Justice au Singulier

Blog officiel de Philippe Bilger, Magistrat honoraire et Président de l'Institut de la Parole

Quoi après le désenchantement ?

J’aime cette exigence qui ne nous autoriserait pas la moindre tranquillité, pas la moindre faiblesse après le désastre. Ce dernier alors non plus comme une défaite mais tel un coup de pied du destin nous projetant vers le haut.

Les femmes sont-elles des victimes spécifiques ?

Mon voeu est que les violences conjugales, les crimes de coups mortels, de meurtres et /ou d’assassinats dont les femmes sont victimes soient abordés et appréhendés sur tous les plans par une justice ordinaire qui serait dans l’excellence. Je suis de ceux qui pensent que ce pourrait ne pas être un voeu pieux.

Hommage à tous ceux qui n’ont pas droit aux pétitions !

A tous ceux qui n’auront jamais droit, dans leur malheur créé par une malfaisance aux multiples visages, à la considération symbolique et à la compassion de ceux qui ont l’indignation et la médiatisation fragmentaires, orientées, hémiplégiques. Je n’aime pas la minorité française de la lumière qui tient pour rien ou oublie la majorité de l’ombre.

Monsieur le président, un peu de fair-play démocratique !

Je ne désespère pas du président de la République. S’il veut bien ne pas détruire par des provocations qui lui échappent une construction patiemment volontariste de lui-même, il ne sera pas perdu pour un meilleur avenir et notre démocratie. D’autant plus que, consensus inouï à son sujet, tous le créditent d’avoir le courage de ne jamais fuir. Ce n’est pas rien.

L’extrême droite : notre parti unique

L’extrême droite est devenue notre parti unique. Puisqu’il n’y a plus rien sur les plans politique, social, économique, judiciaire et culturel, national et international qui à un moment donné ne soit pas paresseusement récusé grâce à l’étiquette commode et compulsive de l’extrême droite. Ce serait ridicule si ce n’était pas pathétique.

Féminicides : un massacre judiciaire ?

Pourquoi les institutions françaises donnent-elles souvent le sentiment d’un délitement, de pratiques approximatives et d’une médiocre conscience professionnelle ? On a trop peur de les mettre en cause et d’incriminer les agents directement responsables de fiascos dénoncés comme s’ils n’émanaient de personne ! On préfère les dénonciations abstraites aux accusations personnalisées. Ce qui revient à tout laisser en l’état. Il y a pourtant des ennemis de l’intérieur. Le massacre judiciaire est évitable.

Emmanuel Macron trop intelligent pour être un grand président ?

Prend-il la France au sérieux, les menaces qui l’affectent, d’où qu’elles viennent, au tragique, n’a-t-il pas l’impression que le royaume des idées est tout et le discours la meilleure manière d’emporter l’adhésion ? alors que le verbe ne doit être que l’antichambre de l’action…