Pourquoi Christine Angot est-elle prise au sérieux ?

« On n’est pas couché » n’est pas seulement une émission exaspérante à cause de Laurent Ruquier et de son caractère vulgairement promotionnel et mécaniquement rigolard.

Mais pour un motif qui en définitive est presque plus grave.

Parce qu’elle donne au duo phare – quelle nostalgie nous point en songeant à Naulleau et Zemmour ! – formé par Yann Moix et Christine Angot une visibilité, une importance, une influence sans commune mesure avec sa qualité intrinsèque.

Parce qu’elle constitue une caisse de résonance pour le moindre propos de l’un ou de l’autre et qu’elle incite à adhérer, sans l’ombre d’une réserve, à la pertinence et à la profondeur de telle ou telle pensée qui est recueillie médiatiquement comme une révélation, telle une lumière. Rarement contestée.

Parce qu’elle conduit à exclure forcément une présomption qui n’est pas si rare que cela : celle de la bêtise.

D’autant plus qu’on n’ose pas l’invoquer face à une Christine Angot si naturellement concentrée sur elle-même, tellement persuadée de la fulgurance de ses réflexions que tout, chez elle, physiquement, cherche à nous transmettre l’éclat de son génie, avec une expression évidemment sans limpidité.

Qui pourrait avoir l’audace de se moquer d’une attitude tellement certaine, par sa componction et sa gravité affectée, de dominer le débat et de mériter d’être admirée, toutes affaires cessantes ? Christine Angot se prend tellement au sérieux qu’il serait indélicat, presque grossier de la prendre à la légère.

Images

Yann Moix est d’une autre qualité. On peut discuter ses positions, les polémiques qu’il lance à intervalles réguliers moins parce qu’il y croit que par un souci constant de se démontrer qu’il continue à exister et qu’il demeure un vif trublion, un provocateur qui ne s’assoupit pas. Il annonce qu’il va déposer plainte pour diffamation, à ses risques et périls, au sujet de Calais, contre le ministre de l’Intérieur. Cette nouvelle va le rassasier durant quelque temps. Yann Moix peut être insupportable mais au moins n’est jamais stupide.

Index

J’ai la faiblesse, en revanche, d’aller jusque là quand je prends connaissance des réactions de Christine Angot au sujet du succès – certain et qui était prévisible – du premier tome des Mémoires de Jean-Marie Le Pen.

Elle est meurtrie et déçue par les Français parce que 50 000 d’entre eux l’avaient commandé avant même sa publication et que, selon elle, cela en dit long sur le rapport des citoyens avec la Shoah, le nazisme, le fascisme et les Juifs. Elle est choquée par le fait que Jean-Marie Le Pen, « réhabilitant » Pétain et « frisant le négationnisme », soit traité comme « une petite star ».

Je pourrais, pour répliquer à ces inanités, m’abandonner à une attaque facile. Pour beaucoup, Christine Angot, dans ses livres, est aussi éloignée d’une authentique littérature que Jean-Marie Le Pen d’une conception non provocatrice de l’Histoire. Pourtant elle est lue et même encensée par certains critiques sous son charme. Pourquoi les Mémoires de JMLP n’auraient-ils pas le droit d’intéresser ?

Il y a matière à une autre argumentation pour battre en brèche ce que je n’hésite pas à qualifier de bêtise, mais conforme au canon de la bienséance.

Le premier tome va de la naissance de Le Pen en 1928 jusqu’à la création du FN en 1972. Je le lirai évidemment, et encore plus le second, parce qu’il relatera probablement les procès m’ayant opposé à lui quand il avait poursuivi le Canard enchaîné et Libération et que j’étais ministère public à la 17ème chambre correctionnelle à Paris.

Au-delà de ces péripéties personnelles, la passion de la chose publique et de la politique, au sujet d’une personnalité qui, qu’on l’ait adulée dans sa mouvance ou qu’elle ait été plus largement détestée, a structuré, durant 46 ans, une part de notre Histoire, m’aurait naturellement conduit à ne pas négliger cet ouvrage.

Images

Même en ne se fondant pas sur une dilection qui m’est propre pour ce type de livres – qu’il aille de JMLP à l’extrême gauche -, il me semble que l’étonnement réprobateur de Christine Angot est absurde. Ainsi la curiosité historique et civique serait à blâmer ? Ainsi il ne faudrait surtout pas lire l’ouvrage d’un auteur qui ne mériterait que d’être stigmatisé et haï à cause de son parcours ? Ainsi se plonger dans ce premier tome serait forcément valider le pire de ce personnage ?

Quelle étrange conception, et au fond déplorable et si bête, de la démocratie et de la citoyenneté que ce mépris à l’encontre de lecteurs qui, par leur acte, montreraient tout ignorer des horreurs du nazisme, du fascisme, de la Shoah ! Quelle vision étriquée et médiocre du débat politique et intellectuel que cet ostracisme qui devrait être obligatoire à l’égard d’un livre à ne percevoir que telle une monstruosité !

Ce qui serait le signe d’un assoupissement républicain et d’une paresse civique aurait résulté, au contraire, dans la société civile, d’une indifférence à l’égard de ce premier tome ou d’un refus scandalisé ! Comme si ignorer garantissait la préservation des principes éthiques et historiques alors qu’elle ne peut être assurée que grâce à la connaissance !

Cette réduction vertigineuse de l’intelligence, heureusement indissociable d’une forme de pluralisme qu’on cultive et à laquelle on s’astreint, montre à quel point certains de nos donneurs de leçons – elle en est au premier rang – se dépouillent délibérément de ce qui pourrait au contraire les rendre plausibles, ouverts et convaincants !

Entendre Christine Angot proférer, le plus sérieusement du monde, en étant suivie avec un incongru enthousiasme médiatique, ce qui au fond n’est qu’une ineptie peut faire douter de notre grille de valeurs et de la lucidité d’un milieu qui s’autocélèbre, s’autocite et confond la diffusion d’un propos avec sa pertinence.

La comparaison est discutable, j’en ai conscience, mais je force le trait délibérément. Il faut tout lire. Il fallait lire Mein Kampf. L’horreur n’était pas de lire. L’horreur – et la naïveté – avaient été de ne pas croire possible ce qu’on avait lu.

On ne devrait plus prendre Christine Angot au sérieux. Une bonne dose d’ironie lui ferait du bien.

Cela la désintoxiquerait d’elle-même.

Article précédent

Parti médiatique : un gros mot ?

Article suivant

Lobby de gauche, réalisme de droite : le président et les prisons

Voir les Commentaires (109)
  1. Marc GHINSBERG

    « Pourquoi Christine Angot est-elle prise au sérieux ? »
    Mais parce que, cher Philippe, il y a des gens comme vous qui lui consacrent des billets et qui entretiennent la polémique autour d’elle.
    Ne pas la prendre au sérieux, c’est l’ignorer.

  2. Julien WEINZAEPFLEN

    1. Yann Moix est un provocateur qui vit dans l’urgence d’exister parce qu’il souffre. La polémique qu’il lance actuellement sur les migrants de Calais peut être motivée :
    a) parce que c’est un bébé BHL qui doit exister à l’instar de son modèle ;
    b) parce qu’il en a trop fait contre les terroristes dans son dernier livre et qu’il doit se rattraper par l’amour des migrants ;
    c) parce que ses allégations sont vraies.
    2. Un peu d’ironie aiderait en effet Christine Angot à se désintoxiquer du Sujet Angot, qui allait jusqu’à mettre en scène son mari qui lui parlait d’elle. On peut certes accuser sa littérature d’être du Parimatch qui a oublié le poids des mots. Cependant la névrose de Christine Angot ne manque pas de souffle. Elle y poursuit l’enthousiasme d’une relation qui va forcément se détraquer. Et quand la relation se détériore sous le poids de la déception qui est en germe dans tout amour, on halète avec elle. Mais elle a encore une autre qualité : elle s’incorpore à merveille le savoir de son temps, Deleuze professant sur Leibniz, ou les dictionnaires de psychanalyse, métapsychologie dont elle se fait l’ayatollah, tout en allant consulter Claude Alexis si nécessaire, ou un autre de ses épigones voyant, toute thérapie étant bonne à prendre, à tout prendre…
    3. Peut-on reprocher à Christine Angot de s’émouvoir que la vie de l’épouvantail de la République, contre lequel on avait établi un cordon sanitaire, finisse, non par la continuation du purgatoire qui aurait dû s’achever de son vivant si sa longévité avait été moins grande, mais par un ironique (justement) : « Adieu, l’Epouvantail, on t’aimait bien », toute la classe politique entonnant cet éloge préfunèbre qui n’aurait pas été le même, j’en gage, si Le Pen avait été assassiné.
    4. Pourquoi cet homme ambitionna-t-il d’être de Gaulle en réhabilitant Pétain, dont je tiens pour ma part que, comme Louis XVI en des temps troublés, il a effectivement fait don de sa personne à la France et s’est sacrifié pour elle, tandis que de Gaulle se donnait en quelque manière le beau rôle de s’identifier à une France mythifiée (« Je suis la France, déclarait-il à tante Yvonne médusée qui venait non seulement de le rejoindre, mais de le retrouver à Londres.) ?
    Pourquoi cette réhabilitation du vieux maréchal valut-elle au pupille de la nation une persécution qui a fait s’attacher à lui, moins ceux qui aiment la cause de la vérité que ceux que fascinent les parias parce qu’ils se sentent des marginaux ?
    Jean-Marie Le Pen pouvait-il incarner une résistance politique s’il percevait son rôle comme celui du tribun de la plèbe (c’est lui qui l’a dit, confirmant qu’il n’a jamais songé sérieusement à prendre le pouvoir) ? Quel fut le modèle de Jean-Marie Le Pen ? Mussolini ? Pétain ? De Gaulle ? Comment a-t-il eu le cynisme de rallier le petit-fils du général en s’acoquinant avec des gens qui auraient voulu tuer son grand-père, y compris celui qui le fit hériter de sa maison, cet Hubert Lambert qui avait à cet effet ménagé un passage secret au cas où de Gaulle fût venu à Saint-Cloud (JMLP le raconte dans un de ses journaux de bord qui n’a soulevé aucune indignation) ?
    Pourquoi celui qui disait vouloir réconcilier les Français exhale-t-il un tel amour des armes et de la guerre que son seul fait de résistance, en dehors d’avoir voulu prendre le maquis, est d’avoir détenu une arme de guerre, au grand dam de sa mère qui voulait s’en débarrasser ? Comment le fondateur du Front national a-t-il eu l’idée saugrenue de réunir anciens collaborateurs et anciens résistants dans un même parti, au service d’un projet pour le pays dont on se demande dès lors quelle en est la légitimité ? (Là encore, je n’invente rien, c’est lui qui explique à un de ses nombreux interviewers que c’était son dessein en créant le Front national) ? Quel est le bilan politique de Jean-Marie Le Pen ? Visionnaire ou imposteur ?

  3. Même avec ses cheveux courts, Mme Angot a une tête de Totenkopf mit Bigoudi.
    Elle est drôlement virulente envers les lecteurs par anticipation des mémoires de Le Pen. Si elle pouvait en faire une liste, elle la transmettrait à qui de droit en vue de les faire déporter dans un camp de rééducation socialiste.

  4. Patrice Charoulet

    Il y a beau temps que je ne PEUX plus écouter ONPC. C’est au-dessus de mes forces.
    Je partage votre sentiment sur le côté perpétuellement rigolard de Ruquier. Je partage votre nostalgie de l’époque du tandem Zemmour et Naulleau, que l’on peut maintenant écouter ailleurs, par chance.
    Dès le départ, j’ai dit, comme d’autres, et sans prétendre une seconde à l’originalité, que Christine Angot était une énorme erreur de casting. C’est surabondamment prouvé.
    Je ne lirai pas le livre dont il est question. Il y a tant de choses à lire. Et d’abord toute la littérature française… dont Christine Angot, qui est en dessous de tout, ne fait manifestement pas partie.

  5. Bonjour,
    Il ne fallait pas être grand clerc pour deviner que le tome 1 des Mémoires de Jean-Marie Le Pen serait un immense succès de librairie.
    Imprimé à 50 000 exemplaires, il a été épuisé avant même sa mise en vente cette semaine. Il se classe également en tête des meilleures ventes de livres sur Amazon.
    Le fondateur du FN est certes un personnage très controversé : pétainiste convaincu, antigaulliste notoire, son parcours politique est émaillé de propos provocateurs xénophobes, antisémites qui ont terni à jamais l’image de ce parti, au point d’ailleurs que sa fille Marine envisage de changer le nom de celui-ci afin de repartir sur des bases nouvelles, plus saines car débarrassées des petits « détails » de son fondateur qui ne lui font pas honneur.
    Difficile de nier que JMLP est un personnage qui a marqué les soixante dernières années, au point de parvenir au second tour de l’élection présidentielle de 2008, permettant ainsi à Jacques Chirac d’être élu avec un score digne d’une république bananière.
    Très bon orateur, parlant un français impeccable, tout laisse à penser que sa plume est du même niveau.
    Le contenu de son livre, concernant notamment le régime de Vichy, la guerre d’Algérie, est certainement très contestable, mais le « patriarche » conserve encore ses inconditionnels, en particulier chez les plus de soixante-dix ans qui constitueront certainement la plupart de ses lecteurs.

  6. hameau dans les nuages

    Il faut comprendre la bande à Ruquier et ses sbires. La femme à barbe est leur fonds de commerce. Bateleurs de foire ils rameutent, hurlent, promettent l’horreur derrière le rideau moyennant l’entrée. Mais les choses étant ce qu’elles sont le phénomène s’émousse (à raser) et on s’approche de la liquidation totale et du dépôt de bilan.
    Ils pourront toujours se recycler dans la barbe à papa-maman-transgenre. Du sucre rose et du vent.

  7. Je commence à me poser des questions existentielles : que fais-je dans ce blog, excellent par ailleurs ?
    Hier on m’a parlé d’un « Hanouna » qu’on prétend être connu de moi. Aujourd’hui on me parle de « Moix » et de « Angot ».
    Moix, je sais qu’il a écrit un livre. J’ai vu un jour l’ouvrage sur un présentoir du Bon Marché : 5 kg de papier ! Comment peut-on avoir envie d’entreprendre la lecture d’un tel machin ?
    Angot, rien. Heureusement que notre hôte l’évoque. J’aurai l’air moins demeuré dans les dîners en ville quand elle sera évoquée. On nous donne à voir sa photo, pas terrible la dame. Les intellectuelles c’est souvent, rappelons-nous de la grande Simone, la rabatteuse de Sartre.
    Ce couple, si l’on ose dire, sont les tenanciers d’un spectacle télé qui passe dans un créneau horaire où les honnêtes gens, ceux qui bossent pendant la journée, dorment du sommeil du juste. C’est mon cas. Enregistrer l’émission ? Ce serait excessif.
    Et c’est ainsi – pour ces raisons – que je me suis privé pendant de longues années des émissions de Zemmour et Naulleau dont je sais, trop tard, la qualité.
    Reste Le Pen. Celui-là au moins on le connaît. Hélas ! Acheter ses mémoires, non ; tout de même ! Les lire, oui, éventuellement ; en les volant ou en les consultant dans une bibliothèque. Bonjour la nausée.
    Et Hitler dans tout ça ? Non seulement il faut lire Mein Kampf mais il faut le relire et le méditer. Puis se demander comment après la publication de cet ouvrage les gouvernements européens, particulièrement ceux de France et du Royaume-Uni, n’ont pas pris les mesures adéquates pour empêcher définitivement le relèvement de Germania.
    Tenez, puisque vous êtes arrivé jusque-là dans la lecture de ma prose insipide je vais vous faire un cadeau : un de mes petits-fils, classe de seconde, étudie l’histoire contemporaine, comme on sait le faire dans les écoles de la République à l’ère du grand envahissement. Il vit dans ma bibliothèque l’ouvrage en question – dans l’édition des Nouvelles Editions Latines. Il ne dit mot mais on pouvait lire dans son comportement un mélange d’étonnement, de dégoût et de déception.
    Voilà où on en est !

  8. L’estocade que Christine Angot a portée à François Fillon, avec une agressivité et une vulgarité dont on se dit rétrospectivement qu’elles étaient en parfaite adéquation avec le showbiz politique du paraître, lui a valu la reconnaissance de tout le parti des médias.
    Elle est devenue depuis la représentante de la gauchosphère et en même temps emblématique du comportement de cette fraction politique qui se délite dans ses profondeurs en conservant ce qu’il faut d’influence pour survivre.
    Dans un combat idéologique qui commence à compter plus que des défaites politiques, comme celles que l’on vient de voir en Italie, mais aussi des défaites intellectuelles face à ceux qui n’ont plus peur d’affronter la doxa gaucho-islamophile, et dont Lucile nous a donné un lien exemplaire (je l’en remercie vivement), Christine Angot se rêve d’être la Pasionaria, considérant qu’elle sera d’autant mieux entendue qu’elle crie plus fort.
    La gauche française a les Pasionaria qu’elle peut, je rappellerai que la Pasionaria espagnole communiste de sinistre mémoire, ne cessait de dire pendant la terrible guerre civile opposant nationalistes aux socialistes, anarchistes et communistes, qu' »il valait mieux mourir debout que vivre à genoux », moyennant quoi quand elle vit la guerre perdue, elle émigra chez Staline où elle fut reçue avec les honneurs dus aux bons serviteurs. Elle eut même droit à la nationalité russe.
    Qui sait si nous ne verrons pas un jour Christine Angot, portant la burqa de rigueur, mais ce jour-là, elle sera silencieuse comme le veut la charia, qui peut avoir ses bons côtés !
    Après le silence des agneaux, celui des vieux chameaux !
    PS : Un peu déçu par les photos d’Angot et de Moix, mais qui au fond traduisent bien l’insignifiance des personnages.
    Heureusement que le Menhir sourit, ce qui n’est pas habituel chez lui. Aurait-il atteint le niveau de sérénité du Bouddha ? Question éminemment philosophique portant en elle la contradiction de la philosophie des profondeurs.
    Faut-il mourir en accord avec sa vie ou avec ses profondeurs éclairées par la proximité de la mort ?
    S’il a atteint la sérénité du Bouddha, c’est une excellente chose pour ses profondeurs, mais en même temps c’est une quasi négation de sa vie politique.
    Bon, disons qu’il sourit de la farce qu’il fait à la communauté bien-pensante.
    Je reviens sur la Pasionaria, communiste acharnée qui, elle, a fini ses vieux jours en retournant au traditionnel catholicisme espagnol de son enfance, et donc en se repentant, un peu tard à mon goût, mais il paraît que le pardon relève de Dieu seul.

  9. « On ne devrait plus prendre Christine Angot au sérieux. »
    Mais qui l’a déjà prise au sérieux ??
    Cette créature n’a été embauchée par Ruquier que pour faire le buzz.
    C’est tout et c’est peu. Dans un monde sensé, son recrutement ne serait jamais advenu…
    Pour résumer mon opinion je lui emprunte sa prose, page 58 de son dernier opuscule « Un amour impossible », paru en 2015 :
    « Ah la la mon Dieu, qu’est-ce que j’en ai marre, mon Dieu, mais j’en ai marre, j’en ai marre, j’en ai marre, mais j’en ai marre !… Mais j’en ai marre, mais marre, mais j’en ai marre, marre, marre, mais marre ! J’en ai marre j’en ai marre j’en ai marre, mais qu’est-ce que j’en ai marre, mais qu’est-ce que j’en ai marre mon Dieu… »

  10. Barbara Schreyer

    Cela devait être dit. Merci à vous de l’avoir fait, Monsieur l’avocat général !

  11. Pierre-Antoine

    Christine qui ? connais pas !
    Il m’arrive parfois d’entendre comme un bruit lointain qu’il est fait mention d’une certaine Christine au détour d’un titre sur un média… mais j’avoue que le soleil continue de se lever à l’est et se coucher à l’ouest sans qu’aucune Christine ne vienne entraver sa course !
    Bonne journée à vous Monsieur Bilger, profitez bien du printemps qui revient, encore une année de plus, et sans qu’aucune Christine ne vienne perturber la montée de sève !

  12. Bonjour
    «  »On n’est pas couché » n’est pas seulement une émission exaspérante à cause de Laurent Ruquier et de son caractère vulgairement promotionnel et mécaniquement rigolard. »
    Pour votre information, il est possible d’éteindre la télévision, de lire un livre, d’écouter la radio, de se promener dans les bois pendant que le loup n’y est pas.

  13. louis-ferdinand

    Christine Angot, je l’ai vue une seule fois et quelques minutes. Que ce nom soit effacé de ma mémoire c’est une sorcière, elle fait partie de celles qui sèment la haine et le désordre… Il faudrait l’enfermer dans une grotte et la murer avec Laurent Ruquier.
    Voilà ce que l’on donne en pâture aux cervelles inanimées.

  14. Paul Valéry ne comprenait pas qu’on pût écrire dans un roman « la marquise sortit à cinq heures ».
    Que dirait-il alors s’il avait lu dans le premier roman de la mère Angot :
    « Il met des clémentines sur son sexe pour que je les mange. C’est dégoûtant, dégoûtant, dégoûtant, dégoûtant ».
    Quelle écrivaine !
    Reviens, Gracq, reviens nous sauver de la décadence !

  15. L’émission me paraît sur son déclin.
    Laurent Ruquier n’est peut-être plus capable d’attirer d’animateurs intéressants pour d’autres motifs que le buzz médiatique qu’ils essayent laborieusement de mettre en route chaque semaine. Ça sent la fin de règne. J’attendais il y a encore un ou deux ans le passage de l’invité de la semaine pour éteindre la télévision ; c’était un temps où l’on pouvait penser, quoiqu’avec agacement, qu’il s’y disait des choses différentes, et autrement qu’ailleurs, fût-ce des cancans. C’est fini, et c’est tant mieux ; les politiciens finissaient par se galvauder à se lâcher dans une émission dite de divertissement, mais qui s’employait en fait à propager la doxa politique de « people » infatués d’eux-mêmes, et traitaient les ministres comme des égaux, sinon avec supériorité. Le passage y était presque obligé pour les membres du gouvernement, un peu comme maintenant chez Bourdin, cet être limité aux yeux de serpent.
    On en a tous assez d’entendre les acteurs et les actrices et les écrivains en vogue nous dispenser leur catéchisme politique, comme à Hollywood. Ruquier le cancaneur et sa petite bande sont dorénavant des » has been », autrement dit des ringards. Ouf.
    @ Zonzon
    J’aime bien vous lire.

  16. Réduit à l’anecdotique, j’ose me régaler d’avoir lu notre hôte dire qu’il fallait lire Mein Kampf, sans réserves, seulement par ce qu’il est nécessaire de savoir. Aurais-je radoté autrement qu’en vain ?
    Aucune opinion sur Madame Angot dont je ne connais que la fille (oui, d’accord, facile, mais on a le droit de se réjouir de choses simples).
    Autrement dit, je suis en accord avec M.Ghinsberg : ignorance pour éliminer, ce qui, au fond, n’est pas si exact, puisque, ne l’ayant jamais pratiquée, je ne sais pas qui elle est et votre billet, cher P.Bilger, consiste à me dissuader d’en prendre connaissance.
    Et voilà que vous avez éclairé en un tournemain la maïeutique du Théétète. Bravo.
    Mais alors, que faire ?
    Tout connaître étant impossible, goûter à tout étant un fantasme, ne reste que l’humilité de l’harmonique des pensées. La vibration d’un énoncé quelconque engendre dans notre esprit ses harmoniques, comme autant d’incitations à les exploiter, les regrouper, les accorder ou les dissocier. C’est le rasoir d’Ockham.
    Cela dit, la componction arrogante des médias surtout télévisés est universelle, et je remercie notre collègue qui nous a orientés vers Jordan Peterson lequel donne une vraie leçon d’harmonie à la psy qui le harcèle. Il exploite avec une habileté « véridique », comme dirait sans scrupule le Coran, les à-peu-près, les généralisations infondées et les détruit lorsqu’elles le méritent.
    Alors « Est ne Angot delenda ? »

  17. Je constate que pour l’instant les commentaires sont plus destinés à éreinter la pauvre Christine Angot qu’à vraiment vanter l’intérêt littéraire, voire historique, des mémoires de J-M Le Pen.
    Bref les états d’âme plutôt que l’analyse de fond.
    Il est vrai que la dame n’est pas vraiment sympathique. Sans doute est-ce même pour cela que Ruquier l’a embauchée. Dans un talk-show ce qui importe c’est de créer l’incident, c’est bon pour l’audimat.
    Je n’ai lu aucun ouvrage de Christine Angot et je ne pense pas le faire un jour, ceci malgré les prix littéraires qui lui ont été décernés. Prix pas vraiment prestigieux, délivrés plus par copinage, semble-t-il, que pour la qualité de sa plume. Ce qui n’est pas le cas de Yann Moix qui a eu le prix Goncourt du premier roman en 1996 pour son roman Jubilations vers le ciel, puis le prix Renaudot en 2013 pour son livre Naissance. Ce qui lui confère une meilleure crédibilité lorsqu’il donne son avis sur un ouvrage.
    Mais en ce moment Yann Moix est plus préoccupé par la bataille qu’il livre pour la défense des migrants, dont certains, nous dit-il, sont capables de nous réciter par cœur des vers de Victor Hugo. Alors les mémoires de JMLP, je crois qu’en ce moment il s’en fiche éperdument.

  18. Savonarole

    D’immenses foules en liesse m’implorent de donner mon avis sur Christine Angot.
    Désolé, je m’y refuse, question d’hygiène personnelle.

  19. Noblejoué

    @ Zonzon
    Si Lucile aime bien vous lire, vous avez toute votre place ici.
    On vous a indiqué des sites comiques dont je ne pense pas qu’ils aient la moindre valeur. Mais je vous conseille, en plus de commenter ici, puisque vous aimez beaucoup rire, « le blog d’un odieux connard », notamment pour les critiques de films ! A un moment, j’ai beaucoup ri, un peu blasé, mais finalement, vous le conseiller me donne envie de retourner voir ce qui s’y passe.

  20. @ Achille
    Curieux de nature et vieux routier, je suis en pleine lecture des Mémoires de Jean-Marie Le Pen. Parfaitement bien écrit, un parcours très documenté sur sa descendance, sa carrière et sa façon de servir la nation à une époque de sa vie, j’en suis aux deux tiers des 400 pages.
    Je voulais surtout approfondir son passé militaire en Indochine et en Algérie et comment il interprétait les causes et les finalités de ses engagements. La plume est d’un excellent niveau même s’il admet ne pas avoir tout rédigé lui-même. Sur le fond on peut ne pas être en phase avec ses avis sur Pétain, de Gaulle, Mendès France et Rocard mais au moins il a le courage de ses opinions. Quoi qu’il en soit, son nom restera dans les annales même si aujourd’hui son œuvre, le Front National, a fait long feu. Sur ce, je m’attaque aux 120 dernières pages.

  21. Claude Luçon

    Ayant relégué ONPC au passé à oublier, sachant déjà ce que Philippe pense de Ruquier, je le soupçonne d’avoir écrit ce billet pour nous inciter à lire les mémoires de JMLP.
    Pour une fois il aurait sombré dans le politiquement correct : on désapprouve ce qu’est JMLP, mais on l’écoute et on le lit quand même 🙂
    Il faut quand même avouer que Ruquier a réussi un tour de force !
    Il a regroupé un trio, lui, Moix et Angot, qui représente l’inverse de la Trinité.
    En plus Moix, lui, semble ignorer que dans les pays du Commonwealth, le « Hugo Dictionary » n’est pas une traduction de l’oeuvre de Victor mais un simple dictionnaire. Il a confondu, ses migrants récitaient des définitions lues dans le dictionnaire, pas les poèmes de Victor Hugo !

  22. Monsieur Bilger maintenant je suis convaincu, vous êtes un mathématicien, je vous ai comparé au demi de mêlée et/ou d’ouverture de la grande époque à juste titre.
    Le match contre le grand Béziers, celui de Raoul Barrière, dès la première minute notre demi de mêlée s’échappe pour aller aplatir entre les poteaux, l’essai fut refusé mais la victoire de l’équipe était au bout et sans aucun doute plus que méritée.
    Il n’y avait pas faute, le demi de mêlée était exceptionnel.
    Dans cette catégorie je pense à quelques autres de ce blog mais ceci est une autre histoire.
    Un tel billet ne s’écrit pas avec la seule plume de journaliste d’investigation il faut la lucidité du jeu, la vision de ce que l’on voit, la classe, ceci dit le demi de mêlée n’a pas eu de chance il a été blessé au mauvais moment, mais ceci est une autre histoire aussi.

  23. « Reviens, Gracq, reviens nous sauver de la décadence ! »
    Rédigé par : Claggart | 06 mars 2018 à 11:20
    Ecris-nous « Le visage des pitres »…

  24. saint-just

    Serait-il interdit de parler de l’élection qui vient d’avoir lieu en Italie ? Notre chihuahua national en a-t-il piqué une colère ? Vous parliez de la presse mais n’en faites-vous pas partie ?
    Quant à JMLP ce fut un grand patriote avec une grande gueule et c’est tout. Inutile de se joindre à Achille et consorts pour salir ce qu’il a pu y avoir de beau en France.

  25. Yann Moix : « …On peut discuter ses positions, les polémiques qu’il lance à intervalles réguliers moins parce qu’il y croit que par un souci constant de se démontrer qu’il continue à exister et qu’il demeure un vif trublion… »
    Au fur et à mesure que l’on gravit les échelons de la hiérarchie et quel qu’en soit le domaine (politique, humanitaire, justice, médias, entreprises…), le nombre d’idéalistes diminue jusqu’à devenir très vite nul.
    L’idéalisme est pour les petits et les sans-grade que l’on maintient dans l’ignorance (école bradée, culture devenue ringarde, etc.), que l’on amuse avec des jeux et des stades, que l’on convoque à dates fixes pour glisser un bulletin pré-rempli, et qui rêve de ce qu’il n’a pas. L’espoir et l’idéalisme sont pour les démunis envers lesquels les médias, les politiques et plus généralement les hommes et femmes de pouvoir ont la plus totale aversion et le plus grand mépris.
    Les puissants et autres faiseurs d’opinion possèdent ; ils n’ont pas besoin de croire ou d’espérer. Leur obsession est de garder le pouvoir ou leur statut social. Ils se vautrent dans le cynisme. Rien de pire qu’un idéaliste parvenu en haut de l’échelle sociale. Ses jours sont comptés.
    C’est ce que décrit notamment à merveille et avec un humour parfois proche de Kafka, Romain Gary, dans « L’homme à la colombe », petit livre prémonitoire et génial.
    Moix, Angot, même combat : comment satisfaire son ego et remplir son portefeuille grâce à l’aliénation et la servitude volontaire du plus grand nombre.

  26. Jean-Christophe

    Ils sont quarante Français à faire partie du classement annuel établi par Forbes. C’est un de plus qu’en 2017.
    Sur un an, en février 2018, les milliardaires français ont vu leur potentiel croître de 30 % et dépasser les 265 milliards d’euros.
    Année macronienne par excellence, les très riches s’empiffrent et les vieux sont taxés ; sans parler des pauvres à qui l’on propose d’accueillir toute la misère du monde, de l’éduquer, de la nourrir, de l’héberger, de la vêtir, de lui donner de l’argent de poche et un ticket d’entrée chez « Paul emploi » alors que c’est la faillite. Cerise sur le gâteau, simultanément les très riches sont dispensés de l’ISF et l’on offre – en plus des rémunérations exorbitantes et des avantages de tous genres – 600 € par mois non taxés à tous les députés pour leur argent de poche.
    Pour les riches « Y’a bon Macron », une nouvelle honte nationale.

  27. Bravo Philippe,
    Ça fait plaisir de lire un commentaire avisé et argumenté sur cette baudruche sectaire et suffisante de Christine Angot.

  28. Je rejoins Savo au sujet de cette harpie insignifiante, une sorte d’Arlette Laguiller du PAF, même haine, même mocheté repoussante à vomir ; une mal b… comme disait le Général Bigeard à propos de la mochévique de LO.

  29. Olivier Durand

    Je pense à Julien W aux réflexions élaborées ainsi qu’à Zonzon à la retenue délicieuse – nouvelles recrues de qualité – et me dis que l’excellence renouvelée de cette société des lecteurs de Philippe Bilger mérite meilleure alimentation.
    Mais la télévision est le péché mignon de notre hôte et en bons camarades, embrassons les inclinations de ceux que nous aimons.
    Love

  30. Xavier NEBOUT

    Il y en a encore ici, et peut-être même M. Bilger lui-même, qui disent avoir lu ce qu’ils n’ont jamais lu.
    A quelle page M. Bilger a-t-il lu des horreurs dans Mein Kampf ? Et surtout dans le contexte de l’époque ?
    Outre que c’est ennuyeux au possible à lire, la guerre faisait encore partie des moeurs, et contre les juifs, c’est de la bibine à côté de Céline et autres esprits de droite de l’époque seulement en France ; contrairement à ce dont on nous rebat les oreilles, il n’y a rien concernant leur extermination pour la bonne raison que telle n’était pas l’intention d’Hitler. S’en débarrasser est certes extravagant concernant une ethnie vu du canapé franchouillard en 2018, mais ce n’est pas exterminer.
    Où Achille a-t-il vu des propos antisémites chez JMLP, outre peut-être des blagues de mauvais goût du genre « Durafour crématoire » mais bien de son époque ? Quel ado ou troufion n’a pas dans les années 60 ou même 70, ri de blagues sur les juifs, comme sur les « pédés » les « belges » ou les « curés » ?
    Le problème, c’est que les cerveaux sont complètement phagocytés par le gauchisme, et cela même chez les gens qui se croient de droite.
    « Se croient », car lorsque l’on chante La Marseillaise, on est de gauche.

  31. @ Jabiru | 06 mars 2018 à 13:39
    Rassurez-vous je ne me joindrai pas à ceux qui, comme Christine Angot et quelques autres, poussent des cris d’orfraie devant le succès que connaît le tome 1 des mémoires de J-M Le Pen.
    Je pense que de nombreuses personnes qui ont vécu directement ou indirectement les événements d’Indochine et d’Algérie sont intéressées par cet ouvrage qui donne une vision différente de la « version officielle ».
    Un livre bien écrit est toujours intéressant à lire, même si on n’en partage pas les idées. Aussi je ne m’interdis pas de le lire un jour si l’occasion se présente. Mais pour l’instant j’ai trois livres achetés récemment et qui vont m’occuper pendant quelques mois.

  32. « Pourquoi Christine Angot est-elle prise au sérieux ? » (PB)
    Dans cette question, deux interprétations possibles, les deux faces d’une pièce, plus on lance de fois la pièce en l’air plus on se rapproche de la probabilité de 50/50. Bon ici c’est un peu faussé.
    Au nombre de réponses à ce jour on en est encore éloigné.
    Je sais… Mais il pleut.

  33. Je suis désolée de l’unanimité totale des commentateurs. Non que je sois fan de Christine Angot mais déjà, attaquer le physique des femmes, laides lorsqu’elles viendraient de la gauche, me paraît d’une bêtise suffisante et machiste. Surtout lorsqu’on s’appuie comme exemple sur Simone de Beauvoir qui était une très jolie femme dans sa jeunesse.
    Notre hôte, lorsqu’il a quelqu’un « dans le nez » pour parler familièrement, fait comme nous tous : tout est vu par le prisme de sa subjectivité (cf Taubira). Certes l’argumentaire pour ne pas lire JMLP était stupide, et je crois qu’il faut le lire. Mais il arrive que la critique ou les admirations de C.Angot soient subtiles, nuancées, même si son expression n’est pas aisée et requiert une écoute attentive et empathique. Comme beaucoup, Christine Angot est inégale, tant dans ses ouvrages que ses avis, elle a le mérite de la sincérité et de sa totale implication, même à mauvais escient, dans ses propos. Je ne crois pas une seconde à un désir de « buzz ».
    Monsieur Bilger, donnez-lui donc gentiment quelques notions dans votre Institut de la parole, elle sera plus limpide dans ses propos et vous, excusez-moi, un petit peu moins péremptoire…
    @ Noblejoué
    J’adore aussi le blog unodieuxconnard.com, merci de le signaler !

  34. Claude Luçon

    @ Jean-Christophe | 06 mars 2018 à 15:15
    Admettez que c’est tout de même consolant de savoir que nous avons quelques quarante mini-milliardaires en France (voir plus bas).
    La question est, à propos du billet du jour, Ruquier peut-être ! Mais Angot et Moix (ou devons-nous écrire Luix) on peut en douter, sauf bien sûr milliardaires en mots, mais dans ce cas nos bavards nationaux seraient très nombreux en tête d’une liste internationale.
    Une précision : les 265 milliards d’€ s’appliquent au potentiel (les 30%) ou au total de leur fortune ? Si c’est le total de nos quarante bienheureux c’est pitoyable, seulement 6,6 milliards chacun !

  35. Catherine JACOB

    « « On n’est pas couché » n’est pas seulement une émission exaspérante à cause de Laurent Ruquier et de son caractère vulgairement promotionnel et mécaniquement rigolard. »
    En temps normal je ne vous contredirais pas. Pour commencer parce qu’à l’heure de diffusion de cette émission je dors, dans mon lit ou sur le canapé.
    Mais cette fois-ci, j’ai fait un effort pour rester éveillée à cause de la participation du ‘latin lover’ comme on dit, qu’est Dany Brillant que j’aime bien, ainsi que celle de Mme Lionel Jospin dont il a été rappelé qu’elle avait soutenu la candidature de son mari à l’occasion des présidentielles de 2002 lors desquelles J.-M Le Pen avait dépassé Lionel Jospin de 200 000 voix environ et Jacques Chirac été élu avec 82,21% des voix, alias l’agrégée de philo Sylviane Agacinski, à l’occasion de la promotion de son dernier ouvrage «Le tiers-corps » dont l’intitulé m’évoque tout autant Le Tiers livre des faits et dits Héroïques du noble Pantagruel : composés par M. François Rabelais, Docteur en Médecine, et Calloier des Iles d’Hyères, un ouvrage publié en 1546 qui se fait l’écho des débats médicaux, juridiques, moraux et religieux de son temps, qui sera suivi du Le Quart Livre dans lequel Pantagruel et ses compagnons voguent vers l’oracle de la Dive Bouteille (on s’interroge alors sur ce que pourrait être un éventuel futur « quart-corps » et pourquoi pas aussi « Quint-corps »), que «le corps d’un tiers », sens auquel se réfère explicitement l’auteur qui se fait elle aussi l’écho des débats médicaux et juridiques de notre temps relatifs au don et à la greffe d’organes.
    1. .
    Ensuite, vous vous prenez à regretter la visibilité et l’importance « rarement contestée. Parce qu’elle conduit à exclure forcément une présomption qui n’est pas si rare que cela : celle de la bêtise », du « duo phare » formé par Yann Moix et Christine Angot.
    « D’autant plus qu’on n’ose pas l’invoquer – il s’agit donc de la bêtise – face à une Christine Angot si naturellement concentrée sur elle-même, tellement persuadée de la fulgurance de ses réflexions que tout, chez elle, physiquement, cherche à nous transmettre l’éclat de son génie, avec une expression évidemment sans limpidité. ».
    Je ne dirai pas à quoi me fait penser Mme Angot qui a bien évidemment dialogué avec Mme Jospin :
    2. ;
    Cette dernière expliquant que le tragique de la situation veut que non seulement on attende la mort d’un tiers, celui qui deviendra le tiers-corps, mais qu’on l’espère, et que le « don » – ou selon la loi française qui ne prend en compte que le refus explicite consigné par écrit, l’’attribution’ – ouvre sur une dette morale immense et impayable, l’impayable Mme Angot répliqua sans s’émouvoir : « Il y a de toute façon des gens qui meurent. »
    Sylviane Agacinski a alors précisé que le futur « donneur », objet d’une sorte de « saisie-attribution » de ses organes, ne pouvait être décédé à l’issue de n’importe quelle circonstance mais uniquement de mort subite, ce qui représente moins d’1% des décès, ou encore de mort encéphalique, ce qui représente moins de 5% des décès. A quoi on rajoutera que ce moins de 1% et ce moins de 5% doivent laisser derrière eux des organes compatibles avec le « receveur ».
    Laurent Ruquier a lu quelques passages :
    3. ;
    à la suite de quoi la discussion a porté sur la question de la vente d’organes. On a ainsi appris qu’au XVIIIe on pouvait vendre des dents, des cheveux, son sexe. Mme Agacinski-Jospin rappelant alors le parcours de Fantine, la mère de Cosette dans « Les Misérables » de Victor Hugo qui n’a d’autre choix que de se prostituer pour envoyer les sommes exorbitantes réclamées par les Thénardier pour l’entretien de Cosette.
    Sont évoqués également le vol de dents sur les soldats (Waterloo), la transfusion sanguine qui à ses débuts donnait lieu à un marché interdit à partir des années 50 et donné comme remplacé par le don d’un sandwich – on précisera quand même que le sandwich était sans doute moins une forme de rémunération qu’un moyen de reconstitution du sang prélevé, mais Ruquier expliquera qu’il a donné autrefois son sang pour pouvoir avoir accès à ce sandwich, Cosette-Ruquier a tout de même fait du chemin depuis cette époque héroïque, on va dire… le trafic d’organes etc.
    Je me suis tout de même demandé comment on a pu faire pour transplanter les dents des soldats de Waterloo, et imaginé que comme dans le cas ci-dessous, il pouvait s’agir d’une utilisation magique, pas forcément maléfique, mais en tant qu’amulette pour en tirer de la force et du courage, ce qui n’a pas grand-chose à voir avec la question des greffes d’organes proprement dite.
    4.
    Vérification faite, il semblerait que les dents récupérées sur les cadavres des soldats aient servi au garnissage des dentiers avant l’invention des dents de porcelaine.
    Mais ce qui m’a davantage intéressée que ces grandes questions éthiques, ou l’absolu manque de délicatesse sadique de Ruquier demandant à Sylviane Agacinski si elle allait lire les Mémoires de JMLP à quoi elle a fort bien répondu d’ailleurs, soit dit au passage, c’est l’instrumentalisation de l’iconographie à des fins idéologiques.
    Le tableau de la première de couverture sous-tend un peu toute la présentation de l’essai. Voici ce qu’en dit Ruquier :
    « Le tableau mis en couverture de cette réflexion sur le don d’organes, permet d’en expliquer le titre, le tiers-corps, cet autre corps qui n’y figure pas. On ne voit en effet que le patient qui reçoit un organe et les médecins. Ils sont deux manifestement, mais celui qui donne l’organe est absent du tableau et c’est celui-là qu’on appelle le tiers-corps. »
    Ce tableau appartient à la partie inférieure d’un retable polyptyque qu’on appelle une prédelle. Il s’agit de la prédelle de La Pala di San Marco réalisée vers 1440 par un peintre de la première Renaissance italienne qu’on appelle le Quattrocento. Le commanditaire en est le fondateur de la dynastie des Médicis, Cosme (ou Côme) de Médicis. Il est conservé à Florence au musée San Marco. La couverture de l’essai ne présente qu’un aspect tronqué, le voici en entier :
    5.
    En ont été coupés sur la couverture, les éléments architecturaux que sont une fenêtre haute du côté du chevet du lit, une porte ouverte sur le mur opposé qui laisse entrevoir une autre fenêtre plus loin, les objets que sont un tabouret, des mules à la tête du lit, un flacon et un verre sont posé à la tête du lit, une sorte de petit panier est accroché au montant et l’un des saints repose sur un nuage. Quelque part donc, il n’est pas réel. Le patient dort, un chapelet entre les mains.
    Sylviane Agacinski complète :
    « Voilà. C’est le corps du donneur de greffon, du donneur d’organes que j’ai appelé le tiers-corps c’est un concept qui me manquait pour penser finalement plusieurs types de dons, voire de vente d’organes.
    Alors vous êtes gentil de dire qu’on voit qu’ils greffent une jambe parce que ce n’est pas si évident que cela. »
    D’où Ruquier : « Parce que vous l’avez raconté dans le livre. »
    Il est intéressant de pouvoir constater que
    – Lorsqu’un concept fait défaut pour penser la modernité on peut recourir à un recyclage obreptice de Rabelais.
    – Lorsqu’il est question de greffe d’organes, on expose une présumée greffe d’un membre. Une jambe n’est pas en effet à proprement parler un organe.
    Bref, si on consulte la présentation éditeur on a ceci : « Une peinture de Fra Angelico représente saint Côme, patron des chirurgiens, et son frère Damien, au chevet d’un sacristain auquel ils sont en train de greffer la jambe d’un Maure. »
    Comment les célèbres médecins s’étaient-ils procuré la jambe de l’Africain ? La fable ne le dit pas. Était-il donneur ? Mort ou vif ? Avait-il vendu un de ses membres ? Ou bien s’était-on simplement emparé de la jambe d’un homme de peu d’importance ?
    Ce personnage manque dans la scène. Ni médecin ni malade, il est le tiers dont le corps est requis par la transplantation : je l’appellerai le tiers-corps. » »
    Présentation qui se retrouve sous cette forme encore à ONPC :
    S.A-Jospin : « Mais c’est vrai que ça représente deux saints. Le premier, Saint Côme qui est le patron des chirurgiens, et une légende bien connue de la peinture de Fran Angelico et du Quattrocento de notre quinzième siècle, veut que ces deux frères aient greffé la jambe d’un Maure ; c’est-à-dire d’un noir, d’un Africain, à ce blanc qui avait perdu une de ses jambes et effectivement, on se dit, je me suis dit, mais ça tombe en plein dans mes questions parce que là on ne voit pas le troisième acteur de la scène de transplantation qui est donc la personne qui a donné sa jambe et je me suis dit « Est-ce qu’elle l’a donnée ? Est-ce qu’elle l’a vendue ? Est-ce qu’on la lui a prise parce que c’était une personne de peu d’importance ? comme par hasard un Maure donc un Africain. Cela recoupait mes questions sur la vente d’organes et le fait qu’aujourd’hui dans le monde il y a énormément de trafic d’organes dont les plus pauvres, pas seulement des Africains, mais notamment des réfugiés tout de même, du Soudan d’Erythrée etc. qui font l’objet de trafic d’organes absolument terribles notamment en Egypte et dans beaucoup d’autres pays. »
    On a donc là un placage totalement anachronique de problématiques et de questionnements de notre temps sur un tableau peint en Italie dans la première moitié du 15ème siècle et qui consiste dans la reproduction d’une légende s’étant élaborée à partir de l’hagiographie de saints jumeaux qui souffrirent ensemble le martyre sous Dioclétien, en 303 ou 310, donc en tout état de cause au tout début du IVe siècle ap. J. -C.
    Côme et son frère jumeau Damien sont ce qu’on appelle des Anargyres d’une épithète signifiant littéralement « sans argent ». Ce vocable qualifie les saints thaumaturges orthodoxes qui, contrairement aux médecins, exerçaient leur talent de guérisseur sans rémunération. Le patient est un diacre.
    Il est donc totalement absurde par exemple de penser que la jambe, si tant est qu’il n’y a pas eu glissement de sens au fil des siècles d’un membre propre vers un membre tiers, ait pu avoir fait l’objet d’une vente et donc d’un achat.
    « La représentation iconographique habituelle des saints anargyres est un jeune homme, vêtu sobrement d’une tunique et du phélonion, et portant les attributs de sa profession, de petites boîtes médicinales, des étuis d’outils médicaux, des fioles, spatules ou des pinces. »
    On peut penser que le petit panier suspendu au montant de la tête du lit dans la toile de Fra Angelico non tronquée est l’un de ces attributs, peut-être la boîte médicinale de Damien, le patron des pharmaciens. Car on n’a pas en effet deux médecins, mais un chirurgien et un pharmacien.
    Le « comme par hasard d’un Maure donc d’un Africain » veut ignorer ceci :
    Le Maure n’est pas pour cette époque, un ressortissant de l’Afrique noire.
    La définition en est en effet celle-ci:
    MAURE, subst. masc. et adj.
    − Subst. masc., vieilli. Habitant arabo-berbère du nord de l’Afrique.
    Ex. donné : Un Maure se lavait les pieds dans la fontaine qui est au milieu; un autre se lavait accroupi sur le bord (Delacroix, Journal,1832, p.123).
    Qui plus est, on a encore ceci : « Étymol. et Hist. 1. Subst. a) 1176-81 Mor «habitant de Mauritanie» (Chrétien de Troyes, Chevalier Lion, éd. M. Roques, 286); mor adj. «brun foncé» (Chrétien de Troyes, Erec et Enide, éd. W. Foerster, 2545, var. du ms. C); b) 1573 cheval teste de more «cheval d’un poil rouan, dont la tête et les extrémités sont noires».
    Autrement dit, de la couleur d’un membre nécrosé.
    Le diacre, le patient donc, était soigné par les saints thaumaturges pour une jambe affectée d’une gangrène et donc nécrosée.
    « La première description médicale de la nécrose remonterait à 1695 par Charles Gabriel Le Clerc, qui fut médecin du duc d’Orléans, dans son traité de chirurgie. C’est en décrivant la gangrène qu’il évoque « une mortification entière qu’on nomme nécrose ». » Autrement dit, parler de « jambe nécrosée » résulte d’une interprétation d’une « jambe de couleur brun foncé » dont, dans le tableau, la porte et la fenêtre ouvertes signalent un courant d’air destiné à chasser l’odeur nauséabonde.
    De nos jours, on peut greffer des mains, ce qui représente déjà un exploit extraordinaire, la première greffe de mains date du 23/9/1998 et la 1ère greffe des deux mains date de juillet 2017, ayant été réalisée sur un enfant de dix ans, mais je ne sache pas qu’on ait encore greffé de jambes.
    S’agit-il donc encore en prenant en exemple l’improbable greffe d’une jambe par des saints du IVe siècle de moquer les croyances comme dans la conclusion de l’essai lue par Yann Moix :
    « On demande au médecin de produire la vie, de la réparer, la régénérer et secrètement qu’il nous guérisse de la mort elle-même : Vu qu’on n’est pas sûr de ces conneries-là – autrement dit la vie dans l’au-delà – vite un foie, un rein, un cœur. », conclusion tempérée à ONPC par l’auteur, Sylviane Agacinski : « Est-ce qu’aujourd’hui nous avons une promesse des technosciences qui nous promettent une survie ici-bas alors qu’il n’y a pas si longtemps la religion nous promettait une survie dans l’au-delà. »
    D’où, et vu qu’on ignorait également tout de l’anesthésie il n’y a pas si longtemps, ce n’est donc pas parce qu’il aurait été anesthésié en vue de l’amputation puis de la greffe d’une nouvelle jambe que le patient paraît dormir, mais peut-être rêve-t-il comme les patients passant la nuit au temple d’Apollon Pythien, et je pense pour ma part à cet ex-voto.
    6. ;
    Il ne s’agit pas de la jambe qu’un malheureux Soudanais aurait vendue pour survivre afin qu’elle soit greffée à un diacre orthodoxe blanc, mais d’un ex-voto en argent destiné à remercier un saint d’avoir permis la guérison d’une jambe.
    Je pense aussi à l’objet ci-après dans lequel par un effet de paréidolie on voit la forme d’une jambe.
    Mais bon, le post est suffisamment long et je suis arrivée je pense à démontrer l’instrumentalisation multiple d’une peinture du XVe siècle par, je n’irai pas jusqu’à dire la bêtise, mais une ignorance qui s’ignore ce qui pour une « philosophe » est un comble ! Ceci dit, en elle-même la présence sous forme du don de l’absent tiers eût été intéressante à penser.
    7.

  36. Cher Philippe,
    Toutes ces critiques, à quoi bon !
    Il est fort possible que nous manquions d’imagination et qu’il suffirait de presque rien pour que nous aimions cette femme fatale.
    Christine Angot, sur un air de tango, avec le père Ruquier en habit de Pierrot et nous verrions cette publicité hebdomadaire comme un régal ou un émoi jappant.
    Ceux qui osent prendre la plume sont des ratés, dixit la belle et de relancer la tare des âmes. Avatars nous sommes, avatars nous crèverons les bulles des savants, nous piquerons les sommets des géants, nous gravirons les échelles de la médiocrité.
    Ces samedis-là, on en a ri les premières fois, on en a eu marre bien des fois et ce coup-là c’était bien fait pour toi.
    Nous on n’aime pas ces soirées-là (à lire en mixant sur un air de Cloclo et de Yannick).
    Il nous semble que certains livres sont destinés aux chercheurs et aux historiens, mais de là en faire la pub tous les quatre matins, il y a de quoi se l’attraper et se la mordre, même si l’on n’en a pas.
    Ce n’est pas très correct ce que nous allons dire, mais si en entrant dans une librairie, nous tombons sur les livres que vous citez, il est probable qu’à grands coups de sacs à dos, nous devenions les personnes les plus maladroites.
    La place de ces ouvrages, ce sont les trous des toilettes et encore cette littérature ne peut pas être fertile. Voilà qui est torché et net.
    françoise et karell Semtob

  37. Merci à Philippe Bilger pour cette page lumineuse sur les turpitudes du trio Ruquier-Moix-Angot. Cela fait quelques mois que j’ai enfin renoncé à ma détestable et masochiste habitude du samedi soir tout en gagnant trois heures de sommeil. Cette émission est devenue insupportable, non seulement à cause de ces trois discutailleurs vénéneux et politiquement nuls mais aussi du public soumis aux signaux du « faiseur de salle » qui oriente les applaudissements. C’est pire que les rires pré-enregistrés.
    Je refuse la qualité d’ECRIVAIN aux deux suppôts de Ruquier, surtout à Angot, cette « péjorateuse » obsédée par son vagin et bien incapable d’émouvoir (sexuellement parlant) par ses torchonneries le mâle le mieux disposé à la lire.
    Quant à Moix, le prédateur rageur, la bave aux lèvres de haine, il me fait penser à un poing muni de ce qu’on appelle un « poing américain » + des pointes + des griffes + des lames + du poison pour être bien sûr de faire mal et d’achever son interlocuteur. S’il avait vécu du temps du père Hugo, celui-ci n’aurait jamais écrit à son sujet «…donne-lui tout de même à boire, dit mon père » ! Moix n’écrit pas, ne donne pas son opinion, il tue d’abord et déclare faire partie de l’Enfer du Bien, c’est pourquoi il croit n’être pas médiocre.
    Ruquier vieillit mal, sans jeu de mots. Ce bourreau de travail serait-il prématurément usé ?

  38. Thierry Berland

    Christine Angot est un « sujet », comme on dit aujourd’hui ; c’est un problème.
    Et c’est pour cela qu’il mérite intérêt ; une personne profondément troublée pour déverser autant de bêtises, alors que par ailleurs elle maîtrise parfaitement la langue et connaît bien la littérature (qu’elle pille par ailleurs allègrement).
    Elle est « sur » un segment médiatique qui marche plutôt bien : provocation, sectarisme, populisme médiatique et manipulation des concepts.
    Yann Moix est un autre torturé, mais digne d’intérêt. J’avais apprécié son roman Les Cimetières sont des champs de fleurs, Grasset, qui révélait une extrême sensibilité. Malheureusement, il a été saisi par la « télé », et se perd depuis dans cette arène où l’inculture domine. Et pour exister, il doit donner sans cesse des gages au parti médiatique pour se maintenir en place.
    JMLP : il faut en effet être un idiot, un naïf ou un sectaire pour condamner la lecture (sans les avoir lues évidemment) de ses mémoires. On est intéressé ou pas ; mais on n’ostracise pas.

  39. Les hommes les plus délicats se sont attachés à porter les coups destinés à humilier une femme qui ne serait pas belle…
    Ainsi, le beau sexe qui ignore les canons de beauté, est un homme qui ignore le pont de la rivière Kwaï… (je ne vois pas le rapport !)
    Il n’en demeure pas moins que celle-ci, qui se prend pour un auteur, ne fait que déblatérer, ce qui pourrait plaire à un public aux habitudes médiocres.
    M. Moix, petit monsieur de salon, va se dandinant nonchalamment porter la bonne parole, car lui, qui pense avec profondeur, ne se sépare jamais de sa torche qui lui permet dans les fumées citadines, de retrouver son chemin et en passant, un homme, écrivain influent de préférence, qui pourrait l’influencer. Il faut savoir que ce petit monsieur peut se mettre en colère, attitude atroce et très mal vue… Comme il est original, comme il est éblouissant et comme il est susceptible !
    Un peu comme Savonarole qui ne craint pas de dire une chose très laide, à propos de gens malheureux, utilisés par d’habiles journaleux.
    La sprezzatura n’est pas l’ordre du jour, ce qui l’est c’est la laideur des choses, il faut tenir très court le licol, car la laideur court partout, salit tout sans même vous bousculer, puisque volontairement vous vous penchez, et descendez vers ce qui est bas et facile…

  40. @ Julien WEINZAEPFLEN
    « Comment le fondateur du Front national a-t-il eu l’idée saugrenue de réunir anciens collaborateurs et anciens résistants dans un même parti… »
    Peut-être s’est-il dit qu’en 1972, plus de vingt-cinq ans après la fin de la guerre, il était temps de réconcilier les Français entre eux au lieu de continuer à entretenir de façon morbide et stérile un climat de guerre civile permanente ?

  41. ONPC et ses clowns : le service public à la française !
    Vous lui faites bien de l’honneur à cette harpie cher P. Bilger.
    Cordialement.

  42. Noblejoué

    @ Augier
    Vous avez raison, il ne faut pas attaquer le physique des gens… Quand on songe combien on rabaisse les femmes à cela, c’est encore pire.
    Odieusement nul, comme vous le signalez, rien à voir avec l’odieux connard !

  43. Julien benda

    « On n’est pas couché » : émission que je considère comme une forme de masturbation intellectuelle.
    Quant à ses participants :
    – Christine Angot, sur le plan écriture : je suis désolé de ne pas avoir réussi à lire un de ses ouvrages sur plus de cinquante pages. En tant qu’amateur de bon vin, je compare cette littérature à de la piquette.
    Au demeurant, pour l’avoir croisée lors d’une sortie au Quartier latin et pour m’être retrouvé à une table voisine, rien à dire : sympathique.
    Quant à Moix je préfère ne pas apporter le moindre commentaire (quelle tristesse de voir ce personnage issu d’une école de commerce si je ne me trompe).
    Quelqu’un peut-il me dire combien ils perçoivent pour leur participation hebdomadaire ?
    En un mot : écœurant.
    Ah, les médias !! Non merci.

  44. @ hameau dans les nuages (@Savonarole)
    « SAVO ! SAVO ! SAVO !… »
    Les groupies arrivent, sûr, elles ont plus de quinze ans !
    @ Savonarole | 06 mars 2018 à 12:37
    « D’immenses foules en liesse m’implorent de donner mon avis sur Christine Angot.
    Désolé, je m’y refuse, question d’hygiène personnelle. »
    …Sensibilité, émotion, une réaction de défense pleine de pudeur fort compréhensible.
    J’ai parié 1,05 euros que vous étiez secrètement amoureux de la dame…
    @Claggart | 06 mars 2018 à 11:20
    « Que dirait-il alors s’il avait lu dans le premier roman de la mère Angot :
    « Il met des clémentines sur son sexe pour que je les mange. C’est dégoûtant, dégoûtant, dégoûtant, dégoûtant. » »
    C’est abominable ! Ce truc ne marche pas ! On a été trois à l’essayer, les clémentines se cassent tout de suite la figure !

  45. Savonarole

    Curieusement c’est Benjamin Biolay qui a le mieux défini Ruquier :
    « Le millionnaire du service public »…
    Biolay n’est pas connu pour être un humoriste, ni pour avoir un gros cerveau, mais soudain il a trouvé la bonne formule, « Dans la brute endormie, un ange se réveille »… c’est de moi, ou de Victor Hugo, j’hésite.

  46. Savonarole

    Hors sujet. Ce soir Les Visiteurs sur TF1.
    Un critique de cinéma allemand avait pondu toute une théorie dramatique sur ce film en se basant sur le rôle de Jean Reno, Comte de Montmirail. Pour lui ce personnage incarnait une fêlure française, une nostalgie de notre grandeur, un regret.
    À l’époque il s’était fait allumer par ses confrères de gauche allemands.
    Certes, il n’y a pas de quoi envahir la Pologne, mais venant d’un Allemand c’est assez curieux, mais assez pertinent.

  47. Noblejoué

    Pour faire rêver avant de dormir.
    Jacques Abeille a écrit, entre autres, un ensemble de romans, appelés « le cycle des Contrées ». Lequel commence par « Les jardins statuaires ». Un nom évocateur… Trop pour que je l’abîme d’explications malvenues !
    Sachez seulement que ce qui est recouvert par l’expression est aussi beau, étrange, que l’expression elle-même, ce qui n’est pas peu dire.
    On voyage dans un monde, dans un style étrange autant qu’élaboré sans lourdeur, grave, complexe et lisible, parfait.
    Rôle des femmes et des voyageurs important. Préférence pour les Barbares, mais pas dans le sens mauvais ou destructeur de cité si… Culte de l’écriture et dans une certaine mesure de l’architecture. Fantastique mais société et personnages largement plus possibles, ethnographiques, que dans les romans réalistes.
    On dit l’univers faisant penser à Julien Gracq. Sans l’avoir lu, comment le garantir ?
    Mais sa qualité, incontestable.
    Ah oui, puisqu’on parle de sexe… Il l’intègre très bien à ses histoires, peut-être beau ou cruel, inventif, réel. Univers occidental, mais les ébats de la chair, sans semble-t-il leur ressembler, m’a fait penser à l’Extrême-Orient, par la manière d’assumer cette réalité, sans l’escamoter ou en faire un objet de scandale.
    Dans un des livres des Contrées, on ne parle que de ça. Très inégal… Si je pense l’auteur meilleur que la plupart des écrivains touchant à ce sujet, cela ne m’a pas donné envie de lire le reste de sa prose érotique, hors du cycle des Contrées.
    Appel vers l’ailleurs, la rencontre et l’intériorité.

  48. Noblejoué

    @ Catherine JACOB
    « Ceci dit, en elle-même la présence sous forme du don de l’absent tiers eût été intéressante à penser. »
    Alors faites-le !
    Pourquoi vous encombrer de regret et les autres de vaine attente ? On pourra dire que c’est ma faute, si les gens ne sont pas contents, pour une fois, une culpabilisation sympathique, ça ne se refuse pas.
    Sinon j’ai posé une question sur la nature de la linguistique qui me tourmente depuis un certain temps.

  49. @ Savonarole | 06 mars 2018 à 12:37
    L’anagramme de angot est « tango ».
    Vous n’iriez pas quand même jusqu’à lui refuser cette danse. Ne serait-ce qu’une fois !

  50. Alex paulista

    Angot se moque totalement d’avoir l’air stupide ou ridicule.
    Cette spontanéité a son charme.

  51. @ Xavier NEBOUT | 06 mars 2018 à 16:36
    « Où Achille a-t-il vu des propos antisémites chez JMLP, outre peut-être des blagues de mauvais goût du genre « Durafour crématoire » mais bien de son époque ? Quel ado ou troufion n’a pas dans les années 60 ou même 70, ri de blagues sur les juifs, comme sur les « pédés » les « belges » ou les « curés » ? »
    Je vous ferais juste remarquer que JMLP a sorti cette blague sur les juifs en 1988, pas dans les années 60 ou 70. Il était alors âgé de 60 ans et donc avait largement dépassé le stade de l’adolescent un peu bêbête et même celui de troufion amateur de plaisanteries de salle de garde.
    Concernant l’homophobie , malgré quelques petites blagues, là encore d’ado ou de troufion, il n’hésite pas à s’afficher dans un magazine gay pour affirmer qu’il n’est absolument pas homophobe. Il va même jusqu’à dire, je cite : « d’ailleurs la plupart de mes collaborateurs sont homosexuels ». On attend que bientôt il fasse son « coming out ». Peut-être dans le tome 2 de ses mémoires…

  52. Catherine JACOB

    @ fugace (@ Savonarole)
    « L’anagramme de angot est « tango ».
    Vous n’iriez pas quand même jusqu’à lui refuser cette danse. Ne serait-ce qu’une fois ! »
    Soyons sérieux. Savonarole peut-être, je ne connais pas le physique, mais Angot dont il existe aussi des anagrammes de cinq lettres faisant sens, j’émets des doutes :

    Ceci dit, il faut avoir sacrément confiance dans le partenaire pour de telles figures irréalisables sans long entraînement…
    Ah si jeunesse savait, si vieillesse pouvait, nous serions dans le meilleur des mondes possibles, celui qu’enseignait Pangloss à Candide dans l’œuvre de Voltaire moquant Leibniz, Candide ou l’optimisme.

  53. G.Bachasson

    Le plus désolant dans le binôme Moix-Angot, c’est la promotion d’un « intellectualisme » qui pollue les téléspectateurs en les laissant imaginer qu’ils sont en présence de véritables penseurs… Quelle désolation !

  54. Parler de Moix, je n’aime pas trop. Parlons plutôt des autres. Facile, car depuis la réorganisation de la boîte à images ils sont pléthore. La grand-messe du 20 heures c’est terminé. Fini les stars qui tenaient le créneau plusieurs décennies à la suite, jamais virées et qu’on revoyait recasées dans la lucarne d’à côté, reparties pour un tour.
    Ce qui est maintenant tendance c’est la « tranche » 18 h- 20 h. On n’a que le choix. C’est la 5 qui décolle la première avec C dans l’R, une appellation proprement ridicule, suivie dans une roue par LCI – où l’on retrouve un simiesque des origines particulièrement antipathique – et par Canarplus qui ferme la marche avec l’ineffable et inusable Calvi. Sans oublier BFM, spécialisée dans les « faits de société » à connotation « Bonjour le malheur des autres » : les meurtres, les viols, les disparitions d’enfants, les scandales financiers et le comportement déviant des politiciens – cette dernière rubrique étant de loin la plus passionnante. J’adore !
    L’origine d’un tel succès s’explique aisément. A cette heure les gens normaux, ceux qui évitent d’aller s’intoxiquer au Maquedo du coin, sont occupés à la préparation de la soupe – une tâche manuelle qui libère l’esprit et le dispose à recevoir toutes sortes d’insanités. Ce que les propriétaires des grands médias recherchent au premier chef.
    Tous sont satisfaits. Les vedettes font du buzz, le cuisinier/cuisinière fait son frichti, les patrons font du fric !
    Parfois on est gâté. On nous organise un grand moment ! Ce fut le cas l’autre jour où l’on nous donna une rencontre de pancrace entre deux champions des temps passés, les inénarrables Bercoff et Goupil. Remarquable !
    Les chenus se remémorèrent cette époque où Michel Polac avait la gestion d’une salle de boxe ouverte chaque samedi soir. Ah ! la ! la !
    Les internautes relatèrent d’abondance l’explication musclée Bercoff-Goupil.
    Je vais vous faire un aveu, je n’ai pas pu aller jusqu’au bout. Physiquement je ne supportais plus. Cette violence absurde qui naissait de visions antagoniques du monde pénétrait en moi et me mettait mal à l’aise. Ce qui jadis était jubilation devenait souffrance.
    L’âge peut-être ! Sûrement la prise de conscience que nous sommes en 1452 et que nous discutons du sexe des anges !
    J’ai coupé le récepteur et me suis mis à penser à un de mes vieux maîtres, René Girard, qui théorisa la violence et dont il recommandait qu’il fallait, à toutes forces, s’en éloigner.

  55. On arrive naturellement à l’essentiel : l’aveu de sa propre méchanceté, premier pas vers la réelle liberté.
    Merci à Lucile de signaler le personnage de J.Peterson, dont les douze règles de vie, un antidote au chaos, s’appliquent à nous tous, Noblejoué et Elusen y compris, comme Angot, Moix ou Ruquier.
    En voici trois, choisies au hasard de mes inimitiés :
    2 Traitez-vous comme quelqu’un que vous êtes capable d’aider :
    L’histoire du jardin d’Eden montre que nous sommes tous touchés par le péché originel. Mais vous avez le choix. Vous pouvez soit chercher le paradis, soit être entraîné en enfer. Oui, vous avez une nature honteuse et pécheresse, mais pour l’amour de Dieu, faites un peu d’effort. Arrêtez d’attendre que d’autres personnes vous arrachent à votre pitoyable trou.
    6 Mettez de l’ordre en votre maison avant de critiquer le monde
    Rappelez-vous l’histoire de Caïn et Abel. Eh bien, lisez-le alors. Oui, Abel était un schmuck qui méritait de mourir et Caïn n’était pas aussi parfait qu’il le croyait. Il méritait de mourir aussi. Nous méritons tous de mourir. Alors arrête de gémir si quelqu’un est plus riche et plus beau que toi.
    12 Câlinez un chat quand vous en rencontrez un dans la rue
    D’ACCORD. Donc, je suis vraiment en train de gratter le canon maintenant. Nous allons tous mourir. Probablement douloureusement. Alors fais juste le meilleur de ce que tu as. Si vous voyez un chat, caressez-le. Vous pourriez vous sentir mieux. Bien que probablement pas. Et s’il n’y a pas de chats, caressez quelque chose d’autre. Comme un chien.
    https://www.theguardian.com/books/2018/jan/28/12-rules-for-life-an-antidote-to-chaos-by-jordan-b-peterson-digested-read

  56. @ Catherine JACOB
    Simple détail, en passant. L’art odontologique est des plus anciens.
    « Thaïs nigros dentes habet
    Lesbia, niveos
    Quae ratio est ?
    Ista suos
    Illa emptos »
    Au-delà du style péremptoire de Martial, propre aux humoristes, le prélèvement des organes est une valeur très partagée, jusqu’à leur consommation aux fins d’attribution des « humeurs » qu’ils sont censés contenir. Mais, plus près de nous, Léon Bloy a mis en scène la vente des dents de la pécheresse pour se défaire de sa beauté et expier sa vie passée.
    Enfin, pour l’utilisation des dents arrachées, à Rome comme à Paris, il ne pouvait s’agir que de la confection de dentiers ce qui était déjà une performance exceptionnelle qui remet en question les esthétiques faciales des peplums.
    La greffe est aussi un fantasme qui affecte les dieux, comme Apollon à l’épaule d’ivoire, à voir chez Détienne.
    Il se pourrait, dans ces conditions, que la solution réelle du tableau soit dans la personnalité du grabataire et la présence des deux thaumaturges, réputés médecins, comme le symbole de l’impuissance devant les rigueurs de la création et la nécessaire intervention de la puissance supérieure.

  57. Combien j’aurais souhaité que le PSG gagne ! Pas pour des raisons sportives, le foot m’est indifférent, mais la défaite suscite encore plus de commentaires que la victoire et ce dans des proportions exponentielles ! Depuis je n’ai jamais entendu autant de batouilles nous raconter ce qu’était une défaite, jusqu’à l’indigestion suprême, celle qui provoque des coliques.
    A tout prendre je préfère écouter Christine Angot.
    Je ne pensais pas qu’il existait autant de « taouailles » pour commenter, heureusement que le ridicule ne tue pas, cela augure d’une grande hécatombe qui a déjà commencé.

  58. @ Zonzon | 07 mars 2018 à 09:37
    « J’ai coupé le récepteur et me suis mis à penser à un de mes vieux maîtres, René Girard, qui théorisa la violence et dont il recommandait qu’il fallait, à toutes forces, s’en éloigner. »
    Tiens, vous aussi vous êtes un élève de René Girard ? Vous allez peut-être pouvoir départager Aliocha et Noblejoué qui se sont empoignés dernièrement sur sa théorie du mimétisme. Pensez-vous vous aussi que le christianisme est un transhumanisme ?

  59. Pour beaucoup, Christine Angot, dans ses livres, est aussi éloignée d’une authentique littérature que Jean-Marie Le Pen d’une conception non provocatrice de l’Histoire.
    Mais de quelle Histoire parlons-nous ?
    De l’histoire de France façon propagande de l’école « républicaine », truffée d’images d’Épinal et de faits arrangés ou occultés destinée à justifier la révolution dite française et à faire accepter le régime qui en découle ?
    De l’Histoire revisitée par des staliniens après 1945 puis par des trotskistes après 1968 ?
    Jean-Marie Le Pen est un homme libre et entier appelant un chat un chat, c’est d’ailleurs ce que l’on lui reproche, principalement à notre époque où le mensonge est roi, mais en quoi le fait de dire la vérité (ou du moins de ne pas l’occulter) présente-t-il un aspect provocateur ?
    Et si l’on abreuve les Français d’idées reçues et parfois de contes et légendes ressemblant à de la bouillie pour chats, ceux qui s’en délectent pourront se faire passer pour des modérés mais sans se rendre compte qu’ils auront été endormis pour les empêcher de se révolter devant les injustices que les manipulateurs concoctent à leur encontre ainsi que devant les dangers et autres nuages noirs qui s’amoncellent à l’horizon.
    Oui, le roi est nu, mais celui qui le proclame est-il pour autant un provocateur ?

  60. Les derniers propos que l’on peut entendre dans le quartier des éditeurs (Saint-Sulpice) au sujet de « la Christine » :
    – Elle a du mal à se pénétrer de son immense vide.
    – Ecrivaine, sûrement pas, raconteuse tout au plus.
    – Elle est la « leonardisation » de l’écriture.
    Le bruit court qu’on lui aurait proposé un rôle de dame-pipi revêche à la gare Montparnasse dans un court métrage où elle invectiverait des hommes peu aimables envers les femmes. Titre du film : Le Derrière Dangot à Paris.

  61. Jean-Christophe

    Chronique pour les aveugles-sourds-muets.
    Des réformes idiotes tous azimuts et la dilapidation des biens de l’Etat, voilà les effets du triste sieur Macron – des petits pas et la hargne du chihuahua. En effet on va brader les aéroports de Paris et refondre (encore) la loi pénale.
    Entre autres infos dont la presse nous prive :
    « Mayotte, submergée par l’immigration clandestine, est au bord de l’explosion sociale. Depuis deux semaines, les manifestations se succèdent dans ce 101e département français, confronté à une insécurité grandissante. Ce mercredi, 3000 personnes ont défilé à Mamoudzou pour une opération « île morte ». Hier, les parlementaires, les maires et les élus départementaux ont indiqué rejoindre le mouvement « contre l’insécurité et pour le développement de Mayotte ». Sur place depuis lundi, le président LR, Laurent Wauquiez, compte faire de cette situation « le symbole de la lutte contre l’insécurité et l’immigration irrégulière ». « Si on n’est pas capable de réguler l’immigration, on ne le fera pas ailleurs », a-t-il déclaré. Wauquiez réclame de supprimer le droit du sol à Mayotte, et de revenir également sur le regroupement familial. Il explique : « Quand un enfant naît à Mayotte de parents clandestins on ne peut pas aboutir à l’octroi de la nationalité française ». De fait, de nombreuses femmes venues des Comores voisines choisissent d’accoucher sur ce territoire français pour que l’enfant bénéficie des lois sur l’accès quasi-automatique à la nationalité (à partir de 13 ans) puis du droit à faire venir le reste de la famille. Déjà en 2007, François Bayrou, alors candidat UDF, et François Baroin, ministre de l’Outre-Mer, avaient défendu cette remise en question du droit du sol pour Mayotte et pour la Guyane. Mais pourquoi s’arrêter à ces cas particuliers ? (Ivan Rioufol le 7 mars 2018 12h45) ».
    Je ne comprenais pas que les femmes de ma ville pondent autant de petits noirs. Avez-vous remarqué que pour redynamiser l’économie Nationale on faisait actuellement des trous partout dans les routes et les chaussées (tous les ronds-points étant terminés le BTP n’avait plus de Travail – les frères sont entrés en action – pour le paiement des travaux on fera appel à de nouveaux emprunts CQFD).
    Un an avec Macron c’est dangereux alors deux, bonjour les dégâts !

  62. @ Aliocha
    Vous allez encore penser que je déverse mon fiel, et que je suis ingrate alors que vous me remerciez, mais je vois que ça recommence avec cet auteur, comme avec ceux dont vous êtes déjà entiché : vous vous en servez pour nous faire la leçon, quasiment contre certains d’entre nous, c’est insupportable. Tout ce que je demande c’est que vous n’instrumentalisiez pas la pensée de Peterson comme celle de René Girard, ou celle de Dostoïevski. Ne l’utilisez pas pour sermonner « vos inimitiés », ni jouer au prophète incompris des béotiens, ni vous ranger avec ces auteurs contre le commun des mortels. Ne les ramenez pas à votre petite personne. Ils ne vous ont rien demandé, et tout ce que vous réussissez à faire c’est à les agiter sous le nez d’autrui en les prenant par le petit bout de la lorgnette, quand ce n’est pas en les citant interminablement, de façon confuse, avec des sous-entendus à peine cachés (« vous voyez bien que c’est moi qui avais raison »). Ils n’ont pas besoin de passeur, vous ne leur ressemblez pas, mais pas du tout. Vous ne parlez que par citations, alors qu’ils ont une pensée personnelle, vous présumez que nous avons besoin de vos semonces pour penser juste, alors qu’ils font confiance à leurs lecteurs.
    Si je vous ai mal compris et si vous aviez tout simplement envie de battre votre coulpe et de vous départir de votre « méchanceté », plutôt que d’asticoter de façon mesquine Noblejoué par exemple (qui me paraît vraiment cultivé et capable de penser par lui-même) pourquoi avez-vous besoin de nous prendre à témoin pour le faire ?
    Si vous le connaissiez un peu mieux, vous sauriez ce que Peterson pense par exemple des prières en public. Il dit que c’est comme de dévoiler ce qui se passe dans sa chambre à coucher, et que c’est trop intime pour en faire l’étalage. Par ailleurs, petit détail, contrairement à René Girard, il ne rejette pas la psychanalyse, loin de là, tout en complétant ses apports par d’autres écoles de pensée et par des découvertes scientifiques plus modernes. Etc., etc. Allez-vous vous en servir contre votre idole ?

  63. Noblejoué

    @ Aliocha
    « Rappelez-vous l’histoire de Caïn et Abel. Eh bien, lisez-le alors. Oui, Abel était un schmuck qui méritait de mourir et Caïn n’était pas aussi parfait qu’il le croyait. Il méritait de mourir aussi. Nous méritons tous de mourir. »
    Nous sommes mortels, condamnés à mort avant d’avoir rien fait, et s’il nous arrive de mal agir, c’est que la nature ou Dieu s’il existe, nous a créés ainsi.
    Nous ne méritons ni de souffrir, ni de mourir. Mais il est vrai que puisque nous le subissons, trop s’imaginent le mériter.
    D’ailleurs, dès qu’un malheur arrive, les gens culpabilisent les autres ou eux-mêmes. Mais il est vrai que pour éviter de souffrir, il vaut mieux parfois se tuer, mourir. A trop mauvais jeu, on quitte la table.

  64. @ Achille
    Pourquoi voulez-vous que je départage deux camarades dont j’ignore les thèses qu’ils défendent, lesquels de surcroît n’ont pas encore passé leur mauvaise humeur sur moi !
    Quant au christianisme, je crois que c’est la vérité. Une vérité « scientifique ». Reste la foi, c’est-à-dire ce qui ne se discute pas. Vous l’avez, vous ?

  65. @ Zonzon | 07 mars 2018 à 16:16
    « Quant au christianisme, je crois que c’est la vérité. Une vérité « scientifique ». Reste la foi, c’est-à-dire ce qui ne se discute pas. Vous l’avez, vous ? »
    Ainsi qu’une intervenante vous l’a gentiment expliqué, j’ai passé toute ma scolarité chez les maristes. Ce qui semble l’avoir vraiment traumatisée au point qu’elle le ressort chaque fois qu’elle parle de moi.
    A vrai dire avec le temps je me suis éloigné de la religion.
    Vous dites que le christianisme est la vérité. Elle est la vérité pour les chrétiens sans doute, mais pour eux seulement, ce qui explique les guerres de religions qui se sont déroulées tout au long des siècles, depuis les premières croisades jusqu’aux conflits idéologiques d’aujourd’hui.
    Quant à la foi, je l’ai peut-être eue dans mon enfance, mais elle s’est éteinte progressivement au cours des années.
    En fait je suis devenu agnostique. Je crois en une entité supérieure qui est à l’origine de l’univers, de la nature, de la vie et qui ne peut provenir que d’un esprit supérieur qui nous dépasse. Mais je ne crois pas au Dieu des livres saints et toutes ces histoires abracadabrantesques sur le destin du peuple juif, même s’il y figure malgré tout un fond de vérité sur le plan purement historique.

  66. Catherine JACOB

    @ genau | 07 mars 2018 à 10:18
    « La greffe est aussi un fantasme qui affecte les dieux, comme Apollon à l’épaule d’ivoire, à voir chez Détienne. »
    Je connaissais l’épaule d’ivoire de Pélops, mais pas l’Apollon à l’épaule d’ivoire. Il semble que l’ivoire ait été envisagé comme matériau de l’Apollon délien, mais exclu après analyse (cf. la statue cultuelle d’Apollon à Délos).
    @ Noblejoué | 06 mars 2018 à 23:35
    Ça ne fait pas partie de mes questionnements pour le moment.

  67. Noblejoué

    @ Zonzon
    Achille a un humour quelque peu caustique, vous avez raison de ne pas vous laisser entraîner à provoquer un clash entre Aliocha et moi, qui ne nous apprécions guère… Les rapports du transhumanisme, c’est ce à quoi je « crois », et du christianisme ne sont pas réductibles à la plaisanterie d’Achille, et je n’ai pas envie de me casser la tête ni de me disputer, là, je suis de trop bonne humeur. Pourquoi ? Parce que vous ne vous prononcez pas sans savoir, et aimez la paix.
    « Et c’est un bon camarade, ce que personne ne nie ».
    Je vous félicite, vous souhaite un peu tard la bienvenue et insiste lourdement pour que vous vous amusiez au blog d’un Odieux Connard !
    @ Lucile
    Je vous remercie de me défendre, et vous félicite de placer sous protection immédiate un auteur qui vous tient à cœur. Malheureusement, je n’ai perçu que trop tard le traitement infligé à René Girard et à d’autres…

  68. Je comprends, chère Lucile, que vous soyez froissée et ayez, comme vous le dites, besoin de déverser votre fiel, car Peterson confirme en tous points ce que j’essaye, à ma manière sûrement maladroite, et moins académiquement j’en conviens volontiers, de développer ici. Le lien déjà cité et qu’il faut recopier dans votre navigateur le démontre :
    https://archive.org/details/youtube-8_8Rb53D7GI
    Vous pourrez y entendre publiquement, et l’associer aux prières de rue est fallacieux, les développements christiques que je défends, vous rendre compte que qui connaît Girard ne peut céder à l’idolâtrie, car il la démonte, que mes réponses à Noblejoué ne sont point asticotage mais combat qui me vaut insultes et réquisitoires auxquels vous vous associez, tant pis pour vous.
    Que je répète à qui a les oreilles ouvertes que je ne suis pas pratiquant, ce qui ne m’empêche en rien de croire, que ce ne sont pas vos accès de domination, dénoncé par Peterson comme plaisir temporaire, qui m’en empêcheront, car je ne suis ici ni pour plaire, ni pour séduire, mais pour témoigner de ce que je ressens, que vous le preniez pour leçon vous regarde.
    J’espère néanmoins que votre prurit vous aura apaisée jusqu’à votre prochain accès, et en appelle à cet auteur que je vous remercie encore d’avoir cité, vous m’avez bien involontairement offert un allié incomparable qui m’offre la plus signifiante des conclusions :
    4Comparez-vous à qui vous étiez hier, pas à la personne inutile que vous êtes aujourd’hui
    Affrontez-le, vous ne serez jamais aussi intelligent, alors ne vous comparez pas à quelqu’un qui l’est. Commencez par vous agenouiller pour prier. Même si vous ne croyez pas en Dieu. Les athées sont simplement des personnes aveuglées à la vraie manière d’être. Là, vous vous sentez légèrement moins utile.
    https://www.theguardian.com/books/2018/jan/28/12-rules-for-life-an-antidote-to-chaos-by-jordan-b-peterson-digested-read

  69. Savonarole

    Vivement le prochain billet de Philippe Bilger parce que là on frise la Controverse de Valladolid, le Da Vinci Code, la disparition de l’Atlantide, le Pendule de Foucault et la main de ma sœur dans la culotte d’un zouave.
    Ne plus me déranger, no molestar.

  70. @ Catherine JACOB
    Vous avez raison, lapsus. Mais Détienne quand même dans Apollon, le couteau à la main (ou entre les dents comme caricaturé).

  71. @ Philippe Bilger
    « Le premier tome va de la naissance de Le Pen en 1928 jusqu’à la création du FN en 1972. Je le lirai évidemment, et encore plus le second . »
    Vous risquez d’être fort déçu, hormis par son écriture dans un français qui se fait hélas rare, et accessoirement sur sa « première fois » ainsi que ses supposés talents d’amant. Tout son livre n’est que redites de ses multiples interviews, tant en presse que télévisuelles. Cela aussi bien sur son enfance et adolescence que sur son antigaullisme, pro-pétainisme, bienveillance pour Hitler et son régime, ainsi que sur sa brève participation à la guerre d’Indochine, et à celle d’Algérie qui elle aussi fut limitée.
    Même sur la torture en Algérie il ne nous apprend rien, d’autres et notamment Hélie de Saint Marc ainsi qu’Aussaresses ont bien mieux traité de sa problématique. Ces deux derniers ainsi que Bigeard étaient plus que réservés sur le lieutenant Le Pen et ses campagnes.
    Son livre il l’aurait dû l’appeler non pas mémoires, mais compilation de mes interviews concernant les années 40 à 72. Certes cela aurait été bien moins vendeur et n’aurait pas flatté son ego démesuré. On peut toujours espérer que son deuxième tome soit plus instructif…

  72. Julien WEINZAEPFLEN

    @ Olivier Durand (et aussi @ Zonzon sur mon blog, car nous nous connaissions d’ailleurs), merci pour la bienvenue.
    Vous avez raison @Xavier Nebout, Hitler est de la bibine à côté de Céline. D’autre part et sauf si Lénine (dont je n’ai pas lu une ligne) l’a fait avant lui, Hitler a créé un précédent : il a inventé l’autobiographie politique, espèce d’hagiographie victimaire et de confession autojustificatrice destinée à promouvoir un projet politique. Je ne sais pas quel vide projectif se cache dans le Révolution de Macron. Mais toute la ligne Philippot était déjà dans « A contre flots » de Marine Le Pen. Ce qui ressort du peu de Mein Kampf que j’ai lu est qu’Hitler était un mauvais drôle qui, sur le tard, a voulu rattraper ses lacunes et s’est construit une culture déstructurée. Au passage, pas un peintre, mais un architecte raté. Et néanmoins plus sensible à la question sociale que Marx et Engels dans « Manifeste du parti communiste », lesquels traitent le lumpenprolétariat de « racaille » qui se vendra toujours au plus offrant, tandis qu’Hitler a pitié des miséreux, bien qu’il ne voie pas d’autre solution que de les empêcher de se reproduire, car ils empêchent la patrie d’avancer. En ce sens, vous avez encore raison quand vous ne dites pas exactement (LA SEULE EXACTITUDE !), mais pourriez dire avec moi qu’Hitler cherche davantage encore à empêcher les « tarés » et les « dégénérés » de se reproduire qu’il n’imagine exterminer les juifs dont il entend se débarrasser. « Il n’en a pas tué assez » déclara ou écrivit Céline, ce qui est une pire saloperie que la solution finale, dont Edouard Husson discute à quel point on en a parlé autour d’Hitler, et si le Führer l’a explicitement envisagée ou ordonnée. « L’histoire est révisionniste », rappelaient Michaël Prazan et Tristan Mendès France, mais il ne faut pas discuter de ces choses-là. Et de ce point de vue, quand on la cite en entier, la phrase de JMLP sur « le détail » est inattaquable : « Les chambres à gaz sont un détail de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, à moins de considérer que la Seconde Guerre mondiale est un détail de l’histoire des chambres à gaz. »
    Certes @Augier, « Christine Angot a le mérite de la totale implication » dans ses livres comme dans ses critiques. Elle pose souvent la « question de côté » qui émeut ceux qu’elle interviewe, tant elle en a bien compris les mobiles cachés ; et pourtant je crois que @Thierry Berland dit vrai quand il sous-entend que Christine Angot est un symptôme. Son écriture semble un collage de journal intime qui reproduit la suffocation de son impossibilité à vivre la moindre relation sans qu’elle dégénère. Tout ceci est vécu en présence d' »Eléonore toujours », dont j’aimerais bien savoir, de la bouche du commentateur qui la connaît, comment elle va, comment elle a survécu à cette éducation et comment elle en parle.
    @ Exilé | 06 mars 2018 à 20 :45
    Vous me citez, demandant : « Comment le fondateur du Front national a-t-il eu l’idée saugrenue de réunir anciens collaborateurs et anciens résistants dans un même parti ? »
    Et vous me répondez : « Peut-être s’est-il dit qu’en 1972, plus de vingt-cinq ans après la fin de la guerre, il était temps de réconcilier les Français entre eux au lieu de continuer à entretenir de façon morbide et stérile un climat de guerre civile permanente ? »
    Maurras aussi (qui est un très grand écrivain) a voulu réconcilier « les Français qui ne s’aimaient pas » mais il l’a fait sur le dos des « juifs » et des « métèques », éléments exogènes de ses « quatre pouvoirs confédérés », comme Le Pen a réuni anciens résistants et anciens collabos au service d’un projet xénophobe. Car le seul point commun de leur fraternisation dans cette nouvelle Résistance était la lutte contre l’étranger ou l’immigré envahisseur. Le parallèle avec la Résistance gaulliste ne tient pas : certes, celle-ci compta des cosmopolites de gauche et des nationalistes de droite. Pour ces derniers, l’occupation allemande était une invasion étrangère. Pour les premiers, le nazisme était une barbarie idéologique. Mais la Résistance de la Seconde Guerre mondiale a eu pour effet de nous libérer d’une invasion barbare. De quoi nous libérerait la résistance lepéniste ? Elle prétend libérer les décolonisateurs qui ont désenvahi d’une invasion sans conquête qui se trouve être une aubaine démographique facilitée par la révolution des transports. Maurras dont descend Le Pen ne s’est jamais remis de la réhabilitation de Dreyfus. Le Pen a donc voulu réhabiliter les collabos qui seraient devenus les pionniers de la nouvelle résistance française. Car en Lepénie, les collabos ont toujours été les maîtres à penser des compagnons de la Libération, ces idiots utiles, comme était le petit-fils du général de Gaulle : « qu’allait-il faire dans cette galère ? ». Vous dites comme une de mes amies – et je suis d’accord avec elle et avec vous – que Jean-Marie Le Pen est peut-être l’homme le plus libre de France. Mais qu’a-t-il fait de sa liberté ?
    @ Catherine JACOB
    Quel souffle !
    Moi qui ne connaissais que les « fols en Christ », je plains le temps des anargyres, celui où les médecins et les avocats savaient encore que leur noble mission ne méritait que des honoraires.
    L’« ignorance qui s’ignore » est le comble d’un philosophe, mais la plupart ont oublié que la leçon de Socrate (et non de Jean Gabin) est : « Je sais que je ne sais rien. » Et pourtant nous nous mouvons dans un monde qui croit pouvoir distinguer entre croyance et savoir.
    « On demande au médecin de produire la vie, de la réparer, la régénérer et secrètement qu’il nous guérisse de la mort elle-même » et « les technosciences » n’ont pas « la promesse » d’un ici-bas indéfini et survivaliste. S’il est vrai que l’homme est le seul être qui sache qu’il va mourir, il en est inconsolable. Et si « philosopher, c’est apprendre à mourir », la philosophie est impuissante à lui procurer la moindre consolation, bien que les Consolations soient un genre en philosophie. Il n’y a que la religion qui aide l’homme à passer. Elle le fait en lui parlant de guérison. La guérison est le signe que le miraculé, que Lazare libéré de sa tombe, vont mourir guéris. La guérison d’ici-bas apprivoise la mort au-delà et, pour bien l’enfoncer dans la tête du croyant, la religion invente cette guérison suprême d’un mort qui ressuscite. En passant à travers quel corps ? Au prix de quel don d’organes ? Aux partisans de René Girard, l’abbé Yannick Vella me dit un jour que la théologie du sacrifice était en crise, car le diptyque mort et résurrection oubliait de brûler la victime, et l’Eucharistie était ce triptyque, les théologiens modernes apprécieront.
    Dans son « Histoire naturelle de l’âme », Laura Bossi se fait l’écho de ce que, le premier, le Dr Marc Andronikof a dénoncé : pour que des organes puissent être donnés, on a changé le critère de la mort, qui était l’arrêt du cœur, en encéphalogramme plat, suprême victoire du primat de l’intelligence sur le cœur, qu’avait précédé l’évolutionnisme, qui attribuait les plus grandes vertus à l’espèce dont le cerveau était le plus développé, espèce qui, incidemment, se désigne comme « sapiens sapiens », ce qui est encore plus antiphilosophique que « l’ignorance qui s’ignore » de Mme Sylviane Agacinski. Et voilà pourquoi, dirait Eckhart Tolle, nous sommes prisonniers de notre mental.
    Faut-il donner ses organes ? Faut-il être pour l’euthanasie ou militer pour que la vie aille jusqu’à son terme naturel ? Tous nos débats sont « un placage totalement anachronique de problématiques et de questionnements de notre temps » sur ces problèmes nouveaux. Pourquoi Sylviane Agacinski ne semble-t-elle prendre plaisir qu’à y embarquer son agnosticisme instruit des Pères de l’Église, tandis que son époux applaudissait au Discours de Ratisbonne de Benoît XVI ? Mais au nom de quoi les chrétiens eux-mêmes y prennent-ils position en se référant à l’Évangile qui parle certes de la mort, mais jamais de la fin de vie ? Tout ce que je sais comme diraient les philosophes, c’est que cela nous éloigne terriblement de Christine Angot et de Jean-Marie Le Pen.

  73. Catherine JACOB

    @ genau | 07 mars 2018 à 10:18
    « Il se pourrait, dans ces conditions, que la solution réelle du tableau soit dans la personnalité du grabataire et la présence des deux thaumaturges, réputés médecins, comme le symbole de l’impuissance devant les rigueurs de la création et la nécessaire intervention de la puissance supérieure. »
    Une illustration donc peut-être aussi de « Aide-toy, le Ciel t’aidera ! »
    Une formule qui peut sans doute être développée par une analyse étymologique des noms des saints thaumaturges avec Kosmos, l’âme du monde pour : Côme, et Daïmôn, le destin ou encore les âmes des morts, les génies tutélaires, l’ange gardien en somme en contexte chrétien, pour Damien.
    @ Savonarole | 07 mars 2018 à 20:32
    L’eau de la Seine a amorcé sa décrue ?

  74. @ Julien WEINZAEPFLEN
    Girard n’est pas théologien mais anthropologue et critique littéraire et sa théorie concerne le volet humain du tout homme-tout Dieu. L’éclairage que son hypothèse porte met en lumière la dissolution subversive que le texte chrétien impose à toutes les institutions, notamment cléricales, qui naturellement défendent leur pouvoir terrestre. C’est par ailleurs le problème que rencontrent les héritiers girardiens car il est impossible, et c’est heureux, d’en faire un nouveau système institutionnel.
    A mon humble avis, c’est dans l’intime du cœur de chaque individu que cette réalité observée pourra œuvrer, donnant à ceux qui se sont soumis à cette éducation le pouvoir de tisser des relations assainies, permettant de mieux appréhender le réel.
    On appellerait cela le royaume.
    Au cas où vous ne connaîtriez pas :
    http://www.rene-girard.fr/57_p_44740/rene-girard-et-la-theologie.html

  75. anne-marie marson

    Christine Angot est prise au sérieux parce que dans ses livres, qui sont mal écrits, elle a révélé l’inceste dont elle a été victime, et l’inceste en général.
    Elle est victime donc intouchable.

  76. @ Trekker 08 mars 2108 00:17
    Sur les Mémoires de Jean-Marie Le Pen, je rejoins globalement votre analyse et sur l’Indochine et l’Algérie je reste sur ma faim.
    Je lis actuellement un ouvrage du Général Dominique de La Motte, « De l’autre côté de l’eau ». Lecture recommandée par Jean-Dominique Merchet à l’occasion de la mort de l’auteur, ex-combattant d’Indochine.
    L’avez-vous lu et si oui qu’en avez-vous pensé ?
    Cordialement

  77. Savonarole

    @ anne-marie marson de 09:44.
    « Christine Angot est prise au sérieux parce que dans ses livres, qui sont mal écrits, elle a révélé l’inceste dont elle a été victime, et l’inceste en général. Elle est victime donc intouchable. »
    Et si toutes ses histoires d’inceste étaient bidon ?
    Qui tenait la chandelle ?
    Les impostures littéraires c’est mon dada.
    Voyez celle-ci, on en a fait un film français qui fut primé, Elie Wiesel se tordit en louanges avant de reconnaître ne l’avoir jamais lu, toute l’intelligentsia parisienne, qui tient à la terrasse de la Closerie des Lilas, se convulsionna devant ce chef-d’œuvre.
    Finalement son auteure fut condamnée à payer 22 millions de dollars pour imposture.
    http://www.lemonde.fr/livres/article/2014/05/13/l-histoire-fausse-de-survivre-avec-les-loups-l-auteure-condamnee_4415665_3260.html

  78. anne-marie marson

    @ Savonarole | 09 mars 2018 à 18:19
    « Et si toutes ses histoires d’inceste étaient bidon ? »
    Alors c’est pire encore. C’est vraiment une baudruche sectaire et suffisante, à ne pas prendre au sérieux.

  79. Mary Preud'homme

    @ anne-marie marson de 09:44
    @ Savonarole | 09 mars 2018 à 18:19
    Ne pas oublier les clémentines !
    Que serait-il advenu de cet inceste improbable sans la participation des clémentines ? Comme quoi un zeste d’agrume quelconque, à défaut de citron, suffit à déclencher l’intérêt d’un éditeur frustré, en manque de piquant à défaut de flair ou de simple talent !

  80. @ anne-marie marson 19 h 63
    L’inceste aide à vendre. Surtout s’il est inventé. De plus, dans cette hypothèse, c’est tout profit.
    Combien firent fortune en exhibant des scrofules bidon ?

  81. Béatrice Portinaro

    Tango Angot-Savo ! Olé : no molestar.
    Christine, attention à ne pas paniquer derrière la meule de foin ! Sors ta flèche. Celle des mobiles cachés comme l’écrit Julien WEINZAEPFLEN !

  82. Julien WEINZAEPFLEN

    Pas bien, pas bien du tout, les derniers commentateurs, de douter de l’inceste subi par Christine Angot, d’abord parce que vous savez bien que, dans notre pays cartésien fondé sur le doute et où donc le doute devrait être permis, on n’a plus le droit de douter de rien, et le doute ne bénéficie plus à l’accusé. Je sais bien, Pierre Angot n’est plus là pour se défendre. Philippe (Angot), lève-toi et défends si tu peux la mémoire de ton père. J’écoute. Philippe Angot reste bien silencieux. Ne plus jamais croire à la « version officielle » est une autre pathologie du doute. En ce qui concerne Christine Angot, un trauma sécrète à l’évidence cette écriture haletante, ce souffle et cette exhibition. Il n’est pas surjoué.
    Mais pour une qui ne surjoue pas, combien surjouent ! Prenez Delphine de Vigan. Elle écrit mieux que Christine Angot. Enfin son écriture est plus blanche, moins raturée. Mais dans « Rien ne s’oppose à la nuit », tout ce qui est censé constituer l’abomination de la désolation pour notre société sans qu’elle en souffre, tout est convoqué, tout est là : le vichysme du grand-père Georges, les viols sur les amies de ses filles sinon les incestes du même grand-père dévoyé, les bons côtés du vieux pervers, d’un admirable dévouement pour son fils Tom handicapé, donc le procès à l’ancêtre, et la folie, enfin, autre sujet de société, le droit de mourir dans la dignité de Lucile malade, qui procède elle-même à son suicide, enfin peut-être, à moins qu’elle ne meure dans son lit de sa longue maladie, mais ce serait moins littéraire. Profitant du succès de Delphine de Vigan, Félicité Herzog, Areva, dézingue, dégomme l’icône de son père Maurice, ce héros. C’est la grande victimisation !
    On est passé de la littérature épique ou chevaleresque à la littérature victimiste, où les héros sont les victimes. Seules les victimes font des exploits, honte à leurs exploiteurs ! La folie n’existe pas, on est toujours l’aliéné de quelqu’un, honte aux aliénateurs ! La brèche ne s’est pas ouverte par le transpercement du coussin familier par la petite fille délicieuse, bien avant que naisse sa sœur au mauvais caractère. (Cf. « Enfance » de Nathalie Sarraute, qui découvrit le « senti hors des mots » et la sous-conversation dans le trou du coussin au tissu déchiré.)
    Le pont qui a fait passer la littérature de l’héroïsation à la victimisation furent « Les Confessions » de Rousseau, tentative par un auteur protestant de se justifier contre l’affirmation protestante que personne n’est juste devant Dieu et que Dieu seul justifie. Rousseau dressa un déisme bonhomme contre le christianisme tourmenté et culpabilisateur (la « Profession de foi d’un vicaire savoyard »). Même si Luther a protesté contre la simonie et les indulgences avant de cautionner ses protecteurs qui mataient les paysans en son nom, le protestantisme s’est élevé, spirituellement, contre la culpabilité. La psychanalyse lui a emboîté le pas – on sait que Christine Angot en est férue – appliquant l’inversion accusatoire contre la loi du devoir : « Déshonore ton père et ta mère afin d’avoir longue vie de victime sur la terre, même si la civilisation ne doit pas y survivre, à qui nous apportons la peste, tout en déplorant son malaise. » Les victimes ont traduit : « C’est de ta faute si je suis fêlée », en envahissant prétoires et maisons d’édition. Mais la judéité freudienne n’a pas pris la Carthage romaine (cf. E. Roudinesco, « Histoire de la psychanalyse en France ») : la culpabilité est un stade que l’on ne dépasse jamais. Freud, l’Austro-Hongrois, écrivait dans une langue « empreintée » par Luther. Pourquoi vouliez-vous qu’il réussisse où celui qui avait codifié la langue allemande en traduisant la Bible avait échoué ? « Au commencement de ma montée dans un taxi, métaphore de mon entrée dans la vie, était la charge de la dette, indiquée sur le compteur. Schuld à tous les étages ! Au commencement était le meurtre de la horde primitive. Tous les parents se verront instruire un procès en éducation manquée, car on manque immanquablement son éducation, mais la justice doit être rendue au nom des victimes. Patient, il faut que paye le responsable de ta fêlure. » Permettez-moi pour ma part de préférer le péché originel dans sa dimension universelle et non comme prétexte à tant d’attaques ad hominem, tant de recherches de responsables des accidents ou catastrophes naturelles, tant de boucs émissaires et d’attaques personnelles.
    Freud a prétendu sans le prouver que la civilisation était fondée sur la prohibition de l’inceste. On aurait pu s’attendre à ce qu’une civilisation qu’il avait tant influencée eût retenu la leçon. On découvrit il y a quelques années que l’inceste n’était pas interdit par la loi. Quelques députés essayèrent laborieusement de mettre fin à cette anomalie. Mais on découvre à présent qu’un coupable de détournement de mineurs n’est pas présumé avoir abusé d’une enfant de onze ans, car il n’y a pas d’âge minimum prévu au consentement sexuel. Et cela nous arrive pendant que notre société permissive et légaliste a prétendu moraliser la libération sexuelle, qui peut pornographier à découvert à condition de sortir couvert, en dressant le tabou de la pédophilie, tabou purement éthique et nullement juridique, comme on voit. Seul le viol est un crime (depuis 1977), pas le viol d’un enfant, car on ne peut le punir en vertu de son caractère spécifique.
    Mais vérifions que la prohibition de l’inceste soit à l’origine de la civilisation. L’endogamie est la seule alternative au monogénisme, écrivait tranquillement saint Augustin, qui supposait que, pour élargir la famille d’Adam et Eve, les frères aient engrossé les sœurs, cependant que Caïn s’inquiétait lorsque Dieu prononça son exil : « Mais si je rencontre quelqu’un ! Ne va-t-il pas me tuer ? » Dieu ne protesta pas qu’il ne pourrait rencontrer quelqu’un puisqu’il n’y avait personne, mais Il traça un signe sur sa tête pour éviter qu’il ne lui arrive malheur.
    Quant au Père Philippe Dautais, il explique dans l’introduction de son essai d’anthropologie judéo-chrétienne que la relation entre la fille (Création) et le père (Créateur) est une relation sacrée, d’où viendrait selon lui l’interdit de l’inceste.

  83. anne-marie marson

    @ Mary Preud’homme
    @ Savonarole
    Merci pour vos informations.
    Je ne pensais pas que cela pouvait être un faux.

  84. Mary Preud'homme

    @ anne-marie marson | 12 mars 2018 à 13:25
    Dans le post cité en référence, j’ai utilisé le qualificatif « improbable » au sens d’insolite et non pour nier l’inceste subi par CA, qu’elle relate non seulement sans ménagement (ce qui se comprend) mais en y ajoutant nombre de détails déroutants et bizarres qui n’apportent rien sur le fond et contribuent même à dénaturer ou faire douter de son histoire, eu égard à certaines outrances détaillées avec « gourmandise ».
    Alors que l’inceste fait horreur et que ceux qui l’ont « vraiment » vécu répugnent à se confier ou ne le font qu’à demi-mots tant la blessure demeure insupportable même des dizaines d’années après le traumatisme subi.

  85. Robert Marchenoir

    Petit rappel : Christine Angot n’a jamais subi d’inceste de la part de son père. Je l’ai démontré sous le précédent billet de Philippe Bilger consacré à ce personnage.
    Je mets au défi quiconque d’apporter un début de commencement de preuve allant dans le sens inverse, en présentant une déclaration de l’intéressée, tirée d’une source fiable, et affirmant qu’elle a eu des relations sexuelles avec son père.
    Je peux me tromper, naturellement, vu qu’il est impossible (sauf en mathématiques) de prouver absolument qu’une chose n’a pas existé.
    Bien sûr, si jamais quelqu’un trouvait une déclaration de Christine Angot allant en ce sens, il conviendrait ensuite que la justice enquête et qu’un tribunal se prononce. Ce n’est pas parce que quelqu’un affirme quelque chose que c’est vrai. Pas même si c’est une femme. Contrairement à ce qu’on a pu vous raconter, les femmes ne sont pas davantage des anges que les hommes.
    Mais enfin, avant de croire à la rumeur publique, savamment fabriquée en l’occurrence, selon laquelle « tout le monde sait bien que » Christine Angot a été violée par son père, il conviendrait, au minimum, que cette dame s’avance et l’affirme en public.

  86. Est-il déraisonnable de penser que l’écrivain, l’homme qui écrit, est par nécessité inférieur à son œuvre ? Que sa présence physique décrédite ses livres infailliblement, fatalement, irrévocablement — et c’est d’ailleurs de ce mot, décréditer, que Rousseau se sert, l’appliquant à son cas personnel — qui est tout de même, reconnaissons-le, tout à fait particulier à cet égard. Mais enfin, il l’a dit et bien dit.
    Il me semble que certains écrivains « médiatiques » devraient méditer cette pensée de Landor, qui écrit quelque part : « Authors should never be seen by authors, and little by other people. The Dalai Lama is a god to the imagination, a child to the sight ; and a poet is much the same. »
    On ne comprendrait pas aujourd’hui l’attitude d’un Roger Martin du Gard qui, se trouvant dans l’appartement de la rue Vaneau au moment du tournage du film qu’Allégret consacre à André Gide (« Avec André Gide »), trouve on ne sait comment le moyen de ne jamais être pris dans le champ de la caméra qui suit le grand homme, son ami de quarante ans, de la table de travail au piano et du piano à la bibliothèque. Je pense aussi à Saint-Exupéry qui rechignait à aller parler à la radio sous prétexte qu’il n’aurait pas des choses « vitales à dire ». (Et quand on se donne la peine de lire ses Carnets, on comprend ce qu’il voulait dire).
    Cette humilité et cet art consommé de la discrétion sont décidément d’un autre temps.
    De Landor enfin, j’ajouterai par parenthèse cette autre phrase pour lester un autre de mes commentaires où, répondant maladroitement à un intervenant de ce blog, je prenais Montaigne à témoin — et je demande pardon de m’étaler ainsi en citations :
    « Shakespeare is not our poet, but the world’s. » (La phrase est dans le volume « Poems and epigrams » du maître de la prose anglaise).

  87. Ahmed Berkani

    Pour ceux qui veulent rire un peu, lisez les « Entretiens avec le professeur Y » (ou le colonel Réséda, c’est selon), où Céline, pour faire plaisir à Gaston (Gallimard) et à Paulhan, et parce que, nous dit-il, le premier lui aurait fait à demi-mot le reproche de « ne pas jouer le jeu », s’essaie à « l’interviouwe » (orthographe de l’auteur). Accessoirement, on y fera connaissance avec les Delly, immense succès de librairie à une lointaine époque.

  88. @ Ahmed Berkani | 13 mars 2018 à 22:00
    « Est-il déraisonnable de penser que l’écrivain, l’homme qui écrit, est par nécessité inférieur à son œuvre ? Que sa présence physique décrédite ses livres infailliblement… »
    Je pense aussi que si la littérature est leur moyen d’expression, la banalisation de leur image et de leurs propos peut se mettre en travers de leur œuvre. Mais un écrivain ne peut plus faire autrement que se montrer en public, et surtout à la télévision, et souvent, sous peine de ne jamais avoir d’éditeur ni de lecteurs. Le questionnement et le mystère sont insupportables à la télévision. Il y avait bien cette Italienne qui avait réussi à garder l’anonymat tout en étant très lue, mais qu’on on a fini par sortir de sa cachette et montrer au grand jour contre son gré. Le paradoxe est qu’à force de dévoilements, brutaux ou complaisants mais presque toujours formatés, on type les personnalités, de telle sorte qu’une fois passées à la moulinette, elles ont perdu leur individualité et leur profondeur. Exception faite pour les interviews de Philippe Bilger, il faut quand même le dire !
    Comme vous, je ne crois pas que la pensée d’un auteur soit la propriété de ses compatriotes, idée qui me paraît terrible, et pour l’auteur et pour les compatriotes. Un auteur n’est la propriété de personne, sa pensée s’adresse à celui qui la reçoit.

  89. @ Robert Marchenoir du 13 mars à 21:03.
    J’avais raté le commentaire de caroff (et son lien ci-joint qu’il faut revoir) et que vous avez raison de rappeler.
    La transcription de l’entretien que vous faites de C. Angot avec Ardisson est suffisante pour clore le débat. Elle se dégonfle, comme elle l’a fait devant Dupond-Moretti samedi.
    Votre commentaire tombe à point.
    Un commentateur avait ici convoqué le vicaire savoyard, Freud, Luther et invoqué la Bible pour attester de la bonne foi de Mme Angot, que de sueurs métaphysiques pour si peu. On se prend une averse culturelle au moindre chien écrasé.
    À trop se regarder écrire on peut craindre qu’un certain érotisme narcissique envahisse le blog.
    https://www.youtube.com/watch?v=jPE1Uscd1AA

  90. Robert Marchenoir

    @ Savonarole | 14 mars 2018 à 21:57
    C’est en effet grâce au lien donné par caroff que j’avais, moi-même, changé d’avis à 180 degrés entre ma première lecture de l’article de Philippe Bilger et mon dernier commentaire.
    Le plus fort étant que j’avais vu l’émission de télévision en question lors de sa première diffusion, à la sortie du livre… et pourtant, j’avais marché dans la combine. J’étais persuadé, jusqu’à la date de ce fil, que Christine Angot était une pauvre victime en raison des affreux sévices subis à son adolescence. Ce qui montre tout le pouvoir de la machine intellectuello-médiatique…
    http://bit.ly/2DtM09l
    http://bit.ly/2Gxybu1

  91. Mary Preud'homme

    Chris­tine Angot en 2008, avait décrit très crûment sa partie de jambes en l’air avec le rappeur doc Gynéco dans son livre Le Marché des amants.
    « Ce que j’aime chez Chris­tine, avait alors confié ce dernier, c’est son côté arai­gnée, veuve noire… On m’a demandé pourquoi je ne m’étais pas plaint, mais c’est ce qui me plaît chez elle. C’est comme cela qu’elle nour­rit son art : elle fantasme à l’extrême puis mange ses amants ».
    En résumé une mante religieuse, moins la féminité et le sex-appeal… Avec sans doute des réminiscences d’abus sexuels subis durant l’enfance, mais sans aucun relief particulier, contrairement à ses descriptions interminables et racoleuses de scènes de sexe « salé sucré » avec tranches de jambon et clémentines ! Plus on corse l’histoire avec des détails alimentaires basiques, plus on pousse les vicelards lubriques impuissants à saliver et ça fait vendre !
    Mais qu’en est-il d’un prétendu talent « réduit » à se prostituer (se pornographier) à ce point pour exister ? Beaucoup de prostitués ayant vécu dans la durée des expériences autrement traumatisantes n’auraient pas cette impudeur, cette jouissance à s’exhiber dans des récits salaces et dégradants !
    Question de simple dignité, de réflexe de survie, d’autant plus fort si l’on été réellement salie dans son corps et son âme.

  92. Béatrice Portinaro

    @ Savonarole
    « A trop se regarder écrire on peut craindre qu’un certain érotisme narcissique envahisse le blog »…?!
    On est sûres de n’avoir plus besoin de balancer son caporal-violeur derrière la meule… de foin.

  93. Catherine JACOB

    @ Béatrice Portinaro | 10 mars 2018 à 13:51 et 16 mars 2018 à 20:06
    Qu’est-ce encore que cette histoire de meule de foin ?
    Ceci dit et en complément à Catherine JACOB | 08 mars 2018 à 08:06
    Voici une curieuse histoire de greffe de mains sur la malheureuse fille d’un meunier connaissant des temps difficiles et « auquel il ne restait plus qu’une grosse meule, non pas de foin mais de pierre dans une remise et, derrière, un superbe pommier en fleur. »
    Ce conte (de Grimm) fait également intervenir un génie tutélaire et sa fin donne à réfléchir sur la fonction symbolique des salamandres à l’étonnante capacité de régénération puisqu’elle est capable de régénération épimorphique.

  94. Béatrice Portinaro

    Madame Catherine JACOB,
    Vous ne connaissez pas l’histoire de la meule de foin ?
    La capacité de régénération de la salamandre est connue depuis un demi-siècle, au bas mot. Des généticiens célèbres en ont largement parlé et ont développé ce sujet. Mais je suis sûre que vous pourriez nous faire un exposé (surtout pour Noblejoué) digne de ce phénomène avec l’aide de Wikipédia.

  95. Catherine JACOB

    @ Béatrice Portinaro | 26 mars 2018 à 15:35
    Oui enfin, l’intérêt de ma remarque n’était pas la mention de la capacité de régénération de ses membres par la salamandre et le renvoi vers un article de 2001 l’expliquant, mais la possibilité que cette capacité ait pu représenter un fond commun symbolique et à la légende de la greffe de jambe (IVe siècle) et au conte de la régénération des mains (d’un temps sans doute immémorial) et tout ce que ça implique.
    Mais bon, pour en prendre conscience peut-être eût-il fallu une capacité chez vous de régénération de vos a priori et autres préjugés, en particulier me concernant.
    Bref, non je ne connais pas l’histoire de la meule de foin, comme je l’ai déjà dit précédemment.

  96. @ Catherine JACOB
    « Oui enfin, l’intérêt de ma remarque n’était pas la mention de la capacité de régénération de ses membres par la salamandre et le renvoi vers un article de 2001 l’expliquant, mais la possibilité que cette capacité ait pu représenter un fond commun symbolique et à la légende de la greffe de jambe (IVe siècle) et au conte de la régénération des mains (d’un temps sans doute immémorial) et tout ce que ça implique. »
    Oui, j’aime bien ça chez vous : ne pas rester maladivement enfermée dans une spécialité et oser avoir des idées.
    Puisque vous êtes là, à votre avis, d’où peuvent provenir les légendes sur l’invisibilité ?

  97. Catherine JACOB

    @ Noblejoué | 27 mars 2018 à 17:54
    « Puisque vous êtes là, à votre avis, d’où peuvent provenir les légendes sur l’invisibilité ? »
    Je ne saurais vous le dire. En revanche ce que l’on peut dire, c’est qu’il existe dans les contes et légendes ce qu’on appelle un manteau ou une cape rendant invisible. Harry Potter par ex. en a une et plus anciennement on la trouvera
    1. dans la légende des Niebelungen dont le héros Siegfried (ou Sigurd) ayant combattu le nain Alberich (ou Andvari), lui prend sa cape qui rend invisible ce qui lui permet ensuite de s’emparer du trésor des Nibelungen, puis c’est revêtu de cette cape qu’il va assister incognito donc le roi Gunther (ou Gunnarr) contre Brunhild (ou Brynhildr) qui lorsqu’elle l’apprendra le considérera comme une trahison et un affront et exigera sa mort. Il sera tué dans son sommeil.
    2. dans le conte de Grimm « Die zertanzten Schuhe », littéralement « les souliers rompus par la danse », traduit sous le titre Les souliers usés au bal et qui fait intervenir un autre objet magique qu’est le philtre :
    « un jour, un soldat pauvre et blessé qui ne pouvait plus servir dans l’armée, marcha vers la ville où siégeait le roi. Sur son chemin, il rencontra une vieille femme qui lui demanda où il allait.
    – Je ne sais pas bien moi-même, répondit le soldat, et il ajouta en plaisantant : J’aurais bien envie de découvrir où toutes ces princesses dansent toutes les nuits !
    – Ce n’est pas si difficile, dit la vieille femme, il faudrait que tu ne boives pas le vin qu’ils vont te servir et que tu fasses semblant de dormir d’un sommeil de plomb.
    Puis, elle lui tendit une cape en disant :
    – Si tu mets cette cape, tu deviendras invisible et tu pourras ainsi épier les douze danseuses.
    Fort de ces bons conseils, le soldat se mit sérieusement à envisager d’aller au palais. Il prit son courage à deux mains, se présenta devant le roi et se déclara prêt à relever le défi. »
    Pour une fois, ce ne sera pas pour l’utilisateur de la cape que ça tournera mal mais pour les cavaliers de la sarabande nocturne souterraine des princesses.
    Très clairement en tout cas, la cape ou le manteau qui rend invisible répond à un besoin précis qui est d’agir incognito, et en particulier voir sans être vu. Il participe sans doute de ce qu’on appelle la pulsion scopique.
    Quant au philtre, du grec φίλτρον (philtron : moyen de se faire aimer qui peut être un breuvage – sens ayant subsisté en français – , une incantation ou quelque autre charme susceptible d’exercer une force d’attraction, éveiller la sympathie, tout ce qui exerce une action quelconque sur quelqu’un ou quelque chose, soit pour éveiller donc, mais aussi pour calmer l’ardeur, et même un oracle – incitation psychologique – ou encore une plante réputée aphrodisiaque comme le panais sauvage.)
    On a connaissance de divers philtres au cours des siècles,
    1. celui que fait boire Hélène à Pâris pour lui faire oublier Troie, le népenthes, avec les conséquences que l’on sait.
    2. et bien sûr le plus connu, celui du roman de Tristan et Iseut dans sa version moderne que voici :
    « Quand le temps approcha de remettre Iseut aux chevaliers de Cornouailles, sa mère cueillit des herbes, des fleurs et des racines, les mêla dans du vin, et brassa un breuvage puissant. L’ayant achevé par science et magie, elle le versa dans un coutret et dit secrètement à Brangien :
    « Fille, tu dois suivre Iseut au pays du roi Marc, et tu l’aimes d’amour fidèle. Prends donc ce coutret de vin et retiens mes paroles. Cache-le de telle sorte que nul œil ne le voie et que nulle lèvre ne s’en approche. Mais, quand viendront la nuit nuptiale et l’instant où l’on quitte les époux, tu verseras ce vin herbé dans une coupe et tu la présenteras, pour qu’ils la vident ensemble, au roi Marc et à la reine Iseut. Prends garde, ma fille, que seuls ils puissent goûter ce breuvage. Car telle est sa vertu : ceux qui en boiront ensemble s’aimeront de tous leurs sens et de toute leur pensée, à toujours, dans la vie et dans la mort. »
    Brangien promit à la reine qu’elle ferait selon sa volonté. »
    Le hasard cependant s’en mêlera.
    et comme le montre cette Miniature de 1470 extraite du Livre de Lancelot du lac (Bibliothèque nationale de France), c’est avec Tristan et non le roi Marc son époux légitime qu’Iseut, pour leur malheur à tous trois, boira le philtre préparé par sa mère la reine d’Irlande, une sorcière, et confié aux bons soins d’une autre magicienne, la servante Brangien. D’où le hasard n’est peut-être pas tout à fait du hasard.
    Mais voir sans être vu ne va pas toujours de soi, parce qu’il y a toujours une bonne raison à ce que ce qui ne doit pas être vu, reste invisible. Et transgresser un interdit a toujours des conséquences, par ex. dans le cas de la fée Mélusine épiée dans son baquet de métamorphose par son mari Raimondin.
    Il y a donc là une sorte de déplacement du voir et de l’invisible en tant que le « voir de l’invisible ».
    L’objet magique qu’est la cape d’invisibilité ne fait pas exception.
    Autre objet magique dont voici à la fois une représentation relativement moderne ainsi que la plus ancienne figuration connue comme telle de la mise en œuvre d’un sortilège.
    o On a donc dans les deux cas, un personnage assis qui œuvre au sens fort du terme.
    o Et le moyen de l’œuvre, a pris la forme d’un « petit écheveau », « fil ténu entortillé » en forme de fuseau à main, pour la mise en œuvre d’un sortilège en rapport avec l’idée de « remonter le temps ». On pense donc à la sorcière de la Belle au bois dormant. On pense aussi de façon plus moderne au jeu de la bobine connu sous le nom de « Fort – Da » et à la symbolisation du traumatisme, en l’espèce donc, le décès.
    Et pour finir, la plus ancienne représentation de cet objet magique qu’est la bien connue baguette magique, celle-ci n’est pas tenue par une bonne fée mais par une sorcière qui par son moyen provoque un cauchemar. C’est donc une représentation de l’angoisse .

  98. @ Catherine JACOB
    « …éveiller la sympathie, tout ce qui exerce une action quelconque sur quelqu’un ou quelque chose, soit pour éveiller donc, mais aussi pour calmer l’ardeur, et même un oracle »
    Calmer l’ardeur ? J’ignorais. L’oracle aussi. Pourriez-vous développer ?
    Cela pourrait-il être lié à des mythes anciens ayant trait au renoncement ou n’est-ce que manipulation d’une personne sur l’autre ?
    Pour situer ma réflexion, l’invisibilité a commencé à m’intéresser par « Bilbo le Hobbit » et « Le seigneur des anneaux », où les Hobbits s’en servent pour se rendre invisible aux ennemis ou simples fâcheux, et non comme moyen d’acquérir du pouvoir ou d’espionner sa femme, tous comportements me répugnant tant qu’ils ne sauraient me faire rêver.
    Comme vous le savez sans doute, l’Anneau est un objet par lequel le méchant de l’histoire risque d’assujettir le monde entier. J’en doute, mais existe-il des mythes ou comme dans Le seigneur des anneaux, on ne cherche pas un trésor mais à détruire un trésor pour anéantir la puissance du mal ? A noter que dans Bilbo, ledit Bilbo renonce à sa part de trésor pour assurer la paix entre Elfes et Hommes d’une part, et Nains de l’autre : un précédent. De même, si le forgeur des silmaris y avait renoncé, le sort de la terre du milieu aurait été meilleur… Bien sûr, Tolkien a repris un comportement chrétien, mais je me demandais s’il ne pouvait pas y avoir eu des précédents. Je dirais que le discours est moins lourdement chrétien que chez Lewis, et plus tolérant, mais ou est-ce parce que ou cela n’a-t-il rien à voir ? Le comportement des personnages positifs est plus chrétien, en tout cas dans le sens renoncement et charité, que ceux de Lewis.
    « L’anneau de Tolkien » de David Day est intéressant, illustré par Alan Lee dans l’esprit de Tolkien, ne renseigne pas là-dessus, ni les deux livres de la compagnie des feuilles que j’ai – malheureusement, le premier sur la mort dans l’oeuvre de Tolkien m’a échappé, un des livres qui me manque, tant pis…
    Mais dans tout cela, je n’ai pas vu d’histoire où le héros renonce à un trésor. Ni d’ailleurs à un pouvoir ou à quoi que ce soit.
    On peut évidemment penser aux ascètes hindous qui font un tas d’austérité, mais ça n’a rien à voir : il s’agit d’échanger du renoncement contre du pouvoir, tant et si bien que dans une histoire un dieu veut faire renoncer un renonçant à son pouvoir par peur que ce dernier ne s’en serve pour le renverse.
    Le moine bouddhiste, le chrétien, veulent leur paradis, ils investissent… M’intéresse l’histoire où le héros serait vraiment généreux, comme dans le Robin des Bois où joue Errol Flynn et où Marianne ne comprend pas au début que le héros renonce à son rang sans désir de récompense. Quand Marianne dit commencer à comprendre, le héros répond qu’il a sa récompense. Quelle classe ! Au fait, dans « Les Lois de Manu », il est dit que si quelqu’un agissait sans ce désir, il mériterait la suprême récompense, difficile de comprendre la nature de ce que ce serait, mais passons… Mais dans ce cas, existe-t-il un mythe hindouiste là-dessus ? Il y a bien l’idée de ceux qui font exprès de se réincarner pour sauver les autres chez les bouddhistes, mais cela a-t-il donné lieu à des histoires ? Comparer le bouddhisme où, à moins que je ne m’abuse, tout le monde sera sauvé, et le christianisme où, à moins que la théologie ait changé, un tas de gens finiront en éternelle grillade, est-il bien pertinent ? Dans un cas, des gens renoncent en pensant que tout finira bien, les autres n’ont pas le même optimisme.
    Existe-il des études comparées sur tout cela ?
    Même sans, pour revenir à l’interrogation de base, existe-t-il des gens renonçant au trésor avant Tolkien ?
    Ah, j’oubliais quelque chose d’important, chez Tolkien, posséder l’anneau fait vivre plus longtemps, mais d’une vie par trop cher payée… Je veux dire qu’on se sent de plus en plus épuisé.
    Et le porter trop longtemps rend méchant et divisé entre partie corrompue et partie ayant la nostalgie du bien chez Gollum, et séides de l’ennemi, ni vivants ni morts, pour les esprits servants de l’anneau. L’invisibilité est donc lié à la mort, comme l’anneau venu de la terre donc d’Hadès par Gygès.
    Il existe sans doute d’autres histoires de ce genre, lesquelles ?
    « On a donc dans les deux cas, un personnage assis qui œuvre au sens fort du terme.
    Et le moyen de l’œuvre, a pris la forme d’un « petit écheveau », « fil ténu entortillé » en forme de fuseau à main, pour la mise en œuvre d’un sortilège en rapport avec l’idée de « remonter le temps » »
    On lit l’histoire et on n’y pense pas ! Merci. Cela me fait penser aux « Princes d’Ambre » de Zelazny où les « héros » circulent dans l’espace, ou la réalité, ou crée la réalité, par une marelle. Soit il s’en est inspiré, soit l’esprit humain fonctionnant toujours sur une certaine base commune, il a retrouvé l’idée.
    Il faut savoir qu’Ambre est l’ordre, née mais opposée au chaos… Le reste, la Terre entre autres, ne sont que des Ombres. Chaque prince peut créer et régner sur autant d’ombres qu’il le veut par la Marelle, son pouvoir est dans le déplacement, mais tous rivalisent avec tous les coups bas possibles, pour s’asseoir sur le trône d’Ambre. Moteur inépuisable de l’histoire, et si vrai, le monde est plein de rivalité ! Le pouvoir des princes du Chaos est inverse, ils font venir les objets des Ombres. L’ordre n’étant que déviance du Chaos, le Chaos veut détruire Ambre, si je me rappelle, ça fait longtemps que je l’ai lu, qui veut s’étendre aux dépens du Chaos. Cycle qu’on lit en une traite, qui fait rêver mais qui s’use plus vite que Tolkien, à mon avis.
    Existe-t-il des légendes où l’espace et le temps soit lié ? Peut-être de très connues que je n’aurais pas su lire, ce serait amusant..

  99. Catherine JACOB

    @ quelqu’un qui pourrait répondre à Noblejoué | 28 mars 2018 à 09:39 qui manifestement ne sait pas s’arrêter.
    Je suis assez occupée présentement, vous aurez droit à ma reconnaissance.

  100. Catherine JACOB

    @ Noblejoué | 28 mars 2018 à 09:39
    Bon. Le temps que ma soupe cuise, je vais faire un effort.
    Votre question :
    « Pour situer ma réflexion, l’invisibilité a commencé à m’intéresser par « Bilbo le Hobbit » et « Le seigneur des anneaux », où les Hobbits s’en servent pour se rendre invisible aux ennemis ou simples fâcheux [..] je n’ai pas vu d’histoire où le héros renonce à un trésor. »
    C’est que vous n’avez pas cherché du côté de notre La Fontaine national :
    « Travaillez, prenez de la peine :
    C’est le fonds qui manque le moins.
    Un riche Laboureur, sentant sa mort prochaine,
    Fit venir ses enfants, leur parla sans témoins.
    Gardez-vous, leur dit-il, de vendre l’héritage
    Que nous ont laissé nos parents.
    Un trésor est caché dedans.
    Je ne sais pas l’endroit ; mais un peu de courage
    Vous le fera trouver, vous en viendrez à bout.
    Remuez votre champ dès qu’on aura fait l’Oût.
    Creusez, fouillez, bêchez ; ne laissez nulle place
    Où la main ne passe et repasse.
    Le père mort, les fils vous retournent le champ
    Deçà, delà, partout ; si bien qu’au bout de l’an
    Il en rapporta davantage.
    D’argent, point de caché. Mais le père fut sage
    De leur montrer avant sa mort
    Que le travail est un trésor. » – Le Laboureur et ses enfants.
    Question suivante :
    « L’invisibilité est donc liée à la mort, comme l’anneau venu de la terre donc d’Hadès par Gygès »
    Quel intérêt d’être un homme juste dès lors que l’invisibilité vous permet d’être injuste impunément ; l’enjeu du débat tiré par Platon de l’anecdote rapportée par Hérodote est en effet la nature de la Justice.
    Le fameux Gygès est quant à lui, selon les versions de l’histoire, lié à l’histoire de ce voyeurisme particulier qu’on appelle le candaulisme, de l’histoire d’un personnage qui régnait en Lydie, région d’où, selon Homère, serait originaire l’aristocratie étrusque, au VIIIe siècle av. J.-C. et qu’on appelait Candaule (Κανδαύλης / Kandaúlês) car il était réputé être un descendant d’Hermès dont l’un des surnoms était « Candaulas, celui qui étouffe les chiens, nom phonétiquement proche d’un plat lydien réputé pour sa saveur, le Candaulos. Je ne vous fais pas un dessin.
    Bref, ce personnage se plaisait à faire l’article des charmes de son épouse auprès de sa garde et il finit par pousser un jour l’un de ses officiers à s’en convaincre par lui-même en assistant caché à son coucher. Mais l’épouse s’en rendit compte. Après avoir fricoté un certain temps avec ledit Gygès dans le dos du roi grâce à l’anneau magique qui rendait son porteur invisible lorsqu’il le tournait, elle poussa à son tour l’officier (ou selon Platon, le berger) à la venger en assassinant le roi son époux. Ce qui fut fait en mettant à profit le sommeil de la victime et permit à l’officier félon cependant initialement corrompu par sa victime de recueillir le fruit de sa trahison en devenant roi à son tour.
    Selon Platon, et parmi les multiples versions de l’histoire, c’est sa version qui finalement présente le plus grand intérêt puisque l’enjeu de la mise en scène de l’anecdote dans La « République », littéralement Perì politeías, « à propos de l’État », est le questionnement de la nature du Juste, et de la justice tant dans l’individu que dans la Cité, ainsi que la critique de la démocratie dans sa corruption en démagogie/populisme puis en tyrannie à cause de l’attrait qu’exerce le prestige du pouvoir, c’est au doigt d’un cadavre que Gygès a récupéré l’anneau, ni l’un ni l’autre n’étant alors invisible.
    Au Livre II on lira en effet ceci :
    « Gygès était un des bergers au service du roi qui régnait alors en Lydie. Après un grand orage où la terre avait éprouvé de violentes secousses, il aperçut avec étonnement une profonde ouverture dans le champ même où il faisait paître ses troupeaux ; il y descendit, et vit, entre autres choses extraordinaires qu’on raconte, un cheval d’airain creux et percé à ses flancs de petites portes à travers lesquelles, passant la tête, il aperçut dans l’intérieur un cadavre d’une taille en apparence plus qu’humaine, qui n’avait d’autre ornement qu’un anneau d’or à la main. Gygès prit cet anneau et se retira. C’était la coutume des bergers de s’assembler tous les mois, pour envoyer rendre compte au roi de l’état des troupeaux ; le jour de l’assemblée étant venu, Gygès s’y rendit et s’assit parmi les bergers avec son anneau. Or il arriva qu’ayant tourné par hasard le chaton en dedans, il devint aussitôt invisible à ses voisins, et l’on parla de lui comme d’un absent. Étonné, il touche encore légèrement l’anneau, ramène le chaton en dehors et redevient visible. Ce prodige éveille son attention ; il veut savoir s’il doit l’attribuer à une vertu de l’anneau, et des expériences réitérées lui prouvent qu’il devient invisible lorsqu’il tourne la bague en dedans, et visible lorsqu’il la tourne en dehors. Alors plus de doute : il parvient à se faire nommer parmi les bergers envoyés vers le roi ; il arrive, séduit la reine, s’entend avec elle pour tuer le roi et s’empare du trône. Supposez maintenant deux anneaux semblables, et donnez l’un au juste et l’autre au méchant. Selon toute apparence, vous ne trouverez aucun homme d’une trempe d’âme assez forte pour rester inébranlable dans sa fidélité à la justice et pour respecter le bien d’autrui, maintenant qu’il a le pouvoir d’enlever impunément tout ce qu’il voudra de la place publique, d’entrer dans les maisons pour y assouvir sa passion sur qui bon lui semble, de tuer les uns, de briser les fers des autres, et de faire tout à son gré comme un dieu parmi les hommes. »
    Et ce qui est encore plus intéressant encore, mais ce n’est pas le propos, c’est que c’est par l’intermédiaire d’un jeu de mots portant en grec sur σκύλαξ (skulaks →jeune chien) et φύλαξ (phulaks→ gardien) que Socrate va nous définir le bon gardien de la Cité comme devant être également un philosophe.
    Bref, Gygès ignorait l’existence de l’anneau. Ce n’est pas un pillard, il n’a pas volontairement profané une tombe. Il y a été en somme conduit à l’occasion d’un orage lors duquel la Terre se fend devant lui et lui donne un accès à un genre de tombe à char, on va dire, où il découvre un anneau.
    Il entre dans la Terre-mère, nourricière, qui quelque part lui donne l’anneau qui fera sa fortune, et non pas dans l’Hadès royaume des esprits.
    De même c’est par hasard, en jouant avec l’anneau à son doigt qu’il prend conscience du pouvoir magique de ce dernier.
    Or la circularité est emblématique de l’éclair, lequel est emblématique de la fécondité et, bien que Platon qui s’intéresse à la perversion en général comme risque inhérent au pouvoir, ne le mentionne pas, le comportement de Caudale a fait injure quelque part à la fécondité dont le souverain antique est le garant.
    D’où cocufié puis tué grâce à la magie de l’anneau, il est en somme puni par où il a péché dirions-nous. Sans compter que le chien est lui aussi en rapport avec la fécondité et que voulez-vous donc qu’il finisse par advenir de quelqu’un qui étouffe les chiens. « C’est bien fait pour lui ! » pourrait-on dire plus trivialement.
    Dans la culture occidentale, la symbolique de l’anneau dépend encore de la nature du métal dont il est fait et selon ce métal, il peut être signe de servitude, d’affranchissement ou de pouvoir. Le scellement des documents s’est fait avec des anneaux avant de se faire avec des sceaux ; d’où on peut peut-être reconnaître à l’anneau et une nature dialectique puisque la roue de la Fortune peut tourner comme tourne l’anneau et vice versa et la toute-puissance du Droit.
    Pour en revenir à l’oracle et à ce qu’il peut inciter à faire, on en trouve également un exemple sur la fin de ce même livre II de la République :
    « Maintenant comment inventer ces mensonges nécessaires qu’il serait bon, comme nous l’avons reconnu, de persuader, par une heureuse tromperie, surtout aux magistrats eux-mêmes, ou du moins aux autres citoyens ?[…] Je vais le dire : mais en vérité, je ne sais où prendre la hardiesse et les expressions convenables pour dire et pour entreprendre de persuader d’abord aux magistrats, puis aux guerriers, ensuite au reste des citoyens, que cette éducation et tous les soins qu’ils croient avoir reçus de nous étaient autant de songes ; qu’en réalité ils ont passé ce temps dans le sein de la terre à s’y former eux, leurs armes et tous les objets à leur usage ; qu’après les avoir entièrement achevés, la terre leur mère les a mis au jour ; qu’ainsi ils doivent regarder la terre qu’ils habitent comme leur mère et leur nourrice, la défendre contre quiconque oserait l’attaquer, et, sortis tous du même sein, se traiter tous comme frères.[…] Mais puisque j’ai commencé, écoute le reste : vous tous qui faites partie de l’État, vous êtes frères, leur dirai-je, continuant cette fiction ; mais le dieu qui vous a formés, a mêlé de l’or dans la composition de ceux d’entre vous qui sont propres à gouverner les autres et qui pour cela sont les plus précieux, de l’argent dans la composition des guerriers, du fer et de l’airain dans la composition des laboureurs et des artisans. Comme vous avez tous une origine commune, vous aurez pour l’ordinaire des enfants qui vous ressembleront. Cependant, d’une génération à l’autre, l’or deviendra quelquefois argent, comme l’argent se changera en or, et il en sera de même des autres métaux. Le dieu recommande principalement aux magistrats de se montrer ici excellents gardiens ; de prendre garde sur toute chose au métal qui se trouvera mêlé à l’âme des enfants ; et si leurs propres enfants ont quelque mélange de fer ou d’airain, il veut absolument qu’ils ne leur fassent pas grâce, mais qu’ils les relèguent dans l’état qui leur convient, parmi les artisans ou parmi les laboureurs. Si ces derniers ont des enfants en qui se montre l’or ou l’argent, il veut qu’on élève ceux-ci au rang des guerriers, ceux-là au rang des magistrats : parce qu’il y a un oracle qui dit que la république périra lorsqu’elle sera gouvernée et gardée par le fer ou par l’airain. Sais-tu quelque moyen de les faire croire à cette fable ? »
    « Existe-t-il des légendes où l’espace et le temps soient liés ? »
    Il faudrait peut-être voir du côté du temps du rêve des Australiens autochtones, mais ça suffit pour aujourd’hui.

  101. @ Catherine JACOB
    Pardon, mais j’avoue que dans la fable du laboureur je ne vois pas qui renoncerait à un trésor… Mystère.
    Pour avoir connu qui ne songeait que chasses au trésor sans en faire, achetant des ouvrages de dernière catégorie sur la question mais ce n’était que son moindre défaut s’il était au moins malgré tout intelligent, la chasse au trésor, malgré un intérêt narratif, historique et symbolique, n’est pas celle qui me parle le plus.
    Je ne vois pas non plus de renoncement au trésor dans La Fontaine, en quelque sorte on renonce au trésor, aux pièces d’or, d’un autre côté, on le crée par le travail. Ce n’est pas pour moi un vrai renoncement, on troque, comme ceux qui ne se vengent pas en espérant que Dieu ne se vengera pas, pardon, on dit autrement, leur accordera le paradis. Comme ils aimeraient frapper, en rien meilleurs que ceux qu’ils critiquent ! Mais ils ne le peuvent pas, ce n’est pas à l’esprit de vengeance, mais à un pouvoir qu’ils renoncent. On veut bien toujours un trésor… S’affirmer ou avoir une récompense, on veut acquérir et non renoncer.
    Le trésor, la cassette de pièces et bijoux comme dans les trésors de pirate, n’est qu’une amorce, comme, tiens, vaguement, dans Corto Maltese. Dans une aventure, le héros cherche, comme souvent un trésor, cette fois associé avec des gens, l’aventure se passe mal, le trésor étant détruit de manière poétique, et les associés décident de se renflouer et de s’amuser à l’idée que les gens chercheront ce qui n’existe plus.
    Pas de renoncement, mais de l’inexistant trésor matrice à de futures aventures.
    Dans un roman d’un Rinpoché, nom courant au Tibet, tout tourne autour d’une boîte au trésor inexistant pour faire morale bouddhiste… Dans une aventure de Corto, c’est par contre une mallette de billets vide qui sert de leurre pour une révolution, personne ne regardant dedans, hommes trop fascinés par les femmes, complexes dans ces aventures, tous les personnages sont « réels ».
    Renoncement au pouvoir de l’anneau par Platon, ouais… C’est loin d’être un pouvoir bien important comme dans Tolkien, mais après tout… Vous avez raison ! Et avec pas grand-chose comme l’invisibilité d’un homme, on est censé acquérir le pouvoir…
    J’avais écarté ce mythe, mais à tort, bravo de me le faire comprendre !
    Mais mon erreur est féconde, vous m’avez appris ceci :
    « Or la circularité est emblématique de l’éclair, lequel est emblématique de la fécondité et, bien que Platon qui s’intéresse à la perversion en général comme risque inhérent au pouvoir, ne le mentionne pas, le comportement de Caudale a fait injure quelque part à la fécondité dont le souverain antique est le garant.
    D’où cocufié puis tué grâce à la magie de l’anneau, il est en somme puni par où il a péché dirions-nous. Sans compter que le chien est lui aussi en rapport avec la fécondité et que voulez-vous donc qu’il finisse par advenir de quelqu’un qui étouffe les chiens. « C’est bien fait pour lui ! » pourrait-on dire plus trivialement. »
    « Pour en revenir à l’oracle et à ce qu’il peut inciter à faire, on en trouve également un exemple sur la fin de ce même livre II de la République »
    Etc., oui, je sais.
    Mais comme j’avais déjà écarté Gygès, je l’ai fait de ça aussi, ce n’est pas sérieux ; disons que quand on ramasse des choses trop vite, on en fait tomber par terre, j’espère qu’on ne rira pas de moi, vu que c’est si commun !
    Là j’ai plus d’excuses :
    « « Existe-t-il des légendes où l’espace et le temps soient liés ? »
    Il faudrait peut-être voir du côté du temps du rêve des Australiens autochtones, mais ça suffit pour aujourd’hui. »
    Je l’avais entendu dire mais le prenais avec des pincettes vu que j’avais aussi cru comprendre qu’on ne comprenait pas grand-chose à ces mythes… Grâce à vous je m’y intéresserai davantage.
    Et donc vous avez :
    – Rectifié des erreurs
    – Appris
    – Augmenté mon intérêt pour un domaine de la connaissance.
    Merci, merci et merci, donc. Bravo et bravo aussi pour les talents dont vous avez montré dans un autre post une image, en cuisine.

Laisser un Commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *