Justice au Singulier

Blog officiel de Philippe Bilger, Magistrat honoraire et Président de l'Institut de la Parole

Les vieux au rancart !

Si, aujourd’hui, les « vieux au rancart » apparaît comme l’une des tendances délétères de notre époque, cette dernière, avec cette perversion, se juge aussi. Tristement.

Michel Sardou réactionnaire ? Et alors !

Que Michel Sardou soit réactionnaire est une évidence et cette éruption fait du bien dans la mesure où elle fait plus que troubler une bienséance homogène où tous les poncifs nécessaires sont proférés. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que Catherine Deneuve qui se permet tout, et même d’avoir le plus souvent raison, l’a soutenu dans son pessimisme foncier. Le milieu artistique et culturel offre un verbe à côté duquel le politiquement correct est d’une audace folle !

François Hollande exécuté !

On répète qu’on n’est jamais mort en politique. Mais si François Hollande parvenait à sauver sa tête et à se ménager un nouveau destin socialiste après cette exécution, dans notre pays laïc il y aurait du miracle dans l’air !

La lutte contre l’homophobie dans les stades : une diversion ?

L’investissement contre l’homophobie sportive dans les stades et le football est légitime mais aujourd’hui il constitue une diversion. Il n’a pas à être prioritaire. Quand on perd sur l’essentiel, on dérive sur l’accessoire pour se faire pardonner. Et le faire oublier.

Gramsci ne connaît pas la crise !

La pensée de Gramsci, en effet, ne sera jamais dépassée, inutile, précisément parce qu’elle avait anticipé. inventé le futur. Avant beaucoup, elle avait appréhendé les limites du politique et de l’économique et pressenti que la culture serait la manière la plus décisive de s’approprier les esprits et de conquérir le pouvoir en profondeur.

Faut-il s’excuser de ne pas haïr Emmanuel Macron ?

Je ne me fais aucune illusion. Ce billet va sans doute aggraver mon déficit auprès de certains mais entêté pour le meilleur, je creuserai toujours ce sillon, récusant toute inconditionnalité forcée mais appréhendant au détail pour le positif comme pour le négatif. Depuis 2017 je n’ai pas dérogé. Je suivrai notre président à la trace et je n’aurai jamais à m’excuser de ne pas le haïr ou de ne pas l’idolâtrer.

Ne quittons pas Twitter !

Quitter Twitter, ce monde qui est une toute petite part de la vie intellectuelle et politique – il n’y a que Donald Trump qui préside grâce aux (ou à cause des) tweets – serait pour moi répudier des opportunités éprouvantes mais irremplaçables de dialoguer, d’apprendre, d’estimer, de convaincre, de rectifier, de douter, de répliquer, de combattre, d’admirer, de dénigrer, d’être vrai et sincère : donc d’exister !

Le président veut changer de méthode !

Double danger donc pour le président avec ce nouveau discours de la méthode. Ou « l’ambition transformatrice » serait réduite à la portion congrue ou une terrible déception naîtrait de l’illusion, du vent d’une relation différente avec les Français. Je ne doute pas qu’Emmanuel Macron, avec 2022 en ligne de mire – et pour l’instant personne ne lui bouche cet horizon – s’efforcera de combler ses inconditionnels et de faire taire les critiques, les sceptiques.

Le Monde et moi…

Le Monde et moi : je continue à appréhender ce rapport telle une ascèse voluptueuse. Ce quotidien est, pour la vie, irremplaçable et contestable. Sans doute cette ambiguïté fait-elle sa force. Il ne laisse personne indifférent. Qu’on ne veuille pas le lire par principe, qu’on le lise avec passion ou écartelé entre ses travers et ses lumières.

Des belles et des bêtes…

Je n’aurais eu aucun désir de rencontrer des tueurs en série autrement qu’aux assises pour les faire condamner. Je n’ai jamais éprouvé la moindre fascination pour ces criminels extrêmes et j’ai souvent regretté la curiosité médiatique et l’exploitation indécente et vulgaire qui s’attachaient à eux. On ne parvient pas à tout savoir des incroyables mécaniques humaines mais tenter de les démêler procure une obscure volupté.