Un billet ancien sur Polanski, cela ne suffit plus. Les autorités américaines auraient pu mettre en oeuvre une application intelligente de l'Etat de droit. En effet, la loi ne se grandit pas en n'étant qu'une massue, sans devenir comme il convient au regard de certaines circonstances, finesse, adaptation et même mansuétude.
La situation n'a fait qu'empirer. Roman Polanski, assigné en résidence en Suisse, n'est intervenu publiquement qu'à une seule reprise, pour exprimer un point de vue qu'on sentait découragé, désespéré. Il est perçu aujourd'hui comme une victime, même par ceux qui n'estimaient pas sa cause.
Quand Yann Moix avait publié un livre en sa faveur, dénonçant une justice spéciale dont le but était de nuire systématiquement à Polanski sans lui laisser aucune chance, j'avais trouvé son propos excessif, outrancier.
Aujourd'hui, j'incline à croire qu'il avait raison. Personne ne conteste le fait que Roman Polanski devait être traité comme tout le monde. Force est de constater qu'aujourd'hui, tout le monde serait traité mieux que lui.
Il n'est plus temps, comme je l'ai fait, de nous attacher à l'accessoire – les ministre, politiques, artistes, cinéastes et écrivains qui semblaient défendre Polanski par une sorte de corporatisme de la célébrité – au détriment de l'essentiel, qui est de savoir si ce "lynchage" qui dure et surtout cette obstination à ne rien vouloir entendre de l'argumentation en défense de Polanski est acceptable.
Une procédure d'extradition toujours en cours, le refus de prendre en compte les déclarations capitales d'un procureur américain intègre en fonction en 1977 et soutenant que Polanski a été "trahi", la volonté trop systématique manifestée par un autre procureur américain de se "payer" Polanski et de le faire venir coûte que coûte alors que les circonstances mêmes de l'affaire (les incertitudes juridiques sur la nature de la poursuite, le probable accord scellé à l'époque, le retrait de plainte) auraient déjà dû le conduire à modérer son action, sauf à considérer qu'elle relèverait plus d'une vanité personnelle, politique et médiatique que d'un souci authentique de la vérité.
Que Roman Polanski soit tombé en dépression n'est pas le plus grave. Qu'il subisse les effets psychologiques de ces péripéties bouleversantes où le droit a sa part mais à l'évidence pas toute la part, notamment dans les relations entre la Suisse et les USA, ne pouvait qu'advenir.
Cette justice qui lui dit toujours non et dont je crains qu'elle persiste dans sa surdité, me fait peur. Ce refus général est le signe inquiétant d'institutions qui se préoccupent plus de leur victoire sur un homme que de la sauvegarde des valeurs dont elles sont les garantes. Il n'est pas normal qu'on objecte à tout alors qu'on pourrait saisir, au contraire, les opportunités d'éclairer ce qui fait encore problème. Mais a-t-on envie de permettre à Polanski une expression qui pourrait lui bénéficier ? Ses amis comme ses adversaires -notamment Michael Douglas soutenant à Cannes la position américaine- parlent sans se gêner mais lui, qui l'écoute ? A un certain niveau d'application autarcique et vindicative, le droit perd son sens et ne sert plus qu'à faire mal. Il y a du sadisme derrière tout puritanisme, de la cruauté derrière telle noblesse affichée. La marque d'un pouvoir judiciaire digne de ce nom, c'est précisément sa capacité, devant la complexité du réel et de l'humain, à savoir exploiter tous ses registres.
Le risque le plus angoissant est de voir apparaître, parce que Polanski est défait, à terre, toutes les surenchères de la bassesse et de l'incongruité, comme cette plainte étrange de l'actrice Charlotte Lewis qui aurait été violée à l'âge de 16 ans par Polanski dans les années 80. Après ce viol allégué, deux années plus tard, elle aurait pourtant travaillé avec ce même cinéaste. Je suis persuadé que d'autres personnes vont se manifester car rien n'attire plus les mensonges qu'une personne désarmée. On se défoule sur elle de ses impuissances, de ses fragilités et de ses déséquilibres.
J'aime les Etats-Unis. J'admire le président Obama. Si leur justice se déshonore trop souvent par des condamnations à mort, encore récemment en exécutant un condamné ayant passé 26 années dans le couloir de la mort, il n'empêche qu'on a le droit d'exiger d'elle rigueur, honnêteté, tolérance et bon sens, précisément parce que chaque citoyen français normalement constitué a de l'Amérique en lui.
Roman Polanski est un coupable qui a payé. On est en train de faire de lui ce qu'il n'a jamais voulu être, ce qu'il n'est pas : un malheureux.
C'est scandaleux parce que c'est injuste.
Le vrai drame de Charlotte Lewis c’est qu’elle incite aujourd’hui les cinéastes à la vertu : il faut vraiment que sa carrière soit déjà morte pour qu’elle la suicide avec une telle accusation !
Tout le monde n’est pas Jeanne Moreau.
Sinon, ce billet Cinéma me permet de saluer le film Tournée : je ne l’ai pas vu mais il m’a donné envie de revoir Bye Bye Brasil, palme d’or 1980.
Et je me suis régalé.
Vous tombez dans le piège tendu par Polanski dont les évasions et manoeuvres ont pour objectif de se présenter comme une victime alors qu’il est seul responsable de la situation dans laquelle il se trouve.
La justice californienne (ou plus précisément celle du comté de Los Angeles, on semble ignorer en France le caractère décentralisé de la justice américaine) ne s’est pas acharnée contre Polanski. Pendant des années elle n’a fait que renouveler les mandats d’arrêt internationaux contre lui, jusqu’à ce qu’un jour les Suisses mordent. Les citoyens de Los Angeles, les seuls à qui le procureur élu ait à rendre des comptes, sont en droit de se demander pourquoi il n’a pas plus vigoureusement poursuivi cette affaire, et si la célébrité de Polanski n’est pas la cause de la clémence dont il semble bénéficier.
Vu des USA où je vis depuis longtemps toute issue à cette affaire qui ne serait pas juridique et qui prendrait en compte son état de cinéaste ou les influences dont il dispose dans les couloirs du pouvoir de l’Etat français est tout à fait inconcevable.
Pour un Américain, habitué à la séparation des pouvoirs et à la primauté de l’état de droit, l’implication des autorités françaises dans ce qui est une affaire pénale municipale (comté de Los Angeles) paraît tout à fait incompréhensible. L’intervention du président Sarkozy auprès d’Obama en particulier semble grotesque, voire scandaleuse. Obama, le chef de l’exécutif fédéral, ne peut être impliqué de quelque façon que ce soit, il n’a de pouvoir ni sur un procureur ni sur une cour de justice régionale. Toute tentative d’intervention de sa part serait immédiatement dénoncée. Il a dû d’ailleurs être très étonné de cette requête tout à fait contraire aux coutumes américaines et qui en dit long, par effet inverse, sur les coutumes françaises (pour être complet, l’état fédéral, ie. le State Department, intervient au niveau de la demande d’extradition, mais simplement parce que le comté de Los Angeles n’a pas de relations diplomatiques avec la Suisse ; ils n’intervient pas sur le fond juridique du dossier).
J’ajoute que pour le moment on parle assez peu de cette affaire aux USA, tant il semble évident à tous qu’on doit laisser la procédure de justice suivre son cours et que tout dénouement ne peut commencer que par la venue de Polanski en Californie où il pourra se défendre à armes égales contre l’accusation, faire état des préjudices dont il dit avoir été la victime et faire valoir les droits qui lui sont accordées par la constitution de l’état de Californie.
Bien à vous.
Je ne peux que m’opposer à ce que vous semblez dire. Que certains profitent de cette situation pour se faire mousser est inacceptable. Mais Polanski a bien choisi de fuir la justice d’un pays démocratique. C’est une décision pour laquelle il doit maintenant payer et je trouve parfaitement normal que le procureur ne laisse pas tomber. La justice est la même pour tout le monde et il serait inacceptable que le procureur laisse tomber la plainte contre quelqu’un qui s’est enfui. La prescription n’a pas pour but de protéger ceux qui réussissent à fuir. Qu’il aille en prison pour son crime s’il est coupable.
Le portrait du « juge » Roy Bean (Cf Lucky Luke) était-il si caricatural que ça ?
La justice américaine me consterne…
Bonjour monsieur Bilger
Je crois qu’il serait temps de ne plus rien dire sur cette affaire, en premier parce qu’elle ne nous regarde finalement pas du tout et ensuite parce que l’accusation de Charlotte Lewis, vraie ou fausse, nous condamne à ne plus prendre position sous peine d’envenimer les choses ! Par ailleurs, si on peut certes douter de la qualité de la nouvelle victime… on pouvait de toute manière déjà douter des moeurs du cinéaste !
Mais il a payé dites-vous ?… sauf s’il a d’autres cadavres dans son placard ce qui ne relève jamais de l’impossible, puisque la récidive, ça existe pour tout le monde…
Mais votre question au sujet du pourquoi l’actrice Lewis aurait joué dans un film de Polanski si elle avait été violée par lui, m’intrigue… La réponse pourrait se trouver dans une variante lointaine du syndrome de Stockholm : « Tu me fais du mal, je suis sans défense devant toi, mais je suis là, preuve vivante de ta bassesse. Tu passes pour quelqu’un de bien, toi et moi savons qu’il n’en est rien. »
Il faudrait donner un nom à cette démarche (à appliquer ou non dans l’affaire Lewis), que j’ai constatée à plusieurs reprises dans la vie !!!
Bonjour Philippe Bilger,
Mais qui dont veut la peau de Roman Polanski ?
Est-ce ce district attorney qui soudain pris d’une bouffée de puritanisme bon teint, en vient à se prendre pour Clint Eastwood dans le justicier dans la ville ?
Est-ce cette artiste en mal de célébrité qui se souvient soudain 25 ans après les faits qu’elle a été « abusée » par le cinéaste et voit ainsi une occasion inespérée de revenir sur le devant de la scène?
Est-ce une cabale contre le milieu dépravé des stars hollywoodiennes qui se démarque par ses fêtes païennes de la bonne moralité que se doit de respecter tout bon citoyen des Etats-Unis ?
A noter que ce vent de puritanisme digne du Tartuffe de Molière a franchi l’Atlantique. On a pu le constater avec l’affaire « Zahia chez les footballeurs ».
Personnellement j’hésite entre la consternation et l’éclat de rire.
@PB
« En effet, la loi ne se grandit pas en n’étant qu’une massue, sans devenir comme il convient au regard de certaines circonstances, finesse, adaptation et même mansuétude. »
Vous parlez de la loi américaine bien sûr…
Car en France cela n’est pas nécessaire, nous avons du coeur, nous, dans notre CPP.
Cordialement
Pierre-Antoine
RP est un coupable, mais la justice américaine l’a jugé définitivement quand ?
La justice française ne fait-elle pas des malheureux de certaines personnes pourtant jugées innocentes ?
Pourquoi dites-vous qu’il a payé ? Il est parti sans payer, c’est un des reproches qui lui sont faits, cela dit, je vous suis sur le plan de la surdité de la justice et la volonté de « se faire » Polanski.
Donc, toutes les accusations de viol ou d’inceste quelques années après devraient tomber, Monsieur l’avocat général ?
Et de même, si la victime pardonne, ou « ne veut plus entendre parler de ça », on annule toutes les procédures ?
En fait, l’important ne sera pas de savoir si on a été violé, mais par qui. Par un inconnu ou un curé, même 40 ans après, on poursuit, par un payeur d’ISF (enfin, un gros), on ferme les yeux.
Roman Polanski est un coupable qui a payé ???
Il a payé quoi ?? 42 jours de prison dans une prison de luxe, 50 000 dollars pour faire taire sa victime de 13 ans violée, sodomisée mais où va t-on ? Si c’était votre fille, si c’était sa fille, qui avait subi ce crime ou si c’était le violeur pas connu et soutenu par les BHL, les Fincraute, vous n’oseriez pas défendre ce pervers !
« Le risque le plus angoissant est de voir apparaître, parce que Polanski est défait, à terre, toutes les surenchères de la bassesse et de l’incongruité, »
Ça c’est très vrai et j’ai eu déjà à plusieurs reprises l’occasion de l’observer. La première fois que j’ai pris conscience du phénomène, c’était dans la salle d’attente d’un avocat strasbourgeois qui avait été recommandé par le bâtonnier de Metz, de l’époque, à l’association franco-japonaise de droit local qui m’avait mandatée alors à cet effet. Je me trouvais assise en compagnie d’un membre de l’administration de ladite association devant un énorme aquarium où évoluaient des poissons exotiques. En temps ordinaire c’est là un spectacle très apaisant et tout indiqué quand on est préoccupé par quelque chose, ce qui est généralement le cas quand on décide de consulter un avocat. Mais, ce jour là, ces poissons avaient entrepris de s’acharner sur l’un d’entre eux auquel ils s’attaquaient l’un après l’autre quand ce n’était pas plusieurs à la fois et c’était là un spectacle absolument insoutenable. Pour quelle raison je m’étais ainsi identifiée au malheureux, je ne l’ai compris qu’un peu plus tard, lorsque l’avocat se refusa à évoquer certaines circonstances de l’affaire en présence dudit membre de ladite administration, manifestant à son égard une défiance à peine voilée dont j’ai eu l’explication plus tard, et qui s’est malheureusement révélée parfaitement justifiée. « Tu quoque Becassina! » est la seule pensée qui me vint longtemps à l’esprit, avant de commencer à comprendre certains ressorts de l’âme humaine…
« comme cette plainte étrange de l’actrice Charlotte Lewis qui aurait été violée à l’âge de 16 ans par Polanski dans les années 80. Après ce viol allégué, deux années plus tard, elle aurait pourtant travaillé avec ce même cinéaste.»
Donc, pour votre part, vous n’y croyez pas. Pourtant, avant de décider de la pertinence de l’objection, il me semble qu’il faudrait qu’elle s’explique sur ce point qui en effet, peut paraître curieux…de prime abord. Voyez par ex. Le Dernier Tango à Paris (Ultimo tango a Parigi) de Bernardo Bertolucci censé refléter la révolution féministe et ses tourments ainsi que, dans ce dernier cas, la façon dont on peut faire passer une forme de sadisme pour du progressisme et de façon culpabilisante ! Combien de personnes victimes de harcèlement sexuel au travail retournent travailler parce qu’elles sont prises dans des rets qui leur paraissent ne pas offrir d’autres choix. Rappelez-vous le titre de votre précédent billet, vivre c’est compliqué ou du moins pas si simple.
«Je suis persuadé que d’autres personnes vont se manifester car rien n’attire plus les mensonges qu’une personne désarmée. On se défoule sur elle de ses impuissances, de ses fragilités et de ses déséquilibres.»
Mais de son propre aveu, cette actrice à la carrière réputée évoluer en dents de scie, mais qui par ailleurs n’a plus tourné depuis 2003, l’aurait fait dans ce but, pour motiver d’autres témoignages.
« C’est scandaleux parce que c’est injuste.»
L’injustice « iniūstitia: vacance des tribunaux, arrêt de la Justice » autrement dit, la Justice aux abonnés absents est en effet le scandale par excellence, la pierre d’achoppement, l’obstacle même, qui pour être contourné dévie vers des chemins de traverse parfois tout aussi regrettables….
Le problème apparent de Polanski, ce n’est pas tant que la Justice se soit mise aux abonnés absents quand la victime la réclamait, mais qu’au contraire après avoir paru s’être longtemps arrêtée au point qu’on la pensait éteinte, elle souffle sur ses propres braises avec la dernière des énergies, peut-être donc à contretemps, peut-être pas.
On observe la constante mainmise de la génération soixante-huit qui domine la société. Un acteur américain, Michael Douglas, qui a été le témoin de cette période festive où tout était permis ne se solidarise pas de Roman Polanski, renvoyant le réalisateur à son devoir de se soumettre à la justice et rappelant que ce dernier avait fui sur les mauvais conseils de ses avocats. Roman Polanski n’est pas assigné à résidence à Guantanamo mais dans une station de ski huppée suisse.
Et qu’une actrice anglaise témoigne trente ans après les faits ne me choque pas, nous sommes dans une ère médiatique, où chacun se sert des médias pour donner sa version. Cette personne brise un tabou : l’esprit dominateur qui règne dans le 7ème art. C’est pourquoi on voit de nombreuses actrices jeunes en ménage avec de vieux réalisateurs ou de vieux producteurs pour assurer une carrière qui ne repose pas nécessairement sur le talent. L’actrice Kim Basinger a brisé un temps sa carrière car elle avait refusé d’exhiber sa plastique. Beaucoup d’actrices disparaissent avec leur corps flétri pour céder la place à de plus jeunes, alors que les acteurs continuent de séduire au cinéma en dépit de leur âge avancé.
Hier Woody Allen a présenté son dernier film a Cannes, il s’est plaint de son âge et des conséquences du vieillissement, néanmoins du haut de ses 76 ans, il vit avec sa fille adoptive de quarante ans sa cadette, démontrant que sa génération est mystifiée et auréolée de prestige.
Moi non plus je ne puis être d’accord avec vous. Le cas de Polanski (à la nature de l’infraction près) est identique à celui de Battisti. Voilà des gens qui depuis des années ont tout fait pour ne pas se présenter devant la justice de leur pays et continuent à le faire au motif de cruauté de cette dernière.
Je m’étonne au vu de votre brillante carrière au parquet que vous puissiez soutenir ce type de comportement. Quelles auraient été vos réquisitions dans un pareil cas venant d’une des juridictions devant lesquelles vous requérez ?
Votre prise de position révèle en outre, me semble-t-il, le sentiment de supériorité propre à notre haute fonction publique, qui vous fait ne considérer que de très haut les qualités des juridictions italiennes et américaines et vous permet d’en remettre en cause la sérénité et l’indépendance…
Bonjour M.Bilger,
Je vous rejoins tout à fait sur ce billet. A vrai dire, on percevait déjà votre sentiment profond dans votre premier post consacré à Roman Polanski puisque vous écriviez alors « L’ancienneté des faits, la volonté de la victime, rapportée dans un document de 2008, de retirer sa plainte – elle a d’ailleurs exprimé publiquement son pardon – (Le Canard enchaîné), le long délai procédural, le hiatus entre ce qu’était Polanski et ce qu’il est devenu constituent autant d’éléments qui, malgré sa fuite qui a pu valablement irriter, mériteraient d’être invoqués pour solliciter de la justice américaine non pas la bienveillance mais la pertinence. Il y a à l’évidence, si la raison l’emportait, matière à un accord avec un cinéaste qui a autant intérêt que ses adversaires américains à la mesure et à la conciliation.
Faut-il plaindre Roman Polanski ? Peut-être. Pas parce qu’il est artiste. Parce que la justice, c’est aussi de savoir sagement s’arrêter à temps. »
C’était en octobre 2009 et si les interventions des artistes, des écrivains et de Frédéric Mitterrand vous agaçaient alors, vous considériez déjà que la justice n’avait rien à gagner à faire ressurgir une affaire vieille de plus de trente ans.
L’acharnement l’a emporté, Roman Polanski suscite désormais la compassion devant ce dévoiement du droit par un procureur en mal de célébrité.
Et que dire de cette actrice anglaise qui prétend avoir été abusée sexuellement par RP au milieu des années 80 alors qu’elle était mineure mais qui ne sort du silence, fort opportunément ce vendredi et non lors de l’arrestation du cinéaste à l’automne dernier. Comme vous, je ne la crois pas et je m’interroge sur l’intérêt qu’elle compte tirer de son mensonge. J’imagine que les faits sont de toute façon prescrits puisqu’aucune action publique n’avait été intentée à l’époque et que sa récente déclaration se situe bien au-delà du délai de dix ans après sa majorité.
Serait-ce un moyen de relancer une carrière en sommeil ou de la pure malveillance ?
Toujours est-il que comme vous le soulignez, cette histoire n’a que trop duré et qu’il serait temps de mettre un point final à cette procédure abusive et grotesque.
La meilleure des décisions de justice est « va et ne pèche plus » et on aimerait que la justice du Comté de Los Angeles mette un terme à l’affaire en disant à Polanski « va et ne pèche plus ». Mais la vie n’est pas aussi simple, les hommes pas aussi parfaits, et les choses ne se passeront pas ainsi. Ce qui se rapprocherait le plus de cette issue idéale c’est le retour volontaire de Polanski à Los Angeles, un procès dans les formes, des plaidoiries de qualité tant sur la question des moeurs que sur celle de la justice, et enfin un verdict clément. Est-il tellement impossible que cela se passe ainsi ? Faut-il à ce point craindre la justice américaine ? Pourquoi faire si peu confiance aux hommes chargés de sa mise en oeuvre ?
Il y a quand même un contre-exemple à l’histoire de Polanski. L’oncle de l’actrice Teri Hatcher a été poursuivi pour des faits similaires, mais lui a eu droit, malgré son cancer, à 14 ans de prison, où il est mort, la différence étant que dans ce cas la star n’était pas lui mais sa nièce, la plaignante.
Les juristes évoquent toujours avec effroi l’opinion publique qui a toujours tort, « la gueuse » comme ils disent, ce qui est bien commode pour ne tenir compte que de l’avis de quelques-uns, choisis comme par hasard dans le gratin de la société et dont l’avis, d’ailleurs, ne fait l’objet d’aucun quolibet.
Dans l’affaire Polanski on pourrait évoquer que c’est justement l’ancienneté de l’histoire qui fait sa gravité. Si Polanski avait fait preuve d’un tant soit peu de courage et de bons sens à l’époque où il était encore au faîte de sa gloire et dans la force de l’âge, il aurait affronté ses juges iniques (paraît-il) et profitant des privilèges que lui confèrent son statut de « génie » et les amitiés haut placées qui vont avec, on peut imaginer sans peine qu’il serait rapidement sorti de prison auréolé de la gloire du martyr. Au lieu de cela il a préféré utiliser sa fortune à venir se planquer en France et en Suisse en se disant que le temps lui servirait de circonstance atténuante, ce qui semble être le cas. Moralité, dans la vie on est innocent ou on est riche.
Dans cette histoire à rebondissements, il convient de faire la part des choses. D’un côté un homme qui a dû abuser de sa notoriété et de la fascination qu’il exerçait manifestement sur des starlettes ambitieuses pour se payer de la chair fraîche. Mais en cela il n’est guère différent des milliers d’hommes d’âge mûr, voire quasi grabataires et appartenant à tous les milieux professionnels qui font de même et en échange de quelques faveurs sexuelles et autres pipes promettent la lune à des demoiselles à peine pubères, lesquelles de leur côté ne sont pas inconscientes au point d’ignorer qu’il s’agit là d’un marché, certes sordide, mais dont elles sont partie prenante, si elles acceptent d’y participer, par intérêt. Et si l’on peut comprendre que l’âge venu, elles regrettent de s’être en quelque sorte vendues, on se demande dans quelle mesure elles peuvent accuser 20 ans plus tard leur abuseur de violeur, dès lors qu’il y avait bien calcul de leur part et que ce qu’elles nomment aujourd’hui viol ne fut à l’époque qu’un échange, donnant donnant, non dénué d’arrière-pensées et où elles espéraient bien trouver leur compte. Ou alors les tribunaux seraient vite envahis de dizaines de milliers de plaintes de femmes de tous âges et… (parité oblige) d’hommes violés et pourquoi pas tant qu’à faire tourner les officines d’avocats procéduriers, de prostituées repenties…
Ceci dit sans préjuger de la sentence qui fut rendue concernant la première affaire Polanski et où ce dernier aurait vraisemblablement joué à cache-cache avec la justice américaine pour ne pas purger sa peine. Et tout porte à croire que s’il ne s’était pas ainsi dérobé, il n’en serait peut-être pas là. Comme quoi le passé auquel vous voulez échapper finit souvent par vous rattraper et vous devez, pour avoir voulu fuir vos responsabilités, payer parfois beaucoup plus des années plus tard, que la note initiale.
Par ailleurs, c’est faire injure aux petites filles et femmes de tous âges, véritablement violées et qui elles ont subi un traumatisme qu’elles garderont à vie, que de comparer un abus sexuel qui s’apparentait à un service tarifé ou du moins non dénué d’intérêt, quelle qu’en soit la forme, avec une agression sexuelle où la personne s’est trouvée piégée et livrée pieds et poings liés à un prédateur.
———-
« Car un homme qui souffre n’est pas un ours qui danse » comme disait Aimé Césaire.
A méditer…
Toutes les victimes de prêtres pédophiles continuent d’aller à l’église, on peut donc s’attendre à que les actrices et acteurs victimes d’abus sexuels poursuivent leur carrière en pensant tourner la page jusqu’à ce que la parole les libère un jour. Il est démagogique de souligner la modeste carrière d’une femme de 42 ans pour mettre en doute sa parole, tout en célébrant le génie de R. Polanski rappelant son passé d’enfant persécuté. Tout cela manque de clarté et suinte la manipulation.
Drôle d’époque où le code pénal n’a pas la même définition selon que vous soyez cinéaste ou joueur de foot ou pas…
Où le pouvoir, de droite, est contre le droit quand ça ne l’arrange pas (le Conseil d’Etat)…
Où pour ne pas avoir été conséquent avec le déficit abyssal de nos finances publiques on chasse les rumeurs à coup de gendarmes et renseignements généraux car croire que les Etats pourraient faire faillite et le dire à ses amis devient un crime…
Allez Monsieur Bilger a donc sa petite idée de la justice mais une haute idée ce n’est plus pour lui…
Pauvres petites gens continuez à payer vos contraventions et ne faites pas ch… ceux qui bénéficient du bouclier fiscal qui les protège aussi, outre des impôts payés par les imbéciles, de la justice qui ne s’applique que pour les comparus immédiats…
Riches et puissants, catho aussi et peut-être Iman, payez-vous de la chair fraîche interdite aux pauvres et vous direz que ces pauvres petites filles monnayaient leur faveur si jamais vous êtes pris. Pas besoin de pater, on vous félicitera et vous obtiendrez la Légion d’honneur en prime…
Prendre position dans un sens ou un autre sur une affaire complexe dont on ne connaît qu’une partie du dossier me paraît audacieux.
Ce qui me saute aux yeux, dans ce cas comme dans d’autres, c’est l’archaïsme invraisemblable que constituent, entre pays civilisés, les obstacles posés à l’extradition (le chipotage, la ratiocination et finalement parfois le refus). Quelle morgue, quel expression de mépris dans le pays qui toise l’autre et n’extrade pas ! La Suisse vaut mieux que les États-Unis ? la Grande-Bretagne que la France ? La France que l’Italie ?
Allons, il y a bien vingt ou trente pays civilisés qui pourraient convenir que les extraditions seraient automatiques entre eux. Cette tolérance et ce respect réciproque les grandiraient et les feraient avancer dans la voie d’une compréhension mutuelle.
Et cela éviterait que quelques-uns puissent s’offrir, en plus d’une défense normale, une partie de cache-cache avec leurs juges.
Bon,
peut-être savez-vous combien le thème du lynchage m’est très sensible.
Je suis heureux que vous l’utilisiez, entre guillemets.
En effet, le lynchage, c’est cela par quoi, chacun peut en toute moralité, apporter le fort peu d’engagement qu’il conçoit, et celui qui, mis en réunion amène à l’exécution de verdicts que chacun le même ne voudrait, ne pourrait, ne saurait, ne trouverait valoir bon pour exécution.
Et même, grâce à la loi, le même ne comprendrait être là quelconque devoir si intimé, alors comme il s’exporterait en place publique.
Avec la loi, en démocratie, celle du talion étant élimée depuis les fondations autant que possible, avec le lynchage cela reste en cours, autant se faire se peut.
La loi, pour moi, ainsi se rend vive…,comme vous y interrogez.
Plus loin, concevoir l’élimination des motifs démocratiques, cela est sous-tendu avec l’opportunité toujours facile du lynchage…
Autrement dit, je me souviens d’une œuvre photographique, avec David Hamilton, quand ses posters de prises de vue couvraient les murs de beaucoup d’habitations et présentoirs de commerce, en absolus financements, en absolus consentements, en moments historiques qui ne ne me faisaient vraiment pas être acheteur.
Les motifs du « panurgisme » ne correspondent pas toujours à ceux de la stimulation du mouvement.
Merci encore, ce billet.
@Mary Preud’homme | 16 mai 2010 à 13:23
« »Car un homme qui souffre n’est pas un ours qui danse » comme disait Aimé Césaire.
A méditer… »
Mme Preud’homme, savez vous comment fait-on pour faire ‘danser’ un ours ?
Voici donc une description de la méthode employée telle que rapatriée du site du Parc des ours dansants en Bulgarie http://la-bulgarie.fr/parc-ours-dansants-belitza
« L’attraction se résume dans le fait de faire danser un ours, en accompagnement de quelques accords simples d’un petit violon populaire appelé gadulka et éventuellement le faire faire quelques petits numéros de cirque. Le gitan se balade menant l’ours à l’aide d’une chaîne accrochée à un anneau passée par le nez de l’ours (une sorte de piercing).
Lorsque le gitan trouve son public, il se met à jouer sur sa gadulka, tire un peu sur la chaîne et voilà que l’ours se dresse sur ses pattes arrières et commence à « danser ».
Le calvaire des ours
En fait l’ours « danse » car il a été rôdé à un entraînement bien cruel.
Lorsque les gitans prennent le petit ourson, il le mettent sur une tôle posée sur de la braise ou chauffée brulant. Le temps que l’ourson se brule les pattes, le gitan se met à jouer sur sa gadulka.
Cette méthode appliquée régulièrement transforme l’ourson en ours dansant.
A chaque fois que le gitan commence à tirer sur les cordes de son instrument, l’ours se dresse sur ses pattes et se met à bouger. Leçon douloureuse bien retenue. L’ours n’a pas d’autre choix que d’obéir. Il faut savoir que le nez et la lèvre inférieure des ours sont extrêmement sensibles. Il est donc un jeu d’enfant de les mener sur le bout d’une chaîne. Aussi, les gitans trouent leurs nez à l’aide de fer rouge, sans aucune anesthésie. La douleur pour l’ours est extrême, souvent sont les plaies qui cicatrisent très mal.
L’indignation et la bonne action L’action de la libération des ours esclaves a été initiée par la fondation autrichienne « 4 pattes » et soutenue activement par Brigitte Bardot et le Ministère de l’environnement bulgare.
En 2000 la fondation obtint la libération de 3 ours, les premiers habitants du parc. En 2001 trois autres les ont rejoint. Selon les observations il en reste encore 11 ours qui servent toujours de danseurs dans divers coins du pays. A l’heure qu’il est l’existence d’ours danseurs est strictement illégale en Bulgarie. » nous rassure-t-on toutefois à la fin.
Et surtout mon corps aussi bien que mon âme, gardez-vous de vous croiser les bras en l’attitude stérile du spectateur, car la vie n’est pas un spectacle, car une mer de douleurs n’est pas un proscenium, car un homme qui crie n’est pas un ours qui danse… peut-on donc lire en effet dans Cahier d’un retour au pays natal,éd. Présence africaine, 1956, p. 42, une oeuvre d’Aimé Césaire qui se serait probablement évité cette comparaison s’il avait connu les ours et le calvaire auquel étaient soumis les ours ‘savants’ pour apprendre à danser. Pas plus qu’une mer de douleurs n’est un proscenium (avant-scène d’un théâtre), pas plus un ours qui danse, qui l’humbe gitan qui n’avait d’autre ressource pour survivre que de le faire danser n’étaient un spectacle devant lequel on eût été admis à se croiser les bras.
Ceci étant, la dite méthode et le rite d’ordalie qui s’en rapproche et qui se fondait sur un vieux rituel chamanique sont toutefois différents.
Enfin, je ne pense pas que nous devions moins de compassion à la victime de harcèlement sexuel au travail qui la plupart du temps se renouvellent, qu’à toute victime de rapports sexuels non librement consentis. Mais je ne pense pas que non plus que toute relation où l’on observe un grand écart d’âge dans un sens comme dans l’autre, soit systématiquement déséquilibrée et assimilable à une forme de prostitution déguisée.
@SR | 16 mai 2010 à 14:29
« Toutes les victimes de prêtres pédophiles continuent d’aller à l’église, »
Au nom de quoi devraient-elles confondre l’Eglise (L’Église catholique romaine se définit d’abord comme une « Église », c’est-à-dire la communauté de tous ceux, morts ou vivants, qui sont fidèles à leur baptême;) avec les serviteurs fautifs dont ils ont été les victimes et dont la faute n’est pas une conséquence nécessaire d’une prescription dogmatique autrement dit n’a pas plus à voir avec l’Eglise en elle-même, que la même faute de la part d’entraîneurs sportifs n’a à voir avec les buts des associations qui les emploient, ou encore avec les directives de l’Education nationale en matière d’éducation sportive? Faudrait-il supprimer la police et serait-on autorisé à ignorer les forces de l’Ordre dès lors qu’on estimerait avoir été la victime d’un manquement grave de l’un(e) de ses fonctionnaires?
Polanski, Battisti, même combat! Vous ne pouvez pas, cher PB, sous peine de passer pour un fieffé rigolo, soutenir la cause du premier et faire haro avec la meute sur le second … Je l’avais écrit ici même en son temps, je l’écris à nouveau. Vos contradictions intellectuelles vous desservent et vous discréditent terriblement …
Ceci étant, nous avons là l’exemple sinistre et parfait de ce que peut être un Parquet absolument indépendant: Une caricature de Justice, une Justice aux relents constants de populisme, une Justice soumise aux humeurs, aux aléas et aux intérêts politiques d’un procureur disposant sans contrepartie ni compte à rendre des moyens si importants de l’Etat que cela en devient comme à la limite liberticide, en tout cas effrayant et indécent … La réélection de ce procureur de ce comté de Los Angeles passe peut-être par là: la peau de Polanski comme on dirait celle d’un gros ours en fier trophée à exhiber; on en est arrivé à ce point manifestement; c’est lui désormais la victime de cet abus sexuel, lui ce procureur, c’est ainsi qu’il le vit, c’est patent et ridicule, pas cette petite fille de 13 ans devenue depuis une femme et une mère, non, lui, c’est lui la faute à Polanski … La haine solitaire d’un homme contre un autre; quel spectacle sordide dont même la victime réelle ainsi que le Peuple américain dans son ensemble se détournent avec dégoût!… Et c’est d’un Parquet indépendant de la sorte (sauf l’élection) dont vous êtes l’apôtre et que vous souhaitez en France! On est même sidéré de constater que dans ces conditions, la population entière de Californie ne soit pas déjà incarcérée sauf ces quelques milliers qui ne seraient que des magistrats naturellement … Cependant, on constate une certaine prise de conscience politique (financière plutôt mais là-bas la Finance conditionne toujours ou presque la Politique, c’est ainsi …; l’argent, toujours lui, le nerf de la Justice comme celui de toute chose …) en ce domaine: on commence à poursuivre et condamner moins pour ces innombrables rien et non moins innombrables n’importe quoi, qui sont le lot quotidien de cette Justice californienne et américaine plus généralement. On commence à libérer, on commence même à s’interroger quant à cette fameuse loi dite des trois fois qui fait condamner par exemple un bougre ayant volé trois fois un hamburger à la prison à vie (cas de figure réel) … On ne peut pas construire des prisons indéfiniment, même au pays de la liberté par excellence; le béton coûte à la longue; ça rapporte moins, il faut rentrer dans ses sous, crimes ou pas, délits ou non, Justice privée ou publique, prisons privées ou d’Etat ou de comté … Ils ont fait de leur système judiciaire une industrie (J’invite à lire à ce sujet les écrits édifiants de Loïc Wacquant sociologue français de réputation mondiale et enseignant et étudiant précisément à Los Angeles depuis des années), un bizness limite côté en bourse, en tout cas lucratif jusqu’aujourd’hui et ils s’érigent en exemple d’Etat moral de Droit!… A crever de rire ou de dégoût, c’est selon … Quelle désolation que de voir ce beau pays dans l’absolu fonctionner avec une Justice pénale de la sorte aussi étrange à l’humain qu’elle est sordide! Par contre, leur modèle de Droit et Justice qu’ils vantent partout, ils savent s’asseoir dessus allègrement quand ça les arrange, ils n’ont de compte à rendre pas même à leurs propres citoyens, pas même à leur Constitution sacrée; ainsi Guantanamo et tout ce mépris par eux de leurs propres lois qu’il représente. Je songe aux gouvernements, bien sûr, le fédéral comme ceux de chacun de ces Etats … L’incompréhension est que ces gouvernements sont démocratiques et ce système judiciaire avec ses vagues variantes peu significatives d’un Etat l’autre choisi et accepté par ce Peuple. S’il y a une réelle énigme et de toutes les façons honteuse que celle-là, américaine, elle est à cet endroit assurément. On en arrive à des aberrations telles celles du procès d’O.J. Simpson, condamné au civil et acquitté au pénal du même double assassinat au hachoir de son épouse et de son amant Blancs tous deux. Et pourquoi cela? Parce qu’alors le jury exceptionnellement était ce jour-là majoritairement noir et qu’il voulût marquer par cette attitude juridique foncièrement antagoniste , revancharde et provocatrice tout son mépris d’une Justice de Blancs faites par les Blancs pour les Blancs et en grande majorité appliquée par des Blancs qui à incrimination égale condamne plus aisément et lourdement et en remplit davantage les prisons et pour longtemps les Noirs plutôt que les autres a fortiori quand ceux-là sont blancs … Une Justice ostensiblement et de manière incontestable et prouvée raciste. Qui est ce procureur? qui sont ceux qui l’assistent?
Quant au gouvernement suisse actuel … Ce ramassis de larbins terrorisés par le fisc US et cette Justice américaine, prêt à toutes les bassesses et tous les reniements pour complaire à ceux-là, qu’en dire sinon rien que du mépris. Le Peuple suisse lui aussi ne mérite pas ça, il mérite mieux que cette bande de mous indignes qui le gouverne actuellement … Roman Polanski est venu sur invitation dans ce pays, librement, il est venu pour la centième fois en toute confiance, sans se cacher, il a été trahi pour des considérations financières minables. A partir de ce moment, il est légitime de considérer qu’en regard de cette confiance trahie, il n’est tenu par aucune décision de ce gouvernement. Il n’y a pas une armée de gardes suisses autour de son chalet; qu’il parte, qu’il rentre en son pays la France, qu’il revienne à leur nez et à leur barbe et qu’ainsi il leur retourne leur propre reniement et leur honte en pleine figure. Et qu’il demande alors l’extradition à la France, ce gouvernement suisse, on verra à ce moment … Partant, depuis Paris il pourra avec ses avocats s’exprimer enfin d’égal à égal avec ce singulier procureur californien!
Quant encore à cette ex actrice anglaise, Charlotte Lewis, c’est un mauvais scénario à tous points de vue, c’est manifeste; elle ne lui pardonne pas de ne pas avoir eu la carrière dont elle rêvait … Est-ce de la faute à Polanski? Puis, une question importante: si l’agression sexuelle (encore faut-il dans ce cas qu’elle soit démontrée; ce qui est loin d’être le fait; Roman Polanski a aussi une parole et elle vaut celle de cette femme …), si le viol d’une femme ou d’une jeune fille de 16 ans donc est un crime contre l’Humanité, imprescriptible donc, que ne l’écrit-on pas dans la loi? Ainsi les choses en ce chapitre seraient légalement plus claires et on serait légitimé à donner suite à cette nouvelle affaire, instruire en somme et alors gare que cela ne se retourne pas contre elle, Charlotte Lewis … Toute agression sexuelle est un acte profondément indigne et condamnable. Il n’est pas à banaliser judiciairement et médiatiquement comme il semble que cela est en train de devenir le cas. C’est dangereux et pour les nombreuses victimes réelles qui risquent plus que souvent de n’être plus entendues et crues et pour les non moins nombreuses victimes de ces allégations fausses et mensongères qui de même risquent de n’être plus crues ni entendues. Pour m’exprimer simplement et familièrement: à ce rythme, bientôt ni la Justice ni personne ne saura si c’est du lard ou du cochon que le fait à juger comme les dires des personnes concernées … Qui croire? voilà le dilemme en devenir. Et qui a envie qu’en ce crime comme en n’importe quel autre, on joue aux dés des poursuites judiciaires ou non, une culpabilité ou une innocence, l’un(e) contre l’autre, c’est à dire la victime réelle ou imaginaire contre celui qu’elle désigne? Gare, cher PB, qu’un matin Zahia cette adorable jeune scandaleuse de 16 ans toujours dans sa tête n’arrive dans votre pré-retraite de la Cité vous saisir d’une plainte contre Ribéry, Benzema, l’équipe de France en somme!… Juste avant le Mondial, j’imagine votre tête quand la recevant vous l’inviterez à s’asseoir et vous exposer ses motifs …
Aïssa.
Attention, M. Bilger.
C’est certes pénible de voir quelqu’un d’aimé de tous basculer dans l’opprobre du jour au lendemain, sans prévenir. Nous sommes les spectateurs impuissants de sa déchéance et quelque chose en nous trouve cela injuste. Mais si on veut garder la tête bien froide, il faut simplement se souvenir qu’il est aussi injuste de prendre pour vraies sans réfléchir les déclarations de l’actrice anglaise afin de mieux enfoncer Polanski que de nier toute forme de vérité possible dans ses propos, par écoeurement devant tant de malheurs s’abattant sur un homme déjà à terre.
Je suis jeune et naïve, et vous sage et expérimenté. Mais n’oublions pas que les comportements des uns et des autres ne sont pas toujours logiques et explicables. Peut être que cette actrice a parlé maintenant pour faire du tort à M. Polanski, pour se venger de lui, peut être a-t-elle tout inventé, ou déformé la réalité pour faire parler d’elle. Peut-être aussi qu’elle a été réellement traumatisée par un événement qu’elle a essayé d’oublier, de nier peut-être, et qui aurait ressurgi avec tout ce battage autour du réalisateur.
Voyez-vous, quelles que soient les apparences, quelles que soient les voix des uns et des autres qui s’élèvent, pour, contre, qui défendent ou qui accusent, il ne faut pas oublier qu’après tout, on n’en sait rien car on n’y était pas. Et que les seules personnes qui devraient avoir le droit de donner leur avis sur la question seraient des personnes habilitées qui aurait enquêté et qui seraient aptes à juger, connaissant toutes les pièces du dossier.
En attendant, nous, on observe, on réfléchit, et on essaye de limiter la casse.
Il semble n’y avoir qu’une alternative : soit on est du côté des pervers puissants, soit on glapit avec tous les aigris de la terre. Il y aura toujours cette masse douteuse et obscure de gens qui veulent se venger du talent des autres sous couvert d’une morale à deux balles. Se confronter à cela est salissant mais la démagogie judiciaire peut sans risque compter sur la terne moralité de cette majorité rancie. Et c’est, dans un cadre américain, un excellent moyen d’être réélu que de se payer une star pour complaire à tous ceux qui n’ont jamais pu le devenir.
Pour autant, je n’ai pas spécialement envie de pactiser avec le marché aux bestiaux du show-business.
La porte de sortie, vous la proposez, mais elle n’est pas vraiment comprise : une justice gravée dans le marbre n’est qu’une caricature hideuse. On en sait aujourd’hui davantage sur les circonstances de la fuite de Polanski grâce à ce procureur américain qui confirme la trahison du système judiciaire de l’époque. C’est aujourd’hui une seule affaire de droit, les faits sont sans importance, il n’y a plus de victime puisque celle qui en tenait le rôle le rejette désormais. Une seule affaire de droit qui oppose une conception biblique et pétrifiée de la justice à son pendant évolutif.
Je lisais ces dernières heures avec une extrême parcimonie quelques commentaires sur un micro buzz qui m’a nécessairement vivement intéressé. Je suis toujours consterné de cet aplomb des ignorants à vouloir garnir les crocs de boucher avec tout ce qui leur fait secrètement envie et dont ils ne comprennent pas les motivations. Je ne m’en approche guère, ça grouille de microbes pas propres.
Aïssa-Jésus, non, Polanski n’est pas Battisti. Je suis en désaccord total avec Philippe sur l’affaire Battisti mais il demeure une chose : des hommes ont été assassinés, des enfants aujourd’hui adultes ont perdu leur père, une réponse doit être apportée. Si je pense que l’affaire Polanski pourrait sans dommage être aisément classée, il me paraît utile que Battisti bénéficie d’un nouveau procès, équitable celui-là et c’est là que réside le doute, pour éclairer son rôle (ou son absence de rôle) dans ces meurtres. Ne mélangeons pas tout car, à ce jeu, on dessert et l’une et l’autre cause.
« C’est scandaleux parce que c’est injuste. »
Admettons votre logique. La justice que vous souhaitez veut donc qu’on abandonne toutes les poursuites. Alors il faut assumer les conséquences. La Justice que vous aimeriez voir appliquée considère donc que 42 jours est une peine JUSTE pour le viol par sodomie d une fillette droguée de 13 ans. Et ne vous réfugiez pas derrière la procédure judiciaire américaine pour justifier cette peine, puisque vous contestez par ailleurs cette procédure et son acharnement.
Vous continuez votre billet ainsi : « Personne ne conteste le fait que Roman Polanski devait être traité comme tout le monde. Force est de constater qu’aujourd’hui, tout le monde serait traité mieux que lui. » Donc, si je vous comprends bien, pour les faits rappelés ci-dessus, tout autre que Polanski aurait été condamné à 42 jours de prison et cela aurait été une condamnation équitable qui respecte les valeurs de la Justice que vous défendez.
Sur votre lancée, vous blâmez ensuite « cette justice (américaine) qui dit toujours non ». Là encore, il vous faut assumer. Quand Polanski et ses avocats réclament un procès par contumace et qu’on lui refuse, vous donnez par conséquent raison à Polanski. La Justice que vous défendez est donc rendue de meilleure façon par contumace qu’avec l’accusé en face de ses juges. C’est tout bénéfice pour Polanski : si la peine ne lui plaît pas, il refusera de l’appliquer et aura votre bénédiction. Cesare Battisti appréciera.
Enfin je trouve un peu navrant votre « renversement dialectique » quand vous dénoncez la « surdité » de la Justice américaine, le fait que personne n’écouterait la défense de Polanski, oubliant que c’est Polanski qui refuse de s’expliquer devant ses juges depuis plus de 30 ans. Les grosses ficelles d’un mauvais avocat.
En conclusion, mais ce n’est que mon point de vue, un billet bien médiocre. J’espère au moins que les « intellectuels », (BHL en tête) à qui vous semblez donner raison dans cette affaire vous sauront gré de cet acte d’allégeance un peu humiliant. De mon côté j’ai beaucoup de mal à partager la vision de la « Justice » que vous prônez ici.
Dernière chose, je vous trouve un peu téméraire de décrédibiliser d’une petite phrase désinvolte le témoignage très circonstancié de Charlotte Lewis.
Une seule affaire de droit qui oppose une conception biblique et pétrifiée de la justice à son pendant évolutif. JDR
Popopo…
Il est dommage – malgré certains points d’accord par ailleurs – que le poids de vos argumentations soit inversement proportionnel à celui massif de vos assertions et monologues.
Je suis toujours consterné de cet aplomb des ignorants à vouloir garnir les crocs de boucher avec tout ce qui leur fait secrètement envie et dont ils ne comprennent pas les motivations.
Jean-Dominique, ne faites pas le malin et ne moquez pas non plus mon prénom… Aïssa est la traduction littérale du français à l’arabe de Jésus, il n’y a là rien de saugrenu ni d’inconvenant. De même que vous portez les prénoms d’un de ses apôtres suivi de celui d’un saint et qui plus est celui-là (Dominique de Guzman) qui créa la sainte, sic, Inquisition… Ne faites pas le malin ; on ne va pas revenir sur Battisti ; vous et moi pensons et avons exprimé la même chose sur ce sujet à l’exception que j’ai ajouté qu’il est indigne et inacceptable que le gouvernement de la France renie sa parole officielle en cette affaire… Ces choses-là relèvent des Républiques bananières, rien autre… Les Italiens sont capables de comprendre cela ; autrement, il ne serait pas resté si longtemps libre et visible à Paris. Puisque le Droit italien en l’état ne permet pas un second procès en sa présence, soit ! L’Europe judiciaire est en marche et il ne serait pas là non plus ni inconvenant ni saugrenu qu’il soit jugé pour ces faits reprochés, en France. Les débats n’en seront pas moins efficients dans la forme et utiles et salutaires dans le fond ici qu’en Italie… Ce serait aussi l’occasion d’une première pour une Europe qui se veut unie en toute chose. C’est une procédure à créer…
Aïssa.
Bonjour,
Merci à vous tous. Discussion très intéressante. Juste une petite question.
La majorité était à 21 ans jusqu’aux années 1973. Ne faudrait-il pas la ramener à 16 ans maintenant ?
Cela ne fait que reposer le problème du consentement.
Il y a le viol de celui qui vous surprend au coin d’une rue ou dans un garage. Et le viol de celui qui vous invite à boire un coup en écoutant de la musique… que ce soit à 16 ou à 30 ans.
Enfin à l’heure actuelle très peu de personnes attendent d’avoir 18 ans pour avoir des rapports sexuels.
Que les vieux célèbres attirent les jeunes qui veulent le devenir c’est incontestable.
Mais il y aussi de véritables histoires d’amour !
Monsieur l’avocat général,
Faudrait-il admettre, avec l’écrivain sud-africain Louis-Ferdinand Despreez, que « quelquefois, le prix d’un bonheur plus facile, c’est d’avoir la mémoire courte » ? (La mémoire courte, Phébus, 2006)
Peut-être…
L’esprit de Catherine Jacob a envahi le corps d’Aïssa… Il va falloir ouvrir des sous-blogs, cher Philippe ! Je rigole Aïssa…
Mais comme beaucoup des commentateurs, je ne suis d’accord ni avec vous, ni avec Philippe… malgré ma détestation de la « justice » telle qu’elle se fait.
Franchement, on s’en fout de R.Polanski ! Une fois de plus, « lémédias » font leur boulot dans un monde où la fabrique de l’information est subordonnée à l’argent. Bon, c’est vrai que l’arrestation du « quidam » s’est déroulée lors d’un événement médiatique…
@ Aïssa, comm. de 23h18 : une erreur historique, commune mais erreur néanmoins : Dominique de Guzman (saint Dominique) n’a pas fondé l’inquisition, étant mort en 1221, soit dix ans avant la fondation de l’inquisition en 1231.
Cher Philippe,
« Maman, je suis amoureuse de ce voleur de chevaux qui vient la nuit dans notre enclos ».
Si, pour donner son avis il suffit d’entendre un seul son de cloches,il est aussi possible de laisser la justice travailler dans un minimum d’impartialité et de neutralité.
Et la présomption d’innocence…
Parce qu’il ne faut pas croire que pour faire danser un taureau, un chien ou un ours il est nécessaire de disposer de braises.
Il est surtout demandé de dresser l’animal tout petit avec douceur et patience et de trouver du plaisir dans l’acte de dressage.
françoise et karell Semtob
Pour trouver des réponses des victimes à vos questions, rendez-vous sur le site de France2 ; revisionnez l’émission de Hondelatte du 16 mai, « Faites entrer l’accusé », et revenez nous parler de Polanski qui a payé.
Il a acheté un silence, il n’a pas répondu de son forfait devant la Justice de son pays.
Une suggestion :
Un commentaire se lit de haut en bas.
Vous classez les commentaires par ordre chronologique de bas en haut.
Si l’on veut suivre le fil de la discussion il faut donc pratiquer un yoyo littéraire particulièrement idiot.
Est-ce vraiment difficile de faire comme tout le monde : classer chronologiquement de haut en bas ?
Je ne suis pas d’accord avec vous cher Philippe. Je crois que, au contraire, Roman Polanski a toujours été malheureux. Au moins en amour.
Je voudrais revenir sur l’argument qui discréditerait la nouvelle plaignante: elle aurait tourné deux ans après avec son violeur.
Je dois dire que je reconnais là un argument classique des hommes qui malmènent leurs compagnes. Certains hommes plutôt brillants ne peuvent s’empêcher de tomber dans des relations qui virent au vinaigre: ils rentrent dans un schéma de domination qui empire d’éclat en éclat. Ces hommes aiment les succès faciles que leur statut implique et n’ont pas le goût de la séduction subtile qui requiert un investissement personnel. En excuse ils vous ressassent un vieil amour qui les aurait meurtri à jamais (mais les vieux amis savent que cette histoire avait déjà des hématomes).
À l’inverse, certaines femmes un peu paumées sont attirées par l’assurance (affichée) qui pare les premiers.
Ces deux archétypes s’attirent l’un l’autre. Ils confondent la passion et les drames. Sans éclat ils s’ennuient. Et là, de proche en proche, tout devient irrationnel.
Un jour vous apprenez qu’elle a déposé plainte le lundi matin sur une dispute qui avait eu lieu le samedi soir alors que le dimanche le couple s’embrassait en société. Et vous comprenez que le fait de se montrer si amoureux en public n’était pas dépourvu d’arrière-pensée pour l’homme, autant pour convaincre les autres que lui-même que, finalement, ce n’était rien. Et qu’au commissariat elle joue la douleur mais est dans le registre de la vengeance et du chantage. Bref, plutôt à la recherche d’une emprise pour s’accrocher quand tourner les talons serait le plus logique.
Et même après le dépôt de plainte, l’homme fait croire à la jeune femme que le conte de fée peut recommencer. Histoire de passer des vacances ensemble et d’avoir des photos à produire étayant le propos « si j’étais tant un monstre que cela, aurait-elle passé les vacances suivantes avec moi ? ».
La vérité est que tout cela est très compliqué, que ces personnes seront toujours malheureuses ou mettront une vie à dépasser leur échec sentimental chronique, en rejouant la pièce maintes fois avec des acteurs différents.
Plusieurs aspects de Roman Polanski et de ses conquêtes me rappellent ces stéréotypes et leurs jeux pervers.
Pas grand-chose que la justice puisse résoudre, au fond.
« Il faut laisser les avocats de Roman Polanski répondre. Je pense qu’ils ont de sérieux arguments à faire valoir à ce sujet »
vient de dire Frédéric Mitterrand au sujet de cette affaire.
Seulement voilà, nos people politique (Frédéric Mitterrand hier, Jack Lang et Bernard Kouchner aujourd’hui) ne peuvent s’empêcher de vouloir donner des leçons de droit à la justice américaine, tant il leur paraît inconcevable qu’un procureur des States, fut-il mégalo, populiste ou à la recherche désespérée de son quart d’heure de célébrité médiatique, soit un magistrat indépendant de l’exécutif.
Sur le fond, Philippe, nous sommes à peu près d’accord.
Si j’ai bien saisi l’essentiel de l’affaire Polanski, un plaider coupable il y a 33 ans avait abouti à un accord pour une peine de 42 jours de prison que Roman Polanski a effectués.
Peu importe l’appréciation que chacun peut porter aujourd’hui sur la nature de cette peine, elle résultait d’une négociation entre la justice américaine et les avocats d’alors de Roman Polanski.
Mais de grâce, je pense que le développement que vous faites au sujet de « cette justice qui lui dit toujours non et dont je crains qu’elle persiste dans sa surdité » est dans ce cas précis à côté.
La justice américaine veut solder un contentieux vieux de plus de trente ans qui lie, qu’il le veuille ou non, Roman Polanski à elle.
En soi la volonté d’épurer le compte ne me choque pas.
Et puis nos ministres français indignés en septembre par l’exercice d’une justice indépendante pas concernée par l’impunité qui, dans l’esprit de nos politiques et de nos people, devrait mécaniquement profiter aux célébrités en délicatesse avec la justice, et le faisant savoir si spontanément, avec tellement de candeur et d’irresponsabilité, ont été les soutiens les plus sûrs et les plus efficaces pour compromettre toute possibilité d’un règlement pacifié et par le haut de cette affaire.
@ Aïssa
Une « jurisprudence » François Mitterrand ou qui émanerait de Jacques Chirac ou de Nicolas Sarkozy n’a, du point de vue strict du droit, aucune légitimité et ne lie en aucun cas des juges chargés, eux, de dire et d’appliquer le droit.
Et je voudrais ajouter qu’évidemment non, Roman Polanski n’a pas à subir les conséquences désastreuses des inconséquences de nos ministres et/ou de nos politiques people.
@Duval Uzan,
Je ne pense pas que ramener la majorité à 16 ans soit très judicieux car les intéressés ont davantage à y perdre qu’à y gagner. La majorité c’est avant tout la jouissance des droits civiques et civils et de lourdes responsabilités juridiques que bien peu sont à même d’endosser à cet âge.
La majorité sexuelle se situe déjà à 15 ans, donc ça ne change pas grand-chose sur ce point.
Comme bien d’autres ici, je ne partage pas votre point de vue concernant Charlotte Lewis. Il se peut qu’elle mente mais il se peut qu’elle dise la vérité. Les choses ne sont pas si simples et il semble que concernant la psychologie féminine, vous en avez encore à apprendre.
Je trouve aussi bien regrettable ce retour en arrière concernant le viol des jeunes filles et des femmes : soit elles mentent, soit elles étaient consentantes. On régresse !
Finalement, on va finir toutes en burqa : au moins, on ne pourra nous accuser de rien et puis, c’est tout de même vrai que les hommes ne savent décidément pas se tenir en présence de chair fraîche. Pas réjouissant.
Je suis en accord avec votre analyse. Dès le début, le DA office a montré une ligne dure en renvoyant le dossier aux accusations (viol,drogue)) plutôt qu’au plaidé coupable (détournement de mineur). Cette présentation plus valorisante a rendu impossible un règlement qui prenne aussi en compte le temps, la volonté de la victime et le sens de la procédure de 1977.
Habille et très politique, la justice américaine a mis l’accusé dans une position où quoiqu’il dise ou fasse, sa parole ne vaut plus rien. Il a été jugé par l’opinion et à moins d’un renversement digne d’un film hollywoodien rien ne pourra changer cet état de fait.
A voir cette nouvelle affaire où une femme qui déclare s’être forcée à coucher pour obtenir un rôle devient par déformation, le second viol de Polanski.
Bonjour Monsieur Bilger Quelle que soit l’issue rocambolesque de cette histoire, il serait bon de rappeler qu’il ne devrait pas y avoir de prescription pour le viol d’un enfant. La souffrance n’a pas d’âge. Aucune garantie pour un violeur.
Achille @ Florence
« Finalement, on va finir toutes en burqa : au moins, on ne pourra nous accuser de rien et puis, c’est tout de même vrai que les hommes ne savent décidément pas se tenir en présence de chair fraîche. Pas réjouissant »
Mais non mais non, les hommes ne sont pas tous comme ça, voyons !
Les femmes aiment bien qu’un homme pose son regard sur elles avec dans les yeux une petite lueur qui semble dire « pétard celle-là elle a un sacré beau cul ! »
Ne dites pas le contraire, personne ne vous croira. Même ici où les intervenants sont des gens de qualité.
Polanski a payé ?
Il a payé quoi ?
La classe affaire de l’avion qui le ramenait en France afin de se soustraire à la justice américaine ?
Ben voyons !
Vous avez raison Philippe, Polanski a payé : 450 000 dollars dit-on, à sa victime pour qu’elle retire sa plainte (au passage moins paraît-il que ce qu’il avait convenu de verser). De ce paiement-là personne ne parle, surtout pas BHL ; ni pour infirmer ni pour confirmer. Dommage.
Et une quarantaine de jours de prison pour un viol sur mineure est-ce bien payé ? Les victimes de viol apprécieront.
Quant à cette idée de récompenser celui qui réussit pendant des décennies à fuir la justice, venant de vous, je suis sciée.
Polanski est certes un fantastique cinéaste ; cela fait-il de lui un homme admirable ? Je n’en sais rien mais peut-être pourrait-il le démontrer s’il affrontait – enfin – la justice américaine.
ps : je ne crois pas que la nouvelle accusatrice ait porté plainte ; me trompé-je ?
@Catherine Jacob,
En citant Césaire de mémoire, j’ai écrit un homme qui souffre au lieu d’un homme qui crie… Ce qui ne change en rien l’idée que le poète voulait faire passer dans cette sentence et qui semble vous avoir échappée. Comme quoi il vaut mieux s’imprégner d’un texte, le méditer longtemps, que se contenter de le citer sans en avoir saisi tout le sel. Avez-vous lu intégralement le « Cahier d’un retour au pays natal », une sorte d’hymne national des noirs du monde entier, mais qui a néanmoins une portée universelle… Césaire a un style très particulier tant dans sa prose que sa poésie. Il utilise une profusion d’images qui ont chacune une signification très précise et qu’il convient de décoder, parfois en s’aidant d’un lexique césairien pour comprendre où il veut en venir, sinon le texte reste clos. A en juger par votre remarque un tantinet condescendante et ironique à l’endroit de Césaire – je vous cite : « une oeuvre d’Aimé Césaire qui se serait probablement évité cette comparaison s’il avait connu les ours et le calvaire auquel étaient soumis les ours ‘savants’ pour apprendre à danser » – il semblerait que son message à haute portée symbolique vous soit resté totalement obscur.
Si je citais à présent un extrait de « Et les chiens se taisaient » iriez-vous me décliner un couplet sur la souffrance des chiens maltraités ?
Mais revenons à nos moutons ou plutôt à notre ours :
Dans la phrase en question, Césaire voulait simplement souligner l’humanité de l’homme noir qui fut longtemps niée, le nègre étant ravalé au rang de l’animal, d’où l’analogie avec l’ours (domestiqué) dressé pour danser, de même que le noir asservi et dompté par un maître cruel devait chanter et danser sur commande pour le plaisir du blanc, lequel ne comprenait d’ailleurs pas le sens profond de la rythmique et des paroles de la musique noire, sa douleur quand il chantait de sa voix rauque et lancinante de trompette bouchée !
Quel rapport me direz-vous avec le billet de PB. Eh bien tout simplement, l’homme, la femme ou l’enfant en souffrance sont d’abord et avant tout des humains, des individus qui ont droit au respect et à la compassion, y compris s’ils nous sont très éloignés en raison de leur âge, leur origine, leur culture ou même leur faute réelle ou supposée. Le moins que l’on puisse faire est de reconnaître leur souffrance, y compris quand ils sont pour partie responsables de ce qui leur arrive. C’est d’ailleurs ce que demandent en premier lieu les victimes quand elles s’adressent à la justice : être crues, comprises et reconnues. Ce qui n’a rien à voir avec l’exhibitionnisme sur médiatisé de plus en plus en plus dans l’air du temps, où tout un chacun est invité à venir déballer ses malheurs devant des journalistes voyeurs et hilares et un public qui en redemande comme s’il était au cirque. Une surexposition à laquelle n’échappent pas bien évidemment les célébrités du show business qui peuvent du jour au lendemain être autant haïes et traînées dans la boue qu’elles furent admirées et portées aux nues par les foules.
En conclusion, Polanski n’a pas à être jugé ni plus ni moins sévèrement qu’un citoyen lambda. Ce qui paraît difficile étant donné que le spectacle du monde que nous projettent les médias en permanence occulte le plus souvent la réalité et ne nous montre que les extrêmes. Soit la jubilation de quelques-uns au fait d’une gloire éphémère et souvent fabriquée, soit des malheurs dégoulinants, cataclysmes, scandales, pollutions, bref la laideur et l’humanité sous son angle le plus artificiel ou le plus rebutant. Alors que notre monde regorge au quotidien de beautés authentiques, de générosité et de signes d’espérance pour peu que l’on veuille se donner la peine de regarder autour de soi.
——-
Vous avez aussi écrit :
« Mais je ne pense pas que non plus que toute relation où l’on observe un grand écart d’âge dans un sens comme dans l’autre, soit systématiquement déséquilibrée et assimilable à une forme de prostitution déguisée.. »
J’ai eu beau relire mon intervention, je n’ai pas trouvé la moindre allusion susceptible de donner à penser que j‘avais ce genre de préjugé.
@Florence
« c’est tout de même vrai que les hommes ne savent décidément pas se tenir en présence de chair fraîche. Pas réjouissant. »
On peut tout aussi bien envisager que certaines femmes savent user de ce penchant de l’homme pour la chair fraîche.
16 ans ça ne veut rien dire, c’est la maturité psychique qui est importante.
Je connais des femmes qui à 30 ans et + ne savent pas dire non et se retrouvent dans des galères pas possibles. Et là ce sont les hommes qui savent user de la faiblesse de ces femmes.
Je pense que mettre une ligne de démarcation sur laquelle est inscrite femme de 16 ans est une construction intellectuelle illusoire.
Il suffit pour s’en persuader de voir l’émergence de la violence allant jusqu’à la barbarie de ces « femmes de 16ans » et parfois moins.
Serions-nous arrivé là à un point d’égalité avec les hommes ?
Vaste débat qui dépasse le simple constat de société qui mériterait bien plus d’attention que la condition individuelle d’un « génie cinématographique ». Reste à définir ce que c’est qu’un génie cinématographique.
Si c’est être un génie parce qu’on surfe sur les fantasmes d’une certaine catégorie de la population, alors oui, parlons de génie !
Ma chèèère hier je suis aller voir le dernier Polanski, une oeuvre fôôôrte géniâââle, tu devrais y aller toi aussi ma chééériiie !
Bof !
Cordialement
Pierre-Antoine
@Achille
Je ne dois pas être de la qualité que vous attribuez ici.
Car à la beauté d’un corps, je préfère celle de la noblesse des sentiments, et ce que je regarde en premier chez une femme ce n’est même pas la beauté de « ses beaux yeux » mais la profondeur de son regard. Même si cette profondeur est un abîme de souffrance.
Et dans ce cas là, j’avoue que j’échangerai volontiers le sabre pour le goupillon. Mais je m’en remets à celui qui a dit « à moi la vengeance, à moi la rétribution ».
Et avec lui le droit n’est jamais bafoué et la justice entachée d’illégalité.
Cordialement
Pierre-Antoine
Bonjour,
Comment Philippe Bilger a-t-il pu rapidement tourner sa veste concernant Polanski et Yann Moix ? Un type, Yann Moix, qui n’a aucun talent et qui traite une grande démocratie de « salope », ne devrait avoir aucun écho dans les médias si ce n’est le mépris.
M.Bilger aurait-il tourné sa veste suite à l’affaire Zemmour et tout le tapage médiatique fait autour ?
Rappelons ceci à Philippe Bilger, Polanski est considéré comme un fugitif par la justice américaine, aussi imparfaite soit-elle, d’une grande démocratie.
Quel signal enverrait la justice de ce pays si elle acceptait d’abandonner Polanski ?
Faites des délits, commettez des crimes, réfugiez-vous dans un pays qui n’extrade pas et au bout d’un certain nombre d’années nous n’irons plus vous chercher. Voilà en substance ce que souhaite les « intellectuels » de gauche tels BHL, Mitterrand, Kouchner…. rejoints par Bilger.
Je serais ravi si ma soeur ou ma mère étaient sexuellement agressées que la justice leur mette la main dessus, même 30 ou 40 ans après. Très facile la justice vue par nos défenseurs des droits des agresseurs. Au bout d’un certain temps on doit les laisser tranquilles. Superbe justice celle-la, celle ou l’individu peut commettre n’importe quel méfait mais que la justice du temps pardonne.
Avez-vous des enfants Philippe Bilger ? Si cela avait concerné votre fille ? Devrait-on laisser un individu tranquille après 30 ans ?
Le dénominateur commun chez tous les défenseurs de Polanski c’est d’être de gauche et d’avoir une notion de la justice bien asymétrique, tout d’abord pensons aux criminels, et ensuite une petite pensée pour les victimes. Cela a toujours été le cas.
Un viol pour ces masculins de gauche ça ne les concerne pas et ça ne mérite pas bataille, par contre si c’était un crime contre l’humanité, humanité, humanisme, alors la bien-pensance de gauche sort du bois.
C’est de cette justice que vous voulez Philippe Bilger ?
@Cinquo
Une suggestion en valant une autre, nombreux sont les commentateurs de ce blog (sur d’autres blogs également) qui trouvent plus utile d’avoir la lecture des commentaires dans ce sens, comme ça on n’est pas obligé d’ouvrir plusieurs pages pour lire les derniers commentaires.
Cordialement
Pierre-Antoine
A propos Monsieur Bilger, puisque vous semblez rejoindre l’avis de toute la clique de gauche sur la notion de « droit » et de cette affaire « injuste » pour Polanski, il est à noter comment M. Kouchner s’est permis sans aucune gêne de téléphoner à Clinton pour qu’elle interfère dans la justice californienne… appel renvoyé à l’expéditeur puisque Mme Clinton a expliqué qu’elle n’a aucune emprise sur la justice californienne.
Voilà un exemple qu’un homme de droit tel que vous devrait citer en exemple. Une justice indépendante !!!
Manifestement cette notion semble dépasser nos « élites ».
Vous dites que la justice américaine fait peur, mais heureusement M. Bilger, mais heureusement.
Cela change d’un pays ou on peut avoir des casiers judiciaires long comme le bras et une justice qui a cessé de faire peur aux délinquants et criminels, et cette justice qui ne fait plus peur, c’est celle de notre pays, la France, la nation des droits de l’homme.
Heureusement que la justice fait encore peur aux USA à ceux qui ont quelque chose à se reprocher, mais heureusement !!!!
Pauvre Polanski ! Sa femme à 33 ans de moins que lui.
No comment.
Comment se fait-il qu’il y ait si peu de monde pour avoir une certaine hauteur de vue sur cette histoire, vieille de trente ans et qui déchaîne autant de passion que si elle s’était passée il y a huit jours ?… Comment se fait-il que chaque fois qu’une voix s’élève pour avoir une opinion différente de « ah, le salaud, il a violé, il doit payer ! », une avalanche de protestations fuse avec une telle intolérance ? Comment se fait-il que ni la victime, quadragénaire et qui demande grâce, ni le coupable, qui réclame de l’impartialité, ne soient entendus ? Pendant trente ans, justement, personne n’a jamais rien trouvé à redire que Polanski soit non seulement en liberté, mais qu’il fasse du cinéma au vu et au su de tout le monde.
Et si nous devons absolument avoir une opinion sur ce qui s’est passé à l’époque, qu’il me soit permis de m’étonner – quand même – que les parents d’une jeune fille de 13 ans aient pu la laisser seule en compagnie d’adultes, de surcroît pour aller faire une séance photo. Pour conclure, je suis tout à fait d’accord avec le billet de Philippe, bien que je ne souscrive pas à la thèse antisémite développée par Yann Moix quant aux poursuites des autorités judiciaires US à l’endroit de Polanski et dont il a parlé ce week-end dans l’émission de Paul Amar sur la 5.
J’exècre l’anonymat de certains.
Il ne manquera jamais de serviteurs zélés à toutes les Gestapo du monde, ça foisonne.
J’ai lu la réplique approbatrice de votre billet, Monsieur, sous une signature féminine, MARIANNE DE TOULOUSE, et j’attendais une voix féminine. Je l’ai trouvée. Merci, Madame de ne pas laisser les mâles maudits dans leur bauge innommable !
J’y suis d’autant plus sensible que je connais personnellement le sens de la conclusion de Monsieur l’avocat général Philippe Bilger : « C’est scandaleux parce que c’est injuste ».
Les tenants de la répression tous azimuts (sauf concernant les crimes contre l’humanité, ce qui n’est bizarre qu’en apparence) s’en donnent à coeur joie sans prendre en compte le fait que la chose jugée à l’envers ou mal jugée fait peut-être des victimes sous l’aile de l’accusation, mais aussi des victimes dans le carré de la défense. Et aussi pitoyables. Non ! Tous le pouce tendu vers le bas ! Comme au bon temps du gladiateur qui était tombé dans le Colisée !
Merci encore, Madame DE TOULOUSE, qui vous ornez, de surcroît, du prénom qui désigne affectueusement notre République. La pire des choses qui puisse vous arriver, c’est qu’on vous trouve ici un vague air « de gôche », honte suprême ! Vous n’y serez pas, je crois, en si mauvaise compagnie…
Merci, Monsieur, pour ce billet qui concerne Polanski (avec qui je n’ai rien en commun) et qui relève de l’Humain, comme… HUMANISME.
Marianne, que vous pensiez que les parents de cette jeune fille ont été imprudents, je peux comprendre mais cela autorisait-il pour autant Polanski à violer cette gamine de 13 ans ? Allez, un petit effort et vous direz que les jeunes femmes en mini-jupe qui se font violer l’ont bien cherché. Vive la burqa donc !
ps : vous parlez d’un retrait de plainte de la victime et vous avez cette fois raison, il faut juste préciser que ce retrait aurait été négocié financièrement et que ces petits arrangements entre parties ne suffisent pas pour effacer les crimes ou les délits. Heureusement !
Et tant pis pour la hauteur de vue qui me manque ; la vérité est parfois au ras des pâquerettes !
@Mary Preud’homme | 17 mai 2010 à 11:26
« @Catherine Jacob,
En citant Césaire de mémoire, j’ai écrit un homme qui souffre au lieu d’un homme qui crie… Ce qui ne change en rien l’idée que le poète voulait faire passer dans cette sentence et qui semble vous avoir échappée. Comme quoi il vaut mieux s’imprégner d’un texte, le méditer longtemps, que se contenter de le citer sans en avoir saisi tout le sel.»
L’art de la citation est un art contrasté qui veut qu’on en appelle à un segment de texte tantôt pour lui-même, tantôt pour le degré de sa représentativité de l’œuvre.
Dans le contexte, non pas d’une étude/présentation de l’œuvre d’Aimé Césaire, mais de votre commentaire et donc en tant que censé illustrer « une agression sexuelle où la personne s’est trouvée piégée et livrée pieds et poings liés à un prédateur. », ce que ladite sentence (pour reprendre votre anglicisme) dit dans le contexte général de l’œuvre auquel vous ne prenez pas la peine de renvoyer explicitement au départ, est, à mon sens, relativement indifférent.
Je vous dirais toutefois que, a priori, et compte tenu de ma connaissance préalable du contexte de l’apprentissage d’une apparence de danse par les ours, je n’ai nullement besoin d’en avoir saisi tout le sel… marin sur lequel passent notamment les initiés avant de traverser le champ de braises et qui forme une espèce de croûte éphémère mais protectrice, pour relever le côté cruel de l’apprentissage dont l’ours est la victime et donc le côté, a priori peu pertinent, du second terme de la comparaison.
« Avez-vous lu intégralement le « Cahier d’un retour au pays natal », »
Non.
« – il semblerait que son message à haute portée symbolique vous soit resté totalement obscur.
C’est bien possible, mais dans le contexte actuel ainsi qu’expliqué tantôt, cela me paraît relativement indifférent.
Si je citais à présent un extrait de « Et les chiens se taisaient » iriez-vous me décliner un couplet sur la souffrance des chiens maltraités ?
Non, parce que quand le mien donne de la voix pour un motif ou un autre, cela fait du bien quand il se tait et cesse de maltraiter mes oreilles. Ce qui fait que dès qu’il me signale le passage d’un chat venu le narguer, je me dépêche de le féliciter de m’avoir avertie pour qu’il se taise au plus vite.
Mais revenons à nos moutons ou plutôt à notre ours :
Dans la phrase en question, Césaire voulait simplement souligner l’humanité de l’homme noir qui fut longtemps niée, le nègre étant ravalé au rang de l’animal, d’où l’analogie avec l’ours (domestiqué) dressé pour danser, de même que le noir asservi et dompté par un maître cruel devait chanter et danser sur commande pour le plaisir du blanc, lequel ne comprenait d’ailleurs pas le sens profond de la rythmique et des paroles de la musique noire, sa douleur quand il chantait de sa voix rauque et lancinante de trompette bouchée!
Or donc, si je vous lis bien, ce qu’il aurait dû écrire c’est « Et surtout mon corps aussi bien que mon âme, gardez-vous de vous croiser les bras en l’attitude stérile du spectateur,[…] car cet homme qui souffre est tel un ours qui danse, dont le cri muet résonne à mes oreilles haut et fort telles les trompettes de Jéricho. »
« En conclusion,etc..»
Soignons les sociopathologies ( ≠ psychopathologies individuelles) générées par le consumérisme ambiant et Vive «l’écologie de l’esprit » soit dit pour employer une expression dont l’auteur m’échappe présentement.
——-
« Vous avez aussi écrit :
«Mais je ne pense pas que non plus que toute relation où l’on observe un grand écart d’âge dans un sens comme dans l’autre, soit systématiquement déséquilibrée et assimilable à une forme de prostitution déguisée…»
J’ai eu beau relire mon intervention, je n’ai pas trouvé la moindre allusion susceptible de donner à penser que j‘avais ce genre de préjugé.»
Je répondais en fait ) ceci : «des milliers d’hommes d’âge mûr, voire quasi grabataires et appartenant à tous les milieux professionnels qui font de même et en échange de quelques faveurs sexuelles et autres pipes promettent la lune à des demoiselles à peine pubères » en pensant en particulier à Claire Chazal qui pratique la différence d’âge de façon exponentielle, en ce que ses partenaires successifs connus, sont nés en 1947 (soit une différence de neuf ans à son bénéfice, ce qui n’est ma foi pas exagéré) puis 1951, puis 1965 (= neuf ans dans l’autre sens), et enfin 1975, mais pour sa part proclame : «Quand (elle) n’est pas là, je me sens littéralement habité par la femme fantastique qu’elle est. […] Je suis très heureux avec Claire, c’est tout ce qui compte !» ou encore à Yves Montand et Carole Amiel, la mère de son unique enfant qui pour le lui donner ne pouvait pas, nécessairement, avoir une horloge biologique arrêtée, mais il est vrai que les rumeurs concernant ses relations avec sa belle-fille à peine majeure, pourraient faire penser davantage dans son cas, à une addiction à l’image du séducteur éternellement jeune et l’amant de Marilyn le sex symbol, qu’à une simple « rencontre » au-delà des différences (âge, niveau de fortune, carnet d’adresses, culture initiale, sexe etc..).
Vous me décevez, Monsieur Bilger…
@ Realworld
Que Roman Polanski ait 33 ans d’écart avec sa femme n’est quand même pas un précédent et particulièrement dans le monde du spectacle.
Quant au sujet du billet, si personnellement j’estime que Roman Polanski a des comptes en tant que citoyen d’un pays à rendre à la justice de celui-ci, il faut aussi avoir l’honnêteté de dire que le temps que prend celle-ci à prendre forme : « Expulsé oui ou non? » fait prendre une tournure sadique à cette dite justice.
Ne négligeons pas non plus la position de la France, pays dans lequel résidait l’artiste ; si nous avions remis dès le départ Roman Polanski aux autorités américaines, l’affaire serait classée depuis longtemps. N’y a-t-il pas eu une négation de l’état de droit en gardant le metteur en scène sur notre sol en toute impunité ?
Difficile histoire. Je ne m’engagerai pas aussi catégoriquement que certains ici.
La situation est, pour M.Polanski, intenable. Le chalet suisse aussi confortable soit-il reste quand même un endroit confiné où il ne peut pas travailler et remplir sa vie comme il l’entend. Non je ne vais surtout pas verser une larme. Je sais, il y a pire comme lieu de détention.
Cela va mal finir. Pourquoi ne pas se « libérer » de cette situation et se présenter devant son juge ?
Que peut-il bien lui arriver ? Une fois ce pas franchi, il (re)gagnera de nouveau toute notre considération.
Ce qui me fait « sourire » c’est l’impunité réclamée (entre les lignes) pour Monsieur Polanski par certains ici, alors que ces mêmes commentateurs n’ont pas de mots assez durs quand il s’agit, pour des faits bien moindres, des sphères gouvernementales ou, (et surtout) présidentielles.
Ce sont les mêmes !
Dans cette affaire, il ne fait vraiment pas bon être Procureur.
J’avoue penser que vous vous trompez sur ce sujet. Cette affaire est avant tout politique.
Elle oppose des pros et des anti Polanski qui ont des arguments justes.
Vous le soutenez car vous estimez que les sanctions évoquées voire déjà infligées sont totalement disproportionnées par rapport à des faits anciens et mineurs. On pourrait imaginer effectivement que 30 ans plus tard une prescription s’applique.
Mais ce qui peut générer une rancoeur tenace contre Polanski, c’est le problème de l’égalité devant la loi. Polanski est un people, si la machine ordinaire broyait un citoyen anonyme pour des faits comparables personne n’y verrait absolument rien à redire. Nous aurions quelques hystériques (certains ayant d’ailleurs commenté plus haut) pour demander la prison à vie, et tout le monde acquiescerait plus ou moins.
En fait, j’aimerais vraiment que ce type aille en taule aux US, pas parce que ce qu’il a fait est « absolument innommable même trente ans plus tard », mais parce que dans la même situation un citoyen ordinaire serait déjà en taule. Et n’aurait pas bénéficié de la solidarité de classe des Mitterrand, Lang et autres aristocrates des temps modernes, qui ont un peu trop oublié 1789.
@Ludovic
Merci je ne savais pas que la majorité sexuelle était à 15 ans.
Le problème du consentement reste entier car dépendant de tant de circonstances. Comme il a été dit, des femmes de 40 ans peuvent en savoir moins qu’une jeune fille de 15 ans. La sexualité est trop complexe pour y plaquer un âge. Ce n’est pas du Piaget, cela ne s’étalonne pas.
Quant à la réparation, la justice est faite ainsi. Si vous ne demandez pas réparation FINANCIERE vous n’avez pas de
préjudice donc la plainte n’aboutit pas. La justice vous demande de chiffrer et si le coupable accepte de payer vous n’y pouvez rien !
Il n’y a pas de justice pour l’irréparable !
« Que personne ne pleure ! Elle est morte vierge » – La maison de Bernarda Alba » – Frederico Garcia Lorca.
C’est une association libre.
Enfin quel bonheur de n’être pas Procureur.
Duval Uzan
Cette peinture que vous faites de la justice américaine ressemble fichtrement à la nôtre, M.Bilger. J’ose croire que c’est parce que vous vivez la justice française de l’intérieur que vous n’avez pas le recul nécessaire pour vous en rendre compte.
La pire des choses qui puisse vous arriver, c’est qu’on vous trouve ici un vague air « de gôche », honte suprême ! Jean Reffait
N’ayez crainte, il n’y a de suprématie en ce cas ni de la honte ni de l’honneur.
@ Emmanuel M
« En fait, j’aimerais vraiment que ce type aille en taule aux US, pas parce que ce qu’il a fait est « absolument innommable même trente ans plus tard », mais parce que dans la même situation un citoyen ordinaire serait déjà en taule. Et n’aurait pas bénéficié de la solidarité de classe des Mitterrand, Lang et autres aristocrates des temps modernes, qui ont un peu trop oublié 1789. »
En fait, voilà très précisément le coeur du billet de Philippe Bilger.
Je suis d’accord avec la première partie de votre post : Philippe Bilger sous-estime dans ce billet le ravage provoqué par les réactions spontanées et totalement hallucinantes des ministres Mitterrand et Kouchner en septembre, offusqués du fait qu’un cinéaste, aussi talentueux soit-il, ne bénéficie pas de cette impunité qui, dans l’esprit de ces ministres de la République, par une sorte de droit naturel lié à la célébrité, devrait aller de soi.
Maintenant, dix mille fois non, Roman Polanski n’a pas à assumer l’irresponsabilité de ces déclarations ministérielles.
Le droit, qu’il soit américain ou international doit AUSSI protéger Roman Polanski contre le vacarme, l’émotion et l’indignation provoqués, même s’ils sont justifiés, dans l’opinion par les inconséquences gouvernementales.
Jamais le contentieux, au demeurant simple à résoudre si on a la sagesse de ne s’en tenir qu’au droit, et que la justice américaine a parfaitement le droit de faire valoir, n’aurait pris de telles proportions et n’aurait provoqué des réactions comme la vôtre – votre sentiment et dégoût d’injustice qui vous rend vous-même injuste – si nos ministres avaient eu l’intelligence et la hauteur d’esprit de respecter le minimum de la réserve et le retrait obligatoires liés à leur statut de ministre, j’insiste, de la République.
Sur le fond Philippe Bilger a totalement raison de défendre l’application d’une justice juste, équilibrée, ouverte, nuancée, pour Roman Polanki.
Sur la forme Philippe Bilger a totalement tort d’expédier en un paragraphe à peine ce qui constitue et structure pour moi l’armature de l’énorme et très délétère contentieux au sujet de cette micro affaire entre le pouvoir politique français et médiatique – ils sont confondus depuis longtemps -, et son opinion publique.
@ Pierre-Antoine
Et donc si l’on vous suivait, on devrait demander aux éditeurs de placer la page de fin après la 2ème de couverture et le début du livre juste avant la 3ème.
Il me semble que dans la vie comme dans la pratique du droit un peu de logique n’a jamais fait de mal…
Je suis toujours fasciné par l’amnésie qui frappe ceux qui débattent de tout et de rien en France.
Dans les levées de boucliers pour défendre Polanski on retrouve les mêmes ressorts, souvent les mêmes acteurs voire, et les mêmes lobbies que dans une affaire qui a défrayé la chronique il y a plus de 10 ans en France : l’affaire dite De Niro.
À fin de rafraîchir les mémoires je me permets d’envoyer aux contributeurs deux liens sur des articles assez édifiants :
http://www.liberation.fr/societe/0101241105-de-niro-retour-sur-un-pseudo-martyr-judiciaire-l-enquete-de-frederic-n-gguyen-sur-un-reseau-de-prostitution-inquiete-beaucoup-de-monde
http://hebdo.nouvelobs.com/sommaire/notre-epoque/021634/les-proxenetes-les-stars-et-les-oies-blanches.html
et il y en a d’autres articles…
Cela devrait donner du corps à certaines analyses… et nous permettre de comparer la justice française et la justice américaine !
@ Cinquo et Pierre-Antoine
La solution serait de remettre dans l’ordre chronologique mais d’avoir un lien qui amène directement aux premiers et derniers commentaires.
On pourrait, logiquement, les placer avec les liens vers les pages suivante et précédente, du style
|< << >> >|
Et placer ces liens en fin de page (comme aujourd’hui) mais aussi entre la fin du billet de notre hôte et les premiers commentaires.
Ces règles d’ergonomie basique seraient plus efficaces que les révolutions tentées lors de la dernière refonte (inversion de l’ordre, mode conversation).
Comme disait ironiquement le philosophe Alain (sur la paix), c’est beaucoup trop simple.
À nous la quatrième dimension !
@Cinquo
« Il me semble que dans la vie comme dans la pratique du droit un peu de logique n’a jamais fait de mal… «
Sauf que la logique d’une édition papier n’est pas valable pour un blog web.
En ouvrant le blog de PB (ou d’autres) on arrive direct sur les derniers commentaires… et si l’on désire tous les relire depuis le début, il suffit d’aller au début qui se trouve à la fin… c’est ça la logique d’un blog…
Mais logique pour logique, il se trouve que sur votre écran d’ordinateur le commentaire le plus récent se trouve sur le haut… comme le dernier feuillet qui se trouve au-dessus d’une pile de feuillets…
Vous voyez, la logique webienne rejoint ainsi la logique papier à laquelle vous semblez attaché 🙂
Cordialement
Pierre-Antoine
@Alex Paulista
« La solution serait de remettre dans l’ordre chronologique mais d’avoir un lien qui amène directement aux premiers et derniers commentaires. »
Sauf que la chronologie est respectée quand le dernier commentaire se trouve en haut de l’écran de l’ordinateur.
Comme je l’ai indiqué à Cinquo, le dernier feuillet est sur le haut d’une pile de feuillets.
Mais je laisse à notre hôte le soin de gérer son blog comme il l’entend et c’est à moi de m’adapter à sa mise en page.
Paraît-il que la faculté d’adaptation est le premier signe extérieur de l’intelligence. Oui je sais je manque de modestie paraît-il… mais la hauteur des articles et commentaires de ce blog me ramène à plus d’humilité 🙂
Cordialement
Pierre-Antoine
Alors on continue sur l’ordre de présentation ?
J’ai du mal à concevoir pourquoi le dernier commentaire est si important qu’il faille y aller sans délai. Pour moi, ce qui est important c’est de suivre la conversation qui s’instaure au fil des commentaires. De ce fait le commentaire important est le dernier que j’ai lu d’où la necéssité de la numérotation qui permet d’un coup d’ascenseur de se retrouver là où on en était pour peu que l’on se souvienne du dernier numéro lu.
En tout état de cause pour aller sur le dernier commentaire (qui vous semble si cher) d’une liste chronologique il suffit de donner une grand coup d’ascenseur et on y est.
Faible d’esprit je suis incapable de suivre les échanges (par définition descendants dans le temps) en remontant un blog. Suis-je vraiment le seul ?
De ce fait la présentation retenue m’oblige, mais je suis sans doute le seul, à :
1-Retrouver le dernier commentaire lu et ce à tatons.
2-Remonter au commentaire suivant.
3-Le lire en descendant.
4-Remonter au titre du commentaire numéro 2 non lu.
5 le lire en descendant.
6 Etc….
Ce qui fait que je passe 3 fois au lieu d’une sur l’ensemble des interventions. Quelle ergonomie !
Allez jeter un oeil sur le blog d’Eolas, vous comprendrez sans doute mieux ce qu’est une présentation adaptée aux faibles d’esprits…Numérotation et ordre chrono.
le royaume des cieux leur appartient mais pour le mériter ils devront lire sur ce blog les commentaires dans un ordre logique ; si vous venez souvent ce qui semble le cas il est plus cohérent de lire d’emblée les derniers commentaires plutôt que d’être obligé de faire défiler plusieurs pages pour y accéder. Pierre-Antoine vous l’a déjà expliqué ; c’est aussi le cas j’imagine quand vous recevez des documents, les plus récents vous les mettez sur le dessus.
Bon de toute façon, cinquo, on ne va peut-être pas passer l’été là-dessus, il y a mieux à commenter non ?
@Cinquo
Voilà la réponse à votre demande :
En fin de chaque commentaire vous avez bien plus qu’un numéro, vous avez le nom du commentateur avec la date et l’heure de diffusion… comme par exemple votre dernier commentaire :
Rédigé par: Cinquo | 18 mai 2010 à 20:36
Si avec ça vous ne vous y retrouvez pas, il ne vous reste qu’à inviter PB à l’apéro pour qu’il vous explique comment fonctionne son blog 🙂
Cordialement
Pierre-Antoine
Dans les temps difficiles, l’exemplarité est une vertu indispensable.
Au contraire, nos politiciens (dénationalisés, comme toutes nos élites) vivent dans une bulle d’irréalité qui les absout de tout devoir envers le peuple.
Ils «font les marchés», mais ils sont alors en représentation et ne se sentent pas plus concernés qu’un acteur en scène ne devient définitivement le rôle qu’il joue.
Je suis hanté en ce moment par la phrase d’Huntington : «Après avoir inventé la démocratie représentative, les Français ont inventé la démocratie non-représentative».
J’ai peur, une vraie peur, que tout cela ne se termine dans des violences.
http://fboizard.blogspot.com/2010/05/la-politique-bloquee.html
Cordialement
« chaque citoyen français normalement constitué a de l’Amérique en lui. »
Zut, zut et zut. Je ne suis donc pas « normalement constitué ». Ou pas citoyen. Ou pas Français. Ah si, ça j’ai des papiers qui le disent.
Voilà une Raffarinade que Flaubert aurait adorée. C’est sûr qu’elle doit aller au coeur de notre Président, qui adore qu’on le surnomme outre-atlantique « l’Américain ». Et puis à Johnny Hallyday, aussi : « On a tous quelque chose de T’es-né-Scie »…
Il faut absolument que j’appelle Jean-Claude Carrière pour la prochaine édition de son « Dictionnaire de la bêtise ».
C’est comme pour Johnny : ce qui m’a toujours étonné chez lui, c’est que dans son nom il y a « idée ». En tous cas, moi, de l’Amérique en moi, j’en veux pas. Devant les yeux, soit. Mais pas à l’intérieur. C’est comme le cancer. J’en aurai jamais. Je suis contre.
Cher JY (prononcer Jay Why)
Les prénoms composés comme le vôtre sonnent très américains, savez-vous ?
L’habitude du middle name.
Pour ne pas risquer d’être contaminé par la culture américaine, vous devriez cesser d’allumer votre ordinateur, de vous connecter sur la toile, de participer en somme à cette « opinion » bien américaine décrite par Tocqueville.
Et comme c’est la dernière fois que je peux communiquer avec vous, le dernier « non-américain », je vous supplie de faire attention aux petits plats: un instant d’inattention et hop, tout est foutu au détour d’une pintade dégustée sur un lit de tomates et de pommes de terre.
Autre remarque: Pierre Desproges, que vous citez sans le citer, détestait les bergers allemands. Jusqu’au jour où il a adopté une de ces boules de poils, et qu’il a découvert que l’amour des « chiens de nazis » avait toujours été en lui.
Il était normalement constitué.
Enfin, votre simplification phonétique « J’en aurai jamais » au lieu de « Je n’en aurai jamais » est, dans l’esprit, très américaine aussi.
Cher Alex Paulista, ne vous méprenez surtout pas, je ne suis pas du tout un anti-américain primaire ni systématique, je fais au contraire grand cas de sa littérature et de son cinéma, entre autres… Je disais cela par antiphrase et par ironie. Le meilleur livre de la décennie est pour moi « La tache » de Philippe Roth, et celui d’avant « le Dahlia Noir » d’Ellroy. Les prénoms doubles ont diverses origines, surtout dans la génération « baby-boomers ». C’est juste la nuance que j’essayais de souligner : le REGARD mutuel entre France et Amérique nous interroge et nous enrichit, l’INTEGRATION d’une culture à une autre, la « DIGESTION », surtout pour de basses raisons d’impérialisme commercial, ne nous aide guère, à mon sens. Je dis ça parce que j’ai été le premier employé français de Mc Donald, en 1977. Quant à ma citation de Pierre Desproges, elle est exacte phonétiquement. Langage parlé.Je n’ai pas voulu dire par là que l’Amérique est un cancer. Simplement que tout organisme vivant mérite qu’on surveille les proliférations incontrôlées de ses cellules. En fait, et c’est peut-être mon seul point commun avec Desproges, j’en ai un, de cancer. Sous contrôle pour l’instant. Mais rien ne m’interdit d’en sourire, comme mon illustre exemple m’y autorise, je crois.
Merci M. Ottan d’avoir osé dire une vérité que l’on n’entend quasi jamais dans le pays des droits de l’homme.
http://lamemejusticepourtous.unblog.fr