Justice au Singulier

Blog officiel de Philippe Bilger, Magistrat honoraire et Président de l'Institut de la Parole

Tous les Français sont médecins !

Tous les Français sont devenus médecins. Ils se disputent, s’affrontent, se contredisent, dénigrent, vitupèrent, se moquent, mettent en cause les prétendus incompétents au nom d’un savoir absent. Justiciers au petit pied, ils se parent d’une aura personnelle qui les légitimerait par essence. L’union nationale est d’abord dans cet unanimisme qui fait croire à chaque citoyen qu’on a besoin de lui et que les professionnels n’attendent que lui. On les applaudit chaque soir à 20 heures mais je vais finir par croire qu’on s’applaudit soi-même.

Celui qui fut un grand roi : Juan Carlos 1er

Serait-il donc impossible de ne pas se soumettre, à un moment ou à un autre de sa vie, à la dénaturation de ce qu’on est, à l’exil vers des rivages troubles et nauséabonds ? Impossible d’apaiser péremptoirement cette inquiétude. Mais juste se souvenir de celui qui fut un grand roi : Juan Carlos 1er.

Justice : le faible a-t-il forcément raison ?

Pour peu que les émotions et les sentiments soient hémiplégiques, ils ne représentent plus une richesse mais une injustice de plus. Il faut infiniment de courage et de lucidité judiciaires pour résister à l’implacable crédit qu’on octroie à ce qui paraît diminué et inférieur, à l’incroyable et dangereuse force de la faiblesse.

En prison mais sans le vouloir !

Qu’on prenne garde à ce qui pourrait exploser derrière ces murs qui nous protègent. Je ne voudrais pas que le coronavirus, mettant à bas toutes les frontières, ajoute à l’angoisse qu’il crée et au confinement qu’il impose comme la tentation d’une subversion qui ne serait plus maîtrisable. Attention dangers !

Quand fera-t-on les comptes ?

Il faudra faire les comptes. Pas maintenant, au coeur de la tempête, mais la tranquillité revenue. Alors, il sera hors de question que le pouvoir se défausse. La note sera à payer.

Agnès Buzyn ou les traîtres de l’arrière…

On n’a pas besoin, dans la crise d’aujourd’hui qui va durer, d’Agnès Buzyn qui a été une piètre politique, de ses remords, de ses regrets et de ses piques. On a juste besoin de la professionnelle d’avant la politique. Et d’après. Et, de grâce, que les inévitables mauvais apôtres cessent d’empêcher d’aller de l’avant !

Macron ou le souci des Français…

Si cette allocution du 16 mars a permis à certains de partager mon sentiment sur Emmanuel Macron, j’en serais heureux. Car si les Français ont continué à être irresponsables un temps, notamment à Paris et à Marseille, cela tenait peu-être à ce que la parole de ce pouvoir, même pour notre bien, n’était plus légitime. Une embellie donc dans la catastrophe ?

Le paradis, c’est les autres !

En même temps que cette ardente obligation du confinement à venir, la troublante sensation d’une méprise dans le passé. Quelque chose m’est déjà advenu qui va compter dorénavant.

Une rigueur qui a du sens !

Une guerre à gagner tous ensemble. Pour une fois, il faut faire confiance Enfin une rigueur qui nous veut du bien.