aperçu de ce personnage hors norme qu’a été le Général.
Samuel Labarthe a trouvé un rôle à la mesure de son talent, bien au-dessus de celui qu’il occupe dans la médiocre série « Les Petits meurtres d’Agatha Christie ».
À noter, en clin d’œil, la participation du journaliste Christophe Barbier dans le rôle d’Alain Peyrefitte.
Certes il était difficile en six épisodes de retracer tous les événements qui ont émaillé la vie du Général, mais je pense que l’essentiel a été évoqué, notamment :
– la tendresse du Général pour la petite Anne, sa fille trisomique morte à vingt ans,
– la passation des pouvoirs avec René Coty après sa traversée du désert qui a duré douze ans,
– son amitié avec André Malraux qui, malgré leurs liens, continuait à l’appeler « Mon Général » comme d’ailleurs pratiquement tous ses collaborateurs,
– l’attentat du Petit-Clamart évoqué un peu trop rapidement à mon goût,
– l’influence du général Massu qui a été déterminante alors que de Gaulle totalement désemparé face aux événements de Mai 68 pensait se retirer,
– sans oublier les relations complexes entre de Gaulle et Pompidou. Il est vrai qu’à la fin Pompidou était passé de proche collaborateur à rival embarrassant.
À noter le fait que de Gaulle n’a pas voulu exploiter une photo compromettante montrant François Mitterrand serrant la main de Philippe Pétain qui lui remettait la Francisque en 1942. Quel candidat à l’élection présidentielle aujourd’hui en aurait fait de même ? Si ce n’est pas le candidat lui-même, un de ses conseillers de campagne ou tout simplement la presse caniveau, la même qui a fait tomber François Fillon.
Bref, il est clair que le destin de Charles de Gaulle est époustouflant, terriblement éprouvant aussi, avec des moments de grande solitude ainsi qu’il en est du destin des grands hommes.
Il a lui aussi sa part d’ombre notamment son comportement incompréhensible avec les harkis qui ont payé le prix fort pour avoir choisi la France pendant la guerre d’Algérie. Ses déclamations ambiguës du genre « Je vous ai compris ! » ou encore « Vive le Québec libre ! »
Mais l’Histoire reconnaîtra surtout le Grand Commandeur qui a présidé au destin de la France de 1940 à 1969.
« Parce qu’être un de Gaulle, ça se paie ! »
Sur un plan moins sublime et plus général, je dirais que tout se paie… ou du moins, tout devrait se payer.
Si vous voulez obtenir quelque chose, il vous faudra donner quelque chose en échange.
Sinon, vous n’aurez pas vraiment la chose.
C’est simple : vous donnez un simulacre ? En échange, vous recevez un simulacre.
Voyons cela en politique.
Vous ne songez qu’à votre carrière ? Vous en aurez sans doute une, mais vous ne gouvernerez jamais le pays. Vous le gérerez, tout au plus… Mais gérer, est-ce que les entreprises et l’administration ne le font pas toujours mieux qu’un homme politique ?
Alors le politique sans idée en est réduit à vilipender ou se soumettre aux entreprises ou à l’administration.
Voyons cela au fait d’avoir des enfants.
Vous avez de sérieux problèmes, irrésolus… Je ne sais pas, moi, on peut imaginer la pauvreté, la pédophilie ou l’autoritarisme.
J’en ai un peu parlé, alors on va imaginer que quelques lecteurs ont suivi, pourquoi pas ?
Bref, on a des enfants avec un manque.
Est-ce que c’est soi ou le manque qui influera sur la vie de l’enfant ?
Je pencherais pour le manque.
Pourquoi ? Parce qu’en général, si on n’a pas su restaurer un navire avant de prendre la mer, on ne le fera pas dans la tempête, et qu’ainsi, il est des plus probables qu’il coule.
Avec ses passagers, les enfants.
Autant des citoyens peuvent attendre une prochaine élection, autant les enfants sont eux, à l’inverse, à la merci des parents.
En plus la « traversée », l’éducation, déterminera dans une large mesure leur avenir.
https://www.cairn.info/revue-francaise-des-affaires-sociales-2013-1-page-32.htm#
Si on est pauvre, on a de grands risques de le rester, et ses enfants après soi.
Cherchant quelque lien pour prouver que l’eau est humide, j’ai découvert, en plus, une vertu au pessimisme français que je préfère ne pas dire pour que les gens lisent le lien :
https://www.lesechos.fr/economie-france/conjoncture/en-france-le-manque-de-mobilite-sociale-est-plus-problematique-que-les-inegalites-de-revenus-1027510
Enfin bon, mon truc n’est pas la résilience et le bruit qu’on fait autour, décourageant le dépistage de problème, comme dit le premier lien.
Ni de comparer les ascenseurs sociaux.
C’est beaucoup plus fondamental : je demande aux gens d’être responsables, de ne pas transmettre leur malédiction à des enfants.
On dit toujours de ne pas se venger, à savoir ne pas renvoyer le malheur à l’envoyeur… Par contre, on encourage, en somme, de transmettre le malheur à des innocents. Quelle injustice !
Reprenons.
Personne n’encourage des irresponsables ou simplement des médiocres à être des dirigeants politiques.
Par contre, pour les enfants, la chasse est ouverte.
Normal : on n’est plus des enfants.
Alors on risque quoi ? Rien, pense-t-on, si on pense… Disons qu’on n’a pas de signal d’alerte.
On fait un peu plus attention quand on choisit ses hommes politiques : là, on a des chances que cela vous retombe dessus, vous comprenez.
La question dans la vie c’est celle des CONSÉQUENCES.
Quand on suit la règle d’or et qu’on a de l’empathie, on se dit : ET SI JE VIVAIS CETTE SITUATION ?
Quand on n’en a pas, on suit des commandements, « croissez et multipliez-vous », pris au sens quantitatif, on pourrait voir les choses autrement.
Ou on suit ses plaisirs : je vais m’imaginer un roman du malheur, c’est si exotique pour moi !
Et je vais attendre que du mal surgisse un bien dont je puisse tirer quelque profit, par exemple, des créateurs peuvent sortir d’une enfance fracassée comme des victimes de bombardement émerger des ruines.
Mais si on a la logique du mal sort un bien, sans vouloir être à l’abri, il faut promouvoir la guerre : la Renaissance était fort agitée, et pas qu’au niveau des idées.
Et pas qu’elle… Les cités grecques en guerre était aussi un vrai banquet culturel.
Suis-je bête : le malheur doit être sous contrôle : je veux dire, n’exister que quand il frappe d’autres moi et les miens.
Des gens bichaient les dictatures loin de chez nous pour les idées tandis qu’ils aimaient bien la liberté chez nous.
Ils encourageaient les tyrans.
Souvent, les heureux accablent les malheureux, peuples soumis dans le cas politiques, adultes à qui il manque quelque chose voire plusieurs choses pour avoir des enfants sans qu’on le sache, ou mieux en le sachant, parce que dans le lot, on espère toucher le gros lot.
Oui, dans un cas on attend qu’enfin il y ait de bonnes institutions et un bon leader, un âge d’or, et dans le cas des enfants, quelque génie.
Je dois chercher un lien ? Non, tout le monde en est persuadé, ici.
En attendant, il est bien connu que beaucoup de gens apprécient encore plus leur bonheur de contempler le malheur des autres.
Pour ceux qui en douteraient :
« Il est doux, quand la mer est haute et que les vents soulèvent les vagues, de contempler du rivage le danger et les efforts d’autrui : non pas qu’on prenne un plaisir si grand à voir souffrir le prochain, mais parce qu’il y a une douceur à voir des maux que soi-même on n’éprouve pas. Il est doux aussi, dans une guerre, de voir les grands combats qui se livrent en plaine, sans que soi-même on ait part au péril. Mais rien n’est plus doux que d’habiter ces hauteurs sereines que la science défend, refuge des sages ; et de pouvoir de cet asile jeter ses yeux sur les autres hommes, et de les voir çà et là s’égarer et, vagabonds, chercher la route de la vie, faire assaut de génie, se disputer sur la noblesse du sang, nuit et jour s’efforcer à un dévorant labeur pour s’élever jusqu’à la fortune et posséder le pouvoir. Ô misérables cœurs des hommes ! ô esprits aveuglés ! »
C’était Lucrèce pour la sécurité.
Mais désolé, la mauvaiseté existe aussi. Je ne vais pas citer Sade parce que merci bien, et puis des gens diraient que les sadiques sont peu nombreux, surtout au point de faire ce que ses personnages expérimentent.
Il y a un mot pour le plaisir du malheur d’autrui :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Schadenfreude
Sans vouloir juger les uns ou les autres, je voudrais que chacun s’examine et songe aux conséquences de ses actes.
La vie n’est pas un jeu de rôle sur le dos du prochain ; pratiquez tous les jeux de plateau mais ne vous servez pas des autres comme personnage ou comme dé.
Si vous avez des pulsions irresponsables, lisez « L’homme-dé » et regardez la chanson, pourquoi pas ?
https://www.placedeslibraires.fr/livre/9782823604795-l-homme-de-luke-rhinehart/
https://www.youtube.com/watch?v=i7OEvo-GjUg
À part ça, ne pas aggraver le malheur devait être considéré comme faisant partie de :
– Ne pas faire aux autres ce qu’on ne voudrait pas qu’on vous fasse
– Ne pas nuire aux autres
– …
Le propre d’un ancêtre c’est de bâtir une fortune, une nation ou un empire.
Le propre des héritiers c’est de dilapider l’héritage. Parfois la première génération arrive à éviter le naufrage, mais les générations suivantes sombrent dans la tragédie, la comédie ou la farce.
Nous en sommes là.
Et les héritiers descendant l’escalier de leurs infortunes regardent admiratifs le portrait de l’ancêtre.
Les plus arrogants ou les plus malins se revendiquent de lui comme ils revendiqueraient le soleil qui luit.
Les autres ne s’en souviennent même pas, ou si peu que pas, parce qu’ils ignorent ce qu’est une lignée et le sens de la tradition.
Il n’est personne qui ne soit pas gaulliste.
Si.
Moi.
Les individus sont plus souvent forgés par les circonstances que par leurs talents.
Tout d’abord, pour nous situer dans une époque, être officier, grand et porter une particule, portait beaucoup plus haut qu’aujourd’hui où les officiers n’osent même plus porter leur uniforme dans la rue, et où le moindre rappeur se croit l’égal de Napoléon.
Ceci explique la faculté de s’exprimer avec le ton qu’on lui connaît et qui était courant.
Vexé d’avoir été privé d’avancement pour avoir été prisonnier, il fallait se racheter. Il a bien profité de la confiance de Pétain pour lui subtiliser l’ouvrage dont il ne devait être que le nègre.
Côté honnêteté et scrupules, les jeux sont faits.
Certes intelligent et à l’esprit vif, il s’est ainsi propulsé spécialiste des chars.
Seulement voilà, passé l’escarmouche de Montcornet, lorsque le colonel s’est trouvé à la tête d’une division blindée par appui politique, il ne savait pas que ses subordonnés devaient avoir une carte des opérations.
Alors, près d’Abbeville, là où se situait notre dernière chance de s’en sortir, il a envoyé ses chars se faire dégommer les uns après les autres par seulement quelques 88, et a en plus refusé d’obéir lorsque ses supérieurs lui disaient de tous les envoyer à la fois. Bref, le fiasco total d’une division blindée contre zéro char allemand ! On peut même dire le plus beau fiasco de la guerre.
On lui a alors dit d’aller voir ailleurs, et la place était déjà préparée sur le plan politique à un moment où tout allait très vite.
Par contre, le fiasco, il allait bien ressortir à un moment ou à un autre.
Alors à quoi pensait-il lors des tractations avec l’Angleterre et dans le dernier avion pris dans la tourmente ? À sauver la gloire de la France, ou à la sienne ?
On peut dire au mieux que l’une a bien servi à l’autre… Mais on soulignera qu’aucun de ses subordonnés de toute sa division cuirassée ne l’a rejoint. AUCUN ! Ça ne fait pas beaucoup, n’est-ce pas Trekker ?
Sautons la Résistance qui a surtout été le fait des communistes qui se sont servis de lui comme paravent médiatique, et arrivons à la Libération.
Là, il avait le choix entre serrer la main du Maréchal qui le prenait pour pas grand-chose, et avoir la trouille des communistes.
Et puis, il avait donné son aval à l’assassinat de Darlan…
Il a choisi la trouille des communistes et l’infamie.
Vive Sartre, Aragon et compagnie…
Au passage il a provoqué un fiasco en Indochine.
Et puis la guerre d’Algérie, le petit coup d’Etat qu’on a suggéré sans y tremper, « vive l’Algérie française », et la suite glorieuse. La encore, un beau fiasco.
Alors reste le panache… et une réussite sur le plan international, enfin, à ceci près que la décolonisation a été un autre fiasco…
Personne ne s’est demandé ce qui serait passé sans lui.
Darlan aurait été à la tête de la France libre. Les communistes n’auraient pas apprécié, mais il est établi que Staline n’aurait rien fait pour eux.
Prioux aurait gardé ses étoiles et on serait souvenu de sa magnifique victoire de Hannut.
On n’aurait pas préparé la guerre d’Indochine suite au désaveu de notre administration et les merveilles de d’Argenlieu… une peccadille, l’Indochine…
Soustelle aurait probablement réussi en Algérie… et les conséquences…
Le personnage, celui que lui-même nommait de Gaulle, ce n’était pas lui qui l’avait fait, c’était nous, nous les Français, nous les foules du monde. Il avait compris cela et l’avait accepté.
Je ne crois pas qu’on puisse comprendre de Gaulle, sa clairvoyance, la force de sa parole… sans sa foi.
N’est-ce pas cela qui nous manque le plus aujourd’hui ? N’est-ce pas cela qui rend impossible l’apparition d’un nouveau personnage d’une même dimension ?
@ Exilé
C’est très gaullien votre commentaire.
Et surtout, surtout, une certaine idée de la France :
« Nous, nous sommes ce pays-là. C’est conforme au génie de la France. Nous n’en sommes plus à la domination et à vouloir l’établir. Mais nous sommes le peuple fait pour rétablir, aider la coopération internationale. C’est ça notre ambition nationale aujourd’hui. Et faute de cela nous n’en aurions aucune. Mais il nous en faut une. Et celle-là nous l’avons. Elle est pour le bien de l’Homme. Elle est pour l’avenir de l’humanité. Et il n’y a que la France qui puisse jouer ce jeu-là. Il n’y a que la France qui le joue. »
https://fresques.ina.fr/de-gaulle/liste/recherche/Entretien%20%20avec%20Michel%20Droit/s#sort/-pertinence-/direction/DESC/page/1/size/10
Si on arrivait à se souvenir de cela, il serait possible de se réformer, comme le propose le si jeune héritier qui a su profiter de la prémonition constitutionnelle du glorieux aîné :
« Car comment peut marcher la Constitution de 58, et comment marche-t-elle ? et marche-t-elle très bien, je crois, depuis sept ans ? Elle marche grâce à un chef d’Etat qui n’appartient pas aux partis, qui n’est pas délégué par plusieurs partis, et même à plus forte raison, par tous, qui est là pour le pays, qui a été désigné, sans doute, par les événements, mais qui, en outre, répond à quelque chose qui est commun à tous les Français par-dessus les partis et qui est leur intérêt commun, leur intérêt national. C’est comme ça que la Constitution marche depuis 58. Si, à la place de ce chef d’Etat qui est fait pour empêcher que la République ne retombe à la discrétion des partis, on met un chef d’Etat qui n’est que l’émanation des partis, alors, je vous le répète, on n’aura rien fait du tout, et tout ce qu’on aura écrit dans la Constitution ne changera rien à rien. On en reviendra à ce qui était avant, avec, peut-être, quelques formes légèrement différentes, mais on en reviendra au gouvernement – si tant est qu’on puisse l’appeler comme ça – des partis. Et ce serait, j’en suis sûr, comme j’en ai toujours été sûr, une catastrophe nationale. »
https://fresques.ina.fr/de-gaulle/fiche-media/Gaulle00112/entretien-avec-michel-droit-troisieme-partie.html
Quel contraste avec Mitterrand l’audacieux rusé qui nous a largement enfumés.
Les écoutes, la seconde famille entretenue au frais du contribuable, l’affaire des Irlandais de Vincennes, les nationalisations inutiles suivies de dénationalisations, etc.
Certes, quelques bonnes initiatives. Mais globalement il laisse un goût amer si l’on songe que le peuple français a évincé de Gaulle.
Quelle erreur magistrale, ce n’était pas de Gaulle qui devait être viré.
De Gaulle. La France d’abord.
La France aux Français (aux « vrais Français », pas à ceux qui font semblant de l’être quand ça les arrange, pour continuer à percevoir les avantages de l’auberge espagnole qu’est devenu ce pays qu’on appelait France).
Cas concret ci-dessous :
Ce week-end dernier, 100 000 Français ont été forcés de présenter aux forces de l’ordre une attestation les autorisant à circuler dans leur propre pays.
Pendant ce temps, 500 000 étrangers clandestins sont totalement libres de circuler dans la plus totale illégalité.
Cherchez l’erreur !
@ Achille
L’abandon des harkis ?!? C’est là sans doute en effet le côté le plus sombre, le plus tragique, épouvantablement tragique, de l’accession de l’Algérie à l’indépendance. Mais, une fois la souveraineté devenue algérienne en Algérie, que pouvait faire la France sans trahir les accords passés et relancer la guerre ?
@ Achille 11 novembre 07. h 39
« …influence du Général Massu »
Ce que ne dit pas le film c’est qu’un membre du cabinet de Massu, accompagnant de Gaulle à sa descente d’hélicoptère, répond à ce dernier qui l’interrogeait sur le soutien de l’armée : « Mon général, il faudra penser à nos camarades qui sont encore en prison ».
Quelques mois plus tard, en juillet 68, était votée la loi amnistiant les militaires coupables d’infractions en relation avec la guerre d’Algérie.
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@ Xavier NEBOUT 11 novembre 11h17
Le « de » de de Gaulle n’est pas une particule mais vient de l’article néerlandais DE qui signifie « le ». Par ailleurs vous ne devriez pas ignorer que la particule n’est pas une preuve de noblesse.
À ce sujet j’ai été choqué ce matin à la télé de constater qu’un général a salué Madame Hidalgo sans ôter son képi.
Et pour terminer merci de rappeler la bataille de chars de Hannut, où les chars Renault ont fait preuve de leur supériorité sur les panzers allemands mais comme de Gaulle n’a pas participé à ce combat il n’a jamais été mis en avant.
Rappelons aussi que le général Prioux, héros de cette bataille, a bien sûr été par la suite mis en retraite par de Gaulle.
@ Isabelle | 11 novembre 2020 à 13:31
« …les avantages de l’auberge espagnole qu’est devenu ce pays qu’on appelait France »
Mais non, ce n’est pas une auberge espagnole, c’est devenu un caravansérail, ou un khan ou encore un foundouk.
Faut vous mettre au vocabulaire des clients !
Qui n’a pas lu les 3 tomes de Jean Lacouture ne peut comprendre.
« »Après huit cents livres sur de Gaulle, voici le premier », avait déclaré le grand historien Pierre Nora à la sortie des trois tomes de cette monumentale biographie : Le Rebelle, 1890-1944, Le Politique, 1944-1959 et le Souverain, 1959-1970. Bien que son auteur revendique haut et fort sa formation de journaliste et dise chercher « à plaire plus qu’à édifier », ce de Gaulle force l’admiration parce qu’il concilie, chose trop rare, deux façons de faire de l’Histoire souvent jugées incompatibles. Par la rigueur de l’analyse, l’étude scrupuleuse des sources, l’ouvrage est digne des plus grands historiens professionnels. Mais l’aisance et le brio du style, la vivacité du récit le rendent extraordinairement facile et agréable à lire. S’appuyant notamment sur de très nombreux témoignages oraux, Jean Lacouture brosse, à l’adresse d’un public de non-spécialistes, un portrait complet, qui ne se veut ni à charge ni à décharge, de l’homme qui a si profondément marqué la France dans la seconde moitié du XXe siècle : il y apparaît bien comme « le plus illustre et en tout cas le plus singulier des Français ». »
https://www.babelio.com/livres/Lacouture-De-Gaulle-tome-2–Le-politique/59129
Tout le reste est digression de salon.
https://www.orne.fr/actualite/conference-sur-louis-terrenoire-ministre-du-general-de-gaulle-et-depute-de-lorne
« Une superbe confiance accordée aux Français : ils le voulaient ou ils ne voulaient plus de lui, il partait alors. »
Une particularité particulièrement estimable. Surtout en ces temps d’élection américaine. Le fait que le gaullisme n’ait pas dégénéré en réelle dictature tient essentiellement à cette disposition psychologique personnelle de de Gaulle. Rappelons qu’une dictature c’est quand les gens sont communistes, déjà, ils ont froid, avec des chapeaux gris, et des chaussures à fermeture éclair.
« Qui aurait voulu être de Gaulle ? »
Sans aucun doute cher P. Bilger, la meilleure analyse de la presse depuis longtemps sur cette personnalité hors du commun. Et ce en quelques phrases.
Le « Français illustre » du XXe siècle.
En fait il y en eut deux selon nos anciens, en leur temps et les journaux d’époque : Pétain et de Gaulle. Le premier fut le héros absolu de la première partie du siècle et le second l’est devenu pour la deuxième partie.
Étrange croisement de destins.
Cordialement.
Lui, général de Gaulle, roi qui voulut être homme, ou le redevenir en Mai 1968, conservateur de ce qu’il y avait encore de Kipling en lui.
Peut-être beaucoup plus proche du peuple estudiantin-tin que prévu, traceur des allées du jardin de son pouvoir à la française, un œil goguenard sur la bonne distribution du fumier entre les plates-bandes, la chienlit levée – terreau organique voulant faire table rase de la bouillie girondine post-révolutionnaire -, sur ses ergots apporte ce petit goût de cendres, cette petite touche de poudre, qui envoient du carmin aux joues des roses de la bourgeoisie.
La fameuse farce repérée par Marx au cœur des révolutions françaises était radiographiée avec l’œil de Röntgen par de Gaulle, consubstantielle à la tragédie, dès les commencements, il la voyait partout comme la brume d’un surmoi national, la signature du cartoon français, comment s’étonner qu’il se compare, sous les météores de Blake et Mortimer, à Tintin, plus qu’à Jeanne d’Arc ou au Roi soleil ?
De lui, est-ce une vignette possible, un rayon vert invisible dans le vitrail de l’une des deux cathédrales de Strasbourg à Colombey ?
De Gaulle avait ce truc au plus profond incarné, effet d’une torsion intellectuelle, d’une pensée sinueuse – en 1915 il peste contre l’inaction des députés, captif, il devient admiratif de l’effort de la République – qui ne le quitte jamais, l’image d’une intelligence très plastique, le reflet peut-être d’un certain scepticisme qui ne dit pas son nom, toujours prêt à combattre l’incertitude – magnifique scène du film de Le Bomin, revu hier soir sur Canal +, où Lambert Wilson rend bien la force tranquille, vraie celle-là, d’un colonel au front dont l’intime dessein momentanément déchire la raideur d’un personnage que l’on habite déjà, entame le cuir humain, laisse perler l’intellect tactique sous le cuir de la peau, offre entrevoir l’homme dominé par une idée pourvue d’une étrange aura de sécurité, entraîne par cet instantané la troupe, crée le courage d’aller au pétard, livre les secrets de l’amour du courage physique, même si tout cela ne changea rien, fors l’honneur, comme diront les Weygand multipliés de l’arrière.
Un scepticisme étouffé dans l’œuf par ce catholique qui, foi ébranlée ou pas, relève le défi de la vie à l’arrivée d’Anne.
Son côté bonapartiste, que la gauche gardera, constante, dans son collimateur – avant qu’un autre horticulteur, permanent du syndicat des jardiniers de l’Observatoire, ne siffle la fin de la récréation, ordonne de laisser reposer la farce, puis exige qu’on la recouvre d’une pâte.
Farce tarpéienne pour ce président quatrième du nom.
Je suis d’accord avec Philippe Bilger, impossible de mettre au jour les reliques d’une ligne claire dans sa politique, son idée du troisième bloc – spécifiquement anti-américain entre les veines du marbre – sa troisième voix économique – G. Pompidou ne pouvait que se résoudre à noter que ses projets d’association et de participation n’avaient aucun squelette doctrinal, et ne prendraient jamais corps, cela n’a pas cassé le capitalisme à la papa typiquement français de l’époque – ne porta pas de fruits.
Je ne pense pas qu’il ait eu peur des proto-technos qui entouraient Pompidou et Giscard, il avait vu ça à l’œuvre au château d’Uriage, mais qu’il était ardemment possédé par le feu de Jacques Maritain et de Simone Weil, à laquelle il demanda de réfléchir, via le CNR, à réorienter les sentiments humains, d’en émulsionner les espoirs, d’abaisser les déboires, dès l’après-guerre.
L’humain a besoin d’une racine pour sa participation réelle à la collectivité, pour qu’il conserve les trésors du passé et les pressentiments d’avenir, lui répondra-t-elle.
Cela dut le marquer à vie.
Son obscurité, son irascibilité, à l’étroit épaissies dans le mercure du thermomètre de la vie politique quotidienne, reflètent peut-être un ancien état d’esprit acquis auprès de ces deux figures d’un certain catholicisme, roi aujourd’hui.
Le coup de Jarnac qu’il fit à Pompidou était sans doute plus travaillé que les événements ne le firent apparaître, beaucoup de commentateurs l’ont vu.
Créer le chaos, favoriser le trou d’air, voler sous le radar, pour observer les réactions et voir tomber les masques, étaient des classiques gaulliens, choses qui horripilèrent Churchill et surtout Roosevelt.
Retrouver tout le contrôle, et puis tout lâcher, à l’heure choisie par lui, général de Gaulle, sans que personne ne lui vole rien de sa personne.
Moi l’homme, mon Ecce homo qui vous juge vous lavant les mains, en quelque sorte.
Autrefois on distinguait entre gaulliste et gaullien.
Portrait intéressant tout en nuances. Mais le fleuve de l’histoire n’a pas encore assez coulé pour qu’on mesure à juste titre son rôle dans la geste de notre pays. Rappelons quand même qu’il arriva au pouvoir après un coup d’Etat militaire et qu’il instaura une Constitution taillée sur mesure pour les apprentis dictateurs, qu’on aurait dû changer depuis longtemps…
@ Denis Monod-Broca | 11 novembre 2020 à 13:48
« Mais, une fois la souveraineté devenue algérienne en Algérie, que pouvait faire la France sans trahir les accords passés et relancer la guerre ? »
Je pense que l’accueil des harkis dont la vie était menacée par le nouveau pouvoir algérien pouvait être assuré dans des conditions décentes, ce qui n’a pas été le cas. N’oublions pas que 80 000 d’entre eux ont été massacrés sans que rien n’ait été fait par le gouvernement français pour l’éviter.
@ Denis Monod-Broca
On aurait au moins pu leur laisser leurs armes. Quelle honte !
Une stature, un symbole, un phare, un preux chevalier, les mots manquent pour décrire ce que fut Charles de Gaulle, homme cathédrale s’il en fut, enraciné en la noble France qu’il chérissait de toute son âme et ne supportait pas de voir meurtrie, avilie, couchée devant l’ennemi, déshonorée…
Comment oublier cette lettre affiche adressée aux Français depuis Londres en août 1940 et se terminant ainsi : « Notre patrie est en péril de mort. Luttons tous pour la sauver. Vive la France ! ». Texte lu et médité tant de fois, sachant que durant mon enfance, il figurait en bonne place dans le salon parmi des photos de famille et non loin d’une statuette de Jeanne d’Arc. De même que j’ai entendu raconter des centaines de fois par mes parents et mes oncles et tantes la folle liesse de la Libération, événement dont je ne puis me souvenir eu égard à mon jeune âge…
En revanche, j’ai appris ensuite mot à mot son discours improvisé parmi la foule parisienne, où il rendait hommage à la France martyrisée qui avait su se relever, hommage « à la belle France, la grande France, la France éternelle », image qu’il a incarnée jusqu’à son dernier souffle par son charisme, ses sacrifices et jusqu’à ses renoncements avec hauteur à toutes sortes de prébendes une fois retiré à Colombey.
Je me souviens par ailleurs de mon enthousiasme très démonstratif lors du retour du général en 1958, alors que j’étais interne dans un lycée de province. Ce qui m’avait valu d’être collée les deux dimanches suivants pour insubordination, car j’avais entraîné plusieurs camarades dans une folle sarabande autour de l’établissement afin de fêter l’événement.
En 1968, c’est sur les Champs-Elysées cette fois que j’étais venue soutenir mon champion, le connétable, l’inexpugnable Charles de Gaulle au coude à coude avec un million de personnes de toutes origines et conditions dont j’espère qu’elles lui sont restées fidèles jusqu’au bout.
Quant aux survivants et témoins de ces multiples épopées, s’ils tenaient seulement à transmettre sa mémoire et son exemple sans tricher, ce ne serait déjà pas si mal ! Sachant que le gaullisme flamboyant a disparu avec de Gaulle. Tout le reste n’est donc que chimères et vile récupération. Autant de postures et de simagrées que le général n’aurait pas manqué d’écarter avec dédain et hauteur.
Lui qui avait demandé à être inhumé en toute simplicité. Afin de redevenir comme tout le monde, un simple mortel…
J’ajoute en j’en termine, le général de Gaulle est désormais entré dans l’Histoire par la grande porte dont nul ne pourra le déloger.
On le voit bien ici, moins en sait sur de Gaulle, plus on l’encense !
En fait, il en est ainsi sur tous les sujets et notamment sur la Seconde Guerre, moins on en sait, plus on la ramène pour avoir l’air de savoir.
Et puis, avoir des convictions, ça pose le crétin !
La médiocrité, pour ne pas dire plus pour certains, des présidents qui ont suivi de Gaulle est quand même extraordinaire. La Constitution taillée pour de Gaulle n’a fait ensuite que mettre au pouvoir des hommes sans envergure, sans vision de l’avenir, portés par divers partis. Pourrait-on y remédier ? La dégringolade de la France est en partie de leur faute. La délinquance, l’immigration incontrôlée, la ruine de notre industrie… Un sentiment de… ??
Maurice Genevoix sera au Panthéon ce soir.
Curieusement, ça n’intéresse personne, on nous a fait une bamboula inouïe sur Simone Veil, on a absolument voulu y enterrer Gisèle Halimi, avec un chausse-pied, car la République Boboïde du Marais y voyait un être exceptionnel qui le méritait. Macron a résisté, pour le moment… Gisèle Halimi ce serait too much, allons, allons…
Donc, c’est good pour Genevoix, et Macron a bien raison.
Maurice Genevoix, avec Louis-Ferdinand Céline, auront été les deux seuls à parler vrai sur 14-18. Une boucherie internationale.
Un curieux personnage a surgi après cette guerre, Jean Norton Cru.
Devant l’avalanche de témoignages et mémoires d’anciens combattants, il s’est consacré à démolir quelques statues de bronze et marbre, Roland Dorgelès ( Les Croix de bois), ou Henri Barbusse (Le Feu), communiste notoire, mort à Moscou…
Pour les curieux de ce blog, je recommande une pièce de théâtre de Marcel Pagnol, Les Marchands de gloire, qui date de 1929.
Pitch: un père apprend la mort de son fils à Verdun, il crée l’association des parents des fils morts à Verdun, succès fou, il devient une star, conférences, Tour de France, élu député, Légion d’honneur, un poste de ministre lui est proposé, soudain il apprend que son fils est vivant, gravement blessé dans un hôpital de Verdun, clou de la pièce « Mon fils vivant ? Je suis mort ! »…
https://www.museedelagrandeguerre.eu/fr/espace-pedagogique/dossiers-documentaires/acteurs-temoins/jean-norton-cru.html
Habile façon de suggérer qu’il faudrait sortir de la nostalgie gaulliste. Aujourd’hui, le fantôme de de Gaulle bloque toute possibilité d’évolution de la France. Il interdit son adaptation au monde contemporain. De même que le fantôme de Staline, dûment cultivé par Poutine, interdit à la Russie de sortir de son arriération autocratique.
La complicité des deux hommes en dit long sur nos problèmes.
De Gaulle, en son temps, était un modernisateur. Cultiver une « esthétique de la politique » issue de sa vénération est un sûr moyen d’empêcher toute modernisation de la France aujourd’hui.
@ Isabelle | 11 novembre 2020 à 13:31
« Ce week-end dernier, 100 000 Français ont été forcés de présenter aux forces de l’ordre une attestation les autorisant à circuler dans leur propre pays. Pendant ce temps, 500 000 étrangers clandestins sont totalement libres de circuler dans la plus totale illégalité. »
Arrêtez de mentir. C’est vraiment démoralisant, de vous voir employer la propagande la plus vile et la plus manifeste à tout bout de champ. Vous êtes anti-patriote. Vous être traître à la cause que vous prétendez défendre.
Les immigrés illégaux ne sont nullement dispensés du confinement. Ils sont soumis aux mêmes règles que les autres. Ils doivent présenter une attestation pour sortir tout comme les autres.
Le mensonge, c’est le propre des communistes et des musulmans. Dans notre civilisation, le mensonge est réprouvé. Il corrode les bases de notre identité.
C’est de la sottise, ou de la duplicité ? Pour qui roulez-vous ? Je vais finir par me poser des questions.
De Gaulle est devenu iconique et puisque maintenant tout le monde se revendique de lui, on peut effectivement se demander ce qu’il ferait aujourd’hui dans ce pays perturbé, avec une population diverse et rebelle, des minorités qui font la loi, un monde qui ne ressemble en rien à celui de 1958.
« Parce que de Gaulle, c’est d’abord un pragmatisme absolu, puis une attitude, enfin une intégrité. »
C’est effectivement ce qui vient à l’esprit lorsqu’on pense à lui avec en plus et ce qui n’est pas rien, l’amour de la France et des Français.
Depuis 50 ans tout a tellement été délaissé au nom de la modernité, du mondialisme, du progressisme et de l’ouverture à l’autre que les prises de paroles du Général paraissent bien désuètes aujourd’hui.
Que ferait de Gaulle dans la situation actuelle ? Nul ne peut le dire. Lui-même aurait forcément évolué dans sa façon de voir les choses. Je ne vis plus comme mes grands-parents avec leurs règles de vie strictes et mes enfants ne vivent déjà plus comme moi. C’est l’évolution de génération en génération.
J’ai toujours été gaulliste, mais il est vrai qu’en regardant le documentaire sur France 2 réalisé avec la participation de son petit-fils Yves (donc peu contestable), je conçois que les Pieds-Noirs puis les Harkis soient restés en colère après le « Je vous ai compris » et le « Vive l’Algérie française » et ce qui a suivi, même si on comprend que c’était tactique.
En ce qui concerne sa position face à Pompidou, c’est certes décevant, sachant que la politique reste la politique et que chaque personnage entré en politique est ambitieux et imbu de lui-même, qu’ils soit d’ailleurs capable ou sans envergure.
Par ailleurs, on constate que les méthodes des opposants et là, je fais référence à l’affaire Markovic, restent les mêmes qu’en 2017, peu ragoûtantes.
Ce qu’on aimerait retrouver de nos jours ce n’est pas le Général de Gaulle, puisqu’il n’est plus, et qu’on ne peut refaire l’Histoire, mais un personnage fier de nos valeurs, celles qui ont fait notre civilisation, fier de son pays sans pour autant mépriser les autres, ferme pour faire appliquer nos lois et règles de vie en société, et surtout un peu moins le toutou de l’U.E.
De Gaulle est entré dans l’Histoire comme d’autres grands Rois, Empereurs et Présidents qui avaient aussi une certaine idée de la France, ceux qui l’ont façonnée et nous ont laissé un très riche patrimoine artistique, architectural, culturel pour que, de siècles en siècles, nous arrivions à une organisation politique et sociale dont nous pouvons être fiers. Dommage que les plus récents, par pleutrerie, par renoncements successifs soient en train de tout détricoter pour faire plaisir à de nouveaux arrivants qui par-dessus le marché n’aiment pas notre pays en dehors de la CAF.
Quand je vois Emmanuel Macron prononcer ses discours au Panthéon, je me rassure, il semble convaincu de se qu’il dit… Pourvu qu’un jour, il continue de l’être une fois sorti. Car, dès demain il nous fera le coup du « en même temps » et cela ne me rassure pas.
Il faut avouer sa naïveté devant des instruments comme de Gaulle. Naïf, je l’ai été, avec mes camarades de lycée puis en tant que jeune adulte, comme tant d’autres confrontés à la réalité quotidienne du gaullisme, une France qui se remettait en route. Mais, très tôt, est venu 1961, les saccades algériennes, la subordination servile de la police et le cynisme des tenants de l’opinion dominante.
Alors, est venu le temps de la haine, brutale, la joie un peu imbécile d’appartenir à des mouvements clandestins, et toujours le manque d’analyse, les réflexions comme : « de Gaulle, un roseau peint en fer ». Enfin tout ce qui est envisageable pour ne plus rien comprendre, faute de réflexions indépendantes.
L’engagement en faveur des harkis, les heurts musclés avec la gendarmerie jamais à court d’une obéissance, et enfin, l’étau entre la gauche répugnante qu’on avait chouchoutée, bien qu’elle ne valût rien mais voulût tout et les mêmes que ceux qui, aujourd’hui réclament un confinement total, les hommes de peur.
De Gaulle a mené un destin personnel que Pétain avait très bien discerné, mais ce n’est pas une raison pour le jeter à la barathre ; il a simplement fait les choix qui ont conduit à une illusion de la France centralisée et impérieuse. C’était l’époque où on parlait de décentralisation et de déconcentration évoquant déjà le rôle sclérosant de l’administration qui, dans notre temps de crise actuel, montre sa faculté de nuisance. Et en 1969, le projet de décentralisation a été balayé en même temps que de Gaulle qui avait, là, vu juste ; la France a été entraînée dans la vague hurlante de la fonction publique de telle sorte qu’aujourd’hui, le seul pays unitaire au monde fait moins bien ou à peine aussi bien que tout le reste du monde développé.
Nous pouvons aujourd’hui demander des comptes aux élus locaux, humbles serviteurs, rappelés à l’ordre à la moindre déviance, gavés par l’Etat central sans aucun pouvoir, sans amour et sans âme, tout juste bons à réparer les routes, et nous pouvons aussi nous interroger sur notre prétendu amour de la liberté que nous confondons avec l’indiscipline et de la concertation qui devient plainte infantile dès que la toute-puissance soviétique de l’administration semble s’affadir.
De Gaulle nous a légué une illusion: le génie français.
Peut-être est-ce moins la figure légendaire de de Gaulle que l’on vient à regretter que la France qu’il aura gouvernée.
Quand je pense à de Gaulle, tel qu’il est évoqué par notre hôte, c’est tout un panorama, une toile de fond qui se déploie sous mes yeux. Une France sans endettement public, une France qui se modernise, une France dont la voix porte dans le monde entier !
Séjournant en Roumanie au début des années 1970 lors d’un stage étudiant, je me souviens avoir été interpellé de multiples fois par ses admirateurs… « Vous êtes français, quelle chance d’avoir eu un leader comme de Gaulle !! ». Plutôt gauchistes, nous répondions par le mépris à ces remarques…
Plus tôt, en 1966 à Berlin, hébergé dans une famille pour perfectionner mon allemand, combien de fois n’ai-je pas été étonné des déclarations d’amitié entre Adenauer et le Général dont les Berlinois étaient enchantés.
Oui, une autre image de notre pays qui à l’époque rayonnait alors que dans la rue les syndicats scandaient « Charlot des sous !! ».
« Une superbe confiance accordée aux Français : ils le voulaient ou ils ne voulaient plus de lui, il partait alors. » (PB)
En effet un président qui n’a pas hésité à remettre son destin politique dans les mains du peuple français…
Un populiste avant la lettre !
@ Michelle D-LEROY
« Depuis 50 ans tout a tellement été délaissé au nom de la modernité, du mondialisme, du progressisme et de l’ouverture à l’autre que les prises de paroles du Général paraissent bien désuètes aujourd’hui. »
Hélas vous avez raison, bien qu’à la place de délaissé, j’aurais employé le terme « ringardisé », voire « désacralisé », comme si le fait d’être fidèle, loyal, patriote et fier de ses racines et de l’héritage de ses aïeux était devenu honteux.
Alors que cela constitue au contraire le ferment d’une authentique prise de conscience de son appartenance à une histoire (pour un Français natif natal), parfois librement choisie, indépendamment de ses origines, de sa culture ou de sa religion (pour un naturalisé de bonne foi).
Sur Public Sénat fut diffusé le week-end dernier un documentaire édifiant sur les rapports entre les USA et de Gaulle : notamment Roosevelt, Truman, Johnson, et naturellement la CIA qui sera plus royaliste plus que le roi…
https://www.lcp.fr/programmes/de-gaulle-l-homme-a-abattre-41330
@ boureau
« Le premier fut le héros absolu de la première partie du siècle et le second l’est devenu pour la deuxième partie. »
Sachant que le second était le fils spirituel du premier, qu’il a combattu de façon œdipienne…
@ Robert Marchenoir | 11 novembre 2020 à 18:24
Vous êtes allé un peu vite en besogne scripturale. Reposez votre stylo au lieu de sauter comme une puce sur tout ce qui bouge.
https://www.leparisien.fr/paris-75/controle-des-attestations-deja-20-000-verbalisations-en-ile-de-france-11-11-2020-8407908.php
Je vous rappelle qu’il faut aussi présenter une carte d’identité en plus de l’attestation.
@ Xavier NEBOUT | 11 novembre 2020 à 11:17
Je découvre un autre visage de De Gaulle grâce à vous et je vous en remercie. Je m’en étais fait une autre idée à la lecture du livre d’Alain Peyrefitte, « C’était de Gaulle ». Entre les deux versions, je pencherais plutôt vers la dernière, et l’analyse de M. Bilger est aussi fine que la vôtre est démesurée. Relisez Peyrefitte, cela calmera votre prurit.
@ hameau dans les nuages
Merci pour la réponse au ronchon du blog, Robert Marchenoir. Le pauvre, il voit des communistes partout. C’est une obsession !
Il ne doit pas apprécier les électrons libres qui peuvent se permettre de critiquer les uns ou les autres.
Il en est resté à Margaret Thatcher, la « dame de fer » et regrette encore sa mort, sans doute. Cela dit, la dame en question savait au moins ce qu’elle voulait.
Beaucoup de personnages politiques aujourd’hui devraient en prendre de la graine. Une féministe avant l’heure qui avait du cran (même si on pouvait aussi ne pas l’apprécier pour toutes ses décisions).
Bien à vous.
Le pressentiment d’avenir enraciné aux terreau des trésors du passé a su produire cette plante si française qui s’appelle Emmanuel Macron, le seul qui eut l’audace d’user de l’outil constitutionnel pour retrouver la puissance réelle qui fait fi des partis et que Michel Onfray, s’il savait échapper au ressentiment qui le fit taire face à notre hôte récemment, pourrait accompagner jusqu’à reconnaître que ce qui fonde la civilisation judéo-chrétienne incarnée par de Gaulle dont Mitterrand ne fut que l’ombre complice, forcément, conduisant le peuple à renoncer aux fantasmes communistes et retrouver l’essence du pays, est la nécessité impérieuse et universelle du renoncement à l’empire, l’établissement d’une confédération européenne fondée sur la réconciliation des ennemis pouvant alors servir d’inspiration pour que le génie français ne soit pas qu’une illusion, la République une chimère, l’amour du prochain le nouveau bouc émissaire, la protection sociale une fantasmagorie, bref, pour que l’humain se rende compte enfin de qui la France est la fille, l’Esmeralda métèque qui danse au parvis de la cathédrale écroulée des ambitions méphitiques déçues et abattues, voyant alors la pierre solide sous ses pieds nus entonner la mélodie insolente de la liberté, celle qui invite sans relâche les égaux mortels à la chorégraphie mutuelle de la vie fraternelle.
« Mais le fleuve de l’histoire n’a pas encore assez coulé pour qu’on mesure à juste titre son rôle dans la geste de notre pays. Rappelons quand même qu’il arriva au pouvoir après un coup d’Etat militaire et qu’il instaura une Constitution taillée sur mesure pour les apprentis dictateurs, qu’on aurait dû changer depuis longtemps… »
Rédigé par : Tomas | 11 novembre 2020 à 16:23
Ne nous emballons pas, écrit l’historioncule Tomas, laissons « couler le fleuve de l’histoire » (comme c’est beau : en sixième mon prof m’avait barré la même envolée pédante d’un « cliché ! ») pour apprécier le rôle du général dans la « geste » (sic !) de notre pays.
On dirait du François Furet en fin de vie ou du Manceron après un sixième cognac…
« Il arriva au pouvoir après un coup d’Etat militaire » : comprenez, bonnes gens, qu’il fut mis à la tête du pays par une junte, comme en Amérique du Sud !
Et la Constitution « taillée sur mesure pour les apprentis dictateurs » c’est aussi crétin, mutatis mutandis, que l’article 131-21 du code pénal taillé sur mesure pour le fisc vorace : a-t-on beaucoup d’exemples d’apprentis dictateurs qui ont succédé à de Gaulle depuis 1969 ?
Une confirmation : la permanence dans la critique et le dénigrement, l’absence de tout enthousiasme, de toute élévation de pensée, renvoient Tomas à ses fumettes adolescentes.
Et quand on lit Mary P., Claude Luçon, genau et autres Giuseppe, leurs enthousiasmes, leur appétit de vie, leurs convictions chevillées au corps, leurs corps debout malgré l’âge, on mesure le chemin qu’il lui reste à parcourir pour sortir de ses remugles, à moins que le vent ne l’abatte avant, comme il abat les dos ronds et les épaules creuses…
——
@ Mary P.
J’étais place de la Concorde le 30 mai 68, déserte : soudain a surgi, venant du boulevard Saint-Germain, la marée humaine salvatrice… Je comprends votre émotion ; j’imagine bien que vous avez dû crier, comme moi, au rond-point: « Du courage, Figaro ! »…
Cette date est gravée en moi, comme le 22 novembre 1963, le 21 juillet 1969 et le 9 novembre 1970…
@ Claggart
« vous devriez savoir »
Je n’ai pas dit que de Gaulle était noble, mais que la particule se porte bien.
Le « de » n’est pas forcément nobiliaire, mais l’est dans l’esprit populaire.
Avant de jouer au professeur, il faut toujours réviser son cours.
Eh oui, une des premières choses qu’ait faite de Gaulle en arrivant à Alger, a été de mettre Prioux à le retraite. Rien que cela prouve que le grand de Gaulle ne valait pas cher.
@ Michelle D-LEROY | 11 novembre 2020 à 20:25
« J’ai toujours été gaulliste, mais il est vrai qu’en regardant le documentaire sur France 2 réalisé avec la participation de son petit-fils Yves (donc peu contestable), je conçois que les Pieds-Noirs puis les Harkis soient restés en colère après le « Je vous ai compris » et le « Vive l’Algérie française » et ce qui a suivi, même si on comprend que c’était tactique. »
Je vous rejoins sur ce point en rajoutant quelques autres considérations.
Il faut rappeler qu’en 1942-43 et début 44 à Alger, il a constaté que l’Algérie n’était majoritairement pas gaulliste et qu’elle restait foncièrement légaliste et donc plutôt tendance gouvernement de Vichy, qui plus est reconnu par les USA, au moins jusqu’à l’assassinat de l’amiral Darlan et l’élimination politique du général Giraud. Plus tard, pendant la guerre d’Algérie, les militaires français ont pu constater dans nombre de gourbis que le portrait du maréchal Pétain y était encore accroché ! De ce fait, le général de Gaulle a toujours nourri une défiance à l’égard des populations algériennes, européenne comme indigène.
Par ailleurs, début 1959 il a compris l’impossibilité de réaliser son projet politique, à savoir la fameuse « paix des braves ». A titre indicatif, à l’été 1958 le général Salan était venu dans mon village et avait à ce titre, libéré en place publique un ancien fellagha qui avait reconnu avoir égorgé de sa main cinquante personnes et qui a ensuite ouvert une petite boutique dans le village…
Tout à ses choix de rétablir la puissance de la France, notamment par son indépendance nucléaire et le lancement de son industrie spatiale, il a considéré qu’il fallait libérer le pays du boulet algérien une fois lancé le plan de Constantine et ce quel que soit le prix humain. De fait, il a relancé l’armée française dans la destruction des unités FLN de l’intérieur par les opérations Jumelles et le 16 septembre 1959 il a annoncé l’autodétermination qui a provoqué l’affaire des Barricades en janvier 1960. C’est à cette époque qu’il a choisi le FLN comme seul interlocuteur pour aboutir aux accords d’Évian en mars 1962.
Ces accords ont été particulièrement mal négociés, notamment en ce qui concerne les garanties formelles données aux populations indigènes comme européennes restées favorables à la France. Dès après le 19 mars 1962, les unités du FLN ont commencé des exactions, notamment contre les supplétifs servant dans les armées françaises dont les unités ont été rapidement désarmées.
Quant aux Européens, les pseudo-garanties des accords d’Évian étaient censées les maintenir en Algérie. Rien n’a été prévu pour leur éventuel rapatriement et monsieur Messmer a donné des consignes indignes d’un gouvernement français à l’égard de ses ressortissants ou voulant le rester (Harkis notamment). Tout comme l’armée française est restée l’arme au pied le 5 juillet 1962 lors du massacre par les sbires du FLN de plus de 600 européens à Oran.
Un dernier point : si la France a toujours considéré les accords d’Évian comme texte international qu’elle a scrupuleusement respecté, dès l’indépendance acquise, le FLN lui a dénié cette qualité d’accord international et s’est allégrement assis sur les dispositions contraignantes pour lui-même, mais a toujours revendiqué et exigé de manière sourcilleuse leur application de la part de la France…
J’ai toujours considéré que le général de Gaulle a dans cette affaire porté une très grande responsabilité quant au fiasco humain qui a été la conséquence de ses décisions.
C’est pourquoi je n’ai jamais pu me résoudre à être gaulliste, au sens de partisan, mais que je reste fondamentalement gaullien quant à sa conception de la France, de son Histoire, de sa culture et de sa fonction dans le concert international.
Et je vous rejoins totalement quand vous écrivez :
« Ce qu’on aimerait retrouver de nos jours ce n’est pas le Général de Gaulle, puisqu’il n’est plus, et qu’on ne peut refaire l’Histoire, mais un personnage fier de nos valeurs, celles qui ont fait notre civilisation, fier de son pays sans pour autant mépriser les autres, ferme pour faire appliquer nos lois et règles de vie en société, et surtout un peu moins le toutou de l’U.E.
[…] Dommage que les plus récents, par pleutrerie, par renoncements successifs soient en train de tout détricoter pour faire plaisir à de nouveaux arrivants qui par-dessus le marché n’aiment pas notre pays en dehors de la CAF. »
@ Aliocha | 12 novembre 2020 à 10:20
Vous pourriez mettre des guillemets et aller à la ligne ?
Je n’ai rien compris.
Un petit truc, relisez vos commentaires et quand vous commencez à vous essouffler, regardez où vous pouvez mettre un intervalle de respiration.
Avec la Covid-19, nos poumons demandent des efforts, mais là vous nous en demandez trop.
Ils sont marrants les thuriféraires de de Gaulle. Non seulement ils ne savent rien, mais surtout, ils ne veulent rien savoir de peur d’avoir été des couillonnés patentés.
On remarquera aussi ici, que la remarque de P. Bilger au sujet de Pompidou est passée complètement inaperçue. Là encore, le « gaulliste » ne veut rien savoir.
De Gaulle a été un mauvais militaire et un politicien manipulateur sans scrupules en s’imaginant agir ainsi pour la grandeur de la France, comme les escrocs de bas étage disent l’avoir été dans l’intérêt de leurs enfants, mais on doit reconnaître qu’il a donné aux veaux un personnage à vénérer même s’il est complètement fictif.
Vive les veaux !
Il reste que de Gaulle a sans doute été le militaire le plus intelligent depuis Napoléon, avec peut-être Lawrence d’Arabie…
Bonjour Philippe,
J’aurais bien aimé avoir de Gaulle.
De 1908, date de son entrée à Saint-Cyr, à 1970, au soir de sa vie, de Gaulle a vécu dans l’honneur d’être militaire, la gloire d’être le chef et l’ambition d’être reconnu, qu’il soit aimé ou détesté. Il a été servi par la tradition familiale, mélange de foi, de rigueur et de culture, son épouse, modèle d’acceptation, d’amour et d’entraide, sa fille Anne, image de la fragilité de la vie et source de sa force morale, les Français, peuple qui tue son roi, mais, le lendemain, recherche un guide, l’Histoire – deux Guerres mondiales et une exceptionnelle accélération en tous domaines…
Et une extraordinaire baraka. Nul autre que le Général ne serait sorti indemne de l’attentat du Petit-Clamart. Nul autre aussi bien que lui n’a su utiliser des circonstances sur lesquelles il n’avait aucune prise pour se glisser là où il fallait être. Son départ de Bordeaux pour Londres est une aventure de roman, sa rencontre, son entente et ses conflits avec Churchill, qui, de 1940 à 1944, a tenu son sort dans les mains, la marque d’une amitié peu commune, qui a changé le cours de notre histoire.
Une baraka qui, dès 1912, ouvre à de Gaulle la voie qui comblera sa prétention d’enfant. À 15 ans – en 1905, à cet âge-là, on était encore enfant -, il s’était imaginé en général sauvant la France… Frais émoulu de Saint-Cyr, le sous-lieutenant de Gaulle sert sous les ordres d’un colonel inconnu, Philippe Pétain, militaire accompli et lui aussi cultivé et ambitieux…
Le futur vainqueur de Verdun remarque ses qualités de chef, apprécie son goût pour la littérature, en fait son adjoint… Le futur chef de la France libre a le pied à l’étrier… Jamais il ne descendra de sa monture. Ou si peu… au lendemain du fiasco de Dakar, après une journée éprouvante de Mai 68… « Tout est foutu »… Le lendemain, il est debout, prêt au combat… Le courage, la témérité, le sens de la stratégie… Qui imagine qu’un instant, ébranlé par un revers, le Général ait eu la tentation, la lâcheté d’abandonner la France, sa France ?
Aujourd’hui, depuis 1969, aucun de nos chefs d’Etat, qui, tous, ont tenté de se mettre dans ses pas, y compris Mitterrand, son antithèse, ne peut lui être comparé. Même ceux qui se sont réclamés de la même ligne de pensée que lui, une droite conservatrice, ferme, mais aussi sociale. Aucun n’a eu la même volonté de placer son ambition pour la France avant celle de sa réussite personnelle.
Outre les risques immenses pour sa vie qu’a pris « l’Homme du 18 Juin », de Gaulle, lui, dans sa carrière politique, a deux fois prouvé par une décision sans ambiguïté que le sort de la nation passait avant le sien. Alors qu’il avait la légitimité incontestée du pouvoir, tant en 1946 qu’en 1969, il a préféré une longue période de jeûne à sa participation à un « régime des partis » qu’il jugeait néfaste, un renoncement brutal à un compromis quand il a compris que la France était entrée dans un monde qui n’était pas le sien, qu’elle avait souhaité son émancipation. Tel un vieil amant, il a d’abord résisté, puis s’est forgé un prétexte pour prendre congé, la tête haute.
Les années passant, le gaullisme, tant dans son corpus politique que dans sa façon de concevoir le pouvoir, s’est estompé. La statue du Commandeur demeure, on la fleurit beaucoup, on continue de tenter de faire croire qu’on en est le descendant… La France trouvera-t-elle ce nouveau chef, ce nouveau guide qui, une nouvelle fois, la sortira de l’ornière ? Rien n’est moins sûr.
Parce qu’une même majorité des Français d’aujourd’hui que celle qui a accepté, sans le soutenir ni l’apprécier, le pouvoir du Maréchal Pétain, se contente sans s’y complaire de cette situation et – consommateur avant d’être citoyen – se désintéresse de l’avenir du pays pourvu que l’Etat se comporte en protecteur et n’exige rien de lui.
Parce qu’aussi, nous vivons dans un monde radicalement différent de celui de nos aïeux, qui ont connu des heures autrement plus noires que nous. Qui croira que de Gaulle apparaîtrait à la télévision, l’œil déterminé et le ton martial, et, annonçant le combat sanitaire contre le coronavirus, déclarerait « Nous sommes en guerre » ?… Aujourd’hui, comme Gargantua, chacun mène celle à la portée de sa victoire certaine…
Ce qui, au demeurant, est terriblement inquiétant. Certes, l’islamisme de 2020 n’est pas le nazisme des années 40-45, même si, par ses comportements sanguinaires et son racisme religieux, il y ressemble. Comme lui, pour s’installer, il a pratiqué l’escarmouche, l’émeute. Aujourd’hui, il en est aux attentats. Demain, si rien ne lui barre le chemin, ce sera la guérilla, puis le conflit armé, au grand jour. Ce sera « la guerre », la vraie. Sans certitude de la victoire.
Alors, il nous faudra un nouveau de Gaulle. Le mieux serait qu’il apparaisse au plus vite, rien n’est encore perdu, tout est maîtrisable. Mais qui, dans le marais de nos dirigeants expérimentés, au sein de la jeune génération avide de pouvoir ou, telle Jeanne, parmi les simples Français, se lèvera et dira à un peuple prêt à accepter la soumission : « Moi, Général de Gaulle… La Flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra pas » ?
Le souffle, ça se travaille, il s’agit de ne pas pomper d’air à l’inspiration, se souvenant du moment où nous sortîmes du ventre maternel, la pression atmosphérique dépliant les poumons et générant le premier cri, le premier chant, la première expiration : ce n’est pas à comprendre, mais à ressentir, l’instinct qui dicte le devoir en la phrase en spirale, alors que l’intelligence donne les prétextes pour l’éluder.
C’est clair, non ?
@ sbriglia 12 novembre 2020 à 10 :47
« …a-t-on beaucoup d’exemples d’apprentis dictateurs qui ont succédé à de Gaulle depuis 1969 ? »
Comment appelez-vous un dirigeant qui, au printemps, fait dire que le masque ne sert à rien, parce qu’il n’en a pas en stock, et, à l’automne, vous colle une amende de 135 euros si vous ne le portez pas ?
Comment appelez-vous un dirigeant qui, se gaussant d’être un théâtreux, ferme les librairies et les bibliothèques, interdit théâtres et cinémas, au risque de provoquer une crise gravissime de notre culture ?
Comment appelez-vous un dirigeant qui interdit plus d’une heure de promenade à proximité de chez eux aux habitants d’une commune de 50 âmes perdue au milieu des champs ?
Comment appelez-un dirigeant qui fait poursuivre sur les plages les surfeurs amateurs quand il autorise les professionnels à utiliser leurs planches ?
Comment appelez-vous un dirigeant qui, pour ne pas accepter de reconnaître qu’il a commis une erreur en décrétant la fermeture des petits commerces, concocte à la va-vite une liste de produits « essentiels », lesquels varient bien sûr d’une famille à une autre ?
Comment appelez-vous un dirigeant qui oblige les grandes surfaces à fermer une partie de leurs rayons et fait contrôler l’application de son ordre par les préfets et des officiers de gendarmerie alors que le e-commerce américain peut vendre tous les produits, « essentiels » ou pas, sans restriction ?
https://www.sudouest.fr/2020/11/10/reconfinement-des-controles-dans-le-sud-les-attestations-aussi-verifiees-8061336-1368.php
Etc. etc. Sans oublier l’auto-ausweis dûment daté et signé pour sortir de son domicile. À quand celui d’enlever le masque chez soi au seul moment du repas ?… avec double à la « kommandantur », qui répondra dans les 48 heures ?
Merci Aliocha, d’avoir donné le lien des entretiens du général de Gaulle avec Michel Droit que je n’avais jamais écouté au long cours.
N’ayant pas pris de notes, j’en retire de mémoire ces différentes observations:
1. Qu’a-t-on reproché à Michel Droit ? D’être marqué à droite, car directeur du « Figaro littéraire ». En tout cas, il pratique un journalisme que l’on voudrait voir exister encore, où le fait d’interrompre ne constitue pas un point d’honneur. Michel Droit pose des questions impertinentes au nom des Français, ne prétend pas les poser toutes, puis laisse le général répondre en longueur à chacune, semblant avoir écrit une partie de ses réponses, notamment son analyse de « la société mécanique » dans son entretien du 10 avril 1969.
C’est aussi le général qui marque la fin des entretiens, disant « car il faut que vive la République et que vive la France » pour conclure l’entretien du 15 décembre 1965, et laissant Michel Droit sur sa faim lors de l’entretien du 10 avril 1969 déjà cité, sans répondre à l’objection que ce référendum est un plébiscite.
2. De Gaulle anti-européen ? Certes non. Il ne croit guère à la confédération européenne qui pourrait résulter d’une relation de plus en plus rapprochée entre les Etats qui constituent « le marché commun ». Il vise « une organisation de l’Europe occidentale » qui n’est que la moitié de « l’Europe de l’Atlantique à l’Oural », intégrant celle qu’il n’appelle pas « la Russie » dans ces entretiens, mais bien « la Russie soviétique », avec laquelle il n’est pas question de faire une alliance entre Etats malgré ce qu’Henri-Christian Giraud a mis en évidence des liens secrets qui existaient entre de Gaulle et Staline et les partis communistes soviétiques depuis lors, mais il faut garder le contact avec la Russie et ce communisme que, sur le départ, il n’hésite pas à appeler une « entreprise totalitaire » et avec lequel il a bien joué, aussi bien pendant la guerre, où Staline interdit à Maurice Thorez de faire sortir le parti communiste français du Conseil national de la Résistance pour inscrire la France dans le Komintern, que pour résoudre la crise de Mai 1968 où les contacts que de Gaulle prit avec les dirigeants du Komintern circonscrivirent l’agitation des communistes français, que de Gaulle accusa de vouloir « prendre sa place ».
Quant à l' »Europe des six » que de Gaulle voyait bien s’élargir à l’Angleterre et à l’Espagne (Pompidou n’a donc pas été infidèle à de Gaulle en organisant un référendum en ce sens), mais ni au Portugal ni à la Grèce, il ne la concevait pas même comme une « Europe des patries » (c’était trop dire), mais comme une « coopération des Etats ». Il avait été échaudé en matière d’intégration forcée lorsqu’il subit la proposition de Jean Monnet d’une absorption l’une dans l’autre de la France et du Royaume-Uni.
De Gaulle fait un constat très lucide quand il parle d’une défense à rechercher entre les Six et d’une action à mener, sans que cette action prenne le nom de « politique étrangère et de sécurité commune », tant les intérêts de l’Angleterre, qui ne fait pourtant pas encore partie des Six, sont éloignés des intérêts de la France.
De Gaulle n’est assurément pas celui qui, comme Victor Hugo, aurait rêvé des « Etats-Unis d’Europe », mais ce n’est pas non plus un souverainiste français comme ceux qui s’en réclament aujourd’hui, Paul-Marie Coûteaux, Florian Philippot, Pierre-Yves Rougeyron ou François Asselineau.
3. De Gaulle anti-américain ? Ce n’est pas parce qu’il n' »accompagne » pas toujours les Américains « qui ne nous ont pas toujours accompagnés » qu’il ne sait pas que la France et les Etats-Unis ne sont pas des alliés par nature, comme ils l’ont souvent été dans l’histoire. Si de Gaulle ne remonte pas à l’aide qu’apporta la France lors de la guerre d’indépendance des Etats-Unis, c’est pour ne pas rappeler que Roosevelt voulut procéder à une partition de la France. Il a du mal à lui pardonner de ne pas l’avoir choisi comme seul interlocuteur pendant la guerre, ce qui lui valut de voir les GI’s se faire tirer dessus de tous bords, aux prises avec les soldats dont Vichy disposait dans l’armée d’Afrique, dont le ralliement était incertain. De quoi tordre le cou à la volonté de Pétain de s’entendre avec les Américains et aux efforts qu’il faisait en sous-main en ce sens, efforts souvent évoqués par le général Jacques Le Groignec dans ses livres panégyriques sur Pétain ?
4. De Gaulle est sensible au « malaise paysan ». Il introduit de force l’agriculture dans le marché commun, car lourd est le poids de l’agriculture française qui n’est plus autosuffisante ni autarcique, et doit exporter ses excédents de viande, de lait, de fromage ou de vin parmi ses partenaires les plus proches qui doivent en être les premiers importateurs, ce dont il fait une condition sine qua non pour que la France reste dans le marché commun, décision qui sera à l’origine de la politique agricole commune (PAC), car le traité de Rome n’avait envisagé de dispositions que pour l’industrie. La PAC aura pour conséquence lointaine une mise au pas de l’agriculture française, incapable de vivre de son travail sans recourir aux subventions européennes.
5. De Gaulle n’est pas dépassé par une société à laquelle le progrès technique fait changer de conditions de vie comme jamais « depuis l’Antiquité », au point que les agriculteurs veulent des chemins pour parvenir à leurs exploitations et, pourquoi pas, « le téléphone », pour qu’il y ait plus de confort à vivre en paysan. Et il en va d’eux comme de la ménagère, à qui il compare la volonté du chef de l’Etat, qui veut le progrès, mais pas la pagaille. En cela de Gaulle dessine le portrait d’un dépassement de la gauche et de la droite qui les prenne en compte, sans que la définition du nouveau bien commun de la France s’enlise à devoir choisir entre tradition et Révolution.
De Gaulle reconnaît que l’époque est « économique et sociale ». En 1965, il pensait qu’elle était essentiellement économique et qu’il se devait d’assurer « la prospérité nationale » plus que la prospérité des Français, définie par intérêts catégoriels. En 1968, il corrige son diagnostic et voit qu’il lui faut agir sur le volet social. Car le monôme de 1968 est peut-être intervenu dans ce milieu qui s’agite toujours, celui des étudiants, lesquels s’ennuyaient parce qu’ils ne savaient pas qu’ils étaient saturés d’une paix péniblement conquise par les générations qui les avaient précédés. De Gaulle identifie néanmoins le malaise plus profond qui est à l’origine de la révolution 68. L’ennui du consommateur n’en est qu’une source superficielle. Le pouvoir de consommer n’est que matériel et ne donne pas un idéal. Déprimante est l’impression de perdre tout pouvoir dans la « civilisation mécanique », dont le malheur est précisément d’être mécanique, note astucieusement le général.
Pour sortir de la domination de la machine, De Gaulle cherche une solution « humaine » et oppose « la participation » au « communisme », « humainement mauvais » et au « capitalisme », moins « intrinsèquement pervers », mais non moins contraire à la dignité humaine.
Au départ, on a l’impression que la participation est une part, fixée par la loi, que les salariés doivent prendre dans « l’affaire », et l’entreprise, la société, quelle que soit sa taille, même si Michel Droit en exclut les PME et que le général ne le contredit pas, dans laquelle ils exercent leur activité professionnelle.
Mais « les milieux du travail » sont hostiles à la participation, regrette le général qui a déjà beaucoup milité pour elle, « notamment par la création des comités d’entreprise », car le projet dispose que les salariés élisent leurs mandataires sans mention ni appartenance obligatoire aux syndicats, dont le général rappelle que leur création est postérieure à la Révolution, suggérant qu’ils nuisent à l’indivisibilité de la République et que les conventionnels étaient, comme lui, plus proches de l’esprit des corporations comme on l’était au Moyen Âge, que favorables à ce que le corps social se scinde en « fractions » ou en segments, que de Gaulle cherche certes à intéresser aux décisions en rapport avec le travail, mais qui ne se montrent guère coopératives.
6. Le malheur de l’année 1968-1969, comme le note Michel Droit, est qu’on n’aura guère avancé dans la législation autour de la participation, qui se dilue dans la cogestion des universités par les maîtres et par les étudiants, et dans la régionalisation, liée dans la question référendaire à l’intégration au Sénat des membres des corps intermédiaires, réunis avant ce référendum dans le Conseil économique et social, « qu’on ne consulte que confidentiellement et quand on veut bien le consulter ».
Loin de « la mort du Sénat », que ses oppositions accusaient de Gaulle de vouloir provoquer après qu’il l’eut recréé et qu’il lui eut redonné son nom dans la Constitution de 1958, le progrès qui aurait résulté pour le Sénat de cette consultation référendaire, dont Michel Droit regrette à juste titre qu’elle n’ait pas été subdivisée en question sénatoriale et question régionale pour en « dramatiser » le résultat, aurait été que le Sénat, formé d’élus locaux et de membres des corps constitués, aurait été consulté avant l’Assemblée nationale, lors de l’élaboration des lois.
Mais de Gaulle voulait en finir avec le pouvoir et cédait à la tentation du retrait qui l’avait toujours habité, et qu’il détaille dans l’entretien du 7 juin 1968.
Claude Askolovitch écrivait de Lionel Jospin que la « tentation du retrait » était inséparable de sa pratique politique. Chez lui, c’était une forme de modestie venant corriger un orgueil essentiellement thyroïdien. Chez de Gaulle, on sent que c’est le côté dépressif accompagnant un besoin de grandeur que la « réalité » d’une France, « puissance » universelle, mais « moyenne », contrariait. C’est comme une fragilité psychologique dont la lutte qu’il lui a opposée a fait de de Gaulle l’homme d’Etat qu’il a été, mais qui a fini par avoir raison de son « pouvoir personnel », autorité cherchant pour lui succéder quelqu’un qui serait transpartisan, ou plutôt qui serait du parti de la France, faute duquel trouver, de Gaulle réfute en vain en 1965 ceux qui lui font observer qu’il gouverne en faisant ce chantage: « C’est moi ou le chaos ».
En 1968, profitant de la description d’un tableau primitif que lui fit l’un de ses amis (« il m’en reste quelques-uns. Cet « ami » était-il Jacques Chirac ? Le portrait était assez courtisan pour lui ressembler), le dépeignant en « bon ange », qui se présente pour que la foule ne se précipite pas au « néant », foule qui lui revient quand elle s’est arrachée au « diable » qui, « s’il est dans le confessionnal… « C’est moi ou le néant » est peut-être une de ces formules apocryphes qu’il n’a jamais prononcées comme « l’intendance suivra », mais qui se tire encore de sa citation du « Roi des aulnes » pour comparer la situation du peuple français à son égard, et dénoncer la pulsion suicidaire de ce peuple s’il s’écarte de lui, pulsion suicidaire que de Gaulle avoue avoir eue au soir de l’élection présidentielle de 1965 qui l’a mis en ballottage, où « une vague de tristesse a failli m’emporter au loin. » Cette fragilité humanise le commandeur mythique, en même temps qu’elle déstabilise un pouvoir qui paraît constamment menacé par le chantage de celui qui l’exerce, qu’il ait été fait aux Français ou, pour la victoire de la France, aux dirigeants alliés.
@ sbriglia | 12 novembre 2020 à 10:47
On ne va pas en vouloir à ceux qui n’ont pas vécu cette époque de 1968 en direct, y compris en s’en prenant plein la tronche comme cela avait été mon cas quelques semaines plut tôt pour avoir filmé d’un peu trop près les événements.
Par ailleurs, je voudrais dire un truc qui me paraît important lorsque je lis la prose arriérée de Nebout : de Gaulle pour nombre de partisans de l’infériorisation congénitale de la femme (style nazis adeptes des trois K – cuisine, enfants, église – ou islamistes aujourd’hui) fut celui qui accorda enfin le droit de vote aux femmes. Ce qui n’était pas rien vu la mentalité rétrograde de l’époque !
@ Achille 11 novembre 2020 à 07:39
Je me suis reconnu… Les trois derniers épisodes sont pires que les premiers… Un exemple : n’est-ce pas une offense à la probité politique du Président Coty que de prétendre qu’il savait que de Gaulle allait décider l’indépendance de l’Algérie et qu’il n’en a rien dit ?
Un seul détail m’a amusé : Christophe Barbier dans la peau d’Alain Peyrefitte. Un journaliste pour camper le ministre qui, sa vie durant – et aujourd’hui encore -, a dû supporter l’opprobre d’être qualifié de « censeur »… Une ligne directe avec le présentateur du 20 heures… C’est toujours certain à 100 %… mais depuis bien longtemps démenti, dans un éclat de rire, par sa secrétaire personnelle, aujourd’hui décédée : « AP n’a jamais eu ce téléphone rouge sur son bureau… Il était sur le mien ! », lançait-elle quand la sempiternelle question lui était posée.
À l’occasion de l’anniversaire de la mort du Général, d’autres images autrement plus intéressantes ont été diffusées sur Arte, sur LCP, y compris sur France 2. Sans oublier cette mini-série de dessins animés proposée par Arte – trente épisodes de trois minutes – parfaitement iconoclaste, mais avec ce qu’il faut d’humour pour, en quelque sorte, respecter par la dérision la hauteur du personnage.
Exemple : de Gaulle, en caleçon de bain : « Que la mer est belle ! »
Flohic, son aide de camp, même tenue : « Mon Général, vous avez toujours aimé la houle !… »
C’est tout de même beaucoup mieux que les niaiseries mélo de la dernière scène de ce navet.
@ Aliocha
Ce qui est surtout clair, c’est qu’on vous imagine bien avec une tresse de lauriers en train de vous regarder déclamer vos phrases en spirales dans la glace de votre salle de bains ; du moins dans la mesure où vos chevilles peuvent vous porter.
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@ Mary Preud’homme
Donner le vote aux femmes, ça c’est du populisme à l’état pur.
L’homme seul doit avoir le droit de vote car c’est à l’époux d’être le chef spirituel de la famille.
Et il est naturellement le chef de la famille car les deux parties de son cerveau fonctionnent plus séparément que celui de la femme qui est certes plus intuitive mais incapable de raisonner indépendamment de ses humeurs.
Et même sur le plan positif: qu’est-ce qu’une famille où l’un est de droite et l’autre de gauche ? Autant dire aux enfants qu’il y a au moins l’un de nous qui est un idiot !
Il en aura été ainsi depuis l’origine de l’humanité jusqu’à avant-hier en passant par Saint Paul, mais pour de Gaulle, tout était bon pour arriver.
@ sbriglia
C’est sûr qu’avoir du style ce n’est pas donné à tout le monde, comme vous nous le démontrez chaque fois que vous vous asseyez derrière votre clavier.
Bien sûr que notre Constitution est taillée sur mesure pour un dictateur: le rôle excessif donné au président de la République a anéanti toute vie parlementaire dans notre pays, surtout depuis le passage au quinquennat. Et avec l’article 16, n’importe qui avec un parlement à sa botte pourra s’arroger les pleins pouvoirs.
Si ça n’est pas arrivé jusqu’ici, c’est en raison de l’existence de contre-pouvoirs suffisamment vigoureux pour dissuader tous ceux qui l’auraient voulu de s’emparer de tous les leviers du pouvoir. Et grâce à l’Europe aussi, on ne peut pas trop se permettre aujourd’hui d’aller trop loin. Mais rien ne dit que cette situation persistera à l’avenir.
Sur les circonstances de la prise de pouvoir de de Gaulle, lisez l’historien Grey Anderson. Une armée revancharde saisit l’occasion de la guerre d’Algérie pour se débarrasser de l’honni parlementarisme. Pas glorieux.
@ Trekker
«…les rapports entre les USA et de Gaulle : notamment Roosevelt… »
Il arrivait à Roosevelt de demander à Churchill : « Mais pourquoi votre de Gaulle ne fait-il pas la guerre ? »
Tout porte à croire que Roosevelt pensait d’abord à la guerre sérieuse, contre les Allemands…
@ hameau dans les nuages | 12 novembre 2020 à 09:22
La profondeur de la crétinerie de certains m’étonnera toujours. L’article que vous mettez en lien prouve mes propos, et réfute les vôtres. Comme ceux d’Isabelle.
Quand je dis crétinerie, je fais preuve d’indulgence, naturellement. Mensonge éhonté et partisan serait plutôt de mise.
Votre article du Parisien montre justement que la police contrôle et verbalise aussi bien les mimigrés que les vieillardes baigneuses blanches de souche. Donc, Isabelle ment.
Mais ce n’était pas cela qu’Isabelle voulait nous dire. Elle voulait nous dire que puisque les mimigrés (dont elle ne veut pas) pouvaient librement se déplacer (selon elle, ce qui est faux), alors les Français de souche ne devraient pas se voir imposer le confinement.
Ce qui est profondément stupide car dépourvu de toute logique — avant même d’en venir au fond du débat, qui consiste à discuter des meilleures façons de lutter contre le Covid.
Débat que, sans surprise, ni Isabelle ni vous-même ne faites semblant de commencer à amorcer.
« Reposez votre stylo au lieu de sauter comme une puce sur tout ce qui bouge. »
Je saute exclusivement sur les menteurs et les malfrats intellectuels de votre espèce. Comptez sur moi pour continuer.
« Je vous rappelle qu’il faut aussi présenter une carte d’identité en plus de l’attestation. »
Menteur. Vous êtes en train de nous dire qu’il est interdit d’être étranger en France pendant le confinement. Ce n’est pas le cas. Vous êtes aussi nul en droit qu’en électricité, ce qui n’est pas peu dire.
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@ Isabelle | 12 novembre 2020 à 09:50
« Il ne doit pas apprécier les électrons libres qui peuvent se permettre de critiquer les uns ou les autres. »
Vous n’êtes pas un électron libre. Vous êtes une sotte, dans le meilleur des cas.
« Il en est resté à Margaret Thatcher, la ‘dame de fer’ et regrette encore sa mort, sans doute. Cela dit, la dame en question savait au moins ce qu’elle voulait. Beaucoup de personnages politiques aujourd’hui devraient en prendre de la graine. »
Admirable. De l’art de dire une chose et son contraire dans le même souffle. Ça n’a pas l’air de vous déranger.
« Une féministe avant l’heure qui avait du cran (même si on pouvait aussi ne pas l’apprécier pour toutes ses décisions). »
Vous avez un problème avec les hommes, visiblement. Pour ma part, j’admire Margaret Thatcher pour ses convictions et ses actes (et non : « j’en suis resté à Margaret Thatcher » ; ça veut dire quoi, ça ?).
De votre côté, vous dites du bien de Margaret Thatcher (à l’instant même où vous la dénigrez) parce que c’est une femme. C’est l’une des choses qui nous sépare.
« Donner le droit de vote aux femmes, ça c’est du populisme à l’état pur. »
« L’homme seul doit avoir le droit de vote car c’est à l’époux d’être le chef spirituel de la famille. »
« Et il est naturellement le chef de la famille car les deux parties de son cerveau fonctionnent plus séparément que celui de la femme qui est certes plus intuitive mais incapable de raisonner indépendamment de ses humeurs. »
« Il en aura été ainsi depuis l’origine de l’humanité jusqu’à avant-hier en passant par Saint Paul, mais pour de Gaulle, tout était bon pour arriver. »
(Rédigé par : Xavier NEBOUT | 12 novembre 2020 à 18:59, tellement anti-spirituel dans ses oeuvres…)
Avec toute ma compassion pour l’épouse de ce monsieur, compagne d’un authentique chefaillon lourdingue, machiste, rétrograde et refoulé et qui a dû se respirer des années durant un attardé de la gent masculine moyenâgeuse (ceinture de chasteté comprise) comme on n’en fait plus !
À moins qu’elle ait pris la poudre d’escampette. Ce qui expliquerait en partie le ressentiment vengeur et pathologique de XN.
L’esprit de groupe fait un tort considérable à la vie intellectuelle.
Prenons René Girard, son truc, ce n’est pas la droite ou la gauche, la foi ou la pas foi, c’est un mécanisme, le désir mimétique.
J’imite le désir de l’autre*.
Je pense que c’est vrai et inclassable. Et qu’on n’a pas plus à se le disputer qu’on n’aurait dû repousser ou instrumentaliser Darwin.
Comme on n’apprend jamais rien, semble-t-il, dans le débat intellectuel, on recommence. Une preuve de l’infériorité de la politique et de la religion sur la science, soit dit en passant.
Il y en a tant… On n’a pas à les chercher mais à se retenir de les cueillir sous peine de trop ralentir sa marche.
Qu’un scientifique, qu’un penseur dise ce qui sera reconnu ou pas, ce n’est pas vraiment ce qui va déterminer s’il faut avoir plus ou moins de fonctionnaires, entre autres.
Autant lire les entrailles de poulet, ce sera plus rigolo. Et moins polluant pour la science !
Je me suis dit qu’il faudrait faire un commentaire sur Girard, l’inclassable… Mais une bio, c’est du boulot, et puis, voyons, si ça se trouve, ça a déjà été fait non ? Il suffit de mettre Girard et inclassable et de voir ce qui en sort sur Internet :
https://www.telerama.fr/idees/rene-girard-l-anthropologue-des-desirs-et-de-la-violence-n-est-plus,133814.php
Super, le contenu est extraordinairement simplifié et tout le monde va le comprendre. On ne sait si c’est le journal ou Girard qui fait le plus d’effort… Hum, avec quelques simplifications outrancières : lui-même dit dans ses textes que d’autres avaient trouvé ce qu’il a trouvé, qu’il n’a fait, mais c’est un plus, que le traduire dans un langage scientifique.
Et il parlait d’une dame, je ne sais plus où, qui en avait déjà parlé mais sans pouvoir développer une oeuvre tellement tout le monde lui était tombé dessus. Un jour, l’institut de recherches mimétique fera sans doute des recherches là-dessus si cela n’a pas déjà eu lieu.
C’est le problème : si on est trop véridique, on perd les gens, si on les guide trop, on les induit en erreur.
Bref, soit je ne simplifie pas trop, soit je sors une sorte de Reader’s Digest et je jette quelques bémols.
Sinon, il faudrait préciser « en simplifiant » à moins que ce ne soit tacite.
Après tout, on dit que la Terre est ronde, mais ce n’est pas exactement sa forme :
https://www.youtube.com/watch?v=qatIiXzOg3E
*Quand on n’imite pas son propre désir, je dirais, comme si on était un autre. C’est pourquoi les écrivains et personnes influencés par les écrivains ont moins à imiter le voisin que la moyenne. Ce n’est pas le livre dont je suis le héros, c’est la vie dont je suis le héros.
On parle de souffle, Xavier parle de cheville, il n’a pas tort, il est des voix de baryton-basse qui savent être assez ancrées pour ouvrir la terre, comme des promesses qui, dans la peine, savent accéder à la joie :
Va-t-elle réaliser sa promesse ?
Ô souffle léger du vent !
Va dire aux antilopes du Nejd
Que je remplis l’engagement
Dont elles ont connaissance.
Et dis à la jeune fille noble de la tribu
Que notre rendez-vous est à l’enceinte sacrée,
À l’aurore du jour du samedi,
Sur les collines du Nejd,
Sur le promontoire rouge,
Tout près des monticules,
À la droite des ruisselets,
Et vers le repère solitaire.
Si ce qu’elle dit est vrai,
Et qu’elle ressent pour moi
L’obsédant désir
Que je ressens pour elle,
Alors, dans la touffeur de midi,
Sous la tente, en secret,
Nous nous rencontrerons,
Pour accomplir complètement la promesse.
Nous nous révélerons la passion
Que, l’un pour l’autre, nous éprouvons,
Ainsi que l’âpreté de l’épreuve,
Et les douleurs de l’extase.
Est-ce phantasmes incohérents,
Ou bien rêves prémonitoires,
Ou encore propos de tous les jours
Dans lesquels mon bonheur repose ?
Il se peut que celui qui stimule les désirs
Les réalise vraiment ;
Leurs jardins alors m’offriraient
La cueillette des roses.
(Ibn Arabi)
@ Mary Preud’homme | 12 novembre 2020 à 21:54
Ne trouvez-vous pas intéressant que toutes les opinions puissent être exprimées ?
Ce qui me surprend c’est que si le droit de vote n’avait pas été accordé aux femmes, nous n’aurions pas l’idole Marion Maréchal en position éligible, et dans ce cas, difficile de pouvoir chanter « Maréchal, nous voilà » et raviver la flamme d’une certaine nostalgie de la France. Ce serait dommage avouez-le. Il resterait à déterminer la couleur des chemises.
@ Mary Preud’homme | 12 novembre 2020 à 21:54
« Avec toute ma compassion pour l’épouse de ce monsieur, compagne d’un authentique chefaillon lourdingue, machiste, rétrograde et refoulé… »
C’est bien vrai, ça. On dirait du Zemmour ! ☺
@ Mary Preud’homme
Vous avez fait une parfaite démonstration de ce que disais: les femmes ne devraient pas avoir le droit de vote car elles perdent les pédales sous l’emprise de leurs humeurs.
Nous sommes trois générations à la maison, et tout le monde en est content.
Par contre, vous avez raison sur un point: nous en sommes plutôt restés au Moyen Âge, et encore, au XIIe siècle – ceci explique cela car les familles ça n’existe plus beaucoup à l’époque de la monoparentalité polygenre partagée par intermittence aléatoire…
@ Mary Preud’homme
C’eût été dommage de rater cela, tant vous avez bien joué le jeu.
J’ai le souvenir aussi qu’en Roumanie à l’époque de Ceausescu et de Nadia Comaneci tout le monde était content et ne trouvait à redire.
Donc, je ne compare pas, mais reste prudent. Et tant mieux si tout va bien et que le fisc y trouve son compte.
Plus près de nous il y a Montretout où ça se passait très bien entre trois générations. Pierrette revenue au bercail on se serait cru dans une série de l’Amérique trumpiste, jusqu’au jour où tout s’effondre dans la propriété héritée d’Hubert Lambert ; le doberman de Jean-Marie a bouffé la chatte de Marine et depuis ce n’est plus pareil.
Marie-Caroline et Yann avaient déjà quitté le château, l’une avec un megrétiste et l’autre avec Maréchal ou alors c’était la même. Mais Roger Auque n’était pas loin, faisant de cette famille une famille normale et écrivant une histoire comme il y en a partout, aussi respectueux des valeurs qu’on soit. Dieudonné et Chalençon viennent aux anniversaires mais il manque Marion et sa fille.
@ Robert Marchenoir | 12 novembre 2020 à 21:07
Je n’avais pas lu votre dernière réponse, qui conforte ma réponse précédente. Vous êtes d’une mauvaise foi sensationnelle et devriez aller vous reposer au Pavillon de Breteuil. Comme un hystérique vous avez à peine lu l’article que j’ai mis, sans doute outré qu’on veuille et ose vous contredire.
Oui il faut une carte d’identité en plus de l’attestation. Quelle que soit l’origine de cette carte d’identité dans la mesure ou elle permet de vérifier qu’il s’agit bien du porteur de l’attestation. Or les contrôles ne peuvent souvent pas se faire car ils n’ont pas cette pièce d’identité et les embarquer pour les contrôler impliquerait énormément de difficultés physiques, matérielles et paperassières.
Donc on les laisse aimablement courir…
Je me demande si pour le principe vous n’avez pas une montre dont les aiguilles tournent à l’envers.
@ stephane | 13 novembre 2020 à 18:17
Pardonnez-moi mais je n’ai absolument pas saisi le (double) sens de votre message et à quoi il faisait allusion, dès lors que vous aviez déjà répondu à mon post du 12 nov, 21:54.
@ hameau dans les nuages | 13 novembre 2020 à 23:59
« Vous êtes d’une mauvaise foi sensationnelle […] outré qu’on veuille et ose vous contredire […] »
Non, c’est vous qui êtes, à la fois, d’une prodigieuse ignorance et d’une complète mauvaise foi.
Je vous confirme que je suis outré par votre attitude, qui insulte systématiquement la vérité, la morale et la raison. Et je vous le rappellerai à chaque fois que cela sera nécessaire.
Je m’excuse à l’avance de la fastidieuse mise au point à laquelle je vais devoir me livrer. Les lecteurs normaux au quotient intellectuel à trois chiffres peuvent s’en dispenser, mais, hélas, nous avons parmi nous quelques camarades handicapés, qui, dans le régime socialiste dans lequel nous vivons, ont le droit de casser les pieds à tout le monde au motif de leurs capacités défaillantes. Sans compter leur jalousie mesquine et hargneuse qui sourd goutte à goutte.
Il faut, pour sortir en temps de confinement, une autorisation que l’on se décerne à soi-même, plus une pièce d’identité. Pas une carte d’identité. Pièce, carte, ce sont des mots différents. Toi y’en a comprendre, bamboula ?
La carte d’identité française est décernée uniquement aux personnes de nationalité française. S’il était obligatoire de présenter une carte d’identité pour sortir de chez soi en temps de pandémie, les étrangers auraient interdiction de sortir de chez eux et mourraient de faim.
Cette proposition est absurde, en conséquence de quoi elle est manifestement fausse, sans qu’il soit même besoin de vérifier plus avant.
Mais vous êtes libre, bien sûr, de nous présenter une déclaration officielle selon laquelle les étrangers résidant légalement en France n’ont pas le droit de sortir de chez eux pendant un mois.
Ou bien une déclaration officielle selon laquelle les étrangers résidant légalement en France auraient obligation de quitter le territoire français pendant la durée du confinement.
Je vous signale, par ailleurs, que même les étrangers entrés illégalement sur le territoire peuvent disposer d’un document officiel tenant lieu de pièce d’identité : carte de réfugié admis à bénéficier du droit d’asile, récépissé de demande du droit d’asile, etc.
Enfin, quelqu’un qui ne serait pas en possession d’une pièce d’identité serait encore plus susceptible de sanctions en cas de contrôle. Sauf à ce que vous pensiez que l’ensemble des policiers sont aussi abrutis que vous.
Vous pourriez, par ailleurs, vous plier à l’immense effort consistant à lire les articles que vous nous mettez vous-même en lien, et qui prouvent le contraire de ce que vous tentez de prouver.
Bien sûr, il faudrait aussi que vous soyez en mesure de les comprendre, ce qui n’est pas gagné.
Si vous l’étiez, vous auriez relevé les passages suivants dans l’article du Parisien que vous avez porté à notre attention :
« Ce mercredi soir, à partir de 17h30, un dispositif de quelque 130 policiers a investi les secteurs de Barbès, Chapelle, Marx-Dormoy (XVIIIe), sous le commandement du commissaire du XIe arrondissement, Ludovic Giral. »
Barbès, la Chapelle et Marx-Dormoy sont des quartiers parisiens infestés d’immigrés. Précisément les personnes dont Isabelle, dans son commentaire imbécile que vous avez sottement voulu défendre, prétendait qu’ils n’étaient pas soumis aux restrictions de circulation édictées en raison du Covid.
Le commissaire en question, interrogé par le journal, affirme : « Chaque personne qui contreviendra aux consignes sera désormais verbalisée… et la note peut être rapidement très salée. »
Le commissaire n’a pas dit : à l’exception des Noirs, des Arabes, des Afghans, des Pakistanais et des Moldo-valaques.
« Rue Marx-Dormoy, dans ce secteur très populaire du XVIIIe, les visages étaient (presque) tous masqués, ce mercredi soir, mais peu d’attestations valables étaient en poche. »
« Un peu plus loin, un homme rajuste prestement son masque sur le nez, à la vue des policiers, et fouille fébrilement dans une enveloppe remplie d’attestations… Mais aucune ne mentionne la bonne date. Impossible également de mettre la main sur une pièce d’identité. ‘J’étais sûr d’avoir tout ça pourtant’ bredouille-t-il. ‘Je vais devoir vous verbaliser’, lui annonce le policier. »
Le policier n’a pas dit : oui je comprends, vous fuyez la guerre et la misère, en conséquence allez en paix, mon frère, et que je ne vous y reprenne pas.
« Un peu plus loin, place de la Chapelle, un jeune homme tombe nez à nez avec une patrouille, alors qu’il sort d’un fast-food, et tend son téléphone pour présenter une attestation. ‘Mais c’est une autorisation de déplacement professionnel’, s’entend-il rétorquer. ‘Vous n’êtes pas en train de travailler, là ! Vous savez que nous sommes en période de confinement ?’. »
Le policier n’a pas dit : vous êtes une chance pour la France issue de la diversité chatoyante, en conséquence de quoi vous avez parfaitement le droit de vous payer ma poire dans les grandes largeurs, vous pouvez circuler.
« Muni d’un gros sac de courses, un autre passant affirme lui ‘sortir du travail’. Mais ne peut présenter aucune attestation. ‘Franchement, je l’ai toujours sur moi d’habitude. Je comprends, mais c’est cher, quand même…’. »
Le policier ne lui a pas répondu : je vois que vous êtes venu faire le travail que nous autres blanchouilles ne voulons pas faire, donc il y a une exception pour vous, disparaissez de ma vue.
« Mardi, dans les secteurs de la gare de l’Est et de la rue du Faubourg-Saint-Denis (Xe), 1 325 personnes ont été contrôlées et 128 d’entre elles ont été verbalisées pour non-port du masque ou défaut d’attestation. »
La gare de l’Est et la rue du Faubourg-Saint-Denis, deux autres quartiers parisiens vibrant de l’énergie que nous apportent les réfugiés climatiques, venus nous offrir les bienfaits de leur culture opprimée par l’homme blanc.
Vous affirmez :
« Donc on les laisse aimablement courir… »
Rien, dans l’article que vous nous présentez, n’accrédite cette thèse. Tout accrédite le contraire.
Donc votre article prouve qu’Isabelle ment lorsqu’elle dit :
« Ce week-end dernier, 100 000 Français ont été forcés de présenter aux forces de l’ordre une attestation les autorisant à circuler dans leur propre pays. Pendant ce temps, 500 000 étrangers clandestins sont totalement libres de circuler dans la plus totale illégalité. »
De plus, quand bien même 500 000 étrangers clandestins seraient totalement libres de circuler dans la plus totale illégalité, en quoi cela devrait-il autoriser 100 000 Français à violer les lois sur le confinement ? Par quelle règle logique ou morale passez-vous de l’un à l’autre ?
Puisque Machin a violé dix femmes, alors j’ai bien le droit d’en violer cinq moi aussi.
Voilà le genre de morale que les racailles politiques dans votre genre voudraient nous imposer.
Voilà la véritable signification du whataboutisme et des amalgames imbéciles à la Isabelle ou hameau dans les nuages.
Le laxisme regrettable lié à l’immigration de masse n’entraîne nullement que le laxisme dans le combat contre le Covid-19 soit souhaitable.
C’est même exactement le contraire.